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ANNEXE

1. IDENTIFICATION

Intitulé / COTE D'IVOIRE - Programme d'Hydraulique et d'Assainissement pour le


Numéro CRIS Millénaire (PHAM) – CRIS 024147
Coût total EUR 27.300.000
Contribution 10ème FED : EUR 25.000.000
Contribution Kreditanstalt fur Wiederaufbau: EUR 350.000
Contribution Etat de Côte d'Ivoire : EUR 1.150.000
Contribution UNICEF : EUR 800.000
Méthode Approche par projet
d'assistance / Gestion partiellement décentralisée, Gestion centralisée indirecte (Kreditanstalt
Mode de gestion fur Wiederaufbau - KfW) et Gestion conjointe (UNICEF)
Code CAD 14030 Secteur Distribution d'eau potable de base et assainissement de base

2. MOTIF
2.1. Contexte sectoriel
Le conflit qui a affecté le pays durant de nombreuses années a conduit la Côte d’Ivoire à une crise
sociopolitique sans précédent achevée par une véritable guerre civile qui a causé l'arrêt de toute
activité économique pendant plusieurs mois et d'importants dégâts humains et matériels en particulier
dans l'ouest du pays, zone cible du présent programme1.
Dans le secteur de l’eau, l’une des conséquences majeures de cette longue crise a été la détérioration
des installations de production et de distribution d’eau potable particulièrement en milieu rural. De
nombreuses infrastructures ont été endommagées lors des affrontements ou se sont détériorées par
manque d’entretien. Le taux de panne des pompes à motricité humaine (PMH) est ainsi passé de 28%
en 2010 à 54% en 2011. Par ailleurs, en ce qui concerne le taux d'équipement en infrastructures, celui-
ci reste faible : seulement 12% des villages éligibles sont équipés de systèmes d'Hydraulique
villageoise améliorée (HVA)2.
Pour l’assainissement, l’accès à l’assainissement amélioré en milieu rural reste très faible et peu
d’actions d'envergure sont entreprises pour remédier à cette situation préoccupante, ni de la part des
pouvoirs publics ni de la part des partenaires au développement.
Ainsi, même si depuis 2003 des progrès ont été enregistrés, au regard des objectifs du Millénaire
(OMD), la Côte d'Ivoire pourra difficilement atteindre l'objectif de réduire de moitié en 2015 sa
proportion de personnes qui n'ont pas accès de façon durable à l’eau potable et à l’assainissement. En
effet, pour atteindre cet objectif, le taux de desserte global devrait passer entre 2008 et 2015 de 61% à
82% pour l'eau potable et de 23% à 60% pour l'assainissement3.
Cadre institutionnel :
Dans le secteur de l'eau, la réforme engagée par le Ministère des Infrastructures économiques (MIE), a
conduit à la création en 2006 de l’Office National de l’Eau Potable (ONEP). A travers cette structure,
qui a repris les prérogatives de l'ex-Direction de l’Hydraulique Humaine (DHH), l'Etat veut s'assurer
d'une certaine souplesse d’intervention et garantir l'autonomie des ressources financières. Au plan des
ressources humaines la quasi-totalité du personnel de l'ex-DHH a été recruté par l’ONEP, ce qui lui
assure les compétences techniques et une capacité de couverture du territoire national.

1
Régions du Tonkpi, Cavally, Guémon, Haut-Sassandra, Marahoué, Nawa, San-Pedro et Gbôklé.
2
Mini adductions d'eau potable comprenant : forage, château d'eau et réseau de distribution par bornes fontaines.
3
En milieu rural, ce taux devrait passer d'ici 2015 : pour l'eau potable, de 50% à 75% ; pour l'assainissement, de 11% à 58%.

1
Le cadre institutionnel qui régit le secteur de l’eau potable est issu de la réforme de 1987 impulsée par
la Banque Mondiale. Bien que celui-ci existe et soit bien élaboré, la Côte d'Ivoire ne dispose pas à ce
jour d'un véritable document de politique sectorielle de l'eau potable.

Concernant l’assainissement, la Direction de l’Assainissement et du Drainage (DAD) du Ministère de


la Construction, de l'Assainissement et de l’Urbanisme (MCAU) assure l’essentiel des activités.
Cependant la réforme institutionnelle a abouti fin 2011 à la création de l’Office National de
l’Assainissement et du Drainage (ONAD), qui devrait être opérationnel courant 2013.
Dans le secteur de l'assainissement la Côte d'Ivoire dispose d'un document de politique sectorielle,
finalisé en juin 2012, grâce à l'appui de l'Union européenne. La stratégie de développement du sous-
secteur de l'assainissement en milieu rural, présentée dans la lettre de politique sectorielle, prévoit de
susciter la demande en assainissement en utilisant des approches de sensibilisation pour le changement
de comportement basées sur la communauté telle que l'Assainissement Total Piloté par la
Communauté (ATPC) et le principe de fin de défécation à air libre (FDAL) pour évaluer le taux
d'accès à un assainissement autonome amélioré en milieu rural.

2.2. Enseignements tirés


Depuis les années 1970, divers projets d'accès à l'eau potable et à l'assainissement ont été initiés en
faveur des populations rurales. Les résultats de ces projets ont contribué à satisfaire, dans une certaine
mesure, les besoins des populations mais n’ont malheureusement pas répondu aux attentes sur le long
terme faute d’entretien satisfaisant des ouvrages mis à la disposition des populations. Avec
l’accentuation de la crise économique et le déclenchement de la crise politique en Côte d’Ivoire à la
fin des années 1990, les stratégies d'intervention basées exclusivement sur la responsabilisation des
populations pour assurer l'entretien des infrastructures ont ainsi montré leurs limites.
Des projets pilotes basés sur la professionnalisation de l'entretien et de la gestion des infrastructures
ont alors été initiés par l’Etat à partir de 2006. L'UE a appuyé le passage à l'échelle de ces expériences
par le financement d'un large programme conduit avec succès entre 2008 et 2010 par l’UNICEF et des
ONG internationales en partenariat avec l'Etat (ONEP / DAD / collectivités décentralisées) dans les
régions du Centre, du Nord et de l'Ouest.
Ce programme, financé dans le cadre du 4ème Programme d'Urgence de Réhabilitation post-crise
(PUR4), a permis de réaliser et/ou réhabiliter de nombreuses infrastructures d'adduction d'eau potable
(forages équipés de pompes à motricité humaine et systèmes HVA), de sensibiliser et former les
populations, de renforcer les capacités des collectivités décentralisées, d'accompagner la délégation du
service de l'eau à des privés, de construire des latrines familiales et communautaires, d'initier les
premières expériences d'ATPC en Côte d'Ivoire et d'atteindre dans plusieurs villages le statut FDAL.
Dans le cadre de la formulation du présent programme (PHAM), une évaluation du programme PUR4
a permis de tirer les enseignements suivants (voir rapport d'évaluation):
• l'intervention de l'UE dans l'hydraulique et l'assainissement en milieu rural est pertinente et a
permis d'atteindre des résultats concrets ;
• il est nécessaire d'assurer un équilibre d’exécution entre un quantitatif d’ouvrages de qualité, qui
répond physiquement à des besoins pratiques, et les mesures d’accompagnement, qui améliorent la
gouvernance et donc la viabilité des ouvrages ;
• il est nécessaire d'intégrer une approche qualité à tous les niveaux du programme, qu’il s’agisse
des travaux réalisés et de leur surveillance, des équipements matériel et des services fournis ;
• l'accompagnement du programme de professionnalisation du service de l’eau en milieu rural
mérite d'être approfondi et renforcé ;
• il est nécessaire de renforcer le rôle régalien de l'Etat, afin qu'il puisse être en mesure de définir
une politique sectorielle de l’eau potable, de définir une vision à court, moyen et long termes pour
le développement du secteur, clarifier les cadres institutionnel, juridique et réglementaire, le rôle
et les interventions des différents acteurs, avoir un document d’orientation stratégique et de
planification pour guider les investissements et obtenir l’adhésion de l’ensemble des populations ;

2
• il est nécessaire de clarifier les rôles de maîtrise d’ouvrage et de maîtrise d’œuvre et d'appuyer
l'ONEP dans sa mission de maîtrise d'ouvrage déléguée ;
• l’approche ATPC doit être améliorée d'un point de vue technique, par la définition de normes de
latrines adaptées, et en termes de méthodologie, par l'allongement du suivi nécessaire avant et
après l’acquisition du statut FDAL afin de permettre un accompagnement dans la durée des
changements de comportements en matière d’hygiène et d’assainissement.

2.3. Actions complémentaires


Durant la dernière décennie, l'Union européenne a été le principal bailleur de fonds dans le secteur de
l'hydraulique et de l'assainissement en milieu rural. Différents projets ont ainsi été mis en œuvre entre
2005 et 2011 ou sont en cours sur financement FED pour un montant de 16.000.000 EUR
(Programmes d'Urgence de Réhabilitation post-crise et Facilité ACP-UE pour l'eau).
Durant la période de crise post-électorale, des interventions d'urgence financées par l'UE à travers son
office humanitaire (ECHO) ont été réalisées dans le secteur de l'eau en milieu urbain notamment dans
le cadre de la prévention des maladies à potentiel épidémique. À compter de juillet 2011, les
interventions humanitaires se sont focalisées sur la réhabilitation des points d'eau en milieu rural pour
faciliter le retour des populations déplacées. La communauté humanitaire conserve des capacités de
réponse à des urgences ponctuelles. Dans le cadre de la revitalisation des structures sanitaires de
premier niveau, des actions sont prises pour renforcer les aspects liés à l'eau et à l'assainissement.
Concernant la coopération des Etats membres, la Kreditanstalt fur Wiederaufbau (KfW) a réalisé entre
1997 et 2010 le Programme HVA VIII d'un montant initial de 9.500.000 EUR. A la faveur du
règlement de la crise post-électorale, l'Allemagne a décidé de financer une phase complémentaire de
ce programme pour un montant de 6.500.000 EUR dont la mise œuvre se fera de 2012 à 2015.
Concernant les autres banques de développement, la Banque Islamiste de Développement (BID) et
l'Arab Bank for Economic Development in Africa (BADEA) ont financé (2008-2009) la réalisation de
forages équipés de pompes à motricité humaine (PMH) et/ou la construction de systèmes HVA pour
un montant de 12.500.000 EUR.
Concernant les actions du pays bénéficiaire, la Côte d'Ivoire a réalisé entre 2006 et 2010, sur
financement du Fonds National de l'Eau ou sur le budget de l'Etat, la réalisation / réhabilitation de
forages équipés de PMH et de systèmes HVA pour un montant d'environ 20.000.000 EUR. A la faveur
du règlement de la crise post-électorale, l'Etat a initié dans le courant de l'année 2011 un Programme
Présidentiel d'Urgence (PPU) qui aura permis en 2011 de réhabiliter plus de 2.500 PMH et qui prévoit
en 2012 de réhabiliter l'intégralité des PMH encore en panne (plus de 5.000) et de confier durant un an
l'entretien de l'ensemble du parc de pompes du pays (environ 16.650) à une entreprise privée la Société
de Distribution d'Eau de Côte d'Ivoire (SODECI), titulaire de l'unique contrat d'affermage du secteur
de l'hydraulique en milieu urbain.
Complémentarités / synergies :
Les travaux réalisés dans le cadre de la composante Hydraulique du PHAM (systèmes HVA) sont
donc complémentaires de ceux inscrits au Programme Présidentiel d'Urgence (PPU - réhabilitation et
entretien du parc de PMH).
Le choix de la zone d’intervention du PHAM (Ouest / Sud-Ouest) permettra par ailleurs d'assurer une
continuité avec les actions des Programmes d’Urgences de Réhabilitation post-crise financé par le
FED (PUR3 et PUR4) et une complémentarité avec le Programme HVA VIII financé par la KfW
(Nord / Nord-Est et Sud / Sud-Est).
De plus, cette zone d'intervention a également été choisie afin de faciliter la transition entre l’aide
humanitaire d’urgence et le développement durable (approche LRRD) et d'accompagner la volonté
politique de réconciliation et de solidarité nationales, cette zone ayant été particulièrement affectée
durant la période de conflits et étant une zone d’accueil de nombreux déplacés internes et retournés.

2.4. Coordination des bailleurs de fonds


Au cours de l'évaluation des programmes précédents et lors de l'identification et de la formulation du
PHAM, la Délégation a organisé plusieurs rencontres qui ont été l'occasion de jeter les bases pour une

3
coordination entre partenaires techniques et financiers (potentiels ou actifs) du secteur (Agence
Française de Développement, KfW et GiZ, Banque Africaine de Développement, Banque Mondiale,
UNICEF et PNUD en particulier) et d'échanger avec certains des Etats membres présents en Côte
d'Ivoire (France, Allemagne, Belgique).

3. DESCRIPTION
3.1. Objectifs
L’objectif général du programme est de contribuer à la réduction de la pauvreté et à l’amélioration de
la santé des populations de la zone du programme par un accès à de meilleurs services sociaux de base
en matière d’eau et d’assainissement.
L’objectif spécifique du programme est d'améliorer durablement l’accès aux services sociaux de base
en matière d’approvisionnement en eau potable, d’assainissement et d’hygiène des populations de la
zone du programme.
Le programme concerne plus d’un million de personnes, soit environ 350.000 pour les infrastructures
hydrauliques et environ 650.000 pour les actions et infrastructures d’assainissement.

3.2. Résultats escomptés et principales activités


La poursuite de cet objectif se fera à travers deux composantes spécifiques :

Composante Hydraulique :
A travers cette composante, le PHAM visera à améliorer l'accès à l'eau potable des populations de la
zone d'intervention et à assurer la performance de l'entretien et de la gestion des infrastructures
d'alimentation en eau potable:
• Résultat 1.1 : L'accès à l'eau potable des populations de la zone du programme est amélioré
• Résultat 1.2 : L'entretien et la gestion des infrastructures d'alimentation en eau potable de la
zone du programme sont assurés, à travers la professionnalisation du sous-
secteur de l'hydraulique rurale
Les principales activités prévues sont :
1.1.1 Identification des villages cibles et réalisation des études techniques (activités préalables au
programme, financées et réalisées par la KfW et l'ONEP).
1.1.2 Construction et réhabilitation de mini-adductions d'eau (systèmes HVA) pour les villages ayant
une population comprise entre 1.000 et 4.000 habitants. Selon les estimations provisoires, le nombre
de centres à construire/réhabiliter sera de l'ordre de 100.
1.1.3 Suivi, contrôle et supervision des travaux.
1.1.4 Sensibilisation des populations et appui aux comités de gestion.
1.2.1 Appui à la maîtrise d'ouvrage (ONEP et/ou collectivités décentralisées) pour la contractualisation
d'opérateurs privés chargés de l'entretien et de la gestion des infrastructures.
1.2.2 Appui institutionnel pour le développement de la politique de professionnalisation du sous-
secteur de l'hydraulique rurale engagée par l'Etat de Côte d'Ivoire.
Composante Assainissement :
A travers cette composante, le PHAM visera à améliorer l'accès à l'assainissement de base des
populations de la zone d'intervention et à assurer l'utilisation durable d'infrastructures d'assainissement
améliorées:
• Résultat 2.1 : La pratique de la défécation à l'air libre est éliminée dans les villages cibles
• Résultat 2.2 : Les populations de la zone du programme ont un accès durable à l'assainissement
hygiénique et utilisent des infrastructures d’assainissement améliorées
Les principales activités prévues sont :

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2.1.1 Mise en œuvre d’une stratégie de formation, d’un plan d’actions et formation à
l'Assainissement Total Piloté par la Communauté (ATPC). La formation ciblera les animateurs de
terrain et les agents de l’Etat qui seront en charge de la mise en œuvre de l’approche.
2.1.2 Identification des villages ciblés. L’état des lieux permettra de sélectionner les villages
(population de 300 à 1.000 habitants) présentant le taux d’accès à l’assainissement le plus bas. Selon
les estimations provisoires, environ 1.000 villages seront concernés.
2.1.3 Réalisation de campagnes ATPC : sensibilisation, certification fin de défécation à air libre
(FDAL), suivi post FDAL, en vue de l'atteinte de l’état FDAL et de sa pérennité.
2.2.1 Réalisation de latrines familiales améliorées, qui respectent les normes techniques en vigueur,
en particulier en ce qui concerne les couvertures des latrines, et puisse être considérées comme des
infrastructures d’assainissement amélioré dans le cadre de l’atteinte de l’objectif 7c des OMD.
2.2.2 Appui institutionnel pour accompagner la mise en œuvre de la politique sectorielle
d'assainissement.

3.3. Risques et hypothèses


Le principal risque réside dans la dégradation de la situation sécuritaire dans la zone d'intervention. Si
le choix de cette zone se justifie en raison du lien à assurer avec les actions d'urgence humanitaires et
de l'impact positif que le programme pourrait amener en termes de consolidation de la paix et de
réconciliation, il est évident que l'éclatement de nouveaux affrontements et une situation d'insécurité
rémanente pourrait entrainer des ralentissements des activités du programme.
Le succès de la composante Hydraulique du programme réside dans l'aboutissement de la politique de
professionnalisation de la gestion des ouvrages d’hydraulique rurale et dans sa mise en application
effective. L'hypothèse principale réside dans la poursuite de l'engagement du Gouvernement à mettre
en œuvre cette politique.
La durabilité des résultats du programme dépendra de l'existence et le bon fonctionnement d'un cadre
institutionnel dans lequel les responsabilités de maîtrise d'ouvrage seront clarifiées et appliquées. La
composante d'appui institutionnel vise à accompagner les efforts du gouvernement dans ce sens et
devra assurer en particulier une certaine flexibilité pour accompagner le transfert du rôle de maîtrise
d'ouvrage de l'Etat aux collectivités décentralisées.

3.4. Questions transversales


Durabilité environnementale
Le programme n'aura pas d'impact négatif sur l'environnement. Les activités de la composante
Assainissement permettront au contraire d'assainir l'environnement des villages cibles et de renforcer
les capacités de populations en matière d'hygiène et de conservation de leur cadre de vie.
Egalité des genres
L'amélioration de l'accès à l'eau potable se traduira dans les villages par une amélioration des
conditions des femmes et des jeunes filles par un allègement du temps destiné à la corvée d'eau. Les
jeunes filles pourront ainsi disposer de plus de temps pour leurs études.
Par ailleurs, les hommes et les femmes participeront de façon équitable à la résolution des problèmes
liés à l'eau et à l'assainissement (conception, acquisition, gestion, utilisation). Cette participation
équitable sera effective par le mode de représentation dans les structures villageoises : en bonne
gouvernance, femmes et hommes participeront activement et conjointement aux prises de décisions.
Droits de l'homme
Le programme contribuera à renforcer les droits des populations cibles à un accès à une eau potable et
à un environnement sain.
Bonne gouvernance
Le programme appuiera la définition de la politique sectorielle de l'eau potable et la mise en œuvre de
la politique sectorielle d'assainissement en milieu rural.

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Le programme accompagnera également le processus de déconcentration et de décentralisation,
contribuera au renforcement des capacités des collectivités territoriales et appuiera le transfert effectif
des compétences de l'Etat aux collectivités décentralisées.
Lien entre urgence, réhabilitation et développement (LRRD) / Prévention des conflits,
consolidation de la paix et cohésion sociale
Le programme accompagnera le retrait progressif de l’aide humanitaire d’urgence dans une zone
d’accueil de nombreux réfugiés et déplacés internes, et facilitera la transition de l’aide humanitaire au
développement durable (approche LRRD).
Le programme vise à améliorer l’intégration et la cohésion des populations à travers la mise en œuvre
d’actions qui améliorent l'accès à l'eau et à l'assainissement et par voie de conséquences la santé des
populations et la sécurité alimentaire : en contribuant à la restauration de conditions socioéconomiques
durables, les interventions prévues dans ce cadre constituent un vecteur incontournable dans l’objectif
de développement durable et de lutte contre la pauvreté.
Dans le cas d’actions postérieures à des conflits violents, la stratégie de liaison doit tenir compte
d'éléments sectoriels et géographiques plus élaborés dans un environnement politique encore instable,
renforcer la réhabilitation d'après crise et veiller à soutenir le processus de réconciliation.
Le PHAM aura ainsi pour effets de :
• favoriser le retour, la réinsertion et la réintégration des personnes déplacées en réalisant et/ou
réhabilitant des systèmes d’approvisionnement en eau potable et d'assainissement ;
• contribuer au renforcement du dialogue intra et intercommunautaire, à travers : i)
l’accompagnement des populations dans la gestion des questions liées à l'eau potable et ii) une
approche d’assainissement basée sur une action collective de la communauté (ATPC) ;
• les moyens de communication utilisés pour la diffusion de messages de sensibilisation sur l'eau,
l'assainissement et l'hygiène serviront également à la diffusion de messages de cohésion sociale et
de prévention des conflits.

3.5. Parties prenantes


Les principales parties prenantes du programme sont :
• Les structures en charge de l'alimentation en eau potable des populations rurales : la Direction
Générale des Infrastructures d'Hydraulique Humaine (DGIHH) et l'Office National de l'Eau
Potable (ONEP), sous la tutelle du Ministère des Infrastructures économiques ; les Districts et
Régions de la zone du programme ; le programme vise à renforcer leur autonomie et leurs
capacités ;
• Les structures en charge de l'assainissement en milieu rural : la Direction de l'Assainissement et du
Drainage (DAD), l'Office National de l'Assainissement et du Drainage (ONAD), sous la tutelle du
Ministère de la Construction de l'Assainissement et de l'Urbanisme ; les Districts et Régions de la
zone du programme ; le programme vise à renforcer leur autonomie et leurs capacités ;
• Les opérateurs économiques : les opérateurs privés assurant le service de l'eau ; les entreprises
chargées des travaux de forages et de génie civil et les fournisseurs d’équipements (pompes,
équipements hydrauliques, réseaux, pièces détachées) ;
• Les organisations internationales et organisations non gouvernementales qui auront en charge la
conduite des actions de sensibilisation pour le changement de comportement des populations en
termes d'assainissement et d'hygiène ;
• Les populations de la zone de programme pour lesquelles les infrastructures de service d’eau et
d’assainissement seront réalisées ; la collectivité villageoise assurera un rôle essentiel dans la
gestion traditionnelle des équilibres sociaux, notamment en ce qui concerne la gestion de
l’épargne, le contrôle des résultats d’activité des opérateurs du service de l’eau, l’adhésion des
populations au principe de la vente de l’eau, l’organisation et la collecte des fonds nécessaires à la
rémunération du service et à la couverture des frais de maintenance et de renouvellement.

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4. QUESTIONS DE MISE EN ŒUVRE

4.1. Mode de gestion


Une Convention de Financement sera signée entre l'Union européenne et l'Ordonnateur national de la
Côte d'Ivoire.
Ce programme sera mis en œuvre à travers une combinaison de modes de gestion :
4.1.1. Gestion centralisée indirecte à travers la signature d'une Convention de Délégation avec la
Kreditanstalt fur Wiederaufbau (KfW) sur la base de l'Article 26 du Règlement (CE)
n°215/2008 sur le règlement financier applicable au 10ème FED.
Cela concernera les activités du Volet "Réalisation de systèmes HVA" de la Composante
"Hydraulique".
Un audit des 6 piliers a été finalisé en Mai 2008 et les résultats sont satisfaisants au regard de l'article
26 du Règlement Financier applicable au 10ème FED.
Depuis le début des années 1990, la KfW a soutenu le développement du secteur de l'hydraulique
rurale en Côte d'Ivoire. A travers la mise en œuvre de différents programmes (actuellement le
Programme HVA VIII), cet organisme a développé une coopération rapprochée avec les principales
parties prenantes du secteur et a acquis une expertise sur les questions transversale liées à la
décentralisation et à la participation du secteur privée dans le contexte de la fourniture de services
d'approvisionnement en eau en milieu rural.
La mise en œuvre de la composante "hydraulique" du projet s'effectuera en collaboration étroite avec
l'ONEP. L'ONEP préparera les dossiers d'appel d'offres, procèdera à l'évaluation des offres, rédigera
les projets de contrat, signera les contrats, finalisera les attachements/décomptes et adressera à la KfW
les dossiers de paiement. La KfW donnera un avis de non objection (contrôle ex-ante) avant le
lancement de la procédure de passation des marchés, à l'issue de l'évaluation des offres et avant la
signature des contrats et procédera directement aux paiements des factures des contractants.
Une unité de gestion a été mise en place au sein de l'ONEP et sera renforcée pour couvrir les besoins
additionnels pour la gestion des activités du projet PHAM. Une équipe d'assistance technique sera
mise à la disposition de l'ONEP par la KfW pour assurer l'accompagnement des activités de gestion du
projet et assurer sa bonne exécution technique et financière.
Par ailleurs, la KfW va financer et réaliser au cours du second semestre 2012 les études d'avant projet
détaillé d'une part importante de la Composante Hydraulique du PHAM permettant ainsi d'accélérer le
calendrier de mise en œuvre pour l'atteinte des objectifs du programme dans les délais impartis.
4.1.2. Gestion conjointe à travers la signature d'une Convention de Contribution avec l'UNICEF sur
la base de l'Article 29 du Règlement (CE) n°215/2008 sur le règlement financier applicable au
10ème FED.
Cela concernera les activités du Volet "Campagnes ATPC / Latrines améliorées" de la Composante
"Assainissement".
L'UNICEF remplit les critères prévus par le Règlement Financier applicable et est couverte par
l’accord cadre financier et administratif entre la Commission et les Nations Unies (Financial and
Administrative Framework Agreement – FAFA). Le modèle de contrat qui sera utilisé sera le modèle
de convention de contribution.
Cette organisation est un partenaire privilégié de la Côte d'Ivoire en matière d'assainissement rural.
L'UNICEF a ainsi appuyé la participation de l'Etat à diverses initiatives internationales telles que :
Country Sector Overview du Conseil des Ministres africains en charge de l’eau ; Sanitation and Water
for All visant à accélérer l’atteinte des OMD et à instaurer un cadre de dialogue entre les bailleurs de
fonds et les Etats ; Africasan visant à remettre l’Afrique sur la voie de la réalisation des OMD en
matière d’assainissement dans le prolongement des engagements d'eThekwini. L'UNICEF a par
ailleurs été associé au programme dès la phase de formulation en raison en particulier de l’expérience
acquise à travers la mise en œuvre d'actions pilotes d'ATPC initiées depuis 2009 en partenariat avec la
DAD.

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4.1.3. Gestion partiellement décentralisée à travers les procédures de passation de marchés avec
l'Ordonnateur national comme autorité contractante, sur la base des Articles 21, 22 et 23 du
Règlement (CE) n°215/2008 sur le règlement financier applicable au 10ème FED.
Cela concernera les activités liées aux Volets "Appui à la maîtrise d'ouvrage" et "Appui institutionnel"
(assistance technique, études, formations, …) de la Composante "Hydraulique" et de la Composante
"Assainissement".
La Commission exerce un contrôle ex ante de toutes les procédures de passation de marchés et d'octroi
de subventions.
Les paiements sont exécutés par la Commission.
Le changement du mode de gestion constitue un changement substantiel à la présente décision sauf
dans le cas où la Commission "re-centralise" ou diminue le niveau de taches préalablement déléguées
au pays bénéficiaire (gestion décentralisée), à l'organisation internationale (gestion conjointe) ou à
l'organisme délégataire (gestion centralisée indirecte) en question.

4.2. Procédures de passation de marchés et d'octroi de subventions / devis programmes

4.2.1. Contrats en Gestion décentralisée partielle


1) Contrats
Tous les contrats mettant en œuvre l'action doivent être attribués et exécutés conformément aux
procédures et aux documents standard établis et publiés par la Commission pour la mise en œuvre des
opérations extérieures, tels qu'en vigueur au moment du lancement de la procédure en cause.
La participation au marché pour l'action décrite par la présente fiche est ouverte à toutes les personnes
physiques et morales visées par le FED. L'ordonnateur compétent peut étendre la participation à
d'autres personnes physiques ou morales sous couvert du respect des conditions établies par l'article 20
de l'annexe IV de l'accord de Partenariat ACP-CE révisé.
2) Règles spécifiques applicables aux subventions
Les critères de sélection et d'attribution essentiels pour l'octroi de subventions sont définis dans le
«Guide pratique des procédures contractuelles dans le cadre des actions extérieures de l'UE». Ces
critères sont établis conformément aux principes stipulés au Titre VII "Subventions" du règlement
financier applicable au 10ème Fonds européen de développement. Toute dérogation à ces principes
doit être dûment justifiée, en particulier lorsque :
– Le financement de l'action est intégral (dérogation au principe du cofinancement) : le taux de
cofinancement maximal envisageable pour les subventions est de 90%. Un financement intégral
ne peut être accordé que dans les cas visés à l'article 109 du règlement (CE) n° 215/2008 du
Conseil du 18 février 2008 portant règlement financier applicable au 10ème Fonds européen de
développement.
– Dérogation au principe de non-rétroactivité : une subvention peut être octroyée pour une action
ayant déjà commencé si le candidat peut démontrer la nécessité de démarrer l'action avant
l'attribution de la subvention, conformément à l'article 108 du règlement financier applicable au
10ème Fonds européen de développement.
4.2.2. Gestion conjointe et Gestion centralisée indirecte
Tous les contrats mettant en œuvre l'action doivent être attribués et exécutés conformément aux
procédures et aux documents standard établis et publiés par l'entité concernée (UNICEF et KfW).

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4.3. Budget et calendrier
Le coût total du programme est estimé à 27.300.000 d'euros, dont 25.000.000 sont imputés au PIN
10ème FED Côte d'Ivoire dans le cadre de l'Accord de partenariat ACP-UE révisé, 1.150.000 sont
financés par le gouvernement de Côte d'Ivoire, 350.000 par la KfW et 800.000 par l'UNICEF.

Contribution Contribution Contribution Contribution


Total
Catégories de l'UE du gouvt de la KfW de l'UNICEF
EUR EUR EUR EUR EUR
Composante Hydraulique
Convention de Délégation à la KfW
Réalisation systèmes HVA 13.500 000 1.150 000 350 000 0 15.000 000

Contrats de services et Contrats de


subvention
Appui à la maîtrise d'ouvrage / Appui 1.500 000 0 0 0 1.500 000
institutionnel

Composante Assainissement
Convention de Contribution avec
l'UNICEF 8.000 000 0 0 800 000 8.800 000
Campagnes ATPC améliorée

Contrats de services
Appui institutionnel 500 000 0 0 0 500 000

Evaluations, Audits
400 000 0 0 0 0
(Contrats de services)
Imprévus 1.100 000 0 0 0 0
TOTAL 25.000 000 1.150 000 350 000 800 000 27.300 000

La durée opérationnelle du programme sera de 60 mois à compter de la signature de la convention de


financement.

4.4. Suivi de l'exécution

En ce qui concerne la Composante Hydraulique, les principaux indicateurs qui seront utilisés pour le
suivi des résultats sont :
• Taux de couverture en systèmes HVA dans la zone du programme (valeur initiale 4% ; valeur à la
fin du programme 17%) ;
• Taux de systèmes HVA fonctionnels dans la zone du programme (valeur initiale 53% ; valeur à la
fin du programme 76% ; valeur deux ans après la fin du programme 82%).
Les rapports de l'ONEP constituent la source de vérification de ces indicateurs, qui sont mis à jour
annuellement. L'assistance technique qui sera mis à disposition de cet office, favorisera la
consolidation du système de collecte et traitement des données.

En ce qui concerne la Composante Assainissement, les principaux indicateurs qui seront utilisés pour
le suivi des résultats sont :
• Nombre de villages FDAL dans la zone du programme (valeur initiale 0 ; valeur à la fin du
programme 500 ; valeur deux ans après la fin du programme 600).

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• Dans les villages ciblés par le programme, le nombre de personnes qui utilisent une latrine
améliorée (valeur initiale sera calculée par l'UNICEF dans le cadre des enquêtes CAP ; à la fin du
programme cette valeur sera doublée).
Les enquêtes CAP réalisées en début et fin de programme, les évaluations externes et les rapports
périodiques de mise en œuvre de l'UNICEF constitueront la source de vérification de ces indicateurs.

Ceci permettra de vérifier (en 2015) dans quelle mesure le programme aura permis d'améliorer
l'atteinte de l'OMD 7c en Côte d'Ivoire, notamment en termes de:
• Accroissement de la proportion de la population utilisant une source d'eau potable améliorée
(OMD 7c) dans la zone du programme ;
• Accroissement de la proportion de la population utilisant des infrastructures améliorées
d'assainissement (OMD 7c) dans la zone du programme.

4.5. Évaluation et audit


Une évaluation à mi-parcours et une évaluation finale externes seront réalisées par des experts
indépendants.
Pour l'ensemble des composantes du projet, des audits financiers et/ou vérifications des dépenses
pourront être programmés sur la base d'une analyse de risques réalisée par la Délégation.
Par ailleurs la KfW effectuera chaque année un audit pour vérifier les dépenses et les rapports
financiers établis par l'ONEP.

4.6. Communication et visibilité


Des provisions pour des dépenses de communication sur les activités du programme ainsi que de
visibilité de l'UE dans les composantes "hydraulique" et "assainissement" seront incluses au(x)
contrat(s) d'assistance technique, à la Convention de Contribution avec l'UNICEF et à la Convention
de Délégation avec la KfW.
La visibilité de l'UE sera assurée sur tous les chantiers de travaux prévus au programme. Les actions
de formation et sensibilisation prévues au programme veilleront également à assurer la visibilité de
l'UE.
Des notes d'information sur l'avancement du programme seront régulièrement publiées sur le site
internet de la Délégation.

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