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Endettement paysan et crédit rural - Le crédit juif dans les campagn… cerdanes aux XIIIe et XIVe siècles - Presses

universitaires du Midi 27/11/2021 20:31

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universitaires
du Midi
Endettement paysan et crédit rural | Maurice Berthe

Le crédit juif dans les


campagnes cerdanes aux
XIIIe et XIVe siècles
Claude Denjean
p. 185-197

Texte intégral
1 Qui s'essaierait à résumer les vingt-cinq registres du XIIIe siècle et les cinq-cents du
e 1
XIV conservés à Puigcerda pourrait dire : que de crédit ! Des villages proches de la
scribanie2 aux hautes vallées3, céréales, troupeaux ou numéraire se négocient à
terme4 ; les soudures difficiles amènent le paysan devant un urbain
financièrement plus solide ; de même que les plus aisés ne payent pas comptant
une dot, que les consuls échelonnent les paiements5. Une pratique aussi constante

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nous invite à nous interroger sur les modalités du crédit rural dans le microcosme
d'une vallée d'altitude pyrénéenne entre Languedoc et royaume de Majorque. Là
plus encore qu'auprès de vastes cités nous pouvons douter avec Adeline Rucquoi
de la pertinence de la distinction entre urbain et rural. Sans doute Puigcerda
peuplée de six mille habitants est-elle urbaine mais ses fonctions, sa structure
socio-professionnelle comme son organisation spatiale ne permettent pas dans la
recherche une séparation trop formelle entre crédit à destination d'un urbain et
crédit à destination d'un rural. Ainsi le dynamisme urbain6 s'enrichit de la laine
des montagnes d'Enveigt, dévore les troupeaux que gardent les « pastores » de
Puigcerda pour lesquels les bouchers se mettent en commande, accumule blé ou
seigle, l'échange comme l'« erba » et les « pasturas ». Ainsi le mode de vie des
commerçants les plus riches demeure proche des réalités campagnardes et la
différenciation spatiale entre ville et campagnes parfois peu nette. Nous pourrons
donc considérer comme acteurs du crédit rural les notaires, marchands,
travailleurs du textile juifs et chrétiens d'une part, qui prêtent et investissent de
même que les communautés montagnardes, le « miles » et les paysans vendeurs
ou emprunteurs d'autre part. Le prêteur juif étant l'objet de notre étude, nous le
définirons plus précisément en tentant de mesurer son poids face au Chrétien
comme les liens financiers entre eux, afin de dépasser l'image de l'affreux usurier
puni dans l'au-delà. Cela durant l'expansion vigoureuse de la fin du XIIIe siècle et
des premières décennies du XIVe, suivie d'une crise qui s'avère si grave à Puigcerda
qu'elle mène au déclin de la cité au XVe siècle, car si les troubles du XIVe permirent
l'essor des régions pyrénéennes, abri relativement pacifique, ceux de la fin du
Moyen Âge apportèrent la guerre. Datons le changement de conjoncture des
années 1360 lorsque les épidémies ne laissent pas la population se relever de ses
pertes.

LES SOURCES
2 Les sources, reflet de la réussite cerdane, nous imposent la périodisation. Notre
riche fonds notarial7 – registres dès 1260, Testamentorum* et Debitorum* dès
1300 – issu de la création d'une « scribanie » fermée et contrôlée, révèle
l'influence bien établie en 1270-1280 de la génération du notaire Mathieu
d'01iana,des prêteurs Abraham de Roxela, Jucef et Isach de Soal qui transmettent
plume et dettes à la charnière des XIIIe et XIVe siècles. La documentation jouit de
deux qualités favorables à l'étude : l'ancienneté et plus encore l'apparente
continuité des registres qui n'exclut pas la question de la cohérence. En effet notre
millier d'actes du XIIIe, notre dizaine de milliers utilisés au XIVe flattent le goût de
l'exhaustivité mais le hasard de la conservation peut fausser notre regard. Un seul
exemple pour apprendre à sourire définitivement de nos sérieux calculs :alors que
le sujet de recherche sur les Firmitatis* de 1325 pourrait être : « Des
moisissures », s'y rencontre en transparence la trace d'un prêteur inconnu non
négligeable8. L'organisation des notaires, pour eux pragmatique, demeure
aujourd'hui peu transparente : analyser seulement l'unique Judeorum* véritable
datant de 12869 donne un point de vue biaisé ; les judeorum* du XIVe sont des
Debitorum* ; vous attendez des soldes dans ce Firmitatis*, il regorge d'actes
fonciers ; voilà les Cerdans qui vendent leurs terres pour les reprendre en acapte
ou les Juifs en âge de mariage qui font recopier leur Ketuba10. Les exemples de
dénomination trompeuse sont légion. Si nous obtenons des récapitulations de

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comptes complets, l'inventaire des biens des Juifs cité par le scribe, les actes du
Commissariat au cens de 1316, un capbreu cerdan recherchés à Puigcerda,
Perpignan et Barcelone n'ont livré que des fragments lacunaires11. Cet état des
sources exige d'abord une remarque préalable : dans l'esprit des acteurs, le crédit
juif dans les campagnes ne possède pas de particularité notable et discriminante.
Demande ensuite de définir quelques règles pour être en mesure de reconstituer la
pratique du crédit juif dans les campagnes cerdanes aux XIIIe et XIVe siècles depuis
la prise de décision jusqu'au remboursement du capital et des intérêts sans oublier
les acteurs et leurs mentalités. Car si notre recherche visait seulement à établir les
rythmes, les termes du crédit rural courant, quelques sondages vers 1330
suffiraient à reprendre les conclusions de Richard Emery pour Perpignan. Pour
préciser les gages ou les causes du prêt, pour juger de la valeur des
remboursements, il faut comparer les Debitorum* et les autres registres sur un
temps plus long. La connaissance des prêteurs grands et petits, des clients,
demandent d'acquérir le maximum de données jusque dans les Testamentorum*.
Préciser la place du crédit dans la fortune juive exige le croisement de données
systématiquement observées, comme l'organisation familiale en liaison avec
l'activité financière. Nous avions commencé un fichier des clients mais il s'est
avéré ingérable vu son ampleur. Pour juger de la valeur des remboursements, il
faut comparer les Debitorum* et les autres registres. Enfin, nous avons cherché à
approcher au plus près des clients que l'on voit après l'accord utiliser leur argent,
des fideijussores ou d'autres prêteurs – des Chrétiens comme les notaires et les
consuls assez bien repérables.

COMMENT FONCTIONNE LE CRÉDIT ?


3 Emprunter paraît courant, naturel, au moins pour qui n'est pas dépourvu de tout
bien. Mais pour quoi faire ? Les occurences des contrats « pro... » sont rares mais
sans pouvoir établir une hiérarchie précise et rigoureuse nous pouvons découvrir
des motifs dans certains actes. Premièrement l'emprunt de blé peut aller de pair
avec l'existence de réserves. Le crédit circule d'ailleurs dans le sens de la ville vers
la campagne comme à l'inverse. Nous relevons des contrats concernant le blé, le
seigle, le froment, les plus courants à l'exception des contrats pro pannis, urbains
et peu pratiqués par les Juifs au XIIIe siècle. Leur nombre reste constant entre les
e e
XIII et XIV siècles ce qui signifie une diminution relative. Mais rappelons que nous
travaillons sur de petits nombres : autour d'une dizaine sur cinquante par an au
mieux. Deuxième objet de contrat « pro... », les mules surtout au XIIIe siècle et les
diverses bestias, surtout les lanutas au XIVe siècle. Les caprins, équins, bovins
seraient plutôt l'objet de ventes qui peuvent se faire avec échéances mais
concernent peu les Juifs. Si de pauvres paysans ont eu besoin d'aide financière
pour reconstituer le petit bétail de basse-cour ou la porcherie, nous n'en
possédons qu'une mention. Rare crédit lié à la misère, pas de prêts pour subvenir
aux besoins de l'alimentation. Fait corroboré par la très grande rareté d'emprunts
paysans pour participer à la vie sociale et familiale, par exemple pour payer une
dot, à la différence de ce qu'a trouvé Xavier Sodevila près de Girone12, à l'inverse
de riches commerçants de Puigcerda qui empruntent à un confrère juif en vue
d'un riche mariage. Excluons les quelques achats juifs de vin, ils peuvent
correspondre à leur consommation. Troisièmement, au XIVe siècle se multiplient
les contrats pro lana. Nous nous demandons d'ailleurs après la lecture

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d'inventaires de la vallée du Queroll s'il n'existait pas un premier traitement de la


laine en montagne suivi d'une collecte opérée par des marchands de Puigcerda
auxquels des Juifs pouvaient être associés. Ainsi dans les campagnes cerdanes du
e
XIV siècle les échanges ont lieu à crédit. Mais pas les investissements. Il est
possible que sous et deniers empruntés servent à l'achat de petit outillage –
puisque les échanges de peu de valeur nous échappent – ou bien à des travaux –
ce dont nous avons la preuve en ville. Il est étrange que ne nous soit parvenue
aucune transaction foncière ou immobilière éloignée de Puigcerda, aucune
mention d'aménagement d'irrigation pourtant financièrement plus lourds13. Ces
indices convergeraient pour nous laisser supposer que le crédit pratiqué dans les
campagnes selon le témoignage des notaires est un moyen de payer grâce à des
traites qui peuvent circuler, suppléant à l'absence de liquidités, aussi bien pour un
urbain dont la fortune est pour l'essentiel immobilisée que pour un rural qui
manque de numéraire.
4 Comme Richard Emery pour Perpignan nous constatons une légère spécialisation
des Juifs dans le prêt rural par rapport aux activités de crédit concernant le textile,
plus nette au XIIIe qu'au XIVe siècle. Pouvons-nous décrire précisément la situation
financière des clients du Juif ? Un paysan de Haute ou Basse Cerdagne peut
emprunter au Juif pour rembourser un Chrétien comme l'inverse. Les cas de
rééchelonnement de la dette se déroulent tant durant la belle période que lors de
la crise devant le même prêteur et se payent en pénalités comme tout solde non
remboursé à la bonne date. Qui se présente devant un prêteur juif pourrait traiter
de même avec un Chrétien.
5 Y-a-t-il des saisons de l'emprunt ? S'il est des temps forts, il est peu de temps
morts. Pas de shabbat*, pas de dimanche pour les affaires ; les saints les plus
vénérés sont ceux des foires. La Sainte-Marie ou la Nativité de Notre-Seigneur
signifie terme pour un prêteur ; Pâques le changement de millésime chrétien
enregistré dans les comptes, la Saint-Jean l'ouverture d'un nouveau livre notarié.
Lors de la Grande Peste, menacés de pogroms, les Juifs prêtent. Le jour de la
Cène, ils sont là alors qu'ailleurs, ils préfèrent ou doivent se réfugier derrière la
porte de leurs quartiers. Cependant le prêteur juif respecte mieux sa foi que le
Chrétien car si le Samedi est un jour creux, le marché du Dimanche représente le
jour de la semaine le plus actif pour l'ensemble des activités de prêt devant le
Jeudi et le Vendredi. Les prêteurs juifs sont actifs à Puigcerda durant les grandes
fêtes cerdanes comme la Saint-Marie de septembre et secondairement la Saint-
Michel et lors des grandes célébrations chrétiennes liées au calendrier agricole : le
pôle printanier – février, Pâques et 24 juin – est moins chargé que celui de
l'automne – septembre, Saint-Martin, Toussaint ; le pôle hivernal : – Nicolas,
Luce, Noêl, Epiphanie – demeurant mineur. Le prêteur déploie une activité
constante liée au cycle rural.
6 Dans le cas où un Juif achète à terme et malgré la difficulté à interpréter le petit
nombre de contrats « pro... », il semblerait qu'il accomplisse son achat lorsque le
besoin s'en fait sentir – dans le cas d'une mule – mais plutôt au moment où les
prix doivent être favorables à l'acheteur c'est-à-dire en juillet, août, septembre. Le
Juif urbain maîtrise le marché, le paysan le subit.
7 Par contre, les emprunts en nature des paysans peuvent s'opérer à la fin de l'hiver,
ce qui prouverait une soudure difficile, ou pire, en octobre ou novembre. Mais le
petit nombre de paysans concernés confirmerait nos précédentes remarques sur la

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rareté du prêt notarié de misère par rapport aux besoins d'argent des campagnes
de l'époque.
8 Les actes du crédit rural ne se distinguent pas formellement du crédit urbain si ce
n'est qu'ils exigent le plus souvent de petites sommes, qui circulent rapidement.
Cependant, les emprunteurs des campagnes rencontrent des problèmes
spécifiques. En premier lieu, l'éloignement du centre de financement : depuis le
Capcir, les estives du Queroll, Sant Pere del Forcats ou Eine, le paysan peut
compter une demi-journée à une journée de marche ; d'où la conjonction entre les
emprunts et la foire comme la spécialisation de certains dans le rôle de
mandataire des absents. D'où le rôle du notaire, de l'aubergiste, des récents
habitants de Puigcerda originaires des diverses vallées, des migrants réguliers et
traditionnels que sont les marchands et les pasteurs dont certains vivent en ville.
D'où l'importance des tournées pratiquées par les Juifs dans le but de
« récupérer » les dettes parfois de pair avec la collecte des impôts. D'où le rôle
matériel et symbolique des lieux de l'échange : « Scribanie », auberge, table du
changeur, étal de foire, maison des consuls, voisinage de l'église.
9 Les formules notariées semblent signifier certains rapports entre emprunteurs et
prêteurs. Si le prêt le plus courant revêt la simple formule mutuo14, les
demandeurs ruraux se retrouvent famille au complet face à un représentant de le
societas juive. Le remboursement se fait plus aisément par mandataires
interposés et absout définitivement de toute dette, de la moitié de la dette, ou
simplement des intérêts. De plus en plus au XIVe siècle le créditeur semble investir
dans les campagnes comme il investirait dans le textile, en organisant une
commande. Nous ignorons quel est le poids des prêts simplement verbaux sin
carta comme il est avéré qu'Ali Mair les a pratiqués en 1306 et 1307. Par contre
nous savons que les Juifs sont particulièrement attentifs à payer le travail du
notaire et à conserver soigneusement leurs chartes, rendues à l'extinction de la
dette. Ce qui exige une bonne gestion.
10 En effet, si la majorité des prêts courants est dite à un mois, trois mois, six mois
ou un an, certains ne sont véritablement remboursés que trois ans, voire dix ans
plus tard. Le crédit sur les ventes court sur six mois à un an, sauf si l'achat est plus
important, par exemple les acquisitions foncières dans la périphérie de Puigcerda.
Le calcul des échéances se fait en général régulièrement, par exemple moitié,
moitié. Cependant, dans la pratique, les remboursements peuvent être inégaux.
L'intérêt peut être payé avec le capital, régulièrement comme une rente, ou après
le capital. Peut-être est-il minoré lorsqu'il est inclus dans la somme totale à
rembourser. Ce pourrait être une solution lorsque le contrôle royal s'alourdit avec
la nomination de « commissaires aux biens des juifs », alors que le Languedoc
vient d'être agité par l'expulsion des Juifs de France. Après 1316, les Juifs
s'émancipant de cette surveillance promettent seulement de respecter le taux
d'intérêt fixe, de travailler sin usuras, et sin cambio. Promesse tenue dans les
registres où l'on peut relever un intérêt autour de 20 %.
11 L'hypothèque sur les biens semble aller de soi pour tout prêt important puisque le
solde exclut les réclamations sur les biens servant de garantie tant ceux de
l'emprunteur que ceux des garants. Mais si autour de Puigcerda, certains
transferts de propriété nous semblent suspects, rien de tel dans les campagnes.
12 Comme sont rares les gages cités par les actes et plus encore les gages vendus pour
dédommagement. Lorsque nous connaissons leur nom, nous ne relevons jamais

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des objets de première nécessité ou de l'outillage, ou quelque élément du capital


agricole mais le plus souvent un vêtement – type cape-, éventuellement de la
vaisselle. Nos notaires n'étant pas les médiateurs courants de prêts gagés, n'ayant
pas trouvé de procès ou de sanctions pour dettes, nous pouvons conclure soit à
une situation favorable des paysans cerdans face à l'endettement, soit à une
méconnaissance du problème due à nos sources.
13 Les prêts en nature ne sont pas habituels, et concernent uniquement les céréales.
Au XIVe siècle, le prêt en nature pur n'existe plus mais les sous et les deniers
voisinent avec les modium frumenti et quartalos bladi. Simplement lors des
remboursements, le transport jusqu'à la ville demeure à la charge de
l'emprunteur. Les Juifs cerdans comptent en Livres barcelonaises parfois évaluée
en leur équivalent-argent, même s'ils acceptent des sous de Melgueil au XIIIe siècle,
de Narbonne, de Morlaas au XIVe et exceptionnellement des morabotins. Au début
du XIVe siècle les Juifs venus du Languedoc emploient la Livre tournois. Ainsi
ouvertes à diverses influences, les campagnes cerdanes demeurent malgré tout un
petit monde, peuplé de prêteurs venus de l'Est et du Nord plutôt que du Sud.

LES ACTEURS DU CRÉDIT


14 La relation à l'autre se construit chez le notaire autour de l'endettement, dessinant
une société du crédit. La position sociale des acteurs n'est pas systématiquement
notée mais nous pouvons dégager quelques caractéristiques.
15 Le débiteur le plus courant est un homme adulte. Cependant le couple est très
fréquent. Soit les époux cités ou non à égalité, éventuellement avec leurs enfants
mineurs ou majeurs non mariés. Soit parent et enfant : père et fils unis par le
patrimoine et l'activité, mère devenue tutrice. Plus rare mais notable : frère et
sœur. Les femmes sont nombreuses à agir seules, sans attendre la crise
démographique qui leur offre une place par défaut.
16 Plus que de pauvres paysans, nous rencontrons des « coqs de village », des
pastores, ou les consuls des vallées comme le prêtre du village, le miles comme les
riches possesseurs de la terre en Cerdagne : d'abord le monastère Saint Michel de
Cuxa, surtout au XIIIe siècle. Le Capcir fournit de petits emprunteurs, comme
l'Andorre dont les communautés sembleraient a priori plutôt devoir être clientes
d'Urgell vu les difficultés de circulation. Les prêts des Juifs de Puigcerda se font
aussi ailleurs qu'en Cerdagne, comme en Ripollès. Certaines vallées – celle de
Queroll – certains paysans – les De Girona d'Estavar – sont partenaires habituels
des Juifs.
17 Si cette clientèle ressemble à celle des Juifs du Roussillon et du Languedoc15, par
contre, la bibliographie nous semble trop mettre l'accent sur la qualité de prêteurs
des Juifs, alors qu'à Puigcerda, l'existence de sources d'origine juive assez
nombreuses permettent de corriger ce point de vue16. Bien sûr la population juive
que nous avons répertoriée n'atteint que 6 % de la population totale alors qu'un
tiers des collecteurs d'impôts en Cerdagne sont juifs, comme 15 à 20 % des
prêteurs. Mais si nous éliminons de notre liste les petits prêteurs occasionnels,
nous trouvons environ sur deux siècles cinq grosses sociétés familiales de prêt.
D'ailleurs, après une expansion quasiment exponentielle du nombre des prêteurs
entre 1260 et 1286, ce nombre diminue et se stabilise. S'agit-il d'un effet d'optique
dû à la présence du Judeornm* de 1286 ou bien ce livre est-il le signe d'une forte
présence juive que les notaires ont manifestée par un registre spécial alors que

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leur méthode était encore tâtonnante ? Deuxième erreur possible : le véritable


nombre des Juifs. Nous connaissons par des mentions ou actes familiaux des Juifs
non prêteurs mais les plus pauvres ou certains membres des familles nous
échappent. Même en choisissant l'hypothèse la plus haute, les prêteurs ne
représenteraient que 10 % de la population de la communauté. Mais leur place est
proportionnellement importante et marquante par comparaison avec le prêt
chrétien, surtout lors de l'expansion qui les a attirés dans le Roussillon et le
Languedoc avant de se banaliser quelque peu au XIVe siècle.
18 Du point de vue juif, que représente cette activité ? Est-elle la principale ? Les
activités commerciales concurrencent les prêts chez les deux ou trois plus grosses
fortunes juives de Puigcerda. Pour tous, être prêteur n'est pas un métier. Jamais le
scribe n'écrirait ce qualificatif, ou pire « usurier » comme l'emploierait un
prêcheur ou un client déçu17. Ce n'est même pas une activité à plein temps, même
lors des tournées ou séjours pour affaires des Juifs du Roussillon et du Confient
en Cerdagne. Au XIVe siècle s'établit une sorte de tour de garde à la scribanie. Les
prêteurs mineurs, étrangers ou absents délèguent leurs pouvoirs à un procurateur.
D'autres activités les attirent : négoce des draps, artisanat textile... spéculation en
fumier. Les médecins et chirurgiens sont fréquemment cités à la fin du XIVe siècle.
Les Juifs prennent des responsabilités dans leur communauté : gestion de
l'Aljama* cause de déplacements à Perpignan, tâches éducatives et religieuses,
notariat juif, travail intellectuel. Ils sont d'ailleurs contrôlés en 1316 pour leur
« négoce » comme pour le crédit. Enfin le prêteur juif n'est pas isolé par sa
religion différente puisqu'il peut être associé avec un Chrétien et pas seulement
être son prête-nom. Le crédit juif en Cerdagne possède donc des spécificités sans
jamais manifester une particularité telle qu'elle lui garantisse ou lui impose une
place à part. Nous ne pouvons affirmer comme Maurice Kriegel18 que leur position
est particulièrement garante de leur réserve et impose la confiance. Nos sources
les montrent intégrés par les échanges, peu craintifs ; ils ne semblent pas victimes
d'émeutes locales19. Au XVe siècle, l'apparition de néophytes s'explique par
l'ambiance générale en Catalogne et la disparition des Juifs de la cité par l'atonie
des affaires. L'étude comparée des Debitorum* et des Judeorum* permet peut-
être de préciser cette réponse. L'origine sociale des prêteurs chrétiens – notaires,
commerçants, urbains enrichis par le textile – leur culture – celle de l'écrit et des
pratiques commerciales – leur participation à la gestion de la cité, leur qualité de
médiateurs entre les campagnes et les pouvoirs ne les distingue pas de leurs
homologues juifs. Eux aussi saisissent des gages mais ne semblent pas pâtir de
conflits graves. Les pratiques financières des deux communautés crééraient plutôt
des solidarités entre riches. Par contre, confier ses affaires à un « procurateur » et
vendre souvent ses parts de dettes à des prêteurs juifs du Confient, du Roussillon
et du Pays de Foix est une méthode plus typiquement juive. Mais pourquoi
l'emprunteur leur en voudrait-il particulièrement ? Ces « étrangers » à la
Cerdagne sont malgré tout assez bien implantés pour ne pas effrayer. Ne les
créditons pas d'une vertu ou d'une solidarité commerciale et familiale supérieure à
la moyenne des hommes d'affaires car ils prennent en famille des garanties
drastiques. Avec raison parfois : qui ne plaindrait l'associé de qui lors de ses
tournées en Cerdagne apportait le jeu de dés plus que le crédit20 !
19 Entre la clientèle campagnarde et le prêteur ou investisseur urbain interviennent
des fideijussores. Leur choix ne découle pas du voisinage au village ou dans la liste

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des endettés comme celui des témoins, car le rôle de ces garants dépasse le simple
recours en cas de non solvabilité. Ainsi, les consuls des vallées peuvent agir de
deux manières : soit comme une somme d'individus flanqué de son fideijussor,
soit comme Universitas, où leur responsabilité personnelle et familiale est sans
doute engagée, mais où ils forment un ensemble créant une personne morale dont
la charge est ensuite reprise et assurée par leurs successeurs. Lors des prêts
individuels, le système des garanties semble s'organiser à plusieurs niveaux, tant
du point de vue financier que juridique. Dans les trois-quarts des cas, la famille
intervient d'abord : époux mutuellement responsables, ou solidarité entre
générations. Mais lors du règlement – en particulier en cas de décès de
l'emprunteur – le patrimoine concerné demeure celui de l'endetté et non les
propres de son épouse par exemple. Par contre, un membre de la famille peut
s'engager comme fideijussor et être alors plus qu'un garant, moins qu'un socer. Il
agit alors en personne, particulièrement lors des échéances. Il rembourse tout ou
partie de la dette sur ses propres fonds et peut même prendre soin de dresser un
acte s'il doit être remboursé par l'emprunteur principal. Cela signifierait qu'il
existe peut-être des prêts où se produit une double intervention, certainement une
solidarité expliquant l'absence de saisies trop nombreuses ou de conflits.
20 En effet, la présence familiale se double d'un deuxième cercle assurant la sécurité
du prêt : celui des notables locaux, le plus souvent paysan aisé responsable de la
communauté et donc en relation avec les créditeurs comme avec les emprunteurs,
peut-être relai autant que garant comme lors de la collecte des impôts. Le curé
joue aussi ce rôle.
21 Troisième cercle de ce réseau de solidarité et d'investissement : les fideijussores
de Puigcerda doublant ceux du village. Ils président aux remboursements car ils
sont sur place. Grâce à ce système, les remboursements ont-ils lieu de manière
suffisante pour assurer un revenu convenable au prêteur, protégé par le roi mais
qui a tout intérêt au consensus ? Dans la mesure où durant la période dynamique
nos sources sont cohérentes, nous pouvons affirmer que les soldes se déroulent
correctement. La preuve, les récapitulations lors des transferts de dettes juives en
cas de ventes ou de décès correspondent aux prêts des registres précédents, aux
soldes des suivants. Si moins de 4 % des testateurs dictent un souvenir précis de
ses dettes – surtout aux Juifs – les manumissores opèrent les règlements après la
mort.

UNE MENTALITÉ DU CRÉDIT


22 Si nous prenons comme hypothèse la densité de deux à trois feux par kilomètre
carré proposée par Carme Batlle pour la Cerdagne21 ; si nous admettons
qu'en 1286 seuls les Juifs les plus pauvres demeurent inconnus, il nous faut
estimer que les pratiques et la société telles que nous venons de les décrire
influent sur la majorité des habitants des campagnes cerdanes et de leur cité. Sans
jamais oublier toutefois que l'unique fréquentation des registres notariés amène à
surévaluer la place du crédit : l'acte ne représente qu'un bref moment dans une
vie. Donc, tout en 196 conservant sa juste importance à ce phénomène, nous
constatons que prêteurs et emprunteurs s'intègrent à une société de l'écrit qui gère
son temps et son patrimoine.
23 La vingtaine de paysans en trois siècles incapables de rembourser sont entrés dans
le cycle de l'échec et de la dépendance dont nous ne connaissons rien en raison de

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l'absence des comptes de l'hôpital Bernard d'Enveigt ou de liste des endettés.


Peut-être pouvons-nous dire simplement que nous ne les voyons pas grossir les
rangs des citadins puisque ceux qui s'installent à Puigcerda au XIVe siècle ne
semblent pas en difficulté, fait corroborant l'absence de gages et de conflits.
24 Les paysans moyens ou aisés construisent par contre des réseaux de relation et de
solidarité ainsi qu'une mémoire du prêt et de ses conditions, et indirectement à
travers le scribe une pratique de l'écrit vu l'importance de la charte, une
compréhension du vocabulaire et des mécanismes du prêt. Le temps paysan n'est
pas seulement rythmé par les récoltes, le cens dû à Saint-Michel de Cuxa mais
aussi par les comptes intermédiaires calculés lors des remboursements ou des
paiements des achats urbains, par les fêtes et les foires. L'utilisation de la
monnaie, des paiements à terme et de l'endettement sont si courants que les
testaments ressemblent plus à des comptes qu'ils ne manifestent de
préoccupations religieuses particulières. Courants mais demandant des
règlements précis alors que les échanges ou la transmission du foncier ou de
l'immobilier semblent aller de soi, tant chez les emprunteurs chrétiens que chez
les prêteurs juifs. Cependant les pratiques ou les structures temporelles
communes ne permettent aucune relation personnelle entre le prêteur et
l'emprunteur à la différence du prêt pratiqué dans la cité pour les activités textiles.
25 Les Juifs de leur côté, organisent leurs comptes de manière chronologique. S'ils
peuvent vivre des désaccords familiaux, nous ne connaissons pas de contentieux
sur les parts de dettes, pourtant complexes et croisées. Nous savons que certains
conservent dans une arca de l'argent liquide22. Les sommes placées dans le crédit
ne représentent qu'une part de la fortune dont elles constituent sans doute un
quart alors que les autres parts sont constituées de liquidités, de biens
immobiliers, de beaux vêtements et orfèvrerie pour les plus riches,
d'investissements en biens productifs et de réserves de blé, couleurs pour le textile
– pastel par exemple... Nous avons précisé l'attention que porte le Juif à la gestion
du crédit mais ce souci va de pair avec l'acceptation du risque : en effet les
périodes troublées comme 1306, 1316, 1348, 1391 ne provoquent aucune panique,
pas de modification notable des stratégies. Le danger semble connu, évalué.
Lorsque la situation devient dramatique par la réalisation de l'expulsion des Juifs
de France, des Juifs de Pamiers investissent dans les campagnes cerdanes jusqu'à
la stabilisation de leur position.
26 Chacun connaît des exemples de marchands chrétiens terrorisés par l'arrivée de la
mort et reversant in extremis les biens mal acquis comme les y poussent les
exempta des prêcheurs. Rien de tel dans nos trente-sept testaments juifs du
e
XIV siècle qui manifestent une grande sérénité face au crédit.

27 Parvenus à cette étape de notre étude, nous avons pu acquérir quelques certitudes
et émettre des hypothèses. D'abord à Puigcérda comme à Perpignan et Girone, le
volume du crédit est concomitant avec l'expansion. Tel que nous l'avons étudié –
mais les problèmes de l'endettement des plus pauvres nous échappent – il favorise
les échanges, est porteur de croissance et d'enrichissement. D'où l'absence de
conflits et violences d'origine cerdane observés. D'où l'implantation dans les
campagnes grâce à ce vecteur qu'est l'acte notarié de pratiques commerciales et de
mentalités d'origine urbaine.
28 Ensuite, le sentiment des notaires correspondait à la réalité : le crédit pratiqué par
les Juifs est plus intégrateur que discriminant. D'ailleurs le prêt dans les

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campagnes n'est pas une activité majoritairement juive à Puigcerda qui ressemble
en cela plutôt au Perpignan étudié par Richard Emery qu'à la Girone du XIVe siècle
décrite par Christian Guilleré23. Mais cela peut-être expliqué par l'origine
roussillonaise de nos prêteurs. À nous entendre, le prêt paraît se dérouler dans de
bonnes conditions pour tous les acteurs, ce qui s'expliquerait par l'étroitesse des
solidarités cerdanes, et plus encore par le retrait des prêteurs juifs à l'heure des
difficultés.

Notes
1. Arxiù Historic Comarcal de Puigcerda.
2. Hix, Vilalobent, Aragolisa, Palau sont situés entre 1 et 5 kilomètres de la ville ; Alp, Caldegas,
Sainte-Léocadia, Oceja, Salagosa, Llivia et Estavar sont en Basse-Cerdagne où sont cultivées les
céréales.
3. Les villages de Dorres à Bolquera sont aux franges des pâturages d'altitude alors que Queroll,
Vallczebolera... commandent des vallées.
4. Un mois, trois mois, six mois, un an sont les durées les plus courantes.
5. À Llivia, La Tor de Queroll et Porta, vilages clients des Juifs pour les impôts. À Puigcerda pour
l'achat de terres et la construction des murailles dans la décennie 1360.
6. Puigcerda connaît un essor rapide et vigoureux qui la place après des cités comme Barcelone,
Perpignan, Lérida, Girone et dont la construction des murailles successives n'est qu'un des
signes : Bosom, Denjean, Mercadal, Subiranes, « Noves aportacions a Testudi de l'urbanisme
médiéval de Puigcerda : segles XIII-XV », Cultures i medi de la Préhistoria a l'edat mitjana
Puigcerda, 1995. La communauté des Juifs peut, semble-t-il concurrencer celle de Perpignan avec
laquelle elle est très liée.
7. Bosom i Isern, Sebastia Catalog de protocols de l’Arxiù Historic Comarcal de Puigcerda,
Barcelona, Fundacio Noguera, 1980.
8. AHCP, Liber Firmitatis 1325 sur une centaine de ce type.
9. AHCP, Liber judeorum 1286-1287.
10. Contrat de mariage hébraïque.
11. ADPO, série B et J, ACA Batllià Général (Capbreu de Llivia XVIe siècle).
12. Xavier Soldevila, « La comunitat jueva de Toroella de Montgri », Colloque Mosse ben
Nahman i el seu temps, Girona, 1994, pp. 319 à 327.
13. Il est pourtant souvent question d'aménagements hydrauliques dans les Libri Firmitatis ou
d'irrigation dans les Extraneorum du XIVe siècle.
14. X judeus (procurator Y) (habitator de Z) et X'uxor ejus (gener, filius, tutor et curator) N L
NS ND barcinonensis (melgeil) (N modium seglis, blado, frumenti) pro mulo nigra (vacha,
nigra, rossa, vitulum, blado, pannis) tibi W et W'uxor ejus mutuo in paschale (natale, sancto A)
(solvere ad M mensis, annum) dampnum (sin dampnum) super rebusfideijussor Z. Ce prêt n'est
pas véritablement « amical » et peut cacher un intérêt.
15. Richard Emery, « Le prêt d'argent juif en Languedoc et en Roussillon », Cahiers de Fanjeaux,
no 12, Toulouse, Privat, 1977.
16. Testaments et contrats de mariage permettent de découvrir les Juifs qui ne prêtent pas.
17. Les clients peuvent cependant avoir une vision positive de leur prêteur comme dans J.
Shatzmiller, Shylock reconsidered, Berkeley, Los Angeles, 1990.
18. Maurice Kriegel, Les Juifs à la fin du Moyen Âge dans l'Europe méditerranéenne, Hachette,
1979, réed. « Pluriel », 1994.
19. Si nous ne possédons pas de récits directs de violences, nous savons que l'épidémie d'émeutes
antigrèves a atteint Puigcerda depuis Urgell ; les conversions se multiplient après 1391, surtout un

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procès rend compte des tensions affreuses qui se manifestent, jusqu'à l'assassinat au sein de la
communauté locale (AHCP).
20. AHCP, Libri firmitatis, XIIIe siècle.
21. Carme Batlle Coneixer la historia de Catalunya : del segle XIII al XIV, Barcelona, Vicens
Vives, 1983.
22. AHCP, Liber firmitatis.
23. Christian Guillere, Girona al segle XIV, Barcelona, Abadia de Montserrat, 1993.

Auteur

Claude Denjean
Du même auteur

Sources sérielles et prix au Moyen-Âge,


Presses universitaires du Midi, 2009
Expertise et valeur des choses au Moyen
Âge. I, Casa de Velázquez, 2013
La loi du lucre, Casa de Velázquez, 2011
Tous les textes
© Presses universitaires du Midi, 1998

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Référence électronique du chapitre


DENJEAN, Claude. Le crédit juif dans les campagnes cerdanes aux XIIIe et XIVe siècles In :
Endettement paysan et crédit rural : Dans l’Europe médiévale et moderne [en ligne]. Toulouse :
Presses universitaires du Midi, 1998 (généré le 27 novembre 2021). Disponible sur Internet :
<http://books.openedition.org/pumi/23806>. ISBN : 9782810709212. DOI :
https://doi.org/10.4000/books.pumi.23806.

Référence électronique du livre


BERTHE, Maurice (dir.). Endettement paysan et crédit rural : Dans l’Europe médiévale et
moderne. Nouvelle édition [en ligne]. Toulouse : Presses universitaires du Midi, 1998 (généré le
27 novembre 2021). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/pumi/23726>.
ISBN : 9782810709212. DOI : https://doi.org/10.4000/books.pumi.23726.
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(2021) Les campagnes françaises à l'époque moderne. DOI:
10.3917/arco.charp.2021.01.0333
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