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L’AIDE INTERNATIONALE
ET
SI ON SE DISAIT TOUTE LA
VERITE
Partenaires techniques et financiers
Progra
mme des
Nations
Unies
pour le
Dévelop
pement
HOTEL RADISON-BLU
Bamako, 14-15 juin 2019
Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
TABLEAU 1 : RATIOS VERSEMENTS SUR ENGAGEMENTS SELON L'INSTRUMENT FINANCIER, EN POURCENTAGES.......................16
TABLEAU 2 : RATIOS VERSEMENTS SUR ENGAGEMENTS SELON LE TYPE D'AIDE, EN POURCENTAGES.....................................17
TABLEAU 4 : RÉCAPITULATIF DES PRINCIPAUX INDICATEURS DE SUIVI ET LEURS POINTS EN 2018........................................26
Tableau 5 : Evolution service dette et son poids sur les ressources budgétaires 2017 à 2019.......................28
FIGURE 1 : EVOLUTION DES VERSEMENTS EN AIDE TRANSFÉRABLE SUR LA PÉRIODE 2006-2016 EN MILLIONS DE
DOLLARS CONSTANTS.....................................................................................................................13
FIGURE 2 : PART DE L’AIDE DES SIX PRINCIPAUX DONNEURS DU MALI SUR LA PÉRIODE 2012-2016............................13
FIGURE 3 : RÉPARTITION PAR INSTRUMENTS FINANCIERS DES VERSEMENTS EN AIDE TRANSFÉRABLE SUR LA
PÉRIODE 2012-2016, EN %..........................................................................................................14
FIGURE 4 : RÉPARTITION PAR TYPES D’AIDE DES VERSEMENTS EN AIDE TRANSFÉRABLE SUR 2012-2016.......................14
FIGURE 5 : EVOLUTION DES VERSEMENTS PAR TYPES D’AIDE AU MALI, EN MILLIONS DE DOLLARS................................14
FIGURE 6 : RÉPARTITION PAR SECTEURS DES VERSEMENTS EN AIDE TRANSFÉRABLE SUR LA PÉRIODE 2012-2016,
EN %.........................................................................................................................................15
FIGURE 7 : RÉPARTITION DES VERSEMENTS EN FAVEUR DE L’ÉDUCATION SUR LA PÉRIODE 2012-2016,-EN %...............15
Figure 13 : Evolution service dette et son poids sur les ressources budgétaires 2017 à 2019...................29
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
I. INTRODUCTION
Ce document est la collecte des principales idées présentées, lors du colloque du 14 et 15 juin 2019 à
l’Hôtel Radison blu de Bamako.
L’ouverture du colloque était placée sous la présidence de la Primature représentée par le Ministre de
l'Aménagement du Territoire et de la Population Adama Tiémoko DIARRA.
Le présidium comprenait d’éminentes personnalités à savoir :
S.E.M le Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation,
SEM l’Ambassadeur de la République Française,
M. Philipp GOLDBERG, Représentant résident de la Friedrich Ebert Stiftung (FES),
Mr Alassane BA Représentant du Programme des Nations Unies (PNUD),
Le Représentant de l’Union Européenne au Mali,
M. Moussa MARA, Secrétaire aux relations extérieures du CERM, Représentant le Président du CERM,
Ancien Premier Ministre.
Le discours de bienvenue, les allocutions et le discours d’ouverture ont porté sur :
le rappel de l’objectif général du CERM qui vise à susciter le débat sur les thématiques majeures de la
nation et valoriser la fonction intellectuelle ;
la présentation du CERM à travers ses objectifs, les résultats de ses activités, les actualités du Centre,
notamment l’amélioration de la dynamique de collaboration entre le Patronat et les universités, les
ambitions de cette jeune structure de réflexion, de contribuer par des analyses et de propositions
d’idées au développement du pays. Ensuite, les remerciements aux partenaires et aux plus hautes
autorités pour leur intérêt à la thématique ;
la volonté affirmée du gouvernement d’encourager de telles initiatives de réflexion au service du
développement et de la prise de conscience de la jeunesse sur les grands enjeux du pays.
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
Le colloque s’est tenu les 14 et 15 juin 2019 à l’hôtel Radisson de Bamako. Son objectif général est
d’éclairer l’opinion nationale et internationale sur les tenants et les aboutissants de l’aide internationale au
Mali et proposer des pistes d’amélioration pour une meilleure utilisation, une meilleure adéquation entre
les besoins prioritaires du pays et l’aide, une meilleure coordination et une satisfaction conjointe des
donateurs et du pays qui reçoit.
La cérémonie d’ouverture a été marquée par quatre interventions dont l’allocution du Président du CERM,
celle du représentant de la Fondation Friedrich Ebert, celle du représentant du PNUD et le discours
d’ouverture du Ministre de l’Aménagement du Territoire et de la Population représentant le Premier
Ministre, Chef du Gouvernement. Etaient également présents à cette cérémonie le Ministre de
l’Administration Territoriale et de la Décentralisation et l’Ambassadeur de France en République du Mali
(voir synthèse des allocutions et liste de présence en annexes).
II.2.1. Panel 1 : L’aide internationale, entre mythes et réalités «Analyse de l’aide accordée
aux pays du G5 Sahel, Focus sur le Mali»
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
gouvernance malgré l’insuffisance de résultats dans ces domaines. Le paradoxe de l’importance de l’aide
alimentaire a été également souligné ; le Mali étant un pays d’élevage par excellence avec une production
non négligeable de viande et de lait, ce secteur mérite d’être mieux géré pour sortir de la dépendance
d’aide alimentaire.
Pour certains PTF notamment l’UE, l’aide-projet et l’appui budgétaire sont deux approches nécessaires
d’accompagnement des pays. Pour l’appui budgétaire les résultats sont suivis à travers un ensemble de
mécanismes dont des indicateurs d’appuis budgétaires. Toutefois, il ressort la difficulté de trouver des
interlocuteurs au sein de la société civile pour la programmation et le suivi de l’aide.
Le retard en termes de fiscalité intérieure représente un risque pour la poursuite de l’aide budgétaire par
les principaux PTF multilatéraux au Mali (BAD, Banque mondiale, UE) dans l’attente de l’aboutissement des
négociations d’un nouveau programme économique avec le FMI. En effet, le faible taux de pression fiscale
(11,8 % en 2018) implique la problématique de la mobilisation des recettes intérieures avec les distorsions
créées les exonérations fiscales et l’impôt synthétique.
D’un certain point de vue, les modalités d’appui n’étant pas suffisamment clarifiées, la pression des PTF sur
les Etats bénéficiaires et la défense des intérêts stratégiques expliquent la tendance à perdurer dans les
mauvaises pratiques de gestion de l’aide. Les responsabilités sont ainsi partagées et les conditionnalités
doivent être fortes et transparentes afin que l’aide soit un levier d’amélioration de la gouvernance.
L’approche d’aide budgétaire semble meilleure que celle de l’aide projet qui réduit la capacité et la
performance de l’Etat. A noter que malgré la collaboration avec d’autres acteurs dans la réalisation
d’études sectorielles, l’élaboration du Budget Citoyen et le suivi des indicateurs, des difficultés existent
pour les OSC dans le suivi des instruments d’appui budgétaire.
Les débats ont mis en exergue l’utilité d’examiner le contexte et l’historique de l’aide de même que le
domaine des marchés publics qui permet de constater que l’aide est liée : les entreprises internationales
évinçant les entreprises nationales.
Enfin, les échanges sur la présentation du rapport du CRMT (élaborée par le Secrétariat à l’Harmonisation
de l’Aide et partagée par le panel) ont mis en exergue le pari du principe de l’alignement et les difficultés
d’établir la situation réelle des décaissements suite aux deux Conférences d’appel de fonds (Bruxelles 2013
et Paris 2015).
Conclusion et recommandations (Panel 1)
Parmi les différentes modalités de l’aide internationale, la nécessité de l’aide budgétaire est régulièrement
mise en avant par le Gouvernement dans les cadres de dialogue avec les PTF pour ses vertus liées à
l’alignement aux procédures nationales. Elle doit être comprise non seulement comme l’aide à l’Etat central
mais aussi aux Collectivités Locales qui sont plus proches des populations.
Les importants flux d’aide sont sous forme de dons et de prêts, liés à des conditionnalités avec des écarts
importants entre les annonces et les décaissements, notamment les montants d’aide qui transitent hors
des canaux de l’Etat.
Pour une meilleure efficacité, il est proposé de : i) Prévoir dans les conditionnalités de l’aide des
dispositions relatives à la communication pour la transparence et la redevabilité auprès des
populations (critères, décaissements, allocations de l’Etat) ; ii) Prendre en compte la qualité des services
sociaux de base au niveau des critères de l’aide ; iii) Améliorer les procédures de gestion de l’aide en
privilégiant l’aide budgétaire (globale et décentralisée) ; iv) Respecter le principe de la responsabilité
mutuelle.
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
Les critiques sont relatives à l’absence d’un calendrier contraignant pour amener les pays développés à
respecter leur engagement de consacrer 0,7% de leur revenu national brut à l’APD. L’analyse de l’impact
dans le pays bénéficiaire reste focalisée sur les chiffres de taux de croissance économique et non sur le
niveau développement réel.
La problématique du déliement de l’aide est revenue comme une préoccupation majeure. Les bailleurs de
fonds ayant tendance à soutenir leurs propres entreprises, les financements octroyés aux pays bénéficiaires
retournent généralement aux pays donateurs.
L’impact sur le développement du pays passe, entre autres, par la mobilisation de ressources internes, les
sources de financement innovant et l’industrialisation du pays. D’où, la nécessité de trouver une stratégie
gagnant-gagnant à travers un examen du jeu des acteurs qui n’ont pas les mêmes objectifs.
Conclusion et recommandations (Panel 4)
L’aide a un impact direct sur la croissance mais son impact sur le développement n’est pas évident. Pour
cela, il est nécessaire d’opérer une transformation structurelle de l’économie à travers l’élaboration et la
mise en œuvre d’une politique nationale de développement de long terme qui s’impose aux décideurs
politiques. La volonté politique, l’obligation de résultats et la prise en compte de la redevabilité sont des
recommandations fortes qui sont ressorties tant pour le Gouvernement que pour les PTF notamment dans
les modalités de livraison de l’aide.
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
La question du suivi de l’aide est revenue à nouveau s’agissant de l’évolution des décaissements. Le
renforcement des capacités de gestion de l’aide passe par l’évaluation des politiques publiques et la refonte
complète du dispositif de l’aide en considérant l’existant.
La question de la gouvernance est également revenue dans les débats. Elle a mis en exergue la
responsabilité de l’administration publique dans l’identification et l’encadrement des ONG à travers
l’application stricte des textes. Il est admis que la faible capacité des ressources humaines à tous les
niveaux ne garantit pas un niveau acceptable de gestion de l’aide notamment des efforts restent à faire
pour assurer la traçabilité des fonds qui transitent par les ONG internationales.
En outre, la question de la surveillance internationale de l’aide en tant qu’enjeu politique majeur et la place
des organisations sous régionales (UEMOA, BOAD, etc.) en tant que PTF ont été très peu abordées. Un bilan
relatif à ces aspects semble utile dans le cadre de l’intégration régionale.
Conclusion et recommandations (Panel 5)
Le leadership du Gouvernement aussi bien dans la conception du développement que la gestion de l’aide et
la redevabilité vis-à-vis des populations sont les principales préoccupations relatives à l’aide internationale.
Il est important que tout soit connu du public en termes de mobilisation de ressources internes et externes
de même que leur utilisation. Pour cela, la qualité des institutions, la mise en œuvre de politiques reflétant
les préoccupations des communautés sont importantes.
A ce titre, rappel a été fait de l’élaboration de la Politique Nationale de la Transparence, adoptée par le
Gouvernement depuis 2015 mais restée sans suite notamment l’adoption d’une loi relative à la
transparence et la mise en place d’une structure dédiée à son application. Les efforts en matière de
géolocalisation de projets et programmes méritent aussi d’être poursuivis.
Le Président du CERM représenté par Monsieur Moussa Mara, Ancien Premier Ministre, a remercié l’équipe
d’organisation et de pilotage du colloque (modérateur, panelistes, rapporteurs). Il a particulièrement
remercié le modérateur, Monsieur Mamadou Namory TRAORE, Ancien Ministre, pour la qualité de la police
des débats et l’importante capacité de synthèse. Il a adressé également ses remerciements à Mme
Delphine BARRET pour sa contribution de qualité et exprimé sa gratitude à son organisation (FERDI).
Il a remercié les partenaires pour l’appui au colloque notamment la Fondation Friedrich Ebert (FES-Mali),
l’Agence Française de Développement (AFD), le Programme des Nations Unies pour le Développement
(PNUD) qui appuie pour la première fois le CERM en espérant sur la poursuite de son accompagnement
technique et financier. Il a souligné les efforts importants déployés par la FES au Mali et à l’échelle
internationale dans l’appréciation et l’amélioration de la gouvernance, notamment le développement de
l’outil de sondage Mali-Mètre sur la qualité de la gouvernance, sujet récurrent tout au long du présent
colloque.
Il s’est réjoui des débats énergiques et productifs au cours de ce colloque qui bat la qualité de participation
depuis les quatre années d’existence du CERM. Il a salué les témoignages et les vérités dits sans détour par
les participants dont les résultats de développement qui ne sont pas à hauteur de souhait malgré les
importants flux d’aide reçus par le Mali.
Pour terminer, il a invité les acteurs à visiter le site du CERM. Tout en souhaitant bon retour dans leurs
foyers respectifs, il a déclaré clos les travaux du colloque sur l’aide internationale au Mali.
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
III. COMMUNICATIONS
Objet de l'étude
Justification : mesurer les flux d'aide susceptibles d’être versés aux pays receveurs plutôt que les
efforts des donneurs ;
Définition : Flux d'APD auxquels on soustrait :
o les bourses,
o les allègements de dette,
o les frais liés à l'accueil des réfugiés dans le pays donneur,
o la sensibilisation au développement dans le pays donneur,
o les frais administratifs dans le pays donneur.
Aide Transferable
Aides budgétaires ;
Contributions au budget régulier des organisations et financements groupés ;
Aide projet ;
Assistance technique.
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L'aide transférable couvre l'aide au développement ainsi que les aides humanitaires et
alimentaires.
Evolution des versements en aide transférable sur la période 2006-2016 en millions de dollars
constants
Figure 1 : Evolution des versements en aide transférable sur la période 2006-2016 en millions de dollars constants
Part de l’aide des six principaux donneurs du Mali sur la période 2012-2016
Figure 2 : Part de l’aide des six principaux donneurs du Mali sur la période 2012-2016
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
Répartition par instruments financiers des versements en aide transférable sur la période
2012-2016, en %
Figure 3 : Répartition par instruments financiers des versements en aide transférable sur la période 2012-2016, en %
Répartition par types d’aide des versements en aide transférable sur 2012-2016
Figure 4 : Répartition par types d’aide des versements en aide transférable sur 2012-2016
Figure 5 : Evolution des versements par types d’aide au Mali, en millions de dollars
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
Répartition par secteurs des versements en aide transférable sur la période 2012-2016, en %
Figure 6 : Répartition par secteurs des versements en aide transférable sur la période 2012-2016, en %
Figure 7 : Répartition des versements en faveur de l’éducation sur la période 2012-2016,-en %
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
Tableau 1 : Ratios versements sur engagements selon l'instrument financier, en pourcentages
Dons 89 9S 101
Prêts 76 63 66
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Tableau 2 : Ratios versements sur engagements selon le type d'aide, en pourcentages
Aide projet 85 84 86
Production 85 67 76
Environnement 104 93 84
Aide alimentaire 96 83 93
III.1.1.9. Conclusion
Avec ses 10Mds de dollars reçus entre 2006 et 2016, le Mali est le 1 er bénéficiaire de l'aide transférable
au Sahel ;
Une augmentation sur toute la période mais en ralentissement ;
80 % de dons ;
L'aide projet est l'instrument privilégié ainsi que l'aide budgétaire, principalement sous forme de
soutien général ;
Les secteurs sociaux et la gouvernance ont le plus bénéficié d'aide transférable et d'ABS ;
Plus d'1/5ème des versements sont des aides alimentaire et humanitaire.
III.2.1. Introduction
Le Mali a bénéficié d’aide depuis le début de son indépendance. Dans les années l’aide était modeste. Elle
était d’environ de dix millions dollars US par an. Elle a par la suite considérablement augmenté.
Selon la série élaborée par le SHA, l’aide publique a doublé entre 2008 et 2017 avec des pics en 2013 et
2014 où elle avait triplé.
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
L’aide tel que prodiguée aujourd’hui, a détruit le sens traditionnel que les populations accordaient à l’aide
de façon générale. En effet, autrefois «l’aide n’était accordée qu’en cas de nécessité ; au village quand il
arrivait qu’on soit dépanné en nourriture, pendant les périodes de soudure, l’on se trouvait dans une
situation de gêne vis-à-vis des autre habitants qui avaient consenti cet effort d’aide. Cette gêne se
traduisait chez la personne assistée par un effort supplémentaire dans les travaux champêtres avec le souci
de produire pour ne plus se trouver dans le besoin d’être aidé, mais au contraire. Cette personne voudrait
surtout apporter son secours à un autre habitant nécessiteux».
Auparavant, l’aide était donc conçue comme une dette à rembourser et cette obligation morale faisait
redoubler d’effort.
Dans cette conception l’aide apparait comme :
ayant un caractère conjoncturel ; celui qui est aidé est sensé se relever et marcher tout seul ;
impliquant un sentiment de gêne ;
impliquant également un sentiment de redevabilité pour aider à son tour d’autres qui tomberaient
dans la même situation.
Aujourd’hui, dans le processus de l’APD, le souci généralisé est plus celui de recevoir plus d’aides que celui
de développer des stratégies locales pour sortir de l’éternel état d’assisté.
Le titre du colloque nous invite à nous dire toute la vérité. Pour cela il faut se poser les bonnes questions :
Quelle est donc cette aide qui continue en s’accentuant près de 60 ans après les indépendances ?
Y-a-t-il une volonté réelle des bénéficiaires de sortir de cette situation d’assistés ?
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
Les donateurs sont-ils tous sincères ? Certains n’utilisent-ils pas l’aide comme cheval de troie avec un
autre agenda que la contribution au développement du pays bénéficiaire ?
III.2.3. L’aide semble générer une culture de dépendance : n’y-a-il pas une addiction à
l’aide ?
L’analyse structurelle ou analyse des déterminants de la dynamique du système MALI effectuée dans le
cadre de la préparation du CREDD 2019-2023 a révélé que la dépendance extérieure devient un enjeu
majeur. Elle se fait sentir dans tous les compartiments de la vie de notre pays : politique, économique,
social, culturel et sécuritaire. Il est nécessaire de la réguler par un leadership fort, un effort accru
d’internalisation des politiques, une meilleure capacité de négociation et le développement de la
conscience et de l’engagement citoyens des populations.
Concernant particulièrement l’aide, elle a créé un comportement de dépendance qui fait que le pays
bénéficiaire compte sur l’appui et les initiatives internationales pour l’élaboration de ses principes
directeurs.
On a ainsi assisté à une succession de documents de stratégies tous recommandés pour ne pas dire imposés
par les partenaires extérieurs auxquels les pays se sont pliés pour continuer à recevoir l’aide : PAS, DSRP,
etc.
Plus grave encore, cette culture de dépendance a atteint les populations. Certains bénéficiaires considèrent
l'aide comme une rente qui ne dit pas son nom. Aussi dans de nombreux villages, lorsque vous vous
présentez pour un séjour quelconque la question de savoir le projet au compte duquel vous travaillez sera
toujours posée. Partout au Mali, à la campagne comme en ville, tout le monde sait que tout projet est
chargé d'apports extérieurs. Aussi les courtiers du développement sont à l'affût pour prendre leur part
(d'argent ou de renommée).
Les besoins sont toujours présents, fictifs ou réels, prioritaires ou secondaires, le choix du besoin à soulager
est laissé à l'initiative du donneur. Très souvent n'entend-on par dire "toute aide d'où qu'elle vienne et
qu'importe le domaine dans lequel elle sera investie est la bienvenue". A ce niveau, l'aide n'est plus perçue
comme un appoint, mais plutôt comme une condition
L’enquête réalisée auprès des populations bénéficiaires de l’aide au Mali par le Centre Djoliba dans le cadre
de la revue du système international de l’aide (il y’a environ vingt ans) a révélé qu’au Mali l’aide a jusque là
été incapable de préparer sa propre relève. Cette enquête a également révélé les faiblesses de l’aide en
matière de structuration interne de la société, d’organisation de ses bénéficiaires et de transfert de
compétence dans le souci de promouvoir une véritable dynamique d’auto-prise en charge.
L’aide a plutôt mis les populations dans un état d’assistés et a détruit le sens traditionnel qu’elles
accordaient à l’aide de façon générale.
III.2.4. Importante implication des PTFs dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques
et stratégies
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
planification a été traitée comme le bouc émissaire et on a jeté le bébé avec l’eau du bain. Est ainsi venu le
temps de l’ajustement structurel et ensuite des politiques de lutte contre la pauvreté, avec des résultats
mitigés et surtout une forte implication des partenaires extérieurs dans la formulation et la mise en œuvre
des politiques et stratégies de développement.
Aujourd’hui cette implication est consacrée par le dispositif institutionnel du CSLP. Les PTFs sont partout et
on a parfois le sentiment que leurs avis sont mieux entendus que ceux des nationaux. On peut même se
poser la question suivante :
L’aide est-elle alignée sur les priorités nationales ou ce sont les stratégies nationales qui sont alignées sur
les orientations des donateurs ?
On essaie souvent d’expliquer cette situation caractérisée par une pénurie des cadres qualifiés et un
environnement institutionnel faible se traduisant par une faiblesses des initiatives nationales en matière de
politique de développement et par conséquent la prépondérance des initiatives des donneurs dans
l’élaboration et la mise en œuvre des politiques, programmes et projets.
Cette explication ne tient pas. Il y’a plus de capacités aujourd’hui qu’au moment de l’indépendance et les
politiques économiques et sociales de l’époque étaient mieux conçues, dans le sens d’un développement
véritable, par des nationaux qui pouvaient faire appel à des experts de leur choix.
Le vrai problème est une question de leadership. Le Mali, comme les autres pays africains, a une grande
part de responsabilité dans cette situation pour s’être accommodé de la dépendance.
III.2.5. Mesures prises ou en cours pour une meilleure gestion de l’aide n’indiquent-elles pas
aussi qu’on s’installe dans l’aide ?
Depuis 2002 des innovations ont été perceptibles dans les pratiques d’aide au développement au Mali.
Sur le plan de la coordination, un changement notable est apparu depuis 2002 en association avec la
coordination du suivi et de l’évaluation de la mise en œuvre du CSLP. Depuis l’adoption du CSLP, la
Commission mixte Mali-PTF s’est tenue de manière régulière. Des avancées notables ont été constatées
avec la mise en œuvre de la Déclaration de Paris.
Au nombre des facteurs qui ont eu de l’influence sur l’aide, on peut citer les différentes mesures prises par
le Mali depuis l’adoption de la Déclaration de Paris en mars 2005. Parmi celles-ci on retiendra la signature
en 2006 de l’Arrangement Cadre entre le gouvernement du Mali et les partenaires au développement du
Mali relatif aux appuis budgétaires ; les Arrangements Spécifiques entre le GdM et les PTF relatifs aux
appuis budgétaires sectoriels en faveur des secteurs de la santé (sanitaire et social) et l’éducation en 2006 ;
l’adoption par le gouvernement en 2007 du Plan National d’Action sur l’Efficacité de l’Aide 2007-2009 ;
l’adoption par les PTF de la Stratégie Commune d’Assistance Pays (SCAP-2009) qui est la manifestation
d’une volonté politique des PTF du Mali de changer profondément leurs modalités d’aide.;
Dans les facteurs influant la mise en œuvre de la DdP, au plan national, il y a lieu de souligner les efforts
fournis par le gouvernement et les PTF dans le but d’une amélioration de l’efficacité de l’aide. On notera la
mise en place du Secrétariat à l’Harmonisation de l’Aide (SHA) et le Pool Technique des PTF. Cela a permis
l’amorce d’un dialogue régulier entre le GdM et ses partenaires au développement. Le SHA produit
régulièrement le Cadre de Ressources à Moyen Terme (CRMT) élaboré suivant le même système que le
PTI-BSI.
D’autres initiatives sont en cours : (i) la mise en place d’un système intégré de gestion de l’aide publique
(SIGAP), (ii) l’élaboration d’une Politique Nationale de Gestion de la l’Aide (PONAGA), (iii) l’élaboration d’un
code de conduite de concertation avec les PTFs.
Toutes ces mesures, bien que salutaires pour la gestion des ressources publiques surtout en termes de
prévisibilité, sont néanmoins un signe que nous nous installons dans l’aide pour le long terme.
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
Il faut espérer que la Politique Nationale de Gestion de l’Aide (PONAGA) en préparation aura comme
objectif principal de sortir rapidement de l’aide.
L'aide a incontestablement apporté des améliorations dans plusieurs domaines où elle a été investie. La
question qui nous préoccupe n'est pas de savoir si l'aide a servi positivement à quelque chose. Les
interrogations concernent les possibilités développées par l'aide de se passer d'elle, autrement dit l'aide
est-elle parvenue à se révéler positivement inutile ?
Sous tous les cieux, ils existent des projets/programmes qui ont connu des succès, répondu aux attentes de
toutes les parties engagées et un impact positif sur le bien être individuel et collectif. Au Mali les avancées
enregistrées dans certains domaines de l'agriculture, des infrastructures et des ressources humaines en
témoignent quand bien même l'on est encore bien loin du décollage recherché depuis bientôt soixante ans.
L'efficacité de l'aide se mesure à l'importance de la capacité du bénéficiaire de se passer des apports
extérieurs gratuits ou fournis à des conditions de faveurs. Depuis bientôt soixante ans le Mali bénéficie
d'aide de toutes sortes et de toutes parts. Quand bien même les situations ont quelque peu changé, il y’a
l'amère sentiment d'être toujours tributaire des apports extérieurs. La part de ces derniers dans les
investissements publics et dans le budget est assez révélateur du degré de dépendance Comment en est-on
arrivé là? Cette question renvoie aux choix gouvernementaux de politique de développement et interpelle
les populations et la classe dirigeante.
A l’occasion de l’élaboration du CREDD 2019-2023, un diagnostic poussé de la situation du Mali a été mené
à travers une enquête sur les perceptions auprès des populations sur les priorités de développement, des
études thématiques, une analyse documentaire et une analyse structurelle. Ce diagnostic a permis
d’identifier les grandes problématiques de développement du Mali qui sont : (i) le déficit de gouvernance,
(ii) la persistance de l’insécurité et la dégradation du climat de vivre ensemble des communautés
nationales, (iii) une économie essentiellement portée par les secteurs primaire et tertiaire, peu
industrialisée et peu créatrice d’emplois décents, (iv) un environnement en constante dégradation et peu
de résilience par rapport au changement climatique et (v) un capital humain insuffisamment valorisé.
L’énoncé de ces problématiques indique une situation critique du pays et des résultats insuffisants des
politiques publiques dans tous les domaines. Il ne s’agit pas d’attribuer à l’aide la responsabilité de cette
situation et de rendre les acteurs extérieurs responsables de nos échecs. Ce n’est pas l’aide qui est en
cause, mais la manière de l’utiliser.
Le système de l’aide doit évoluer d’un système centré sur la gestion de l’aide au détriment de la gestion
du développement vers un système dans lequel l’aide ne serait qu’un appoint aux processus internes de
développement et viendrait en complément des autres formes de flux financiers. Cela nécessite un
leadership fort au niveau national avec comme objectif de se passer de l’aide le plus tôt possible.
Je rappelle ici mot pour mot une partie de l’étude sur l’aide réalisée dans le cadre de l’ENP MALI 2025.
«Le Mali devra profiter des tendances à la baisse de l’APD pour resituer l’aide par rapport aux flux privés et
envisager des scénarii de réduction de la dépendance vis à vis de l’aide d’ici l’an 2025. Cette réduction se
fera par étapes :
dans un premier temps se passer de l’aide budgétaire d’ici l’an 2010 grâce à la poursuite de
l’assainissement du cadre macro-économique par une mobilisation accrue des ressources intérieures et
la maîtrise des dépenses publiques ;
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
dans un second temps, réduire progressivement la part de l’aide dans le financement des
investissements grâce à l’amélioration des conditions d’attraction des investissements directs étrangers
de sorte qu’à l’horizon 2025, la part de l’aide dans le PIB ne dépasse pas 10 %.
La conception de l’aide doit évoluer pour induire de véritables changements. L’aide doit disparaître
radicalement pour faire place à une coopération définissant les intérêts et les obligations des parties en
présence. Il est important que la coopération se fixe sur un certain nombre de domaines clés et que ces
domaines fassent l’objet d’engagements contractuels de long terme rassemblant certains donateurs».
Il a été démontré que sans de bonnes politiques économiques dans les pays, l’aide est stérile. Dans les pays
qui appliquent des politiques économiques qui permettent le développement, l’aide s’est traduite par une
accélération sensible de la croissance économique. Le parcours de ces pays montre que l’assistance
extérieure devient à terme inutile car elle est progressivement remplacée par les capitaux privés attirés par
de bonnes politiques et des résultats solides. Le Mali, comme tous les pays en développement, a besoin de
politiques bien conçues et de programmes d’investissements et de dépenses évaluées avec soin, en vue
d’assurer une utilisation efficace et concertée tant de ressources nationales que de ressources extérieures.
Cela implique la nécessité de (i) renforcer le leadership politique des fonctions de prospective et de
planification stratégique et (ii) rénover et renforcer le système de planification (capacités institutionnelles
et organisationnelles, en ressources humaines qualifiées, en méthodes et outils, en ressources financières).
L’une des raisons qui expliquent le rôle très important de l’aide extérieure dans le financement du
développement est la faiblesse de l’épargne intérieure. L’étude sur le potentiel fiscal menée en janvier 2016
par le Ministère de l’Economie et des Finances 1 montre les principales limites à la mobilisation optimale des
recettes, liées à :
l’étroitesse de l’assiette fiscale avec notamment la sous-fiscalisation de l’agriculture et du commerce
dont le poids dans l’économie nationale est prédominant ;
le poids des exonérations fiscales, qui ont représenté 4,2 % du PIB en 2013 ;
les impacts de la fraude et la corruption estimés à 2,8 % du PIB.
Fort de ce constat, le Gouvernement a consacré un des quatre domaines de concentration du Plan de
Réforme de la Gestion des Finances Publiques au Mali 2017-2021 2 à la modernisation des administrations
et des politiques fiscales. Il est articulé autour de trois priorités :
1) une base d’information des contribuables pour lutter contre la fraude, l’évasion fiscale et les sous
déclarations ;
2) des mesures d’élargissement de l’assiette de la fiscalité, notamment avec la fiscalisation progressives
du secteur agricole périurbain et de rentes, la révision de la fiscalité du secteur tertiaire et le
renforcement des capacités des administrations fiscales ;
3) une meilleure maitrise et une réduction du montant global des exonérations fiscales.
Par ailleurs les ressources locales sont faibles et dépendent pour une grande part des transferts de l’Etat
central aux collectivités. L’étude du ministère de l’Economie et des Finances sur le potentiel fiscal de
1
Etude pour déterminer le potentiel fiscal de l’économie malienne et développer un modèle pour la fiscalisation de l’économie parallèle,
Ministère de l’économie et des finances, Secrétariat général, PAGAM/ GFP II, janvier 2016
2
Stratégie de Plan de Gestion performante des finances publiques, Plan de Réforme GFP au Mali 2017-2021, Ministère de l’Economie et
des Finances, août 2016
1
Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
l’économie malienne comme les études sur la décentralisation financière et la fiscalité locale du FMI 3
montrent qu’il existe d’importantes marges d’amélioration de la fiscalité locale en exploitant notamment la
niche que constitue la fiscalité foncière.
Pour améliorer la fiscalité locale, l’Etat doit avec l’appui des collectivités territoriales :
améliorer la chaîne fiscale ;
réduire l’incivisme par les campagnes de sensibilisation à la lutte contre le non-paiement des taxes et
impôts locaux ;
renforcer l’appui au recouvrement apporté par les services fiscaux ;
harmoniser les dispositions respectives du code des collectivités et du code général des impôts pour
rationaliser les recouvrements ;
élargir l’assiette fiscale des collectivités territoriales ;
renforcer les capacités locales pour améliorer les prévisions de recettes, etc.
L’investissement direct étranger qui implique le contrôle d’une affaire dans un pays par une entreprise qui
est localisée dans une autre, est une solution sans endettement pour la relance des investissements. Il est
généralement admis que lorsqu’il y a insuffisance d’épargnes mobilisables pour les niveaux souhaités dans
un pays, l’investissement étranger peut devenir un moyen de lever ce goulot d’étranglement. En effet bon
nombre de pays actuellement l’ont été en partie grâce à l’investissement direct étranger.
Les flux d’investissement directs étrangers sont en effet demeurés faibles malgré l’introduction depuis
plusieurs années de réformes économiques et législatives plus favorables. Les raisons qui expliquent cette
faiblesse de l’investissement direct étranger dans l’économie malienne sont d’ordre économique et
politique.
Les pays qui disposent d’avantages comparatifs et réalisent des progrès économiques considérables, sont
justement ceux qui ont su créer des capacités pour le développement des facteurs de compétitivité de long
terme : infrastructures de base (transports, télécommunication, énergie), système d’éducation et de
formation, etc. qui augmentent l’attrait des investissements directs pour ces pays. Le Mali doit tirer des
leçons de cette expérience : les dotations en ressources naturelles et l’existence de main d’œuvre
abondante ne constitueront plus, elles seules, des facteurs de compétitivité internationale et d’attirance
des flux d’investissements privés. Créer des externalités positives en développant les infrastructures de
qualité, les ressources humaines et en mettant en place un cadre macro-économique et institutionnel
incitatif sont des impératifs catégoriques pour espérer une augmentation des flux d’investissement directs
privés dans les secteurs vitaux de l’économie tels que les ressources minières, l’industrie manufacturière et
les activités de services.
L’or est actuellement la seule filière qui attire les capitaux privés étrangers au Mali. L’Etat malien devra
s’efforcer de sortir d’une stricte logique rentière pour envisager des projets de réinvestissement du produit
des royalties tirées de son exploitation dans les infrastructures publiques : transports, énergie,
télécommunication, ...
Il est indispensable d’améliorer les conditions d’attraction des investissements directs qui constituent le
moyen essentiel d’enclencher un processus de développement et de croissance. Pour attirer les
investissements directs étrangers, il faut disposer outre des perspectives de marché, des infrastructures de
télécommunication, de transport et bancaires.
3
Réussir la décentralisation financière, Benoit TAICL et, Marie Laure Berbach, Moussa SOW, FMI, février 2015
Fiscalité locale et décentralisation, Grégoire Rota GRAZIOSI, Emilie Caldeira et Gérard CHAMBAS, juillet 2015
1
Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
Une démarche pourrait consister à associer systématiquement les investissements directs dans le domaine
des mines d’or, secteur attractif en soi à des investissements dans le domaine manufacturier ou celui des
infrastructures : dans le cadre des négociation des concessions des mines d’or avec les firmes étrangères,
accorder la priorité à l’entreprise d’exploitation minière qui viendrait en association avec une entreprise de
télécommunication, d’infrastructures de transports et de travaux publics ou une entreprise du secteur
manufacturier.
III.2.7.5. Diversifier les sources de financement notamment par l’utilisation des financements
innovants
Le secteur privé malien reste confronté aux contraintes importantes qui l’empêchent de jouer
convenablement son rôle de moteur de la croissance. Les principaux obstacles au développement du
secteur privé malien sont :
les coûts élevés dans la conduite des affaires, à cause de la complexité des règlementations et du droit
des affaires ;
un manque de capacités et de savoir-faire technique résultant de la place prépondérante faite au
commerce générateur de gains immédiats plutôt qu’à l’investissement à long terme ;
la faiblesse de la fonction d’intermédiation financière caractérisé par un système financier cloisonné
avec une concurrence limitée et peu de moyens de financement à moyen et long termes ;
le rôle toujours important du secteur public dans l’économie ;
une infrastructure d’appui peu développée ;
des facteurs de production, notamment l’énergie et le transport, très coûteux.
Le développement du secteur privé améliore de deux manières les perspectives de croissance et de
développement.
Premièrement, il stimule les forces concurrentielles et la compétitivité qui entraînent la croissance de
l’économie et la création d’emplois.
Deuxièmement, en confiant au secteur privé des activités dont ce dernier peut s’acquitter mieux que le
secteur public, l’Etat réduit le gaspillage et dégage sur le plan budgétaire la marge de manœuvre nécessaire
pour investir dans les secteurs sociaux et l’infrastructure, domaines qui donnent au secteur privé les
compétences et les services dont il a besoin pour soutenir la concurrence dans une économie mondiale
dynamique où les compétences sont primordiales.
1
Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
Le succès d’une croissance impulsée par le développement du secteur privé passe par l’amélioration de la
situation macro-économique dans le cadre de réformes structurelles et institutionnelles pour permettre :
d’améliorer le climat des affaires défavorables,
de mettre en place des systèmes financiers solides,
de développer et d’améliorer les ressources humaines et l’infrastructure physique.
Conclusion
Personne ne peut développer un pays à la place de ses propres enfants. Il est nécessaire de commencer
par reprendre en main la réflexion sur notre devenir et l’élaboration de nos stratégies. Tout argent, d’où
qu’il vienne, n’est pas toujours bon à prendre car l’ragent pervers existe.
Il s’agit de faire preuve d’un leadership très fort dans la gestion de l’aide et son orientation vers nos
priorités avec comme objectif de se passer de l’aide dans les plus brefs délais.
III.3.1.1. Introduction
La dette est une obligation qu'un débiteur est tenu d'exécuter envers son créancier (personne, organisme
ou Etat), en particulier somme d'argent qu'il est tenu de lui payer.
Dans le domaine des finances publiques, on parle de dette publique qui est l'ensemble des engagements
financiers pris sous formes d'emprunts par un Etat, ses Collectivités Publiques et ses Organismes qui en
dépendent directement (certaines entreprises publiques, les organismes de sécurité sociale etc.).
Elle (dette publique) est jugée soutenable si, compte tenu des prévisions de dépenses et de recettes
publiques, l’Etat ne risque pas de se trouver face à un problème d'insolvabilité ou à une obligation
d’ajustement irréaliste de ses finances publiques.
Pour ces raisons de viabilité, certains pays de l'UEMOA comme le Mali en fonction du Programme
Economique et Financier convenu avec le Fonds Monétaire International (FMI) ne peuvent accéder qu'aux
prêts concessionnels Le Comité d'Aide au Développement (CAD) de l'OCDE définit les prêts concessionnels :
comme ceux qui sont accordés à des conditions substantiellement plus généreuses que celles du marché:
prêts officiels dont l'élément don est ¡initialement de 25 % ou plus avec un taux d'actualisation de 10 %.
Pour le cas spécifique de notre pays, l'élément don doit être supérieur ou égal à 35 % {Programme avec le
FMI).
L’objectif principal de la dette publique (surtout sa gestion) est de satisfaire les besoins de financement de
l’État et ses obligations de paiement au moindre coût possible à long terme en maintenant le risque à un
niveau prudent.
1
Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
dette intérieure : contractée à l’intérieur des frontières nationales auprès d'un créancier intérieur du
pays. Elle est en principe exprimée dans la monnaie de ce pays ;
dette extérieure : contractée à l’extérieur des frontières nationales. Elle est en principe exprimée en
devises. Il faut distinguer :
o dette extérieure publique : contractée par les pouvoirs publics - État, collectivités locales ou
organismes publics - ou par des organismes privés dont la dette est garantie par l’État ;
o dette extérieure privée : contractée par des entreprises privées (la filiale d'une multinationale du
Nord, une banque locale ou une s entreprise industrielle locale) et n’est pas garantie par l’Etat.
Quant aux Créanciers, on distingue :
Créanciers dette intérieure : Agents économiques résidents de l'Etat émetteur ;
Créanciers dette extérieure :
o part multilatérale : quand le créancier est une institution multilatérale comme le FMI, la Banque
Mondiale ou d'autres IFI ;
o part bilatérale : quand le créancier est un autre Etat (Club de Paris). Aide liée et prêt
géostratégiques ;
o part privée : quand il s'agit d'un prêt octroyé par une banque privée ou quand il s’agit de titres
d’emprunts émis par le pays sur une place financière internationale (Club de Londres).
1
Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
En fin 2018, il ressort du tableau ci-dessus que la dette nominale rapportée au PIB a représenté 35,5 % ; ce
qui respecte les critères de convergence de l'UEMQA (Inférieur ou égal à 70 %).
Pour la même période, la valeur actualisée de la dette rapportée au PIB, a représenté 28,0 %, inférieure à
40 % exigé par le FMI pour les pays ayant une capacité moyenne de gestion de la dette, dont le CPIA
(Country Policy and Institutional Assessrnent : évaluation des politiques et des institutions du pays) est
compris entre 3,25 et 3,75 (CPIA pour le Mali est de 3,37 de 2014 è 2016).
Il apparait que la dette intérieure (sans les mandats fournisseurs impayés) coûte environ six (06) fois plus
chère que la dette extérieure. Par ailleurs, le coût moyen de la dette est relativement faible ( 2,93 %) dû à la
dette extérieure qui est, fortement concessionnelle (0,97 %).
En ce qui concerne la dette intérieure (tons trésor, obligations, autres : FMI, BOAD et RCI), les indicateurs
faisant référence à la maturité moyenne (3,1 ans) et sa proportion qui arrive à échéance dans un an
(25,1 %) montrent l’existence d’un risque de refinancement sans compter que ces données n'intègrent les
mandats impayés des fournisseurs.
Toutefois, ce risque est atténué lorsqu’on rapporte l’analyse à la dette totale du fait de la concessionnaire
de la dette extérieure.
La proportion de la dette intérieure révisable dans un an est de 25,1 %. Ce qui expose davantage le
portefeuille à un risque de taux d’intérêts.
II importe de faire également mention du risque de taux de change dû à la forte proportion de dette libellée
en devises dans le portefeuille, soit 56,3 %.
dette
dette intérieure
extérieure 1 446321
1 903 878 milliards, soit
milliards, soit 43,2 %
56,8 %
Il convient d’indiquer que l’évolution de la dette publique extérieure du Mali a été marquée par plusieurs
opérations de restructuration dont le pays a bénéficié avant l’initiative PPTE et dans le cadre de l'initiative
PPTE et de l'initiative d'Allègement de la Dette Multilatérale (IADM) en 2006.
Ces allègements ont eu un impact positif el significatif sur la viabilité de la dette extérieure du Mali
permettant une diminution de l’encours de la dette totale de 103 % du PIB en 2000 à 19 % en 2006.
Cet encours a repris son envol depuis quelques années et est ressorti déjà à 27,1 % du PIB en 2013, puis a
progressé pour atteindre 30,6 % en 2015 avant de franchir les 35 % du PIB en 2016 el 2017. Au 31
décembre 2018, il est ressorti à 35,6 % du PIB.
1
Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
Par le passé, le Mali a essentiellement mobilisé des financements extérieurs. Cependant, à partir de
juin 2003, il a entrepris la diversification de ses sources de financement en recourant au marché de titres
publics par l’émission de bons du trésor (depuis 2003) et d’obligations du trésor à partir de 2008.
Le portefeuille du Mali est essentiellement constitué de dettes à taux d'intérêt fixe représentant 93,3 % de
la dette totale. Par conséquent, il est faiblement exposé au risque de taux d'intérêt.
Ci-dessous graphique du type de taux d’intérêt.
Le tableau précédent fait apparaître que la valeur relative des emprunts annuels rapportée aux ressources
1
Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
budgétaires totales est en baisse sur la période en passant de 18,20 % en 2017 à 17,71 % en 2018, puis à
15,48 % en 2019. Tandis que celle des recettes intérieures rapportée aux ressources budgétaires totales a
évolué de 86,76 % en 2017 à 90,04 % en 2018 pour fléchir à 86,13 % en 2019. Ci-dessous le graphique
illustratif.
80,00
60,00
20,00
0,00
1 2 3
Emprunt annuel / Ressources budgétaires totales Recettes intérieures / Ressources budgétaires totales
Figure 13 : Evolution service dette et son poids sur les ressources budgétaires 2017 à 2019
Toutefois, les recettes intérieures constituent les ressources principales du budget de l’Etat malien en
moyenne sur la période à plus de 85 %, Le déficit budgétaire est structurel dans notre pays et le
complément est constitué d'emprunt dans l’ordre de plus de 15 %. Ce complément permet de réaliser
l’équilibre budgétaire et financier.
En effet, l'augmentation de la dette est adjuvante lorsque l’Etat a de bonne politique et investissements
structurants donc des dépenses de bonne qualité favorisant la croissance économique nécessaire au
développement. Mais, …, dans sa gestion (dette publique), il y a des pièges à éviter.
c) Pièges à éviter dans la gestion de la dette
Les gestionnaires de la dette publiques doivent éviter les pièges ci-après :
Fragiliser la position financière de l'Etat en augmentant le risque, même si cela peut, à court terme,
alléger les coûts el réduire le déficit : exemple éviter d'exposer leurs portefeuilles, à des perles
importantes ou catastrophiques, même si leur probabilité est faible, en tentant de capturer des
économies de coût marginales qui paraissent relativement «sans risque» ;
Pratiques de gestion de la dette qui faussent, l'équilibre entre les décisions privées et les décisions
publiques, et qui minimisent le véritable coût des intérêts : exemple obligations garanties par des
actions d'entreprises publiques ou par d'autres actifs. Cela revient non seulement à sous-évaluer le
coût fondamental des intérêts, mais risque aussi de fausser les décisions concernant la gestion des
actifs ;
Comptabilisation erronée des engagements conditionnels ou des obligations au titre de la dette
garantie : Cela peut amener à sous-évaluer le niveau effectif des engagements de l'Etat. Exemple
Garanties de prêts ayant une forte probabilité d'être exercées (sans que des provisions budgétaires
suffisantes soient constituées à cet effet) ;
Recours à des mécanismes de financement ne relevant pas du marché : Exemple emprunts forcés
auprès de fournisseurs, soit sous la forme d'arriérés de paiements, soit par rémission de billets à ordre.
Cette pratique tend à augmenter le coût des dépenses publiques ;
1
Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
Contrôle et/ou enregistrement défectueux des dettes contractées et de leurs paiements, et/ou des
détenteurs des titres de la dette : Dans certains pays la désorganisation des services internes et le
manque de suivi des dossiers a conduit à l'émission d'une quantité d'emprunt supérieure aux montants
autorités.
Impacts des prêts et service de la dette sur les équilibres financiers du pays
a) Emprunt une source de financement privilégiée
L’emprunt est le mode de financement privilégié de l’Etat car le recours à ce procédé est aujourd’hui
nettement justifié, à la fois d’un point de vue purement économique, mais aussi politique.
L’emprunt est nécessaire, à la fois pour subvenir aux besoins de l'Etat auxquels l’impôt ne permet pas de
répondre, mais aussi pour réaliser des dépenses d’investissement indispensables au développement de
l’Etat et de ses démembrements. Mais sont deux outils complémentaires. Ils constituent deux leviers do la
politique en matière de finances publiques où l’exercice consiste à trouver la juste proportion, le bon
dosage, entre l'impôt et l'emprunt.
En fonction de ses usages, l’emprunt peut être un facteur d’amélioration (impact positif) ou de
détérioration (impact négatif) des équilibres financiers du pays.
b) Emprunt facteur d'amélioration des équilibres financiers
Gaston Jèse «l'emprunt ne peut servir à financer uniquement les dépenses extraordinaires de placement,
qui constituent des sorties défends qui profiteront aux générations futures».
Dans les pays disposant de bonne politique et ayant des institutions de qualité, l’emprunt peut engendrer
les impacts positifs ci-après :
renforcement de la discipline budgétaire (respect des ratios fondamentaux et critères
communautaires) ;
accroissement des investissements productifs et par ricoché la création de la richesse nationale pour la
prise en change facile du service de la dette ;
amélioration de l'efficacité des services publics ;
établissement de la stabilité macroéconomique avec comme corollaire la croissance économique
soutenue ;
création de conditions-cadres pour l'investissement privé ;
renforcement des systèmes de gestion des finances publiques (respect des indicateurs de gestion de
dette) ;
réduction des inégalités (pauvreté).
c) Emprunt facteur de détérioration des équilibrés financiers
Il convient de souligner que l'emprunt mal géré par un Etat est dangereux et fait augmenter le poids de la
dette sur les générations futures.
En d'autres termes, la mauvaise gestion de la dette engendre un niveau plus élevé d’endettement qui est
associé à un alourdissement du coût du service de la dette du fait d'une hausse de la prime de risque sur les
titres d'emprunts de l’Etat.
Pour rappel, le service de la dette correspond à l’ensemble des montants qu’un emprunteur doit payer
chaque année pour honorer sa dette, qu’il s’agisse des intérêts ou du remboursement du capital emprunté. A
ne pas confondre avec la charge de la dette qui, elle, ne tient compte que des intérêts annuels déboursés.
Le fardeau du service de la dette génère les effets négatifs ci-après :
1
Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
III.4.1.1. Introduction
Depuis son accession à ¡indépendance le 22 septembre 1960, le Mali bénéficie de ses partenaires
extérieurs, d'importants concours financiers, matériels et humains pour soutenir ses efforts de
développement.
Après cinq (05) décennies, la Coopération Internationale a assuré !c financement du développement du
Mali de près de 80 %. L’APD a atteint 13 % du PIB en 2014, Un cadre stratégique de croissance pour la
réduction de la pauvreté (CSCRP) puis un Cadre Stratégique pour la Relance Economique et le
Développement Durable (CREDD) ont été successivement adoptés comme cadres de référence des
politiques et stratégies sectorielles de développement.
Toutefois, des insuffisances sont encore constatées dans la coordination, la mobilisation, la gestion de
l’aide, et l'harmonisation des procédures :
le Mali est classé parmi les pays les moins avancés (PMA). Son Indice du Développement Humain (IDH)
reste en dessous de 0,500 ;
l'espérance de vie à la naissance atteint à peine les 55 ans en moyenne ;
le taux de fécondité (6,54 enfants par femme) et le taux de croissance démographique (3,6 % par an),
sont des plus élevés du monde ;
la population totale du Mali, qui a voisine les 20 millions d‘habitants, est extrêmement jeunes (Plus des
2/3 ont moins de 40 ans) ;
près de la moitié de cette population vit en-dessous du seuil de pauvreté, 70 % vivent en milieu rural et
1
Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
III.4.1.2. Contexte
1
Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
bénéficiaires ?
Si ces transferts ont bien pour résultat de déclencher ou de soutenir la croissance de ceux auxquels ils
sont destinés, soit par leurs effets directs, soit par leur action sur les flux de capitaux privés et la
formation de l'épargne intérieure, tant privée que publique ?
Quelles sont les contraintes liées à l'octroi de cette aide au pays récipiendaire ?
Au-delà de ces points de réflexion, on peut retenir comme impacts de l’aide les principaux points suivants :
Financement des projets et programmes d’investissement
Les aides projets sont affectées à des projets spécifiques avec des unités de gestions. Elles sont
inscrites dans le Budget Spécial d'Investissement sur financement extérieur. Elles Sont composées de
don et de prêt.
Aide humanitaire (Sécurité alimentaire, éducation, santé, etc.)
Elle concerne essentiellement les populations des régions nord du Mali, les populations déplacées et
les réfugiés.
Renforcement des capacités
Il vise les capacités institutionnelles dans les domaines des ressources humaines, de l'équipement et de
la technologie, il couvre tous les secteurs de l'administration et des collectivités et concerne tous les
acteurs.
Dépenses de fonctionnement de l’Etat.
III.4.1.6. Quelles sont les modalités permettant d'évaluer ces impacts (1]
L'évaluation de ces impacts passe par la mise en place d'un mécanisme efficace de suivi-évaluation mettant
I accent sur les mécanismes et organes de suivi internes existants :
les rencontres Gouvernement Troïka élargie PTF ;
les mécanismes de suivi-évaluation du Cadre pour la Relance Economique et le Développement
Durable (CREDD) ;
les revues des projets et programmes (coordonnées par la DNPD et la DGDP} ;
les revues sectorielles : (coordonnées parles CPS) ;
la Revue Budgétaire Conjointe/RBC (coordonnée par la DGB) ;
les Comités Mixtes de Coopération bilatérale (coordonnées parle MAECI) ;
le Comité de suivi de l’Accord (coordonné par le Ministère Chargé de la Réconciliation Nationale).
Il convient de créer plus de synergie, plus d'efficacité et plus de coordination d'ensemble pour de meilleurs
résultats sur le terrain.
1
Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
III.4.1.7. Quelles sont les modalités permettant d'évaluer ces impacts (2)
Les mécanismes de suivi-évaluations ci-dessus définis, qu’ils soient au niveau national, régional, local ou
sectoriel, souffrent de certaines faiblesses récurrentes au nombre desquelles :
les difficultés de calendrier relatives à leur tenue (fiabilité des dates, retard dans l’organisation des
revues et dans la mobilisation des ressources, chevauchement des dates} et subséquemment la qualité
de leur préparation ;
la non capitalisation des résultats de ces différentes revues, notamment lors de la Revue du CSCRP et
au moment de la préparation de la loi des finances ; et pour cause, chaque revue a sa méthode de
travail, ses objectifs et résultats attendus ;
les décisions qui en sont issues ne sont pas toujours opérationnelles (faiblement orientées vers les
résultats) ;
la faiblesse du suivi des décisions :
la faible fonctionnalité des mécanismes de suivi au niveau régional et local par manque de financement
adéquat ;
la non application des systèmes de contrôle et d'audits.
Au regard des problèmes et difficultés susmentionnées, il a apparaît que l’aide ne crée le développement
que si elle s'appui sur les capacités nationales réelles, en termes rie mobilisation du financement intérieur,
de conception de politiques et stratégies claires de développement et de suivi-évaluation efficace de ces
politique.
Dans Cette optique, l'aide doit être considérée comme un appoint, l'essentiel du développement devant
d'appuyer sur la capacité de valoriser et de mobiliser les ressources nationales disponibles, comme celles de
la Diaspora malienne.
En effet, les transferts financiers migratoires provenant des envois faits par les Maliens de l'extérieur
atteignent annuellement en moyenne 200 milliards de FCFA selon les différentes sources. Il représentait
environ 10 % du PIB en 2010 sans compter qu'un tel apport offre de surcroît un panier de devises
Importantes au pays et soutient de la sorte l'équilibre de la balance des paiements du Mali.
La migration malienne dépasse par ailleurs son rôle de pourvoyeur de fonds en s'impliquant depuis
quelques années dans le processus de la lutte contre la pauvreté en faisant des réalisations sociales à la
base. Ainsi, nous assistons à des réalisations dans les domaines des Infrastructures et des équipements de
base au niveau des villages et des communes (Mosquées, écoles, dispensaires, forage des puits, etc.).
Enfin, la réalisation du duo Aide-Développement passe nécessairement par :
une lutte efficace contre la corruption ;
un alignement de l'aide sur les priorités nationales de développement ;
l’amélioration de la capacité d'absorption de l'aide ;
la mise en place de systèmes de suivi-évaluation efficace, impliquant l'ensemble des acteurs aux
niveaux appropriés ;
la transparence et la Gestion Axée sur les Résultats.
Conclusion/Recommandations
Le Mali doit exercer son leadership dans le dialogue sur les politiques, pour que les allocations de
ressources extérieures soient conformes aux priorités définies dans les plans stratégiques pluriannuels
(CREDD). Des efforts ont été faits dans, ce sens avec l'élaboration de la Stratégie Conjointe d'Assistance au
Pays.
1
Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
La mobilisation des ressources est un processus relativement complexe du fait de la diversification des
ressources, des procédures spécifiques à utiliser et des objectifs visés. Dans tous les cas, une mobilisation
efficace des ressources requiert de la transparence des objectifs clairement définis, une bonne
programmation et une implication des différents acteurs concernés et la mise en place d’un bon mécanisme
de suivi-évaluation.
Pour l'ancrage du processus, la confiance et le dialogue sont nécessaires pour renforcer la capacité et la
synergie entre les différents acteurs. Cela passe nécessairement par la diffusion d'une information fiable et
accessible portant sur la gestion des finances publiques, le cadre macroéconomique et l'utilisation de l'aide.
La mobilisation des ressources ne constitue pas une fin en soi. En effet, au-delà du montant des ressources
mobilisées, il est important de donner une indication claire de leur utilisation.
Tenant compte des faiblesses constatées au niveau des mécanismes de suivi-évaluation existants, les
recommandations suivantes sont formulées :
pour le gouvernement :
o renforcer le leadership nations ;
o rationaliser et renforcer les structures existantes ;
o améliorer le système statistique national notamment dans la production, le contrôle de qualité et
la diffusion ;
o développer l'approche des budgets-programme s pour un suivi-pluriannuel axé sur les résultats ;
pour les PTFs :
o renforcer les appuis institutionnels et l'assistance technique aux structures chargées du suivi-
évaluation ;
o harmoniser le choix des indicateurs et déclencheurs ;
o s’aligner davantage sur les programmes nationaux.
Conjointement Gouvernement-PTFs :
diffuser l'information budgétaire et sur l'aide ;
associer le Parlement et la Société Civile au processus de mobilisation et de suivi de l’utilisation des
ressources ;
assurer un financement adéquat des mécanismes de suivi-évaluation à tous les niveaux et assurer leur
opérationnalisation ;
assurer le renforcement des capacités à tous les niveaux ;
instaurer des contrôles et audits réguliers des projets/programmes pour une utilisation transparente et
efficace des ressources mobilisées ;
instaurer la Gestion Axée sur les Résultats ;
accroître la capacité d'absorption et l’efficacité de l'aide ;
renforcer la décentralisation à travers la déconcentration budgétaire et la déconcentration des
procédures de passation des marchés publics.
1
Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
III.5.1. Définition
L’aide au développement désigne une action volontaire par un acteur extérieur pour impulser le
développement d’un pays tiers (pays en développement).
Elle trouve son origine dans le discours du Président Harry TRUMAN qui le 20 janvier 1949 en dressant l’état
dans nation déclarait :
«Nous devons nous engager dans un nouveau programme afin de tirer parti des avantages de nos avancées
scientifiques et de nos progrès industriels pour l’amélioration et la croissance de zones sous-développées.
Plus de la moitié de la population mondiale vit dans des conditions proches de la misère. Leur nourriture est
insuffisante. Ils sont victimes de maladie. Leur vie économique est primitive et stagnante. Leur pauvreté est
un handicap et une menace pour eux et pour les zones plus prospères. Pour la première fois de l’histoire,
l’humanité possède le savoir et le savoir-faire nécessaires pour soulager les souffrances de ces peuples. Les
Etats-Unis occupe une place prépondérante dans le développement de techniques industrielles et
scientifiques. Les ressources matérielles que nous pouvons nous permettre d’utiliser pour aider d’autres
peuples sont limitées. Mais nos ressources techniques ……….. en connaissances techniques ne cessent de
croître et sont inépuisables. Je …………. que nous devrions mettre à la disposition des peuples épris de paix
les avantages ….. notre stock de connaissances techniques afin de les aider à ………… leurs aspiratives en vie
d’une meilleure. Et, en coopération avec d’autres pays, nous devrions encourager les investissements dans
des domaines nécessitant un développement. Notre objectif devrait être d’aider les peuples libres du
monde, par leurs propres efforts, à produire plus de nourriture, plus de vêtements, plus de matériaux pour
le logement et plus de puissance mécanique pour alléger leur fardeau».
L’aide est souvent financière et/ou mesurée par des flux financiers ;
Elle va généralement des pays développés vers les pays en développement, en particulier les pays les
moins avancés ;
Elle est internationale. Le donateur peut être constitué d’un pays ou d’une entité publique ou privée
d’un pays ou encore d’un groupe de pays par l’intermédiaire d’une organisation internationale ( FMI,
Banque Mondiale, ... ;
L’aide peut aussi venir d’une entité interne au pays même (filiale de multinationales implantées dans
un pays).
L’aide publique au développement est la forme la plus connue de l’aide
L’aide au développement est une action qui peut prendre les formes suivantes :
financement de projets par dons ;
prêts d’argent au taux préférentiel ;
annulation de dette.
Les activités poursuivies sont très diverses selon les pays et selon les partenaires et couvrent tous les
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
secteurs :
renforcement des capacités des organisations paysannes (OP) ;
appui aux filières agroalimentaires (approvisionnement en intrants, production, transformation, accès
aux marchés ;
formation et éducation de la population ;
santé-soins, médicaments, … ;
infrastructures-routes-magasins de stockage, hôpitaux, écoles, barrages, puits, …, appui aux politiques
de l’Etat, restauration de l’Etat de droit, etc.
L’aide au développement comprend également l’aide d’urgence mais elle s’en distingue, en théorie, car elle
devrait favoriser l’essor des populations aidées alors que l’aide d’urgence n’intervient que dans des
situations de catastrophes naturelles ou conflits armés, en théorie.
Malgré l’aide financière et matérielle considérable dont bénéficie l’Afrique depuis des décennies,
l’écrasante majorité de la population continue de vivre dans des conditions de grande misère et de
détresse.
L’Afrique compte toujours le taux le plus élevé de mortalité infantile.
Sa durée moyenne de scolarisation est la plus courte du monde.
Sa part dans la production mondiale est de moins de 2 % (1,7 %).
Une vingtaine de pays africains sont engagés dans des conflits civils ouverts ou larvés, ce qui lui vaut plus de
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
L’essentiel e l’aide octroyée par la BM ainsi que par d’autres institutions se fait sous forme de prêts. On
vous fait bien comprendre qu’on vous aide si vous acceptez de vous endetter. En avez-vous le choix ? La
plupart des pays africains sont tellement endettés que les prêts reçus antérieurement au nom de l’aide au
développement sont devenu un lourd fardeau, un anti-développement. On a de plus en plus besoin da de
plus en plus besoin d’aide, mais le service de cette dette hypothèque l’investissement. Par conséquent, le
pays aidé se sous-développé. Face à cette situation paradoxale, les bailleurs de fonds ne cessent d’ajuster
leur politique d’aide.
Face aux divers échecs, les donateurs s’interrogent et cherchent des mesures qui permettraient de ne pas
donner l’impression que leur argent a été gaspillé mais qui assureraient en même temps des flux financiers
sûrs et réguliers vers le Nord. Quatre axes sont progressivement intégrés dans leurs politiques d’aide :
la participation des populations bénéficiaires,
la conditionnalité de l’aide,
la coopération avec les Organisations non-gouvernementales,
l’ancrage de la démocratie
III.5.8. Conclusion
Les pays en développement doivent concevoir et mettre en œuvre de stratégies de développement fondées
sur leurs besoins, aspirations, possibilités ou non sur des idées reçues e matière de développement.
Le ………. de l’Afrique ne viendra pas de l’extérieur mais d’elle-même, c’est-à-dire de sa capacité à se
surpasser mais surtout à s’unir pour l’intérêt général. Si l’Europe a pu se construire, c’est parce que chaque
Etat qui la compose a compris l’impérieuse nécessité de s’unir autour de projets communs, de projets
fédérateurs. L’intérêt national a cédé la place à l’intérêt supranational.
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
ANNEXES
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
CONTRIBUTION PANELISTES
CRI
CERCLE DE REFLEXION ET D’INFORMATION POUR LA
CONSOLIDATION DE LA DEMOCRATIE AU MALI
Avenue Cheick Zayed, Hamdallaye Porte : 2535 –ACI-2000
Commune IV du District de Bamako / B.P. 1966 / Tél. 20 29 42 30
2002
Cell. : 66 71 15 61 / 79 12 28 85 E-mail : cridemocratie@yahoo.fr
Quels sont les mécanismes permettant la conformité de l’aide avec les priorités et politiques
du pays ?
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
1. INTRODUCTION
D’entrée de jeu, au nom de notre Association «le Cercle de Réflexion et d’Information pour la consolidation
de la démocratie au Mali (Cri-2002)» un think tank dédié à lutter contre la pensée unique, de remercier et
de féliciter très sincèrement le CERM, la Fondation Frédéric Ebert et le PNUD de nous avoir associé à ces
importants échanges sur une question majeure que celle de l’aide internationale au Mali.
Il nous est particulièrement demandé de traiter de la problématique de «l’aide internationale, facteur
d’émancipation ou de dépendance» à la lumière, entre autres :
des mécanismes permettant la conformité de l’aide avec les priorités et politiques du pays ;
de la sortie de l’aide ou de la dépendance croissante ; et
de la mobilisation des ressources internes est-elle à la hauteur.
En d’autres termes, et si nous voulons faire, et dire, simple, c’est d’interroger l’aide internationale au Mali,
et de nous interroger en conséquence sur cette aide internationale au Mali, et comment celle-ci, et celle-
là, pourraient aider le Mali, notre pays, à s’aider lui-même pour sortir les braves populations, le peuple
malien, la nation entière, de la pauvreté, de la dépendance structurelle, de la fragilité, et de la grave crise
politico-institutionnelle et sécuritaire que le pays subit depuis le 22 Mars 2012.
L’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, et signé respectivement les 15
mai et 20 juin 2015 à Bamako entre le Gouvernement et les Mouvements signataires à Alger de la Feuille de
route du 24 juillet 2014 stipule en son Titre IV «Développement socio-économique et culturel», et en ce
qui concerne son chapitre 12 article 31 relatif à la «Stratégie Spécifique de Développement» que « les
Parties conviennent de la nécessité pour l’Etat de refonder sa vision du développement local au profit d’un
plus grande habilitation des collectivités locales à formuler leurs stratégies de développement dans le cadre
d’une approche solidaire, participative et adaptée aux réalités socio- culturelles et géographiques locales et
assurant la transparence et la reddition des comptes à tous les niveaux».
Et, en son article 37 qu’ «une Conférence d’appel de fonds sera convoquée dans les deux mois suivant
l’élaboration de la Stratégie Spécifique de Développement. La Conférence instituera un Fonds pour le
Développement Durable qui servira d’outil de financement de la Stratégie Spécifique de
Développement».
Et, c’est dans ce contexte, et avec à la clef, entre autres, ces enjeux, défis, et attentes, que se tient le
présent Colloque dont l’ambition est de se dire toute la vérité sur l’aide internationale à notre pays.
2. Aide Publique au Développement (ADP)
Provenance et nature de l’APD
Sur la question de l’Aide Publique au Développement (APD), il y a, peut-être, lieu de rappeler, et surtout, de
préciser, que les fonds obtenus par les pays en voie de développement comme le Mali à travers l’aide
internationale proviennent d’un certain nombre de sources :
programmes d’aide directe de gouvernement et organismes de crédit à l’exportation ;
institutions financières internationales telles que la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire
International (FMI), les banques continentales et régionales de développement, les agences de l’ONU
et autres fonds multilatéraux ;
investissements privés, principalement par le canal des sociétés multinationales ;
banques commerciales, …
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
claires pour suivre et évaluer la conduite de ceux qui ont des comptes à rendre, et exiger qu’ils soient
soumis à des sanctions s’ils n’ont pas respecté leurs obligations.
C’est pourquoi, le CREDD 2019-2023 propose la mise en place d’un Système intégré de gestion de l’aide
publique (SIGAP) qui devrait permettre d’améliorer la coordination, la gestion et la redevabilité de l’aide
publique au développement. En outre, l’amélioration de la gouvernance économique et financière (gestion
des finances publiques, lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite) doit permettre d’accroître les
appuis budgétaires qui constituent l’instrument à privilégier dans le cadre des partenariats de coopération
au développement.
La mise en œuvre du CREDD requiert d’importantes ressources alors qu’au niveau international, en raison
de la crise dans les pays donateurs, l’aide publique au développement a tendance à baisser et que le niveau
des IDE reste encore faible au Mali.
4. Sortie de l’aide ou dépendance croissante ?
Sur ce chantier, sont à prendre en compte, et sérieusement en charge :
la problématique et la gestion de la dette générée, telles que présentées, expliquées, et débattues au
cours du Panel 1 «l’aide internationale, entre mythes et réalités : quelles sont les différentes modalités
de l’Aide Internationale et de sa gestion ? quel est l’état de l’aide internationale (Montant et part des
subventions, prêts, aide humanitaire) consentie au Mali ? ;
la gestion des aides publiques insuffisamment coordonnée comporte des risques de corruption et de
mal gouvernance. Il faut donc engager une lutte implacable contre la corruption et la mauvaise
gouvernance ;
l’amélioration de la coordination et de la gestion des aides permettant de mobiliser plus efficacement
les ressources de l’aide publique au développement. Il faut alors innover, mettre à hauteur le dispositif
existant à l’envergure des enjeux et défis actuels et futurs.
En plus des efforts accomplis pour accroitre les ressources propres du Gouvernement, la mobilisation des
ressources externes constituera un facteur de succès pour accompagner les orientations stratégiques du
CREDD, le cadre de référence pour un développement durable. Ce qui, incontestablement, doit ramener le
gouvernement à fonder la sortie progressive et maîtrisée de l’aide sur la mobilisation des ressources
internes au niveau des 761 collectivités que compte le Mali. Ce qui est loin d’être le cas.
En un mot, l’enjeu et le défi, c’est de sortir de l’aide publique traditionnelle, classique génératrice de
dettes et de dépendance structurelle, à la politique de l’aide au Mali fondée sur des politiques publiques
et privées créatrices de richesses, de paix, de développement durable, et de démocratie.
5. Mobilisation des ressources internes est-elle à la hauteur ?
Dans cette dynamique, et pour pallier au risque lié à la faiblesse de la mobilisation des ressources
nécessaires à l’exécution du CREDD, le Gouvernement a entrepris une réforme des finances publiques pour
optimiser la mobilisation des ressources intérieures, comme il s’est engagé à améliorer continuellement
l’environnement des affaires pour encourager l’investissement privé national et les IDE.
Le cadre des PPP sera renforcé et utilisé pour le financement des investissements et de l’entretien des
projets dans les secteurs stratégiques.
La satisfaction des usagers dans les services publics de qualité est une condition pour accroître le
consentement des contribuables à payer l’impôt. La mobilisation des ressources propres de l’Etat a connu
des améliorations importantes et devrait se consolider pour pouvoir assurer un niveau de dépenses
publiques, qui permette à l’Etat d’assumer efficacement ses missions principales. Parmi celles-ci figure la
fourniture d’un cadre propice au développement économique offrant des opportunités économiques afin
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
de réduire les inégalités et la pauvreté. Près d’un malien sur deux (44.9% en 2017) vivait encore dans une
situation de pauvreté.
Outre l’amélioration de la mobilisation des ressources publiques internes, la stratégie de financement du
développement durable mise sur la promotion du secteur privé et le développement des investissements
directs étrangers en lien avec l’amélioration du climat des affaires, le développement du Partenariat Public-
Privé (PPP), ainsi que le développement de nouvelles sources de financement telles que la finance
islamique et les marchés internationaux de capitaux.
L’amélioration de la mobilisation des ressources internes constitue un prérequis déterminant pour financer
des actions structurantes qui auront un impact direct sur le développement durable du pays. La mise en
œuvre des orientations stratégiques contenues dans le cadre stratégique pour la relance économique et le
développement durable implique d’améliorer la performance de la mobilisation des ressources internes.
Des efforts importants ont été produits ces dernières années afin d’optimiser la mobilisation des ressources
fiscales et non-fiscales. Toutes les structures impliquées sur la chaîne des recettes ont fait l’objet d’actions
de réforme avec l’appui des financements du Plan d'action gouvernemental pour l'amélioration et la
modernisation de la gestion des finances publiques (PAGAM. Les efforts ont porté en particulier sur la
modernisation du système d’information des administrations fiscale, douanière et domaniale, les actions
visant à élargir l’assiette fiscale et le renforcement des capacités des structures de recouvrement
(formation, équipements, etc.).
Pour garantir ces efforts, il serait nécessaire de mettre en place des mécanismes de redevabilité et de
contrôle citoyen.
6. En guise de perspectives Cri-2002 propose un «Agenda pour la Rénovation de l’Aide
Publique au Développement Durable du Mali en Crise»
Nous pouvons retenir que l’aide internationale mieux coordonnée en conformité avec les priorités et
politiques du pays est un facteur d’émancipation.
La mobilisation des ressources internes sera à la hauteur des attentes avec la mise en place de mécanismes
de redevabilité et de contrôle citoyen afin de réduire au maximum la perception de la corruption dans le
pays surtout au niveau de l’administration publique.
Cette mission, si elle incombe principalement au Gouvernement, est aussi celle des collectivités, des
citoyens, et des partenaires techniques et financiers du Mali.
Dans la perspective d’assumer, et d’assurer, cette mission un certain nombre de challenges sont à relever
pour convenir d’un «Agenda pour la Rénovation de l’Aide Publique au Développement Durable du Mali
en Crise» :
le «maquis», le foisonnement et le chevauchement des aides bilatérales et multilatérales. Il est
extrêmement difficile pour le Gouvernement de s’y retrouver, et aux citoyens et collectivités de jouer
leur rôle de contrôle citoyen et de redevabilité des décideurs publics et privés, des partenaires
techniques et financiers, et au Mali d’en tirer le meilleur profit, le meilleur bénéfice pour les
populations. Sans compter, faute de ressources humaines compétentes, disponibles, et intègres en la
matière, le Gouvernement est le plus souvent dans l’incapacité de gérer ces aides multiples et les
diverses conditions qui s’y rattachent ;
le coût souvent élevé des charges administratives et des frais de fonctionnement liés à l’aide
économique et financière, avec l’effet pervers dû au fait qu’une partie de l’aide revienne
indirectement au donateur ; et
l’assujettissement de l’aide économique et financière à la réalisation d’objectifs politiques tels que
le respect des droits de l’homme, de la démocratie, de l’état de droit ou de la bonne gouvernance, la
mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, la réalisation des réformes
politiques et institutionnelles structurelles en temps de grave crise politico-institutionnelle et
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
Communication GSB
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
La première notion, à savoir dire que l’aide internationale est un mythe semble excessive. Nous devons
œuvrer à ce que cette aide soit la plus efficace possible. Aussi, elle devrait être sollicitée qu’à titre
exceptionnelle pour enfin disparaitre.
L’aide internationale est fournie sous deux formes à savoir (i) l’aide internationale au développement et (ii)
l’aide internationale humanitaire. Contrairement à l’aide humanitaire financée sur don, l’aide au
développement est financée aussi bien par don que par prêt de partenaires au développement.
1. Par ces temps, l’aide internationale humanitaire a pris de l’ampleur à cause des crises que le Mali
connait depuis quelques années (nombre élevé de déplacés internes et externes).
Bien qu’elle soit livrée (en général en nature), la population ne la perçoit pas bien en termes de
volume du fait du déficit de communication de la part des gestionnaires. Par conséquent, il serait
important que la gestion de l’aide humanitaire internationale soit transparente et ne vient pas
concurrencer les productions nationales (comment faire en sorte que le surplus des productions
nationales alimentaires-céréales et bétail- soit achetés par les partenaires humanitaires ?)
2. S’agissant de l’aide internationale au développement, les interventions sont généralement alignées sur
les priorités de l’Etat consignées dans un cadre de référence (CSCRP, CREDD, Programmes sectoriels)
convenu avec les partenaires.
Bien que l’aide internationale au développement soit mobilisée en lien avec les priorités nationales,
des difficultés persistent dans la gestion.
Modalités- Difficultés
L’aide internationale au développement est livrée sous les formes suivantes :
Aide budgétaire : est fournie soit en aide budgétaire générale (ABG) ou en aide budgétaire générale
sectorielle (ABS) sur don ou prêt.
Cette modalité d’aide requière de la part du pays bénéficiaire une bonne maitrise et la transparence
des procédures nationales. Le changement fréquent des gestionnaires desdites ressources impacte
négativement sur la capacité d’absorption donc sur l’efficacité voire l’efficience de la dépense
publique.
Par ailleurs, il est observé que dans le cadre de l’aide budgétaire générale, les partenaires au
développement n’ont pas une matrice commune d’indicateurs. Chaque partenaire convient avec l’Etat
d’un ensemble d’indicateurs. Ce qui contribue à augmenter le cout de transaction en termes de temps
pour l’Etat. De plus il s’avère que les accords ne soient pas largement diffusés auprès des acteurs
concernés par la mise en œuvre desdits accords. Aussi des conditions contraignantes sont parfois
acceptées (reformes, etc.) par le gouvernement sans en apprécier les possibilités de leurs satisfactions
ou leurs conséquences.
Aide projet et programme : Cette aide contribue à financer des projets et programmes de
développement. A l’instar de l’aide budgétaire, l’aide projet/programme est accordée soit sur don soit
sur prêt de partenaires au développement. Généralement, elle est mobilisée suivant les procédures du
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
PROGRAMME DU COLLOQUE
Heures Activités
10 h 45 - 12 h 30 Débat
12 h 30-- 14 h Pause-déjeuner
14 h 45 - 15 h 45 Débat
16 h 15 - 17 h 30 Débat
Fin de la journée
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
11 h 45 - 13 h Débat
13 h 00 - 14 h 00 Déjeuner de clôture
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
TERMES DE REFERENCE
CONTEXTE
Le Mali, à l’instar de nombreux autres pays, est dépendant de l’aide internationale (subventions et prêts)
pour boucler son budget chaque année. De nombreux projets d’envergure sont considérés comme ne
pouvant être réalisés qu’avec ces appuis.
La crise depuis 2012 a accentué cette situation et concerne désormais des domaines de souveraineté que
sont entre autres la défense, la diplomatie, la sécurité. La période écoulée a également été marquée par le
poids croissant de l’aide humanitaire.
La dette malienne bien que maintenue à ce jour dans des proportions «raisonnables» est sur une piste
ascendante et constitue de ce point de vue un passif à gérer pour les générations futures.
L’aide internationale et même les prêts au taux du marché ou concessionnel sont divers, multiples, parfois
insuffisamment coordonnées et il faut le dire aussi fonction des intérêts bilatéraux ou multilatéraux des
donateurs.
Il est pertinent de s’interroger sur l’éthique d’une nation dont de nombreux responsables comptent sur
l’aide des autres pour se construire, en oubliant parfois, malgré toute la lucidité de la Realpolitik que la
main qui donne est toujours au-dessus de celle qui reçoit.
Il apparait dès lors impératif que soient mis sur la table tous les aspects et contours de cette aide
internationale pour que cela soit mieux coordonné, plus transparent, et que chaque citoyen puisse savoir
de quoi il retourne et dans quoi il est engagé.
Il est important aussi que l’aide internationale ne soit pas considérée seulement comme un boulet pour un
certain nombre de nos compatriotes, un terreau des préjugés et des constructions intellectuelles fondées
sur des approximations mais aussi comme une main tendue à un pays pour se relever et se tourner vers
l’avenir.
Le présent colloque vise à éclairer davantage l’opinion nationale et dans une certaine mesure
internationale :
sur l’’état des lieux des engagements et appuis reçus par le Mali au titre des différentes catégories
d’aide ;
d’apprécier la conformité entre les modalités et affectations de l’aide et les priorités maliennes ;
de confronter les annonces aux engagements;
de mieux cerner les processus d’évaluation et les effets de l’aide
de rendre compréhensibles et transparents, les contraintes, limites et préoccupations de l’Etat et des
donateurs sur l’aide internationale.
La complexité et la sensibilité du sujet conduisent le CERM à associer à l’organisation et à la tenue de ce
colloque, les deux principaux acteurs de l’aide internationale, à savoir le Gouvernement du Mali et les
partenaires techniques et financiers.
I. OBJECTIF GENERAL
Le colloque a pour objectif général d’éclairer l’opinion nationale et internationale sur les tenants et les
aboutissants de l’aide internationale au Mali et proposer des pistes d’amélioration pour une meilleure
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
utilisation, une meilleure adéquation entre les besoins prioritaires du pays et l’aide, une meilleure
coordination et une satisfaction conjointe des donateurs et du pays qui reçoit.
Le colloque devrait aboutir à renforcer le concept gagnant de l’aide internationale et des prêts consentis.
Le colloque sera focalisé sur cinq questions majeures qui seront approfondies par des communications
pointues d’expertises avérées et un débat libre et sans tabous.
Quelles sont les différentes catégories de l’aide internationale consentie au Mali, ses (subventions,
prêts, aide humanitaire) et ses modalités de gestion (Aide budgétaire, Aide projets,…)? Quel bilan des
promesses et annonces (Conférence de Bruxelles en mai 2013 et Conférence de l’OCDE en octobre
2015) ?
Quels sont les mécanismes permettant la conformité de l’aide avec les priorités et politiques
maliennes ?
Comment apprécier en particulier l’impact des prêts et du service de la dette sur les équilibres
financiers du pays ?
Quelles sont les modalités permettant d’évaluer l’impact de l’aide ?
Quelles sont aujourd’hui les principales préoccupations de l’Etat et des donateurs sur l’aide
internationale au Mali ?
Le colloque proposera, pour chaque axe abordé, des idées précises permettant de traiter les questions de
fond qui sont posées. Les animateurs s’emploieront à sortir des sentiers battus et des approximations pour
indiquer les remèdes souhaitables aux différentes difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de l’aide.
Le modérateur général du colloque imposera cette attitude, en rapport avec l’enjeu important qu’est l’aide
internationale en cette situation particulière de crise au Mali.
III. TRAVAUX
Le colloque durera un jour et demi et regroupera des panels de spécialistes de haut niveau de toutes les
questions soulevées. Il s’ouvrira par une cérémonie sous la présidence conjointe du Chef de file des PTF et
du Ministre des Finances
Cinq séances thématiques seront dédiées aux objectifs spécifiques cités précédemment.
Le colloque sera organisé en panels visant à croiser les regards et comprenant chacun un représentant de
l’Etat, un des PTF et un de la société civile. Chaque thématique fera l’objet d’un Chaque panel débutera par
une présentation de 20 minutes sur le domaine abordé. La présentation sera suivie de débats.
Une synthèse des discussions de la journée sera présentée par un rapporteur général en séance finale.
Deux rapporteurs (membres du CERM ou pas) seront désignés pour le rapport final.
L’activité aura lieu dans un grand hôtel de la place offrant les conditions de sécurité, de secrétariat, de
commodités relatives aux débats, à la constitution de panels, de restauration et de détentes indispensables
à un intense exercice intellectuel.
Le colloque est programmé pour le 1er trimestre de l’année 2019
Le colloque rendra des synthèses sous forme d’un rapport général qui sera ensuite synthétisé par le CERM
et envoyé à l’ensemble des participants.
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
Une remise officielle du rapport sera faite aux plus hautes autorités, à la société civile et aux partenaires du
Mali.
Le CERM organisera un atelier de restitution à la presse des résultats du colloque et diffusera largement ce
résultat avec le grand public (publications audio visuelles, conférences, revues, articles, …). Les résultats
issus du colloque seront traduits en langue nationale et diffusés dans les médias
V. PARTICIPANTS
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
6. Ministère de l’Agriculture
17. CAFO
18. UNTM
19. CSTM
20. CNPM
23. CAD
24. GSB
25. AJCA
27. HCI
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Colloque sur l’aide internationale au Mali : Et si on se disait toute la vérité ?
30. RPM
31. URD
32. Yelema
33. SADI
43. CEDEAO
44. UEMOA
47. USAID
48. AFD
49. UNICEF
52. Minusma
55. CERCAP