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Journées de l'Hydraulique

Perméabilité des ouvrages maritimes aux ondes de gravité


périodiques
Bernard Le Méhauté

Résumé
Etablissement de l'équation du mouvement en milieu perméable (forces d'inertie, forces de frottement). Condition à la surface
libre. Intégration de l'équation du mouvement. Conditions aux limites d'un massif à parois verticales. Cas des massifs longs.
Cas des massifs courts. Vérification expérimentale.
Application aux digues en enrochements. Etablissement des règles de similitude. Vérification expérimentale. Résultats pratiques
de quelques cas concrets.

Abstract
Permeability of coastal structures to periodic gravity waves
The equation of motion in a porous medium (forces of friction and inertia). Conditions at the free surface. Integration of the
equation of motion. Conditions at the ends of a vertical-walled structure. Long structures, short structures. Experimental
vérifications. Application to rockfill breakwaters. Setting up the laws of similitude. Experimental verification. Results in several
practical cases.

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Le Méhauté Bernard. Perméabilité des ouvrages maritimes aux ondes de gravité périodiques. In: Les énergies de la mer.
Compte rendu des quatrièmes journées de l'hydraulique, Paris, 13, 14 et 15 juin 1956. Tome 1, 1957;

https://www.persee.fr/doc/jhydr_0000-0001_1957_act_4_1_3367

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266 LES ÉNERGIES DE LA MER

Perméabilité des ouvrages maritimes

aux ondes de gravité périodiques

Permeability
to
INGÉNIEUR
periodic
I*AUAnLABORATOIRE
B.ofLE
SOGREAH
gravity
coastal
MÉHATJTÉ
DAUPHINOIS D’Hwaves
structures
YDRAULiqUlì

Etablissement
tement).
limites
tion
Application
expérimentale.
expérimentale.
d'un
Condition
aux
massif
deRésultats
digues
l'équation
àà laparois
surface
en
pratiques
du
enrochements.
verticales.
mouvement
libre.
de Intégration
quelques
Cas Etablissement
en
des milieu
massifs
cas
de concrets.
l'équation
perméable
longs.
des règles
Cas
du(iorces
des
mouvement.
de massifs
d'inertie,
similitude.
courts.
Conditions
forces
Vérification
Vérifica¬
de frot¬
aux

The equation of motion in a porous medium (forces of friction and inertia). Conditions at the free
surface. Integration of the equation of motion. Conditions at the ends of a vertical-walled structure.
bong structures, short structures. Experimental vérifications. Application to rockfill breakwaters.
Setting up the laws of similitude. Experimental verification. Results in several practical cases.

Cette communication est extraite d’une étude m' — 2 r./\J


Tonde: L'
dansétant
le massif.
la longueur d’onde de
plus développée faisant l’objet d’une thèse. La
place nous étant ici limitée, nous nous excusons ß : Coefficient d’amortissement de Tonde à tra¬
auprès du lecteur de la rapidité de certaines vers le massif.
démonstrations et de la faible part attribuée à t : Coefficient de transmission défini par le
la partie expérimentale. Nous nous sommes en rapport de l’amplitude de Tonde trans¬
effetnos
de bornés
théories.
à donner quelques résultats à l’appui mise sur l’amplitude de Tonde incidente
t = 2 at/2 a.
r : Coefficient de réflexion défini par le rap¬
NOTATIONS port de l’amplitude de Tonde réfléchie
sur l’amplitude de Tonde incidente.
C : Indice caractérisant le large.
2 a : Amplitude de l’onde incidente.
Th : Profondeur
Période de l’onde
d’eau. incidente — tco = 2 tc/T). MH : Indice caractérisant le port. massif.
E : Echelle du modèle.
I: Largeur du massif en enrochements. k : Coefficient de distorsion du matériau na¬
d: Granulométrie
ments. caractéristique des enroche¬ ture défini par :
s : Indice de vide du massif. fl
modele --
11!/• 17 nature
fJ
u: Vitesse réelle de l’eau à travers le massif. c : Célérité de Tonde en milieu libre.
U : Vitesse moyenne de l’eau dans le massif. Cÿ : Vitesse de groupe en milieu libre.
9: Fonction potentielle des mouvements. a) = 2 7t/T.
m— 2 îu/L
en milieu
: L étantlibre.
la longueur d’onde de Tonde AH/A/ =méable.gradient de la charge en massif per¬
QUESTION III. - ÉNERGIE MÉCANIQUE DE LA HOULE : ESSAIS SUR MODÈLES 267

AVANT-PROPOS

Le problème de la perméabilité des ouvrages bre de Reynolds (R = U c//v), dans le deuxième


maritimes aux différents mouvements de la mer cas (mouvement périodique), pour les mouve¬
a fait l’objet de recherches particulières au Labo¬ ments de faible amplitude, le paramètre de si¬
ratoire Dauphinois d’Hydraulique en vue de son militude est le nombre V = d2/Tv [3] [4]. La
applicationduà B.C.E.O.M.
demande la jetée du port de Tamatave à la force de frottement d’un mouvement périodique
dépend principalement du nombre de Reynolds,
Lorsqu’une onde de gravité périodique aborde si l’amplitude et la période du mouvement sont
un ouvrage maritime, une partie de son énergie suffisamment grandes. Pratiquement, dans le cas
est détruite sur la paroi (déferlement, frottement, qui nous intéresse, on peut penser que le do¬
entraînement d’air, etc.), une autre partie est maine d’influence du paramètre R commence
réfléchie vers le large. Enfin, une certaine quan¬ lorsque les couches limites turbulentes, se déve¬
tité d’énergie pénètre à l’intérieur du massif, loppant à partir de chaque enrochement, se re¬
et se dissipe partiellement à travers les enroche¬ joignent, c’est-à-dire
mouvement dans le massif
lorsqueest l’amplitude
d’un ordre du
de
ments; l’énergie restante se transmet à l’intérieur
du port. grandeur supérieur à la dimension des enro¬
chements.
Les caractéristiques de l’onde incidente (l’am¬
plitude, la période, la profondeur d’eau) et les En fait, dans la nature, les ondes composant
caractéristiques
nulométrie des matériaux,
du massif (son
leurépaisseur,
indice dela vide)
gra¬ le spectre
mer induisent
de fréquence
une turbulence
des mouvements
commune de detelle
la
sont les paramètres essentiels qui définissent ce sorte que, même pour les ondes élémentaires
phénomène. En fait, le massif présente toujours d’amplitude très faible, la force de frottement
une forme complexe, de largeur variant avec la est fonction du nombre de Reynolds seul et le
profondeur, et dans lequel les couches granulo- plus souvent fonction quadratique de la vitesse.
métriques se superposent, défiant toute analyse
exacte. De ce fait, toute onde sinusoïdale incidente tra¬
versant un tel massif donne lieu à une onde
L’étude suivante permet toutefois de dégager transmise qui, développée en série de Fourier,
l’influence respective des différents paramètres comporte des harmoniques d’ordres impairs.
et de donner des valeurs quantitatives d’une pré¬ Nous serons cependant conduits, pour satisfaire
cision suffisante pour les besoins actuels de la les conditions d’intégration, à négliger l’impor¬
Technique. Mais avant d’aborder le vif du sujet, tance de ces harmoniques en linéarisant les for¬
nous ferons une courte digression, indispensa¬ tantes.
ces de frottement par un ajustement de cons¬
ble. sur les forces de frottement en régime pério¬ Après l’examen des lois du mouvement pério¬
dique dans un massif perméable. dique en milieu perméable, nous étudierons
Si, en écoulement continu, les forces de frot¬ successivement le cas des massifs de longueur
tement, en milieu poreux, sont maintenant rela¬ faible par rapport à la longueur d’onde, puis
tivement bien connues, en régime périodique, il des massifs longs de largeur constante, enfin
est nécessaire de préciser leur nature. On con¬ nous exposerons une méthode qui permet d’étu¬
naît l’analogie entre, d’une part, le coefficient de
perte de charge des conduites, ainsi que le Cx des dier lessurcasmodèle
ments pratiques
réduit.des digues en enroche¬
grains à chute libre et, d’autre part, le coefficient Certains résultats obtenus lors de cette étude
de perte de charge des massifs perméables permettent de résoudre d’autres problèmes, tels
[1] [2]. Il existe de même des analogies entre que celui de l’influence de la perméabilité sur la
les mouvements oscillatoires dans un tube en U, stabilité. De plus, les règles de similitude de
ou les oscillations d’un pendule dans l’eau et perméabilité répondant aux lois de Froude peu¬
les mouvements périodiques de l’eau dans un vent s’appliquer avec succès aux écoulements
massif perméable. continus à travers tout type de terrain perméa¬
Dans le premier cas (mouvement continu), on ble, tel que, moyennant quelques adaptations,
sait que le paramètre de similitude est le nom¬ aux batardeaux en pierres [2].
268 LES ENERGIES DE LA MER

CHAPITRE I

MOUVEMENTS PÉRIODIQUES EN MILIEU PERMÉABLE

Les équations générales du mouvement dans ou encore :


tuelles)
un massif: perméable s’écrivent (notations habi¬

e Ot + -P-4
p gz 4 Rq>M = constante

1
■§4 + ~ grâd (p + ? gz) + v Au = 0 qui est l’équation linéarisée de Bernoulli dans
laquelle le frottement est caractérisé par le terme
R 9m*
La condition à la surface libre s’écrit en déri¬
vant par rapport à t, compte tenu de l’égalité :
dépendent
vides
est,
vitesse
Lespar
conditions
etmoyenne
obéissent
suite,
de lacommode
aux
définie
répartition
divlimites
donc —u =
aux
par
de0 : :nlois
des
raisonner
= 0du
pleins
(du/dn
hasard.
sur
et =des
0)Il
la
Vz _ e1 -9?m
dt dz

ly
s d2'dt'9m
1 sI dz 9ai
dt __ Q

I
Jointe à la condition au fond : d<pM/dz = 0
AV étant le volume élémentaire de dimen¬ pour z = — h, la solution première de l’ équa¬
sions suffisamment importantes par rapport aux tion de continuité A<pm = 0 s’écrit : (2 a0 étant
dimensions des enrochements pour que l’on l’amplitude du mouvement au point æ = 0 [5] :
puisse y appliquer la notion de moyenne, mais
suffisamment petites pour que l’on puisse appli¬ _ a0m'ìù she~ßm'm'hæ
quer au mouvement moyen les principes du cal¬
cul différentiel. Ceci suppose donc que le mou¬
vement ait une
dimensions des certaine
enrochements.
ampleur par rapport aux [cos ß m' (z h) ch m' (z 4 h) sin (ut — m' x )
L’équation linéarisée du mouvement moyen 4 sin ß m' (z 4 ) sh m' (z 4 h) cos (wf — m'a:)]
devient alors, tous calculs faits : avec :

444-+ ~ grad (p f ? gz) 4 R U = 0 co2 = m' Kg ,, m , j 1 —


1 —(ß (sin2
sin 2 ßß m'h/
m'h/ch2
sh 2m'h)
m'h)

P _s_ _ g 1 4 (sin 2 ß m7i/ß sh 2 m'h)


K W 1 — (sin2 ß m'h/ ch2 m'h

passage.
toires
facteur
ses
par
dansréelles
fonction
vitesses
ments suite
laquelle
fluides
par
1/s
réelles
(> du
par
caractérise
rapport
1) edues
qui
représente
par
rétrécissement
rapport
caractérise
suite
àaulal’augmentation
mouvement
aux
des
présence
l’indice
détours
vitesses
l’augmentation
desdedessections
vide,
moyen.
des
moyennes
des
enroche¬
trajec¬
Kvites¬
une
des
Le
de frottement
Si ß est petit
R est (c’est-à-dire
faible) : si le coefficient de

th m' h

1 + 2 m'h
R est le coefficient de frottement linéarisé par sh 2 m'h j
relation
un ajustement
: de constantes et défini par la
Les erreurs introduites par cette simplifica¬
tion sont inférieures à ß2. On en déduit que la
F = R U où F désigne la force de frottement. longueur d’onde à travers le massif est donnée
par la fonction implicite :
vement
Cette équation
irrotationnel)
devient
: avec U = grad <pM (mou¬
L 1 (7T2 .. 2izh
K 2V th — (1)
grad K 3<?M P
s dt 0 4 9Z "T
qui ne dépend pas du frottement. Cette exprès-
QUESTION III. ENERGIE MÉCANIQUE DE LA HOULE : ESSAIS SUR MODÈLES 269

sion permet de déterminer expérimentalement fondamental se transmet dans la digue avec une
la valeur de K à partir de la mesure de la lon¬ amplitude qui décroît suivant la loi :
gueur d’onde. g — ß m' x
On en déduit les relations suivantes entre les
longueurs d’ondes en milieu libre L (s=l, K=l) En résumé, la détermination du potentiel har¬
et en milieu perméable L' : monique <pM nous permet de définir expérimen¬
talement le coefficient K, caractérisant l’augmen¬
En profondeur infinie : L = L' tation des termes d’inertie par suite des détours
des trajectoires
naître l’amortissement
fluides. de
Ellel’onde
permet
au aussi
sein du
de mas¬
con¬
En profondeur faible : L = K L'
sif et d’établir les conditions aux limites des
On en déduit également que le mouvement massifs longs. (Ch. III.)

CHAPITRE II

PERMÉABILITÉ DES MASSIFS COURTS

Le cas du massif court est particulièrement —


intéressant car il permet de faire certaines ap¬ r étant le coefficient de réflexion défini par le
proximations qui conduisent à des formules du rapport des amplitudes réfléchies aux amplitudes
coefficient de transmission relativement simples. incidentes. Du côté Port, nous supposerons que
Ces approximations s’appliquent particulièrement le mouvement est celui d’une onde progressive :
bien pour les ondes longues du type « onde de
seiche », qui, comme nous le verrons, sont les 9 il = — at.ch
---m(h
ch mh—z)- sin
. (kt. — mx -4- /)re-
plus facilement transmises à travers les digues

,
en enrochements. En effet, lorsque le massif est —
court par rapport à la longueur d’onde, on peut t étant le coefficient de transmission défini par
écrire l’équation
cumulation dans de
le massif
continuité
: en négligeant l’ac¬ le rapport
tudes incidentes.
des amplitudes transmises aux ampli¬

En remplaçant les valeurs de cp0 et ©H dans


39q~|
dx Jx = 0 _ TL 39h~1
ÏÏX Jx = 0 faits :
l’équation de continuité, on obtient, tous calculs

fiée.
L’équation
En effet, dynamique
en posant : peut aussi être simpli¬ r -f t = 1
dp „ Ap _ pG — pu (Pratiquement : r-f f#l) [6].
<3æ Ax l
elle devient : L’équation dynamique devient, en rempla¬
çant pc et pn par leurs valeurs respectives :
——>
IL
s dt + Pr~P" +RÜ = 0 Ks 3dt.U ga(l -fî r — t ) ch mch(hmh-f- if ) cos ü)f + R U

Nous supposerons que le mouvement du côté


Large est celui d’un clapotis partiel défini par ticale
Si maintenant
des vitesses on
: néglige la composante ver
la fonction potentielle :

9c = — « kg ch mch(hmh-f- z) sin (kt — mx) dx


U# 9n ou 3?c 4
dx J

kg ch m
ch (h
mh-f-z) sin (kt -j-mx -f- r) on continuité
de obtient, en : éliminant r à partir de l’équation
270 LES ÉNERGIES DE LA MER

on a finalement :
Ai*—
1 ~-Q-qy th mh eiut — t o>3 —
« ie**+y)
f = p.r. — 2 c//
2 c/l + [i (Ko)/ e) -f R] e-*
— R t a) ««(«*+7) = Ü (2)

1 -)-1/2 c V [(K/ &) a)


Etant donné que :
et en négligeant l’inertie :
g th mh t 1 + (/R/2
X c) (3)
ai

CHAPITRE III

CAS DES MASSIFS LONGS D’ÉPAISSEUR CONSTANTE

La place nous manque pour détailler ici des


des coefficients
calculs longs et decompliqués
transmission
donnant
et de réflexion
des valeurs
de forme
égales
donnés
Les :fonctions
àauxla chapitres
somme
cpc, cpH,
des
précédents
9mtermes
sont etrespectivement
fondamentaux
de termes de
forme trop complexe pour être d’utilité courante.
Nous exposerons seulement le mode de calcul
basé sur l’expression de ©M donné au chapitre I w/m0 ch m0 y sin m0 x et w/mf cos y e~mix
et en dégagerons les résultats essentiels.
Aux limites du massif, nous écrirons qu’il y Si l’on se limite, moyennant certaines approxi¬
a continuité
férents milieux.
et égalité des pressions dans les dif¬ mations, à écrire l’égalité des termes fondamen¬
taux aux limites du massif, on obtient pour le
La continuité, dans le cas d’un massif d’épais¬ coefficient de transmission une formule qui,
seur constante 1, est exprimée par les équations : compte tenu de la valeur de ß, est du type :
Côté Large : <it = M[a f'e-RU/KMVGpvj (4)

~9<Pc
dx J~| Æ = o Continuité
Côté Port :

«i I
données
Les pressions
par l’équation
au large
: et dans le port sont

Eo + 9z + f = C’<
Egalité des
pressions
alorspar
née que,l’équation
dans le :massif, la pression est don¬

— + 9Z-f KS 3cp
dt + R ? = Cte
ß _ ch shm m(h h+ z )
de telle sorte que l’égalité des pressions aux
limites du massif conduit aux relations :
0 «2 ch shm‘ m’h
t h + z)
Côté Large :
C _ m ehmsh m(h h+ z)
[~39c ~ .r = o
13/ IHM
Côté Port : q _1m* ehm1
sh m1(h h+ z)
K r3?M~|
s L 9/ J, Fig. 1
QUESTION III. ÉNERGIE MÉCANIQUE DE LA HOULE : ESSAIS SUR MODÈLES 271

Les termes M et t' sont eux-mêmes une fonc¬ flexion varie très peu pour un massif donné,
tion complexe de : sauf lorsque l’épaisseur du massif est inférieure
constituants.
à cinq, six fois le diamètre des enrochements

On en conclut donc que t' varie lui-même très


Les relations entre f, R, K/e sont figurées à peu et l’on peut écrire :
la figure 1.
Il est évident que cette méthode de calculs at = P X a e-B<*/K)<i/G*) (4)
permet aussi de trouver la valeur du coefficient
de réflexion, Pratiquement, ce coefficient de ré¬ P étant une constante pour un massif donné.

CHAPITRE IV

APPLICATIONS PRATIQUES AUX DIGUES EN ENROCHEMENTS


RÈGLES DE SIMILITUDE

en Leenrochements
mouvement etdeà l’eau
ses limites
au seinest d’une
d’une digue
com¬ L’exposé suivant n’indique que les grandes
lignes des lois de similitude propres à donner
plexité telle que l’analyse ne peut à elle seule avec une
cients de précision
transmission.
suffisante la valeur des coeffi¬
apporter la solution du problème de leur per¬
méabilité.
du modèle Ilréduit.
faut Nous
alors allons
recourirdonner
à la ci-dessous
technique Nous avons vu que le mouvement de l’eau
à travers un massif en enrochements était régi
l’essentiel des règles de similitude qui peuvent par l’équation :
s’appliquer à ce cas.
aitLa: condition de similitude implique que l’on
'f W + jr (/> + f 9Z) + RU = °
2 a' = 2 a X E et 2 a't = 2 at X E

K' dU' 1 * --
»
-7--3P-+ y grad (/>' + p gz') -f RTJ'= 0

similitude
Aux limites
de du
Froude.
massif,Onlesdoit
phénomènes
donc avoir
sont: en

U' = VE U et T' = VE T

on en déduit, tous calculs faits, les deux condi¬


tions :
plus,
lusoire
modifications
du
influent
sement.
ment
dèle
des
qu’en
et
cependant
breuses
mal
respecter
tes
etc.).
tude
aux
étant
comme
l’indice
Pour
Sans
Ildetassement,
du
àlimites
connues,
faut
comme
de
en
Reynolds
nous
leur
obtenir
Cette
travers
des
général
massif
de
prétendre
hypothèses
sensiblement
De
Froude.
nous
' aussi
général
les
chercher
étant
règles
approcher
complexité
première
sommes
plus,
avec
dans
ildes
phénomènes
ces
leles
(déferlement,
l’avons
respecter
sont
de
est
pleinement
massif
relatif
Cette
celle
de
digues
les
conditions,
règles
àladifficile
l’apport
ici
simplificatrices,
la
incompatibles.
en
Reynolds.
ondes
condition
nature.
desur
sur
de
une
déjà
rigueur
similitude
etdans
de
droit
au
l’amortissement
très
Reynolds,
la
extérieurs
legrande
ce
de
similitude
incidentes
de
rugosité
turbulent
valeur
modèle
signalé,
ilmodèle.
leprès
phénomène
reproduire
deabsolue,
faut
impose
sable,
Or
temps,
faire
est
précision
la
de
nous
l’écoulement
car
tout
d’échelle
etde
principale¬
compatible
sur
de
vérité.
d’algues...
étant
l’amortis¬
la
par
aux
de
illa
on
d’abord
des
Froude
exacte¬
savons
relève,
lesimili¬
estparoi,
nom¬
suite
limi¬
peut
:très
mo¬
on¬
De
les
il¬
E. Sur modèle, l’équation du mouvement sera :

Il va de soi que la condition K/e = K'/e' est


toujours réalisable, K variant pratiquement très
peu.forces
les Il estd’inertie
donc relativement
en conservant
facile
le même
de respecter
indice
de vide dans la nature et sur le modèle.
La condition R = VE/R' exprimant la conser¬
vation à l’échelle des forces de frottement, est
l’expression de la similitude de Reynolds. Exa¬
minons tout d’abord le cas de l’écoulement
continu :
272 LES ÉNERGIES DE LA MER

De la relation :

AH _ C(U rf/v) U2 (5) diques,


dans
facteur
avec
Dans
une
l’espace.
AH
klebonne
pour
cas On
varieprésent
chaque
approximation
dans
peutlecouche
des
calculer
temps,
mouvements
en
granulométrique
AZséparément
posant
et d varient
:pério¬
le
AZ — fie) 2g d
on tire :
C (Urf/v) U
/(■) 2d AH = 2 a (1 + r)/V 2
AZ Zt+2Z, (d,M)»
Posons d' = k E d, k étant le « coefficient de
grossissement » du matériau. La relation :
li étant l’épaisseur de la couche granulométrique
R = VER' étudiée (de granulométrie dt) prise dans
le sens de l’écoulement moyen.
s’écrit, compte tenu de l’égalité :
lj les longueurs adjacentes de granulométrie dj.
lI'd' _ VEUkEd n un coefficient variant de 1 lorsque l’écoule¬
V V ment est laminaire, à 2 lorsque l’écoule¬
ment est turbulent dans la couche j con¬
sidérée.
kC = C f kE3/2 )

L’élimination de UcZ/v entre les relations (5) La place nous manque pour détailler les consi¬
et (6) donne finalement le coefficient de grossis¬ dérations semi-empiriques qui nous ont conduit
sement k en fonction de l’échelle E du modèle à cette expression. Disons seulement que cette
et du groupement de variables : formule est d’autant plus valable que les ondes
sont longues (c’est-à-dire que 2 a/ L et h/ L sont
2 g AH faibles). Elle nécessite une adaptation pour les
AZ
houles des tempêtes.
L’abaque ci-joint (fig. 2) présente les résultats Un mode de calcul analogue peut aussi être
des calculs effectués à partir de la courbe C(ncZ/v) appliqué aux modèles distordus.

1/E

Cl'1 d3 <r
Fig. 2. — Similitude des écoulements à travers un massif en enrochements.
ô modèle = k E ô nature.
Coefficient de grossissement des matériaux k en fonction de l’échelle E du modèle, de la
charge c, de la largeur du massif I, de la granulométrie de la porosité e.

correspondant aux enrochements de rugosité Notons en outre, le frottement R étant fonc¬


moyenne et pour une valeur de v = 0,01 (fig. 2). tion de l’amplitude, que la similitude calculée
Nous avons posé : n’est valable en toute rigueur que pour une
f (s) = s5 [1] amplitude donnée.
QUESTION III. --
ÉNERGIE MECANIQUE DE LA HOULE : ESSAIS SUR MODELES 273

l«62cm.
ESSAIS N*8oB «tN*37a 42 ESSAIS N*43a 48

l»84cm. M24cm.
ESSAIS N*I4 a 19 ESSAIS N* 200 25

Courbe» experimentales
Granulométrie uniforme: d
Awnts experi m ental » Granuld oenmétricm.e Indicez de%vide
Largeur constante:!
Amplitude incidente: 2a en mm. O 1,8 38
Amplitude transmise: 2a, • 5, 9 4 0
Coeffitient de transmission:t.2-2a_ILGa Courbes théoriques
..

Periode 7 en s. Massif court


long
Coefficient de frottemenLR Forces d'inertie négligées
Fig. 3. Perméabilité d’un massif en enrochements.

18
274 LES ÉNERGIES DE LA MER

CHAPITRE V

RECHERCHES EXPÉRIMENTALES

Nos recherches expérimentales ont porté suc¬ 2° La formule établie pour les massifs courts est
cessivement
rales donnantsurlalavaleur
vérification
du coefficient
des formules
de trans¬
géné¬ valable, à condition que son épaisseur ne
dépasse pas un quart de longueur d’onde.
mission t [Formules (2), (3), (4)] par la mesure Cependant, cette formule sous-estime l’im¬
des amplitudes transmises et des amplitudes in¬ portance de l’inertie et attribue aux ter¬
cidentes, pour différentes périodes. mes de frottement une importance exces¬
sive. (Formule 2.)
dence
Les l’excellente
courbes ci -jointes
concordance
(fig. 3)entre
mettent
les théories
en évi¬
3° La formule établie pour les massifs longs
et les essais. On voit que : concorde
cas avec lesremarquablement
résultats d’essais.
dansCestous
essais
les
1 ° Il est
(Formule
difficile 3.)
de négliger les termes d’inertie.
permettent en outre de voir que la valeur
de R obtenue à partir des formules précé¬
dentes liant l’amplitude de l’onde inci¬
dente,desla matériaux,
trie largeur du etmassif,
l’indice
la de
granulomé¬
vide, est
vérifiée avec une bonne approximation.
Ceci justifie donc l’application des règles
de similitude des écoulements permanents
aux écoulements périodiques, sous réserve
que les conditions exposées dans l’avant-
propos soient respectées. (Formule 4.)

rification
Notre deuxième
de ces loissérie
de similitude
d’essais porte
sur des
sur modè¬
la vé¬
les de dimensions respectives 1 et 1/10. Les ré¬
sultats des essais sont très satisfaisants, la qua¬
lité de la vérification étant limitée par la pré¬
cision du modèle au 1/10. Il ne faut pas
2o xE toutefois que les matériaux choisis sur le
modèle au 1/10 soient trop petits car l’amor¬
tissement dû aux forces capillaires prend alors
une importance non négligeable. La figure 4
schématise le mode de comparaison entre les
deux modèles tel que nous l’avons effectuée. La
figure 5 est un exemple de données permettant
de faire cette vérification pour deux amplitudes
incidentes.
Nous donnons ci-joint une application pra¬
tique de ces théories, à des profils de digue pro¬
jetés pour le port de Tamatave, ainsi que les
résultats
tude incidente.
obtenus pour deux valeurs de l’ampli¬
On voit que la transmission des houles à tra¬
vers la digue est le plus souvent négligeable. Par
contre, dès que l’onde incidente atteint une pé¬
riode dépassant 30 s (ondes de seiches), on peut
Vérification des lois de similitude. craindre une agitation résiduelle non négligea¬
Mode de comparaison. ble. Nous traiterons par ailleurs ces phénomènes.
QUESTION III. - ENERGIE MÉCANIQUE DE LA HOULE : ESSAIS SUR MODÈLES 275
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l5.FidedesEoxsviémergifmlctsau—id.poenl
276 LES ÉNERGIES DE LA MER

PROFIL en ENROCHEMENTS CONCLUSION


Similitude respectee pour 2a-In.
Echelle: 1/100
Les deux théories exposées dans cet article
constituent un aperçu du problème complexe de
la perméabilité des digues en enrochements aux
mouvements périodiques de la mer. Applicables
aux massifs courts, aux massifs longs de lon¬
gueur constante, elles peuvent difficilement être
étendues quantitativement aux profils réels, mal¬
gré l’excellente vérification expérimentale de ces
théories.
Le modèle réduit vient une fois de plus au
secours de l’analyse défaillante en reproduisant
fidèlement les phénomènes échappant aux cal¬
culs (tels que le déferlement). Les lois de simili¬
tude applicables à de telles études nécessitent
un « grossissement » du matériau afin de respec¬
ter l’écoulement moyen à travers le massif. Cha¬
PROFIL ovec BLOCS A CONTREPENTE que amplitude étudiée nécessite en toute rigueur
Similitude respectée pour 2 o= m. un « grossissement » différent. (En fait, deux
Echelle: I/IOO
I

modèles suffisent pratiquement pour étudier tous


les cas par interpolation.) Ces lois, applicables
à tout type de milieu perméable (batardeaux en
pierres lancées, milieu poreux), nécessitent une
adaptation par suite du caractère périodique du
phénomène étudié. La validité de l’application
des principes énoncés est pratiquement limitée
par l’amplitude locale du mouvement : celle-ci
doit être constituant
chements supérieure aux
le massif.
dimensions des enro¬
Les essais conduits sur des profils-types d’ou¬
vrages maritimes permettent de conclure que
seules les ondes de période supérieure à 30 s
(ondes de seiches) se transmettent par perméa¬
bilité à l’intérieur des ports.
t il PROFIL en ENROCHEMENTS
Similitude respectée
Echelle: I/IOO
pour 2(plOm. BIBLIOGRAPHIE
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La Houille Blanche, n° 2, 1950.
ÎO 20 30 40 tTe [6] Biesel
réflexion
et Le
de laMéhauté
houle : surEtude
certains
théorique
obstacles.
de La
la
Fig. 6. — Perméabilité de digue de types courants. Houille Blanche, n° 2, 1955.

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