REPERES SUR LE DEVELOPPEMENT DE L’ENFANT

Extraits de « Le développement de l'enfant de la naissance à 7 ans » de Josiane Lacombe. Éditions De Boeck.

1) Évolution de la préhension vers des gestes de coordination de 2 ans à 7 ans.

2 ans 2 ans et 6 mois

LANCER L'enfant lâche l'objet à la demande. Il parvient à donner une impulsion au
geste de lancer ou de faire rouler
mais le mouvement reste
désordonné.
TIRER Il tire et traîne. Le mouvement Il tire, traîne, soulève, pousse.
PORTER spontané, désordonné commence à Il transporte maladroitement.
s'organiser.
AUTRES GESTES Il déchire, transvase, sait défaire un Ses gestes se précisent.
paquet. Il sait composer un puzzle si Ses premiers essais de découpage,
les éléments sont grands. habillage, déshabillage sont encore
Il enfile de grosses perles, utilise maladroits.
pinceaux et crayons en faisant de
grands gestes entraînant tout le bras.
Source : Dutilleul M.B., Gilabert H., Du Saussois N. Les enfants de 2 à 4 ans à l'école maternelle, A. Colin.

3 ans 3 ans et 6 mois

LANCER Le geste s'ordonne. Il se préoccupe de la distance et
L'enfant commence à se soucier de commence à régler la force et
la direction. l'amplitude du geste en fonction du
but.
TIRER Il a une meilleure prise des objets.
PORTER
AUTRES GESTES Il déchire, modèle, coupe. Il modèle une forme avec la
Il sait se déshabiller, effectue ses plasticine.
premiers essais de boutonnage. Il sait s'habiller, se déshabiller.

4 ans 5 ans
LANCER Il lance et reçoit mais sans économie Il peut lancer une balle rapidement et
et précision dans le geste. la recevoir correctement.
LEVER La prise est adaptée à l'objet.
PORTER
AUTRES GESTES Il sait découper sur un tracé. Il lace ses chaussures, boutonne ses
Il maîtrise l'outil. Il a une meilleure vêtements, s'habille seul.
coordination fine : il enroule, déroule,
enveloppe, mais ne sait pas dénouer.
Il sait enfiler de très petites perles.

6- 7 ans
LANCER Il peut lancer une balle en respectant un rythme.
LEVER Il commence à faire preuve de précision dans ces
PORTER activités.
CAPACITE DE DISSOCIATION DES DOIGTS Jusque vers 6 ans, il ne peut réussir à pianoter sur son
pouce avec les autres doigts de la main.

Repères 1/ 5 Le développement de l'enfant

 2) Évolution de la posture, du tonus et de la motricité de 0 à 20 mois.

MOIS POSTURE TONUS MOTRICITE

1 Hypotonie Hypertonie Mouvements diffus.
Position fœtale axiale des membres Activité réflexe.
2
3   A plat dos : le bébé roule sur le
En position tenu assis, le bébé maintient
4 sa tête droite. Hypertonie Hypotonie des côté.
axiale membres A plat ventre : il se redresse
Le dos est ferme.
sur ses avant- bras.
5 La tête et le tronc sont très fermes. Grande activité musculaire.
A plat ventre, il peut redresser la tête et le A plat ventre : il fait l'avion.
6
tronc. A plat dos : il fait des
mouvements de pédalage.
7 L'enfant tient assis seul. Il aime jouer avec ses mains,
ses pieds.
8 Il les porte à sa bouche.

9 Il tient debout avec appui. L'enfant rampe, puis marche à

quatre pattes.
10
11 Il tien debout sans appui. L'enfant marche, tenu par les
deux mains avec ou sans
12
appui. L'enfant marche seul.
13 Consolidation de cet équilibre. L'enfant monte les escaliers à
15 quatre pattes.
Il marche vers le ballon,
18
l'entraîne avec le pied. Il monte
20
l'escalier debout, main tenue.

3) Évolution de la posture, du tonus et de la motricité de 2 ans à 7 ans.

2 ans 3 ans
La marche devient plus assurée. Il est capable de marcher en
MARCHE Il sait marcher sur la pointe des avant, en arrière, et sur la pointe
pieds. des pieds ou sur les talons.
La course est un trottinement. La course s'organise en un
COURSE
ÉQUILIBRE mouvement continu.
DYNAMIQUE MONTER Il monte et descend l'escalier Il monte correctement, il
GRIMPER marche après marche. descend marche après marche.
Il sait sauter d'une petite Il saut un petit obstacle bas et
SAUT hauteur, mais ne sait pas étroit à pieds joints.
décoller du sol à l'arrêt.
TONUS Hypertonie dominante
ÉQUILIBRE INHIBITION Il est capable de s'immobiliser Il commence à s'immobiliser à la
STATIQUE quelques secondes. demande, mais avec un temps
de réaction.
MAINTIEN DE Il se tient quelques secondes sur
L'EQUILIBRE un pied.

Repères 2/ 5 Le développement de l'enfant

 4 ans 5 ans 6 – 7 ans
La marche est très assurée.
Toutes les marches sont possibles :
avant, arrière, latérale.
La course est réussie sans
mouvements parasites.
Il monte et descend correctement un Le sens de l'équilibre apparaît.
escalier. L'enfant sait faire des mouvements
compensateurs.
Il saute sur un pied et pieds joints. Il se déplace à cloche-pied sur une Il saute avec son pied dominant sur
petite distance. une plus longue distance.
Vers 7 – 8 ans, l'enfant peut inhiber volontairement la
Jusque vers 5 ans. tension musculaire.

Il contrôle mieux son inhibition.
Il peut maintenir 10'', les yeux
ouverts, la position suivante : pieds
joints, mains derrière le dos, l'enfant
fléchit le tronc à angle droit.
L'inhibition s'améliore.
Il peut maintenir 10'', les yeux
ouverts, la position suivante : sur la
pointe des pieds, pieds serrés, les
bras le long du corps.
L'inhibition est satisfaisante au signal
sonore ou visuel.
L'immobilité est possible après un
enchaînement de différents rythmes.
Il peut maintenir en équilibre sur une
jambe, les yeux ouverts, l'autre
jambe est fléchie à angle droit, les
bras de long du corps.

4) Exercices d'exploration de la latéralité. (D'après les épreuves de Nadine Galifret- Granjon.)

1. Au niveau des membres supérieurs

a) Latéralité gestuelle (innée)

- Mettre les mains à plat sur la table, placer une main sur l'autre.
- Mettre les deux poings serrés sur la table, placer un poing sur l'autre.
- Mettre les bras tendus devant soi, faire une croix en passant un bras par dessus l'autre.
- Mettre les deux index tendus, les autres doigts sont fermés, faire une croix avec les index.
Le membre dominant est celui de dessus.

b) Latéralité gestuelle (acquise)

Exercices d'imitation de gestes : Réalisation d'actions :
- lancer une balle, - ranger des allumettes dans une boîte,
- se moucher, - lancer une balle,
- se laver les dents, - découper avec un ciseau,
- se peigner, - battre des cartes et les distribuer.
- boire, Le membre dominant est celui qui est utilisé
- manger,
- écrire,
- ouvrir la porte,
- découper.

3. Au niveau de l'œil
2. Au niveau des membres inférieurs
- présenter une longue- vue en carton ou réalisée
Mettre en action :
avec une feuille de papier roulée, l'enfant regarde à
- un coup de pied dans un ballon,
la longue-vue.
- sauter sur un pied,
- donner une feuille de papier trouée au milieu,
- grimper sur un banc.
l'enfant regarde par le trou.
Le membre dominant est celui qui est utilisé en premier.
- demander à l'enfant de fermer un œil.
L'œil dominant est utilisé.

Repères 3/ 5 Le développement de l'enfant

 5) Connaissance des repères de l'espace.
Source : B. De Lièvre, L.Staes, La psychologie au service de l'enfant, De Boek- Belin.

Devant- derrière Droite (sur lui)

sur (dessus) gauche (sur lui)
sous (dessous) penché
De 2 à 3ans 6 ans
dedans- dehors au milieu
grand- petit demi
en haut- en bas épais- mince
À côté Droite et gauche sur autrui
loin- près (placé dans le même sens)
autour losange
moyen
4 ans couché (horizontal) 7 ans
debout (vertical)
rond
carré
un peu- beaucoup
Contre (quelque chose) Droite et gauche sur autrui
partout (placé en face à face)
5 ans droit 8 ans long- court
entier différence entre
rectangle

6) Connaissance des repères du temps

Source : B. De Lièvre, L.Staes, La psychomotricité au service de l'enfant, De Boek- Belin.

La structuration du temps se réalise en deux phases.

1. La phase perceptive ou sensori-motrice

Entre 0 et 2 ans
Pour le nouveau-né, l'existence du temps est assimilé aux rythmes internes du corps, à ceux de la mère perçus au
cours du maternage et à la sensation de satisfaction ou de malaise. Avec le développement de la motricité, de la
préhension, le temps sera lié à l'action présente : « c'est le temps passé à ». On peut parler d'un temps « vécu. »
La régularité des activités, des soins prodigués aux enfants jeunes, favorise la mémorisation, le repérage et
l'intégration du temps.

2. La phase représentative
C'est la capacité de s'organiser et de se représenter des actions dans un temps objectif, au moyen de repères
codifiés. Cette phase n'est effective que vers 7- 8 ans.
Entre 2 et 7 ans
C'est le passage du temps vécu, subjectif, au temps objectif :
vers 2 ans : il comprend le sens du mot « bientôt »
vers 3 ans : il distingue le présent de l'avenir proche- tout à l'heure, demain.
Vers 4 ans : l'enfant dira qu'il est plus grand qu'un enfant de 2 ans mais ne comprend pas la nuance « plus âgé » .
Il est capable de distinguer et d'utiliser correctement les termes « jour » et « nuit », « matin » et « soir ».
Vers 5 ans et 6 ans : il apprend les saisons.
Vers 7 ans : l'enfant commence à se repérer dans le temps objectif. Il commence à pouvoir organiser ses actions
dans ce temps objectif. Il apprend les jours de la semaine et quelques repères du calendrier (anniversaire), les
mois de l'année et lire l'heure.

Synthèse
Le temps est une construction complexe qui se modifie dans la perception, selon les moments, les besoins, l'âge
que nous avons. La personnalité toute entière est impliquée dans la maîtrise du temps.
Malgré l'appréhension du temps par un découpage objectif (semaine, mois, année...), les rapports que l'on établit
avec le temps restent subjectifs. Souvenirs, ici- maintenant, ou projections dans le futur constituent la « bande-
film » du temps. Pour l'enfant, la perception du temps n'est pas facile, il est donc important de rappeler que la base
de l'intégration de ces repères est dans l'action, le « vécu corporel » accompagné du langage.
C'est le temps qui nous fait grandir, nous permet d'apprendre, c'est à dire de répéter nos actions pour les maîtriser
et devenir autonome. L'enfant n'en a pas conscience, et ne comprend pas pourquoi l'adulte réussit mieux que lui.
Repères 4/ 5 Le développement de l'enfant
Avant de trouver le chemin qui lui donne envie de ressembler au parent du même sexe (identification), l'enfant
parfois tâtonne pour accepter sa position d'enfant, il rivalise avec l'adulte et parfois se dévalorise de son infériorité
vis à vis de lui, s'identifie à l'échec entraînant opposition ou régression. L'introduction de la réalité du temps comme
responsable mais aussi comme facteur de croissance peut apaiser l'enfant, le réassurer sur ses valeurs. Ceci est
vrai pour ces enfants qui, n'acceptant pas de ne pas tout réussir du premier coup, refusent de faire ou
s'abandonnent à la colère.

De 2 à 3ans Maintenant, bientôt, hier (c'est passé), tout à l'heure, demain, vite
doucement (lentement)
4 ans Plus grand (plus vieux), nuit, jour
5 ans Saisons :printemps, été, automne, hiver
6 ans Les jours de la semaine
7 ans anniversaire
8 ans Les mois, l'heure

7) Connaissance du vocabulaire corporel selon les âges

Source : B. De Lièvre, L.Staes, La psychomotricité au service de l'enfant, De Boek- Belin.

De 2 à 3 ans 4 ans 5 ans 6 ans 7 ans 8 ans

Mains Dents Cils chevilles Hanches Mollets
pieds joues sourcils nuque paupières
nez front poignets avant-bras
yeux genoux narines paumes
cheveux épaules
bouche coudes
oreilles ongles
dos lèvres
ventre talons
bras menton
jambes
tête

8) La représentation graphique du corps (le dessin du bonhomme)

Le dessin du bonhomme renseigne sur le niveau d'intégration du schéma corporel, sur la façon dont l'enfant vit son
corps, sur l'impression qu'il a de lui. Il est aussi le reflet de l'image de soi. Ce niveau d'intégration peut s'analyser
par :
− la construction du bonhomme,
− sa position dans l'espace,
− la richesse des détails,
− le rapport des éléments les uns par rapport aux autres.

Vers 3 ans Vers 4 ans et demi Vers 5 ans et demi Vers 7 – 8 ans
L'enfant représente son Le corps est assez Le bonhomme peut être Le bonhomme peut être
corps par le bonhomme correctement représenté. plus dynamique et dessiné de profil.
têtard. s'enrichit de détails
vestimentaires.



Repères 5/ 5 Le développement de l'enfant