Dimensionnement des éléments de machines 2ème année Génie Mécanique

Chapitre 4 – DIMENSIONNEMENT DES

ELEMENTS DE TRANSMISSION PAR
OBSTACLES

Sommaire
1. Introduction......................................................................................................................................................................................................... 1
2. Dimensionnement d’une clavette ....................................................................................................................................................................... 1
3. Dimensionnement des goupilles ......................................................................................................................................................................... 5
4. Entraînement par collage ou soudure ................................................................................................................................................................ 8

1. Introduction
Dans différents assemblages de constructions (assemblages boulonnés, clavetés, rivetés, soudés,
dans les entailles à bois, etc.) les éléments d’assemblage sont soumis dans différents plans à la
traction ou à la compression, au cisaillement ou au matage. Pratiquement le cisaillement pur n’a
jamais lieu, s’il y a traction ou compression pure. Le cisaillement pur est toujours accompagné soit
d’une flexion, soit d’une traction ou d’une compression ; c’est pourquoi dans les plans de
cisaillement, hormis les contraintes tangentielles, nous trouvons encore des contraintes normales.
Mais comme les valeurs de ces contraintes normales sont petites devant les contraintes
tangentielles, pratiquement on effectue un calcul de cisaillement.
Un état de charge tel que dans toute section droite il n’existe qu’un effort tranchant ne peut donc se
produire. Et donc, nous définirons un état de charge ou le cisaillement est prépondérant par
l’appellation : cisaillement technologique.
On donnera dans la suite des exemples de calcul élémentaire de quelques assemblages (faisant par
ailleurs souvent référence aux normes).

2. Dimensionnement d’une clavette

Suivant la valeur de d (diamètre de l'arbre), on aboutit à un choix des paramètres a et b. On
détermine par la suite l d'après le critère de résistance au cisaillement tout en vérifiant la condition
de non-matage.

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Figure 1. Dimensions normalisées de clavette.

Dans le calcul ci-après on considère les hypothèses suivantes :

• La clavette est encastrée dans l’arbre ;
• La clavette exerce une action de contact uniformément répartie sur le moyeu.
▪ Calcul au cisaillement
R
 c max  R pg = g
s
T Rg 2.C Rg
   
Sc s a.d .l s
2.C
Avec : T = et S c = a.l
d
2 .C .S
Soit enfin : l 
a . d .R g
Une fois on a déterminé l, on doit vérifier la résistance de la clavette au matage.

Figure 2. Calcul et cotation de clavette.

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▪ Résistance au matage : Il s'agit d'un écrasement localisé du matériau causé par une pression de
contact trop importante. Ce phénomène est à craindre :
- Dans la partie qui fait l'objet d'un ajustement glissant ;
- Sur la pièce (clavette ou moyeu) dont le matériau est le moins dur.
La clavette étant montée glissante sur le moyeu. Nous allons évaluer la pression P s'exerçant sur la
T
surface Sm (surface soumise au matage) approximativement par : P =
Sm
Soit :
T
P=
(J + b − d ).l
La condition de résistance au matage s'écrit :
T
 Padm (matage)
( J + b − d ).l

Remarques :
▪ Le calcul de la clavette au cisaillement donne une longueur plus faible. La condition de non-
matage est donc déterminante.
▪ Le calcul de la clavette doit respecter la condition suivante : l / d  2.5 , sinon une solution
avec des cannelures est envisagée.
▪ Pour une clavette on utilisera toujours un acier dont la résistance à la rupture Rm est
supérieure (ou égale) à 600 N/mm2.

Valeurs couramment admises pour la pression admissible au matage des clavettes

longitudinales (padm mat en N/mm2)
(a) 40 à 70
Clavetage fixe (b) 60 à 100
(c) 80 à 150
(a) 15 à 30
Clavetage glissant sans charge (b) 20 à 40
(c) 30 à 50
(a) 3 à 10
Clavetage glissant avec charge (b) 5 à 15
(c) 10 à 20
(a) : Conditions de fonctionnement plutôt mauvaises : chocs, grandes tolérances, etc...
(b) : Conditions de fonctionnement moyenne (avant-projet)
(c) : Bonnes conditions de fonctionnement : ajustement parfait, aucun choc, etc...
Remarque : au-dessus de 250 N/mm2 le matage est important.

Table 1. Pressions limites au matage.

Application 2.1 : Une poulie transmet à un arbre de 80 mm de diamètre un couple moteur de 1200
Nm. Si nous considérons un coefficient de sécurité de 5 et un clavetage fixe utilisé dans de très
mauvaises conditions, déterminez complètement la clavette à utiliser.
(Acier spécial à clavettes : Rm =1000N/mm2 et Rg =136N/mm2).

Solution :
Clavette normalisée pour un 80  a = 22 mm et b = 14 mm.
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Calcul au cisaillement
2M t 2  1200  10 3  5
l = = 10mm
a d  adm cis 22  80  136
Calcul au matage
Prenons : padm mat = 40N / mm 2

2C 2  1200  10 3
l = = 150mm
(J+b-d) d padm mat (71 + 14 − 80)  80  40

Vérification de la longueur maximum

l  1.75... 2 d = 1.75... 2  80 = 140 ...160mm

Longueur choisie : 110 mm

Application 2.2 : La transmission du couple entre un levier 1 et un axe 2 est réalisé au moyen d’une
clavette de section 16 x 10 et de longueur l = 30mm. Déterminer les contraintes de cisaillement dans
la clavette si l’effort F appliqué au levier est égal à 900 N. Quelle est la contrainte de matage ?

Figure 2. Levier.
Solution :

Recherche de l’effort tranchant V

Ecrivons l’équation des moments autour du centre de rotation de la pièce :
900  625
V  25 = F  625  V = = 22500N
25
Calcul de la contrainte de cisaillement
V 22500
 cis = = = 47 N / mm2
Acis 16  30
Calcul de la pression de matage
Dimension de la surface matée :
10 10
Amatée =  l =  30 = 150mm2
2 2

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22500
 matée = = 150N / mm2
150
Application 2.3 : Sur le dessin ci-dessous, le manchon 7 entraîne en rotation l'arbre 5 par
l'intermédiaire de la clavette parallèle 3. On souhaite s'assurer que la clavette 3, en acier, est
correctement dimensionnée ?

Figure 3. Transmission par clavette.

Hypothèses et données :
• Couple à transmettre : C = 46 N.m.
• Résistance limite élastique au glissement de l'acier : Reg = 170 MPa.
• Coefficient de sécurité minimal : s = 3.
Travail demandé :
1. Déterminer la force de cisaillement F à laquelle est soumise la clavette, en N.
2. Calculer la surface cisaillée S, en mm2.
3. En déduire la contrainte tangentielle τ dans la clavette, en MPa.
4. Conclure.

Solution :

3. Dimensionnement des goupilles

Les goupilles normalisées ont les diamètres et les longueurs précis prescrits dans les normes. Les
dimensions de la goupille dans la norme ANSI sont définies en [Pouces] ; dans les autres normes,
elles sont définies en [mm].

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Figure 4. Conception des goupilles normalisées.

Calcul au cisaillement

Figure 5. Manchon à goupille.

La contrainte de cisaillement  c doit être inférieure à la limite pratique de glissement R pg . Soit :

F Mt
c =  R pg Avec : F= est l'effort appliqué à une seule section S
S d
 .d g2
S= : Avec dg est le diamètre de la goupille
4
4.M t 4.M t
  Rpg , ce qui donne : d g 
 .d .d g2
 .d .R pg

Application 3.1 : Deux plats reliés par un rivet sont sollicités par un effort de 20 kN. Le rivet est en
acier A48. Déterminer le diamètre du rivet.

Solution :

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Contrainte admissible :
 adm = 150N / mm 2 (Voir tableau)
Calcul du diamètre du rivet

4V 4  20000
db  = = 13.03  14mm
  admcis  150

Application 3.2 : Un manchon de sécurité est utilisé pour protéger une chaîne de transmission sur
une machine-outil. Le dispositif de sécurité comprend le manchon 3 et les deux goupilles
cylindriques 2, en laiton. Une des goupilles doit se cisailler si le couple à transmettre entre les
arbres 1 et 4 dépasse la valeur maximale prévue.

Figure 3. Transmission par clavette.

Hypothèses et données :
• Diamètre de l'arbre de transmission 1 : D = 20 mm.
• Valeur maximale du couple à ne pas dépasser : Cmax = 60 N.m.
• Résistance limite à la rupture au glissement du laiton : Rrg = 93 MPa.

Travail demandé :
1. Calculer l'effort de cisaillement Fmax sur les goupilles, en N, lorsque le couple atteint sa
valeur maximale.
2. Calculer le diamètre d des goupilles, en mm.
3. Est-il judicieux d'utiliser le même matériau pour les deux goupilles ?
4. Quel est l'avantage et l'inconvénient de cette solution, par rapport à un limiteur de couple ?

Solution :

Application 3.3 : Une goupille cylindrique 4, utilisée pour assembler deux plaques 2 et 7, est
soumise à du cisaillement. On souhaite vérifier le dimensionnement de cette goupille, fabriquée en
acier.

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Figure 3. Transmission par clavette entre deux plaques.

Hypothèses et données :
• Diamètre de la goupille : d = 8 mm.
• Force de cisaillement qu'elle doit supporter : F = 390 daN.
• Résistance limite élastique au glissement de l'acier : Reg = 180 MPa.

Travail demandé :
1. Calculer la contrainte tangentielle τ supportée par la goupille, en MPa.
2. La goupille est-elle correctement dimensionnée ? Si oui, quel est le coefficient de sécurité s?

Solution :

4. Entraînement par collage ou soudure

La liaison entre les 2 arbres est obtenue avec un manchon rendu solidaire par une couche de colle
ou un cordon de soudure.

Figure 4. Assemblage par collage ou soudure.

Condition de résistance au cisaillement de la colle ou du cordon de soudure s’écrit :

   max adm
Avec :
τ : Contrainte de cisaillement dans la section cisaillée en N/mm²
τp : Contrainte pratique de cisaillement admissible pour le matériau (colle ou soudure) en N/mm²
Détermination de τ :
D 2 T 2C
On a C = T . donc T = C. et par la suit :  == T == 2C
2 D SS DSDS
Tel que : C : Couple à transmettre N.m
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T : Effort tangentiel N
S : Section cisaillée mm²
Détermination de la section cisaillée S :
• Assemblage collé : S = π.D.a
• Assemblage soudé : S = π.D.b ou b est la largeur du cordon de soudure.

Application 4.1 : Le dessin ci-dessous montre une barre 2, de section rectangulaire, assemblée au
gousset 5 par deux cordons de soudure. Les deux pièces sont réalisées dans un alliage d'aluminium.
On recherche la longueur des cordons de soudure pour s'assurer que l'assemblage résistera à la force
à laquelle il est soumis.

Figure 4. Assemblage par soudure entre un arbre 2 et gousset 5.

Hypothèses et données :
• Epaisseur des cordons de soudure : e = 3 mm.
• Force de cisaillement à supporter : F = 560 daN.
• Résistance limite élastique au glissement de l'alliage d'apport des soudures : Reg = 68 MPa.
• Coefficient de sécurité : s = 2,5.
Travail demandé :
Calculer la longueur minimale l à donner aux deux cordons de soudure, en mm.

Solution :

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