Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
ELECTRORADIOLOGIE MEDICALE
CHRU DE MONTPELLIER
I-INTRODUCTION 6
II- LE HANDICAP
1) Définitions 9
2) Origine du mot 10
3) Historique de la CIH 12
4) Les principales causes du handicap moteur 13
5) Quelques chiffres 14
III- LEGISLATION
1) La loi n° 75-534 du 30 juin 1975 15
2) La loi n° 87-157 du 10 juillet 1987 16
3) La loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002 17
4) Loi n°2005-102 du 11 Février 2005 sur l’égalité des droits et
des chances des personnes handicapées. 18
V-ETUDE DE TERRAIN
1) Objectifs 30
2) Les outils 30
3) Enquête auprès des MERM 31
2
4) Synthèse du questionnaire des MERM 35
5) Enquête auprès des patients handicapés 39
6) Synthèse du questionnaire handicapé 40
VI-Conclusion 41
VII- Bibliographie 43
3
REMERCIEMENTS
Tout au long de ce mémoire, nous avons été aidés et soutenus dans l’avancé de ce
TIP par différentes personnes que nous tenons particulièrement et sincèrement à remercier.
Nous remercions :
- Les différents MERM qui ont pris le temps de répondre à nos quelques
questions.
- L’Institut Saint Pierre et le Centre Propara de nous avoir reçus.
- L’ensemble des patients ayants répondu à notre enquête
4
Abréviations
5
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
6
I-INTRODUCTION
Nous avons choisi pour réaliser notre Travail d’Intérêt Professionnel, de mettre en
avant la part du métier de Manipulateur d’électroradiologie consacrée aux personnes
handicapées.
D’une part, il s’avère que cette prise en charge est souvent peu importante en nombre dans
les services d’imageries des établissements généraux. Seuls les centres, comme le Centre
Neuro-Médical Propara à Montpellier par exemple, accueillent en permanence des
personnes handicapées, d’où une spécialisation du secteur d’imagerie. De fait, nous ne
sommes que rarement confrontés à ces patients alors que dans le même temps, nous
sommes trop souvent pris au dépourvu d’une prise en charge particulièrement complexe !
D’autre part, nous pensons que la prise en charge de personnes handicapées requière une
attention particulière sur le plan humain quand il s’agit de faire face à des situations de vie
particulièrement douloureuses. Cette particularité, selon nous, fait particulièrement écho à
la part soignante de notre métier. Celle là même qui est au cœur de ce métier et qui fait que
nous avons choisi cette profession.
Nous allons donc étudier cette problématique sur le plan relationnel et/ou sur le
plan psychologique mais aussi sur le plan pratique de la prise en charge de ces personnes.
Plus précisément, sur le terrain, nous avons voulu observer l’attitude des patients
handicapés mais également celle du manipulateur en électroradiologie médicale (MERM)
lors d’un examen radiologique. Et pour finir, d’aborder un aspect plus pratique au niveau
des techniques radiologiques et de l’accueil du patient.
Ainsi, nous croyons que cette démarche nous permettra à la fois, de mieux cerner
les problèmes rencontrés tant du point de vue des manipulateurs que de celui des patients
et espérons que cette étude améliorera notre pratique de futurs manipulateurs.
7
CONSTAT ET QUESTION DE DEPART
L’hôpital est un carrefour de soins pour tout type de patients, il se doit d’effectuer
des soins en continus, de façon neutre et égalitaire.
Cependant, nous avons constaté, sur le terrain, qu’il existe une différence entre la prise en
charge du patient valide et celle du patient présentant un handicap moteur.
Cette différence est-elle due à un manque de connaissance des problèmes liés au
handicap ?
Existe-t-il des moyens qui facilitent leur prise en charge ?
La prise en charge matérielle de ces personnes se fait-elle au détriment de leur prise en
charge psychologique ?
Autrement dit, l’aspect technique prend t-il le dessus sur l’aspect psychologique ?
De plus, le fait de méconnaître le milieu du handicap rend t-il moins évident l’approche et
la relation avec les patients handicapés moteurs ?
Quel rôle pourrons-nous jouer en tant que futurs manipulateurs ?
Du fait de toutes ces difficultés, de tous ces questionnements, nous imaginons qu’il peut
exister des formations internes ou initiales pour comprendre «l’handicap », qu’il peut
exister des différences entre établissements spécialisés et établissements généralistes d’où
notre volonté de creuser ces pistes.
Dans tous les cas, toutes ces interrogations nous ont amenés vers une seule question :
8
II-LE HANDICAP
1) Définitions
Selon la déclaration des droits des personnes handicapées proclamée par l’Assemblée
générale de l’Organisation des Nations Unies le 9 décembre 1975, il s’agit de toute
personne dans l’incapacité d’assurer par elle-même tout ou partie des nécessités d’une vie
individuelle ou sociale normale, du fait d’une déficience, congénitale ou non, de ses
capacités physiques ou mentales.
9
D’après cette loi les handicaps sont généralement classés en quatre types :
-le handicap auditif
-le handicap visuel
-le handicap moteur et le polyhandicap
-le handicap mental et les troubles du comportement
De plus, en 1980, le britannique Philip Wood introduit une clarification conceptuelle dans
la définition du handicap. Il définit en effet le handicap comme la conséquence des
maladies sur la personne suivant trois plans :
2) Origine du mot
Le terme handicap est un mot d’origine anglaise. Il fait sa première apparition dans
cette langue écrite, au XVIIe siècle, il est la contraction de trois mots Hand in the Cap (la
main dans le chapeau). Il désigne une méthode de répartition « à parts égales » lors
d’échanges d’objets personnels entre deux personnes. Plus tard, c’est aux courses de
chevaux que l’on appliquera la règle des longueurs ou des charges supplémentaires
imposées aux meilleurs pour « égaliser les chances » de tous lors de courses à handicap.
Anobli par le sport, repris par la littérature (Maurois, Gide), intégré officiellement
dans le dictionnaire de l’Académie française dès 1913, le mot est adopté par les travailleurs
sociaux et les associations s’occupant des personnes avec des infirmités ou incapacités,
10
comme moins réducteur, moins stigmatisant, voire promotionnel, surtout à partir des
années 1950. Il est définitivement admis avec son apparition dans le droit des personnes
handicapées dans la loi de 1957 sur les travailleurs handicapés et, surtout, par celle du 30
juin 1975 en faveur des personnes handicapées.
Au cours du temps, plusieurs termes ont été utilisés pour qualifier les différents
handicaps :« aliénés, anormaux, arriérés, boiteux, bossus, débiles, déficients, difformes,
diminués, estropiés, idiots, impotents, inadaptés, infirmes, invalides, malformés, mutilés,
paralysés, paralytiques, personnes à mobilité réduite, personnes dépendantes, personnes en
situation de handicap, etc… ».
11
3) Historique de la CIH
Deux courants ceux sont établis : le courant « médical » qui définissait, à la suite
des propositions de Wood, le handicap, comme la conséquence d’un état pathologique
(maladie ou accident) et le courant « anthropologique » qui considérait que le handicap
était la résultante de la confrontation d’un être humain avec son environnement. On peut
donc résumer ceci en disant que d’une part c’est la lésion (ou déficience) corporelle
pathologique qui rend les personnes handicapées et d’autre part c’est la société qui crée les
situations de handicap.
12
- Les Facteurs environnementaux, constituent l’environnement physique, social et
attitudinal dans lequel les gens vivent et mènent leur vie.
Les origines des déficiences motrices sont multiples, et pour les comprendre il
existe un mode de classement des causes de déficiences motrices.
Ce mode de classement se base sur deux types d’appréhensions différentes, le handicap est
alors soit :
- congénital ou acquis, c'est-à-dire qu’il survient à la suite d’un accident, d’une
maladie ou du fait de l’âge
- destiné à évoluer ou non
La période de la survenue du handicap, et ceci est vrai pour toutes les déficiences,
est une donnée importante pour la personne handicapée. Son vécu, ses acquisitions, son
accompagnement, ainsi que les relations qu’elle entretient avec son entourage seront très
différents selon que son handicap soit congénital ou acquis.
13
- du à la vieillesse, en effet les personnes âgées sont plus exposées aux risques de
chutes et de problèmes de santé, et connaissent une altération naturelle de leurs
potentiels de mobilité qui, de ce fait, les conduisent vers des situations de handicaps
et de perte d’autonomie.
- Evolutif ou non, d’après Michel Delcey on entend « Par maladie évolutive, on
désigne donc de fait des affections dont l’évolution est attendue et péjorative
(aggravation, ou au mieux, stabilisation), dont le traitement est pour l’instant
symptomatique ou palliatif. Il faut souligner l’extrême variabilité de l’évolutivité et
de la sévérité de ces affections : maladie évolutive ne signifie pas maladie létale
(mortelle), ni même diminution de l’espérance de vie. »
5) Quelques chiffres
14
III-Legislation
L’ensemble du cadre juridique du Handicap repose sur quatres principaux textes de lois :
Cette loi marque le passage d'une prise en charge antérieurement basée sur la notion
d'assistance à une prise en charge reposant largement sur la notion de solidarité. A ce titre :
15
revenus des ascendants et descendants mais reste soumise à un plafond de ressources
personnelles assez basses.
Cette loi a mis en place une obligation d'emploi des travailleurs handicapés et
assimilés pour tous les établissements de 20 salariés et plus dans la proportion de 6 % de
l'effectif total de leurs salariés (art L323-1)
16
3) La loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002
La plupart des dispositions prises par la loi de modernisation sociales sont entrées en
vigueur le 20 Janvier 2002.
17
4) Loi n°2005-102 du 11 Février 2005 sur l égalité des droits et des chances des personnes
handicapés.
18
véhicule. Son montant est determiné en fonction des besoins et du projet de
vie de la personne handicapée. Cette PCH remplace l’Allocation
Compensatrice pour Tierce Personne (ACTP), qui était attribuée aus
personnes handicapées de plus de 20ans dant l’état nécessitait le recours à
une tierce personne pour effectuer les actes essentiels. La PCH permet,
quant à elle, de prendre en compte, au delà des aides humaines, les autres
besoins de la personne handicapées, et contrairement à l’ACTP elle n’est
pas soumise à condition des resources.
- La création d’un observatoire nationale sur la formation, la recherche et
l’innovation sur le handicap (art 6). De plus, les professionnel de santé et du
secteur médico-social sont formés sur le handicap ( pathologies, innovations
thérapeutiques, technologiques, pédagogiques, éducatives et sociales)
(art. 7). Et il y a la mise en place de consultations médicales de prévention
pour les personnes handicapées afain de réduire les risques d’incapacité (art
8).
- Les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). C’est le
principe d’un lieu unique destiner à faciliter les demarches des personnes
handicapées. Dans chaque département une MDPH est créée (par exemple
dans l’Hérault elle se touve à Montpellier), elle offre un accés unique aux
droits et prestations prévus pour les personnes handicapées. De plus cette
MDPH exerce une mission d’accueil, d’information, d’accompagnement et
de conseil des personnes handicapées et de leur entourage.
- En ce qui concerne la scolarité de l’enfant, la loi définit le droit d’inscrire à
l’école tout enfant porteur d’un handicap, à présent tout enfant handicapé
peut être inscrit dans « l’école ou l’établissement du second degrés de son
quartier ». L’école ou l’établissement scolaire le plus proche du domicile
constiute son établissement de référence, et ce sera seulement avec l’accord
des ses parents ou de son représentant légal qu’il pourra être inscrit dans un
établissement autre que celui de référence, si l’enfant a besoin d’un
dispositif qui n’existe pas dans l’établissement le plus proche. Cette loi
oblige donc la collectivité nationale à donner une réponse aux familles :
l’inscription à l’école impose à l’institution d’accompagner la recherce de
solutions adaptées.
19
- Le principe de non-discrimantion en ce qui concerne l’emploi. Les
entreprises doivent prendre les mesures appropriées pour permettre aux
travailleurs handicapés d’accéder à un emploi ou de conserver un emploi
correspondant à leurs qualifications ou pour qu’une formation adaptée à leur
besoins leur soit dispensée. La totalité ou une partie des dépenses
supportées à ce titre par l’employeur peut être compensé par des aides. De
plus, depuis 1987 les entreprises de plus de 20 salariés étaient tenues à une
obligation d’emploi d’au moins 6% de personnes handicapées. La loi de
2005 réaffirme cette obligation et l’étend à de nouvelles catégories de
personnes handicapées tels que : les titulaires de la carte invalidité et les
titulaires de l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH). Cette loi donne
ainsi la priorité au travail en milieu ordinaire, en misant sur l’incitation. Le
dispositif de sanction est renforcé et étendu aux employeurs publics.
- La notion d’accessibilité, qui est une condition primordiale pour permettre à
tous d’exercer les actes de la vie quotidienne et de participer à la vie sociale.
Aussi, la loi prévoit-elle le principe d’accessibilité généralisée, quelque soit
le handicap (physique, sensoriel, mental, psychique, cognitif). Elle rend
obligatoire l’accessibilité des locaux d’habitations neufs , privés ou publics
et, dans certains cas, des locaux d’habitations existants à l’occasion de
travaux, excepté pour les propriétaires construisant ou améliorant un
logement pour leur propre usage. La personne handicapée doit pouvoir
également accéder à tous les bâtiments recevant du public et évoluer de
manière continue, sans rupture, dans la chaîne de déplacement :
aménagement de voiries, accés aux gares, transports en commun... Pour cela
la loi fixe des délais de mise en accessibilité de ces différents lieux, par
exemple 10ans pour la mise en accessibilité des réseaux de transports
collectifs, et ce même délai pour les établissements public recevant du
public déjà existant, mais ces établissement devront établir un diagnostique
avant le 1er Janvier 2011.
- Le financement de la PCH, en effet comme celle-ci concerne un nombre de
personnes plus élevé elle neccessite donc des financement complémentaires
à ceux apporté par les départements, ils sont apporté par la nouvelle Caisse
nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA). Ainsi les crédits
consacrés à l’aide individuelle aux personnes handicapés ont été doublé
20
grâce au nouveau dispositif législatif, en 2006 elles s’élèvent à près d’1.1
milliards d’euros. Le financement de la PCH est repartie entre :
1. départements qui apportent 590 millions d’euros,
correspondant aux sommes qu’ils consacraient à l’ACTP
2. la CNSA pour un montant de 500 millions d’euros, issus de
la « Journée Solidarité » et répartie entre les départements.
- La CNSA, c’est un nouvel établissement public administratif, crée par la loi
du 30 Juin 2004. En ce qui concerne la loi de 2005 , elle a précisé et
renforcé ses missions, qui sont doubles. La CNSA est à la fois une caisse
chargée de répartir les moyens financiers et une agence d’appui technique et
d’animation
21
IV-La relation et les moyens
A- La relation
Lorsque nous rencontrons une personne, nous sommes immédiatement assaillis par
différentes sensations, notamment visuelles et sonores, qui déterminent dès le départ une
première impression de la personne, en relation avec les multiples souvenirs que nous
portons en nous de rencontres avec d'autres. Si la physionomie, le corps, l'attitude, la voix
de cette personne sont particuliers, hors-normes, notre perception entraînera aussitôt une
réponse émotionnelle. En effet, c'est la dimension émotionnelle de notre fonctionnement
cérébral qui est la première touchée face à des stimuli non-verbaux. Cela explique que,
face à une personne handicapée dont le visage a une forme, des mimiques particulières et
inattendues, dont le corps est autre, dont la position (assise, couchée,…) n'est pas celle que
l'on attend, dont le langage est différent, nous ressentons instantanément une foule
d'impressions plus ou moins confuses, dont nous sommes plus ou moins conscients, et que
nous arrivons plus ou moins à maîtriser.
Une des premières impressions identifiable est celle d'être confronté à l'inconnu. Le
visage que nous regardons et qui nous regarde est autre. Cette impression d'inconnu peut
venir d'un manque d'apprentissage. En effet, au delà des discours sur l'intégration, de
nombreuses personnes handicapées vivent encore à l'heure actuelle de manière confinée,
nouant peu de contacts avec le monde extérieur. Dès lors, nous avons, depuis notre
enfance, été généralement peu confrontés avec des personnes porteuses de handicap, ce qui
nous empêche de les identifier comme faisant partie de notre monde quotidien, habituel.
Alors qu’une enquête sur le continent Africain, nous a montré à quel point ce phénomène
était culturel. En effet, dans la ville de Dakar, par exemple, on rencontre à tout moment,
dans la rue, des enfants et des adultes gravement handicapés, ayant souvent une activité de
mendiants, qui côtoient tout le monde et vis-à-vis desquels, personne, sauf nous,
occidentaux, ne réagit. Dans cette autre situation culturelle, la personne handicapée n'est
pas cachée, n'est pas mise à l'écart, ce qui banalise le contact avec elle. Il nous semble donc
que l'isolement social que vivent fréquemment, dans nos pays, les personnes handicapées
22
constitue un facteur qui contribue au sentiment d'inconnu ressenti fréquemment face à
elles.
La personne porteuse d'une déficience constitue aussi, dans notre monde occidental,
un « anti-modèle » qui peut être ressenti comme gênant. En effet, elle ne correspond en
aucun cas à l'idée de la personne au corps parfait, vivant dans un bien-être matériel parfait,
ainsi que nous le montrent quotidiennement les publicités. Dans les feuilletons, qui
reflètent fidèlement les représentations sociales dominantes, on ne trouve nulle trace de
23
personnes ayant une déficience. Ou, lorsqu'elles y sont présentes, elles sont figurées de
manière idéaliste, très lointaine de la réalité. Le nombre de sollicitations dont nous sommes
l'objet tous les jours visant à améliorer notre « look » et notre confort sont représentatives
d'une société valorisant un bonheur matériel, des relations superficielles, un monde de
l'apparence. A coup sûr, la personne handicapée se trouve encore plus disqualifiée que si
nous vivions dans un monde où les caractéristiques de la personnalité, les relations étaient
valorisées.
2) La relation soignant-soigné
24
différences. C’est le reconnaître en tant que personne unique. Il n’est pas toujours évident
de consacrer de l’intérêt et du temps au patient, et ce par manque de temps, parce que la
charge de travail est trop lourde ou encore parce que nous sommes très sollicités.
Le soignant œuvre pour soigner et guérir le patient, tout en sachant qu’il restera
handicapé et ne sera donc pas guéri. La méconnaissance du handicap, les relations du
professionnel, les préjugés peuvent parasiter la relation de soins avec la personne en
situation de handicap. Généralisation de l’absence d’autonomie motrice ou surestimation
des capacités, à se positionner entre le trop et le pas assez reste difficile pour le soignant.
L’essentiel dans cette relation est la reconnaissance du patient comme une personne et non
comme un objet de soin.
3) Le risque d’épuisement
25
B- Les moyens.
1) La manutention
Le personne handicapée : le corps humain est ici caractérisé par son poids. Le poids
moyen du sujet est sensiblement supérieur à celui de la tierce personne, le plus souvent
féminine. La forme du sujet est aussi à prendre en considération : il faut pouvoir saisir la
charge et la maintenir pour qu'elle n'échappe pas. Le volume du sujet adulte pénalise les
tierces personnes de petite taille. Ce corps se présente parfois inerte, hypotonique, flasque,
ou l'inverse hypertonique, athétosique, voire raide, douloureux. De plus, il repose sur un lit
mou, creux, trop haut ou trop bas, d'accès mal commode.
26
On peut dire qu'il existe neuf façons de déplacer une personne. L'observation
permet de classer les nécessités de déplacements des patients en neuf groupes principaux
distincts se distinguant chacun par une trajectoire caractéristique. Il s'agit des :
retournements, redressements, voltes, abaissements, rehaussements, translations, transferts,
transports, relevers.
Il existe deux modes : passif et actif, selon l'apport effectif du patient à l'action de
déplacement, deux modes d'exécution des techniques se distinguent :
- le mode passif : le patient est inactif, voire inerte, et ne peut pas contribuer à son
déplacement : paralysie totale, coma ou contre-indication à l'effort.
- le mode aidé ou actif : la participation, parfois très relative, ou plus importante, apporte
une contribution plus ou moins forte au déplacement. Il convient alors de tout mettre en
œuvre pour utiliser celle-ci dans le sens d’allégement du poids.
- d'abord pour éviter de lui demander sans cesse « Est-ce que vous pouvez faire ceci ou
cela? ». Ce qui atteste une évidente méconnaissance de votre sujet.
- ensuite pour être en mesure de lui demander exactement ce qu'il faut, pour le solliciter à
la limite de ses possibilités, pas au-delà.
27
- L'utilisation des aides techniques disponibles
L'aide technique est ici un accessoire qui favorise la manutention. Il est admis de classer
les aides techniques en plusieurs groupes :
- les aides techniques manuelles : les sangles, les bretelles, les bâches de manutention.
Elles sont peu encombrantes, peu onéreuses..
- les aides techniques fixes : les barres d'appui, les potences au lit, les portiques.
- les aides techniques mécanisées : les soulève-personnes, chariots plats de salle de bain,
chariot-douches.
L’accessibilité est une obligation nationale régie par la loi du 30 Juin 1975, dite loi
d’orientation en faveur des personnes handicapées. En réalité, l’entrée en vigueur de cette
obligation a nécessité un délai beaucoup plus important que prévu. Il a fallu attendre 1991
pour voir apparaître le premier texte législatif exclusivement consacré à l’accessibilité et
fixant un cadre précis: les installations neuves ouvertes au public devant être accessibles
aux personnes handicapées. Les installations existantes doivent être aménagées
progressivement pour devenir accessible. Cette notion d’accessibilité est réapparue dans la
loi du 11 Février 2005, fixant ainsi un délai aux établissements déjà existant recevant du
public, comme par exemple les hôpitaux. Ce délai est de 10 ans, soit en 2015 mais en
faisant un premier diagnostique en Janvier 2011 pour cibler les lacunes ou retards.
Pour étudier cette accessibilité, nous avons réalisé un cas concret. Pour cela nous
nous sommes rendus dans un service d’imagerie du CHRU de Montpellier, sachant que ce
même CHRU à créé en 2006 une « Charte Accessibilité » (Annexe I), et nous avons
effectué le trajet d’un patient en fauteuil pour se rendre dans le service d’imagerie. Avec
cette étude, il en ressort que :
28
- l’entrée de l’Hôpital est tout à fait accessible, avec des portes automatiques
et un trottoir bas qui permet le passage en fauteuil roulant.
- on dénombre quatre places de parkings handicapées devant l’entrée de
l’Hôpital.
- l’accueil central de l’Hôpital n’est pas adapté, puisqu’il est à hauteur d’une
personne debout.
- pour accéder au service d’imagerie le patient doit prendre l’ascenseur. En
soit cela n’est pas un souci, mais par contre ce qui pose problème c’est que
les boutons sont trop hauts.
- le comptoir de l’accueil de la radiologie, tout comme celui de l’entrée
principale, est trop haut.
- les couloirs pour accéder aux différentes salles de radiologie sont larges,
facile d’accès pour les personnes en fauteuil
- sur trois toilettes réservés aux publics dans le service, il y en a deux
accessibles aux handicapés.
- les portes des salles radios sont larges, et donc ne gênent pas l’accès.
3) Le matériel
Durant notre TIP nous avons cherché à savoir s’il existe des tables de radiologies
conçues pour patients handicapés moteurs, pour faciliter leur prise en charge. Et nous
avons appris qu’il n’existait pas au départ de tables construites spécialement pour les
patients handicapés moteurs, mais qu’à présent les tables sont pensées en fonction de
l’ergonomie et donc descendent plus bas, ce qui n’était pas le cas avant. Donc si le service
possède une table radio récente elle facilitera la prise en charge du patient handicapé
moteur.
29
V-Etudes de terrain
1) Objectif
L’objectif de cette enquête est d’étudier les differents aspects de la prise en charge
des patients handicapés dans un service de radiologie. Mais également le ressenti des
patients handicapés par rapport aux soignants.
Pour cela, nous avions pour objectif d’interroger des MERM de différents services,
spécialisés ou non, pour avoir une étude comparative. En ce qui concerne les patients
handicapées nous nous sommes dirigés vers un centre spécialisé.
2) Notre outil
Nous avons constitué trois types de questionnaires, dont deux destinés aux
soignants et un aux patients. Concernant le questionnaire destiné aux MERM nous nous
sommes ciblés sur trois axes :
- La population rencontrée
- L’aspect relationnel
- Les moyens mis à leur disposition.
Pour celui des patients handicapés, il s’oriente vers les mêmes objectifs, excepté la
population.
Tout d’abord, nous vous présentons nos questionnaires avec les réponses simples
des MERM et des patients interrogés, puis nous vous ferons une synthèse des réponses
détaillées que ces questionnaires nous ont apportés.
30
3) Enquête auprès des MERM
Nous avons donc interrogé deux MERM dans des centres spécialisés, deux MERM
du CHU de Montpellier et deux MERM ayant travaillé dans les deux milieux.
Motivation/ Population :
M1 : Non M3 : Non
M2 : Non M4 : Non
M1 : 50% M3 : 30%
M2 : 50% M4 : 35%
Relationnel :
M1 : Non M3 : Non
M2 : Oui M4 : Oui
31
- sur le plan psychologique
M1 : Non M3 : Non
M2 : Non M4 : Non
Moyens :
32
Questionnaire N°2(MERM dans centres spécialisés)
Motivation/ Population :
- Quelles sont les tranches d’âge que vous rencontrez dans le service ?
M3 : 12-25ans M4 : 30-50ans
M5 : 17-75, mais beaucoup 30-40ans M6 : nouveau né- 18ans
Relationnel :
33
- Le fait de côtoyer le milieu du handicap vous atteint-il
personnellement ?
M3 : Non M4 : Non
M5 : Non M6 : Non
Moyens :
34
4) Synthèse du questionnaire MERM
Dans un premier temps nous avons interrogé des MERM du CHU de Montpellier, il
en ressort qu’en effet ils rencontrent des patients handicapés, mais pas régulièrement (selon
les MERM 10% de l’activité au maximum). Sur cette population rencontrée, on dénombre
50% de jeunes (15-25ans).
En ce qui concerne l’accueil du patient, les MERM pensent que leur attitude ne change
pas mais qu’en effet il arrive des moments où ils ne savent pas comment s’y prendre car
selon les patients handicapés, certains veulent être beaucoup aidé alors que d’autres
préfèrent être autonome, du coup le MERM ne sait plus comment intervenir. Ensuite
durant l’examen, les MERM se sentent plus concernés sur le plan psychologique, ils sont
donc plus attentifs et sensibles à leur handicap et leurs besoins. D’un point de vue
physique, ils sont d’accord sur le fait que pour prendre en charge un patient handicapé il
faut plusieurs personnes, car la manutention est plus difficile mais surtout parce que leurs
salles radios ne sont pas adaptées (table collée au mur: on ne peut donc pas passer derrière,
table incurvée, table qui ne se baisse pas assez). Mais il n’y a pas que la salle qui n’est pas
adaptée selon eux, le service aussi car dès que l’on a posé la question sur le fait que le
service soit adapté, une MERM nous à dit « Non, déjà l’accueil est trop haut donc on ne
voit pas le patient, il est directement face au comptoir ». Donc, du fait de l’inadaptation de
leur service, ils souhaiteraient avoir des sangles, harnais, une table qui descend plus bas,
une araignée.
Pour finir, avoir une formation sur la prise en charge psychologique ne leur déplairait pas,
ils pensent qu’elle devrait rentrer dans le cursus scolaire de la formation. De plus, ils ont
confirmé qu’il existe des formations sur la manutention des patients, mais pas spécifique
aux personnes handicapés ce qu’ils trouvent regrettable.
Dans un second temps, nous nous sommes dirigés vers des MERM travaillant dans
des centres spécialisés pour patients handicapés (Propara, Institut St Pierre). Les patients
rencontrés à l’Instituts St Pierre sont en grande partie des enfants, du nouveau né à 18ans,
car ce centre est spécialisé en pédiatrie, alors qu’à Propara les patients ont entre 17 et
75ans, cependant la majorité se situe autour des 30/40 ans suite aux accidents de la voie
publique. Nous nous sommes rendus compte lors des ces interviews qu’après diagnostique
de l’handicap (paraplégique, tétraplégique, scoliose), les radios effectuées ne sont pas
35
toujours en relation direct avec ce même handicap mais avec les pathologies secondaires
qu’il engendre (problèmes urinaires, rénaux, infections pulmonaires….).
Sur le plan relationnel, les MERM interrogés n’ont pas fait les choix de travailler avec les
patients handicapés, mais en aucun cas il ne le regrette et ils ont par contre fait le choix d’y
rester. Au début ils ont du s’adapter, s’habituer à côtoyer les patients handicapés, pour cela
ils ont beaucoup dialogué avec les patients, les ont mis en confiance, par exemple à
Propara les soignants et patients se tutoie. Mais il en ressort principalement qu’avec le
temps, pour ces MERM l’handicap disparaît, la prise en charge est la même mais avec une
approche différente. Pour eux la connaissance de l’origine de l’handicap n’est pas
indispensable, mais cela facilite la prise en charge pour la réalisation des clichés . De plus,
nous pensions que le fait de travailler dans le milieu du handicap pouvez atteindre
psychologiquement les MERM, mais en fait cela dépends des gens, des caractères, de
l’éducation… mais il est vrai que de rencontrer des gens du même âge avec un handicap
moteur peut toucher. C’est pourquoi les soignants prennent du recul, ils ne peuvent pas
prendre leur place, c’est pour cela qu’ils mettent des barrières sans mettre de distance. On
note également que le fait de revoir régulièrement le même patient crée un lien, le MERM
peut s’attacher, un peu comme en Radiothérapie.
Enfin, en ce qui concerne la prise en charge du patient, il existe très peu de matériels
spécifiques (araignée ou lève-personne, potences, sangles, tables descendant plus bas,
planche de transferts ou « roller-board ») dont se sert le MERM de Propara. Mais par
contre à l’Institut St Pierre, du fait de la présence d’un atelier d’appareillage et de
l’expérience du MERM y travaillant, celui-ci a créé ses propres moyens de contentions
pour faciliter la réalisation des examens :
- Cales en polystyrène.
- Mousses, qui permettent de caler le crâne de l’enfant et grâce à celles-ci ont
ne voit plus les gants plombés car elles ne sont plus au contact de la tête de
l’enfant, et cela amène un confort pour l’enfant.
- Plaques en plastique radio transparente, elles permettent de maintenir à plat
les mains et pieds des enfants.
- « Bandes » pour maintenir en position le patient pour la prise de cliché.
- Sacs remplis de sable et recouverts par du jersey, pour l’esthétique et le
confort. Ils sont en forme de boudin pour caler les patients.
36
- Une table de Kiné utilisée pour faire les radios avec un tube qui se déplace,
pour les radios en direct. Cette table est plus confortable, la hauteur de table
varie.
- Une boite pour mettre les cassettes, on la met sous l’endroit à radiographier
et après cela nous permet de changer les cassettes pour les différentes
incidences en mobilisant au moins le patient.
- Des semelles en bois pour compenser la différence de hauteur lors des
radios du rachis, du bassin.
Lors de nos entretiens, nous avons rencontré deux MERM qui ont eu l’occasion au
cours de leur carrière de travailler dans le milieu du handicap et qui maintenant exercent
dans des centres hospitaliers .De ce fait, nous avons pu leur poser les deux questionnaires.
Nous allons d’abord traiter le ressenti de leur expérience passée avec les patients
handicapés. Selon les services où ils ont travaillé les MERM ont rencontré des patients
d’âges différents : 12 /25 ans (Polio, AVP) pour l’une, et 30-50 ans pour l’autre. Les radios
effectuées ne sont pas toujours en relation directe avec le handicap mais sont souvent la
conséquence du handicap (infection pulmonaire, infection urinaire) ce qui confirme les
réponses recueillies lors des questionnaires précédents. Concernant leur motivation, à la
différence des deux MERM précédents, ils ont fait le choix de travailler avec les patients
handicapés, soit pour un enrichissement personnel, soit pour avoir une approche différente.
Au niveau des difficultés physiques, ils n’ont pas connu forcément de problèmes dans la
mesure où pour eux le service était adapté. Etant donné que leur démarche était volontaire,
leur travail ne les pas atteint psychologiquement mais pour eux c’est une belle leçon de vie,
ils relativisent leurs petits problèmes quotidiens. Cela change la vision sur les handicapés,
la barrière entre eux et les handicapés disparaît. De plus, à leur arrivée dans le service, l’ un
d’entre eux a été formé très rapidement, en effet seulement deux après-midi, alors que
37
l’autre a été en doublon pendant 3 mois, ce qui pour cette personne a été très formateur et
plus agréable.
En ce qui concerne leur service les deux MERM sont d’accord pour dire qu’il était adapté.
En effet, ils avaient à leur disposition du matériel facilitant la prise en charge du patient
handicapés, tel que :
- poulies.
- roller.
- table plus basse.
- plan incliné.
- porte plus large.
- brancard avec tiroir, pour les rachis.
- porte cassette, pour les profils.
- sangles, pour les radios debout.
- barres rondes le long du mur, pour que les patients se tiennent avec les mains.
En plus de ce matériel qui facilite leur prise en charge, il y a aussi le patient qui dans
certains cas peut se déplacer lui-même (par exemple : phénomène de translation chez le
paraplégique), c’est pour cela qu’il faut toujours leur demander ceux qu’ils peuvent réaliser
seul, ils ont besoin d’être autonome. Lors de leur prise en charge, les MERM pensent qu’il
est indispensable de connaître l’origine de l’handicap, cela permet de ne pas faire d’erreurs
dans ce que l’on dit et fait.
Nous allons maintenant traiter les réponses aux questionnaires concernant leur
service actuel, c'est-à-dire dans deux Centres Hospitaliers différents, l’un en service
d’urgence et l’autre en service général mais accueillant également des urgences.
A présent, ils ne rencontrent plus beaucoup de patients handicapés, en effet 10 par an pour
le service général et 8 par mois pour le service d’urgence, avec là des patients qui sont en
train de découvrir leur handicap (par exemple suite a un AVP, ce qui concerne plus
souvent les jeunes 15-25ans) et des patients qui vivent déjà avec.
Lors de leur prise en charge, les MERM ne font aucune différence, mais au niveau
psychologique ils feront plus attention aux patients, plus de vigilance et ils essayent de
prendre plus de temps si cela est possible. Et sur le plan physique, elle est un peu plus
difficile c’est pourquoi il faut plusieurs personnes pour mobiliser le patient. De plus, pour
le MERM travaillant dans le service d’urgence, il adapte sa prise en charge en fonction du
patient, c'est-à-dire s’il connaît son handicap il lui demande s’il peut se mobiliser seul,
38
mais par contre si c’est un patient qui fait une radio, ou un scanner par exemple, pour
déceler une paralysie suite à une chute, un AVP, là il reste discret et se débrouille seul.
Concernant le service, ils leur semble inadapté, par exemple les tables sont trop
hautes, marche pour rentrer dans une salle… Mais par contre ils disposent de quelques
moyens leur facilitant la prise en charge, comme une nouvelle table qui descend plus bas,
le roller, un brancard pour les traumatisés, celui-ci est radio-transparent ceux qui évitent les
transferts. Vis-à-vis des formations, ils pensent que cela pourrait être bénéfique, mais l’un
nous a dit que c’est l’expérience qui forme.
Pour réaliser cette enquête nous avons interrogé une dizaine de patients, rencontrés
dans le centre spécialisé Propara.
Relationnel :
Moyens :
39
6) Synthèse du questionnaire handicapé
Pour poursuivre notre étude de terrain, nous nous sommes penchés sur le ressenti
du patient et pour cela nous avons interrogés une dizaine de personnes.
Ces patients handicapés sont amenés à faire quelques radios soit pour suivre l’évolution de
leur handicap soit par rapport aux pathologies secondaires qu’il engendre. Selon
l’établissement fréquenté, leur ressenti est différent, en effet ils se sentent mieux accueillis
dans les centres spécialisés du fait que le personnel soignant a l’habitude de les côtoyer, ce
qu’il n’est pas le cas dans les hôpitaux. Lors des manipulations en radiologie, les patients
ont le sentiment d’être plus en sécurité dans les centres spécialisés car le personnel
soignant a plus l’habitude. Malgré le manque de confiance pendant les manipulations, les
patients se sentent en confiance avec les MERM de n’importe quel centre, pour eux le
MERM est une personne accessible avec qui l’on peut discuter.
Concernant le matériel de radiologie :
-Dans les centres spécialisés, ils leur semblent plus ou moins adaptés, en effet les
moyens de contentions sont suffisants mais la hauteur de table de radiologie ne leur permet
pas de se déplacer tous seul.
-Dans les hôpitaux, la majorité des patients mettent en évidence la différence de
moyens avec les centres spécialisés, en effet la hauteur de table ne leur est pas adaptée et il
manque aussi des moyens de contentions et des aides techniques (l’araignée).
De plus, pour essayer d’améliorer leur prise en charge, nous leur avons posé une question
ouverte : « Avez-vous des idées pour améliorer votre prise en charge ? ».Ils nous ont
proposés : des poulies, un matelas pour le confort, une table descendant plus bas c'est-à-
dire au niveau de leur fauteuil, des potences, un tremplin pour accéder à la table.
40
VI-CONCUSION
Grâce à notre étude de terrain, et nos diverses recherches théoriques, nous avons pu
confirmer et contester les différentes questions émises en début de ce TIP.
Malgré les diverses recherches que nous avons pu réaliser nous sommes conscients
qu’il y a des sujets que nous n'avons pas pu aborder. Par exemple, le fait qu’il n’y ait pas
beaucoup de MERM qui travaille en permanence avec des patients handicapés moteurs a
restreint notre nombre de questionnaire. De plus, nous aurions aimé avoir plus
d’information sur la Charte Accessibilité, telles que les travaux déjà réalisés et ceux qui le
seront dans le futur, mais à ce jour nous n’avons eu aucune réponse.
Tout d’abord, nous avons lors de nos entretiens confrontés les centres spécialisés
pour les patients atteints d’un handicap moteur avec les centres « non spécialisés ». Ce qui
nous permet de dire que dans ces centres il existe des moyens supplémentaires mais
surtout, il y a un personnel soignant qui connaît bien le milieu du handicap et qui est donc
plus à l’aise avec ces patients et les considèrent comme des personnes à part entière et non
comme une personne en fauteuil roulant (à mobilité réduite)
Ensuite, au cours de l’avancée de notre TIP nous nous sommes rendu compte que
les moyens améliorent la prise en charge du patient, mais ils ne sont pas primordiaux, en
effet on aura beau avoir tous les moyens existants si le personnel soignant n’est pas à
l’écoute de la personne handicapée moteur alors le patient repartira avec une mauvaise
impression. Mais cette même écoute du personnel soignant est dépendante de chaque
personne, du caractère, de l’implication et de son expérience professionnel.
La première approche est très importante, puisque celle-ci amorcera tout le
déroulement de l’examen, mais dans les centres « non spécialisés » elle peut être bâclée du
fait de la méconnaissance du milieu du handicap. Concrètement, avant les rencontres que
nous avons faites pendant notre étude de terrain, nous ne nous étions jamais dit que la
personne handicapée moteur pouvait se mobiliser seule, et c’est donc la première chose à
demander au patient quand il arrive, il ne faut pas lui enlever son autonomie.
De plus, nous croyons que si le personnel spécialisé avait eu des formations pour
travailler dans le milieu du handicap, et ce n’est pas le cas, il ne serait pas obligé d’attendre
d’acquérir un minimum d’expérience afin d’appréhender au mieux la relation au patient
handicapé moteur.
41
Donc, pour améliorer la prise en charge des patients handicapés moteurs il faudrait
avoir des tables radios qui descendent plus bas, que ce soit dans les centres spécialisés ou
les autres. Dans les centres « non spécialisé » il faudrait plus de moyens (araignée,
potence…), et des formations sur l’accueil du patient handicapé moteur. Concernant la
formation initiale, pourquoi ne pas aborder le milieu du handicap pour ne pas y être
inconnu, et voire même passer un ou deux jours en stage dans un service spécialisé pour
avoir une première impression.
42
VII- Bibliographie
OUVRAGES
MEMOIRES
- "Impact de la Loi Handicap du 11 Février 2005 sur les modalités de la prise en charge des
usagers des hôpitaux",
Groupe de Travail, Module interprofessionnel de Santé Publique, 2006
REVUES
INTERNET
www.handiplace.org
www.med.univ-rennes1.fr
www.insee.fr
43
Annexe I
44
Une Charte pour un Hôpital accessible à tous.
L'accueil de tous les publics dans les meilleures conditions est une préoccupation constante
des établissements de santé. Pour faire vivre ce grand principe, le 23 janvier 2006, le
CHRU de Montpellier et l'Institut St Pierre de Palavas-les-Flots ont signé avec l'association
des Ingénieurs Hospitaliers de France la charte "un hôpital accessible à tous", en présence
de Monsieur Philippe BAS, Ministre délégué à la Sécurité Sociale, aux Personnes Agées,
aux Personnes Handicapées et à la Famille. Parmi les mesures préconisées, on retiendra la
désignation d'un référent accessibilité au sein de l'équipe technique, pour chaque projet de
travaux neufs, la concertation avec les associations d’aide aux personnes handicapées, la
création à l’accueil d’un registre de doléances « accessibilité », le lancement d’un
programme annuel de travaux pour améliorer l’accessibilité et enfin l’affichage de la charte
dans le halle d’accueil.
Un Hôpital accessible à TOUS dans une société qui promeut l'égalité des droits et des
chances
Le 11 février 2005, une nouvelle loi sur le handicap, intitulée loi pour l'égalité des droits et
des chances, la participation et la citoyenneté des Personnes Handicapées, a vu le jour.
Dans cette loi, il est explicitement demandé aux établissements recevant du public de se
mettre en conformité des règles constructives et d'aménagement sur l'accessibilité, dans les
10 années à venir.
L' hôpital est l'établissement qui reçoit chaque jour le plus de personnes à mobilité réduite.
Les architectes et ingénieurs de l'association des Ingénieurs Hospitaliers de France ne
pouvaient qu'apporter leur concours à ce grand élan citoyen et de solidarité.
L’hôpital montrera ainsi l’exemple. Sa détermination sera affichée dans un souci d’accueil,
de confort et de sécurité des malades hospitalisés, mais aussi des personnels qui chaque
jours œuvrent dans les hôpitaux.
45
Cette charte a été rédigée par l'association des Ingénieurs Hospitaliers de France. Elle est
parrainée par le Professeur Jacques Domergue, chirurgien au CHRU de Montpellier.
Les signataires de la charte engageront leurs établissements sur les points suivants
2-Désigner dans l'équipe technique un référent, véritable spécialiste des normes techniques
d'accessibilité, chargé des dossiers, travaillant en collaboration avec les institutions
compétentes. Il sera l'interlocuteur privilégié des associations, et du CHSCT de
l'établissement.
3-Organiser une formation continue sur la réglementation relative à l'accessibilité, pour les
personnels techniques intervenants sur les opérations de travaux neufs ou de rénovations.
7-Pour marquer la volonté d'améliorer l'accessibilité à l'hôpital, cette charte sera affichée à
la vue du Public dans le hall de réception.
46
Problématique
Résumé
Mots clés
47