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Unité 1 - D’ici et d’ailleurs ll L : Voilà. Donc, mes parents ont décidé de continuer à me
Piste 1 - Leçon 2. Activité 2A parler en français et depuis, c’est la langue à la maison, celle
ll Journaliste : Toujours en direct du Salon des langues et des qu’on a toujours parlée.
cultures, nous nous consacrons cette semaine à l’immigration ll J : Pour conclure sur la thématique du salon de cette année,
et à la recherche de l’identité. Et je suis en compagnie d’une est-ce que tu dirais que c’est facile d’avoir un sentiment
jeune fille qui va nous raconter l’histoire originale de sa famille. d’appartenance quand on est issu de parents étrangers ?
Bonjour Lucia. ll L : Hummm, c’est très marrant parce que, quand j’étais petite,
ll Lucia : Bonjour. mes amis me disaient : « C’est drôle, ta mère a un accent ». Et
ll J : Lucia… ? moi, je ne le percevais pas…
ll L : Tessieri. ll J : Tu n’en avais pas conscience.
ll J : C’est un nom italien, ça ? Tu es une Italienne qui vit en ll L : Pas du tout ! Je l’ai perçu très tard quand j’avais 16-18 ans.
France ? Je me suis rendue compte effectivement que ma mère avait
ll L : C’est un peu plus compliqué que ça. un accent assez fort quand elle parlait le français. À part ça,
ll J : Alors, explique-nous. je ne me suis pas perçue différente, je parlais la même langue
ll L : Alors… Mon père est italien, il est de Rome. Il est arrivé en que les autres, donc ça m’a beaucoup aidée. J’ai toujours
France en 1980 ; il a connu ma mère qui est, elle, espagnole été dans des écoles où il y avait énormément de nationalités
de Saint-Jacques-de-Compostelle, en Galice. Et donc, ils se différentes, mais je pense que c’était plus compliqué pour mes
sont rencontrés tous les deux à l’Alliance française de Paris en camarades issu(e)s de pays avec des cultures et des langues
1980. très différentes de celles de la France.
ll J : D’accord. Et c’est là qu’ils ont décidé de s’installer en ll J : Eh bien Lucia, je te remercie de ton témoignage.
France. ll L : Merci à vous.
ll L : Ma mère était partie à Paris pour y rester, un an, en théorie. ll J : Au revoir.
Mon père était venu s’installer à Paris parce qu’il venait de ll L : Au revoir.
trouver un travail dans une compagnie de tourisme italienne. Et
puis… ils se sont rencontrés et mes frères et moi sommes nés Piste 2 - Leçon 3. Activité 1B
à Paris. ll Animateur : …Alors, la discrimination positive, vous êtes pour
ll J : D’accord. Et est-ce qu’ils ont envisagé à un moment de ou contre ?
retourner dans leurs pays respectifs ou dans l’un des deux ? ll Nicolas : Contre. Absolument contre. Je ne vois vraiment pas
ll L : Non, ils sont bien en France. Et puis, nous, on est nés à comment une discrimination pourrait être positive.
Paris, enfin dans la banlieue parisienne… On a fait toute notre nn Marine : Euh… Apparemment tu ne sais pas ce que c’est ! Ça
scolarité en France. À aucun moment, ils ne se sont posés la consiste à établir des quotas d’embauche pour les minorités
question de rentrer ni en Italie, ni en Espagne. dans les entreprises publiques ou privées. Par exemple, pour
ll J : Toi-même, tu es de nationalité… française ? favoriser la population d’origine noire, c’est dire : « Je m’engage
ll L : J’ai eu la nationalité italienne jusqu’à l’âge de 18 ans. à embaucher 30 % de noirs cette année. »
Et à 18 ans, j’ai fait la démarche de devenir française, donc ll N : Merci, mais je sais très bien de quoi il s’agit.
maintenant, j’ai la double nationalité, c’est-à-dire que j’ai une nn M : OK. Il est vrai que c’est une traduction assez maladroite,
carte d’identité française et un passeport italien. mais je pense que le terme américain est beaucoup plus
ll J : D’accord. Et tes parents, eux-mêmes, sont devenus explicite Affirmative Action, action affirmative…
français ? ll N : Donc, on discrimine les autres populations. C’est pitoyable !
ll L : Non… C’est un peu plus compliqué… À l’époque où ma mère Eh bien non, je ne suis pas favorable à de telles mesures.
a rencontré mon père, l’UE n’existait pas encore, donc il n’y Personnellement, je n’aimerais pas me demander si j’ai telle ou
avait aucun accord entre l’Italie et l’Espagne. Alors quand ma telle responsabilité parce que j’ai coché « Caucasien », « Afro »
mère s’est mariée avec mon père, elle a perdu sa nationalité ou « Asiatique ».
espagnole et elle est donc devenue italienne. ll A : Julie, on ne vous a pas encore entendue. Vous êtes pour ou
ll J : OK. contre ?
ll L : Et depuis, effectivement, mes deux parents sont Italiens. nn Julie : Eh bien pour des raisons différentes, moi aussi je suis
Ils n’ont jamais fait la démarche de demander la nationalité contre la discrimination, qu’elle soit positive ou négative.
française même s’ils se sentent très bien en France. Pour ma part, je pense que personne n’a besoin d’une telle
ll J : Et alors, quand tu étais petite, chez les Tessieri, on parlait discrimination qui serait limite insultante. On sait qu’il existe
quelle langue à la maison ? de très bons professionnels dans toutes les couches de la
ll L : On a toujours parlé français. Quand mes parents se sont population en France. Donc, si la compétence d’un étranger est
rencontrés à l’Alliance française, la seule langue qu’ils avaient supérieure à celle d’un Français, je n’hésiterai pas à embaucher
en commun, même s’ils ne la parlaient pas très bien, c’était l’étranger...
le français. Quand je suis née, ma mère voulait me parler ll N : C’est bien beau, mais si leurs compétences sont égales, tu
en espagnol mais, à l’époque, les spécialistes, (rires) les prendrais lequel ?
médecins, lui ont dit : « Surtout pas ! Il faut qu’elle apprenne nn J : Je prendrais celui avec qui j’aurais le moins de mal à
parfaitement… » m’entendre, c’est-à-dire certainement pas toi !
ll J : « Ça va la perturber… » nn M : Tu fais de la théorie, Julie. La discrimination positive a été
monde. Il y a peu d’élus. Cela représente des milliers d’heures ll N : … d’apprendre, parce que il ne suffit pas d’avoir envie, il faut
de travail. Il ne suffit pas d’envoyer un mp3 ou une vidéo ! savoir jouer, avoir des notions de mime.
Chaque année, le genre d’émission à succès qu’on connaît ll J : Et j’imagine, savoir dominer ses émotions aussi ?
reçoit 100 000 candidatures environ, peut-être plus. 500 ll N : … savoir dominer ses émotions, être un peu acteur, être un
personnes à peu près passent devant le jury et seule quelques- peu musicien, et puis, si quelqu’un est très motivé pour partir
unes sont retenues en fin de compte. Restons réalistes ! avec les Clowns sans frontières sans être clown ni artiste, il
existe d’autres moyens parce que il y a aussi des questions de
Piste 20 - Phonétique logistique à régler, c’est-à-dire les déplacements, le logement
1. Les siennes 5. Champion 9. Championne pendant l’expédition…
2. Un 6. Moyen 10. Moyenne ll J : Tout ce travail dont on ne parle pas suffisamment…
3. Martin 7. Une ll N : C’est vrai. Cela dit, quand c’est une petite expédition avec
4. Les siens 8. Martine deux-trois clowns, ils gèrent leur logistique. C’est-à-dire
qu’ils jouent et qu’ils s’occupent du reste. Mais quand c’est
Unité 6 - Tous engagés une grosse expédition avec une compagnie de dix ou quinze
Piste 21 - Leçon 2. Activité 2B personnes qui partent, il faut obligatoirement une personne qui
ll Journaliste : Et donc toi, Nathalie, tu vas nous parler de s’occupera de la logistique.
Clowns sans frontières, c’est ça ? ll J : OK. Merci beaucoup Nathalie.
ll Nathalie : Absolument, je vais vous parler de Clowns sans
frontières et de mon expérience dans cette association. Piste 22 - Phonétique
ll J : Alors un clown, on sait ce que c’est, ça fait rire à priori. 1. Puis 4. Question 7. Vois
Clown sans frontières, tu peux nous dire un petit peu ce que 2. Bois 5. Suis 8. Bien
fait l’assoc’ ? 3. Pluie 6. Fille 9. Quoi
ll N : Oui, c’est une association qui fait rire les enfants qui sont
en général dans des situations un peu problématiques et qui Piste 23 - Phonétique
vivent dans des pays qui sont soit en conflit, soit des pays 1. Aujourd’hui - Froid
pauvres… 2. Moi - Lui
ll J : D’accord. Vous montez des spectacles, j’imagine ? 3. Minuit - Tu vois
ll N : Alors, on part en expédition soit avec un spectacle qui 4. Louis - Lui
existe déjà, c’est-à-dire qu’on apporte ce spectacle dans le pays 5. Bruit - Oui
où on part en expédition, ou alors on crée un spectacle pour le
pays où on va.
ll J : Comment tu as connu cette association ?
ll N : J’ai connu cette association un jour où j’étais dans un
festival de théâtre de rue, en Catalogne, et l’association tenait
un stand, parce qu’un des moyens de financer… de financer
l’association, c’est de vendre des tee-shirts, des badges, etc.,
et donc c’est par l’intermédiaire de ce stand et des gens qui le
tenaient que j’ai connu l’association.
ll J : Et qu’est-ce qui t’a donné envie d’y participer ?
ll N : Ce qui m’a donné envie, c’est que c’était une association
qui rassemblait pour moi deux choses très importantes, c’est-
à-dire d’une part l’acte artistique, et d’une autre part l’acte
humanitaire.
ll J : D’accord. Et donc, tu es partie avec eux en mission ?
ll N : Exactement. Je suis partie en expédition, et on a joué
devant des centaines d’enfants, voire des milliers.
ll J : Tu t’es sentie comment la première fois face à des enfants
en difficulté ? Raconte-nous.
ll N : Je me suis sentie très très très émue et, je peux le dire,
profondément heureuse.
ll J : Oui ?
ll N : Oui. Profondément heureuse. C’est difficile à transmettre
comme sensation, mais il faut imaginer des centaines de
regards brillants, de sourires, de rires d’enfants joyeux, qui
expriment leur joie d’une manière incroyable, avec énormément
de spontanéité…
ll J : Pour les gens qui nous écoutent, s’ils étaient motivés, s’ils
avaient envie de se lancer dans les Clowns sans frontières,
quels conseils tu leurs donnerais ?
ll N : Alors d’abord, de prendre des cours de théâtre…
ll J : Oui ?