Description de la problématique abordée, parcours intellectuel ayant conduit au

choix de celle-ci

En parcourant les routes et autoroutes de différentes régions du Mexique, on

peut observer qu'il y a moins de constructions vernaculaires ou traditionnelles,
comme l'adobe ou les toits de paille. Le paysage rural évolue rapidement. Les
changements sont visibles dans l'architecture locale.

L'habitat traditionnel au Mexique a été altéré par une série de facteurs, tels que
l'urbanisation des zones rurales, l'interruption de la transmission du savoir
populaire, la perte de biens naturels et les politiques publiques de logement qui
nient l'importance des systèmes de construction traditionnels et favorisent les
matériaux industrialisés, ce qui génère des imaginaires aspirationnels qui
resignifient le concept de logement digne et résistant.

Ce scénario conduit à la perte du patrimoine architectural matériel et immatériel,

ainsi que des valeurs architecturales que les peuples autochtones ont
développées au fil du temps. En d'autres termes, ce ne sont pas seulement les
objets architecturaux qui risquent de disparaître, mais aussi le savoir qui se cache
derrière la construction vernaculaire, ainsi que sa relation et sa compréhension
complexe du territoire dans lequel elle s'insère.

La population est en train de changer son idéologie, sa vision du monde, ses

coutumes, son mode de vie, en choisissant d'utiliser des matériaux de
construction plus modernes.

Aujourd'hui, la construction vernaculaire nationale disparaît pour laisser place à

des bâtiments de deux et trois étages en bloc, fer et ciment, qui sont peints de
couleurs vives. C'est ce qu'on appelle l'architecture des transferts de fonds, car
elle est construite grâce aux dollars que les migrants envoient depuis les États-
Unis. Ces conceptions ont brusquement modifié, altéré, transformé et détruit la
typologie du paysage rural.

Les graves conséquences de ces changements modifient les traits identitaires,

les usages et les coutumes qui caractérisent traditionnellement l'environnement.
De la même manière, ces mêmes transformations provoquent de nouveaux
concepts architecturaux et de logement en tant que résultat du processus
migratoire, étant des sources importantes d'information sur ce qui se passe
actuellement avec les Mexicains et leur relation avec le reste du monde.

ENSAP Bx Séminaire AVT S8 Sharai MIRANDA BAILON

Architecture de remesas
une architecture libre au Mexique

Étudiante: Sharai MIRANDA BAILON

Enseignante: Carlos GOTLIEB

Séminaire Architecture, ville, territoire
Semestre 8
SOMMAIRE
Introduction ......................................................................................................... 3
PREMIÈRE PARTIE : L'architecture vernaculaire .................................................. 4
Architecture vernaculaire au Mexique ........................................................................ 4
Cosmovision ............................................................................................................... 4
Matériaux et systèmes de construction adaptés à l'environnement .......................... 4
Organisation spatiale (usages et coutumes) ............................................................... 4

DEUXIÈME PARTIE : Architecture de remesas .................................................... 5

Le phénomène de remesas ........................................................................................ 5
Architecture de remesas ............................................................................................. 6
Portrait social .............................................................................................................. 7
Fabrication de la maison elle-même .......................................................................... 8
Des styles appropriés dans un contexte différent ...................................................... 9
TROISIÈME PARTIE : Étude de cas en zone rurale ........................................... 10
Étude de cas ............................................................................................................. 10
Conclusions ....................................................................................................... 11
Bibliographie ................................................................................................. 12

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Introduction

Le rôle de la migration dans la transformation du paysage rural du Mexique est

une réalité qui affecte l'architecture locale traditionnelle. Les flux de personnes
quittant les communautés rurales et pauvres pour les États-Unis à la recherche
d'un meilleur avenir pour leurs familles ont modifié les structures sociales,
économiques et culturelles.

Il y a une manifestation associée à ce processus migratoire qui est perçue dans

l'introduction d'une nouvelle architecture qui rompt avec son image
traditionnelle. Il s'agit d'une architecture d'une grande expressivité qui reprend
des éléments de l'architecture américaine, en construisant des espaces étrangers
aux besoins traditionnels et, de cette manière, montre de nouvelles façons de
concevoir l'individu par rapport à la communauté en raison de l'appartenance à
des groupes de migrants.

L'architecture de remesas est cette conséquence de l'importation de modèles

étrangers, où l'expérience du migrant dans un autre pays l'influence dans un style
de vie plus nouveau et moderniste.

L'objectif est de comprendre ce phénomène contemporain à partir de

différentes transformations telles que culturelles, économiques et sociales,
influençant de nouvelles visions de la modernité et des expressions d'espaces
constructifs qui représentent les sentiments des migrants.

S'agit-il d'une évolution de l'architecture vernaculaire ?

Comment pouvons-nous détecter cette architecture ?
Comment cette transformation se produit-elle ?
Qu'est-ce qui génère ce type d'architecture ?

Cette recherche est organisée de la façon suivante : premièrement, une brève

explication de l'architecture vernaculaire au Mexique est présentée, dans le but
de comprendre la cosmovision, les types de constructions traditionnelles
adaptées aux différentes régions du pays. Deuxièmement, il explique le
phénomène des transferts de fonds, un produit de la migration, et l'architecture
des transferts de fonds qui est un produit de ces changements culturels. Enfin,
dans la troisième partie, une étude de cas dans les zones rurales est analysée et
comparée afin de comprendre les changements dans les constructions de
logements traditionnels dus à cette nouvelle architecture dans le pays.

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PREMIÈRE PARTIE : L'architecture vernaculaire

Architecture vernaculaire au Mexique

Cosmovision

Matériaux et systèmes de construction adaptés à l'environnement

Organisation spatiale (usages et coutumes)

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DEUXIÈME PARTIE : Architecture de remesas

Le phénomène de remesas

La migration est un phénomène démographique qui s'est produit à toutes les

périodes historiques, sous des formes et à des degrés très différents.

Le Mexique est l'un des pays qui compte une population de migrants, en dehors
des pays d'Amérique centrale. Il est bien connu que, depuis des décennies, les
envois de fonds des Mexicains travaillant aux États-Unis vers leur lieu d'origine
constituent l'une des plus importantes sources de revenus du pays.

Les flux de Mexicains vers les États-Unis à la recherche d'un avenir meilleur pour
leurs familles ont modifié les structures sociales, économiques et culturelles.

Tout commence par la migration des hommes, principalement des jeunes

hommes qui quittent leur ville natale. Une fois arrivés à leur destination, les
migrants doivent trouver suffisamment d'argent pour faire face à trois obligations
financières inéluctables : rembourser la dette accumulée pour payer le voyage,
couvrir les dépenses quotidiennes et commencer à envoyer les importantes
sommes d'argent que leurs familles attendent, c'est-à-dire les remesas.

Les remesas (transferts de fonds familiaux) sont des ressources économiques

envoyées par le migrant, qui réside et travaille à l'étranger, aux membres de sa
famille résidant dans son lieu d'origine. Ces ressources sont généralement
destinées à satisfaire les besoins de base tels que l'alimentation, la santé,
l'éducation et le logement (construction et/ou rénovation d'une maison) et une
autre petite partie, dans certains cas, est destinée à la création de petits
commerces ou d'entreprises pour les foyers bénéficiaires.

Cependant, si parfois ce capital ne suffit pas pour déménager dans une région
luxueuse, le bénéficiaire ne renonce pas à l'idée d'obtenir un plus grand confort
dans sa vie quotidienne. Il y a peut-être assez d'argent pour partir, mais la famille
nucléaire est si importante et ancrée dans la culture mexicaine qu'il est peu
probable que les gens abandonnent leurs proches parents.

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Architecture de remesas

C'est de là que naît ce que l'on appelle l'architecture de remesas, où la

construction de maisons, ou l'amélioration de celles qui existent déjà, symbolise
un mausolée pour ceux qui ont décidé de partir à la recherche d'une amélioration
de leur qualité de vie. Ils essaient de faire face au nouveau statut familial.

L'architecture des transferts de fonds est un phénomène résultant associé au

processus de migration et, par conséquent, à la modification du paysage rural
(Ettinger, 2010). Ce type d'architecture se matérialise dans le logement et se
compose de trois éléments principaux, le premier est le symbolisme que les gens
cherchent à donner avec le logement, comme la reconnaissance personnelle, la
recherche du prestige familial dans la société et enfin le succès silencieux obtenu
à l'étranger qui s'exprime à travers le logement. La seconde sur l'utilisation de
matériaux de construction qui cherchent à magnifier le niveau économique. La
troisième fait référence aux styles américains qui sont appropriés et pratiqués
dans un contexte complètement différent.

L'architecture de remesas est plus visible à la campagne qu'en ville, et elle est
marquée par ce qui est vécu, c'est-à-dire ce qui est vu dans l'expérience à
l'étranger.

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Portrait social

L'architecture des transferts de fonds provoque des changements culturels ; et

ce qui était à l'origine une nécessité économique se transforme en un besoin de
reconnaissance du succès matérialisé par la majesté d'une nouvelle maison, qui,
plus elle est grande et imposante par rapport au reste des autres maisons de la
même communauté, plus elle aura de respect et de statut social.

Il peut arriver que la maison construite appartienne à quelqu'un qui rêve de

revenir après avoir passé une grande partie de sa vie professionnelle à l'étranger,
ou à quelqu'un qui sait qu'il ne reviendra pas vivre mais qui souhaite continuer à
être présent dans la société, à agir dans le même espace.

De cette façon, pour le migrant, il peut représenter la promesse du retour, et

aussi le migrant lui-même ou la famille nucléaire, matérialise, à travers la
construction et le modèle de logement, une nouvelle identité. On recherche un
meilleur prestige, une nouvelle individualité, en imposant des façades de style
nord-américain comme symbole de la réussite migratoire et de la distinction de
ses pairs grâce à la modernité et au progrès, de l'évasion de la pauvreté, du
maintien des anciennes coutumes ainsi que de la réalisation de nouvelles
fonctionnalités, tout cela étant démontré par la nouvelle construction.

Il peut également s'agir de rêves qui sont construits comme des idéologies.
C'est-à-dire qu'elle représente aussi la progression de ceux qui sont partis et qui
ont en tête de revenir vivre leurs vieux jours. Comme si le logement, produit des
transferts de fonds, était le résultat de leur retraite.

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Fabrication de la maison elle-même

Les transferts d'investissement sont destinés à l'achat de terrains, à la

construction et/ou à la rénovation de logements. La priorité universelle pour les
migrants est l'investissement dans le logement.

Les principaux auteurs des maisons qui sont le produit de ces envois de fonds
sont les "architectes empiriques" du village qui, avec ingéniosité et habileté,
s'efforcent de respecter pleinement les directives des propriétaires de la maison
qu'ils construisent. Les maisons sont modifiées au goût du migrant, sans aucune
planification municipale et sans l'intervention professionnelle d'architectes ou
d'ingénieurs. Il s'agit d'une architecture qui se caractérise par sa particularité en
termes de "styles" et de "non-styles". C'est le processus de négociation entre
migrant-fournisseur-concepteur-constructeur, où l'on démontre ce qui a été vu à
l'étranger.

Le phénomène développe une architecture d'une grande expressivité et reprend

des éléments divers dans des compositions fantastiques. Ils reproduisent des
éléments caractéristiques de l'endroit où ils ont migré et suivent un condensé
d'images et de sentiments, plutôt qu'une logique constructive.

La transformation la plus évidente apportée par l'architecture de transfert

concerne les matériaux de construction et la subdivision des espaces. Les murs
des nouvelles maisons sont de préférence en blocs - des briques de ciment
produites industriellement - tandis que les colonnes porteuses sont en béton
armé. Les structures ont tendance à être "solides ! avec beaucoup d'acier et de
béton pour tenir", car c'est ce que les maçons ont appris au fil du temps.

Il n'y a pas de limites à l'imagination, tout peut être fait avec des blocs, des dollars
et de la peinture. La seule limite est de s'adapter à la taille du terrain.

Les maisons sont monumentales, généralement de deux ou trois étages, presque

toujours avec beaucoup d'investissement économique et avec une variété de
détails, il n'y a pas de style architectural défini (selon les canons de l'architecture),
car ils sont un mélange de détails pris à partir de différents styles vus dans les
maisons aux États-Unis, la plupart viennent de la Méditerranée, colonial,
victorien, néoclassique, néogothique, moderne, entre autres ...

Les maisons d’un étage sont destinées à être agrandies dès que des fonds seront
disponibles.

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Des styles appropriés dans un contexte différent

Le séjour des travailleurs à l'étranger et leur développement dans une culture

étrangère à la leur, implique inévitablement une série de transformations et
d'adaptations qui conduisent le migrant à agir différemment et à modifier les
pratiques quotidiennes auxquelles il était habitué.

Ces pratiques, traduites en méthodes de construction et en "styles"

architecturaux, ont tendance à être transplantées sans autre réflexion dans les
villes et villages ruraux où elles sont étranges et perturbantes.

Le phénomène de la migration a provoqué des changements dans la façon

traditionnelle d'habiter les espaces, sous cette perspective la nouvelle
architecture est considérée comme une conséquence de l'importation de
modèles étrangers, où l'expérience du migrant dans un autre pays influence non
seulement l'acquisition de véhicules, de vêtements ou d'appareils ménagers,
mais aussi un style de logement nouveau et moderniste (Silva, 2011).

La maison récemment construite ou réaménagée présente de nouveaux espaces

caractéristiques de l'habitat urbain : salon, salle à manger, cuisine intégrale,
chambres avec placards et salles de bain à l'intérieur de la maison recouvertes
de carreaux. Cela ne correspond pas aux besoins de l'habitabilité locale, comme
les coutumes de préparation des aliments dans les cuisinières en terre cuite et à
bois, ou les salles de bain à l'extérieur, toutes deux traditionnellement séparées
du logement.

Le choix des matériaux et des détails décoratifs représente un abandon

volontaire de l'adobe et du bois. Les habitants des communautés souhaitent
s'émanciper de cette sobriété rurale, idéalisée par certains comme écologique
et élégante, et pourtant perçue localement comme un symptôme de pauvreté et
de précarité.

On perçoit des styles architecturaux liés aux concepts de la modernité, utilisant

des matériaux préfabriqués, des revêtements simulés et des formes complètes,
qui ne correspondent pas aux formes constructives traditionnelles des localités
rurales.

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TROISIÈME PARTIE : Étude de cas en zone rurale

Étude de cas

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Conclusions

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Bibliographie

Arquitectura vernácula, México, INBA, 1980

Catherine R. Ettinger, La transformación de la Vivienda Vernácula en Michoacán.

CONACYT, Morelia, Michoacán, México, 2010

Moya Rubio, Victor José, La vivienda indígena en México y el mundo, México,

UNAM, 1998.

Adam Wiseman, Arquitectura Libre, 2020

Silva Contreras, Arquitectura y materiales modernos: funciones y técnicas

internacionales en la Ciudad de México, 1900-1910. México

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