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Le guide de

l’accessibilité

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Auteurs : MM. Alleguede et Cordier


© Fine Media, 2013
ISBN : 978-2-36212-126-5
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Table des matières

L’accessibilité en un coup d’œil 7


La législation sur le handicap 8
Les déplacements : transports et voirie 9
L’accès aux logements et autres bâtiments 10
Les équipements 12
I. La législation sur le handicap 15
Les personnes concernées 16
La reconnaissance du handicap 19
L’accessibilité 23
L’aménagement 30
A Pour aller plus loin 36
Astuces 36
Questions / réponses de pro 38
II. Les déplacements : transports et voirie 42

La voirie 43
Les transports 49
Le véhicule handicapé 52
La voiture 55
Le scooter 57
A Pour aller plus loin 62
Astuces 62
Questions / réponses de pro 65
III. L’accès aux logements et autres bâtiments 70
Les habitations 71
Les bâtiments 75
Les Établissements Recevant du Public (ERP) 77
L’hébergement 84
A Pour aller plus loin 88
Astuces 88
Questions / réponses de pro 91

IV.Les équipements 96

La rampe accès 97
La douche 98
Les WC 101
Le lavabo 107
La cuisine 109
L’escalier 111
Les portes 113
Les poignées de portes 115
Les travaux d’accessibilité 117
A Pour aller plus loin 119
Astuces 119
Questions / réponses de pro 123
Index des questions et des astuces 127
Les professionnels et experts cités dans cet ouvrage 129
Trouver un pro près de chez vous 134
L’accessibilité en un coup d’œil
80 millions de personnes en Europe
souffrent d’un handicap, c’est pourquoi
l’accessibilité est nécessairement
devenue un thème central. Des normes,
commissions et études ont ainsi été
mises en œuvre afin de favoriser
l’accessibilité et offrir autonomie et
intégration dans la société aux PMR.
L’Association des paralysés de France
définit l’accessibilité comme « l’accès à
tout, pour tous, pour tous les domaines
de la vie, sans discrimination ». Mais
dans la réalité, sans aller jusqu’à parler
du parcours du combattant, il n’est pas
facile d’être une personne à mobilité
réduite ou souffrant d’un handicap.
Alors, comment accéder aux
équipements et pour quel budget ?
Autant de questions à se
poser pour vivre confortablement. L’acceptation du handicap est au centre de la
réglementation qui organise l’accessibilité pour les personnes handicapées, elle
ouvre droit à de nombreuses aides, financières, humaines ou techniques.

La législation sur le handicap


La loi du 11 février 2005 est le texte fondateur sur lequel repose la législation du
handicap. Il vise à promouvoir les droits des personnes handicapées en termes
d’intégration dans la société : déplacements, transports, éducation, culture, etc. Il
repose sur la reconnaissance du handicap qui, une fois acquise, permet d’accéder
à des aides spécifiques.

Par ailleurs, la notion même


d’accessibilité concerne

8
L’accessibilité en un coup d’œil

différents aspects de la vie quotidienne, que ce soit l’accès en lui-même


(transport, parking, trottoirs, seuil, etc.), la circulation dans les bâtiments ou
l’utilisation des équipements (sanitaires, cantine, etc.). Pour favoriser cette
accessibilité, il existe donc des
normes auxquelles de nombreux établissements sont soumis, ainsi qu’une
commission chargée de dresser annuellement l’état des lieux des moyens mis
en place en matière d’accessibilité, puis d’adresser son rapport annuel à
diverses instances officielles (préfet du département, président du Conseil
général, Conseil départemental consultatif des Personnes handicapées, etc.).
Chaque commune possède sa propre commission.

D’autre part, un diagnostic est également obligatoire dans l’immobilier ; ce


rapport est une expertise qui énumère les faiblesses d’un bâtiment en ce qui
concerne l’accessibilité, et ce, pour tous les types de handicap. Il existe
cependant des dérogations dans certains cas spécifiques. Pour se mettre aux
normes d’accessibilité d’ici 2015, les bâtiments concernés doivent repenser
leurs infrastructures. Il s’agit notamment d’aménagements techniques, en
particulier pour l’accès à la voirie, aux transports, aux bâtiments et à des
sanitaires adaptés, etc. Mais cela prends aussi en compte des aménagements
visuels passant par une signalétique du handicap adaptée : panneaux, logos,
symboles facilitant le stationnement ou le passage rapide en caisse, etc.

Les déplacements : transports et voirie


L’accessibilité des personnes
handicapées à la voirie est
favorisée par des règles de
stationnement spécifiques. Il
existe ainsi des interdictions
concernant des places
réservées aux handicapés.

C’est le maire de la commune


qui décide, par arrêté, des
emplacements dédiés aux per-

9
L’accessibilité en un coup d’œil

sonnes en situation de handicap. Les véhicules stationnés sur ces places sans
carte spécifique encourent de sérieuses sanctions.

Néanmoins, une signalétique (panneaux) doit au préalable matérialiser


l’interdiction édictée par le maire. Pour bénéficier du stationnement PMR, il faut
être titulaire de la carte européenne de stationnement.

Par ailleurs, pour toujours plus d’autonomie, les véhicules sont aujourd’hui
adaptés pour permettre aux personnes souffrant d’un handicap de se déplacer.

Ainsi, la voiture-handicap, ou fauteuil roulant, est un dispositif médical pris en


charge par l’Assurance maladie ; et le scooter pour handicapé, à trois ou quatre
roues, équipé d’un siège pivotant et d’accessoires adaptés, peut atteindre jusqu’à
8 km/h.

Aujourd’hui, le paiement de la
prestation de compensation
handicap par CESU (Chèque
Emploi-Service Universel) s’ouvre
aux activités d’aide à la mobilité
et au transport des personnes
handicapées, PMR, malvoyants,
etc.

Sont concernés les frais liés à l’aménagement du véhicule et au surcoût engendré


par les transports, dont les déplacements entre le domicile et l’établissement
d’accueil de la personne souffrant d’un handicap.

À noter : versé par la préfecture, le montant de cette aide est de 5 000 € pour
l’aménagement du véhicule et les surcoûts dus aux transports, et ce, pour une
période de cinq ans.

La Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) du lieu de


résidence du demandeur gère les formulaires de demande de cartes et
conseille sur le nombre et le type de pièces à fournir attestant l’état d’invalidité
(selon la carte demandée).

10
L’accessibilité en un coup d’œil

Il est possible de se faire assister par le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS)
pour compléter le dossier.

L’accès aux logements et autres bâtiments


Les normes d’accessibilité varient
selon les types de bâtiment et
leur vocation : accueil du public,
écoles, logements, etc.

Chaque permis de construire


déposé pour un immeuble
impose de le rendre accessible
aux personnes handicapées,
notamment en ce qui concerne
les parties communes.

Ce n’est cependant pas le cas pour les maisons individuelles. Les ERP, lieux privés
ou publics accueillant des clients potentiels ou des utilisateurs autres que les
employés (salariés ou fonctionnaires), sont protégés par les règles relatives à la
santé et la sécurité au travail. Ils doivent donc être mis aux normes d’accessibilité.
Cela concerne par exemple les restaurants, hôtels, salles de spectacle, etc.

Pour tout projet immobilier concernant un ERP, la notice d’accessibilité est


devenue obligatoire.

Elle doit être complétée par le concepteur du bâtiment (architecte, maître


d’ouvrage, artisan, exploitant, voire le propriétaire lui-même) et faire état des
dispositions à mettre en œuvre pour chaque aménagement ou équipement
spécifique aux personnes handicapées relatives au projet immobilier.

D’autre part, la loi du 11 février


2005 a donné le coup d’envoi
d’une série d’actions en faveur
de la scolarisation des élèves
handicapés. Elle défend en

11
L’accessibilité en un coup d’œil

priorité le droit pour chacun à une scolarisation en milieu ordinaire au plus près
de son domicile et un parcours scolaire continu et adapté. Cette dernière peut
prendre plusieurs formes pour s’adapter au plus près du handicap vécu de
l’élève.

Enfin, l’hébergement de per-


sonnes handicapées existe sous différentes formes, aussi bien publiques que
privées. Il peut se faire notamment en IME (Institut Médico-Éducatif), en ESAT
(Établissement et Service d’Aide par le Travail), en FAM (Foyers d’Accueil
Médicalisés), en appartements accompagnés, en résidences d’accueil, ou encore
en MAS (Maison d’Accueil Spécialisée), etc.

Il existe en outre des aides au logement qui peuvent aider à financer des
aménagements, notamment l’AAH (Allocation Adulte Handicapé), à condition de
justifier d’un taux d’incapacité d’au moins 80 %.

Pouvant être perçue à taux plein ou en complément d’une pension de vieillesse,


d’invalidité, ou encore d’une rente d’accident du travail, l’AAH peut se cumuler
avec le complément de ressources ou la majoration pour la vie autonome.

Les équipements
Le premier point en termes d’accessibilité
concerne l’intérieur du logement de la
personne handicapée. Cette dernière doit
pouvoir se déplacer et effectuer les gestes
du quotidien seule, le tout dans un
environnement sécurisé. Il existe de plus de
nombreux modèles pour répondre à chaque
demande ou situation. Quelle que soit la
configuration de la maison, il existe un
équipement adapté, auquel il sera possible
d’ajouter les options souhaitées en fonction
du budget alloué, mais surtout des besoins
de chacun. Tout cela passe principalement
par l’aménagement des sanitaires et de la
cuisine chez les particuliers.

12
L’accessibilité en un coup d’œil

Fixe, modulaire, mobile ou de seuil, la rampe d’accès est un équipement de


sécurité et de maintien. La salle de bain exige elle aussi des aménagements
spécifiques. Pour la douche, les PMR auront le choix entre une cabine de douche
intégrale très ergonomique, avec un accès en façade ou en angle, un receveur de
douche extra-plat avec une pompe de relevage extérieur, un receveur muni de
sphères antidérapantes incrustées, ou encore des litsdouches, réglables en
hauteur par motorisation.

Les WC peuvent également être


surélevés pour un accès aisé aux
PMR, suspendus ou
télécommandés avec une hauteur
réglable. En parallèle, le WC lavant
est un appareil sanitaire qui facilite
l’hygiène intime grâce à une
douchette pour le lavage et une
soufflerie d’air pour le séchage.

On trouve aussi sur le marché


plusieurs types de lavabo pour personnes handicapées : les modèles extra-plats,
ronds, ovales ou rectangulaires, les lavabos suspendus (poignées en option), à
privilégier pour un accès en fauteuil roulant, ou des versions plus techniques : le
réglage électrique est commandé par un interrupteur placé sur un bandeau (à
droite ou à gauche) de 68 cm à 98 cm.

Par ailleurs, il existe un certain nombre de solutions pour l’aménagement de la


cuisine permettant bien souvent le maintien à domicile des personnes à mobilité
réduite : portes coulissantes, lavabo suspendu, etc. Il en est de même pour les
escaliers.

En effet, lorsque l’on perd en autonomie, il devient difficile de se mouvoir


aisément dans son habitation, surtout en présence d’escaliers.

Le monte-escalier et les chaises élévatrices


sont alors des solutions adéquates pour se
déplacer d’un étage à l’autre sans assistance
et pouvoir ainsi rester dans son logement.

13
L’accessibilité en un coup d’œil

Ce sont des solutions de confort supplémentaire, qui allient praticité et sécurité.


Sinon, il existe aussi des fauteuils roulants équipés de roues électriques
(amovibles ou non) spécialement conçues pour gravir les marches, ainsi que des
mini-ascenseurs pour les budgets plus conséquents.

Enfin, dans les bâtiments recevant du public, les normes concernant les portes
varient selon les salles concernées.

Pour une superficie inférieure à 30 m², la porte doit mesurer 0,80 m de large,
avec un passage utile supérieur à 0,77 m. Si les salles sont destinées à accueillir
plus de cent personnes, la porte doit avoir une largeur de 1,40 m, avec un
passage utile supérieur à 0,77 m ; pour moins de cent personnes, la porte doit
avoir une largeur de 0,90 m et un passage utile supérieur à 0,83 m.

Les poignées de porte doivent aussi être


facilement utilisables, en position debout
ou assise, pour les personnes à mobilité
réduite. Par exemple, les poignées à
boutons ronds et lisses sont à éviter, elles
nécessitent une pression importante pour
que la rotation puisse s’effectuer.

D’autre part, les poignées « champignons


» sont celles qui conviennent le mieux aux
personnes dont les mains ne peuvent
saisir correctement un objet. Elles ne
doivent pas être confondues avec
les poignées boutons. Elles sont toutes les deux de forme cylindrique, mais les
poignées « champignons » sont plates ! Enfin, la poignée « béquille », la plus
courante, devra être la plus longue possible ; elle pourra être actionnée avec la
paume de la main, le bout des doigts ou encore l’avant-bras et le coude.

Il existe de nombreuses autres formes : à ventouses, avec ou sans capteurs, pour


angle, de maintien fixe, d’appuis et de relèvement, antidérapantes, etc. Elles
permettent à l’utilisateur d’évoluer dans un environnement confortable en toute
sécurité.

14
L’accessibilité en un coup d’œil

L’aménagement d’un domicile pour une personne handicapée nécessite souvent


des travaux d’accessibilité. Il convient de faire réaliser un diagnostic par un
professionnel agréé avant d’effectuer les travaux. La certification Qualibat 9171
garantit à une entreprise ou un bureau d’études l’agrément et la compétence
dans ce domaine.

15
I. La législation sur le handicap

On dénombre plus de cinq millions


de personnes handicapées en
France, dont environ 200 000 sont
aveugles ou profondément
malvoyantes. La nécessité de
légiférer sur le handicap répond
donc à ces chiffres, mais aussi à
l’allongement de la durée de vie,
qui multiplie les personnes en
situation de mobilité réduite.

Par ailleurs, de nouveaux handicaps émergent et posent des problèmes de santé


publique : l’obésité et le surpoids concernent environ 20 millions de personnes en
France, et de nombreux individus présentent des problèmes de taille (trop petite
ou trop grande, etc.).

Une réelle prise de conscience des problèmes liés à l’accessibilité des personnes
handicapées est en cours à l’échelle européenne. En France, il existe une
législation visant à reconnaître le handicap.

S’ensuivent des aides adaptées et des équipements innovants, s’appuyant sur


une refonte des normes d’accessibilité.

La législation du handicap est donc un volet relativement récent de l’éventail des


normes européennes. Mais cette nouveauté reflète justement le caractère urgent
d’une telle préoccupation.

16
I. La législation sur le handicap

Les personnes concernées


L’accessibilité concerne tous les types de
handicap, mais elle se concentre
principalement sur l’accès des personnes à
mobilité réduite (PMR), qui rencontrent de
nombreuses difficultés dans leur vie
quotidienne (déplacements, accès aux
bâtiments et aux transports, etc.).

Les malvoyants ou non-voyants sont aussi


concernés : ils doivent pouvoir utiliser des
outils leur permettant une totale
intégration dans la société (déplacements,
accès aux informations, etc.).

PMR
Une personne sur six en Europe souffre
d’un handicap lourd ou léger, ce qui
représente environ 80 millions d’individus.

Ces chiffres imposent une refonte du dispositif d’accessibilité à l’échelle nationale


et européenne, afin de permettre à chacun de vivre en toute autonomie, et ce,
quelle que soit sa condition.

L’accessibilité des PMR obéit par ailleurs à des normes strictes. Le cadre légal
prévoit notamment une commission, des diagnostics précis, des dérogations, des
règles d’aménagement et une signalétique adaptée.

17
I. La législation sur le handicap

L’aménagement de
normes d’accessibilité
doit de plus s’étendre à
tous les domaines de la
vie quotidienne.

Les bâtiments sont ainsi


soumis à des obliga-
tions garantissant un
accès sécuritaire, que
ces immeubles soient
privatifs (logements) ou

publics, on parle alors de ERP (types : écoles, administrations, hôtels, etc.).

L’hébergement doit aussi être accessible aux personnes handicapées, dans des
logements spécialisés. Les notices sont à étudier au cas par cas.

Les questions de déplacements sur la voirie sont un autre aspect délicat du


quotidien des personnes à mobilité réduite : comment ne pas se mettre en
danger tout en voyageant ? Quels véhicules utiliser pour se déplacer ?

Si l’on veut mener une vie normale et autonome, être PMR aujourd’hui exige
d’avoir, selon la situation, une voiture adaptée ou un scooter, ainsi que les
coordonnées de professionnels du transport de personnes à mobilité réduite.

Côté routes, chaque commune gère les normes d’accessibilité de sa voirie, ainsi
que la quantité et la qualité des stationnements des PMR.

Les équipements pour handicapés sont actuellement nombreux, ergonomiques,


voire très techniques. Les grandes familles concernent les accès (rampes,
escaliers, portes et poignées) et les aménagements spécifiques (douche, WC,
lavabo et cuisine).

Souvent, adapter un lieu au confort et à la sécurité des PMR se révèle onéreux.

Pour y faire face, il existe différentes aides : financement des travaux


d’accessibilité proprement dits et aide au logement handicapé.

18
I. La législation sur le handicap

Malvoyants
Il ne faut pas confondre un malvoyant, qui est une
personne dont l’acuité visuelle est très réduite
(inférieur ou égale à 3/10e pour le meilleur œil), et
un non-voyant, qui est aveugle.

L’handicap visuel impose des aménagements


spécifiques, que ce soit en termes de déplacement
(transports collectifs, notamment),
d’hébergement, d’accès à l’information et aux sites
Internet, etc. Ces difficultés exigent des
équipements spécifiques au quotidien.

Par ailleurs, pour comprendre le monde des


malvoyants et non-voyants, il convient d’intégrer
plusieurs notions. Ainsi, l’adjectif « haptique » qualifie les interfaces (mécaniques
et/ou logicielles) convertissant le toucher en « sensation » comme le poids, les
pressions, les mouvements, etc. Ensuite, la « kinesthésie » concerne toutes les
sensations physiques qui accompagnent les mouvements du corps. Enfin, la «
proprioception » est proche de la kinesthésie, mais elle s’attache davantage à la
position dans l’espace, tandis que la kinesthésie touche aux mouvements eux-
mêmes. C’est une clé de la mémoire musculaire (processus de mémorisation du
système neuromoteur).

La législation du handicap tente de répondre aux


questions légitimes que se posent les malvoyants et
non-voyants en termes d’accessibilité. Elle prévoit
pour cela des normes, des aménagements, une
meilleure accessibilité des logements et des ERP
(Établissements Recevant du Public), des règles
d’accessibilité pour le transport et l’accès à la voirie
: de façon générale, des équipements adaptés, des
travaux pour mettre les établissements aux normes
et des aides au logement pour permettre aux
personnes malvoyantes de s’équiper à domicile
d’outils adaptés.

19
I. La législation sur le handicap

Depuis plusieurs années, les chercheurs travaillent à faciliter la mobilité des


malvoyants et non-voyants. De nouvelles aides techniques de perception tactilo-
kinesthésiques de l’environnement ont ainsi été mises en place.

Dans cette visée, une chaussure haptique, appelée « Chal », intègre un appareil
de navigation pour les non-voyants et malvoyants. Le guidage s’effectue alors par
le biais de vibrations à l’avant, à l’arrière et sur chaque côté : par exemple, une
vibration à l’avant indique qu’il faut aller tout droit, les obstacles étant détectés
jusqu’à trois mètres.

Technologiquement, le système récupère les données de Google Maps® via un


Smartphone sous Android muni de l’application Chal : ce mobile envoie par
Bluetooth les informations géographiques dans une carte électronique placée
dans le talon de la chaussure.

D’autre part, la France a également créé un Institut de la Vision, construit au


cœur du Centre hospitalier national d’ophtalmologie des Quinze-Vingts de Paris.
Cet institut fait partie du petit cercle européen des centres de recherches
intégrées sur les maladies de la vision. Il compte quatre départements, deux
cents chercheurs, vingt cliniciens et sept industriels. Il se présente comme un
incubateur d’inventions et un vaste espace de tests en situation réelle, dans un
magasin-laboratoire ouvert aux malvoyants eux-mêmes.

La reconnaissance du handicap
La loi du 11 février 2005 définit
(article 2) et encadre la
législation sur le handicap.

Elle fixe à la fois les normes


d’accessibilité, les diagnostics
et dérogations possibles, les
besoins en aménagements
spécifiques et en signalétique
du handicap, les conditions
d’accès aux bâtiments, les

20
I. La législation sur le handicap

exigences propres aux déplacements, et les travaux d’aménagement, tels que les
moyens d’accès, les pièces sensibles. Il est certain que les performances des
nouvelles Technologies d’Informations et de Communication (TIC) apporteront
une amélioration significative du bien-être à toutes les personnes en situation de
handicap. Il va de soi que l’accessibilité à ces technologies doit impérativement
devenir possible aux PMR, aux malvoyants et autres personnes handicapées.

Loi de 2005
La législation donne un cadre officiel à la reconnaissance
du handicap et à son intégration dans la société, à tous
les échelons. Le handicap est en outre au carrefour de
trois notions, qu’il convient de prendre en compte :
déficience, environnement et mode de vie. La loi du 11
février 2005 définit le handicap en insistant sur sa
diversité sociale, bien au-delà d’une seule déficience
physique. Selon l’article 2, on parle de handicap pour «
toute limitation d’activité ou restriction de participation
à la vie en société subie dans son environnement par
une personne. […] En raison d’une altération
substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques,
sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou trouble
de santé invalidant ». Par ailleurs, on distingue six types de handicaps :

π le handicap moteur (atteintes diverses à la motricité, typiquement les per-


sonnes à mobilité réduite) ;
π le handicap visuel (non-voyants et malvoyants) ; π le handicap auditif ;
π le handicap psychique ; π la déficience intellectuelle (exemple :
cognition ralentie) ; π les maladies invalidantes, qu’elles soient
temporaires ou définitives.

21
I. La législation sur le handicap

Conditions de reconnaissance
La loi de 2005 impose des
conditions et des démarches
pour être reconnu comme
travailleur handicapé.

Peut ainsi être reconnu


comme handicapé tout
individu appartenant à l’une
des catégories suivantes :

π les titulaires de
l’Allocation Adulte Handicapé (AAH) ; π les travailleurs reconnus handicapés
par la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées
(CDAPH) ;
π les titulaires de la carte ou d’une pension d’invalidité (sous conditions) ; π
les victimes d’accident du travail ou de maladie professionnelle ayant entraîné
une incapacité permanente d’au moins 10 % (sous conditions) ;
π les sapeurs-pompiers volontaires, titulaires d’une allocation ou d’une
rente d’invalidité attribuée en cas d’accident survenu ou de maladie
contractée en service ;
π les mutilés de guerre et assimilés.

La reconnaissance du handicap d’une personne se traduit par un taux


d’incapacité, déterminé par la Commission des Droits et de l’Autonomie des
Personnes Handicapées (CDAPH).

L’évaluation du handicap est alors réalisée par une équipe pluridisciplinaire de la


MDPH, la Maison Départementale des Personnes Handicapées.

Le taux d’incapacité permet ensuite d’accéder à certaines aides ainsi qu’à


d’autres dispositifs, notamment la carte d’invalidité, la carte de priorité pour
personnes handicapées et/ou la carte européenne de stationnement.

22
I. La législation sur le handicap

Reconnaissance du handicap au travail (RQTH)


Les personnes exerçant une activité
professionnelle et en situation de handicap
peuvent demander la RQTH ou
Reconnaissance de la Qualité de Travailleur
Handicapé, à condition d’avoir toujours été
en situation de handicap ou de ne plus
pouvoir assumer les conditions de travail
requises suite à la survenue d’un handicap.

Tous les adultes handicapés (+ de 16 ans)


souhaitant travailler ou en activité sont
concernés, à condition de résider en France
et d’être de nationalité française, ressortissant de l’Espace économique européen
ou muni d’un titre de séjour régulier pour les ressortissants étrangers.

La demande s’effectue en déposant un dossier à la Maison départementale des


personnes handicapées. Ce dossier est ensuite soumis à la décision de la CDAPH,
qui sera rendue dans un délai maximal de quatre mois. L’absence de retour vaut
refus.

Important : toute première demande d’AAH (Allocation d’Adulte Handicapé) ou de


renouvellement rejoint obligatoirement une démarche de RQTH.

Avantages
Faire reconnaître son statut de
handicapé permet d’accéder à des
formations de reconversion ainsi qu’à
une ouverture (concours) facilitée à la
fonction publique. Cela est aussi
indispensable pour bénéficier de
l’AAH, des services propres à
l’AGEFIPH (Association nationale pour
la Gestion du Fonds d’Insertion Professionnelle des Handicapés), et des aides au
logement, etc.

23
I. La législation sur le handicap

Une fois le statut reconnu, de multiples secteurs de la vie (sociale et privée)


relèvent de ce que les Pouvoirs publics nomment « accessibilité ». Parmi les
principaux, on peut notamment citer les normes et l’accès aux bâtiments (écoles,
ERP, logements, etc.) : rampes, escaliers, portes et poignées, la voirie, les
véhicules handicapés, etc.

Le plan de compensation est l’une des nombreuses dispositions liées à la


reconnaissance du handicap. Il comporte des propositions de toute nature,
notamment des droits et des prestations mentionnées à l’article L.241-6. Ces
mesures sont destinées à apporter à la personne handicapée les moyens de faire
face à son projet de vie, malgré ses limitations d’activité ou restrictions de sa
participation à la vie en société. Le plan personnalisé de compensation comporte
aussi un volet consacré à l’emploi et à la formation professionnelle.

L’accessibilité
La loi du 11 février 2005 sur le handicap, complétée par l’arrêté de prescriptions
techniques du 15 janvier 2007, a marqué le départ d’une législation globale sur
l’accessibilité et la reconnaissance du handicap. La mise aux normes des ERP est
initialement prévue pour le 1er janvier 2015.

Normes
L’Europe a fixé un premier objectif au 1er janvier
2015 concernant l’égalité des droits et des
chances de chacun : PMR, malvoyants,
handicapés, personnes âgées, etc. La question
générale de l’accessibilité des personnes
handicapées en fait partie et concerne
l’ensemble de notre environnement : bâtiments,
logements, voirie, véhicules, etc.

Ainsi, la notion d’accessibilité s’articule autour


de trois axes : l’accès (transports, parkings,
trottoirs, seuils, etc.), la circulation intérieure
dans les bâtiments (déplacement horizontal

24
I. La législation sur le handicap

et vertical, aires de rotation, d’approches et de circulation, repères sonores,


tactiles et visuels, signalisation, etc.) et l’usage des équipements (sanitaires,
cantine, etc.).

Par ailleurs, les normes d’accessibilité sont réparties en plusieurs familles


distinctes allant de la sécurité du cheminement extérieur à l’accès au savoir
(culture, cinéma, Internet, etc.). La norme NF X 50-783 de septembre 2010 a ainsi
mis en place les premiers établissements « handi-accueillants ».

En pratique, la loi encadre la mise en place de cheminements extérieurs pour


permettre l’accessibilité. Cette norme impose un sol non meuble, non glissant et
ne présentant aucun obstacle à la roue. La largeur du cheminement doit
également être supérieure à 1,40 m (1,20 m toléré en l’absence de murs de part
et d’autre), et des paliers de repos horizontaux (d’une longueur supérieure à 1,40
m), hors de tout obstacle et de débattement de porte, sont aussi obligatoires. Un
parking accessible avec une signalétique identifiable est également nécessaire à
proximité. La norme prévoit aussi que les tourniquets et portes à tambour soient
totalement proscrits. Ces dispositifs devront alors être remplacés par des portes
automatiques coulissantes.

Il convient d’autre part de


veiller à certains paramètres
s’agissant des sanitaires. Au
moins un lavabo doit être
accessible aux personnes
handicapées, cela concerne
également les aménagements
complémentaires
(robinetterie, miroir,
distributeur de savon, sèche-
mains, patères, porte-
serviettes). Tous les
équipements doivent pouvoir être utilisés aussi bien en position debout qu’assise,
ce qui impose une hauteur comprise entre 90 cm et 1,30 m par rapport au sol. Un
espace libre de 70 cm sous la vasque est aussi nécessaire pour le passage

25
I. La législation sur le handicap

éventuel des jambes en cas de fauteuil roulant ; pour un meuble sous vasque,
l’espace libre aura une largeur de 60 cm et une profondeur de 30 cm.

Enfin, la navigation sur Internet doit être compatible avec les équipements
particuliers des personnes en situation de handicap, notamment avec les logiciels
de synthèse vocale, de plage-braille et de grossissement des caractères. Cette
série de développements techniques est définie par la WAI (« Web Accessibility
Initiative ») du W3C (« World Wide Web Consortium ») tout au long du cycle de
vie d’un site internet.

Commission
L’article 46 de la loi du 11 février
2005 oblige toutes les communes
de 5 000 habitants et plus à
organiser leur propre commission
pour l’accessibilité des personnes
handicapées. Il appartient au
maire de présider cette
commission communale et d’en
choisir les membres. Elle se
compose de représentants de la commune, d’associations d’usagers et de
personnes handicapées.

Les objectifs de la commission sont nombreux, mais limités à la commune ou au


département dont elle a la charge géographique. Elle ne dispose en outre
d’aucun pouvoir décisionnel et encore moins coercitif, elle est uniquement
consultative et peut avoir valeur de bilan. La commission dresse l’état des lieux
de l’accessibilité des bâtiments, de la voirie, des espaces publics et des
transports. Elle recense les logements réellement accessibles et liste une série
d’améliorations éventuelles pour la commune. Chaque année, elle rédige un
rapport, qui est ensuite présenté au Conseil municipal ; elle s’aide en cela du
diagnostic réalisé par des experts.

Le rapport annuel de la commission communale est ensuite adressé à diverses


instances officielles, dont le préfet du département, le président du Conseil

26
I. La législation sur le handicap

général, le Conseil Départemental Consultatif des Personnes Handicapées


(CDCPH), et tous les responsables des bâtiments, installations et lieux de travail
cités et/ou concernés par ce rapport.

En parallèle, les Trophées de l’Accessibilité sont


une initiative d’associations liées au handicap : ils
récompensent chaque année les meilleures
démarches et initiatives à vocation durable. Pour
être éligible, un projet doit avoir une authentique
dynamique globale, être commun à l’ensemble
des acteurs ayant participé (architecte, artisans, etc.) et manifester un réel
changement de regard et de comportement vis-à-vis du handicap.

L’objectif est de sensibiliser la société à un nécessaire changement d’attitudes. Ils


récompensent ainsi, au niveau national, les (nouvelles) bonnes pratiques et
quelques réalisations exemplaires. C’est un bon outil marketing de la législation
de l’accessibilité.

Diagnostic
Le diagnostic d’accessibilité valide les
bâtiments handi-accueillants. Il est
obligatoire depuis la législation sur le
handicap du 11 février 2005. Le 1er
janvier 2015, tous les ERP devront donc
être déclarés conformes aux normes
d’accessibilité. C’est toutefois encore
loin d’être le cas !

Le diagnostic est en outre obligatoire pour tout dépôt de permis de construire et


avant tout travaux de mise aux normes. Le rapport du diagnostic répond à trois
paramètres jugés égalitaires pour le bien-être des personnes handicapées (PMR,
malvoyants, déficients divers, personnes âgées, etc.) : π la liberté des
déplacements dans l’espace (voirie, véhicules, transport) ; π l’utilisation effective
d’outils (recours à des équipements pour
handicapés) ;

27
I. La législation sur le handicap

π la « compréhension », au sens d’intégration dans la vie sociale ; des normes


définissent le cadre de cet accès à l’information, à la culture (musées,
cinémas).

Comme toute règle, les diagnostics d’accessibilité doivent tenir compte de


certaines dérogations.

Attention : il ne faut pas confondre l’accessibilité et l’ergonomie, qui est plus


technique et concerne seulement certains équipements.

Le diagnostic permet de cibler les


faiblesses des bâtiments (logements, ERP,
hébergement handicapé, etc.) en termes
d’accessibilité à tous.

Il doit apparaître dans le rapport annuel


de chaque commission, envoyé au
Conseil départemental consultatif des
personnes handicapées.

Les diagnostics sont confiés à des experts


agréés, souvent indépendants, travaillant
avec un ou plusieurs organismes d’État,
des associations (comme l’APAVE) ou
encore au sein d’entreprises privées.

Cette expertise fait partie des nombreux


diagnostics déjà obligatoires du parc
immobilier (amiante, énergétique, etc.).

Dans le cas d’un handicap moteur,


l’expert doit vérifier, entre autres, la
conformité des portes (atteinte des poignées) et des équipements des parties
collectives et privatives. En ERP, il vérifie si la manœuvre du demi-tour dans les
sanitaires est possible, ainsi que les conditions de mise en place d’un ascenseur.

28
I. La législation sur le handicap

Doivent également être validés la manœuvre du fauteuil roulant ainsi que l’accès
aux espaces de repos et aux équipements. Toute amélioration des exigences de
stationnement adapté (nombre et caractéristiques) doit être respectée.

La présence d’escaliers aménagés, y compris dans les bâtiments munis d’un ou


plusieurs ascenseurs, est aussi obligatoire.

S’agissant des handicaps visuels, le diagnostic


d’accessibilité porte sur des paramètres sensiblement
différents, tels que le guidage balisé dans les déplacements
par une signalétique appropriée. La présence de contrastes
doit aussi être suffisante pour voir, lire et repérer
facilement les éventuels dangers. De plus, l’expert constate
la facilité de repérage des bâtiments, équipements,
obstacles divers (parties vitrées, etc.), ainsi que l’éclairage
des multiples équipements, cheminements, etc., qui doit
être de qualité.

Enfin, la déficience auditive nécessite un diagnostic d’accessibilité avec ses


propres spécificités : la protection des piétons proches des lieux « véhicules », le
repérage visuel du fonctionnement des gâches électriques, la communication
visuelle systématique, la qualité sonore pour assurer une circulation aisée dans
les parties communes et les halls, et une signalisation parfaitement adaptée.

Les tarifs étant libres en matière de diagnostic d’accessibilité, la plupart des


experts immobiliers fixent leur rémunération sur la base d’une vacation horaire.

À noter : la certification Qualibat 9171 garantit à une entreprise ou un bureau


d’études l’agrément et la compétence pour travailler sur l’accessibilité des
bâtiments.

Dérogation
Au 1er janvier 2015, la quasitotalité
des bâtiments devra offrir une
accessibilité égale à tous, ainsi que
le stipule la nouvelle législation du

29
I. La législation sur le handicap

handicap. Dans ce cadre réglementaire, des normes ont vu le jour ainsi que des
commissions et des diagnostics, nécessaires pour obtenir un permis de
construire. Mais comme toute règle, celle-ci a ses exceptions : ce sont les
dérogations d’accessibilité.

Aucune dérogation n’est possible dans le bâti neuf ouvert au public. Tous les ERP
(administrations, grandes surfaces, cinémas, musées, etc.) doivent donc être
déclarés conformes au 1er janvier 2015. Les dérogations ne peuvent concerner
que les bâtiments à usage personnel ou le bâti ancien. Elles sont toutefois rares,
car elles répondent à des contraintes précises et sont soumises à une double
signature du préfet et de la commission communale d’accessibilité.

Il est en outre possible de demander une dérogation pour les ERP déjà bâtis et en
cas de difficultés à mettre en œuvre la nouvelle réglementation, sous réserve de
motifs formellement encadrés comme une impossibilité technique, la
préservation du patrimoine architectural et/ou des conséquences excessives sur
l’activité de l’établissement. La dérogation est également possible pour les ERP
créés par changement de destination : seule la sauvegarde du patrimoine
architectural est susceptible de dérogation. Dans tous les cas, les demandes font
l’objet d’un dossier particulier déposé auprès du préfet, dûment motivé et
justifié.

Pour un appartement, le préfet accorde une


dérogation d’accessibilité s’il existe une
impossibilité technique liée à l’environnement du
bien concerné, et plus particulièrement aux
caractéristiques du sol, à la présence d’une
construction déjà existante et/ ou à des contraintes
particulières de classement de la zone. Cette
éventuelle demande de dérogation est soumise à
une procédure toute particulière, principalement à
l’avis de la Commission consultative
départementale de sécurité et d’accessibilité
(CDCPH). La commission d’accessibilité accorde
aussi certaines dérogations pour des programmes

30
I. La législation sur le handicap

d’appartements dédiés à l’occupation saisonnière ou temporaire, à condition que


5 % du parc immobilier du projet soit handi-accueillant.

Pour une maison, le préfet accordera


une dérogation d’accessibilité sous
réserve de la présence des mêmes
paramètres environnementaux et
techniques que pour un appartement. Il
en est de même pour le passage obligé
par l’avis de la Commission consultative
départementale de sécurité et d’acces-
sibilité. Sans réponse de la préfecture au terme d’un délai de trois mois à compter
de la date de dépôt de la demande, cette dérogation est considérée comme
refusée.

Une fois les travaux terminés (sauf construction ou aménagement d’habitation


pour son propre usage), le maître d’œuvre doit obtenir une attestation
constatant que ces derniers respectent la législation d’accessibilité obligatoire, en
tenant compte des termes de la dérogation accordée. Cette attestation doit être
réalisée par un contrôleur technique ou un homme de l’art, à l’exclusion de la
personne ayant réalisé le projet/les plans ou ayant effectué la demande de
permis de construire. Cette attestation est à joindre à la déclaration obligatoire
d’achèvement des travaux.

L’aménagement
Une fois acquise la reconnaissance du handicap, la personne concernée dispose
d’un éventail d’aménagements pour améliorer son insertion et son bien-être.
Pour couvrir tous les domaines de la vie sociale et personnelle, ils sont divisés en
deux catégories : les aménagements techniques et les aménagements financiers.

Aménagements techniques
Des innovations techniques et humaines fleurissent un peu partout, en

31
I. La législation sur le handicap

France et ailleurs. On peut ainsi citer le développement de la Langue Des Signes


(LDS), renforcé dans certaines villes, pour l’information et la culture
spécialement.

Pour cela, les agents municipaux de musées ou bibliothèques, crèches et PMI,


s’engagent dans un cursus de formation en langue des signes.

Les aménagements techniques concernent l’accessibilité aux logements, aux ERP,


etc., ainsi que l’accès à la voirie et au stationnement. Ils doivent aussi proposer la
mise à disposition de véhicules pour handicapés (voiture et/ou scooter) et des
moyens adaptés au transport pour les personnes à mobilité réduite. Il est aussi
question d’une série d’équipements spécifiques : rampes d’accès, escaliers,
portes, poignées, WC, lavabos, douches, etc.

Aménagements financiers
Dans la lutte contre les discriminations du
handicap, l’État a consenti aux personnes
handicapées des allocations et aménagements
financiers. Indépendamment d’exonérations
d’impôt (taxe d’habitation…), la personne
reconnue peut prétendre à percevoir :

π l’AAH (Allocation aux Adultes


Handicapés) ; π le complément de
ressources ; π la MVA (Majoration pour la Vie
Autonome) ; π la prestation de compensation.

À noter : la prestation de compensation est


cumulable avec l’AAH.

La prestation de compensation prend en compte les besoins et le projet de vie de


la personne handicapée : on parle de plan individuel de compensation.

L’évaluation et la décision d’attribution incombent à la MDPH. Cette prestation


possède de multiples finalités concrètes, telles que faire face au besoin d’aides

32
I. La législation sur le handicap

humaines ou financer les aides techniques. Elle permet d’aménager le logement


et le véhicule et d’assumer toute autre nécessité d’aides exceptionnelles, voire un
besoin d’aides-animalières.

Bon à savoir : c’est la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH)


qui est en charge de tous les formulaires nécessaires à l’instruction des diverses
demandes d’aides au logement, dont l’AAH et le complément de ressources.

Signalétique
La signalétique du handicap est un des aspects
majeurs de l’évolution du mobilier urbain et des
priorités contemporaines, notamment en matière
d’accessibilité des bâtiments.

Les indications signalétiques pour handicapés


apparaissent ainsi peu à peu dans notre
environnement, que ce soit sur le bâti ou la voie
publique, pour favoriser le transport au sens large,
y compris les déplacements de véhicules
handicapés, ou encore pour identifier des aménagements d’accessibilité, comme
les divers équipements handicapés que sont les rampes d’accès, les escaliers, les
portes et poignées, etc. Cela passe par de multiples panneaux, mais aussi d’autres
moyens de repérage et d’information.

Par ailleurs, il ne suffit pas de se mettre en conformité avec des panneaux


directionnels, des plaques de portes ou autre matériel signalétique. Il faut
également veiller à respecter leur
emplacement (hauteur
d’installation…).

La signalétique répond à plusieurs


objectifs, puisqu’elle vise à adapter
l’information disponible à tout citoyen
(quel que soit son handicap) afin de la
lui rendre compréhensible et à

33
I. La législation sur le handicap

atteindre une généralisation systématique dans tous les secteurs (voirie,


bâtiment, transport, Code du travail, etc.) grâce à une standardisation.

Elle a pour mission, d’une part, de sensibiliser l’ensemble de la population au


handicap pour lutter contre les idées reçues (source de souffrance pour les
personnes concernées), et d’autre
part, de motiver les personnes en
charge de l’accueil du public à
favoriser l’accessibilité égalitaire
(services et produits).

De plus, la signalétique s’adapte à


chaque type de déficience. Le
pictogramme avec un fauteuil
roulant, signalant les places de
parking réservées, est le plus
connu, mais il existe bon nombre d’outils adaptés à chaque handicap. Ainsi,
pour les malvoyants, la signalétique propose :

π des dalles podo-tactiles en élastomère dotées de plots régulièrement


disposés ;
π des bandes d’aide à l’orientation avec des surfaces tactiles à relief, desti-
nées à faciliter les déplacements ;
π des étiquettes en braille qui combinent texte écrit et braille pour une
information commune à tous ;
π une signalisation à relief tactile et inscription en braille ; π
une signalétique en braille avec pictogramme.
Pour les personnes malentendantes, il existe
également des amplificateurs par boucle
magnétique.

Le système amplifie les paroles de l’interlocuteur


captées par la prothèse auditive (sur position « T
»), tout en supprimant les bruits parasites.

34
I. La législation sur le handicap

Ces systèmes peuvent être installés chez soi (ex. : sur la télévision) et/ou dans les
lieux publics (ex. : guichets de banques).
Signalétique du handicap

Handicapé Déficient
Signalétique Malvoyant Malentendant Divers
moteur psychique

Signale les
risques
(descente
Dalle podo- d’escalier,
tactile
X traversée X X X
piétonne,
quai
SNCF…)

Facilite les
déplacements
Bande d’aide à
l’orientation
X : existe en X X X
quatre
couleurs

Panneau Signale que


d’accueil l’entreprise
(nombreux ou l’ERP est
modèles X X X X adapté à
suivant les l’accueil des
handicaps pris personnes
en charge) handicapées

Amplifie les
Amplificateur à
paroles captées
boucle X X par la prothèse
X X
magnétique
auditive

35
I. La législation sur le handicap

Combine
soit texte et
Étiquettes en
braille
X braille, soit X X X
pictogramme
et braille

En cas d’urgence (incendie,


alerte à la bombe,
inondation, etc.), des
solutions ont été mises en
place pour évacuer en
toute sécurité et très
rapidement des personnes
en situation de handicap.

Ainsi, des systèmes


d’alarmes visuelles, tels
que des diffuseurs
lumineux,
sont perceptibles par les personnes sourdes ou malentendantes. Des dispositifs
de balisage renforcé de cheminements menant aux espaces d’attente sécurisés
sont également destinés aux personnes se trouvant dans l’incapacité d’évacuer
seules ou d’être évacuées rapidement. Enfin, des balises audio, des lignes-guides
contrastées tactilement, des messages sonores ou des systèmes GPS, etc. sont
mis en place pour les personnes aveugles ou malvoyantes.

D’autre part, le secteur du tourisme s’est


doté d’un label « Tourisme & Handicap »,
placé sous l’égide du ministère du
Tourisme. Il est accordé pour cinq ans et
soumis à un contrôle du maintien des
conditions d’accessibilité pour être
renouvelé. Les professionnels qui
l’affichent doivent garantir aux personnes
handicapées une véritable accessibilité
(services, prestations, déplacements, etc.). Ce label valide la mise aux normes de
l’accessibilité des critères d’accueil et de prestations obligatoires et l’implication

36
I. La législation sur le handicap

du personnel à accueillir des personnes handicapées. Il récompense un


établissement pour ses aménagements et ses efforts humains.

Attention : ce label existe pour une seule famille de handicap ou pour plusieurs.
Renseignez-vous avant.

A Pour aller plus loin


Astuces

L’accès à la culture pour les personnes handicapées


En principe, tout usage d’une œuvre relevant du droit exclusif de l’auteur
(reproduction, représentation, etc.) nécessite une autorisation explicite de sa part ou
de ses ayants droit. Ceci étant dit, il existe des exceptions, notamment pour les
personnes handicapées (loi du 1er août 2006). L’exception est un mécanisme instauré
par la loi qui, dans un cas spécifique, au nom de l’intérêt général, suspend le principe
de l’autorisation préalable de l’auteur.
Concrètement, cela signifie que la reproduction d’œuvres sur des supports adaptés
aux handicapés peut être faite en toute liberté dès l’instant où elle est réalisée par
un établissement habilité par les ministres chargés des personnes handicapées et de
la culture, et ce, sans contrepartie financière. Cette exception ne peut toutefois être
appliquée que pour la consultation personnelle par des personnes atteintes d’un
handicap.
Cette loi prend en compte tous les types de handicap, mais se limite tout de même à
un certain degré d’invalidité. Elle concerne donc les personnes titulaires d’une
pension d’invalidité au titre du troisième paragraphe de l’article L.341-4 du Code de
la Sécurité sociale, les personnes dont le taux d’incapacité est supérieur ou égal à 80
%, et les individus dans l’incapacité de lire après correction.
La transmission des fichiers numériques est de plus restreinte aux personnes pour
lesquelles l’accès aux fichiers conditionne la lecture de l’œuvre. C’est le cas, par
exemple, des personnes atteintes de cécité ou d’un handicap moteur les empêchant
de tourner manuellement les pages d’un document imprimé.

37
I. La législation sur le handicap

Des financements pour aménager un espace PMR


Adapter son intérieur à son handicap représente un coût important. Pour cela, des
aides ont été mises en place pour vous permettre de réaliser votre projet. Certains
aménagements peuvent être pris en charge par l’assurance maladie, vous trouverez
la liste des produits et prestations remboursés auprès de votre organisme.
Il est néanmoins possible que tous ne soient pas remboursés. Dans tous les cas, pour
en bénéficier, l’aide technique doit être prescrite par un médecin.
Lorsque l’assurance maladie ne couvre plus vos besoins, la prestation de
compensation (PCH) intervient. Elle peut couvrir alors une partie de vos achats
d’aide technique pour un montant maximum de 3 960 € pour 3 ans, et de 10 000 €
pour l’aménagement de votre domicile pour une période de 10 ans.
Cependant, pour obtenir ces financements, les démarches sont parfois longues,
jusqu’à 1 an, d’où l’importance de déposer sa demande tôt ! Pour ce faire,
commencez par faire une demande de PCH auprès de la Maison départementale des
personnes handicapées avant même l’achat de votre matériel. Vous devez avoir une
idée précise de votre aménagement, vous pourrez par la suite fournir des devis,
même approximatifs, puis modifier raisonnablement votre projet.
Ensuite, une évaluation de vos besoins sera effectuée chez vous par un professionnel
de la MDPH, qui réalisera un devis et vous demandera de justifier vos choix. Dès lors,
votre dossier sera examiné par la Commission des Droits et de l’Autonomie des
Personnes Handicapées (CDAPH) qui tranchera sur le montant de la PCH qui vous
sera accordée.
Si la PCH ne couvre pas tous vos frais, la MDPH peut constituer un dossier auprès du
Fonds départemental de compensation qui tentera de trouver d’autres aides
financières. Le versement se fera ensuite par le Conseil général : le montant pour les
aides techniques vous sera versé, et celui pour les aménagements sera directement
remis aux entreprises chargées de réaliser les travaux.

Un siège d’évacuation d’urgence pour les PMR


Lorsqu’une urgence médicale se présente, une évacuation rapide est peut-être
indispensable. Pour évacuer une personne à mobilité réduite en toute sécurité et en
présence d’escaliers, il est possible de se procurer un siège d’évacuation d’urgence.

38
I. La législation sur le handicap

Avec cet équipement, il devient alors aisé de transporter une personne à mobilité
réduite rapidement et en toute sécurité grâce à une stabilité et une adhérence haute
performance. Robuste et fiable, le siège d’évacuation vous permet de répondre
rapidement à une urgence, sans risque de retournement.
Toutefois, il doit être guidé par une personne accompagnatrice afin de gérer la
vitesse de descente du siège d’évacuation.
Pour cela, le siège possède un système de freinage. Il est cependant conçu pour
assurer la descente d’escaliers droits ayant une pente de 35° au maximum.
En outre, un siège d’évacuation possède un prix moyen de 1 200 €. Il peut accueillir
une charge de 136 kg au maximum et pèse à vide 21 kg.

Questions / réponses de pro

Normes d’accessibilité
Lors du dépôt d’un permis de construire pour un bâtiment à vocation locative,
quelles normes d’accessibilité handicap faut-il respecter ?
Question d’Alicia2
Δ Réponse d’Annick

Les normes en vigueur à ce jour. Par définition, vous entrez de plain-pied dans
les conditions d’application de la législation du handicap et des normes
d’accessibilité.
Vous devez d’ailleurs commencer par un diagnostic d’accessibilité, à déposer en
même temps que toute demande de permis de construire.

Loi PMR pour les bureaux commerciaux


Nous possédons un local construit en 2006 avec des bureaux non loués. Doit-on faire
des travaux spécifiques ?
Question de Phil
Δ Réponse de Confort Occitan

Il est clair que la loi stipule que les établissements recevant du public doivent
être mis aux normes d’accessibilité d’ici 2015.

39
I. La législation sur le handicap

Si votre local n’est pas destiné à recevoir du public, vous n’êtes pas obligé de
vous conformer à la loi, sauf si vous employez une personne à mobilité réduite.

Sanction de non-accessibilité
Quelles seront les sanctions en cas de « non-accessibilité » des ERP en 2015 ?
Question de Maélie

Δ Réponse d’Annick

Le non-respect de la réglementation de l’accessibilité des locaux aux personnes


handicapées prévoit la fermeture de la structure qui ne respecte pas les délais
de la mise en conformité, le remboursement complet des subventions
publiques, une amende de 45 000 € pour les entrepreneurs, les architectes ou
toute personne ayant la responsabilité des locaux.
De plus, l’interdiction d’exercer peut être envisagée, et la récidive est
sanctionnée de six mois d’emprisonnement et 75 000 € d’amende.

Rampe d’accès et réglementation


Une pente de 13° permet l’accès à mon bâtiment. J’ai installé une rampe de 4,50 m.
Cette dernière sera-t-elle conforme et acceptée lors du dépôt du permis de construire
?
Question de Be Villanova

Δ Réponse de Bruel Diags

La pente « normale » devrait être de 5 %. Ponctuellement, sur 2 m, elle peut


être de 8 % ; mais 13 %, c’est beaucoup trop.
Il faudrait voir si vous avez la possibilité d’agrandir la longueur de cheminement
pour réduire la pente.

Espace de manœuvre d’une porte


L’espace de manœuvre d’une porte est-il imposé à l’intérieur d’un WC adapté pour
les personnes handicapées ?
Question de Maélie

40
I. La législation sur le handicap

Δ Réponse d’Annick

Non, car les caractéristiques dimensionnelles du WC adapté sont traitées par un


article spécifique (art. 12), qui préconise un espace d’usage de 0,80 × 1,30 m
sur un côté de la cuvette et hors débattement de porte, ainsi qu’un espace de
manœuvre avec demi-tour de 1,50 m, prioritairement à l’intérieur du WC.
La combinaison de ces deux exigences permet l’utilisation des WC à condition
que l’espace d’usage soit bien évidemment accessible.
Recrutement d’une personne handicapée
Je viens d’obtenir le statut de travailleur handicapé, mais mon handicap n’est pas
visible. Dois-je le préciser à mon futur employeur, car je suis en plein recrutement ?
Question d’Alicia2

Δ Réponse d’Annick

Il n’existe pas d’obligation légale imposant de dire à son employeur que l’on
possède une RQTH, ni même de le mentionner sur un CV ou lors d’un
recrutement. Depuis 2009, la décision d’attribution d’une RQTH est
accompagnée d’une orientation professionnelle, mais elle ne mentionne ni le
type de handicap ni le taux d’incapacité.

Accessibilité des ERP


Les ERP déjà bâtis de catégorie 5 doivent-ils se mettre en conformité avec la norme
d’accessibilité d’ici 2015 ?
Question de BD

Δ Réponse d’Axel Solutions

Oui, tous les ERP de la première à la cinquième catégorie sont concernés.


Sachez qu’en fonction de critères techniques, économiques ou architecturaux,
des dérogations sont possibles.
Vous devez alors monter un dossier auprès de votre DDTM. Si les contraintes
sont démontrées, vous pourrez installer des solutions alternatives, comme des
rampes d’accès.

41
I. La législation sur le handicap

Demande de dérogation
Pour un ERP de cinquième catégorie (petite épicerie de 40 m²), je dois justifier de ma
demande de dérogation concernant l’accès des PMR. Pourriez-vous me donner des
conseils quant à sa rédaction ?
Question de Pascal

Δ Réponse d’Axel Solutions

Il faut expliquer en des termes simples les contraintes qui vous amènent à
demander cette dérogation.
Généralement, dans votre cas, on parle de distorsion économique. Il peut s’agir
également de contraintes techniques ou architecturales.
En aucun cas, il ne faut écrire que vous n’avez pas ou peu de clients PMR.

Accessibilité du matériel informatique


Les fabricants de matériel informatique prévoient-ils d’améliorer l’accès des
malvoyants à leurs équipements ?
Question de Jérémy2

Δ Réponse d’Annick

Oui, ils sont obligés, entraînés dans le vaste changement normatif.


Dans un avenir proche, les commandes vocales vont se généraliser, de même
qu’une véritable réciprocité de communication verbale avec l’équipement audio
et vidéo de nos appartements, que nous soyons handicapés ou non.

42
II. Les déplacements :
transports et voirie
Pour certaines per-
sonnes en situation
de handicap, sortir
de leur domicile est
une véritable
épreuve, tant les
rues, commerces,
routes, signalisations,
etc. ne sont pas
adaptés.

Ce qui peut sembler


naturel et instinctif

devient alors un véritable obstacle. C’est pourquoi l’accessibilité de la voirie aux


personnes à mobilité réduite est l’une des priorités des collectivités territoriales.
Elle nécessite toutefois de nombreux aménagements techniques et des travaux
lourds.
Pour leurs déplacements, les personnes handicapées peuvent aussi se tourner
vers des véhicules adaptés. Ainsi, il existe des voitures aménagées pour le
handicap (à usage privé ou collectif), des scooters spécifiques, et d’autres
véhicules pour handicapé ou fauteuils roulants.

De plus, les transports en commun évoluent pour offrir à toute personne


handicapée la possibilité de se déplacer en toute autonomie et sans trop de
contraintes.

Ces mesures sont complétées par des places de stationnement réservées,


prévues dans le cadre de la législation du handicap.

43
II. Les déplacements : transports et voirie

La voirie
L’accessibilité de la voirie aux personnes
handicapées regroupe de nombreux
aspects : l’accessibilité aux logements,
aux ERP, etc., l’accès à la rue et au
stationnement des PMR, une signalétique
bien spécifique, la mise à disposition de
véhicules pour handicapés et des moyens
de transport eux aussi adaptés.

Une affaire d’espaces publics


Sur sa commune, le maire est maître à
bord. Lui seul décide, par arrêté, des
emplacements de stationnement pour les
personnes en situation de handicap
(article L.2213-2 du Code général des
collectivités territoriales).

Cet arrêté rend l’interdiction de stationnement opposable aux particuliers : les


véhicules stationnés sur les places pour handicapées sans carte de stationnement
peuvent être sévèrement sanctionnés.

Ce que dit la loi


L’accessibilité à la voirie est une obligation légale.
Question déjà ancienne, plusieurs lois la
réglementent.

Ainsi, l’article 4 du décret n° 78-1167 du


9 décembre 1978 prévoit un plan d’adaptation de
la voirie publique à l’accessibilité dans chaque
agglomération de 5 000 habitants ou plus.
L’article 2 de la loi n° 91-663 du 13 juillet 1991
stipule que « la voirie publique ou privée ouverte
à la circulation publique doit être aménagée pour

44
II. Les déplacements : transports et voirie

permettre l’accessibilité des personnes handicapées selon des prescriptions


techniques fixées par décret ».

Enfin, le décret n° 2006-1658 du 21 décembre 2006 précise qu’au moins 2 % de


l’ensemble des emplacements de chaque zone de stationnement (arrondis à
l’unité supérieure) doivent être accessibles et adaptés aux personnes circulant en
fauteuil roulant. Cela concerne les voies publiques ou privées ouvertes à la
circulation publique.

Aménagements actuels
Chaque ville est
bien décidée à
rendre plus
accessibles ses
trottoirs, ses rues,
ses places
publiques et ses
parcs et jardins.
Concernant les rues
et trottoirs, les
infrastructures
existantes sont peu
à peu aménagées : abaissements des trottoirs,
bandes podo-tactiles, suppression des bornes et
chaînes, mise aux normes des potelets dans les
traversées, bandes de guidage, etc.

Dans les carrefours, les passages piétons équipés


d’une signalisation lumineuse tricolore sont peu à
peu munis de caissons sonores.

Mais les traversées complexes (avec refuge central) doivent encore faire l’objet
d’expérimentations pratiques. La signalétique
du handicap concernant les voies publiques

45
II. Les déplacements : transports et voirie

prévoit, entre autres, la pose de bandes podo-tactiles et de panneaux mixtes


(pictogramme et écriture en braille).

Pour les poubelles, les bacs neufs de collecte sélective sont progressivement
dotés
de couvercles comportant une signalétique en braille. Les bacs existants en
bénéficient chaque fois qu’un changement de couvercle est nécessaire.

Stationnement PMR
Chaque commune de 5 000 habitants
ou plus doit donc veiller à l’efficacité de
sa commission pour l’accessibilité des
personnes handicapées et à la mise aux
normes des ERP (administrations,
grandes surfaces, cinémas, musées,
etc.), et ce, avant le 1er janvier 2015.

Les maires doivent également


prendre en charge l’accessibilité, au
sens large,
de la voirie, des bâtiments et du logement, mais aussi faciliter les accès des
véhicules handicapés. Ils ont pour mission de trouver des solutions adéquates
pour le transport des PMR, tout en favorisant la pose de nombreux équipements,
comme des rampes et escaliers. En parallèle, l’installation d’une signalétique du
handicap est mise en place.

Les places de stationnement pour personnes à mobilité réduite ou handicapées


sont aussi soumises à certaines règles. Ainsi, elles doivent être localisées à
proximité de l’entrée du bâtiment, du hall d’accueil ou de l’ascenseur, et être
reliées aux diverses entrées des bâtiments par un cheminement accessible.

Sur la voie publique, les emplacements réservés sont librement accessibles et


leur agencement permet de rejoindre le trottoir ou le cheminement pour
piétons sans danger et sans obstacle.
Un accès aisé aux parcmètres

46
II. Les déplacements : transports et voirie

facilement utilisables par les PMR (suppose une pose au plus près des
emplacements réservés) doit par ailleurs être aménagé.

En pratique, chaque place de stationnement PMR répond à plusieurs exigences


techniques :

π Un emplacement de plain-pied en dehors de tout obstacle et de toute


circulation automobile. Il doit comporter une bande d’accès latérale, prévue
à côté des places aménagées et d’une largeur d’au moins 0,80 m, ce qui
porte la largeur totale de l’emplacement à un minimum de 3,30 m. Un
cheminement d’accès au niveau du trottoir d’une largeur au moins égale à
0,80 m est aussi nécessaire.
π Des emplacements longitudinaux doivent permettre au conducteur
handicapé de sortir sans danger du véhicule par la portière gauche.
π La hauteur de passage minimale est de 2,15 m pour faciliter l’accès des
véhicules adaptés aux besoins des personnes en fauteuil roulant. π Les
emplacements sont également répartis sur la voirie.

De plus, la signalétique doit


matérialiser l’interdiction de
stationnement édictée par le
maire.

La signalisation réglementaire
comporte alors deux types de
panneaux : le panneau B6d, qui interdit l’arrêt et le stationnement, et le panneau
M6h, qui indique que le stationnement est réservé aux véhicules utilisés par les
personnes titulaires de la carte de stationnement spécifique.

Un pictogramme blanc doit également être représenté au sol : une silhouette


dans un fauteuil roulant (le bleu est facultatif). Sa taille normalisée est conforme
à un modèle défini par l’Instruction interministérielle sur la signalisation routière.
Inscrite dans un rectangle, elle répond aux dimensions suivantes : 0,50 × 0,60 m
ou 0,25 × 0,30 m.

47
II. Les déplacements : transports et voirie

À noter : il existe un grand pictogramme ou deux petits, voire encore une troisième
taille (1 × 1,20 m), à placer au milieu de la place de stationnement (facultatif).

Les autorités municipales peuvent


rendre le marquage plus évident
avec un emplacement peint en bleu,
un marquage débordant largement
sur la chaussée, un petit
pictogramme handicapé répété à
plusieurs endroits de la ligne
extérieure de marquage de
l’emplacement, etc. Pour protéger
les places de stationnement PMR, il
existe en outre différents dispositifs,
comme les parcs fermés par une barrière, des systèmes d’arceaux, etc.

Par ailleurs, les parkings attenants à des bâtiments publics doivent aussi
comporter un nombre défini de places de stationnement PMR, fixé selon le type
de bâtiment.
Bâtiments Normes
• Le décret n° 94-86 indiquait qu’il fallait 1 place aménagée pour 50
places de stationnement
• Désormais, l’arrêté du 1er août 2006 précise qu’il faut avoir au minimum
ERP
2 % du nombre total de places prévues pour le public
• Au-delà de 500 places, le nombre de places de stationnement PMR ne
peut être inférieur à 10 : il est fixé par arrêté municipal
Depuis le 1er janvier 2007, les places pour handicapés doivent représenter,
Immeubles
au minimum, 5 % du nombre total de places prévues, à la fois pour les
collectifs neufs
occupants et les visiteurs
Bâtiments Normes

48
II. Les déplacements : transports et voirie

• Dans une copropriété, c’est l’assemblée des copropriétaires qui est la


seule compétente pour décider du nombre de places réservées aux
Immeubles personnes handicapées
collectifs • En cas de travaux de modification ou d’extension, et si le rapport du
existants coût des travaux à la valeur du bâtiment est supérieur (ou égal) à 80 %,
les places de stationnement privatives, les celliers et caves privatifs
rénovés devront respecter les dispositions relatives à l’accessibilité

• L’arrêté du 1er août 2006 précise que, lorsqu’une ou plusieurs places de


stationnement appartiennent à une maison individuelle, l’une au moins
Maisons doit être adaptée aux PMR et reliée par un chemin accessible
individuelles • Lorsque cette place n’est pas située sur la parcelle appartenant à la
maison, un stationnement pour personne handicapée sera prévu dès la
construction et pourra être commun à plusieurs maisons
Pour bénéficier d’une
place PMR, il faut être
titulaire de la carte
européenne de sta-
tionnement, qui
remplace, depuis le
1 er janvier 2000, le
macaron GIC.

Toute personne véhi-


culant un titulaire de
la carte européenne
de stationnement

peut parfaitement
se garer sur un emplacement réservé si le titulaire de la carte est bien dans le
véhicule. La carte doit néanmoins être apposée sur le pare-brise avant du
véhicule garé, de manière à être vue aisément par les agents habilités.

Tout véhicule garé sur une place PMR et ne disposant pas de la carte peut
recevoir une amende de 135 €.

Attention : la carte « Priorité pour personne handicapée » (carte mauve prévue à


l’article L.241-3-1 du Code de l’action sociale et des familles), qui remplace la carte

49
II. Les déplacements : transports et voirie

verte « Station debout pénible », ne permet pas de se garer sur un emplacement


réservé.

Les transports
L’accessibilité à l’ensemble des
déplacements des personnes à mobilité
réduite est un défi conscient des
collectivités territoriales, des travailleurs
sociaux et de toutes les personnes
confrontées à un handicap. Plusieurs
cartes spécifiques offrent aujourd’hui
divers avantages aux PMR, malvoyants, et
aux personnes handicapées.

Cartes prioritaires
La carte d’invalidité est une carte de
priorité pour son titulaire et la personne
qui l’accompagne dans ses déplacements.
Si nécessaire, elle porte la mention « cécité
» (vision inférieure à 1/20 de la normale)
ou « besoin d’accompagnement ». Elle
offre un accès prioritaire aux places assises dans les transports en commun,
espaces et salles d’attente, ERP, ainsi qu’un accès prioritaire dans les files
d’attente des lieux publics, des réductions tarifaires, notamment à la SNCF et
auprès de certaines compagnies aériennes.

Réservée aux personnes dont le taux d’incapacité reconnu par la Commission des
droits et de l’autonomie (anciennement Cotorep) atteint au moins 80 %, ainsi
qu’aux titulaires d’une pension d’invalidité de troisième catégorie selon le
classement de la Sécurité sociale, elle est valable d’un à dix ans. La carte de
priorité offre à peu près les mêmes avantages pour les personnes dont le taux
d’invalidité est inférieur à 80 %. Sa durée de validité varie entre un et dix ans.

50
II. Les déplacements : transports et voirie

Enfin, la carte européenne


de stationnement peut
s’obtenir à vie et est valable
dans toute l’UE. Elle
remplace les cartes dites «
plaque GIG » (Grand
Invalide de Guerre) et «
macaron GIC »
(Grand Invalide Civil). Elle
doit impérativement être
apposée dans le coin
inférieur gauche derrière le
pare-brise du véhicule handicapé. Elle permet un accès prioritaire aux places de
stationnement réservées aux personnes handicapées et une certaine tolérance
en matière de stationnement urbain. Elle se destine aux personnes dont la
capacité ou l’autonomie de déplacement à pied est diminuée ou dont l’état
impose la présence d’une tierce personne dans leurs déplacements.

Formalités
La Maison Départementale des
Personnes Handicapées (MDPH) du
lieu de résidence du demandeur est
au carrefour des démarches pour
obtenir les cartes de priorité.

Son rôle est de gérer les formulaires


de demande et de conseiller sur le
nombre et le type de pièces à fournir
attestant l’état d’invalidité (variables selon la carte à obtenir).

Il est possible de faire appel au Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) pour
compléter le dossier.

Bon à savoir : les formulaires peuvent aussi être téléchargés sur Internet.

51
II. Les déplacements : transports et voirie

Taxis
Dans certaines villes, il existe un
service particulier de taxis,
organisé pour faciliter les
déplacements des personnes
handicapées.

À Paris, par exemple, ce service


fonctionne sept jours sur sept, de
six heures à minuit, et jusqu’à
deux heures du matin dans les nuits de vendredi à samedi et de samedi à
dimanche (sauf le 1er mai).

SNCF
La SNCF se réorganise pour s’adapter au handicap. De nombreuses gares offrent
aujourd’hui plusieurs itinéraires signalés par le pictogramme « fauteuil roulant ».
Ces derniers sont choisis pour leur accessibilité et permettent d’atteindre
aisément et sans danger les différents services (ascenseur, bureau d’accueil,
guichets, parking, WC, etc.) et les quais (desservis par des rampes d’accès,
élévateurs, etc.).

Certaines gares sont


équipées d’aménagements
spécifiques pour les
malvoyants tels que des
informations en braille ou
des bandes de guidage
parfois complétées de
balises sonores.

Certaines places sont assez


larges pour accueillir un
chien-guide. D’autres gares sont aussi équipées d’aménagements spécifiques
pour les personnes malentendantes (exemple : les boucles magnétiques qui
amplifient les sons).

52
II. Les déplacements : transports et voirie

Les trains Intercités (anciennement TEOZ)


comportent une voiture « Services », où l’on
trouve une porte d’entrée élargie et deux
espaces à assises relevables pour faciliter
l’accès d’un fauteuil roulant.

Dans les Eurostar, un espace est


spécialement aménagé pour accueillir les
personnes handicapées en fauteuil roulant,
en classe « Loisir select » et « Business
Premier ». La personne accompagnante
bénéficie en outre d’un tarif réduit pour
voyager dans la même voiture.

Toute personne handicapée peut aussi


demander une assistance pour
l’enregistrement, l’embarquement et la
descente du train.

De plus, le transport gratuit des bagages est possible dans les gares où les
services de portage sont disponibles (exemple : Londres Saint Pancras
International, Paris Gare du Nord et Lille Europe), dans la limite de deux bagages
(de taille moyenne) plus un petit bagage à main par personne.

Bon à savoir : afin de préparer au mieux votre


voyage, contactez les conseillers du service « Accès
Plus » attaché à la SNCF.

Le véhicule handicapé
Sous l’appellation « véhicule handicapé » sont
regroupés le fauteuil roulant à propulsion
manuelle (pliant ou non, évolutif ou non) et les
adjonctions communes, le fauteuil roulant pour
les activités sportives, le fauteuil roulant à
propulsion par moteur électrique ou

53
II. Les déplacements : transports et voirie

verticalisateur, la poussette, le fauteuil roulant à pousser, le châssis roulant et le


tricycle.

Innovations
Les fauteuils destinés aux personnes les plus
lourdement handicapées sont conçus comme de
véritables « centrales » permettant de retrouver
une plus grande autonomie de déplacement et
d’accomplir, grâce à la pose d’un bras robotisé,
un ensemble de tâches. De nombreuses
innovations sont apparues dernièrement sur la
mobilité tout terrain (boue, neige, sable, etc.),
l’adaptation aux obstacles (monter et descendre
les trottoirs, les marches d’un escalier :
technologie « Scalamobil »), ou encore la capacité à se dresser sur deux roues
(bases de la technologie « Segway »).

Une formation spécifique


Le CERAH (Centre
d’Études et de
Recherche sur
l’Appareillage des
Handicapés) délivre
diverses formations
aux professionnels
médicaux et sociaux, notamment pour le véhicule
handicapé. Cela concerne tous les professionnels en
lien avec le handicap moteur (médecins, infirmiers,
kinésithérapeutes, orthoprothésistes, podo-
orthésistes,
fabricants de dispositifs médicaux et leurs personnels, techniciens du matériel de
santé, ambulanciers, etc.), les personnels des CPAM et CRAM, ainsi que les
professions sous convention (pharmaciens d’officine et prestataires délivrant des
dispositifs médicaux, produits et prestations associées).

54
II. Les déplacements : transports et voirie

Coûts
La prise en charge par la Sécurité sociale du véhicule handicapé à dossier
inclinable est assurée pour les personnes handicapées présentant une instabilité
du tronc en position assise ou bien un déficit de la flexion d’une ou deux hanches.

Cette prise en charge est subordonnée à diverses


formalités et documents. En effet, une prescription
médicale détaillant éventuellement le modèle du
véhicule, ainsi que les adjonctions et options, est
nécessaire. De plus, un contrôle de leur conformité
aux spécifications techniques par un laboratoire
compétent et indépendant doit être réalisé. Enfin,
l’existence, pour les véhicules handicapés fabriqués
en dehors de l’Union européenne, d’un distributeur
implanté dans l’Union européenne et capable
d’assurer un service après-vente effectif sur le
territoire français est indispensable.

Bon à savoir : le financement des réparations d’un véhicule pour handicapé


physique pris en charge selon les modalités précédentes est garanti sur
présentation d’une facture détaillée. Et ce, sans nécessité d’une prescription
médicale préalable.

Coût des véhicules pour personnes handicapées


Types de VHP Gammes de prix*
VHP à propulsion manuelle et non pliant 400 € à 500 €
VHP à propulsion manuelle et pliant 550 € à 650 €
VHP à propulsion manuelle et évolutif pour un enfant > 18 mois 1 000 €
VHP à propulsion manuelle pour activités sportives 550 €
VHP à propulsion électrique 2 500 € à 4 000 €
VHP verticalisateur à propulsion manuelle 1 500 € à 2 500 €
VHP verticalisateur à propulsion électrique 5 000 € à 5 500 €
Fauteuil roulant électrique monte-marches 5 000 € à 5 500 €
Poussette ou fauteuil non réglable 350 € à 600 €

55
II. Les déplacements : transports et voirie

Poussette multiréglable et évolutive 1 000 €


Tricycle à propulsion manuelle ou podale 500 € à 650 €
Adjonctions et/ou options de propulsion électrique aux VHP
2 000 € à 2 500 €
manuels
* Suivant les options intégrées.

À noter : il ne faut pas oublier que beaucoup de véhicules handicapés et accessoires


peuvent aussi être loués, pour de courtes ou
longues périodes.
L’AAH peut être versée aux personnes
handicapées sous réserve que le demandeur
justifie de sa nationalité française, réside sur
le territoire national ou soit en situation
régulière en France s’il est ressortissant
étranger.

Par ailleurs, il ne doit plus bénéficier des


allocations familiales pour tout enfant de
plus de 16 ans et être atteint d’une infirmité
entraînant une incapacité permanente d’au moins 80 % ou comprise entre 50 %
et 80 % (dans ce cas, l’allocataire doit être reconnu dans l’impossibilité de
travailler par la CDAPH).

La voiture
Parmi les différents types de
véhicule, on trouve en particulier
les voitures électriques sans permis
pour les PMR et les scooters pour
handicapés.

Bon à savoir : les voitures d’autoécole


destinées aux personnes handicapées
doivent être équipées d’une double
commande électrique.

56
II. Les déplacements : transports et voirie

Aménagements
La voiture handicap est un véhicule aménagé selon la déficience du conducteur.
Ce peut être un véhicule de tourisme ou à usage professionnel classique.

En fonction du handicap à pallier, les aménagements d’une voiture pour PMR


peuvent prendre différentes formes. Les plus courants sont présentés dans le
tableau ci-dessous.
Aménagements Caractéristiques

Système adapté aux personnes devant utiliser leur pied


Inversion de pédale
gauche pour accélérer

Abaissement de plancher Système pouvant se fixer au poste de conduite, comme au


pour conduite en fauteuil poste passager antérieur ou dans la partie centrale du
roulant plancher

Fixé sur le volant, le cercle tourne avec celui-ci et permet


Accélérateur par cercle d’accélérer en tout point du volant grâce à une très légère
pression

L’accélération est obtenue en tirant le levier vers soi, et le


Accélérateur tirer-pousser
freinage en le poussant vers le tableau de bord

Combiné accélérateur/frein Permet l’accélération et le freinage à partir d’un unique levier

Dispositif innovant où une gâchette, fixée sur une petite


Accélérateur satellitaire poignée, permet d’accélérer à l’aide du pouce droit (ou
gauche), avec une très grande précision de dosage

• Levier de frein qui permet de conserver les réglages en


Aide à la conduite avec frein
hauteur et longueur du volant
manuel
• Aucune tringlerie n’est apparente au niveau des genoux
• Via une télécommande escamotable et pendulaire,
Aide à la conduite pour fonctionnant grâce aux ondes radio
hémiplégiques • Utilisation simple, qui permet de commander clignoteurs,
phares, essuie-glaces et klaxon
Embrayage automatique N/A

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II. Les déplacements : transports et voirie

Permet à une personne n’ayant pas l’usage de ses deux bras


Conduite aux pieds
de pouvoir conduire un véhicule

Toute personne n’atteignant pas le pédalier d’origine peut


Rehausse de pédales
alors conduire en toute sécurité

Financement
Aujourd’hui, le paiement
de la prestation de
compensation handicap
par CESU s’ouvre aux
activités d’aide à la
mobilité et au transport
des personnes
handicapées, PMR,
malvoyantes…

Sont concernés les frais


liés à l’aménagement du
véhicule et ceux liés au
surcoût engendré par les transports, dont les déplacements entre le domicile et
l’établissement d’accueil de la personne souffrant d’un handicap.

Versée par la préfecture, cette aide s’élève à 5 000 €, pour une période de cinq
ans.

Depuis juillet 2009, deux cas d’exonération sur le malus des véhicules neufs et la
taxe annuelle sur les véhicules polluants ont été mis en place. Ces dernières
concernent les véhicules immatriculés « véhicule automoteur spécialisé » ou «
voiture particulière carrosserie handicap » et acquis par une personne titulaire de
la carte d’invalidité ou ayant un enfant mineur ou à charge, du même foyer fiscal,
titulaire de cette carte.

Attention : l’exonération ne touche qu’un seul véhicule par bénéficiaire. Pour en


bénéficier, une copie de la carte d’invalidité est à joindre à la demande de certificat
d’immatriculation.

58
II. Les déplacements : transports et voirie

Le scooter
Le scooter électrique est une solution qui séduit de plus en plus de personnes qui
souffrent d’une difficulté de mobilité réduite. Cela leur permet de rester
autonomes et intégrées socialement lorsque leurs déplacements deviennent
difficiles. Avec le scooter électrique, tout redevient possible !

Principe
Pour ceux pour qui chaque
déplacement à
pied est un terrible effort
(insécurité, peur de
tomber, etc.), cet appareil
permet de retrouver, sans
aucune appréhension, une
grande liberté dans les
déplacements : faire une
course, aller chez le
médecin, se promener, etc.
Par conséquent, le scooter
électrique permet une
multiplication des activités de ses conducteurs. En apportant une plus grande
autonomie aux utilisateurs, il favorise le maintien à domicile des personnes à
mobilité réduite.

Contrairement à un fauteuil roulant, le scooter est un produit d’aide à la mobilité.


Il ne fait donc pas partie des produits dits « médicaux », réglementés. Grâce à
cela, son prix est assez peu élevé et il n’est pas toujours nécessaire d’avoir une
prescription médicale (dans certains cas, la Sécurité sociale peut prendre une
partie du coût à sa charge).

En outre, le scooter électrique n’est pas stigmatisant : alors que le fauteuil roulant
donne une image d’invalidité à son utilisateur, le scooter a plutôt tendance à lui
donner une image dynamique. Simple de fonctionnement, il apporte à son
utilisateur un sentiment de sécurité : déplacements doux et souples, précision,

59
II. Les déplacements : transports et voirie

rapidité, etc. Il est également possible de le transporter dans un véhicule (rampes


d’accès ou scooter pliable).

Grâce à ses caractéristiques (vitesse, autonomie), le scooter électrique n’est pas


soumis à la même réglementation que les voitures. Il n’est donc pas nécessaire
d’avoir son permis de conduire pour le manier. Il est tout de même important de
respecter les règles de circulation et de sécurité pour éviter tout accident.

Modèle à trois roues


Le principal avantage du scooter électrique
à trois roues est sa maniabilité.

Contrairement au modèle à quatre roues


dont le rayon de braquage peut atteindre
deux mètres, il possède un rayon de
braquage d’un mètre seulement. Il est donc
idéal pour les espaces restreints ou même la
maison.

Il est toutefois moins stable que le modèle à


quatre roues : les terrains accidentés et les
pentes raides lui conviennent peu.

À noter tout de même que les constructeurs


sont en train de le rendre de plus en plus
performant dans ce domaine. Il offre aussi
la possibilité de placer ses jambes de chaque côté de la colonne de direction.
Cette position apporte plus de confort.

Modèles à quatre roues


Le modèle à quatre roues est
réputé pour son excellente
stabilité, grâce à son très bon
centre de gravité. Il convient
parfaitement aux personnes
de forte corpulence.

60
II. Les déplacements : transports et voirie

Ce modèle permet d’emprunter des routes accidentées ainsi que les


chemins en pente raide ou ayant un peu de relief. Sur ce point, il est plus
sécurisant que le modèle à trois roues.

Son rayon de braquage est aussi bien plus important, puisqu’il peut atteindre 2 m.
On considère par conséquent que son utilisation nécessite de l’espace pour
manœuvrer : il n’est pas adapté à un usage à domicile. Pour le transporter dans
un coffre de voiture, il faudra s’équiper de deux rampes d’accès.

Aménagements
Fonctionnelles, les options propres
aux scooters pour personnes
handicapées sont disponibles
auprès des revendeurs spécialisés.
On trouve, entre autres, des
batteries supplémentaires, des
coffres à verrous ou paniers, des
porte-cannes, des porte-
déambulateurs, des porte-
bouteilles à oxygène, des bâches
de rangement, etc.

Un scooter adapté aux personnes handicapées est généralement équipé de trois


ou quatre roues propulsées silencieusement par un moteur puissant (usage mixte
: urbain et campagne).

Atteignant une vitesse moyenne de 8 km/h en toute sécurité, il supporte un poids


allant jusqu’à 135 kg.

Le siège pivotant à 360° est réglable en hauteur, et des accoudoirs ajustables sont
installés afin de garantir l’assise et la sécurité du conducteur ; la colonne de
direction est également inclinable.

Pliant, il sait se faire discret et se glisse facilement dans un placard, un ascenseur


et le coffre d’une voiture ou d’un camping-car. Avec sa batterie amovible, il ne
pèse que 6 kg, ce qui lui permet d’être rechargé facilement et en tout lieu.

61
II. Les déplacements : transports et voirie

Le scooter électrique peut être amélioré grâce à de nombreux accessoires, dont


certains sont parfois indispensables comme la rampe d’accès, la housse de
protection, le panier ou le coffre d’appoint.

Coût et financement
Les personnes à mobilité réduite
disposent aussi, grâce à la législation
sur le handicap et aux priorités
données à l’accessibilité, de moyens
plus ouverts pour faciliter leur
quotidien et leur autonomie, dont
des aides financières spécifiques.

On trouve actuellement des scooters


pour handicapé à des prix
abordables.

À titre indicatif, un modèle à trois


roues coûte de 750 € à
2 000 €, tandis qu’un scooter à
quatre roues peut aller jusqu’à 3 000 €. Pour les accessoires, il faut compter entre
15 € et 70 €.

A Pour aller plus loin


Astuces

Le tapis roulant et l’escalier pour PMR


Les tapis roulants sont de plus en plus présents dans les bâtiments ouverts au public,
s’ils sont utiles pour les personnes en fauteuil roulant, cela ne l’est pas toujours pour
les personnes semi-ambulantes qui se déplacent avec des cannes ou des béquilles.
Afin que les personnes semi-ambulantes ne trébuchent pas à l’arrivée et à la sortie
d’un tapis roulant, quelques règles doivent donc être respectées. Les dispositions
suivantes s’appliquent aux voiries publiques ou privées, et aux Établissements
Recevant du Public (ERP).

62
II. Les déplacements : transports et voirie

Tout d’abord, la pente du tapis ne doit pas excéder 10 %, une pente de 8 % est
cependant préférable et apporte plus de confort aux personnes semi-ambulantes.
Ces précautions leur éviteront de trébucher lors des changements de vitesse. Il ne
doit pas non plus y avoir de ressaut à franchir au départ et à l’arrivée, ce qui pourrait
provoquer un basculement et le blocage des roues du fauteuil roulant.
D’autre part, la largeur ne doit pas excéder 1 m pour permettre à la fois de se tenir
de chaque côté, et d’éviter le coincement du fauteuil. Et la vitesse de défilement de
la main courante doit être similaire à celle du tapis roulant. Il peut aussi être utile de
mettre en place une signalisation sonore et tactile prévenant de l’arrivée pour les
personnes malvoyantes et malentendantes.
Par ailleurs, s’il n’y a pas d’ascenseur pour accéder aux étages ou au sous-sol, ni de
rampes, ou lorsque celui-ci est en panne, les escaliers doivent répondre aux
dispositions de la circulaire de novembre 2007 sur l’accessibilité. Ces dispositions
sont aussi utiles pour les personnes déficientes visuelles pour qui il est important
qu’un escalier ait des caractéristiques de sécurité minimales.
Ainsi, les marches d’un escalier public doivent répondre à plusieurs exigences. Tout
d’abord, dans le cas d’un escalier encloisonné, la largeur entre les mains courantes
doit être de 1,20 m.
En revanche, si des garde-corps remplacent les mains courantes, la largeur peut être
légèrement inférieure à 0,40 m.
Ensuite, la hauteur (H) des marches et le giron (G, profondeur de la marche) doivent
respecter la relation de Blondel. Cette dernière établit un rapport entre la hauteur
(H) et le giron (G) d’une marche d’un escalier en fonction de l’amplitude d’un pas
moyen (63 cm). La relation est alors la suivante : 2 H + G = 63 cm.
La largeur du giron est destinée à permettre l’appui complet du pied sur la marche et
limiter ainsi la pente de l’escalier. Pour mesurer le giron d’une marche, vous devez
mesurer à l’aplomb du nez de la marche (rebord) ; les rebords ne doivent d’ailleurs
pas gêner la montée, et les pieds ne doivent pas s’y accrocher.
Il est conseillé de jouer sur les oppositions de couleur pour une bonne visibilité entre
le nez des marches et le palier, cela évitera tout risque de chutes ! À chaque
changement de direction, il est également recommandé de prévoir un palier.

63
II. Les déplacements : transports et voirie

Le grimpeur d’escaliers pour fauteuil roulant


Contraints d’utiliser les rampes d’accès ou les ascenseurs, les personnes en fauteuil
roulant se retrouvent vite bloquées en l’absence de ces dispositifs. C’est pourquoi
plusieurs systèmes ont été imaginés pour permettre aux PMR d’être complètement
autonomes, même en l’absence d’ascenseur.
Ainsi, le système de grimpeur d’escaliers pour fauteuil roulant est équipé d’une ou
plusieurs chenilles en caoutchouc très résistant, qui permettent de grimper les
marches d’un escalier droit ordinaire, jusqu’à 65 % (35°) de pente.
Certains fauteuils encore à l’état de prototypes disposent de petites roues articulées
qui permettent de gravir des marches peu élevées et assez profondes. Les systèmes
indépendants sont plus libres d’accès, car ils ne nécessitent pas d’autorisation
spéciale pour leur utilisation et sont moins chers que les fauteuilsrobots. En effet, ils
s’utilisent avec un fauteuil roulant classique. Les grimpeurs d’escaliers pour fauteuil
roulant coûtent environ 4 800 € pour l’équipement et 200 € pour adapter le fauteuil
roulant classique au système.
En pratique, l’utilisateur se positionne au-dessus des chenilles et s’adosse au
dispositif qui est pourvu d’un dossier rigide ; il le fixe ensuite au fauteuil pour
garantir sa sécurité pendant la montée. Il s’installe dos aux escaliers en montée et
face aux escaliers en descente. Puis, le moteur électrique hisse le fauteuil sur les
marches. Contrairement aux modèles-robots, ces systèmes sollicitent les bras et les
doigts de l’utilisateur dont le handicap ne doit pas atteindre la partie supérieure du
corps.
D’autre part, le système peut être directement intégré au fauteuil, qui devient un
véritable véhicule, presque tout terrain !
On parle alors de fauteuil-robot. À l’aide d’un joystick, la personne à mobilité réduite
dirige l’appareil. Certains sont équipés d’un microprocesseur, qui détermine l’état du
sol sur lequel roule le fauteuil pour s’adapter aux éventuels obstacles.
D’autres disposent d’un système infrarouge qui détecte les marches et vérifie
régulièrement l’angle du fauteuil par rapport à l’horizontale pour garantir la stabilité
du siège, l’angle du fauteuil par rapport à l’escalier, la vitesse du déplacement : si les
calculs annoncent une situation dangereuse, le fauteuil se bloque. Ils sont toutefois
généralement plus chers, car techniquement plus élaborés, et certains modèles
peuvent coûter jusqu’à plus de 10 000 €.

64
II. Les déplacements : transports et voirie

Malgré l’avantage notable d’une pareille invention, ces outils restent encore à
améliorer. Tout d’abord, le système de chenilles est lourd : le dispositif indépendant
pèse environ 55 kg, et le fauteuil-robot monte jusqu’à 140 kg. Il est donc difficile de
le transporter. Ensuite, le déplacement de l’usager d’un niveau à un autre comporte
un risque de défaillance technique de l’appareil. Il est donc primordial d’observer un
entretien rigoureux pour garantir la sécurité de l’utilisateur. Surtout que chaque
élément est nécessaire au fonctionnement global, et l’usure de l’un peut entraîner le
dysfonctionnement des autres. Par exemple, les chenilles s’abîment plus ou moins en
fonction du revêtement.
Certains systèmes bénéficient depuis juillet 2008 d’une prestation de compensation
du handicap, qui permet d’obtenir avec la Sécurité sociale, un remboursement
partiel (jusqu’à 10 370 €) de son fauteuil.

Le sport pour les personnes handicapées


Les activités sportives doivent elles aussi être accessibles aux personnes handicapées
! Pour cela, des adaptations sont possibles, que ce soit dans les piscines, dans les
salles et sur les terrains de sport ou encore dans les tribunes.
Dans les piscines, au moins un bassin doit être accessible par un cheminement
praticable, et des moyens doivent être mis à la disposition des personnes à mobilité
réduite pour qu’elles puissent entrer et sortir de l’eau, que cela nécessite ou non la
mobilisation du personnel. Dans la mesure du possible, le petit bassin et le grand
bassin doivent être tous les deux accessibles aux personnes handicapées. De plus,
les pédiluves destinés à laver les pieds avant l’accès à la douche doivent aussi être
praticables, avec un cheminement permettant de les éviter par exemple.
Par ailleurs, la loi du 11 février 2005 sur l’accessibilité des personnes handicapées
affirme que tous les terrains de sport, à l’exception des terrains de foot, de rugby, de
golf, des manèges à chevaux, etc., ainsi que les voies qui permettent d’y accéder
doivent être constitués de matériaux rigides non glissants. Les revêtements de sol
des terrains couverts, comme les gymnases, sont généralement accessibles aux
personnes en fauteuil roulant, car ils sont rigides et non glissants. Pour les personnes
malvoyantes, des changements de revêtements selon les différentes aires de jeux
sont très utiles.

65
II. Les déplacements : transports et voirie

Les cabines de douche dans les structures sportives doivent elles aussi être adaptées.
Cela implique la mise en place d’un espace de manœuvre avec une possibilité de
demi-tour (diamètre de 1,50 m), d’un équipement permettant de s’asseoir, d’une
aide à la position debout et de commandes situées à une hauteur inférieure à 1,30
m.
Enfin, les spectateurs handicapés doivent eux aussi avoir accès aux événements
sportifs. Pour cela, le nombre minimal de places doit être de deux pour une salle de
cinquante places ou moins, de trois pour une salle de cinquante-et-une à cent places,
de quatre pour cent-une à cent cinquante places, et ainsi de suite.

Questions / réponses de pro

Bordures chasse-roues
Pouvez-vous me donner des explications sur les bordures chasse-roues pour les
fauteuils roulants ?
Question de PIerre07
Δ Réponse de CC

Les bordures chasse-roues sont utiles lorsque des pentes doivent être mises en
place pour franchir des différences de hauteur. Ces dernières sont essentielles
puisqu’elles permettent à une personne en fauteuil roulant d’éviter de sortir de
la voie qui lui est dédiée.
Qu’il s’agisse des bords latéraux des pentes ou de paliers de repos, l’installation
de bordures chasse-roues de 5 cm de hauteur doit être effectuée.
Ce dispositif peut aussi être très utile pour les personnes malvoyantes qui se
repéreront grâce à elles.
On peut aussi substituer aux bordures chasse-roues des panneaux ou des
grilles, qui joueront le même rôle sécuritaire pour les fauteuils, et aideront les
personnes malvoyantes à se repérer avec leur canne.

66
II. Les déplacements : transports et voirie

Scooter pour seniors


Mon père, âgé de 75 ans a des difficultés à se déplacer et il se fatigue rapidement. Je
pensais lui acheter un scooter électrique adapté. Que pensez-vous de ce véhicule ?
Existe-t-il des risques d’accident ? Qu’en est-il de l’assurance ?
Question de LolaS
Δ Réponse de CC

Le scooter électrique permet aux personnes à mobilité réduite de retrouver de


l’autonomie. C’est un produit d’aide à la mobilité, moins stigmatisant que le
fauteuil roulant et que l’on peut acheter sans prescription médicale.
Il convient tout particulièrement aux seniors, c’est-à-dire aux personnes qui
commencent à perdre de leur mobilité : déplacements difficiles, douleurs,
pertes d’équilibre. Cela leur permet d’effectuer sans difficulté et à leur rythme
de petits trajets de la vie quotidienne.
Le scooter électrique peut également convenir à certaines personnes
handicapées. Mais son utilisation est déconseillée en cas de maladies comme
l’épilepsie ou d’un handicap entraînant des problèmes de motricité fine
(difficultés à conduire). On engage bien souvent les potentiels acheteurs à
essayer le scooter avant de l’acheter.
La plupart des scooters électriques peuvent tolérer le transport d’une personne
de 100 kg. On trouve certains équipements allant même jusqu’à 250 kg.
L’assurance est bien entendu obligatoire, comme pour tout véhicule électrique.
Elle permet de couvrir la responsabilité civile des utilisateurs en cas de
dommages corporels causés à des tiers.
En termes de réglementation, le scooter électrique pour personnes à mobilité
réduite peut être considéré comme l’égal du piéton. Pour cela, il faut que la
vitesse maximum soit de 6 km/h. Comme pour tout véhicule, motorisé ou non,
l’utilisation du scooter électrique doit se faire en toute sécurité.
Le conducteur doit donc respecter le Code de la route.
Emplacement de la signalétique
Je sais que la signalétique des portes doit être en relief, mais qu’en est-il du
positionnement du panneau sur la porte (hauteur ? Largeur ?) ? Quelle
réglementation définit ce point ?
Question de j’ai rarement vu

67
II. Les déplacements : transports et voirie

Δ Réponse de Bruel Diags

Pour la signalétique, il faut se référer à l’annexe Q3 de la circulaire


interministérielle DGHUC 2007-53.
Cette dernière indique que, concernant la visibilité de la signalétique, les
informations doivent être regroupées. Les supports d’information doivent donc
être contrastés par rapport à leur environnement immédiat, permettre une
vision et une lecture en position « debout » comme en position « assise », et
être choisis, positionnés et orientés de façon à éviter tout effet
d’éblouissement, de reflet ou de contre-jour dû à l’éclairage naturel ou
artificiel. S’ils sont situés à une hauteur inférieure à 2,20 m, il faudra aussi
permettre à une personne malvoyante de s’approcher à moins de 1 m.
s’agissant de la lisibilité, les informations fournies doivent être fortement
contrastées par rapport au fond du support. La hauteur des caractères
d’écriture doit être proportionnée aux circonstances : elle dépend notamment
de l’importance de l’information délivrée, des dimensions du local et de la
distance de lecture de référence fixée par le maître d’ouvrage en fonction de
ces éléments. Lorsque les informations ne peuvent être fournies aux usagers sur
un autre support, la hauteur des caractères d’écriture ne peut en aucun cas être
inférieure à 4,5 mm, et à 15 mm pour les éléments de signalisation et
d’information relatifs à l’orientation.
De plus, pour la compréhension, la signalisation doit recourir autant que
possible à des icônes ou à des pictogrammes. Lorsqu’ils existent, le recours aux
pictogrammes normalisés s’impose.
Pour compléter le chapitre de la lisibilité, il est conseillé de recourir à des polices
de caractères facilement identifiables, d’éviter les caractères en italique,
d’utiliser uniquement des caractères en majuscule lorsqu’il n’y a qu’un seul
mot, et d’utiliser des majuscules et minuscules pour un groupe de mots.
La taille des caractères doit être adaptée en fonction de la distance à laquelle le
pictogramme sera lu.
À titre indicatif, à 1 m de distance, la hauteur minimale des lettres est de 30
mm (50 mm pour un logo) ; à 2 m, elle est de 60 mm (100 mm pour un logo) ; à
5 m, elle est de 150 mm (250 mm pour un logo).

68
II. Les déplacements : transports et voirie

Par contre, je n’ai pas trouvé d’obligations concernant une signalétique en relief
! Pour les contrastes des couleurs, il existe un tableau qui indique les valeurs de
contraste entre la couleur de la lettre et la couleur du fond.

Scooter électrique à quatre roues


Mon mari est parkinsonien sans tremblements, mais se déplace difficilement et
chute. Il fait du vélo d’appartement et possède un scooter électrique. Pensez-vous
qu’il puisse se servir d’un scooter électrique à quatre roues ?
Question de Monique
Δ Réponse de Diastec

S’il fait du vélo d’appartement, c’est qu’il peut rester en position assise. Donc en
termes de stabilité, je dirais que oui.
Après, il faut voir l’accessibilité et la manœuvrabilité des commandes, mais qui
ne devraient pas poser trop de problèmes en l’absence de tremblements. Dans
tous les cas, il faut essayer, et surtout se projeter dans une utilisation
quotidienne en regardant l’adaptation des cheminements (sols, ressaut,
marches, pentes et largeurs de passage).
Δ Réponse de Confort Occitan

Pour avoir un avis éclairé, je vous conseille de faire intervenir un


ergothérapeute. Il sera plus à même de faire un diagnostic sur la faisabilité de
l’utilisation de ce type d’appareils.
Avant d’engager des frais, ses conseils pourraient vous apporter beaucoup.

Taxi et personnes à mobilité réduite


Un taxi a-t-il le droit de refuser le transport d’une personne à mobilité réduite ?
Question de Mia
Δ Réponse d’Annick

Absolument pas. Le chauffeur de taxi n’a pas le droit de refuser la prise en


charge d’une personne à mobilité réduite, même lorsqu’il doit l’aider à
s’installer à l’intérieur du taxi.

69
II. Les déplacements : transports et voirie

Lift électrique pour scooters handicapés


Certains scooters sont équipés d’un lift électrique : quel est l’intérêt de cette option
pour une personne à mobilité réduite ?
Question de Karinika

Δ Réponse de MSM Matériel Service Médical

Le lift pour scooter est tout simplement le réglage de la hauteur (et uniquement
la hauteur) du siège via une commande électrique.
Cela permet à certaines personnes à mobilité réduite de régler leur siège
simplement et bien souvent de se mettre à la bonne hauteur pour les transferts.

70
III. L’accès aux logements et autres
bâtiments

La question de l’accessibilité des


personnes handicapées (y
compris malvoyantes), à mobilité
réduite (PMR) et des personnes
âgées est actuellement au centre
des préoccupations européennes.
Comment rendre leur vie
quotidienne plus simple, plus
naturelle, à la fois chez eux, mais
aussi dans des activités aussi
élémentaires que faire ses
courses, aller à la banque, au
cinéma, dans une bibliothèque ? L’évolution de la législation du handicap et des
normes d’accessibilité modifie le panorama urbain, mais il introduit aussi d’autres
contraintes concernant la construction et la rénovation des bâtiments,
notamment au dépôt des permis de construire.

L’accessibilité des personnes handicapées obéit à des normes strictes, mais en


cours de remaniement par la Communauté européenne.

Ce cadre légal prévoit notamment une commission, des diagnostics précis, des
dérogations possibles, une signalétique du handicap, mais aussi, des règles
d’aménagement du bâti, qu’il s’agisse des ERP (Établissements Recevant du
Public), des logements individuels, des écoles ou des hébergements
spécialisés.

71
III. L’accès aux logements et autres bâtiments

Les habitations
Chaque permis de construire déposé pour l’édification d’un immeuble impose de
le rendre accessible aux personnes handicapées.

Cadre légal
La loi définissant les
normes d’accessibi-
lité à appliquer au
bâti s’attache d’une
part, à améliorer la
circulation intérieure
au bâtiment (dépla-
cement horizontal
et vertical, aires de

rotation, d’approches et de circulation, repères sonores, tactiles et visuels,


signalisation), et d’autre part, à faciliter l’usage des équipements indispensables
(WC, douche, lavabo, cuisine, etc.).

Indépendamment d’exonérations d’impôts (taxe d’habitation, etc.), la personne


reconnue handicapée peut prétendre à percevoir diverses aides financières,
notamment pour faire réaliser des travaux d’aménagement à l’intérieur de son
logement, telles que l’AAH (Allocation aux Adultes Handicapés), le complément
de ressource et/ou la MVA (Majoration pour la Vie Autonome) et la prestation
de compensation.

Logements en habitation collective


On ne gère pas l’accessibilité des logements en habitat collectif comme pour une
maison individuelle. Tout d’abord, les parties communes, qui sont encadrées par
un certain nombre d’obligations, n’existent que dans les habitations handicapées
collectives et ne concernent donc que ce type de logements. Ensuite, le logement
handicapé individuel est une habitation adaptée aux besoins des occupants, mais
dont l’aménagement est un droit et non une obligation. En effet, une personne
handicapée a le droit de réclamer des aides au logement pour adapter sa maison
à ses besoins.

72
III. L’accès aux logements et autres bâtiments

Bon à savoir : sont considérés comme des habitations collectives les bâtiments dans
lesquels sont superposés plus de deux logements différents, desservis par des parties
communes bâties.
Dans une habitation collective, n’importe
quel habitant et visiteur handicapé doit
pouvoir circuler librement, se repérer
aisément, utiliser les équipements
communs, accéder aux locaux techniques et
communiquer comme tout le monde.

Les caractéristiques à respecter sont fixées


par l’arrêté du 1er août 2006 et portent sur
la qualité générale du bâtiment, les
cheminements extérieurs, le stationnement
et l’accès. Elles concernent également les
circulations intérieures, avec portes et sas,
les revêtements des parois des parties
communes, les équipements intérieurs et
extérieurs, ainsi que les locaux collectifs. Les
portes et circulations doivent en outre être
conçues pour respecter des normes minimales permettant la circulation des
personnes handicapées. Les dispositifs d’accès devront, quant à eux, être
facilement repérables et utilisables. De plus, chaque niveau d’un immeuble à
plusieurs étages doit satisfaire les besoins usuels d’accessibilité, avec un
escalier adapté pour relier chaque étage.

Si le permis de construire a été déposé après le 1er janvier 2010, une salle de bain
conçue et équipée avec des aménagements simples permettant l’installation
ultérieure d’une douche accessible à une personne à mobilité réduite est
également obligatoire. Si le permis de construire a été déposé après le 1 er janvier
2008, un accès pour fauteuil roulant, depuis une pièce de vie, à tout balcon,
terrasse ou loggia est aussi nécessaire.

Les normes imposées concernent les biens immobiliers construits destinés à la


location ou la mise en vente. Sont exclues les habitations dont le propriétaire
(directement ou indirectement) a réalisé une construction ou une rénovation

73
III. L’accès aux logements et autres bâtiments

pour son usage personnel. Les aménagements réglementaires définis pour


assurer l’accessibilité sont identiques à ceux des immeubles collectifs.

Aide au logement
Trouver un logement à louer est déjà
très compliqué pour une personne
valide, mais cela est encore plus difficile
pour une personne handicapée. Pour
éviter les déconvenues, il est important
de bien connaître la législation du
handicap, les conditions de
reconnaissance, le rôle des
commissions d’accessibilité et des
organismes qui les gèrent, ainsi que les
aides disponibles.

L’AAH (Allocation Adulte Handicapé)


aide ainsi toute personne justifiant d’un
taux d’incapacité d’au moins 80 %. Elle
peut être touchée à taux plein ou en
complément d’une pension de
vieillesse, d’invalidité ou encore d’une
rente d’accident du travail.

L’AAH peut se cumuler avec le complément de ressources ou la majoration pour


la vie autonome.

Bon à savoir : la loi de finances 2009 a supprimé la condition d’accès à l’AAH


exigeant que le demandeur dont le taux d’incapacité est compris entre 50 % et 80 %
n’ait pas occupé d’emploi pendant l’année précédant sa demande.

La prestation de compensation fait face, quant à elle, aux besoins et à l’avenir de


la personne handicapée. Concrètement, cette prestation financière sert aussi
bien à répondre aux besoins d’aides humaines (accompagnants, gardemalades,
etc.), de soutiens techniques (formations, écoles, etc.), de travaux dans le

74
III. L’accès aux logements et autres bâtiments

logement ou le véhicule et d’aides exceptionnelles ou animalières (chiens


d’aveugle, etc.). Elle n’est de plus pas soumise à des conditions de ressources.
Dans certains cas
d’urgence, l’aide au
logement peut être
accordée sous quinze
jours par le président
du Conseil général,
en déposant la
demande à la Maison
départementale pour
le handicap. La situa-
tion est considérée
comme urgente

lorsque les délais


pour l’instruction et la décision sont susceptibles de compromettre le maintien ou
le retour à domicile de la personne handicapée (ou son maintien dans l’emploi)
ou sa situation financière en l’obligeant à supporter des frais trop lourds pour elle
et ne pouvant être différés. La demande doit préciser la nature de l’aide, le
montant prévisible et les documents justifiant du caractère urgent ; le montant
attribué est provisoire.

D’autre part, le complément de ressources, attribué sur décision de la CDAPH,


s’élève à 179,31 € mensuels, avec une garantie de ressources fixée à 955,90 €. Il
est versé aux personnes de moins de 60 ans avec une capacité de travail
inférieure à 5 %. Cette aide impose également de ne pas avoir encaissé de
revenus professionnels depuis au moins un an et de ne pas travailler ni habiter
un logement indépendant. Enfin, la majoration pour la vie autonome, d’un
montant mensuel de 104,77 €, versée automatiquement, s’adresse aux
personnes handicapées qui ne travaillent pas et vivent dans une habitation
indépendante bénéficiant d’une aide au logement.

Ces différentes aides sont précisées dans l’arrêté du 28 décembre 2005. Pour des
charges spécifiques, c’est-à-dire les dépenses permanentes et prévisibles liées au
handicap, l’AAH accorde 100 € par mois. Exemple : nutriments pour

75
III. L’accès aux logements et autres bâtiments

supplémentation orale, réparations d’audioprothèses et de fauteuils roulants,


protections pour incontinence, bavoirs, etc. Les charges exceptionnelles
correspondent aux dépenses ponctuelles liées au handicap : réparations d’un lit
médical, audioprothèse ou autres charges non précisées. Le montant maximal
attribuable est de 1 800 € pour trois ans.

Les bâtiments
Les règles d’accessibilité applicables dépendent du type de bâtiments concerné.

Selon le type de bâtiment


Le contrôle technique
obligatoire se compose
désormais d’une expertise
spécifique à l’accessibilité
des personnes handicapées
aux divers types de
bâtiment. Lors de ce
contrôle, le maître
d’ouvrage est légalement
responsable de la
délivrance d’une attestation
d’accessibilité. Cette
dernière doit être jointe à la déclaration d’achèvement des
travaux.

Les bâtiments existants doivent être mis aux normes d’ici le 1er janvier 2015, quel
que soit leur usage, et être soumis au diagnostic d’accessibilité. Les ERP anciens
sont eux aussi obligés de répondre aux normes du statut « handiaccueillant », et
ce, d’ici le 1er janvier 2015. Mais aujourd’hui, beaucoup d’entre eux n’ont même
pas encore pu tenir le calendrier des diagnostics d’accessibilité dont la limite était
fixée au 1er janvier 2011. Or, lors du dépôt de permis de construire pour la
création d’un ERP ou de la demande d’autorisation de travaux pour

76
III. L’accès aux logements et autres bâtiments

l’aménagement d’un local existant, le pétitionnaire doit joindre une notice


d’accessibilité.

Durcie récemment, la législation sur l’accessibilité a restreint fortement le cadre


légal d’attribution de dérogations. Peu de dérogations sont désormais accordées :
le bâti neuf en bénéficie rarement, et le bâti ancien peut faire valoir la seule
réserve de la conservation du patrimoine architectural. Tous les professionnels de
la construction doivent suivre une formation réglementaire et technique
orientée. Cela concerne les maîtres d’ouvrages publics et privés, les
gestionnaires, les architectes, les bureaux d’étude technique et les entreprises du
bâtiment.

Évacuation d’urgence
L’évacuation des personnes
handicapées en cas de force
majeure est un enjeu essentiel
pour l’accessibilité des
bâtiments.

C’est pourquoi les différents


intervenants ont défini une
signalétique précise qui prévoit
des systèmes d’alarmes
visuelles perceptibles par les personnes sourdes ou malentendantes (diffuseurs
lumineux), des dispositifs de balisage renforcé de cheminements menant aux
espaces d’attente sécurisés, ainsi que des balises audio, des lignes-guides
contrastées tactilement, des messages sonores, des recours au GPS, etc.

Non-accessibilité : les sanctions


L’article 43 de la loi du 11 février 2005 prévoit pour tous les acteurs du cadre bâti
(utilisateurs du sol, bénéficiaires des travaux, architectes, entrepreneurs, maître
d’ouvrage, etc.) des sanctions très lourdes en cas de manquements aux

77
III. L’accès aux logements et autres bâtiments

obligations d’accessibilité : 45 000 € d’amende, et 75 000 € d’amende et six mois


d’emprisonnement en cas de récidive.

Ces peines peuvent être éventuellement suivies de l’affichage ou de la diffusion


de la décision prononcée et/ou de l’interdiction d’exercer à titre définitif ou pour
une durée de cinq ans, voire plus.

Les Établissements Recevant du Public (ERP)


650 000 établissements
recevant du public doivent être
adaptés ou aménagés avant le
1er janvier 2015.

Leur mise aux normes s’inscrit


dans le vaste programme dédié
à l’accessibilité des PMR,
malvoyants et autres personnes
handicapées.

Établissements recevant du public


Pour garantir à chacun, quel que soit son handicap, une autonomie de
déplacement, de mouvement et de compréhension (informations, culture, etc.),
des infrastructures et services doivent être mis en place dans les bâtiments
recevant du public, les ERP.

Les ERP sont définis dans l’article R.123-2 du Code de la construction et de


l’habitation : « Lieux privés ou publics accueillant des clients potentiels ou des
utilisateurs autres que les employés (salariés ou fonctionnaires), protégés par les
règles relatives à la santé et la sécurité au travail. »

Exemples : théâtres, magasins, cinémas, bibliothèques, écoles, universités, hôtels,


restaurants, hôpitaux, etc.

78
III. L’accès aux logements et autres bâtiments

Tout ERP est divisé en deux zones :


l’espace réservé exclusivement au
personnel (relève des dispositions du
Code du travail sur l’accessibilité) et les
locaux d’accueil du public dit IOP
(Installations Ouvertes au Public).

Ils sont aussi divisés en deux groupes,


définis dans l’article R.123-19 du Code
de la construction et de l’habitation.
Dans le premier groupe, la loi inclut les quatre premières catégories :

π Catégorie 1 : effectif supérieur à 1 500 personnes (ex. : un supermarché). π


Catégorie 2 : effectif compris entre 701 et 1 500 personnes. π Catégorie 3 :
effectif compris entre 301 et 700 personnes.
π Catégorie 4 : effectif inférieur ou égal à 300 personnes, à l’exception des
établissements compris dans la cinquième catégorie (ex. : une salle de
cinéma).

Bon à savoir : on entend par « effectif », le nombre total de personnes ayant accès
aux locaux, c’est-à-dire les professionnels (employés) et les non-professionnels
(public).

Le second groupe comprend les ERP de


cinquième catégorie, soit les établissements
dans lesquels l’effectif du public est
inférieur au minimum fixé par le règlement
de sécurité pour chaque type
d’exploitations (ex. : une agence bancaire).

En outre, la réglementation s’applique aux


ERP conventionnels et aux créations d’ERP
par changement de destination, avec ou
sans travaux. Les ERP doivent être
accessibles aux personnes handicapées, quel que soit leur handicap, et ce, pour
les circulations des zones extérieures et intérieures, y compris l’accueil

79
III. L’accès aux logements et autres bâtiments

obligatoire et gratuit des chiens-guides, une partie des places de stationnement,


les ascenseurs et les locaux avec leurs équipements.

Important : pour plus d’informations, se reporter aux exigences réglementaires


obligatoires décrites dans l’arrêté du 1er août 2006 et l’annexe 8 de la circulaire du
30 novembre 2007.

Le dossier transmis pour étude à la commission d’accessibilité devra inclure les


pièces suivantes : un plan de situation, un plan de masse, un plan des
aménagements intérieurs, un plan de coupe horizontale de chaque niveau, un
plan de coupe verticale et une notice d’accessibilité.

Toutefois, il existe des cas de


dérogation, principalement liés au
respect du patrimoine historique.

En cas de difficulté à mettre en œuvre


la nouvelle réglementation
d’accessibilité pour les ERP existants,
le recours à la demande de dérogation
est possible, sous réserve de motifs
formellement encadrés comme une
impossibilité technique, la
préservation du patrimoine
architectural et/ou des conséquences
excessives sur l’activité de
l’établissement.

Dans le cas d’ERP créés par


changement de destination, seule la
sauvegarde du patrimoine
architectural est susceptible de
dérogation. Dans tous les cas, les
demandes font l’objet d’un dossier
particulier déposé auprès du préfet, dûment motivé
et justifié.

80
III. L’accès aux logements et autres bâtiments

Sachez par ailleurs que le service HandiPass se destine au signalement et à


l’accueil des personnes à mobilité réduite. Il est proposé aux ERP qui ne
peuvent pas satisfaire aux normes d’accessibilité.

L’établissement adhérent est alors équipé en « plug and play » (fonctionnement


dès le branchement). Le but est de pallier le manque d’aménagements par un
accueil ponctuel de chaque PMR.

Notice d’accessibilité
Lors du dépôt du permis
de construire pour la
création d’un
établissement recevant
du public ou de la
demande d’autorisation
de travaux pour
l’aménagement d’un
local existant, le
demandeur doit
impérativement joindre
une notice d’accessibilité.

Cette notice intervient au stade de la demande d’autorisation de construction ou


des travaux de rénovation et/ou de transformation.

Elle justifie que le projet est bien conforme à la nouvelle législation du handicap
et aux impératifs d’accessibilité, placés au cœur des débats politiques européens.

Ce document technique et récapitulatif doit être complété par le concepteur


(architecte, maître d’ouvrage, artisan, exploitant, voire propriétaire lui-même), au
regard des dispositions à mettre en œuvre et conformément à l’arrêté du 1 er août
2006 modifié, pour chaque aménagement ou équipement handicapé relatif au
projet immobilier.

Une notice d’accessibilité regroupe plusieurs plans réalisés conformément aux


dispositions du décret et de l’arrêté du 11 septembre 2007.

81
III. L’accès aux logements et autres bâtiments

Notice d’accessibilité : plans et documents


Documents Contenu
• Indication des cheminements extérieurs
• Précisions sur les conditions de raccordement entre la voirie et
Plan de côté en 3D
les espaces extérieurs de l’établissement, et entre l’intérieur et
l’extérieur du (ou des) bâtiment(s) constituant l’établissement

• Indication des circulations intérieures horizontales et verticales


• Indication des aires de stationnement
Plan de côté en 3D
• S’il y a lieu, indication des locaux sanitaires destinés au public

• Dimensions des locaux et caractéristiques des équipements


techniques et des dispositifs de commande utilisables par le
Détails du projet
public (portes, poignées, escaliers, rampes d’accès, etc.)
spécifiques à
• Signalétique choisie, comme la nature et la couleur des
l’accessibilité
matériaux et revêtements de sols, etc.
Accessibilité des écoles • Traitement acoustique des espaces, etc.
La scolarisation des enfants
et des adolescents en
situation de handicap
nécessite un accueil adapté
dans les écoles.

La loi défend en priorité le


droit pour chacun à une
scolarisation en milieu
ordinaire et à un parcours
scolaire continu et adapté.
Cela nécessite de nombreuses
adaptations pour une meilleure accessibilité : aménagements techniques
(ascenseurs, rampes, etc.), aménagements humains (aides scolaires, classes
adaptées, etc.), regard accueillant sur le handicap grâce à des formations
notamment.

Encore beaucoup de handicaps sont méconnus au sein des écoles et de


l’Éducation nationale. C’est le cas, par exemple, des pathologies « dys »

82
III. L’accès aux logements et autres bâtiments

(dysphasie, dyspraxie, dysorthographie…) qui peuvent passer inaperçues et sont


très handicapantes pour la scolarité.

Il n’est pas rare que des enfants dyspraxiques soient scolarisés dans les mêmes
classes que des enfants atteints de déficience motrice, alors que leur handicap
relève d’un problème cognitif.

En outre, l’élève handicapé bénéficie de plusieurs types d’accompagnement


humain :

π un référent ASH
(Adaptation Scolaire et
scolarisation des élèves
Handicapés) désigné par
l’inspecteur d’Académie
;
π le Service d’Éducation
Spéciale et de Soins À
Domicile (SESSAD) ; π
un AVS (Auxiliaire de Vie
Scolaire) si les
enseignements se font en
milieu ordinaire (école).

Le PPS, Projet Personnalisé de Scolarisation, est la base de l’intégration des


enfants handicapés en milieu scolaire. Il définit les modalités de déroulement de
la scolarité et les actions pédagogiques, psychologiques, éducatives, sociales,
médicales et paramédicales à mener.

Le PPS est un élément du plan de compensation prévu au Code de l’action sociale


et des familles dès que la reconnaissance du handicap est effective. Les parents
sont étroitement associés à la décision d’orientation de leur enfant et à la
définition de son Projet personnalisé de scolarisation.

À noter : suivant les cas, un prêt de matériel pédagogique adapté est possible.
Le PPS est déclenché, en
principe à la demande de la

83
III. L’accès aux logements et autres bâtiments

famille, par une équipe pluridisciplinaire en charge d’une évaluation. Elle s’appuie
alors sur les observations réalisées par l’équipe de suivi de la scolarisation de
l’élève handicapé. Dans certains cas, c’est l’équipe éducative d’un établissement
scolaire qui préco-
nise la nécessité d’un PPS pour un élève en situation de handicap. Si la famille ne
donne pas suite dans un délai de quatre mois, l’inspecteur d’Académie alerte la
MDPH, laquelle engage un dialogue avec la famille.

La scolarisation peut se faire, en tout ou partie, dans une autre structure que
l’école de référence, mais l’élève est toujours sous sa responsabilité. Elle est aussi
possible au domicile de l’enfant handicapé : enseignement à distance (CNED)
et/ou Service d’Assistance Pédagogique À Domicile (SAPAD). La priorité est
l’égalité des chances de l’élève handicapé et de l’élève valide.

Exemple : dans le cas des jeunes sourds, la liberté de choix entre une communication
en langue française ou bilingue avec la langue des signes française (LSF) est un droit
absolu.
D’autre part, les enseignants qui désirent se
spécialiser dans l’enseignement aux jeunes
handicapés doivent passer le 2CA-SH (certificat
complémentaire pour les enseignements adaptés
et la scolarisation des élèves en situation de
handicap).

Le PAI, Projet d’Accueil Individualisé, est une


alternative simplifiée du PPS. Destiné aux élèves
ayant des besoins spécifiques (maladie de longue
durée, pathologie chronique, handicap, dyslexie,
etc.), il permet et facilite la scolarisation de l’élève
dans les meilleures conditions.

Le PAI est établi entre la famille, le médecin scolaire et des partenaires extérieurs
(orthophoniste, kinésithérapeute, etc.).

Bon à savoir : mis à part les aménagements spécifiques prévus dans le PAI, la
scolarité de l’élève se déroule dans des conditions classiques.

84
III. L’accès aux logements et autres bâtiments

Des soutiens financiers se multiplient dans le domaine du sport. Des


fédérations du handicap sont de plus en plus actives et présentes dans les
établissements pour favoriser le sport chez les élèves handicapés. Les deux
fédérations les plus importantes sont la Fédération Handisport et la
Fédération Française de Sport Adapté (FFSA).

L’hébergement
L’hébergement des personnes
handicapées est l’une des priorités des
améliorations de l’accessibilité. Tout
handicapé a droit à une compensation
qui comprend l’accueil de la petite
enfance et la scolarité, l’enseignement
et l’éducation, l’insertion
professionnelle et les aménagements
du domicile ou du cadre de travail,
nécessaires aux besoins de la
citoyenneté et de la capacité
d’autonomie.

Hébergement en accueil temporaire


Les établissements d’accueil temporaire garantissent l’autonomie de la personne
en situation de handicap et favorisent son intégration sociale.

Leur fonctionnement est ainsi adapté, avec une large souplesse d’organisation : la
personne handicapée peut y rester à temps complet ou partiel, avec ou sans
hébergement, y compris en accueil de jour ou programmé sur plusieurs périodes
dans l’année ; le séjour est limité à 90 jours/an.

Le coût d’accueil temporaire est total dans les établissements médico-sociaux


pour enfants et adolescents handicapés.

Un adulte handicapé doit payer une participation maximale de 18 €/jour (si


hébergement) et de 12 €/jour (en journée).

85
III. L’accès aux logements et autres bâtiments

Types d’hébergement
L’hébergement des personnes
handicapées existe sous diverses formes
: ils peuvent être publics ou privés.

Les foyers d’hébergement pour


travailleurs handicapés sont des
établissements médico-sociaux, ils
logent les personnes handicapées qui, le
jour, travaillent en ESAT, dans une
entreprise adaptée ou en milieu
ordinaire.

Ces foyers, encadrés par des travailleurs


sociaux, sont de trois types :
traditionnels, en logements ou en foyers
éclatés. Les frais d’hébergement et
d’entretien sont à la charge des
résidents, mais sont limités pour ne pas
entamer leur capacité à faire des achats
« plaisir ».

Autres établissements médico-sociaux,


les Foyers d’Accueil Médicalisé (FAM) sont ouverts aux personnes lourdement
handicapées et polyhandicapées, dont la dépendance exige l’aide d’une tierce
personne. Les FAM sont financés par l’assurance maladie et l’aide sociale
départementale. La contribution, proportionnelle aux ressources du résident, lui
laissera au minimum 10 % de ses ressources.

Par ailleurs, les foyers de vie ou occupationnels sont similaires aux FAM. Ils
fonctionnent en majorité en internat et sont donc principalement des structures
d’accueil de jour.

Les Maisons d’Accueil


Spécialisées (MAS) sont
des établissements
médico-sociaux réservés
aux adultes handicapés

86
III. L’accès aux logements et autres bâtiments

totalement dépendants et dont l’état nécessite une surveillance médicale et des


traitements constants.
Leur vocation est double : fournir des soins d’hygiène et de « nursing »,
et poursuivre les traitements, activités occupationnelles ou d’éveil pour le
maintien ou l’amélioration des acquis des personnes handicapées. L’accueil peut
ainsi se faire en hébergement permanent (mêmes conditions financières que
dans d’autres établissements), ou en soutien temporaire (éventuellement le jour)
aux familles, en principe à la charge de l’assurance maladie.

D’autre part, les résidences


d’accueil sont des maisons relais
dédiées aux personnes
handicapées psychiques suivies
par un service d’accompagnement
(accompagnement social, SAVS ou
SAMSAH). Il s’agit d’habitats
communautaires de petite taille
où se mêlent des logements
privatifs et des lieux collectifs. Un
hôte se charge du fonctionnement
de la résidence, de son animation et de sa convivialité.

Les appartements accompagnés sont des logements gérés par une association et
mis à disposition de personnes handicapées psychiques.

Ces personnes sont obligatoirement suivies par un service d’accompagnement


(accompagnement social, SAVS ou SAMSAH).

En parallèle, les Unités


de
Logements Spécialisés
(ULS) se multiplient. Les
programmes ULS

87
III. L’accès aux logements et autres bâtiments

répondent à la volonté de garantir un maximum d’autonomie aux personnes


handicapées.

Adaptées aux divers handicaps, et aujourd’hui équipées en outils domo-


tiques, ces unités regroupent de cinq à treize appartements. Enfin, l’accueil
familial prévoit l’hébergement de la personne handicapée chez un particulier
disposant d’un agrément du Conseil général. Outre l’hébergement, l’accueillant
familial prend en charge la totalité de son quotidien : repas, soins, ménage,
courses et activités de la personne handicapée. Les accueillants familiaux doivent
suivre une formation, régulièrement contrôlée in situ. L’indemnité journalière ne
peut être inférieure à 2,5 fois le SMIC horaire en accueil à temps complet.

Sachez en outre que l’Éducation nationale a l’obligation d’ouvrir des classes dans
les établissements spécialisés : IME (Institut Médico-Éducatif) ou IR (Institut de
Rééducation), voire dans les hôpitaux de jour.

A Pour aller plus loin


Astuces

La prestation compensatoire du handicap


Après un accident ou suite à une maladie, et malgré une rééducation intensive en
maison de repos, il arrive que la personne concernée ne retrouve pas toutes ses
capacités mentales et physiques.
Dans ce cas, il convient de demander au plus tôt une aide humaine, accordée sous la
forme d’une Prestation de Compensation du Handicap (PCH). Cette dernière pourra
couvrir les frais liés à ce handicap, et ce, sur différents plans : humain, technique,
transport, aide animale, aménagement du logement ou aide spécifique.
Attribuée par le Conseil général sous conditions d’éligibilité suite à un entretien
organisé avec la CDAPH (Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes
Handicapées), elle doit être demandée à la MDPH (Maison Départementale des
Personnes Handicapées).
Pour bénéficier d’une aide humaine, il faut être âgé de moins de 75 ans ; le handicap
doit aussi être survenu avant 60 ans. Vous êtes également éligible si vous êtes dans

88
III. L’accès aux logements et autres bâtiments

l’impossibilité totale de vous déplacer, d’entretenir votre personne, de vous repérer


ou de communiquer. Il en est de même si vous éprouvez de graves difficultés à
exécuter deux de ces activités : vous déplacer, vous entretenir, vous repérer,
communiquer. Pour faire sa demande, il convient de remplir le formulaire Cerfa n°
137888*01 et de fournir un certificat médical Cerfa n° 13878*01, de moins de trois
mois. Ces documents sont à communiquer à la Maison départementale des
personnes handicapées dont dépend votre lieu de résidence.
Suite à cet envoi, la MDPH vous proposera un plan de compensation, vous aurez
alors quinze jours pour l’accepter ou non. La MDPH transmettra ensuite votre dossier
à la CDAPH, qui organisera alors une rencontre. Suite à cet entretien, la commission
statuera sur l’octroi ou non d’une aide. En cas de refus de la part de la commission, il
vous sera possible de contester la décision en demandant un conciliateur auprès de
la MDPH.
En cas d’échec de la conciliation, vous devrez vous tourner vers le Tribunal du
contentieux de l’incapacité.

89
III. L’accès aux logements et autres bâtiments

Le pack HandiPass
Depuis la loi sur l’égalité des droits et des chances du 11 février 2005, tout
établissement recevant du public doit prévoir une accessibilité totale pour les
personnes à mobilité réduite. D’ici 2015, tous les ERP devront être en conformité.
Cela dit, certains bâtiments ne peuvent subir ces modifications, notamment les
édifices architecturaux ou présentant des contraintes techniques, mais aussi et
surtout les bâtiments d’entreprise, dont le coût des travaux dépasserait le chiffre
d’affaires.
Le service HandiPass est une réponse alternative à ces locaux qui ne peuvent pas se
soumettre facilement aux normes de l’accessibilité.
Ce système est un service de signalement et d’accueil des personnes à mobilité
réduite destiné aux ERP.
De manière concrète, si une personne en fauteuil roulant arrive devant un
établissement équipé du pack HandiPass, elle pourra repérer l’autocollant indiquant
que l’établissement est équipé, puis composer le numéro indiqué.
Dès lors, le récepteur installé dans l’établissement donnera le signal (sonnerie +
clignotement) qu’une personne handicapée désire entrer dans le magasin, le
personnel devra alors sortir et installer la rampe mobile devant l’entrée. La personne
en fauteuil roulant pourra ainsi entrer dans le bâtiment.
Un pack HandiPass comprend donc un autocollant (appelé aussi vitrophanie), un
récepteur et une rampe mobile pliante.

Trouver un logement via une agence spécialisée


Acheter ou louer un logement peut s’avérer compliqué, surtout quand on a des
critères de recherche spécifiques, comme des aménagements PMR.
Pour faciliter vos recherches, vous pouvez faire appel à une agence immobilière
spécialisée dans les logements pour handicapés.
La recherche d’un logement via une agence immobilière spécialisée dans la vente et
la location de biens accessibles aux handicapés passe par différentes étapes.

90
III. L’accès aux logements et autres bâtiments

Tout d’abord, une rencontre est organisée avec un agent immobilier afin d’établir un
diagnostic de vos besoins et donc un cahier des charges précis de votre futur
logement.
L’agent procède ensuite à un premier repérage des lieux avant de vous faire visiter,
afin de vérifier que les logements repérés répondent à votre cahier des charges. Il
s’assure aussi que l’environnement est adéquat : espaces de circulation suffisants
dans les parties communes, présence d’un ascenseur, agencement des rues
avoisinantes, transports en commun à proximité, etc. En effet, au-delà de
l’aménagement intérieur adapté aux personnes handicapées, il convient aussi d’être
vigilant à la localisation du logement. Il faut donc prendre en compte les trajets
journaliers nécessaires à votre quotidien et vous assurer que les transports en
commun qui désservent cette résidence sont à la fois nombreux et adaptés, et que
des commerces accessibles sont présents à proximité.
Après un échantillon de logements retenus par l’agence, des photos sont montrées
au futur locataire ou propriétaire pour d’éventuelles visites. Une fois que vous avez
trouvé le bien qui vous convient, l’agence négocie pour vous avec le propriétaire et
vous accompagne dans les démarches de la vente ou de la location : signature du
bail, de l’acte de vente, etc. Il existe aussi des sites internet d’annonces immobilières
pour handicapés. Ils fonctionnent de la même façon que les sites d’annonces
immobilières classiques, sauf que les résultats des recherches ne ciblent que des
biens aménagés.
De plus, en cas de coup de cœur pour un logement non aménagé et nécessitant
quelques modifications, l’agence immobilière peut là aussi vous aider. Elle peut
procéder aux demandes de subventions auprès des différents organismes pour
aménager le logement et vous aiguiller vers un architecte et/ou des entreprises
partenaires, qui réaliseront les travaux nécessaires avec professionnalisme. La
prestation spécifique réalisée par ce type d’agences immobilières a néanmoins un
coût. Le professionnel se rémunère le plus souvent en prenant un pourcentage sur la
vente, en fonction du prix du logement. Il faut alors compter une commission de :
π < 2,5 % pour un bien d’une valeur de 100 000 € à 300 000 € ; π 2 %
pour un bien d’une valeur de 300 000 € à 500 000 € ; π > 1,5 % pour
un bien d’une valeur de 500 000 € à 750 000 € ; π 1,5 % pour un bien

91
III. L’accès aux logements et autres bâtiments

d’une valeur de 750 000 € à 1 000 000 € ; π 1 % pour un bien d’une


valeur de 1 000 000 € à 2 000 000 €.

Les frais d’une agence classique vont généralement de 3 % à 6 % du prix de vente du


bien.
Solutions d’hébergement pour les PMR
L’hébergement des personnes à mobilité réduite n’est pas toujours évident, voici
donc quelques conseils pour faciliter leur indépendance.
Les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes accueillent
des personnes valides, semi-valides ou dépendantes. Vous connaissez plus
communément les EHPAD sous le nom de maisons de retraite. Ces instituts sont
médicalisés et s’occupent quotidiennement de personnes dépendantes. Les unités de
soins longue durée accueillent, quant à elles, des personnes très dépendantes qui ont
besoin d’une surveillance médicale constante.
On attend par le terme « désorientées », des personnes atteintes de maladies
comme Alzheimer, ou s’en approchant. Ces dernières peuvent alors être accueillies
en EHPAD ou dans un Centre d’Activités Naturelles Tirées d’Occupations Utiles
(CANTOU). Ces établissements mettent en place des projets de vie autour du patient
pour l’aider à gérer sa maladie et les troubles qui s’y rapportent.
Les structures d’accueil de jour reçoivent, jusqu’à plusieurs fois par semaine, des
patients qui vivent à leur domicile. Elles leur font effectuer des activités de
stimulation comme de la gymnastique. Cela permet au patient, en plus de le
stimuler, de conserver une vie sociale au quotidien.
L’accueil de jour permet un maintien à domicile et prépare à une entrée éventuelle
en établissement d’hébergement permanent.

Questions/réponses de pro

Inscription d’un enfant handicapé à l’école


Existe-t-il des démarches particulières à accomplir lors de la première inscription
d’un enfant handicapé à l’école maternelle ?
Question de Jérémy2

92
III. L’accès aux logements et autres bâtiments

Δ Réponse d’Annick

Comme pour tout enfant, vous devez remplir les démarches d’inscription auprès
de la mairie de votre domicile.
Avant toute évaluation des besoins en situation scolaire, l’élève handicapé est
accueilli dans les mêmes conditions que les autres élèves, sous réserve des
aménagements nécessaires à son accueil lui-même.

93
III. L’accès aux logements et autres bâtiments

Toilettes dans l’infirmerie d’une école


Je suis infirmière dans l’Éducation nationale, les locaux ont été remis aux « normes »
handicapées. Mon souci vient des toilettes de l’infirmerie : entre la cuvette des WC et
le lavabo, l’espace est de 40 cm.
Or, un adolescent en fauteuil roulant ne pourra pas s’installer. Je cherche à faire
réaliser les aménagements nécessaires, mais l’administration ne m’entend pas. Je
voudrais donc monter un dossier de demande de mise aux normes, avez-vous
quelques conseils ?
Question de Dea Δ Réponse d’Agence Accès Handicap

En premier lieu, vous devez savoir, pour votre dossier, que la réglementation
n’impose pas l’accessibilité de tous les sanitaires de l’établissement, mais d’un
sanitaire par niveau ou par sexe.
Ensuite, dans votre infirmerie, l’accessibilité des toilettes est importante, aussi
vous pouvez argumenter, auprès de votre administration, sur les difficultés que
vous pressentez et la responsabilité que cela incombe.

Rampe d’accès
Je suis propriétaire d’un commerce que je souhaiterais louer à une coiffeuse.
Cependant, il y a une marche à l’entrée d’une hauteur de 19 cm. Je voudrais donc
installer une rampe d’accès démontable (non fixe). Savez-vous si cette rampe est
conforme à la législation en vigueur sur l’accessibilité des personnes à mobilité
réduite ? Avez-vous un texte de loi ou une référence juridique à me fournir ?
Question d’Adrien
Δ Réponse d’Axel Solutions

Les amovibles doivent donner lieu à une demande de dérogation auprès de


votre DDT locale.
Δ Réponse d’Eirl Block MBLT

Il existe des rampes amovibles qui permettent de rendre un ERP accessible


lorsque la construction d’une rampe n’est pas possible. La T-Rampe est
particulièrement adaptée à votre demande, car elle est légère, pliable et
résistante.

94
III. L’accès aux logements et autres bâtiments

Afin d’éviter tout problème, faites valider cette solution par la Commission de
sécurité et d’accessibilité.
Accessibilité des sanitaires
Quelle est la hauteur nécessaire pour un WC et un lavabo dans la salle de bain d’une
garderie (donc pour des enfants), avec un accès pour fauteuil roulant ?
Question de Plomberie JGS Inc

Δ Réponse d’Elyotherm (Énergies Lyon Thermique)

En général, la hauteur de la cuvette des toilettes avoisine les 48 cm pour les


adultes en fauteuil roulant. Pour les enfants, les toilettes sont plutôt à 28-30
cm. Concernant les lavabos, pour les enfants âgés de moins de 4 ans, ils doivent
se trouver à hauteur d’utilisation pour cette tranche d’âge.

Équipe de suivi de la scolarisation


Je voudrais connaître la composition de l’équipe de suivi de la scolarisation pour un
enfant handicapé.
Question d’Olivier76

Δ Réponse d’Anncik

L’équipe de suivi de la scolarisation comprend nécessairement les parents ou


représentants légaux de l’élève mineur ou de l’élève handicapé majeur, ainsi
que l’enseignant référent en charge du suivi de son parcours scolaire.
Elle inclut également les enseignants ayant en charge sa scolarité, y compris les
enseignants spécialisés exerçant au sein des établissements ou services de
santé ou médico-sociaux, ainsi que les professionnels de l’éducation, de la santé
(y compris du secteur libéral) ou des services sociaux impliqués dans le projet
personnalisé de scolarisation tel qu’il a été décidé par la CDA.

Mise aux normes d’un institut de beauté


Je possède un institut esthétique avec un solarium au premier étage. Celui-ci est
accessible via un escalier en extérieur.
Comment puis-je mettre mon établissement aux normes d’accessibilité ?
Question d’Angel69

95
III. L’accès aux logements et autres bâtiments

Δ Réponse d’Axel Solutions

La réglementation oblige la mise en place de solutions pérennes ; pour vous, ce


sera un ascenseur ou une plateforme monte-escalier.
Vous pouvez toutefois demander une dérogation si vous pouvez démontrer des
disproportions manifestes économiques, techniques ou architecturales, ce qui
semble être votre cas (économique).

Accès handicapé
Je souhaite ouvrir un commerce dont l’accès est au premier étage, sans ascenseur.
Dois-je prévoir un accès handicapé ?
Question d’Olivier76

Δ Réponse d’Annick

La rénovation d’un ERP impose aussi de respecter les nouvelles normes


d’accessibilité.
Cependant, il existe dans ce cas (hors neuf), des dérogations très précises, liées
notamment aux difficultés d’adapter un lieu vétuste ou classé.
Seul un expert habilité pourra se prononcer. Mais évitez de vous lancer dans
cette ouverture sans avoir vérifié votre conformité et le coût éventuel des
travaux d’accessibilité, si vous y étiez contraint.
Δ Réponse de Pierre AGLT

En 2015, tous les lieux recevant du public devront être aux normes.
Δ Réponse d’Expert Construction

Dès lors qu’un commerce est installé en étage, il me semble difficile d’y accéder
pour un PMR, sauf à installer un ascenseur homologué.
En aucun cas, la réglementation ne pourra vous l’imposer, car celle-ci concerne
les locaux et commerces en rez-de-chaussée.
Ayant plus de 40 ans de maîtrise d’œuvre architecturale et parallèlement 29
ans d’expertise, tout est dans la conception.

96
III. L’accès aux logements et autres bâtiments

Aujourd’hui, lorsque l’on construit une école, on prévoit les classes accessibles
uniquement en rez-de-chaussée, car le nombre de PMR reste faible. Pour les
écoles existantes, il y a dérogation, comme prévu par la loi.
Δ Réponse de Handyscoop

Vous pouvez vous référer au décret n° 2007-1327 du 11 septembre 2007.


Sanitaires pour PMR en ERP
Concernant un local commercial neuf, est-il nécessaire d’avoir deux sanitaires
distincts : PMR pour hommes et PMR pour femmes ?
Question de Pierre

Δ Réponse d’Accès Simple

Voir l’article R.111-19-2 du Code de la construction de l’habitat et l’article 12 I


de l’arrêté du 1er août 2006 sur les ERP :
« Chaque niveau accessible, lorsque des sanitaires y sont prévus pour le public,
doit comporter au moins un cabinet d’aisances aménagé pour les personnes
handicapées circulant en fauteuil roulant et comportant un lavabo accessible.
Les cabinets d’aisances aménagés doivent être installés au même emplacement
que les autres cabinets d’aisances lorsque ceux-ci sont regroupés. Lorsqu’il
existe des cabinets d’aisances séparés pour chaque sexe, un cabinet d’aisances
accessible séparé doit être aménagé pour chaque sexe. Les lavabos ou un
lavabo au moins par groupe de lavabos doivent être accessibles aux personnes
handicapées ainsi que les divers aménagements tels que notamment miroir,
distributeur de savon, sèche-mains. »
Δ Réponse d’Ihdra-Vichy

Pour l’instant non, mais la réglementation va évoluer dans un avenir proche (fin
2013) pour les CHR (cafés, hôtels, restaurants).
Toutefois, si votre espace est accessible aux PMR, pourquoi ne pas en profiter
pour y faire des toilettes accessibles : barre d’appui normalisée, WC surélevé et
lave-mains à 70 cm de hauteur, cela permet d’offrir un service complet à vos
clients.

97
IV. Les équipements

Les équipements conçus pour faciliter les gestes


des personnes souffrant d’un handicap couvrent
plusieurs domaines de la vie quotidienne. Les
principaux aménagements concernent
néanmoins les accès (rampes, escaliers, portes
et poignées), les sanitaires (douche, WC, lavabo)
et la cuisine.

Pour les sanitaires, les normes et la législation exigent de veiller à la


disponibilité d’un lavabo (au minimum) accessible aux personnes
handicapées, ainsi qu’à des aménagements complémentaires (robinetterie,
miroir, distributeur de savon, sèche-mains, patères, porte-serviettes). Tous
les équipements doivent pouvoir être utilisés aussi bien debout qu’assis, ce
qui impose une hauteur comprise entre 90 cm et 1,30 m ainsi qu’un espace
libre de 70 cm sous la vasque (pour le passage éventuel des jambes en cas
de fauteuil roulant).

Pour les miroirs, il est conseillé de choisir des modèles orientables, plus pratiques
pour se regarder en position assise.

Et pour la douche et les WC, optez pour des sièges mobiles ou suspendus aux
murs, qui faciliteront et sécuriseront les mouvements de la personne handicapée.

L’aménagement d’équipements adaptés nécessite le plus souvent des travaux


d’une certaine envergure.

Il est cependant possible de recourir à des aides au logement ou liées à la


reconnaissance du handicap.

98
IV. Les équipements

La rampe accès
La rampe d’accès fait partie
des équipements
indispensables pour
permettre l’accessibilité
des personnes à mobilité
réduite.

Modèles
Il existe plusieurs modèles
de rampes d’accès pour les
personnes handicapées.

Ainsi, les rampes fixes modulaires offrent un accès autonome aux personnes
handicapées, PMR, poussettes, etc., tandis que les rampes de seuil, esthétiques,
robustes et faciles à mettre en place, permettent de franchir un dénivelé
variable, de 15 mm à 100 mm.

Les rampes mobiles, quant à elles, rendent accessible tout lieu (bâtiments, ERP,
logements, etc.), même si les travaux sont impossibles.

Normes
Dans la faisabilité de tout
projet d’accessibilité, les
rampes d’accès sont
conçues sur-mesure avec
un dessin préalable en 3D
de la rampe et de son
intégration virtuelle dans
le futur environnement.

99
IV. Les équipements

Elles peuvent aussi être adaptées à certains handicaps et/ou configurations


géographiques. Enfin, des
conseils précis sur la législation du handicap, les normes d’accessibilité à garantir
et l’environnement technique et légal à respecter sont aussi fournis. D’autre part,
la pente des rampes d’accès sans assistance doit être inférieure à
5 %. En cas d’impossibilité technique, il existe deux tolérances : une pente de 8 %
sur une longueur inférieure à 2 m et une pente de 12 % sur une longueur
inférieure à 0,5 m.

La douche
Il existe deux principaux types de douche pour
personnes handicapées : les modèles équipés d’un
receveur ultra-plat, qui facilite l’accessibilité, et la
douche à l’italienne, souvent la meilleure option.

Sécurité et confort
À l’intérieur de la douche PMR, l’installation d’un
siège est idéale pour prendre une douche assis,
avec un grand confort et un maximum de sécurité.

100
IV. Les équipements

Une douchette à main complète


l’équipement optimal en
facilitant la prise de douche,
ainsi que des barres de
maintien. L’accès (entrée et
sortie) pourra aussi être sécurisé
par l’intervention d’une tierce
personne, si besoin.

Le fonctionnement d’une
douchette est simple : un
robinet est connecté sur
l’arrivée de la chasse d’eau (trois
voies) ou sur une arrivée dédiée
(deux voies), ou encore piqué
sur la canalisation par auto-
perçage. La douchette est placée
au bout d’un flexible en acier
inoxydable. Le jet d’eau est alors
déclenché par simple pression.
Accrochée au mur, elle est ainsi
plus proche et accessible.
Modèles

Plusieurs modèles de douche peuvent faciliter la toilette des PMR. Ainsi, la cabine
de douche intégrale, avec un accès en façade ou en angle, est très ergonomique.

Sinon, le receveur extra-plat muni d’une pompe de relevage extérieur ou le


modèle équipé de sphères antidérapantes incrustées sont aussi des solutions.
Enfin, les lits-douches peuvent être réglés en hauteur par motorisation.

Suivant les cas, il est possible d’opter pour une grande variété de robinets et
mitigeurs adaptés aux caractéristiques du handicap : le mitigeur
thermostatique avec levier de débit démultiplié ou commande automatique, et
le mitigeur à cellule infrarouge, etc.

101
IV. Les équipements

Accessoires
On peut choisir de nombreux
équipements complémentaires
pour améliorer la sécurité et la
souplesse d’usage d’une salle
de bain.

On peut notamment citer les


poignées spéciales et les barres
d’appui, les chaises pliantes et
réglables (souvent en acier
galvanisé), les élévateurs de bains (avec revêtement sur-mesure), les tabourets
ou les bancs à deux poignées, les sièges escamotables à béquille automatique
ou à fixation murale et rabattable, etc.

Compléter son installation


La douche n’est pas le seul aménagement
possible pour faciliter la vie des personnes
handicapées. Des aménagements
spécifiques de la salle de bain sont
disponibles pour un maximum d’autonomie.
C’est le cas notamment des baignoires à
porte, qui évitent d’avoir à enjamber le
rebord pour entrer dans la baignoire.
D’autre part, si vous aménagez une salle de
bain pour un senior ou une personne à
mobilité réduite, il vous faudra penser à
trois notions fondamentales : l’accessibilité,
la sécurité et le confort.

Au niveau de l’accessibilité, l’espace à


l’intérieur de la salle de bain doit être
suffisamment grand pour le passage d’un
fauteuil ou la présence d’un accompagnant.

102
IV. Les équipements

Dans la même idée, la salle de bain PMR nécessite une porte large pour faciliter le
passage d’un fauteuil roulant ; pensez à une porte coulissante ! Les interrupteurs
et les placards doivent aussi être installés de manière à être accessibles, même
assis.

Dans le même ordre d’idées, la robinetterie doit prendre en compte les difficultés
de mouvement. On la positionnera pour qu’elle soit accessible facilement (par
exemple, à proximité du siège de la douche ou de la baignoire). Et on préférera
les becs orientables, les mitigeurs et les commandes à palette ou à infrarouge.

Ensuite, pour une plus grande sécurité à l’intérieur de la salle de bain PMR,
l’installation de barres de maintien aux endroits stratégiques (WC, douche,
baignoire, etc.) est essentielle. Un tapis antidérapant à l’entrée de la douche ou
de la baignoire est également indispensable. Il est aussi utile de placer un petit
banc dans la salle de bain pour s’habiller seul en toute sécurité.

Pour finir, choisissez un siphon de lavabo en plastique qui évitera toute brûlure
en approchant le fauteuil roulant ! Il existe également des lavabos avec un
écoulement arrière, qui éloignent le siphon.

Les WC
Les toilettes pour les personnes à
mobilité réduite sont réservées aux
personnes présentant des paralysies
ou des difficultés pour passer de la
position debout à la position assise.
Ces derniers sont étudiés pour
permettre aux PMR de conserver un
maximum d’autonomie tout en
garantissant confort et sécurité. Parmi les modèles de WC pour handicapés, on
peut citer les WC surélevés pour un accès aisé aux PMR, les WC suspendus
adaptés aux normes d’accessibilité du handicap, les WC lavant équipés d’un
appareil sanitaire permettant une hygiène intime grâce à une douchette, et les
WC télécommandés à hauteur réglable.

103
IV. Les équipements

Contraintes spécifiques
Les WC doivent répondre
à des contraintes
spécifiques. La hauteur
de la cuvette doit
notamment être étudiée
pour assurer un accès
simplifié, rehaussée à une
hauteur de 50 cm. Les
WC pour handicapés
disposent aussi d’un
confort adapté avec des
barres d’appui
horizontales ou coudées
ter les transferts.

fixées au mur pour facili-

La garantie d’une parfaite hygiène est essentielle, les matériaux doivent donc être
adaptés à des nettoyages fréquents, sans aspérités ou recoins.

104
IV. Les équipements

La sécurité est également primordiale avec l’absence d’angles où la personne


pourrait se blesser. Enfin, le mécanisme de la chasse
d’eau doit être accessible et facile d’utilisation, avec une commande simple à
atteindre et à manœuvrer.

En outre, si l’utilisateur est en fauteuil roulant, il faut prévoir une place


suffisante pour un transfert latéral. La partie arrière de la cuvette doit ainsi être
distante du mur de plus de 30 cm pour que le fauteuil puisse approcher au
mieux. L’espace latéral doit, quant à lui, être au moins égal à 80 cm × 130 cm
pour permettre ce transfert. Enfin, la largeur de la porte d’entrée doit être au
moins égale à 80 cm, et un espace suffisant est nécessaire afin de permettre une
rotation complète du fauteuil.

Normes et dimensions
L’arrêté du 1er août 2006 fixe la
réglementation en matière
d’accessibilité des logements pour
les personnes handicapées.

La législation pour les sanitaires


s’applique aux maisons
individuelles dont la demande de
permis de construire a été
déposée à compter du 1er janvier
2010. Cette réglementation
s’applique entre autres aux
toilettes, elle impose notamment
les mesures énoncées dans le
tableau ci-dessous.
Équipement Hauteur

Porte d’accès 0,90 m minimum

Poignées de porte et
0,40 m à 1,30 m maximum
interrupteurs

Cuvette Entre 0,46 m et 0,50 m

105
IV. Les équipements

Barres d’appui Entre 0,70 m et 0,80 m (horizontales ou avec une partie


horizontale)

Lavabo 0,70 m

Bas des miroirs 1,05 m du sol, ou incliné


Par ailleurs, une zone (1,30 m × 0,80 cm) doit être aménagée à côté de la cuvette
pour permettre le transfert latéral du fauteuil à la cuvette. Et la chasse d’eau doit
être accessible et facile à actionner. Les barres d’appui ne sont pas obligatoires,
mais fortement recommandées pour permettre un meilleur usage de la salle de
bain et renforcer la sécurité.

Adapter la cuvette
Plusieurs solutions existent pour
adapter la cuvette d’un WC pour
une personne âgée ou
handicapée : installer un
équipement spécifique, mettre en
place des toilettes surélevées,
choisir une cuvette suspendue,
installer un rehausseur, etc. Pour
plus de précisions sur ces
possibilités, reportez-vous au
tableau ci-dessous.
Adapter des WC aux PMR
Modèles montés sur un châssis motorisé avec plusieurs
options :
• hauteur réglable manuellement ou par télécommande
(sur une hauteur pouvant atteindre 40 cm)
Installer un équipement prévu
• guides latéraux pour passer plus facilement de la
pour un usage PMR
station assise à la station debout
Ces toilettes seront envisagées pour des accueils publics
ou en collectivité ; la hauteur devant pouvoir rapidement
s’adapter d’un utilisateur à l’autre
Seule leur hauteur plus importante les distingue de WC
Installer des toilettes surélevées
classiques

106
IV. Les équipements

Déterminer, au moment de la pose, la hauteur adaptée à


Choisir une cuvette suspendue
l’usager

Fixer une cuvette classique à Cette solution nécessite une mise en œuvre
poser sur un socle bétonné d’installation, mais le coût final reste peu élevé
• Cette solution n’est pas la plus confortable, mais elle
est pratique, car transportable
• Certains rehausseurs sont compatibles avec toutes les
Utiliser un rehausseur spécifique
formes de cuvette
• Certains modèles sont ajustables en hauteur (de 6 cm
à 15 cm) et possèdent des accoudoirs
Adapter la hauteur ou la forme d’un WC
peut être une nécessité lorsque
l’utilisateur est une personne à mobilité
réduite.

Afin de faciliter l’accès aux toilettes des


personnes ayant des difficultés à
s’asseoir, la cuvette peut être rehaussée
par l’utilisation d’un réhausseur.

Ce dernier augmente la hauteur


standard des toilettes en s’adaptant
très simplement et très rapidement. Il
répond donc à un usage ponctuel, tous
les utilisateurs d’une même maisonnée
n’ayant pas les mêmes difficultés
d’accessibilité. Utiliser un rehausseur
permettra aux personnes à mobilité réduite de préserver leur confort, de faciliter
leur accès aux toilettes et de conserver un maximum d’autonomie tout en
assurant une sécurité optimale.

La cuvette du réhausseur doit être stable et assurer la sécurité de l’usager avec ou


sans pattes de fixations, avec ou sans poignées, avec ou sans accoudoirs. Le
matériau choisi doit également permettre une désinfection complète pour une
hygiène parfaite (pas d’aspérité, par exemple).

107
IV. Les équipements

La hauteur du rehausseur est comprise entre 3 cm et 13 cm ; certains modèles


sont néanmoins ajustables : 6 cm, 10 cm ou 15 cm. Il est parfois équipé d’une
enveloppe souple pour une assise encore plus confortable.

Des produits à l’ergonomie rigoureusement étudiée accompagnent souvent le


rehausseur. Les barres d’appui aident le passage de la station debout à la
position assise et vice-versa. Fixées au mur, parfois relevables, pliantes ou avec
pied, elles peuvent être coudées ou droites. Les cadres de toilettes constituent
aussi un support plus conséquent pour un maintien plus aisé ; souvent en
aluminium, ils sont réglables en hauteur et disposent parfois d’accoudoirs.

Bon à savoir : il existe aussi des chaises roulantes (ou fauteuils) adaptées.
Pour l’abattant, il est possible de choisir parmi
divers modèles adaptés aux PMR, malvoyants,
etc. L’abattant (couvercle) de toilette souple est
destiné aux utilisateurs qui restent longtemps
sur les toilettes : particulièrement en cas de
dystrophies musculaires, paraplégies et
tétraplégies.

Mais il existe aussi des abattants multifonctions


avec douchette intégrée ainsi que des modèles
lavant (optionnel).

Accessoires
Des accessoires existent pour faciliter un peu
plus l’accès aux toilettes des personnes à
mobilité réduite ou ayant des difficultés pour se déplacer et se relever :

π des barres d’appui, qui facilitent le transfert du fauteuil à la cuvette et/ou


permettent de se relever plus facilement ;
π un cadre de WC sécurisé avec des accoudoirs, qui se fixe comme un battant
classique ;
π un dossier réglable, pour une assise confortable et sécurisée.

108
IV. Les équipements

WC publics
Tout ERP doit avoir au moins un WC
accessible par étage, avec un
cheminement praticable par une
personne à mobilité réduite, voire
un WC accessible par sexe et par
étage, si les sanitaires sont séparés
pour les personnes valides.

La signalétique doit également être adaptée (pictogramme et fléchage couleur),


et un espace libre latéral à la cuvette d’au moins 0,80 × 1,30 m, hors de tout
obstacle, doit être intégré. En outre, des débattements de portes et une distance
de l’axe cuvette/mur comprise entre 0,35 m et 0,40 m sont aussi nécessaires.

Le lavabo
La salle de bain est une pièce essentielle de l’habitation ; pourtant, il n’est pas
toujours aisé d’y accéder et de s’y sentir bien lorsque l’on est en fauteuil roulant
ou que l’on a des difficultés à se déplacer. C’est pourquoi des lavabos ont été
conçus pour faciliter l’accès à l’eau sanitaire et offrir aux personnes à mobilité
réduite une plus grande autonomie.

Accessibilité aux sanitaires


Un lavabo (au minimum)
doit être disponible et
accessible aux personnes
handicapées. Sur ces
modèles, le mitigeur
possède un levier allongé
pour faciliter l’accès aux

109
IV. Les équipements

commandes du lavabo. Ce dernier permet de régler la température et le débit


d’eau en toute simplicité.

Tous les équipements doivent pouvoir être utilisés debout et assis, ce qui impose
une hauteur comprise entre 90 cm et 1,30 m du sol. Il faut aussi laisser un espace
libre de 70 cm sous la vasque-lavabo (pour le passage éventuel des jambes en cas
de fauteuil roulant) ; si le meuble est sous vasque, l’espace libre sera de 60 cm de
large et 30 cm de profondeur.

L’épaisseur maximale du lavabo doit être de 13 cm. Pour être accessible aux
personnes en fauteuil roulant, la hauteur entre le sol et le dessous du lavabo doit
être au minimum de 67 cm ; les poignées permettent de s’avancer ou de se
reculer aisément.

Un châssis à hauteur variable (en général optionnel) assure en parallèle une


adaptation aisée. L’espace doit être assez dégagé pour pouvoir accueillir deux
personnes (l’accompagnateur), au besoin.

Caractéristiques
On trouve sur le marché plusieurs types de
lavabos pour personnes handicapées.
Extra-plats, ronds, ovales ou
rectangulaires, il convient de privilégier les
modèles suspendus (avec des poignées en
option) pour un accès en fauteuil roulant.
Le réglage électrique est en outre
commandé par un interrupteur placé sur
un bandeau (à droite ou à gauche) de 68
cm à 98 cm.

Il est également conseillé de privilégier


une robinetterie thermostatique : réglable,
elle protège les personnes handicapées

110
IV. Les équipements

contre les risques de brûlures. Les robinets à levier allongé sont d’un usage
parfois plus facile que les autres modèles. On
peut aussi opter pour les mitigeurs ergonomiques avec un levier démultiplié
(longueur : 180 mm).

Par ailleurs, à cause de la tuyauterie, les déplacements en fauteuil roulant à


l’intérieur de la salle de bain ne sont pas toujours simples, notamment au niveau
du lavabo. Pour pallier ce problème, les fabricants ont installé un siphon décalé :
au lieu de se trouver au centre du lavabo, ce dernier est légèrement décalé vers
le mur. La tuyauterie se trouve donc elle aussi décalée au plus près du mur, ce
qui facilite le passage du fauteuil sous le lavabo.

Bon à savoir : il existe aussi des dispositifs anti-brûlures à fixer sur la robinetterie, qui
stoppent l’eau au-delà d’une température de 45°.

La cuisine
Tout comme la salle de
bain, la cuisine peut
devenir dangereuse pour
une personne à mobilité
réduite (PMR), un
malvoyant, une personne
âgée, etc.

Principe
Connaître la législation du
handicap, les normes d’accessibilité et les conditions de reconnaissance du
handicap est nécessaire à un aménagement intelligent de la cuisine.

Une cuisine totalement modulable et personnalisable doit pouvoir marier une


esthétique et une ergonomie contemporaines, et s’adapter à toutes les
morphologies et postures des personnes handicapées.

111
IV. Les équipements

Aménagements
Les aménagements sont
nombreux, le tableau page
suivante vous donne un aperçu
des possibilités qui s’offrent à
vous.

Financer ces divers équipements


nécessite des travaux
d’accessibilité pour lesquels on
peut, sous certaines conditions,
bénéficier d’aides au logement
pour handicapé.
Accessibilité de la cuisine

Équipements Principe

Opter pour des meubles équipés de tiroirs coulissants avec une


Meubles ouverture électrique automatique (pour une accessibilité
maximum)

Éclairages du plan de
Éclairage à allumage sensitif
travail (LED)

Possibilité de motoriser le plan de travail (0,76 m à 1, 26 m) pour


Plan de travail
jouer sur la hauteur nécessaire à la tâche en cours

Parties basses Zones devant être dégagées selon les normes en vigueur

Réfrigérateurcongélateur Choisir un modèle compact

Privilégier un modèle muni d’une porte « slide & hide », pour


Four multifonction s’escamoter intégralement à l’ouverture et faciliter l’accès à
l’intérieur du four

Plaques de cuisson Plaques de cuisson commandées par un gros bouton positionné à


vitrocéramiques l’avant des meubles (très facile à saisir)

112
IV. Les équipements

Choisir un modèle incliné et commandé à l’aide d’une


Hotte murale
télécommande

Un petit modèle positionné en hauteur facilite l’accès à toute


Lave-vaisselle
personne handicapée

• Modèles à cuve large et peu profonde pour glisser facilement


les jambes dessous, avec un avant incliné pour une saisie plus
Évier suspendu facile des ustensiles lourds dans la cuve
• Le vidage passera derrière le socle pour éviter les risques de
brûlure au niveau des jambes
• Réduit l’encombrement du plan de travail
Robinet mural • Les manettes de vidage de la cuve et de commande du robinet
sont situées en façade de meuble ou sont carrément
déportées
Portes L’ouverture doit se faire par l’intérieur

L’escalier
Les escaliers doivent impérativement être adaptés à une personne handicapée. Ils
contribuent au maintien à domicile, notamment lorsqu’une redisposition des
pièces de la maison en rez-de-chaussée n’est pas possible.

Monte-escaliers
Les problèmes de mobilité peuvent rendre une
partie de la maison inaccessible. Le monte-escalier
répond à cette problématique et sert tout
simplement à gagner en autonomie. Il permet en
effet aux personnes à mobilité réduite de monter à
l’étage de leur habitation sans effort et sans risque
grâce à un système de siège élévateur. Ce procédé
s’adapte à presque toutes les tailles de cages
d’escalier, même les plus étroites. Les fabricants
proposent plusieurs modèles destinés à faciliter

113
IV. Les équipements

l’ascension et la descente des personnes handicapées : le monte-escalier droit,


tournant, la plateforme, etc.

Les plateformes reposent sur le même principe que les monte-escaliers, mais
sont plus larges afin de recevoir un fauteuil roulant. Il existe des modèles très
perfectionnés, la plateforme élévatrice s’apparente notamment à un mini-
ascenseur. La chaise élévatrice fonctionne elle aussi comme un monte-escalier,
mais le rail est fixé en hauteur et certains modèles sont équipés d’un harnais
pour attacher un fauteuil roulant.

Certains fauteuils roulants sont équipés de roues électriques (amovibles ou non)


spéciales permettant de gravir des marches : elles peuvent être automatisées ou
nécessiter la présence d’un accompagnant. Les mini-ascenseurs sont également
une solution qui séduit de plus en plus de PMR : ils peuvent ainsi réorganiser leur
vie à domicile. Pour eux, les escaliers ne sont plus un problème.

Sécurité
Que ce soit un monte-escalier ou
un mini-ascenseur, votre appareil
doit répondre à des normes. De
nombreuses options sont
proposées afin de garantir au mieux
la sécurité de la personne
véhiculée.

Le bouton d’arrêt d’urgence est


notamment une option que l’on
retrouve de plus en plus. Sinon, le
monte-escalier équipé d’un siège
pivotant permet de s’asseoir ou de
se relever en dehors des marches.
La détection d’obstacles permet,
quant à elle, d’arrêter l’appareil lorsqu’il détecte une gêne qui pourrait empêcher
son bon fonctionnement. Enfin, l’option verrouillage arrête le dispositif lorsque le
siège bouge ou que la personne se lève.

114
IV. Les équipements

Les fournisseurs proposent en général un contrat d’entretien et de dépannage


afin de garantir la sécurité de votre équipement grâce à des visites de contrôle.
De plus, l’utilisation d’un ascenseur particulier peut entraîner des pannes ou des
problèmes techniques récurrents. Dans ce cas, notamment si vous habitez seul, il
est important d’être en contact avec une société d’assistance en continu 24 h/24
et 7 j/7. Pour éviter tout incident grave, il est également essentiel de faire
intervenir un technicien une fois par an au minimum afin d’effectuer un contrôle
technique.

Coûts
Pour installer votre monte-escalier, vous devez faire appel à un professionnel.
Celui-ci sera capable d’examiner la configuration de votre domicile pour trouver
l’équipement le plus adapté en termes de besoins, de contraintes techniques et
de normes de sécurité. Généralement, les professionnels réalisent un devis
gratuitement.

Pour l’installation d’un mini-ascenseur, il faut compter entre quelques jours et


plusieurs semaines selon l’étendue des travaux à réaliser. Dans tous les cas, seul
un installateur agréé pourra vous le poser. Il existe en outre deux types de
fournisseurs : les ascensoristes classiques ou les sociétés spécialisées dans l’aide
aux personnes à mobilité réduite. Celles-ci constituent souvent une solution plus
adaptée. Par ailleurs, le choix de vos appareils d’aide à l’autonomie peut être
facilité grâce à des subventions, mais aussi une TVA réduite à 5,5 % et un crédit
d’impôt de 15 % à 25 % sur les dépenses liées à l’équipement. Toutefois, si vous
ne passez pas par un spécialiste pour l’achat et l’installation de votre monte-
escalier ou de votre ascenseur particulier, vous ne pourrez pas bénéficier d’aides
au financement. Tous les équipements ne sont pas au même prix, cela dépend
du système, de la configuration du domicile, des options, etc. De plus, au prix
initial, il faut bien entendu ajouter d’autres frais : assurance, électricité,
maintenance, etc.

115
IV. Les équipements

Les portes
Si ouvrir ou fermer une porte semble
un geste très simple, il en est tout
autrement lorsque l’on est en
fauteuil roulant, que l’on souffre de
difficultés motrices, etc.

C’est pourquoi il convient de ne pas


négliger cet aspect lors de
l’aménagement de son intérieur.

Cadre légal
L’accessibilité de certains bâtiments, comme les ERP, les logements et les écoles,
est soumise à des normes. Si le cheminement extérieur d’un bâtiment possède
des portes, celles-ci exigent une largeur minimale déterminée en fonction du
nombre d’occupants ou de la surface du local.

Pour les bâtiments neufs et la rénovation dans l’ancien, les professionnels doivent
à présent veiller à respecter la législation.

Normes
Que ce soit pour les salles de cinéma,
les théâtres, les universités, etc., des
règles ont été mises en place quant à
l’installation des portes.

Ainsi, dans une salle accueillant plus


de cent personnes, la largeur de la
porte doit être de 1,40 m, avec un
passage utile supérieur à 0,77 m. Pour
les salles recevant moins de cent per-
sonnes, la porte doit avoir une largeur de 0,90 m et un passage utile supérieur à
0,83 m.

116
IV. Les équipements

Enfin, les locaux de moins de 30 m² doivent s’équiper de portes de 0,80 m de


large et d’un passage utile supérieur à 0,77 m. Toutes les portes des espaces
accessibles sont concernées, dans les WC, notamment.

Attention : les commandes de manœuvre doivent être conçues de façon à garantir


une ouverture facile.

Cas spécifiques
Concernant les portes des ascenseurs
et des douches, les normes
d’accessibilité sont différentes.

En effet, la loi impose des portes


coulissantes d’une largeur supérieure à
0,80 m pour les ascenseurs, et les
dimensions de la cabine doivent être
d’au moins 1 × 1,30 m de profondeur.
De plus, il convient de placer les
commandes à une hauteur maximale
de 1,30 m et la précision d’arrêt à 2 cm.

De même, à l’intérieur de chaque


cabine de douche, il faut prévoir un espace d’au moins 0,80 × 1,30 m, hors de
tout obstacle et de débattement de portes.

À noter : il est conseillé de faire appel à un spécialiste pour faire ces changements le
cas échéant.

Les poignées de portes


Indispensables pour l’équipement réglementaire des sanitaires (douche, WC),
mais aussi des cuisines, les poignées contribuent à la sécurité et au confort des
personnes à mobilité réduite.

117
IV. Les équipements

Elles doivent notamment être facilement utilisables, en position debout ou assise.


Par exemple, les poignées à boutons ronds et lisses sont à éviter, car elles
nécessitent une pression importante.

Types de barres
Les poignées conçues pour les personnes handicapées (ou barres) se présentent
sous différentes formes :

π à ventouses, avec ou sans cap-


teurs, pour angle ;
π avec des coulisseaux en présence
d’une douchette (dans une
douche, par exemple) ;
π coudée à 45° et en laiton
chromé ;
π de maintien fixe en « T », d’ap-
puis ou de relèvement pour les
WC ;
π antidérapantes, elles sont alors à fixer au mur pour réaliser, facilement et en
toute sécurité, des transferts dans de nombreuses situations (dans une
baignoire ou une douche, sur des toilettes, etc.).

Par ailleurs, les poignées dites « champignon » sont idéales pour les personnes
souffrant d’une déficience au niveau des mains. Elles sont de forme cylindrique,
mais plates. La poignée « béquille » est le modèle le plus répandu, mais pour être
facilement utilisable, elle doit être la plus longue possible. Elle pourra alors être
actionnée avec la paume de la main, le bout des doigts ou encore l’avant-bras et
le coude.

Sécurité
Multipliez sans hésiter la
présence de barres et

118
IV. Les équipements

poignées d’appuis dans les zones sensibles : salle de bain, WC, cuisine, escaliers,
etc.

Des poignées ergonomiques fixées aux endroits judicieux faciliteront la mobilité


ou la sortie hors fauteuil. Dans tous les cas, choisissez plutôt des barres et
poignées rainurées, moins glissantes que celles en inox, et insistez sur la fixation
et le vissage (plus fiable que les ventouses réservées à un usage restreint).

Par ailleurs, les nouvelles normes d’accessibilité fixent leur emplacement :

π Hauteur de la barre d’appui : entre 0,70 m et 0,90 m π


Hauteur des poignées de fenêtres : 1,20 m.
π Hauteur des poignées de portes : 0,90 à 1,30 m. π
Barre de douche rallongée : 0,90 m de long.

Prix
On trouve tous les types de prix s’agissant des poignées de porte adaptées aux
personnes handicapées.

Le tableau ci-dessous vous offre un aperçu, non exhaustif, des tarifs pratiqués sur
le marché.
Poignées Prix

Barres d’appui fixes, droites ou coudées 15 € à 100 €

Barres d’appui verticales, avec pression plancher/plafond 400 € à 700 €

Barres à ventouses 25 € à 250 €

Barres d’appui de WC 50 € à 150 €

Barres d’appui pour lit 30 € à 300 €

119
IV. Les équipements

Les travaux d’accessibilité


Les travaux d’accessibilité sont
un passage obligé aujourd’hui
pour des millions de
personnes en France : pour le
maintien à domicile
concernant les particuliers et
pour les professionnels
accueillant du public.

Diagnostic
Avant de faire réaliser les travaux, il convient de réaliser un diagnostic.

Celui-ci permet de définir les faiblesses d’un bâtiment dans une optique
d’accessibilité à tous, quel que soit le handicap vécu.

Les diagnostics sont parmi les informations constitutives des rapports annuels de
chaque commission communale d’accessibilité et sont envoyés au Conseil
départemental consultatif des personnes handicapées.

Des professionnels agréés


Les diagnostics
d’accessibilité sont
confiés à des experts
agréés, souvent
indépendants,
travaillant avec un ou
plusieurs organismes
d’État, des associations
(comme l’APAVE) ou
encore au sein
d’entreprises privées.

Cette expertise fait par-

120
IV. Les équipements

tie des nombreux diagnostics déjà obligatoires du parc immobilier (amiante,


énergétique, etc.)

La certification Qualibat 9171 garantit à une entreprise ou un bureau d’études


l’agrément et la compétence pour travailler sur l’accessibilité. Une fois cette
expertise réalisée, les travaux sont réalisés par des entrepreneurs.

Coûts
Les tarifs sont libres en matière de diagnostic d’accessibilité, la plupart des
experts immobiliers fixent leur rémunération sur la base d’une vacation horaire.

Grâce à la reconnaissance du handicap, les travaux peuvent ensuite être financés


en partie grâce à différentes aides financières :

π aides au logement, notamment la prise en charge de tout ou partie des


travaux d’accessibilité ;
π AAH et la prestation de compensation, qui répondent aussi au besoin de
certains travaux ;
π services propres à l’AGEFIPH (Association nationale pour la GEstion du Fonds
d’Insertion Professionnelle des Handicapés).

A Pour aller plus loin


Astuces

L’ascenseur pour PMR


La configuration de votre maison n’est pas adaptée à votre handicap et vous avez
des difficultés à accéder à l’étage ? L’ascenseur particulier est une solution
alternative. Afin de faciliter les déplacements et offrir un maximum d’autonomie et
de confort, des dispositions particulières doivent cependant être prises. Il est
également possible d’installer un mini-ascenseur à l’extérieur de votre habitation. Il
peut en outre desservir plusieurs étages et ne nécessite, le plus souvent, aucun
travaux de maçonnerie.

121
IV. Les équipements

En pratique, la porte palière d’un ascenseur destiné à accueillir des personnes en


fauteuil roulant ne doit pas faire face à un escalier dans lequel une chute pourrait
survenir. D’autre part, le bouton de commande, qu’il soit au palier ou dans la cabine,
ne doit pas avoir une hauteur supérieure à 1,30 m. La précision d’arrêt de la cabine
devra également être de plus ou moins 0,01 m par rapport au niveau du sol palier.
Pour un ascenseur destiné à accueillir des personnes atteintes d’une déficience
visuelle ou auditive, il est important de poser un revêtement différent entre le sol de
la cabine d’ascenseur et le sol palier. De plus, l’arrivée de la cabine ainsi que le
numéro de l’étage doivent faire l’objet d’une annonce sonore ; ces dernières seront
doublées par une alerte visuelle pour les personnes déficientes auditives. Des
inscriptions en braille à côté des boutons, qui doivent être en relief, et un point
tactile sur la touche 5 permettront également aux personnes véhiculées de se
repérer plus aisément. Enfin, l’éclairage ne doit ni réfléchir la lumière ni éblouir.
Et pour un maximum d’aisance, pourquoi ne pas opter pour un ascenseur qui n’obéit
qu’à la voix ? Plus besoin d’appuyer sur un bouton pour appeler votre ascenseur et
sélectionner votre étage ! Votre simple présence ou une indication vocale, et votre
ascenseur s’exécute ! En effet, avec un ascenseur équipé d’un détecteur de présence,
vous n’avez qu’à vous poster devant la porte pour que l’appareil réagisse et vienne
vous chercher. Une fois à l’intérieur, il vous suffit de lui indiquer oralement l’étage
auquel vous souhaitez aller. Cette fonctionnalité est bien sûr un confort
supplémentaire pour chacun, comme lorsque vous abordez un ascenseur les bras
chargés, mais la reconnaissance vocale et le détecteur de présence sont avant tout
une avancée pour les PMR, qui n’auront plus aucune manipulation à effectuer
lorsqu’ils prendront l’ascenseur.

La marque NF Médical et le marquage CE


Pour acheter en toute sécurité et être rassuré sur la fiabilité de vos produits d’aide à
la mobilité, fiez-vous à la marque NF Médical et au marquage CE.
En effet, la marque NF Médical garantit aux consommateurs des produits conformes
aux normes en vigueur sur le matériel destiné au PMR et contrôlés selon les
exigences de qualité. Lorsque vous achetez du matériel, vérifiez donc que le logo NF
Médical figure sur celui-ci, vous serez ainsi assuré de la qualité et de la sécurité de
ces produits.

122
IV. Les équipements

Le marquage CE est, quant à lui, obligatoire sur des produits mis en vente dans
l’Union européenne. Il atteste de la conformité de votre matériel suite à des
vérifications effectuées sur la sécurité et les performances, qui doivent être
conformes aux dispositions en vigueur.

L’adaptabilité de la salle de bain PMR


L’adaptabilité d’un logement permet de le transformer à moindre coût pour
permettre à une personne âgée ou en fauteuil roulant d’y vivre. Il est important
d’aménager la salle de bain, car c’est une pièce essentielle au confort de vie.
Pour adapter au mieux votre salle de bain à votre handicap, commencez par
recenser les gestes que vous ne pourrez plus ou aurez du mal à effectuer afin de les
compenser. Pour cela, posez-vous quelques questions :
π Est-ce que j’y accède avec un fauteuil roulant, en marchant seul ou
accompagné ? π Puis-je faire ma toilette seul ? π Puis-je faire mes
transferts seul ?
π Dans quelle position est-ce que j’effectue ma toilette, debout, assise ou
allongée ? π Dois-je opter pour une douche ou une baignoire ? π Suis-je le seul
à utiliser cette salle de bain ?
Pensez à une éventuelle évolution de votre handicap, même si cela n’est pas toujours
simple. Cela vous évitera de refondre totalement votre salle de bain et d’engendrer
de nouveaux frais.
Le choix entre la douche et la baignoire doit se faire dans un but de sécurité et de
confort. Si vous pouvez vous mettre en position debout, mais que vous ne pouvez pas
supporter cette position trop longtemps, optez pour une douche avec un receveur
extra-plat et un siège rabattable.
La baignoire peut aussi être adaptée, mais les entrées et sorties peuvent devenir
complexes si vous ne disposez pas d’aides techniques telles que des disques de
transfert, un siège élévateur, une baignoire à porte ou à lanière.
Si vos toilettes et votre salle de bain sont séparées par une cloison, il vous suffit
d’abattre la cloison qui les sépare afin de garantir la continuité entre les deux
espaces. Le carrelage devra être le même et sera bien évidemment continu sous la
cloison pour ne pas créer d’obstacles. Opter dès la première installation pour un

123
IV. Les équipements

siphon de sol permet d’installer par la suite une douche ou une baignoire accessible
aux PMR.
Il est vivement conseillé de réaliser ces adaptations dès le départ, elles permettront
un aménagement rapide et n’engendreront pas de frais supplémentaires. Il suffit de
bien penser l’espace dès le début. Ensuite, le plus confortable est l’installation d’une
baignoire sabot à porte, qui permet de se laver en étant assis dans une structure
stable et accessible.

Domotique et nouvelles technologies au service des PMR


Aujourd’hui, alors que 90 % des seniors préfèrent rester chez eux plutôt que de
s’installer en maison de retraite, la principale angoisse des proches d’une personne à
mobilité réduite vivant seule est que celle-ci soit victime d’un accident dans sa
maison. Mais la domotique permet aujourd’hui de reléguer cette peur au placard !
Si la maison intelligente relevait il y a encore quelques années de la pure
sciencefiction, le domaine appelé « gérontechnologie » se développe de plus en plus,
avec pour objectif principal de permettre aux PMR de rester le plus longtemps
possible indépendants à leur domicile.
Lit médicalisé, systèmes de communication permettant de rester en contact avec son
médecin et ses proches, réduction des gestes répétitifs, etc.
La domotique possède de nombreuses applications. Elle permet d’adapter son
domicile à ses besoins : avec ses capteurs, ses outils de contrôle, sa communication à
distance, elle est idéale pour changer le quotidien d’une personne dépendante.
Ainsi, grâce à des commandes centralisées, il est possible notamment d’ouvrir et
fermer à distance les volets, portes, fenêtres, etc., d’être averti d’une fuite d’eau ou
de gaz, ou d’avoir des chemins lumineux qui s’allument au passage d’un individu,
etc. Le domicile se contrôle alors entièrement depuis un ordinateur, une tablette ou
un téléphone, et ce, même si vous n’êtes pas chez vous.
Une entreprise française, Link Care Services propose une solution appelée « @ dom ®
» pour les personnes âgées et les PMR qui ne souhaitent pas quitter leur domicile.
Ce système consiste en un ensemble de capteurs reliés à un modem, paramétrés en
fonction des habitudes de vie de l’individu. S’ils détectent une anomalie, les capteurs
peuvent alors afficher une vue en direct de la maison chez un opérateur, afin
d’évaluer la situation et contacter les proches.

124
IV. Les équipements

Plus futuriste, le robot auxiliaire de vie, capable d’interagir avec une maison
domotique, sera capable de détecter des dangers, d’alerter en cas de chute,
d’envoyer une liste de courses à une plateforme dédiée qui livrera directement au
domicile, d’organiser des visioconférences avec les médecins, de rappeler à la
personne de s’hydrater, de prendre ses médicaments, etc. Ce genre de robot coûte
entre 3 000 € et 5 000 €.
Les nouvelles technologies sont aussi adaptées et mises au service des PMR. Par
exemple, la tablette interactive pour seniors est simplifiée et apporte de nombreux
avantages : possibilité de communiquer avec ses proches par écrit ou à l’aide de
caméras, dossier médical intégré pour une meilleure coordination du personnel
médical, système de télésurveillance permettant l’intervention des secours
rapidement. On parle de téléassistance.
Il existe également des mini-téléphones intelligents qui combinent différents
services. Ainsi, la PMR est reliée aux urgences, à un centre d’écoute 24 h/24 et 7 j/7,
mais aussi à des services d’aide pour faciliter son quotidien : réservation de billets de
train ou d’un taxi. Ce système dispose aussi d’un GPS qui permet à la famille de
localiser la personne, et d’un avertisseur lorsque celle-ci sort d’un périmètre défini.
Grâce à des touches programmables, il est aussi possible de contacter ses proches. Il
faut compter moins de 300 € pour ce type de téléphone.
Questions / réponses de pro

Rampe d’accès à une maison


Étant famille d’accueil, je dois créer une descente, car ma maison possède un
escalier de 2,55 m de haut.
Comment faire, car je ne suis que locataire, mais le Conseil général me demande une
rampe avec un degré de 5 % à 10 % ?
Question de Lys

Δ Réponse d’Axel Solutions

Si vous partez sur une pente de 10 %, compte tenu de la hauteur, la longueur de


la rampe sera de 25 m. Dans votre cas, un élévateur vertical serait plus adapté.

125
IV. Les équipements

Garde-corps
Est-il nécessaire de mettre un garde-corps pour une rampe de 5 % permettant de
franchir une seule marche (hauteur de 17 cm) ? Ne peut-on pas installer des pots de
fleurs pour délimiter la rampe ?
Pour une distance inférieure ou égale à deux mètres, quel est le pourcentage
maximum de la pente ?
Question de Sophie

Δ Réponse de Bruel Diags

Non, ce n’est pas nécessaire, ce n’est que la hauteur d’une marche. Et si cela ne
sert pas de marche, vous pouvez faire un ressaut de quelques centimètres pour
servir de butée/chasse-roue aux roues d’un fauteuil.
Sinon, jusqu’à deux mètres maximum, vous avez le droit d’avoir une pente
comprise entre 6 % et 8 %.

Lavabo pour personnes handicapées


Dans les sanitaires mixtes d’un ERP, le lavabo adapté peut-il se trouver dans les WC
adaptés pour les personnes handicapées ?
Question de Noailles19

126
IV. Les équipements

Δ
Réponse de Bruel Diags

Bien sûr, il peut être dans les WC handicapés. Il faut qu’il soit adapté avec une
hauteur libre de 70 cm sous le lavabo (sans colonne, évidemment) et une
hauteur maximum de 85 cm.
Enfin, il ne doit pas être situé dans le cercle de retournement des 150 cm.

Fiabilité des baignoires à porte


Les baignoires à portes conçues pour les PMR sont-elles fiables : étanchéité, qualité,
installation, coûts ? Y a-t-il des compagnies plus recommandées que d’autres ?
Question de Gisèle

Δ Réponse de Viabagno

Oui, les baignoires à porte sont fiables si la conception est de qualité et la


matière aussi.
Privilégiez la fibre céramique, plus résistante, plus hygiénique, de fabrication
européenne et avec une certification européenne pour l’installation aussi.
Demandez également des renseignements au commercial. Pour le prix :
moins c’est cher, plus le risque est élevé.

Aménagement d’une salle de bain PMR


Je souffre d’une maladie invalidante et je dois aménager ma salle de bain. Je vais
déménager pour un plain-pied avec une salle de bain classique.
Peut-on transformer une salle de bain et installer une douche à l’italienne sans
marche ni rebord (je ne peux pas monter une marche) ? Je pense surtout à
l’évacuation de l’eau.
Question d’Azalée

Δ Réponse d’OD Cuisines

Il s’agit de savoir s’il y a un vide sanitaire en dessous, où l’on puisse passer pour
relier l’évacuation plus bas que l’existant et voir si le branchement est déjà plus
bas que le sol (environ 7 cm à 8 cm). Une visite par un professionnel sur place
s’impose.

127
IV. Les équipements

Δ
Réponse d’EasyShower

Il est possible de transformer une salle de bain classique, tout dépend de


l’évacuation, mais il n’est pas nécessaire d’avoir un vide sanitaire.
Δ Réponse d’Ihdra-Vichy

Pour votre projet, vous pouvez vous rapprocher de la MDPH de votre conseil
général afin d’avoir une salle de bain adaptée à vos besoins.
De plus, des conseils sur l’installation et le financement sont proposés par des
ergothérapeutes.
Δ Réponse de Vega

Il est indispensable de voir la MDPH de votre département. Il existe des


possibilités de subventions de l’ANAH (Conseil général) ou des aides sous forme
de prêts à taux très bas par l’ALGI (Association des Logements pour les Grands
Infirmes).
Si vous êtes locataire, voyez avec votre bailleur, car vous ne pouvez pas
entreprendre de tels travaux sans son accord. En plus, les bailleurs sociaux
bénéficient d’un dégrèvement total de leurs taxes foncières pour ces travaux.

Fiabilité d’un monte-escalier


Comment s’assurer de la fiabilité des diverses sociétés fabriquant des
monteescaliers, surtout quand on voit les différences de prix des devis proposés ?
Question d’Hybrideur
Δ Réponse de Confort occitan

Il faut savoir qu’il existe très peu de fabricants de monte-escaliers dans le


monde. En règle générale, nous pouvons dire qu’il y a environ une dizaine
d’intervenants.
Tous les produits commercialisés sont aux normes européennes, sinon ils ne
pourraient être vendus.
Je peux vous assurer que l’ensemble des appareils proposés sur le marché est
fiable. La grande différence sera plutôt d’ordre esthétique.
Je vous conseille toutefois de privilégier une entreprise régionale, c’est toujours
plus sûr en cas de panne. Vous pouvez aussi demander à vos divers prestataires

128
IV. Les équipements

Δ
quelles sont les marques qu’ils commercialisent. Vous pourrez ainsi facilement
comparer les prix !
Réponse de DACEM Élévateurs

Ce n’est pas tant la fiabilité des fabricants (les bons matériaux doivent se
retrouver sur plusieurs de vos devis) que celle des sociétés vous établissant le
devis pour la fourniture, l’installation et le suivi de l’appareil.
Un équipement installé et entretenu correctement par un professionnel
compétent et bien formé par le fabricant a peu de risques d’être de mauvaise
qualité.
Vous pouvez cependant demander à visiter une installation réalisée quelques
mois auparavant, de sorte que les personnes aient du recul sur le matériel et
l’équipe.
Cela veut dire aussi que la relation entre cette société et ses clients est de bonne
qualité. Vous pouvez également regarder sur les forums, certains noms
reviennent régulièrement.
Enfin, n’oubliez pas de demander des précisions sur le suivi après-vente
(réactivité, formation et taille de l’équipe technique en fonction du secteur
géographique traité) et la réalité que recouvrent les devis.
Parfois, la bonne application de la garantie est conditionnée à la souscription
d’un contrat annuel d’entretien qui peut diablement modifier la réalité du prix
d’achat initial.
L’idéal est bien sûr le bouche-à-oreille sur des sociétés locales.
Δ Réponse de Madison

Presque tous les fabricants de monte-escaliers sont sûrs, mais ce qui détermine
la fiabilité du matériel lors de son utilisation est dans un premier temps le
respect des contraintes techniques de chaque fabricant.
En effet, votre conseiller doit parfaitement les anticiper pour prévenir de l’usure
de l’appareil (exemple : sur certains modèles, les batteries souffrent davantage
lorsque le monte-personne est posé en intérieur et que la pente est raide).
Puis, vient la prise des mesures qui doit être très précise. Et le plus important, la
pose, qui doit être impeccable pour préserver au mieux la longévité de
l’appareil.

129
Index des questions et
des astuces

I. La législation sur le handicap 15


L’accès à la culture pour les personnes handicapées 36
Des financements pour aménager un espace PMR 36
Un siège d’évacuation d’urgence pour les PMR 37
Normes d’accessibilité 38
Loi PMR pour les bureaux commerciaux 38
Sanction de non-accessibilité 38
Rampe d’accès et réglementation 39
Espace de manœuvre d’une porte 39
Recrutement d’une personne handicapée 40
Accessibilité des ERP 40
Demande de dérogation 40
Accessibilité du matériel informatique 41
II. Les déplacements : transports et voirie 42
Le tapis roulant et l’escalier pour PMR 62
Le grimpeur d’escaliers pour fauteuil roulant 63
Le sport pour les personnes handicapées 64
Bordures chasse-roues 65
Scooter pour seniors 66
Emplacement de la signalétique 67
Scooter électrique à quatre roues 68
Taxi et personnes à mobilité réduite 68
Lift électrique pour scooters handicapés 69
III. L’accès aux logements et autres bâtiments 70
La prestation compensatoire du handicap 88
Le pack HandiPass 89
Trouver un logement via une agence spécialisée 89
Solutions d’hébergement pour les PMR 91
Inscription d’un enfant handicapé à l’école 91
Toilettes dans l’infirmerie d’une école 92

Rampe d’accès 92
Accessibilité des sanitaires 93
Équipe de suivi de la scolarisation 93
Mise aux normes d’un institut de beauté 93
Accès handicapé 94
Sanitaires pour PMR en ERP 95
IV. Les équipements 96
L’ascenseur pour PMR 119
La marque NF Médical et le marquage CE 120
L’adaptabilité de la salle de bain PMR 120
Domotique et nouvelles technologies au service des PMR 121
Rampe d’accès à une maison 123
Garde-corps 123
Lavabo pour personnes handicapées 123
Fiabilité des baignoires à porte 124
Aménagement d’une salle de bain PMR 124
Fiabilité d’un monte-escalier 125

131
Les professionnels et experts cités
dans cet ouvrage

Nos sites permettent aux professionnels et spécialistes de publier et partager leur


savoir-faire (réponses aux questions des internautes, astuces, articles...). Une
sélection de leurs meilleures contributions a été incluse dans cet ouvrage.

Tous les jours, de nouveaux professionnels s’inscrivent et publient sur nos sites.
Faites appel à eux : ces pros savent de quoi ils parlent !

Accès Simple – Membre pro


Adaptation de logements pour des personnes à mobilité réduite : projets de
travaux pour l’adaptation du domicile.
Départements d’intervention : 01 | 38 | 69 | 73 | 74 Téléphone
fixe : 07 61 21 62 12

Agence Accès Handicap – Membre pro


Assistance et conseil pour la mise en accessibilité tout handicap des sites publics
et privés dans le cadre de la loi de 2005.
Départements d’intervention : France
Adresse : 6 Le Petit Montmeraud, 87 190 Dompierre-les-Églises Téléphone
mobile : 06 30 91 81 84

Axel Solutions – Membre pro


Solutions de produits d’accessibilité pour PMR conformes à loi du 11 février 2005
: monte-escaliers, rampes, élévateurs verticaux, etc.
Départements d’intervention : 60
Adresse : 1 rue Saint-Jean, 60 350 Vieux-Moulin

132
Téléphone mobile : 06 30 34 39 21

133
Les professionnels et experts cités dans cet ouvrage

Bruel Diags – Membre pro, expert


Cabinet spécialisé dans les diagnostics immobiliers : étude de l’amélioration
énergétique, expertise thermographique (caméra infrarouge), état des lieux
technique pour les prêts à taux zéro, etc.
Départements d’intervention : 44 | 85
Adresse : 10 bis rue de la Borderie, 85170 Beaufou
Téléphone fixe : 02 72 71 14 41
Téléphone mobile : 06 06 49 46 45

Confort Occitan – Membre pro, expert


Spécialiste des solutions d’accessibilité à destination des PMR : monte-escalier
droit ou tournant, mini-ascenseur, baignoire à porte… Vente, pose, SAV, contrat
d’entretien.
Départements d’intervention : 09 | 11 | 31 | 32 | 34 | 65 | 66 | 81 | 82
Adresse : 52 boulevard Gabriel Koenigs, 31 300 Toulouse
Téléphone fixe : 08 00 00 91 26
Téléphone portable : 06 38 42 87 66

Dacem Élévateurs – Membre pro


Entreprise spécialisée dans l’installation et l’entretien de solutions
d’accessibilité : élévateurs, plateformes et sièges de monte-escaliers.
Départements d’intervention : 01 | 03 | 07 | 15 | 26 | 38 | 39 | 42 | 43 | 48 | 63 | 69 | 71 | 73
| 74
Adresse : Rue du Faubourg, 43 590 Beauzac
Téléphone fixe : 04 71 56 51 18
Téléphone mobile : 06 32 63 08 34

Diag Access (Vega) – Membre pro


Fabrication, vente et installation de baignoires à porte en fibre céramique et de
douches adaptées pour les personnes âgées ou à mobilité réduite.
Adresse : 6 rue Louis Bertrand, 51 370 Saint-Brice-Courcelles Téléphone
mobile : 06 29 73 78 48

134
Les professionnels et experts cités dans cet ouvrage

EasyShower – Membre pro


Entreprise spécialisée dans la fabrication et l’installation de douches pour
personnes à mobilité réduite, sans travaux de carrelage ni de faïence, s’adaptant
aux installations existantes.
Départements d’intervention : France
Adresse : 24 rue de Saugirard, 41 130 Selles-sur-Cher
Téléphone fixe : 02 54 83 67 01

Eirl Block MBLT – Membre pro


Société de vente de fauteuils roulants, monte-escaliers et autres solutions
d’accessibilité pour les ERP.

Départements d’intervention : 18 | 36 | 37 | 41 | 45 | 58 | 72 | 86
Adresse : 9 rue Jean Moulin, 36 150 Vatan
Téléphone mobile : 06 83 98 39 14

Élyotherm (Énergie Lyon Thermique) – Membre pro, expert


Installation et rénovation : chauffage, plomberie sanitaire, énergies
renouvelables.
Départements d’intervention : 01 | 38 | 42 | 69
Adresse : 10 chemin de Crépieux, 69 300 Caluire-et-Cuire Téléphone fixe
: 04 82 53 12 47

Expert Construction – Membre pro, expert


Société d’expertise dans le domaine de la construction et du bâtiment :
dommages ouvrages, garantie décennale, sinistres, malfaçons, litiges, recours
devant les tribunaux.
Départements d’intervention : France Adresse :
109 rue Haxo, 75 020 Paris
Téléphone fixe : 01 43 64 13 58
Téléphone mobile : 06 68 93 20 56

135
Les professionnels et experts cités dans cet ouvrage

Handyscoop – Membre pro


Société spécialisée pour les commerces et établissements des collectivités locales
adaptés aux personnes handicapées : conseils, mise aux normes et équipement.
Départements d’intervention : 14 | 18
Adresse : 7 boulevard Victor Hugo, 34 000 Montpellier Téléphone
fixe : 04 67 22 54 94

Ihdra-Vichy – Membre pro


Entreprise de fournitures pour les salles de bain ergonomiques adaptées aux
personnes à mobilité réduite.
Départements d’intervention : France
Adresse : Passage de l’Industrie, Z.I Vichy-Rhue, 03 300 Creuzier-le-Vieux
Téléphone fixe : 04 70 59 13 14

Madison – Membre pro


Entreprise de vente, pose, installation et maintenance de monte-escaliers.
Départements d’intervention : 22 | 29 | 35 | 37 | 44 | 49 | 53 | 56 | 72 | 79 | 85
Adresse : 72 rue Mauvoisins, 44 200 Nantes
Téléphone fixe : 02 40 05 98 91
Téléphone mobile : 06 67 92 12 12

MSM Matériel Service Médical – Membre pro


Société de vente d’équipements d’aide à la personne pour les professionnels et
les particuliers : vélos à assistance électrique, scooters médicaux, rehausseur de
WC, objets d’ergothérapie, etc.
Départements d’intervention : France
Adresse : Impasse Alexandre Le Boulanger, 28 230 Droue-sur-Drouette
Téléphone fixe : 02 37 32 62 82
Téléphone mobile : 06 37 31 90 40

136
Les professionnels et experts cités dans cet ouvrage

OD Cuisines – Membre pro, expert


Entreprise spécialisée dans les cuisines et leurs applications, salles de bain,
dressings, etc.
Départements d’intervention : France + Export
Adresse : 16 avenue Victoria, 73 100 Aix-les-Bains
Téléphone fixe : 04 79 35 81 07 Téléphone
mobile : 06 72 80 61 44

Viabagno – Membre pro


Fabrication, vente et installation de baignoires à porte en fibre céramique et de
douches adaptées pour les personnes âgées ou à mobilité réduite.
Départements d’intervention : Export
Adresse : 7 boulevard Dampierre, 59 410 Anzin
Téléphone fixe : 09 17 41 72 30

137
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FIN

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