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Le trône s'accompagnait nécessairement de responsabilités longtemps pensées par le jeune

shogun : décisions politiques, économiques mais aussi justice. Il n'avait donc échappé à ce cas
particulier contre un membre de son pays. Or, depuis la guerre civile, Oda était assaillit de
contraintes multiples, d'obligations quotidiennes pour lesquelles il s'était engagé malgré le fait
que sa vile personnalité puisse entacher son professionnalisme ; pourtant il savait le feindre à la
perfection. C'était davantage une question d'image que de caractéristiques propre à sa
personnalité, mais une chose était sûre : derrière cette lassitude aux formalités de la royauté se
cachait un sérieux prononcé lorsque les enjeux de son pays y étaient mêlés.

Cette affaire avait de quoi secouer le monde au delà des frontières et pourtant, dès que Feobis se
saisit du dossier qui lui revenait, il ne prit en considération que les uniques faits. Les crimes
s'étaient déportés au delà des habitants de la nation du feu permettant davantage de clairvoyance
sur le sujet. Franscico était Feobien, d'une famille proche du clan Oda mais surtout, depuis
longtemps investie dans la vie du pays. Malgré des politiques mondialistes, contraire à l'intérêt
du pays, les Mirai y étaient toujours restés fidèles à la contrée insulaire. En cela, Oda devait leur
rendre tout son respect.

Cet aîné inculpé des pire horreurs était déjà condamné aux yeux de tous mais les pupilles dorés
du roi y percevaient encore cette flamme brillant de volonté, héritage sacré de Fotia que son rôle
lui incombait de devoir desceller. Ainsi il ne partit avec aucune fausse idée de monstruosité
envers celui qui en avait subit le triple ; il subissait clairement sa condition d'atrocité, peinant de
blesser contre son gré. Cela, seul le roi avait su écouter. Alors plutôt que de réfléchir à la peine la
plus punitive, il songea à celle qui pourrait enfermer la bête, la contrôler et surtout, l'exploiter
pour faire renaître l'être abusé : Francisco méritait sa chance en tant qu'humain mais surtout
membre de cette communauté qu'Oda serait prêt à défendre contre sa vie.

D'une main qui se leva, il fit taire les jurés, balayant leurs opinions saisit par les émotions d'un
revers de quelques mots prononcés avec clarté.

- Voici un cas particulier qui mérite Jurisprudence et objectivité. N'avez vous pas perçu la culpabilité de cet
homme ? Incapable de ce contrôler il a besoin d'un médiateur, et je souhaite me proposer comme garant de sa
réinsertion. Bien sûr, je ne peux aller contre l'avis de nos fidèles scientifiques et ajouter à ce programme de cette
"amodiation" les recherches nécessaire sur sa psyché et son organisme. Mais que cela soit bien clair : s'il s'agit
d'en apprendre plus il n'est pas question d'e faire un cobaye. Ces observations doivent nous aider à comprendre
quelles expériences ont été faites sur lui pour en tiré des connaissances nouvelles autant pour notre savoir que
pour l'aider dans son retour dans notre société. Il sera isolé le temps que je le canalise et nous trouverons une
solution à ses approvisionnements en sang. Entendu ?

Le roi avait parlé et ce n'était pas son autorité qui instaura le silence dans l'assemblée, mais sa
sagesse inespérée pour le jeune homme qui se présentait. Le début du règne du Shogun devait
s'accompagné de légitimité, trop contestée par leur voisin Ivaiya. Mais au sein de Feobis,
beaucoup avait déjà lâché leurs préjugés quant à l'inexpérience et la méthode de sa montée au
pouvoir face aux preuves, toutes plus prodigieuses, que procurait le vainqueur du conclave.
Ainsi, personne ne contesta.

Après un long moment passé à élaborer la libération de Francisco en collaboration avec des
agriculteurs prêts à céder une part de leur bétail ou encore des militaires pour s'assurer de la
surveillance, Oda finit par laisser la machine se lancer. Une fois de plus, Feobis fit preuve d'un
grand nationalisme qui savait se montrer regardant sur l'individualité : c'est ensemble qu'il
constituèrent les conditions de libération de l'accusé, ensemble qu'ils changèrent de perception
dans l'entraide. Oda avait remis les choses sur pied : l'aristocrate déchu était un compatriote
qu'il fallait aider et ce, jusqu'à qu'il se montre un imminent danger qu'Oda s'assura d'abattre
avec froideur pour protéger la société.

Il s’aventura donc dans les froids couloirs du bagne qu’il n’avait encore que très peu visité. Ici, de
véritable monstres étaient enfermés et il ne pouvait tolérer qu’un de ses confrères y soit assimilé.
La cohésion était un remède à la criminalité, l’oppression son garant ; or il fallait trouver un
juste milieu entre laxisme et fermeté et à bien regarder Oda soupirant de lassitude lors de sa
traversée, on pouvait clairement constater qu’il savait jouer sur les deux côtés.

Enfin il se présenta vers son principal auditoire qui eu le temps d’une sieste avant qu’on ne lui
annonce l’arrivée de sa Majesté. Si la libération lui avait été annoncée, qui sait quelle nouvelle
allait lui tomber dessus avec le déplacement du roi lui-même. On dit que le jeune dirigeant sait se
salir les mains pour son peuple et un assassinat discret d’un problème monumental ne pourrait
s’extraire de la panoplie de ses actes. Après tout, à qui Francisco manquera ? Mais peut-être que
le basané avait une vision différente du discret spectateur de son procès ? En tout les cas, les
bougies s’allumèrent pour éclairer sa présence d’un halo presque divinatoire. La maigre chaleur
des flammes redora la pièce et l’absence d’air ne fit trembler leur lueur. Elles symbolisaient la
droiture du jeune homme qui se voulait devenir l’étincelle du grand brasier de sa nation.

- Francisco Mirai ? Dit-il d’un ton presque solennelle.


Sa voix était si froide qu’elle aurait pu figer le temps. Et pourtant, quand son escorte s’en alla,
l’atmosphère se teinta de la même lueur de son regard : une compassion qui allégea la gravité à
laquelle Oda se soumettait tout de même pour s’asseoir sur une modeste chaise grinçante sous
son maigre poids.

- Je ne peux m’empêcher de repensait à la famille Mirai et son domaine vide que l’on me présenta avant la guerre
civile. Ce manoir était comme un monument national, dès que je l’ai vu, tout le prestige de cette famille me
sembla d’une évidence sans nom. Elle avait su capter la fidélité de domestique qui l’entretenait malgré la
disparition de ces maîtres je n’ai pu que développer un profond respect pour cette famille qui a toujours su rester
droite dans ses convictions pour nous défendre et nous développer.

Un mince sourire se colla à son faciès bien qu’il fut impossible de le désigner comme nostalgique
ou mélancolique. La blancheur de sa peau appuyait sur son côté lisse, lui donnant l’impression
d’être un enfant dont les mots lui donna une maturité précoce. L’honneur n’échappait pas à ce
descendant du clan Oda.

- Je sais qu’être privé de sa liberté est un fardeau. Ces murs, ces contraintes que je vais t’imposer, mais avant tout
cela j’ai une question. Il laissa le silence battre au rythme de son lent rythme cardiaque Préfères-tu
cela à la coercition de ta condition ? A ce que ces chercheurs t’ont imposé sans que tu n’y consentes ? J’ai senti
cela en toi, tu es la victime de ce que tu es devenu et je veux savoir si tu es prêt à te battre contre cela à mes côtés.
Je ne prétend pas être le remède à tes souffrances, mais l’ingénieur qui emploiera les moyens pour t’y aider. Cela
ne sera pas instantané, soit en conscient.

Que c’était difficile pour lui de parler de sujet si grave à quelqu’un qui avait plus de deux fois son
âge… mais c’était ainsi, il ne pouvait s’empêcher d’aider son prochain s’il partageait l’histoire de
cette nation qu’il aime tant. Un travail à la fois déconcertant pour l’esprit libre d’Oda, mais
terriblement gratifiant par ses exploits.

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