Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
90
Déjà parus
Olivier MEUNIER
@ L'Harmattan, 2000
ISBN: 2-7384-9036-0
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
À Anaïs et Valentin
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
Introduction
8
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
d'une virulente critique des politiques menées par les États, mais
également d'une remise en cause de leur légitimité.
En effet, l'arbitraire culturel, politique et idéologique que
l'école véhiculait jusqu'alors en socialisant les jeunes
générations, et qui a pu être établi suite à ce consensus, est remis
en question puisqu'elle continue à provoquer une acculturation
chez les groupes sociolinguistiques qui ont pu conserver, tout en
l'adaptant parfois aux nécessités du monde moderne, leur
propre système de valeurs, de pratiques et de représentations. Ce
sont souvent les conférences nationales qui, en réunissant tous
les acteurs du système scolaire, ont permis d'élaborer une
réflexion sur l'école nationale afin de voir ce qu'il fallait garder
ou changer pour l'école de demain, puisque le fonctionnariat
n'était plus sa seule finalité. Ce qui peut paraître équivoque,
c'est que depuis les années 1960, des rapports émanant à la fois
des services de l'Éducation nationale et des chercheurs
«indépendants », ont fait part des mêmes préoccupations pour
l'enseignement en proposant de mettre en place des réformes
afin de « relier l'école à la vie », de faire en sorte que l'école soit
en adéquation avec le milieu tout en préparant l'élève à «la
modernité ». Nous pouvons constater que les réformes sont le
plus souvent à l'ordre du jour lorsqu'elles ne peuvent être
évitées, dans l'urgence de la situation. Actuellement, les
conditions de leur réalisation devraient être réunies puisque
toutes les parties prenantes qui en ont été avisées sont
consentantes et que les objectifs de l'Éducation nationale
peuvent être conçus par référence à un projet national.
Cependant, il n'est pas toujours aisé de trouver un juste équilibre
entre l'identité nationale et l'identité collective des différents
groupes socioculturels présents dans un État. De même, entre la
nécessité de rattraper le retard économique en formant des
cadres utiles pour la prospérité de la nation et la volonté de ne
plus être acculturé - c'est-à-dire de maîtriser suffisamment sa
culture « maternelle» afin de pouvoir distinguer ce qui relève de
celle-ci et de la culture nationale, d'être capable de s'ouvrir à
l'universel ayant acquis la conscience de soi -, il est difficile
pour les nations africaines de mettre en place un projet de
9
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
10
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
étaient pris en compte, sans que cela ne soit limité aux langues
vernaculaires. L'enseignement manuel, technique et artistique
notamment pourrait être pris davantage en considération, non
seulement parce qu'il est avec les langues nationales le meilleur
moyen de relier l'école à la société, mais aussi parce qu'il
pourrait prédisposer les élèves à choisir davantage les filières
techniques et technologiques, les autres ne proposant plus
vraiment de débouchés. Mais pour cela, il faudrait déjà
développer ces filières, pour ne pas dire les créer, puisque le
Niger ne possède pour l'instant que deux établissements
techniques et professionnels (le lycée technique Dan Kasawa de
Maradi et le lycée Issa Béri de Niamey). De même, il serait
judicieux de créer un enseignement supérieur technique au
Niger qui soit en adéquation avec les besoins et les capacités
économiques du pays.
12
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
o 100km
--
Première partie
18
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
Chapitre I
« S'il est juste et naturel d'attendre des écoles françaises des bénéfices
immédiats, c'est-à-dire si par leur moyen nous devons pouvoir trouver les
employés indispensables aux différents services de l'État, au commerce et à
l'industrie, ce serait une erreur de croire que c'est là le but principal à
2
Cité par BOUCHE (D.), «Les écoles françaises au Soudan à l'époque de la
conquête (1884-1900) », Cahiers d'Études Africaines, VI, 1966.
3
De Trentinian, Circulaire 140, 19 avril 1897, Dakar, réf. 15G160.
20
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
poursuivre. En réalité, nous l'avons vu, les écoles sont créées pour répandre
notre civilisation, instruire les indigènes des droits et des devoirs des individus
dans la société, faire découvrir à quelques-uns les splendeurs de la philosophie,
de la science et de l'histoire, les amener tous au respect et à l'amour de notre
belle patrie française» 4.
4
Idem.
5
Ibid.
21
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
22
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
« Les écoles régionales créées dans les grands centres sont dirigées par
des instituteurs européens; leur régime ordinaire est l'internat. Elles reçoivent
les jeunes élèves recrutés dans les écoles primaires des cercles environnants et
déjà pourvus des premiers éléments d'instruction. Leurs programmes
comportent un degré d'enseignement plus développé et mettent en mesure les
8
Idem.
9
L'arrêté du 27 mai 1922 institue l'école des fils de chefs et des interprètes de
Saint- Louis.
23
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
jeunes élèves de suivre plus tard avec profit les cours des écoles des fils de chefs
ou professionnelles de Kayes. »10
10
Rapport d'ensemble sur la situation de la colonie en 1906, Ibid.
11Ib id.
24
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
12
HARDY (G.), Une conquête morale: Enseignement en A.D.F., Armand
Collin, Paris, 1917, p. 242.
13
Idem, p.243.
25
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
26
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
17
Circulaire du 1ermai 1914, J.O.d'A.O.F., 1914, p. 470.
18
Il s'agit d'une ancienne école secondaire catholique qui a été laïcisée en
1903. Supprimée en 1906, elle fut recréée en 1916 par un arrêté du gouverneur
général Clozel. Elle devait former des écrivains, des dactylos et des
comptables.
27
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
19
Article 36 de l'arrêté n0806, organisant le service de l'enseignement dans les
colonies et le teITitoire de l'A.D.F., du 24 novembre 1903.
20
HARDY (G.), Ibid., p. 75 et p. 81.
28
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
« Au cours des études, les élèves sont familiarisés avec tous les outils
essentiels. Tous les genres de travaux leur sont au moins indiqués, et les
exercices sont régulièrement suivis d'applications; il est impossible qu'à leur
sortie ils se trouvent dépaysés dans n'importe quel atelier. On s'attache aussi à
développer leur ingéniosité en même temps que leur habilité et leur
application; on ne craint pas les travaux imprévus, les réparations, les
adaptations occasionnelles, et, tout en suivant de rigoureuses progressions, on
demeure en contact avec les besoins exacts du pays et les conditions réelles de
la vie industrielle.
Mais l'apprentissage manuel ne constitue pas tout l'enseignement. Il
importe que ces ouvriers ne soient pas de lourds copistes et qu'ils prennent
l'habitude de travailler avec intelligence et méthode; il faut prévoir que
certains d'entre eux deviendront un jour contremaîtres ou même s'établiront à
leur compte. C'est pourquoi le croquis coté et le dessin, par exemple, sont
indissolublement liés aux exercices manuels: la pièce à exécuter est indiquée à
grands traits, puis l'ébauche est revue avec soin sous la direction du professeur
de dessin, et quand l'élève prend la scie ou la lime, il voit nettement les
différentes parties de sa besogne: il distingue sans effort les parties
essentielles et les détails; il ne tâtonne pas pour donner à l'objet les
dimensions voulues. Pour les mêmes raisons, les élèves reçoivent des notions
simples de technologie, qui les mettent en mesure de dominer leur métier, d'en
apercevoir les conditions générales et de compléter l'expérience acquise à
l'atelier; c'est du reste un enseignement tout à fait concret, où la mémoire
visuelle est surtout intéressée.
Une partie du temps est aussi consacrée, chaque jour, à l'instruction
générale. Un ouvrier doit savoir écrire une lettre à peu près correcte, établir une
commande ou une facture, prendre quelques notes, manier aisément le calcul
29
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
« ... entre les écoles coraniques et les écoles françaises, on a placé des
écoles franco-arabes ou médersas, destinées à faire oublier celles-là et à faire
admettre celles-ci. [...] Leurs programmes se sont complètement transformés.
Ce ne sont plus des universités musulmanes, ce sont exactement des écoles
franco-arabes, dans lesquelles la langue et les sciences françaises prennent le
pas, de plus en plus, sur la langue et les sciences arabes. Par exemple,
l'enseignement de l'arabe s'y est libéré des méthodes proprement musulmanes,
et il apparaît surtout sous la forme de traductions d'arabe en français, si bien
que la classe d'arabe est en même temps une classe de français.
D'autre part, l'arabe et les sciences arabes, grammaire, prosodie,
théologie, droit, ont cessé d'absorber tout l'emploi du temps; on peut même
dire qu'ils n'y apparaissent qu'à titre de symbole et de souvenir. Ils se mêlent à
l'enseignement du français, du droit, de l'histoire, de la géographie, du calcul,
21
Ibid., p. 97-98.
30
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
22Ibid., p.108-ll0.
23 GENESf (S.) & SANlERRE (R.), L'école franco-arabe au Nord-Cameroun,
Revue Canadienne des Études Africaines, vol. Vill, n° 3, 1974, p. 591.
31
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
24
HARDY (G.), Ibid., p. 40.
25
Circulaire relative au programme scolaire en date du 1er mai 1914, J.O. de
l'A.O.F., 1914, p. 462-482.
du 1er novembre
26
Arrêté fixant l'organisation de l'enseignement en A.D.F.
1918, J.O. de l'A.O.F., 1918, p.572-593.
27
Instruction relative à l'organisation d'un enseignement technique supérieur
et à la formation d'un personnel des cadres généraux subalternes de l'A.D.F. du
1er novembre 1918, J.O. de l'A.O.F., 16 novembre 1918, p. 569-572.
28
Article 20 de l'arrêté fixant l'organisation de l'enseignement en A.D.F. du
1er novembre 1918, J.O. de l'A.O.F., 1918, p.574.
32
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
29
Article 38 du même arrêté, p. 575.
33
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
.
médecine et de médecine vétérinaire de l'A.a.F. est créée en
1918. Ce sont les meilleurs élèves de l'école Faidherbe (puis de
l'école William Pont y à partir de 1921) qui Y sont admis. Elle
forme à l'hôpital de Dakar sur quatre années les aides-médecins,
les sages-femmes, les aides-vétérinaires de l'A.a.F. L'école
d'agriculture et de sylviculture créée en 1918 disparaît en 1919,
suite à des problèmes de recrutement.
34
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
«Ils sont français en tout, sauf par la couleur de la peau. Ils lisent
intelligemment et sont ardents à la discussion, non seulement des œuvres les
plus célèbres de la littérature française, mais même des travaux les moins
connus des philosophes français ... L'ancien élève de William-Pont y est un
produit si réussi que l'éducation qui y est donnée semble une justification
complète de la théorie et de la pratique de l'enseignement français en
Afrique. »
30
BOUCHE(D.), "14 millions de Français dans la Fédération de l'Afrique
occidentale française ?" , Revue française d'histoire d'outre-mer, Tome LXIX,
n0255, 1982, p. 100.
31
African learn to be French, p. 47, cité par BOUCHE (D.), Idem., p. 101.
35
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
32
BOUCHE (D.), Ibid., p. 102.
36
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
Chapitre II
33
Après les « reconnaissances» entre les zones de colonisation anglaise et
française à la fin du XIXo siècle qui ont souvent été accompagnées par leur
cortège de morts (Capitaine Toutée en 1895, Capitaine Cazemajou assassiné à
Zinder en 1898 par le sultan, mission Voulet-Chanoine en 1899, mission
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
38
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
35
Renseignements sur les établissements scolaires publics et privés et sur les
écoles coraniques, 14 avril 1903, Organisation et fonctionnement de
l'enseignement au Haut-Sénégal-Niger, 1903-1919, A.N.F. (réf. J23).
36
Rapport sur l'enseignement. Colonie du Haut-Sénégal Niger, année 1909,
A.N.F. (réf. J23).
39
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
37
MARTY (P.), « L'islam et les tribus dans la colonie du Niger », Revue des
études islamiques, 1931, p. 204.
38
BOUCHE (D.), L'enseignement dans les territoires français de l'Afrique
occidentale de 1817 à 1920, Thèse d'État, Université Paris I, 2volumes, 1975.
39
Arrêté n01632, réorganisant le service de l'Enseignement et créant un corps
de moniteurs indigènes dans le Territoire du Niger, J.O. de l'A.O.F., 1912, p.
706-709.
40
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
40
BOUCHE (D.), Idem., p. 656-657.
41
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
42
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
43
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
41
RIVET (Cdt), Notice illustrée sur le Territoire Militaire du Niger et le
Bataillon de tirailleurs de Zinder, Paris, Charles-Lavauzille, 1912, 204 p., p.
183-185.
44
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
« Les écoles privées sont toutes dirigées par des indigènes. Elles sont
nombreuses et les élèves qui les fréquentent peuvent être de cinq à six cents. Ce
sont des écoles de marabouts où les enfants (de 6 à 10 par professeur)
apprennent les éléments du Coran et quelques vagues notions des caractères
arabes. L'enseignement donné est de peu de valeur, mais il a pour lui l'attrait de
la tradition, le prestige que donne le titre de marabout et qui ouvre à ses élèves
la possibilité d'exploiter la charité musulmane. Il est normalement impossible
de supprimer cet enseignement et l'interdiction d'ouvrir de nouvelles écoles
sans autorisation est la seule mesure efficace pour enrayer leur influence» 43.
42
Rapport d'ensemble sur la situation générale du Territoire militaire du Niger
pendant l'année 1913, A.N.F. (réf. 200MI/1671), p. 2.
43
Idem., p. 1.
45
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
44
Rapports politiques trimestriels et annuels, Haut-Sénégal-Niger, 1915,
A.N.F., (réf. 200MI/1679) p.4.
46
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
45
Idem., p. 3.
47
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
46
Ibid., p. 1.
47
JORE (It-gouv), arrêté n088 portant sur la réorganisation de l'enseignement
dans la colonie du Niger, J.O. de l'A.O.F., juillet 1924, p.737-750.
48
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
49
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
49
TIremplace le certificat de fin d'études par l'arrêté n039 du 20 avril 1922.
50
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
51
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
51
Défini dans l'arrêté du 1ermai 1914 du gouverneur général de l'A.D.F.
52
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
53
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
54
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
52
Propos recueillis auprès d'un instituteur de Maradu (village près de Maradi),
actuellement à la retraite, lors d'un entretien en 1994.
55
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
53
SALIFOU (A.), Idem., p. 1076.
54
Min de proscrire l'utilisation de la langue maternelle des élèves, le maître
remet le « symbole », c'est-à-dire un petit objet en bois ou en métal, au
responsable de classe qui le donne au premier élève qui s'exprime dans sa
langue maternelle que ce soit en classe ou dans la cour de récréation. À la fin de
l'heure ou de la journée, l'élève qui détient le « symbole» est alors puni par
l'enseignant.
56
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
57
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
55
Rapport annuel, Colonie du Niger, année 1941, 41 p. (Archives de Maradi).
58
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
56
Les chiffres des années 1930 et 1940 proviennent du Rapport statistique
annuel, Service de l'enseignement, Colonie du Niger, année 1945, A.N.F. (réf.
200MI/2706).
57
Nous avons construit le tableau ci-dessous à partir des effectifs scolaires et
de la répartition de la population par ethnie qui apparaissent dans le rapport de
1941. Précisons dès maintenant que nous sommes pleinement conscient que
les chiffres fournis par l'administration coloniale ne sont pas très fiables et
que si nous les utilisons, c'est uniquement pour donner un ordre de grandeur à
nos propos. Ce livre n'est pas le lieu indiqué pour effectuer une critique de ces
sources, ce qui mériterait d'être travaillé dans le cadre d'une étude plus générale.
Ainsi, dans le tableau ci-dessous, nous pouvons remarquer que les effectifs par
ethnie ont été arrondis et sont plutôt approximatifs. La population totale
devrait être en fait bien plus importante (un peu plus de 2.000.000) et ne
semble pas prendre en compte les groupes minoritaires. Par conséquent, les
. ~ . .
taux d' e'1'eves sco IarIses par e th nIe n ont qu une va Ieur IDd.lcabve.
Principales Effectifs scolaires Population Taux d'élèves
ethnies Total par ethnie globale scolarisés par
Total par ethnie ethnie
Hawsa (est 700 580.000 (soit 41,7% 0,12 %
de la de la population totale)
colonie)
Jerma 430 170.000 (soit 12,2%) 0,25 %
(région dI
fleuve)
Peul (région 230 260.000 (soit 18,7%) 0,08 %
sahélienne)
59
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
60
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
58
Nous avons élaboré le tableau ci-dessous à partir des données fournies par le
Rapport statistique annuel de 1945, p.85. Cela nous permet de voir comment
se répartissent les élèves en 1945 en fonction du sexe, de l'ethnie, de la
religion et de la profession du père. Il est dommage que nous n'ayons pas les
chiffres concernant la répartition de la population en fonction des mêmes
cr"lteres
" a" l a meme perlO
" " d e.
Répartition des élèves par Garçons: 2558 90%
sexe: Filles: 285 10%
Total: 2843 100%
Répartition des élèves par hawsa 808 28,4%
ethnies: jerma 425 14,9%
gurmanche 311 10,9%
peul 273 9,6%
béri -béri 161 5,7%
mossi 142 5%
touareg 76 2,7%
bella 67 2,4%
mauri 61 2,1 %
bambara 54 1,9%
songhaï 48 1,7%
métis 48 1,7%
divers 369 13%
total: 2843 100%
Répartition des élèves par musulmans 2325 81,8%
religions: catholiques 305 10,7%
animistes 169 5,9%
protestants 44 1,6%
total: 2843 100%
Répartition des élèves par cultivateurs 1196 42%
professions des parents: fonctionnaires 574 20,2%
chefs de village 265 9,3%
artisans 238 8,4%
notables 170 6%
chefs de canton 165 5,8%
commerçants 142 5%
marabouts 47 1,7%
éleveurs 46 1,6%
total: 2843 100%
61
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
59
Nous préférons utiliser les chiffres du recensement de 1977 en faisant bien
entendu l'hypothèse qu'il n'y a pas eu de grosses variations dans les
pourcentages concernant la répartition de la population des principaux groupes
sociolinguistiques. Les pourcentages nous semblent en effet plus près de la
réalité que ceux donnés par l'administration coloniale dans les années 1940 où
les Hawsa semblent sous-représentés et les Peul sur-représentés. La population
totale du Niger nous semble également sous-évaluée: en 1945, elle devrait se
situer autour de 2.235.000. Voir BERNUS (É.) & HAMIDOU (S.A.) Éds., Atlas
du Niger, Éditions Jeune Afrique, 1981, p.31. Nous devrions avoir toujours
approximativement 50% de Hawsa, 24% de Jerma-Songhaï, 10% de Peul, 9,5%
de Touareg-Bella, 5,5% de Beri-beri et 1% pour les autres groupes. Encore une
fois pour les lecteurs avertis, comme nous utilisons - faute de mieux pour cette
période du Niger - des données approximatives, les taux calculés n'ont qu'une
valeur indicative pour notre démonstration qui peut apparaître peu rigoureuse.
60
Princi pales Répartition des Taux d'élèves Taux d'élèves
ethnies au élèves par scolarisés par ethnie scolarisés par
Niger ethnies rapport à la
population totale
Hawsa 808 0,07% 0,036%
Jerma- 473 0,09% 0,021 %
Son~haï
62
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
61
1IDJANIALOU(M.S.),Les politiques deformation en Afriquefrancophone.
École, État et Sociétés au Niger, J.F. Médard (direct.),Thèse de Doctorat,
Université de Bordeaux I, 2 tomes, 1992, p. 122.
63
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
62Idem., p.127-128.
63 En 1923, à Gaya et Gouré, en 1925 à Maradi, en 1928 à Agadès, Birni
N'Konni, Dogondoutchi, Tessaoua, Tillabéry, en 1929 à Filingué, en 1934 à
N'Guigmi, en 1939 à Niamey, en 1941 à Magaria, Zinder, Madaoua et Kollo.
64
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
«La France forme avec les peuples d'outre-mer une Union fondée sur
l'égalité des droits, sans distinction de race ni de religion. [...] La France
entend conduire les peuples dont elle a pris la charge, à la liberté de
64
Créé par le décret du 30 décembre 1887 qui confère aux administrateurs
coloniaux des pouvoirs disciplinaires sur tous les indigènes qui ne sont pas
citoyens français.
65
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
65
Article 80 de la constitution de la Nèrœ République française, confumé par la
loi N° 46-940 du 7 mai 1946.
66
Décrite dans l'arrêté n0257 JI> du 22 aoftt 1945, J.O. de l'A.O.F., 15
septembre 1945, p. 707-736.
66
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
67
Les mémoires de 1. Capelle témoignent de cette période: J. Capelle,
L'éducation en Afrique noire à la veille de l'indépendance, Karthala, 1990.
68
Idem., p. 40.
67
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
69
Créé par le décret 50-414 du 6 avril 1950, J.O. de l'A.O.F., 22 avril 1950, p.
757 -758.
68
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
69
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
70
Rapport de rentrée, Inspection académique, Niger, 1erjuin 1956, A.N.F., réf.
200MI/2043) .
71
SALIFOU (A.), Ibid., p. 1107.
72
Arrêté n03568Fdu 7 octobre 1943.
70
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
73
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
74
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
Chapitre ill
74
NICOLAS (G.), « Islam et « constructions nationales» au sud du Sahara »,
Revue française d'études politiques africaines, 165-166, sept.-oct. 1979, p.
86-107.
76
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
75
RAYNAL (J.-J.), Les institutions politiques du Niger, Sépia, 1993, p. 13.
78
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
79
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
77
FUGlESTAD (F.), A history of Niger 1850-1960, Cambridge University
81
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
82
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
83
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
84
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
partie de cette équipe qui a été formée grâce au contact avec l'Européen et qui a
occupé de grandes fonctions. M. Lobi a été responsable du Cercle, et il a même
été procureur général, parce que pendant la révolte de Kaoussen, on amenait les
révoltés pour les juger ici, et c'est lui qui les condamnait à mort. C'était à
Maradi : il y a un gao [arbre] à côté du cimetière français, c'est là qu'on venait
les pendre: à cette époque, c'était presque la brousse, il y avait des hyènes, et
quand on pendait les bonhommes, au bout d'un certains nombre de jours quand
ils pourrissaient, il tombaient de l'arbre et les hyènes viennent les bouffer.
C'était de la charogne» (Mamadou Maïdah, scolarisé en 1933).
85
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
86
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
87
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
éducateurs nés, ils avaient ça dans la peau, comme Lamine Coulibaly. Le matin,
il y avait un garçon qui était chargé de faire un paquet de chicottes qu'il venait
déposer sur le bureau du maître: alors le maître a toujours une chicote en main
pour obtenir l'attention des enfants, la concentration; comme ça se fait
maintenant, si vous voyez les écoles coraniques. Mais après ça a été supprimé.
À l'époque on peut dire que ça se justifiait parce que les enfants ne voyaient pas
tellement l'intérêt de l'école. Vous voyez, on disait l'éducation « étrangère» à
l'époque, on veut faire le « Blanc». Alors, même si on recrutait les fils de
chefs, ils ne faisaient pas d'études assez poussées. Très tôt ils quittaient l'école
pour retourner auprès de leurs parents. Les chefs, à l'époque, quand ils sortaient
dans les villages, ils avaient tout ce qu'ils voulaient; ils se permettaient tout.
Ce qu'ils apprenaient à l'école, ça pouvait cependant contribuer à aider les
chefs, notamment lors du recensement ou lorsqu'il fallait lire quelques papiers
comme les taxes de pacage: ces gens-là pendant l'hivernage sortaient avec des
gardes pour faire le pacage, aller trouver les Peuls en pleine brousse et leur dire
.,
voilà, vous n'avez pas vos papiers en règle, il faut payer la taxe de pacage";
évidemment ils percevaient ce qu'ils voulaient. Ils avaient de nouveaux rôles,
une certaine considération, c'étaient les lettrés, immédiatement après les
commandants, c'étaient les agents; et ils abusaient justement de cette
position-là. Pour les recrutements, on disait que pour chaque village il fallait
tant d'enfants. Je me rappelle quand on nous a recrutés: les premiers à donner
leurs enfants, ce sont les fonctionnaires notamment ceux qui restent auprès des
autorités, du commandant, qui voient qu'ils ont une situation différente du
pauvre paysan qui est loin. Pour les autres villageois, les militaires font un peu
de pression par l'intermédiaire du chef qui souvent demande aux familles de
donner au moins un enfant, jusqu'à l'obtention du nombre demandé. Là ce n'est
pas un choix, c'est un recrutement, c'est tout. Par exemple quand on demande à
un chef de canton de donner 30 enfants en âge scolaire, il se peut qu'autour de
lui, il y ait des parents volontaires pour donner leurs enfants, mais la
population est plutôt hostile. Alors quand on n'arrive pas à avoir le nombre
indiqué, on l'impose à la population, ou alors à des petits chefs ou des
notables, à des familles qui sont parfois réfractaires à l'école, on leur prend
parfois l'enfant de force. En ce qui concerne les fils de notables, c'est déjà dans
un milieu où les gens commencent à comprendre l'utilité de l'école française.
Néanmoins, chez un notable bien aisé, l'enfant qui commence à grandir dans
l'aisance ne voudra pas aller à l'école, alors il faudra à ce moment-là que sa
famille soit sévère à son égard si elle est un peu éclairée. Ce que j'appelle
« éclairée », c'est une famille qui commence déjà à percevoir l'intérêt de
88
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
l'école, l'avenir qu'elle prépare quand même aux jeunes gens. Sur le banc de
l'école, aux examens, il n'y a que le travail de chacun qui compte. Celui qui es t
allé à l'école, même s'il n'a pas fini ses études primaires, ce n'est pas un rejet, il
n'y a pas de déperdition scolaire. Chez nous, lorsqu'un enfant va jusqu'au cours
élémentaire, on n'a pas perdu, on a gagné, c'est toujours un éclairé de plus.
Ceux qui reviennent après avoir fréquenté l'école deux ou trois ans, appris un
peu à lire et à écrire, ont déjà peut-être un complexe de supériorité par rapport à
la grande masse, par rapport à ceux qui n'ont pas eu la chance d'aller à l'école.
Quand on dit que quelqu'un est fonctionnaire, il accède déjà à une classe
supérieure. Cependant, parmi les fils de chefs, il y en a qui ne veulent pas servir
comme fonctionnaires parce qu'ils ont plus d'opportunités en restant lettrés au
service directement du chef et non pas de l'administration, parce que celle-ci ne
permet pas certains abus, tandis que sous le couvert du chef, ils peuvent faire ce
qu'ils veulent. Moi je crois que c'est un peu ce que nous avons vécu ici»
(Aboubacar Kao, retraité, scolarisé en 1928).
89
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
90
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
j'ai rejoint le Niger. C'était en 1945. Et dès que j'ai rejoint le Niger, j'ai été
incorporé pour faire le service militaire. On faisait à ce moment-là un an et
demi. Donc quand j'ai fini le service militaire réglementaire, j'ai rejoint encore
le Niger, et on m'a affecté à Tahoua comme directeur de l'école primaire. Donc
c'est là que j'ai commencé ma carrière, ma vraie carrière d'enseignant, je suis
resté pendant 2 ans à Tahoua et après il y a eu des perturbations politiques. On
m'a muté pour m'amener à Niamey. De Niamey encore, c'était l'évolution
normale, parce qu'à ce moment-là tous les jeunes intellectuels se regroupaient,
écrivaient au journal « Réveil» qui était à Dakar, c'était le seul journal de l'ex
A.O.F., on m'a muté, on m'a mis dans une brousse, à Madaroumfa, à côté de
Maradi ; et c'est là que j'ai ouvert l'école de Madarumfa qui est devenue
maintenant un CEG. Au point de vue des assises familiales, je suis d'une famille
maraboutique et mon père était le président du tribunal indigène. Il occupait la
fonction de cadi: à l'époque, c'était une fonction vraiment importante, il faut
vraiment choisir l'homme, quelqu'un qui aime la justice, parce que il y avait la
corruption, c'était terrible; enfin comme toujours la corruption existait et elle
continue à exister encore, et elle existera tant que les hommes seront sur la
terre, la corruption on ne peut pas la combattre, c'est très difficile. Vers les
années 1946-47 il Y a eu la conférence de Brazzaville, et après ça il y a eu un
certain vent de liberté. Donc la politique a commencé à être beaucoup plus
active et c'est ainsi que le Parti de Rassemblement Démocratique Africain a vu
le jour à Bamako, et nous avons adhéré. C'était en 1947. Mais le congrès a eu
lieu en 1946 et a réuni presque toute la crème de l'ancienne A.O.F. pour fonder
ce parti-là. Donc au Niger, on peut dire que la politique a pris naissance avec un
élan sérieux dans les années 46-47. Et à ce moment-là tout le monde y avait
adhéré, c'était le seul parti, c'était presque un parti-Etat, presque tout le monde y
était adhéré et ça marchait très bien. À cette période, le gouvernement français
était je crois socialiste, et nous, nous étions soutenus par les communistes.
Donc il y avait une dualité terrible entre les socialistes et les communistes,
alors tous ceux qui avaient un penchant pour le communisme étaient
combattus. Le SAWABA a vu le jour après. C'est après une scission, parce que
le SAWABA était du RDA, c'est après la scission entre le RDA et Djibo Bakary
qui a créé l'UDN, l'UDN SAWABA. Mais c'est venu après. C'était à peu près vers
48-49, parce qu'ils étaient les premiers à installer le gouvernement ici, le
gouvernement qu'on appelle le gouvernement de l'autonomie interne.
L'autonomie interne, en somme, vous n'avez pas la diplomatie, vous n'avez
pas la défense, vous n'avez pas la monnaie, mais uniquement vous vous
occupez des affaires internes, c'est ça qu'on appelle l'autonomie interne. Donc,
91
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
92
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
93
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
enfants boursiers venus des autres régions du département, les filles avaient un
atelier de cuisine, nous ne recevions pas de livres: nous avions créé un atelier
de reliure pour entretenir les quelques livres que nous avions. Nous n'avions pas
de cahiers, c'était l'atelier de reliure qui nous pourvoyait en allant quêter les
sacs de ciment sur les chantiers, qu'on venait découper, et c'était sur ça que nous
écrivions. Nous n'avions pas d'encre, nous avions appris à préparer l'encre
nous-mêmes, nous n'avions pas de craie, nous avions appris à préparer la craie
nous-mêmes, nous avions du bétail: des vaches, une centaine de bœufs que
nous conduisions avec le berger: chaque jour, deux élèves étaient détachés
avec le berger pour conduire le troupeau au pâturage; à leur retour, le
lendemain, leur expérience de la journée d'hier servait pour la leçon de langage.
TIs devaient dire en français ce qui s'était passé pendant leur journée. Nous
avions un atelier de maçonnerie, nous avions en tout 7 ou 8 ateliers, et qui
marchaient très bien, sans compter la mutuelle, la mutuelle scolaire, parce que
les ateliers rapportaient de l'argent à l'école. Le commandant de Cercle
demandait de temps en temps à l'atelier de reliure de lui relier les archives, et il
payait, l'argent allait à la mutuelle de l'école. Le lait qui était trait de nos
vaches était vendu aux maîtres, une partie était consommée par les élèves, le
surplus était vendu aux maîtres et aux fonctionnaires avoisinants, et ça, ça
rentrait dans la mutuelle de l'école. Pratiquement, avec l'atelier forge et
menuiserie, on ne dépensait rien pour les meubles, sauf la matière première,
parce que le reste était fabriqué et entretenu par les élèves eux-mêmes. Cette
mutuelle nous permettait d'acquérir des moyens d'enseignement, c'est ainsi que
sur la fin, quand j'ai quitté l'école régionale, il y avait un projecteur de 16 mm,
deux projecteurs de films fixes, un tourne disque pour l'enseignement de la
musique: en fait, ça nous permettait d'acquérir du matériel que l'État ne fournit
pas habituellement aux écoles. Il est vrai que les classes avaient des effectifs
limités, le maximum était de 30 élèves. Mais les élèves du cours moyen qui ne
parvenaient pas ou qui parvenaient au certificat d'étude mais qui ne
réussissaient pas l'examen d'entrée en sixième étaient automatiquement versés
dans l'une ou l'autre des sections professionnelles: section maçonnerie,
section menuiserie, section forge, etc. Et plusieurs d'entre eux sont devenus des
professionnels à partir de là. Mais ces sections professionnelles étaient
directement rattachées à l'école. C'était la même direction, sauf que les élèves
des sections professionnelles travaillaient en permanence dans leur section, et
que les élèves qui suivaient les cours normaux avaient des heures
hebdomadaires pour participer aux différentes sections» (Marcel Inné,
scolarisé en 1941).
94
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
« On peut dire que le culte de la France est tombé après la guerre. « Nos
ancêtres les Gaulois» a été enseigné jusqu'en 1945, où là certains ont dit eh
bien non, nous ne sommes pas descendants des Gaulois, c'est à ce moment-là
que ça a commencé à rechigner, et même il y avait certains enseignants qui ont
commencé à traiter les conquérants noirs de héros, tel que Samori, Mamadou
Lamine, on ne les appelait plus des bandits, il y en a qui ont décidé de changer,
évidemment, lorsqu'ils étaient pris, il y avait des sanctions. Mais d'une
95
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
manière générale, les Européens ont toujours pris les devants dès qu'ils ont
senti ce vent de liberté qui souffle à travers tous les pays. Il y a déjà eu un
changement de mentalité chez les administrateurs, chez les enseignants; on ne
considérait plus l'Mricain comme le dernier, on avait des considérations pour
lui; c'était déjà important. On a organisé des examens, des concours pour
permettre aux Africains de rentrer dans le cadre métropolitain; tout ça, c'était
en somme pour faciliter l'intégration. C'est ainsi que moi, par exemple j'ai
passé un examen pour être du cadre métropolitain, avoir les mêmes droits que
les Français, le même salaire, et aussi le droit d'aller passer mon congé en
France» (Mamoudou Maïdah, scolarisé en 1933).
96
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
97
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
98
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
100
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
** *
*
102
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
Deuxième partie
78
Ce que nous avançons dans cette partie résulte d'une synthèse entre nos
observations de 1992 à 1994 et de 1998, les entretiens que nous avons menés
auprès des responsables nationaux et locaux de l'Éducation nationale,
d'anciens enseignants et des élèves, et les principaux documents officiels
lorsque ces derniers ont au moins été partiellement traduits dans la réalité. Les
entretiens sont le plus souvent «dilués» dans le texte, Les principaux
documents que nous avons utilisés sont cités dans les sources en fin d'ouvrage.
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
105
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
106
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
107
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
79
Direction des Études et de la Programmation, Ministère de l'Éducation
nationale, Annuaire des statistiques scolaires 1996-1997, p. 38.
108
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
35
so
2'5
20
15
10
-------------------------------
iiii~i~~~~!~~~~~~iii!ii;!~~!ë!i
~i~ii~~*~~~~**~~~i~j~~~ii~~~:~~
-------------------------------
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
109
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
110
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
Chapitre IV
112
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
81
Perspectives décennales de développement 1965-1974, Ministère du plan,
République du Niger, p. 117.
82
Plan de développement économique et social 1961-1963, Commissariat
général au plan, République du Niger, 1963.
113
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
114
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
scolarité dure au minimum six ans (et jusqu'à huit ans car deux
redoublements sont autorisés) et non cinq (il n'y a pas de
redoublement dans l'enseignement télévisuel). De plus, le
téléenseignement relevait non pas du Ministère de l'Éducation
nationale mais de la Présidence de la République, ce qui n'a pas
été admis par le premier où les cadres et le personnel enseignant
n'ont pas pris au sérieux le téléenseignement. Néanmoins
l'expérience continue, mais le cycle d'études primaires est
normalisé à six ans et le programme est aménagé afin de se
rapprocher de celui des écoles primaires traditionnelles: les
élèves du téléenseignement passent alors le même examen que
les autres. 100 nouvelles classes sont ouvertes en 1972 sur l'axe
Niamey-Zinder où se concentre la plus grande partie de la
population nigérienne. Six ans après, les résultats de ces élèves
aux examens sont satisfaisants. M. Bagnou, ancien dirigeant de
la télévision scolaire au Niger nous explique qu'au niveau de la
conception de l'enseignement audiovisuel, les équipes étaient
pleinement compétentes et que l'expérience a été
essentiellement une réussite:
121
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
stages d'information dans les écoles spécialisées, des écoles pour enfants
inadaptés, on a vu au moins trois écoles, comme le centre médico-pédagogique
de Levallois et une école d'enfants handicapés en Normandie, c'était vraiment
un stage qui nous permettait d'avoir beaucoup d'informations dans tous les
sens. On a fait un petit stage de linguistique aussi, mais le plus important,
c'était le stage de présentateur de télévision, et ça, ça se faisait au studio-école
de l'OCORA à Maison-Laffitte où on subissait presque la même formation que
les agents de la télévision: on faisait de la photographie, de la diction, de
l'expression corporelle, de l'expression parlée, tout ça, et puis la présentation
et la production d'émissions. Nous faisions de la production et de la réalisation
d'émissions, à tour de rôle, nous étions initiés à cela. J'ai mon certificat de
présentateur de télévision. On a fait donc le stage de présentateur de
télévision, et en même temps des stages de pédagogie dans différents
établissements. Après, nous sommes venus en novembre pour retrouver
l'équipe qui était déjà en place; nous avions des camarades nigériens qui étaient
déjà dans le système. En ce moment la télévision scolaire était vraiment
quelque chose d'important, vraiment la France a mis des moyens là-dessus.
C'était une expérience que la France voulait faire pour son compte, et moi je l'ai
su après quand je suis devenu directeur de l'enseignement du premier degré du
Niger, et que j'avais tous les papiers à ma disposition, j'en savais, j'en savais
des choses, mais même quand on était au sein de la télévision scolaire 0 n
savait, puisque les gens qui effectivement étaient avec nous au début étaient des
Français vraiment très coopératifs, vraiment très démocratiques même. Le
directeur pédagogique, c'était Max Egly, qui était en ce moment un des
meilleurs experts audiovisuels de France, le directeur administratif, c'était Mme
Denise Ottinger, maintenant elle s'appelle Denise Deserbe, c'est elle qui est
rédactrice en chef des Cahiers Pédagogiques et M. Rambo, c'était l'un des
meilleurs ingénieurs électriciens de France; ce sont eux qui ont installé la
première station du Zaïre. Vraiment, c'est vous dire qu'il y avait des
compétences, et il y avait une équipe de recherche qui était dirigée par Jean-
Pierre Pétard, qui était un docteur d'État en psychologie et il avait avec lui Jean
Bissiliat, qui est l'un des meilleurs ethnologues de France, il y avait une
sociologue, et un autre psychologue, mais c'était vraiment une très bonne
équipe. Et cette première année nous avons bien travaillé avec eux. Donc après
il y a eu l'extension à une centaine de classes: là, ça a atteint l'arrondissement
de Niamey, l'arrondissement de Say, l'arrondissement de Ouallam, et puis après
il y avait eu une autre centaine de classes qui avaient été rajoutées et ça a atteint
le département de Dosso. C'est à ce moment qu'on a ouvert l'émetteur de Dosso.
122
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
123
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
84
Pour plus de détails sur l'expérience de télévision scolaire au Niger, nous
renvoyons le lecteur aux ouvrages suivants: Agence de Coopération
Culturelle et Technique, Compte-rendu analytique: séminaire sur la télévision
éducative, Niamey, Niger, 22-26 fév. 1971; Centre Pédagogique de Niamey,
La télévision scolaire au Niger, janv. 1967; EGLY (M.), "Une expérience
télé-éducative au Niger", Education Permanente, n014, avr.-mai-juin 1972, pp.
97-107.
124
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
faire ça, ou il est mal fait, il faut le reprendre. Alors jusqu'au niveau de l'examen
de sortie, ils n'ont jamais vu une note par rapport à leur devoir; c'était bien,
c'était une simple annotation: bien, très bien ou mauvais. Mais ils avaient une
indication pour leur dire pourquoi c'était très bien, pourquoi c'était bien,
pourquoi c'était passable, pourquoi c'était mauvais; et à eux de reprendre eux-
mêmes.
L'expérience de la télévision scolaire a duré de 1964 à 1981. C'était
uniquement la région ouest qui a été concernée, c'est-à-dire des écoles du
département de Tillaberi et 6 écoles dans le Boboye, parce que le seul émetteur
opérationnel était celui qui était sur la route de Ouallam, c'était le seul. Il couvre
un rayon de 100km à la ronde, donc nous avions des écoles sur Tillaberi,
Ouallam, Filingué, Kollo, Niamey ville, et donc 6 écoles dans le Boboye
jusqu'à Margou. C'est la France qui a initié ce projet, afin de répondre à la
résolution d'Addis-Abeba de scolarisation intense: on avait pensé que par la
télévision, on y arriverait. Seulement les infrastructures de diffusion
n'existaient pas. TIa d'abord fallu créer le centre de production ici à Niamey, qui
est l'actuel centre de production de la télévision nationale, c'est l'héritage de la
télévision scolaire. À la fermeture nous n'avions même pas pu mettre en
opération l'émetteur de Dosso, il n'y avait que celui de Niamey qui
fonctionnait. TI y a eu la promotion 64-72 et la promotion 72-81: cela
concernait 120 écoles, mais chaque école n'avait qu'une seule classe. Il a bien
fallu adapter une technologie éducative aux conditions du milieu nigérien. Au
tout début, c'est mon ami Max Egly qui a initié le projet. Ses premiers maîtres,
il est allé les chercher chez moi à Zinder. En fait il voulait que je vienne moi-
même pour le seconder, parce qu'il savait que je m'intéressais déjà à
l'audiovisuel, mais de manière archaïque, avec mon projecteur 16 mm, mes
projecteurs de films fixes, mes projecteurs diapositives, etc. Donc mon ami
Max Egly a entamé la chose, il a fait une expérience de fiabilité sur deux ans, de
1962 à 1964, uniquement en circuit fermé avec 2 classes. Et à partir de 1964 on
a fait un circuit ouvert avec 20 écoles, on a placé un petit émetteur de 40 Watts
qui permettait de couvrir les écoles, mais c'est à partir de 72 qu'on a placé
l'émetteur de 10 KW ici à Niamey qui a permis de faire une extension avec 100
écoles en plus. Donc, au niveau méthodologique, ce qu'il y avait de nouveau là-
dedans, c'était que l'enseignement n'était plus livresque. À la télévision
scolaire, nous utilisions les manuels traditionnels des éditeurs, mais c'était
dans un coin de la classe une petite armoire, qui renfermait 3 livres de calcul, 3
livres de géographie, 3 livres d'histoire, 2 dictionnaires. Les élèves allaient
les consulter uniquement en cas de besoin, mais ce n'étaient pas des ouvrages
125
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
quotidiens de travail, mais ils étaient utilisés pour faire un problème, pour se
remémorer ceci ou cela en histoire ou en géographie; enfin ils procédaient
comme nous quand on fait de la recherche documentaire dans une bibliothèque:
ils avaient leur bibliothèque et ils allaient se servir là-bas. En fait, on a
privilégié la méthode par rapport à la connaissance dans le cadre de la
télévision scolaire. Nous prenions nos maîtres sur la base du certificat d'étude,
ils recevaient une formation initiale de 3 semaines, mais ils étaient sui vis
quotidiennement et hebdomadairement par des émissions de formation:
quotidiennement sur le travail qu'ils ont à réaliser dans la journée et
hebdomadairement par rapport à leur courrier, une espèce de télé-club, mais
essentiellement porté sur la formation. J'ai dit que c'est surtout la méthode qui a
été privilégié, parce que l'enfant vraiment ici, c'était lui qui décidait à peu près
de tout, pas le maître. L'enseignement n'était aucunement directif. Ils ont fini
par nous produire eux-mêmes leur matériel d'enseignement. Dans la plupart des
textes qu'on leur donnait, il y avait des textes que nos pédagogues du centre de
production introduisaient, mais très souvent c'étaient des textes rédigés par des
élèves que nous mettions dans leur livret de lecture. Ils faisaient des enquêtes
sur l'histoire de leur village, sur différents aspects de leur vie sociale ou de leur
vie pratique dans le milieu, ils écrivaient leurs textes, ils dessinaient. Ce sont
les matériaux produits par les écoles elles-mêmes que nous avons utilisés
comme matériels didactiques. On s'inspirait de Freinet mais aussi de Décrolier,
de tous les courants pédagogiques concrets. Mais principalement, c'était de la
pédagogie à la Alain: confronter l'enfant à la difficulté et le laisser aller jusque
là où il ne peut plus dépasser, et après lui venir en aide ». Si cette expérience
peut être considérée comme une réussite au niveau pédagogique, elle a été mal
enclenchée. Elle a été conçue en priorité pour faire de l'enseignement de masse,
c'est-à-dire par rapport à la résolution de la conférence générale d'Addis-Abeba.
Mais pour entreprendre un tel projet il fallait disposer des structures de
diffusion sur l'ensemble du pays et non pas un plan qui consiste à: cette année
on fait l'émetteur de Niamey, dans 2 ans l'émetteur de Dosso et 2 ans après
l'émetteur de Konni, etc. La progression était d'ouvrir 100 classes par année :
première année, si Niamey a 100 classes, ce n'est que dans 3 ans que Dosso aura
ses 100 premières classes, c'est-à-dire que Niamey se trouve alors à 300 classes
et ainsi de suite. Vous voyez, du point de vue de la carte scolaire, c'était mal
agencé. Deuxièmement, on avait dit: scolarisation de masse sur 4 ans, mais 4
ans après, que fallait-il faire des enfants? TIfallait aussi y penser. Les premiers
ont fait 4 ans et au bout de 4 ans on s'est demandé: mais que faire? On a
prolongé d'une année puis ils vont faire un examen spécial d'entrée en sixième.
126
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
Tout cela n'avait pas été pensé; sans compter que, entre le niveau primaire où
sévissait la télévision et le niveau secondaire, il fallait penser également à
créer des collèges spéciaux pour les enfants qui ont suivi cette forme
d'éducation et qui sont susceptibles de continuer avec la même méthodologie,
sinon si la méthodologie varie, on traumatise ces enfants. Cela n'a pas été
pensé. Plus tard, à mon arrivée, j'ai remis le cycle de 4 ans à 6 ans comme dans
les écoles primaires; à la télévision scolaire, il n'y avait pas de redoublement
possible, le passage était automatique, les maîtres étaient sensés suivre les
plus faibles et parvenaient d'ailleurs à leur faire rattraper le retard, il n'y avait
pas de problème. Malgré le fait qu'on ait modifié le programme, parce que nous
avions la liberté d'action, nous avons conservé les programmes du primaire,
mais nous avons apporté les activités pratiques complémentaires, nous avions
appuyé l'enseignement théorique sur l'enseignement pratique: nous partions
de l'enseignement pratique pour faire de la théorie. À la fin du cycle, les enfants
se sont présentés aux mêmes examens, avec les mêmes épreuves que celles des
autres écoles primaires, leurs résultats ont été excellents. En tout cas, c'est ce
qui a été dit par les spécialistes mondiaux qui sont venus ici, tous les rapports
étaient favorables à l'expérience de la télévision scolaire du Niger. C'était une
expérience pilote comme on disait, mais le problème était qu'elle n'était pas
généralisable à l'ensemble du pays par défaut d'infrastructures. C'est à partir de
1979 qu'on a créé le réseau actuel de télévision. Mais avant il n'existait que le
seul émetteur de Niamey, donc on ne pouvait travailler qu'avec celui-là. Donc si
c'était pour répondre à la scolarisation de masse, le pays n'était pas prêt, par
défaut d'infrastructures. Le seul point noir dans le programme de télévision,
c'était son développement qui était conditionné par les infrastructures, non pas
de production, nous avions l'infrastructure de production, mais c'étaient les
infrastructures de diffusion, les émetteurs, qui existent aujourd'hui mais qui
n'existaient pas à cette époque-là. Le pays n'était pas prêt à mettre en exécution
ce programme. Actuellement il y a 6000 émissions scolaires sur bandes,
entreposées au centre de production de la télévision dans une salle climatisée
en permanence, 6000 émissions contenant tous les programmes de
l'enseignement primaire et dans toutes les matières, qu'il s'agisse de la langue
française, des mathématiques, de l'histoire, de la géographie, plus les
émissions de formation des maîtres et le télé club des parents:
traditionnellement, le vendredi on s'en va travailler le matin et on revient pour
la prière de 13 heures et après on ne retourne plus travailler. J'ai alors décidé de
mettre les parents en classe le vendredi après-midi à la place de leurs enfants.
Mais leur émission, l'émission des parents, c'était un télé club qui ne faisait que
127
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
128
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
129
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
130
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
131
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
85
Annuaire des statistiques scolaires 1972/1973, Ministère de l'Éducation
nationale, République du Niger. Nous avons utilisé ces données pour effectuer
les calculs qui suivent.
132
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
Chapitre V
86
Réforme de l'enseignement. Grandes orientations, C.N.R.E.P.S., Ministère
de l'Éducation nationale, République du Niger, février 1974.
87
Séminaire national de réflexion sur la réforme de l'enseignement, Ministère
de l'Éducation nationale, Niamey, sept. 1975.
134
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
135
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
136
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
137
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
138
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
139
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
89
Pour les chiffres qui suivent, nous nous inspirons des données fournies par le
Plan quinquennal de développement de l'éducation et de la scolarisation, 1979-
1983, République du Niger, 1978, ainsi que des annuaires des statistiques
scolaires du Ministère de l'Éducation nationale qui couvrent la période étudiée.
90
Le certificat d'études primaires élémentaires (C.E.P.E.) est remplacé par le
certificat de fin d'études du premier degré (C.F.E.P.D.) par le décret n077-
53/PCMSIMEN du 29 avril 1977. Si la nomenclature change, le contenu de
l'examen reste le même.
140
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
91
Conférence-débatsur l'école nigérienne, Commission nationale de mise en
place de la Société de développement, République du Niger, Zinder, 22 au 31
mars 1982.
141
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
92
Idem.
93
Plan quinquénal de développement de l'éducation et de la scolarisation,
1979-1983, République du Niger, 1987.
142
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
143
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
144
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
150
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
151
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
94
Le terme « régional» recouvre non seulement le Niger mais également
d'autres pays frontaliers.
95
Le terme « projet» désigne le plus souvent au Niger une possibilité pour
les populations concernées de gagner facilement un peu d'argent et pour les
organismes qui mettent en place ces projets une possibilité de se faire valoir au
Niger et à l'extérieur et de justifier l'envoi de « coopérants» et du matériel qui
les accompagne. En général, ce n'est donc pas le projet en lui-même qui
intéresse les deux parties, ce qui nuit fortement au développement du pays,
favorisant ainsi l'émergence d'une mentalité singulière chez des individus qui
se refusent en prendre en main leur développement et d'autres qui ne font que
passer tout en donnant un sens superficiel à leur travail. Dans les discours
pourtant, les projets sont initiés et présentés pour favoriser le développement
du pays et des populations. Nous renvoyons le lecteur à la conclusion de cet
ouvrage où nous étayerons ces propos.
152
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
153
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
154
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
155
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
Chapitre VI
158
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
160
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
161
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
162
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
163
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
97
Les réalisations sont effectuées essentiellement par des « entreprises»
étrangères, il n'y a donc pas un transfert de savoir-faire de telle manière que les
Nigériens puissent être ensuite capables d'effectuer des réalisations similaires,
mais une importation d'un savoir-faire «clef en main », ce qui s'inscrit en
contradiction avec le développement du pays: «Un seul des crédits
précédents était destiné au secteur de l'éducation, pour un projet
d'enseignement agricole (Cr. 1151-NIR de mai 1981 [Projet Éducation 1], d'un
montant de 21,5 millions de dollars). L'exécution de ce projet n'a pas posé de
problème majeur. Toutefois, il s'agissait essentiellement de travaux de génie
civil, exécutés par des entreprises étrangères (et représentant 67 % du coftt total
du projet). », Banque Mondiale, République du Niger Projet de développement
de l'enseignement primaire Rapport d'évaluation, Projet Éducation II, 28
octobre 1986, p. 6.
165
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
98
Banque Mondiale, Idem.
166
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
99
Idem., p. V-VI.
167
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
100
Ibid., p.Vll-VIll.
168
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
l' a-t-il vraiment été par le passé ?), mais un simple exécutant,
utilisé comme structure intermédiaire entre les nécessités
implacables de l'ajustement structurel et les aspirations des
différents corps de fonctionnaires.
Dans le secteur de l'éducation, il s'agit principalement de
bloquer les traitements et les primes des enseignants, réduire les
bourses d'études supérieures, faire payer les fournitures
scolaires par les parents, encourager les écoles privées payantes
et augmenter la contribution financière des collectivités locales à
la construction d'écoles primaires101. Considérant que le
développement économique du Niger dépend de l'élargissement
de la base éducative, la banque mondiale donne priorité aux
mesures concernant l'enseignement primaire, l'enseignement
secondaire et supérieur devant cependant se développer en
fonction des ressources disponibles et des conditions du marché
du travail.
Le gouvernement nigérien s'engage alors à ne pas
employer plus de 14% d'instituteurs parmi le personnel
enseignant du primaire et à réduire de 3,7% par an les bourses
de l'enseignement supérieur sans compensation. Afin de réduire
les coûts unitaires de fonctionnement, le projet doit encourager
le système de classes à plusieurs niveaux (par exemple il n'y a
qu'un seul maître et donc une seule classe pour le C.M.l et le
C.M.2) dans les zones rurales et à double vacation (le même
maître s'occupe d'un groupe le matin et d'un autre groupe
l'après-midi) dans les zones urbaines. Une expérimentation est
prévue dans une quarantaine de classes. Si d'un côté il s'agit de
limiter le nombre d'instituteurs, de l'autre il est question de
recycler dans les écoles normales 420 moniteurs auxiliaires,
1.800 moniteurs et instituteurs-adjoints et 1.250 directeurs
d'écoles primaires, à un rythme de 800 personnes par année.
Afin que les mesures de réduction des coûts n'affectent
pas la qualité de l'enseignement, le projet prévoit de donner au
Niger les moyens d'élaborer de nouveaux manuels scolaires et
livres du maître lorsqu'il n'existe pas d'ouvrages appropriés et
d'adapter les ouvrages importés lorsque les droits d'adaptation
101
Ibid., p. 5.
169
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
170
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
102
REPUBUQUE DU NIGER, Plan d'action national pour l'éducation de base
pour tous: 1991-2000, Niamey, juin 1991.
171
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
174
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
175
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
103
Idem.
104
Ibid.
176
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
177
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
178
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
105
Ministère de l'Éducation Nationale et de la Recherche, États Généraux de
l'Éducation, Niamey du 2 au 13 Novembre 1992, Rapport Final, Novembre
1992; mais aussi: Ministère de l'Éducation Nationale et de la Recherche,
Contribution du Ministère de l'Éducation et de la Recherche aux États Généraux
de l'Éducation, avril 1992; et Ministère de l'Éducation Nationale et de la
Recherche, Rapport de la commission chargée de l'organisation des États
Généraux de l'Éducation" juin 1992.
181
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
106
Banque Mondiale, Projet Éducation [III] (opération hybride), 12 janvier
1990.
182
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
183
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
184
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
185
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
selon les critères d'attribution des bourses fixés par la commission de liaison,
seuls 6 élèves sur 1000 jeunes bacheliers ne peuvent bénéficier de la bourse ou
de la demi-bourse. Le taux de bourse appliqué au Niger est l'un des plus élevés
de la sous-région. Même quand ils bénéficient d'une bourse étrangère (Maroc,
Algérie, Tunisie, C.E.I., etc...), les étudiants nigériens se voient octroyer un
complément de bourse variant de 20.000 à 30.000 F CFA. L'État nigérien loue
aussi des villas en Tunisie, en Côte d'Ivoire, au Bénin, au Mali, au Sénégal, au
Burkina, au Maroc, en Algérie à nos étudiants dans ces pays sans qu'ils
contribuent au paiement du loyer. La justice sociale et l'équité, autant que la
dure réalité économique nous imposent de rationaliser et le système
d'attribution des bourses et le financement de l'éducation dans son ensemble
car l'État ne peut continuer tout seul à prendre les charges de l'éducation. [...]
Les effectifs de l'enseignement supérieur (6.436 étudiants boursiers en 1991-
1992) ont... connu une croissance importante passant pour l'université de
Niamey de 103 en 1971-1972 à 4.153 étudiants (dont 3.985 boursiers) en
1991-1992 répartis dans 6 facultés... Il y a cependant un réel déséquilibrage
dans la répartition des étudiants entre les filières, la prédominance des
littéraires et assimilés est nette dans le bénéfice des bourses et l'importance
des facultés. En 1991-1992 la répartition des étudiants boursiers est la suivante
à l'université de Niamey:
Faculté d'agronomie: 139
Faculté de pédagogie: 407
Faculté des sciences: 529
Faculté des sciences de la santé: 386
Faculté des sciences juridiques: 554
FacuIté de lettres et sciences humaines: 987
Un rééquilibrage s'impose en tenant compte du marché de l'emploi et
des besoins prioritaires du pays ».
186
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
107
Idem.
188
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
189
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
190
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
191
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
192
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
193
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
194
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
195
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
108
Annuaire des statistiques scolaires 1996-1997,Direction des Études et de la
Programmation, Ministère de l'Éducation nationale, République du Niger. Nous
avons utilisé ces données pour effectuer les calculs qui suivent.
197
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
109
Le taux brut de scolarisation du primaire concerne les effectifs du primaire
tous âges confondus rapportés à la population des enfants âgés de 7 à 12 ans.
198
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
199
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
200
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
203
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
204
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
* * *
*
205
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
Troisième partie
110
Contrairement aux autres parties de ce livre, celle-ci a été rédigée
uniquement à partir d'observations et d'entretiens menés auprès des
responsables de l'enseignement au Niger, des enseignants, des élèves, et des
parents d'élèves afin d'être en mesure de mieux cerner leurs pratiques et leurs
représentations du système scolaire.
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
212
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
Chapitrevn
Diversification des écoles et des formes
d'enseignement
214
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
215
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
219
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
220
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
« Les élèves sont formés en vue de prendre part aux examens du BEPC
et se présenter à tous les concours d'entrée dans les établissements de
formation (exemples: E.N .A. École normale de B~ako, etc.). Les meilleurs
111
élèves peuvent être admis en classe de seconde»
111
Établissement scolaire privé tAKO, statut du 29 septembre 1975 modifié
par le procès-verbal du 7 juin 1997, République du Niger, Archives de la
préfecture de Maradi.
223
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
225
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
concours suite au C.F.E.P.D., une fois que les meilleurs sont pris,
les autres peuvent redoubler à condition que leur âge le
permette. Sinon, il reste le privé, mais comme la grande majorité
des parents est socialement et économiquement défavorisée, elle
n'est pas en mesure de payer l'inscription ou d'envoyer ses
enfants dans les villes avec les frais que cela comporte même si
la solidarité familiale peut jouer. De faibles revenus et un
nombre important d'enfants empêchent souvent les parents de
redonner une seconde chance à leurs enfants. Ce sont
notamment les parents qui ne sont pas salariés comme les
paysans qui n'étant pas en mesure d'obtenir des prêts de leur
employeur ou d'un banquier, sont contraints de mettre fin à la
scolarité de leurs enfants. En effet, ne pouvant payer les
fournitures demandées par le maître, ces élèves sont renvoyés au
bout d'un mois ou deux, sans avoir été réellement en mesure de
travailler en classe. C'est ce qu'un jour j'ai essayé d'expliquer à
un représentant de la Banque mondiale venu voir s'il était
possible que les parents soient en mesure de payer les
fournitures scolaires de leurs enfants: devenir déscolarisé à
cause du trop faible pouvoir d'achat des parents représente un
coût plus important pour la société que les dépenses
occasionnées pour l'achat des fournitures scolaires par celle-ci.
Mais pour comprendre cela, il est nécessaire de se promener en
dehors des principales villes du Niger où le paiement des
fournitures pose moins de problèmes, puisque l'argent circule.
Dans les campagnes, les paysans qui arrivent tout juste à
l'autosuffisance alimentaire n'ont que très rarement de l'argent
sur eux puisque les récoltes sont déjà achetées par les
commerçants qui leur fournissent à crédit durant le reste de
l'année nourriture et produits de première nécessité.
Ainsi, des enfants sont contraints d'abandonner les bancs
de l'école et cette déperdition devient de plus en plus importante
chaque année. La plupart sont des mineurs sans qualification
professionnelle et n'ont pas le capital scolaire nécessaire pour
être salarié en ville. Ils sont renvoyés dans leur milieu d'origine
en qualité de «déchets scolaires », mais une fois au village, ils
méprisent les travaux manuels qu'ils trouvent salissants et
dégradants pour des jeunes qui ont fréquenté l'école. Ces
226
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
230
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
112
REPUBUQUEDU NIGER, Recensement Général de la Population 1988,
Analyse des données définitives, Caractéristiques Socioculturelles, Ministère
de l'Économie et des Finances, Bureau Central du Recensement, Niamey,
Février 1992. Les données et les tableaux qui suivent proviennent de ce
document.
113
À la différence du taux brut de scolarisation, le taux net de scolarisation
exprime le rapport en pourcentage de l'effectif des enfants de 7 à 12 ans qui
sont scolarisés à l'effectif de tous les enfants du même groupe d'âge. En 1988,
la différence entre les deux taux était de 4,6%, ce qui représente les élèves
scolarisés dont l'âge est inférieur à 7 ans et surtout supérieur à 12 ans.
232
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
233
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
234
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
235
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
~
~
~
~
i-.)
~
i-.)
~ ~<'fl......
... \0 \0 ......
I I I I
M~
~ 1-4
CI) 0'\
OO\(') ~o'" 6 6~
E "'0
=
~~ N :gg <'fl~
00 ~oo
... \0
~6 cS cS cS cS
~~~~~\/18
o~
~~
1::::
'(1)
~N
oo~
... N
<'fll:""-
~...\(')...
~N 6
~NN
60'" Ô 0'"
I
~~0'\
0\
0'\
-...
~ ~~~~O'\N ~...
l:""- t' N N \0 M
<'fl8
c \0 o-n' 0'" 0'" 0'" 0'" 0'" ~~o~
-...
~
~ ~\(') ~O'\
c
.~
~ g ~""':0'\
00
00 \Ô ~Ô
I I I I I
cS~
i-.)
~ -a ~\0...
... \(') N ~~N ~~...8
~~0\ 00 l:""- ~ô 6 Ô Ô o~
i::
i-.)
\0 ~O'\ 0'"
~
.~~ ~~~:e ~oor-: ~~0'\
~...
6
I I I I I
"'0'\
~00 00'\
~
~ :g ~~0).
~~oo
~...
N ~~N
~ 0 \0 0
0'" cS 0'"
Ô Ô ~""':8
~~o~
~ I:""-
;::..
.~ ~\(') \(')
I:""- I I I I
~~0).
0fi) ~~N Ô
~ -n' 0'" o"'~
~ ~00
~ 0 :g <'fl Ctoo ~~~...; ~~~N ~~8
~ ô cS cS cS cS ~~0......
~ I:""-
~i-.) ~6
~~\(')
\(')... 0'\ I I I I
~~0'\
0\
('f') 0'"
~ ~0'\
0'" 0'" 0'\
~ 0
~ ~\0 I:""- \0 \0 ~N N \(')
~ ~r-:
I:""- 1:""-'"
~cS 6 6 0'" 6 ~0......
~N...8
\0
~N 0 N ~N ~0'\
~~ N
(OJ
~6\0
~00 ~N'" Ô
I
cS ci
I
cS 0\
~0'\
~ OJ) \(') 00
~... 00 00 ~~0'\ ~N...8
~ ~0 ~...
~ -< \0 t''''
~...... ci cS cS ci ci o~
c
t: ;J CI)
~. . .
CI) CI) 'CI)
~ 0= CI)
~ ::3 .B ::s CI) .= ~.= CI) CI) CI) CI)
=
> .g-
.8 .= ] ~.=
CI)
~~~~.~
]
~
Ë
.~ ~~-g
:~ ~S
~~CJ ~CJ ~CJ lU 0
~ .~
Z =
~::s
~CJ
::s U
~~8
IU~
~CJ ...CI)
IUN ::s
VJ
~.& ~~~~,~
]
~ :c, VJ VJ
c -<
.€
c
~
~
~
~
~
~
~
-...
~
~
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
Disparités régionales
237
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
ville à qui il peut confier ses enfants et il a également la possibilité de faire des
envois pour les soutenir. Déjà, il y a une certaine sélection «naturelle»
fondée sur la position sociale des gens qui fait que le fils du paysan pauvre,
même s'il est naturellement intelligent, il va rencontrer au cours de son
parcours pas mal d'obstacles qui font qu'il ne peut pas maximiser toutes ses
facultés et profiter de cela et au bout d'un moment il est obligé d'abandonner.
Par exemple à Dakoro ou à Mayahi, il y a des élèves qui sont très intelligents
mais qui abandonnent le collège parce qu'ils ont des difficultés: le directeur du
CEG de Dakoro m'a dit qu'un élève qui a 14,7 de moyenne a abandonné parce
qu'à midi il est obligé de puiser de l'eau dans un puits pour la vendre en ville
afin de pouvoir manger. Cet enfant-là a quitté l'école à midi, il a puisé de l'eau
pour manger, il ne s'est pas reposé, le soir à 18 heures, il ne peut plus étudier,
il dort parce qu'il est fatigué. Donc tout ça ce sont des considérations ou des
critères qui peuvent être passé sous silence, mais si on les prend en compte, il s
peuvent donner une certaine coloration à l'enquête et aux statistiques telles
qu'elles se présentent. Au lycée technique on a fait cette constatation: la
majorité de nos élèves sont des gens qui viennent des classes aisées, quelques
familles nigériennes qui sont du milieu rural (gros paysans, chefs) mais surtout
celles qui vivent en milieu urbain (gros commerçants, fonctionnaires) ; et s'ils
sont là c'est parce qu'ils ont tous les atouts, la chance de pouvoir réussir mieux
que les autres parce que leur situation matérielle le permet» (M. Djibo,
directeur du lycée technique de Maradi).
«À Maradi, les élèves du lycée technique sont très mal vus, on nous
considère comme des voyous car ils disent que c'est à cause de nous que leurs
enfants sont en train de se révolter, que nous venons avec notre habillement
indécent, qu'avec nos idées on ne respecte pas nos parents, etc. ; alors que ce
n'est pas ça, c'est le milieu qui diffère, nous on les considère comme des
primitifs, des gens qui ont des idées très rétrogrades, qui n'ont pas du tout
évolué. Ils ont raison sur le fait que leurs enfants sont en train de nous copier,
238
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
ils portent les mêmes types de vêtements que nous, mais ce n'est pas de notre
faute, nous on est habitué à ça » (Amina, élève de première E).
« Jusqu'à présent dans les villages, les gens sont peu motivés pour
envoyer leurs enfants à l'école, ils veulent cacher leurs enfants puisque
lorsqu'ils arrivent à un certain niveau, ils ne peuvent pas poursuivre leurs
études, ils reviennent avec d'autres attitudes, ce qui entraîne donc un conflit de
générations, notamment au niveau des zones nomades. Dans les zones
sédentaires, les parents sont un peu plus motivés parce qu'ils voient que chaque
enfant qui réussit sa scolarité, c'est quelqu'un qui est beaucoup plus ouvert,
notamment aux messages que peut transmettre la société moderne. Dans les
zones urbaines, l'école a beaucoup d'importance car certains parents
connaissent les avantages qu'il y a lorsque les enfants vont à l'école. Ici à
Maradi, il y a même certains parents qui envoient leurs enfants dans les écoles
privées pour les préparer à un meilleur avenir, mais d'autres encore envoient
leur enfant à l'école parce que tout simplement l'enfant doit aller à l'école,
c'est déjà institué, tout cela dépend du milieu et de la personnalité de
l'individu» (Mahamadou, enseignant du primaire).
239
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
Disparités sexuelles
Les filles sont moins scolarisées que les garçons, c'est un fait
établi, surtout en milieu rural et chez les nomades. En 1997, les
filles représentaient 38,1% des effectifs du primaire, ce qui
correspond à une légère progression dans les années 1990
puisqu'en 1991 elles n'étaient que 35%. Mais le chemin qui
reste à parcourir est bien long puisque les filles de 5 à 24 ans qui
sont scolarisées au primaire et au secondaire ne représentent que
9,2% de l'ensemble des filles de cet âge.
Seul le préscolaire comporte des effectifs similaires entre
filles et garçons: en 1997, il Y avait 5.192 filles pour 5.446
garçons. Cependant, il n'est pas représentatif des effectifs dans
le primaire où les filles admises au C.I. ne représentent que
40,3% des effectifs, et encore moins dans le secondaire où celles
qui sont admises en sixième ne sont que 36,9% de l'ensemble
des élèves. TIne faut pas oublier en effet que les établissements
préscolaires sont tous situés en milieu urbain et que les parents
qui y envoient leurs enfants sont essentiellement des cadres qui
tiennent à scolariser tous leurs enfants, filles ou garçons.
Ainsi, la scolarisation des filles est promue avant tout par
l'urbanisation qui sécrète des rapports sociaux de production
115
MARTIN (J.- Y.), Disparités régionales dans le développement de
l'éducation, Paris, I.I.P.E., 1981, 529 p., p. 101.
242
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
243
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
«Déjà, la fille doit faire face à l'opposition des parents, car dans un
premier temps les parents vont lui «souffler à l'oreille» l'idée du mariage;
certaines filles sont déjà pubères au primaire, donc elles peuvent déjà se marier.
C'est à ce moment que les parents font tout pour que cette fille abandonne
l'école; parfois ce sont les maîtres qui vont voir les parents afin qu'ils laissent
une chance à leur fille, lorsqu'ils pensent qu'elle a des chances de réussir.
Ensuite la fille pourra être tentée par les garçons lors de sa puberté:
ceux de l'école ou du village, certains fonctionnaires qui rentrent au village le
week-end et qui la guettent; et c'est souvent très difficile pour qu'elle échappe
à tous ces gens-là. Dans certains milieux, les alhazaiJ16 amènent de l'argent
116Terme hawsa désignant les grands commerçants qui dès qu'ils amassent un
peu d'argent, vont faire le pèlerinage dans les lieux saints. Les mariages de
« complaisance» avec de riches commerçants sont également pratiqués au
Niger mais surtout au Nigeria. Par ailleurs des jeunes filles peuvent arrêter leurs
études suite à des propositions de travail à l'étranger et deviennent ainsi
245
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
juste pour « tirer un coup », ils remettent même l'argent aux parents, ça aussi
c'est un obstacle pour la fille, mais à cause du manque de moyens. Dans la
majorité des cas, les filles qui s'adonnent aux garçons sont dans la nécessité,
dans le besoin. Quand elles arrivent en ville, elles vont voir leurs copines de la
ville bien habillées, et elles ont envie de les imiter; les parents sont pauvres,
ils ne peuvent pas leur procurer ces habits-là, alors il faut passer par un autre
chemin, et parfois c'est chez le copain qu'on va demander de l'argent, et le
garçon impose ensuite sa loi, c'est-à-dire qu'en contrepartie la fille accepte
de« faire l'amour» avec lui. Là aussi c'est un obstacle si la fille ne fait pas
attention. Donc avec la pauvreté, si la fille veut faire un certain nombre de
choses, elle doit aussi faire un certain nombre de choses.
Il y a aussi les études qui ne sont pas faciles, il faut faire de son mieux,
il faut étudier, se consacrer aux études. Une fille qui est chez un tuteur, si celui-
ci est pauvre il va chercher à ce que la fille de temps en temps amène quelque
chose, alors lorsqu'elle sera avec des garçons, elle demandera quelque chose, et
là c'est irresponsable, c'est son avenir qu'elle met en danger, elle ne pourra pas
échapper à la dictature de ces garçons si c'est elle-même qui vient demander des
sous. Le tuteur pourra dire à la fille que ses fiancés ne lui donnent rien, que
quand il était jeune voilà ce qui se faisait; donc il y a différentes façons de
procéder. Parfois c'est le tuteur qui impose à la fille un des siens. C'est aussi un
obstacle à franchir. Ainsi, si le tuteur de la fille ne la met pas dans des bonnes
conditions d'études, elle aura des risques d'échouer ».
246
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
famille. D'ailleurs les filles préfèrent aller très vite dans des écoles
professionnelles pour se marier. C'est souvent pendant les vacances que les
filles sont mariées. Et avec les grèves et les années blanches, et en plus le
concours pour la fonction publique, leur scolarité devient aléatoire, donc il s
préfèrent marier rapidement la fille plutôt que lui faire perdre son temps en
prenant des risques. La scolarité est obligatoire au Niger, c'est dans les textes,
mais moi je n'en sais rien. Les parents cherchent à éviter le déshonneur, je suis
d'accord avec eux, mais d'un autre côté il ne faudrait pas limiter sa scolarité,
elle pourrait prendre en charge sa famille par la suite, cela existe déjà. Moi je
pense que ce qui est le mieux pour une fille, c'est de rester célibataire si elle
veut continuer ses études. Une fois qu'elle est à l'université, c'est différent, elle
peut prendre des cours par personnes interposées, mais au collège et au lycée,
l'aide du professeur est indispensable ».
247
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
Disparités sociales
250
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
«Il suffit d'être directeur d'un office pour vous attribuer 300.000 ou
400.000 francs CFA de salaire mensuel, ce n'est pas raisonnable. À la
Conférence nationale, j'ai proposé qu'un salaire de ministre ne dépasse pas
100.000 francs CFA par mois et qu'il n'y ait pas d'indemnités ou de charges à
payer en plus. Ce n'est pas normal qu'il allume le climatiseur durant 6 mois
sans l'éteindre, nous ne sommes pas des Européens. Quand l'amie de la femme
d'un ministre vient au bureau de celui-ci pour téléphoner à Paris ou à New York,
il ne faut pas que ce soit encore l'État qui paie. Pour que les Nigériens acceptent
de faire des sacrifices, il faut que les responsables et les cadres du pays donnent
l'exemple au lieu de se maintenir à un niveau de vie qui ne correspond pas aux
fameuses réalités socioéconomiques du Niger ».
251
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
252
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
254
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
Chapitre vm
117
Dans ce chapitre, nous nous ferons l'écho des critiques recueillies par les
Nigériens, qu'ils soient directeurs, enseignants, parents d'élèves, étudiants,
lycéens ou collégiens, face aux politiques d'éducation qui sont actuellement
imposées au Niger par la Banque mondiale et le F.M.I.
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
256
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
257
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
258
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
259
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
260
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
c'est qu'on ne tient jamais compte de ceux qui sont sur le terrain, il faudrait
pourtant demander leur avis avant d'initier quoi que ce soit, parce que c'est eux
qui vont être les acteurs de ce projet. Ceux qui agissent sans leur demander leur
avis sont à la direction centrale, les directeurs nationaux, les ministres et puis
leurs chefs de cabinets, les secrétaires généraux, c'est comme ça
généralement ».
261
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
moyens; alors son but est de scolariser juste pour scolariser, qu'on dise que le
taux de scolarisation a augmenté. C'est pour cela qu'il y a la double vacation.
Mais le Nigérien, lui, il veut qu'il ait un enseignement plus efficace, que ça
serve à quelque chose parce que chez nous, une fois que l'enfant n'a pas réussi à
l'école, il est désœuvré, il ne sait pas quoi faire, il est là à se trimbaler dans la
rue. Et nos enfants, ils ont un complexe aussi: quand tu es allé à l'école, il y a
certains travaux que tu détestes, surtout le travail manuel, c'est difficile de
retourner à la terre, ils ne veulent pas du tout retourner à la terre.
Le projet Éducation ill, ça, c'est le programme d'ajustement structurel.
Ce sont des rumeurs, mais il paraît que l'on veut licencier 10.000
fonctionnaires nigériens parce que le salaire est trop élevé. Mais
heureusement, l'U.S.T.N. s'y oppose. Si on renvoie 10.000 fonctionnaires, il
faut penser que chaque fonctionnaire a au moins 15 à 20 personnes derrière lui,
sans compter sa propre famille. Un Nigérien qui est chassé d'un service,
vraiment, il faut voir le nombre de personnes derrière lui qui vont souffrir. La
belle famille peut venir, dire qu'il faut l'aider, il faut faire telle chose, ton petit
frère qui est là-bas, il peut venir, ton oncle il peut venir, tu vas l'aider, et si tu
ne le fais pas, c'est le social, tu es fini. Pour le paysan de la famille, tu es bien
vu, tu gagnes de l'argent, lui, il ne gagne rien, tu n'oses même pas lui dire
quelque chose, tu es obligé de le calmer, de lui dire attends, à la fin du mois
j'aurai quelque chose et je vais te donner. Alors, si par exemple l'USrn dit à
tous les fonctionnaires qu'il est nécessaire de diminuer nos salaires, ça devrait
marcher. Quelqu'un qui a 150.000 francs CFA par mois, on peut peut-être le
ramener à 120.000, 125.000 peut-être. Si ça peut aller comme ça, c'est mieux
que de chasser les gens. Celui qui est à 80.000 on le ramène peut-être à 60.000,
c'est mieux comme ça et les fonctionnaires sont conscients de cela. C'est sftr
que les fonctionnaires sont prêts à accepter ce sacrifice plutôt que d'être
licenciés. Même si toi tu veux qu'on licencie, peut-être que tu seras dedans, tu
ne sais pas, alors tu ne peux pas le souhaiter, bien que nous les enseignants,
c'est très difficile qu'on nous chasse car il n'y a pas assez d'enseignants ».
262
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
263
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
C'est le programme avec les fiches. TIssont assez en retard par rapport à ce qui
était prévu dans le programme. Cela risque de baisser le niveau. Dans ce
nouveau programme, il y a une approche pédagogique, le placement des tables,
les enfants doivent être complices de telle sorte qu'ils ne voient pas cela
comme un travail mais un jeu ».
« Le double flux est constitué par deux groupes, dont chaque groupe a
trois matinées et deux soirées. La matinée fait 4h30 et la soirée 3h15. Donc
quand un groupe vient le matin, l'autre vient le soir et le lendemain on
intervertit. Le problème c'est que c'est une nouveauté pour les enseignants, les
parents et surtout pour les élèves car ils se trompent souvent de groupe. Mais
les effectifs restent pléthoriques: le groupe A à lui seul fait 58 élèves, le
264
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
265
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
266
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
cela ne les entraîne pas vers la délinquance. C'est ça qui a fait que tout le monde
est contre la double vacation parce que vous avez des enfants qui traînent dans
la rue et les parents n'ont pas les moyens de les maintenir à la maison. Or, par
exemple au Sénégal ils ont fait des ateliers de forge, de menuiserie, de
maçonnerie, de tissage, de mécanique, où lorsque les enfants ne vont pas en
classe, ils restent dans la cour et font ainsi des travaux manuels. Moi, je crois
que si on avait présenté ce projet sous cette forme, il aurait été accepté par tout
le monde, et il aurait été même salué. Mais le fait que le projet laisse la moitié
des enfants dans la rue pendant que l'autre moitié ,vient à l'école, et ainsi de
suite, les parents trouvent que c'est du sabotage. En ce qui concerne les ateliers,
les parents d'élèves ne sont pas contre, cela résoudrait même une grande partie
des problèmes de l'école, puisque si l'enfant n'arrive pas à gagner une place
dans un bureau, il aura au moins appris un métier et pourra gagner sa vie avec
cela. Mais ça ne peut pas être réalisé et financé par les parents, c'est aux
bailleurs de fonds qui nous imposent la double vacation de financer ces ateliers.
Mettre un marabout dans l'école pour occuper les enfants correspond à la
politique de nos moyens et puis aussi à notre culture ».
267
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
268
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
que les bourses à un moment ont été augmentées quand tout allait bien sur le
plan économique où toutes les couches sociales en ont profité, et maintenant,
c'est par voie de conséquence qu'il faut accepter la diminution des bourses.
Sur les orientations, il est question de supprimer la programmation:
après l'acquisition d'un diplôme, on doit d'abord passer par un concours avant
d'accéder à la fonction publique. Je ne suis pas contre cela car il y a une
tendance incontournable qui est là : en ce moment et pour l'avenir, la fonction
publique ne peut pas absorber tous les diplômés. La meilleure mesure sélective
est bien le concours, afin que la fonction publique n'ait pas un nombre
pléthorique de fonctionnaires qui, au lieu d'aller travailler, vont uniquement
dans les bureaux avec les journaux du matin et du soir [l'auteur confmne qu'il ne
s'agit pas là d'une affirmation gratuite]. Sous cet angle, le concours est une
bonne chose. Le problème se situe dans le fond du concours, car la
« magouille », les« bras-longs» sont très développés au Niger, à telle
enseigne que le fils d'un pauvre paysan ne peut prétendre réussir ce concours-là.
C'est juste à ce niveau que j'ai un avis défavorable concernant l'organisation
d'un concours pour accéder à la fonction publique» (Soumeïla, élève de
terminale ).
«Moi, je ne refuse pas les concours s'ils se font dans la norme des
choses, mais maintenant on dit que le concours d'ENICAS c'est 50.000 F, et à
plus forte raison pour le concours d'entrée à la fonction publique, ce seront les
riches et les personnes bien placées qui vont favoriser leur famille, ce sera
comme un héritage, et donc ce seront toujours les mêmes familles qui vont
diriger le Niger, les pauvres qui vont venir étudier pendant 20 ans devront
revenir chez eux, sans rien. Par exemple, un cousin à fait 7 ans d'études pour
devenir médecin, il n'a jamais redoublé, l'État lui a dit d'attendre chez lui, mais
quand il est revenu, les gens du village ont décidé de retirer leurs enfants de
l'école; ici au Niger, c'est toujours du favoritisme. Par exemple ma grande sœur
a fait le concours de l'ENA, ils lui ont dit de donner, mais elle a refusé, elle a dit
qu'elle était contre ça. Mais parfois les femmes se donnent à ceux qui font le
passage, au concours de l'EN A: on avait retrouvé dans les douches un
professeur avec une fille, c'était un cancre, mais elle a pu réussir car elle
connaissait les questions qui allaient lui être posées, elle était aussi militante
du MNSD, cela a aussi aidé à son passage. Maintenant, il faut insérer sa carte du
parti quand on fait sa demande pour être embauché dans un service, c'est ce qui
se fait. Donc avec les partis, le problème s'est encore aggravé, même au
brevet, certains professeurs faisaient ça. Depuis les années blanches, les
269
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
enfants de riches sont partis étudier à l'étranger et nous, nous stagnons ici, ce
qui fait que ce seront eux qui auront en premier les places, donc c'est encore un
héritage chez les grandes familles» (Hamisatou, lycéenne).
«Les années blanches sont des années perdues, il faudrait qu'il y ait
une entente permanente entre le gouvernement et le SNEN ; les scolaires sont
confrontés à d'énormes problèmes, nous avons revendiqué, mais nous avons
payé les pots cassés. Nous n'avons pas le minimum pour étudier, parmi nous il
Y a des allocataires qui vivent chez leur tuteur, une fois qu'ils reçoivent leur
pécule, ils paient leur tuteur pour recevoir à manger; alors quand l'État ne nous
donne pas ce pécule, il y a des agitations, c'est légitime; le ventre creux n'a
pas d'oreilles» (Amadou, élève de terminale).
«C'est normal que le projet éducation III soit rejeté. Moi je suis
d'accord sur la scolarisation à mi-temps, ce qui s'appelle la double vacation,
mais si je l'admets, il faut dire clairement que je veux faire de l'alphabétisation
de masse, quitte à avoir dans le système formel de scolarisation à sélectionner
les meilleurs élèves de cette base au bout de 4 ans pour les diriger vers un autre
système, qui lui peut les pousser plus loin. Je suis d'accord pour ce système,
mais pas lorsqu'il s'agit de faire ça dans le cadre de notre système actuel qui ne
se prête pas à la double vacation. Si vous connaissez un tant soit peu les
contenus de nos programmes, ce n'est pas faisable, il y a quelque chose à revoir
270
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
là-dedans. Ce n'est pas que je rejette la double vacation, mais je lui donne un
nom, si je l'utilise, c'est pour faire de l'alphabétisation de masse.
En ce qui concerne les bourses des élèves, j'ai l'impression qu'ici pour
faire changer les habitudes, avec un syndicat aussi puissant que le S.N .E.N,
avec le fait que les étudiants, les collégiens, les lycéens, je ne dirais peut-être
pas le primaire, enfin que les élèves puissent imposer pratiquement tout ce
qu'ils souhaitent, notamment des choses qui économiquement paraissent
difficilement réalisables, ce n'est pas vraiment possible. Vis-à-vis de tout
cela, du manque de motivation des professeurs, du fait qu'ils ont cinq mois
d'arriérés de salaire, comment pourrait-on insuffler un changement de mentalité
avant de faire des réformes? Enfin j'ai l'impression que pour faire changer les
choses en matière d'éducation, c'est comme si on était pris dans la mélasse, ça
ne peut pas se faire du jour au lendemain. Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il y a
déjà eu un changement de mentalité; c'est un contre changement de mentalité
qu'il faudrait à présent. De fait, en ce qui concerne les bourses, l'attribution des
bourses, il y a un arrêté qui existe et qui définit les critères permettant à un
élève d'avoir une bourse de l'État. Ces critères sont clairs et nets. Mais comme
nous avons toujours conduit une politique paternaliste, on a fait fi de ces
critères et on a attribué des bourses à un peu n'importe qui, à la tête du client.
Alors, dans certains cas, il s'est produit ceci: l'élève bénéficiant d'une bourse
du secondaire était moins nécessiteux que l'élève qui n'avait pas la bourse.
Alors ça a provoqué des réactions chez les syndicats. De fait, en ce qui concerne
les boursiers actuels, si on appliquait les critères, on pourrait
systématiquement vider les deux cinquièmes. On pourrait systématiquement
enlever la bourse aux deux cinquièmes des élèves allocataires lycéens et
collégiens aujourd'hui. Mais non, on a confié ça à des commissions
départementales tandis que le ministère des finances ne faisait pas de
vérification. Alors on a créé un état d'esprit et maintenant il s'agit de recréer un
autre état d'esprit, c'est-à-dire de reposer la base de la bourse. C'étaient les rois
de France qui avaient commencé à attribuer la bourse aux étudiants, et l'Empire
ensuite a continué. Mais, les enfants bénéficiant d'une bourse, ils s'appelaient
les pupilles de l'État, c'est-à-dire ils pouvaient poursuivre leurs études, mais
avec la perspective de servir uniquement l'État. Alors ces enfants-là étaient
choisis quand ils étaient brillants: ils pouvaient appartenir à des familles qui
avaient l'aisance affichée, mais quand ils devenaient pupilles de l'État,
pratiquement celui-ci les arrachaient à la famille, c'est lui qui payait, la famille
ne pouvait pas réclamer son enfant. Ensuite, parmi les enfants brillants, il y
avait ceux qui avaient besoin d'une aide parce que leurs familles ne pouvaient
271
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
pas subvenir à leurs besoins. Et ensuite c'étaient vraiment les nécessiteux, les
handicapés qui en ont bénéficié. Voilà les bases sur lesquelles les bourses
étaient attribuées. Et chez nous, ça avait été effectivement ces bases qui ont été
retenues. Mais comme tous les textes de ce pays, chaque fois qu'on a pu
empiéter ou même marcher dessus, on l'a fait. Une politique paternaliste a créé
un état d'esprit, et c'est contre cet état d'esprit maintenant qu'il faut réagir.
C'est-à-dire il faut faire une politique de bourse beaucoup plus transparente et
beaucoup plus juste. Qu'elle soit rigoureuse, mais qu'elle soit juste. Et tout le
monde l'admettrait. Parce que même une famille qui a des moyens, lorsque c'est
une famille nombreuse qui a 10 ou 12 enfants dans des collèges, il est naturel
que l'État prenne à sa charge 2 ou 3 d'entre eux, quitte à laisser les autres à la
charge de la famille. TIy a beaucoup de critères qui jouent en la matière.
Alors évidemment, la manière dont la Banque Mondiale ou le F.M.L
analysent les problèmes chez nous, c'est par rapport à des critères qui
socialement ne peuvent pas être pris en compte ici. TIs viennent avec un cadre
général comme si cela était applicable partout, de manière standard; et ce n'est
pas le cas. Ils n'ont pas vraiment analysé les conditions réelles dans lesquelles
vivent les pays du Sud. Là, ils viennent, ils interrogent qui, de gauche et de
droite; les experts qui viennent ici déposent un rapport, mais qui ont-ils
consulté? Uniquement les fonctionnaires. La plupart de ces fonctionnaires
font des années à Niamey sans mettre le pied dans le dernier village là-bas. Par
exemple, moi, par principe, je ne m'appuie jamais sur ce que me dit
l'inspecteur; je lui dis: allons voir vos écoles, c'est sur le terrain que je juge
de la situation. C'est bien de causer avec lui pour savoir quels sont les
problèmes qu'il a appréhendés, mais en se rendant sur le terrain on peut trouver
qu'il a parfois mal analysé et qu'il a tiré une conclusion trop hâtive de la
situation qui est beaucoup plus complexe. Je ne fais pas confiance aux rapports
de l'inspecteur, je ne fais pas confiance aux rapports des maîtres, je préfère être
présent et observer par moi-même. Si les experts de la Banque mondiale se
prêtaient à faire quelque chose de semblable, leurs projets prendraient mieux en
compte les réalités socioéconomiques et culturelles de notre pays ».
272
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
C.Ml, mais pas toujours dans les classes de C.M.2 où les anciens
livres avaient été retirés et où les nouveaux n'étaient pas encore
arrivés. Lors de nos observations, nous nous sommes rendus
compte que les problèmes étaient pratiquement les mêmes cinq
ans après nos premières observations: manque de formation des
maîtres et des directeurs d'écoles primaires pour le double flux,
carences dans les nouveaux programmes notamment lors de la
lecture, livres non édités à temps, choix des parents d'occuper
leurs enfants durant les demi-journées sans maître par des
marabouts dispensant un enseignement religieux à défaut
d'attendre la mise en place d'ateliers scolaires improbables,
manque de moyens des classes populaires pour payer les
fournitures scolaires et des encadreurs afin d'être en mesure de
se déplacer en zones rurales, grèves des enseignants pour obtenir
les arriérés de salaire qui entraînent la non-scolarisation des
élèves et accroît la baisse de niveau, etc.
Mais dans certains établissements en milieu urbain où sont
scolarisés massivement des enfants de fonctionnaires et donc là
où les parents suivent leurs enfants et investissent dans leur
éducation, des solutions ont pu être apportées, comme des
séances de renforcement pour la lecture avec les anciens
manuels (et donc le retour à la méthode syllabique) moyennant
le paiement d'un «suppléant» par les parents d'élèves, qui
travaille même les jours de grèves, le choix de marabouts ayant
fréquenté les établissements franco-arabes pour enseigner
d'abord l'arabe avant la religion, l'intégration des parents aux
décisions prises par l'école par le biais d'une assemblée
générale et donc leur responsabilisation, etc.
Ce directeur comme beaucoup d'autres souhaiterait que
les langues nationales soient enseignées et que des ateliers
scolaires soient créés tout en responsabilisant les enseignants au
lieu d'imposer à tous les enfants un enseignement religieux qui
leur demande de faire encore des efforts intellectuels alors que
ces derniers sont déjà importants lors des demi-journées de
cours. Apparemment, ce directeur fait preuve de réalisme
lorsqu'il nous livre le fond de sa pensée: «l'objectif de
l'éducation elle-même, c'est que l'enfant puisse s'intégrer dans
la société, devienne utile, ce ne sont pas les diplômes ». Cela
273
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
«Les maîtres ont été formés par rapport aux nouveaux programmes en
séance de séminaire en 1993, donc ils n'ont pas reçu une véritable formation
adéquate. Pour chaque niveau au CI, CE et CM, ils reçoivent une nouvelle
formation de quelques jours. Or la formation d'un véritable maître est continue,
il faut continuer à lire les manuels pédagogiques pour s'en sortir. En cas de
blocage, il peut faire appel aux autorités académiques, on en discute et on peut
trouver une solution. Ce sont des manuels qui ont été édités par l'INDRAP ; il Y
a «Pour lire et pour écrire» des manuels de lecture, de mathématiques
«Élèves et maître », des guides d'instituteur, des livres d'étude du milieu,
l'histoire-gégraphie. Le nombre de livres est suffisant, on peut avoir un livre
par table. Normalement, chaque élève doit avoir son livre, mais compte tenu de
la situation, on ne peut pas le faire: au moment où l'État nigérien a fait la
commande des nouveaux livres concernant le nouveau programme, les anciens
livres ont été retirés et les nouveaux n'ont pas été édités dans les temps et les
enseignants n'ont pas reçu de formation à partir des quelques livres que nous
avions. Les enfants ont eu beaucoup de problèmes pour lire et écrire, car ils ont
fait trois ans avec le nouveau programme et actuellement ils n'ont pas eu ceux
de CM2. L'école compte cinq classes de niveau médiocre, les enfants ont été
recrutés en période de transition de livres: l'État ne commandait plus les
manuels de l'ancien programme et les nouveaux qui viennent d'être édités ne
pouvaient être utilisés faute de formation aux manuels des enseignants. Ainsi,
les élèves ont passé quatre ans à lire au tableau du C.I. au C.E.2 et du C.P. au
C.M.l, ils ont souffert de cette pénurie de livres et des effets des grèves. C'est
une situation générale, mais l'État est une continuité: les arriérés de salaire,
c'est pour toutes les années; s'il arrive à payer le mois de février, il restera
mars et avril. Les autres arriérés de l'année précédente incombent également à
l'État.
La différence entre les anciens et les nouveaux programmes, c'est
qu'on applique la pédagogie par objectif. Les nouveaux programmes obligent
les enfants à faire des recherches personnelles. Par exemple, en histoire, ils
demandent à leurs parents ce qui se faisait dans le temps passé, alors qu'avec
l'ancien programme, les élèves n'avaient pas de recherches, c'était le cours
magistral. Donc la nouvelle méthode aiguise la curiosité des enfants. Mais il y
a des côtés négatifs: les enseignants se plaignent notamment de la lecture où
ils rencontrent des problèmes. On a relevé l'inadaptation même des livres de
274
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
lecture. Je souhaite personnellement que ces livres soient repris car il n'y a
pas suffisamment de syllabisation, surtout dans les petites classes, alors que
l'enfant, même si on veut lui apprendre à lire avec naturel, comme c'est lié au
langage, il récite et ne lit pas, et ça c'est mauvais. Mais en ce qui concerne les
mathématiques, il n'y a pas vraiment de problème, à l'exception peut-être des
maîtres car ils ne sont pas bien formés. Nous avons fait une proposition au
niveau de notre CAPED, nous avons pris des initiatives suite à l'accord des
parents d'élèves: nous avons recruté un ancien élève de l'école normale qui a
fait ses deux ans de formation et nous lui avons demandé de reprendre les
lectures avec «La famille Boda », c'est-à-dire de donner des cours de
renforcement en lecture avec les anciens manuels. Il prend même la classe
entière lorsque la maîtresse est en grève. Ce qui fait qu'aujourd'hui, dans toutes
les classes à double flux, ces enfants font ces séances de renforcement et il s
arrivent à lire et à apprendre leurs leçons. C'est une solution locale,
moyennant 50 francs par enfant et par semaine: c'est ce que l'on donne comme
salaire à ce vacataire. Ce sont les parents qui payent, ils le font régulièrement.
TI y a même un procès verbal des parents d'élèves lorsqu'on se réunit en
assemblée générale qui demande de généraliser cela en ce qui concerne tous les
niveaux, même au CM2. Les parents sont vraiment satisfaits de cette
expérience. Nous allons en rediscuter l'année prochaine lors de l'assemblée
générale pour voir comment il faut faire pour généraliser cela. C'est donc une
solution que nous avons trouvée au niveau local. Nous avons également fait des
propositions au niveau de la CAPED : on peut toujours maintenir l'ancienne
méthode dans les petites classes (CI, CP) et quand l'enfant arrive à lire et à
déchiffrer, on peut appliquer la nouvelle méthode à partir du CEl. Tous les
maîtres sont d'accord avec cela. On peut également prendre les maîtres qui sont
en surnombre pour faire des séances de renforcement en lecture. Il y a déjà une
école qui a commencé à faire cela et c'est concluant.
Mais surtout, ce qu'il faut faire pour améliorer le niveau des enfants,
c'est consolider la formation des maîtres qui ont été formés et poursuivre la
formation des formateurs. C'est ça qui prime. Les inspecteurs de Maradi font le
tour des écoles, mais nous connaissons leur problème: ils sont bloqués faute
de moyens. Ce qu'on met à leur disposition, est-ce que cela leur permet de faire
convenablement leur travail? Quand on voit aujourd'hui un inspecteur qui a un
arrondissement à parcourir alors qu'on lui donne 35.000 francs CFA de bons
d'essence qui ne permettent même pas de faire le tour d'un canton, quel travail
peut-on lui demander? Je sais qu'il y en a qui sont de bonne volonté, mais ils
sont limités par les moyens. Ici, le conseiller pédagogique est venu visiter la
275
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
maîtresse de CM2b, ainsi qu'une mission de Niamey: eux, ce qui les intéresse,
c'est l'application du programme intégré. Nous avons eu également la visite de
l'inspecteur itinérant qui est venu faire une séance d'évaluation dans les classes
suivant le nouveau programme dans le CEl et le CE2, et fréquemment les
conseillers viennent nous apporter des informations, nous demandent quelles
sont nos difficultés et ensemble nous arrivons à résoudre certains problèmes.
L'inspecteur passe aussi de temps en temps. Cette année, il y a eu deux
inspections, l'année dernière 3 visites de classe, deux examens pratiques (CAP)
et une inspection. Après leur réussite au BS2, il y a une commission d'examen
qui est formée et qui vient faire passer l'examen pratique. Parfois, nous faisons
l'examen pratique en même temps que l'inspection. Mais si nous bénéficions
de cet encadrement, c'est parce que nous sommes en ville, à côté de
l'inspection primaire.
En ce qui concerne les maîtres qui sont sur le terrain, pour le moment il
Y a une formation qui se fait à l'école normale pendant un mois, et j'estime que
c'est insuffisant. Pourquoi ne pas prendre la période des vacances et pendant
trois mois bien former les maîtres, comme ça il y aura moins de dérapages. Par
exemple, prenons le cas de la formation de mathématiques chez les maîtres de
C.M.l : nous les directeurs, nous ne sommes pas formés, alors qu'est-ce qu'on
va leur dire? Voilà un manquement à la formation de formateurs. En cas de
blocage, il faut avoir recours à l'inspection. Tout le problème est là. Nous
avons maintenant des maîtresses du CM2 qui appliquent le nouveau programme
et qui n'ont jamais eu de formation. Alors comment faire? Il faudrait une
formation adéquate, mais pas superficielle. Il faudrait également qu'on arrive à
maîtriser la grève, car elle fait beaucoup de mal aux enfants, à l'éducation. Et je
ne sais pas s'il faut revoir le système de passage car un enfant qui a été recruté
au C.I. avec les nouveaux programmes, avec un maître qui n'a pas été
correctement formé et qui n'a pas fait la moitié du programme, et qui passe en
classe supérieure, mais qu'est-ce qu'il va devenir? TIfaut qu'on dise la vérité!
C'est toujours le passage automatique avec le CM2 qu'on redouble une fois.
Toutes ces promotions souffrent de cette situation aujourd'hui. Alors si on
arrive à maîtriser les grèves, même si la formation des maîtres est insuffisante,
avec l'encadrement des maîtres, on peut faire quelque chose. J'estime que la
formation dispensée par les projets éducation n et ill est insuffisante: ce n'est
pas en deux semaines qu'on donne à quelqu'un une formation adéquate.
L'autre problème de la double vacation, c'est de laisser l'initiative aux
parents pour l'occupation de la deuxième cohorte: certes, ils ont proposé
d'engager des marabouts, puisque même avant ils envoyaient leurs enfants chez
276
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
les marabouts, mais ce qui est idéal pour éviter beaucoup d'efforts intellectuels
à ces enfants, car même chez les marabouts, c'est l'instruction qui est donnée,
c'est de construire des ateliers scolaires. S'il y a des ateliers scolaires et que les
parents constatent que ces enfants peuvent être occupés par des travaux
manuels, je crois que ce serait mieux. Mais maintenant, les parents ne peuvent
proposer que des solutions qu'ils peuvent supporter, et c'est pourquoi ils ont
pris le marabout qui dispense des cours d'arabe à la deuxième cohorte au lieu de
les laisser partir à la maison. En apprenant les cours coraniques, l'enfant
apprend avant tout l'arabe, mais il y a aussi le côté religieux. Ici, dans notre
établissement, il y a les deux: d'abord l'arabe car l'enfant doit tout d'abord
acquérir des mots qu'il soit capable d'expliquer, donc ça aboutit à la maîtrise de
l'arabe, et non pas l'autre forme d'enseignement, c'est-à-dire la lecture où les
enfants sont capables de lire mais pas d'expliquer. C'est donc un peu différent
ici, car les enseignants que nous avons recrutés ont fait la médersa franco-
arabe. Il y a aussi un peu d'enseignement religieux qui glisse, car quand 0 n
parle des Hadiths, c'est vraiment la religion. Mais ce n'est pas forcément la
même chose dans les autres écoles.
Pour la double vacation, la première difficulté des maîtres, c'est leur
formation; s'ils ne sont pas bien formés, ils auront toujours des difficultés
pour dispenser leurs cours. Dans cette école, la fréquentation est bonne, mais
dans le cadre de la double vacation, certains parents n'envoient pas leurs
enfants pour l'enseignement arabe, notamment les chrétiens qui ne
cautionnent pas cette forme d'enseignement religieux. Là aussi, pour éviter une
mauvaise fréquentation scolaire, nous donnons les programmes aux parents,
l'emploi du temps de chaque groupe aux parents, comme ça, ils peuvent venir
les chercher lorsqu'ils ne veulent pas les laisser.
Il y a également un problème matériel, les cahiers qui ont été conçus
aujourd'hui, je suis sOI que certains parents ne pourront pas faire face au prix de
ces cahiers-là, celui de mathématiques et les autres. Les fournitures que l'État
donne, nous les répartissons en fonction des élèves, et lorsqu'il manque un
cahier, nous demandons à l'élève de dire à son père de payer le cahier. Les
enfants des cultivateurs et des manœuvres ne peuvent pas le payer, mais pour
les autres, c'est souvent par la sensibilisation que nous arrivons à résoudre ce
problème.
Je fais partie de ceux qui pensent qu'en introduisant les langues
nationales, ce serait une bonne chose: c'est tout d'abord une langue maîtrisée
par les enfants, ils auront plus de facilités à apprendre la lecture et même le
langage, c'est la parole, le hawsa ; c'est aussi une bonne chose pour la
277
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
278
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
279
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
* * *
*
281
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
Conclusion
118
Un I.U.T. délivre un Diplôme d'Études Techniques (D.U.T.), aux étudiants
après deux années d'études après le baccalauréat et aux adultes ayant déjà une
expérience professionnelle dans le cadre d'une formation continue de deux ans.
119
Le C.N.A.M. est, entre autres, un établissementd'enseignement supérieur et
technique public pour l'application des sciences à l'industrie. TI organise des
enseignements scientifiques généraux, techniques, de sciences économiques et
de sciences humaines, et s'adresse, en dehors des heures ouvrables, à des
adultes engagés dans la vie professionnelle qui possèdent le baccalauréat ou qui
en ont acquis l'équivalence dans un cycle préparatoire. L'enseignement est
réparti en trois cycles préparatoires: le cycle A conduit au diplôme de premier
cycle technique (D.P.C.T.) ou économique (D.P.C.E.); le cycle B au diplôme
d'études supérieures techniques (D.E.S.T.), économiques (D.E.S.E.) ou
appliquées (D.E.S.A.); le cycle C aux diplômes d'ingénieur, d'ergonomiste,
d'économiste et de psychologue du travail. Le C.N .A.M. organise également
des stages de formation continue et des cours mis en place pour satisfaire les
besoins spécifiques d'une profession.
289
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
290
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
291
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
Sources documentaires et
bibliographiques
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
Archives de France:
296
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
Documentation française:
297
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
Archives du Niger:
298
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
PRESSE P., Synthèse périodique du 16 au 31 mai 1955, N°l 991 PS/C, Niamey,
le 3 juin 1955.
PRESSE P., Synthèse périodique du 16 au 31 mars 1955, ~ 781PS/C,
Gouvernement du Niger, Niamey, 4 avril 1955.
Procès- verbal de réunion de l'Association des parents d'élèves, Cercle de
Maradi, 05/12/1950.
Rapport annuel 1952, Subdivision de Tessaoua.
Rapport annuel 1956, Cercle de Maradi, Il p.
Rapport annuel 1958, République du Niger, Cercle de Maradi, Division de
Dakoro
Rapport d'ensemble, État français, colonie du Niger, Cercle de Maradi, 1er
semestre 1942.
Rapport de rentrée Année scolaire 1957-1958, Circonscription scolaire du
Niger-Centre.
Rapport semestriel d'ensemble, Colonie du Niger, Cercle de Maradi, 2ème
semestre 1939.
Rapport trimestriel d'ensemble, Colonie du Niger, Cercle de Maradi, 3eme
trimestre 1938.
République du Niger, Cercle de Maradi, Subdivision centrale, Rapport annuel
1961.
République du Niger, Cercle de Maradi, Subdivision de Dakoro, Rapport annuel
1961.
République du Niger, Circonscription de Dakoro, Rapport annuel 1963.
Vll..EMIN, Rapport annuel 1953, Subdivision de Dakoro, Cercle de Maradi,
Territoire du Niger, 8 janvier 1954.
299
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
300
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
301
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
302
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
Ministère du Plan:
303
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
304
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
306
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
307
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
308
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
309
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
310
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
311
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
312
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
INTR 0 DUCTI 0 N 7
MILITAIRE (1974-1989) 13 3
CHAPITREVI : LES POLmQUES SCOLAIRESDE 1989 À 1999. 157
CON CLUSION 28 3
314
Licence accordée à Mamane Boubakar mamanelb@yahoo.fr - ip:41.203.153.90
Dernières parutions