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Histoire critique d’Architecture 2 Chapitre12 : La dynastie Saadienne (Maroc)

CHAPITRE 12
La dynastie Saadienne
( Chérifienne) Au Maroc
AU XVI eme siecle

Institut d’Architecture et d’Urbanisme Dr. Naima Abderrahim Mahindad


Université Saad Dahleb, Blida 1
Histoire critique d’Architecture 2 Chapitre12 : La dynastie Saadienne (Maroc)

I. Les conditions historiques

La progression des Européens provoqua le sursaut des Beni Saad (ou Saadiens). Se
réclamant de la lignée du Prophète, ces chérifs, ou chorfas (titre donné par les musulmans
aux descendants de Mahomet par Ali et Fatima), étaient établis au sud, dans la vallée du
Sousse, autour de Taroudant. Ils menèrent la guerre sainte (voir Djihad) contre les
Portugais, qu'ils chassèrent d'Agadir en 1541, puis de Safi. Ils s'attaquèrent ensuite aux
successeurs des Mérinides, les Wattassides. En 1549, ils s'emparèrent de Fès. Les
Wattassides demandèrent l'aide des Turcs présents en Algérie, mais les Saadiens se
rendirent maîtres du pays en 1554.
Le pays bénéficia de l'immigration de près d'un million de morisques (voir Maures) et de
juifs expulsés d'Espagne après 1492. Le Maroc Saadiens était unifié et relativement
prospère!; l'architecture et les arts marocains connurent un essor notable à cette époque
La dynastie connut son apogée sous Moulay Ismaïl (1672-1727), le bâtisseur de Meknès.
Il s'engagea dans la reconquête du pays sur les chrétiens et mena la lutte contre les
Ottomans. Son règne fut suivi d'une longue période de rivalités familiales, ponctuées de
brefs interludes de paix et de prospérité.

Fig.1. Configuration du monde musulman au XVI eme siècle


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les.html

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II. L’architecture Saadienne

II.1. La madersa Benyoucef


En 1564-65, le sultan saâdien Abdellah Al Ghalib acheva de construire l'une des plus
somptueuses médersas du Maroc.
Avec son plan, qui affecte un quadrilatère d'une superficie de 1680 m², avec ses 130
chambres, son grand patio et sa salle de prière, la médersa fut durant plus de quatre
siècles un creuset d'érudition et d'accueil pour les étudiants en soif de connaissances
dans diverses sciences, notamment en théologie.

Fig.2. Vue génerale de la madersa Fig.3. Vue du porche

Avant d'intégrer l'intérieur du


bâtiment, on se retrouve en dessous
d'une coupole à mouqarnas
(stalactites) en plâtre de la largeur de
la ruelle. Porteuse de deux inscriptions
et riche en couleur, elle surmonte une
superbe porte entièrement couverte de
plaques de bronze ciselé.

Fig.4. Vue de la porte d’entrée


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À l'opposé de la porte d'entrée, de l'autre


côté du bassin rectangulaire, s'ouvre la
salle de prières constituée de trois nefs
délimitées par des piliers de marbre
supportant des arcs aux façades ciselées
de motifs d'ornementation. La nef
centrale donne sur une petite salle en
demi-cercle dont l'ouverture est
somptueusement décorée de motifs
Fig.5. Vue sur la cour
floraux et géométriques. Cette salle
recèle du mirhab décoré d'une dentelle
de plâtre sculpté formant des alvéoles.

Fig.6. Le mihrab
L'une des particularités de la médersa
Ben Youssef est la présence de deux
couloirs qui ceinturent la cour centrale et
qui desservent sept courettes où
s'ouvrent les cellules du rez-de-
chaussée.

Fig.7. Couloir desservant les espaces


interieurs
L'étage est accessible au moyen de deux
escaliers qui se font face et qui prennent
leur départ dans le vestibule. Certes,
l'étage comprend une multitude de
labyrinthes et de couloirs, mais en
général, il reprend le plan du rez-de-
chaussée, avec l'adjonction de chambres
qui donnent sur la cour

Fig.8. La galerie de l’étage


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Les décors
La diversité de ses décors,
de ses couleurs et de ses
matériaux font de la
médersa Ben Youssef une
œuvre architecturale
originale. En effet, elle est
l'effigie de tous les thèmes
décoratifs de l'art marocain
de l'époque.
Les décors de stucs et de
Fig.9. Le decor floral et géometrique en stuc céramique (mosaïque de
https://www.google.com/search céramique, céramique à
glaçure), les plafonds de
cèdre ainsi que le travail de
sculpture

Fig.10. Céramiques en sous bassement des galeries


et colonnes
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Les décors muraux


présentent des
compositions que l’on
rencontre également chez
les Merinides. Par ces
réalisations somptueuses,
l’art saadien s’inscrit dans
la tradition andalouse
désormais marocanisée.

Fig.11. Décors épigraphiques


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II.2. Le palais El Badie


Le palais El Badi est un ancien palais marocain, situé à Marrakech. Il a été édifié à la fin du
XVI eme siècle par le sultan saadien Ahmed al-Mansur Dhahbî pour célébrer la victoire sur
l'armée portugaise, en 1578, dans la bataille des Trois Rois. La construction de ce fastueux
palais dura de 1578 à 1603. Les matériaux les plus riches furent utilisés pour décorer les 360
pièces du complexe princier

Fig.12. Vue générale d’El Badie


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L'édification du palais se déroula
de 1578 à 1594, certains travaux
perdurant toutefois jusqu'en 1603, date
de la mort du sultan. Symbole de
puissance, l'ensemble palatial exprimait
le faste du souverain tant auprès de ses
sujets que des ambassades étrangères : il
était le cadre d'audiences solennelles et
de fêtes. Considéré comme un joyau de
l'art islamique, sa construction fut
influencée par l'alhambra de
Grenade (Espagne).
Fig.13. Vue du mur rempart du palais
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Il ne reste aujourd'hui que peu de traces
du faste du palais. Vers 1696 le
sultan alaouite Moulay Ismaïl ordonna
en effet sa démolition qui dura une
dizaine d'années. Une grande partie des
matériaux auraient été réemployés
à Meknès ville que le souverain désigna
comme capitale de son empire en 1672
Aujourd'hui, il ne reste qu'une immense
esplanade creusée de jardins, plantée
d'orangers et entourée de hauts murs. En
effet, en 1696, le sultan alaouite Moulay
Ismaïl a pris ce qu'il y avait de plus riche
dans ce palais pour construire la ville
Fig.14. Jardins d’El badie impériale de Meknès.
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Référence bibliographiques
- Rosenberger,B, Le Maroc au XVIe siècle. Au seuil de la modernité., Fondation des
Trois Cultures, 2008
- Julien, Ch-A, Histoire de l'Afrique du Nord, des origines à 1830, éd. originale
1931, rééd. Payot, Paris, 1994.
- Sourdel, Jand , article « Saadiens » dans Dictionnaire historique de l'islam, éd.
PUF, (p. 715
- Harakat,B, « Le makhzen sa'adien », Revue de l'Occident musulman et de la
Méditerranée, Aix-en-Provence, Association pour l'étude des sciences humaines en
Afrique du Nord, nos 15-16 « Mélanges Le Tourneau. II », 1973, p. 43-60
- Le Tourneau, R, « Histoire de la dynastie sa'dide. Extrait de al-Turguman al-mu'rib
'an duwal al-Masriq wal Magrib d'Abû al Qâsim ben Ahmad ben 'Ali ben Ibrahim al-
Zayyânî. Texte, traduction et notes présentés par L. Mougin et H. Hamburger »,
Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, Aix-en-Provence, Association
pour l'étude des sciences humaines en Afrique du Nord, no 23, 1977, p. 7-109

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