Vous êtes sur la page 1sur 29

L’ÉDUCATION DES

JEUNES ROMAINS DANS


L’ANTIQUITÉ

De Loïc Cerise

1
2
SOMMAIRE

• Introduction..................................................................... Pages 04 et 05

• L’enfant romain .............................................................. Pages 06 à 15

– I / La naissance .................................................... Pages 07 et 08


• A- Les jeunes années
• B - Emmaillotement du nouveau-né
• C - L’éducation

– II / Les précepteurs ............................................. Pages 09 et 10


• A - L’enseignement et les professeurs

– III / L’adolescence............................................... Pages 11 et 12


• A - L’enseignement supérieur

– IV / Les jouets...................................................... Pages 13 à 15


• A- Les premiers cadeaux
• B - À partir de un an
• C – Jeux d’adresse; de hasard

• L’enseignement ............................................................... Pages 16 à 22

– I / Locaux et méthodes........................................ Page 17

– II / Le matériel..................................................... Page 18
• A- Les outils de l’élève

– III / L’éducation des filles................................... Pages 19 et 20


• A- Le rôle des femmes
• B - L'éducation des filles

– IV / Les leçons...................................................... Pages 21 et 22


• A – L’abaque

• Conclusion ....................................................................... Pages 23 et 24

• Lexique............................................................................. Pages 25 à 27

• Annexes ............................................................................ Pages 28 et 29

3
INTRODUCTION

4
Une longue et interminable introduction seraient une perte de temps et je pense qu’un court texte
de Tacite sera aussi efficace :

« Aujourd’hui le nouveau-né est remis aux mains d’une misérable servante grecque, à
laquelle on adjoint un ou deux esclaves pris au hasard, les plus vifs d’ordinaire et les plus
incapables d’un emploi sérieux. Ce sont leurs contes et leurs préjugés qui imprègnent des âmes
neuves et ouvertes à toutes les impressions.

Rome a des vices propres et particuliers, qui me semblent saisir l’enfant presque dans le
sein de la mère: je veux dire l’enthousiasme pour les histrions, la passion des gladiateurs et des
chevaux. Quelle place une âme obsédée, envahie par ces viles passions, a-t-elle encore pour les
arts honnêtes ? Combien trouveras-tu de jeunes gens qui à la maison parlent d’autre chose ? Et
quelles autres conversations frappent nos oreilles, si nous entrons dans une salle de cours ? Les
maîtres même n’ont pas avec leurs auditeurs le plus ordinaire entretien, car ce n’est point une
discipline sévère ni un talent éprouvé, ce sont les manèges de l’intrigue et les séductions de la
flatterie qui peuplent leurs auditoires. »

Tacite, Dialogue des Orateurs, XXIX

5
L’ENFANT ROMAIN

6
I / LA NAISSANCE

Depuis la Rome royale, on distingue généralement l’INFANS jusqu'à l'âge de sept ans,
lorsque l’enfant entre à l'école, puis le puer jusque vers dix-sept ans. A compter de cet âge, le
garçon devient ADULESCENS jusqu'à trente ans. La fille devient généralement UXOR,
épouse, puis MATRONA, mère de famille. Cependant, l'évolution des moeurs au cours de la
République et de l'Empire romain fait varier quelque peu ces délimitations d’âges.

A – LES JEUNES ANNÉES

L’éducation romaine cherche à développer chez l’enfant certaines vertus paysannes :


acharnement au travail, austérité, frugalité. A chaque étape de son éducation, on cherche à rendre
l’enfant endurant et on l’éloigne des plaisirs qui risquent de l’amollir. Dés la naissante, le corps
du bébé est entouré de bandelettes très serrées. Ses mains sont maintenues ouvertes, des attelles
lui gardent les jambes raides. A deux mois, on desserre légèrement les bandelettes et on libère le
bras droit pour que l’enfant devienne droitier.

Le bain qu’on lui donne chaque jour dans de l’eau froide, est l’occasion d’un modelage
énergique du corps. La nourrice façonne diverses parties de son corps; les mâchoires, le nez, le
crâne, pour qu’il soit bien rond.

B - EMMAILLOTEMENT DU NOUVEAU-NÉ

L’emmaillotage d’après Soranos :

« Elle [la sage-femme] prend des bandelettes de


laine propres, moelleuses et point trop usées, les unes de
trois doigts de larges, les autres de quatre. »

« Que la sage-femme prenne donc l'extrémité de la


bande, la place sur le bout de la main de l'enfant, l'enroule
sur les doigts tenus, puis sur la main elle-même, l'avant
bras, le bras ; elle serrera légèrement le poignet, laissant le
reste plus libre jusqu'à l'aisselle. »

« Le thorax, en l'entourant d'une bande plus large : le


bandage sera serré uniformément pour les garçons, mais elle
serrera plus au niveau des mamelles chez les filles, en
relâchant la partie qui couvre les reins, car la conformation
Monument funéraire de la nourrice qu'on obtient ainsi est particulièrement convenable chez les
Severina (Cologne) femmes »

7
« Ensuite elle emmaillotera à part chacune des jambes, car en les rapprochant nues et en
les entourant d'une bande unique, on s'expose à les ulcérer : en effet, le contact des chairs lorsque
le corps est encore tendre produit rapidement de l'inflammation. La sage-femme poursuivra
l'enroulement des bandes jusqu'au bout des orteils en laissant plus lâches les parties
correspondant aux cuisses et aux mollets, mais en serrant à hauteur des genoux, des jarrets, du
cou de pied et des chevilles afin que les extrémités des jambes s'épanouissent, mais que leur
partie médiane soit ramassée. »

« Entre les os des chevilles et ceux des genoux, de même qu' à hauteur des coudes, on
interposera des tampons de laine, pour éviter que les saillies osseuses ne soient contusionnées
sous l'effet d'une compression forcée ou du simple contact des parties du corps. »

A partir de ce stade, Soranos propose plusieurs possibilités.

: « On enroulera une bande large autour de l'ensemble du corps, du thorax aux pieds »
« Le crâne du nouveau né sera mis à l'abri grâce à un enroulement de tissu ou de laine »
« C'est alors qu'on enveloppera entièrement le nouveau né d'une large bande »

L'enfant n'était donc absolument plus maître de ses mouvements et était façonné selon les
canons de l’époque.

C – L’ÉDUCATION

Dés l’âge de sept ans dans les familles aristocratique, c’est le père qui se charge
personnellement de l’éducation de son fils. Caton tenait à enseigner lui-même à son fils tout ce
qu’il devait apprendre (Plutarque, Caton l’ancien). Horace, quant à lui, raconte que son père
l’emmenait tous les jours à l’école pour lui éviter d’être corrompu par les rencontres de la rue
(Horace, Satires) C’est en accompagnant son père dans les festins, à la curie et dans ses diverses
activités publiques que le jeune noble s’initie à la vie sociale et politique.

8
II / LES PRÉCEPTEURS

A - L’ENSEIGNEMENT ET LES PROFESSEURS…

Le paterfamilias peut choisir de faire élever son enfant


à la maison, en le confiant à un "professeur particulier", qui
peut être un esclave instruit ; mais généralement, il l'envoie à
l'école primaire (LUDUS LITTERARIUS)

Les écoles romaines sont mixtes ; les filles cependant


ne poussent pas leurs études aussi loin que les garçons. Un
esclave, le "pédagogue" (PAEDAGOGUS) s'occupe de
l'enfant et l'accompagne à l'école, quand il n'a pas la tâche lui-
même de l'instruire. Souvent d'origine grecque, il fait office de
répétiteur bilingue. L'enseignement "primaire", que les enfants
suivent à partir de 7 ans, est assuré par l'instituteur
(MAGISTER LUDI). De 11 à 15 ou 16 ans, les adolescents
se rendent chez le GRAMMATICUS, puis le rhéteur dans le
cadre d'un enseignement supérieur.

Cette éducation familiale est essentiellement une


formation morale. Elle transmet à l'enfant, puis au jeune
homme, l'idéal de la VIRTUS romaine.

Cette qualité exprime d'abord le dévouement total de


l'individu à la cité. Ce vieil idéal totalitaire, qui était celui de
Sparte, a laissé la place dans les monarchies hellénistiques à un
Les filles peuvent être scolarisées
idéal humaniste d'épanouissement de la personne. Mais à comme les garçons.
Rome, il restera toujours présent: on offre à l'admiration des Les esclaves aussi sont admis dans les
ludi.
écoliers de nombreux exemples d'héroïsme civique, présentés
comme historiques, même s'ils sont légendaires (Tite Live,
Histoire Romaine).

Le second aspect de la VIRTUS est le respect des traditions ancestrales et familiales


(Cicéron, la République). Le jeune noble vit dans l'admiration de ses ancêtres et doit s'efforcer de
les imiter…
Il a continuellement sous les yeux leurs bustes, exposés dans l'atrium et solennellement
promenés pendant les funérailles. C'est cette admiration pour les vertus familiales qui peut
expliquer que le même exploit ait pu se renouveler plusieurs fois dans la même famille. Ainsi,
dans la "gens" Decius, le geste héroïque de la dévotion (DEVOTIO) aurait été accompli trois
fois: en 340 par le père, en 295 par le fils et en 279 par le petit-fils. Chacun d'eux, pour donner la
victoire à sa patrie, s'est "dévoué", et avec lui l'armée ennemie, aux dieux infernaux.

La VIRTUS a aussi une dimension religieuse. L'homme véritablement "vertueux" est


celui qui, comme FABRICIUS ou REGULUS, est capable de faire passer le respect de la
justice et des lois divines non seulement avant sa propre vie mais même avant l'intérêt immédiat
de la patrie. Pour les Romains le véritable patriotisme commence par la piété et l'attention portée
aux signes des dieux. On sait avec quelle superstitieuse minutie, les Romains observaient le vol
des oiseaux, les entrailles des victimes et ... la sueur des statues.

9
L'éducation cherche aussi à développer chez l'enfant certaines vertus paysannes.
acharnement au travail, austérité, frugalité. On le met en garde contre les effets corrupteurs du
luxe et on lui donne en exemple la vertu d'un Cincinnatus (Tite Live, Histoire Romaine). A
chaque étape de son éducation, on cherche à le rendre endurant et on éloigne de lui tous les
plaisirs qui risquent de l'amollir. Dès la naissance, le corps du bébé est entouré de bandelettes
très serrées. Ses mains sont maintenues ouvertes, des attelles lui gardent les jambes raides.

Une fois devenue PUER, l’enfant n’à toujours pas le droit de prendre des bains chauds ni
de se coucher pour le repas Varron affirme même qu'il doit manger et dormir peu. C'est encore
pour endurcir physiquement ses fils, et leur éviter en même temps d'être corrompus par la ville
que le père les envoie travailler sur ses terres, à la campagne.

Cette éducation traditionnelle a, par ailleurs, des


objectifs très pratiques: au VIème siècle avant J.C,
l'aristocratie romaine est constituée de propriétaires
terriens qui souhaitent apprendre à leurs enfants à bien
gérer le patrimoine. Le jeune Romain apprend donc
d'abord l'agronomie. Le plus célèbre des traités portant
sur ce sujet est celui de Caton (Caton, de l'agriculture).
Mais pour bien gérer un domaine, beaucoup d'autres
connaissances sont utiles, la médecine en particulier
qui, comme l'écrit Caton, permet de soigner les esclaves
donc d'accroître le rendement de la main d'oeuvre.
L'enseignement du droit tenait aussi une grande place dans l'éducation latine. Les Romains, très
attachés à la tradition, accordaient une grande autorité à la jurisprudence. La justice est donc
rapidement devenue un ensemble complexe de prescriptions nécessitant une formation
approfondie. Le jeune noble acquérait cette formation de façon très pratique auprès du protecteur
et initiateur politique que la famille lui avait choisi. L'éducation physique a également une
grande importance en tant que préparation militaire. Au cours des siècles, ce caractère diminuera,
mais ce ne sera pas, comme en Grèce, au bénéfice de l'athlétisme. Les Romains ne construisent
pas de palestre ou de stade, mais des cirques où se déroulent des défilés équestres et des
amphithéâtres où les jeunes nobles pratiquent l'escrime, participent à des chasses ou à des
combats contre des fauves .

10
III / L’ADOLESCENCE

A - L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

A l'âge de 11 ans, les enfants des familles les


plus riches partent dans une grande ville de province,
les leçons du grammairien (GRAMMATICUS), puis
du rhéteur, sorte de professeur d'éloquence.

Les professeurs viennent d'Athènes, de


Pergame ou de Rhodes, où l'enseignement existe
depuis longtemps. Ils viennent aussi d'Alexandrie, en
Egypte. Jusqu'à 13 ou 15 ans, l'enfant suit les leçons
de ces grammairiens qui leur apprennent la littérature
grecque et latine (Homère est alors la grande
référence et on l'apprend "par coeur" ; Tite-Live est
l'historien latin le plus lus et recommandé ; Virgile
raconte dans le grand poème épique de l'Enéide les
origines de Rome), l'histoire et la géographie, la
musique, la mythologie, plus que les mathématiques.

Puis, pour les meilleurs et les plus fortunés, le


rhéteur dispensera un enseignement supérieur qui se
résume essentiellement à l'art de faire des discours et
de rédiger en bon latin : la rhétorique. C'est le
privilège de peu d'enfants. Les fils de sénateurs, les
futurs fonctionnaires de l'administration républicaine
et plus tard impériale suivent ainsi les leçons du
rhéteur.

Savoir parler, discourir en public, argumenter,


attaquer en procès, gagner son auditoire... toutes ces
compétences sont nécessaires pour devenir un jour
édile, sénateur ou consul. Les grands hommes
politiques Cicéron et César (1er siècle av.) ont suivi
un enseignement en grec et en latin très poussé, et ils
sont restés célèbres pour leur maîtrise de la langue.

Cet enseignement vise l'éloquence et est centré sur la littérature et la langue. Les romains,
bons techniciens des mines, des routes, de la construction et de la stratégie militaire, n'ont
pourtant pas créé un véritable enseignement scientifique et technique comme les grecs ou les
arabes avaient pu le faire.

Le savoir scientifique et technique semble se transmettre dans le cadre des métiers et des
familles. L'artisan enseigne à son apprenti, le père apprend à son fils la technique de son métier.
Les seules matières enseignées officiellement sont celles qui, comme le droit, la rhétorique, la
philosophie, conduisent aux carrières administratives et politiques, les seules qui intéressent les
riches.

11
Vers seize ans, l'éducation familiale est
terminée. Au cours d'une cérémonie religieuse,
l'adolescent dépose la toge bordée de pourpre
(TOGA PRAETEXTA) et les autres insignes de
l'enfance pour revêtir la toge virile. Il fait
maintenant partie des citoyens mais sa formation
n'est pas achevée…

Il est confié maintenant à un ami de la


famille, auprès duquel il fera pendant un an
l'apprentissage de la vie publique.

C'est encore souvent sous la protection d'une haute personnalité politique, choisie par la
famille, qu'il accomplit enfin ses deux années de service militaire.

12
IV / LES JOUETS

A- LES PREMIERS CADEAUX

A la naissance, on offre à l'enfant le cadeau du premier


regard. Les premiers cadeaux sont des objets sonores, les
CREPUNDIA (CREPITARE = faire du bruit) :

CREPITACULA : Sorte de hochet en terre cuite ou en


métal, en forme de disque ou d'animal qui contenait des grains, des
cailloux, des grelots... Certaines avaient la forme de cochon pour
éloigner les maladies

TINTINNABULA : Hochets plus rudimentaires en


bronze, accrochés au CREPITACULA ou au cou CROTALES :
instrument de musique en bois

SISTRES : hochet de métal

B - À PARTIR DE UN AN

Les CHARIOTS : Qui peuvent être de taille réduite, en


terre cuite ou en bronze, tiré par l'enfant ou une souris. Ils
peuvent également avoir la taille de l'enfant, en bois, tiré par un
animal de trait ou par d'autres enfants. Des concours sont
organisés avec des répliques de chars de course, pendant les
fêtes dionysiaques et à Rome.

Les ANIMAUX : Vivants ou reproduits en terre cuite, en


plâtre ou en argile, parfois sur roulettes, domestiques ou
sauvages.

Les POUPEES : L'aspect ludique des poupées nous est


apporté grâce aux fouilles archéologiques dans les tombes
d'enfant. On y a découvert des objets symbolisant des femmes,
de petites tailles, très maniables...

L'articulation élaborée des membres est également un critère à l'adaptation ludique. Il en


existe plusieurs sortes selon les époques et leurs origines :

POUPEE CORYNTHIENNE (Grèce 5eme siècle avant JC) : La poupée a une taille de
10 à 15 cm, elle est coiffée de haut POLOS, d'une tunique ajustée jusqu'aux tenons des jambes.
Grâce aux copiages, surmoulages retrouvés sur les rives de la Mer Noire, d'Afrique du Nord,
d'Italie méridionale, d'Espagne, nous avons une idée de la diffusion de ce modèle sur tout le
pourtour méditerranéen.

POUPEE CLASSIQUE ANTIQUE (Athènes de 440-430avant JC jusqu'au milieu du


4ème siècle avant JC) : la poupée a une taille de 13 à 18 cm. Elle est formée avec deux moules et
a des articulations supplémentaires aux genoux par des tenons.

13
POUPEE GRECQUE CLASSIQUE

POUPEE DE TRADITION HELENISTIQUE (fin du 4ème


siècle avant JC et jusqu'au 3ème siècle après JC dans l'ouest de
l'Empire Romain) : en terre cuite (fabriquées par des potiers ou en
zone rurale par les enfants)

POUPEE ROMAINE : en os, bois, en ébène au 2ème siècle,


en ivoire au 2ème et 3ème siècle. Elles sont nues et sans attribut,
sculptées dans des ateliers. La poitrine est modelée avec une incision
pour le sexe. Les chaussures sont modelées.

POUPEE D'ASIE MINEURE (1er et 2ème siècle)

En Grèce, Italie, Gaule romaine, on a découvert des DINETTES et du MOBILIER en


terre cuite : petits plats, vases, paniers, cuisinières remplies de vaisselle, petits forum, table,
chaise, lits avec des coussins, des berceaux.

Les jeunes filles offraient aux dieux leur poupée la veille de leur mariage, pour qu'ils leur
procurent fertilité et bonheur.

C - JEUX D'ADRESSE, DE HASARD

Leur origine est sans doute sacrée : l'augure interroge les Dieux
.
Les NOIX : elles étaient le symbole de l'enfance, d'où l'expression « nuces relinquere »
(prendre congé des noix, sortir de l'enfance). Associées à des évènements joyeux, elles sont
lancées lors des naissances, anniversaires ou mariages. Elles sont également offertes aux enfants
par les amis de la famille pendant les fêtes des Saturnales.

La TOUPIE : elle est déjà représentée sur des vases datant du 5ème siècle avant JC. Les
toupies pouvaient être en buis, en terre ou en bronze

Le SABOT : il est antérieur à la toupie. Il se manipule à l'aide d'un fouet qui réactive le
mouvement.

Le YOYO ou émigrette : 2 disques sont réunis par une cheville, en terre cuite ou en bois

La BALLE : c'est un jeu d'origine grecque (NAUSICAA) surtout pratiqué par les
adolescents et les jeunes filles.

14
La balle était colorée (verte dans le Satiricon de Pétrarque) et pouvait être bourrée de
poils ou de plumes, souple ou dure, de taille variable. Elle pouvait aussi être remplie d'air afin de
la rendre très légère.

On pouvait y jouer avec des battes ou des raquettes (sorte de hockey sur gazon)

Les Romains consacraient souvent les exercices matinaux à des jeux de balle dont le
handball (EXPULSIM LUBERE) sur la palestre, ou les terrains (SPHERISTAE).

Une des règles: le jeu du trigon: Trois joueurs sont placés aux trois angles d'un triangle et
se lancent une balle dure, le trigon, qui ne rebondit pas. Il semblerait que le but du jeu consiste à
se la lancer de façon à ce que l'adversaire ne la rattrape pas. On pouvait également y jouer avec
deux trigons simultanément, ainsi un joueur habile rattrapait la balle de la main gauche en
relançant l'autre trigon de la droite. Il pouvait également passer la balle d'une main à l'autre et
donc changer le sens de rotation. Les meilleurs relançaient la balle sans l'attraper, simplement en
la frappant D'après le poète Martial, rater la balle donnait le point à l'adversaire

Le BALLON : il est prisé par les enfants car plus léger et plus gros que la balle.

15
L’ENSEIGNEMENT

16
I / LOCAUX ET MÉTHODES

Les châtiments corporels sont la règle. Plusieurs auteurs latins parlent de leurs souvenirs
d'école et certains sont plutôt de mauvais souvenirs. Les maîtres, pauvres, mal payés et peu
instruits, ont trop d'élèves et des locaux misérables. Pour vivre, ils acceptent souvent des travaux
supplémentaires de copistes.

Les enfants de 7 à 11 ans (garçons, filles et même esclaves) apprennent à lire, écrire et
compter dans l'inconfort le plus complet. Cette école primaire est payante et autoritaire : les
coups sont courants et le maître frappe les enfants avec la férule (une baguette de bois) ou bien
des lanières de cuir.

L'école, ouverte aux bruits de la rue, devient parfois glaciale l'hiver. La classe peut
d'ailleurs se faire au bord d'un chemin, sur une place publique ou bien sous un des portiques du
forum. Les instituteurs les plus en vue peuvent avoir leur « LUDUS" au forum entre deux
échoppes de marchands...

La pédagogie, plutôt autoritaire, repose sur l'imitation et sur le "par coeur". Les manuels
scolaires n'existent pas et les élèves apprennent des passages entiers de grands auteurs latins :
Virgile, Tite-Live...

Mais bien avant cela, le magister LUDI a commencé par enseigner les lettres, puis les
syllabes, puis les mots. Il passe alors très progressivement à la lecture de phrases simples puis de
textes courts. La lecture se fait à voix haute ; l'élève répète après le maître. Pour apprendre à
tracer les lettres, le maître guide lui-même la main de l'élève ou lui fait suivre un sillon de
modèles gravés en creux. On s'initie au calcul avec l'abaque ou avec des jetons.

17
II / LE MATÉRIEL

A – LES OUTILS DE L’ÉLÈVE

On rapporte qu'Hérode Atticus, riche citoyen


d'Athènes, demanda au précepteur de son fils de faire
défiler devant lui d'immenses panneaux de bois où étaient
peintes les 24 lettres de l'alphabet portées par des esclaves.

Peu d'enfants bénéficiaient de ce luxe pédagogique.


L'élève ordinaire recopiait les lettres sur une tablette de cire
(CERA, ae) avec un roseau taillé (STILUS : stylet ou
calame).

Pour le calcul, l'élève possédait l'abaque ainsi que des jetons. En guise de cartable, les
élèves portent (ou font porter par leur pédagogue) une boîte (CAPSA, ae) qui contient leurs
instruments de travail (CEREA, STILI, etc) et leur déjeuner. On reste souvent à l'école toute la
journée. L'école s'interrompt pendant les grandes chaleurs de l'été.

L’enfant utilise des tablettes de bois enduites de cire (TABELLA) sur lesquelles il écrit
avec un STYLET. Ce dernier est une tige rigide ayant une extrémité pointue et l’autre aplatie.
On trace les lettres sur la cire avec la pointe du stylet et on efface avec la partie plate.

L’enfant romain possède également des livres. Ceux-ci sont écrit sur des feuilles de
papyrus distinctes qui sont collées successivement l’une à côté de l’autre; la dernière est fixée
par son bord extrême sur un cylindre de bois ou d’os autour duquel la longue feuille est enroulée.

Pour lire, on tient le rouleau de la main droite, et de la main gauche on le déroule vers la
gauche en l’enroulant à gauche au fur et à mesure sur un second cylindre. La lecture achevée par
un mouvement inverse on l’enroule sur le premier cylindre.

18
III / L’ÉDUCATION DES FILLES

A – LE RÔLE DES FEMMES

Les lois romaines accordaient peu de droits aux femmes: elles avaient originellement le
même statut que celui des enfants: elles étaient considérées comme étant incapable de prendre
soins d'elles mêmes. Les femmes étaient sous l'autorité du " Pater familias " jusqu'à ce qu'elles
se marient. D'un autre côté, une femme mariée prenait la direction des affaires de la maison,
donnant des ordres aux serviteurs et aux esclaves. Le mariage était en général arrangé pour des
raisons sociales et économiques. Les filles étaient mariées très jeunes, entre 12 et 14 ans

Le maris, supposé prendre soin de sa femme


était en général un peu plus âgé (ceci dit, un mariage
entre une fille de 16 ans et un homme de 60 aurait
parut totalement ridicule). Les femmes jouaient
malgré tout un rôle non négligeable dans la société:
les épouses de sénateurs aidèrent certains hommes à
s'emparer du pouvoir. Les complots se tramaient en
coulisse. En public, les romaines tentaient d'incarner
beauté et dignité. Les filles de sénateurs avaient de
fortes chances de mener une vie de luxe: elles
pouvaient épouser un homme puissant et vivre dans la
haute société romaine.

L'un des rôle les plus prestigieux pour une


femme était de devenir Vestales: des jeunes filles de 6
à 10 ans étaient choisies dans ce but. Elles devenaient
des personnalités religieuses très importantes et leurs
missions les faisaient officier dans un sanctuaire
parfois durant 30 ans

B – L'ÉDUCATION DES FILLES

Les romains de toutes les classes sociales mettaient beaucoup d'importance dans
l'éducation: des Patriciens aux plébéiens, les citoyens de Rome envoyaient leurs enfants à l'école.
Au second siècle après J-C, l'éducation des jeunes romains était issue de trois courants culturels:
L'humanisme gréco-romain, le christianisme, et l'éducation barbare orientée vers la formation
des paysans ou des guerriers.

Traditionnellement, les parents étaient en charge de l'éducation de leurs enfants, mais en


même temps que Rome absorbait la culture grecque, il devint nécessaire pour les romains de
faire appel à des professeurs. Beaucoup des professeurs et précepteurs étaient des esclaves grecs
qui étaient d'ailleurs souvent plus instruits que leurs maîtres.

- De 7 à 12 ans, les garçons et les filles se rendaient dans des écoles primaires bon
marché. Elles étaient généralement situées dans des rues commerçantes et louées par un maître.
Les enfants y apprenaient à lire le latin, et écrire sur des tablettes de cire. Mais les enfants de
familles riches étaient souvent instruits chez eux par un précepteur ou un esclave dont c'était la
tâche.

19
- De 12 à 16 ans, les filles et les garçons allaient dans des écoles secondaires appelées
GRAMMATICUS où ils faisaient l'apprentissage de la grammaire: on y étudiait l'Histoire, un
peu de géométrie et des textes d'auteurs classiques. Les filles étaient séparées des garçons et
apprenaient aussi la poésie et la musique. L'art de la cuisine et de la couture leur étaient
enseignés chez elles afin qu'elles deviennent de bonnes épouses et mères.

- A 16 ans, seuls les garçons pouvaient poursuivre leur éducation en entrant dans des
écoles supérieures appelées " RHETOR ", dans lesquelles ils perfectionnaient leur art oratoire et
choisissaient entre le droit ou la philosophie. Les plus riches partaient pour Athènes où ils
devenaient les disciples des fameux philosophes qui y vivaient.

La discipline dans toutes ces écoles étaient de mise: les élèves étaient souvent frappés en
guise de punition.

20
IV / LES LEÇONS

Le GRAMMATICUS commence sa leçon par la PRAELECTIO, explication de texte


(latin ou grec) ; il enseigne notamment à découper correctement les mots, les phrases et les vers,
car le texte latin à l'origine est écrit sans ponctuation et sans espace. Ensuite l'élève se lance dans
la LECTIO : lecture du passage ; puis il note et mémorise les commentaires donnés par le
GRAMMATICUS. Il fait également des exercices de rédaction et poursuit l'apprentissage du
calcul (mais pas au-delà la division).

Les professeurs viennent d'Athènes, de Pergame ou de Rhodes, où l'enseignement existe


depuis longtemps. Ils viennent aussi d'Alexandrie, en Egypte.

Jusqu'à 13 ou 15 ans, l'enfant suit les leçons de ces grammairiens qui leur apprennent la
littérature grecque et latine (Homère est alors la grande référence et on l'apprend "par coeur" ;
Tite-Live est l'historien latin le plus lus et recommandé ; Virgile raconte dans le grand poème
épique de l'Enéide les origines de Rome), l'histoire et la géographie, la musique, la mythologie,
plus que les mathématiques.

Le jeune Romain apprend donc d'abord l'agronomie. Le plus célèbre des traités portant
sur ce sujet est celui de Caton (Caton, de l'agriculture). Mais pour bien gérer un domaine,
beaucoup d'autres connaissances sont utiles, la médecine en particulier qui, comme l'écrit Caton,
permet de soigner les esclaves donc d'accroître le rendement de la main d'oeuvre.

L'enseignement du droit tenait aussi une grande place dans l'éducation latine. Les
Romains, très attachés à la tradition, accordaient une grande autorité à la jurisprudence. La
justice est donc rapidement devenue un ensemble complexe de prescriptions nécessitant une
formation approfondie. Le jeune noble acquérait cette formation de façon très pratique auprès du
protecteur et initiateur politique que la famille lui avait choisi.

L'éducation physique a également une grande importance en tant que préparation


militaire. Au cours des siècles, ce caractère diminuera, mais ce ne sera pas, comme en Grèce, au
bénéfice de l'athlétisme. Les Romains ne construisent pas de palestre ou de stade, mais des
cirques où se déroulent des défilés équestres et des amphithéâtres où les jeunes nobles pratiquent
l'escrime, participent à des chasses ou à des combats contre des fauves .

Le jeune romains étudiait l’arithmétique et la géométrie sous la tutelle d’un professeur


appelé ARENARIUS, il utilisait une baguette (RADIUS) pour tracer des figures sur une table
recouverte de sable.

21
A – L’ABAQUE

La numération romaine rendait toute opération impossible… Ils utilisaient des abaques
pour faire des calculs : c'est une tablette rectangulaire avec des colonnes pour chaque puissance
de dix ( 1 - 10 - 100 - 1000 - 10.000 ... ) sur laquelle on plaçait des jetons pour représenter les
nombres. Les abaques furent très longtemps utilisés.

Cet abaque était pratique pour l'addition et la soustraction . Pour la multiplication , ils
effectuaient la somme de plusieurs produits partiels ( même principe que la multiplication
actuelle ) . Ils effectuaient donc des additions et des soustractions répétées pour les
multiplications et les divisions.

Ces calculs étaient longs et difficiles.

1.000.000 100.000 10.000 1.000 100 10 1


* * *
M C X M C X I
*
* *
* * *
* *
*

Chaque étoile représente un jeton .Sur la 2e ligne , le jeton dans la colonne des 10.000
signifie 50.000 ; celui dans la colonne des 1.000 signifie 5.000 et celui dans la colonne des unités
signifie 5 .

Ici le nombre 256.317 est représenté.

22
CONCLUSIONS

23
L’éducation tenait une place importante dans la civilisation romaine. Ce fut le premier
peuple à instaurer au sein de son enseignement une mixité. Bien que les études que suivaient les
jeunes romains étaient payante, la majeur partie de la population savait lire et écrire.

Cette éducation stricte mais efficace se remarque aujourd’hui dans les fresques, les
graffitis, les stèles ou les monuments que la Rome antique nous a fait parvenir. Le système de
scolarisation des romains est le fondement de notre éducation moderne. Rome contribua à établir
les premiers fondements d’une éducation mixte dans les sexes, les races et les différentes
couches de la société. Elle permis à certains auteurs classiques tel que Tacite, Suétone, Sénèque
ou Pline le jeune de voir le jour nous laissant un savoir inestimable.

Si l’éducation et son système d’enseignement n’avaient pas été aussi précurseurs chez les
romains, nous serions aujourd’hui amputé d’une grande source de connaissances. Voici pourquoi
l’éducation actuelle est redevable à l’enseignement dont dispensait les romains à leurs enfants.

24
LEXIQUE

25
ADULESCENS : Jeune homme ou jeune femme en principe entre 17 et 30 ans, mais parfois au-
delà.

ARENARIUS : Maître de géométrie ou d’arithmétique qui faisait ses calculs ou traçait ses
figures sur une table couverte de sable.

CALAMUS : Tige en roseau servant à écrire.

CAPSA : Boîte à livres à papier

CERA : Tablette à écrire en cire

CREPITALUCUM : Petit hochet cerclé de grelots que les parents offraient à leur enfant.

CREPUNDIA : Ensemble de jouets de petites tailles pour les enfants


Amulette ou médaille que les Romains et les Grecs attachaient au cou des
enfants.

CUNABULA : Berceau dans lequel les Romains mettaient le nouveau né.

DEVOTIO : Action de se dévouer, dévouement.

FISTULA : Plume de roseau servant à écrire.

GRAMMATICUS : Erudit qui instruit les jeune élèves lorsque ceux-ci entrent dans une école
primaire.

INFANS : Nom désignant l’enfant en bas âge.

LECTIO : Lecture.

LITEERA : Manière de former les lettres. Caractère d’écriture.

LITTERAE : Ecritures publiques, actes officiels, ouvrages, documents etc…

LUDUS : Jeu, amusement, jeux publics, enfantillage, les plaisirs de la jeunesse, école

LUDUS LITTERARIUS : Ecole primaire dans lesquelles on envoyait les jeunes garçons et
filles de toutes les classes sociales.

MAGISTER LUDI : Professeur s’occupant de l’école primaire.

MATRONA : Femme mariée.

PAEDAGOGUS : Esclave qui accompagne les enfants à l’école.

PALIMPSESTUS : Parchemin qu’on a gratté pour y écrire de nouveau.

PRAELECTIO : Explications préalables d’un maître d’école.

26
PUER : Garçons ou filles qui sort de l’enfance.

RADIUS : Baguette pointue dont se servaient les professeurs pour tracer des figures sur une
table de sable.

REGULUS : Jeune prince. Enfant d’une famille noble.

RHETOR : Orateur.

TABELLA : Tablette pour écrire

TOGA PRAETEXTA : Toge symbolisant le passage du jeune garçon à l’âge adulte.

TURBO : Toupie.

UXOR : Epouse, femme mariée.

VIRTUS : Qualité morale des jeunes garçons dans les familles aristocratiques.

VITUMUS : Divinité qui donnait la vie aux enfants.

27
ANNEXES

28
29

Vous aimerez peut-être aussi