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1. IDENTIFICATION
2. MOTIF
2.1. Contexte sectoriel
Le conflit qui a affecté le pays durant de nombreuses années a conduit la Côte d’Ivoire à une crise
sociopolitique sans précédent achevée par une véritable guerre civile qui a causé l'arrêt de toute
activité économique pendant plusieurs mois et d'importants dégâts humains et matériels en particulier
dans l'ouest du pays, zone cible du présent programme1.
Dans le secteur de l’eau, l’une des conséquences majeures de cette longue crise a été la détérioration
des installations de production et de distribution d’eau potable particulièrement en milieu rural. De
nombreuses infrastructures ont été endommagées lors des affrontements ou se sont détériorées par
manque d’entretien. Le taux de panne des pompes à motricité humaine (PMH) est ainsi passé de 28%
en 2010 à 54% en 2011. Par ailleurs, en ce qui concerne le taux d'équipement en infrastructures, celui-
ci reste faible : seulement 12% des villages éligibles sont équipés de systèmes d'Hydraulique
villageoise améliorée (HVA)2.
Pour l’assainissement, l’accès à l’assainissement amélioré en milieu rural reste très faible et peu
d’actions d'envergure sont entreprises pour remédier à cette situation préoccupante, ni de la part des
pouvoirs publics ni de la part des partenaires au développement.
Ainsi, même si depuis 2003 des progrès ont été enregistrés, au regard des objectifs du Millénaire
(OMD), la Côte d'Ivoire pourra difficilement atteindre l'objectif de réduire de moitié en 2015 sa
proportion de personnes qui n'ont pas accès de façon durable à l’eau potable et à l’assainissement. En
effet, pour atteindre cet objectif, le taux de desserte global devrait passer entre 2008 et 2015 de 61% à
82% pour l'eau potable et de 23% à 60% pour l'assainissement3.
Cadre institutionnel :
Dans le secteur de l'eau, la réforme engagée par le Ministère des Infrastructures économiques (MIE), a
conduit à la création en 2006 de l’Office National de l’Eau Potable (ONEP). A travers cette structure,
qui a repris les prérogatives de l'ex-Direction de l’Hydraulique Humaine (DHH), l'Etat veut s'assurer
d'une certaine souplesse d’intervention et garantir l'autonomie des ressources financières. Au plan des
ressources humaines la quasi-totalité du personnel de l'ex-DHH a été recruté par l’ONEP, ce qui lui
assure les compétences techniques et une capacité de couverture du territoire national.
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Régions du Tonkpi, Cavally, Guémon, Haut-Sassandra, Marahoué, Nawa, San-Pedro et Gbôklé.
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Mini adductions d'eau potable comprenant : forage, château d'eau et réseau de distribution par bornes fontaines.
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En milieu rural, ce taux devrait passer d'ici 2015 : pour l'eau potable, de 50% à 75% ; pour l'assainissement, de 11% à 58%.
1
Le cadre institutionnel qui régit le secteur de l’eau potable est issu de la réforme de 1987 impulsée par
la Banque Mondiale. Bien que celui-ci existe et soit bien élaboré, la Côte d'Ivoire ne dispose pas à ce
jour d'un véritable document de politique sectorielle de l'eau potable.
2
• il est nécessaire de clarifier les rôles de maîtrise d’ouvrage et de maîtrise d’œuvre et d'appuyer
l'ONEP dans sa mission de maîtrise d'ouvrage déléguée ;
• l’approche ATPC doit être améliorée d'un point de vue technique, par la définition de normes de
latrines adaptées, et en termes de méthodologie, par l'allongement du suivi nécessaire avant et
après l’acquisition du statut FDAL afin de permettre un accompagnement dans la durée des
changements de comportements en matière d’hygiène et d’assainissement.
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coordination entre partenaires techniques et financiers (potentiels ou actifs) du secteur (Agence
Française de Développement, KfW et GiZ, Banque Africaine de Développement, Banque Mondiale,
UNICEF et PNUD en particulier) et d'échanger avec certains des Etats membres présents en Côte
d'Ivoire (France, Allemagne, Belgique).
3. DESCRIPTION
3.1. Objectifs
L’objectif général du programme est de contribuer à la réduction de la pauvreté et à l’amélioration de
la santé des populations de la zone du programme par un accès à de meilleurs services sociaux de base
en matière d’eau et d’assainissement.
L’objectif spécifique du programme est d'améliorer durablement l’accès aux services sociaux de base
en matière d’approvisionnement en eau potable, d’assainissement et d’hygiène des populations de la
zone du programme.
Le programme concerne plus d’un million de personnes, soit environ 350.000 pour les infrastructures
hydrauliques et environ 650.000 pour les actions et infrastructures d’assainissement.
Composante Hydraulique :
A travers cette composante, le PHAM visera à améliorer l'accès à l'eau potable des populations de la
zone d'intervention et à assurer la performance de l'entretien et de la gestion des infrastructures
d'alimentation en eau potable:
• Résultat 1.1 : L'accès à l'eau potable des populations de la zone du programme est amélioré
• Résultat 1.2 : L'entretien et la gestion des infrastructures d'alimentation en eau potable de la
zone du programme sont assurés, à travers la professionnalisation du sous-
secteur de l'hydraulique rurale
Les principales activités prévues sont :
1.1.1 Identification des villages cibles et réalisation des études techniques (activités préalables au
programme, financées et réalisées par la KfW et l'ONEP).
1.1.2 Construction et réhabilitation de mini-adductions d'eau (systèmes HVA) pour les villages ayant
une population comprise entre 1.000 et 4.000 habitants. Selon les estimations provisoires, le nombre
de centres à construire/réhabiliter sera de l'ordre de 100.
1.1.3 Suivi, contrôle et supervision des travaux.
1.1.4 Sensibilisation des populations et appui aux comités de gestion.
1.2.1 Appui à la maîtrise d'ouvrage (ONEP et/ou collectivités décentralisées) pour la contractualisation
d'opérateurs privés chargés de l'entretien et de la gestion des infrastructures.
1.2.2 Appui institutionnel pour le développement de la politique de professionnalisation du sous-
secteur de l'hydraulique rurale engagée par l'Etat de Côte d'Ivoire.
Composante Assainissement :
A travers cette composante, le PHAM visera à améliorer l'accès à l'assainissement de base des
populations de la zone d'intervention et à assurer l'utilisation durable d'infrastructures d'assainissement
améliorées:
• Résultat 2.1 : La pratique de la défécation à l'air libre est éliminée dans les villages cibles
• Résultat 2.2 : Les populations de la zone du programme ont un accès durable à l'assainissement
hygiénique et utilisent des infrastructures d’assainissement améliorées
Les principales activités prévues sont :
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2.1.1 Mise en œuvre d’une stratégie de formation, d’un plan d’actions et formation à
l'Assainissement Total Piloté par la Communauté (ATPC). La formation ciblera les animateurs de
terrain et les agents de l’Etat qui seront en charge de la mise en œuvre de l’approche.
2.1.2 Identification des villages ciblés. L’état des lieux permettra de sélectionner les villages
(population de 300 à 1.000 habitants) présentant le taux d’accès à l’assainissement le plus bas. Selon
les estimations provisoires, environ 1.000 villages seront concernés.
2.1.3 Réalisation de campagnes ATPC : sensibilisation, certification fin de défécation à air libre
(FDAL), suivi post FDAL, en vue de l'atteinte de l’état FDAL et de sa pérennité.
2.2.1 Réalisation de latrines familiales améliorées, qui respectent les normes techniques en vigueur,
en particulier en ce qui concerne les couvertures des latrines, et puisse être considérées comme des
infrastructures d’assainissement amélioré dans le cadre de l’atteinte de l’objectif 7c des OMD.
2.2.2 Appui institutionnel pour accompagner la mise en œuvre de la politique sectorielle
d'assainissement.
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Le programme accompagnera également le processus de déconcentration et de décentralisation,
contribuera au renforcement des capacités des collectivités territoriales et appuiera le transfert effectif
des compétences de l'Etat aux collectivités décentralisées.
Lien entre urgence, réhabilitation et développement (LRRD) / Prévention des conflits,
consolidation de la paix et cohésion sociale
Le programme accompagnera le retrait progressif de l’aide humanitaire d’urgence dans une zone
d’accueil de nombreux réfugiés et déplacés internes, et facilitera la transition de l’aide humanitaire au
développement durable (approche LRRD).
Le programme vise à améliorer l’intégration et la cohésion des populations à travers la mise en œuvre
d’actions qui améliorent l'accès à l'eau et à l'assainissement et par voie de conséquences la santé des
populations et la sécurité alimentaire : en contribuant à la restauration de conditions socioéconomiques
durables, les interventions prévues dans ce cadre constituent un vecteur incontournable dans l’objectif
de développement durable et de lutte contre la pauvreté.
Dans le cas d’actions postérieures à des conflits violents, la stratégie de liaison doit tenir compte
d'éléments sectoriels et géographiques plus élaborés dans un environnement politique encore instable,
renforcer la réhabilitation d'après crise et veiller à soutenir le processus de réconciliation.
Le PHAM aura ainsi pour effets de :
• favoriser le retour, la réinsertion et la réintégration des personnes déplacées en réalisant et/ou
réhabilitant des systèmes d’approvisionnement en eau potable et d'assainissement ;
• contribuer au renforcement du dialogue intra et intercommunautaire, à travers : i)
l’accompagnement des populations dans la gestion des questions liées à l'eau potable et ii) une
approche d’assainissement basée sur une action collective de la communauté (ATPC) ;
• les moyens de communication utilisés pour la diffusion de messages de sensibilisation sur l'eau,
l'assainissement et l'hygiène serviront également à la diffusion de messages de cohésion sociale et
de prévention des conflits.
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4. QUESTIONS DE MISE EN ŒUVRE
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4.1.3. Gestion partiellement décentralisée à travers les procédures de passation de marchés avec
l'Ordonnateur national comme autorité contractante, sur la base des Articles 21, 22 et 23 du
Règlement (CE) n°215/2008 sur le règlement financier applicable au 10ème FED.
Cela concernera les activités liées aux Volets "Appui à la maîtrise d'ouvrage" et "Appui institutionnel"
(assistance technique, études, formations, …) de la Composante "Hydraulique" et de la Composante
"Assainissement".
La Commission exerce un contrôle ex ante de toutes les procédures de passation de marchés et d'octroi
de subventions.
Les paiements sont exécutés par la Commission.
Le changement du mode de gestion constitue un changement substantiel à la présente décision sauf
dans le cas où la Commission "re-centralise" ou diminue le niveau de taches préalablement déléguées
au pays bénéficiaire (gestion décentralisée), à l'organisation internationale (gestion conjointe) ou à
l'organisme délégataire (gestion centralisée indirecte) en question.
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4.3. Budget et calendrier
Le coût total du programme est estimé à 27.300.000 d'euros, dont 25.000.000 sont imputés au PIN
10ème FED Côte d'Ivoire dans le cadre de l'Accord de partenariat ACP-UE révisé, 1.150.000 sont
financés par le gouvernement de Côte d'Ivoire, 350.000 par la KfW et 800.000 par l'UNICEF.
Composante Assainissement
Convention de Contribution avec
l'UNICEF 8.000 000 0 0 800 000 8.800 000
Campagnes ATPC améliorée
Contrats de services
Appui institutionnel 500 000 0 0 0 500 000
Evaluations, Audits
400 000 0 0 0 0
(Contrats de services)
Imprévus 1.100 000 0 0 0 0
TOTAL 25.000 000 1.150 000 350 000 800 000 27.300 000
En ce qui concerne la Composante Hydraulique, les principaux indicateurs qui seront utilisés pour le
suivi des résultats sont :
• Taux de couverture en systèmes HVA dans la zone du programme (valeur initiale 4% ; valeur à la
fin du programme 17%) ;
• Taux de systèmes HVA fonctionnels dans la zone du programme (valeur initiale 53% ; valeur à la
fin du programme 76% ; valeur deux ans après la fin du programme 82%).
Les rapports de l'ONEP constituent la source de vérification de ces indicateurs, qui sont mis à jour
annuellement. L'assistance technique qui sera mis à disposition de cet office, favorisera la
consolidation du système de collecte et traitement des données.
En ce qui concerne la Composante Assainissement, les principaux indicateurs qui seront utilisés pour
le suivi des résultats sont :
• Nombre de villages FDAL dans la zone du programme (valeur initiale 0 ; valeur à la fin du
programme 500 ; valeur deux ans après la fin du programme 600).
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• Dans les villages ciblés par le programme, le nombre de personnes qui utilisent une latrine
améliorée (valeur initiale sera calculée par l'UNICEF dans le cadre des enquêtes CAP ; à la fin du
programme cette valeur sera doublée).
Les enquêtes CAP réalisées en début et fin de programme, les évaluations externes et les rapports
périodiques de mise en œuvre de l'UNICEF constitueront la source de vérification de ces indicateurs.
Ceci permettra de vérifier (en 2015) dans quelle mesure le programme aura permis d'améliorer
l'atteinte de l'OMD 7c en Côte d'Ivoire, notamment en termes de:
• Accroissement de la proportion de la population utilisant une source d'eau potable améliorée
(OMD 7c) dans la zone du programme ;
• Accroissement de la proportion de la population utilisant des infrastructures améliorées
d'assainissement (OMD 7c) dans la zone du programme.
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