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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Ecole Polytechnique d’Architecture et d’Urbanisme EPAU

Post Graduation

Ville, Urbanisme et Développement Durable

Axe de recherche : Urbanisme et Développement Durable

Mémoire de magister

Des agriparcs dans la Wilaya d’Alger :


Faisabilité et perspectives
Exemple de la commune de Chéraga

Présenté par : SEKAT Ania

Directrice de mémoire : Mme. DJELAL Nadia, Professeur EPAU

Devant le jury composé de :

Présidente : Dr. CHABOU-OTHMANI.M, EPAU, Alger


Examinatrices : Dr. BOUSSORA.K, EPAU, Alger
Dr. BERKANI-BAAZIZ.A, USTHB, Alger
Rapporteur: Pr. DJELAL.N, EPAU, Alger

Soutenu publiquement le : 20 Décembre 2017


Dédicaces :

Je dédie ce travail A

Ma chère mère, qui m’a toujours soutenue, encouragée,

et qui m’a suivie durant mes études. Qu'elle trouve ici

le fruit de ses sacrifices…

Mon cher père, qui m’a beaucoup encouragée,

A mon fiancé. Ma sœur et sa petite famille..

C’est grâce à vous après DIEU, que j’ai pu

arriver au bout de ce modeste travail


Remerciements :

Je remercie :

Dieu tout puissant de m’avoir donné le courage et la patience pour terminer ce


modeste travail.

Mes remerciements les plus sincères à ma directrice de mémoire, Pr. DJELAL Nadia
d’avoir accepté d’encadrer ce travail. Je la remercie pour sa compréhension, ses
encouragements et ses orientations accordés tout au long de ce travail. Qu’elle
trouve ici l’expression de ma profonde gratitude.

Mes remerciements vont également aux membres du jury, Dr. CHABOU-


OTHMANI.M, Dr, BOUSSORA.K, Dr BERKANI, BAAZIZ.A, pour leur contribution
scientifique à l'évaluation de ce travail. Qu’ils trouvent ici, en mon nom, ma
reconnaissance la plus sincère.

Je remercie tout mes enseignants de la post-graduation de l’EPAU pour m’avoir


encadrée durant mon cursus d’études en architecture et en urbanisme.

Enfin, j'adresse mes remerciements à mon amie FERRADI Hayet ingénieur


agronome et responsable au CNCC, qui m'a orientée dans mes recherches. Et enfin
Je présente mes vifs remerciements à tous ceux et celles qui m’ont aidée.
Résumé:

e
Les villes du 21 siècle sont caractérisées par une croissance sans précédent. L'urbanisation de leurs
périphéries, combinée à une rurbanisation des espaces ruraux, provoquent un mitage de la
périphérie. Les terres agricoles et naturelles faisant autrefois partie de la campagne, sont grignotées
par l'urbanisation et intégrées à la ville. Les limites entre les deux espaces sont de moins en moins
lisibles. Le processus d'étalement urbain a des répercussions négatives sur l'environnement des
villes et leur qualité de vie. Il représente également un danger sur les terres agricoles et naturelles
périurbaines, menaçant ainsi la sécurité alimentaire du pays.

Préserver la nature urbaine rend plusieurs services à la ville, et améliore son aménité. Il est
primordial de valoriser la biodiversité, et d'en faire un outil, à la fois, pour développer sa résilience
urbaine au réchauffement climatique, et contrôler l'étalement urbain. La nature en ville peut
également améliorer la qualité de vie des citadins et les rapprocher de la nature et de la campagne.
Elle peut se faire en protégeant l'activité agricole périurbaine, et en préservant le patrimoine naturel
par des périmètres protégés.

L'agriparc est un concept émergent, utilisé par plusieurs villes à travers le monde comme solution à
la préservation de l'activité agricole et naturelle contre l'urbanisation. Le Plan Directeur
d'Aménagement et d'Urbanisme d'Alger propose dans son plan vert plusieurs agriparcs afin de
maitriser l'étalement urbain algérois. Notre propos se veut de vérifier l'efficacité du concept
d'agriparc, à travers une lecture d'exemples étrangers, et de tester leur application sur le cas d'Alger.

Ce présent mémoire vise à vérifier la faisabilité de ces agriparcs, d'identifier les freins juridiques et
réglementaires; et ceux liés à l'aménagement et au management qu'ils pourraient rencontrer, et de
proposer des orientations à suivre pour une planification urbaine durable.

Mots clefs:
Relation ville-campagne, étalement urbain, Agriparc, biodiversité urbaine, agriculture urbaine, plan
vert.
Abstract:

The cities in the 21stcentury are characterized with an unprecedented development. From
urbanizing the surrounding areas to urbanizing the far rural regions, the city expanded very quickly.
Agricultural and natural areas that were joint to the countryside are consumed by the urbanization
and became part of the city. The border between the two regions slowly turned almost
unrecognizable. The urban expansion forms a danger on the city‘s environment and the life quality
in it. It also forms a risk on the semi-urban agricultural and natural regions, hence threatening the
food security of the country.

Preserving the urban nature is very beneficial to the city and improves its climate. It is a priority to
take care of the natural diversity, and use it at the same time as a primary tool to fight global
warming and control the speed of the urban expansion. Nature in cities may improve the living
standards for individuals and promote their awareness of nature and countryside. It might be used to
protect the semi-urban agriculture and promote it, with preserving the natural wealth and stopping
the random expansion.

The agricultural park is a new concept used in several cities in the world as a solution to preserve
the agricultural and natural activity from random urbanization. The administrative scheme for
configuration and urbanism in Algiers suggests a green planning for several agricultural barns in
order to monitor the expansion of the city of Algiers. Our objective is to study the extent of efficacy
of this concept, through reading some examples of international cities, and examining in reflection
to the case of Algiers.

This dissertation aims at studying the feasibility of these parks and identifying the obstacles facing
this scheme in order to present the recommendations to follow for a continuous and permanent
urban planning.

Keywords:
City-countryside relationship, urban sprawl, Green plan, agricultural park, urban biodiversity, urban
agriculture,
‫ملخص‬

‫حخوُز هذى المزى الىاحذ و الؼشزَي ‪ 12‬بٌوى غُز هضبىق الٌظُز‪ .‬فوي حعزًت الوٌبغك الوجبورة لهب الً حعزًت الوٌبغك الزَفُت‬
‫‪ ،‬هشكلت بذلك حوذد الوذٌَت بشكل صزَغ‪ .‬األراظٍ الزراػُت و الطبُؼُت الخٍ كبًج هخصلت ببلزَف اصخهلكج للبٌبء فأصبحج جزءا‬
‫هي الوذٌَت ‪,‬هوب جؼل الحذود بُي الوٌطمخُي صؼبت الوالحظت‪ .‬ػولُت الخىصغ الحعزٌ َشكل خطزا ػلً بُئت الوذٌَت و ػلً ًىػُت‬
‫الحُبة بهب‪ ,‬كوب َشكل خطزا ػلً الوٌبغك الزراػُت و الطبُؼُت الشبه حعزَت‪ ,‬ههذدا األهي الغذائٍ للبالد‪.‬‬

‫الحفبظ ػلً الطبُؼت الحعزَت َخذم الوذٌَت بشكل كبُز‪,‬هوب َجؼل االهخوبم ببلخٌىع الطبُؼٍ هي األولىَبث ‪ ،‬و اصخؼوبله كأداة أولُت‬
‫فٍ ًفش الىلج هي أجل هىاجهت االحخببس الحزارٌ و الخحكن فٍ صزػت الخىصغ الحعزٌ‪ .‬الطبُؼت فٍ الوذى َوكي أى ححضي هي‬
‫الوضخىي الوؼُشٍ لألفزاد و حمزبهن إلً الطبُؼت و الزَف‪ .‬كوب َوكي اصخؼوبلهب لحوبَت الفالحت الشبه حعزَت و حزلُخهب‪ ،‬و الحفبظ‬
‫ػلً البُئت الطبُؼُت بوٌغ الخىصغ الؼشىائٍ‪.‬‬
‫‪.‬‬
‫الحظُزة الفالحُت هى هفهىم ًبشئ‪ ،‬حن اصخؼوبله فٍ الؼذَذ هي الوذى الؼبلوُت كحل للحفبظ ػلً الٌشبغ الفالحٍ و الطبُؼٍ ظذ‬
‫الحعزًت الؼشىائُت‪ .‬الوخطػ اإلدارٌ للخهُئت الؼوزاًُت و الخؼوُز للجزائز الؼبصوت َمخزح هخطػ أخعز هخكىى هي ػذة حظبئز‬
‫فالحُت‪ ,‬لىظغ حذ للخىصغ الؼوزاًٍ للؼبصوت‪ .‬هذفٌب هى دراصت هذي ًجبػت هذا الوفهىم‪ ،‬ػبز لزاءة ألهثلت بؼط الوذى الؼبلوُت‪ ،‬و‬
‫اخخببرهب ػلً حبلت الجزائز الؼبصوت‪.‬‬

‫كوب ًهذف إلً دراصت هذي جذوي هخه الحظبئز و ححذَذ الؼىائك الخٍ َوكي أى َخلمبهب هذا الوخطػ و هي أجل ػزض الخىجُهبث‬
‫الخٍ َوكي إحببػهب هي اجل حخطُػ حعزٌ هضخذام‪.‬‬

‫الكلمات األساسية‬

‫الؼاللت بُي الوذٌَت والزَف‪, ,‬هخطػ اخعز‪ ,‬الزراػت الحعزَت ‪ ,‬الخٌىع البُىلىجٍ فٍ الوٌبغك الحعزَت ‪ ,‬الحذَمت الزراػُت‬
‫االهخذاد الحعزٌ‬
Table des matières:

Introduction générale:...........................................................................................................................................1
Chapitre 01: l'étalement urbain, un facteur de mutation des relations ville-campagne ...............................10
Introduction : ............................................................................................................................................... 11
1.1 La relation ville-campagne, vers un nouveau compromis? : ........................................................... 12
1.1.1 Définitions :.............................................................................................................................. 12
1.1.2 Evolution historique des relations ville-campagne: ................................................................ 13
1.1.3 Vers la fin d'une dichotomie : .................................................................................................. 16
1.1.4 Un continuum urbain-rural : .................................................................................................... 17
1.2 L'étalement urbain, un processus à maitriser : ............................................................................... 19
1.2.1 Définitions................................................................................................................................ 19
1.2.2 Facteurs en cause dans l’étalement urbain: ............................................................................ 21
1.2.3 Impacts négatifs de l'étalement urbain: .................................................................................. 24
1.2.4 Freins pour l'étalement urbain: ............................................................................................... 29
Conclusion : ................................................................................................................................................. 34
Chapitre 02 : L'agriparc, une nouvelle forme de nature en ville: ...................................................................36
Introduction : ............................................................................................................................................... 37
2.1 La nature en ville ou ville dans la nature ? ...................................................................................... 38
2.1.1 Biodiversité urbaine: ............................................................................................................... 39
2.1.2 Agriculture urbaine: ................................................................................................................. 46
2.2 Le concept d'agriparc, un entre deux multifonctionnel: ................................................................. 54
2.2.1 Définition : ............................................................................................................................... 54
2.2.2 Origines du concept , le parc agricole: .................................................................................... 55
2.2.3 Principaux objectifs des agriparcs: ......................................................................................... 56
2.2.4 Un espace tampon entre ville et campagne: ........................................................................... 57
2.2.5 Un espace multifonctionnel: ................................................................................................... 58
Conclusion: .................................................................................................................................................. 60
Chapitre 03 :Les agriparcs dans l'expérience étrangère : ...............................................................................62
Introduction : ............................................................................................................................................... 63
3.1 Le parc agricole du sud Milan: ......................................................................................................... 64
3.1.1 Les parcs agricoles locaux: ....................................................................................................... 65
3.1.2 Le processus de création du parc: ........................................................................................... 67
3.1.3 Le projet de gouvernance:....................................................................................................... 67
3.1.4 Problèmes du parc agricole de milan: ..................................................................................... 68
Conclusion: ..................................................................................................................................... 68
3.2 Parc agricole de Baix Llobregat de Barcelone: ................................................................................ 69
3.2.1 Le processus de création du parc: ........................................................................................... 69
3.2.2 Le parc agricole: ....................................................................................................................... 71
3.2.3 Le modèle de gestion du Parc Agricole: .................................................................................. 73
3.2.4 Objectifs du parc:..................................................................................................................... 74
Conclusion: ................................................................................................................................... 75
3.3 Les agriparcs de Montpellier: .......................................................................................................... 75
3.3.1 Le site de Clapiers: ................................................................................................................... 76
3.3.2 L'agriparc de Lavérune: ........................................................................................................... 78
3.3.3 L'Agriparc de Mas Nouguier: ................................................................................................... 80
3.3.4 Quelques problèmes des agriparcs de Montpellier: ............................................................... 82
Conclusion : ................................................................................................................................. 82
3.4 La ceinture verte périphérique de Casablanca: ............................................................................... 82
3.4.1 Le collier vert de Casablanca : ................................................................................................. 83
3.4.2 Les zones réglementaires: ....................................................................................................... 83
Conclusion: ................................................................................................................................. 84
3.5 Vérification de l'efficacité des agriparcs:......................................................................................... 84
3.5.1 Tableau récapitulatif : .............................................................................................................. 85
3.5.2 Vérification des objectifs des agriparcs .................................................................................. 86
3.5.3 Croisement des objectifs-problèmes des agriparcs étudiés: :................................................. 87
Conclusion du chapitre 03: ......................................................................................................................... 89
Chapitre 04 : Alger et son PDAU révisé ...........................................................................................................90
Introduction : ............................................................................................................................................... 91
4.1 Le contexte algérois : ....................................................................................................................... 92
4.1.1 Le contexte naturel d'Alger : ................................................................................................... 93
4.1.2 Activité agricole : ..................................................................................................................... 95
4.1.3 Croissance démographique : ................................................................................................... 98
4.1.4 Etalement urbain à Alger : ..................................................................................................... 100
4.1.5 Conséquences de l’étalement urbain sur les terres agricoles : ............................................. 101
4.2 Propositions stratégiques et urbaines en vigueur pour la Wilaya d'Alger : .................................. 102
4.2.1 Le plan stratégique d’Alger .................................................................................................... 102
4.2.2 Le PDAU d’Alger, une stratégie urbaine pour la Wilaya : ...................................................... 103
4.2.3 Des instruments d’urbanismes à revoir :............................................................................... 110
Conclusion : ............................................................................................................................................... 111
Chapitre 05 : Les agriparcs pilotes d’Alger ....................................................................................................113
Introduction : ............................................................................................................................................. 114
5.1 Le plan vert du PDAU d’Alger : ...................................................................................................... 115
5.1.1 Les structures écologiques du plan vert: ............................................................................... 117
5.1.2 Les types d'actions du plan vert: ........................................................................................... 117
5.2 Les agriparcs du PDAU: Une ceinture verte autour d’Alger : ........................................................ 118
5.2.1 Conditions de faisabilité : ...................................................................................................... 120
5.2.2 Le régime foncier : ................................................................................................................. 122
5.2.3 Les fonctions de l’agriparc urbain :........................................................................................ 122
5.3 Les deux projets pilotes du PDAU :................................................................................................ 122
5.3.1 L'agriparc de Chéraga: ........................................................................................................... 123
5.3.2 L'agriparc de khraicia: ............................................................................................................ 130
Conclusion : ............................................................................................................................................... 136
Chapitre 06 : Etude de faisabilité juridique et spatiale des agriparcs :........................................................137
Introduction : ............................................................................................................................................. 138
6.1 La faisabilité juridique et réglementaire : ..................................................................................... 139
6.1.1 Contexte juridique concernant les espaces verts et la biodiversité : .................................... 139
6.1.2 Contexte juridique concernant l’activité agricole: ................................................................ 141
6.1.3 Les freins juridiques concernant l’agriculture : ..................................................................... 142
6.1.4 Propositions : ......................................................................................................................... 144
6.2 La commune choisie, Chéraga : ..................................................................................................... 145
6.2.1 Le relief du périmètre: ........................................................................................................... 146
6.2.2 Evolution démographique de la commune: .......................................................................... 147
6.2.3 La répartition des secteurs selon le PDAU d'Alger: ............................................................... 147
6.2.4 L'étalement urbain: ............................................................................................................... 148
6.2.5 Exposition aux risques: .......................................................................................................... 149
6.3 Etude de faisabilité spatiale de l’agriparc de Chéraga: ................................................................. 150
6.3.1 Diagnostique de l'agriparc: .................................................................................................... 151
6.3.2 Résultats de l'AFOM : ............................................................................................................ 151
6.3.3 Analyse SWOT:....................................................................................................................... 152
6.3.4 Résultats de l'analyse SWOT: ................................................................................................ 152
6.3.5 Propositions : ......................................................................................................................... 154
6.4 Tableau de synthèse de faisabilité : .............................................................................................. 155
Conclusion : ............................................................................................................................................... 156
Conclusion générale: .........................................................................................................................................158
Bibliographie : ...................................................................................................................................................162
Annexes...............................................................................................................................................................170
Annexe 01: Quelques définitions ................................................................................................................... I
Annexes 02: Les relations ville-campagne définies selon des modèles : ...................................................... II
Annexe 03: Des questions clefs pour un projet de parc agricole: ................................................................ III
Annexe 04 : Le parc du Baix Llobregat :........................................................................................................ VI
Annexe 05 : Le schéma de cohérence territoriale (SCOT) : .......................................................................... IX
Annexe 06 : Les agriparcs de Montpellier: ................................................................................................. XIII
Annexe 07 : La ceinture verte de Casablanca:............................................................................................ XIV
Annexe 08 : Le cadre juridique du secteur agricole: ................................................................................... XV
Annexes 09 : Evolution des politiques de gestion du patrimoine foncier agricole .................................... xvii
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Tables des illustrations

Tables des illustrations:

Tables des Figures:


Figure 1: Echange entre la ville et campagne .................................................................................................. 13
Figure 2: les trois ages de la ville .................................................................................................................... 14
Figure 3: Evolution des relations ville campagne: des années 1950 à l'aube des années 2000 ....................... 16
Figure 4: La périphérie de la ville de Toulouse (France) ................................................................................ 18
figure 5: : Le découpage des aires urbaines ..................................................................................................... 19
Figure 6: Le processus d'étalement urbain ...................................................................................................... 24
Figure 7: Formes du renouvellement urbain.................................................................................................... 31
Figure 8 Ceintures vertes de Paris et Londre ................................................................................................... 33
Figure 9: Services rendus par la biodiversité................................................................................................... 40
Figure 10: Continuité écologique .................................................................................................................... 43
Figure 11: La High Line Manhattan à New York............................................................................................ 44
Figure 12: sur le toit de l'eglise notre dame de paris ....................................................................................... 44
Figure 13: Un pont de Veluwe aux Pays-Bas .................................................................................................. 44
Figure 14: Un hectare de foret planté sur deux tours, Milan ........................................................................... 44
Figure 15 : Trame verte et bleue du Le Nord - Pas-de-Calais ........................................................................ 45
Figure 16: Les formes d'agriculture urbaine ................................................................................................... 48
Figure 17: Au Canada, à Montréal exactement ............................................................................................... 49
Figure 18: "Le jardin ensoleillé" de Meyrin (Suisse). ..................................................................................... 49
figure 19: agriculture périurbaine, Paris. ......................................................................................................... 49
Figure 20: Agriculture periurbaine, Detroit, USA. .......................................................................................... 49
Figure 21: Les différents liens entre agriculture urbaine et souveraineté alimentaire. .................................... 52
Figure 22: Agriparc comme zone tampon entre ville et campagne ................................................................. 58
Figure 23: Le marché de Pagès à Barcelone.................................................................................................... 59
Figure 24: Ag Park de Sunol ........................................................................................................................... 59
Figure 25: Vendanges à l'agriparc de mas nouguier en présence d'enfants .................................................... 60
Figure 26:Apiculture, agriparc de Monpellier ................................................................................................. 60
Figure 27: Les 61 communes appartenant au parque ...................................................................................... 65
Figure 28: Le parc agricole Milan ................................................................................................................... 65
Figure 29: Parc de Muggiano .......................................................................................................................... 66
Figure 30: parc de Risaie ................................................................................................................................. 66
Figure 31: Parc du Ticinello ............................................................................................................................ 66
figure 32 : Ceinture verte de Barcelone ........................................................................................................... 69
Figure 33: Les 12 parcs de la ceinture verte de Barcelone ............................................................................. 69
Figure 34: Quelques labels du Parc Agricole du Baix Llobregat: «Producte FRESC» et Poulets Prat (IPG de
l‘UE). ............................................................................................................................................................... 72
Figure 35: Zone humide du Baix Lobregat ..................................................................................................... 72
Figure 36: Activité agricole à l'interieur du parc ............................................................................................. 72
Figure 37: Le Lez ............................................................................................................................................ 76
Figure 38: Le pont médiéval de Juvignac dans le domaine Bonnier de la Mosson. ........................................ 78
Figure 39: Ripisylve de la Mosson .................................................................................................................. 78
Figure 40: Pénétrante agricole à Montpellier. .................................................................................................80
Figure 41: La Marathonièenne ceinture verte de la ville de............................................................................80
Figure 42: Vignoble de l'agriparc .................................................................................................................... 81
Figure 43: Recour au cheval de labour ............................................................................................................ 81
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Tables des illustrations

Figure 44 : Vue sur Alger ................................................................................................................................ 92


Figure 45: Situation d'Alger ............................................................................................................................ 92
Figure 46 : Unités de paysage de la Wilaya d‘Alger ....................................................................................... 93
Figure 47: Carte du patrimoine naturel algérois .............................................................................................. 94
Figure 48 : Carte de la surface irriguée par SAU ............................................................................................ 95
Figure 49 : Carte de l'aptitude agricole............................................................................................................ 95
Figure 50 : Pourcentage Répartition générale par type d‘occupation de la surface agricole dans l‘aire
métropolitaine algéroise. ................................................................................................................................. 96
Figure 51 : La Mitidja...................................................................................................................................... 96
Figure 52 : Production agricole (superficie) .................................................................................................... 97
Figure 53: Superficie Agricole Utile. .............................................................................................................. 98
Figure 54 : Structure verte et agricole ............................................................................................................. 98
Figure 55: Évolution de la Population Résidente dans la wilaya d'Alger, par Commune (1998-2008) .......... 99
Figure 56 : Évolution de population residente dans la Wilaya d‘Alger 164-2008 .......................................... 99
Figure 57 : Croissance de la population résidente, comparaison entre Alger, Marseille et Barcelone (Taux de
croissance annuel moyen estimé entre 2005 et 2010). .................................................................................... 99
Figure 58 : Évolution de la zone construite dans la wilaya d'Alger (1830-2008) ......................................... 100
Figure 59 : Evolution de la SAU (ha) à Alger. .............................................................................................. 101
Figure 60 : Carte de la consommation des terres agricoles ........................................................................... 101
Figure 61: Les six piliers du Master Plan ...................................................................................................... 106
Figure 62 : Proposition du modèle d‘organisation opérationnel pour la mise en place du PDAU ................ 108
Figure 63 : Le cadre de cohérence, les principaux plans à mettre en œuvre ................................................. 115
Figure 64 : Plan vert du PDAU d'Alger ......................................................................................................... 116
Figure 65 : Modèle-type d‘agriparc urbain.................................................................................................... 119
Figure 66 : Schéma structurant de l‘agriparc urbain ..................................................................................... 121
Figure 67 : Modèle de gestion d‘un agriparc ................................................................................................. 121
Figure 68 : L‘agriparc de Chéraga ................................................................................................................ 123
Figure 69 situation de l‘agriparc de Chéraga................................................................................................. 123
Figure 70: Vue sur l'agriparc de Chéraga (avant aménagement) ................................................................... 126
Figure 71: Vue sur l'agriparc de Chéraga (après aménagement) .................................................................. 126
Figure 72: Occupation actuelle du sol ........................................................................................................... 127
Figure 73: Carte des usages par zone ............................................................................................................ 128
Figure 74: Plan d‘actions proposé ................................................................................................................. 129
Figure 75 : Situation de l'agriparc de Khraisia .............................................................................................. 130
Figure 76 : Situation de l‘agriparc de Khraisia.............................................................................................. 130
Figure 77: Agriparc de Khraisia .................................................................................................................... 132
Figure 78 : Plan d‘occupation actuelle .......................................................................................................... 133
Figure 79 : Plan d‘action proposé .................................................................................................................. 134
Figure 80 : Carte des usages par zone ........................................................................................................... 135
Figure 81 : Les parcelles de forêts domaniales déclassée par l‘Etat .............................................................. 140
Figure 82 :Les parcelles de terres agricoles déclassées par l‘Etat dans la Wilaya d‘Alger. .......................... 143
Figure 83 :Limites administratives de la commune ....................................................................................... 146
Figure 84: Situation de la commune de Chéraga ........................................................................................... 146
Figure 85: Topographie de la commune ........................................................................................................ 146
Figure 86: Faîtes et thalwegs ......................................................................................................................... 146
Figure 87 : Hypsométrie de la Zone .............................................................................................................. 147
Figure 88: Répartition des secteurs du PDAU sur la commune de Chéraga ................................................. 147
Figure 89: Etalement urbain dans la commune de Chéraga 2002 ................................................................. 148
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Tables des illustrations

Figure 90: Etalement urbain dans la commune de Chéraga 2016 ................................................................. 148
Figure 91: Carte des risques lies aux inondations , mouvement de terrain, et risques sismiques.................. 149
Figure 92: Carte des technologiques majeurs (industrie, oléoduc, réseau de gaz) ........................................ 149
Figure 93: Vue sur l'agriparc (parc Dounia) .................................................................................................. 150
Figure 94: Schéma du périmètre de l'agriparc, suivi de photos ciblées de différents endroits du site. ......... 150

Liste des tableaux:

Tableau 1: Usages du parque ........................................................................................................................... 65


Tableau 2: Démarche de projet de l'agriparc de Clarpiers. .............................................................................. 77
Tableau 3: Démarche de projet de l'agriparc de lavérune................................................................................ 79
Tableau 4: Tableau synthétique des projets analysés. ..................................................................................... 85
Tableau 5: Grille de vérification de l'efficacité des agriparcs ......................................................................... 86
Tableau 6 : Grille de croisement des problèmes avec les objectifs ................................................................. 88
Tableau 7 : Potentialités et menaces sur le potentiel naturel de la Wilaya d‘Alger......................................... 95
Tableau 8 : productions agricoles dans la Wilaya d‘Alger .............................................................................. 97
Tableau 9: tableau de faisabilité juridique et règlementaire .......................................................................... 145
Tableau 10: Evolution démographique de la commune de Chéraga ............................................................. 147
Tableau 11; Analyse AFOM de agriparc de Chéraga .................................................................................... 151
Tableau 12: Analyse SWOT, croisement des obstacles androgènes et exogènes, avec les potentialités
androgènes et exogènes de l'agriparc de Chéraga ......................................................................................... 153
Tableau 13: Synthèse de faisabilité de l'agriparc de Chéraga........................................................................ 155
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Liste des abréviations

Liste des abréviations:


ADEAR: L'Association pour le Développement de l’Emploi Agricole et Rural (Languedoc-Roussillon)
ADRD : Agriculture et Développement Rural Durable
AEE: l’Agence européenne de l’environnement
AFOM : Atouts, Faiblesses, Opportunités, Menaces (Méthode d’analyse)
AMAP : Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (Montpellier)
ANDI: Agence Nationale de développement de l'Investissement en Algérie
ANU : Agence Nationale de l’Urbanisme
ANAT : Agence Nationale d’Aménagement du Territoire (Algérie)
ANN : Agence nationale pour la conservation de la nature (Algérie)
APA : Association Professionnelle d’Agriculteurs
APC : Assemblée populaire communale
AUDAP : L’Agence d’Urbanisme Atlantique & Pyrénées
ADV : l’Association de défense des produits d’origine végétale (Barcelone)
BNEDER : Bureau Nationale d'Etudes pour le Développement Rural (Algérie)
BTP : Bâtiment et travaux publics
CA :les circonscriptions administratives
CEA: Centro de Estudios Ambientales (centre des études environnementales)
CES : Le Coefficient d'emprise au sol
CET : Centre d’Enfouissement Technique
CNA : Conseil National d’Agriculture
COS : coefficient d’occupation du sol
CPN: Conseil de protection de la nature Catalogne (Espagne)
CR-FAIR: The Capital Region Food and Agriculture initiatives Rountable
CW : Chemin Wilayal
DAM: District agricole de Milan
DATUPRHP: la Direction de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme, de la Prévention et de la
Résorption de l’Habitat Précaire de la Wilaya d’Alger
DCAM: District culturel pour l'agriculture de Milan
DUC : Direction de l'Urbanisme et de la Construction
DSA : Direction des Services Agricoles
EAC : Exploitations agricoles communautaires
EAI : Exploitation Agricole Individuelle
ENLM: Espace Naturel Lille Métropole
ENS : Espaces Naturels Sensibles
FAO : Food and Agriculture Organization (Nations Unies), Organisation des nations unies
pour l’alimentation et l’agriculture
FEM : Fond pour l’Environnement Mondial
GES: Gaz à effet de serre
GPU : Grand Projet Urbain d’Alger (Algérie)
HA : Hectare (Unité internationale de mesure des surfaces)
INSEE : Institut national de la statistique et des études économiques (France)
IRTA : l’Institut de Recherche et de Développement Agroalimentaire du gouvernement catalan
LOF: la loi d’orientation foncière
MADR : Ministère d’Agriculture et de Développement Rural
MAU: La Maison de l’Agriculture Urbaine (les Pays de la Loire, France)
OMS : Organisation mondiale de la Santé
ONG : Organisation non Gouvernementale
ONS : Organisation Nationale des Statistiques (Algérie).
ONTA : Office National des Terres Agricoles (Algérie)
ONU: Organisation des nations unis
PAEN : Périmètre de Protection des Espaces Agricoles et Naturels
PASM: Parc agricole Sud Milan
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Liste des abréviations

PAW : Le plan d’aménagement de wilaya (Algérie)


PDAU : Plan Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme
PDU: Le Plan de Déplacements Urbains
PE: le Plan d'aménagement urbanistique (Barcelone)
PGM: Plan Général Métropolitain (Barcelone)
PGD le Plan de gestion et de développement
PIB : Produit Intérieur Brut
PLH: Le Programme Local de l'Habitat
PLU : Plan local d'urbanisme
PNDA : Plan National de Développement Agricole (Algérie)
PNDAR : Plan National de Développement Agricole et Rural (Algérie)
POS : Plan d’Occupation des Sols (Algérie)
PUD: Plan d’Urbanisme Directeur
RGPH: Recensement Général de la Population et de l'Habitat
RN : Route Nationale
SA : Surface Agricole
SAT : Surface Agricole Totale
SAU : Surface Agricole Utile
SCAZZOSI: Ecole polytechnique de Milan (Italie)
SCOT: Schéma de Cohérence Territoriale (Montpellier)
SCU: Schéma de Cohérence Urbaine
SDAAM : Schéma d’Aménagement de l’Aire Métropolitaine d’Alger
SDA: Le Schéma Directeur d'Assainissement
SDAU: Schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme
SEF: Structure écologique fondamentale (Alger)
SIG : Système d’information Géographique
SNAT : Schéma National d’Aménagement du Territoire (Algérie)
SRAT: Schéma Régional d’Aménagement du Territoire (Algérie)
ST : Surface Totale
SWOT : Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats (Méthode d’analyse)
TOL: taux d’occupation du logement
TP : Terre Privée
UPM: Universidad Politécnica de Madrid (université polytéchnique de Madrid)
ZAC: Zones d'Aménagement Concerté
ZAD: Zone d’aménagement différencié
ZAP : Zone Agricole Protégée
ZNIEFF :Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (Montpellier)
Introduction générale:

« L’écologie, c’est la vie. Il n’y a pas la nature et nous. La terre et l’homme sont
indissociables. Il serait dommage de ne pas enfin prendre conscience que nous
avons à prendre soin de la vie à laquelle nous devons la vie pour notre survie »

Pierre Rabhi

1
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives introduction générale

Introduction :

La croissance des villes a connu une accélération fulgurante dans la deuxième moitié du 21e siècle,
engendrant un développement spatial urbain important. D'après une publication de l'ONU 1 apparue
en Juillet 2014 sur l'urbanisation dans le monde, 2,5 milliard de personnes supplémentaires
devraient vivre dans les zones urbaines d‘ici 2050, ce qui met en avant l'importance et surtout
l'urgence d'une mise en place d'un programme de planification urbaine. Selon les projections de
l‘ONU, l‘effet combiné de l‘urbanisation croissante et de la croissance démographique contribuera
à une augmentation de 2,5 milliards de personnes supplémentaires dans les villes.

Selon le service des populations du département des affaires économiques et sociales de l‘ONU
dans l‘édition 2014 du rapport sur les perspectives de l‘urbanisation « Aujourd’hui, 54% de la
population mondiale vit dans les zones urbaines, une proportion qui devrait passer à 66% en 2050
». Ce qui signifie un franchissement d'une nouvelle ère dans le développement des villes, et fait de
la gestion urbaine l'un des défis de développement les plus importants du 21e siècle, et l'avenir
dépendra de la réussite de celle-ci. « La Gestion des zones urbaines est devenue l’un des défis de
développement les plus importants du 21e siècle », a déclaré le Directeur de la Division de la
population, John Wilmoth, lors d‘une conférence de presse qui s'est tenue en 2014 au siège de
l‘ONU à New York.

Le phénomène de croissance urbaine, est à l‘origine d‘une expansion spatiale importante et


continue, la ville n'est plus cet espace délimité, bien distinct de la campagne. Désormais les limites
entre l'espace urbain et l'espace rural s'estompent, et ce dernier est de plus en plus envahi par les
villes. Le paysage contemporain est inversé, on observe une conurbation des espaces urbains,
fragmentant ainsi les espaces naturels périphériques.

L'étalement urbain est à l'origine de plusieurs problèmes qui touchent la ville elle-même et ses
habitants. D'abord, il diminue considérablement la superficie des terres agricoles périphériques qui
constituent la source principale des produits alimentaires des villes, engendrant un problème de
sécurité alimentaire. Ensuite, il cause des problèmes environnementaux, mettant en danger la
biodiversité animale et végétale à travers la consommation des habitats naturels périphériques. ces
derniers deviennent discontinus et les corridors écologiques sont interrompus. De plus, la forte
urbanisation de la ville, et la consommation des poches urbaines, accentuent la pollution et les ilots
de chaleur, et augmentent les risques d'inondation en artificialisant les sols. Et enfin l'étalement
urbain a des répercussions sociales, dues au manque d'espaces verts et de lieux de loisir et de
détente pour les citadins, diminuant ainsi la qualité de vie des habitants.

Les relations entre les milieux urbains et naturels observent récemment un changement important,
deux raisons principales sont à l'origine de cette mutation. D'une part, la pression qui s'exerce sur
les villes, et les changements climatiques, en plus de l'expansion urbaine et des problèmes qu'elle a
engendré. D'autre part une pression sociale et un besoin de nature de la part des citoyens. Dans une

1
Organisation des Nations Unis
2
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives introduction générale

situation d'opposition, il est nécessaire de trouver de nouvelles manières d'articulation entre les
milieux urbains et les milieux naturels qui les entourent.

Plusieurs solutions ont été apportées afin de renouveler la liaison urbain-rural, parmi elles, les
projets d'agri parcs. C'est un concept émergeant, déjà appliqué dans plusieurs pays européens, telles
que les villes de Barcelone et Montpelier. Celles-ci ont opté pour des ceintures vertes composées
d'agriparcs, afin de contrer l'urbanisation et de protéger les espaces naturels périphériques.
L'agriparc de par sa multifonctionnalité, répond à plusieurs problématiques qui concernent la ville
contemporaine, il contribue à la protection de l'activité agricole, ainsi que la biodiversité, en plus de
constituer un espace de loisir pour les citadins.

L'agglomération d'Alger ne fait pas exception face à l'expansion urbaine, et les événements qui ont
marqué l‘histoire de l‘Algérie contemporaine, n‘ont fait que renforcer le pouvoir d‘attraction de la
capitale. L‘indépendance de 1962 a provoqué une forte émigration de la population de tout le
territoire national vers Alger. Au cours des années 90, quand l‘insécurité régnait dans les villes de la
Mitidja et des montagnes qui l‘entourent, le phénomène d‘exode vers la capitale a atteint des
proportions alarmantes (Chadli.M, 2012, p83). Le gigantisme d‘Alger, empiète sur les plaines de la
Mitidja et ses terres agricoles, grignotant ainsi sa principale source d'alimentation.

Afin de protéger ces terres agricoles et naturelles périphériques, et d'améliorer la qualité de vie des
algérois en matière d'espaces de loisir et de détente, le PDAU d'Alger 2011 un Plan Vert contenant
plusieurs parcs et espaces verts reliés entre eux par des corridors écologiques. Parmi ces espaces
verts 23 agriparcs sont projetés , dont deux projets pilotes, le premier à Chéraga et le deuxième à
Khrassia. Ces agriparcs vont jouer le rôle de ceinture verte, afin de tenter de maitriser et freiner
l'étalement urbain, et par conséquent, protéger les terres agricoles.

1. Motivations de recherche :

Depuis les années 70, et l'émergence de l'idéologie du développement durable, il y a eu une prise de
conscience de l'importance des espaces naturels périphériques des villes. Ils sont considérés comme
étant une ressource indispensable mais aussi épuisable, qu'il est nécessaire de préserver. Plusieurs
actions ont été menées dans plusieurs villes du monde, en faveur de la protection ces espaces
agricoles périphériques, ainsi que les espaces naturels pour protéger la biodiversité. On observe
aussi une multifonctionnalité des espaces naturels dans la ville, c'est-à-dire qu'on peut trouver des
aires agricoles, côtoyant des espaces verts de détente, ainsi que des espaces ludiques, ou des jardins
naturels. Un concept cristallise cette tendance, l'agriparc, qui est déjà adopté par plusieurs villes
dans le monde. En plus de la préservation des espaces agricoles et naturels, ces espaces verts jouent
le rôle de ceinture verte pour contrer l'extension spatiale urbaine.

Alger souffre également des effets négatifs de l'étalement urbain, sa croissance a fortement empiété
sur les espaces naturels périphériques. Etant limitée par la mer au nord, elle s'étale vers la plaine de
la Mitidja, se privant petit à petit de sa principale source alimentaire, jusqu'à en arriver à une
situation alarmante ces dernières décennies.

3
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives introduction générale

Composée principalement d'habitat individuel (privé), et de logements collectifs programmés par


l'Etat, ainsi que d'habitat illicite, cet étalement urbain s'est fait de manière quantitative et non
qualitative, au détriment des terres agricoles périphériques. La capitale a perdu 20% de sa surface
agricole depuis 1962 à ce jour, soit 8.000 ha dont 1.400ha entre 2005 et 2007, et si cette tendance
continue, la Mitidja disparaitra en 2050 (Portail Algérien des énergies renouvelable, 2012).
Aujourd'hui il reste 5.000 ha entre bois et forêts, ce qui représente 16m² seulement d'espace vert par
habitant, ce qui est bien plus bas que la norme internationale pour les zones urbaines qui est d'au
moins 100m².

Nous retenons deux conséquences principales de l'urbanisation d'Alger. D'un côté, la diminution des
espaces verts et de la biodiversité, et d'un autre côté, une carence en espaces verts pour les habitants
de la capitale, ainsi que des espaces ludiques et de détente, diminuant ainsi la qualité de vie, en plus
d'une forte diminution des terres agricoles, constituant un danger sur la sécurité alimentaire de la
capitale, en sachant que les terres agricoles algéroises assurent 46% de ses propres besoins. La
préservation des terres agricoles périphériques devient donc nécessaire, rendant indispensable la
limitation de l'étalement urbain d'Alger.

Nous nous intéressons à la solution du PDAU d'Alger, qui propose un Plan Vert, afin de régler les
problèmes que subit la capitale, le plan en question consiste à ceinturer la ville avec une boucle
verte, constituée de plusieurs parcs et espaces verts, reliés entre eux par des connexions vertes, le
but de limiter l'urbanisation sur d'autres espaces agricoles, avec 0% d'espace agricole urbanisé. La
ceinture verte qui articule entre les communes centrales d'Alger et la périphérie sera composée de
23 agriparcs, dont deux projets pilotes : à Chéraga et Khraicia.
Ces agriparcs sont des espaces délimités et protégés, contenant trois activités principales:
- Activités agricoles,
- Activités ludico-sportives,
- Ainsi que leur contribution à la protection de la biodiversité.
Ce concept redéfinit donc la relation entre l'urbain et le rural, en introduisant la nature et
l'agriculture à l'intérieur de la ville.

2. Problématique:

 Problématique générale :

Le seuil de 50% des habitants urbain dans la planète a déjà été franchi (ONU, 2014). Il y a donc
plus d'habitants dans les villes que dans les campagnes. Les villes se développent de manière
accélérée, devenant des agglomérations, puis des métropoles ou mégapoles. Ceci se fait au
détriment des terres agricoles périphériques, mettant en danger l'équilibre alimentaire de la ville.
Alger n'échappe pas à ce développement. Elle a peu à peu grignoté ses espaces verts périphériques,
réduisant dangereusement leur surface. Les solutions du PDAU visent à rétablir l'équilibre entre
ville et campagne, maintenir et préserver l'activité agricole dans les communes périphériques, afin
de définir une ceinture verte, un bouclier contre l'étalement urbain avec 23 agriparcs, dont deux

4
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives introduction générale

projets pilotes à khrassia et à Chéraga. Le PDAU prévoit également 0% de surface agricole


urbanisable.
L'agriparc « est un espace dédié à une activité principalement agraire offrant au voisinage des
espaces de repos et de promenade à caractère urbain » (Chaib.F, 2012). Sa particularité réside dans
le fait d'être un espace clos et protégé, afin de préserver les sols de l'urbanisation. Mais là aussi des
questionnements s'imposent. Nos interrogations concernent l'efficacité de ces agriparcs dans le cas
d'Alger, et sur leur capacité à contenir l'étalement urbain d'Alger.

Les agriparcs peuvent-ils être un outil efficace pour contrôler l'étalement, et empêcher
l'urbanisation informelle ou planifiée ?

 Problématique spécifique :
En second lieu, nous nous interrogeons sur la faisabilité de ces agriparcs dans le contexte d'Alger,
aussi bien sur la faisabilité, réglementaire et celle de l'aménagement, mais aussi sur l'existence du
cadre juridique permettant de rendre possible la réalisation de ces projets, aussi bien au niveau des
lois, que des outils permettant leurs concrétisations,

Quels sont les faisabilités que les agriparcs pourraient rencontrer dans leur réalisation dans le
cas d'Alger ?

Il existe des exemples à travers le monde ayant déjà réalisé des agriparcs avec les mêmes objectifs.
Ils peuvent constituer des bases afin de vérifier leurs faisabilité et efficacité sur leurs villes.

3. Enoncée des hypothèses:

Préserver les terres agricoles et les espaces naturels périphériques aux villes devient un enjeu
primordial à l'équilibre et à la durabilité de la ville elle-même, pour garantir une sécurité
alimentaire, et préserver la biodiversité. Ils peuvent également constituer des espaces de détente et
de loisirs pour les citadins. Le concept d'agriparcs peut constituer une solution à ces
problématiques, en formant une ceinture verte autour de la ville, et en réunissant les trois fonctions:
agricoles, naturelle, et ludico-sportives.
C'est également la solution choisie par le PDAU d'Alger afin de contrer et maitriser l'étalement
urbain à Alger. Cette solution consiste en un Plan Vert, et les 23 agriparcs qui le composent. Ce qui
nous mène à établir l'hypothèse suivante

 Hypothèse 01 : Les agriparcs pourraient constituer une solution contre


l'étalement urbain, à condition de l'exploitation adéquate de périmètres
protégés, afin d'éviter leur occupation informelle ou planifiée.

Si l'efficacité des agriparcs est vérifiée, en se basant sur des exemples étrangers, une autre
hypothèse se dessine, celle qui concerne leur faisabilité sur le cas d'Alger, et leur adaptation au
contexte de la capitale.

5
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives introduction générale

 Hypothèse 2 : La réalisation des agriparcs pourrait être faisable à Alger, avec


les ressources disponibles en foncier agricole et naturel, ainsi que le cadre
juridique.

4. Objectifs :
Notre objectif principal est d'arriver à vérifier si le projet d'agriparcs du PDAU d'Alger est
applicable et faisable, ainsi que son degré d'efficacité afin de protéger les terres agricoles et de
limiter l'urbanisation, sur le contexte algérois. Ceci se fera en s'appuyant sur des exemples
appliqués à l'étranger.

5. Méthodologie de la recherche :

Notre démarche consistera à démarrer d'un concept théorique qui est l'agriparc, étudier son contexte
d'émergence, son apport pour les problématiques de la ville contemporaines, et étudier ses
applications et son efficacité à travers une étude analogique d'exemples étrangers l'ayant déjà
appliqué. Ensuite, voir ce que nous pouvons retenir pour le cas de la wilaya d'Alger. On tentera par
la suite de confirmer ou d'infirmer les hypothèses.

Afin de mener à bien notre travail, plusieurs outils et méthodes ont été utilisés :

 Une étude bibliographique basée sur les données théoriques relatives aux concepts étudiés
suivant la méthode documentaire et bibliographique.
 Une collecte de données statistiques et cartographique relatives au cas d'étude, complétés
par les outils d'urbanisme.
 Entretiens et collecte d'informations au niveau des organismes concernés (Duche, wilaya
d'Alger, Service agricoles de la commune de Chérega...)
 Visite sur terrain et prise de photos sur le site des agriparcs projetés.
 Une méthode d'analyse multicritères (AMC) pour analyser le périmètre d'étude.
Complétée par des analyses AFOM et SWOT pour vérifier la faisabilité des agriparcs
algérois étudiés.
 Interprétation des données et une synthétisation des résultats pour formuler les
recommandations et les perspectives de recherches.

La structure du mémoire :
Le mémoire sera entamé par une introduction générale qui expose le contexte et les motivations de
recherche, ainsi que les problématiques et les hypothèses émises. Pour tenter de vérifier ces
dernières, le chapitre est articulé en deux phases, chacune d'elle correspond à une hypothèse émise.
Le mémoire contiendra donc deux phases, la première est théorique, un état de l'art, et la deuxième
est analytique, et chacune est composée de trois chapitres structurées comme suite:

 La phase théorique consiste, premièrement, à définir les concepts théoriques en relation avec
le thème des agriparc, (relations ville-campagne, étalement urbain, et nature en ville), à
travers une méthode documentaire et bibliographique. Deuxièmement, nous étudierons
l'application des agriparcs à travers l'étude d'exemples ayant déjà réalisé des agriparcs, nous

6
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives introduction générale

procéderons à l'étude comparative d'exemples étrangers choisis. D'abord l'exemple du parc


agricole du sud Milan (Italie), puis, le parc agricole de Barcelone (Espagne), les agriparcs de
Montpellier (France). Trois exemples pionniers, mais qui ont suivi des démarches différentes.
Et enfin, le collier vert de Casablanca (Maroc), choisi pour son contexte similaire à l'Algérie.
Cette phase servira à la maitrise du cadre théorique et conceptuel ainsi qu'à établir la
pertinence et la faisabilité des agriparcs dans les exemples de l'étranger, afin de s'en servir
pour étudier leurs pertinence dans le cas de l'agglomération d'Alger. Ce qui nous mènera à la
deuxième phase du mémoire.

 La phase analytique consiste à établir un état des lieux de la wilaya d'Alger, à la fois, sur le
plan spatial et réglementaire, en utilisant la méthode descriptive, pour vérifier la pertinence
de la proposition du PDAU des agriparcs. Puis, analyser les deux propositions d'agriparcs
pilotes situés à Chéraga et Khrassia, ainsi que leur réglementation précisée par le PDAU.

Après cela, nous procéderons à l'étude de faisabilité sur trois points. Premièrement, la
faisabilité juridique, en étudiant le contexte juridique algérien concernant les secteurs relatifs
aux agriparcs (agriculture et espaces verts). Deuxièmement, nous procéderons à l'analyse de
faisabilité d'aménagement de l'un des agriparcs pilotes pour tenter de vérifier la deuxième
hypothèse de notre mémoire. Pour cela, il est nécessaire, d'abord, d'étudier le contexte et de
vérifier la pertinence de l'agriparc sur la commune en question. Notre choix s'est porté sur la
commune de Chéraga en raison de ses potentialités naturelles et touristiques. Ensuite
d'effectuer une analyse spatiale périmètre de l'agriparc de Chéraga, pour étudier sa faisabilité
d'aménagement en utilisant des analyses AFOM et SWOT afin d'identifier les éventuels
freins qui pourraient entraver la réalisation du projet d'agriparc. Troisièmes, nous
effectuerons l'étude de faisabilité du management qui sera basée sur les proposition du
PDAU dans sa règlementation provisoire des deux agriparcs pilotes.

Enfin, une conclusion générale nous permettra de répondre aux problématiques et de vérifier les
hypothèses, ainsi que d'emmètre des perspectives de recherches.

 Chapitre 01: L'étalement urbain, un facteur de mutation des relations ville-campagne :


Se divisera en deux parties, la premiere consiste à definir des relations entre l'espace urbain
et l'espace rural, et leur evolution dans le temps. La deuxieme partie vise à definir le concept
d'etalement urbaine et ses impacts sur la ville et sa peripherie.
 Chapitre 02: L'agriparc, une nouvelle forme de nature en ville : Définitions des
concepts relatifs à la nature en ville (agriculture et biodiversité urbaines), pour en suite
définir le concept d'agriparc et son contexte d'émergence.
 Chapitre 03: Les agriparcs dans l'expérience étrangère : Elle consiste en l'étude
d'exemples étrangers choisis, comprendre leurs émergence, et le processus de leurs mise en
place, pour arriver à vérifier leur efficacité en vérifiant si les objectifs sont atteints dans
chaque cas. Pour terminer avec un croisement entre les objectifs et les freins décelés dans
chaque cas, pour hiérarchiser les obstacles.

7
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives introduction générale

 Chapitre 04: Alger et son PDAU révisé : Une première partie nous permettra d'établir un
état des lieu de la wilaya d'Alger afin de vérifier la pertinence de la solution des agriparcs.
Une deuxième partie vise à présenter les propositions stratégiques en cours dans la wilaya
d'Alger, notamment la révision du PDAU d'Alger.
 Chapitre 05 : Les agriparcs pilotes d'Alger : Ce chapitre vise à détailler, d'abord, la
proposition du plan vert projetée par le PDAU, puis, les projets d'agriparcs pilotes et leur
réglementation provisoire.
 Chapitre 06 : Etude de faisabilité juridique et spatiale des agriparcs : Elle consiste,
premièrement, à étudier de la faisabilité juridique des agriparcs du PDAU. Deuxièmement, à
établir le diagnostic d'un périmètre communal (Commune de Chéraga). Et enfin, à étudier la
faisabilité juridique, spatiale, et celle du management.

8
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives introduction générale

Structure du mémoire:

9
1 Chapitre 01: l'étalement urbain, un facteur de mutation des
relations ville-campagne

10
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 01

Introduction :

L'urbanisation est un phénomène en accélération. La couverture urbaine mondiale en 2000


représentait 0,5 % de la totalité des terres émergées. En 2030, l'espace urbain devrait avoir triplé de
surface, soit, 1,2 million km², ce qui fait une croissance de 110km² par jour (P. Barthélémy, 2012).
Les surfaces urbanisées prennent de plus en plus d'ampleur, en grignotant les surfaces naturelles et
agricoles. Ce phénomène interroge donc la relation entre les villes et leur arrière-pays.
La relation ville-campagne a évolué en même temps que la société humaine. Elle passe d'une
relation de production juste après la révolution industrielle, à une relation de consommation après
les années 1950. La campagne est synonyme de nature et de bien-être pour les citadins, mais aussi
une source de foncier. En effet, l'urbanisation de masse des périphéries urbaines à laissé place à des
paysages hybrides, et à un continuum entre ville et campagne. La limite entre les deux est de plus en
plus difficile à distinguer.
L'étalement urbain est un phénomène de périurbanisation qui entraine une croissance spatiale plus
importante que la croissance démographique. Il résulte du mouvement de masse des citadins vers la
périphérie, fuyant la ville congestionnée, polluée et bruyante, ainsi que des prix du fonciers en
hausse. Cependant. les citadins gardent leur dépendance au centre urbain. Avec la généralisation de
la voiture, les déplacements quotidiens entre centre et périphérie sont devenus possibles.
Le processus d'étalement urbain engendre des impacts négatifs sur plusieurs plans. D'abord
environnemental, avec l'augmentation de l'émission de gaz à effet de serre, dû aux déplacements
mécaniques de toute sorte, l'artificialisation des sols et le bruit, fragilisant la biodiversité. Cet
étalement produit également une consommation des espaces agricoles ou naturels périphériques et
une fragmentation spatiale qui rend difficile la lisibilité de l'espace. Ensuite, des impacts sociaux,
avec une ségrégation sociale entre les différentes catégories de la population. Et enfin des impacts
économiques, qui sont liés aux coûts que peuvent engendrer les nouvelles constructions avec de
nouvelles infrastructures.
Dès les années 1970, avec l'avènement du développement durable et la prise de conscience
écologique, on se rend compte de la nécessité de changer la manière de penser et de concevoir la
ville. L'étalement urbain devient un phénomène à contrôler et à limiter, à la recherche d'une
meilleure qualité de vie pour les citadins, et la volonté de préserver l'environnement et les espaces
naturels et agricoles périphériques.
Il existe plusieurs solutions pour contrer l'étalement. D'abord, des solutions qui interviennent sur la
ville elle-même, avec la régénération urbaine en requalifiant les centres urbains, et en réinvitant les
citadins aux centres "le retour vers la ville". Ensuite, des solutions qui utilisent la nature comme
barrière pour l'urbanisation, à travers les ceintures vertes et les trames vertes.
Dans ce chapitre, nous tenterons de comprendre en premier lieu les relations complexes qui existent
entre la ville et la campagne. En deuxième lieu nous allons définir le processus d'étalement urbain,
ses causes et ses impacts, ainsi que les solutions qui peuvent être présentées pour tenter de le
maîtriser.

11
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 01

1.1 La relation ville-campagne, vers un nouveau compromis? :

1.1.1 Définitions :
Ville-campagne ou urbain-rural ou encore centre-périphérie. Il existe de très fortes distinctions entre
ces entités: la ville, l‘urbain ou le centre d‘un côté, la campagne, le rural ou bien la périphérie, de
l‘autre coté. Cette relation a subit plusieurs mutations à travers le temps avec l'évolution de l'être
humain et de son mode de vie. Il est donc nécessaire de définir les deux espaces afin de mieux
comprendre cette relation.
Les villes et les agglomérations urbaines sont désignées aussi sous le terme unique d'unités
urbaines. La difficulté de la définition de la ville tient à ses propres caractéristiques : une taille, mais
également des fonctions diverses et surtout une autonomie politique. On peut définir la ville comme
« un groupement de populations agglomérées caractérisé par un effectif de population et par une
forme d'organisation économique et sociale » (George.P 1996 in F.Watang Zieba, 2014).
Cependant, la définition de la ville dépend du contexte, et des pays, et il n‘existe aucune définition
holistique et internationale.
La campagne est définie par l'INSEE2 comme étant « L'espace à dominante rurale, ou espace rural,
regroupe l'ensemble des petites unités urbaines et communes rurales n'appartenant pas à l'espace à
dominante urbaine (pôles urbains, couronnes périurbaines et communes multipolarisées)». C'est-à-
dire, que chaque unité urbaine n'appartenant pas au périmètre de la ville, peut être considérée
comme étant un milieu rural, rendant ainsi la distinction entre les campagnes et les villes floues, et
variables d'un pays à un autre.
Il est en effet difficile de distinguer très clairement les espaces et de les délimiter, étant donné
l'évolution rapide des espaces, mais aussi les disparités entre les différents pays. Il est nécessaire de
s'appuyer sur quelques critères définis afin de distinguer les villes des campagnes. Selon l'INSEE on
se base sur la densité des constructions et la taille de la population. Dès que plus de 2000 personnes
sont rassemblées dans un espace continu, l'INSEE considère qu‘il s‘agit d‘une « unité urbaine »,
autrement dit une ville (centre d'observation de la société), et la distance entre les bâtiments ne doit
pas dépasser 200m. Mais cette définition statistique basée sur les deux termes, ville
et campagne apparait comme quelque peu obsolète alors que les limites qui séparent les deux entités
se dissipent de plus en plus.
La complexité de la transition de la ville vers la campagne rend plus difficile leur distinction. C'est
pour cela qu'on a eu recours à d'autres termes tels que : « pôle urbain », « couronne périurbaine »
« communes périurbaines » afin de marquer un passage progressif de la ville vers la campagne.
Mais les critères de densité et de continuité demeurent importants dans l'identification des différents
espaces. Cependant, il existe une subjectivité de la part des chercheurs par rapport à leurs
préférences idéologiques ( Proust.E, 2013).

2
Institue national français de la statique et des études économiques

12
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 01

Figure 1: échange entre la ville et campagne


Source:http://www.ums-riate.fr

1.1.2 Evolution historique des relations ville-campagne:

La révolution industrielle place la relation ville-campagne dans une logique de production, aussi
bien de produits agricoles que celles de la main d'œuvre pour la campagne. Celle-ci représente
également un refuge pour les personnes rejetées par la ville, mais néanmoins les fonctions
économiques qu'elle assure ne tiennent pas tête face aux fonctions principales que l'on trouve dans
la ville: industrielles et technologiques.
Après la révolution urbaine 1950-1970, une nouvelle ère commence dans les relations qui
existent entre la ville et la campagne. Ainsi passe-t-on d'une relation de production de la campagne
pour la ville à une relation de consommation des espaces urbains aux espaces ruraux. Le cadre de
vie urbain ne correspond plus aux envies des citadins qui éprouvent un désir de campagne, un retour
à la nature. Ceci va conduire à une périurbanisation et une rurbanisation de grande ampleur, et qui
amène à l'effacement des limites entre les deux espaces, et un continuum ville-campagne. On s‘est
appuyé sur le travail de N.Blanc, (2012) pour diviser cette période en décennies, afin de mieux
comprendre l'évolution des rapports ville-campagne.

13
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 01

Figure 2: les trois ages de la ville


Source: https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00071608/document

 La révolution industrielle commence par l'industrialisation de la production agricole,


libérant une main d'œuvre importante qui se dirige vers les villes, assurant
l'approvisionnement alimentaire et industriel. Durant cette période, la domination de la
ville sur la campagne s'affirme sur les plans économique et social, en se basant sur une
répartition spatiale du travail. Les relations entre la ville et la compagne sont celles de
production agricole et ouvrière, et d'accueil des mouvements de populations.
 Depuis les années 1950, la différenciation entre rural/ urbain s'accentue, la ville est
associée à un « milieu technique » et la campagne à la nature, concrétisée par une
agriculture technique et industrielle.
 À partir des années 1960, on assiste à l'apparition d'une idée d'espace rural et d'un mode de
vie qui s'y développe, cette dernière n'est plus juste un espace associé à l'activité agricole.
Vers la fin des années 60, les campagnes commencent à être urbanisées, c'est le début de la
périurbanisation.
 Les années 1970, sont des années de remise en question, de constat écologique et
d'apparition des problématiques en faveur du cadre de vie. L'espace rural est revalorisé, il
est associé à un espace refuge. L'image de la campagne est désormais loin de celle
d'agriculture extensive. La tendance est à la nature, on voit émerger de nouveaux termes :
« néo nature » ; « retours à la terre » ; « désir de campagne ». Celle-ci devient une
alternative à la ville en crise souffrant de plusieurs problèmes : pollution, saturation,
manque d'espaces verts et dégradation de la qualité de vie.
 Il en résulte un mouvement de la population des villes vers la campagne, qui dépasse les
flux de l'exode rural et qui est le résultat de deux phénomènes : la périurbanisation et le

14
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 01

développement des franges urbaines. Ce phénomène s‘est ensuite élargi vers une
rurbanisation des espaces ruraux plus éloignés des centres urbains (P.Merlin, 2010).
Cependant, en plus des raisons psychologiques qui ont poussé les citadins à fuir les villes,
il existe d'autres paramètres qui rentrent en jeu : d'abord les prix du foncier, moins chers
dans les zones périphériques, puis la banalisation de la voiture rendant les déplacements
entre les communes centrales et périphériques plus rapides et moins couteux, et enfin le
coût des transports qui diminue de plus en plus.
Les citadins fuient les centres urbains vers la périphérie, optant pour un mode de vie plus
proche de la nature, et d'un cadre de vie en milieu rural plus agréable. Ces mouvements
donnent naissance à un espace interstitiel entre la ville et la compagne, l'espace périurbain
qui dépend économiquement de la ville, mais avec un mode de vie plus proche de la
campagne, composé de maisons résidentielles individuelles et d‘habitat pavillonnaire.
Ce mode de vie encourage des mouvements pendulaires journaliers. Les déplacements ont
saturé l'agglomération, rallongé leur durée et repoussé ses limites, les rendant de plus en
plus confuses. Les centres villes se dépeuplent au profit des localités environnantes. La
périurbanisation et les mobilités modifient donc les relations ville-campagne et recréent
des différences, dues aux modes de transport proposés dans les territoires, qui se font le
long des réseaux et selon les connexions.
Après la production de masse de la révolution industrielle, les années 1970 représentent
une période de consommation de masse, ce qui conduit à une valorisation des campagnes
qui permettent d‘avoir du foncier disponible.
 Durant les années 1980, l‘on décèle que les idées développées dans la décennie précédente
se prolongent. D‘une part, la campagne est toujours associée à la nature, et devient le
terrain d'expérimentation de la question écologique, vu son étroite relation avec les espaces
naturels, les paysages et l'environnement. D‘autre part, le rural est également associé au
local, et le développement local devient un moyen de contrer la crise urbaine. Néanmoins,
durant cette période, la périurbanisation s'intensifie parallèlement au développement de la
campagne.
 Dans les années 1990, la distinction entre ville et campagne existe toujours, les deux
milieux ont des images bien différentes. Le rural est associé plus fortement à la notion de
paysage, de nature et représente un mode de vie plus serein, la liberté et le bonheur, ainsi
que le bien-être, dans un cadre général de débat sur l'environnement et les problèmes
climatiques et écologiques. La ville, elle, est représentée comme un environnement
catalyseur des problèmes sociaux et environnementaux.

Aujourd'hui, la croissance des territoires ruraux augmente, en conséquence du déplacement des


citadins en quête de qualité de vie meilleure dans les campagnes. Par conséquent, les villages et
petites villes les plus proches des métropoles sont les plus touchés, conduisant à une accélération de
la croissance démographique rurale à partir de la fin des années 1990, pouvant même concurrencer
celle des villes (BLANC, 2012), et ce processus a été accentué par deux raisons principales :
 Le coût élevé du foncier dans les ville et la volonté d'avoir une propriété individuelle (villa)
avec un jardin autour, chose possible seulement à la périphérie.

15
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 01

 L‘accessibilité à la campagne, facilitée par la mise en place d'infrastructures reliées entre


elles mais surtout avec les villes les plus proches,
Les fonctions de la campagne ne se limitent plus à la fonction agricole. Les habitants travaillent
dans les villes mais vivent dans les campagnes, et ceci est d‘autant plus facilité par les moyens de
transport.
Les nouveaux conflits entre ville et campagne résident dans la périurbanisation, le mitage, l'usage
du foncier rural ainsi que les rapports ambigus entre exploitation et production.

Figure 3: Evolution des relations ville campagne: des années 1950 à l'aube des années 2000
Source: Mathieu.N, 2004

1.1.3 Vers la fin d'une dichotomie :


Après les relations de production et celles de consommation, les deux espaces sont passés par
des imbrications et hybridations. Une troisième situation se crée, qui est celle de la périurbanisation,
ajoutant un triple sens à la relation ville-campagne.

16
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 01

Nous arrivons à un troisième âge des relations ville-campagne, ces liens seraient dominées par une
transaction. Pour aboutir à des relations de négociation entre les deux espaces, ayant comme objet la
nature sous toutes ses formes, la gestion des mobilités, et les relations socio-économiques
(M.Vanier, 2012).
L‘âge transactionnel n'annonce ni la fin ni la victoire de l'un des espaces, mais une ère de
négociation, qui ne met pas fin aux conflits mais renforce leur lien l'un avec l'autre. Cette ère ne doit
pas produire des territoires nouveaux, mais inventer de nouveaux compromis d'usage entre les
milieux déjà en place. Ce qui nous mènerait à l'ère de l'interterritorialité (M.Vanier, 2012), qui
stipule que les espaces périurbains sont des espaces d‘entre-deux, au lieu d‘être une frontière ils
peuvent être des espaces d‘échanges, une intersection à la fois sur l‘inclusion et l‘exclusion, à partir
duquel on peut aller dans plusieurs directions. Cette relation se focalisera davantage sur les flux
d'échanges socio-économiques entre la ville et la campagne moins que sur la relation géographique.
La relation ville-campagne est désormais prise sous un angle mouvant, à partir de deux espaces
différenciés qui restent des repères. La périurbanisation marque le passage vers une nouvelle phase.
Ce n'est pas une victoire de la ville sur la campagne, mais un point de transition vers une nouvelle
étape des relations ville-campagne, qui se concentrent surtout sur les liens entre les deux espaces et
qui peuvent être plus importants que l'identité de chaque lieu a part.

1.1.4 Un continuum urbain-rural :


Les campagnes sont d‘une part des ressources, et des réserves naturelles pour les villes, et une
ressource foncière pour abriter des activités urbaines. D'autre part, elles sont une contrainte à leur
développement, et à leur expansion spatiale de par son étendue dans la périphérie des zones
urbaines.
Si la distinction entre ville et campagne tend à se perdre, du fait d‘un mode de vie rural
s‘approchant d‘un mode de vie urbain, on assiste à une recomposition des distinctions entre les
villes et les campagnes à travers des espaces naturalisés et préservés. On remarque un intérêt
nouveau pour la nature et la campagne sur les trois points suivants :
 Un nouveau statut et une nouvelle attente de la campagne qui devient un lieu de vie et
d'habitat. Il y a de plus en plus de demande de qualité urbaine. Et cela se traduit par une
demande sociale d'espaces vert.
 Une autre tendance récente à un retour vers une alimentation saine, et une prise de
conscience du corps et de son bien-être. On se rend compte de l'importance de retourner aux
sources, et que le contact avec la nature est non seulement stimulant, mais vital pour l'être
humain. La nécessité d'une alimentation saine et équilibrée, l'activité physique et un air pur
sont des paramètres qui encouragent au retour à la nature pour une meilleure qualité de vie
physique et psychologique.
 Les relations ville-campagne, et leurs distinctions se font désormais par la nature et sa
préservation, qui se traduisent par une politique urbaine respectueuse de l'environnement et
des espaces naturels, et les intègre dans les projets urbains globaux.

L'idée de la ville doit être remise en question. Elle doit être vue comme un « système ouvert » en
interaction avec sa géographie et les espaces naturels ou agricoles qui l'entourent. La pensée urbaine

17
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 01

prend le dessus en termes de croissance et d'étalement, en dépit de la nature, et ce de manière


continue et qui prend de l'ampleur, cherchant des ressources de plus en plus éloignées. L'échange
avec la nature et les milieux vivants ne peuvent qu'enrichir la ville.

Figure 4: La périphérie de la ville de Toulouse (France)


Source: http://www.vvivante.fr/

On assiste à une périurbanisation des villes, corrélativement à une rurbanisation des campagnes, qui
induit une expansion spatiale des villes, ajoutée à leur développement économique.
L'espace urbain contemporain s'est fondu avec le rural, les limites entre la ville et la campagne ne
sont plus aussi claires que jadis, on ne reconnait plus où commence la ville et où se termine la
campagne, et vice-versa. Elles se rencontrent quelque part, dans l'interstice, un tiers-espace qui est
le périurbain. Le paysage est hybride, des espaces naturels sont englobés par la ville, mais aussi des
espaces urbanisés au milieu des espaces ruraux. Le paysage est fragmenté et discontinu. Ce
continuum ville-campagne compose l'une des caractéristiques de la « ville diffuse ».
Ce continuum, en plus d'être spatial, est également fonctionnel. Les relations sont régies par la
mobilité entre domicile et lieu de travail, ces mobilités pendulaires peuvent être centre-périphérie ou
bien périphérie-périphérie. On assiste également à des changements d'activités à l'intérieur des
campagnes sans pour autant être abandonnée par les agriculteurs. D‘autres secteurs prennent de
l‘ampleur : tourisme, éducation, santé. L'image de la campagne est en mutation et devient
aujourd‘hui lieu de recréation et d‘autres activités de loisirs pour les citadins, tout comme les
habitants de la ville se déplacent occasionnellement vers la campagne. C'est pour cela que les deux
espaces sont profondément liés et indissociables.
Malgré l'uniformisation des modes de vie, l'opposition urbain-rural reste présente dans l'imaginaire.
La mutation de la campagne, sa modernisation, et son mode de vie restent plus écologique que la
ville. Elle redevient attractive et est idéalisée par le citadin. En fait, elle représente un cadre de vie
espéré.

Le processus qui engendre le périurbain s'appelle l'étalement urbain. Afin de le comprendre ce nous
allons le détailler dans le titre suivant.

18
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 01

1.2 L'étalement urbain, un processus à maitriser :

1.2.1 Définitions

Bien que le terme d‘étalement provienne du verbe


―s‘étaler‖ signifiant s‘étendre, se répandre, croître en
surface, il peut être considéré comme un état ou un
processus. «La notion d'étalement urbain renvoie à la
croissance de la taille des villes, dont deux dimensions
sont à distinguer. D'une part, la consommation d'espace
se mesure à travers l'étalement du bâti. D'autre part,
l'expansion d'une ville peut se mesurer par
l'accroissement de son rayonnement, c'est à dire par la
dépendance des communes environnantes en termes
d'emplois ou d'équipements par rapport à la ville pôle»
(INSEE, 2010). En d'autres termes, l'étalement urbain se
traduit par une croissance spatiale, mais aussi
l'augmentation de son influence, et de sa centralité en figure 5: : le découpage des aires urbaines
s'agrandissant vers la périphérie. Source :http://villeetnature.canalblog.com/

On peut également utiliser le terme d'expansion urbaine, traduit directement du terme: « urban
sprawl », utilisé initialement par les géographes anglo-saxons, et qui signifie une extension urbaine
accélérée et discontinue. Cependant, il existe une distinction entre les deux termes étalement urbain
et expansion urbaine. En effet, cette dernière a une connotation plus positive, elle peut être
considérée comme acceptable si elle se poursuit au rythme de la croissance démographique à moyen
terme. Tandis que «l’étalement urbain décrit le fait que les villes croissent en surface et que le
territoire s’artificialise à un rythme beaucoup plus important que ne l’imposerait le seul facteur
démographique» (AEE3, 2011). On assiste donc à un découplage entre la surface consommée et la
croissance démographique, et ,par conséquent, à une diminution de la densité par habitant.
L'étalement urbain est donc contradictoire avec les objectifs du développement durable qui
recommande le découplage entre l'expansion urbaine et la croissance démographique, mais dans le
sens inverse, c'est-à-dire que la surface consommée par habitant doit être en diminution afin de
rendre efficiente la consommation de l'espace. Cependant une éventuelle maîtrise de l‘étalement
urbain ne s‘oppose pas à une expansion raisonnée répondant à la croissance démographique de la
ville. En effet, il est difficilement envisageable de figer le périmètre des villes à leur emprise
actuelle. Maitriser l'étalement urbaine oblige donc la maîtrise du rythme de consommation de
l'espace.
L'étalement urbain peut aussi engendrer une diminution de la densité des zones déjà urbanisées. Il
peut conduire simultanément à un dépeuplement des centres-villes, en termes d'habitation et
d'activités. Ce phénomène peut être décrit selon la théorie du volcan qui compare les mouvements
des populations au déversement d'un volcan : l‘urbanisation continue tient de l‘effusion quand

3
l’Agence européenne de l’environnement

19
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 01

l‘urbanisation discontinue s‘apparenterait plutôt à l‘explosion (Lacour,1996 in S.REUX4, 2014,


p81).

L'étalement urbain est un des phénomènes de la croissance urbaine. Mais les deux termes ne
doivent pas être confondus entre eux. En effet, ce dernier représente le développement de la ville,
qui n'est pas forcement spatial, mais peut être par re-densification du tissu urbain existant. C‘est le
renouvellement, ou la reconstruction de la ville sur elle-même. Le renouvellement urbain est un
moyen de limiter l'étalement de la ville au-delà de ses frontières, en bénéficiant du foncier
disponible à l'intérieur même de la ville dans ce qu'on appelle « les dents creuses ». Il s‘agit, soit de
reconstruire des quartiers anciens, souvent vétustes, ou bien des friches industrielles abandonnées,
en augmentant la densité (développement durable, 2011).
Le processus d'étalement urbain implique forcement une artificialisation des sols, mais le contraire
n'est pas admis, Ainsi, on entend par surface artificialisée toute surface retirée de son état naturel,
forestier ou agricole, qu‘elle soit bâtie ou non et qu‘elle soit revêtue ou non. Les surfaces
artificialisées incluent donc également les espaces artificialisés non bâtis (espaces verts urbains,
équipements sportifs et de loisirs etc.) et peuvent se situer, à la périphérie de villes de moindre
importance voire de villages, ou encore en pleine campagne.
Cependant, il existe de multiples concepts en relation avec le terme d'étalement urbain. Nous allons
tenter d'en définir quelques-uns :
 Le mitage urbain : est la dissémination spontanée ou insuffisamment contrôlée de
constructions implantées dans des zones rurales ou en périphérie des agglomérations,
entraînant une détérioration du paysage et des risques de pollution du milieu naturel
(geoconfluences.ens-lyon.fr, 2014).
 L’étalement urbain et la périurbanisation : L‘étalement urbain est lié au desserrement
urbain, et se caractérise par la concrétisation physique du phénomène, avec comme
indicateurs essentiellement le foncier et la densité de la population. La périurbanisation
désigne l‘urbanisation périphérique à la ville agglomérée, et introduit une autre notion en
indiquant qu‘elle est liée à la ville agglomérée tout en se faisant en dehors d‘elle "elle
désigne alors l‘ensemble des communes attirées par le pôle urbain en termes de mobilité
domicile-travail". Elle exprime davantage le fonctionnement d‘un territoire fragmenté, aux
nombreuses interdépendances.
 le cycle de vie urbain: Le modèle de cycle de vie urbain (VAN DEN BERG L. ET AL.,
1987 in J-P.FRANÇOIS, 2009, p02) décrit schématiquement la croissance des grands
centres urbains et de leur périphérie en différentes étapes : l‘urbanisation, la suburbanisation,
la désurbanisation et la réurbanisation. Chaque phase se traduit par un développement
spécifique des villes-centres, de leur banlieue proche et de la périphérie plus éloignée.
1. L’urbanisation: Au premier stade, l‘urbanisation, la ville-centre croît plus vite que sa
périphérie et les activités s‘y concentrent. Cette phase d‘urbanisation est caractéristique d‘une
croissance de l‘agglomération dans son ensemble.

4
Docteur en sciences économiques, Université de Bordeaux, Laboratoire GRETHA, Responsable du pôle
développement des territoires et planification à la DREAL Limousin,

20
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 01

2. La suburbanisation: La seconde phase est le stade principal de la déconcentration urbaine. Elle


se traduit par une croissance plus rapide de la périphérie que du centre et une déconcentration
des activités et des résidences. La croissance démographique de la périphérie est portée par
l‘arrivée des jeunes ménages qui travaillent dans les établissements du cœur urbain. Cette forte
attractivité entraine à son tour une amélioration des mouvements naturels. La suburbanisation ne
se traduit pas par un développement homogène et concentrique des zones périphériques aux
villes. Elle est liée à l‘amélioration des infrastructures de transports, notamment dans le
domaine routier, qui permet la réduction des temps de parcours. On parle alors de
suburbanisation discontinue ou en «sauts de mouton» qui «saute» les terrains vacants en
périphérie pour s‘installer dans des zones encore plus éloignées des centres.
Cette phase n‘a pas pour conséquence une diminution de la population de l‘ensemble du système
urbain concerné étant donné que les habitants se déplacent du centre vers la périphérie du
système urbain.
3. La désurbanisation: En revanche, dans la troisième phase, il y a désurbanisation quand la
diminution de la population du centre urbain est tellement importante qu‘elle n‘est plus
compensée par la croissance de la périphérie.
4. La réurbanisation: Enfin, dernier stade, ce cycle de l‘évolution urbaine inclut une phase de
réurbanisation, où le cœur de l‘agglomération regagne des habitants. Cette phase s‘observe
lorsque certaines catégories de population, étudiants, jeunes actifs, ne trouvent pas une offre de
logement adaptée dans les zones suburbaines.

On peut considérer que périurbanisation et rurbanisation sont deux formes différentes de


suburbanisation, différenciées par leur degré de continuité avec l‘agglomération existante. Dans les
deux cas, la traduction spatiale de ces nouvelles logiques de localisation est l‘étalement urbain
(Downs, 1998 in Guillaume Pouyanne, 2004).
Il est important de ne pas considérer l‘étalement urbain comme un processus isolé mais l‘envisager
à travers ses causes et ses conséquences, qui relèvent quant à elles de la nature même des processus
de métropolisation. L‘étalement urbain s‘inscrit alors dans un schéma synthétique, montrant que
l‘enchevêtrement des processus à l‘œuvre conduit naturellement à l‘accroissement des surfaces
bâties de chaque agglomération.

1.2.2 Facteurs en cause dans l’étalement urbain:

1.2.2.1 Croissance démographique:

Le développement démographique est une des causes fondamentales de l'étalement urbain. La


congestion et la raréfaction du foncier conduisent la ville à s'agrandir, soit en hauteur soit en
surface, ou bien les deux. En effet, historiquement la croissance urbaine s'est traduite par une
succession d'expansion spatiale (INSEE, 2008). Cet étalement consiste généralement à déplacer les
nouvelles activités en périphérie. Ces dernières constituent des sources de nuisances si elles sont
installées à l'intérieur de la ville, ainsi que la construction d'équipements consommateurs de foncier
(hôpitaux, université, équipements sportifs, etc.).

21
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 01

La croissance démographique engendre une expansion spatiale ou une densification de la ville. Une
fois que la capacité d'accueil de la ville est dépassée, l'extension de la ville se fait spatialement. On
observe donc un mécanisme de densification centrale précédant l'expansion périurbaine. D'autres
facteurs rentrent en jeu, facilitant directement l'extension urbaine, sans densifier le centre-ville, tels
que l'apparition de la voiture et les prix du foncier (INSEE,2008).

1.2.2.2 Idéalisation de la périphérie et choix des individus


Les ménages cherchent à fuir les nuisances de la ville, vers un environnement plus agréable et
plus calme. Ils trouvent une alternative dans les espaces périphériques, où l'on trouve davantage
d'espaces, une vie paisible proche de la nature, un retour à la terre et à la source, loin de la ville
polluée et artificielle. C'est un mode de vie, désiré par le citadin, qui n'est plus possible dans les
villes. Par conséquent on assiste à une augmentation des maisons individuelles dans les zones
périurbaines.
D'autres facteurs rentrent en jeu dans le choix des habitants. D'abord l'augmentation des revenus,
créant de nouveaux besoins et de nouvelles opportunités, et rendant possible l'acquisition d'un terrain
en périphérie et construire une maison avec jardin, comme alternative aux appartements exigües
d'immeubles qui dominent les villes. Ensuite, la disponibilité et le prix du foncier, et celui de la
mobilité. En effet cette dernière est nécessaire afin de garder un lien avec le centre urbain, lieu de
travail et d'activités économiques.

1.2.2.3 Prix et disponibilité du foncier:

Le foncier agit sur les choix de la population. En effet, cette dernière suit la disponibilité et les prix
du foncier. La périurbanisation et est le résultat des déplacements des habitants vers la périphérie en
partie à cause des prix à la hausse du foncier des centres. La croissance démographique entraine une
hausse de la demande au foncier, repoussant la population vers la périphérie et produisant l'effet
inverse, c‘est-à-dire, la baisse des prix du foncier dans les centres.
L'autre paramètre est la disponibilité du foncier dans la périphérie, Aller à la campagne signifie plus
d'espace, et donc une maison plus grande, avec possibilité d'avoir un jardin, chose qui ne pourrait
être assurée dans les centres urbains. Ceci est valable aussi pour les entreprises. Effectivement, ces
dernières préfèrent s'installer à la périphérie, disposant de plus d'espace pour installer leurs
bâtiments ainsi que les infrastructures adéquates telles que les parkings du personnel et des
visiteurs, etc. Les employés se rapprochent des lieux de travail en s'installant à la périphérie, de ce
fait, contraints de se déplacer en voiture car les transports en commun ne sont pas très développés
dans certaines zones périurbaines.
Les fonciers agricoles et les espaces naturels à la périphérie des villes sont donc en déclin. Ils ont
bien peu de poids face à un projet immobilier et deviennent un foncier à consommer au profit de
logements individuels ou pavillonnaires ou encore de grands équipements.

22
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 01

1.2.2.4 Le développement de la mobilité:


L'urbanisation se développe le long des réseaux de transport, et l'explosion de l'usage de la voiture
dans les années 1970 a permis aux habitants de s'éloigner de plus en plus des centres urbains, lieux
de travail, vers la périphérie, pour s'éloigner des nuisances du centre, et profiter de la qualité de vie
de la campagne, mais aussi pour fuir les prix élevés du foncier au centre-ville.
Il existe une double relation entre l'étalement urbain et la mobilité, cette dernière est un facteur de
périurbanisation à faible densité. Il en résulte une augmentation des distances, entretenant ainsi la
mobilité.
Les formes urbaines ont une relation avec la mobilité, plus précisément avec la vitesse des
déplacements. Cette dernière favorise l'éclatement de la ville, ou au contraire elle peut engendrer sa
congestion. La vitesse détermine donc la taille de la ville et sa densité et des vitesses élevées
permettraient de s'éloigner du centre et de rallonger les distances, il en résulte une densité faible et
un étalement du bâtit
Les villes denses sont associées à une vitesse réduite des déplacements. Les distances sont
réduites, diminuant l'usage de la voiture moins adéquat, même déconseillé car il provoque une
congestion et une pollution dans les villes denses. Les réseaux et les infrastructures de transport
provoquent de multiples nuisances sur les habitants ainsi que sur la biodiversité du fait de la
consommation de sol, la pollution sonore et visuelle, la pollution de l'air. Elle fragmente aussi les
paysages. Ces problèmes augmentent avec l'accroissement des réseaux de transport.

1.2.2.5 Un processus complexe:


Les paramètres qui rentrent en jeu dans le processus d'étalement urbain nous aident à mieux
comprendre ce phénomène. Nous constatons tout d'abord que c'est un processus systémique dû à
plusieurs facteurs qui se passent en même temps, et à un effet boule de neige. La cause principale de
l‘étalement urbain est la croissance démographique des ménages induisant ainsi un besoin d'espace.
Il en résulte deux processus :
 La métropolisation et la densification, voire la saturation de la ville. La raréfaction des espaces
constructible à l'intérieur des centres, ce qui va pousser la ville à s'étaler en surface vers les
zones périurbaines, donnant naissance à une agglomération polynucléaire.
 La hausse des prix du foncier dû au manque d'espace disponible dans les centres. Le prix
décroit au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la ville. Deux activités sont repoussées à la
périphérie à la recherche de plus d'espace à moindre coût ,le logement et les activités
gourmandes en foncier telles que les grands équipements (hôpitaux, usines, ect.).
Ce processus donne lieu à un espace tampon dessinant de nouvelles limites à la ville, une composée
d'espaces d'habitation et de travail zone périurbaines qui reste dépendante du centre urbain.
Cependant l'étalement urbain engendre sans cesse de nouveaux besoins en espaces disponibles.

Il reste un facteur tout aussi important que les précédent, c'est celui de la mobilité. En effet,
l'amélioration des transports a favorisé considérablement l'étalement urbain, en augmentant la
vitesse, rendant possible l'éloignement de plus en plus des centres, et encourageant des
déplacements pendulaires journaliers de la périphérie lieux de résidence, aux centres lieux de
travail.

23
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 01

Figure 6: Le processus d'étalement urbain


http://jalonedit.unice.fr/enjeux-cote-azur/cours/partie_4/les-causes-de-l2019etalement-urbain

1.2.3 Impacts négatifs de l'étalement urbain:


L‘étalement urbain augmente la surface occupée par les habitants, tout en diminuant la densité
urbaine. Il est à l‘origine de plusieurs effets négatifs sur l‘environnement, ainsi que sur la vie sociale
et économique de la ville :
- Impacts au niveau de l‘habitat
- Etalement urbain et ségrégation sociale
- Impacts au niveau de la mobilité
- Impacts sur les coûts de construction
- Impacts sur le paysage urbain
- Artificialisation des sols
- Impacts sur l‘activité agricole
- Fragilisation de la biodiversité

1.2.3.1 Impacts au niveau de l’habitat :


La consommation d'énergie des bâtiments dépend de leur état mais aussi de leur densité. En effet,
un tissu de bâtiments peu denses consomme plus d'énergie qu'un tissu compacte. Mais un tissu en
bon état et bien isolé consomme moins d'énergie qu'un tissu ancien même très dense. Les tissus

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Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 01

lâches de la périphérie urbaine sont donc plus énergivores en comparaison avec les tissus compacts
des centres villes.
Afin de limiter la consommation d'énergie, on favorise donc les logements compacts et denses. Ceci
se fait avec une certaine limite, car le resserrement exagéré des habitations cause d'autres problèmes
tels que le manque d'ensoleillement et de ventilation naturelle, et pour éviter les ilots de chaleur qui
augmentent l'utilisation des climatiseurs.
Enfin, selon les travaux de Charles Raux et Jean-Pierre Traisnel (Voisin, 2011. p16), la surface
habitable des bâtiments augment au fur et à mesure que l'on s'éloigne des centres urbains, ce qui
augmente l'énergie utilisée pour le réchauffement et la climatisation de ces surfaces, et par
conséquent l‘augmentation des émissions des gaz à effet de serre dans les zones périphériques
comparée aux centres urbains.

1.2.3.2 Etalement urbain et ségrégation sociale :


La dégradation des centre-ville, sur le plan économique et environnemental peut pousser les
familles à vouloir fuir vers des lieux plus favorables, à la recherche d'espaces et de qualité de vie
meilleure. Elles ont donc trouvé refuge dans les zones périurbaines, mais les familles n‘ayant pas
les moyens d'acquérir un terrain à la périphérie, sont contraintes de rester dans les centres-villes,
principalement des centres historiques vétustes.
La mixité sociale était favorisée par la ville dense traditionnelle, en regroupant des individus de
toute couche sociale à l'intérieur d'un même espace, engendrant ainsi une mobilité réduite
principalement pédestre. En revanche, la ville contemporaine a rallongé les distances pour répondre
aux besoins des individus en termes d'espace. Il en résulte des problèmes de ségrégation sociale qui
peuvent s'expliquer de deux manières :
 D'une part, selon la théorie de Tiébout (1956), les ménages procèdent à une sélection de la
zone qui leur correspond. Les choix sont basés sur des critères financiers tels que les prix du
foncier, les revenus du ménage. Cette sélection conduit à une uniformisation de l'espace
choisi, autrement dit, les ménages avec le même revenu choisiront la même zone.
 D'une autre part, l'expansion de la ville se fait selon les préférences des ménages, c'est-à-dire
que les individus se déplacent selon leurs choix de voisinage, aboutissant à des
rassemblements par groupes sociaux homogènes. La présence de population d‘une classe
sociale inférieure par rapport à son quartier constitue une externalité négative sur la valeur
patrimoniale. Une sélection sociale facilitant « l‘entre soi » peut se produire lorsque l'on se
retrouve avec une mixité indésirable, par exemple une classe dominante qui se retrouve dans
la même zone que plusieurs ethnies, ou qui se retrouve avec des populations d'une autre
classe sociale dont le nombre peut prendre une certaine proportion (développement
durable,2011). Ceci peut inciter les habitants de la classe dominante à quitter le quartier en
faveur d'un autre plus éloigné. Et cet éloignement est renforcé par la baisse des prix de
transport, qui a favorisé la rupture entre les différentes classes sociales.

On peut en déduire que la ségrégation sociale est une des causes de l'étalement urbain car le choix
du voisinage incite à choisir des zones plus éloignées, mais aussi l'étalement urbain engendre une
ségrégation sociale, en obligeant les ménages à faible revenu à déménager vers des zones avec des

25
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 01

prix qui leur correspond. Ce phénomène est d'autant plus important dans les pays en voie de
développement, dont la ceinture périurbaine est composée de bidonvilles installés par la population
venant de l'exode rural (développement durable, 2011).

Il est donc nécessaire de la part des aménageurs de prévoir une certaine mixité sociale et
fonctionnelle, avec la combinaison de plusieurs typologies et activités. Ce qui implique une aide
aux ménages à faible revenu afin de limiter la différence des revenus, mais aussi à travers une
mixité des typologies dans un même espace, afin qu'il puisse accueillir des individus de différentes
couches sociales.

1.2.3.3 Impacts au niveau de la mobilité


L'étalement urbain a rallongé les distances et a augmenté le nombre de déplacements. En effet, les
espaces périurbains sont en expansion et s'éloignent de plus en plus des pôles urbains, tout en
restant dépendant de ces pôles. Il en résulte des déplacements pendulaires entre lieux de résidence et
lieux de travail qui engendrent une consommation d'énergie de plus en plus importante. Cette
dernière est due principalement au modes de transports, basés essentiellement sur les déplacements
individuels énergivores et moins rentable que les transports en commun. L'utilisation de la mobilité
douce reste limitée, car elle est valable dans des milieux denses. Il est donc possible de les utiliser
comme alternative dans les centres urbains, mais leur utilisation est plus difficile dans la périphérie.
La mobilité a renforcé l'étalement urbain, et ce dernier maintient la dépendance à la voiture
conduisant à un cercle vicieux en accélération. La densité relativement faible des zones périurbaines
favorise aussi le maintien de l‘usage de la voiture.
En plus de la consommation d'énergie, il existe d'autres impacts négatifs sur l'environnement. La
plus importante est les émissions à effet de serre qui accélèrent le réchauffement climatique, la
pollution de l'air ; les impacts dus à la construction d'infrastructures consommatrices en surface,
provoquant plusieurs effets négatifs sur les espaces naturels périphériques ; les bruits engendrés par
le trafic impactent également la biodiversité, l'artificialisation des sols et les ruptures dans les
écosystèmes, provoquant une discontinuité des espaces naturels, ce qui constitue un danger pour la
biodiversité.

1.2.3.4 Impacts sur les coûts de construction:


Les coûts d‘urbanisation peuvent être décomposés en deux, d‘une part en coûts d‘aménagement ou
de viabilisation, et d‘autre part, en coûts de production des services publics locaux. Le tissu peu
dense pourrait augmenter les coûts d'entretien des zones urbanisées. Il augmente les distances des
réseaux d‘approvisionnement en eau et en électricité donc le coût de sa mise en place et de son
entretien, ainsi que la collecte des déchets.
La croissance des distances augmente également le coût des déplacements. Ainsi, les ménages
vivants à la périphérie dépensent une part plus importante de leur budget dans les déplacements, si
on les compare aux ménages qui vivent dans les centres. L'augmentation des déplacements implique
également l‘accroissement des coûts d'entretien et de réparation des véhicules, ainsi que l'achat de
pièces détachées et accessoires.

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Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 01

Les espaces diffus ne peuvent également pas assurer certains services que l'on peut trouver à
l'intérieur des villes et ce, pour les prix élevés qu'ils auraient engendrés, tels que : réseaux de
chaleur (voire de gaz), transports en commun. L'absence ou la rareté de ces services dans la ville à
faible densité, peut mener à des alternatives plus couteuses en énergie.
La densité engendre aussi des coûts spécifiques en relation avec la congestion et le temps perdu
dans les embouteillages, des problèmes de gestion, de maintenance et d'entretien dus à l'usure plus
rapide des édifices et de la chaussée, l‘imperméabilisation des sols impliquant une mise en place des
réseaux d'évacuation des eaux pluviales.

1.2.3.5 Impacts sur le paysage urbain:

L'étalement urbain accéléré et intensifié a bouleversé l'espace urbain, on voit apparaître de


nouveaux paysages, dominés par l'habitat individuel, une architecture standardisée, de nouveaux
équipements, de nouvelles trames végétales et des réaménagements de secteur délaissés. Ce
phénomène fait penser davantage à un changement de cadre de vie à la périphérie qu'à une perte de
caractère identitaire ou patrimonial.
Les conséquences de l'étalement urbain sur le paysage peuvent se résumer en deux mouvements
parallèles. Le premier s'étend au loin, en poussant l'urbanisation vers de nouvelles terres à urbaniser,
le long des réseaux routiers qui relient les grandes villes. Le deuxième procède par remplissage et
concerne les communes situées au niveau des premières couronnes périphériques. Le processus se
fait en comblant les espaces vides, et il bouleverse le paysage des communes, aussi bien du bâtit,
des réseaux routiers ainsi que la végétation.
L'étalement urbain conduit à une banalisation du paysage urbain. C'est le résultat d'une urbanisation
de plus en plus lointaine dans la périphérie, une architecture faite de modèles standards appliqués
sans différencier les zones mono-spécifiques (résidentielles, commerciales et d‘activités). Les zones
périphériques offrent un paysage uniforme, composé des mêmes motifs paysagers : entrée de ville
encombrée de publicité et de rond-points, chaussée calibrée et totalement artificialisée, traitement
végétal et ornemental peu diversifié. De plus, généralement, avant d‘être investis, ces futurs espaces
urbains font l‘objet d‘un déboisement massif qui ne favorise pas l‘intégration paysagère des
opérations et dont les conséquences restent longtemps visibles.

1.2.3.6 Artificialisation des sols:


Les changements climatiques amplifient les catastrophes naturelles et augmentent leur fréquence et
leur intensité, notamment les inondations, ainsi que l'augmentation du niveau de la mer, affectant
les zones côtières à hauteur faible.
Les conséquences de l'étalement urbain sur la résistance contre les catastrophes naturelles, et
spécialement les inondations, sont négatives, sur deux points. Le premier est l'artificialisation et
l'imperméabilisation des sols, réduisant l'absorption des eaux pluviales directement par la terre et
favorise le ruissellement des eaux, gênant ainsi le renouvellement des nappes phréatiques. Le
deuxième est dû à la construction dans les zones inondables, en réponse à la pression foncière.

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Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 01

L'artificialisation des sols pose des problèmes d'érosion des sols et rend difficile le stockage des gaz
à effet de serre dans la terre, qui, une fois rejeté dans l'atmosphère, augmente les effets du
réchauffement climatique.

1.2.3.7 Etalement urbain et activités agricoles:


Historiquement, les villes se sont installées dans les zones qui ont les terres agricoles de meilleure
qualité, mais aussi les mieux irriguées et les plus facilement exploitées. On peut en déduire que les
terres agricoles qui entourent les zones urbaines sont les meilleures terres en termes de qualité
agricole, mais elles sont les premières à subir l'étalement urbain puisqu‘elles représentent les
premières sources de foncier à proximité de la ville.
Les terres agricoles périphériques aux villes sont continuellement grignotées par l'urbanisation. Les
maisons individuelles qui ont besoin d‘espaces sont consommatrices de foncier. Les agriculteurs
cèdent à la pression foncière en vendant leurs terres. En effet, le prix d'un terrain destiné à
l'urbanisation est plus cher que celui destiné à l'agriculture. De plus, l‘emprise de l‘urbanisation sur
les terres les plus fertiles repousse les activités agricoles sur des terrains moins favorables,
augmentant ainsi le besoin d‘utilisation d‘intrants5, générateurs de GES6, et de l‘irrigation.
La diminution et l'éloignement des zones agricoles par rapport à la ville augmentent l'empreinte
écologique des villes et rend plus difficile la mise en place de boucle alimentaire locale 7(circuits
courts), afin de réduire les distances des déplacements effectués et approvisionner la population en
produit agricoles.

1.2.3.8 Fragilisation de la biodiversité:


Les espaces naturels et la biodiversité aident à lutter contre les effets néfastes du réchauffement
climatique, mais aussi à d'autres catastrophes naturelles telles que les sécheresses, les inondations,
et les tempêtes, car la résilience des écosystèmes permet d‘absorber les chocs (Vonsin, 2011).
L'étalement rend les espaces naturels plus vulnérables aux effets du réchauffement climatique,
l'artificialisation des sols se fait au détriment des espaces agricoles et naturels qui représentent les
habitats de la biodiversité. En effet, le développement des réseaux de transport, ainsi que
l'urbanisation moins dense provoquent une discontinuité des espaces naturels et une fragmentation
des habitats de la biodiversité, qui induisent un isolement des populations et à une perte de diversité
génétique qui elle-même peut conduire à une homogénéité des espèces.
Le manque de mobilité des espèces et leur confinement dans des habitats de plus en plus restreints
et menacés, très touchés par les nuisances liées à l'urbanisation, telles que le bruit et la pollution,
fait que certains espaces sont menacés directement par la présence humaine. La biodiversité est
nécessaire pour la préservation de l'environnement, et l'étalement urbain est une menace directe en
pleine accélération.

5
En agriculture, les intrants sont l'ensemble des produits qui ne sont pas naturellement présents dans le sol et qui y
sont rajoutés afin d'améliorer le rendement de la culture.
6
Gaz à effet de serre
7
L’approvisionnement préférentiel d’une zone par la production des terres les plus proches géographiquement

28
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 01

1.2.4 Freins contre l'étalement urbain:


L‘étalement peut être freiné par plusieurs moyens, d‘abord des obstacles spontanés produits par
l‘évolution économique ou sociale de la ville :
- Le périurbain perd de son attrait
- L'accroissement du coût de la mobilité
- La montée de la sensibilité environnementale
Ensuite des obstacles planifiés, en effet, les gestionnaires de la ville disposent de plusieurs solutions
afin d‘essayer de limiter l‘étalement urbain :
- La ville compacte comme réponse à l'étalement urbain
- Renouvellement urbain
- Limiter l'urbanisation par des ceintures vertes

1.2.4.1 Obstacles non planifiés de l'étalement urbain:


Bien que la périurbanisation continue d'avancer, on peut faire ressortir plusieurs obstacles qui
ralentissent relativement son avancement (Charmes, 2009) :

 Le périurbain perd de son attrait :


Le périurbain a été longtemps préféré au centre-ville, pour des raisons qualitatives mais aussi en
raison des prix bas de foncier, relativement aux espaces urbains centraux. Cependant, ces
dernières années on assiste à un retour à la ville, afin d'augmenter ses chances de trouver un
emploi, ainsi que de profiter des avantages en termes d'aménité et de proximité des services. Ce
retour se fait sous forme de gentrification8. Cette dernière ne signifie pas la fin de la
périurbanisation, mais un déplacement de populations de familles moyennes qui vont vers la
périphérie, où la vie est moins chère, et les familles aisées reviennent en ville.
 L'accroissement du cout (coût) de la mobilité :
C‘est dû, d'une part, à la diminution du pouvoir d'achat des ménages, et d'autre part à
l'expansion urbaine qui augmente le nombre de kilomètres à parcourir, et donc les coûts de
déplacement. Ces charges (coût des transports) rendent l'acquisition d'un foncier en périurbain
moins rentable pour les individus. Cependant, ce processus n'empêchera pas la périurbanisation,
car ce ne sont pas tous les habitants des franges qui travaillent en ville. Il existe des emplois
dans le périurbain et des centralités secondaires émergent, rendant les franges moins
dépendantes des centres. Et les ménagent qui travaillent aux centres préfèrent compenser dans
d'autres dépenses avant de changer d'habitation (Charmes 2009). Les déménagements peuvent
être vers des franges plus proches du centre, mieux desservies par les transports en commun.
On peut constater trois phénomènes : atténuation de la dynamique centrifuge, décentralisation
de l‘emploi et modification de la "granulométrie du périurbain" (variation des tailles des
différents centres urbains).

8
Ou embourgeoisement urbain, est un phénomène urbain par lequel des arrivants plus aisés s'approprient un espace
initialement occupé par des habitants ou usagers moins favorisés, transformant ainsi le profil économique et social du
quartier au profit exclusif d'une couche sociale supérieure.

29
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 01

 La montée de la sensibilité environnementale :


Il y a une prise de conscience de la contribution des périphéries à l'émission des gaz à effet de
serre, engendrés par les déplacements pendulaires vers les centres. Les bâtiments des centres
contribuant mieux à la réduction de la consommation d'énergie, de par leur densité et leur
mitoyenneté; il est donc préférable d'habiter les centres-villes que les habitations pavillonnaires
de la périphérie. Néanmoins, les possibilités d'économie d'énergie dans les franges restent plus
larges et plus variées, ce qui leur donne un avantage par rapport aux habitants des centres.
Cette prise de conscience contribue à diminuer les déménagements des ménages vers la
périphérie afin de limiter l'étalement urbain et ses impacts.

1.2.4.2 Obstacles planifiés de l'étalement urbain:


Face aux impacts négatifs de l'étalement urbain, les villes se voient contraintes de trouver des
solutions en amont de la conception urbaine. Plusieurs solutions voient le jour afin de contrer
l'expansion non contrôlée de la ville. Parmi elles les propositions suivantes :
1. La ville compacte :
La ville compacte est un concept qui vient en réponse à l'étalement urbain. Son objectif principal est
donc de limiter et de contrer la consommation de l'espace périphérique. La ville compacte
"s’affirme alors comme un développement privilégiant les fortes densités, et qui doit prendre place
« dans les limites existantes » de l’agglomération" (T.EMELIANOFF, 1999 in G.POUYANNE
2004). Il s'agit donc de développer la ville à l'intérieur de son propre territoire avec une utilisation
adéquate de l'espace. On en déduit donc Il y a une relation étroite entre densité et compacité. Afin
de comprendre la ville compacte, il est nécessaire de se pencher sur la relation entre la densité et
l'étalement urbain.
La ville compacte est un modèle de ville qui privilégie le retour vers la ville pédestre. Le
rapprochement des espaces et la réduction des distances favorisent le déplacement à pied et les
modes de mobilité douce. En plus de la réduction des distances, la ville compacte favorise
également la mixité fonctionnelle permettant des utilisations variées de l'espace. La densité n'est
donc qu'un indicateur parmi d'autres de la ville compacte, dans la mesure où une même densité peut
être obtenue avec différents degrés de continuité dans l‘urbanisation. Pour une même densité
moyenne, la répartition des densités sur un espace peut être extrêmement différente.
Cependant, la ville compacte peut faire l‘objet d‘une controverse concernant plusieurs points :
 D‘abord au niveau de la relation mobilité-densité, plus précisément, la relation entre densité
et le moindre usage de l'automobile. En effet, la densité favorise l'utilisation d'autres modes
de transport tels que les transports en commun et la mobilité douce, mais ceci ne se limite
qu'à un certain nombre de déplacements : déplacements domicile-travail. Les déplacements
qui concernent la ville sont plus nombreux et plus complexes, accentués par l'utilisation
mixte des sols, conduisant à une superposition d'usages et de déplacements différents au sein
du même espace. Sans oublier les déplacements de périphérie à périphérie qui n'ont pas
d'alternative véritablement efficace à l'automobile.
Cependant, l'utilisation intensive de l'espace peut conduire à une congestion de la ville, ce
qui est contradictoire avec le principe du développement durable. La congestion génère un

30
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 01

gaspillage d'énergie, et des coûts supplémentaires individuels avec la perte de temps dans les
embouteillages, et collectifs avec l'accroissement des pollutions.
 De plus, la compacification comporte quelques contradictions (G. Pouyanne, 2004):
- La densification implique un fort risque d‘accroissement de la congestion. Ce risque, au-
delà du désagrément individuel qu‘il procure, rentre en conflit avec les principes de la
durabilité : il constitue un gaspillage d‘énergie avéré. La congestion génère des coûts
aussi bien individuels (perte de temps) que collectifs (accroissement des pollutions);
- Le risque de gentirification des centres, et donc le risque d'exclure les habitants les plus
défavorisés des centres. En effet, la rétention urbaine et le retour vers les centres
historiques entrainent une augmentation des prix du fonciers, repoussant ainsi la
population vers la périphérie. Ce développement risque d'aboutir à une forme en anneau
avec un développement de l'urbanisation à la périphérie et un abandon des centres par la
population. Ce qui est contradictoire avec l'objectif principal de la ville compacte.

2. Le renouvellement urbain:
On pourrait définir le renouvellement urbain comme
"un changement profond, au moyen de démolitions
totales ou partielles, de la morphologie urbaine d’un
quartier sous différentes facettes, et pouvant donc
cumuler des interventions ayant un impact sur la
trame foncière, la trame viaire et les déplacements, les
formes architecturales, les fonctions, les services, la
gestion, les caractéristiques de l’espace public" (les
cahiers de l'audap, 2012, p16). Il concerne toutes les
échelles et peut être adapté au contexte urbain. Il peut
concerner des espaces bâtis comme les non bâtis. Il
s'agit d'améliorer la qualité urbaine et architecturale
des espaces urbains, et renforcer le lien social entre les
citadins.
Selon Jean-Yves CHAPUIS9, Le renouvellement
urbain se fait en terme d'intensité urbaine, qui est une
notion différente de la densité urbaine. L'intensité
urbaine signifie une qualité urbaine en plus de
maintenir un lien avec la nature et l'intégration et la
Figure 7: Formes du renouvellement urbain
préservation de l'agriculture dans les milieux urbains.
Source: Les cahiers de l'audap, Octobre 2012
Les espaces favorisent l'échange social et économique
et le respect de l'intimité. Le renouvellement urbain permet donc une occupation adéquate de la
surface en termes de densité afin de favoriser la proximité des activités et des différentes couches
sociales, mais aussi maintenir une qualité architecturale en étudiant le rapport entre le bâti et le non
bâtit afin d'éviter la congestion. Il s'adapte à chaque lieu et à chaque contexte.
9
Élu de la ville de Rennes depuis 1983, vice-président de Rennes Métropole chargé des formes urbaines, Jean-Yves CHAPUIS
conseille plusieurs grandes agglomérations en qualité de Consultant en stratégie urbaine et projet urbain tout en continuant
d’enseigner l’urbanisme à l’école d’architecture de Val de Seine.

31
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 01

En résumé, le renouvellement urbain n‘est pas en soi vertueux mais peut, grâce à la diversité de ses
formes, répondre simultanément au projet d‘accueil des territoires en préservant la qualité des sites
et en améliorant le cadre de vie des habitants. Dans une société où la culture du résultat immédiat
devient la norme, la réflexion stratégique et la patience qu‘elle impose sont moins attrayantes : aussi
le projet est-il souvent négligé au profit des seuls cadres techniques et réglementaires. (Les cahiers
de l'audap, 2012, p16).
 Objectif du renouvellement urbain :
- Lutter contre l'étalement urbain : Construire la ville sur elle-même, en exploitant le plus de
parcelles possibles, et en trouvant l'équilibre entre densité et qualité, cela permet de gagner
de plus en plus d'espace à l'intérieur de la ville et limite les besoins en terrains vierges et
donc l'urbanisation des zones périphériques.
- Optimiser les réseaux existants : Favoriser la construction dans les secteurs déjà équipés
permet l'utilisation de réseaux et d'infrastructures déjà existantes, évitant ainsi les
investissements lourds et couteux qu'implique la construction dans des terrains vierges.
- Améliorer la qualité de vie de la ville : Le renouvellement urbain favorise le resserrement et
donc réduit les distances, limitant ainsi les déplacements, et favorise les modes de
déplacement doux. La proximité favorise également la cohésion sociale et la mixité
fonctionnelle et intergénérationnelle, rendant la ville accessible par tous.
Afin de garantir une meilleure efficacité d'une stratégie de renouvellement urbain, elle doit être
intégrée dans un projet global de territoire, en fixant des objectifs au préalable en se basant sur les
attentes des citoyens, sur la capacité d'investissement et les choix politiques.

3. Limiter l'urbanisation par des ceintures vertes :


Un concept qui a vu le jour en Angleterre entre les deux guerres, par la loi du 29 juillet 1938 avec
les "Green belt", développé ensuite en une véritable politique des zones vertes dans l'aménagement
des villes anglaises. En plus des objectifs hygiénistes et récréatifs des espaces verts dans la ville, la
ceinture verte vise à limiter l'étalement urbain, à travers la protection de certains espaces
périurbains. Elle peut être composée de parcs, d'espaces agricoles, ou de forêts et d'espaces
sauvages.
« La ceinture verte a pour fonction de constituer une ligne d’arrêt au développement urbain ; donc
spécialement à la prolifération de banlieues par la conversion sporadique des villages ruraux en
agglomérations dégradées, ni villes, ni villages, constituées du noyau ancien à partir duquel les
lotissements banlieusards se développeraient jusqu’à rejoindre par tentacules le village voisin, lui-
même simultanément agrandi par le même phénomène » (Meillerand, 2008). Autrement dit, la
ceinture verte permet de lutter contre le processus d'étalement urbain et d'éviter le phénomène de
conurbation d'agglomérations entre les différentes communes, ou villages qui subissent à leur tour
des phénomènes de rurbanisation. Il s‘agit de préserver une couronne d‘espaces verts, agricoles ou
naturels, pour créer une discontinuité urbaine et affaiblir ainsi le phénomène d'expansion urbaine en
favorisant la continuité verte.

32
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 01

Les objectifs de la ceinture verte sont multiples. Elle permet de régler plusieurs problèmes liés à
l'espace urbain, et ce en l'adaptant au contexte de chaque ville.
- Assurer une source de production alimentaire à travers la préservation de l'activité agricole à
proximité de la zone peuplée;
- Préserver le patrimoine rural et l‘accès à «la nature» pour les citadins;
- Protéger la biodiversité urbaine;
- Améliorer la qualité de vie à l'intérieur de la ville, et bénéficier des effets positifs de la
végétation : diminution de la pollution, amélioration de la qualité de l'air, lutte contre les
ilots de chaleur;
- Lutter contre l‘étalement urbain en constituant un obstacle contre l'urbanisation et une
discontinuité de l'espace urbain

Figure 8 Ceintures vertes de Paris et Londre


Source: http://www.lajauneetlarouge.com/

Selon ce principe de continuité verte afin de produire des discontinuités dans les zones urbaines et
d'affaiblir l'urbanisation anarchique, un autre concept en relation avec la ceinture a vu le jour dans
les années 90, qui est celui de la trame verte. Il pousse l'idée de continuité verte encore plus loin à
l'intérieur de la ville, en préservant les espaces naturels et les espaces verts, mais aussi en les reliant
entre eux à travers des corridors écologiques, consacrée à des activités de pleine nature, qui
favorisent le déplacement des animaux et des végétaux. Cette trame relie également les espaces
verts de l'intérieur de la ville à ceux de la ceinture verte, allant jusqu'aux espaces naturels des zones
extérieurs à la ville. Outre une représentation de la ville, contenue et discontinue, le principe de
continuité verte sert une autre idée : ancrer la ville dans son territoire, l‘arrimer à ses infrastructures
« naturelles », à son socle géographique et la relier à la campagne qui l‘environne. Le terme
consacré est celui d‘« armature paysagère ».

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Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 01

Conclusion :

On constate que les relations ville-campagne ont évolué et même se sont inversées dans le temps.
Ces liens sont étroitement liés aux valeurs que portent les sociétés sur ces espaces. La campagne
attire les citadins pour ce qu'elle représente : un espace de recréation et de détente, un lieu de nature
qui se fait de plus en plus rare en ville. Cependant les périurbains restent attachés à cette dernière
pour être le lieu d'activités économique et d'emplois.
Les relations entre les deux espaces a évolué, d'une dichotomie à un rapport de continuité et
d'échange. Les deux entités deviennent dépendantes l'une de l'autre, et les habitants se déplacent
continuellement entre elles. Ceci a été facilité par l'évolution des moyens de transport, notamment
la voiture, engendrant d'autres problèmes. Ces mouvements ont produit un cercle vicieux : plus on
s'installe loin de la ville, plus on est dépendant de la voiture, et l'utilisation de la voiture pousse les
habitants à s'éloigner encore plus de la ville vers des campagnes de plus en plus profondes.
Le résultat de ces mutations est un continuum entre les centres urbains et les campagnes, il n'y a
plus de limites visibles entre eux, mais un espace hybride, mi-rural et mi-urbain, résultant de la
consommation des terrains naturels ceinturant la ville. On y trouve des activités agricoles, mais
aussi économiques, ainsi que des espaces naturels entrecoupés par de petites unités urbaines. Cet
espace est appelé périurbain, et il marque la continuité entre la ville et la campagne, et dépend
toujours du centre, tout en abritant des activités rurales, agricoles et naturelles.
Nous constatons que les villes contemporaines ne sont plus les villes d'autrefois, des espaces
délimités et séparés par des lieux de nature ou des terres agricoles. Elles sont des espaces soumis
aux dynamismes des habitants, repoussant les limites géographiques et physiques au fur et à mesure
que l'aire d'influence de la ville s'agrandit au-delà des centres historiques.
Le processus qui conduit à une urbanisation de la périphérie des villes de manière plus rapide que
leur croissance démographique est l'étalement urbain. Ce phénomène a été encouragé car il
traduisait le développement et la prospérité des villes. Mais depuis les années 70, on assiste à une
prise de conscience de son impact négatif sur les citadins, il devient alors un phénomène qu‘il
conviendrait de contrer et contrôler.
Le processus d'étalement urbain a des conséquences négatives sur l'environnement et contribue au
réchauffement climatique. Il affecte la qualité de vie des habitants en diminuant les espaces verts et
de détente. Il contribue également à la diminution des lieux de recréation en considérant les terres
naturelles comme un foncier.
Il affecte également les terres agricoles périphériques. Les agriculteurs qui habitent les campagnes
changent d'activité, leurs terres étant plus rentables si elles sont destinées à l'urbanisation au lieu de
l'agriculture. Constituant un danger considérable pour la sécurité alimentaire des villes. Il est donc
nécessaire de protéger ces terres à la périphérie des centres urbains, afin de garantir une production
locale, et proche des lieux de distribution.
L'étalement urbain est également un danger pour la biodiversité par la consommation des terres
naturelles, et de par les interruptions des corridors écologiques qu'il provoque. Les habitats naturels

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Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 01

de la biodiversité sont entrecoupés par les réseaux routiers, les terres artificialisées, ainsi que par la
pollution sonore et atmosphérique qui sont des paramètres nuisibles pour la biodiversité.
Les espaces urbains et les espaces ruraux ont une identité et des logiques de fonctionnement
différentes les uns des autres. Et, ensemble, ils forment une entité globale qui permet d‘appréhender
les enjeux du territoire. Mieux articuler les espaces entre eux permet la transmission des valeurs
environnementales, sociales mais aussi une revalorisation économique et une adaptation au niveau
de la gestion urbaine.
On constate l'existence d'obstacles spontanés qui vont à l‘encontre de l'étalement urbain. Parmi eux,
l'augmentation des prix du carburant ainsi qu'une conscience et une responsabilisation des citoyens
pour la protection de l'environnement. Cependant, la planification qui joue un rôle essentiel dans la
maitrise de l'étalement urbain est nécessaire pour des résultats plus efficaces. Un projet urbain, afin
d'être efficace, doit mener plusieurs actions simultanément. Il existe plusieurs stratégies utilisées et
qui peuvent être adaptées selon le contexte urbain local.
Des actions telles que la ville compacte et le renouvellement urbain, visent à redonner à la ville son
rôle principal (retour à la ville), requalifier les centres urbains et revitaliser les friches industrielles,
afin de favoriser un développement urbain sans forcément recourir à la périphérie en quête de
nouveaux fonciers.
D'autres actions visent à intégrer la nature en ville. En effet, si les habitants vont vers la périphérie
afin d'être plus proches de la nature, ramener la nature au cœur des villes semble être une solution à
leurs déplacements. La nature en ville peut procurer une qualité urbaine et assurer un équilibre et un
bien-être pour les citadins et ceci par la trame verte, le plan vert, la ceinture verte qui sont des
solutions qui étudient la répartition des espaces verts, et la diversification des types d‘espaces :
espaces de détente et de loisir, espaces agricoles et espaces naturels tels que les forêts, les lacs, …
En protégeant les lieux naturels et agricoles périphériques avec une ceinture verte, on pourrait
limiter l'étalement urbain.
Ces plans verts sont constitués de plusieurs espaces de verdures, notamment des agriparcs qui
peuvent réunir plusieurs activités complémentaires. Dans le prochain chapitre, nous allons le définir
ainsi que les concepts en relation avec cette notion.

35
2 Chapitre 02 : L'agriparc, une nouvelle forme de nature en
ville:

36
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 02

Introduction :

En 2008, la population urbaine mondiale a dépassé pour la première fois celle qui vit dans les
campagnes. En 2025, plus de 60 % des habitants de cette planète (4,5 milliards d'individus) vivront
dans les villes et leurs banlieues, selon les estimations de la FAO (2016)10. Dans cette croissance
effrénée, les sociétés urbaines rencontrent des problèmes multiples, entre autres : croissance
démographique, étalement urbain, ségrégation sociale, dégradation de la qualité de vie,
réchauffement climatique et destruction de la biodiversité, insécurité alimentaire, problèmes
d'identité. Si l'étalement urbain se poursuit à ce rythme, les villes vont droit à l'épuisement des
ressources naturelles périphériques, conduisant à leur propre fragilisation (les villes).
Toutes ces problématiques ont une relation directe ou indirecte avec le duel existant entre la
protection de la nature et la nécessité du développement des villes par l'homme. On assiste à
l'émergence d'un nouveau courant de l'urbanisme qui remet au cœur de la réflexion la ville
contemporaine, l‘articulation entre le construit et le milieu naturel et vivant (F.de Mazières, 2011,
P02).
Et ceci, en relation avec le développement durable et la prise de conscience de l'importance de la
nature en ville, non seulement d'un point de vu paysager et esthétique, mais aussi sécuritaire
(sécurité alimentaire). La nature au sein de la ville connaît un regain d‘intérêt pour les citadins, mais
aussi pour les aménageurs et urbanistes. En plus du rôle de l'amélioration de la qualité paysagère, la
protection des espaces naturels urbains jouent deux rôles principaux le développement de
l‘agriculture urbaine et la préservation de la biodiversité.
La biodiversité urbaine rend plusieurs services à l'écosystème urbain, entre autre, elle est source
d'oxygène et d'élimination des gaz à effet de serre, d‘élimination des îlots de chaleur. Les espaces
naturels constituent également l'habitat naturel des espèces animales, et les pratiques d‘entretien de
ces espaces naturels et les connexions avec la campagne voisine ont un rôle important à jouer pour
le maintien de la biodiversité et son développement. La nature s‘invite ainsi dans l‘urbanisme avec
les projets de Trame verte et bleue.
La nature en ville peut également être sous forme d'agriculture urbaine. Ces dernières années,
l'agriculture s'invite à l'intérieur des villes, près de 800 millions de personnes dépendent de
l'agriculture urbaine et périurbaine selon la FAO. Depuis 2001, cette dernière a engagé un vaste
programme, "Food for the Cities" qui vise à ce que l'urbanisation donne à l'urbain et au rural, ainsi
qu'à l'environnement, des modes de construction plus durables et un système d'alimentation
résilient. D'où la nécessité de préserver l'activité agricole qui entoure les villes, et son insertion dans
le système urbain.
C'est dans ce cadre de préservation de l'activité agricole périphérique, et par le fait qu'elle devienne
multifonctionnelle, mais aussi par la problématique de la préservation de la biodiversité et l'apport
de la nature aux citadins, que le concept d'agriparc émerge. Il représente un espace à cheval entre la

10
L'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture
37
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 02

ville et la campagne. Une manière de redessiner les limites de la ville, et de réinventer la nature
urbaine.
Dans ce chapitre nous allons définir les concepts qui font l'essence de l'agriparc. Sa
multifonctionnalité suppose plusieurs concepts corrélatifs. Leurs définitions indépendamment l'une
de l'autre est indispensable afin de mieux comprendre ,par la suite, les corrélations qui existent entre
les différents concepts.
Nous avons donc divisé le chapitre en deux parties :
 Dans la première partie nous aborderons le concept de la nature urbaine, et nous l'avons
divisée en deux composantes: la biodiversité urbaine et l'agriculture urbaine. Après avoir
abordé chaque concept indépendamment l‘un de l'autre, on étudiera les liens qui existent
entre l'agriculture et la biodiversité urbaine.
 La deuxième partie de ce chapitre consistera à étudier le concept d'agriparc.

2.1 La nature en ville ou ville dans la nature ?


La nature sauvage qui peut se définir comme l‘ensemble des éléments (végétaux et animaux) qui
n‘ont pas été transformés par l‘homme et qui sont préexistants à lui, a été un espace hostile qu‘il
s‘agissait de dompter (L.Bourdeau-Lepage, 2013). Elle occupe une place importante dans
l'imaginaire des hommes, symbolise la liberté et la beauté. Elle se place comme l'opposé de la ville,
qui apparait comme un lieu artificiel, congestionné et pollué.
La présence de la nature dans la ville est donc indispensable pour l'être humain, ses bienfaits
psychologiques sont nécessaire au bon développement des individus. Dès le XIXe siècle elle a été
introduite dans les villes, avec l'urbanisme hygiéniste. Néanmoins, cette nature reste contrôlée, car
elle a un rôle esthétique et sanitaire.
Aujourd'hui le désir de nature est plus que jamais important, avec les préoccupations
environnementales. L'homme du XXIe siècle fait de la satisfaction de son désir de nature et de la
préservation de son environnement un élément de son bien-être. Mais la question qui se pose à
l'heure actuelle est celle du type de nature qu'il faut introduire dans la ville. Les espaces verts bien
taillés et les pelouses ne sont plus suffisants pour répondre aux besoins de la ville contemporaine.
L'environnement est menacé, et la principale menace est constituée par l'expansion urbaine et
l'activité humaine. On assiste à une diminution des espaces naturels et agricoles, mettant en danger
la survie de l'environnement et donc de l'être humain, mais aussi une menace de la sécurité
alimentaire. Afin de remédier à ces problématiques, il est nécessaire que la ville s'adapte et coopère
avec la nature au lieu d'être en confrontation avec elle, d'accepter la nature spontanée au lieu de
vouloir la contrôler.
Il existe donc deux problématiques fondamentales concernant la nature en ville, c'est d'abord la
nécessité de préserver ou de restaurer la biodiversité en ville, et préserver la faune et la flore, y
compris les « mauvaises herbes », les insectes, les oiseaux, les petits mammifères, les reptiles,
compagnons familiers, sur la même parcelle d‘espace. Ensuite, la nécessité d'introduire l'agriculture
dans la ville et protéger les espaces agricoles périurbains, principal source d'alimentation des
citadins, pour un « urbanisme alimentairement résilient ».

38
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 02

2.1.1 Biodiversité urbaine:

2.1.1.1 Définition:
Le néologisme "biodiversité", apparu dans les années 80, a été popularisé par le Sommet de la Terre
de Rio en 1992. Il a été défini par le ministère de l‘Écologie, du Développement durable et de
l‘Énergie de la manière suivante : « La biodiversité, contraction de biologique et de diversité,
représente la diversité des êtres vivants et des écosystèmes : la faune, la flore, les bactéries, les
milieux mais aussi les races, les gènes et les variétés domestiques » (www. developpement-
durable.gouv.fr/-La-biodiversite ,2013). Mais la biodiversité va au-delà de la variété du vivant,
Cette notion intègre les interactions qui existent entre les différents organismes précités, tout
comme les interactions entre ces organismes et leurs milieux de vie. D‘où sa complexité et sa
richesse.
L‘institut Français de la Biodiversité définit celle-ci comme étant « la diversité des formes du
vivant, c’est-à-dire de la totalité des gènes, des espèces, des écosystèmes » (in Priou.L, 2013).
- La diversité génétique est la diversité des gènes des différents organismes. Elle
comprend les caractéristiques des gènes et leur répartition au sein d‘une espèce mais
aussi la comparaison des gènes des différentes espèces.
- La diversité spécifique est la diversité des espèces exprimées par le nombre d‘espèces
vivantes, la position des espèces dans la classification du vivant, la répartition en nombre
d‘espèces par unités de surface et les effectifs de chaque espèce.
- La diversité écosystémique caractérise la variabilité des écosystèmes, leur dispersion sur
la planète et leurs relations structurelles et fonctionnelles.
- A ces trois niveaux s‘ajoute la biodiversité des interactions que sont les relations de
prédation, compétition, mutualisme, commensalisme, etc.
Biodiversité urbaine désigne «l’ensemble des formes de vie rencontrées dans les espaces urbanisés.
Il s’agit d’un mélange entre une biodiversité naturelle – espèces de la faune et de la flore sauvage –
et une biodiversité domestique – variétés de plantes et d’animaux conçus par l’homme – dans
lequel cette dernière a une importance qui peut être prépondérante » (C.Vallette, 2014, p14). Les
espaces verts comme les parcs et jardins publics et les jardins privés, sont des espaces conçus,
aménagés et entretenus. Même s'ils peuvent abriter des espèces tels que les insectes, oiseaux,
végétaux spontanés, ils ne sont pas considérés comme des espaces naturels.

2.1.1.2 Fragilisation de la biodiversité:


La perte de la biodiversité engendrant des coûts économiques importants (elle représenterait au
moins 7% du PIB mondial en 2050 selon une étude commandée par l‘UE en 2008), cette notion doit
être appropriée par l‘ensemble des acteurs politiques, économiques et sociaux (Priou.L, 2013).
Cette fragilisation de la biodiversité urbaine est due à plusieurs facteurs :
 L'urbanisation qui peut détruire la biodiversité soit, directement, à travers la destruction des
habitats naturels des espèces, causée par l'activité humaine tel que l'activité agricole, les
industries d‘extraction (mines, pêcheries, coupes forestières et cueillettes), la croissance
démographique, les pollutions, les transports et l‘urbanisation, l‘étalement urbain, ainsi que

39
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 02

les nuisances sonores. ou Indirectement à travers la fragmentation et l'isolement des sites


naturels. La nature se retrouve emprisonnée dans les quelques espaces qui lui sont dédiés.
 On assiste à un phénomène d'homogénéisation des espèces dans les villes. On retrouve une
tendance à la présence d'espèces exotiques dans ces villes, alors que les biodiversités
régionales peuvent être très différentes (P.Clergeau, 2010). Quand ces espèces deviennent
envahissantes11sont reconnues comme un des dangers majeurs pour la conservation des
biodiversités locales.
 Une forte imperméabilisation entraînant notamment des risques d‘inondations,
 Une importante fragmentation de l‘espace et donc des habitats écologiques,
 Une pollution liée à l‘usage de phytosanitaires pour l‘entretien des voiries, des jardins
publics et privés,
 Une tendance à l‘envahissement par des espèces exotiques s‘arrogeant à titre exclusif des
niches écologiques.
 Le réchauffement de la température moyenne de la planète et les changements climatiques,
ainsi que la surexploitation des espèces.
Nous remarquons, tout de même, une adaptation de quelques espèces aux conditions urbaines,
notamment des oiseaux

2.1.1.3 Services rendus par la biodiversité:

Figure 9: Services rendus par la biodiversité


Source: http://www.environnement.ens.fr/IMG/file/E_Brahic%20ENS_2013.pdf

1) La biodiversité permet d’assurer l’auto-entretien des écosystèmes:


Les écosystèmes contiennent des espèces variées, avec des degrés d'importance différées. En effet,
il existe des espèces plus importantes que d'autres. elles forment donc un système constitué de liens
entre les différentes espèces, et chaque espèce joue un rôle plus ou moins important dans l'ensemble
des interactions qui contribuent au maintien de l'écosystème. Plus un écosystème est diversifié, plus
il est stable face aux perturbations extérieures et capable de s‘auto-régénérer ( Priou.L, 2013). Cette
diversité augmente la résilience des écosystèmes en cas de fortes variations extérieures. Il est donc

11
Introduction de nombreuses espèces hors de leur aire d‘origine

40
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 02

indispensable, si l'on veut préserver un écosystème, de protéger les espèces qui y vivent, et le
contraire est juste, si l'on veut préserver les espèces il est également indispensable de préserver
l'écosystème qui les abrite.
On peut citer l'exemple des abeilles qui assure un service écologique indispensable qu'est la
pollinisation. Quelques espèces sont menacées d'extinction, et c'est justement les espèces qui sont
les plus performantes dans le rôle de la pollinisation. Si elles venaient à disparaitre, c'est tout le
service écologique de pollinisation qui disparaitrait.
2) La biodiversité rend des services d’approvisionnement:
La biodiversité génétique fonde la richesse du monde vivant que nous exploitons : elle représente
des ressources indispensables à l‘homme pour répondre à ses besoins présents et futurs, qu‘ils
soient alimentaires, vestimentaires, médicinaux, etc. C‘est une matière première pour la sélection de
variétés et d‘espèces, un réservoir d‘adaptation et la base de la sécurité alimentaire.
En plus de ce rôle de sécurité alimentaire, la biodiversité génétique a une importance cruciale pour
la santé humaine : d‘après l‘OMS, 80 % de la population mondiale dépend de remèdes traditionnels
basés sur des espèces sauvages, actuellement en voie d‘extinction ou de surexploitation.
3) La biodiversité en milieu urbain rend des services de régulation
-Régulation du climat urbain et l'absorption de GES: La présence de la végétation en ville permet
une régulation de la température, et la création de microclimats plus agréables. Ceci est possible
grâce à l'ombrage et à l'évaporation. Une diversification plus importante permet une plus grande
efficacité, selon le mécanisme de complémentarité ( Priou.L, 2013). En effet, un système diversifié
est un système productif. La végétation permet également d'emprisonner des particules nocives
présentes dans l'air, diminuant considérablement la pollution, tel que le monoxyde de carbone,
l‘ozone, etc. Elle permet aussi l‘absorption et le recyclage du dioxyde de carbone, permettant une
régularisation des gaz à effet de serre. Encore une fois, la diversité des espèces végétale optimise le
rendement de la dépollution.
- Infiltration et épuration des eaux de ruissellement : La végétation en ville permet de stocker et
d‘infiltrer les eaux polluées de ruissellement. L‘effet de la diversité végétale se traduit ici par une
augmentation de la transpiration et de l‘absorption de l‘eau. La diversité des organismes du sol
contribue à l‘amélioration de la structure du sol, de la rétention en eau et augmente la résistance
face aux nombreux stress en milieu urbain.
- Service de pollinisation optimisé : La pollinisation, service écologique essentiel à la survie des
espèces. Les insectes pollinisateurs sont variés, et manifestent des préférences vis-à-vis des plantes
qu'ils pollinisent. prouvant que la diversité des espèces est importante dans le rendement de
l'opération.
- La régulation de l‘usage des produits phytosanitaires12 permet de favoriser la biodiversité et la
diversité des espèces en milieu urbain, augmente la résistance de la végétation, ainsi que son
adaptation à des situations de stress, diminuant ainsi la nécessité de recourir à des interventions
chimiques.

12
Un produit phytosanitaire est un produit utilisé pour soigner ou prévenir les maladies des organismes végétaux.

41
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 02

- Régulation naturelle des espèces invasives13 : Les écosystèmes diversifiés assurent l‘équilibre et la
régulation des espèces à travers le processus du contrôle biologique, en limitant les parasites et la
prolifération d‘espèces.

4. La biodiversité spécifique et des écosystèmes, service culturel et esthétique :


- La biodiversité a des effets positifs sur l'être humain, elle lui offre une évasion, elle réveille ses
sens, sa sensibilité et son imaginaire et lui offre des lieux de loisir et de détente et des espaces
ludiques.
- Les citadins dépensent une part de leur revenu pour se rapprocher de la nature, ils n'hésitent pas
s'éloigner de la ville pour accéder aux espaces naturels. Or, les espaces naturels qu'abrite la ville ou
sa périphérie possèdent un potentiel important, et peut être riche en biodiversité.
- La biodiversité contient également une valeur patrimoniale, qui peut abriter des espèces rares et
précieuses pour l'environnement.

2.1.1.4 Biodiversité urbaine : plusieurs chemins possibles :


Il existe bon nombre d'actions à entreprendre afin de préserver ou de restaurer la biodiversité en
ville.
-Une gestion différenciée (raisonnable): C'est un nouveau mode de gestion des espaces verts
présents en ville. Elle est définie ainsi « concilie un entretien environnemental adapté des espaces
verts selon leurs caractéristiques et leurs usages, des moyens humains ainsi que du matériel
disponible » (I.Kozlik. 2010) Elle propose une nouvelles manière de gérer les espaces verts en ville
selon leur typologie. On ne gère pas un jardin de maison comme on gérerait un parc ou une zone
humide urbaine. Elle prend en compte tous les espaces verts, même les accompagnements de voies
et les cimetières, et adapte également les moyens humains et matériels selon les caractéristiques de
chaque espace.
La gestion différée vise à une gestion durable de la nature en ville. En effet, elle vise un retour de la
nature dans la ville et une préservation de la biodiversité, en utilisant de moins en moins de produits
chimiques, avec des techniques de fauchages qui prenne en considération le mode de vie de la faune
urbaine. Elle encourage également le fleurissement alternatif et l'utilisation de plantes locales. Elle
considère les espaces verts comme un réseau, et vise à l'établissement de connexions écologiques
mais aussi encourage la diversité de la biodiversité pour un écosystème plus stable et plus résilient.
En plus des objectifs environnementaux, la gestion différenciée a des objectifs culturels, avec la
mise en valeur des paysages sociaux en améliorant la cohésion sociale et la qualité de vie des
habitants. Economiquement aussi, cette démarche optimise les moyens selon le type d'espace traité.
- Inventaire : Les villes doivent tout d'abord commencer par répertorier les espèces qui vivent au
sein de leur territoire, ce qui se traduit par un inventaire effectué par des scientifiques spécialistes.
Cet inventaire peut constituer un point de départ pour délimiter des périmètres à préserver dans un
programme d'intervention globale. Ces milieux doivent être diversifiés pour préserver la diversité
écosystémique : milieux aquatiques, milieux humides, bandes riveraines, bois urbains, parcs
urbains, friches, champs, collines, etc. Ces écosystèmes doivent être assez grands en superficie.
Pour rendre possible la protection des espèces qui ne sont pas encore affectées par l'effet-bordure

13
L'espèce invasive est une espèce vivante exotique qui devient un agent de perturbation nuisible à la biodiversité
autochtone des écosystèmes naturels ou semi-naturels parmi lesquels elle s’est établie.

42
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 02

(ou l'effet de lisière14), et la proportion de ces territoires protégés qui sont un indicateur révélateur
de l‘état de la biodiversité urbaine. Les espèces menacées doivent être prises en considération.
- La restauration des milieux dégradés : Les villes peuvent restaurer les milieux qui ont été
dégradés ou détruits par le passé, comme c‘était souvent le cas avec les milieux humides ou les
bandes riveraines. Elles peuvent créer de nouveaux parcs à partir de zones devenues obsolètes.
- Rétablir les connections ente les espaces par Trame verte et bleue:
« La Trame verte et bleue est un réseau formé de continuités écologiques terrestres et aquatiques
.... Elle constitue un outil d'aménagement durable du territoire » (Centre de ressource Trame verte
et bleue – http://www.trameverteetbleue.fr, 2015). C'est un réseau de biodiversité continu, qui relie
les espaces naturels appelés "réservoir de biodiversité", reliés entre eux par des connexions appelés
corridors écologiques.

Figure 10: Continuité écologique


Source: http://www.trameverteetbleue.fr

-Les réservoirs de biodiversité: Le Centre de ressource Trame verte et bleue les définie comme étant
: «des espaces dans lesquels la biodiversité, rare ou commune, menacée ou non menacée, est la
plus riche ou la mieux représentée», où les espèces peuvent effectuer tout ou partie de leur cycle de
vie (alimentation, reproduction, repos) et où les habitats naturels peuvent assurer leur
fonctionnement, en ayant notamment une taille suffisante. Ce sont des espaces pouvant abriter des
noyaux de populations d‘espèces à partir desquels les individus se dispersent, ou susceptibles de
permettre l‘accueil de nouvelles populations d‘espèces.

14
l'effet de lisière désigne les impacts négatifs des lisières artificielles créées dans les milieux naturels, par exemple par la
fragmentation.

43
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 02

-« Les corridors écologiques désignent les voies de déplacements empruntées par la faune et
la flore entre les réservoirs de biodiversité. Ces corridors ont un rôle essentiel : ils assurent
la circulation, la dispersion et la migration des espèces nécessaire à leur cycle de vie »
(www.trameverteetbleue.fr, 2015) Ils peuvent être linéaires, discontinus ou paysagers. Les
corridors écologiques comprennent les espaces naturels ou semi-naturels ainsi que les
formations végétales linéaires ou ponctuelles permettant de relier les réservoirs de
biodiversité, et les couvertures végétales permanentes le long des cours d‘eau. Ils permettent
les connexions entre les réservoirs de biodiversité et facilitent les déplacements et la
migration des espèces animales mais aussi végétales.
Ces corridors peuvent être multifonctionnels et abriter des activités sportives ou de loisir. Ils
peuvent également inclure des cimetières ou des infrastructures vertes comme des bassins de
rétention ou des marais filtrants, par exemple (F.Nicolas , 2009, p04).

Figure 13: Un pont de Veluwe aux Pays-Bas


Source: http://www.pausecafein.fr/animaux/ecoducs-animaux- Figure 11: La High Line Manhattan à New
traverser-routes.html York
Source. http://www.ausbt.com.au/

Figure 14: Un hectare de foret planté sur deux tours, Figure 12: sur le toit de l'eglise notre dame de paris
Milan
Source: http://www.j-aime-les-abeilles.fr/
Source:http://maisonagricultureurbaine.com/ressou
rces-medias/revue-de-presse/lau-dans-le-monde/

Les ingrédients essentiels sont d'abord la diversité dans tous les aménagements, ensuite une bonne
quantité et une proportion suffisante de territoire protégé abritant une faune et une flore diversifiée et
enfin l‘utilisation d‘espèces indigènes, mieux adaptées aux conditions locales et sans danger pour
l‘équilibre de l‘écosystème.

44
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 02

Figure 15 : Trame verte et bleue du Le Nord - Pas-de-Calais


Surce: http://cap21npdc.over-blog.com/article-26584008.html

La Trame verte et bleue vise à préserver la biodiversité en supprimant ou en limitant les obstacles
anthropiques à la mobilité des espèces, favorisant ainsi les brassages génétiques. Elle favorise non
seulement un réseau entre les différents espaces naturels de la ville, mais elle vise aussi à les relier
aux espaces naturels périphériques plus éloignés.
En plus de préserver et régénérer la biodiversité urbaine, la trame verte et bleue a comme objectif de
lutter contre l'étalement urbain, en utilisant le principe de continuité verte et discontinuité urbaine. Ce
principe consiste à inverser la tendance générale de "nature dans la ville", vers "la ville dans la
nature", inverser la vision et concevoir la ville selon son environnement naturel et géographique.
La continuité de la nature d'abord à l'intérieur de la ville puis entre la ville et les espaces naturels au-
delà de sa périphérie, aboutie à un réseau naturel reliant plusieurs villes. Elles sont traversées et
assimilées par la nature, la ville n'est plus une unité géographique en confrontation avec la nature,
mais elle devient une composante de l'écosystème global.
2.1.1.5 Effets négatifs de la biodiversité urbaine :
La biodiversité urbaine peut engendrer des effets indésirables au sein de la ville. En effet, introduire
ou préserver la nature en milieu urbain peut susciter des craintes ou des rejets.
- Elle favorise la prolifération d'animaux indésirables tels que les rats ou les puces ou encore les
goélands ou d'autres espèces posant des problèmes d'hygiènes ou porteuses de maladies.
- Le pollen des végétaux peut entrainer des réactions allergiques sur les habitants.
- On a souvent tendance à sélectionner les espèces admises en milieux urbain. C'est une volonté de
domestication de la biodiversité selon des critères d'esthétique et de standing. Par exemple les herbes
sauvages font désordre, et les animaux laissent des excréments.

45
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 02

- D'autre part, le paramètre du temps joue un rôle dans la qualité des services rendus par la
biodiversité. En effet, Une composante donnée de la biodiversité peut avoir des effets positifs,
négatifs ou neutres sur un service donné selon la période. Par exemple certaines espèces d'insectes
prédateurs peuvent jouer un rôle positif dans la lutte contre les bio-agresseurs, mais à certaines
périodes de l'année, elles peuvent s'attaquer à d'autres espèces de prédateurs de plus petite taille, et
leurs rôles deviennent alors négatifs ( Priou.L, 2013). Gérer la biodiversité urbaine implique sa prise
en considération dans le temps.
- Toutes les échelles de la biodiversité sont importantes, Il n'est pas toujours évident de choisir
quelles espèces peuvent être gardées et quelles espèces doivent être écartées.

2.1.2 Agriculture urbaine:

2.1.2.1 Définitions:

L‘agriculture urbaine est une forme émergente de pratiques agricoles en pleine ville et se
développe depuis plus d‘une décennie dans les pays industrialisés. C'est un concept tendance qui
connait un engouement croissant, suite à une prise de conscience de l'importance de la nature en ville,
mais aussi poussé par des besoins alimentaires, un retour vers la terre, et vers une nourriture saine et
naturelle. Les projets se multiplient et prennent de nombreuses formes, cela peut aller du petit jardin
potager jusqu'aux grandes ceintures agricoles périurbaines.
La présence de l'agriculture dans le milieu urbain n'est pas un phénomène nouveau, les ceintures
maraichères et les jardins ouvriers témoignent d'une relation déjà présente entre un espace : la ville et
une activité : l‘agriculture (F.Déalle-Facquez, 2013).
Les facteurs principaux qui ont encouragé l'émergence de ce concept sont : premièrement la remise
en question de l'agriculture elle-même, changeant la technique vers des méthodes plus naturelles et
qualitatives. Le deuxième facteur est celui de l'assimilation de la ville par le milieu rural, les terres
agricoles font désormais partie des espaces périurbains et non plus seulement ruraux.
Le terme agriculture urbaine est composé de deux termes en apparence contradictoires : d'abord le
mot agriculture qui se réfère à la production alimentaire à grande échelle afin de nourrir la population
au niveau local, national ou international. D'un autre coté le terme urbain est associé au
développement des villes soit à un regroupement d‘individus dans une entité aménagée afin d‘offrir
des services à ceux-ci.
La MAU15 défini l'agriculture urbaine en générale comme étant « l’idée d’une agriculture tournée
vers la ville, qui utilise des ressources, des déchets et une main d’œuvre de la ville ». L'agriculture
urbaine est donc une activité agricole qui se fait en milieu urbain. Cependant il est important de
souligner son intérêt social à l'intérieur de la ville. En effet, elle est un mouvement social qui
s‘approprie l‘espace urbain (E.Duchemin, 2012).
L'agriculture urbaine facilite l'accès à la nourriture par la population citadine, ainsi qu'à l'amélioration
des produits alimentaires de qualité. Elle assure aussi le maintien des liens sociaux

15
La Maison de l’Agriculture Urbaine : est une association loi 1901 qui a été créée le 10 octobre 2013 par différentes personnes
appartenant au monde professionnel spécialisé de l’horticulture mais aussi du paysage. Elle est située au coeur de la ville d’Angers
dans les Pays de la Loire en France.

46
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 02

intergénérationnels à l'intérieur même du milieu urbain et aide à renforcer les liens entre la ville et la
campagne.
Une étude a été faite par les universités de Stanford et de Berkeley, dans lesquelles des chercheurs
ont analysé et comparé des images satellites, des recensements agricoles et des données socio-
économiques sur la population (www.Slate.fr, 2014). L'étude vise à connaitre les chiffres liés à
l'agriculture urbaine dans le monde, et voici quelques résultats obtenus :
40% des terres cultivées dans le monde sont dans ou à proximité des villes et 67 millions d‘hectares
cultivés pour l‘alimentation sont à l‘intérieur des villes (dont 24 millions de terres irriguées), soit
5,9% du total des terres cultivées dans le monde.
Si on ajoute les zones périurbaines, dans un rayon de 20 km autour des villes, on monte à 456
millions d‘hectares (dont 130 millions de terres irriguées), donc près de 40% des cultures mondiales.
Et encore, les chiffres sont peut-être sous-estimés, car l‘étude considère seulement les villes de plus
de 50.000 habitants.
L'agriculture urbaine offre plusieurs possibilités et peut être sous plusieurs formes : sous forme de
fermes verticales ou d'exploitation de friches, mais aussi comme parc agricole périphérique ou jardin
potager, ouvrant le champ à plusieurs acteurs, où le citoyen occupe une place importante
2.1.2.2 Une agriculture durable :
L'agriculture urbaine est un concept nouveau qui cherche à trouver des alternatives aux villes
durables. Elle vise à répondre aux exigences urbaines contemporaines, tout en respectant
l'environnement. L‘agriculture urbaine a donc pour vocation d‘être une agriculture respectueuse de
son environnement qui est donc la ville et elle est par conséquent durable. Elle se base sur de
nouveaux concepts tels que l‘agro-écologie ou encore la permaculture.

 L’agro-écologie: "elle est une technique inspirée des lois de la nature. Elle considère que la
pratique agricole ne doit pas se cantonner à une technique, mais envisager l’ensemble du
milieu dans lequel elle s’inscrit avec une véritable écologie" (MAU, 2016). Elle intègre la
dimension de la gestion de l‘eau, du reboisement, de la lutte contre l‘érosion, de la
biodiversité, du réchauffement climatique, du système économique et social, de la relation de
l‘humain avec son environnement.
 La permaculture: "C'est la conception consciente de paysages qui miment les modèles et les
relations observés dans la nature, visant à obtenir une production abondante de nourriture et
d’énergie pour satisfaire les besoins locaux" (MAU, 2016). La philosophie de la
permaculture consiste à travailler avec la nature et non pas contre elle. Elle suit une éthique de
base et donne des principes qui permettent une intégration harmonieuse des activités
humaines au sein des écosystèmes. Elle va donc pouvoir intégrer l‘ensemble des bonnes
pratiques de l‘agriculture biologique et de l‘agroécologie mais également les énergies
renouvelables, l‘écoconstruction

47
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 02

2.1.2.3 Diversité de l'agriculture urbaine:


L'agriculture urbaine peut prendre plusieurs formes, allant de la plus petite parcelle jusqu'aux terres
agricoles périurbaines. Cette flexibilité permet à l'activité agricole de s'adapter aux besoins des
citadins, mais aussi aux espaces et aux moyens disponibles.

1) Agriculture urbaine :

Figure 16: Les formes d'agriculture urbaine


Source: http://villedurable.org/2014/06/04/lagriculture-en-ville-un-projet-urbain-comme-un-autre/

Selon la FAO, "l’agriculture urbaine se réfère à des petites surfaces (par exemple, terrains vagues,
jardins, vergers, balcons, toits, terrasses, récipients divers) utilisées en ville pour cultiver quelques
plantes et élever de petits animaux et des vaches laitières en vue de la consommation du ménage ou
des ventes de proximité". L'agriculture à petite échelle destinée principalement à la consommation ne
permet pas toujours la commercialisation à grande échelle et elle est principalement destinée à la
consommation directe des habitants. Elle renoue les liens entre les citadins et la nature, les habitants
retrouvent le plaisir de jardiner, et de semer eux-mêmes les fruits et légumes qu'ils vont ensuite
récolter et consommer dans leur alimentation. L‘agriculture urbaine rend plus accessible des produits
frais de bonne qualité et à moindre coût, contrairement aux produits venant des terres agricoles plus
lointaines.
Ces formes sont variées, cela peut aller de potagers individuels à des jardins potagers de quartier,
appelés jardins partagés qui consistent à exploiter une parcelle commune et la partager entre les
voisins. Chacun cultive une parcelle égale, ce qui permet aux citadins d'avoir leur coin potager, et qui

48
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 02

implique l'exploitation des espaces disponibles dans les espaces urbains, notamment les toitures des
immeubles, et les espaces verts habituellement utilisés en pelouse.
Les bénéfices de ces exploitations ne se limitent pas au bienfait économique et alimentaire. Cela
renforce également les liens sociaux entre les habitants, en les incitants au travail collectif dans
l'intérêt commun, ainsi que les bénéfices pour l'environnement, d'abord esthétiques, avec un
embellissement de la ville, mais aussi une amélioration des microclimats, et la filtration de l'air.

Figure 17: Au Canada,


à Montréal exactement, "Les Fermes Lufa" ont
Figure 18: "Le jardin ensoleillé" de Meyrin (Suisse).
construit en 2011 un prototype de ferme
urbaine de 3000m2 Source: http://www.potagersurbains.ch/sortie-de-
terre/meyrin/

2) Agriculture périurbaine :

figure 20: agriculture périurbaine, Paris. Figure 19: Agriculture periurbaine, Detroit, USA.

Source: Source: http://maisonagricultureurbaine.com/ressources-


https://quartiersentransition.wordpress.co
m/2011/09/14/lagriculture-regagne -

L'agriculture périurbaine qui "correspond à des unités agricoles proches de la ville qui gèrent des
exploitations intensives commerciales ou semi-commerciales en pratiquant l’horticulture (légumes et autres
cultures), l’élevage de volailles et d’autres animaux destinés à la production de lait et d’œufs". Il s'agit d'une
agriculture proche d'une ville, et de part cette proximité urbaine elle bénéficie d'une intensification
agricole plus importante que dans les zones rurales plus éloignées (Callau.S et Paül.V 2007).
Les productions issues des exploitations périurbaines sont destinées au marché urbain, renforçant
ainsi les liens ville-campagne et à la durabilité territoriale. La commercialisation des produits

49
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 02

périurbains dans la ville a également un avantage supplémentaire, la garantie d'origine, rendant


possible des produits frais de qualité au sein des villes.
La proximité de la ville est donc un avantage pour l'activité agricole périphérique. Parallèlement elle
peut constituer une menace, par l'étalement urbain, mettant en danger les terres agricoles. Cependant
délimiter les terres agricoles périurbaines n'est pas une tâche facile, les frontières qui les séparent ne
sont pas clairement établies.
L'agriculture périurbaine est proche de la ville, et est en permanence confrontée aux changements,
aux dynamismes et aux attentes du monde urbain. Elle constitue un laboratoire pour l'agriculture en
générale.

2.1.2.4 Interactions ville - espaces agricoles périurbains:

1) Deux éléments complémentaires:


L‘interaction entre ville et agriculture a longtemps été lisible dans le territoire. Les villes ont toujours
étaient entourées par des ceintures agricoles. Depuis les anneaux les plus proches des villes, sont
voués à des productions à forte valeur ajoutée et qui se conservent mal (légumes, fruits, lait),
jusqu‘aux anneaux les plus éloignés, destinés à des productions moins intensives qui se transportent
et se conservent bien comme les céréales (Mathieu, 2003 in J.S.Cavin, 2011).
Valoriser l'agriculture urbaine et périurbaine reviens à valoriser la ville, et il est difficile d'imaginer
une agriculture périurbaine sans une ville durable, les deux termes agri-urbain et ville durable ne sont
pas opposables mais complémentaires. La ville peut bénéficier de la préservation des espaces
agricoles périphériques sur deux points :

- La préservation des espaces agricoles périurbains induit une réflexion différente dans la
planification urbaine. Elle donne un sens aux espaces non-urbanisés, autrement dit, en
préservant les terres agricoles on met un obstacle physique à l'urbanisation, mais
également on rentabilise les espaces non bâtis.
- la protection des espaces agricoles périurbains pousse la ville à réfléchir qualitativement à
ses espaces, et la force à se régénérer sur elle-même, en plus de protéger sa ressource
alimentaire.

2) La préservation des espaces agricoles périurbains invite la ville à une nouvelle réflexion :

La préservation de l'agriculture en ville implique des changements dans la démarche de la


planification urbaine. En effet, auparavant, les concepteurs urbains procédaient avec une optique
d'occupation de l'espace en réalisant les besoins des habitants. Mais la préservation de périmètres tels
que les espaces agricoles inverse la situation. Désormais, définir un périmètre d‘espaces agricoles à
préserver constitue le point de départ du projet urbain, suivie des projets de réalisation des besoins
des habitants dans le foncier disponible.

Face à ces changements, la ville est obligée de faire preuve de plus de flexibilité vis-à-vis d'autres
domaines. Il est nécessaire d'accueillir des acteurs qui agissaient uniquement dans le monde rural tels

50
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 02

que les agriculteurs. L'activité agricole permettrait de préserver ou de restaurer les zones humides, ce
qui peut diminuer les coûts de traitement dans les stations d‘épuration, ainsi que la gestion des fonds
de vallées qui alimentent la ville en eau potable. Cette multifonctionnalité impose à la ville une
ouverture d'esprit et lui fait prendre conscience de la multitude d'alternatives dans la gestion du
territoire.

2.1.2.5 Agriculture urbaine et sécurité alimentaire :


L'agriculture urbaine peut contribuer à lutter contre l'insécurité alimentaire dans le monde et fournit
déjà de la nourriture au quart de la population urbaine mondiale selon la FAO (Organisation des
Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture). Et cette tendance devrait évoluer considérablement
d‘ici à 2030
Elle contribue également à la sécurité alimentaire des ménages, en particulier durant les périodes de
crise et de pénurie alimentaire. En s'installant dans la ville et à sa périphérie, elle contribue à un
apport productif agricole important qui aide à répondre aux besoins croissants de la ville en terme de
produits alimentaires. D'une ville consommatrice et stérile, l'agriculture urbaine aide la ville à passer
une étape, celle de la ville productrice en agriculture qui se nourrit elle-même, une ville fertile (F. de
Mazières16, 2011). Les produits sont consommés par les producteurs ou vendus sur des marchés
urbains.
Les aliments de production locale sont plus frais, plus nourrissants et à des prix compétitifs car ils
sont transportés sur de plus courtes distances et nécessitent moins de réfrigération. Les
consommateurs auront plus facilement accès à des produits frais et ils bénéficieront d‘un plus grand
choix et de meilleurs prix.

Voici quelques données de la FAO concernant l'agriculture urbaine :


 Les légumes ont un cycle de production court (certains pouvant être récoltés dans les 60
jours suivant la plantation) et sont donc parfaitement adaptés à l‘agriculture urbaine.
 Les jardins potagers peuvent être jusqu‘à 15 fois plus productifs que les exploitations des
zones rurales.
 Une superficie d‘un mètre carré peut fournir 20 kg de nourriture par an.
 Les maraîchers urbains ont moins de frais de transport, de conditionnement et
d‘entreposage, et ils peuvent vendre directement à l‘étalage dans la rue ou sur les
marchés.
 Ils perçoivent plus de revenus qui iraient autrement aux intermédiaires.
 L‘agriculture urbaine fournit des emplois et des revenus pour les groupes de population
défavorisés.
 Un jardin de 100 m2 peut générer un emploi dans la production horticole, la fourniture
d‘intrants, la commercialisation et la création de valeur ajoutée du producteur au
consommateur.
 Cependant, dans de nombreux pays, l‘agriculture urbaine n‘est pas reconnue dans les
politiques agricoles et la planification urbaine.

16
Président de la Cité de l’architecture & du patrimoine

51
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 02

2.1.2.6 Avantages de l'agriculture urbaine:


L'agriculture urbaine engendre des effets positifs sur la ville. De part sa multifonctionnalité elle
mobilise différents acteurs, et met en relation plusieurs secteurs. Il en résulte un effet boule de neige
qui redynamise les villes. Par sa proximité avec la ville, elle réduit les distances entre le lieu de
production et le lieu de consommation. Ces paramètres engendrent des avantages sur les différents
plans : économique, environnemental et social.
1) Avantages économiques:
- Parmi les avantages, l'agriculture urbaine permet de créer des commerces dans les communautés
ainsi que des compléments de revenus (et d'approvisionnement en aliments) pour la famille. Elle
permet également de réduire les coûts de récupération des déchets mais surtout ceux des transports.
- Les exploitations agricoles engendrent des postes d'emplois.
- Par ailleurs, dans les pays du sud, l‘agriculture urbaine permet non seulement d‘accroître la sécurité
alimentaire, mais aussi d‘augmenter les revenus des habitants, indirectement par la nourriture qu‘ils
consomment eux-mêmes et directement par la production vendue dans les marchés. Par exemple, à
Dar es Salaam en Tanzanie, l‘agriculture urbaine fournit du travail à 20 % de la population. À
Nairobi, au Kenya, l‘agriculture urbaine arrive au troisième rang des revenus payés en ville. À
Mexico, les revenus d‘agriculteurs urbains en rapport avec la production porcine comptent jusqu‘à 40
% du revenu des ménages, le maïs, jusqu‘à 30 %, et les légumes, jusqu‘à 80 % (FAO, 2014).
- L‘agriculture urbaine peut générer un développement en matière de tourisme vert, ou de balades
identitaires et patrimoniales dans la ville.

Figure 21: les différents liens entre agriculture urbaine et souveraineté alimentaire.
Source: http://maisonagricultureurbaine.com/l-agriculture-urbaine/definition/

52
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 02

2) Avantages sur l'environnement:

L'agriculture urbaine et périurbaine approvisionne la ville en produits frais issus des environs
immédiats, l'agriculture durable et met à leur disposition d'aliments sains tout en diminuant l'impacte
des produits chimiques sur l'environnement.
Les espaces agricoles constituent des espaces de nature, ils rendent les mêmes services que peuvent
rendre les espaces naturels, tels que : l'absorption des eaux pluviales; la réduction de la pollution
atmosphérique ainsi que l‘érosion des sols; la réduction des transports à travers les circuits courts;
Amélioration de la qualité de vie des citoyens à travers une amélioration des aménagements;
Recyclage de la matière organique grâce au compostage.

3) Avantages sociaux :

 L'amélioration de la qualité de vie des citoyens, par ses dimensions paysagères et dans sa
capacité à satisfaire le désir de nature des citadins.
 L'agriculture urbaine facilite les échanges intergénérationnels et interculturels. Désormais,
elle peut constituer un loisir. Elle permet de rendre les aliments de bonne qualité plus
accessibles par la réduction de leur coût. L'agriculture urbaine permet une cohésion et un
esprit de collectivité.
 Elle améliore la santé et la sécurité des résidents en leur procurant des aliments sains et un
meilleur accès à des espaces verts bien entretenus.
 Renforce le tissu social ainsi que la capacité d‘organisation et d‘unité autour d‘un objectif
commun et une activité productive.
 La pratique d‘activités agricoles dans des zones plus pauvres constitue un moyen d‘existence
vital pour les citadins : elle améliore leur nutrition et augmente les revenus qu‘ils peuvent
consacrer aux autres dépenses du ménage.
 Favorise un réalignement progressif des rapports sociaux, économiques et politiques entre les
régions rurales et urbaines.
 L‘agriculture en ville, une agriculture de très grande proximité permet à tous les citoyens de
s‘impliquer à nouveau par la production de leurs aliments.
 Éducation : sensibilisation de la population aux réalités des activités agricoles et découverte
des particularités des aliments.
 L‘autonomisation et la réappropriation de l‘espace urbain par les citoyens.
 Elle peut être un vecteur d‘insertion pour des personnes en difficulté ou d‘éducation pour les
enfants, ou un prétexte au développement d‘un tissu associatif.

2.1.2.7 Risques liés à l'agriculture urbaine:


Bien qu'il y ait un manque de recul nécessaire pour évaluer les effets négatifs de l'activité agricole
dans la ville, étant donné son installation relativement récente, on peut cependant évaluer les risques
qu'elle peut engendrer et les estimer :

 Contamination des cultures par des organismes pathogènes (tels que bactéries, protozoaires,
virus ou helminthes) engendrée par l‘irrigation avec des eaux provenant de cours d‘eau pollués
ou par des eaux usées ou des déchets organiques solides insuffisamment traités.

53
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 02

 Contamination des cultures et/ou de l‘eau potable par des déchets agrochimiques
 Contamination des cultures par pénétration de métaux lourds provenant de terre, air ou eaux
polluées.
 Transmission à l‘homme de maladies des animaux domestiques (zoonoses) au cours de
l‘élevage, de la transformation ou de la consommation de la viande
 Maladies humaines liées au traitement après récolte, à la commercialisation et à la préparation
dans des conditions insalubres de denrées produites localement.
 Risques professionnels pour les travailleurs dans l‘industrie alimentaire et le secteur de la
transformation des produits alimentaires.
 Mauvaises odeurs, pollution sonore.

2.1.2.8 Les liens entre biodiversité et agriculture urbaines :


Les liens entre l'agriculture et la biodiversité urbaines peuvent se faire sur plusieurs niveaux. Mais
cette relation dépend fortement de la qualité de l'agriculture. Cette dernière fait partie de la
biodiversité, et elle contribue fortement au développement d'habitats naturels. Mais ceci n'est
valable que si l'agriculture est durable, et n'utilise pas, ou presque pas de produits chimiques, qui
auront des résultats contraires sur la biodiversité.
De plus, la biodiversité peut être un outil pour l'agriculture pour passer à une production durable
en remplaçant les insecticides par les traitements biologiques, et les engrais par des produits
naturels qui restaurent la richesse biologique de la terre. Les deux sont donc complémentaires, et
contribuent à un retour de la nature sauvage et contrôlée dans la ville.

2.2 Le concept d'agriparc, un entre-deux multifonctionnel:

2.2.1 Définition :
L'agriparc est un concept qui réunie , à la fois, un parc urbain et une activité agricole. Un parc étant
un espace délimité et ouvert, combiné à une activité agricole, induisant un mélange entre les usages
agricoles et citadins. L'agriparc suppose donc la protection de l'activité agricole en les entourant de
limites claires, qui ont pour objectif de les préserver de l'urbanisation.
Cependant l'agriparc ne fait pas référence à une réserve de l'agriculture, car préserver l'activité
agricole en milieu urbain ne se limite pas seulement à sa protection de l'urbanisation, mais elle
consiste à la (l'activité agricole) rapprocher du citadin (consommateur). Ce n'est donc pas un musée
dédié à l'agriculture, ni un espace vert urbain, mais un lieu d'échange et de rencontre entre les deux
mondes, qui contribue à redonner vie à l'activité agricole et à la réadapter aux conditions urbaines
afin de garantir sa pérennité.
Terres agricoles menacées, signifie une menace des ressources d'alimentation des villes, préserver
donc les terres agricoles revient à préserver la sécurité alimentaire des habitants. De plus, l'agriparc
vise à préserver la biodiversité, ce qui inclue les espaces naturels et les forêts périurbaines mais aussi
leur insertion dans un réseau écologique. C'est également un lieu de nature pour les habitants, un
poumon dans la ville, et un espace de loisir pour les citadins.

On peut donc définir l'agriparc comme : "un espace délimité et ouvert, préservé de l'urbanisation
pour faciliter et garantir l'usage agricole en impulsant son potentiel économique, socio-culturel et
environnemental" (Daligaux, 2001). L'agriparc est une combinaison entre les deux concepts :

54
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 02

agriculture et parc, insérés dans une logique globale de protection de la biodiversité urbaine. L‘enjeu
consiste alors à concevoir des limites d‘urbanisation qui valorisent la relation ville-campagne, les
vues sur le grand paysage et l‘accès à la nature.

Selon une autre définition donnée l'agglomération de Montpellier "Un agriparc doit se définir comme
un espace par essence multi-fonctionnel qui doit concilier fonctions urbaines et fonctions agricoles
dans une stratégie gagnant-gagnant" (Agenda 21 de l'agglomération de Montpellier. 2011). C'est
donc un espace multifonctionnel, qui réinvente l'échange entre les territoires, mais aussi l'échange
social et économique. Comme il contribue à la sensibilisation à la protection, à la fois,
l'environnement et de l'activité agricole.

Les agriparcs peuvent être créés sur des espaces agricoles préexistants ou non, et ont la particularité
de rallier activité de production et activité publique et urbaine. C'est donc un espace polyvalent
pouvant accueillir des activités extérieures. Les pâturages pourraient permettre, lors de leur temps de
non-utilisation, d‘autres évènements, les axes de circulation pourront servir de chemins d‘exploitation
comme de randonnée, les bâtiments l‘été pourront héberger d‘autres usages, etc.
La qualité de ces limites comme leur pérennité supposent qu‘il y ait « projet » de part et d‘autre. De
la même façon que les projets urbains définissent les développements maîtrisés de la ville, il est
nécessaire d‘explorer de nouvelles formes de projets d‘aménagement des espaces agricoles.

2.2.2 Origines du concept , le parc agricole:


L'auteur du concept "d'agriparc" est l‘architecte Bernard Reichen17, du SCOT de l'agglomération de
Montpellier en France ( M.Lahidely, 2011). Cependant, il n'en donne pas une définition précise, il
préconisait de travailler sur les logiques de proximité, sur la ville-économe mais aussi sur les valeurs
environnementales, trio gagnant de cette cohérence.
Le concept d'agriparc est donc récent dans le vocabulaire de l'urbanisme, mais la combinaison entre
agriculture et parc urbain est plus ancienne avec les concepts de parc agricole ou parc agraire,
agricultural park ou AgPark.
L'idée de la protection de l'activité agricole périurbaines à travers un espaces délimité et
multifonctionnel a vu le jour en Italie avec le parc agricole de milan en 1983. Le parc agricole du sud
Milan s‘est doté de voies cyclables qui relient cette région rizicole au centre-ville. Les agriculteurs
ont commencé à y développer l‘accueil du public, par le commerce et la restauration "à la ferme".
Le deuxième pays à avoir applique le concept de parc agricole est l'Espagne, près de l‘aéroport de
Barcelone. Le parc agricole de Baix Llobregat créé en 1998, vise lui aussi à protéger le patrimoine
arboricole et maraîcher de la région, et à le valoriser auprès des citadins. Il concerne plusieurs
centaines de petits producteurs, organisés en coopératives, qui vendent une partie de leurs produits
dans l‘agglomération de Barcelone, mais aussi en Espagne et dans toute l‘Europe.

17
architecte urbaniste concepteur du SCOT de l’Agglomération de Montpellier

55
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 02

Quelques définitions :
"C'est un espace ouvert et délimité, dont l'objectif est de garantir la continuité des espaces agricoles,
en les préservant du processus de l'étalement urbain, en utilisant des programmes qui permettent
l'amélioration et le développement de son potentiel économique, environnemental et socioculturel, en
protégeant le patrimoine naturel environnant" (UPM18 &CEA19,2010). Ou encore, "Un parc agricole
est un outil pour la gestion de l'espace agricole sur lequel il existe une volonté de consolider et de
développer sa base territoriale… en évitant son incorporation par le processus de l'étalement urbain,
en facilitant la continuité des activités agricoles, ce qui requiert la présence d'agriculteurs." (CPN20,
1996:40 in A. Zazo & C. Yacamán. 2015).
On peut également trouver dans d'autres pays tels que les USA, les AgPark. Selon le CR-FAIR21
dans un article publié en 2013 définie l'AgPark comme "la combinaison d'une exploitation agricole
et un parc municipal qui se situe dans la périphérie. AgPark peut servir comme une transition ou une
zone tampon entre les usages agricoles et urbains. Ils sont conçus pour de multiples fonctions qui
réunissent exploitation agricole, espaces publics, et habitats naturels"
Toutes ces définitions convergent vers une même vision de l'agriparc, qui tourne autour de la
préservation de l'agriculture et de la biodiversité, la présence d'espaces verts urbains comme lieux de
loisirs et de détente, ainsi que la maitrise de l'étalement urbain, et l'établissement d'une zone tampon
entre la ville et la campagne.
Dans cette optique, le parc agricole lance des programmes qui permettent de préserver les valeurs des
espaces agricoles (climat, sol, paysage, biodiversité, patrimoine architectural, réseau de promenade,
réseau d'irrigation, etc) et développer ses fonctions économiques, mais aussi environnementales et
sociales. En parallèle, il régule et contrôle les usages permis. Il ne s'agit pas de rendre l'espace
agricole un musée, ni d'un parc naturel, ni d'un parc thématique, ni réserve de foncier. C'est un
modèle de gestion capable de réunir dans un espace les entités publiques et privées impliquées dans
le projet (J.M. Montasell& A.Zazo, 2015).

2.2.3 Principaux objectifs des agriparcs:


 le maintien d'exploitations viables et compétitives intégrées dans une démarche de production
durable et qualitative.
 encourager la diversité naturelle et cultivée, garant d'une biodiversité accrue sur le territoire.
 l'aménagement des espaces productifs pour qu'ils soient considérés comme faisant partie
intégrante des espaces urbains. Cette volonté est mise en place par l'adaptation des espaces
aux pratiques urbaines en incitant les démarches socio-éducatives.
 Rendre le sens, en redécouvrant les usages, la structure, et le paysage d'un territoire (A. Zazo
& C. Yacamán, 2015)
 Préserver les espaces d'intérêt agricole en zones menacées par la croissance urbaine et les
convertir en un instrument de décongestion.

18
Universidad Politécnica de Madrid (université polytéchnique de Madrid)
19
Centro de Estudios Ambientales (centre des études environnementales)
20
El Consell de Protecció de la Natura (le conseil de protection de la nature Catalogne- Espagne).
21
the Capital Region Food and Agriculture Initiatives Roundtable

56
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 02

 Protéger l'espace agricole, en générant des bénéfices capables de consolider la population à la


recherche de ressources naturelles disponibles dans les périmètres agricoles, activités
forestières qui s'intègrent da ns les valeurs sociales et écologiques avec harmonie dans le
territoire
 Protéger la base territoriale et redynamiser l'activité agricole.
 Réinventer les relations ville-campagne.
 Contrôle de la pression urbaine.
 Activation de la multifonctionnalité de l'activité agricole.
 Comptabiliser l'activité agricole avec le loisir urbain.
 Mettre en valeur l'agriculture de proximité du point de vu de la gouvernance et de la
souveraineté alimentaire.

2.2.4 Un espace tampon entre ville et campagne:


Les espaces agricoles et naturels périurbains sont menacés et grignotés par la croissance spatiale
des villes, mais aussi par la rurbanisation, et les mutations que subissent les milieux ruraux. Les
agriculteurs du milieu rural changent d'activité, et vont de plus en plus vers des activités
touristiques, économiques ou éducatives. Etant donné que les terres agricoles sont vendues plus
chères si elles sont destinées à l'urbanisation qu'à une activité agricole, les agriculteurs sont tentés
de vendre et d'aller vers les autres secteurs.
L'activité agricole se retrouve donc menacée, et avec elle la sécurité alimentaire des habitants ; Il
est nécessaire de la préserver afin d'éviter une crise alimentaire. Ou l'obligation de chercher des
produits alimentaires de plus en plus loin, créant des problèmes de transport et de qualité des
produits. A côté des espaces agricoles, les espaces naturels sont également en danger, menacés
par la progression urbaine, mettant en danger la biodiversité et l'équilibre des écosystèmes.
Préserver la nature en ville qui se compose de l'agriculture durable et de la biodiversité est donc
une question de survie et pas seulement une question de qualité de vie. La nature devient une
armature fondatrice pour l'urbanisation et pas seulement une question d'embellissement de la
ville. Au lieu de contrer directement l'étalement urbain, on adopte une démarche différente, celle
de protéger directement les espaces périphériques qui représentent le plus de valeur.
L'agriparc est un espace bien délimité, où la consommation de l'espace est régulée pour éviter son
urbanisation afin de protéger les terres agricoles et les espaces naturels périphériques, à travers
des lois et une législation qui évite la spéculation du foncier agricole. A l'instar des ZAD22 en
France qui visent à garantir des ceintures vertes autour des villes et y proposer des loisirs verts de
proximité, avec une fonction récréative et sociale à la fois.
L'agriparc est une pièce d'un réseau écologique qui entoure, mais aussi transperce la ville. Il a
comme objectif de relier les lieux de nature fragilisés et isolés par leur fragmentation, en les
mettant en réseau. Son objectif est de réaliser une continuité écologique et à interrompre les
espaces urbanisés sur le principe de continuité verte et discontinuité urbaine.
L'agriparc est destiné à préserver l'activité agricole et les espaces naturels, et à les rendre
accessibles au public. Il rapproche la nature du citadin évitant ainsi les déplacements continuels

22
Zone d’aménagement différencié

57
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 02

vers la campagne à la recherche de nature et de calme. Il rapproche également les producteurs


agricoles et les consommateurs. Il concilie donc activités rurales et activités citadines, comme il
peut être un espace interstitiel entre ville et campagne. C'est donc une zone tampon qui adoucie la
transition d'une entité à une autre. Il constitue une transition douce entre la ville et la campagne,
avec des activités hybrides, entre l'agriculture qui est habituellement rurale, et un parc urbain. Il
réinvente donc les relations entre les territoires.

Figure 22: Agriparc comme zone tampon entre ville et campagne


Source: A.SEKAT

2.2.5 Un espace multifonctionnel:


Le concept d'agriparc est un espace multifonctionnel. Selon le guide des agriparcs de l'agenda 21 de
l'agglomération de Montpellier, l'agriparc peut abriter quatre fonctions : production, consommation,
fonction environnementale, et ludo-éducatives. Cette répartition nous a servi de base afin de mieux
comprendre les interactions qui ont lieux dans un agriparc :

2.2.5.1 Activité agricole (La fonction de production):


Il s‘agit de préserver durablement des lieux où l‘activité agricole sera maintenue contre vents et
marées, sous sa forme ancienne (viticulture, céréaliculture) ou sous des formes nouvelles adaptées
aux contraintes économiques actuelles.
La production agricole est une activité rurale, et en l'implantant dans la ville, elle contribue à
réinventer les relations entre la ville et la campagne. C'est aussi une activité économique et humaine,
et l'agriparc contribue à sa protection des risques de disparition auxquels peut l‘exposer la
spéculation. Elle contribue également au maintient de la sécurité alimentaire des citadins, et peut leur
garantir une production fraiche à moindre frais. L'ouverture de l'activité agricole au grand public
contribue à la sa propre protection, à condition que cette ouverture soit restreinte et maîtrisée.

58
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 02

2.2.5.2 La fonction de consommation :


L'agriparc offre aux citadins des produits alimentaires locaux de qualité grâce à des circuits courts23
de commercialisation, (marchés, paniers, jardins familiaux) ou par l‘intermédiaire de la restauration
collective. Cette proximité est bénéfique pour le consommateur car elle lui garantit une qualité du
produit, en économisant dans les coûts, en plus d'être informé sur les conditions de production.

Figure 24: Le marché de Pagès à Barcelone. Figure 23: Ag Park de Sunol


Source: http://www.jornal.cat/noticia/35796/els-pagesos- Source: http://edibleeastbay.com/newsletter/harvest-
del-parc-agrari-tornen-al-mercat delights/

2.2.5.3 Fonction environnementale :


Il s'agit de préserver la biodiversité urbaine, en préservant ses espaces naturels en tant que réservoirs
de biodiversité, et en mettant en place un réseau vert à travers des corridors écologiques. Ces espaces
naturels jouent également le rôle d'espaces de nature en ville, des lieux pour les habitants, des espaces
de promenade et de détente, où ils peuvent avoir des activités sportives et de loisir, afin d'améliorer la
qualité de vie des habitants.
On peut donc trouver des connexions qui servent également de piste cyclable et de lieux de
promenades, ou de raccourcis piétonniers. Ces valeurs d‘usage contribuent pleinement à la pérennité
de ces sites.
La préservation de la biodiversité joue également un rôle pour une agriculture durable. En effet, la
richesse des sols diminue l'utilisation des engrais, et la présence d'insectes prédateurs diminue
l'utilisation d'insecticides. La présence de polinisateurs est indispensable pour les végétations.

23
Un circuit court un mode de commercialisation des produits agricoles qui s’exerce soit par la vente
directe du producteur au consommateur, soit par la vente indirecte, à condition qu'il n'y ait qu'un seul intermédiaire

59
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 02

Figure 25:Apiculture, agriparc de Monpellier


Source: http://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/cop21/disparition-des-
Figure 26: Vendanges à abeilles-quand-les-apiculteurs-se-font-piquer-leurs-ruches_996771.html
l'agriparc de mas nouguier en
présence d'enfants
Source:http://www.agropolis.fr

2.2.5.4 La fonction ludo-éducative:


En constituant des lieux de loisir, de promenade ou de découverte, tant récréatifs que pédagogiques,
et contribuent à la sensibilisation interactive envers la protection de l'environnement, plus
spécialement pour les enfants. Cela se traduit par des visites éducatives pour les enfants, mais aussi
par l'implantation d'équipements pour promouvoir la protection de l'environnement.
Un lieu ludique, qui participe à faire connaitre aux citadins des savoirs faire perdus, qui sont les liens
avec la terre et les produits agricoles.
Selon le guide des agriparcs (agenda 21 de l'agglomération de Montpellier, 2011), il suffit d‘avoir
deux fonctions parmi les quatre citées ci-dessus afin d'assurer pleinement sa vocation d'espace
multifonctionnel. Ce qui donne plusieurs possibilités et combinaisons, faisant de lui un concept
flexible.
On voit ainsi qu‘à la croisée des objectifs économiques sociaux et environnementaux, le concept
d‘agriparc s‘inscrit pleinement dans une logique de développement durable.

Conclusion:
Nous constatons que la vision contemporaine de la nature en ville ne correspond plus à la nature des
parcs urbains hygiénistes. La ville a besoin de la nature sous plusieurs plans, économique, social et
environnemental, elle lui est indispensable pour sa régénération et sa résilience. Ces besoins se font
sur plusieurs niveaux : la préservation de la biodiversité et le bénéfice des services rendus par cette
dernière, ainsi que la préservation de l'activité agricole et la garantit d‘une sécurité alimentaire aux
citadins.
La biodiversité urbaines ne se limite plus à des aménagements verts, mais joue un rôle vital dans la
ville, en lui rendant des services importants pour. La restauration de zones naturelles telles que les
zones humides ou naturelles, elle contribue à la décontamination de l'eau ou de la terre. Elle
contribue également à diminuer les nuisances sonores et la pollution, ainsi que la diminution de
l'érosion des sols. Si on restaure la biodiversité on garantit une meilleur résilience pour les villes.

60
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 02

Cependant la biodiversité souffre de fragmentation et de diminution des habitats naturels. Sa


restauration passe alors par la restauration de réservoirs de biodiversité et des reconnexions
écologiques entre les différents espaces. C'est le principe de la trame vert et bleue urbaine.
L'agriculture urbaine et périurbaine est multifonctionnelle. Elle n'est plus seulement une activité pour
garantir la sécurité alimentaires, mais joue un rôle social, économiques et environnemental, en
l'intégrant à la ville, elle devient accessible au citadin, tant spatialement que fonctionnellement. De
plus, l'agriculture périurbaine joue un rôle de ceinture verte pour absorber l'étalement urbain, et
redistribue les rôles entre les territoires. Elle est un espace interstitiel entre l'espace urbain et l'espace
rural.
Les espaces naturels et agricoles périphériques deviennent des espaces de grandes valeurs qu'il faut
préserver afin, entre autre, de contrôler l'expansion spatiale de la ville, et redessiner ses limites. C'est
donc un outil pour contrer l'étalement urbain et pour mettre en place une transition progressive entre
la ville et la campagne. On assiste donc à un changement de penser la ville qui redevient un
écosystème, une partie de la nature. La trame verte et bleue devient un élément structurant et pas
seulement un aménagement ponctuel.
Agricparc, parc agricole, AgPark, plusieurs appellations pour une même typologie. des espaces
agricoles et naturels protégés par un périmètre défini. Le concept trouve son origine en Italie il y a 30
ans, puis. Adopté par la suite par plusieurs villes en Europe mais aussi à travers le monde. C'est un
concept catalyseur qui regroupent plusieurs fonctions de la nature en ville, celles de la production, de
la consommation, des activités environnementales et ludo-éducatives.
Il désigne un espace polyvalent qui s'adapte au contexte de la ville et à la nature de l'activité
dominante du parc. Il propose donc des combinaisons infinies, mais surtout évolutives dans le temps.
Il requiert une flexibilité de gestion et de gouvernance. Il faut concilier plusieurs acteurs et veiller à
garantir l'intérêt de chacun d'eux, pour garantir la réussite du projet. Il nécessite également un
pouvoir politique volontaire car il est plus rentable financièrement d'urbaniser les périphéries que de
préserver l'activité agricole.
La pertinence d'un projet d'agriparc semble importante. Théoriquement, celui-ci semble répondre aux
préoccupations urbaines contemporaines, mais reste à vérifier son efficacité et sa résistance face à la
pression de l'urbanisation et aux spéculations foncières des terres agricoles.
Afin de le vérifier, nous allons procéder à l'analyse de plusieurs exemples ayant mis en place des
projets de parcs agricoles composant leurs ceintures vertes périphériques.

61
3 Chapitre 03 :Les agriparcs dans l'expérience étrangère :

62
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 03

Introduction :

La pression urbaine exercée sur les espaces agricoles et naturels à la périphérie des villes est de plus
en plus forte, et met en péril ses ressources de production alimentaire les plus proches, en plus de la
dégradation de la qualité de vie à l'intérieur des agglomérations. La maîtrise de l'étalement urbain
est l'une des problématiques majeurs de l'urbanisme contemporain, et la nature devient un outil pour
le contrer, à travers une continuité verte et bleue, et la création de périmètres protégés pour les
espaces à valeur écologique et agricole.
Les agriparcs sont des espaces multifonctionnels, regroupant activité agricole, protection de la
nature, et lieux de loisir et d'activités ludo-éducatives pour les habitants. C'est aussi un espace
tampon entre ville et campagne. Plusieurs pays dans le monde ont appliqué ce concept pour la
protection des activités agricoles périphériques. Le premier parc en date est celui du Sud Milan qui
a été créé à la fin des années 1980, suivi de celui du Baix llobregat à Barcelone érigé à la fin des
années1990. Ces deux parcs ont ouvert la voie à d'autres projets en Europe, avec les autres parcs
agricoles d'Espagne, et les agricparcs français.
Par ailleurs, ce concept est appliqué dans d'autres continents, notamment aux U.S.A avec l'exemple
de l'AgPark de Sunol inauguré en 2006 dans l'état de Californie, afin de protéger les espaces
naturels sauvages à la périphérie de la ville de Saint Francisco, en plus de la préservation de
l'activité agricole (www.sagecenter.org, 2016). En Asie, on peut citer l'exemple de l'agricultural
park de Hong Kong, créé en 2014, qui a comme objectif la préservation et la modernisation de
l'activité agricole menacée par l'étalement urbain, à travers l'acquisition de 80 000 ha de terrain par
l'Etat.
Cependant l'application des agriparcs reste faible dans les pays africains ou arabes. Le parc agricole
de la République Démocratique du Congo, inauguré en 2012 vise à moderniser le parc agricole du
pays et à rendre la production agricole prioritaire. Néanmoins, cet exemple n'aborde pas la question
de l'interface ville-campagne, ou la protection des espaces agricoles de l'étalement urbain, étant
donné la localisation du parc relativement éloignée de la capitale Kinshasa. Au Liban, le projet d'un
parc agricole à Saida, regroupant des espaces de loisirs avec l'activité agricole dans l'objectif de
protéger l'activité agricole historique de la ville (A.Biscevic, M.Auricchio, 2014) est resté au stade
théorique depuis 2006. Au Maroc un projet de collier vert à Casablanca est au stade de réalisation,
proposant une ceinture verte qui joue le rôle d'articulation entre espace urbain et espace rural, mais
aussi un espace multifonctionnel qui vise à ouvrir l'activité agricole aux citadins.
Afin de vérifier l'efficacité du concept d'agriparc sur le terrain nous avons choisi l'analyse de projets
déjà réalisés à l'étranger. Notre choix s'est porté sur :
 Premièrement sur le parc agricole du Sud Milan, en raison de son importance historique en
étant le pionnier dans ce domaine, mais aussi parce qu'il a le recul nécessaire par rapport aux
résultats obtenus.
 Deuxièmement, le parc agricole de Barcelone qui est une expérience intéressante au niveau
de la contribution des agriculteurs à la préservation de l'activité agricole, et le
développement des outils qui permettront de gérer le parc.

63
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 03

 Le troisième exemple concerne les agriparcs de la ville de Montpellier qui, à travers son
SCOT, à lancé plusieurs projets d'agriparcs afin de préserver et restaurer l'activité agricole,
intégrés dans une trame verte qui parcoure la ville. L'originalité de cet exemple réside dans
l'utilisation de l'outil d'agriparc jusqu'à l'échelle du quartier, en articulant deux quartiers avec
un espace agricole, comme on pourra l'observer dans le projet du Mas Nouguier.
 Le dernier exemple choisis est celui du collier vert de Casablanca, qui a un contexte proche
de l'Algérie en étant un pays voisin.

3.1 Le parc agricole du sud Milan:


L'idée d'un parc agricole émerge dans les années 1970 en Italie aux alentours de Milan. Cette
initiative a pour but de valoriser la ceinture verte de l'aire de Milan. Le parc a été inauguré en 1990
(www.parks.it, 2016). Son objectif premier était de restaurer la relation historique entre les espaces
agricoles et urbains dans la zone. Il s'étend sur 61 communes et comprend plus de 47000 ha de
surface agricole protégée et classée (S.Servain, 2013, P34).
Le territoire du Parc agricole Sud Milan présente les caractéristiques géomorphologiques et
culturelles propres au paysage productif de la Plaine du Pô, historiquement marquée par une activité
agricole intensive, notamment céréalière, et par un élevage principalement bovin et ovin. Pratiquée
sur presque la moitié de la surface cultivée du parc, la céréaliculture représente encore aujourd‘hui
la principale activité productive du Parc, suivie de la riziculture (17 %), et des prairies (16 %)
permanentes ou humides, comme dans le cas des marcite caractéristiques, elles aussi, de la Plaine
du Pô et placées sous un régime spécial de protection (D.Perrotti,2015).
Des actions en concertation avec les agriculteurs se mettent en place petit à petit afin de valoriser ce
territoire majoritairement cultivé de manière intensive. Un label de produits et des restaurants à la
ferme ont été créés par les agriculteurs pour accueillir le public et mettre en valeur leur production.
Un réseau de sentiers piétons et cyclables ont également vu le jour afin d'encourager l'appropriation
du site par la population. L'objectif principal du parc est de préserver et de mettre en valeur la
relation historique entre les espaces agricoles et périurbains, qui ont été atteints à travers la
préservation de l'activité agricole, la protection de l'environnement et du paysage et la création
d'espaces de recréation et de réseaux de parcours publics à l‘intérieur du réseau agricole existant.
Le parc se compose de différents éléments de patrimoine paysager dont les fermes, situées dans et
autour de la ville de Milan. Les territoires ont été classés en (P.Branduini, 2010):
 Territoires de connexion entre ville et campagne, où il y a un contact direct avec l‘urbanisation,
 Territoires agricoles, parfois au cœur de la zone urbanisée, dédiés à la récréation des citadins,
 Territoires agricoles de ceinture métropolitaine, plus éloignés avec une forte fonction agricole,
 Zones naturelles plus protégées,
 Territoires de transition entre la production agraire, réserves et zones de protection paysagère.

Le parc offre plusieurs possibilités de le connaitre et l'apprécier. Quelques espaces verts peuvent
être visités en pleine autonomie, grâce au réseau de parcours cyclables et les rues secondaires. Le
territoire du parc contient des monuments de grande valeur historique, ainsi que des activités
d'équitation, de pêche sportive dans les bassins, des entreprises agricoles, quelques-unes actives
dans la ferme historique. Ils sont ouverts au public pour la vente directe, en offrant des services de
domaine (éducation environnementale, cours, restauration, hébergement).

64
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 03

Figure 27: Les 61 communes appartenant au parque Tableau 1: Usages du parque


Source. UPM24 &CEA25.,(2010). El espacio agrícola Source: C.land Rover, 2000 in UPM26 &CEA27.,(2010).

3.1.1 Les parcs agricoles locaux:


À l'intérieur du territoire du parc agricole Sud Milan, plusieurs initiatives se sont établies et sont en
train de s'affirmer. Elles portent le nom de « parcs agricoles » et correspondent à des espaces
enclavés dans l'urbain avec une vocation d'accueil du public plus prononcée. Ces parcs sont dotés
d'une spécificité physique, paysagère, historique et culturelle, et jouissent d'une reconnaissance
sociale et sont caractérisés par une étroite coopération entre les agriculteurs et les citadins. Ces
parcs sont les instruments des communes qui cherchent à protéger les espaces agricoles contre la
pression urbaine de la ville de Milan.

Figure 28: Le parc agricole Milan


Source: http://www.projetsdepaysage.fr/le_pacte_agriurbain_de_la_vallee_ombrienne_et_les_
districts_agricoles_et_culturels_de_milan

24
Universidad Politécnica de Madrid (université polytéchnique de Madrid)
25
Centro de Estudios Ambientales (centre des études environnementales)
26
Universidad Politécnica de Madrid (université polytéchnique de Madrid)
27
Centro de Estudios Ambientales (centre des études environnementales)

65
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 03

 Le ParcTicinello: (Voir photo ci-dessous) Il se trouve dans une ferme encore active sur un
territoire menacé d'urbanisation. Afin de préserver le parc, un groupe d'habitants des
quartiers se sont joints aux agriculteurs pour former une association qui a permis de
préserver le Marchite, système traditionnel unique de pâturage, né à Milan grâce aux moines
cisterciens depuis 900 ans.
Il se compose de deux exploitations insérées dans le tissu urbain (88 ha cultivés et 150
bovins-lait) poursuivent leur activité agricole dans la ville, tout en offrant aux habitants du
quartier, prairies, sentiers, pistes cyclables diversifiés avec des bois, des aires de pique-
nique, un verger et un potager. Les "marcite", prairies irriguées traditionnelles et les
bâtiments anciens offrent un paysage de qualité, complété par les plantations nouvelles
(www.parcoticinello.it/, 2016).
 Le parc de Risaie: (Voir photo ci-dessous) Le parc agricole de 650 ha, est situé dans une
zone caractérisée par un paysage rizicole et sujet à une forte pression urbaine. Des
recensements répétés de la région ont démontré la vulnérabilité de ce paysage rural de
proximité. Une association d‘agriculteurs et de citadins (créée en 2008) a décidé de
préserver et valoriser ces terres. Ils ont ainsi créé une pression face au secteur de
l‘urbanisme aboutissant à la création du parc.
L'objectif du projet est de préserver l'activité agricole millénaire en la faisant connaitre aux
citadins, et garantir une zone biologiquement vivante et une agriculture compétitive à
l'intérieur du système urbain de milan (www.parcodellerisaie.it/, 2016).
 Le parc de Muggiano: (Voir photo ci-dessous) Il fait 160 000 m² et a été ouvert en 2009. Il
est inséré dans un contexte naturel typique de la vallée du Pô, dans un domaine productif
riche d'histoire agricole, comme en témoignent les fermes présentes dans le périmètre. Le
parc est doté d'installations ludiques et récréatives localisées et de parcours longeant des
cours d‘eau (http://www.comune.milano.it/. 2016).
A l‘occasion de cette nouvelle vision de l‘agriculture, de nouveaux contrats de collaboration
vont être mis en place avec les agriculteurs locataires dans les fermes. La municipalité va
instituer des contrats de collaboration : l‘agriculteur s‘engage, non seulement à cultiver les
champs, mais également à entretenir les bâtiments et les paysages en bon état, et faire en
sorte que les traditions soient maintenues (systèmes d‘irrigation, matériaux traditionnels
pour les toitures, etc.) et valorisées (fermes pédagogiques, vente directe, etc.), (P.Branduini,
2010).

Figure 30: parc de Risaie Figure 29: Parc de Muggiano


Figure 31: Parc du Ticinello
Source:http://www.parcodellerisaie.it/it/il-parco- Source:
sud-unarea-sconfinata-di-agricoltura-cultura- Source: http://www.assparcosud.org/14- http://www.comune.milano.it/wps
istituzioni/958-parco-agricolo-del-ticinello-

66
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 03

3.1.2 Le processus de création du parc:


La ville de Milan a réuni les entrepreneurs agricoles, principalement les locataires de la mairie, pour
créer une collaboration avec les objectifs suivants :
 Accroître la visibilité des agriculteurs et de l'agriculture à Milan auprès des citoyens ;
 Former un lobby face aux institutions locales pour défendre les besoins de l'agriculture et de
son paysage ;
 Créer de nouveaux emplois et accroître les revenus ;
 Evaluer et mettre en œuvre de nouvelles opportunités pour le réaménagement des bâtiments,
l'intégration des nouvelles technologies pour les économies d'énergie ;
 Valoriser le paysage agricole en tant que patrimoine culturel et historique ;
 Etablir une meilleure relation avec les citoyens pour une compréhension mutuelle des points
de vue différents et encourager la collaboration ;
 Résoudre certains problèmes spécifiques de l'activité agricole périurbaine (type de culture,
circulation des véhicules agricoles, décharges, relations avec le marché local, usage social et
culturel des lieux).

3.1.3 Le projet de gouvernance:


Selon (G.Giacchè, B.Torquati, L.Scazzosi et P.Branduini, 2012)
L'instrument du DAM28 : Basé sur la promotion de l'activité agricole productive, reconnu par la
Région Lombardie en octobre 2010, s'est constitué un consortium coopératif qui regroupe les
entreprises agricoles autour d'un but commun. Il possède un statut et a établi son propre plan de
district (septembre 2011) qui définit les actions des agriculteurs, les ressources à rechercher, les
actions à mettre en œuvre et les rapports de collaboration à établir avec les institutions locales et les
acteurs intéressés (associations, instituts culturels, universités, fondations privées, propriétaires
fonciers, etc.) dans les années à venir.
 Il représente les agriculteurs et leurs volontés pour se stabiliser (et à certains égards pour
augmenter la rentabilité de leur activité principale), et pour faire reconnaître leur fonction
auprès des citoyens.
 Il permet également de coordonner les initiatives d'amélioration et de modernisation du
territoire et du paysage agraire, qui sont gérées par les petits « parcs agricoles » évoqués
précédemment.

DACM29 : Ce processus de coopération entre ces différents acteurs devrait être cadré par une autre
initiative qui veut utiliser la culture et les institutions culturelles pour mieux rendre visible aux yeux
des citadins le patrimoine culturel, représenté par l'agriculture et son paysage, et ses potentialités
novatrices, identitaires et de cohésion sociale pour Milan (pas seulement ville de la mode, du
design, du commerce et de la finance). Il s'agit du concept et de la mise en œuvre du district culturel
de l'agriculture (dénomination provisoire).C‘est une structure de liaison et d'organisation entre le
DAM et le monde des institutions culturelles (musées, bibliothèques, universités, etc.), les
associations des citadins et les organismes administratifs locaux. Ce projet est financé par une
puissante fondation bancaire (Cariplo).

28
District agricole de Milan
29
District culturel pour l'agriculture de Milan

67
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 03

Les projets et les actions sont proposés par différents groupes de parties prenantes (principalement
les agriculteurs et les citoyens). Ces initiatives, jusqu'à présent, ont agit par le biais de consultations,
de participations non institutionnalisées, et par la réalisation d'actions concrètes pour la protection,
la réhabilitation et l'amélioration du paysage (planter de la végétation, nettoyer et remettre en
service des fossés d'irrigation, réaliser des équipements pour le bien-être et les activités de loisirs,
etc.). Elles ont recours à différentes formes de financement, publics et privés, et au service
bénévole.

3.1.4 Problèmes du parc agricole de milan:


 Le parc trouve des difficultés à relier les parcs agricoles locaux entre eux, et à les intégrer
dans un réseau vert.
 Des difficultés à contrôler la dispersion urbaine autour du parc.
 Problème de formation des acteurs, ainsi qu'une difficulté à élaborer les documents
d'urbanisme d'un point de vue paysager.
 Les agriculteurs ont du mal à s'imposer face aux administrateurs, paysagistes, citoyens et
les autres acteurs, sur le foncier. Ceci est dû, selon Lionella SCAZZOSI30, à la mauvaise
organisation des agriculteurs eux-mêmes.
 La communication verticale ou horizontale entre les acteurs est difficile à mettre en
place.
Conclusion:
Le parc du sud Milan se révèle être une expérience singulière et pionnière dans le domaine de la
protection des espaces agricoles périphériques. Le concept de parc agricole a vu le jour dans ce
projet, et son application relève de l'expérimentation. Il a ouvert les portes à plusieurs autres projets
en Europe, notamment en Espagne et en France.
Il contribue également à la construction d‘une identité métropolitaine, et possède un potentiel
structurant, du point de vu à la fois environnemental et paysager, pour l‘ensemble du territoire
milanais, la diversité de ses fonctions écologiques, culturelles et socio-économiques (D.Perrotti,
2015).
Toutefois, ce territoire se révèle de plus en plus exposé à la menace d‘une banalisation importante
des valeurs socio-économiques propres aux dynamiques agricoles historiquement enracinées dans
cette partie de la région métropolitaine milanaise (D.Perrotti, 2015).
Le DAM, le DACM, les petits « parcs agraires » milanais sont configurés comme de nouveaux
modèles de gouvernance qui répondent aux besoins de construction bottom-up. En particulier, le
DAM est le résultat d'un accord économique entre les propriétaires fonciers, les agriculteurs, et un
acteur public, qui est l'administrateur et le propriétaire des biens gérés par les agriculteurs eux-
mêmes (G.Giacchè, B.Torquati, L.Scazzosi et P.Branduini, 2012).
Les raisons de la double forme de gouvernance locale, l'une institutionnelle (PASM)31et l'autre
volontaire (les petits « parcs agricoles »), résident en partie dans l'insuffisance des outils du parc,

30
Ecole polytechnique de Milan, Italie.
31
Parc agricole Sud Milan.

68
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 03

dans sa grande extension, son organisation et ses instruments, qui sont surtout liés à la planification
territoriale (G.Giacchè, B.Torquati, L.Scazzosi et P.Branduini, 2012, p09).

3.2 Parc agricole de Baix Llobregat de Barcelone:


La surface de l'espace agricole autour de la métropole de Barcelone à connu une réduction
de 60% en 50 ans (Callau.S. Paül,V & 2007). Les 40% restants sont un espace hétérogène se
composant de deux parties : la première contient une série de secteurs et de productions pour
lesquels une conjoncture agricole propice ces dernières années, l‘existence d‘un marché
proche (réceptif) et/ou une situation particulière favorable en terme de planification
urbanistique font que l‘agriculture se trouve en position forte. La deuxième partie contient
des espaces moins préservés, presque des friches subissant la pression résidentielle. Le parc
Baix Lobregat se trouve dans la partie la plus conservée.
Le projet de Baix Llobregat fait partie de l'anneau vert qui entoure Barcelone, pour
connecter la ville à sa périphérie. Le parc agricole Llobregat a été ouvert en 1998 et l'anneau
se compose de dix parcs naturels, L'objectif de l'anneau vert est la création d'un réseau
continu d'espaces agricoles et forestiers avec une gestion intégrée face à la pression urbaine,
en préservant les espaces naturels et agricoles périphériques, afin d'humaniser la périphérie,
et lui donner une qualité paysagère.

figure 32 : Ceinture verte de Barcelone Figure 33: Les 12 parcs de la ceinture verte de Barcelone
Source: http://geographyfieldwork.com/BarcelonaGreenbelt.htm Source: http://geographyfieldwork.com/BarcelonaGreenbelt.htm

3.2.1 Le processus de création du parc:


Le parc agricole du Baix Llobregat est le résultat d'un long processus de débats et de réflexions
concernant le phénomène de périurbanisation. Il est caractérisé par l'implication des agriculteurs et
propriétaires des terres, qui se sont opposés fermement aux propositions d‘aménagement de
l'époque, et prévoyaient l'étalement urbain vers les terres agricoles périphériques, les considérant
comme réserves foncières de la métropole.
"Sauvons la plaine!" «Salvem el Pla!» est la 1ere campagne menée par "l'union des agriculteurs"
dès 1977, en pleine transition du pays vers la démocratie, le contexte est favorable à la protestation.
Saisissant cette opportunité, les agriculteurs exigent pour l'intérêt de tous, la protection des terres

69
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 03

agricoles, et la délimitation de zones agricoles protégées de l'urbanisation. Cela impliquait une


opposition au Plan Général Métropolitain (PGM), et des actions qu'ils prévoyaient : telle que la
déviation de la rivière Llobregat, et la construction de plusieurs projets d'infrastructures sur le
territoire agricole. Choses qu'ils ont obtenues, les projets ont été arrêtés, temporairement, car ils ont
été finalement réalisés (avec 20 ans de retard). Cependant ces revendications restent importantes,
car elles ont contribué à la réalisation du parc agricole.
Le PGM32 a défini tout de même une zone protégée de 2800 ha (celle ou le parc sera érigé plus
tard), mais concrètement cette protection n'était pas efficace, car les exploitations de gravier dans
cette zone-même étaient toujours actives. L'union des agriculteurs a exploité le fait que cette zone
soit protégée par le PGM pour demander l'arrêt des gravières, ce qu'ils ont obtenu ultérieurement.
La période entre les années soixante-dix et des années quatre-vingt-dix a été traversée par plusieurs
étapes de mobilisation visant à protéger les espaces agricoles de Barcelone.
L'approbation du «Plan Delta» en 1994, un document d‘intention signé par diverses administrations
(État, gouvernement catalan, Conseil de Pays du Baix Llobregat, municipalités) impliquait
l‘exécution définitive de la plupart des travaux prévus par le PGM de 1976: déviation de la rivière,
création de routes, etc. Ce «Plan Delta» a provoqué des protestations de la part de l'union des
agriculteurs, afin de protéger les terres, sous forme de parc agricole.
En 1995, l‘Union des Agriculteurs participe au conseil du pays après son inscription au plan
stratégique du pays, mettant l'accent sur la nécessité de mettre en place une étude spécifique pour
renforcer la protection de la zone agricole. Ce projet a été cofinancé par l'UE durant la période
1996-1998.
Le Conseil Provincial avait entamé des études sur la possibilité de mise en place de parc agricole
sur le pays. Cependant ce projet a rencontré plusieurs obstacles, dont un dans le domaine juridique
étant donné qu‘il n‘existait pas de cadre légal régulant le concept de parc agricole.
Il était donc nécessaire de définir des instruments juridiques necessaires. En 1998 le Conseil
Provincial de Barcelone en collaboration avec le Conseil de Pays du Baix Llobregat et l‘«Unió de
Pagesos»; ont défini officiellement le consortium, qui fut la forme juridique choisie par le Parc
Agricole comme étant l‘organisme de gestion du plan spécial qui fut rédigé et qui avait comme
objectif premier l‘aménagement et la gestion de l‘espace agricole. Le gouvernement catalan n'a
intégré le consortium qu'en 2006.
D‘autre part, la présence de l'union des agriculteurs au consortium fut un motif de conflit dans la
mesure où d‘autres organisations agricoles s‘y opposèrent. Après une lutte juridique, la présence du
syndicat a été approuvée par le tribunal en 2005 estimant que la présence directe des agriculteurs
dans un organisme gouvernemental garantit une meilleure concertation et coordination entre les
administrations et les agriculteurs.
Pour illustrer le travail fourni par les participants au Consortium, il y'a eu la publication du bulletin
«Notícies del Parc Agrari» (Journal du Parc Agricole) qui décrivait les progrès réalisés au sein du
parc.

32
Plan Général Métropolitain

70
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 03

3.2.2 Le parc agricole:


(Les plans du parcs sont joints en annexe 04)

Le Parc se situe majoritairement sur l‘espace agricole du Delta du Llobregat à 5 kms au sud de
Barcelone, capitale de communauté autonome de catalogne. Il s‘agit d‘un domaine sur un site plat,
couvrant un total de 2.938 ha de cultures végétales et d'arboriculture de grande qualité qui
approvisionnent directement les marchés locaux de Barcelone en produits frais, situé entre les
massifs montagneux du Garraf et de Collserola. Son périmètre est entouré par des communes qui
dépassent au total les 700.000 habitants.

Il définit et organise les zones protégées de la région, et fait face à plusieurs initiatives et
propositions d'urbanisations de la zone. C'est un moyen de préserver, de développer et de gérer des
espaces agricoles périurbains soumis à une forte pression en raison de l'influence des zones
métropolitaines importantes et d'une forte métropolisation.
C'est un espace avec une activité agricole productive dans une région dense de la zone périurbaine
d'une grande métropole comme Barcelone. Cette proximité expose l'espace agricole à plusieurs
menaces qui sont : pression urbaine, parcellisation des terres au profit de grandes infrastructures,
mais offrent à la fois des opportunités uniques pour la commercialisation de ses produits (paniers à
domicile, vente directe, circuit court de commercialisation). C'est aussi un moyen de faciliter
l'information sur le parc au sein de la ville (D.Montasell. 2011).
L'objectif général du Parc Agricole consiste à consolider et à développer la base territoriale en plus
de faciliter la continuité de l‘activité agricole, promouvoir des programmes spécifiques préservant
les valeurs (productives ou écologiques et culturelles) et développer les fonctions (économiques,
environnementales et sociales) de l‘espace agricole dans le cadre d‘une agriculture viable intégrée
dans la région et en harmonie avec l‘environnement naturel (Callau.S. & Paül.V, 2007).
Le point de départ de la gestion de l‘espace est le suivant :
555 propriétaires d‘exploitations agricoles (70% à plein temps) d‘une superficie de 1 à 4 hectares
s'adressent désormais aux marchés locaux de Barcelone et au marché central MERCABARNA,
après avoir exporté précédemment leurs produits vers d‘autres pays d‘Europe. Les produits frais
s‘adressent également aux grandes chaînes de distribution commerciale et certains producteurs
fournissent des produits «prêts-à-consommer». La production de Poulets Prat comporte l‘Indication
de Provenance Géographique de l‘UE.
Le consortium a son propre label de qualité distinctif : «Producte FRESC del Parc Agrari» (Produit
Frais du Parc Agricole), que certains agriculteurs utilisent lorsqu‘ils ont signé un accord avec le
Parc Agricole. Cette marque a été promue par le parc afin de proposer à un marché local (5.000.000
d‘habitants au sein de la zone métropolitaine de Barcelone) des produits de qualité et extrêmement
frais provenant d‘une exploitation avoisinante. C‘est dans cette optique qu‘a été promu le label
Produit Frais.

71
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 03

Figure 34: Quelques labels du Parc Agricole du Baix Llobregat: «Producte FRESC» et Poulets Prat (IPG de l’UE).
Source: http://ecopol34.midiblogs.com/media/00/02/1306762568.pdf

L‘objectif du Parc Agricole de Baix Llobregat consiste "à préserver, développer et gérer les aires
agricoles consacrées aux récoltes de fruits et légumes de qualité supérieure (plein air et serres) et à
promouvoir des activités agricoles professionnelles".(Callau.S. & Paül.V, 2007) c'est donc un
moyen de préserver, de développer et de gérer des espaces agricoles périurbains soumis à une forte
pression en raison de l‘influence des zones métropolitaines importantes. Afin d'y arriver, le parc suit
une méthode de travail qui se base sur:
 un réseau de coopération fondé sur la sensibilité et la réceptivité des agents impliqués,
 leur accord pour maintenir le contact les uns avec les autres,
 coordonner leurs activités et avoir une responsabilité commune.
Le parc est également au centre des débats internationaux concernant l'agriculture périurbaine. Il est
le résultat d'un long processus de réflexion et d'échange de savoirs entre les pays européens.
L'objectif est d'échanger avec d'autres projets et réseaux internationaux travaillant sur la même
problématique d'agriculture périurbaine afin d'enrichir les savoirs concernant les espaces agricoles
périphériques et d'arriver à des solutions, à la recherche de modèles pour leur préservation et leur
gestion. Tout cela a conduit à l‘organisation de conférences et de débats sur l‘agriculture
périurbaine et à la participation des techniciens du Parc.

Figure 36: Activité agricole à l'interieur du parc


Figure 35: Zone humide du Baix Lobregat
Source:
http://www.diba.cat/parcs/itineraris/parcagrari Source:http://www.diba.cat/parcs/itineraris/parcagrari

72
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 03

3.2.3 Le modèle de gestion du Parc Agricole:

Le modèle du parc agricole se base sur trois éléments :

 le Plan d'aménagement urbanistique (PE),


 le Plan de gestion et de développement (PGD) et
 l'entité de gestion (Consortium ou Syndicat mixte).

le Plan spécial de protection et d’amélioration pour l’urbanisme (PE): (Callau.S. &


Paül.V, 2007):

 Le PE est le document qui définit les limites territoriales dans lesquelles le Consortium peut
agir.
 réglemente l‘utilisation des terres et établit des directives d‘urbanisation permettant la
gestion du Parc Agricole dans l‘optique de préserver et d‘améliorer le patrimoine agricole et
naturel de l‘aire, en ligne avec le développement durable de l‘agriculture périurbaine.
 Assurer une coexistence équilibrée et harmonieuse entre les trois types d‘intérêts dans ce
domaine : les intérêts financiers et économiques de l‘activité agricole, l‘intérêt écologique et
environnemental des systèmes naturels et agricoles, et l‘intérêt culturel et social lié au
maintien d‘un paysage dynamique de qualité dans lequel les activités éducatives et de loisir
peuvent se dérouler de manière ordonnée.

le Projet de gestion et de développement (PGD) (Callau.S. & Paül.V, 2007) :


 Le PGD spécifie les 5 orientations stratégiques pour gérer la zone décrite dans le PE.
 Le contenu du PGD s‘écarte de l‘accord institutionnel entre les agents impliqués dans le
Consortium.
 Le PGD tente de trouver une solution en vu des défis de consolidation des sociétés agricoles
par plusieurs moyens: -l‘efficacité des infrastructures et des services généraux, -la
promotion des systèmes de production respectant l‘environnement, -la recherche de voies de
commercialisation répondant aux besoins du marché et, en bref, -la modernisation des
exploitations agricoles afin qu‘elles puissent opérer des améliorations et atteindre leur
viabilité commerciale.
 Il tente de prendre en compte les aspects environnementaux ainsi que l‘utilisation sociale
ordonnée d‘une zone entourée de plus de 700.000 habitants, correspondant aux
municipalités possédant des terres agricoles dans la zone du parc agricole.

Le Consortium :
 Sa direction est assurée par le consortium, organe représentatif des 600 exploitations
agricoles et des quelques 1200 travailleurs agricoles de la zone. Il est géré par une
Commission Exécutive constituée de neuf membres au maximum désignés par le Conseil
plénier de 23 membres représentant les différents organismes et le secteur agricole.
 Le consortium possède un centre d'information au cœur du parc qui propose des activités
éducatives, un arboretum ainsi que des terrains consacrés à l'expérimentation horticole. Il
entretient des relations très étroites avec un grand nombre d'acteurs susceptibles d'apporter

73
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 03

des solutions pour améliorer les techniques de production : chercheurs, techniciens,


entreprises high-tech de production végétale in vitro.
 Le Consortium travaille en collaboration avec le Lycée Technique d‘Agriculture de
Barcelone de l‘Université Polytechnique de la Catalogne (à côté du parc) et l‘Institut de
Recherche et de Développement Agroalimentaire du gouvernement catalan (IRTA) ainsi
qu‘un réseau de techniciens qui conseillent les agriculteurs sur la manière d‘améliorer leurs
techniques de production par le biais de l‘Association de défense des produits d‘origine
végétale (ADV), et de sociétés de pointe spécialisées dans les cultures in vitro.
 Le consortium a créé une marque locale « Producto FRESCO del Parque Agrarion » afin
d'assurer la visibilité de ses produits. A l'intérieur des limites territoriales du parc, le
consortium dispose d'une liberté d'installation de nouvelles infrastructures et d'utilisation des
terres. Il n'est soumis qu'à l'application d'un plan stratégique le « Management and
Développement plan ».

3.2.4 Objectifs du parc:


L‘objectif est basé sur cinq orientations stratégiques (Callau.S. & Paül.V, 2007):
 Atteindre une efficacité des infrastructures (routes, réseaux d‘irrigation, amélioration de la
qualité de l‘eau, réutilisation de l‘eau régénérée, etc.), et des services généraux (vigilance
rurale, approvisionnement en gazole, etc.).
 Promouvoir des systèmes de production efficaces respectueuses de l‘environnement
(production intégrée et écologique, zéro résidus, systèmes d‘irrigation efficaces, etc.), et la
commercialisation (labels de qualité, Indication de Provenance Géographique) renforçant
l‘augmentation des revenus agricoles.
 Encourager la mise en place de services et la modernisation des exploitations agricoles afin
d‘accroître leur viabilité (centre de normalisation des produits, accords avec des
coopératives et des associations de défense des produits d‘origine végétale (ADV),
amélioration des points de vente à MERCABARNA, etc.).
 Mettre en œuvre une zone de qualité intégrée dans les terres et en harmonie avec
l‘environnement naturel (centre de recueil de matières plastiques liées à l‘effet de serre,
contrôle des paramètres de qualité de l‘environnement, urbanisation et discipline
environnementale, etc.).
 Consolider et promouvoir le patrimoine naturel et culturel du parc agricole sans interférer
avec les activités agricoles (programme éducatif pour les écoles, centre d‘interprétation
agro-territorial et environnemental, Arborétum de variétés de fruits traditionnels, etc.).

Ces objectifs généraux sont développés sur la base des 17 objectifs spécifiques et autres spécifiés
dans le cadre d‘un plan d‘action semestriel. Dans le plan d'action de 2008-2009 quatre points ont été
établis comme objectifs stratégiques de gestion (Callau.S & Montasell.J. 2008):
 Actions plus importantes spécifiées dans le cadre d‘un plan d‘action semestriel.
 Améliorer la compétitivité (Parc Innova, Parc Actiu, Parc Acull)
 Consolider la base territoriale (Parc Aqua, Parc landscape, Parc endreçat),
 Améliorer la gestion du parc agricole et le plan d‘action (Parc 24@, Parc informat),
 Améliorer la collaboration et la coopération dans le projet de développement (Parc coopera).

74
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 03

Conclusion:
Le parc agricole Baix Llobregat, même s'il s'est inspiré du parc sud de Milan, demeure une
expérience exceptionnelle. C‘est l‘obtention d‘un modèle propre dans laquelle la participation des
agriculteurs tient une importance de taille.
Il est le résultat d'une grande lutte des agriculteurs afin de protéger leurs activités et les terres
périphériques. Ceci démontre l'importance de l'implication des agriculteurs à partir des
revendications, mais aussi dans la gestion du parc une fois réalisé. La décision politique également
est nécessaire afin d'entamer des actions à plus grande échelle. Le parc agricole est le résultat de la
coopération de tous les acteurs impliqués dans le projet.
Il est efficace dans la mesure où il stabilise le foncier et incite les agriculteurs, véritables moteurs du
projet, à penser de manière collective une agriculture multifonctionnelle et innovante. La profession
a gardé toute son indépendance et son côté entrepreneurial. Remarquons que la multifonctionnalité
de l'agriculture est gérée par un organisme extérieur, le consortium, et non à l'échelle de
l'exploitation (C.Blaudin de Thé& A.Erktan& C.Vergobbi, 2009).
Cependant, le parc demeure méconnu des habitants de la métropole, et les agriculteurs rencontrent
des difficultés pour vendre leurs productions malgré la proximité avec la ville, faute de logistique
adaptée. Selon Sonia Callau Berenguer. « Le premier parc agricole a mis vingt ans à voir le jour,
maintenant il y en a trois. Mais vingt ans après on se demande si c’est un succès. » (in I. Lopez,
2015).
3.3 Les agriparcs de Montpellier:
(Le dossier graphique des agriparcs est joint en annexe 06)
Montpellier, située dans le département de l‘Hérault, est la ville la plus peuplée de l‘actuelle région
Languedoc Roussillon. 419 291 habitants répartis sur l'agglomération au 1erjanvier 2012
(H.Houdayer, 2015). Montpellier affiche un solde migratoire positif parmi les plus forts de France.
Ceci est dû, entre autres, principalement à sa situation privilégiée sur les côtes de la méditerranée.
De fait, l‘habitat a tendance à s‘étaler en périphérie et s‘insère dans une logique de périurbanisation.
Afin de contrôler l'étalement urbain, et de préserver les espaces naturels périphériques,
L'agglomération de Montpellier a fait de la protection de l'environnement un de ses objectifs
majeurs de développement, et ce, depuis plusieurs années, en poursuivant une politique en faveur de
la biodiversité et du développement durable depuis presque vingt ans. Elle s‘est en effet engagée
dans la gestion différenciée de ses espaces verts en 1995. Et en 2006, le schéma directeur des
réseaux verts a été élaboré (Voire annexe 05). Après une étude sur les friches et les délaissés
urbains, le travail se poursuit aujourd‘hui avec le projet de Trame verte et bleue (la Trame verte et
bleue ville de Montpellier, 2014).
En 2010, la Ville de Montpellier est la première de France à se doter d‘un plan d‘actions en faveur
de la biodiversité. Ce plan s‘échelonne sur quatre ans et s‘organise en trois axes : Observer et
Connaître ; Conserver et Restaurer ; Sensibiliser et Éduquer, et regroupe plus de 70 actions. Il
comprend notamment une action dédiée à la réalisation du schéma des réseaux verts étudié en 2008.
D‘un point de vue politique, les régions doivent mettre en place des projets locaux afin d‘intégrer la
Charte de l‘environnement adossée à la constitution française depuis 2005 et ses dispositions en ce
qui concerne le développement durable. La préservation et la valorisation de l'activité agricole et

75
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 03

des espaces naturels sont donc un des objectifs du SCOT, l'outil choisi afin de réaliser cet objectif
est celui des agriparcs. L‘Agenda 21, en précisant le concept, donne les clés pour construire ces
projets d‘un nouveau type qu‘il s‘agit d‘adapter à des contextes, forcément singuliers
(L'agglomération de Montpellier, 2009).
3.3.1 Le site de Clapiers:
Dans l‘Hérault, l‘ADEAR33 Languedoc-Roussillon et Crealad
se sont rassemblés en 2011 autour du projet de créer un
espace-test d‘activités agricoles pour les personnes qui
souhaitent expérimenter leur exploitation à taille réduite tout
en bénéficiant d‘un accompagnement et d‘une protection
juridique.
En parallèle, la Communauté d'agglomération de Montpellier
a acquis en juin 2010 le domaine de Viviers, un domaine Figure 37: Le Lez
agricole aux portes de l'agglomération sur la commune de http://hmf.enseeiht.fr/travaux/projnum/conte
Clapiers. L'agglomération souhaite en faire un « agriparc », nt/2011-g3/introduction

pour maintenir l'activité agricole aux portes de la ville.


L‘agriparc occupe environ 400 ha, essentiellement sur la commune de Clapiers. Il est composé de
trois secteurs aux caractéristiques distinctes, mais liées: Le Lez, les Bois, le domaine des Viviers.
L‘existence d‘activités de recherches agronomiques à forts enjeux et à forte valeur ajoutée sur le
Domaine de La Valette tout comme le projet d‘installation d‘une seconde écolothèque
d‘Agglomération axée sur l‘utilisation de l‘eau au domaine de Viviers renforce aussi la vocation
agricole de ces terrains (M.Chastaing, 2013).
Quant à la couveuse régionale agricole qui doit s‘installer sur le domaine de Viviers, elle est à la
jonction de l‘installation progressive, de l‘agriculture biologique, des nouvelles demandes du
consommateur et de l‘économie sociale et solidaire.
La Terracoopa est une coopérative agricole, qui porte le projet et attribue les parcelles. Elle est
soutenue par la Confédération paysanne. L‘idée est de créer un outil de développement local en
relation avec des partenaires proches : l‘association Terres Vivantes 3410, le Civam Bio 3411, le
Conseil Général qui doivent favoriser, par la logistique et la gestion, l‘installation progressive.
Terracoopa s'est inscrit dans cet agriparc. 5 à 10 personnes se voient attribuer une parcelle sur
laquelle ils mettent en place leur projet sur 8,5 ha de ce domaine et pourront tester leur projet
d'installation agricole en maraîchage bio. Chaque personne bénéficie d‘un hébergement juridique et
d'équipements communs pour la production et la commercialisation de la production. La
coopérative permet donc de limiter très fortement les risques liés au démarrage de l'activité. Cette
activité de couveuse pourra être maintenue après le test d'activités agricoles (durée maximum de 3
ans) pour les personnes s'installant définitivement sur d'autres terres : elles pourront devenir
entrepreneurs salariés de la coopérative et ainsi continuer à bénéficier de la mutualisation des
moyens.
L‘existence d‘activités de recherches agronomiques à forts enjeux et à forte valeur ajoutée sur le
Domaine de La Valette, comme le projet d‘installation d‘une seconde écolothèque d‘Agglomération
axée sur l‘utilisation de l‘eau au Domaine de Viviers, renforcent la vocation agricole de ces terrains.
33
L'Association pour le Développement de l’Emploi Agricole et Rural

76
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 03

Deux axes prioritaires dans la gestion de l’Agriparc:


 Le premier concerne l‘orientation des terres agricoles. Une agriculture traditionnelle, intégrant
un vignoble implanté par les Grecs lors des invasions au Ve siècle av. J.-C.
 La seconde priorité, traite de pérenniser des lieux fortement appréciés par les habitants sans
changer les habitudes de fréquentation d‘un public large (chasseurs, éleveurs, promeneurs,
agriculteurs). Les terres non-exploitées par l'agriculture sont de la responsabilité de
l'agglomération. Afin de les préserver, il est nécessaire d‘élaborer des stratégies entre les
collectivités locales, les associations et les habitants. Cela doit se traduire par un partage de
l‘espace que chacun peut ainsi apprécier (H.Houdayer, 2015).

3.3.1.1 Démarche du projet selon le guide des agriparc:


Le lez Les bois Le domaine de viviers
Surface des 70 ha 150 ha 200 ha
secteurs
- Des espaces agricoles composés -Bois communal soumis au régime - Des cultures d‘oliviers ainsi
d‘exploitations privées, et de cultures forestier. qu‘une exploitation horticole. La
expérimentales. -Des chemins de promenades traversent chasse y est également autorisée
Description - Des espaces naturels marqués par la les bois et sont fréquentés par de en période d‘ouverture
du site ripisylve du Lez et le corridor nombreux habitants. -De nombreux espaces en friche.
écologique "de Lez vert".
- Des espaces publics, au niveau de
Lavalette.
Concilier milieu naturel et activités de Préserver le milieu naturel et les -Le bâti, réhabilité, pourrait
loisir, notamment par : paysages, à travers : devenir un lieu ouvert au public et
- Des aménagements légers - Gérer et entretenir le patrimoine boisé ; accueillir des équipements en lien
Objectifs et avec la vocation du site
- La restauration des berges du Lez ; - Signaler et entretenir les chemins ;
programme -Les espaces agricoles présentent
de l'agriparc: - Une mise en valeur du patrimoine - soutenir l‘activité agricole un potentiel, notamment en
hydraulique termes pédologiques et
-Des installations pour de nouvelles d‘irrigation,
activités agricoles sur les espaces en
friche.
-La maîtrise publique des espaces à -Action foncière : par-delà la maîtrise Gestion globale du site : La
aménager ou à protéger publique rendue nécessaire par les gestion dépendra du programme
-Les continuités (cheminements espaces à aménager ou à protéger, la définitif établi par les collectivités
doux) pourront être assurées, selon les propriété communale pourra être étendue et pourra prendre différentes
cas, soit par des servitudes, soit par à des fins d‘exploitation forestière ; formes comme l‘exploitation
des échanges de parcelles entre la -Lien entre les opérateurs : directe, le bail ou la délégation de
commune et les propriétaires. service public.
-Dans le cadre d‘une exploitation
Le montage -Gestion globale du site : la gestion forestière, le contrat passé avec -Les espaces agricoles pourraient,
et l‘entretien des espaces publics l‘entreprise peut prendre la forme d‘un après une étude fine sur les
et le plan
seront assurés par la collectivité marché public. potentialités, accueillir un (ou
d'action plusieurs) exploitant(s) sous la
propriétaire. -Si une activité d‘élevage est développée forme de convention d'occupation
-Une phase de concertation entre les sur le site, elle pourra faire l‘objet d‘un ou d‘un bail à ferme.
propriétaires et les exploitants devrait commodat (ou prêt à usage)34, d‘une
être mise en œuvre à chaque étape du convention d‘occupation précaire ou d‘un -La partie boisée du domaine
projet. crédit-bail. pourra être intégrée dans le projet
d‘exploitation forestière.

Tableau 2: Démarche de projet de l'agriparc de Clarpiers.


Source : A.SEKAT

34
Le prêt à usage ou commodat, est le contrat par lequel l’une des parties (le propriétaire dénommé « le prêteur ») met un bien à
disposition d’une autre (l’exploitant, « l’emprunteur ») à charge pour cette dernière de le restituer après usage. Ce contrat est par
essence gratuit.

77
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 03

3.3.2 L'agriparc de Lavérune:


Le long de la rivière Mosson et sur 190 ha, le site présente deux espaces caractéristiques :
- Le domaine du château qui comprend :
 Le château et son parc boisé, lieu patrimonial et espace public culturel et de détente ;
 Le parc muré, espace agricole privé, en friche depuis une dizaine d‘années.
- La zone naturelle de la Mosson couvre des zones naturelles et forestières. Elle fait partie des
(ZNIEFF)35, espace fréquenté par les riverains, témoigne d'une richesse, essentiellement en matière
de faune:
 Les prairies humides en bordure de la rivière, riches de leur biodiversité, constituent des
zones d‘expansion des crues, atténuant le risque d'inondation. L‘entretien des berges de la
Mosson est également nécessaire pour éviter les risques d‘embâcles.
 Le sous-bois, menacé par la sur-fréquentation des deux roues motorisées, mérite d‘être
protégé et mis en valeur.

Figure 38: Ripisylve de la Mosson Figure 39: Le pont médiéval de Juvignac dans le domaine
Source: Le guide des agriparc Bonnier de la Mosson.
Source: http://www.decouverte34.com/pont-roman-de-
juvignac.html

Sur le territoire de Lavérune, l‘agriculture est essentiellement composée de vignes, céréales,


prairies, mais aussi de quelques vergers. Les friches sont cependant assez nombreuses.

La zone naturelle des berges de la Mosson fait l‘objet d‘une politique d‘acquisition foncière depuis
près d‘une quinzaine d‘année. Selon le plan d'actions 2014-2018 (Agenda 21 Lavérune), l‘objectif
est de préserver la richesse naturelle de cette zone en partie classée en ZNIEFF et pour la grande
majorité classée en zone d‘expansion des crues. En 2014, la commune est propriétaire de 25 ha sur
les 100 ha de zone naturelle. Avec 18 ha sur les 50 ha de zone humide, la commune est propriétaire
de 36 % de la superficie de cette dernière.

Cette politique traduit la volonté de préserver et d‘entretenir les espaces naturels, d‘accueillir du
public avec des aménagements légers, mais également de lutter contre la « cabanisation ».

35
Zone Naturelle d'Intérêt Écologique Faunistique et Floristique

78
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 03

Démarche du projet selon le guide des agriparc:


Le parc La zone naturelle de la mosson
-Le château et son parc boisé, lieu patrimonial et espace public culturel et -Les prairies humides en bordure de la rivière ;
de détente ;
Description: -Le sous-bois, menacé par la sur-fréquentation des deux
-Le parc muré, espace agricole privé, en friche depuis une dizaine roues motorisées.
d‘années.
Création d‘un espace public de loisirs sur le thème de l‘agriculture : Préservation du milieu naturel et des paysages :
Objectifs de -Développer une agriculture péri-urbaine de proximité ; -Restaurer et entretenir des berges ;
l'agriparc: -Réaliser une continuité urbaine et paysagère avec le château et la ville. -Réaliser des aménagements légers de loisirs et de
promenade ;
-Préserver ou redynamiser l‘activité agricole.
-Des activités de maraîchage sous différentes formes (forme classique, -La création d‘espaces publics légers de promenade et de
Association pour le Maintien de l‘Agriculture Paysanne (AMAP)36, découverte.
jardins familiaux). - La continuité des cheminements
-Des activités ludiques et pédagogiques (la ferme pédagogique, le jardin /
- La gestion et l‘entretien des espaces naturels
verger cueillette, le jardin école).
- Le maintien d‘une exploitation privée et libre des
Activités : -Des espaces publics pouvant se traduire par des aménagements (parking, espaces agricoles
des cheminements, aires de pique-nique) ou par la création d‘un lieu de
vente des produits (marché, épicerie, restaurant par la production agricole - La reconversion des friches vers un état naturel
du parc). (prairies ou bois).

- Propriété foncière : pour mettre en œuvre ce programme, l‘intégralité - Action foncière : seule la maîtrise publique des
du parc muré devrait être acquise par la collectivité. Afin d‘assurer la espaces à aménager ou des espaces naturels à valoriser
vocation agricole de cet espace, la propriété pourrait être conservée, dans est à envisager
le cadre du domaine privé de la collectivité. Les continuités (cheminements doux) pourraient être
Ou l‘acquisition du terrain par une société foncière à vocation agricole. réglées, selon le cas, soit par des servitudes, soit par des
Le montage et le échanges entre les propriétaires et la commune.
plan d’action : -Gestion globale du site: un opérateur unique doit être désigné. Il peut - Gestion globale du site: la gestion et l‘entretien des
s‘agir de la collectivité publique elle-même ou d‘un délégataire de service espaces publics seraient assurés par la collectivité
public sur l‘ensemble de l‘activité du parc propriétaire.
Une phase de concertation entre les propriétaires et les
exploitants sera nécessaire à chaque étape du projet.
- Lien entre les opérateurs :
 le lien juridique entre un propriétaire foncier et un exploitant agricole - PAEN 37: l‘ensemble de l‘agriparc pourrait être intégré
est le bail rural6 (bail à ferme) régi par l‘article 411-11 du code rural. à un périmètre de protection des espaces agricoles et
 la formule du bail rural environnemental permet d‘exiger de naturels périurbain (PAEN) plus vaste (d‘échelle
l‘exploitant des pratiques agricoles respectueuses de l‘environnement intercommunale), ce qui présenterait plusieurs avantages
et un cahier des charges d‘agriculture raisonnée.
:
 Une mise à disposition à titre gratuit les jardins collectifs,
 Les liens qui associeront la collectivité publique et les opérateurs à  Affirmer durablement la vocation agricole du
vocation de loisirs ou pédagogiques pourront se concrétiser, selon la site;
nature du service fourni, soit par un marché public, soit par une  Permettre l‘exercice d‘un droit de préemption
délégation de service public. spécifique;
 Les structures de commercialisation pourront prendre la forme  Définir un plan d‘action global réunissant
d‘AMAP, de paniers, de vente directe, etc. l‘ensemble des acteurs du site.
-Projet d’aménagement: le projet d‘aménagement devra faire l‘objet
d‘études techniques préalables afin d‘en préciser la faisabilité et le coût.

Tableau 3: Démarche de projet de l'agriparc de lavérune


Source: Elaboré par A.Sekat selon les données du Guide des agriparcs.

36
AMAP - Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne L’AMAP est un partenariat de solidarité et de proximité entre un paysan et un
groupe de consommateurs qui défendent ensemble un modèle d’agriculture pérenne économiquement, socialement et écologiquement.
37
Périmètre de Protection des Espaces Agricoles et Naturels: Le PAEN découle d’une initiative du Conseil Général ou de la sollicitation d’autres
collectivités. Il définit un périmètre de protection, un programme d’action et une politique foncière (droit de préemption).

79
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 03

3.3.3 L'Agriparc de Mas Nouguier:


Ce parc est une réserve agricole à vocation pédagogique en vue de conserver une biodiversité
végétale et animale urbaine. Il repose sur la transformation d'un espace agricole de monoculture en
un agriparc, espace de polyculture réserve de biodiversité, dédié à la conservation de variétés
cultivées.
Ancien domaine viticole du XVIIème siècle, d‘une superficie d‘environ 25 ha, le Mas Nouguier
relie la ZAC Ovalie à celle des Grisettes. Acquis en 2007 en vue de créer un « Agriparc » public au
sud-ouest de la Ville, cet espace assurait déjà une production viticole, avec une cuvée spéciale «
Domaine du mas Nouguier » (S.Grosset, 2014).
Une partie du domaine est consacrée à la création d‘une ZAC avec un écoquartier labellisé en 2011.
Sur l‘autre partie du domaine, la ville choisit de créer un Agriparc, conservatoire viticole en
partenariat avec la chambre d‘agriculture et de remettre le site en production viticole en agriculture
biologique, par le biais d‘une régie municipale. La ville a souhaité y favoriser la biodiversité et
créer un refuge pour la faune et la flore locale en recréant une hétérogénéité structurelle.

3.3.3.1 Une pénétrante agricole:


L‘agriparc du Mas Nouguier, situé entre deux grosses opérations immobilières (Ovalie et les
Grisettes), est une initiative de la mairie, laquelle a acquis en 2007, une propriété viticole de 25
hectares sur sa limite sud-ouest pour y créer un parc public. « L‘idée est de combiner dans un même
lieu une activité agricole et des activités de loisir » selon Hélène Chamayou
(http://www.chicxulub.fr, 2011).

Une pénétrante dans la ville est ainsi une zone tampon entre campagne et ville et le lieu idéal où se
mêlent et se coordonnent les influences des deux espaces.
Outre les enjeux culturels (la vigne identité du Midi), agricole et paysager, la Ville y inclut un enjeu
urbain, créant à cet endroit un espace vert pour l‘ensemble des quartiers sud de la ville où finiront
bientôt de sortir de terre 1 500 logements ZAC (Zone d‘aménagement concerté) des Grisettes et
2000 dans la ZAC Ovalie. Le parc se veut en en bref, une coupure verte – naturelle – entre les villes
qui éviterait ainsi une urbanisation continue et permettrait de préserver la biodiversité.

Figure 40: Pénétrante agricole à Montpellier. Figure 41: La Marathonièenne ceinture verte de la ville de
Source: http://www.nemis-paysage.com/espace Montpellier, liaison inter parcs
Source: http://www.nemis-paysage.com/espace-

80
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 03

3.3.3.2 Un espace multifonctionnelle :

Après sa requalification, il est constitué de:

 La viticulture: D‘environ 12 ha de vignes (gérés par la Ville) Les vignes des Grisettes étant
quelque peu vieillissantes, la Ville de Montpellier s'est associée à la Chambre d'Agriculture
pour mettre en œuvre, sur deux ans, un programme de rénovation du vignoble. Ainsi, lors
d'une première phase, les pieds de vignes ont été arrachés sur une surface définie afin de
laisser les terres au repos durant deux années, ensuite procéder à un ré-encépagement. Des
vendanges collectives, avec les habitants du quartier ou les enfants des écoles, sont
organisées dans le cadre de l'opération Main Verte. Le vin est destiné à une vente aux
enchères dont le montant est restitué à des œuvres caritatives et l'autre partie est utilisée lors
de pots de l'amitié et manifestations (Figure 42).
 L’oléiculture: Une oliveraie à valeur conservatoire de 0,6 ha plantée en 2011 et composée
de 135 oliviers de diverses variétés locales. Ce lieu permet d‘accueillir une faune et une
flore importante au sein de la ville, grâce à sa ripisylve38, et ses haies variées.
 L’apiculture: Elle comporte un rucher composé de dix ruches, produisant 100 à 200 kilos
de miel en deux récoltes par an (effectuées par la Ville). Les productions sont également
distribuées lors de manifestations. Elle a connu en 2009, avec le programme «Abeille,
sentinelle de l‘environnement » sa première récolte de miel.
 8 ha de bassins de rétention paysager, prairies en fauche tardive.
 200 arbres ont été plantés sur l‘ensemble du domaine (amandiers, pêchers, abricotiers,
cormiers, saules, frênes, platanes, chênes et peupliers). En 2013 avec des plantations
d'espèces aromatiques, plus de 70 espèces différentes ont été réalisées. Depuis 2013 le
domaine est conduit exclusivement en agriculture biologique.

Comme l‘ensemble des espaces verts municipaux, l‘Agriparc est conduit totalement en culture
biologique. De nombreuses animations sont réalisées sur le site autour de la vigne, de l‘olivier, des
techniques de culture, du rucher, de la biodiversité. Une partie des vendanges est réalisée avec les
enfants des centres aérés montpelliérains.

Figure 42: Vignoble de l'agriparc


Figure 43: Recour au cheval de labour
Source: http://www.montpellier.fr/3588-cuvee-m.htm
Source:http://www.pierre-clemens.fr/blog/forum/noug03.jpg

38
La végétation bordant les milieux aquatiques. Elle peut former un liseré étroit ou un corridor très large

81
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 03

3.3.4 Quelques problèmes des agriparcs de Montpellier:


On peut, selon ( C.Perrin, F.Jarrige, 2015) faire ressortir plusieurs problèmes que rencontre la
réalisation des agriparcs à Montpellier:
 Les jeux d‘acteurs dans la mise en œuvre de l‘agriparc de Viviers à Montpellier illustrent
les conflits d‘intérêt, la confrontation entre différentes visions de l‘agriculture dans les
territoires urbains, et la difficulté de concilier les différents piliers du développement
urbain- durable.
 L‘analyse d‘un instrument comme l‘agriparc éclaire ainsi les difficultés de coordination
entre acteurs urbains et agricoles hétérogènes.
 Au sein de l‘agriparc se posent la question de la cohabitation, de la confrontation ou de la
priorité à donner entre différents types d‘agricultures, certaines ancrées depuis longtemps
dans la région et soutenues par les représentants agricoles dominants , d‘autres au
développement plus récent et plus fragile. Ce sont là différents modèles agricoles mais
aussi différentes visions de ce que peut être ou apporter l‘agriculture dans un territoire
urbain qui sont exprimés à l‘occasion de la création de l‘agriparc.

Conclusion :
On a découvert dans le cas de Montpellier, la possibilité de réaliser des agriparcs à plus petite
échelle, comparé aux projets précédents. Des agriparcs à échelle intercommunals, ou du quartier
comme dans le cas de Mas Nouguier, ouvre une possibilité de préservation d'espaces agricoles et
naturels de plus en plus petits.
Nous observons que l'agglomération de Montpellier, grâce à son histoire de préservations de
l'environnement depuis 20 ans, s'est dotée de plusieurs outils, en allant de échelle territoriale
(SCOT) à l'échelle communale avec l'agenda 21, facilitant la mise en place et la maitrise des projets
à toute les échelles. Et ceci est du à une réelle volonté de la part de la ville pour protéger les espaces
agricoles et la biodiversité.
On retient également que les agriparcs de Montpellier ont contribué à régénérer l'activité agricole,
voire à la créer sur des friches comme les plantations des oliveraies dans le mas Nouguier, à travers
l'acquisition de terrains dans l'optique d'en faire des parcs.

3.4 La ceinture verte périphérique de Casablanca:


(Le dossier graphique est joint en annexe 07)
Casablanca, la capitale économique du Maroc, enregistre un taux d‘accroissement urbain inégalé
au Maroc. Les dimensions économique et démographique de cet accroissement sont l'une des
causes de l‘étalement urbain et les dynamiques de périurbanisation qui sont à l‘origine de la
multiplication des couronnes périurbaines qu‘anime cette métropole. Le nouveau SDAU39 approuvé
par décret le 31 Décembre 2009, et publié dans le bulletin officiel du 21 Janvier 2010, est un
document de planification urbaine qui assure le hissage du Grand Casablanca au rang d‘une grande
métropole mondiale, harmonieuse et « durable ». L'objectif de ce projet est de faire de Casablanca
une grande métropole, ouverte sur le monde avec une économie performante et diversifiée; en plus
d'améliorer les conditions des habitants.

39
Le schéma directeur d'aménagement urbain.

82
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 03

3.4.1 Le collier vert de Casablanca :


L'idée initiale de la stratégie est de connecter l'agriculture existante avec le développement urbain
des espaces ouverts, et d'inclure des acteurs multiples dans la production spatiale. La création d'un
réseau régional d'espaces ouverts est considérée comme un moyen d'atteindre une qualité durable de
la métropole (U.Giseke, 2015, P369).
Il s'agit d'un collier vert dans la périphérie de la ville, ayant une surface de 11 000 ha, véhiculant
l'idée de multiplicité et symbolisant la combinaison des éléments individuels interconnectés dans un
réseau plus vaste.
Le concept s‘appuie sur trois éléments :
- L'intégration d'éléments de paysages, séparés entre eux, tels les forêts, les zones inondables.
- La structuration de cet espace ouvert par le principe de partenariat public-privé, en créant
des espaces de sport, parcs, jardins communautaires, des parcours piétonniers, pour la
nouvelle zone, avec des projets de développement en coopération avec la ville.
- l'intégration d'espaces agricoles qui se trouvent dans la ceinture verte. Un nouveau type
d'agriculture urbaine voit le jour, dans lequel le rôle de l'agriculteur également change.

Les espaces agricoles sont les conducteurs visibles de l'alimentation à proximité de la ville. Le
collier vert propose de garder les paysages existants dans la zone, avec l'aide de la coopération entre
la planification urbaine, et les stratégies et programmes d'infrastructure et d'agriculture, les
transformations spatiales et agricoles.
Des produits régionaux peuvent être créés, visant les marché de proximité. La ville bénéficie de
cette stratégie parce que les espaces agricoles périurbains de la ceinture verte peuvent rester des
propriétés privés sans être achetées par la ville. Le rôle de la ville peut être limité par l'acquisition
de parcelles clefs du terrain dans le but d'assurer à long terme un réseau de transport public pour
gérer le collier, afin de permettre la cohésion des éléments périurbains entre eux et avec le quartier
attenant. Ou bien les terrains publics peuvent servir pour des parcs destinés à des activités sportives
et de loisir.

3.4.2 Les zones réglementaires:


L'établissement du schéma directeur de la ville permet d'individualiser l'espace rural de la trame
verte, régi par la réglementation applicable aux zones rurales, et l'espace ouvert de la ceinture verte
déclinée. Cette dernière est divisée en cinq zones réglementaires (http://www.medias24.com, 2014):

 Espace agricole de la ceinture verte : Ces espaces suivent les règles définies par le
SDAU, en plus du fait qu'aucune construction nouvelle ne peut s'édifier à plus de 20 mètres
d'une construction existante, afin de limiter le mitage.
 Parcs, jardins et terrains de sports publics : Ces espaces initialement agricoles,
constituent des emplacements réservés pour une acquisition future par la collectivité. Ils
sont inconstructibles, en dehors des constructions et équipements strictement nécessaires à
la poursuite de l'activité agricole en attendant la mutation.
 Grande opérations de sport et de loisir en plein air : Ces espaces, actuellement agricoles,
ont vocation à être aménagés par des investisseurs privés, qui financeront leur aménagement
et leur équipement et pourront se rémunérer par les activités qui s'y dérouleront (plaines de

83
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 03

jeux, golfs, hippodromes, parcs d'attractions…). Ces équipements pourront être clôturés et
d'accès payant. Une proportion de 20% de leur surface devra rester librement accessible au
public, et les unités non accessibles ne devront pas mesurer plus de 2 km dans leur plus
grande dimension, pour ménager des possibilités de traversées publiques.
 Espace verts de la voirie et des activités : Espaces verts de la voirie et des activités, ces
espaces sont inconstructibles en raison des nuisances, pollutions ou risques générés par
l'infrastructure ou l'activité voisine. Seuls y sont autorisés les constructions et équipements
strictement nécessaires à l'exploitation de l'infrastructure ou de l'activité concernée.
 Bandes vertes devant front urbain : Ces espaces sont destinés à assurer une couture entre
l'espace urbain et l'espace rural en créant une transition entre l'espace bâti et l'espace naturel.
La construction dans ces espaces ne peut se faire que dans le cadre d'un projet d'ensemble
couvrant toute la largeur de la bande de front urbain.
Pour cela, les deux côtés de la bande de front urbain sont repérés sur la carte de destination
générale des sols : la ligne de front bâti vers la ville, la frange verte vers l'extérieur. Tout
projet d'aménagement doit s'appuyer sur ces deux limites, avec une surface de bande ouverte
au moins égale à celle de la bande de jardins.

Conclusion:
Le collier vert de Casablanca est une ceinture multifonctionnelle, qui a pour intention de maintenir
l'activité agricole, et les espaces de récréation et de loisir, en plus de la préservation des espaces
naturels. Cette articulation entre le milieu urbain et rurale, vise à contrer l'étalement urbain, ainsi
que trouver de nouvelles relations entre l'urbain et le rural. Elle correspond à la définition de parc
agricole et possède les mêmes objectifs.
Le collier vert a contribué à améliorer la qualité de vie de la métropole de Casablanca, comme en
témoigne Fouad Amraoui professeur hydrogéologue (2015): « On n’y croyait pas au début,
maintenant on est des militants de ce concept : l’urbanisme agricole. » (in I. Lopez, 2015). Et il a
permis de réhabiliter les habitats informels sans avoir à les raser.

3.5 Vérification de l'efficacité des agriparcs:


Afin de vérifier l'efficacité des agriparc à réaliser ses objectifs principaux, nous avons établi un
tableau de croisement entre les projets analysés et les objectifs conceptuels des agriparcs, en
considérant les piliers du développement durable. D'abord le volet environnemental, qui est divisé
en deux critères : la protection de la biodiversité, ainsi que la protection de l'activité agricole
durable comme un milieu naturel de biodiversité. S'ajoutent les objectifs économiques relatifs à la
production agricole et à la commercialisation des produits à l'intérieurs du parc, ou à proximité en
respectant les circuits courts. La gestion des projets dans un cadre de gouvernance, et dans une
démarche de concertation, et un processus Bottom-up, est évalué à travers la participation
citoyenne, partenariat public-privé et le marketing.
En plus des piliers de développement durable, on a ajouté deux critères relatifs au rôle des agriparc
à contrer l'étalement urbain, et à assurer une articulation entre zone urbaine et zone rural.
Les résultats démontrent que les exemples ont réussi à réaliser leurs objectifs principaux.
Spécialement le maintien de l'activité agricole et les espaces naturels, et la protection des périmètres

84
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 03

délimités de l'urbanisation, ainsi qu'une multifonctionnalité de l'espace, et une cohérence entre les
diverses fonctions.

3.5.1 Tableau récapitulatif :

Agriparcs de Montpellier
Parc agricole de Baix llobregat Le collier vert
Milan L’agriparc L’agrioparc Le Mas de Casablanca
de Lavérune de Clarpier Nouguier

Superficie ha 47000 2938 190 400 18 11 000

Date 1990 1998 2011 2011 2008 Trame verte


d‘inauguratio approuvée en
n 2012

Acteurs à L‘initiative du parc L‘union des Le SCOT de Le SCOT La commune Le SDAU


l‘origine du agricole vient de ville agriculteurs Montpellier de des Grisettes
projet de Milan. En revanche, Montpellier
l‘idée des petits parcs
agricoles à l‘intérieur
vient de l‘union des
agriculteurs et des
habitants des quartiers
qui voulaient protéger
les activités agricoles.

Organismes DAM, DACM, parcs Consortium, La ville de La ville de La commune La ville de


de gestion: agricoles locaux PE, PGD Montpellier Montpellier des Grisettes Casablanca.

Objectifs: Restaurer la relation préserver, -Préserver ou -Concilier -Une pénétrante -Connecter


historique entre les développer et redynamiser milieu dans la ville et l'agriculture
espaces agricoles et gérer les aires l‘activité naturel et zone tampon existante avec
urbains dans la zone agricoles agricole. activités de entre campagne le
consacrées aux -Restaurer et loisir, et ville. développement
récoltes de entretenir des notamment. -Un espace urbain des
fruits et berges -Préserver le multifonctionne espaces ouverts
légumes de milieu l entres activités -Inclure des
qualité -Réaliser une
continuité naturel et les agricoles et acteurs
supérieure paysages; activités ludo- multiples dans
(plein air et urbaine et
paysagère - éducatives. la production
serres) et à spatiale.
promouvoir avec le Préservation -Restauration t
des activités château et la et préservation de -La création
agricoles ville. restauration l‘activité d'un réseau
professionnelle de l‘activité agricole. régional
s agricole d'espaces
ainsi que le ouverts.
bâtit.

Tableau 4: Tableau synthétique des projets analysés.


Source: A.Sekat

85
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 03

3.5.2 Vérification des objectifs des agriparcs :


Afin de vérifier l'efficacité des agriparcs étudiées, nous avons établi une grille de vérification des
objectifs, pour évaluer les exemples étudiés selon les objectifs spécifiques aux agriparcs. Afin de
déterminer la grille d'indicateurs, on s'est basé sur les objectifs que les agriparcs doivent atteindre, ,
d'abord, ceux en relation avec les quartes piliers du développements durables (objectifs
économiques, sociaux et environnementaux) ainsi que les objectifs relatifs à la gouvernance;
ensuite, sur les objectifs relatifs à la lutte contre l'étalement urbain, et à la consolidation des
relations entre l'espaces urbain et l'espace rural.
Afin de vérifier si les objectifs des agriparcs sont atteints, on les croise avec chaque exemple étudié.
Le barème de notations varie entre 0 : les objectifs concernes ne sont pas atteints, et 1 : les objectifs
sont atteints (ou en partie atteints). Chaque exemple comptabilise une note sur un totale de 11
points, qui indique le nombre d'objectifs réalises dans l'agriparcs.

Agriparcs de Montpellier Le collier


Parc Baix vert de
agricole de llobregat L’agriparc L’agrioparc Le Mas Casablanc
Milan de Lavérune de Clarpier Nouguier a

Objectifs Protection de la biodiversité 1 1 1 1 1 1


environne
mentaux Agriculture durable 1 1 1 1 1 0

Objectifs Activités ludo-éducatives 1 1 1 1 1 0


Sociaux
Activité Sportives et de loisir 1 1 1 1 1 1

Objectifs Activités de production 1 1 1 1 1 1


économiqu
e activité de consommation 1 1 1 1 1 0
(dans le parc ou à proximité)

Objectifs Participation citoyenne 1 1 1 1 1 0


de
gouvernan Partenariat (public-privé) 1 0 0 1 1 1
ce
Marketing 1 1 1 1 1 0

Protection du périmètre de la pression 1 1 1 1 1 1


urbaine

Articulation entre ville et campagne 1 1 1 1 1 1

Totaux /11 11 10 10 11 11 06

Tableau 5: Grille de vérification de l'efficacité des agriparcs


Source: A.Sekat

86
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 03

Nous constatons que les projets étudiés ont, en grande partie, atteint les objectifs prévues, avec des
notes de 10 et 11. Cependant, la ceinture verte de Casablanca, totalise un nombre inferieur, en partie
à cause du manque de l'intégration du citoyen dans le processus, ainsi que le manque de quelques
activités, telles que les activités ludo-éducatives, mais cet exemple n'a pas encore le recule
nécessaire afin d'évaluer son efficacité dans la protections des terres agricoles et naturelles.
3.5.3 Croisement des objectifs-problèmes des agriparcs étudiés:
Afin de pousser notre analyse plus loin, et de détecter les problèmes qui pourraient entraver le
fonctionnement de l'agriparc à long terme, nous avons établi une grille de croisement des objectifs
des agriparcs avec les problèmes précédemment détectés des exemples (voire tableau 6). Une
notation de 01 est attribuée quand une influence négative est identifiée sur un objectif. nous allons
par la suite comparer les totaux des effets négatifs pour identifier ceux qui peuvent être les plus no
Les conclusions du tableau nous démontrent que le problème qui a le plus de répercutions négatives
sur la réalisation des objectifs de l'agriparc est celui de la difficulté à gérer un parc à grande échelle,
et de le protéger de la pression urbaine (avec la note de 07/11). Suivi de la difficulté de la
coordination entre les différents acteurs du parcs (avec 06/11), et même parfois des conflits
d'intérêts entre eux, ce qui pourrait avoir des problèmes sur le fonctionnement du parc. Puis de la
difficulté d'établir les liaisons écologiques (06/11) qui fragilise les espaces agricoles et naturels en
les isolant. Le parc méconnu par les habitants (06/11) qui est un point faible car il entrave la mise en
marche de l'agriparc et rend plus difficile la vente de ses produits agricoles. Enfin avec 05/11, la
faiblesse du rôle des agriculteurs (et donc de l'activité agricole) vient en avant dernière place. et en
dernier, avec 03/11 le problème de cohabitations des différents type d'agriculture et des différents
produits touche surtout l'activité agricole.
Ces résultats nous permettent de savoir quels sont les obstacles qui peuvent empêcher l'efficacité
des agriparcs à atteindre leurs objectifs. Les notes ne hiérarchisent pas les effets négatifs selon leurs
gravités, mais nous permettent plutôt de déterminer les objectifs qui seront entravés pour chaque
problème identifié.
L'objectif principal de l'agriparcs est la protection des terres agricoles et naturelles de l'urbanisation,
dans les exemples étudiés cet objectif est réalisé à l'exception de l'exemple du parc agricole du sud
Milan. Ce dernier était vulnérable et exposé à l'urbanisation, ce qui a poussé les milanais à réaliser
les petits parcs agricoles à l'intérieur du périmètre du grand parc, à plus petite échelle les projets
sont plus facile à gérer et à protéger de l'urbanisation, plusieurs petits agriparcs mis en réseaux sont
plus efficaces qu'un seul grand parc agricole.

87
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 03

Problèmes identifiés dans les agriparcs étudiés

Parc agricole à grande Difficultés à Difficultés aux Parc méconnu Formation et communication Problèmes de cohabitation,
échelle difficile à établir les liaisons agriculteurs de dans la ville difficile à établir entre les de la confrontation entre
protéger de écologiques vendre leurs (Barcelone) acteurs, ainsi que les conflits différents types
l'urbanisation (Milan) produits d‘intérêt entre eux d‘agricultures
(Milan) (Barcelone) (Montpellier) (Montpellier)

Objectifs Protection de la biodiversité 1 1 0 0 0 0


environnement
aux
L'agriculture durable en ville 1 1 1 0 1 1

Objectifs Activités ludo-éducatives 1 1 0 1 0 0


Sociaux

Activité Sportives et de loisir 1 1 0 1 0 0

Objectifs Activités de production 1 0 1 1 1 1


économique

activité de consommation
(dans le parc ou à proximité) 0 0 1 1 0 1

Participation citoyenne 0 0 0 1 1 0
Objectifs de
gouvernance
Partenariat (public-privé) 0 0 0 0 1 0

Marketing 0 0 1 1 1 0

Protection du périmètre de la pression urbaine 1 1 0 0 0 0

Articulation entre ville et campagne 1 1 1 0 1 0

Totaux /11 07 06 05 06 06 03

Tableau 6 : Grille de croisement des problèmes avec les objectifs


Source: A.Seka

88
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 03

Conclusion du chapitre 03:


Nous constatons que les parcs agricoles ont des dimensions, des origines et des modes de gestion
très variés, mais tous ont la particularité d‘être inclus dans l‘espace urbain et de valoriser différentes
fonctions autour de l‘agriculture. On peut dire que le concept d'agriparc, ou de parc agricole, est
l'interprétation de l'évolution de l'activité agricole périphérique.
Les parcs agricoles peuvent être un levier pour l'agriculture périphérique. L'exemple du parc
agricole de Barcelone montre qu'il est possible de maintenir l'activité agricole productive à travers
la valorisation des produits et la diversification de l'activité agricole. Et ce, grâce à la
reconnaissance des espaces et des formes de promotion utilisées :dépliants, brochures, logo du parc,
etc.
Cependant, la reconnaissance du produit n'est pas suffisante : elle doit être accompagnée d'un
soutien du projet par l'administration et d'une forte conviction de la part des agriculteurs. Le cas du
parc du sud Milan de (le Ciaculli) en est un exemple concret : le développement grâce à la création
d'un consortium d'une variété de mandarine, n'a pas été suffisant pour assurer la vitalité et le
maintien du projet (G.Giacchè, B.Torquati, L.Scazzosi et P.Branduini, 2012).
L'exemple des agriculteurs de Barcelone qui ont lutté plusieurs années pour la préservation des
terres, et leurs contestations contre la planification urbaine, ont joué un rôle majeur dans la
protection des terres. C'est une opération button-up qui découle des agriculteurs. Dans le cas des
agriparcs du Sud Milan, les agriculteurs et les habitants des quartiers se sont mobilisé pour la
préservation des terres agricoles menacés par l'urbanisation.
Le cas de Montpellier est un exemple d'une décision politique impliquée depuis des années dans la
préservation des terres agricoles et les espaces naturels urbains. La ville a acquis des terres afin de
restaurer les activités agricoles et a sauvé l'activité apicole menacée. Le collier vert de Casablanca
découle également de la décision du gouvernement marocain.
Les projets analysés sont inscrits dans une vision globale de leurs villes respectives pour protéger
les espaces naturels, agricoles, contrer et limiter l'étalement urbain. Ils s'inscrivent soit dans un
réseau vert comme c'est le cas à Montpellier, ou à Barcelone. L'objectif est d'établir des connections
entre les espaces naturels mais aussi les activités agricoles, afin de constituer une armature solide
pour le développement de la ville. Néanmoins, la réalisation de ces connexions n‘est pas toujours
simple à mettre en place sur le terrain, comme c'est le cas de Montpellier et Milan.
Néanmoins, les projets rencontrent plusieurs problèmes selon le contexte. Le caractère
pluridisciplinaire des parcs agricoles pose le problème de cohabitation des activités, et des espaces à
ouvrir au public ou pas. Ainsi que le type d'agriculture à préserver, et la question de cohabitation
entre activités agricoles. Il pose également la question de formation des acteurs techniques pour ce
nouveau type d'espace entre activités rurales et urbaines : agriculteurs, techniciens…
Nous constatons que les agriparcs sont efficaces pour la préservation des terres agricoles et des
espaces naturelles périphériques. Mais ceci nécessite une volonté politique, et un cadre juridique
adéquat afin de rendre la protection concrète. Il faut également une implication de la part des
agriculteurs eux-mêmes, et des citoyens. En outre, le cas du sud Milan nous démontre que délimiter
le parc agricole ne garantie pas sa protection, en effet, l'échelle de l'agriparc est également
importante, il faut qu'elle (l'échelle) soit réduite et gérable pour faciliter la protection des espaces
agricoles et la biodiversité.
89
4 Chapitre 04 : Alger et son PDAU révisé

90
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 04

Introduction :

La capitale algérienne est une ville qui possède plusieurs potentialités, notamment
son emplacement stratégique, à la fois d‘importance nationale, et internationale. Elle est la ville la
plus peuplée d‘Algérie, selon le PDAU d‘Alger 2010, 2.9 millions de personnes habitent dans la
capitale, soit, 8,8 % de la population résidente en Algérie est concentrée dans la wilaya d‘Alger.
Elle possède plusieurs atouts pour en faire une ville méditerranéenne et maghrébine attractive et
rayonnante. En plus de son emplacement stratégique, la capitale possède des espaces verts
diversifies, et des terres agricoles de bonnes qualité ..
Mais Alger d‘aujourd‘hui est encore loin d‘occuper la place qui lui revient. Les habitants de la
capitale, ainsi que ses visiteurs, constatent plusieurs lacunes, un centre historique en ruine; des
transports saturés et lents; et un manque d‘espaces verts et de loisirs. Il en résulte une baisse
continue de la qualité de vie, accentuée par la consommation des terrains périphériques agricoles et
forestiers remplacés par des quartiers périphériques non contrôlés.
La capitale ne possède que 0.43% de la SAU40 totale du pays, mais détient une proportion de terres
irriguées, légèrement au-dessus de 2% du total national (PDAU 2009), ce qui démontre
l‘importance de ces zones ainsi que le potentiel de leurs sols. qui est relativement faible par rapport
à la moyenne nationale (0.25 hectares). En plus d‘être insuffisants, on enregistre une déperdition
accélérée des terres agricoles. En outre, l‘algérois, n‘a droit qu‘à 1 m² d‘espace vert. L‘OMS estime
que l‘être humain a besoin de plus de 10 m² d‘espaces verts de proximité, à environ 300 m de
distance de son logement. On enregistre à Alger 10 fois moins d'espace vert, ce qui est inferieur aux
normes.
Nous avons vu dans les chapitres précédents l'importance de la préservation du patrimoine agricole
et naturel de la ville car ils font partie intégrante de l‘espace urbain et contribuent à son aménité. Le
PDAU d‘Alger prend en compte l‘importance de la préservation de ces espaces qui font, partie des
axes directeurs de son plan stratégique.
Alger d‘aujourd‘hui observe des mutations importantes, elle est une ville en chantiers. Ces
mutations découlent d‘un plan stratégique de développement d‘Alger, un projet d‘embellissement,
d‘amélioration des mobilités et de développement maîtrisé qui vise à faire de la capitale une ville
attractive et compétitive. Le plan Stratégique de Développement se décline en deux plans
complémentaires, le premier est celui de l‘aménagement de la baie d‘Alger et le deuxième est celui
de la révision du Plan Directeur d‘Aménagement et d‘Urbanisme d‘Alger (PDAU).
Le nouveau PDAU d‘Alger, est une opportunité afin de redonner à Alger sa place de capitale
algérienne, mais aussi un rayonnement à l‘échelle méditerranéenne et africaine. Le plan directeur
propose une intervention qui prend en considération tout le contexte algérois dans tous les domaines
économique, sociale, environnementale, mais aussi à être un modèle de gouvernance.
L‘évolution de gestion de la ville algérienne est jalonnée de ruptures et de continuités et, est liée aux
mutations politiques et économiques du pays. D‘abord la brutalité de la décolonisation. Puis une
remise en cause du système centralisé et la crise économique des années 80 débouchent sur une

40
Surface Agricole Utile
91
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 04

libéralisation et un pluralisme politique. Les années 90 sont marquées par une plus grande ouverture
libérale handicapées par la violence et l‘insécurité. Un retour à la stabilité politique et de la volonté
économique et sociale durant les années 2000, mais aussi un retour de l‘interventionnisme de la
puissance publique sans remise en cause des choix libéraux. Ceci est rendu possible par
l‘augmentation des ressources financières dues aux hydrocarbures (Bouziane Semmoud et Ali Aït-
Amirat, 2009).
A travers ce chapitre nous souhaiterions, d‘abord cerner les instruments d‘urbanisme algériens afin
de vérifier leur efficacité. Ensuite, prendre connaissance des orientations du PDAU d‘Alger, et de
son plan vert. Et enfin, vérifier la cohérence globale entre les ambitions affichées par les politiques,
et les outils choisis pour leur réalisation. Cette étude nous servira à tirer les potentialités et les
faiblesses de ces instruments, qui nous serviront par la suite dans l'analyse de faisabilité
réglementaire que nous allons aborder dans le chapitre 06.
Nous allons donc diviser le chapitre en deux parties, la première aborde le contexte algérois, à
travers une étude de ses potentialités naturelles agricoles, mais aussi sont évolution démographique
et son urbanisation, et aborder les conséquences de l‘étalement urbain sur les espaces naturels et
agricoles algérois.
La deuxième partie présente le plan stratégique de développement d‘Alger, ainsi que la présentation
du nouveau PDAU et de son plan vert. Nous tenteront également de trouver s‘il n‘existe pas
d‘incohérences qui pourraient entraver la mise en place de ses projets, dans l‘optique d‘étudier la
faisabilité des agriparcs dans la périphérie d‘Alger dans les chapitres suivants.

4.1 Le contexte algérois :


Alger, capital politique, administrative et économique est située au nord-centre du pays et occupe
une position géostratégique intéressante, en étant au centre des flux et échanges économiques avec
le reste du monde.
La Wilaya d‘Alger s'étend sur plus de 809 Km2, et jouit d‘une situation géographique
exceptionnelle, aussi bien par sa localisation dans le bassin méditerranéen, que dans le contexte du
territoire algérien. Limitée au nord par la mer Méditerranée et au sud par les monts et piémonts de
Blida.

Figure 44 : Vue sur Alger


Figure 45: situation d'Alger Source : http://www.hotelalger-dz.com
Source: http://www.cartograf.fr/les-pays-algerie.php

92
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 04

4.1.1 Le contexte naturel d'Alger :


La Wilaya d‘Alger offre un paysage particulier et unique sur tout le territoire algérien. Jouissant
d‘une immense côte, elle couvre les collines sud du Sahel et une grande partie de la plaine agricole
de la Mitidja. Sur la côte, la baie d‘Alger, fait maintenant entièrement partie du tissu urbain. Vers
l‘est, la topographie est bien plus liée à l‘embouchure des cours d‘eau et aux plaines littorales, avec
quelques vastes plages ouvertes et des zones de cordons dunaires.

4.1.1.1 Réseaux hydriques:


La wilaya d'Alger se divise en trois bassins drainants principaux : le bassin de Beni Messous
(Ouest), le bassin d'El Harrach (Centre) et le bassin de Reghaïa (Est). Ces bassins versants sont
caractérisés, à l'ouest, par un réseau complexe associé au système littoral montagneux du Sahel qui
intègre un grand nombre de cours d'eau, encaissés le long des vallées, et à l'est, sur la plaine de la
Mitidja, par un réseau assit sur de vastes vallées et presque plat qui débouchent entre la baie d'Alger
et la plate-forme littorale est. Associée à ce système naturel, se trouve une structure de canaux et de
conduites d'irrigation liées à l'activité agricole.
Une grande partie du réseau hydrique de la Wilaya est touchée par la pollution qui touche, entre
autres, le milieu naturel récepteur, provoquée d'une part, par les décharges d'eaux usées industrielles
et domestiques, insuffisamment traitées, et, d'autre part, par les pesticides et les fertilisants utilisés
dans l'agriculture.

4.1.1.2 Les paysages algérois :

Figure 46 : Unités de paysage de la Wilaya d’Alger


Source : Parc EXPO , 2009

93
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 04

Les unités de paysage de la Wilaya d‘Alger représentées ont été délimitées à partir de l‘importante
homogénéité de leurs caractéristiques biophysiques (topographie, fertilité du sol, réseau
hydrographique, occupation urbaine, etc.). Elles ont naturellement tendance à impliquer des
vocations et des usages du sol similaires.
La plaine de la Mitidja, zone agricole extrêmement fertile, portes de la région algéroise, s‘étend du
Chenoua (à l‘ouest), au Corso (à l‘est), une plaine qui sépare le Sahel de l‘Atlas. Elle présente 1.300
km2 de surface (100 km de longueur et 8 à 18 km de largeur), et elle est majoritairement irriguées
par la nappe de la Mitidja.

4.1.1.3 Patrimoine naturel :

Figure 47: carte du patrimoine naturel algérois


Source : Parque EXPO 2010

Selon le PDAU 2009, les zones forestières comprennent les forêts de protection (zones forestières
d‘une surface supérieure à 10 ha), les bois de protection (zones forestières de moins de 10 ha), les
parcs périurbains, les réserves de chasse et le jardin zoologique, dont la gestion est assurée par la
Direction des Forêts.
Selon ANDI41 , (Wilaya d‘Alger, 2013), les forêts du littoral algérois sont riches en pin d‘Alep, en
eucalyptus, en chêne liège, en cyprès et en espèces ornementales. Occupant une superficie totale
d‘environ 5.037 ha, les forêts sont situées principalement à Zéralda, à Baïnem et à Bouchaoui. Les
plus grandes en superficie sont celles de Mahelma (620 ha), Bainem (504 ha), Bouchaoui (135 ha).
En règle générale, les zones forestières ont pour principale fonction de protéger les zones à risque
d‘érosion, aussi bien des pentes inclinées que des rives de certains cours d‘eau des vallées les plus

41
Agence Nationale de développement de l'Investissement en Algérie

94
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 04

fermées. À la fonction de protection s‘ajoute parfois une fonction récréative, de protection


cynégétique ou de pratique sportive.
Les paysages protégés couvrent la zone humide d‘importance internationale de Réghaïa (Réserve
Naturelle du Lac de Réghaïa) et le massif montagneux de Bouzaréah, ainsi que leurs zones de
protection.

Potentialités menaces

 Patrimoine naturel et culturel marqué par la  L’occupation bâtie dans les zones à risque : niveau de
diversité et l’intégrité des paysages identifiés et par crue, zones de glissement de terrain et zones côtières ;
les différents modes de peuplement ;  La prolifération des activités nocives pour
l’environnement, avec de graves implications au niveau
 Forte dynamique agricole en contrepoint aux
de la contamination du sol, des zones humides, des
phénomènes d’urbanisation diffuse dans des eaux superficielles et souterraines et du milieu marin ;
zones aux sols fertiles et d’une grande importance  La déforestation fortement induite par les constructions
pour la durabilité environnementale ; illicites sur les zones inclinées protégées ;
 Grande richesse du point de vue de la biodiversité  La déqualification architecturale et urbanistique ;
et du potentiel de production de biomasse ;  L’intensification de la désertification croissante en raison
 Large bande de la mer Méditerranée et le domaine de l’épuisement des ressources hydriques ;
littoral associé ;  La perte des zones naturelles côtières et intérieures
 Grande diversité des écosystèmes côtiers, ayant un intérêt pour la conservation ;
comprenant les plages, les dunes et les falaises.  L’augmentation de la pollution hydrique du milieu marin,
 Diversité significative des unités de paysages et de étant donné l’absence d’un réseau d’assainissement des
leur valeur scénique. effluents et le croissant recul du rivage sous l’effet de
 Diversité et complexité des zones humides. l’érosion causée par l’exploitation des bancs de sable ;
 La discontinuité entre les zones écologiques les plus
importantes.

Tableau 7 : Potentialités et menaces sur le potentiel naturel de la Wilaya d’Alger


Source : A.Sekat, sur les donné du PDAU 2009

4.1.2 Activité agricole :

Figure 48 : Carte de la surface irriguée par SAU


Source : Direction des Services Agricoles de la
Wilaya d’Alger, 2009 in, PDAU 2009
Figure 49 : Carte de l'aptitude agricole
Source : Parque EXPO, 2010

95
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 04

Figure 50 : Pourcentage Répartition


générale par type d’occupation de la surface
Figure 51 : La Mitidja
agricole dans l’aire métropolitaine algéroise.
Source : Wilaya d’Alger, Andi 2013 Source : SDAAM, Alger 2010, V 1, p. 144.

4.1.2.1 Qualité du sol :

La qualité des terres agricoles est le résultat de plusieurs facteurs, morphologiques ; l'hydrographie
de surface, l'hydrogéologie…
Les catégories 1 et 2 représentent les sols les plus fertiles, offrant peu ou aucune restriction à la
pratique des activités agricoles. Les sols de catégorie 3, avec un bon niveau d'aptitude à l'agriculture
mais presque entièrement affectés à des occupations urbaines, et ils ne peuvent pas être considérés à
l'usage agricole. Les sols de catégorie 4 présentent certaines limites, dues à une baisse de la fertilité
du sol, à des pentes plus contraignantes pour la pratique de l'agriculture intensive et, aussi, à une
moindre disponibilité de ressources en eau. Les principaux usages sont la viticulture et
l'arboriculture fruitière rustique, les grandes cultures (céréales - fourrages) et, à certaines endroits,
les maraîchages (cultures de saison et d'arrière-saison).La catégorie 6, est jugée impropre à
l'agriculture, à cause des pentes trop élevées et, dans certains cas, des couches trop minces de terre
arable. L'activité forestière est, elle, toutefois viable.
Dans la carte faite par parque EXPO dans le cadre du diagnostic pour la révision du PDAU (Figure
49 : Carte de l'aptitude agricole) la Wilaya d‘Alger présente principalement des sols de catégorie
élevée (1 et 2). Quelques zones avec une qualité de sol moyenne (catégorie 04). Et plus rarement de
sole à faible qualité. Et pas de sol de catégorie 05.
Les sols à catégories 01 et 02 occupent respectivement la plaine de la Mitidja, la presque totalité du
versant ouest du Sahel et une petite superficie à l'est de ce massif montagneux. Ces zones
conservent une forte vocation rurale, en particulier la plaine de la Mitidja jusqu'à la côte est, mais
aussi sur le versant ouest du Sahel.
 Dans la zone du littoral, le potentiel réside surtout dans les maraîchages (pomme de terre,
plasticulture, cultures pépinières) et dans les cultures industrielles (tomate).
 Dans la Mitidja, le potentiel se trouve du côté de l'agrumiculture et de l'arboriculture
fruitière, de la viticulture, des cultures maraîchères (pomme de terre, plasticulture et cultures
de saison et d'arrière-saison), des cultures industrielles et des grandes cultures (céréales -
fourrages).

96
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 04

4.1.2.2 Productions agricoles algéroises :


La surface agricole est répartie sur un total de 47 175 hectares, dont la SAU représente près de 76%.
Ces terres sont réparties sur 4041 exploitations, de taille et de nature diverses, ce qui fait une taille
moyenne de 11.6 hectares pour chaque exploitation, avec une domination des exploitations
agricoles privées (1831, 45%), suivies des exploitations agricoles communautaires (EAC – 1509,
38%). (PDAU d ‘Alger 2009)

Produit Surface (h) Rendement moyen


(qtx/ha)
Céréales 4.180 12
Blé Dur 2.118 11
Blé Tendre 824 15
Orge 833 11
Avoine 40 10
Tomate Industrielle 400 295
Fourrages 30.810 61
Produit Surface (h) Production obtenue (qtx)
Plasticulture 187 62.716
Agrume 4.325 4.325
Fruits à pépins 1.46 1.46
Fruits à noyaux 2.117 2.117
Fruits Rustiques 71 1.173
Oliviers 8 235

Tableau 8 : productions agricoles dans la Wilaya d’Alger


Source : A. Sekat, sur les données de Wilaya d’Alger, Andi 2013

Figure 52 : Production agricole (superficie)


Source : PDAU 2009

97
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 04

En matière de production, en 2013, Alger est classée en 10e position en maraîchage, 6e en agrumes
et 12e en pomme de terre. Et en 2014 elle couvrait ses besoins à 66% en matière de maraîchage et
44% pour la pomme de terre selon Labidi Hamdaoui42.

Figure 53: Superficie Agricole Utile.


Source : Parc expo, PDAU d’Alger, 2009, p. 39.

Figure 54 : Structure verte et agricole


Source : https://www.google.dz/url?sa =&esrc-mediterranee-2014-2-page-31.htm%26psig

4.1.3 Croissance démographique :


Après l'indépendance du pays, la population algérienne a connu une croissance très élevée, sans
précédent. En 1962, elle représentait environ 10,2 millions d'habitants. En un peu plus d'une
génération, elle a plus que triplé, atteignant récemment, 34,1 millions d'habitants (RGPH, 2008).
Cette augmentation exponentielle est due essentiellement à deux phénomènes (SRAT de la Région
Nord Centre, 2006) :
 La récupération de la période de récession démographique associée à la guerre
d'indépendance, qui se caractérise par un taux de croissance naturel élevé ;
 L'exode des populations des Hauts Plateaux et du Sud vers la côte, qui a accéléré le
processus de littoralisation du territoire.
La population algérienne se trouvait concentrée dans le nord du pays (près de 76 % de la population
sur 4 % du territoire national), où sont installées les principales activités économiques, d'où
l'accentuation de la tendance structurale de la littoralisation.
La wilaya la plus peuplée d'Algérie, Alger, présente un total de 2.987.160 habitants (RGPH43,
2008), et la moyenne de la densité dans la wilaya est de 3.647 habitants/km2. La distribution de la
population de la wilaya permet de vérifier une plus grande concentration sur la zone littorale, et ce,
principalement dans les communes de l'hypercentre. (Parque EXPO, 2010).

42
Directeur des Services agricoles et du développement rural d’Alger.
43
Recensement Général de la Population et de l'Habitat

98
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 04

Figure 55: Évolution de la Population Résidente dans la wilaya d'Alger, par Commune (1998-2008)
Source : ONS ,1998 et 2008 in Parc EXPO, 2010

Figure 57 : Croissance de la population


résidente, comparaison entre Alger, Marseille
Figure 56 : evolution de population residente dans la et Barcelone (Taux de croissance annuel
Wilaya d’Alger 164-2008 moyen estimé entre 2005 et 2010).

Source : ONS, ogph, in parc EXPO, 2001 Source : parc EXPO, 2010

Entre 1987-1998, on a noté une croissance supérieure, 20,4 %, supportée par le solde élevé naturel
et par un exode rural important. Et entre 1998 et 2008, on observe une augmentation de la
population de 16,6 % (PDAU, 2009).
L'évolution durant cette période a été ressentie différemment dans la wilaya. Les communes du
centre historique et celles qui lui sont proches révèlent la plus grande diminution de population
absolue et relative de la wilaya. Ce processus, qui voit le centre ville se vider de sa population,
s'accentue entre 1998 et 2008, et il est associé à plusieurs raisons : l'augmentation des logements
inoccupés ; la substitution de la fonction résidentielle par la fonction économique associée au
tertiaire ; le mouvement migratoire interne (wilaya) centre – périphérie ; et la réduction de la
natalité (PDAU, 2010).
Les accroissements relatifs les plus élevés, avec une valeur supérieure à 250 %, se produisent dans
les communes de la périphérie centre de la wilaya. Elles ont une plus grande disponibilité d'espace
pour la construction de logements et elles sont proches de différents axes importants, qui permettent
de relier le centre à la rocade sud, qui est à l'ouest de la wilaya, sur l'axe entre El Achour (348,5 %),

99
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 04

Draria (331,2 %) et Baba Hassen (300,3 %), près de la Route Nationale 36. C'est Dar El Beida qui
affiche l'augmentation la plus élevée de la population relative (350,5 %) (Parque EXPO, 2010).

4.1.4 Etalement urbain à Alger :

L'évolution du périmètre bâti d'Alger a connu trois époques distinctes. La période ottomane ; la
période de la colonisation française, et la période après l‘indépendance du pays.
La période ottomane s'étend jusqu'en 1830-1832, années d'introduction et d'installation de l'armée
française. Le périmètre coïncidait alors à la Casbah, avec ses fortifications
L'intervention française est caractérisée par un urbanisme militaire par son intention de pénétration
du tissu vernaculaire par des artères droites, afin, entre autres, de réduire l'effort de contrôle et de
surveillance, à partir de 1832. La première conséquence a été la réduction de la surface du tissu
ancien aux limites actuelles identifiées comme périmètre classé. La surface estimée du périmètre de
la Casbah en 2010 est de quelques 60 hectares.
La ville française va se construire rapidement jusqu'en 1873 (204 hectares) et passer au double en
25 ans, au début du XXème siècle, où l'on compte presque 400 hectares. Il faudra moins de vingt
ans pour doubler encore une fois la surface urbanisée, passant à plus de 900 hectares en 1920. De la
Première Guerre mondiale jusqu'à l'indépendance du pays, elle va ensuite connaître une évolution
plus lente puisqu'elle va doubler de surface en 40 ans à peine.
Depuis l'indépendance, Alger a rejoint le rythme de la croissance exponentiel, causé par plusieurs
facteurs, notamment démographiques. Ainsi en 40 ans, la surface construite consolidée a subi un
facteur multiplicateur supérieur à 12, passant de 1900 hectares à environ 24000 hectares (PDAU,
2009).
En plus d'être proportionnelle à une croissance démographique indéniable, l'expansion de la surface
urbaine, construite ces dernières années, correspond à un modèle de développement urbain diffus et
éparse, contrairement au modèle des périodes précédentes.

Figure 58 : Évolution de la zone construite dans la wilaya d'Alger (1830-


2008)
Source : parc EXPO, 2010

100
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 04

4.1.5 Conséquences de l’étalement urbain sur les terres agricoles :


Le statut foncier des sols a beaucoup évolué en Algérie au cours des dernières décennies. Ces
changements ont contribué à une instabilité des droits de propriété et d‘usage des sols agricoles.
L‘étalement urbain algérois est marqué par deux types d‘urbanisation, le premier est planifié
résultant de plans d‘urbanisation (avant et après l‘indépendance), et le deuxième est un étalement
non planifié, issu des changement de vocation des terres agricoles. L‘étalement urbain algérois s‘est
fait comme suit :

 L'extension d'Alger vers l'intérieur des terres, dont des zones d'occupation au Sahel, avec un
potentiel agricole moins intéressant ;
 La croissance des petites villes dans la zone du Sahel – Chéraga, Douera, Baba Hassen ou
Draria ;
 La croissance vers l'est, sur la zone côtière entre Bordj El Kiffan et Bordj El Bahri, et, aussi,
à Ain Taya et Haraouha ;
 La croissance entre Rouiba et Reghaia ;
 Et, surtout, l'expansion urbaine sur les sols de la Mitidja, et sur des domaines de les
Eucalyptus, de Baraki et de Gué de Constantine.

Figure 59 : Evolution de la SAU (ha) à Alger.


Source : PDAU, Alger, 2009, p. 48.

Figure 60 : Carte de la consommation des terres agricoles


Source : Parque EXPO 2010

Selon le PDAU 2010, la consommation des terres agricoles se traduit par :


 Perte de 3 200 ha dont 1000 ha occupés par le maraîchage et l‘arboriculture localisés au niveau
des zones Sahel et littoral.
 300 exploitations agricoles concernées par le changement vers des activités autre que
l'agriculture.
 Près de 1000 producteurs constituant ces exploitations sont touchées.
 Perte de 170 bâtiments d‘exploitations agricoles (étables, centres avicoles, hangars) et 200
points d‘eau.

101
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 04

 Ceci a donné lieu à une perte économique (de l‘économie agricole de la Wilaya) de l‘ordre de
15 %.

La tendance à l‘empiètement des nouvelles occupations urbaines sur les sols agricoles est bien
évidente dans plusieurs projets annoncés par l'Etat:
 La ville nouvelle de Sidi Abdellah (1000 Ha) ;
 L‘extension de l‘aéroport d‘Alger (900 Ha) ;
 Les projets phares et structurants que connaît la wilaya d‘Alger dans le cadre d‘un
développement économique important. Ce sont des programmes liés aux infrastructures
routières (Rocade Sud 2 d‘Alger, Autoroute Est-Ouest, etc.) aux infrastructures hydrauliques
(barrage de Douera) et à l‘environnement, le Parc Dounia (1350 ha) ;
 Les constructions illicites ont causé sur le terrain la perte de près de 1000 ha terres agricoles.
Les espaces agricoles algérois sont sérieusement menacés par l‘étalement urbain, et ce phénomène
est en accélération ces dernières années. De 2003 à 2014, Alger a perdu 6163 hectares, soit 17% de
la SAU, dont 80% ont été utilisés pour le logement. Ils s‘ajoutent aux 3863 ha au titre des diverses.
selon Labidi Hamdaoui, directeur des Services agricoles et du développement rural d'Alger dans un
article publié à El Watan (Oulebsir.N, 2015).

4.2 Propositions stratégiques et urbaines en vigueur pour la Wilaya d'Alger :

4.2.1 Le plan stratégique d’Alger

La mise en œuvre du plan stratégique de développement de la wilaya d‘Alger coïncide avec le


lancement, sous l‘égide et l‘impulsion du président de la République, du Plan national de
développement 2010-2014 qui vise à consolider les résultats probants atteints par notre pays au
cours de ces dix dernières années, mais aussi à mettre en œuvre un schéma général et diversifié
de développement de notre pays en complément du pétrole et du gaz. « … Son Excellence Monsieur
le Président de la République n’a de cesse de rappeler l’importance pour notre pays de se
développer en dehors du pétrole et du gaz. Cela passe, évidemment, par la tertiarisation de notre
économie. Il va sans dire que cette orientation trouve, en particulier, son aboutissement dans les
cités et dans les villes, et qu’Alger doit être à la pointe dans ce combat… » Mohamed Kebir Addou
ex Wali d‘Alger (vie de villes Hors série n°03, 2012).
Dans le plan national de développement 2010-2014, le président de la république vise le
développement humain, afin de diminuer la dépendance aux hydrocarbures, il est donc nécessaire
de développer la capitale en tant que carrefour économique et renforcer sa compétitivité. La
création d‘entreprises et de richesses locales constitue ainsi aujourd‘hui l‘un des objectifs
privilégiés du plan stratégique d‘Alger.
Dans la même logique, le plan stratégique de développement de la wilaya d‘Alger qui va s‘étaler
sur 20 ans, fondé donc sur les ambitions du président pour la capitale, pour en faire une ville qui
s‘inscrit dans la mondialisation et constitue la porte d‘accès de l‘Algérie.
La conception par exécutif du plan stratégique de développement de la capitale à moyen et long
termes est défini et s‘appuient sur deux études structurantes portant sur :

102
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 04

 L‘aménagement de la baie d‘Alger, projet de dimension stratégique visant à valoriser les


potentialités de la frange maritime et ouvrir la ville à la mer en offrant des espaces
d‘équipement et d‘investissement dans le secteur du tertiaire.
 La révision du Plan directeur d‘aménagement et d‘urbanisme : aux fins de doter Alger d‘un
instrument d‘urbanisme et d‘aménagement qui permettra le changement d‘échelle de la ville
actuelle et contribuer ainsi à sa métropolisation.

C'est ce dernier (PDAU) que nous allons détailler dans ce qui suit

4.2.2 Le PDAU d’Alger, une stratégie urbaine pour la Wilaya :

Depuis l‘indépendance la planification urbaine en Algérie a connu deux périodes principales. Les
trois premières décennies d‘un Etat nation, correspondant à l‘Etat providence basé sur le socialisme,
avec un parti unique, et ce afin d‘instaurer une unité nationale.
Le PUD (Plan d‘Urbanisme Directeur) était l‘instrument de gestion urbaine en vigueur (il a été
introduit entant qu'instrument de planification urbaine, au cours de la période coloniale en France en
1958), c‘est un support de programmation et de spatialisation des différents programmes et
investissements sur le court, moyen et long terme. Il est instauré par une circulaire interministérielle
n°01181/PU/2174 du 16/10/1974, pour faire face à la consommation abusive du sol urbain et pour
permettre la maitrise de la croissance urbaine qui est due à l'expansion spatiale rapide.
En 1988, il y‘a eu un bouleversement profond dans la société algérienne, la crise économique des
années 80 a fini par provoquer l‘explosion populaire de 1988. Ainsi, les termes socialisme et FLN
ont fait place à la pluralité des points de vue, liberté d‘expression et de réunion aux citoyens. Une
nouvelle constitution est mise en place afin d‘assurer la transition vers un mode de gouvernance
plus libéral.
Apres 1990 commence une période de baisse des ressources financières. Du point de vue de la
planification urbaine, on observe une légère modification des méthodes d‘élaboration des
instruments d‘urbanisme et des procédures. Suite à la loi 90-29 relative à l‘aménagement et
l‘urbanisme, les Plans Directeurs d‘Aménagement et d‘Urbanisme (PDAU), se substituant aux PUD
(Plan d‘Urbanisme Directeur), s‘inscrivent dans un système de planification spatiale à plusieurs
échelles : SNAT (Schéma National d‘Aménagement du Territoire), SRAT (Schéma Régional
d‘Aménagement du territoire), PAW (Le plan d‘Aménagement de wilaya) en amont et POS en aval.
En plus des instruments d‘urbanisme, des modifications sont effectuées telles que :
 Les nouveaux codes de la commune et de la wilaya qui redonnent à chaque collectivité son
rôle dans le nouveau paysage socio-politique. La commune est le cadre d‘expression de la
démocratie locale et l‘assise de la décentralisation et le lieu de participation du citoyen à la
gestion des affaires publiques (article 84).
 La reconnaissance de la propriété privée par la constitution est réitérée par la Loi
d‘Orientation Foncière (LOF) de 1990.
 La participation citoyenne est intégrée à travers la loi 90-29 en son article 15, en incitant à
faire participer « les associations locales d’usagers, les chambres de commerce et
d’agriculture et les organisations professionnelles » à l‘élaboration des PDAU et POS. Elle

103
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 04

permet également en son article 74 à « toute association légalement constituée qui se


propose par ses statuts d’agir pour l’aménagement du cadre de vie et pour la protection de
l’environnement », de se porter partie civile en ce qui concerne les infractions aux
dispositions de la législation en vigueur en matière d‘aménagement et d‘urbanisme.
PDAU et POS sont les instruments visant à organiser la production du sol urbanisable ainsi que la
formation et la transformation du bâti. Le PDAU crée les droits à aménager et à bâtir, et le POS les
précise. Ils s‘imposent aux gouvernants et aux citoyens et sont leurs références communes.

4.2.2.1 Le PDAU comme instrument :

Le Plan Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme tient compte des plans de développement et


définit les termes de références des plans d'occupation des sols. Il prend en charge les programmes
de l'Etat, des collectivités locales et ceux de leurs établissements et services publics.
C'est un instrument de planification spatiale et de gestion urbaine qui sert les communes. Il est
définit comme « Le plan directeur d’aménagement et d’urbanisme est un plan directeur au sens
classique du terme, il est à la fois un guide de gestion et de prévisions pour les décideurs locaux
(communes), un programme d’équipements et d’infrastructures pour la ville ou l’agglomération et
un zonage du territoire communal » (Saidouni.M, 2001, in ,Nedjai.F, 2013, P68). Il réunit donc
l‘aménagement du territoire et la gestion urbaine. C‘est aussi un instrument technique et
réglementaire pour les communes. Il est également un document mis à la disposition d‘une ou
plusieurs communes, qui détermine l‘évolution de la planification urbaine à moyen et à long terme,
à travers des prévisions de règlementation et d‘urbanisme, par la suite, l‘établissement des
orientations qui détermineront le futur du territoire concerné.
Le PDAU doit suivre les recommandations du SRAT et du SNAT comme celles du PAW et du
SCU44 .Il doit fixer les POS et établir des programmes. Le PDAU est un instrument obligatoire pour
les communes. Sur le plan juridique, il est opposable aux tiers, il doit être consulté
systématiquement à chaque usage du sol ou construction.
Le PDAU est un instrument qui définit la planification urbaine sur trois étapes :
 la prévision : en analysant le contexte des territoires concernés, ainsi que prévoir leur
évolution à court, moyen et long termes, en établissant les étapes qui suivent le projet.
 le réalisme : Etablir les priorités et répartir les programmes, et prévoir les moyens
indispensables pour sa mise en œuvre.
 l‘efficacité : en étant un guide pour les communes et les établissements publics. Il constitue
également le cadre de référence du POS.

44
Schéma de Cohérence Urbaine

104
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 04

4.2.2.2 Le PDAU d’Alger révisé:

Le PDAU est définit dans son rapport d‘orientation (2009) comme suite : "Le PDAU, dans ses
dimensions stratégique, réglementaire et opérationnelle, est l’outil idéal pour combiner et intégrer
ces initiatives, dans le respect d’une double fonction d’organisation et de requalification du
territoire et simultanément d’induction de processus de développement social et économique ".
C‘est donc le croisement des initiatives d‘aménagement du territoire et de requalification des
centres urbains, avec des préoccupations de compétitivité et de cohésion sociale.
Il s‘étendra sur un cycle de 20 ans, dans la perspective d‘appliquer un nouveau modèle territorial,
d‘abord plus durable, qui engendre un environnement de production de richesses et améliore la
qualité de vie, autour de projets structurants continus, garantissant ainsi une ville sans cesse
redynamisée.
Le PDAU adopte une approche systémique du territoire, un processus qui rompt avec la démarche
le modèle classique, celui de la planification urbaine, qui reste simpliste et se base sur les fonctions.
(Rapport d‘orientation du PDAU d‘Alger, 2011). Il se base sur une démarche systémique afin de
matérialiser un nouveau paradigme d‘organisation du territoire de la Wilaya d‘Alger. Le PDAU
s‘insère dans une perspective opérationnelle, en se basant sur la programmation, et l‘exécution de
plusieurs actions dans le cadre de projets structurants, ainsi que des interventions ciblées sur des
zones d‘importance stratégique, régler des problèmes de fonctionnement en plus de redonner de
nouvelles qualifications à ces espaces, et rendre la capitale plus compétitive.

Le PDAU possède trois exigences :


 La cohérence : il fédère les politiques sectorielles de l‘Etat autour d‘un projet de territoire, la
synergie s'impose. Il est donc nécessaire de garantir la synergie entre ces différentes
politiques.
 Une exigence opérationnelle : la transformation d'Alger ne peut se faire du jour au
lendemain, c‘est pourquoi le PDAU s'organise autour de quatre échéances pour réaliser les
projets, qui sont :
 2009 | 2014 : Le cinquantenaire de l‘Indépendance l‘étape de l‘embellissement
 2015 | 2019 : Le grand événement international l‘étape de l‘aménagement de la baie
d'Alger
 2020 | 2024 : L‘éco-métropole de la Méditerranée l‘étape de la requalification de la
périphérie
 2025 | 2029 : Alger, ville monde l‘étape de la consolidation

 Une exigence règlementaire : le PDAU tire ses enseignements des impasses de la


planification à Alger et désigne des normes efficaces et universelles.

4.2.2.3 Quelques objectifs du PDAU d’Alger :

 La rationalisation de l‘utilisation des terres, urbanisées et non urbanisées.


 La protection des secteurs sensibles : terres agricoles, réserves naturelles, certaines portions
du littoral, nappes phréatiques…etc.

105
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 04

 La prévention contre les catastrophes naturelles : éviter l‘occupation des terrains à risque.
 Réalisation dans le cadre de l‘intérêt général.
 Prévoir l‘urbanisation future et ses règles.

4.2.2.4 Vision et ambitions Alger de demain :


Cette vison de l‘aménagement du territoire revêt, à sa base, un dessin stratégique consolidé par un
ensemble de sept ‗ambitions‘ qui, dans le cadre politique, visent à configurer l‘« Alger de demain »
:
 Positionnement :Alger, « ville emblématique »
 Socio-économie :Alger, « moteur du développement tertiaire de l‘Algérie »
 Occupation du territoire :Alger, « ville belle qui maîtrise son étalement »
 Environnement :Alger, « éco-métropole de la Méditerranée et ville jardin »
 Mobilité :Alger, « ville des mobilités et des proximités »
 Risques :Alger, « ville sûre »
 Gouvernance :Alger, « ville, empreinte de bonne gouvernance »

4.2.2.5 Six piliers du Master Plan du PDAU d’Alger.

Le PDAU d‘Alger repose sur six piliers du Master Plan du PDAU, ces piliers se matérialisent en 82
projets structurants qui concrétisent le modèle territorial du Master Plan :

Figure 61: Les six piliers du Master Plan


Source: Parc expo in rapport d'orientation du PDAU.

 Pilier 1 : Développement économique : Une ville qui assiste à la croissance et au


développement économique, à la création d‘emplois et de richesse, où les protagonistes sont
des entreprises et des institutions modernes, qualifiées et compétitives.
 Pilier 2 : Ouverture de la ville au monde : Une ville ouverte, qui se projette dans l‘espace
international, dotée d‘équipements qui lui permettraient de s‘affirmer et de se différencier à
l‘extérieur.

106
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 04

 Pilier 3: Cohésion territoriale : Une ville qui assure la qualité urbaine, qui valorise son
cœur historique et qui, tout en maitrisant son étalement vers la périphérie. Une ville qui
améliore la qualité de vie, qui met en valeur son patrimoine, dans une logique de cohésion
sociale. Avec un système de transports cohérents, fonctionnels et fiables.
 Pilier 4 : Environnement : Une ville qui va à la rencontre des équilibres écologiques, qui
protège le patrimoine naturel et qui offre des espaces de loisirs et de repos. Une ville qui se
défend des différentes menaces naturelles et technologiques. Une ville qui réduit les dangers
et qui conçoit des solutions ajustées aux problèmes.
 Pilier 5 : Le modèle territorial : Ces quatre premiers piliers se matérialisent à travers des
projets structurants dans le cinquième pilier – le modèle territorial –, un outil d‘orientation
stratégique pour la mise en œuvre de la vision et des propres projets structurants.
Le modèle territorial traduit la vision et les stratégies qui consolideront l‘espace de la Wilaya
d‘Alger. Il est le reflet des grandes options stratégiques de l‘organisation du territoire, au cours des
20 prochaines années. Ces options fondamentales « tracent » l‘Alger de demain, dans une
perspective de changement progressif et durable, capable de l‘affirmer comme une métropole avec
une structure et une forme bien adaptées au site, avec une distribution équilibrée et compétitive des
fonctions et des ressources, dans le respect des valeurs naturelles et patrimoniales en présence.
 Pilier 6 : Gouvernance :
Le modèle de gouvernance du nouveau PDAU d‘Alger se veut un projet global pour la Wilaya, le
reflet d‘une vision d‘avenir, basé sur le montage, le management, et la concertation entre les
différents acteurs. L‘importance décisive du PDAU comme instrument de gestion territoriale
dépend, essentiellement, de son importance en tant que plan de mobilisation et de dynamisation :
 Des projets structurants prioritaires qui, à la longue, le soutiennent ;
 Du territoire, comme référentiel de qualité des espaces et des équipements publics pour la
population ;
 Des acteurs (de l‘Etat et des agents publics et privés) , qui interagissent en fonction de la
réalité pratique ;
 Du modèle opérationnel, qui devra être ensuite reproduit lors des interventions futures ;
 D‘événements et initiatives de référence, qui affirment Alger comme une capitale qui
compte et qui se meut dans l‘espace méditerranéen ;
 D‘une vision stratégique pour le pays comme le PDAU, qui, à terme, pourra mettre la
capitale sur la voie d‘une ‗nouvelle‘ réalité de bien-être et de qualité de vie pour les algérois.

4.2.2.6 Les acteurs du PDAU:


L‘élaboration du PDAU implique la participation de plusieurs acteurs institutionnels (nationaux,
régionaux et locaux), qui devront travailler en équipe et se concerter. Les multiples instruments de
montage et de management des interventions prévues dans le nouveau PDAU seront accompagnés,
à un niveau supérieur, par les organismes dotés de la capacité et du pouvoir de gestion et
d‘intervention sur le territoire de la Wilaya, qui sont :
 L’Etat : à travers divers ministères et services délocalisés, pour ce qui est de la définition
des politiques nationales et sectorielles ;

107
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 04

 La Wilaya d’Alger : à travers son organe principal, les Circonscriptions Administratives


(CA) et les Assemblées Populaires Communales (APC), pour ce qui est de la définition de la
gestion de l‘espace territorial et la définition des projets partagés ;
 Les collectivités locales : pour ce qui est de la participation et de la dynamisation des
interventions qui vont se multiplier et être essaimées dans la ville ;
 Les experts et les consultants nationaux et internationaux : pour ce qui est de
l‘approfondissement technique des propositions du PDAU et de la participation, du suivi et
de la gestion des interventions partagées.
A côté de ces acteurs de pouvoir, plusieurs structures sont prévues afin d'assurer l‘efficacité et la
qualité de l‘exécution du PDAU :

 Tel que la Direction de l‘Aménagement du Territoire, de l‘Urbanisme, de la Prévention et de


la Résorption de l‘Habitat Précaire de la Wilaya d‘Alger (DATUPRHP).
 La création d‘une structure sociétaire autonome, de nature publique, pourra être adoptée.
Afin d‘accélérer la concrétisation des 82 projets structurants.
 La mise en place d‘une Structure consultative permanente d‘appui, où, pourront être
représentées les principales institutions qui interviennent sur le territoire d‘Alger
(ministères, Wilaya, CA et APC).
 Prévoir la création d‘un Observatoire du PDAU d‘Alger, composé de représentants des
services avec des responsabilités plus directes dans l‘aménagement du territoire de la Wilaya
d‘Alger.

Figure 62 : Proposition du modèle d’organisation opérationnel pour la mise en place du PDAU


Source : Parque EXPO, 2011

4.2.2.7 L’adoption du PDAU d’Alger 2011 :

Le PDAU d‘Alger 2011 a été approuvé le 10 mai 2016, à la majorité le Plan Directeur
d'Aménagement et d'Urbanisme de la wilaya d'Alger (PDAU-2015-2035), après 8 ans
d‘élaboration.
Il a été mis en exergue également le problème du foncier dont souffre la Wilaya d‘Alger. En effet,
26 communes ne disposent pas du foncier nécessaire pour réaliser les projets du logement public, ce
qui a nécessité le recours à d‘autres communes, ou même d‘autres wilayas. Ainsi qu‘au recours aux

108
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 04

assiettes mal exploitées dans les plans précédents. Cependant tout le foncier immobilier inscrit dans
le cadre du plan précédent comme zones urbanisables, a été exploité. Ce problème de foncier peut
être réduit par le recours à d'autres assiettes foncières notamment celles qui ont été mal exploitées
lors des plans précédents.
Le Plan Directeur d'Aménagement et d'urbanisme a été soumis aux élus locaux des différentes
communes de la wilaya afin qu'ils donnent leurs avis, ainsi qu‘à la société civile, aux universitaires,
aux étudiants et techniciens. Ainsi, 1700 observations ont été émises. En effet, plusieurs
incohérences ont été relevées.
Des citoyens ont émis des réserves dénonçant une contradiction dans la distribution des fonciers
privés. Des terrains de propriété privée qui ont été classés et intégrés dans la zone ―zone verte de
protection non aedificandi‖(http://www.presse-dz.com/, 2016). Cependant, ces mêmes terrains sont
éligibles à des projets lancés avec l‘autorisation des autorités, donc, étayés d‘une autorisation de
permis de construire dûment établi. Parmi ces terrains, il y‘ a même qui ont été viabilisés, donc
terrassés et dont les propriétaires n‘attendent que le PDAU pour l‘entame des travaux.
Les réserves des citoyens ont été transmises par les maires aux autorités compétentes de la wilaya
en temps opportun, soit après clôture de la période consacrée à l‘enquête publique qui a duré 45
jours, soit du 15 février au 30 mars 2015, et dûment consignées dans un registre. Il a été relevé que
les doléances des citoyens n‘ont pas été prises en compte. Mais le PDAU a été délibéré avec des
réserves,

4.2.2.8 Problèmes dans le PDAU d’Alger :


On retrouve des paradoxes dans le PDAU d‘Alger 2011 sur plusieurs points :
 Un manque de coordination entre les différents acteurs, et principalement entre les
collectivités locales et la wilaya. En effet, plusieurs anomalies ont été relevées notamment
dans la distribution des fonciers et le contenu du PDAU. Des terrains privés classés à la fois
dans la zone non urbanisable, où des permis de construire ont déjà été attribués. Ceci révèle
un problème en amont, celui d‘une enquête qui ne reflète pas la réalité, et qui se limite à la
simple vérification de la nature juridique du foncier.
 Le manque de coordination avec les différents plans de développement d'Algérie. Et
précisément celui du logement, il existe une contradiction entre la vision qualitative du
PDAU et quantitative du programme de logement. Cette dernière se base sur la recherche de
poches foncières libres. primant sur la qualité. On prévoit la construction de logement dans
des terres non urbanisables du PDAU.
 Le manque de concertation entre les différents acteurs, notamment entre la wilaya et les
différentes APC, qui excluent le citoyen du processus. On remarque une démarche Botum
up, c‘est-à-dire, de l‘Etat au citoyen qui rend le retour de l‘information du bas de la
pyramide jusqu‘au sommet plus difficile. La participation citoyenne se limite au niveau de
l‘information, ce qui est loin du niveau de concertation, remettant en doute la gouvernance
urbaine qui est l‘un des six piliers du PDAU d‘Alger 2011.
 La désuétude du PDAU, un outil basé sur la planification en dépit de la vision stratégique,
l‘absence d‘un urbanisme opérationnel peut entraver la progression du projet. Le manque de

109
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 04

coordination entre les collectivités locales et le PDAU est un exemple de la défaillance de


cet outil.
 Limiter l‘étalement urbain repose aussi sur le territoire, notamment sur les projets de
nouvelles villes. En effet le projet de Bouinan dans la Wilaya de Blida a été lancé en 2006,
et pourtant le projet sur terrain ne dépasse pas le stade de l‘expropriation des terrains pour
utilité publique. La nouvelle ville de Boughzoul connaît les mêmes difficultés, datant
officiellement de l‘année 2004, en 2015 le projet n‘existe que sur les maquettes, et sur
terrain les chantiers avancent très modestement. Si les projets de nouvelles villes
n‘aboutissent pas, la réalisation du PDAU sera incomplète, puisque la pression sur la
capitale continuera d‘accroitre.

4.2.3 Des instruments d’urbanisme à revoir :


Le pouvoir algérien a mis en place toute une politique urbaine afin de gérer la ville et de veiller à
l‘application de ces lois. Mais en observant la réalité du terrain, on remarque que les résultats ne
sont pas satisfaisants, ces lois ont du mal à être appliquées, et ce, pour plusieurs raisons :
 Le non-respect du PDAU, sa mise en œuvre dépend essentiellement du bon fonctionnement
des administrations locales chargées des procédures de contrôle et de l‘efficacité, de la
police de l‘urbanisme contre toute forme de dépassement.
 les autorités locales concernées par la gestion du sol ne se donnent pas les moyens de
l‘exercice du droit et de son application pour préserver les terrains agricoles et pour stopper
les activités urbaines illicites au détriment des activités agricoles.
 Le manque de concertation entre les différents acteurs, et parfois, l‘échange se limite à la
simple information, rendant difficile la concrétisation du projet, du fait de la faible
représentativité des parties.
 Les délais des études des projets fixés par les bureaux d'études sont plus courts que la durée
nécessaire, ce qui peut affecter la qualité finale.
 L‘absence de vision claire urbaine et foncière, les projets se basent principalement sur la
disponibilité du foncier, ce qui aboutit à des projets inadéquats avec la commune.
 Pendant la phase de l‘élaboration du PDAU le président de l‘assemblée populaire
communale arrête toutes mesures nécessaires à la bonne exécution ultérieure du dit plan.
Cependant on a remarqué que la commune continue à délivrer les permis de lotir, les permis
de construire en parallèle avec l‘élaboration du PDAU (F.Nedjai, 2013, P78).
 La démarche du PDAU reste aussi abstraite et le sol reste une simple surface neutre qui doit
prendre en charge une programmation basée sur des quantités et des besoins théoriques. Le
bâti, quant à lui, est réduit à des surfaces habitables suivant un Taux d‘Occupation du
Logement (TOL) et un coefficient d‘occupation du sol (COS) organisé en entités basées sur
le nombre d‘habitants définies comme « unités de voisinage ». (Djermoune.N, 2014).
 Le POS se base sur le COS (Coefficient d‘Occupation au Sol) qui a son tour contient
plusieurs problèmes. Il ne détermine que la densité du bâti sans informer sur sa forme ni sur
sa place et son comportement dans le tissu par rapport à la rue et à l‘espace public. La même
remarque est valable pour le CES (Coefficient d'Emprise au Sol). Cette règle d‘emprise au
sol rend injustement inconstructibles certains terrains, notamment les parcelles d‘angle et les
lots de petite taille.

110
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 04

 L‘un des problèmes clefs dans le processus de planification urbaine réside dans les APC. En
effet, le pouvoir du maire dans d‘autres pays (développes) est bien assis et reconnu, et les
collectivités locales jouent un rôle de décision et exerce un pouvoir sur son territoire. En
revanche dans notre cas, c‘est plutôt le Wali qui joue ce rôle. Mais ce dernier est étranger à
la ville, il n‘est pas élu et ne représente pas la population d‘où la source des
dysfonctionnements. Les décisions prises ne sont pas forcément adaptées à la réalité du
terrain. L‘APC a toujours été un service déconcentré de l‘état visant à exécuter son
programme (Mouaziz-Bouchentouf.N, 2009).

Conclusion :
Dans la première partie de ce chapitre nous avons présenté la wilaya d‘Alger, qui possède de très
fortes potentialités et un emplacement stratégique, à l‘échelle du pays; à l‘échelle du Maghreb, à
celui de la méditerranée; et enfin à l‘échelle du continent africain. Ainsi que des potentialités
naturelles avec une diversité paysagère et une richesse d‘écosystèmes forestiers, des potentialités
agricoles avec la Mitidja qui possède une forte qualité agricole.
Néanmoins, les richesses agricoles et écologiques se retrouvent menacées par l‘urbanisation. En
effet, la croissance démographique de la wilaya qui n'a cessé d'augmenter, surtout après
l'indépendance algérienne est à l‘origine d‘un étalement urbain très fort, et le rythme s‘accélère ces
dernières années, pour des besoins croissants de logements, mettant en danger les terres agricoles
(SAU) et forestières, et menaçant la sécurité alimentaire algéroise.
Il est nécessaire d‘intervenir afin de mettre un terme à l‘étalement urbain effréné, et valoriser le
patrimoine naturel et agricole algérois. Justement, ses paramètres sont pris en considération de la
part de la révision du PDAU, il met en exergue l‘importance de la protection de l‘environnement
naturel comme partie intégrante de la ville
Dans la deuxième partie, on constate une volonté politique et des ambitions affichées dans le plan
stratégique de développement d‘Alger, et une réflexion contemporaine avec une concentration sur
les problématiques actuelles d‘urbanisme, la compétitivité, le renouvellement urbain, la nature en
ville.
Les instruments d‘urbanisme algériens sont restés inopérants, face au développement anarchique
algérois. Parmi les raisons de cela, premièrement, l‘utilisation d‘une législation française
empruntée, et pas forcément adaptée au contexte algérien; deuxièmement la planification urbaine
qui se base sur des règlements, la plupart du temps, difficile à réaliser.
L‘autorité administrative ne peut souvent qu‘autoriser les opérations de construction avant les
opérations d‘aménagement, et le plus souvent dans l‘urgence. Nous constatons donc que les
instruments d‘urbanisme algériens sont beaucoup plus des instruments légalisant les stratégies et
pratiques de certains acteurs au détriment d‘autres.
La gouvernance est l‘un des six piliers du projet, et est indispensable pour sa mise en place. On
pourrait donc croire que le gouvernement algérien prévoit d‘apporter des modifications sur le
processus des instruments d‘urbanisme, afin de rectifier sa défaillance et le mettre à jour pour le

111
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 04

rendre réalisable. Mais le processus d‘approbation du nouveau PDAU démontre que les
contradictions demeurent, et que la défaillance des instruments n‘est pas encore réglée.
Les problèmes de communication entre la commune et la wilaya, rendent plus difficiles la
communication entre la population et le pouvoir central. Les collectivités locales ne possèdent pas
de réel pouvoir de décision et dépendent toujours du pouvoir central. De plus, la politique
algérienne a une vision quantitative vis à vis du Plan Stratégique de Développement d'Alger, mais
en parallèle elle a une approche qualitative dans d‘autres secteurs, notamment celui du logement. Ce
qui démontre un manque de communication entre les différents secteurs. Le PDAU d‘Alger ne peut
pas fonctionner sans une vision territoriale. En effet, il repose en grande partie sur les projets de
nouvelles villes, mais les chantiers de ces dernières rencontrent des problèmes qui pourraient
compromettre la progression du PDAU.
Il existe également des problèmes vis à vis de la participation citoyenne. Le PDAU d‘Alger 2011 ne
mentionne que le stade d‘information, ce qui a été confirmé dans l‘étape de son approbation. En
effet, les remarques de la population sur les PDAU affichées n‘ont pas été pris en considération.
Ces problèmes constatés dans l‘approbation du PDAU démontrent que sa réalisation ne repose pas
sur un support de gouvernance, mais sur un pouvoir central, et ceci est contradictoire avec les
prétentions affichées de la part du PDAU en amont.
Afin de remédier à ces défaillances, il est nécessaire de passer à un urbanisme de projet, avec une
démarche systémique et une concertation continue entre les différents secteurs. La manne pétrolière
ne permet pas la gouvernance, le pouvoir central possède encore une emprise très forte tant qu‘il
détient les richesses financières. La baisse des prix des hydrocarbures des dernières années peuvent
être une opportunité pour la mise en place d‘une réelle gouvernance.
Les agriparcs sont une solution adéquate pour Alger, car ils permettront de préserver les espaces
agricoles algérois des effets de l‘étalement urbain. Dans le chapitre suivant nous allons voire plus en
détails les agriparcs du PDAU d'Alger.

112
5 Chapitre 05 : Les agriparcs pilotes d’Alger

113
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 05

Introduction :

Dans le chapitre précèdent nous avons constaté les potentialités que possède la wilaya d‘Alger, en
terme de ressources agricoles, naturelles et forestières. Nous avons également constaté la
vulnérabilité de ces espaces face à l‘urbanisation, et donc la nécessité de préserver son patrimoine
agricole, et naturel. De plus, le manque d‘espaces verts et de loisir dans la wilaya se fait ressentir
par les habitants.
La construction d‘un nouveau model urbain durable pour Alger exige une analyse et une
compréhension de ses dynamiques territoriales, et des facteurs socio-économiques et culturels qui
interviennent dans les interactions urbaines. A cet effet, le PDAU d‘Alger dont la révision a été
attribuée au bureau d‘étude portugais Parque EXPO, fait de la protection de l‘environnement
naturels une partie intégrante de la ville, un de ses axes d‘interventions, et propose de rétablir les
équilibres écologiques et de préserver le patrimoine environnemental et culturel, dans l'objectif
d‘améliorer la qualité de vie des algérois, et de pérenniser la ville contre les aléas du réchauffement
climatique.
La restauration de l‘environnement d‘Alger, se traduira par une structure locale de protection et de
valorisation environnementale. Il s‘agit de la stratégie du plan vert algérois, qui vise à rétablir
l‘équilibre écologique et permettra la sauvegarde des paysages et des écosystèmes d‘Alger tout en
luttant contre l‘étalement urbain, à travers une ceinture verte périphérique qui vise à protéger et
valoriser les zone agricoles. Le cadre règlementaire de la structure verte sera intégré dans le futur
PDAU en révision.
La ceinture verte périphérique sera composée de 23 agriparc, ils sont la conceptualisation de
l‘expression « périmètres d‘arrêt », qui vise à définir un périmètre de non-construction qui puisse
limiter un modèle d‘expansion urbaine déréglé dans le cadre d‘une intervention d‘aménagement et
de réglementation du territoire. Mais Parque EXPO préfère l‘utilisation du terme « agriparcs »
plutôt que « périmètre d‘arrêt » en raison de sa signification plus positive (parc EXPO, 2009).
Ces espaces urbains peuvent assumer comme axes. D‘abord de liaison et d‘interaction avec le
monde rural et avec l‘activité agricole qui y est développée qui peut y être concrétisée. Ensuite
comme axe de loisir et d‘usage de l‘espace public, et ancrages du bien-être de la population
résidente. Et enfin de développement socio-économique, en rehaussant la complémentarité qui
devra avoir lieu parmi les usages à envisager, les besoins et les attentes sociales et économiques des
agglomérations et de leurs habitants.
Deux projets pilotes ont été choisis, Chéraga et Khraicia, des agglomérations urbaines algéroises
qui ont été l‘objet, ces dernières années, d‘une croissance exponentielle désordonnée et non
conforme au choix du développement stratégique futur de la Wilaya. Ces agriparcs urbains sont des
projets prioritaires afin de concrétiser dans l‘immédiat les objectifs du plan vert. Ceci est rendu
possible à travers les normes provisoires qui permettront l‘encadrement de ces périmètres et leur
protection en attendant l‘approbation du PDAU.

114
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 05

Les projets d‘agriparcs visent à mettre un point à l‘étalement urbain, donner corps et existence à la
future structure écologique globale, et donc protéger, tout le potentiel écologique, agricole et
paysager qui va la constituer. Mais aussi, éviter le grignotage des espaces forestiers et agricoles
algérois avant même de pouvoir appliquer le PDAU révisé.
Dans ce chapitre, nous allons présenter la proposition du PDAU d‘Alger révisé, effectuée par le
bureau d‘étude ParcExpo. Nous allons d‘abord présenter le plan vert d‘Alger et de la ceinture verte
périphérique, ensuite nous procèderons à la présentation du concept d‘agriparcs tel qu‘il est
appliqué sur Alger. Et enfin, nous allons présenter les deux agriparcs pilotes du PDAU d‘Alger,
d‘abord l‘agriparc de Chéraga, puis l‘agriparcs de Khraicia.

5.1 Le plan vert du PDAU d’Alger :

Figure 63 : Le cadre de cohérence, les principaux plans à mettre en œuvre


Source : Vie de villes.,(2012), Revue d'architecture, Hors série n°03,
Cinquantenaire: les projets qui transforment Alger, Edition ALUR.

Le plan vert, définit la macrostructure écologique de la capitale algérienne à l‘horizon 2029, prévoit
la réhabilitation des espaces verts dégradés (les jardins publics, parcs et squares...), en plus de
nouveaux espaces verts aussi bien agricoles que des parcs paysagers. L‘élaboration d'un plan vert
dans la capitale s'impose pour deux raisons essentielles:
 Premièrement le mouvement mondial pour la préservation de la nature, et la prise de
conscience du rôle qu'elle joue dans la lutte contre le réchauffement climatique, ainsi que
l'amélioration de la qualité de vie des habitants des villes.
 Deuxièmement, Alger souffre d'une carence d'espaces verts. En effet, l'étalement accéléré de
ces dernières années a réduit la surface des espaces naturels et a provoqué une dégradation
de leur qualité, un habitant d'Alger ne possède que 1,9 m² contre 10 ou 12m² d'autres villes
méditerranéennes (vie de villes Hors série n°03, 2012).

115
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 05

Figure 64 : Plan vert du PDAU d'Alger


Source :http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=633390PB080240.jpg

Une réhabilitation du patrimoine naturel algérois est donc nécessaire afin, d'une part, améliorer la
qualité urbaine et la résilience de la ville contre le réchauffement climatique, d'autre part, maitriser
l'étalement urbain et le mitage de la périphérie.
Des paysages durables qui promeuvent le développement pour garantir la qualité de vie des
populations rurales et urbaines, promouvoir la continuité et l'intégration des systèmes naturels,
valoriser les unités paysagère, dynamiser les activités de recréation et de tourisme.
L'enjeu principal est d'équilibrer les différentes typologies d'espaces verts algérois. On distingue
deux entités principales. D'abord, un environnement plus forestier à l'ouest, sur les contre forts des
collines et à la périphérie, puis, un territoire plus agricole sur les plaines de la Mitidja. Il est donc
fondamentale de conforter l'identité de ces territoires, et de renforcer leurs vocations économiques
et de loisir. Et d'établir des liaisons entre les différentes entités à travers des corridors écologiques
de biodiversité.
Il s'agit d'améliorer la qualité urbaine d'Alger, qui souffre de densité croissante et de pollution. C‘est
donc un maillage qui sera à la fois, un poumon dans la ville, des espaces de fraicheur et de loisir,
mais aussi un accès facilité à la mer, tout en retrouvant le rayonnement des jardins algérois, parfois
de renommé internationale comme le Jardin d'Essai.
L‘objectif global du plan vert est le maintien de la biodiversité et de la production de biomasse, la
sauvegarde des systèmes naturels et l‘optimisation de leur utilisation durable, de manière à
viabiliser l‘équilibre des communautés urbaines et améliorer la qualité de vie des populations, sur la
base d‘une conscience civique fondée sur un développement durable.

116
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 05

5.1.1 Les structures écologiques du plan vert:


Le plan vert du PDAU, propose une trame verte composées de plusieurs structures écologiques,
existantes (fondamentale) et proposées (intégrée) :
 Un système de Structure Ecologique Fondamentale (SEF):
 Système humide qui englobe oueds et zones adjacentes (zone inondable), arrages et lacs,
couloir vert côtier, système de structure verte existante, forets et bois existants, parcs,
paysages protégés, jardins urbains existants, zones vertes des équipements,
 Systèmes de protection des zones sensibles : Zone de déclivité forte, risques de glissement,
têtes d'oueds, zones de protection des ressources hydrauliques,
 Système de mobilité : Couloir vert sur la structure routière et ferroviaire,
 Système de la réserve agricole fondamentale.

 La Structure écologique intégrée:


 Ce sont des espaces verts projetés qui doivent s‘articuler avec la Structure écologique
fondamentale, dans l'optique de rétablir les relations entre les différents systèmes
écologiques et le milieu urbain. Ils se composent de différents espaces publics paysagers
proposés, ainsi que les corridors écologiques et les parcours de promenade, zones
d'expansion forestière, parcs et parcours marginaux urbains, agriparcs, galeries marginales
des oueds de la zone rurale,

5.1.2 Les types d'actions du plan vert:


Le plan vert préconise deux types d‘actions :

 Des interventions structurantes :


 Figer au plutôt les limites de l'urbanisation.
 Aménager deux poumons verts le premier à Réghaïa, et le deuxième à Bainem Mettre en
valeur deux nouveaux parcs urbains, l'un à Oued Semar dans le cadre de la réhabilitation
de la décharge, et l'autre autour de Oued el Harrache dans le cadre de la renaturation et
l'aménagement de l'oued.

 Des actions de proximité :


 Réhabiliter, requalifier et revaloriser socialement les parcs et les jardins historiques du
centre-ville, développer un maillage vert cohérent, garant des continuités écologiques, en
établissant un réseau vert continu reliant les différents espaces verts, agricoles ainsi que les
espaces de loisir.
 Favoriser l'accès à des espaces publics déjà existants, et en créer de nouveaux dans la
périphérie, renouveler les principes de gestion des parcs en introduisant de nouvelles
techniques tel que le goute à goute ainsi qu'éventuellement des jardins sans eaux.
 La conservation et la valorisation des zones agricoles font aussi partie des actions du plan
vert du PDAU (le PDAU prévoit 0% de terres agricoles urbanisées).
L'idée du plan vert, est donc de requalifier les espaces verts algérois, parcs et espaces agricoles, et
en créer d'autres par la suite, en plus de liaisons écologiques et urbaines afin de constituer une seule

117
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 05

trame verte traversant toute la ville. Superposée avec une trame bleue (cours d'eau, lacs...) elles
contribueront à rétablir l'équilibre écologique d'Alger.

5.2 Les agriparcs du PDAU: Une ceinture verte autour d’Alger :


Afin de limiter l‘urbanisation non contrôlée de la périphérie algéroise, le plan stratégique prévoit
plusieurs stratégies complémentaires. D‘abord, développer une réflexion territoriale et compétitive à
travers les villes nouvelles de Sidi Abdallah, Boughezoul, et Bouinan, ensuite le renouvellement
urbain d'Alger, la requalification du centre historique, enfin, limiter l‘urbanisation des espaces verts
périphériques, à travers une ceinture verte.
Les agriparcs s‘inscrivent dans une problématique plus globale qui concerne la place de la nature en
ville et remettent en question la relation ville-compagne. La wilaya d‘Alger propose 23 agriparcs
urbains. Ils constitueront un chapelet de ceinture verte autour de la Wilaya pour limiter le mitage
des terres agricoles périphériques. Il s‘agit de réagir de manière globale, mais aussi ponctuelle.
Le concept d‘agriparc est définit dans le PDAU révisé comme étant : « un projet prioritaire
d’agriparc urbain situé au niveau de l’interface entre les agglomérations urbaines et les terres
agricoles, et qui a pour vocation d’apporter à ces quartiers un cadre de vie économiquement,
socialement et écologiquement viable, avec un aménagement et un management adapté afin que
l’étalement urbain soit en permanence maitrisé ». C‘est donc des périmètres d‘arrêt contre
l‘étalement urbain, qui protègent l‘activité agricole et les espaces naturels périphériques, tout en
offrant des aires de recréation et de loisirs aux algérois.
Ils s‘intégrent dans une approche globale, qui implique l‘identification des structures écologiques de
la Wilaya, l‘identification des potentialités productives des terres agricoles ainsi que les besoins
d‘aménagements d‘espaces verts, de loisir et d‘échange social. Les agriparcs joueront un rôle dans
le système écologique algérois, et participeront à son développement économique et touristique
(agro-tourisme). En outre, les agriparcs auront une gestion et un statut propre.
La valorisation du potentiel agro-sylvicole45 est un vecteur-clef dans la structuration du tissu
socioéconomique des agglomérations en permettant :
 Une occupation permanente du sol ;
 La production agroalimentaire, agricole et forestière, destinée à l‘approvisionnement local et
à la consommation propre ;
 La création de la valeur ajoutée sous-jacente à la valorisation du patrimoine foncier
(valorisation du marché) ;
 La création de l‘emploi et de l‘auto-emploi en visant une occupation à temps plein ou partiel
de la population qui habite ces mêmes agglomérations.

45
Agro-sylviculture : Lorsque la terre est utilisée simultanément ou successivement pour les cultures et les produits
forestiers, le système mixte de production est appelé agro-sylvicole.

118
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 05

Les agriparcs représentent un dispositif contre l‘étalement urbain, à travers l‘encadrement et la


protection des espaces naturels et agricoles à préserver, traversé par un réseau structurant de
parcours publics aménagés. Cette lutte contre l‘étalement urbain se fait spécialement à travers
l‘occupation des espaces agricoles, forestiers et paysagers à protéger. Le territoire naturel et
agricole doit être perçu comme une partie aménagée et intégrée à la ville, au lieu d‘être un non-lieu,
et des sujets de spéculation. La présence et l‘incitation à l‘usage civique enclenchent une auto-
vigilance des lieux.
Ce sont donc des projets qui combinent préservations de l‘activité agricole et aménagement
d‘espaces verts, forestiers, de réserve, ainsi que des couloirs écologiques. Ils jouent aussi un rôle
d‘articulation entre les espaces ruraux et urbains, un lieu d‘équilibre des espaces périphériques.

Figure 65 : Modèle-type d’agriparc urbain


Source : rapport d’orientation livrable 2

Les objectifs des agriparcs dans le PDAU d'Alger :


 Maintenir les objectifs du développement durable. C‘est-à-dire, maintenir l‘équilibre du
développement économique lié à l‘agriparc, ainsi qu‘au développement écologique et social.
 Pérenniser en milieu urbanisé des espaces agricoles tout en les ouvrant à une fréquentation
du public.
 Préserver durablement les lieux où l'activité agricole sera maintenue sous des formes
anciennes et nouvelles, adaptées aux conditions socio-économiques.

119
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 05

Il est donc primordial que chacun des volets du développement durable ne doit pas entraver le bon
fonctionnement des autres volets.

5.2.1 Conditions de faisabilité :


La faisabilité des agriparcs sera basée sur trois conditions structurantes principales qui doivent
être assurées et soutenues en permanence :

5.2.1.1 La règlementation
Un respect de la réglementation en vigueur et à revoir, que ce soit le PDAU ou les lois applicables
dans le périmètre ;
Elle est définie par, premièrement, le cadre juridique en vigueur, composé de divers régimes légaux,
(régime de propriété, les régimes spécifiques applicables aux divers secteurs, le régime légal relatif
à l‘agriculture aux espaces verts, espaces forestiers…) ainsi que les plans, et programmes.
Deuxièmement, la définition d‘un statut pour l‘agriparc urbain, afin de déterminer sa tutelle et son
modèle de gestion.
Le PDAU définit un modèle normatif fait d‘une composition adéquate de références juridiques afin
d‘optimiser la viabilité règlementaire des agriparcs. Ce modèle normatif constitue l‘élément
réglementaire de référence, et sont caractérisées par :
 Ces normes ont un caractère provisoire et préventif, l‘approbation de la révision du PDAU et
sa nouvelle réglementation marquera leur résiliation. Elles seront confirmées et donc
remplacées par les décrets municipaux, wilayaux ou ministériels, notamment, portant sur la
classification des sols selon les lois respectives,
 Elles vont appliquer par anticipation la classification des terres agricoles ou des espaces verts
pour des raisons d‘urgence.
 Elles permettront d‘assurer que les conditions sur le terrain ne changent pas au point de
compromettre la constitution future des agriparcs,
 Elles permettront de doter l‘administration d‘un ensemble d‘orientations et de mesures qui
peuvent être mises en pratique de façon à créer les fondements nécessaires à la création des
premiers agriparcs urbains.
 Elles ont une fonction d‘influence du cadre réglementaire qui sera adopté lors de la révision du
PDAU et du cadre réglementaire de l‘agriparc lui-même, pour tout ce qui est lié à son
aménagement et à son management.

5.2.1.2 L’aménagement :
L‘aménagement d‘un agriparc comprend plusieurs étapes :
 L‘opération commence par la définition du plan de zonage et d‘affectation des sols selon la
loi du 3 Août 2008 portant sur l‘orientation des terres agricoles ;
 Etablir des liaisons entre les différents espaces à travers des parcours et couloirs verts, de
circulation diverses (piétons, cyclables etc.)
 Ces parcours sont bordés d‘espaces verts de largeurs variées qui serviront d‘espaces de jeux
et de plans d‘eau, aires de pique-nique. Ces espaces publics liés en réseau seront régit par la
loi sur les espaces verts, dont le décret d‘application sera de la compétence de la wilaya et ils

120
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 05

bénéficieront d‘un statut, d‘une gestion locale et donc, d‘un contrôle sur l‘espace agricole
communal.
 Les couloirs verts de circulation sont liés aussi aux espaces de reboisement qui seront par
conséquent régis par la loi sur les forêts du 23 juin 1984.
L‘ensemble de ces réseaux structure les espaces agricoles et les protège de l‘urbanisation et aide à
maintenir leur bon fonctionnement, à travers une vigilance ou une « auto-vigilance » engendrée par
les espaces publics. Ceci implique une logique rigoureuse de visibilité sur toutes les terres agricoles.
C‘est un milieu de vie publique ayant vue sur un paysage agricole de qualité.

5.2.1.3 Le management :

Figure 66 : Schéma structurant de l’agriparc


Figure 67 : modèle de gestion d’un agriparc urbain
Source : rapport d’orientation livrable 02 Source : rapport d’orientation livrable 02

La réalisation d‘un projet d‘agriparc doit se faire en deux phases, une phase préparatoire, et une
autre de la formalisation. Dans la première il s‘agit de sensibiliser la population et de les informer
sur toutes les problématiques relatives à l‘utilisation des espaces et les bienfaits de ce projet. La
deuxième phase est celle de la formalisation de l‘agriparc qui implique la création d‘un modèle de
gestion pour assurer la réalisation et l‘entretien des agriparcs, le modèle doit véhiculer tout les
agents publics et privés (propriétaires, bénéficiaires et organismes de surveillance). Ainsi que
d‘assurer les travaux d‘entretien des espaces, des systèmes d‘accessibilité et de la signalétique.
 Un organe de représentativité institutionnelle qui inclue les organes administratifs, dotés d‘une
compétence de gestion du territoire (Wilaya, Circonscription Administrative, Commune, et
Directions générales) ; les organes avec un capital scientifique (universités) ; et les associations
locales avec des intérêts directs (associations de propriétaires ou coopératives, associations de
riverains, etc.).
 Un organe de gestion opérationnelle devra assurer le développement des programmes et des
projets dans un souci de concrétisation de l‘agriparc urbain, d‘exécution de l‘investissement,
d‘exécution des travaux, d‘entretien des espaces et des structures et d‘exploitation des
équipements et des activités de loisir. Il est aussi nécessaire de créer un programme d‘exécution,
de financement, et de développer un plan de gestion environnementale.
Ces deux modèles partageront ensemble un conseil général, composé de toutes les parties engagées,
et où sont analysées et arbitrées toutes les questions liées au développement et à la gestion du
processus.

121
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 05

La concrétisation de l‘agriparc urbain, de par son incontestable intérêt public, implique un


investissement public important, qui peut être contrebalancé avec du capital propre qui résulte de
recettes propres d‘exploitation (équipements et activités productives).

5.2.2 Le régime foncier :


Le cadastre principal qui est le régime du foncier, est le point charnières entre les conditions de
réglementation, d‘aménagement et de management. Pour être gérable, la question du foncier doit
être résolue en amont de la manière suivante :
 Selon la création de zones à usage public, le droit de passage vers ces espaces publics devra
être assuré à travers les propriétés privées ou publiques.
 Les terres agricoles, publiques ou privées, une fois classées selon la loi sur l‘orientation
agricole du 3 août 2008, sont systématiquement protégées contre toute autre usage. Il est donc
important qu‘en attendant leur classification elles soient déjà protégées par les normes
provisoires dans le même esprit que cette loi.

5.2.3 Les fonctions de l’agriparc urbain :


Ainsi défini, l‘agriparc urbain doit assurer certaines fonctions principales, dont :
 L‘utilisation active des propriétés agricoles et forestières, dans l‘espace de transition urbain-
rural ;
 La préservation des ressources et des valeurs naturelles ;
 La conservation de l‘intégrité du paysage culturel ;
 La gestion et l‘utilisation active des propriétés agro-forestières, dans l‘espace de transition
urbain-rural ;
 La structuration et la qualification des périmètres urbanisés ou à urbaniser (cadrage et
contention des périmètres et dotation d‘espaces libres récréatifs de sport et de loisirs) ;
 L‘amélioration du cadre de vie des agglomérations urbaines périphériques;
 L‘intégration de projets à caractère écologique (syndicats d‘initiative écologique, fermes
pédagogiques, pépinières).

5.3 Les deux projets pilotes du PDAU :


Deux agriparcs pilotes sont déjà lancés, l‘un à Khraicia sur 340 ha, une commune rurale, qui
présente une urbanisation centrifuge vers les terres agricoles autour de la commune. Le deuxième
projet d‘agriparc se situe dans la commune de Chéraga sur 2.223 ha, qui présente un contexte urbain
avec une urbanisation centripète, présentant un danger sur l‘activité agricole déjà confinée en milieu
urbanisé.

122
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 05

5.3.1 L'agriparc de Chéraga:


Située à l‘ouest de la ville historique et au sud du Parc de
Baïnem, Chéraga, commune de 28,33km2, a connu une
croissance démographique de 100%, passant de 36,5mille
habitants en 1987 à 73,2 mille habitants en 2008.
La superficie est de 2 223 ha délimitée au nord par les
communes de Ain Benian et Hammamet, par le nord-ouest :
le périmètre de sécurité de la zone d'Etat, par l‘ouest : limites
avec la commune de Staouéli, et par le sud : la rocade sud.
A l'intérieur du périmètre se trouve 111 parcelles
d'exploitations agricoles dont : Figure 68 : l’agriparc de Cheraga
 85 parcelles d'exploitations agricoles collectives : Source : Vie de ville

EAC
 23 exploitations agricoles individuelles : EAI
 3 propriétés privées.
 Trois forets : Baroudi, Bouchaoui et Bainem
 Une partie du Parc Dounia

5.3.1.1 Les Quatre ilots de l'agriparc :

Figure 69 situation de l’agriparc de Chéraga


Source : rapport d’orientation livrable N°02

1) L’“îlot vert” Nord :


 Activité agro-sylvicole : l‘usage existant et proposé est à prédominance Activité agro-
sylvicole, surtout en termes d‘arbres fruitiers et de bois urbains adaptés au relief moins
ondulé et moins accidenté.

123
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 05

 Usage ludico-sportif : un espace à l‘ouest près du cimetière et qui comprend, actuellement,


déjà un terrain sportif. Une zone d‘attente entre l‘ensemble résidentiel urbain et une zone à
tendance plus contemplative et de permanence a été définie. Elle constituera un nouvel
espace vert.
 Usage de transition : nous trouvons un espace au nord affecté à l‘équipement militaire, où
les installations existantes devront être maintenues en bon état de conservation.
2) L’“îlot vert” Ouest :
 Activité agro-sylvicole : dans cet espace l‘usage existant et proposé est à prédominance
agro-sylvicole, profitant du relief plat ou presque plat, des sols, à aptitude agricole.
 Usage de transition trois petites zones au nord se présentent, partiellement, et à l‘avenir ils
seront totalement urbanisés. Deux d‘entre elles seront sujettes à un usage extensif, et elles
devront être occupées par des zones vertes de pré. Un troisième espace, en annexe des zones
sportives et de contemplation et permanence. D‘autres zones de transition existent au sud et
à l‘ouest.
 Usage ludico-sportif : qui sera annexé à l‘ensemble résidentiel urbain, avec des parcours
routiers et piétonniers, qui se constituera comme espace vert.
 Retenu d’eau : Dans une situation favorable au sud, sur des terrains inondables, se situera
un grand bassin de stockage d‘eau qui fournira de l‘eau pour les zones agro-sylvicoles
environnantes, qui serviront à atténuer les températures pendant les mois les plus chauds.

3) L’îlot vert Central :


 l’usage agro-sylvicole : sera l‘usage prédominant. qui se situe dans une zone de vallée
encastrée d‘une ligne de drainage naturelle.
 Activité ludico-sportifs : des espaces ludico-sportifs linéaires ont été définis qui établissent
des liens physiques entre les constructions au nord et au sud de la vallée.
 Bassin de captage d’eau : qui par-delà l‘effet ludique et atténuant, serviront pour la
fourniture d‘eau pour l‘arrosage de quelques zones de cultures potagères.
 Usage de transition : une zone à l‘est a été délimitée comme usage de transition, qui sera
affectée à l‘expansion urbaine, étant immédiatement confinée à l‘usage extensif avec une
zone de pré.
4) L’îlot vert Sud :
 L’usage ludico-sportif : va prédominer sur cette zone, associée au Parc d'Attraction
"Dounia".
 l’usage de transition : Trois espaces ont été délimités et affectés à l‘usage de transition.
Actuellement, on y trouve quelques éléments de construction, qui resteront en attente d‘une
future expansion urbaine, et auxquels est attribué entretemps un sous-usage extensif avec
des petites zones potagères et de pré. Un autre espace marque comme usage de transition est
l‘équipement de santé existant constitué par l‘Institut Pasteur, qui sera confiné à l‘usage
urbain. Il faudra être attentif au nettoyage et à la maintenance des installations.
 l’usage agro-sylvicole : À l‘ouest, il a été défini un espace pour l‘usage agro-sylvicole du
fait de l‘existence de sols de bonne aptitude agricole. Le relief étant plat ou presque plat et
l‘existence de cultures potagères ou vergers.
 Deux bassins de captage d’eaux existantes : à des fins d‘approvisionnement d‘eau des
zones agro-sylvicoles. Un grand bassin de stockage a été défini, en amont des deux bassins

124
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 05

de captage qui servira pour leur approvisionnement, comme élément d‘attraction associé à
l‘usage ludico-sportif et atténuant des températures élevées pendant les mois les plus
chauds.

5) Réseaux verts structurants :


 Des couloirs verts urbains seront définis tout au long des principales voies de circulation
routière par le biais d‘allées d‘arbres, constituées en couloirs écologiques de biodiversité, et
qui vont créer un microclimat rafraichissant en été. Au sud, ces couloirs intègrent
l‘encadrement paysager de l‘autoroute.
 Des couloirs verts bordés de végétation des galeries ripicoles que nous proposons comme
contigües aux lignes d‘eau et de drainage.
 Un réseau de parcours de caractère piétonnier, équestre, pistes cyclables, etc., qui
traverseront différents paysages de l‘agriparc, que ce soit ruraux ou urbains.
 Ce réseau vert existants et projetés constituera la structure verte de cette zone de la
commune.

5.3.1.2 Les fonctions principales :


Trois fonctions primordiales sont définis pour les agriparc urbain l'agriculture les loisirs et la
délimitation des agglomérations urbaines périphériques, ce groupe d'usage assurera la perméabilité
des sols et par là même la préservation des ressources précieuses que sont les terres agricoles
1) Agriculture :
 Exploitation des sols agricoles
 agriculture potagère
 culture extensive
 réserve d'eau d'automne (retenue des eaux pluviales ou recyclage des eaux usées)
 pépinière de soutien à l'agriculture et l'entretien du périmètre

2) Loisirs :
 Équipements de loisirs sportifs et de spectacle
 Parc urbain
 Centre équestre
 Terrain de golf
 Terrain de camping
 Piste de randonnée
 Voies cyclables

3) Périmètre d'arrêt :
 Frein à la croissance incontrôlée de l'urbanisation
 Arrêt de l'occupation des sols agricoles
 Incitation à la densification des agglomérations urbaines

4) Promouvoir un cadre de vie écologique :


Les communes périphériques souffrent de plusieurs problèmes, d'un côté l'urbanisation incontrôlée
des terres agricoles, d'un autre coté une carence d'équipements et d'espaces publics. Il est donc

125
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 05

nécessaire de protéger les espaces d'expansion potentiels mais aussi proposer des aménagements
paysagers ainsi que des équipements.

5.3.1.3 19 projets proposés à l'intérieur du parc:


 Retenue collinaire ;
 Centre équestre ;
 Parc animalier ;
 Trois parcs urbains ;
 Voie carrossable ;
 Réalisation d'une ceinture verte tout autour de l'agriparc ;
 Réhabilitation des trois forets : Bouchaoui, Bouroudi, Bainem ;
 Club Poney ;
 Création de pépinière ;
 Création d'un espace ludo-sportif ;
 Création de champ de culture de lavande ;
 Arboriculture fruitière ;
 Viticulture ;
 Multichapelles ;
 Mise en place de l'apiculture au niveau des vergers arboricoles ;
 Espaces agricoles au public.
 Limiter et qualifier la périphérie les agriparc des espaces de loisirs pour les résidents.

Figure 70: vue sur l'agriparc de Chéraga (avant aménagement)


Source : Vie de villes

Figure 71: vue sur l'agriparc de Chéraga (après aménagement)


Source : Vie de villes

126
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 05

5.3.1.4 Schémas d'aménagement de l'agriparcs de Chéraga:

Figure 72: Occupation actuelle du sol


Source : la direction d’urbanisme et de la construction et de l’habitat de la Wilaya d’Alger

127
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 05

Figure 73: Carte des usages par zone


Source : la direction d’urbanisme et de la construction et de l’habitat de la Wilaya d’Alger

128
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 05

Figure 74: Plan d’actions proposé


Source : la direction d’urbanisme et de la construction et de l’habitat de la Wilaya d’Alger

129
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 05

5.3.2 L'agriparc de khraicia:


Situé au Sud-ouest du centre d'Alger, et au Nord de la Mitidja, Khraïssia, commune de15,40 km2, a
connu en croissance démographique de 160%, passant de 10,3mille habitants en1987 à 27,3mille
habitants en 2008.La superficie est de 340 hectares, délimité au nord et à l'est par la rocade sud, à
l'ouest par la commune de Douéra.

Figure 75 : Situation de l'agriparc de Khraisia


Source: vie de ville, numéro spécial PDAU d'Alger

 Le nombre des exploitations agricoles existantes dans le périmètre de l'agriparc est de 24


parcelles, dont 12 exploitations agricoles collectives (EAC)46, 6 exploitations individuelles et 6
propriétés privées
 Les activités agricoles sont reparties en 60% d'arboriculture, 20% de vigne, 20% de jachère.

5.3.2.1 Les deux zones de l'agriparc :

Figure 76 : situation de l’agriparc de Khraisia


Source : rapport d’orientation livrable N°02

46
Exploitations agricoles collectives

130
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 05

1. Zone au Nord et au Centre :


 Usage agro-sylvicole : usage prédominant, profitant du relief plat ou presque plat des sols,
qui possèdent une bonne aptitude agricole, notamment en termes d‘arbres fruitiers et de bois
urbains avec quelques zones de potagers proches des lignes d‘eau et des ensembles
résidentiels urbains.
 Usage ludico-sportif : associé à un bassin de rétention proposé, près du pont Oued El
Karma et de la mosquée, afin de profiter des caractéristiques du relief présent, qui est plat ou
presque plat. Nous avons défini deux espaces, l‘un à l‘intérieur et l‘autre annexe à
l‘ensemble résidentiel urbain. Le premier aura un caractère plus contemplatif et de repos,
tandis que le deuxième aura un caractère de pratique de sport libre et formel. Tout au long
de la crête, qui traverse dans la diagonale le centre de la zone d‘intervention, deux zones à
caractère contemplatif et de permanence, profitant des vues dominantes ont été définies.
 Usage de transition : des espaces furent délimités, qui se trouvent actuellement définis dans
le PDAU et d‘autres resteront en attente en vue de l‘expansion urbaine. Pour le moment
elles seront affectées à l‘usage extensif, avec l‘installation de près ou de petites zones
potagères, ou à l‘appui à l‘usage adjacent, à travers des stationnements.
 Bassin de stockage d‘eau, profitant d‘une situation plus adaptée au relief, à des fins
d‘approvisionnement d‘eau pour l‘arrosage des zones potagères.

2. Zone au Sud :
 Usage agro-sylvicole : usage prédominant, et notamment de caractère fruitier et de bois
urbains avec quelques petites zones potagères prés des lignes d‘eau et des ensembles
urbains, dû à un relief plus accidenté avec des vallées encastrées.
 Usage ludico-sportif : deux espaces en attente, situés entre le bâtit, ont été définis comme
espaces à usage ludicosportif. Ils constitueront deux nouveaux espaces verts de cet ensemble
urbain de Khraïssia.
 Usage de transition: des zones, actuellement définies dans le PDAU, ont été délimitées,
d‘autres resteront en attente de l‘expansion urbaine, soit plus concrètement tout au long de la
voie principale de circulation routière. Dans l‘immédiat, elles resteront sujettes à des actions
d‘appui à l‘usage adjacent, à travers des stationnements, de la pratique de sport informel ou
pour recevoir des structures amovibles, de caractère ludique (divers divertissements) ou
économique (foires).
 Divers bassins de rétention : tout au long des lignes d‘eau et de drainage principales, ainsi
qu‘un grand bassin de stockage d‘eau, dans des lieux plus adaptés au relief. Ils serviront à
retenir l‘eau pour l‘arrosage de petites parcelles potagères, mais ils serviront aussi comme
éléments atténuants de la température, lors des mois les plus chauds, à travers la création de
brises fraîches et humides.

3. Réseaux verts structurants :


 Des couloirs verts urbains : Tout au long des principales voies de circulation routière
seront définis grâce à des allées arborées, qui constitueront des couloirs écologiques de
biodiversité et atténuants des températures pendant les mois les plus chauds et les plus secs,
favorisant ainsi les activités humaines.

131
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 05

 Les couloirs verts : seront également constitutifs grâce à la végétation des galeries
ripicoles, contigües aux lignes d‘eau et de drainage.

Tout au long des zones d‘intervention, un réseau de parcours piétonniers, équestres, voies cyclables,
etc. sera défini. ces parcours passeront près des diverses ambiances rurales et urbaines. L‘ensemble
de ces réseaux verts, linéaires et ponctuels, constitueront la structure verte de la commune
Khraïssia.

5.3.2.2 O7 projets ont été retenus :


 Création d'une ceinture verte de 14 000 mille
 Réalisation d'un espace ludo-sportif sur une
superficie de 3,2 ha
 Création de deux forêts récréatives 5 ha et
11,5 ha
 Création de deux vergers arboricoles
 Création d'un bassin d'irrigation d'une
capacité de 15 000m²
 L'accessibilité des espaces agricoles au
public. Figure 77: agriparc de Khraisia
Source : vie de ville, numéro spécial PDAU
Limiter le développement périphérique est une
condition essentielle pour la requalification du centre algérois. Mais aussi pour des villes nouvelles
de Sidi Abdallah, Boughzoul et Bouïnan.

132
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 05

5.3.2.3 Schémas d'aménagement de l'agriparcs de Khraissi:

Figure 78 : plan d’occupation actuelle


Source : la direction d’urbanisme et de la construction et de l’habitat de la Wilaya d’Alger

133
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 05

Figure 79 : Plan d’action proposé


Source : la direction d’urbanisme et de la construction et de l’habitat de la Wilaya d’Alger

134
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 05

Figure 80 : carte des usages par zone


Source : la direction d’urbanisme et de la construction et de l’habitat de la Wilaya d’Alger

135
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 05

Conclusion :

Nous constatons que le PDAU révisé d‘Alger propose une stratégie afin de contrer l‘étalement
urbain, à travers une vision territoriale, et met l‘accent sur la préservation du patrimoine agricole et
naturel algérois menacé par l‘urbanisation non contrôlé. En effet, l‘étalement urbain d‘Alger ces
dernières années a considérablement diminué des capacités agricoles et naturelles de la wilaya.
Ajoutant à cela le manque d‘aires de loisir et de détente.
La stratégie proposée par le bureau d‘études qui a pris en charge la révision du PDAU d‘Alger est
celle du plan vert. Il propose des solutions de réhabilitation du patrimoine naturels algérois, ainsi
que la préservation de l‘activité agricole. Son objectif principal est de contrer l‘étalement urbain à
travers une continuité verte formant un réseau d‘espaces de différentes typologies et des liaisons
linéaires qui structurent la ville. La ceinture verte périphérique compose ce plan vert, et fait en sorte
de protéger les espaces verts, agricoles et forestiers de la périphérie, à travers les 23 agriparcs
projetés.
Nous avons présenté les deux projets pilotes qui serviront d‘exemple aux 21 agriparcs périphériques
restants, leur expérience et leur réussite est un élément clef dans la réalisation de la ceinture verte
urbaine du PDAU. A cet effet, ParcExpo, se sert de ces deux exemples différents l‘un de l‘autre afin
de tracer les lignes conductrices des agriparcs algérois, notamment sur les trois niveaux de la
faisabilité des agriparcs qui sont la règlementation, l‘aménagement et le management. Et des
normes provisoires sont fixées afin de maitriser et règlementer la réalisation des agriparcs en
attendant l‘approbation du PDAU révisé.
L‘agriparcs de Chéraga est composé de quatre ilots, à prédominance agro-sylvicole et d‘activités
ludico-sportives. Des retenus d‘eau sont proposés ainsi que des zones de transition. Les ilots
fragmentés sont reliés entre eux par un réseau de parcours verts urbains et naturels, et un réseau
piéton, cyclable ou équestre.
L‘agriparc de Khraisia est le deuxième projet pilote, situé dans une commune rurale, le patrimoine
agricole qui se trouve dans la périphérie de la commune est menacé par une urbanisation centrifuge.
L‘agriparc entoure le centre urbain de la commune, et est composé de deux parties; la partie nord et
la partie sud. Cet agriparc comme celui de Chéraga, est à prédominance agro-sylvicole et ludico-
sportif. Il est composé également de bassin de retenue d‘eau et de zones de transition, le tout
parcouru d‘un réseau vert.
Ces réseaux verts communaux amélioreront la qualité de vie urbaine et contribueront à protéger les
espaces agricoles à travers l‘occupation pluridisciplinaire des espaces, qui permettra de dynamiser
l‘activité agricole et la rapprocher de la population.
Néanmoins, des questions demeurent sur la faisabilité des agriparcs. En effet, il reste un long
chemin entre la proposition et leur réalisation sur le terrain algérois. Ce qui nous mènera au
prochain chapitre, où nous allons étudier le contexte juridique, réglementaire et spatial de l'un des
agriparcs, et vérifier sa faisabilité.

136
6 Chapitre 06 : Etude de faisabilité juridique et spatiale des
agriparcs :

137
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 06

Introduction :

La Wilaya d'Alger possède des potentialités agricoles importantes. Cependant, ces terres sont grignotées
par l'étalement urbain croissant de manière continue et surtout accélérée, mettant en péril la sécurité
alimentaire d'Alger ainsi que la qualité de vie de ses habitants. La maitrise de l'étalement urbain est donc
l'un des défis fondamentaux d'Alger, si elle veut développer son attractivité et son rayonnement national
et international. C'est pour cela que le PDAU d'Alger propose un plan vert, avec 23 agriparcs
périphériques afin de protéger les espaces verts périurbains.

Chéraga fait partie des deux communes périphériques qui accueilleront les projets pilotes d'agriparcs (la
deuxième étant la commune de Khraisia). Notre choix s'est porté sur cette commune en raison de sa
situation dans la couronne périphérique urbaine ce qui l'expose d'autant plus à la pression urbaine; en plus
de posséder des potentialités naturelles et agricoles importantes, en effet, elle concentre plusieurs parcs et
forêts importants à l'échelle de la wilaya, on peut citer la foret de Bouchaoui et le parc Dounia.
Néanmoins, l'urbanisation accélérée représente un grand danger pour ces espaces verts. L'étude de
faisabilité nous permettrait donc de déterminer les possibilités de réalisation de ce projet, et donc la
protection de son potentiel agricole et naturel.

Afin de garantir la faisabilité des agriparcs, Parque Expo détermine trois étapes principales. La première
est celle du cadre juridique et réglementaire, ainsi que la planification urbaine. La deuxième est celle de
l'aménagement spatial de l'agriparcs, et la troisième est celles de son management. Nous allons suivre ces
étapes, et nous diviserons ce chapitre comme suit :

Le premier point sera consacré à l'étude de faisabilité juridique, en étudiant le cadre juridique et
réglementaire relatif, d'abord, au secteur des espaces verts et à la biodiversité ; puis, à l'activité agricole ;
enfin, identifier les potentialités et les problèmes que la faisabilité pourrait présenter, et qui pourraient
entraver la faisabilité des agriparcs.
Le deuxième point sera consacré à l'étude de faisabilité spatiale de l'agriparc de Chéraga, à travers un
constat de la commune, abordant les trois points principaux qui sont, la croissance démographique et
urbaine, les potentialités naturelles et agricoles, et l'exposition aux risques naturels et technologiques.
Ensuite nous procéderont à l'étude de faisabilité spatiale du périmètre de l'agriparc, à travers une analyse
AFOM qui nous permettra d'identifier les points forts et les points faibles, exogènes et androgènes. Puis,
une analyse SWOT nous permettra de faire les croisements des facteurs positifs et négatifs, et dégager les
liens entres eux, elle nous permettra également la hiérarchisation des facteurs de menace, et des éléments
les plus menacés.

Un tableau de synthèse regroupant les étapes de vérification des agriparcs, à travers différentes étapes
définies par le PDAU d'Alger, en commençant par le cadre juridique, la planification urbaine, la
faisabilité spatiale, et enfin le management. En étudiant les potentialités de chaque étape, et les freins
qu'elle contient. Pour cela, nous nous appuyons également sur l'étude réglementaire effectuée dans le
chapitre 04, et sur les propositions concernant le management présentées dans le chapitre 05. Enfin, nous
finirons avec la proposition de plusieurs actions qui permettront la réalisation et la gestion du futurs
agriparcs.

138
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 06

6.1 La faisabilité juridique et réglementaire :

6.1.1 Contexte juridique concernant les espaces verts et la biodiversité :


Le cadre juridique concernant les espaces verts et la biodiversité est régi par les lois suivantes :
- Loi nº 03-10 du 19 juillet 2003, relative à la protection de l'environnement dans le cadre du
développement durable.
- Loi nº 07-06 du 13 mai 2007 relative à la gestion, à la protection et au développement des
espaces verts :
- Loi nº 11-02 du 14 Rabie El Aouel 1432 correspondant au 17 février 2011 relative aux
aires protégées dans le cadre du développement durable.

 L‘article 03 de la loi nº 03-10 définit les principes généraux sur lesquels se fonde la loi, parmi eux,
le principe de préservation de la diversité biologique et le principe de non-dégradation des
ressources naturelles,
 Dans l‘article 11 de la même loi, l‘Etat s‘engage à protéger la nature et la biodiversité « l’Etat
veille à la protection de la nature, la préservation des espèces animales et végétales et de leurs
habitats, le maintien des équilibres biologiques et des écosystèmes, la conservation des ressources
naturelles contre toutes les causes de dégradation qui les menacent d’extinction. Il peut à ce titre,
prendre toute mesure réglementaire pour en organiser et assurer la protection ».
 Selon l‘article 4 de la loi nº 07-06, les espaces verts sont classés comme suit :
 Les parcs urbains et périurbains qui sont constitués par les espaces verts
 Les jardins publics
 Les jardins spécialisés
 Les jardins collectifs et/ou résidentiels
 Les jardins particuliers
 Les forêts urbaines qui comportent les bosquets, les groupes d‘arbres, ainsi que toute zone
urbaine boisée y compris les ceintures vertes ;

 L‘article 12 de la loi nº 07-06 définit les conditions de déclassement d‘espaces verts avec deux
conditions :

 Une étude faisant ressortir l‘utilité publique de l‘affectation envisagée et l‘impossibilité


d‘utiliser une assiette foncière autre que celle de l‘espace vert concerné,
 Un accord de déclassement de la commission interministérielle instituée par les
dispositions de l‘article 10. Dans tous les cas, le déclassement d‘un espace vert ne peut être
prononcé que par décret. Les règles et les modalités de classement des espaces verts
peuvent, le cas échéant, être précisées par voie réglementaire.

 La loi 07-06 du 13 mai 2007 a pour objectif, notamment, d‘améliorer le cadre de vie urbain,
d‘entretenir et d‘améliorer la qualité des espaces verts urbains existants, de promouvoir la création
d‘autres espaces verts de toute nature, de promouvoir l‘extension des espaces verts par rapport aux
espaces bâtis et imposer l‘idée d‘espaces verts dans tout projet de construction comme une
obligation prise en charge par les études urbanistiques et architecturales publiques ou privées.

139
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 06

les problèmes et contradictions identifies dans le cadre juridique des espaces verts et de la
biodiversité:
 Le risque de déclassement des espaces protégés pour utilité publique :
Dans le cadre de construction de logements, et pour d‘autres projets d‘utilité publique, l‘Etat a publié
le décret exécutif n° 11-238 9 juillet 2011 portant sur le déclassement de parcelles de forêts
domaniales dans les wilayas de Bejaia, d‘Alger et de Jijel du régime forestier national (Figure 81 : les
parcelles de forêts domaniales déclassée par l‘Etat).

Figure 81 : les parcelles de forêts domaniales déclassée par l’Etat


Source : Journal officiel, décretexécutif n° 11-238 9 juillet 2011
portant déclassement de parcelles de forêts domaniales dans les wilayas de Bejaia, d’Alger et de Jijel du régime forestier national.

 Le cadre juridique permet un encadrement de la biodiversité. Mais il existe un vide juridique


concernant la biodiversité urbaine, en termes d‘inventaire, de protection et de règlementation.
 Le cadre législatif bien qu‘existant, reste insuffisant face aux problèmes qui menacent les espaces
verts et forestiers, constructions informelles, squat des espaces verts, et ce, sans l‘intervention des
autorités concernées.
 Les espaces verts constituent une source de fonciers à l‘intérieur de la ville qui subit une pression
urbaine permanente, et est sujette à l‘urbanisation informelle. L‘exemple le plus évocateur est sans
doute celui du Parc Dounia à Alger. En effet, le parc Dounia, dont le plan d‘aménagement a été
rendu public officiellement en septembre 2008 par le ministère de l‘Aménagement du territoire,
est l‘objet d‘un scandale depuis aout 2016, lors d‘une visite du Ministre de l‘Aménagement du
Territoire du Tourisme et de l‘Artisanat, qui a dénoncé la distribution «illégale» de 65 hectares sur
un total de 1059 ha du parc. Il a qualifié cette situation de «très grave d’autant plus que cette
répartition n’a pas tenu compte de la moindre condition réglementaire et s’est déroulée de
manière clandestine, sans aucun plan d’aménagement ou de lotissement pour l’implantation de
projets suspects, pour la plupart d’entre eux (une quarantaine) des fast-foods et des restaurants»
(K.Benelkadi, 2016, p04).

140
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 06

6.1.2 Contexte juridique concernant l’activité agricole:

Le foncier agricole :
 La loi n° 90-25 du 18 novembre 1990 relative à l'orientation foncière dans son article 23, classe
Les fonciers de toute nature dans les catégories juridiques suivantes : - biens domaniaux - biens
melks ou de propriété privée ; - biens wakfs.
 L‘article 14 de la loi n° 08-16 du 3 aout 2008 portant sur l‘orientation agricole «En vertu des
dispositions de la présente loi, est interdite toute utilisation autre qu'agricole d'une terre classée
terre agricole ou à vocation agricole». Cet article protège les terres agricoles ou à vocation
agricole.

L‘article 15 de la même loi stipule «Sans préjudice des dispositions relatives au transfert des
terres agricoles à potentialité élevée ou bonne prévues par l'article 36 de la loi 90-25, susvisée, le
déclassement des autres catégories de terres agricoles, ne peut se faire que par décret pris en
Conseil des Ministres».Cet article renvoi à la loi portant sur l‘orientation foncière du déclassement
des terres agricoles à potentialité élevée ou bonne, et le déclassement des autres catégories
exigeant le passage par le Conseil des Ministres pour la conversion des terres agricoles
appartenant et leur transfert vers d'autres secteurs

La loi n° 90-25 du 18 novembre 1990 portant sur l‘orientation foncière stipule que les terres
agricoles peuvent changer de vocation et être déclassées au statut de foncier urbanisable, pour les
besoins d'intérêt général et d'utilité publique, à travers une opération d‘expropriation, si la terre est
à potentialité élevée ou bonne (article 71-72 de la loi n° 90-25). Une indemnisation préalable
juste et équitable est prévue, soit sous forme financière, soit sous forme foncière, similaire autant
que faire se peut, au bien objet de l'expropriation. Pour le déclassement des autres catégories de
terres agricoles, il ne peut se faire que par décret pris en Conseil des Ministres (autres que celles à
potentialité élevée ou bonne).

Obligation de l’exploitation des terres agricoles : La législation foncière algérienne a facilité


l‘accès aux exploitations agricoles à travers les facilités des crédits bancaires et au soutien de
l'État. Et la législation foncière algérienne considère que la non exploitation effective des terres
agricoles constitue en raison de leur importance économique et de leurs fonctions sociales « un
abus de droit » selon la note n°917 rédigée par le Ministre de l‘agriculture et du développement
rural destinée aux Walis le 13 novembre 2013.

Valeur économique sociale et écologique de l’activité agricole :La loi n° 08-16 2008 portant
orientation agricole a pour objet « de déterminer les éléments d'orientation de l'agriculture
nationale lui permettant de participer à l’amélioration de la sécurité alimentaire du pays, de
valoriser ses fonctions économiques, environnementales et sociales, en favorisant l'accroissement
de sa contribution aux efforts du développement économique, ainsi que le développement durable
de l'agriculture en particulier et du monde rural en général » (Art.1er)

L‘Article 2 de la loi d‘orientation foncière explique ses objectifs :

141
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 06

- D‘améliorer le niveau de la sécurité alimentaire par la production agricole ;


- D‘assurer une évolution maitrisée de l‘organisation et des instruments d'encadrement du secteur
de l'agriculture, en vue de permettre l'accroissement de sa productivité et de sa compétitivité, tout
en assurant la protection des terres, l‘utilisation rationnelle de l‘eau à usage agricole ainsi que la
sauvegarde de ses potentialités productives ;
- De mettre en place un cadre législatif qui garantit que l'évolution de l'agriculture soit
économiquement et socialement utile et écologiquement durable et qui assure la promotion de
l‘approche participative favorisant l‘adhésion volontaire des partenaires aux efforts de l‘Etat pour
le développement de tous les espaces et assure la consécration des règles de la protection sociale
et la promotion du milieu rural ;
- De poursuivre la mise en œuvre du principe du soutien continu de l‘Etat adapté au développement
agricole, végétal et animal.

L‘Etat vise donc à développer le secteur agricole sur plusieurs volets, économique et sociale en
améliorant la participation des différents acteurs concernés en plus des aides de l‘Etat et le
partenariat ; et environnementale à travers une gestion durable et une rationalisation des
ressources.

Concession et partenariat des biens privés de l’Etat : La loi n°10-03 2010 fixant les modalités de
l‘exploitation des terres agricole du domaine privé de l‘Etat.
L‘Etat insiste sur la priorité de préserver la pérennité de la propriété de l'Etat sur les terres agricoles
du domaine privé. Il s‘agit de les valoriser et sanctionner sévèrement toute tentative de les détourner
de leur vocation agricole.
D‘une durée de 40 ans renouvelable en contrepartie d‘une redevance versée au trésor public, elle
consiste en un passage de la jouissance à la concession pour les exploitants actuels des EAC et EAI,
sans menace sur ces exploitants, d'autant que la concession est transmissible aux héritiers.
Elle ouvre le champ au partenariat et à la concession des dites terres et définie leur mode d‘exploitions
notamment algérien (soumis à des conditions précises) pour le financement de l‘exploitation, afin de
bénéficier des crédits bancaires. Le remembrement, c'est-à-dire les opérations de regroupements
agricoles, sont également autorisées dans le cadre de cette loi.

6.1.3 Les freins juridiques concernant l’agriculture :

Une contradiction Juridique :

Il existe une contradiction entre la loi n° 08-16 portant sur l‘orientation agricole qui protège les terres
agricoles ou à vocation agricole des éventuels détournements ou urbanisation (art. 14 de même loi), et
l‘article 36 de la loi n° 90-25 du 18 novembre 1990 portant sur l‘orientation foncière qui permet le
déclassement des terres agricoles pour utilité publique. Cette dernière augmente la vulnérabilité des terres
agricoles face à la pression urbaine. D‘autant plus que la procédure (art. 15 loi n° 08-16) préconisant le
passage par le Conseil des Ministres pour la conversion des terres agricoles et leur transfert vers d'autres
secteurs n'a jamais été constatée depuis la promulgation de la loi portant orientation agricole en 2008 (El
Watan, 2011).

Le déclassement des terres agricoles pour utilité publique ouvre le champ à une consommation non
rationnelle des terres agricoles, comme le souligne le Ministre de l‘agriculture et du développement rural

142
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 06

qui a rappelé la nécessité de la protection des terres agricoles dans la circulaire interministérielle n°558
(30 septembre 2014). Les bilans établis dans le cadre des opérations de déclassement des terres agricoles
révèlent « une consommation effrénée et sans précèdent des terres agricoles à des fins d'urbanisation et
d'industrialisation» et ce, pour plusieurs raisons: une non application des dispositifs juridiques et
règlementaires en la matière ; la violation des lois en détournant des terres agricoles de leurs vocations ; et
une prise à la légère de la distraction des terres agricoles.

Le PDAU d‘Alger prévoit le déclassement de terres agricoles en vue de la réalisation des projets de
logements et il a réservé à cet effet une superficie de 612 hectares des terres agricoles de la wilaya. Le
décret exécutif n° 11-237 du 09 juillet 2011, portant classement de parcelles de terres agricoles affectées
pour la réalisation de logements, a mentionné 9 communes de la wilaya d‘Alger (Figure 82 :les parcelles
de terres agricoles déclassées par l‘Etat dans la Wilaya d‘Alger.
Cependant, le directeur des Services agricoles et du développement rural d‘Alger s‘y oppose et s‘engage à
un bras de fer. «Je militerai pour préserver ce qui reste des terres agricoles d’Alger que l’on tente de
déclasser. Je camperai sur ma position et je défendrai cela jusqu’au bout en refusant de céder ces terres
tel que l’exige le Plan Directeur d’Aménagement Urbain. Nous avons émis un avis défavorable aux
prévisions proposés».

Figure 82 :les parcelles de terres agricoles déclassées par l’Etat dans la Wilaya d’Alger.
Source : Journal officiel, le décret exécutif n° 11-237 du 09 juillet 2011,
portant classement de parcelles de terres agricoles affectées

Une consommation informelle des terres agricoles : La consommation informelle des terres agricoles
constitue un danger considérable. Il existe un vide entre la législation et son application, les lois
interdisent le changement de vocation et la consommation des terres agricoles, mais ces dernières sont
détournées. La législation trouve des difficultés à être appliquée sur terrain, à cause de l‘absence du
contrôle, et de suivi de la part des autorités.

Consommation des terres agricoles du PDAU avant son approbation: En attendant l‘approbation du
PDAU, des permis de construire ont continué d‘être livrés. Il y a des projets dans les terres agricoles non
urbanisables projetées par le PDAU. Selon Djamel Chorfi47, «En l’absence d’un PDAU, il est interdit de

47
président du Conseil national de l’ordre des architectes
143
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 06

délivrer des permis de construire. Il fallait tout bloquer en attendant l’adoption de ce plan. Ce qui n’a
pas été fait. Les données du PDAU ont déjà été consommées avant même que ce dernier ne voie le jour.
C’est un PDAU mort-né». (El Watan, 2014) Ce qui laisse croire que le PDAU est dépassé, et après son
approbation, il pourrait ne pas trouver les assiettes foncières choisies.

6.1.4 Propositions :

 Il faudrait intégrer un cadre juridique spécifique aux espaces agricoles et naturels urbains et
périurbains intégrant la typologie des agriparcs, à l‘instar de la loi de développement) des
territoires ruraux, du 23 février 2005 en France ( l'agglomération de Montpellier, 2012. En effet, le
caractère multifonctionnel des agriparcs exige une règlementation à part. Cette loi a complété les
dispositifs départementaux d‘action foncière en instituant des périmètres de PAEN 48 destinés à
mettre en œuvre des projets d‘aménagement agricole et de mise en valeur d‘espaces naturels en
milieu périurbain. À ce titre, et dans le cas où la mise en place d‘un PAEN est nécessaire à la
conduite d‘un projet d‘agriparc, l‘intervention du Département sera à identifier dans le pilotage de
la démarche. « Protection et mise en valeur des espaces agricoles et naturels périurbains »
 Il est également important de créer des structures de gestion, à l‘instar du parc agricole du Baix
Llobregat (chapitre 03) tels que le consortium. Ce dernier est l‘entité de gestion du parc agricole,
et est géré par une Commission Exécutive constituée de neuf membres au maximum désignés par
le Conseil plénier de 23 membres représentant les différents organismes et le secteur agricole.
Deux éléments, complètent le modèle du parc agricole conjointement avec l‘entité de direction (le
Consortium) : le Plan spécial de protection et d‘amélioration pour l‘urbanisme (PE) et le Projet de
gestion et de développement (PGD).
 Compléter le cadre législatif concernant la biodiversité urbaine afin de pouvoir, l‘étudier, et en
faire un outil pour l‘amélioration de la qualité de vie des algérois, et profiter de ses avantages pour
l‘espace urbain. Ce qui voudrait dire la nécessité d'intégration d'autres acteurs dans la ville, tels
que les biologistes et les botanistes.
 Améliorer les moyens de contrôle et de sanctions pour mettre un frein à la consommation
informelles des espaces agricoles et naturels.
 Récupérer le foncier à travers une stratégie de renouvèlement urbain, afin d‘éviter d‘avoir recours
au patrimoine agricole et forestier, et préserver la sécurité alimentaire de la ville, ainsi que la
biodiversité nécessaire à la qualité de vie urbaine.
 Pour la croissance des grandes villes, à l‘instar de la capitale algéroise, il est nécessaire de
l‘intégrer dans une stratégie territoriale visant à établir un équilibre territorial.

48
Périmètre de Protection des Espaces Agricoles et Naturels
144
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 06

Secteur Cadre juridique Potentialités Freins Propositions

Une richesse du cadre -Une contradiction


-Constitution de février 1989 juridique : Juridique entre la loi n° 08- -Il faudrait intégrer un
-La loi d‘orientation foncière -Le foncier agricole. 16 qui protège le foncier cadre juridique spécifique
de 1990, -Obligation d‘exploiter agricole, et la loi n° 90-25 aux espaces agricoles et
puis par la loi d‘orientation les terres agricoles. qui permet, une naturels urbains et
Secteur agricole agricole de 2008, consommation informelle périurbains.
-Loi relative à l‘exploitation -Valeur économique des terres agricoles.
des terres agricoles du sociale et écologique de -Donner un statut a
domaine privé de l‘Etat de l‘activité agricole. l'agriparc, et interdire toute
2010. sorte d'urbanisation
-Concession et
partenariat des biens -Créer des structures de
privés de l‘état. gestion.
-Compléter le cadre
-Loi nº 03-10. - 19 juillet -L‘Etat s‘engage à la -Le risque de déclassement législatif concernant la
préservation de la nature des espaces protégés pour biodiversité urbaine.
2003. Relative à la protection
et la biodiversité. utilité publique. -Améliorer les moyens de
de l'environnement dans le
-Il existe un vide juridique
cadre du développement - L‘Etat définit les contrôle et de sanctions et
concernant la biodiversité mettre un frein à la
durable différentes catégories
d‘espaces verts et leur urbaine, en termes consommation informelle
Espaces verts et -Loi nº 07-06 relative à la d‘inventaire, de protection
classement. des espaces agricoles et
forestier gestion, à la protection et au et de règlementation. naturels ainsi que leur
développement des espaces -Parmi les objectifs de
squat.
Biodiversité verts. l‘Etat, l‘amélioration du Le cadre législatif est
cadre de vie urbain, insuffisant face aux -Récupérer le foncier à
-Loi nº 11-02 du 14 Rabie El l‘entretien et problèmes qui menacent travers une stratégie de
Aouel 1432 correspondant au l‘amélioration de la les espaces verts et renouvèlement urbain,
17 février 2011relative aux qualité des espaces verts forestiers, squat, -Etablir un équilibre
aires protégées dans le cadre urbains existants construction informelles, territorial.
du développement durable. squat des espaces verts.
-Les espaces verts
constituent une source de
fonciers à l‘intérieur de la
ville, il subit une pression
urbaine permanente.

Tableau 9: tableau de faisabilité juridique et règlementaire


Source : A. Sekat

6.2 La commune choisie, Chéraga :

Le plan vert du PDAU a choisi deux sites-types situés à Chéraga et Khrassia. On a choisi d'étudier la
faisabilité de l'agriparc de Chéraga pour son potentiel et sa proximité au parc Dounia et aux forêts de
Bouchaoui et Bainem, mais aussi pour son caractère urbain qui l'expose à une pression forte urbaine.
Chéraga présente une superficie de 28,33km2, et est située au niveau de la 1ere couronne Ouest
d‘expansion urbaine où s‘est faite sentir et où s‘est consolidée la première vague du processus de
« banlieurisation » de la capitale algérienne. Il s‘agit aujourd‘hui d‘une zone d‘un grand dynamisme
constructif et d‘une vitalité économique et sociale croissante, avec une forte interaction et
complémentarité à l‘hypercentre. Ces dernières années, il s‘y est constaté une concentration significative
de fonctions de niveau supérieur (ministères, universités et hôpitaux).

145
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 06

Figure 83 : Limites administratives de la commune


Figure 84: Situation de la commune de Chéraga
Source: Google earth
Source: Wilaya d'Alger in http://www.algerieprofonde.net/

Chéraga, commune côtière de l'Ouest d'Alger, localisée dans une cuvette, se présente comme un vaste
plateau d'une altitude de 290 m dans sa partie la plus haute. Elle possède une façade maritime de 4 km (le
sable d'or, les dunes, Club des Pins). En 2013 elle est classée 4e à l'échelle nationale pour ses ressources
financières (3,64 milliards DA) (E.Azag, 2015). Du point de vue de l'accessibilité, la commune est
traversée par plusieurs routes nationales, la RN 11, la RN 41 ainsi que la proximité de la rocade sud
d'Alger. La commune abrite aussi des équipements importants : centre commercial, centre des congrès,
complexe du Palais des Nations.
Chéraga est à l'origine un petit village agricole colonial datant de 1842. Elle observe rapidement une
urbanisation croissante, et une consommation progressive de ses ressources naturelles. A l'instar des
terres fertiles, elle n'a pas échappé à la course au foncier qui touche la plupart des villes algériennes.
Néanmoins le potentiel agricole et forestier de la commune reste important, la SAU est de presque 40%,
la culture des céréales et fourrages ainsi que l'horticulture sont les produits principaux de la commune, et
la pratique de jachère est fréquente. En plus du potentiel agricole, le patrimoine forestiers fait partie des
richesses de la commune. La forêt de Bouchaoui avec ses 5 hectares de superficie forme l'un des espaces
de récréation les plus attractifs de l'agglomération algéroise et constitue un réservoir d'air pur pour des
activités sportives et ludiques.
En plus de l'agriculture, la commune possède une dynamique commerciale et industrielle. En effet, la
zone d'activité de El Amara s'étend sur 8,4 hectares, relié au reste des communes d'Alger par d'importants
axes routiers.

6.2.1 Le relief du périmètre:

Figure 85: Topographie de la Commune Figure 86: Faîtes et thalwegs


Source: Google Map Source : Rapport d’orientation livrable N°02

146
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 06

Figure 87 : hypsométrie de la Zone


Source : rapport d’orientation livrable N°02, PDAU 2009

Dans le périmètre à l‘ouest dominent les pentes de 0 à 2%, soit un relief plat. Si l‘on considère
l‘utilisation pour espaces verts, elles présentent une pente adaptée aux zones de jeux intensifs. En ce qui
concerne les périmètres restants, les classes varient entre 2 à 5% et 15 à 25%, définissant un relief qui
varie entre le relief très doux et le relief accentué. L‘aire de chaque classe diminue en fonction du niveau
de la pente de la classe respective. C‘est ainsi que le terrain affiche un plus grand espace avec des pentes
entre les 2 à 5% et un espace moindre avec des pentes entre les 15 à 25%. Cette dernière classe surgit
dans les périmètres avec des lignes de ruissellement d‘eau, présentant des risques élevés d‘érosion.

6.2.2 Evolution démographique de la commune:


Elle a connu une croissance démographique de 100%, passant de 33,4 mils habitants en 1987 à 80824
mils habitants en 2008.

Tableau 10: Evolution démographique de la commune de Chéraga


Source : ONS, 2008

6.2.3 La répartition des secteurs selon le PDAU d'Alger:


38% de la surface de la commune est déjà urbanisée, pendant que la moitié de la surface de la commune
est classée non urbanisable par la projection PDAU
4%

38%

50%

6%
1%
Secteur urbanisé
Secteur à urbaniser
Secteur d'urbanisation future
Secteur non urbanisable
Zone couloir de réserve

Figure 88: répartition des secteurs du PDAU sur la commune de Chéraga


Source: Sekat.A sur les données du PDAU 2009

147
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 06

6.2.4 L'étalement urbain:


Voici deux images satellite démontrant l'étalement urbain de la commune entre l'année 2002 et 2016:

Figure 89: Etalement urbain dans la commune de Chéraga 2002


source: google earth

Figure 90: Etalement urbain dans la commune de Chéraga 2016


source: google earth

Dans les figures ci-dessus, nous pouvons observer l'étalement urbain centripète vers les sites agricoles.
Néanmoins, des terres agricoles demeurent épargnées, par l'urbanisation. Quelques poches dans le centre
de Chéraga restent occupées par l'activité agricoles, et du cote Sud, le terrain du parc Dounia reste
épargné.

148
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 06

6.2.5 Exposition aux risques:

Figure 91: Carte des risques lies aux inondations , mouvement de terrain, et risques sismiques
Source: Egis Eau 2012

Figure 92: Carte des technologiques majeurs (industrie, oléoduc, réseau de gaz)
Source: Egis Eau 2012

Les deux cartes ci-dessus démontrent que la commune est exposée à des risques naturels qui sont :
 Le risque d'inondation par débordement des réseaux d'assainissement,
 Le risque moyen de mouvement de terrain de son coté nord, du à la présence de thalwegs,
 Le risque sismique est important dans la zone, et la commune se retrouve exposée à des séisme de
5,5 a 6. Dans un scénario de séisme de la zone du Sahel algérois elle est également exposée dans
le cas d'un séisme de Ain Bénian (épicentre sur mer), à moindre importance dans le cas d'un
scenario d'un séisme de Boumèdes ou de Blida.
La commune est également exposée à des risques technologiques majeurs, dus à la présence d'activités
industrielles au sein de son périmètre : zone industrielle El Amara.

149
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 06

6.3 Etude de faisabilité spatiale de l’agriparc de Chéraga:

Le PDAU a choisi les poches agricoles encore actives de Chéraga,


en plus d'une partie du Parc Dounia, afin d'y implanter l'agriparc
pilote de Chéraga.
L'agriparcs urbain s'étale sur une superficie totale de 2223 ha, et se
compose de quatre ilots séparés (nord, ouest et sud, l'ilot central). Ils
abriteront deux types d'activités principales, l'activité agro- Figure 93: Vue sur l'agriparc (parc Dounia)
sylvicole49, et ludico-sportives, fragmenté en quatre ilots, avec des Source: Sekat.A
activités agro-sylvicole.

Figure 94: Schéma du périmètre de l'agriparc, suivi de photos ciblées de différents endroits du site.
Source: A.Sekat sur le support de google earth.

49
Lorsque la terre est utilisée simultanément ou successivement pour les cultures et les produits forestiers
150
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 06

6.3.1 Diagnostique de l'agriparc:

A travers l'analyse du périmètre de la commune ainsi que celui de l'agriparc, nous avons constaté les
potentialités du périmètre, avec une richesse agricole et naturelle, ainsi que des menaces relatives a
l'urbanisation et à la pression sur le foncier agricole et naturel, mais aussi les menaces des risques naturels
et technologiques de la zone.
Dans le tableau suivant, une étude AFOM nous permet de dégager les facteurs positifs et les points
négatifs androgènes (à l'intérieur de l'agriparc) et exogènes (échelle de la commune).

Atouts Opportunités Faiblesses Menaces


(ando.) ( exo.) (ando.) ( exo.)

- Disponibilité des - Existence de -Fragmentation des -Une forte menace


exploitations agricoles dans le forets alentour espaces. d'étalement urbain, qui
périmètre de l'agriparc (classe qui contribueront -Liaisons difficiles à se ressent dans la
A) à préserver la établir entre les consommation informelle
-Zone déjà irriguée (entre 50 richesse de la différents ilots de 65 ha du parc Dounia
et 75%) biodiversité de la - Une exposition aux
-Présence de routes
commune risques industriels,
-Présence du bassin de qui fragmentent
rétention comme plan d'eau -Existence de l'agriparc (ilot vert passage du gazoduc
vocation ouest) - exposition au risque
-Pentes du périmètre,
ludoéducative sismique
adéquates aux activités des -Utilisation de
dans les forets
agriparcs produits chimiques -Exposition au risque
voisines (ex:
-Présence d' activités dans les plantations d'inondations.
Bouchaoui)
récréative à travers le parc agricoles (pesticides - Exposition à de grands
Dounia et engrais...) vents
- Zone bien desservie -Sécheresse

Tableau 11; Analyse AFOM de agriparc de Chéraga


Source: A.Sekat
6.3.2 Résultats de l'AFOM :
 L'AFOM permet de révéler que l'agriparc se trouve sur un périmètre à grand potentiel agricole, sur
des terres fertiles (classe A), et déjà irriguées.
 Les espaces forestiers sont relativement faibles à l'intérieur du périmètre, mais cela est compensé
par la proximité de forêts importantes telles que Bouchaoui, et un peu plus loin, Bainem.
 Fort potentiel ludo-éducatif principalement due à l'intégration d'une partie du parc Dounia dans le
futur agriparc.
 Le périmètre est exposé à de forts aléas naturels, et à des risques technologiques significatifs.
 L'agriparc se trouve sur une zone soumise à une forte pression urbaine.
 Un réseau routier important qui fragmente le périmètre en plusieurs ilots, et parfois partage le
même ilot.
 Les zones urbanisées rendent plus difficiles l'établissement de liaisons écologiques
151
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Chapitre 06

6.3.3 Analyse SWOT:


Afin d'étudier la faisabilité de l'agriparc, nous avons procédé au croisement des facteurs positifs
(androgènes et exogènes) avec les facteurs négatifs, afin d'essayer d'étudier les liens qu'il pourrait y avoir
entre ces différents facteurs, mais surtout d'identifier les éventuels obstacles que pourrait rencontrer la
réalisation du futur agriparc. Nous avons noté l'intensité du lien sur un barème de notation de 3
correspond à une absence de liens, 1 à des liens faibles, 2 à des liens moyens, 3 à des liens forts.
Nous allons ensuite procéder a l'addition des différentes notes afin de déterminer, d'un coté, les facteurs
les plus influents dans la faisabilité, et de l'autre coté, les potentialités les plus menacées. Plus le total est
grand, plus l'influence est grande.

6.3.4 Résultats de l'analyse SWOT:


Les menaces les plus importantes qui se démarquent sont:
 L'étalement urbain informel (15 points) constitue la menace la plus importante, et le récent
scandale du parc Dounia (consommation informelle de 65 ha du parc) en est un fort indicateur.
 Les menaces suivantes sont celles des risques naturels (14 points), avec les risques d'inondation
(par remontées des réseaux d'assainissement, et par débordement d'oued), les aléas des grands
vents, les mouvements de terrains (du coté du thalweg) ainsi que les risques sismiques qui
menacent la wilaya, et principalement cette zone côtière et proche du Sahel algérois. Les risques
suivants sont ceux de sécheresse et de la surexploitation des nappes phréatiques (13 points) qui
pourraient présenter un risque sur l'activité agricole et les espaces verts.
 La menace suivante est celle des produits chimiques utilises dans les terres agricoles de
l'agricparc, au même niveau que les risques industriels (12 points), le gazoduc et les activités
industrielles de la zone El Amara représentent un risque de contamination des terres et des eaux de
la zone, ainsi que des risques d'explosion qui représentent un danger sur la population.
 Les réseaux routiers et la fragmentation des espaces affaiblissent les espaces naturels et agricoles,
et constituent des ruptures écologiques.
Les éléments les plus menacés sont :
 Le potentiel forestier et les réservoirs de la biodiversité (avec 17 points) qui se retrouve menacée
par l'étalement urbain informel, et la fragmentation de l'espace causée par les réseaux routiers et
les zones urbanisées. Cette menace est accentuée par la difficulté d'aménagement des liaisons
écologiques proposées par le PDAU (en raison de la non disponibilité d'espaces d'aménagement
de plantes qui constitueront le couloir écologique). Il existe également un risque d'inondation, et
de mouvement de terrain (dans la zone nord).
 Les terres agricoles (15 points) sont menacées par l'étalement urbain informel, et la fragmentation
des espaces qui affaiblissent l'activité agricole. Les risques industriels et technologiques sont
également des éléments de menaces, en raisons des contaminations possibles et des risques
d'explosions. Les risques naturels, mouvement de terrains et sécheresse sont également des
menaces à prendre en considération.
 L'activité récréative (15 points) est menacée principalement par l'étalement urbain informel. Ainsi
que des risques industriels et naturels (inondations, vents forts, risques sismiques) qui constituent
un danger sur les usagers du parc, spécialement les vents forts de cette zone.
 Les forets, les parcs et les terres agricoles alentours sont également menacées par l'étalement
urbain informel (15 points), et la fragmentation des espaces qui empêche les liens a la fois
écologiques et physiques.

152
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 06

Critères négatifs Liens


androgènes exogènes
Liens entre les Fragmentation Liaisons Présence de Utilisation de produits Croissance Exposition Exposition au Exposition au risque Sécheresse et
facteurs positifs et des ilots de écologique réseau routier chimiques dans les urbaine aux risque risque d'inondations Et de consommation des Total
négatifs l'agriparc en s difficiles à qui plantations agricoles informelle industriel sismique mouvement de terrain nappes
/27
ilots établir fragmentent (pesticides et et de grands vent phréatiques
l'agriparc engrais...)

Disponibilité des
exploitations agricoles 2 1 1 2 3 1 1 2 2 15
(classe A)
Zone déjà irriguée 0 0 0 0 0 1 1 1 2 5
(entre 50 et 75%)
Présence du bassin de 0 0 0 3 0 2 1 3 3 12
rétention
Critères positifs

Endogènes

Pentes adéquates aux 0 0 0 0 0 0 0 2 1 3


activités des agriparcs
Présence d'activité 1 1 1 0 3 2 1 2 1 12
récréative à travers le
parc Dounia
Potentiel forestier du
coté du thalweg 2 2 2 2 3 2 1 2 1 17
(potentiel de
biodiversité)
Forets alentour qui
contribueront à 0 2 2 2 3 2 1 1 2 15
préserver la richesse
de la biodiversité de la
Exogènes

commune
Existence de vocation
ludicoéducative dans 0 2 2 3 3 2 1 1 1 15
les forets voisines (ex:
Bouchaoui)
Liens Total/24 4 8 8 12 15 12 7 14 13

Tableau 12: Analyse SWOT, croisement des obstacles androgènes et exogènes, avec les potentialités androgènes et exogènes de l'agriparc de Chéraga
Source: A.SEKAT

153
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 06

6.3.5 Propositions :
 Protéger les terres agricoles et naturelles de la consommation informelle devient une priorité, à
travers un contrôle permanent et des sanctions. Ainsi que des démolitions si nécessaire des
constructions illicites.
 Etablir un plan de gestion des aléas naturels et des risques technologiques, afin de protéger la
population d'éventuelles catastrophes, et de garantir leur confort, mais aussi pour protéger les
activités agricoles et forestières contres d'éventuelles contaminations toxiques des sols ou de l'eau.
 Un retour vers une agriculture durable, en diminuant jusqu'à irradiation des produits chimiques
dans les exploitations agricoles. Ces derniers représentent un danger sur la santé des citadins, par
la contamination indirecte à travers les productions agricoles, mais aussi la contamination directe
par la proximité des terres avec la population.
 Mettre en place un plan d'action de la biodiversité afin, d'abord, d'évaluer la biodiversité végétale
et animale de la commune, étudier les différents écosystèmes existants, afin de rendre possible
leurs protection et tirer profit des potentialités que ces richesses (la biodiversité) pourraient offrir à
l'espace urbain. Ensuite, rétablir les connexions (écoduc, couloires écologiques), choisir des
parcours déjà bordés de végétation ou bien des rues assez larges pour rendre possible son
aménagement et la plantation de végétations à ses bords.
 Etablir des circuits de promenades piétonnières qui incluent une mobilité douce (piétonniers,
cyclables ou équestres, sans voitures). Ces parcours traverseraient les différents ilots de l'agriparc,
et offriraient une diversité de paysages entres espaces ruraux naturels et urbains. Ils peuvent être
des liens avec la foret de Bouchaoui et ses espaces ludico-sportifs.

154
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 06

6.4 Tableau de synthèse de faisabilité :

Etape Potentialités Freins Actions proposées

-Une richesse du cadre juridique concernant le secteur agricole et forestier, -Une contradiction Juridique entre la loi n° 08-16 qui protège le foncier -Il faudrait intégrer un cadre juridique spécifique aux espaces agricoles et naturels
-L’Etat s’engage à la préservation de la nature et la biodiversité. agricole, et la loi n° 90-25 qui permet leur déclassement. urbains et périurbains intégrant la typologie des agriparcs.

-Il définit les différentes catégories d’espaces verts et leur classement. -Une consommation informelle des terres agricoles -Compléter le cadre législatif concernant la biodiversité urbaine.

-Parmi les objectifs de l’Etat , l’amélioration du cadre de vie urbain, -Le risque de déclassement des espaces protégés pour utilité publique. -Améliorer les moyens de contrôle et de sanctions et mettre un frein à la
l’entretien et l’amélioration de la qualité des espaces verts urbains existants -Il existe un vide juridique concernant la biodiversité urbaine, en termes consommation informelle des espaces agricoles et naturels
Juridique et
réglementaire d’inventaire, de protection et de règlementation.
-Le cadre législatif est insuffisant face aux problèmes qui menacent les
espaces verts et forestiers, squats, constructions informelles, squats des
espaces verts.
-Favoriser une stratégie de renouvèlement urbain
- Vision stratégique portant sur des objectifs globaux bien définis -Consommation des terres agricoles du PDAU avant son approbation. -Améliorer la communication entre les différents acteurs, et opter pour une gestion
- Manque de coordination entre les différents acteurs (Wilaya, APC, de projet systémique et pluridisciplinaire
-Etude basée sur un diagnostique de la Wilaya
population)
-Le plan vert qui vise a protéger les terres agricoles et naturelles -Favoriser une démarche participative, permettant l'intégration de la population
-Manque de concertation entre les acteurs dans le processus du projet, et plaçant les collectivités locales comme intermédiaire
périphériques ainsi qu'a contrer l'étalement urbain.
-Manque de coordination entre les différents plans (Logement et protection entre les décideurs et le citoyen
- Volonté d'instaurer une gouvernance urbaine dans la Wilaya.
des espaces agricoles et naturels) -Instaurer une politique volontariste
-Plan provisoire du PDAU afin de réaliser les agriparcs pilotes (en attendant
- La désuétude du PDAU, un outil basé sur la planification en dépit de la vision -Améliorer la gouvernance en décentralisant la gestion vers les collectivités locales
l'approbation du PDAU)
Planification stratégique, afin d'être à proximité des préoccupations des habitants.
urbaine (PDAU) -Vision territoriale défaillante. -Etablir un équilibre territorial
-La non prise en considération de la participation citoyenne, qui se limite à -la nécessité d'intégration de nouveaux acteurs dans la gestion urbaine (biologistes,
l'information. ingénieurs agronomes, paysagistes) afin d'évaluer et protéger les potentialités de la
Wilaya

-Existence de fortes potentialités agricoles, avec des terres irriguées à plus de -Croissance de la population engendrant une croissance du parc logement - La protection des terres agricoles et naturelles de la consommation informelle à
50% et une qualité de terres classe A, et plus de 40% de la surface de la travers un contrôle permanent et des sanctions. Ainsi que des démolitions si
-Un fort étalement urbain, formel et informel
commune occupée par l'activité agricole nécessaire des constructions illicites.
-Une exposition aux aléas naturels (séismes, inondations, vents, mouvements
-Richesse en espaces naturels et forestiers. -Mettre en place un plan d'action de la biodiversité afin, d'abord, d'évaluer la
Aménagement de terrains)
biodiversité (végétale et animale) pour pouvoir la protéger et l'utiliser pour
spatial (agriparc -Commune à fort potentiel touristique, ludico-sportif et récréatif -Une exposition au risques technologiques et industriels (gazoduc, activités bénéficier de ses bienfaits pour l'espace urbain.
de Chéraga) -Diversité des milieux, (bassins, forets, terres agricoles, parcs) industrielles)
-Etablir des circuits de promenades piétonnières reliant les différents espaces.
-fragmentation des espaces naturels et agricoles.
-Etablir un plan de gestion des aléas naturels et des risques technologiques.

-Pris en considération dans le PDAU à travers la projection de deux phases: - Vide juridique et réglementaire concernant le management et la gestion -Assurer une gouvernance de projet à travers une démarche systémique entre les
1)la phase préparatoire (sensibiliser la population) et la phase de continue des espaces verts. différents acteurs du projet
formalisation de l’agriparc qui implique la création d’un modèle de gestion -Un manque d'implication des citoyens et dans le processus de création -Un entretient permanent des infrastructures de l'agriparc
Management
- Prévoir un organe de représentativité institutionnelle et un organe de rendant la première phase difficile à réaliser -Garantir la sécurité du périmètre à travers une structure de surveillance
gestion opérationnelle . -Concertation entre les acteurs difficiles à établir permanente
-L'intégration d'autres acteurs, tels que les biologistes afin d'évaluer et de
préserver la biodiversité de l'agriparc

Tableau 13: Synthèse de faisabilité de l'agriparc de Chéraga


Source: A. Sekat
155
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives chapitre 06

Conclusion :

Dans le premier point de ce chapitre, nous avons procédé à une analyse juridique des secteurs en
relation avec la réalisation d'un projet d'agriparc. Le secteur agricole a révélé une contradiction
politique dans la volonté de préserver les espaces agricoles pour préserver la sécurité alimentaire de
la wilaya, et en même temps, grignoter du foncier agricole afin de réaliser des projets de logements.
Cette contradiction met en péril les espaces agricoles périurbains. Le secteur des espaces verts et
forestiers révèle une fragilité des espaces forestiers et le risque de les déclasser pour projets d'utilité
publique. Et un manque de réglementation concernant la biodiversité urbaine, et son évaluation au
sein de la ville, ainsi qu'une absence de statut pour les espaces agricoles périurbains et spécialement
pour celui de l'agriparc.
Le deuxième volet de ce chapitre se porte sur l'analyse de l'agriparc de Chéraga. Afin d'y parvenir,
nous avons procédé à un constat de la commune choisie en étudiant trois critères: croissance
démographique et urbaine, propriétés naturelles, et l'exposition aux aléas naturels et aux risques
technologiques. L'analyse a révélé une forte croissance démographique et urbaine, et une forte
potentialité agricole et naturelle avec, egalement, une forte exposition aux risques naturels et
industriels.
L'agriparcs est situé dans les poches agricoles et naturelles encore présentes, au cœur de la
commune. Il est composé de quatre ilots multifonctionnels, contenant des espaces agricoles,
récréatifs, et forestiers, avec plusieurs liaisons vertes proposées par le PDAU d'Alger.
les analyses AFOM et SWOT, ont permis de dégager les obstacles potentiels qui entraveraient la
réalisation de l'agriparc, mais aussi de les hiérarchiser et d'identifier les facteurs les plus menaçants,
ainsi que les potentialités les plus menacées.
Afin de garantir la faisabilité d'un agriparcs, il est nécessaire de garantir trois étapes du projet, la
première est celle des supports juridiques et de la planification urbaine, la deuxième est celle de
l'aménagement, et la troisième est celle du management de l'agriparc.
Le tableau de synthèse nous permet une vision générale de ces différentes étapes de la réalisation
d'un projet d'agriparc, mais aussi de différentes échelles, de l'échelle du pays à travers l'étude
juridique, à l'échelle de Wilaya à travers l'étude de planification urbaine, et de son instrument
principal qui est le PDAU d'Alger révisé. La troisième échelle est celle de la commune à l'étude de
faisabilité spatiale, pour arriver à l'échelle de l'agriparc dans la faisabilité de management.
Cette étude nous a permis de dresser les potentialités et freins de chaque étape, afin de proposer une
liste d'actions nécessaires à la réalisation d'un agriparc, aussi bien au niveau de la planification que
celui de l'aménagement. Les intentions de l'Etat sont positives, et sont accompagnées d'une vision
globale, et des concepts théoriques adéquats. Mais les problèmes rencontrés démontrent une réalité
différente sur terrain. En effet, les décisions politiques ne sont pas accompagnées jusqu'à leurs
réalisations, et se perdent dans le processus, par manque de communication entre les acteurs, et
l'absence d'un urbanisme opérationnel. Les contradictions et les vides juridiques, ainsi que l'absence
de contrôle, se reflètent dans la réalité par une consommation planifiée (déclassement) et informelle
du foncier agricole et forestier, accentué par une politique quantitative du logement.
Les actions proposées portent principalement sur le contrôle des espaces agricoles et naturels pour
éviter leur grignotage, de cohérence entres les différentes politiques de l'Etat, mais aussi
156
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Conclusion générale

d'amélioration de concertations pour une démarche de processus de projet urbain au lieu d'une
démarche linéaire. Et la réflexion à une gestion des risques naturels et technologiques et une gestion
de la biodiversité urbaine, nécessaire a son aménité. Etablir des liaisons écologiques et physiques
afin de limiter la fragmentation et d'améliorer l'efficacité de l'agriparc. Enfin, le management est
aussi important car il garantie une efficacité à long terme de l'agriparc, et surtout, il empêcherait
l'urbanisation informelle des terres du périmètre.
Nous constatons donc que la faisabilité de l'agriparcs est vérifiée, mais avec des conditions à
respecter, principalement de l'ordre de gestion et de réglementation. D'abord veiller à la
préservation du foncier de l'agriparc de Chéraga jusqu'au commencement du projet, en suite assurer
la bonne gestion du projet de réalisation, à travers la constitution d'équipes pluridisciplinaires, avec
la participation des habitants et des agriculteurs. Et enfin, la gestion de l'agriparc (après sa
réalisation) pour garantir son bon fonctionnement, mais surtout empêcher son urbanisation.
La lutte contre l'étalement urbain est une lutte continue, il ne suffit pas de poser des périmètres
d'arrêt mais il faut en permanence surveiller le foncier, garantir sa fonctionnalité, car un espace non
occupé est un espace fragilisé, menacé par l'occupation informelle. En outre, l'étalement urbain doit
être compris dans une démarche territoriale, qui se base sur une stratégie de renouvèlement urbain,
et un équilibrage du territoire.
L'agriparc doit être un élément d'un vaste réseau vert, et l'efficacité de l'agriparc dépend également
de l'efficacité des autres espaces agricoles, naturels et forestiers, ainsi que des connexions qui
existeraient entre eux. Il s'agit d'établir une continuité verte et une interruption de l'urbanisation.

157
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Conclusion générale

Conclusion générale:

Les villes contemporaines subissent des mutations profondes, depuis quelques décennies et n'ont
cessé de croitre démographiquement, engendrant une croissance spatiale, et une consommation non
modérée et non maitrisée de l'espace périphérique. La rurbanisation des campagne accentue le
mitage et rendent la distinction entre l'espace urbain et l'espace rural de plus en plus difficile. La
dichotomie entre ville et campagne est dépassée, les deux espaces doivent désormais trouver un
compromis pour se compléter.

L'urbanisation est le résultat du processus de l'étalement urbain, ce dernier a longtemps été


synonyme de développement et de progression des villes. Mais la prise de conscience des années
1970 a mis la lumière sur les effets négatifs de l'étalement urbain. Il est en effet nuisible à
l'environnement, à travers l'intensification des transports et des émissions de gaz à effet de serre
qu'ils engendrent, et par les menaces qu'il exerce sur les espaces agricoles et naturels périurbains.
Ces derniers subissent une consommation et une fragmentation importantes qui provoquent des
discontinuités de la biodiversité; une artificialisation des sols; et des nuisances sonores qui peuvent
affecter la qualité de vie de la population. L'étalement urbain engendre également une
fragmentation sociale, et des coûts élevés dus à des distances rallongées et à une faible densité .

La question de la nature en ville est une problématique contemporaine. En effet, on prend


conscience que celle-ci est indispensable pour améliorer la résilience des milieux urbains. La
biodiversité urbaine rend des services à la ville, d'abord, de régulation et d‘amélioration de sa
qualité de vie; en plus des services d'approvisionnement à travers un apport de ressources
alimentaires nécessaires à l'homme; et enfin, elle permet un auto-entretient de l'écosystème par les
espèces qui le composent. L'agriculture urbaine durable est également une forme de nature en ville,
et sa préservation signifie la préservation de la sécurité alimentaire des citadins.

Une continuité verte permettrait de renforcer la nature et de la faire pénétrer à l'intérieur de la ville,
et d'affaiblir ainsi les continuités urbaines. La relation entre le végétal et l'urbain évolue, la ville fait
partie de la nature et la préservation des espaces naturels est indispensable au développement et à
l'aménité de l'espace urbain. La nature urbaine dépasse la valeur esthétique, pour devenir un
véritable réseau structurant pour les villes, et un outil pour améliorer sa résilience contre le
réchauffement climatique et les aléas naturels, mais aussi pour contrôler et drainer l'étalement
urbain.

Les agriparcs font partie de cette structure végétale, car ils marquent un passage entre une nature
passive et une agriculture seulement productive, à un espace multifonctionnel, qui permet une
flexibilité et un dynamisme entre les différentes fonctions de l'écosystème urbain, économique,
sociale, environnementale, en plus de la gouvernance urbaine. Ils jouent également le rôle d'espace
tampon entre la ville et la campagne, et offrent des aires récréatives pour les habitants, tout en
faisant d'eux des acteurs de ces espaces, au lieu de simples visiteurs. Il s'agit de lutter contre
l'urbanisation des espaces sensibles à travers la délimitation de leur périmètre. Il constitue donc une
158
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Conclusion générale

solution pertinente pour tenter de contrôler l'étalement urbain par le biais de la protections d'espaces
naturels ciblés et délimités qui peuvent par la suite être reliés pour constituer un maillage vert.

L'étude des exemples étrangers nous a permis de mieux cerner le concept d'agriparc, et de voir les
multiples possibilités pratiques qu'il peut offrir. Nous avons d'abord choisi l'exemple précurseur de
ce concept, qui est celui du parc agricole du Sud Milan, il a permis de protéger les espaces agricoles
périurbains au Sud de la ville. Le deuxième exemple de Baix Llobregat est le résultat d'une longue
lutte des agriculteurs afin de protéger leurs activités et leurs terres contre les plans de la ville qui
projetaient de les urbaniser. Il peut également être un modèle de management d'agriparc avec ses
structures pluridisciplinaires de gestion. L'exemple des agriparc de Montpellier, issus d'une stratégie
globale de lutte contre l'étalement urbain et le gaspillage des fonciers agricoles et forestiers de la
ville jouent un rôle important dans la préservation et la restauration des espaces naturels et agricoles
périphériques, et font progressivement de l'agriculture urbaine un outil de cohésion sociale.

Des problèmes sont révélés au sein des différents projets. Le premier problème est lié
principalement à la nouveauté du concept qui exige des formations spécialisées pour les différents
acteurs. Il existe également un problème de cohabitation entre différentes exploitations agricoles, et
les types de produits cultivés. Mais l'objectif de la protection du périmètre contre l'urbanisation est
réalisé.
La première hypothèse est donc affirmée, les agriparcs peuvent être un outil pour préserver le
potentiel agricole et naturel périphériques contre l'étalement urbain. Cependant, leur efficacité
dépend d'une bonne gouvernance : une échelle gérable et une reconnaissance des espaces et leur
jouissance d'un statut spécifique qui les protège de toute sorte d'urbanisation; une démarche de
concertation qui permet d'intégrer de nouveaux acteurs dans le processus, notamment, les habitants
et les agriculteurs, qui ont joué un rôle crucial dans les différents projets étudiés; un marketing qui
assure la promotion de l'agriparc et de ses produits.

Alger jouit d'une situation stratégique et possède encore un patrimoine naturel riche avec la
présence de plusieurs forêts et parcs et des terres agricoles très fertiles, et surtout majoritairement
irriguées. Mais ce potentiel se retrouve menacé par l'urbanisation intensive d'Alger. Une mise en
place d'une ceinture verte est donc pertinente pour protéger son patrimoine naturel et agricole.
L'étude de faisabilité juridique nous démontre une volonté de préservation des espaces agricoles et
naturels à travers une panoplie de lois, ainsi que des stratégies politiques et urbaines, ayant comme
l'un de leurs objectifs la protection du patrimoine naturel et agricole. Cependant plusieurs
problèmes sont détectés. Premièrement une contraction dans la politique de l'Etat, d'une part qui
préconise une politique de protection des terres agricoles et forestières, et d'autre part, elle déclasse
des terres fertiles pour y construire des projets de logements. Deuxièmement un manque de contrôle
qui conduit à une consommation informelle des fonciers agricoles. Nous remarquons également un
vide concernant la gestion de la biodiversité urbaine, en plus de l'absence du statut des espaces
agricoles périurbains, et spécialement, le statut des agriparcs.
L'étude de l'instrument d'urbanisme du PDAU nous constatons plusieurs défaillances, des
instruments basés principalement sur les réglementations que sur leur réalisation, les décisions se
perdent en cours du processus, par manque d'accompagnement et de suivi dans les différentes
étapes de la planification. Des problèmes de communication entre les différents acteurs du projet
159
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Conclusion générale

sont également observés, ainsi qu'un manque d'intégration de la population dans la prise de
décision. Ces problèmes commencent déjà à être visibles dans le PDAU en cours de révision. En
effet, des permis de construire délivrés dans des terrains non urbanisables, démontrent un manque
de communication entre l'APC et le PDAU, mais surtout, il démontre le rôle faible que joue les
collectivités locales au sein du processus de la planification urbaine. La gouvernance urbaine
d'Alger pourrait être remise en question.
Le constat effectué sur la commune de Chéraga révèle, d'abord, un fort potentiel naturel et agricole,
à travers la présence de terres agricoles et de forets importantes telles que Bouchaoui; un lieu de
loisir très attractif pour les algérois; ensuite, une forte croissance démographique, suivie d'un
étalement urbain, qui met en péril les terres agricoles. La commune est également exposée à des
aléas naturels multiples; les vents, les mouvements de terrain, les inondations, et des risques
sismiques, mais aussi technologiques, de la part de la zone industrielle El Amara, et le gaz qui passe
par le périmètre de la commune, sans oublier les risques liés à l'utilisation des produits chimiques
(pesticides et engrais...) dans l'agriculture.
Les analyses SWOT et AFOM effectuées sur le périmètre de l'agriparc de Chéraga ont permis
d'identifier les facteurs qui pourraient menacer la mise en place de l'agriparc, et de les hiérarchiser
par la suite. L'étalement urbain (formel et informel) est le facteur le plus important qui menace la
pérennité des espaces agricoles. Suivi de celui des risques technologiques, chimiques et naturels,
qui peuvent représenter un danger sur les usagers de l'agriparc.
La deuxième hypothèse est donc partiellement vérifiée, les agriparcs d'Alger sont faisables, en effet,
Plusieurs poches agricoles à la périphérie algéroise restent à l'abri de l'urbanisation, ils disposent
donc de suffisamment de potentiel pour constituer la ceinture verte à la périphérie. Néanmoins, leur
faisabilité dépend, d'abord, d'un cadre juridique et réglementaire adapté, qui fait de la protection des
terres agricoles une priorité. Ensuite, d'une bonne gestion des agriparcs, et une vigilance continue
afin de protéger leur périmètre contre l'urbanisation informelle.
Sans avoir la prétention de proposer des solutions directes aux problèmes identifiés, nous tenterons
d'emmètre quelques orientations et propositions qui pourraient offrir de nouvelles pistes
d'intervention.
Un cadre juridique plus adapté et plus complet concernant l'agriculture urbaine, et la biodiversité,
ainsi qu'un statut spécifique qui protège le périmètre des agriparcs de l'urbanisation; et le contrôle
efficace des constructions informelles des fonciers sensibles. Il est également primordial d'améliorer
la cohérence de la politique urbaine, et rétablir la priorité des espaces agricoles et naturels comme
garantie de la sécurité alimentaire, et gage d'aménité de l'espace urbain; améliorer la concertation au
sein du processus de planification à travers une démarche systémique, qui assurerait la liaison entre
les différents domaines. Etablir un plan de gestion des risques technologiques et des aléas naturels
est primordiale à la garantie de la sécurité de la population d'abord, ensuite contribuerait au
maintien du confort et de la qualité des espaces.
La mise en place d'une agriculture durable est une condition sine qua non pour un espace urbain
durable. En effet, continuer une agriculture intensive, et l'usage des produits chimiques nocifs pour
la santé des citadins au sein des agriparcs est contradictoire avec leurs raison d'être. Revenir à un
mode d'agriculture durable et diminuer progressivement les produits chimiques est donc nécessaire
pour que les agriparcs contribuent à la restauration de la biodiversité urbaine et à l'amélioration de
la qualité de vie des citadins.
160
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Conclusion générale

Les actions à mener dans l'agriparc peuvent s'effectuer en deux étapes. La première est celle de
l'aménagement, il faudrait réaliser des liaisons végétales afin de faciliter la communication
écologique et physique entre les quatre ilots, mais aussi avec les espaces verts aux alentours. Le
deuxième niveau d'intervention est celui du management. En effet, la disponibilité des espaces
agricoles et naturels ne suffit pas pour mettre en place l'agriparc, la coopération des agriculteurs, et
celle de la population sont nécessaires. Il faudrait donc mettre en place une politique de marketing
pour faire des citoyens des acteurs actifs au sein du futur agriparc.
La mise en place, au niveau de l'agriparc, d'un management continue qui protégerait les terres à
travers un contrôle continu et une multifonctionnalité qui dynamiserait les espaces, et permettrait
d'occuper l'intégralité du périmètre, facilitant leur vigilance. L'agriparc est un élément d'un vaste
réseau vert, et son efficacité dépend également de l'efficacité des autres espaces agricoles, naturels
et forestiers, ainsi que celle des connexions qui existeraient entre eux. Il s'agit de renforcer la
structure verte pour lutter contre l'étalement urbain.
Les perspectives de recherche:
Ce travail nous a permis de vérifier nos deux hypothèses émises au départ, en étudiant le concept
d'agriparc, son apport et son rôle dans la lutte contre l'étalement urbain, ainsi que leurs possibilité de
faisabilité sur le cas d'Alger. Cependant, plusieurs questionnement ont émergé au cours de notre
recherche, et que nous n'avons pas pu traiter. La recherche se poursuit donc en suivant plusieurs
pistes.
La première perspective serait d'étudier les possibilités d'intégration d'un projet d'agriparc dans le
processus d'un projet urbain, et l‘étude de sa programmation comme outil de valorisation du
potentiel naturel et agricole périphérique. En plus de la possibilité d'intégrer la participation
citoyenne dans le processus d'un projet d'agriparc urbain.
La recherche nous mène à nous poser des questionnements concernant le management des projets
d'agriparcs en Algérie, et les éventuels impacts qu'ils pourraient avoir. Etudier dans quelle mesure
ils pourraient valoriser les espaces agricoles et naturels, et les liens existants entre les différentes
activités, et d'essayer de chercher leurs éventuels impacts positifs mais aussi négatifs sur l'espace
urbain, et ses habitants.
La troisième perspective concerne la question de la biodiversité urbaine. Au cours de notre travail,
nous avons constaté un manque d'information et de recherche au niveau de ce volet. Et la
méconnaissance du patrimoine naturel d'une ville, empêche sa protection. Nous trouvons donc
qu'une étude de la biodiversité urbaine algéroise est nécessaire afin de l'utiliser comme outil contre
les nuisances que connait (et connaitra) la ville.

161
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El Watan, (2014): Alger : Main basse sur les terres agricoles, El Watan , Publié en 2014 (en ligne)
Disponible sur : http://fibladi.dz/actualit%C3%A9/economie/item/285682-alger-main-basse-sur-les-
terres-agricoles
Références des lois et textes réglementaires:
- Loi nº 03-10 du 19 juillet 2003, relative à la protection de l'environnement dans le cadre du
développement durable.
- Loi nº 07-06 du 13 mai 2007, relative à la gestion, à la protection et au développement des
espaces verts :
- Loi nº 11-02 du 17 février 2011, relative aux aires protégées dans le cadre du développement
durable.
168
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Bibliographie

- La loi n° 90-25 du 18 novembre 1990, relative à l'orientation foncière


- Loi n° 08-16 du 3 aout 2008, portant sur l‘orientation agricole La loi n°10-03 2010 fixant les
modalités de l‘exploitation des terres agricole du domaine privé de l‘Etat.
- Décret exécutif n° 11-237 du 09 juillet 2011, portant déclassement de parcelles de terres
agricoles affectées pour la réalisation de logements publics et équipements d'accompagnement
dans certaines wilayas

- Décret exécutif n° 11-238 9 juillet 2011, portant déclassement de parcelles de forêts


domaniales dans les wilayas de Bejaia, d'Alger et de Jijel du régime forestier national

- Circulaire interministérielle n°558 (03 septembre 2014) à la Préservation des Terres


Agricoles

Webographie:

http://www.caissedesdepotsdesterritoires.fr (consulté en octobre 2015)


http://www.cnrs.fr (La ville-nature , consulté en décembre 2014)
http://www.comune.milano.it/ (le site officiel de la ville de Milan, consulté en 2016)
http://www.developpement-durable.gouv.fr (consulté en novembre 2015)
http://www.fao.org (consulté en février 2016)
http:// www.geoconfluences.ens-lyon.fr (consulté en janvier 2015)
https://www.insee.fr (consulté en décembre 2015)
http:// www.jalonedit.unice.fr (consulté en décembre 2015)
https:// www.maisonagricultureurbaine.com ( maison de l'agriculture urbaine, consulté en décembre 2014)
http://www.observationsociete.fr/ (consulté en janvier 2016)
http://www.parcodellerisaie.it/, (le site officiel du parc de Risaie, consulté en avril 2016)
http://www.parcoticinello.it ( le site officiel du parc de Ticinello, consulté en avril 2016)
http://www.trameverteetbleue.fr (Centre de ressource Trame verte et bleue , consulté en janvier 2015)
http://www.un.org ( consulté en janvier 2015)
http://www.who.int (site officiel de l'OMS, consulté en janvier 2015)
https:// www.Slate.fr (consulté en décembre 2014)
http://www.sagecenter.org (consulté en Février 2016)
www.parks.it, 2016 (Site officiel des parcs italiens, consulté en Février 2016)
http://www.medias24.com (révision du schéma directeur d'urbanisme de Casablanca, consulté en 2

169
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Annexes

Annexes

Annexe 01: Quelques définitions .............................................................................................................................. I


Annexes 02: Les relations ville-campagne définies selon des modèles : ................................................................. II
Annexe 03: Des questions clefs pour un projet de parc agricole: ........................................................................... III
Annexe 04 : Le parc du Baix Llobregat :.................................................................................................................. VI
Annexe 05 : Le schéma de cohérence territoriale (SCOT) : .....................................................................................IX
Annexe 06 : Les agriparcs de Montpellier: ............................................................................................................XIII
Annexe 07 : La ceinture verte de Casablanca: ...................................................................................................... XIV
Annexe 08 : Le cadre juridique du secteur agricole: ............................................................................................. XV
Annexes 09 : Evolution des politiques de gestion et d'exploitation du patrimoine foncier agricole ................... xvii

170
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Annexes

Annexe 01: Quelques définitions

Définition selon l‘article 4 de la loi nº 03-10 relative à la protection de l'environnement dans le cadre
du développement durable. - 19 juillet 2003 :
Article 4 — Au sens de la présente loi on entend par :
Aire protégée : Une zone spécialement consacrée à la préservation de la diversité biologique et des
ressources naturelles qui y sont associées.
Espace naturel : Tout territoire ou portion de territoire particularisé en raison de ses caractéristiques
environnementales. Les espaces naturels incluent notamment les monuments naturels, les paysages et
les sites.
Biotope : Une aire géographique où l‘ensemble des facteurs physiques et chimiques de
l‘environnement restent sensiblement constants.
Développement durable : Un concept qui vise la conciliation entre le développement socio-
économique permanent et la protection de l'environnement, c'est à dire l'intégration de la dimension
environnementale dans un développement qui vise à satisfaire les besoins des générations présentes et
futures.
Diversité biologique : La variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres,
les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont
ils font partie ; cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des
écosystèmes.
Ecosystème : Le complexe dynamique formé de communautés de plantes, d‘animaux, de micro-
organismes et de leur environnement non vivant, qui par leurs interactions forment une unité
fonctionnelle.
Environnement : Les ressources naturelles abiotiques et biotiques telles que l‘air, l‘atmosphère, l‘eau,
le sol et le sous-sol, la faune et la flore y compris le patrimoine génétique, les interactions entre lesdites
ressources ainsi que les sites, les paysages et les monuments naturels.
Pollution : Toute modification directe ou indirecte de l‘environnement provoquée par tout acte qui
provoque ou qui risque de provoquer une situation préjudiciable pour la santé, la sécurité, le bien-être
de l‘homme, la flore, la faune, l‘air, l‘atmosphère, les eaux, les sols et les biens collectifs et
individuels.
Pollution des eaux : L‘introduction dans le milieu aquatique de toute substance susceptible de
modifier les caractéristiques physiques, chimiques et/ou biologiques de l‘eau et de créer des risques
pour la santé de l‘homme, de nuire à la faune et à la flore terrestres et aquatiques, de porter atteinte à
l‘agrément des sites ou de gêner toute autre utilisation normale des eaux.
Pollution de l'atmosphère : L'introduction de toute substance dans l'air ou l'atmosphère provoquée
par l'émanation de gaz, de vapeurs, de fumées ou de particules liquides ou solides susceptible de porter
préjudice ou de créer des risques au cadre de vie.

I
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Annexes

Annexes 02: Les relations ville-campagne définies selon des modèles :

Afin d‘approfondir la compréhension des relations qui existent entre la ville et la campagne, il est
nécessaire d‘évoquer les deux grands modèles de relations utilisées en parallèle depuis le XIXe siècle
et que l‘on retrouve dans des proportions variables selon les époques (N. Mathieu, 2004) : le modèle
« matérialiste » et le modèle « rousseauiste » ; Les deux modèles ont en commun la volonté de définir
la relation ville-campagne comme étant une relation de contradiction, voire d‘antagonisme.

 Le modèle matérialiste qui désigne l‘opposition économique entre deux espaces sociaux fondés
sur des activités distinctes, confronte la ville et la campagne selon leurs fonctions : agriculture
et artisanat pour la campagne, et commerce et industrie pour la ville. Cela induit une séparation
entre les deux milieux urbain et rural, marqué par une domination politique et l‘opposition des
intérêts des groupes sociaux notamment des séparations, économiques et politiques, ainsi que
sociales (bourgeoisie et classe ouvrière).
 Le rousseauiste est un autre modèle de confrontation entre les deux environnements, il trouve
des origines dans la démocratie suisse, ainsi que dans les textes de Rousseau. Il désigne une
confrontation morale, basée sur la symbolique et la valeur de chaque espace (urbain ou rural) :
le milieu rural fournit les ressources et le sol nourricier, la ville est antinaturelle et antisociale.
Dans les deux cas, ce qui est mis en relation ce sont des territoires physiques (et les valeurs morales
qui leur sont associées pour le deuxième modèle) plus que des individus ou des catégories de
population, les ruraux et les citadins.

Un nouveau modèle de relation ville-campagne apparaît dans les années 1960, influencé par la pensée
des architectes et des urbanistes. Il ne se base plus sur les relations morales ou fonctionnelles (comme
les deux modèles précédents), mais sur le "phénomène de migration des individus" et leurs
déplacements entre lieu de travail et lieu de résidence. Il ne s'agit plus de confronter deux espaces
(urbain/rural) selon des critères économiques ou politiques, mais selon les déplacements d'acteurs
collectifs agissant sur un territoire selon ses fonctions.
Ce modèle a enlevé la distinction entre les villes et les campagnes. Il a vu émerger une nouvelle
terminologie, on parle de phénomènes de «consommation» de l‘espace, «d‘absorption», «d‘intégration
» de la campagne dans la ville, au lieu d'étalement urbain, de périurbanisation… Ces nouvelles
relations sont issues des mouvements de la population en fonction de leur mobilité, des choix de vie et
des valeurs guidant leurs choix.

II
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Annexes

Annexe 03: Des questions clefs pour un projet de parc agricole:

Le cas espagnol fait partie des pays pionniers dans le domaine de la protection de l'activité agricole
périurbaine. Le premier parc agricole a été ouvert à Barcelone en 1990. On dispose donc d'un recul
concernant la gestion des parcs agricoles.
Afin de procéder à la réalisation d'un parc agricole, il y'a un nombre de questions qui se posent à
différentes étapes du projet, "Josep M. Montasell i Dorda" et "Ana Zazo Moratalla" ont établi quelques
questions clef qui concernent les parcs agricoles espagnoles, mais qu'on pourrait adapter, sur d'autres
cas étrangers (J.M. Montasell& A.Zazo. 2015).

Le climat politique est-il favorable ?


L'humeur et le climat politique sont des éléments fondamentaux dans n'importe quel projet de
l'ampleur d'un parc agricole. Les deux se manifestent dans la volonté politique d'assumer le
développement du projet en question. Un changement de cette volonté peut conduire à l'indifférence et
à l'échec du projet.
L'initiative peut émaner d'une volonté politique (une initiative de haut en bas), ou bien de la part du
secteur agricole et/ou populaire qui exerce une pression sur l'administration pour qu'ils impulsent une
protection.
Les techniciens sont-ils disposés à collaborer ?
La volonté politique manifestée à travers une décision d'entamer un projet de parc agricole exige, dans
un premier temps, d‘avoir les techniciens, en plus de la volonté il faut qu'il y'ait compromis avec le
projet, de sorte que ces techniciens développent les actions de gestion. Il est nécessaire que l'attitude de
l'équipe technique soit active, et ne se limite pas à seulement détecter les problèmes, mais aussi à
trouver des solutions afin d'arriver aux objectifs fixés au départ. Cette volonté technique est une clef
dans l'exécution final ou non des projets.
Le secteur agraire voit-il le projet de manière positive ?
Sans agriculteurs il n'y a pas d'espace agricole, et sans l'appui du projet d'un parc agricole et son
insertion dans le territoire ce n'est pas possible. La participation de tous les agriculteurs n'est pas
indispensable, un groupe peut jouer un rôle actif dans la poursuite d'un projet de parc agricole. Il est
nécessaire de disposer d'un cadre d'entité agricole qui coopèrent dans différents aspects (achats des
matières premières, commercialisation, offre de services communs, gestion de l'eau…). Il est
fondamental de créer les conditions et les mécanismes nécessaires pour impulser cette structure sociale
et, à partir de là, impulser le projet de parc agricole.
Existe-il une volonté afin de concrétiser le pacte politique-agricole ?
Un parc agricole est un projet du futur où le bénéfice est un bien commun. Il est donc nécessaire que
les volontés agricole et politique convergent. La résolution des questions agricoles requiert
habituellement des projets à très larges délais, qui, dans la majorité des cas, ne sont pas pris en compte
dans les agendas politiques. Cependant l'appui politique est indispensable à tous les niveaux afin
d'arriver à réaliser les objectifs fixés au préalable.

Le parc agricole se construit comme un instrument de résolution des problèmes actuels du secteur
agricole et dans un espace défini, mais il doit se faire avec un regard vers le futur, avec un projet solide
et avec la volonté de construire un résultat définitif, même s'il est petit et comme résultat d'une
urgence. Toutes les volontés doivent converger en un accord commun, un pacte qui décrit la mission
du parc agricole, et les objectifs.

III
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Annexes

C'est pour cela qu'il est nécessaire de réfléchir, d‘abord sur les problèmes et la nécessité d'un espace
agricole et les besoins du secteur agricole et de la ville. Ensuite définir la vision et le passage à l'action.

Le compromis de "vouloir transformer", défini et concrétisé dans des documents, c'est ce qui donne de
la valeur à la volonté. Un document consensuel, comme un plan de développement et gestion, est le
résultat d'un pacte territorial et de sa vision du futur, matérialisé en un objectif général, avecquelques
lignes stratégiques, quelques objectifs spécifiques et quelques mesures à développer. En plus d'établir
des responsabilités et de définir les procédures et les besoins en ressources humaines :

- Il doit être valide pour un long délai, et peut contenir d'autres documents de gestion de périodes plus
courtes.
- Il doit avoir un caractère de plan sectoriel, tout en agissant dans un secteur productif concret comme
le secteur agricole.
- Il doit avoir un caractère de plan stratégique, tout en se projetant dans le futur.
- Il doit réunir entre la gestion de l'existant en promouvant les initiatives du futur.

Le parc agricole n'est pas un projet avec une fin fermée et un résultat concret, mais à partir de
l'évaluation des actions développées et de l'identification de nouveaux besoins. Il est nécessaire que sa
gestion soit résiliente, et qu'elle évolue avec le temps. En plus de consolider la base territoriale pour
que les agriculteurs puissent cultiver la terre et établir des bases pour la gestion et le développement, il
a comme finalité la production alimentaire destinée aux consommateurs, qui sont ceux qui justifient le
projet de parc agricole.

D'autres clefs pour un projet de parc agricole :


Il est nécessaire, en plus des points soulevés auparavant, d'incorporer dans le projet de parc agricole
une vision de futur à partir des actions présentes :
- Dépasser la dichotomie ville-campagne et le considérer comme une unité et un écosystème
autosuffisant et en équilibre. C'est la base pour un territoire durable.
- Récupérer la reconnexion ville-campagne environnante, repenser les pratiques traditionnelles de
planification territoriale et urbanistique à partir de l'urbanisme écologique, en intégrant à chaque
quartier une parcelle alimentaire.
- Analyser l'autosuffisance alimentaire de l'emplacement du futur parc. Ceci oblige la réflexion sur les
conséquences de la destruction des terres agricoles périphériques.
- Repenser la production agricole en fonction des besoins des habitants de proximité, un facteur
fondamental afin d'arriver à une autosuffisance alimentaire. La proximité comprise comme un facteur
de co-production et co-consommation.
- Etablir dans la planification urbaine et territoriale, une dotation (m²/hab) de sol agricole pour chaque
habitant.
- Incorporer la planification alimentaire à partir de projets basés dans le paradigme agri-urbain, et agri-
social.
- Changer le paradigme actuel concernant la commercialisation des productions agricoles par d'autres,
basés sur des critères de proximité et de durabilité à partir d'une nouvelle manière de production
durable dans une agriculture écologique et agro forestière. Il est donc nécessaire d'introduire un
nouveau paysan et un nouveau consommateur.
- Promouvoir la consommation alimentaire de proximité immédiate et l'approvisionnement en cercle
concentrique, (préférer les lieux les plus proches, et s'éloigner à mesure de ne pas trouver les produit
IV
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Annexes

recherchés). La distribution des produits doit se faire en réseaux en promouvant l'échange entre
producteurs.
- Il faudrait étudier le modèle d'exploitation agricole qui utilise les critères écologiques, afin de garantir
la rentabilité du produit, car la production agricole est économique et elle se doit d'être rentable.

Le plus important dans un projet de parc agricole est la volonté de commencer un projet qui rend
possible la consolidation d'une activité agricole avec une vision du futur. Ce qui suppose un processus
plus complexe que celui d'une révolution. En effet, il y'a une nécessité de transformation radicale tout
en gardant un lien avec l'activité principale qu'est l'agriculture.

Toutes ces réflexions confortent la base pour configurer une structure de référence afin de préserver,
planifier, ordonner, gérer un projet de parc agricole. Cette structure se base sur la conviction d'une
nécessité d'une nouvelle vision concernant les espaces agricoles plutôt que de se limiter à la question
d'alimentation, et dans une nouvelle organisation urbaine et rurale comme un résultat de la nécessité
d'une reconnexion entre la ville et la campagne.

V
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Annexes

Annexe 04 : Le parc du Baix Llobregat :

Usages du parc Baix Llobregat


Source: http://www.agroterritori.org/ficha.php?id_nivell3=36

VI
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Annexes

Plan du parc
Source: https://issuu.com/memoirefondettes/docs/r_concilier_nature_agriculture_et_ville

VII
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Annexes

Données d‘intérêt du Parc Agricole du Baix Llobregat


Source: http://ecopol34.midiblogs.com/media/00/02/1306762568.pdf

VIII
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Annexes

Annexe 05 : Le schéma de cohérence territoriale (SCOT) :


Selon : (http://www.montpellier3m.fr, 2016)
Institué par la loi Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU) du 13 décembre 2000 - en remplacement
de l'ancien Schéma Directeur - le Schéma de Cohérence Territoriale vise principalement à harmoniser
les politiques d'urbanisme à l'échelle des métropoles.

Schéma directeur des réseaux verts ville de Montpellier


Source: http://www.trameverteetbleue.fr/sites/default/files/fiche_experience_montpellier_0.pdf

SCOT de la ville de Montpelleir


Source : http://fr.slideshare.net/DigiWorldIDATE/blasco-10198890

IX
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Annexes

Document de planification, le Schéma de Cohérence Territoriale définit, pour 10 à 20 ans, les grandes
orientations d'aménagement du territoire communautaire. Il fixe les limites entre, d'une part, les
espaces urbains ou voués à l'urbanisation et, d'autre part, les espaces naturels et agricoles. Il organise,
dans l'espace et dans le temps, les conditions du développement durable du territoire, en favorisant
notamment :
 la protection et la mise en valeur des espaces naturels et agricoles ;
 la localisation des développements urbains à proximité des transports publics ;
 une gestion économe de l'espace par des formes urbaines compactes ;
 le rapprochement de l'emploi et de l'habitat ;
 une répartition équilibrée et diversifiée de l'offre de logements ;
 une répartition équilibrée des équipements et services de proximité.
 Il encadre et met en cohérence l'ensemble des documents de planification d'échelle
communautaire, à savoir (PDU)52, (PLH)53, (SDA)54.
 De même, il organise et harmonise les documents d'urbanisme d'échelle communale (PLU)55,
(ZAC)56.

 L'agenda 21:
Dans la droite lignée du SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale), l‘Agenda 21 est un outil de travail
à visée opérationnelle qui appelle les collectivités territoriales à mettre en application les décisions
prises en matière de développement durable. Cet agenda est géré par l‘Agence de l'Environnement et
de la Maîtrise de l'Énergie, établissement public à caractère industriel et commercial. L'agenda 21
fonctionne en lien étroit avec l‘ensemble des compétences communautaires. Il prolonge et valorise les
différentes actions déjà mises en œuvres par l‘Agglomération en matière de transports, d'habitat,
d‘assainissement, de gestion de l'eau ou des déchets (http://www-test.entrouvert.montpellier-
agglo.com/, 2016).
L'Agenda 21 de Montpellier Agglomération consacre l'idée que les collectivités territoriales jouent un
rôle déterminant dans la mise en œuvre du développement durable à l'échelle locale, en conciliant,
notamment, dynamisme économique, cohésion sociale et qualité environnementale.

Simultanément à ces actions transversales en faveur du développement durable, l‘objectif de l‘Agenda


21 de Montpellier Agglomération est d‘amplifier la stratégie communautaire sur ce sujet, via
l‘élaboration de 4 « éco-projets » ciblés et prioritaires :
 Un schéma directeur des énergies renouvelables ;
 Un « éco-référentiel » des projets urbains ;
 Un guide des agriparcs ;
 Une charte de l‘achat public durable.

52
Le Plan de Déplacements Urbains
53
Le Programme Local de l'Habitat
54
Le Schéma Directeur d'Assainissement
55
Les Plans Locaux d'Urbanisme
56
Les Zones d'Aménagement Concerté
X
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Annexes

Les quatre éco-projet définis dans l'agenda 21 de l'agglomération de Montpellier


Source: Agenda 21 de l'agglomération de Montpellier

 L'éco-projet des agriparcs pour la protection de l'activité agricole:


L‘agriculture locale est un enjeu essentiel pour l‘économie et la viabilité du territoire. L‘agriculture
périurbaine est un secteur dynamique et essentiel de l‘économie locale qui emploie 850 salariés
permanents. En s‘associant à la Chambre d‘Agriculture de l‘Hérault, Montpellier Agglomération
entend préserver et développer l‘agriculture périurbaine de son territoire, en trouvant un équilibre
cohérent et viable à long terme entre les 3 enjeux du secteur : économie, environnement et social.
- Enjeu économique : favoriser le développement d‘une agriculture de proximité permettant de créer
un avantage compétitif pour les producteurs et de garantir une juste rémunération.
- Enjeu environnemental : promouvoir et maintenir la qualité paysagère des espaces agricoles,
préserver la biodiversité et la qualité des nappes phréatiques et lutter contre le changement climatique
en adaptant les pratiques culturales et les modes de distribution.
- Enjeu social : apporter une offre de produits locaux de qualité, accessibles à tous les citoyens
etrechercher la cohabitation harmonieuse entre agriculteurs et urbains.
Montpellier Agglomération détermine des limites claires et durables à l‘urbanisation dans le SCOT,
créant les conditions d‘un réinvestissement agricole. Pour garantir le bon fonctionnement et le
développement des exploitations existantes et favoriser l‘installation de nouvelles exploitations, il
XI
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Annexes

s‘agit également d‘identifier les leviers d‘une agriculture urbaine et périurbaine dynamique et
économiquement viable.
La Chambre d‘Agriculture de l‘Hérault accompagne Montpellier pour intégrer les enjeux agricoles
dans leurs aspects socioéconomiques et techniques à l‘aménagement du territoire.
Un observatoire de l‘agriculture a ainsi été présenté en 2013. Il a notamment pour objectifs :
 Une meilleure connaissance des espaces de l‘économie agricole locale,
 L‘identification des principaux atouts et faiblesses du territoire,
 La mise en valeur des spécificités locales en termes de filières, savoir-faire, diversifications et
potentialités,
 L‘identification d‘espaces en friches et/ou délaissés susceptibles d‘être reconquis par
l‘agriculture.

La combinaison des usages agricoles et citadins fonde le concept « d‘agriparc ». L‘enjeu consiste alors
à concevoir des limites d‘urbanisation qui valorisent la relation ville-campagne et l‘accès à la nature.
L'objectif est également d'équilibrer les fonctions environnementale et écologique, sociale et
économique.
Nous allons présenter les deux sites-tests présentés par le guide des agriparcs de Montpellier. Le
premier est le site de Clapiers, situé, au nord de l‘agglomération. Et le deuxième, celui de Lavérune
situé au sud-ouest. En plus de ces deux agriparcs, un troisième sera présenté, celui du mas Nouguier,
situé également au sud-ouest de la Ville.

L’armature des espaces naturels et agricoles


Source: Le guide des agriparcs

XII
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Annexes

Annexe 06 : Les agriparcs de Montpellier:

Agriparc de laverune L'agriparc du Lez


Source: Guide des agriparcs de Montpellier Source: le guide des agricparcs

Agriparc du Mas Nouguier.

XIII
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Annexes

source:http://lesgrisettesmontpellier.files.wordpress.com/2011/05/agriparc.jpg

Annexe 07 : La ceinture verte de Casablanca:

Le collier vert de Casablanca


Source: https://books.google.fr/books?id=T0aDCgAAQBAJ&pg=PA369&lpg=PA369&dq=le+collier+vert+

Distinction entre les espaces productifs et les espaces récréatifs de la ceinture verte
Source: https://books.google.fr/books?id=T0aDCgAAQBAJ&pg=PA369&lpg= +vert+casablanca+ #v=onepage&q&f=true

XIV
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Annexes

Annexe 08 : Le cadre juridique du secteur agricole:

EXPLORATION DES TERRES AGRICOLES DU DOMAINE PRIVE DE L’ETAT


1. Loi n°10-03 du 15 aout 2010 fixant les conditions et modalités d‘exploitation des terres agricoles du
domaine prive de l‘Etat, page 4 (JORA N° 46 du 18-08-2010).
2. Décret exécutif n°10-326 du 23 décembre 2010 fixant les modalités de mise en œuvre du droit de
concession pour l‘exploitation des terres agricoles du domaine prive de l‘Etat, page 11 (JORA N° 79 du
29-12-2010).
3. Décret exécutif n°11-06 du 10 janvier 2011 précisant les modalités d‘exploitation des terres agricoles
relevant du domaine prive de l‘Etat et affectées ou rattachées à des organismes et établissement publics,
page 7 (JORA N° 02 du 12-01-2011).
4. Arrêté n° 217 du 29 mars 2011 portant approbation du cahier des charges fixant les modalités de
concession aux organismes publics des terres agricoles relevant du domaine privé de l‘Etat.

CREATION DE NOUVELLES EXPLOITATIONS AGRICOLES D’ELEVAGE


1. Circulaire interministérielle MADR/MICL n°108 du 23 février 2011 portant création de nouvelles
exploitations agricoles et d‘élevage.
2. Note n°246 du 24 mars 2011 portant création de nouvelles exploitations agricoles et d‘élevage.

OFFICE NATIONAL DES TERRES AGRICOLES


1. Décret exécutif n° 96-87 du 24 février 1996 portant création de l‘office national des terres agricoles –
ONTA, page 3 (JORA N° 84 du 21-12-1996).
2. Décret exécutif n° 09-339 du 22 OCTOBRE 2009 modifiant et complétant le décret exécutif n°96-87
du 24 février 1996 portant création de l‘office national des terres agricoles – ONTA, page 5 (JORA N° 61
du 25-10-2009).

MORCELLEMENT DES TERRES AGRICOLES


1. Décret exécutif n° 97-490 du 20 décembre 1997 fixant les conditions de morcellement des terres
agricoles, page 16 (JORA N° 84 du 21-12-1997).

REDEVENCE DUE AU TITRE DU DROIT DE CONCESSION


1. Ordonnance 10-01 du 16 ramadhan 1431 correspondant au 26 aout 2010 portant de finances
complémentaire pour 2010 (article 40 et 41 fixant les montants de la redevance due au titre du droit de
concession. Page (JORA N° 49 du 29-08-2010).

DISTRACTION DES TERRES AGRICOLES


1. circulaire interministérielle MICL n°191 du 8 juin 2011 portant accession à la propriété foncière
agricole (APFA) sécurisation foncière des exploitants.

FERMES PILOTES/PARTENARIAT
1. Instruction n°219 du 14 mars 2011 portant conditions et modalités de mise en œuvre de partenariats en
vue de la gestion et de l‘exploitation des fermes pilotes érigées en entreprises publiques économiques.

XV
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Annexes

ACCESSION A LA PROPRIETE FONCIERE AGRICOLE (APFA) :


1. Loi n°83-18 du 13 aout 1983 relative à la propriété foncière agricole.
2. Décret n°83-724 du 10 décembre 198. Fixant les modalités d‘application de la loi n°83-18 du 13 aout
1983 relative à l‘accession à la propriété foncière.
3. Circulaire interministérielle n° 435/SM du 18 avril 1983 relative à l‘accession à la propriété foncière
par la mise en valeur.
4. Circulaire interministérielle n° 402 du 08 juin 2011, relative à l‘accession à la propriété foncière
agricole (APFA).

XVI
Des agriparcs dans la wilaya d’Alger : faisabilité et perspectives Annexes

Annexes 09 : Evolution des politiques de gestion et d'exploitation du patrimoine


foncier agricole

source : 57(http://www.onta.dz- 2012)


 1962 : Inventaire des biens vacants et instauration de comités de gestion des fermes
coloniales,

 1963 : Nationalisation des biens vacants inventoriés et mise en place des domaines
autogérés,

 1971 : Institution de la Révolution Agraire. Nationalisation des grosses propriétés foncières.


Versement des terres nationalisées et des terres steppiques, communales et archs au FNRA ,

 1983 : Mise en place des domaines agricoles socialistes(fusion des domaines autogérés et
des coopératives agricoles des Moudjahidine),

 1983 : Adoption d‘un dispositif autorisant l‘accession à la propriété foncière agricole


(APFA) par l‘investissement dans la mise en valeur des terres,

 1984 : Adoption de la loi domaniale définissant le statut de la propriété et instituant les


principes de l‘inaliénabilité, de l‘imprescriptibilité et de l‘insaisissabilité des biens entrant
dans le domaine public de l‘Etat,

 1987 : Réorganisation des Domaines Agricoles Socialistes et création des Exploitations


Agricoles Collectives (EAC) et des Exploitations Agricoles Individuelles (EAI),

 1990 : Promulgation de la première loi sur l‘orientation foncière, 1990 : Restitution des
terres nationalisées à leurs propriétaires initiaux,

 1990 : Promulgation de la loi domaniale, distinguant les domaines public et privé de l‘Etat.

 1995 : Restitution des terres agricoles mises sous protection de l‘Etat et de celles ayant fait
l‘objet de donation,

 1996 : Création de l‘Office National des Terres Agricoles,

 1997 : Mise en valeur des terres agricoles relevant du domaine privé de l‘Etat par
concession,

 2008 : Promulgation de la loi sur l‘orientation agricole,

 2010 : Conversion du droit de jouissance perpétuelle en droit de concession pour l‘


exploitation des terres agricoles du domaine privé de l‘Etat,

 2011 : Mise en œuvre d‘un programme de création des nouvelles exploitations agricoles et
d‘élevage par voie de concession du foncier agricole du domaine privée de l‘Etat et la
valorisation des terres des exploitations de statut privé.

http://www.onta.dz/?-Evolution-des-politiques-de-
57

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