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Inscrire dans le temps le phénomène du « 

développement durable des eaux », phénomène


censé transcender le temps des générations présentes, pour le temps des générations futures,
est tout aussi dérangeant, que sa mise hors du temps. Pourtant, le temps est de tous les temps
dans les politiques de l’eau dans le Bassin du Lac Tchad. Le rapport entre le temps et la
politique de développement durable du Lac Tchad permet de distinguer la politique du temps,
du temps de la politique.

La politique du temps fait référence aux temps fragmentaires des programmes et projets du
développement durable du Lac Tchad. En effet l’exécution des activités politiques de gestion
de l’eau et de gestion de l’environnement s’inscrit dans la durée. La durée de mise en œuvre
du Programme de Développement Durable du Basin du Lac Tchad, est de sept ans, ceci du 19
décembre 2008 au 31 décembre 2015. La durée de mise en œuvre du Projet Préservation du
Lac Tchad : contribution à la stratégie de mise en valeur du Lac (FFEM-AFD), qui s’inscrit
dans le cadre du PRODEBALT, est de trois ans, de 2012 à 2015. La mise en œuvre du Projet
d’Adaptation au Changement Climatique dans le Bassin du Lac Tchad, est de cinq ans, de
2013 à 2018. La mise en œuvre de la Facilité Régionale de Stabilisation du Lac Tchad, est de
deux ans, de 2019 à 2021. La mise en œuvre du Programme PRESIBALT pour réhabiliter et
renforcer la résilience des systèmes du bassin du lac Tchad, est de cinq ans, de 2016 à 2021.
La mise en œuvre la Gestion Durable des Ressources en Eau dans le Bassin du Lac Tchad :
Gestion Appliquée des Ressources en Eau dans le Bassin du Lac Tchad, est de trois ans, de
mai 2019 à juin 2022. La mise en œuvre de la Gestion durable des Ressources en Eau du
Bassin du Lac Tchad (BGR)-Module : ‘’Consultation de la Commission du Bassin du Lac
Tchad sur la gestion des eaux souterraines’’, est de sept ans, de 2011 à 2018. La mise en
ouvre de la Gestion Durable des ressources en Eau dans le Bassin du lac Tchad (GIZ)-
Module : ‘’ Services de Conseils Organisationnel pour la Commission du Bassin du Lac
Tchad’’, est de six ans, de 2011 à 2017. Toutefois, dans ce concert des projets à durée
déterminée, trois projets se situent hors du temps du fait l’indétermination de la durée de leur
exécution. Il s’agit notamment du Projet de Redressement et de Développement de la Région
du Lac Tchad (PROLAC), du Projet Régional pour la Conservation et le Développement
Durable du Lac Tchad, du Projet d’appuie à l’amélioration de la Gestion du Lac, du
Programme de Réhabilitation et de Renforcement de la Résilience des Systèmes du Bassin du
Lac Tchad, du Programme de Réhabilitation et de Renforcement de la Résilience des
Systèmes Socio-écologiques dans le Bassin du Lac Tchad, du Fond pour l’Environnement
Mondial pour le Programme de Réhabilitation et de Renforcement de la Résilience des
Systèmes du Bassin du Lac Tchad, et, de la Mise en œuvre la Stratégie de Stabilisation
Régionale.

Le temps de la politique fait références aux temps cyclique des événements de la politique du
temps. Les politiques du temps fragmentaires, sus évoquées, créent un cycle du temps de la
politique, celui de la démocratisation caractérisé par le droit des populations à l’information et
le droit à la participation dans l’élaboration et la mise en œuvre du développement durable du
Lac Tchad. Ce temps de la démocratisation du développement durable des ressources en eau
se distingue du temps autoritaire

La présente étude couvre la période allant de 2010 à 2022. Cette césure temporelle longue de
vingt deux ans nous permettra d’apprécier dans le temps relativement long, par rapports aux
temps fragmentaires sus évoqués, la dynamique historique du développement durable, et,
éventuellement de la distinguer des dynamiques conjoncturelles et éphémères. L’année 1990 a
été choisie comme borne indicative de départ, en ceci qu’elle constitue l’année d’inscription
du développement durable dans l’agenda diplomatique mondiale des cours d’eau. En outre,
c’est également l’année d’ouverture des Etats africains subsahariens à la démocratisation.
L’année 1990 nous permettra d’apprécier l’impact de l’ajustement démocratique sur la
conversion progressive du Bassin du Bassin conventionnel du Lac Tchad à l’idéologie du
développement durable, tout en étant attentif à la résilience des dynamiques politiques post
autoritaires. L’année 2022 a été choisie comme borne temporelle d’arrivée de notre étude, en
ceci que nous nous situons dans la période de survie de la gouvernance du développement
durable à l’ère post-PRODEBALT qui a atteint son point d’achèvement en 2015. C’est
l’attention portée à cette période qui nous aura permis de d’observer que l’ordre du
PRODEBALT, bien qu’étant l’ordre fondateur, n’était pas le seul ordre de gouvernance du
développement durable dans le Bassin du Lac Tchad. D’où l’attention portée à d’autres
ordres, notamment l’ordre de la Charte de l’eau. Le moment 1990-2008 nous permettra
d’apprécier le processus ayant conduit à l’adoption du PRODEBALT. Le moment 2008-2015
nous permettra d’apprécier l’interaction entre l’ordre de gouvernance du PRODEBALT et les
ordres concurrents. Le moment 2015-2022 nous permettre d’apprécier ce qu’il en reste du
PRODEBALT et de la nécessité d’avoir une organisation permanente de coordination des
différents instruments de régulation du développement durable de l’eau.

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