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L’esthétique et le cosmétique de la femme romaine


antique

Document de synthèse
Rédigé par Cerise Loïc

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Sommaire

Introduction.............................................................................................Page 04
Maquillage...............................................................................................Pages 05 et 06
Le teint...............................................................Page 05
Les yeux/ Les fards............................................Page 05
La boîte à maquillage........................................Pages 05 et 06

La toilette.................................................................................................Pages 07 et 08
Hygiène bucco-dentaire.....................................Page 8
Les lèvres et les ongles......................................Page 8
Le soin du corps......................................................................................Pages 09 et 10
Les Thermes......................................................Page 09
L'épilation..........................................................Page 10
Annexes..................................................................................................Pages 11 et 12
Sitothèque/Bibliographie.........................................................................Page 13

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I - Introduction

Lorsque nous nous intéressons à l'histoire antique et plus précisément à la période romaine, ce qui
vient à l'esprit en premier, c'est l'armée romaine avec ces légionnaires, ce sont les empereurs et les
dictateurs, ou encore les jeux romains avec les gladiateurs. Dès la fin de la République, le Romain
porte une grande attention à son apparence : son corps, né imparfait et inachevé, doit s’éloigner de
l’animalité, par l’éducation et l’effort. Ce sera un corps lavé, habillé, maîtrisé, raisonnablement
nourri, aux cheveux et à la barbe entretenus. Le mot qui désigne les soins du corps est d’ailleurs
cultus qui désigne aussi la culture. Au contraire celui qui n’accepte pas ces contraintes est sordidus,
inculte, sale, répugnant. Car soigner son apparence est un devoir à l’égard de soi-même et à l’égard
d’autrui.

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II – Maquillage
Pour le maquillage, la femme romaine utilise un miroir en bronze ou en métal précieux, très poli, et
parfois argenté pour offrir un reflet plus net, Le maquillage à outrance est une particularité des
prostituées (ou lupa) que les femmes romaines reprennent à leur compte, au grand dam de certains
comme Sénèque (4-65 Ap, J,-C,). Après le soin de la peau, on procède au maquillage. Les couleurs
utilisées sont vives et contrastées.

II-A - Le teint

La mode est au teint clair. Un visage trop rouge trahit une femme active, et donc de moindre
qualité. Mais attention il faut éviter la pâleur qui est réservé aux femmes qui voulaient
montrer un chagrin d'amour. Comme fond de teint, on applique une couche de blanc de
céruse (carbonate de plomb), mélangée à du miel ou une substance grasse qui donne au
visage une « blancheur juvénile » (la céruse venait de Rhodes ; très toxique, elle est interdite
en France depuis 1915). On rehausse le blanc de rouge au niveau des joues grâce à de
l'écume de salpêtre, de la terre de Selina (ocre jaune), de la lie de vin ou du fucus
(algue rouge)

Les tempes, elles, sont bleuies grâce à des crèmes colorées.

II-B - Les yeux/ Les fards

On accentue et allonge les sourcils pour renforcer la petitesse du front (autre critère de
beauté). On souligne le contour des cils avec un trait d'antimoine ou du « noir de fumée »
appliqué au pinceau. La paupière supérieure est ensuite ombrée de vert (tiré de la
malachite), de bleu (de l'azurite, carbonate de cuivre) ou de rouge (teinture à base de
safran de Cydnus). Le maquillage était complété par l'ajout d'un petit grain de beauté sur la
joue et par du fard à joue rouge appliqué au pinceau.
Pour les grandes occasions, on asperge le visage de paillettes tirées des cristaux broyés
d'hématite (oxyde de fer). Les poudres et crèmes sont enfermées dans de petites
pyxides cylindriques en os ou des flacons en verre, dont on extrait le contenu avec une
spatule ou cuillère qui peuvent être en os, métal ou verre. On se sert de petites coupelles
en verre pour faire les mélanges.

II-C - La boîte à maquillage

Chez les dames tous les accessoires de toilettes et de parure (mundus mltiebris ou
ornamental) sont spécialement conçues et peuvent être d'une grande richesse. Ces objets
sont soigneusement rangés dans des boîtes à maquillage (capsa narthecium) comme celles
découvertes à Pompéii. Dans cette boîte, on y trouve un miroir (speculum), des pinces à
épiler, des rasoirs et des petits ciseaux (fortex), des spatules, des agitateurs et petites
cuillères pour récupérer et étaler les onguent et les fards, des fers à friser (calamistra :
rouleaux de métal mis à chauffer sur un petit brasero portatif), des peignes en bois ou en
corne, des éponges ou des pinceaux à maquiller etc.... Elle contient également les produits
de maquillage (medicamina facieri) qui peuvent être achetés tout faits dans des boutiques
spécialisées ou préparés à la maison.

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Pour préparer un maquillage, l'ornatrix (esclaves spécialisé) utilise un mortier pour
pulvériser les minéraux ou les végétaux requis, et une ardoise ou plaque de marbre
(coticula) pour les mélanger avec un liant. Les crèmes , fards et huiles sont conservés dans
des fioles et des godets spéciaux idéalement en albâtre ou en plomb: alabastres, pyxides,
balsamaires, lécythes...

Poudre de maquillage antique - Musée Gallo-Romain de St Romain en Gal

Nécessaire de toilette - Musée Gallo-Romain de St Romain en Gal

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III - La toilette

A la campagne, la règle est de se laver chaque jour bras et jambes (salis au travail) et le reste du
corps chaque semaine ou tous les 9 jours, ce qui correspond aux jours de marché d'après Sénèque
(4-65 Ap, J,-C,). A la maison, l'hygiène se limite à la toilette intime des femmes et des petits enfants

A la ville, seuls les riches disposent de bains privés, les autres vont aux Thermes chaque jour. A
partir d'Hadrien (76-138 Ap, J,-C,), et suite à un scandale, un décret impérial impose des heures
différentes sauf dans certains établissements qui sont doubles (Pompéi). Mais une femme soucieuse
d'éviter les commérages ne va pas à la piscine qui est mixte. Les femmes les plus riches prennent un
bain de lait (d'amande douce pour Cléopâtre (69-30 Av, J,-C,), d'ânesse pour Popée (30-65 Ap, J,-
C,)). Le lait d'ânesse était par ailleurs réputé pour atténuer les rides, comme la vigne blanche pilée
ou la fiente de pigeon délayée dans du vinaigre ou du suc huileux tiré de la toison de brebis.
Ne connaissant pas le savon, les Romains emploient pour se laver une éponge et des substances
dégraissantes (voire décapantes) puis retiraient les impuretés avec un strigile
• écume de salpêtre
• sapo : pâte moussante à base de graisse de chèvre et de cendres de hêtre (inventé par les
Gaulois), Les romains utilisent la pâte savonneuse venue de Gaule comme remède pour les
maladies de peau. Ce n’est qu'au IIème siècle après J.C. qu’ils commencent à utiliser le
savon pour se laver.
A cette époque, on distingue déjà deux types de savons :
- Le savon dur, fabriqué à partir des cendres de plantes maritimes obtenues par
lixiviation de l'alcali minéral ou de la soude
- Le savon mou, fabriqué à partir des cendres de plantes terrestres (obtenues par
lixiviation de l'alcali végétal ou de la potasse).
• « lomentum » : à base de farine de fèves et de coquilles d'escargots pillées
• « pumex » : pierre ponce

Ces détergents sont très abrasifs, et après chaque lavage, il est nécessaire de recouvrir le corps de
pommades ou lotions hydratantes d'huile parfumée destinée à redonner à la peau douceur et
élasticité.
Ces lotions sont concoctées avec l'écume des boissons à base de céréales, ou la lanoline extraite de
la laine des moutons, mais qui doit impérativement être parfumée pour masquer son odeur très
nauséabonde. Les masques de beauté sont composés de farine de froment et de lait d'ânesse, ou de
colle d'esturgeon cuite mélangée à du souffre, de l'orcanète, de l'écume d'argent et de l'eau, ou
encore de mie de pain, de pommade et d'œuf. Ces emplâtres ne doivent pas poser plus de quelques
heures, pour éviter les irritations et les rougeurs. En cas d'irritation, un mélange de gomme d'encens,
de myrrhe et de nitre, délayé dans du miel et assaisonné de fenouil et de roses sèches doit
normalement en venir à bout. Les tâches de rousseur doivent également être atténuées avec du jus
de concombre, de la bouse de veau pétrie à la main avec de la gomme et de l'huile.
Les recettes sont nombreuses, comme nous l'apprend Pline (23-79 Ap, J,-C,) dans Histoire naturelle.
Mais beaucoup de ces produits présentés comme des hydratants provoquent au contraire des lésions
plus ou moins graves, nécessitant toujours plus de soin ou de maquillage pour en cacher les effets.
Les produits les moins nocifs restent les onguents à base d'huile, Les romains utilisaient également

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la pierre d'alun comme déodorant.
III-A – Hygiène bucco-dentaire

"Celle qui a l'haleine forte doit ne jamais parler à jeun, et se tenir toujours à distance de
l'homme qui l'écoute. Celle qui a les dents noires, ou trop longues, ou mal rangées, peut
en riant se faire beaucoup de tort."(Ovide,"L'Art d'Aimer",III.)

Pour l'hygiène de la bouche et des dents, on utilise une poudre à base de soude (« nitrum »
ou salpêtre), appelée « dentifricum ». D'autres utilisent aussi de l'urine, de la cendre de tête
de lièvre ou encore de la poudre de pierre ponce. Il existe aussi des pastilles de myrte ou
de lentisque pétries dans du vieux vin ou encore des baies de lierre, de casse et de
myrrhe pour rafraîchir l'haleine. Pour les douleurs dentaires, Pline (23-79 Ap. J.-C.)
conseille la cendre de corne de cerf, soit en friction soit en collutoire. Certains disent même
que la poudre de corne de cerf non brûlée est plus efficace.

Pour la blancheur et la solidité des dents, les Romains utilisent des eaux et des poudres
diverses - voire de l'urine, celle importée d'Hispanie étant, allez comprendre, la plus
recherchée... Mais Scribonius Largus énumère quelques recettes nettement moins
répugnantes à nos yeux, et ayant servi à Messaline (17-48 Ap. J.-C.)et Octavie (40-62 Ap.
J.-C.) (respectivement épouse et fille de l'Empereur Claude - 10-54 Ap. J.-C.). Il détaille
entre autres la fabrication d'un dentifricium quod splendidos facit dentes et confirmat - un
"dentifrice qui rend les dents d'un blanc brillant et les fait bien tenir" - à base de farine
d'orge, de vinaigre, de miel brûlé, de sel minéral et d'huile de nard.

Pour ôter les résidus de nourriture, on utilise soit une plume (Martial) soit un «
dentiscalpium » en métal, os ou bois, sorte de cure-dents fini par un crochet, déjà en usage
chez les Grecs. Certains exemplaires réunissent d'un côté un cure-dents et de l'autre un
cure-oreille. Certaines trousses de toilette peuvent réunir sur un anneau un cure dent, une
pince à épiler, un petit couteau cure-ongles, un gratte-poux et diverses spatules à maquillage.

III-B – Les lèvres et les ongles

Bizarrement, rien ne permet d'affirmer que les Romaines se colorent les lèvres : aucune
preuve matérielle allant dans ce sens n'a été retrouvée. Ce qui est d'autant plus surprenant
que des civilisations antérieures, auxquelles les romains ont beaucoup emprunté, utilisent
déjà du rouge à lèvres... En revanche, la question du vernis à ongles pose davantage
problème : j'ai trouvé certains livres affirmant que les Romaines l'utilisent déjà et qu'il
s'agisse d'un mélange de graisse de mouton et de colorant rouge, mais aucun auteur
antique n'en fait mention (du moins, à ma connaissance), et aucune mosaïque ne donne à
voir des ongles peints... Le mystère demeure - à moins qu'un lecteur ait des informations
fiables à me communiquer.

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IV - Soins du corps

IV-A - Les thermes

Les Grecs, et plus encore les Romains, vouent un véritable culte au corps et à la beauté.

Pour eux, la beauté passe avant tout par la propreté. Chez les grecs, puis chez les romains,
les bains sont omniprésents. Les demeures les plus riches possèdent leurs propres salles de
bain, alimentées en eau par les aqueducs en ville, voire des thermes privés pour les plus
vastes domaines. Les thermes publics sont eux partout en ville, surtout à la fin de l'époque
républicaine et à la période impériale. Le prix d'entrée de ces bains, parfois luxueux dans
leurs installations, est très modique : dans la Rome antique, tout le monde ou presque a
accès à ces lieux. Généralement, les horaires sont différents pour les hommes et les femmes
(entre 10 et 13 heures), afin que ces lieux ne soient pas des lieux de prostitution.

Les thermes romains sont un lieu de propreté, d'hygiène et de soins du corps : on y pratique
le sport, puis on passe par le sudatorium (bain de vapeur), le caldatorium (bain chaud), le
tepidarium (bain tiède) ou le frigidarium (bain froid).

Les romains n'utilisent pas le savon pour se laver, bien qu'il soit déjà connu. Pour se nettoyer
la peau en profondeur, on transpire en sudation, puis on racle la peau avec un strigile (sorte
de racloir courbe) et on s'enduit la peau avec de l'huile parfumée.

Par ailleurs, la plupart des thermes offrent des services d'épilation et de massages aux huiles
parfumées. Le "savon", sert pour les romaines non pas à se laver mais à décolorer les
cheveux en roux ou en blond, Pour les romaines de la bonne société, les soins du corps sont
loin d'être finis. Les matrones passent de longues heures aux mains de leur ornatrix (esclave
chargée de la coiffure). Elles portent les cheveux très longs, avec des coiffures compliquées.
Elles emploient des fers à friser, ainsi que des décolorants parfois agressifs pour éclaircir
leur chevelure, voire des postiches faits de véritables cheveux coupés sur des esclaves (les
cheveux blonds des germains étant très recherchés).

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IV-B - L'épilation

Les premières traces d’outils créés par l’homme ayant pu servir à l’épilation, comme des
pinces à épiler rudimentaires, ont été ainsi retrouvées dans des sépultures datant de la
préhistoire. Mais c’est à partir du 3ième millénaire avant Jésus Christ que semble s’être
développée une véritable culture de l’épilation, notamment sous l’influence des croyances
religieuses de l'époque.

En Mésopotamie comme en Phénicie, près de 2000 ans avant notre ère, l’épilation était déjà
en vigueur chez les rois et les reines. Les notables de Babylone se faisaient alors épiler le
menton afin d'y coller un postiche de barbe, considéré à l’époque comme étant l’attribut des
dieux. La principale technique employée consiste à utiliser une pince à épiler en bronze et
une crème épilatoire à base de cire, d’eau, de sucre et de citron. Pratique qui est
probablement à l’origine de ce qui deviendra, quelques millénaires plus tard, « l’épilation à
l’Orientale».

Dans l’Égypte ancienne, on sait également que les pharaons, leurs femmes, les prêtres et les
prêtresses ainsi que la plupart des personnes appartenant à l’aristocratie, s’épilaient
intégralement le corps. L’épilation était considérée comme un symbole de pureté, par
opposition à la pilosité, symbole d’animalité donc d’impureté. Les découvertes effectuées
dans les sépultures datant de 1300 à 1100 avant J-C en Egypte ont démontré que les femmes
de Ramsès II (1213-1304 Av, J,-C,) et de Ramsès III (1217-1155 Av, J,-C,) ainsi que leurs
suivantes étaient toutes épilées, des aisselles jusqu’au pubis.

Ce n’est qu’un peu plus tard, aux environs du 5ième siècle avant J-C, que l’on observe une
extension progressive de l’épilation à toutes les couches de la société en Occident. Dans le
monde gréco-romain, l'épilation était considérée comme allant de soi : les barbiers de la
Grèce antique, organisés sous la forme d’une véritable corporation, pratiquaient l’épilation
aussi bien pour les classes sociales aisées que pour les esclaves, dans leurs échoppes comme
à domicile.

Les pratiques en vigueur sous l’empire romain attestent de la même culture de l’épilation.
Les Romains fréquentaient assidûment les thermes pour les soins corporels qui y étaient
dispensés et la plupart des hommes de la bourgeoisie se fait régulièrement épiler les
jambes avant de les mettre en valeur grâce au port de la tunique courte. Mais pas seulement :
certains hommes vont même déjà jusqu’à pratiquer l’épilation intégrale. Parmi les
exemples célèbres, on citera l’empereur Auguste (63 Av. J.-C. - 14 Ap, J.-C.) qui pratique
l’épilation en 63 avant notre ère ou encore Popée (30-65 Ap, J.-C.), la compagne de
l’empereur Néron (37-68 Ap, J,-C,), qui se fait épiler la poitrine, les aisselles, les jambes,
les bras, la lèvre supérieure et le nez, anecdotes qui sont tirées de textes anciens découverts
dans les ruines de Pompéi.

Les méthodes d’épilation utilisées allaient alors du « brûlage » des poils à l’aide de coquilles
de noix incandescentes, à l’arrachage par l’application d’une préparation à base de résine de
pin, en passant par l’épilation des sourcils au sang de chauve-souris. Toutes ces recettes
perdureront jusqu'au Moyen Age.

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V – Annexes

Pots de crème: le secret retrouvé ?


Article paru dans Futura-Sciences le 08/11/2004
En 2004 à Londres, sur le site d’un temple romain du milieu du IIème siècle, des archéologues trouvaient
dans la boue un pot en étain pratiquement intact. Son contenu, une crème blanche légèrement granuleuse, a
traversé les siècles grâce au couvercle de la petite boîte resté hermétiquement clos. Cette découverte a offert
aux scientifiques une opportunité de percer un secret de beauté utilisé par les femmes romaines de
l’antiquité. Le biochimiste Richard Evershed et son équipe, de l’université de Bristol, ont publié dans
Nature les résultats de leurs analyses.
Les scientifiques britanniques ont mis en évidence trois ingrédients majeurs constituant cette crème datant de
150 ans après JC. Le premier est de la graisse animale provenant de bovins ou d’ovins. Le second, l’amidon,
est toujours utilisé de nos jours dans les cosmétiques pour en diminuer l’aspect gras. Le troisième élément,
l’étain, a convaincu les chercheurs qu’ils étaient bien en présence d’une crème de beauté et non d’un onguent
ou d’un médicament. En effet ce métal ne faisant pas partie de la pharmacopée romaine, son rôle devait être
celui d’un pigment blanc. L’équipe anglaise a ensuite élaboré une version synthétique de cette crème et l’a
testée. Son application donne une sensation de gras vite remplacée par un résidu blanc, poudreux et très
doux. Ce produit, qui devait être utilisé comme fond de teint, donnait donc aux femmes le teint très pâle à la
mode à cette époque.
On sait que l’acétate de plomb était fréquemment utilisé pour obtenir cette pâleur recherchée par les belles de
l’antiquité. Ses effets néfastes sur la santé commençant à être connu au IIème siècle, l’étain a sans doute été
le produit de substitution idéal. De plus on le trouve en grande quantité en Cornouailles, pas très loin de
Londres, sous forme de cassitérite (SnO2) qui pouvait être directement incorporé à la crème.

A - Pot de crème romaine


B - Le pot de crème romain retrouvé à Londres et ,
à droite la version fabriquée par les chercheurs (Bristol University)

La crème s'est avérée être composée de graisse animale raffinée, d'amidon et d'étain. Les chercheurs
ont ensuite créé leur propre version, faite à la même recette. Quand ils ont frotté la crème blanchâtre
dans leur peau, il a produit une couche blanche avec une texture poudreuse lisse. Cette dernière
qualité a été créée par l'amidon - encore utilisé à cet effet dans les cosmétiques modernes.
Le professeur Richard Evershed de l'université de Bristol a déclaré : «La peinture au visage blanc
était à la mode à l'époque romaine et tirait normalement sa couleur d'un composé de plomb. Un
composé d'étain aurait été un substitut acceptable et en bonne quantité de Cornwall.»
Comme le soulignent les chercheurs, l'étain n'a aucune valeur médicinale et ils concluent que sa

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fonction doit avoir été un pigment. Les propriétés non toxiques de l'étain auraient été un plus, car
les risques pour la santé du plomb étaient de plus en plus reconnus au IIe siècle après JC.
Le récipient en métal, complet avec le couvercle et le contenu - la crème - a été découvert lors d'une
fouille archéologique en cours à Londres, Royaume-Uni. Autant que les chercheurs le savent, c'est
le seul qui soit intact et en bon état.

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VI – Sitographie/Bibliographie

http://www.bristol.ac.uk/news/2004/590.html
http://www.portique.net/spip.php?article124
https://www.histoire-pour-tous.fr/dossiers/4951-la-toilette-de-la-femme-dans-la-rome-antique.html
http://latogeetleglaive.blogspot.com/2014/04/quand-rome-antique-rime-avec-cosmetiques.html

François Gilbert, Danièle Chastenet – La femme romaine au début de l'Empire, Editions Errance, 2007
Anthony rich - Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, Éditions Payot & Rivages, 1995
Nathalie Papin - Femme dans la Rome impériale

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