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Pour la plupart des Britanniques, les colonies devaient avant tout servir les intérêts
commerciaux de l'Angleterre. Elles fournissaient des matières premières à moindres frais
pour les industries nationales, tout en offrant un débouché à l’exportation pour ses produits.
Au cours du xviT siècle, la Grande-Bretagne imposa des lois limitant le commerc: des
colonies américaines avec d’autres jays, ce qui n’eut d’autre effet que de favoriser les
échanges clandestins avec les Antilles espagnoles, françaises et hollandaises. Pendant la
guerre franco-indienne, les marchands de la Nouvelle-Angleterre commencèrent à affréter
leurs propres vaisseaux pour exporter des marchandises vers l’Europe.
Une fois la paix ratifiée, toutefois, le gouvernement britannique renforça les contrôles
douaniers pour mettre fin à ces activités, des mesures qui ne firent qu’attiser les rancœurs
En outre, les grands propriétaires coloniaux du Sud craignaient que le mouvement anti
esclavagiste, qui gagnait du terrain en Grande-Bretagne, ne vint bouleverser l'économie
centrée sur les plantations.
La disposition de la Proclamation qui, en 1763, interdit aux colons de s’installer à l’ouest des
Appalaches, s’ajouta à la liste des griefs. Elle visait à éviter les heurts avec les Indiens, que
les nouveaux venus chassaient de leurs terres vers l’intérieur du continent. Toutefois, le flot
ininterrompu des immigrants et la surpopulation des colonies du littoral imposaient une
pression irrésistible sur les frontières occidentales. Aussi un grand nombre de colons
ignoraient-ils purement et simplement la loi.
Le Congrès ne cherche pas la rupture avec le Royaume-Uni, mais essaie de définir les
droits des colonies d’Amérique, de fixer les limites du pouvoir du Parlement, et de s’accorder
sur la tactique à suivre pour résister aux lois de coercition. Avant que le Congrès ait pu se
prononcer; les combats avaient déjà éclaté. Les échauffourées qui opposèrent rebelles et
troupes britanniques à Lexington et à Concord, en avril 1775, dégénérèrent en soulèvement
général.
Le second Congrès continental se réunit à Philadelphie le 10 mai 1775 dans un esprit de
résistance accrue. Les délégués décident de faire du Congrès le gouvernement central des
« Colonies unies d’Amérique », d’accepter que les troupes engagées dans le siège de
Boston deviennent l’« armée continentale américaine » et de nommer, par un vote unanime
le 15 juin, George Washington commandant en chef.
L’idée d’indépendance gagne un soutien populaire massif à la suite de la publication, en
janvier 1776, du pamphlet le Sens commun (Common Sense) de Thomas Paine. Ce
pamphlet, publié anonymement, attaque George III en le traitant de « brute royale » et
condamne le régime monarchique. Les arguments de Paine sont décisifs. Le 4 juillet 1776,
le second Congrès continental proclame la Déclaration d’indépendance . Le divorce avec la
métropole est définitivement consommé.
En décembre 1776, les troupes de George Washington franchirent le Delaware, alors pris
par les glaces, pour tenter une audacieuse attaque de la garnison de Trenton. La situation
commença alors à échapper aux Anglais.
Ratifiée en 1788, la Constitution entra en vigueur en 1799 et George Washington fut élu
premier président des États-Unis. En 1790, Rhode Island fut la dernière des treize colonies
à rejoindre l’Union. Cette dernière poursuivit rapidement son expansion territoriale vers
l’ouest, le long de l’Ohio, et intégra le Kentucky en 1792, bientôt suivi du Tennessee et de
deux autres États. En 1800, cédé par l’Espagne, le bassin du Mississippi retombait dans
l’escarcelle de la France. En 1803, Napoléon, contraint de se renflouer pour financer ses
campagnes en Europe, vendit l’ensemble du territoire aux États-Unis, l'achat de la Louisiane
doubla pratiquement la superficie de la jeune république. La conquête de l’ouest pouvait
commencer...
Bibliographie
- La Révolution américaine , de Bernard Cottret. Tempus, 2004.
- La révolution américaine: (1763-1789) , d' André Kaspi. Folio Histoire, 2013.