Académique Documents
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Culture Documents
Aoulmi
–
Lycée
Pierre
Corneille
Sciences
économiques
&
sociales
2013
-‐
2014
Chapitre
1
Les
grandes
questions
que
se
posent
les
économistes
A
l’issue
de
cette
séquence
de
travail,
vous
devrez
être
capable
de
:
-‐ Définir
et
expliquer
les
notions
d’utilité,
contrainte
budgétaire
et
prix
relatif
-‐ Expliquer
les
notions
de
rareté́,
de
coût
d'opportunité́,
d’arbitrage
et
d’utilité
marginale
-‐ Représenter
graphiquement
la
contrainte
budgétaire
(et
temporelle)
qui
limite
les
possibilités
de
choix
-‐ Représenter
graphiquement
les
évolutions
de
la
contrainte
budgétaire
et
des
prix
relatifs
et
leurs
conséquences
I. Dans
un
monde
aux
ressources
limitées,
comment
faire
des
choix
?
Sensibilisation
Document
1
–
La
rareté,
une
notion
relative
Photo
1
Photo
2
Photo
3
Photo
4
Photo
5
Photo
6
Questions
:
1. De
quoi
semble
manquer
l’employée
visible
sur
la
première
photo
?
2. Quelle
est
ressource
rare
dans
la
photo
2
?
Dans
la
photo
3
?
3. Appuyez-‐vous
sur
ces
6
photos
pour
montrer
que
la
rareté
est
une
notion
qui
dépend
du
contexte
A. Pourquoi
et
sous
quelles
contraintes
faisons-‐nous
des
choix
?
Document
2
–
Des
choix
sous
contrainte
Tout
le
monde
souhaiterait
avoir
une
belle
maison,
située
dans
un
bel
endroit
(avec
une
aide
ménagère
à
domicile),
deux
ou
trois
voitures
de
luxe,
et
des
vacances
fréquentes
dans
des
hôtels
de
charme.
Mais
même
dans
un
pays
riche
[...],
peu
de
familles
peuvent
s'offrir
tout
cela.
Elles
doivent
donc
faire
des
choix
:
aller
à
Disney
World
cette
année
ou
s'acheter
une
voiture
de
meilleure
qualité́,
se
contenter
d'un
petit
jardin
ou
accepter
un
trajet
plus
long
pour
aller
au
travail
et
vivre
là
où
l'espace
est
moins
cher.
Un
revenu
limité
n'est
pas
la
seule
chose
qui
empêche
les
gens
d'avoir
tout
ce
qu'ils
désirent.
Le
temps
est
également
limité
:
il
n'y
a
que
24
heures
dans
une
journée.
Et
dans
la
mesure
où
notre
temps
est
limité,
choisir
de
consacrer
du
temps
à
une
activité́
signifie
également
ne
pas
consacrer
du
temps
à
une
autre
activité́
:
passer
du
temps
à
réviser
pour
un
examen
signifie
renoncer
à
aller
au
cinéma.
Beaucoup
de
personnes
sont
à
ce
point
contraintes
par
le
nombre
d'heures
dans
une
journée
qu'elles
sont
prêtes
à
échanger
de
l'argent
contre
du
temps.
Par
exemple,
les
épiceries
de
quartier
pratiquent
des
prix
plus
élevés
qu'un
supermarché
traditionnel.
Mais
elles
rendent
service
aux
clients
pressés
par
le
temps
qui
préfèrent
payer
davantage
plutôt
que
de
se
déplacer
jusqu'au
supermarché́.
Pourquoi
les
individus
doivent-‐ils
faire
des
choix
?
La
raison
ultime
est
que
les
ressources
sont
rares.
[...]
Une
ressource
est
rare
quand
la
quantité́
disponible
n'est
pas
suffisante
pour
satisfaire
tous
les
usages
productifs.
Il
existe
de
nombreuses
ressources
rares,
parmi
lesquelles
les
ressources
naturelles.
[...]
Et
dans
une
économie
mondiale
en
croissance
[...],
même
l'air
pur
et
l'eau
salubre
sont
devenus
des
ressources
rares.
Paul
Krugman,
Robin
Wells,
Microéconomie,
De
Boeck,
2009.
Questions
:
1. Seriez-‐vous
prêts
à
payer
pour
respirer
l'air?
Pourquoi
?
2. Face
à
cette
rareté
relative,
que
doivent
faire
les
individus
?
3. A
partir
des
exemples
cités
dans
le
texte,
justifier
l’expression
«
choisir,
c’est
renoncer
»
?
4. Identifier
le
coût
d’opportunité
des
arbitrages
suivants
:
-‐ Un
étudiant
choisit
de
poursuivre
ses
études
après
sa
licence
pour
obtenir
un
master
2
plutôt
que
d’entrer
sur
le
marché
du
travail
-‐ Vous
choisissez
de
consacrer
les
3
premiers
jours
de
vos
vacances
de
la
Toussaint
à
une
révision
intensive
de
vos
cours
de
SES
-‐ Un
enfant
reçoit
50€
de
ses
grands
parents
à
Noël.
Il
décide
de
les
mettre
dans
sa
tirelire
pour
pouvoir
s’acheter
plus
tard
le
jouet
qui
le
fait
rêver
5. Quelles
sont
les
contraintes
qui
limitent
les
possibilités
de
choix
des
individus
?
1
A.
Aoulmi
–
Lycée
Pierre
Corneille
Sciences
économiques
&
sociales
2013
-‐
2014
B. Comment
mesurer
et
représenter
les
possibilités
de
choix
du
consommateur
?
Document
3
–
Représentation
de
la
contrainte
budgétaire
Les
contraintes
limitent
les
choix
et
définissent
le
domaine
des
choix
possibles.
Dans
la
plupart
des
situations
économiques,
les
contraintes
limitant
les
choix
d’un
individu
(…)
sont
(…)
le
temps
et
l’argent.
Les
contraintes
liées
à
l’argent
sont
appelées
contraintes
budgétaires
;
celles
liées
au
temps
sont
des
contraintes
temporelles.
(…).
La
contrainte
budgétaire
définit
un
domaine
type
de
choix
possibles.
Considérons
la
contrainte
budgétaire
d’Alfred
:
il
a
décidé
de
consacrer
120$
à
l’achat
soit
de
(…)
CD,
soit
de
(…)
DVD.
Un
DVD
coûte
20$
et
un
CD
10$.
Alfred
peut
donc
acheter
6
DVD
ou
12
CD.
Mais
il
peut
également
acheter
2
DVD
et
8
CD
;
ou
encore
4
DVD
et
4
CD.
J.E.
Stiglitz,
C.E.
Walsh,
J.D.
Lafay,
Principes
d’économie
moderne,
De
Boeck,
sept.
2007
Questions
:
1. En
faisant
l’hypothèse
qu’Alfred
dépensera
l’intégralité
de
son
budget,
complétez
le
tableau
suivant
:
Nb
de
DVD
achetés
DVD
:
Montant
dépensé
en
$
Nb
de
CD
achetés
CD
:
Montant
dépensé
en
$
Montant
total
dépensé
en
$
6
120
5
120
4
120
3
120
2
120
1
120
0
120
2. Combien
de
CD
Alfred
peut-‐il
acheter
s’il
décide
de
renoncer
à
un
DVD
?
3. A
partir
du
tableau,
dessiner
dans
un
repère
(en
positionnant
le
nombre
de
DVD
acheté
en
ordonnée
et
le
nombre
de
CD
acheté
en
abscisse)
la
droite
de
budget
qui
relie
les
différentes
combinaisons
de
CD
et
de
DVD
qu’Alfred
peut
acheter
s’il
consomme
l’intégralité
de
son
budget.
4. Supposons
maintenant
qu’Alfred
dispose
d’un
budget
de
140$
pour
l’achat
de
CD
et
de
DVD.
Représentez
graphiquement
la
nouvelle
contrainte
budgétaire
d’Alfred.
5. La
concurrence
acharnée
que
se
livrent
les
distributeurs
de
DVD
entraîne
une
baisse
du
prix
:
un
DVD
coûte
désormais
10$.
Représentez
graphiquement
la
contrainte
budgétaire
et
donnez
le
prix
relatif
d’un
DVD
exprimé
en
CD.
6. Alfred
aime
la
musique
et
le
cinéma,
certes.
Mais
il
est
aussi
étudiant
et
ne
dispose
pas
d’un
temps
infini
pour
s’adonner
à
ses
passions
:
il
dispose
de
20
heures
de
temps
libre
par
semaine.
Sachant
qu’il
faut
2h
pour
regarder
un
film
et
1h
pour
écouter
un
CD,
tracer
la
contrainte
temporelle
d’Alfred.
Document
4
-‐
L'utilité
varie
selon
la
quantité
Comment
évolue
le
niveau
de
satisfaction
de
l'individu
quand
il
consomme
une
quantité
croissante
d'un
bien
?
Il
est
raisonnable
de
penser
qu'il
dépend
de
l'intensité
du
besoin
que
le
consommateur
cherche
à
satisfaire
:
le
plaisir
est
proportionnel
au
manque
éprouvé
avant
la
consommation.
L'analyse
microéconomique
retient
alors
une
hypothèse
simple
:
l'intensité
d'un
besoin
est
décroissante
au
fur
et
à
mesure
que
la
quantité́
consommée
augmente.
Si
un
individu
a
soif,
il
a
moins
soif
à
partir
du
deuxième
verre,
encore
moins
à
partir
du
troisième
verre,
etc.
Si
l'intensité
du
besoin
décroit
avec
la
quantité
consommée,
la
satisfaction
éprouvée
pour
chaque
unité
supplémentaire
est
moins
importante
que
pour
la
précédente.
Le
troisième
verre
d'eau
procure
moins
de
plaisir
que
le
deuxième,
et
encore
moins
que
le
premier.
Attention
!
Cela
ne
signifie
pas
que
la
satisfaction
globale
diminue.
Si
l'individu
continue
à
boire,
c'est
qu'il
éprouve
encore
du
plaisir
à
le
faire.
L'utilité
totale
continue
donc
à
augmenter,
mais
de
moins
en
moins
vite.
Autrement
dit,
l'utilité
marginale
diminue
[...].
Toutefois,
un
individu
rationnel
ne
devrait
pas
poursuivre
sa
consommation
au-‐delà
du
point
de
saturation
du
besoin.
On
fait
donc
l'hypothèse
que
l'utilité
marginale
est
normalement
décroissante,
mais
toujours
positive.
Jacques
Généreux,
Economie
politique
:
microéconomie,
Hachette,
2008.
Questions
:
1. Pourquoi
choisir
de
boire
un
verre
d’eau
?
2. En
utilisant
l’exemple
de
la
consommation
d’une
tablette
de
chocolat,
expliquez
ce
qu’est
l’utilité
marginale.
3. Distinguez
utilité
totale
et
utilité
marginale
4. Expliquez
la
phrase
soulignée
Document
5
–
L’exemple
de
la
cueillette
de
mûres
Le
cas
le
plus
simple
de
balance
ou
équilibre
entre
le
désir
et
l'effort,
c'est
celui
qui
se
produit
lorsqu'une
personne
se
procure
la
satisfaction
d'un
de
ses
besoins
au
moyen
de
son
travail
direct
et
personnel.
Lorsque,
par
exemple,
une
personne
cueille
des
mûres
pour
les
manger,
l'action
de
cueillir
lui
procure
probablement
un
certain
plaisir
pendant
un
moment
;
et
pendant
quelque
temps
encore,
le
plaisir
de
manger
est
plus
que
suffisant
pour
compenser
la
peine
qu'elle
prend
à
cueillir
ces
mûres.
Mais,
après
qu'elle
en
a
mangé
une
certaine
quantité,
le
désir
d'en
cueillir
davantage
diminue,
tandis
que
le
travail
de
la
cueillette
commence
à
occasionner
une
fatigue
qui,
à
proprement
parler,
est
plutôt
un
sentiment
de
monotonie
qu'une
véritable
fatigue.
Lorsque,
enfin,
le
désir
de
se
récréer
et
son
éloignement
pour
le
travail
de
cueillir
des
mûres
contrebalancent
le
désir
de
manger,
l'équilibre
est
atteint.
La
satisfaction
que
cette
personne
peut
retirer
de
la
cueillette
de
ce
fruit
est
arrivée
à
son
maximum
:
jusqu'à
ce
moment,
en
effet,
chaque
nouveau
fruit
cueilli
a
plus
ajouté
à
son
plaisir
qu'il
ne
lui
a
ôté
;
mais,
à
partir
de
ce
moment,
tout
nouveau
fruit
cueilli
a,
au
contraire,
plus
diminué
son
plaisir
qu'il
ne
l'a
augmenté.
Alfred
Marshall,
Principes
d’économie
politique
(1890),
trad.
franc.,
1906
:
livre
V
Questions
:
1. La
phrase
soulignée
vous
paraît-‐elle
plutôt
illustrer
le
concept
d’utilité
totale
ou
d’utilité
marginale
?
2. Ces
affirmations
vous
semblent-‐elles
justes
:
a. Avant
l’atteinte
de
l’équilibre
(le
moment
où
le
cueilleur
arrête
la
cueillette),
chaque
mûre
cueillie
augmente
l’utilité
du
cueilleur.
b. L’utilité
marginale
de
la
dernière
mûre
cueillie
est
négative
3. L’utilité
d’une
personne
qui
n’apprécie
pas
les
mûres
sera-‐t-‐elle
positive
?
Synthèse
Complétez
le
texte
ci-‐dessous
en
utilisant
les
mots
:
unité
supplémentaire,
satisfaction,
utilité,
goûts,
utilité
marginale,
diminue
Parmi
l’ensemble
des
combinaisons
de
biens
et
de
services
qu’il
lui
est
possible
de
se
procurer
en
fonction
de
son
budget,
quelle
combinaison
retiendra
finalement
le
consommateur
?
C’est
principalement
une
affaire
de
goûts,
et
ceux-‐ci
sont
bien
évidemment
subjectifs.
On
peut
toutefois
établir
2
lois
qui
sont
des
lois
essentielles
en
économie
:
1. L’individu
fera
en
sorte
que
le
choix
qu’il
effectue
lui
procure
un
maximum
de
satisfaction.
On
parle
en
termes
économiques
de
maximisation
de
l’utilité
(terme
désignant
la
satisfaction
retirée
de
la
consommation
d’un
bien)
2. En
règle
générale,
la
satisfaction
tirée
de
la
consommation
d’un
bien
ou
d’un
service
diminue
à
mesure
que
l’on
consomme
ce
bien
ou
service.
On
parle
de
décroissance
de
l’utilité
marginale
(satisfaction
supplémentaire
apportée
par
la
consommation
d’une
unité
supplémentaire
de
bien
ou
service).
2