Vous êtes sur la page 1sur 34

POLITIQUE MONÉTAIRE, INFLATION ET

CROISSANCE DANS LE MONDE


(De la crise financière internationale de 2007-2008 à la crise sanitaire
globale de 2020)

Professeur Ngonga Vincent

Université de Kinshasa

July 2, 2022
Contenu

1 INTRODUCTION

2 LE DIAGNOSTIC DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE

3 LES RÉSULTATS DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE

Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 2 / 34


Introduction

Trois crises aux positionnements différents de l’économie dans le cycle


ou dans la conjoncture ont marqué ces quinze dernières années : La
crise financière internationale de 2007-2008, la crise sanitaire de 2020
et la crise Russo-Ukrainienne de 2022.
Le clivage entre la situation connue et la situation observée constitue
la trame du problème de recherche de cette communication dont la
question subséquente constituée de deux interrogations est la
suivante :
Primo, quels sont ou ont été les différents positionnements adverses de
l’économie depuis 2007-2008 ? :
Secundo, les adaptations de la politique monétaire, dans le cas des
économies en développement, aux différentes situations ont t’elles
permis à l’économie de rebondir ? Les mutations de la politique
monétaire, pour les économies avancées et émergentes, de la nature
conventionnelle à celle non conventionnelle ont t’elles pu éloigner
l’économie de la trappe à liquidités de 2007 à 2008 ? :

Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 3 / 34


LE DIAGNOSTIC DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE

Pour rappel, les sciences économiques retiennent au sens strict cinq


types de positionnements de l’économie,
1.Positionnements conjoncturels cycliques Sens de variation de la Sens de variation du
production niveau général des prix

a)Expansion ↑ ↑
1. Récession ↓ ↓
2.Positionnements uniquement conjoncturels Sens de variation de la Sens de variation du
production niveau général des prix
a)Stagflation /Slumflation Légèrement > à 0 ou ∆0 ↑
/∆− ou↓
a)Crise de surproduction ↑ ↓
a)Stagnation séculaire Proche (supérieur) ou Proche ou égal à 0
égal à Zéro

Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 4 / 34


I.1. Le positionnement de l’économie en 2009

Deux positionnements de l’économie ont émergé en 2009 :


a. Le positionnement des économies avancées
À la suite de la crise financière internationale de 2007-2008, les
économies avancées sont entrées dans "la phase de récession
généralisée et de tassement de l’inflation". L’activité de production a
reculé de 3,34% avec comme conséquences les pertes d’emploi et le
chômage des masses.
Il en est résulté la baisse de la demande des ménages expliquant
l’aplatissement du niveau général des prix à 1,2% l’an.
Ce positionnement dans le cycle a procédé de l’effondrement de la
demande internationale attestée par le recul de la consommation et
de l’investissement occasionné par la contraction de l’offre de crédit.

Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 5 / 34


Table: Inflation et croissance dans les économies avancées
Années /Indicateurs Inflation Croissance
2002-2006 2,10% 2,60%
2006 1,90% 3,10%
2007-2008 2, 3% 1,50%
2007 3,10% 2,70%
2008 1,50% 0,30%
2009 1,20% -3,30%

Entre 2007 et 2009, l’évolution à la baisse de l’inflation et de la


croissance dans les économies avancées synchrone. Elle résulte de la
contraction de la demande consécutivement à la décélération de
l’offre de monnaie induite par la contraction du crédit.

Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 6 / 34


b. Le positionnement des économies émergentes (BRICS)

Les économies émergentes sont restées dans la phase d’expansion


économique. Cependant après la séquence de consolidation de la
croissance en 2007, elles ont connu un ralentissement de l’activité en
2008 puis un essoufflement de la croissance en 2009.
Entre 2007 et 2008, la croissance a évolué en raison inverse de
l’inflation : elle a baissé lorsque le niveau général des prix a
augmenté. L’inflation a ainsi freiné la croissance. Le contrôle de la
volatilité de l’inflation lorsqu’elle atteint le stade modéré est
relativement difficile. En effet, l’ancrage des anticipations est moins
aisé à un niveau modéré d’inflation (> à 2% l’an et < à 10% l’an)
qu’à l’étape où elle était courte et faible (≤ à 2 % l’an).

Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 7 / 34


Table: Inflation et croissance dans les économies émergentes (BRICS)

Années /Indicateurs Inflation Croissance


2002-2006 6,20% 6,60%
2006 5,60% 7,90%
2007-2008 7,80% 7,10%
2007 7,60% 8,80%
2008 8,00% 5,40%
2009 6,40% 1,70%

Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 8 / 34


c. Le positionnement dans le cycle des économies en
développement de l’Afrique Subsaharienne

Il est relevé entre 2007 et 2009 la décélération continue de l’activité


économique en lien avec le repli progressif de la demande
internationale.
En 2009, la situation des économies en développement de l’Afrique
Subsaharienne est marquée par le creux de la croissance avec un
niveau le plus faible de la période de 2002 à 2009 dans un contexte
d’inflation modérée.
L’activité de production a connu en effet un repli significatif avec un
score de 3,7% contre une moyenne de 6,05% au cours de la période
de 2002-2008. L’inflation.

Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 9 / 34


Table: Inflation et croissance dans les économies en développement de l’Afrique
Subsaharienne
Années /Indicateurs Inflation Croissance
2002-2006 9,50% 6,60%
2006 8,00% 6,00%
2007-2008 7,80% 6,10%
2007 7,60% 6,50%
2008 13,10% 5,70%
2009 8,80% 3,70%

Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 10 / 34


Table: Inflation et croissance en RDC
Années /Indicateurs Inflation Croissance
2002-2006 9,50% 6,60%
2006 18,20% 5,30%
2007-2008 7,80% 6,20%
2007 10% 6,30%
2008 27,60% 6,20%
2009 53,40% 2,90%

L’hyperinflation, caractérisée par une hausse moyenne du niveau


général des prix de plus de 2.000 % l’an entre 1990 et 2000, a été
cassée en 2002. Les niveaux d’inflation selon le principe d’hystérèse
sont demeurés au cours de la période 2002 à 2008, soit 15,2% l’an
pour se hisser à 53,4% en 2009. Cette fulgurance de l’inflation,
laquelle va ralentir notablement la croissance, est expliquée quasi
exclusivement par l’accélération du financement monétaire du déficit
public
Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 11 / 34
Table: Synthèse des positionnements de l’économie lors de la crise économique de
2009
Causes /Position- Phase cyclique de ré- Phase cyclique d’expansion
nements de l’économie cession
Crise bancaire et finan- Économies avancées Économies émergentes et en
cière développement
Crise de la demande Recul de la production et Ralentissement/essoufflement
pertes d’emploi de la croissance et pertes
d’emploi
Inflation contenue à Inflation modérée et volatile <
moins de 2% l’an à 10% et >à 4% l’an.

L’hyperinflation, caractérisée par une hausse moyenne du niveau


général des prix de plus de 2.000 % l’an entre 1990 et 2000, a été
cassée en 2002. Les niveaux d’inflation selon le principe d’hystérèse
sont demeurés au cours de la période 2002 à 2008, soit

Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 12 / 34


I.2. Le positionnement de l’économie en 2020

La rapidité de la propagation du COVID-19, apparu en Chine au


troisième trimestre 2019, a conduit la majorité des États à prendre
des mesures conservatoires. Les plus emblématiques de ces mesures
ont été le confinement (à relever le Grand Confinement du mois
d’avril 2020), l’isolement des villes à taux de contaminations élevés, la
fermeture des frontières avec les autres pays. Ces mesures sanitaires
ont comporté un coût économique important et rédhibitoire tant au
plan des chocs négatifs sur la demande que sur l’offre.
Au plan des chocs négatifs sur la demande, l’on peut mentionner le
différé des décisions de la consommation des ménages, le report des
plans d’investissement, le rationnement du crédit.
S’agissant des chocs négatifs sur l’offre figurent la fermeture des
usines, l’arrêt des chantiers de construction et d’infrastructures, les
perturbations des chaines d’approvisionnement des firmes, les pertes
d’emploi et l’accroissement du chômage. . . .

Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 13 / 34


Les économies étaient susceptibles de se retrouver soit dans la phase
de récession ou en stagflation/slumflation tels qu’indiqués dans les
graphiques suivants illustrant les chocs négatifs tant de la demande
que de l’offre :
Figure: Choc négatif de la demande et implication

Le déplacement vers la gauche de DA entraine à la fois la baisse du


niveau général des prix et de la quantité de production. Il en résulte la
récession.
Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 14 / 34
Figure: Chocs négatifs de l’offre et implications

Le déplacement vers la gauche de la droite d’offre implique


l’augmentation du niveau général des prix et la baisse du niveau de la
quantité produite. D’où la stagflation, combinaison de l’inflation et
du chômage, conséquence de la baisse de la production, selon la loi
d’OKUN.
Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 15 / 34
b. Au niveau des économies en développement

Au regard du repli de la production et de la poussée de l’inflation, les


économies en développement étaient confrontées à un phénomène de
récession marqué par des chocs négatifs de la demande excédant, en
net, ceux de l’offre comme renseigné ci-dessous :

Table: Inflation et croissance dans les économies en développement


Inflation/Croissance inflation Croissance
2020 10.6% -1.6%
La poussée de l’inflation en période de récession procèderait du
financement des déficits publics aux moyens des avances de la Banque
Centrale à l’État

Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 16 / 34


Table: Inflation et croissance dans les économies en développement
Inflation/Croissance inflation Croissance
2020 15.7% 1.7%

À l’instar d’une vingtaine des pays dans le monde, la RDC est restée
dans la phase d’expansion caractérisée par le ralentissement de la
croissance et une certaine envolée de l’inflation procédant de la
monétisation aux quatre premiers mois de 2020 du déficit public.

Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 17 / 34


Table: La synthèse de différentes situations est renseignée ci-dessous :
Causes/Positionnements de Phase cyclique de récession Phase cyclique Crise de stagfla-
l’économie d’expansion tion ou de slum-
flation
Combinaison des chocs négatifs de de- Économies avancées - -
mande et d’offre avec prédominance
de ceux de la demande
Combinaison des chocs négatifs de de- Économies émergentes - -
mande et d’offre avec prédominance
de ceux de la demande
Combinaison des chocs négatifs de de- Économies en développement - -
mande et d’offre avec prédominance
de ceux de la demande

Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 18 / 34


En substance, deux principaux positionnements ont été relevés dans le
cas des situations économiques ayant prévalu dans le monde entre
2009 et 2022 :
2009 où l’emprise de la récession sur les économies avancées
Pour les économies avancées, la récession dans un contexte de faible
inflation en 2009, conséquence de l’écroulement de la demande
subséquent à la crise financière internationale ;
Pour les économies en développement de l’Afrique au Sud du Sahara,
l’affaiblissement de la croissance et le léger repli de l’inflation ;
Pour les économies émergentes (BRICS), le ralentissement de la
croissance et de l’inflation.
En situation de contraction de la demande, la relance de l’économie
s’opère à travers la mise en œuvre notamment d’une politique
monétaire expansive. Celle-ci postule soit la baisse du taux d’intérêt,
soit l’augmentation de l’offre de monnaie ou les deux à la fois

Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 19 / 34


En substance, deux principaux positionnements ont été relevés dans le cas
des situations économiques ayant prévalu dans le monde entre 2009 et
2022 :
2020 où la généralisation de la récession
Pour les économies avancées, la récession attestée par le recul de la
production sur fond d’inflation proche de Zéro ;
Pour les économies en développement de l’Afrique au Sud du Sahara,
la récession relevée par le repli de la production dans un contexte de
montée de l’inflation ;
Pour les économies émergentes (BRICS), la récession au regard de la
contraction de la production sur fonds de ralentissement de l’inflation.

Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 20 / 34


II. LE CADRE THÉORIQUE DE LA CONTRIBUTION DE
LA POLITIQUE MONÉTAIRE À LA SORTIE DE LA
CRISE

La politique monétaire conventionnelle a prouvé ses limites à sortir les


économies avancées et émergentes, les premières de la récession
généralisée et les secondes du ralentissement marqué de l’activité en
2009. Ces évolutions défavorables ont résulté des contrecoups de la
crise financière internationale dont la principale cause est le recul de
la demande provoqué par la contraction de l’offre de crédit.
La politique monétaire non conventionnelle a été l’alternative choisie
pour contribuer à la sortie de la récession et à la reconquête des
résultats de croissance de 2002-2006.

Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 21 / 34


Le débat sur les politiques conventionnelles et non
conventionnelles

Les politiques monétaires conventionnelles


Les politiques monétaires conventionnelles reposent essentiellement sur
trois instruments : les taux d’intérêt sur les opérations de refinancement
(prêts à court terme et facilités permanentes), le coefficient de réserve
obligatoire et les fourchettes d’appel d’offre des titres, celles-ci dans un
marché ouuvert sont remplacés par les opérations d’open market.
La Banque Centrale utilise la politique de taux d’intérêt (lequel cible les
opérations de refinancement) et la politique de base monétaire
(coefficient de réserve obligatoire et fourchettes d’appel d’offre des
titres) pour le contrôle de la base monétaire.
Le surendettement et l’insolvabilité des ménages et des entreprises en
2007-2008 ont contraint les banques commerciales à recourir au
rationnement du crédit.

Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 22 / 34


Pour résoudre ce problème, les banques centrales des économies
avancées se sont employées à baisser les taux directeurs pour appâter
les banques à l’effet pour ces dernières de reprendre les opérations de
crédit en répercutant sur la clientèle les conditions débitrices bon
marché. Les Banques Centrales ont tellement insisté qu’elles ont
ramené leurs taux d’intérêt à la frontière du niveau Zéro sans que la
demande de refinancement des banques ne réagisse. Aux
modifications à la baisse de ses conditions débitrices de la Banque a
correspondu l’inélasticité de l’offre du crédit par les banques
commerciales. Une fois à la frontière du taux zéro, la Banque
Centrale perd la capacité d’utiliser le canal du taux d’intérêt. Il en est
de même de la baisse du coefficient de réserve obligatoire conduisant
les banques à disposer des réserves excédentaires qu’elles se refusaient
à transformer en crédits en raison de l’insolvabilité de la clientèle.
C’est la zone de trappe à liquidité marquant l’inefficacité des
instruments conventionnels.

Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 23 / 34


Les politiques monétaires non conventionnelles
Ces dernières ont trois principales composantes:
1 La pratique des taux d’intérêts réels négatifs ;
2 L’assouplissement qualitatif avec l’extension des collatéraux ;
3 L’assouplissement quantitatif (quantitative easing), soutien monétaire
matérialisé par les achats massifs des bons du trésor aux banques ou au
secteur non bancaire.
Les Banques Centrales ne pouvant plus baisser leurs taux directeurs qui
sont proches de Zéro, vont s’employer à fournir la liquidité à l’économie
pour trois raisons principales :
1 Dans un climat général de réduction des déficits publics, il ne reste que
la politique monétaire pour soutenir l’activité économique ;
2 Le marché interbancaire est gelé. En effet, les banques ne se prêtent
plus ou se prêtent très peu entre elles les unes se méfiant des autres en
raison de niveaux de surendettement de leurs clientèles pouvant
conduire à la faillite d’une banque

Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 24 / 34


Il faut acheter aux banques ou au secteur non bancaire des bons pour
la plupart des titres toxiques, donc sans valeur résultant de l’opération
chaotique de « titrisation » lors de la crise des subprimes. Le but visé
étant de relever leur prix et baisser les taux de rachat y afférents.
Quelle est la logique de fonctionnement de l’opération ?
Soient les bilans monétaires de la Banque Centrale et des banques
commerciales déroulés comme suit :

Table: Bilan de la Banque Centrale :


Actif Passif
Avoirs extérieurs : 100 Monnaie fiduciaire : 100
Refinancement : 10 Avoirs libres des banques : 50
Bons du trésor : 70 Réserves obligatoires :30
Compte RME: 20 Engagements extérieurs :20
Total : 200 Total : 200

Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 25 / 34


Table: Bilan des Banques Commerciales :
Actif Passif
Avoirs extérieurs :90 Dépôts à vue : 120
Crédit à l’économie : 10 Dépôts à terme : 40
Avoirs libres : 90 Refinancement : 10
Réserves obligatoires :30 Engagements extérieurs :30
Actifs financiers (bons du trésor) : 0 Capital : 20
Total : 220 Total :220

Les réserves excédentaires (avoirs libres moins réserves obligatoires)


passent de 20 à 60. D’où le potentiel d’octroi de crédit augmente. Le
retour du crédit sous forme des billets est assuré car les banques en
cas de demande de retrait de la part des bénéficiaires du crédit vont
tirer des chèques sur la Banque Centrale couverts par leurs avoirs
libres.
L’économie sera de ce fait fournie en liquidité et relancée via le crédit.

Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 26 / 34


À supposer que la Banque centrale achète tous les actifs financiers
des banques commerciales, la situation deviendra comme suit :
Bilan de la Banque Centrale au temps 2

Table: Bilan de la Banque Centrale au temps 2


Actif Passif
Avoirs extérieurs : 100 Monnaie fiduciaire : 100
Refinancement : 10 Avoirs libres des banques : 90
Bons du trésor : 110 Réserves obligatoires :30
Comptes RME : 20 Engagements extérieurs :20
Total : 240 Total :240

Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 27 / 34


Table: Bilan des Banques Commerciales au temps 2
Actif Passif
Avoirs extérieurs :90 Dépôts à vue : 120
Crédit à l’économie : 10 Dépôts à terme : 40
Avoirs libres : 90 Refinancement : 10
Réserves obligatoires :30 Engagements extérieurs :30
Actifs financiers (bons du trésor) : 0 Capital : 20
Total : 220 Total :220

Les réserves excédentaires (avoirs libres moins réserves obligatoires)


passent de 20 à 60. D’où le potentiel d’octroi de crédit augmente. Le
retour du crédit sous forme des billets est assuré car les banques en
cas de demande de retrait de la part des bénéficiaires du crédit vont
tirer des chèques sur la Banque Centrale couverts par leurs avoirs
libres.
L’économie sera de ce fait fournie en liquidité et relancée via le crédit.

Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 28 / 34


II. LES RÉSULTATS DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE

Les résultats des politiques non conventionnelles


Les résultats sont à apprécier en termes de reprise de la croissance et
de maitrise de l’inflation. En effet, les Banques Centrales voulaient
capitaliser l’opportunité de sortir de la récession et de relancer la
croissance après la crise financière internationale. Il fallait de l’autre
coté maintenir sous contrôle l’inflation au regard du risque
d’augmentation du niveau général de prix associée à la création
monétaire née des opérations de rachat de titres relayées par la reprise
des opérations de crédit couvertes par les réserves excédentaires des
banques.
Opportunité : Sortie de la récession et effets sur la croissance
jusqu’en 2019

Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 29 / 34


La mise en œuvre des politiques monétaires non conventionnelles, à
partir de mars 2009 aux États-Unis, auraient permis de sortir les
économies avancées de la récession de 2009. La variation du PIB réel
est passée de -3,3% en 2009 à 3,2% en 2010.
Cependant, la croissance moyenne de 1,7% au cours des années
suivantes (2011 jusqu’avant la crise sanitaire de 2020) est demeurée
en déca du niveau de croissance atteint en 2010.
Pour la crise de 2020, il peut être retenu que ces effets tenant aux
chocs liés au report d’une bonne partie de la demande que de blocage
et de rétention d’une partie de l’offre ont été transitoires. Ils se sont
traduits par des effets "ressort".
Mitigation du risque de montée de l’inflation à la suite du
soutien monétaire et des taux d’intérêt réels négatifs

Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 30 / 34


À la sortie de la récession de 2009, l’inflation est passée de 1,2% à 1,9
% en 2010. Aux cours des années suivantes, entre 2011 et 2019,
l’inflation a été en moyenne de 1,4% inférieure à celle de 2,1% entre
2002 et 2008 et de 1,9% de 2010. En définitive, le risque
d’augmentation de l’inflation ou de sa transformation en sinistre n’a
pas eu lieu.
Impacts sur les prix des actifs
Plusieurs études ont fait ressortir les effets positifs et significatifs de la
politique monétaire non conventionnelle sur les prix des actifs tels que
les actions, obligations et bons du trésor (Matsumoto, 2011, Brana et
alii, 2012, Baks et Kramer, 1999, Giese et Tuxen, 2007 et 2008,
Daruis et Radde,2010).

Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 31 / 34


Les résultats en 2022

L’année 2022 est sous l’étau de deux chocs : choc d’offre tenant aux
dommages collatéraux de la guerre en Ukraine, choc résultant de la
résurgence de la pandémie du Covid, principalement en Chine et
l’incertitude entourant la fin de ces deux chocs.
En dépit de ce qui précède, la Banque Centrale Européenne a annoncé
sa décision d’arrêter avec la politique non conventionnelle à partir du
mois de juillet courant et de renouer avec les mesures
conventionnelles. Concrètement, il sera question d’augmenter
progressivement les taux d’intérêts pratiqués sur les opérations de
refinancement et d’open market pour prévenir les anticipations
inflationnistes liées aux chocs d’offre négatifs de la guerre
d’UKRAINE et aux effets décalés des mesures non conventionnelles.
Quant à la Federal Reserve, elle a augmenté voila une semaine ses
taux directeurs de 0,75point et compte prochainement abandonner la
politique monétaire non conventionnelle.

Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 32 / 34


Les résultats des politiques monétaires conventionnelles
des économies en développement

Économies à forte tradition inflationniste, les pays en développement


ont maintenu des politiques monétaires conventionnelles prudentes.
Elles ont continué à pratiquer des taux d’intérêts réels positifs en
procédant aux réglages des marges de positivité selon les
positionnements de l’économie : réduction des marges en période de
ralentissement de la croissance et de baisse de l’inflation,
élargissement des marges en période de reprise de la croissance et de
l’inflation.

Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 33 / 34


Merci pour votre attention

Professeur Ngonga Vincent July 2, 2022 34 / 34

Vous aimerez peut-être aussi