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Université Cadi Ayyad FLSH Marrakech AU : 2O21/2022

Prof : My Youssef Soussou


Intitulé du cours : Histoire des idées, de la littérature et des arts (Moyen Age au XVI siècle
(M1.5)

3. L’art médiéval

Résumé :
La production artistique a lentement évolué pendant le Moyen Age de telle sorte qu’il a fallu
attendre la période de la Renaissance pour que cette évolution devienne plus accélérée et plus
remarquable. Afin de saisir une telle évolution, voire une telle révolution de l’esthétique et des
idées prédominantes, nous invitons les étudiants à comparer deux œuvres picturales
représentatives du Moyen Age et de la Renaissance, « La Déposition de Croix » de Giotto et
« La petite Madone Cowper » de Rafaël. Nous les comparons au niveau du sujet qu’au niveau
de la forme et des procédés mis en œuvre. Une telle étude nous permettra par la suite de définir
les caractéristiques autant de l’art médiéval que de la sensibilité esthétique de la Renaissance.
Nous nous intéressons enfin à la peinture de la Renaissance, ses grands courants, ses principales
caractéristiques, particularité et nouveautés, ses sujets privilégiés et ses techniques appliquées.

3.1 L’art du Moyen Age et l’art de la Renaissance


Comparons ces deux œuvres picturales : « La Déposition de Croix »1 de Giotto et « La petite
Madone Cowper »2 de Rafaël

1
La Déposition de Croix (en italien : Compianto su Cristo morto) de 1305, est une fresque, réalisée à la chapelle
des Scrovegni à Padoue, du peintre et architecte italien Giotto di Bondone. Cette scène biblique constitue un
thème connu de la peinture du Moyen Age. La scène est dite aussi : la Déposition du Christ,
la Déploration ou Lamentation devant le Christ mort.
2
La Petite Madone Cowper est une peinture de d’huile sur bois datée de 1505 et attribuée unanimement à Raphaël.
Le tableau est l'une des œuvres qui ouvrent la série des Madones de l'artiste lors de son séjour florentin, influencé
par Léonard de Vinci. Le tableau est actuellement exposé à la National Gallery of Art de Washington.
« La Déposition de la Croix » de Giotto

Jésus est déposé de la croix. Il est au premier plan entouré de Marie et de quelques apôtres les
plus proches de lui comme saint Jean, saint Pierre, reconnaissable à sa calvitie, et à ses
côtés saint Paul. Sur la gauche, au second plan, se trouve le chœur des femmes qui pleurent, et
au sommet le chœur des anges désespérés. Coupant le plan en oblique se trouve le mont des
Oliviers.

Giotto compose cette scène en s’appuyant sur la grande oblique de la montagne. Cette ligne, en
s’abaissant de la droite vers la gauche, à l’inverse du sens de lecture habituel, concentre l’effet
dramatique vers le visage du Christ et La Vierge Marie. Un faisceau de lignes courbes conduit
notre regard vers ce foyer de souffrance. Ainsi, notre attention est attirée vers le point où se
concentre les regards des personnages eux-mêmes.

Traditionnellement sont présents dans cette scène les personnages : La Vierge Marie, Marie-
Madeleine, Marie de Cléophas (sœur de la mère de Jésus), Nicodème, Joseph
d'Arimathie et Jean le Baptiste

« La petite Madone Cowper » de Rafaël

Le nom du tableau est à expliqué par le fait qu’il a appartenu pendant une longue période à Lord
Cowper et que sa taille est inférieure à un autre tableau similaire de Raphaël acheté en même
temps par le Lord et ayant eu un parcours historique similaire. Donc c’est pour le distinguer
d’un autre tableau de Rafael « La Grande Madone Cowper ».
Le tableau représente la Vierge et l'Enfant. Le buste de Marie est tourné vers la droite, tandis
qu'elle soutient le corps de Jésus debout chancelant sur ses pieds.
La Vierge, le teint clair avec des cheveux blonds et vêtue d'une robe rouge est assise au centre
de l'œuvre confortablement sur un banc de bois. Une draperie bleue est posée sur ses genoux,
un élégant ruban transparent parcourt le haut de sa robe et derrière ses épaules ; une auréole
entoure sa tête dorée.
De sa main gauche, elle tient l'Enfant d’un sourire timide. Il s’appuie sur l'épaule de sa mère
et entoure affectueusement de ses bras son cou.
Le regard de la Vierge et de son Enfant fait face au spectateur et leurs visages sont analogues
avec tous les deux une chevelure, dorée blonde et douce.
Dans l’arrière-plan, nous apercevons un paysage de collines parsemé de quelques arbres, avec
un étang qui reflète le ciel et une église sur la droite. Dans le lointain, un brouillard rend tout
clair avec des tons azur.
La composition du tableau est marquée par l’influence de Léonardo de Vinci.
3.2 Les techniques de la peinture médiévale

La peinture médiévale est principalement religieuse, elle permet de diffuser la religion


chrétienne et d’instruire ceux qui ne savent ni lire, ni écrire. Les peintures sont surtout présentes
dans les églises, complètement couvertes d’œuvres. En plus des tableaux, les artistes peignent
les murs et les façades des monuments de couleur éclatantes et symboliques.
Les principaux endroits pour peindre au Moyen-âge étaient les églises, les chapelles ou les
cathédrales. Au Moyen-âge il y avait beaucoup de techniques pour peindre :
La Fresque
La technique de la fresque date de l’Antiquité. Elle consiste à peindre directement sur le mur
frais, avec un mélange de pigments et de colle à base d’œuf et d’eau pour que la peinture reste
sur le mur. Comme ça, elles se conservent pendant plusieurs siècles. Cette technique était très
utilisée en Europe à l’époque romane (Xe et XIe siècle).
L'enluminure
Une enluminure est un dessin ou une illustration faite à la main dans un manuscrit. L'étymologie
du mot est ¨illuminare¨ qui signifie en latin rendre lumineux, éclairer. C’est une technique
artistique très utilisée au Moyen-âge3.
La peinture sur bois
La peinture sur bois est une technique qui se fait sur un panneau (support en bois). Les
polyptyques4 sont peints sur bois. Le peintre y applique des pigments de couleur mélangés à de
l’huile. Il y a beaucoup d’exemples très célèbres de ce type de peinture comme “La Joconde”
de Léonard de Vinci.
Les objets utilisés pour peindre :
Au Moyen-âge, les pinceaux existaient déjà. Les peintres achetaient ou récoltaient dans la
nature leurs pigments de couleurs. Les tubes de peinture n’existaient pas encore. On mélangeait
les pigments avec de l’huile ou de l’œuf pour en faire de la peinture liquide.

Les couleurs

Au Moyen-âge, les peintres devaient faire eux-mêmes leurs pigments à partir de végétaux, de
minéraux, d'épices et même d’animaux. Le bleu se faisait avec de l’indigo (plante) et le noir se
faisait avec du charbon de bois. Pour faire du rouge, on utilisait du dioxyde de plomb qui donne
de l’orange ou du sulfure de mercure qui donne un rouge foncé. Le jaune était créé à partir du
soufre ou de l’arsenic. Les pigments jaunes, bruns et rouges étaient faits à partir de la pierre.
Enfin, le violet était fait avec du tournesol et le vert provient du cuivre. Les peintres pouvaient

3
(Voir film Le Nom de la Rose de Jean Jacques Annaud)
4
polyptyques : peinture réalisée sur plusieurs pan (panneau) qui sont mobiles ou non .
y ajouter du sable ou de l’oxyde de fer pour varier les intensités des jaunes, des rouges et des
bruns.

Les peintres utilisaient cinq couleurs principales qui apparaissaient parfois seules ou en
combinaison. Ces couleurs sont le jaune, le bleu, le noir, le blanc, le rouge et le vert. Elles sont
chacune associées à des vertus symboliques, c’est-à-dire à des qualités ou des défauts que les
peintres utilisaient dans leurs œuvres.

Le jaune : Sa qualité est la richesse. Son défaut est l’avarice.

Le rouge : C’est une couleur très orgueilleuse et qui veut se faire voir. Ses qualités sont la force
et le courage. Son défaut est l'orgueil.

Le bleu : C’est la couleur préférée des Européens. Ses qualités sont la loyauté et la justice.

Les peintres

Au Moyen- âge, les peintres étaient considérés comme de simples artisans. Peu à peu, ils
progressent et prennent le statut d’artiste. Ils étaient souvent des artistes multiples
comme André Beauneveu qui était peintre, enlumineur, sculpteur et architecte.

A cette époque, les peintres travaillaient pour les rois et les princes. Il y avait aussi
des mécènes, des gens riches qui aidaient économiquement les peintres sans rien leur demander
en échange. Ils recevaient des commandes, parfois de gens importants. Par
exemple, Botticelli travailla pour Dante Alighieri, un poète important de l'époque. Ils
travaillaient souvent dans des ateliers avec plusieurs peintres et apprentis sous leurs ordres. Ils
apprenaient leur métier aux apprentis et leurs commandes dépendaient aussi de leurs assistants.
Au Moyen-âge, l’art était un outil d’éducation pour les croyants, c’est ainsi qu’une bonne partie
du travail des peintres était consacrée à l’église.

La peinture flamande

La peinture flamande est l’ensemble des artistes des pays de langue flamande avant
la constitution de la Belgique. Elle date de la fin du XIVe siècle. Ce qui différencie la peinture
flamande de la peinture italienne est qu’elle a beaucoup plus de détails (bijoux, fourrures et
tissus), ce qui la rend plus réaliste. Elle se développe en Flandre, en Brabant et en Bohême
(aujourd'hui, la Belgique et les Pays-Bas). Elle est surtout connue grâce à ses premiers peintres,
que l’on appelle les “primitifs flamands”. En voici trois exemples majeurs :

Jérôme Bosch est né vers 1450/1460. Œuvre : « Le Jugement dernier ».


Jan Van Eyck est né en1390. Œuvre : « Les époux Arnolfini ».
Roger van der Weyden est né en 1399/1400. Œuvre : « Adoration des Rois ».
La peinture italienne

La peinture italienne à une place exceptionnelle dans l’histoire de l’art puisque l'on affirme que
la Renaissance artistique commence en Italie au XIVe siècle avec certains des peintres les plus
importants dans l’histoire de l’art. Les peintures Italiennes ont souvent pour thèmes
la Chrétienté ou la mythologie grecque. Voici trois exemples de peintres très connus de cette
période de l’histoire de l’art et leurs principales œuvres :

- Léonard De Vinci : (1452-1519). Œuvre : « Le baptême du Christ ».

- Botticelli : né et mort à Florence (1445-1510). Œuvre : « La naissance de Vénus ».

- Giotto : (1267-1337) à Florence. Œuvre : « La fuite d'Egypte ».

3.3 La peinture de la Renaissance

La peinture de la Renaissance est influencée par l'Antiquité. La manière de représenter le


monde évolue avec l’émergence des idées humanistes et de l'apparition d'une nouvelle classe
bourgeoise et marchande (flamande et italienne). On prend la Nature visible et sensible pour
modèle en s'appuyant sur deux innovations essentielles, l'utilisation de la peinture à l'huile et
de la perspective linéaire albertienne.
Cette évolution n’aura pas eu lieu sans la migration des savants et artistes grecs en Italie après
la chute de Constantinople. De nouveaux sujets font leur apparition comme les paysages et
les décors riches et variés, le portrait et de la nature morte, ainsi que certains
sujets profanes comme les portraits des commanditaires.
L’anatomie permet une meilleure connaissance des proportions du corps humain. En parallèle,
le nu traduit la compréhension de la nature du corps humain de la part des artistes.
Les artistes de la période se livrent à un travail systématique visant à définir rigoureusement
une perspective linéaire capable d'organiser clairement l'image.
Des techniques contribuent à l’avancée de l’art telles que les effets de lumières et d’ombres
(clair-obscur)et la diffusion de la perspective monofocale à point de fuite central qui exprime
la position du peintre, du spectateur, placé en dehors du tableau.

Recherche :
Effectuez une recherche sur les artistes, peintres et sculpteurs suivants : Rafail, Michel-Ange
et Lénardo Da Vinci. Pour réaliser un travail original et bien structuré, nous proposons le plan
suivant : vie de l’artiste, ses principales œuvres, ses particularités et son apport dans
l’histoire de l’art.

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