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Les États ratifient la nouvelle Constitution de 1787 à 1790 dans des assemblées populaires, où

s'affrontent fédéralistes et antifédéralistes. George Washington est porté à la présidence des États-Unis
et entre en fonctions le 30 avril 1789. Mais, presque aussitôt, naissent des difficultés quant à
l'interprétation de la Constitution, entre fédéralistes et républicains. Les premiers, qui restent au
pouvoir de 1789 à 1801, sont partisans d'un gouvernement fédéral fort et ont pour chef de file
Alexander Hamilton, secrétaire au Trésor de George Washington. Admirateurs du système oligarchique
anglais, s'appuyant sur les armateurs, commerçants et négociants du Nord-Est, ils renforcent le pouvoir
central : création d'une Banque d'État (1791), d'une monnaie stable, le dollar, et de ressources
régulières, grâce aux douanes. D'abord neutralistes (Déclaration de neutralité, 22 avril 1793 ; « Adresse
d'adieu » de George Washington [1796], qui ne se représente pas aux élections, excédé par les critiques
dont il est l'objet), les fédéralistes, qui ont conclu un accord commercial avec Londres (traité Jay, 1794),
rompent avec le Directoire (1798) ; leur hostilité envers la Révolution française s'est accrue depuis
l'exécution de Louis XVI, dont l'intervention avait rendu possible l'indépendance des États-Unis.

Thomas Jefferson

Thomas Jefferson

À cette politique s'oppose celle des républicains, petits propriétaires ruraux ou citoyens des petits États,
planteurs du Sud soucieux de sauvegarder leurs franchises. Jacobins d'idéologie et de vocabulaire, ils
enlèvent aux fédéralistes et à John Adams la présidence, à laquelle accède, en 1801, Thomas Jefferson,
l'un des pères de la Confédération, ancien secrétaire d'État (d'ailleurs démissionnaire en 1793) de
Washington. Les républicains, une fois au pouvoir, évoluent très vite, leur politique s'orientant par
nécessité vers un renforcement du gouvernement central. Ainsi s'effacent les divergences les opposant
aux fédéralistes ; d'ailleurs, les Américains vont être absorbés, malgré le désir de Jefferson (acte de non-
intercourse, interdisant tout trafic avec l'Angleterre et la France), par la seconde guerre de
l'Indépendance. Celle-ci est suscitée par les Anglais, qui ont soudoyé la révolte du chef indien Tecumseh
(1810-1811) dans l'Indiana ; leur Amirauté a commis l'erreur, d'autre part, d'enrôler de force des marins
et d'arraisonner des navires américains sous prétexte de droit de visite (lutte contre la contrebande de
guerre dans le cadre du blocus mis en place contre Napoléon Ier).

James Monroe

James Monroe

Ce conflit, les craintes suscitées par la prise et l'incendie de Washington (1814), enfin la victoire finale,
consacrée par le traité de Gand (1814) et le succès du général Jackson à La Nouvelle-Orléans (janvier
1815), contribuent à renforcer l'orgueil national au détriment des luttes de parti. Ainsi s'ouvre, sous les
successeurs et disciples de Jefferson, James Madison (1809-1817) et James Monroe (1817-1825), qui
forment avec lui la dynastie virginienne, l'« Ère des bons sentiments » (Era of good feelings). Désireux de
s'assurer le contrôle exclusif de l'espace continental, politique ou économique américain en restant liés
aux jeunes États hispano-américains, redoutant pour eux une Sainte-Alliance européenne, les États-
Unis, par la ferme déclaration de Monroe, « l'Amérique aux Américains » (2 décembre 1823),
réaffirment à la fois leur volonté de neutralité et leur opposition à toute ingérence européenne.

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