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2.1. Introduction
Les bâtiments n’existent pas en vase clos. Ils sont conçus pour abriter, soutenir et inspirer toute une série d’activités humaines en réponse à des
besoins socioculturels, économiques et politiques, et sont érigés dans des environnements naturels et bâtis qui limitent le développement tout en
offrant des opportunités. Nous devons donc examiner — à travers ce chapitre — les forces contextuelles qu’un site présente dans la planification de la
conception et de la construction des bâtiments.
Le contexte naturel d’un site, la topographie sont autant d’éléments qui influencent les décisions de conception à un stade très précoce du processus
de conception (Figure 5). Pour améliorer le contexte naturel, une conception qui respecte les qualités d’un lieu et les forces environnementales, adapte
la forme et la disposition d’un bâtiment au paysage est envisagée.
La prise en compte de ces forces contextuelles sur le site et la conception des bâtiments ne peut se faire sans une brève discussion sur de notions
comme le contexte, le paysage, le caractère et sur la relation entre l’homme et l’environnement naturel et/ou bâti.
2.2.1. Le site
N’importe quel bâtiment fait partie d’un lieu, appelé — le site (Figure 6). Le site présente des caractéristiques distinctives en termes de topographie,
de situation géographique et de contexte historique. Mazouz (2004) définit le site comme étant un paysage considéré du point de vue de son aspect
pittoresque — qui frappe l’attention et qui a de l’originalité.
Le caractère de paysage naturel, aussi, a de nombreuses catégories, y compris: montagne, lac, canyon, dune, mer, forêt, désert, prairie, ruisseau,
rivière, plaine, marécage, colline, vallée. Chacun de ces types et d’autres encore peuvent être subdivisés (figure 7).
Le contraire de la beauté, que nous appelons la laideur, résulte d’un manque d’unité entre les composants ou de la présence d’un ou plusieurs
éléments incongrus. Puisque ce qui est beau a tendance à plaire et ce qui est laid à déranger, il s’ensuit qu’une harmonie visuelle de toutes les parties
L’environnement est considéré comme dominant et l’homme inférieur à la nature (Figure 8a).
L’homme et la nature s’équilibrent et l’homme se considère comme responsable de la nature devant Dieu et comme serviteur et gardien de la nature
(Figure 8b).
L’homme complète et modifie la nature, puis crée et finalement détruit l’environnement (Figure 8c).
Dans les deux premières formes la nature et le paysage sont un «TOI», la relation est personnelle, et il faut travailler AVEC la nature alors que dans la
troisième forme la nature est un «ÇA» sur lequel on travaille, que l’on exploite et utilise” (Faye P. et al., 1974, p.13). La figure 9 montre un exemple
sur les deux relations moi—toi et moi—ça.
En ne gardant à l’esprit que les aspects visuels du caractère du site, il semble qu’en aménageant un site naturel, nous devrions faire tout ce qui est en
notre pouvoir pour préserver et intensifier la qualité inhérente de son paysage. Il faut donc éliminer les objets qui ne sont pas entretenus, et on peut
même introduire des éléments pour augmenter ou accentuer ce caractère naturel (Ormsbee & Starke, 2006).
Figure 10: Des éléments incongrus dans le paysage A et B: Les ruines de Timgad; C: Les gorges d’El-Kantara (Auteur, 2018; 2020)
Pour améliorer intelligemment un paysage ou un site, nous devons non seulement reconnaître son caractère naturel essentiel, mais aussi posséder les
connaissances qui nous permettront d’atteindre le développement optimal de ce caractère.
Figure 11: Les quatre alternatives dans le développement d’une colline (Ormsbee & Starke, 2006)
2.4.5. Intensification
Le caractère essentiel du paysage d’une colline peut être intensifié par sa hauteur et sa rugosité apparentes. Lors de l’aménagement, le concepteur se
concentre sur l’effet essentiel à transmettre (celui qui est inhérent au site). Par l’accentuation, par l’articulation et par la création de séquences
progressives de révélation. L’observateur sera amené à découvrir les caractéristiques positives du lieu et donc à en préciser tout l’impact agréable.
Pour résumer, l’essence de n’importe quelle action sur le site, pour tout projet est de:
2.4.6. Le mimétisme
Les interactions entre l’organisme et le milieu varient selon que l’environnement s’impose à l’organisme et le façonne, ou que l’organisme impose ses
propres structures à l’environnement. Au fil du temps, la relation entre l’organisme et l’environnement naturel a évolué. Dans l’Antiquité, l’homme
était totalement dépendant de son environnement naturel, mais grâce à des connaissances toujours plus approfondies, il l’a progressivement façonné
(Faye P. et al., 1974).
L’évolution de la forme de la maison et le témoin de cette progression. Les maisons rurales font partie intégrante du paysage grâce à leurs matériaux
de construction naturels. En raison de leur utilisation directe, les constructions se sont harmonisées avec le paysage par homochromie et similitude de
texture (figure 13).
2.4.7. Le pastiche
Le pastiche est l’imitation d’un objet authentique mais d’une autre époque. L’imitation de cet objet entraîne la perte de l’identité de l’original.
Le pastiche pratiqué dans le cas d’une construction à proximité d’un monument historique, par exemple, affaiblit son identité. Certains villages —
trop restaurés — ne présentent plus d’intérêt, le tissu authentique étant absorbé par le pastiche, la forme ne correspondant plus à la fonction.
Figure 14: La perception selon les saisons (Ormsbee & Starke, 2006)
2.5.3. La lumière
La lumière fait ressortir le relief par le jeu des ombres et des contrastes et met en valeur la nature et la texture des matériaux. Elle règle le jeu des
nuances et des couleurs. La quantité et la qualité de la lumière réfléchie dépendent de la forme de l’objet, de la nature de sa surface, de sa texture et de
sa couleur. Plus une surface est lisse, plus elle est réfléchissante, plus sa texture est rugueuse, plus elle absorbe la lumière ( Chapitre 12 — Le
confort visuel).
2.5.4. La couleur
La couleur d’un objet dépend du type de lumière qui le frappe. Les matériaux auront une teinte différente en fonction de la longueur d’onde de la
lumière. Cette dernière diffère selon le climat et la latitude.
2.5.5. La texture
La texture est une sorte de peau du paysage. Elle est lisible grâce aux jeux de la lumière et de l’ombre. Elle peut être lisse ou rigueuse.
2.6. La Gestaltthéorie
2.6.1. Définition
Gestalt est un terme de psychologie, il suppose que les gens ont tendance à organiser les éléments visuels en groupes ou en “ensembles unifiés”
lorsque certains principes sont appliqués. La Gestalttheorie se définie par les lois suivantes:
Une forme est autre chose et quelque chose de plus que la somme de ses parties;
Une partie dans un tout est autre chose que cette partie isolée ou dans un autre tout;
Chaque forme est une fonction de plusieurs variables et non la somme de plusieurs éléments;
Les faits psychiques sont des formes, c’est-à-dire des unités organiques qui s’individualisent et se limitent dans le champ spatial des perceptions et
des représentations;
Les formes sont transposables, c’est-à-dire que certaines propriétés se conservent dans des changements qui affectent d’une certaine manière toutes
leurs parties.
2.6.2. Principes
Le mouvement de l’œil est conditionné par:
2.6.2.1. Figure/fond
Un paysage est composé de nombreux éléments qui semblent sans rapport entre eux par leur couleur ou leur texture, ou par l’effet de la lumière, ils
sont délimités par des lignes appelées —silhouettes. Une forme est perçue comme une figure, tandis que la zone environnante est perçue comme un
fond (figure 17).