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AVANT PROPOS

 
 
Ce numéro spécial de la Revue des Régions Arides est consacré à la publication des Actes du
3ème Meeting International sur l’Aridoculture et les Cultures Oasiennes organisé à Djerba
(Tunisie) du 15 au 17 décembre 2009, sous le thème : Gestion et valorisation des ressources et
applications biotechnologiques dans les agrosystèmes arides et sahariens.

Cette édition de 1450 pages dresse un panorama multidisciplinaire comprenant: les notions
fondamentales, les applications multisectorielles, les stratégies et prospectives et les
réflexions sur la problématique de l’aridoculture et des cultures oasiennes.

Nous invitons nos lecteurs à prendre le temps de lire chacun des articles dans l'espoir qu'ils en
retireront une compréhension approfondie des innovations scientifiques, technologiques et de
gestion permettant la modernisation des agrosystèmes des zones arides et sahariennes.

En effet, l'aspect durable des activités agricoles dans des milieux aussi fragilisés que les zones
arides et sahariennes ont toujours fait l’objet d’une vision dévalorisante et connotées par des
caractéristiques négatives : dégradation, désertification, migration, pauvreté etc. Or ces
écosystèmes ont joué un rôle important dans le développement économique et social des
communautés rurales, et si l'agriculture est bien une tradition en zones arides, c'est grâce à sa
capacité à s'adapter et à relever les défis auxquels elle a toujours été confrontée.

Lors de ce meeting, les débats ont été particulièrement riches en raison des enjeux
géopolitiques, commerciaux et scientifiques qui sont liés à la gestion du patrimoine végétal,
de la biodiversité et du développement agricole en milieu aride. Aussi, comprend-on tout
l’espoir que paysans, chercheurs et décideurs de ces régions accordent aux aspects débattus
dans les différentes sessions de ce séminaire.

Je tiens à remercier tous les participants et toutes les organisations qui ont apporté leur soutien
à ce meeting et notamment le PNUD, la GTZ, l’IRESA et l’ICARDA

Pr. Houcine KHATTELI 


 
 
 
 
 
 
 

i
R
EVUE DES
REGIONS ARIDES

Actes du 3ème Meeting International sur l’Aridoculture


et les Cultures Oasiennes sous le thème :
GESTION ET VALORISATION DES RESSOURCES ET APPLICATIONS BIOTECHNOLOGIQUES DANS
LES AGROSYSTEMES ARIDES ET SAHARIENS Djerba (TUNISIE) 15-17 Décembre 2009.

Compilé par
Pr. Ali FERCHICHI
Le 3ème Meeting International sur l’Aridoculture et les Cultures Oasiennes : GESTION ET
VALORISATION DES RESSOURCES ET APPLICATIONS BIOTECHNOLOGIQUES DANS LES
AGROSYSTEMES ARIDES ET SAHARIENS
est organisé par

L’institut des Régions Arides (Laboratoire d’Aridoculture et Cultures Oasiennes)


en partenariat avec

et l’appui de

COMITE SCIENTIFIQUE Pr. Amor Chermiti (Tunisie) COMITE D'ORGANISATION


Pr. Houcine Khatteli (Tunisie) Pr. Lahbilili Mustapha (Maroc) Ali FERCHICHI
Pr. Mohamed El Mourid (ICARDA) Pr. Khaled Masmoudi (Tunisie) Houcine KHATTELI
Pr. Fatoum Lakhdhari (Algérie) Mohamed Sadok BELKADHI
Pr. Michel Pitrat (France)
Pr. Samira Smiti (Tunisie) Mohamed LOUMEREM
Pr. Ezzeddine Zid (Tunisie)
Pr. Moncef Harrabi (Tunisie) Mohamed BEN SALAH
Pr. Aissa Abdelguerfi (Algérie)
Pr. Gabriel del Barrio (Espagne) Kamel NAGGAZ
Pr. Ali Zouba (Tunisie)
Pr. Maria Antonia Murcia Thomas Mansour HADDAD
Pr. Noureddine Chelbi (Tunisie)
(Espagne) Mohamed THABET
Pr. Abdelhamid Nabli (Tunisie)
Pr. Ismail El Hadrami (Maroc) Taoufik HAYEK
Pr. Dalila Nedjraoui Algérie)
Pr. Mohamed Gazzah (Tunisie) Nizar CHAIRA
Pr. Chedly Abdelly (Tunisie)
Pr. Noureddine Nasr (PNUD) Ferdaous GUASMI
Pr. Hassan Elshaer (Egypte)
Pr. Frederic Bakry (france) Maher SGHAIROUN
Pr. Noureddine Drira (Tunisie)
Pr. José Luis Araus (Espagne) Mohamed EHSINE
Pr. Mitsuhiro Inoue (Japon)
Pr. Michael Baum (ICARDA) Haj Ahmed NACEUR
Pr. Fethi Lebdi (Tunisie)
Pr. Albert Sole Benet (Espagne) Ridha LAAMOURI
Pr. Aly Rayes (Tunisie)
Pr. Abdelaziz Mougou (Tunisie) Fateh ALJANE
Pr. Amor Mlaouhi (Tunisia)
Pr. Patrick Vandame (Belgique) Mohamed Ali BEN ABED
Pr Néjib Rejeb (Tunisie)
Pr. Nétij Ben Mechlia (Tunisie) Mehdi LOUHICHI
Pr. Max Reynes (France)
Pr. Ali Ferchichi (Tunisie) Mohamed LATRACH
Pr. Mouldi Felah (Tunisie)
Pr. Ali Abaab (GTZ) Mohamed CHOUIKHI
Pr. Maria da Graça Campos (Portugal)
Pr. Sadok Bouzid (Tunisie) Mohamed LTIFI B BELGACEM
Pr. Boubaker Karray (Tunisie)
Pr. Rachid Ghrir (Tunisie) Belgacem LECHIHEB
Pr. Maria Stella Grando (Italie)
Pr. Assize TOURE (Sénégal) Warda ATOUI

ii
PREFACE
Cette publication présente les actes du séminaire international : « Gestion et valorisation des
ressources et applications biotechnologiques dans les agrosystèmes arides et sahariens » organisé par
l’Institut des Régions Arides (Laboratoire d’Aridoculture et Cultures Oasiennes) à Djerba (Tunisie) du
15 au 17 Décembre 2009, avec l’appui du PNUD, de la GTZ, de l’Institution Supérieur de la
Recherche et de l’Enseignement Supérieur Agricole et de l’ICARDA.

L’objectif de ce meeting est de débattre les résultats de la recherche et des innovations


biotechnologiques et d’évaluer leur impact sur les programmes et projet de développement des
agrosystèmes arides et sahariens.

Ce document, qui renferme un total de 243 articles, est édité en 3 volumes.


Le premier volume est consacré aux articles présentés dans :
• la session 1 : Agro diversité en milieu aride et saharien ;
• la session 2 : Biotechnologie et cultures alternatives.

Le second volume est consacré aux articles présentés dans :


• la session 3 : gestion et valorisation des eaux conventionnelles et non conventionnelles ;
• la session 4 (1ère partie) : techniques culturales et optimisation des facteurs de production.

Le troisième volume est consacré aux articles présentés dans :


• la session 4 (2ème partie) : Techniques culturales et optimisation des facteurs de production ;
• la session 5 : Agriculture biologique et protection des cultures ;
• la session 6 : Agro-systèmes et structures de production et de commercialisation.

L'objectif de cette publication, qui explore l’intérêt des résultats de la recherche et de certaines des
applications les plus prometteuses de la biotechnologie dans le développement et la promotion de
l’aridoculture, est de privilégier les options susceptibles de contribuer à l'intérêt de tous : décideur,
technicien, scientifique, agriculteur et paysan. La recherche et la biotechnologie devraient contribuer
au développement et au transfert des technologies agricoles, des opportunités économiques et des
activités qui mettent en valeur l'aspect durable de développement des communautés et du milieu rural.
C’est en cela que cette publication visant à améliorer la réflexion et l’état des connaissances dans ce
domaine suscite un intérêt tout particulier.

Le comité d’organisation tient à remercier tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce document
et notamment tous le personnel du Centre de Documentation et d’information de l’IRA.

Nous tenons à exprimer nos vifs et sincères remerciements, pour leur aide et soutien, au PNUD, la
GTZ, l’IRESA et l’ICARDA.

Pr. Ali FERCHICHI


Directeur du Comité d’Organisation

iii
Sommaire volume I

SESSION 1 :

Agro diversité en milieu aride et saharien ………………... 1

SESSION 2 :

Biotechnologie et cultures alternatives en milieu


aride…………………………………………………………………………………………………………….……. 191

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Revue des Régions Arides – Numéro spécial – 24 (2/2010) Actes du 3ème Meeting International ‘’Aridoculture et Cultures Oasisennes :
Gestion et Valorisation des Ressources et Applications Biotechnologiques dans les Agrosystèmes Arides et Sahariens’’Jerba (Tunisie)
15-16-17/12/2009

SESSION 1 : AGRO DIVERSITE EN MILIEU ARIDE ET SAHARIEN


-Evaluation agronomique de quelques cultivars locaux de pastèque (Citrullus lanatus
(thumb.)) collectés au Sud de la Tunisie (Elbekkay M. et Ferchichi A....................................................................………….3
-Etude de la diversité de la population du palmier dattier (Phoenix dactylifera L.) dans les
oasis continentales tunisiennes à l‘aide des marqueurs microsatellites (Hamza Hammadi,
Giovanni G. V. and Ferchichi A.) ...............................................................................................................................................................…………7
-Comparison of RAPD and ISSR markers for the study of genetic diversity in barley
(Guasmi F., Touil L., Fères K., Marzougui N., Elfalleh W., Triki T., Ferchichi A. ) ............................... 12
-Collecte de matériel génétique d‘espèces maraîchères cultivées dans les oasis : cas des oasis
de Nefzaoua (Benaoun A., ElbekkeyM., Ferchichi A.) .........................................................................................................……..…20
-Variabilité morphologique du germoplasme de Ficus carica L. Dans les îles de Kerkennah,
Tunisie (Aljane F. et Ferchichi A. ) ............................................................................................................................................................…….. 25
-Sélection du grenadier (Punica granatum L.) dans le Sud-est de la Tunisie (Mansour E.,
Haddad M., Abid M., Bachar K., Ferchichi A. ) ....................................................................................................................……….31
-Exploitation des ressources génétiques en fève (Vicia faba L. Var. minor) dans la sélection
variétale des régions arides tunisiennes (Yahia Y., Elfalleh W., Loumerem M. et Ferchichi
A. )................................................................................................................................................................................................................................................………38
-Polymorphisme moléculaire des régions intergeniques des ADNs ribosomiques (ITS) chez
des cultivars de figuier (Ficus carica L.) du sud Tunisien (Baraket Gh., Seddoud Dabbabi
O., Ben Abdelkrim A., Mars M., Trifi M., Salhi Hannachi A.) .................................................................................………44
-Variations génétiques inter et intra espèces chez les génotypes d‘Atriplex des régions arides
et semi arides d'Algérie (Rahmoune Ch., Mâalem S., Kadri K. et Ben Naceur M.) .......................... ……..49
-Diversité phénotypique de quelques accessions d‘orges locales du Centre et du Sud
Tunisiens. (Abidi I., Mansouri S., Bouzid S. & El felah M ) .................................................................................... ……..57
-La biodiversité des zones arides en Algérie : Causes de dégradation et mesures de protection
(Lahmadi. S, Nezzar kabaili N., Guesmia H., Zeguerrou R., Lakhdari F., )......................................................62
-Conduite de la palmeraie traditionnelle présaharienne de M‘doukal et sa diversité variétale
en palmier dattier et arbres fruitiers.( Lebchaki H, M. Belhadi A. et M. Romani M.) ..........................………65
-D‘importantes potentialités en cultures condimentaires et/ou aromatiques à valoriser dans
la région des Ziban. (Nezzar kebaili N., Moussi W., Belhamra M.,). .................................................................................71
-Les oasis algériennes : Richesse mais diversité menacée (Rahal Bouziane H., Boulahbal
O., Blama A., Mossab K., Djidda A., Allam A., Tirichine A.) .....................................................................................……….76
-Etude du polymorphisme moléculaire chez trois espèces tunisiennes du genre Lathyrus
(Ghorbel M., Chtourou-Ghorbel N., Trifi-Farah N. ) .........................................................................................................………. 80
-Précisions sur les principales caractéristiques d‘adaptation du cépage "Limaoua" à l‘aride
tunisien (Harbi-Ben Slimane M., Trifa Snoussi H., Barka Med. ) ......................................................................................83
-Analyse de la diversité génétique des cépages de Djerba (Vitis vinifera) basée sur
l‘ampélographie et le marquage moléculaire (Harbi-Ben Slimane M., Trifa Snoussi H. ) .............................86
-Etude de 3 espèces fourragères de Medicago sur la base de marqueurs microsatellites
(Marghali S., Zitouna N., Chennaoui-Kourda H., Trifi-Farah N. ) ......................................................................………..91
-Etude de la diversité génétique de l‘espèce méridionale S. carnosa par les marqueurs SSRs
(Zitouna N., Marghali S., Chennaoui-Kourda H., Sallami N. et Trifi-Farah N. )..................................….……94
-Diversité génétique et association marqueur phénotype pour la tolérance au stress hydrique
chez l‘orge locale (M. A. Ould MED Mahmou et Hamza S.) .....................................................................................................97
-Système de Production et Ressources Génétiques de l‘Amandier (Prunus dulcis L.) dans le
centre Ouest Tunisien. (Gouta H., Guenichi H., Rezgui R., Mars M., Zarrouk M. et
Mliki A.) ................................................................................................................................................................................................................................……..106
-Anatomie et Histochimie de Cymbopogon schoenanthus (Poacée) (Khadria A., Lia Maria
Pereira de Ascensãob, Renata Maria Strozi Alvesb, J.M.F.) ................................................................................................112
-Specificity of Gafsa oasis on the genetic structure of apricot (Prunus armeniaca L.)
germplasm (Bourguiba H., Krichen L., Audergon J.M. & Trifi-Farah N.) ...................................................…….122
-Les îles de Kerkennah: ressources génétiques du figuier (Ficus carica L.) (Saddoud
Debbabi O., Baraket Gh., Ben Abdelkrim A.,, MARS M., Trifi M., Salhi Hannachi A. ) ............ …….127
-Évaluation participative des variétés de palmier dattier utilisant des marqueurs
agronomiques (Ben Salah M.) ........................................................................................................................................................................……..130

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Revue des Régions Arides – Numéro spécial – 24 (2/2010) Actes du 3ème Meeting International ‘’Aridoculture et Cultures Oasisennes :
Gestion et Valorisation des Ressources et Applications Biotechnologiques dans les Agrosystèmes Arides et Sahariens’’Jerba (Tunisie)
15-16-17/12/2009

-Répertoire et caractérisation des variétés population de figuier dans la zone montagneuse


de Matmata (Ben Salah M., Mosbah A., Rhihane M. et Hamdi H.) .................................................................…….135
-L‘agrobiodiversité oasienne : Un potentiel à promouvoir et à préserver. (Lakhdari K. &
Kherfi Y.) .........................................................................................................................................................................................................................……..142
-Etude de la variabilité phénomorphologique de quelques populations locales de petit pois
(Pisum sativum) (Siouda Z., LoumeremM., Ferchichi A.).............................................................................................……..153
-Genetic diversity evaluation of lucerne (Medicago sativa) from oases of Tunisia obtained
by RAPD markers (Touil L., Guasmi F., Farès K., Elfalleh W., Triki T., Ferchichi A.) ......................159
-Variabilité génétique de fruit et de l‘huile de l‘olivier (Olea europaea L.) originaire du sud
Tunisien appuyée par des descripteurs chimiques (Jaoudi R., Mtaoua H., Mtimet M. et
Ferchichi A.) ..........................................................................................................................................................................................................................167
-Étude de la diversité de Trigonella foenum-graecum L. en Tunisie basée sur les données
morphologiques, chimiques, biochimiques et moléculaires (Marzougui N., Boubaya A.,
Guasmi F., Elfalleh W., Ferchichi A., Lachiheb B. et Beji M. ) ...........................................................................……….172
-Etude de la diversité des navets (Brassica rapa L.) cultivés dans les oasis de Gabès (Touiti
R., Talbi S., Haddad M., Ferchichi A.) ..................................................................................................................................................178
-Etude de la variabilité entre quelques populations locales de melon en Tunisie en se basant
sur la teneur en protéines de réserves au niveau des graines (Lamari R., Laarayedh L.,
Elbekkey M., Triki T., et Ferchichi A.) ..........................................................................................................................................……….185

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Revue des Régions Arides – Numéro spécial – 24 (2/2010) Actes du 3ème Meeting International ‘’Aridoculture et Cultures Oasisennes :
Gestion et Valorisation des Ressources et Applications Biotechnologiques dans les Agrosystèmes Arides et Sahariens’’Jerba (Tunisie)
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Evaluation agronomique de quelques cultivars locaux de pastèque (Citrullus lanatus


(thumb.)) collectés au Sud de la Tunisie
Elbekkay Mokhtar et Ferchichi Ali
Laboratoire d‘Aridoculture et cultures oasiennes,
Institut des régions Arides 4119 Médenine –Tunisie
Email : elbekkay.mokhtar@ira.rnrt.tn

Résumé
Huit cultivars locaux de pastèque (Citrullus lanatus T.) collectés au Sud de la Tunisie ont été évalués à l‘institut des Régions Arides
(Direction Régionale à Kébili). Ces cultivars locaux ont été comparés à deux variétés améliorées. La méthode de blocs randomisés a été
adoptée pour mesurer les caractères agronomiques relatives à la graine (forme, poids de 1000graines, contenu en protéine de réserve), au
cotylédon (forme), à la feuille (forme, couleur et longueur de pétiole) et au fruit (poids moyen, nombre de fruits par plante, couleur de chair
et Brix). L‘analyse en composantes principales de ces paramètres a montré que les cultivars locaux (8 accessions) présentent entre eux une
très grande variabilité et a permis la distinction de 5 groupes différents. Cette répartition traduit une diversité importante caractérisant les
cultivars locaux du Sud de la Tunisie.
Mot-clés : Evaluation agronomique, Pastèque, Agrobiodiversité, Sud tunisien.

1. Introduction
Les ressources phytogénétiques constituent la base biologique de la sécurité alimentaire mondiale. Les diverses
espèces locales et la diversité génétique qu‘elles renferment jouent un rôle primordial dans le développement
économique, social et culturel (Dantsey-Barry et Kpemoua, 2003). Face à l‘intensification de l‘agriculture qui se
base sur l‘utilisation d‘un nombre limité des variétés améliorées, plusieurs cultivars ont été marginalisés et sont
actuellement très rares à trouver voire même perdus (Elgazzah et Chalbi, 1995). Cette situation concerne un très
grand nombre d‘espèces cultivées et qui présentent une importance économique à l‘échelle mondiale, ce le cas
de pastèque.
Actuellement, la pastèque (Citrullus lanatus) est une espèce cultivée partout dans le monde. En Tunisie, la
pastèque a été cultivée depuis des milliers d‘années. Paris et Janick (2008) ont noté la présence en Tunisie des
plaques mosaïques qui montrent la domestication de pastèque par les romains. Novikov (1951) a noté que la
pastèque et le melon occupe la première place dans les productions tunisiennes des cultures maraîchères. La
culture de pastèque, à cette époque, a été basée sur l‘utilisation des variétés locales. Ces variétés se caractérisent
selon Novikof (1951) par des gros fruits, à gros grain, fibreuse, fade et peut être qualifiée en général de peu
sucrée.
Ces variétés qui ont pu résister pendant des années et des années aux différents types de stress, se trouve dans
nos jours très rares à trouver voire même perdues (Chalbi et al., 1995). L‘intensification de la culture et
l‘utilisation des variétés améliorées introduites sont les principales causes de la marginalisation des variétés
locales (Loumerem et al.,2004 et Elbekkay et al., 2008).

2. Matériel et méthodes
Matériel végétal
Dans ce travail, huit cultivars ont été étudiés. Ces cultivars collectés au Sud de la Tunisie et sont actuellement
conservés au laboratoire d‘Aridoculture et Cultures Oasiennes à l‘Institut des Régions Arides à Médenine. Les
cultivars sont indiqué par un code formé par la lettre « P » suivie de numéros attribué à l‘accession lors de sa
conservation. La figure 1 présente les prévenances de ces accessions étudiées. Deux variétés de pastèque
améliorées (Giza et Sugur Baby) ont été considérées dans ce travail comme des variétés de références. Ces
variétés sont parmi les variétés les plus cultivées au Sud de la Tunisie.

Figure 1. Provenances des cultivars étudiés


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Gestion et Valorisation des Ressources et Applications Biotechnologiques dans les Agrosystèmes Arides et Sahariens’’Jerba (Tunisie)
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Conduite de l’essai
Pour chacun des cultivars étudiés, 12 graines ont été semis selon un dispositif en bloc complètement aléatoire.
Au niveau de chaque bloc quatre plantes ont été considérées. L‘essai a été conduit en plein champ à la parcelle
expérimentale de l‘IRA à Kébili. Une irrigation fertilisante localisée a été assurée en utilisant une eau
géothermique dont les caractéristiques chimiques sont présentées au niveau de tableau 1.

Tableau 1. Caractérisation chimique de l‘eau géothermique utilisée en irrigation


EC RS (méq/l)
Ph SAR ESP
(mmhos/cm) (g/l) Ca2+ Mg2+ Na+ K+ SO42- Cl- HCO3-
7.16 3.42 2.5 11.2 10.4 17 1.1 18.6 16 3 5.17 5.97

Paramètres d’étude
La caractérisation des cultivars étudiés a été effectuée en examinant :
- les graines à raison de 10 graines pour chaque cultivar étudié et se en déterminant la forme, le poids de
1000graines et contenu moyen en protéine de réserve;
- les cotylédons : 24 cotylédons pour chaque cultivar ont été observés pour la détermination de leur forme.
En effet, deux formes peuvent être distinguées (forme elliptique large et forme elliptique étroite) selon le rapport
longueur sur largeur.
- les feuilles : l‘observation de la feuille a été effectuée pour des feuilles bien développées et situées au
milieu de la tige. Pour chaque cultivar, 12 feuilles ont été prélevées pour l‘examen de leurs formes, couleurs et
longueurs de pétiole (selon le descripteur de l‘UPOV 2004).
- les fruits : les fruits produits dans cet essai ont été examinés selon le descripteur de l‘UPOV (2004) et ce
en déterminant le poids moyen, le nombre de fruits par plante, la couleur de chair et le taux « brix » pour les
différents cultivars étudiés.
En se basant sur les observations et les valeurs moyennes enregistrées, une analyse en composante principale a
été faite à l‘aide de logiciel statistique SPSS (version 11).

3. Résultats et discussions
Les paramètres quantitatifs et qualitatifs de la caractérisation morphologique des cultivars étudiés ont été utilisés
pour l »analyse en composante principale. Cette analyse a montré que les trois premiers axes expliquent jusqu‘à
77,39% la variabilité entre les cultivars étudiés (Tableau 2).

Tableau 2. Les trois premiers axes de l‘ACP des paramètres de caractérisation


Variable PC1 PC2 PC3
Forme de la graine 0.57 -0.45 0.25
Poids de 1000 graines -0.86 -0.11 -0.09
Contenu en Protéine 0.04 -0.63 0.69
Forme des cotylédons 0.50 0.59 -0.47
Longueur de pétiole 0.75 -0.40 0.04
Dégrée de découpure -0.19 0.80 0.38
Poids de fruit 0.74 0.40 0.03
Nombre de fruit/plante 0 .64 0.17 0.56
Couleur de la chair -0.57 0.25 0.70
% Brix 0.10 0.77 0.31
Eigen value 3.247 2.651 1.841
Proportion 32.47 26.51 18.40
Cumulative % 32.47 58.98 77.39

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Figure 2. Répartition des cultivars étudiés selon les trois premiers axes de l‘ACP

La figure 2 présente la répartition des cultivars selon les trois axes de l‘analyse en composante principale. Cette
répartition explicite une classification des cultivars étudiés qui est bien défini au niveau de dendrogramme de la
figure 3.

Le poids de 1000 graines, la longueur de pétiole de la feuille et le poids de fruit sont relativement les paramètres
les plus importants formant l‘axe PC1. Cependant, l‘axe PC2 est formé principalement par le pourcentage des
solides solubles dans la chair (%Brix), le dégrée de découpure de la feuille et le contenu des graines en protéine.
La couleur de la chair de fruit défini en grand partie l‘axe PC3.

Figure 3. Dendrogramme de classification des cultivars étudiés selon l‘ACP

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Cette analyse nous a permis de distinguer trois groupes différents. Un premier groupe est formé par les deux
variétés introduites. Un deuxième groupe est formé par cinq variétés provenant de la région de Medenine et de
Ben Guirden. Dans ces deux localités, qui sont les plus proches permis les quatre provenances considérées dans
ce travail, la pastèque est conduite en irrigué dans les périmètres irrigués.
Le troisième groupe est formé par trois cultivars, P2 et P21 provenant de la région de Kébili et P15 provenant de
la région de Tataouine. Dans ces deux régions la culture de pastèque occupe une place assez marginalisée. A
Kébili, la pastèque est conduite généralement dans les oasis pour la consommation familiale. De même, à
Tataouine la pastèque est majoritairement conduite dans les Jessours (agriculture montagneuse) sans irrigation.
Ces résultats montrent une diversité entre les cultivars locaux collectés et les variétés de références considérées
dans ce travail. En plus, une diversification a été révélée entre les cultivars locaux eux mêmes. Cette
diversification semble être influencée largement par la localité de collecte. Saugier (1992) a noté que les sites les
moins perturbés ne sont pas les plus riches en espèces mais ils peuvent assurer une meilleure préservation de
leurs potentiels biologiques.

4. Conclusion
L‘étude de la diversité des cultivars locaux de pastèque collectés au Sud de la Tunisie a montré que ces cultivars
se distinguent des variétés améliorées (Giza et Sugur Baby) considérées dans ce travail. En outre, la
classification de huit cultivars locaux a révélé une variabilité entre ces cultivars. Cette variabilité semble être très
liée à la provenance de l‘accession.
A cet effet, la diversité de mode de culture qui résulte de la diversité d‘agrosystèmes adoptés (oasis, Jessour,
périmètre irrigué) entraine la présence d‘une diversité des cultivars. Cette diversité constitue une richesse au
niveau de patrimoine phytogénétique locale de plusieurs espèce dont particulièrement la pastèque.

5. Références bibliographiques
Dantsey-Barry H. et Kpemoua K. E., 200. 4Importance de la préservation des ressources phytogénéti-
ques locales dans le développement durable. In : Colloque « Développement durable, leçons et
perspectives » du 1 au 4 juin 2004 à Ouagadougou. www.francophonie-durable.org/index.html
Elbekkay, M., Hamza, H., Haddad, M., Ferchichi A., Kik C. (2008): Genetic erosion in melon (cucumis melo):a
case study from Tunisia. In Cucurbitaceae 2008, Proceedings of the IXth EUCARPIA meeting on genetics and
breeding of cucurbitaceae (Pitrat M, ed), INRA, Avignon (France), May 21-24th, 2008. 295-300.
Elgazzah et Chalbi, 1995. Ressources génétiques et amélioration des plantes. In: Quel avenir pour I‘
amélioration des plantes ? Ed. AUPELP-UREF. John Libbey Eurotext. Paris 0 1995, P.p. 123-129.
Loumerem M, Moussa M, Bellachheb C (2004) La collecte et l‘étude de la diversité génétique des espèces
cultivées aux aménagements hydrauliques dans les régions arides tunisiennes. Revue des Régions Arides ns: 78-
87
Novikof V.A., 1951. Essais d‘amélioration des variétés dans les cultures de melon et de pastèque en
Tunisie. Annales du service botanique et agronomique de Tunisie. P.100.
Paris H.S. et Janick J., 2008. What the Roman emperor Tiberius grew in his greenhouses. In:
Cucurbitaceae 2008. Proceedings of the IXth EUCARPIA meeting on genetics and breeding of
Cucurbitaceae (Pitrat M., Ed), INRA, Avignon (France), May 21-24th, 2008. P.p: 33-41.
Saugier B., 1992. Biodiversité et changements globaux. In : Complexes d‘espèces, Flux de gènes et ressources
génétiques des plantes. Actes du colloque International, Paris 8-10 janvier 1992, organisé en hommage à Jean
Pernès, professeur à l‘Université de Paris-XI. Pp 371-384.

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15-16-17/12/2009

Etude de la diversité de la population du palmier dattier (Phoenix dactylifera L.) dans les oasis
continentales tunisiennes à l’aide des marqueurs microsatellites
Hamza Hammadi1, Giovanni Giuseppi Vendramin2 and Ferchichi Ali1
1
Institut des régions arides 4119 TUNISIE (hamzapalmier@yahoo.fr)
2
Plant Genetics Institute, National Research Council, Florence, Italy

Résumé :
Vingt-six cultivars de Phoenix dactylifera L. originaires des oasis continentales tunisiennes ont été étudiés à l‘aide des marqueurs
microsatellites. Cinq loci SSR ont été utilisés, l‘amplification a été faite selon la méthode Markus (2000) et le génotypage des variétés a été
fait à l‘aide d‘un analyseur automatique de l‘ADN type MegaBACE 1000. Les résultats ont montré une diversité génétique et un
polymorphisme très élevés avec six à huit allèles par locus. La probabilité d‘identité entre deux cultivars est nulle à partir de trois loci. Des
valeurs élevées de He et Ho ont été observées, la valeur moyenne pour tous les loci est de 0.707 et 0.638 respectivement. Les loci mPdCIR70
et mPdCIR93 sont les plus informatifs et montrent un déficit significatif d‘hétérozygotie.

Mots-clés : Cultivars, génotype, microsatellites, oasis continentales, palmier dattier

Abstract:
Twenty six date palm cultivars (Phoenix dactylifera L.) of the continental oases chosen for their importance to farmers were studied by
microsatellite markers. Five SSR loci were used and the PCR reaction was made according to Markus (2000). PCR production was loaded on
an automatic DNA analyser, MegaBACE 1000. The results showed a high genetic diversity with six to eight alleles per locus. The
probability of identity between two cultivars is null since three loci. A high levels of He and Ho were observed, the mean values for all loci
are 0.707 and 0.638 respectively. mPdCIR70 and mPdCIR93 loci are the most informative and they have a significant deficit of
heterozygosity.

Keywords: Cultivars, genotype, microsatellites, continental oases , date palm .

1. Introduction
La phoeniciculture est la culture la plus importante pratiquée dans le monde et couvre environ 3% des superficies
cultivées (Dowson, 1982). Le Phoenix dactylifera L. (2n=36) est une plante dioïque et pérenne à croissance
indéterminée. Cette espèce est cultivée de nos jours sur une superficie couvrant plus de 1.200.000ha distribués
sur 30 pays et offrant une production dépassant les 6 millions de tonnes.
Les oasis du Sud tunisien est une vaste étendue où l‘on cultive environ 4 millions de pieds dont la majorité
écrasante est représentée par la variété élite Deglet nour, seule est capable de garantir de bons revenus aux
agriculteurs (Hamza et al. 2006). En contre-partie, les autres variétés sont devenues délaissées, quelques
centaines de cultivars (Ferchichi et Hamza, 2008) sont menacées d‘une disparition aggravée par des maladies
destructives essentiellement le Bayoudh et la MFC. Cette opulence nécessite un programme de préservation pour
promouvoir ses potentialités de production, d‘adaptation et d‘endurance.
Des programmes de conservation génétique ont été établis basés sur des travaux de caractérisation des cultivars
tunisiens. Plusieurs études antérieures menées dans le cadre de ce projet allant de la caractérisation
morphologique jusqu‘au moléculaire. Des fiches descriptives assez simplifiées ont été adoptées par Ben Salah
(1993 ; 2004) et ultérieurement par Rhouma (1994 et 2005). Hamza et al.(2009) ont proposé des descripteurs
fiables pour la caractérisation des cultivars, les traits morphologiques sélectionnés sont d‘une importance servant
comme indicateurs de la qualité fruitière. D‘autres techniques visant les analyses de la variabilité génétique des
populations de palmier dattier ont été réalisées à l‘aide des marqueurs enzymatiques (Ould Mohamed Salem et
al. 2001). Ces marqueurs enzymatiques présentent plusieurs avantages et inconvénients (Lawe et al. 2004). Ils
sont plus discriminants que les marqueurs morphologiques, neutres et peuvent être révélés dans plusieurs
organes. Mais ils ont un nombre moyen d‘allèles, et ils sont dépendants du stade de développement. Ces limites
des marqueurs enzymatiques ont justifié la recherche de marqueurs plus polymorphes comme les microsatellites.
Ces derniers sont codominants, comme les marqueurs enzymatiques, mais ils possèdent un pouvoir de
discrimination souvent plus élevé (Lawe et al. 2004).
La présente étude a pour objectif d‘évaluer la variabilité et la structure génétiques de la population du palmier
dattier des oasis continentales tunisiennes à l‘aide des marqueurs microsatellites.

2. Matériels et méthodes
2.1. Les cultivars étudiés :
Les cultivars dans la présente étude sont choisis selon leur importance pour les agriculteurs de Nefzaoua et du
Jerid (Ferchichi et Hamza, 2008) (tableau 1). Plusieurs d‘entre eux sont investigués pour la première fois.

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Tableau 1. Liste des cultivars ainsi que leur distribution géographique.


N° Nom Oasis N° Nom Oasis
1 Alig Nefzaoua, Jerid 14 Hamra Nefzaoua, Jerid
2 Ammary Nefzaoua, Jerid 15 Hissa Nefzaoua, Jerid
3 Bejjou Nefzaoua, Jerid 16 Hloua Nefzaoua
4 Bissr Helou Nefzaoua, Jerid 17 Horra Nefzaoua, Jerid
5 Choddakh Nefzaoua, Jerid 18 Kintichi Jerid
6 Choddakh Ben Jbir Nefzaoua 19 Loghrabi Jerid
7 Deglet Nour Nefzaoua, Jerid 20 Om Leghlez Jerid
8 Dhahbi Jerid 21 Rtotbayet elmansoura Nefzaoua
9 Fezzani Nefzaoua, Jerid 22 Rotbayet yagouta Nefzaoua
10 Fermla Nefzaoua 23 Rtob Houdh Nefzaoua, Jerid
11 Ghars souf Nefzaoua, Jerid 24 Tezerzayet Kahla Nefzaoua, Jerid
12 Gondi Nefzaoua, Jerid 25 Tezerzayet Safra Jerid
13 Gosbi Nefzaoua, Jerid 26 Tronja Nefzaoua, Jerid

2.2. Extraction de l’ADN :


L‘ADN a été extrait à partir des jeunes feuilles de chaque cultivar. L‘extraction a été faite selon la méthode
standard décrite par le Kit Invisorb® (Invitek) à partir de 60mg du matériel végétal.

2.3. Amplification par PCR :


Les amorces utilisées sont choisies suivant leur fiabilité et leur polymorphisme pour réduire le nombre de loci
étudiés (tableau 2). Ce sont des loci très instructifs de fait qu‘ils montrent dans la même espèce un nombre élevé
d‘allèles avec différentes fréquences (Billotte et al. 2004).
La PCR a été faite selon la méthode de Markus (2000) avec une simple modification. Un volume réactionnel a
été préparé contenant : 50ng ADN génomique, le tampon Green GoTaq® 5X (Promega), 0.2m dNTPs, 0.625
U Taq polymerase (GoTaq, Promega), 2mM de MgCl2, 0.2M de l‘amorce universelle fluorescente marqué M13
(-21), 0.2µM amorce antisens et 0.072 µM amorce sens avec la séquence complémentaire à M13 (-21) à
l‘extrémité 5‘. L‘amplification a été faite à l‘aide d‘un Thermocycleur (GeneAmp® PCR System 9700). Les
conditions PCR sont : Dénaturation initiale à 94°C/3 min puis 10 cycles de {94°C/20s, température optimale de
l‘amorce /1 min, 72°C/40s}, 25 cycles de {94°C (30s), 53°C (30s), 72°C (30s)} et l‘extension finale à 72°C / 8
min. Les amplifiats ont été vérifiés sur un gel d‘agarose à 1%. L‘analyse finale a été faite par un analyseur
automatique d‘ADN, le MegaBACE 1000.

2.3. Estimation de la diversité :


Les tests statistiques ont été réalisés à l‘aide du programme Genalex (version 6) (Peakall and Smouse, 2006). La
diversité génétique a été estimée par le nombre moyen d‘allèles par locus (A), l‘hétérozygotie observée (Ho),
l‘hétérozygotie attendue (He). La probabilité d‘identité entre les cultivars a été estimée et a permis ensuite de
dresser les clés d‘identification génotypiques des cultivars. Le dendrogramme a été fait à l‘aide de logiciel
Population (1.2.28) en se basant sur la distance génétique de Nei (1978), méthode UPGMA, et la procédure de
bootstrap a été réalisée en procédant 1000 répétitions.

3. Résultat et discussion :
L‘analyse de la variation génétique révèle un total de 36 allèles avec une moyenne de 7.2 allèles par locus. Les
marqueurs SSR sont jugés d‘être très polymorphes avec 6 à 8 allèles sur les 26 cultivars examinés (Tableau 2).
Ceci confirme la grande diversité observée au sein de cette espèce révélée par les autres techniques. Des valeurs
élevées de He et de Ho ont été observées, les valeurs moyennes sont 0.707 et 0.638 respectivement.

Tableau 2. Résumé des cinq loci microsatellites testés sur les cultivars de palmier dattier.
Locus Motif répété Taille allélique (pb) A He Ho
mPdCIR10 (GA)22 141-181 8 0.66 0.83
mPdCIR15 (GA)15 141-157 6 0.68 0.80
mPdCIR32 (GA)19 305-321 7 0.65 0.67
mPdCIR70 (GA)17 206-228 8 0.60 0.45
mPdCIR93 (GA)16 178-197 7 0.60 0.38

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Seulement les loci mPdCIR70 et mPdCIR93 montrent des valeurs Ho significativement inférieures à l‘He. Cela
montre un excès d‘hétérozygotie dans la population étudiée. De plus ces loci montrent des valeurs de Fst les plus
élevées, ils sont considérés comme les loci les plus informatifs par rapport aux autres dans l‘étude de la
population du palmier dattier. Probabilité d'identité

0,14
0,12
0,1
0,08
PI

PI Pop1
0,06
0,04
0,02
0
1 1+2 1+2+3 1+2+3+4 1+2+3+4+5
Figure 1. La probabilité d‘identité (PI) des cultivars
Combinaison des loci obtenue par la combinaison des loci.

La probabilité d‘identité entre les cultivars est nulle à partir de trois loci (figure 1). En effet, trois loci suffisent
pour déterminer l‘empreinte génétique des cultivars. Ceci peut être utilisé dans le génotypage des variétés issues
de la culture in vitro et de tester leur conformité. Le pouvoir discriminant élevé des marqueurs microsatellite
permet de dresser des clés d‘identification pour chaque cultivar. Le tableau 3 illustre les clés d‘identification des
26 cultivars tunisiens en utilisant les loci mPdCIR93, mPdCIR32 et mPdCIR15.

Tableau 2. Clés d‘identification des cultivars étudiés en utilisant les loci mPdCIR93, mPdCIR32 et mPdCIR15
mPdCIR93

178/178

178/181

181/181

181/191

181/197

189/191

191/191

191/193

193/193

197/197
188/188
mPdCIR32

313/315

315/317

308/308

315/315

313/315

315/317

313/315

317/317

308/315

308/321

315/315

308/317
mPdCIR15

143/145

151/157

145/157

141/145

143/157

143/151

141/151

141/143

143/157

143/143
143/157
Rotbayet Elmansoura
Cultivars

Choddakh ben Jbir


Rotbayet Yagouta

Tzerzayet kahla
Tzerzayet safra

Bissr Helou

Deglet nour
Rtob houdh

Om leghlez

Ghars souf
Choddakh
Loghrabi

Ammary

Kintichi
Fezzani

Dhahbi
Fermla
Hamra

Bejjou

Tronja

Gondi
Hloua

Gosbi

Horra
Hissa

Alig

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Figure 2 : Dendrogramme UPGMA des 26 cultivars du palmier dattier établi sur les distances
génétiques de Nei (1972) basées sur les 34 allèles. (N : oasis de Nefzaoua, J : Oasis de Jerid)
Malgré le nombre des amorces ici examinées, la structure génétique de la population a été bien étudiée.
L‘allogamie et la nature dioïque de l‘espèce pourraient être la cause de cette grande diversité (Munier, 1981).
Ceci confirme les résultats des travaux antérieurs faits à l‘aide d‘autres techniques citant les marqueurs
enzymatiques (Ould Mohamed Salem et al. 2001), RAPD (Trifi, 2001), ISSR (Zehdi, 2002) and PCR RFLP
(Sakka et al. 2004).
Le dendrogramme permet de discerner plusieurs groupements indépendants de leurs origines géographiques. Un
tel résultat confirme l‘hypothèse de Wrigley (1995) suggérant une origine commune des cultivars du palmier
dattier. En Tunisie il est difficile de voir une distinction géographique de fait la connexion qui existe entre les
diverses oasis permettant les échanges des rejets des cultivars.

4. Références bibliographiques :
Ben Salah M. 1993. Description phénopomologique de 13 cultivars de palmier dattier des oasis tunisiennes.
Revue des Regions Arides 5, 3-22.
Ben Salah M, Hellali R. 2004. Description phénopomologique et la distribution des variétés de palmier dattier
(Phoenix dactylifera L.). Revue des Regions Arides Numéro spécial, 64-70.
Billotte N, Marseillac N, Brottier P et al. 2004. Nuclear microsatellite markers for the date palm (Phoenix
dactylifera L.): characterization, utility across the genus Phoenix and in other palm genera. Molecular Ecology
Notes 4: 256-258.
Dowson VHW. 1982. Date production and protection with special reference to North Africa and the Near East,
FAO Technical Bulletin, 35.
Ferchichi A, Hamza H. 2008. Le patrimoine génétique phoenicicole des oasis continentales tunisiennes. Institut
des régions arides, Medenine.
Hamza H, Elbekkay M, Mahmoudi K, Belkadhi MS, Ferchichi A. 2006. Mesure de l‘état de la biodiversité dans
les oasis de Kébili. Revue des Régions Arides -Numéro spécial- Actes du séminaire international : Gestion des
ressources et applications biotechnologiques en aridoculture et cultutres oasiennes : Perspectives pour la
valorisation des potentialités du Sahara, 194-200
Hamza H, Rejili M, Elbekkay M, Fercichi A. 2009. New approach for the morphological identification of date
palm (Phoenix dactylifera L.) cultivars from Tunisia. Pakistan Journal of Botany 41(5). (Sous presse)
Lawe A, Harris S, Ashton P. 2004. Ecological Genetics: Design, Analysis, and application. USA: Blackwell
Publishing.
Markus S. 2000. An economic method for fluorescent labeling of PCR fragments. Nature Biotechnology 18,
233-234.
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Munier P. 1981. Origine de la culture de palmier dattier et sa propagation en afrique. Fruits 36 (7-8), 437-450.
Ould Mohamed Salem A, Trifi M, Rhouma A et al. 2001. Genetic inheritance analysis of four enzymatic
systems in date palm (Phoenix dactylifera L.). Genetic Resources and Crop Evolution 48, 361-368.
Peakall R, Smouse PE. 2006. GENALEX 6: genetic analysis in Excel. Population genetic s-software for teaching
and research. Molecular Ecology Notes 6, 288-295.
Rhouma A. 1994. Le palmier dattier en Tunisie I. Le patrimoine génétique Volume1. Rome: IPGRI.
Rhouma A. 2005. Le palmier dattier en Tunisie I. Le patrimoine génétique Volume2. Rome: IPGRI.
Sakka H, Zehdi S, Ould Mohamed Salem A et al. 2004. Genetic polymorphism of plastid DNA in Tunisian date
palm germplasm (Phoenix dactylifera L.) detected with PCR-RFLP. Genetic Resources and Crop Evolution 51,
479-487.
Trifi M. 2001. Polymorphisme et typage moléculaire de variétés tunisiennes de palmier dattier (Phoenix
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Tunisie.
Wrigley G. 1995. Date-palm (Phoenix dactylifera L.). In: Smartt J, Simmonds NW, eds. The evolution of crop
plants. London: Longman, 399-403.
Zehdi S, Trifi M, Ould Mohamed Salem A. et al. 2002. Survey of inter simple sequence repeat polymorphisms
in Tunisian date palms (Phoenix dactylifera L.). Journal of Genetics and Breeding 56: 77-83.

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Comparison of RAPD and ISSR markers for the study of genetic diversity in barley
Ferdaous Guasmi, Leila Touil, Khadija Fères, Nidhal Marzougui, Walid Elfalleh, Tebra Triki, Ali Ferchichi
Institut des Régions Arides – 4119 Médenine - Tunisia
Tel: + 216 75 633 005; Fax: + 216 75 633 006; E- mail: guasmifer@yahoo.fr

Abstract:
Barley (Hordeum vulgare L.) is one of the most important crop species in the word and has been subject to considerable genetic study. A
total of 80 accessions from South Tunisia were collected and evaluated ex situ at IRA experimental fields of Médenine. Two types of
molecular markers, random amplified polymorphic DNA (RAPD) and inter-simple sequence repeat (ISSR), were assayed to determine the
genetic diversity of 80 barley accessions. The ISSR primers amplified a total of 9 bands out of which 6 bands were polymorphic. These
primers showed variation in the percentage of polymorphism, band informativeness (Ib) and resolving power (Rp). Average band
informativeness (AvIb), is a measure of closeness of a band to be present in 50 % of the genotypes under study and resolving power (Rp) is
the sum of Ib values of all the bands amplified by a primer. The percentage of polymorphism is 66.66 %, average Ib ranged from 0.24 to
0.0386 while Rp ranged from 0.74 to 1.16. The primer UBC 890 showed the highest averaged Ib (0.386) and Rp (1.16). In RAPD analysis, 3
primers yielded a total of 17 scorable bands, which are all polymorphic. The 3 polymorphic primers exhibited variation with regard to
average band informativeness (AvIb) and resolving power (Rp). The primer OPA-11 showed the lowest AvIb (0.37) and Rp (1.85) while the
highest AvIb of 0.65 and Rp (5.2) values were exhibited by the primers BY-15. RAPD and ISSR marker systems were found to be useful for
the genetic diversity among the barley accessions. The dendrogram based on RAPD markers was in accord with the dendrogram based on
ISSR markers for the majority cases. A poor correlation (r= 0.124) was found between both sets of genetic similarity data, suggesting that
both sets of markers revealed unrelated estimates of genetic relationships.

Key words: Genetic diversity, Hordeum vulgar L., ISSR markers, RAPD markers, South-Tunisia.

1. Introduction
Barley (Hordeum vulgare L.) is one of the most important crop species in the word and has been subject to
considerable genetic study. It is a diploid (2n=2x=14), largely self- fertilizing species with a large genome
(Bennett and smith 1976).
Barley is cultivated on about 450.000 hectares in Tunisia. During centuries, early domestication and local
knowledge have generated diverse local barley used mainly for feed and lowly for food (vivilov 1951). In semi-
arid regions, barley is mostly cultivated by sheep owners ,and gazed one or two time as early winter crop when
forage and pasture are not available the conservation and use of plant genetic resources are essential to the
continued maintenance and improvement of agricultural production.
The identification of varieties of crop plants has become increasingly important to the documentation of genetic
resources and to the protection of the breeders‘ interests. To the malting and brewing industries this is especially
important because different varieties of barley (Hordeum vulgare L. ssp. vulgare) have widely different qualities
and use characteristics. Plant breeders need positive identification for the protection of their proprietary rights on
varieties. The grower needs assurance that the seed lot is of the variety he intends to use. Processors must be
assured of varietal identity and that it is free from mixtures. Examination of grain morphological characteristics
is the standard method of identifying barley cultivars, but not all of them can be distinguished on this basis.
Several biochemical techniques have been used to complement morphological examination of barley cultivars,
and most of them rely on variations among isoenzymes (Laugesen et al. 2007) and seed storage proteins (Cansi
et al. 2003). Nevertheless, characterization with these kinds of markers was not very efficient for barley varieties
due to the low levels of allelic variation in many isoenzymatic loci, and to the high degree of genetic relationship
among the different varieties, and also to the high degree of polymorphism within barley varieties.
Molecular markers have been proved to be valuable tools in the characterization and evaluation of genetic
diversity within and between species and populations. It has been shown that different markers might reveal
different classes of variation (Powell et al. 1996; Russell et al. 1997). It is correlated with the genome fraction
surveyed by each kind of marker, their distribution throughout the genome and the extent of the DNA target
which is analyzed by each specific assay (Dávila et al. 1999). The advent of the polymerase chain reaction
(PCR) favored the development of different molecular techniques such as random amplified of polymorphic
DNA (RAPD), simple sequence repeats (SSR or microsatellite), sequence tagged sites (STS), random amplified
microsatellite polymorphism (RAMP) and inter-simple sequence repeat polymorphic DNA (ISSR), and so on
(Wu et al. 2004). These molecular markers had been used in barley for detecting genetic diversity, genotype
identification, genetic mapping (Matus and Hayes 2002; Tanyolac 2003; Fernández et al. 2002). Of these
techniques, RAPD has several advantages, such as simplicity of use, low cost, and the use of small amount of
plant material, etc. RAPDs were proved to be useful as genetic markers in the case of self-pollinating species
with a relatively low level of intraspecific polymorphism, such as hexaploid wheat (Devos and Gale 1992; Joshi
and Nguyen 1993) and cultivated barley (Tinker et al. 1993). ISSR markers, which involve PCR amplifications
of DNA using a primer composed of a microsatellite sequence anchored at 3‘ or 5‘ end by 2-4 arbitrary, could be
used to assess genetic diversity (Qian et al. 2001). ISSRs have been used for cultivar identification in potatoes
(Prevost and Wilkinson 1999), wheat (Nagaoka and Ogihara 1997), bean (Métais et al. 2000) and barley
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(Fernández et al. 2002; Tanyolac 2003). Present study was aimed to survey the genetic polymorphism between
80 barley accessions collected according to their names in Tunisia and geographical origin, by ISSR and RAPD
markers. This is the first report of genetic diversity evaluation among barley accessions in the south of Tunisia.
In the present study we report the usefulness of RAPD and ISSR for the assessment of genetic diversity and
relationships.

2. Materials and methods


2.1. Plant material
80 (Hordeum vulgare L.) cultivars selected from Institut des Regions Arid Médenine (IRA) collection were used
in this study. The accessions numbers, country of origin are listed in table 1.
Table 1. Barley accessions studied with their origin.
Code accessions origin Code accessions origin
1 El mourra Tataouine 41 Tarf ellil Médenine
2 Echahbania 1 Tataouine 42 Oued el khil 3 Tataouine
3 Tataouine ejdida Tataouine 43 Elmdon Gabès
4 Oued el khil 2 Ben keddache 44 Ben khddache centre Médenine
5 Gasbett gomri Tataouine 45 aaaaaaa Tataouine
6 El bagbag 3 Tataouine 46 Bir ezzwai Médenine
7 Lamaat Tataouine 47 Grager 2 Tataouine
8 El ferch 1 Tataouine 48 Bniri Ben guerdane
9 Ksar ouled boubaker Tataouine 49 Oued erbaii Ben guerdane
10 Mareth Gabes 50 Zmorten Gabes (Matmata)
11 Labyar 2 Ben keddache 51 Essolb Zarzis
12 Swittir Médenine 52 Gormassa Tataouine
13 Bir ezwai Médenine 53 Ferjania 2 Médenine
14 Tlalite Tataouine 54 Ksar oun 1 Tataouine
15 Bir 30 Tataouine 55 Bir addim Tataouine
16 Oued el khil Tataouine 56 Oued elhalouf Médenine
17 Dkilet toujene Gabès 57 Thahret el gbour 2 Médenine
18 Amadi Tataouine 58 Ksar ouled dbab Tataouine
19 Elmejni Gabès 59 Ksar ejdid Médenine
20 Belkir Gafsa 60 El mawouna Tataouine
21 Mgitt 2 Tataouine 61 Ezzahra 2 Tataouine
22 Belkhir 3 Gafsa 62 Elmziraa Tataouine
23 Missawa Tataouine 63 Lagrabette Médenine
24 Gomrassen Tataouine 64 Bouzrida Tataouine
25 Gattouffa Tataouine 65 Echahbania Tataouine
26 Manzel mgor 1 Ben khddache 66 Gormassa 2 Tataouine
27 Manzel mgor 2 Ben khddache 67 Lahyet mars Tataouine
28 Bir lahmer 2 Tataouine 68 Gomrassen 1 Tataouine
29 Essaidane Ben Guerdane 69 Aiin tounine Gabes (Matmata)
30 Matmatta jdida 1 Gabès 70 Jellala Ben guerdane
31 El bhira 1 Médenine 71 Thahret elgbour Médenine
32 El bhira 2 Médenine 72 Elbagbag 2 Tataouine
33 El bag bag 1 Tataouine 73 Ben gzayel Médenine
34 Matmata jdida 2 Gabès 74 Mazreet ben slama Gabès
35 Labyar 1 Ben khddache 75 Gragre 1 Tataouine
36 Hjar Médenine 76 Oued el khil 1 Tataouine
37 Errssifett Zarzis 77 Switir 1 Médenin
38 Erremtha 2 Tataouine 78 Chenenni Tataouine
39 El ferch 2 Tataouine 79 Orge Pakestani Pakistan
40 Chehbania 2 Tataouine 80 Rihane Tunis

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2.2. Genetic diversity analyses


DNA isolation
Total DNA was isolated from fresh leaves as described by Doyle and Doyle (1990) with some modification.
DNA concentration was determined by both spectrophotometry at 260 nm by 2% agarose gel electrophoresis.
ISSR-PCR analysis
A set of 10 ISSR primers was procured from Operon molecular for life (Table 2). Initially 3 accessions were
used for PCR amplification using all the 10 primers. The primers which gave clear and polymorphic patterns (3
primers) were used for further analysis with all the 80 accessions. For each primer, 20 µl amplification reaction
contained 2.5µl buffer (Taq Buffer avec (NH4)2SO4 5x), 100 ng of genomic DNA, 2 mM of Mgcl 2, 1U of Taq
DNA polymerase. PCR amplifications were performed in gen-Amp PCR 9700 thermal cycler system. with initial
denaturation at 94 °C for 5 min followed by 35 cycles: denaturation at 94 °C for 1min, annealing at 36 °C for
1min, extension at 72 °C for 2 min, with final extension at 72 °C for 7 min. PCR products were separated on 2 %
agarose gels, stained with ethidium bromide and visualised on UV. The gel was photographed using Bio-print
camera.

Table 2. ISSR primers tested in this study.


primer Sequence of primer (5’- 3’)
1 UBC-888 BDBCACACACACACACA
2 UBC-890 VHVGTGTGTGTGTGTGT
3 A12 (GA) 6 CC
4 UBC-810 GAGAGAGAGAGAGAGAT
5 UBC-812 GAGAGAGAGAGAGAGAA
6 UBC-814 CTCTCTCTCTCTCTCTA
7 UBC-815 CTCTCTCTCTCTCTCTG
8 UBC-822 TCTCTCTCTCTCTCTCA
9 UBC-834 AGAGAGAGAGAGAGAGYT
10 UBC-845 CTCTCTCTCTCTCTCTRG

RAPD-PCR analysis
RAPD analysis was carried out with 10 decamer random primers from Operon molecular for life (Table 3). PCR
amplifications were carried out also with 3 accessions. The primers that gave clear and polymorphic
amplification patterns were used for further analysis with all the 80 accessions. For each primer, a 20 µl
amplification reaction contained: 100 ng of genomic DNA, 5 mM of Mgcl2, 1U of Taq DNA polymerase and 4µl
de buffer (Taq Buffer avec (NH4)2SO4 10X). PCR amplifications were performed in a gen-Amp PCR 9700
thermal cycler system. The PCR conditions included initial denaturation at 94 °C for 5 min, followed by 45
cycles: denaturation at 92 °C for 1 min, annealing at 50 °C for 2 min, extension at 72 °C for 2 min with final
extension at 72 °C for 7 min.

Table 3. RAPD primers tested in this study.


Primer Sequence of primer (5’- 3’)
1 UBC- 402 -CCCGCCGTTG-
2 UBC-475 -CCAGCGTATT-
3 UBC-490 -AGTCGACCTT-
4 UBC-534 -CACCCCCTGC-
5 UBC-102 -GGTGGGGACT-
6 OPA-04 -AATCGGGCTG-
7 OPA-18 -AGGTGACCGT-
8 OPA-11 -CAATCGCCGT-
9 BY -15 -CTCACCGTCC-
10 W07 -CTGGACGTCA-

Reproducibility of amplification patterns


DNA amplifications with each ISSR and RAPD primer were repeated at least thrice to ensure reproducibility.
The bands were considered reproducible and scorable only after observing and comparing them in three separate
amplifications for each primer. Clear and intense bands were scored while faint bands against background smear
were not considered for the further analysis.

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Scoring and data analysis


For each accession, each fragment / band that was amplified using ISSR and RAPD primers was treated as an
unit character. Unequivocally scorable and consistently reproducible amplified DNA fragments were
transformed into binary character matrices (1 for presence, 0 for absence). The commercial software package
SPSS 16.was used to develop similarity matrices based on the Dice coefficient which is defined as 2a/2a+u,
where ―a‖ is the number of positive matches and u is the number of nonmatches. These data were then used to
construct dendrogram for cluste r analysis. Two separate dendrograms for ISSR and RAPD data were generated.
Molecular weight of each of the potential specific bands was calculated using the software program Gel pro
analyser. The distance matrices obtained in RAPD and ISSR analysis were compared using correlation analysis.
Band informativeness (Ib) and Resolving power (Rp) were calculated as given by Prevost and Wilkinson (1999).
The formulae used for the above mentioned parameters are:
- Band informativeness of a given band: Ib = 1 - (2 x 0.5- p ) where p is the proportion of the total genotypes
containing the band.
- Resolving power of a primer: Rp = S Ib

3. Results
3.1. Identification and evaluation of ISSR primers for diversity estimates in barley genotypes
A total of 10 primers consisting of di and tri repeat motifs were used for initial screening with 3 genotypes. Out
of these, 17 primers gave no amplification at all, while only 3 primers were found to give clear and polymorphic
patterns, and were subsequently used to analyze the entire set of 80 genotypes. These ISSR primers amplified a
total of 9 bands out of which 6 bands were polymorphic. These primers showed variation in the percentage of
polymorphism, band informativeness (Ib) and resolving power (Rp). Average band informativeness (AvIb), is a
measure of closeness of a band to be present in 50 % of the genotypes under study and resolving power (Rp) is
the sum of Ib values of all the bands amplified by a primer. The percentage of polymorphism is 66.66 %, average
Ib ranged from 0.24 to 0.0.386 while Rp ranged from 0.74 to 1.16 (Table 4). The primer UBC 890 showed the
highest values of average Ib (0.386) and Rp (1.16).

Table 4. Polymorphism exhibited by ISSR primers in barley.


Tm (°C) ISSR-PCR bands Resolving Average of
Primers Theoretical Optimal Total Polymorphic % of Power informativeness
polymorphism (Rp) bands
(AvIb)
UBC-890 56.39 56 3 2 66.66 1.16 0.386
UBC-888 56.39 55 3 2 66.66 0.864 0.288
A12 55 55 3 2 66.66 0.74 0.24
Total 9 6 M=66.66 M=0.92 M=0.304

3.2. Genetic diversity and clustering patterns of 80 barley genotypes based on ISSR polymorphism data
A dendrogram (Figure 1) was developed for 80 genotypes and indicates 18 main groups:
- The first group (class5): includes the majority of accessions (29 accessions), characterizing by the presence
of 7 locus who molecular size ranged from 225 to 400 bp.
- The second group (class 4) : includes 18 accessions, characterizing by the presence of 6 locus who
molecular size ranged from 225 to 300 bp
- The different classes 1, 7, 12, 18: can regrouped in one group, characterizing by the presence of 6 locus
who molecular size is variable.
- The class 13: includes two accessions «Ezzahra 2» and «Bouzrida» collected from Tataouine, characterizing
by the low number of bands: 2 locus who molecular size are 275 and 295 pb.
- The accession «Bir addim» from Tataouine, included in class 11, characterizing by the presence of 3
locus who molecular size are 225, 275 and 300 pb.

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Figure1. Dendrogram clustering revealed by 80 barley accessions using ISSR data.

3.3. Identification and evaluation of RAPD markers for diversity estimates in 80 barley genotypes
Out of 10, decamer random primers used for initial screening with three representative genotypes, while only 3
primers amplified polymorphic patterns. These primers were then used for RAPD analysis of all the 80
genotypes. Amplification products of the 80 genotypes with these 3 primers yielded a total of 17 scorable bands,
which are all polymorphic (Table 5). The highest number of bands (8) was obtained with primer BY-15, while
the lowest number (4) was obtained with primer UBC-402 Different primers showed a same variation in their
ability to detect polymorphism (100 %).The 3 polymorphic primers exhibited variation with regard to average
band informativeness (AvIb) and resolving power (Rp). The AvIb and Rp values of these polymorphic primers
have been depicted in Table 3.2. The primer OPA-11 showed the lowest AvIb (0.37) and Rp (1.85) while the
highest AvIb of 0.65 and Rp (5.2) values were exhibited by the primers BY-15.

Table 5. Polymorphism exhibited by RAPD primers in barley.

TM (°C) RAPD-PCR bands Resolving Average of


Primers Theoretical Optimal Total Polymorphic % of Power (Rp) Informa-
polymorphism tiveness
bands (AvIb)
UBC-402 55 47 4 4 100 1.9 0.47
OPA-11 50 47.5 5 5 100 1.89 0.37
BY-15 32 34 8 8 100 5.2 0.65
total 17 17 100 M= 2.99 M= 0.49

3.4. Genetic diversity and clustering pattern of 80 barley genotypes, based on RAPD data
The composition of clusters obtained using RAPD markers alone ISSR markers alone has revealed similar
groupings in some cases. The dendrogram obtained indicates nine main classes (Figure 2).
- The class 8: includes the accession «Lahyet mars» collected from Tataouine, characterizing by the low number
of locus (only 3).
- The class 7: Only two accessions ―Thahet el gbour 2‖ from Médenine and ―Grager 2‖from Tataouine
characterized this class, which present ten locus (height number of locus).
- The class 1: includes the majority of accessions (54 accessions), characterizing by the absence of 2 locus who
molecular size are 900 and 390 pb.
The position of accessions regrouped in classes (6, 9, 11, 12, 13, 14, 15) obtained by ISSR markers, remained the
same as in the RAPD dendrogram (classes 2, 4, 5, 6, 7, 8 and 9),

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Figure 2. Dendrogram clustering revealed by 80 barley accessions using RAPD data.


3.5. Comparison of RAPD and ISSR markers in diversity assessment of Barley genotypes
The performance of these markers was evaluated using various parameters such as percentage of
polymorphism, average band informativeness, resolving power and clusters formed in the
dendrogram. The comparison of these parameters done using two marker systems is summarized in
Table 6.
Table 6. Comparison of polymorphism detected by RAPD and ISSR markers in 80 barley accessions.
Marker type and Average no of Average no of Rp AV/Ib Correlation
polymorphic primers bands /primer polymorphic RAPD- ISSR
bands/primer
RAPD 5.66 5.66 2.99 0.49
ISSR 3 2 0.92 0.304 0.124

Percentage of polymorphic markers: The 3 ISSR primers yielded average 3 bands per primer while the 3 RAPD
primers amplified average 5.66 bands per primer. The average number of polymorphic bands per primer was
higher in case of RAPDs (5.22) as compared to that in ISSRs (2).
Average band informativeness: The range of Ib values of both marker systems as seen in Table 6. The highest
value (0.49) displayed by RAPD markers is higher than the ISSR markers (0.304).
Resolving powers: It is a characteristic of a primer which reflects overall suitability of a marker system for the
purpose of identification, as it is related to the number of accessions distinguished by that primer (Prevost et al.
1999). Rp value for both RAPD and ISSR polymorphic primers was calculated and it was observed that RAPD
primers had greater (2.99) Rp than that of ISSR primers (0. 92).
Correlation coefficient: The correlation coefficient for the elements of the RAPD GS and ISSR-GS matrices was
calculated using the mantel test (Mantel 1967). There was no significant correlation (r= 0.124) between the
RAPD GS and ISSR-GS matrices, indicating that both sets of markers revealed the unrelated estimates of
genetic relationships.

4. Discussion
The results indicated that the percentage of RAPD polymorphic bands (100 %) was higher than that of ISSR
(66.66 %). The mean number of amplification RAPD bands (5.66) was more than that of ISSR (3). Moreover,
the total number of polymorphic bands (17) detected by 3 RAPD primers was much higher than that of the 3
ISSR primers (6), who suggested that the RAPD markers were superior to ISSR markers in the capacity of
revealing more informative bands in a single amplification. The similar results were observed by Fernández et al.
(2002) and Tanyolac (2003). Due to its worldwide distribution, the valuation of the genetic diversity among
barley germplasm from different countries has been performed (Liu et al. 2002; Fernández et al. 2002; Matus et
al. 2002; Dávila et al. 1999; Chen et al. 2000; Feng et al. 2003). Bernard et al. (1997) analyzed the genetic
diversity in 88 genotypes from 20 populations of wild barley from Israel, Turkey and Iran by RAPD markers.
When the total genetic diversity was estimated, 75% of the variation detected was partitioned within the 88
genotypes and 25% among the populations. When variation between countries was assessed, no substantial
differences were found, because most of the variation detected (97%) was partitioned within the 20 populations
and the remainder among the countries. In this study, it was obvious that the dendrogram based on RAPD
markers was in accord with the dendrogram based on ISSR markers. Fernández et al. (2002) found the
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dendrogram generated by the ISSR matrix agrees better with the genealogy and the known pedigree of the barley
cultivars than the dendrogram generated by the RAPD results. Wu et al. (2004) found that the data based on
RAPD-GS were more correlated with the geographic distribution of the genus Houttuynia Thunb, while the data
based on ISSRs were closely related with their number of chromosomes. It could be partially explained by the
different number of informative PCR products (84 for RAPDs and 105 for ISSRs). They reinforced again the
importance of the number of loci and their coverage of the overall genome and obtained reliable estimates of
genetic relationship among the studied materials (Fernández et al. 2002).
The microsatellites or inter simple sequence repeat (ISSR) markers and randomly amplified polymorphic DNA
(RAPD) markers have proved to be the most polymorphic markers in barley and hence are highly useful markers
for various applications in barley (Fernández et al. 2002). Apart from using them in diversity analysis ISSR
markers have been shown to be associated with various agronomically important traits namely, dwarfing and
vernalization response (Korzun et al. 1997); leaf rust resistance (Feuillet et al. 1997), kernel hardness (Sourdille
et al. 1996), cadmium uptake (Penner et al. 1995) preharvest sprouting tolerance (Roy et al. 1999), protein
content (Prasad et al. 1999) resistance to common bunt (Demeke et al. 1996), powdery mildew resistance (Qi
and Ai 1996), kernel traits (Campbell et al. 1999) flour viscosity (Udall et al. 1999). RAPD markers have also
shown to be associated with various traits such as the Aegilops speltoides leaf rust resistance gene Lr 28 in wheat
(Naik et al. 1998), various traits contributing to kernel hardness in bread wheat ( Galande et al. 2001) and
cadmium intake in durum wheat (Penner et al. 1995). These markers can, thus be used for selection of linked
traits of agronomic importance which would increase the efficiency and precision of breeding.

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Collecte de matériel génétique d’espèces maraîchères cultivées dans les oasis : cas des
oasis de Nefzaoua
Amira Benaoun, Mokhtar Elbekkey, Ali Ferchichi
Laboratoires d‘aridoculture et cultures oasiennes, Institut des Régions arides de Médenine.

Résumé
Une mission de collecte des ressources génétiques de légumes a été conduite au cours de la compagne 2006-2007 dans les
oasis de Nefzaoua. Cent neuf accessions appartenantes à 17 espèces maraîchères ont ainsi été collectées, dont 39 représentent
d‘anciennes variétés locales de 10 espèces maraîchères. Les oasis modernes, définies par un système de culture intensif, se
caractérisent entre autre par un abandon général des anciennes variétés cultivées. Cependant, les oasis anciennes, définies
comme un système de culture à trois étages, constituent un foyer d‘espèces et de variétés maraîchères locales. Cette étude
constitue une première approche de la diversité génétique maraîchère cultivée dans les oasis de Nefzaoua. Elle doit être mieux
ciblée vers l‘identification de stratégie de conservation à long terme de cette diversité et doit être aussi orientée vers la
valorisation de cette diversité à travers des programmes de sélection et d‘amélioration variétale.

Mots clés : accessions, cultures maraîchères, érosion génétique, agricultures traditionnelles oasiennes.

1. Introduction
La dégradation d‘habitat ainsi que plusieurs activités humaines, dont principalement l‘agriculture, ont attribué au
déclin de la diversité biologique durant le 20-ième siècle (Heywood et al., 1995). Le changement des pratiques
agricoles et l‘utilisation croissante des techniques culturales intensives et modernes ont eu un effet direct et
négatif sur la biodiversité avec ses différents niveaux : écosystème, espèce et gène (McNeely, 1995). Pourtant,
dans les agro-ecosystèmes traditionnels, les populations humaines ont adapté à leur environnement des
techniques culturales qui ont un effet positif sur la diversité spécifique. Les oasis de désert représentent un
exemple de ces systèmes où les pratiques traditionnelles peuvent être largement responsables du niveau local de
biodiversité. Ces agroecosystèmes sont des asiles de biodiversité (Oostermeijer et al., 1994), de ce faite, ils
recevaient plus d‘attention pour leur conservation. Les oasis du sud tunisien sont caractérisées par un potentiel
génétique particulier des espèces cultivées (Brush 1991 ; Brush et al., 1998 ; Aguirre et al., 2000 ; Sawadago et
al., 2001). Le système de production oasien est structuré en trois étages de cultures (Sghaier, 1995) :
phoenicicole, arboricole fruitier et herbacé qui couvrent les cultures fourragères et maraîchères. Pour cette
raison, une diversité locale très importante est souhaitée être repérée dans ces agrosystèmes. De ce fait, il est
nécessaire et urgent d‘inventorier et conserver ces ressources phytogénétiques oasiennes dans de collection
nationale de ressources phytogénétiques maraîchères pour leur conservation et leur utilisation durable. Une
mission de collecte de semences des espèces maraîchères a été organisée au cours de l‘année 2006-2007 dans les
oasis de la région de Nefzaoua (sud tunisien). Cette mission, faisant parti d‘un vaste programme de conservation
de la biodiversité oasienne a été effectuée par l‘institut des régions arides.

2. Matériel et méthodes
2.1. Localisation de l’étude
Les oasis de Nefzaoua ont été choisies pour l‘importance de leur superficie qui représente 43 % de celle des
oasis tunisiennes (Ministère de l‘Environnement et de l‘Aménagement des Territoires, 2000) et pour leur
système de production qui est un système millénaire et diversifié par son exploitation en trois étages (Nasr,
2005). Ces étages forment un micro climat différent du milieu environnant (milieu désertique), dont la
température est plus basse, l‘humidité est plus élevée et la violence des vents moins ressentie (Picouet et al.,
1997). La région de Nefzaoua appartient à la partie sud-ouest de la Tunisie. Elle couvre une superficie
approximative de 22 900 km², bordée au nord par la chaîne de montagne de chott el Fejjej, et à l‘ouest par chott
el Jérid. Elle est limitée au sud par le Grand Erg Oriental qui forme la limite septentrionale du Sahara (Kadri et
al., 2002). La sècheresse est une caractéristique permanente de la région (Picouet et al., 1997). Nefzaoua est
soumise à l‘influence du climat continental, froid en hivers et chaud en été et située dans l‘étage saharien à
hivers frais (Le Houérou, 1959). Les précipitations sont rares et irrégulières (15 à 20 jours de pluie par an) et
prennent un caractère orageux. La pluviométrie moyenne annuelle est de 90 mm.

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Figure 1. La région prospectée durant la mission de collecte

2.2. Les sites de collecte et les stratégies d’échantillonnage


Pour étudier la différence d‘état des cultures maraîchères entre les différents systèmes de cultures des oasis de
Nefzaoua, nous avons prospecté des oasis anciennes et des oasis modernes (publiques et privées). Trent (30)
oasis ont ainsi été prospectées. Ces oasis ont été réparties en oasis anciennes (15 oasis,) et modernes (15 oasis
dont 10 sont modernes publiques et 5 sont modernes privées). Dans chaque oasis, les informations ont été
obtenues par approche participative. Au total, 150 exploitants choisis au hasard ont été enquêtés à raison de 5 par
oasis. De plus, des personnes ressources ont été choisies, entre des spécialistes régionaux et des agriculteurs plus
au moins âgés. Chacun des enquêtés a été questionné sur la liste actuelle des espèces et des cultivars maraîchers
cultivés, sur les cultivars disparus et leur caractérisation, sur l‘origine des semences utilisées et sur les savoirs
faire dans la conduite de ces cultures maraîchères. Les semences des cultivars maraîchers disponibles dans
l‘oasis ont été collectées directement de l‘agriculteur. Les informations recueillies au moment du prélèvement
comprennent : la date du collecte, le nom du donneur, le nom du site de la collecte, la désignation de la variété,
le nom local, la provenance des semences, la méthode de sa conservation, les dates de semis et de récolte de
chaque cultivar, les différentes techniques culturales et le comportement vis-à-vis des aléas climatiques ou
parasitaires.

3. Résultats et discussion
Au total, 109 accessions de semences appartenant à 17 espèces maraîchères cultivées dans les oasis
de Nefzaoua ont été collectées. Le nombre d‘accessions rassemblées pour chaque espèce varie selon
leur origine (locale ou introduite) et selon le type du système de culture.

Variation des accessions collectées des espèces maraîchères selon leurs origines
En se référant aux informations obtenues auprès des agriculteurs et des spécialistes régionaux de la production
végétale, seulement 39 accessions (36%) appartenant à 10 espèces maraîchères parmi celles collectées ont été
identifiées comme étant locales. Ceci peut être attribué, en partie, à l‘introduction de nouvelles espèces et
variétés maraîchères dans la région. Ceci a entraîné le remplacement et la perte des variétés traditionnelles, et par
conséquent la dégradation de la diversité génétique des espèces maraîchères cultivées à Nefzaoua, comme l‘a
noté Pionetti (1998).
Plus que 80% des agriculteurs de Nefzaoua préfèrent l‘utilisation des variétés locales. Ces dernières sont bien
adaptées aux conditions biotiques et abiotiques des agrosystèmes oasiens contrairement aux variétés introduites
qui nécessitent beaucoup d‘entretien et de vigilance pour répondre à ces exigences nutritionnelles et
phytosanitaires.
Cependant, très peu d‘agriculteurs arrivent à maintenir jusqu‘à nos jours leurs propres ressources face aux
différents facteurs de dégradation de ce patrimoine. Les résultats de cet inventaire révèlent que 12 % des espèces
maraîchères sont cultivées dans les oasis de Nefzaoua en utilisant seulement des variétés locales. Par contre, les
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espèces représentées seulement par des variétés introduites sont de l‘ordre de 41%. Ces espèces peuvent être des
espèces introduites qui ne sont pas traditionnellement cultivées dans la région (cas de l‘aubergine, de céleri, du
persil et de corète) ou bien des espèces dont leurs variétés locales sont totalement perdues (cas du pastèque, du
concombre et de la carotte) (figure 2).
Les variétés conduites en cultures du piment, de courge, de blette et d‘ail sont essentiellement locales. Par contre,
les cultures de tomate, du melon, de l‘oignon et du navet, sont conduites en utilisant des variétés principalement
introduites avec lesquelles des nouvelles techniques culturales sont introduites, dont principalement la
fertilisation et la lutte chimique contre les parasites.
%Cultivars traditionnels
120
%Cultivars introduits
pourcentage des cultivars

100

80

60

40

20

0
Navet
Tomate

Courge
Carotte

Corète
Oignon

Melon
Blette

Concombre
Pastèque
aubergine

Ail
Cèleri
Persil

Fenouil
Piment

Radis

espèces
Figure 2. Répartition des accessions collectées pour chaque espèce dans la région de Nefzaoua en fonction de
leurs origines

Variation des accessions maraîchères collectées selon le type de système de culture


Le pourcentage des accessions collectées le plus élevé (61.5%) a été enregistré avec les oasis privées alors que
26,5% et 12% des accessions collectées sont respectivement originaires des oasis anciennes et des oasis
modernes publiques (Figure 3). Cette supériorité de point de vue disponibilité des semences paysannes
enregistrée au niveau des oasis privées peut être attribuée à la diversification des cultures maraîchères dans ce
type de système de culture oasien.
70 61,5 %
60
% d'accessions collectées

50
40
26,5%
30
20 12 %
10
0
Ancien m oderne public m oderne privé

Type d'oasis

Figure 3. Variation des accessions collectées selon le type d‘oasis

Variation de l’origine des accessions collectées selon le type d’oasis


La dominance des semences introduites dans les oasis privées (figure 4) est attribuée à leur tendance vers une
agriculture moderne intensive. Cependant, la dominance des semences locales dans les oasis anciennes peut être
le résultat des faibles échanges entre ce type de système et son milieu environnant. En effet, la rareté de l‘eau
ainsi que l‘état de morcellement des exploitations, qui caractérisent les oasis anciennes, font de ces systèmes des
structures inadaptées à une agriculture moderne et à l‘introduction de variétés améliorées. Ces systèmes
conservent une agriculture basée sur des variétés locales bien adaptées à un milieu particulier. Ceci a été
confirmé par Hajjaji (1990).

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% des accessions introduites


% des accessions locales
110

pourcentage des accessions


100
90
27,59

collectées (%)
80
70 61,54
60 80,60
50
40
72,41
30
20 38,46
10 19,40
0
Ancien moderne public moderne privé

Type d'oasis

Figure 4. Variation de l‘origine des accessions collectées selon le type d‘oasis


Au cours de la prospection, il était possible d‘estimer le pourcentage des agriculteurs utilisant des semences
introduites. Dans les oasis privées, ce pourcentage a été de l‘ordre de 96% alors qu‘il était de l‘ordre de 8% dans
les oasis anciennes. Ces notations confirment la dominance des semences introduites dans les oasis privées et
leur rareté dans les oasis anciennes. Quant aux oasis modernes publiques, les résultats montrent qu‘elles
présentent un état intermédiaire entre les oasis privées (avec des cultures maraîchères basées sur les semences
introduite) et les anciennes (utilisation de semences locales).
La marginalisation des ressources phytogénétiques maraîchères locales dans les nouvelles extensions multiplie
les menaces pesant sur leur préservation. A cet égard, des programmes stratégiques de conservation de ce
patrimoine semblent être très urgents. En plus de la conservation in situ de ces ressources, il est judicieux
d‘élaborer des programmes de conservation ex situ qui consistent à collecter les semences des cultivars locaux et
à les conserver dans des banques de gènes.
Les agriculteurs de la région ont noté, également, la perte de certains cultivars spécifique des oasis tel qu‘une
variété de courge dite ‗Cabao‘, une variété locale de tomate, une variété ancienne de pastèque et une variété de
carotte. Ces variétés ont disparu soit à cause d‘une faible productivité (cas de la carotte et de la pastèque), soit
suite à des changements progressifs des habitudes alimentaires de la population oasienne comme est le cas pour
le ‗Cabao‘.
Le savoir indigène relatif à la conservation des semences a été recueilli auprès des agriculteurs. Ils utilisent une
variété de méthodes traditionnelles et de technologies pour conserver leurs stocks de semences. Ces méthodes
qui sont effectuées pour la conservation à court terme constituent, selon Jarvis et al. (2003), des moyens
économiques car elles permettent une exploitation extensive des ressources locales disponibles.

Situation actuelle des espèces maraîchères cultivées dans les oasis de Nefzaoua
La substitution des variétés locales par des variétés améliorées, dites « à haut rendement » ont été enregistrées
dans les oasis modernes de Nefzaoua. En outre, plusieurs variétés traditionnellement cultivées dans les oasis
anciennes étant en voie d‘abondant. Par conséquent, les différents types des agrosystèmes oasiens sont soumis à
une érosion génétique.
Certaines espèces traditionnellement cultivées dans les oasis de Nefzaoua ont disparu, d‘autres, sont menacées
par une érosion génétique et tendent à être remplacées par d‘autres introduites (Tableau 1).

Tableau 1. Répartition des espèces maraîchères par degré de menace.


Espèces dont les variétés locales ont disparu Pastèque, carotte, concombre.

Espèces dont les variétés locales sont menacées Tomate, radis, fenouil, navet, melon, oignon.
Espèces à variétés envahissantes Aubergine, corète, persil, cèleri, pomme de terre, pastèque,
carotte, concombre, navet, melon, oignon et tomate.

Conclusions
L‘analyse des accessions maraîchères collectées dans les oasis de Nefzaoua a montré que, contrairement aux
oasis modernes, les oasis anciennes sont les moins affectées par l‘érosion génétique. La perte des savoir faire
traditionnels des oasiens constitue une cause primordiale de la perte de la diversité génétique maraîchère de la
région.

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Les cultivars maraîchers locaux identifiés au cours de cette étude présentent des valeurs commerciales
insignifiantes. Les agriculteurs oasiens tendent à les abandonner et les remplacer par des variétés améliorées
dites à ‗haute rendement‘. Toutefois, ces cultivars sont adaptés à milieu particulier et ils constituent des
ressources phytogénétiques indispensables pour les programmes de sélection et d‘amélioration.

Remerciement
Je remercie vivement les agriculteurs des oasis de Nefzaoua et tout les personnelles de la C RDA de Kébeli.
Références bibliographiques
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Guanajuato, Mexico. Economic Botany 54,60-72.
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Brush, S., Meng, E., 1998. Farmer‘s valuation and conservation of crop genetic resources. Genetic Resources
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Hajjaji, A., 1990. Arboriculture, cultures maraîchères et de rente en zones oasiennes Office Régional de Mise en
Valeur Agricole (ORMVA) du Tafilalet (Maroc) CIHEAM - Options Mediterraneennes, Sér. A n°11.
Jarvis, D. I., Sevilla-Panizo, Chávez-Servia, R., J.L., Hodgkin, T., 2003. Seed systems and crop genetic diversity
on-farm, Proceedings of a Workshop, 16–20 September, 2003 Pucallpa, Peru, Ed. Future Harvest Centre.
Kadri A., Van Ranst, E., 2002. Contraintes de la production oasienne et stratégies pour un développement
durable. Cas des oasis de Nefzaoua (sud tunisien). Sciences et changements planétaires sécheresses, 13, 5-12.
Ministère de l‘Environnement et de l‘Aménagement des Territoires, 2000. Rapport national sur l‘état de
l‘environnement pour l‘année 2000. Tunisie.
Nasr, N., 2005. Globally important agricultural heritage systemes–GIAHS Oasis systemes ingenieux du
patrimoine agricole mondial, SIPAM OASIS IPGRI Tunisia.
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Rhouma, A., 2005. Le palmier dattier en Tunisie I. Le patrimoine génétique Volume 2. International Plant
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Sawadago, M., Balma, D., Ouedrago J.B., Belem, O.M., Dossou, B., Jarvis, D., 2001. Sustainability of in situ
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Institutional Experiences and Implication for National Policies‗. CIP, La Molina, Peru
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2-7.

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Variabilité morphologique du germoplasme de Ficus carica L.


Dans les îles de Kerkennah, Tunisie
Fateh Aljane * et Ali Ferchichi
Laboratoire d'Aridoculture et Cultures Oasiennes, Institut des Régions Arides, 4119 Médenine - Tunisie.
* : Auteur auquel doit être adressée la correspondance (fateh_aljane@yahoo.fr)

Résumé
Le figuier (Ficus carica L.) est l'une des espèces les plus importantes des régions méditerranéennes. La Tunisie est l'un des pays producteurs
des figues et présente une grande variabilité. Dans cette étude, on a évalué 10 accessions du figuier (Baghli, Bither, Dchiche Assal Asfar,
Dchiche Assal Ahmar, Jebali, Kahli, Mahdoui, Marchini, Mlouki et Temri) collectées en 2006 auprès des vergers traditionnels dans les îles
Kerkennah en se basant sur des caractères morphologiques. Les variables les plus discriminantes sont le poids du fruit, la longueur du fruit, le
diamètre du fruit, la longueur du cou, la longueur du pédoncule, l'ouverture de l'ostiole. Les valeurs moyennes des 20 fruits ; le poids du fruit
varie entre 20,42 à 96,06 g; la longueur du fruit 30,05 - 67,77 mm, le diamètre du fruit va de 35,65 à 66,05 mm, la longueur du cou est de 0 à
21 mm. Les accessions Baghli, Dchiche Assal Asfar, Dchiche Assal Ahmar, Kahli et Marchini ont été sélectionnées en fonction de leurs
caractères morphologiques, elles ont été identifiées comme prometteuses pour le développement de la culture de cette espèce.

Mots-clés : Accession, caractères morphologiques, Ficus carica, Figuier, îles de Kerkennah, Tunisie.
Abstract : Morphological variability in germoplasm of Ficus carica L. from Kerkennah islands region, Tunisia
Fig (Ficus carica L.) is one of the most important fruit species of Mediterranean regions. Tunisia is one of the countries for the production of
figs and contained important variability. In this study, morphological variations in 10 fig accessions (Baghli, Bither, Dchiche Assal Asfar,
Dchiche Assal Ahmar, Jebali, Kahli, Mahdoui, Marchini, Mlouki and Temri) collected from traditional orchards in the Kerkennah islands,
Tunisia during 2006 growing season were evaluated. The most widely varied variables were fruit weight, fruit length, fruit diameter, neck
length, stalk length, ostiole opening. Average over 20 fruits, fruit weight was determined between 20.42 - 96.06 g; fruit length 30.05 - 67.77
mm; fruit diameter within 35.65 - 66.05 mm; neck length between 0 - 21 mm. The fruit shape has a wide variation: globose, oblate, oblong
and piriform. The colour fruit skin varied from yellowish green to purple black.
Baghli, Dchiche Assal Asfar, Dchiche Assal Ahmar, Kahli and Marchini appeared as the best accessions based on their morphological
characters, they were found to be promising for both selection and developing this species.

Keywords: accessions, Ficus carica, Fig, Kerkennah islands, morphological characters Tunisia.

1. Introduction
La variabilité génétique chez les plantes est liée à la variation du matériel génétique (germoplasme) inter-
individu de la même espèce. La variabilité chez le figuier est traduite essentiellement par le type variétal
(génotype) et par l'interaction avec son milieu extérieur (phénotype). Ce pendant, les caractéristiques
morphologiques des accessions sont influencées par les conditions pédoclimatiques et les pratiques
agronomiques.
Le figuier est connu localement et l'une des espèces les plus promoteurs dans les régions des îles de Kerkennah
pour la production des figues fraîches ainsi que sèches. Cette espèce est bien adaptée aux climats arides et aux
sols pauvres. En dépit de sont importances ainsi que les menaces d'érosion génétique pour cette espèce, plusieurs
efforts ont été menés pour la caractérisation, la conservation et l'évaluation du germoplasme. Nos travaux ont été
basés sur les études morpho-chimiques, la création des conservatoires et des pépinières pour la propagation du
matériel végétal et la valorisation des produits (Aljane, 2004 ; Guesmi, 2004 ; Aljane, 2006 ; Aljane et al., 2007 ;
Ferchichi & Aljane, 2007 ; Faleh, 2007 ; Aljane & Ferchichi, 2008).
Le présent travail consiste à évaluer le germoplasme local de Ficus carica dans îles de Kerkennah en utilisant
des caractères morphologiques dont l'objectif de sélectionner des accessions performantes pour le
développement de ce secteur.

2. Matériels et méthodes
2. 1. Site d'étude
Les îles de Kerkennah sont situées à 20 km des côtes de Sfax, Tunisie, ont une superficie de 15700 ha.
Allongées du Sud- Ouest au Nord- Est sur une longueur de près de 35 Km, l'archipel a une largeur variable
atteignant au maximum 11 Km. Le climat est aride avec une pluviométrie annuelle de 200- 400 mm. Les
moyennes des minimas (Janvier) et des maximas (Août) sont respectivement, 12 et 28 ° C. les principales
cultures sont le palmier dattier, le figuier et la vigne ainsi que la céréaliculture. Le figuier est cultivé en
intercalaire avec les autres espèces fruitières, la majorité des plantations sont conduites en sec.

2. 2. Germoplasme du figuier et évaluation


Pour le présent travail, 10 accessions de Ficus carica (Baghli 'BAG', Bither 'BTH', Dchiche Assal Asfar 'DAS',
Dchiche Assal Ahmar 'DAH', Jebali 'JBL', Kahli 'KAH', Mahdoui 'MAH', Marchini 'MCH', Mlouki 'MLK' and

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Temri 'TMR') ont été étudiées. Les échantillons des figues fraîches ont été pris en 2006 sur des arbres dans les
vergers traditionnels dans les mêmes conditions agro-climatiques. Vingt-cinq fruits par accession ont fait l'objet
des mesures au laboratoire, dont le but d'évaluer la variabilité génétique à l'aide des caractères morphologiques
quantitatifs (IPGRI & CIHEAM, 2003) et la détection des similarités et des dissimilarités pour les 10 accessions
de Ficus carica.
Les données ont été analysées par l'analyse de la variance (ANOVA) et la comparaison des moyennes en
utilisant le test de Duncan à P<0,05 et par l'analyse en composantes principales (ACP). Le logiciel utilisé est
Statbox 5.40.

3. Résultats
Une variabilité morphologique élevée a été observée pour les 10 accessions de Ficus carica, qui sont collectées
dans les vergers traditionnels des îles de Kerkennah. La plus grande variation a été obtenue pour la variable
poids de fruit. Les caractères longueur du pédoncule, longueur et diamètre du cou diamètre, diamètre et
ouverture de l'ostiole présentent des variations moyennes. Tandis que, les autres paramètres sont faiblement
variés (tableau 1).

Tableau 1. Moyennes et intervalle de variation des caractères morphologiques mesurés sur les fruits de 10
accessions de Ficus carica.
Code Caractère Moyenne + Erreur Ecart- type Intervalle de
Standard variation
PF Poids de fruit (gr) 47,87 + 0,98 13,38 20,42 - 96,06
HF Hauteur de fruit (mm) 45,24 + 0,56 7,63 30,05 - 67,77
DF Diamètre de fruit (mm) 47,67 + 0,41 5,67 35,65 - 66,05
LP Longueur du pédoncule de fruit (mm) 4,40 + 0,16 1,83 0,90 - 9,08
DP Diamètre du pédoncule de fruit (mm) 6,74 + 0,09 1,06 4,0 - 11,5
LC Longueur du cou de fruit (mm) 3,45 + 0,57 6,37 0 - 21
DC Diamètre du cou de fruit (mm) 3,25+ 0,48 5,35 0 - 16
DO Diamètre de l‘ostiole de fruit (mm) 8,58 + 0,17 2,31 3,08 - 14,88
OS Ouverture de l‘ostiole de fruit (mm) 4.34 + 0.15 1.81 1,16 - 10,81
EP Epaisseur de la peau de fruit (mm) 0,92 + 0,11 1,36 0,16 - 8,85
EC Epaisseur de la chair de fruit (mm) 17,36 + 0,38 4,44 16,20 - 31,14
En gras, valeurs présentant une variation importante

Les coefficients de corrélation entre les caractères morphologiques permettent de détecter des corrélations
significatives (P<0,05) pour certaines variables. Le poids de fruit (PF) est très corréler positivement avec le
diamètre du fruit (DF) et l'épaisseur de la chair (EC).
La hauteur du fruit (HF) montre une corrélation positive élevée avec les dimensions du cou du fruit (DC et LC).
Une corrélation significative et positive est observée entre le diamètre du fruit (DF) et l'épaisseur de la chair
(EC). La longueur du cou (LC) est corréler négativement avec l'épaisseur de la peau (EP), par contre elle montre
une forte corrélation positivement avec la longueur du cou (LC). Également, le diamètre de l'ostiole (DO) mettre
en évidence une corrélation significative positivement avec l'ouverture de l'ostiole (OS) (tableau 2).
Tableau 2. Coefficients des corrélations entre les caractères morphologiques.

PF 1
HF 0,28 1
DF 0,95 0,04 1
LP -0,44 0,24 -0,40 1
DP 0,21 -0,05 0,22 -0,24 1
LC -0,16 0,76 -0,32 0,43 0,15 1
DC -0,17 0,71 -0,29 0,49 0,08 0,95 1
DO 0,32 0,53 0,30 0,35 -0,27 0,41 0,61 1
OS 0,37 0,06 0,48 0,21 -0,56 -0,22 -0,02 0,74 1
EP 0,18 -0,58 0,40 -0,12 0,03 -0,65 -0,54 -0,10 0,33 1
EC 0,86 0,44 0,77 -0,16 -0,03 -0,07 -0,11 0,36 0,44 -0,14 1
PF HF DF LP DP LC DC DO OS EP EC
En gras, valeurs significatives (hors diagonale) au seuil alpha = 0,05 (test bilatéral)
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Le pourcentage de variance et la variance cumulée de l'analyse en composantes principales (ACP) sont misent
dans le tableau 3. Les cinq premières composantes (axes) permettent d'expliquer 96,40 % de la variabilité totale.

Tableau 3. Valeur propre, pourcentage de variance et de variance cumulé des cinq premières composantes
principales.
Composantes Valeur propre Pourcentage de variance Pourcentage de variance
principales cumulé

PC1 3,77 34,23 34,23


PC2 3,43 31,21 65,44
PC3 1,95 17,76 83,20
PC4 0,95 8,67 91,87
PC5 0,50 4,53 96,40

Les relations de ces axes avec les caractères quantitatifs sont récapitulées dans le tableau 4. Les paramètres
remarquables pour la première composante principale (PC1) sont la longueur du cou (LC), le diamètre du cou
(DC) et l'épaisseur de la peau (EP). Pour le deuxième axe (PC2), les variables qui présentent une corrélation
significative sont le poids du fruit (PF), le diamètre du fruit (DF), le diamètre de l'ostiole (DO) et l'épaisseur de la
chair (EC). Concernant la troisième composante (PC3), les caractères qui sont hautement corrélés sont le
diamètre du pédoncule (DP), l'ouverture de l'ostiole (OS), l'épaisseur de la peau (EP) et de la chair (EC). Les
paramètres corrélés significativement pour le quatrième axe (PC4) sont le diamètre du pédoncule (DP) et ceux
relatifs aux dimensions de la peau et de la chair (EP et EC). La cinquième composante (PC5) montre une
corrélation positive élevée pour la longueur du pédoncule (LP).

Tableau 4. Définition des axes de l'ACP des cinq premières composantes principales.
Caractères PC1 PC2 PC3 PC4 PC5

PF -0,24 0,43 0,25 0,02 0,00


HF 0,34 0,32 0,18 -0,18 0,06
DF -0,31 0,40 0,14 0,19 0,03
LP 0,31 0,01 -0,37 0,26 0,78
DP -0,04 -0,06 0,56 0,58 0,16
LC 0,47 0,11 0,18 0,13 -0,08
DC 0,47 0,15 0,04 0,26 -0,24
DO 0,19 0,42 -0,27 0,22 -0,32
OS -0,10 0,36 -0,50 0,04 -0,11
EP -0,42 0,25 -0,54 0,69 0,02
EC 0,06 0,45 0,75 0,46 -0,03
En gras, valeurs présentant une corrélation importante avec l‘axe

L'analyse de la variance et la comparaison des moyennes en adoptant le test de Duncan se montre très importante
pour l'évaluation de la variabilité morphologique inter-accessions ainsi que la détection des caractères aux
niveaux discriminants élevés. En effet, a l'exception du paramètre épaisseur de la peau (EP), qui manifeste des
différences significatives, toutes les variables ont révélé des différences hautement significatives (P < 0,05) inter-
accessions et la définition des groupes homogènes se chevauchant entre eux, qui varient de 3 à 7 groupes pour
chaque caractère étudié (tableau 5).
La répartition des accessions étudiées dans le plan défini par les axes 1 et 2 de l'ACP permet de grouper les 10
accessions de Ficus carica dans 7 groupes renferment 1 à 3 individus et révèlent une variation élevée concernant
les caractères morphologiques enregistrer.
Les résultats de la comparaison des moyennes et de l'ACP (répartition des accessions dans le plan 1 et 2), qui
absorbe lui seul 66 % de la variation globale montre que les accessions (MAH, JBL et TMR) donnent des fruits
du même calibre et sans cou. Le binôme (DAS, DAH) montre des poids des fruits importants, des diamètres du
pédoncule élevés et également fruit sans cou. L'accession BAG présente le poids de fruit le plus élevé du groupe
étudié. BTH est une accession à fruits de forme allongée, de faibles diamètres équatoriaux. L'accession MLK
produit des fruits avec des pédoncules de longueur importante et à ostioles de grands diamètres et ouverts.
Concernant KAH, les fruits ont des cous très allongés et de grands diamètres. L'accession MLK est différenciée
des autres pour les caractères relatifs aux dimensions de l'ostiole (tableau 5 et figure 1).
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Figure 1. Graphique des composantes principales 1 et 2 de 10 accessions de Ficus carica.

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Tableau 5. Moyennes des caractères morphologiques mesurés sur les fruits de 10 accessions de Ficus carica.
et niveau de signification des différences.

PF HF DF LP DP LC DC DO OS EP EC
Accession
BAG 63,32d 48,30 f 54,98 f 3,86 ab 6,64 b 0,00 a 0,00 a 9,93 e 6,246 d 0,678 a 24,191 e

BTH 40,85 b 35,14 a 46,54 cd 3,22 a 7,97 c 0,00 a 0,00 a 6,77 a 2,974 a 0,979 a 11,840 a
DAS 59,94 d 48,13 ef 52,12 e 3,29 a 6,95 b 0,00 a 0,00 a 8,47 bcd 4,352 b 0,986 a 18,697 cd
DAH 60,206d 46,62 ef 51,82 e 3,21 a 6,54 b 0,00 a 0,00 a 8,84 cde 4,735 bc 0,889 a 19,816 d
JBL 32,62 a 40,96 b c 41,91 a 4,74 abc 4,96 a 0,00 a 0,00 a 8,16 abcd 5,216 c 0,807 a 13,621 ab
KAH 44,31 b 58,89g 43,93 abc 5,09 bc 7,19 b 16,72 c 12,94 c 9,22 de 2,975 a 0,285 a 17,099 cd
MAH 42,09 b 45,14 de 45,49 bcd 5,58 c 6,96 b 0,00 a 0,00 a 7,76 abc 4,211 b 1,000 a 16,465 c
MCH 51,87 c 38,22 b 51,19 e 4,95 bc 7,08 b 0,00 a 0,00 a 8,28 bcd 4,616 bc 0,928 a 18,272 cd
MLK 45,46 b 47,96 ef 47,12 d 5,24 bc 6,48 b 6,15 b 9,86 b 12,17 f 6,277 d 2,765 b 18,028 bc
TMR 40,91 b 43,21 cd 42,92 ab 3,71 ab 6,86 b 0,00 a 0,00 a 7,09 ab 2,849 a 0,384 a 16,730 c
F calculée
20,166 44,716 23,307 3,681 10,773 234,634 997,234 10,855 3.679 ab 2,275 13,715
Signification
0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,022 0,000
Les moyennes suivies par les mêmes lettres dans une même colonne ne sont pas statistiquement différentes selon de test de Duncan au seuil de 5 %.

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4. Discussions et conclusions
Les résultats d'évaluation du germoplasme du figuier dans cette étude sont comparables avec ceux obtenus par
plusieurs auteurs (Salhi-Hannachi et al., 2003 ; Chatti et al., 2004 ; Oukabli & Khadari, 2005 ; Chalak et al.,
2008). Caliskan & Polat (2008) a reporté des résultats similaires concernant la caractérisation des fruits des
génotypes de figuier de la Turquie. Polat & Ozkaya (2005) ont sélectionnés des cultivars sur la base des caractères
morphologiques liés aux fruits. Également, plusieurs travaux dans le monde menés sur les ressources génétiques du
figuier ont montré l'efficacité des caractères relatifs aux fruits (Condit, 1941 ; Ozeker & Isfandiyaroglu, 1998 ; Can,
1993 ; Aksoy et al., 1992 ; Polat & Ozkaya, 2005).
Cette étude permet de conclure que le germoplasme de Ficus carica collecté dans les îles de Kerkennah révèle
une variabilité morphologique considérable. Cependant, certains caractères sont très discriminants dans la
classification et la sélection des accessions à savoir le poids du fruit, le calibre, la longueur du pédoncule, la
longueur du cou et l'ouverture de l'ostiole. Les accessions (BAG, DAS, DAH, KAH and MCH) sont
sélectionnées pour être multiplier et développer dans les régions étudiées dont le but d'augmenter la productivité
de ce secteur. Toutefois, ces 10 accessions sont en cours d'évaluation ex situ (en collection) dans les mêmes
conditions agropédoclimatiques pour échapper des effets des stress biotiques (sécheresse, salinité, température,
etc.).

5. Références
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95-104.
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Region. Master Thesis, Ege University, Izmir, Turquie, 120 p.
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Chatti K, Salhi-Hannachi A, Mars M, Marrakchi M, Trifi M. 2004. Analyse de la diversité génétique de cultivars
tunisiens de figuier (Ficus carica L.), par les caractères morphologiques. Fruits, 59 (1), 49-61.
Condit I. J. 1941. Fig characteristics useful in the identification of varieties. Hilgardia, 14,
1- 69.
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(Ficus carica L.) du Sud tunisien. Mastère en Sciences. Institut Supérieur de Biotechnologie, Monastir, Tunisie,
105 p.
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Salhi- Hannachi A, Mars M, Chatti K, Marrakchi M, Trifi M. 2003. Specific genetic markers for Tunisian fig
germplasm: evidence of morphological traits, random amplified polymorphism DNA and inter- simple sequence
repeats markers. Journal of Genetic & Breeding, 57, 125-136.

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Sélection du grenadier (Punica granatum L.) dans le Sud-est de la Tunisie


Elhem Mansour *, Mansour Haddad, Mabrouka Abid, Khouloud Bachar,
Ali Ferchichi
Institut des Régions Arides; laboratoire d‘aridoculture et des cultures oasiennes Km 22, 4119 ElFjé Mednine Tunis.
*E-mail: mansourelhem@yahoo.fr,

Résumé
La Tunisie est l'un des principaux pays producteurs et exportateurs du grenadier (Punica granatum L.) dans le monde. En présence d‘un
marché international très exigeant, la sélection tant quantitative que qualitative des meilleures variétés est devenue une nécessité. Dans un
effort visant à sélectionner de nouveaux cultivars qui sont les plus appropriées pour l'usage commercial, 30 spécimens de grenade ont été
recueillies auprès de différentes régions du sud-est de la Tunisie en vue de les caractériser. Dix-sept caractères morphologiques de l‘arbre et
des fruits ont été étudiés pour chaque spécimen. Cette étude a révélé des différences remarquables surtout en ce qui concerne la vigueur de
l‘arbre, le calibre des fruits et la couleur et l‘acidité des jus. En tenant compte de l‘ensemble des observations, certains arbres sont jugés
particulièrement performants dans les conditions du sud-est tunisien.

Mots clés: Sud-est de la Tunisie, Punica granatum L., sélection, caractères morphologiques.

Abstract
―Selection of pomegranate (Punica granatum L.) in the south-east of Tunisia‖. Tunisia is one of the main producers and exporters of
pomegranate (Punica granatum L.) in the world. Due to it‘s international importance, the selection of both quantitative and qualitative best
varieties has become a necessity. To select new cultivars that are most appropriate for commercial use, 30 grenade specimens were collected
from different regions of south-east of Tunisia in order to characterize them. Seventeen morphological characters of the tree and fruit were
studied for each specimen. This study has revealed remarkable differences especially concerning the tree vigor, the fruit size and color and
the acidity of juice. Taking into account all comments, some trees are considered particularly efficient in south-eastern Tunisia.

Keywords: south-east of Tunisia, Punica granatum L., selection, morphological characters.

1. Introduction
Le grenadier est l‘une des espèces fruitières les plus anciennes au monde (Evreinoff, 1949). Il est considéré
originaire de la Perse et des régions environnantes. Cet arbre est très adapté au climat méditerranéen et aux zones
arides (Salaheddin et Kader, 1984). En Tunisie, l‘introduction du grenadier date des temps très lointains
(Evreinoff, 1949). Sa culture s‘étend sur l‘ensemble du pays à l‘exception des zones d‘altitude où il craint la
gelée. Les principaux centres de production sont les oasis de Gabès et de Gafsa, le Cap Bon, la région de Bizerte
et le sahel de Sousse.
Après avoir été considérée durant longtemps comme secondaire, la culture du grenadier a connu, durant la
dernière décennie une grande extension. Les superficies réservées à cette espèce sont passées de 5650 ha en 1980
à 14700 ha en 2001 (Ministère de l‘agriculture, 2001). Le gouvernorat de Gabès occupe la 1 ère place du point de
vue superficie et production avec 2600 ha et 1600 T/an respectivement (GIAF et DGPA, 2001).
Dans le monde, la production et la consommation de grenade a été augmenté du fait qu‘elle est utilisée dans des
différents domaines. En effet, outre sa consommation à l‘état frais, elles sont utilisées pour la fabrication de
boissons rafraichissantes, d‘arômes, de la confitures et d‘autres préparations (gâteaux, vins…) (Evreinoff, 1949 ;
Zukovskij, 1950 ; Melgarejo y Martinez, 1992 ; Tous & Ferguson, 1996 ; Aviram et al., 2001). Pour répondre
aux exigences du secteur, certains travaux de prospection et de collecte des variétés ont été entrepris dans le but
d‘étudier la diversité du matériel végétal local. Les ressources phytogénétique constituent la matière première
employée en sélection et en biotechnologie pour produire de nouvelles variétés répondant aux critères de
productivité, de qualité de la production et de tolérance aux stress biotique et abiotique. L‘amélioration génétique
des plantes cultivées a fait d‘énormes progrès notamment par la création des nouvelles variétés très intéressantes
sur plusieurs plants. Or, en ce qui concerne le grenadier les recherches sur son amélioration génétique sont restés
très limitées et généralement sans grands résultats. Les principaux travaux réalisés sur cette espèce sont basés
essentiellement sur les caractéristiques physico-chimiques et technologiques liées aux feuilles, aux fleurs et aux
fruits (El Kahtani, 1992 ; Levin, 1994; Melgarejo et al., 1995 ; Ben Nasr et al., 1996 ; Mars et Marrakchi, 1999).
Les principaux critères de sélection pour des grenades de bonne qualité sont un bon calibre, un bon aspect, une
bonne coloration externe et interne, un rendement élevé en jus, une bonne qualité du jus, des graines tendres et
une bonne qualité gustative (Mars, 1998 ; Mars & Marrakchi, 1999 ; Onur et al., 1999) .
Dans cette étude préliminaire on décrit les premiers résultats des recherches des pieds mères afin de sélectionner
les principales accessions permettant d‘obtenir des nouvelles variétés répondants aux critères de productivité et
de qualité.

2. Matériels et méthodes
2.1. Matériel végétal
La première phase du travail a concerné la recherche des pieds mère. Pour le grenadier la sélection se fait
directement sans le passage par le test de sélection des géniteurs (Simmonds, 1989). Cette sélection vise à
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identifier dans une population les clones les plus performants pour les caractères recherchés. Une prospection de
terrains a été réalisée afin de repérer les plantes à étudier. La prospection a concerné 6 oasis de la région de
Gabès (Metouia, Oudhref, Gabès ville, Chénini, Mareth, Kettana). La variété gabsi a été choisie pour réaliser la
sélection des meilleurs plants. Pour chaque oasis un certains nombres de pieds ont été sélectionnés (tableau 1).
Tableau1. Les accessions de Punica granatum L., leurs Localités d'origine et leurs codes.
Oasis Code Oasis Code Oasis Code
GE1 GM1 GG1
GE2 GM2 GG2
Metouia GE3 Mareth GM3 Gabès ville GG3
GE4 GM4 GG4
GE5 GM5 GG5
GC1
GK1
GO1 GC2
GK2
GO2 GC3
Oudhref Kettana GK3 Chénini
GO3 GC4
GK4
GO4 GC5
GK5
GC6

2.2. Caractérisation des pieds sélectionnés


Sur chaque arbre, les caractères morphologiques suivants ont été déterminés : la vigueur, la longueur de la
plante, l‘intensité de ramification, la densité de feuillage et l‘état phytosanitaire.
Pour la caractérisation des fruits, un échantillon de 10 fruits par plantes ont été récoltés en pleine maturité afin de
déterminer les variables présentés dans le tableau 2.

Tableau 2. Variables quantitatifs et qualitatifs du fruit étudiés et leurs abréviations utilisées.


Variables quantitatifs Variables qualitatifs
Abréviation Définition Abréviation Définition
PE (g) Poids de l‘écorce CE Couleur de l‘écorce
PF (g) Poids du fruit CG Couleur de la graine
DF (cm) Longueur du fruit RG Rugosité des graines
lF (cm) Largeur du fruit
PG (mg) Poids de la graine
VJ (%) Volume du jus/100g
pH pH du jus
IR (%) Indice de réfraction
POG (%) Pourcentage des graines

2.3. Analyses statistiques


Une analyse de la variance ANOVA a été faite pour les descripteurs morphologiques et physicochimiques. Les
résultats sont significatifs à p<0.05. Une classification hiérarchique entre les génotypes a été réalisée par SPSS
17.0.

3. Résultats
3.1. Caractères qualitatifs
Les premières observations relatives aux 30 pieds sélectionnés montrent une grande diversité. La vigueur des
arbres est en général satisfaisante, ainsi que l‘état phytosanitaire. La ramification et la densité du feuillage sont
en général équilibrées (Tableau 3)

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Tableau 3. Caractéristiques des accessions sélectionnées.


Accessions Vigueur Intensité de Densité du feuillage Etat
ramification phytosanitaire
GE1 Élevée Moyenne Très dense Très bon
GE2 Moyenne Moyenne Moyen Très bon
GE3 Élevée Élevée Dense Bon
GE4 Élevée Faible Très dense Moyen
GE5 Élevée Très élevée Moyen Bon
GO1 Élevée Moyenne Dense Très bon
GO2 Élevée Élevée Moyenne Moyen
GO3 Élevée Moyenne Dense Moyen
GO4 Élevée Moyenne Très dense Très bon
GG1 Moyenne Très élevée Très faible Bon
GG2 Moyenne Faible Faible Moyen
GG3 Élevée Moyenne Dense Moyen
GG4 Moyenne Faible Faible Bon
GG5 Élevée Très élevée Dense Moyen
GC1 Élevée Élevée Dense Moyen
GC2 Moyenne Faible Faible Bon
GC3 Moyenne Faible Faible Bon
GC4 Élevée Élevée Dense Moyen
GC5 Élevée Très élevée Très dense Moyen
GC6 Moyenne Très élevée Faible Moyen
GM1 Élevée Élevée Moyenne Moyen
GM2 Moyenne Faible Moyenne Très bon
GM3 Moyenne Faible Dense Très bon
GM4 Moyenne Moyenne Claire Moyen
GM5 Moyenne Moyenne Claire Moyen
GK1 Élevée Très élevée Claire Moyen
GK2 Élevée Très élevée Très dense Bon
GK3 Moyenne Faible Claire Bon
GK4 Élevée Très élevée Très dense Bon
GK5 Élevée Très élevée Claire Moyen

La variation des caractères morphologique qualitatifs est représentée dans la figure 1. Pour le caractère couleur
des graines, 13 génotypes ont des graines de couleur rose, 9 sont rose-blanches, 5 sont rouges et 3 sont rouge-
violacées. La majorité des plants (13) possèdent une écorce de couleur rose-vert, 7 sont vert, 4 vert-jaune, 4
rouges et 2 sont rose. En ce qui concerne la rusticité des graines, 11 ont des graines semi-dures, 10 sont tendres
et 9 sont dures.
15 RG CG CE

10

0
GM4
GG1
GG2
GG3
GG4
GG5

GM1
GM2
GM3

GM5
GK1
GK2
GK3
GK4
GK5
GO1
GO2
GO3
GO4

GC1
GC2
GC3
GC4
GC5
GC6
GE1
GE2
GE3
GE4
GE5

Figure 1. Variation des différents caractères qualitatifs des fruits des génotypes sélectionnés.

3.2. Caractères quantitatifs


La figure 2 montre que les dimensions des fruits présentent des grandes variations. Les résultats de l'analyse de
la variance montrent un effet hautement significatif enregistré pour tous les variables étudiés (P < 0.01). Le poids
de l‘écorce varie de 52,5 g pour GG5 à 185.33 g pour GO4. Le poids moyen des fruits varie de 222,5g (GE5) à
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537,83g (GC6) avec une moyenne de 378,63g quand aux HF et DF, ils varient respectivement de 6.43cm pour
GG5 à 8.9 cm pour GO4 et de 7.73 cm pour GG5 à 10.13 cm pour GO4. Le poids de 100 graines oscille entre
5,79g pour GE2 à 27,53g pour GC2. GO1 possède le pourcentage des graines le plus faible (58,73%) alors que
GM4 possède le pourcentage le plus élevé (80.9%).
PE*/10 PF*/100 POG*/10 HF* DF* PG*
30

25

20

15

10

5
1

5
E1

E2

E3

E4

E5

K
O

M
G

G
G

G
Figure 2. Variation des différents caractères morphologiques des accessions étudiés. *Variation significative
(ANOVA). La barre d'erreur correspond à la déviation standard entre trois répétitions.

La variation des caractères physico-chimique est significative (P ‹ 0.05). GK4 donne les fruits les moins juteux
(64.67%) alors que GC2 donne les fruits les plus juteux (85.5). Le pH et l‘IR varient respectivement de 3 chez
GO4 à 4.6 chez GC6 et de 12.2% pour GO1 à 17.7% pour GC4 (Figure 3).
20 VJ*/10 PH* IR*
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
1
2
3
4
1
2
3
4
5

1
2
3
4
5
1
2
3
4
5

1
2
3
4
5
6

1
2
3
4
5
GO
GO
GO
GO
GG
GG
GG
GG
GG
GE
GE
GE
GE
GE

GM
GM
GM
GM
GM
GC
GC
GC
GC
GC
GC

GK
GK
GK
GK
GK

Figure 3. Variation des caractères physico-chimiques des accessions étudiés. *Variation significative
(ANOVA). La barre d'erreur correspond à la déviation standard entre trois répétitions.

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4.3. Classification hiérarchique

Figure 6. Dendrogramme des accessions étudiées en fonction des caractères


morphologique et chimique (SPSS 17.0).

La classification hiérarchique des différentes accessions basées sur la combinaison des caractères morphologique
et chimique des fruits permet de les grouper en 7 groupes. Le premier groupe renferme la majorité des
génotypes (36.66%) dont le poids de l‘écorce varie de 68.5g à 108.67g. Les dimensions des fruits varient de
283.67g à 410.5g pour le poids, de 7.3cm à 8.07cm pour la hauteur et de 8.53cm à 9.47cm pour le diamètre. Les
pourcentage de graine et de jus varient respectivement de 65.55% à 80.9% et de 64.67% à 80.33%. Le pH varie
de 3.26 à 3.73 et l‘IR de 13.53% à 15.27%. Le groupe 2 comporte le plant GG5, ayant un PF de 245g, un PE de
52.5g, un HF de 6.43cm, un DF de 7.73cm, un POG de 78.86%, un PG de 21.71g, un VJ de 80%, un pH de 3.27
et un IR de 14.93%. Le groupe 3 regroupe les génotypes GM2, GK4, GG2 et GG1 qui se caractérise par un PF
compris entre 363.33g et 428.33g, un DF et un HF variant respectivement de 8.53cm à 9.8cm et de 7.47cm à
8.17cm. Le PE varie de 105g à 116.67g, quant aux PG et VF, ils varient respectivement de 14.7% à 23.93% et de
70% à 80.63%. le pH de ce groupe varie de 3.08 à 3.6 et son IR varie de 14% à 14.9%. Le groupe 4 comporte 4
génotypes de Chénini GC1, GC3, GC4 et GC5 dont le poids le PE varie de 90.5g à 122.67g. Les dimensions des
fruits varient de 346.67g à 429g pour le poids, de 7.23cm à 8.03cm pour la hauteur et de 8.77cm à 9.2cm pour le
diamètre. Les pourcentage de graine et de jus varient respectivement de 69.92% à 75.84% et de 81.9% à 85.33%.
Le pH varie de 4.22 à 4.49 et l‘IR de 16.57% à 17.7%. Le groupe 5 comporte GC2, GC6 et GG3 qui se
caractérisent par un PE compris entre 125g et 128g. Les dimensions des fruits varient de 472.83g à 537.83g pour
PF, de 8.17cm à 8.7cm pour HF et de 9.73cm à 10.07cm pour DF. Les pourcentage de graine et de jus varient
respectivement de 73.32% à 75.98% et de 77.03% à 85.5%. Le pH varie de 3.03 à 4.6 et l‘IR de 14.13% à
16.57%. Le groupe 6 renferme les génotypes de Oudhref qui se caractérisent par un PE supérieur à 155g et un PF
compris entre 377g et 499.67g. Le POG est inférieur à 65%. Le VJ varie de 76.5% à 80.27%. Le pH et l‘IR
varient respectivement de 3 à 3.45 et de 12.2% à 14.2%. Le groupe 7 regroupe GE2, GE4 et GE5 dont le poids
de l‘écorce varie de 85.17g à 123.17g. Les dimensions des fruits varient de 222.5g à 378g pour le poids, de
6.93cm à 7.1cm pour la hauteur et de 7.8cm à 8.3cm pour le diamètre. Les pourcentage de graine et de jus
varient respectivement de 61.7% à 67.78% et de 71.17% à 77%. Le pH varie de 3.45 à 3.51 et l‘IR de 13.8% à
15.2%.

4. Discussions
Les études sur la diversité génétique sont d‘une importance capitale car elles déterminent l‘information de base
requise pour l‘amélioration génétique et la conservation des ressources génétiques d‘une espèce. Cette étude
avait beaucoup de similitudes avec ceux décrits dans d'autres recherches en ce qui concerne les caractères de
fruits tels que le poids, la hauteur et la largeur des fruits, le pourcentage de jus de fruits, l‘IR, le pH, la couleur de
l‘écorce, le pourcentage, la rusticité et la couleur des graines et le poids total de 100 graines (Mars et Sayadi,
1992 ; Ercan et al., 1992 ; Mars et Gaaliche, 1993 ; Polat et al., 1999 ; Mars et Marrackhi, 1999 ; Al-Maiman et
Ahmad, 2002 ; Yıldız et al., 2003 ; Özkan, 2005 ; Gundogdu, 2006 ; Muradoglu et al., 2006).

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L‘analyse des résultats permet de différencier certains génotypes qui peuvent être utilisés comme géniteurs pour
certains caractères: GE1, GO1 et GO4 pour la vigueur et l‘état phytosanitaire, GC6 pour le calibre des fruits,
GM4 pour le pourcentage des graines, GC2 pour le poids des graines et le pourcentage de jus, GC4 pour le jus le
plus sucré, GC5 et GK3 pour la couleur et la rusticité des graines et les accessions de Oudhref pour la couleur
externe des fruits.
La plupart des accessions ont un poids moyen de fruit supérieur à 350g, un poids moyen de l‘écorce inférieur à
96g, un pourcentage des graines supérieur à 71%, un volume de jus/100g supérieur à 75%, un IR supérieur à
14.5%, un pH inférieur à 3.5 et ils possèdent des graines doux de couleur rose et une écorce rose-vert.

5. Conclusion
Une large variabilité phénotypique est mise en évidence dans cette étude préliminaire. Elle reflète une diversité
génétique réelle et concerne plusieurs critères comme la vigueur, l‘état phytosanitaire, les dimensions des fruits
et les caractéristiques physico-chimiques des fruits. Ces résultats sont en faveur de l‘amélioration et de sélection
et ont identifiés certains génotypes comme géniteurs pour les caractères recherchés. Pour clarifier davantage les
relations génétiques au sein du matériel végétal étudier, nos recherches doivent s‘orienter vers le développement
de marqueurs chimiques, biochimique et moléculaires. Ils permettent de confirmer la variabilité observer et de
mieux assister les travaux d‘amélioration et de sélection.

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Exploitation des ressources génétiques en fève (Vicia faba L. Var. minor) dans la
sélection variétale des régions arides tunisiennes.
Yassine YAHIA1*, Walid ELFALLEH1, Mohamed LOUMEREM1 et Ali FERCHICHI1
Institution: Laboratoire d‘Aridoculture et des Cultures Oasiennes –
Institut des Régions Arides de Médenine1 (IRA).
(*) Adresse e-mail de l‘auteur correspondant: yassine_y2006@yahoo.fr

Résumé
Grace à leur teneur élevée en protéines dans la graine séchée et surtout en alimentation animal et à leur capacité de fixation symbiotique de
l‘azote atmosphérique, les féveroles, comme légumineuses alimentaires sont une composante essentielle des systèmes culturaux
méditerranéenne. Malheureusement ces plantes se caractérisent très souvent par des rendements faibles et instables. Cela s‘explique en
particulier par leur sensibilité aux maladies, ravageurs et autres contraintes abiotiques (froid, chaleur, sol pauvre, etc..). Pour surmonter ces
obstacles, l‘amélioration génétique des féveroles doit être envisagée au départ des collections variétales très larges. L‘analyse de
l‘organisation génétique de ces collections, ainsi que leur caractérisation et évaluation agronomique constituent des étapes essentielles pour
l‘orientation des travaux de sélection variétale. La présente étude synthétise les résultats obtenus par notre laboratoire pour quelques
populations de Vicia faba Var. minor cultivées dans les régions arides tunisiennes et la contribution des ces ressources phytogénétiques à
l‘amélioration et la sélection variétale de légumineuses alimentaires méditerranéennes.

Mots clés : Vicia faba Var. minor, populations, zone aride tunisienne, variabilité génétique, sélection variétale.

Abstract
Thanks to their high protein content in the dried seed and animal feed particularly in their ability and symbiotic fixation of atmospheric
nitrogen, beans, legumes as food are an essential component of Mediterranean farming systems. Unfortunately these plants are often
characterized by low yields and unstable. This is particularly due to their susceptibility to diseases, pests and other abiotic stresses (cold,
heat, poor soil, etc...). To overcome these obstacles, the genetic improvement of beans should be considered at the outset of very large
collections of varieties. The analysis of the genetic organization of these collections, as well as their characterization and agronomic
evaluation are essential steps for guiding the work of breeding. This study summarizes the results obtained by our laboratory for some
populations of Vicia faba L. Var. minor grown in arid Tunisian and the contribution of plant genetic resources for improvement and breeding
of Mediterranean food legumes.

Keywords: Vicia faba L. Var. minor, populations, Tunisia arid zone, genetic variability, breeding .

1. Introduction :
Les légumineuses revêtent une importance particulière au point de vue nutritif et économique en les retrouvant
dans le régime alimentaire de plusieurs millions de personnes dans le monde entier grâce à leur richesse en
protéines et minéraux essentiels (Gordon, 2002). Leur haute teneur protidique justifie en partie le caractère vital
en particulier en alimentation animale surtout pour la féverole. Cette dernière, malgré son importance comme
source de protéines utilisée essentiellement dans l‘alimentation des monogastriques, a montré avec des
expérimentations effectués in vivo (Eggum, 1980) que la disponibilité en protéines et dans une moindre mesure
en énergie est réduite par la présence de tannins condensés localisées dans les téguments des graines (Merghem
et al, 1997). La Tunisie a connaît en 2007 une production maximale en fève et féveroles depuis 1984, repartie
sur une superficie de 56.3 milles d‘hectare, dont la production majeure est installé au nord avec presque 90% et
minimal au sud ne dépassant pas 2% (Ministère d‘Agriculture Tunisienne, 2007). Cette culture se montre
insignifiante et négligeable dans le sud tunisien à cause des facteurs abiotiques défavorables citant
essentiellement le stress hydrique et salin d‘une part et l‘usage d‘autres cultures pour l‘alimentation animale
(orge et luzerne) d‘autre part. Cela a eu pour effet d‘entraîner une érosion génétique importante qui s‘est déjà
manifestée par la disparition d‘écotypes locaux et de cultivars traditionnels dont l‘intérêt est considérable (blé,
orge, fève et féverole…) (Chalbi et Ghazzah, 1995).
Donc, il est nécessaire d‘adopter une stratégie de lutte contre une telle érosion génétique, surtout dans les régions
cibles, qui devrait reposer sur une bonne définition de la structure floristique de ces régions par l‘analyse de la
variabilité inter et intra-populations, à travers des critères morphologiques ou/et biochimiques pour lutter contre
l‘appauvrissement génétique et contribuer efficacement à une gestion équilibrée des ressources végétales (Chalbi
et Ghazzah, 1995). La féverole possède une assez grande variabilité morphologique (notamment pour la hauteur,
la forme et la ramification de plante et pour la couleur et la taille de la graine et physiologique (réponse à la
photopériode, longueur de cycle de reproduction, mode de reproduction…) (Claire et Fabrice, 2007).
L‘objectif de ce travail a été d‘étudier la variabilité morpho-phénologique de quelques populations locales de
Vicia faba L. Var. minor cultivées dans les régions arides tunisiennes, collectées et conservées à l’institut des
régions arides tunisiennes.

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2. Matériel et Méthodes
2.1. Matériel végétal
Parmi une collection de 42 populations de Vicia faba L. cultivées L. dans les régions arides tunisiennes, on a pu
distinguer à la base de caractère « poids de 100 graines » 6 populations d‘origine de Médenine, dont le poids de
graines était inférieur à 1000 g appelées encore fèves ou Vicia faba L. Var. minor. Tout le matériel végétal utilisé
dans cette étude a été obtenu dans le milieu paysan.
L‘essai a été réalisé au niveau de la station expérimentale de l‘IRA (Institut des Régions Arides de Médenine)
appartenant à l‘étage bioclimatique aride. La pluviométrie annuelle a été en 150 mm. Le sol est essentiellement
sableux et de pH légèrement acide (6.5).
Ce climat est caractérisé par une irrégularité spatiotemporelle des précipitations avec un déficit pluviométrique.
Avec ces conditions, on a essayé d‘assurer un apport supplémentaire en eau à travers des irrigations régulières et
bien réparties dans le temps pour éviter les stades critiques qui peuvent menacer la croissance normale de cette
espèce.

2.2. Caractères étudiés et Méthodes de mesures


Les observations ont porté sur la variabilité morphologique des différentes populations concernées et c‘est à
partir du stade floraison jusqu‘au stade de maturation. Six caractères quantitatifs ont été étudiés qui sont
essentiellement d‘aspect agronomique. La figure présente la méthode de mesure de ces caractères quantitatifs
(la période de floraison en jours, flo ; Hauteur de la plante en cm, hp ; nombre de tiges par plante, nt; longueur et
largeur de la gousse, Lgou et lgou, nombre d‘ovules par gousse, novgou ; poids de 100 graines en gramme (g),
pd100g ; et maturité ou période nécessaire de fructification, maturité.

Tableau 1: Caractères quantitatifs utilisés dans l‘évaluation morphologique :


numéro caractères code unité
1 date de floraison (première plante qui fleurit) flo jour
2 la hauteur de la plante hp cm
3 nombre de tiges par plante nt
4 longueur de la gousse Lgou cm
5 largeur de la gousse lgou mm
6 nombre d‘ovules par gousse novgou
7 poids de graine sèche p 100 g g
8 époque de développement complet de la gousse maturité jour

Le protocole expérimental adopté est un bloc aléatoire complet à 3 répétitions (blocs). Dans le bloc, les
populations sont représentées par des lignes parallèles. Par ligne, 10 graines ont été semées distantes l'une de
l'autre de 15 cm. Tout en respectant les modalités indiquées dans le protocole.
L‘étude des caractères morphologiques est faite en se basant sur les descripteurs de «bioversity international» et
l‘UPOV (2003).
Analyse statistique de données
Tout d’abord, on a commencé par une analyse descriptive des caractères étudiés, puis, et pour
chacun des caractères quantitatifs étudiés, nous avons procédé à une comparaison des moyennes
par L‘analyse de la variance (ANOVA).
Le coefficient de variation permet d‘apprécier les niveaux de variation des moyennes observées entre
les champs pour chaque caractère. L‘ensemble des 8 caractères a servi à réaliser une analyse en
composantes principales (ACP). La projection de l‘ensemble des individus sur les plans des
principaux axes des principales composantes permet ensuite d‘apprécier la dispersion des individus
et de mieux comparer la variabilité entre les champs.
Les analyses ont été réalisées par le logiciel XLSTAT version 2009.

3. Résultats et discussions
3.1. Analyse descriptive des caractères quantitatifs
Les valeurs moyennes des neuf caractéristiques ayant fait l‘objet d‘analyses statistiques sont indiquées dans le
tableau 1.
Période de floraison. Pour chaque population, la période de floraison a été noté le jour correspondant à la date
de floraison de la première plante, les moyennes générales varient de 58,33 jours pour P19 à 87,66 jours pour
P25, la moyenne générale pour toutes les populations étaient 72,43 jours. Hauteur de la plante. La moyenne la
plus importante était chez P22 avec 54,28 cm et seulement 45,80 chez P19, la moyenne générale est 48,96 cm.
Nombre de tiges par plante. Présente une variation de moyenne de 1,32 chez P22 à 2,90 la moyenne générale
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pour ce caractère était 1,98. Longueur et largeur de gousses. La moyenne générale varie respectivement de
12,24 cm pour P23 à 15,70 cm pour P24, et de 5,72 mm pour P22 à 6,8 mm pour P24, la moyenne générale était
13,55 cm et 6,26 mm. Nombre d’ovules par gousse. Le plus élevé en moyenne était chez P25 avec 3,73 et le
plus faible chez P24 avec 2,73. La moyenne générale était 0,76. Poids de 100 graines. La moyenne générale
varie de 44,12 g pour P22 et 88,50 g pour P24, la moyenne générale était 65,33 g. Maturité, la moyenne pour la
maturité varie de 151 jours pour P24 à 178,66 jours pour P25, la moyenne générale était 164,82 jours.
Les valeurs du coefficient de variation indiquent une faible variation entre les populations pour la période de
floraison (flo), longueur de gousses (Lgou) et la période de maturation (maturité) (respectivement 17,7 %, 1,60
% et 0,68 %). À l‘inverse, on observe une variation assez forte entre les populations pour le nombre de tiges par
plante (nt) et le poids de 100 graines (pd100g) (respectivement 61,4% et 49,7%). Cela indique une très forte
hétérogénéité entre les populations pour ces 2 caractères.
Tableau 2: valeurs maximales et minimales, moyennes, écarts types et coefficient de variation des caractères
quantitatifs des populations de Vicia faba étudiées :
Variable Minimum Maximum Moyenne Ecart-type Coefficient de variation
flo 51,000 102,000 72,439 12,794 0,177
hp 27,000 93,000 48,965 12,716 0,260
nt 1,000 9,000 1,983 1,217 0,614
lgou 0,500 11,000 6,260 1,544 0,247
Lgou 8,900 21,130 13,554 2,241 0,165
novgou 1,000 5,000 3,243 0,762 0,235
pd100g 3,563 184,875 65,333 32,445 0,497
maturité 144,000 182,000 164,821 11,218 0,068

3.2. Analyse de la variabilité


L‘analyse de la variance des caractères quantitatifs est regroupée dans le tableau 3. On observe pour
chaque caractère une différence hautement significative entre les différents champs (P < 0,001) qui
est la résultante d‘une diversité morphologique entre les individus qui composent ces populations.

Tableau 3: Analyse de la variance à un critère de classification pour les caractères quantitatifs mesurés
(ANOVA) :
variables Source de DDL Somme des carrés des carré Moyen F Sig,
variation écarts calculé
flo population 5 20039,570 4007,914 82,479 H.S

hp population 5 1226,796 245,359 1,541 H.S

nt population 5 57,313 11,463 9,686 H.S

lgou population 5 27,331 5,466 2,384 H.S

Lgou population 5 321,544 64,309 19,805 H.S

novgou population 5 24,647 4,929 10,954 H.S

pd100g population 5 62399,897 12479,979 17,564 H.S

maturité population 5 15919,734 3183,947 92,898 H.S

3.3. Analyse en composantes principales


Ayant remarqué des variations sensibles pour quelques caractères malgré l‘origine géographique unique de
l‘ensemble des populations (tableau 4), une analyse en composante principale a été entreprise pour mieux
différencier l‘origine de la variabilité.

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Tableau 4 : Axes de l‘ACP définis par la variabilité des caractères quantitatifs de populations de Vicia faba Var.
minor des régions arides tunisiennes :
composantes PC 1 PC 2
% Inertie 68,27% 14,51%
% Cumulative 68,27% 82,79%
Caractères définissants les axes flo -0,975 0,065
hp -0,634 -0,548
nt 0,885 -0,116
novgou -0,837 0,461
Longou 0,412 0,738
lgou 0,960 -0,103
p 100 g 0,982 -0,169
maturité -0,755 -0,218
L‘analyse en composantes principales de l‘ensemble des caractères morphologiques mesurés révèle que les 2
premières composantes regroupent 82,79 % de l‘inertie totale (respectivement 68,27 % pour la première
composante principale, PC1 et 14,51 % pour PC2).

Variables (axes F1 et F2 : 82,79 %)


1

0,75 Longou
0,5
novgou
F2 (14,51 %)

0,25

0
flo
lgou nt
-0,25 maturité p 100 g
-0,5
hp
-0,75

-1
-1 -0,75 -0,5 -0,25 0 0,25 0,5 0,75 1

F1 (68,27 %)

Fig. 1 : Variabilité de caractères morphologiques étudiés, exprimée par l’analyse en composante


principale. Dispersion des caractères dans les plans formés par les axes 1 et 2 de l’ACP.

Les deux axes d’analyse d’ACP, qui expriment 82,79 % de la variation totale, sont représentés dans
le tableau 4. L’axe 1 explique 68,27% de la variation totale, et associe positivement le nombre de
tiges par plante, longueur et largeur de la gousse et le poids de 100 graines. Le long de l’axe 2, qui
explique 14,51% de la variation, les variables les plus discriminantes sont le nombre d’ovules par
gousses et longueur de la gousse (figure 1).

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Popualtions (axes F1 et F2 : 82,79 %)


2

25 23
1

F2 (14,51 %)
19
0

-1
22 21

-2
-3 -2 -1 0 1 2 3

F1 (68,27 %)

Fig. 2 : Analyse en composantes principales pour l‘ensemble des populations étudiées et leur dispersion.
Dispersion des populations dans les plans formés par les axes 1 et 2 de l‘ACP.

La projection des données sur les plans définis par les axes d‘inertie d‘ACP (Figure 2) montre que malgré
l‘originalité unique de populations de fèves étudiées, il existe une variabilité assez importante pour les caractères
prises en considération. On remarque donc il une variabilité génétique qui justifie l‘hétérogénéité de matériel
végétal.

3.4. Corrélation des descripteurs utilisés dans l’analyse de la diversité


La matrice des coefficients de corrélation des variables quantitatives étudiées est présentée dans le tableau 5.
Cette matrice a permis de révéler des corrélations positives et hautement significatives entre les caractères
suivants :
Le caractère « la date du premier floraison» est hautement corrélé avec « le nombre d‘ovules par gousse» et
« maturité ».
Le caractère « le nombre de tiges par plante» est fortement corrélé avec « la largeur de la gousse », et « le poids
de 100 graines ».
Le caractère «la largeur de la gousse» est aussi fortement corrélée avec « le poids de 100 graines ».
Les corrélations positives et hautement significatives, les plus élevées, sont observées entre les caractères «le
nombre de tiges par plante» et « le poids de 100 graines» (0,923) et aussi entre « la largeur de la gousse » et « le
poids de 100 graines» (0,971).

Tableau 5 : Matrice des corrélations entre les caractères quantitatifs étudiés chez les populations des fèves.
Variables flo hp nt novgou Longou lgou p 100 g maturité
flo 1 0,639 -0,848 0,803 -0,255 -0,908 -0,958 0,802
hp 0,639 1 -0,556 0,244 -0,423 -0,415 -0,516 0,572
nt -0,848 -0,556 1 -0,738 0,313 0,856 0,923 -0,391
novgou 0,803 0,244 -0,738 1 -0,074 -0,869 -0,892 0,531
Longou -0,255 -0,423 0,313 -0,074 1 0,448 0,309 -0,332
lgou -0,908 -0,415 0,856 -0,869 0,448 1 0,971 -0,680
p 100 g -0,958 -0,516 0,923 -0,892 0,309 0,971 1 -0,655
maturité 0,802 0,572 -0,391 0,531 -0,332 -0,680 -0,655 1
Quelques paramètres ont montré des corrélations négatives et hautement significatives, les plus importantes en
valeurs absolues sont entre :
Les caractères « la date de premier floraison» avec « le nombre de tiges par plante», « la largeur des gousses» et
«le poids de 100 graines».
Le caractère « nombre de tiges par plante» avec «le nombre d‘ovules par gousse».
Le caractère « nombre d‘ovules par gousse» avec « la largeur de gousses» et « le poids de 100 graines».

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5. Conclusion
Les ressources phytogénétiques constituent la matière première employée en sélection et en biotechnologie en
vue de produire de nouvelles variétés répondant à des critères bien déterminés : productivité élevée, production
de substances naturelles à haute valeur ajoutée, résistance contre les maladies, etc.
Les résultats obtenus ont montré que parmi les 33 variables utilisées, celles présentant un bon pouvoir
discriminant sont la période de floraison de plantes, le nombre de tiges par plante, le nombre d‘ovules par gousse
et le poids de 100 graines.
La synthèse de l‘ensemble des analyses et des observations nous permet de différencier certains génotypes
particuliers. Il s‘agit de :
- la population 19 est la plus précoce en floraison et ayant le nombre de tiges par plante le plus élevé.
- la population 24 qui est la plus précoce en maturité des gousses, elle aussi la plus productive ayant les gousses
les plus grandes en taille et le poids de 100 graines le plus important, alors que la population 25 est la plus
tardive et possède le cycle végétatif le plus long ;
- la population 22 est la plus importante en hauteur.
- la population 25 ayant une fertilité assez remarquable présentant le nombre d‘ovules par gousse le plus élevé.
Un programme d‘amélioration génétique à partir de cette base de génotype doit être entrepris en vue de produire
des variétés de fève performantes et adaptées aux conditions des zones arides tunisiennes.

6. Références bibliographiques
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France, 840p.
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Ministère de l‘Agriculture et des ressources hydrauliques (2007), Annuaire statistique de l‘Agriculture,
production végétale.
Remerciements
La réalisation de cette étude a été rendue plus facile grâce à des efforts supplémentaires de membres de
laboratoire d‘aridoculture et cultures oasiennes de l‘institut des régions arides, Hédi YAHIA et Abdallah
JARRAY.

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Polymorphisme moléculaire des régions intergeniques des ADNs ribosomiques (ITS)


chez des cultivars de figuier (Ficus carica L.) du sud Tunisien
Baraket Ghada.1, Saddoud Dabbabi Olfa. 2, Ben abdelkrim Ahmed. 1, Mars Messaoud. 3, Trifi Mokhtar. 1, SALHI Hannachi Amel. 1 *
1: Laboratoire de Génétique Moléculaire, Immunologie et Biotechnologie. Faculté des Sciences de Tunis. Campus Universitaire, El Manar
2092, Tunis. Tunisie
2 : Banque Nationale de Gènes, Tunis, 1080, Tunisie.
3 : ISA de Chott Mariem, 4042 Sousse Tunisie
E-mail: Amel.SalhiHannachi@fsb.rnu.tn

Résumé
L‘ADN ribosomal constitue une séquence génomique informative et d‘une grande utilité dans des études phylogénétiques chez plusieurs
groupes d‘angiospermes. Parmi les séquences non codantes, les espaceurs intergéniques transcrits (ITS) de l‘ADN ribosomique constituent
des marqueurs de choix. Dans cette étude, les espaceurs ITS ont été examinés pour établir une empreinte génétique et examiner le
polymorphisme moléculaire de 14 cultivars du figuier collectés au sud Tunisien. Pour cela, deux amorces ITS4 et ITS5 ont été utilisées pour
amplifier la région cible. Les produits PCR ont été directement séquencées et leurs identités ont été vérifiées par le programme Blast et
publiées dans la banque de gènes NCBI. Le gène 5,8 S a été par conséquent délimité. L'analyse in silico de la séquence résultante a été
effectuée moyennant le programme MEGA4. Les séquences des amplimères obtenues pour tous les cultivars étudiés présentent des
variations, concernant aussi bien leurs longueurs que leurs compositions nucléotidiques. La longueur des séquences inter géniques varie de
660 pb à 723pb ; 233pb à 290pb et 218pb à 289pb pour ITS ; ITS1 et ITS2 respectivement. En outre, concernant le gène 5,8S, les séquences
spécifiques des cultivars étudiés présentent une taille presque similaire qui varie entre 164 pb à 165 pb. La variation du contenu en GC a été
également observée. L‘analyse des séquences a montré que la moyenne enregistrée est de 60.6% ; 61.2% et 64% pour ITS ; ITS1 et ITS2
respectivement. Par ailleurs, l‘alignement des séquences a permis d‘estimer les distances génétiques ainsi que la construction des relations
génétiques entre les cultivars analysés. Quoiqu‘il en soit, les résultats obtenus affirment l‘efficacité de l‘utilisation de ces espaceurs dans
l‘exploration du polymorphisme moléculaire chez l‘espèce considérée. L‘élargissement de cette étude à un nombre plus élevé de cultivars
permettrait de préciser la structuration de la diversité moléculaire et son organisation au sein du germoplasme local.

Mots clés: Figuier, Sud tunisien, ITS, polymorphisme moléculaire

Abstract :
The ribosomal DNA is a genomic sequence of interest for phylogenetic studies among several groups of angiosperms. Among the non-
coding sequences, the intergenic transcribed spacers (ITS) of ribosomal DNA are markers of choice among the most used for such studies.
For this, the ITS spacers were examined to establish a DNA polymorphism of 14 fig cultivars collected in southern Tunisia. Two primers
(ITS5 and ITS4) were used to amplify the target region. PCR products were directly sequenced and their identities were verified by Blast
program and published in the NCBI gene bank. The 5.8S gene was therefore defined. In silico analysis of the resulting sequence was
established with the program MEGA4. The sequences obtained for the all cultivars studied show variation on their lengths as well as their
nucleotide compositions. The length of sequences varied from 660 bp to 723pb, 233pb and 218pb at 290bp in 289pb for ITS, ITS1 and ITS2,
respectively. In addition, for the 5.8S gene, the sequences investigated are almost similar in size ranging from 164 bp to 165 bp. The GC
content has also been observed and has been noted that the average is 60.6%, 61.2% and 64% for ITS, ITS1 and ITS2, respectively.
Alignment of sequences was used to estimate genetic distances and the construction of genetic relationships among cultivars analyzed.
Nevertheless, the results affirm the effectiveness of the use of spacers in the exploration of sequence polymorphism in this species.
Expanding this study to a higher number of cultivars would better appreciate the structure of molecular diversity and its organization within
the local germplasm.

Key words: Figs, south of Tunisia, DNA polymorphism, ITS.

1. Introduction
Les oasis tunisiennes sont caractérisées par une importante agro-biodiversité basée sur la culture de divers
fruitiers. Le figuier est l‘un des fruitiers les plus anciennement cultivé en Tunisie, dans les pays du bassin
méditerranéen ainsi que dans ceux de l‘Asie mineure et du Proche Orient. Cependant, en dépit de la richesse du
patrimoine phytogénétique et son adaptation aux conditions bioclimatiques locales il est actuellement menacé
par érosion génétique due essentiellement à l‘extension de l‘agriculture intensive et à l‘urbanisation (Mars, 1995)
et l‘apparition de maladies à caractère épidémiologique dont la maladie de la mosaïque du figuier ou FMD.
Tenant compte de ces considérations, il est impératif d‘élaborer une stratégie de recherche visant
particulièrement la conservation de ces ressources, la valorisation et l‘amélioration de son secteur agricole. Dans
cette optique, plusieurs actions de prospections ont été menées pour répertorier et identifier les variétés locales.
En effet, plusieurs études portant sur le germoplasme local du figuier ont été récemment rapportées. Il s‘agit en
particulier des travaux portant sur l‘exploration de la variabilité génétique sur la base des caractères
morphologiques et/ou des marqueurs iso-enzymatiques et moléculaires (Chatti et al., 2004a; Chatti et al., 2004b;
Salhi-Hannachi et al., 2005; Salhi-Hannachi et al., 2006 ; Baraket et al.,2009a ; Baraket et al., 2009b; 2009c).
Dans le présent travail, notre intérêt a porté essentiellement sur l‘analyse de la diversité moléculaire de cultivars
du sud Tunisien. Pour cela, les marqueurs de l‘ADN ribosomal ont été révélés. Il est important de signaler que
l‘ADN ribosomal constitue une séquence génomique intéressante pour les études phylogénétiques chez plusieurs
groupes d‘angiospermes.

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2. Matériels et méthodes
2.1. Extraction d’ADN
Au cours de cette étude 14 cultivars collectés au sud Tunisien ont été considérés. Il s‘agit d‘ 1 pollinisateur et de
13 pieds femelles (Tableau 1). Le matériel biologique consiste en de jeunes feuilles prélevées sur des figuiers
adultes. L‘ADN génomique total est purifié suivant le protocole de Dellaporta et al., 1983. Sa qualité est vérifiée
par électrophorèse analytique sur gel d‘agarose à 0,8% (Sambrook et al., 1989) et sa concentration est estimée à
l‘aide du spectrophotomètre Gene-Quant (Pharmacia).

2.2. Oligonucléotides, PCR, séquençage


La réaction de polymérisation enzymatique en chaîne de la région ITS a été réalisée. Nous avons utilisé deux
oligonucléotides spécifiques des régions conservés des ADN ribosomiques 18S et 26S. Ces amorces sont situées
de part et d‘autre des espaceurs intergéniques transcrits afin de permettre l‘amplification par PCR de la région
ITS comprenant l‘ITS1, l‘ADNr 5.8S et l‘ITS2 (White et al ., 1990). L‘analyse des amplimères est réalisée par
électrophorèse sur gel d‘agarose à 1,5%. Les amplimères obtenus ont été purifiés en utilisant le Kit « Wizard SV
Gel PCR Clean –Up System » selon le descriptif du fournisseur (Promega). Après purification, les amplimères
ont été soumis au séquençage automatique en utilisant le kit « Ready Reaction Big Dye Terminator Cycle
Sequencing ».

2.2Analyse in silico des séquences


La nature des régions séquencées a été vérifiée par le logiciel Blast "Basic Local Alignment Search Tool"
disponible sur le site de serveur NCBI. (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/BLAST.). Les séquences nucléotidiques
amplifiées correspondent bien à des séquences des espaceurs intergéniques ribosomales. Un alignement multiple
par l‘algorithme d‘alignement global de clustalw à l‘aide du programme DAMBE (Xia and Xie, 2001) a été aussi
effectué. Dans le but d‘établir les relations génétiques entre des cultivars Tunisiens de figuier, la matrice des
distances génétiques a été établie et analysée par le programme MEGA (Version 4.0.2) (Tamura et al., 2007).
Cette matrice a été exploitée pour la construction d‘arbre génétique selon le modèle (UPGMA) (Sneath & Sokal,
1973) à l‘aide du programme MEGA4.

3. Résultat & discussion


3.1. Composition nucléotidiques et variation de la longueur des séquences ITS
Les séquences des amplimères obtenues pour les 14 cultivars étudiés présentent des variations, concernant aussi
bien leurs longueurs que leurs compositions nucléotidiques. En effet, la taille totale de toute la région ITS
(ITS1-5.8S-ITS2) varie de 660 pb chez le cultivar ‗Zaghoubi‘ à 727 pb chez le cultivar ‗Khadhri‘ avec une
moyenne de 701.5 (Tableau 1). Il en de même pour la séquence de l‘ITS1 qui varie de 233 pb chez le cultivar
‗Sawoudi‘ à 290 pb chez le pollinisateur ‗Dhokkar Zarzis‘ avec une moyenne de 270.9 ainsi que pour l‘ITS2
dont la taille varie de 218 pb chez le cultivar ‗Zaghoubi‘ à 289 pb chez le cultivar ‗Hammouri‘ avec une
moyenne de 266.5. Ces résultats montrent que chez huit cultivars la taille de ITS1 est supérieure à celle de
l‘ITS2 comme il a été rapporté chez plusieurs familles d‘Angiospermes (Kollibara et al., 1997; Cerbah et al.,
1998). De plus, chez 5 cultivars du figuier, on a pu remarquer que la taille de l‘ITS2 est supérieure à celle de
l‘ITS1, ces observations sont en accord avec celles signalées dans différentes études portant sur plusieurs
familles à savoir les Bétulacées, les Cucurbitacées, les Scrofulariacées et les Viscacées (Baldwin et al., 1995) à
l‘exception du cultivar ‗Wahchi‘ qui possède des séquences ITS1 et ITS2 de même taille (279pb). En outre,
concernant le gène 5,8S, les séquences spécifiques des cultivars étudiés présentent une taille presque similaire et
varie entre 164 pb à 165 pb avec une moyenne de 164.2. Ce résultat corrobore l'hypothèse d'une longueur
invariante (163pb-164pb) pour cette sous-unité chez les espèces d‘angiospermes (Baldwin et al., 1995).
Par ailleurs, le pourcentage en GC de la séquence ITS (ITS1+5,8S+ITS2) varie de 55.2 chez le cultivar ‗Widlani‘
à 62 chez le cultivar ‗Khadhouri‘ avec une moyenne de 60.6. Des variations ont été également enregistrées pour
les séquences ITS 1 et ITS2. En effet, au niveau de la séquence ITS1 le pourcentage en GC varie de 53.4 chez la
variété ‗Hammouri‘ à 64.8 chez la variété ‗Tounsi‘ avec une moyenne de 61.2, tandis que pour l‘ITS2, il varie de
57.4 pb chez le cultivar ‗Widlani‘ à 67.7 chez le cultivar ‗Khadhouri‘ avec une moyenne de 64. Si on admet que
les deux ITS possèdent des origines évolutives différentes (Baldwin et al., 1995) l‘hypothèse d‘un mécanisme de
co-évolution pourrait expliquer ce résultat.
En ce qui concerne, le gène 5,8S le pourcentage en GC varie de 47 à 54.8 avec une moyenne de 52.8. Notons
que cette homogénéité et la faible variabilité dans la taille et la composition du gène 5,8S confirment l‘important
degré de conservation des gènes ribosomiques. Ces résultats confirment ceux obtenus chez les angiospermes
ainsi que chez les eucaryotes (Torres et al., 1990) (Tableau 1).

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Tableau 1: Taille des séquences et pourcentage en bases GC de la région ITS des cultivars étudiés de l‘espèce
Ficus carica L. (* la taille est exprimée en pb)
Accessions Origine références ITS ITS 1 ITS2 5,8S
géographique
%GC Taille* %GC Taille* %GC Taille* %GC Taille*
Zidi 3 Tozeur GQ395445 60.5 678 59.2 267 65.6 247 54.8 164

Sawoudi 1 Gafsa GQ395467 60.5 681 57.5 233 66.2 284 54.8 164
Hammouri Medenine GQ395447 58.8 687 53.4 234 65.7 289 54.2 164
Widlani Medenine GQ395449 55.2 670 58.1 262 57.4 244 47 164
Zaghoubi Medenine GQ395450 61.3 660 64.4 278 62 218 54.8 164
Hamri Dégache GQ395452 61.5 722 62.9 280 64 278 54.8 164
Makhbech Medenine GQ395454 61.6 720 61.8 280 65.6 276 54.8 164
Khadhouri Gafsa GQ395455 62.4 692 63.1 279 67.7 248 53.4 165
Khadhri Dégache GQ395456 61.4 727 61.7 282 64.8 281 54.8 164
Khartoumi Dégache GQ395457 61.4 718 62.8 274 63.9 280 54.8 164
Tounsi Dégache GQ395458 62 723 64.8 278 63.3 281 54.8 164
wahchi Dégache GQ395459 60 722 62.7 279 60.2 279 54.8 164
Chetoui 1 Dégache GQ395460 61.5 723 62.9 277 63.9 282 54.8 164
Dhokkar Medenine GQ395463 60.6 698 60 290 65.2 244 54.8 164
Zarzis*
Moyenne - - 60.6 701.5 61.2 270.9 64 266.5 52.8 164.2

3.2. Fréquences nucléotidiques de toute la région ITS


L‘étude des séquences ITS (ITS1-5.8S-ITS2) a montré que les fréquences des nucléotides sont de l‘ordre de
0.199 (A), 0.185 (T/U), 0.307 (C) et 0.309 (G). Les rapports calculés de transition/transversion présentent les
valeurs suivantes : K1 = 1.049 pour les purines et K2 = 1.032 pour les pyrimidines. Ainsi, selon la formule R =
[A*G*k1 + T*C*k2]/[(A+G)*(T+C)] un rapport R de 0.632 a été calculé. Il est important de souligner que ces
résultats n‘ont pas concerné les gaps qui ont été éliminés au début de l‘analyse (option : délétion complète) ; ils
sont donc au total 569 positions.

3.3. Relation génétique entre les cultivars


L‘estimation des distances génétiques entre les différents cultivars montre que les distances génétiques estimées
varient de 0.007 (Tounsi-Hamri) ; (Khartoumi-Hamri) et (Tounsi-Khartoumi) à 0.302 (Widlani-Hammouri) avec
une moyenne de 0.081.
Ce résultat témoigne de la présence d‘un important polymorphisme moléculaire chez les cultivars étudiés. Le
dendrogramme construit sur la base des distances génétiques illustre la divergence entre les cultivars étudiés. Ces
derniers constituent deux principaux groupes (Figure1). Le premier noté (I) est composé uniquement de la
variété ‗Widlani‘. Le deuxième groupe, marqué (II), regroupe tous les autres cultivars avec toute fois une
divergence significative de la variété ‗Hammouri‘. Il est important de signaler que ces regroupements
témoignent de la présence d‘une variabilité de type continu qui caractérise les cultivars étudiés. En effet les
cultivars se regroupent indépendamment de leurs sexes. Cette considération est bien illustrée en examinant la
composition du deuxième groupe.

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HAMRI
82
KHARTOUMI
66
TOUNSI
42
DHOKKAR ZARZIS*
28
KHADHRI
39
ZIDI 3
46
KHADHOURI
99 MAKHBECH

WAHCHI
94
55 CHETOUI1
99
II ZAGHOUBI

SAWOUDI1

I HAMMOURI

WIDLANI

0.12 0.10 0.08 0.06 0.04 0.02 0.00

Figure 1 : Dendrogramme de l‘ensemble des cultivars étudiés de figuier construit selon la méthode UPGMA et
basé sur les séquences ITS.

4. Références bibliographiques
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Cahiers Options Méditerranéennes, 13: 85-95.
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Variations génétiques inter et intra espèces chez les génotypes d’Atriplex des régions
arides et semi arides d'Algérie
Châabane Rahmoune (1), Souhail Mâalem (1,2), Karim Kadri (3) et M‘Barek Ben Naceur (3)
(1) Ecotoxicologie et Stress Abiotiques, Dpt. Biologie et Ecologie, Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie, Université Mentouri
Constantine, Algérie.
(2) Département de Biologie, Centre universitaire Cheikh Larbi Tébessi, Tébessa, Algérie.
(3) Laboratoire de Biotechnologies et de Physiologie Végétale, INRAT, Tunis, Tunisie

Résumé :
Bien que les végétaux du genre Atriplex représentent une importante ressource fourragère dans les zones arides et semi arides d'Algérie, on
ne dispose, à nos jours, que de peu d‘information sur leur structure génétique.
Les essais visant à caractériser la diversité génétique de ces espèces sont donc très utiles pour leur classification, leur conservation et leur
amélioration.
Dans se contexte, nous nous somme lancés dans l‘évaluation du niveau de diversité génétique caractérisant les Atriplex poussant
actuellement en Algérie. Nous avons utilisé la technique RAPD sur des génotypes de 3 différentes espèces d‘Atriplex les plus répandus en
Algérie (A. halimus, A. canescens et A. nummularia).
L‘analyse statistique a permis de dégager 4 groupes distincts dans lesquels les génotypes des 2 espèces introduites ont été classés en 2
groupes indépendants ; alors que les génotypes de l‘espèce autochtone (A. halimus) ont été divisés en 2 autres groupes indépendants.
Les résultats ont révélé un seuil élevé de divergence génétique inter et intra espèces chez les génotypes étudiés d‘Atriplex qu'il serait
important d'étudier pour une utilisation rationnelle de ces végétaux dans nos régions où la salinité constitue un facteur limitant de
première importance.
Mots clés: Atriplex, Chénopodiacées, Diversité génétique, PCR-RAPD, Steppe.

Abstract :
In the arid and semi arid areas, salt bush ( Atriplex) represents an important forage resource. However, right now, there is not enough
information on their genetic structure. Trials aiming to characterize the genetic diversity of these species are, therefore, useful for their
classification, their conservation and their improvement.
In this context, we launched in the assessment of the genetic diversity level characterizing the Atriplex existing currently in Algeria, Thus,
we realized tests by PCR-RAPD tools. This method was applied on genotypes of three different species of Atriplex: A. halimus, A.
canescens and A. nummularia.
The results obtained showed 319 amplified bands, which are mostly polymorphic. The analysis of the results ( NTSYSpc 2.02 j for windows)
generates four different groups. The genotypes of two introduced species (A. canescens and A. nummularia) have been clustered into two
independent groups. However, genotypes of the autochthonous species (A. halimus) have been subdivided into two different and independent
groups. In general, results revealed an inter and intra high levels of genetic diversity at the studied species of Atriplex.

Key words: Atriplex, Chenopodiaceae, genetic Diversity, PCR-RAPD, steppe.

1. Introduction
Les plantes du genre Atriplex sont des dicotylédones qui appartiennent à la famille des chénopodiacées. Ce genre
renferme plusieurs espèces distinguables par leur morphologie, leur cycle de développement et leur adaptation
écologique [1]. Elles sont reparties sur la plupart des régions du globe et leur nombre total est estimé à 400
espèces [2] ; dont 48 sont propres aux régions du bassin méditerranéen.
Dans les régions arides et semi arides, et en raison de leur rusticité, palatabilité et appétibilité ainsi que leur
richesse en protéines brutes, les espèces d‘Atriplex constituent un excellent fourrage pour le cheptel, notamment
en périodes de disette [3]. Dotées d‘une biomasse aérienne et racinaire assez importante, elles constituent un
outil efficace et relativement peu coûteux dans la lutte contre l‘érosion et la désertification des sols surtout en
zones steppiques [4].
Dans les pays du Maghreb, l‘état actuel de la steppe n‘est pas satisfaisant, car en plus de l‘impact du facteur
humain, dont le plus marquant est le surpâturage, des contraintes naturelles, telles que la sécheresse et la
salinisation des sols, ont abouti à un état de dégradation alarmant, qui a touché la quasi-totalité des surfaces des
parcours. [5].
En Algérie, les problèmes suscités, sont les causes directes ou indirectes de la chute de la production fourragère.
En effet, le taux de satisfaction des besoins alimentaires du bétail, par la production fourragère locale, a
diminuéde façon continue en passant de 70% en 1978 à 40% en 1986 et s‘est maintenu jusqu‘en 1996 [6].
Afin de remédier à cette dévastation, une régénération du couvert végétal steppique s‘impose. Le choix des
espèces à utiliser doit être alors bien étudié, pour que la réhabilitation de ces sites dégradés puisse réussir. Le
recours à des végétaux tels que les Atriplex, qui sont à la fois bien présents dans ces régions et adaptés aux
conditions climatiques et édaphiques, est une possibilité non négligeable. Ce genre, doté de caractère halophile et
xérophile, pourrait ainsi, en association avec bien d‘autres espèces végétales, réhabiliter les parcours pastoraux
sévèrement dégradés [7]; [8]; [9].
Toutefois, la structure génétique du genre Atriplex reste peu connue, notamment quant aux espèces
méditerranéennes, et encore moins celles algériennes. Contrairement à leur biologie et physiologie, peu d‘études
ont porté sur l‘évaluation de leur diversité génétique, données nécessaires pour la bonne gestion et la valorisation
de cette ressource phytogénétique [10].
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A titre d‘exemple, les travaux de Haddioui et Baaziz [11] qui ont porté sur l‘analyse de la diversité génétique,
chez quelques populations naturelles, d‘A. halimus poussant au Maroc ; ou bien les travaux d‘Ortiz-Dorda et al.,
[12] qui avaient traité du même aspect suscité, mais cette fois, l‘étude à été réalisée à l‘échelle moléculaire,
impliquant des populations existantes dans tous les pays du bassin méditerranéen. Ces travaux sont parmi les
plus rares qui aient été réalisés sur la diversité génétique des populations méditerranéennes d‘Atriplex.
Dans ce travail, nous nous sommes intéressé à l‘étude de la variabilité génétique de trois espèces du genre
Atriplex dont l‘une est autochtone (A. halimus), alors que les deux autres (A. canescens et A. nummularia) sont
originaires, respectivement, d‘Amérique du nord et d‘Australie. Pour ce faire nous avons opté pour la RAPD.
Bien qu‘elle ne soit pas un outil de discrimination spécifique, elle reste, néanmoins, un outil très efficace dans le
cas d‘absence de méthodes plus spécifiques et/ou en phase préliminaire d‘étude de la diversité génétique, [12];
[13]; [14].

2. Matériel et Méthodes
Matériel végétal et site d’essai
Les échantillons des espèces d’Atriplex étudiés ont été collectés sur différents sites (Figure 01) de la région de
Tébessa (Algérie). En premier lieu, nous avons prélevé, au hasard, des feuilles jeunes sur des plants adultes
existant dans la pépinière pastorale de Thlidjène (située au Sud-est de la wilaya de Tébessa).
Nous avons aléatoirement prélevé 3 échantillons pour chaque espèce. Les échantillons : H8, H9 et H10
représentent l‘espèce A. halimus, C1, C2 et C3
.

a b c
a b c

Figure 1. Photos des espèces d‘Atriplex étudiées : a- A. halimus, b- A. nummularia, c- A. canescens

Puis nous avons réalisé d‘autres prélèvements, hors station, sur d‘autres sites, et ce seulement pour le cas de
l‘espèce autochtone (A. halimus (échantillons : H1, H2, H3, H4 et H6)), vu que les deux autres n‘existent pas à
l‘état naturel sur le continent Africain. Les sites d‘échantillonnage, plus le nom des espèces ainsi que les
numéros des individus étudiés, sont présentés sur la figure 02.

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s
Mediterranean h ra
kA

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T
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El
Chéria
A.h
El
Oglat Mazraa A.h
El Ogla Centre 3Annexe A.hTEBESSA O. Djebissa
El Malha 0 5 10 km 4
universitai universitai 6

I
S.Guentis
Tlidjen re re
Safsaf
:Tébessa Airport
: Drilling
A.h Bekkaria
Spring
: Well
: Spring 2 Djibissa M.

S
: Site d'échontillonage
Bir El Ater
e la
nch

Station Expérimentale du HCDS

I
K he

Ferkane Tlidjène
A. h7 ; A. h8 ; A. h9
E

Negrine

A. c1 ; A. c2 ; A. c3
A.
A. h
n1: ;Atriplex
- A. n2 halimus
; A. n3 ;
0 50 100 km

El Oued A. c : Atriplex canescens ;


A. n: Atriplex nummularia;
HCDS: Haut commissariat au développement de la
Figure 2. Représentation de la codification et de la steppe répartition des génotypes étudiés sur les sites
d‘échantillonnage représentés sur la carte de la wilaya de Tébessa.
COOPCID: coopérative de construction d‘irrigation et
de drainage
Extraction et quantification de l’ADN
L‘ADN génomique est extrait de jeunes feuilles en utilisant le Cétyltriméthylammonium bromure (CTAB), selon
la méthode décrite par [15]. L‗ADN purifié des différents échantillons, a été remis en suspension dans 100µl
d‘une solution tampon TE. La concentration de ces ADN a été contrôlée par une quantification réalisée sur gel
d‘agarose à 0.8%.
Amorces utilisées
Nous avons testé un total de 40 amorces, en raison de la qualité des bandes polymorphes qu‘elles ont produit,
seules 20 ont été retenues, qui sont les suivantes: OPA2, 5, 7, OPB1, 3, 6, OPC7, 8, 15, OPD8, 11, 15, OPE12,
18, OPG3, OPI16, OPK9, OPL2, OPN7, OPP8. (Tableau 1).

Tableau 1. Amorces RAPD sélectionnées et nombre de fragments amplifiés.


Amorces Séquence 5’…3’ Nombre de fragments Nombre de fragments
amplifiés polymorphes
OPA-02 TGCCGAGCTG 19 19
OPA-05 AGGGGTCTTG 13 13
OPA-07 GTTTCGCTCC 18 18
OPB-01 GTTTCGCTCC 12 12
OPB-03 CATCCCCCTG 16 16
OPB-06 TGCTCTGCCC 16 16
OPC-07 GTCCCGACGA 14 14
OPC-08 TGGACCGGTG 13 13
OPC-15 GACGGATCAG 14 14
OPD-08 GTGTGCCCCA 20 20
OPD-11 AGCGCCATTG 11 11
OPD-15 CATCCGTGCT 15 15
OPE-12 TTATCGCCCC 17 17
OPE-18 GGACTGCAGA 11 11
OPG-03 TCTCCGCCTT 19 19
OPI-16 TCTCCGCCTT 22 22
OPK-09 CCCTACCGAC 19 19
OPL-02 TGGGCGTCAA 17 17
OPN-07 ACATCGCCCA 7 7
OPP-08 TCTGTTCCCC 26 26
Total 319 319

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Amplification d’ADN et électrophorèse


L‘amplification a été effectuée dans un volume total de 25µl contenant 2µl d‗extrait d‘ADN (10ng/µl), 5µl de
tampon de l‘enzyme de polymérisation (5x), 2µl de MgCl 2 (2.5mM), 2.5µl de dNTPs (2mM), 3.8µl d‘amorce
oligonucléotide (2µM), 0.2µl de Taq DNA polymérase (5U/µl). Le processus de la PCR consiste en une pré-
dénaturation initiale (3 min à 95 °C) suivie de 45 cycles d‘amplification (30sec de dénaturation à 95 °C, 1 min
d‘hybridation à 37 °C, 2 min d‘extension à 72 °C) et en une extension finale (10 min à 72 °C).
Les produits PCR sont séparés par électrophorèse sur gel d‘agarose à 2% (p/v TBE) contenant du Bromure
d‘éthidium, pendant 90 min. Les bandes d‘ADN sont alors observées à la lumière ultraviolette puis
photographiées.
Analyse statistique de données
Pour chacun des individus et pour chaque amorce, la lecture visuelle des gels a permis de noter les bandes
polymorphes. Ainsi, nous avons attribué la valeur 1 pour les bandes présentes et 0 pour les bandes absentes.
Après saisie des données correspondantes à la matrice binaire obtenue, le programme SIMQUAL (Similarity for
quantitative Data Program) du logiciel NTSYS-pc (The numerical Taxonomy and Multivariate Analysis System
For Personnel computer), Version 2.0 a permis d‘élaborer un dendrogramme et une matrice basée sur le
coefficient SM (Simple matching) de similarité génétique entre les différents génotypes d‘Atriplex étudiés.

3. Résultats et discussion
Empreintes génétiques
Cette étude a permis de détecter des empreintes génétiques spécifiques pour les 14 génotypes étudiés. Les 20
amorces de RAPD retenues dans cet essai ont généré un très grand nombre de bandes polymorphes caractérisées
par un poids moléculaire compris entre 750 à 10000 pb. La figure 3 présente un exemple des profiles générés
par l‘amorce OPA02 et OPA08.
Les 20 amorces retenues ont produit un total de 319 bandes polymorphes. Pour tous les génotypes, le nombre le
plus élevé de bandes polymorphes est obtenu par l‘amorce OPI 16 avec 26 bandes, alors que le faible a marqué
l‘amorce OPE 18 avec seulement 7 bandes. En moyenne, 17 bandes par amorce ont été produites (Figure 3.).

N3 N2 N1 M H9 H8 H7 H6 T H4 H3 H2 H1 M
C1 C2 C3 M H1 H2 H3 H4 T H6 H7 H8 H9 M
C3 C2 C1
N1 N2 N3

1000
1500 Pb
Pb 

a b

 
200
200
Pb Pb

Figure 3. Exemple de gel d‘agarose montrant un profile d‘ADN amplifié avec la réaction RAPD-PCR utilisant
l‘amorce OPA02 (Photo a) et OPC08 (Photo b) et 14 génotypes appartenant à 3 espèces d‘Atriplex.
Légendes: C, H et N correspondent respectivement aux noms des espèces: A. canescens, A. halimus et A.
nummularia ; M : marqueur de taille (100Pb Ladder) ; T : témoin négatif (sans ADN).

Similarité génétique
La matrice de similarité (Figure 4) montre une variation du coefficient de similarité génétique comprise entre
0,533 et 0,831, avec une moyenne de 0,682. Les similarités les plus élevées ont été observées entre les
composantes génotypiques suivantes: (H4-H6: 0,831), (H7-H9: 0,796) et (C2-C3: 0,796). Les similarités les plus
faibles ont été obtenues avec les combinaisons (H9-N3: 0,533), (N1-C2: 0,533) et (N3-H2: 0,539).

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C1 C2 C3 H1 H2 H3 H4 H6 H7 H8 H9 N1 N2 N3

C1 1

C2 0.762 1

C3 0.759 0.796 1

H1 0.655 0.712 0.727 1

H2 0.564 0.589 0.599 0.69 1

H3 0.58 0.63 0.652 0.693 0.771 1

H4 0.665 0.69 0.73 0.796 0.668 0.727 1

H6 0.639 0.696 0.737 0.828 0.699 0.708 0.831 1

H7 0.549 0.592 0.621 0.674 0.734 0.774 0.677 0.69 1

H8 0.577 0.614 0.655 0.74 0.705 0.74 0.73 0.743 0.777 1

H9 0.552 0.577 0.599 0.646 0.762 0.759 0.655 0.655 0.796 0.749 1

N1 0.552 0.533 0.567 0.602 0.586 0.583 0.574 0.586 0.564 0.599 0.592 1

N2 0.618 0.586 0.627 0.699 0.627 0.618 0.702 0.696 0.611 0.671 0.621 0.69 1
N3 0.567 0.574 0.596 0.605 0.539 0.542 0.596 0.602 0.561 0.589 0.533 0.727 0.712 1

Figure 4. Matrice de corrélation générée par les marqueurs RAPD et représentant le coefficient de similarité
existant entre les génotypes étudiés.

Polymorphisme inter et intra-spécifique


Pour cette étude nous avons fixé au niveau du dendrogramme (Figure 5) un point sur l‘échelle du coefficient de
similarité (pointé par une ligne verticale discontinue) marquant le repère quant à la détermination du nombre de
groupes produits.
D‘après ce dendrogramme généré par l‘approche RAPD, nous avons séparé les génotypes étudiés en 4 groupes
distincts: le premier (G1) renferme tous les individus appartenant seulement à l‘espèce d‘origine américaine A.
canescens (C1, C2 et C3), le second groupe (G2) renferme aussi et exclusivement les individus de l‘espèce
australienne A. nummularia (N1, N2 et N3). Cependant, les individus de l‘espèce locale (A. halimus) ont été
partagés entre le groupes 3 (G3) et 4 (G4) contenant, respectivement, les génotypes (H1, H4 et H6) et (H2, H3,
H7, H8 et H9).
Ces résultats montrent que les individus du G3 sont génétiquement les plus proches entre eux, par rapport aux
autres existants au sein d‘un même groupe. Dans cette étude, le couple H4-H6 est exceptionnellement le plus
génétiquement convergeant, avec le coefficient de similarité le plus élevé (0.831). Les individus du G4
appartenant à l‘espèce locale viennent, avec ceux du G1, à la seconde place. Cependant, les individus de l‘espèce
australienne paraissent comme les plus distants entre eux. Ceci révèle que le niveau de variabilité génétique
intra-spécifique est très élevé pour cette dernière espèce. La nature de la reproduction de l‘espèce (A.
nummularia) pourrait, peut être, expliquer ce caractère, vu que les plantes de cette espèce ont un mode de
reproduction exclusivement allogame, contrairement aux deux autres. [18].
Le dendrogramme nous permet de remarquer que le groupe 4 (G4) est lui-même subdivisé en 2 sous groupes : le
1èr est composé des génotypes: H2 et H3 et le second est composé des génotypes H7, H8 et H9. Le
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rapprochement génétique enregistré entre les génotypes du G4 est justifié par le fait que leurs plants se sont
reproduits tous au sein de la pépinière pastorale de Thlidjène (Figure 2) et par conséquence leurs semences
pourraient appartenir à des plants ayant des parents communs, voire même qu‘elles pourraient être recueillies sur
un même pied ; ou encore qu‘elles aient été multipliées par bouturage dans cette même pépinière.

C1

C2

C3

H1

H4

H6

H2

H3

H7

H9

H8

N1

N3

N2

0.60 0.66 0.71 0.77 0.83


Coefficient

Figure 5. Dendrogramme représentant les distances génétiques existantes entre les génotypes étudiés, générées
par les marqueurs RAPD. (Basé sur le coefficient de similarité simple matching (SM)). Les groupes formés (I, II,
III et IV) sont indiqués à droite de la figure. La ligne discontinue verticale indique le point repère quant à la
séparation des groupes.

Paradoxalement, les génotypes H4 et H6 d‘A. halimus, existant à l‘état spontané (Figure 2) et qui enregistrent la
plus grande similarité dans cette étude, sont géographiquement, relativement éloignés l‘un de l‘autre. Cependant,
des études Tunisiennes [19] et Marocaines [10], menées sur cette espèce en question, dévoilent que le
polymorphisme y est d‘autant plus important lorsqu‘elles sont situées dans un climat différent, c'est-à-dire sur un
axe d‘orientation nord-sud, parallèlement au graduent d‘aridité climatique ; ce qui n‘est pas le cas dans notre
étude.
Plus difficile encore à concevoir est le fait que les génotypes du G3 sont plus proches de ceux du G1 que de ceux
du G4, alors que les groupes 3 et 4 correspondent à une même espèce (A. halimus) et le G1 caractérise une autre
espèce (A. canescens).
Cette grande divergence enregistrée entre les génotypes du G3 et G4 pourrait aussi trouver son origine dans la
grande diversité génétique caractérisant les populations d‘A. halimus. En effet, et selon une étude réalisée au
Maroc, une ample convergence génétique a été enregistrée entre des populations d‘A.halimus et qu‘elle était due,
parait-il, aux différences de fréquences des allèles plutôt qu‘à leur polymorphisme [11].
Ortiz-Dorda et al. [12], trouvent aussi que la large diversité génétique caractérisant les populations d‘A. halimus
est peut être due, en plus de leur adaptation écologique, à leur mode de reproduction allogame, conduisant à un
niveau élevé de flux de gènes. D‘après Soltis et Soltis [20], le caractère polyploïde des plantes fait qu‘elles
incorporent une grande diversité génétique à partir de multiples ancêtres ce qui engendre un niveau
d‘hétérozygotie plus élevé.

4. Conclusion
Nos résultats ont permis de mettre en évidence les points suivants:
Les marqueurs moléculaires de type RAPD, malgré leurs caractères non spécifiques, ont montré une forte
aptitude à la caractérisation génétique chez les espèces d‘Atriplex et un haut niveau de polymorphisme.
La technique RAPD-PCR permet, dans les cas d‘études préliminaires et/ou de non disponibilité de marqueurs
plus spécifiques, de réaliser des discriminations exploitables. Dans notre cas les différentes espèces étudiées ont
été isolées dans des groupes à parts. Cependant l‘interprétation de quelques cas de séparations et/ou
rapprochements génétiques reste fortement discutée.

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D‘une façon générale, nous remarquons qu‘au sein du même groupe, les génotypes étudiés de l‘espèce locale
(A. halimus) se sont montrés les plus proches génétiquement. De même pour les génotypes de l‘espèce
américaine (A. caescens). Cependant, les individus de l‘espèce australienne se sont caractérisés par une
importante dissemblance entre eux, due peut être à leur caractère monoploïde.
Le rapprochement surprenant observé entre le G3 de l‘espèce A. halimus et le G1 de l‘espèce A. canescens,
pourrait être expliqué par la théorie de flux de gènes liée au mode de reproduction allogame de ces espèces.
Nous pensons aussi que la grande divergence existante entre les génotypes de l‘espèce A. halimus, appartenant
aux deux groupes G3 et G4, trouverait son origine dans le caractère hétérozygote et polyploïde caractérisant cette
dernière espèce.
En guise de perspective, et grâce aux progrès du génie génétique, les Atriplex pourront avoir, sans doute, une
meilleure caractérisation de leur structure génétique. C‘est pourquoi, il est impératif de recourir à des méthodes
d‘investigation génétiques plus pointues; allant de l‘utilisation de marqueurs plus spécifiques, jusqu‘à
l‘identification, le séquençage et le transfère de gènes d‘intérêt.
Ainsi, et en impliquant des effectifs de génotypes plus représentatif, on arrivera à terme, à obtenir le maximum
d‘informations génétiques aboutissant à une meilleure gestion et une plus grande valorisation de cette ressource
phyto-génétique que sont les plantes du genre Atrilpex dont l‘importance est déterminante dans les
régions steppiques du Maghreb.

5. Références bibliographiques
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Diversité phénotypique de quelques accessions d’orges locales du centre et du sud


tunisiens
ABIDI I1., MANSOURI S.1, BOUZID S2. & EL FELAH M1.
1
Lab. des Grandes Cultures, Institut National de Recherche Agronomique de Tunisie (INRAT)
Rue Hédi Karray, 2049 Ariana, Tunisie.
2
Lab. de Biotechnologies Végétales, Faculté des Sciences de Tunis
E-mail : ines.abidi@gmail.com

Résumé :
En Tunisie, l‘orge occupe le deuxième rang après le blé dur et couvre 40% des emblavures cultivées. En plus des variétés améliorées d‘orge
de grande culture (Rihane et Manel), des populations locales d‘orge sont encore cultivées au Sud de la Dorsale Tunisienne. En effet, celles-ci
sont beaucoup plus adaptées aux conditions extrêmes du milieu (sécheresse, haute température, etc.). La caractérisation morphologique de 58
accessions du germoplasme tunisien a été entreprise dans le cadre de l‘évaluation agronomique et phénologique des ressources génétiques
locales d‘orge en Tunisie pour les préserver de toute forme de disparition ou d‘extinction. Le présent travail a été entrepris dans le cadre de
l‘évaluation et de la caractérisation d‘une cinquantaine d‘accessions d‘orges locales tunisiennes collectées en 1983 lors d‘une mission de
collecte. Les échantillons ont été rapatriés de la banque de gènes de l‘ICARDA en 2003. Plusieurs paramètres quantitatifs et qualitatifs ont
été déterminés, selon les normes internationales de l‘UPOV et de l‘IPGRI. Les données obtenues ont subi une analyse en composantes
principales (ACP) dans le but de valoriser les ressources locales en termes de résistance /tolérance aux stress biotiques et abiotiques et de
mettre au point par sélection massale et participative, de nouvelles variétés à haute valeur ajoutée. L‘analyse multivariable des données nous
a permis d‘identifier cinq groupes de formes locales d‘orges cultivées dans le centre et le sud de Tunisie. Cela témoigne d‘un polymorphisme
important de l‘urne génétique de la Tribu des Hordées au sud de la méditerranée et de la diversité des différentes formes des Orges locales
tunisiennes.
Mots clés : orges locales, diversité génétique, caractérisation morphologique, régions, ACP.

Abstract:
Tunisia is considered a center of diversity for barley and durum wheat. Many local Tunisian barleys are culivated in the center and in the
south of the country. This work has been achieved to safeguard and rehabilitate our local genotypes and to ensure characterisation for
inproved add-value to end-users. A fifty eight autochtones accessions were characterized by 10 qualitative and quantitative parameters
according to international standards (IPGRI and UPOV). Significant variation was noted for all parameters. Analysis of principal
components contributes to determine 43% of the diversity. Five main groups were identified. This study has revealed a high degree of
plymorphism within the local Tunisian barley material. New strategies could be developped to safeguard and improve our autochtone
germoplasm.
Key words: Tunisian barley landraces, morphological traits, genetic diversity, ACP.

1. Introduction
Les céréales représentent un secteur stratégique en Tunisie et constituent une composante fondamentale de la
sécurité alimentaire du pays. En effet, les céréales occupent environ 30% de la surface agricole utile (1,5 M ha).
Cependant, ce secteur reste tributaire des conditions imprévisibles et irrégulières du climat et affiche des niveaux
de production très variables d‘une année à une autre et d‘une région à une autre. L‘orge (Hordeum vulgare) est
l‘espèce la plus adaptée de toutes les céréales à paille à nos conditions pédoclimatiques et socio-économiques.
Elle est quasiment la plus cultivée dans le Centre et le Sud tunisiens (El Felah et al. 1991). En Tunisie, les
superficies emblavées en orge représentent 33% de la superficie totale et le rendement moyen varie de 8 à 20 qx
/ha (Medimagh, 2000). Mais la production d‘orge ne peut pas répondre aux besoins croissants du cheptel. Ce
déséquilibre est dû principalement aux conditions climatiques, au mauvais choix variétal et à l‘utilisation d‘un
paquet agronomique non approprié. Pour faire face à ces conditions écologiques auxquelles est confrontée la
culture de l‘orge, il a fallu avoir recours à la création des nouvelles variétés productives (quantitativement et
qualitativement) et tolérantes aux stress biotiques et abiotiques. A coté des variétés améliorées adaptées au Nord
du pays et aux régions intermédiaires, en particulier au Nord de la Dorsale Tunisienne, il est impératif de
développer des variétés et des technologies adaptées au Centre et au Sud du pays. Face à l‘érosion génétique et
dans le cadre de la sauvegarde du patrimoine génétique national et pour mieux préserver les orges locales, il est
dans l‘intérêt de tous de les collecter, les caractériser et de les valoriser dans leurs sites d‘origine. L‘étude du
germoplasme local permettra de valoriser les meilleurs gènes à travers une approche participative qui ouvrira de
nouveaux horizons quant à l‘exploitation de son potentiel génétique, qu‘à la création de nouvelles variétés
utilisant de nouveaux outils de sélection massale et épurative. Toutes les activités consacrées à la conservation
des ressources génétiques nécessitent l‘utilisation des outils phénotypiques résultant de la combinaison
génotype/environnement. Ces outils sont essentiels vu qu‘ils représentent les éléments spécifiques des variétés
(Moullet, 2008). Ainsi, la caractérisation morphologique représente le premier maillon de tout programme de
gestion des ressources phytogénétiques. La caractérisation morphologique de l‘orge est particulièrement basée
sur les caractéristiques de l‘épi (Al Khanjari et al. 2008).

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2. Matériel et méthodes
Cette étude a porté sur 58 accessions d‘orges locales ayant des épis à 2 et à 6 rangs. Ces accessions ont été
choisies à partir de la collecte effectuée dans différents champs d‘agriculteurs au cours de la campagne agricole
1982-1983 et provenant de 22 sites de collecte dans les régions du Centre, du Sud et dans les îles de Djerba et de
Kerkennah.

Tableau 1 : Les accessions locales d‘orge et les zones de collecte correspondantes.


Accessions Zones de collecte Gouvernorats
A1, A7, A13 El Menzel Gabès
A259, A265 Mareth
A137, A139 El Fedja Médenine
A21, A23, A334 Attaya Kerkennah
A34, A36, A246 Mellita
A55, A60 Ouled Kacem
A369 Ouled Bou Ali
A347, A45, A52, A218 Agim
A71, A67, 112 Jorf
A87, A96, A340, A342 Houmet Souk Djerba
A100, A103 El Khmara
A116, A121 Houmet Beni Dighet
A129, A 130 Djerba ville
A226, A366 Guellala
A249 Mosdar
A309 Hessi Amor
A76, A83, A213 Echabba Mahdia
A148, A201 Teboulba
A281 El Bekalta
A288 Mahdia ville
A164, A169 Rte Sfax/Kairouan km-26 Sfax
A153, A306, A327 Mahrès
A172 El M‘sabta
A185, A295 Agareb
A193, A199 H‘zeg
A314 Boughrara
A237, A353, A356 Enfidha Sousse

La caractérisation du matériel végétal prospecté a été effectuée selon des normes internationales, notamment
celles de l‘Institut International des Ressources Phytogénétiques (IPGRI, 1994) et de l‘Union de Protection des
Obtentions Végétales (UPOV, 1994) en se rapportant essentiellement à l‘épi et au grain. De ce fait, la description
phénotypique de chaque accession, représentée par cinq épis, a été faite moyennant 5 caractères qualitatifs et 5
caractères quantitatifs. Toutes les variables quantitatives et qualitatives ont été soumises à une analyse en
composantes principales par le logiciel SAS, afin de dévoiler des groupes homogènes d‘individus et les relations
entre les différentes variables.

3. Résultats et discussion
L‘analyse en composantes principales réalisée sur les paramètres qualitatifs et quantitatifs a permis de définir
deux composantes qui expliquent 43% de variabilité totale. La signification ainsi que les variables définissant
ces deux axes sont représentés respectivement dans le tableau 2.

Tableau 2 : variables contribuant à la définition des deux axes.


Axes Axe 2 Axe 3
Pourcentage d’inertie 45,26% 33,4%
Variables contribuant Longueur de l‘épi (0,72) Couleur du grain (0,91)
à la définition des axes Longueur de la barbe (-0,61) Longueur de la barbe (0,26)
Couleur du grain (0,22) Couleur de l‘aleurone (0,22)

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Cinq caractères qualitatifs et cinq caractères quantitatifs relatifs au polymorphisme de l‘épi ont été soumis à une
analyse en composantes principales (ACP). La projection dans l‘espace de ces données sur les deux axes A2 et
A3 ont permis de discriminer 5 groupes d‘orges locales distribuées dans des zones bioclimatiquement
différentes. Les variétés locales d‘orge sont largement cultivées au-delà de la dorsale Tunisienne, aussi bien pour
l‘alimentation animale que pour l‘alimentation humaine. De plus, la plupart des agriculteurs se montrent attachés
à leur germoplasme local (El Felah et al. 1994) et semblent être convaincus que les nouvelles introductions ne
peuvent pas satisfaire leur stratégie de culture et tolérer les différents stress des zones marginales. Le premier
groupe a ségrégé deux sous-groupes (SG1 et SG2). Ces différents sous groupes sont composés principalement
par des accessions locales natives des régions littorales (Zaramdine, Mahdia, Ennfidha, Echabba, Sfax). Ces
accessions locales ont acquis, au cours du temps, les caractères d‘homogénéité phénotypique impliquant des
unions apparentées à l‘intérieur d‘une espèce cléistogame. La consanguinité acquise laisse entrevoir
l‘échappatoire de la sélection naturelle, une des composantes de diversification de l‘urne, même si le genre
Hordeum présente des barrières d‘isolement productives entre les différentes accessions. Le deuxième groupe
représente la région du Sud (Gabès, Médenine, Sfax). Les groupes 3 et 4 sont des groupes insulaires et le groupe
5 est intermédiaire. Ces groupes ont révélé une diversité importante développée au cours du temps dans une zone
sud- méditerranéenne, classée comme centre de diversité secondaire. Bien que ces populations polymorphes
soient largement cultivées pour subvenir aux besoins du cheptel ovin, il reste beaucoup de cultivars utilisés pour
l‘alimentation humaine. Les groupements des orges locales Tunisiennes, que ce soit au niveau du littoral
Tunisien ou dans le fin fond du sud, expliquent finement les stratégies de conservation empiriques développées
par les communautés rurales. D‘ailleurs, les méthodes d‘amélioration classique des plantes, dont les céréales à
paille, reposent en fait, sur des stratégies de sélection généalogique avec ou sans le recours aux croisements.
Depuis 8000 ans, les premières tentatives de domestication étaient axées principalement sur le choix au hasard
de quelques épis, les plus performants visuellement, et de là, les orientations de l‘amélioration vont vers la
sélection massale. Cette méthode est encore utilisée, même dans les centres internationaux d‘amélioration à
l‘instar de l‘ICARDA qui vient de développer trois nouvelles variétés d‘orge (Tadmor, Arta et Zambaca) qui
sont en fait, issues d‘épi-lignes choisis dans les populations syriennes d‘Arabi Abiad et Arabi Assouad. Les
groupements, générés à partir de l‘analyse multivariables, indiquent fortement le recours des agriculteurs de ces
régions à l‘utilisation de variétés de population où l‘on trouve tout un polymorphisme de gènes locaux qui
peuvent confronter les grands changements du milieu. D‘ailleurs les améliorateurs au cours des années 90 ont eu
recours à la méthode bulck et bulck modifié pour charger les grains, en terme de gènes, d‘un maximum de
diversité en utilisant la récolte totale au lieu du choix des plantes comme c‘est le cas de la méthode pedigree.
Malgré le groupage réalisé par ces communautés, certaines urnes de la tribu des hordées restent distantes des
autres urnes continentales. Elles sont en général utilisées pour l‘alimentation humaine, notamment le cultivar
‗Sfira‘ dont les grains sont à albumen jaune (w/w) et préférés par les femmes rurales de la région de Gabès du
fait que leurs stratégies empiriques sont orientées vers l‘identification de cultivars destinés à l‘alimentation
humaine ou essentiellement pour la préparation du grain d‘orge à granulé blanc (kessra), tel que les femmes
agriculteurs de la région de Foussana (Kasserine). Dans l'Article 9, le traité international sur les ressources
phytogénétiques pour l‘alimentation et l‘agriculture reconnaît l'énorme contribution que les communautés
locales et autochtones ainsi que les agriculteurs de toutes les régions du monde, et spécialement ceux des centres
d'origine et de diversité des plantes cultivées, ont apporté et continueront d'apporter à la conservation et à la mise
en valeur des ressources phytogénétiques qui constituent la base de la production alimentaire et agricole dans le
monde entier (International Treaty on Plant Genetic Resources for Food and Agriculture, 2009).

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4
Axe 3
y=0,91CG+0,26LBE+0,22 cal
3
2
1 Axe 2
y=0,72LESB-0,61LBE+0,22CG
0
-5 -4 -3 -2 -1 -1 0 1 2 3 4 5

-2
-3
-4
-5
A1 A7 A13 A259 A265 A137 A139 A21 A23 A34 A36 A55 A60 A246 A334
A369 A45 A52 A67 A71 A87 A96 A100 A103 A112 A116 A121 A129 A130 A218
A226 A249 A309 A340 A342 A347 A366 A76 A83 A148 A201 A213 A281 A288 A169

Fig. 1 : Analyse en composantes principales des paramètres morphologiques basées sue les axes 2 et 3.

4. Conclusions
L‘analyse descriptive de 58 accessions locales d‘orge Tunisiennes du Centre et du Sud, selon 10 paramètres, a
été établie dans le but de déterminer la diversité morphologique de ces orges et les paramètres qui discriminent le
mieux les différentes accessions. En se basant sur ces caractères qualitatifs et quantitatifs, l‘ACP a scindé les
accessions étudiées en 5 groupes différents définissant une distribution spatiale et évolutive de cette espèce dans
un bioclimat très changeant et difficile. Cette évaluation est une étape vers la conservation in et ex situ de cette
diversité importante du germoplasme local étudié. En effet, la diversité morphologique de ces accessions est
observée au niveau de plusieurs caractères tels que le nombre de grains par épi, la couleur du grain et la longueur
de l‘épi à l‘exclusion des barbes. Il est opportun de signaler que les accessions étudiées présentent une diversité
remarquable au niveau de la couleur de l‘aleurone. En effet, certains utilisateurs traditionnels du pays préfèrent
les orges ayant des grains blancs ou jaunes, alors que d‘autres optent pour la couleur grise. En outre, les orges à
six rangs se sont avéré les plus répandues dans cette collection. Ceci plaide en faveur de la présence soit d‘une
sélection naturelle liée à une adaptation environnementale, soit d‘une sélection consciente exercée au cours des
millénaires par les communautés rurales transhumantes et sédentaires. L‘analyse de la diversité selon les zones
prospectées a montré que la région littorale montre une plus grande diversité phénotypique. A la lumière des
résultats obtenus, il serait envisageable de procéder à une caractérisation moléculaire des différentes accessions
afin de comprendre les différences et les similitudes qui existent au niveau de leurs gènes et de décrire la
structuration de la variabilité génétique des différentes populations. Ces analyses permettront d‘identifier une
« core collection » rassemblant la plus grande diversité.

6. Références bibliographiques
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conduite de l‘examen des caractères distinctifs de l‘homogénéité et de la stabilité.

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La biodiversité des zones arides en Algérie : Causes de dégradation et mesures de


protection
Lahmadi. S, Nezzar kabaili. N, Guesmia. H, Zeguerrou. R, Lakhdari. F
Centre de Recherche Scientifique et Technique sur les Régions Arides (CRSTRA).
E-mail : s.lahmadi83@yahoo.fr

Résumé
Généralement, la biodiversité des milieux arides est peu riche en espèces, à l'opposé des écosystèmes méditerranéens. Cette biodiversité reste
subordonnée par les conditions environnementales des milieux, représentées par divers paysages et biotopes abritant de nombreuses espèces
animales, végétales et microbiennes, ayant élaboré des stratégies particulières pour s'adapter aux conditions environnementales extrêmes.
Cette biodiversité est également une ressource importante, non seulement pour les populations humaines qui y vivent mais aussi pour le
reste de l‘humanité. Laquelle diversité des paysages et des biotopes qui abrite cette biodiversité, est soumise à une érosion génétique. Ce qui
entraîne des conséquences néfastes sur le plan écologique et socio-économiques. Par ailleurs, les conséquences des changements climatiques
sur la biodiversité, devraient devenir de plus en plus perceptibles. Conscient de la gravité du phénomène, le C. R. S .T .R. A (Centre de
Recherche Scientifique et Technique sur les Régions Arides) a mis en place une stratégie de conservation et d‘utilisation durable de la
diversité biologique. Cette stratégie s'appui sur le diagnostic et la collecte des informations nécessaires de la composante des écosystèmes,
conservation de la diversité biologique et gestion rationnelle du milieu physique.

Mots clés : biodiversité, érosion, stratégie de conservation, Zone arides.

Biodiversity of the arid regions in Algeria:


Causes of degradation and protection measures
Abstract
Generally, the biodiversity of the arid mediums is not very rich in species, contrary to the Mediterranean ecosystems. This biodiversity
remains subordinate by the environmental conditions of the mediums, represented by various landscapes and biotopes sheltering of many
animal, vegetable and microbial species, having worked out particular strategies to adapt to the extreme environmental conditions. This
biodiversity is also a significant resource, not only for the human populations which live there, but also for the remainder of humanity.
Which diversity of the landscapes and the biotopes which shelters this biodiversity, is subjected to genetic erosion. What involves harmful on
the ecological level and socio-economic consequences. In addition, the effects of the climatic changes on the biodiversity should become
increasingly perceptible. Facing this situation the Scientific and Technical Center of Researches of Arid Areas (C.R.S.T.R.A) establish a
conservation strategy and durable use of biological diversity. This strategy support, on the diagnosis and the collection of information
necessary of the component of the ecosystems, conservation of biological diversity and rational management of the physical environment.

Key words: biodiversity, erosion, strategy of conservation, arid areas.

1. Introduction
Les zones arides sont un milieu fragile. Ces régions possèdent des ressources naturelles qui méritent une grande
attention. En effet, la diversité biologique des zones arides, résulte de processus de sélection longs et complexes
qui, au cours des millions d‘années, ont abouti à définir une relation privilégiée entre des espèces et variétés
animales et végétales et des espaces caractérisés par des contraintes climatiques et édaphiques particulières.
Durant ces dernières décennies, des pressions intenses et des menaces sérieuses particulièrement anthropiques
ont occasionné un appauvrissement de la biodiversité et de la diversité génétique et donc une réduction
quantitative et qualitative de ses éléments constitutifs.
Le recours vers le développement de stratégies et d'actions de conservation de la biodiversité, est la méthode
qui permettrait la sauvegarde, la restauration et l‘utilisation durable des écosystèmes et d'espèces. A cet effet,
Le C.R.S.T.R.A développe une stratégie de conservation et d‘utilisation durable des ressources naturelles telles
que, la connaissance de la biodiversité, la collecte des espèces locales, la recherche sur la connaissance du savoir
-faire local, la pratique de la lutte biologique, la valorisation des déchets végétaux, la gestion d‘irrigation …etc.

2. Définition de la biodiversité
La biodiversité (contraction de diversité biologique), utilisée pour la première fois en 1986 par les scientifiques,
est définie comme la variété et la variabilité des organismes vivants et des complexes écologiques dont ils font
partie. C‘est également, le « Capital biologique » de l‘homme, c‘est à dire l‘ensemble des ressources biologiques
et génétiques que l‘homme a su domestiquer à son profit et dans lequel il continue à puiser de nombreux produits
alimentaires, pharmaceutiques ou industriels selon ses besoins. La diversité biologique est la diversité de toutes
les formes du vivant. Elle est habituellement subdivisée en trois niveaux :
La diversité génétique qui correspond à la diversité des gènes au sein d'une espèce (diversité intra spécifique).
La diversité spécifique, qui correspond à la diversité des espèces (diversité interspécifique). La diversité éco
systémique, qui correspond à la diversité des écosystèmes présents sur terre, des interactions des populations
naturelles et de leurs environnements physiques. Les trois formes de diversité ont des relations étroites entre
elles. La diversité éco- systémique dépend en fait du maintien de la diversité génétique, du foisonnement des
gènes des variétés et des espèces.
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3. La connaissance de la biodiversité
La biodiversité remplit trois fonctions: réservoir d'aliments; réservoir de substances médicinales; réservoir de
substances industrielles. Alors que les scientifiques estiment qu‘il existe entre 10 et 100 millions d‘espèces, à
peine 1,7 million sont répertoriées par la science. Paradoxalement, on connaît mieux le nombre d‘étoiles qui
scintillent dans notre galaxie que celui des espèces vivantes qui nous entourent. Pourtant, nous dépendons tous
de la biodiversité dans notre quotidien, souvent sans même nous en rendre compte -connaître la composante des
écosystèmes (C‘est à partir des composants sauvages et domestiqués de la biodiversité que l‘homme crée et
enrichit la gamme de ses aliments, produits pharmaceutiques et industriels.)
 La connaissance de la biodiversité détermine le fonctionnement des écosystèmes,
 Elle permet de confirmer l'intérêt patrimonial du milieu,
 Cerner les menaces qui peuvent diminuer cet intérêt,
 La connaissance biologique permet aussi de définir et d'établir les projets de gestion durable du
site.
La biodiversité témoigne d‘une présence très ancienne de certaines formes vivantes dans certaines zones : le cas
des poissons des gueltas sahariennes, par exemple, qui montrent par des espèces comme Clarias lazera ou
Tilapia zillii, que cette région était reliée il y a plusieurs millions d‘années aux grands systèmes fluviaux
africains, où ces espèces continuent d‘exister. Ce sont donc des témoins d‘un mode de peuplement très ancien du
Sahara.

4. Les causes de dégradation de la biodiversité


4.1. Les causes naturelles
 L'aridité et la vulnérabilité du milieu causé principalement par les températures extrêmes, amplitudes
thermiques, insolation intense, pauvreté des sols, pénurie de ressources hydriques, rareté du couvert végétal,
érosion éolienne, ensablement…
 L'impact des maladies comme le bayoud pour le palmier dattier.
Les causes anthropiques
 L‘utilisation par l‘homme des espèces et des variétés les plus performantes et les plus rentables
économiquement,
 Les pollutions résultant des activités industrielles, agricoles et des concentrations urbaines,
 Le surpâturage et les pratiques agricoles, culturales et d'irrigation, irrationnelles,
 L‘introduction non contrôlée d'espèces exotiques, le développement naturel des communautés
sahariennes dans leur espace vital. Les forces du marché national et international, la perte du savoir-faire local
des espèces locales.

4.2. Les politiques du développement agraire


L'élaboration et l'application des projets agricoles sans tenir compte des aptitudes/ potentialités du milieu, cela
peut occasionner, dans certains cas, la dégradation de ressources naturelles, tels: la salinisation de sols par le
développement de projets d'irrigation inappropriés, et un appauvrissement floristique et faunistique.

4.3. Les conséquences de la diminution de la diversité biologique


La diminution des espèces et de leurs habitats, des écosystèmes et des gènes (c'est-à-dire de la diversité
biologique), ainsi que leur disparition, se sont accélérés au niveau mondial au cours des dernières décennies.
Cette perte de la diversité biologique est elle-même regrettable et a des conséquences négatives sur le
développement économique puisqu'elle est à la base de la nourriture, des fibres, des boissons, des médicaments,
des processus industriels et des activités piscicoles et agricoles dont nous dépendons pour vivre.

5. Stratégie du C.R.S.T.R.A pour la préservation de la biodiversité


5.1.La connaissance de la biodiversité
Le centre a mis en œuvre un programme de recherche pour la préservation et le développement durable des
zones arides en Algérie, ce programme s'appuis essentiellement sur l‘amélioration des connaissances de
composantes des écosystèmes et de leurs habitats à partir le diagnostic et la collecte des informations
nécessaires, puisque la connaissance du milieu naturel constitue une base essentielle à toute tentative de
conservation. Pour cela le centre travaille sur.
 L'inventaire de la faune et de la flore, sauvage et domestique au niveau des Ziban et au niveau de la
vallée d‘Oued Righ,
 La recherche sur la connaissance des ressources phytogénétiques fourragères, des plantes médicinales
aromatiques et autres espèces utilitaires,

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 L'identification et l'exploitation des connaissances des populations en savoir-faire local concernent les
sous produits du palmier dattier et les plantes médicinales,
 La détermination et l'analyse des contraintes et les pressions abiotiques et anthropiques liées à la
dégradation des espèces et des écosystèmes,
 La détermination de la vulnérabilité des eaux à la pollution,
 La détermination des systèmes de productions.

5.2. Utilisation durable des ressources naturelles


 La gestion d'irrigation par l'utilisation du système capillaire et le contrôle des doses et des fréquences
d'irrigation (pratiquer sur la culture du palmier dattier),
 La maîtrise les mouvements sableux induisant pour contrôler mieux l‘érosion éolienne,
 La pratique de la culture biologique sans intrants chimiques (lutte biologique et mécanique),
 La valorisation des déchets végétaux (composte de sous produits du palmier dattier et déchets urbains),
 De promouvoir la production des plantes aromatiques, condimentaires et médicinales.

6. Conclusion
La biodiversité fournit depuis toujours des produits pharmaceutiques et des micro-organismes qui servent à la
dépollution ou à l‘assainissement. Au-delà de son utilité, de l‘intérêt économique, social, scientifique, récréatif et
esthétique, sa conservation accroît les chances de la vie sur terre et d‘adaptation aux changements. Elle mérite
d‘être protégée durablement pour la survie de la biosphère et la responsabilité pour les générations futures. C‘est
pour ça, la mise en place d‘une stratégie de conservation est indispensable pour tous les centres et les instituts de
recherches.

7. Références
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journées internationales sur la désertification et le développement durable. CRSTRA, pp.91-96.
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internationales sur la désertification et le développement durable. CRSTRA, pp, 55-69.
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Http//www.dz.undp.org/projets_cooperation/projet_PNUD/conservation_bioviver.hotm.l

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Conduite de la palmeraie traditionnelle présaharienne de M’doukal et sa diversité


variétale en palmier dattier et arbres fruitiers.
LEBCHAKI H1, M. BELHADI A.2 et M. ROMANI M2.
1-Université Mohamed KHEIDER Biskra
2-Centre de Recherche Scientifique et Technique sur les Régions Arides
E-Mail : aissabelhadi@yahoo.fr
Adresse commune à tous les auteurs :
Centre de Recherche Scientifique et Technique sur les Régions Arides Omar El-BERNAOUI
CRSTRA – Biskra-Algérie, Campus Universitaire Mohamed KEIDER

Résumé :
Située dans l‘étage bioclimatique méditerranéen aride moyen, la palmeraie présaharienne de M‘doukal (sud-est algérien), est la limite la plus
au nord de la palmeraie algérienne. Au sein de cette palmeraie, distante d‘environ 100 Km des palmeraies sahariennes, les agriculteurs ont
conduit de la même manière leurs jardins que ceux qui se trouvent au niveau des oasis sahariennes. En effet, les trois étages de culture (la
tryptique ; palmier dattier-arboriculture fruitière-cultures basses), sont pratiqués par les agriculteurs de cette palmeraie. Pour ce qui est de
sa diversité variétale, quoique de superficie très réduite (60ha), la palmeraie de M‘doukal, renferme une riche diversité en cultivars de
palmier dattier, principalement, et des deux principaux arbres fruitiers qui lui sont associés (grenadier et figuier). 106 cultivars de palmier
dattier, 10 de grenadier et 4 de figuier ont été recensés, durant 2008/2009. Cependant, cette riche diversité se trouve fortement menacée par
l‘érosion génétique. Dans le cas du palmier dattier, trois cultivars ont complètement disparus et 94 cultivars sont menacés de disparition
certaine à court et à long, si aucune opération de sauvegarde n‘est pas entreprise. Cette menace est accentuée par l‘âge avancé des cultivars
(85,32 % sont âgés de plus de 50 ans), ajouter à cette situation la répartition rare et peu-fréquente de 71, 65% des cultivars. Enfin, il y‘a le
caractère endémique, à M‘doukal, de 52,29 % des cultivars recensés.
Mots clés : Palmeraie présaharienne, culture en étage, diversité variétale, palmier dattier et arbres fruitiers.

Abstract:
Situated at the Mediterranean middle arid bioclimatic zone, the pre Saharan palm grove of M‘doukal (Algerian South-East) is the most limits
in the North this palm grove, distant about 100km from the Saharan palm groves, farmers conduct their culture in gardens the same way as
those in the Saharan oases. Indeed, three strata of cultures (The triptych: date palm, fruit trees, low cultures), are practised by the farmers of
this palm grove. As regards varieties diversity, although, of a much reduced surface (60km), the palm grove of M‘doukel contains mainly a
rich diversity on date palm cultivars, and two main fruit trees are associated to this palm grove (pomegranate tree end fig tree). During the
period of 2008/2009, 106 date palms cultivars, 10 of the pomegranate tree end 4 of the fig tree were counted. Notwithstanding, this rich
diversity is sorely threatened by genetic erosion. In the case of the date palm, three cultivars are prone to desperation, 94 cultivars are
varieties are endangered some short and long term. This threat is stressed by the advanced age of the cultivars (85.32% are over 50 years 50
years old), addition to this situation, the rare and little distribution of the 71.65 % of cultivars. Finally, there is the endemic character, in
M‘doukal, of the 52.29% of the registered cultivars, in this region; this limits largely their several given that there is lack of these cultivars in
the other phoenicicole regions of Algeria.
Key words: Palm grove, sub-Saharan, culture strata, varietals diversity, date palm and fruit trees.

1. Introduction
Le rôle du palmier dattier dans la formation d‘espaces viables (oasis), dans un milieu hostile (désert), voire très
hostile par son climat extrême, est capital. En effet, c‘est sous son «ombre» protectrice, que le développement de
cultures sous-jacentes (arboriculture fruitière, cultures maraîchères, cultures fourragères, etc.) est possible. Et,
c‘est grâce à cet ensemble de cultures (palmier dattier et les cultures qui lui sont associées) que les populations
des zones sahariennes et présahariennes sont stabilisées dans leurs localités, en leur offrant un revenu à coté de la
satisfaction de leurs besoins alimentaires quotidiens en fruits et légumes, cueillis dans leurs jardins.
Quantitativement, notre patrimoine phoenicicole a connu ces dernières années une évolution importante. En
effet, des 9 millions de pieds signalé en 1996 (MESSAR, 1996), le nombre de palmiers passe, en 2008, à 16,5
millions (BELGUEDJ et al., 2008). Cependant, la dynamique insufflée au secteur phoenicicole, ces dernières
années, par les différents plans de développement agricole ; le Plan National de Développement Agricole
(P.N.D.A.), et le Fond National Rural de Développement Agricole (F.N.R.D.A.), est orientée vers la promotion
de quelques cultivars (Deglet Nour, Ghars, Mach Degla et Degla Beidha) au détriment d‘autres cultivars.
Qualitativement, le patrimoine phoenicicole d‘Algérie est estimé à près d‘un millier de cultivars (HANNACHI et
al., 1998). Ainsi, pour connaître l‘état de ce patrimoine (en diminution ou en augmentation, son état
phytosanitaire, etc.), surtout avec les changements climatiques, l‘avènement du PNDA et les pressions du
marché, des inventaires périodiques doivent êtres réalisés. Ces derniers, doivent être menés localité par localité
et terroir par terroir afin d‘être le plus exhaustif possible.

2. Matériel et méthodes
2.1. Présentation de la zone d’étude
2.1.1. Situation géographique
La palmeraie qui fait, ici, l‘objet de notre étude se trouve dans la commune de M‘doukal, qui se situe à 120 km
au sud-ouest du chef lieu de la wilaya de Batna. La commune de M‘doukal, localité la plus au sud de l‘ensemble

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du Hodna, est limitée à l‘Ouest, au Nord et à l‘Est par la commune de Bitam et au Sud par la commune de Tolga
(Wilaya de Biskra). M‘doukal, s‘étend sur une superficie de 22707 ha (fig. 1).

Fig. 1 : Situation géographique de la zone d‘étude (R.G.P.H., 1988 in O.N.S*., 2004) (modifiée).
* : Office National des Statistiques
2.1.2. Le climat
La localité de M‘doukal appartient, selon le climat gramme d‘EMBERGER, à l‘étage bioclimatique
méditerranéen aride moyen avec des précipitations moyennes annuelles qui sont de l‘ordre de 200 mm/an
(Ministère de l‘Aménagement du Territoire de l‘Environnement et du Tourisme., 2004).

2.1.3. Méthodologie
Pour connaître le ou les systèmes de production au niveau de la palmeraie présaharienne de M‘doukal des visites
ont été effectuées au niveau de l‘ensemble des jardins que comptent cette petite palmeraie, et cela en parallèle à
l‘inventaire programmé des cultivars de palmier dattier et des arbres fruitiers.
L‘approche méthodologique adoptée, pour réaliser l‘inventaire des cultivars de dattier se trouvant dans la
palmeraie suscitée, est la suivante :
1- Etablissement de la liste des cultivars femelles et mâles, en collaboration avec les agriculteurs connaisseurs
du palmier dattier. Des discussions informelles sont tenues, lors de la phase enquête et prospection, avec un
ensemble d‘agriculteurs, sur les différents cultivars se trouvant dans leurs jardins ;
2- Après l‘étape du recensement des cultivars, vient l‘étape d‘échantillonnage et d‘identification des différents
cultivars recensés, sur terrain. Une fiche descriptive (voir annexe 1), renfermant un ensemble de caractères est
établie pour la caractérisation des différents cultivars femelles. Cette fiche est inspirée de celles établies par
HANNACHI et al., (1998), BELGUEDJ (2002), RHOUMA (2005) et IPGRI (2005). L‘élément sur lequel nous
nous sommes basés pour la distinction entre les différents cultivars est la datte, car comme le signale MUMIER
(1973), c‘est le seul organe qui présente, plus ou moins, des caractères stables. Les autres, sous l‘influence des
conditions écologiques particulières, des méthodes culturales, etc., en raison de la grande adaptabilité de l‘espèce
peuvent présenter certaines modifications. Par ailleurs, les caractères morphologiques du fruit et de la graine
révèlent une meilleure discrimination des cultivars, et le descripteur des fruits présente une forte contribution par
rapport à celui de la graine (HANNACHI et al., 1999).

3. Résultats et discussions
3.1. Système de culture de la palmeraie traditionnelle de M’doukal
La palmeraie présaharienne de M‘doukal, présente le même système de culture caractérisant les palmeraies
sahariennes. Système fondé sur trois strates. Au palmier dattier, strate supérieure, est associé l‘arboriculture
fruitière de différentes espèces (state intermédiaire). La dernière strate est la strate basse, constituée de plantes
maraîchères, condimentaires, fourragères et de céréales (fig.2 et 3).

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Fig. 2 : Association de l‘arboriculture fruitière et du maraîchage au palmier dattier cultures au


palmier dattier (photo originale).

Cependant, ce système harmonieux et efficace pour lutter contre les grandes chaleurs qui empêchent le
développement d‘autres cultures tend à l‘abandon par les agriculteurs tenant les nouvelles exploitations apparues
il ya quelques années.

Fig. 3 : Association de la céréaliculture et des cultures fourragères au palmier dattier au palmier


dattier (photo originale).
3.2. Diversité variétale de la palmeraie de M’doukal
3.2.1. Nombre total de cultivars femelles inventoriés à M’doukal
Le nombre total de cultivars recensés au niveau de la palmeraie de M‘doukal est de 109. Parmi ces derniers 57,
soit 52,29 %, sont endémiques à la localité de M‘doukal et 52, soit 47.71 %, sont communs à d‘autres régions
phoenicicoles d‘Algérie (Ziban, Souf, M‘Zab, etc.). Par ailleurs, sur les 109 cultivars recensés 3 ont
complètement disparu de la palmeraie de M‘doukal. L‘extinction des trois cultivars (Lawn El Hora, Fadh Edab,
Deglet Elwast), est due à leur qualité très médiocre, ce qui a fait que les agriculteurs ne les ont pas multiplié. La
disparition de cultivars caractérise, aussi, les autres régions phoenicicoles d‘Algérie. En effet, ACOURENE et
al., (2007), notent la disparition complète de 13 cultivars à Oued-Righ et de 8 cultivars à Oued-Souf.

3.2.2. Fréquence de distribution des cultivars de M’doukal


Taux
(%)

Distribution

Fig.4 : Fréquence de distribution des cultivars de M‘doukal.


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La figure (4), nous montre que 43,40 % des cultivars ont une rare distribution, 28,30% ont leur distribution peu
fréquente, 16,98% des cultivars sont fréquents et 11,32%, seulement, des cultivars qui sont abondants.
L‘ensemble des cultivars rares et peu fréquent constitue 71,70% des cultivars de M‘doukal. Ces résultats, nous
indiquent l‘intérêt que portent les agriculteurs sur certains cultivars au détriment d‘autres. 12 cultivars sont
abondants à M‘doukal et ce sont ces cultivars que les agriculteurs plantent ou renouvellent, le plus au niveau de
leurs jardins, pour leur valeur marchande. Ces cultivars sont :
Deglet Nour, Ghars, Mokentichi Degla, Arrecheti, Rotbet Ben Lemdoukali, Rotba Safra, Assila, Lemneguel,
Touri, Deglet Ziane, Litima, et Guetar.
Cette tendance oligo-variétale, dans la plantation du palmier dattier, caractérise, aussi, d‘autres régions
phoenicicoles d‘Algérie, avec une réduction du nombre de cultivars plantés d‘une façon encore plus prononcée.
Dans les Ziban, région phoenicicole importante d‘Algérie, BELHADI et al., (2008), rapportent que quatre
cultivars (Deglet Nour, Ghars, Mech Degla et Degla Beidha), ont une distribution abondante. Par ailleurs,
TIRICHINE et al., (2007) signalent qu‘au niveau du M‘Zab 9 cultivars sur 152 sont seulement abondants. Aussi,
PEYRON et al., (1990), mentionnent qu‘en Egypte les agriculteurs ne prêtent aucun intérêt, à certains cultivars
jugés de dattes communes, et seul un nombre très limité de cultivars sont plantés ou renouvelés.
Les pressions du marché, la qualité des dattes et l‘aide limitée à certains cultivars, par le Plan National du
Développement Agricole, sont les principaux facteurs ayant concouru à ce choix oligo-variétal, qui représente un
danger véritable sur notre patrimoine phoenicicole. En effet, les différents aléas biotiques et abiotiques qui
caractérisent nos zones phoenicicoles, peuvent frapper fort, un jour, ce patrimoine si nous continuons à le
fragiliser, par la limitation de la forte diversité génétique qui le caractérise.

3-2-3- Structure d’âge des cultivars de M’doukal


Taux
(%)

Age (ans)
Fig. 5 : Structure des cultivars selon leur âge.

16 cultivars, soit 14,68 %, sur les l06 cultivars que compte la palmeraie de M‘doukal ont leur âge inférieur à 50
ans et 90 cultivars, soit 85,32 %, ont leur âge supérieur à 50 ans (fig. 5). L‘âge avancé des 2/3 et plus de la
palmeraie de M‘doukal frappe à l‘œil du visiteur de cette palmeraie. En effet, le décor dominant est la présence
de palmiers longs, avec des troncs minces, faibles de diamètre et lisses. La palmeraie de M‘doukal est une
palmeraie vieille, ce qui la menace fortement dans son existence (dans sa diversité variétale particulièrement). Le
vieillissement de la palmeraie de M‘doukal est une conséquence directe du faible taux de renouvellement des
palmiers âgés et, également, à cause de l‘intérêt porté par les agriculteurs à d‘autres types de cultures à fortes
valeurs marchandes (cultures maraîchères et olivier ente autres). Le vieillissement touche l‘ensemble des
palmeraies traditionnelles algériennes. MESSAR (1996), estime que près de 30% des palmiers de l‘Algérie, ont
dépassé l‘âge limite de production.

3.2.4. Les cultivars menacés par une extinction imminente


1 3 cultivars, dont 12 sont endémiques à M‘doukal, possèdent un nombre de pieds inférieur à 10 avec un âge de
plus de 50 ans pour l‘ensemble des cultivars. Les cultivars Essaâfa, Nekhlet Cherifa, S’bisbia, Rotbet Ben
Mahfoudh sont les moins nantis avec un pied chacun et les cultivars Rotbet Lehmamda et Lemdhlâa sont
représentés avec 7 et 8 pieds respectivement. Selon les agriculteurs de M‘doukal, deux cultivars n‘ont jamais
donné de rejets. Il s‘agit de S’bisbia et de Rotbet Ben Mahfoudh. D‘ailleurs, chacun d‘eux est représenté
uniquement par un seul pied. L‘érosion génétique, pèse aussi bien sur les cultivars qui n‘ont aucune ou une faible
valeur marchande que sur ceux qui ont une grande valeur marchande. Toutefois, la menace pèse beaucoup plus

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sur les premiers que sur les deuxièmes. Ces mêmes résultats sont rapportés par certains auteurs, au niveau
d‘autres régions phoenicicoles. Au Ziban, précisément dans les localités de Djemourah et de Sidi-Masmoudi,
BELHADI et al., (2008) rapportent que des cultivars de bonne qualité (Oum Lefgui et Rotbet N’hal) et d‘autres
de qualité médiocre (Bouhazem et Bouyekhsane), sont menacés d‘extinction vu leur âge avancé (plus de 60 ans,
c‘est-à-dire pas de rejet) et le nombre très réduit de pieds qu‘ils possèdent.
Par ailleurs, ACOURENE et al., (2007), ont noté que 40 % et 90 % des cultivars, respectivement, de Oued-Righ
et de Oued-Souf sont menacés d‘extinction, à cause de leur âge avancé et de leur faible représentation. Et, à
GHARDAIA ce sont 88% des cultivars qui sont menacés d‘érosion génétique (ACOURENE et al., 2008).

3.2.5. Diversité de la palmeraie de M’doukal en plants de grenadier et de figuier


Ces deux arbres fruitiers présentent les principaux arbres fruitiers qui sont associés au palmier dattier. Ces deux
arbres fruitiers participent d‘une façon appréciabilité, à côté du palmier dattier, aux revenus des agriculteurs de
cette région présaharienne.

3.2.6. Les cultivars de grenadier inventoriés à M’doukal


1-Nab Elfoul , 2-R’guig, 3-Lekhchine, 4-El Hamedh, 5-Guemhi , 6-Guemhi, 7-Khabatata, 8-Etounsi, 9-Sidi
Ahmed, 10-Lemâadhem.

3.2.7. Les cultivars de grenadier inventoriés à M’doukal


1-Ain Elhadjela,
2-El Beskri,
3-Lebyedh,
4- Lahmer.

4. Conclusion
La palmeraie présaharienne de M‘doukal, présente le même système de culture caractérisant les palmeraies
sahariennes. Système fondé sur trois strates. Cependant, ce système harmonieux et efficace pour lutter contre les
grandes chaleurs qui empêchent le développement d‘autres cultures tend à l‘abandon par les agriculteurs.
L‘inventaire effectué au niveau de la palmeraie de M‘doukal, nous a permet de recenser 109 cultivars. Sur les
109 cultivars recensés 57, soit 52,29 %, sont endémiques à cette localité. Les 52 cultivars restants, soit 47, 71 %,
sont communs à d‘autres régions phoenicicoles d‘Algérie (Ziban, Aurès-Nemencha, Souf, M‘zab, etc.). Trois
cultivars, sur les 109 recensés, ont complètement disparu de la palmeraie. Toutefois, cette riche diversité en
cultivars de palmier dattier, se trouve menacée par le vieillissement de la palmeraie. C‘est 85,32 % des cultivars
qui sont âgés de plus de 50 ans ajouter à cette situation la répartition rare et peu-fréquente de la majorité des
cultivars, soit 71, 65%. Le vieillissement de la palmeraie de M‘doukal, est le résultat du désintérêt des nouvelles
générations à la pratique de la phoeniciculture, qu‘ils jugent pénible et peu rentable. Aussi, il y a l‘engouement
des agriculteurs à la plantation des cultures spéculatives (maraîchage) et d‘autres arbres fruitier (olivier entre
autres). Le patrimoine phoenicicole de M‘doukal, à l‘instar de celui de toute l‘Algérie est riche, en cultivars.
Toutefois, cette richesse est menacée par plusieurs facteurs biotique, abiotique et socio-économique). La
palmeraie de M‘doukal est également riche en cultivars d‘arbre fruitiers principalement en grenadier et figuier.
En effet, 10 et 4 cultivars ont été recensés respectivement, chez ces deux essences fruitières.

5. Références bibliographiques
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Ed., John Libbery, Montrougue, France : 135-142 pp.
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HANACHI S., BOUGUEDOURA N., DOUADI A., 1999 : Evaluation de la variabilité intra et inter cultivars du
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l‘agronomie et l‘hydraulique en zones arides et semi-arides : bilan des essais agronomiques et hydrauliques et
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D’importantes potentialités en cultures condimentaires et/ou aromatiques à valoriser


dans la région des Ziban.
Nezzar kebaili N. 1, Moussi W. 2, Belhamra M .3
1 : attachée de recherche au crstra, 2 : ingénieur agronome à l‘université de Biskra, 3 : docteur agronome à l‘université de Biskra et
directeur de division au crstra.
Email dakhia_nadjet@yahoo.fr

Resume
Dans le cadre de la valorisation des bio ressources végétales locales, propres aux régions arides, autres que le palmier dattier, quatre espèces
de plantes condimentaires et/ou aromatiques (coriandre, anis vert, nigelle, carthame) ont été étudiées dans la région des Ziban. Pour chacune
de ces espèces, deux variétés (de plaine et de montagne) ont fait l‘objet d‘étude morphologique et agronomique durant les différents stades
phonologiques, dans l‘objectif de maitriser les itinéraires techniques nécessaires à leur réhabilitation. Ces variétés s‘avèrent
adaptées à la région de Ziban au vu de leurs rendements, leurs comportements et leurs qualités organoleptiques en plus de la précocité, de la
résistance aux maladies, aux attaques des différents ravageurs et la qualité des fruits récoltés des variétés locales de plaine. Ces espèces
présentent l‘avantage d‘être conduites en intercalaire sous palmier dattier, comme elles peuvent être intégrées dans le système de rotation
/assolement ou mieux encore en substitution aux cultures maraîchères (autrement dit en qualité de cultures alternatives) en cas de maladie
compromettante.
Mots clés : espèces condimentaires et/ou aromatiques, itinéraires techniques, région arides et région des Ziban, variétés (de plaine et de
montagne).

1. Introduction
L‘Algérie, de par l‘étendue de son territoire, ses différents étages bioclimatiques (humide, subhumide, semi-
aride, aride et saharien) et sa position biogéographique, abrite un ensemble aussi varié que diversifié de bios
ressources tant animales que végétales à travers l‘ensemble des écosystèmes. Les espèces végétales naturelles et
cultivées à gamme phytogénétique importante et varié, sont caractéristiques des milieux où ils se trouvent. Si à
ce jour, certaines espèces végétales sont valorisées, d‘autres espèces connues du grand public, à valeur ajoutée
mais aussi d‘intérêt économique, social et sanitaire, sont menacées d‘érosion génétique par, entre autres, les
actions spéculatives . Il s‘agit des espèces végétales spontanées et cultivées dont celles condimentaires et/ou
aromatiques locales. Leur préservation et leur valorisation, passent obligatoirement par leur inventaire et leur
caractérisation. Aussi, le travail mené dans ce cadre, consiste en une étude de comportement variétal de quatre
plantes condimentaires et aromatiques dans la région des Ziban. Il s‘agit de : la Coriandre (Coriandrum sativum
L.), de l‘Anis vert (Pimenilla anisum L.), de la Nigelle (Nigella sativa L.) et du Carthame (Carthamus tinctorius
L.), représentent un intérêt multiple ; dans le domaine culinaire, social et économique en qualité de complément
de revenus aux agriculteurs (KRESANEK, 1981 DOERK et al, 1991 ; POLUNIN et ROBBINS, 1993 ;
HOUMANI et al. 1994 ; IONKOVA et al. 1994 in SENOUSSI, 2003).

2. Materiels et methodes
2.1. Matériel végétal
Le matériel végétal utilisé est constitué de deux variétés locales (V1. variété de la plaine, V2. variété de la
montagne), de quatre espèces de plantes condimentaires et/ou aromatiques (Coriandre, Anis Vert, Nigelle et
Carthame), récoltées auprès des agriculteurs lors des prospections effectuées dans la région des Ziban.

2.2. Méthodes
2.2.1. Site et dispositif expérimentaux
Le terrain expérimental se situe au sein de l‘université de Biskra. Le dispositif expérimental adopté est celui du
bloc aléatoire complet (BAC) avec trois répétitions. Chaque traitement (variété) est représenté une seule fois
dans chaque bloc. La parcelle élémentaire est de 1.8 m² comprenant 5 lignes de 1.5m de long espacées de 20
cm.

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Figure 1 : Schéma du dispositif expérimental. Figure 2 : Photo du site expérimental

C.V1 : coriandre plaine A.V1 : anis vert plaine N.V1 : nigelle plaine Ca.V1 carthame /plaine
C.V2:coriandre montagne AV2 : anis vert montagne N.V2 : nigelle montagne Ca.V2 : carthame/ Montagne

2.2.2. Paramètres considérés


Pour pouvoir étudier le comportement de ces espèces en régions arides, ont été étudiés tout au long du cycle
végétatif, certains paramètres dont on cite :

Les Caractéristiques morphologiques des espèces cultivées à savoir : la Hauteur de la plante à la maturité
(HP), le Diamètre de tige et la Surface foliaire.
Les Caractéristiques du fruit qui diffèrent d’une espèce à une autre.
Chaque espèce est caractérisée par un genre de fruits différents. Ils varient par la forme, la couleur, la
taille,…etc. Pour chaque espèce étudiée, les paramètres sont :
 Pour la Coriandre : Nombre d‘ombellules par ombelle, Nombre de graines par gramme de coriandre,
et couleur des graines.
 Pour l’Anis Vert : Nombre d‘ombellules par ombelle et couleur des graines.
 Pour la Nigelle : largeur du fruit, longueur de fruits et couleur des graines.
 Pour le Carthame : Diamètre de capsule, Capsules épineuses ou non épineuses et couleur des pétales.
Ces paramètres traités, statistiquement, permettent d‘identifier les performances des espèces et variétés étudiées.

2.2. 3. Conduite de l’essai


Installé sur une terre jamais cultivée, l‘essai a subi les
traitements suivants :
-un labour effectué le 5 novembre 2008 au moyen d‘une
charrue à disque, à une profondeur de 40 cm environ, suivi d‘un cover-croop ;
- un semis effectué à une profondeur de 2 à 3 cm, avec un espacement entre lignes de 20 cm pour les 4
espèces, un espacement de 1cm entre plants pour la coriandre, l‘anis vert, la nigelle et de 20cm pour le
carthame. Les doses varient entre 0 ,9 et 10,9g/m2 en fonction des semences.
-une fertilisation de type fumure organique, a été apportée au moment du labour avec une dose de 0.48kg/ha.
- une irrigation d‘appoint au moyen d‘un système d‘irrigation localisée puisque durant l‘expérimentation
l‘année (2008/2009) a été particulièrement pluvieuse.
- un désherbage manuellement effectué : les mauvaises herbes observées sont Moricondia arvensis ,Sueda
moollis .Par ailleurs, aucune maladie n‘a été observée. Cependant les principaux ravageurs observés sont : le
Puceron noir, le Puceron vert et la chenille noctuelle. Un insecticide CYPER –AS 25 EC à une dose de 0,44ml\
l d'eau a été utilisé.
- La récolte a débuté le 29 avril pour la coriandre précoce pour atteindre le 05 juin 2009 pour le carthame
tardif.

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Figure 3 : préparation de lit de semence

3. Resultats et discussion
3.1. Coriandre
1600
1400
1200
1000
800
600
400
200 V1
0
diamétre…

L’humidité…
La durée…
nbr…

Le…

V2
PMG (g)
hauteur(cm )

fruits /m²

La variété de plaine est relativement plus précoce (155 j) contre (158j) pour celle de montagne. Pour les
caractères morphologiques, la variété plaine est plus adaptée que la variété montagne (hauteur de tige : 84.77 cm
contre 58.37 cm. Aux caractéristiques organoleptiques presque semblables, la coriandre de plaine donne un
meilleur rendement 3,75 contre 3,56 qx/ha et de plus grandes facultés de conservation (Humidité % plus
faible) : 6,24 contre11, 64.

1400
1200
1000
800
600
400
200 V1
0 V2

3.2. Anis vert


Une précocité en faveur de la variété de plaine est à noter. Morphologiquement, la variété de plaine avec une
hauteur de 67.22cm, un diamètre de tige de 0.21 mm, une surface foliaire de 24.85 cm² est plus adaptée que la
variété montagne (hauteur de 55.5 cm et diamètre de tige de 0.88 mm et surface foliaire de 23.52 cm²).Le

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rendement de la variété de montagne est de plus élevé (3,4qx/ha contre 2,83).Le taux d‘humidité est, aussi, plus
élevé pour la variété de plaine (13.05 %) contre (7.32%).

3.3. Nigelle

1600
1400
1200
1000
800
600
400
200
0 V1
V2

La variété montagne est plus précoce que la variété plaine (164 contre 169 j), bien que la densité de peuplement
semble être influencée par le milieu. Morphologiquement : la variété montagne présente des valeurs plus élevées
de la hauteur de plante à la maturité et du diamètre de la tige (0.23 contre 0.22 mm). Cependant la surface
foliaire est plus élevée pour la variété montagne (8.02cm²contre 3.84cm²).La variété de plaine se caractérise par
des fruits plus longs (1.28 contre 0.84 cm) .Il en est de même pour la largeur des fruits plus élevée (1.14 contre
0.84 cm). Quand aux caractéristiques des grains de deux variétés locales de la nigelle, ont des taux d‘humidité et
des rendements (0,39 et 0,40 qx/ha) peu différents.

200
150
100
50 V1
0
V2

3.4. Carthame
La variété de montagne est plus précoce que la variété de plaine (190j contre 196j). La hauteur de la plante de la
variété de montagne est plus élevée (117.51 contre 112.57cm) et inversement pour le diamètre de tige de la
plante à la maturité (1.07cm contre 0.94 cm). De même, la surface foliaire est plus élevée pour la variété de
plaine 30.39cm² contre 25.96 cm2. Quand aux autres caractéristiques, la variété de plaine se caractérise par un
diamètre de capsule plus élevé (2.82cm contre 2.73cm) ; avec la présence des épines sur les capsules de la
variété montagne. Les rendements varient de 0,49 à 0,61 qx/ha pour les deux variétés. De couleur plus foncée,
les pétales pour la variété de plaine ont un taux d‘humidité plus faible 9.97% contre 12.99 %. Ce qui lui
confère de meilleures facultés de conservation.

4. Conclusion
Malgré les conditions pédoclimatiques quelque peu hostiles qui règnent actuellement, dans les régions arides
dont fait partie les Ziban, la conduite des cultures condimentaires et/ou aromatiques présente plus d‘un
avantage puisqu‘elle permet :

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- d‘alimenter le marché local et régional en ces produits, fortement demandés et qui, en qualité de plantes du
terroir, leur production a fait, jadis la réputation de la région Sud /Est algérien et notamment la région des
Ziban ;
- d‘apporter un complément de revenus aux agriculteurs en les cultivant sous palmiers et au niveau des petits
carrés dans la palmeraie;
- de contribuer à la conservation des bios ressources locales par leur réhabilitation et leur multiplication.

Par ailleurs si, d‘une manière générale les espèces étudiées ont prouvé leur aptitude aux conditions arides du
milieu. Les variétés de plaine se sont caractérisées par des rendements meilleurs et d‘une qualité des fruits
commercialisable et ce par rapport : aux aspects organoleptiques et hautes facultés de conservation (faible taux
d‘humidité).

5. Références bibliographiques
Ayache N.,2004 :« Rapport des plantes condimentaires et aromatiques ».Ed, I.T.D.A.S. Biskra.
Baba A., 1991: « Les plantes médicinales d‘Algérie » Ed : Coédition Bouchène et Adiwan, Alger
,Pp :19-59.
Beloued A. 2001: « Plantes médicinales d‘Algérie ». Ed : Office de la publication Universitaire,
Pp : 78 -144.
Bhatnagar S., 1950: «Coriandrum Linn. (Umbelliferae) in the Wealth of India. Dictionary OF
Materials and Industrial Products.Raw Materials Vol.2.Council of Scientific and Industrial Research .
New Delhi. .Pp.347 -350
François C ., 1999 : «Condimentaires et épices du monde» Ed : Michel larrieu ,.Pp : 6-9, 49, 64, 65,
118,116.
Hans W., 2007 : « 1000 plantes aromatiques et médicinales ». Ed: Nauman et Gobel. p79.
Hubert R., 1992 : « Epices et aromates » Ed : Tec et Doc .Pp18-23, Pp72-77, Pp 256-260.
Iserin , 2001 : « Encyclopédie des plantes médicinales, identification, préparation, soins » .Ed :
Larousse, 248 p.
Mokkadem A, 2004-a : « guide pratique des cultures en sec de quelques plantes médicinales,
condimentaires et aromatiques » ED: INRA.10p.
Mokkadem A., 2004- b : « la culture de nigelle ( Nigella sativa L.) ED: INRA,10p.
Mokkadem A., 2004 -c : « Note sur les plantes condimentaires et aromatiques dans la région
du Touat et le Gourara (ADRAR) ».Ed: INRA,10p.

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Les oasis algériennes : Richesse mais diversité menacée


Rahal Bouziane H1., Boulahbal O.2, Blama A.3, Mossab K.4, Djidda A.5, Allam A.6, Tirichine A.7
1 : INRAA. Mehdi Boualem. BP 37. E-mail : bouzianehafida@yahoo.fr
2, 5 : INRAA. Mehdi Boualem. BP 37.
3, 4 : INRAA. Station d‘Adrar
6 : INRAA. Station de Touggourt
7 : INRAA. Ghardaïa

Résumé :
Les oasis phoenicicoles algériennes sont un exemple typique de terroirs riches en biodiversité. A côté de la diversité du palmier dattier, des
cultures vivrières sont elles aussi diverses, constituant ainsi une véritable richesse. Il s‘agit d‘un patrimoine très ancien, transmis de
génération en génération, ayant assuré aux populations de ces régions difficiles, une source et sécurité alimentaires durant des siècles. Grâce
à leur savoir-faire, les populations de ces régions ont préservé ces ressources avec leur diversité pendant longtemps. Ils les ont utilisées pour
se nourrir, pour se soigner et pour nourrir leurs cheptels. Malheureusement, les oasis connaissent une situation de déclin qui menace leur
existence même. Nous assistons dans ces milieux à une dégradation générale et à tous les niveaux. Le déclin des oasis pèsera très lourd sur
l‘Etat algérien si des mesures urgentes ne sont pas prises pour la réhabilitation de tout le système oasien. Dans ce travail, nous essayons de
faire connaître ces ressources et de dresser leur situation tout en signalant les chamboulements qui menacent leur richesse voire leur devenir.
Mots clés : oasis phoenicicoles. Biodiversité. Cultures vivrières. Palmier dattier. Déclin.

Abstrat:
Algerian oases are a typical example of rich lands in biodiversity. Next to the diversity of palm date, subsistence crops are them as various,
constitute thus a real wealth. It is about a very old heritage, transmitted of generation in generation, having assured to populations of these
difficult regions, a source and security food during centuries. Thanks to their ability populations of these regions preserved these resources
with their diversity during a long time. They used them to feed themselves, to take care of themselves and to feed their livestock.
Unfortunately, oases know a situation of decline that threatens their same existence. We attend in these surroundings a general deterioration
and all levels. The decline of oases will weigh very heavy on the Algerian state if some urgent measures are not taken for the rehabilitation of
all the oasis system.
In this work we try to make know these resources and to raise their situation while signalling chaos that threaten their wealth or even to
become they.
Key words: Oasis of date palm. Biodiversity. Subsistence crops. Date Palm. Decline.

1. Introduction
Pays vaste, l‘Algérie occupe une superficie de 2 381 741 km2 dont les quatre cinquièmes sont occupés par le
Sahara. Dans les conditions ardues (hyper aridité) des régions sahariennes, l‘Homme a pu s‘installer grâce à des
systèmes formidables que sont les oasis, constituant les principaux points de peuplement du désert. En Algérie,
la surface agricole des oasis est majoritairement occupée par le palmier avec 93 000 ha de palmeraies et plus de
10 millions de palmiers dattiers (soit 11 % du total mondial). Ces palmiers sont localisés pour 60 % au nord-est
du Sahara (Zibans, oued Righ, El Oued et Ouargla) et pour 40 % à l‘ouest (M‘Zab, Touat, Gourara). Les dattes
constituent la principale ressource sur laquelle est basée la vie des populations oasiennes. L‘irrigation est une
pratique indispensable dans toutes les oasis, à l‘exception de certaines palmeraies de l‘Erg Occidental installées
dans les zones d‘affleurement des nappes (Bouzaher, 1990). Le système territorial que constitue l‘oasis a connu
une grande prospérité pendant 10 siècles (moyen âge), un affaiblissement à partir du 15 ème siècle avec
l‘ouverture atlantique et une crise au 19ème siècle avec la concurrence d‘autres moyens de transport, renouveau
actuel (Cote, 1999).
Les oasis ont également connu des mutations régressives qui s‘expliquent par les flux migratoires, la croissance
démographique, la surexploitation de la ressource hydrique et la remontée des sels. Les dangers persistent de nos
jours pour certaines oasis telles que celles du Touat-Gourara où le système séculaire de mobilisation de la
ressource hydrique par foggara, se trouve menacé par les prélèvements abusifs par forage. Il en est de même
pour d‘autres oasis dont le système d‘évacuation des eaux de drainage-lessivage se trouve perturbé par une
extension démesurée des palmeraies (cas d‘In salah, El Goléa, Oued Righ, Ouargla…) (Bouzaher, 1990).
Territoires riches en biodiversité, les oasis connaissent une situation de déclin qui menace leur existence même.
Nous assistons dans ces milieux à une dégradation générale : abandon de savoir-faire, de plats culinaires
traditionnels, abandon de ksours, palmeraies mortes voire la disparition de variétés/populations de terroir. La
perte de la diversité est une vraie menace pour les populations de ces régions où le niveau de vie est prédominé
par la pauvreté.

2. Matériel et méthodes :
Les résultats présentés sont issus d ‗enquêtes exploratoires et thématiques selon la méthode participative
considérant l‘agriculteur comme acteur principal dans le diagnostic tout en se basant sur l‘observation du terrain
enquêté. Ces enquêtes ont touché la région du Touat, du Gourara et du Tidikelt (sud ouest) sur plusieurs années
et celles des régions de Touggourt et de Ghardaïa (sud est). Ces résultats sont appuyés par les études
bibliographiques.

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3. Résultats
3.1. Les types d’oasis
Selon le système d‘irrigation adopté, il existe différents types d‘oasis en Algérie, à savoir :

3.1.1. Les oasis irriguées par les sources :


Les sources ont servi pendant très longtemps à irriguer les palmeraies de Tolga dans les Zibans même si leurs
débits sont très faibles. Elles sont aussi exploitées sur le flanc ouest du grand Erg occidental, la plus connue étant
celle de Béni Abbès (Abdelguerfi, 2003).

3.1.2. Les oasis à puits artésiens :


L‘eau d‘irrigation est extraite de la nappe phréatique (oasis de Ouargla). Cet artésianisme est aujourd‘hui en voie
de disparition et le pompage est devenu nécessaire (Abdelguerfi, 2003).

3.1.3. Les oasis à foggaras


La foggara est une galerie drainante creusée en ligne droite de l‘amant en aval, qui capte et amène de l‘eau
souterraine vers le terrain à irriguer et ce grâce à une pente appropriée. L‘arrosage se fait par écoulement
gravitaire, il est favorisé par les conditions topographiques favorables dont le niveau du sol est inférieur au
niveau piézométrique de la nappe du continental intercalaire. La partie drainante ou essentielle de la foggara est
la partie poreuse du canal ou appelée également, galerie drainante. Les puits creusés le long de la foggara
permettent de visiter la galerie pour des éventuels entretiens et curages (khadraoui, 2007).

3.1.4. Les oasis situées dans des ghouts


Ces oasis sont fréquentes sur l‘erg oriental dans la région du souf. Les palmiers sont plantés dans la zone de
remontée capillaire de la nappe phréatique par le creusement de cuvettes.

3.1.5. Les oasis fluviales


Ces oasis sont approvisionnées en eau des oueds (oasis du Ghoufi, du M‘Zab, de Oued Béchar).

3.1.6. Diversité du palmier dattier


Avec plus de 10 millions de palmiers dattiers, le nombre de cultivars inventoriés dépasse les mille. En plus des
cultivars identifiés, il existe dans les oasis des palmiers issus de francs et qui sont non identifiés par des
appellations. Cette catégorie est très riche en diversité et représente 1 à 10 % du nombre de palmiers dans une
oasis. A force de généraliser la culture de variétés dites meilleures ou de bonne qualité ou encore d‘exportation,
le plus grand nombre de variétés et surtout de khalt (francs) et de dokkars sont soumis à une érosion dramatique.
La diversité menacée chez le palmier dattier sous entend la menace de l‘existence de toutes les autres cultures
menées sous étage. Le palmier étant à l‘origine de la création d‘un microclimat favorable à la mise en place des
cultures vivrières.

3.1.7. Cultures vivrières des oasis


D‘après Toutain (1973), plusieurs raisons ont conduit le phoeniciculteur à opter pour l‘installation des cultures
vivrières sous ses palmiers ainsi qu‘au maintien d‘un cheptel réduit afin de satisfaire en priorité son
autoconsommation. Ces raisons sont dues notamment : au manque d‘eau et de sa mauvaise répartition ; à
l‘isolement des centres de culture et de leur éloignement des débouchés ; au marché de la datte et de quelques
autres cultures de rente, longtemps défavorable. Les cultures retrouvées presque partout dans les palmeraies en
période hivernale sont : le blé, l‘orge, l‘oignon, la fève, les carottes (carotte fourragère des oasis et/ou carotte
rouge), le navet, les plantes médicinales et aromatiques telles que la coriandre et la menthe. Durant la période
estivale, on cultive le mil (Pennisetum glaucum), le sorgho (Sorghum bicolor), le maïs et des cultures
maraîchères (poivron, tomate, courge…). Dans certaines palmeraies telles que celles de Reggane (Région
d‘Adrar), on cultive surtout du tabac et aussi beaucoup de tomate (cultures rentables). D‘autres cultures peuvent
être cultivées aussi dans les oasis comme le coton, le henné, le carthame, la lentille, la salade, l‘ail…etc.
Les arbres fruitiers sont également diversifiés dans les oasis. On peut trouver selon les endroits : Le grenadier, le
figuier, l‘abricotier, la vigne, le pêcher, l‘olivier, le poirier, le pommier, l‘abricotier, le cognassier, les
agrumes…etc. Selon Toutain (1973), le nombre d‘espèces augmente à partir du Sahara central vers les zones
présahariennes. L‘auteur souligne que dans les zones phoenicicoles marginales nord touchées par le Bayoud,
l‘oliveraie tend à remplacer la palmeraie.

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3.1.8. Cultures prioritaires


La priorité des cultures change d‘une région à une autre selon les facteurs sociaux, économiques et autres. Selon
nos enquêtes faites à l‘est et à l‘ouest du pays, nous avons noté que dans les oasis du bas Sahara (cas de
Touggourt et Ghardaïa), alors que les céréales étaient les cultures prioritaires dans le passé, elles ne le sont plus à
l‘état actuel. La modernisation qui a touché ces régions a chamboulé les habitudes et les modes de vie. Dans les
oasis de Ghardaïa par exemple, on enregistre une perte dans les savoir-faire et dans la diversité des céréales selon
les réalités du terrain enquêté et d‘après le témoignage de certains agriculteurs. Les arbres fruitiers prédominent
dans les palmeraies comme cultures sous étage (pommier, agrumes, poirier, vigne, cognassier, pêché…).
Un autre constat qui ressort de nos enquêtes est que plus on s‘éloigne en allant vers l‘extrême sud, plus on
constate que la diversité et le savoir-faire sont plus ou moins maintenus. C‘est le cas pour les oasis de la région
d‘Adrar par exemple. Dans ces régions, la diversité des céréales (blé tendre, orge, mil, sorgho) demeure la plus
riche en comparaison avec les oasis du Sud Est telles que celles de Ghardaïa et de Touggourt.
Dans le cas des oasis de la région d‘Adrar, nous avons enregistré un nombre de plats culinaires très diversifié à
base de céréales (blé tendre, orge, sorgho, mil, maïs) (Rahal Bouziane et al. 2005). Néanmoins, tout comme la
disparition qui touche certaines populations de terroir, certaines pratiques culinaires ont elles aussi disparu. C‘est
le cas de certains couscous préparés par le mélange de plusieurs céréales à la fois comme celui fait de farine
d‘orge, de blé tendre et de sorgho ou un autre à base de farine de mil, farine de blé tendre, farine de sorgho
« Hamra » et farine de maïs. Les germes de blés et d‘orge dont les vertus sur la santé humaine sont prouvées par
la médecine moderne sont malheureusement de moins en moins utilisés par les habitants des ksours. Malgré les
bouleversements socioéconomiques qui touchent la région d‘Adrar, certaines céréales gardent toujours une place
importante chez les agriculteurs, il s‘agit du blé tendre et de l‘orge. Cela n‘exclue pas qu‘au sein de ces espèces,
le privilège est donné aux populations les plus précoces. Celles qui sont tardives sont sujettes à l‘abandon donc à
la disparition. Dans ces milieux hostiles et prédominés par la pauvreté, le maintien de la diversité et de certaines
cultures comme le mil (céréale la plus tolérante à la sécheresse), le blé, l‘orge et le sorgho sont primordiaux
pour la sécurité alimentaire de ces populations et de leur maintien dans ces milieux.

3.1.9. Production de semences


A côté de la richesse de nos oasis en palmiers et en cultures sous étages, nous avons une autre richesse qui
consiste en un fait très important et qui constitue lui aussi un atout pour la sécurité alimentaire et le
développement durable. Il s‘agit de la production de semences. Un fait très attirant que nous avons enregistré
lors de nos enquêtes au sein des oasis de l‘extrême sud : les semences sont produites dans le jardin pour : les
céréales (blés, orge, mil, sorgho, maïs) et pour les autres cultures : lentilles, niébé, plantes médicinales diverses,
oignon, ail, carotte, navet, salade locale, poivron, courge…..etc.
Le maintien de ces richesses sous leurs différentes formes est déterminant pour tout le pays qui reste dépendant
de l‘étranger en matière d‘importation de la semence d‘une manière générale.

4. Conclusion
Les oasis phoenicicoles sont un exemple typique de terroirs riches en biodiversité. Selon la FAO (2004), cette
dernière peut constituer la meilleure protection contre la famine pour les paysans les plus pauvres.
Malheureusement, les oasis connaissent une situation de déclin qui menace leur existence même. Nos enquêtes
réalisées sur plusieurs années dans la région d‘Adrar et d‘autres faites récemment à Touggourt et à Ghardaïa, ont
montré que nous assistons dans ces milieux à une dégradation générale : abandon de savoir-faire, de plats
culinaires traditionnels, abandon de ksours, palmeraies mortes voire la disparition de variétés/populations de
terroir. La perte de la diversité est une vraie menace pour les populations de ces régions où le niveau de vie est
prédominé par la pauvreté. La perte de la diversité et du savoir-faire, l‘abandon de méthodes efficaces de
conservation (telles que les « matmoura » ou greniers), ce sont là des indicateurs d‘une vraie menace pour la
sécurité alimentaire dans nos régions du sud. Il est de ce fait urgent de prendre des mesures pour la réhabilitation
de nos oasis d‘une manière raisonnable traçant comme objectif primordial la mise en place d‘une agriculture
durable. Certaines de ces mesures seraient : la préservation des foggaras en tant que patrimoine national, la
gestion de l‘eau (élément important de mise en valeur agricole), amélioration des circuits commerciaux, pratique
d‘une agriculture intensive et réorganisation de l‘exploitation agricole dans l‘optique d‘une amélioration de la
fertilité et de la rentabilité du complexe « sol-cultures-élevage, favoriser la diversité du palmier dattier dans les
nouvelles palmeraies , encourager le savoir-faire et le retour aux anciennes méthodes de conservation que ça soit
au sud ou au nord du pays (conservation in situ c‘est à dire dans les éco systèmes), mettre en place une banque
de gènes pour la conservation « ex situ».

5. Références bibliographiques
Abdelguerfi A. 2003. Evaluation des besoins en matière de renforcement des capacités nécessaires à l‘évaluation
et la réduction des risques menaçant les éléments de la diversité biologique en Algérie. Rapport de synthèse.
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15-16-17/12/2009

Tome V, Ministère de l‘aménagement du territoire et de l‘environnement, FEM/PNUD. Projet ALG/97/G31, 92


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Etude du polymorphisme moléculaire chez trois espèces tunisiennes du genre Lathyrus


Ghorbel Mouna, Chtourou-Ghorbel Nidhal, Trifi-Farah Neila
Laboratoire de Génétique Moléculaire, Immunologie et Biotechnologie. Faculté des Sciences de Tunis. Campus Universitaire, 2092 El-
Manar, Tunis, Tunisie.
Tel: +216 71 87 26 00
Fax: +216 71 88 54 80/ +216 71 50 06 66
E-mail : neila.trifi@fst.rnu.tn
Résumé
Le genre Lathyrus, appartenant à la famille des Fabacées, est représenté en Tunisie par 17 espèces annuelles et pérennes qui sont toutes
diploïdes. Ces espèces sont dotées de nombreuses qualités agronomiques, écologiques et ornementales. Pour évaluer la variabilité génétique
au sein de trois espèces de ce genre (L. sativus L., L. cicera L et L. ochrus) et d‘analyser les relations phylogénétiques qui les relient, les
marqueurs moléculaires ont été utilisés. L‘analyse concerne 6 populations. L‘exploitation de la technique ISSR a permis de mettre en
évidence un important polymorphisme tant à l‘échelle inter-populations qu‘à l‘échelle interspécifique. Ainsi, un total de 190 bandes
polymorphes, est généré en utilisant 3 amorces ISSR. Le taux de polymorphisme révélé est très élevé (soit 95,47 %). Les relations
phylogéniques sont en accord avec des travaux antérieurs basés sur le polymorphisme morphologique et moléculaire.
Mots clés : Lathyrus, polymorphisme, microsatellites (ISSR), relations phylogéniques

Abstract
In Tunisia, Lathyrus genus (Fabacées) consists of 17 annual and perennial diploid species. All these species are exploited for their
agronomical and ecological qualities as forage or to allow the enrichment of the soil. Some species are cultivated for humain consumption
alimentation humaine. In order to evaluate the genetic diversity, the Inter Simple Sequence Repeats (ISSR) method was exploited in three
species (L. sativus L., L. cicera L and L. ochrus). Our data provide evidence of high molecular polymorphism (95.47 %) at the inter specific
level and among the six studied populations. 190 polymorphic bands were generated, using 3 anchored ISSR primers. The observed
relationships support previous studies based on morphological and molecular polymorphism.
Key words: Lathyrus, polymorphism, microsatellites (ISSR), phylogeny

1. Introduction
Le genre Lathyrus, comprend environ 160 espèces et 45 sous espèces. La classification universelle de ce genre,
établie par Kupicha (1983), classe ces espèces en 13 sections sur la base des paramètres morphologiques. Les
espèces du genre Lathyrus présentent des intérêts: agronomiques, écologiques, ornementaux et médicinaux. Elles
sont réparties dans toutes les régions tempérées et tropicales des deux hémisphères nord et sud (Allkin et al.,
1985). En Tunisie, le genre Lathyrus est représenté par 17 espèces annuelles ou vivaces, qui sont toutes diploïdes
(Pottier-Alapetite, 1979) dont la répartition s‘étend dans toutes les variantes bioclimatiques de l‘humide
supérieur à l‘aride inférieur. Elles poussent à des altitudes variables allant de 10 à 700 m (Ben Brahim 2003).

2. Matériel & Méthodes


Au cours de ce travail, trois espèces différentes appartenant à 2 sections du genre Lathyrus ont été étudiées: 2
espèces appartenant à la section Lathyrus: (L. sativus L. et L. cicera L) et l‘espèce L. ochrus D.C. appartenant à
la section Clymenum.L‘étude de la diversité génétique de ces espèces sera abordée au niveau intra- et
interspécifique (Tableau 1).

Tableau 1: Origine des espèces étudiées et nombre d‘individus par population


Section Espèces Pays d’origine Population
Lathyrus L. sativus Tunisie Sfax
Ethiopie Addis-Ababa
L. cicera Tunisie Zarzis
Tunisie Kerkennah
Portugal Elvas
Clymenum L. ochrus Tunisie Ariana
2.1. Extraction de l’ADN génomique
L‘ADN génomique a été extrait individuellement à partir de jeunes folioles selon le protocole de Dellaporta et
al., (1983) avec quelques modifications adaptées pour les petits échantillons.

2.2. Amplification de l’ADN par la technique ISSR : Inter Simple Sequence Repeats
Les amorces testées pour détecter le polymorphisme génétique sont constituées par la répétition de motifs di-, tri-
ou tétra- nucléotidiques. Chaque réaction d‘amplification se fait dans un volume réactionnel de 25 µl contenant
25 ng ADN; 60 pg d‘amorces; 200 µM dNTPs (Invitrogen, France); 2,5 µl du tampon de la Taq DNA
polymérase et 1U de l‘enzyme Taq DNA polymérase (Invitrogen, France). Les produits d‘amplification obtenus
par chaque amorce utilisée sont séparés par électrophorèse sur gel d‘agarose à 1,5% préparé dans un tampon
TBE 0,5X (Tris-Borate 8 mM; acide borique 8,9 mM; EDTA 8 mM) additionné du BET (bromure d‘éthidium).

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Les bandes générées au cours des différentes réactions d‘amplification ont été assimilés à des marqueurs
génétiques 1/0.

3. Résultats
Pour l‘estimation des indices de similarité selon la formule de Nei et Li (1979), le programme NTSYS (version
2.1) est exploité. La matrice des indices de similarité ainsi produite est utilisée pour générer un arbre
phylogénétique en se basant sur la méthode UPGMA, visualisé grâce au logiciel TREEWIEW (Win 32).

3.1. Analyse de la variabilité


Trois amorces ancrées (AG)10T, (CT)10A et (CT)10T, ont été utilisées sur l‘ensemble des populations. L‘analyse
des profils d‘amplifications obtenus sur la base de ces amorces a permis de mettre en évidence 190 bandes
polymorphes dont la taille varie de 0,45 à 3 Kb. Le nombre de marqueurs obtenus est variable d‘une population à
une autre. Le nombre élevé de marqueurs génétiques générés atteste de l‘importante diversité génétique des
accessions étudiées. Le taux de polymorphisme révélé est très élevé (soit 95,47 %) chez les espèces du genre
Lathyrus qui constituent un important réservoir de diversité. La valeur maximale est observée chez l‘espèce L.
ochrus qui semble être la population la plus polymorphe alors que la valeur minimale est observée chez la
population portugaise de l‘espèce L. cicera.

3.2. Indices de similarité et relations phylogéniques


La matrice des indices de similarité entre les populations varient de 0,227 à 0,741 ce qui témoigne d‘une
importante variabilité génétique entre les différentes populations utilisées Les valeurs des indices de similarité
entre les populations d‘une même espèce sont plus importantes (0,741 entre L. sativus Ethiopie et L. sativus
Sfax) que celles entre des populations d‘espèces différentes (0,227 se situe entre L. cicera Portugal et L. ochrus
Ariana). Les deux populations originaires de Sfax et d‘Ethiopie de l‘espèce L. sativus sont ainsi très proches
génétiquement malgré leur éloignement géographique. Ces deux populations qui présentent le maximum de
similitude au niveau de leur ADN, semblent avoir une origine commune. Par ailleurs, les résultats montrent que
les différentes populations de la section Lathyrus présentent une similarité élevée confirmant ainsi la
classification universelle de Kupicha. L‘importante similitude moléculaire entre L. cicera et L. sativus est en
faveur de l‘hypothèse énonçant que ces deux espèces ont évolué à partir d‘un seul ancêtre commun (Plitmann et
al., 1986). Notons que ces deux espèces sont également très semblables morphologiquement (Jackson et Yunus,
1984). Les valeurs de l‘indice de similarité entre la population Ariana de L. ochrus et les autres populations sont
les plus faibles (0,166-0,233) ce qui témoigne de l‘éloignement génétique de l‘espèce L. ochrus. L‘ensemble des
résultats sont en accord avec des travaux antérieurs basés sur les marqueurs RAPD (Chtourou-Ghorbel et al.,
2002a), RFLP (Chtourou-Ghorbel et al., 2002b), ISSR (Belaid et al., 2006) et iso-enzymatiques (Ben Brahim,
2003).

3.3. Arbre phylogénétique


Le dendrogramme établi à partir de la matrice des indices de similarité de Nei et Li (1979) est représenté par la
Figure. La structure du dendrogramme montre que les différentes populations d‘une même espèce se regroupent.
Les populations étudiées forment deux groupes:
- Le premier renfermant les cinq populations de la section Lathyrus ce qui témoigne d‘une grande similitude de
ces espèces au niveau des séquences ISSR. Les deux populations de l‘espèce L. sativus sont génétiquement très
proches malgré leur éloignement géographique. La proximité génétique de L. sativus et L. cicera a été également
observée par des marqueurs iso enzymatiques (Ben Brahim, 2003).
- Le deuxième groupe est formé par l‘espèce L. ochrus, appartenant à la section Clymenum. Ces résultats
montrent que la population Ariana de L. ochrus, est génétiquement distincte des autres populations étudiées de la
section Lathyrus.
Le regroupement des populations de la même section Lathyrus est en accord avec la classification de Kupicha
(1983) basée sur les caractères morphologiques. Dans ce regroupement, les populations spontanées et cultivées
étudiées sont indépendantes de l‘origine géographique.

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Figure 4 : Dendrogramme établi par la méthode UPGMA à partir de la matrice des indices de similarité. SE: L.
sativus, Ethiopie (Addis-Ababa) SS: L. sativus, Tunisie (Sfax) CK: L. cicera, Tunisie
(Kerkennah) CZ: L. cicera, Tunisie (Zarzis) CP: L. cicera, Portugal (Elvas) OC: L. ochrus,
Tunisie (Ariana)

4. Conclusions
La diversité génétique des espèces du genre Lathyrus a été examinée par les marqueurs ISSR pour élucider les
relations phylogénétiques. Cette analyse révèle l‘efficacité des amorces testées dans la révélation du
polymorphisme au niveau de ce genre. De plus, on note l‘efficacité de cette technique pour la discrimination
entre les différentes espèces étudiées. Les analyses phylogéniques ont non seulement confirmés la classification
de Kupicha mais aussi appuyés les différents travaux basés sur d‘autres marqueurs moléculaires. Cette analyse
met en évidence l‘existence d‘un linéage entre les espèces. L‘important polymorphisme moléculaire révélé chez
ces espèces, traduit un important réservoir de diversité génétique apte à être exploité dans de futurs programmes
d‘amélioration des espèces fourragères en Tunisie.

5. Références
Allkin R., Macfarlane T.D., White R.J., Bisby F.A., Adey M.E. 1985. The Geographical distribution of Lathyrus.
Viciaea Database Project Publication, Issue 1, No 6, University of Southampton
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Belaïd Y., Chtourou-Ghorbel N., Marrakchi M., Trifi-Farah N. 2006. Genetic diversity within and between
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Précisions sur les principales caractéristiques d’adaptation du cépage "Limaoua"


à l’aride tunisien
Harbi-Ben Slimane M1., Trifa Snoussi H2., Barka Med1.
1: Laboratoire d‘Horticulture. 2: Laboratoire de Biotechnologie et physiologie végétales.
Institut National de La Recherche Agronomique de Tunisie (INRAT). Rue Hédi Karray, 2049 Ariana. Tunisie.
E-mail: Harbi.mounira@iresa.agrinet.tn

Résumé
La "Limaoua" est considérée parmi les principaux cépages du sud de la Tunisie. Ce cépage a fait preuve d‘une bonne adaptation à la culture
en sec en permettant la valorisation de terrains où d‘autres cultures se sont avérées difficiles à installer comme c‘est le cas à Gabès. La
caractérisation ampélographique réalisée selon les descripteurs IPGRI permet d‘identifier facilement le cépage. La "Limaoua" est
remarquable par sa vigueur, sa bonne production, ses fruits fermes qui se prêtent facilement au transport, sa résistance au sirocco, sa récolte
tardive en plus d‘une aptitude à la conservation sur pied. Toutes ces caractéristiques prédisposent la promotion de ce cépage dans les régions
arides du sud tunisien.

Mots-clé : ampélographie, aride, caractérisation, cépage Limaoua.

Precisions on the main adaptation characteristics of vine "Limaoua" in Tunisian arid

Abstract
The"Limaoua" is considered among the main grapevine cultivar in Southern Tunisian. This grape cultivar showed a good adaptation to rain
fed cultivation in arid regions such as Gabès, where other crops cannot be grown. The ampelographic characterisation carried out according
to the IPGRI descriptors permitted to easily identify this grape. This "Limaoua" is remarkable for its vigour, its good yield, its fruit firmness
allowing transport and tolerance to sirocco. Beside, this cultivar enables late harvest and grapes can be conserved on the tree. All these
characteristics justify the promotion of this grape cultivar in the arid areas of the Southern Tunisian.

Key words: ampelography, arid, characterisation, "Limaoua" grape.

1. Introduction
Les oasis tunisiennes seraient le foyer des vignes autochtones cultivées. En effet, c‘est dans les oasis de Gabès,
Tozeur, Nafta et Tamarza que l‘on retrouve la plus grande diversité des vignes locales. A partir de ces sites à
microclimats typiques, des cépages seraient diffusés un peu partout dans tout le pays. La « Limaoua » est un
cépage cultivé qui a fait preuve d‘une adaptation remarquable aux conditions extrêmes de l‘aride et du semi
aride. Cette étude vise la présentation des principales caractéristiques ampélographiques de ce cépage.

2. Matériel et méthodes
Le matériel végétal est constitué de plants de "Limaoua" en production, installés dans une parcelle à Gabès,
conduite en sec. La densité de plantation est de 3m x 3m. La taille adoptée est un gobelet haut. L‘application des
descripteurs adoptés par le Code International de la Vigne et du Vin (OIV, 1983) a concerné 34 descripteurs pour
148 niveaux d‘expression.
La description a concerné les paramètres :

Le jeune rameau avec 3 descripteurs et 11 niveaux d'expression


Le rameau avec 3 descripteurs et 13 niveaux d'expression
Les vrilles avec 2 descripteurs et 7 niveaux d'expression
La feuille adulte avec 13 descripteurs et 60 niveaux d'expression
L‘inflorescence avec 1 descripteur et 5 niveaux d'expression
La grappe avec 2 descripteurs et 10 niveaux d'expression
La baie avec 10 descripteurs et 42 niveaux d'expression

3. Résultats
Pour une présentation pratique des caractéristiques ampélographiques du cépage étudié, nous avons jugé utile de
traduire les notations codées d‘après le code OIV.

Nos observations ont montré :

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Code Descripteur Notation Notation Signification


OIV
001 jeune forme de l‘extrémité 7 ouverte
rameau
002 jeune distribution de la pigmentation anthocyanique 3 faible
rameau
004 jeune densité des poils couchés de l‘extrémité 1 très faible
rameau
007 rameau couleur de la face dorsale des entre-nœuds 1 très faible
011 rameau densité des poils dressés des nœuds 1 très faible
012 rameau densité des poils dressés des entre-nœuds 1 très faible
016 vrilles distribution sur le rameau 1 très faible
017 vrilles longueur 7 longues
065 feuille adulte taille 5 moyenne
066 feuille adulte longueur 5 moyenne
067 feuille adulte forme du limbe 3 pentagonale
068 feuille adulte nombre de lobes 4 sept lobes
076 feuille adulte forme des dents 3 à cotés convexes
079 feuille adulte forme du sinus pétiolaire 3 ouvert
080 feuille adulte forme de la base du sinus pétiolaire 2 en V
082 feuille adulte forme des sinus latéraux supérieurs 2 fermés
083 feuille adulte forme de la base des sinus latéraux supérieurs 1 En V
084 feuille adulte densité des poils couchés entre les nervures 1 très faible
(face inférieure)
085 feuille adulte densité des poils dressés entre les nervures 1 très faible
(face inférieure)
086 feuille adulte densité des poils couchés des nervures 1 très faible
principales (face <)
087 feuille adulte densité des poils dressés des nervures 1 très faible
principales
151 inflorescence sexe 3 hermaphrodite
203 grappe longueur 5 moyenne
204 grappe compacité 7 compacte
220 baie grosseur 7 grosse
222 baie uniformité de la grosseur 1 non uniforme
223 baie forme 6 ovoïde
225 baie couleur de l‘épiderme 5 rouge violet
226 baie uniformité de la couleur 2 uniforme
228 baie épaisseur de la pellicule 7 épaisse
229 baie ombilic 1 peu apparent
230 baie coloration de la pulpe 1 non colorée
231 baie intensité de la coloration 1 non colorée
234 baie fermeté de la pulpe 2 ferme

Une étude ampélographique antérieure suivie d‘une analyse de marqueurs moléculaires réalisée sur une large
gamme de variétés de vignes autochtones de Tunisie (Snoussi et al., 2004), ont précisé les synonymes de ce
cépage "Limaoua" comme suit :
La "Limaoua" de Gabès serait nommée Bazzoul el Khadem à Raf Raf, Hamri à Kerkennah, Kohli à Mahdia et
Sakasli à Djerba.
Le cépage étudié présente des caractéristiques recherchées pour une sélection de culture adaptée aux conditions
de l‘aride et du semi aride tunisiens telles que :
- Une bonne production allant jusqu‘à 5-6 tonnes par hectares pour la conduite en gobelet haut avec une densité
de 3mx3m.
- Une bonne résistance au sirocco
- Une longue conservation sur pied allant jusqu‘en novembre
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- Une prédisposition au transport par des fruits fermes.

4. Conclusion
La "Limaoua" serait un cépage recommandé pour une culture en sec dans les conditions de l‘aride tunisien pour
ses aptitudes remarquables quant à la résistance au sirocco lorsque conduit en gobelet haut, et sa bonne
conservation sur pied grâce aux caractéristiques d‘une baie ferme, à pellicule épaisse qui se prête facilement au
transport.

5. Références bibliographiques
Snoussi H., Harbi Ben Slimane M., Ruiz-Garcia L., Martinez-Zapater J.M. and Arroyo-Garcia R. 2004. Genetic
relationship among cultivated and wild grapevine accessions from Tunisia. Genome. 47(6): 1211-1219.
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Analyse de la diversité génétique des cépages de Djerba (Vitis vinifera)


basée sur l’ampélographie et le marquage moléculaire
Harbi-Ben Slimane Mounira1., Trifa Snoussi Hager2.
1: Laboratoire d‘Horticulture. 2: Laboratoire de Biotechnologie et Physiologie végétales.
Institut National de La Recherche Agronomique de Tunisie (INRAT). Rue Hédi Karray 2049 Ariana. Tunisie
E-mail: Harbi.mounira@iresa.agrinet.tn

Résumé
Située au sud- est tunisien, l'île de Djerba où les possibilités de l‘agriculture sont très limitées par les sols pauvres et la sécheresse, présente
une certaine diversité génétique en exploitant les petites nappes d‘eau. La vigne compte parmi d‘autres espèces fruitières cultivées dans la
région telles que le figuier, l‘abricotier, le pêcher, le grenadier et l‘olivier. Dans le cadre de la conservation et de l‘évaluation des ressources
génétiques viticoles, nous nous sommes intéressés à l‘étude de dix variétés de vigne originaires de l‘île de Djerba. L‘étude ampélographique
a porté sur l‘application de 34 descripteurs IPGRI de nature qualitative et quantitative correspondant à 148 niveaux d‘expression. L‘analyse
factorielle des correspondances appliquée à l‘ensemble des variétés et la considération de l‘ensemble des descripteurs utilisés a permis de
distinguer les caractères permettant une meilleure différenciation variétale. Cette étude a été complétée par une analyse moléculaire basée sur
l‘application de neuf marqueurs microsatellites nucléaires. Les résultats ont permis la discrimination des écotypes de vignes autochtones
étudiés, en identifiant trois groupes distincts avec l‘apparition de trois doublets correspondant à des synonymes. Sur les dix variétés
collectées, sept présentent des génotypes multilocus. Tenant compte de nos données, des hypothèses pourront être formulées concernant la
dynamique de la diversité de ces vignes au sein de l‘île.
Mots-clé: vigne, Djerba, ampélographie, microsatellites nucléaires, diversité.

Genetic diversity analysis of Djerba vines (Vitis vinifera) based on ampelography and molecular markers

Abstract
Djerba Island is located in the South East of Tunisia. Despite its poor soils and severe dryness a relative genetic diversity does exist in
spontaneous plants as well as in cultivated crops. Grapevines are included amongst other cultivated fruit species in the region such as fig,
apricot, peach, pomegranate and olive trees. Within the framework of the preservation and assessment of grapevine genetic resources, we
were interested in the study of ten grapevine varieties originated from Djerba island. The ampelographic study was based on 34 IPGRI
descriptors of qualitative and quantitative nature corresponding to 148 expression levels. The factorial analysis applied to the whole set of
varieties and the consideration of all descriptors used, allowed the distinction of the characters which enabled the best varietal discrimination.
This study was complemented by a molecular analysis based on the application of nine nuclear microsatellite markers. The results allowed
the discrimination of local grapevine ecotypes studied in three distinct groups and the identification of three pairs of synonyms. Out of the
ten collected varieties, seven presented multilocus genotypes. Taking our data into account, hypothesis concerning the dynamic of grapevine
diversity within the island could be formulated.
Key words: grapevine, Djerba, ampelography, nuclear microstaellites, diversity.

1. Introduction
Dans le cadre de la valorisation du patrimoine viticole autochtone de Tunisie, des opérations de prospection, de
collecte et de valorisation de l‘assortiment viticole représentatif de la gamme de vignes originaires de Djerba ont
été réalisées. Pour les dix variétés de vigne de table retrouvées dans cette île, la fiche des principaux caractères
descriptifs a été remplie. Cette fiche a été élaborée conformément aux normes standardisées de l‘PIGRI, prévues
par la FAO en collaboration avec l‘OIV. Une caractérisation moléculaire sur base des marqueurs microsatellites
a été appliquée à cette gamme pour analyser sa diversité génétique.

2. Matériel et méthodes
2.1. Matériel végétal
L‘étude a porté sur dix variétés de vignes locales cultivées originaires de l‘île de Djerba : Hamri, Asli, Médina,
Arricha, Chaouch, Sakasli, Bézoul el khadem, Kohli, Tounsi, M‘guargueb. Ces variétés sont installées dans le
germoplasme de vignes de l‘INART situé à la station expérimentale du Mornag.

2.2. Caractérisation ampélographique


Le Code International pour la description des variétés et des obtentions variétales de la vigne code (OIV) a été à
la base de la description et de la présentation ampélographique des variétés. Ce code numérique comprend les
caractères pomologiques utilisés pour la reconnaissance des variétés. Chaque caractère est décrit par un chiffre
qui renseigne sur le degré de son expression (OIV, 1983). Un caractère donné peut être qualitatif ou quantitatif.
Les caractères qualitatifs sont codés par des chiffres en désignant par 1 le minimum, sans limite supérieure.

Les caractères quantitatifs sont mesurables suivant le schéma de base suivant:

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Notation du 1 2 3 4 5 6 7 8 9
caractère
Signification Absent très faible faible Faible à Moyen Moyen Fort Fort à Très
ou très à faible moyen à fort très fort fort
faible

L‘étude a concerné dix variétés de vignes représentatives des vignes locales de Djerba avec 34 descripteurs
ampélographiques (Tableau 1).
Il importe de signaler que les mensurations portent sur un échantillon représentatif prélevé dans une zone précise
du plant à une époque bien définie de son cycle de développement.

Tableau 1. Les 34 descripteurs ampélographiques utilisés.

Référence Code Descripteur Notation


OIV
1 001 Jeune rameau Forme de l‘exploitation
2 002 Jeune rameau Distribution de la pigmentation anthocyanique
4 004 Jeune rameau Densité des poils couchés de l‘extrémité
7 007 Rameau Couleur de la face dorsale des entrenœuds
11 011 Rameau Densité des poils dressés des nœuds
12 012 Rameau Densité des poils dressés des entrenœuds
16 016 Vrilles Distribution des vrilles sur le rameau
17 017 Vrilles Longueur moyenne des vrilles
65 065 Feuille adulte Taille
66 066 Feuille adulte Longueur
67 067 Feuille adulte Forme du limbe
68 068 Feuille adulte Nombre de lobes
76 076 Feuille adulte Forme des dents
79 079 Feuille adulte Forme du sinus pétiolaire
80 080 Feuille adulte Forme de la base du sinus pétiolaire
82 082 Feuille adulte Forme de la base du sinus pétiolaire
83 083 Feuille adulte Forme de la base des sinus latéraux supérieurs
84 084 Feuille adulte Densité des poils couchés entre les nervures
(face <)
85 085 Feuille adulte Densité des poils dressés entre es nervures (face
<)
86 086 Feuille adulte Densité des poils couchés des nervures
principales (face <)
87 087 Feuille adulte Densité des poils dressés des nervures
principales (face <)
151 151 Inflorescence Sexe
203 203 Grappe Longueur
204 204 Grappe Compacité
220 220 Baie Grosseur
222 222 Baie Uniformité de la grosseur
223 223 Baie Forme
225 225 Baie Couleur de l‘épiderme
226 226 Baie Uniformité de la couleur
228 228 Baie Epaisseur de la pellicule
229 229 Baie Ombilic
230 230 Baie Coloration de la pulpe
231 231 Baie Intensité de la coloration
234 234 Baie Fermeté de la pulpe

2.3. Extraction d’ADN et amplification PCR


L‘ADN génomique total a été extrait à partir du bois de deux ans en utilisant le DNeasyTM Plant Mini Kit
(Qiagen, Valencia, Calif.). Ensuite, cet ADN a été quantifié et utilisé sous forme de solution d‘ADN de travail à
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une concentration de 10ng//µl. Neuf loci de marqueurs microsatellites nucléaires précédemment caractérisés, ont
été appliqués : VVS2 (Thomas et Scott, 1993) ; VVMD5 et VVMD7 (Bowers et al., 1996) caractérisés chez
Vitis vinifera; et ssrVrZAG21, ssrVrZAG47, ssrVrZAG62, ssrVrZAG64, ssrVrZAG79 et ssrVrZAG83, à
l‘origine identifiés chez Vitis riparia (Sefc et al., 1999). Les réactions PCR ont été réalisées dans un volume final
de 20µl. Les polymorphismes des marqueurs microsatellites ont été détectés radioactivement selon les conditions
du protocole décrit par Arroyo-Garcìa et al. (2002). L‘amplification PCR a été faite dans un thermocycler Perkin
Elmer 9600 (PE Applied Biosystems, Foster City, Calif.). Les réactions d‘amplification ont été programmées
avec 15 cycles comme suit : 94°C pendant 30s, 30s à la température d‘hybridation (Tm) convenue selon
l‘amorce, qui a été réduite par 0,2°C chaque cycle, et 72°C pendant 45s. Ce programme a été suivi de 20 cycles
identiques (94°C pendant 30s, (Tm-3)°C pendant 30s, 72°C pendant 45s), puis maintenu à 72°C pendant 5 min.
Une fois les PCR finies, les échantillons ont été dénaturés en ajoutant un volume égal de solution de formamide
(98% formamide; 10mM EDTA pH 8.0; 0,05% bleu de bromophénol, et 0,05% xylène cyanol) et chauffés à
94°C pendant 3 min. Trois microlitres de chaque échantillon ont été chargés sur un gel 6% (w/v) d‘acrylamide-
bisacrylamide (19 :1). L‘électrophorèse s‘est déroulée à 90W. Ensuite les gels ont été séchés sur du papier
Whattmn et exposés aux films X-rays. Chaque échantillon a été analysé au moins deux fois pour être sure de la
reproductibilité des génotypes identifiés. La lecture des gels a été faite visuellement.

2.4. Analyse des données génétiques


La lecture visuelle des gels a permis de dresser la matrice qui traduit la présence de tel allèle pour tel génotype.
Un indice de dissimilarité (Dice, 1945) est calculé pour chaque paire d‘individus (Perrier and Jacquemoud-
Collet, 2006). A partir de la matrice de dissimilarité obtenue, une représentation arborée selon la méthode du
Neighbor-joining (Saitou and Nei, 1987) est ensuite construite en utilisant la classification ascendante
hiérarchique (UPGMA). L‘ensemble de cette analyse est réalisé à l‘aide du programme informatique Darwin®
(Dissimilarity Analysis and Representation for Windows) software version 5.0.156, développé par le CIRAD
FLHOR de Montpellier (Perrier et al., 2003). La robustesse des nœuds a été évaluée grâce aux bootstraps (500).

3. Résultats et discussion
3.1. Ampélographie des variétés :
Les notations ampélographiques relatives à chacune des variétés sont groupées dans le tableau suivant (Tableau
2).
4 7 1 1 1 1 6 6 6 6 7 7 8 8 8 8 8 8 8 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
Caract 1 2 1 2 6 7 5 6 7 8 6 9 0 2 3 4 5 6 7 5 0 0 2 2 2 2 2 2 2 3 3 3
ère 1 3 4 0 2 3 5 6 8 9 0 1 4
OIV
3 2 1 1 1 7 5 3 3 4 3 2 2 3 1 1 1 3 1 3 7 9 5 1 4 2 2 5 1 1 1 3
Variété 7 3

Arricha
Asli 7 2 1 3 1 1 3 3 2 3 3 4 2 3 1 5 7 5 7 3 5 5 3 1 6 1 2 5 1 1 1 2
7 1
Chaouc 9 2 1 1 1 7 7 5 3 4 4 5 2 3 1 7 7 5 3 5 3 5 7 2 3 1 2 3 1 1 1 2
h 7 1
El 1 2 1 1 1 5 5 3 3 4 3 2 2 2 1 1 1 1 1 3 3 5 7 2 6 5 2 9 1 1 1 3
Kohli 7 3
Hamri 1 2 1 1 1 3 5 5 2 3 2 5 1 3 1 1 1 1 1 3 5 5 5 2 4 2 2 5 1 1 1 2
7 3
Bazzoul 1 1 1 1 1 7 5 5 3 4 3 3 2 2 1 1 1 1 1 3 5 7 7 1 5 5 2 7 1 1 1 2
el 7 3
Khade
m
Médina 3 2 3 1 1 3 5 3 3 4 3 3 2 3 1 1 1 5 3 3 9 7 5 2 3 2 2 5 1 1 1 1
7 3
M'guar 5 2 1 1 1 1 5 1 3 2 2 3 1 2 1 3 1 3 1 5 5 5 7 1 2 1 1 5 2 1 1 2
gueb 7 3
Sakasli 5 3 1 3 1 7 5 3 3 3 3 6 2 3 1 1 7 1 7 5 5 7 5 1 6 3 1 5 1 1 1 3
7 3
Tounsi 1 1 1 1 1 1 5 3 3 3 2 3 1 3 1 1 1 1 1 3 9 5 3 2 3 1 2 5 1 1 1 1
7 3
Tableau 2. Notations ampélographiques des dix variétés de vigne de Djerba selon le code OIV.

Cette présentation ampélographique classique reste le moyen original le plus utilisé pour la reconnaissance des
variétés depuis VIALA et VERMOREL (1910) jusqu‘à nos jours. Les notations précisées reflètent l‘adaptation
des descripteurs OIV à la gamme étudiée. Il s‘agit de notations des principales caractéristiques de chaque
variété. Ces notations codées permettent de prévoir une exploitation par voie informatique. Les résultats de la
description ampélographique ont été complétés par les informations obtenues suite au marquage moléculaire.

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3.2. Marquage moléculaire


Les marqueurs microsatellites utilisés ont montré des profils de bonne qualité ayant généré un total de 50 allèles
contre 66 obtenus dans une étude sur une gamme de vignes tunisiennes plus large (Snoussi et al., 2004). Trois
groupes majeurs (1, 2 et 3) ont été identifiés par l‘analyse UPGMA. La taille des produits d‘amplification varie
entre 130 et 257 paires de bases (pb). Le nombre d‘allèles observés par locus varie entre 3 et 7 avec une
moyenne de 5 allèles par génotype.

Group
e1

Group
e2

Group
e3

Figure 1. Représentation hiérarchique selon la méthode NJtree, réalisée sur


une matrice de dissimilarités entre 10 variétés de vignes autochtones
tunisiennes

Les résultats ont permis la discrimination des écotypes de vignes autochtones étudiés, en identifiant trois groupes
distincts avec l‘apparition de trois doublets correspondant à des synonymes. Les génotypes obtenus pour les neuf
loci ont permis la distinction de sept génotypes uniques (multilocus) parmi les dix variétés analysées. En effet,
des similarités génétiques élevées ont été remarquées et l‘analyse a montré trois doublets de synonymes : Bézoul
el khadem/ Hamri, Kohli/ Sakasli, et Arricha/Médina. Ce résultat a été confirmé par les analyses
ampélographiques qui ont précédemment montré l‘existence de cultivars synonymes au sein de certains groupes
de vignes autochtones analysés (Harbi Ben Slimane, 2001).
Le dendrogramme de la figure 1 montre des liens très forts entrent les variétés identifiées comme synonymes,
puisque en ré échantillonnage ces variétés se trouvent rassemblées comme suit dans 100% des cas (Bootstrap=
100%).

4. Conclusion
L‘ampélographie étant le moyen qui doit être utilisé en premier lieu pour la présentation d‘une variété avant de
passer à des études plus fines. La distinction variétale a permis la précision de certaines caractéristiques qui
seules ou combinées favorisent la distinction des cépages. De plus, ces informations restent à la base de
l‘exploitation de ces variétés dans les programmes d‘hybridation visant la création de variétés à caractéristiques
recherchées. Ces observations bien que macroscopiques sont intéressantes pour un complément d‘informations
pour la caractérisation des variétés. Notre analyse moléculaire a permis de montrer que les marqueurs de type
microsatellites permettent de structurer la diversité des variétés de vignes de Djerba. Les similitudes génétiques
élevées qui ont été obtenues peuvent être expliquées par le choix de l‘aire géographique limitée de notre
prospection. Un plus large échantillonnage et une meilleure représentation du patrimoine de vignes autochtones
permettraient de conforter la mise en valeur de la diversité réellement présente dans cette région.

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Remerciements
Ce travail de recherche a été financé par le projet INIA-RF02-010-C3-1, l‘Institution de la Recherche et de
L‘Enseignement Supérieur agricoles (IRESA, Tunisie) et l‘Institut de la Recherche Agronomique de Tunisie
(INRAT). Le support technique de ces recherches a été réalisé au Centre National de Biotechnologie de Madrid
(Espagne) suivant un accord spécifique CSIC–INIA.

5. Références bibliographiques :
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Zapater, J.M. 2002. Chloroplasts microsatellite polymorphisms in Vitis species. Genome, 45: 1142–1149.
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Dice, L. R. 1945. Measures of the amount of ecologic association between species. Ecology, 26:297-302.
Harbi Ben Slimane, M. 2001. Ampélographie des vignes autochtones cultivées et spontanées de Tunisie. Volume
I. INRAT/IPGRI CWANA ISBN 92-9043-502-x.
OIV. 1983. Le code des caractères descriptifs des variétés et espèces Vitis. Paris.
Perrier X., Flori A., Bonnot F. 2003. Data analysis methods. In: Hamon P., Seguin M.,
Perrier X., Glaszmann J. C. Eds., Genetic diversity of cultivated tropical plants. Enfield, Science publishers.
Montpellier. pp 43-76.
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Molecular Biology and Evolution. 4(4): 406-425.
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analysed as sequence- tagged sites (STSs). Theor. Appl. Genet. 86: 985–990.
VIALA P., VERMOREL V., 1910. Ampélographie. Masson et Cie. (10 volumes).

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Etude de 3 espèces fourragères de Medicago sur la base de marqueurs microsatellites


Marghali Sonia, Zitouna Nadia, Chennaoui-Kourda Houda, Trifi-Farah Neila
Laboratoire de Génétique Moléculaire, Immunologie et Biotechnologie. Faculté des Sciences de Tunis. Campus Universitaire, 2092 El-
Manar, Tunis, Tunisie.
Tel: +216 71 87 26 00
Fax: +216 71 88 54 80/ +216 71 50 06 66
E-mail : neila.trifi@fst.rnu.tn

Résumé
En Tunisie, les régions pastorales sont endommagées d‘une érosion génétique sévère. Parmi les espèces fiables pour la protection et
l‘enrichissement des sols et dans la production pastorale, le genre Medicago constitue une ressource phytogénétique importante notamment
dans les régions arides et semi-arides. Pour revaloriser l'amélioration du genre Medicago, les espèces M. polymorpha, M. orbicularis et M.
minima ont été étudiées en utilisant les marqueurs microsatellites (SSR). Les résultats ont été exploités afin de caractériser ces espèces et
d‘estimer les rapports phylogénétiques entre elles. En utilisant des amorces appropriées, un grand nombre de marqueurs SSR polymorphes a
été révélé. Les résultats obtenus montrent une importante variabilité génétique existante chez M. polymorpha ce qui confirme des résultats
obtenus suite à des études antérieures basées sur des caractères morphologiques et enzymatiques. Notons que l'étendue de son aire de culture,
est à l‘origine d‘une importante variabilité génétique des Medicago adaptées aux différents milieux de culture dans tous les étages
bioclimatiques, allant de l'humide au saharien.
Mots clés : Légumineuses, Medicago, microsatellites (SSR), relations phylogéniques

Abstract
In Tunisia, the pastoral regions are damaged by severe genetic erosion. Among crops that are reliable to be exploited for protection and
enrichment of soil or for pastoral production, the genus Medicago constitutes an important phytogenetic resource in particular in the dry and
semi-arid regions. To revalue the improvement of the genus Medicago, the species M. polymorpha, M. orbicularis and M. minima were
studied by using the microsatellite markers ( SSR). The results were exploited to characterize these species and consider phylogenic relations
between them. By using appropriate primers, a large number of markers polymorphic SSR was revealed. The obtained results show an
important existing genetic variability at Mr. polymorpha what confirms results obtained further to previous studies based on morphological,
enzymatic characters. Taking into account to the area extension of culture, is at the origin of an important genetic variability of Medicago
adapted to the various soil in all the bioclimatic floors, going to the humid at the arid.
Key words: Genetic polymorphism, Medicago, microsatelites (SSR), phylogeny

1. Introduction
En Tunisie, les espèces du genre Medicago peuvent valoriser les parcours dégradés, par l‘enrichissement et
l‘amélioration des qualités des sols étant donné qu‘elles sont fixatrices d‘azote. Le complexe des Medicago
comprend des espèces pérennes et annuelles qui peuvent fournir un appoint intéressant en ressources fourragères.
L'étendue de son aire de culture, est à l‘origine d‘une importante variabilité génétique des Medicago pérennes
adaptées aux différents milieux de culture dans tous les étages bioclimatiques: de l'humide au saharien. Ainsi les
espèces ubiquistes M. truncatula et M. polymorpha sont présentes dans tous les étages bioclimatiques; les
espèces M .ciliaris, M. intertexta, M. orbicularis et M. murex, s'étendent de l'étage humide au semi-aride, tandis
que M. laciniata et M. minima occupent les étages allant du semi-aride au saharien. Les espèces annuelles du
genre Medicago sont réputées autogames. L‘étude de la biologie de la fleur révèle que certaines espèces sont
cléistogames et donc strictement autogames, alors que d‘autres espèces nécessitent le déclenchement de la fleur
et peuvent accepter, sous certaines conditions, une allogamie résiduelle.
Dans le but d‘améliorer ces espèces pour leur utilisation comme plante de pâturage en Tunisie et
particulièrement dans les zones arides et semi-arides, l‘étude des relations phylogénétiques des espèces
Medicago semble nécessaire. Pour ce faire, nous avons utilisé des marqueurs génétiques moléculaires
microsatellites (SSR) (Gupta et Varshney, 2000). Ces marqueurs ont déjà été exploités et cartographiés chez
l‘espèce modèle des Légumineuses M. truncatula (Jeong-Hwan et al., 2006). La caractérisation moléculaire et
l‘étude de la phylogénie de ces espèces permettraient éventuellement d‘introduire certaines d‘entre elles dans des
programmes d‘amélioration génétique visant la valorisation de ces espèces surtout dans les régions arides et semi
arides.

2. Matériel et Méthodes
Dans cette étude, nous avons considéré trois espèces Medicago notamment M. polymorpha, M. orbicularis et M.
minima. Cette étude a porté sur 10 individus de chacune de ces espèces. L‘ADN a été extrait à partir de
germinations en utilisant le kit Quiagen. L‘étude phylogénique a été abordée sur la base des marqueurs
moléculaires en utilisant 3 loci microsatellites: MTIC12, MTIC354 et MTIC318 (Tableau 1).

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Tableau 1 : Tableau d‘identification des amorces SSRs de Medicago truncatula (Huguet T.)
Amorces microsatellite Taille
Nomenclature Motif répété (pb)
MTIC12 (AAC)6 105
MTIC354 (TGG)7 250
MTIC318 (TTGT) 300
Les amplimères sont visualisés sur un gel de polyacrylamide à 10%. L‘ensemble des allèles générés a servi pour
élaborer une matrice de données soumise à des analyses statistiques réalisées à l‘aide du logiciel Power Marker
v3.23 (Liu & Muse, 2005). Différents paramètres ont été calculés à l‘aide du logiciel GENETIX d‘une part afin
d‘établir la diversité génétique aussi bien au niveau intra- qu‘interspécifique et d‘autre part dans le cadre de la
révélation de la puissance de ces marqueurs microsatellites (Belkhir et al., 2000).

3. Résultats
Au cours de l‘analyse de la diversité génétique des espèces du genre Medicago par les marqueurs microsatellites,
trois couples d‘amorces spécifiques de Medicago truncatula, l‘espèce modèle des Légumineuses, ont été mis à
profit. En raison de la non-spécificité des amorces, plusieurs mises au point ont été réalisées. En effet, différentes
températures d‘hybridation des amorces ont été testées pour chacun des loci utilisés. L‘utilisation des amorces
non spécifiques a permis d‘obtenir des amplifiats de taille différente de celle attendue. La visualisation des
allèles est réalisée sur un gel d‘agarose 1,5%. Les amplimères sont bien individualisés sur un gel de
polyacrylamide natif à 10%. La figure 1 (a, b) illustre des exemples de profils d‘amplification relatifs au locus
MTIC12.

L 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 L 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
1112 L L

(a) (b)
Figure 1 : Profils d‘amplification sur gel de polyacrylamide de M. polymorpha (a) et M. minima (b) grâce au
locus MTIC12 (L : Ladder 100pb; 1 à 12 : individus)

Les fréquences alléliques ont été estimées pour chaque locus exploré chez l‘ensemble des espèces étudiées. Le
nombre d‘allèles et de génotypes obtenus est considérable ce qui pourrait s‘expliquer par le fait que les espèces
analysées soient toutes spontanées. L‘importance du nombre des allèles relate également de la puissance des
marqueurs microsatellites dans le polymorphisme des trois espèces étudiées. La valeur du PIC permet de
mesurer le niveau de polymorphisme de chaque marqueur. Les valeurs élevées du PIC calculées témoignent de
l‘efficacité et de la puissance des 3 loci SSR utilisés pour l‘étude des relations phylogéniques chez les trois
espèces étudiées de Medicago. L‘hétérozygotie attendue et le taux des hétérozygotes obtenus sont estimés selon
les paramètres de Nei (1978) dans les conditions de l‘équilibre panmictique de Hardy-Weinberg. Les paramètres
de subdivision de Wright correspondent au Fis, Fit et Fst (Weir & Cockerham,1984 ; Wright,1969). Le Fit
permet d‘estimer la différenciation de l‘ensemble des espèces, Fis calcule la différenciation intraspécifique et le
Fst mesure la différenciation inter-spécifiques. Ces paramètres mettent en évidence une importante diversité au
niveau intra-population au sein d‘une espèce qui est révélatrice d‘un important pool génique chez les espèces
méditerranéennes du genre Medicago.

4. Conclusions
Suite à de nombreuses campagnes de prospections effectuées autour du pourtour méditerranéen, des programmes
d‘évaluation et de conservation des phytoressources ont été mis à jour. Medicago, légumineuse très répandue
dans le bassin méditerranéen a fait l‘objet de plusieurs études par différents paramètres morphologies et des
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outils enzymatiques. Au cours de cette étude, la diversité génétique chez les trois espèces de Medicago a été
analysée en utilisant les marqueurs moléculaires microsatellites, générant un nombre important d‘allèles et de
génotypes ce qui témoigne du polymorphisme de ces marqueurs ainsi que de leur efficacité dans la distinction de
tous les individus. De ce fait, les microsatellites restent des marqueurs de choix dans l‘étude de la phylogénie
ainsi que dans l‘amélioration génétique et par conséquent un outil fiable pour conduire des travaux de sélection
variétale assistée (SAM). Sur le plan inter-spécifique, l‘analyse a montré une variabilité moléculaire considérable
chez les trois espèces révélant un important potentiel génétique permettant ainsi une meilleure exploitation
agronomique de ces phytoressources. L‘ensemble des résultats obtenus, révélant un taux élevé de variabilité
génétique chez les Medics serait d‘un intérêt important pour les ressources fourragères générant des opportunités
pour une meilleure exploitation de ces dernières et également pour la production fourragère et pour la
valorisation des parcours dégradés.

Remerciements
Nos remerciements s‘adressent au Ministère de l‘Enseignement Supérieur (Direction Générale de la Recherche
Scientifique et Technique), au Ministère de la Recherche Scientifique et de la
Technologie. Ce travail a été réalisé à l‘aide des amorces microsatellites aimablement fournies par Huguet T.
(INRA, Toulouse)

5. Références
Belkhir K., Goudet J., Chikhi L. 2000. Genetix (Ver. 4.01). Logiciel sous windowsTM pour la génétique des
populations. Laboratoire Génome et Population. Université Montpellier II, Montpellier, France
Gupta P.K., Varshney R.K. 2000. The development and the use of microsatellites markers for genetic analysis
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Jeong-Hwan M., Dong-Jin K., Hong-Kyu C., John G., Frédéric D., Joanne M., Roxanne D., Gabriella E., Oliver
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Liu K., Muse S.V. 2005. PowerMarker: an integrated analysis environment for genetic marker analysis:
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Nei M. 1978. Estimation of average heterozygoty and genetic distance from a small number of individuals:
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Weir B.S. Cockerham C.C. 1984. Estimating F-Statistics for the analysis of population structure: Evolution, 38,
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Wright S. 1969. Evolution of the genetics of populations. The theory of gene frequencies Chicago, University of
Chicago Press. Vol 2

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15-16-17/12/2009

Etude de la diversité génétique de l’espèce méridionale


S. carnosa par les marqueurs SSRs
Zitouna Nadia, Marghali Sonia, Chennaoui-Kourda Houda, Sallami Nahla et Trifi-Farah Neila
Laboratoire de Génétique Moléculaire, Immunologie et Biotechnologie. Faculté des Sciences de Tunis. Campus Universitaire, 2092 El-
Manar, Tunis, Tunisie.
Tel: +216 71 87 26 00
Fax: +216 71 88 54 80/ +216 71 50 06 66
E-mail : neila.trifi@fst.rnu.tn

Résumé
Sulla carnosa, appartenant à la famille des Légumineuses, est une espèce allogame cantonnée dans les régions méridionales des pays du
pourtour méditerranéen. Cette dernière, présente des intérêts tant sur le plan agronomique, économique que fondamental. De plus, en
occupant le centre et le sud de la Tunisie, l‘espèce semble présenter des aptitudes de tolérance à l‘aridité voire même à la salinité.
Néanmoins, S. carnosa est menacée par une érosion génétique d‘où la nécessité de sa valorisation et de sa préservation. Dans ce cadre,
l‘étude de la diversité génétique via les marqueurs moléculaires co-dominants qui sont les microsatellites ou SSRs (Simple Sequence
Repeats) a été réalisée chez S. carnosa en comparaison avec deux espèces de Sulla: une nordique à allogamie préférentielle S. capitata, et
l‘autre S. spinosissima préférentiellement autogame originaire du centre et du sud du pays. Pour ce faire, 3 couples d‘amorces spécifiques à
l‘espèce modèle des Légumineuses, Medicago truncatula, ont été exploitées. Un taux important de polymorphisme est généré suite à cette
analyse moléculaire qui semble lié au régime de reproduction allogame de l‘espèce S. carnosa. Des analyses de corrélations permettraient de
mettre en évidence certains marqueurs moléculaires SSRs liés à la tolérance à la sècheresse.
Mots clés : Sulla carnosa, diversité génétique, transférabilité, SSR, aridité

Abstract
The Mediterranean flora is threatened by genetic erosion indicating a partial or a total extinction of some species as well as forage plants.
The Hedysarum genus suffered a new classification in 2003 which concerned the Mediterranean species and has led to the distinction of a
new genus Sulla. This genus is represented by six species: S. capitata, S. carnosa, S. coronaria, S. flexuosa, S. pallida and S. spinosissima.
To keep these important resources, the study of the genetic diversity among these 6 species is exploited by the molecular markers SSRs or
microsatellites which are considered as the first choice markers. To this end, several primers specific to Medicago truncatula, the model
legume species were used. The transferability of these primers on Sulla has proved efficient and gave a major polymorphism.
Keywords: Sulla, legume, gentic diversity, transferability, SSR, aridity

1. Introduction
Le genre Hedysarum appartient à la tribu des Hedysarae, famille des Légumineuses. Cette large famille de
dicotylédones occupe une importance agronomique en contribuant même à l'alimentation animale (Jeong-Hwan
et al. 2006). Ces espèces ont une valeur nutritive proche de la Luzerne (Trifi-Farah 2002). Ce genre est assez
large du point de vue de la répartition géographique et climatique et comporte plus d'une centaine d'espèces. Ces
espèces appartiennent à deux groupes différents se distinguant par la répartition géographique et le nombre de
chromosomique de base:
-Le groupe des espèces Alpines, Asiatiques et Arctiques avec n=7
-Le groupe des espèces méditerranéennes avec n= 8 et qui comporte dix espèces présentant des caractéristiques
communes et/ou spécifiques.
En 2003, Choi et Ohashi ont distingué parmi les espèces du groupe méditerranéen de Hedysarum, six constituant
dès lors un nouveau genre Sulla, ceci en se basant strictement sur des critères morphologiques (Basiner 1845,
Fedtschenko 1902, Hutchinson 1964, Polhill 1981, Choi et Ohashi 2003).: S. capitata, S. carnosa, S. coronaria,
S. flexuosa, S. pallida et S. spinosissima
Ces six espèces sont largement répandues dans les pays méditerranéens notamment en Tunisie où elles occupent
une vaste aire de répartition allant du Nord du pays pour les espèces S. capitata et S. coronaria, en passant par le
centre pour S. spinosissima. S. carnosa occupe quant à elle les régions méridionales. Cette distribution régionale
et climatique entraîne des tolérances de certaines espèces à l‘aridité et à la sécheresse. La tolérance à l‘aridité de
l‘espèce méridionale S. carnosa est un caractère spécifique de cette espèce annuelle, diploïde (2n=16) et à
régime de reproduction préférentiellement allogame. Sulla carnosa présente de grandes qualités agronomiques
qui seraient d'un apport important pour les programmes d'amélioration dans le but d'obtenir des cultivars
performants et résistants à la sécheresse et à la salinité dans les milieux arides. La comparaison de cette espèce a
été réalisée avec l‘espèce du Nord S. capitata, qui est largement broutée témoignant de sa bonne valeur
fourragère (Trifi-Farah 2002). C‘est une espèce annuelle, diploïde à 2n=16 et préférentiellement allogame
(Baatout et al. 1990). Elle pousse dans des régions à climat semi-tempéré, sur un sol à texture sableuse formant
des tapis très florifères (Trifi-Farah et al. 2002). La comparaison a été aussi effectuée avec l‘espèce centrale du
genre qui est S. spinosissima, espèce diploïde à 2n=16. Son régime de reproduction est préférentiellement
autogame (Baatout et al. 1990). Elle pousse spontanément sous un climat aride, sur des sols à texture sableuse.
Elle occupe une large aire de distribution géographique témoignant d'un pouvoir adaptatif important, notamment
dans les régions arides caractérisées par un déficit fourrager important, un risque considérable d'érosion du sol
(Baatout et al. 1990). Dans ce cadre, une analyse moléculaire a été abordée via les marqueurs co-dominants,
microsatellites ou SSRs qui sont largement distribués tout le long du génome des eucaryotes (Tautz et Renz
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1984, Toth et al. 2000). Pour ce faire, 3 paires d‘amorces spécifiques à Medicago truncatula, l‘espèce modèle
des légumineuses, sont testées. La transférabilité des amorces sur des espèces proches est testée chez les deux
espèces Fabacées Sulla et Medicago.

2. Matériel et Méthodes:
Au cours de ce travail, nous nous sommes intéressés aux 3 espèces S. carnosa , S. capitata et S. spinosissima.
Pour cela, 10 graines par espèce ont été mises en germination sur des boites de Pétri. Le pouvoir germinatif et la
vitesse de germination varient d‘une espèce à une autre (Bourguiba et al., 2008).
L‘extraction de l‘ADN génomique total a été réalisée sur ces germinations selon le protocole fourni avec le kit
PureLink Plant, Total DNA purification Kit. Invitrogen France. Par la suite, des amplifications par PCR
(Polymérase Chain Reaction) ont été réalisées dans un volume réactionnel de 25µl contenant de 25 à 30 ng
d'ADN, 2,5 µl de tampon MgCl2 free (×10), 2,5 mM de MgCl2 (50mM), 20 mM de dNTP, 1 unité de Taq
polymérase et 50 ng de chacune des amorces.
Tableau: Identification des amorces SSRs de Medicago truncatula (Huguet T.)

Code Séquence Motif Taille Taille T


répété théorique observée (°C)
MTIC354 S:5'AAGTGCCAAAGAACAGGGTTT 3'
A:5'AACCTACGCTAGGGTTGCAG 3' [TGG] 7 250 pb 250 pb 54
MTIC318 S:5'TCAACCAACTCAATGCCACA 3'
A:5'TTGTTGTGAAATGGAAAATGG 3' [TTGT] 190 pb 300 pb 55
MTIC160 S:5'GAGGGAGCACCTCAAAGTT3' [AG] 5 123 pb 150 pb 49
A:5'GTATCTGCCGGTGGGAAGT3'

L‘utilisation des amorces non spécifiques, a permis d'obtenir des amplifiats de même taille pour l‘amorce
MTIC354 alors que des tailles différentes de celles attendues sont observées pour les morces MTIC318 et
MTIC160. La visualisation de ces allèles est réalisée sur un gel d'agarose 1,5 %. Pour une meilleure résolution
des allèles, ces mêmes produits sont séparés sur un gel d‘Acrylamide à 10%. L‘ensemble des allèles a servi pour
élaborer une matrice de données qui est soumise à des analyses statistiques appropriées permettant de calculer la
fréquence de chaque allèle et chaque génotype, l‘hétérozygotie, les taux de polymorphisme, la diversité
génétique, les distances génétiques, et d‘établir les relations phylogénétiques. Les analyses statistiques ont été
réalisées à l‘aide du logiciel GENETIX (Belkhir et al., 2000).

3. Résultats
Au total 38 allèles ont été générés par l‘exploration des 3 locus microsatellites. L‘allèle 320 du locus MTIC354
dont la fréquence est de 0,7 se révèle le plus fréquent. Il existe par ailleurs des allèles spécifiques qui ont une
importance dans la caractérisation moléculaire des espèces.
Les allèles 235, 242, 285 du locus MTIC 354, 315 et 338 du locus MTIC 318 et 228, 245 et 265 du locus
MTIC138 sont des allèles spécifiques à S. carnosa. La présence de ces allèles spécifiques à cette espèce
méridionale serait éventuellement liée à la tolérance de cette espèce aux conditions extrêmes d‘aridité et de
sécheresse. L‘analyse de la diversité génétique chez ces 3 espèces du genre Sulla, nous montre un déficit en
hétérozygotes. En effet, les valeurs de l‘Hétérozygotie attendue (0,7) sont nettement supérieures à celles
observées (0,187). Ce déficit en hétérozygotes serait dû à des pressions de sélection et/ou au régime de
reproduction.
L‘analyse des paramètres de Wright (1969) qui mesure la différenciation inter-spécifique montre que les deux
espèces S. capitata et S. spinosissima sont les plus distinctes. Ces résultats concordent avec les distances
génétiques (Cavalli-Sforza et Edwards 1964) (Tableau 1). Les différences entre les aires de distribution de ces
espèces ainsi que leur régime de reproduction expliqueraient cette divergence moléculaire.

Tableau 1: Matrice des distances génétiques et des paramètres de Wright

Distances/ S. capitata S. carnosa S. spinosissima


Fst
S. capitata 0,000 0.277 0.285
S. carnosa 0.193 0,000 0.246
S. spinosissima 0.253 0.144 0,000

Ces résultats moléculaires confirment également la nouvelle nomenclature de Choi and Ohashi (2003)
discriminant Hedysarum spinosissimum ssp capitatum et ssp. Euspinosissimum en deux espèces distinctes S.

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capitata et S. spinosissima. Des résultats similaires ont été également rapportés sur la base de la comparaison des
séquences des espaceurs intergéniques (ITS) et ISSR (Chennaoui et al., 2007 ; Chennaoui-Kourda et al., 2007).
La corrélation entre les marqueurs moléculaires générés SSR en relation avec l‘adaptabilité à la sécheresse de S.
carnosa, est entreprise pour mettre en évidence des marqueurs liés à la tolérance à l‘aridité.

4. Références
Baatout H., Marrakchi M., Pernes J. 1990. Electrophoretic studies of genetic variation within and among
populations of allogamous H. capitatum and autogamous H. Euspinosissimum, Plant Science, 69,49-64
Basiner T. 1845. Enumeratio monographica specierum generic Hedysari. Ball. Cl. Phy.-Meth. Imp. Sci. Acad. St
Petersb., 4, 305-315
Belkhir K., Goudet J., Chikhi L. 2000. Genetix (Ver. 4.01). Logiciel sous windowsTM pour la génétique des
populations. Laboratoire Génome et Population. Université Montpellier II, Montpellier, France
Bourguiba H., Chennaoui H., Marghali S., Marrakchi M., Trifi-Farah N., (2008). ‘Germination rates of seeds of
H coronarium accessions of Tunis. Biologia, 5, 10-15
Chennaoui H., Marghali S., Marrakchi M., Trifi-Farah N. 2007. Phylogenetic relationships in Mediterranean
Hedysarum genus as inferred from ITS sequences of nuclear ribosomal DNA, Genetic Ressources and crop
Evolution, 54, 389-397
Chennaoui-Kourda H., Marghali S., Marrakchi M., Trifi-Farah N., (2007). ‗‘Genetic diversity of Sulla genus
(Hedysarea) and related species using Inter-Simple Sequence Repeat (ISSR) markers, Biochemical systematics
and ecology, 35, 682-688
Choi B.H et Ohashi H. 2003. Generic criteria and an infragenic system for Hedysarum and related
genera(Papilionoideae-Leguminosae), Taxon, 52, 567-576
Fedtschenko B.A. 1902. The genus Hedysarum, Acta Horti Petrop., 19, 185-342
Hutchinson J. 1964. The genera of flowering Plants (Angiospermae), Dicotyledones. vol.1 .Oxford Univ
Press.Oxford
Jeong-Hwan M., Dong-Jin K., Hong-Kyu C., John G., Frédéric D., Joanne M., Roxanne D., Gabriella E., Oliver
S., Anne-Marie D., Gyorgy B.K., Bruce R., Nevin D., Young et Douglas R.C. 2006. Distribution of
Microsatellites in the Genome of Medicago truncatula: A Resource of Genetic Markers That Integrate Genetic
and Physical Maps, Genetics, 172, 2541-2555
Polhill R.M. 1981. Hedysarea. In: Polhill, R.M & Raven P.H(eds), ‗‘Advances in Legume Systematics‘‘, part2.
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Tautz D., et Renz M. 1984. Simple sequences are ubiquitous repetitive components of eukaryotic
genomes.Nucleic, Acids Res., 12(10), 4127-4138.
Tóth G., Gáspári Z., Jurka J. 2000. Microsatellites in different eukaryotic genomes: survey and analysis,
Genome Res., 10(7), 967-81
Trifi-Farah N., Baatout H., Boussaïd M., Combes D., Figier J., Salhi-Hannachi A., Marrakchi M. 2002.
Evaluation des ressources génétiques des espèces du genre Hedysarum dans le bassin méditerranéen, Plant
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Wright S. 1969. Evolution and the genetics of populations. The theory of gene frequencies Chicago: University
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Diversité génétique et association marqueur phénotype pour la tolérance au stress


hydrique chez l’orge locale
M. A. OULD MED MAHMOUD et S. HAMZA
Laboratoire de génétique et amélioration des céréales de l‘Institut National Agronomique de Tunisie.

Résumé
La diversité génétique des orges locales issues de cinq régions géographiques (Nord-Ouest, Littoral, Sud, Jerba et Kerkenah) a été évaluée en
utilisant 28 marqueurs microsatellites (SSR). Ces 28 loci ont révélé un total de 98 allèles avec une moyenne de 3.76 allèles par locus.
L‘analyse moléculaire de la variance (AMOVA) a montré une très large variabilité intra région (~95 %) ainsi que l‘absence d‘une
différentiation géographique à l‘exception d‘une faible différentiation de la population du Nord-Ouest. L‘adaptation de ce germoplasme local
au stress hydrique a été investiguée en évaluant la variabilité des paramètres agrophysiologiques en chambre de culture sous conditions
irrigué et de stress hydrique. L‘analyse de la variance a montré que l‘effet génotype et l‘effet du stress hydrique sont hautement significatifs
(P<0.001) pour tous les paramètres étudiés, indiquant une large variabilité entre les génotypes. L‘analyse en composante principale (ACP) a
départagé les génotypes en deux principaux groupes. La diversité de la réponse au stress hydrique du germoplasme local suggère que
l‘amélioration de l‘orge doit être réalisée de manière ciblée en fonction des régions climatiques. Les données du polymorphisme moléculaire
et de la variabilité agrophysiologique ont été exploitées pour une analyse d‘association marqueur/phénotype par analyse de régression
multiple. La majorité des marqueurs associés sont spécifiques aux conditions de traitement dont les marqueurs ABI5, HVSPIA, HVLEU,
HVM64 et HVM65 qui sont spécifiques au stress hydrique. Ces marqueurs une fois validés peuvent constituer des candidats potentiels pour
la sélection assistée dans le but d‘introgresser les caractères contrôlant au mieux l‘état hydrique. Parmi les marqueurs de tolérance identifiés
certains se localisent dans des QTLs de tolérance décris dans la littérature.
Mots clés : Orge, microsatellites, diversité génétique, tolérance au stress hydrique, association marqueur/phénotype.

Abstract
To assess the genetic diversity among Tunisian local barley, a set of barley accessions representing five distinct geographical regions (North-
West, Littoral, South, Jerba and Kerkenah Islands) was characterized with 28 Simple Sequence Repeats (SSR) markers. The 28 loci revealed
a total of 98 alleles, with an average of 3.76 alleles per locus. Partitioning analysis of genetic diversity showed that about 95% of the total
variation was within regions and no geographical differentiation could be found except for the North-West population. The adaptation to
dried conditions was assessed by studying the variation for water status and agronomic parameters under different water treatments in growth
chamber. Statistics analysis of variance showed a highly significant effect of treatment and genotype (P<0.001) for all parameters, indicating
a wide range of variation regarding these parameters. Under water stress treatment, principal component analysis (PCA) subdivided the
genotypes into two main groups. Diversity of Tunisian germplasm response to water stress suggests that breeding could be directed
according the different climatic regions. DNA polymorphism and agrophysiological data obtained were exploited for marker/trait
associations using multiple regressions. Most of the markers associated were specific for a given treatment and the markers ABI5, HVSPIA,
HVLEU, HVM64 and HVM65 were specific to drought stress. After validation, those markers could be used in marker-assisted selection for
improving physiological tolerance of barley in dehydrated condition. Among the identified markers some were localised within QTLs for
drought tolerance described in the literature.

1. Introduction
Le secteur céréalier joue un rôle socio-économique important à l‘échelle mondiale, la balance
importations/exportations céréalières pose le problème très important de la sécurité alimentaire. L‘orge est la
quatrième céréale dans le monde et la deuxième en Tunisie, elle occupe des superficies de l‘ordre de 500 milles
hectares, ce qui correspond au tiers des superficies consacrées aux céréales (DGPA, 2006). Elle est utilisée à
environ 85% pour la consommation animale et 10 à 15% pour l‘alimentation humaine (El Felah et Medimagh,
2005). La culture de l‘orge est considérée comme une partie intégrante des systèmes de production des zones
arides et semi-arides dans lesquels elle se présente comme étant la culture d‘appoint par excellence d‘autant plus
qu‘elle permet la valorisation des sols les moins favorables (Bel Kefi, 2004).
En Tunisie, le climat est caractérisé par l‘irrégularité de la pluviosité dans le temps et dans l‘espace ainsi que par
une tendance vers plus d‘aridité et donc un impact accru des sécheresses (Slama et al., 2005). Ceci explique en
grande partie les fluctuations des rendements de l‘orge qui ont variés pour la période 2000-2006 entre 2.2 et 15
qx/ha avec une moyenne de l‘ordre de 8 qx/ha, largement inférieure à la moyenne mondiale qui est de 24 qx/ha
(DGPA, 2006 ; FAOSTAT, 2008). Face à cette situation, la création de variétés adaptées aux conditions
marginales des zones défavorisées où le stress hydrique combiné au stress thermique et à d‘autres conditions
adverses de culture entrave l‘augmentation de la production nationale, s‘impose. Dans ce sens, l‘évaluation et la
caractérisation des ressources génétiques, particulièrement les orges locales ou « landraces », qui montrent une
large adaptabilité aux conditions difficiles de ces zones et qui sont selon plusieurs auteurs une source pour la
découverte des caractères d‘intérêt agronomique, constitue un élément clef pour la résolution de cette
problématique. La conservation et l‘utilisation des ces ressources génétiques sont essentielles pour la stabilité et
l‘amélioration de la production, le développement durable et la lutte contre la pauvreté. Toutefois, une efficiente
utilisation de ces ressources nécessite des préalables connaissances sur leur niveau de diversité génétique et les
forces évolutives qui contribuent à cette diversité.
En Tunisie, une évaluation morphologique et biochimique au sein d‘une collection composée de 423 accessions
d‘orge locale a révélé une très grande variabilité morphologique et biochimique inter et intra sites (El Faleh,
1998 ; El Faleh et Makni, 2000). Néanmoins, ces types de marqueurs sont largement affectés par
l‘environnement et/ou stades de développement. Les marqueurs moléculaires, et particulièrement les

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microsatellites ont l‘avantage d‘avoir un haut niveau de polymorphisme. Les informations du niveau de diversité
et relations entre les génotypes en utilisant ces marqueurs sont nécessaires pour une efficiente conservation et
utilisation du germoplasme de l‘orge.
Par ailleurs l‘adaptation de ces ressources à la sécheresse apparaît comme le résultat de nombreuses
modifications phénologiques, morphologiques, physiologiques et biochimiques qui interagissent et reflètent
différents types d‘adaptation. Dans des conditions de sécheresse les améliorateurs cherchent généralement des
génotypes qui ont un rendement potentiel élevé et des caractéristiques phénologiques et physiologiques qui
favorisent la tolérance au stress (Blum et al., 1983; Acevedo, 1991; Annicchiarico et Pecetti, 1995). Pour cette
raison l‘évaluation de la tolérance au sein de ces ressources et le choix des génotypes tolérants, constituent des
étapes primordiales dans les programmes d‘amélioration pour la tolérance au stress hydrique.
Toutefois la sélection des génotypes sur la seule base des caractères phénotypiques peut ne pas toujours donner
les résultats escomptés parce que ces caractères sont fortement influencés par les conditions environnementales
d‘autant plus que leur évaluation est longue et laborieuse. La combinaison de ces critères avec des marqueurs
moléculaires et des locus à caractère quantitatif (QTL) liés à ces caractéristiques pour assister l‘amélioration
génétique devient aujourd‘hui une priorité dans la sélection et la création de variétés tolérantes à la sécheresse.
L'identification de marqueurs associés aux phénotypes d‘intérêt dans un groupe de génotypes par l‘étude de
l‘association entre le marqueur et le caractère offre un moyen alternatif. Ces associations marqueurs/phénotypes
sont généralement mises en évidence par analyse de la variance et/ou analyse de régression. Les résultats de ces
études permettent l‘identification de certains marqueurs qui peuvent être utilisés comme outil de sélection rapide
et fiable.
Dans ce cadre le présent travail vise à étudier ; i) la diversité génétique au sein d‘un ensemble de 120 accessions
d‘orges locales, collecté de cinq différentes régions de la Tunisie en utilisant des marqueurs SSR, en vue de
déterminer le niveau de diversité et la structure des populations, ii) la variabilité phénotypique pour des
caractères agromorphologiques et physiologiques sur un ensemble de 40 accessions et 4 variétés améliorées,
sous stress hydrique et sous condition optimale d‘irrigation en chambre de culture, iii) Les associations
marqueur/phénotype en testant les relations entre les marqueurs moléculaires utilisés et la variation des
caractères phénotypique étudiés par analyse de régression simple et multiple.

2. Matériel et Méthodes
2.1. Diversité génétique et structure de population
2.1.2. Matériel végétal
Le matériel génétique utilisé consiste à 120 génotypes d‘orge locale à 6 rangs collectés à partir des régions du
Nord-Ouest, Littoral, Sud et les îles de Kerkenah et Jerba. Les régions Sud, Littoral et Kerkenah sont
représentées chacune par 30 génotypes, tandis que le Nord-Ouest et l‘île de Jerba sont représentées
respectivement par 14 et 16 génotypes.

2.1.3. Analyse de la diversité


Pour l‘analyse de la diversité au sein du matériel génétique 28 paires d‘amorces SSR représentant l‘ensemble du
génome de l‘orge, avec au moins 3 loci par chromosome, ont été utilisées. La diversité génétique a été évaluée
selon les critères suivants : i) Nombre total d‘allèles, ii) Diversité génique calculée selon Nei (1973). Ces
statistiques ont été calculées en utilisant le logiciel POPGENE version 1.31 (Yah et al 1997).

2.1.4. Structure de la population


La différentiation génétique entre les accessions d‘orges collectées des différentes régions a été estimée par une
analyse de la variance moléculaire (AMOVA) à un seuil de signifiance de 5%, utilisant le logiciel ARLEQUIN
version 3.0 (Excoffier et al. 2005).

2.2. Comportements agro physiologiques des orges vis-à-vis du stress hydrique


2.2.1. Matériel végétal
Le matériel végétal utilisé consiste à 40 génotypes d‘orge locale, issus des régions du Nord-Ouest, Littoral, Sud
et Kerkenah représentées chacune par 10 génotypes, et 4 variétés qui sont Rihane, Rouhou, Manal et Martin.

2.2.2. Conduite de l’essai et dispositif expérimental


L‘essai a été conduit en chambre de culture, la température a été fixée à 25°C ± 2 le jour et à 18°C ± 2 la nuit.
L‘humidité relative enregistrée a été entre 60% et 70%. La photopériode a été fixée à 14 h. Le rayonnement
photosynthétiquement actif (PAR) mesuré avec un capteur de lumière a été en moyenne de 350 µmoles/m 2/s. Les
différents génotypes ont été cultivés dans des pots en plastique. Chaque pot a été rempli de substrat composé de
50% de tourbe (Klasmann Potgrond H), 25% de sol de l‘INAT de texture sablo-limono-argileux et 25% de

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sable. Deux traitements ont été réalisés durant cet essai : le traitement irrigué (I) et le traitement stressé (S). Un
dispositif complètement aléatoire à deux répétitions par traitement hydrique a été adopté.

2.2.3. Variables mesurées


Les variables physiologiques, potentiel hydrique foliaire du jour (LWP), le contenu relatif en eau des feuilles
(RWC) et la conductance stomatiques (CS) ont été mesurés lorsque le contenu relatif en eau du sol été entre 20
et 25% pour tous les génotypes. Les paramètres phénologiques, période d‘épiaison (PE) et période de floraison
(PF) en nombre de jours ont été estimés. A la fin du cycle de culture les paramètres, hauteur des plantes (HP),
nombre d‘épis (NE) par plante et nombre de grains par épi du maître brin (NGE) et la biomasse aérienne (BA)
ont été déterminés.

2.2.4. Analyse statistique


Une analyse de la variance (ANOVA) a été réalisée pour chaque variable, en utilisant la procédure GLM du
logiciel SAS version 9.1 (SAS Institute, 1987, Cary, NC, USA), pour tester les effets du traitement et du
génotype et leurs interactions sur la variation des paramètres étudiés. Une analyse en composante principale
(ACP) a été réalisée pour étudier la répartition des génotypes en fonction des paramètres étudiés. Ces analyses
ACP ont été réalisées en utilisant le logiciel XLSTAT 2008 Version 7.03.
2.3 Associations marqueur phénotype
L'association entre les différents allèles des marqueurs et les caractères phénotypiques étudiés a été estimée par
une analyse de régression simple où les caractères ont été traités comme variable dépendante tandis que les
marqueurs ont été traités en tant que variable indépendante. Les associations marqueur/phénotype qui se sont
montré significatifs (P<0.05) en régression simple ont été soumises a une analyse de régression multiple par
étape (‗stepwise multiple regression analysis‘) (Virk et al. 1996, Vijayan et al. 2006). Toutes les régressions ont
été réalisées en utilisant la procédure REG du logiciel SAS version 9.1. L‘association entre les marqueurs et la
variation de chaque caractère sous condition stressée (S) et irriguée (I) a été analysée séparément.

3. Résultats
3.1. Diversité génétique et structure de population
Sur les 28 marqueurs SSR utilisés 98 allèles ont été détectés, allant de 2 à 10 par marqueur et une moyenne de
3.76 allèles par locus. La diversité génique a varié de 0.09 (HVCMA- 7H) à 0.84 (HVM74- 6H) avec une valeur
moyenne de 0.50. Le nombre total d‘allèles a varié selon la région, allant de 77 pour l‘île de Jerba à 86 allèles
pour les accessions du littoral et 59 allèles (60.2%) sont partagés par toutes les régions. La plus faible diversité a
été observée dans la région du Nord-Ouest avec une diversité génique de 0.38, tandis que la plus grande diversité
a été au sein des accessions issues de l‘île de Kerkenah avec une diversité génique de 0.46 (Tableau 1).
Tableau 1: Nombre de génotypes, nombre total d‘allèles et diversité génique par région.
Regions Kerkenah Littoral Sud Jerba Nord-Ouest
Nombre de génotypes 30 30 30 16 14
Nombre d’allèles 83 86 81 77 78
Diversité génique 0.4615 0.4517 0.4531 0.4397 0.3875
Les résultats de l‘analyse de la variance moléculaire (AMOVA) ont montré qu‘un pourcentage très élevé
(95.27%) de la variabilité des loci SSR est attribuée à la variabilité intra population et seulement 4.73% de cette
variabilité a été entre les populations. Les valeurs de FST entre les paires de populations indiquent que la
population du Nord-Ouest est significativement différentiée (P<0.05) du reste des populations (Tableau 2).

Tableau 2: Valeurs de FST entre paires des populations

Populations Kerkenah Littoral Sud Jerba Nord-Ouest


Kerkenah 0.00000
Littoral 0.02863 0.00000
Sud 0.02481 0.03199 0.00000
Jerba 0.03655 0.03383 0.05119* 0.00000
Nord-Ouest 0.08952* 0.08044* 0.11365* 0.07967* 0.00000
* Valeurs significatives de Fst (P < 0.05)

3.2. Comportements agro physiologiques des orges vis-à-vis du stress hydrique


L‘analyse de la variance a montré que l‘effet traitement est hautement significatif (P<0.001) pour tous les
paramètres. L‘effet génotype est significatif (P<0.001) pour toutes les variables à l‘exception de la teneur
relative en eau (RWC) montrant ainsi un haut niveau de variabilité génotypique pour la plupart des paramètres
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étudiés. Des interactions significatives traitement x génotype ont été observées pour la plupart des variables (8/9)
indiquant que le comportement des génotypes varie en fonction du traitement (Tableau 3).

Tableau 3 : Analyse de la variance (carrées moyens) pour les différents paramètres étudiés.
Sources de variation
Traitement Génotypes Trait x Gén Erreur
ddl 1 43 43 87
LWP 2463*** 14,35*** 9.07*** 3.67
RWC 0, 106*** 0,011ns 0,006ns 0,008
CS 1104320*** 11302*** 12050*** 673,82
PE 1186*** 500*** 68** 35,74
PF 3701*** 371*** 46*** 8,42
HP 8515*** 262*** 82*** 25,36
NE 18,5*** 3,25*** 1,38* 0,95
NGE 5104,8*** 127,8*** 42,3** 24,36
BA 79230113*** 2961762*** 706509*** 198068

Les paramètres LWP, CS, PE NE, NGE et BA ont été utilisés en considérant leurs moyennes pour tous les
génotypes en conditions de stress (S) pour établir une analyse en composante principale (ACP). L‘ACP a montré
que les trois premiers axes expliquent 73,8% de la variation. L‘axe F1 expliqué par les paramètres PE, BA, et
NGE (tableau 4), oppose les variables PE et la BA à la variable du rendement NGE, tandis que l‘axe F2 sépare
les paramètres physiologiques (LWP et CS) du reste des variables. Vu que la variable NE est faiblement
représentée sur les axes 1 et 2 (12 et 18%, respectivement), celle-ci n‘est pas approprié pour la distinction entre
les génotypes. Par ailleurs les variables LWP et la CS sont mieux représentés sur l‘axe F3 où ils expliquent
respectivement 43 et 42% (Tableau 4). Ainsi le plan F1-F3 qui représente mieux la répartition des génotypes a
permis de distingué 4 groupes. Le premier (I) est composé des génotypes qui ont le nombre d‘épis et de grains
par épi le plus élevé, un faible potentiel hydrique (en valeur absolue) et une faible conductance stomatique
(figure 1). Le deuxième groupe (II) est composé des génotypes avec un NGE plus faible par rapport au groupe
(I) mais ont aussi un plus faible potentiel hydrique et une plus faible conductance stomatique. Ces deux premiers
groupes se caractérisent par une PE courte (précoce) et une biomasse aérienne faible et constitués de génotypes
issus de trois régions de Kerkenah, du Littorale et du Sud. Le 3 ième groupe (III) est caractérisé par des génotypes
tardifs et une biomasse aérienne élevée et des potentiels hydriques et conductances stomatiques plus élevés. Ce
groupe est exclusivement constitué des génotypes du nord-ouest. Le dernier groupe (groupe IV) se caractérise
par des génotypes ayant une biomasse aérienne moins élevée que celle du groupe (III) et sont moins tardifs mais
ils ont les mêmes caractéristique du point de vu potentiel hydrique et conductance stomatique. Les deux derniers
groupes sont caractérisés des génotypes possédant un faible nombre d‘épis et de grains par épis (Fig.1).
Tableau 4 : Contributions des variables en (%) dans chacune des composantes principales.
F1 F2 F3
LWP 0,25 37,24 43,68
CS 0,11 30,75 42,22
PE 36,53 0,42 0,00
NE 12,871 18,789 4,691
NGE 28,23 1,11 9,09
BA 22,00 11,67 0,30

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Biplot (axes F1 et F3 : 52.32 %)


4

3 I
III
K19
2 LWPS
S2a NW6
S6
K23 NW7 NW12
F3 (15.17 %)

1 Rou L5J13
K1a S1a
L6 L23NESSo2 NW9
NW13 NW11
NW8 Man
L21 NW3
0
J2a K15 K6a EEPS
L27 BAS L3a
K7b Mar
-1 NW2
NGES S5 S4
Rih NW5
L10
K26 L8 L20 K24
L15 S12
K22 S11
-2 CSS
K13

-3
-4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6 7
II F1 (37.15 %) IV

Figure 1 : Projections des génotypes sur le plan F1-F3 issu de l‘analyse de la composante principale (ACP) des
paramètres utilisés. Les génotypes sont identifiés selon leurs provenances, NW : Nord-West, L : Littorale, K :
Kerkenah et S : Sud. Rih, Rou, Mar, et Man sont respectivement les variétés Rihane, Roho, Martin et Manal.

3.3. Associations marqueur-phénotype


En considérant les traitements séparément, le nombre des associations significatives indiquant les présences de
QTLs a varié de 1 à 3 QTLs par caractère. Certains loci ont été spécifiques aux conditions de stress hydrique tel
que ceux associés aux marqueurs ABI5, HVSIPIA, HVPRP1B, HVLEU et HVM65 qui sont impliqués
respectivement dans la variation des caractères LWP, RWC, CS, NE et PH. Par contre les marqueurs HVCSG,
EBmac603, MWG502, Dha, Bmac181, Bmac273, HVM31 et HVM20 ont été spécifiques à la condition irriguée.
D‘autres marqueurs sont communs aux deux conditions hydriques tel que les marqueurs HVM49, HVM36,
HVM68 et HVM74. D‘autre part, certains marqueurs sont associés à un seul caractère tel que les marqueurs
ABI5, HVCSG, HVPRP1B, EBmac603, HVLEU, MWG502, Dha, Bmac273, Bmac181, HVM20 et HVM65
tandis que d‘autres sont associés à la variation de plusieurs caractères à la fois, tel que les marqueurs HVSIPIA,
HVM31, HVM36, HVM68, HVM49 et HVM74 (Tableau 5). Ces différents QTLs identifiés sont résumés dans
la figure 2 ainsi que d‘autres QTLs décris dans la littérature situés au niveau des mêmes régions
chromosomiques.

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Tableau 5: Corrélations des marqueurs (R2) avec les différents caractères étudiés sous les deux traitements
(stressé et irrigué) suite à l‘analyse de régression multiple Les probabilités de signifiance sont indiquées en
symbole : *P < 0.05, ** P < 0.01, *** P < 0.001.
Caractères Chr. Stressé (S) Chr. Irrigué (I)
Marqueur lié au QTL R2 Marqueur lié au QTL R2
LWP 5H ABI5 12* 7H HVM49 13**
2H HVCSG 17**
RWC 3H HVSIPIA 10* 2H HVM36 13**
4H HVM68 20**
CS 7H HVPRP1B 18** 7H EBmac603 18**
PE 6H HVM74 17** 7H HVM49 16**
3H HVSIPIA 12*
PF 6H HVM74 26** 7H HVM49 25**
2H HVM36 21***
4H HVM68 16***
PM 6H HVM74 33*** 6H HVM74 46***
7H HVM49 12* 7H HVM49 9*
NE 5H HVLEU 11* 7H HVM49 17*
5H MWG502 15**
- Dha 18**
NGE 4H HVM68 19** 7H Bmac273 26**
6H HVM31 9*
BA 2H HVM36 20** 6H HVM31 17**
7H HVM49 20** 7H HVM49 23**
6H HVM74 8** 4H Bmac181 7*
PH 7H HVM49 26** 5H HVM20 28***
6H HVM65 15**

4 HVM40

1 LW
17 HVM3 I S S P
6
44 HVM13 RW
3 45 HVM68 S S I C
4
CS
4 HVSIP1 S S
50 HVBKASI
2 A 2 PE
PF
PM
103 HVM5
4
118 HVM67 NE

HVM51
NG
E
BA
332 HVCS I
148 HVM5
G HP
4H
3H
1H 2H

Figure 2 : Carte schématique des QTLs identifiés pour les caractères étudiés et leur localisation sur les différents
chromosomes. Les carrés colorés indiquent les QTLs des différents caractères étudiés, les mentions S, I et C
signifient que le QTL est identifié pour le caractère en question respectivement en condition de stress, irriguée
ou commun aux deux conditions. Les barres colorées indiquent les QTLs déjà identifiés pour le même caractère
et dont les références sont : 1 Diab et al., 2004 ; 2 Chen et al., 2004 ; 3 Forster et al., 2004 ; 4 Hamam, 2004.

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MWG502
2.7 I

34.7 EBmac603 I

60 HVLEU S
6
66 HVM20 I 80 HVM74 S S C 75 Bmac273 S

5 69 ABI5
S 10
I C I
8
102
I I 140 HVM49
HVM31
C I
7 103 HVM65
I
9
167 HVPRP1B S

5H 7H
6H

Figure 2 (Suite) : Carte schématique des QTLs identifiés pour les caractères étudiés et leur localisation sur les
différents chromosomes. Les carrés colorés indiquent les QTLs des différents caractères étudiés, les mentions S,
I et C signifient que le QTL est identifié pour le caractère en question respectivement en condition de stress,
irriguée ou commun aux deux conditions. Les barres colorées indiquent les QTLs déjà identifiés pour le même
caractère et dont les références sont : 5 Tondelli et al., 2006 ; 6 Li, 2004 ; 7 Forster et al., 2004 ; 8 Pillen et al.,
2003 ; 9 Li et al., 2006 ; 10 Talame et al., 2004

4. Conclusion
L‘évaluation de la diversité génétique au sein des accessions locales d‘orge a montré que les orges tunisiennes
possèdent un niveau de diversité élevé, comparable à celui des orges du croissant fertile qui constitue un centre
d‘origine de l‘orge. L‘analyse de la variance moléculaire a montré qu‘une large proportion (95%) de la diversité
génétique est intra-régions et une faible différentiation génétique existe entre les accessions des différentes
régions Tunisiennes. Cette faible différentiation résulte probablement d‘un flux de gènes par échange de grains
qui réduit la mise en évidence d‘une adaptation allélique en fonction de l‘environnement. Ces résultats mettent
en évidence le rôle des pratiques des agricultures dans la différentiation génétique ainsi que la création et la
conservation in situ de la diversité génétique.
La caractérisation agrophysiologique en chambre de culture des génotypes en condition de stress hydrique a
montré qu‘il existe une grande variabilité génotypique concernant la capacité des plantes à maintenir leur état
hydrique. La majorité des génotypes du Sud, de Kerkenah et du Littorale ont manifesté des potentiels hydriques
plus faibles en valeur absolue et un rendement en grain plus élevé comparé aux génotypes du Nord-Ouest. La
présence d‘aptitudes chez les orges locales aux différentes régions climatiques du Nord et du Sud permet de
s‘orienter vers une amélioration génétique ciblée. Les génotypes du groupe I peuvent être utilisés dans des
programmes d‘amélioration de l‘orge pour la production en grains dans des zones marginales à condition
hydrique limitante. Par contre les génotypes du Nord-Ouest (groupe III) peuvent être utilisés si l‘objectif de la
culture est exclusivement la production de la biomasse végétative, mais dans des conditions hydriques
favorables.
Cette large variabilité observée pour les caractères agrophysiologiques combinée à la caractérisation moléculaire
nous a permis d‘identifier certaines régions génomiques impliquées dans cette variabilité agrophysiologique. En
effet, nous avons identifié des QTLs associés aux différents caractères étudiés. La majorité des QTLs identifiés
sont spécifiques aux conditions de stress hydrique tels que les QTLs associés aux marqueurs ABI5, HVSPIA,
HVLEU, HVM64 et HVM65. Des QTLs stables quelque soit le traitement, à caractère pléiotropique, impliqués
dans les caractères de floraison et de développement de la plante et associés aux marqueurs HVM49 et HVM74
ont été identifiés. Nos résultats ont montré également que certains marqueurs issus des gènes candidats tel que
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ABI5 et HVSIPIA sont associés aux caractères d‘adaptations à la sécheresse (état hydrique et ajustement
osmotique). La plupart des QTLs identifiés dans notre étude sont localisés dans des régions génomiques où des
QTLs pour les mêmes caractères ont été déjà rapportés dans la littérature

5. Références
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Système de Production et Ressources Génétiques de l’Amandier (Prunus dulcis L.) dans


le centre ouest tunisien.
H. Gouta1, H. Guenichi2, R. Rezgui2, M. Mars2, M. Zarrouk et A. Mliki3
1
Institut de l‘Olivier, BP 14. 4061. Sousse. Email : hassouna.gouta@gmail.com
2
Institut Supérieure d‘Agronomie Chott-Mariem
3
Centre de Biotechnologies Borj-Cedria.

‫ملخص‬
‫ َخصذر لطاع انهىس بىالَت طُذٌ بىسَذ انًزحبت انثاَُت بعذ انشَخىٌ و ًَثم يىرد رسق هاو‬.‫عزفج شدزة انهىس فٍ انبالد انخىَظُت يُذ انمذو زُث حسخم يكاَت هايت فٍ الخصاد انبالد‬
.ٌ‫ يخخهظ يع شدزة انشَخىٌ و نخعىَض انغزاطاة انهزيت نهشَخى‬،‫ َغزص انهىس بصفت فزدَت‬.‫نفالزٍ انًُطمت‬
.‫حهذف هذِ انذراطت انخٍ لًُا بها فٍ أهى انًعخًذَاث انًُخدت نهىس بانىالَت نخشخُص انىضع انسانٍ نهمطاع ودنك عبز اطخًارة شًهج طبع و أربعىٌ فالذ‬
ٍ‫ سَادة عهٍ أٌ أطعار ثًار انصُف األخُز َسخم انًزحبت انثاَُت بعذ صُف 'انعشاق' ي‬،‫بُُج انُخائح أٌ صُفٍ 'انعزبٍ' و 'انبىرحى فزَُت' أظهزا حألهًا خُذا يع انخاصُاث انًُاخُت نهدهت‬
‫ أيا فٍ يا َخص انخسذَاث انخٍ َىاخههًا انمطاع فًُكٍ انمىل بأٌ بعض انعىايم انًُاخُت كاندهُذة و َمص األيطار سَادة عهً حداهم بعض‬.‫زُث طعز انبُع فٍ األطىاق انًسهُت‬
.‫انفالزٍُ نبعض انخمُُاث انشراعُت يثم انًذاواة و أهًُت حىاخذ انُسم خالل فخزة اإلسهار هى يٍ أهى األطباب انخٍ حعزلم حطىر هذا انمطاع‬
.‫خخايا ًَكٍ انمىل أٌ انًشَذ يٍ انًظاَذة واإلزاطت بانفالزٍُ هٍ انظبُم األيثم نذًَىيت هذِ انشراعت بىالَت طُذٌ بىسَذ‬

Abstract
The almond tree in Tunisia dates back to the antiquity. The culture occupies an important place in the economy of the country. In the region
of Sidi Bouzid, almond is the second speculation after the olive tree and represents one of the main sources of incomes for farmers. In this
zone, the almond-tree is cultivated either as main species, mixed with Olive tree or for the reconversion of the senile and unproductive olive
orchards. The present work aimed through an investigation for 47 farmers all over eight delegations where almond is cultivated, to analyze
the situation of the almond producing system in the region.
This study has concerned the main producing delegations in order to identify the strengths and the weaknesses of a sector in evolution. The
analysis of the data and the observations realized in the orchards allows us to confirm that the sector is characterized by:
A dominance of the cultivar ‗Porto Farina‘ in addition to local ecotypes commonly called ‗Arbi‘, which have showed a good adaptation to
the specific pédo-climatic conditions of the region. Furthermore, the fruit of this first variety always recorded the highest selling price.
Concerning the constraints they are essentially due to climate (Frost, drought, etc...) since it is an extensive and rainfed producing system
with auto-incompatible and early blooming cultivars. The farmer‘s negligence of some important technical interventions such as pest
treatments and the utility of the bees for pollination are the main constrains facing the prosperity of this important sector. For this reasons, the
application of some simple guidelines and farmer‘s assistance in some interventions are necessary to reach the top for this powerful
production system.

1. Introduction
La culture de l'amandier en Tunisie, remonte à la plus haute antiquité. Cette espèce était connue des
Carthaginois, le Père Delattre ayant retrouvé, dans les tombes puniques, des figurations en terre cuite et même
des écorces d‘amandes (El Gharbi, 1974). Les principales zones de culture de l'amandier sont les gouvernorats
Sfax, Sidi Bouzid suivi de Kairouan, Mehdia, Kasserine et Bizerte qui renferment respectivement 82100 ha,
40350 ha, 16340 ha, 13130 ha, 11300 ha, et1090 ha. Dans ces zones, l'amandier est cultivé soit comme espèce
fruitière principale, soit en intercalaire avec l‘olivier.
Du point de vue de l'importance économique, l'amandier occupe la deuxième place parmi les espèces fruitières
cultivées, au même rang que les agrumes et le palmier dattier. L'amandier est cultivé le plus souvent en culture
extensive et les rendements moyens sont très faibles de l'ordre de 3 kg / arbre.
Malgré l‘importance de cette culture, les superficies emblavées par l‘amandier ne cesse de se dégrader, les
productions annuelles sont en décroissances, de plus l‘orientation vers la plantation de nouvelles variétés
étrangères risque d‘entraîner une érosion génétique chez les variétés locales.
Le présent travail se propose d‘analyser les différentes composantes du système de conduite de l‘amandier dans
le centre ouest Tunisien, de discerné les caractéristiques de ce système, de montrer les principaux facteurs qui
menacent la prospérité de ce système qui a participé durant les cinquante dernières années dans le développent
du secteur agricole du pays et enfin de proposer des alternatives et des possibilités d‘amélioration.

2. Méthodologie de travail
2.1. Présentation de la région de Sidi Bouzid
Le gouvernorat de Sidi Bouzid se situe au centre ouest du pays, il fait la liaison entre la Tunisie steppique et la
Tunisie pré-saharienne. Il est limité par les gouvernorats de Kairouan et Siliana au nord, Kasserine et Gafsa à
l'ouest et Sfax à l'est. Vu ses caractéristiques climatiques et géographiques (existence de plaines fertiles),
l'économie locale du gouvernorat est basée essentiellement sur le secteur agricole
(www.edunet.tn/pays/sidibouzid.htm, 2007).
Le gouvernorat de Sidi Bouzid appartient à la région fruitière des grandes plaines du Centre de la Tunisie. Situé
dans le Centre-Ouest de la Tunisie, le gouvernorat constitue un vaste territoire d‘une superficie de 7400 km 2 (soit
4,7 % du territoire national). Il constitue une zone de transition et de contact entre la Tunisie méridionale, à
bioclimat aride et désertique, et la Tunisie septentrionale où l‘aridité cède la place progressivement à un climat
plus humide. Sur le plan des unités naturelles, le territoire du gouvernorat constitue la transition entre les hautes
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steppes situées au Centre-Ouest de la Tunisie et les basses steppes littorales du Centre-Est, Sud-est. Les
superficies occupées par la culture de l‘amandier sont de l‘ordre de 56 577 ha, soit 21.25 % de la superficie
arboricole totale dans la région.
La culture de l‘amandier est présente partout dans le gouvernorat, mais les grandes concentrations sont localisées
dans les délégations d‘Ouled Haffouz, Regueb, Sidi Bouzid Est et Sidi Ali Ben Aoun qui est la zone la moins
touchée par la sécheresse

Tableau n° 1 : Répartition des superficies d‘amandiers dans les délégations de la région de Sidi Bouzid (en ha)
(CRDA, 2007)
Délégation Superficies (Ha) Nombre de Pieds
Ouled Haffouz 6868 482960
Regueb 5840 428300
Sidi Bouzid Est 8462 438690
Meknessy 1854 158430
Sidi Ali Ben Aoun 13867 883970

Quant à la production régionale d‘amandes, l‘examen de l‘évolution de cette production de 1993 à 2003 fait
dégager une production moyenne annuelle (sur 9 ans) de l‘ordre de 5614 tonnes d‘amandes «sèches » avec
coque.

2.2. Prospection et enquêtes


Cette étude est basée sur un travail de terrain et un travail d‘analyse qui consiste à la :
- Réalisation d‘un questionnaire (fiche d‘enquête sur la culture de l‘amandier) auprès d‘un échantillon de 47
agriculteurs des délégations de Ouled Haffouz, Regueb, Sidi Bouzid Est et Meknassy la ou l‘amandier est de
tradition et qui sont connu parmi les principaux producteur d‘ amandes au niveau de la région de Sidi Bouzid.
- Traitement les données fournies par l‘enquête qui intéresse les différents aspects de la culture; de la plantation
jusqu‘à la production et la commercialisation.
- Synthèse des résultats de ce travail à travers une présentation générale des éléments caractérisant la situation
actuelle de l‘amandier.
- Description à travers une conclusion des principaux éléments qui permettent la relance de la culture de
l‘amandier dans la région

2.3. Analyse des données et résultats


Le traitement des données de l‘enquête a été réalisé selon le même ordre pris dans l‘élaboration du questionnaire.

3. Identification des agriculteurs


* L‘âge : c‘est un paramètre assez important qui nous renseigne sur les différents intervalles d‘âge des
agriculteurs qui pratique la culture d‘amandier.
Selon le tableau 2 il ressort que 66 % des agriculteurs ont un âge supérieur à 60 ans.

Tableau 2 : Tranche d‘âge des agriculteurs de la région de Sidi Bouzid


Age (ans) Nombre d‘agriculteur Pourcentage
<50 8 17%
50-60 8 17%
60-70 18 38%
>70 13 28%

* Lieu de résidence : seulement deux agriculteurs (4.25%) des agriculteurs ne se trouve pas sur les lieux ou sont
assez éloigner de leurs exploitations.
* Activité principale : plus que 97% des agriculteurs interroger ont pour activité principale l‘agriculture.

3.1. Identification des exploitations


* La superficie totale est de 1578 ha, 44% de cette superficie (690 ha) sont alloué à la culture d‘amandier.
* Mode de conduite : pour 98% des cas ils s‘agie d‘une conduite en sec avec des irrigations complémentaires
pendant les années de sécheresse.
* Mode d‘irrigation : essentiellement par cuvette à partir de puits de surface, de sondages public ou même
parfois par l‘eau de la SONEDE.

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La main d‘œuvre : la main d‘œuvre familiale est toujours présente, toutefois les agriculteurs font souvent appelle
a la main d‘œuvre occasionnelle salariale surtout pour la taille, la récolte et le travaille du sol.

3.2. Caractérisation des vergers:


Type de conduite : les trois types de conduites sont représentes dans les délégations concernés (tableau3) mais
la superficie conduite en plein est de plus de 77% de la superficie totale. De plus, la conduite en intercalaire de
l‘amandier se fait principalement avec l‘olivier et rarement avec le pistachier.

Tableau 3 : Différents types de conduites de l‘amandier à Sidi Bouzid


Type de conduite Nombre Pourcentage
En plein 18 38%
En intercalaire 17 36%
Les deux types 12 26%

3.3. Variétés existantes :


Tableau 4 : Cultivars d‘amandier répertoriés à Sid Bouzid
Variétés Nombre de pieds Pourcentage % Production kg/arbre Rdt au cassage
%
Arbi 12705 28.6 6-15 38-42
Achàak 2439 5.5 3-7 45-50
Ksontini 650 1.5 2-5 35-40
Zahàaf 1050 2.4 8-10 -
Fakhfakh 610 1.4 5-10 40
Porto farina 11356 25.5 3-6 42-50
Derbal 1615 3.6 3-10 40-50
Bouchouka 130 0.3 - -
Hajri 70 0.15 10 33
Ras bouma 150 0.34 10-12 -
Mazetto 6265 14.1 5-12 32-34
Peerless 2000 4.5 3-10 35-40
Americaine 4960 11.2 4-8 52-55
Plate 50 0.11 - 40
Ferragnes 300 0.7 10-12 36
Larguetta 60 0.1 6-8 -
Ainsi d‘après ce tableau il s‘avère que la variété ‗porto farina‘ et les écotypes locaux communément appelés
‗Arbi‘ sont les plus cultivés dans les zones d‘études avec des pourcentages respectives de plus de 25et 28 %
viennent ensuite la variété Mazetto (14%) et les variétés américaines (11%). Cependant pour les jeunes
plantations c‘est la variété Mazetto qui semble gagner du terrain puisqu‘elle est a floraison tardive et échappe par
suite au gelée printanière en plus de la possibilité de l‘avoir en verger monovariétale à cause de son auto
compatibilité.

3.4. Techniques culturales :


3.4.1. Travail de sol :
Tous les agriculteurs enquêtés pratiquent le travail du sol, il s‘agit généralement de travaux superficiels ou de
destruction des mauvaises herbes par épuisement des rhizomes pendant le saison estivale. Le nombre de façon
cultural est variable d‘un agriculteur à un autre. Ainsi la majorité (57%) emploient 4 façons par an et ceci
pendant les 4 saisons : Automne, Hivers, Printemps et Eté. Reste à signalé que le travail du sol reste tributaire
des moyens financiers de l‘agriculteur lui même.

3.4.2. La fertilisation :
Dans les régions d‘étude, la fertilisation se limite généralement à quelques apports irréguliers de fumier ovin,
bovin, ou de volaille pendant les saisons automnales et hivernales. En effet, 55% des agriculteurs (26
agriculteurs) qui pensent répondre au besoin de leurs vergers en fertilisation ne font que quelques apports de
fumier et seulement 8 % (2 agriculteurs) apportent de l‘ammonitrate.
Cet apport de fumier est aussi tributaire des moyens financiers de l‘agriculteur. En effet, on trouve que parmi les
26 agriculteurs qui pratiquent la fertilisation, uniquement 3 font recours à l‘achat du fumier (11,53 %). Ainsi,
l‘apport de fumier n‘ya lieu que si l‘agriculteur dispose d‘un élevage ou de moyens pour l‘acheter.

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3.4.3- Irrigation :
Puisqu‘ il s‘agit d‘une conduite en sec, les irrigations sont rares et se font seulement pendant les périodes sèches.
La période d‘irrigation, pour la majorité des agriculteurs, ne dépend pas des besoins de l‘arbre mais plutôt des
conditions du climat. En effet, 81 % des agriculteurs font l‘irrigation complémentaire. Il s‘agit d‘une irrigation
en cuvette et l‘eau étant amenée dans la plupart des cas par des citernes mobiles. La fréquence d‘irrigation est
variable selon l‘année et la dose par arbre vaire selon les moyens de l‘agriculteur. Il faut noter que plusieurs
agriculteurs appliquent des cultures dérobées en intercalaire et l‘amandier reçoit ainsi des quantités d‘eau
importantes venant de l‘irrigation de ces cultures. Tous les agriculteurs sont conscients que pour les jeunes
plantations, l‘irrigation est indispensable et doit être régulière.

3.4.4- Taille :
La taille est pratiquée par 100 % des agriculteurs objets de l‘enquête, il s‘agit d‘une taille d‘entretient qui est
faite dans la plupart des cas par des tailleurs peu ou pas qualifies ce qui explique les erreurs de tailles existants.
En effet, la plus part des pieds des vergers visités sont mal formés. D‘autres problèmes tels que l‘apparition de
gommose suite à des blessures par les scies, la transmission de maladies par le matériel de taille et la période de
taille qui n‘est pas contrôlé. La taille en vert, malgré son importance, n‘est pratiquée que par 4 agriculteurs (9 %)
vise à enlever les gourmands et les rameaux anticipés.

3.4.5- Apport d’abeilles pour la pollinisation:


Les abeilles ont un grand rôle dans la pollinisation de l‘amandier, elles peuvent augmenter la production
d‘amandes à plus de 20 % (El Gharbi et al., 1984). Uniquement 19% des agriculteurs ont des ruches d‘abeilles
qui sont pressentes toute l‘année mais le nombre de ruches reste faible par rapport au norme habituelle (4 à 5
ruches/ ha). En effet, 6% (3 agriculteurs) installent un nombre important de ruches d‘abeilles apportées par des
apiculteurs pendant la floraison. Ceci est observé seulement dans la zone d‘Ouled Haffouz zone classée première
dans la production d‘amandes.

3.4.6- Traitements phytosanitaires:


Les maladies et ravageurs rencontrés sur la culture de l‘amandier en sec sont généralement : les pucerons, les
scolytes, les acariens, les moineaux,…. Soixante quatre pourcent des agriculteurs font des traitements surtout
contre le puceron vert. Les produits utilisés par les agriculteurs sont généralement des insecticides comme le
phytoate, le decis utilisés par ignorance des nouveaux produits. La période de traitement est généralement tardive
ce qui implique que les pucerons causent des dégâts importantes sur la culture de l‘amandier. Un seul agriculteur
fait le traitement d‘hivers avec des produits àa base de cuivre (dans la zone de Regueb). Les autres maladies et
ravageurs sont négligés par les agriculteurs malgré qu‘ils provoquent d‘importants dégâts. La lutte contre le
scolyte ne se fait que dans le cadre des traitements généralisés organisés par l‘Etat.

3.5-Récolte et commercialisation :
3.5.1-Récolte :
Toutes les exploitations sont récoltées en sec puisque tous les agriculteurs pensent que la récolte en vert
provoque l‘affaiblissement de l‘arbre qui ne peut dans la plupart des cas entrer en production l‘année suivante.
En effet, la difficulté du détachement du fruit provoque une perte importante des jeunes pousses lors de la
récolte. L‘époque de récolte est en général vers le mois d‘Août mais on trouve des agriculteurs qui commencent
la récolte vers la fin du mois de Juin. Toutefois, la production totale reste faible par rapport à la superficie
occupée, elle est de l‘ordre de 150 à 400 Kg par hectare.

3.5.2-Commercialisation :
La commercialisation des amandes est très diversifiée puisque un seul agriculteur vent sur plus d‘un lieu de
vente. Tous les agriculteurs vendent des amandes en coque alors qu‘un seul agriculteur de la région de Regueb,
vent des amandes décortiquées puisqu‘il possède une machine. Le prix moyen varie selon les variétés et selon les
années. Pour les amandes sèches en coque, le prix varie entre 1D, 200 jusqu‘à 5D, 000, alors que pour les
amandons le prix varie entre 7D, 500 et 8D, 000.

3.6- Contraintes:
Elles sont de diverses origines :
- Climatique : Elles touchent 100 % des agriculteurs puisqu‘on ne peut pas l‘éviter, il s‘agit généralement de la
sécheresse qui a causé beaucoup de perte au niveau de notre patrimoine génétique suite à l‘extinction de
certaines variétés locales. La gelée peut causer la chute des fleurs surtout pour les variétés a floraison précoces.
Se sont généralement les variétés locales qui subissent une grande chute de fleurs ce qui explique les faibles
rendements.
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La grêle, qui pendant cette année a provoqué des dégâts importantes sur la production, ainsi que la chute des
fruits, provoque l‘affaiblissement de l‘arbre, l‘apparition de gomme a l‘intérieur du fruit, ainsi que l‘apparition
des maladies cryptogamiques,...
- Intrants/matériels : Elles touchent 85% des agriculteurs objets de l‘enquête, il s‘agit d‘un manque de matériel
de traitement, de travail de sol, de traction,... C‘est pour cela que l‘agriculteur est obligé de négliger quelques
opérations indispensables pour une bonne production.
-Techniques : Elles touchent 51% des agriculteurs (24 agriculteurs) de différentes zones concernées par
l‘enquête.
Il s‘agit d‘un manque de vulgarisation et parfois de manque de moyens de déplacement pour le vulgarisateur,
l‘agriculteur se trouve donc face à des problèmes difficiles à dépasser.
-Ecoulement : C‘est le plus grand problème rencontré chez les agriculteurs objets de l‘enquête, puisque 89% des
agriculteurs sont touchés par ce problème. Il s‘agit des prix de vente qui sont fixés par les grands commerçants
sans aucune norme et l‘agriculteur se trouve contrarié à vendre son produit avec un faible prix.
-Autres contraintes : Beaucoup d‘agriculteurs n‘ont pas trouvé de solutions pour le problème des moineaux car
il peut annuler complètement la production vu qu‘il consomme les premières fleurs et les premiers fruits noués.
- Source d‘eau et intensification de la culture de l‘amandier : 57% des agriculteurs cherchent a pratiqué
l‘amandier en intensif, cela nécessite en premier lieu une source d‘eau à savoir puits de surface, des forages pour
avoir l‘eau douce, des sondages...
- Absence de courant électrique à haute tension pour la mise en marche des pompes d‘eau, demandée par 6% des
agriculteurs (3 agriculteurs) de différentes zones.
- Manque de travaux de conservation des eaux et des sols pour minimiser l‘effet de l‘érosion causée par l‘eau de
ruissellement des oueds.

4-Conclusion:
De cette étude descriptive du système de conduite de l‘amandier dans la région de Sidi Bouzid il ressort que le
système extensif est sujet à plusieurs contraintes dont :
- Les plantations sont constituées en majorité d‘amandier issus de semi "Arbi" (29%) et de la variété Porto farina
(26%) qui sont auto-incompatibles, à floraison précoce et donc sujettes aux aléas climatiques.
- L‘apport de ruches d‘abeilles pour l‘amélioration du taux de nouaison n‘est pas de tradition et même s‘il est
pratiqué, le nombre de ruches /ha est loin des normes (4 à 5 ruches /ha).
- Les soins culturaux indispensables à une bonne conduite d‘un verger sont quasi absents. En effet, 96% des
agriculteurs enquêtes ne pratiquent pas la fertilisation minérale et se limitent à des apports irréguliers de fumier.
- Les techniques de taille ne sont pas maîtrisées, la taille de formation est souvent très mal faite et la taille en vert
est négligée.
- Les traitements phytosanitaires sont rares et se font généralement après des fortes attaques des ravageurs (le
puceron, scolytes,…) d‘ou l‘inefficacité des traitements.
- L‘amandier est généralement conduit en sec (98%). L‘irrigation complémentaire pendant les périodes de
sécheresse est très mal conduite avec une mauvaise répartition des doses et des fréquences.
- Les prix d‘amandes sont fixés par les gros commerçants de Sfax. Ils sont soumis aux fluctuations des
conditions climatiques et sont conditionnés par la production de l‘année.
Ainsi, tous ces problèmes aussi bien que d‘autres sont à l‘origine des faibles rendements enregistrés chez ces
agriculteurs (moins de 150 kg en coque sèche/ha).
Toutefois, si le système de conduite en intensif montre des rendements recors (plus de 2 t en coque sèche/ha) on
lui reproche que :
-Les programmes de traitement phytosanitaires sont très chargés ce qui contribue effectivement à la pollution de
l‘environnement, la destruction de la faune auxiliaires et à l‘apparition de formes de résistance chez les parasites.
- L‘utilisation des variétés introduites dont le niveau d‘adaptation à notre climat n‘est pas étudiée.
- Sa contribution à l‘érosion génétique par l‘extinction des variétés locales qui ont montré un niveau d‘adaptation
assez élevé à nos conditions climatiques.
- L‘introduction de nouvelles maladies.
Reste à signaler que si on reproche au système extensif beaucoup d‘inconvénients on ne peut pas oublier le rôle
socioéconomique qu‘il joue ainsi que sa contribution à la sédentarisation dans les milieux ruraux. Néanmoins, la
contribution des différentes structures de l‘état par un renforcement du secteur de la vulgarisation par la
contribution dans les principaux travaux de traitements phytosanitaires et par l‘organisation de la profession
(création de coopératives de services pour l‘écoulement du produit) pourrait permettre la mise à niveau de ce
système et le sauvegarde d‘un patrimoine génétique en dégradation.

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5. Références bibliographiques
CRDA Sidi Bouzid (2007) : Commissariat Régional au Déveleoppement Agricole de Sidi Bouzid : Rapport
annuel.
El Gharbi, A (1974). Note sur la sélection variétale et les maladies de l‘amandier. Document techniques de
l‘INRAT , 11p
El Gharbi A., Kechaou M. et Triki H. 1984. Influence de la pollinisation par les abeilles sur l‘acroissement de la
production d‘amandier dans la collection d‘amandier d‘Ettaous- sfax. Option Méditerranéennes IAMZ 84/11.

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Anatomie et Histochimie de Cymbopogon schoenanthus (Poacée)


Morphoanatomy and histochemistry of Cymbopogon
schoenanthus (Poaceae)
Ayda KHADRIa*, Lia Maria Pereira de Ascensãob, Renata Maria Strozi Alvesb, J.M.F.
Nogueirac, M.E.M. Araújoc, Mohamed NEFFATId, Samira SMITIa
(a) UR d‘Ecologie Végétale, Faculté des Sciences de Tunis. Campus universitaire 2092, El-Manar II,
Tunis.
(b) Université de Lisbonne, Faculté des Sciences, Centre de biologie cellulaire et biotechnologie,
Campo Grande Ed. C8, 1749-016 Lisbonne, Portugal
(c) University of Lisbon, Faculty of Sciences, Chemistry and Biochemistry Department, Campo
Grande Ed. C8, 1749-016 Lisboa, Portugal
(d) Institut des Régions Arides, 4119 Medenine, Tunisie
E-mail : khadriayda@yahoo.fr

Résumé
Cymbopogon schoenanthus est une herbe pérenne et aromatique, généralement connue comme lemongrass. Ses feuilles fraîches ou sèches et
ses huiles essentielles sont en grande partie employées dans la médecine traditionnelle comme agent sédatif, gastrique, analgésique,
antispasmodique et antimicrobien. Dans ce travail nous visons à étudier la composition chimique d'huile essentielle, l'analyse anatomique et
histochimique de la feuille de Cymbopogon schoenanthus. L‘analyse de la composition de ces huiles essentielles montre que les composés
majoritaires sont le limonène, le β-phellandrène, le γ-terpinène et l‘α- terpinéol. L‘étude anatomique montre que l'épiderme est composé par
une couche de parenchyme et des cellules sclérenchymateuses de forme allongée. On note la présence des trichomes non-glandulaires
bicellulaires et des stomates entourés par deux cellules de garde. La gaine périvasculaire compacte est formée de cellules parenchymateuses
très grandes et entourées par les cellules du mésophylle disposées en rayon bien apparents. Cette disposition en couronne des assises du
mésophylle et de la gaine périvasculaire montre une structure de la feuille de type C4 appelée anatomie de Kranz. Des tests histochimiques
ont été effectués pour détecter les lipides totaux. Une réaction positive au réactif NADI indique la présence de terpène et de résines. La
sécrétion des HE chez cette espèce se fait dans les cellules épidermiques.
Mots clés: Cymbopogon schoenanthus, huiles essentielles, histochimie, anatomie, trichome.

Abstract
Cymbopogon schoenanthus is an aromatic perennial herb, commonly known as lemongrass. Their fresh or dried leaves and essential oil are
largely employed in the traditional medicine as sedative, stomachic, analgesic, antispasmodic and antimicrobial. Aiming to contribute
chemical composition of essential oil, anatomical and histochemistry analysis were carried out. Essential oils were analysed by GC–mass
spectrometry. The major components were limonene, β phellandrene, γ-terpinene and α-terpineol. It was observed that the leaves have got
linear-lanceolate shape; they are plain, erect and alternate, with a large sheathing base and parallel venation. The epidermis is composed by
one layer of parenchymatic and sclerenchymatic cells, which shows elongated shape and slightly waved anticlinal walls; also present are uni-
and bicellular non-glandular trichomes, and stomata surrounded by two subsidiary cells. Bulliform cells, homogeneous chlorenchyma and
collateral vascular bundles, showing a wreath (Kranz structure) encircled by simple or double bundle sheath are described. The istochemical
tests carried out to detect terpene compounds. A reaction positive to NADI reagent indicates the presence of terpene. The present
histochemical results indicate that the secretion of C. schoenanthus is an oleoresin ontaining
terpenoïdes (essential oils and resiniferous acids).
Key words: Cymbopogon schoenanthus, essential oil, histochemistry, anatomy, trichome.

1. Introduction
Le genre Cymbopogon (poacées) comprend 140 espèces dont 52 se trouvent en Afrique, 45 en Inde, 6 sont
réparties en Australie et en Amérique du Sud, 4 en Europe, 2 en Amérique du Nord et le reste est distribué dans
le Sud de l‘Asie (Jagadish, 1975b). C‘est un genre appartenant à la famille des poacées aromatiques des régions
chaudes, qui ont une grande importance commerciale pour la fabrication d‘essences odorantes. Cymbopogon
schoenanthus, poacée des régions arides, produit des huiles essentielles qui possèdent des caractéristiques
aromatiques. Elles ont également une importance en parfumerie, en osmétique et dans les applications
pharmaceutiques.
La synthèse et l'accumulation d'une huile essentielle (HE) dans les végétaux sont généralement liées à l'existence
de structures histologiques spécialisées, localisées en certains points des tissus, le plus souvent situées sur ou à
proximité de la surface de la plante. Les huiles essentielles sont élaborées au sein du cytoplasme de certaines
cellules; elles s‘en séparent par synérèse, sous forme de petites gouttelettes qui confluent ensuite en plages plus
ou moins étendues (Paris et Moÿse, 1967). Les cellules sécrétrices peuvent se trouver dans tous les organes
végétaux (organes végétatifs et organes reproducteurs).
Une étude de la composition chimique des HE, anatomique et histologique des structures sécrétrices au niveau
des organes aériens de Cymbopogon schoenanthus a fait l‘objet de ce travail.

2. Matériel et Méthodes
2.1. Matériel végétal
Cymbopogon schoenanthus (L.) Spreng. ssp. laniger (Hook) Maire et Weill a été collecté durant la phase de
floraison du sud tunisien.

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2.2. Méthode d’extraction des huiles essentielles


L‘huile essentielle est obtenue par hydrodistillation à partir des organes aériens frais de Cymbopogon
schoenanthus.

2.3. Le couplage CPG/SM


La séparation et l‘identification des composés chimiques inclus dans les HE ont été faites par un dispositif de
chromatographie en phase gazeuse de type Agilent 6890 série GS système couplé à un spectromètre de masse de
type Agilent 5973 N détecteur sélectif de masse Agilent Technologies, Little Falls, DE, USA).

2.4. Technique de réalisation des coupes


Le matériel végétal utilisé pour l‘étude anatomique est constitué de feuilles de Cymbopogon schoenanthus. Les
coupes sont réalisées à l‘aide de lames de rassoir. Nous procédons à des coupes transversales et longitudinales
fines en se servant d‘un fragment cylindrique de morceau de liège. Le montage des coupes se fait dans une
goutte d‘eau entre lame et lamelle pour être observé en microscopie photonique.

2.5. Microscopie électronique de balayage (MEB)


Les feuilles de Cymbopogon schoenanthus sont oxydées avec du glutaraldéhyde à 3% dans une solution tampon
de phosphate de sodium de pH 7±2, pendant 4 h à 4 °C. Après lavage dans le même tampon, le matériel végétal
est déshydraté dans une série d'acétone. Les observations sont effectuées en microscope électronique de balayage
(Jeol JSM T220 à 15 kilovolts).

2.6. Microscopie photonique (MP)


Des tests histochimiques sont réalisés afin de déterminer la nature des métabolites sécrétés. Ces tests sont basés
sur des réactions spécifiques entre les colorants et les métabolites étudiés. De ce fait, nous utilisons les réactifs
suivants : le rouge soudan (Lison, 1960) et le rouge neutre sous UV (Clark, 1981) pour les lipides totaux ; le Nile
Bleu A (Jensen, 1962) pour les lipides neutres et acides ; le réactif de Nadi (David et Carde, 1964) pour les
terpénoïdes. Les observations sont faites avec un microscope Leitz en utilisant le système optique de Nomarsky
et avec un microscope d'épifluorescence Leitz Dialux équipé d'une lampe de vapeur de mercure de HBO 50W.

3. Résultats et discussion
3.1. Composition chimique de l’huile essentielle de Cymbopogon schoenanthus
L‘extraction des huiles essentielles par la méthode d‘hydrodistillation nous a permis de déterminer le rendement
en huile de Cymbopogon schoenanthus récolté durant le stade de floraison qui est de l‘ordre de 2,1%. La
composition chimique des huiles essentielles du Cymbopogon schoenanthus extraites à partir des organes aériens
frais a été déterminée par CPG/MS. Les résultats obtenus montrent que les huiles essentielles sont des mélanges
complexes de plusieurs composés dont les plus dominants sont les monoterpènes et les sesquiterpènes. Le
tableau 1 représente les résultats de l‘analyse chromatographique des différents échantillons de l‘huile essentielle
de Cymbopogon schoenanthus. Les composés sont classés en fonction de leur indice de rétention (IR). Ces
valeurs sont représentées par ordre d‘élution de colonne capillaire TRB-5MS.

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Tableau 1. Composition chimique de l‘huile essentielle de Cymbopogon schoenanthus.

Trente quatre différents composés ont été identifiés représentant respectivement 95% de l‘huile essentielle dont
les composés majoritaires sont le limonène, le β-phellandrène et le γ-terpinène et l‘α-terpinéol.
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3.2. Structures épidermiques


La paroi externe de l‘épiderme foliaire est recouverte par la cuticule. La feuille de Cymbopogon schoenanthus
est bifaciale. La cuticule adaxiale est, chez la plupart des xérophytes plus épaisse que la cuticule abaxiale (Fig.
1).

Figure 1. Coupes transversales au niveau d‘une feuille de Cymbopogon schoenanthus. Xyl :


xylème ; Cu ab : cuticule abaxiale ; Fi Scl : fibres sclérenchymateuses ; Cp : cellules parenchymateuses ; Cu ad :
cuticule adaxiale. X75

3.2.1. Les stomates


L‘observation au MEB des deux faces foliaires montre que les stomates sont surtout présents sur la face
abaxiale. Ils sont regroupés dans les sillons. Les cellules de garde qui entourent le pore ou ostiole sont en forme
d‘haltères. Leurs parois sont minces aux extrémités mais plus épaisses latéralement (Fig. 2). Nous constatons que
les grands axes des cellules de garde, des cellules auxiliaires et des cellules épidermiques ordinaires sont tous
parallèles à l‘axe de la feuille (Fig. 2). Les cellules qui entourent les stomates possèdent des diverticules qui les
emboitent les unes aux autres formant ainsi la trame des sillons. Par ailleurs, les sillons alternent avec les crêtes
sur toute la largeur du limbe foliaire. Chaque crêtes est surmontée de deux à quatre rangées de poils larges vers
le bas et pointus vers le haut : les trichomes (Fig. 2).

2.2.2. Les trichomes chez Cymbopogon schoenanthus


Les trichomes sont généralement classés selon leur morphologie. Chez Cymbopogon schoenanthus nous avons
mis en évidence, par des observations en microscopie photonique et à balayage deux type de trichome : les non
glandulaires et les glandulaires.

a) Les trichomes non glandulaires : ce sont des trichomes tecteurs unicellulaires sous formes de papilles. Ils
sont plus abondants sur la face abaxiale. Ils sont distribués tout au long des sillons sur les crêtes (Fig. 2).
b) Les trichomes glandulaires : le limbe foliaire de Cymbopogon schoenanthus présente des trichomes
glandulaires sur la face abaxiale. Ils sont, toutefois, moins abondants que les trichomes non glandulaires. Ce sont
des glandes peltées. Le trichome glandulaire pelté est essentiellement formé d‘une cellule basale enfoncée dans
l‘épiderme (Fig. 2).
La structure de la feuille du Cymbopogon schoenanthus présente les caractéristiques d‘une plante appartenant
aux groupes des poacées des zones arides : feutrage de poils, stomates réfugiés dans des sillons, enroulement du
limbe sur lui-même (Fig. 3).

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Figure 2. Répartition des stomates le long des sillons sur la face abaxiale et des trichomes sur
les crêtes d‘une feuille de Cymbopogon schoenanthus observée au MEB. Ts : trame de sillon ;
Trg : Trichome glandulaire. X750, X1000

Figure 3. Coupe transversales d‘une feuille de Cymbopogon schoenanthus présentant un


limbe enroulé sur lui-même observée en MEB. X75

2.3. Mésophylle, tissu de soutien et tissu conducteur


La feuille de Cymbopogon schoenanthus, comme celle de la plupart des xérophytes, présente un mésophylle
compact avec des méats réduits. En effet, les cellules de ce mésophylle sont isodiamétriques et jointives. Le
mésophylle présente également d‘importants faisceaux ou piliers de sclérenchyme. Ces derniers relient les faces
adaxiales et abaxiales des limbes foliaires (Fig. 4). En outre, le sclérenchyme se caractérise par d‘épaisses parois

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secondaires lignifiées. Il constitue le principal tissu de soutien et se développe sous forme de sclérites ou de
fibres. Dans le cas de la feuille de Cymbopogon schoenanthus, ce sclérenchyme se trouve essentiellement sous
forme de fibres. Ces fibres sont assemblées en groupe de trois et forme des faisceaux sclérenchymateux ou
libero-ligneux (Fig. 4). Les observations en microscopie photonique et en microscopie électronique à balayage
montrent l‘existence de cellules bulliformes et de gros faisceaux conducteurs, composés de xylème et de
phloème, au fond des sillons. Ces tissus conducteurs sont entourés par les grandes cellules de la gaine
fasciculaire. Ces cellules sont à leur tour entourées par une assise de cellules du mésophylle. Chaque faisceau
présente la structure caractéristique de la famille des poacées : xylème en V avec deux gros vaisseaux de
métaxylème. Les autres étant plus petits, limités par des phloèmes et des xylèmes courbés (Fig. 5).

Figure 4. Coupes transversales d‘une feuille de Cymbopogon schoenanthus observée en


MEB; C mes : cellule du mésophylle ; Fai Scl : faisceaux sclérenchymateux ; P Scl : pilier de
sclérenchyme. X150

Les cellules du mésophylle ainsi que la gaine périvasculaire forment deux assises concentriques autour des
faisceaux libero ligneux. La gaine périvasculaire compacte est formée de cellules parenchymateuses très grandes
et entourées par les cellules du mésophylle disposées en rayon bien apparents. Cette disposition en couronne des
assises du mésophylle et de la gaine périvasculaire montre une structure de la feuille de type C4 appelée
anatomie de Kranz (Fig. 5). Cette anatomie de Kranz se retrouve à la base de chaque sillon. Entre deux sillons
nous signalons la présence de trois faisceaux sclérenchymateux. Chacun d‘eux se trouvent sous une crête. Cette
structure se répète sur toute la largeur du limbe foliaire (Fig. 5).

Figure 5. Coupe transversale d‘une feuille de Cymbopogon schoenanthus observée en


microscopie photonique. Metax: métaxylème ; Xyl: xylème ; Phl: phloème. X75

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3.4. Etudes histochimiques : Nature du produit de sécrétion


Des tests histochimiques ont été réalisés pour caractériser in situ les principaux composés de sécrétion. Ces tests
se basent sur des réactions spécifiques entre certains colorants et des composés chimiques. A cet effet, nous
avons utilisé différentes techniques de coloration sur des coupes à main levée au niveau du limbe foliaire de
Cymbopogon schoenanthus. Ceci nous permettra de mettre en évidence la nature du produit de sécrétion. Il est
connu que les poacées sont dépourvues de structures particulières sécrétrices. En effet, les huiles essentielles sont
secrétées par les cellules épidermiques et les produits sécrétés sont généralement accumulés dans l‘espace sous
cuticulaire. Ainsi, en utilisant le rouge Soudan IV, colorant spécifique des lipides totaux, nous avons observé par
microscopie photonique, une coloration rouge dans l‘espace sous cuticulaire. Ceci dénote la présence de
gouttelettes lipidiques dans cet espace. Ce genre de sécrétion est appelé : sécrétion liophyllique (Fig. 6).

Figure 6. Coupes longitudinales d‘une feuille de Cymbopogon schoenanthus observée en


microscopie photonique et colorée au rouge soudan IV. Mise en évidence des lipides totaux.
Gl : gouttellettes lipidiques. X250

Dans une seconde étape, nous avons réalisé une coloration au Nile bleu afin de déterminer le type de lipides
sécrétés. En effet, ce colorant a la particularité de colorer en bleu les lipides acides et en rose les lipides neutres.
L‘observation au microscope photonique de coupes colorées en rose par le Nile bleu révèle l‘existence de lipides
neutres (Fig. 7).

Figure 7. Coupe transversale d‘une feuille de Cymbopogon schoenanthus observée en


microscopie photonique et colorée au Nile bleu. Mise en évidence de lipides neutres (LN). X75
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En outre, nous avons réalisé une autre coloration au NADI qui nous a permis de préciser que le produit de
sécrétion au niveau des cellules épidermiques de la feuille de Cymbopogon schoenanthus est un mélange d‘huile
essentielle et de résine. Il est, en effet, connu que ce réactif forme, par oxydation, du bleu d‘indophénol dont la
couleur change avec la variation du pH. En effet, il garde sa couleur bleue en présence d‘HE et vire au rouge
intense en présence de résines. L‘observation au microscope photonique de coupes au niveau du limbe foliaire de
Cymbopogon schoenanthus a révélé une coloration violette en présence du NADI. Ceci prouve que le produit
sécrété est un mélange d‘HE et de résines (Fig. 8).

Figure 8. Coupe longitudinale d‘une feuille de Cymbopogon schoenanthus observée en


microscopie photonique et coloré au NADI. Mise en évidence de huiles essentielles et de
resines (HE + R). X250

3. Discussion
La morphologie externe des feuilles de Cymbopogon schoenanthus est une morphologie typique de la famille des
poacées. Elle est largement décrite par Cronquist (1981, 1988), Evans (1996) et Joly (1998). L‘observation, en
microscopie photonique, de coupes réalisées au niveau du limbe foliaire de Cymbopogon schoenanthus montre
que l‘épiderme est constitué de cellules allongées et étroites pourvues de crête anticlinales ondulées. Cette
constatation est en accord avec la description faite par Esau (1977) et Raven et al. (1996) sur les cellules
épidermiques des feuilles de poaceae en général. Nous avons également révélé l‘existence de cellules
bulliformes insérées entre les cellules épidermiques. Elles sont plus grandes que les cellules épidermiques
typiques. Elles peuvent former des bandes parallèles dans la région internervurale. Sur une coupe transversale,
nous constatons que ces cellules présentent une organisation semblable à un éventail, dans lequel la cellule
centrale est la plus haute, et est accompagnée de part et d‘autre par des cellules semblables à celles du mésophile.
Ces cellules bulliformes contiennent beaucoup d'eau et sont dépourvues de chloroplastes (Fahn, 1982). Ce sont
des cellules décrites, en règle générale, comme motrices (Esau, 1977). Elles agissent sur l'enroulement et le
déroulement des feuilles adultes et ceci par perte ou gain d'eau (Fahn, 1982; Raven et al., 1996). Chez la feuille
de Cymbopogon schoenanthus les stomates sont plus fréquents sur la face abaxiale et rares sur la face adaxiale.
Ceci est en accord avec les observations faites par Liberalli et al. (1946), Paviani (1964) et Carvalho et al.
(2001).Les trichomes des végétaux possèdent plusieurs formes. Chez la feuille de Cymbopogon schoenanthus,
nous notons la présence de trichomes tecteurs unicellulaires. Comme ils sont non glandulaires, ils ne sont pas le
siège de biosynthèse et de sécrétion des huiles essentielles chez Cymbopogon schoenanthus. Par contre, ils
peuvent jouer le rôle de protection mécanique et évitent la transpiration excessive à la plante (Mauseth, 1988 ;
Oliveira et Akisue, 1997). En effet, ils peuvent ralentir la vitesse de la transpiration en freinant la circulation de
l‘air sur la surface foliaire. Ils peuvent, également, dissuader l‘attaque d‘insectes ou assurer une protection contre
un trop fort rayonnement solaire (Bowes, 1996). La feuille de Cymbopogon schoenanthus est également pourvue
de trichomes glandulaires. Toutefois, leur nombre est très réduit. De ce fait, leur rôle dans la sécrétion des 13 HE
ne peut qu‘être accessoire. Rappelons que les feuilles de poaceae sont essentiellement caractérisées par une
sécrétion au niveau des cellules épidermiques (Lewinsohn et al., 1998).

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Au niveau du mésophylle de cette feuille nous avons constaté la présence de structure de Kranz. Cette structure
est décrite comme une disposition radiale de cellules du mésophile autour des faisceaux vasculaires (Mauseth,
1988 ; Raven et al., 1996). Elle est constituée d‘une gaine fasciculaire autour de laquelle sont regroupées les
cellules parenchymateuses en une seule couche (Mauseth, 1988). Cette structure nous permet de confirmer que la
feuille de Cymbopogon schoenanthus est du type C4. Nos observations ont confirmé, ce qui est déjà connu, que
chez les poacées les huiles essentielles sont sécrétées principalement par les cellules épidermiques. La sécrétion
est un phénomène complexe d'élimination ou d'isolement, dans les compartiments, de substances du
protoplasme. Elle implique différentes structures sécrétrices. Nous avons, par conséquent, réalisé une étude
anatomique et histologique afin de mettre en évidence, essentiellement, ces structures sécrétrices au niveau de la
feuille de Cymbopogon schoenanthus. Pour de localiser la sécrétion et l‘accumulation des huiles essentielles
nous avons procédé à des tests histochimiques particuliers. Ces tests nous ont, en plus, permis de déterminer la
nature du produit sécrété. Il s‘avère que la sécrétion est épidermique (caractéristique des poaceae) et
l‘accumulation se fait dans l‘espace sous-cuticulaire. Ceci est en accord avec les observations faites par Croteau
et Johnson (1984) et Gang et al. (2001). Le produit sécrété est un mélange d‘huiles essentielles et de résines. Ce
mélange est fréquent chez les poacées (Fahn, 1979). Chez la plupart des plantes aromatiques, les huiles
essentielles et d‘autres produits naturels sont essentiellement sécrétés et stockés dans des glandes épidermiques
spécifiques (Croteau et Johnson, 1984). Ceci n‘est pas le cas des poacées où ces substances sont particulièrement
sécrétées et accumulées dans les cellules parenchymateuses. Ces cellules se trouvent généralement du côté
adaxial du mésophylle de la feuille, juxtaposant des tissus non photosynthétiques entre les bandes vasculaires.
Ces cellules sont morphologiquement identiques aux cellules parenchymateuses voisines. Elles ne se distinguent
que par le produit sécrété qu‘elles contiennent (Lewinsohn et al., 1998).

4. Conclusion
A la lumière des observations réalisées, nous pouvons conclure que la feuille de Cymbopogon schoenanthus est
caractérisée par l‘abondance de trichomes unicellulaires tecteurs, la présence de cellules bulliformes au fond des
sillons, la structure de Kranz (caractéristique des plantes C4), et la présence de nombreux faisceaux libero-
ligneux. Ces derniers sont représentés par module de trois en alternance avec les structures de Kranz et ceci sur
toute la largeur du limbe. Par ailleurs, la sécrétion des HE chez cette espèce se fait dans les cellules
épidermiques.

5. Références bibliographiques
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Specificity of Gafsa oasis on the genetic structure of apricot (Prunus armeniaca L.)
germplasm
BOURGUIBA Hedia1, KRICHEN Lamia1, AUDERGON Jean-Marc2 & TRIFI-FARAH Neila*
1
Laboratoire de Génétique Moléculaire, Immunologie et Biotechnologies, Faculté des Sciences de Tunis, Campus Universitaire, 2092 El
Manar, Tunisie.
2
INRA, UR1052 Génétique et Amélioration des Fruits et Légumes, Domaine Saint-Maurice, Montfavet, France.
*Author for correspondence: Email: neila.trifi@fst.rnu.tn

Abstract:
Molecular variability was assessed in a set of 82 Tunisian apricot accessions including 49 traditional cultivars propagated by grafting and 33
seed-propagated ‗Bargougs‘. Using 24 microsatellite loci located throughout the Prunus genome, 135 polymorphic alleles were generated for
all the used primers with an average of 5.62 alleles per locus. Based on the UPGMA algorithm, the obtained genetic relationships
differentiated five groups according to their geographic origin, with the presence of a specific group enclosing mainly ‗Bargougs‘ from Gafsa
oasis. Data are discussed in the context of Gafsa oasis isolation related to his particular cultivation manner.

Key words: ‗Bargoug‘, Gafsa, genetic structure, microsatellites, oasis.

La particularité de l’oasis de Gafsa dans l’étude de la structure génétique du


germoplasme abricotier (Prunus armeniaca L.) en Tunisie
Résumé :
L‘étude de la variabilité moléculaire de 82 accessions tunisiennes d‘abricotier incluant 49 cultivars traditionnels propagés par
greffage et 33 « Bargougs » multipliés par semis a été réalisée en utilisant 24 loci microsatellites répartis sur l'ensemble du
génome Prunus. Au total, les amorces utilisées ont généré 135 allèles polymorphes avec une moyenne de 5.62 allèles par
locus. En se basant sur l'algorithme UPGMA, les relations génétiques ont permis de différencier cinq groupes selon leur
origine géographique, avec la présence d'un groupe spécifique renfermant principalement les « Bargougs » de l‘oasis de Gafsa.
Les résultats sont discutés en mettant en évidence la particularité de l‘oasis de Gafsa probablement liée au mode de culture
spécifique de cette région.

Mots clés: ‗Bargoug‘, Gafsa, microsatellites, oasis, structure génétique.

1. Introduction
In Tunisia, apricot (Prunus armeniaca L.) was cultivated in several restricted areas extending from the North to
the South of the country and was adapted to diverse climatic levels. An important variability among Tunisian
apricot landraces is revealed on the basis of morphological characterization (Carraut and Crossa-Raynaud 1974).
Apricot material enclosed traditional varieties propagated by grafting and located throughout the country and
seed-propagated ‗Bargougs‘ specific of oasian regions. Among the oasis regions of apricot cultivation, Gafsa
was located at the crossroads between the cereal trays of North Tunisia and the large oases of the Jerid. Gafsa
oasis was less submitted to human impact. It‘s well known for his cultivation manner divided on three floors:
first floor for palm trees, second floor for fruit trees including olives, figs, apricots, pomegranates…, and third
floor for forages and vegetables.
In order to preserve the local genetic resources, several studies focused on characterisation and genetic diversity
study of Tunisian apricot accessions were assessed using different molecular markers like Amplified Fragment
Length Polymorphism (AFLP) (Krichen et al. 2008) and Simple Sequence Repeat (SSR or microsatellites)
(Krichen et al. 2006; Khadari et al. 2006). Regarding to their co-dominance, stability, transferability, abundance
and high level of polymorphism (Powell et al. 1996), microsatellites markers were proved to be an efficient tool
for genetic variability analysis of apricot germplasm.
This work aims the evaluation of the genetic structure of Tunisian apricot germplasm. Therefore, molecular
variability of 82 apricot accessions including 49 traditional cultivars and 33 ‗Bargougs‘ was assessed using 24
microsatellite loci selected throughout the Prunus genome.

2. Materials and methods


2.1. Plant material
The plant material consisted of 82 Tunisian apricot accessions including 49 cultivars propagated by grafting and
33 spontaneous oasian ‗Bargougs‘ propagated by seeds. Surveys were conducted in the northern: Ras Jbel and
Testour, central: Kairouan, Mahdia and Sfax and southern: Gabes and Jerba areas of apricot culture in Tunisia
and in six oasian regions: Gafsa, Midess, Tameghza, Nefta, Tozeur and Degache.

2.2. DNA extraction and microsatellite genotyping


Total genomic DNA was extracted from fresh young leaves according to Bernatzky and Tanksley (1986)
protocol. Genotyping was conducted with 24 SSR primers (Table 1). Polymerase Chain Reactions (PCR) were
122
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carried out in a 20 μl reaction mix containing 20 ng of template DNA, 2 mM of MgCl 2, 4 pmol of the reverse
primer and 1 pmol of the forward primer, 0.2 mM of each deoxynucleotide triphosphate, and 1 unit of Taq
polymerase (Sigma). Reverse primers were unlabeled while forward primers were labelled on their 5‘ end, to
enable analysis on automated sequencers. Amplifications were performed with the following conditions: 5 min
initial denaturation step at 94°C followed by 35 cycles of amplification at 94°C for 30 s, T° annealing for 1 min,
and 72°C for 1 min. This was ended by a final extension step at 72°C for 10 min. PCR products were detected
using capillary electrophoresis on an ABI prism 3130xl automatic DNA sequencer (Applied Biosystems). The
GENEMAPPER V3.7 software (Applied Biosystems) was applied to size the alleles.

2.3. Data analysis


Number of alleles per locus and estimates observed (Hobs) and expected (Hexp) heterozygosity values were
calculated by the GENETIX 4.05 program (Belkhir et al. 1996-2004). Genetic distances between apricot
accessions were evaluated according to Nei (1972) matrix using PowerMarker V3.25 software (Liu and Muse
2005). The corresponding phenogram was drawn based on the UPGMA algorithm using MEGA 4 program
(Kumar et al. 2004).

3. Results
3.1. Genetic diversity
PCR amplification was successful for all the 24 microsatellite primers assayed on the 82 Tunisian apricot
cultivars, revealing the distinction of 80 different genotypes. These single-locus microsatellite markers allowed a
total of 135 alleles with an average of 5.62 per locus, a maximum of 11 alleles for the primer UDP98-409 and a
minimum of 2 alleles for the primer BPPCT001 (Table 1). Mean value of expected heterozygosity for the total
number of locus was 0.561 and varied between 0.085 (AMPA119) and 0.854 (UDP98-409). The observed
heterozygosity values varied from 0.087 (AMPA119) to 0.787 (CPPCT030) with an average of 0.515. Results
showed a high level of genetic diversity within the Tunisian apricot cultivars. Heterozygosity deficit was
observed for five loci: AMPA100, CPPCT006, BPPCT004, UDP98-409 and UDP98-412 (Table 1).

Table 1: Genetic diversity parameters of the microsatellite locus used in the genetic apricot analysis. In bold
type, the heterozygosity deficit is significant.

Microsatellite primers Allele number Size range (bp) Ho He


CPPCT034 5 197 - 207 0.512 0.534
AMPA109 3 205 - 221 0.100 0.096
BPPCT001 2 116 - 118 0.487 0.445
BPPCT030 5 136 - 150 0.675 0.717
BPPCT004 7 193 - 209 0.650 0.763
AMPA116 6 115 - 141 0.612 0.722
AMPA101 4 188 - 212 0.662 0.664
AMPA119 5 098 - 112 0.087 0.085
BPPCT040 3 128 - 144 0.387 0.365
UDP97-402 5 120 - 144 0.500 0.457
AMPA105 7 182 - 214 0.725 0.684
BPPCT017 5 161 - 209 0.537 0.593
BPPCT038 6 127 - 147 0.587 0.696
AMPA100 6 196 - 214 0.537 0.712
BPPCT008 7 107 - 129 0.687 0.767
BPPCT025 3 147 - 159 0.450 0.55
CPPCT030 10 147 - 185 0.787 0.781
Ma014a 3 136 - 142 0.400 0.479
Ma040a 6 207 - 227 0.537 0.62
UDP98-412 5 083 - 115 0.487 0.632
CPPCT022 7 240 - 272 0.762 0.709
CPPCT033 6 137 - 161 0.312 0.332
CPPCT006 8 175 - 201 0.662 0.777
UDP98-409 11 122 - 164 0.750 0.854

Ho: Observed Heterozygosity; He: Expected Heterozygosity.

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3.2. Genetic structure


To elucidate the genetic relationship among apricot cultivars, a hierarchical cluster was generated by the
UPGMA clustering method using the Nei‘s distances (1972). The latter classified all the 82 Tunisian apricot
accessions into two main clusters (Figure 1). The first one (I) is composed by 5 cultivars which are originated
from Kairouan (‗Bayoudhi‘, ‗Chechi Dhraa Tammar‘, ‗Chechi Khit El Oued‘ and ‗Khad Hlima‘) and Testour
(‗Chechi Horr‘). Based on the 77 remaining accessions, the second cluster included two subgroups II.A and II.B.
The subgroup II.A was classified into three subgroups II.A.1, II.A.2 and II.A.3. The subgroup II.A.1, with 19
cultivars, included mainly cultivars from Testour and Ras Jbel which represent the northern area of apricot
cultivation. The position of the cultivar ‗Kasserine 2‘ from Gafsa in the subgroup II.A.1 probably resulted from
the selection of this cultivar from a French introduced material representing the cultivar ‗Bergeron‘ and it‘s
propagation in central-western areas of Tunisia since 1965 (Carraut and Crossa-Raynaud 1974). Except for three
‗Bargougs‘ (40E, 44D, 46D) originating from oasis regions, the subgroup II.A.2 included 25 cultivars from both
central and southern prospected areas. The subgroups II.A.3 enclosed 19 ‗Bargougs‘ material located in the
western oases of the country. The group II.B enclosed 11 ‗Bargougs‘ especially those from Gafsa oasis (8 among
11 accessions; Figure 1).

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Bayoudhi (K)
Cluster I Chechi Khit El Oued (K)
Khad Hlima (K)
Chechi Horr (Te)
Chechi Dhraa Tammar (K)
Bouk Hmed (Rj)
H‘midi (Rj)
Addadi Ahmar (Rj)
Bou Herra (K)
Bangui (Ma)
Variety of Mahdia (Mi)
Oud Rhayem (Te)
Bedri Ahmar (Te)
Faggoussi (Rj)
Om Youness (Rj)
Bouk Hmed Akhal (Rj)
Kasserine2 (Gf)
A1 Oud Tijani (Te)
Chechi Bazza (Te)
Oud Nakhla (Te)
Oud Gnaa (Te)
Oud El Haj Tahar (Te)
Bouthani (Te)
Oud Hmida (Te)
Aranji (Rj)
Oud Aouicha (Te)
Fourati (S)
Zalouzi (S)
Najjar (K)
Amor El Euch (K)
Mazouzi 65 (J)
Group A B46D (Mi)
Oud Salah Ben Salem (Te)
A2 Ben Souileh (Gb)
Baccour (K)
Baccour (Gf)
Bedri Louzi 67 (J)
Bou Khobza (J)
Messelmani (S)
Messelmani (K)
Zbidi (K)
B44D (D)
Bedri (Gb)
Bedri Thani (Gf)
Bedri (S)
Bedri Louzi (Gb)
B40E (Gf)
Thani (Gb)
(■) Thani
Louzi (Gb)
Thaleth (Gb)
Chechi (J)
Mazouzi 69 (J)
Cluster II B40K (Gf)
B46C (Mi)
B46E (Mi)
B45B (Ta)
A3 B43F (N)
B43D (N)
B42A (To)
B42H (To)
B42B (To)
B43C (N)
B44A (D)
B44B (D)
B42C (To)
B44G (D)
B44H (D)
B44C (D)
B44E (D)
B42G (To)
B46B (Mi)
B43B (N)
B40A (Gf)
B40B (Gf)
Group B B40G (Gf)
B40N (Gf)
B45C (Ta)
B40J (Gf) Gafsa oasis
B44F (D)
B40H (Gf)
B40I (Gf)
B40M (Gf)
0.1
Figure 1: Genetic relationships among 82 Tunisian apricot accessions. In parenthesis, the origin of clustered
accessions with: Rj=Ras Jbel; Te=Testour; K=Kairouan, Ma=Mahdia; S=Sfax; Gf=Gafsa; Gb=Gabes; J=Jerba;
Mi=Midess; Ta=Tameghza; To=Tozeur; N=Nefta and D=Degache.

4. Conclusion
Our study related to the genetic structure analysis of local apricot germplasm showed that all primers revealed
polymorphic SSR patterns in studied accessions attesting the large transferability of microsatellites across
Prunus species. Tunisian apricot accessions displayed an important level of genetic diversity.
The phenetic approach based on the genetic distance of Nei (1972) and the UPGMA algorithm showed that five
cultivars with rectangular-plate fruit shape and white flesh color were distinguished from the other 77 studied
accessions. In addition, varieties from northern Tunisia were differentiated from those located in central-southern
Tunisia. Similar clustering based on AFLP markers was previously obtained by Krichen et al. (2008). Moreover,
‗Bargougs‘ from Gafsa oasis were separated from the other ‗Bargougs‘ issued from mountainous and Jerid
oases. This result can be explained by the fact that compared to other oasis areas, Gafsa oasis is characterised by
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specific gene exchanges. Thus, the ‗Bargougs‘ from Gafsa oasis maintained a very specific genetic basis. Same
results were reported by Saddoud et al. (2005), attesting that the fig trees of Degache oasis were more diversified
than those of Gafsa. In conclusion, Gasfa oasis maintained a particular apricot genetic diversity and his
cultivation manner should be submitted to a protection to preserve the local resources.

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Les îles de Kerkennah: ressources génétiques du figuier (Ficus carica L.)


SADDOUD DEBBABI Olfa1, BARAKET Ghada 2, BEN ABDELKRIM Ahmed 2, MARS Messaoud 3, TRIFI Mokhtar 2, SALHI
HANNACHI Amel 2*
1: Banque Nationale de Gènes, Tunis, 1080, Tunisia
2: Laboratoire de Génétique Moléculaire, Immunologie et Biotechnologie, Faculté des Sciences de Tunis, 2092, El Manar, Tunisia
3: Institut Supérieur Agronomique de Chott Mariem, Sousse, Tunisia
*: Author for correspondence: E-mail: Amel.SalhiHannachi@fsb.rnu.tn

Résumé:
Les îles de Kerkennah, caractérisées par des conditions climatiques et écologiques particulières, abritent de nombreuses cultures fruitières
(vigne, figuier, palmier…) où les agriculteurs ont réussi à entretenir un savoir faire local pour la sauvegarde de ces ressources génétiques.
Les prospections réalisées dans la région ont permis d‘inventorier de nombreuses variétés de figuier (Ficus carica L.), cultivés depuis
longtemps et bien adaptés aux conditions éco-géographiques locales. Une étude de la diversité génétique a été réalisée sur la base des
paramètres morphologiques et moléculaires. L‘analyse des données a montré que la majorité des caractères morphologiques présentent des
différences significatives et permettent de discriminer entre les cultivars étudiés. Les marqueurs microsatellites ont permis de génotyper les
accessions de figuier et d‘établir une clé d‘identification variétale. Les deux types d‘approches phénotypiques et moléculaires montrent bien
que les îles de Kerkennah détiennent des ressources locales qui méritent la préservation et l‘amélioration pour garantir les besoins actuels et
futurs.

Abstract:
Kerkennah islands have been characterized by particular ecological and environmental conditions. Furthermore, the islands have held many
fruit trees cultivations such as vine, fig, date-plam. Agricultors have succeeded to conserve genetic resources. Several collects were
conducted and allowed to dress the list of fig (Ficus carica L.) varieties in the region. Genetic diversity study have been made basis on
morphological and molecular parameters. Data analyses have demonstrated the presence of discriminant parameters between cultivars.
Microsatellites markers have permitted genotyping of fig accessions and to dress an identification key. Both parameters have showed that
Kerkennah islands hold large genetic resources that need to be preserved and improved for a sustainable development for the present and the
future.

1. Introduction:
Les îles de Kerkennah détiennent un patrimoine riche en ressources génétiques en espèces végétales cultivées et
plus particulièrement en arboriculture fruitière. Elles renferment plusieurs variétés locales de vigne, olivier,
palmier dattier et figuier très bien adaptées aux conditions bioclimatique de la région. Un savoir faire local des
habitants des iles se transmet de génération en génération pour la mise en valeur de ce patrimoine. Parmi ces
ressources, le figuier occupe une place particulière. En effet, il se retrouve cultivé dans presque tous les jardins
privés et plusieurs plantations se rencontrent au niveau de la «Hmada». Plusieurs variétés de figues femelles se
rencontrent à Kerkennah. De plus, les agriculteurs des îles ont depuis longtemps consacré un intérêt particulier à
la caprification. Plusieurs cultivars de caprifiguiers sont cultivés ce qui permet d‘avoir une période de
caprification assez large. Plusieurs recherches ont été menées sur l‘espèce Ficus carica portant sur la
caractérisation morphologique, biochimique et moléculaire (Lahbib, 1984; Lejri, 1992; Ben Salah et al., 1995;
Mars et al., 1998; Hedfi et al., 2003; Chatti et al., 2004, 2007; Salhi-Hannachi et al., 2005, 2006; Saddoud et al.,
2005, 2007, 2008 ; Baraket et al., 2009a, 2009b, 2009c). Plusieurs cultivars de figuier ont été conservés ex situ
dans 5 collections installées dans différentes régions de la Tunisie. Cette étude porte sur la caractérisation des
ressources génétiques du figuier des îles de Kerkennah. Plusieurs prospections ont été réalisées et ont permis
d‘inventorier les différents cultivars. Une caractérisation morphologique ainsi que moléculaire ont été réalisées.

2. Matériel & méthodes:


Au cours de ce travail, dix cultivars de figuier ont été collectés sur les îles de Kerkennah. Le matériel biologique
consiste en des feuilles d‘âge variable selon le type d‘analyse. Ainsi, les mesures relatives aux paramètres
morphologiques ont été effectuées sur des feuilles adultes. Par contre de jeunes feuilles ont été prélevées afin
d‘en extraire l‘ADN. L‘analyse morphologique a été effectuée sur des figues mûres. Pour cela différents
paramètres morphologiques ont été choisis selon le descripteur du figuier (IPGRI, 2003). L‘extraction des ADNs
génomiques a été réalisée selon le protocole de Dellaporta et al., 1984. Les amorces microsatellites ont été
utilisées afin de génotyper les différents cultivars. Les génotypes multilocus ont permis l‘établissement d‘une clé
d‘identification des cultivars.

3. Résultats & Discussion:


Dix cultivars ont été répertoriés sur la base des appellations des agriculteurs de la région: il s‘agit de Mahdaoui,
bidhi, Baghali, Tchich Assal, Mlouki, Kahli ou Chetoui, Bouang, Temri, Merchini et Khadri. Ces cultivars ont
été conservés depuis longtemps par les habitants de la région pour leurs fruits très appréciés d‘une part et pour
«l‘isolement» des îles quant à l‘introduction d‘autres cultivars d‘autre part. Ce travail est basé sur la
caractérisation morphologique ainsi que moléculaire des cultivars locaux. Pour ce faire, différents paramètres
morphologiques ont été choisis, au total 56 paramètres relatifs aux caractères relatifs à la croissance de l‘arbre,
aux feuilles et aux fruits. Il s‘agit de 33 caractères quantitatifs dont 25 relatifs aux feuilles et 8 relatifs aux fruits,
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de 23 caractères qualitatifs dont 5 relatifs aux feuilles et 17 relatifs aux fruits et d‘un caractère lié à la croissance.
L‘analyse pomologique a montré que les paramètres les plus discriminants sont la date de la maturité du fruit, la
forme du fruit, la facilité d‘épluchage, la craquelure du fruit ainsi que la couleur supplémentaire régulière. Ce
résultat est en accord avec les critères adoptés par les agriculteurs pour la dénomination des cultivars. Afin
d‘affiner notre étude quant à la caractérisation des cultivars de figuiers, nous avons opté pour la caractérisation
moléculaire. Les marqueurs microsatellites ont été choisis pour leur performance dans l‘analyse de la diversité
génétique et l‘identification des fruitiers. Les profils d‘amplification obtenus ont permis de déterminer les
génotypes des cultivars considérés. Six couples d‘amorces flanquant les motifs microsatellites ont été testées et
ont permis de révéler 32 allèles qui définissent 31 génotypes différents (Tableau 1). Ce résultat traduit
l‘existence d‘un polymorphisme génétique important. Sur la base des génotypes multilocus obtenus, une clé
d‘identification des cultivars a été établie. Elle a permis l‘identification de tous les cultivars. Les deux Dhokkars
ont montré les mêmes génotypes multilocus. Grâce à sa situation géographique, les îles de Kerkennah sont un
lieu de conservation in situ très intéressant. Au niveau de cette région, les habitants ont pu sauvegarder le
patrimoine naturel ainsi qu‘un savoir faire local pour la caprification de cette espèce. Parallèlement à la
conservation ex situ, il est indispensable de poursuivre les efforts fournis par les agriculteurs des îles depuis
longtemps et de les encourager d‘avantage pour la conservation in situ de cette espèce.

Cultivars MFC2 MFC3 MFC5 MFC6 MFC7 MFC8


Abiadh a4a4 b5b7 c2c2 d1d4 e3e8 f7f7
Temri a2a6 b4b7 c4c4 d2d3 e3e8 f4f5
Bither a1a4 b4b5 c4c4 d3d5 e2e7 f4f5
Bouang a4a4 b6b7 c2c4 d3d5 e2e5 f4f4
Baghli a1a3 b5b6 c3c5 d3d5 e1e5 f7f7
Dhokkar a2a5 b6b6 c3c6 d2d4 e3e3 f5f5
Assal boudchiche a2a5 b3b3 c2c2 d3d3 e2e7 f2f10

Tableau 1: Génotypes multilocus des accessions de figuier utilisés pour l‘établissement de la clé d‘identification
variétale.

b3b3 Assal
b6b7
boudchiche
Bouang

MFC3 b5b7 Abiadh

b5b6 Baghli

Dhokkar1
f7f8 MFC2 a4a6 MFC7 e3e8 MFC5 c2c4 MFC6 d1d4
b4b7
Dhokkar 2
MFC8
f4f5 Temri
b4b5 Bither

Figure 1: Clé d‘identification des cultivars de figuier (Ficus carica L.) de Kerkennah basée sur les génotypes
multilocus des marqueurs microsatellites.
*: Caprifiguiers

4. Références bibliographiques:
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Évaluation participative des variétés de palmier dattier utilisant des marqueurs


agronomiques
Ben Salah Mohamed
Institut des Régions Arides 6051. Tunisie
bensalah_mohamed@yahoo.com

Résumé :
L‘évaluation agronomique des variétés de palmier dattier peut être d‘une grande utilité pour compléter la description morphologique et
pomologique. C‘est un outil utilisé depuis longtemps comme moyen de description variétale. L‘objectif du présent travail est d'évaluer 15
variétés des oasis côtières tunisiennes utilisant les descripteurs agronomiques concernant la longévité de l'arbre, la qualité de leurs fruits, leur
faculté de reproduction par rejets, la qualité de leurs sous-produits ainsi que leur résistance aux conditions de stress du milieu (salinité,
hydromorphie. .) et aux attaques des maladies et ravageurs. Cette évaluation a permis de définir des groupes de variétés en fonction de leurs
qualités agronomiques. Comme variétés de bonne dattes ‗Blah‘, ‗Rochdi‘, ‗Lemsi‘ et ‗Mattata‘. Pour la qualité de jus de palmier « legmi » la
variété ‗Bouhattam‘ se distingue largement des autres. Les variétés Bouhattam', 'Ammari' et 'Mattata sont réputées plus résistants à la salinité
des sols. 'Ammari' et 'Bouhattam se distinguent par la qualité de leur bois. Cette dernière variété est aussi connue par la qualité des folioles
utilisée en vannerie. Les résultats obtenus ont permis de confirmer l'importance des appréciations agronomiques dans la description des
variétés de palmier dattier et de classer certains caractères agronomiques comme descripteurs fiable des variétés de palmier dattier.

1. Introduction :
Les oasis littorales, situées dans la région côtière de Gabès, couvrent près de 7000 ha soit 19% du total. La
tradition de la culture du dattier en association avec les arbres fruitiers et les cultures sous-jacentes est très
ancienne dans ces oasis (El Fekih, 1969 ; Bechraoui, 1980, Rhouma, 1991). La population variétale comporte
quarante cinq (45) variétés de palmier dattier répertoriées par Ben Salah (1992, 1993) dont quinze sont les plus
représentées dans les oasis à savoir : Lemsi, Bouhattam, Kenta, ‗Smiti‘, ‗Ksebba‘, ‗Garn Ghazel‘, ‗Ammari‘,
‗Halwai Abiadh‘, ‗Mermella‘, ‗Mattata‘, ‗Rochdi‘ à côté de ‗Ftimi‘ depuis longtemps cultivée dans les oasis
littorales ont fait l‘objet de description phénologique de l‘étude de la composition chimique de leur dattes (Ben
Salah et Hellali, 2005). L‘évaluation agronomique des variétés de palmier dattier peut être d‘une grande utilité
pour compléter la description morphologique et pomologique. C‘est un outil utilisé depuis longtemps comme
moyen de description variétale. L‘objectif du présent travail présente une évaluation participative avec les
agriculteurs locaux des potentialités agronomiques de ces variétés pour mettre en valeur et tirer profit du savoir
faire des agriculteurs oasiens, en particulier la connaissance approfondie des conditions culturales.
Ces variétés ont des aptitudes culturales et d‘adaptation au milieu remarquables et produisent de nombreux sous
produits. L‘importance de plus en plus données aux variétés secondaires aussi appelées «communes» et entre
autres les variétés littorales est justifié par :
- Un intérêt à leur qualité de dattes à sucres simples,
- Mise en valeur des zones autres que sahariennes, auxquelles certaines variétés ne sont pas adaptées comme
‗Deglet Nour‘,
- Préserver et réhabiliter les oasis comme milieu privilégié de production en zones arides et une réserve de
biodiversité variée,
- Tirer profit de quelques variétés à valeur marchande comme ‗Kenta‘ dans le marché national et international.

2. Matériel et méthodes :
L‘évaluation agronomique, sujet de ce travail s‘est basée sur les descripteurs agronomiques se rapportant à
certaines aptitudes culturales, tolérances, qualité de dattes et des sous-produits ainsi qu'à la résistance aux
conditions de stress du milieu (salinité, hydromorphie, etc…) et aux attaques des ravageurs et des maladies.
Les appréciations agronomiques ont été déterminées, par une enquête réalisée chez 20 agriculteurs oasiens
indiqués pour leur connaissance approfondie de la culture du palmier dattier. Pour cela, un questionnaire
d‘appréciation sur les qualités de chaque variété a été élaboré. Chaque appréciation est notée (1) la plus faible (2)
moyenne ou (3) la plus élevée.
Une moyenne pondérée a été calculée et les résultats ont été analysés par une Analyse Factorielle des
Correspondances (AFC).
Les marqueurs agronomiques choisis sont:

La longévité du palmier et la qualité de la datte :


- Longévité
- Qualité des fruits
- Aptitude des fruits à la consommation au stade ‗Blah‘ apprécié dans les oasis littorales

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Les aptitudes à la reproduction par rejets :


- Productivité en rejets
- Aptitude des rejets à la reprise

La qualité de sous produits :


- Qualité du ‗Legmi‘ ou jus de palmier
- Qualité des feuilles pour l‘usage en vannerie
- Qualité du bois comme bois de chauffe
- Qualité du tronc pour la construction
- Qualité du ‗lif‘ en corderie

Le comportement vis a vis des conditions pédo-climatiques :


- Résistance à la salure
- Résistance aux maladies
- Résistance aux ravageurs
- Solidité du tronc au vent
- Résistance au phénomène de chute de fruits (sensibilité).

3. Résultats :
L‘analyse factorielle a permis de classer les variétés par moyennes pondérées en groupes distincts. Même si les
groupes de l‘analyse factorielle ne permettent pas de distinguer beaucoup de groupes elles ont montré que les
deux variétés ‗Bouhattam‘ et ‗Ammari‘ comme individus distincts des deus groupes générés. Un de ces groupes
est composés des deux variétés ‗Eguiwa‘ et ‗Mermella‘ l‘autre regroupe le reste des variétés (11 variétés).

3.1. Qualité des dattes:


Cette évaluation a permis de définir des groupes de variétés en fonction de leurs qualités agronomiques. Comme
variétés à bonne dattes ‗Blah‘, les variétés suivantes se distinguent par rapport à l‘ensemble, il s‘agit de
‗Rochdi‘, ‗Lemsi‘et ‗Mattata‘.

3.2. Qualité des sous produits:


‗Ammari‘, ‗Bouhattam‘ et ‗Kenta‘ sont connues pour la qualité de leur ‗Legmi‘ ou jus du palmier. ‗Bouhattam‘
est réputée pour la qualité des palmes en vannerie. Les variétés les moins appréciées sont ‗Eguiwa‘, suivie de
‗Garn Ghazel‘, ‗Feliane‘ et ‗Halwai Abiadh‘. ‗Ammari‘ est réputée pour son tronc solide utilisé en construction
et comme bois de chauffe.

3.3. Resistance aux conditions de culture :


‗Bouhattam‘ et ‗Ammari‘ se distinguent pour leur longévité et la solidité de leur stipe. Ces deux variétés avec
‗Mattata‘ sont réputées les plus résistantes à la salure, ‗Mermella‘ et ‗Eguiwa‘ sont par contre réputées les plus
sensibles.

3.4. Résistance aux maladies et ravageurs :


De point de vue résistance aux attaques de maladie et ravageurs qui s‘attaquent d‘habitude au palmier dattier,
‗Rochdi‘, ‗Mattata‘ et ‗Feliane‘ sont réputées les plus résistantes, ‗Halwai Abiadh‘ la plus sensible.

3.5. Aptitudes à la reproduction par rejets :


‗Bouhattam‘, ‗Rochdi‘ et ‗Smiti‘ sont les variétés les plus productives de rejets. Les variétés qui se distinguent
par le faible nombre de rejets produits sont ‗Mattata‘, ‗Mermella‘, ‗Feliane‘, ‗Ksebba‘ et ‗Eguiwa‘, ce qui pose
un problème sérieux de leur reproduction par voie de rejets. Ces dernières doivent avoir la priorité dans les
programmes de multiplication par culture in vitro si elles répondent aisément à ce procédé de multiplication. Les
variétés n‘ont pas le même degré de réponse positive à la multiplication in vitro certaines variétés sont connue
récalcitrantes à la multiplication par tissus.
‗Bouhattam‘, ‗Rochdi‘ sont les variétés réputées faciles à multiplier par rejets. La pénurie de rejets de la variété
‗Rochdi‘ est du actuellement à la forte demande pour ses rejets. Celle de la variété ‗Mattata‘ par contre est due à
sa faible production en rejets et à leur faible reprise.
Les variétés ‗Feliane‘, ‗Eguiwa‘, ‗Ksebba‘ et ‗Korkobbi‘ souffrent du même problème du faible taux de reprise
de leurs rejets à la plantation.

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4. Conclusion :
Les oasis littorales abritent une riche biodiversité variétale. Les dattes littorales se distinguent par leur
consistance molle ce qui fait que leur consommation au stade ‗Blah‘ ou ‗Besser‘ est bien appréciée par les
oasiens. En plus, les dattes littorales sont plus riches en sucres réducteurs et moins riches en saccharose, ce qui
fait d‘elles des aliments plus diététiques.
L‘utilisation de quelques appréciations agronomiques comme descripteurs a permis de caractériser ces variétés
littorales sur la base d‘usages de produits ou sous produits ou aussi par des caractères de résistance ou de
tolérance aux conditions de culture.
Certaines variétés littorales se distinguent par la production de bon ‗Legmi‘ (‗Bouhattam‘ et ‗Ammari‘).
‗Ammari‘ est aussi réputée pour la solidité de son bois utilisé en construction et comme bois de chauffe.
‗Rochdi‘, ‗Mattata‘, et ‗Feliane‘ sont réputées les plus résistantes aux maladies et ennemies de cultures.
‗Bouhattam‘ est la seule variété qui prévaut économiquement par sa bonne qualité de folioles en vannerie.
Ces résultats permettent de confirmer l'importance des appréciations agronomiques dans la description variétale.

5. Références bibliographiques :
-Bechraoui A. (1980): La vie rurale dans les oasis de Gabès. Publication de la faculté des sciences humaines.
Université de Tunis Tunisie. 301 p.
-Ben Salah M. 1992. Premier répertoire des variétés de palmier dattier dans les oasis littorales tunisiennes:
Séminaire les oasis en Tunisie: Patrimoine Mondial: Fédération Tunisiennes des Clubs UNESCO, ALECSO
Chenini- Gabès du 27 au 30/12/1992.
-Ben Salah M. 1993. Description phénopomologique de treize variétés de palmier dattier des oasis tunisiennes:
1- Partie végétative. Revue des Régions Arides 5: 3-22.
-Ben Salah M. et R. Hellali 2005. Description phénopomologique de 15 cultivars tunisiens de palmier dattier
(Phoenix dactylifera L.). Bulletin de ressources phytogénétiques. IPGRI-FAO. N° 148. 2006. pp : 10-18.
-Ben Salah M. et R. Hellali 2005. Composition chimique des fruits de 15 cultivars tunisiens de palmier dattier
(Phoenix dactylifera L.). Bulletin de ressources phytogénétiques. IPGRI-FAO. N° 148. 2006. pp : 19-25.
-El Fekih M. 1969. Le palmier dattier : Ecologie et conditions de culture. Sols de Tunisie. Bulletin de la
direction des sols. 1969(1) : 50-63.
-Rhouma A. 1991. Le patrimoine phoénicicole tunisien : évaluation, problèmes liés à son évaluation et à sa
conservation : Bulletin du réseau de recherche sur le palmier dattier. 1 (3).

Fig1 : Distribution des variétés par AFC

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Planche1: Variétés sujets de l‘évaluation agronomique

Tableau 1 : Agriculteurs ressources enquêtés


Nom et prénom de l’agriculteur Age N. parcelles Superficie N. de palmiers Oasis
1 Abdallah Belhadj El Arbi 83 6 5 300 El Hemma
2 Ferjani Ben Mohamed Charbti 73 3 2.25 170 Elhemma
3 Salem Ben Fraj Ben Fraj 58 2 0.5 40 Ben Guilouf
4 Habib Ben Chaouch el Khriji 49 3 3 200 Bechima
5 Boubaker Zemzmi 60 2 3 110 Oued ennour
6 Ayadi Ben Mohamed El Bedoui 79 3 1 45 Metouia
7 Boubakar Brik 90 1 1 30 Metouia
8 Mefteh Ben Tahar Hajjej 78 3 1 38 Gannouche
9 Mohamed Ben Mokhtar AbelJaoud 78 4 2 35 Gannouche
10 Mohamed ben Nasr Leteiem 62 1 1 30 Oudref
11 Hedi Lamin 70 1 0.75 45 Mareth
12 Ibrahim Jaouachi 58 3 1.25 50 Mareth
13 Ali Ben Brahim El Ezzi 69 4 3 100 Kettena
14 Boubakar ben El Bogdadi Adala 48 5 10 70 Arram
15 Abdessalem Draoui 66 4 2 40 Zarat
16 Boubakar ben Salah El Jeddi 75 4 12 100 Tbelbou
17 Moktar Ben Mohamed Ben Kraiem 69 6 3 50 Tbelbou
18 Hadj Khemais Ghouma 70 1 0.5 50 Gabes
19 Mohamed Mongi Khila 64 3 1 30 Nahal
20 Kilani Ben Abdallah Jaouali 76 4 2 160 Chenini
Moyenne 69 3 3 85(1693)

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Tableau 2 : Moyennes pondérés des différentes appréciations agronomiques


Mesures/variété AM BO EG FE FT GG HA KE KS KO LE MA ME RO SM
Qualité du 2,8 2,8 2,5 2,5 2,4 2,4 2,4 2,8 2,5 2,0 2,7 2,7 2,0 2,6 2,7
‘legmi’
Qualité palmes 2,2 3,0 1,5 1,8 2,1 1,8 1,7 2,0 1,8 2,0 1,9 2,0 1,8 2,1 2,3
pour vannerie
Qualité bois 2,6 2,3 1,6 2,1 1,9 1,9 1,7 2,1 1,8 1,7 1,8 1,9 2,0 1,9 1,9
(chauffe)
Qualité tronc 2,6 2,4 1,6 2,4 2,3 2,1 1,8 2,4 2,1 1,7 2,2 2,2 1,8 2,1 2,2
(construction)
Résistance aux 2,7 2,6 2,3 2,8 2,4 2,6 2,1 2,7 2,5 2,4 2,8 2,9 2,3 2,8 2,6
maladies
Résistance aux 2,7 2,6 2,2 2,8 2,3 2,5 2,0 2,6 2,4 2,3 2,7 2,9 2,3 2,8 2,4
attaques de
ravageurs
Solidité du 3,0 2,9 1,9 2,8 2,1 2,4 2,5 2,9 2,4 2,5 2,6 2,7 2,0 2,6 2,8
tronc
Solidité du 3,0 2,7 1,7 2,4 2,0 2,1 2,2 2,6 2,2 2,1 2,4 2,3 2,0 2,5 2,4
Kernef
Qualité du Lif 2,9 2,4 1,9 2,4 1,9 2,1 2,2 2,5 2,3 2,2 2,2 2,4 2,0 2,4 2,3
en corderie
Résistance à la 2,9 2,9 2,2 2,7 2,5 2,5 2,5 2,7 2,4 2,6 2,7 2,8 2,0 2,7 2,7
salure du sol

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Répertoire et caractérisation des variétés population de figuier


dans la zone montagneuse de Matmata
Ben Salah M. 1, Mosbah A. 2 , Rhihane M.2 et Hamdi H. 2
1
Laboratoire d‗Aridologie et Cultures Oasiennes, Institut des Régions Arides, 6051 Nahal Gabes
2
Commissariat Régional au Développement agricole. Rue Abou Kacem Chebbi 6019 Gabès

Résumé :
Les zones montagneuses des Matmata, étaient depuis longtemps, le foyer de culture du figuier et de techniques traditionnelles de conduite et
de production. Les espèces et variétés cultivées dans ces zones se caractérisent par l'adaptation aux conditions locales, surtout de sécheresse.
Le présent travail répertorie et décrit 15 variétés populations cultivées dans la zone des Matmata utilisant, le port, les feuilles, les bourgeons
et les fruits. Des appréciations ont été aussi effectuées sur le fruit notamment la couleur de la membrane et de la chair, l‘acidité et le taux de
sucres solubles.

1. Introduction:
Les zones montagneuses des Matmata, étaient depuis longtemps, le foyer de culture de nombreuses espèces
fruitières, souvent cultivées derrière les ouvrages de conservation et rétention des eaux et du sol. Les espèces et
variétés fruitières cultivées dans ces zones se caractérisent par l'adaptation aux conditions locales surtout de
sécheresse, et aux techniques de conduites traditionnelles. Sujets à nombreuses pressions du milieu (sécheresse),
abandon de culture et la concurrence de nouvelles espèces et variétés végétales introduites (souvent plus
productives mais aussi plus sensibles), ces espèces et variétés locales risquent de se raréfier et disparaître. C‘est
dans le but de conserver, ces espèces et variétés végétales que cette action s'inscrit dans les activités du volet
"Développement des plantes cultivées" du projet zones montagneuses conduit dans le Gouvernorat de Gabès par
le CRDA local.

2. Matériel et Méthodes:
Pour chaque variété, trois pieds ont été repérés. Sur ces pieds la description des rameaux et des bourgeons a été
faite et des échantillons de feuilles et de fruits ont étés prélevés. Les mesures ont été faites sur 6 fruits et dix
feuilles prélevées au hasard sur les rameaux fructifères.
La longueur, la largeur du limbe et la longueur du pétiole ainsi que la largeur et le diamètre des fruits ont étés
mesurés au double décimètre. Le poids frais du le poids sec des fruits est évalué à l‘aide d‘une balance de
précision au 1/10. La surface foliaire a été déterminée par un planimètre manuel type Warzwa PL1. Le séchage
des feuilles a été fait à l‘étuve jusque l‘obtention du poids constant et a servis pour déterminer le pourcentage
d‘humidité des feuilles. La forme des feuilles a été décrite en fonction du nombre et de la forme des lobes et de
la profondeur des sinus. Le type de feuilles est définit selon Condit (1947). Le pétiole foliaire est classé, en
fonction du rapport de sa longueur sur la longueur du limbe (LP/L). Les formes distinctes des fruits sont définies
selon condit (1947). La taille des fruits est définie par le diamètre se référant à la classification proposée par
Condit (1947). Le pH de jus de fruits a été mesuré à l'aide d'un pH mètre modèle Hach EC 10. Quelques notes
ont aussi été adjointes sur la distribution et la sensibilité des fruits aux manipulations.

3. Résultats :
Le répertoire a permis de localiser et décrire 14 variétés populations locales de figuier se basant surtout sur les
caractères du fruit et de la feuille intégrant parfois la forme du port et des rameaux. La composition chimique du
fruit est réduite à leur richesse en eau et en sucres totaux exprimés en TTC, ainsi que l‘acidité exprimée par le
pH du jus. Les variétés-populations décrites dans ce travail sont les suivantes :

3.1. Bayoudi :
Variété population locale résistante aux conditions du milieu, son port est petit ses branches grêles quand elle est
conduite selon la méthode traditionnelle locale dans la région. Ses fruits sont jaunes et un peu rouges à
l‘intérieur. Elles sont un peu sensibles au sirocco. Elles sont parthénocarpiques (ne nécessitent pas de
caprification). C‘est une variété de fruits à sécher par excellence. Elles peuvent être ouvertes et séchées (Chriha)
ou séchées fermés ce qui donne les figues sèches (Gharbouz). Elle existe presque partout dans la région dans les
jessour en association avec l‘olivier parfois aussi avec d‘autres arbres fruitiers comme l‘amandier.
Elle s‘étend dans toute la région, dans des positions topographiques diverses, de la montagne jusqu'au piedmont
et même la partie de la plaine qui relie la zone montagneuse vers la cote du golfe de Gabes. L‘arbre est à port
érigé à vigueur moyenne. Les feuilles sont à majorité à trois lobes avec quelques unes à cinq lobes. La face
supérieure est de couleur vert foncé. La face inférieure a une couleur verte jaunâtre. Les feuilles à trois lobes sont
plus longues que larges avec un rapport largeur/longueur égale à 0.94. Le pétiole est long avec un rapport
Longueur/ largeur égale à 0.7. Le pétiole à une forme circulaire. La surface foliaire est d‘environ 189 cm 2. Les
jeunes rameaux sont bruns. Les rameaux âgés sont brun grisâtre. Les entre-nœuds sont de 15 mm. Le fruit à

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maturité est de couleur vert jaunâtre. Sa forme est oblate avec un rapport D/L de 1.2. L‘ostiole est petit et fermé
avec trois bractées vertes jaunâtres. Une coupe de fruit montre une chair rouge clair (rose) contenant assez
d‘akènes qui remplissent la cavité. Le jus de fruit est de couleur jaune blanche riche en akènes. Bayoudi présente
un pH peu acide de 5.052, un taux de TSS de 9.2 et une humidité de l‘ordre de 72 %.

3.2. Hammouri :
Variété cultivée dans toutes les montagnes de Matamata, aussi bien dans la zone de Beni Keddache que dans les
zones de Chenini, Douiret de Tataouine. Variété à couleur rougeâtre à l‘extérieur à peau fine et à fruits blancs à
l‘intérieur. Elle est de petit port, ressemblant un peu à Bayoudi. Ses fruits sont petits et sucrés, elles peuvent
servir à la consommation en frais et au séchage. Les feuilles sont en majorité à cinq lobes avec quelques unes à
trois lobes. Chaque lobe est spatuliforme et aigu. La face supérieure est de couleur vert et coriace. La face
inférieure est de couleur vert clair. Les feuilles sont plus longues que larges avec un rapport largeur/longueur
égale à 0.99. Le pétiole est de longueur moyen avec un rapport Longueur/larguer égal à 0.308. Le pétiole a une
forme circulaire. La surface foliaire est d‘environ 158.75 cm 2. L‘humidité de feuille est d‘environ 60.1%. Les
jeunes rameaux sont de couleur verte. Alors que les rameaux âgés sont bruns. Les entre-nœuds sont de l‘ordre de
5 mm. Le fruit à maturité est de couleur rouge violet. Sa forme est piriforme avec un rapport D/L de 0.98.
L‘ostiole est moyen. Le pédoncule est très long et de l‘ordre de 14.5 mm. Il est fermé par des bractées jaune
verdâtre. La chair de fruit a une couleur rouge rose riche en akènes. Le jus de fruit est jaune rose. Il présente un
pH peu acide d‘environ 5.26 et un taux de sucres totaux solubles égal à 9.57 %. Hammouri présente une
humidité égale à 62.29 %.

3.3. Khaddouri :
Variété a petits fruits très résistants aux manipulations. Ses fruits sont parthénocarpiques et de bon goût. Cette
variété est réputée comme Bayoudhi très résistante aux conditions de la zone. Elle existe presque partout dans la
zone aussi bien en montagne qu‘en plaine. Les feuilles sont aussi longues que larges avec un rapport
largeur/longueur égale à 1.044. Les feuilles sont à majorité à cinq lobes avec quelques unes à trois lobes. Le lobe
central est long et spatuliforme. Les lobes latéraux font des sinus pétiolaire peu profond. La face inférieure est
plus claire que la face supérieure. Le pétiole est long d‘environ 4.73 cm. Les feuilles présentent une humidité de
l‘ordre de 62.91% et une surface foliaire de 151.36 cm2.
Les jeunes rameaux sont brune verdâtre. Les rameaux âgés sont de couleurs brunes grisâtre. Les entre-nœuds
sont de 15mm. Le fruit est de couleur vert. Sa forme est oblate avec un rapport égale à 1.5. Il présente une taille
moyenne de 40 mm. Le pédoncule est de longueur moyenne. Il a une forme demi-circulaire, fermée par des
bractées vertes jaune. L‘ostiole est circulaire d‘environ 5mm. La chair de fruit est de couleur verte jaune dont la
cavité est riche en akènes. Le jus est peu acidulé avec un pH de 5.2. Il présente un taux de TSS de 12.66%.
L‘humidité dans les fruits de Khaddouri est de 58.66 %.

3.4. Chkhoumi :
Cette variété a été répertoriée à Chaabat El Maa, à Techine, chez Miloud Hmid. Le fruit est allongé, très rouge à
l‘intérieur. La membrane extérieure est de couleur rouge avec des stries jaunâtres à maturité. Ce figuier nécessite
la caprification. Ses fruits sont généralement utilisés pour la consommation en frais. Cette variété n‘existe que
dans la région de Matmata. Les pieds de cette variété vivaient plus de 100 ans. Il existe dans le village de
Techine un pied qui date de plus de 200 ans. Les feuilles sont en majorité à cinq lobes. Chaque lobe est
spatuliforme et aigu. La face supérieure est de couleur vert foncé et coriace. La face inférieure est de couleur vert
clair. Les feuilles sont longues que larges avec un rapport largeur/longueur égale à 0.967. Le lobe central est long
et pointu. Le pétiole est long et circulaire. L‘humidité des feuilles est de 63.634%. La surface foliaire est
d‘environ 202 cm2. Les jeunes rameaux sont bruns avec des bourgeons terminaux verts jaunâtres. Les bourgeons
âgés sont de couleur grisâtre. Les entre-nœuds sont de 20 mm. Le fruit à maturité est de couleur brun rougeâtre.
Sa forme est oblate avec un rapport D/L de 1.329. Le pédoncule est moyen. Il est fermé de trois bractées brun
rougeâtre. Une coupe de fruits montre une cavité interne rouge brune. Le jus de fruit est moyennement acide
avec un pH de 4.8. Il contient un taux de TSS d‘environ 13.33 %, avec une humidité de 61.6 %.

3.5. Koff jmal :


Cette variété a été répertoriée à Ouriffen (Zaggaba). Le fruit est rouge, allongé et de gros calibre, strié et de bon
goût. La membrane extérieure est fine et striée quand il est en bon état (bonne saison) il est très productif. Cette
variété nécessite la caprification. L‘arbre est à port de vigueur moyen. Les feuilles sont à majorité à trois lobes
mais on rencontre aussi des feuilles à cinq lobes. Les feuilles à trois lobes sont plus longues que larges avec un
rapport largeur/longueur de 0.81. Le lobe central est long et pointu. Les lobes latéraux présentent un sinus plus
ou moins profond. Le pétiole est moyen avec un rapport longueur / largeur égale à 0.32. Les jeunes rameaux sont
de couleur verte brune. Les rameaux âgés sont de couleur grisâtre. Le bourgeon terminal est pointu et vert. Les
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entre-nœuds sont de l‘ordre de 20 mm. Le fruit mature est de couleur vert. Sa forme est oblate avec un rapport
D/L égale à 1.138. Le fruit est de petites dimensions. Le pédoncule est de longueur moyen (34 mm) et ferme
avec des bractées verdâtres. Une coupe de fruit montre une chair rouge vif contenant beaucoup d‘akènes qui
remplissent la cavité. Le jus de fruit est légèrement acidule avec un pH égale à 5.2, alors que le taux de TSS est
égal à 7.8 %. L‘humidité de fruit est d‘environ 78.8 %.

3.6. Maghouli :
Variété à gros fruit ressemblant à ceux de Bither. Très rouge de l‘extérieur. Ses fruits mûrissent en été (au même
période de la 2ème production de Bither). Ses figues nécessitent la caprification. La membrane du fruit est épaisse.
L‘arbre est à port érigé de vigueur moyenne. Les feuilles sont aussi larges que longues avec un rapport
largeur/longueur égale à 1.172. Les feuilles sont en majorité à sept lobes avec quelques unes à cinq lobes. Le
lobe central est long et spatuliforme avec un apex aigu. Les lobes latéraux sont définis par des sinus pétiolaire
peu profond. La face supérieure est de couleur vert et coriace, alors que la face inférieure est duveteuse. Les
feuilles sont à humidité de l‘ordre de 68.9%. La surface foliaire est de 214.1 cm 2. Le fruit est de couleur verte
brune. Sa forme est oblate avec un rapport D/L égale à 1.185. Le pétiole est de longueur moyenne de 7mm. Sa
forme est sphéroïde. Il est fermé par des bractées vertes jaunâtres. L‘ostiole est circulaire avec un diamètre de
l‘ordre de 5mm. La chair du fruit est de couleur violette avec une cavité remplie d‘akènes. Le jus est peu acide
avec un pH de 5.065. Maghouli présente un taux de TSS d‘environ 10 et une humidité de 45%.

3.7. Nasri :
Répertorié à Techine (Zriba), Chaabet El Dhiba. Le fruit nécessite la caprification. Il présente des stries qui
apparaissent à maturité sur la surface du fruit. Il est réputé sensible à l‘humidité.
Les feuilles sont plus longues que larges. Elles sont en majorité à cinq lobes avec quelques unes à sept lobes. Les
feuilles à cinq lobes sont longues avec un rapport largeur/longueur égale à 0.93. Le lobe central est long et
spatuliforme. Les lobes latéraux font des sinus pétiolaires plus ou moyen profonds. Le pétiole est long environ
7.13 cm. Sa forme est sphérique. Les feuilles présentent une surface foliaire de 292.77 cm 2. L‘humidité est de
50.36%. Le fruit est de couleur vert violet. Il est piriforme avec un rapport D/L égale à 0.89. Sa taille est
moyenne de l‘ordre de 41.72 mm. Le pédoncule est long (3.014 cm) avec une forme sphérique. L‘ostiole est de
taille moyenne d‘environ 5 mm. La chair est de couleur violette riche en akènes remplissant la cavité. Le jus est
vert rosâtre. Il est acidulé avec un pH de 4.7. Nasri a un taux de TSS de 9.18 %. Son humidité est de 78.84%.

3.8. Soltani :
Une des variétés introduites dans la région et bien adaptées au sol et aux conditions climatiques si elle profite
d‘une protection contre le sirocco. Cette variété est aussi appelée Slatni parfois même confondue à Saoudi.
Pourtant elle diffère bien de la variété Saoudi par son cou un peu allongé. Elle est cultivée en irrigué à Matmata
Ejdida, elle est de bon calibre, le plant est bien développé, les fruits sont de très bonne qualité. Les échantillons
sont prélevés de Chenini. L‘arbre est à port de vigueur moyen. Les feuilles sont en majorité à trois lobes mais
l‘on rencontre aussi des feuilles à cinq lobes. Les feuilles à trois lobes sont plus larges que longues avec un
rapport largeur/longueur de 1.095. Le lobe central est long et pointu. Les lobes latéraux sont moins court et
présente des sinus pétiolaires peu profonds La face supérieure est coriace, alors que la face inférieure est
duveteuse. Le pétiole est de longueur moyenne avec un rapport longueur pétiole/longueur du limbe de 0.5 et de
forme sphérique. Les feuilles présentent une humidité de l‘ordre de 67.11 %. Les jeunes rameaux sont brun
verdâtre. Les rameaux âgés sont gris. Les entre-nœuds sont de 10 mm. Le fruit à maturité est de couleur noir
violet avec une nuance rouge verdâtre. Il est piriforme avec un rapport D/H de 1.062. Ce figuier a une taille
moyenne (42.5 mm). Le pédoncule est de longueur moyenne (4 mm). Il est fermé par des bractées vertes.
L‘ostiole est moyen d‘environ 5 mm. La chair est de couleur rouge brune riche en akènes qui remplissent la
cavité. Le jus de fruit est acidulé avec un pH de 5.27. Le taux de TSS de l‘ordre de 8.2 % et il présente une
humidité d‘environ 50.18 %.

3.9. Le groupe Saoudi :


La variété population Saoudi, à figues noires à l‘extérieur et rouges à l‘intérieur existent dans les montagnes de
Matmata et dans les plaines, il parait qu‘il y a plus qu‘une population Saoudi. A Wriffen, une variété population
très tardive (variété d‘automne) a été signalée sous le nom de Saoudi Massous. Elle est appelée aussi Massousi
selon les agriculteurs de Techine. Elle ne nécessite pas la caprification. Ses figues sont relativement grosses et
bien sucrées. Deux autres populations de Saoudi ont été aussi répertoriées il s‘agit de ‗Saoudi Roum‘ et ‗Saoudi
El Hwaya‘. Des différences nettes ont été remarquées entre les deux populations ceci nous a amené à les
présenter comme deux populations différentes.

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3.9.1. Saoudi :
A fruits noirs à l‘extérieur, rouges a l‘intérieur et bien adaptés à la consommation en frais. Existe dans une
parcelle en irrigué à Matmata Ejdida, elle est de bon calibre, le plant est bien développé, les fruits de très bonne
qualité, elle a un cou un peu allongé. Ses figues mûrissent en juillet. L‘arbre est à port de vigueur moyenne. Les
feuilles sont en majorité à trois lobes et des feuilles à cinq lobes. Les feuilles à trois lobes sont plus longues que
larges avec un rapport largeur/longueur égale à 0.88. Le lobe central est long et pointu. Les lobes latéraux sont
moins court et présente des sinus petiolaires peu profonds La face supérieure est coriace, alors que la face
inférieure est duveteuse Le pétiole est de longueur moyenne et de forme circulaire. Les feuilles présentent une
humidité de l‘ordre de 61.69 % et une surface foliaire de 145.02 cm 2 Les jeunes rameaux sont brun verdâtre.
Les rameaux âgés sont gris. Les entre-nœuds sont de 15 mm de longueur. Le fruit à maturité est de couleur noir
violet avec une nuance rouge verdâtre. Il est piriforme avec un rapport D/L de 1.038. Le pédoncule est long de
8.25mm. Il est fermé par des bractées vertes. L‘ostiole est moyen d‘environ 5mm. La chair est de couleur rouge
brune riche en akènes qui remplissent la cavité. Le jus de fruit est acidulé de pH 4.5. Le fruit de Saoudi présente
un taux de TSS de l‘ordre de 8.15% et présente une humidité d‘environ 76.67%.

3.9.2. Saoudi Massous :


On l‘appelle aussi « Marsi ». L‘arbre est à port érigé de vigueur moyenne. Les feuilles prélevées présentent une
dimension moyenne et elles sont autant larges que longues avec un rapport largeur/longueur égal à 0.98. Les
feuilles sont en majorité à trois lobes. Le lobe central est spatuliforme avec un apex légèrement arrondi. Les
lobes latéraux sont définis par un sinus pétiolaire peu profond. Le limbe est plus ou moins épais et coriace. Le
pétiole est de longueur moyenne avec un rapport longueur/larguer égale à 0.33. Il est de forme sphéroïde. La
surface foliaire est d‘environ 233.142 cm .2 Les feuilles présentent une humidité de 62.9%. Les jeunes rameaux
sont de couleur brune. Les bourgeons âgés ont une couleur brun grisâtre. Les entre-nœuds sont de l‘ordre de
15mm. Le fruit mature est de couleur rouge verdâtre. Sa forme est oblate avec un rapport D/L égale à 1.125. Le
pédoncule est long d‘environ 9.75 mm. Il est fermé par trois bractées verdâtres. La coupe du fruit montre que la
cavité est pleine d‘akènes avec une chair rouge vif. Le poids de fruit moyen est de l‘ordre de 25.2 g. L‘humidité
du fruit est de l‘ordre de 74 %. Le jus est acidulé avec un pH égale à 5.7, alors que le taux de TSS égal à 11.7 %.

3.9.3. Saoudi Roum :


Le port est de vigueur moyenne. Les feuilles prélevées sont aussi longues que larges avec un rapport
largeur/longueur égale à 0.99. Les feuilles sont en majorité à cinq lobes avec quelques unes à sept lobes. Le lobe
central est spatuliforme et aigu. Les lobes latéraux sont définis avec un sinus peu profond. Le rapport longueur/
largeur égal à 0.32. Le pétiole est moyen. Il a une forme sphérique avec un diamètre égale à 3.9mm. La surface
foliaire est égale à 145.4 cm 2. Alors que l‘humidité est d‘environ 58.37%. A maturité, le fruit est de couleur noir
rougeâtre. Sa forme est oblate avec un rapport D/L égale à 1.34. Le pédoncule est de longueur moyenne. Il a une
forme ellipsoïde. Une coupe de l‘un des fruits montre une chair de couleur violette très riche en akènes qui
remplissent la cavité. Le jus de fruit est légèrement acidulé avec un pH égal à 5.16. Le Saoudi Roum présente un
taux de TSS égale à 11%. De même, il présente une humidité de l‘ordre de 71.91%.

3.9.4. Saoudi El Hawaya :


Les variétés Saoudi el Hawaya sont cultivées à Zriba. Le port est de vigueur moyenne. Les feuilles sont plus
longues que larges. Elles présentent un rapport largeur/longueur égale à 0.92. Elles sont en majorité à cinq lobes
avec quelques unes à un ou à trois lobes. Le lobe central est spatuliforme avec un apex aigu. Les lobes latéraux
font un sinus peu profond. Le pétiole est de petite dimension. Il montre un rapport long Petiole/long limbe
foliaire égal à 0.33. Sa forme est ellipsoïde Sa forme est ellipsoïde. La face supérieure est de couleur vert foncé.
La face inférieure est de couleur verte jaunâtre. Les jeunes rameaux sont de couleurs brunes avec un bourgeon
terminal de couleur vert jaune. Les rameaux âgés sont bruns grisâtres. Les entre-nœuds sont de 5mm. La surface
foliaire est d‘environ 205.33 cm2. L‘humidité des feuilles est de 60.9%. Le fruit à maturité est de couleur violet
avec une nuance rouge verdâtre .Sa forme est piriforme avec un rapport D/L égale à 1. Le pédoncule est de
longueur moyen (6.8 mm). La chair de fruit présente une cavité pleine d‘akènes et de couleur rouge foncée. Le
jus de fruit est acidulé avec un pH égal à 4.694. Le fruit présente un taux de TSS égal à 9.32% et une humidité
égale à 70.81%.

3. 10. Le groupe Bithar :


Il s‘agit de Bither Abiadh et Bither Aswad, caractérisés par la double production : figues de printemps et figues
d‘été. La première production ne nécessite pas la caprification tandis qu‘elle est exigée pour la deuxième. Les
fruits de Bither, qu‘elles soient blanches pour Bither Abiadh ou noires pour Bither Aswad, sont très riches en
eau, très juteuses et appréciées pour la consommation en frais. Suite à des problèmes de déficience de
pluviométrie pour les deux saisons consécutives la production pendant 2003-2004 était très faible. La mauvaise
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caprification des figues d‘été causée par des problèmes de viabilité du Blastophage (insecte responsable de la
caprification) a fait que la production estivale était aussi modeste. Des pieds de Bither existent dans les jardins
privés et dans quelques périmètres où ils profitent souvent d‘un complément d‘irrigation.

3. 10.1. Bithar Abiadh :


Cette variété est très répandue dans la zone montagneuse des Matmata. Les feuilles sont de grandes tailles et sont
en majorité à trois lobes avec quelques unes à cinq lobes. Le lobe central est très spatuliforme avec un apex aigu.
Les lobes latéraux sont définis avec un sinus peu profond. Les feuilles à trois lobes sont plus larges que longues
avec un rapport largeur/longueur égale à 1,01. Le pétiole est moyen (long /largeur =0.36). Le pétiole a une forme
sphéroïde. La face supérieure est de couleur verte foncée alors que la face inférieure est de couleur vert clair.
L‘humidité de feuille est de 67.37%. Le fruit à maturité présente une couleur verdâtre. Sa forme est oblate avec
un rapport D/L égale à 1.34. Le pédoncule est long (8 mm). La chair est de couleur blanche rosâtre riche en
akènes. Le jus possède un pH peu acide d‘environ 5.5. L‘humidité du fruit est de 67 %. Le taux de TSS est de
13.5%.
3. 10.2. Bithar Aswad :
Cette variété est cultivée dans la région de Matmata. Les feuilles sont de grande taille et majoritairement à trois
lobes avec quelques unes à cinq lobes. Les feuilles sont presque aussi larges que longues avec un rapport
largeur/longueur égale à 0.99. Le lobe central a un apex arrondi. Les lobes latéraux sont définis par des sinus
pétiolaires moyennement profonds. Le limbe est plus ou moins épais et coriace. Le pétiole est moyen avec un
rapport longueur/largeur égale à 0.365. Le pétiole a une forme sphérique.
La surface foliaire est d‘environ 205.7cm2 alors que l‘humidité est d‘environ 63 %. Les jeunes rameaux sont de
couleur verte, les rameaux âgés sont bruns. Les entre-nœuds sont de l‘ordre de 0.7cm. Le fruit à maturité a une
couleur rouge brune. Sa forme est oblate avec un rapport D/L égale à 1.13. Le pédoncule est moyen et fermé par
des bractées rougeâtres. Une coupe du fruit montre une chair de couleur rouge vif contenant beaucoup d‘akènes
qui remplissent la cavité. Le jus de fruit est légèrement acide avec un pH égal à 5.7. Le fruit contenant un taux de
TSS de l‘ordre de 10 %. L‘humidité de fruit est de 78%.

4. Conclusions :
Le figuier est une espèce très cultivée et adaptée aux conditions des montagnes des Matmata. Quatorze variétés
populations ont été répertoriées et décrites dans le présent travail. Certaines sont adaptées pour la production de
fruits frais, d‘autres produisent des fruits de bonne qualité pour le séchage et la conservation. Des boutures des
principaux types variétaux ont été prélevées et installées en collection dans la pépinière forestière de Tounine.

5. Bibliographie:
-Ben Salah M. et M. H. Lejri. 1992. Description pomologique de quatre variétés de figuier (Ficus carica L.) des
oasis de Gafsa. Revue des régions arides. 1992. pp : 16-20.
-Ben Salah M., M. Ancilotti et M. Loumirem. 1995. Etude pomologique de six variétés de figuier (Ficus carica
L. typiques de Beni Kheddache. Bulletin des Ressources Phytogénétiques. IPGRI-FAO : N : 104, 1995 : pp :16-
20.
-Ben Salah M., Kadri N., Ben Mimoun M. et Hellali R. Répertoire et description de 6 variétés populations de
figuier (Ficus carica L.) dans les oasis de Nefzaoua. Séminaire international sur l‘aridoculture et cultures
oasiennes. Djerba du 22 au 25 novembre 2004. Institut des Régions Arides- Médenine.
-Condit I. J. 1941. Fig characteristics useful in the identification of varieties. Hilgardia. Vol 14 N°1.
-Condit I. J. 1947. The Fig. Edit Waltham, Mass. USA.
-Valdeyron G., et P. Crossa-Raynaund. 1950. Les fruits de Tunisie. Annales de l‘ INRAT Vol. 23.

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Bither Aswad Bither Abiadh

Chkhoumi Maghouli

Saoudi Massous Khaddouri

Khof Jmel Nasri

Hammouri Saoudi Roum

Saoudi El Hwaya Bayoudhi

Saoudi Soltani
Planche 1 : Fruits des principales variétés-populations de figuier répertoriées à Matmata

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Tableau 1 : Récapitulatif des résultats du figuier Matmata


Mesures/variété Bither Bithe Chkhou Khoff Saoudi* S. S. S.Lah Magou Khadd Nasri Bayoud Hamm Soltani
Abiad r mi Jmel* Massou Roum waya* li ouri hi ouri
h* Aswe s* *
d*
fruit
poids fruit frais (gr) 27,75 28,51 15,24 33,60 42,32 25,39 16,02 16,54 21,31 19,39 55,11 33,81 25,75 98,60
poids fruit sec (gr) 9,22 6,25 5,85 6,10 11,71 6,57 4,50 4,83 5,88 8,01 12,45 9,45 7,99
Humidité % 65,52 78,07 62,68 80,37 72,31 73,82 69,54 70,84 43,26 35,46 77,71 72,07 69,72
diamètre mm 36,50 38,00 32,33 49,33 40,25 36,00 36,50 30,20 24,60 24,00 44,40 41,60 35,80 56,60
hauteur mm 27,75 33,50 32,33 43,33 38,75 32,00 27,25 30,00 21,00 16,00 46,00 34,40 37,40 57,40
d/h 1,32 1,14 1,00 1,15 1,04 1,13 1,35 1,04 0,70 0,91 0,97 1,22 0,97 0,99
longueur pétiole cm 0,85 1,00 0,63 0,33 0,83 0,98 0,90 0,68 0,42 0,48 3,10 0,84 1,40 1,78
diamètre ostiole cm 0,55 0,55 0,47 0,67 0,53 0,56 0,48 0,50 0,30 0,30 0,54 0,62 0,62 0,94
pH 5,60 5,77 4,86 5,27 4,57 5,74 5,16 4,69 3,04 3,11 4,80 5,18 5,31 4,73
TTS 13,50 10,05 11,33 8,18 8,15 11,70 11,00 9,32 5,70 7,60 8,24 9,20 10,00 16,80
feuille
poids feuille frais (gr) 9,59 5,77 10,42 5,83 5,99 6,59 4,36 6,68 7,42 3,72 7,45 2,71 6,64
poids feuille sec (gr) 2,93 2,35 3,77 1,99 2,29 2,47 1,82 2,61 2,55 1,40 3,69 1,08 2,62
humidité% 69,42 59,05 69,86 65,61 61,43 62,69 58,13 60,91 66,00 62,64 49,79 59,77 60,41
longueur limbe cm 19,25 17,49 22,11 15,11 15,74 17,40 13,92 17,29 16,90 13,96 20,74 12,70 15,50 19,50
largeur limbe cm 19,36 17,45 21,35 14,58 13,94 17,10 13,84 16,00 20,00 14,10 19,00 13,00 15,30 21,05
largeur/longueur 1,01 1,00 1,13 0,97 0,88 0,99 1,00 0,93 1,19 1,02 0,92 1,03 0,99 0,92
longueur pétiole cm 7,02 6,40 8,18 5,87 6,80 5,90 4,52 5,76 5,06 4,00 7,54 3,30 4,80 8,53
lp/ll 0,37 0,36 0,40 0,39 0,43 0,33 0,32 0,33 0,30 0,29 0,37 0,26 0,31 0,65
diamètre pétiole cm 0,64 0,43 0,84 0,61 0,46 0,50 0,39 0,43 0,50 0,38 0,38 0,38 0,52 0,63
surface foliaire cm2 213,1 213,91 159,8 161,13 224,20 145,40 205,34 231,42 137,40 299,07 189,30 168,90
3 0
nombre lobes 3,36 3,55 5,45 3,40 3,44 3,00 4,70 3,75 6,20 3,80 5,60 4,50 4,60

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L’agrobiodiversité oasienne :
Un potentiel à promouvoir et à préserver.
K.LAKHDARI1 (kaouthar74@yahoo.fr) & Y. KHERFI1
Centre de Recherche Scientifique et Technique sur les Régions Arides_CRSTRA_ Omar El BERNAOUI_Biskra Algérie

Résumé :
L‘Oued Righ (Sud Est Algérien) est un chapelet d‘oasis (50) où la phoeniciculture a crée un véritable microclimat favorable aux espèces
arborescentes et herbacées plus délicates à conduire en régions arides. Malgré les contraintes du milieu nourricier (salinité, hydromorphie,
carence en matière organique..), ces oasis abritent toujours des cultures fruitières, légumières et fourragères d‘origine locale ou acclimatées,
valorisant l‘eau et le sol et améliorant le revenu des agriculteurs. Dans cette présentation, nous ferons état de cette agrobiodiversité en
mettant l‘accent sur ses atouts agro-écologiques et socio-économiques qui prennent un intérêt particulier pour le pays du sel qui est L‘Oued
Righ, notamment dans le contexte du réchauffement climatique.
Mots clés : Oasis, Agro biodiversité

Oasis agrobiodiversity : potential to promote and preserve


Abstract:
The Oued Righ (South Eastern of Algeria) is a string of oasis (50 oasis) where phoeniciculture has created a true microclimate favorable to
the treelike and herbaceous species more delicate has to lead to the dry regions. In spite of the contraints of the feeder environment (salinity,
hydromorphie, deficiency in organic matter), these oasis always shelter fruit growings, vegetable dish and fodder plants of local origin or
acclimatized, valuing the water and the ground and improving the income of the farmers. In this presentation, we shall state this
agrobiodiversity by emphasizing its agro-ecological and socioeconomic assets which take a particular interest for the country of the salt
which is Oued Righ, in particular in the context of the global warming.
Key words : Oasis, Agrobiodiversity

1. Introduction
L‘organisation des Nations Unies pour l‘alimentation et l‘agriculture (FAO) tire la sonnette d‘alarme: « 12
variétés seulement fournissent les trois quarts des denrées alimentaires d‘origine végétale consommées dans le
monde (Veronooy, 2003)». Cette estimation pèse sur l‘agriculture moderne qui est menacée par l‘érosion
génétique: disparition et parfois éradication d‘une grande partie des anciennes variétés et leur remplacement par
des variétés hybrides qui ne sont pas reproductibles conformes au type. Ce qui oblige les agriculteurs à les
racheter à chaque compagne malgré leur exigence en intrants chimiques et leur coût élevé.
Face à cette menace le recours aux semences locales ou acclimatées utilisées par les petits agriculteurs vivant en
régions éloignées qui, bien souvent, n‘ont même pas bénéficié des avancées de l‘agriculture moderne est devenu
une des solutions pour mener de façon durable le combat de notre sécurité alimentaire. Il s‘agit la, d‘un état des
lieux de cette agrobiodiversité en vue de sa valorisation et de sa préservation.

2. Matériel et méthodes
2.1. Matériel
2.1.1. La présentation de la région d’étude
La région de l‘Oued Righ est une vallée, située au nord-est du Sahara Algérien. Elle s‘étend sur un axe sud-nord
dont la latitude est 32°54‘ à 39°9‘ Nord, et la longitude est 05°50‘, 05°75‘ Est. Aussi, elle fait partie du Bas
Sahara qui recèle d'importantes nappes d'eau souterraines, notamment celle du Continental Intercalaire. Certes, la
pénurie d'eau dans cette région ne se pose pas à l‘heure actuelle, mais sa qualité (eau très salée) pose un véritable
défi pour l‘agriculture. Le climat est de type saharien, caractérisé par des hivers rigoureux et des étés secs. Cette
vallée est scindée naturellement en trios blocs dénommés : Haut Oued Righ (la zone de Touggourt), Moyen
Oued Righ (la zone de Djamaa) et Bas Oued Righ (la zone de M‘ghair), (fig. 01).
En revanche, économiquement la vallée de l‘Oued Righ est une entité économique bien établie et très importante
grâce à ses oasis qui représentent la richesse phoenicicole de la région. En fait, le palmier dattier a assuré
l'existence et la stabilité de l‘homme dans ce milieu hostile par la garantie d'une alimentation suffisante en dattes
et par la création d'un microclimat favorable qui a permis aussi aux oasiens de cultiver d‘autres plantes aux pieds
de leurs palmiers, afin d'améliorer leur régime alimentaire, ce qui a permis la conservation des semences de
génération en génération.

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Bas Oued Righ

Moyen Oued Righ


Légende:

Haut Oued Righ

Figure1: La situation géographique de la vallée de l’oued


Righ
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2.2. Méthodologie
La région de l‘Oued Righ, composée de plusieurs oasis cultivées depuis très longtemps malgré les conditions
hostiles du milieu (salinité des sols et des eaux, aridité du climat ….), abrite un riche patrimoine en bioressources
locales ou acclimatées. A travers cette étude on a tenté de faire un état des lieux sur ces bioressources à travers
des enquêtes aux niveaux des palmeraies, des marchés locaux et avec les agriculteurs dans les trois zones de la
région (Haut, Moyen et Bas Oued Righ). On a commencé par des sorties de prospection et de collecte des
semences locales ou acclimatées au niveau des différentes palmeraies (10 palmeraies /zone). L‘entretien avec les
agriculteurs et les vieux propriétaires constitue un deuxième niveau de prospection. Tandis que, le troisième est
la commercialisation de ces semences et de leurs productions Après ces sorties de terrain estival et hivernal le
travail a exigé une deuxième phase qui consiste à faire :
- L‘identification des semences collectées au moyen de documentation spécialisée.
- La description de chaque espèce identifiée (semence et plante).
- La constitution d‘une collection au niveau de la Station Milieu Biophysique CRSTRA -Touggourt. (fig.02)

Niveau de
prospection

Les cultures locales Les agriculteurs Marchés locaux


locaux

Zone1:Haut l’Oued Righ Zone2:Moyen l’Oued Righ Zone 3:Bas l’Oued Righ

10 palmeraies 10 palmeraies 10 palmeraies

Identification

Description

Collection

Figure 2: Méthodologie de travail

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3. Résultats et discussions
3.1. Résultats : Identification des semences locales ou acclimatées.
3.1.1. Identification globale
De la première oasis à l‘amant ‗‘Goug ‗‘ jusqu‘a ‗‘Oum t'your‘‘ dernière oasis de la vallée de l‘Oued Righ, nous
avons recensé 32 semences locales ou acclimatées. Ces semences sont cultivées dans toutes les palmeraies.
Toutefois, certaines espèces ont disparu, ce qui est le cas des semences florales.

3.1.1 Identification spécifique


3.1.1.1. Les semences des cultures maraîchères

Tableau 1: Semences des cultures maraîchères


N° Plante Famille Nom scientifique Nom vernaculaire
01 Aubergine Solanacées Solanum melongena L. Danjel ‫دَدال‬
02 Blette ou poirée Cucurbitacées Beta Vulgaris L. betrafe ‫بطزاف‬
03 Calebasse ou Cucurbitacées Lagenaria siceraria L. Garaa ‫لزعت‬
Courge bouteille
04 Carotte Apiacées Daucus carota L. Snaria ‫طُارَت‬
05 Fève Fabacées Vicia faba L. Foull ‫فىل‬
06 Gombo Malvacées Hibiscus esculentus L. Gnaouiya ‫لُاوَت‬
07 Laitue Composées lactuca sativa L. Slata ‫طالطت‬
08 Melon Cucurbitacées cucumis melo L. Fagousse ‫فمىص‬
Batikh ‫بطُخ‬
09 Navet Brassicacées Brassica rapa subsp rapa Khardel ‫خزدل‬
10 Oignon Liliacées Allium cepa L. Bsel ‫بصم‬
11 Pastèque Cucurbitacées Citrullus lanatus Dallaa ‫دالع‬
12 Piment Solanacées capsicun annum L. Felfel har ‫فهفم‬
13 Potiron Cucurbitacées Cucurbita maxima L. Kabouya ‫كابىَت‬
14 Pourpier Portulacacées Portulaca oleracea L. Bendreg ‫بُذراق‬
15 Radis Brassicacées Raphanus sativs L. Fjel ‫فدم‬
16 Tomate cerise Solanacées Lycopersicon esculemtum cerasifome Tmatam ‫طًاطى‬

3.1.1.2. Les cultures condimentaires

Tableau 2: Semences des cultures condimentaires


N° Plante Famille Nom scientifique Nom vernaculaire
10 Ail Liliacées Allium sativum L Toum ‫ثىو‬
12 Basilic Labiacées Ocimum basilicum Nana ‫َعُاع‬
bochocha ‫بىشىشت‬
10 Carthame Astéracées ou Carthamus Tinctorius Faux safran ‫انشفىر‬
composées
10 Coriandre Ombellifère ou Coriandrum sativum L Kasber ou -‫كظبز‬
Apiacées debcha ‫دبشت‬
10 Céleri Apium grareolens Crafesse ‫كزافض‬
10 Persil Petroselinum crispum Maadnousse ‫يعذَىص‬
10 Menthe Lamiacées Menttha aquatica Naanaa ‫َعُاع‬

3.1.1.3. Les céréales


Tableau 3: Semences des céréales
N° Plante famille Nom scientifique Nom vernaculaire
01 Avoine Graminées ou Avana sativa L Khartal ‫خزطال‬
02 Blé Poacées Triticum vulgare Guemh ‫لًر‬
03 Orge Hordeum vulgare L Echiir-jadria ‫شعُز‬
04 Maïs Zea mays L Mastoura ‫يظخىرة‬
05 Sorgho Sorghum vulgare L Sorgho ‫صىرلى‬

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3.1.1.4. Les cultures fourragères

Tableau 4: Semences des cultures fourragères


N° Plante Famille Nom scientifique Nom vernaculaire
10 Chou fourrager Brassicacées Brassica oleracea L. Khadra ‫خضزة‬
12 Luzerne Fabacées ou Medicago sativa L. Fessa ‫فصت‬
Papilionacées

3.1.1.5. Les plantes médicinales

Tableau 5: Les plantes médicinales


N° Plante Famille Nom scientifique Nom vernaculaire
10 Fenugrec Fabacées Trigonella Foenum-gracum Halba ‫زهبت‬
12 Henné Lythracées Lawsonia Inemis Hana ‫زُت‬

3.2. Discussions
3.2.1. La répartition des espèces par famille
Nombre

Familles

Figure 3: La répartition du nombre d’espèces par


famille.

D‘après le diagramme ci-dessus la famille des graminées figure comme la famille la plus importante en nombre
d‘espèces elle dépasse même la famille des cucurbitacées dont les espèces semblent plus tolérantes aux
conditions défavorables de la vallée notamment la salinité des sols et des eaux. La famille des graminées
regroupe des espèces utilisées pour la consommation humaine (blé, orge) et d‘autre utilisées pour les animaux
d‘élevage (avoine maïs sorgho).

3.2.2. Calendrier des travaux culturaux


Il semble que les agriculteurs dans les oasis de l‘Oued Righ arrivent à améliorer leurs rations alimentaires en
cultivant leurs petites parcelles le long des saisons. Ils remplacent toute espèce dont de cycle de vie est terminé
par une autre souvent pour une même utilisation cas, des deux espèces utilisées avec le couscous (le pourpier est
utilisé a partir de mois d‘avril jusqu'à fin septembre en suite il va être remplacé sur la table par le blette jusqu'à
fin mars). (Fig. 4)
Ce calendrier conforte deux principes fondamentaux de la durabilité :
- La diversification des cultures
- La pratique des rotations

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L es c ultures jan Fév Mar Avr Mai Jui Juil Aoû Sep Oct Nov Déc
01 Tomate cerise
02 Piment
03 Aubergine
04 Pourpier
05 Blette
06 L’oignon
07 Laitue
08 Potiron
09 Courge bouteille
10 Melon
11 Pastèque
12 Carotte
13 Radis
14 Fève
15 Navet
16 Gombo
17 Ail
18 Coriandre
19 Persil
20 Céleri
21 Basilic
22 Canthame
23 Menthe
24 Blé
25 Orge
26 Maïs
27 Sorgho
28 Avoine
29 Chou fourrager
30 Luzerne

Figure 4: Calendrier des travaux culturaux (le cycle de vie de chaque plante)

3.2.3. Commercialisation
Les civilisations dans la vallée Oued Righ se sont construites principalement autour du palmier dattier et
secondairement autour des cultures vivrières. Ces deux strates agricoles ont fournit une alimentation régulière et
diversifiée aux populations locales. Les dattes constituent l‘apport énergétique le plus important tandis que les
autres cultures améliorent les besoins en protéines, lipides, sels minéraux et vitamines. Ces produits ont permis
l‘organisation des oasis plus riches et plus complexes le long de la vallée avec une organisation
socioéconomique. En effet, la commercialisation des produits agricoles présente deux volets. Le plus important
est celui des dattes, qui dépasse le cadre local. Par contre, le deuxième qui concerne les cultures vivrières est
restreint aux marchés locaux (fig.5) car, leur production était de type familial, destinée à l‘autoconsommation, la
raison pour la quelle les agriculteurs reproduisent leurs propres semences. Aujourd‘hui certain d‘entre eux se
sont spécialisés dans la production et la commercialisation de ces semences. (Cf. Tableau 6) en ayant recours
toujours aux instruments des pesés traditionnels (fig.6 et 7) qui semble s‘expliqué par :
- L‘augmentation des besoins alimentaires
- Une prise de conscience par rapport à la consommation des produits sans intrants chimiques
notamment les pesticides
- Les besoins croissants en alimentation de bétail qui constitue toujours une source d‘apport protéique
non négligeable
- le coût élevé des produits agricoles en provenue d‘autres régions.

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Tableau 6: les prix actuels des semences locales ou acclimatées:


Semences des c. maraîchères Semences des c. condimentaires Semences des céréales et
fourrages

Semence de Unité Prix (Da) Semence Unité Prix (Da) Semence de Unité Prix (Da)

de
01 Tomate cerise 200 L’ail Rabta 120 Blé 200
Rabai
02 Piment 100 Coriandre 100 Orge 200
Kaylla P
03 Aubergine 120 Persil 80 Maïs Kayla P 20

04 Pourpier 100 Céleri 80 Sorgho 100g 120


Kayla P
05 Blette ou poirée Kaylla G 100 Basilic 240 Avoine Kayla P 60

06 L’oignon 60 Safran 120 Chou Kayla P 60

fourrager
07 Laitue 100 Menthe Houza des 200 luzerne 100g 120
racines

08 Potiron 140 Fenugrec Kayla P 30

09 Calebasse ou courge 120


Kaylla P Rabai équivalant à 3,5 kg
bouteille ½ Rabai équivalant à 1,75 kg
10 Melon 100 ¼ Rabai équivalant à 1 kg
11 Pastèque 120 La petite Kaylla équivalant à 25 g
12
La grande Kaylla est le contenu d’une boite de 1 kg de
Carotte 100
tomate .
13 Radis 50 Rabta: poids variés
14 Fève 100g 60

15 Navet 50 P: petite G: grande


16 Kaylla P
Gombo 140

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A B

Figure 5 : Exposition des produits agricoles locaux


A: Hawza, une méthode de ramassage utilisée pour
les cultures maraîchères s
B: Goufa, un petit couffin utilisé pour les petits
fruits
C: Rabta, A: Hawza , une méthode de ramassage
utilisée pour les cultures maraîchères
B: Goufa, un petit couffin utilisé pour les petits
fruits
C: Rabta, une petite botte une petite botte

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Figure 6: Commercialisation des semences aux marchés locaux

B A

Figure 7: Quelques contenants utilisées dans la mesure des semences locales


lors de la vente.

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A : kaylla utilisée pour les graines


B : Robâi utilisé pour les grains

3.2.3 Importance des semences locales ou acclimatées

Figure 8 : Importance des semences locales ou acclimatées

s
4. Conclusion
La région de l‘Oued Righ s‘approvisionne toujours de sa polyculture vivrière grâce à une trentaine d‘espèces
locales ou acclimatées dont la disparition constituerait une perte sèche tant pour l‘agriculture que pour la
recherche scientifique :
- Ces semences sont à la portée des agriculteurs « les fellahs » au moment voulu à un prix accessible.
- Par ailleurs, ces bioressources constituent un potentiel génétique non négligeable pour la recherche
scientifique en vue d‘une sélection et d‘une amélioration semencière.
- Elles prennent un intérêt particulier dans le contexte de mondialisation imposée et de réchauffement
climatique.

5. Références bibliographiques
Association Sénégalaise de Producteurs de Semences Paysannes(A.S.P.S.P), 2008. Une foire de semences
paysannes traditionnelles, Sénégal,
(http://www.abcburkina.net/content/view/436/45/lang,fr), 5p.
Clause J, .1997. Le guide Traité pratique de jardinage ; 895p
DURAND JH. et GUYOT J, 1952. L‘irrigation des cultures dans l‘Oued Righ. Éd, Travaux de l‘Institut de
Recherches Sahariennes, 77 p.
Mazoyer .M, Aubineau.M, Bermond.A, Bougler.J, Ney.B et Roger-Estrade.J, Sep 2002. Larousse agricole le
monde agricole au XXIe siècle. Edition M.A.A.N.S. Canada, 767p
Vernooy R, 2003. Sécurité alimentaire – Semences porteuses de menaces ou de solution, Publication du CRDI,
(http:www. Idrc. Ca /fr /ev).

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Annexe :

A:
A
Semences des cultures maraîchères A
B: Semences des plantes condimentaires
C: Semences des céréales
D: Semences des plantes fourragères
E: Semences des plantes médicinales

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Etude de la variabilité phénomorphologique de quelques populations locales de petit


pois (Pisum sativum)
Zeineb SIOUDA, Mohamed LOUMEREM, Ali FERCHICHI
Laboratoire Aridoculture et Cultures Oasiennes
Institut des Régions Arides, 4119 Médenine, Tunisie.
Email:sioudaha@yahoo.fr

Résumé :
Le présent travail s‘incère dans le cadre d‘un programme de caractérisation et de préservation des ressources phytogénétiques locales réalisé
par l‘Institut des Régions Arides de Médenine (IRA).
Une étude phénomorphologique a été faite sur dix populations locales de petit pois (Pisum sativum) au siège de l‘IRA. A travers cette étude ;
on a pu remarquer une variabilité morphologique nette entre les différentes populations.
Cette variabilité n‘est pas dite, dans ce cas, à l‘appartenance géographique mais elle peut être expliquée par l‘effet de la sélection des
semences.
Mots clés : caractérisation. , petit pois (Pisum sativum), ressources phytogénétiques, variétés locales.

Abstract:
This research is a part of a program to protect the local varieties of vegetations (plants) organized by Arid Regions Institute (IRA).
A morphological study of ten types of peas revealed the fact that there is a big difference between the ten varieties, which is due to the
selection of the seeds not to the geographical location.
Key words: Characterisation, peas (Pisum sativum), Phytogenetic resources, local varieties.

1. Introduction
Dans le règne végétal, la famille des Légumineuses occupe la deuxième place parmi les plantes à graines après
les Graminées ; elle comporte 600 genres et 1300 espèces; c‘est une culture très ancienne qui date de 2000 à
3000 ans avant J.C., ce qui atteste de son importance alimentaire actuellement justifiée par sa haute teneur en
protéines. Le petit pois est une légumineuse qui se cultive pour son fruit. On mange les grains verts, les grains
secs et les gousses à parchemin de certaines variétés, qui se mangent en entier à la façon des haricots filet.
Le pois présente une place de choix dans le système intensif de production céréalière et constitue un bon
précédent cultural pour le blé, grâce à ses résidus qui constituent une fumure enrichissante du sol, puisqu‘elle est
fixatrice de l‘azote de l‘air (Boyeldieu, 1991).
En Tunisie, et malgré ces importances, les productions et les superficies consacrées pour cette culture demeurent
faibles et loin de pouvoir satisfaire les besoins du consommateur; et ceci peut être dû à l‘irrégularité de
distribution des pluies, la négligence des techniques culturales adoptées, la manque des programmes
d‘amélioration et l‘utilisation des variétés étrangères non adaptées aux conditions sévères (Hélali, 1996).
Pour rendre cette culture plus rentable et satisfaire les besoins de consommateur ; il est nécessaire d‘utiliser des
variétés locales qui supportent bien les conditions de notre milieu.
Dans ce cadre, cette étude a été réalisée au siège de l‘IRA de Médenine visant la caractérisation morphologique
de quelques populations locales de petit pois.

2. Matériel et méthodes
2.1. Site de l’essai
L‘essai a été conduit au domaine de l‘Institut des Régions Arides de Médenine (IRA) en plein champ sur un sol
homogène à texture sableuse.
2.2. Matériel végétal
Le matériel végétal utilisé dans cette étude a porté sur 10 populations locales de petit pois, provenant de deux
principales régions (Mareth et Béni Khedache) (tableau 1)
Tableau 1 : Localités des populations de petit pois étudiées.
Populations Localités Gouvernerat
P 100 Ksar Jwamaa (Béni khedache) Médenine
P 200 Ksar Jwamaa (Béni khedache) Médenine
P 300 Ksar Elhallouf (Béni khedache) Médenine
P 400 Ksar Elhallouf (Béni khedache) Médenine
P 500 Ksar Elhallouf (Béni khedache) Médenine
P 600 Ksar Elhallouf (Béni khedache) Médenine
P 700 Mareth Gabès
P 800 Mareth Gabès
P 900 Mareth Gabès
P 1000 Mareth Gabès

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Les origines géographiques des différentes populations étudiées sont indiquées dans la figure 1.

Figure 1 : Zone de prospection et régions de collecte des populations de petit pois étudiées.

2.3. Conduite de l’essai


Le dispositif expérimental utilisé dans notre essai est le Bloc Aléatoire Complet où chaque population est répétée
trois fois et chaque répétition représente 15 plantes.
La classification des semences de chaque population de petit pois a été basée sur le caractère couleur de la
graine où on a trouvé trois principales couleurs : verte (1), jaune caramel (2) et marron (3) (tableau 2).

Tableau 2 : Classification des populations de petit pois étudiées selon la couleur du tégument de la graine.
Population Couleur du tégument de la graine
100-1 Verte
200-1 Verte
200-2 Jaune caramel
300-1 verte
300-2 Jaune caramel
300-3 Marron
400-1 Verte
400-2 Jaune caramel
500-1 Verte
500-2 Jaune caramel
600-1 Verte
600-2 Jaune caramel
600-3 Marron
700-1 Verte
700-2 Jaune caramel
800-1 Verte
800-2 Jaune caramel
900-1 Verte
900-2 Jaune caramel
900-3 Marron
1000-1 Verte
1000-2 Jaune caramel

Le semis a été fait à la main le 16/ 11/ 2006, les semences ont été enfouies dans le sol à environ 3 à 4 cm de
profondeur, une irrigation par submersion a été effectuée régulièrement.
Aussi les quantités importantes des pluies enregistrées pendant la période de culture ont favorisé le
développement des plantes, à la suite de ces précipitations un traitement phytosanitaire par un fongicide « le
Benlate » a été appliqué pour éviter les maladies cryptogamiques.

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2.4. Paramètres mesurés


Le choix des caractères est effectué en utilisant un document UPOV, 1996 qui contient les principes directeurs
pour la conduite de l‘examen des caractères distinctifs, de l‘homogénéité et de la stabilité de petit pois (Pisum
sativum) ;
Les caractères étudiés peuvent être classés en :

2.4.1. Caractères quantitatifs : le suivi a concerné


Hauteur de la plante (H) ;Nombre de nœuds jusqu‘au premier nœud fertile inclus (Nn) ;Nombre maximal moyen
de folioles / plante (Nf) ;Longueur de foliole (Lf) ;Largeur de foliole (lf) ;Distance du point le plus large à la
base (D) ; Longueur de la stipule (Ls) ;Largeur de la stipule (ls) ;Nombre maximal de fleurs/nœud (Nfl) ;Largeur
maximale de l‘étendard(le) ;Largeur du sépale (l sep) ;Longueur du pédoncule de la tige à la première fleur
(Lp) ;Longueur de la gousse (Lgo) ;Largeur maximale de la gousse (lgo) ;Nombre d‘ovules / gousse (No) ; et
Poids de 100 graines (P gr).

2.4.2. Caractères qualitatifs : ce sont


Pigmentation anthocyanique de la plante (Pip) ;Fasciation de la tige (Fat) ;Pigmentation anthocyanique au point
d‘insertion de la stipule (Pis) ;Couleur de feuillage (Cf) ;Teinte grise de feuillage (Tf) ;Folioles de feuille
(Fof) ;Dentelure de la foliole (Dfo) ;Type de développement de la stipule (sti) ;Stipule en forme d‘oreilles du
lapin (sti ol) ;Epoque de floraison (E Flo) ;Pigmentation anthocyanique de l‘aile (Fleur avec anthocyane) (Pi
fl) ;Intensité de la pigmentation rouge pourpre de l‘aile (IPi a) ;Intensité de la pigmentation anthocyanique de
l‘étendard (IPi e) ;Couleur de l‘étendard de fleur (sans anthocyane) (Ce) ;Forme de la base de l‘étendard (For
e) ;Intensité de l‘ondulation de l‘étendard (Ioe) ;Forme du sommet du sépale supérieur (For s) ;Parchemin de la
gousse (Par go) ;Intensité de la courbure de la gousse (Ic go) ;Type de la courbure de la gousse (Tc go) ;Forme
de la partie distale de la gousse (For go);Couleur de la gousse (Cgo) ;Fils de la suture de la gousse (Fi
go) ;Pigmentation anthocyanique en tâches sur la paroi externe de la gousse (Pi go) ;Rides sur les cotylédons(R
cot) ;Forme de la graine (For gr) ;Couleur des cotylédons de la graine (C cgr) ;Couleur du tégument de la graine
(C tgr) ;Fossettes sur les cotylédons de la graine (Foss gr) ;Tâches violettes sur le tégument de la graine
(Tâ .vtgr) ;Marbrure du tégument de la graine (mar tgr) ;Couleur noire de l‘aile de la graine (Cn.agr) ; et
Résistance aux attaques parasitaires (Res p).

2.5. Systèmes des analyses statistiques


Pour le dépouillement des résultats obtenus, plusieurs méthodes d‘analyse sont appliquées. Des tableaux sont
élaborés pour caractériser chaque population, puis et pour vérifier l'existence de différence significative entre ces
populations, des ANOVA variable par variable sont effectuées. On a complété le travail d'évaluation par des
analyses de classement :
 Un résumé numérique : il s‘agit de valeurs caractéristiques des caractères (moyennes, valeurs
maximales, minimales (Annexes), ANOVA) ; et
 Des analyses de classement (Test Dancun et dendrogramme).
Le logiciel utilisé pour cette analyse est le programme ANOVA (SPSS).
3. Résultats et discussions
3.1. Description générale des populations
L‘étude des tableaux présentant les pourcentages pour chaque caractère qualitatif et chaque population de petit
pois étudiée, montre que :
-La population p100-1 débute sa floraison le plus précocement (après 56 jours de la levée).
-Les populations p100-1 et p300-2 sont en mi-floraison après 63 jours de la levée avec 66.7 %.
-Le maximum des plantes des populations p 200-2, p400-2, p800-2, p900-1, p700-2, p600-2 et p600-1 entrent en
floraison après 66 jours de la levée.
-Les populations p 1000-1 et p 600-3 débutent leur floraison après 70 jours de la levée.
-Les populations p1000-1, p500-1, p500-2, p600-1, p700-2, p800-2, p900-2 et p900-3 sont en mi-floraison
après 74 jours de la levée des plantes.
-La population p300-1 est à 50% de la floraison après 103 jours de la levée (c'est la population la plus tardive).
-Le reste des populations manifeste une floraison étalée dans le temps.
-Les populations p1000-1, p1000-2, p100-1, p200-1 , p200-2, p300-3, p400-1, p400-2, p600-1, p600-2, p600-3,
p700-1, p700-2, p800-1, p900-1, p900-2 et p900-3 sont très homogènes, le reste des populations sont
moyennement homogènes.
-Les plantes de populations p900-2, p900-3, p600-3, p600-1, p300-1 et p300-3 présentent une pigmentation
anthocyanique.

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-Les populations p1000-1 (53,3%), p500-2 (60%) et p800-2 (56%) présentent des plantes avec des tiges non
fasciées, alors que le reste des populations ont des tiges fasciées.
-Parmi les populations de petit pois étudiées, 18 populations présentent un maximum des plantes avec un
feuillage de couleur verte dont deux seulement (p900-2 et p800-2) ont une teinte grise.
-L‘absence de foliole et leur transformation en vrille chez le petit pois sont des caractères fort recherchés, surtout
sous climat aride, comme dans ce cas d‘étude ; mais et malheureusement, deux populations seulement et avec
des fréquences faibles (p400-1 avec 3,3 % et p500-2 avec 5%) présentent ces caractères ; au contraire, le reste
des populations présentent des folioles.
-Ces folioles sont caractérisées pour 20 populations par une denture à leur extrémité.
-Les stipules, chez le plus part des populations, sont très développés et ne sont pas en forme d‘oreille de lapin.
Ce caractère n‘est présent que chez les plantes de 7 populations.
-Pour les populations présentant des fleurs avec anthocyane ; les populations p300-1 et p500-2 ont des fleurs qui
ont des ailes de couleur rose pâle, les populations p900-3, p900-2, p600-3 et p500-2 ont des fleurs avec aile de
couleur pourpre rougeâtre.
-Les populations p900-3 et p900-2 (66.7%) présentent une pigmentation rouge pourpre de l‘aile très intense.
-Les étandards, des fleurs colorées, ont une pigmentation anthocyanique moyenne ; ces étandards sont
d‘ondulation moyenne pour les populations p100-1, p300-1, p300-2, p500-1, p600-1, p600-2, p600-3, p800-1,
p800-2, p900-1 et p900-2 alors que l‘ondulation de l‘étandard est forte pour les populations p300-3, p400-1,
p400-2 et p700-2.
-En ce qui concerne la forme de sommet du sépale supérieur de fleur, elle est pour la majorité des populations,
pointue et pour certaines populations (p200-2, p500-2 et p900-2) elle est acuminée.
-La majorité des populations de petit pois étudiées présentent des gousses soit partiellement soit entièrement
parcheminés, donc on peut dire que ces populations sont des pois à parchemin ou à écosser, ces populations
appartiennent a une variété demi-naine dont la hauteur est comprise entre 50 et 100 cm et plus (pour la
population p200-1 la hauteur est de 126,87 cm).
-Les populations p1000-1, p400-2, p600-1, p700-2, p800-1, p800-2, p900-1, p900-2 et p900-3 se caractérisent
par des gousses de courbure faible ; la courbure des gousses des populations p1000-1, p100-1, p200-1, p300-2,
p400-1 et p700-1 est moyenne.
-Le caractère courbure de la gousse est de type concave pour les populations p1000-2, p100-1, p200-1, p300-2,
p400-2 p800-2 et p900-1.Alors qu‘il est convexe pour les populations p1000-1(100%), p200-1(66,7%), p400-
1(66,7%), p600-1(66,7%) ; p700-1 (100%), p800-1 (100%).
-19 populations parmi les populations de petit pois étudiées se distinguent par des gousses qui ont une partie
distale tronquée, seules les populations p300-1(66,7%), p400-2(66,7%) et p600-3 (90%) ont des gousses à
extrémité de forme pointue.
-Les populations p900-3, p900-2 et p900-1 ont des gousses de couleur pourpre, tandis que la majorité des
populations présentent des gousses de couleur verte.
-Le caractère fil de la suture de la gousse est présent pour toutes les populations.
-On remarque que 15 populations ont des graines qui ne présentent pas des rides sur les cotylédons.
-Les graines prennent une forme ovoïdale pour les populations p1000-1, p100-1, p200-1, p300-1, p300-2, p400-
2, p600-2, p700-2, p800-1et p800-2 ,une forme cylindrique pour les populationsp100-1, p500-1, p500-2, p600-1,
p600-3, p700-1, p900-1, p900-2 et p900-3 et une forme rhomboïdale pour p200-2, p300-3 et p400-1.
-Pour 15 populations, les cotylédons de la graine sont de couleur jaune, alors que pour p300-3, p400-1, p600-3,
p800-1, p900-1, p900-2 et p900-3 ils prennent la couleur verte.
-Le caractère marbrure des téguments de la graine est présent chez les plantes des populations p900-1, p900-2,
p900-3, p600-3 et p500-2.
-Les tâches violettes sur le tégument de la graine ne sont présentent avec une grande intensité que pour les
populations p600-3 (56,7%), p500-2 (45%), p900-2 et p900-3 (23 ,3%).
-La couleur de tégument de la graine est verte brunâtre pour 12 populations, brun rougeâtre pour 9 populations et
brun pour 2 populations.
-La couleur noire du hile de la graine est presque absente pour toutes les populations étudiées sauf pour les
populations p300-2 (33 ,3%), p600-1(33 ,3%), p600-3 (36,7%).

3.2. L’analyse de la variance (ANOVA)


Lors de cette étude, le modèle adopté est le modèle d‘analyse de variance à un seul facteur de classification (effet
population)
Les valeurs de Fcalculées démontrent que pour tous les caractères étudiés, les différences inter populations sont
hautement significatives. Les populations sont donc statistiquement différentes.
L‘analyse de la variance est complétée par une comparaison des moyennes de tous les caractères considérés en
utilisant le test de Duncan.
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3.3. Comparaison des moyennes et classification hiérarchique


Pour estimer la ressemblance entre les populations étudiées, on a adopté le test de Duncan qui permet de
chercher des groupes de cultivars homogènes, en considérant les caractères pour lesquels les valeurs de F sont
avérées significatives.
Le test Duncan a permis de comparer toutes les paires de moyennes, en contrôlant le risque alpha général à 5%.
Ces résultats montrent plusieurs chevauchements dans le regroupement des populations.
Pour la majorité des caractères, les populations p900-2, p500-2, p900-3, p2002 et p300-3, p500-1, p300-2, p800-
2, p100-1 sont groupées: les populations p800-2, p900-2 et p900-3 sont originaires de Mareth alors que les
populations p300-3, p500-1, p500-2 sont cultivées dans deux zones différentes, mais voisines (ksar jawamaa et
ksar hallouf).
Les analyses effectuées ont montré que l'évaluation de la diversité morphologique de ces populations varie selon
les caractères étudiés. Il serait donc intéressant d'étudier la structure de cette diversité en analysant conjointement
l'ensemble des caractères. Il s'agit donc d'une classification hiérarchique qui réunit l'ensemble des populations les
plus semblables pour tous les caractères étudiés.
Le dendrogramme (Figure2) résultant de la classification hiérarchique de 10 populations de petit pois classées
selon les caractères étudiés, montre 4 groupes.
-Groupe 1 : formé par les populations p1000-2, p800-2, p300-2, p100-1 et p600-2 qui montrent une analogie
morphologique pour les caractères hauteur de le plante, longueur et largeur de stipule, nombre des fleurs et
nombre d‘ovules par gousse.
-Groupe 2 : formé par les populations p700-2, p900-1, p1000-1, p400-2, p800-1 et p600-1 qui se ressemblent au
niveau de la hauteur des plantes et largeur et longueur du stipule.
-Groupe 3 : formé par les populations p400-1, p700-1, p300-3, p600-3 et p500-1 se regroupent pour les
caractères hauteur des plantes et longueur et largeur du stipule.
-Groupe 4 : formé par les populations p200-2, p900-3, p500-2, p900-2 et p300-1qui forment une analogie
morphologique au niveau de la hauteur des plantes, la distance du point le plus large à la base et pour la longueur
et la largeur du stipule.
-La population p200-1 forme à elle seule un groupe, en effet, cette population se caractérise par la valeur
maximale pour chaque caractère.
Groupe1
Groupe 2
Groupe 3
Groupe 4

Figure 2 : Dendrogramme de classification des populations de petit pois étudiées.

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D'après ce dendrogramme les populations ne se regroupent pas suivant les origines géographiques mais selon des
caractères bien déterminés (comme la hauteur des plantes, nombre de fleur, etc.).
4. Conclusion
A la lumière des travaux effectués sur ces populations au siège de l‘Institut des Régions Arides (IRA), on a pu
déduire les résultats suivants :
Les populations de petit pois étudiées sont morphologiquement très homogènes, dont la majorité présentent des
gousses soit partiellement soit entièrement parcheminés, donc on peut dire que ces populations sont des pois à
parchemin ou à écosser.
Ces populations appartiennent à une variété demi-naine dont la hauteur est comprise entre 50 et 100 cm et plus
(pour la population p200-1, la hauteur est de 126,87 cm).
La population p100-1 est la plus précoce parmi les populations étudiées, puisque sa floraison a eu lieu après 56
jours de la levée.
Le caractère faxciation de la tige est présent pour le maximum des plantes, sauf pour les populations
p1000-1 (53,3%), p500-2 (60%) et p800-2 (56%) qui présentent des plantes avec des tiges non fasciées.
Pour la majorité des caractères, les populations p900-2, p500-2, p900-3, p200-2 et p300-3, p500-1, p300-2,
p800-2, p100-1 sont groupées: les populations p800-2, p900-2 et p900-3 sont originaires de Mareth alors que
les populations p300-3, p500-1, p500-2 sont cultivées dans deux zones différentes, mais voisines (ksar jawamaa
et ksar hallouf).
Les analyses effectuées ont montré que les populations étudiées ne se regroupent pas suivant les origines
géographiques mais selon des caractères bien déterminés (comme la hauteur des plantes, nombre de fleur, etc.).
La population p200-1 forme à elle seule un groupe, en effet, cette population se caractérise par la valeur
maximale pour chaque caractère.
Malgré que les caractères phénotypiques ne permettent pas d‘expliquer d‘une manière satisfaisante des
phénomènes aussi complexes, elles ont permis de dégager un ensemble de caractéristiques présentes chez des
populations de petit pois étudiées, mais absentes chez d‘autres et par conséquent une variabilité entre elles qui
n‘est pas du, dans ce cas, a l‘origine géographique mais peut être expliqué par l‘effet de sélection des semences.
Cette évaluation est certainement d‘une grande importance pour une meilleure valorisation agricole de cette
culture dans les zones arides de la Tunisie ; mais elle reste insuffisante pour déterminer les composantes du
rendement, il faut s‘intéresser a un plus grand nombre de génotypes et d‘autres caractères non étudiés dans cet
essai et ceci n‘est faisable qu‘en fonction de certaines conditions tel que la disponibilité du matériel végétal, le
temps disponible pour l‘étude, etc.

5. Références bibliographiques
Boyeldieu.J., 1991.Produire des graines oléagineux et protéagineux. Editions TEC et DOC .Paris.
Hélali. M., 1995-1996. Analyse de quelques critères de sélection chez le petit pois (Pisum sativum. L). Mémoire
de fin d‘études. Cycle ingénieur. ESHE Chott Meriam. 44 p.
UPOV., 1994. Principes directeurs pour la conduite de l‘examen des caractères distinctifs, de l‘homogénéité et
de la stabilité de pois (Pisum sativum L.).

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Genetic diversity evaluation of lucerne (Medicago sativa)


from oases of Tunisia obtained by RAPD markers
Touil Leila, Guasmi Ferdaous, Farès Khadija, Elfalleh Walid,Triki Tebra, Ferchichi Ali
Arid & Oases Cropping Laboratory, Arid Area Institute (IRA), Medenine 4119, Tunisia
Tel: + 216 75 633 846; Fax: + 216 75 633 006;
E- mail: leila.touil@yahoo.fr

Résumé :
La Luzerne (Medicago sativa) est parmi les cultures fourragères les plus répandues dans les oasis du sud Tunisien. 20 populations de la
luzerne cultivée originaire du sud Tunisien font l`objectif de ce travail, en étudiant leur diversité génétique qui se base sur la marqueur
moléculaire RAPD (Random Amplified Polymorphic DNA). L`utilisation du quatre amorce permet d`amplifier 34 fragments dont 28 sont
polymorphes. Le nombre moyen de fragments polymorphes par amorce est de 7. Le pourcentage de polymorphisme moyen entres ces
populations Tunisiennes de la luzerne est de 72.85%, le Rp (Resolving power) est de 13.2 et le PIC (Polymorphism Information Content)
varie entre 0.76 et 0.81 avec un moyen de 0.81. Le dendrogramme UPGMA (Unweighted Pair Group Method with Arithmetic Averaging)
obtenu registre ces populations en trois groupes différents indépendamment de leur origine géographique.
Mots clés : Medicago sativa, RAPD, Rp, PIC, Bandes Polymorphes.

Abstract:
Lucerne (Medicago sativa) is the most important fodder crop in the oases of Tunisia. A total of 20 populations from representative of
―Gabssia‖ landraces were collected and evaluated ex situ at IRA experimental fields of Mednine.
The random amplified polymorphic DNA (RAPD) marker was assessed to detect the genetic relationships among these 20 populations of
alfalfa. Four primers were screened from ten random decamer primers, and a total of 34 bands were amplified, 28 of which were
polymorphic. The average number of polymorphic DNA was amplified by each primer was 7.
The high percentage of polymorphic bands (%PB) of 72.85 and the resolving power (Rp) collective rate value of 13.2 were scored. In
addition, the polymorphism information content (PIC) values varied from 0.76 to 0.85 with an average of 0.81.
Based on the 34 RAPD markers estimates of the genetic distance exhibited values ranged from 0 and 0.632 with an average of 0.28. The
derived UPGMA dendrogram has clustered the 20 populations into three main groups independently from their geographical origin.
Key Words: Medicago sativa, genetic diversity, RAPD, Polymorphic Bands, Resolving power, PIC.

1. Introduction
Lucerne (alfalfa) is the most important sown perennial fodder in Tunisia. It is widely adapted and can be found
throughout the country. It is grown over 12,410 ha (Ministère de l‘Agriculture et des Ressources Hydrauliques
2002 ; Ministère de l‘Environnementet du Developpement Durable 2007). The majority of those hectares are
found in the oases. As well as being a valuable fodder and forage crop (Dolle 1990; Ferry and Toutain 1990;
Lasram 1990; Tisserand 1990), it is highly salt tolerant (Janati 1990; Mezni et al. 2002; Aganga and Tshwenyane
2003) and is widely adapted to southern Tunisia farming regions (oases). There are large areas where growing
lucerne would be beneficial but its use is constrained to environmental stresses, such as high water salinity and
drought (Garnett et al. 2004). Lucerne has been grown in oases of Tunisia since many years. Local landrace
called ‗Gabssia‘ has a long history of cultivation worldwide and it has shown wide adaptation to a range of
environments (Bolanos et al. 2000). Its agronomical interest is based on its high protein content, suitable feeding
value and favorable environmental impact (perenniality and no nitrogen fertilizer required) (Julier et al, 2005). It
is an autotetraploid (Stanford, 1951), with 2n = 4x = 32 (Armstrong, 1954; Dermaly, 1954), allogamous and
seed-propagated species. These factors contribute to the genetic complexity of alfalfa at both individual and
populations levels. Lucerne originates from Asia Minor, Transcaucasia, Iran and Turkmenistan and is diversified
in the Mediterranean area (Michaud et al, 1988).
RAPD is a molecular marker widely used in genetic variability analyses due to it`s simplicity and speed,
dispensing previous genetic information of the sample under study (Beebee and Rowe, 2004), although no locus
specific information is presented (Ferreira and Grattpaglia, 1998). Basically, it`s a variation of the PCR
amplification technique, using a simple primer of arbitrary sequence that will amplify a random region of the
analyzed genome. Even though the reproducibility of this marker has been previously questioned (Penner et al.,
1993), adjustment in the technique have made the obtainment of reproducible results possible (Bielawski et al.,
1995; Adams et al, 1998) permitting the use of this markers in many types of genetic analysis.
ISSR markers are generated via PCR reactions with a single primer designed from repetitions of two or three
nucleotides anchored in a sequence of one to three nucleotides that aim to eliminate slippage related artifacts
(Zietkiewicz et al., 1994). The amplified regions represents the sequence between two microsatellite sites and the
absence of bands in interpreted as a divergence of the primer or loss of a locus by the deletion of the SSR sites or
chromosomal rearrangement (wolfe and Liston, 1998). Some advantage related to this marker are the small
quantitie of DNA required for the reactions, the small number of PCR reactions, the hypervariability of the
bands patterns and their easy detection, besides the hugh PCR reactions annealing temperatures that reduce the
quantity of artifacts and errors (Wolfe et al, 1998a).
DNA molecular markers have been employed as a tool in many studies such as genetic variability and gene flow
analysis, species identification and even sexual differences in the individual behavior and population structure
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levels (Ferreira and grattapaglia, 1998; Wolfe et al., 1998a,b; Fernandes-Mtioli etal., 2000; Liu and wendel,
2001; Prioli et al., 2002; Vasconcellos et al., 2003; da silver et al., 2003; Arcade et al., 2000; Haig et al., 2003;
Ge et al., 2003; de almeida et al., 2003; Hatanaka and Galetti, 2003; Leuzzi et al., 2004; amongs others).
Continuing the studies on the chromosomal variability of A. faciatus, we related the different the different
caryotypic forms found to DNA moleculars markers (RAPD and ISSR), in order to test the possibility of gene
flow and to estimate the genetic variability between them.
The present study was undertaken to estimate the genetic diversity and genetic relationships among some
populations of cultivated alfalfa originated from Tunisian south.

2. Materials and Methods


Plant material
20 populations of the cultivated alfalfa (Medicago sativa) were involved in this study, originating in the Tunisian
South. They are carried by table 1.
This study was carried out in experiment field of Institute Arid Area of Mednine. Tunisia. Seeds of different
genotype were sowed in April 2009. The measurements were carried two month after this date. The collect of
vegetable material was realized in July 2009. The young leaflet were extracted, dried and conserved at – 40 °C
for other use.

Genetic diversity analysis


DNA extraction
Young leaflets were harvested on each plant and DNA was extracted following the method described by Ruas et
al. (2003) and stored at -20 °C until needed.
The purity and quantity of genomic DNA were determined spectrophotometrically and confirmed using 2%
agarose gel electrophoresis.

Primers and RAPD-PCR assays


Four random decamer primers were used for DNA amplifications. Polymerase chain reaction for each sample
was performed in a total volume of 20 µl containing: 50 ng template DNA, buffer (2 µl ),Mgcl2 (10µM),primers
(10 µM),dNTPs (25 µM),Taq polymerase (5U).
Samples for enzymatic amplification were subjected to 45 cycles of the following thermal profile: 1 min at 94°C
~ 1min at 37°C and 2 min at 72°C. Samples were predenatured for 4 min at 94°C and final extension was for 5
min for 72°C. Amplification fragments generated by PCR, were separated according to size on 1.4% agarose
gels by electrophoresis in TBE buffer, stained with ethidium bromide, visualized by illumination with ultraviolet
light and photographed under UV light, by a Bioprint (Kaiser RS1, Germany).
Table1. Tunisian alfalfa populations studied and their geographical origin.
Accession Name Label Geographical Oases type Altitude m a.s.l
origin
Kattana P1 Gabès Coastal 0 to 10
Chenchou P2 Gabès Coastal 0 to 10
Cheninni 1 P3 Gabès Coastal 0 to 10
Cheninni 2 P4 Gabès Coastal 0 to 10
Cheninni 3 P5 Gabès Coastal 0 to 10
Teboulbou P6 Gabès Coastal 0 to 10
Metwia P7 Gabès Coastal 10 to 20
Ghannouch P8 Gabès Coastal 10 to 20
Zerkine P9 Gabès Coastal 0 to 10
Essdada P10 Tozeur Continental –20 to –15
Bouhlel P11 Tozeur Continental –20 to –15
Degach P12 Tozeur Continental –20 to –15
Hamma jerid P13 Tozeur Continental –20 to –15
Zaafarane P14 Kébili Continental –20 to –15
Nouael P15 Kébili Continental –20 to –15
Jerzinze P16 Kébili Continental –20 to –15
El golaa P17 Kébili Continental –20 to –15
Limaguess P18 Kébili Continental –20 to –15
Douz P19 Kébili Continental –20 to –15
Staftimia P20 Kébili Continental –20 to –15

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Table 2. Summary of RAPD primer characteristics.


Primer code Primer sequence 5’ 3’ Tm (°C) %GC
AF14 GGTGCGCACT 34 60 %
W07 CTGGACGTCA 32 70 %
AT CAGTGGTTCC 32 70 %
AX16 GTCTGTGCGG 34 60 %

Table 3. Summary of RAPD primer characteristics.


Primer TNB NPB %PB Rp PIC
AF14 13 13 100 7.2 0.79
AT 5 1 20 0.9 0.83
AX16 9 9 100 2.9 0.76
W07 7 5 71.42 2.2 0.85
Total 34 28 - 13.2 -
Average 8.5 7 72.85 3.3 0.81
TNB, Total number of bands; NPB, number of polymorphic bands; % PB percentage of polymorphic bands; Rp,
resolving power; PIC, polymorphic information content:

Data analysis
Each gel after electrophoresis and staining was analysed by scoring manually the present (1) and absent (0)
polymorphic RAPD bands in individual lines for each primer pair combination and the values were used to
compile binary data matrix.
For all primers combination, the total number of bands was determined and only the polymorphic ones were
taken into account in this study to estimate the percentage of polymorphic bands (%PB). The ability of the most
informative primers to discriminate among populations was assessed by calculating the resolving power (Rp)
(PrevostandWilkinson, 1999) which has been reported to correlate between accessions. Evaluation of the Rp was
performed according to the formula of Gilbert et al. (1999):

Rp= ΣIb, where: Ib=1-[2*|0.5 - P|]

and P is the proportion of the accessions containing the I band. Moreover, the discriminating power of derived
markers was made by the assessment of the polymorphism information content (PIC) using the following
formula:
k
PIC= 1- Σ Pi2
i=1
Where k is the total number of alleles detected or agiven marker locus and Pi is the frequency of the ith allele in
the set of genotypes investigated (Lynch and Walsh,1998).
The similarity matrix was analysed with the Neighbor-joining program using PHYLIP software (Phylogeny
Inference Package, version 3.5c) (Felsenstein,1995) to construct a dendrogram summarized the relationships
between 20 Tunisian alfalfa populations using the unweighted pair group method with arithmetic averaging
(UPGMA) algorithm (Sneath and Sokal, 1973).

3. Results
3.1. RAPD markers and polymorphism
The four RAPD primers resulted in 34 different amplification products with 28 polymorphic RAPD bands for
the 20 populations. The average of polymorphic bands per RAPD primers was 7 (Table 3). The largest number
of polymorphic bands (13) was produced with AF14 primer, and the least number of polymorphic bands (9) was
obtained by AT. Different levels of polymorphisms were detected since as the percentage of polymorphic bands
(%PB) ranged from 20% for AT to 100% for AF14 primer (Table 3). Thus, we assume that the majority of tested
primers are powerful to detect DNA polymorphisms in alfalfa populations. Moreover, estimates of the resolving
power (Rp) showed a high rate of collective Rp (13.2), with an average of 3.3 (table 3). Moreover, as reported in
Tab. 3, the polymorphism information content values varied from 0.76 to 0.85 with a mean of 0.81. Therefore,
data proved that RAPD is an attractive and powerful procedure to survey alfalfa population‘s genetic diversity.
3.2. Genetic diversity and genotypes relationships obtained by RAPD markers
Based on the 34 RAPD markers estimates of the genetic distance exhibited values ranged from 0 and 0.632 with
an average of 0.28 suggesting that the genotypes studied are characterized by a great divergence at the DNA
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level. The lowest genetic distance value of 0 has been scored between ‗Chenchou, Chenenni1‘; ‗chenenni3,
Tboulbou‘ and ‗Nouael, Jersine‘; the genetic distance between 0.01 and 0.17 has been scored between ‗Kattana
and chenenni1,3; Chenchou and Tboulbou‘ ; Chenenni3 and Tboulbou, Ghannouch, Essdada, Degach, Nouael,
Jersine‘; ‗Essdada and zaafarane‘ and ‗ Bouhlel and Degach, Zaafarabe‘. However, ‗Kattana and Elgolaa‘;
‗chenenni3 and, Metwia, HammaJerid, Elgolaa, Limaguess, Stiftimia‘ and ‗HammaJerid and Elglaa‘ were most
divergent, with the highest genetic distance between 0.5 and 0.65. All the other ones have displayed different
intermediate levels of genetic similarity.
The derived UPGMA dendrogram illustrated in Fig. 1 has clustered the 20 populations into three main groups.
The first, labeled (I) consisted of ‗Chenchou‘ and Chenenni‘. The second, labeled (II), is monophyletic branch
consisted of ‗Kattana‘ population. All the remaining populations, belonging to all the prospected areas, are
grouped in the third cluster, (III) that exhibited two sub-groups. The first subgroup (III-1) is composed of
‗Chenenni3‘ and ‗Tboulbou‘ populations, while the second sub-group (III-2) is composed of the remaining
cultivars. This result suggests that the cultivars studied are clustered independently from their geographical
origin.
The tree illustrated in fig. 2 presented the phylogeny between these 20 Tunisian populations of alfalfa. It
confirmed the result obtained by the UPGMA dendrogram. The root distance was ranged between 0.053 and
0.425 with an average of 0.212 (Tab 3). Three branches derived from the origin, the first concerned ‗Chenenni1
and Chenchou with the same root distance (0.053), the second branch concerned one population ‗Kattana with a
root distance of 0.076 and the third branch concerned all others alfalfa populations with different root distances
varied between 0.083 (Chenenni3 and Tboulbou) and 0.425 independently from their geographical origin.

Figure1. Dendrogram of the 20 Tunisian alfalfa populations based on UPGMA methods using the similarity
matrix generated by the Jaccard coefficient after amplification with 4 RAPD primers (PHYLIP).

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a b
c

Figure2. Tree of 20 Tunisian alfalfa populations obtained by RAPD markers.

4. Discussion
Molecular markers successfully developed during the last two decades have largely overcome the problems that
are associated with phenotype-based classification. But PCR based techniques developed in recent years such as
Random Amplified Polymorphic DNA (RAPDs) (Williams et al., 1990; Welsh and McClelland. 1990], these
markers are simple and rapid to obtain (Hadrys et al., 1992). They are independent of the amount and quality of
DNA (Caetano-Anollés 1994) and do not require prior knowledge of the genome because they rely on universal
sets of primers. RAPD markers are essentially unlimited in number and usually very polymorphic. Little is
known about the nature of the DNA sequences amplified by the RAPD technology, but most of them are
supposed to be non coding and/or unlinked to structural genes (Williams et al . 1990).
To evaluate the informativeness and efficiency of RAPD markers in analysis of genetic diversity as well as
population differentiation assessments, the total numbers of polymorphic bands, PIC value, and Rp for each
RAPD primers were estimated. The largest number of polymorphic bands (13) was produced with AF14 primer,
and the least number of polymorphic bands (9) was obtained by AT. Different levels of polymorphisms were
detected since as the percentage of polymorphic bands (%PB) ranged from 20% for AT to 100% for AF14
primer. Thus, we assume that the majority of tested primers are powerful to detect DNA polymorphisms in
alfalfa populations.
Moreover, estimates of the resolving power (Rp) showed a high rate of collective Rp (13.2), and the
polymorphism information content values varied from 0.76 to 0.85 with a mean of 0.81.
The PIC index describes diversity between accessions and characterizes the degree of polymorphism in each
locus, a PIC value of less than 0.25 indicating low polymorphism, a value between 0.25 and 0.5 average
polymorphism and a value higher than 0.5 a highly polymorphic locus (Botstein et al., 1980).
The populations clustered independently from their geographic origin: the branch ―c‖ was considered the most
distant to the ancestor compared to the branches ―a‖ and ―b‖ considered the nearest to the ancestor.
This molecular marker used in the present study was also used to describe the genetic diversity associated with
non-directly selected traits such as digestibility or fiber content among 26 alfalfa populations and 30 plants per
population, the within-population variance accounted for 50% of the total genetic variance (Crochemore et al.,
1996). Similarly, Dehghan-Shoar et al. (1997) and Gherardi et al. (1998) found large within-population variation
using RAPD markers in alfalfa.
RAPD is commonly used as markers in genome mapping in a wide range of plant species including lucerne
(Echt & al. 1993, Kiss & al. 1993) and are now being increasingly employed for studies of genetic relatedness
among cultivars of species which are predominantly autogamous ( Yu & Nguyen 1994).
It has also been used as effective tools to evaluate genetic diversity and to throw light on the phylogenetic
relationships in Asimina triloba (Huang et al., 2003; Powell et al., 1996). These studies have given important
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clues in understanding species relationship, which may further assist in developing and planning breeding
strategies.
Many empirical studies have shown that RAPD markers may be efficient tools for analyzing the genetic
structure of diploid populations (Haig et al., 1994; Isabel et al., 1995; Peakall et al., 1995; Yeh et al., 1995; Le
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Variabilité génétique de fruit et de l’huile de l’olivier (Olea europaea L.) originaire du


sud tunisien appuyée par des descripteurs chimiques
Rim JAOUADI*, Hanen MTAOUA, Mouna MTIMET et Ali FERCHICHI
Laboratoire d'Aridoculture et Cultures Oasiennes, IRA, Km 22, 4119 ElFjé Mednine

Résumé:
Cette étude constitue une contribution à l‘identification et la caractérisation de 14 cultivars d‘olivier à huile (Olea europaea L.) cultivées en
irrigué sous condition oasienne au Sud tunisien, basées sur des descripteurs chimiques tel que la composition en protéine de fruit et les
tocophérols naturels libres présents dans l‘huile.
Les résultats montrent que l‘huile des variétés locales contient plus de tocophérols que les variétés introduites et le dosage protéique montre
que les fruits d‘olivier présentent une richesse en protéines des variétés introduites supérieurs à celles des variétés locales.
Les paramètres chimiques ont fait ressortir un polymorphisme important entre les cultivars. Cette variabilité a été analysée par un logiciel
statistique, SPSS (Analyse Factorielle de Correspondance), qui permet de grouper les différentes variétés selon leur similitude.
Mots clés : Fruit, huile, Olea europaea L., protéine, SPSS, tocophérol.

Abstrct:
This work has a target to study the identification and characterization of 14 cultivars of South-East Tunisian olive oil (Olea europaea L.)
cultivated under irrigated oasis condition, based on chemical descriptors relating to the composition of protein of fruit and tocopherols of
olive oil. The results pointed out that local varieties contains more tocopherols than introduced varieties and the protein assay proved that the
fruits of olive tree have a high content in proteins of introduced varieties higher than those of the local varieties.
The chemical study proved an important polymorphism between the cultivars. This variability was analyzed by statistical software, SPSS
(FAC), which makes it possible to group the various varieties according to their similarity.
Keywords: Fruit, oil, Olea europaea L., protein, SPSS, tocopherol.

1. Introduction
L‘huile d‘olive est un produit très polyvalent. Connue de longue date dans le bassin méditerranéen, où de
nombreuses générations lui ont trouvé des vertus incomparables dans les domaines de la santé et de
l‘alimentation, elle est aujourd‘hui largement appréciée en Europe et dans le monde pour ses qualités
nutritionnelles, ses caractères organoleptiques et ses effets bénéfiques sur la santé (Commission
européenne/DGAgri., 2002). Cette huile présente une grande résistance à l‘égard de la détérioration oxydative.
Ceci est essentiellement dû à deux raisons, à savoir sa composition acidique et le contenu en un pool de
composés mineurs présentant un pouvoir antioxydant puissant parmi eux, nous trouvons les tocophérols (Issaoui
M., 2005).
En outre, cette importance très particulière de l‘olivier est due à la présence, dans son fruit (olive), de toute une
gamme de composants, à concentrations variées. Parmi ces composants figurent les protéines qui sont
indispensables à la plupart des mécanismes physiologiques.
Dans ce contexte, la présente étude s‘est fixée à identifier 14 variétés d‘olivier à huile cultivées en irrigué sous
conditions oasiennes dans le sud de la Tunisie.
Notre analyse est basée d‘une part sur les teneurs en tocophérols de l‘huile d‘olive vierge et d‘autre part sur la
composition protéique du fruit.

2. Matériel et méthodes
2.1. Matériel végétal
La présente étude a porté sur un échantillon de 14 variétés d‘olivier : 8 variétés introduites et 6 variétés et types
locaux d‘olivier cultivées dans le sud tunisien plus particulièrement dans l‘oasis de Gabès (Tableau 1).

Tableau1. Nom et Provenance des variétés étudiées


Nom Provenance Code Nom Provenance Code
Variétés locales Variétés introduites
Zalmati Zarzis Zarzis (Tunisie) V1 Chemlal de Kabylie Algérie V8
Zarrazi Matmata Gabès (Tunisie) V2 Frantoio Italie V9
Chemlali Sfax Sfax (Tunisie) V3 Leccino Italie V10
Chemchali Gafsa (Tunisie) V4 Merhavia Israël V11
Chemlali Djerba Djerba (Tunisie) V5 Morello Italie V12
Neb‘jmel Cap Bon (Tunisie) V7 Nabali Jordanie V6
Soury Liban V13
C112 ……………. V14

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2.2. Détermination des tocophérols


Il s‘agit de déterminer les tocophérols naturels libres présents dans l‘huile d‘olive par un système HPLC de type
Knauer. L‘identification des tocophérols se fait par comparaison au temps de rétention de standard et le
comparer à celui de l‘échantillon.
Les teneurs en tocophérols exprimés en ppm ou µg/g de différentes variétés étudiées sont calculées par la
formule suivante :

Céch. (µg/g) = (Cstd x Aéch x 10)/ (Astd x m)

Avec :
Céch : est la concentration de l‘échantillon en tocophérol exprimée en ppm ;
Cstd : est la concentration en tocophérol de la solution standard en µg/ml ;
Aéch : est l‘aire du pic de la solution d‘échantillon ;
Astd : est l‘aire du pic de la solution standard ;
m : est la masse de l‘échantillon en gr par 10ml d‘acétone.

2.3. Détermination de teneur en protéine du fruit


L‘analyse de la composition en protéine est réalisée par la méthode Microkjeldhal. Les teneurs en protéines sont
déterminées par l‘intermédiaire d‘un dosage de l‘azote total qui se fait en trois phases principales : minéralisation
de l‘acide organique (digestion), distillation de l‘ammoniaque et titration (volumétrie).
Ainsi pour déterminer le pourcentage de protéine ou matière azotée totale (M.A.T), on applique la formule
suivante :

% M.A.T = V (HCl) x 14 x N x 6,25 x 100


m x % M.S

Avec :
V : est le volume, en ml, de HCl titré ;
14 : est le nombre atomique de l‘azote ;
N : c‘est la molarité de HCl (0,1 M) ;
6,25 : facteur de conversion de l‘azote en protéine ;
m : prise d‘essai, en mg, de l‘échantillon désiré ;
% M.S : est le pourcentage de matière sèche de chaque échantillon.

3. Résultats et discussion
3.1. Etude de la composition de l’huile en tocophérol
3.1.1. Teneurs en tocophérol des variétés

4,5
Teneur en tocophérol (ppm)

4 3,32
3,43
3,5
3
2,5
2
1,5
1 0,22
0,5
0

Variété
Figure 1. Concentrations en tocophérol des variétés d‘oliviers étudiées

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Les concentrations en tocophérol des variétés traitées (figure1) oscillent entre 0,22 et 3,43 μg/g ou ppm. Les
variétés Neb‘jmel et Nabali possèdent les concentrations les plus élevées qui sont respectivement 3,43 et 3,32
μg/g alors que la variété Frontoio montre la concentration la plus faible (0,22 μg/g).

3.1.2. Groupement des variétés en fonction de la composition en tocophérol par la classification


hiérarchique
La classification hiérarchique (figure2) selon la composition en tocophérol révèle deux groupes :
 Groupe 1 (G1) : collectionne les variétés qui sont à majorité introduites : Chemlal de Kabylie, Zarrazi
Matmata, Zalmati Zarzis, Chemlali Djerba, Merhavia, Leccino, C112, Frontoio, Morello, Chemlali Gafsa,
Chemlali Sfax, et Soury qui se caractérisent par des teneurs faibles à moyennes en tocophérol ;
 Groupe 2 (G2) : ce groupe associe les variétés Nabali et Neb‘jmel possédant les teneurs les plus élevées en
tocophérol.

Figure 2. Dendrogramme de classification des variétés d‘oliviers selon la composition en tocophérol

3.2. Composition protéique


3.2.1. Détermination de teneur en protéines du fruit
Les pourcentages de protéines du fruit de différentes variétés étudiées sont portés dans la figure 3. Les protéines
présentent des teneurs faibles dans le fruit de l‘olivier comprises entre 0,36 et 1,26 %, valeurs respectives des
variétés Chemlali Djerba et Chemlal de Kabylie. D‘après cette figure, on remarque que la variété locale
Neb‘jmel présente que des traces des protéines.

1,4 1,26
Composition en protéine (%)

1,2
1
0,8
0,6
0,36
0,4
0,2
0

Variétés

Figure 3. Teneur en protéine (%) des variétés d‘oliviers étudiées

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3.2.2. Groupement des variétés en fonction de la composition en protéine par la classification hiérarchique
L‘analyse du dendrogramme de la figure 4 permet de distinguer 3 groupes distincts :
 Groupe1 (G1) associe les variétés suivantes : Frontoio, Nabali, Chemchali, Leccino, Morello et C112 qui se
caractérisent par des teneurs moyennes en protéines ;
 Groupe2 (G2) regroupe les variétés Merhavia et Chemlal de Kabylie qui se caractérisent par des teneurs
élevées en protéines ;
 Groupe3 (G3) réunit les variétés Chemlali Sfax, Soury, Zarrazi Matmata, Zalmati Zarzis et Chemlali Djerba
qui se distinguent par des teneurs faibles en protéines.

Figure 4. Dendrogramme de classification des différentes variétés d‘oliviers selon la composition en protéine

3.3. Discussion
La fraction des tocophérols est déterminée essentiellement par l‘α-tocophérol (> 90 %), alors que le β, le δ-
tocophérol et le tocophérol acétate ne sont présents qu‘en faibles quantités. Ces substances exercent un pouvoir
vitaminique et une action antioxydante. Elles sont essentiellement localisées dans le noyau du fruit (Psomiadou
et Tsimidou, 1999 ; Ranalli et Angerosa, 1996).
L‘examen des résultats obtenus par le système HPLC prouve qu‘il y a une différence entre les variétés pour la
teneur en α-tocophérols acétate (0,22 – 3,43 ppm). Ainsi la variété la plus riche est la variété Neb‘jmel (3,43
ppm). Les autres variétés bénéficient d‘une teneur moins importante allant de 3,32 ppm pour la variété Nabali à
0,36 ppm pour la variété Morello.
La grande diversité de la quantité de vitamine E dans les huiles végétales est largement rapportée et dépend de
plusieurs facteurs génétiques, agronomiques, technologiques, environnementaux, procédures d‘extraction, et
d‘autres (Cimato, 1990 ; Mousa et al., 1996).
En effets de nombreuses recherches ont montré que la qualité de l‘huile dépendait fondamentalement du cultivar
et de l‘interaction cultivar-environnement et plus particulièrement, du degré de maturation du fruit (Cimato,
1990 ; Parlati et al., 1994 ; Garcia et al., 1996 ; Grati Kamoun, 1999 ; Grati Kamoun et al., 1999 a, b, d et e ; El
Antari et al., 2000 ; Gutiérrez et al., 1999).
Les teneurs en protéines des variétés traitées sont comprises entre 0,36 et 1,26 % valeurs minimales et
maximales respectives des variétés locale Chemlali Djerba et introduite Chemlal de Kabylie. On peut conclure
d‘après les résultats obtenus que les variétés d‘olives à huile introduites possèdent des teneurs en protéines
supérieurs à celles des variétés locales.

4. Conclusion
Ce travail a montré que ces descripteurs chimiques peuvent être utilisés avec succès pour l‘étude de la diversité
chez l‘olivier. Ainsi, différents groupes de cultivars ont été discriminés sur cette base. Ces groupes sont
composés de divers types de cultivars provenant de diverses localités.
Pour conclure, il est important d‘entreprendre la caractérisation de ces variétés par des études biochimiques plus
approfondies et par l‘usage des marqueurs moléculaires (microsatellites, AFLP, RFLP, RAPD) pour mieux
décrire la diversité en vue de l‘exploiter dans des programmes d‘amélioration génétique.

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Étude de la diversité de Trigonella foenum-graecum L. en Tunisie basée sur les données


morphologiques, chimiques, biochimiques et moléculaires
Nidhal Marzougui*, Anissa Boubaya, Ferdaous Guasmi, Walid Elfalleh, Ali Ferchichi, Belgacem Lachieheb et Mohamed Beji
Laboratoire d‘aridoculture et cultures oasiennes, Institut des régions arides, Médenine 4119, Tunisie.
*E-mail: marzouguinidhal@yahoo.fr

Résumé :
La diversité génétique de trente huit populations tunisiennes de Trigonella foenum-graecum L. a été étudiée en se basant sur les données
morphologiques, sur les teneurs en minéraux des feuilles et en vitamines des graines et sur les données moléculaires établies par la technique
ISSR. La combinaison des paramètres analysés a abouti à un regroupement des trente huit populations en cinq groupes. Les populations du
premier groupe sont caractérisées par des nombres faibles de feuilles, de rameaux et de gousses et une forte hétérogénéité des contenus en
minéraux et en vitamines ; les populations du deuxième groupe par des nombres moyens de feuilles, de rameaux et de gousses et une forte
hétérogénéité des contenus en minéraux et en vitamines. Les populations du troisième groupe présentent des valeurs élevées des descripteurs
morphologiques : pourcentage de germination, nombre de rameaux et longueur de gousse et une forte hétérogénéité des contenus en
minéraux et en vitamines. Le quatrième groupe est formé par une population caractérisée par les nombres les plus élevés de feuilles et de
graines par gousse, des valeurs élevées des caractères nombre de rameaux et longueur de gousse. Et le cinquième groupe comprend une
population caractérisée par des valeurs élevées des caractères nombre de feuilles, longueur de gousse et nombre de graines par gousse, le
nombre de rameaux le plus élevé, le contenu des feuilles le plus élevé en Mg et le contenu des graines le plus élevé en vitamine B1.
Mots clés. Diversité génétique, données morphologiques, ISSR, minéraux, Trigonella foenum-graecum, vitamines.

Abstract :Trigonella foenum-graecum L. diversity in Tunisia based on morphological, chemical, biochemical and molecular data
The genetic diversity of thirty eight Trigonella foenum-graecum L. Tunisian populations was studied basing on morphological data, leaves
nutrients contents, seeds vitamins contents and molecular data using ISSR markers. The combination of the analyzed parameters ended in a
grouping of the thirty eight populations in five groups. The populations of the first group are characterized by weak leaves, branches and
pods numbers and a high heterogeneousness of minerals and vitamins contents. The populations of the second group had medium numbers of
leaves, branches and pods and high heterogeneousness of minerals and vitamins contents. The populations of the third group present high
values of the morphological descriptors: germination percent, branch number and pod length and high heterogeneousness of minerals and
vitamins contents. The fourth group is formed by a population characterized by the highest numbers of leaves and seeds by pod, high values
of the characters pod number and length. And the fifth group includes a population characterized by high values of the characters leaves
number, pod length and seeds number by pod, the highest branch number, the highest leaves contents in Mg and the highest seeds contents in
vitamin B1.
Key words. Genetic diversity, morphological data, ISSR, nutrients, Trigonella foenum-graecum, vitamins.

1. Introduction.
Les espèces du genre Trigonella et particulièrement le fenugrec (Trigonella foenum-graecum L.) étaient connues
et cultivées depuis les temps anciens, spécialement en Grèce, en Egypte et en Afrique du Nord (Rouk &
Mangesha, 1963; Duke, 1986). Actuellement, le fenugrec est largement cultivé en Asie, en Europe, en Amérique
et en Afrique du nord (Smith, 1982; Edison, 1995). En Tunisie, il est surtout cultivé dans les régions du nord
(Marzougui et al., 2007).
T. foenum-graecum est rarement cultivée en dehors de son habitat d‘origine. Les banques de gènes hébergent une
collection réduite de matériel génétique des espèces de Trigonella (Hymowitz, 1990). Peu d‘informations est
disponible sur leur diversité génétique et sur la variabilité inter et intraspécifique de ces espèces (Dangi et al.,
2004). Le statut négligé et peu étudié de telles cultures les expose au risque de disparition. L‘étude de la
biodiversité de ces espèces permet de lutter contre leur disparition et d‘améliorer les récoltes. Cette amélioration
devrait concerner la qualité et le rendement en adaptant les variétés cultivées aux conditions environnementales
et de production, variables dans le temps et dans l‘espace (Doré & Varoquaux, 2006).
La variabilité génétique au sein des espèces a souvent été analysée sur la base de la combinaison de différents
paramètres (Tucak et al. 2008; Chahidi et al. 2008 et Basha et al. 2009). Similairement, la présente étude a été
consacrée à l‘évaluation de la variabilité de T. foenum-graecum en Tunisie sur la base de la combinaison des
données morphologiques, chimiques, biochimiques et moléculaires

2. Matériel et méthodes
2.1. Matériel végétal.
Trente huit populations ont été collectées des régions de culture de fenugrec en Tunisie (Tableau 1). Les graines
de chaque population ont été cultivées dans un terrain expérimental à l‘Institut des Régions Arides de Médenine.
Cette région est caractérisée par un bioclimat aride de type méditerranéen avec un hiver doux (Ferchichi, 1995).
Le sol est de type sablo-limoneux calcaire peu épais (30 à 50 cm) reposant sur un encroûtement gypseux.

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Tableau 1. Localisation géographique, substrat édaphique, altitude, latitude, longitude et pluviométrie des
régions de collecte des populations de Trigonella foenum-graecum L.
Etage Localité Code des Substrat Altitud Latitud Longitud Pluviométr
bioclimatiq populations édaphique e e e ie
ue (m) (mm/an)
Menzel 2, 3, 4, 8, 9, Argileux 22 36° 47‘ 10° 59‘ 390-630
SAS Témime d 15, 17, 19, 26,
36
Bizerte d 7 Calcaire 4 37° 16‘ 9° 52‘ 300-800
Mateur d 11, 12, 16, 29, 37 37° 02‘ 9° 41‘ 300-800
35
Mhamdia d 14, 32, 33 Argile/calcaire 64 36° 40‘ 10° 09‘ 275-515
d
Sidi Hamed 18 Carboné-Calcaire 143 36° 29‘ 8° 46‘ 450-1500
d
Ben Bechir 20 143 36° 29‘ 8° 46‘ 450-1500
Nefza d 30, 37 Marno-Calcaire 213 36° 43‘ 9° 11‘ 350-1000
m
Sidi Khiar 1, 25 650 36° 11‘ 8° 43‘ 400-700
Nebeur m
5 Marnes/Argiles 524 36° 17‘ 8° 44‘ 400-700
m
Le Kef 6, 22 654 36° 10‘ 8° 42‘ 400-700
Tell 21, 31 657 36° 11‘ 8° 43‘ 400-700
Elghozlanm
Borj Berrzigm 27 648 36° 11‘ 8° 43‘ 400-700
m
SU Beja 10, 13, 28, 34, Gréseux 213 36° 43‘ 9° 11‘ 350-1000
38
AI Menzel Lahbib 23, 24 Sableux-limoneux 84 34° 27‘ 9° 44‘ 184,4
m

SAS: étage semi-aride supérieur ; SU: étage sub-humide ; AI: étage aride inférieur ; d et m: les variantes doux et
modéré.

2.2. Évaluation de la variabilité morphologique


Les graines de chacune des trente huit populations ont été mises à germer dans des boites de Pétri sur du papier
filtre imbibé d‘eau pendant une semaine, à la lumière du jour et dans les conditions ambiantes du laboratoire.
Après la germination et pour chaque population, 60 plantules ont été repiquées séparément dans des planches de
1,5 m x 1 m dans le terrain expérimental à l‘IRA de Médenine. Les plantules ont été recouvertes d‘environ 1 cm
de terre et arrosées avec de l‘eau de robinet toutes les semaines avec environ 30 litres d‘eau par planche.
Le développement des plantes a été suivi, toutes les semaines, à partir du repiquage (moi d‘Octobre) jusqu‘à la
maturation des gousses (moi de Juin). Quinze caractères se rapportant au développement des appareils végétatif
et reproducteur ont été retenus pour analyser la variabilité phénotypique des populations (Tableau 2). Cinquante
plantes par population, choisies au hasard, ont été analysées.

Tableau 2. Caractères morphologiques analysés chez les 38 populations de Trigonella foenum-graecum.


Caractères végétatifs Caractères reproducteurs
Code Caractère Code Caractère
% G Pourcentage de germination CFr Couleur des fleurs
NF Nombre de feuilles à la floraison NFr Nombre des fleurs
CFl Couleur des folioles Ng Nombre de gousses par tige
LgF Longueur (cm) de la foliole principale Lg Longueur (cm) de la gousse au stade de
la maturité verte
LrF Largeur (cm) de la foliole principale NGg Nombre de graines par gousse
LgT Longueur (cm) de la tige à la floraison PG Poids (g) de 200 graines récoltées
DT Diamètre (cm) de la tige à la floraison
NR Nombre de rameaux par tige

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2.3. Évaluation de la composition minérale


La variabilité entre les 38 populations collectées a été aussi évaluée par l‘étude de la teneur des feuilles en
sodium, potassium, fer, calcium, magnésium et phosphore. Les feuilles de trois plantes, choisies au hasard au
début de la floraison, ont été collectées pour l‘analyse de la variabilité minérale. Les extraits, utilisés pour le
dosage des teneurs en sodium (Na), potassium (K), fer (Fe), calcium (Ca), magnésium (Mg) et phosphore (P),
dans les feuilles de fenugrec, ont été préparés selon les protocoles décrits par Marzougui et al. (2007). Les
teneurs en Na, K, Fe, Ca et Mg ont été dosés avec la spectrophotométrie d'absorption atomique. La concentration
4
de ces minéraux a été calculée selon l'équation: %Na, %K, %Ca, %Mg et %Fe = C x [V/ (10 x M)] x %MS ;
avec: C = la valeur affichée par l‘appareil, V = le volume de l'extrait (ml), M = la masse de matière végétale (g),
%MS = le pourcentage de matière sèche (%MS = [m2/m1] x 100 ; avec m1 = masse initiale des feuilles et m2 =
masse des feuilles après le chauffage pendant 1h à 100 °C). La teneur en P a été dosée avec la
spectrophotométrie d'absorption moléculaire (Marzougui et al., 2007). L‘absorbance des étalons a été mesurée à
430 nm. Les extraits de la matière végétale ont été dilués lorsque l‘appareil n‘a pas affiché de valeur. La
concentration de P a été calculée selon l'équation : %P = (C x DF) / (100 x m) ; avec: C = teneur en P (mg / l),
DF = facteur de dilution, M = masse de matière végétale (g). Pour chaque population, les dosages ont été répétés
trois fois.

2.4. Analyse des teneurs en vitamines


La variabilité entre les 38 populations de T. foenum-graecum a été évaluée en se basant sur les teneurs des
graines de chaque population en vitamines B1, B6, B9 et C. Le dosage de ces vitamines a été réalisé par
Chromatographie Liquide à Haute Performance (HPLC). Les extraits, utilisés pour le dosage des vitamines B et
C dans les graines de fenugrec, ont été préparés selon les protocoles décrits par Marzougui et al. (2009 b). Le
pourcentage de recouvrement de la méthode d‘extraction utilisée a atteint 79,45% pour la vitamine B6, 73,41%
pour la vitamine B1 et 83,67% pour la vitamine B9. Pour la vitamine C, le pourcentage de recouvrement de la
méthode d‘extraction a atteint 84,86%. L‘appareil chromatographique utilisé est de type Knauer, il est équipé de
deux pompes à système de contrôle et à phase inversée, d‘un injecteur à boucle de 20 μl et d‘un détecteur à
absorbance ultraviolette (254 nm). La colonne utilisée est une colonne Eurospher -100 C 18,5 μm de longueur
250 × 4,6 mm ID. La phase mobile est constituée par l‘éluant pompé à travers la colonne avec un débit
programmé entre 0,5 ml et 2,1 ml / min. Elle est constituée par un mélange de 9% de méthanol, 10 ml d‘acide
acétique glacial et 600 ml d‘eau distillée, additionnés d‘acide sulfonique pentane et d‘acide sulfonique octane, et
le tout est filtré à travers un filtre de 0,45 μm et désaéré par agitation. Les surfaces des pics sont calculées à
l‘aide d‘un intégrateur électronique. Les valeurs quantitatives ont été obtenues contre des injections de standards
de vitamines qui contiennent respectivement 4 mg/50 ml de vitamine B1; 9,7 mg/50 ml de B6, 0,25 mg de B9 et
1 mg/50 ml de vitamine C. Pour chaque population, les dosages ont été répétés trois fois.

2.5. Méthode d’analyse de la variabilité moléculaire


L‘étude de la variabilité moléculaire a été basée sur les marqueurs moléculaires de type ISSR (Inter Simple
Sequence Repeat) selon la méthode décrite par Marzougui et al. (2009 a). Les jeunes feuilles de trois plantes de
chaque population, choisies au hasard, ont fait l‘objet de cette étude. L‘analyse a été basée sur les amorces
(GA)6CC, (GAG)3GC, (CA)6GT et (CA)6AG présentant des amplifications claires et reproductibles pour les 38
populations analysées.

2.6. Analyse statistique


Les différentes populations ont été structurées à l‘aide d‘une analyse en composantes principales (ACP) et une
analyse UPGMA (Unweighted Pair Group Method using Arithmetic means), basées sur la combinaison des
caractères morphologiques, chimiques, biochimiques et moléculaires. L‘ACP a été effectuée par le logiciel
XLSTAT (version 2009). Le dendrogramme UPGMA a été construit sur la base de la distance moyenne entre les
différents paramètres considérés en utilisant le logiciel MVSP (version 3.1). Les matrices des distances de
Mahalanobis pour les paramètres morphologiques, les teneurs en minéraux et en vitamines ont été établies par
XLSTAT (version 2009). La matrice de similarité moléculaire a été basée sur les distances génétiques de Nei
(1978).Les corrélations entre les matrices des différents paramètres prises deux à deux ont été estimées par des
tests simples de Mantel (1967). La signification des tests à été estimée à p<0,05 après 1000 permutations.

3. Résultats
Les données morphologiques, chimiques, biochimiques et moléculaires ont été combinés afin d‘avoir une idée
globale sur la variation de la structure des trente huit populations collectées de T. foenum-graecum.

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3.1. Structuration évaluée par l’ACP


L‘analyse en composantes principales a montré que les trois premiers axes absorbent 62,56% de la variabilité
totale. La projection des points moyens des populations sur les plans définis par les axes 1-2 et 1-3 de l‘ACP
absorbe respectivement 32,23% et 30,33% de l‘inertie totale (Figure 1 A, B). Elle montre l‘existence de deux
groupes. Le premier groupe (G1) est situé du coté négatif de l‘axe 1. Il est formé par les populations 2, 3, 4, 19 et
36 de Menzel Témime ; 11 et 12 de Mateur ; 13 et 34 de Béja ; 1 et 25 de Sidi Khiar ; 7 de Bizerte ; 14 et 32 de
Mhamdia ; 18 de Sidi Hamed ; 21 et 31 de Tell Elghozlan ; 20 de Ben Béchir ; 30 de Nefza ; 22 du Kef ; 27 de
Borj berrzig et 23 et 24 de Menzel Lahbib. Et le deuxième groupe (G2) est réparti du coté positif de l‘axe 1 et
renferme les populations 17, 9, 15, 8 et 26 de Menzel Témime ; 16, 29 et 35 de Mateur ; 33 de Mhamdia ; 5 de
Nebeur ; 6 du Kef ; 37 de Néfza et 10, 28 et 38 de Béja.

A Observations (axes F1 et F2 : 32,23 %)


B Observations (axes F1 et F3 : 30,33 %)

6 4
4

2
4
G1 19

25 2
11

13

24
G2
7
G2 24
25
23 26 16 8
26
2
32 1
18
16 1 36 32
3 37 10
38
35
1
F2 (11,40 %)

14 3

F3 (9,50 %)
20
9 5 0
22
12 15 17 12
36 21 30 27
33 6 29
8 17
0 9
34 21 22
31 23 19
28 10
28 5
30 6
14 15
27 37 7
29
2 -2 G1 31 18
34
20
-2 13

11 35
33

4 38
-4 -4

-8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 -6 -4 -2 0 2 4 6

F1 (20,83 %) F1 (20,83 %)

Figure 1. Analyse en composantes principales basée sur la combinaison des paramètres et


effectuée pour les trente huit populations analysées. A: Projection des populations sur le plan
défini par les axes 1-2, B: les axes 1-3.
3.2. Structuration évaluée par la méthode UPGMA
Le dendrogramme (Figure 2), établi selon la distance moyenne entre les populations analysées pour les
paramètres morphologiques, chimiques, biochimiques et moléculaires, permet de distinguer cinq groupes de
populations. Le premier groupe (G1) est formé par les populations 1 et 25 de Sidi Khiar, 3, 19 et 36 de Menzel
Témime, 7 de Bizerte, 12 de Mateur, 14 et 32 de Mhamdia, 18 de Sidi Hamed, 21 et 31 de Tell Elghozlan, 20 de
Ben Béchir, 30 de Nefza, 22 du Kef, 27 de Borj berrzig, 34 de Béja, 23 et 24 de Menzel Lahbib. Les populations
de ce groupe sont caractérisés par un nombre faible de feuilles (10 < NF < 36), et de rameaux (0 < NR < 3), un
nombre faible de gousses (1 < NG < 4) et une forte hétérogénéité des teneurs en minéraux et en vitamines. Le
deuxième groupe (G2) est constitué par les populations 17, 9, 15, 8 et 26 de Menzel Témime, 16, 29 et 35 de
Mateur, 33 de Mhamdia, 5 de Nebeur, 6 du Kef, 37 de Néfza et 10, 28 et 38 de Béja. Ces populations sont
caractérisés par un nombre moyen de feuilles (23 < NF < 53), de rameaux (3 < NR < 5), de gousses (3 < NG < 6)
et une forte hétérogénéité des teneurs en minéraux et en vitamines. Le troisième groupe (G3) renferme les
populations 2 de Menzel Témime et 13 de Béja. Ils ont enregistré des valeurs élevées des descripteurs
morphologiques pourcentage de germination (G%), nombre de rameaux (NR) et longueur de gousses (LgG)
(97% < G% < 100% ; NR = 6 ; 11,6 < LgG < 13,7). Le quatrième groupe (G4) renferme la population 11 de
Mateur caractérisée par le nombre de feuilles le plus élevé (73), un nombre de rameaux élevé (8,45), une
longueur de gousses élevée (12) et le nombre le plus élevé de graines par gousse (16). Le cinquième groupe (G5)
est formé par la population 4 de Menzel Témime qui se distingue par un nombre de feuilles élevé (68), le nombre
de rameaux le plus élevé (11,7), une longueur de gousses élevée (12), un nombre élevé de graines par gousse
(15), la teneur des feuilles la plus élevée en Mg (0,069 %) et la teneur des graines la plus élevée en vitamine B1
(10-4 mg / g).

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Figure 2. Dendrogramme des trente huit populations tunisiennes de Trigonella foenum-graecum, construit à
partir de la distance moyenne entre les descripteurs morphologiques, les teneurs des feuilles en minéraux, des
graines en vitamines et les paramètres moléculaires ISSR.
3.3. Corrélations entre les différents paramètres analysés
Le test de Mantel a permis d‘évaluer les corrélations entre les différents paramètres étudiés pris deux à deux
(Tableau 3). Les traits morphologiques sont corrélés aux différents types de paramètres étudiés. Les paramètres
moléculaires révèlent des corrélations significatives avec les traits biochimiques et non significatives avec les
traits chimiques. Ces deux derniers présentent des corrélations non significatives entre eux.

Tableau 3. Coefficients de corrélations entre les matrices des différents paramètres utilisés
et leur signification par le test de Mantel (P<0,05).
Paramètres r p Sig. Per.
Morphologiques/chimiques 0,428 0,0001 ** 1000
Morphologiques/biochimiques 0,11 0,003 ** 1000
Morphologiques/moléculaires -0,21 0,0001 ** 1000
Moléculaires/chimiques -0,07 0,062 ns 1000
Moléculaires/biochimiques 0,015 0,015 * 1000
Chimiques /biochimiques 0,056 0,138 ns 1000
r: coefficient de corrélation, P: probabilité du test de Mantel, sig.: signification et per.:
permutations. **: significatif à P<0,01, *: significatif à P<0,05 et ns: non significatif.

4. Conclusion
Les populations 2 et 4 de Menzel Témime, 11 de Mateur et 13 de Béja se sont distinguées du reste des
populations. Elles ont présenté les rendements en biomasse et en graines les plus élevés et, comparés au reste des
populations, elles constituent les meilleures fourrages et productrices de graines.
La structure et la divergence génétique des populations observées sur la base de l‘ensemble des paramètres
utilisés rappellent celles révélées par les paramètres morphologiques (Marzougui et al., 2007). En effet, l‘étude
des corrélations entre les descripteurs morphologiques d‘une part, et les données chimiques, biochimiques et
moléculaires prises séparément d‘autre part révèlent des corrélations significatives.
Les données moléculaires présentent des corrélations significatives avec les données morphologiques et
biochimiques et non significatives avec les données chimiques. Cette absence de corrélation pourrait être due au
fait que les traits chimiques et les marqueurs moléculaires correspondent à des niveaux de complexité différents
sur lesquels agissent des forces évolutives différentes.

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Etude de la diversité des navets (Brassica rapa L.) cultivés dans les oasis de Gabès
Rim Touiti, Sihem Talbi, Mansour Haddad, Ali Ferchichi
Laboratoire d'Aridoculture et Cultures Oasiennes, Km 22, 4119 ElFjé Mednine.

Résumé :
L'inventaire des espèces maraîchères présentes dans les oasis de Gabés a prouvé que le navet est l'une des cultures les plus cultivées. Certains
cultivars locaux de navets sont mis en évidence. Les échantillons collectés ont fait l'objet d‘une caractérisation morphologique basée sur des
descripteurs de l'IPGRI. Une caractérisation physico-chimique a été également abordée.
L'analyse des résultats a été effectuée en utilisant le « Statistical Analysis System) » afin de tester l'effet oasis et l'effet agriculteur sur les
caractéristiques morphologiques de cette espèce. Les résultats sur les critères morphologiques ont montré un effet oasis et un effet agriculteur
hautement significatifs. De plus, les analyses chimiques ont montré que le jus de cette espèce est acide et présente une conductivité électrique
élevée attestant de sa richesse en minéraux.
Mots clés: biodiversité, navets, oasis.

Abstract:
The inventory of the vegetable species present in the oasis of Gabes has proved that the turnip is one of the most cultivated speculations.
Some local cultivars of turnips are highlighted. The samples collected were subjected to morphological characterization based on IPGRI
descriptors, as well as physico-chemical characterization was discussed.
Analysis of results was performed using the Statistical Analysis System to test the oasis and the farmer effect on the morphological
characteristics of this specie. Results on morphological criteria showed both an oasis and a farmer highly significant effect. In addition,
chemical analysis showed that the juice of this species is acidic and has a high electrical conductivity proving its mineral wealth.
Keywords: biodiversity, turnips, oasis.

1. Introduction
Les oasis sont des milieux écologiques présentant une diversité biologique intéressante. La biodiversité est le
moteur de l'écosystème qui peut s'interpréter comme un ensemble biologique et physique dynamique, capable
d'autorégulation (Abbadie et Lateltin, 2005). Elle constitue la toile de la vie dont nous faisons intégralement
partie et dont nous sommes totalement dépendants (Anonyme 1, 2000). Dans ce contexte, cette diversité
biologique qui représente un capital précieux pour les générations présentes et à venir ainsi qu'une base
importante pour le développement durable devrait être étudiée. Préserver cette diversité est essentiel au
développement économique puisqu‘elle présente d'importants avantages sociaux et culturels (Keppler et
Mountford ,1999). En Tunisie, les oasis littorales sont localisées au Sud-est du pays, elles s'étendent tout au long
du littoral du golf de Gabés ce qui leur confèrent un climat maritime. En effet, l'oasis de Gabés est l'unique oasis
maritime du Maghreb soumise alors à un climat méditerranéen aride à hiver doux qui favorise le développement
de plusieurs cultures. Une association dense de trois étages dans laquelle le palmier dattier constitue le pivot de
l'écosystème oasien et crée un microclimat favorisant le développement des cultures sous-jacentes formées par
un panorama d‘arbres fruitiers formant l'étage intermédiaire et l'étage herbacé formé par les cultures
maraîchères, fourragères et industrielles. Les navets locaux sont parmi les cultures maraîchères les plus
pratiquées, ils y occupent, annuellement une superficie importante. Cette étude vise la caractérisation
morphologique des cultivars locaux de cette en se basant sur les descripteurs de l'IPGRI. De plus, certains
critères physico-chimiques ont été abordés.

2. Matériel et méthodes
Pour la réalisation de ce travail, une enquête a été réalisée selon un questionnaire établi au préalable. Nos
investigations ont montré que trois principales oasis sont spécialisées dans les cultures maraîchères à savoir
Chennini, Ghannouch et Teboulbou, Parmi les espèces les plus pratiquées, le navet. Dans chaque oasis, un
échantillon de navet a été collecté chez 5 agriculteurs choisis par hasard parmi ceux qui ont l‘habitude de
pratiquer cette culture. Chaque échantillon est formé par 10 plantes matures, arbitrairement arrachées, soit un
total de 150 plantes. Les échantillons collectés ont fait l'objet d‘une caractérisation morphologique en se basant
sur les critères suivant : Le poids total, le poids de la racine, le poids des feuilles, le diamètre de la racine, la
longueur de la racine, la longueur du limbe, la longueur de la tige, la largeur de la feuille et la longueur total
conformément aux critères de l'IPGRI. Par ailleurs, une caractérisation physico- chimique en déterminant le pH,
la conductivité électrique (CE) et l'indice de réfraction (IR) du jus du navet a été aussi réalisée.
Afin de tester l'effet oasis et l'effet agriculteur et d'évaluer la diversité intra spécifique du navet cultive dans les
oasis de Gabes, les résultats ont été analysés moyennant le logiciel SAS (Statistical Analysis System).
L‘arrangement des moyennes a été effectué par le test de Newman & Keuls de comparaison multiple.

3. Résultats et discussions
3.1. Caractérisation morphologique
Poids total
Le modèle statistique montre un effet oasis significatif. Les populations du navet étudié peuvent être subdivisées
en trois groupes (Tableau 1).
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Pour ce même paramètre, l'analyse statistique montre un effet agriculteur très hautement significatif. Six groupes
sont distingués. Les valeurs du poids moyen total varient de 108,15 à 467,15g enregistrées respectivement chez
A8 et A1 (Figure 1).

a
500

400 b
bc
Poids total(g)

300 bcd bcd


bcd bcd cd
cd
200 d d d d d
d
100

0
A1 A3 A5 A7 A9 A11 A13 A15
Agriculteurs

Figure 1: Poids total moyen des racines du navet cultivé dans les oasis de Gabés.

Poids des racines


Le poids moyen des racines varie de 94,68 à 148,82 g. Les résultats des analyses statistiques montrent un effet
oasis hautement significatif (Tableau1).
De plus, l'analyse des résultats permet de montrer un effet agriculteur très hautement significatif. La population
étudiée est subdivisée en six groupes Le poids moyen de la racine varie de 49,75g à 298,65g (Figure 2).

a
300

250
Poids des racines(g)

b
200 bc
bcd
bcd bcd
150 bcd
bcd bcd
cd cd cd d cd
100 d

50

0
A1 A2 A3 A4 A5 A6 A7 A8 A9 A10 A11 A12 A13 A14 A15
Agriculteurs

Figure 2: Poids moyen des racines du navet cultivé dans les oasis de Gabés.

Poids des feuilles


Le poids moyen des feuilles du navet varie de 76,71 à 87,55 g dans les trois oasis. L‘analyse statistique n‘a pas
révélé un effet oasis significatif (Tableau 1).
Par contre, le modèle statistique employé montre la présence d'un effet agriculteur très hautement significatif. La
population du navet est subdivisée en sept groupes distincts (Figure 3). Le poids des feuilles le plus élevé est
enregistré chez A1 (164,6g) alors que le poids le plus bas est enregistré chez A9 (27,05g).

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a
180
160 ab

Poids des feuilles (g)


140 abc
120
bcd
100 cde cde cde
cde cde
80
de de cde cde
de
60
40
e
20
0
A1 A3 A5 A7 A9 A11 A13 A15
Agriculteurs

Figure 3: Poids moyen des feuilles du navet cultivé dans les oasis de Gabés.

Diamètre de la racine
Le test de Newman- Keuls permet de subdiviser les oasis étudiées en trois groupes distincts (Tableau 1):
Les résultats statistiques ne révèlent pas d'effet agriculteur significatif concernant ce paramètre, ce qui permet de
former un groupe homogène (Figure 4).

a
10
a
Diamétre moyen des

a a
8 a a
a a a
racines(cm)

a
6 a a a a
a
4

0
A1 A3 A5 A7 A9 A11 A13 A15
Agriculteurs

Figure 4: Diamètre moyen des racines du navet cultivé dans les oasis de Gabés

Longueur des racines


Le modèle statistique révèle un effet oasis hautement significatif. Deux groupes sont distingués (Tableau1).
Concernant ce paramètre l‘analyse des résultats n‘a pas révélé d'effet agriculteur significatif (Figure 5).

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a a
9
a

Longueur des racines (cm)


8 a
a
7 a
a a a
6 a
a a a
5 a
a
4
3
2
1
0
A1 A3 A5 A7 A9 A11 A13 A15
Agriculteurs

Figure 5: Longueur moyenne de la racine du navet cultivé dans les oasis de Gabés.

Longueur du limbe
Le test de Newman et Keuls montre un effet oasis très hautement significatif. En effet les populations du navet
étudié peuvent être subdivisées en deux groupes distincts (Tableau 6).
Des études similaires effectuées par une Agence Canadienne d'Inspection des aliments sur l'espèce Canola
(Brassica napus L.) indiquent que les longueurs moyennes des feuilles du navet varient entre 20,59 et 23,95 cm
(Anonyme 0, 2006). De plus, les analyses statistiques révèlent un effet agriculteur très hautement significatif
concernant ce même paramètre avec cinq groupes (Figure 6).

a
30 a ab
25
bc bc bc bc
c
cd c c cd
Longueur du limbe(cm)

20 cd cd

15 d

10

0
A1 A3 A5 A7 A9 A11 A13 A15
Agriculteurs

Figure 6: Longueur moyenne du limbe de la feuille du navet cultivé dans les oasis de Gabés

Longueur de la tige
Les résultats statistiques montrent un effet oasis significatif. Deux groupes sont distingués (Tableau 1).
Les analyses statistiques permettent de montrer un effet agriculteur très hautement significatif, sept groupes sont
distingues (Figure 7).

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a a
50 ab a ab a
45 abc abc abc
40 bcd bcd

Longueur de la
cd d
35 d

tige(cm)
30
25 e
20
15
10
5
0
A1 A3 A5 A7 A9 A11 A13 A15
Agriculteurs

Figure 7: Longueur moyenne de la tige du navet cultivé dans les oasis de Gabés.

Largeur de la feuille
D'après les analyses statistiques on remarque qu'il n y a pas d'effet oasis significatif concernant ce paramètre ce
qui permet de regrouper les populations de navet en un seul groupe homogène.
Les valeurs moyennes de la largeur des feuilles varient entre 10 et 15,96 cm (Tableau 1).
Des travaux réalisés sur trois variétés de Brassica napus montrent que la largeur de la feuille moyenne varie de
10,66 cm à 12,44 cm (Anonyme 1)
Pour ce paramètre un effet agriculteur significatif a été observé. Les populations étudiées sont subdivisées en
trois groupes distincts (Figure 8).
35 a
30
Largueur de la

25
feuille(cm)

20 ab ab
ab
ab ab ab
15 ab ab ab ababab
ab b
10
5
0
A1 A3 A5 A7 A9 A11 A13 A15
Agriculteurs

Figure 8: Largueur moyenne des feuilles du navet cultivé dans les oasis de Gabés.

Longueur totale
L‘analyse des données permet de révéler un effet oasis très hautement significatif. Les populations du navet
étudiées sont subdivisées en deux groupes distincts (Tableau 1).
Concernant ce même paramètre, les analyses statistiques révèlent également un effet agriculteur très hautement
significatif. Neuf groupes sont distingués (Figure 9).

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80 a
bc bc
70 bc bcd bc bcde

Longueur totale (cm)


bcd
60 cdef bcd cdef
defg
fg efg g
50
40
30
20
10
0
A1 A3 A5 A7 A9 A11 A13 A15
Agriculteurs

Figure 9: Longueur totale moyenne du navet cultivé dans les oasis de Gabés.

Tableau 1 :
Ghannouch Teboulbou Chennini
Poids total (g) 191,22 ab 232,17 a 181,03 b
Poids racine (g) 114,26 b 148,82 a 94,68 b
Poids des feuilles (g) 76,71 a 82,10 a 87,55 a
Diamètre des racines (cm) 7,31a 6,27ab 4,89b
Longueur des racines(cm) 7,03 a 6,02 a 4,43 b
Longueur du limbe (cm) 21,41a 22,23a 18,08b
Longueur de la tige (cm) 38,14 a 38,72 a 34,28 b
Largeur de la feuille (cm) 15,59 a 12,69 a 10 a
Longueur total (cm) 53,82 b 59,2 a 51,28 b
Les valeurs affectées d'un même indice ne sont pas significativement différentes, au seuil de 5%, par le test de
Newman et Keuls.

3.2. Caractérisation physico-chimique


Le tableau 2 présente les différentes valeurs de pH, conductivité électrique (CE), et indice de réfraction (IR) du
jus du navet cultivé dans les oasis de Teboulbou, Chenini et Ghannouch. Les analyses chimiques effectuées sur
les différentes populations cultivés dans les trois oasis étudiées montrent que les jus du navet sont acides. Le jus
le plus acide est enregistré à Chenini (5,92) alors qu'à Ghannouch et Teboulbou on a enregistré 6,34 et 6,36
respectivement.
La conductivité électrique la plus élevée est enregistrée à Chenini (8,41mS/cm), alors que la conductivité
électrique la plus basse est enregistrée chez la population de navet appartenant à l'oasis de Ghannouch (6,82
mS/cm).Il est à signaler que des études chimiques, ont prouvé que le navet est une bonne source de calcium,
phosphore et magnésium ce qui peut expliquer ces valeurs de conductivité électrique très élevées. Concernant
l‘indice de réfraction du jus, le navet de la population de Ghannouch a enregistré la valeur le plus élevé (5,3 %)
alors que ceux de Chenini et Teboulbou ont enregistré respectivement (3,8 %) et (4,8 %). D‘après Delas (2000),
Les teneurs en éléments minéraux relatifs à la carotte et au navet sont assez comparables avec une dominance de
potassium qui est l‘élément minéral le plus important puisqu‘il favorise l‘accumulation des sucres.

Tableau 2 : Paramètres physicochimiques du navet cultivé dans les oasis de Gabes


Oasis Teboulbou chenini Ghannouch
pH 6,36 5,92 6,34
CE (mS/cm) 8,08 8,41 6,82
IR % 4,8 3,8 5,3

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4. Conclusion
Le manque de valorisation des espèces locales, la situation critique de certaines espèces en voie de disparition et
le risque d‘érosion génétique du patrimoine locale sont devenus des faits réels dans les oasis. La non prise en
compte de connaissances culturales et du savoir-faire traditionnel, en recommandant des variétés et espèces
améliorées, standardisées (hybrides) ou des itinéraires techniques modernes (fertilisation minérale, traitements
pesticides systématiques), voire ultra-modernes (cultures hors-sol), risquent de faire disparaître le patrimoine
végétal locale qui est très riche et bien adapté aux écosystèmes (Weerakkody et al, 2002). Ceci est valable aux
oasis qui sont des écosystèmes très fragiles. Cette étude sur la diversité des navets dans les oasis littorales en
constitue une preuve de la richesse biologique de cet écosystème. Elle a mis en évidente une grande diversité
pour cette espèce. Les différences entre les valeurs enregistrées dans les trois oasis peuvent être expliquées par la
nature de sols, la qualité de l'eau utilisée dans l'irrigation, les intrants utilisés pour l'amélioration de la
production et surtout pat la qualité des semences. Ainsi, des grands efforts sont à déployer pour pallier aux
risques de disparition de ce matériel génétique fort précieux.

5. Références bibliographiques
Abbadie, L. et Lateltin, E., 2005. Biodiversité, fonctionnement des écosystèmes et changements globaux. ,
biodiversité et changements globaux enjeux de société et défis pour la recherche, Chap IV: 80-100.
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human well-being. Published by the secretariat of the Convention on Biological Diversity, 17p.
Anonyme 3., 2006. Agence Canadienne d'inspection des aliments. Bulletin des variétés végétales, N° 59, 3p
Delas, J., 2000. Fertilisation de la vigne, éditions Féret, Bordeaux, 159p.
Keppler, H.K., Mountford, H., 1999. Manuel de protection de la biodiversité : conception et mise en oeuvre des
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Weerakkody ,W., Kumari ,N., Bandara ,W., Dris, R., Oladele O., 2002. Appropriate hydroponic systems for
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Etude de la variabilité entre quelques populations locales de melon en Tunisie en se


basant sur la teneur en protéines de réserves au niveau des graines

LAMARI Rim1*, LAARAYEDH Leila1, ELBEKKEY Mokhtar1, TRIKI Tebra1 et FERCHICHI Ali1.
1 :laboratoire d’aridocultures et cultures oasiennes, institut des régions arides de Médenine.
*: ramroumam@yahoo.fr

Résumé :
Les protéines de réserves au niveau des graines ont été extraites dans le but d‘étudier la variabilité entre 24 populations locales et trois
variétés commerciales de melon.
Les protéines de réserve sont présentes dans les graines de melon à raison de 49,825%.
Les albumines et les globulines représentent les fractions les plus importantes avec des pourcentages respectifs de l‘ordre de 36,04% et
33,98%.
Les glutélines constituent la plus faible fraction et représentent 10,91 % des protéines totales et les prolamines en représentent 19,06%.
L‘analyse de variance (ANOVA) montre une différence hautement significative pour les différentes fractions de protéines de réserve aussi
bien que le test de Duncan a permis la classification des cultivars en un nombre important de groupes pouvant atteindre 19 groupes pour la
fraction prolamines.
La classification hiérarchique a donné 5 groupes différents et a révélé des interactions génétiques entre les variétés commerciales et quelques
populations locales.
Mots clés : graines, melon, protéines de réserve, variabilité génétique.

Abstract:
Storage protein in seeds was extracted in order to study the variability between 24 local landraces and three commercial varieties of melon.
Storage proteins are present in melon seeds at a rate of 49.825%.
Albumin and globulin are the most important fractions with respective percentages of around 36.04% and 33.98%.
Glutelins represent the smallest fraction and represent 10.91% of total proteins and prolamins account for 19.06%.
The analysis of variance (ANOVA) showed a highly significant difference for the different fractions of storage proteins as well as Duncan's
test allowed classification of cultivars in an important number of groups that reach up 19 for the prolamins fraction.
The hierarchical cluster has showed 5 different groups and revealed genetic interactions between commercial varieties and some local
accessions.

1. Introduction

Les cucurbitacées forment une famille botanique regroupant 118 genres et environ 825 espèces (Jeffery 1980).
Le melon Cucumis melo L. ayant 2n=2x=24 chromosomes est une espèce appartenant à la famille des
cucurbitacées (Kirkbride, 1993). Le melon est une plante cultivée dans les régions à climat tropical ou tempéré
(Gonzalo et al, 2005) ainsi que dans les régions arides et semi arides (Navarro et al., 1999). Le melon cultivé
(Cucumis melo L) est originaire de l‘Afrique (Robinson et Decker Walters, 1997). Le fruit du melon, ses feuilles,
ses racines ainsi que ses graines jouent un rôle important dans le traitement d‘une large gamme de maladies dans
la médecine traditionnelle chinoise (Robinson and Decker-Walters, 1997). Les graines de certains fruits de cette
famille sont connues pour leurs propriétés purgatives émétiques et antihelminthiques, ceci est dû en réalité à la
présence d‘un métabolite secondaire : la Cucurbitacine (Robinson et Decker-Walters, 1997). En Inde les graines
décortiquées sont parfois utilisés dans les confitures et garnitures en tant que substitut pour les amandes et les
pistaches (The Wealth of India, 1950).

2. Matériel et méthodes
Les semences de 24 cultivars de melon ont été collectées chez les agriculteurs dans le nord et le sud du pays puis
semés à l‘IRA Kébili. En plus des cultivars locaux trois variétés commerciales de melon ont été utilisées comme
référence jaune canari noté JC, maâzoun, noté Maz et Lobnani noté LOB.
Le code, la date de collecte et la localité correspondant à chaque cultivar sont mentionnés dans le tableau 1. Les
graines de chaque cultivar ont été décortiquées puis broyées et réduites en poudre. L‘extraction de chaque
fraction a été réalisée suivant le protocole d‘Osborne (1924) et de Chemelik et al. (2002) basé sur la solubilité de
ces dernières dans différents solvants. Pour chaque cultivar on fait trois répétitions.

2.1 Extraction des protéines


2.1.1 Extraction des albumines
Pour extraire les albumines on ajoute 10 ml d‘eau ultra pure dans un tube contenant 1g de poudre. On doit bien
agiter la suspension pendant 20 mn puis on lui fait subir une centrifugation à 12000 rpm pendant 20 mn.

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2.1.2 Extraction des globulines


On ajoute, au culot issu de l‘extraction de la fraction précédente, 10 ml de solution aqueuse contenant 5% (w/v)
de NaCl. On doit agiter la suspension pendant 20 mn puis on passe à une centrifugation de la suspension à une
vitesse de 12000 rpm pendant 20 mn.

2.1.3 Extraction des prolamines


Cette fois on suspend le culot, résultant de l‘étape précédente, dans 10 ml d‘éthanol 70% (v/v), une agitation
pendant 20 mn est indispensable puis on passe à une centrifugation à 12000 rpm pendant 20 mn.

2.1.4 Extraction des glutélines


10 ml d‘une solution aqueuse de NaOH à 0,2% sont ajoutés au culot et agités à température ambiante pendant 20
mn et enfin centrifugés à 12000 rpm pendant 20 mn. Le surnageant contient la fraction désirée.

2.2 Dosage des protéines


Afin de pouvoir estimer la concentration en protéines, relative à chaque fraction, on a eu recours à la méthode de
Bradford permettant la lecture des concentrations en protéines à une longueur d‘onde égale è 595 nm. Une
courbe d‘étalonnage a été établie au préalable en faisant passer des étalons qui consistent en des solutions de
BSA de concentration variable entre 0 et 1 mg/l. Une fois cette courbe est prête, on procède comme suit :
De chaque échantillon, on prend 100 µl, ceci peut correspondre soit à l‘échantillon pur ou dilué avec le tampon
(d‘extraction) qui lui correspond, auxquels on ajoute 800 µl du réactif de bleu de Coomassie (préparé en
dissolvant 100 mg de poudre de bleu de Coomassie G250 (Sigma Adrich co) dans 50 ml d‘éthanol absolu puis
on leur ajoute un volume de 100 ml d‘acide orthophosphorique à 85%, le contenu est ajusté finalement à 1000
ml, filtré et conservé à 4°C).

Tableau 1. Code, date et localité de collecte des différents cultivars de melon étudiés.
Cultivars Date de collecte Localité
M3 16/08/04 Lbness (Elgataya kebili)
M5 16/07/04 Isteftimi (Kebili)
M6 - Hniche (Douze)
M9 01/10/04 Elrabta (Kébili)
M15 01/10/04 Elrabta (Kébili)
M16 01/10/04 Elrabta (Kébili)
M17 01/10/04 Elrabta (Kébili)
M18 04/10/04 Elmenchia (Souk Lahad)
M19 04/10/04 Elmenchia (Souk Lahad)
M20 04/01/05 Rabta (Kébili)
M24 28/12/04 Dgache (Tozeur)
M26 04/10/04 Elmenchia (Souk Lahad)
M29 20/01/05 Rogba (Tataouine)
M31 12/02/05 Ferche (Tataouine)
M50 - Eljazira (Souk lahad)
M58 15/07/05 Gannouche (Gabès)
M61 19/07/05 Bir Amir (Tataouine)
M95 23/02/06 Ben Guerdane (Médenine)
M97 09/04/06 Oum Elsoumaa (Souk Lahad)
M116 12/07/06 Azmour, Dar Allouch (Nabeul)

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M120 13/07/06 Kalaat Elandalouss (Bizerte)


M122 13/07/06 Ghar El Melh, (Bizerte)
M125 01/08/06 Hammet (Tozeur)
M131 - Elrabta (Kébili)
3. Résultats
Les protéines de réserve sont présentes dans les graines de melon à raison de 49,825%, elles oscillent entre
39,13% chez M18 et 63,18% chez M26.
Les glutélines représentant 10,91 % des protéines totales constituent la plus faible fraction avec une teneur
moyenne égale à 54,36 mg/g de MS, cette fraction oscille entre un maximum ne dépassant pas 165,48 mg/g de
MS pour le cultivar M26 et un minimum égal à 6,12 mg/g de MS pour le cultivar M18 ;
Les albumines et les globulines représentent les fractions les plus importantes avec des pourcentages respectifs
de l‘ordre de 36,04% et 33,98%, la teneur moyenne en albumines oscille entre un minimum de 124 mg/g de MS
chez le cultivar M5 et un maximum égal à 207,2 mg/g de MS pour le cas de la variété Maz avec une moyenne
égale à 179,59 mg/g de MS ;
Les globulines sont présentes au niveau des graines avec une moyenne de l‘ordre de 169,31 mg/g de MS, les
teneurs varient dans l‘intervalle compris entre 128,16 mg/g de MS et 182,7 mg/g de MS ;
Les prolamines représentent 19,06% des protéines totales correspondant à une teneur moyenne de l‘ordre de
94,98 mg/g de MS.
L‘analyse de variance appliquée aux teneurs des différentes fractions de protéines a montré que la différence
pour les quatre fractions est hautement significative, aussi peut-on dire que les protéines de réserves constituent
un bon paramètre qui va nous permettre d‘évaluer le polymorphisme entre les différents cultivars de melon.
La différence entre Fth et Fc est hautement significative si bien que le test de Duncan nous a permis de classer les
cultivars en un nombre important de groupes pouvant atteindre 19 groupes pour le cas des prolamines (figure 3).
En se basant sur la teneur moyenne en glutélines, on distingue 14 groupes (figure 4). Pour les globulines, ce test
a définit 12 groupes (figure 2) et finalement pour les albumines il a permis de distinguer 9 groupes (figure1).

* Les cultivars portant la même lettre appartiennent au même groupe.

Figure 1. Teneurs moyennes en albumines en mg/g de Ms chez les différents


cultivars de melon.

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* Les cultivars portant la même lettre appartiennent au même groupe.


Figure 2. Teneurs moyennes en globulines en mg/g de MS chez les différents
cultivars de melon.

* Les cultivars portant la même lettre appartiennent au même groupe.

Figure 3. Teneurs moyennes en prolamines en mg/g de MS chez les différents


cultivars de melon.

* Les cultivars portant la même lettre appartiennent au même groupe.

Figure 4. Teneurs moyennes en glutélines en mg/g de MS chez les différents


cultivars de melon.
La classification hiérarchique par le logiciel SPSS.12 appliquée aux différentes fractions de protéines de réserves
a permis d‘obtenir un dendrogramme montrant 5 groupes (figure 5).

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Le premier groupe est formé par les cultivars M31, M122, M125, M3, M19 et les variétés commerciales Maz,
LOB et JC. Il se définit par une faible teneur en albumines et glutélines ainsi qu‘une une teneur moyenne en
globulines et prolamines. Ce groupe présente la particularité de regrouper les trois variétés commerciales avec 5
cultivars locaux;
Le deuxième groupe renferme les cultivars M29, M95, M61 et M120. Ces derniers se caractérisent par une
teneur moyenne en albumines et globulines et une faible teneur en prolamines et glutélines ;
Le troisième groupe est formé par les cultivars M58, M97, M116, M6, M131, M24 et M15 qui se distinguent
par une teneur importante en albumines et moyenne en globulines, prolamines et glutélines;
Le quatrième groupe constitué par les cultivars M5, M9 et M50 caractérisés par une teneur faible en albumines et
glutélines et une teneur moyenne en prolamines et globulines ;
Le cinquième et dernier groupe rassemblant les cultivars M18, M16, M17, M26 et M20, diffère des autres par
des teneurs moyennes en albumines, faibles en globulines et importantes en prolamines et glutélines ;
Sur la base des teneurs en protéines de réserve au niveau des graines les variétés commerciales, LOB, JC et Maz,
se montrent très proches et montrent des similarités avec certains cultivars locaux.

Figure 5. Dendrogramme regroupant les différents cultivars de melon en se basant sur les teneurs moyennes en
les différentes fractions de protéines de réserves.

4. Discussions
Au niveau des graines de melon, les protéines de réserve constituent environ 49,82%. Ce résultat est proche de
celui obtenu par Rashwan et al. (1993) qui ont enregistré une teneur moyenne en protéines égale à 54% dans les
graines de melon d‘Egypte. Samant et Rege (1989) qui ont procédé par l‘extraction de l‘azote total à partir des
graines ont trouvé une teneur égale à 61,7%. Teotia et Ramakrishna (1984), qui ont travaillé sur des accessions
de melon de l‘Inde, ont enregistré des teneurs en protéines variables entre 23 et 36%, alors que Ladjane et al.
(2000) n‘ont enregistré que seulement 14,91% ±0,54 de protéines au niveau des graines.
En effet, les albumines et les globulines représentent les protéines de réserve chez les dicotylédones alors que les
prolamines et les glutélines sont les protéines majeures chez les monocotylédones (Derbyshire et al., 1976)
Gallardo et al. (2008) a démontré que chez Arabidopsis thaliana, la fraction des globulines représente la
majorité du protéome et chez Medicago trancatula, elle constitue jusqu‘à 80% des protéines de réserve totales.
Les globulines constituent la fraction la plus répandue, elle est présente non seulement chez les dicotylédones
mais aussi chez les monocotylédones incluant les céréales (Templeman et al., 1987).
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Mandal & Mandal (2000), à partir d‘une étude ayant porté sur le taux d‘accumulation et le niveau final des
protéines de réserve chez différents génotypes et mutants de plantes ont prouvé l‘existence d‘une régulation
génétique de ces protéines.
Une étude de la variabilité génétique menée par Tzitzikas et al. (2006) sur 59 lignées de petit pois a révélé une
grande variabilité au niveau de la teneur en protéines de réserve qui varient entre 14 et 31%. Dans une autre
étude sur des lignées de haricot Mahmoud et al. (2006) ont enregistré une variabilité au niveau de ces protéines
allant de 37 à 41%.
Selon Gallardo et al. (2008), les réserves au niveau des graines ne sont pas déterminées seulement par la capacité
intrinsèque de l‘embryon à accumuler les réserves mais aussi par les processus se déroulant dans les autres
parties de la plante durant son cycle de vie et qui sont contrôlés à la fois par le génotype et le milieu.
Bien que le poids des graines et leurs teneurs en protéines sont généralement déterminés par la disponibilité des
assimilas, le débit de translocation des assimilas joue aussi un rôle (Burstin et al., 2007).

5. References
Bradford MM. 1976. A rapid and sensitive Method for the quantification of Microgram quantities of protein
utilising the principle of protein- Dye Binding: Analytical Biochemistry, 72, 248-254.
Burstin J, Marget P, Huart M, Moessner A, Mangin B, Duchene C, Desprez B, Munier-Jolain N, Duc G.
2007. Developmental genes have pleiotropic effects on plant morphology and source capacity, eventually
impacting on seed protein content and productivity in pea: Plant Physiology, 144, 768-781.
Chemelik j, Rehulka P, Strlcova M, Kuban V, Maryhofer C, Allmaier G. 2002. Proteomic analysis of different
extracts from barely grains: ROSTLINNA VYROBA , 48, 6, 261-264.
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SESSION 2 : BIOTECHNOLOGIE ET CULTURES ALTERNATIVES


EN MILIEU ARIDE
-Elaboration d‘un milieu spécifique pour la micropropagation du pistachier : résultats prélimi-
naires (Chelli-Chaabouni A., Chatti H.,, Dhahri H., Gargouri-Bouzid R. et Drira N.)..............................…….193
-QTLs for Na+ and K+ uptake of the shoots, stems and roots controlling salt tolerance in
Medicago truncatula(Arraouadi S., Badri M., Abdelly Ch., Huguet T., Elarbi Aouani M.) .................……..198
-Caractérisation chimique et biochimique de quelques variétés de vigne (Vitis vinifera) du Sud
Tunisien (Gribaa A., Jaballah S., Yahia Y., Lachiheb B. et Ferchichi A.) ...............................................................……..204
-Etude de la composition phénolique des feuilles de lawsonia inermis cultivés dans l‘oasis de
Gabès Study of phenolic composition of lawsonia inermis cultivated in the Oasis of Gabès
(Boubaya A., Marzoughi N., Ben Salah M. et Ferchichi A.) ..................................................................................................…….209
-Estimation de l‘activité invertase chez plusieurs variétés de dattes (Phoenix dactylifera) de
l‘oasis littorale de Gabès (Chaira N., Mrabet A. et Ferchichi A.) .................................................................................................214
-Evaluation de la composition en sucres totaux de trois cultivars locaux de figuier avant et après
séchage (Essid A., Mechlouch R. F., Chaira N., Radhouani A., Lachiheb B., Ben Yahya L.
et Ferchichi A.).........................................................................................................................................................................................................................……..218
-Phenolic quantification in Morus alba L., Morus rubra L. and Morus nigra L. leaves collected
in autumn and spring (Thabti I., Jridi M., Ferchichi A.) ...............................................................................................................……..222
-Extraction protocols of protein from pistachio fruit (Pistacia vera L.) (Farès K. ; Guasmi F.,
Touil L., Triki T., Drine S., et Ferchichi A.,) .......................................................................................................................................……..227
-Etude comparative de la qualité biochimique et microbiologique des jus de dattes de la varié-té Deglet
Nour issus de différentes localités (Sghairoun M., Hamza H. et Ferchichi A.)................................................................233
-Micropropagation d‘une variété de pommier cultivée dans les régions arides tunisiennes : « La Douce de
Djerba » (Boudabous M., MARS M. et Ferchichi A., )………………………………………….………………………..……………….239
-Microbouturage du cultivar d‘olivier (Olea europaea L.) ‗Chemlali Jerba‘ : Effets de ytokinine,
d‘AgNO3 et des auxines (Mtimet M., Mars M. et Ferchichi A.)...........................................................................................…….245
-Etude de quelques propriétés physico-chimiques et biochimiques de quelques types de vinaigres
traditionnels de dattes issus de cultivars de la région d'Ouargla (Sahara septentrional Est
algérien) (Bouaziz S., Ould El hadj Mohamed D.) .............................................................................................................................…….251
-Analyse des grains de pollen de quelques espèces steppiques par microscopie électronique à
balayage ( Choukri A., et Naas O.) ......................................................................................................................................................................……256
-Optimisation d‘un milieu de culture à base de sirop de dattes pour la production d‘un bio
pesticide bactérien (Jemni M., Maaroufi A., Mejri S.)....................................................................................................................…….261
-Improvement of Carboxymethyl cellulase and Xylanase production by alginate immobilized Trichoderma
spp. (Idress H. Attitalla and Baharuddin S.)…………………………………………………………………………………………..…………268
-Quality parameters and polar biophenol contents of four Tunisian olive oils derived from
varieties grown in the arid region of Tataouine: Changes in their composition during microwave
heating (Oueslati I., Maria Z. Tsimidou, and Zarrouk M.) ....................................................................................................……274
-Fumigation using essential oil for the control of the date moth Ectomyelois ceratoniae Zeller
(Lepidoptera: Pyralidae) during storage (Mediouni Ben Jemâa J., Bachrouch O., Marzouk
M. and Abderraba M. ) ..................................................................................................................................................................................................……279
-Coordination entre le métabolisme azoté et carboné chez le tabac (Nicotiana rustica, var, souffi)
cultivé en présence de cadmium (Saafi L., Chaffei-Haouari Ch., Habib Ghorbel M. et Gouia
H.)..........................................................................................................................................................................................................................................................…….282
-Utilisation de la culture in vitro pour le criblage de cultivars de laitue tolérants à la salinité
(Maamouri A., Karmous Ch., Khelifi H., Kouki K. et Trifa Y.,) ......................................................................................…….286
-Phenolic compounds and Storage Protein Content of Seeds of Tunisian Capparis spinosa (Tlili
N., Saadaoui E., Nasri N., Khaldi A., Triki S., ) .................................................................................................................................……291
-Potentialités technologiques de quelques variétés locales de blé dur Tunisien pour la fabrication
du couscous artisanal (Daaloul Bouacha O., Mejri S., Aussenac Th., Rezgui S., Nouaigui S.)............……296
-La stratégie d‘amélioration du mil [Pennisetum glaucum (L.) R. Br.] local des régions arides
tunisiennes suivie à l‘IRA (Loumerem M., P. Van Damme, D. Reheul and T. Behaeghe ) ......................…….302
-Analyse des genomes et anomalies chromosomiques chez Xtriticosecale wittmack
(Hammouda D., Khalfallah N.)..............................................................................................................................................................................…….313
-Etude du pouvoir calorifique des sous produits des palmiers dattiers en Tunisie (Mlaouhi A.,
Karim S., Mazghouni M. & Khouja M. A. )............................................................................................................................................…….318

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-Etude des performances énergétiques du bois de quelques espèces d‘arbres fruitiers et de


palmiers dattiers (Mlaouhi A., Karim S., Mazghouni M. & Khouja M. A. ) ..........................................................…….324
-Optimization of PCR Conditions to Amplify Microsatellite Loci in Grapevine (Vitis vinifera L.)
Genomic DNA (Ghaffari S., Hasnaoui N., Ferchichi A.) .............................................................................................................…….329
-Phenolic content and antioxidant capacity of pomegranate Fruit (Elfallah W., Guasmi F.,
Chaira N., Nasri N., Yahia Y., Touil L., Lachiheb B. and Ferchichi A. )...............................................................…….334
-Etude de la conservation de la sève de palmier dattier « Legmi » par pasteurisation,
lyophilisation et ajout des additifs alimentaires (Ziadi M., MRABET A., Hamrouni N. et
Ferchichi A.)...............................................................................................................................................................................................................................……..340
-Diversité des huiles essentielles de l‘armoise blanche de la Tunisie présaharienne (Haouari M.
et Ferchichi A.) ........................................................................................................................................................................................................................…….346
-Etude du séchage naturel de quelques cultivars de figuier (Ficus carica L.) du sud tunisien
(FALEH E., Mtawaa M., MNIFI M. et Ferchichi A.) ........................................................................................................................353
-Etude de la composition en sucres totaux de deux cultivars de vigne avant et après séchage
(Elkhorchani A., Mechlouche R., El’mrabt A., Essid A., Lachiheb B., Ben yahya L., et
Ferchichi A.)...............................................................................................................................................................................................................................…….358
-Incidence de la température de cuisson sur la composition en sucres des jus des dattes littorales
tunisiennes (Phoenix dactylifera L.) (Hanen M., Jaouadi R., Sadok Z., Lachiheb B. et
Ferchichi A.)...............................................................................................................................................................................................................................…….361
-Common date: Chemical and mineral composition of their seed (Metoui M., Chaira N. &
Ferchichi A.)...............................................................................................................................................................................................................................……364
-Caractérisation physicochimique des principaux légumes d‘une oasis littorale (Cas de Chenini,
Gabès) (K’hila Z., Haddad M., Ferchichi A.) ..........................................................................................................................................…….367
-Chemical composition and antimicrobial activity of essential oils of Anastatica hierochuntica
(Achour S., Hellal A. N. et Ezzili M.B.).........................................................................................................................................................……..370
-Induction of a Calcium deficiency in cuttings of grape (Vitis vinifera L.) ( Ezzilil M.B.).............................……..374
-Influence du traitement γ sur la qualité microbiologique d‘un extrait anthocyanique industriel
(EL Bouhaddi J., Zmantar T., Nabli R., Hamzaoui H., Chaieb K., Bakhrouf A. et Ezzili
M.B.)...................................................................................................................................................................................................................................................…….383
-Etude de la composition lipidique de deux génotypes d‘Opuntia cultivés dans la région de
Mahdia (Tunisie) (Chraga O., Nouairi I., Achour S., Hellal A. N. et Ezzili M.B.) ............................................…….391
-Application des plans d‘expériences pour la concentration d‘un extrait anthocyanique issu de
marc de raisin par nanofiltration ( Nabli R., Achour S., Hellal A. N. et Ezzili M.B.) .......................................…….399
-Concentration of olive mill waste water by nanofiltration by using the experimental design
method (Achour S., Benzarti A., Nabli R., T’hami A., Hellal A.N. et Ezzili M.B.) ........................................…….411
-Contribution au contrôle de l‘embryogenèse somatique a partir de fleurs femelles matures du
palmier dattier en culture in vitro : étude proteomique (Kriaa W., Masmoudi F., Elleuch A. et
Drira N.) .........................................................................................................................................................................................................................................…….421
-Etude de la composition minérale et lipidique des fruits de quelques génotypes de Phoenix
dactylofera L. non connus cultivés dans la région d‘Elhamma de Djérid (Tunisie) (Hrizi A.,
Achour S., Helal A.N. et Ezzili M.B.).............................................................................................................................................................…….426
-Change in grape leaves anthocyanin during growth and senescence (Ezzili M.B) ..........................................................434
-Importance et valeur nutritive de la luzerne dans les oasis du Gouvernorat de Gabès pendant la
saison printanière (Hammadi M., Bayouli L., Fatnassi M., Fatnassi B., Mehwachi M.,
Belgacem A., Agrebi A., Harb H., Krit R., Khorchani T.) .......................................................................................................……..443
-Effet des boues résiduaires sur la production et la qualité alimentaire du blé dur et sur la fertilité
du sol (Boudjabi S., Kribaa M., Tamrabet L.,) ..................................................................................................................................……..450
-Isolation, classification and characterization of the potato Ethylene-Rresponsive Factors (ERFs)
(Bouaziz D., Pirello J., Bouzayen M. and Gargouri-Bouzid R.) .........................................................................................…….455
-Changements saisonniers des caractéristiques des fruits d‘olives et d‘accumulation d‘huile pendant le
processus de maturation (Oueslati I. et Zarrouk M .)…………………………………………………………………………………..……..461
-Antioxidant activity and phenolic content of some tunisian variety of Pomegranate fruits
(Punica granatum) (El Kar Ch., Bouajila J., Ferchichi A.,) ....................................................................................................…….466
-Dosage de vitamine C, des polyphénols et estimation de l‘activité anti-oxydante chez quelques
cultivars locaux de melon (Cucumis melo L) (Laarayedh L., Laamari R., Elbekey M.,
Lachiheb B., Ben Yahia L., Ferchichi A.,)........................................................................................................................................................472
-Les dattes en Tunisie: Screening chimique et profils en acides phénols et en caroténoïdes par
Chromatographie sur Couche Mince (Saafi E.B., El Arem A., Mahmoud O., Ferchichi A.,
Hammami M., Achour L.) .........................................................................................................................................................................................……..478
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Elaboration d’un milieu spécifique pour la micropropagation du pistachier : résultats


préliminaires
Azza Chelli-Chaabouni1, Hejra Chatti1, Houneida Dhahri1, Radhia Gargouri-Bouzid2 et Noureddine Drira3
1. Unité des Ressources Génétiques et Amélioration de l‘Olivier, du Pistachier et de l‘Amandier – Institut de l‘Olivier – BP 1087 –
3000 Sfax - Tunisie
2. Ecole Nationale des Ingénieurs de Sfax – Rte de Soukra km 4 – BP W – 3038 Sfax - Tunisie
3. Faculté des Sciences de Sfax – Rte de Soukra km 4 – BP 802 – 3038 Sfax – Tunisie.

Résumé :
Les macro-éléments des milieux standard MS (Murashige et Skoog, 1962) et OM (Rugini, 1984) ont été modifiés dans le but d‘élaborer un
milieu spécifique pour la multiplication du pistachier (Pistacia vera L.) in vitro. La méthode adoptée prend en considération la composition
minérale des feuilles de pistachier. Des vitropousses de P. vera ont été cultivées sur les milieux standards et sur ceux modifiés. La croissance
a été significativement plus élevée sur les milieux OM et OMP (OM modifié). Les microéléments du milieu OM ont été aussi modifiés de la
même manière que pour les macroéléments. Les macro et/ou micro éléments issus de ce milieu ont été utilisés en combinaison avec les
composés du milieu standard OM. Les résultats ont montré une meilleure croissance sur les milieux modifiés que sur le milieu OM.
Cependant, cette amélioration de la croissance n‘était significative que pour le paramètre nombre de pousses.
Mots clés : Pistacia vera, micropropagation, milieu de culture, composition minérale, croissance.

Abstract:
The macronutrients salts of the MS (Murashige and Skoog, 1962) and OM (Rugini, 1984) culture media were modified in order to develop
specific culture medium for the micropropagation of pistachio (Pistacia vera L.). The approach applied was based on leaf chemical
composition of the pistachio tree. In vitro growing shoot segments were established on standard and modified culture media. Shoot growth
was significantly higher in OM and OMP (modified OM) media than the other media tested. OM micronutrients were modified using the
same method as for macronutrient modification. Modified OM macro and/or micronutrients were combined with standard OM medium
components. Results showed higher growth rates on all modified media in comparison with OM medium. However, the growth improvement
was significant only for the number of shoots produced.
Key words: Pistacia vera, micropropagation, culture medium, mineral composition, growth.

1. Introduction
Pour une croissance optimale, la plante exige l‘établissement d‘un équilibre spécifique entre les différents
éléments minéraux de la solution nutritive. La croissance et la morphogenèse des tissus végétaux cultivés in vitro
dépendent fortement des constituants du milieu de base (Kothari-Chajer et al., 2008). En culture in vitro,
l‘ajustement de la composition minérale d‘un milieu de culture aux besoins nutritifs de la plante est nécessaire
pour réussir l‘établissement et la croissance des cultures. Cette condition est d‘autant plus importante lorsqu‘il
s‘agit de multiplier des espèces ligneuses récalcitrantes issues d‘arbres adultes. Le pistachier (Pistacia vera L.)
est une espèce dont la micropropagation est particulièrement difficile à partir de matériel végétal adulte.
L‘élaboration d‘un milieu de culture optimal par la méthode factorielle (De Fossard et al., 1974 ; Niedz et Evens,
2007) , qui consiste à faire varier la concentration de chaque élément minéral et à tester un nombre élevé de
combinaisons, est souvent un travail long et laborieux. Pour simplifier cette procédure, l‘hypothèse de
l‘existence de corrélations entre la composition minérale des tissus in vivo et leurs besoins en culture in vitro a
été émise (McCown et Sellmer, 1987). C‘est ainsi que la composition minérale des feuilles, des pousses, des
racines ou des amandes ont été prises en compte pour élaborer des milieux spécifiques pour certaines espèces
végétales (Rugini, 1984 ; Morard et Henry, 1998 ; Gonçalves et al., 2005 ; Monteiro et al., 2000 ; Terrer et
Tomas, 2001 ; Nas et Read, 2004). Se basant sur la composition minérale des feuilles d‘arbres adultes de P. vera,
cette étude vise l‘élaboration d‘un milieu optimum pour la culture in vitro du pistachier.

2. Matériel et méthodes
2.1. Matériel végétal
Le matériel végétal ayant servi pour l‘évaluation des milieux de culture est composé de segments de tige de 1,5 à
2 cm de long, prélevés de vitropousses de Pistacia vera cultivées in vitro depuis deux ans.

2.2. Milieux de culture


Deux milieux de base, MS (Murashige and Skoog, 1962) et OM (Rugini, 1984) ont été préalablement choisis
comme milieux de référence pour les raisons suivantes : 1. MS est un milieu riche et largement utilisé en culture
in vitro des plantes, 2. OM est un milieu spécifique pour l'olivier, espèce qui se développe dans des conditions
environnementales similaires à celles du pistachier.
Afin d'optimiser la composition de ces milieux de culture pour la micropropagation du pistachier, la composition
minérale des feuilles d‘arbre adulte de P. vera, rapportée par Maranto et Crane (1982) et Brown (1995) ont été
considérées pour la détermination de la composition minérale des milieux spécifiques suivant la méthode de
Terrer et Tomas (2001). Pour chaque élément minéral (A), la concentration spécifique est calculée comme suit :

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As = αc . A1 où As : Concentration spécifique de A
A1 : Concentration moyenne de A dans les feuilles
αc : Facteur de multiplication

αc =  Mr /  M1  Mr : Concentration minérale totale dans le milieu de référence


 M1: Concentration minérale totale dans les feuilles
Tous les milieux sont additionnés des microéléments, vitamines et composés organiques des milieux standards
respectifs, de la BAP (benzylaminopurine) à 2 mg l -1, de l‘AIB (acide indole butyrique) à 0.2 mg l -1, de l‘ANA
(acide naphtalène acétique) à 0,05 mg l-1, du saccharose à 30 g l-1 et de l‘agar à 8 g l-1. Le pH du milieu est ajusté
à 5,7 avant l‘autoclavage qui est effectué à une température de 120 °C et à une pression de 1 bar. Le milieu
standard ayant induit la meilleure croissance est utilisé pour la modification de ses microéléments en suivant la
même procédure que celle adoptée pour les macroéléments. Trois nouveaux milieux sont préparés en intégrant
les macro- et/ou micro-éléments modifiés dans la composition de ce milieu standard. Ces milieux sont
additionnés des mêmes autres constituants que le milieu standard mais sans auxines.

2.3. Paramètres suivis


Le suivi de la croissance des vitropousses est réalisé par la mesure, en fin de culture, de l‘élongation moyenne
des pousses, le nombre moyen de bourgeons formés et le nombre moyen de pousses développées par explant
initial. Les valeurs moyennes de deux subcultures de 35 j chacune sont considérées pour l‘évaluation.

2.3. Conditions de culture


Les cultures sont incubées à une température de 24°C et à une photopériode de 16 heures.

2.4. Analyse statistique


L‘analyse de la variance est réalisée à l‘aide du logiciel SPSS pour windows. La comparaison des moyennes est
effectuée par le test de Duncan à p ≤ 0,05.

3. Résultats
3.1. Effet de la modification des macroéléments des milieux standards
Les compositions en macroéléments des milieux de référence et des milieux spécifiques qui en dérivent sont
présentées dans le tableau 1.

Tableau 1 : Composition en macroéléments des milieux standards et des milieux spécifiques* qui en dérivent
Sels (mg l-1) MS MSP OM OMP
K NO3 1900 623 1100 622
NH4 NO3 1650 735 412 636
CaCl2, 2H2O 440 800 440 800
Mg SO4, 7H2O 370 2965 1500 2434
KH2 PO4 170 153 340 126
Ca (NO3)2, 4 H2O 0 2226 600 1598
K Cl 0 100 500 0
* Les noms assignés aux milieux modifiés sont ceux des milieux standards correspondants suivis par la lettre P
en référence au pistachier.

Les résultats du suivi de la croissance des vitropousses de P. vera sur les différents milieux testés ont révélé la
supériorité des deux milieux OM et OMP (fig. 1). La modification des macroéléments du milieu MS a induit une
augmentation significative de l‘élongation des pousses, du nombre de bourgeons et du nombre de pousses in
vitro. Le milieu OMP issu de la modification du milieu OM n‘a pas engendré de variation significative de la
croissance par rapport au milieu standard d‘origine malgré une légère amélioration de la croissance. Ainsi, le
choix préalable du milieu standard à optimiser semble être une étape décisive quand à l‘efficacité de la
modification réalisée. En effet, l‘application de l‘équation de Terrer et Tomas (2001) pour la modification des
macroéléments du milieu OM n‘a pas engendré de variation significative de la croissance à l‘instar de celle
observée sur le milieu MS. Cependant, malgré une augmentation significative de la croissance sur le milieu
MSP, celle-ci était inférieure à celles enregistrées sur les milieux OM et OMP. D‘après Barghchi et Alderson
(1985) et Chatibi (1999), le milieu MS est favorable au développement de P. vera in vitro. Nos résultats
montrent que ce milieu ne peut être considéré comme milieu optimal pour cette espèce. Des concentrations plus

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faibles en azote et en potassium et plus élevées en calcium et en magnésium que celles du milieu MS ont
favorisé une meilleure croissance in vitro du pistachier.

A
120

Elongation moyenne
100 a
a
80

(mm)
b
60
40
20 c
0

B
50
nombre de bourgeons

a
a
40
moyen

b
30

20

10 c

C
nombre de pousses moyen

7 a
ab
6
c
5
4
3 d
2
1
0
MS MSP OM OMP
Milieu de culture

Fig. 1 : Effet du milieu de culture sur les valeurs moyennes de l‘élongation (A), du nombre de bourgeons (B) et
du nombre de pousses (C) de P. vera in vitro. Les valeurs des barres ayant les mêmes lettres ne sont pas
significativement différentes à p  0.05

3.2. Effet de la modification des macro et micro éléments du milieu OM


Ayant induit une meilleure croissance que les autres milieux standards testés, le milieu OM a été choisi pour la
modification de la concentration en micro éléments selon la même méthode utilisée pour les macroéléments. Des
précautions ont été prises pour éviter les seuils toxiques évoqués par Georges (1993). Les compositions en
micro-éléments du milieu OM et de celui modifié (MP) sont décrites dans le tableau 2.
Tableau 2 : Composition en microéléments des milieux OM et MP
Sels (mg l-1) OM MP*
H3 BO3 12,4 44,8
Mn SO4, 4 H2 O 22,3 9,45
Zn SO4, 7 H2 O 14,3 2,33
KI 0,83 0,83
Na2 Mo O4, 7 H2 O 0,25 0,25
Cu SO4, 5 H2O 0,25 1,33
Co Cl2, 6 H2O 0,025 0,025
* MP : milieu OM modifié
Les macro- et/ou les micro- éléments élaborés ont été utilisés en combinaison avec ceux du milieu OM. La
croissance a été suivie sur les milieux ainsi composés avec comme milieu de référence le milieu OM.
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L‘élongation des pousses et le nombre de bourgeons formés enregistrés en fin de culture sur tous les milieux
modifiés ont été supérieurs à ceux du milieu OM. Aucune différence significative n‘a, cependant, été notée. En
revanche, tous les milieux modifiés (OMP, MP1 et MP2) ont engendré une augmentation significative du
nombre de pousses formées (tableau 3). L‘amélioration de la croissance sur tous les milieux modifiés semble
ainsi témoigner d‘une régulation de l‘équilibre nutritionnel des vitropousses de P. vera in vitro. Il est à
remarquer que le nombre de pousses développées a subit une diminution et une augmentation de 30% chacune
sur les milieux respectifs OM et OMP dépourvus d‘auxines (tableau 3) par rapport aux mêmes milieux
additionnés d‘AIB et d‘ANA (fig. 1). Ces différentes réponses pourraient être dues à l‘interaction entre ces
auxines et les sels minéraux dans le milieu. En effet, d‘après Preece (1995) les régulateurs de croissance
pourraient compenser partiellement un déséquilibre nutritionnel. Une fois ce déséquilibre corrigé, ces hormones
pourraient être réduites ou éliminées (Niedz et Evens, 2007).

Tableau 3 : Effet de la modification des macros et/ou micro éléments du milieu OM sur la croissance in vitro
des pousses de P. vera. Les valeurs ayant la même lettre ne sont pas significativement différentes à p  0.05
Milieu de Macro Micro Elongation Nombre moyen Nombre moyen
culture éléments éléments moyenne (mm) de bourgeons de pousses
OM OM OM 66,45  55,76a 18,14  9,72a 2,45  1,63b
OMP MP* OM 77,74  42,27 a
23,28  11,18 a
4,69  2,9a
MP1 OM MP 90,88  56,14a 21,28  11,74a 3,98  3,7a
MP2 MP MP 71,37  51,24 a
21,19  13,73 a
4,74  3,61a
* MP : milieu OM modifié

4. Conclusion
La composition en macroéléments des milieux MS et OM a été modifiée dans le but de les optimiser pour la
culture du pistachier in vitro. La modification effectuée en se référant à la composition minérale des feuilles
d‘arbres adultes a engendré une amélioration de la croissance sur les milieux modifiés par rapport aux milieux
standards. Le milieu OM dont la modification a donné la meilleure croissance a été choisi pour subir une autre
modification des micro-éléments. L‘incorporation de ces macro- et/ou micro-éléments dans le milieu OM a
engendré une amélioration de la croissance qui a atteint 93 % pour le nombre de pousses formées et entre 28 et
36 % pour l‘élongation et le nombre de bourgeons formés. Ces résultats préliminaires invitent à de nouvelles
investigations visant l‘élaboration d‘un milieu optimal pour l‘espèce P. vera.

5. Références
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and Kalleghochi. J. Hort. Sci., 60, 425-430.
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Thèse de doctorat en Sciences biologiques. Faculté des Sciences de Tunis. 179p.
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improved in vitro plant regeneration in Kodo (Paspalum scrobiculatum L.) and finger (Eulesine coracana (L.)
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QTLs for Na+ and K+ uptake of the shoots, stems and roots controlling salt tolerance in
Medicago truncatula
Soumaya Arraouadi1, Mounawer Badri1*, Chedly Abdelly2, Thierry Huguet3, Mohamed Elarbi Aouani1,4
1
CBBC, B.P. 901, 2050 Hammam-Lif, Tunisia, 2LPE, CBBC, B.P. 901, 2050 Hammam-Lif, Tunisia, 3SP2, INP-ENSAT, B.P. 107, 31326
Castanet Tolosan Cedex, France, 4Present address: NEPAD/NABNet, NRC, El Buhouth St, Cairo, 12311, Egypt, Phone: +216 79 325 728,
Fax: +216 79 325 855, E-mail: mounawer_badri@yahoo.fr, bio.soumaya@gmail.com

Abstract:
To understand the complex inheritance of tolerance to salt stress in Medicago truncatula, quantitative trait loci (QTLs) analysis
was performed using a set of recombinant inbred lines (RILs) derived from a cross between the tolerant line Jemalong A17 and
susceptible line F83005.5. The RILs and parental lines were grown in individual pots filled with sterilized sand in a greenhouse
under two NaCl concentrations (0 and 50mM). Plants were harvested after a culture period of 60 days. Eight physiological
traits relative to Na+ and K+ uptake in shoots, stems and roots were measured. Broad-sense heritability of measured traits
ranged from 0.15 to 0.83 and from 0.14 to 0.61 in control and salt stress conditions, respectively. Established correlations
between measured traits are dependent on treatment effect. We identified and mapped 1 QTL in control conditions and 5 in salt
stress. No major QTL was identified indicating that tolerance to salt stress is governed by several genes with low effects. Most
of identified QTLs showed contrasting localizations on the LR5 framework genetic map. No QTL relative to root Na+ and K+
uptake was detected. While the maximum of QTLs was observed on the chromosome 2, no QTL was detected on the
chromosomes 3, 6, 7 and 8.
Keywords: M. truncatula, RILs, NaCl stress, Na+, K+, QTLs.

QTLs de Na+ et K+ accumulés dans les feuilles, tiges et racines contrôlant la tolérance au sel chez Medicago truncatula.

Résumé :
Pour élucider la transmission complexe de tolérance au stress salin chez Medicago truncatula, une analyse QTLs a été
effectuée en utilisant un ensemble de lignées recombinantes (RILs) issues d'un croisement entre une lignée tolérante Jemalong
A17 et une sensible F83005.5. Les RILs et les lignées parentales sont cultivées dans des pots remplis avec du sable stérile en
serre vitrée sous deux concentrations de NaCl (0 et 50mM). La récolte des plantes a été faite après une durée de culture de 60
jours. Huit traits physiologiques relatifs à l‘accumulation de Na+ et K+ dans les feuilles, les tiges et les racines sont mesurés.
Les valeurs d‘héritabilité au sens large des traits mesurés varient entre 0,15 et 0,83, et 0,14 et 0,61 sous traitement contrôle et
stress salin, respectivement. Les corrélations établies entre les traits mesurés sont dépendants de l'effet traitement. Nous avons
identifié et cartographié 7 QTLs sous les 2 traitements contrôle et stress salin. Aucun QTL majeur n'a été identifié indiquant
que la tolérance au stress salin est régie par plusieurs gènes de faibles effets. La majorité de QTLs identifiés ont généralement
montré des localisations différentes sur la carte génétique cadre de LR5. Aucun QTL relatif à l‘accumulation de Na+ et K+ au
niveau des racines n‘a été détecté. Tandis que le maximum de QTLs a été observé sur le chromosome 2, aucun QTL n'a été
détecté sur les chromosomes 3, 6, 7 et 8.
Mots clés: M. truncatula, RILs, NaCl stress, Na+, K+, QTLs.

1. Introduction
Due to their high protein content, legumes contribute significantly to human and animal diets. In
addition, legumes have the unique capacity to fix atmospheric nitrogen and improve soil fertility in
symbiosis with soil bacteria collectively known as ―rhizobia‖; consequently they do not need costly
and polluting chemical nitrogen fertilizers (Drinkwater et al., 1998). Salinity is one of major stresses
limiting crop production worldwide, affecting near 40% of agricultural lands located in arid and
semi-arid climates (Zahran, 1999, Mittler, 2006). Indeed, salt can impose a multifaceted injury to
Medicago genus plants, such as seed germination, vegetative growth, and yield. M. truncatula is
widely used as a model plant for legume genetics and genomics (May and Dixon 2004), by virtue of
being an annual, diploid and autogamous legume with a moderate genome size (500-550 Mbp). M.
truncatula is found in a variety of edaphic and bioclimatic conditions in Tunisia, suggesting that
genotypes adapted to local biotic and abiotic stresses could be identified in natural populations and
integrated into breeding programs. It is now recognized that tolerance of salinity by higher plants, in
common with other environmental stresses, is genetically and physiologically complex, and that salt
affects numerous plant processes at all levels of organization. At the very least, ion transport,
selectivity, excretion, nutrition, and compartmentation are involved, together with growth, water use
and water use efficiency. Salt tolerance of the crop is the final manifestation of several components,
such as Na+ uptake, K+ uptake, ion balance and ion compartmentation, etc. Numerous studies
(Villalta et al 2008; Zafar et al., 2008; Cha-um et al., 2009; Ziaf et al., 2009) tried to dissect a
complex physiological trait of salt tolerance using improved methods of identifying and measuring
physiological components such as shoot sodium concentration, plant survival scores and plant vigor.
However, the development of molecular markers has made genetic analysis possible to investigate
quantitative inheritance; that it shows continuous variation and a high degree of environmental
sensitivity (Koyoma et al., 2001). QTL analysis can be carried out in different primary mapping
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population, such as F2, recombinant inbred lines (RILs), doubled haploid lines, and backcross inbred
lines (Yano, 2001). Among these, RILs have many advantages when used to map QTLs, because they
are permanent populations that can be indefinitively amplified, and the new markers that are mapped
can immediately be integrated into their genetic map (Alonso-Blanco and Koornneef, 2000).
Actually, Based on the QTL mapping in multiple related populations derived from two parents, a
maximum likelihood estimation method was proposed, which can incorporate several populations
derived from three or more parents and also can be used to handle different mating designs (Yan et
al., 2009). Various QTLs analysis of important agronomic traits of M. truncatula have been carried
out such as drought stress (Badri et al., unpublished results) and seed mineral concentration and
content (Sankaran et al., 2009).
This study aims to identify and map the QTLs for Na+ and K+ uptake of the shoots, stems and roots
controlling the salt tolerance in M. truncatula. This analysis was carried out using a segregating
population of RILs at F8 generation derived from a cross between the tolerant line Jemalong A17 and
susceptible line F83005.5.

2. Material and methods


2.1. Plant material and experimental conditions
A segregating population LR5 of recombinant inbred lines (133 RILs) of M. truncatula at F8
generation derived from a cross between Jemalong A17 (JA17) and F83005.5 (F83) was used. RILs
were developed by single-seed descent until the F8 generation at the INP-ENSAT, France. The two
parents were included in all experiments. Seeds germination was performed using mechanic
scarification and NaClO 12% as agent for seeds surface sterilization. The soaked seeds have been
sown in Petri dishes on 0.9% agar medium before being vernalized at 4°C for 72h. Once the
emerging root attained a length of 4 mm, seedlings were individually transferred to 33 cl pots (8 cm
diameter and 10.5 cm deep) filled with sterilized sand using chlorhydric acid 0.05%. Each plant was
grown in an individual pot in greenhouse controlled conditions with a temperature of 25°C, a relative
humidity of 80% and a photoperiod of 16/8h. Four replications per line and per treatment were used.
The experimental design was completely randomized. During 60 days, the plants were irrigated 2
times per week. For control treatment, we used a nutritive solution as described by Vadez et al.
(1996) whereas the iron source was modified by adding Fe-EDTA. In salt stress treatment, we added
50mM of NaCl to the nutritive solution. Salt stress was applied at seedling stage directly after
germination. For both treatments, the whole retention capacity was maintained by weighting pots and
adding the nutritive solution to compensate the decrease in volume. To overcome NaCl accumulation
problem in the substrate, sand in the pots was washed by distilled water 2 times per week.

2.2. Cation assay


Na+ and K+ were assayed by flame emission spectrophotometry after nitric acid extraction (HNO3, 0.5%) of the
finely ground dry matter (Slama et al., 2007). The three parts (shoots, stems and roots) of the plant were
separated. Roots are misled in 3 cold water baths (4°C) in order to block ions exchange to roots towards outside.
Fresh weights of each parts of each plant were measured. Plants were incubated in drying oven during 5 days in
60°C. Dry weights of shoots, stems and roots were also measured. Various samples were putted in bottles filled
of 50 ml of HNO3 (0.5%). After 4 days of extraction, this mixture was filtered. Obtained filtrate corresponds to
the vegetable solution which was used to estimate proportion of different mineral nutrient. In this study, we
measured Na+ and K+ uptake of the shoots, stems and roots. Table 1 summarizes the measured traits for the
RILs.
Tab. 1: List of measured traits for RILs of LR5 of M. truncatula.
Traits Abbreviations
Stems potassium concentration StK
Leaves potassium concentration LeaK
Roots potassium concentration RoK
Stems sodium concentration StNa
Leaves sodium concentration LeaNa
Roots sodium concentration RoNa
The Ratio Na+/K+ Na+/K+
Sensitivity index 100 * (S – C)/C

199
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2.3. Statistical analysis and QTLs mapping


The complete set of data was involved in an analysis of variance (ANOVA), using the Statistical
Analysis System (SAS 7.02 Institute, Inc., 1998), to determine the specific effects of genotype (i.e.
the RIL) and replication (i.e. the cultivation replication) factors. Estimated environmental variance
( e2 ) was performed using Proc GLM where replication and genotype were considered as fixed
effects, while estimation of genetic variance was calculated using Proc VARCOMP; considering the
genotype effect as a random effect. Estimates of the variance components ( g2 ) (genotypic

variance) and ( e2 ) (error variance) allowed the calculation of the broad-sense heritabilities (H2) for
all measured traits.
H 2   g2 /( g2   e2 / k ) where k is the number of replicates per line. Phenotypic correlations for
all combinations of measured traits for lines in control and 50mM of NaCl treatments were estimated
by computing the Pearson correlation coefficient (r) using the SAS CORR procedure (SAS 7.02
Institute, Inc.). Sensitivity index (SI) in trait expression in response to salt stress treatment was
determined as following:
SI=(S-C)*100/Cwhere S is the value of measured trait in salt treatment and C is the value of the same
trait in control conditions. The software package PlabQTL version 1.2 (Utz and Melchinger, 2003)
was used to identify and locate QTLs on the linkage map of LR5 by using standard methods as
described in its reference manual (utzf@uni-hohenheim.de, http://www.unihohenheim.
de/˜ipspwww/soft.html). In a first step, putative QTLs involved in the variation of the trait were
identified using simple interval mapping (SIM) (Lander and Botstein, 1989). Thereafter, composite
interval mapping (CIM) was performed on the same data: the closest marker to each local LOD score
peak (putative QTL) was used as a cofactor to control the genetic background while testing at a
position of the genome. The Log of odds (LOD) significance threshold (2.19 LOD) was determined
by a permutation test of 1000 permutations at a significance level W=5% (El-Lithy et al., 2004). The
individual QTL effects (R²) were estimated as the percentage of the variance explained by the QTL
conditioned on the background markers. Additive effects (2a) of detected QTLs were estimated from
CIM results; 2a represents the mean effect of the replacement of both F83 alleles by JA17 alleles at
the studied locus.

3. Results and Discussion


3.1. Phenotypic variation and correlations among traits
Analysis of variance revealed significant differences between the RILs for all measured traits,
indicating that leaves, stems and roots dry weights and their concentrations of Na+ and K+ are
dependent on line, treatment, bloc, and their interaction effects (Tab. 2). All these factors revealed
significant effects on measured traits for RILs with exception for bloc factor showing significant
effect only on root dry weight (DwRo). The highest effect was observed for the treatment x bloc
interaction explaining more than 12.68%, followed by treatment, line x treatment interaction, line x
bloc interaction and line effect. The high impact of treatment x bloc interaction effect on measured
traits suggests that RILs responses in salt are dependent on environmental conditions. This finding
was also reported for a RILs population of rice (Bala x Azucena mapping population) where a QTLs
x environment interaction was observed (McMillan et al., 2006; Khowaja et al., 2009).
The Figure 1 illustrates the distribution of phenotypic diversity in 133 RILs of LR5 for leaves K+
concentration (LeaK). All the traits distributions were continuous in NaCl treatment showing its
quantitative nature (data not shown). Some RILs had more extreme values than the parental lines
showing a transgressive segregation; this is obvious for all traits in salt stress. On average, most of
lines displayed the same phenotype as parental lines in salt stress with exception for leaves K+ and
Na+ concentrations characters. In NaCl stress, JA17 had higher values for dry weights than F83 while
the opposite behavior was observed for leaves, stems and roots Na+ and K+ concentrations with
exception for roots K+ uptake where the two parental lines had approximately the same values. To
estimate the importance of measured traits in the description of the observed phenotypic variability
between analyzed RILs, an estimation of the broad-sense heritability (H²) of these traits was
performed. Measured traits relative to plant dry weight showed largely higher heritability (H²) in
control than in salt treatment, indicating that more than 28% of phenotypic variation of these traits is
attributable to genetic factors; potentially QTLs (Tab. 2). Furthermore, traits relative to leaves, stems
and roots Na+ and K+ uptake seemed to be moderately heritable.
200
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JA17 F83005.5

Fig. 1: Distribution of adjusted means of 133 RILs of LR5 of leaves K+ concentration (LeaK) in salt stress.
JA17 and F83005.5 show values of LeaK trait for parental lines in 50mM NaCl.

Tab. 2: Proportions and significance levels of line, treatment, bloc, and their interaction effects on nine
measured traits for RILs of LR5 of M. truncatula in control and salt conditions.
DwSt DwLea DwRo StK LeaK RoK StNa LeaNa RoNa
Line F 1.23ns 1.67** 1.04ns 1.24ns 1.11* 1.36ns 0.74ns 1.16ns 0.85ns
% 1.76 4.70 4.07 5.66 2.13 6.77 6.56 1.22 1.92
Treatment F 50.04** 17.93* 11.91* 2.35ns 41.22ns 2.90ns 1.17** 64.9** 20.6*
% 71.77 50.38 46.72 10.74 78.81 14.43 10.41 68.52 46.59
Bloc F 3.38ns 1.88ns 6.39* 1.19ns 1.50ns 0.58ns 2.32ns 4.96ns 2.73ns
% 4.85 5.29 25.08 5.43 2.87 2.90 20.66 5.23 6.15
Line x Treatment F 3.22*** 2.91*** 1.23* 1.08ns 1.07ns 0.97ns 1.15ns 1.37* 1.17ns
% 4.61 8.17 4.83 4.91 2.04 4.84 10.20 1.44 2.64
Line x Bloc F 1.10ns 0.96ns 1.18* 1.54*** 0.77ns 1.00ns 0.89ns 1.43*** 1.73***
% 1.57 2.70 4.63 7.04 1.48 4.98 7.95 1.51 3.89
Treatment x Bloc F 10.77*** 10.24*** 3.74* 14.49*** 6.63*** 13.27** 4.97*** 20.91*** 17.23***
% 15.44 28.76 14.68 66.22 12.68 66.08 44.22 22.07 38.82
H2 (control) 0.78 0.83 0.28 - 0.15 0.48 0.36 0.32 0.23
H2 (salt) 0.59 0.61 0.20 0.39 0.19 - 0.14 0.36 0.09
Significance levels; ns: not significant (P>0.05), *P<=0.05, **P<=0.01, ***P<=0.001, F: Snedecor-Fisher
coefficient. Dry weight of stems (DwSt), dry weight of leaves (DwLea), dry weight of roots (DwRo), K+
concentration in stems (StK), in leaves (LeaK), in roots (RoK), stems Na+ concentration (StNa), leaves Na+
concentration (LeaNa) and roots Na+ concentration (RoNa).

Established correlations between measured traits showed 31 and 38 of 66 possible correlations are
significant in control and 50mM of NaCl conditions, respectively (data not shown). Overall, our
results showed that the sign and level of correlations significance between measured traits were
generally not influenced by NaCl stress application. A strong positive correlation was observed
between shoots, stems and roots dry weight. Negative associations were observed between dry weight
with Na+ and K+ uptake. Na+ and K+ concentration in leaves and stems were positively correlated.
Dry weight of shoots, stems and roots showed low correlation with concentrations of Na+ and K+.
Similarly, Masood et al. (2004) found that dry shoot and root weight showed low correlation with
Na+, K+ concentration and Na+/K+ ratio in rice (Oryza sativa) in salt conditions.

3.2. QTLs mapping


QTLs mapping results are summarized in Table 3, where the name of QTL contains the trait name
suffixed with the type of treatment and an ordering number from the first chromosome. A total of 7
QTLs on 8 linkage groups were detected for measured traits in control and salt treatments. One of
these 7 QTLs was identified in control treatment, two in salt and the rest as sensitivity indices of

201
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some traits in salt conditions. The percentage of phenotypic variance explained by a single QTL (R²)
ranged from 7.8 to 10.2% of the phenotypic variation.

Tab. 3: Map positions and genetic effect of putative QTLs detected for 9 measured traits in RILs of M.
truncatula in control and 50 mM of NaCl treatment.
Traits Treatment QTLs Linkage Left Interval LOD R2 Additive
group marker (cM) (%) effect
Leaves Na+ Control LeaNaccct.4 IV MTE23 0-14 2.62 8.9 1103.036
concentration
Leaves K+ NaCl LeaKccsal.2 II MTE72 52-64 3.07 10.2 1632.851
concentration
Leaves K+ NaCl LeaKqtsal.2 II MTE72 52-64 3.08 10.2 42.902
concentration
Stems K+ siccStK.4 IV MTE29 36-70 2.32 7.8 -9.607
concentration
Leaves K+ siccLeaK.1 I MTE75 2-24 2.45 8.4 -8.954
concentration siccLeaK.2 II MTE64 34-42 2.35 7.9 -14.118
Leaves dry siDwLea.5 V MTE30 0-20 2.36 8 12.427
weight
cc: concentration; ct: control; qt: quantity; si: sensitivity index; St: stems; Lea: leaves; Dw: dry weight.

We found that leaves K+ concentration was governed by five QTLs. Furthermore, only one QTL has
been identified for stems K+ concentration and leaves dry weight. There was no QTL on
chromosomes 3, 6, 7 and 8. The chromosome 2 seemed to be highly involved in the genetic variation
of leaves K+ concentration between RILs of LR5 in salt treatment. No QTL was detected for roots
Na+ and K+ concentration. In accordance with Lin et al. (2004), the QTLs detected between the
shoots and the roots did not share the same map locations, suggesting that the genes controlling the
transport of Na+ and K+ between the shoots and the roots may be different. Overall, no major QTL
was identified for measured traits which may be due to the fact that many genes with small effects
segregate in this population. Furthermore, complex physiological traits have on recent occasions been
described by a small number of major QTL (Kearsey and Farquhar, 1998). We found few QTLs in
this study, however we cannot exclude the possibility that other QTLs could have been detected using
a more number of RILs and with less environmental effects. The QTLs identified in this work must
be therefore considered as a minimal number of the QTLs involved in NaCl stress variation.
Nevertheless, our findings give access to an interesting part of the genetic variation of salt response in
the LR5 population. One of the major confounding effects in interpreting ion uptake data in saline
conditions is the plant vigor. Like observation in rice (Koyoma et al., 2001) an external concentration
of 50mM of NaCl may not, in itself, be damaging to M. truncatula; it is the increase in internal
concentration with time that leads to damage and this feeds back positively, once damage reduce
growth.

4. Conclusion
We found few QTLs for Na+ and K+ uptake of the shoots and roots controlling salt tolerance in M.
truncatula. Moreover, no major QTL was identified indicating that tolerance to salt stress is governed
by several genes with low effects. Most of identified QTLs did not share the same locations on the
LR5 genetic map. Our results will provide important information for further functional analysis of
salt tolerance genes in M. truncatula.

Acknowledgments
We thank Wael Taamalli for his excellent statistical analysis and Adel Zitoun for technical assistance.
Financial support of this research was provided by European Union (FP6 Integrated Project ‗‗Grain
Legumes‘‘).

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Caractérisation chimique et biochimique de quelques variétés de vigne (Vitis vinifera) du


sud tunisien
Gribaa Aly, Jaballah Saloua, Yahia Yassine, Lachiheb belgacem et Ferchichi Ali
Laboratoire d‘aridocultures et cultures oasiennes, Institut des Régions Arides (IRA), Medenine 4119, Tunisie
E_mail corresponding author: gribaa _ali@yahoo.fr
Tel : +21675633005 Fax : +21675633006

Résumé :
Cette étude, se propose de caractériser les propriétés chimiques des variétés locales et introduites de vigne : « Akhel, Cardinal, Mguergueb,
Miski italie, Sakasli, Superieur seedless Tounsi. » pendant la maturité des fruits. La concentration des sucres est un indice facilement
mesurable et constitue un bon Indicateur de la qualité des vignes. L‘étude montre une concentration nulle en saccharose pendant le stade
maturité des fruits et une dominance du fructose sur le glucose (les sucres réducteurs varient de 75.78 g/kg jusqu‘à 126.7 g/kg). Cette étude a
montré aussi que la variété Superieur seedless possède la plus importante teneur en eau. Ceci a une influence directe sur les teneurs en sucres
des différentes variétés. L‘analyse de la composition chimique des grappes semble être un outil mieux adapté aux études de la physiologie
des fruits. Et c‘est dans l‘objectif de contribuer à la valorisation de la culture de cette espèce et la sélection des meilleures variétés adaptées
aux conditions climatiques de la région pour une éventuelle exploitation à grande échelle.
Mots clé : sécheresse, fructose, glucose, HPLC, pH, teneur en eau, protéines, vigne.

Abstract:
This study aims to characterize the chemical properties of local and introduced varieties of vine: "Akhel, Cardinal, Mguergueb, Miski italy,
Sakasli, Superior Seedless, and Tounsi "during the ripening fruit. The concentration of sugars is an easily measurable index and is a good
indicator of quality vineyards. The study shows a low concentration of sucrose during the stage of fruit maturity and dominance of fructose
on glucose (reducing sugars ranged from 75.78 g / kg to 126.7 g / kg). This study also showed that the variety Superior Seedless owns the
largest water content. This has a direct influence on the sugar content of different varieties. The analysis of the chemical composition of
clusters seems to be a tool better suited for studies of the physiology of fruit. And the aim of contributing to enhancing the culture of this
species and the best selection of varieties adapted to the climate of the region for a possible large-scale exploitation.
Key words: drought, fructose, glucose, HPLC, pH, water content, proteins, vine.

1. Introduction
La vigne est l‘une des plus anciennes cultures du bassin méditerranéen. La Tunisie est non classée mondialement
à cause de sa faible participation dans la production mondiale (GIAF ,2003). Cependant, la production de vigne
de table en Tunisie est assurée par un assortiment variétal très varié, mais bien que cet assortiment soit large il ne
répond pas aux exigences (Mehri, 2002). La teneur en sucres est couramment utilisée pour évaluer la qualité des
grappes et prédire la date de vendange (Varandas et al., 2004). D‘ailleurs, les fruits sucrés sont toujours les plus
préférés par les consommateurs (Miguez et al., 2004). Le présent travail a pour objectif: l‘étude de la
composition en sucres (glucose, fructose, saccharose), la teneur en eau,méreaus ,protéines et l‘acidité des plus
importantes variétés de vigne cultivée dans la région de Robbana (Djerba) où la visite était conduite.

2. Matériels et méthodes
Les prélèvements ont été réalisés entre les mois d‘Out et Septembre en 2006 dans la parcelle de l‘Institut des
Régions Arides. Le broyat des baies épépinées est maintenu à une température de 4° C afin de minimiser les
risques d‘altérations oxydatives. Pour chaque variété 5 pieds sont analysés.

2.1. Caractérisation physico-chimique du jus de raisin


Pour la détermination des sucres on a utilisé une HPLC de type KNAUER modele Wellchrome (Astris). La
séparation se fait sur une colonne Erosphere 100 C18 17µm, 250 x 4,6mm. La détection se fait par un
réfractomètre de type K-2301. Le solvant utilisé est l‘acétonitrile (80%) avec un débit de 1,2 ml/min.
Céch (mg/Kg)=Céch *(Aéch/Aéch).
Avec : Céch : concentration de l‘échantillon ; Céta : concentration de la solution étalon ; Aéch : aire du pic de la
solution d‘échantillon ; Aéta : aire du pic de la solution étalon.
Les minéraux sont dosés par spéctrométrie d‘absorption atomique sur l‘appareil SHIMADZU AA 6800. Le pH
du jus est déterminé par un conductimètre. Pour déterminer la teneur en eau, trois grammes du broyat du base
étalés dans un capsule en papier aluminium, taré puis séchés dans une étuve à une température de 70°C pendant
48 heure. Ces conditions évitent la caramélisation des sucres et les réactions qui en résultent (Bouabidi et al.,
1994).

2.2. Analyse des résultats


L‘analyse des donnés est réalisée par le logiciel SPSS version 16.0.

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3. Résultats et discussions
3.1. Etude chromatographique

Figure 1 : Taux de sucres (en g.Kg-1) des différentes variétés de vigne.

Les sucres réducteurs (glucose + Fructose) oscillent entre un maximum observé chez la variété Mguegueb
(126,76 g/Kg) et minimum observé chez la variété Sakasli (75,78 g/Kg de matière fraîche). Il y a une nette
prédominance du Fructose sur le Glucose avec des moyennes réspectives de 66,05 g/Kg et 32,02 g/Kg de matière
fraîche. Le rapport Glucose/Fructose est toujours inférieur à 1. Les variétés locales Mguergueb et Akhal
présentent des bonnes teneurs en sucres. Nos résultats corrobent ceux du Kafkas, (2006) qui a montré une
dominance nette de fructose et un niveau très bas du saccharose par rapport aux autres sucres pour tous les
génotypes étudiés. Cependant, Afnor (1996) et Priewe (1998) ont rapporté que le jus de raisin est dépourvu de
saccharose et il contient autant de fructose que de glucose

3.2. pH
Le degré d‘acidité est considéré comme critère de qualité. Toutes les variétés étudiées ont un PH acide inférieur
à 4,34. La variété Tounsi donne le pH le plus acide (3,71) alors que la variété Sakasli présente le pH le plus
élevé de 4,38 (Tableau1).

Tableau1 : pH du jus des cépages de vigne cultivées.


Cépages Mg. Mi. Ak. Ca. Sa. Mi.I Sup. Se. To.
pH 3.86 3.98 3.94 4 4.38 3.47 3.89 3.71

(Mg : Mguergueb, Mi : Miski, Ak : Akhel, Ca : Cardinal, Sa : Sakasli, Sup. Se : Supérieur Seedless, To :


Tounsi).

Des résultats semblables ont été édités par Souid et al.. (2002) qui indique que le pH du jus de raisin est voisin
de 4. En effet, la valeur de pH a une importance à plusieurs niveaux. Les pH élevés favorisent le développement
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des bactéries. Pire et Ojeda (1999) ont montré que les conditions de culture affectent significativement l‘acidité
de raisin mais demeurent sans effet sur le pH.

3.3. Teneur en protéines


Les différents cépages montrent des importantes teneurs en protéines qui varient de 20% à 40%. La variété
locale Mguergueb présente des teneurs deux fois plus importante que celle de la variété introduite Sup Seedless.

Figure 2 : Variation de la teneur en protéines chez les des différents cultivars étudiés avec P : protéines ; 1 :
Cardinal ; 2 : Akhel ; 3 : Mguergueb ; 4 : Miski Italy ; 5 : Sakasli ; 6: Sup seedless; 7: Tounsi.

Malgré cette richesse en protéines, il existe d‘autres espèces dont les teneurs en protéines plus importantes. En
effet, Le melon possède des teneurs en protéines plus importantes que celles de la vigne. Villamera et al. (2004)
ont affirmé que les cultivars Piel de sepa et Rochet possèdent des teneurs respectives en protéines de 48,5% et
57%. Ces auteurs ont affirmé aussi une augmentation dans les protéines avec la maturité. Une autre étude faite
par Ozcan et Haciseferogullari (2007) sur des fraises collectées en novembre montre que la teneur en protéines
des fraises matures 3,36% parait beaucoup plus faible que celle des vignes.

3.4. Teneur en eau


La teneur en eau est très importante (figure 3). Elle est au voisinage de 70%. Cette figure montre une teneur en
eau qui varie d‘un minimum de 69,32% enregistré chez la variéte Tounsi et un maximum de 75,78% enregistré
chez la variéte Superior Seedless. Les variétés semblent être moins riches en eau (figure 8). En effet une étude
conduite par Marlett et Vollendorf (1994) sur des raisins noirs et des raisins rouges sans pépins a donné
respectivement des teneurs en eau de 79,5 % et 79,7%. L'humidité de vigne est généralement au voisinage de
80%, elle peut intervenir dans la protection des fruits contre la déshydratation et par suite de garder le fruit frais
le plus longtemps possible mais elle peut aussi être une source de contamination et donc d'infection des baies
(Zhang et al., 2001).

.Figure 3 : Variation de la teneur en humidité chez les des différents cultivars étudiés 7 avec H : Humidité ; 1 :
cardinal ; 2 : Akhel ; 3 : Mguergueb ; 4 : Miski Italy ; 5 : Sakasli ; 6: Sup seedless; 7: Tounsi.

3.5. Teneur en minéraux


L‘analyse minérale de différentes variétés (Tableau 2) montre que le potassium est l‘élément le plus
constitutif de toutes les variétés. La variété locale Mguergueb est la plus riche avec 599,31 mg/Kg de
matière fraîche alors que la variété introduite Sup Seedless répresente la teneur la plus faible. Le
contenu sodique est très variable entre les variétés. Les variétés introduites sont les plus riches en cet
élément, alors que la variété locale Sakasli ne présente que 6,95mg/Kg de matière fraîche. La variété
Sup Seedless constitue une bonne source de calcium 56,04 mg/Kg alors que la variété Tounsi est la
plus pauvre. Le magnésium est un composé majeur notamment dans les réactions énergétiques. Les

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variétés Superior Seedless et Akhel sont les plus riches en cet élément. D'une façon générale, le jus de
raisin est particulièrement riche en macroéléments (Na, Ca). Les oligoéléments (Cu, Zn) ne sont
présents que sous forme de traces (Emaga et al,. 2007). La composition minérale des fruits dépend
non seulement des espèces et des cultivars, mais aussi de la nature du sol qui peut changer d‘un site
de prélèvement à un autre (Ercisli et Orhan ,2007) ; aux conditions climatiques (pluviométrie,
altitude, température, etc.) et l‘âge de la plante (Akrout ,1997). La période de collecte et les pratiques
culturales sont aussi d‘une grande importance dans la variabilité de composition chimique des
cultivars (Rupasinghe et Clegg, 2007).

Tableau 2 : Composition des fruits de différentes variétés en minéraux en (g / Kg de MF).

3.6. Classification des variétés étudiées en fonction de leurs compositions chimiques et minérales
La classification des variétés selon la composition chimique (sucres, protéines et solides solubles) et minérale
(Na, K, Ca, Mg, Cu, Zn, Fe et Mn) par le logiciel SPSS permet de présenter le dendrogramme des différentes
cépages en combinant tous les paramètres de fruits traités (figure 4).

Figure 4. Dendrogramme obtenu par la méthode de classification SPSS permettant le groupement des variétés
étudiées selon tous les paramètres étudiés.

Ce dendrogramme obtenu par la méthode de classification hiérarchique relative au groupement des variétés de
vigne selon tous les paramètres montre une grande variabilité au sein de la collection étudiée. Trois principaux
groupes sont décrits:
 Premier groupe G1: Superior Seedless et Tounsi. La variété introduite Superior seedless présente des
teneurs importantes en sucres et moyenne en minéraux spécifiquement le Potassium. La variété Tounsi présente
des teneurs moyennes en sucres et en minéraux.
 Deuxième groupe G2: les variétés introduite Miski Italie et locale Sakasli ont presque la même
composition.
 Troisième groupe G3: dans ce groupe les variétés locales Mguergueb et Akhal ont la même
composition que la variété introduite Cardinal. La variété Mguergueb a une très bonne valeur nutritive (la plus
riche en Azote protéique et en sucres réducteurs).

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4. Conclusion
L‘objectif de la présente étude est de comparer les cépages de vigne cultivés dans le Sud Tunisien à travers leurs
compositions chimiques. Cette évaluation montre que les cépages locaux possèdent des bons caractères de fruits.
En matière de qualité, la variété locale Mguergueb se distingue par sa qualité chimique (quantité des sucres et en
Azote protéique). La variété introduite Superior seedless parait aussi avec des bonnes caractéristiques.

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Etude de la composition phénolique des feuilles de Lawsonia inermis cultivé dans l’oasis
de Gabès
Boubaya Anissa*, Marzoughi Nidhal, Ben Salah Mohamed et Ferchichi Ali.
Institut des régions arides 4119-Medenine-Tunisie
Email: anissaboubaya07@yahoo.fr; Anissa.Boubaya@fsg.rnu.tn

Résumé :
Lawsonia inermis est un arbuste épineux, originaire d‘Afrique du Nord et du Sud-est de l'Asie. Les feuilles de lawsonia inermis se
caractérisent par leurs effets cosmétiques, esthétiques et thérapeutiques. Pour identifier les principes actifs présentes dans les feuilles, six
extraits ont été préparés; décocté, précipité, extrait à l‘éther de pétrole, au chloroforme, à l‘acétate d‘éthyle et au méthanol de 5 localités de
l‘oasis de Gabès (Chenini, Chatt Essalem, Mdou, Bou Said et Bsissi). La teneur en polyphénols totaux, en flavonoïdes et en anthocyanines a
été déterminée à l‘aide de spectrophotomètre. L‘extrait à l‘acétate d‘éthyle illustre les teneurs les plus importantes en polyphénols totaux, la
teneur la plus élevée est détectée chez la population Chatt Essalem (6.35±0.015 mg AG/100 g de poids sèche) tandisque pour les flavonoïdes
c‘est l‘extrait au chloroforme qui révèle les teneurs les plus importantes principalement la population de Chenini (5.33±0.019 mg rutine/100
g de poids sèche). Pour les anthocyanines totaux, c‘est la population de Mdou qui illustre les teneurs les plus importantes.
Mots clés : anthocyanines, flavonoïdes, Lawsonia inermis, polyphénols totaux, oasis de Gabès.

Abstract: Study of phenolic composition of lawsonia inermis cultivated in the Oasis of Gabès
Lawsonia inermis is a thorny shrub, native of North Africa and Asia Sud-West. The leaves of lawsonia inermis are characterized by their
cosmetic, aesthetic and therapeutic effects. To identify the active compounds present in leaves, six extracts of 5 Gabès oasis locality
(Chenini, Chatt Essalem, Mdou, Bou Said and Bsissi) were prepared; decoct, precipitate, petroleum ether, chloroform, acetate ethyl and
methanol extract. The content in total polyphenols, flavonoïdes and anthocyanines were determined by spectrophotometry. The ethyl acetate
extract illustrates the higher contents in total polyphenols, the highest content is detected at the population Chatt Essalem (6.35±0.015 mg
AG/100 g of dry weight) however for flavonoïdes the chloroform extract reveal the most contents mainly the population of Chenini
(5.33±0.019 mg rutin/100 g of dry weight). For the total anthocyanines, the ecotype of Mdou illustrates the highest content.
Keywords: anthocyanines, flavonoïdes, Lawsonia inermis, totals polyphenols, oasis of Gabès

1. Introduction
Les polyphénoles est un large groupe des composés naturelles de la plante qui comporte les flavonoïdes, les
tannins, les lignines et les stilbenes (Gee et Johnson 2001).Iles recouvrent une vaste gamme des propriétés
physiologiques ; anti-allergique, anti-arthérogenique, anti-inflammatoire, anti-microbiale, antioxydant, anti-
thrombotique, cardioprotective et des effets vasodilatateurs (Benavente et al, 1997; Manach et al, 2005;
Middleton et al, 2000; Puupponen et al, 2001; Samman, et al, 1998). Les anthocyanines produisent des effets
sanitaires telque l‘inhibition des dégâts de l‘ADN dans les cellules cancéreuses in vitro (Hou, 2003), l‘inhibition
des enzymes digestives (Dougall et Stewart, 2006), l‘induction de la production d‘insuline dans les cellules
pancréatiques isolées (Jayaprakasam et al, 2005) et la réduction des réponses inflammatoires (Tall et al, 2004).
Lawsonia inermis Linn (Lythracées) est un arbuste épineux, cultivé dans les zones tropicales sèches et
subtropicales, incluant l‘Afrique du Nord, l‘Inde, Sri Lanka, et le Moyen Orient (Chung et al, 2002). En Tunisie,
lawsonia inermis est utilisée pour l'exploitation uniquement à Gabès, dans le Sud Tunisien. Lawsonia inermis est
une plante connue par ses vertus cosmétiques ; la coloration des cheveux, la peau et les ongles (Henna et al,
1998) et médicinales ; activité antitumorale, antimicrobiale, antituberculosique et oxydant (Curreli et al, 2001;
Dasgupta et al, 2003; Habbal et al, 2005; Sharma, 1990). D‘après Handa et al, 1997; Mebe et al, 1998 et Gupta
et al, 1992, le henné est riche en coumarines, flavonoïdes, acide gallique, naphthoquinones, dérivés de
naphtalène, triterpénoïdes constituants aliphatiques, glycosides phénoliques et xanthones. Le but de cette étude
est de déterminer la composition, en polyphénols, flavonoïdes et anthocyanines, des feuilles de 5populations de
l‘Oasis de Gabès et de comparer la diversité chimique entre eux à fin valoriser le henné pour ses intérêts
thérapeutiques et industriels.

2. Matériels et méthodes
Produits chimiques et réactifs
L‘acide gallique, rutine et réactif Ciocalteu de Folin proviennent de Sigma Chemical Co. (St. Louis, MO, USA).
Tous les autres produits chimiques utilisés sont de grade analytique.

Matériel végétal :
Suite à une prospection dans l‘oasis de Gabès, cinq localités, connus par la culture de henné, ont été choisis pour
la présente étude ; Cheneni, Mdou, Chatt Essalem, Bsissi et Bou Said.

Préparation des extraits :


Le matériel végétal récolté a été séché à l‘ombre pendant deux semaines puis réduit en poudre. Cette dernière a
été utilisée pour la préparation des différents extraits : le décocté, le précipité et les extraits obtenus au moyen de
soxhlet.
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Le décocté
20g de feuille pulvérisée sont plongés dans l‘eau distillée portée à ébullition, pendant 15 min. Après
refroidissement, l‘extrait est filtré, congelé puis lyophilisé.

Le précipité
Après décoction et refroidissement du décocté, il se forme un précipité qui se sépare du surnageant par
centrifugation. Le culot est précipité, congelé et lyophilisé.

Les extraits obtenus au moyen de l’appareil de soxhlet


A l‘aide de soxhlet, 20 g de poudre végétale a été épuisée successivement par les différents solvants suivants de
polarité croissante pour préparer les quatre extraits :
 L‘extrait à l‘éther de pétrole, cet extrait contient des composés apolaires (stéroïdes, alcaloïdes…).
 l‘extrait au chloroforme, contenant les composés peu polaires (les hormones stéroïdes…).
 l‘extrait à l‘acétate d‘éthyle, riche en composés moyennement polaires (coumarines, flavonoïdes…).
 l‘extrait au méthanol, riche en composés plus polaires (tanins…).

Détermination des polyphénols totaux


Les polyphénols totaux sont estimés par la méthode de Ciocalteu de Folin (Slinkard et Singleton, 1977) avec
quelques modifications. On prend 20 µl de chaque extrait (10mg/ml) et on lui ajoute 1.58 ml d‘eau distillé et 100
µl de réactif Ciocalteu de Folin. Après un vortex pendant 5 min, on ajoute 300 µl de carbonate de sodium (250
mg/ml) et on le met à 4 C pendant 2h. La gamme étalon est faite par l‘acide gallique de 0 à 500mg/ml. La lecture
de l‘absorbance est faite à 765nm par un Shimadzu 1600-UV spectrophotomètre. La teneur des polyphénols est
convertie en milligrammes d‘équivalent d‘acide gallique par 100g de poids sec de l‘extrait de feuille de henné.
Détermination des flavonoïdes totaux
La teneur des flavonoïdes totaux a été mesurée par spectrophotométrie en se basant sur la méthode de Djerdiane
et al (2006) avec quelques modifications. Cette méthode est basée sur la formation d‘un complexe flavonoïde –
aliminium, possédant un maximum d‘absorbance à 430 nm. On a utilisée la rutine comme gamme étalon. 100 µl
de chaque extrait (10 mg/ml) est ajusté à 1 ml avec l‘eau distillé puis on ajoute 1 ml d‘ALCL3 de solution
méthanolique. Après une incubation pendant 15 min à la température ambiante, l‘absorbance du mélange
réactionnel est mesurée à 430 nm par le Shimadzu 1600-UV spectrophotomètre. La teneur en flavonoïdes est
exprimée par milligramme d‘équivalent de rutine par 100 g de matière séche.

Détermination des anthocyanines totaux.


Extraction : On ajoute 12 ml de HCL 1% à 1g de poudre végétale (feuille). Le mélange est incubé à
une température entre 3 et 5 °C pendant 48 h avec agitation contenue, après centrifugation 12000 rpm/20min.on
récupère le filtrat du surnageant obtenu.
Détermination de la teneur : On mesure avec le spectrophotomètre à flamme à une densité optique de
530nm et 657nm. La teneur des anthocyanines totaux est calculée par la formule suivante :
A= A530nm-(A657nm/3)

3. Résultats
3.1. Rendement des différents extraits préparés à partir des feuilles de lawsonia inermis
Les extraits préparés à partir des feuilles sèches de lawsonia inermis, sont obtenus avec des rendements
différents (Tableau 1).

R = [Poids de l’extrait / poids de la poudre utilisée] * 100

On note une remarquable variation de rendement d‘extraction que se soit entre les extraits où entre les
populations. En effet les rendements les plus élevés sont obtenus avec le méthanol, qui oscille entre 12.81% chez
la population de Bsissi et 27.71% chez la population de Chatt Essalam. En revanche les rendements les plus
faibles sont obtenus avec le chloroforme variant entre 1.09% chez la population de Mdou et 3.25% chez la
population de Chenini.

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Tableau 1 : Rendement des différents extraits préparés à partir des feuilles de lawsonia inermis

Rendements d’extraction (%)


Extraits Chenini Chatt Essalem Bsissi Bou Said Mdou
Décocté 4.24% 3.2% 3.92% 4.57% 11.95%
Extrait à l’éther de pétrole 2.5% 2.44% 2.38% 2.95% 5.23%
Extrait au chloroforme 1.26% 1.67% 1.61% 3.25% 1.09%
Extrait à l’acétate d’éthyle 5.83% 5.02% 6.11% 5.6% 6.98%
Extrait au méthanol 26.41% 27.71% 12.81% 23.56% 23.88%

3.2. La teneur en polyphénols totaux


Les résultats (figure 1) illustrent une importante variation des teneurs des polyphénols totaux entre les différents
extraits. L‘extrait à l‘acétate d‘éthyle et l‘extrait au méthanol révèlent les teneurs les plus élevées
(respectivement 5,05±1,13 mg AG/100 g et 4,63±0,32 mg AG/100 g en moyenne) alors que l‘extrait à l‘éther de
pétrole ne contient presque pas de polyphénols (0.11±0.22 mg AG/100 g en moyenne). Ces résultats nous
confirment que l‘acétate d‘éthyle, le méthanol et moyennement l‘eau sont les solvants les plus adéquats pour
l‘extraction des polyphénols.
Entre les populations, on note une remarquable différence. Chatt Essalem est la plus riche en polyphénols que se
soit dans l‘extrait à l‘acétate d‘éthyle, au méthanol ou le décocté (respectivement 6.35±0.015 mg AG/100 g,
5.01±0.005 mg AG/100 g et 3.59±0.39 mg AG/100 g). Les teneurs moyennes sont montrés chez la population de
Chenini (6±0.013 mg AG/100 g et 4.91±0.011 mg AG/100 g) et Mdou (4.84±1.1 mg AG/100 g 4.74±0.004 mg
AG/100 g). Bou Said révèle les teneurs les plus faibles dans l‘extrait d‘acétate d‘éthyle (3.05±0.01 mg AG/100
g), le décocté (2.49±0.18 mg AG/100 g) et le chloroforme (1.51±0.002 mg AG/100 g).

8
mg AG/100g

6
4
2
0
précipité décocté ether de pétrole chloroforme acétate d'éthyle méthanol
cheneni mdou chatt essalem bsissi bou said

Figure.1. Taux des polyphénols totaux (mg AG/100 g) dans chaque extrait préparé pour les
différentes populations étudiées

3.3. La teneur en flavonoïdes


Les teneurs en flavonoïdes obtenues (figure 2) montrent une remarquable variation entre les extraits, on note les
teneurs les plus élevées dans l‘extrait au chloroforme, à l‘éther de pétrole et à l‘acétate d‘éthyle (respectivement
3.71±1.32 mg rutine/100 g, 3.36±1.39 mg rutine/100 g, 2.15±1.17 mg rutine/100 g). Le précipité révèle les
teneurs les plus faibles (0.64±0.06 mg rutine/100 g).
Chenini révèle les teneurs les plus élevées en flavonoïdes dans l‘extrait au chloroforme (5.32±0.01 mg rutine/100
g) et l‘extrait à l‘acétate d‘éthyle (4.53±0.03 mg rutine/100 g).

6
mg/100g

4
2
0
précipité décocté ether de pétrole chloroforme acétate d'éthyle méthanol

cheneni mdou chatt essalem bsissi bou said


Figure.2. Taux des flavonoïdes totaux (mg rutine/100 g) dans chaque extrait préparé pour les
différentes populations étudiées
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3.4. Les teneurs en anthocyanines


La teneur des anthocyanines dans les feuilles n‘est pas très variable entre les populations, elle varie de
0.48±0.005 mg/100 g chez la population de Mdou à 0.55±0.15 mg/100 g chez la population de Bou Said.

1
0,8
mg / 100g

0,6
0,4
0,2
0
Cheneni Mdou Chatt Essalem Bsissi Bou Said
Figure.3. Taux des anthocyanines totaux (mg/100 g) dans chaque population
étudié
Plusieurs études ont été faites sur la composition phytochimique de lawsonia inermis des feuilles (Botros et al,
2004), des tiges (Tarakeswar et al, 1982 ; Santa et al, 1993) et des graines (Zafar et al, 2006). Siddiqui et Kardar
(2001) ont fait l‘isolation de deux triterpenoides pentacyclique (lawsonic et lawsonin) des parties aériennes de
lawsonia inermis, Lekouch et al (2001) et Kirkland et Marzin (2003) ont fait l‘étude du lawsone [2-hydroxy-1,4-
naphthoquinone], le pigment responsable de la coloration.

4. Conclusions
Les populations de henné cultivés dans l‘Oasis de Gabès possèdent des feuilles qui se caractérisent par une
teneur moyenne de 5,05±1,13 mg AG/100 g de polyphénols (l‘extrait à l‘acétate d‘éthyle), de 3.71±1.32 mg
rutine/100 g de flavonoïdes,) (l‘extrait au chloroforme) et de 0.52±0.022 mg/100 g des anthocyanines. Chatt
Essalem est la population la plus riche en polyphénols (6.35±0.015 mg AG/100 g), tandisque Chenini est la plus
riche en flavonoïdes (5.32±0.01 mg rutine/100 g).
L‘importance pharmacologique d‘une plante est associée à sa composition phytochimique. En effet un certain
nombre de molécules d‘origine végétale, appartenant aux familles des flavonoïdes, tanins, coumarines, stéroïdes,
ont révélé des activités biologiques et pharmacologiques intéressantes (Ulubelen et al, 2000 ; Dolora et al, 2000 ;
Kung-Yong, 2004). Cette valorisation phytochimique des feuilles de lawsonia inermis nous permet de confirmer
que les populations de henné de l‘Oasis de Gabès possèdent des effets thérapeutiques très intéressants.

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Estimation de l’activité invertase chez plusieurs variétés de dattes (Phoenix dactylifera)


de l’oasis littorale de Gabès
Nizar Chaira*, Abdessalem Mrabet et Ali Ferchichi
Laboratoire d‘Aridocultures et Cultures Oasiennes
Institut des Régions Arides 4119 Médenine Tunisie
*auteur de correspondance: nizar.chaira@ira.agrinet.tn

Résumé :
Quinze cultivars du palmier dattier sont utilisés au cours de cette étude pour évaluer l‘activité de l‘invertase par le dosage des sucres
réducteurs au DNS. Les résultats ont montré des variations entre les différents cultivars. Les teneurs en sucres solubles ont varié de 40,21
chez le cultivar Lemsi à 76,64 chez Matata g/100 g (PF). L‘activité de l‘invertase a varié aussi de 0,35 U/mg chez la variété Bouhattam à
1,52 U/mg chez la variété Matata. L‘invertase extraite à partir de la variété Matata était sensible à une augmentation de température entre 30
et 45 °C et a montré un pH optimum acide.

1. Introduction
Les travaux portés sur les transformations biologiques de dattes se sont focalisés surtout sur
l‘utilisation de la chair comme source principale de carbone. Les produits obtenus par les conversions
microbiennes sont des métabolites secondaires tels que l‘alcool, l‘acide acétique, l‘acide citrique,
l‘acide lactique, l‘oxytétracycline ou de la biomasse essentiellement de levure (Barreveld, 1993 ;
Roukas et Kotzekidou, 1997 ; Nacib et al., 1997 ; Nacib et al., 2001). D‘autres travaux ont étudié des
transformations technologiques des dattes pour produire des pâtes, des farines ou des sirop de dattes
(Espiard, 2002 ; Mrabet et al., 2008 ; Besbes et al., 2009). Les quelques travaux portés sur la
valorisation de dattes tunisiennes à faibles valeur marchande ont permis de les classer en deux
catégories ; les dattes communes riches en sucres réducteurs et les rebuts de Deglet Nour de l‘oasis
continentale de Jérid très riches en saccharose (Chaira et al., 2009 ; Chaira et al., 2007). Le présent
travail entre dans un contexte de valorisation biotechnologique de ces dattes. Le choix a été porté sur
l‘évaluation de l‘activité invertase des dattes communes. En effet, les invertases, enzymes ubiquistes
trouvées dans les plantes supérieures, sont impliquées dans des opérations de technologie alimentaire
(Karuppiah et al., 1989). En raison de leurs propriétés catalytiques et de leur spécificité, elles
participent à la synthèse de molécules biochimiques. Sur le plan industriel, deux sirops sont préparés
par l‘invertase : l‘interverti moyen qui contient encore 50% de saccharose et l‘interverti total formé
de 50% de fructose et de 50% de glucose. Bien que possédant de nombreux avantages, ces produits
sont en compétition avec les sirops de glucose et d‘isoglucose.

2. Matériel et méthodes
Les dattes et cultivars du palmier dattier
Les essais de valorisation ont été conduits sur les cultivars suivants : « Smiti, Halway, Eguiwa, Rochdi, Kenta,
Bekrari, Mermella, Garn ghzal, Nefzaoui, Baht, Korkobbi, Bouhattam, Matata, Ammari et Lemsi» récupérés aux
stades de maturité tardive à partir des palmiers de l‘oasis littorale de Gabès.

Extraction et préparation de l’activité invertase


La préparation de l‘activité invertase est réalisée selon la méthode décrite par Chaira et al. (2010).

Dosage des sucres réducteurs


L‘activité invertase est dosée en utilisant le saccharose à 6% préparé dans le tampon acétate de sodium (100 mM,
pH 5) comme substrat. L‘extrait enzymatique à étudier est ajouté à 0,5 ml de la solution du saccharose, le tout est
ajusté à 1 ml par l‘eau distillée. La réaction est arrêtée par ajout de 1 ml du réactif de DNS puis chauffée 10 min
à 100°C (Miller, 1959).

Activité invertase en fonction du pH


Le pH optimum est déterminé en suivant l‘activité invertase à 40°C pour différentes valeurs de pH allant de 3 à
7,5. Les tampons utilisés sont : l‘acétate de sodium 50 mM (pH 3 à 6,5) et le Tris-HCl (pH 7 à 9). Les résultats
sont exprimés en activité relative en pourcentage, calculée à la base de l‘activité résiduelle maximale.

Activité invertase en fonction de la température


L‘effet de la température sur l‘activité est étudié en suivant l‘activité invertase à pH 5 à différentes températures
d‘incubation avec le substrat allant de 30 à 70°C. L‘activité résiduelle est ensuite déterminée avec des tests
standards utilisant le saccharose comme substrat. Les résultats sont exprimés en activité relative en pourcentage,
calculée à la base de l‘activité résiduelle maximale.

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3. Résultats et Discussion
Etude de l’activité invertase des dattes
Le saccharose est le plus répandu des diholosides, il est souvent extrait à partir de la canne à sucre. Il s‘agit d‘un
sucre non réducteur qui par hydrolyse chimique (pH) ou enzymatique (invertase) peut libérer de glucose et de
fructose qui sont des sucres réducteurs. L‘activité invertase a été évaluée dans les fruits du palmier dattier
(Phoenix dactylifera) de quinze « Smiti, Halway, Eguiwa, Rochdi, Kenta, Bekrari, Mermella, Garn ghzal,
Nefzaoui, Baht, Korkobbi, Bouhattam, Rotbi, Ammari et Lemsi» de l‘oasis de Gabès. Les extraits contenant
l‘activité invertase ont été préparés à partir de la chair des fruits. Après broyage mécanique et une extraction par
l‘eau distillée suivie d‘une centrifugation, les protéines sont précipitées par le sulfate d‘ammonium à 80% de
saturation, puis dessalées, lavées et concentrées par ultrafiltration. L‘activité invertase est dosée par
spectrophotométrie dans les rétentats obtenus en utilisant le saccharose comme substrat et le réactif de DNS
comme oxydant des sucres réducteurs libérés comme il est indiqué dans la section matériel et méthodes. Les
activités sont exprimées en µmol de sucres invertis libérés par minute et par ml de solution enzymatique (U/ml),
ainsi que les activités spécifiques en U/mg de protéines calculées sur la base des protéines totales des extraits. En
effet, l‘activité invertase a varié d‘un cultivar à l‘autre. Elle va de 0,35 U/mg chez la variété Bouttam pour
atteindre 1,52 U/mg chez la variété Matata (Tableau 1). Ces résultats corroborent nos travaux antérieurs qui ont
montré que les dattes communes de l‘oasis de Gabès sont riches en sucres réducteurs et ne contiennent pas du
saccharose (Chaira et al., 2009). Ces sont les sucres réducteurs qui ont prédominé grâce, vraisemblablement, à
une forte activité de l‘invertase. Cette activité semble alors être à l‘origine de l‘hydrolyse du saccharose dans les
dattes des variétés de l‘oasis de Gabès. Cette hypothèse est confortée par les proportions toujours équimolaires
du glucose et du fructose dosées dans toutes les dattes des variétés côtières (Chaira et al., 2009). De plus, Albakir
et Whitaker (1978) ont décrit, chez les fruits de la variété Zahdi, une activité invertase intense au stade de
maturité tardive.

Tableau 1. Evaluation de l‘activité invertase (µmol de sucres réducteurs libérés par min) extraite de la pulpe des
dattes des différentes variétés tunisiennes de l‘oasis littorale de Gabès.
Cultivar Halway Eguiwa Rochdi Bekrari Baht Matata Ammari Lemsi

Activité 1,09 0,78 0,81 0,71 1,12 1,52 0,80 0,90


spécifique
(U/mg)
Sucres 62,35 56,35 58,35 51,69 b 60,64 b 76,64 58,15 40,21
réducteur
(g/100g)
Cultivar Kenta Mermella Garn Nefzaoui Korkobbi Bouhattam Smiti
Ghzal
Activité 0,91 a 0,92 a 0,80 a 1,12 a 1,38 a 0,35 a 0,70
spécifique
(U/mg)
Sucres 43,40 b 66,06 b 59,85 b 63,17 b 74,88 b 59,40 b 51,12 b
réducteur
(g/100g)
a
Données de Chaira et al. (2010)
b
d’après Chaira et al. (2009

Activité invertase en fonction de la température


L‘activité invertase des fruits de la variété Matata est la plus élevée comparativement aux autres variétés.
Quelques propriétés biochimiques ont été déterminées pour mieux la caractériser. La température et du pH sur
l‘activité et la stabilité de cette préparation. La figure 1 montre la variation d‘activité de l‘enzyme en fonction de
la température d‘incubation. On peut constater que l‘invertase est particulièrement sensible à l‘augmentation de
température entre 30 et 45 °C. La température optimale est de 45°C.

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Figure 1. Activité de l‘invertase de la variété Matata en fonction de la température


Les tampons utilisés sont: l‘acétate de sodium 50 mM (pH 3 à 6,5) et le Tris-HCl (pH 7 à 9). Saccharose à 6%.

Activité invertase en fonction de la température


L‘effet de pH sur l‘activité (Figure 2) montre un optimum acide de 3.5 à 4, cependant il est à remarquer que cette
préparation est relativement active dans une large gamme de pH avec une allure non gaussienne, laissant penser
à la présence de deux ou plusieurs isoformes. Cette même hypothèse est vérifiée par Chaira et al. (2010) chez le
cultivar Korkobbi.

Figure 2. Activité de l‘invertase de la variété Matata en fonction de pH


Les tampons utilisés sont: l‘acétate de sodium 50 mM (pH 3 à 6,5) et le Tris-HCl (pH 7 à 9). Saccharose à 6%.

4. Conclusion
Les dattes communes de l‘oasis littorale de Gabès sont connues par leur richesse en sucres réducteurs.
Dans ce travail, on a essayé d‘évaluer et de caractériser l‘activité invertase responsable de la
libération de ces sucres. L‘activité enzymatique la plus élevé est observée chez le cultivar Matata.
Cette activité semble être intéressante dans l‘industrie agro-alimentaire pour la production des Sirops
à sucres invertis exclusivement composés de glucose et fructose.

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Evaluation de la composition en sucres totaux de trois cultivars locaux de figuier avant


et après séchage
Essid Awatef1*, Mechlouch Ridha Fethi2, Chaira Nizar1, Radhouani Afraa1, Lachehib Belgacem1, Ben Yahya Leila1 et Ferchichi Ali1
1
Laboratoire d‘Aridoculture et Cultures Oasiennes. Institut des Régions Arides de Médenine. ELFJE 4119, Tunisia.
2
Institut Supérieur des Biotechnologies Appliqués de Médenine. ELFJE 4119, Tunisia.
*
E- mail: awatef.essid@gmail.com

Abstract:
In this work we are going to be interested on the study of total sugars content of three cultivars of figs of South-eastern Tunisian before and
after drying. In fact, there is two methods of drying which are: the naturel drying and artificiel one. The total sugar content was detected by
HPLC. Using fresh figs, sugar analysis revealed that the three studied culivars contained only reducing sugar (glucose and fructose) and the
values vary between 15,97g/100g (cultivar Safouri) and 19,81g/100g (cultivar Hammouri). Thus, the naturel drying of figs showed that the
values vary between 16,93g/100g (cultivar Safouri) et 22,65g/100g (cultivar Romani). Finally, the case of artificiel drying of cultivars
revealed that the values vary between 21,4g/100g (cultivar Safouri) et 35,1 g/100g (cultivar Hammouri).
Key words: Ficus carica L, natural drying, artificiel drying, total sugars.

Résumé :
Le présent travail s‘est intéressé à l‘étude de la teneur en sucres totaux de trois cultivars des figues du Sud-est tunisien (Safouri, Hammouri et
Romani) avant et après séchage. Ce dernier a été réalisé par deux systèmes: séchage à l‘air libre et séchage à l‘aide d‘un séchoir solaire de
type direct. Les teneurs en sucres totaux ont été détectées par HPLC. L‘ensemble des résultats obtenus montre que les sucres totaux sont
représentés seulement par les sucres réducteurs, fructose et glucose. A l‘état frais, les teneurs en sucres réducteurs varient de 15,97g/100g
(cultivar Safouri) à 19,81g/100g (cultivar Hammouri). Quand à l‘état sec, les valeurs oscillent entre 16,93g/100g (cultivar Safouri) et
22,65g/100g (cultivar Romani) et entre 21,4g/100g (cultivar Safouri) et 35,1 g/100g (cultivar Hammouri) respectivement pour le séchage à
l‘air libre et par le séchoir solaire.
Mots clés: Ficus carica L., séchage à l‘air libre, séchoir solaire direct, sucres totaux.

1. Introduction
Le figuier est probablement originaire d‘Asie occidentale (Tous & Ferguson, 1996). Il est rencontré, aussi, dans
le pourtour méditerranéen (Kabasakal, 1990 ; Aksoy, 1993 ; Pareira et Nachtigol., 1997 ; Yildiz, 1999) à l‘état
spontané ou sub-spontané (Vidaud, 1997). La plupart des auteurs (Valnet, 2001; Vidaud et al., 1997; Bostan et
al. 1998) s‘accordent sur le fait que les figues constituent, par leurs compositions nutritionnelles prodigieuses, un
produit intéressant. Vu l‘importance de ce fruit le présent travail s‘est intéressé à l‘étude de la teneur en sucres
totaux de trois cultivars des figues du Sud-est tunisien (Safouri, Hammouri et Romani) avant et après séchage
(air libre et séchoir solaire direct).

2. Matériel et méthodes
Matériel végétal
Les fruits de figuier ont été récoltés à l‘été 2008. Ces fruits sont issus de trois cultivars locaux de figuier
(Safouri, Hammouri et Romani) de Sud-est tunisien.

Systèmes de séchage
Le séchage a eu lieu au cours des mois d‘Aout et Septembre 2008 à l‘Institut des Régions Arides. Deux
méthodes de séchage ont été adoptées: le séchage à l‘air libre et à l‘aide d‘un séchoir solaire de type direct
(figure1). Ce dernier est un système qui fonctionne à effet de serre, formé par un coffre. Le haut est fermé par
une vitre. A la face arrière se situe une ouverture par laquelle on fait pénétrer le produit à sécher dans des
plateaux en grilles métalliques. La ventilation naturelle est assurée par le courant d‘air. L‘air pénètre et sort par
des trous placés à la base du séchoir. Il peut sortir, aussi, par des trous situés à la partie haute de la face arrière
(Mechlouche, 1997).

Figure 1. Séchoir solaire de type direct.

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Détermination de la teneur en sucres totaux par HPLC


Préparation de l’extrait
Pour chaque cultivar des figues (frais et sec) 5 g de matériel végétal est broyé avec 25ml d‘eau ultra-pure et
ensuite filtré à l‘aide d‘un papier filtre. L‘extrait est conservé à -20° C pour le dosage ultérieure.
Dosage
L‘extrait déjà préparé est soumis à une centrifugation pendant 15 minutes à 90000 rpm suivi d‘une deuxième
filtration par un filtre de 0.45μm (pour le surnagent). Un volume de 20μl de l‘extrait final (chaque échantillon à
part) a été injecté dans le système HPLC par un passeur automatique. La détection est effectuée par un
réfractomètre (RI Detectors K-2301). Le solvant utilisé est l‘acétonitrile 80% avec un débit de 1,2 ml/min. La
quantification des composés est faite par comparaison avec les standards (glucose, fructose et saccharose).
Les concentrations sont calculées par la formule suivante:

Céch (g/l) = Céch x (Aéch / Aéta) x (V/M)

Avec ;
Céch : concentration dans l‘échantillon;
Céta : concentration dans la solution étalon;
Aéch : aire du pic dans la solution d‘échantillon;
Aéta : aire du pic dans la solution de l‘étalon;
M : prise d‘essai en g;
V : volume dans lequel est diluée la prise d‘essai en ml.

3. Résultats et discussions
Teneurs en sucres totaux des cultivars frais
Le tableau 1 présente les teneurs en sucres totaux de trois cultivars frais de figuier.
Tableau 1. Teneur en sucres totaux des cultivars de figues étudiés (g/100g MF).
Cultivars Fructose Glucose Sucres Réducteurs Saccharose
SAF 7,44 8,53 15,97 ND
ROM 9,35 10,46 16,92 ND
HAM 7,25 9,67 19,81 ND
ND : Non Détecté; MF: Matière fraîche.
L‘ensemble des résultats obtenus (tableau1) montrent qu‘au niveau des fruits de figuier, les sucres totaux sont
représentés seulement par les sucres réducteurs, fructose et glucose. Le saccharose et le maltose n‘ont pas été
détectés vu qu‘ils ne dépassent pas 1% (Melgarjo et al., 2003). Cette composition en sucres a été affirmée en
outre par Aljane et al. (2006) chez des cultivars de figuier Tunisien.
La totalité des cultivars étudiés ont présenté une teneur en glucose supérieure à celle de fructose. Cette
supériorité a été infirmée par Hakerlerler et al. (1998) chez le cultivar Bursa Siyahi en Turquie.
Les teneurs en sucres réducteurs se situaient dans un intervalle allant de 15,97 g/100g (notée avec le cultivar
SAF) à 19,62 g/100g qui est enregistrée pour le cultivar ROM. En fait, Ersoy et al. (2007) ont précisé, qu‘à
maturité, le cultivar Bursa Siyahi, cultivé en Turquie, contient 20,23% de ces sucres.
Teneurs en sucres totaux des cultivars des figues secs (air libre et séchoir solaire direct)
Les teneurs en sucres totaux de trois cultivars des figues secs (air libre et séchoir solaire direct) sont présentées
dans le tableau 2.

Tableau 2. Teneur en sucres totaux des cultivars de figues étudiés (g/100g MS).
Modes de séchage Sucres SAF ROM HAM
Fructose 8,07 11,09 10,06
Air libre Glucose 8,86 11,56 11,54
Sucres réducteurs 16,93 22,65 21,6
Saccharose ND ND ND
Fructose 9,69 15,53 16,8
Séchoir Glucose 11,71 17,13 18,3
Sucres réducteurs 21,4 32,66 35,1
Saccharose ND ND ND
ND: Non Détecté; MS: Matière sèche.

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Les résultats obtenus révèlent que les fruits séchés à l‘air libre (tableau 1) ont présenté des teneurs en sucres
totaux qui passent de 16,93g/100g (cultivar SAF) à 22,65g/100g (cultivar ROM). Ces sucres ont été représentés
seulement par le fructose et le glucose avec une proéminence du glucose par rapport au fructose. Le saccharose
n‘a pas été détecté chez la plupart des cultivas étudiés.
De même pour les fruits séchés au séchoir (tableau1) les sucres totaux ont été représentés par le fructose et le
glucose. Ces teneurs sont comprises entre 21,4 g/100g observée chez le cultivar SAF et 35,1 g/100g enregistrée
chez le cultivar HAM.
La composition de figues sèches en sucres réducteurs a été étudiée par divers auteurs, Bostan et al. (1998) ;
Vidaud et al. (1997) ont montré qu‘elle est de l‘ordre de 62‴, alors qu‘elle est estimée à 49‴ par Vinson.
(1999). La comparaison de nos résultats à ceux indiqués par ces auteurs montrent de différences notables qui
peut être attribuées aux conditions de séchage. La déshydratation osmotique des figues avant le processus de
séchage peut affecter leur teneur en sucres réducteurs comme l‘a confirmé Souza et Menegalli (2005) qui notent
chez la variété Brésilienne Gigante of Valinhos des concentrations de l‘ordre de 25‴ pour les échantillons qui
subissent la déshydratation osmotique, alors que ceux non déshydratés enregistrent des teneurs ne dépassant pas
16%.
En se référant aux teneurs mesurées à l‘état frais, il est possible de constater que les deux modes de séchage ont
entrainé des augmentations des teneurs en sucres totaux.
Le séchage à l‘air libre a induit une augmentation qui oscille de 5,67 ‴ chez le cultivar SAF à 25,29‴ chez le
cultivar ROM. Tandis que pour le séchage à l‘aide de séchoir solaire direct le taux d‘augmentation s‘étend de
25,37‴ enregistré chez le cultivar SAF à 48,19‴ observé chez le cultivar ROM.
En effet, des accroissements en sucres totaux, au cours de séchage, de 70 et 72‴ ont été observés respectivement
chez le figuier (Bostan et al., 1998; Vidaud et al., 1997) et chez le pommier lors de séchage à l‘étuve (Spatariu et
al., 2006).
Pour les fruits séchés au séchoir cette augmentation est confirmée par l‘étude de la teneur en sucres totaux des
fruits en fonction de temps (figure 1).

13,8
Sucres totaux(g/100g

13,4

13
MS)

R² = 0,9983
12,6

12,2

11,8
0 1Temps(jours)2 3
Figure 1. Evolution de la teneur en sucres totaux en fonction du temps.
Cet effet semble être attribué à la température. En fait, la figure 2 montre que l‘augmentation de ce paramètre est
proportionnelle (R2= 0,97) à la température cumulée de séchoir.

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Figure 2. Influence de la température cumulée de séchoir sur la teneur en sucres totaux.


4. Conclusion
L‘étude des teneurs en sucres totaux des figues fraîches et sèches (air libre et séchoir solaire direct) montre que
ces derniers présentent une richesse importante en sucres directement assimilables (glucose et fructose).
Les résultats obtenus révèlent que les deux modes de séchage entrainent des augmentations des teneurs en sucres
totaux. Ces augmentations oscillent de 5,67 ‴ (cultivar SAF) à 25,29‴ (cultivar ROM) pour le séchage à l‘air
libre. Tandis que pour le séchage à l‘aide de séchoir solaire direct le taux d‘augmentation s‘étend de 25,37‴
(cultivar SAF) à 48,19‴ (cultivar ROM).

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Phenolic quantification in Morus alba L., Morus rubra L. and Morus nigra L. leaves
collected in autumn and spring
Thabti Inès, Jridi Mouna, Ferchichi Ali.
Laboratoire d‘aridoculture et cultures oasiennes, Institut des régions arides, Médenine 4119, Tunisie. E-mail: thabtiines@yahoo.fr

Abstract :
In this study, we investigated the phenolic composition and the antioxidant activity of white mulberry leaves (Morus alba L.), black
mulberry leaves (Morus nigra L.) and red mulberry leaves (Morus rubra L.) grown in southern Tunisia and collected in autumn and spring.
The results for autumn leaves showed a high rate of total polyphenols in those of M. rubra (661 mg EAG.100 g-1 DM), whereas the high
content of total flavonoids was observed in those of M. alba (274.502 mg ER.100 g-1 DM). Moreover, Morus rubra leaves collected in
spring have presented the best rates of these antioxyadants (994 g mg.100 g-1 MS levels of total polyphenols and 790 mg.100 g-1 MS total
flavonoids). Indeed, the best phenolic composition was observed in spring leaves, specifically Morus rubra leaves.
In conclusion, the estimated rates of these antioxidants can consider the leaves of M. alba, M. rubra and M. nigra studied as a significant
source of these phytonutrients.
Keywords: leaves, Morus alba L., Morus nigra L., Morus rubra L., phenols, season.

Résumé :
Dans la présente étude, on s‘est intéressé à étudier la composition en plyphénols totaux et en flavonoïdes totaux ainsi que l‘activité
antioxydante des feuilles de mûrier blanc (Morus alba L.), mûrier noir (Morus nigra L.) et mûrier rouge (Morus rubra L.) cultivés au sud
Tunisien et collectés en automne et au printemps. Les résultats enregistrés pour les feuilles d‘automne montrent un taux important en
polyphénols totaux dans celles de M. rubra (661 mg EAG.100 g-1 MS) par contre la teneur la plus élevée en flavonoïdes totaux a été
observée dans celles de M. alba (274,502 mg ER.100 g-1 MS). Par ailleurs, les feuilles de Morus rubra collectées au printemps ont
présentés les meilleurs taux en ces antioxyadants (994 mg.100 g-1 MS taux de polyphénols totaux et 790 mg.100 g-1 MS taux de flavonoïdes
totaux). En effet, la meilleure composition phénolique s‘observe dans les feuilles prises au printemps, plus précisément dans celles de Morus
rubra.
En conclusion, les taux estimés pour ces antioxydants permettent de considérer les feuilles de M. alba, M. rubra et M. nigra étudiées comme
une source appréciable de ces phytonutriments
Mots clés : feuilles, Morus alba L., Morus nigra L., Morus rubra L., phénols, saison.

1. Introduction
Mulberry is a deciduous tree which belongs to the genius Morus to the family Moraceae. It is native to temperate
and subtropical regions of the northern hemisphere. It occupied a vast area of Asia stretching from Japan and
China, which are its countries of origin, to the foot of the great Himalayas. From there, the extension of its
culture is spread towards the west, Syria, on the slopes of Mount Lebanon, Greece and Turkey. It is found later
in Spain, North Africa (Zhao et al., 2005).
Mulberry leaves have been the traditional feed for the silkworm (Bombyx mori L.), they are commonly used for
sericulture in almost every part of the world. In fact, there are several places where mulberry leaves are utilised
traditionally as a feed in mixed forage diets for ruminants (Harauma et al., 2007) and there have also been
several studies on the use of mulberry for cows and other domestic animals (Sànchez, 2000). A group of
nutritional scientists in India has suggested that the powdered leaves of white mulberry (Morus alba L.) might
make a good, nutritious, non toxic and low cost food ingredient for paratha, the traditional food item of breakfast
and dinner of the Indian diet (Scrivastava et al., 2003). Moreover, in Korea, powder of mulberry leaves is used
actually to make ice-creams, with agreeable taste. Their content in powder of mulberry leaves, as an ingredient,
proved a decrease of the blood glucose level, instead of rising, as it could be expected for a food with high sugar
content (Kim et al., 1999).
Indeed, mulberry leaves were reported to exhibit good glycemic control, inhibition of lipid peroxidation and the
activity of catalase (CAT), indicating that mulberry leaves possess antihyperglycemic and antioxidant properties.
Moreover, to our knowledge, there have been no studies on leaves phenolic composition and antioxidant effect
of three mulberry species (in the same study), namely Morus alba L., Morus rubra L. and Morus nigra L., grown
under the same climatic conditions and collected at different seasons. Therefore the aim of this study is to
compare white, red and black mulberry leaves, grown in Tunisia, in terms of phenolic composition and
antioxidant activity.

2. Material and methods


2.1. Vegetal material
Mulberry leaves of the three species Morus alba L., Morus rubra L. and Morus nigra L. were harvested between
March and April 2008 from four southern Tunisian regions (Gabes, Gafsa, Djerba and Zarzis). The leaves were
washed with distilled water, and then dried in a hot air oven at 55°C for 7-9 h. The dried material was ground
into powder with a blender, sieved through an 80-mesh sieve and stored in an air-tight container at 4°C until use.

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2.2. Extraction of total polyphenols and total flavonoids


The powdered leaves (1.5 g) were extracted with 10 ml 60% ethanol (w/v), in a mechanical shaker in the dark,
for 3h at room temperature. The extract was centrifuged at 9000g for 20 min, the solution was removed, and the
residue resuspended with 10 ml of the same solvent and again separated by centrifugation. The two supernatants
resulting were combined and filtered.

2.3. Estimation of total polyphenols


Total phenolic of M. alba, M. rubra and M. nigra leaves were performed employing the literature methods
involving Folin-Ciocalteu reagent and gallic acid as standard (Slinkard & Singleton., 1977). Briefly, 100 µl of
extract solution were completed with distilled water to 1 ml and then, 500 µl of Folin-Ciocalteu reagent were
added. After 3 min, 4 ml of Na2CO3 solution 1M were added, then the mixture was incubated in the dark for 90
min and its absorbance was measured at 765 nm. The same procedure was repeated to all standard gallic acid
solutions (0–1000 µg/10 ml). The phenolic content was expressed as gallic acid equivalents in mg per 100 g
dried matter (DM).

2.4. Estimation of total flavonoids


The total flavonoid content was determined according to the aluminium chloride (AlCl3) colorimetric method
described by Djeridane et al. (2006). Rutin was used to make a calibration curve. Briefly, aliquots of 100 µl of
extract were completed with distilled water to 1 ml, followed by 1 ml of 2 % AlCl3 methanolic solution. After
incubation at room temperature for 15 min in the dark, the absorbance of the reaction mixture was measured at
430 nm. The flavonoids content was expressed as rutin equivalents in mg per 100 g dried matter.

2.6. Statistical analysis


Data from three replications of all treatments were subjected to a variance analysis (ANOVA) using SPSS 12.0
for Windows. Significant difference between the means was determined by Duncan‘s New Multiple Range Test
(p ≤ 0.05). The correlation between all studied parameters was determined by the principal compounds analysis
(PCA) using XLSTAT 2009.

3. Results
3.1. Polyphenols and flavonoids content
The total polyphenol and flavonoids composition of the ethanol extracts from different samples, collected in
autumn and in spring, were presented as shown in Table 1, Using 60 % ethanol as extractant.

Table 1. Amounts of total polyphenols and flavonoids in Morus alba, rubra and nigra leaves extracts.
Season M. alba M. rubra M. nigra
Total phenols Autumn 656** 662** 604**
-1 * *
(mg GAE.100 g DM) Spring 865 994 599*
** **
Total flavonoids Autumn 275 210 282**
-1 * *
(mg RE.100 g DM) Spring 612 790 441*
*: highly significant difference (p<0.01), **: no significant difference, total phenols expressed as gallic acid
equivalent, total flavonoids expressed as rutin equivalent, DM: Dry matter.

The amounts of total plyphenols and flavonoids were variable between species and between seasons.
Autumn leaves extracts showed an equivalent phenols and flavonoids contents between species. This suggests
that their composition of these antioxidants was similar although they were not the same species.
On the other hand, spring leaves extracts presented better amounts of total polyphenols and flavonoids in Morus
rubra extract, the values were 994 mg GAE.100 g-1 DM and 790 mg RE.100 g-1 DM respectively. Morus nigra
extract had equivalent polyphenol content between the two seasons.
These results confirmed that the best phenols and flavonoids contents are showed in spring leaves. Therefore, the
estimated rates for these antioxidants can consider M. alba, M. rubra and M. nigra leaves studied as a significant
source of these phytonutrients.

3.2. PCA analysis


The structuring of the three mulberry leaves species by PCA analysis according to polyphenol and flavonoids
autumn and spring contents as antioxidant activity showed that the first two axes (F1- F2) absorbed 100 % of the
total variance. The test of Pearson revealed a correlation between the different parameters studied (Table 3). The
strongest significant positives correlations were observed between polyphenols autumn and flavonoids spring
(+0.999) and between polyphenols autumn and polyphenols spring (+0.987). This means that plyphenols leaves

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content in autumn depended on spring content as well as depended on flavonoids spring content. Besides, the
highest significant negatives correlations (-0.913 and -0.893) were, respectively, detected between flavonoids
autumn and flavonoids spring and between polyphenols autumn and flavonoids autumn, respectively. Flavonoids
spring and autumn contents were not correlated; the highest spring content gave the mediocre autumn amount.

Table 3. Correlation matrix of polyphenols and flavonoids contents and antioxidant activity of spring and
autumn extract leaves.
Variables Poly autumn Poly spring Flavo autumn Flavo spring
Poly autumn 1
Poly spring 0,987 1
Flavo autumn -0,893 -0,809 1
Flavo spring 0,999 0,978 -0,913 1
Poly: total polyphenols; flavo: total flavonoids.

In fact, the plot obtained according to the axes 1- 2 (100 % of total inertia) showed three groups (Fig.1). The first
one was formed by M. rubra characterised by the best spring content in plyphenols and flavonoids. The second
group was represented by M. alba which presented considerable amounts of polyphenols and flavonoids in
autumn and spring. M. nigra represented the third group characterized by the highest total flavonoids quantity in
autumn and the mediocre flavonoid and polyphenols spring amounts.

Observations (axes F1 et F2 : 100,00 %)


2

M. alba

1
F2 (21,73 %)

M. nigra
M. rubra
-1

-2
-3 -2 -1 0 1 2 3

F1 (78,27 %)

Fig. 1. Dispersion of M. alba, M. rubra and M. nigra of the principal compounds analysis based on polyphenols
and flavonoids composition.

4. Discussion
The studied species leaves showed a considerable polyphenols and flavonoids contents which varied between
species and seasons.
The best contents of total phenolics (994 mg GAE. 100 g-1 DM) and total flavonoids (790 mg RE. 100 g-1 DM)
were observed in M. rubra spring leaves.
Chen & Li (2007) were estimated 28.7 mg.g-1 MS of total flavonoids in M. alba leaves. Zhishen et al. (1999)
showed that M. alba leaves collected from different regions of Japan in spring, had an average of total flavonoids
of 26.45 mg RE.g-1 MS; a rate almost four times larger than that recorded in our study. However, they recorded a
rate ranging from 9.84 mg RE. g-1 MS to 23.4 mg ER. g-1 MS in M. alba leaves taken in autumn, while they
recorded 23.2 mg ER. g-1 in Morus multicaulis L. leaves collected in spring leaves and 16.13 mg ER. g-1 for
autumn leaves.
In the study of Arabshahi-Delouee & Urooj (2007), the amount of total phenolic in Morus indica L. spring
leaves was 9.32 g GAE. 100 g-1 dry matter. Furthermore, in our study, the levels of these antioxidants are less
important. This may be due to the effect of drying leaves temperature.
In fact, different stress conditions can influence the leaves composition such as drought, heat,
pollution, UV light, pathogen attack, etc. (Paliyath & Fletcher 1995; Paliyath et al., 1997). Climate
change such as rise or decrease of temperature favours the production of phenolic compounds

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(Nozolillo et al., 1990). However, the phenolic content is influenced by plant genotype (Scalzo et al.,
2005).
In addition, the study of total phenolic contents in M. alba and M. nigra stems, collected in spring,
showed levels ranging between 5 and 12 µg. mg-1 MF to those of M. nigra and between 5 and 8 mg
EAG. g-1 MF to those of M. alba (Sývacý & Sökmen., 2004). This showed that leaves are considered
as better source antioxidants than stems. In Moringa oleifera L. leaves, it was detected a total amount
of polyphenols in the order of 260 mg EAG.100 g-1MF, in Cucumis sativus L. and Curcubita maxima
L., the rates were 8 mg EAG.100 g-1 FM and 23 mg EAG. 100 g-1 FM, respectively.
On the other hand, the total phenolic and flavonoids contents in Morus alba fruits were, respectively,
181 mg GAE. 100 g-1 and 29 mg RE. 100 g-1 (Ercisli & Orhan., 2007). Therefore, we noted that the
content of flavonoids in the studied leaves is more important than in the fruits, whereas Morus rubra
and nigra presented inverse result, their composition in these antioxidants was better in fruits.
Garlic (Allium sativum L.) is recognized by its antioxidant properties therefore Bozin et al. (2008)
were estimated its total polyphenols and flavonoids, the amounts were, respectively, 0.98 mg EAG. g -
1
MS and 6.99 mg ER.g-1 MS. These rates were closed to those detected in M. alba and M. rubra
spring leaves studied. This allows estimating that garlic and leaves of studied species may have the
same antioxidant properties and thus can be used like garlic for the treatment of certain diseases
(fever, cough, inflammation ...).
Through their important antioxidants composition, mulberry leaves can be considered as protective against
oxidation of LDL and therefore against atherosclerosis as was demonstrated by Enkhmaa et al. (2005). Harauma
et al. (2007) also observed the protective effect of leaves on atherosclerotic lesions and Choi et al. (2006)
evaluated the effect of extract of mulberry leaves in rats lipid metabolism.

5. Conclusion
The quantification of total polyphenols and flavonoids in autumn and in spring showed variable rates. The
antioxidant contents were not neglect in spring leaves, therefore it can be said that mulberry spring leaves of the
listed species are a good source of antioxidants and their extraction and identification is completed. Antioxidant
identification and chemical composition of M. alba, M. rubra and M. nigra leaves were envisaged as another
criterions for their nutritional evaluation.

6. Acknowledgements
The authors thank all the staff of Department Arid and Oases Cropping laboratory in Arids Areas Institute.

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Extraction protocols of protein from pistachio fruit (Pistacia vera L.)


Farès Khadija ; Guasmi Ferdaous ; Touil Leila ; Triki T ; Drine S et Ferchichi A
E - mail : khbh_2003@yahoo.fr

Abstract : Protocoles d’extraction des protéines à partir du fruit du pistachier (Pistacia vera L.)
The different methods of extraction tested in fruits from several cultivars of pistachio (Pistacia vera L.) was compared by electrophoresis
bidimentionnel 2D.The Protein was extracted from the fruit by adding the Hurkman extraction buffer (sucrose 0.7 M, Tris-Hcl pH 7.5
(0.5M), EDTA 50 mM, Kcl 0.1 mM ,PMSF 2 mM, 2-mercaptoethanol 2% and homogenizing in 2 M Thiourea, 7 M urea,4% Chaps,20 mM
DTT and 1% CA pH 5-7 et 3-10 ml.
This procedure led the solubilization of more than 95% of the total protein. The clear supernatant fraction was employing isoelectric focusing
in the first dimension and electrophoresis in presence of sodium dodecyl sulfate in the second (SDS PAGE).The components were detectable
by Coomassie blue staining.
Key words: Chaotropes- Detergents - electrophoresis bidimentionnelle 2D- Isoelectric focusing (IEF)- Protein- Zwitterionic detergents.

Résumé
Les fruits de plusieurs cultivars de pistachier (Pistacia vera L.) ont été comparés en utilisant l‘électrophorèse bidimensionnelle 2D. La
protéine a été extraite à partir du fruit en ajoutant le tampon d'extraction de Hurkman (sucrose 0.7 M, Tris-HCL pH 7.5 (0.5M), EDTA 50
mM, KCl 0.1 mM, PMSF 2 mM, 2 mercaptoéthanol 2%) auquel on ajoute le PVPP avec différents masse (50 et 100 mg), et homogénéisé par
la suite dans la thiourée 2 M, l'urée 7 M, le chaps 4%, 20 mM DTT et 1% CA pH 5-7 ml et CA pH 3-10 ml. Ce procédé a mené à la
solubilisation de plus de 95% de toute la protéine. La fraction surnageant claire a été alors soumise à l'électrophorèse bidimensionnelle de gel
de polyacrylamide en utilisant la mise au point isoélectrique dans la première dimension et l‘électrophorèse en présence de sulfate
dodécylique de sodium dans la deuxième. Les composants étaient discernables par le bleue de Coomassie G 250.La majorité de ces derniers
a eu les points isoélectriques entre le pH 3 et 10.
Mots clés : chaotropes – détergents –électrophorèse bidimensionnelle 2D -focalisation isoélectrique (IEF)- Protéine - zwitterioniques.

1. Introduction
Two-dimensional (2-D) gel electrophoresis, which was originally described by O‘Farrell (1975), separates
proteins in the first dimension according to their isoelectric point, and in the second dimension according to their
molecular weight.It offers the opportunity of separating several hundred proteins from a total cellular extract. In
combination with the recent development of methods of protein identification based on microsequencing, amino
acid composition and mass spectrometry, the technique of 2-D gel electrophoresis now provides an invaluable
tool for proteomic studies.
Proteome analysis is most commonly accomplished by a combination of two-dimensional gel electrophoresis
(2DE) to separate and visualize proteins and mass spectrometry (MS) for protein identification.
Although this technique is powerful, mature, and sensitive, questions remain concerning its ability to
characterize all of the elements of a proteome.
Recently much attention has been paid to the use of two-dimensional electrophoresis (2-DE) for description of
plant species, varieties or lines (for review THIELLEMENT et al. 1999). For example, this method has been
used in a study of genetic differentiation among 18 alloplasmatic lines of wheat, assigned to two varieties
(Chinese Spring, Silkirk), leading to identification of 20 alleles distinguishing these lines (ZIVY et al. 1983).
Two-dimensional electrophoresis allowed differentiation of even closely related lines of durum wheat (PICARD
et al. 1997), barley (GÖRG et al. 1992), cultivated and wild rice (SARUYAMA, SHIBASHI 1992).
The method has been also used for identification of genotypes of sugar cane (RAMAGOPAL 1990), carrot
(POSCH et al. 1995), and for characterization of maize genotypes (HAGEN, RUBENSTEIN 1980). It should be
noted that differences between plant genotypes depend on the diploid tissue from which proteins have been
extracted and separated. LEONARDI et al. (1987, 1988) compared two lines of maize using 2-DE and proved
that the differences were the lowest when the materials analysed were leaf blades (7.5%), and increased when
proteins were extracted from mesocotyls (12.6%) and sheaths (13.2%). In hitherto studies mature pollen has
rarely been used as material for comparisons, although it seems suitable for this purpose. It is always in a steady
physiological state and its protein content varies from 6% to over 30% of its dry weight, depending on species.
Moreover, mature pollen reveals the activity of practically all enzymatic systems (STANLEY, LINSKENS
1985) and the majority of sporophyte genes are expressed in the microgametophyte (OTTAVIANO,
MULCAHY 1989). TANSKLEY et al. (1981) reported that in tomatoes about 60% of structural sporophyte
genes are expressed in pollen. SARI-GORLA et al. (1986) has shown that the overlap between the sporophyte
and pollen genomes in corn is 73%. Therefore, mature pollen is
a very good material for comparative and diagnostic studies. Results of 2-DE
of proteins from pollen and from etiolated seedlings of four maize lines and four maize hybrids, have confirmed
this finding (KALINOWSKI et al. 1993).
The method of 2-DE has also been applied for characterisation and comparison of amphiploids Secale cereale ×
Aegilops spp. and their parents (KALINOWSKI et al. 2001b). That study has shown the presence of many
common peptides and many peptides specific to particular forms of the amphiploids and their parents.

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Results of earlier analyses of proteins extracted with different types of extraction and separated by
polyacrylamide gel electrophoresis and by isoelectrofocusing, provide much information on cultivar variation
and permit to show the variability between them.
The aim of this study was to tested different protocol of extraction and optimizes the best one in order to
characterize and compare cultivars of Pistacia vera by using the two-dimensional electrophoresis of proteins.

2. Materiels and Methods


2.1. Extraction protocole of Poinneau & al, 1998.
The first step was to used the tissue stored in - 80°C; then the vegetable material is crushed in liquid nitrogen
using a mortar and of a rammer: 500 to 700 mg, addition with the broyat 10 ml (8+2) of the solution of
precipitation (acetone, TCA, ß-mercaptoéthanol), after 1 hour with -20 °C a Centrifugation 16000 g(12084 rpm)
at15 nm at - 20 °C was used, then we eliminate the supernatant and to wash the pellet with the solution of rinsing
(ß-mercaptoéthanol, acetone), to let rest 1 hour with - 20 °C then centrifuge 10 min at 16000 g (12084 rpm).
Eliminate the supernatant then dry the pellet with the desiccator during 2 to 3 hour.Reduce in powder the pellet
then added a volume of buffer resolubilisation (Urea 9.5 M; K2CO3 5 mM; SDS 1.25%; DTT 0.5%; Triton X-
100 6%; ampholytic pH 3-10 2% and water): 15 or 30 µl of buffer/mg pellet . Another centrifugation in 400 g
(2000 rpm) at 2 min in -20 °C in order to take the supernatant and to place it in a Eppendorf tube and to
centrifuge it again. In the end we recover the supernatant and to store it with - 80°C.
Just before Bradford test (modified Bradford), defrost the samples, then mixed them gently and centrifuge at
400 g (2000 rpm) during 2 min at 20 °C. If there is no deposit ok, so not to recover the supernatant and to put it
in a new tube and recentrifuger again.
A protocol of two-dimensional electrophoresis is developed and requires an optimization. The rehydration of the
IPG srtip; isofocalusation IEF (isoelectric focusation). This step has the principle of separating proteins
according to their isoelectric point (pI). The isoelectric point corresponds to the pH where the clear load of
protein are equal to 0. The proteins had positively charge with pH lower than their pI and negatively than higher
pH.Stage of the first dimension. Second-dimension SDS-PAGE is a stage of preparation of the freezing of
second-dimension: whose composition requires the acrylamide, bisacrylamide, SDS, Temed and the persulphate
of ammonium. The equilibration of strips was done in two parts, the first by the DTT: for the reduction of the
grouping disulfide and the second by the iodoacetamide: having the role of alkylation. The stage of the migration
of the freezing of 1mm is done in two times and two amperages: during 15 min 10 mA and 1: 30 min, 20 mA.
The Procedure of coloring contains 6 steps starting with fixing, sensitizing, washing, and coloring by silver
nitrate, another washing and finally the revelation.

2.2. Another protocol tested based on the extraction of proteins by phenol.


This protocol is based on the procedures of Hurkman and Tanaka, 1986, Hence and Bevington, 1992, Saravanan
& Rose, 2004 and Vincent & al., 2007 with some modifications. The 1g of the vegetable material was crushed
by liquid nitrogen and placed in a conical tube containing 10 ml of the Hurkman buffer (buffer of extraction)
(sucrose; Tris-HCl pH 7.5 (1M); EDTA; KCl; PMSF; 2-mercaptoéthanol and ultra pure water) which we added
50 mg of PVPP, after a vortex during 30" we let the sample at 4°C during 10'. The extraction is done in the
presence of Proteinase inhibiteur which is the PMSF (Sigma). Then we added 10 ml of the Tris-saturated Phenol
pH 7.9 in each bottle and were vortexes during 30" ; an agitation is made for each 10' during 30' at 4°C and by
centrifugation at 3650*g/ 4°C / 30' we finished the first step. The second step started with transfers from the
phenolic phase (~ 7ml) in another bottle of which we added to it an equal volume of the buffer extraction;
vortexes it during 30" then left 30' at 4°C with agitation for each 10' and we finished this step by a
centrifugation made under the same condition as the step1. The transfer of the phenolic phase (V1= ~ 5ml) in
another bottle which we added to it a V2 of the ammonium acetate (100 mM) dissolved in the methanol which is
equal to 5 times V1; characterize step 3and the steps which follow are the same one as 1 and 2 but a small
modification on the level of the conservation which is done overnight at -20°C. Step 4 was repeated 3 times
which 5 ml of the ammonium acetate (100 mM) dissolved in methanol were added to the bottle after the
elimination of the supernatant; after vortexing moved the solutions in tubes eppendorfs, and incubated 1hour at -
20°C before centrifugation. Step 5 was also repeated 3 times of which we added the acetone instead of the
ammonium acetate (100 mM),this pellet must dried during 3h or even more in the lyophiliser (step 6). The
powder obtained was resolvable in resolubilisation buffer which containing (Urea 7M ; Thiourea 2M ; CHAPS
4% ; DTT 20mM ; CA pH 3-10 1%ml and ultra pure water), after an incubation 2h at 4 °C the samples are stored
with -80°C until further use. The Colloidal Coomassie blue (BBC G250) staining has different steps in table 1:

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Tabeau 1; the four steps of coloring the gel


Steps time products quantity
-step 1 : 2* 1h ethanol 50% 1L
phosphoric acid (85%) 2% 40 ml
Ultra pure water - 2L
- step 2: 1 et ½ h phosphoric acid 2% 40 ml
Ultra pure water - 2L
- step3: 1h ethanol 17% 340ml
Phosphoric acid 2% 40ml
Ammonium Sulfate 15% 300g
Ultra pure water - 2L
- step 4 : 3 days BBC G250 0.01% 400mg
Ethanol 17% 340ml
Phosphoric acid 2% 40ml
Ammonium sulfate 15% 300g
Ultra pure water - 2L

3. Resultants & discussions


The two gels are differing in many parameters like the quantity of PVPP (for the samples which contain
phenols, like the sheets or the fruits, 0.1 G of PVPP (sigma) is to add during the extraction because is attire the
polyphenols composant. (Diane et al.2003)).in the step of extraction, the length of the strip, by the way the the
program of Ettan IPGphor III i.e the electrofocalisation and the migration program also the absence of PDA in
Fig 2 also the carrier ampholytes in fig 1 is two carrier pH 3-10 et pH 5-7 and in fig 2 only the pH 3-10.all these
difference had in effect the resolution of the gel.

Figure1: gel of pistachio protein extracted by 2D Figure2: gel of pistachio protein extracted by
2D Electrophoresis (50 mg PVPP, strip 17 cm etc,.) Electrophoresis (100 mg PVPP,strip 7cm

3.1. Causes of horizontal streaking


Sample preparation problems
The most common cause of horizontal streaking is a problem with sample preparation. Any contaminant with a
net ionic charge will affect isoelectric focusing and lead to horizontal streaking (Rabilloud 2000).common
contaminants includesalt,detergents, peptides,nucleic acids, lipids and phenolic compounds.ionic contaminants
usually cause high current (around 50uA) during isoelectric focusing. This current will limit the voltage of the
isoelectric focusing cell and increase isoelectric focusing run times, as the voltage will not increase until the
ionic contaminants have been depleted- a process that takes many hours (Rémy et al.2000).this generally leads to
underfocusing and streaking.ionic contaminants can also cause excessive IPG strip heating or strip buring.to
alleviate these problems,salt can be removed from the sample using dialysis,desaling columns,or the Ready Prep
2-Dcleanup kit, which removes salts and most other ionic contaminants.
Certain charged detergents, such as SDS, can coat proteins and drastically alter their net charge, ultimately
affecting their isoelectric point and leading to streaking and loss of sample from the IPG strip.
Nucleic acid contamination of samples also can contribute to horizontal streaking (Gorg et al.1997).Nucleic
acids can be removed from samples by treating the samples with nucleases prior to IEF (Garfin and Heerdt

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2000).However, these nucleases will be present in 2-D gel.Alternatively, nucleic acids can be removed by ultr-
centrifugation in the presence of spermine (Rabilloud 1996).
Uncharged polysaccharides can also cause streaking by bloking the pores of the gel,preventing sample entry into
the IPG strip, and physically impeding focusing.ultracentrifugation is often sufficient to remove carbohydrates.
In addition, carbamylation of polypeptides can generate charge heterogeneity in individual proteins, and
although discrete trains of spots are often formed, under certain conditions-such as when broad ph gradients are
used-smearing between spots can occur.protein samples should be prepared using high-purity urea and should
not be heated above 30°C.
The last cause of horizontal streaking related to sample preparation is disulfide bond formation (Walsh and
Herbert 1998).Disulfide bond formation creates various protein configurations,including minor isoelectric point
variants(appearing on 2-D gel as a widening of a single protein spot)and multimers of the same protein
(appearing as streaking tails on spots,phantom spots, missing spots, and smearing).
Poor protein solubilization
Failure to completely solubilize all the proteins in a sample will result in horizontal streaking.The main
components of standard sample duffers used in 2-D electrophoresis to maintain sample solubility are urea,a
nonionic detergent such as Nonidet P-40 (NP-40) or a zwitterionic detergent such as CHAPS, and a reducing
agent such as dithithreitol (DDT).other compounds can be included in this mixture, for example, thiourea
(Rabilloud 1998) or novel detergents, especially those in the amido sulfobetaine family, such as ABS-14
(Rabilloud 1996), to improve the solubilization of membrane proteins.
Electroendoosmotic Flow
Mainly a problem during isoelectric focusing of basic proteins, alactreoendoosmotic flow can contribute to
horizontal streaking due to water transport from the cathode to the anode.Solutions of this problem include
replacing the paper wick at the cathode with a fresh water-soaked wicks or adding organic modifiers such as
glycerol, isopropyl alcohol,or methycellulose to the rehydration/sample solution (Gorg et al 1997).

3.2. Causes of vertical streaking


Poor protein solubility
Following the first–dimension, all of the proteins have moved to their isoelectric points and carry no net
charge.the ionic strength of the medium is also very low, because small ions have all migrated out of the first-
dimension strip.proteins generally have minimal solubility under these conditions and are often precipitated
within the gel matrix despite the presence of detergents, chaotropic agents,and other solubilinzing additives.
Protein overloading
When a large quantity of protein is loaded, or when the sample contains proteins of particularly high abundance,
resolubilization during equilibration may be incomplete, resulting in vertical streaking and tailing of the most
intense protein spots.this can be prevevted by limiting the amount of protein loaded onto the first-dimension
strip.it is often possible to compensate for a lower protein load by using a more sensitive staining technique (for
example, silver stain,or SyPRO Ruby protein gel stain).in some cases, vertical streaking of abundant proteins can
be prevented by prolonging the equilibration time.
Overfocusing
Isoelectric precipitation increases with focusing time, so vertical streaking may be minimized by ensuring that
first-dimension isoelectric focusing is not conducted for any longer than necessary.
Ineffective Equilibration
Equilibration should be carried out in a manner that ensures good penetration of SDS and therefore protein
solubilization.
Protein Oxidation
Oxidative crosslinking or protein refolding should be prevented during all steps of the 2-D process; protein
oxidation during the second –dimension separation can result in vertical streaking.treatement with the ready prep
reduction- alkylation kit prior to first-dimension focusing can block cysteine sulfhydryl grpous and prevent their
reoxidation.

4. Conclusion
The abundance of the reserve protein in fruit pistachio (about 50% of soluble proteins) and its fast degradation
may explain the presence of such a high number of degradation products on gels.The gels obtained after
extraction by heating in the presence of SDS are consistent with this hypothesis as, even if no exhaustive gel
analysis has been performed, numerous other spots are lacking, that may also be degradation products.
The gels produced by this method permit more accurate genetic or physiological analysis: a better relationship
one gene product- one spot' can thus be obtained.

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Etude comparative de la qualité biochimique et microbiologique des jus de dattes de la


variété Deglet Nour issus de différentes localités
Maher Sghairoun, Hammadi Hamza et Ali Ferchichi
Institut des Régions Arides

Résumé
Cette étude consiste à comparer la qualité du jus de datte issu de la variété Deglet Nour provenant de différentes localités du sud ouest
tunisien. Les analyses biochimiques, microbiologiques et sensorielles effectuées montrent que ces jus sont riches en sucres totaux (62.62%)
et ont des teneurs importantes d‘eau (79.1%), une teneur moyennement importante en matière sèche soluble (15.57%) et un pH légèrement
acide. Les analyses statistiques montrent qu‘il y a une différence significative entre les différentes localités pour les paramètres suivants :
sucres, acidité, rendement, levures et moisissures, teneur en eau, pH et couleur, alors que le Brix ne présente pas une différence significative.
En effet, l‘analyse en composante principale (ACP) a permis de classer les jus issus des différentes localités.
Mots clés : jus de dattes, biochimie, sensorielles, oasis, Sud tunisien.

1. Introduction
L‘oasis est un système agricole qui joue un rôle socio-économique et écologique très important dans les régions
arides et semi arides. Le palmier dattier (Phoenix dactylifera L.) est le principal arbre fruitier qui caractérise les
oasis tunisiens en particulier dans la région de Djérid et de Néfzaoua. La production nationale se situe aux
alentours de 125.000 tonnes venant d‘environ 5.000.000 pieds et couvrant 41.000 ha (FAOSTAT, 2006).
L‘accroissement de la production nationale permet d‘avoir des sous produits de dattes qui sont responsables de
plusieurs problèmes en particulier des dégâts phytosanitaires au niveau des oasis et des stations de
conditionnement de dattes (Al Hooti et al., 1997). Malgré ces inconvénients, ces déchets présentent une
importance quantitative et qualitative d‘où l‘utilité de valorisation de ces pertes en proposant des technologies
de transformation de dattes tel que l‘élaboration du jus, de sirop, du vinaigre, de confiture (Dowson et Aten A.,
1963).
Notre travail consiste à comparer la qualité du jus de datte issu de la variété Deglet Nour provenant de
différentes localités des oasis continentales. Ce travail consiste d‘une part à l‘élaboration du jus de datte par la
méthode de cuisson et d‘une autre part son analyse biochimique, microbiologique et sensorielle.

2. Materiel et méthodes
2.1. Le matériel végétal
L‘élaboration du jus a été faite à partir des échantillons de dattes de la variété Deglet Nour. Le choix de cette
variété est jugé par le fait qu‘elle est très répandue dans les oasis continentales offrant ainsi une importante
production. De plus, cette variété est particulièrement riche en apports énergétiques (295 kcal par 100 grammes)
et elle présente des caractéristiques biochimiques importantes (Booij et al., 1992). Ceci est un atout pour une
éventuelle transformation industrielle de valeur (GID, 2004).
Dans le but de comparer les jus extrait de différentes oasis, dix localités ont été prospectées, faisant partie de la
région de Nefzaoua et de Jerid (figure1).

2.2. Analyse biochimique :


- Dosage des sucres : Le dosage chimique des sucres réducteurs (glucose et fructose) a été effectué en utilisant
la liqueur de Fehling.
- Détermination du pH : Les valeurs de pH ont été mesurées avec un pH-mètre (inoLab, Allemagne) après
calibration.
- Solides solubles : Le niveau de solides solubles, exprimé en degré Brix, a été déterminé à l'aide d'un
réfractomètre Reichert (modèles 10430, 0-30 °Brix, Cambridge Instruments, Inc, USA).
- Détermination de l’humidité :
Vingt millilitres de chaque échantillons de jus ont été mis dans des boites de Pétri puis dans une étuve réglée à
une température de 105°. La matière sèche est déterminée après 24 heures, à l‘aide d‘une balance de précision
1/1000.
MF  MS Avec MF = masse frais de l‘échantillon
% HUMIDITE  100* MS=masse sec de l‘échantillon.
MS

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Figure 1. Carte montrant la localisation des oasis prospectées.

- Acidité titrable : Elle permet de mesurer à l'acide citrique qui constitue l'acide majeur de jus de date. Cette
mesure a été obtenue par neutralisation de l'acidité libre totale avec une solution déci normale de KOH. Un
échantillon de jus de 10 ml a été titré en présence de quelques gouttes de l'indicateur phénolphtaléine. A la zone
de virage, on note le volume de base versé Vb et les résultats ont été exprimés en 100 g de produit.
Avec Na : La normalité de l'acide, Nb : La normalité de la base, Va : Volume
d'acide et Vb : Volume de la base. La quantité d'acide citrique est Na x 64. Na = Nb x Vb/ Va
- Détermination du rendement du jus:
C'est la masse du jus obtenu après filtration sur la masse de jus total: R = Mj /
Mt
MJ : masse de jus après la filtration.
Mt : masse de jus total.

2.4. Analyse microbiologique des jus:


Une dilution de 10-1 du jus a été faite avec l'eau distillée stérile. La numérotation des levures et moisissures a été
réalisée par un test Petrifilm.

2.5. Analyse sensorielle :


Pour la représentation de la couleur, on a adopté les coordonnées chromatiques conventionnelles L*, a* et b*
retenue par la commission internationale de l‘éclairage (CIE1976). La coordonnée chromatiques L* représente
une mesure de la luminosité. La coordonnées L* indique la différence entre les tons rouges et verts. La
coordonnée b* décrit la différence entre les tons bleus et jaunes.

2.6. Analyse statistique:


Les données recueillies ont été soumises à une ANOVA et une ACP. Tous les tests ont été faits à l‘aide du
logiciel SPSS.

3. Résultats et discussions
Les analyses ont montré que le jus obtenu présente une valeur moyenne en sucres totaux de 62.62% (tableau 1).
C‘est une valeur moyennement élevée de fait que la température de l‘extraction est de 80°C, qui ne permet pas
une extraction optimale des sucres. La comparaison entre les localités a permi de déceler une très grande
différence significative entre les localités. La valeur minimale est enregistrée dans le jus provenant de la région
de Tamerza où on note une valeur de 51.34%. Tandis que le jus le plus riche en sucres totaux est provenant de la
région de Tembib présentant une valeur de 71 à 72%.
Le jus des dattes présente une valeur moyenne de sucres réducteurs de 28% (tableau 1). L‘analyse de la
composition des jus en sucres réducteurs a permis de distinguer qu‘il y a une très grande variabilité entre les
localités. En effet, la région de Bazma, Ibn Chabbat et de Kostilya ont un taux de sucres réducteurs le plus élevé,
alors que la région de Tamagza, Bchelli, Jemna et Kébili ont un taux de sucres réducteurs le plus faible.
L‘acidité moyenne des jus est de 0.10% (tableau 1). L‘ANOVA montre qu‘il existe une différence significative
entre les localités (tableau 1). Ce qui fait qu‘il y a un grand effet de milieu sur l‘acidité du jus. Le jus extrait des
dattes Deglet Nour de la région de Jamna est celui qui contient la quantité la plus faible d‘acide citrique. Ce qui
implique une mauvaise conservation et un risque de contamination, et ceci rend ce produit rapidement
fermentescible.
Tandis que celui de la localité d‘Elhamma a une importante quantité d‘acide citrique, ce qui allonge sa durée de
conservation.

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L‘origine géographique semble avoir un effet sur le pH des jus obtenus (tableau 1). En effet, l‘ANOVA a montré
qu‘il y a une différence significative entre les divers échantillons. Le pH le plus élevé est celui du jus de la
région de Tamerza (5.77) alors que le plus acide est celui de la région de Kébili et Kostilya avec des valeurs de
5.14 et 5.18 respectivement.
Le rendement moyen est de 79.33%.C‘est une valeur assez élevée de fait que la variété Deglet nour est une
variété demi-molle, moyennement riche en eau. La comparaison entre les origines géographique permet de voir
un effet localité très clair. En effet, le rendement le plus élevé est celui de la région d‘Ibn Chabbat et le moins
faible est celui de la région de Tamerza et Jemna (Rhouma et Tonneau1996).
La valeur moyenne des degrés de Brix des échantillons des dattes est de 15.57° (±0.84). L‘ANOVA (tableau 1) a
montré que les valeurs des degrés Brix des jus n‘ont pas une différence significative ce qui fait qu‘il y a absence
d‘un effet localité sur les degrés de Brix.
L‘eau est l‘un des constituants essentiels du fruit (Munier. 1973). Elle a une importance fondamentale sur la
qualité de jus et elle agit sur sa conservation. Les jus des différentes localités présentent des taux très élevés, la
valeur moyenne de la teneur en eau est de 79.1% (tableau 1).
L‘ANOVA a montré que les valeurs de la teneur en eau sont différentes, impliquant un effet localité sur les
teneurs en eau. La teneur en eau la plus élevée est enregistrée au niveau de la région de Bcheli. La moins faible
est celle de la région Kostilia.
Les résultats des analyses microbiologiques obtenus indiquent que le dénombrement des germes levures et
moisissures sont de 1500 et 3900 respectivement au niveau de localités Kébili et Jemna (tableau 1). Les jus de
ces localités sont donc microbiologiquement inacceptables car la norme NF ISO 7954/198 exige que les germes
de levures et des moisissures à la consommation doivent être inferieur à 5.10 2. L‘abondance microbiologique
rend ces deux jus rapidement fermentescible et leur conservation devient difficile.
On remarque que les valeurs des coordonnées luminosité (L) * sont faibles présentant une valeur moyenne de
37,72 (tableau 1). Les coordonnées a* et b* sont positives et négatives ce qui implique que les produits
comportent des particules jaunes et rouges. L‘ANOVA indique qu‘il y a une différence significative entre les
valeurs de L*,a*,b* des jus montrant ainsi une très grande variabilité.
L‘analyse en composante principale montre que les trois premiers axes définissent ensemble 77.45% de la
variabilité totale (tableau 2).

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Tableau 1 : Les principaux paramètres du jus des dattes

Sucres Sucres Acidité pH Rendement Brix eau L* a* b* Levures Moisissures


totaux réducteurs (%)

Localité Elhamma 70,70a 29,13c 0,15a 5,65ab 76,07d 14,83a 84,73b 36,27d 4,24bcd 4,38cd 0,00d 0,00d
Tenbib 71,72a 29,62b 0,08bc 5,57ab 82,79b 15,83a 82,57c 42,90b 4,55bcd 8,28b 0,00d 0,00d
Bcheli 63,45c 25,51d 0,10a 5,24ab 81,43b 15,50a 87,68a 50,24a 5,17abc 10,97a 0,00d 0,00d
Kébili 62,95c 25,10d 0,12a 5,14b 81,73b 15,67a 80,75de 31,00f 2,84de 3,28d 1500, 00 a 3600, 00 b
Dgeche 68,74b 28,15c 0,12a 5,52ab 76,05d 16,00a 82,33cd 40,96b 3,36dc 5,34c 0,00d 0,00d
Jemna 55,75f 25,98d 0,05c 5,37ab 75,4e 15,33a 79,77e 43,70c 5,59ab 8,17b 1200,00b 3900,00a
Ibn Chabat 62,51c 32,13a 0,09bc 5,23ab 85,14a 15,83a 79,62e 41,18e 6,35a 5,47c 600,00c 2400,00c
Tamerza 51,34g 23,80d 0,07bc 5,77a 74,14e 15,00a 78,96e 32,92e 4,37bcd 3,91cd 0,00d 0,00d
Bazma 57,98e 32,29a 0,10a 5,35ab 78,55c 15,50a 68,40f 29,40fg 1,25ef 1,06e 0,00d 0,00d
Kostilya 61,05d 31,75a 0,09bc 5,18b 82b 16,17a 66,20g 28,63g -0,06f -0,24e 0,00d 0,00d
ANOVA F 129,701 32,648 3,079 1,699 42,492 0,698 137,383 154,655 11,723 34,753 298,778 2656,556
Sig. 0.00 0.00 0.017 0.155 0.000 0.704 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00
Statistique Moyenne 62,62 28,35 0,10 5,40 79,33 15,57 79,10 37,72 3,77 5,06 330,00 990,00
descriptive
Max 71,72 32,29 0,15 5,77 85,14 16,17 87,68 50,24 6,35 10,97 1500,00 3900,00
Min 51,34 23,80 0,05 5,14 74,14 14,83 66,20 28,63 -0,06 -0,24 0,00 0,00

E-T 6,54 3,14 0,03 0,22 3,76 0,42 6,77 7,18 1,98 3,40 573,59 1637,38

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Tableau 2. Définition des axes et absorption de l‘inertie de l‘ACP des paramètres des qualités de jus de dattes
Axe1 Axe2 Axe3
Vecteur propre 4,013 2,78 2,49
% variabilité 33,44% 23,21% 20,79%
% cumulé 33,44% 56,65% 77,45%
Paramètres Sucres réducteurs (-0,6,41) Levures (+0,822) Sucre totaux (+0,828)
définissent Teneur en eau (+0,911) Moisissures (+0,848) Rendement (+0,690)
chaque axe L (+0,819) pH (-0,791) Brix (0,561)
a (+0,894)
b (+0,903)

Kébili

Groupe Ben Chab


Jemna Tenbib

1,00000
1 1,00000 Ben Chab Bcheli

Kostilia
Groupe 2 Dgeche
Kostilia Elhamma

0,00000
Groupe Groupe Bcheli
0,00000
Axe 2

Axe 3
2
Bazma
Tenbib3 Bazma
Kébili

Dgeche

Tamagza
-1,00000 -1,00000
Jemna
Elhamma

-2,00000
Groupe -2,00000
Tamagza
Groupe 5
-2,00000 -1,00000 0,00000
41,00000
-2,00000 -1,00000 0,00000 1,00000
Axe 1 Axe 1
Tenbib

1,00000 Bcheli Ben Chab

Groupe 4 Dgeche

Elhamma Kostilia
Groupe
0,00000
1
Axe 3

Kébili
Bazma

-1,00000
Jemna

Groupe 5 Tamagza
-2,00000

-2,00000 -1,00000 0,00000 1,00000


Axe 2

Figure 2, Distribution des échantillons des jus des différentes localités suivant les axes
L‘analyse de ces résultats nous permet de distinguer le groupement suivant présenté par les figures 2:

 Groupe 1 : Formé par la localité de Kébili, Ibn Chabat et Jemna qui sont caractérisés par un nombre de
levures et moisissures élevés et un pH faible ce qui explique bien le développement important des
microorganismes au niveau des jus,
 Groupe 2 : Formé par les localités de Bazma et Kostilia qui ont un pourcentage de sucre réducteur
élevé, teneur en eau faible et une faible luminosité et moins des particules rouges et jaunes,
 Groupe 3 : Formé par la localité, Bcheli qui présente un pourcentage de sucre réducteur faible, teneur
en eau élevé, une forte luminosité et plusieurs particules rouges et jaunes,
 Groupe 4 : Formé par la localitè Elhamma se caractérise par un nombre de levures et moisissures
faible et un pH élevé.
 Groupe 5 : Formé par la localité Tamerza, qui présente un pourcentage de sucre totaux faible,
rendement faible et un faible degré de Brix,
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4. Conclusion :
En guise de conclusion, la phoeniciculture est un secteur très important à l‘échelle économique et sociale. Les
analyses statistiques montrent qu‘il y a une différence significative entre les différentes localités pour les
paramètres suivants : sucres, acidité, rendement, levures et moisissures, teneur en eau, le pH et au niveau de la
couleur, à l‘exception du paramètre degrés de Brix qui ne présente pas une différence significative. Par
conséquent, la localité a grand un effet sur la qualité du jus malgré qu‘on a adopté le même protocole
d‘extraction. L‘analyse en composante principale a permis de caractériser les jus des différentes localités, ce qui
a montré que chaque groupe a des critères propres à lui. Le jus obtenu se présente comme un produit
alimentaire de haute valeur énergétique, il serait donc utile d‘améliorer ce produit par l‘ajout d‘additifs afin
d‘augmenter sa valeur marchande et son appréciation par les consommateurs.

5. Références bibliographiques :
Al Hooti et al, 1997, Physicochemical characteristics of five date fruit cultivars grown in the United Arab
Emirates, Plant Foods for Human Nutrition, 50: 101-113,
Booij et al, 1992, Etude de la composition chimique de dates à différents stades de maturité pour la
caractérisation variétale de divers cultivars de palmiers (Phoenix dactylifera L,), Fruits, 47 (6) : 667-678,
Dowson et Aten A, 1963, Composition et maturation, Récolte et conditionnement des dattes, Collection FAO,
Rome, cahier n°72,1-392,
FAOSTAT, 2006, Bases de données statistiques de la FAO, Food and Agriculture Organisation of the United
Nations, Rome,
GID, 2004, Groupement Internationale des Dattes, p 52,
Munier, 1973, Le Palmier dattier Techniques agricole et productions tropicales, Maison Neuve et Larose, Paris,
217 p,
Rhouma et Tonneau1996, 2000, La recherche scientifique agricole au service du palmier dattier, Revue de
l‘Agriculture d‘Oasis des Pays Méditerranéens, 28,85-104, FAO.

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Micropropagation d’une variété de pommier cultivée dans les régions arides


tunisiennes : « La Douce de Djerba »
Manel BOUDABOUS*, Mongia MARS1 et Ali FERCHICHI1
Laboratoire d‘Aridoculture et Cultures Oasiennes
Institut des Régions Arides (IRA), 4119 Médenine, Tunisie
Auteur correspondant*. Adresse e-mail: modoboudabous@yahoo.fr

Résumé :
Un fort pourcentage de débourrement (85.0%) a été observé à partir d‘une culture première des bourgeons axillaires de Malus domestica L.
cultivar ―Douce de Djerba‖ sur un milieu MS additionné de 1.0 mg.L-1 de BAP et de 0.1 mg.L-1d‘AIB. L‘étape de multiplication a été
effectuée avec succès sur un milieu MS combinée de 1.0 et 2.0 mg.L-1 de BAP. En effet, la BAP a un effet positif sur la multiplication des
pousses, mais une concentration qui dépasse 4.0 mg/l diminue la croissance. Le pourcentage d‘enracinement le plus important (66.7%) a été
observé sur un milieu MS dilué de moitié enrichi de 3.0 mg.L-1 d‘AIB et 2.0 g.L-1 de charbon actif.
Mots clés : Malus domestica L. – culture in vitro – bourgeons axillaires – micropropagation.

Abstract:
A high frequency of sprouting (85.0%) and shoot differentiation was observed in the primary cultures of nodal explants of Malus domestica
L. cultivar ―Douce de Djerba‖ on MS medium supplemented with BAP (1.0 mg.L-1) plus IBA (0.1 mg.L-1). In vitro proliferated shoots were
multiplied rapidly by culture of shoot tips on MS medium with BAP (1.0 and 2.0 mg.L-1) which produced the greatest multiple shoot
formation. The BAP has a positive effect on the multiplication and growth, but a concentration that exceeds 4.0 mg.L-1 decreases the growth.
A high frequency of rooting (66.7%) with development of healthy roots was observed from shoots cultured on half strength MS medium
enriched with IBA (3.0 mg.L-1) and 2.0 g.L-1 of activated charcoal.
Keywords: Malus domestica L. – in vitro culture – axillary buds – micropropagation.

Abréviations: AIB, Acide indole-3-butyric; ANA, Acide α-naphthaleneacetique; BAP, 6-benzylaminopurine; MS, milieu de Murashige et
Skoog's; CA, charbon actif.

1. Introduction
Dans le sud tunisien, la variété de pommier la plus répandue est la Douce de Djerba (Meski Djerba), elle
représente 57,56% des plantations de pommier. C‘est une variété très adaptée aux conditions de la région, elle
possède des bonnes qualités organoleptiques (chair ferme et parfumée, goût sucré) et donne des rendements
satisfaisants de l‘ordre de 30,69 kg/pied (Mehrez, 2005). Des enquêtes récentes réalisées par Mehrez (2005) ont
montré que la variété locale Douce de Djerba devient de plus en plus rare dans la région. En effet, elle a disparu
de 25,68% des exploitations. Il s‘agit alors d‘une variété menacée si aucune mesure de conservation ne serait
envisagée.
Avec le développement de l‘axe biotechnologique et sa contribution à tous les niveaux (conservation des
ressources génétiques, assainissement des plantes, création des nouvelles combinaisons génétiques, etc.) la
culture in vitro semble être une alternative très intéressante permettant de préserver la variété Douce de Djerba
contre le fléau de l‘extinction.
Ce travail possède comme but, la multiplication de cette variété autochtone et ce ci via la micropropagation par
bourgeonnement axillaire.

2. Matériel et Méthodes
Matériel végétal
Les explants utilisés ont été prélevés à partir des pieds-mères du pommier (variété la Douce de Djerba) qui sont
déjà installés dans la parcelle expérimentale de l‘I.R.A.
Les types d‘explants qui ont été utilisés sont des nœuds issus des bourgeons et ceci pour la voie de multiplication
par bourgeonnement axillaire.

Désinfection
La stérilisation adoptée consiste à immerger les explants pendant quelques instants dans l‘alcool 70% puis dans
une solution d‘hypochlorite de calcium (Ca (OCl2)) 65% à différentes concentrations et différentes durées
d‘immersion.

Milieux de culture et micropropagation


Initiation : Le milieu de base utilisé est celui MS de Murashige et Skoog (1962). Les hormones utilisées sont la
6-Benzylaminopurine (BAP : de 0.5 à 3.0 mg.L-1) et l‘Acide Indolbutyrique (AIB : 0.1 et 0.5 mg.L-1). La
source de carbone utilisée est le saccharose à 30.0 g.L-1, l‘agar étant à 8.0 g.L-1. Le pH est ajusté à 5.8 ± 0.1
avec du KOH (0,1 N) ou HCl (0,1N).

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Multiplication : Des pousses (1±3 cm) obtenues à partir de la première culture sont transférées sur un milieu
MS auquel on a ajouté différentes concentrations de BAP (0.5±4.0 mg.L -1) pour l‘étape de la multiplication.
Enracinement : L‘induction des racines est effectuée à l‘obscurité pendant 5 jours sur un milieu MS dilué de
moitié contenant différentes auxines comme l‘Acide Indole butyrique (AIB) et l‘Acide α-naphtalèneacétique
(ANA). On a testé l‘effet du charbon actif sur l‘étape de l‘acclimatation c‘est pour cela on ajouté à tous les
milieux de culture 2.0 g.L-1 de ce composé.
Pour tous les milieux étudiés, les tubes sont placés dans une chambre de culture où la photopériode est réglée à
16 h de lumière, 8 h d‘obscurité et la température est fixée à 22°C ±1°C.

Analyse statistique
Le dispositif expérimental est complètement aléatoire. L‘analyse ANOVA des différents paramètres est effectuée
par un modèle linéaire général (GLM). Les comparaisons multiples des moyennes et l‘établissement des classes
d‘ordre sont effectués par le test de Duncan.

3. Résultats et discussion
Stérilisation du matériel végétal
Le traitement des explants par une solution de Ca(OCl2) à 1% durant 10 min donne des résultats satisfaisants. En
fait, ce résultat assure une stérilisation complète sans endommager l‘explant et ceci comparativement aux durées
de trempage de 15 et 20 min.
Il s‘est avéré alors que le protocole de désinfection le plus adéquat est le trempage des explants dans
l‘hypochlorite de calcium à 1% pendant 10 min, ce protocole permet d‘obtenir des explants verts viables avec un
moindre taux de contamination.
Dans la littérature, plusieurs types de désinfectants sont utilisés pour la stérilisation du matériel végétal dont
l‘alcool, l‘éther de pétrole, l‘hypochlorite de calcium, l‘hypochlorite de sodium, le chlorure de mercure,
l‘acétone, etc. à des concentrations et des durées d‘immersions variant selon les espèces.
Mereti et al., (2002) ont pu réussir la stérilisation du fraisier par trempage des explants dans une solution
d‘hypochlorite de sodium 1.5% pendant 10 min alors que Carelli et Echeverrigary (2002) ont démontré que
l‘immersion des explants de Rosa hybrida dans l‘hypochlorite de sodium 5% pendant 20 min donne des résultats
satisfaisants.

Etape de l’induction du bourgeonnement axillaire


L‘effet de la concentration et de la nature des régulateurs de croissance sur le débourrement des explants est
porté dans le tableau 1.

Tableau 1. Effet des régulateurs de croissance sur l‘induction du bourgeonnement axillaire des tissus de Malus
domestica L.
Milieu de base Composition débourrement Long. Moy. des
(mg.L-1) (%) pousses (cm)
M1 MS 10.0d 0.11d
d
M2 MS/2 15.0 0.2d
c
M3 MS+0.5BAP 25.0 1.1c
a
M3 MS+1.0BAP 80.0 2.8a
b
M4 MS+2.0BAP 60.0 2.4a
a
M5 MS+1BAP+ 0.1AIB 85.0 3.2a

M6 MS+1BAP+0.5AIB 70.0ab 1.47b


Les moyennes possédant des lettres différentes sont significativement différentes à un seuil p<0,05 (test de
Duncan).
En absence des régulateurs de croissance, le taux de débourrement des bourgeons axillaires est resté trop faible
que se soit pour un milieu de base complet (MS) ou bien pour un milieu dilué de moitié (MS/2). Les explants ou
bien ils n‘ont pas pu donner des bourgeons ou bien ils ont émis un seul bourgeon qui reste chétif sans
développement ultérieur.
Les hormones endogènes du tissu du pommier sont donc incapables à elles seules de stimuler le débourrement
des bourgeons axillaires. L‘ajout d‘une cytokinine est donc nécessaire.
Ces résultats corroborent ceux de Komalavalli et Rao (2000) lors de leurs essais de micropropagation de
Cymnema sylvester. De même Trabelsi (2006), en travaillant sur des nœuds de quatre cultivars d‘olivier, a
montré que l‘introduction des régulateurs de croissance dans la phase d‘établissement est une nécessité.

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A son tour Chatibi (1999) a signalé que l‘addition des régulateurs de croissance est indispensable pour la
multiplication in vitro des ligneux.
L‘addition d‘une cytokinine (BAP), a cependant favorisé le développement des bourgeons axillaires. Les
explants qui ont débourré les premiers en donnant un pourcentage de débourrement le plus élevé sont ceux
cultivés dans un milieu enrichi de 2.0 mg.L-1de BAP.
La combinaison de la BAP et de l‘AIB à une dose de 0.1 mg.L-1 s‘accompagne d‘une augmentation du
pourcentage de débourrement et d‘une augmentation de la longueur des pousses débourrées (figure 1).

Fig. 1. Multiplication des pousses axillaires de pommier sur un milieu MS enrichi de


1.0 mg.L-1 BAP+ 0.1 mg.L-1 d‘AIB après 30 jours de culture.

Plusieurs études ont démontré l‘effet positif de la combinaison entre une cytokinine (BAP ou kinétine) et une
auxine (AIA, ANA, AIB). Selon Ramirez-Molgan et al., (2001), Mtimet (2007), Lemhamdi (2006) et Mhatre et
al., (2000), la combinaison d‘une auxine avec une cytokinine favorise l‘augmentation du nombre des bourgeons.
Modgil et al., (1999, 2005) ; Caboni et al., (2000) ; Guan et De Klerk (2000) ; Duron (1984) ; Schubert et
Lubraco (2000) ; Muleo et Morini (2006) ; Grafe et Wricke (1998) ; Welander (1985) et San-José et al., (1992),
lors de leurs essais de multiplier in vitro le pommier, ont montré que la combinaison entre la BAP et l‘AIB lors
de l‘étape de l‘induction semble être nécessaire et donne des résultats très satisfaisants.
A une dose plus importante d‘AIB (0.5 mg.L-1), le pourcentage de débourrement a diminué ainsi que le nombre
de nœuds et la longueur des pousses, les feuilles commencent à s‘enrouler sur elles et les pousses commencent à
être moins vigoureuses.

Multiplication des pousses axillaires


Les résultats obtenus après quatre semaines de culture sont présentés par le tableau 2.

Tableau 2. Effet de la concentration de BAP sur l‘étape de multiplication des vitropousses de Malus domestica
L.
Milieu de culture Composition Prolifération (%) Moy.Nbr.de Long.Moy. des
(mg.L-1) nœuds/pousse pousses (cm)

M1 MS+0.5 BAP 42.3d 2.3c 1.2c

M2 MS+1.0 BAP 89.2a 7.7a 3.8a

M3 MS+2.0 BAP 60.5b 4.2b 2.0b

M4 MS+4.0 BAP 9.2c 1.2d 0.6d


Les moyennes possédant des lettres différentes sont significativement différentes à un seuil p<0,05 (test de
Duncan).
Ces résultats montrent que le taux de débourrement des bourgeons axillaires varie entre 9.2% et 89.2%.
On remarque aussi une différence de point de vue temps de réaction entre les bourgeons issus des vitropousses et
ceux issus des bourgeons primaires. En effet, dans tous les milieux de multiplication, le débourrement des
bourgeons s‘effectue après quatre semaines de culture, alors que ce temps est de six semaines pour les bourgeons
primaires. Ce résultat peut être expliqué par le fait que les explants issus de la phase d‘établissement de culture

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ont acquis des caractères juvéniles qui peuvent être considérés comme une réponse à la culture in vitro (Jones,
1991).
Les résultats ont montré aussi que le taux de multiplication est positivement corrélé à la concentration en BAP.
Mais, arrivant à une concentration de 4 mg.L-1, le nombre de nœuds/ pousse diminue et la BAP commence à
avoir un effet inhibiteur ce ci est justifié par le faible pourcentage de multiplication obtenu (9.2%) ainsi que par
la perte de la vigueur des pousses (figure 2).

Fig. 2. Multiplication des pousses axillaires de pommier sur un milieu MS enrichi de


1.0 mg.L-1 de BAP après 30 jours de culture.

Ces résultats contestent ceux de Al Maarri et al., (1986), lors de leurs essais de micropropagation de coing, ont
montré que le taux de multiplication augmente avec l‘augmentation de la dose en BAP, mais parallèlement à ça,
ils ont remarqué que le taux d‘élongation diminue. Ces mêmes auteurs ont prouvé qu‘à une dose de 4 mg.L -1, les
pousses de coing commencent à manifester le phénomène de fasciation.

Enracinement des vitropousses


La formation des racines adventives est un phénomène de grande importance pour assurer le succès de la
propagation des plantes ligneuses. C‘est une étape très difficile à réaliser chez les ligneux et essentiellement chez
le pommier.

Tableau 3. Effet des auxines et du charbon actif sur l‘induction de l‘enracinement des vitropousses de pommier.
Milieu de Conc. de Enracinement Nbre. Moy.des racines par Long. Moy.des
Base L‘auxine (mg.L-1) (%) culture racines (cm)
MS 2.0 g.L-1 CA - - -
MS 3.0 AIB+2.0 g.L-1 CA 40.0b 3.3b 2.8b
MS 3.0 ANA+2.0 g.L-1 CA 10.0c 1.0c 1.2d
-1 c c
MS/2 3.0 ANA+2.0 g.L CA 15.2 1.8 1.8c
-1 a a
MS/2 3.0 AIB+2.0 g.L CA 66.7 5.9 4.1a
-1 d d
MS/2 3.0AIB+3ANA+2.0g.L 5.0 0.8 1.0d
CA
Les moyennes possédant des lettres différentes sont significativement différentes à un seuil p<0,05 (test de
Duncan).

Notre expérimentation montre que ce sont les milieux enrichis par l‘AIB qui ont pu développer des racines alors
qu‘une faible rhizogenèse a été observée lors de l‘addition de l‘ANA.
Pour la variété Douce de Djerba, il est vraisemblable que l‘hormone la plus active pour l‘enracinement est l‘AIB.
En effet, plusieurs auteurs se sont mis d‘accord sur le rôle joué par cette hormone au niveau de l‘induction de
l‘enracinement des différentes variétés des pommes.
De sa part George (1996) a montré que l‘AIB est très utilisée pour l‘enracinement in vitro et ex vitro des
microboutures de pommier. Dolcet-Sanjuan et al., (1990), Berardi et al., (1984) et Reed (1995), ont prouvé que
l‘AIB est indispensable pour réussir l‘enracinement des différentes variétés de pyrus.
Le meilleur pourcentage d‘enracinement (66.7%) a été obtenu avec un milieu MS dilué de moitié au quel on a
ajouté 3.0 mg.L-1 d‘AIB avec une période d‘induction faite à l‘obscurité et ce ci pendant 5 jours (figure 3).

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Fig. 3. Débourrement des racines de pommier sur milieu MS/2 + 3.0 mg.L-1 d‘AIB+ 2.0 g.L-1 du charbon actif
après 20 jours de culture.

Le passage des vitropousses par une période d‘obscurité est une étape nécessaire afin de stimuler la formation
des racines, ces résultats corroborent ceux de Zimmerman (1984) et Zimmerman et al., (1985), qui ont trouvé
que les bons résultats d‘enracinement du pommier sont dû à la courte période de traitement des pousses à
l‘obscurité.
Au contraire Caboni et al., (1992) ont prouvé que les pousses de pommier enracinées à la lumière montrent une
faible callogenèse à leurs bases en comparaison avec ceux ayant reçu une période à l‘obscurité. Ceci peut être
expliqué par la présence de la riboflavine qui accélère la photodégradation de l‘AIB (Van Der Krieken et al.,
1992).

4. Conclusion
La micropropagation ou « multiplication végétative in vitro » est une technique de culture in vitro dont le but est
la production d‘un grand nombre de plantes presque identiques à partir d‘une plante présentant les
caractéristiques voulues. Cette technique est fort utilisée dans des centaines de laboratoires à travers le monde.

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Microbouturage du cultivar d’olivier (Olea europaea L.)


‘Chemlali Jerba’ : Effets de cytokinine, d’AgNO3 et des auxines
Mouna Mtimet, Mongia Mars et Ali Ferchichi
Laboratoire d‘arido-culture et cultures oasiennes, Institut des Régions Arides 4119 Medenine, Tunisie
E-mail :mtimetmouna@yahoo.fr

Résumé : Le présent travail porte sur la capacité de multiplication in vitro du cultivar d‘Olivier ‗Chemlali Jerba‘. La BAP
additionnée au milieu d‘initiation, a été testée à 0, 0.5, 1, 2, 3, 4, 5 et 6 mg/l en présence ou non d‘ANA à 0, 0.1, 0.5 mg/ l. La
prolifération a eu lieu en présence de BAP à 0, 2 et 4 mg/l en combinaison avec ANA testés à 0 et 0.1 mg/l et AgNO3 à une
concentration de 0, 0.2 et 0.8 mg/l. L‘induction racinaire a lieu en présence des auxines ANA et AIB en présence ou non de
charbon actif. La concentration de 4mg/l de BAP et 0.1 mg/l d‘ANA a permis d‘obtenir le meilleur débourrement. La
meilleure prolifération des pousses a eu lieu en présence de BAP à 4 mg/l, d‘ANA à 0.1 mg/l et surtout d‘AgNO 3 à 0.2 mg/l.
L‘enracinement des micro-boutures a été obtenu en présence de 3 mg/l d‘AIB qui s‘est distingué de l‘auxine ANA et en
présence de 3 g/l de charbon actif.
Mots-clés. AgNO3, BAP, Chemlali Jerba, micropropagation, Olea europaea .

Abstract : Micropropagation of olive tree (Olea europaea L.) cultivar ‘Chemlali Jerba’. In vitro shoot culture was applied
to Tunisian olive tree (Olea europaea L.) cultivar ‗Chemlali Jerba‘. BAP, added to the establishment medium, was tested at 0,
0.5, 1, 2, 3, 4, 5 and 6 mg/l in combination with NAA at 0, 0.1 and 0.5 mg/l. In proliferation medium, BAP, at 0, 2 and 4 mg/ l
in combination with NAA at à 0 and 0.1 mg/l and AgNO3 at 0, 0.2 and 0.8 mg/l was tested. Root induction was tested on media
containing IBA or NAA. The highest bud sprouting was obtained on medium supplemented with 4mg/l of BAP and 0.1 mg/l
ANA. Proliferation was performed on medium containing 4 mg/l of BAP, 0.1 mg/l of NAA and 0.2 mg/l AgNO3. Rooting of
microcuttings is achieved when IBA was added in the medium, IBA proved to be the best auxin for root induction of cultivar
‗Chemlali Jerba‘.
Key words. AgNO3, BAP, Chemlali Jerba, Olea europaea, micropropagation.

1. Introduction
L‘olivier constitue dans la plupart des pays du bassin méditerranéen la principale essence fruitière, tant par le
nombre d‘arbres cultivés que par l‘importance sociale et économique de sa culture et son rôle
environnemental. L'oléiculture joue un rôle important dans l'équilibre de l'écosystème de milieux semi-aride et
aride (Duduit et al., 1991; Trigui, 1996).
En Tunisie, l'oléiculture est un secteur particulier à plus d'un titre. C'est d'abord une activité synonyme d'histoire
ancienne et récente de la population (Thabet et Mahfoudhi, 1995). C'est aussi un secteur qui occupe une place de
choix tant aux plans écologique et agricole qu'aux plans social et économique en assurant, outre la production
d'huile, le revenu d'un million de tunisiens et une activité agricole et industrielle offrant 25 à 30 millions de
journées de travail par an (Ayadi et al., 2004).
La nécessité impérative de renouveler les vieux vergers oléicoles, la nécessité non moins impérative de
développer l'oléiculture par création de vergers modernes et enfin le souci d'augmenter les exportations d'huile
d'olive, conduisent l'oléiculture à s'orienter vers des vastes programmes de plantation. Un tel programme
nécessite l'approvisionnement en plants (en quantité et qualité convenables) et l'orientation de la production de
plants vers une culture intensive. Les progrès réalisés en matière de micropropagation de l‘olivier, bien que
modestes comparativement à d‘autres espèces fruitières, sont prometteurs. Plusieurs cultivars ont ainsi été
multipliés in vitro (Leva et al., 2004).
Comme son nom l'indique, Le cultivar d'olivier 'Chemlali Jerba' est essentiellement cultivé dans la région de
Jerba (Loussert et Brousse, 1978; Kammoun et Khlif, 2001). C‘est un cultivar qu‘il ne fallait pas confondre avec
le 'Chemlali Sfax', dont il est très différent (Loussert et Brousse, 1978). Ces arbres sont remarquablement
vigoureux et particulièrement résistants à la sècheresse (Loussert et Brousse, 1978). Bien que l'olive de 'Chemlali
Jerba' soit de faible grosseur, avec un poids moyen de 1g, il est très riche en huile avec 0,35 g d'huile par fruit à
pleine maturité et un rapport pulpe/noyau de 4,3 (Kammoun et Khlif, 2001) mais surtout une huile de très bonne
qualité (Loussert et Brousse, 1978). Ce cultivar particulièrement résistant à la sècheresse et intéressant sur le
plan économique et nutritionnel valorise ainsi les régions de Sud Est de la Tunisie et particulièrement l'île de
Jerba.
Dans ce travail, l‘effet de la composition minérale et surtout hormonale du milieu de culture sur l‘établissement,
la prolifération et l‘enracinement du cultivar ‗Chemlali Jerba‘ a été étudié.

2. Matériels et méthodes
2.1. Matériel végétal
Les pieds-mères sur lesquels ont été prélevés les explants se situent dans la parcelle expérimentale du
Laboratoire d‘arido-culture et cultures oasiennes de l'institut des Régions Arides. En se basant sur les travaux de
Seyhan et Özambak (1994), le prélèvement des explants d'olivier est réalisé entre Avril et Septembre, période où
les exsudations phénoliques sont minimisées. Les explants nodaux prélevés ont été lavés pendant quelques
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minutes sous l‘eau courante, puis immergés quelques instants dans l‘alcool 70% et trempés 20 minutes dans 25
g/l de Ca(OCl)2 (65%) avant d‘être rincées abondamment à l‘eau distillée stérile.

2.2. Milieux et conditions de culture


Les milieux de base testés sont MS (Murashige et Skoog) et 1/2 MS (Murashige et Skoog dont les
macroéléments ont été réduits de moitié). Dans la phase d‘initiation, la BAP a été additionnée à 0, 0.5, 1, 2, 3, 4,
5 et 6 mg/l en présence ou non d‘ANA à 0, 0.1, 0.5 mg/l. La prolifération des pousses a été testée en présence
de BAP à 0, 2 et 4 mg/l en combinaison avec ANA testés à 0 et 0.1 mg/l et AgNO3 à une concentration de 0,
0.2 et 0.8 mg/l. L‘induction racinaire a lieu dans un milieu additionné ou non d‘auxine. Les auxines comparées
sont l‘AIB (acide indole-3-butyrique), l‘ANA (acide -naphtalène acétique) L‘induction racinaire a lieu en
présence ou non de 3mg/l de charbon actif.
Les milieux de culture ont été solidifiés par l‘agar (7 g/l) et autoclavés, après ajustement du pH à 5.8, pendant 20
minutes à 121°C. L‘initiation, la prolifération et l‘enracinement des pousses ont été réalisés à la lumière, sous
une photopériode de 16 h. La température a été maintenue à 25±2°C.

2.3. Analyses statistiques


Le dispositif expérimental a été bâti sur un modèle complètement aléatoire. Le test de Duncan au seuil de 5%, a
été utilisé pour le classement des moyennes. L‘analyse de la variance (ANOVA) est utilisée pour la comparaison
des traitements.

3. Résultats et discussions
3.1. Débourrement des pousses
En absence des régulateurs de croissance, le taux de débourrement des bourgeons axillaires est resté trop faible
pour les deux milieux testés MS et MS/2 où dans le cas optimal, un seul bourgeon du nœud a débourré et est
resté chétif sans développement ultérieur (figure 1, a et b). D‘où la nécessité d'introduire des régulateurs de
croissance dans le milieu de culture. Nos résultats sont en concordance avec plusieurs travaux (Chatibi, 1999 ;
Trabelsi, 2006) qui ont signalé que pour les ligneux l'addition des régulateurs de croissance est indispensable.

a b c
C
Figure 1. Réactions des explants mis en culture sur un milieu dépourvue de BAP (a), avec une dose insuffisante
ou excessive (b) et en présence d'une dose efficace (4 mg/l) de BAP

En présence uniquement de BAP, les explants qui ont débourré les premiers avec un pourcentage de
débourrement le plus élevé sont ceux mis en culture dans un milieu contenant 4 mg/l de BAP (tableau 1).
L'addition d‘ANA à 0.1 mg/l a principalement favorisé la longueur de la pousse formée (tableau 1). Une dose
plus importante d'ANA (0.5 mg/l) a cependant diminué le pourcentage de débourrement, le nombre de nœud et
la longueur des pousses ainsi développées.

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Tableau 1. Effet des régulateurs de croissance sur le débourrement des pousses


Cytokinine: Auxine: ANA Taux de Nombre Longueur cals à la base de
BAP (mg/l) (mg/l) débourrement(%) moyen des moyenne des l'explant (1)
nœuds pousses

0 0 9 1 g 0.1 g -
0.5 0 20 1.5 f 0.5 f +
1 0 40 2 e 1 e +
1.5 0 70 2.9 c 2.2 c +
2 0 75 3.5 b 3b ++
3 0 80 3.7 ab 3.1 b ++
4 0 85 4 a 3.4 a ++
5 0 60 2.5 d 1.1 e +++
6 0 15 1.5 f 1e +++
4 0.1 85 4 a 3.5 a ++
4 0.5 60 1.5 f 2d +++
(1)
Intensité de formation des cals à la base de l'explant : -: nulle; +: faible; ++: moyenne; +++: importante
Les moyennes ayant des lettres différentes sont significativement différentes à P< 0.05 (Test Duncan).

a b c

d e
Figure 2. Aspect des explants après 20 jours (a), 30 jours (b) et 45 jours (c, d et e) en présence de 4 mg/l de
BAP et 0.1 mg/l d‘ANA

3.2. Prolifération des pousses


Plusieurs auteurs ont signalé la délicatesse de cette phase pour les espèces ligneuses et en particulier pour
l'olivier (Rugini, 1984; Bricoli et al., 2000; Leva et al., 2004; Trabelsi, 2006) qui se montre souvent récalcitrant.

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Tableau 2. Résultats des différentes combinaisons de milieu de culture utilisées pour la prolifération des
microboutures.
Milieu BAP (mg/l) ANA AgNO3 nombre Longueur cals à la
(mg/l) (mg/l) moyen des moyenne des base des
nœuds pousses pousses (1)
MS 0 0 0 2 d 0.8 e -
MS/2 0 0 0 2 d 0.8 e -
MS 2 0.1 0 3.7 c 1.7 a +++
MS 4 0 0 3.8 bc 2.3 c +++
MS 4 0.1 0 4 ba 2.6 b +++
MS 4 0.1 0.2 4.2 a 3.1 a +
MS 4 0.1 0.8 2d 0.7e -
(1)
Intensité de formation des cals à la base de l'explant : -: nulle; +: faible; ++: importante
Les moyennes ayant des lettres différentes sont significativement différentes à P< 0.05 (Test Duncan).

En absence de régulateurs de croissance, les pousses n'ont pas proliféré aussi bien dans le milieu MS que MS/2
malgré l‘absence des cals à la base. En présence de BAP, les pousses d'olivier ont encore montré une
récalcitrance aussi bien à l'allongement qu'à la néoformation de bourgeons. Alors qu'elles forment de très
intéressants cals à la base, cause direct de cette récalcitrance. Ces cals ont proliféré rapidement au dépend des
pousses. Comme première étape dans le chemin d‘amélioration de la phase de prolifération, nous avons procédé
à l‘addition d‘une auxine l‘ANA à des doses croissantes. Additionnée à 0.1 mg/l, cette auxine a montré un effet
positif (tableau 2). A une dose plus importante (0.5 mg/l) cette auxine a montré un effet inhibiteur sur la
prolifération des pousses mais effecteur sur celle de cals à la base (tableau 2). L'effet bénéfique de faibles doses
d'auxines sur l'allongement et la néoformation des bourgeons est signalé aussi par Trabelsi (2006). Dans une
deuxième étape dans le chemin d‘amélioration de la prolifération, naturellement récalcitrante nous avons
procédé à l'addition d'AgNO3. La dose efficace de ce composé est de 0.2 mg/l (figure 3). L‘étude statistique a
montré une supériorité hautement significative (P <0,0001) du milieu contenant 4 mg/l BAP, 0.1 mg/l d‘ANA et
0.2 mg/l d‘AgNO3. En présence de 0.8 mg/l un effet toxique sur les microboutures est observé (tableau 2).
L'effet bénéfique d'AgNO3 est signalé par plusieurs auteurs (Ozden-Tokatli et al.,2005 ; Al Khayri et Al-
Bahrany, 2004 ; Kotsias et Roussos, 2001 ; Luciani et al., 2001).

a b

figure 3. Effet d‘AgNO3 dans la multiplication des axes végétatifs: importance de cals en absence d'AgNO3 (a);
réduction de la taille des cals basaux et amélioration de la prolifération des pousses en présence d'AgNO 3 (b).

3.2. Enracinement des microboutures


L‘enracinement des pousses a eu lieu 45 jours de mise en culture en émettant des racines grosses peu
nombreuses (figure 4). Ce sont uniquement les milieux contenant l‘AIB ont permis l‘enracinement. En présence
d‘ANA, aucune rhizogenèse n‘a été observée. Le milieu MS/2 enrichi de 3 mg/l d‘AIB et 3g/l de charbon actif a
donné le meilleur pourcentage d‘enracinement (50 %).
Cette phase présente toujours des difficultés chez les ligneux (Walali, 1993). Chez le cultivar ‗Chemlali Jerba‘
l‘auxine la plus active pour l‘enracinement est donc l‘AIB. Cette auxine a été utilisée par plusieurs auteurs pour
l‘enracinement de certains cultivars d‘olivier (Maalej et al. 2002 ; Chaari et al., 2002 ; Seyhan, 1999 ; Sghir et
al., 2005). Actuellement l‘AIB est l‘hormone la plus employée pour le bouturage (ligneux et herbacé) de l‘olivier
(Mehri et Hellali, 1995). L‘addition de charbon actif a montré son effet stimulateur sur l‘enracinement du
cultivar d‘olivier ‗Chemlali Jerba‘ (figure 4).
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Figure 4. Enracinement des racines après 2 mois de culture dans le milieu MS/2 enrichi de 3 mg/l AIB et 3 g/l
de charbon actif

4. Conclusion
Les essais menés sur la ‗Chemlali Jerba‘ permettent de conclure ce qui suit :
- En phase d‘établissement de culture, Le milieu MS enrichi de 4 mg/l de BAP et 0.1 mg/l d‘ANA donne le
meilleur résultat ;
- Dans la micropropagation de l‘olivier et pour des raisons économiques, la BAP à 4 mg /l en combinaison
avec 0.1 mg /l d‘ANA mais surtout en présence de 0.2 mg /l d‘AgNO3 peut remplacer avec succès la Zéatine,
cytokinine très coûteuse vue son origine naturelle ;
-L‘AIB à 3 mg/l et en présence de charbon actif (3 g/l) permet de garantir le meilleur enracinement des
explants du cultivar ‗Chemlali Jerba‘.

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Etude de quelques propriétés physico-chimiques et biochimiques de quelques types de


vinaigres traditionnels de dattes issus de cultivars de la région d'Ouargla (Sahara
septentrional Est Algérien)
BOUAZIZ Sabrina *, OULD EL HADJ Mohamed Didi *
*Laboratoire de protection des écosystèmes en zones arides et semi-arides, Université KASDI MERBAH d'Ouargla-Algérie,
E-mail: bz.sabrine@yahoo.fr

Résumé :
Le vinaigre traditionnel de datte est un bioproduit à partir d‘une double bioconversion, issu du savoir faire des populations des localités du
Sahara Septentrional Est Algérien. Les analyses physico-chimiques et biochimiques de deux types de vinaigres traditionnels produits à partir
des divers cultivars de dattes tels que Tachrwit et H'Chef Déglet Nour de la région d'Ouargla, sont entreprises. Au vu des résultats, il apparaît
que les différents types de vinaigres traditionnels de dattes pour la présente étude, se caractérisent par un pH acide de l'ordre de 3.400±0.0050
pour le vinaigre de Tachrwit et de 3.410±0.0050 pour celui de H'Chef Déglet Nour, de plus il est noté une acidité totale ne dépasse pas
2.700±0.6900 % pour le vinaigre H'Chef Déglet Nour. Les teneurs des sucres vont de 2.357±0.1800 % pour le vinaigre de Tachrwit à
13.17±4.8600 % pour celui de H'Chef Déglet Nour. Les valeurs maximales des sucres résultent du fait que les vinaigres de dattes étudiés,
n‘ont pas pu achever leur processus de fermentation des glucides, ceci se traduit par un goût sucré. L'analyse qualitative des sucres, a montré
l'existence du fructose et de l'acide uronique dans les deux types du vinaigre. Il est noté pour les polyphénols des taux pouvant atteindre
183.4±30.350 mg d'acide gallique équivalent /kg pour le vinaigre du cultivar Tachrwit, d‘où son activité antioxydante.
Mots clés: Vinaigres, traditionnel, dattes, physico-chimiques, biochimiques, bioconversion

Study of some physico-chemicals and biochemicals proprieties of some types of traditional dates vinegar from cultivars in the region
of Ouargla (Sahara northern-East of Algeria)

Abstract :
Traditional date vinegar is a bioproduct from a double bioconversion, from the expertise of people in communities in Northern Sahara
eastern Algeria. The physico-chemicals and biochemicals of two types of traditional vinegar produced from various cultivars of dates such as
Tachrwit and H'Chef Déeglet Nour of Ouargla region are undertaken. Given the results, it appears that different types of traditional dates
vinegars for this study are characterized by an acidic pH in the range of 3,400 ± 0.0050 for the vinegar Tachrwit and 3.410 ± 0.0050 for the
H‘Ched Déglet Nour, plus it is rated a total acidity does not exceed 2.700 ± 0.6900% of H'Chef Deglet Nour vinegar. The levels of sugars
range from 2.357 ± 0.1800% for the vinegar Tachrwit to 13.17 ± 4.8600% for that of H'Chef Déglet Nour. The maximum values of sugars
resulting from the fact that dates vinegar studied were unable to complete their fermentation of carbohydrats; this translates into a sweet
taste. The qualitative analysis of sugars showed the presence of fructose and uronic acid in both types of vinegar. He is noted for polyphenols
rates up to 183.4 ± 30,350 mg gallic acid equivalent / kg vinegar cultivar Tachrwit, hence its antioxidant activity.
Keywords: Vinegar, traditional dates, physico-chemicals, biochemicals, bioconversion

1. Introduction
Le palmier dattier, l‘arbre des zones arides et semi-arides. Elle à toujours été la clef de voûte de l'activité
agricole et de l'organisation sociale des populations sahariennes (Siboukeur, 1997) . Les produits à base de
dattes sont nombreux et diversifiés, parmi les quels on peut énumérés le vinaigre de dattes.
Certains pays avec l'IRAK en tête, s'orientent vers les industries de transformation des dattes qui
malheureusement n‘existent pas en Algérie. Cependant, dans la cuvette d'Ouargla la production de vinaigre
traditionnel de dattes est connue depuis fort longtemps. C‘est un savoir faire local ancestral qui utilise un
matériel artisanal conférant à ce produit des avantages organoleptiques et thérapeutiques que l‘on ne retrouve pas
chez le vinaigre industriel (Ould El Hadj et al., 2001a). Cette bioconversion traditionnelle utilise des levures et
des bactéries locales qui existent naturellement sur les dattes. Face à ce constat, la présente étude vise à la
recherche de quelques propriétés physico-chimiques et biochimiques de quelques types de vinaigres de dattes
collectés à traves la région d'Ouargla.

2. Matériels et méthodes
2.1. Méthode d'échantillonnage
Les échantillons de vinaigre collecté sont élaborés à partir de différentes variétés de dattes, dont Tachrwit (datte
demi-molle) et H‘Chef Déglet Nour (datte parthénocarpique de la variété Déglet Nour). Les échantillons de
vinaigre de dattes sont collecte a partir de différents localité de la région, mit dans des flacons en verre
préalablement stériles, sur chaque flacon étiqueté, sont notés toutes les informations spécifiques à l‘échantillon.
Ils sont entreposés à la température ambiante avant analyse.

2.2. Méthodes d'analyses


Pour chaque échantillon de vinaigre traditionnel de dattes considéré, les différentes analyses s‘effectuent en trois
essais. Les différentes méthodes d'analyses effectuées sont résumées dans le tableau 1.

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Analyses Méthodes Références


pH potentiomètrie Rejsek, 2002
Conductivité électrique conductimétrie Rejsek, 2002
Densité densitomètrie Clavet, 1912
Cendres Gravimétrie Audigie et al., 1984
Matière sèche (MS) Gravimétrie Audigie et al., 1984
Dosage des alcools Aérométrie Guiraud, 1998
L'acidité totale Titrimétrie Clavet, 1912
Dosage des sucres totaux méthode au phenol-sulfirique Multon, 1991
Dosage des protéines méthode de LOWRY Lowry et al, 1951
Dosage des lipides méthode d'extraction directe Multon, 1991
Dosage des phénols totaux Methode de Folin-Ciocalteu Masino et al., 2008

Tableau 1.- Analyses physico-chimiques et biochimiques effectuées

3. Résultats et discussion
Les résultats d'analyses physico-chimiques sont consignés dans la figure 1. Le pH des vinaigres sont comprisent
entre 3,400±0,0050 et 3.410±0.0050 pour les vinaigres de types Tachrwit et H‘Chef Déglet Nour respectivement.
Masino et al. (2005) et Masino et al. (2008), signalent des pH allant de 2,40±0,13 à 2,49±0,2, pour le vinaigre
traditionnel balsamique. Un pH acide inhibe le développement des microorganismes pathogènes. La densité des
vinaigres
de dattes est comprise entre 1.020±0.0001 et 1.039±0.0020 pour les vinaigres de Tachrwit et H'Chef Déglet
Nour. Masino et al. (2008) rapportent des densités de 1,27±0,009 à 1,35±0,015 pour les vinaigres traditionnels
balsamiques d'Emilia-Romagnia. Cette densité, renseigne sur les matières colloïdales en suspension (Ould El
Hadj et al., 2001a).
De même, il est à noter des teneurs en matière sèche, de l‘ordre de 7.260±0.1100 à 10.79±0.2100 % pour les
vinaigres de Tachrwit et H'Chef Déglet Nour respectivement. D‘après Masino et al. (2008), cette teneur varie
entre 55,5±1,6 à 66,7±4,5 % pour le vinaigre traditionnel balsamique. Ould El Hadj et al. (2001a) notent des
teneurs de 6,59, 10,0 et 11,26 % pour le vinaigre traditionnel de dattes des variétés Harchaya, H'Chef Déglet
Nour et Hamraya respectivement. Parallèlement, l'analyse de la conductivité électrique des différents types de
vinaigres traditionnels de dattes, montre des résultats proches (Fig. 1). La conductivité électriques la plus élevée
est observée au niveau du vinaigre issu de H'Chef de la variété Déglet Nour avec 7,340±0,0400 µs/cm. Celle de
Tachrwit est la plus faible soit 6.560±0.0500 µs/cm. La conductivité électrique renseigne sur l‘activité ionique
des différents vinaigres traditionnels de dattes. Les valeurs élevées de la conductivité électrique, semblent
découler de l‘absence de nettoyage des dattes lors de l‘élaboration du vinaigre. Elles peuvent être le fait de l‘eau
du robinet qui est caractérisée par une charge non négligeable en sels dissous Ould El Hadj et al. (2001a). On
remarque que les compositions en cendres des vinaigres traditionnels de dattes apparaissent très proches (Fig. 1).
Elle est de 0.566±0.0570 % et 0,633 ± 0,0570 % pour Tachrwit et H'Chef Déglet Nour respectivement. Cette
composition en cendres informe sur la composition minérale des échantillons étudiés.

Figure 1.- Caractéristiques physico-chimiques des différents échantillons de vinaigre de dattes

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Les différents échantillons de vinaigres de dattes étudiés, laissent remarquer une acidité totale faible. Cette
acidité est comprise entre 1.020±0.4000 et 2,700 ± 0,6900 % pour Tachrwit et H'Chef de Déglet Nour
succivement (Fig. 2). Ces teneurs en acidité totale apparaissent très faibles et largement différentes de celles
indiquées par la réglementation actuelle et les normes AFNOR/CEN, indiquant une teneur en acide totale du
vinaigre inférieure à 50 g pour 1000 ml, calculé en acide acétique pur. La teneur en acide totale du vinaigre de
vin ne doit pas être inférieure à 60 g pour 1000 ml, calculée en acide acétique pur (Grelon, 2005)
L'analyse de l'alcool brut dans les vinaigres traditionnels de dattes échantillonnés dans la localité d'Ouargla,
montrent des teneurs proches, voire similaires d‘un vinaigre de dattes à l‘autre (Fig. 2), et ne dépassent pas le
1%. Elles sont de 0,986 ± 0,0050% pour Tachrwit et de 0,991 ± 0,0001% pour H'Chef Deglet Nour. Clavet
(1912) note des proportions d'alcool non transformé de 1%, au niveau du vinaigre de vin, que le fabricant y
laisse pour éviter la suroxydation de l'acide acétique, car à plus de 1,5% d‘alcool résiduel, l'acide acétique est
attaqué et détruit parce qu'il devient une source de carbone pour les bactéries acétiques Ould El Hadj et al.
(2001a).

200
150
100
50
0
Tachrwit

Figure 2.- Caractéristiques chimiques et biochimiques des différents échantillons de vinaigres de dattes.

La figure 2 donne un aperçu sur les quantités de sucres totaux. Elles sont comprises entre 2.357±0.1800 et 13,17
± 4,860 % dans les vinaigres issus de cultivars Tachrwit et H'Chef Deglet Nour respectivement. Ould El Hadj et
al. (2001a) indiquent des teneurs de sucres de 9,58 %, 16,64 % et 18,30 % pour les types de vinaigre des variétés
Hamraya, H'Chef Déglet Nour et Harchaya respectivement.
L'analyse qualitative des sucres résiduels des différents échantillons de vinaigres de dattes, est rapportée dans la
figure 3. Elle laisse apparaître l'existence de fructose et l'acide uronique chez les deux types de vinaigres de
dattes étudiés, de plus, on remarque que les échantillons de vinaigres ne renferment plus de xylose et de
saccharose.
Les quantités de protéines dosées dans les échantillons de vinaigre de dattes, ne dépassent pas 0.517±0.1800 %
pour le vinaigre de type H'Chef Déglet Nour (Fig. 2).
Dowson et Aten (1963), considèrent que les dattes renferment entre 1,75 à 2,95% de protéines de poids de la
pulpe à l'état frais. La présence des protéines dans le vinaigre permet d'enrichir le milieu et de rehausser sa valeur
nutritionnelle. Cependant, les teneurs en lipides des différents échantillons de vinaigres de dattes étudiés, sont de
l'ordre de 0,100 ± 0,1000% pour le vinaigre de type Tachrwit et de 0,245±0,0450 % pour le vinaigre de H'Chef
Déglet Nour. La présence des lipides ou de la matière grasse chez les dattes, est très faible. Elle varie de 0,06 à
1,9 % selon Dowson et Aten (1963), les quantités de lipides, existant dans le vinaigre, sont d'origine de la
matière première, les dattes.
La figure 2 donne un aperçu sur la composition phénolique totale des échantillons de vinaigres de dattes étudiés.
Cette teneur est de l‘ordre de 125,2±6,0400 mg d'acide gallique équivalent /kg comme valeur minimale observée
dans le vinaigre issu de la variété H'Chef Deglet Nour, pour celui de Tachrwit, ces teneurs sont de 183,4±30.350
mg d'acide gallique équivalent/kg. Xu et al. (2007) et Davalos et al. (2005), la composition des phénols totaux
est entre 34,36±0,82 et 99,08±1,67 ug/mg pour le vinaigre de riz poisseux aromatique,

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Sacc Glu Fru Xyl A.glu HD Ta

Figure 3.- Analyse qualitative des sucres des différents échantillons


de vinaigres de dattes
(Sacc: saccharose, Glu: glucose, Fru: fructose, Xyl: xylose, A.glu: glucuronique; HD: H'Chef Deglet Nour, Ta:
Tachrwit, Tin: Tinissine, H: Harchaya, DB: Dégla Beida, A: Aagina).
Phase mobile : acide acétique/chloroforme (44/56)

et varie entre 306±4 et 867±7 mg d'acide gallique équivalent par litre pour le vinaigre de vin. En outre, pour
Mansouri et al. (2005), la composition phénolique totale des dattes algériennes varie de 2,49 à 8,36 mg d'acide
gallique équivalent pour 100 g de poids frais de dattes. Les composés phénoliques sont en effet des éléments
importants de qualités sensorielles dont la couleur, l‘astringence… et nutritionnelles, des végétaux que
consomme l'homme. Leur intervention dans la santé, est maintenant reconnue dans des domaines variés. La lutte
contre l'athérosclérose, l‘action anticancérigène pour certains d'entre eux et l‘action antioxydante (Sarni-
Manchado et Cheynier, 2006), et leur existence dans le vinaigre, à pour origine les dattes.

4.- Conclusion
Les populations des localités du Sahara septentrional Est, sont connues pour leur savoir faire, dans l‘élaboration
du vinaigre traditionnel de dattes. L‘étude des caractéristiques physico-chimiques et biochimiques de deux
échantillons de vinaigres traditionnels de dattes élaboré à partir des cultivars Tachrwit et H'Chef de la variété
Deglet Nour, sont entreprises dans la présente étude. Les résultats laissent apparaître, que les différents vinaigres
traditionnels de dattes, présentent un pH acide, des teneurs importantes en matière sèche, en conductivité
électrique et en cendre, ce qui traduit une composition minérale importante
L'analyse chimique et biochimique a révélé la teneur des échantillons de vinaigres de dattes, en acidité totale
faible, et ne dépasse pas 2,700±0,6900 % pour le vinaigre de type H'Chef Déglet Nour. Toutefois, la teneur en
alcool brut ne dépasse pas 1% dans les vinaigres. En plus une importante teneur en sucres totaux, est remarqué,
de l'ordre de 13.17±4.8600 % pour le vinaigre de la variété H'Chef Déglet Nour. Cette richesse en sucres des
différents vinaigres donne un goût sucré au produit. Les résultats obtenus concordent avec ceux trouvé par
OULD EL HADJ et al . (2001a), la présente étude, rapporte la teneur des vinaigres étudiés en sucres simples,
notamment le fructose et l‘acide uronique. Néanmoins, dans les vinaigres de la présente étude, il est a remarqué,
des faibles teneurs en protéines et en lipides et des teneurs remarquables en phénols totaux, allant jusqu'a
183,4±30.350 mg d'acide gallique équivalent/kg pour le vinaigre issu de la variété H‘Chef Déglet Nour, d‘où son
activité antioxydante, ce qui permet de rehausser la valeur nutritionnelle de vinaigre de dattes.

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Analyse des grains de pollen de quelques espèces steppiques par microscopie


électronique à balayage
Choukri A* et Naas O**.
Université Ziane Achour de Djelfa 17003 Algérie.
Choukri Ali*: Professeur. E-mail : ct_cud@yahoo.fr
Naas Oumsaad**. Maître assistante. E-mail : naasoumsaad@hotmail.fr

Résumé :
Cette étude porte sur la morphologie du pollen de quelques espèces steppiques par le biais de la microscopie photonique et de la microscopie
électronique à balayage. L‘analyse des images obtenues a permis de déterminer le diamètre polaire et le diamètre équatorial des grains de
pollen ainsi que leur exine et leur taux de fertilité. Les résultats de l‘analyse statistique ont mis en évidence la variabilité des diamètres des
grains du pollen au sein de la même famille botanique, la dominance de la forme prolée, l‘aspect tricolporé et l‘exine ponctuée chez la quasi-
totalité des pollens observés. Les mêmes résultats font ressortir une relation négative significative entre la forme et la fertilité du pollen.
Mots clés : espèces steppiques ; grain de pollen ; diamètre polaire ; diamètre équatorial ; exine ; taux de fertilité.

Abstract:
The morphological characteristics of pollen grains for some plants species collected from the steppe land was studied in this paper. The polar
and equatorial diameters were determined and the different exine shape was observed by the analysis of pictures took by the photonic
microscope and the electronic scanning microscope. Further, the fertility rate of pollen grains and the relation between fertility and pollen
grain shape were also carried out. The results showed a diversity of pollen grain‘s diameters for the same plant family and the dominance of
one specific exine and pollen grain shape, on the other hand, the pollen grain shape had a negative relation with the fertility rate for the
almost plant families studied.
Key words: steppe species; pollen grain; polar diameter; equatorial diameter; exine; fertility rate.

1. Introduction
Depuis des décennies, les actions anthropiques et les changements climatiques affectent négativement
l‘écosystème steppique, notamment son importante diversité floristique. (Abdelguerfi, 1988 ; Bouattoura, 1988 ;
Hakimi, 1988 ; Lepart, 1997 ; Scheff, 1959 in Parizeau, 1997 ; Kremer 1994 in Hubert et Bastien, 1999 et Hubert
et Bastien, 1999). Par exemple, de 1993 à 2006, les données démographiques montrent une population totale en
accroissement presque régulier chaque année à la suite d‘un faible ralentissement entre 1990 et 2000. Le taux
d‘accroissement naturel a baissé de 2,49 en 1992 à 1,48% (2000) avant de repartir régulièrement à la hausse pour
se situer à 1,78% en 2006 (Atchemdi, 2008). Celui des milieux steppiques est largement au-dessus de cette
moyenne nationale. La jeunesse de la population est avérée dans les milieux ruraux sahariens, montagneux,
notamment steppiques où les activités principales sont la culture et l‘élevage (Atchemdi, 2008).
D‘après les données climatiques, notamment celles des précipitations annuelles dans le milieu steppique de
Djelfa indiquent un changement irrégulier pendant cette dernière décennie. Les années 2000, 2001, 2002 et 2005
ont été distinguées comme années de fortes températures moyennes et les moins pluvieuses où les précipitations
moyennes annuelles étaient < 200 mm (DSM-Djelfa, 2009). Ceci a fortement influé sur les pratiques d‘élevage
et de culture dans cette wilaya. A chaque sécheresse, la productivité des parcours naturels devient probablement
très faible et les dommages causés aux éléments biologiques sont plus importants. Tous ces phénomènes
anthropiques et naturels agissent donc directement et, parfois, de manière irréversible sur la faune et la flore de
l‘écosystème steppique.
La perte de la diversité floristique constitue, en elle-même, une menace et les implications pour l‘écosystème
steppique et ses habitants ne sont pas tout à fait comprises. Il en est de même pour la fonction de pollinisation.
Existe-t-il encore des caractéristiques intrinsèques de quelques espèces steppiques en mesure de supporter des
stress d‘origine naturelle et anthropique pour pérenniser la richesse floristique des parcours naturels steppiques ?
A priori, la grande variabilité morphologique apparaît comme une manifestation des perturbations mais
n‘implique pas forcément une absence de pouvoir fertilisant naturel. L‘étude des marqueurs morphologiques et
de la fertilité des grains de pollen apporte des éléments d‘appréciation sur l‘impact des changements climatiques
et des activités humaines sur la biodiversité et la manière de la préserver. Après l‘explication de la méthode qui
convient à cet aspect de la problématique, il convient d‘analyser successivement la variabilité morphologique et
du potentiel fertilisant en ayant recours aux indicateurs statistiques.

2. Matériel et méthodes
Le matériel végétal récolté provient de la wilaya de Djelfa suivant les sous-étages bioclimatiques identifiés par
Claudin et al. (1979) cités par Pouget (1980). C‘est un milieu écologique de grandes variabilités en termes des
dunes, des dayas et des parcours steppiques naturels.
Après l‘écrasement des anthères sur une lame microscopique, les pollens ont été délicatement préparés pour
l‘analyse en raison de leur fragilité décrite en 1935 par Woudhouse (Pons, 1958). Ensuite, il a eu la
détermination du taux de fertilité par la technique de coloration avec le Carmin acétique, l‘analyse et la
photographie par la microscopie électronique à balayage.
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Différentes approches sont utilisées pour l‘étude de la variabilité morphologique des grains de pollen des plantes
steppiques (cf. planche 1) et leur taux de fertilité. Il s‘agit notamment des méthodes :
(Comparaison entre 50 espèces) (Répétition = 30 grains de pollen / espèce).
- Caractères qualitatifs : Etude de l‘aspect et de l‘ornementation de l‘exine du grain de pollen ; présence ou non
des sillons ou apertures.
- Caractères quantitatifs : Mesure du diamètre polaire (DP) et du diamètre équatorial (DE) ; Echantillon = 30
grains de pollen/espèce.
- Taux de fertilité des grains de pollen : Echantillon = 30 lames d‘observation microscopique / espèce.
- Observation par microscope électronique à balayage : L‘analyse de l‘aspect morphologique de l‘Exine du grain
de pollen. (Echantillon = Une image / espèce).

3. Résultats et discussion
A ce niveau, il convient de rappeler que deux apports scientifiques suscitent particulièrement notre intérêt. Il
s‘agit effectivement de la morphologie (variabilité intra et interspécifique) et de la fertilité des grains de pollen
des espèces steppiques.

3.1. Etude morphologique des grains de pollen


- Analyse de la variabilité quantitative intra spécifique
L‘analyse intra-spécifique indique une variabilité assez significative de 72 % entre les valeurs de DP et de DE
des grains de pollen des espèces étudiées (cf. planche 1). La variabilité biométrique des grains de pollen résulte
essentiellement du type de genèse dans les anthères. Or les facteurs climatiques, notamment les variations de
température ont une influence sur cette genèse (Pons, 1958 et Heller et al., 1995). Elles agissent donc
directement sur toutes les réactions biochimiques (enzymatiques) se déroulant dans le compartiment floral des
différentesespèces.
La variabilité de la forme au cours de l‘estimation du rapport DP/DE des grains de pollen permet de les classer
en deux catégories morphologiques : pollen longiaxe (86 % des espèces étudiées) dont le DP>DE et pollen
bréviaxe (14 % des espèces étudiées) dont le DP<DE (Bui-thi-maï, 1974 in Renault-Miskovsky et Petzold, 1989
et Guerin et al., 1993). Le traitement statistique de ces résultats fait observer un coefficient de variation de 62 %
entre le DP et le DE : plus le DP augmente, le DE augmente en parallèle et inversement.
- Aspects morphologiques des familles étudiées : Selon ces critères de détermination, les grains de pollen ont été
classés en :
 Groupe des monades dont le pollen referme un seul grain regroupant 98 % des espèces de l‘ensemble de
l‘échantillon ;
 Groupe des poliades (2 %) dont le pollen est formé de plusieurs grains et qui est représenté par l‘espèce
: Acacia cyanophylla (16 grains par pollen).
Ces résultats confirment ceux de Pons (1958) et leur description par famille fait ressortir que
la symétrie du pollen des différentes familles a été classée en deux catégories. Celle de la symétrie radiale est
présente chez 90 % des espèces étudiées et la catégorie de la symétrie bilatérale atteint 10 % de l‘ensemble des
espèces étudiées.
Selon l‘aspect du pollen par famille étudiée, les grains de pollen ont été décrits comme suit : L‘exine ponctuée
apparaît chez 38 %, alors que l‘exine lisse existe avec un pourcentage de 30 % de pollen des familles botaniques
des espèces steppiques étudiées. L‘aspect réticulé arrive en troisième ordre avec 10 % et puis, on retrouve les
deux aspects exiniques tels que intecté et échiné présents à égalité avec 8 %. Enfin, l‘aspect strié de l‘exine est
rarement présent (2 %) chez l‘ensemble des grains de pollen et en réalité n‘existe que chez l‘espèce Sedium
sediforme de la famille des Crassulacées.
Pour ce qui concerne la forme du pollen des familles étudiées, on peut remarquer la prédominance de la forme
prolée des grains de pollen pour la quasi-totalité des familles botaniques. Elle est suivie par la forme arrondie et,
en dernier ordre, arrive la forme ovale de pollen.
- L‘ornementation de l‘exine du pollen est le dernier aspect morphologique pris en compte par l‘étude et
s‘appuie sur la présence des pores et des sillons ainsi que la détermination de leurs aspects.
L‘observation indique que les grains de pollen ont engendré une multitude d‘aspects structuraux. Parmi
les 50 espèces étudiées, 46 % des espèces ont un pollen dit tricolporé avec la présence de 3 sillons et 3
pores. L‘aspect monocolporé, qui vient à la suite du premier, est représenté à hauteur de 12 % des
espèces. L‘aspect ou l‘ornementation de l‘exine (apertures et sillons) est considérée comme un critère
variable d‘une espèce à l‘autre mais au sein de la même espèce, une certaine stabilité est remarquée
(Reille, 1990 et Bonnefille et Riollet, 1980).

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Planche 1. Photos des grains de pollen

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3.2. Taux de fertilité et sa variabilité en fonction de la forme du pollen


Pour compléter la description morphologique, une estimation du taux de fertilité du pollen des plantes étudiées
est nécessaire afin de déterminer la stérilité mâle de quelques plantes steppiques. Les résultats montrent
clairement que pour la majorité des plantes, les taux de fertilité sont compris entre 70 et 80 %. Ces pourcentages
sont très élevés, cependant, ils semblent s‘expliquer par la période de notre échantillonnage qui a coïncidé avec
la saison fertile de l‘année, notamment le début de floraison des fleurs (du pollen frais). Le maximum et le
minimum des valeurs de fertilité ont été respectivement engendrés par les espèces ci-après :
 Adonis dentata (famille des Renonculacées) avec E- type =8,575 ; Variance = 73,533 et une Moyenne =
95,478 ;
 Salvia verbenaca (famille des Labiées) avec E- type =29,232 ; Variance = 854,510 et une Moyenne =
59,667.
Ces indicateurs statistiques font remarquer que l’Adonis dentata oppose une meilleure résistance aux variations
de température. Et par conséquent, Adonis dentata joue un rôle appréciable dans l‘écosystème steppique.
La probabilité d‘une liaison entre la forme des grains de pollen et leur fertilité est réalisée à partir de la
comparaison des variances en groupes indépendants (test t) et fondée sur les données brutes de DP, DE et des
taux de fertilité des grains de pollen. L‘analyse fait ressortir une probabilité significative à très hautement
significative des deux diamètres avec le taux de fertilité.

4. Conclusion
La réalisation et l‘analyse du test de fertilité, des mesures biométriques et de l‘aspect morphologique de l‘exine
permettent de faire ressortir que :
Les mesures brutes de diamètres (DP et DE) et le pourcentage de fertilité font observer des taux de fertilité de 70
à 80 % néanmoins, la liaison est négativement significative entre la taille et la fertilité : l‘augmentation de la
taille n‘implique pas systématiquement celle du pouvoir fertilisant et inversement. Les écarts-types de 8,575 à
29, 232 et les variances de 73,533 à 854,510 montrent une grande variabilité des taux de fertilité parmi les 50
espèces de plantes étudiées. Toutefois, c‘est l‘espèce Adonis dentata de la famille des Renonculacées qui offre
une meilleure résistance aux stress naturels et anthropiques intervenant dans l‘écosystème steppique de Djelfa
car il y en a moins de stérilité mâle. De ce fait et compte tenu de cet intérêt écologique important, cette famille
méritent d‘autres études complémentaires pour connaître ses spécificités et la manière de les exploiter.
Des marqueurs morphologiques du point de vue ornemental, 46 % des 50 espèces ont de pollen dit tricolporé
avec la présence de 3 sillons et 3 pores de l‘exine avec une stabilité à l‘intérieure de la même espèce, alors que
l‘aspect monocolporé n‘en compte que 12 %. La persistance de ce caractère (stabilité) apparaît aussi comme un
signe de résistance, pour l‘instant, des espèces concernées par des perturbations qui interviennent dans
l‘écosystème des parcours naturels steppiques. Cependant, on ignore probablement à partir de quel degré ou de
quels paramètres, ces espèces ne pourront plus supporter les dommages et, de ce fait, provoquer à leur tour
l‘instabilité de l‘écosystème steppique. Cela devrait ainsi ouvrir d‘autres pistes de recherche.
L‘aspect strié de l‘exine n‘existe en réalité que chez l‘espèce Sedium sediforme de la famille des Crassulacées
avec un faible taux de (2 %). Par contre, l‘exine ponctuée apparaît chez 38 % des 50 espèces. Par ailleurs, on
peut observer la prédominance de la forme prolée des grains de pollen pour la quasi-totalité des familles
botaniques suivie successivement par la forme arrondie et la forme ovale de pollen des familles steppiques
étudiées.
On distingue deux principaux groupes de grains de pollen : Groupe des monades regroupant 98 % des espèces et
le Groupe des poliades (2 %) dont l‘espèce : Acacia cyanophylla est la plus représentative avec le pollen
contenant16 grains. L‘analyse de la variabilité morphologique intra-spécifique des deux diamètres (DP et DE)
des grains de pollen fait ressortir une variabilité exprimée par la forme légèrement variable des grains de pollen
au sein de la même espèce. Cette variabilité intra-spécifique de la forme est liée à une croissance non
proportionnée sur les deux axes polaire P et équatorial E de 74 % des espèces.
Au-delà de l‘appréciation qu‘on pourrait faire de ces résultats, il convient de souligner que l‘intervention des
stress d‘origine naturelle ou anthropique provoque des perturbations dans l‘écosystème dont les marqueurs
morphologiques et la fertilité sont des exemples. Quelques espèces disposent encore des spécificités intrinsèques
de résistance, comme c‘est le cas d’Adonis dentata de la famille des Renonculacées par rapport à la fertilité.
Néanmoins, les atteintes répétées et excessives arrivent à l‘atténuer avec des conséquences sur l‘ensemble de la
biodiversité floristique et les activités des habitants de la steppe de Djelfa.

5. Références bibliographiques
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National Agronomique. Annales I.N.A. El harrach.Tome. I. Vol.2.pp.95-111

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- Atchemdi K.A. (2008). La recherche agronomique et la situation alimentaire en Algérie. Thèse présentée en
vue de l‘obtention du diplôme de Doctorat d‘Etat en Sciences agronomiques. Institut National Agronomique
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- Bonnefille R. et Riollet G. (1980). Pollens des savanes d‘Afrique orientale. Edit du Centre
National de la Recherche Scientifique. Paris.129p.
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- DSM-Djelfa. (2009). Les moyennes mensuelles des températures et des précipitations durant la période 1999-
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- Guerin B., Bousquet, Cour P., Ervard J., Guerin F., Nolard N., Peltre G. et Sell
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- Lepart J. (1997). De la diversité spécifique à la biodiversité, les raisons d‘un succès. pp.4-10
- Parizeau M.H. (1997).La biodiversité. Tout conserver ou tout exploiter ? Sciences éthiques sociétés. Doebock
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- Pons A. (1958). Le pollen. Que sais-je ? Le point des connaissances actuelles. N°783.Paris.125p p.
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Scientifique. Paris. pp. 1-59 et 199-201
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Optimisation d’un milieu de culture à base de sirop de dattes pour la production d’un
bio pesticide bactérien
Jemni Monia (a), Maaroufi Abderrazek (b), Mejri Slah (c)
(a)
jemnimonia@yahoo.fr
(b)
Institut Pasteur de Tunisie
(c)
Institut National Agronomique de Tunisie

Résumé :
La production en masse de deux bactéries dotées de propriétés biopesticides a fait l‘objet de cette étude. Le choix d‘un milieu de culture à
base de sirop de sous produits de dattes a été dicté par la richesse de cette substance naturelle en sucres et en sels minéraux. Cela permet à la
fois de minimiser les coûts de production des bactéries et de valoriser les sous-produits des dattes.
L‘objectif de cette étude est donc d‘optimiser la formulation d‘un milieu de culture à base de sirop de dattes. L‘effet des interactions entre
les différentes concentrations de sirop de dattes, d‘extrait de levure et de (NH 4)2SO4 sur la croissance des bactéries a montré que ces trois
facteurs ont une influence sur les paramètres de la croissance des bactéries cultivées. Les facteurs ayant les effets les plus importants sont la
concentration de l‘extrait de levure et l‘interaction entre celle-ci et la concentration en sirop de dattes. La concentration en extrait de levure
s‘est avérée être un facteur limitant pour la croissance de Bacillus subtilis.
Mots clés : Bacillus subtilis, fermentation, biopesticide, optimisation de milieu de culture, sirop de dattes.

Abstract:
This study is turned towards biomass production of two bacteria having biopesticide activities. The choice of date syrup as a growth medium
is an important way to adapt bacteria to this natural substance rich in carbon hydrate sources and mineral salts. This medium could, also,
solve the problem of date wastes and minimise the price of bacteria.
This study is focused on formulation of a new medium based on date syrup. The study of interaction effect between date syrup, yeast extract
and (NH4)2SO4 concentrations shows that these three factors have an important influence on bacterial growth. The principal effects of these
factors are the concentration of yeast extract and its interaction with date syrup. The concentration of yeast extract was a limiting factor of
Bacillus subtilis‘s growth.
Keywords: Bacillus subtilis, fermentation, biopesticide, optimization of growth medium, dates syrup.

1.Introduction
L‘optimisation d‘un procédés de fermentation se fait le plus souvent selon trois critère: maximisation des
concentrations des produits de fermentation recherchés (biomasse microbienne, métabolites), minimisation du
temps de fermentation et des coûts d‘opérations (Leveau et Bouix, 1993).
Pour procéder à l‘optimisation d‘un milieu de culture, l‘utilisation d‘un plan d‘expérience est nécessaire. Cette
stratégie expérimentale met en œuvre un certain nombre d‘essais, correctement choisis et dont les résultats sont
analysés selon des lois statistiques (Goupy,2006).
Ce travail a été consacré aux essais de formulation et d‘optimisation d‘un milieu de culture à base de sirop de
dattes pour la production en bioréacteur de 5 litres de deux bactéries biopesticides. Le sirop de dattes est un
produit obtenu à partir de la transformation des écarts de triage de dattes. Ce produit a une richesse
exceptionelles en éléments nutritifs ce qui lui offre la possibilité d‘être utilisés pour la production de milieux de
culture pour les microorganismes (Mohamed et Khlif, 1997).

2. Materiel et methodes
L‘analyse de composition de sirop de dattes en sucres a été effectuée par chromatographie en phase liquide à
haute performance (HPLC Agilent 1100), en azote par la tecnique de biuret (Gornall et al 1949) et en sels
minéraux par la norme NFV 05-113,1972. L‘optimisation de milieu de culture à base de sirop de dattes pour la
production des biopesticides a été effectuée en suivant un plan composite centré qui est construit en ajoutant des
points de mesures à un plan factoriel complet ( Goupy,2006).
Dans ce travail, le glucose a été remplacé par le sirop de dattes qui est un source de sucres à faible coût. Le sirop
de dattes est riche en calcium, en manganése et en fer d‘où on ne va pas les ajoutés en milieu. Dans ce cas on a
un milieu composé de facteurs de concentrations constantes (KH 2PO4 2g/l, K2HPO4 1g/l, MgSO4 7H2O 0,5g/l )
et de trois facteurs à varier: XS : Concentration du sirop de dattes [10, 30g/l], X EL : Concentration d‘extrait de
levures [0, 5g/l] et XN : Concentration de (NH4)2SO4 [0, 3g/l]. La concentration de ces facteurs a été variée selon
un plan composite centré (tableau 1).

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Tableau 1: plan d‘expériences


Nexp XS XEL XN Nexp Sirop Extrait de (NH4)2SO4
levure
1 - - - 1 10 0 0
2 + - - 2 30 0 0
3 - + - 3 10 5 0
4 + + - 4 30 5 0
5 - - + 5 10 0 3
6 + - + 6 30 0 3
7 - + + 7 10 5 3
8 + + + 8 30 5 3
9 0 0 0 9 20 2,5 1,5
10 -α 0 0 10 7,85 2,5 1,5
11 +α 0 0 11 32,15 2,5 1,5
12 0 -α 0 12 20 0 1,5
13 0 +α 0 13 20 5,53 1,5
14 0 0 -α 14 20 2,5 0
15 0 0 +α 15 20 2,5 3,32

Avec α= 1,215 pour trois facteurs dans un plan orthogonal.

La préculture est cultivée dans un erlenmeyers de 1 l contenant 200 ml de milieu de culture dans un incubateur
agitateur à 200 tours/minute et à 30°C pendant 12 h. La préculture est ensuite inoculée au bioréacteur contenant
2 l du milieu de culture à un taux de 10 %. La fermentation a été effectuée dans un fermenteur de 5 l, type
Labfors de marque Infors HT.
L‘échantillonnage a été effectué toutes les heures. Un suivi de la cinétique de la croissance de biomasse (Densité
optique), consommation des sucres (HPLC Agilent 1100), production des protéines (méthode de Biuret) est
indispensable pour comparer entre les milieux.

3. Resultats et discussion
3.1. Analyse de la composition de sirop de dattes
La composition de sirop de dattes utilisé lors de cette étude est donnée par le tableau suivant (tableau 2).
Tableau 2: Composition du sirop de dattes

Sirop de dattes analysées


Brix 74%
Sucres totaux 69,63 %
Saccharose 37,24%
Sucres invertis 32,39%
Glucose 16,70%
Fructose 15,69%
Protéines 2,5%
Matières sèches totales 74,431%
Cendre 2,417%
Ces résultats permettent de conclure que le sirop de dattes est un milieu riche en sucres et sels minéraux mais il
est pauvre en protéines.

3.2. Suivi de la croissance de deux bactéries en bouillon nutritif ordinaire


Le suivi de la croissance de chaque culture préparée dans les deux erlenmeyers de bouillon nutritif (Peptone de
gélatine 5g/l,Extrait de viande de bétail 3g/l et eau distillée 1l) et ensemencées respectivement par
des précultures des souches SB1 et SB2 a donné les résultats représentés par les figures 1 et 2:

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1,2

1 180
160
0,8
140

N 10^9UFC/ml
DO (SB2)
DO

0,6 120
DO (SB1)
0,4 100 N 10^9 UFC/ml(SB2)
80 N 10^9 UFC/ml(SB1)
0,2
60
0 40
20
0h

2h

4h

6h

8h

h
15

17

19

21

23

24

26
0
temps(h)
0h 2h 4h 6h 8h 15h 17h 19h 21h 23h 24h 26h

temps(h)

Figure 1: Suivi de densité de deux bacilles en


fonction du temps Figure 2: Suivi du nombre des microorganismes par ml
de deux bacilles en fonction du temps

Ces cinétiques permettent de calculer les paramètres de croissance de ces bactéries (tableau 3).

Tableau 3: Paramètres de croissance de deux souches de Bacillus en erlenmeyers

SB1 SB2 Valeurs (Perry et al., 2004)

µmax 0,4 h-1 0,42 h-1 1,48 h-1

tg (temps de génération) 104 min 99 min 28 min

Nmax 155 ×109UFC/ ml 149 ×109UFC /ml -

D‘après Perry et al. (2004), le temps de génération des Bacillus subtilis est de l‘ordre de 28 min. Nous
remarquons que les temps de générations calculés sont supérieurs à celui donné par cet auteur car ce dernier a
mesuré le temps de génération dans des conditions optimales de croissance de bactérie.

3.3. Application du plan composite centré


3.3.1. Optimisation du milieu au niveau des erlenmeyers
On a appliqué le plan d‘expérience pour les deux souches au niveau des erlenmeyers dans une étuve agitée et
réfrigérée. Le calcul de µmax (h-1) de différentes fermentations sont résumés en tableau 4:
Tableau 4 : Les valeurs de µmax (h-1)

N 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
exp

SB1 0,036 0 0,35 0,268 0 0 0,477 0,243 0,478 0,553 0,17 0 0,214 0,343 0,303

SB2 0,031 0 0,319 0,25 0 0 0,46 0,21 0,44 0,52 0,153 0 0,191 0,339 0,289

En comparant entre les deux souches, on remarque une grande ressemblance dans les résultats. Ainsi, on va
travailler sur une seule souche au niveau du fermenteur du laboratoire de capacité égale à 5 litres.

3.3.2. Optimisation du milieu de culture au niveau du fermenteur


La culture de la souche dans un fermenteur de 5 l, type Labfors de marque Infors HT a donné les résultats
suivants:

3.3.2.1. Suivi de la cinétique de croissance de la biomasse


La plupart des courbes de fermentations passent par une phase de démarrage de deux heures, puis une phase
exponentielle de six à huit heures et enfin une phase stationnaire qui commence après huit à dix heures de
fermentation (figure 3).

263
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30 F3

N*10^10 UFC/ml
25 F4
20 F7
15 F8
F9
10
F10
5
F11
0
F13
0h 1h 2h 3h 4h 5h 6h 7h 8h 9h 10h 23h 24h 26h F14
temps (h) F15

Figure 3: Suivi de la biomasse


On constate qu‘il n‘y a pas de croissance en fermentation 1, 2, 5, 6 et 12 vu l‘absence d‘extrait de levure dans ces
milieux. Pour les autres fermentations, il y‘ a croissance des bactéries mais reste à voir quel milieu permet une
meilleur croissance. Pour ce faire, nous allons comparer les différents milieux sur la base de µmax et la
productivité maximale comme c‘est montré dans le tableau 5:
Tableau 5: Les paramètres de fermentation

F1 F2 F3 F4 F5 F6 F7 F8 F9 F10 F11 F1 F13 F14 F15


2

µmax 0,03 0,1 1,4 0,4 0 0 1,21 0,3 0,6 0,47 0,46 0 0,47 0,5 0,44
6 1 5 5 5 5 2 7
(h-1)

Pmax 0 0 1,1 0,4 0 0 0,92 0,4 0,6 0,59 0,44 0 0,58 0,52 0,41
(g/l/h) 5 3 3 7 2 7 6 4 1

Le milieu de culture numéro trois est le milieu ayant µmax et la productivité maximale les plus élevés.

3.3.2.2. Suivi de la consommation des sucres


La consommation des sucres est durant les dix premières heures de la fermentation, ensuite la consommation
s‘arrête. La consommation des sucres est nulle dans les milieux pauvres en extrait de levure (les fermentations 1,
2, 5, 6 et 12) (figure 4).
Concentration des sucres totaux g/l

Concentration des sucres (g/l)

35
F3 10
30 9
F4
8
25 F7 7
F8 6 Saccharose
20 F9 5 Glucose
F10 4 Fructose
15
3
F11
10 2
F13 1
5 F14 0
F15 0h 2h 4h 6h 8h 10h 24h
0
temps(h)
0h 2h 4h 6h 8h 10h 24h
temps (h)

Figure 5: Suivi de la concentration du saccharose, du


Figure 4: Suivi de la concentration des sucres glucose et du fructose de fermentation 13

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Le rendement de consommation des sucres est donné par le tableau 6:

Tableau 6: Rendement des sucres totaux en biomasse

N exp. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

Rendement 0 0 0,237 0,077 0 0 0,22 0,1 0,152 0,21 0,101 0 0,111 0,097 0,117
(g/g)

On remarque que la bactérie a une affinité pour les trois types de sucres. Dans la première phase, seul le
saccharose est utilisé et le glucose et le fructose sont constants. Après deux heures de la fermentation et dès que
la concentration de ces trois sucres sont égales, on constate qu‘il y‘a une utilisation simultanée des trois sucres.
Cette capacité de dégradation a été démontrée par la galerie API 50CH/B. D‘après Yung et al. (2008), Bacillus
subtilis consomme le saccharose et le glucose lors de sa croissance et généralement les concentrations en ces
sucres sont totalement épuisées à la fin d‘une fermentation (figure 5):

3.3.2.3. Suivi de la production des protéines


D‘après Ling et al (2007), Bacillus subtilis est connu par sa production abondante de protéines. La concentration
de la production des protéines augmente avec l‘augmentation de la concentration d‘extrait de levure introduite
dans le milieu. L‘extrait de levure est un facteur limitant pour la production des protéines. En effet, les extraits
de levure contiennent des protéines mais, comme la concentration des protéines est entrains d‘augmenter durant
la fermentation donc ces protéines sont produites dans le milieu et non ajoutées en début des cultures.
Pour la même concentration d‘extrait de levure, plus la concentration de sirop de dattes introduite dans le milieu
de culture augmente plus la concentration de protéines produites est plus élevée (figure 6).

16 F3 30 20
14
Concentration des
protéines (mg/ml)

F4 25
12
N*10^10ufc/ml

15
F7 20
[P] mg/ml

[S] g/ml
N*10^10UFC/ml
10
F8 15 10 [P] mg/ml
8 [S] g/l
10
6 F9 5
5
4 F10
0 0
2 F11
0

8
23

27

31

0 F13 temps (h)


0h 1h 2h 3h 4h 5h 6h 7h 8h 9h 10h 23h 24h 26h F14
temps (h) F15
Figure 7: Courbe de suivi de la biomasse, de la
concentration des protéines et de la concentration des
Figure 6: Suivi de protéines sucres totaux de la fermentation 9

D‘après la figure 7, la biomasse et la production des protéines sont entrains d‘augmentées en parallèles. Par
conséquent, les protéines sont des métabolites primaires. D‘autre part, la consommation des sucres est parallèle à
la croissance bactérienne. D‘où le sucre est un substrat essentiel pour la croissance bactérienne.

3.3.2.4. Etude du plan composite centré


On a choisi d‘appliquer ce plan pour trois facteurs ; facteur 1 (x1) : concentration du sirop de dattes en g/l,
facteur 2 (x2): concentration d‘extrait de levure en g/l et facteur 3 (x3): concentration de (NH4)2SO4 en g/l.
Le modèle postulé est le suivant:
Y=a0+a1x1+a2x2+a3x3+a12x1x2+a13x1x3+a23x2x3+a11x12+a22x22+a33x32

a. Modélisation et validité du modèle


En arrondissant et en négligeant les coefficients inférieurs aux écarts-types, on a résumé les résultats de ce plan
dans les modèles mathématiques suivants:
Y μmax = 0,453 - 0,16x1+ 0,35x2 - 0,24x1x2 - 0,114x22
Y productivité = 0,565 - 0,126x1+ 0,332x2 - 0,115x1x2 - 0,161x22

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Y rendement = 0,14 - 0,04x1+ 0,007x2 - 0,035x1x2 - 0,053x22


Y protéines = 5,011 +2,5x1+ 3,42x2 + 2,55x1x2 + 1,2x1x3 - 1,32x22

Avec, x1 est la concentration du sirop de dattes, x2 est la concentration d‘extrait de levure et x 3 est la
concentration de (NH4)2SO4.
On vérifie la validité de ces modèles en comparant la moyenne des réponses mesurées au centre, à celle calculée
avec le modèle (tableau 7).
Pour trouver l‘intervalle de confiance des mesures au centre (IC centre), il faut, d‘abord, calculer l‘écart type des 3
points au centre pour chaque réponse. Puis, en utilisant la loi Student Inverse (0,05 ; 2)= 4,3, on appliquera la
ET
formule suivante : IC centre = Mcentre  4,3× , avec Mcentre : moyenne des points au
n
centre ; ET : écart type des points au centre et n : nombre des répétitions. La réponse calculée au centre
correspond au terme constant a0.

Tableau 7: Validité du modèle du second degré

Réponse Mcentre ET Variation IC centre a0

µmax 0,6 0,0321455 0,07980462 [0,52 ; 0,67] 0,453


Protéines 4,8 0,2 0,49652123 [4,30 ; 5,3] 5,011
Productivité 0,673 0,03605551 0,08951164 [0,58 ; 0,76] 0,565
Rendement 0,153 0,00655744 0,01627954 [0,137 ; 0,17] 0,14

La comparaison des moyennes au centre aux réponses calculées par les modèles a permis de considérer que les
modèles sont valides. On peut par suite les adopter pour l‘optimisation par le solveur et pour le tracé des surfaces
de réponses. La résolution de ces équations à l‘aide de solveur a donné les résultats suivants (tableau 8):

Tableau 8: Résultats de l‘optimisation par le solveur


Ycal Ycible (Ycal-Yexp)2
Vitesse de croissance spécifique 2,02661458 2 0,00070834
Productivité maximale 0,46964913 1 0,28127204
Production des protéines 19,9882114 20 0,00013897
Rendement 0,09921587 0,5 0,16062792
SCE 0,44274727

La comparaison des réponses théoriques optimisées avec les réponses cibles comme la montre la figure suivante
ne révèle pas une grande différence. Par suite, on peut adopter ces résultats et passer au calcul des valeurs
réelles des facteurs.
20
15
10
5
Ycal
0
Vitesse de Productivité Protéine Rendement
croissance maximale
spécifique

Figure 8: Comparaison des réponses théoriques optimisées par le solveur aux réponses cibles.

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Les variables centrées réduites et les valeurs réelles des facteurs sont donnés dans le tableau 9:
Tableau 9: Variables centrées réduites et valeurs réelles des facteurs optimisés
Facteur Variable centrée réduite Valeur réelle
Concentration de sirop de dattes 1,0590405 30,59 g/l
Concentration d’extrait de levure 0,75229088 4,38 g/l
Concentration de (NH4)2SO4 6,67801098 11,51 g/l

b. Conclusion de l’étude
La concentration de sirop de dattes et celle d‘extrait de levure sont les deux facteurs les plus influents sur la
plupart des réponses considérées. L‘optimisation par le solveur a permis d‘aboutir à des concentrations qui
diminuent l‘influence de ces deux facteurs. Les concentrations optimales selon le solveur sont 30,59 g/l de sirop
de dattes, 4,38 g/l d‘extrait de levure et 11,51 g/l de (NH 4)2SO4.

4. Conclusion
L‘étude de l‘effet d‘interaction entre les différentes concentrations de sirop de dattes, d‘extrait de levure et de
(NH4)2SO4 montre que ces trois facteurs ont des effets sur la croissance des bactéries. Les facteurs à effets
principaux sont la concentration d‘extrait de levure et la concentration de sirop de dattes. L‘interaction entre les
concentrations d‘extrait de levure et de sirop de dattes a aussi un effet important sur la croissance de bactérie. La
concentration d‘extrait de levure est un facteur limitant pour la croissance de Bacillus subtilis et pour la
production des protéines.
L‘optimisation du milieu de culture réalisée par le solveur sur la base de la vitesse spécifique de croissance de la
biomasse, le rendement, la productivité maximale et la production des protéines donne le milieu optimisé
suivant : concentration de sirop de dattes de 30,59 g/l, concentration d‘extrait de levure de 4,38 g/l,
[KH2PO4]=2g/l, [K2HPO4]=1g/l, [(NH4)2SO4]=11,51 g/l et [MgSO4 7H2O]=0,5 g/l.

5. Remerciement
Je remercie M. Rhouma Ali, chercheur à l‘Institut de l‘Olivier de Sfax pour avoir mis à notre disposition deux
souches bactériennes.

6. References bibliographiques
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biureto reaction. J. Biol. Chem., 177, 751-766.
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Tec et Doc. Lavoisier, Paris.
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pathways in Bacillus subtilis: Implication for optimization of heterologous protein secretion. Biotechnology
Advances. 25 (1): 1 – 12.
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pays arabe (document en arabe). Elmaaref Alexandrie : 625- 658.
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légumes. 2ième ed. Lavoisier Tec et Doc. Paris : 97 – 100.
 Perry J.J., Staley J.P. et Lory S., 2004. Microbiologie cours et questions de révision. Dunod, Paris : 103 –
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Improvement of Carboxymethyl cellulase and Xylanase production by alginate


immobilized Trichoderma spp.
Idress H. Attitalla1* and Baharuddin Salleh2
Omar Al-Mukhtar University, Faculty of science, Botany Department, Box 919, El-Beida, Libya1
Universiti Sains Malaysia, School of Biological Sciences, 11800, Pulaum Malaysia 2
*
To whom correspondence should be addressed (e-mail: idressattitalla2004@yahoo.com).

‫ تحسين انتاج انزيمى الكربىكسى ميثيل سليىليز و الزيلينيز بىاسطة فطرة التريكىديرماالممسىكة بهالم‬: ‫ملخص‬
‫االلجينات‬
‫أظهزث كزَاث يٍ هالو االندُُاث بذاخهها خزاثُى فطزة انخزَكىدرياَشاطا يهسىظا فً إَخاج اَشًًَ انكزبىكظً يُثُم طهُىنُش وانشَهُُش بانًمارَت‬
ٌ‫ كا‬.‫ اضافت يادة انشَالٌ وانكزبىكظً يُثُم طُهُهىسادي انً سَادة اَخاخُت االَشًَاث يسم انذراطت‬.ِ‫باطخخذاو يعهك خزاثُى انفطز بصىرِ زز‬
ًُُ‫ كاَج درخت انسزارة انًثهً وانزلى انهُذروخ‬.‫نخزكُش يادة االندُُاث ويظازت ططر انكزَاث حاثُزا واضسا عهً اَخاخُت االَشًَاث يسم انذراطت‬
.‫ و الَشَى انشَهُُش‬°01 ً‫ ودرخت انسزارة انًثه‬0 ًُُ‫ و بًُُا كاٌ انزلى انهُذروخ‬°00 ‫ و‬0-0 ً‫االيثم الَخاج اَشَى كزبىكظً يُثُم طهُىنُش ه‬

Abstract :
Conidia of two isolates of Trichoderma harzianum (T7 and T8) (Rifai) were formulated to make alginate pellets with or without xylan or
CMC as a food – base material. The formulations were compared for their ability of in vitro carboxymethycellulase and xylanase production
with free fungal spore suspensions. Conidia entrapped in alginate with or without adjuvant showed high production of enzymes even when
repeated 4 times. The addition of adjuvant significantly enhanced the enzyme production. Alginate concentration and surface area of the
beads affected the enzyme production. The optimum initial pH and incubation temperature were pH = 5-7 and 35oC for CMC-ase, and pH =5
and 30 oC for xylanase. Alginate encapsulated Trichoderma not only prolonged the metabolic activity of the entrapped organism, but also it
promotes slow release of microbial spores into the medium for successful enzyme production.

1. Introduction
Trichoderma is a fungus widely distributed allover the world. In addition to its biological control
activities, Trichoderma spp have been reported to produce cellulases (Chowdhury and Tauro, 1982).
The use of such enzymes to convert wastes for the production of sugars, syrups, alcohol and single
cell protein for food and feed has been investigated (Rye and Mandels, 1980). Thus, the necessity to
achieve large – scale, cost – effective production of active preparations of Trichoderma has been
increased (Elkatatny et al., 2003; 2004).
Immobilization of microbial cells and enzymes has become one of the most valuable tools in the field
of biotechnology (Elkomy, 2003). Moreover, microbial entrapment gives prolonged metabolic
activities when microbial cells are reused and protects the organisms from inhibitory compounds or
metabolites (Shaban and Elkomy, 2000). Alginate formulations of conidia and mycelia or ascospores
of several fungi resulted in rapid fungal increase and proliferation in the soil (Bashan et al., 2002).
The objective of this study was to investigate the in vitro production of CMC-ase and xylanse by
alginate encapsulated Trichoderma spp and to optimize the conditions required for improving the
production of these enzymes by the immobilized fungi species.

2. Materials and Methods


Fungal isolates and cultivation condition
Two local isolates of Trichoderma harzianum (T7 and T8) used in this study were isolated from soil
samples collected from El Faidia and El Mansora cities, El Beida, Libyea, respectively. Fungal
cultures were maintained on potato dextrose agar (PDA) at 4 oC.

Production of inocula and microencapsulation


Methods used for the production of inocula and microencapsulation was described earlier (Shaban
and Elkomy, 2000). Microencapsulation was performed using different alginate concentrations 1, 2,
3. 5 %. In some other experiments 0.5 % carboxy methyl cellulose (CMC) was added to the alginate
spore suspension mixture as adjuvant. Nozzles with different diameters were also used to obtain
beads with different surface areas (3, 3,5 and 4 cm0). The fresh beads were either used directly or
kept at 4-5 oC in sealed flasks for several days. The viable population size of Trichoderma was
determined in the pellets before its use in the batch culture fermentation.
CMC-ase and xylanase production by immobilized or free Trichoderma isolates in batch culture
fermentation.

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Batch culture fermentation was carried out in Erlenmyer flasks (50 ml) each containing 10 ml of a
medium containing (g l): NaNo0, 2; KPO0, 1; MgSO0.7H2O, 0,5; FeSO0.7H2O, 0,001. The
appropriate carbon source (0,5% CMC or Xylan) was supplied and the pH was adjusted to 5,5 with
50 mM acetate buffer. Flaks were inoculated with either 1 ml of fungal spore suspension or 3 g of
fresh beads containing 3x106 CFU flasks. Flasks were incubated for 7 days at 30 oC. After incubation,
cultures were separated by filtration for enzyme assays. The effects of initial pH (3-8) and
temperature (20- 45oC) on the production o enzymes were tested.
The reusability of the immobilized cultures was tested in batch cultures by replacing the culture broth
with fresh sterile one every 7 days. Cultivation conditions were as previously described for each set.
Enzyme assays
CMC-ase and xylanase activities were assayed using the viscometric method described by Elnaghy et
al., (1991) using CMC and xylan as substrates. Reaction mixture containing 10 ml of 1% substrate
dissolved in 0,1 M acetate buffer pH 4,5, 3 ml of 0,1 M acetate buffer pH 4,5 and 2 ml of enzyme
preparation and incubated at 30 oC for 1 hr. Activity was estimated as percentage in reduction of
viscosity during specific period of incubation as the following equation:

REA = To – T1 X 100
To – T w
Where: REA, Relative enzyme activity; To, Flow time immediately after the addition of enzyme
filtrate; T1, Flow time after incubation; and Tw, flow time of water.

3. Results
Results presented in Table (1) showed that Trichoderma harzianum isolate (T7) showed higher
CMC-ase and xylanase production than isolate (T8) in both free and immobilized cultures. Therefore
it has been selected for further investigations.
The reusability of the immobilized fungus (T7) for enzyme production was studied. Entrapped spores
of Trichoderma were successfully used in 4 repetitions for both CMC –ase and xylanase production
(Fig.1). However, enzymes activities were at the maximum at the 4 th reuse. Optimum alginate
concentration for CMC-ase and xylanase was 2%. Enzyme activities increased with the increase of
bead surface area (Table 2). Beads entrapping fungal spores showed higher CMC-ase activity,
however, beads entrapping sores and mycelium shoed higher xylanase activity. The addition of CMC
or xylan as adjuvant significantly improved enzyme production.
Data in Fig. 2 showed that CMC-ase had a wide optimum pH range of 5-7, xylanase exhibited its
maximum production at pH = 5. The optimum temperatures for CMC-ase and xylanase production by
immobilized Trichoderma were 35 and 30oC, respectively (Fig. 3).

4. Discussion
Cellulose is the most abundant renewable organic compound on earth and has received a great
attention as a potential substrate for the production of alcohol fuel, chemicals and single cell protein
via enzymatic degradation by microbial enzymes (Elnaghy, 1991).
Entrapment of microbial cells has been reported to improve the production of proteolytic enzymes
(Woodward; 1988; Hassan and Elsayed, 1998). Results showed that immobilized Trichoderma
improved CMC-ase and xylanase production compared with free spore suspension especially when
CMC and xylan were used as adjuvant. Previous studies indicated that encapsulation technique was
further refined by incorporation of nutrient carriers (adjuvant) e.g. wheat bran, milled chitin, corn
cobs, soy fibers and peanut hulls into the biopolymers (e.g. alginate) to provide a food base
necessarily for proliferation of the entrapped microorganisms (Elkomy, 2001; 2003).
Alginate encapsulation of Trichoderma prolonged the durability of the inoculum and increased in
some cases the enzyme production during 4 repetitions. It was observed that the beads became weak
and fragile before the last cycle of reuse. This might explain why the enzyme production increased in
the last cycle, since the fragile beads allowed the release of more conidia supporting higher growth
and enzyme production. The degradation of the pellets has been reported to be due to the presence of
certain ions in the medium affecting the stability of the gel. (Kennedy and Cabral, 1985).
Optimum alginate concentration for CMC-ase and xylanase production was 2%. It was reported that
2% was the optimal alginate concentration for alkaline proteases produced by Aspergillus flavus
(Hassan and Elsayed, 1998), as well as for the survival of Trichodema spp. in soil (Lewis and
Papavizas, 1996). Higher alginate concentration (5%) may reduce microbial growth and enzyme
production as a result of limited diffusion of nutrients and oxygen (van Elsas, 1986).
269
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Results of this study showed that pH= 5-7 and pH=5 were the optimum initial pH values for the
production of CMC-ase and xylanase, respectively. These results are in accordance with previous
studies of Ali and Akhmad (1992) who reported that pH =4 was the optimum for cellulase produced
by some isolates of Trichoderma Moreover, Monti et al. (1991), reported that the pH optimum for
Humicola grisea was 5 .5 which was close to other microbial xylanases, which were between pH 4.0
and 6.0 (Dekker and Richard, 1976).
Data also indicated that optimum temperature for the studied enzymes were 30-35oC. Such results are
in agreement with many studies on mesophilic strains of Penicillium spp. and Actinomycetes, which
was ranged from 20-40oC (Van-Zyl, 1985). Also, Ali and Akhmad (1992) reported that maximum
cellulase production by Trichoderma isolates was obtained at 28-30oC.
In conclusion alginate immobilization of Trichoderma not only prolonged the metabolic activity of
the entrapped organism, but also it promotes slow release of microbial spores into the medium for
successful enzyme production. Further studies are needed to clarify the importance of fungal
immobilization for the production of such important enzymes in a large scale.

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Table 1: CMC-ase and Xylanase production* by free and alginate encapsulated Trichoderma isolates.
Isolates Free Spores Immobilized Spores
CMC-ase Xylanase CMC-ase Xylanase
Trichoderma (T7) 18 12 23 13

Trichoderma (T8) 16 11 19 16
*
As percentage of reduction in viscosity

Table 2: Concequetive improvement of immobilized Trichoderma (T7) for CMC-ase and Xylanase production* .
Paramerters CMC-ase Xylanase
Alginate Fraction
1% 15 11
2% 20 14
3% 22 16
5% 16 12
Inoculum
Spores 21 13
Spores + mycelium 18 14
Bead area
Small 18 11
Medium 19 14
Large 21 13
Adjuvant addition
Without 17 12
Xylan - 17
CMC 23 -
Shaking
No shaking 16 11
Shaking 18 14
*
As percentage of reduction in viscosity

25
% Reduction in vescosity

20

15
CMC-ase
Xylanase
10

0
1 2 3 4
Batch number

Fig.(1): Repeated use of immobilized Trichoderma (T7) for CMC-ase and xylanase production.

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CMC-ase
30 Xylanase
25
%reduction in vescosity
20

15

10

0
20 25 30 35 40 45
Temperature°C

Fig.(2): Effect of incubation temperature on CMC-ase and xylanase production by immobilized Trichoderma (T7).

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25
CM…
Xyla…
20
% Reduction in vescosity

15

10

0
3 4 5 6 7 8
PH
Fig.(3): Effect of initial pH of culture medium on CMC-ase and xylanase production by immobilized Trichoderma
(T7).

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Quality parameters and polar biophenol contents of four Tunisian olive oils derived
from varieties grown in the arid region of Tataouine: Changes in their composition
during microwave heating
Imen Oueslatia*, Maria Z. Tsimidoub, and Mokhtar Zarrouka
a
Laboratoire Caractérisation et Qualité de l‘Huile d‘Olive, Centre de Biotechnologie, Technopole de Borj-Cédria, B.P. 901, 2050 Hammam-
Lif, Tunisia.
b
Laboratory of Food Chemistry and Technology, Department of Chemistry, Aristotle University of Thessaloniki, 54124 Thessaloniki, Greece
*E-mail address: amounadream@yahoo.fr

Abstract:
The aim of this study was to discuss the changes occurring in some Tunisian olive oils under the conditions of microwave heating. The olive
oil samples, which are heated at a frequency of 2450MHz in a microwave oven, are derived from varieties grown in the extreme conditions
of the arid region of Tataouine. Samples were taken at different time intervals. The results showed that, although a dramatically decrease is
observed in the polar biophenol contents (>27%) after 5min of heating, all Tataouine oils remain resistant during microwave heating.
Many changes were also observed in the quality parameters during the heating.
Keywords: Microwave heating, polar biophenols, quality parameters, Tataouine virgin olive oils.

Les paramètres de qualité et la teneur en biophénols polaires de quatre huiles d'olive tunisiennes qui dérivent de variétés cultivées
dans la région aride de Tataouine : Changements de leur composition pendant le chauffage à la micro-onde

Résumé:
Le but de ce travaille est de discuter les changements qui se produisent dans quelques huiles d'olive tunisiennes lors d‘un chauffage à la
micro-onde. Les échantillons d'huile d'olive, qui sont chauffés dans un four à micro-ondes à une fréquence de 2450MHz, sont extraits de
variétés cultivées dans les conditions extrêmes de la région aride de Tataouine. Les prélèvements des échantillons d‘huile ont été effectués à
différents intervalles de temps. Les résultats trouvés ont montré que toutes les huiles de Tataouine sont caractérisées par une résistance
pendant le chauffage à la micro-onde, bien qu‘une diminution dramatiquement des biophénols polaire (> 27 %) est observée après 5min de
chauffage.
Plusieurs changements ont été aussi observés dans les paramètres de qualités pendant le processus du chauffage.

1. Introduction
Epidemiological investigations support the relationship between the Mediterranean diet and low incidence of
cardiovascular disease. Usual components of the Mediterranean diet are vegetables, fruits, and legumes, and
olive oil as the main source of fat, and their consumption has been associated with lower incidence of coronary
heart disease, primarily due to the diet‘s high content of monounsaturated fatty acids. However, virgin olive oil
is also rich in phenolic compounds with strong antioxidant properties (Visioli & Galli, 1998). Hence, there has
been an increasing interest in these substances during the past few years. Even though many researchers have
studied polyphenols in raw and stored virgin olive oils (Brenes et al., 2001), their influence on the stability and
organoleptic properties of the oil (Gutiérrez et al., 1989), and nutritional benefits (Visioli & Galli, 1998), scant
data have been reported on the availability of these compounds after domestic heating of the oil (Albi et al.,
1997; Pellegrini et al., 2001). Virgin olive oil may be consumed raw in toasts, salads, and other foodstuffs, but it
is also consumed after domestic heating, such as frying, boiling, and microwave heating. The aim of this work
was to study the effects of microwave heating on the bioyphenol contents in Tataouine virgin olive oils and their
relationship to the degradation of oils and also on the quality parameters.

2. Materials and Methods


2.1 Sampling
Samples were obtained from homogeneous olive fruits (Olea europaea L.) of four olive varieties (Chemlali
Tataouine, Fakhari Douirat, Zarrazi Douirat, and Dhokar Douirat.) grown in the arid region of Tataouine
(Southern Tunisia).

2.2 Olive processing


The olive samples studied were harvested at a known stage of maturity. Extra virgin olive oil was extracted by
using an Abencor laboratory mill (MC2 Ingenierîa y Sistemas, Seville, Spain) and kneading the olive paste at 28
"C for 30 min. The oil was filtered and stored in amber coloured glass bottles at 4 "C until analysis.

2.3 Microwave heating


A domestic microwave oven was used for sample treatment (MIDEA, Model AG 820 ASI). Three aliquots (70
ml) of each oil were placed in opened glass beakers (7 cm high, 5 cm i.d.) on the rotating turntable plate of the
microwave oven at equal distance and exposed at a frequency of 2450 Hz at medium power (800 W). The oil
samples were subjected to microwaving for 0, 5, 10, 15, 20, and 30 min. The three 70 ml aliquots of each oil
were combined after microwaving, in order to obtain a homogeneous sample used for chemical analysis.

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2.4 Measurements of Quality Parameters


Measurements of acidity (CV% =2.2, n = 5), specific extinction coefficients K 232 (CV% =1.4, n= 5), K270 (CV%
= 2.3, n = 5), and peroxide index (PI) (CV% = 3.6, n = 5) were evaluated according to the official methods
described in annex III of EEC Regulation 2568/91 (EEC, 1991).

2.5 Total Biophenol Content


The total biophenol content of the oils was determined colorimetrically using the Folin-Ciocalteu reagent. Two-
and-a-half grams of olive oil was dissolved in 5 mL of hexane and extracted with 5 mL of a MeOH/H2O (60:40,
v/v) mixture. The mixture was then shaken vigorously with a mechanical shaker (Vortex) and centrifuged at
3500 rpm for 10 min.
An aliquot of the polar fraction (0.4 mL) isolated from VOO samples was transferred into a 10 mL volumetric
flask, and subsequently, water (4.8 mL) and Folin-Ciocalteu reagent (0.5 mL) were added. At 3 min after the
addition of the reagent, 1 mL of a saturated sodium carbonate solution (35%, w/w) was added to the reaction
mixture. The solution was brought to 10 mL with water, and after 1 h, the absorbance at 725 nm was measured
against a blank solution. The standard curve was prepared using solutions of caffeic acid in methanol/water from
0 to 1000 mg L-1. Total phenol values were expressed as mg of caffeic acid per kg of oil. Repeatability of
standard solutions within the same day was satisfactory (C = 100 mg kg-1, CV% = 3.3, n = 5).

3. Results and discussion


The procedure of microwave heating simulated the process of deep frying. During 15 min, most often used for
food frying in a microwave oven, the temperature of olive oils increased to nearly 320°C, and further increase
was only negligible (Table 1). The temperature of oil rises at a substantially higher rate than in the case of water,
due to its lower permittivity and specific heat (Prosetya & Datta 1991). The course of temperature changes was
nearly the same in all cases.

Table 1: Mean temperature for oil samples at different treatment times (Cerretani et al., 2009)

Treatment time (min) Temperature (°C)


1.5 145.6 (2.2)
3 181.3 (3.2)
6 255.9 (2.1)
9 293.7 (7.4)
12 305.5 (6.9)
15 313.4 (3.5)

3.1 Polar biophenol contents


1 000 Chemlali Tataouine Fakhari Douirat

800
PBP (mg CA/kg oil)

600
400
200
-
0 5 10Time (min)15 20 30

Figure 1: Total polar biophenol contents (mg cafeic acid/kg oil) of Tataouine virgin olive oils at different times
of microwave treatment. PBP: polar biophenol.

Untreated and microwave heated Tataouine virgin olive oils were analyzed by the colorimetric method to
quantify total polar biophenol contents and to evaluate changes on their rate induced by the microwave (Figure
1). To the authors‘ best knowledge; only one study (Brenes et al., 2002) has reported the effect of microwave
heating on phenols.
Based on their content of biophenols, Uceda and Hermoso (1996) defined several categories of oils:
- Oil with low rate of biophenols < 200 mg kg-1 cafeic acid
- Oil with medium rate of biophenols 200-450 mg kg-1 cafeic acid

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- Oil with high rate of biophenols > 450 mg kg-1 cafeic acid
According to the classification of Uceda and Hermoso (1996), two categories of oils were find; Chemlali
Tataouine, Zarrazi Douirat and Fakhari Douirat are with remarkable high contents of total polar biophenols (>
450 mg CA kg-1), whereas, Dhokar Douirat is with a medium rate of total polar biophenols (386 mg CA kg -1). It
is interesting to mention the very high total polar biophenol contents in Chemlali Tataouine oil which showed an
amount reaching 802 mg kg-1.
Polar biophenol contents decreased in all studied samples with increasing microwave heating time as shown in
Figure 1. Except Chemlali Tataouine which showed a drastically decrease (-64%) in its biophenol contents after
10min of microwave heating, all remaining oil samples declined drastically by more than 50% after 5min of
heating. Although the total polar biophenol content of Chemlali Tataouine showed a gradual reduction, it remain
with medium rate (>200 mg CA kg-1) after 30min of microwave treatment. Total polar biophenol contents of
Zarrazi Douirat showed also a gradual reduction to reach 229 mg CA kg -1 of oil (medium rate) at 20 min of
treatment (-65%), then a further decrease to 65 mg CA kg-1 of oil (low rate) (-89%) at the highest heating time.
After 5min of microwave heating, Fakhari Douirat maintained its polar biophenols unaltered (181-113 mg CA
kg-1 of oil) as compared to Dhokar Douirat which showed a remarked loss after 15 min of heating (< 85 mg CA
kg-1 of oil). Although a decrease is observed in the total biophenol contents in all Tataouine oils after microwave
heating, we can consider that these oils are resistant to the heating by comparison with the results showed by
Cerretani et al. (2009) whose work on Monopoli oils (Apulia, Italy). Albi et al. (1997) also reported a great drop
of total biophenol content in the extra virgin olive oil (about 25 times), after prolonged microwave heating (120
min at 170°C).

3.2 Free fatty acids (FFA)


Chemlali Tataouine
4 Fakhari Douirat

3
FFA (% oleic acid)

0
0 5 10Time (min)15 20 30
Figure 2: Changes in the free fatty acids (FFA) after microwave heating treatment

The quantity of free acidity is an important criterion for classifying olive oil into commercial grades. Changes of
FFA as a consequence of microwave treatment are shown in Figure 2. In all unheated samples, the FFA was
much lower than the upper limit of 0.8% established for the best commercial quality olive oil, designated ‗extra
virgin‘ (Regulations EC/ 1989/2003). Lipolysis was significantly noticeable only at the longer treatment times
(20 and 30 min), being more pronounced in heated Zarrazi Douirat virgin olive oil as compared to the remaining
samples. This may be related to the higher water content of this sample, which may have favored TAG
hydrolysis at high temperatures for extended microwave heating. A moderate FFA increase was found in
Chemlali Tataouine, Fakhari Douirat and Dhokar Douirat oils after microwave heating at prolonged treatment
time (20 and 30 min) but with a rate did not exceed the upper limit of 0.8% established by the international
regulation for ‗extra virgin olive oil‘ (Regulations EC/ 1989/2003). These results are in agreement with those
found by Albi et al. (1997), Farag et al. (1992) and Vieira & Regitano-D‘Arce (1998). Cossignani et al. (1998)
and Brenes et al. (2002) found that FFA did not significantly increase in extra virgin olive oil after 10 min of
treatment, under similar microwave conditions.

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3.3 Peroxyde value

30 Chemlali Tataouine

PV (meq O2/Kg
20

oil)
10

0
0 5 10Time (min)15 20 30

Figure 3: Change in the peroxide value (PV) of the Tataouine oils heated for different time intervals in a
microwave oven

The peroxide value evaluates hydroperoxyde content and provides a measure of lipid oxidation. All the unheated
oil samples analyzed had a peroxide value lower than the upper limit of 20 established for the category extra
virgin olive oil (EEC, 2003).
In figure 3 the changes in peroxide value of the Tataouine oils heated during 30 min in the microwave oven are
presented. The data in figure 3 show that during the heating period, the peroxide values remained approximately
constant until 15 min of the heating for Chemlali Tataouine (15 meq O 2 kg oil-1) and Dhokar Douirat (10 – 11
meq O2 kg oil-1) and until 20 min of the heating for Fakhari Douirat (12.5 – 12 meq O2 kg oil-1) and Zarrazi
Douirat (14.5 -15.5 meq O2 kg oil-1) and then showed a slightly increase in the end of the heating treatment. This
fact should be due to the decomposition of the peroxides formed under the conditions of our experimentations.
These results are in agreement with those of the literature. Albi et al. (1997) found a small peroxide value
increase in extra virgin olive oils after microwave heating at 170°C for 120 min. Cossignani et al. (1998)
reported a peroxide value increase in extra virgin olive oils after microwave heating exposure (8 min at medium-
power). Vieira and Regitano-D‘Arce (1998) also found higher peroxide value with short periods (4–6 min) of
microwave heating as compared with prolonged exposure, while Tan and co-workers observed that
hydroperoxyde formation was more pronounced at low-power setting than at medium or high microwave power
in corn and soybean oils (Tan et al., 2001), as well as in palm olein (Tan et al., 2002). Exposure to microwave
energy was reported to favor the formation of free radicals (Farag et al., 1992). However, peroxides usually
undergo further degradation not only at high but also at low temperature (Paul & Mittal, 1997).

3.4 Specific UV Extinction Coefficient (K232 and K270)

4 Chemlali Tataouine Chemlali Tataouine


1,5
3
1
K232

2
K270

1 0,5

0 0
0 5 10Time (min)
15 20 30 0 5 10 15
Time (min) 20 30

Figure 4. Changes occurred in K232 and K270 of Tataouine virgin olive oils subjected to different microwave
heating times.

The ultraviolet spectrofotometric analysis indicates the degree of olive oil oxidation, being its values expressed
as specific extinction coefficients (Annexes II and IX in European Community Regulation EEC/2568/91). The
K232 and K270, are mainly indicative, respectively, of the conjugation of trienes and the presence of carbonyl
compounds. The maximum values permitted for K232 and K270 are respectively 2.50 and 0.20 for extra virgin
olive oils and 2.60 and 0.25 for virgin olive oil, respectively.
Figure 4 shows changes in K232 and K270 specific coefficients under different exposure times at microwave
heating. Before analysis the olive oils presented for Chemlali Tataouine, Fakhari Douirat, Zarrazi Douirat and
Dhokar Douirat K270 values of 0.280, 0.190, 0.094 and 0.104, and K 232 values of 1.64, 1.076, 1,196 and 1.435,
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respectively. In the initial heating stages (approximately the first 10 min) the specific coefficient values showed
little variations, after that a significant increase was observed for all the coefficients. At 20 min all oils presented
a K232 higher than 2.5 that indicates an accelerated degradation process. The same situation was also observed
for K270. Our results are in accordance to the obtained by Albi et al. (1997) and Caponio et al. (2003).

4. Conclusions
The present work proves that microwave heating produces significant losses in olive oil quality and in their
nutritional value. The extension of losses is higher when the time of exposure increases. With the exception of
free acidity values, all parameters are significantly affect by the time of heating. We can conclude that they are
thermal labile, once that their quantity decrease as long as the exposure time increase.

5. Acknowledgements
This work formed a part of a National Research Project. We thank the Ministry of High Education, Scientific
Research, and Technology for financial support.

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Fumigation using essential oil for the control of the date moth Ectomyelois ceratoniae
Zeller (Lepidoptera: Pyralidae) during storage
Jouda Mediouni Ben Jemâa1, Olfa Bachrouch2, Brahim Marzouk3 and Manef Abderraba2
1
Laboratoire de Protection des Végétaux, Institut National de la Recherche Agronomique de Tunisie, Rue Hedi Karray 2049 Ariana Tunis
Tunisia.
2
Unité de Recherche de Physico-Chimie Moléculaire (URPCM). IPEST BP : 51 2070 La Marsa, Tunisie.
3
Unité de Plantes Aromatiques et Médicinales. Centre de Biotechnologie du Technopole de Borj Cedria BP901, 2050 Hammam lif, Tunisie.
Corresponding author : Jouda Mediouni Ben Jemâa. Tel : 97652174, Fax : 71752897, E-mail: joudamediouni@lycos.com

Abstract:
The date moth, Ectomyelois ceratoniae Zeller is the most important and destructive insect pest attacking dates both in field and in storage in
Tunisia. Methyl bromide is presently the primary method used for the control of this insect in storage systems. However, due to the
increasing environmental and human health concerns on the harmful effects of insecticides, the implementation of alternative witch are more
effective and friendly to the environment are required in the oasis system.
This work reported first investigations on the fumigant toxicity of Pistacia lentiscus L. essential oil against adults of E. ceratoniae. Results
showed that fumigant toxicity varied with the oil concentration and the exposure time. The LC 50 and LC95 values were respectively 3,29 µl/l
air and 14,24 µl/l air.
Key words: Ectomyelois ceratoniae, stored date, essential oil, fumigation, lethal concentration
Résumé :
Fumigation à l‘huile essentielle dans la lutte contre la pyrale des dattes Ectomyelois ceratoniae Zeller (Lepidoptera : Pyralidae) dans les lieux
de stochage.
La pyrale des dattes, Ectomyelois ceratoniae Zeller est le ravageur le plus redoutable s‘attaquant aux dattes en plein champ et dans les lieux
de stockage en Tunisie. Le bromure de méthyle constitue le moyen le plus utilisé dans la lutte contre ce ravageur dans les entrepôts.
Cependant, en raison des effets néfastes des insecticides sur la santé humaine et l‘environnement, la recherche d‘alternatives à la fois
efficaces et qui préservent l‘équilibre naturel du milieu s‘impose dans le système oasien.
Ce travail concerne une évaluation de l‘effet fumigeant de l‘huile essentielle du pistachier lentisque Pistacia lentiscus (Anacardiacae) sur les
adultes de la pyrale des dattes E. ceratoniae. Les résultats ont démontées que l‘effet fumigant varie en fonction de la concentration de l‘huile
et du temps d‘exposition. Les valeurs de LC50 et LC95 sont respectivement de l‘ordre de 3,29 µl/l air et 14,24 µl/l air.

1. Introduction
Dates, the fruit of the date palm can be considered the main staple food in North African countries and the basis
of survival for the inhabitants of the North African Sahara and the hot arid desert region (Botes and Zaid, 1999),
especially during the Ramadan period, representing an important source of nutrients and energy (Boudries,
2007). In south Tunisia, dates and its second rate products present a resource of oasis and have a major role in
shoring the agriculture and developing regional economy (Mediouni Ben Jemâa., 2008). However, dates are
subjected to many diseases and pests that decrease their yield and deteriorate their quality. The date moth, E.
ceratoniae is the major insect pest of dates, pomegranate and several other host plants in Tunisia in both field
and storage (Dhouibi, 1989; Jarraya et Vinson, 1980). Many control method have been used to keep populations
below economic threshold levels. Fumigation is the common used method to control stored date pests. Various
fumigants were tried against the date moth such as carbon dioxide, phosphin and methyl bromide. Using carbon
dioxide method, total mortality was achieved on larvae of E. ceratoniae exposed to 700 mbar of CO2 during 16h
(Dhouibi et al. 2001). Bond, (1990) suggested that phosphin is effective against stored product pests in several
countries. Moreover, methyl bromide is the common fumigant used to disinfect dates in storage (Dhouibi et al.,
2001). Nevertheless, health and environmental concerns together with the demand for residue-free-food,
necessitates the implementation of alternatives and more effective control technologies. These technologies
mainly include the use of plant essential oils. Therefore, this study was undertaken to assess fumigant toxicity of
P. lentiscus essential oil against adults of the date moth E. ceratoniae.

2. Materiel and methods


Insect rearing
The date moth was reared on an artificial diet based on wheat bran, yeast and sucrose (Mediouni and Dhouibi.,
2007). Rearing was conducted under the following conditions: temperature of 25 ± 1° C, photoperiod of 15:9 (L:
D) and 65% ± 5% of relative humidity.

Essential oil extraction


Essential oil was extracted from leaves of P. lentiscus collected from Siliana (100 g of dry matter) subjected to
hydrodistillation during 90mm using a modified Clevenger-type apparatus.
Bioessays
Fumigant toxicity of P. lentiscus essential oil was tested on date moth adults (0-24 hours old). Two
concentrations were used: 22.73 and 136.36 µl/l air. Plexiglas bottles of 44 ml capacity served as fumigant
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chambers. Ten adults were placed in these chambers. Each oil concentration was replicated five times. Non
treated adults kept under the same conditions served as a control. Mortality was recorded after 3, 6, 9, 12 and 24
h of exposure. The mortality was calculated using the Abbott correction formula (Abbott, 1925).
Another experiment was conducted to determine the LC50 and LC95 values. Mortality was recorded after 24 of
exposure. Each dose was replicated five times. Probit analysis (Finney, 1971) was used to estimate LC50 and
LC95 values.

3. Results
Insecticidal activity of P. lentiscus essential oil
Results related to insecticidal activity of P. lentiscus essential oil against date moth adults are shown in figure 1.

100

80 22.73 µl/l air


136.36 µl/l air
60
% Mortality

40

20

0
0 6 12 18 24 30 36 42 48
-20
Exposure time (hours)

Fig 1 :Percentage of mortality of E. ceratoniae exposed to various


times to essential oil from P. lentiscus

This study reported first investigation of fumigant toxicity using an essential oil against the date moth. At the
concentration of 22.73 µl/l air P. lentiscus essential oil achieved 20% of mortality after 24 h of exposure and
reached only 30% of mortality after 48h of exposure. Whereas, at 136.36 µl/l air, 50% mortality was recorded
after 6 h of exposure and 100% mortality was obtained after 48h of exposure. This result indicated that P.
lentiscus essential oil has a fumigant toxicity potential against adults of E. ceratoniae. This insecticidal potential
of Tunisian P. lentiscus essential oil could be attributed to its main compounds. In this context, Stamopoulos et
al. (2007) reported that the insecticidal activities of essential oil depend on their total oxygenated monoterpenoid
content.
In recent years, essential oils received a great deal of attention as pest control agents (Batish et al., 2008).
Several studies demonstrated their insecticidal potential. Bioactivity of Ocimum gratissimum L. essential oil was
proved against five insect pests of stored food products (Ogendo et al; 2008). Moreover, Negahban et al, (2007)
reported the fumigant toxicity of essential oil from Artemisia sieberi Besser against three stored product insects.
In addition, Regnault- Roger et al, 1993) indicated the fumigant insecticidal actions of essential oils of Thymus
serpyllum and Origanum majorama.

Lethal concentration
Probit analysis showed that E. ceratoniae adults were susceptible to P. lentiscus essential oil. The corresponding
LC50 and LC95 were respectively 3.29 and 14.24 µl/l air (Table 1).

Table 1: LC50 and LC95 values of Pistacia lentiscus essential oil against E. ceratoniae

CL50 CL95 ² slope Freedom degree


(µl/l air) (µl/l air)
E. ceratoniae 3.29 14.24 12.26 2.56 6
(1.55-6.56) (6.86-37.39)

LC50 and LC95 are specific to each essential oil and give an idea about the effectiveness of the oil. In this
context, the LC50 of Vitex pseudo-negundo essential oil is 47.27µl/l air (Sahaf et al., 2008). Moreover, Artemisia
sieberi essential oil collected from Karaj (Iran) has an LC50 of 4.41µl/l air (Negahban et al., 2006; 2007).

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4. Conclusion
In conclusion, since dates are an important and valuable export commodity for Tunisia, the use of effective and
non residual alternatives as fumigation based on essential oil from P. lentiscus is of particular interest. This
essential oil showed a very important insecticidal activity potential and could be included in storage systems.
Moreover, this method present an easy application and could be introduced at farmer‘s scale.

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Coordination entre le métabolisme azoté et carboné chez le tabac


(Nicotiana rustica, var, souffi) cultivé en présence de cadmium
Leila SAAFI *, Chiraz CHAFFEI-HAOUARI, Mohamed Habib GHORBEL et Houda GOUIA
Adresses e-mail : saafi_leila@yahoo.fr

Résumé :
Dans le but d‘étudier l‘effet du cadmium sur la coordination entre les métabolismes azoté et carboné chez le tabac, des plantules de tabac,
(Nicotiana rustica, var ; souffi), sont cultivées sur un milieu nutritif de base puis transférés pendant 7 jours sur le même milieu mais enrichi
par différentes doses de CdCl2 (0, 10, 20,50 ,100 µM). Les résultats obtenus montrent que le cadmium absorbé reste confiné au niveau des
racines. L‘examen combiné des résultats obtenus pour les mesures des activités enzymatiques : isocitrate déshydrogénase NADP+ dépendante
(ICDH-NADP+), phosphoenol pyruvate carboxylase (PEPC) et la Ribulose-1 ,5-bi phosphate carboxylase/ oxygénase, (Rubisco), ainsi que
l‘étude quantitative des teneurs en ammonium, permet de conclure qu‘en condition de stress métallique, il y‘aurait induction des activités
ICDH-NADP+ et PEPC suite à l‘accumulation endogène accrue d‘ammonium essentiellement au niveau des tiges+pétioles. Parallèlement, il
y‘aurait inhibition de l‘activité de la Rubisco, enzyme responsable de la fixation de CO 2 sur le ribulose 1.5-biphosphate pour produire un
sucre à 3 carbones : le 3 phosphoglycérate. Ce travail permet de conclure que la variation de l‘activité enzymatique de l‘ICDH-NADP+, la
PEPC et de la Rubisco suggère qu‘en condition de stress métallique permet d‘induire une accélération des processus protéolytiques pour
maintenir une fourniture adéquate en squelettes carbonés.
Mots clés : ammonium, cadmium, isocitrate déshydrogénase, phosphoénolpyruvate carboxylase, ribulose-1,5- biphosphate
carboxylase/oxygénase.

Abstract:
In order to study the effect of cadmium on the coordination between the carbon and nitrogen metabolism in tobacco seedlings, (Nicotiana
rustica, var; Soufi), are grown on a nutrient medium base then transferred for 7 days on the same medium but enriched by different doses of
CdCl2 (0, 10, 20,50, 10µM). The results obtained show that cadmium absorbed remains confined to the roots. The review combined the
results for measurements of enzymatic activities: isocitrate dehydrogenase NADP +-dependent (ICDH-NADP +), phosphoenol pyruvate
carboxylase (PEPC) and ribulose-1 ,5-bi phosphate carboxylase / oxygenase (Rubisco) and quantitative study of the levels of ammonium, it
can be concluded that metal stress condition, induces NADP +-ICDH and PEPC activities as a response to the accumulation of endogenous
ammonia increased mainly at the level of stems + petioles. Meanwhile, cadmium induces the activity of Rubisco, the enzyme responsible for
fixation of CO2 on the ribulose 1.5-bisphosphate to produce a 3-carbon sugar: 3 phosphoglycerate. This work supports the conclusion that the
variation of the enzymatic activity of ICDH-NADP +, the PEPC and Rubisco suggests that the condition of metal stress can induce an
accelerated proteolytic process to maintain an adequate supply in skeletal carbon.
Keywords: ammonium, cadmium, isocitrate dehydrogenase, phosphoenolpyruvate carboxylase, ribulose-1, 5 - bisphosphate carboxylase /
oxygenase.

1. Introduction :
L‘action des métaux lourds sur le métabolisme de la plante est la résultante d‘un certain nombre d‘effets directs
et /ou indirects sur plusieurs processus fondamentaux dont notamment, le métabolisme carboné et le
fonctionnement des systèmes enzymatiques. Une telle stimulation de l‘activité ICDH notamment au niveau des
tiges + pétioles conduit raisonnablement à une stimulation de l‘activité PEPC à l‘échelle de la plante entière,
conditionnée par la demande en chainons carbonées sous forme d‘acide cétonique (oxaloacétate, OAA). Ceci
suggère qu‘en condition de stress métallique qui induit des processus protéolytiques assurant l‘accumulation
endogène d‘ammonium, il y‘a activation coopérative de l‘ICDH en vue de maintenir une fourniture adéquate en
squelettes carbonés et la détoxification d‘ammonium. Ainsi qu‘un intérêt particulier est porté à l‘étude de l‘effet
de ce polluant sur l‘activité Ribulose 1-5, biphosphate carboxylase/oxygénase (Rubisco). La Rubisco est une
enzyme qui permet la fixation de CO2 et la production des sucres à 3 carbones (3-P-Glycérate).

2. Matériels et méthodes :
2.1 Conduite de culture
Dans ce travail, le matériel végétal utilisé est le tabac, Nicotiana rustica, variété souffi. La germination est
réalisée à l‘obscurité à une température de 25°C pendant environ 12 à 15 jours. A l‘âge de 30 jours, les plantes
sont traitées par des doses croissantes de CdCl2 (0, 10, 20, 50,100 µM). Après une semaine de séjour sur un
milieu additionné de cadmium, les plantes de tabac sont récoltées pour servir à différentes études envisagées.

2.2 Dosage de l’ammonium


L‘ammonium est quantifié sur le surnageant selon la réaction de Berthelot modifiée par Weatherburn ( 1967).
Une gamme étalon de (NH4)2SO4 est préparée pour la détermination de la teneur en ammonium. La densité
optique des différents tubes est lue à 620nm.

3. Dosages des activités enzymatiques


3.1 Dosage de l’activité isocitrate déshydrogénase NADP + dépendante, (ICDH-
NADP+)
Le matériel végétal frais préalablement conservé dans l‘azote liquide est broyé en présence de tampon phosphate
de potassium (TPK) Les échantillons sont centrifugés pendant 15min à 14000tours par min. L‘activité ICDH-

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NADP+ est déterminée par la réduction du NADP à 340 nm. L‘extrait enzymatique est incubé à 30°C. Les
résultats sont exprimés en µmol NADP+ réduits /g MF /min, (Galvez et al 1994).

3.2 Dosage de l’activité phosphoénolpyruvate carboxylase (PEPC)


L‘extraction et la détermination de l‘activité de la phosphoénolpyruvate carboxylase (PEPC) sont inspirées de la
méthode décrite par (Foyer et al ,1994). Le broyage de la matière fraiche se fait dans un tampon Tris –HCl
(100mM, pH=8). Le broyat est centrifugé pendant 15min à 40000g.. L‘activité PEPC est mesurée en suivant
l‘oxydation de NADH à 340 nm pendant 5min à l‘aide d‘un spectrophotomètre. Les résultats sont exprimés en
µM NADH oxydés. g-1MF. min-1.

3.3 Dosage de l’activité Ribulose1-5bisphosphate carboxylase oxygénase (EC4.1.1.39, Rubisco)


Le matériel végétal préalablement conservé dans l‘azote liquide est broyé dans un mortier à 4°C en présence de
tampon tris –HCl (50mM, pH= 8,5. Le broyat est centrifugé pendant 2min à 16000 tours à 4°C. L‘activité
Rubisco est mesurée suivant l‘oxydation du NADH à 34O nm pendant 20min à l‘aide d‘un spectrophotomètre.
Pour 2 molécules de NADH oxydées, une molécule de Ribulose 1-5(P) a été carboxylée. L‘incubation se fait à
30°C.
Les résultats sont exprimés en µM NADH oxydés .g-1MF.min-1. (Sato et al, 1980).
4. Résultats
4.1 Effet du cadmium sur la teneur en ammonium
D‘après la figure 1, on constate que l‘apport excessif de cadmium active l‘accumulation de l‘ammonium qui
peut atteindre 300% au niveau des tiges + pétioles et 200% au niveau des feuilles, alors que pour les racines cette
augmentation s‘avère non remarquable. Ceci nous amène à remarquer que l‘accumulation endogène de
l‘ammonium est spécifique aux organes aériens de la plante de tabac.

Fe u i l l e s
T+P
Teneuren ammonium (%)

400
350 Raci n e s

300
250
200
150
100
50
0
0 10 20 50 100
C dC l 2 ( µM )

Figure 1 : Variation de la teneur en ammonium dans les feuilles (F), tiges +pétioles (T+P) et dans les racines (R)
des plantes de tabac traitées par des doses croissantes de cadmium pendant 7jours. Chaque valeur est la moyenne
de 5répétitions ± Intervalle de confiance au seuil 95% de probabilité. Les résultats sont exprimés en % des
témoins.

4.2 Effet du cadmium sur l’activité ICDH-NADP+ dépendante


La figure 2, montre les variations de l‘activité ICDH-NADP+ en fonction de l‘augmentation de la dose de
cadmium administrée. En présence de cadmium dans le milieu de culture, on a constaté une stimulation de
l‘activité ICDH au niveau de tous les organes de la plante en fonction de la dose du cadmium appliquée. Les
tiges+pétioles montrent une stimulation progressive en présence de cadmium, qui peut atteindre jusqu‘à 250% à
la plus forte dose (100µM).

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FEUILLES
300 T+P
Activité ICDH-NADP+ (%)

RACINES
250

200

150

100

50

0
0 10 20 50 100
CdCl2 (µM)

Figure 2 : Variation de l‘activité ICDH-NADP+ dans les feuilles (F), les tiges +pétioles (T+P) et dans les racines
(R) des plantes de tabac traitées par des doses croissantes de cadmium pendant 7jours .

Les résultats consignés dans la figure 3, montrent que l‘apport excessif du cadmium induit une stimulation
spectaculaire de l‘activité PEPC à l‘échelle de la plante entière. A forte dose du cadmium, la stimulation la plus
marquée est enregistrée dans les tissus aériens ; particulièrement au niveau des feuilles.

4.5 Effet du cadmium sur l’activité PEPC


Cette enzyme joue un rôle fondamental dans le métabolisme cellulaire (Scheible et al, 2002). L‘activité PEPC a
été mesurée chez des plantes du tabac soumises à des doses croissantes de CdCl 2 additionnées au milieu de
culture.

Figure 3 : Variation de l‘activité PEPC dans les feuilles (F), dans les tiges +pétioles (T+P) et dans les racines
(R) des plantes de tabac traitées par des doses croissantes de cadmium pendant 7jours

Feuilles
1400
T+P
1200
Activité PEPC (%)

Racines
1000
800
600
400
200
0
0 10 20 50 100
CdCl2 (µM)

4.6 Effet du cadmium sur l’activité Ribulose1-5,biphosphatecarboxylase, oxygénase (EC.4.1.1.39, Rubisco)


Les résultats de la figure 4 ont montré la variation de l‘activité Rubilose 1-5, bi phosphate carboxylase,
oxygénase, (Rubisco), des plantes du tabac cultivées sur un milieu contenant des doses croissantes du cadmium.
L‘introduction du cadmium dans le milieu de culture provoque une inhibition spectaculaire de l‘activité Rubisco.
A forte dose du cadmium, l‘inhibition la plus remarquable a été obtenue au niveau des feuilles dont l‘activité
s‘annule à 100 μM. Au niveau des tiges +pétioles, l‘activité Rubisco continue à diminuer mais se maintient
présent à forte dos

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140 fe uille s
120 T+P
Activité Rubisco (%)

100

80

60

40

20

0
0 10 20 50 100
CdCl2 (µM)

Figure 4 : Variation de l‘activité Rubisco des feuilles (F) et des tiges + pétioles (T+P) des plantes de tabac
traitées par des doses croissantes de cadmium pendant 7jours. Chaque valeur est la moyenne de 5 répétitions ±
Intervalle de confiance au seuil 95% de probabilité. Les résultats sont exprimés en % des témoins.

5. Conclusion
L‘ensemble des résultats présentés dans ce travail suggère que parallèlement à la stimulation des activités ICDH-
NADP+ dépendante et PEPC, suite à l‘accélération des processus protéolytiques assurant la production
endogène d‘ammonium, il y‘aurait inhibition de l‘activité Rubisco. Ceci peut être considéré comme un
processus adaptatif permettant une meilleure coordination entre les différentes enzymes pour se débarrasser
d‘un métabolite potentiellement toxique, l‘ammonium. Cependant, l‘inhibition de l‘activité de la Rubisco,
contrôlant la synthèse des sucres peut être en partie responsable de la chute de l‘activité de la croissance.

6. Références Bibliographiques
Article dans un livre
Foyer, C.H., Noctor, G., Lelandai, M., Lescure, J.C., Valadier, M.H., Boutin, J.P., & Horton, P. (1994). Short
–term effects of nitrate, nitrite and ammonium assimilation on photosynthesis, carbon partitioning and protein
phosphorylation in maize. Plant Physiol, 192, pp. 211-220.
Galvez, S., Bismuth E., Sarda, C. And Gadal, P (1994). Purification and characterisation of chloroplastic
NADP –isocitrate dehydrogenase from mixotrophic tobacco cells. J. Plant Physiol 105, pp. 593-600.
Scheible, W.R., Kropp, A. And Stitt, M.(2002). Reciprocal diurnal changes of phosphoenolpyruvate
carboxylase expression and cytosolic pyruvate kinase, citrate synthase and NADP-isocitrate dehydrogenase
expression regulate organic acid metabolism during nitrate assimilation in tobacco leaves‖ Plant Cell and Env.
23, pp. 1155-1167.
Weatherburn, M.W. (1967) Phenol-hypochlorite reaction for determination of ammonia. Anal. Chem. 39, pp.
971- 974.

Livres
Sato, M., Nipon, Y.Z. (1980). Progress in Medical Chemistry. 92 (75), p 695.

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Utilisation de la culture in vitro pour le criblage de cultivars de laitue tolérants à la


salinité
Maamouri, Amell1., Karmous, Chahine2*., Khelifi, Hiba3., Kouki, Karima1 et Trifa, Youssef1.
1
Institut National Agronomique de Tunisie, 43, Avenue Charles Nicole, 1082 Tunis, Tunisie.
2
Ecole Supérieure d‘Agriculture de Mateur, Route de Tabarka, 7030, Mateur, Tunisie.
3
Institut Supérieur de Biotechnologie de Béja, Avenue Habib Bourguiba 9000, Béja, Tunisie.
*karmouschahine@yahoo.fr

Résumé
La salinité est une contrainte abiotique récurrente qui constitue une entrave au développement des cultures maraîchères sensibles comme la
laitue (Lactuca sativa L.). La tolérance de quatre cultivars de laitue dont deux du type laitue romaine (Verte maraîchère et Blonde
maraîchère) et deux du type batavias (Pierre Benite et Great Lakes 118) a été analysée par une méthode de sélection in vitro. Cet essai est
basé sur l‘analyse du développement radiculaire sous stress salin en réponse à une inversion gravitaire. Le taux de survie des plantules, ainsi
que ceux de recourbement et de rétablissement des racines et la matière sèche relative ont été évalués. Nos résultats indiqueraient que le
cultivar Great Lakes 118 serait le plus tolérant; suivi par les trois autres dans l‘ordre suivant : Verte maraîchère, Blonde maraîchère et Pierre
Benite. L‘analyse du développement racinaire en culture in vitro serait une méthode simple et fiable pour un criblage rapide des cultivars de
laitue tolérants à la salinité.
Mots clés : Salinité, Laitue, Croissance, Essai de recourbement des racines, Survie, Essai de rétablissement des racines.

In vitro culture assays for salt stress tolerance screening of lettuce cultivars
Abstract :
Salinity is an abiotic stress that frequently decreases the development of sensitive vegetable crops such as lettuce (Lactuca sativa L.). We
have analysed the salt tolerance of four cultivars of lettuce (Verte maraîchère, Blonde maraîchère, Pierre Benite and Great Lakes 118) using
in vitro culture assay. We have analyzed the survival of the in vitro plants in saline condition and the response of the roots to gravity
inversion. Using this test, we have showed that the Great Lakes 118 is the most tolerant genotype. It was followed by the three other cultivars
in this order: Verte maraîchère, Blonde maraîchère and Pierre Benite. Our results suggest that in vitro culture is a simple and reliable method
for rapid screening for salt tolerance of lettuce cultivars.
Key words: Salinity, Lettuce, Growth, Root bending assay, Survival, Root recovery.

1. Introduction
La laitue cultivée (Lactuca sativa L.) est constituée par six types variétaux (Thicïopé, 1997) et une grande
diversité génotypique (Vidril, 2002). Elle est considérée comme le deuxième légume consommé au monde après
la tomate. En effet, la demande pour ce légume est en progression continue et constante atteignant
4,5kg/personne/an en Europe (Brossard, 1997). En Tunisie, la laitue est très demandée aussi bien sur le marché
local que sur celui de l‘exportation. Ce légume feuille, caractérisé par un cycle court et une croissance végétative
rapide, est consommateur en eau ; il tolère néanmoins une salinité de l‘eau d‘irrigation de 2 à 4g/l de NaCl
(Chaux et Foury, 1994). La salinité des eaux d‘irrigation constitue, en effet, une entrave importante à la
croissance et au développement des cultures. En effet, le sel non seulement réduit le potentiel osmotique de la
solution dans l‘environnement racinaire, mais peut aussi provoquer des cas de toxicité (Adams, 1993) et de
déséquilibre ionique (Parida et Das, 2005).
La sélection in vitro constitue une voie rapide qui pourrait permettre d‘identification des génotypes résistants aux
stress notamment, au stress salin (Almansouri et al., 1997). Parmi ses techniques, le recourbement des racines
suite à l‘inversion gravitaire est de plus en plus utilisé (Howden et Cobbett, 1992 ; Maruyama et al., 2008 ; Wu
et al., 1996).
Notre travail a comme objectif l‘évaluation de la tolérance à l‘NaCl de quatre cultivars de laitue en utilisant deux
méthodes de criblage basées sur la croissance racinaire in vitro.

2. Matériels et Méthodes
1. Matériel végétal
Au cours de cet essai nous avons testé quatre cultivars de laitue (Lactuca sativa L.) : deux du type laitue romaine
(Verte maraîchère et Blonde maraîchère) et deux du type batavias (Pierre Benite et Great Lakes 118).

2. Méthodologie
Les semences sont désinfectées pendant 10min dans une solution contenant 12% d'hypochlorite de sodium et
rincées trois fois à l‘eau distillée stérilisée pendant 10min. Les semences désinfectées sont mises à germer dans
un milieu MS modifié (Maruyama et al., 2008) à raison de 40 graines par bocal. Les bocaux sont placés dans une
chambre de culture pendant cinq jours à une température de 20°C, une humidité relative de 50% et à une
photopériode de 16h lumière/8h obscurité. Les plantules de cinq jours issues de la germination sont transférées
soigneusement dans des boites de pétri carré (100×100×20 mm) sur un milieu MS modifié à 1% d‘agar et
dépourvu de saccharose (Maruyama et al., 2008) contenant NaCl à des concentrations croissantes (0mM, 50mM,

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100mM, 200mM, 300mM, 400mM et 500mM). Les boites sont placées à l‘envers (racines dirigées vers le haut)
dans la chambre de culture dans les mêmes conditions que pour la germination pendant sept jours.
Après l‘écoulement de sept jours, les plantules qui ont survécues sont transférées de nouveau dans un milieu MS
dépourvu de NaCl (Maruyama et al., 2008) afin d‘évaluer leur aptitude à reprendre leur croissance par
l‘émission de racines secondaires.

3. Paramètres mesurés
Nous avons déterminé, sept jours après le transfert sur milieu contenant NaCl, les taux de survie. Parmi les
plantes ayant survécu, celles ayant montré des racines recourbées ont été dénombrées, ce qui a permis de
déterminer le taux de recourbement des racines. Une fois transférées sur le milieu dépourvu de NaCl, les
plantules qui arrivent à tolérer le sel, émettent des racines secondaires et en comptabilisant le pourcentage de ces
plantules, nous avons déterminé le taux de rétablissement traduisant la reprise de la croissance des racines
(Maruyama et al., 2008). A la fin de l‘essai, nous avons déterminé le taux de matière sèche des plantules qui ont
survécues. Ce paramètre traduit le poids sec des plantules à différentes concentrations de NaCl par rapport à
celui du témoin.

4.Analyse statistique
L‘ensemble des données des deux essais a fait l‘objet d‘une analyse de la variance au biais du logiciel SPSS 16
(SPSS 16.0 for Windows). La comparaison multiple des moyennes et l‘établissement des classes d‘ordre ont été
effectués selon le test de Duncan au seuil 5%.

3. Résultats et discussion :
1. Etude du développement radiculaire sous stress salin en culture in vitro
1. Taux de survie et taux de recourbement
L‘analyse de la variance a permis de mettre en évidence que le taux de survie et le taux de recourbement varient
significativement en fonction de l‘interaction cultivars x traitement NaCl (Tableau 1). En effet, alors que le
cultivar Pierre Benite a vu son taux de survie se réduire à moins de 60% sous seulement à 100mM NaCl, les trois
autres cultivars n‘ont accusé à cette même concentration aucune mortalité (Figure 1). Parmi ces trois derniers,
Great Lakes 118 s‘est avéré le plus tolérant au NaCl puisque son taux de survie n‘a pas été affecté jusqu‘à la
concentration de 300mM NaCl ; les deux autres: Verte maraîchère et Blonde maraîchère ont eu des tolérances
intermédiaires bien que la première semble légèrement meilleure. Nos résultats sont en accord avec ceux de
Khelifi (2009), qui a montré que le cultivar Verte maraîchère serait plus tolérant à NaCl que Blonde maraîchère
dans un essai basé sur l‘analyse du taux de survie de plantules de laitue cultivées in vitro et en présence de NaCl.

Tableau 1. Analyse de la variance (carrés moyens et test F) relative aux taux de survie et de recourbement des
racines des quatre cultivars de laitue.
Source de variation ddl Taux de Taux de
survie recourbement
Cultivars 3 3810,83** 4422,24**
Traitements 6 24301,63** 16704,72**
Cultivars × Traitements 18 1392,036** 963,39**
Erreur 56 41,07 83,15
C.V (%) 7,26 11,34
R2 0,98 0,96
ns : test F non significatif ; * : test F significatif au seuil de 5% ; ** : test F significatif au seuil de 1%.

Les résultats du taux de recourbement des racines semblent concorder avec ceux de la survie des plantules
puisque le cultivar Pierre Benite avec un taux de recourbement qui chute dès les concentrations les plus faibles
(50 et 100mM NaCl) s‘avère le plus sensible. En revanche, Great Lakes 118 qui a eu les taux de survie les plus
élevés montre aussi un taux de recourbement maximum même sous le niveau de stress 100mM NaCl. Les deux
cultivars qui étaient intermédiaires pour le taux de survie le sont également pour ce paramètre. Cette similarité
dans la tendance des deux paramètres taux de survie et taux de recourbement des racines a déjà été constatée par
Maruyama et al. (2008) en expérimentant un autre cultivar de laitue : Okayama-Saradana.

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(A) (B)
120 Blonde 120 Blonde
maraîchè maraîchèr
re e
100 100

80 80

Taux de recourbement (%)


Taux de survie (%)

60 60

40 40

20 20

0 0
0 50 100 200 300 400 500 0 50 100 200 300de NaCl
Concentration 400 (mM)
500
Concentration de NaCl (mM)

Figure 1. Taux de survie (A) et taux de recourbement (B) de quatre cultivars de laitues soumis à sept niveaux de
stress NaCl.

2. Taux de rétablissement
L‘analyse de la variance des résultats du rétablissement de la croissance n‘a pas révélé d‘effet significatif ni pour
de l‘interaction cultivars x traitement NaCl, ni pour l‘effet simple des cultivars considéré seul (Tableau 2). En
effet, une tendance similaire a été observée pour l‘ensemble des cultivars qui ont montré des taux de
rétablissement de plus en plus faible à mesure que le niveau de stress appliqué au cours de la phase précédente
été plus élevé.
Ce résultat indiquerait que le test de rétablissement ne pourrait pas être utilisé comme un moyen de criblage pour
la tolérance au stress NaCl.

Tableau 2. Analyse de la variance (carrés moyens et test F) relative aux taux de rétablissement des racines des
quatre cultivars de laitue.
Source de variation ddl Taux de rétablissement
Cultivars 3 934,02ns
Traitements 4 18241,67**
Cultivars × Traitements 9 3362,11ns
Erreur 34 355,41
C.V (%) 16,54
R2 0,86
ns : test F non significatif ; * : test F significatif au seuil de 5% ; ** : test F significatif au seuil de 1%.

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150 Blonde
maraîchère

Taux de rétablissement (%)


100

50

0
100
Concentration de NaCl200 0
(mM) 50 300
Figure 2. Effet de NaCl sur le taux de rétablissement de quatre cultivars de laitue.

3. Taux de matière sèche.


Le taux de matière sèche a été déterminé pour les plantules survivantes et l‘analyse de la variance a permis de
mettre en évidence que ce taux varie significativement en fonction de l‘interaction cultivars x traitement NaCl
(Tableau 3). Les effets simples du traitement et des cultivars sont également hautement significatifs. En effet le
cultivar Great Lakes 118 a le taux de matière sèche le plus élevé aux concentrations 50 mM et 100 mM NaCl
(Figure 3). Pierre Benite serait le génotype le plus sensible puisque son taux est le plus faible. Parmi les deux
cultivars intermédiaires, Verte maraîchère a un taux de matière sèche supérieur à celui de Blonde maraîchère à
100mM NaCl confirmant sa supériorité observée par l‘analyse du taux de survie et du taux de recourbement.
Le taux de matière sèche est un bon indicateur de la tolérance à la salinité. Kouki (2001) a montré que ce taux est
significativement plus élevé chez les racines du génotype tolérant de tomate Edkawi que chez celles du génotype
sensible Flacca.

Tableau 3. Analyse de la variance (CM et test Fisher) relative au poids sec relatif des cultivars de laitue.
Source de variation ddl Poids sec relatif
Cultivars 3 1265,06**
Traitements 4 14739,22**
Cultivars × Traitements 8 317,11**
Erreur 32 45,67
C.V (%) 13,38
R2 0,98
ns : test F non significatif ; * : test F significatif au seuil de 5% ; ** : test F significatif au seuil de 1%.

120 Blonde
a
maraîchère
100 ab b ab
b b
80 c
Poids sec relatif (%)

c
60

40

20

0
50 Concentration de NaCl (mM)
100

Figure 3. Effet du NaCl sur le taux de matière sèche de quatre cultivars de laitue.

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4. Conclusion
L‘objectif assigné à ce travail est le criblage in vitro pour la tolérance à la salinité chez la laitue (Lactuca sativa
L.) par le biais d‘un essai portant sur des plantes inversées sur le milieu de culture. Nos résultats semblent
confirmer l‘efficacité de cette méthode de criblage pour l‘identification de cultivars tolérants puisque les
résultats relatifs obtenus pour cet essai et chaque cultivar sont concordants pour les différents paramètres
mesurés. Ainsi, nous sommes arrivé à classer les cultivars testés dans l‘ordre suivant du plus sensible au plus
tolérant: batavia Pierre Benite ; romaine Blonde maraichère ; romaine Verte maraichère et enfin batavia Grate
Lakes 118. En outre, l‘utilisation du taux de survie, taux de recourbement et taux de matière sèche semble plus
judicieux comme paramètres de sélection in vitro pour la tolérance à la salinité ; ce qui n‘est pas le cas du taux
de rétablissement.
Cette technique rapide et efficace se base essentiellement sur une simple observation et la mesure de quelques
paramètres de sélection classiques. Elle assure une économie du temps et de l‘espace permettant l‘évaluation de
plusieurs cultivars pendant la même période en conditions extrêmement contrôlées puisque l‘essai est de très
courte durée (une vingtaine des jours). Etant simple et peu coûteux, l‘essai de recourbement et de rétablissement
semble être un moyen efficace pour le criblage des cultivars tolérants à la salinité chez les glycophytes.
Nous envisageons de réaliser des essais en pots et en plein champ pour une confirmation des résultats afin de
valider la méthode de criblage par culture in vitro. Un tel essai nous ouvre de nouvelles perspectives de
recherche en l‘occurrence: l‘utilisation de la culture in vitro pour tester la tolérance de la laitue aux autres types
de stress tels que le stress hydrique et les contraintes thermiques ainsi que pour tester la tolérance des autres
espèces tel que le blé.

5. Références bibliographiques
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cultivation in mild winter climates. ISHS Cairo, Egypt. March 1-6. pp. 289-305.
 Almansouri M, Bajji M, Kinet JM, Lutts S. 1997. Effets du NaCl et du polyéthylène glycol sur des cals de
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salin. In : 6emes J. Scientifiques du Réseau Biotechnologies Végétales AUPELF-UREF, Orsay. pp. 327-
328.
 Brady N.C. 2002. The Nature and Properties of Soils, New Jersey, USA, Prentice Hall.
 Brossard D. 1997. Laitues. In : Mémento Fruits et Légumes. Lavoisier TEC et DOC, Paris. pp. 305-317.
 Chaux C, Foury C. 1994. Astéracées (Composées). In : Productions légumières. Tome2. Légumes feuilles,
tiges, fleurs, racines, bulbes. Moati P. Lavoisier TEC et DOC, Paris. pp. 295-342.
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 Khlifi H. 2009. Sélection in vitro pour la tolérance à la salinité chez la laitue. Mémoire du projet de fin
d‘études. Institut Supérieur de Biotechnologie de Béja. 33p.
 Kouki K. 2001. Etude du système racinaire en présence de NaCl chez la tomate (Lycopersicum ssp). Thèse
de doctorat. Université Gembloux. Belgique. 135pp.
 Maruyama H, Koyama R, Oi T, Yagi M, Takeda M, Kanechi M, Inagaki N, Uno, Y. 2008. In vitro
evaluation of osmotic stress tolerance using a novel root recovery assay. Plant Cell Tissu Organ Cult,
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Environmental Safety, 60, 324-349.
 Thicïopé J.P. 1997. Laitues (Ctifl). Lavoisier TEC et DOC, Paris, 281p.
 Vidril V. 2002. Salade : Gérer la diversité. Supplément de la revue technique des pépiniéristes horticulteurs
maraichers (PHM). Le maraicher, 434, 10-13.
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Role of Potassium Nutrition. The Plant Cell, 10, 1181–1191.

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Phenolic compounds and Storage Protein Content of Seeds of Tunisian Capparis spinosa

Tlili Nizar1,2,*, Saadaoui Ezzeddine 2, Nasri Nizar 1, Khaldi Abdelhamid 2 , Triki Saida 1
1
Laboratoire de Biochimie, Département de Biologie, Faculté des Sciences de Tunis, Université Tunis El-Manar, Tunis 2092, Tunisia.
2
Unité de Recherche Gestion et Valorisation des Ressources Forestières, INRGREF, BP: 10 Ariana 2080, Tunisia.
*E.mail : Nizar.Tlili@fst.rnu.tn

Resume :
Le câprier est une plante sous forme d‘arbrisseau en touffe avec de nombreux rameaux, rigides, de couleur verte ou rougeâtre. Il pousse de
façon spontanée en s'adaptant aux conditions du milieu les plus difficiles. Capparis spinosa est la variété la plus répandue dans le nord du
bassin méditerranéen. Cette étude vise l‘analyse des composés phénoliques et les protéines de réserves des graines de cette espèce. Les
résultats montres que les graines de C. spinosa sont riches en composés phénoliques avec une moyenne de 7521.3 ± 1553.9 mg Equivalent
Rutine (ER) /100g de PF. Les résultats révèles également que les graines de câprier sont riches en protéines de réserves avec environ 13.76 g/
100g (soit environ 14% en PS). Ces valeurs confirment encore l‘intérêt nutritionnel et la valeur médicinale du câprier et encourage son
exploitation comme une source potentielle pour ces composés.
Mots clé : Capparis spinosa ; graines ; composés phénoliques ; protéines de réserve

Abstract:
Caper is a perennial shrub of the Mediterranean Basin, and is the most important economical species is Capparis spinosa. This species has
increased in economic importance in the Mediterranean region over the last years. Phenolic compounds and storage protein from seeds of
Capparis spinosa were investigated. Results showed that Seeds of C. spinosa were a good source of phenolic compounds with values ranged
between 9281.8 and 5378.2 mg/100g Rutin Equivalent, with and an average of 7521.3 ± 1553.9 mg/100g Rutin Equivalent (RE). Results
show also that protein represents ca. 13 % of seeds, ca. 60 % of which is composed by glutelin and ca. 33 % by globulins. Seeds of C.
spinosa are especially attractive because they contain significant amounts of antioxidants and proteins for food and pharmaceutical
industries.
Keywords: Capparis spinosa; seeds; phenolic compounds, proteins

1. Introduction
Caper is a perennial shrub of the Mediterranean Basin, which the most important economical species is Capparis
spinosa [17]. As a spontaneous plant, caper has a large natural distribution in the Mediterranean Sea basin [18].
This species become an interesting crop with an importance economic in the Mediterranean region over the last
years [18]. Certain species and varieties of capers have been cultivated in some countries [5, 17].
Different parts of the plant have many folk-medicinal properties and pharmacological action. Capers have long
been used as a condiment in Greece, being highly appreciated for their pungent and bitter flavour [2, 9]. It is one
of the most commonly found aromatics in the Mediterranean kitchen [6]. Before commercialization the fruit or
the flower buds are stored in salt, vinegar or brined and used as an appetizer with olives and cheese or as a
complement to meat, salads, or pasta. Moreover, semi-mature fruits and young shoots with small leaves may also
be pickled for use as a condiment [10].
Seeds of caper (Capparis spinosa) have a significant natural chemical composition, since they are highly
oleaginous and rich in tocopherols as vitamin E [12].
Phenolic compounds have many physiological functions in plants like UV protection, antioxidant activity and
disease resistance [8]. In addition, these compounds may have beneficial effects on human health [11, 16].
Proteins play significant roles in human health. Mainly in developing countries where the average protein intake
is less than required it is essential to find new sources of edible protein and other nutrients to overcome the
population problem [19].
The objective of this study is to describe phenolic compounds contents and the different classes of storage
proteins of seed samples of C. spinosa.

2. Materials and methods


2.1. Plant Material
Sampling was performed from the seven following Tunisian regions in May 2008: Dahmani (D), Mateur (M),
Chwigui (CH), Sidi Thabet (ST), Ghar el Melh (GM), Ksar Hadada (KH) and Tatouine (T) (Table 1).

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Table 1. Location of the Capparis spinosa population studied


Samples
code Location Latitude Longitude
D Dahmani 35° 57‘ N 8° 48‘ E
M Mateur 37° 02‘ N 9° 40‘ E
CH Chwigui 36° 53‘ N 9° 47‘ E
ST Sidi Thabet 36° 55‘ N 10° 03‘ E
GM Ghar el melh 37° 10‘ N 10° 11‘ E
KH Ksar Hdada 33° 06‘ N 10° 19‘ E
T Tataouine 32° 55‘ N 10° 26‘ E
2.2. Protein content
Extraction of different classes of storage proteins
Different classes of storage proteins were extracted according to their solubility [15] and to the method described
by [14]. In brief, 0.1 g of seed powder was vigorously homogenized in 10 mL of distilled water. The homogenate
was centrifuged at 10000 rpm for 20 min (4° C). An aliquot of the supernatant, containing soluble albumins, was
recovered for the determination of proteins. Then, the first pellet was homogenized again in a solution Tris HCl
solution (100 mM, NaCl 0.5 M, pH = 8.1) for the extraction of globulins. Thereafter, the pellet was homogenized
in ethanol solution (70%) for prolamins extraction. Finally, we use an acetic acid solution (0.2 N) for glutelins
extraction.

Bradford protein determination


The estimation of the quantities of the different class of storage proteins was performed using the Bradford
method [4]. To 50 μl of protein extract we added 50 μl of distilled water and 2 ml of Bradford reagent. The
absorbance was measured at 765 nm. BSA (Sigma Aldrich) was used as the standard for the calibration curve (0
to 150 μg).

2.3. Phenolic compounds


Samples (100 mg) were ground in a mortar and repeatedly extracted with 100 % methanol (4.5 mL) until extracts
were colorless. For the determination of total phenolic compounds an aliquot of the methanolic extract (0.1 mL)
was mixed with 0.2 mL of Folin-Ciocalteu reagent, 2 mL of water, and 1 mL of 15% sodium carbonate, and the
absorbance was measured at 765 nm after 2 h incubation at room temperature. Rutin was used as the standard for
the calibration curve, and the total phenolics were expressed as milligrams of rutin equivalents per gram of
sample.

2.4. Statistical analysis


The experimental data were analyzed using the analysis of variance (ANOVA) using the Statistical Analysis
System (XLSTAT 2008). All values were expressed as means ± standard deviation on at least triplicate samples.

3. Results and discussion


3.1. Protein content
Results in table 2 show that contents of total proteins of seeds of C. spinosa ranged between 7404.17 mg/100g
(KH) and 18679.17 mg/100g (M) with an average of ca. 13760 mg/100g. This difference might be due to
geographic distribution, in agreement with other studies [14].
Legume seeds represent the most important source of protein for human and animal nutrition, for example Vicia
faba seed protein is in the range of 25 to 33 % of dry weight [13], whereas protein content of cereals is between
10 % and 15 % [7]. Results showed that seeds of C. spinosa (ca. 13 %) can be used as a source for dietary
proteins. Other studies [1] reported that protein content of seeds from C. spinosa determined using kjeldhal
method was ca. 22%. This difference may be due to the method. In fact, kjeldhal method does not give a
measure of true protein content, as it measures non-protein nitrogen in addition to the nitrogen in proteins.
Thus, leguminous plants are richer in albumins and globulins, while the cereals are rich in prolamins and
glutelins [7]. Results showed that ca. 60 % of total protein was composed by glutelins and ca. 30 % globulins.
Albumins and prolamins were present only at 3.11 % and 2.92 %.

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Table 2. Protein content (mg/100g DW) of seeds of Capparis spinosa from different locations in Tunisia

Samples Albumin Globulin Prolamin Glutelin Total


Content percent Content percent Content percent Content percent
a (1) a ab ab
D 266.7 1.6 6079.2 37.5 591.7 3.6 9270.8 57.2 16208.3 a
M 137.5 a 0.7 6204.2 a 33.2 287.5 b 1.5 12050 a 64.5 18679.2 a
GM 354.2 a 2.0 6512.5 a 37.4 895.8 a 5.1 9654.2 a b 55.4 17416.7 a
CH 700 a 4.8 5295.8 a 36.0 275 b 1.9 8433.3 a b 57.3 14704.2 a b
ST 650 a 7.2 2775 a 30.7 145.8 b 1.6 5479.2 a b 60.5 9050 b c
KH 387.5 a 5.2 1758.3 a 23.7 412.5 a b 5.6 4845.8 b 65.4 7404.2 c
T 512.5 a 3.9 3425 a 26.6 216.7 b 1.7 8708.3 a b 67.7 12862.5 a b c
Mean ± SD 429.7 ± 279 3.11 4578.5 ± 421.0 33.3 403.5 ± 305 2.9 8348.8 ± 3077 60.7 13760.7 ± 4394
(1)
D, Dahmani; M, Mateur; CH, Chouigui; ST, Sidi Thabet; GM, Ghar el Melh; KH, Ksar Hdada ; T, Tataouine. SD: Standard Deviation. : In each column, different letters
mean significant differences (p ≤ 0.05).

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3.2. Phenolic compounds


The content of phenolic compound in this study (mg Rutin Equivalent /100g Dry Weight) was given in table 3. Seeds
of C. spinosa were a good source of these compounds with an average of 7521.3 ± 1553.9 mg RE/100g DW. The
highest content of phenolic compounds, as determined by the Folin–Ciocalteu reagent, was in samples ST (9281.8
mg RE /100g DW) followed by samples KH (8755.9 mg RE /100g DW) while the lowest value was in samples D
(5378.2 mg RE /100g DW). Statistical analyses do not show significant difference between geographic locations,
which is in agreement with other authors [3]. Phenolic compounds are receiving increasing attention because of their
health promoting effects, attributed to their antioxidant activity. The high level of phenolic compounds makes seeds
of C. spinosa an excellent natural source of these compounds and confirms its medicinal and nutritional value.

Table 3. Content of total phenols (mgRE/100g DW) of seeds of Capparis spinosa from different locations in Tunisia
Samples D M GM CH ST KH T Mean ± SD

Total Phenols 5378.2 7612.2 7646.3 7255.1 9281.8 8755.9 7622.1 7521.3 ± 1553.9

D, Dahmani; M, Mateur; CH, Chouigui; ST, Sidi Thabet; GM, Ghar el Melh; KH, Ksar Hdada ; T, Tataouine. SD:
Standard Deviation. (1) : In each column, different letters mean significant differences (p ≤ 0.05).

In summary, seeds of Capparis spinosa contained a high level of phenolic compounds (more than 5 g RE/100g DW.
Storage protein was present with ca. 13 g/100g. Glutelins and globulins were the major form (8.3 and 4.5 g/100g,
respectively).
These results showed that seeds of this species may represent an interesting source of phenolic compounds, that may
support the extension of their cultivation as new source of natural antioxidants in addition to containing important
quantity of proteins for nutritional and medicinal use.

4. Acknowledgements
We are very grateful to the INRGREF for help in samples collecting.

5. References
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Potentialités technologiques de quelques variétés locales de blé dur Tunisien pour la


fabrication du couscous artisanal

Olfa Daaloul Bouacha (1), Slah Mejri (1), Thierry Aussenac (2), Salah Rezgui (1), Sadok Nouaigui (3)
(1) : Institut National Agronomique de Tunisie
(2) : Institut Polytechnique LaSalle Beauvais. France
(3) : Ecole Supérieure des Industries Alimentaires de Tunis

Résumé :
L‘objet de ce travail consiste à déterminer les potentialités technologiques de quelques variétés autochtones de blé dur tunisien en comparaison
avec les variétés modernes pour la fabrication du couscous artisanal. Le matériel végétal utilisé comprend six variétés de blé dur tunisien (ayant
toutes subies une caractérisation physico-chimique, technologique et biochimique), dont trois anciennes variétés : Chili, Biskri et Swabaa Eljia. Et
trois nouvelles variétés des grandes cultures : Karim, Razzak et Khiar, les semoules issues de ces variétés ont été utilisées pour la fabrication
artisanale de couscous. Cet essai a permis de montrer que les anciennes variétés sont plus adaptées aux procédés de fabrication et présentent un
meilleur taux d‘hydratation et une meilleure qualité de la pâte. Après cuisson à la vapeur, les échantillons de couscous ont fait l‘objet d‘une étude
sensorielle avec un jury de 10 personnes entraînées à cet effet. Les résultats de cette analyse ont montré que les couscous issus de Chili et Biskri se
sont nettement moins agglomérés que ceux issus de Karim et Razzak. Ainsi qu‘ils se sont distingués par une faible hydratation essentiellement par
rapport à Karim.
Ainsi une commercialisation du couscous avec un label de Chili ou de Biskri, pourrait valoriser ces variétés autochtones en produits de terroir et
inciter les agriculteurs des zones marginales (arides et à reliefs) à les cultiver ce qui contribuerait à l‘amélioration de leurs revenus et à la
conservation du patrimoine génétique.
Mots Clés : Blé dur, Couscous, variétés, autochtone, qualité, terroir
Abstract:
In this paper, we compare 3 Tunisian durum wheat landraces (Chili, Biskri and Sawabaa Eljia) with 3 modern varieties (Karim, Razzak and Khiar)
in order to determine their technological potentialities for home- manufacturing couscous. Physical, chemical, technological and biochemical
analyses were carried out on the 6 germplasms before couscous preparation. We observed that landraces are more adapted to the couscous
manufacturing processes. We showed also that these landraces have a better water absorption and pasta quality. After steam-cooking, couscous
samples were subject to a sensorial study carried out by a 10 trained persons panel. . The results showed that couscous issued from Chili and
Biskri were less agglomerated and has higher water absorption capacity than couscous issued from Karim and Razzak varieties.
We can conclude that the use of traditional landraces (Chili and Biskri) is important to give an added value, to better conserve these traditional
germplasms and improve farmer‘s income in rural semi-arid areas.

1. Introduction
Le blé dur est la céréale la plus cultivée en Tunisie. Elle constitue la matière première pour la fabrication du
couscous, l‘un des éléments de base du menu du consommateur Tunisien. Actuellement, les industriels ont recours à
l‘importation de blé dur issu de variétés améliorantes, pour la fabrication de couscous et de pâtes alimentaires de
bonne qualité. En outre, dans les zones rurales, les consommateurs préfèrent fabriquer leurs couscous d‘une façon
artisanale, à partir de grains issus de variétés locales. Des enquêtes réalisées dans les régions urbaines ont montré que
l‘installation de points de vente de couscous et de pâtes artisanales devient de plus en plus fréquente et où les clients
sont disposés à l‘achat de ces produits à des prix plus élevés. Cette demande a entrainé le développement d‘une
filière de produits issus des variétés locales « El Aoula ». Ces cultivars traditionnels, connus par leur résistance aux
stress biotiques et abiotiques, ayant subi une érosion génétique, pourraient être réhabilités dans le cadre d‘une filière
spécifique aux produits artisanaux.
L‘objet de cet article est de mettre en valeur la qualité technologique des variétés locales de blé dur et de montrer
leurs potentialités pour la fabrication du couscous en comparaison avec quelques variétés améliorées.

2. Matériel et méthodes
Le matériel végétal utilisé est composé de 6 variétés de blé dur Tunisien : 3 variétés locales Chili, Biskri et Swabaa
Eljia et trois variétés améliorées Karim, Razzak et Khiar.

Caractérisation
Les 6 variétés ont subi une caractérisation physico-chimique, technologique et biochimique avant la fabrication de
couscous. Les déterminations du poids spécifique, du poids de mille grains, du taux de mitadinage, de la teneur en
eau, du taux de cendres, de la teneur en protéines et du taux de gluten ont été réalisées suivant les normes relatives à
chaque type d‘analyse (NT 51 61 -1993, NF V03-702 1981, ISO 11051 1994, NT 50 21 1989, NT 51 34 1994, NT
5154 1991, Norme ICC N°155, 158). Le rendement semoulier a été mesuré après conditionnement du blé, broyage
par le moulin Chopin CD2, puis sassage selon Abecassis et Chauraud, (1997). La teneur en pigments jaunes a été
déterminée selon la norme ISO 11052 (1994).

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La caractérisation des protéines de réserves des échantillons a été réalisée par fractionnement des gliadines en
utilisant une électrophorèse capillaire, selon le protocole cité par Bean et Lookhart (1998) et (2000).

Fabrication du couscous
Le protocole de fabrication utilisé comporte 5 étapes standard à savoir : malaxage et agglomération, calibrage,
roulage, précuisson, refroidissement et séchage.
Lors des étapes de fabrication du couscous, des observations ont été faites pour suivre le comportement de chaque
variété, en mesurant la teneur en eau ajoutée pendant l‘étape de malaxage, en suivant le comportement de la pâte
formée pendant le calibrage (facilité de passage au tamis) puis pendant le roulage, enfin en notant l‘aspect des grains
de couscous formés.

Analyse sensorielle
L‘analyse sensorielle a été conduite par un jury constitué d‘une dizaine de personnes sélectionnées en fonction de
leurs aptitudes personnelles et sensorielles : motivation, disponibilité, honnêteté, perception des stimuli, pouvoir de
discrimination et répétabilité (Philippe et al, 2002). Ils ont été entraînés en 4 étapes :
- La 1ère étape d‘entrainement a été consacrée à la synthèse et au choix des descripteurs. Un descripteur est défini
comme étant le terme renvoyant le sujet à un élément de la perception du produit (NF ISO 11035, 1994. Cinq
descripteurs ont été retenus, ces derniers ont porté sur l‘intensité aromatique globale, l‘agglomération, la
couleur, le collant et l‘hydratation
- La 2ème étape a été consacrée à l‘entraînement des sujets à l‘utilisation de l‘échelle choisie : il s‘agit d‘une
échelle continue de classification à intervalle à 6 échelons (NF AFNOR V 09-015, 1985) en allant de 1 pour
l‘intensité la plus faible à 6 l‘intensité la plus importante. Des échantillons similaires à ceux devant être
examinés par la suite ont été présentés aux sujets qui les ont évalués en utilisant la technique appropriée.
- La 3ème étape a été consacrée à la normalisation des échelles d‘intensité en relation avec chaque propriété ainsi,
la terminologie a été améliorée au fur et à mesure des essais.
- La 4ème étape a été consacrée à l‘évaluation du jury : cette évaluation s‘est faite sur la base d‘examens répétés
d‘échantillons réels (quatre tests d‘entraînement ont été réalisés) (ISO 11035, 1994).
Les échantillons ont été préparés de façon identique, puis ont été codés et présentés de façon homogène
(Température, quantité, récipient) et dans un ordre différent d‘un sujet à l‘autre, et d‘une répétition à l‘autre pour un
même sujet (Raoux, 1998 ; Danzart, 1998).

Méthodologie Statistique
Une première valorisation des données sensorielles a été réalisée moyennant la méthode de distribution par les boîtes
de dispersion, en utilisant Microsoft Excel. Ces résultats sensoriels ont été analysés par le test de Friedmann. (ISO,
1987)

3. Résultats
Les résultats des analyses physico-chimiques ont montré que les graines des variétés traditionnelles ont des taux
d‘humidité, de protéines et de poids de mille grains supérieurs à ceux notés pour les variétés modernes (tableau 1).

Tableau. 1 : Valeurs moyennes des résultats des analyses physico-chimiques réalisées sur grains :
Variétés Chili Biskri Swaba Eljia Karim Razzak Khiar
Ps 84,01 82,90 80,00 84,89 83,76 82,04
PMG 55,42 51,74 63,20 48,31 47,73 37,76
Mitadinage 13,29 8,41 0 15,23 31,13 6,18
Humidité 11,64 11,35 11,12 9,80 9,80 9,37
Protéines 13,79 15,78 13,74 13,05 12,62 12,68
Cendres 2,01 2,14 1,95 1,75 1,17 1,76
Ps : Poids spécifique (Kg/hl ) ; PMG : Poids de mille grains (grammes) ; Mitadinage : taux de mitadinage (%);
Humidité :taux d‘humidité (%) ; Protéines : teneur en protéines (%) ; Cendres : taux de cendres (%).

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En outre, les variétés traditionnelles sont moins sensibles au mitadinage ce qui se traduit par un rendement semoulier
élevé (tableau 2). Par contre un rendement semoulier réduit noté chez les variétés modernes serait en partie expliqué
par le taux de mitadinage élevé.
Tableau 2. Valeurs moyennes des résultats des tests technologiques :
Variétés Chili Biskri Swaba Eljia Karim Razzak Khiar
I. chute 406 446 571 419 419 482
G.H 28 34 24 11 20,5 22,5
G.S 8,5 11,5 9 3,5 8,5 8
G.Index 50 47 41 72 78 91
Pig. j 5,113 4,573 5,755 4,292 5,145 7,119
Sem 55,99 54,8 49,92 48,06 44,68 46,7
I.chute : Indice de chute ; G.H : gluten humide (%) ; G.S : gluten sec (%) ; G. Index : gluten index (%) ; Pig. j :
teneur en pigments jaunes (ppm) ; Sem : Rendement en semoule (%).

L‘analyse des gliadines par électrophorèse capillaire a permis de refléter les différences d‘origine génétique entre les
variétés, les résultats ont montré que les variétés Chili et Biskri sont riches en gamma et oméga-gliadines. Ainsi, ces
variétés ont des propriétés visco-élastiques leur conférant une fermeté supérieure de la pâte lors des processus
technologiques.
En effet, plusieurs études (Daminaux et al., 1980 ; Ducros et al., 1982 ; Pogna et al., 1990 ; Payne et al., 1984) ont
déjà montré qu‘il existe des fortes corrélations entre la présence de certaines gliadines et les propriétés
viscoélastiques du gluten.

Essais de fabrication du couscous


Les étapes de fabrication du couscous ont été répétées pour les six variétés Chili, Biskri, Swabaa Eljia, Karim,
Razzak et Khiar.
Les observations qui ont été faites sont résumées dans le tableau 3.
Tableau 3. Suivi du comportement des semoules pendant la fabrication du couscous
Variétés Eau ajoutée Passage au tamis Passage au Aspect des grains de
(ml/Kg) calibrage Tamis roulage couscous
Chili 312 Bon : facilité Bon : facilité Fins homogènes
Biskri 320 Bon : facilité Bon : facilité Fins homogènes
Swabaa 280 Collant Collant Taille moyenne
Eljia
Karim 270 Pâteux, collant Pâteux, collant Taille grosse
Razzak 250 Pâteux, collant Pâteux, collant Taille grosse
Khiar 250 Bon : facilité Bon : facilité Fins

Le comportement de la semoule pendant les étapes de fabrication du couscous pourrait être expliqué par les
propriétés physico-chimiques, technologiques et biochimiques des variétés.
La facilité du passage de la pâte à travers les tamis est très liée à la qualité du gluten : plus le gluten est mou plus la
semoule colle au tamis. En effet, Elouafi et al., 2000, rapportent que la force du gluten est le principal déterminant de
qualité pour l‘utilisation finale du blé dur. Ceci pourrait être bien expliqué par le fait que les variétés traditionnelles
sont plus riches en gamma- et oméga-gliadines (Kovacs et al., 1995).
Les quantités d‘eau requises pour chaque variété dépendent du potentiel d‘hydratation de la semoule. Essentiellement
les semoules issues des variétés Chili et Biskri ont nécessité les quantités d‘eau les plus élevées (respectivement 312
et 320 ml/Kg). Ce résultat pourrait être attribué à une richesse en amidon endommagé ou en pentosanes (Feillet,
2000).
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Résultats de l’analyse sensorielle


Les résultats de l‘analyse sensorielle montrent une répétitivité pour les descripteurs agglomération et hydratation.
Alors que les autres descripteurs semblent être non pertinents pour la discrimination des échantillons.
Les résultats des descripteurs agglomération et hydratation sont représentés par les boîtes de dispersion comme le
montrent les figures 1 et 2.

Echelle de notation
de l‘intensité
6

0
Chili Bsk Swlg Kar Razz Khiar

Couscous des variétés

Figure 1. Boîtes de dispersion des notes du descripteur agglomération


Bsk : Biskri, Swl : Swaba Eljia, Kar : Karim, Razz : Razzak

La figure 1 montre que le jury a pu distinguer deux groupes différents selon l‘agglomération des grains de couscous.
Le premier groupe est formé par les couscous issus de Chili, Biskri et Swabaa Eljia. Ces derniers ont eu des scores ne
dépassant pas 3 (pour 75 % des sujets). Le deuxième groupe est composé de couscous issus de Karim, Razzak et
Khiar. Ces derniers semblent être plus agglomérés avec des notes comprises entre 3 et 4,5. Ceci pourrait être
essentiellement du à une différence dans la qualité du gluten. En effet, la qualité culinaire présente une compétition
entre le gonflement et la gélatinisation de l‘amidon d‘une part, et la formation et la dénaturation du réseau protéique
d‘autre part (Abecassis, 2003).

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EchelleetdeValorisation
Gestion notation des Ressources et Applications Biotechnologiques dans les Agrosystèmes Arides et Sahariens’’Jerba (Tunisie)
de l‘intensité 15-16-17/12/2009

4,5

3,5

2,5

1,5

0,5
Couscous des variétés
0
Chili Bsk Swlg Kar Razz Khiar

Figure 2. Boîtes de dispersion des notes du descripteur hydratation


Bsk : Biskri, Swl : Swaba Eljia, Kar : Karim, Razz : Razzak

La figure 2 montre qu‘il existe des différences dans l‘hydratation des différents couscous préparés de la même
manière. Les couscous issus des variétés Chili et Biskri semblent être moins hydratés ce qui se traduit par une forte
capacité de rétention d‘eau, avec 75 % des notes inférieures ou égales à 3. Un deuxième groupe formé par Swabaa
Eljia, Karim et Khiar montre que 75 % des notes ne dépasse pas 3,5. Enfin la variété Razzak semble être la plus
hydratée avec 75 % des notes égales à 4.
Le test de Friedman réalisé sur les résultats sensoriels a montré que sur la base du caractère d‘agglomération, le
couscous issu de la variété Chili est différent de ceux issues des variétés Karim et Razzak au seuil de α = 0,05. Le
couscous issu de la variété Biskri est aussi différent de ceux issus des variétés Karim et Razzak au seuil de α = 0,05.
Cette différence est aussi notée pour le caractère d‘hydratation. Le test de Friedman a montré que le couscous issu de
la variété Chili est différent de celui issu de Razzak au seuil de α = 0,05 ; et le couscous issu de Biskri est différent de
celui issu de Razzak au seuil α = 0,01.

4. Conclusion
L‘essai de fabrication du couscous artisanal à partir de trois variétés traditionnelles et trois variétés améliorées a
montré qu‘il existe des différences très remarquables au niveau des comportements de chaque variété. Les
observations faites lors des étapes de fabrication du couscous, ont montré que les semoules issues des variétés Chili
et Biskri présentent un bon comportement, traduit par une capacité d‘absorption élevée lors du mouillage (300
ml/Kg), une facilité de passage de la pâte formée au niveau des tamis et une formation de grains de couscous fins et
homogènes. En revanche, les semoules issues des variétés Karim et Razzak ont montré une faible capacité de
rétention d‘eau (200 ml/Kg), une pâte qui colle et obstrue les tamis et des grains de couscous gros et hétérogènes. La
variété Khiar a un comportement qui se rapproche plutôt aux variétés traditionnelles (avec un gluten index élevé).
Cependant, la variété Swabaa Eljia a un comportement qui se rapproche aux variétés améliorées avec un gluten mou.
Ces variations observées sont très liées à celles de la composition des grains en protéines (gliadines) et de la qualité
des semoules (teneur en protéines et qualité du gluten).
Le test d‘évaluation sensorielle réalisé avec un panel expert a montré que les descripteurs les plus pertinents pour la
discrimination de la qualité technologique et culinaire des couscous sont l‘agglomération et l‘hydratation. Le test de
Friedman a montré que les couscous issus de Chili et Biskri se sont nettement moins agglomérés que ceux issus de
Karim et Razzak, ainsi qu‘ils se sont distingués par une faible hydratation essentiellement par rapport à Karim.
Le rapprochement entre les caractéristiques physico-chimiques, technologiques et sensorielles serait dû au
renforcement du réseau protéique de la semoule et à la variation des caractéristiques rhéologiques de la pâte entre les
différentes variétés. Ce renforcement observé chez les variétés traditionnelles pourrait être expliqué par leur richesse
en gamma- et oméga-gliadines qui sont corrélés positivement avec la force du gluten.
De ce fait, les variétés Chili et Biskri semblent posséder des performances qualitatives qui leur permettent d‘obtenir
le meilleur couscous par un procédé artisanal. Ainsi une commercialisation de ce produit avec un label de Chili ou de
Biskri, ou sous forme de produit biologique de terroir, pourrait valoriser ces variétés et inciter les agriculteurs des
zones arides à les cultiver.
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Il serait également intéressant de développer des recherches génétiques, utilisant ces variétés comme géniteurs, pour
aider à la conservation de ce patrimoine génétique et au développement de nouvelles variétés ayant ces mêmes
qualités.

5. Références Bibliographiques
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La stratégie d’amélioration du mil [Pennisetum glaucum (L.) R. Br.] local des régions
arides tunisiennes suivie à l’IRA

M. Loumerem, P. Van Damme, D. Reheul and T. Behaeghe


Addresses
Van Damme, Reheul, Behaeghe: UGent-FBSE, Coupure links 653, B 9000 Gent, Belgium, e-mail: Patrick.VanDamme@Ugent.be
Loumerem: Institut des Régions Arides Médenine, Tunisie, Mohamed.Loumerem@ira.rnrt.tn

Resumé
Le besoin d'augmenter la productivité des espèces cultivées est impératif, car les systèmes industriels de production agricole et horticole sont de
plus en plus basés sur la sélection des variétés à hautes performances qui satisfont en tout premier lieu les exigences du marché. Il apparut
toutefois que l‘amélioration du mil pour ces régions arides nécessite un programme de sélection fondé sur les besoins des utilisateurs qui sont
assez variables et différents en fonction du niveau de développement économique et des habitudes alimentaires. Mais, si les systèmes de culture et
les modes d'exploitation du sol des régions arides tunisiennes doivent demeurer encore longtemps ce qu'ils sont actuellement (sols très pauvres
sans apport des engrais organiques, irrigation par submerssion par des eaux saumâtres venant des puits de surface, cultures associées, etc. (Mzabi,
1988; Abaab et al., 1993; Nasr, 1995; Zouaghi et al., 1998; Mtimet, 1999 )), il est inutile de développer des programmes de sélection coûteux sur
le mil. On peut cependant étudier la possibilité de concilier dans une variété:
- l'expression de la vigueur hybride;
- un certain niveau d'homogénéité générale entre les individus;
- la fixation de caractéristiques spécifiques intéressantes (physiologique, agronomique, technologique); et
- la stabilité de la variété au cours des différentes années de son utilisation.
Une telle variété devrait avoir un bon niveau de rendement ainsi qu'une régularité de réaction vis-à-vis du milieu et des techniques
culturales, tout en répondant aux besoins des utilisateurs de ces régions marginales. En d‘autres termes, elle doit être plastique (adaptation) et
rustique (pouvoir survivre dans des conditions marginales).
La stratégie d‘amélioration du mil local des régions arides tunisiennes suivie à l‘IRA suit cette logique et en utilisant l‘approche suivante: (1)
sélection de lignées de bonne qualité en station et (2) mise à la disposition des paysans des variétés ‗à l‘essai‘ et suivi d‘une variété synthétique.
La stratégie suivie vise une simplicité méthodologique pour le sauvegarde d‘un polymorphisme important à l‘intérieur du résultat. Ce
polymorphisme reste un garant contre des contraintes diverses.
La formation de ‗variétés à l‘essai‘ avait pour but d‘arriver à une variété synthétique. D‘une façon générale, on a essayé d‘obtenir avec des
moyens limités un résultat qui se rapproche du but agronomique de la sélection récurrente: remembrement des gènes à l‘intérieur d‘une population
de base, sélection des combinaisons les plus intéressantes et en conservant la diversité des populations locales de base.
Sur base d‘une sélection avancée, le ‗remnant seed‘ des six meilleures lignées, de phénologies semblables ont été récoltées pour être semées côté à
côté, afin de provoquer une hybridation spontanée. La descendance de cette parcelle devait fournir les ‗semences de base‘ de la première variété
synthétique.
Mots clés: Index de sélection, Pennisetum glaucum, régions arides, variété synthétique.

Abstract:
The need to increase the productivity of the cultivated species is imperative, because the industrial systems of agricultural and horticultural
production are more and more based on the selection of high performances varieties to satisfy the requirements of the market in the first place. it
appeared, however, that the improvement of the pearl millet for these arid regions requires a program of selection founds on the needs of the users
that are enough variable and different according to the economic level of development and the food habits. But, if the systems of culture and the
exploiting methodes of the soil of the Tunisian arid regions must stay again a long time what they are currently (very poor soils without use of
organic manures, irrigation (submersion) by brackish waters coming from the wells of surface, associated cultures, etc. (Mzabi, 1988; Abaab and
al., 1993; Nasr, 1995; Zouaghi and al., 1998; Mtimet, 1999)), it is unnecessary to develop costly breeding programs to select new variety of pear
millet. However, we can study the possibility of reconciling in a new variety:
- the expressivity of hybrid vigor;
- a certain level of general homogeneity between the individuals;
- to fix specific characteristics (physiological, agronomic, technological); and
- the stability of the variety during various years of its use.
Such a variety should have high yield, high regularity of reaction to the enverement and farming techniques and will support the needs of the users
of these marginal areas. In other words, it must be supple (adaptation) and rustic (to be able to survive under marginal conditions).
The strategy for improvement of the local millet of the Tunisian arid areas followed at IRA follows this logic and by using the following
approach: (1) selection of lines of good quality in the experimental areas and (2) put at the disposal of the peasants the varieties `to the test' and
follow by of a synthetic variety. The strategy followed aims, with simple methodology, to safeguard an important polymorphism inside the
selected materials. This polymorphism will be guarantee for various constraints.
The purpose of using `varieties to the test' was to arrive at a synthetic variety. We try to obtain, with limited means, a result which approaches the
agronomic goal of the recurrent selection: regrouping of genes inside a basic population, selection of the most interesting combinations and by
preserving the diversity of the basic local populations. On the basis of advanced selection, the `remnant seed' of the six best lines, of similar
phenotopies were collected to be sown side by side, in order to cause a spontaneous hybridization. The descent of this crossing was to provide the
`basic seeds' of the first synthetic variety.
Key words: selection index, Pennisetum glaucum, arid areas, synthetic variety.

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1. Introduction
Le mil est une plante peu exigeante, s'accommodant à des sols pauvres et secs. Cependant, il est peu productif, du
moins dans l'état actuel de sa culture dans les régions arides tunisiennes. Il produit en moyenne 700 kg de grains par
ha, ce qui est extrêmement peu, comparé surtout aux rendements obtenus en Asie et en Afrique en général, ou à celui
des céréales cultivées dans les autres régions du pays (CRDA, 2003; FAO, 2003).
Pour arriver à maintenir la culture de cette espèce dans ces régions arides et lutter contre l'érosion génétique des
populations locales, il sera nécessaire, selon de nombreux experts, d'augmenter le niveau actuel de production de
cette culture. L'augmentation du rendement en grains par unité de surface constitue indiscutablement, dans toutes les
régions où l'on cultive le mil, le problème le plus important et le plus urgent à résoudre pour sauvegarder cette
culture. Ceci à plus forte raison encore si l'on ambitionne un jour la culture intensive du mil, dans le cadre d'une
agriculture de puits de surface durable, où le mil occuperait la place réservée à la principale céréale dans la rotation.
Il sera très difficile, et dans de nombreux cas impossible (manque d'eau d'irrigation) voire même peu durable ou
économiquement défendable d'atteindre un niveau élevé de production en augmentant seulement les superficies
cultivées. La seule solution est donc d'augmenter le rendement. Cette augmentation, qui doit parallèlement permettre
un développement durable (améliorer la productivité des plantes et des systèmes de production dans lesquels elles
s‘intègrent), ne sera possible que par la création continue de variétés plus productives et adaptées aux conditions
locales de culture.
Une augmentation de la production à l‘hectare est possible soit par l‘introduction directe de semences sélectionnées
ailleurs, soit par une sélection à partir de matériel génétique local. Souvent, on choisit la première voie (comme pour
la pastèque, le melon, la tomate, etc.) qui est la plus simple mais qui a un double inconvénient:
- perte rapide des génotypes locaux; et
- le fait que les variétés introduites sont souvent plus exigeantes en eau et engrais, et peu résistantes aux
maladies (exigent des traitements phytosanitaires) et à la salinité des eaux d‘irrigations. Souvent ces problèmes ne se
présentent qu‘après quelques années de cultures, au moment où la biodiversité locale est définitivement perdue (on
peut citer le cas de la pastèque, la tomate, etc.; Daaloul, 1998; Zouaghi et al., 1998; Hamza, 2002).
Pour ces raisons, on a choisi pour le mil l‘autre voie d‘amélioration qui consiste à sélectionner des variétés plus
productives à partir d‘un matériel génétique local répondant mieux aux conditions locales extrêmes des régions
arides tunisiennes.
La stratégie suivie vise une simplicité méthodologique pour le sauvegarde d‘un polymorphisme important à
l‘intérieur du résultat. Ce polymorphisme reste un garant contre des contraintes diverses.
La sélection du mil local des régions arides tunisiennes suivie à l‘IRA doit mener à la conciliation dans une nouvelle
variété: (1) l'expression de la vigueur hybride (2) avoir un certain niveau d'homogénéité générale entre les individus
(3) la fixation de caractéristiques spécifiques intéressantes (physiologique, agronomique, technologique) et la
stabilité de la variété au cours des différentes années de son utilisation chez les paysans. Donc, le but du travail est la
création de variétés synthétiques.
Les synthétiques possèdent en effet deux avantages précieux. D'une part, leur base génétique est normalement
suffisamment large pour que les problèmes liés aux insuffisances des techniques culturales et l‘absence d‘intrants
soient tamponnés (c'est le cas des régions arides). D‘autre part et en dehors d‗une surveillance précise du noyau de
départ (qui peut se réaliser en station), la production de semences n'exige pas la mise sur pied d'opérations
techniquement délicates.

2. Materiels et Methodes
2.1. Les difficultés inhérentes au choix des élites
Face à un nombre considérable d'informations concernant les individus que l'on a soumis à la sélection du mil c‘est-
à-dire: plusieurs variables, plusieurs lieux, plusieurs choix des paysans,… on se pose donc la question de savoir
comment exploiter cette information de manières pertinente et efficace aussi bien pour sélectionner que pour mieux
connaître les caractéristiques des populations manipulées. Une réponse à cette question s'articule autour de:
 la formalisation statistique de l'objectif de sélection; et
 la recherche d'une stratégie qui optimise les objectifs de recherche formulés.
Si le rendement élevé en grains par unité de surface reste l'objectif de sélection majeur, il est nécessaire
d'accorder également dans ces travaux d'amélioration du mil en régions arides tunisiennes une attention particulière
aux rendements en fourrage et en paille pour répondre aux besoins des paysans.
En outre, la sélection menée vise aussi l‘élimination des principaux défauts des populations locales tel que la
sensibilité à la verse et aux maladies, les épis mal dégagés, le grain trop petit et le battage difficile.

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Il est donc nécessaire de chercher une technique de sélection qui tienne compte de la complexité de la situation et
donne les meilleurs résultats possibles non pas pour un seul caractère, mais pour le complexe de caractères auquel
correspond la valeur économique.
Les résultats de sélection sur un caractère montrent souvent des effets secondaires favorables sur des caractères qui
ne sont pas directement visés tels que l'augmentation de la teneur en protéines du grain parallèlement au poids de
1000 grains chez le blé (Triticum ssp.) (Bush, 1992), et du poids de 1000 grains parallèlement au rendement chez le
soja (Glycine max) (Sumarno, 1986). Mais le plus souvent, ces effets secondaires sont négatifs, et peuvent aller
jusqu'à remettre en question l'intérêt du progrès réalisé sur le caractère visé.
D'une manière plus générale, même si globalement le niveau de la population a été amélioré pour un caractère, cela
s'accompagne presque toujours d'effets parasites sur des caractères annexes comme la hauteur et la précocité (par
exemple quand on vise l‘augmentation du rendement). Ce phénomène est dû à l'aspect unicaractère de la plupart des
schémas de sélection. C‘est la sélection multicaractère seule qui permet de contrôler un ensemble de caractères et
d'obtenir un progrès général (Le Cochec, 1990; Kervella et al., 1991). En outre, les effets secondaires négatifs de la
sélection sont absents quand il s'agit de schémas basés sur une sélection multicaractère avec index.
Pendant les premières années de notre recherche (tableau 1), on a appliqué un système d‘index mathématique de
sélection pour le contrôle et le choix des individus. Mais, il s‘avérait utile de procéder à certains repêchages de
quelques plantes. Finalement, on est revenu à une sélection multicaractère graduelle et progressive:
- à la récolte, on éliminait une série de lignées de faible production, sensible à la verse et/ou aux maladies; et
- toutes les plantes retenues étaient criblées sur tous leurs caractères, pour rechercher les meilleures
combinaisons, tout en les regroupant en types selon les critères: grain, fourrage, paille et tardiveté, pour finalement
en retenir les meilleurs pour constituer le cycle suivant.

2.2. Sélection sur index :


C‘est une méthode de choix d‗individus que on a utilisé dans notre travail de sélection. Les indices de sélection sont
définis comme des combinaisons linéaires de valeurs génétiques non-observables (ĝ) prédites par régression sur des
‗prédicteurs phénotypiques‘ (observables). Leur forme générale suivant Baradat et al. (1994):
I= ∑bi ĝi avec I: indice de sélection et b: poids de pondération (1)

Ces techniques de sélection sur index sont utilisées quand l'objectif principal est de progresser sur une combinaison
linéaire de caractères cibles. On peut ou non hiérarchiser les observations en ‗caractères cibles‘ que l'on cherche à
améliorer et ‗caractères prédicteurs‘ qui servent à affiner la prédiction des valeurs génétiques des caractères cibles.
Les n caractères cibles sont pondérés par des coefficients de manière à obtenir un progrès génétique optimal pour
chacun de ces caractères (Sampoux, 1989; Sampoux et al., 1989; Baradat et al., 1994; Cilas et al., 1994; Verschave
& Cilas, 1994; Ravel & Charmet, 1996).
La productivité (grain, paille et fourrage) et la résistance à la verse, aux eaux saumâtres et aux maladies de mil des
régions arides tunisiennes demeurent les principaux caractères à améliorer.

2.3. Techniques de purification des élites choisies :


À partir du matériel végétal collecté en 1996 au cours des prospections et qui représente les ressources génétiques du
mil cultivé dans les régions arides tunisiennes, on a formé trois collections dites actives ou ‗de travail‘ en tenant
compte des besoins et des critères utilisés par les paysans de la région et que l'on a appelées groupe mil à grains,
groupe mil à paille et groupe mil à fourrage.
Les trois groupes ont été formés en utilisant des provenances choisies et regroupées selon les caractères
suivants:
 le groupe mil à paille, se distingue par la longueur des plants, le diamètre de la tige, la longueur de
l'entrenœud, le nombre de talles, …;
 le groupe mil à fourrage, pour lequel importent les dimensions linéaires des feuilles, le nombre de talles, un
degré de sénescence des plants à maturité des grains faible,…; et
 le groupe mil à grains, qui peut se distinguer par la longueur et le diamètre du rachis de la panicule, et la
grosseur et le poids des grains.
 Pour chaque groupe on a défini un index de sélection:
 I = b1x1 +b2x2 +…. + bnxn (2)
 Les b1 ……bn sont les poids de pondérations des caractères x1 ………xn.
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Pour le calcul des indices, on a combiné à chaque fois deux caractères cibles, qui ont été associés à d'autres
caractères prédicteurs, afin d‘améliorer la précision des valeurs génétiques de ces caractères cibles (tableau 1).
Par exemple, Pour le groupe mil à grain, les deux caractères cibles étaient la production en grain et la qualité des
grains. L‘index de sélection de ce groupe (Ig) a été défini par les poids de pondération suivants:
 60% du poids total de la pondération a été attribué au caractère production en grains;
 20% à la qualité des grains (14% poids de 1000 grains et 6% couleur des grains); et
 20% à la résistance à la verse.
Pour les index des autres groupes (groupe mil à paille et groupe mil à fourrage) voir trableau 1

3. Resultats et Discussions
3.1. Les diverses phases de la production des élites et la conservation de la diversité
3.1.1. Constitution des premières lignées (année 1998)
Durant l'année 1998, neuf mille (9000) plants issus du semis de panicules collectés auprès des paysans, de régions
arides du pays, ont été caractérisés et décrits selon le ‗Descripteur du mil de l'IBPGR & ICRISAT‘ (1993). Ils
étaient considérés comme une collection de base des ressources génétiques du mil des régions arides tunisiennes qui
a été mise en sécurité ‗ex situ‘ pour conserver, à long terme, la variation génétique à des fins scientifiques et comme
une base pour des sélections futures.
Sur base de leurs qualités supérieures, 216 plants ont été choisis pour former la population principale. Les indices de
sélection calculés sur ces 216 plants, ont permis de répartir ces plants sur des groupes d'individus homogènes et aux
nombres réduits (fig. 1). Il s‘agissait donc d‘une sélection de plantes individuelles (sélection massale) sur base d‘un
indice de sélection. Finalement, on a obtenu les groupes suivants:
 groupe mil à grain avec 48 plantes;
 groupe mil à fourrage avec 33 plantes;
 groupe mil à paille avec 36 plantes; et un
 groupe dit ‗spécial‘ de 99 plantes choisies pour enrichir la variabilité génétique des trois autres groupes.
Ces premiers sous-échantillons forment les collections actives sur les quelles le travail de sélection a été effectué.
Les plants restants ont été groupés par provenance pour former une collection de ‗réserve‘.
Comme déjà stipulé avant, d'une façon générale, la méthode de travail suivie est née d'une préoccupation de
compromis entre la recherche d'un progrès génétique à court terme et le maintien d'une forte variabilité. En raison
des objectifs poursuivis, elle présente bien des ressemblances avec la sélection récurrente. À chaque génération, les
meilleurs descendants sont choisis en nombre limité dans les lignées retenues après évaluation. Ces individus
constituent les populations du cycle suivant. Le mélange des meilleures lignées sélectionnées dans la population
principale représente le noyau d'une variété synthétique.
Ce plan de sélection s'applique à deux populations complémentaires:
- la première dite ‗de réserve‘ ouverte aux génotypes nouveaux (proviennent de nouvelles collectes chez les
paysans); et qui devait rester très variable; et
- la seconde formée par les trois sous-populations formées sur base des indices de sélection, dite ‗principale‘
relativement homogène.
Plusieurs éléments permettent ainsi de maintenir suffisamment de variabilité pour ne pas éroder trop
rapidement un capital génétique initialement très riche:
- le fait de maintenir une population de réserve qui reste en pollinisation libre chaque année permet
d'alimenter sa variabilité;
- la pollinisation naturelle favorise la recombinaison de gènes entre provenances;
- la méthode de sélection choisie maintient la variabilité inter-populations (provenances) et intra-populations.
L'objectif de cette partie du travail est de mener des sélections sur index à l‘intérieur de ces trois groupes pour
l'obtention d‗élites homogènes qui seraient les futurs parents des noyaux de départ de trois variétés synthétiques
destinées aux groupes d‘agriculteurs identifiés dans la première partie du travail:
 une variété caractérisée par des plants de petite taille pour les paysans qui associent la culture du mil à grain
aux oliviers;
 une variété à un potentiel élevé de production en fourrage pour les paysans qui pratiquent une activité
d'élevage; et
 une variété pour les agriculteurs qui aiment produire de la paille de bonne qualité qui permet la construction
de huttes et parasols.

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3.1.2. Choix des élites (années 1999, 2000, 2001 et 2002)


Les meilleurs individus retenus sur base des valeurs d‘indices de sélection les plus élevés ont été semés en lignes et
séparés en deux blocs (fig. 2).
A partir de ce deux blocs, on a comparé les lignes issues de plantes sœurs entre elles, et les individus d‘une même
ligne entre eux, ce qui a permis d‘avoir une indication sur l‘homogénéité atteinte. Les éliminations se sont faites sur
la base de cette homogénéité et en tenant compte des facteurs intéressants pour le but poursuivi (résistance à la verse
et aux maladies, précocité…). Ainsi, quand l‘uniformité des lignées retenues au cours des années successives est
satisfaisante, on passe à la multiplication de toute la lignée et on procède aux essais comparatifs. Durant l'année
1999, les individus de ces groupes ont été testés dans la parcelle expérimentale de l'IRA de Médenine. Le semis a été
fait sous-abri (filet anti-oiseaux) avec deux répétitions (fig. 2). Dans le premier bloc, les plants d‘un même groupe
(grains, paille ou fourrage) ont été repartis selon les longueurs croissantes des individus d‘une même lignée suivis
par des plants du deuxième groupe et ainsi de suite et ce pour diminuer la concurrence en lumière. Dans le 2 ième bloc,
les individus étaient repartis aléatoirement dans leur groupe respectif.
Des mesures et observations ont été faites sur 1155 plants (descendants des 216 individus testés en année 1) selon les
caractères cibles ayant servi pour définir les indices de sélection. Les données obtenues ont servi pour une
classification des lignées et les individus comme suit: tous les plants extrêmes de chaque ligne (premier et dernier
plant de la même ligne) et les autres plants sans voisins (plants isolés) ont été réunis dans un seul groupe que l'on a
appelé groupe d'individus (I) et le reste des plants a formé le groupe des meilleures lignées (L). Pour choisir les
meilleures lignées qui répondent aux objectifs de sélection, un tableau d'évaluation des lignées a été dressé,
comprenant les caractéristiques suivantes (tableau 2). Cliché M. Loumerem
Cette phase de sélection des meilleures lignées est la partie la plus lourde du travail. Tout d'abord, il est nécessaire
d'établir un système d'évaluation du progrès génétique basé sur la valeur d‘appréciation des lignées.
Les individus des lignées les mieux classées ont formé un groupe à part sur lequel 70% des individus de la
génération suivante ont été choisis. Le reste des individus non-choisis de ce groupe (L) a été ajouté au groupe des
individuelles (I) dont 30% des individus restants ont été choisis parmi les meilleurs. Il s‘agissait donc d‘une
combinaison de la méthode de sélection sur la base des lignées et en partie d‘une sélection massale (fig. 3).
Cette méthode permet d‘atteindre un progrès et de maintenir suffisamment de variabilité dans ce capital génétique
local initialement très riche qui risque d'être appauvri par la sélection. Dans les deux groupes (meilleures lignées (L)
et individus (I)), les plants de la nouvelle génération de sélection sont choisis en utilisant les mêmes indices de
sélection pour constituer de nouveau les 3 groupes du travail (futures variétés synthétiques).
L‘évaluation des lignées de mil présélectionnées s'est poursuivie dans le but de former des groupes de plants
homogènes et génétiquement distincts. Seules les lignées qui répondent aux objectifs de sélection ont été retenues par
les mêmes processus de sélection.
Une sélection sévère a été appliquée sur les lignées versées ou trop hétérogènes qu‘on a éliminé sans évaluation des
plantes correspondantes.

3.1.3 Interprétation biométrique des résultats de sélection


En examinant le Figure 4, on remarque que le nombre de lignes diminue progressivement alors que le nombre
d‘individus augmente d‘une année à l‘autre. En effet, plus la ligne est homogène pour les caractères étudiés, plus on
choisit d‘individus de cette même ligne.
Durant les années 2001 et 2002, on a appliqué une sélection très sévère sur les lignes en éliminant complètement
celles qui comprenaient des individus hétérogènes pour les caractères de sélection. Pour l‘année 2002, le groupe mil
à fourrage n‘a été représenté que par 30 individus suite à une sélection sur les caractères nutritifs de fourrage
appliquée sur ce groupe et qui a permis d‘éliminer les individus les moins intéressants.
Les valeurs moyennes des indices de sélection augmentent d‘une année à l‘autre, ce qui explique bien l‘amélioration
obtenue pour les caractères formant ces indices. On a aussi pu remarquer une diminution de la différence entre les
valeurs maximales et les valeurs minimales, ce qui reflète l‘augmentation de l‘homogénéité des individus choisis
pour former ces groupes.

4. Conclusion
Les résultats obtenus à la station expérimentale de l‘IRA de Médenine sont encourageants. On a observé
généralement un progrès sur les 4 ans de sélection pour l‘ensemble des caractères cibles.
En effet, l‘objectif final de ce travail d‘amélioration est d‘obtenir un matériel performant hautement producteur et
tolérant aux stress environnementaux de la zone cible. Les voies utilisées pour y parvenir sont souvent longues.
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Le matériel de base collecté auprès des agriculteurs et utilisé pour la sélection est très diversifié génétiquement, avec
une grande variabilité morphologique (niveau plante), ainsi que des caractères culturaux. Ces origines ne se
regroupent pas suivant un système géographique, mais plutôt suivant les cultivateurs individuels. En principe, chaque
agriculteur produit ses propres semences, à partir d‘un choix personnel de chandelles à la récolte. Il en résulte une
diversité relative d‘idées sur le type recherché, et suivant des buts secondaires: qualités de la graine, la paille ou un
supplément en fourrage.
Les deux premières années du travail d‘amélioration étaient destinées à la recombinaison, avec le semis des
descendances en lignes, une fécondation libre, mais combinée à une sélection plutôt individuelle. Par la suite, on est
passé à une sélection ‗ear to row’ avec une évaluation pondérale des lignes, des cotations visuelles et des marquages
de plantes individuelles, suivie d‘un choix des meilleures plantes dans les meilleures lignes. Ainsi, on a recherché
des lignées de type ‗paille‘ et d‘autres de type ‗fourrage‘ tout en regardant la production grain comme premier critère
de choix, et en tenant compte de la qualité des graines. Comme le semis se faisait en ligne simple avec fécondation
libre et allogame, on gardait une grande diversité génétique à l‘intérieur des lignées sélectionnées, tout en cherchant
une certaine homogénéité morphologique. Le but était plutôt d‘arriver à une variété synthétique par la recombinaison
de quelques lignées morphologiquement semblables. On voulait garder une diversité à l‘intérieur de la variété,
comme support de la biodiversité, l‘adaptabilité aux conditions inégales des terrains et des attaques, et l‘acceptabilité
par les cultivateurs.
Sans qu‘on puisse actuellement présenter des variétés, le travail effectué s‘est montré très efficace quand on
considère les agriculteurs locaux. Deux tests ont été effectués sur les lignées les plus prometteuses:
 un test sur la qualité nutritive des fourrages des lignées mil à fourrage; et
 un test d‘évaluation participative des lignées sélectionnées dans les conditions de culture des paysans.
Dès la première année d‘essai en culture, la récolte des bonnes lignées a été redistribuée par les agriculteurs entre
eux, et utilisée en remplacement ou en mélange avec leurs propres ‗cultivars‘, rendant ainsi la comparaison plus
difficile pour la deuxième année d‘essais.

5. Références bibliographiques
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Tableau 1: Groupes de travail, indices de sélections et caractères mesurés


Groupes Indices de sélection Caractères mesurés

caractères abréviation unité


mil à grain indice de sélection Grain (Ig) = 60% production grains prdgrs g
production des graines + 20% verse + verse Vr
14% poids de 1000g + 6% couleur des poids de 1000 grains pds1000 g estimation
graines couleur des graines Coulgr g

estimation
mil à paille indice de sélection Paille (Ip) = 50% production grains prdgrs g
production des graines + 25% pour la longueur plantes longpts cm
longueur des plantes + 20% pour le diamètre tige diatigprin mm
diamètre de la tige principale + 5% pour le principale nbretalles nombre
nombre de talles - en valeur négative- nombre de talles
mil à indice de sélection fourrage (If) = 50% production grains prdgrs g
production des graines + 6% pour la longueur feuilles longflles cm
fourrage
longueur des feuilles + 11% pour la largeur feuilles largflles cm
largeur des feuilles + 3% pour la longueur longueur gaine longgaine cm
de la gaine + 20% pour le nombre des nombre feuilles Nbreflles nombre
feuilles + 5% pour le nombre total de nombre total talles Nbretotalles nombre
talles + 5% pour la sénescence - en valeur sénescence Sén
négative- estimation

Tableau 2: Evaluation des meilleures lignées


plantes à 1et 1,5
m de longueur

résistance à la
hétérogénéité

biomasse des

nombre total
des plantes

rendement

qualité de
Épiaison

(g/ligne)

graines

plantes
verse

1: très A: faible 1: 57 à 59 jours 1: 50% plantes 1:  500 g 4: autres  20


hétérog. B: versées < 20
2: hétérogène intermédiaire 2: 46 à 56 jours 2: 0-10% plantes 2: 500-1000 g couleurs
3: homogène C: bon versées
4: très 3: 38 à 45 jours 3: pas de verse 3:  1000 g 5: gris
homog. foncé

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Conservation dynamique

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Figure 1: Schéma de conservation et de sélection du mil local des régions arides

Figure 2: La parcelle de sélection du mil (station expérimentale de l‘IRA de Médenine)

Figure 3: Représentation graphique des caractéristiques des groupes de travail

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Toutes les lignées étudiées


triées par la valeur d’appréciation des
lignées

Groupe des meilleures lignées Groupe des lignées moyennes


(L) (l) et individuelles

(des lignées avec 3 et 4 ″+″ )


(des lignées avec 3 et 4 ″+″ )

(des lignées ≥ à 5 ″+″ )

(des lignées ≤ à 2 ″+″ )


(des lignées ≥ à 5 ″+″ )

(des lignées ≤ à 2 ″+″ )

Sous-groupe 1′

Sous-groupe 3′
Sous-groupe 2′
Sous-groupe 2
Sous-groupe 1

Sous-groupe 3
{
70% des plantes sont choisies du
groupe des meilleures lignées
{
30% des plantes sont choisies du
groupe des lignées moyennes

50% des plantes sont choisies 50% des plantes sont choisies
du sous-groupe 1 du sous-groupe 1'

35% des plantes sont choisies 35% des plantes sont choisies
du sous-groupe 2 du sous-groupe 2'

15% des plantes sont choisies 15% des plantes sont choisies
du sous-groupe 3 du sous-groupe 3'

Choix des plantes portant les caractéristiques intéressantes pour former les groupes du
t r a v a il

Groupe grain Groupe paille Groupe fourrage

Figure 4: Schéma de sélection de plantes en 1999, 2000, 2001, 2002 et 2003

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Analyse des genomes et anomalies chromosomiques chez Xtriticosecale wittmack


D. HAMMOUDA, N. KHALFALLAH
Laboratoire de Génétique, Biochimie et Biotechnologies Végétales.
Université de Mentouri, Faculté des Sciences de la nature. Ain El bey, Constantine.
E-mail: hammouda_d@yahoo.fr

Résumé :
Nous avons porté une attention particulière à la technique du C-banding, mettant en évidence l'hétérochromatine correspondant à des séquences
d'ADN répétées. L‘analyse des génomes A, B et R révèle d‘importantes variations dans le zonage des chromosomes. Les variétés Chrea et Chelia
montrent un surcharge en hétérochromatine, la variété Lamb 2 est moyennent riche en hétérochromatine, par contre la variété Foca, est pauvre.
Les résultats obtenus nous permettent de confirmer la présence d‘un polymorphisme heterochromatique intervariétal d‘une part, d‘autre part
d‘avancer l'hypothèse d'une relation existant entre la richesse héterochromatique d‘un végétal et son adaptation aux conditions climatiques
difficiles. L'étude du comportement méiotique révèle la présence d'aneuploïdie, des chromosomes B, des fragments retardataires et des
micronoyaux.

Abstract:
We are particularly interested in the differential Giemsa (C-banding), highlighting heterochromatin constituve represent sequences DNA repeated.
The analysis of A, B and R genomes showed an important heterogeneity in the chromosomes zonage (in number and intensity). The varieties
Chrea ansd Chelia revealed maximum overload in heterochromatin. The variety Lamb2 is moyennent rich in heterochromatin, against a variety
FOCA reveals less heterochromatin. The results indicate the existence of intervarietal polymorphisms in triticale, as well as the presence of B
chromosomes. We can confirm the hypothesis of excising relationship between wealth heterochromatic and adaptation to climatic defavorable
conditions. The study reveals meiotic behaviour in general, some regularity divisions, presence aneuploid. Some anomalies are observed in the
first and second division meiotic chromosomes such B chromosomes, latecomers and micronuclei.

1. Introduction
Le triticale (Triticosecale Wittmack.) espèce synthétique entre le blé parent femelle (Triticum.sp) et le seigle parent
male (Secale cereale L.). Il présente des potentialités de rendements élevées dans de nombreuses régions du monde,
ses capacités relativement élevés d‘adaptation à plusieurs contraintes sont confirmées par des auteurs (AMMAR et
al., 2004). Différents chercheurs se sont intéressés à l‘aspect cytogénétique. De nombreuses techniques de coloration
aux flurochromes ou au Giemsa se sont développées et elles permettent de reconnaitre et de détecter les
remaniements chromosomiques des différentes manipulations des génomes, de détecter le niveau de ploidїe et de
caractéréser les différents caryotypes (BADAEVA,1992; REDD et VISWANATHA N.P.,2003 , COMEAU et
JAHIER, 2005). Le présent travail s‘inscrit dans le cadre d‘un projet de recherche mené au laboratoire cité ci-dessus,
portant sur les ressources génétiques du triticale. Nous avons porté une attention particulière à la technique du C-
banding, dans le but d‘étudier la variabilité hétérochromatique et d‘analyser les différents types des génomes d‘une
part, d‘autre part d‘étudier le comportement méiotique et les anomalies chromosomiques sur cinq variétés de
l‘espèce XTriticosecale wittmack. En fin, d‘avancer l‘hypothèse de la relation existant entre la richesse en
hétérochromatine de l‘espèce végétale et son adaptation aux conditions climatiques difficiles.

2. Materiel et methodes
Matériel
Le matériel d‘étude (grains et épis) porte sur l'espèce XTriticosecale wittmack, les variétés (Tableau 1) sont
sélectionnées en Algérie. Elles sont fournies de l'institut technique des grandes cultures (I.T.G.C) d'ELKHROUB.

Tableau n° 1 : Représentation des pedigrees.


Espèces Variétés Codes Sources Pedigrees
Triticales CHREA Chr I.T.G.C CTSS95Y00296S-10M-0Y-0B-0Y-0B-1B-0Y
hexaploides CHELIA Chl I.T.G.C CTSS95Y00296S-10M-0Y-0B-0Y-0B-1B-0Y
2n=4x=42 LAMB2 L2 I.T.G.C CTSS95Y00296S-10M-0Y-0B-0Y-0B-1B-0Y
AABBRR FOCA Fo I.T.G.C CTSS95Y00296S-10M-0Y-0B-0Y-0B-1B-0Y
Méthodes utilisées
Les techniques appliquées à notre materiel sont celles préconisées par Friebe et Gill (1994) ; Deng-cai et al. (1997) ;
BELAY et MARKER (1999); SHIMELIS (2005), pour le C-banding et JAHIER (1992) pour l‘étude des anomalies
chromosomiques.
C-banding
Les pointes racinaires sont prétraitées à l‘eau glaciale pendant 27h et sont fixées dans la solution 3V-1V. Les
meilleures préparations sont soumises aux étapes suivantes :

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- Dénaturation de l‘ADN dans une solution de baryte 50 g/l durant 7 minutes à température ambiante. -
Renaturation de l‘ADN dans une solution fraîche 2xSSC (0.3M de chlorure de sodium et 0.03M de citrate tri
sodique), à pH 7 durant 1h à 60°C.- Coloration des préparations dans un tampon phosphate à pH 6.8 avec 4 % de
Giemsa pendant 30 minutes.
Dans le protocole expérimental, nous avons introduit de simples modifications, concernant les étapes hydrolyse et
coloration pour une bonne différentiation des chromosomes.

Étude de la méiose
L'étude des appariements chromosomiques en méiose est faite en prophase I (zygotène et au pachytène) et en
métaphase I dans les cellules mères des grains de pollen (CMP). Les étapes suivies sont: - prélèvement des épis au
stade de gonflement le matin, après une vérification rapide de la présence des phases méiotiques recherchées.-
fixation dans l'Ethanol acétique (3V:1V) pendant 72h au réfrigérateur.- Rinçage des épis à l'Ethanol 100% pendant 5
minutes.-stockage des épis à l'Ethanol 70% dans le réfrigérateur au moins un an.- Recherche du stade méiotique et
montage.

3. Resultats et discusion
Le triticale héxaploïde (42 chromosomes) résultant du croisement entre le blé dur (Triticum turgidum, AA BB) et le
seigle (Sécale céréale L., RR), est le plus souvent caryotype complet (AMMAR et al 2004 ; OTLER 2005) (fig 1,
plaques métaphasiques).
Rappelons que le donneur du génome A est le blé diploïde Triticum monococcum L.. Le donneur du génome B est le
blé Aegilops speltoïdes. Le donneur du génome R est le Secale cereale L. Le tableau 2 regroupe tous les génomes
des variétés étudiées (en nombre et intensité de bandes). Tous les chromosomes du génome A et B sont différents par
la présence ou l‘absence de bandes. Dans le génome R tous les chromosomes sont dépourvus d‘épaisses bandes
télomériques sauf le chromosome 1RS (fig 2). Notre étude montre que les génomes des variétés Chrea et Chélia
présentent un surcharge en hétérochromatine, Ceux de la variété Lamb2 sont moyennement riche en bandes C, par
contre ceux de la variété Foca sont pauvres en hétérochromatine (fig1, fig2). Nous observons aussi la présence des
chromosomes surnuméraires ‗ B‘, de type hètèrochromatique chez les variétés Chrea et Chelia et de type
euchromatique chez la variété Foca (fig 1). Globalement chez les quatre variétés du triticale, tous les chromosomes
du génome A, tous les chromosomes du génome B et les 7 paires chromosomiques du génome R présentent un
polymorphisme hétérochromatique (fig 2). D‘après la littérature, l‘hétérochromatine jouerait un rôle dans
l‘adaptation et l‘évolution des espèces végétales (YAKOVLEV, 1986), nous pouvons dire que la richesse des
variétés Chrea et Chelia en hétérochromatine contribue à leur maintenance et leur adaptation aux conditions
climatiques défavorables. En conclusion, nos résultats confirment l‘existence d‘un polymorphisme
hétérochromatique intervariétal (fig 2).
Tableau 2 : Représentation des idiogrammes des variétés (a) Chrea, (b) Chelia, (c) Lamb2 et (d) Foca.
Variétés Nombre de bandes hétérochromatiques (C) sur les chromosomes
idiogrammes (a) (b) (c) (d) (a) (b) (c) (d) (a) (b) (c) (d)
Génome Génome Génome
A B R
1A 3 2 1 1B 7 6 4 1R 3 7 7
2A 3 2B 3 2R 4
3A 4 3 3 3B 7 5 5 3R 8 6 4
4A 5 4B 6 4R 4
5A 3 4 3 5B 6 6 3 5R 6 6 0
6A 3 6B 4 6R 0
7A 5 4 4 7B 5 5 3 7R 5 6 6
4 1 5
3 3 0 5 4 3 6 7 3
5 6 5
4 3 1 6 6 5 6 6 5
2 3 4
5 5 3 7 6 3 6 5 5
4 7 5

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21Bi +2+1B+2cs 21Bi +2+1cs 21Bi + 2B 21Bi +2+2B

21Bi +1+1+ 2 B 21Bi +1 +3cs 20 Bi + 1B 20 Bi + 2B


Figure n3 : Principales variations chromosomiques observées (aneuploïdie).
Bi: bivalents, B: chromosome surnuméraire, c.s: constriction secondaire.

Figure n°4 : Les anomalies méiotiques :


- (a), (b), (f), (h) et (i) chromosomes retardataires.
- (c), (d), (g) et (k) chromosomes B.
- (i), (m), (o) et (p) micronoyaux.

Une autre étude réalisée sur le comportement méiotique et les anomalies chromosomiques chez les mêmes variétés.
30 individus par variété sont analysés. La méiose des triticales hexaploïdes est remarquable par la présence
régulière des bivalents en droits surtout, avec le nombre de 21 bivalents. Chez certaines cellules on a rencontré des
variations chromosomiques ou aneuploïdie (2n+1 ; 2n+1+1 ; 2n-2 ; 2n+2 ; 2n-2+1) (fig 3). L‘étude des autres étapes
de la méiose a révélé l‘existence de quelques anomalies chromosomiques : Les chromosomes B, les chromosomes
entiers ou fragments retardataires et les micronoyaux (Fig n°4). La plupart des formes de triticale connaissent des

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perturbations au niveau de la division méiotique, les anomalies les plus courantes sont la formation des univalents à
la métaphase. Plusieurs théories ont été développées pour expliquer l‘univalence chez le triticale ; d‘après les
théories génotypiques, il apparait que chez le seigle, il existe des génotypes susceptibles d‘avoir des appariements
homéologues chez l‘hybride (VAZ DE AVILA P.F et al., 2006). Donc, l‘aneuploïdie est très importante dans
l‘évolution des végétaux, parce qu‘elle permet de réaliser la stabilisation des polyploïdes plus rapidement que ne le
fait la diploïdisation.

4. Références bibliographiques
* AMMAR K.; MERGOUM M.; RAJARAM S., 2004: The history and evolution of Triticale. in MERGOUM M.;
GOMEZ M. ; ACPHERSON H.(org).Triticale improvement and production 1th.Roma:FAO.P:1-10.
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karyotype of tetraploid triticale.Genome.35.n°2.311-317.
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(Triticum turgidum L.)Landraces from Ethyopia-Wheat information service.Sweden.88.6-14.
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Biotechnologie. Unisat. université Audiovisuelle.Francophone.41-70.
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of Triticum tauschii (coss) , Schmath and Triticum aestivum L.CV. Chinese spring .wheat in formation service
CHINA.84:33-39.
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* SHIMELIS H., 2005: C-banding analysis of chromosomes translocation in doubled haploid wheat. African journal
of biotechnology-south Africa. 4(6): 541-547.
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* OTLER G., 2005: The fortune of a botanical curiosity: Triticale: past. Present and future. Journal of Agricultural
science.v.143.p:329-346.
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kernel characters in truticales.Genet.n°62:19-22.
* VAZ DE AVILA P.F.; BRAMMER S.P. et ALBUQUERQUE A.C.S., 2006: Mitotic analysis of Triticale, wheat
and rye. In 6th international Triticale symposium. Proceeding of oral and poster presentation. Stellen Bosch. South
Africa.organized and hosted bye Stellenbosh University plant Breeding laboratory (SU-PBL) and international
Triticale association (ITA).

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Etude du pouvoir calorifique des sous produits des palmiers dattiers en Tunisie
Mlaouhi Amor (1), Saad Karim (2), Mazghouni Mohamed (3) & Khouja Med Arbi (1)
(1)
INRGREF, Rue Hédi Karray-1004- Tunis- BP, N°2-2080-Ariana-Tunisie.
(2)
ESA-Mograne, 1131 Mograne Zaghouan.
(3)
ENIT, Compus universitaire 1060 Tunis.

Résumé :
Le présent travail étant une contribution à la valorisation des sous produits des palmiers dattiers. Il porte sur la détermination du PCS des sous
produits : Kornef, Lif, régime, palme, argoune et noyau. Ces sous produits sont issus de dix variétés de palmiers dattiers les plus dominantes en
Tunisie.
Les résultats ont montré que le PCS obtenu des sous produits est équivalent au bois des palmiers dattiers. En outre, les sous produits : noyau,
palme et Kornef semblent avoir le PCS le plus élevé.
Mots clés : PCS, Sous produits, Palmiers dattiers.

Abstract:
This work is a contribution to the recovery of by-products of palm trees. It involves determining the PCS-products: Kornef, Lif, regine, palm,
argon and nucleus. These byproducts are from ten varieties
of date palms the most dominant in Tunisia. The results showed that the PCS-products obtained are equivalent to wood palm tree. In addition,
byproducts: kernel, palm and Kornef seem to have the
Highest PCS.
Keywords: PCS, byproducts, date palm.

1. Introduction
Le palmier dattier est un arbre fruitier qui occupe le sud tunisien. Il joue un rôle très important sur le plan socio-
économique et écologique. La palmeraie tunisienne couvre une superficie de 32.910 ha, qui compte environ
4.360.500 pieds et assure une production totale de 122.000 tonnes soit 5% de la production agricole annuelle et de 11
% des exportations agricoles (Rhouma, 2005). De grands tonnages de déchets ou de sous-produits de palmiers
dattiers ne sont pas convenablement valorisés. Leur exploitation reste encore limitée à l'alimentation des animaux, au
chauffage, à la construction de cabanes et de produits artisanaux. Toutefois, ces déchets sont riches en matières
organiques et en substances énergétiques.
Cependant et pour diverses raisons, l‘usage du bois de feu pour la cuisson du pain, spécialement en milieu rural, n‘a
pas été réduit de nos jours. En effet, l‘absence d‘énergies concurrentes pour la satisfaction de cet usage,
l‘attachement des populations à cette pratique, la maitrise parfaite de toute la chaîne depuis la préparation des sols
agricoles pour la production de blé jusqu‘à la cuisson de pain illustrent l‘apparente gratuité du pain vue
l‘indispensabilité de boulangeries en zones rurales, ralentissant le rythme de déclin de cet usage (Amous, 1996).
Les sources d‘approvisionnement des populations rurales pour la satisfaction de leur besoin énergétiques proviennent
principalement des maquis et garrigues et du ramassage de bois mort des forêts, des parcours et des résidus de
récoltes.
En outre, il existe une importante variété des palmiers dattiers plantées au sud de la Tunisie. Dans ce contexte, on se
propose d‘étudier la valeur énergétique des sous produits des principales espèces des palmiers dattiers afin de mieux
connaître leur potentialité. Il s‘agit d‘étudier le pouvoir calorifique supérieur de chaque sous produit des dix variétés
de palmiers dattiers.

2. Matériel et méthodes
2.1. Matériel
Le matériel végétal utilisé est constitué d‘échantillons de sous produits : Kornef, Lif, Regine, Palme, Argoune et
Noyau, le Noyau utilisé étant de cinq variétés du palmier dattier le plus dominantes.
Les sous produits sont issus des dix variétés de palmiers dattiers suivantes : Goundi, Bisser Hlow, Chaken,
Tozerzied, Khalet Hmed, Lagou, Okhwett, Kentichi, Garess Mettiqui et Deglet Nour.

2.2. Méthode
Pour l‘évaluation des performances énergétiques des espèces étudiées, nous avons retenu un certain nombre de
paramètres qui sont les suivants :
- Le pouvoir calorifique supérieur (PCS) :

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L‘étude du pouvoir calorifique du bois des différentes espèces est déterminée selon la méthode adoptée par
Mazghouni (1996). Le pouvoir calorifique supérieur (PCS) de l‘échantillon est déterminé, en kcal/kg ou en kJ/kg, par
la formule :
PCS = E (Tm - Ti - C) - (a + b)
P
Avec E : poids total d‘eau formée au cours de la réaction et initialement introduit dans la bombe.
Tm et Ti : températures maximales et initiales.
C : correction de température due à l‘échange de chaleur avec le milieu extérieur.
a et b : corrections dues respectivement à la formation d‘acide lors de la combustion et aux chaleurs parasitaires.
p : poids de l‘échantillon.
- Le degré d‘humidité :
Le degré d‘humidité ou la teneur en eau est déterminé par la formule suivante :

H (%) = Mh - Ma x 100
Mh
Avec Mh : masse de l‘échantillon à l‘état humide
Ma : masse de l‘échantillon à l‘état sèche après passage à l‘étuve à 105° pendant 24 heures.

3. Résultats
La figure N°1 montre les valeurs du PCS obtenues des noyaux des cinq principales espèces da palmiers dattiers.

7000
PCS en Kcal/Kg

5882
6000
4993 4953 4798
5000 4570
4000
3000
2000
1000
0 Le s Variétés
Tezerzeid Okhwatt Deglet Kentechi Bisser
nour Hlow

Figure N°1 : PCS du noyau des palmiers dattiers en Kcal/kg.

On remarque que la variété du Tezerzied a la valeur de PCS la plus élevée, de 5882 Kcal/kg et la variété du Bisser
Hlow a le PCS le plus bas d‘une valeur de 4570 Kcal/kg.
La figure N°2 illustre les valeurs du PCS des sous produits de la variété de palmier dattier : Deglet Nour. On
remarque que le sous produit Kornaf a la valeur de PCS la plus élevée de 4280.5 Kcal/kg et le régime a le PCS le
plus bas avec une valeur de 3181 Kcal/kg.

5000 4280,5
3508,5 3716,5
4000 3206,5 3181
Valeur PCS

3000
2000
1000
0 Sous-Produits
Kornaf Arjoune Lif Palme Régime

Figure N°2 : PCS des sous produits de Deglet Nour en Kcal/kg.

La figure N°3 présente les résultats du PCS des sous produits de la variété Khalet Hmed.

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6000
4794 4934,5
5000
Valeur des PCS

3887
4000 3047
2779,5
3000
2000
1000
0 Sous-Produits
Kornaf Arjoune Lif Palme Régime

Figure N°3 : PCS des sous produits de Khalet Hmed en Kcal/kg.

On constate que le sous produit Lif de la variété de Khalet Hmed a le PCS le plus élevé avec une valeur de 4934,5
Kcal par kg et le Palme a le PCS le plus bas avec une valeur de 2779,5 Kcal par kg.
D‘après la figure N°4 relative au PCS des sous produits du palmier dattier Kentichi, on remarque que le sous produit
Kornef a le PCS le plus élevé de 3621 Kcal par kg et le Lif a le PCS le plus bas avec une valeur de 1925 Kcal/kg.

4000 3621
Valeur des PCS

3000 2640,5 2500 2543,5


1925
2000
1000
0 Sous Produits
Kornaf Arjoune Lif Palme Régime

Figure N°4: PCS des sous produits de Kentichi en Kcal/kg.

La Figure N°5 montre les PCS obtenus des sous produits du palmier Tezrzied. On remarque que le Kornaf a le PCS
le plus élevé de 4656,5 Kcal/kg et le Lif a le PCS le plus bas avec une valeur de 3898,5 Kcal par kg.

4800 4656,5 4643


4573,5
4600
Valeur des PCS

4400 4181,5
4200
3898,5
4000
3800
3600
3400 Sous -Produits
Kornaf Arjoune Lif Palme Régime

Figure N°5: PCS des sous produits de Tozerzied en Kcal/kg.

La figure N°6 illustre les valeurs du PCS obtenues des sous produits de la variété du palmier Gondi.

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6000
4775
5000 4208 4250,5 4264
Valeur des PCS

4000 3150
3000
2000
1000
0 Sous -Produits
Kornaf Arjoune Lif Palme Régime

Figure N°6: PCS des sous produits de Gondi en Kcal/kg.

D‘après le graphique N°6, on observe que le Palme a le PCS le plus élevé avec une valeur de 4775 Kg par kg et le
Lif a le PCS le plus bas avec une valeur de 3150 Kcal/Kg.

Les valeurs du PCS obtenues des sous produits de la variété Logo sont présentées dans la figure N°7.

6000 5139,5
4446 4755,5 4483,5
5000 4228
Valeur des PCS

4000
3000
2000
1000
0 Sous-Produits
Kornaf Arjoune Lif Palme Régime

Figure N°7: PCS des sous produits de Lago en kcal/kg.

D‘après cette figure, on remarque que le sous produit Arjoune a le PCS le plus élevé avec une valeur de 5139,5
Kcal/kg et le Lif a le PCS le plus bas avec une valeur de 4220 Kcal/kg.

Les résultats du PCS des sous produits de la variété Chakane sont présentés dans la figure N°8.

6000 4793
4443,5 4495,5 4457,5
Vlaeur des PCS

5000
3756,5
4000
3000
2000
1000
0 Sous-Produits
Kornaf Arjoune Lif Palme Régime

Figure N°8: PCS des sous produits de Chakane en Kcal/kg.

On observe que le sous produit Palme a le PCS le plus élevé avec une valeur de 4793 Kcal par kg et le Lif a le PCS
le plus bas avec une valeur de 4220 Kcal par kg.
Le PCS des sous produits de la variété Garess Mettigui est illustré dans la figure N°9.

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6000 5470
4586,5 4571,5
5000 4268
Valeur des PCS

4000 3368,5
3000
2000
1000
0 Sous -Produits
Kornaf Arjoune Lif Palme Régime

Figure N°9: PCS des sous produits de Garess Mettigui en Kcal/kg.

On constate que le sous produit Palme a le PCS le plus élevé avec une valeur de 5470 Kcal par kg et le Lif a le PCS
le plus bas avec une valeur de 3368,5 kcal par kg.

La figure N°10 illustre le PCS des sous produits de la variété Bisser Hlow.

7000 5786,5
6000
Valeur des PCS

4624,5 4655 4579


5000 4082
4000
3000
2000
1000
0 Sous-Produits
Kornaf Arjoune Lif Palme Régime

Figure N°10: PCS des sous produits de Bisser Hlow en kcal/kg.

On observe que le sous produit Palme a le PCS le plus élevé avec une valeur de 5786.5 Kcal par kg et le Lif a le
PCS le plus bas avec une valeur de 4082 Kcal par kg.

Le PCS des sous produits de la variété obtenu Okhwett est présenté dans la figure N°11.

5000 4464,5 4587


4001
4000 3752
Valeur des PCS

3388,5

3000

2000

1000

0 Sous-Produits
Kornaf Arjoune Lif Palme Régime

Figure N°11: PCS des sous produits d‘Okhwett en kcal/kg.

D‘après cette figure, on observe que le sous produit Palme a le PCS le plus élevé avec une valeur de 4587 Kcal par
kg et le Régime a le PCS le plus bas avec une valeur de 3388.5 Kcal par kg.
Globalement et d‘après les résultats du PCS de l‘ensemble des sous produits des différentes variétés de palmiers
dattiers, on constate que les valeurs obtenues sont acceptables et équivalents à ceux du bois du palmier.

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Par ailleurs, si on analyse les différentes valeurs du PCS des sous produits, on observe que le palme a la valeur la
plus élevé chez cinq variétés : Okhwett, Bissar Hlow, Garess Mettiqui, Charkane et Gondi. Cependant, on observe
que le Kornef présente le PCS le plus élevé chez trois variétés de palmier : Deglet Nour, Kentichi et Tezerzied.
Enfin, on observe uniquement chez deux variétés Logo et khalet Hmed ont le PCS le plus élevé des sous produits
Arjoune.
Pour le noyau, leur PCS est plus élevé que les autres sous produits vue sa structure compacte et assez dense.

4. Conclusion
Au terme de ce travail relatif à la détermination du PCS des sous produits des palmiers dattiers, il en ressort que :
- Les sous produits ont un PCS équivalent à ceux des bois des palmiers.
- Le palme et le régime ont relativement le PCS le plus élevé par rapport aux autres sous produits.
L‘ensemble de ces résultats sont intéressants pour d‘éventuelles valorisations des sous produits des palmiers dattiers
mettant en valeur une bonne gestion du potentiel de la biomasse issue des sous produits dans les milieux désertiques.

5. Références
Amous S, 1996- Promotion de technologies plus économes en énergie auprès des ménages en Tunisie, cas de la
diffusion de couvercles métallique pour les Tabouna servant à la cuisson du pain, Rapport final, 71 p.
Brocard D., 1996- Emissions atmosphériques des combustions domestiques : Etude des processus de détermination
des sources à l‘échelle régionale et globale en Afrique, thèse de doctorat, université Paul Sabatier de Toulouse,
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Hao W.M and MH Lieu, 1994- Spacial and temporal distribution of tropical biomass burning, Global
Biogeochemical Cycles,. 8, - 495-503.
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chemierty, in Fire in the Environment: The ecological, atmospheric, and climatic importance of vegetation fires,
edited by P.J Crutezen and Goldammer, John Wiley and Sons Ltd, 45-53.
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The ecological, atmospheric, and climatic importance of vegetation fires, edited by P.J Crutezen and Goldammer,
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Mazghouni M, 1996- Manuel de Travaux pratiques de thermodynamique, Ecole Nationale d‘ingénieurs de Tunis,
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Missaoui R, 1996- le secteur informel de l‘énergie dans les pays en développement, thèse de Doctorat, Ecole
Centrale de Paris, 34p.
Smith K.R. 1993- Fuel combustion, air pollution exposure and health: the situation in developing countries, Annu.
Rev. Energy Environ, 18,529-566.
Mlaouhi A, Khouja A, Jellalai M, (INRGREF), Mazghouni M, (ENIT), Toumi L, (ISPT), Kharroubi H, (ESIER) et
Depeyre D, (ESP) ; 2004, Valorisation énergétique de bois et feuilles de tailles de 8 espèces arboricoles et principaux
gaz oissus de leur combustion. « Revue de l‘IRA, 2004 »
Mlaouhi A, Mazghouni M, Hasair M, Saoudi H et Depeyre D, 2002 Etude des caractéristiques énergétique et
environnementale de quelque espèces de bois forestiers, Annales de l‘INRGREF, N° :5, 165-175,2002.
Mlaouhi A, Khouja A, (INRGREF), Mazghouni M, (ENIT), Kharroubi H, (ESIER) et Depeyre D, (ECP) ; 2004,
Calorific capacity and gas emanation resulting from combustion of 13 fruit tree species leafs « proceeding du 8ème
congrès mondial sur les énergies renouvelables, Dever, Colorado, USA, 29 Aôut- 3 Septembre, 2004 ».

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Etude des performances énergétiques du bois de quelques espèces d’arbres fruitiers et de


palmiers dattiers
Mlaouhi Amor (1), Saad Karim (2), Mazghouni Mohamed (3) & Khouja Med Arbi (1)
(1)
INRGREF, Rue Hédi Karray-1004- Tunis- BP, N°2-2080-Ariana-Tunisie.
(2)
ESA-Mograne, 1131 Mograne Zaghouan.
(3)
ENIT, Compus universitaire 1060 Tunis.

Résume :
Dans ce travail, on étudie le pouvoir calorifique supérieur de 7 espèces d‘arbres fruitiers et 10 autres de palmiers dattiers plantées au sud de la
Tunisie. Les résultats ont montré que le PCS du bois des arbres fruitiers mesuré a varié entre 4657 et 4120 Kcal/Kg. Le P.C.S du bois des palmiers
dattiers est de l‘ordre de 4745 à 2646 Kcal/Kg en fonction de l‘espèce. Les résultats ont montré que le PCS du bois des arbres fruitiers est
supérieur à celui des palmiers dattiers et aussi des mêmes espèces arboricoles au nord de la Tunisie.
Mots clés : PCS, bois, espèces arboricoles, palmiers dattier, comparaison.

Abstract:
In this work, we study the calorific value of 7 species of fruit trees and 10 date palms planted in southern Tunisia. The results showed that the PCS
timber fruit trees measured ranged between 4657 and 4120 Kcal / Kg. The PCS timber of date palms is about 4745 to 2646 Kcal / Kg depending
on the species. The results showed that the PCS timber fruit trees is higher than the palm trees and also the same tree species in northern Tunisia.
Keywords: PCS, wood, tree species, date palm, comparison.

1. Introduction
L'énergie est la capacité d'un système à produire un travail. Elle se manifeste sous de multiples formes: mécanique;
thermique; chimique, électrique, rayonnant, et nuc1eaire.
Le bois est l'un des produits les plus universels et omniprésent, exploité par l'homme. Il revêt aussi une grande
importance économique à l'échelle mondiale. En effet, le bois énergie (bois et charbon de bois inc1us) couvre
approximativement 10% des besoins. Il fournit ainsi deux fois plus d'énergie que le nucléaire.
En tant que source d'énergie, le bois représente 5,4% de l'énergie totale utilisée dans le monde, mais avec des
variations importantes d'une région à une autre en moyenne 10 % dans les pays industrialisés et 20% dans les pays en
voie de développement.
Cependant, la surexploitation des forêts a engendré un déséquilibre environnemental causé par des coupes d'arbres
forestiers pour des usages industriels et des utilisations énergétiques. Ainsi, certaines activités humaines et des
diverses combustions incomplètes tel que la carbonisation et les feux de forêts provoquent des rejets de l'oxyde
d'azote, du monoxyde de carbone et d'autres gaz polluant l'atmosphère et contribuent négativement au réchauffement
climatique (Locaux et col. 1993).
Vue l'état de l'environnement qui peut être critique et qui n'a pas cessé de s'aggraver pendant les deux siècles deniers
ainsi que la réduction des espaces vertes, les nouvelles perspectives politiques ont opté, compte tenu de l'évolution
scientifique, l'utilisation des nouvelles sources d'énergies, jugées inépuisables tel que l'utilisation des sous produits et
résidus agricoles. En effet, ces derniers jouent deux rôles importants, un rôle économique, comme étant une source
de revenue et un rôle environnemental qui permet la rentabilité des activités classées dans la gamme des déchets sans
nuire à l‘opération de la restitution des espaces verts. L'objectif de ce travail est la détermination des caractéristiques
énergétiques du bois de quelques espèces d‘arbres fruitiers et de palmiers dattiers. II porte essentiellement sur l‘étude
du pouvoir calorifique supérieur de ces espèces plantées du sud de la Tunisie.

2. Materiel et methodes
2.1. Materiel
Le matériel expérimental est constitué de bois prélevés sur 7 espèces d‘arbres arboricoles et 10 espèces de palmiers
dattiers. Ces espèces sont :
- Figuier, Poirier, Vigne, Pommier, Grenadier, pêcher et Abricotier.
- Goundi, Bisser hlow, Chaken, Tozeizied, Khalet Hmed, Lagou, Okhwett, Kentichi, Garess Mettigui et Deglet
Nour.

2.2. Methodes
Pour l‘évaluation des performances énergétiques des espèces étudiées, nous avons retenu un certain nombre de
paramètres qui sont les suivants :
- Le pouvoir calorifique supérieur (PCS) :

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Gestion et Valorisation des Ressources et Applications Biotechnologiques dans les Agrosystèmes Arides et Sahariens’’Jerba (Tunisie)
15-16-17/12/2009

L‘étude du pouvoir calorifique du bois des différentes espèces est déterminée selon la méthode adoptée par
Mazghouni (1996). Le pouvoir calorifique supérieur (PCS) de l‘échantillon est déterminé, en kcal/kg ou en kJ/kg, par
la formule :
PCS = E (Tm - Ti - C) - (a + b)
P
Avec E : poids total d‘eau formée au cours de la réaction et initialement introduit dans la bombe.
Tm et Ti : températures maximales et initiales.
C : correction de température due à l‘échange de chaleur avec le milieu extérieur.
a et b : corrections dues respectivement à la formation d‘acide lors de la combustion et aux chaleurs parasitaires.
p : poids de l‘échantillon.

- Le degré d‘humidité :
Le degré d‘humidité ou la teneur en eau est déterminé par la formule suivante :

H (%) = Mh - Ma x 100
Mh

Avec Mh : masse de l‘échantillon à l‘état humide


Ma : masse de l‘échantillon à l‘état sèche après passage à l‘étuve à 105° pendant 24 heures.

3. Resultats
Les degrés d‘humidité de bois des espèces fruitiers diffèrent d‘un arbre à un autre chez les sept espèces, il varie de
5.17 à 74 en pourcent de poids. Le bois d‘abricotier ayant le taux le plus faible et le bois de figuier ayant le taux le
plus élevé (Tableau N°1). Ces taux montrent qu‘il y a une grande variation des taux d‘humidité entre les espèces,
cette variation montre qu‘il y a des échantillons de bois séchés et d‘autre frais. En effet le bois frais a un taux
d‘humidité de l‘ordre de 40 % à 70 % et le bois sec de 10 à 25 % (Delphine B, 1996).
Le bois sec est un matériau hygroscopique. En effet, la quantité d‘eau absorbée dépend de l‘espèce, de l‘humidité,
de l‘air ambiant et de la température. L‘eau est retenue dans le bois par absorption et par effet de condensation
capillaire.
Globalement, le bois des espèces des palmiers dattiers semble plus sec que les autres espèces fruitières puisque les
taux d‘humidité élevées ne dépassant pas 10 à 16%.
Ce type de bois se prête bien pour le travail industriel, d‘art ou en combustion énergétique ainsi que la carbonisation.

Tableau N°1 : Degré d‘humidité des espèces du bois fruitiers en %.


Espèces Degré d'humidité (%)
Figuier 74
Poirier 68, 19
Vigne 41,19
Pommier 16,57
Grenadier 12,7
pêcher 9,86
Abricotier 5,17

Pour les échantillons des variétés du palmier dattier ; la variété du Goundi a le degré d‘humidité le plus élevé (15,74
%) et la variété de Deglet Nour a le degré le plus faible (2,11%). Ces taux montrent que les échantillons de bois sont
assez secs (Tableau N°2).

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Tableau N°2 : Degré d’humidité du bois des palmiers dattiers en %.


Espèces Degré d'humidité (%)
Goundi 15,74
Bisser hlow 10,74
Chaken 9,05
Tozeizied 8,52
Khalet Hmed 7,59
Lagou, 6,02
Okhwett 6,17
Kentichi 3,09
Garess Mettigui 3,05
Deglet Nour 2,11

Le pouvoir calorifique ou quantité de chaleur dégagée par la combustion complète d‘un kilogramme de combustible
peut s‘exprimer en contenu énergétique, en général en (KJ/kg) ou (Kcal/kg), la figure N°1 montre le PCS de
l‘ensemble des espèces arboricoles. On remarque que le bois de Pommier a le PCS le plus élevé avec une valeur de
4657,5 Kcal/kg, celui du bois de Poirier ayant la valeur la plus faible de 4120 Kcal/kg.
Valeur des PCS Kcal/Kg

4657,5
4700 4577
4600 4485
4500 4434,5
4400
4250
4300 4171,5
4200 4120
4100
4000
3900
3800 Espé ce s
r

ne

er
er
r

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e

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iu
h

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m

oi
co
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na

ig

V
om

P
F
o
P
re

br
P

Figure N°1 : PCS des espèces arboricoles en Kcal/kg.

En ce qui concerne, le bois des espèces des palmiers dattiers, la variété du Bisser Hlow a le PCS le plus élevé avec
une valeur de 4745 Kcal/kg et la variété de Kentichi a le PCS le plus bas avec une valeur de 2646 Kcal/kg (Fig N°2).
Valeur de PCS en Kcal/Kg

4745 4610 4453 4391 4389


5000 4129 4039 3888 3579
4000 2646
3000
2000
1000
0 Varié té s
Chakane
Mettigui

Gouindi

Hmed
Degret
Tozerzied
Garess

Kentichi
Lago

Kahlet
Okwett
Bisser
Hlow

nour

Figure N°2 : Comparaison de PCS entre les variétés des palmiers dattiers en Kcal/kg.

En général, on peut prédire que le PCS du bois des espèces arboricoles et des palmiers dattiers a des valeurs
relativement équivalentes avec une légère supériorité des arbres fruitiers.
Par ailleurs, on a essayé de comparer les résultats trouvés concernant le pouvoir calorifique du bois des même
espèces fruitières avec les résultats obtenus dans une étude précédente sur le pouvoir calorifique entre la même
espèce arboricole plantées au nord de la Tunisie (Fig N°3).
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Valeur des PCS en Kcal/kg 4657,5


5000 4485 4434,5
4500 4000 4120
4000 3676
3400
3500 3100
3000
2500
2000
1500
1000
500
0 ) Espé ce s

er
n)

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oi
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ic
P

P
br
P

A
Figue N°3 : Comparaison entre PCS des espèces arboricoles oasien et autre en Kcal/kg.

On constate que les bois des espèces arboricoles du système oasien ayant des PCS variant entre 4657,5 et 4120
Kcal/kg sont plus élevés que le bois des espèces arboricoles plantées au nord de la Tunisie avec des valeurs variant
entre, 4000 et 3100 Kcal/Kg. Ceci montre, que le bois des espèces arboricoles du système oasien a des potentialités
énergétiques plus élevées que celui des espèces arboricoles plantées au nord.
Cette différence est due par l‘abondance de l‘eau d‘irrigation et de la pluviométrie dans le mode de conduite des
espèces arboricoles du nord augmentant ainsi leur taux d‘humidité. En outre, le climat oasien joue aussi un rôle
important en tant que climat sur les espèces plantées au sud.

4. Conclusion
Au terme de cette étude relative à l‘étude du pouvoir calorifique supérieur du bois des 7 espèces d‘arbres fruitiers et
10 espèces de palmiers dattiers certaines conclusions peuvent être illustrées.
En effet, le PCS des espèces arboricoles est de l‘ordre de 4657 à 4120 Kcal / Kg en fonction de l‘espèce.
En outre, le PCS de ces espèces fruitières oasiennes est supérieur à celui des espèces plantées au nord de la Tunisie
comparativement aux travaux intérieurs.
Par ailleurs, le PCS des 10 espèces de palmiers dattiers identifiées est de l‘ordre de 4745 à 2646 Kcal/Kg.
Cependant, et en comparaison avec les arbres fruitiers, le PCS des palmiers dattiers est équivalent si non relativement
inférieur et ce en fonction de l‘espèce étudiée.
Enfin, le bois des espèces oasiennes fruitières ou du palmier dattier est relativement important à valoriser
énergétiquement soit en combustion directe ou après transformation spécifique.

5. Références
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Optimization of PCR Conditions to Amplify Microsatellite Loci in Grapevine


(Vitis vinifera L.) Genomic DNA
Sana GHAFFARI 1 *, Nejib HASNAOUI 2, Ali FERCHICHI 1
1.
Laboratoire d‘Aridoculture et Cultures Oasiennes, Institut des Régions Arides (IRA) de Médenine, 4119, Médenine, Tunisie.
2.
Institut Supérieur de Biologie Appliquée de Médenine (ISBAM), 4119, Médenine, Tunisie.

(*) Auteur correspondant Adresse e-mail: sana.ghaffari@yahoo.fr

Abstract: A total of three different primer pairs were optimized for polymerase chain reaction (PCR) to amplify microsatellite loci in total
genomic DNA of grapevine (Vitis vinifera L.). Different concentrations of MgCl2, DNA and different regimes of annealing temperature were
optimized. For all the primer pairs, 2.5 mM MgCl2 concentration was found optimum. For DNA concentration, 100 ng in the final reaction volume
was suitable for good amplification. Annealing temperatures 56°C, 61°C and 58°C were found optimum to amplify with primer pairs VVMD5,
scu04vv and VMC8E6, respectively. The other reagents used in PCR and temperature regimes (denaturation and extension temperature) were kept
constant. The protocol has been successfully applied producing scorable and clear amplicons in all cultivars studied. These loci can be used to
evaluate the genetic variability and cultivar relatedness in autochthonous Vitis vinifera cultivars from Tunisia.
Key Words: DNA, Grapevine (Vitis vinifera L.), Microsatellites, PCR.

Résumé : Un total de trois différents couples d'amorces ont été optimisés pour amplifier les loci microsatellites dans l'ADN génomique total de la
vigne (Vitis vinifera L.). Différentes concentrations de MgCl2 et d'ADN et différents régimes de températures d‘hybridation ont été optimisées.
Pour tous les couples d'amorces, 2,5 mM en MgCl2 ont été constatés optimales. Concernant l'ADN, une concentration de 100 ng/volume
réactionnel final est appropriée pour avoir une bonne amplification. Des températures d‘hybridation de 56°C, 61°C et 58°C ont été trouvés
optimales pour amplifier, respectivement, avec les paires d'amorces VVMD5, scu04vv et VMC8E6. Les autres réactifs utilisés dans la PCR et les
régimes de température (température de dénaturation et d'extension) ont été maintenus constants. Le protocole a été appliqué avec succès pour la
production des amplimères aisément interprétables chez tous les cultivars étudiés. Ces loci peuvent être utilisés pour évaluer la variabilité
génétique et la parenté des cultivars dans les cultivars Vitis vinifera autochtones de la Tunisie.
Mots Clés: ADN, Vigne (Vitis vinifera L.), Microsatellites, PCR.

1. Introduction
Grapevine (Vitis vinifera L.) is one of the oldest and most important perennial crops in the world. In Tunisia
grapevine was introduced by the Phoenicians. Afterwards viticulture products were exported from Minor Asia and
Northern Africa until 1000 BP. After the defeat of Carthago vine production became compromise by the cultivation
of other cultures, mainly maize. With the Muslims and the Ottomans table grape production and also wine grape
developed and new varieties were introduced by the French, being the most important Grenache and Mourvèdre.
However cultivation of grapevine in Tunisia suffers from the same problems as other countries, namely bacteria and
viruses, leading to the abandonment of its production. Therefore the risk of erosion of these genetic resources is very
high. Tunisia has a very rich germplasm of autochthones cultivars, from North to South, adapted to different local
climatic conditions (Ben Salem-Fnayou et al., 2005). Some of these already disappeared and others are reduced to a
small number of plants. In order to avoid the loss of these genetic resources correct identification and genetic
characterisation urges either for conservation and selection.
Microsatellite markers are codominants, hypervariables, neutrals and reproducible. Therefore they represent the best
suited markers for genetic diversity studies. Nuclear SSR markers for grapevine have been developed by different
groups (Thomas and Scott, 1993; Bowers et al. 1996; Pellerone et al. 2001; Lefort et al. 2002). One of the major
applications of SSR markers in grapevines has been the identification and discrimination of cultivars in order to
facilitate management of cultivar collections and control trade of plant material (Sefc et al., 2000). These markers
have also been used in several parentage studies in grapevine (Bowers and Meredith, 1997; Bowers et al., 1999;
Lopes et al., 1999; Piljac et al., 2002; Sefc et al., 1997; Sefc et al., 1998). Although nuclear microsatellite markers
allow the identification of parent/progeny relationships the male and female contributions are impossible to
determine unless other markers are used, such as chloroplast microsatellites. Chloroplast microsatellites are
maternally inherited allowing the determination of geneflow direction.
This study describes an optimised protocol suited specifically for DNA amplification via SSR-PCR for Vitis vinifera
L. species.

2. Materials and Methods


2.1. Plant material
The plant material used in the study consisted of 26 grapevine Vitis vinifera L. genotypes. The grapevine genotypes
were mostly collected from their centre of origin (Table 1).

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Table 1. Cultivar names, sample codes, and collection sites of 26 Tunisian grapevine samples
Cultivar name Sample Collection site
code

Dalia DALm Medenine (33°20‘ N, 10°29‘ E), S1


Beldi BLDd Djerba (33°48‘ N, 10°50‘ E), S2
Siper abiadh SABd Djerba (33°48‘ N, 10°50‘ E), S2
Superieur Italie SITd Djerba (33°48‘ N, 10°50‘ E), S2
Muscat d‘Italie MITd Djerba (33°48‘ N, 10°50‘ E), S2
S5
Meski MESd Djerba (33°48‘ N, 10°50‘ E), S2
Cardinal CARd Djerba (33°48‘ N, 10°50‘ E), S2
S4 S2
Bazzoul kalba BAKd Djerba (33°48‘ N, 10°50‘ E), S2
Mguargueb MGBd Djerba (33°48‘ N, 10°50‘ E), S2 S1 S3

Arbi ARBd Djerba (33°48‘ N, 10°50‘ E), S2


Akhal AKHd Djerba (33°48‘ N, 10°50‘ E), S2
Akhal tawil AKTd Djerba (33°48‘ N, 10°50‘ E), S2
Superior seedless SPSd Djerba (33°48‘ N, 10°50‘ E), S2
Bazzoul kalba BAKz Zarzis (33°30‘ N, 11°06‘ E), S3
Muscat d‘Alexandrie MEAz Zarzis (33°30‘ N, 11°06‘ E), S3
Razzegui RAZz Zarzis (33°30‘ N, 11°06‘ E), S3
Meski MESz Zarzis (33°30‘ N, 11°06‘ E), S3 Map of Tunisia showing the
Cardinal CARz Zarzis (33°30‘ N, 11°06‘ E), S3 sites of collection.
Bazzoul kalba BAKg Chénini Gabès (33°51‘ N, 10°03‘ E),
S4 Sites:
Meski MESg Chénini Gabès (33°51‘ N, 10°03‘ E),
S4 S1 = Medenine,
Medina MEDg Chénini Gabès (33°51‘ N, 10°03‘ E), S2 = Djerba,
S4 S3 = Zarzis,
Korkobbi KORg Chénini Gabès (33°51‘ N, 10°03‘ E), S4 = Chénini Gabès,
S4 S5 = Kerkenah.
Mlouhi mkarkeb MMKg Chénini Gabès (33°51‘ N, 10°03‘ E),
S4
Saoudi SADg Chénini Gabès (33°51‘ N, 10°03‘ E),
S4
Razzegui RAZk Kerkenah (34°39‘ N, 11°04‘ E), S5
Tounsi TONk Kerkenah (34°39‘ N, 11°04‘ E), S5

2.2. DNA extraction


Total plant DNA for PCR was isolated from fine powdered dry young expanding leaves according to a modified
CTAB method following the procedure described by Lefort and Douglas (1999) (Ghaffari et al., submitted). DNA
concentration was determined by spectrophotometer (Perkin Elmer, USA) and was checked for integrity on a 1%
agarose gel with a 100 bp JulesTM ladder (Qbiogene).
2.3. PCR condition optimisation
The effects of Taq polymerase concentrations, concentrations of MgCl2, template DNA concentrations, and different
periods of time and temperatures during the annealing stage of amplification were optimised for the three SSRs.
However, the concentration of dNTPs was kept constant.
Finally, the PCR-SSR reaction was carried out in a final volume of 20 µl of reaction mixture containing 2 x PCR
buffer (Qbiogene), 2.5 mM MgCl2 (Qbiogene), 0.3 mM of dNTPs (Qbiogene), A unit of AmpliTaq DNA polymerase
(Qbiogene), 0.6 µM of primer, 100 ng of template DNA. The mixture was covered with 20 µL of mineral oil. DNA
amplifications were performed in a GeneAmp®PCR System 9700 thermocycler (PE Applied Biosystems), with the
following PCR cycle: 4 min at 94 °C, followed by 35 cycles of 20 sec at 94 °C, 1 min at the primer‘s specific melting
temperature (Tm) (Table 2), 2 min at 72 °C, and a final extension step of 5 min at 72 °C. Reaction mixture, wherein
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template DNA replaced with distilled water was used as negative control. Three primers were used to check the
fidelity of amplification: VVMD5 (Bowers et al., 1996), scu04vv (Scott et al., 2000) and VMC8E6 (VMC
consortium; Adam-Blondon et al., 2004). Amplified products were resolved on 3% agarose gel in Tris-Borate-EDTA
buffer (1 x), run at a constant voltage of 80 V approximately 1 h, then stained with ethidium bromide, visualized
under ultraviolet light and photo graphed. A 100 bp Jules TM ladder (Qbiogene) was used as a molecular size marker.
Photographs of SSR results were taken with a BIO-PRINT system (KAISER, Germany).

Table 2. Set of grapevine microsatellite markers (SSR) used

Primers Primer Sequence (5’ to 3’) Tm


VVMD5 CTAGAGCTACGCCAATCCAA (F) 60.4
AAATCCTTATACTAAAAACCATAT (R) 52.61
scu04vv TGTCCTCTTTCCCTCTCCCAAC (F) 64.54
CCGATGTACCAGTCTACTGTCTGAC (R) 66.22
VMC8E6 AAGGGGTTCATTTGATTGAGAG (F) 58.94
AGATTCGACATTCCTACCTACTTC (R) 61.15

3. Results
The microsatellite markers are PCR based that makes them attractive for use in genetic diversity studies and as
genetic markers in the construction of genetic maps (Dalbo et al., 2000) which requires only tens of the nanograms of
DNA or even crude DNA extracts. Template DNA is easy to obtain. Moreover, presence of easily scorable, unique
alleles and/or allele combinations, make them an ideal system for cultivar identification (Thomas and Scott, 1993;
Bowers et al., 1996; Sefc et al., 2000; Pellerone et al., 2001; Lefort et al., 2002).
Before conducting any genetic studies, optimization of concentration of different reagents and temperature regimes
used in polymerase chain reaction (PCR) is necessary. However, annealing temperature and concentration of MgCl 2
are important parameters, which need optimization. Two genomic DNA was used to optimize the PCR conditions.
Amount of template DNA strongly influences the outcome of the reaction. More than 30 ng/25 μL give the premium
amplification (Henegariu et al., 1997). However in the present studies, 100 ng/20 μL was found optimum.
Optimization of MgCl2 is an important factor for precise amplification. In these experimental studies, 2.5 mM of
MgCl2 was found optimum in 20 μL final volume.
The Mg ions binds tightly to the phosphate sugar backbone of nucleotides and nucleic acids, and variation in the
MgCl2 concentration has strong effects on nucleic acid interactions. Variations in MgCl 2 concentration below 4 mM
can improve performance of PCR by affecting specificity (higher concentrations lower the specificity, lower
concentrations raise specificity) (Blanchard et al., 1993).
Moreover, concentration of dNTPs in reaction mixture is also strongly correlated to the Mg ions concentration due to
the interaction between mononucleotides and the Mg2+. A higher concentration of Mg2+ allows amplification with a
higher concentration of dNTPs, that is not seen at lower Mg 2+ concentrations (Blanchard et al., 1993).
In PCR, 2-2.5 units of Taq Polymerase are normally used in 100 μl final volume. Higher Taq Polymerase
concentration (above 4 units/100 μL) can generate nonspecific products and may reduce the yield of the desired
product (Saiki, 1989). However, in the present study, 1 unit/20 μL reaction was used to amplify the loci without non-
specific products.
Annealing temperature is one of the most important parameters that need adjustment in the PCR. The normal range
of annealing temperature is 36-75°C. The annealing temperatures 56°C, 61°C and 58°C were found optimum to
amplify with primer pairs VVMD5, scu04vv and VMC8E6, respectively. The optimised method was found suitable
to amplify the 26 V. vinifera cultivars (Figure 1).

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15-16-17/12/2009

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 M

Figure 1. SSR profile of 26 V.vinifera DNA obtained by the primer VMC8E6, using a 3% agarose gel. M: 100 bp
DNA ladder.

4. Conclusion
It is hoped that the SSR optimized conditions for PCR and reagents described here will help in characterisation and
genetic diversity studies regarding Vitis vinifera L. Application of the method to other species may require adaptation
and possible further specific validation.
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Phenolic content and antioxidant capacity of pomegranate fruit


Walid ELFALLEHa*, Ferdaous GUASMIa, Nizar CHAIRAa, Nizar NASRIb, Yassine YAHIAa, TOUIL Leilaa, Belgacem LACHIHEBa and Ali
FERCHICHIa
a
Institut des Régions Arides de Médenine, Laboratoire d‘Aridoculture et Cultures Oasiennes, 4119, Tunisie
b
Faculté des Sciences de Tunis, Université Tunis El-Manar, Laboratoire de Biochimie, 2092, Tunisie
*
l'adresse email de l'auteur correspondant: walid.elfalleh@fst.rnu.tn

Abstract:
The aim of this study is to investigate and to compare the phenolic composition of some Tunisian pomegranates ecotypes. Peel and fresh
pomegranates extracts were used for the determination of the Phenolic content and the DPPH-ABTS scavenging activities. Highly polyphenols,
flavonoids contents in peels were confirmed and the free radical scavenging is about 3.58±0.38 (µg/ml) in peels. Antioxidant capacity value
determined by ABTS was 7.364±0.403 mM TEAC/100 g DW. Less important values of polyphenols and flavonoids were reported in juice
extracts. All of these findings confirm the nutritional value of fresh pomegranate fruits and implied that bio-active compounds from the peel might
be potential resources for the development of antioxidant function dietary food.
Keywords:, Punica granatum L., polyphenols, Flavonoids, antioxidant capacity, DPPH, ABTS+

1. Introduction:
In Tunisia, Pomegranate (Punica granatum) has been cultivated traditionally since ancient times under diverse
agroclimatic conditions. Pomegranate is well known typically in the coastal regions and in many regions inside the
country (Mars and Marrakchi, 1999). Pomegranate juice has been used as a natural astringent for treating diarrhoea
and harmful internal parasites (Das et al. 1999). Pomegranate presents a main source of potassium, folic acid and
iron. Edible seeds are a source of fibre.
Traditional medicine practitioners consider pomegranate juice as a provider of natural anti-viral, anti-fungal, and
anti-bacterial benefits. Compared to those of red wine and a green tea infusion (Vermerris and Nicholson 2006),
some pomegranate juices showed a high antioxidant activity (18-20 TEAC). Pomegranates may contain nearly three
times the antioxidants of green tea or red wine (Gil et al. 2000). Therefore, pomegranate may play a considerable
role in preventing cancer and heart disease (Aviram et al. 2002).
There are several major groups of phytochemicals. The Polyphenols is a large group of naturally occurring plant
compounds. It contains flavanoids, tannins, lignins, and stilbenes (Gee and Johnson 2001). As the name implies, the
structure of polyphenols contains at least two phenolic rings. High levels of polyphenols increase susceptibility to
oxidation, leading to decreased visual and organoleptic qualities. These compounds contribute also in an important
manner to taste and some bacteriological effects. It is thought that some polyphenols ameliorate cardiovascular
health by increasing capillary strength (Russo et al. 2001) or decreasing the risk of diseases such as arthritis and
cancer (Julie-Jurenka 2008).
Dietary antioxidants are compounds that reduce oxidative damage to the body by free radicals. They are highly
reactive chemicals that have the potential to attack critical molecules within the body, changing their chemical
structures and affecting their function.
Among ecotypes of pomegranate cultivated in Tunisia, a small number seems to be valorised and marketed locally
and internationally. The aim of this study is to investigate and to compare the chemical diversity between six
Tunisian pomegranates belonging to both valorised and non-valorised ecotypes in order to provide information
related to their juice and peel characteristics, which may be of both industrial and nutritional interest.

2. Materials and methods


2.1. Chemicals and reagents
All solvents were of reagent grade without any further purification. Trolox (6-hydroxy-2,5,7,8-tetramethylchroman-
2-carboxylic acid) was obtained from Fluka Chemical Co. (USA), DPPH (2,2-diphenyl-1-picrylhydrazyl), ABTS
(2,2‘-azino-bis-(3-ethylbenzothiazoline-6-sulfonic acid) diammonium salt), gallic acid, rutin and Folin-Ciocalteu‘s
phenol reagent were purchased from Sigma Chemical Co. (USA). Glucose and fructose were purchased from
Carlo Erba (Val de Reuil, French). The water used in HPLC and sampling was prepared with Millipore
Simplicity (Millipore SAS, Molsheim, French).All other chemicals used were of analytical grade.

2.2. Plant material


Pomegranate trees were coming from six local ecotypes. Pomegranates were randomly picked from each tree and
were included in the present study (Table. 1). Fresh pomegranates were stored at room temperature (+4 °C) for few
days until used.
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Table 1. Names and moisture content (%) of some local prospected pomegranate ecotypes.

Name (origin) Code Moisture (%) (1) Juice volume (1)


Chetoui CH 83.34 ± 3.88 abc (2) 63.84 ± 3.48 b,c
Gabsi 2 GB2 86.99 ± 3.57 a 51.72 ± 2.28 d
Gabsi 3 GB3 81.52 ± 3.77 bc 73.91 ± 3.77 a
Garsi GR 88.92 ± 2.03 a 68.10 ± 3.02 a,b
Mezzi MZ 80.08 ± 3.66 c 59.98 ± 1.09 c
Zehri ZH 86.75 ± 3.89 abc 66.25 ± 5.48 b,c
Mean ± SD (n=6) 84.60 ± 3.47 63.97 ± 7.70
(1)
Each population value is the mean of five analysis performed on different fruit samples
(2)
Superscript letters with different letters in the same column of cultivar respectively indicate significant difference
(P <0.05) analyzed by Duncan‘s multiple range test.

2.3. Extract preparations


2.3.1. Preparations of Pomegranate Juice Extract
Pomegranate juice extract was prepared as follows: The seeds of the fruit containing the intact juice sacs were
manually separated from the pericarps and the sacs, ruptured by very light agitation in an electric blender for 5-10 s.
the resulting juice was then centrifuged at 2,500 rpm for 10 min. The supernatants from the centrifugation step of
the pomegranate juice extract were recovered, filtered, aliquoted and immediately stored at -40º C prior to
experimentation.

2.3.2. Preparations of Pomegranate Peel extract


The peels were manually removed, sun-dried, and powdered. The peel powder (10 g) was extracted and stirred with
100 ml of MeOH at 30 °C for one night. The extract was filtered through Whatman no.1 filter paper for removal of
peel particles. The residue was re-extracted with 60 ml of MeOH and filtered. The pomegranate peel extracts were
pooled and concentrated under vacuum at 40 °C.

2.4. Total polyphenol and Flavonoid contents


Total phenols were estimated by the Folin-Ciocalteu assay (Jayaprakasha et al. 2001). From pomegranate juice
extract and pomegranate peel extract we take respectively a known amount of extract as volume or weight in
methanolic solution to 0.5 ml of Folin- Ciocalteu (Prolabo) reagent was added. We add 4 ml of a solution of sodium
carbonate 1M. The tubes were laid for 5 min in a water bath at 45°c and then put in a cold water bath. The reading of
the absorbance was made at 765nm using a Shimadzu 1600-UV spectrophotometer. Total phenolic contents of each
fraction were converted into mg gallic acid equivalents per 100g powder weight for the PPE and per 100ml for the
PJE.
The amount of total flavonoids in the extracts was measured spectrophotometrically following the method of
Djeridane et al. 2006. This method based on the formation of a complex flavonoid–aluminium, having the maximum
absorbance at 430 nm. Rutin was used to make a calibration curve. 1 ml of PJE and PPE was mixed with 1 ml of 2%
AlCl3 methanolic solution. After incubation at room temperature for 15 min, the absorbance of the reaction mixture
was measured at 430 nm using a Shimadzu 1600-UV spectrophotometer. The flavonoids content was expressed as
rutin equivalents in mg per g extract for the PPE or in mg per ml for the pomegranate juice extract.

2.5. DPPH radical scavenging activity


The scavenging activity on DPPH radical of pomegranate juice extract and pomegranate peel extract was determined
following the method reported by Okonogi & al.2007. The peel extracts were mixed with ethanol to prepare an
ethanolic test solution of deferent concentrations prepared from a stock solution of each pomegranate peel extract (1
mg/ml) and pomegranate juice extract. DPPH (100 µM) was dissolved in ethanol and mixed with an aliquot of 100
μl of each dilution. The mixture was shaken vigorously and left to stand for 30 min in the dark at room temperature.
After the reaction was allowed to take place in the dark for 30 min, the absorbance at 517 nm was recorded to
determine the concentration of remaining DPPH. All measurement was performed in triplicate. The radical-
scavenging activity was calculated as % inhibition from the following equation:
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 ODsample 
DPPHradicalscavenging(%)  1   100
 OD Control 

2.6. ABTS.+ radical scavenging activity


ABTS.+ Assay was based on the method of Re et al. 1999 modified. ABTS.+ radical cation was produced by reacting
7 mM ABTS solution with 2.45 mM potassium persulphate and allowing the mixture to stand in the dark at room
temperature before use. The ABTS.+ solution was diluted with ethanol to an absorbance of 0.70 ± 0.02 at 734 nm.
After addition of 25 µL of sample or Trolox standard to 2 ml of diluted ABTS .+ solution, absorbance at 734 nm was
measured at 5 min. Results were expressed as Trolox equivalent antioxidant capacity (TEAC).

2.7. Statistical analysis


Statistical analyses were performed using SPSS (version 16.0). Data were expressed as mean ± SE using ANOVA.
Differences at p<0.05 were considered statistically significant by Duncan‘s new multiple range test. The relationship
between parameter was described as Pearson correlation matrix and r² coefficient. Differences were considered
statistically significant at p<0.05.

3. Results
3.1. Total phenol and Flavonoid contents of PPE and PJE extracts
Polyphenol and flavonoid contents of six pomegranates ecotypes are shown in Table 2. Total peel polyphenols
ranged from 84.89 ± 5.02 as mg gallic acid/g dry weight basis (mg gallic acid/g DW) in MZ ecotype to 109.79 ±
4.39 mg gallic acid/g DW in GR ecotype. In juice, the highest value was in GB2 ecotype (13.70 ± 1.62 mg gallic
acid/ml) and the lesser value was 6.89 ± 1.97 mg gallic acid/ml of juice (GB3 ecotype). The total flavonoids in peels
varied from 44.83 ± 2.40 mg rutin /g DW (GB3) to 56.46 ± 1.32 mg rutin /g DW in CH ecotype with an average of
51.18 ± 4.28 mg rutin /g DW. In juice, total flavonoids ranged from 4.11 ± 0.87 mg rutin/ml of juice to 5.75 ± 0.22
mg rutin/ml with an average of 5.25 ± 0.59 5.25 ± 0.59 mg rutin/ml of juice.

3.2. DPPH and ABTS+ antioxidant capacity of PJE and PPE


Capacities of pomegranate extracts were evaluated with the DPPH and ABTS+ tests. The free radical scavenging
activity determined by DPPH was expressed as IC50. This value was the concentration of extract required to inhibit
50% of the initial DPPH free radical. Results were reported in table 2. The IC50 value is about 3.58 ± 0.38 (µg/ml).
Values are comparable in the six ecotypes. From pomegranate juice the IC 50 values ranged from 15.98 ± 0.60 to
23.98 ± 1.60 µl of juice/ml DPPH. Similar peel DPPH antioxidant capacities were reported by (Okonogi et al. 2007)
in pomegranate peel.
Antioxidant capacity values determined by ABTS ranged from 8.503 ± 0.994 TEAC/100 g DW (GR ecotype) to
6.507 ± 0.641 mM TEAC/100 g DW (MZ ecotype), with an average of 7.364 ± 0.403 mM TEAC/100 g DW (Table
2.). Less important values were reported in juice extracts, ranging from 0.467 ± 0.038 TEAC mM/100 ml juice in
GB2 ecotype to 0.857 ± 0.116 TEAC mM/100 ml juice in GR, which enclose the highest TEAC activity.
In the DPPH and ABTS methods, the antioxidant capacity of CH and GR ecotypes were slightly higher than other
ecotypes. However no significant differences between ecotypes were reported with Duncan test (Table 2.)

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Table 2. Total phenol, flavonoid contents, DPPH and ABTS of PPE and PJE extracts

CH GB2 GB3 GR MZ ZH Mean ±


SD (n=6)
TPP (GAE mg/g dry weight) peel 106.25 ± 97.72 ± 87.33 ± 109.79 84.89 ± 101.73 ± 97.95 ±
5.76 ab 4.93 bc 5.55 cd ± 4.39 a 5.02 d 5.16 ab 10.05
(GAE mg/ml juice) juice 10.93 ± 13.70 ± 6.89 ± 11.26 ± 10.59 ± 11.15 ± 10.75 ±
0.59 b 1.62 a 1.97 c 0.65 b 0.58 b 0.63 b 2.20
TF (RE mg/g dry weight) peel 56.46 ± 50.69 ± 44.83 ± 55.56 ± 50.01 ± 49.53 ± 51.18 ±
1.32a 3.29 b 2.40 c 2.60 a 1.74 b 1.17 b 4.28
(RE mg/ml juice) juice 5.75 ± 5.52 ± 4.11 ± 5.63 ± 5.30 ± 5.21 ± 5.25 ±
0.22a 0.48a 0.87b 0.32a 0.29a 0.08a 0.59
DPPH (IC50 µg/ml) peel 3.20 ± 3.60 ± 4.30 ± 3.40 ± 3.60 ± 3.40 ± 3.58 ±
0.70a 0.80a 1.50 a 0.90 a 1.00 a 1.10 a 0.38
(IC50 µl/ml) juice 15.98 ± 18.08 ± 23.98 ± 18.08 ± 19.38 ± 18.08 ± 18.93 ±
0.60c 1.00b 1.60a 0.30b 1.20b 1.00b 2.70
ABTS (TEAC mM/100g dw) peel 8.447 ± 6.683 ± 6.510 ± 8.503 ± 6.507 ± 7.540 ± 7.364 ±
1.586a 0.712b 0.84b 0.99a 0.64b 0.470a 0.403
(TEAC mM/100 ml juice) juice 0.613 ± 0.467 ± 0.473 ± 0.857 ± 0.567 ± 0.707 ± 0.614 ±
0.110bc 0.038c 0.04c 0.11a 0.08bc 0.057b 0.033
Each value in the table is represented as mean ± SE (n=3).
Superscript letters with different letters in the same column of cultivar respectively, indicate significant difference (P <0.05) analyzed by Duncan‘s multiple
range test.

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4. Discussion
The consumption of a plant-based or phytochemical-rich diet has been associated with a reduced risk of chronic
human illness such as certain types of cancers, inflammation, and cardiovascular and neurodegenerative diseases
(Aviram et al. 2002) A natural source of phenolic compounds, pomegranate is loaded with antioxidants such as
tanin polyphenol flavonoid vitamins C and some other dietetic compounds. Among ecotypes of pomegranate
cultivated in Tunisia, a small number seems to be valorized and marketed.
In addition to sugar, protein and minerals, plants containing natural antioxidants are of particular interest because
some toxicological and nutritional studies have linked some synthetic antioxidants to cancer and heart diseases
(Onyeneho and Hettiarachchy 1992). Total peel polyphenols of pomegranate are about 97.95 ± 10.05 GAE mg/g
dry weights and 10.75 ± 2.20 GAE mg/ml juice, respectively for peel and juice of the prospected Tunisian
ecotypes. The total flavonoids in peels average 51.18 ± 4.28 mg rutin /g DW. In juice, total flavonoids are about
5.25 ± 0.59 mg rutin/ml of juice. Because of the multiple reaction characteristics and mechanisms involved in
the estimation of the total antioxidants, no single method could accurately reflect all antioxidants in a mixed
system due to the complex nature of phytochemicals (Chu et al. 2000). In this experiment, the ABTS method was
used to confirm the results from the DPPH method assay since both methods are based on a similar antioxidant
mechanism and the extracts used in both tests were methanol-soluble. All pomegranate extracts are comparable
without significant differences. Antioxidant activity presented as IC50 (DPPH) and TEAC equivalent (ABTS+)
are correlated in peel extracts (Fig. 1a). The relationship between TEAC values and IC 50 of the samples was non-
linear. However, the plot of logarithmic values of IC50 against TEAC gave good correlation in peel R2= 0.778.
Nevertheless, we note that there is no correlation between TEAC values and IC50 of the juice samples (R2=0.227)
(Fig. 1b). We can explain this finding by the fluctuations in the phenolic content and antioxidant capacity in
storage as reported by Piljac-Zegarac et al. 2009 and during experiment. In fact, it is known that biological
variability between cultivars of fruit, as well as cultivation conditions, and extraction methods can all affect the
level of bioactive components in juice.

Fig. 1 Correlation of antioxidant activity of fruit extract from DPPH (IC50) and ABTS (TEAC) assay in pomegranate peel (a)
and juice (b).
Correlations coefficients of total phenols and total flavonoids to ABTS+ and DPPH assay are shown in Table 3.
Results showed that flavonoids in peel and juice are highly correlated (p < 0.01) with DPPH assay and ABTS
assay. Total polyphenols in peel are also significantly correlated (p < 0.05) with ABTS assay. Flavonoid contents
in juice are also significantly correlated (p < 0.05) with DPPH assay. Therefore both total flavonoids and total
polyphenols contributed to the antioxidant capacities of pomegranate extracts in peels and juices. Results clearly
confirm that peel extract contains more antioxidants than the juice extract, which are confirmed with ABTS + and
DPPH assay. The results implied that bio-active compounds from the peel might be potential resources for the
development of antioxidant function dietary food.
Table 3 .Correlation coefficients of the contents of total polyphenol and flavonoids to DPPH and ABTS+ assay
TPP (peel) TPP (juice) FL (peel) FL (juice)
DPPH (peel ) -0,722 -0,706 -0,869* -0,938**
DPPH (juice) -0,713 -0,788 -0,864* -0,960**
ABTS+(peel ) 0,920** 0,221 0,853* 0,613
+
ABTS (juice) 0,714 0,17 0,603 0,465
*. Correlation is significant at the 0.05 level.
**. Correlation is significant at the 0.01 level.

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Etude de la conservation de la sève de palmier dattier « Legmi » par pasteurisation,


lyophilisation et ajout des additifs alimentaires
ZIADI Manel 1,3, MRABET Abdessalem 2, HAMROUNI Nedia 2 et FERCHICHI Ali 2
1- Laboratoire d‘Ecologie et de Technologie Microbienne (LETMI), Institut National des Sciences Appliquées et de Technologie (INSAT),
BP 876, 1080 Tunis, Tunisie.
2- Laboratoire d‘Arido-cultures et de Cultures Oasiennes, Institut des Régions Arides (IRA), 4119, Médenine, Tunisie.
3- Département de bio-industries, Institut Supérieure de Biologie Appliquée de Médenine (ISBAM), 4119 Médenine, Tunisie.

Résumé
Le Legmi fraichement collecté constitue une excellente boisson naturelle rafraîchissante. Cependant, sa consommation reste limitée dans le
temps et dans l‘espace. En effet, ce produit est très fermentescible grâce à l‘activité de la flore indigène. L‘essai de conservation par
pasteurisation a montré que ce procédé entraine une élimination totale des coliformes totaux et des levures et moisissures mais l‘indice de
brunissement augmente légèrement. La lyophilisation conserve les caractéristiques physico-chimiques du produit mais la charge microbienne
reste relativement importante (8,4 106 UFC/mL). L‘ajout des additifs alimentaires en plus du traitement thermique semble être le procédé le
plus adopté pour la conservation de ce produit.
Mots clés : Additifs alimentaires, conservation, Legmi, lyophilisation, pasteurisation.

1. Introduction
La culture du palmier dattier est concentrée dans les régions arides au sud de la méditerranée et dans la frange
méridionale du proche orient depuis le sud de l‘Iran à l‘est jusqu‘à la cote atlantique de l‘Afrique du nord à
l‘ouest. En Tunisie, le palmier dattier un marqueur identitaire de l‘agriculture oasienne et de l‘histoire de la
population du sud : Kébili, Tozeur, Gabès.
Outre les dattes, le palmier dattier est utilisé pour ces nombreux sous produits tels que les palmes, le tronc, les
régimes, le liffe et la sève (A. Chehma et al., 2001 ). La sève ou « legmi » est un produit phoénicicole obtenu
par incision du bourgeon à la cime du palmier. C‘est un liquide clair riche en sucre et contient aussi des
minéraux (sodium, potassium, phosphore…), des vitamines, essentiellement la vitamine C, des protéines et de la
matière grasse.
L‘activité d‘extraction de la sève à partir des palmiers est une pratique répondue dans le monde entier, et qui
peut être appliquée sur n‘importe quel type de palmier. Bien qu‘elle soit proscrite par les autorités en Tunisie, on
assiste à une augmentation de l‘effectif des palmiers dattiers exploités, surtout dans les oasis littorales du Sud-
Est.
Cette pratique est toujours effectuée selon des techniques purement traditionnelles, héritées d‘une génération à
une autre. De ce fait, la qualité de la sève collectée devient très liée à la technique adoptée par l‘opérateur et ce,
depuis le choix du palmier à exploiter et jusqu‘à l‘entretient et le mode de gestion. D‘autre part, la sève
fraîchement collectée demeure un produit oasien très demandé par les consommateurs, puisqu‘elle constitue une
excellente boisson naturelle rafraîchissante et nutritive. La consommation de cette sève reste, toutefois, très
limitée dans le temps et dans l‘espace. En effet, la sève perdra rapidement sa fraîcheur quelques heures après la
collecte, ce qui rend très difficile sa distribution et donc sa consommation à l‘état frais en dehors de sa zone de
production. Ceci étant du à l‘activité de la flore indigène de la sève qui s‘y développent en dégradant les sucres.
La flore de la sève a plusieurs sources : elle peut provenir soit de contamination lors de découverte de la cime à
l‘air, soit à cause de l‘existence des vecteurs de contamination (insectes, oiseaux et ravageurs). La propreté des
récipients et du matériel de collecte ainsi que l‘hygiène de collecteurs de sève constituent aussi des sources
potentielles de contamination accidentelles de la sève (Ogbulie et al. 2007). La flore microbienne responsable de
l‘altération de la qualité de la sève fraîche, peut être toujours isolée de la sève à son état frais ou même fermenté.
Shamala et al., (1988) ont isolé et identifié Saccharomyces cerevisae, Schizosaccharomyces pombe, Acetobacter
aceti, Acetobacter rancens, Acetobacter suboxydans, Leuconostoc dextranicum, Micrococcus sp., Pediococcus
sp., Bacillus sp., et Sarcinia sp. dans la sève fraîche du palmier sauvage Indien (Phoenix sylvestris). Bien que
plusieurs espèces de microorganismes soient à l‘origine de la fermentation de la sève au départ, Shamala et al.,
(1988), Atputharajah et al., (1986) et Amoa-Awua et al., (2007) ont démontré que trois grands groupes de
microorganismes peuvent être toujours isolés au cours de la fermentation spontanée de la sève : les
microorganismes producteurs d‘acides lactiques ; les microorganismes producteurs d‘éthanol et les
microorganismes producteurs d‘acide acétique.
L‘objectif de la présente étude est la conservation du Legmi par pasteurisation, lyophilisation et ajout des additifs
alimentaires.

2. Materiel et methodes
2. 1. Matériel biologique
Des échantillons de Legmi sont collectés dans la région de Mareth (Gouvernorat de Gabès). Deux variétés de
palmier dattier sont utilisées pour l‘échantillonnage Bouhatem et Bahet. La collecte des échantillons est réalisée
le matin dans des bocaux stériles qui sont acheminés au laboratoire dans une glacière. Les analyses sont
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effectuées dés l‘arrivée au laboratoire. L‘extraction et la collecte sont réalisées selon les pratiques utilisées par
les collecteurs locaux.

2.2. Analyses physico-chimiques de la sève


L‘acidité du Legmi est déterminée par mesure du pH (pH-mètre de type InLab) et de l‘acidité titrable. Il s‘agit de
doser l‘acide citrique qui constitue l‘acide majeur de la sève par neutralisation avec une solution de soude 1/10 N
en présence de phénophtaléine. L'indice réfractométrique est déterminé à l'aide d'un réfractomètre digital (PR-
101, ATAGO). Il représente la matière sèche soluble présente dans le jus et est corrélé à la teneur en sucres. Les
concentrations sont exprimées en % Brix à 20°C.
Les protéines ont été dosées par la méthode Bradford. Le pouvoir antioxydant est déterminé par la mesure de
l‘absorbance à 517 nm après réaction de l‘échantillon avec le DPPH (2,2‘-diphenyl-picrylhydrazul).
L‘indice de brunissement est déterminé par la mesure de l‘absorbance à 420nm. La teneur en polyphénols est
déterminée par la méthode de Follin.
La teneur en eau est déterminée par séchage de 100 mL de Legmi fraîche à 105°C pendant 24h.
La viscosité est mesurée sur un échantillon de Legmi frais (20 mL), en utilisant un viscosimètre de type
Brookfield (MODEL DV-E, MA, USA).

2.3. Analyses microbiologiques


Le dénombrement de la microflore est effectué sur les échantillons de Legmi. Après homogénéisation et dilution
convenables les dénombrements suivants ont été effectués : La flore aérobie mésophile totale sur milieu Plate
Count Agar (PCA). L‘ensemencement est effectué en profondeur et l‘incubation est effectuée pendant 72 h à
30°C. Les coliformes totaux sur gélose désoxycholate à 1‰. L‘ensemencement est réalisé en profondeur et
l‘incubation est effectuée à 37°C pendant 24 h. Les levures et moisissures sur milieu Sabouraud au
chloramphénicol. L‘ensemencement est effectué en surface par étalement de 0,1 mL de l‘inoculum et
l‘incubation est réalisée à 25°C pendant 5 jours.

2.4. Traitement de conservation et étude de la stabilité


La pasteurisation a été effectuée dans un bain marie thermostaté à 63°C pendant 30 min. Les échantillons ainsi
pasteurisés sont immédiatement refroidis. La manipulation de ces échantillons est réalisée en conditions stériles.
Les échantillons de Legmi avec ajout des additifs alimentaires (acide ascorbique et acide citrique) sont
pasteurisés en utilisant le même barème signalé précédemment
La lyophilisation de Legmi est effectué dans un lyophilisateur de paillasse Bioblock. Des échantillons de Legmi
sont transvasé dans des boites de Pétri en verre. L‘épaisseur du liquide ne devant pas passer 3mm. Les boites
sont placées dans le lyophilisateur en suivant la température et le vide. A la sortie du lyophilisateur le Legmi est
réhydraté dans de l‘eau distillée stérile à fin de pouvoir effectué les analyses nécessaires.

3. Résultats et discussion
3. 1. Caractérisation physico-chimique du Legmi frais
Des échantillons de Legmi collecté dans la région de Mareth ont fait l‘objet d‘analyses physico-chimiques
(Tableau 1). Le pH des échantillons présente une valeur proche de la neutralité, cette valeur coincide avec celle
trouvée par Ben Thabet et al., (2007). Gaabeb (2009) a montré que le pH de Legmi frais est indépendant de la
variété et de la saison et qu‘il est toujours proche de neutralité lorsque le Legmi est fraichement collecté. Le
Legmi de type Bouhattem possède l‘acidité la plus élevée en comparaison avec celui issu de variété Baht. La
variabilité de pH et de l‘acidité entre les échantillons de deux types de Legmi peut être due à une différencce
dans les précautions d‘extraction et de conservation adoptées par les collecteurs et les vendeurs.
Les deux variétés de Legmi étudiées présentent le même degré Brix. D‘après Gaabab (2009), le Brix de Legmi
varie suivant la saison et la variété de palmier. En effet, le Legmi de saison du printemps a un dégré Brix plus
élévé que celui extrait pendant l‘hiver. Ceci peut être expliqué par le fait que pendant le printemps il y a plus
d‘exposition des palmes au soleil donc la photosynthèse est plus favorisé, par suite la sève élaboré contiendra
plus des sucres.
La teneur en eau de deux types de Legmi est de l‘ordre de 85%. La légère différence entre les deux variétés peut
être due à plusieurs causes telles que la quantité élevée d‘eau d‘irrigation du palmier, l‘heure de la journée de
l‘extraction du Legmi et l‘ajout de l‘eau au Legmi après sa collection.
Le sodium, potassium et phosphore sont présents à différents concentrations dans les. En effet, le Legmi de Baht
est plus riche en minéraux que celui de Bouhattem. Par ailleurs, le potassium est l‘élément minéral le plus
dominant dans le Legmi indifféramment de variété. Nos resultat concordent avec ceux de Ben Thabet (2007). De
plus, on a détecté la présence des substances actives (saponosides, alcaloïdes et composés phénoliques) dans le
deux échantillons de Legmi analysés.

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Tableau 1 : Comparaison des caractéristiques physico-chimiques de deux types de Legmi.


Paramètres Baht Bouhattem
pH 6,91 6,26
Brix 14 14
Acidité (%) 1 0,8
Teneur en eau 85,32 87,07
Teneur en protéines (mg/l) 54,701 30,527
Indice de brunissement (DO420) 1,44 1,623
Teneur en cendres (%) 7,125 4,975
Teneur en matière organique (%) 92,875 95,025
Sodium (ppm) 0,6835 0,6337
Potassium (ppm) 1,2849 0,7890
Phosphore (mg/l) 0,1304 0,0969
Alcaloïdes Présence (+) Présence (+)
Flavonoïdes Absence (-) Absence (-)
Dérivés phénoliques Absence (-) Absence (-)
Saponosides Présence (+) Présence (+)
A fin de mieux caractériser le Legmi une étude du comportement rhéologique a été effectuée par la mesure de la
viscosité apparente en fonction de la vitesse d‘agitation (Figure 1). La viscosité diminue avec l‘augmentation de
la vitesse d‘agitation ce qui témoigne que le Legmi frais est un liquide non Newtonien.
35

30

25
Viscosité (cP)

20

15

10

0
0 20 40 60 80 100
Vitesse d'agitation (rpm)

Figure 1 : Variation de la viscosité en fonction de la vitesse d‘agitation d‘un échantillon de Legmi.

3.2. Effet du traitement de conservation sur les caractéristiques physico-chimiques et microbiologiques du


Legmi
Un échantillon de Legmi a été pasteurisé à une température de 63 pendant 30min. Ce barème de pasteurisation
est adopté suite aux travaux de Atputharajah et al., (1985) qui ont montré que c‘est le meilleur barème de
pasteurisation qui peut conserver les caractéristiques organoleptiques de la sève. Ce résultat a été confirmé par
Gaabeb (2009). Au cours de pasteurisation il ya une légère élévation de pH. La pasteurisation n‘a aucun effet sur
la teneur en sucre étant donné que le Brix de Legmi ne varie mais on note une faible diminution de teneur en eau
et une faible diminution de teneur en protéines. La pasteurisation entraine une légère augmentation de l‘indice de
brunissement à cause de réaction de Maillard due au contact de sucres avec les acides aminés. Ces résultats
concordent avec celles de Gaabeb (2009). Suparat (2003) a montré qu‘il y‘a augmentation des sucres totaux et
des solides solubles totaux dans la sève de palmier, en utilisant une température de 70°C à 100°C pendant 10 à
20 minutes.
Sur le plan microbiologique, le barème de pasteurisation (63°C, 30min) entraine une élimination totale des
coliformes totaux et des levures et moisissures.
Le traitement par lyophilisation conserve le pH de Legmi et son acidité. Il ya une diminution considérable de la
teneur en eau puisque le principe de lyophilisation est le séchage à froid. On note aussi une légère diminution de

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la teneur en protéines qui passe de 30,5mg/l à 29,3 mg/l. cette diminution pourra être du à la dénaturation des
protéines par le traitement thermique lors de la sublimation (dessiccation secondaire).
La charge microbienne a diminué après le traitement de lyophilisation. Cette diminution est due à différentes
variations de la température au cours de ce traitement thermique mais cette charge reste proche à celle de Legmi
frais.
Le traitement par l‘acide ascorbique (300mg/l) et l‘acide citrique en plus de la pasteurisation à abaisser le pH,
mais il a gardé les autres caractéristiques invariables.

Tableau 2 : Caractéristiques du Legmi avant et après traitement de conservation


Non traité Pasteurisé Lyophilisé Pasteurisé+additifs
pH 7,05 7,45 6,42 6,03
Brix 14 14 8 14
Teneur en eau% 85 84,72 10,375 85,62
Acidité% 0,8 0,6 0,6 0,9
Indice de brunissement 0,818 1,047 0,361 1,11
Teneur en protéines mg/l 54,7 50,98 29,309 50,00
9 6
Germes totaux (UFC/ml) 1,50 10 7 8,4 10 -
Coliformes totaux (UFC/ml) 1,10 10 6 Absence 1,68 105 Absence
7 6
Levures et moisissures (UFC/ml) 3,50 10 Absence 3,5 10 Absence

3.3. Etude de la stabilité de Legmi au cours de la conservation


Pour étudier la stabilité du Legmi au cours de la conservation, des échantillons de Legmi pasteurisé et lyophilisé
ont été stockés à une température de 37°C pour accélérée le vieillissement. Un suivi de la flore totale, levures et
moisissures et des coliformes totaux a été effectué (Figure 2). Ainsi on note que pour le Legmi pasteurisé la
courbe d‘évolution de flore totale en fonction du temps commence à augmenter pour atteindre un optimum puis
diminue à partir de 4ème jour de stockage. Par contre, dans le cas du Legmi lyophilisé, les germes totaux
diminuent considérablement ceci est due au fait que la lyophilisat est pauvre en eau qui est un élément essentiel
pour le développement microbien.
Les levures et moisissures initialement absentes dans le Legmi pasteurisé se développe pour atteindre un
maximum au 4ème jour de la conservation puis elle diminue pour s‘annuler. Les levures et moisissures
augmentent progressivement en fonction du temps dans le Legmi lyophilisé puis on note une diminution à partir
de 6ème jour.
La charge en coliformes totaux est nulle au départ pour le Legmi pasteurisé et il n‘ya pas développement tout au
long de la période de stockage. Pour le Legmi lyophilisé initialement chargé en coliforme, la charge microbienne
est plus ou moins stable.

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3 9,4

2,5 9,2
Log UFC/mL

Log UFC/mL
2 9

8,8
1,5
8,6
1
8,4
0,5
8,2
0
0 2 4 6 8
0 5 10 15
Temps (j)
Temps (j)
A

2 9
8
7
1,5

Log UFC/mL
Log UFC/mL

6
5
1 4
3
0,5 2
1
0
0
0 2 4 6 8 10 12 0 2 4 6 8 10
Temps (j) Temps (j)

6 1
5 0,8
Log UFC/mL

Log UFC/mL

4
0,6
3
0,4
2
0,2
1
0
0 0 5 10 15 20 25
0 2 4 6 8 Temps (j)
Temps (j)
C

Figure 2 : Evolution de la flore totale (A), Levures et Moisissures (B) et coliformes totaux (C) du Legmi
pasteurisé (♦) et lyophilisé (×).

4. Conclusion
L‘objectif de ce travail était d‘étudier la conservation de la sève du palmier dattier en appliquant la
pasteurisation, la lyophilisation et l‘ajout des additifs alimentaires. La sève ainsi collectée a fait l‘objet d‘une
caractérisation microbiologique et physico-chimique. Les analyses physico-chimiques a montré la richesse du
produit en sucres, minéraux et en substances actives. Le Legmi présente une activité anti-oxydante importante
(pourcentage d‘inhibition de l‘ordre de 68 ,32%). Le Legmi frais est très chargé en microorganismes. La valeur
de la charge en flore totale est de 1, 55 109 UFC/ml, en levures et moisissures de 3,5 10 7 UFC/ml et pour les
coliformes totaux de 1,1 106 UFC/ml.

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L‘essai de conservation de Legmi par pasteurisation a montré que le barème adopté (63°C pendant 30min)
conserve le pH, les sucres et les protéines tandis qu‘il augmente légèrement l‘indice de brunissement. Il entraine
une élimination totale des coliformes totaux et des levures et moisissures. La lyophilisation conserve le pH de
Legmi son acidité. La charge microbienne a légèrement diminué après le traitement de lyophilisation. L‘ajout
des additifs alimentaires en plus de la pasteurisation a entrainé une élimination totale des levures et moisissures
et des coliformes totaux.

5. Références bibliographiques
Amoa-Awua WK, Sampson E, Tano-Debrah K. 2007. Growth of yeasts, lactic and acetic acid bacteria in palm
wine during tapping and fermentation from felled oil palm (Elaeis Guineensis) in Ghana. Journal of Applied
Microbiology, 102, 599-606.
Atputharajah JD, Widanapathirana S, Samarajeewa U. 1986. Microbiological and biochemistry of natural
fermentation of coconut palm sap. Food Microbiology, 3, 273-280.
Ben Thabet I, Attia H, Besbes S, Deroanne C, Francis F, Drira N, Blecker C. 2007. Physicochemical and
functional properties o f typical Tunisian drink: date palm sap (Phoenix dactylifera L.). Food Biophysics, 2, 76–
82.
Chehma A. Longo HF.2001. Valorisation des Sous-produits du palmier dattier en Vue
de leur Utilisation en Alimentation du Bétail. Rev. Energ. Ren. : Production et Valorisation – Biomasse, (2001)
59-64.
Gaabeb N. 2009. Contribution à l‘étude des caractéristiques de la sève de palmier dattier (Phoenix dactylifera) :
Extraction, et fermentation du Legmi, Mastère, Faculté des Sciences de Tunis.
Ogbulie TE. Ogbulie JN. Njoku HO. 2007. Comparative study on the microbiology and shelf life stability of
palm wine from Elaeis guineeses and Raphia hookeri obtained from Okigwe, Nigeria. African Journal of
Biotechnology, 6, 914-922.
Shamala TR, Sreekantiah KR. 1988. Microbiological and biochemical studies on traditional Indian palm wine
fermentation. Food Microbiology, 5, 157-162.
Suparat T. 2003. Effect of High Pressure and heat treatments on palm sap quality. Master of Science. Thesis in
Food Technology.

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Diversité des huiles essentielles de l’armoise blanche de la Tunisie présaharienne


Haouari Mohsen et Ferchichi Ali
Laboratoire d‘Aridoculture et Cultures Oasiennes. Institut des Régions Arides de Médenine. ELFJE 4119, Tunisia

Résumé :
L‘analyse de la composition chimique de l‘huile essentielle de 18 provenances d‘armoise blanche, du domaine présaharien de la Tunisie, a
permis d‘identifier une centaine de composés dont une vingtaine est décrite pour la première fois dans cette huile. Le pourcentage de
monoterpènes dans l‘huile varie entre 33.2% et 94.7% alors que celui des sesquiterpènes varie entre 3.5% et 62.27%. Parmi les 18
échantillons d‘huiles essentielles, les monoterpènes constituent la fraction majoritaire dans 12 d‘entre eux avec des pourcentages supérieurs à
57% de l‘huile totale. Pour 3 échantillons la fraction de sesquiterpènes est majoritaire avec des pourcentages supérieurs à 54% de l‘huile
totale. Les 3 échantillons restants ont une composition équilibrée en monoterpènes et sesquiterpènes.
La disposition géographique des provenances, en fonction des différentes classes de composés chimiques majoritaires (monoterpènes et
sesquiterpènes), montre que dans l'huile des provenances septentrionales il y a une grande proportion de sesquiterpènes alors que les
provenances méridionales donnent une huile essentiellement composée de monoterpènes
Mots clès : huiles essentielles, Artemisia herba-alba, Tunisie présaharienne

1. Introduction
L'armoise blanche est un caméphyte de la famille des asteraceae. Cette famille est représentée en Tunisie par 89
genres et 254 espèces (Nabli 1989) parmi les quels le genre Artemisia qui intègre, dans notre pays, 5 espèces:
Artemisia arborescens, Artemisia atlantica, Artemisia vulgaris, Artemisia campestris et Artemisia herba-alba.
L'armoise blanche a été décrite pour la première fois par Asso en 1779 qui en fait une seule et unique espèce.
Plusieurs variétés ont été décrites pour cette espèce comme la var. oranescis dans le sud oranais, var. huguetti sur
le littoral marocain, var. communis et desertii dans le sud Tunisien (Ferchichi 1997).
En Tunisie, l'armoise blanche est absente des zones littorales Nord, de la vallée de la Medjerda ainsi que des
monts de Kroumirie (Nabli 1989). Elle est présente depuis l'étage bioclimatique semi aride jusqu'au saharien
(entre 400mm et 90mm de pluviosité annuelle). Elle est indifférente à l'altitude (Ferchichi 1997)
Le "chih" est traditionnellement connu pour ses vertus thérapeutiques. Il est utilisé en infusion pour faire face à
diverses maladies en particulier celles du tube digestif. C'est un vermifuge, un antidiabétique et un purgatif
(LeFloc'h 1983).
En Afrique du nord c'est une espèce très utilisée en médecine traditionnelle et est très adoptée et reconnue pour
ses capacités curatives (Jouad et al. 2001; ElKar 2003). Parmi les propriétés trouvées à l'armoise blanche on cite
la forte activité de l'extrait aqueux et de l'huile essentielle vis-à-vis de l'agent causal de la leishmaniose (Hatimi
et al. 2001). Après administration par voie orale il s'avère que l'extrait aqueux des feuilles de l'armoise blanche
réduit significativement le taux de glucose sanguin (Al-Khazraji et al. 1993; Al-Shamaony et al. 1994; Marrif et
al. 1995) et l'utilisation clinique de cet extrait comme antidiabétique a été testée et montre une grande efficacité
vis-à-vis du diabète insipide (Al-Waili 1986). Les huiles essentielles de l'armoise blanche ont aussi une activité
inhibitrice vis à vis de beaucoup de bactéries pathogènes (Yashphe et al. 1979).
Durant les décennies précédentes, les études sur l‘armoise blanche ont essentiellement concerné l‘étude de la
variabilité de ses huiles essentielles. Leur composition, dans différentes parties du monde ont révélé un haut
degré de polymorphisme de ses huiles conduisant ainsi à la définition de plusieurs chémotypes.
En Espagne les monoterpènes hydrocarbonés ainsi que les monoterpènes oxygénés forment les classes de
composants les plus abondants dans l‘huile essentielle de l‘armoise blanche cependant, pour quelques
provenances, les sesquiterpènes composent la majeure partie de l‘huile (reference). Le camphre, le cinéole, le p-
cymène et la davanone sont les composés majoritaires de l‘huile en Espagne. Deux types d‘huiles ont été
retrouvées en Israël et au Sinaï. Elles sont de type cinéole-thujane-bornane et de type pinane (référence).
En Jordanie, les monoterpènes réguliers sont prédominants et les composés majoritaires sont l‘α- et β- thujones.
Ces huiles sont ainsi classées comme étant de type thujone (référence).
Le Maroc est le leader mondial des exports des huiles essentielles de l‘armoise blanche. Dans ce pays 16
chémotypes ont été définis (référence), parmi eux 12 ont les monoterpènes comme composés majoritaires et 4
sont majoritairement composés de sesquiterpènes.
En Algérie, les monoterpènes sont majoritaires dans l‘huile, essentiellement le camphre, l‘α- et β- thujones, le
cinéole et les dérivés du chrysanthényl (référence). En Tunisie les monoterpènes oxygénés sont les composés
majeurs de l‘huile essentielle de l‘armoise blanche extraite des parties aériennes des plantes des régions arides
référence).

2. Matériel et méthodes
Matériel végétal :
Les parties aériennes de l‘armoise blanche ont été collectées à partir de plantes mises en culture sur une parcelle
à l‘IRA, Médenine. Les plantes sont originaires de la Tunisie présaharienne.

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Tous les échantillons ont été séchés à l‘ombre pendant 15 jours. L‘huile essentielle a été extraite par
hydrodistillation et conservée à 12°C.

Analyse GC et GCMS :
L‘analyse en chromatographie gazeuse a été réalisée avec un chromatographe de typa Agilent-HP6890
incorporant une colonne DB-5. Le gaz vecteur utilisé est l‘hélium à un débit de 1ml/min et le détecteur est de
type FID.
La GCMS a été réalisée dans le même système de chromatographie gazeuse couplé à un spectromètre de mase
haute résolution Waters Micromass Autospec Ultima opérant en mode IE (70eV).
L‘identification des composés a été réalisée en tenant compte des indices de rétention (IR) et des spectres de
fragmentation.
Analyse des données :
Le pourcentage de chaque pic par rapport à l‘huile totale a été calculé sans facteurs de correction. L‘analyse
hiérarchique a été réalisée moyennant le logiciel XLStat v2009.3.02 (Addinsoft).

3. Résultats et discussion
L‘analyse de l‘huile essentielle de 18 provenances d‘armoise blanche a révélé la présence de 106 composés dont
100 ont été identifiés. Le pourcentage de composés identifiés dans chaque huile varie entre 93.5% et 100%.
Parmi les composés identifiés 66 sont décris pour la première fois, à notre connaissance, dans l‘huile essentielle
de l‘armoise blanche en Tunisie. 21 composés n‘ont pas été auparavant décris dans l‘huile essentielle de cette
plante aromatique.
Parmi la centaine de composés identifiés, une dizaine (eucalyptol, thujones, chrysanthénone, camphre, bornéol,
acétate de chrysanthényl, acétate de sabinyl, éthers davaniques, davanone) peuvent être considérés comme les
composés principaux de l‘huile essentielle de l‘armoise blanche avec des concentrations supérieures à 10% de
l‘huile totale (Erreur ! Source du renvoi introuvable.).
L‘eucalyptol constitue un composé majeur dans l‘huile des provenances AIN2, GH2, S1 et TT5. Dans
l‘échantillon TT5 l‘eucalyptol représente même plus de 26% de l‘huile totale.
Les α et β thujones sont présentes dans presque tous les échantillons. Dans l‘échantillon OZ1 ils composent plus
de 60% de l‘huile totale. L‘α-thujone est plus abondante que la β-thujone pour la majorité des provenances. Seul
l‘échantillon GH2 est composé d‘un pourcentage de α- et β-thujones sensiblement identique.
La chrysanthénone représente un composé principal dans trois huiles (B32, DT2, GF4). Sa valeur maximale est
observée pour la provenance B32 (Tataouine) avec 17.37% de l‘huile totale.
Dans la présente étude, 5 provenances ont un pourcentage de camphre supérieur à 10%. La provenance dont
l‘huile est la plus riche en camphre est HCH2 (17.81% de l‘huile totale). Pour 7 provenances on note une
absence totale de ce composé dans l‘huile.
Le bornéol est observé à des teneurs supérieures à 10% de l‘huile totale dans une seule provenance qui est TT5
de la région de Tataouine. Pour les autres provenances, le taux du bornéol est généralement très faible.
L‘acétate de chrysanthényl est le composé principal de la provenance GB1 uniquement. C‘est un composé
présent dans presque toutes les huiles étudiées à des concentrations plus ou moins élevées.
L‘acétate de sabinyl est présent à de fortes concentrations dans les provenances AIN2, DR1, DT2, GB1 et
HCH3. La teneur la plus forte est observée dans l‘huile de la provenance DR1 (22.46% de l‘huile totale).
Les éthers davaniques et la davanone constituent les seuls sesquiterpènes présents à des teneurs supérieures à
10% des huiles essentielles étudiées.
La teneur des éthers davanique dépasse 10% de l‘huile totale des provenances B32, BA4 et GF4.
La davanone est le sesquiterpène le plus abondant dans l‘huile essentielle de l‘armoise blanche. Sa teneur
dépasse 20% de l‘huile totale chez la provenance B32. Ce composé est présent dans 11 provenances à des
teneurs supérieures à 2%.
La subdivision des composés de l‘huile essentielle en différentes classes (Tableau 1) permet de voir que le
pourcentage de monoterpènes non oxygénés varie de 0.4% pour la provenance KH5 à 6.8% pour la provenance
AIN2. Le pourcentage de monoterpènes oxygénés va de 31.5% (GF4) à 89.9% (GH2). Le pourcentage total de
monoterpènes varie entre 33.2% (B32) et 94.7% (GH2).
Le pourcentage de sesquiterpènes varie entre 1.48% (TT5) et 14.4% (DT4) alors que celui des sesquiterpènes
oxygénés varie entre 0.9% (OZ1) et 55.8% (B32). Le pourcentage total de sesquiterpènes varie entre 3.5% (TT5)
et 62.27% (B32).
Parmi les 18 échantillons d‘huiles essentielles, les monoterpènes constituent la fraction majoritaire dans 12
d‘entre eux avec des pourcentages supérieurs à 57% de l‘huile totale (Tableau 1). Pour les échantillons B32, GF4
et KH5 la fraction de sesquiterpènes est majoritaire avec des pourcentages supérieurs à 54% de l‘huile totale. Les
échantillons restants (BA4, DT4, HCH3) ont une composition équilibrée en monoterpènes et sesquiterpènes.

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Les monoterpènes oxygénés et les sesquiterpènes oxygénés constituent la fraction majoritaire des huiles riches
respectivement en monoterpènes et en sesquiterpènes (Tableau 1).

Tableau 1 : Pourcentage de monoterpènes et de sesquiterpènes dans l‘huile essentielle des différentes


provenances d‘armoise blanche
AI B B D D D F1 G G G G H H K O R S1 T
N 32 A R T T A B F4 H C C H Z F3 T
2 4 1 2 4 1 1 2 H2 H3 5 1 5
Monoterpènes 6. 0. 2. 1. 3. 2. 4. 3. 1. 2 4. 6.6 1.8 0. 5. 3. 3. 2.
hydrocarbonés 82 7 29 94 64 21 78 02 08 88 9 3 43 64 98 34 95
Monoterpènes 82 32 41 76 53 48 72 53 79 31 89 81. 44. 39 87 64 87 88
oxygénés .9 .5 .1 .0 .7 .4 .4 .8 .2 .5 .9 82 72 .0 .7 .1 .5 .6
3 9 4 9 1 2 7 3 9 1 7 9 1 2 7
Total des 89 33 43 78 57 50 77 56 80 33 94 88. 46. 39 93 68 90 91
monoterpènes .7 .2 .4 .0 .3 .6 .2 .8 .3 .5 .7 51 55 .5 .4 .0 .8 .6
5 9 3 3 5 3 5 5 7 9 3 9 6 2
Sesquiterpène 7. 6. 4. 9. 5. 14 6. 8. 4. 7. 3. 7.8 7.1 14 4. 4. 5 1.
s 02 45 08 68 76 .4 88 59 9 79 22 5 9 .2 71 23 48
hydrocarbonés 4
Sesquiterpène 2. 55 45 10 33 31 14 30 13 51 1. 3.2 42. 39 0. 24 1. 2.
s oxygénés 35 .8 .7 .6 .0 .7 .5 .0 .9 .5 36 8 89 .0 99 .7 9 06
2 3 3 3 3 3 6 7 6 9
Total des 9. 62 49 20 38 46 21 38 18 59 4. 11. 50. 53 5. 29 6. 3.
sesquiterpènes 37 .2 .8 .3 .7 .1 .3 .6 .8 .3 58 13 08 .3 7 .0 9 54
7 1 1 9 3 8 2 6 6 2
L‘analyse hiérarchique de la composition chimique des huiles essentielles des 18 provenances d‘armoise
blanche, en se basant sur la distance euclidienne et la méthode UPGMA, donne un dendrogramme (Figure 1) qui
permet de distinguer 3 classes :
la première classe, composée des provenances DR1 et OZ1, se distingue par un taux très élevé en α-thujone
(34.42% pour DR1 et 42.23% pour OZ1). La provenance DR1 se caractérise, en plus, par sa richesse en sabinyl
acétate (22.46%) et la provenance OZ1 par sa forte teneur en β-thujone (22.44%) ;
la deuxième classe, composée de 10 provenances, se distingue par la présence de la davanone et par une forte
teneur en camphre, eucalyptol et éthers davaniques ;
la troisième classe, composée des provenances HCH2, F1, GH2, AIN2, TT5 et S1, se distingue par l‘absence
totale de la davanone dans l‘huile essentielle.
1800
1600
1400
sse
Cla

Classe 3
1

1200
Dissimilarité

Classe 2

1000
800
600
400
200
HCH2
HCH3

AIN2
GH2
GA1

GB1
DR1

KH5
BA4
OZ1

DT4

DT2
GF4

0
B32

RF3

TT5
S1

F1

Figure 1 : Classification hiérarchique des différentes provenances d‘armoise blanche en fonction de la


composition chimique de leurs huiles essentielles.

Pour évaluer la contribution de chaque composé chimique dans la subdivision des provenances en classes une
analyse en composantes principales a été réalisée en ne prenant en compte que les composés majoritaires. L‘ACP
montre que les deux premiers axes absorbent 65.83% de la variabilité totale. Cinq composés chimiques ont un
pourcentage de contribution à la définition de l‘axe F1 supérieur à 10%, ce sont la davanone, les éthers
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davaniques, le camphre, l‘eucalyptol et le bornéol (Tableau 2). La variabilité représentée sur l‘axe F2 est
essentiellement due à l‘α-thujone, bornéol, sabinyl-acétate, eucalyptol et à la β-thujone.

Tableau 2 : Contribution des différentes variables à l‘ACP de la composition chimique des huiles essentielles
F1 (%) F2 (%)
eucalyptol 13.926 11.220
α-thujone 4.553 28.885
β-thujone 8.355 10.265
chrysanthénone 8.877 8.366
camphre 15.594 5.982
bornéol 12.171 16.761
cis-chrysanthényl acétate 1.479 0.033
sabinyl acétate 0.112 15.669
éther davanique 17.155 2.711
davanone 17.778 0.107

La représentation obtenue (Figure 2) permet de retrouver les différentes classes définies grâce à l‘analyse
hiérarchique. Cette représentation montre que l‘α-thujone permet de définir la première classe. La 2ème classe est
définie grâce à quatre composés qui sont le cis-chrésanthényl acétate, la chrysanthénone, la davanone et les
éthers davaniques. La 3ème classe peut être caractérisée par le camphre, l‘eucalyptol et le bornéol.

Biplot (axes F1 et F2 : 65,83 %)


8
Classe 1
6
DR1
4 OZ1 α-thujone
sabinyl acétate
β-thujone
F2 (22,66 %)

2 GB1 HCH3 Classe 2


GA1 DT2
GH2AIN2 F1 KH5 RF3
0 DT4
chrysanthényl davanone
HCH2 éther davanique
camphre acétate
-2 S1 eucalyptol GF4 BA4
B32
chrysanthénone
bornéol
-4 TT5
-6
-8
Classe 3
-10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10 12
F1 (43,17 %)

Figure 2 : Disposition des provenances d‘armoise blanche suite à l‘ACP en fonction de la teneur de l‘huile en
composés majoritaires

La classification hiérarchique des provenances en fonction de la teneur de leur huile en monoterpènes et en


sesquiterpènes montre deux classes (Figure 3)
la première classe, composée de 9 provenances (GB1, DR1, F1, AIN2, HCH2, OZ1, S1,
GH2, TT5) est caractérisée par une huile constituée à plus de 75% de monoterpènes ;
la 2ème classe est composée de 9 provenances. Pour ses provenances l‘huile est composée d‘un mélange de
monoterpènes et de sesquiterpènes. Cette classe peut être subdivisée en deux groupes. Le 1 er groupe est composé
des provenances RF3, DT4, DT2 et GA1. Pour ces provenances le taux des monoterpènes est supérieur au taux
des sesquiterpènes. Le 2ème groupe est composé des provenances B32, GF4, KH5, BA4 et HCH3 pour les quels
les sesquiterpènes prédominent dans la composition de l‘huile essentielle.

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3000

2500

2000

Dissimilarité 1500

Classe 1

Classe 2
1000

Groupe 2
Groupe 1
500

HCH2

HCH3
AIN2

GH2

GA1
GB1
DR1

KH5
BA4
OZ1

DT4
DT2

GF4
B32
RF3
TT5
F1

S1
Figure 3 : Analyse hiérarchique en fonction de la teneur de l‘huile en moneterpènes et en sesquiterpènes

L‘ACP réalisée en se basant sur la composition de l‘huile en monoterpènes et en sesquiterpènes montre que les
deux premiers axes absorbent 89.03% de la variabilité totale. La représentation obtenue (Figure 4) permet de
distinguer un groupe de provenances à droite de l‘axe F1 caractérisé par la prédominance des monoterpènes dans
l‘huile et un autre groupe, situé à gauche de l‘axe F1, correspondant aux provenances ayant une huile composée
d‘un mélange plus ou moins équilibré en monoterpènes et sesquiterpènes.
3 Biplot (axes F1 et F2 : 89,03 %)
2
DT4
MH: monoterpènes hydrocarbonés
1 KH5 SH DR1 HCH2 MO: monoterpènes oxygénés
GA1 F1 AIN2
MH MO OZ1 SH: sesquiterpènes hydrocarbonés
F2 (19,40 %)

0 SO: sesquiterpènes oxygénés


GF4 HCH3 SO RF3 GB1 S1
DT2 GH2
-1 B32 TT5
BA4
-2

-3
-5 -4 -3 -2 -1F1 (69,63
0 1
%) 2 3 4

Figure 4 : Analyse en composante principale en fonction de la teneur de l‘huile en monoterpènes et en


sesquiterpènes
L‘ensemble de ces résultats permet de définir trois classes de provenances :
La première classe est composée de 9 provenances qui sont AIN2, DR1, F1, GB1, GH2, HCH2, OZ1, S1 et TT5.
L‘huile essentielle de ces provenances est à dominante monoterpénique (plus de 75% de l‘huile totale) ;
la deuxième classe est composée de 5 provenances qui sont B32, BA4, GF4, HCH3 etKH5. L‘huile essentielle
de ces huiles est à prédominante sesquiterpénique ;
la troisième classe est composée de 4 provenances qui sont DT2, DT4, GA1 et RF3. Pour ces provenances
l‘huile est composée d‘un mélange assez équilibré de monoterpènes et de sesquiterpènes.

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Biplot (axes F1 et F2 : 69,53 %)


5
4
OZ1
3 Noyau thujane GH2

F2 (22,63 %)
2 Autres DR1 F1
1 HCH2
HCH3KH5DT4 Noyau AIN2
0 DT2 camphène Noyau p-
-1 B32 GA1 GB1
menthane
-2 GF4 Noyau Noyau RF3 S1TT5
BA4 pinane Acycliques
-3 Furane
-4
-5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6 7 8
F1 (46,90 %)

Figure 5 : ACP de l‘huile essentille de l‘armoise blanche en fonction de sa teneur en différents noyaux
monoterpéniques

4. Discussion
La présente étude a permis d‘identifier 100 composés dans l‘huile essentielle de l‘armoise blanche. Parmi ces
composés une vingtaine est décrite pour la première fois dans l‘huile essentielle de cette plante. La présence d'un
grand nombre de nouveaux composés dans l'huile essentielle de cette espèce est toujours observée. Ainsi, en
Algérie (Dob et Benabdelkader 2006) ce sont 21 composés qui ont été décrits pour la première fois et en
Espagne (Salido et al. 2004) 17 composés le sont… En totalité plus de 150 composés chimiques différents ont
été reportés dans l'huile essentielle de l'armoise blanche. Cette diversité chimique remarquable intervient, entre
autres, dans le cadre d'une défense constitutive élevée en réponse à un environnement pauvre (Amiot 2005). Les
mécanismes générateurs de cette diversité agissent essentiellement sur deux niveaux: au niveau génétique par
mutation directe du gène de synthèse modifiant le composé produit ou par la mutation d'un gène régulateur
modifiant les quantités produites et aussi au niveau individuel par modification de la distribution de ces
composés au sein des différents organes de la plante (Theis et Lerdau 2003).
L‘analyse hiérarchique et l‘ACP ont permis de subdiviser les provenances en 3 grands groupes. Le premier
groupe est caractérisé par la dominance des monoterpènes (plus de 75% de l‘huile totale). Cette très grande
concentration de monoterpènes a été observée en Tunisie avec 87.77% de l‘huile totale (Akrout 2004), en
Algérie avec plus de 80% de l‘huile totale (Vernin et al. 1995; Dob et Benabdelkader 2006), au Sinaï avec
88.9% de l‘huile totale (Feuerstein et al. 1986) et en Espagne (Salido et al. 2004).
Le deuxième groupe est caractérisé par l‘abondance des monoterpènes (plus de 50% de l‘huile totale) et la
présence des sesquiterpènes à des concentrations supérieures à 20%. Ce type d‘huiles a été décrit en Tunisie
(Neffati et al. 2008), en Jordanie (Hudaib et Aburjai 2006) et en Espagne (Feuerstein et al. 1988; Salido et al.
2004).
Le troisième groupe de provenances est celui dont l‘huile est composée à plus de 50% de sesquiterpènes. Ce type
de composition a été observé uniquement chez quelques provenances d‘Espagne (Salido et al. 2004).
Parmi les 18 provenances étudiées, 10 ont une composition similaire à celle des huiles essentielles de l‘armoise
blanche retrouvée en bibliographie. L‘échantillon DR1 a les thujones et le sabinyl acétate comme composés
majeurs comme d‘autres huiles extraites à partir d‘autres localités de la Tunisie (Neffati et al. 2008). Les
échantillons DT4, F1, GA1, KH5, OZ1 et RF3 ont un seul composé majoritaire qui est la thujone. Ces
échantillons ont leur équivalent au Maroc et en Jordanie (Lamiri et al. 1997; Hudaib et Aburjai 2006). Une huile
à prédominance de thujones et camphre (échantillon HCH2) est retrouvée au Maroc (Lamiri et al. 1997) et une
huile où prédomine l‘eucalyptol, le camphre et le bornéol (échantillon TT5) a été décrite en Israël (Feuerstein et
al. 1986). Le chémotype le plus répandu chez l‘armoise blanche est composé d‘eucalyptol et camphre et a été
retrouvé dans l‘échantillon S1 ainsi qu‘au Maroc, en Espagne et en Israël (Feuerstein et al. 1986; Feuerstein et
al. 1988; Lamiri et al. 1997). Les 8 échantillons restants (AIN2, B32, BA4, GB1, GF4, GH2 et HCH3) ont une
composition originale. L‘association des différents composés majoritaires dans ces huiles n‘a pas été décrite
ailleurs.

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Etude du séchage naturel de quelques cultivars de figuier (Ficus carica L.) du sud
tunisien
Emna FALEH 1*, Hanen MTAWAA1, Mhemed MNIFI et Ali ERCHICHI 1
1 . Laboratoire d‘Arido-culture et cultures oasiennes, Institut des Regions Arides Medenine, 4119, Tunisie.
(*) Auteur correspondant Adresse e-mail: emnafaleh@yahoo.fr

Résumé :
Le séchage est l‘une des plus anciennes méthodes de conservation des aliments. Il permet de conserver de bons aliments naturels, d‘avoir
tout au long de l‘année des aliments sains, vite préparés et délicieux et de réaliser des économies. De plus, les fruits séchés, bien conservés à
l‘abri de la lumière, gardent leur saveur et leur valeur nutritive pendant environ un an. Dés lors, la maitrise de la technique du séchage
demeure nécessaire pour avoir un produit biologique de bonne qualité pouvant être consommé localement ou destiné à l‘exportation.
Le présent travail constitue une contribution à la compréhension, par modélisation, des mécanismes de transfert de masse, lors du séchage du
fruit du figuier, afin de faciliter l‘opération de séchage aux agriculteurs. En fait, le modèle de séchage une fois déterminé permettra la
détermination du temps nécessaire pour une teneur en eau finale bien déterminée. Ainsi, l‘identification des coefficients de diffusion des
cultivars de figues étudiés est effectuée par simple confrontation des résul.tats du modèle établi aux résultats expérimentaux.
Mots clés : Coefficient de diffusion, Figue (Ficus carica L.), Fruit, Modèle mathématique, Séchage naturel.

Abstract:
Drying is one of the oldest methods of food conservation. It makes it possible to preserve good natural foods to have healthy food throughout
the year, quickly prepared and delicious and to realize savings. Moreover, the dried fruits preserved safe from the light well and keep their
savor and their food value during a year approximately. Consequently, the control of the drying technique remains required to have a good
quality of a biological product which can be consumed locally or for export intended.
This work constitutes a contribution to understanding, by modeling, of mass transfer mechanisms during the fruit of the fig tree drying, in
order to facilitate the drying operation to the farmers. In fact, the drying model will allow the determination of the necessary time for a well
defined final water content. Thus, the identification of the diffusion coefficient is carried out by simple confrontation of the results of the
model established with the experimental results.
Key words: Diffusion coefficient, Fig (Ficus carica L.), Fruit, Mathematical model, Natural drying.

1. Matériel végétal
Les cultivars ayant été choisis pour le test de séchage sont les suivants : Bayoudi (BYD), Khdouri (KHD),
Safouri (SAF), Jbeli (JBL), Hamouri (HAM), Sawoudi (SWD), Sawoudi Bedri (SWD-B), Tayouri jwayed
(TYR-P), Ragoubi (RAG) et Zidi (ZID). Ces échantillons proviennent de la collection de l‘IRA. Tous ces
échantillons de figues étudiés proviennent de la récolte de l‘année 2006.

2. Méthodologie et étude du procédé de séchage des figues


2.1. Conduite du séchage
Le diamètre et le poids moyen des échantillons sont respectivement 4,31 cm et 43,66 g. La teneur en eau est
déterminée par la méthode officielle numéro 934,06 (AOAC, 1990). La valeur moyenne initiale de cette dernière
était de 74,59 %. La température ambiante est mesurée à l‘aide d‘un thermomètre ordinaire.
Le séchage a eu lieu au mois d'Août 2006 à l'institut des régions arides (IRA) située au Sud Tunisien dans la
région d'Elfjé à Médenine. La variation de la température de l'air ambiant sous la serre en tulle durant un jour
typique de la période du séchage est représentée par la figure 1. La température fluctue entre 29 et 40° C et les
valeurs maximales sont atteintes entre 10 am et 16 pm.

Figure 1. Variation de la température de l'air ambiant en un jour typique du mois d'Août à l'IRA.

2.2. Modélisation des cinétiques de séchage


En général, la préférence est donnée à des équations alliant la précision à la simplicité. Mais comme ces deux
objectifs ne peuvent généralement pas être atteints simultanément, il s‘agit souvent de trouver un compromis
entre ces deux exigences. Ainsi, on se propose d‘utiliser deux types de modélisation. Le premier consiste à créer
de nouveaux modèles (modélisation par expression) où les cinétiques de séchage sont établies par le logiciel

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Table Curve 2D v5.01. Le second consiste à valider des hypothèses de comportements prédits à partir de
modèles préalables (exploration de modèles existants).
Dans ces modèles, le rapport d‘humidité (MR) était simplifié à M/M0 au lieu de (M - Me) / (M0 - Me), où M0,
M et Me sont respectivement la teneur initiale d‘humidité, celle après un temps t et celle à l‘équilibre, puisque
l'humidité relative de l‘air de séchage fluctue continuellement dans des conditions sèches du soleil (Diamante &
Munro, 1993).
Le coefficient de corrélation (R2) est l‘un des premiers critères pour prévoir la meilleure équation qui décrit les
courbes de séchage. En plus de R2, le paramètre statistique ki-carré réduit (χ2) est utilisé pour améliorer la
précision de lissage, et la racine carrée de la moyenne des erreurs carrées (RMSE) a été employée pour améliorer
la précision de lissage. La régression non linéaire a été employée pour obtenir les valeurs des différents
paramètres de chaque modèle. Les valeurs les plus élevées de R2 et celles les plus basses de χ2 et de RMSE
montrent les meilleurs paramètres convenables (Ozdemir & Devres, 1999; Akpinar et al., 2003).

3. Résultats et discussion
3.1. Les modèles établis par expression
Dans le présent travail, on a considéré le modèle le plus simple, qui sera traduit par le système d'équations le plus
facile à manipuler et à traiter.
Les équations et leurs paramètres statistiques (R2, χ2 et RMSE) correspondant aux modèles de séchage des dix
cultivars de figues étudiés sont récapitulés dans le tableau 1. Ce tableau présente aussi l‘équation qui décrit la
cinétique moyenne du séchage des cultivars de figues du Sud Tunisien.

Tableau 1. Equations et coefficients de corrélation R2 des modèles des cinétiques de séchage des dix cultivars de
figues étudiés.
Cultivars Equations des modèles R2 χ2 RMSE
BYD 1/MR = 1,033 + 0,01t 0,991 0,00048 0,06637
KHD MR = 1,014 – 0,058t0, 5 0,987 0,00051 0,02139
SAF MR = -1,053 e 0,092 √t 0,982 0,00063 0,00013
JBL 1/MR = 1,023 + 0,012t 0,984 0,01109 0,38488
HAM MR2 = 0,926 – 0,091t0, 5 0,978 0,00090 0,00555
SWD-B 1/MR = 1,007 + 0,008t 0,988 0,00057 0,06828
SWD 1/MR = 1,012 + 0,007t 0,986 0,00046 0,05007
TYR-P MR = -0,9772 e 0,0082t 0,982 0,00099 0,05942
RAG MR = -0,9851 e 0,009t 0,989 0,00048 0,00808
ZID MR = -0,9743 e 0,009t 0,987 0,00095 0,07629
Modèle générale 1/MR = 1,021 + 0,012 t 0,986 0,00049 0,02110
MR : humidité relative (%) ; t : temps (h).

Dans tous les modèles, les valeurs de R2 sont supérieures à 0,97 indiquant un bon ajustement. Les faibles valeurs
des χ2 et des RMSE sont en faveur de l‘efficacité des modèles.
Dans le but d‘élaborer un modèle générale pour les cultivars de figues du Sud Tunisien, les moyennes des
teneurs relatives d‘humidité des dix cultivars étudiés ont fait l‘objet des analyses statistiques. Ainsi, la
comparaison entre l‗évolution de l‘humidité relative expérimentale et celle déterminée par le modèle adéquat est
représentée par la figure 2.

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MR = f(temps)
Rank 1 Eqn 43 y -1=a+bx
r2 =0.98596268 DF Adj r 2 =0.98448507 FitStdErr=0.022128657 Fstat=1404.7733
a=1.0213603
b=0.012405371
1 1

0.9 0.9

0.8 0.8

MR MR
0.7 0.7

0.6 0.6

0.5 0.5

0.4 0.4
0 25 50 75 100 125
temps (h)

Figure 2. Comparaison entre l‗évolution de l‘humidité relative expérimentale et celle déterminée par le modèle adéquat des
cultivars de figues tunisiens.

Sur cette figure, sont représentés les résultats numériques découlant du modèle mathématique (courbe continue)
à coté des résultats expérimentaux (points).
3.2. Les modèles établis par exploration
Pour ce second type de modélisation, on a utilisé les mêmes paramètres statistiques pour tester l‘efficacité des
modèles (R2, χ2 et RMSE) et les huit modèles testés sont récapitulés dans le tableau 2.
Tableau 2. Modèles mathématiques testés pour les cinétiques de séchage de la figue.
Nom de modèle Equation du modèle Références
Lewis MR = exp (-kt) Ayensu (1997)
Henderson & Pabis MR = a exp (-kt) Akpinar et al. (2003)
Page MR = exp (-ktn) Karathanos & Belessiotis (1999)
Logarithmique MR = a exp (-kt) + c Yaldiz et al. (2001)
Modèle à deux Termes MR = a exp (-k0t) + b exp (-k1t) Togrul & Pehlivan (2004)
Exponentielle MR = a exp (-kt) + (1 - a) exp (-kat) Midilli & Kucuk (2003)
à deux termes
Verma et al. MR = a exp (-kt) + (1 - a) exp (-gt) Verma et al. (1985)
Wang & Singh MR = 1 + at + bt2 Wang & Singh (1978)
Dans tous les modèles, les valeurs de R2 étaient supérieures à 0,99 indiquant un ajustement plus performant que
celui fourni par les modèles issus de l‘activité de modélisation par expression. Généralement les valeurs de R 2, χ2
et de RMSE étaient respectivement entre 0,97 et 0,99; 0,0003 et 0,0066; 0,016 et 0,080 (Tableau 3).
Le modèle à deux termes et celui de Verma et al. (1985) sont les modèles qui donnent la valeur la plus élevée de
R2. Selon ces résultats, le modèle de Verma et al. (1985) est appliqué avec succès au séchage naturel de six
cultivars de figue tunisien parmi dix.
Tableau 3. Coefficients des modèles adéquats décrivant la teneur en eau réduite en fonction
du temps de dix cultivars de figue étudiés.
Cultivars Modèle choisi R2 χ2 RMSE
BYD Two-term 0,99912 0,00032 0,01688
KHD Verma et al. 0,99885 0,00044 0,01984
SAF Two-term 0,99849 0,00044 0,02016
JBL Verma et al. 0,99847 0,00066 0,02357
HAM Two-term 0,99863 0,00075 0,02352
SWD-B Two-term 0,99944 0,00031 0,01624
SWD Verma et al. 0,99942 0,00033 0,01703
TYR-P Verma et al. 0,99877 0,00052 0,02142
RAG Verma et al. 0,99897 0,00048 0,02044
ZID Verma et al. 0,99901 0,00049 0,02050
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Les formules obtenues suite à la détermination des constantes et le choix des modèles sont représentés par le
tableau 4.

Tableau 4. Formules des modèles des cinétiques de séchage des dix cultivars de figues étudiés obtenues par
exploration des modèles existants.
Cultivars Formules des modèles des cinétiques de séchage
BYD MR = 0,367exp (-0,00097t) + 0,5971exp (-0,0146t)
KHD MR = 0,8706exp (-0,0072t) + (1-0,8706)exp (-0,00627t)
SAF MR = 0,3972exp (-0,00141t) + 0,5525exp (-0,0228t)
JBL MR = 0,8525exp (-0,00985t) + (1-0,8525)exp (-0,00839t)
HAM MR = 0,1035exp (-0,5358t) + 0,8969exp (-0,0112t)
SWD-B MR = 0,00542exp (0,0223t) + 0,9754exp (-0,00715t)
SWD MR = 0,9413exp (-0,00499t) + (1-0,9413)exp (-0,00469t)
TYR-P MR = 0,00085exp (0,0328t) + (1-0,00085)exp (0,00003t)
RAG MR = 0,9783exp (-0,00896t) + (1-0,9783)exp (-0,00876t)
ZID MR = 0,9572exp (-0,00973t) + (1-0,9572)exp (-0,0093t)

3.3. Détermination de la diffusivité effective


La diffusivité effective est calculée par la méthode des pentes. Elle est déterminée en traçant les données
expérimentales du séchage en terme logarithmique (Lomauro et al., 1985).
Ainsi, le calcul de la diffusivité effective devient facile à réaliser et dont l‘expression finale sera comme suit :
k2 r 2
Deff 
2
Durant le séchage de la figue, les diffusivités effectives spécifiques des cultivars séchés sont récapitulées dans le
tableau 5.
Tableau 5. Diffusivités effectives des dix cultivars de figues séchées.
Cultivar BYD KHD SAF JBL HAM SWD-B SWD TYR-P RGB ZID
Deff 2,53 1,75 1,55 2,23 1,14 9,45 5,35 5,97 2,73 5,45
(m2/s) 10-9 10-9 10-9 10-9 10-9 10-10 10-10 10-10 10-10 10-10
Les diffusivités effectives se situent en général pour les aliments entre 10 -11 et 10-9 m2/s (Madamba et al., 1996).
Pour les cultivars de figues étudiés, cette diffusivité varie légèrement selon les cultivars, la plus faible
correspond à RGB (2,73 10-10 m2/s), alors que la plus importante, apparaît dans le cas du cultivar BYD (2,53 10 -
9
m2/s).

4. Conclusion et discussion
La confrontation expérience-théorie a permis de conclure que les modèles des cinétiques de séchage de la figue
du Sud Tunisien déterminés par les deux types de modélisation (par expression et par exploration) sont
adéquats. Néanmoins, et malgré les légères différences des valeurs des coefficients de corrélation R2, de χ2 et de
RMSE, les équations établies par l‘activité de modélisation sont plus simples et plus faciles à manipuler et à
traiter que ceux des modèles d‘exploration. Alors, elles peuvent être utilisées avec succès pour la description du
processus de séchage. Les différences de pertes en eau entre les cultivars s‘expliquent non seulement par la
nature du fruit, leur épaisseur, leur teneur initiale en eau, mais également par la texture de la pulpe. Les
cinétiques des séchages et leurs modèles adéquats diffèrent d‘un fruit à un autre.
Différents modèles ont été établis, dont celui de Henderson pour la banane et la mangue (Talla et al., 2001).
La confrontation expérience-théorie a permis entre autres d‘identifier les coefficients de diffusion de l‘eau dans
la figue à sécher en fonction de la teneur en eau.
Tableau 6. Diffusivités effectives de la figue et d‘autres fruits.
Fruits Diffusivité effective (m2/s) Références
Abricot 8,90 10-10 – 1,30 10-09 Mahmutoglu et al. (1995)
Raisin 7,91 10-10 – 2,50 10-09 Doymaz & Pala (2002)
Mûrier 2,32 10-10 – 2,76 10-09 Maskan & Gogus (1998)
Pruneau 4,30 10-10 – 7,60 10-10 Sabarez & Price (1999)
Figue 7,77 10-10 – 2,45 10-09 Babalis & Belessiotis (2004)
Figue 2,47 10-10 Doymaz (2005)
Figue 2,73 10-10 - 2,53 10-9 Présent travail

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Le tableau 6 montre les valeurs de la diffusivité effective (Deff) des figues étudiées dans le présent travail
comparées à d‘autres fournies par la littérature. Il est facile de remarquer la cohérence des valeurs obtenues dans
le présent travail et celles de la littérature.
Avec les coefficients de diffusion obtenus, le modèle établi pour chaque cultivar est capable de simuler pour des
conditions expérimentales données, la teneur en eau globale de la figue au cours du séchage. Aussi, il serait
intéressant de tester nos modèles à plus grande échelle de cultivars et de fruits.

5. Références bibliographiques
Akpinar EK, Bicer Y & Yildiz C. 2003. Thin layer drying of red pepper: Journal of Food Engineering, 59, 99-
104.
AOAC. 1990. Official Methods of the Association of Analytical Chemists, 15th eds, Arlington, Virginia. USA.
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121–126.
Babalis SJ & Belessiotis VG. 2004. Influence of the drying constants and moisture diffusivity during the thin-
layer drying of figs: Journal of Food Engineering, 65, 449-458.
Diamante LM & Munro PA. 1993. Mathematical modelling of thin layer solar drying of sweet potato slices:
Solar Energy, 51, 271–276.
Doymaz I & Pala M. 2002. The effects of dipping pretreatments on air-drying rates of the seedles grapes:
Journal of Food Engineering, 52, 413-417.
Doymaz I. 2005. Sun drying of figs: an experimental study: Journal of Food Engineering, 71, 403-407.
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dried fruits: Journal of Agricultural Engineering Research, 74, 355-361.
Lomauro CJ, Bakshi AS & Labuza TP. 1985. Moisture transfer properties of dry and semimoist foods: Journal
of Food Science, 50, 397-400.
Madamba PS, Driscoll RH & Buckle KA. 1996. The thin layer drying characteristics of garlic slices: Journal of
Food Engineering, 29, 75-97.
Mahmutoglu T, Pala M & Unel M. 1995. Mathematical modelling of moisture, volume and temperature changes
during drying of pretreated apricots: Journal of Food Processing and Preservation, 19, 467-490.
Maskan M & Gogus F. 1998. Sorption isotherms and drying characteristics of mulberry (Morus alba L.):
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Midilli A & Kucuk H. 2003. Mathematical modelling of thin layer drying of pistachio by using solar energy:
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Ozdemir M & Devres YO. 1999. The thin layer drying characteristics of hazelnuts during roasting: Journal of
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Talla A, Jannot Y, Kapseu C & Nhanhou J. 2001. Étude expérimentale et modélisation de la cinétique de
séchage de fruits tropicaux: Application à la banane et à la mangue (Experimental study and modelling of the
kinetics of drying of tropical fruits : Application to banana and to mango): Sci. Aliments, 21, 499-518.
Togrul IT & Pehlivan D. 2004. Modelling of thin layer drying kinetics of some fruits under open-air sun drying
process: Journal of Food Engineering, 65, 413-425.
Verma LR, Bucklin RA, Endan JB & Wratten FT. 1985. Effects of drying air parameters on rice drying models:
Transactions of the ASAE, 28, 296-301.
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Etude de la composition en sucres totaux de deux cultivars de vigne


avant et après séchage
Elkhorchani Aicha1*, Mechlouche Ridha.2, El‘mrabt Abdesslem.1, Essid Awatef.1, Lachehib Belgacem.1, Ben yahya Laila.1 et Ferchichi Ali.1
1
Laboratoire d‘Aridoculture et Cultures Oasiennes. Institut des Régions Arides de Médenine. ELFJE 4119, Tunisia.
2
Institut Supérieur des Biotechnologies Appliqués de Médenine. ELFJE 4119, Tunisia.
*
Email, nourerahmen@yahoo.fr

Résumé :
Le présent travail s‘est intéressé à l‘étude de la teneur en sucres totaux de deux cultivars de raisin du Sud-Est tunisien (Sawoudi et Miski)
avant et après séchage. Le séchage a été effectué par deux méthodes : Séchage solaire à l‘air libre et Séchage à l‘aide d‘un séchoir solaire de
type direct. Les teneurs en sucres réducteurs ont été analysés par HPLC. Les résultats obtenus montrent que le raisin est constitué
principalement des sucres réducteurs (Glucose et Fructose) alors que le Saccharose est non détecté. A l‘état frais, les teneurs en sucres
réducteurs varient de 4,30 g/100g (cultivar Miski) à 14,54g/100g (cultivar Sawoudi). Quand à l‘état sec, les valeurs oscillent entre 6,76
g/100g (cultivar Miski) et 16,76g /100g (cultivar Sawoudi) et entre 8,73 g/100g (cultivar Miski) et 29,7 g/100g (cultivar Sawoudi)
respectivement pour le séchage solaire et le séchage par le séchoir.
Mots clés: séchage solaire, séchoir solaire direct, sucres totaux et Vitis vinifera L

Abstract: Study of the composition of total sugars of two cultivars of vine before and after drying
This work was interested in the study of total sugar content of two cultivars of grape (Sawoudi and Miski) from South-east of Tunisia before
and after drying. Drying was carried out by two methods: Solar drying with the free air and drying using a direct solar drier. The sugar
contents were analyzed by HPLC. The results obtained show that the grape is made up mainly of reducing sugars (glucose and fructose)
whereas the saccharose is not detected. In the fresh state, the sugar contents vary from 4,30 g/100g (cultivar Miski) to 14,54g/100g (cultivar
Sawoudi). When in a dry state, the values oscillate between 6,76 g/100g (cultivar Miski) and 16,76g/100g (cultivar Sawoudi) and between
8,73 g/100g (cultivar Miski) and 29,7 g/100g (cultivar Sawoudi) respectively for solar drying and drying by the drier.
Key words: direct solar drier, solar drying, total sugars and Vitis vinifera L

1. Introduction
La vigne est l‘une des plus anciennes espèces cultivées. La découverte des fossiles de vitacées datant de l‘éocène
au pliocène prouve l‘existence de cette famille depuis le début du tertiaire (Huglin & Schneider, 1998). C‘est une
plante économique avec de bonnes caractéristiques agricoles. Les raisins sont principalement traités pour extraire
du jus, du vin ou des raisins secs (Zhang et al, 2001).
Les fruits pulpeux (Prunes, raisins, pommes, abricots, cerises, fraises, bananes, figues, etc.) sont relativement
riches en eau et en sucres. Il en résulte que leur conservation en l‘état à température ordinaire est généralement
difficile.
Le séchage solaire, un moyen de préservation des aliments, a été considéré comme un des secteurs les plus
prometteurs pour l‘utilisation de l‘énergie solaire (Sreekumar et al, 2008). La saveur et la majeure partie de la
valeur nutritive est conservée et concentrée.
Les produits séchés peuvent être conservés pendant plusieurs mois. En plus, un produit séché pèse environ 1\6
du produit alimentaire frais. Ils n‘ont pas besoin d‘équipement spécial pour le stockage et sont faciles à
transporter (El Mokretar et al, 2004).

2. Matériel et Méthodes
La conduite de séchage
Pour cette étude, on s‘est intéressé uniquement à deux variétés de raisin; variété Miski et variété Sawoudi. La
technique utilisée est celle du séchoir solaire de type direct.
Le séchage a eu lieu au mois du Novembre 2008 à l‘Institut des Régions Arides (IRA) situé au Sud Tunisien
dans la région d‘Elfjé à Médenine. La collecte des fruits est effectuée le matin ; les fruits de deux variétés Miski
et Sawoudi, destinés au séchage, sont répartis en une seule couche dans l‘enceinte de séchage relative à un
séchoir solaire. D‘autres fruits de mêmes variétés sont exposés directement aux rayons solaires.

Détermination de la teneur en sucres par HPLC


5 g, pour chaque cultivar de raisin, ont été dilués avec 25ml d‘eau ultra pure. Après centrifugation pendant 15
min à 7500 tr, les échantillons (surnageant) ont été analysés par HPLC en utilisant un chromatographe de type
Knauer model Welchrom « Asteris ».
Après une première filtration sur papier filtre pour éliminer les particules les plus grosses, on effectue une
seconde filtration par un microfiltre de 0,45 µm (microfiltration). 20 μl sont injectés dans le système
chromatographe. La séparation s‘effectue sur une colonne Erosphère 100 C18 17 μm, 250 x 4,6 mm. La
détection a été effectuée par un réfractomètre de type K-2301. Le solvant utilisé est l‘acétonitrile 80% avec un
débit de 1,2 ml/min.
La quantification se fait par comparaison des aires obtenues avec celles des standards

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(Méthode de l'étalon externe). Les concentrations sont calculées par la formule suivante :
Cech (mg/Kg) = Ceta * (Aech /
Avec : Aeta)
Céch : concentration de l‘échantillon
Céta : concentration de la solution étalon
Aéch : aire du pic de la solution d‘échantillon
Aéta : aire du pic de la solution étalon.

3. Résultats
Teneur en sucre de cultivar Miski

Miski soleil Miski séchoir


Teneurs en sucres (g/100g

10
8
6
MS)

4
2
0

Jours de séchage

Figure 1. Evolution de la teneur en sucres réducteurs de la variété Miski au cours du séchage.

Le taux de sucres réducteurs augmente au cours de temps de séchage (Figure1). En effet, pour le séchage à l‘air
libre, les teneurs en sucres augmentent progressivement et le taux de sucres du cultivar Miski, vers le septième
jour du séchage au soleil est de l‘ordre de 6,76 g/100g MS.
Comparativement au séchage au soleil, le séchage avec un séchoir solaire accroit, également, les concentrations
en sucres réducteurs. Une différence est observable entre le séchage au soleil et celui avec un séchoir solaire ceci
peut être du au fait que le séchage au soleil est influencé par plusieurs facteurs de l‘environnement.

Teneur en sucres de cultivar Sawoudi


Teneurs en sucres (g/100g

Sawoudi soleil Sawoudi séchoir


35
30
25
MS)

20
15
10
5
0

Jours de séchage
Figure 2. Evolution de la teneur en sucres réducteurs de la variété Sawoudi au cours du séchage.

L‘influence de la méthode de séchage est remarquable pour le deux variétés essentiellement sur la teneur en
sucres réducteurs. En fait, la teneur en sucres de la variété Sawoudi fraiche est de l‘ordre de 14,54 g/100g MF.
Cette teneur augmente légèrement après séchage au soleil et est devenue 16,76 g/100g MS, tandis qu‘après
séchage avec un séchoir solaire cette teneur a augmentée considérablement et est devenue 29,7 g/100g MS.

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4. Discussion
Une étude effectuée par Faleh (2007), sur la Caractérisation pomologique et chimique et aptitude au séchage de
quelques cultivars de figuier (Ficus carica L.) du sud tunisien, montre que la comparaison de la composition
moyenne de la figue sèche et fraîche permet de révéler que le séchage accroît la concentration en nutriments. Les
teneurs de la figue sèche en minéraux sont à peu près deux fois plus importantes que ceux du fruit frais. Les
sucres sont quatre fois plus concentrés dans la figue sèche que celle fraîche.
Cette étude est confirmée par notre étude concernant l‘effet de séchage sur la teneur en sucres réducteurs. Ce
paramètre a subit une augmentation au cours de séchage indépendamment à la méthode adoptée ; prenons
comme exemple la variété Sawoudi qui a une teneur en sucres, à l‘état frais, de l‘ordre de 14,54g/100g tandis
que, après sept jours de séchage avec un séchoir solaire direct, cette teneur est devenue 29,7g/100g. Cette
augmentation peut être expliquée par le fait que le séchage a concentré les sucres présents dans le raisin ; La
saveur et la majeure partie de la valeur nutritive est conservée et concentrée (El Mokretar et al, 2004).
Les travaux de Spatariu et al 2007 sur les fruits de trois variétés de pomme importées de Hollande qui ont
soumis au séchage, ont montré que les fruits séchés concentrent la matière sèche, et les principaux constituants
des fruits y sont présents à des taux élevés. Ainsi, les fruits séchés sont donc riches en glucides (sucres) c‘est-à-
dire 3 à 4 fois ce que l‘on trouve dans les fruits frais.
De plus, dans le cas de séchage naturel au soleil, le rayonnement solaire est employé pour évaporer l'humidité
dans le produit. Toutefois, le séchoir solaire réduit au minimum presque tous les problèmes trouvés pendant le
séchage naturel au soleil, améliorant, ainsi, la qualité du produit sec (Murthy, 2008).

5. Conclusions
A la lumière de ces résultats, on peut conclure que la teneur en sucres réducteurs augmente au cours de séchage
pour le deux variétés étudiées. L‘analyse des sucres réducteurs montre une différence entre le raisin frais et le
raisin sec d‘une part et le raisin séché au soleil et celui séché avec un séchoir solaire d‘autre part
Concernant les techniques de séchage, le séchage avec un séchoir solaire direct est meilleur et préférable
comparé au séchage naturel au soleil. En fait, les produits alimentaires sèchent plus vite dans un séchoir solaire
qu‘à l‘air libre.

6. Références
El. Mokretar. S, Miri.R, Belhamel .M. 2004. Etude du bilan d‘énergie et de masse d‘un séchoir de type serre,
applications au séchage des produits agroalimentaires. R. Energ. Ren. Vol. (2004). 109-123.
Faleh E. 2007. Caractérisation pomologique et chimique et aptitude au séchage de quelques cultivars de figuier
(Ficus carcia L.) du sud tunisien. Institut Supérieur de Biotechnologie de Monastir. 105 pages.
Huglin P. & Schneider C. 1998. Biologie et écologie de la vigne. Edition technique et documentation. Lavoisier,
Paris, 2èmme édition. 370 pages.
Murthy. M.VR. 2008. A review of new technologies, models and experimental investigations of solar driers.
Renew Sustain Energy Rev (2008).
Spatariu S.C, Alexa I.C, Finaru A. L. 2007. Influence du séchage sur la composition chimique des différentes
variétés de pommes. SCIENTIFIC STUDY & RESEARCH ♦ Vol. VIII (4) ♦ 2007. 445-450
Sreekumar A, Manikantan P.E, Vijayakumar K.P. 2008. Performance of indirect cabinet dryer. Energy
conversion and management 49 (2008). 1388-1395.
Zhang H. Y, Tao. Q, Wang. H and Li. C.L. 2001. Studies on preservation of two cultivars of grapes at controlled
temperature. Lebensm- Wiss, u-Technol, 34, 502-506.

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Incidence de la température de cuisson sur la composition en sucres des jus des dattes
littorales tunisiennes (Phoenix dactylifera L.)
Mtaoua Hanen, Jaouadi Rim, Sadok Zeineb, Lacheheb Belgacem et Ferchichi Ali
Laboratoire d‘arido-culture et cultures oasiennes, Institut des Régions Arides de Medenine.
Tel: 75 633005, Fax: 75633006, e-mail: hanen-mtaoua@voila.fr

Résumé :
L‘analyse des sucres par HPLC a montré l'absence de saccharose dans les jus préparés à partir de deux variétés littorales des dattes (Lemsi et
Bou-Hattem), seuls les sucres réducteurs, glucose et fructose, sont révélés. Les concentrations de ces sucres varient proportionnellement
avec l‘augmentation de la température de cuisson par comparaison au témoin chez les deux variétés. Ces concentrations s‘élèvent de 11,76
g/100ml à 18,51g/100ml pour le fructose et de 10,16 g/100ml à 12,40 g/100ml pour le glucose chez la variété Lemsi respectivement pour les
témoins et les jus extraits à 60°C. De même pour le jus de Bou-Hattem, la concentration en glucose augmente de 8,11 g/100ml à 18,37
g/100ml et le fructose de 8,15 g/100ml à 17g/100ml.
Une faible diminution est observée à la température de 100°C. Cette réduction peut être due à la réaction de Maillard. En effet, la haute
température et la présence des sucres réducteurs et des acides aminés accélèrent la vitesse de cette réaction.
Mots clés: dattes littorales, jus, procédé d‘extraction, sucres.

1. Introduction
Le palmier dattier (Phoenix dactylifera L.) est l‘une de plantes les plus anciennement cultivées dans le monde.
Sa culture remonte à environ 6000 années. Il a été cultivé dans les régions arides et semi-arides chaudes du
globe. Le palmier dattier est, le plus souvent, la principale production de rente d'oasis en zones désertiques. Les
dattes sont à la fois un aliment complet et complexe avec plus de 90 oligo-éléments (Al-houti et al., 1995; Al-
houti et al., 1997 ; Al-Shahib& Marshall, 2002; Al-Shahib & Marshall, 2003).
En Tunisie, le secteur des dattes enregistre une tendance assez nette à l‘augmentation de la production. Au cours
de la compagne 2008, la production tunisienne a atteint 145 mille tonnes avec la dominance de la variété noble
Deglet-Nour qui constitue 60 % de la totalité de la production (GID, 2008). Tous les cultivars, autres que la
variété noble, sont regroupés sous le nom générique de dattes « communes», ils sont localisés surtout dans les
oasis littorales. Pour ces dernières, un tonnage important est marginalisé. Les essais de transformation
industrielle des ces dattes est absente. En effet, les travaux de transformation sont limités à quelques activités
locales assurés par des méthodes traditionnelles réalisés par les agriculteurs pour la consommation locale.
Ainsi, la transformation pourrait constituer un créneau « théoriquement promoteur», mais qui nécessiterait
cependant des investigations approfondies, tant au niveau théorique que pratique. Cette valorisation, grâce aux
procédés biotechnologiques, permet de mettre en place une génération de produits énergétiques base de
nombreuses industries et à forte valeur ajoutée tel que le jus de dattes. L‘étude de leur composition en carbo-
hydrates des jus permet de donner une idée sur la voie d‘exploitation. Ainsi, il demeure utile d‘étudier
l‘incidence du procède de transformation des jus sur la composition de ces produits.
C‘est dans ce contexte que se situe le présent travail qui a pour objectif d‘étudier l‘effet de procédé d‘extraction
(température de cuisson) sur la composition en sucres des jus de deux variétés littorales de dattes tunisiennes
(Bou-Hattem et Lemsi).

2. Matériel et méthodes
Matériel végétal
Deux variétés de dattes littorales tunisiennes au stade « Tamar », collectés à partir des oasis littorales de Gabes,
ont fait l‘objet de cette étude. Les fruits ont été maintenus au frais (10 °C) jusqu‘au moment de leur analyse.

Extraction du jus de dattes


L‘extraction du jus de dattes est réalisée par la méthode de cuisson. Les fruits sont lavés, égouttées et coupées en
petits morceaux, puis une quantité d‘eau ultrapure est additionnée selon les proportions (1 : 3) de (dattes : eau).
Le mélange ainsi obtenu est fractionné en 4 fractions. La première représente le témoin, c‘est un jus extrait par
simple diffusion à la température de la pièce (sans cuisson) en respectant les mêmes étapes d‘extraction du
protocole standard.Les autres fractions sont incubées au bain-marie pendant 90 minutes à des températures
différentes chacune : 60°C, 80°C et 100°C.
Ensuite, on procède à une étape de filtration effectuée par un tissu de textile propre (compresse stérile) dont le
but est la séparation de jus, formant la phase aqueuse, de la phase solide. Les filtrats ainsi obtenus sont versés
dans des tubes coniques afin de subir une centrifugation à 8000 rpm pendant 20 minutes à 4°C afin de séparer les
débris cellulosiques.

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Analyse des sucres


L‘analyse des sucres est réalisée par HPLC de type Knauer model Wellchrom. Le jus de datte obtenu après
centrifugation est filtré à travers un filtre micropore de 0.45µm. Un volume de 20µl de filtrat est injecté dans
l‘injecteur de système chromatographe. La quantification est faite, par comparaison à celles des standards
(méthode de l‘étalon externe) et la surface du pic est déterminée par le logiciel Eurochrome 2000.
Les conditions chromatographiques sont : Colonne : Eurospher-100NH2, 7µm, 250*4,6mm ID ; la phase
mobile : eau ultra pur-acétonitrile (20%- 80% V/V) ; le débit : 1 ml/min ; le détecteur : réflectométrie RI
detectors K-2301) ; la température : ambiante.
Les paramètres étudiés sont codifiés comme suit : C gl, C fr, C S. red., Gl, Fr et Rs pour concentration de
glucose, concentration de fructose, concentration de sucres réducteurs, teneur en glucose, teneur en fructose et
rapport fructose/glucose.

3. Résultats
L‘analyse des sucres par HPLC a montré l'absence de saccharose dans les jus préparés à partir de deux variétés,
seuls les sucres réducteurs, glucose et fructose, sont révélés (Figure 1) avec des proportions différentes. Les jus
extraits à partir de la variété Lemsi est plus riche en fructose contrairement à ceux extraits à partir de la variété
Bou-Hattem dont les deux sucres sont présents avec des teneurs proches formant une solution quasi-équimolaire
en sucres réducteurs, pour cette variété la teneur en sucres totaux est plus élevée.

Fructose Fructose
Concentration en g/100ml

Glucose Glucose
20
Concentration en g/100ml

20

15 15

10 10

5 5

0 0
Témoin 60°C 80°C 100°C Temoin 60°C 80°C 100°C

Température (°C) Température (°C)

Figure 1. Effet de la température de cuisson sur la concentration en glucose et en fructose des jus (Bou-Hattem à
gauche et Lemsi à droite).

L'absence de saccharose peut être due au fait que les fruits des cultivars littoraux sont à taux élevé en sucres
réducteurs et très faible en saccharose (Ben Salah et Hellali, 1995). La méthode d‘extraction poursuivie dans ce
travail ne permet pas de détecter le saccharose quand il existe en trace. La méthode de préparation de jus en
présence d'une température et d'un pH acide (de l'ordre de 5) permettant l'activation de l'invertase, l'enzyme
responsable de l'hydrolyse de saccharose en sucres réducteurs, selon la réaction :

Saccharose Fructose + Glucose

Invertase, pH acide

Les concentrations de glucose et fructose varient proportionnellement avec l‘augmentation de la température de


cuisson par comparaison au témoin chez les deux variétés. Ces concentrations s‘élèvent de 11,76 g/100ml à
18,51g/100ml pour le fructose et de 10,16 g/100ml à 12,40 g/100ml pour le glucose chez la variété Lemsi
respectivement pour les témoins et les jus extraits à 60°C. De même chez Bou-Hattem, la concentration en
glucose augmente de 8,11 g/100ml à 18,37 g/100ml et le fructose de 8,15 g/100ml à 17g/100ml pour les mêmes
températures. La température a donc un effet considérable sur l‘extraction des sucres, elle permet d‘augmenter
la solubilité et la concentration des sucres dans les jus.
Une faible diminution est observée à la température de 100°C. Cette réduction peut être due à la réaction de
Maillard. En effet, la haute température, la présence des sucres réducteurs et des acides aminés accélèrent la
vitesse de cette réaction (Aguilo-Aguayo et al., 2009).

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Nos résultats sont différents de ceux obtenus pour les jus préparés à partir de cultivar Deglet-Nour tunisienne
dont le sucre majeur est le saccharose à une concentration de 18,58 g/100ml. La concentration en sucres
réducteurs ne dépasse pas 2,65 g/100ml pour le glucose et 3,95 pour le fructose (Chaira et al., 2007). Des
résultats similaires à notre ont été rapportés par Afnor (1996) et Priewe (1998) qui ont démontré que le jus de
raisin est dépourvu de saccharose. Il contient autant de fructose que de glucose. D'autres travaux réalisés par
Chinnici et al. (2005) sur le jus de pêche et le jus de pomme montrent que ces jus possèdent des concentrations
plus faibles en sucres par comparaison aux jus de datte préparés à partir de nos cultivars.

4. Conclusion
L‘analyse par HPLC a montré que les variétés étudiées sont des variétés à sucre inverti car les jus extraits sont
constitués essentiellement des quantités égales de glucose et de fructose. La concentration de ce dernier est plus
élevée dans le jus de la variété Lemsi. Cette composition en sucres fait de jus de dattes communes des aliments
énergétiques. Ils peuvent être facilement absorbés et servir dans certaines situations d'hypoglycémie.
Concernant l‘effet de la température de cuisson sur la composition en sucres des jus de dattes préparés on peut
conclure que la température a un effet considérable sur l‘extraction des sucres, elle permet d‘augmenter la
solubilité et la concentration des sucres dans les jus.
La faible diminution est observée à la température de 100°C, cette réduction peut être due à la réaction de
Maillard.

5. Références bibliographiques
AFNOR. 1996. Recueil des normes française-jus de fruits et de légumes, spécification et méthodes d'analyse.
Recueil de normes françaises, 3, 2ème édition, p100.
Aguilo-Aguayo I., Gemma O.O., Robert S.F. & Olga M.B. 2008. Changes in quality attributes throughout
storage of strawberry juice processed by high-intensity pulsed electric fields or heat treatments. Food Science
and Technology, 42: 813-818.
Al-Houti, S., Jiwan-Sidhu, S. & Qabazard, H. 1995. Studies on the physico-chemical characteristics of date fruits
of five UAE cultivars at different stages of maturity. Arab. Gulf j. Scient. Res., 13 (3): 553 - 569.
Al-Houti, S., Sidhu, J.S. & Qabazard, H. 1997. Physicochemical characteristics of five date fruit cultivars grown
in the United Arab Emirates. Plant Foods for Human Nutrition, 50: 101-113.
Al-Shahib, W. & Marshall R.J. 2002. Dietary fibre content of dates from 13 varieties of date palm (phoenix
dactylifera L). International Journal of Food Science and Technology. 37 (6): 719p.
Al-Shahib, W. & Marshal, R. J. 2003. The fruit of date palm: its possible use as the best food for the future.
International journal of the food science and Nutrition, 54: 247-259.
Ben Salah M. et Hellali R. 1995. Evolution de la composition chimique des dattes de trois variétés tunisiennes de
palmier dattier (Phoenix dactylifera L.). Food Chemistry, 10:119–127.
Chaira, N., Ferchichi, A., Mrabet, A. & Sghairoun, M. 2007. Characterisation of date juices extracted from the
rest of sorting of Deglet Nour Variety. Biotechnology, 6(2): 251-256.
Chinnici, F., Spinabelli, U., Riponi, C. & Amati, A. 2005. Optimization of the determination of organic acids
and sugars in fruit juices by ion-exclusion liquid chromatography. Journal of Food Composition and Analysis,
18 :121-130.
GIF. 2008. Groupement interprofessionnel des fruits. Rapport d’activité.
Priewe J. 1998. L'univers du vin. Ed. France Loisir, p 255.

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Common date: Chemical and mineral composition of their seed


Mounira Metoui, Nizar Chaira & Ali Ferchichi
Laboratoire d'Aridoculture et Culture Oasienne, Institut des régions arides, Médenine, Tunisie
Correspondance: Mounira Metoui, Institut des régions arides, 4119 Médenine, Tunisie
E-mail: maysv.41@hotmail.com

Abstract :
The seed of four common dates (phoenix dactylifera L.) cultivars; Bahet, Bouhattam, Khadhouri and Egiwa from the coastal oasis of Gabes,
were analysed for their main chemical composition.
The sugar content was ranged between 1.20g/100gMS for Bouhattam and 3.80g/100gMS for Khadhouri cultivar. Khadhouri had also the
highest total Ash content 1.26%. Results showed that khadhouri and Egiwa seed presented higher fat content‘s. However, the four cultivars
studied seeds show significant differences (P > 0.05).
This by-product of date processing industries could be regarded as an excellent source of food ingredients with interesting technological
functionality that could also be used in medicinal preparation as an important source of oil.
Keywords: oasis, date palm seed, chemical composition, minerals

Résumé :
Les noyaux de quatre variétés communes de datte (phœnix dactylifera L.) ; Bahet, Bouhattam, Eguiwa et Khadhouri de l‘oasis littorales de
Gabes, sont analysés via leur composions minérales et chimiques. Les teneurs en sucres oscille entre 1.2g /100g MS pour la variété
Bouhattam et 3.8 g/100 g MS pour la variété Khadhouri. Khadhouri possède aussi la teneur la plus élevée en minéraux 1,26%. Les résultats
montrent que les variétés Eguiwa et Khadhouri possèdent les teneurs les plus élevée en lipides, mais les quatre noyaux de datte étudiés
révèlent une différence significative au seuil α₌0.05. Ce sous produit de datte peut être traité industriellement et utiliser comme une
excellente source des ingrédients alimentaire, avec une intéressante fonctionnalité technologique peut être utilisé en préparation médicinale
suite à leur richesse en huile.
Mots clés : oasis, palmier dattier, composition chimique, minéraux

1. Introduction
The date palm (Phoenix dactylifera L.) has a very important economic, social and ecological role for the people
of the arid and semiarid regions (Chaira et al., 2009b). Tunisia is currently the 10th world producer and the first
exporter of dates in value, the number of these trees is estimated to be over 4 million and around 100,000 tons of
dates are produced annually (Besbes et al., 2008). This progress of production is accompanied by an important
loss of secondary or common dates that constitute an enormous quantity about 30% of the
Production (Chaira et al. 2009a). (About 30,000 tons for Tunisia and 2,000,000 tons for the world)
The date seeds considered a waste product of many date processing plants producing pitted dates, date syrup and
date confectionery. At present, seeds are used mainly for animal feeds in the cattle, sheep, camel and poultry
industries (Al Farsi et al., 2008).
The aim of this study was to evaluate the chemical composition of date seed from four common date cultivars
grown in the unique maritime oasis of Maghreb; the oasis of Gabes in the south of Tunisia.

2. Materials and Methods:


Seed material:
Date palm seed were obtained from the coastal oasis of Gabes, the seed of four cultivars; Bahet, Bouhattam,
Egiwa and Khadhouri were directly isolated of date fruit collected at the ―Tamr stage‖.
Their relative percentage weight compared with the weight of the fresh fruits was ranged between 15.10% for
the Bouhattam variety and 15.13% for the Egiwa variety seed.
Dry matter:
This was determined according to the association official analytical chemists (AOAC, 1990)
Fat content:
This was determined by Soxhlet extraction with petroleum ether for 6 h at boiling point of the solvent (40-60°C).
The extraction procedure was previously described by (Besbes et al., 2004). This extraction (Soxhlet method)
was carried out to estimate the content of oil
Protein:
Total nitrogen was determined by the Kjeldahl method. Protein was calculated using a factor of 6.25 (El-Shurafa
et al., 1982). Data were expressed as per cent of dry weight.
Soluble sugar:
Sugars were extracted with methanol (80%) by shaking 70°C for 30 min, after centrifugation the supernatant was
collected and the sugar content was analysed with phenol/sulfuric acid reagent (Elleuch et al.,2007)
Ash and mineral content
To remove carbon, about 1 g (powdered) of each cultivar, in a porcelain container, was ignited and incinerated in
the muffle furnace at about 550 _C for 8 h. The total ash was expressed as percent of dry weight. The mineral
constituents (Na, K) present in the date seeds of each cultivar were analysed separately, using a Photometer a
flame.

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The samples were prepared for analyses as described by Al-Showiman (1990). Phosphorus content (P) was
determined by the phosphomolybdovanate method (AOAC, 1990).
Carbohydrate content:
Carbohydrate content was estimated by a difference of mean values. 100_ (Sum of percentages of moisture, ash,
protein and lipids) (Besbes et al., 2004)
Statistical methods:
All analytical determination was performed at least in triplicate. Values of different parameters were expressed
as the mean ±standard deviation.

3. Results and discussion:


Table 1 presents the average chemical composition of date pit of four studied varieties. Date seed from Egiwa,
khadhouri, Bahet, Bouhattam containing 16.05%; 17.18%; 27.66%; 33.67% moisture respectively.
This content of water could reach highest value in other varieties, this concentrations was 13.13% in
Deglet Nour and 12.73% in Allig varieties (Chaira et al., 2009).Those differences may be attributed to the
variability of varieties and especially to the origin of cultivars.

Table 1: Chemical composition (dry basis) of date seeds from the four studied cultivars. All values given are
means of three determinations
Moisture(%) Fat(%) Protein(%) Sucre (%) Total carbohydrate(%)
Bahet 27,66±0,2c 4,93±0,16a 5,23±0,2a 2,12±0,1c 59,116±0,09b
Bouhattam 33,67±1,1d 5,06±0,22b 5,65±0,57b 1,2±0,05a 53,46±0,02a
Eguiwa 16,05±0,05a 5,9±0,21c 6,96±0,32c 1,74±0,2b 68,275±0,17d
Khadhouri 17,18±0,02b 6,4±0,1d 6,72±0,12d 3,8±0,03d 64,64±0,02c

The date seed containing a significant amount of fat, A significant differences (p<0, 05) in fat content were
observed between the different studied cultivars. Khadhouri contained the highest fat content 6,4% followed by
Egiwa5,9%, Bouhattam 5,06% and Bahet 4,93%; These results were less than those reported by Besbes et al.,
2004. How found 10,19% in Deglet Nour variety grown in Tunisia. This percent favorite the extraction of seed
oil witch have many benefits effect. The study of two Tunisian cultivars by Besbes and her collaborate shows
that date seed oils contain high relative percentages of oleic acid. They are also more yellow-colored than other
vegetable oils and they can protect against UV light responsible for much cellular damage. Date seed oils could
easily be conserved due to their high oxidative stability. Regarding these specificities, the value of this by-
product in cosmetic and food industries may be justified. However, the antioxidant composition of date seed oil
must be tested to more valorize this by-product.
Date pits from four different varieties contained 5, 23–6, 96% protein .These results were in general agreement
with those reported by Besbes et al.(2004),Hamada et al.(2002), Rahman et al.(2007). Since the protein content
in date pits is small and the proteins may not be very digestible, date pit proteins need to be investigated further
to explain their poor solubility and to recover them for potential food use.
A significant difference (p<0.05) in sugar contents were observed between the different varieties. Date pits
from Bouhattam, Egiwa, Bahet and Khadhouri cultivars contained1, 2%, 1, 74%, 2, 12%and 3, 8% respectively.
Total sugars are in broad agreement with data of El-Shurafa et al. (1982) and Rahman et al. (2007) but less than
those reported by Chaira et al. (2007) and Al-Showiman et al. (1990). Those differences may be attributed to the
variability of the studied cultivars.
Accordingly, total carbohydrate content of date pits ranged from 59.11 to 68.27% for the four varieties of date.
Considering the fat, protein, sugar and carbohydrate contents of date pits, we can conclude that date seed can be
considered as an excellent source of food ingredients with interesting technological functionality that could also
be used in medicine preparation as an important source of natural antioxidant.

Table 2: Mineral composition of date seeds from the four studied cultivars. All values given are means of three
determinations
Bahet Bouhattam Eguiwa Khadhouri
Ash a 0,944±0,01a 0,96±0,12b 1,135±0,11c 1,26±0,02d
Phosphorus b 68±0,5a 84±1,2b 120±6,4d 99±2,1c
Sodium b 11,2±0,2a 12±0,3b 13±0,01c 16,5±0,1d
Potassium b 220,1±2,1b 219±1,7a 290±0,9d 287±0,8c
a In %, dry matter basis
b In mg/100 g of dry matter

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The date seeds also contained significant amount of important minerals (Table 2). The potassium concentration
was the highest, followed in descending order by phosphorus and sodium. This order has already been reported
by Besbes et al., (2004), Al-Hooti et al., (1998), Devshony et al., (1992) and El-Shurafa et al., (1982).

Table 3: Correlation between mineral compound


K NA P
K 1
NA 0,683* 1
P 0,885** 0,399* 1
*Correlation is significant at the 0.05 level (2-tailed) **Correlation is significant at the 0.01 level (2-tailed).
The correlation between the different compounds of important minerals is illustrated in table 3 which evaluate
that the highest significant correlations was between the phosphorus contents and the potassium contents in
decreasing order by potassium- sodium and phosphorus-sodium.

4. Conclusion
Analysis of date pits from four leading varieties in coastal oasis of Gabes suggested that date pits can be used in
foods and cosmetic as an inexpensive source of fat and other functional components.

5. References
Al-Farsi, M., Yong Lee, C.,(2008).Optimization of phenolic and dietary fiber extraction from date
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10

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Caractérisation physicochimique des principaux légumes d’une oasis littorale


(cas de Chenini, Gabès)
Laboratoire d'Aridoculture et Cultures Oasiennes, Km 22, 4119 ElFjé Mednine.
Zeineb K‘HILA, Mansour HADDAD, Ali FERCHICHI
fatemaazzahra01@yahoo.fr, Mansour.haddad@ira.rnrt.tn; Ferchichi.ali@ira.rnrt.tn

Résumé :
Dans l‘oasis de Chenini, la strate la plus basse marquée par les cultures maraîchères connaît une expansion et une diversification dans le but
d‘assurer les demandes de plus en plus accentuées de la population dans cette région. Cette diversification a nécessité une introduction
involontaire de semences étrangères ce qui engendrerait une perte progressive du matériel génétique local. Pour la préservation de ce
matériel, cette étude de caractérisation physicochimique des principaux légumes cultivés localement (Le persil, la blette, l‘oignon et le
concombre) a montré qu‘ils sont bien pourvus en élément minéraux, riche en hydrate de carbone, exprimé en °Brix) avec une qualité
gustative originale, apprécié par le pH et la conductivité électrique.
Mots clés : Cultures maraîchères, légumes locaux, qualité physicochimique.

Abstract :
In the oasis of Chenini, the lowest stratum characterized by vegetables crops is expanding and diversifying in order to ensure requests for the
more accentuated demand of the population in this region. This diversification has required an involuntary introduction of foreign seeds that
would lead to gradual loss of local genetic material. To preserve this material, this physicochemical characterization study of the main
vegetables grown locally (parsley, overripe, onion and cucumber) showed that they are contain an important quantity of minerals, rich in
carbohydrate expressed in °Brix) with a original quality taste, appreciated by the pH and electrical conductivity.
Key words: local species, physicochemical quality, Vegetable crops

1. Introduction:
Les semences locales ont fait l‘objet d‘une sélection sur plusieurs siècles si bien qu‘elles soient adaptées aux
conditions climatiques et édaphiques de leur région. Elles sont fondamentales pour la conservation de la
variabilité génétique nécessaire pour la création de nouvelles variétés végétales vigoureuses avec des hauts
niveaux d‘adaptation à la sécheresse et la salinité (Dollacker et Rhodes, 2005). Avec les nouveaux moyens de
communication, l‘importation des semences est de plus en plus importante, ce qui engendre plusieurs problèmes
notamment la transmission des nouvelles souches de maladies, la mauvaise adaptation de certains cultivars
importés, ainsi que l‘érosion génétique. Ceci peut être transféré aux populations locales, engendrant
l‘accélération du déclin des variétés cultivées et la perte des connaissances locales (Fenster & al., 1994 ;
Hufford & al., 2003 ; Keller & al., 2000 et Montalvo & al., 2001). Ces Pour montrer l‘importance des
principaux produits maraîchers cultivés localement cette étude s‘est intéressé à en assurer leur caractérisation
physico chimique.

2. Matériel et méthodes :
Les parties comestibles d‘échantillons représentatifs collectés chez 10 oasiens choisis par hasard cultivant les
espèces locales ont servi pour faire les analyses physicochimiques. Les parties comestibles de chaque légume ont
été regroupées et broyées à l‘aide d‘un mixeur électrique. Les jus (broyats) respectifs ont permis de mesurer la
conductivité électrique et le pH du jus, déterminés par un conductivimètre et un pH mètre de payasse du type
« Enolab » et l‘indice de réfraction par un réfractomètre portable du type « A. kruss optronic N° 20947 ».
La caractérisation minérale a concerné l‘analyse du sodium (Na) et du phosphore (P) par les méthodes
classiques de photométrie et de spectrophotométrie respectivement et le magnésium (Mg) et le calcium (Ca) par
absorption atomique.
Les valeurs présentées sont les valeurs moyennes de trois mesures pour chaque espèce.

3. Résultats et discussions :
3. 1. Caractérisation physicochimique
La conductivité électrique nous renseigne sur le taux d‘ions dans la solution et donc nous permet d‘apprécier la
présence des minéraux dans le jus. Le pH nous permet de préciser l‘acidité de la solution alors que l‘indice de
réfraction reflète la présence des hydrates de carbone dans le jus. Le tableau 1 représente la conductivité
électrique, le pH et l‘indice de réfraction du jus des parties comestibles des légumes étudiés. Ce tableau montre
que le jus de la partie comestible de persil présente une CE de 6,5 mS/cm, un pH de 6,5 et un IR de 2,46 ° Brix.
La blette a une CE de 4,1 mS/cm son IR atteint 4,4° Brix et le pH est proche de la neutralité. Alors que l‘oignon
est caractérisé par un IR assez élevé soit 9 ° Brix ce qui reflète une composition riche en hydrate de carbone ou
glucides. Une autre étude de caractérisation physique d‘oignon faite par Abhayawick (2002) s‘est intéressée à
la mesure de conductivité thermale qui varie de 0,12 à 0,54 w/m et à la densité dont la valeur fluctue de 970
kg/m3 pour les échantillons frais à 1250 kg/m3 pour les échantillons séchés. Pour le concombre on a enregistré
une CE de 6,07 mS/cm, un pH de 6,02 et un IR de 4,8° Brix.

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Tableau 1 : Paramètres physicochimiques des différentes espèces étudiées


Espèce CE (mS/cm) pH IR (°Brix)
Persil 6.5 6.5 2.46
Blette 4.1 6.65 4.1
Oignon 3.15 6 9
Concombre 6.07 6.02 4.8

3.2. Caractérisation minérale


Les résultats sont portés sur la figure 1 (a, b, c et d). Cette figure montre que le persil est très riche en calcium :
37,46 ppm et en sodium : 18.28 ppm avec des faibles teneurs en magnésium : 7,46 ppm, potassium : 6.32 ppm et
en phosphore 0,55 ppm.
La blette contient 35,14 ppm de calcium, 20,72 ppm de sodium qui est la plus grande teneur enregistrée dans les
espèces étudiée, 10,56 ppm de potassium, 6,2 ppm de magnésium et 0,25 ppm de phosphore. Ces résultats sont
affirmés par (Kawashima et al., 2003) qui conclu que le profile minéral des légumes feuilles a montré qu‘ils sont
particulièrement riche en Ca, Na, K, P, Fe, Co, Se et Zn ainsi que tout les nutriments essentiels.
L‘oignon est riche en calcium : 40,6 ppm et en potassium : 30,25 ppm et ne renferme que des faibles quantités de
sodium : 6,88 ppm, de magnésium : 6,16 ppm et de phosphore : 0,17 ppm. Une analyse analogue faite par Singh
(2006) concernant l‘oignon a montré que le Ca est présent en 16,1 mg/g, le Na + en 0,56 mg /g, le P en 10 mg/g et
le K+ en 6,51 mg/g.
Le concombre cultivé est une bonne source de calcium avec une teneur de 41,92 ppm, il contient un taux modéré
de sodium : 14,6 ppm et de magnésium : 12,4 ppm. Alors qu‘il ne donne qu‘une faible quantité de potassium : 8
ppm. Une analyse pareille a été faite pour les feuilles de concombre et a montré qu‘elles contiennent des
quantités élevée en nitrogène, phosphore et potassium alors qu‘elles sont pauvres en bore (Moltay, 1995)

40 40
35 35
30
30
25
25
20
20
15
15
10
10
5
5
0
+ + 2+ 2+ 0
K Na Ca Mg P
K+ Na+ Ca2+ Mg2+ P

a/Composition minérale de persil b/Composition minérale de la blette


45 45
40 40
35 35
30
30
25
25
20
20
15
15 10
10 5
5 0
0 K+ Na+ Ca2+ Mg2+
K+ Na+ Ca2+ Mg2+ P

c/Composition minérale de l‘oignon d/Composition minérale du concombre

Figure 1 : Composition minérale des légumes étudiée (les valeurs sont exprimées en ppm de matière sèche)

4. Conclusion
Cette étude a mis en évidence que les espèces maraichères cultivées dans l‘oasis de Chenini sont bien adaptées à
la consommation humaine avec des pH proches de la neutralité (entre 6 et 6,65) et un apport important en ions
(la CE est de 6,5 et 6,07 mS/cm respectivement pour le persil et le concombre) et en hydrate de carbone (l‘IR est

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de 9 ° Brix pour l‘oignon). En plus, leurs compositions minérales reflètent leur richesse en calcium (41,92 ppm
pour le concombre), en sodium (20,72 ppm pour la blette), en potassium (30,25 ppm pour l‘oignon) et en
magnésium (12,4 ppm pour le concombre).
Ces espèces locales dénotent d‘une grande variabilité génétique strictement compatible aux conditions abiotiques
et biotiques du milieu. Ceci devrait être complété par des études morphologique et génétique plus poussées pour
mieux les identifier et les inclure dans des travaux de multiplication et de conservation.

5. Références bibliographiques
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affected by the moisture content L. Journal of Food Engineering, 55, 253-262.
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Chemical composition and antimicrobial activity


of essential oils of Anastatica hierochuntica
Achour Sami*, HELLAL Ahmed Noureddine* et Mohamed Béchir Ezzili**
*Institut Supérieur de Biotechnologie de Monastir, **Centre de biotechnologie de Borj Cédria

Abstract:
The chemical composition of the essential oils obtained by hydrodistillation from branches and roots of Anastatica hierochuntica originated
from Syria was determined by GC and GC/MS analysis.
Significant differences were found between the constituent percentages of the different oils. Among the 36 identified compounds, the
hydrocabures represent18.38% of total compounds: Heneicosane (1.55), docosane (3.28%), tetracosane (3.32%), pentacosane (2.82%),
tricosane (3.55%) and hexatricontane (1.86%).
The in vitro antibacterial activity of the essential oils samples was evaluated against six pathogen strains (Escherichia coli, staphylococcus
aureus, pseudomonas aeruginosa, salmonella typhimurium, micrococcus luteus and staphylococcus epidermis).
Keywords: Anastatica hierochuntica, essential oil, Syria, hydrocarbures, antibacterial activity.

1. Introduction
Anastatica hierochuntica.L (Brassicaceae), a small grey Asiatic desert plant, also known as rose of Jericho, is a
medicinal plant bearing minute white flowers that roll up when dry and expand when moist. This species of
medicinal plant is found in Arabic countries, especially in Jordan, Oman and Egypt.
It is also found in Israel. In Europe, it is known as ―Hand of Fatma‖ in Algeria ( ) or ―Hand of Maria‖ ( ).
In Malaysia, it is referred as ―Kembang Fatimah‖ and ―Kaff Maryam‖ ( ) and has long been used in traditional
medicine to facilitate smooth delivery of pregnant women (Nik Norulaini et al, 2008).
Analysis of volatile compounds from Anastatica hierochuntica.L branchs and roots has been the subject of
several investigations in Egypt. This previous study showed potent hepatoprotective effect on D-galactosamine
(D-GalN) induced cytotoxicity in primary cultured mouse hepatocytes (Yoshikawa et al, 2003).
By bioassay –guided separation, two novel skeletal flavanones, anastatin A and B were isolated from the ethyl
acetate (EtOAc) soluble fraction with the hepatoprotective effect together with seven flavonoides, 11aromatic
compounds, three phenylpropanoides, 12 lignans and four flavonolignans (Yoshikawa et al, 2003). These
compounds were represented in table 1.
The aim of this work was to assay the main constituent of the essential oil obtained from branches and roots of
Anastatica hierochuntica.L by GC/MS in order to identify its chimiotype and to carry out a comparative
evaluation of their antibacterial activity.

2. Materials and methods


2.1. Plant material
The different parts of dry plant (Anastatica hierochuntica.L) branches and roots were separated, cut using
secateurs in small piece in order to make easier the extraction of essential oils.

2.2. Isolation of the essential oils


The essential oils were extracted by hydrodistillation of dried plant material (100g of each sample in 500 ml of
distilled water) using a Clevenger-type apparatus for 4h in laboratory of Botany and plant biology in the high
school of Horticulture and rearing of Chatt Meriem, Sousse. The oils were dried over anhydrous sodium sulphate
and stored in sealed glass vials at 4-5°c prior to analysis. Yield based on dry weight of the sample was
calculated.

2.3. Analysis of the essential oils


The composition of the oils was investigated by GC and GC/MS (Fig 1). The analytical GC was carried out on
an HP 5890 series II gas chromatograph equipped with capillary column, apolar HP-5. The oven temperature
was held at 50°c for 1 min then programmed at rate of 5°c /min to 250°c and held isothermal (250°c) for 5
minutes, injector temperature: 280°c , detector:300°c.
The GC/MS was performed in a Hewlett-Packard 5971SERIES MSD system. The carrier gas was helium, with a
flow rate of 1.5 ml /min and auxiliary gazs were hydrogen and air without any organic impurity.
An HP-5 MS capillary column was directly coupled to the mass spectrometry HP 5971 recording at 70 ev, scan-
time: 1.5 s, mass range: 20-350 amu.For all analysis, the volume injected: 0.2 ul of sample, each sample was
injected three times just as calibrated solution contained a mixture of n-alcanes.

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2.4. Antibacterial activity


2.4.1. Bacterial strains
The essential oils were tested towards six reference bacteria: Gram negative represented by Escherichia coli,
Pseudomonas aeruginosa, Salmonella typhimurium and Gram positive strains represented by Staphylococcus
aureus and micrococcus luteus, as well as against another clinically isolated strain Staphylococcus epidermidis.

2.4.2. Disc diffusion method


The agar disc diffusion method was used as preliminary assay for testing antibacterial effect of branches and
roots essential oils. A suspension of the tested bacteria (500 cfu/ml) was spread on the solid media plates. Filter
paper discs (5 mm in diameter) were individually impregnated with 17 ul of the essential oils and then placed on
the previously inoculated agar plates. The Petri dishes were kept at 4°c for 2 h and then incubated at 37°c for 24
h. The diameters of the inhibition zones were measured in millimetres (Table 1).

3. Results and discussion


3.1. Chemical composition
The general chemical profiles of the tested oils (Figure 1), the percentage content of the individual compounds,
the time of retention and percent yields are summarized in table 1, the oil yield was 0.017.
The 36 identified compounds represent 41.76% of the total essential oils and belonged to different family of
organic compounds.
In table 1, we have shown that hydrocarbures family were considered among the main components in essential
oils of Anastatica hierochuntica L., since, it presented 18.38% of total compounds, this information was
confirmed by chromatypography of the six organic compounds presented in the family of hydrocarbures:
Heneicosane (1.55%), docosane (3.28%), tétracosane (3.32%), pentacosane (2.82%), tricosane (3.55%) and
hexatricontane (1.86%).

Fig 1: Essential oils chromatograms of Anastatica hierochuntica.L run on a GC/MS

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Table 1: Chemical compounds identified by GC/MS from the essential oils of Anastatica hierochuntica.L

Family N° Chemical compound Time of Proportion of Proportion of


retention compound % family
(min) (%)
Hydrocarbures 1 2,3-diméthylpent-2-ène 5,97 0,17 18,38
2 heptadécane 16,80 0,52
3 eicosane 25,39 0,80
4 heneicosane 27,34 1,53
5 docos-1-ène 28,70 0,53
6 docosane 29,19 3,28
7 tricosane 30,97 3,55
8 tétracosane 32,67 3,32
9 pentacosane 34,28 2,82
10 hexatricontane 35,84 1,86
Monoterpenes 11 δ-3-carène 6,29 0,66 3,46
12 α-thujene 6,60 0,37
13 Limonène 7,28 0,64
14 paracymène 8,88 1,79
Esters 15 Propionate de linalyle 18,91 0,30
16 Hexadécanoate de méthyle 29,37 0,76
17 Dihydrojasmonate de 30,50 1,16
méthyle 3,26
18 Adipate de di-2- éthylhéxyle 39,15 1,04
19 Nonyl aldéhyde 11,82 0,83
Aldehydes 20 Décanal 14,36 0,44 2,45
21 α-hexylcinnamic aldéhyde 31,82 1,18
Sesquiterpenes 22 Alloaromadendrene 19,39 0,22 1,23
23 α-cadinene 20,28 0,21
24 β-cubebene 28,48 0,80
Hydrocarbures 25 Triéthylbenzène 18,58 3,73 4,51
aromatiques 26 (E) -4-méthyl-2,4- 32,75 0,78
diphénylpent-2-ène
27 Tétradécan-1-ol 24,77 0,31
Alcools 28 Dotriacontan-1-ol 32,31 0,44 0,75
29 2-métyl-5-cyclohexa-2-én- 19,70 0,21
Cétones 1-one 0,38
30 Trans-β-damascenone 21,61 0,17
Ether 31 1,8-cinéole 7,47 0,20 0,20
monoterpénique
Ester 32 Acétate de bornyle 16,25 3,24 3,24
monoterpénique
Monoterpéne 33 Camphre 14,68 0,27 0,27
cétonique
Hétérocyle azoté 34 2-méthyl-3-phényl-1H- 42,02 0,45 0,45
indole
Monoterpénol 35 Endo-bornéol 19,10 2,26 2,26

Dérivé phénolique 36 Thymyl méthyl ether 16,63 0,92 0,92

Equally, the family of aromatic hydrocarbures constitutes the main fraction of 4.51% of total essential oil
especially with the compound 25 triéthylbenzéne which is plentiful in chromatogram. The terpenes and its
derivatives represent 9.23% of the essential oil analysed. The 1.8-cineole with 0.20% and the limonene with
0.64%. Known with its effect in attraction of insects, the aldehydes, the sesquiterpenes, the derivate phenolics
and the monoterpenols represent 6.86% of the total compounds.

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3.2. Antibacterial activity


The in vitro antibacterial effects of the essential oils towards the tested bacteria were studied via the presence or
the absence of inhibition zones. According to the results given in table 2, the essential oils of branches and roots
showed low activities against most of the bacteria tested (Escherichia coli, Pseudomonas aeruginosa,
Salmonella typhimurium, Staphylococcus aureus and micrococcus luteus).

Table 2: Results of antibacterial effect on ethyl acetate and butan-1-ol extract

Strains
Extract Escherichia Salmonella Staphylococcus Micrococcus Pseudomonas Staphylo-
coli typhimurium epidermidis aeruginosa coccus
aureus
ethyl - - + - - -
acetate
extract
butan-1-old - - - - - -
extract

(-) : absence of antibacterial activity


(+) : presence of antibacterial activity

On the other hand, we have noted that Staphylococcus epidermidis was very sensitive to all the tested oils with
the extract of ethyl acetate.

4. Conclusion
The essential oils extracted from different organs of Anastatica hierochuntica.L, were found to be rich in
hydrocarbures especially: Heneicosane, docosane, tétracosane, pentacosane, tricosane and hexatricontane. The
essential oils of branches and roots showed low activities against most of the bacteria tested.

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Induction of a Calcium deficiency in cuttings of grape


(Vitis vinifera L.)
Mohamed Béchir EZZILI
Centre Biotechnologie Borj Cédria BP 901 ; 2050 Hammam lif Tunisie
zilibechir@yahoo.Fr

Abstract:
Rooted cuttings of grape vine, cvs. ‗Black Grenache‘, ‗Carignane‘ and ‗Alicante Bouschet‘, kept at 25 ± 2° C in the dark, were transferred 30
days after budburst to a greenhouse at 25°C (day), 20°C (night) and 12 h light. A week after, foliar growth started and normal green
pigmentation appeared. 21 days later, the synthesis of anthocyanins appeared in the leaves and stems. After 28 days, calcium content,
expressed as the percentage of dry matter in the shoot apex, decreased and symptoms of calcium deficiency appeared. A hypothesis was
proposed to explain the mechanism inducing calcium deficiency by the pretreatment to darkness.
Key words: Cutting one eye, pretreatment by darkness, calcium deficiency and etiolation.

1. Introduction
In Tunisia, anthocyanins are mainly manufactured from grape marc. Their extraction period is limited to that of
the date of harvest which lasts from 15 to 21 days according to years'. The search for other products containing
these compounds can be a significant objective. We were initially interested in vine leaves (Ezzili et al., 1997).
The results showed that certain types contain a foliar anthocyanin compounds with high levels. So their leaves
could represent a promising source. In addition, and according to type of vines, the dates of harvests of the raw
material, " marc "and ―leaves‖, are not the same ones, which allows their use. There would be a considerable
quantity of anthocyanins coming from leaves. Anthocyanin extraction from the leaves would be promising.
However, the search for a biotechnological process or a mechanism producing these secondary metabolites is a
significant objective. We developed a technique for anthocyanin production in grape leaves (Vitis vinifera L.)
cuttings (Ezzili et al., 1999). But, this experimental technique presents disadvantages: If we don‘t harvest the
leaves and the stems induced at the convenient period, yellowing and disturbances of the leaves due to a calcium
disorder may occur. Calcium disorder are reviewed by Saure in 2005. Certain plants express this disorder: the
tip-burn development in lettuce leaves (Barta and Tibbits 2000), the bitter-pit in apples (Saure 1996, Drazeta et
al., 2004), the blossom-end rot in pepper fruit (Tadesse et al., 2001), the apex rot potato (Dekock et al., 1975)
and the apex necrosis of cabbages (Palzkill and Tibbits 1977), the black core of celery (Shear, 1975). Calcium is
far from being mobile in the phloem (Raven 1977, Epstein 1973, Hocking et al., 1978) and its distribution
depends mainly on xylem (Hocking et al., 1978, Glad et al., 1992), which can lead to disorders particularly in
fabrics supplied with phloem and in fabrics which transpire little (Hocking et al., 1978). According to Palzkill et
al., (1976, 1977), root pressure can promote water and ions absorption during the night, when there is little water
loss following the closing of stomata. Calcium deficiencies of the vine are induced by hydroponic culture
(Bruzau et al., 1968). Thus, it seems that the migration of calcium is a passive phenomenon assured mainly by
transpiration and to some extent by root pressure. We report here the induction of a calcium deficiency from the
pretreatment by total darkness.

2. Materials and methods


2.1 Grape cultivation
The type of vines tested are Black Grenache, Carignane and Alicante Bouschet resulting from selection massale
and carried by 99 Richter, planted in 1975 in the area of El Khenguet ―AOC Sidi Salem‖ delegation of
Grombalia, Department of Nabeul, Tunisia, latitude 10°25‘; longitude 36° 37 W; rise: 20 m. Vines were planted
2 m within and 3m between the rows, and trained to north African goblet. Fertilization, pest control and other
vineyard operations were consistent with accepted commercial vineyard practices.
2000 cuttings of the cultivars (Black Grenache, Carignane and Alicante Bouschet) coming from apical fragment
were cut to a length of 20 cm, disbudded so as to retain only the bud of rank 8, then planted in jars of 1 l
containing city water whose composition is as presented in table 1. All cuttings were rooted by means of a
preliminary plastering; the bud is covered with absorbent cotton, a plastic ring covers them, a band plasters some
beforehand is applied to the unit. The hardening of the plaster makes it possible for the bud not to strip. The
rooting of the cutting was done then without problem. The removal of plaster then made it possible for the bud to
regain its development. The cuttings were maintained at a total darkness under a relative humidity of 60% and a
constant temperature of 23°C  2 (fig 1). By daily observations, we identified the number of buds that had
reached the stage of bursting called D0. The first appearance of root occurred at the end of 35-40 days at this
temperature. After the appearance of three roots, the buds were removed the plaster (Fig. 2). Bud bursting and
branch growth in the darkness were done then without any problem (Fig.3). After 30 days, the stripped buds
form then stems with highly reduced 5-6 leaves (fig. 4), characterized by the absence of chlorophyll and

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anthocyanin pigment. The diameter of the seedling increased. We measured it with a slide caliper. Then, we
compared the section of the stem to that of the surface. If D was the diameter of the internodes n°3 in mm, the
sectional area of the internodes n° 3 would be given by the formula 3,14 D 2 / 4. Measures of the seedlings length
and leaf area on this date of the evolution were carried out. The seedlings developed thus, exactly old 30 days,
were transferred in to the greenhouse thermo that was regulated to 25°C day, 20°C night, 12 hours of light, 12
hours of darkness. After a couple of weeks, a foliar growth was noted and a normal green pigmentation appeared
(Fig. 6). After 21 days, reddening of the sheets in red vines appeared (fig. 7). After 28 days in the greenhouse,
calcium deficiency took place. They were too, of the measures of length, of the diameter of the internode‘s n°3
and the leaf areas are carried out. In all the cases, the length of the stem was measured. The leaf area was
estimated in the following way: the leaves were detached from the seedling and were photocopied. We used the
graph paper and operated with an image division, which we weighed. If P1 is the weight of the sheet image on the
graph paper and P0, the weight of 100mm 2, the surface of the sheet was then estimated by the formula 100P 1 /P0
in mm 2. For the analysis of calcium, the extraction was carried out at a stage of a 28 day stay in the greenhouse.
Out of 2000 cuttings placed in the darkness, we retained 30 prototypes for each condition, gathered in a batch.
The internodes of the apical and basal part were separated from the leaves which constituted 4 parts different:
ISWA= Internodes subjacent with the apex, IB = Internodes of the base.
SLA = subjacent leaves of the apex, LB = leaves of the base.
The analysis was carried out on each part and we operated five repetitions.

2.2 Proportioning of Calcium


Calcium is proportioned on the product of a nitric extraction at a rate of 25 ml of nitric acid with 0,5% per 20 dry
powder matter. Proportioning is done by atomic absorption in flame air-acetylene using standard photometer of
flame Pye Unicam PU 9000 Philips. Certain conditions of use of the apparatus are mentioned (Table 2).

3. Results
3.1 Total response of the cepages test screw a live treatment recommended
The growth of seedlings which were cultivated since the departure in the greenhouse had a normal development
and did not show any red pigmentation of breaking of the branches at the final stage of their evolution. The
pretreatment "darkness" involves symptoms of calcium deficiency to differing degree according to the vine type.
For Black Grenache, 41% of the cuttings were affected; this effect was totally absent in Alicante Bouschet (table
3) and significantly less pronounced in Carignane (10%). The symptoms started with surface beaches which
were more or less brownish and sunk into the youngest internodes. At this stage, the apex of very small size
could be still alive. Thereafter, the necrotic zones extended and the tips reached are desiccated. The apex died.
Drying gained an apical part of the stem. These symptoms were seen on the shoots of quite front vine by
Bruzeau et al., (1968).
We will analyse the various parameters, which are responsible for this phenomenon.

3.2 Effect of the total darkness on the characteristics of the growth of seedlings
Total darkness induced an increase in the length growth of the branches of vines tested. The darkness caused as
a growth in thickness which was definitely as significant as that obtained under the conditions of the greenhouse
for black Grenache and Carignane, but not for Alicante Bouschet. Finally darkness reduced of 8-13 times the
leaf area according to vine type, compared to the conditions of greenhouse (table 4). There were significant
differences between the fresh matter weight of the seedlings cultivated under darkness and in the greenhouse for
Grenache, Carignane and Alicante Bouschet. There was no difference between the fresh matter weight of the
seedlings cultivated under darkness and in the greenhouse for the same type of vine. There was a significant
difference between the dry matter weight of the growths cultivated in darkness and those in greenhouse for three
types of vines (table 5). Darkness reduced significantly dry matter production as a consequence of
photosynthesis inhibition under this condition. There was more calcium in the basal part than the apical whatever
the treatment was, in the greenhouse or in the darkness for the three types of vines. The darkness involved a
reduction in the leaf area, and an increase in calcium content. These caracteristics were more pronounced in
Grenache and Carignane than in Alicante Bouschet. There is no anthocyanin synthesis reither in darkness or in
the greenhouse.

3.3. Effect of the pretreatment to darkness on the characteristics of the seedlings


3.3.1. Observation after 21 days in the greenhouse
The transfer of the cuttings from darkness to the white light has not assigned to then the growth in their shoots
length when comparing percentages of the increase between 30 and 51 days as compared to the shoots of the
cuttings cultivated directly in the greenhouse. Conversely to the length seedlings, the stem section had decreased
for all groups. The etiolating shoot acquired different characters and when we returned back to the greenhouse, it
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tended to acquire its origin characters. The transfer from the total darkness to the greenhouse for 21 days induced
an increase of the leaf area of 1000%, but it did not allow recapturing the leaf area shoot average of cultivated in
the greenhouse since the beginning during 51 days (Table 4 and 6).
Concerning the anthocyanin compound leaves of vines, five compounds were detected: Delphinidin 3-O
glucoside, Cyanidin, Petunidin, Paeonidin and Malvidin. They were presented in the free and combined form by
acetic, cafeic and coumaric acids (Ezzili et al., 1999).

3.3.2. Observation after 28 days in greenhouse


We found the same conclusions concerning the vegetative growth as those done for 21 days in the greenhouse.
The principal element was the appearance of calcium deficiency symptoms, with the ultimate ones implying a
cellular disintegration membrane of the apical part of the branch what disaggregates intercellular cement by
dissociating the tissue structures. In the greenhouse, the growth was normal and there was no synthesis of
anthocyanin compounds. There was no significant difference neither of the fresh matter weight nor the dry
matter weight between the growths maintained in darkness and those in the greenhouse. There was a
modification in the calcium contents particularly in the zone of the apex which decreased by 4 times for black
Grenache and by 3 times for Carignane. For Alicante Bouschet, the calcium content was not significantly
affected (table7). In the darkness, the dry matter weight is 12% for Grenache and Carignane and 14 % for
Alicante Bouschet (table 5). When the growths condition was changed to the greenhouse, the dry matter weight
became 13% for Grenache, 14% for Carignane and 15 % for Alicante Bouschet (table 7). There was not
variation in the change of the matter fresh weight between the growths exposed directly in the greenhouse and
those pretreated by the total darkness. The transfer of the batch from total darkness to the greenhouse had not
affected the calcium contents of the basal part of the growth (table 7). In our program two periods were
followed: the first was characterized by total darkness during 30 days (phase I) and the second by the transfer in
to the greenhouse during 28 days (phase II). In phase I, the closing of the stomata and the reduced surface of the
leaves suggested that water loss by transpiration was very weak and that the root pressure was dominant. In
phase II was characterized by the transfer of the batch from total darkness to the greenhouse and mainly by a
resumption of the leaf growth, the transpiration would overrided it this time on the root pressure and the calcium
deficiency was observed. In addition, under temperature conditions, moisture and stationary photoperiod,
different calcium absorption happens in the vines stems according to vine type. For black Grenache the calcium
contents expressed as the percentage of the dry matter are a quarter, for a one third for Carignane when there was
appearance of the necrosis apical symptoms. On the other hand, differences in calcium contents are not
significant between treated and witnesses; whereas growth in width stems was practically the same in treated as
in the greenhouse, although the foliar growth in the treated seedlings was reduced in the same way as that of two
other vine types.

3.4. Checking of root pressure


This trait was assessed only for Grenache. Two batches were made: the first one was left under total darkness
and represent the witness. The second was treated by an anttranspirant agent: the acetate phenyl mercury 10-4 M
twice with a regular interval of ten days: first was made 10 days after bud bursting. PMA10 -4 M affected the
shoot dry weights but did not modify neither and length width growth, nor even the calcium contents of bodies
used (table 8). Thus, we have just shown by this anttranspirant that the absorption of water to the darkness was
done primarily by root pressure.

4. Discussion and conclusion


The calcium transport for the plants was studied ( Ferguson and Bollard 1976, Van De Geijn and Smeulders
1981, Marschner 1995, Kirkby and Pilbeam 1984. We retain the following data:
- Water penetrates through the hair absorbants, gets to the vessels by the bark and the central cylinder: It follows
the way of the apoplasm, the symplasm and transcellular transport.
- The migration of calcium at long distance is assured passive fact a mainly by transpirant leaves. The root
pressure is a way additional or a replacement of transpirant leaves. It determines an ascending transport.
- The crude sap distribuates calcium to the various parts of the plant. The calcium content in the elaborate sap is
weak. Calcium is not very mobile, it is not distributed the oldest leaves towards young.
- The apex is supplied with calcium by migration on sites of exchanges. Mitosis and the growth of cells generate
new sites of fixation at the level of the plasmalemn and average plate that calcium will occupy by cationic
reaction of exchange while following the apoplasmic way.
On the basis of these data, we propose an explanation of the manifestation of the calcium deficiency. The
pretreatment of the seedlings in total darkness induced etiolation responsible for three vine types, a lengthening
of the stem, an abnormal thickness growth and a considerable reduction of the leaf area as well as a blocking of
the anthocyanins synthesis. These conditions are due to phototropism and far UV (Briggs et al., 1988). The
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ascending transport of calcium is done mainly by the root pressure shown by our experiments. This means of
transport is thus able to feed the growth equipped with their leaves for their calcium apex. It is then the means of
transport at long distance from this element under this condition. However it is generally allotted a palliative or
complementary function to transpiration (Marschner 1995, Kirkby and Pilbeam 1984).
In the greenhouse, the growth is normal and there is no synthesis of anthocyanin compounds, the transport of
calcium is done by transpiration for the diurnal period and probably by the root pressure at the night. For the
vine, the root pressure is effective only if the transpiration feeds it. During the night, It contributes to the
continuation of the routing of the calcium imported beforehand in the branches by the transpirant leaves for the
diurnal period. Radicular flow would be a temporary vehicle relay of calcium requiring a regular restocking.
The passage from total darkness to the greenhouse is followed by a resumption of the seedlings (leaf biomass), a
reduction of the stem section and an induction of the biosynthesis of anthocyanins. The physiological state is
regained by the conditions of the greenhouse. When the seedlings undergo a preprocessing the darkness followed
by that of the greenhouse, the root pressure initially generates an ascending transport of calcium and ensures
calcic food for the whole seedlings. During the first days, after the transfer into the greenhouse, the apex is
probably supplied with calcium by the root pressure. As the leaf area of the base seedlings increases, the top of
the growth is insufficiently fed. The flow of calcium is directed preferentially towards the base, and the
symptoms of deficiency appear at the top. As soon as the transpiration of the basal sheets becomes intense, there
are deficiency on the apex and appearance of the symptoms of calcium disorder. The migration of water leaves
of the base have a relatively large leaf area, the transpiration takes over. The diversion of the flow of calcium
towards the mature leaves is probably at the origin of the symptoms of calcium deficiency, which appear on the
level of the apical part of the cutting. In our experiments, the root pressure is the major mode of transport to the
darkness. It is relayed then by the alternative ―transpiration / root pressure‖ which becomes thereafter, the major
mode in greenhouse. Flow "root pressure" of the growth transferred in greenhouse to be prouved now ineffective
as soon as its " calcium source " is connected to the well due to the increase in the leaf areas of the leafs of the
base in other words transpiration. In addition, with the biological pH, the organic acids are almost completely
ionized, calcium doubly charged, not very mobile is one element adsorbable by the acids of the membrans
charged negatively (Heller et al., 1998). However, Bradfield (1976) finds that calcium exists in the sap of apple
tree in two forms, one ionic, the other chelated one. The EDTA has an affinity for calcium and the complex
EDTA-calcium passes in the tranpiration current (Ferguson and Bollard 1976, Van De Geijn and Petit 1979), this
does not exclude the formation from complex polyphenol-calcium in the form of chelate (Dekock et al., 1975).
In addition, in the red vine leaves exept for tincturial cepages, the biosynthesis of the anthocyanins characterizes
the senescence cells (Ribereau-Gayon 1968). In this state, there would be a strong accumulation of calcium
(Heller et al., 1998). What lets suppose that the anthocyanins intervene probably in the apical part of the
seedlings pretreated by total darkness.

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Procedure for the induction of a calcic deficiency at the laboratory


1 – Bud is plastered in order to induce roots.
2- When there are at least 3 roots the bud is removed the plaster.
3- bud bursting in darkness .
4-Stage six reduced sheets stage 30 days in darkness .
5- Stage 30 days in darkness and in greenhouse. On the left, shoots in total darkness can have 7, 8, 9, 12 very
reduced a pale yellow sheets. On the right, cuttings are cultivated in greenhouse give normal axes with spread
out and rather large sheets. To note here the difference of lengthening of the branches and growth of the
appreciable sheats.
6- Cutting transferred from the darkness to the greenhouse during 15 days. Note here the beginning of colouring
of the stems.
7 - Cutting transferred from the darkness to the greenhouse during 22 days. To note Curve of the stem of
approximately 45°C and sunk red colouring of the carrying branch.
8- Cutting transferred from the darkness to the greenhouse during 30 days. To note the curve of an angle equal to
135°C and beginning of the drying of the apex which starts approximately at a point located at the third of the
branch.

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Pages of figures

1 2 3 44 5

Legende of figures
Procedure for the induction of a calcic deficiency at the laboratory
1 – Bud6 is plastered in order to induce
7 roots. 8
2- When there are at least 3 roots the bud is removed the plaster.
3- bud bursting in darkness
4-Stage six very reduced sheets stage 30 days in darkness
5- Stage 30 days in darkness and in greenhouse. On the left, shoots in total darkness can have 7, 8, 9, 12 very
reduced a pale yellow sheets. On the right, cuttings are cultivated in greenhouse give normal axes with spread
out and rather large sheets. To note here the difference of lengthening of the branches and growth of the
appreciable sheets.
6- Cutting transferred from the darkness to the greenhouse during 15 days. Note here the beginning of colouring
of the stems.
7 - Cutting transferred from the darkness to the greenhouse during 22 days. To note Curve of the stem of
approximately 45°C and sunk red colouring of the carrying branch.
8- Cutting transferred from the darkness to the greenhouse during 30 days. To note the curve of an angle equal to
135°C and beginning of the drying of the apex which starts approximately at a point located at the third of the
branch.

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6 7 8
Table 1: City water composition used in our experiments
Element mg/l
Na 240
K 6,5
Ca 144,5
Mg 36,5
Cl 362
NO3- 0
SO4-- 400
PO4--- Trace
Fe 0,9

Table 2: Conditions of use of the apparatus for the proportioning of calcium


Elements to be analyzed Absorption line Flame Flame proportioning µg/l Lamp mA
Ca 422,7 0,05 AA 0,05 AA 3-6

Table 3: total Response of various types of vines with respect to the calcium deficiency
Grenache Alicante Bouschet Carignane
Number of deterioration for100. 41 0 10

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Table 4: Influence of the total darkness on the parameters of the growth of vines

Greenhouse (G) Darkness (D)


Length mm Grenache 49,5  2,5 129,2  12,6
Stem area second internode mm2 10,4  1,0 23,1  2,1
Area second leaves from basis mm2 1491  120 102  20
Length mm Carignane 53,6  5,1 115  13,2
Stem Area second internode mm2 13,2  1,6 20,2  1,9
Area second leaves from basis mm2 1530  210 140,5  15,1
Length mm A Bouschet 51,2  6,1 150,4  13,8
Stem area second internode mm2 9,1  1,0 10,1  1,1
Area second leaves from basis mm2 830  160 110,4  14,1
D = shoot having evolved in total darkness
Greenhouse = shoot having evolved to 12h darkness

Table 5. Influence of the total darkness on Ca content


30 days greenhouse Darkness 30 days
Black FMW (g) 2,1  0,4 2,0  0,4
Grenache DMW (% FMW) 14  1,3 12  1,3
Ca Apex ( %DM) 0,77  0,08 1,03  0,06
Ca ISWA + SLA (%DM) 0,96  0,04 1,23  0,05
Ca IB + LB (%DM) 1,20  0,11 1,49  0,08
Carignane FMW (g) 2,5 0,5 2,6 0,4
DMW (% FMW) 15  1,6 12  1,5
Ca Apex ( %DM) 0,89  0,09 1,10  0,12
Ca ISWA + SLA (%DM) 1,01  0,11 1,28  0,13
Ca IB + LB (%DM) 1,25  0,12 1,35  0,11
Alicante FMW (g) 1,6 0,3 1,5 0,3
Bouschet DMW (% FMW) 16  1,7 14  1,6
Ca Apex ( %DM) 0,84  0,08 1,01  0,10
Ca ISWA + SLA (%DM) 0,92  0,10 1,18  0,11
Ca IB + LB (%DM) 1,10  0,11 1,31  0,14
ISWA= Internodes subjacent with the apex, IB = Internodes of the base.
SLA = subjacent leaves of the apex, LB = Leaves of the base.
FMW = fresh matter weight; DMW = Dry matter weight

Table 6: Influence of the pretreatment to the total darkness on parameters of the growth of the cuttings
transferred in greenhouse.
(G) 40 d (G) 51 d (G )58 d (D)30d +10d (D) 30d + (D) 30d +
(G) 21d (G) 28d (G)
Lenght mm 53,8 8,1 52,3  3,4 54,8 8,2 130,8 17,2 132,413,2 134,8 20,3
Grenache
stem Area second 10,6 1,2 10,61 10,8  1,2 18,0 2,4 18,4  17,3 2,5
internode mm2 2,9
Area second leaves 1520150 1520150 1580180 334 52 1000  1043 50
from basis mm2 150
Length mm 60,6  7,8 66,9 66,9 118,4 15,3 122,4 122,4 19,3
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Carignane 19,3
stem Area second 13,4  1,7 13,4  1,4 13,4  1,4 18,6 2,5 16,8  2,8 16,8 2,4
internode mm2
Area second leaves 1810  265 1880  211 1880  211 610,8  71 1180  215 1180  215
from basis mm2
Length mm 61,8  7,1 65,5  8,1 65,5  8,1 142,3 21,3 144,3 144,3 23,3
A Bouschet 23,3
stem Area second 11,4  1,8 10,8  1,8 10,8  1,8 10,2  1,8 10,4  1,8 10,4  1,8
internode mm2
Area second leaves 1040  150 1140 105 1140  105 403  72 780  115 780  115
from basis mm2

Table 7: Total darkness (D) pre treatment influence on the Calcium contents evolution
(expressed in % of matter dry).
(G ) 58 d (D) 30d + (G) 28 d
Black Grenache FMW (g) 3,5 0,5 3,5 0,5
DMW (% FMW) 13  1,3 % 13  1,4 %
Ca Apex ( %DM) 0,75 0,09 0,20 0,06
Ca ISWA + SLA (%DM) 0,91 0,08 0,84 0,08
Ca IB + LB (%DM) 1,16 0,12 1,02 0,09
Carignane FMW (g) 4,1 0,4 4,0 0,3
DMW (% FMW) 14 % 1,5 14 % 1,4
Ca Apex ( %DM) 0,750,07 0,250,03
Ca ISWA + SLA (%DM) 0,95 0,09 0,790,07
Ca IB + LB (%DM) 1,160,10 0,920,08
Alicante FMW (g) 3,0 0,3 2,8 0,3
Bouschet DMW (% FMW) 15 % 1,4 15 %1,6
Ca Apex ( %DM) 0,600,08 0,550,07
Ca ISWA + SLA (%DM) 0,900,09 0,750,08
Ca IB + LB (%DM) 1,200,13 0,940,08
ISWA= Internodes subjacent with the apex, IB = Internodes of the base.
SSA = subjacent leaves of the apex, SB = leaves of the base.
FMW = fresh matter weight; DMW = Dry matter weight

Table 8: Anttranspiring influence on the growth and the Calcium content of black Grenache
(D) 30 d (D) 30 d +PMA 10-4M
FMW (g) 2,1  0,3 1,8  0,3
DMW (% FMW) 12 % 12 %
Length mm 130,5 15 120  12
Area stem second internode mm2 24,23,5 24,13,6
Area second leaves from basis mm2 110  17 107  21
Ca Apex ( %DM) 1,04  0,10 0,94  0,10
Ca ISWA + SLA (%DM) 1,25  0,13 1,20  0,14
Ca IB + LB (%DM) 1,49  0,16 1,33  0,17
PMA 10-4M = phenyl acetate mercure 10 -4M.

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Influence du traitement γ sur la qualité microbiologique d’un extrait anthocyanique


industriel
EL BOUHADDI Jalila*, ZMANTAR Tarek **, NABLI Rim *, HAMZAOUI Hichem***, CHAIEB Kamel**, BAKHROUF Amina** et
Mohamed Béchir EZZILI*
* : Centre de Biotechnologie Borj Cédria Bp 901, 2050Hammam lif Tunisie.
** : Laboratoire d‘Analyse, de Traitement et de Valorisation des Polluants de l‘Environnement et des Produits ; Faculté de pharmacie rue
Avicenne 5000 Monastir
*** : Laboratoire de valorisation des ressources naturelles et des matériaux de récupération

Résumé :
Nous avons étudié la qualité microbiologique d‘un colorant d‘origine biologique composé d‘extrait anthocyanique fabriqué à partir des marcs
de raisin de Tunisie et l‘influence du traitement γ en vue d‘anéantir les microbes contenus dans ce milieu. Sur le plan qualitatif une levure et
une bactérie ont été isolées à partir de cet extrait industriel. Cinq doses de rayonnement ionisant ont été essayées sur l‘extrait : 2, 4, 10, 20 et
30 kGy. La dose de 4 kGy s‘est avérée stérilisante du produit. Pour la dose de 2 kGy le traitement γ ne donne pas de réponse identique pour
les levures et les bactéries. Pour les levures, la réponse est immédiate, le traitement ionisant réduit sa densité de 60 fois au bout de 6 jours.
Cette réduction est atténuée au bout de 7 jours, elle devient environ 11 fois. Au bout de 13 jours, le traitement n‘est plus efficace. On assiste
plutôt à une multiplication des cellules de levures par un facteur de 5 et au bout de 23 jours, ce facteur devient égal à 800. Les levures
résistantes se multiplient activement. Concernant les bactéries, il y a une réduction d‘environ de moitié de la densité au bout de 2 jours.
Cette réduction devient plus importante avec le temps: au bout de 7 jours, elle est de 8 fois et elle devient de 15 fois au bout de 13 jours.
Après 23 jours, la tendance s‘inverse et elle devient à la hausse. On assiste au même phénomène observé pour les levures en fin d‘expérience.
La dose de 2 Kgy pourrait être utilisée pour provoquer artificiellement des perturbations au niveau de la croissance chez ces
microorganismes et fabriquer des souches résistantes.

1. Introduction
Les dernières crises de l‘agroalimentaire ont conduit les industriels à se tourner vers l‘exploitation de source
végétale à la suite de l‘interdiction de quelques colorants d‘origine synthétique: le rouge n°2 par le Food and
Drug Administration FDA, l‘orange RN en grande Bretagne et le rouge écarlate GN et Ponceau en France et les
risques toxiques de la transformation de l‘érythrosine en fluorescéine (Wallin et Smith, 1977). La vigne rouge
comme d‘autres plantes peuvent fournir un colorant rouge d‘origine biologique pouvant remplacer les colorants
synthétiques. La matière colorante de la vigne rouge peut être extraite des baies ou des feuilles de raisin. Elle est
constituée d‘anthocyanes.
Les extraits anthocyaniques utilisés comme colorant naturel ne posent pas de problème sanitaire selon Henry
(1992). Aux Etats-Unis d‘Amérique deux sources d‘anthocyanes sont autorisées en agroalimentaire: les extraits
de pellicules de raisin réservés pour colorer les boissons et les extraits des baies de raisin sont réservés pour
colorer les aliments autres que les boissons (Malien aubert et Amiot-Colin, 2006). L‘extrait anthocyanique
provient des déchets de vinification. Il est constitué principalement d‘anthocyanes. Il y a un profil d‘anthocyanes
dans les baies et les feuilles de vigne. Chaque génotype est caractérisé par un profil d‘anthocyanes avec des
proportions bien déterminées (Darné, 1991). Ces proportions varient avec la date de la récolte (Ezzili, 2001).
Nous allons d'abord rappeler quelques données concernant leurs structures.

Les anthocyanes
Les anthocyanes existent en solution sous différentes formes en proportions équilibrées. Cet équilibre dépend du
pH du milieu (De-Gaulejac et al., 2001). Localisées dans les cellules épidermiques pellicules de la baie de raisin
et des feuilles, les anthocyanes les mieux connues sont ; La delphinidine, la cyanidine, la petunidine, la
poenidine et la malvidine dont les pourcentages semblent être corrélés avec la teneur en terpénols (Cravéro et al.
1994). La teneur en anthocyanes peut atteindre 1gl-1 dans certains vin (De-Gaulejac et al. ; 1998). Les
anthocyanes sont les constituants les plus importants des grappes, elles sont responsables des différences entre
les cépages rouge et blancs. Les anthocyanes sont composés :
- d‘une molécule d‘aglycone.
- d‘un sucre.
- d‘un acide organique si l‘anthocyane est combiné L‘aglycone ou ― anthocyanidine ‖ dérive de l‘ion phényl 2-
benzopyrilium
Selon le degré d‘hydroxylation et de méthoxylation, la teinte dominante des anthocyanes varie. Si le nombre de
groupements hydroxyles sur le noyau B augmente, l‘absorbance maximale des anthocyanes est déplacée vers les
grandes longueurs d‘onde et la couleur passe du rouge-orangé au violet et s‘accompagne d‘une faible stabilité du
chromophore. Par contre, si on remplace les hydroxyles par des méthoxyles, le chromophore est beaucoup plus
rouge et plus stable (Mazza et Miniati, 1993).

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Les anthocyanes glycosylées


Le glucose peut être engagé en position 3 ou 3 et 5 sur le noyau benzopyrylium. Le caractère anthocyane
monoglycosylée et diglycosylée est utilisé pour différencier le raisin de Vitis vinifera L. de celui des espèces
américaines d‘une part et des hybrides européens–américains d‘autre part, tels que les hybrides producteurs
directs qui n‘existent plus maintenant dans le vignoble tunisien mais auxquels on a eu recours au début de ce
siècle dans le bassin méditerranéen pour leur résistance au phylloxéra (RIBEREAU–GAYON, 1968).

Les glycosylations rencontrées chez les anthocyanines conférent une solubilité et une stabilité au pigment
(Markakis 1982). Une augmentation de glycosylation en C5 par exemple conduit généralement à une
intensification de la couleur (Francis 1989). La liaison glycosidique en position 3 est facilement hydrosoluble par
catalyse acide donnant l‘aglycone ou anthocyanidine correspondante. Les anthocyanidines diglycosylées en
position 3,5 sont nettement plus résistantes à l‘hydrolyse acide que leurs analogues monoglycosylées (Saito et al.
1996).
R1
OH O1 +
2 B OH
A 3
5 O
R2
OH

Glucose

Structure des anthocyanines 3- monoglucosides (Vitis vinifera L. )

R1

OH O1 +
2 B OH
A 3
5 O
R2
O

Glucose Glucose
Structure des anthocyanines 3,5 - diglucosides (vignes américaines et hybrides )

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Les anthocyanes acylées


Jusqu‘à présent on connaît 3 acides qui peuvent estérifier les anthocyanines :
- L‘acide acétique (Anderson et al. 1970)
- L‘acide para-coumarique et l‘acide caféique (Ribéreau–Gayon, 1965)
Sur le plan technologique, l‘extrait anthocyanique provient des marcs frais de raisin après vinification en rouge
ou en rosé. Après réception de la vendange, le raisin est foulé pressuré et sulfité. On obtient le jus de presse et le
jus de goutte d‘une part le marc d‘autre part qui subit deux opérations:
-L‘extraction des anthocyanes par le dioxyde de soufre en milieu acide ce qui va donner l‘extrait brut.
- L‘évaporation de l‘extrait c‘est-à-dire l‘élimination du surplus d‘eau dans la solution extraite.
Mais le vin est un milieu biologique issu d‘au moins deux fermentations :
- La fermentation alcoolique qui transforme le sucre du raisin en alcool éthylique. Elle est faite par les levures.
- La fermentation malolactique qui transforme l‘acide malique en acide lactique. Elle est faite par les bactéries
lactiques. A la fin de la fermentation, le vin contient des levures, des bactéries lactiques et quelquefois des
bactéries acétiques. Le marc issu de la vinification en rouge ou en rosé utilisé pour la fabrication du colorant
biologique peut donc contenir une flore endogène constituée de levures et des bactéries. L‘extrait anthocyanique
préparé peut aussi contenir ces germes. Actuellement les acheteurs dans le marché international exigent un bilan
microbiologique des industriels vendeurs d‘extrait anthocyanique.
Pour éliminer les microorganismes potentiels des milieux liquides tels que le lait ou le vin on a recours à l‘action
de la température et à d‘autres procédés physiques et chimiques. Mais la structure des extraits anthocyanique est
composée essentiellement de noyaux aromatiques capables de subir des modifications après traitement à la
chaleur si on veut éliminer totalement ou partiellement les germes microbiens d‘où l‘idée du traitement de
l‘extrait anthocyanique par les rayons ionisants.
Le but de ce travail est de chercher dans un premier temps à connaître la microflore (bactéries et levures) de
l‘extrait anthocyanique fabriqué en Tunisie. Dans un deuxième temps, nous avons traité l‘extrait anthocyanique
avec différentes doses de rayonnement γ afin d‘obtenir l‘anéantissement de ces microbes. Nous retiendrons que
ce travail s‘inscrit dans une politique d‘avant-garde. Nous avons cherché dans un premier temps à connaître la
microflore (bactéries et levures) de l‘extrait anthocyanique fabriqué en Tunisie. Dans un deuxième temps, nous
avons traité l‘extrait anthocyanique par le rayonnement γ afin d‘étudier la réduction ou l‘anéantissement de son
nombre de germes.

2. Materiel et methodes
Dénombrement de la microflore anthocyanique
Les échantillons anthocyaniques a analysés sont traités en premier lieu par les radiations ionisantes γ
respectivement 2,4, 10, 20 et 30 kGy. Un extrait anthocyanique non traité par les radiations γ est utilisé comme
témoin positif. Afin de déterminer le nombre de cellules cultivables, des dilutions décimales sont réalisées en
série dans de l‘eau distillée stériles. Un volume de 0,1 ml de chaque dilution appropriée est ensuite étalé à la
surface de deux types de milieux gélosés : TSA pour dénombrer les bactéries et Saboraud pour dénombrer les
levures. Ces 2 milieux gélosés sont placés respectivement à 37°C et à 30°C. Au bout de 24 à 48 heurs
d‘incubation, le dénombrement des UFC/ml est effectué pour chaque échantillon. Les dénombrements sont
réalisés régulièrement tous les deux jours pendant un mois.

Isolement et identification des germes


La présente étude, cherche à isoler et à caractériser les souches de bactéries et levures de l‘extrait provenant du
milieu fermentaire, marc de raisin. L‘identification préliminaire a été réalisée en se basant pour les bactéries
lactiques sur le test gram, le test de catalase, le test oxydase, les caractères morphologiques et les tests
biochimiques usuels api 50CHL. L‘identification des levures se base sur la forme microscopique des levures
(Guiraud et Galzy 1982), ainsi que les caractères morphologiques (l‘aspect des colonies développés sur boite de
pétri) et enfin les tests biochimiques usuels (Api 20C).

3. Resultats
Résultats qualitatifs
Si nous comparons les résultats obtenus (caractères morphologiques : aspect des colonies, formes des cellules,
mode de reproduction, résultat du test Api 20C. on peut dire que la souche obtenue et isolée de l‘extrait
anthocyanique étudié est Saccharomyces oviformis. C‘est une levure qui termine la fermentation du vin. Elle
peut vivre dans un milieu fortement alcoolisé : elle est dite finisseuse des fermentations vinaires.
Nous avons isolé une souche bactérienne se développant sur milieu MRS. Ce sont deux bactéries gram positif,
immobile, en forme de bâtonnets longs et étroits ou court et arrangés en filaments ne répondent pas aux tests
oxydase et catalase. Les tests API 50CHL ont montré une différence entre les deux souches. L‘interprétation
est réalisée par un logiciel d‘identification. Vraisemblablement la souche 1 (S1) est Lactobacillus plantarum
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alors que la souche 2 (S2) est Lactobacillus brévis. Il faut noter toutefois que l‘origine de ces bactéries est
fermentaire puisque ce sont ces microbes qui assurent la fermentation malolactique c'est-à-dire la transformation
de l‘acide malique en acide lactique. Ces bactéries sont aussi responsables des attaques lactiques préjudiciables
pour la fabrication du vin.
Résultats quantitatifs
Nombres des bactéries et levures avant traitement γ
Le nombre de bactéries sur gélose PCA est de 1,7 10 7 germes/ml. Le nombre de levures total sur gélose
Sabouraud chlorenphénicol est de 7,2 10 3 germes/ml. L‘extrait anthocyanique contient plus de bactéries que de
levures.

Nombre des bactéries et levures après traitement γ


Nombre des bactéries à la date du 29/05/2008 2 jours après leurs traitements

Tableau 4 : Densité bactérienne en fonction du traitement γ obtenue à la date de 29/05/2008


Traitement γ 2
Témoin 1,7 107
2 KGY 6,8 106
4 KGY 0
10 KGY 0
20 KGY 0
30 KGY 0
Nombre des levures à la date du 02/06/2008 6jours après le traitement

Tableau 5 : Densité levurienne en fonction du traitement γ obtenue à la date de 29/05/2008


Traitement γ Témoin moyennes
2 KGY 7,2 103 1,3 102
3
4 KGY 7,2 10 -
10 KGY 7,2 103 -
20 KGY 7,2 103 -
30 KGY 7,2 103 -

Nombre des bactéries à la date du 03/06/2008 7 jours après le traitement

Tableau 6 : Densité bactérienne en fonction du traitement γ obtenue à la date de 03/06/2008


Traitement γ Témoin moyenne
-
2 KGY 1,9 107 2,4106
7
4 KGY 1,9 10 -
10 KGY 1,9 107 -
20 KGY 1,9 107 -
30 KGY 1,9 107 -

Nombre des levures à la date du 04/06/2008, 7 jours après le traitement

Tableau 7 : Densité levurienne en fonction du traitement γ obtenue à la date de 03/06/2008


Traitement γ Témoin moyenne
-
2 KGY 8 103 6,9102
3
4 KGY 8 10 -
10 KGY 8 103 -
20 KGY 8 103 -
30 KGY 8 103 -

Nombre des bactéries à la date du 10/06/2008, 13 jours après le traitement


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Tableau 8 : Densité bactérienne en fonction du traitement γ obtenue à la date de 10/06/2008


Traitement γ Témoin moyenne
-
2 KGY 1,8 107 1,29 106
7
4 KGY 1,8 10 -
10 KGY 1,8 -
20 KGY 1,8 -
30 KGY 1,8 -
Nombre des levures à la date du 10/06/2008, 13 jours après le traitement

Tableau 9 : Densité levurienne en fonction du traitement γ obtenue à la date de 10/06/2008


Traitement γ Témoin moyenne
-
2 KGY 9 103 42 103
3
4 KGY 9 10 -
10 KGY 9 103 -
20 KGY 9 103 -
30 KGY 9 103 -

Nombre des bactéries à la date du 19/06/2008, 23 jours après le traitement

Tableau 10 : Densité bactérienne en fonction du traitement γ obtenue à la date de 10/06/2008


Traitement γ Témoin moyenne
-
2 KGY 2 107 4,72 106
7
4 KGY 2 10 -
10 KGY 2 107 -
20 KGY 2 107 -
30 KGY 2 107 -
Nombre des levures à la date du 19/06/2008, 23 jours après le traitement

Tableau 11 : Densité levurienne en fonction du traitement γ obtenue à la date de 19/06/2008


Traitement γ Témoin moyenne
-
2 KGY 8,2 103 6,9 106
3
4 KGY 8,210 -
10 KGY 8,2 103 -
20 KGY 8,2 103 -
30 KGY 8,2 103 -

Influence du traitement γ sur la densité microbienne


Il n‘y a plus de levures et bactéries 23 jours après le traitement de l‘extrait par les doses suivantes 4, 10, 20 et 30
Kgy. Le traitement de 4 Kgy est le traitement efficace sur levures et bactéries. Il apparaît d‘après plusieurs
rapports et d‘après SAINT LEBE et al. (1984) qu‘il n‘y a aucun risque de consommer des aliments ionisés à une
dose globale inférieure à 10 kGy. A cette dose, le traitement s‘est avéré efficace contre toutes les bactéries et
levures de l‘extrait anthocyanique. L‘efficacité maximale est obtenue après 15 jours de traitement. Il faut noter
qu‘aucune colonie de levure n‘a été obtenue dans les différentes dilutions 24 heures après le traitement et
quelque soit la dose de rayon utilisée ce qui laisse penser que les levures moins fréquentes dans l‘extrait sont
probablement plus sensibles que les bactéries aux traitements ionisants : elles sont éliminées les premières.
Pour le traitement à la dose de 2 Kgy deux réponses sont retrouvées.

Réponse concernant les levures

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Le traitement γ à 2 Kgy réduit leur nombre de 60 fois au bout de 4 jours. Cette réduction est atténuée au bout de
6 jours, elle devient environ 11 fois. Au bout de 13 jours, le traitement n‘est plus efficace. On assiste plutôt à une
multiplication des cellules de levures par un facteur de 5 et au bout de 23 jours, ce facteur devient égal à 800.
Les levures échappées se multiplient activement tableau 12, Fig 1.

Tableau 12 : Influence du traitement γ à 2 Kgy sur la densité microbienne (levures et bactéries)


Levures bactéries
Témoin Traité 2Kgy Témoin Traité 2Kgy
Nombre après 2j 1,7 107 6,8 106
3 2
Nombre après 6j 7,2 10 1,3 10
Nombre après 7j 8 103 6,9 102 1,9.107 2,4 106
3 3 7
Nombre après 13j 9 10 42 10 1,8.10 1,29 106
3 6 7
Nombre après 23j 8,2 10 6,9 10 2.10 4,7 106

Réponse concernant les bactéries


Pour les bactéries, il y a une réduction d‘environ de la moitié de la densité au bout de 2 jours. Cette réduction
devient plus importante avec le temps: au bout de 6 jours, la réduction est de 8 fois et elle devient de 15 fois au
bout de 13 jours. Après 22 jours, la tendance est à la hausse. On peut se demander des questions sur cette
hausse : s‘agit-t-il du même phénomène que nous avons déjà noté pour les levures ?

7000000

Traité par 
6000000 40000

5000000 Traité par


Nb de lévure par ml

20000
Y Axis Title

Temoin
4000000
0

3000000
-20000

7 14 21
2000000 X Axis Title

1000000
Temoin
0

-1000000
0 8 16 24

t (jours)

Figure 1 : Influence du traitement γ sur la densité des levures de l‘extrait anthocyanique après son traitement de
2 Kgy

7
2,0x10 Temoin
7
1,8x10
7
1,6x10
Nb de bactéries par ml

7
1,4x10
7
1,2x10
7
1,0x10
6
8,0x10

Traité par  (2kGy)


6
6,0x10
6
4,0x10
6
2,0x10

0,0
0 5 10 15 20 25

t (jours)

Figure 2 : Influence du traitement γ sur la densité des bactéries de l‘extrait anthocyanique après son traitement
de 2 Kgy

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Les résultats du tableau 12 montrent qu‘il y a une réduction du nombre de germes/ ml due au traitement gamma.
Cette réduction est obtenue 24 heures après traitement pour des concentrations de 4,10, 20 et 30 kGy.

Des résultats d‘ordre technique et fondamentaux sont obtenus :


Du coté fondamental, les tests api accompagnés des critères morphologiques peuvent contribuer à l‘identification
des bactéries et levures.
Pour confirmer le résultat de l‘identification des bactéries lactiques, une analyse plus détaillée doit être faite
utilisant des études biochimiques fines, une étude de la résistance aux antibiotiques, une bactériocunotypie, la
lysogénie, l‘extraction de l‘ADN chromosomique et l‘amplification par PCR de la séquence intergénique 16S-
23S par rapport à des souches de référence connues. La même démarche est valable pour les autres bactéries.
Pour Saccharomyces Oviformis et dans le but de raffiner l‘identification on peut déterminer le degré de ploidie.

4. Conclusion
L‘étude bibliographique montre qu‘on a recours à l‘action de la pasteurisation pour éliminer les
microorganismes potentiels des milieux liquides tels que le lait ou le vin. Mais la structure des extraits
anthocyaniques est composée essentiellement de noyaux aromatiques capables de subir des modifications après
traitement à la chaleur. Le traitement ionisant pourrait être utilisé en vue d‘aboutir à la réduction du nombre de
germes dans l‘extrait ou d‘éliminer ses microbes potentiels. En effet, l‘ionisation des aliments est un procédé
physique de conservation basé essentiellement sur l‘exposition de l‘aliment pour un temps donné à un
rayonnement ionisant constitué de particules tels que les électrons et les neutrons ou d‘énergie électromagnétique
à savoir les rayons X ou γ (Done 1989). Actuellement le traitement par ionisation est considéré comme
traitement de substitution aux traitements qui détériore l‘aliment comme les traitements thermiques. C‘est un
traitement qui remplace les agents de fumigation comme le di bromure d‘éthylène et les nitrites pouvant causer
éventuellement le cancer chez l‘utilisateur et le consommateur (Maubras 1988, SAINCLIVIER 1988).
L‘irradiation d‘un aliment peut remplacer la pasteurisation. C‘est une technique qui permet d‘éliminer les agents
microbiens responsables des maladies d‘origine alimentaire et de réduire le gaspillage dû à la détérioration des
aliments (HENON, 1983 ; VENUGOPAL et al. 1999). Elle doit préserver les qualités organoleptiques du
produit. Pour nos essais, le traitement ionisant a permis d‘anéantir les microbes de l‘extrait.
Nous retiendrons qu‘il y a dans l‘extrait anthocyanique industriel une flore endogène caractérisée par les levures
et les bactéries lactiques. Ces différents microbes proviennent de la matière première: le marc de raisin ou de la
fabrication du vin. Le traitement ionisant s‘est avéré efficace. La dose minimale essayée pour réduire la
contamination microbiologique du colorant est de 4 kGy. Le traitement de l'irradiation ionisante à 2 kGy donne
des réponses différentes selon le type de microbes : levures ou bactéries.
Il est important de compléter cette étude par une une étude structurale du composé anthocyanique et de voir si le
traitement ionisant ne modifie pas les composés de l‘extrait. Sur le plan scientifique il est intéressant de
connaître le mode d‘action des traitements ionisants sur les germes microbiens.

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Etude de la composition lipidique de deux génotypes d’Opuntia cultivés dans la région


de Mahdia (Tunisie)
CHRAGA Olfa*, NOUAIRI Issam*, ACHOUR Sami**, HELLAL Ahmed Nouredine** et Mohamed Béchir EZZILI*
* : Centre de biotechnologie de Borj cédria Bp 901, 2050 Hammam lif Tunisie.
** : Institut Supérieur de Biotechnologie de Monastir, 03/UR/09-01. Avenue Tahar Haddad 5000 Monastir Tunisie.

Résumé :
Les fruits des deux espèces : Opuntia ficus indica (L.) Mill et Opuntia Engelmannii ont été récoltées dans la région de Mahdia (Tunisie) à
différentes dates. Les graines et les pulpes sont analysées du point de vue teneur en lipides totaux et en différents acides gras.
Les teneurs en lipides totaux dans la pulpe de Ficus indica augmentent puis décroit alors qu‘elles diminuent d‘une manière croissante chez la
deuxième espèce. Si notre but est d‘exploiter l‘espèce Opuntia ficus indica L. Mill assez cultivé en Tunisie, dans l‘obtention de la matière
grasse, la date du 8/8/2008 sera la date qui donne le pourcentage le plus important dans ces composés.
L‘huile de graines de Ficus indica Mill s‘est avérée fortement insaturé avec 76% des acides gras totaux. Nos résultats ainsi que d‘autres
études sur l‘huile de la graine du figuier de barbarie ont montré qu‘elle appartient à la catégorie des huiles «polyinsaturées» comme la plupart
des huiles végétales. Elle est composée, du point de vue acides gras, majoritairement d‘acide linoléique et d‘acide oléique, et elle présente
ainsi de par sa composition une grande similitude avec l‘huile de maïs. Nos résultats montrent la supériorité d‘Opuntia Engelmannii par
rapport à Opuntia ficus indica Mill pour la biosynthèse d‘acides gras polyinsaturés.
Mots clefs : Opuntia ficus indica (L.) Mill, Opuntia Engelmannii, la pulpe, graines, lipides totaux, Acides gras.

Abstract :
Fruits of the two species: Opuntia ficus indica (L.) Mill and Opuntia Engelmannii were collected in the area of Mahdia (Tunisia) on various
dates. The seeds and pulps are analyzed from the content point of view of total lipids and various fatty acids. The contents of total lipids in
the pulp of Ficus indica increase then decrease. However these total contents decrease in the second species. If our goal is to exploit the
species Opuntia ficus indica L. Mill cultivated in Tunisia, to obtaining the fat content, the date of the 8/8/2008 will be the date which gives
the most important percentage of these compounds.
The seed oil of Ficus indica Mill proved strongly unsaturated fatty acids with 76% of the total fatty contents.
Our results as of other studies on the oil of seed of the prickly pear tree showed that it belongs to the category of the ―poly unsaturated oils‖
like the majority of vegetable oils. It is made up, from fatty acids point of view, mainly of linoleic and oleic acid, and it thus presents from its
composition a great similarity with the corn oil. Our results show the superiority of Opuntia Engelmannii compared to Opuntia ficus indica
Mill for the content of poly unsatured fatty acids.
Key words: Opuntia ficus indica (L.) Mill, Opuntia Engelmannii, pulp, seeds, lipids total, Acid fatty.

1. Introduction
La figue de barbarie (espèce d‘Opuntia) appartient à la famille des Cactacées. Elle est indigène aux régions
arides et semi-arides. Le fruit est une baie avec une pelure épaisse renfermant une pulpe très délicate parsemée
de nombreuses graines (Duru et Turker, 2005).
Les graines du figuier de barbarie ont suscité ces dernières années beaucoup d‘intérêt à l‘instar des autres pépins
en particulier ceux des raisins et les études se sont multipliées pour caractériser leur constituants afin d‘évaluer
surtout leur valeur nutritive (Sawaya et al., 1983). Le présent travail a pour but d‘étudier la composition en
lipides des deux espèces d‘Opuntia cultivés en Tunisie.

2. Materiel et methodes
Matériel végétal
Les deux espèces ont été récoltées à "Oued El Hlou" pour Opuntia ficus indica (L.) Mill, à "Souani Hiboun" pour
Opuntia engelmannii dans la région de Mahdia ; ville côtière située à 205 km au sud de Tunis ayant pour
coordonnés géographique 35° 30′ 0″ Nord et 11° 03′ 36″Est. La température moyenne est de 23°C et la
pluviométrie annuelle varie entre 200 et 300 mm. Les prélèvements ont eu lieu à différentes dates : 18/07/2008,
28/07/2008, 8/08/2008 18/08/2008, pour Opuntia ficus indica (L. Mill). Pour Opuntia engelmannii, ils ont eu lieu
le 18/07/2008, 18/08/2008, 18/09/2008 et 18/10/2008. Cinq kg de fruit pour chaque espèce ont été récoltés,
épluchés puis réduits sous forme liquide grace à un mixeur. On procède après à une séparation de la pulpe des
graines. Le poids de 100 graines séchées pour les deux espèces a été relevé pour toutes les dates de prélèvement.
Les graines sont réduites sous forme de poudre fine.

Extraction des lipides totaux


Deux méthodes ont été adoptées pour l'extraction des lipides totaux à partir des deux génotypes d‘Opuntia. La
première est réservée pour les pulpes alors que la deuxième est utilisée pour les graines.

Extraction des lipides totaux pour la pulpe


L‘extraction est réalisée à l‘aide d‘un mélange de solvants à froid.
Cette technique est utilisée pour suivre la lipogenèse. L'extraction des lipides totaux est faite selon la méthode
d'Allen et Good (1971). La pulpe est fixée à l'eau bouillante pendant 5 mn pour inactiver les phospholipases puis

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broyées dans un mortier en porcelaine avec le solvant d'extraction constitué d'un mélange de chloroforme-
méthanol-eau (2:1:1, v/v/v).
L'eau de fixation est ajoutée, centrifugé à 3000 g pendant 15 minutes. Deux phases apparaissent, une phase
supérieure aqueuse contenant les composés non lipidiques est éliminée et une phase inférieure chloroformique
renfermant les lipides totaux est récupérée à l'aide d'une pipette Pasteur. La phase chloroformique est évaporée
sous vide à 50°C à l'aide d'un évaporateur rotatif.
Extraction en continu de la matière grasse des graines (méthode au Soxhlet)
Cette méthode utilise un solvant mais elle se fait à chaud. Elle a été utilisé par Donaire et al., 1977 pour
déterminer la teneur en huile d‘olive. 15 g des graines préalablement séchées à l‘étuve (80°C) sont broyées au
mortier puis placées dans la cartouche de l‘extracteur. L‘huile est extraite à l‘aide de 250 ml d‘hexane porté à
une température voisine de celle de l‘ébullition du solvant soit 60°C environ. L‘extraction est arrêtée au bout
de 6 h. Le solvant qui contient la matière grasse est récupéré dans un ballon de poids connu. Il est ensuite
évaporé au moyen d‘un évaporateur rotatif à 50°C, et la masse d‘huile est déterminée par double pesée. La
teneur en huile en matière grasse totale notée (MGT) exprimée en pourcentage de matière sèche est calculée
selon la formule suivante :
100
0
0 MGT/PS  m *
M
- m : masse en g de l‘huile extraite
- M : masse en g de la matière sèche

Analyse des acides gras


Obtention des esters méthyliques des acides gras
Avant de faire l‘analyse des acides gras par chromatographie en phase gazeuse (CPG), il est nécessaire de les
convertir en dérivés non polaires à faible poids moléculaire : les esters méthyliques. L‘identification des acides
gras par CPG est possible par la détermination du temps de rétention par comparaison avec celui d‘un mélange
d‘acides gras témoins.
La technique utilisée pour extraire et méthyler les acides gras totaux est celle de Metcalfe et al. (1966).
Une quantité connue de l‘extrait lipidique total est introduite dans un tube en verre à vis. Après évaporation à sec
sous courant d‘azote, on ajoute 1 ml d‘hexane et 0,5 ml d‘hydroxyde de potassium pour la méthylation à froid
des acides gras. On agite le tube au vortex.
Analyse des acides gras par chromatographie en phase gazeuse
Cette méthode permet l‘identification et le dosage des acides gras constitutifs des lipides à l‘aide d‘un
chromatographe HP modèle 4890 D équipé d‘une colonne capillaire HP Supelcowax de 30 m x 0,53 mm de
diamètre interne et dont l‘épaisseur du film est de 1 µm. La colonne est maintenue à une température isotherme
de 220°C durant toute la durée des analyses. L‘injecteur est de type split-splitless (division 1/10) porté à une
température de 240°C, et le détecteur utilisé est à ionisation de flamme (FID) porté à une température de 260°C.
Le débit du gaz vecteur (azote) dans la colonne est de 1 ml/mn.
La colonne capillaire utilisée est à phase stationnaire polaire, ce qui permet la séparation des esters méthyliques
des acides gras à la fois en fonction de la longueur de leur chaîne carbonée et de leur degré d‘insaturation.
Chaque acide gras est représenté par un pic sur le chromatogramme (Mazliak, 1968).
L‘identification des pics sur un chromatogramme correspondant aux acides gras est obtenue par injection dans
les mêmes conditions chromatographiques d‘un mélange témoin d‘acides gras. Les surfaces des pics sont
proportionnelles aux quantités des acides gras correspondants. Ainsi, les pourcentages des acides gras d‘un
mélange donné sont calculés à partir des surfaces des pics qui les représentent sur le chromatogramme.
Le pourcentage d‘un acide gras quelconque d‘un mélange est donné par la relation suivante :

0
0 Acide gras  (S/  S) *100
S : surface du pic correspondant à l‘acide gras considéré
∑S: somme des surfaces de tous les pics d‘un chromatogramme correspondant aux acides gras du mélange.
Nous rapportons dans la figure 1, l‘étalonnage de l‘appareil par des standards. Le tableau 1 indique les temps de
rétention des acides gras.

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temps

Figure 1 : Etalonnage du Chromatogramme en phase gazeuse par les acides gras


Tableau 1. Temps de rétention des acides gras étalons
Acides gras Temps de rétention
C 16:0 4.920
C 16:1 5.244
C 17:0 6.025
C 18:0 7.522
C 18:1 7.981
C 18:2 8.954
C 18:3 10.543
C 20:0 12.290
L‘étalon interne C 17:0 est un acide gras à nombre impair de carbone, absent dans nos mélanges, la quantité en µg
d‘un acide gras quelconque du mélange est donnée par la relation suivante :
Quantité acide gras  S/SC 17:0 * Q

Avec :
SC 17 :0 : surface du pic de l‘étalon interne (C17 :0)
S : surface du pic de l‘acide gras considéré.
Q : quantité en µg de l‘étalon interne.
Le calcul des surfaces des pics correspondants aux acides gras est obtenu à l‘aide d‘un intégrateur HEWLETT
PACKARD modèle 3390 A. Nous avons aussi calculé le rapport des acides gras insaturés par rapport aux acides
gras saturés défini par : Unsaturation rationoté UR= (C16:1+ C18:1+C18:2+C18:3+C20:1) / (C16:0+C18:0+C20:0)

3. Resultats et discussion
Evolution des poids de 100 graines des deux espèces étudiées
Le poids de 100 graines des deux génotypes d‘Opuntia se trouvent mentionné dans le tableau n° 2 et indique que
pour ficus indica il diminue au cours du phénomène de la maturation, par contre il augmente pour l‘autre espèce.

Tableau 2 : Poids de 100 graines (g) des espèces d ‘Opuntia.


Opuntia ficus indica (L.)Mill Opuntia Engelmannii
18/7/2008 1,5±0,034* 1,16±0,02
28/7/2008 1,41±0,10
08/08/2008 1,37±0,07
18/08/2008 1,36±0 ,11 1,79±0,03
18/09/2008 2,15±0,08
18/10/2008 2,29±0,08
*
Moyenne de trois répétitions.

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Résultats relatifs aux lipides totaux


Évolution des lipides totaux dans les graines et la pulpe des deux espèces : Opuntia ficus indica et Opuntia
Engelmannii
Les teneurs en matière grasse totale (MGT) exprimées en pourcentage de matière sèche des graines et en
pourcentage de matière fraîche de la pulpe d‘Opuntia Engelmannii et Opuntia ficus indica (L.) Mill en fonction
de la date de prélèvement se trouvent dans le tableau 3. Le pourcentage en matière grasse totale est plus
important dans le génotype Opuntia Engelmannii que dans celui d‘Opuntia ficus indica (L.) Mill. Il diminue au
cours des stades de prélèvement pour les deux génotypes. L‘intensité de cette diminution est indépendante du
génotype. Il est à noter que le prélèvement à la date du 18/7/2008 du génotype Opuntia Engelmannii correspond
au stade ou la figue de barbarie présente une couleur verte : c‘est le stade véraison. Ce stade correspond à un état
physiologique du fruit ou les teneurs en pulpe présentent les proportions les plus importantes en lipides totaux.
Au contraire, dans la graine les proportions en ces composés sont les plus faibles. Pour l‘autre génotype, au
niveau de la graine, le pourcentage en matière grasse totale (MGT) augmente en fonction du stade de
prélèvement pour Opuntia ficus indica (L.) Mill. Il augmente entre la première et la troisième date de
prélèvement puis chute. Ce stade ou il y a chute de MGT correspondrait à la surmaturation de la figue. Pour
Opuntia Engelmannii le pourcentage en matière grasse totale augmente respectivement de 3,7%, 0,6% et de 229
% depuis la véraison au stade de maturation plus ou moins complète.

Tableau 3 : Teneur en matière grasse totale (MGT) des graines et de la pulpe d‘Opuntia engelmannii et Opuntia
ficus indica (L.) Mill en fonction de la date de prélèvement. Expression des résultats en % Matière Sèche pour
les graines et % Matière Fraîche pour la pulpe.
Opuntia ficus indica L. Mill Opuntia Engelmannii
Date Graine Pulpe Graine Pulpe
18/07/2008 8,2 11,75 3,17 16,78
28/07/2008 10,66 30% 9,63 -18%
08/08/2008 15,44 44,8% 9,49 -1,45%
18/08/2008 9,08 41,2% 9,34 -1,5% 3,29 3,7% 15,26 - 9%
18/09/2008 3,31 0,6% 13,51- 11,46%
18/10/2008 10,9 229% 10,52- 22,13

Evolution et profil des acides gras de la pulpe en fonction de la date de prélèvement


Opuntia ficus indica (L.) Mill
Indépendamment de la date du 18/07/2008 où le C18 :2 présente la proportion la plus élevée, l‘acide palmitique
(C16 :0) est l‘acide gras majoritaire. Le C18-0 est l‘acide gras minoritaire quelque soit la date de prélèvement.
Le pic de l‘acide palmitoléique (C16 :1) se trouve à la date du 28/07/2008. Il représente 3,8 fois la quantité du
18/07/2008 et à peu près 2 fois celle du 8/8/2008 et presque la même quantité au 18/8/2008. La teneur de l‘acide
stéarique (C18 :0) augmente du 18/07/2008 au 28/07/2008 et reste pratiquement constante au 8/8/2008 et
18/8/2008. Concernant l‘acide oléique (C18 :1), une teneur constante est observée pour les dates du 18/07/2008
et du 28/07/2008. Entre le 8/8/2008 et 18/8/2008 il n‘y a pas de différence significative de la teneur en acide
oléique. Cette teneur semble être stable à la date du 8/8/2008. On remarque aussi une diminution significative de
la teneur en acide linoléique (C18 :2) en fonction de la date du prélèvement. La teneur la plus importante se
trouve à la date du 18/07/2008. Enfin, On constate, une diminution de la teneur en acide linolénique (C18 :3) en
fonction de la date de prélèvement. L‘optimum se trouve à la date du 18/07/2008 comme dans le cas de l‘acide
linoléique (C18 :2). Il est à remarquer que le rapport des acides gras insaturés par rapport aux saturés de la pulpe
décroit puis croit autrement dit il suit une évolution en dent de scie en fonction de la date de prélèvement pour
cette espèce. Sa meilleure valeur est de 2,07.

Opuntia engelmannii
D‘après les résultats du tableau n°4, l‘acide oléique est l‘acide gras majeur (65%). La teneur de l‘acide
palmitique (C16 :0) est relativement stable. Le pourcentage étant de 20,2% et 24,5% des acides gras totaux aux
dates du 18/07/2008 et du 18/10/2008 respectivement. La teneur de l‘acide linoléique (C18 :2) augmente
sensiblement en fonction de différentes dates de prélèvement. Les acides arachidonique (C20 :0) et eicosénoique
(C20 :1) sont des acides gras minoritaires. Il est à remarquer que le rapport des acides gras insaturés par rapport
aux saturés de la pulpe décroit en fonction de la date de prélèvement pour cette espèce. Il évolue de 3,40 à 2,50.

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Evolution et profil des acides gras dans les graines en fonction de la date de prélèvement
Opuntia ficus indica (L.) Mill
Les résultats du tableau n°5 montrent que l‘acide palmitoléique (C16 :1) est l‘acide gras minoritaire et l‘acide
oléique (C18 :1) est l‘acide gras majeur. La teneur de l‘acide palmitique (C16 :0) varie peu et reste pratiquement
stable en fonction de la date de prélèvement. En effet, à la date du 18 /8/2008 il représente environ 17% des
acides gras totaux. L‘acide palmitoléique (C16 :1) accuse une diminution considérable de 21,1% des acides gras
totaux au 18/7/2008 pour atteindre 0,85% des acides gras totaux à la date du 18/8/2008. L‘acide oléique (C18 :1)
accuse une augmentation durant les stades de prélèvements et passe de

Tableau n° 4 : Composition en acides gras de la pulpe d‘Opuntia ficus indica (L.) Mill et d’Opuntia
Engelmannii en % acides gras totaux (% AGT) en fonction de la date de prélèvement.
Espèce Dates 18/07/2008 28/07/2008 08/08/2008 18/08/2008 18/09/2008 18/10/2008
AG
C16:0 29,05±1,51* 32,33±0,52 29,31±0,93 33,80±2,90 - -
C16:1 4,43±0,14 17,59±0,19 7,55±1,51 5,28±2,13 - -
indica (L.) Mill

C18:0 3,26±0,20 5,48±0,03 4,06±0,23 3,84±0,35 -


Opuntia ficus

C18:1 19,90±1,02 17,75±0,57 27,50±2,38 27,67±2,31 - -


C18:2 36,23±0,74 20,96±0,17 24,98±0,55 22,53±2,23 - -
C18:3 7,13±0,30 5,90±0,38 6,60±0,72 6,87±0,33 - -

UR 2,07 1,65 2,00 1,66

C16:0 20,18±0,01 - - 20,16±1,11 21,79±2,03 24,5±1,23


Opuntia Engelmannii

C16:1 0,06±0,09 - - 1,29±0,73 2,38±3,37 7,76±0,67


C18:0 2,51±0,14 - - 3,81±0,64 3,1±0,26 4,11±0,93
C18:1 65,02±1,38 - - 51,78±1,60 55,41±4,46 46,09±1,45
C18:2 11,32±1,35 - - 15,91±1,03 15,73±1,27 15,38±0,98
C18:3 0,44±0,03 - - 2,72±0,67 1,59±0,59 2,16±0,41
C20:0 0,24±0,34 - - 1,21±1,71 0 0
C20:1 0,22±0,31 - - 3,12±0,83 0 0

UR 3,40 - - 3,17 3,02 2,50

 *Moyenne de 3 répétitions

35,7% des acides gras totaux à la date du 18/7/2008 à 43,8% des acides gras totaux au 18/10/2008. L‘acide
linoléique (C18 :2) augmente brusquement à la date du 18/08/2008 (50,8% des acides gras totaux) et demeure
stable durant le reste du cycle (31,3% des acides gras totaux). L‘huile des graines de ficus indica s‘est avérée
fortement insaturé avec 76% des acides gras totaux. La teneur en acide palmitique (C16:0) dans les graines
d‘Opuntia ficus indica augmente en fonction du stade de prélèvement de 16,89% des acides gras totaux à la date
du 18/07/2008 à 17,78% des acides gras totaux au 18/08/2008.
L‘acide palmitoléique (C16 :1) diminue considérablement dans les graines d‘Opuntia ficus indica de 21,1% des
acides gras totaux à la date du 18/07/2008 à 0,85% des acides gras totaux au 18/08/2008. Alors que dans la pulpe
d‘Opuntia ficus indica, cette teneur augmente brusquement de 4,5% des acides gras totaux à la date du
18/07/2008 à 17,6% des acides gras totaux au 08/08/2008 pour ensuite baisser à 5,28% des acides gras totaux au
18/08/2008.
La teneur de l‘acide stéarique (C18 :0) varie au cours du cycle de maturation des graines d‘Opuntia ficus indica
et atteint une teneur de 6,23% des acides gras totaux à la date du 18/08/2008. Dans la pulpe, cette teneur évolue
de 3,25% des acides gras totaux au 18/07/2008 à 5,28% des acides gras totaux au 18/08/2008. L‘acide oléique
(C18 :1) est l‘acide gras majoritaire des graines d‘Opuntia ficus indica et la teneur passe de 35,7% des acides
gras totaux à 43,8% des acides gras totaux au 18/08/2008. Il est à remarquer que le rapport des acides gras
insaturés par rapport aux saturés des graines croit puis autrement dit il suit une évolution en dent de scie en
fonction de la date de prélèvement pour cette espèce. Sa meilleure valeur est de 3,16.

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Opuntia engelmannii
D‘après les résultats (tableau n°5), on constate que l‘acide oléique est l‘acide majoritaire. On remarque que
l‘acide palmitique (C16 :0) accuse une diminution. Son pourcentage passe de 18,3% des acides gras totaux au
18 /7/2008 à 10, 37% des acides gras totaux au 18/10/2008. L‘acide palmitoléique (C16 :1), l‘acide linolénique
(C18 :3), l‘acide arachidique (C20 :0) et l‘acide eicosénoique (C20 :1) sont des acides gras minoritaires se
trouvent dans les graines d‘Opuntia Engelmannii à l‘état de trace. L‘acide stéarique (C18 :0) accuse une quasi-
stabilité avec un pourcentage d‘environ 2% des acides gras totaux. La teneur de l‘acide oléique (C18 :1) est
relativement stable dont le pourcentage varie entre 15, 3 % des acides gras totaux au 28/7/2008 et 13,32 % des
acides gras totaux au 18/10/2008. La teneur de l‘acide linoléique (C18 :2) augmente sensiblement de 62,6% des
acides gras totaux au 28/7/2008 à 73,15% des acides gras totaux au 18/10/1008. L‘acide linoléique est le
composant principal de l‘huile des graines d‘Opuntia Engelmannii (73% des acides gras totaux) suivi par l‘acide
oléique (13,32% des acides gras totaux) et palmitique (10,37% des acides gras totaux). Ces résultats sont très
semblables à ceux trouvés par Ennouri et al., (2005), qui ont rapporté que l‘acide linoléique (74%) suivi par
l‘acide oléique (12,8%) et palmitique (7,2%). L‘huile des graines de ficus indica s‘est avérée fortement insaturé
avec 87% des acides gras totaux. Le pourcentage trouvé dans nos travaux sont voisins de celui trouvé par
Ennouri et al., (2005) qui ont obtenu 88%.
Tableau 5: Composition en acides gras des graines d‘Opuntia ficus indica (L.) Mill et d’Opuntia Engelmannii en
% acides gras totaux (%AGT) au cours de la maturation.
Dates 18/07/2008 28/07/2008 08/08/2008 18/08/2008 18/09/2008 18/10/2008
AG
C16:0 16,89±0,16* 18,10±0,38 18,73±1,11 17,79±0,93
indica (L.)Mill
Opuntia ficus

C16:1 21,10±3,41 2,67±0,78 2,57±0,83 0,85±0,14


C18:0 9,18±0,79 6,05±0,17 10,33±0,98 6,24±0,35
C18:1 35,77±0,64 22,30±0,02 33,69±1,41 43,84±0,57
C18:2 17,05±1,48 50,88±1,31 34,67±1,48 31,29±0,45
C18:3 0 0 0 0
UR 2,83 3,14 2,44 3,16
C16:0
18,29±0,62 13,19±0,79 12,69±1,23 10,37±0,62
C16:10,26±0,00 0,25±0,22 0,07±0,03 0,04±0,00
Engelmannii

C18:02,76±0,04 2,21±0,35 2,42±0,75 2,52±0,85


Opuntia

C18:1
15,31±0,16 15,01±3,41 13,43±0,93 13,32±1,02
C18:2
62,66±0,48 69,19±4,03 70,77±1,60 73,15±1,46
C18:30,43±0,00 0 0,00 0,00
C20:0
0 0 0,15± 0,03 0,20±0,02
C20:1
0,31±0,02 0,16±0,04 0,47±0,04 0,40±0,08
UR 3,75 5,49 5,61 6,75
*=moyenne de trois mesures
Il est à remarquer que le rapport des acides gras insaturés par rapport aux saturés des graines croit en fonction de
la date de prélèvement pour cette espèce. Sa meilleure valeur est de 6,75.
Comparaison entre les teneurs en matières grasses de la pulpe et des graines
Il y a lieu d‘établir des comparaisons entre les teneurs en matière grasse de la pulpe et de la graine pour les deux
espèces.
Opuntia ficus indica (L.) Mill
La teneur en acide palmitique (C16:0) dans les graines d‘Opuntia ficus indica augmente au cours du cycle de
maturation de 16,89% des acides gras totaux à la date du 18/07/2008 à 17,78% des acides gras totaux au
18/08/2008. Dans la pulpe d‘Opuntia ficus indica, l‘acide palmitique C16 :0 est l‘acide gras majoritaire, il
augmente de 29,05% des acides gras totaux à 33,8% des acides gras totaux aux mêmes dates.
L‘acide palmitoléique (C16 :1) diminue considérablement dans les graines d‘Opuntia ficus indica de 21,1% des
acides gras totaux à la date du 18/07/2008 à 0,85% des acides gras totaux au 18/08/2008. Alors que dans la pulpe
d‘Opuntia ficus indica, cette teneur augmente brusquement de 4,5% des acides gras totaux à la date du
18/07/2008 à 17,6% des acides gras totaux au 08/08/2008 pour ensuite baisser à 5,28% des acides gras totaux au
18/08/2008.
La teneur de l‘acide stéarique (C18 :0) varie au cours du cycle de maturation des graines d‘Opuntia ficus indica
et atteint une teneur de 6,23% des acides gras totaux à la date du 18/08/2008. Dans la pulpe, cette teneur évolue
de 3,25% des acides gras totaux au 18/07/2008 à 5,28% des acides gras totaux au 18/08/2008.

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L‘acide oléique (C18 :1) est l‘acide gras majoritaire des graines d‘Opuntia ficus indica et la teneur passe de
35,7% des acides gras totaux à 43,8% des acides gras totaux au 18/08/2008. Cette teneur dans la pulpe augmente
légèrement et se stabilise autour de 27% des acides gras totaux à l‘approche de la maturité.
La teneur de l‘acide linoléique (C18 :2) augmente de 17% des acides gras totaux au 18/07/2008 à 31,3% des
acides gras totaux au 18/08/2008. La teneur de cet acide gras diminue dans la pulpe de 36,23% des acides gras
totaux au 18/07/2008 à 22,5% des acides gras totaux au 18/08/2008.
Le rapport des acides gras insaturés /acides gras saturés est plus important dans les graines que dans la pulpe : il
y a nettement plus d‘acides gras insaturés dans les graines que dans la pulpe d‘Opuntia ficus indica (L.)Mill.
L‘huile de la pulpe d‘Opuntia ficus indica contient l‘acide linolénique (C18 :3) en plus des acides gras identifiés
dans l‘huile des graines. La teneur de l‘acide linolénique diminue de 7,12% des acides gras totaux au 18/07/2008
et se stabilise autour de 6% des acides gras totaux aux dates du 8/08/2008 et 18/08/2008.
Il y a plus d‘acides gras insaturés dans les graines que dans la pulpe quelque soit la date de prélèvement. Il faut
noter toutefois que quand il y a une diminution des acides gras insaturés dans la pulpe, il y a augmentation dans
les graines et vice versa comme si il y a un passage de ces composés de la pulpe vers les graines et inversement.

Opuntia engelmannii
L‘étude des proportions des principaux acides gras identifiés montre qu‘elles présentent des variations
importantes et évoluent au cours du cycle de maturation du fruit d‘Opuntia engelmannii. La teneur en acide
palmitique (C16 :0) dans les graines d‘Opuntia Engelmannii diminue au cours du cycle de maturation de
18,29% des acides gras totaux à la date du 18/07/2008 à 10,37% des acides gras totaux au 18/10/2008. Alors que
dans la pulpe la teneur de C16 :0 augmente de 20,18% des acides gras totaux à 24,5% des acides gras totaux aux
mêmes dates. L‘acide palmitoléique (C16 :1), est un acide gras minoritaire des graines accuse une diminution
importante tandis que dans la pulpe sa teneur augmente considérablement et atteint au 18/10/2008 une valeur
110 fois supérieure à celle obtenue au 18/07/2008.
La teneur de l‘acide stéarique (C18 :0) est presque constante dans les graines d‘Opuntia engelmannii alors que
dans la pulpe, cette teneur évolue de 2,51% des acides gras totaux au 18/07/2008 à 4,11% des acides gras totaux
au 18/10/2008. La teneur de l‘acide oléique (C18 :1) dans les graines d‘Opuntia engelmannii accuse une légère
diminution de 15,31% des acides gras totaux au 18/07/2008 à 13,32% des acides gras totaux au 18/10/2008 alors
qu‘elle diminue dans la pulpe de 65,02% à 46,09% des acides gras totaux aux mêmes dates.
La teneur de l‘acide linoléique (C18 :2) accuse une augmentation de 62,66% des acides gras totaux au
18/07/2008 à 73,15% des acides gras totaux au 18/10/2008alors qu‘elle augmente dans la pulpe de 11,32% des
acides gras totaux au 18/07/2008 à 15,38% au 18/10/2008. Les acides linolénique (C18 :3), arachidique (C20 :0)
et eicosénoique (C20 :1) sont des acides gras minoritaires et se trouvent à l‘état de trace dans les graines et la
pulpe d‘Opuntia engelmannii.
Il y a plus d‘acides gras insaturés dans les graines que dans la pulpe quelque soit la date de prélèvement. Il faut
noter toutefois qu‘il y a une diminution des acides gras insaturés dans la pulpe et une augmentation dans les
graines comme si il y a un passage de ces composés de la pulpe vers les graines et inversement.

Comparaison entre les espèces vis-à-vis des teneurs en matières grasses de la pulpe et des graines : Intérêt
économique
Dans la pulpe d‘Opuntia ficus indica, l‘acide palmitique C16 :0 est l‘acide gras majoritaire, il augmente de
29,05% des acides gras totaux à 33,8% des acides gras totaux aux mêmes dates.
Le rapport d‘acides gras insaturés par rapport aux acides gras saturés est nettement plus élevé pour la pulpe
d‘Opuntia engelmannii que pour celle d‘Opuntia ficus indica (L.) Mill. Ce résultat est indépendant de la date de
prélèvement. La première espèce possède moins d‘acide gras saturé (C16:0) et plus d‘acides gras insaturés
(C18:1) que le deuxième. Pour la pulpe, les deux génotypes présentent des rapports insaturé/saturé des graines
différents quelque soit la date de prélèvement. Si nous examinons le rapport UR pulpe ficus indica/ UR pulpe
engelmannii pour deux dates de prélèvement 18/7/2008 et 18/8/2008 et UR graine ficus indica/ UR graine
engelmannii pour les mêmes dates (tab. 8) on peut penser à travers ces résultats que les acides gras insaturés
sont en proportion plus importantes chez Opuntia engelmannii que chez Opuntia ficus indica (L.) Mill.
L‘huile de la pulpe d‘Opuntia engelmannii peut être une bonne source d‘acides gras polyinsaturés, ce qui fait de
cette espèce un fruit intéressant pour certaines applications.
Tableau 8 : Comparaison entre les espèces vis-à-vis des teneurs en matières grasses de la pulpe et des graines
18/7/2008 18/8/2008
UR pulpe Ficus indica /UR pulpe 0,61 0,52
Engelmannii
UR graine Ficus indica /UR graine 0,75 0,58
Engelmannii

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4. Discussion – conclusion
Le poids de 100 graines augmente en fonction de la date de prélèvement pour Opuntia Engelmannii. Par contre
il diminue chez Opuntia ficus indica (L.) Mill et il est supérieur pour la première espèce.
Les teneurs en lipides totaux dans la pulpe de Ficus indica augmentent puis décroit alors qu‘elles diminuent
d‘une manière croissante chez la deuxième espèce. Si notre but est d‘exploiter le génotype Opuntia ficus indica
L. Mill assez cultivé en Tunisie, dans l‘obtention de la matière grasse, la date du 8/8/2008 sera la date qui donne
le pourcentage le plus important dans ces composés.
L‘huile de graines de Ficus indica Mill s‘est avérée fortement insaturé avec 76% des acides gras totaux. Cette
valeur est inférieure à celle trouvée dans les travaux de Ennouri et al., (2005) qui est de 88,5%. Coskuner et
Tekin (2003) ont rapporté un contenu en acide palmitique plus bas que nos résultats (12 contre 17,78%) et un
contenu en acide linoléique plus élevé (52% contre 31,293%). Récemment Ennouri et al., (2005) ont trouvé un
contenu en acide palmitique (9,32%) beaucoup plus bas que nos résultats et un contenu en acide linoléique plus
élevé (70,3% contre 31,293%). La différence observée est probablement due au degré de maturité des fruits de
cette espèce ou à l‘effet de la localité. Nos résultats montrent un intérêt particulier à l‘obtention de l‘huile de
pulpe d‘Opuntia engelmannii qui présente une teneur très importante en acides gras insaturés. Elles montrent
aussi que leur proportion varie avec la date de prélèvement dont dépend la maturation.
De nos jours, l‘attention s‘est focalisée surtout sur les huiles contenues dans les graines et la pulpe du genre
ficus. Nos résultats ainsi que d‘autres études sur l‘huile de la graine du figuier de barbarie ont montré qu‘elle
appartient à la catégorie des huiles «polyinsaturées» comme la plupart des huiles végétales. Elle est composée,
du point de vue acides gras, majoritairement d‘acide linoléique et d‘acide oléique, et elle présente ainsi de par sa
composition une grande similitude avec l‘huile de maïs (Ramadan & Morsel, 2003). Cette caractéristique
pourrait être un bon atout pour son exploitation dans le domaine de la cosmétologie étant donné les effets
bénéfiques de ces substances sur l‘élasticité de la peau, le métabolisme cellulaire et la restauration de la structure
cutanée. D‘autre part, les acides gras polyinsaturés protègent contre les maladies cardio-vasculaires,
inflammatoires, cardiaques, l‘athérosclérose, les maladies immunitaires, le diabète et d'autres maladies. En plus,
la présence de ces acides gras dans le lait maternel assure le bon développement des enfants nourris de ce lait.
Les femmes enceintes et allaitantes, donc, sont encouragés à assurer la prise des quantités appropriées des acides
gras polyinsaturés (Finley & Shahidi, 2001 ; Shahidi, 2001 ; Riemersma, 2001).
Ceci pourrait expliquer la demande actuelle accrue de cette huile sur le marché. Néanmoins, aucune exploitation
industrielle n‘est connue à ce jour. Nos résultats montrent la supériorité d‘Opuntia Engelmannii par rapport à
Opuntia ficus indica Mill pour la biosynthèse d‘acides gras polyinsaturés.

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Application des plans d’expériences pour la concentration d’un extrait anthocyanique


issu de marc de raisin par nanofiltration
NABLI Rim*, ACHOUR Sami*, HELLAL Ahmed Noureddine* et Mohamed Béchir EZZILI**
* : Institut Supérieur de Biotechnologie de Monastir, ISBM (Tunisie).
** : Centre de Biotechnologie de Borj Cédria, CBBC (Tunisie)

Résumé :
L‘extrait anthocyanique provient des marcs frais de raisin. L‘extraction est faite par le dioxyde de soufre en milieu acide. La concentration de
l‘extrait de la solution est réalisée sous pression afin d‘éviter une destruction du produit. Habituellement, l‘opération de l‘élimination d‘eau
est réalisée par des évaporateurs à contre courant. Nous présentons ici un nouveau processus utilisant une technique douce en appliquant un
plan d‘expériences à 5 facteurs dont le but d‘une optimisation du procédé. Les résultats sont discutés.
Mots clés : extrait anthocyanique, technique douce, plan d‘expériences, optimisation

Abstract:
Anthocyanic extract results from fresh grape pomace. The extraction is made by sulphur dioxide in an acid environment. The concentration
of the solution‘s extract is carried out under pressure in order to avoid the destruction of product. Usually, the elimination of water is realized
by evaporators with against current. We present here a new process which uses a soft technique by applying an experimental design with 5
factors in order to optimize this process. The results are discussed.
Key words: anthocyanic extract, soft technique, experimental design, optimization

1. Introduction
Les anthocyanes sont importantes pour la fabrication des vins rouges. Une bonne partie reste localisée dans le
marc après vinification et peut représenter un problème d‘environnement. La dégradation ou la récupération de
ces produits sur le plan environnemental peut devenir un objectif important. L‘utilisation des sous produits de la
vinification (marcs, piquette et lies) pour produire un colorant rouge évite le gaspillage (Brevets anon (1981),
Shrikhande (1984) et Longston (1985)) et constitue une valorisation des déchets tout en réduisant la charge
polluante des rejets de distillerie. Rajoutée à cela, l‘exploitation de source végétale en vue de faire un colorant à
la suite de l‘interdiction de quelques colorants d‘origine synthétique: le rouge n°2 par le Food and Drug
Administration FDA, l‘orange RN en grande Bretagne et le rouge écarlate GN et Ponceau en France et les
risques toxiques de la transformation de l‘érythrosine en fluorescéine (Wallin et Smith, 1977) est de plus en plus
envisagé. Les extraits anthocyaniques utilisés comme colorant naturel ne posent pas de problème sanitaire selon
Henry (1992). Aux Etats-Unis d‘Amérique deux sources d‘anthocyanes sont autorisées en agroalimentaire: les
extraits de pellicules de raisin réservés pour colorer les boissons et les extraits des baies de raisin sont réservés
pour colorer les aliments autres que les boissons (Malien aubert et Amiot-Colin, 2006).
Sur le plan technologique, l‘extrait anthocyanique provient des marcs frais de raisin après vinification en rouge
ou en rosé. Après réception de la vendange, le raisin est foulé pressuré et sulfité. On obtient le jus de presse et le
jus de goutte d‘une part, le marc d‘autre part qui subit deux opérations : L‘extraction des anthocyanes par le
dioxyde de soufre en milieu acide ce qui va donner l‘extrait brut et l‘évaporation de ce dernier qui se fait par
évaporation sous pression jusqu‘à obtenir 3 unités couleur.
L‘unité couleur rouge étalon est, par définition, représentée conventionnellement par 25 g de chlorure de cobalt
dissous dans un litre d‘une solution aqueuse d‘acide chlorhydrique à pH 0,6. Ce qui signifie qu‘un litre d‘une
solution de pigments anthocyaniques dans une solution aqueuse d‘acide chlorhydrique à pH 0,6 contient une
unité couleur rouge si son absorbance à 520 nm mesurée dans des conditions identiques (1cm de trajet optique)
est égale à celle de la solution aqueuse de chlorure de cobalt. Toutefois les extraits anthocyaniques ont un pH
voisin de 3 et l‘intensité colorante est moins forte à ce pH qu‘à pH 1. Une redéfinition de l‘unité couleur a été
proposée : On caractérise maintenant la couleur des extraits anthocyaniques par la puissance colorante E 1%3 d‘un
gramme de colorant qui une fois dilué dans 100 ml de solution tampon pH 3 donne une absorbance égale à 1. On
utilise une solution tampon citrate- acide chlorhydrique (Bourzeix et Hereidia, 1978).
La technique membranaire est essayée ici pour concentrer les extraits anthocyaniques. Le présent travail consiste
à étudier la concentration des extraits anthocyaniques par la nanofiltration en utilisant la méthode des plans
d‘expérience.

2. Matériel et méthodes
Source des anthocyanines
Nous avons opéré à une dilution de 60 fois notée S1 et 80 fois notée S2 de l‘extrait final industriel analysé du
point de vue teneur totale en anthocyanes par la prise de la densité optique à 520 nm (Ribéreau-Gayon, 1970).
Enfin nous avons concentré de nouveau les solutions S1 et S2 en utilisant une technique membranaire : la
nanofiltration.

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Nanofiltration
La membrane de nanofiltration (NF) Desal 5 DK de la firme OSMONICS a été utilisée. Sa surface a été de
0,00342m2. Dans notre travail, nous avons utilisé un volume de 200 ml de S1 et de S2. Ce volume a été
incorporé à l‘intérieur de la cellule équipée de la membrane.
La cellule de filtration frontale utilisée est une cellule Amicon. Cette cellule est un cylindre en acier inoxydable.
Elle est posée sur une plaque agitatrice magnétique. Deux vitesses d‘agitation ont été essayées (500 et 700 rpm).
Pour être testées dans cette cellule, les membranes doivent être découpées en coupons circulaires. La cellule a été
placée dans un bain Marie équipé d‘un thermostat qui permet de faire varier la température à l‘intérieur de la
cellule (30 et 40°C). Les températures de 30 et 40°C ont été calculées à partir de la formule (1).
 φ R 
Text  Tint  ( ) * Ln( ext )
 2ππλ R int 
Ф= puissance 1,6 Kw
-1 -1
λ= conductivité thermique = 26 W.m .K
L= longueur du cylindre =11,5 cm
Rext= rayon extérieur du cylindre = 3,8 cm
Rint = rayon intérieur du cylindre = 3,5 cm
Tint : Température à l‘intérieur de la cellule
Tout : Température à l‘extérieur de la cellule, dans le bain Marie.
4

3
2

1
8 6

Figure 1 : Photo du montage de filtration frontale


(1)Cellule de filtration frontale, (2) Bonbonne d‘azote, (3) Valve de détente, (4) Manomètre, (5) Tuyau fin, (6)
Bain Marie, (7) Plaque agitatrice magnétique, (8) Burette graduée contenant le perméat

L‘azote a permis d‘obtenir la pression désirée. Deux pressions ont été essayées (6 et 12 bars).
Pour tous les essais réalisés, nous avons lu la densité optique du perméat chaque 10 min à une longueur d‘onde
de 520 nm en utilisant un spectrophotomètre type SANYO. La densité optique est ramenée au volume du
perméat (DOp/Vp). Le facteur de concentration volumique (FCV) est défini par :

Vinitial
FCV  (2)
Vfinal du concentrat

Le rendement en perméat est défini par :

(Vi  Vc )
Rend.  *100 (3)
Vi

Avec Vi : Volume initial


Vc : Volume du concentrât

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Il est à noter que deux temps ont été essayés (6 et 11h) pour apprécier le Facteur de Concentration Volumique
(FCV) et le Rendement en perméat (Rend.).
La perméabilité de la membrane (A) a été déterminée à partir de la courbe de la densité de flux du perméat (J)
en fonction de la pression (P). Elle représente la pente de la droite reliant les deux paramètres. La densité de flux
du perméat (J) a été calculée en appliquant la formule (4)
V
J (4)
t *S
où J : densité de flux exprimée en l. m-2.h-1
V : Volume du perméat exprimé en l
t : temps d‘écoulement du volume de perméat, exprimé en h
S : la surface du cercle interne du cylindre de la cellule, exprimée en m2
La résistance de la membrane a été calculée en utilisant la formule (5)

1
Rm  (5)
A

Elle représente l‘inverse de la perméabilité.


Pour optimiser le procédé, nous avons utilisé la méthode des plans d‘expériences.

Approche d’optimisation : Plan d’expériences


Un plan factoriel fractionnaire 25-1 a été utilisé pour évaluer l‘effet de la pression, de la vitesse d‘agitation, de la
température, de la dilution et du temps.

Construction de la matrice d’expériences à deux niveaux


La matrice expérimentale est déterminée à partir du logiciel MINITAB 14.0. Les facteurs étudiés dans un plan
d‘expériences doivent être obligatoirement indépendants. Pour k facteurs, la matrice d‘expériences comporte k
colonnes et 2k-1 lignes (Tab. 1). Les niveaux des facteurs étudiés dans le plan factoriel sont selon le Tableau 2.

Tableau 1 : Matrice expérimentale du plan factoriel fractionnaire 2 5-1


Facteur 1 2 3 4 5
Essai Pression Agitation Dilution Temps Température
1 - + + + -
2 - - - - +
3 + - + - +
4 + + - - +
5 + + + - -
6 - + - + +
7 + - - + +
8 - - + + +
9 + - + + -
10 - + - - -
11 - - + - -
12 + + + + +
13 + + - + -
14 + - - - -
15 - + + - +
16 - - - + -

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Tableau 2 : Niveaux des facteurs étudiés dans le plan factoriel fractionnaire 25-1
Facteurs Niveau bas (-) Niveau haut (+)

Pression (bar) 6 12

Agitation (rpm) 500 700

Dilution (*) 60 80

Temps « DOp/Vp » (min) 30 60


« FCV » et « Rend. » 6 11
(h)
Température 30 40

3. Résultats
Perméabilités et résistances aux deux solutions
Nous avons déterminé la perméabilité de la membrane aux deux solutions S 1 et S2 utilisées ainsi que sa
résistance à ces dernières.
Les courbes de la figure 2 indiquent la variation de la densité du flux en fonction de la pression pour les deux
solutions. La membrane utilisée possède une perméabilité à la solution S1 de 0,653, par contre la perméabilité à
la solution S2 est égale à 0,407. La membrane est donc plus perméable à S1 qu‘à S2. Par conséquent, elle est plus
résistante à S2 qu‘à S1.

Figure 2 : Densité de flux (j) l m2 en fonction de la pression (bar) ayant servi pour la détermination de la
perméabilité aux deux solutions S1 et S2

Variation des densités de flux en fonction du temps


Pour la variation des densités de flux en fonction du temps, on remarque qu‘il y a deux types d‘allures (figure 3).
Le premier a une allure descendante. Ce type contient huit essais suivants : 3, 4, 5, 7, 9, 12, 13 et 14 ayant une
pression de 12 bars. Par exemple, pour l‘essai 12 la densité de flux baisse de 7,19 L.m-2.h-1 au bout de 1,8h. Ceci
peut être expliqué par l‘accumulation de particule à la surface de la membrane. Au fur et à mesure que la
membrane se colmate, le débit de perméation diminue jusqu‘au blocage des pores : c‘est le phénomène de
colmatage.
Le deuxième type d‘allure, contient les essais n° 1, 2, 6, 8, 10, 11, 15 et 16. Nous pouvons remarquer qu‘à partir
de 1,5h ; la densité de flux commence à se stabiliser. Dans ce cas, on obtient un flux constant.

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Figure 3 : Variation de la densité de flux J (L.m-2.h-1) en fonction du temps (h)


Optimisation des conditions de concentration pour le DOp/Vp
Afin d‘optimiser les conditions de concentration, nous rapportons l‘analyse du plan d‘expérience factoriel
fractionnaire 25-1. L‘analyse est faite sur chaque réponse : le rapport DOp/Vp, le facteur de concentration
volumique (FCV) et le rendement en concentrât (Rdt).

Optimisation des conditions de concentration pour le DOp/Vp


Etude des effets principaux des facteurs
Pour mieux étudier les effets des facteurs qui régissent la variation du DOp/Vp, nous avons effectué, à l‘aide du
logiciel MINITAB 14.0, les courbes de variation de la moyenne de la réponse pour chaque facteur étudié à part
(fig. 4).
Main Effects Plot (data means) for DOp/Vp
Pression A gitation Dilution
0,010

0,008

0,006

0,004
Mean of DOp/Vp

0,002

6 12 500 700 60 80
Temps Température
0,010

0,008

0,006

0,004

0,002

30 60 30 40

Figure 4 : Effets principaux des facteurs pour la réponse DOp/Vp (ml-1)

On remarque que l‘agitation et la température ont un effet positif sur le rapport DOp/Vp. Par contre la pression,
la dilution et le temps ont un effet négatif sur cette réponse. Or l‘objectif de notre travail est d‘avoir le maximum
d‘anthocyanes dans le concentrât c‘est à dire d‘avoir des faibles DOp/Vp dans les perméats.
Pour l‘agitation et la température, la diminution de la vitesse d‘agitation et celle de la température sont
intéressantes afin d‘offrir plus d‘opportunité aux anthocyanes de rester dans le concentrât. Concernant la
pression, la dilution et le temps, une pression de 12 bars pour une solution diluée 80 fois avec un temps de 60
min seront souhaités.
D‘après ces courbes, on peut remarquer que la pression et le temps ont une grande influence sur le rapport
DOp/Vp. Les pentes des droites respectives sont assez élevées. Pour la pression, l‘élévation de 6 bars fait
diminuer ce rapport de 0,0095 ml-1 à 0,002 ml-1.

Etude des interactions entre les facteurs


Les interactions nous donnent une idée sur le comportement de la réponse vis-à-vis des facteurs comparés deux à
deux (figure 5).

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Interaction Plot (data means) for DOp/Vp
500 700 30 60

0,015 Pression
0,010
Pression
a b c d 6
12
0,005

0,015 A gitation
0,010 500
Agitation
e f g 0,005
700

0,015 Dilution
0,010 60
Dilution
0,005
80
h i 0,015 Temps
0,010 30
Temps
0,005 60

0,015 j Température
0,010 30
Température
0,005
40

6 12 60 80 30 40

Figure 5 : Courbes des interactions entre les facteurs étudiés pour le rapport DOp/Vp avec (a) : interaction
Pression / Agitation ; (b) Pression / Dilution; (c) interaction
Pression / Temps ; (d) Pression / Température ; (e) Agitation / Dilution ; (f) Agitation / Temps ; (g) Agitation /
Température ; (h) Dilution / Temps ; (i) Dilution / Température ; (j) Temps / Température.

 En modifiant la pression de 6 à 12 bar (figure 5 (a), (b), (c) et (d)), on constate qu‘à 6 bars, la variation
de l‘agitation de 500 à 700 rpm et de la température de 30 °C à 40 °C ont un effet positif alors que pour la
variation de la dilution de 60 à 80 fois et du temps de 30 à 60 min, l‘effet est négatif (courbe décroissante) et elle
est plus importante pour le cas de la variation du temps. Notons bien qu‘à 12 bars aucun effet n‘est observé
concernant la variation de tous les paramètres.
 En étudiant la variation des facteurs dilution, pression, température et temps en fonction de la variation
de la vitesse d‘agitation (de 500 à 700 rpm), on remarque qu‘à faible agitation (500 rpm), la variation de la
pression, la dilution et le temps ont un effet négatif alors que l‘effet croissant est proportionnel à la température.
Par contre à forte agitation (700 rpm), le temps et la pression ont un effet décroissant très significatif et un effet
faiblement positif pour les facteurs dilution et température et ceci en tenant compte des pentes respectives.

 En étudiant la variation des paramètres dilution, pression, température, temps en fonction de la variation
de la dilution on remarque que les effets de la pression et du temps sont décroissants alors qu‘ils sont positifs par
rapport à la variation de l‘agitation et celle de la température.
 En étudiant la variation des facteurs dilution, pression, température et temps en fonction de la variation
du temps, on constate que les variations sont non significatives puisqu‘il y a une constance. Pour l‘agitation et la
température, l‘effet est positif à un temps de 30 min et il est négatif pour la pression et modérément décroissante
pour la dilution.
 En étudiant la variation des paramètres dilution, pression, agitation et temps en fonction de la variation
température, on constate que la variation de la pression et du temps à température de 40°C est décroissante très
significative en tenant compte des pentes des courbes respectives alors qu‘elle est faiblement positive en fonction
de l‘agitation et la dilution. Notons bien qu‘à température de 30 °c, la variation de la pression, la dilution et du
temps sont décroissants et significatifs et elles sont croissantes en fonction de la variation de l‘agitation.

Détermination des optimums des facteurs


Les courbes de contours nous donnent une idée sur les intervalles avec lesquels on peut avoir le maximum de la
réponse recherchée. Pour le cas du DOp/Vp, la figure 6 montre qu‘on peut avoir des rapports compris entre 0 et
0,005 ml-1 avec une agitation de 500 rpm, une pression incluse dans l‘intervalle de 6 bar - 12 bar, une solution
diluée entre 60 et 80 fois, un temps de 30min et une température de 30°C (figure 6).

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Figure 6 : Courbe des contours pour le rapport DOp/Vp (ml-1) en fonction de


La dilution et de la pression (bar) à agitation (500 rpm), temps (30min) et température (30°C) constants
Les conditions optimales sont :
 Pression : [6 bar - 12 bar]
 Vitesse d‘agitation = 500 rpm
 Dilution : [60* – 80*]
 Temps = 30 min
 Température = 30°C

Modèle mathématique
Le modèle mathématique est donné par l‘équation suivante :

[DOp/Vp] = 0,059 - 0,001*[P] - 1,48946.10-5*[A] - 0,002*[D] + 0,0006*[Tp] + 0,001*[T] – 2,621.10-6*[P*A] +


2,548.10-5*[P*D] + 6,974.10-5*[P*Tp] - 9,661.10-5*[P*T] + 1,940.10-6 *[A*D] - 1,33.10-6*[A*Tp] - 5,817.10-
7
*[A*T] + 1,474.10-6*[D*Tp] + 1,801.10-5*[D*T] - 2,503.10-5*[Tp*T]

où T : Température, A : Agitation, D : Dilution, Tp : Temps et P : Pression.


Ce modèle tient compte des interactions entre les facteurs, mais les résultats de ce modèle sont aberrantes
(DOp/Vp négatif) un ajustement de modèle s‘impose.
Nous avons choisi de définir un modèle de régression (M1) comme suit :
[DOp/Vp]= 0,0167 - 0,00123[P] + 0,000017[A] - 0,000107[D] - 0,000265[Tp] + 0,000265[T]

Avec un R² = 58,1 %, cette valeur montre une corrélation de régression moyenne (Montgomery, 1991), en plus,
on a fait l‘analyse de la variance (tableau 3) et on remarque que la valeur de P est inférieure à 0,1 donc on peut
dire que la variation du modèle est significative selon un α = 10% (Körbahti et Rauf, 2008).

Tableau 3 : Analyse de la variance du (M1)


Source DF SS MS F P
Régression 5 0,00056260 0,00011252 2,77 0,080
Erreur Résiduelle 10 0,00040594 0,00004059
Total 15 0,00096855
DL : degré de liberté, SC : Somme des carrés, MC : moyenne des carrés

La figure 7 montre la variation des valeurs résiduelles et la probabilité normale, le modèle a été utilisé pour voir
s‘il correspond à la courbe de la probabilité normale, donc on peut affirmer d‘après la figure 7 que le modèle est
adéquat, car dans le cas contraire, les points ne seront pas collés sur la droite de probabilité normale et ils seront
éparpillés dans l‘espace graphique.

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Normal Probability Plot of the Residuals


(response is DOp/Vp)
99

95

90

80
70

Percent
60
50
40
30
20

10

1
-0,015 -0,010 -0,005 0,000 0,005 0,010
Residual

Figure 7 : La courbe de probabilité normale du modèle M1

Optimisation des conditions de concentration pour le FCV


Etude des effets principaux des facteurs
On remarque que la pression, le temps et la température ont un effet positif sur le FCV.
Main Effects Plot (data means) for FCV
Pression A gitation Dilution
15

10

5
Mean of FCV

6 12 500 700 60 80
Temps Température
15

10

6 11 30 40

Figure 8 : Influence de la pression de l‘agitation, de la dilution du temps et de la température sur le facteur de


concentration « FCV »
La figure 8 indique que la pression et la température ont une grande influence sur cette réponse. Les pentes des
droites sont importantes. Par exemple pour la température, une augmentation de 10°C fait augmenter le FCV de
5 à 15. Par contre pour l‘agitation et la dilution, on remarque qu‘ils ont un effet négatif sur cette réponse. On
peut conclure donc qu‘il est intéressant de travailler avec une pression de 12 bars, une vitesse d‘agitation de 500
rpm, une dilution 60 fois, à un temps de 11h et avec une température de 40°C.

Étude des interactions entre les facteurs


La figure 9 indique l‘évolution des interactions entre les différents facteurs étudiés pour le facteur de
concentration FCV. Elle montre les résultats suivants :
 A une pression de 6 bars, aucun effet n‘est observé concernant la variation de l‘agitation, la dilution, le
temps et la température. Par contre, à une pression de 12 bars et en passant d‘une agitation de 500 à 700 rpm et
d‘une dilution de 60 à 80 fois, on remarque qu‘il y a un effet négatif. A cette valeur de pression et en passant
d‘un temps de 6 à 11h et d‘une température de 30 à 40 °C, on peut noter qu‘il y a un effet positif plus important
dans l‘interaction pression-température (figure 9 (d)).
 En étudiant la variation des facteurs pression, dilution, temps et température en fonction de la variation
de l‘agitation, on remarque qu‘à une vitesse d‘agitation de 700 rpm, il n‘y a aucun effet. Par contre, en passant
de 700 à 500 rpm et aux niveaux bas des autres facteurs, on note bien un effet positif pour tous les facteurs sauf
pour la dilution. Pour une dilution de 60 fois, on note un effet positif pour tous les facteurs sauf pour l‘agitation.
A une dilution de 80 fois, on remarque qu‘il y a un effet positif pour la pression et la température et un effet
négatif pour l‘agitation et le temps.

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Interaction Plot (data means) for FCV


500 700 6 11

Pression
20
6
10
Pression
a b c d 12
0
A gitation
20
500
Agitation 10 700

e f g 0
Dilution
20
60
Dilution
10 80

0
Temps

Temps
h i 20

10
6
11
0
Température
20
30
Température
10 40
0
j
6 12 60 80 30 40

Figure 9 : Courbes des interactions entre les facteurs étudiés pour le FCV avec (a) : interaction Pression /
Agitation ; (b) Pression / Dilution; (c) Pression / Temps ; (d) Pression / Température ; (e) Agitation / Dilution ;
(f) Agitation / Temps ; (g) Agitation / Température ; (h) Dilution / Temps ; (i) Dilution / Température ; (j) Temps
/ Température.

 La même chose est remarquée quand on passe d‘un temps de 6 à 11h.

 Concernant la température à 30°C, on remarque qu‘il n‘y a aucun effet, mais à une température de
40°C, on a un effet positif pour la pression et le temps et un effet négatif pour l‘agitation et la dilution.

Détermination des optimums des facteurs


La courbe de contours (figure 10) générée par le logiciel MINITAB 14.0 et correspondante à une manipulation à
une vitesse d‘agitation de 500 rpm, une dilution 60 fois et un temps de 6h offre plus d‘opportunités de travailler à
des valeurs de FCV importantes. s Les conditions optimales de concentration sont : une température comprise
entre 37,5°C et 40°C, une pression qui s‘étend de 11 à 12 bar, une vitesse d‘agitation de 500 rpm, une dilution 60
fois et un temps de 6h.

Figure 10: Courbe des contours pour le FCV en fonction de


la température (°C) et de la pression (bar) à agitation (500 rpm), dilution (60*) et temps (6h) constants

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Optimisation des conditions de concentration pour le Rend.


Etude des effets principaux des facteurs
Main Effects Plot (data means) for Rend. (%)
Pression A gitation Dilution
85

80

75
Mean of Rend. (%)
70

6 12 500 700 60 80
Temps Température
85

80

75

70

6 11 30 40

Figure 11 : Effets principaux des facteurs pour la réponse « Rendement en concentrât »

La figure 11 montre les effets principaux de chacun des cinq facteurs ; tous les facteurs présentent un effet positif
sur le rendement en concentrât sauf la vitesse d‘agitation.
On peut remarquer que la pression possède une grande influence sur le rendement vu la pente que prend la
courbe respective ; par exemple, l‘élévation de 6 bar fait augmenter cette réponse de moins de 70 % à 85 %.
Pour avoir donc un rendement de concentrât important, il est intéressant de travailler avec une pression de 12
bar, une vitesse d‘agitation de 500 rpm, une dilution de 80 fois pendant 11h et à une température de 40°C.

Etude des interactions entre les facteurs


Interaction Plot (data means) for Rend. (%)
500 700 6 11

90 Pression
6
80
Pression a b c 12
70 d
90 A gitation
80 500
Agitation
700
e f g 70

90 Dilution
80 60
Dilution
80
70

h i 90 Temps
80 6
Temps
11
70

90 Température
80
Température
j 30
40
70

6 12 60 80 30 40

Figure 12 : Courbes des interactions entre les facteurs étudiés pour le FCV avec (a) : interaction Pression /
Agitation ; (b) Pression / Dilution; (c) interaction
Pression / Temps ; (d) Pression / Température ; (e) Agitation / Dilution ; (f) Agitation / Temps ; (g) Agitation /
Température ; (h) Dilution / Temps ; (i) Dilution / Température ; (j) Temps / Température.
 A une pression de 6 bars, on remarque qu‘il y a un effet positif pour tous les facteurs sauf pour la
température où on n‘a aucun effet. A une pression de 12 bars, on a un effet négatif pour l‘agitation et un effet
positif faible pour les autres facteurs.
 A forte agitation (700 rpm), on a un effet positif pour tous les facteurs sauf pour la température. Par
contre à une faible agitation, l‘effet est positif pour tous les facteurs.
 Pour la dilution 60 fois, on remarque qu‘il y a un effet positif pour la pression et le temps et un effet
négatif pour l‘agitation. Mais, il n‘y a aucun effet pour la température.
 A une dilution de 80 fois, on observe un effet positif pour la pression et la température et un effet
négatif pour l‘agitation et le temps.
 La même chose est observée pour le facteur temps.

 Concernant la température à 30°C, il n‘y a aucun effet pour la dilution et le temps. Mais, on a un effet
positif pour la pression et un effet négatif pour l‘agitation. En passant à une température de 40°C, on remarque
qu‘il y a un effet positif pour tous les facteurs sauf pour l‘agitation.
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Détermination des optimums des facteurs


Les courbes des contours (Montgomery, 1991) avec lesquelles on a trouvé une valeur importante du rendement
en concentrât (supérieure à 90 %) sont présentées dans la figure 32 avec une vitesse d‘agitation de 500 rpm, une
dilution 60 fois et une température de 30°C. D‘après cette figure, on peut dire qu‘on peut maximiser le
rendement en concentrât si on travaille à un temps compris entre 7 et 11 min et une pression comprise entre 11,5
et 12 bar.

Figure 13 : Courbe des contours pour le Rendement en concentrât en fonction du temps (h) et de la pression
(bar) à agitation (500 rpm), dilution (60 fois) et température (30°C) constants

Modèle mathématique
On peut écrire le modèle mathématique de la réponse Rendement :

[DOp/Vp] = 15,6088 + 11,0833*[P] + 0,0971625*[A] -0,306625*[D] + 3,52250*[Tp] -2,11150*[T] –


0,0136042*[P*A] -0,0125000*[P*D] -0,141667*[P*Tp] +0,0587500*[P*T] + 0,000787500*[A*D]+
0,00165000*[A*Tp] -0,00208750*[A*T] -0,102750*[D*Tp] + 0,0267500*[D*T] +0,134000*[Tp*T]

On peut faire un ajustement du modèle. Cette opération nécessite plusieurs approches, ainsi on a choisi de définir
un modèle de régression (M3) comme suit :
[Rend.] = 47,4 + 2,90 [P] - 0,0292 [A] + 0,116 [D] + 0,735 [Tp] + 0,176 [T]

Avec un R² = 73,8 %, cette valeur montre une bonne corrélation de régression (Porte, Debreuille et Delacroix,
1981), en plus, on a fait l‘analyse de la variance (tableau 4) et on remarque que la valeur de P est inférieur à 0,1
donc on peut dire que la variation du modèle est significative selon un α = 1% (Goupy, 1997).

Tableau 4 : Analyse de la variance du (M3)

Source DF SS MS F P
Régression 5 1433,68 286,74 5,64 0,010
Erreur Résiduelle 10 508,41 50,84
Total 15 1942,08
DL : degré de liberté, SC : Somme des carrés, MC : moyenne des carrés
La figure 13 montre la variation des valeurs résiduelles et la probabilité normale, le modèle a été utilisé pour voir
s‘il correspond à la courbe de la probabilité normale. D‘après cette figure, on peut affirmer que le modèle est
adéquat, car dans le cas contraire, les points seront éparpillés dans l‘espace graphique et ils ne seront pas collés
sur la droite de probabilité normale.

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Normal Probability Plot of the Residuals


(response is Rend. (%))
99

95

90

80
70

Percent
60
50
40
30
20

10

1
-15 -10 -5 0 5 10 15
Residual

Figure 14 : La courbe de probabilité normale du modèle M3

4. Conclusion générale
Ce travail a commencé par la détermination des caractéristiques de la membrane : la perméabilité et la résistance
à ces dernières aux deux solutions utilisées. La membrane de nanofiltration utilisée est plus perméable à S 1 qu‘à
S2. Elle est plus résistante à S2 qu‘à S1.
Le suivi de la variation de la densité de flux en fonction du temps nous a permis de conclure que, pour
concentrer les anthocyanes, il est intéressant de travailler avec une pression de 6 bars qu‘avec 12 bar afin d‘éviter
le phénomène de colmatage.
L‘optimisation des conditions de concentration de l‘extrait brut anthocyanique incite à utiliser la méthode des
plans d‘expériences : le plan factoriel fractionnaire 25-1. Il a permis d‘optimiser les réponses avec le minimum
d‘essais. Cinq facteurs sont testés: la pression, la dilution, la vitesse d‘agitation, le temps et la température. Les
réponses à optimiser sont le DOp/Vp du perméat, le Facteur de Concentration Volumique (FCV) et le rendement
en concentrât. La phase d‘optimisation par les plans d‘expériences a permis à déterminer les conditions
optimales pour un faible DOp/Vp : une pression comprise entre 6 et 12 bar, une vitesse d‘agitation de 500 rpm,
une dilution de la solution initiale comprise entre 60 et 80, un temps de 30 min et une température de 30°C.
L‘optimisation de la réponse « FCV » permet de retenir les conditions suivantes : une pression qui s‘étend de 11
à 12 bar, une vitesse d‘agitation de 500 rpm, une dilution 60 fois, un temps de 6h et une température comprise
entre 37,5°C et 40°C,. Pour l‘optimisation du rendement en concentrât, on peut utiliser une pression comprise
entre 11,5 et 12 bar, une vitesse d‘agitation de 500 rpm, une dilution 60 fois, un temps compris entre 7 et 11 h et
une température de 30°C.

5. References
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Véronique Cheynier
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VOL ;52- N° 6 – JUIN 1970.
Shrikhande A. J., 1984. Extraction and intensification of anthocyanins friom grape pomace and other material.
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Concentration of olive mill waste water by nanofiltration by using the experimental


design method

Achour Sami**, Benzarti Alya*, Nabli Rim*, T‘hami Asma*, Hellal Ahmed Noureddine** et Mohamed Béchir EZZILI*
* : Centre de biotechnologie de Borj cédria Bp 901, 2050 Hammam lif Tunisie.
** : Institut Supérieur de Biotechnologie de Monastir, 03/UR/09-01. Avenue Tahar Haddad 5000 Monastir Tunisie.

Abstract:
Coloring agents of natural origin are often searched in the perspective of their use on the textile grains. In this work, olive water is used as
source of anthocyanins offered as coloring agent of natural origin of the textile grains.
We first eliminated lipidic phase by an extraction in the hexane (V/V). Acquired aqueous material is gathered in a container and meadow
filtered to eliminate big silts then concentrated by nanofiltration.
On initial aqueous material and on different concentrates, proportions of anthocyanins were performed according to AFNOR method. For the
routine analysis (Monitoring of DOP / VP) the catch of optic specific gravity in 520 nm (Ribéreau Gayon 1970) was kept. We searched an
approach of optimization by the use of the experimental design method. The experimental matrix is determined from software MINITAB
14.0.
We applied an experimental design to the 4 tries to be manipulated. For every try 3 factors (pressure, agitation and time) are studied. We
used a fractional factorial plan on 23-1.
Concerning the report DOP / vp, the reduction of the speed of pressure is interesting to give more opportunity in anthocyanins to stay in
should concentrate it. For other mailmen agitation and time, it is better to use an agitation of 500 rmp for a time of 2 hours. FCV augments
with the increase of pressure and also according to time but it diminishes with the increase of agitation. Output augments with the increase of
pressure and also according to time. But it diminishes with the increase of agitation. Optimum conditions to acquire a good output are: a
pressure 11 - 12 bar, one time of 10,5h at 12 h and in an agitation of 500 rpm.
Key words: Olive water, membrane filtration, Experimental design, DOP / VP, VCF, YIELD.

Résumé :
Nous avons fait des analyses du point de vue qualitatif et quantitatif des margines prélevées à la société Hallara le 28/11/2008. Nous avons
fait les analyses de sucre, de l‘acidité, des éléments minéraux, de l‘azote des composés phénoliques totaux et des anthocyanes.
Nous avons opéré à une concentration par nanofiltration des margines fraiches et nous avons étudié l‘influence de cette technique sur les
paramétres cités plus haut en faisant un plan d‘expérience.
Les résultats obtenus ont permis d‘aboutir à des conclusions partielles concernant leur bilan qualitatif et quantitatif. La nanofiltration est une
technique qui permet de concentrer les margines en métabolites secondaires. C‘est une technique sélective. Les margines fraiches n‘ont pas
montré une activité anti bactériennes vis-à-vis de staphylococus aureus gram+ et pseudomonas aeroginosa gram (-). La recherche du
pouvoir éventuel antioxydant des margines par les méthodes respectives de l‘ABTS et du DPPH a été réalisé. La première méthode n‘a pas
permis d‘aboutir à des résultats comparables à l‘antioxydant de référence : le TROLOX. Les margines ont une activité voisine de 30 % de
celle du TROLOX Pour la deuxième méthode relative à l‘activité anti radicalaire, les margines présentent une activité antioxydante voisine
de 90% de celle du DPPH pour une concentration de 0,03 mg/ml. Au dessus de cette concentration, ces margines peuvent avoir des activités
pro oxydante .Ce résultat est trouvé pour la première fois concernent ces composés.
Mots clefs : Margines fraiches, analyse quantitative, qualitative, filtration membranaire, plan d‘expérience.

1. Introduction
In the Mediterranean basin, the olive-growing represents one of the most ancient agrarian activities. (98 % of
whole worldwide production, FAO, 2003) .Tunisia is the fourth country producer of oil of olive in the world.
This activity introduces disadvantage to generate extreme quantities of olive mill waste water of which the high
chemical oxygen demand (COD) and complex organic fraction make them an industrial gravely polluting waste
product (Fiorentino et al., 2003). Every year, more than 107 m3 of olive water are produced in the world
(Benitez et al ., on 1997), around 30 millions of m3 in the Mediterranean area and 700.000 m3 in Tunisia
(Sellami et al ., 2008). The huge volumes of olive mill waste water rejected in nature pose an environmental
problem. The content of olive mill waste water in phenolic polyphénols of the region of Sfax (Tunisia) is 11.5 g/l
according to Khoufi et al., (2009). Anthocyanins are polymers present in large quantities in the cool olive water
(Tanchev et al., 1980) and in most cases of the cyanidin (Vazquez Ronces et al., 1974).They are present in olive
water at the beginning of the campaign of trituration when olives are purple. The contents of olive water in
anthocyanins are in the order of 700 ppm (Ragazzi and Veronese, 1967). The content of the cyanidin diminishes
progressively up to complete disappearing and simultaneous training of a raw pigment, polymer of high
molecular weight of type catechol melaninic. The deterioration of these products on environmental plan is an
important objective (Benitez et al. 1997, Fiorentino et al. 2003, Aggelis et al. 2002, Borja et al. 2006). The
recovery of these products promotes olive water while reducing their polluting load. Colouring agents of natural
origin are often searched in the perspective of their use on the textile grains. The membrane technology (Maurel
1993, Belfort et al. 1994, Mietton-Peuchot 1997)using the experimental design method (Goupy 1997) we tried
here to concentrate olive water with a view to making a basic material to be used as coloring agent of the textile
grains.

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2. Materials and methods


Source of anthocyanins
Olive water is used as source of anthocyanins to use them as coloring agent of natural origin of the textile grains.
We first eliminated lipidic phase by an extraction in the hexane (V/V).
Acquired aqueous material is gathered in a container and profiltrate to eliminate big silts then concentrated by
nanofiltration (Gilewicz-Lukasik et al. 2007). On initial aqueous material and on different concentrats,
anthocyanin assay were performed following AFNOR method. For the routine analysis (Monitoring of DOP /
VP), the catch of optic specific gravity in 520 nm (Ribéreau Gayon 1970) was kept. Cyanidin anthocyanic
compounds and its derived oxidize very quickly. We topped up sulphurous acid in 0,01 % to avoid this
phenomenon.

Nanofiltration
Membrane nanofiltration (NF) Desal 5 DK of the business company OSMONICS was used. His surface was
0,00342m2. Volumes of 200 ml of olive water were used in all our experiences. This volume was incorporated
inside the cell equipped with the membrane. Characteristics are gathered in the table 1.

Table 1: The characteristics of the membrane

Materials Nature Retention of Temperature pH tolerated Coupure (Da)


MgSO4 (%) max tolerated
Polysulfone polyamide NF 96 90 2-11,5 150-300

The cell used for frontal filtration is an Amicon cell. This cell is a stainless steel cylinder.
It is put down on a plate magnetic agitator (Fig.1). Two speed of agitation was tried (500 and 700
rpm). To be tested in this cell, membranes must be cut up in circular coupons.

Figure 1: Photograph of the assemblage of frontal filtration

Nitrogen allowed acquiring desired pressure. Two pressures were tried (8 and 12 bars). For all accomplished
tries, we read the optic specific gravity of the permeate every 10 min in a length of wave of 520 nm by using a
spectrophotometry portray SANYO. Optic specific gravity is brought back to the volume of the permeate
(DOp/Vp). The Volumetric Concentration Factor (VCF) is defined by:
Vinitial
FCV  (1)
Vfinal of the concentrate
The output in permeat is defined by:
(Vi  Vc )
Outp. *100 (2)
Vi
With Vi : Initial volume
Vc : Volume of concentrate
It is to note that two times were tried (6 and 12 h) to appreciate the Volumetric Concentration Factor (VCF) and
output in permeate (Y). The permeability of the membrane (A) was determined from the curve of the specific

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gravity of flux of the permeate (J) according to pressure (P). It represents the slope of the right linking up both
parameters.
The specific gravity of flux of the permeate (J) was calculated by applying expression (3).
V
J (3)
t *S
with J : density flux expressed in l. m-2.h-1
V : Volume of the permeat expressed in l
t : time of flow of the volume of permeat, expressed in h
S : the surface of the circle interns cylinder of the cell, expressed in m2
The resistance of the membrane was calculated by using the formula (4).

1
Rm  (4)
A

It represents the reverse of the permeability. To optimize technique, we used the experimental design method.
For the counting of the specific gravity of the flux of the permeate, we drain the died volume from the cell so
that pressure becomes stable inside this last and so that membrane is gone through by the resolution to be treated,
then we drain 15 ml about in a test tube and we measure the time of flow.

Approach of optimization: Experimental design


Building of the matrix of experiments at two levels
The experimental matrix is determined from software MINITAB 14.0. The factors studied in a plan of
experiments must be inevitably independent. For k factor, the matrix of experiments (tab. 2) includes columns k
and 2 k-1 lines.
We applied an experimental design to the 4 tries to be manipulated. For every try 3 factors (pressure, agitation
and time) are studied. We used a fractional factorial plan on 2 3-1.
The usefulness of this plan is to reduce the number of experience: instead of making 8 experiments for the study
of 3 factors, we made 4. The high and low levels of the factors are defined in the table 3.

Table 2:
Factors 1 2 3 Interaction

Test Pressure Agitation Time 1-2 1-3 2-3 1-2-3


1 + - - +
2 - - + - - + +
3 + - - - + - +
4 + + + +
- + -
+ + +

Experimental Matrix of fractional factorial plan 23-1

Table 3: Factors studied in fractional factorial plan 23-1


Factor Low level (-) High level (+)
Pressure (bar) 8 12
Agitation (rpm) 500 700

Time 6 12

3. Results and discussion


Concentration of olive water
Determination of the performance of the membrane
We determined the performance of the membrane in distilled water and in olive water as well as its resistance to
these two resolutions.

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Permeability and resistance to water and to olive water


The curves of the figure 2 pointed out the variation of the specific gravity of the flux according to pressure for
water and for olive water. They show that the permeability of the membrane in water is not equal to that of the
olive water. As a result, both resistances differ.
The table 4 points out permeability and resistance of membranes.

Table 4: Determination of permeability in water and in olive water.


Permeability Resistance
Water 0,647 11,90
Olive water 0,084 1,54

a- Permeability for distilled water


The figure 2 points out permeability in pure water for the commercial membrane. It shows a linear variation of
the flux of water according to pressure. The specific gravity of flux augments with the increase of pressure in
weak time. Permeability Lp is calculated from expression (3). It introduces a value: Lp = 64,76

Figure 2: Variation of the specific gravity of the flux of pure water according to pressure for
the used membrane
b- Permeability for the extract of olive water
The variation of the flux according to pressure for a commercial membrane is illustrated on the figure 3.
Acquired permeability having 62,90 as value Lp =. The figure 3 shows a linear curve of fluxes according to
pressure. The density of flux augments slowly between 8 and 9 bars as well as for pressures 9 and 10 bar then it
becomes constant with the increase of pressure and in weak/short time

Figure 3: Variation of flux of olive water according to pressure for the commercial membrane

Variation of DOP / VP and specific gravity of flux according to time


The 4 curves of variation of specific gravity of flux according to time introduce the same downward paces to the
point of becoming constant. Fluxes 2 and 4 (pressure 12) are important in comparison with other fluxes (figure
4). For try 2, the specific gravity of flux is well brought up (9,58 L.m -2.h-1) after a time of 0,61h, then it
diminishes slowly in the course of time. For try 4 the specific gravity of flux is less important than the previous
and it is well brought up in comparison with other tries (6,725 l. M -2. H 1) after a time of 1 h then it diminishes
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progressively in the course of time. Reduction is owed to the blockage of the pores of the membrane by the
present big particles in the extract of olive water: it is the phenomenon of clogging. This phenomenon is
particularly important in the case of the frontal separation applied to a charged effluent. Material piles up little by
little on the walls of pores to form a store around, what diminishes the flux or the debit side of permeability
across the membrane. For tries 1 and 3, if we have pressure of 8 bar, the specific gravity of flux begins becoming
stable after 12 h. The flux became constant. We can conclude that, to concentrate anthocyanins, it is interesting
to work on 8 bar better than on 12 bar to avoid the phenomenon of clogging.

J=f(t) Essai 1
10 Essai 2
8 Essai 3
J (L.m-2.h-1)

Essai 4
6
4
2
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16
Temps (h)
Figure 4: Variation of the specific gravity of flux according to time

Optimization of the conditions of concentration


To optimize working conditions, we performed the analysis by using the plan of fractional factorial experience
on 23-1. The analysis is made for each separate answer to be known: the report DOP / Vp, the volumetric
concentration factor (VCF) and concentrate yield (Y).
II.1 Optimization of the conditions of concentration for DOP / VP
 Counting of the coefficients of balance
The coefficients of balance are acquired from software MINITAB 14.0.
Term Coef
Constant 0,000169262
Pressure 0,000402998
Agitation -1,79580E-06
Time -1,30594E-04
Model equation:
Dop/Vp= 0,000169262 + 0,000402998 Pressure - 1,79580E-06 Agitation -1,30594E-04 Time
 Study of the main effects of factors
To study better the effects of factors which govern the variation of DOP / VP, we constructed, with the aid of
software MINITAB 14.0, curves of variation of the average of answer for every separate studied factor (figure
5).
Main Effects Plot (data means) for DOp/Vp
Pression Agit at ion
0,0036

0,0032

0,0028

0,0024
Mean of DOp/Vp

0,0020

8 12 500 700
T emps
0,0036

0,0032

0,0028

0,0024

0,0020

2 4

Figure 5: Main Effects of factors for answer DOP / Vp (ml -1)

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We point out that pressure has a beneficial effect on the report DOP / Vp. On the contrary agitation and
time have adverse effects on this answer.
In our work, us is interested by a maximum of anthocyanins in should concentrate it that is one of weak
DOP / VP in permeates.
The reduction of the speed of pressure is interesting to give more rectified opportunity anthocyanins to
stay in should concentrate it.
For other factors agitation and time, it is better to use an agitation of 500rmp for a time of 2 hours.
 Study of interactions between factors
Interactions give us an idea on the behavior of answer in relation to the compared factors two - two.
Interaction Plot (data means) for DOp/Vp
500 700 2 4
0,004
Pression
8
12
0,003
P r e ssion

0,002
0,004
A gitation
500
700
0,003
A gita tion

0,002

T e mps

Figure 6: Curves of interactions between the factors studied for the report DOP / Vp with (a):
correlation Pressure / Agitation; (b) Pressure / time; (c) correlation Agitation / time Pressure / Agitation
We can deduct according to the face 6 (a) that DOP / VP diminishes in well brought up pressure (12
bar) according to agitation, it is constant in weak pressure (8 bar) that in well brought up pressure (12
bar) in an agitation between 500 and 700 rpm.

Pressure / time
According to the figure 6 (b) DOP / VP augments in weak pressure and diminishes in a well brought up pressure
according to time. The time does not have influence in a pressure of 8 bar

Agitation / time
According to figure 6 (c) DOP / VP diminishes in weak agitation according to time. While if they augment
agitation the time has a big importance
 Determination of optimums of factors
The curves of outlines (Figure 7) give us an idea on spaces with which we can have the maximum of sought-
after answer (Montgomery, on 1991)
Contour Plots of DOp/Vp
A gitation*Pression Temps*Pression DO p/Vp
700 4,0
< 0,0020
0,0020- 0,0024
650 3,5
0,0024- 0,0028
0,0028- 0,0032
600 3,0 0,0032- 0,0036
> 0,0036
550 2,5
Hold Values
Pression 8
500 2,0
A gitation 500
8 9 10 11 12 8 9 10 11 12
Temps 2
Temps*A gitation
4,0

3,5

3,0

2,5

2,0
500 550 600 650 700

Figure 7: Curve of outlines for the report DOP / Vp (ml-1) according to pressure (bar), according
agitation (500 rpm) and of time (2 h) constant

416
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Therefore optimum conditions are: a pressure 8 bar a speed of agitation between 640-700 rpm and a time of 2 à 4
h.
The interaction between time and agitation is the most competitive to have weak DOP / VP.
 Mathematical model
 Predictor Coef
 Constant 0,00016926
 Time -0,00013059
 Agitation -0,00000180
 Pressure 0,00040300
 Model of decline
Decline equation is the following:
DOp/Vp = 0,000169 - 0,000131 Time - 0,000002 Agitation + 0,000403 Pressure

II.2 Optimization of the conditions of concentration for the VCF

 Counting of the coefficients of balance


Term Effect Coef
Constant 2,3745
Pressure 0,0965 0,0482
Agitation -0,3240 -0,1620
Time 0,0868 0,0434

Equation of the model: VCF = 2,3745 + 0,0482 Pressure - 0,1620Agitation + 0,0434 Time
 Study of the main effects of factors
Main Effects Plot (data means) for FCV
Pression A git at ion

2,5

2,4

2,3
Mean of FCV

2,2
8 12 500 700
T emps

2,5

2,4

2,3

2,2
6 12

Figure 8: Variation of the factor of volumetric concentration (FCV) according to parameters:


pressure, time and agitation

The figure 8 shows that FCV augments with the increase of pressure and also according to time but it
diminishes with the increase of agitation.
 Study of interactions between the factors
Pressure / Agitation
We can deduct according to the figure 9 (a) that FCV augments fast according to agitation with weak
pressure (8 bar) that in well brought up pressure (12 bar) having a very strong slope and this according
to the variation of agitation from 500 to 700 rpm

417
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Interaction Plot (data means) for FCV


500 700 6 12
2,6
Pression
8
2,4 12
P r ession

2,2

2,6
A gitation
500
2,4 700
A gitation

2,2

T emps

Figure 9: Curves of interactions between the factors studied for FCV with (a): correlation Pressure /
Agitation; (b) correlation Pressure / time; (c) correlation ;agitation/time

Pressure / time
According to the figure 9 (b) VCF augments weak pressure à and diminishes in a well brought up pressure
according to the time.
Agitation / time
According to the face 9 (c), the time does not have influence on VCF with weak agitation. While if we augment
agitation; the time has a big importance.
 Determination of optimums of factors
The curves of outlines (fig. 10) give us an idea on spaces that it can have the maximum of sought-after answer
(Montgomery, on 1991). Therefore optimum conditions are: a pressure (10,5 bar 12 bar) a speed of agitation:
500 rpm and one time: (11 h-12 h)
The interaction between time and pressure is the most competitive to have important VCF.

Curve of outlines for FCV according to pressure (bar), according agitation (500 rpm), and of time h
Mathematical models
 Coefficients of decline
 Term Coef
 Constant 2,97501
 Pressure 0,0241134
 Agitation -0,00161976
 Time 0,0144672

 Model of decline
The equation of decline is the following:

 FCV = 2,98 + 0,0241 Pressure - 0,00162 Agitation + 0,0145 Time


II.3 Optimization of the conditions of concentration for the Yield
Counting of the coefficients of balance

Term Effect Coef


Constant 57,650
Pressure 1,950 0,975
Agitation -5,850 -2,925
Time 1,800 0,900

Yield = 57,650+ 0,975 Pressure - 2,925 Agitation + 0,900 Time

 Study of the main effects of factors


The figure 11 shows that Output augments with the increase of pressure and also according to
time. But it diminishes with the increase of agitation.
418
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Main Effects Plot (data means) for Rend.p (%)


Pression Agit at ion

60,0

58,5

57,0

Mean of Rend.p (%)


55,5

54,0
8 12 500 700
T emps

60,0

58,5

57,0

55,5

54,0
6 12

Figure 10: Main Effects of factors for answer "Yield".


Study of interactions between the factors
Interaction Plot (data means) for Rend.p (%)
500 700 6 12

60 Pression
8
12
P r e ssion 56

52
60 A gitation
500
700
A gitation 56

52

T e mps

Figure 11: Curves of interactions between the mailmen studied for "Returns" it. with (a):
interaction: Pressure / Agitation; (b) Pressure / time; agitation / time
Pressure / Agitation
They can deduct according to the face 12 (a) that "Rend" it diminishs (8 bar and 12 bar) in
weak and raised pressure by augmenting agitation

Agitation / time
According to the face 12 (c) "Returns" it. bar according to time is constant in an agitation of
500. Then it augments little in an agitation of 700 bar.
 Determination of optimums of factors
The interaction between time and pressure is the most competitive to have an important
Output. Optimum conditions are: a pressure of 11 à 12 bar, a fair time 10,5h à 12 h and
cardboards an agitation of 500 rpm.
Contour Plots of Rend.p (%)
A gitation*Pression Temps*Pression Rend.p
700 12,0
(%)
< 54
650 10,5
54 - 56
56 - 58
600 9,0 58 - 60
60 - 62
550 7,5 > 62

Hold Values
500 6,0
Pression 8
8 9 10 11 12 8 9 10 11 12
A gitation 500
Temps*A gitation Temps 6
12,0

10,5

9,0

7,5

6,0
500 550 600 650 700

Figure 12: Curve of outlines for YIELD

419
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 Mathematical model

Term Coef
Constant 67,6250
Pressure 0,487500
Agitation -0,0292500
Time 0,300000

Decline Model
The equation of decline is the following:
YIELD = 67,6 + 0,488 Pressure - 0,0292 Agitation + 0,300 Time

Results relating to contents in anthocyanins


The table 5 points out the stocks of contents in anthocyanins after membrane filtration. Under different
conditions of filtration, it appears that the concentrate n°2 contains the best content of these compounds
monitoring by n°1 then n°3 and n°4
This has already been predicting by the experimental design method.
Table 5: Contents in anthocyanins of the concentrates
Samples witness Solution with bisulf. C (mg.L-1)
1 0,717 0,57 128,625
2 0,632 0,468 143,5
3 0,458 0,3373 105,6125
4 0,5746 0,4656 95,375

4. Conclusion and perspective :


This work consisted in reducing the volumes of the aqueous party of olive mill waste water harvested in the
society Hellara of Monastir with the aim of the concentration of anthocyanins by using the nanofiltration with a
definite factorial plan.
Concerning the report DOP / vp, the reduction of the speed of pressure is interesting to give more opportunity in
anthocyanins to stay in should concentrate it. For other factors: agitation and time, it is better to use an agitation
of 500 rmp for a time of 2 hours. For interactions, we can deduct that DOP / VP diminishes in well brought up
pressure (12 bar) according to agitation; it is constant in weak pressure (8 bar) that in well brought up pressure
(12 bar) in an agitation between 500 and 700 rpm. Concerning interaction Pressure / time, DOP / VP augments in
weak pressure and diminishes in a well brought up pressure according to time. The time does not have influence
in a pressure of 8 bar. Concerning interaction Agitation / time, DOP / VP diminishes in weak agitation according
to time. While if we augment agitation, the time has a big importance. VCF augments with the increase of
pressure and also according to time but it diminishes with the increase of agitation. Concerning interaction
Pressure / Agitation, they can deduct that FCV augments fast according to agitation with weak pressure (8 bar)
that in well brought up pressure (12 bar) having a very strong slope and this according to the variation of
agitation from 500 to 700 rpm. Concerning interaction Pressure / time, VCF augments in weak pressure and
diminishes in a well brought up pressure according to time. Concerning interaction Agitation / time, the time
does not have influence on FCV with weak agitation. While if we augment agitation, the time has a big
importance. The curves of outlines give us an idea on spaces with which they can have the maximum of sought-
after answer.
Optimum conditions are: a pressure (10,5 bar 12 bar) a speed of agitation: 500 rpm and one time: (11 h-12 h).
The interaction between time and pressure is the most competitive to have important VCF. YIELD augments
with the increase of pressure and also according to time. . But it diminishes with the increase of agitation.
Concerning interaction Pressure / Agitation, we can deduct that "YIELD" diminishes (8 bar and 12 bar) in weak
and raised pressure by augmenting agitation. Concerning interaction, Pressure / time "YIELD" augment bar in
weak pressure 8 according to time (6h-12h). Concerning interaction Agitation / time, "YIELD" according to
time; is constant in an agitation of 500. Then it augments in an agitation of 700. The interaction between time
and pressure is the most competitive to have an important YIELD. Optimum conditions to acquire a good
YIELD are: a pressure 11 - 12 bar, one time of 10,5h at 12 h and in an agitation of 500 rpm. According to Khoufi
et al ., (2009), olive waters are very rich in polyphenols what favors the link of some with anthocyanins. The
process which allows taking away polyphenols without touching anthocyanins is for us an interesting objective
to promote this very changeable coloring agent.

420
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Contribution au contrôle de l’embryogenèse somatique a partir de fleurs femelles


matures du palmier dattier en culture in vitro : étude proteomique

Walid KRIAA, Faiza MASMOUDI, Amine ELLEUCH et Noureddine DRIRA


Laboratoire des Biotechnologies Végétales Appliquées à l‘Amélioration des Cultures
Faculté des Sciences de Sfax BP 1171, 3000 Sfax, Tunisie. E-mail : maswkri@yahoo.fr

Résumé :
La multiplication du palmier dattier par la technique de l‘embryogenèse somatique est laboureuse, incertaine et dépendante d‘une bonne
maîtrise de plusieurs facteurs à la fois. Le virage des cals de l‘état spongieux, nodulaire ou hydraté dépourvus de toute capacité
d‘embryogenèse vers l‘état granulaire fortement embryogène, est incontestablement l‘étape décisive à la base d‘un bon contrôle du processus
embryogène dans son ensemble. Ce virage se traduit par l‘acquisition par les cals de nouvelles propriétés morphologiques et fonctionnelles.
A cet égard, notre étude portant sur la comparaison des profils protéiques issus des divers types de cals révèle une différence nette à deux
niveaux distincts. Le niveau qualitatif est illustré par la présence ou l‘absence d‘une dizaine de protéines. Le second niveau concerne les
protéines présentes chez tous les types de cals mais dont le niveau d‘expression est variable. Des fragments se rapportant à ces protéines ont
été séquencés et comparés avec les séquences disponibles dans les banques de données. Les résultats préliminaires montrent qu‘il s‘agit de
protéines impliquées, d‘une part, dans le transport des lipides chez plusieurs espèces monocotylédones (Maïs, Riz), et d‘autre part, dans la
morphogenèse inflorescentielle chez Arabidopsis thaliana.
Mots clés : protéine, cal embryogène, cal non embryogène, palmier dattier, embryon somatique.

1. Introduction
L‘embryogenèse somatique in vitro peut être obtenue par voie directe ou indirecte. Dans ce dernier cas,
l‘embryon dérive de cellules somatiques indifférenciées (cal) après acquisition par certaines cellules de
compétences à l‘embryogenèse.
La première étape de l‘embryogenèse somatique consiste à ramener le matériel mis en culture (fleurs matures
dans notre étude) à un état juvénile extrême, sous forme de tissus matriciels plus ou moins lâches, à l‘origine de
cals de types hydraté, nodulaire ou spongieux. Cette phase correspond à la « dédifférenciation cellulaire » (Sharp
et al., 1982) et se déroule en général sous l‘action d‘une auxine fortement active (Pannetier et al., 1981).
Ultérieurement, quelques cellules des cals obtenus acquièrent des compétences particulières, se multiplient et
entament leur évolution vers l‘état embryogène caractérisé par des cellules de types très méristèmatique. Elles
s‘agglomèrent en des ensembles sphériques de petite taille donnant aux cals un aspect granuleux qui, par
réduction des doses hormonales, se différencient en embryons somatiques (Nomura et Komamine, 1985).
La considération du cycle de l‘embryogenèse asexuée, depuis l‘initiation des cals primaires jusqu‘au
développement des embryons structurés, révèle que l‘étape relative au virage des cellules des cals vers l‘état
embryogène est incontestablement l‘étape la plus lente et décisive de tout le processus dans sa totalité.
Ce virage est tributaire des effets associés et coordonnés de plusieurs facteurs à la fois dont la composante
hormonale des milieux de culture, les moments et délais de repiquage, les compositions minérale et organique
des milieux nutritifs et leur séquence d‘application et enfin la variété étudiée.
Cet effet multifactoriel conduit à des pourcentages très variés de cals, dont tout ou partie (1 à 15 %) a la capacité
de virer vers l‘état fortement embryogène au terme de 6 mois à un an de culture, alors que ce délai est limité à 3
mois pour les tissus jeunes avec un pourcentage de cals embryogène supérieur à 70 % (Fki et al. 2003).
Chez le palmier dattier, cette phase constitue un obstacle majeur au contrôle de sa micropropagation à travers les
tissus matures, d‘autant qu‘elle est très peu étudiée sur les plans biochimique et moléculaire.
Cette étude a donc pour objectif d‘analyser les profils protéiques des deux types de cals embryogène et non
embryogène (hydraté et nodulaire) en vue de l‘identification des protéines impliquées dans l‘acquisition de
compétences à l‘embryogenèse.

2. Matériel & Méthodes


Matériel végétal
Le matériel végétal utilisé est constitué par des cals de type hydraté, nodulaire et embryogène induits, en culture
in vitro, à partir de fleurs matures de la variété élite Deglet Nour de palmier dattier (Fig.1).

Conditions de culture in vitro


Des inflorescences femelles bien émergées de la variété Deglet Nour sont prélevées aux stades précédant la
déhiscence de leurs spathes. Après élimination de celles ci, les inflorescences (constituées des pédicelles portant
des fleurs matures prêtes à être pollinisées) sont désinfectées à l‘aide d‘une solution de HgCl 2 0.01g/l pendant
une heure, puis lavées et découpées en petits segments et ensemencées sur les milieux inducteurs de la
callogenèse.

421
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Le milieu utilisé est celui de MURASHIGE et SKOOG (1962), additionné de saccharose (50 g.l-1), d‘adénine (30
mg.l-1), de L- glutamine (100 mg.l-1) et d‘une auxine le 2,4-D à raison de 1mg/l. Tous les explants sont transférés
à l'obscurité à 28°C. Aux termes de 4 à 8 mois de culture, on note l‘initiation de cals de type hydraté et/ou
nodulaire. Ces cals sont ensuite repiqués tous les trois mois, sur les mêmes milieux ou des milieux différents
jusqu‘au virage de tout ou partie de ceux-ci vers l‘état embryogène.

Extraction des protéines


La matière végétale lyophilisée (0.1g) est broyée dans de l‘azote liquide. La poudre végétale obtenue est
transférée dans 1,5 ml de tampon d‘extraction (0,1 M Tris-maléate ; 0,5 % Trixton-X 100 pH 8,3 ; 5 mM
EDTA ; 0,1 mM DTT ; 5mM PMSF et 5 mM NaCl) en présence de β-mercaptoéthanol ajouté extemporanément.
Le broyat est centrifugé à 13000 rpm pendant 20 min et le surnagent est récupéré. La quantité de protéines
contenue dans les extraits obtenus est estimée par la méthode de Bradford (1979).

Electrophorèse sur gel de polyacrylamide


L‘analyse des protéines par électrophorèse sur gel de polyacrylamide en conditions dénaturantes (SDS-PAGE) a
été réalisée selon la technique de Laemmli (1979).
Les bandes d‘intérêts ont été coupées pour être séquencées.
Détermination de l‘extrémité NH2-terminale par la méthode d‘EDMAN automatisée :

 Electrotransfert :
Avant de procéder au séquençage, les protéines sont transférées sur une membrane de polyvinylidène diflurride
(PVDF) (Towbin et al., 1979). Après électrophorèse des protéines en conditions dénaturantes, le gel est rincé
dans du tampon de transfert (CAPS 10 mM, méthanol 10 %, pH 11) pendant 5 minutes. Les membranes (PVDF),
ayant la taille du gel, sont traitées au méthanol pur (99 % pour HPLC) pendant quelques secondes, rincées
abondamment à l‘eau bidistillée puis placées dans le tampon de transfert (CAPS). D‘autre part, six feuilles de
papier Whatman de même taille que le gel sont coupées et imbibées dans le tampon CAPS. L‘ensemble est
plongé dans une cuve de transfert remplie de tampon. L‘électrotransfert est réalisé sous voltage de 70 volts
pendant une heure. La détection des protéines sur la membrane de transfert se fait par coloration au Bleu de
Coomassie (0,1 g dans 10 % d‘acide acétique, 40 % méthanol) puis par décoloration dans plusieurs bains de
méthanol 50 % dans l‘eau bidistillée. La bande de protéines à séquencer est découpée et déposée dans le
microséquenceur de protéines.
 Détermination de l’extrémité NH2-terminale :
L‘extrémité NH2-terminale des protéines est déterminée par la méthode D‘EDMAN automatisée sur
microséquenceur de protéines (Hunkapiller et Hood, 1978 ; Hewick et al., 1981). Chaque cycle comporte trois
étapes de séquençage à savoir le couplage, le clivage et la conversion.
A la fin de chaque cycle, le PTH-acide aminé est isolé de la réaction et identifié par HPLC suite à l‘application
d‘un gradient d‘élution. Le profil d‘apparition des 20 acides aminés est représenté selon leur temps d‘élution.

A B C

Cal hydraté Cal nodulaire Cal embryogène

Fig.1 : Les divers types de cals issus de la culture in vitro des fleurs femelles mâtures de
palmier dattier : hydraté (A), nodulaire (B) et embryogène (C).
3. Résultats et discussion
* Comparaison des teneurs protéiques
L‘analyse quantitative des protéines totales des cals non embryogènes (hydraté et nodulaire) et des cals
embryogènes révèle que ces derniers présentent une teneur en protéines totales rapportée à la matière sèche
environ quatre fois plus importante (Fig.2).
La richesse des cals embryogènes en protéines est attribuée au rôle joué par les conditions régissant leur phase de
différenciation précédant l‘initiation des embryons somatiques.
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Ces résultats sont similaires à ceux rapportés par NIVES et al., (2003) chez la canne à sucre, qui ont détecté 5
fois plus de protéines chez le cal embryogène par rapport à celui non embryogène.
En ce qui concerne les cals non embryogènes, la teneur en protéines varie entre les types hydraté et nodulaire
avec une quantité double pour le second. Ceci expliquerait leur comportement en culture in vitro concernant leur
évolution vers des structures embryogènes. En effet, le cal hydraté est généralement voué à la nécrose aux
capacités d‘orientation faibles vers l‘état embryogène, inversement pour le type nodulaire.

Teneurs en protéines (mg/g MS)


9 7.99
8
7
6
5
4
3 2.19
2 1
1
0
Cal hydraté (A) Cal nodulaire (B) Cal embryogène (C)

Fig.2 : Teneurs en protéines totales chez les trois types de cals : hydraté
(A), nodulaire (B) et embryogène (C).
* Comparaison des profils électrophorétiques des protéines totales
L‘analyse des profils protéiques des trois types de cals révèle l‘existence de 25 protéines chez le cal embryogène
dont la taille varie de 16 à 95 KDa, de 14 protéines chez le cal nodulaire variant de 16 à 70 KDa alors qu‘il existe
3 protéines seulement chez le type hydraté dont leur tailles sont de 28, 32.5 et 68 KDa.
La Comparaison des profils électrophorétiques des protéines totales des cals embryogènes et des cals non
embryogènes montre que 11 et 23 bandes manquent chez les cals nodulaire et hydraté respectivement par
rapport au cal embryogène (Fig.3).
L‘analyse quantitative montre une variation dans l‘expression de 5 protéines majeures (P6 ; P12 ; P19 ; P23 et
P25) dont des bandes correspondantes sont nettement plus intenses chez le cal embryogène par rapport au cal
nodulaire. De surcroît, 10 protéines sont spécifiques au cal embryogène dont les masses moléculaires sont
présentées dans le tableau suivant.
Protéines P1 P2 P8 P11 P15 P16 P17 P20 P22 P24

MM (KDa) 95 80 46 41 38 33.5 30.5 27 24 17

Ces protéines spécifiques ont été décrites chez d‘autres espèces. Sung and Okimoto (1981) ont identifié une
protéine de 43 KDa caractérisant le potentiel embryogène chez la carotte. Chen et Luthe (1987) ont décrit la
présence d‘un cluster de protéines de tailles comprises entre 40 et 44 KDa associées à l‘embryogenèse somatique
chez le riz.

KDa A M B B C
97.4

P1
66.2 P2

P3
P4
45 P5
P6
P7
P8
P9
P10
P11
Fig.3 : profil électrophorétique en condition dénaturantes des protéines totales des cals embryogènes et des cals P12
P13
non embryogènes. P14
M, marqueur moléculaire (KDa) 31; A, cal hydraté ; B, cal nodulaire ; C, cal embryogène. P15

La bande correspondante à la protéine (P12) dont la taille est de l‘ordre de 40 P16


KDa a été choisie pour être
séquencée. Le résultat du séquençage a révélé l‘existence de deux peptides de 18 P17 acides aminés chacun (Tableau
2). P18
P19
P20

423 P21
21.5
P22

P23
P24
P25
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Ces séquences ont été comparées à celles disponibles dans les banques de données (NCBI). Les séquences
présentant une forte homologie sont présentées dans le tableau 2.

Tableau 2 : Séquences des deux peptides dérivant de la bande (P12) et leurs fonctions déduites à partir des
homologies de séquences.
Séquence1 : ITXGQVASGVSGPIXYAR
 lipid transfer protein-like protein 1 precursor [Secale
cereale]

 nonspecific lipid-transfer protein 2 precursor [Zea


mays]

Séquence 2 : AVPFAIASGLTGPISYFR
 RKF1 (RECEPTOR-LIKE KINASE IN FLOWERS 1);
ATP binding / kinase/ protein serine/threonine kinase/ receptor
signaling protein serine/threonine kinase [Arabidopsis thaliana]

 hydrolase, alpha/beta fold family protein, expressed


[Oryza sativa
(japonica cultivar-group)]

La première séquence montre une homologie avec une protéine impliquée dans le transport des lipides
rencontrée aussi bien chez les monocotylédones (les céréales), que chez les dicotylédones (la carotte). D‘après
les travaux de Sterk et al.,(1991) sur la carotte, la protéine EP2 (protéine extracellulaire secrétée lors de
l‘embryogenèse somatique) intervient dans le transport des lipides et/ou des autres molécules apolaires tels que
les monomères de cutine à l‘extérieur de la cellule. Cette intervention de EP2 a lieu au cours de la phase de
maturation de l‘embryon zygotique, de même que chez les cultures cellulaires embryogènes. En outre, ce gène
s‘exprime dans le bourgeon apical des plantules et lors du développement floral.
Concernant la séquence du second peptide montrant une homologie avec le récepteur like kinase (RFK1) chez
les fleurs de Arabidopsis, les études approfondies sur ce récepteur ont révélé l‘expression de RKF1 lors des
premiers stades du développement des ébauches florales ainsi que lors du développement des étamines
(Takahashi T et al., 1998).

4. Références bibliographiques
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Etude de la composition minérale et lipidique des fruits de quelques génotypes de


Phoenix dactylofera L. non connus cultivés dans la région d’Elhamma de Djérid
(Tunisie)
HRIZI Ahlem **, ACHOUR Sami**, HELAL Ahmed Nourredine ** et Mohamed Béchir EZZILI*
* : Centre de biotechnologie de Borj cédria Bp 901, 2050Hammam lif Tunisie.
*** : Institut Supérieur de Biotechnologie de Monastir 03/UR/09-01. Avenue Tahar Haddad 5000 Monastir Tunisie.

Resume :
Les fruits des trois génotypes de Phoenix dactylofera L. ont été récoltés dans la région de d‘Elhamma de Djérid (Tunisie) à différentes dates.
Les pulpes sont analysées du point de vue teneur en eau (% MF), en matières sèches, éléments minéraux, lipides totaux, différents acides
gras des génotypes « Deglet nour », « Allig » et « Kenta » durant la maturation. Les teneurs en eau des trois génotypes étudiés sont
décroissantes le long du cycle de développement du fruit, elles diminuent de 65.88 % à 24.21% pour « Deglet nour », de 52.8% à 27.4% pour
« Allig » et de 71.3% à 22.12% pour « Kenta ». L‘évolution des éléments minéraux est ascendante pour tous les éléments minéraux. Il est à
noter la présence de chlore et une teneur non négligeable de phosphore dans les dattes analysées. Les teneurs en lipides totaux dans la pulpe
sont faibles. Le génotype « Kenta » au stade « Tamr » présente une teneur en eau plus faible, contient plus d‘éléments minéraux et leur % en
AG polyinsaturés dans les dattes sont plus importants que ceux du Déglet nour.
Mots clefs : Phoenix dactylofera L,. Deglet nour », « Allig » ,« Kenta, éléments minéraux, lipides, teneur en eau.

1. Introduction
La datte et principalement l‘espèce Phoenix dactylofera appartient à la famille des Palmaceae. Elle se trouve
dans les régions arides et semi-arides de la Tunisie. A l‘échelle nationale, les dattes contribuent fortement à la
consolidation de l‘agriculture tunisienne (Rhouma, 1994). Elles représentent 4 % de la valeur globale de la
production agricole et 13 % de la valeur globale des exportations agricoles. Cette place de choix est due à la
variété « Deglet Nour » la plus représentée dans les oasis (61 % des effectifs). L‘extension en cette variété
motivée par un intérêt économique certain n‘est pas sans danger pour un patrimoine génétique très diversifié
dont certaines variétés dites « communes » mais peu connues au niveau analyse physicochimique.
Le fruit du palmier dattier est une baie avec une pulpe contenant un noyau. Les lipides sont principalement
concentrés dans la peau où ils jouent un rôle physiologique dans la protection du fruit (Dawson et Aten, 1963).
Le présent travail a pour but d‘étudier la composition en éléments minéraux et lipides des fruits de quelques
génotypes de l‘espèce Phoenix dactylofera dont un mondialement connu le Deglet Nour par rapport à deux
autres connues régionalement en Tunisie.

Matériel végétal
Les fruits ont été prélevés sur 3 cultivars de palmier « Deglet Nour », « Allig » et « Kenta », localisés dans la
région d‘Elhamma de Djérid. La région est caractérisée par un climat semi-aride, avec une moyenne de
précipitation de 100 a 150 mm/an.
Le prélèvement de fruits a été effectué pendant les 4 stades de développement. Il a débuté au mois de juillet,
correspondant au commencement de la saison de la véraison des fruits, et s‘est poursuivi jusqu‘au mois de
septembre suivant qui correspond à la dernière date de maturation et de récolte. Les fruits analysés ont été
récoltés de 10 arbres de 6 à 8 fruits par arbre. Un lot représentatif de 100 fruits est choisi au hasard avec une
répétition de 3 lots pour chaque cultivar et à chaque stade de développement. Conformément à la norme
tunisienne NT 45.14 (1985), un triage a été effectué sur l‘échantillon primaire pour éliminer les fruits pourris,
endommagés ou non pollinisés.

Appreciation de la teneur en eau


Nous avons déterminé le poids de matière fraîche noté (PMF en g) et le poids de matière sèche après
dessiccation à 50°C noté (PMS en g) des fruits prélevés à différentes dates. Nous avons alors déduit le contenu
en eau noté (CE)
CE%=(PMF-PMS)/PMF*100

Analyse des elements mineraux


Nous avons préparé des échantillons de la manière suivante :
On broye les fruits après séchage (24 heures à 80°C) ; ensuite on pese 1 g d‘échantillon dans une capsule; On
met au four à moufle à une température égale à 220 °C pendant 2 heures puis à une température égale à 550°C
pendant 6 heures. Une fois l‘échantillon calciné, on ajoute 2ml d‘acide chlorhydrique concentré dans chaque
capsule; on chauffe les échantillons sur une plaque chauffante jusqu‘à l‘évaporation totale de l‘acide après quoi
on ajoute 5 ml de HCl (N/10). On filtre les solutions obtenues dans des fioles jaugées de 50 ml et on ajoute l‘eau
distillée jusqu‘au trait de jauge.

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Calcium, magnesium, cuivre, zinc, fer et manganese par la spectroscopie d’absorption atomique :
La solution à doser préalablement dilué est pulvérisée par un dispositif approprié au sein d‘un spectrophotomètre
d‘absorption atomique de type VARIAN, Spectra A 220 FS. Ce dernier est muni d‘une lampe à cathode creuse
spécifique de l‘élément à doser et réglé à une longueur d‘onde optimale. Les résultats sont déterminés par
comparaison de densité optique avec celles correspondant à des solutions étalons de concentration connues.

Dosage du sodium et potassium


Les ions Na+ et K+ sont dosés par photométrie à flamme (photomètre Corning). Les teneurs des différents
échantillons sont déterminées en se référant à une gamme étalon comportant plusieurs concentrations variant de
0 à 30 µg d‘élément par ml. Les échantillons dont la concentration dépasse 25µg/ml sont dilués.

Extraction et dosage du phosphore inorganique pi


Le phosphore inorganique est dosé sur le produit d‘une extraction nitrique à raison de 50 ml de HNO 3 0,5% pour
20 mg de MS. L‘extrait obtenu est décoloré par du charbon végétal et la lecture est faite par colorimétrie à 436
nm, en présence d‘un mélange nitro-vanado-molybdique.

Dosage du chlore
La méthode utilisée est la potentiométrie qui consiste à suivre le potentiel d‘une électrode d‘argent par rapport à
une électrode de référence lors de l‘addition d‘une solution de nitrate d‘argent dans la solution à doser contenant
les chlorures. Le nitrate d‘argent donne avec les chlorures du chlorure d‘argent. Ceci nous permet de tracer point
à point la courbe :
E=f (volume de nitrate d‘argent)
Ce potentiel est directement lié à la concentration en cl - qui varie au cours de la réaction suivante : Ag+ + Cl-
AgCl

Une variation brusque du potentiel indique le volume de nitrate d‘argent correspondant à l‘équivalence.
Figure1 : évolution du potentiel en fonction du volume ajouté de nitrate d‘argent

Mode opératoire :
A Une prise d‘essaie Vp du liquide pris au moyen d‘une pipette jaugée, on ajoute :
 2ml de HNO3 (2M) avec une pipette graduée
 25ml de l‘eau distillé (avec une dispensette)
La molarité en ion chlorure dans la solution à analyser est donnée directement par le système potentiométrique
utilisé.

Appareil de mesure :
C‘est un Titrino DMS 716 de marque Ω Metrohm qui présente les caractéristiques suivantes :
Electrode: argent massif combinée 6.0404.100.
 Réactif : AgNO3 : C=0.01mol /l pour les petites teneurs en Cl-
Ou AgNO3 : C=0.1mol /l pour les grandes teneurs en Cl-

Dosage de l’azote reduit


Le dosage de l‘azote réduit a été réalisé selon la méthode de Kjeldhal sur des quantités bien déterminées de
poudre de tiges (100mg). La méthode comporte trois étapes:
(i) La minéralisation: l‘azote organique est transformé en sulfate d‘ammonium sous l‘action de l‘acide sulfurique
à chaud, en présence d‘un catalyseur.

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(ii) La distillation: le minéralisât est distillé en présence d‘un excès de soude à l‘aide d‘un appareil Büchii. Les
ions ammonium entraînés par cette distillation sont récupérés dans l‘acide borique en présence d‘un indicateur
coloré.
(iii) La titration: Le distillat obtenu est sous forme NH4OH, il est titré par l‘HCl N/20.

Appreciation de la teneur en lipide


Extraction des lipides totaux : extraction en continu de la matiere grasse (methode au soxhlet)
Cette méthode utilise un solvant mais elle se fait à chaud. Elle a été utilisé par Donaire et al. 1977 pour
déterminer la teneur en huile d‘olive. 15 g des graines préalablement séchées à l‘étuve (80°C) sont broyées au
mortier puis placées dans la cartouche de l‘extracteur. L‘huile est extraite à l‘aide de 250 ml d‘hexane porté à
une température voisine de celle de l‘ébullition du solvant soit 60°C environ. L‘extraction est arrêtée au bout de
6 h. Le solvant qui contient la matière grasse est récupéré dans un ballon de poids connu. Il est ensuite évaporé
au moyen d‘un évaporateur rotatif à 50°C, et la masse d‘huile est déterminée par double pesée. La teneur en
huile en matière grasse totale notée (MGT) exprimée en pourcentage de matière sèche est calculée selon la
formule suivante :

100
% MGT/PS = m x
M
- m : masse en g de l‘huile extraite
- M : masse en g de la matière sèche

Analyse des acides gras


Obtention des esters methyliques des acides gras
Avant de faire l‘analyse des acides gras par chromatographie en phase gazeuse (CPG), il est nécessaire de les
convertir en DERIVES non polaires à faible poids moléculaire : les esters méthyliques. L‘identification des
acides gras par CPG est possible par la détermination du temps de rétention par comparaison avec celui d‘un
mélange d‘acides gras témoins. La technique utilisée pour extraire et méthyler les acides gras totaux est celle de
Metcalfe et al. (1966) : Une quantité connue de l‘extrait lipidique total est introduite dans un tube en verre à vis.
Après évaporation à sec sous courant d‘azote, on ajoute 1 ml d‘hexane et 0,5 ml d‘hydroxyde de potassium pour
la méthylation à froid des acides gras. On agite le tube au vortex.

Analyse des acides gras par chromatographie en phase gazeuse


Cette méthode permet l‘identification et le dosage des acides gras constitutifs des lipides à l‘aide d‘un
chromatographe HP modèle 4890 D équipé d‘une colonne capillaire HP Supelcowax de 30 m x 0,53 mm de
diamètre interne et dont l‘épaisseur du film est de 1 µm. La colonne est maintenue à une température isotherme
de 220°C durant toute la durée des analyses. L‘injecteur est de type split-splitless (division 1/10) porté à une
température de 240°C, et le détecteur utilisé est à ionisation de flamme (FID) porté à une température de 260°C.
Le débit du gaz vecteur (azote) dans la colonne est de 1 ml/mn. La colonne capillaire utilisée est à phase
stationnaire polaire, ce qui permet la séparation des esters méthyliques des acides gras à la fois en fonction de la
longueur de leur chaîne carbonée et de leur degré d‘insaturation. Chaque acide gras est représenté par un pic sur
le chromatogramme selon la figure n°2 (Mazliak, 1968). L‘identification des pics sur un chromatogramme
correspondant aux acides gras est obtenue par injection dans les mêmes conditions chromatographiques d‘un
mélange témoin d‘acides gras. Les surfaces des pics sont proportionnelles aux quantités des acides gras
correspondants. Ainsi, les pourcentages des acides gras d‘un mélange donné sont calculés à partir des surfaces
des pics qui les représentent sur le chromatogramme. Le pourcentage d‘un acide gras quelconque d‘un mélange
est donné par la relation suivante :

% Acide gras = (S / S) x


S : surface du pic correspondant à100
l‘acide gras considéré. ∑S: somme des surfaces de tous les pics d‘un
chromatogramme correspondant aux acides gras du mélange.

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temps

Nous rapportons dans la figure 2, l‘étalonnage de l‘appareil par des standards. Le tableau 1

Tableau I. Temps de rétention des acides gras étalons


Acides gras Temps de rétention
C 16:0 4.920
C 16:1 5.244
C 17:0 6,025
C 18:0 7.522
C 18:1 7.981
C 18:2 8.954
C 18:3 10.543
C 20:0 12.290
L‘étalon interne C 17:0 est un acide gras à nombre impair de carbone, absent dans nos mélanges, la quantité en µg
d‘un acide gras quelconque du mélange est donnée par la relation suivante :

Quantité acide gras =S/SC 17:0 x Q

Avec :
SC 17 :0 : surface du pic de l‘étalon interne (C17 :0 )
S : surface du pic de l‘acide gras considéré.
Q : quantité en µg de l‘étalon interne.
Le calcul des surfaces des pics correspondants aux acides gras est obtenu à l‘aide d‘un intégrateur
HEWLETT PACKARD modèle 3390 A. Nous avons aussi calculé le rapport des acides gras insaturés par
rapport aux acides gras saturés défini par : Unsaturation rationoté UR= (C16:1+ C18:1+C18:2+C18:3+C20:1) /
(C16:0+C18:0+C20:0).

2. Resultats

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Evolution du contenu en eau, du poids de la matiere fraiche (mf) et du poids de la matiere seche (ms) des
dattes etudiees
Le tableau II exprime la teneur en matière fraîche et en matière sèche des dattes étudiées en fonction de la date de
prélèvement. Le contenu en eau est exprimé en pourcentage de matière sèche. Les poids de la matière sèche et fraiche sont
exprimés en gramme (g).

Teneur en eau et en matiere seche


Les teneurs en eau mesurées pour les trois variétés étudiées sont décroissantes le long du cycle de
développement du fruit, elles diminuent de 65.88 % à 24.21% pour « Deglet nour », de 52.8% à 27.4% pour
« Allig » et de 71.3% à 22.12% pour « Kenta ». Ces résultats sont similaires à ceux de Golshan et Fooladi (2006)
sur la variété « Shamsaei », cette dernière présente une teneur en eau de 81.33% au stade « kimri », 54.83% au
stade « khalal » puis décroit à 33 % au stade « routab » et la valeur minimale est observée au stade final de
maturation et est de 15%. Cette décroissance de la teneur en eau durant la maturation du fruit est observée aussi
par Ahmed et al, (1995), Al-Hooti et al (1995) et Barreveld (1993) qui ont défini les intervalles de variation de la
teneur en eau durant la maturité de dattes, cette variation est comprise entre 50-60% au stade « khalal », 35-40%
au stade « routab » et aux alentours de 24 % au stade « tamr ». La variété « Allig » possède la valeur la plus
élevée 27.4 % %, ceci doit être pris en considération afin de prédire les conditions de stockage et montre les
efforts à faire quand au séchage de ces dattes pour garantir leur stabilité. La décroissance de la teneur en eau
durant le développement du fruit est accompagnée par un accroissement de la teneur en matière sèche. Cette
dernière, minimale au stade Besser (28.7% pour kenta), augmente progressivement et atteint son maximum au
stade « tamr » (77.88%) pour la même variété. Ce comportement est observable aussi pour les deux variétés
« Allig » et « Deglet nour » tab. n°II. La faible teneur en eau de la variété « Kenta » au stade « tamr » (22.12%)
la rend apte à une longue conservation sans craindre les problèmes de fermentation et de pourriture. Chaira et al,
(2007), ont trouvé des teneurs en MS de l‘ordre de 79.88% pour « Deglet nour » au stade « tamr et de 73.32%
pour « Allig ». Ces teneurs sont légèrement supérieures à nos résultats. Mohammed Ibrahim et al, (1988) ont
étudié les caractéristiques physico-chimiques des dattes des 4 variétés égyptiennes et ils ont trouvé au stade
« khalal » des teneurs en MS de l‘ordre de 39.5% MS, 58.3%, 59.3% et 63.3% respectivement pour les variétés
« zaghloul », « samany », « bent aisha » et « halawy ».

les éléments minéraux :


Le tableau III indique l‘évolution de la composition en éléments minéraux des dattes étudiées durant leurs
maturations.
L‘étude de l‘évolution de la composition minérale des dattes durant les divers stades du développement du fruit
n‘a pas fait l‘objet de beaucoup d‘écrits. La majorité des travaux se sont intéressés à la composition minérale des
dattes tunisiennes au stade « tamr ».
Tableau II: Evolution de la teneur en eau (% MF) et de la teneur en MS de dattes des variétés « Deglet nour »,
« Allig » et « Kenta » durant la maturation

Deglet nour allig Kenta


Besser, Routab Tamr Besser, Routab Tamr Besser, Routab Tamr
18/8/08 15/09/08 19/10/08 18/8/08 15/09/08 19/10/08 18/8/08 15/09/08 19/10/08
Teneur en 65.88 27.66 24.21 52.8 32.5 27.4 71.3 34.3 22.12
eau (%
MF)
Teneur en 34.12 72.34 75.79 47.2 67.5 72.6 28.7 65.7 77.88
MS

D‘après nos résultats, l‘évolution de certains éléments minéraux dans les dattes des variétés « Kenta », « Allig »
et « Deglet nour » durant leur maturation sont ascendantes pour tous les éléments et pour les 3 variétés. Le
potassium est l‘élément le plus abondant dans les dattes. Ses teneurs au stade « tamr » sont supérieures et
atteignent 1,95 % / g MS pour « Allig », 1,6 % /g MS pour « Deglet Nour » et 0.462 % K/g MS pour la
« Kenta ». Au stade « tamr », la variété « allig » est caractérisée par les teneurs les plus élevées en potassium et
sodium. « Deglet nour » est plus riche en Cu (0.0095%/ g MS), suivie par la variété « allig » (0.00875 %/ g MS)
et enfin la variété « Kenta » (0.00818%/ g MS). La variété « Kenta » présente des teneurs supérieures et
importantes en calcium, manganèse et zinc. Le potassium, calcium, manganèse, zinc et cuivre commencent par
être important au début de développement et diminuent en progressant vers la maturité. L‘importance
quantitative et l‘aspect différent de ces éléments repartis différemment entre les 3 variétés sont remarqués aussi

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par Alfarsi et al, (2006), ces derniers confirment qu‘au stade « tamr », le potassium est l‘élément abondant dans
les dattes de variétés « khasab », « fard » et « khalas », avec des concentrations de 603-742 mg/100 g suivi par le
calcium (55- 84.7mg/100 g), le manganèse (0.19-0.30 mg/ 100 g). Ces résultats sont en général comparables à
ceux publiés pour différentes variétés de dattes. Reynes et al, (1995) lors de leur étude sur 12 variétés de dattes
au stade « tamr » ont renforcé les travaux de Hass et Bliss (1935) qui classe les principaux minéraux en trois
groupes compte tenu de teneurs généralement trouvées : (0.6%, 0.2% et 0.1% respectivement pour le potassium,
l‘azote, total et le chlorure), (0.05%, 0.04%, et 0.045% respectivement pour le calcium, le magnésium et le
phosphore) et (60, 20 et 10 ppm respectivement pour le fer, le cuivre et le manganèse).

Tableau III : Evolution de la composition en éléments minéraux de dattes « Deglet nour », « Allig » et
« Kenta » durant la maturation
% / g de MS N Na K Ca Mg P Cl Fe Mn Cu Zn
Deglet Besser, 0,031 0,01 0,4 0,007 0,006 0,010 0,10 0,004 0,002 0,003 0,001
nour 18/8/08
Routab 0,054 0,02 1,07 0,013 0,011 0,016 0,21 0,024 0,024 0,007 0,003
15/09/08
Tamr 0,06 0,02 1,62 0,014 0,012 0,026 0,32 0,060 0,030 0,009 0,007
19/10/08
Allig Besser, 0,02 0,01 0,95 0,010 0,009 0,012 0,14 0,002 0,001 0,002 0,001
18/8/08
Routab 0,03 0,02 1,45 0,013 0,012 0,016 0,23 0,03 0,015 0,006 0,002
15/09/08
Tamr 0,07 0,03 1,95 0,015 0,014 0,028 0,30 0,052 0,027 0,008 0,004
19/10/08
Kenta Besser, 0,04 0,02 0,73 0,012 0,012 0,012 0,10 0,012 0,006 0,002 0,002
18/8/08
Routab 0,06 0,02 1,25 0,013 0,02 0,018 0,20 0,05 0,025 0,005 0,004
15/09/08
Tamr 0,08 0,03 1,79 0,034 0,03 0,037 0,31 0,06 0,034 0,008 0,009
19/10/08

2-Teneurs en lipides totaux


Le tableau IV indique l‘évolution de la teneur en lipides totaux des dattes des variétés « deglet nour », « allig » et
« kenta » durant la maturation.
L‘étude de l‘évolution de la composition en lipides totaux durant le cycle de développement des dattes montre
que le taux en lipides évolue en décroissant du stade « Besser » au stade « tamr » pour les trois variétés étudiées,
ils varient de 0.7 à 0.44% MS pour « Deglet nour »,, de 0.98 à 0.8% MS pour « Allig » et de 0.48 à 0.31% MS
pour la « Kenta ».

Tableau IV : Evolution de la teneur en lipides totaux de dattes de variétés « deglet nour », « allig » et « kenta »
durant la maturation.
Deglet nour allig Kenta
Besser routab Tamr Besser routab Tamr Besser routab Tamr
Teneurs en lipides 0.7 0.54 0.44 0.51 0.42 0.39 0.98 0.92 0.8
en % MF

Nos résultats pour la variété « Kenta » sont comparables à celles de Youssif et al., 1982 qui trouvent au stade
« tamr », pour les variétés irakiennes « hallawoui », « sayer », « khadraoui » et « zehdi » des valeurs de 0.32 à
0.42% MS de matières grasses. Ils sont aussi comparables chez les variétés soudanaises « khediri »,
« salag », »barni », « reziz » et « sefiri » qui ont de 0.14 à 0.36% MS (Khatchadourian et al, 1983).

Composition en acides gras individuels


Le tableau V indique l‘évolution de la composition en acides gras individuels dans les dattes de variétés « Deglet
nour », « Allig » et « Kenta » durant la maturation. L‘évolution de la composition en AG dans les dattes durant
les trois phases du développement du fruit est rapportée sur le tableau 5. Une composition très diversifiée
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renfermant les principaux AG est remarquée pour les 3 variétés étudiées. On note la présence des AG saturés
telque l‘acide palmitique (C16 :0 ), l‘acide stéarique (C18 :0 ) et l‘acide arachidonique (C20 :0 ), des acides gras mono
insaturés tel que l‘acide palmitoleique (C16 :1) et l‘acide oléique (C18 :1), avec la présence aussi de l‘acide
linoléique (C18 :2 ) et l‘acide linolénique (C18 :3 ). La composition en ces acides évolue durant la maturation et
diffère selon la variété. Cette évolution peut être caractérisée par l‘augmentation de la teneur en C 16 :0 , C16 :1 et
C18 :0 durant la maturation et ce pour les 3 varietés devant une diminution remarquable de C 18 :1 et C18 :2 en
passant du stade « blah » au stade « tamr ». Pour la variété « Deglet nour », le (C16 :0) est l‘acide gras majoritaire
au stade « tamr » (34.065%) et C18 :0 (17.57%) alors que au stade « blah », l‘AG majoritaire est C18 :1 (65.94%)
qui atteint en pleine maturation une teneur de 13.401%. Pour les variétés «Allig »et « Kenta », le C18 :1 reste
majoritaire malgré que sa teneur baisse durant la maturation de 48.35% à 36.25% et de 50.05 à 35.71%
respectivement pour la variété « Allig » et la variété « Kenta ». Les acides C18 : 3 , C20 : 0 , C20 :1 sont des AG
minoritaires, rarement présent durant tout le cycle de développement du fruit sauf pour la variété « Allig ».
L‘acide C18 : 3 est présent dans les 3 stades de développement et sa teneur varie sensiblement de 2.612 à 2.248%
durant la maturation. Nous remarquons aussi que malgré l‘augmentation de proportions en AG saturés, la
proportion en AG polyinsaturés (particulièrement C18 : 2) et mono insaturés (C18 : 1) évolue en diminuant durant
la maturation. Nous pouvons dire qu‘elles sont inversement proportionnelles. Ceci laisse penser à l‘intervention
des activités enzymatiques particulièrement celles de la linoleiate désaturase et l‘oleiate desaturase. Nos résultats
sont probablement dus à une inhibition ou une désactivation de cette enzyme durant la maturation. Ces résultats
ne coïncident pas avec ceux de Aidi Wannes et al. (2008), ces derniers ont remarqué que durant la maturation du
fruit de « myrtle » que les teneurs en AG polyinsaturés (acide linoléique) augmente au profit des AG saturés et
mono insaturés (acide oléique) et ils ont conclu que la proportion en acide gras polyinsaturés est corrélé
inversement avec celle de l‘acide palmitique, stéarique et oléique durant la maturation du fruit.

Tableau V: évolution de la composition en acides gras individuels dans les dattes de variétés « Deglet nour »,
« Allig » et « Kenta » durant la maturation
Composition en % en AG
Deglet nour allig Kenta
Besser routab tamr Besser routab tamr Besser routab tamr
C16 :0 18.824 18.469 34.065 14.460 21.517 25.442 19.033 23.405 26.062
C16 :1 0.237 3.659 29.537 0.853 4.210 4.243 0.986 2.001 4.316
C18 :0 2.104 14.321 17.573 9.257 11.561 13.99 5.823 19.872 20.531
C18 :1 65.944 48.025 13.401 48.353 41.814 36.256 50.05 36.415 35.713
C18 :2 11.648 11.748 5.424 24.465 19.684 17.821 21.993 18.307 13.376
C18 :3 0.382 2.3 -- 2.612 1.214 2.248 1.747 -- --
C20 :0 0.463 1.476 -- -- -- -- 0.366 -- --
C20 :1 0.396 -- -- -- -- -- --- -- --
Σ AGS 21.39 34.266 51.638 23.71 33.078 39.432 25.222 43.277 46.593
ΣAGIS 78.61 65.734 48.362 76.283 66.922 60.568 74.778 56.723 53.407
Σ AGMUS 66.57 51.684 42.938 49.206 46.024 40.499 51.036 38.416 40.029
Σ AGPUS 12.03 14.048 5.424 27.077 20.898 20.06 23.74 18.307 13.376
ΣAGS/ΣAGUS 0.272 0.521 1.06 0.31 0.49 0.651 0.337 0.762 0.872

ΣAGS/ΣAGPUS 1.778 2.43 9.52 0.87 1.582 1.965 1.062 2.363 3.483
AG : acide gras

3. Conclusion – discussion
La pulpe de la datte contient peu de graisse. Balland (1923) en a trouvé de 0.06 à 0.72%, Cleveland et Fellers
(1923) de 0.31 à 1.9%. Depuis, peu de travaux relatifs à ce sujet ont été publiés. Les dattes sont riches en certains
éléments minéraux mais pauvres dans d‘autres (Cleveland, 1932). Les résultats obtenus montrent que les teneurs
en lipides pour les génotypes étudiés sont légèrement supérieurs que ceux obtenus par les auteurs ci-dessus
indiqués. Elles oscillent entre 0,4 à 0,7 % . Elles varient avec le génotype mais aussi avec le stade de
prélèvement. Le ratio ΣAGS/ΣAGPUS est faible au début de développement mais il augmente pour être
maximum au stade « tamr ». Ceci ne dévalorise pas l‘intérêt et l‘importance des AG polyinsaturés dans les dattes
qui peuvent atteindre même 5.42, 17.82 et 13.37 % respectivement pour « Deglet nour », « Allig » et « Kenta »
au stade « Tamr ».
Cette richesse soit disant en acide linoléique essentiellement qui est un AG essentiel peut jouer des rôles
culinaires et nutritionnels importants chez l‘être humain (Guil-Guerrero et Rodriguez-Garcia, 1999). Les grandes

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travaux illustrent aussi les bien-effets des acides gras polyinsaturés dans les maladies cardiovasculaires,
inflammatoire, cardiaques, les désordres auto-immunitaires, diabètes et autres maladies (Finley et Shahidi,
2001).
La pulpe de dattes est très riche en éléments en traces, et les recherches nutritionnelles modernes ont confirmé
que les éléments en traces jouent un rôle important dans les diverses activités de l‘organisme humain. La
participation du zinc, fer et cuivre dans la composition de certains enzymes peut contribuer à l‘activation de
métabolisme de l‘organisme et renforce la capacité immunitaire et le contrôle des maladies (He, 1998).
Selon Alfarsi (2006), manger approximativement 13.4-17 g de dattes (moyenne de 3 pièces/ jours) couvre à
100% les demandes diététiques recommandées (RDA : recommended dietary allowances) pour les adultes
femmes et hommes. 100 g de dattes fournit approximativement 19.4-24.3% de magnésium, 32.8% de potassium,
5.2-13% manganèse, 22.8-45.6% de cuivre et 5-20% chromium. La teneur élevée en potassium et celle faible du
sodium est bénéfique pour les gens souffrant d‘une hypertension (Appel et al, 1997).
Le calcium qui est un élément déficient dans la majorité des fruits, est rencontré avec des quantités relativement
importantes dans les trois variétés étudiées. Ceci a été confirmé aussi par Chaira et al, (2007) qui ont trouvé des
teneurs en Ca de l‘ordre de 0.073% MS pour « Deglet nour » et de 0.038% MS pour « Allig ». Leur étude a
révélée aussi l‘importance de l‘élément potassium suivi par le calcium, le phosphore, le magnésium, le sodium,
le zinc, le cuivre et enfin le manganèse.

4. Références bibliographiques :
ALLEN C. AND GOOD P. 1971. Acyl lipids in photosynthetic system in ―Methods in enzymology‖. S. P. C.
olowic et N. O Laplan, EDs., Academic Press, New York. 23: 523-547.
DONAIRE, J.PSANCHEZ-RAYA,. A. J. LOPEZ-GEORGE J. ET RECALDE, L. (1977).Etudes
physiologiques et biochimiques de l‘olive: I. Variations de la concentration de divers métabolites pendant son
cycle évolutif, Agrochimica 21 pp. 311–321.
METCALFE D. , SCHMITZ A. A. and PELKA J. R. (1966). Rapid préparation of fatty acids esters from lipids
for gaz chromatographic analysis. Analytical chemestry, 38 : 524-535.
MAZLIAK P. 1968. Le métabolisme des lipides dans les plantes supérieurs. Edition Masson and Cie, Paris.
FINLEY, J. W., & SHAHIDI, F. (2001). The chemistry, processing, and health benefits of highly unsaturated
fatty acids: an overview. In W. J. John, & F.
RIEMERSMA, R. A. (2001). The demise of the n-6 to n-3 fatty acid ratio, a dossier. European Journal of Lipid
Science and Technology, 103, 372–373.
SHAHIDI, F (2001.), Omega-3 fatty acids, chemistry, nutrition and health effects (pp. 1–13).Vol 118
Washington DC: American Chemical Society.

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Change in grape leaves anthocyanin during growth and senescence


Mohamed Béchir EZZILI
CBBC BP 901 ; 2050 Hammam lif Tunisie
zilibechir@yahoo.fr

Abstract:
The objective of this work consists in the comparison between contents of 2 vine leaves anthocyanin cultivated in the El Khenguet region
(Tunisia) at different stages. Anthocyanin analysis undertaken by High allowed to detect the (HPCL)Performance Chromatographic Liquid
glucoside and -O-3Paeonidin ,glucoside-O-3Petunidin ,glucoside-O-3Cyanidin ,glucoside-O-3Delphinidin :five following compounds
They are presented in the free and combi .glucoside-O-3Malvidinned form by acetic, cafeic and coumaric acids.
Various analysis according to the dates let think that there are at least 3 types of autumnal reddening of the vineleaves. Alicante bouschet
leaves redden the first, those of Carignan redden in second place whereas the black grenache is a type of vine with slow reddening. Results of
analysis would seem that the way of synthesis in the sheets forms simplest anthocyanins then most complex Cyanidin/ Malvidin and is done
in combined form.
Keywords: Anthocyanin, leaves, Vitis vinifera L. Combined anthocyanin.

1. Introduction
Grape contains many flavonoids (Kammerer et al. 2004). Anthocyanins are pigments responsible for colouring
grape and wine. The French paradox has attributed antioxydative and the reduction of the risk of cardiovascular
disease by red wine (Renaud et al. 1992). Mechanism inhibiting arteriosclerosis is studied for grape seeds and
marc (Auger et al. 2004). Recently cyanidin and malvidin from Orysa sativa cv Hengjinjubyeo showed
cytotoxicity against human monocytic leukaemia cells by arrest of G 2 /M phase of cell cycle and induction of
apoptosis (Hyun et al. 2004). Cyanidin 3-O--D glycoside isolated from skin of black glycine max and other
anthocyanins isolated from skin of red grape induce apoptosis in human lymphoid leukemia molt 4B cells
(Katzuzaki et al. 2003). Cyanidin and Delphinidin are potent inhibitors of the epidermal growth factor receptor
(Meiers et al. 2001). Cyanidin diminishes gneurotension and E-G-F-induced metabolic activation of colon
carcinoma cells (Brivida et al. 2001). It seems that anthocyanin play an important effect as human medicinal
agent from plants. Anthocyanins are at the origin of the difference in colour of the grape. In the vine, they are
made up of a molecule of aglycon, a sugar and an organic acid if the anthocyanin is combined.
Anthocyanins of Vitis vinifera L. grape are monoglycosyled (Ribereau-gayon 1982, Wulf et al. 1978, Mazza et
al. 1999). Those of Vitis labrusca for ex concord contains mono and diglycosids (Ingalsbe et al. 1963, Hrazdina
et al. 1975). Similarly for the Maréchal Foch grape an hybrid of Vitis rupestris L and Vitis vinifera L. and for
Norton Vitis aestivalis L. (Mumoz espeda et al. 2004).
The importance of the phenolic compound of the grapes is demonstrated in all technological phenomena linked
to the grape: technology of wine, typically of wines, sicknesses of wines, conservation and ageing of the wine
(Ribereau-gayon 1972), indication of ripening of the grape (Kennedy et al. 2000) etc.
Anthocyanins are manufactured in Tunisia from marc. The period of their extractions is limited to that of the
vintage, which lasts from 15 to 21 days according to years. The search for other produces being able to contain
these compounds can be a significant objective. We are interested initially in the vine leaves (Ezzili et al. 1997).
The results showed that certain types of vines contain a leaf content of rather significant anthocyanin
compounds. So their leaves could represent a considerable source. In addition, and according to type of vines,
the dates of harvests of the raw material, " marc " and " leaves ", are not the same ones, which allows their use.
The extraction of anthocyanins starting from leaves can be promising.
This work aims to bring information concerning these compounds in the vine leaves.

2. Experimental procedures
Grape cultivation
The type of vines tested are Black Grenache, Carignane and Alicante bouschet resulting from massale selection,
carried by 99 Richter, planted in 1975 in the area of El Khenguet ―AOC Sidi Salem‖ Grombalia delegation,
Department of Nabeul, Tunisia, latitude 10°25‘; longitude 36° 37 W; rise: 20 m. Vines were planted 2 m within
the rows and 3m between the rows, and trained to North African goblet. Fertilization, pest control and other
vineyard operations were consistent with accepted commercial vineyard practices. Leaves have been undertaken
within three dates: 17/10/1998, 31/10/1998 and 5/12/1998. for Black Grenache, 02/10/1998, 17/10/1998 and
31/10/1998 for Carignane. The leaves are always collected opposite the first bunch and have been, deep-frowned
during 15 days then lyophilised and reduced to fine powder. In 1999, every 15 days we took samples in the same
place above of black Grenache and Carignane as from 01 May 1999.

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Sample preparation
One introduces 0.5 grams of powder into a tube 100 ml centrifugation. One adds 10 methanol to 95% and 10 ml
distilled water with 1g/l K2S2O5. One makes a mixing with 10,000 tours/minutes during 2 minutes using ultra
turax then 20 ml of chloroform are added and the mixing is continued during one minute thirty seconds. The
mixture is then centrifuged after rinsing with distilled water and recovery of water of washing (5000
tours/minutes 3700G during 10 minutes). There then appears two liquid phases with the interface of which the
powder presents two phases. The higher, collared in brown yellow, contains the water-soluble: water, ethanol,
phenolic compounds, glucoses and proteins. The lower collared in green, contains chloroform, lipids and
pigments (chlorophylls, caratenoids). The two phases are taken separately. According to Darné (1991), it is still
necessary to exhaust the powder, which remains in the centrifugation tube by new extractions carried out
according to the same protocol. Three extractions are necessary to purify the powder of these soluble lipids.
The remaining powder is subjected to a new mixing with 40 ml of a mixture wather/ehanol 1:1 during 2 minutes
with 10000 Tours/minutes. After centrifugation, the supernatant is added directly to the preceding hydro-
alcoholic fractions. This operation of crushing-centrifugation is continued 2-3 times until exhaustion of the
powder in its phenolic compounds. The alcohol of the hydro-alcoholic phase is then evaporated vacuum partial
at 40°C by a rotary evaporator. The aqueous extract obtained is filtered on glass fiber whatmann in order to
eliminate the particles from powder in suspension and its volume is adjusted to 100 ml. The extract is then
concentrated. Using a pipette standard, one takes 20 ml of a solution mother, which one places in a balloon.
One then carries out a vacuum evaporation partial at 30°C until obtaining a dry extract which one takes again by
1 ml of top neat water and 1 ml of methanol with 1% HCl. One agitates with vortex in order to be sure all to
solubilize then, using a Pasteur pipette, one takes the totality of the extract in a syringe and allows it to filter on a
membrane of porosity 20 m. The filtrate obtained is directly recovered in a small cryogenic tube and stored in
the freezer while waiting for his analysis.

HPLC analysis
The different molecules have been separated by High Performance Liquid Chromatographic according to the
following chromatographic conditions: Column = Lichrocart 250 mm –4, stationary phase Lichrospher 100 - RP
-18 -(5µm). The mobile phase consisted of binary mix of a solvent «A» water to 5% of formic acid pH = 2,1 and
a solvent «B» methanol RP to 5% of formic acid before membrane filtration on 0,45 µm according to the
following elution gradient:
Time minute: 0 10 40 40,5 45
% Solvent B: 20 20 60 100
Mass flow: 1 ml per minute/ Temperature: ambient (23°)/ Injected Volume: 20 µl of extract corresponds to 1
mg of dry matter/ Detection at  = 520 nm with a spectrophotometer equipped with a Beckman 168 detector
using diodes barrette/ Cell 11µl/ Optical journey = 10 mm/ Contents have been calculated by external testing.

3. Results and discussion


The separation of anthocyanin from Carignane extract is presented in Figure 1. 17 were achieved within 44 min.
They are eluated according to two groups: 5 anthocyanins identified constitute the first group 3-O-
monoglycosides of delphinidin, cyanidin, petunidin, paeonidin and malvidin in comparison with reference
compounds (peaks 1-5). Additionally, 12 further compounds were detected, all of which represented acylated
anthocyanins (peak 6-17). Five of them (peaks 6-10) were identified as 3-O- acetyl glycoside of delphinidin,
cyanidin, petunidin, paeonidin and malvidin. Five of them (peaks 11-15) were identified as 3-O- cafeyl glycoside
of delphinidin, cyanidin, petunidin, paeonidin and malvidin. Two of them (peaks 16-17) were identified as 3-O-
coumaroyl glycoside of cyanidin, paeonidin and represent the second group.

Type of anthocyanins
Effect of the date of taking
The contents of individual anthocyanins in the skin of the two red leaf grape samples are presented in table 2 and
3. According to the date of taking away, one obtains 9-18 peaks on the chromatograms produced starting from
the extracts of leaves.

Evolution of the content of non-combined anthocyanin


The date of the 1998 grape harvest is 1/09/98. According to table 2 and 3 above, there is an increase, which
passes by a maximum a month and a half after the date of the grape harvest, then a reduction about the period of
the fall leaf. This situation is due to the evolution of the anthocyanins, in particular to that of the majority
molecules, the 3-O-monoglycosides of cyanidin, paeonidin and malvidin.

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The combined anthocyanin leaves Carignane represent 17 to 23% of total anthocyanins according to the date of
taking (Table 2). The minimum of these compounds is reached when there is a maximum of total anthocyanins.
Cyanidin 3-O-glycoside, paeonidin malvidin are the principal molecules. The latter anthocyanin is as well
represented as the cyanidin.
The content of monoglycoside of delphinidin and petunidin increases as one approach the stage of the leaf fall.
For Carignane, the proportions of principal anthocyanins vary considerably (reduction in cyanidin, increase in
malvidin) according to the date of taking away but these three molecules always remain a majority with the leaf
fall. Concerning the malvidin, it is interesting to note that the increase in this molecule is constant and that
contrary to the other majority pigments whose content decreases with fall leaf, this pigment presents a clear
increase, which is not in disagreement with the assumption of Johnsonn et al. (1983) on the methoxylation of the
hydroxylated anthocyanins. This last considers that the methoxylation constitutes the last stage of the synthesis
of anthocyanins in flowers of Petunia hybrida Hort. This synthesis would not be carried out in the vacuoles but
in the cytosol where the anthocyanin methyl transferases are localised.
We can thus propose a mechanism of formation of paoenidin from cyanidin. To check this
mechanism that we proposed, we examined the tables 4, 5, 6 below. If there is transformation of
cyanidin into paeonidin we can write that:
(Cyanidin + combined cyanidin + paeonidin + combined paeonidin) at 17/10/1998
= (Cyanidin + combined cyanidin + paeonidin + combined paeonidin) at 31/10/1998
The equality gives at (17/10/1998) 45,7 + 31,6 = 26,8 + 51.9 (31/10/1998)
The sum of the percentages of cyanidin and paeonidin is about the same one, which lets think as in
the leaves of Carignane, cyanidin is transformed into paeonidin (tab. 4, 5). But in Carignane leaves,
paoenidin isn‘t transformed into malvidin (tab. 5, 6).

We cannot apply this reasoning for the values relating to black Grenache cultivate in the same
vineyard.
If we include the type of Alicante Bouschet vine cultivated in the same vineyard (Ezzili et al. 1997)
and we study the evolution of principal anthocyanins according to levy date, it appears that the black
Grenache is interesting from the quality of anthocyanins since at the time or there the maximum of
total anthocyanin there is a relatively high content of malvidin compound sought by some autors
(Hyun et al. 2004).

Evolution of the content of combined anthocyanins


For carignane vine, combined compounds vary from 22% to 17,5% according to date, which lets believe that
there is at least a percentage of anthocyanins appearing at this date by hydrolysis of the combined anthocyanins
and release starting from esters of the acid and the corresponding anthocyanidin. This is what explains the total
absence of cyanidin acetat on 2/10/98 and the abundance of this compound on 17/10/98. At this date, all
anthocyanins can be esterified with acetat and cafeat whereas the coumarat esterifies only delphinidin and
cyanidin. On 31/10 there is nothing any more but the acetat of cyanidin, the cafeat of paeonidin and the
coumarat of cyanidin. It is probable that the biosynthesis of petunidin, delphinidin and malvidin is done in
initially combined form that partly explains the total disappearance of the combined petunidin, delphinidin and
malvidin and the increase of their contents in free form at the end. The same reasoning could be valid for black
Grenache vine leaf anthocyanin. They pass from a significant proportion at the beginning of the synthesis with a
relatively small percentage to be stabilized around 10%. At the beginning of the synthesis there are 51,8 % in
the acetat form; 5 anthocyanins mentioned above esterifies acetat. 15 days afterwards, only 4 still esterifies this
acid whereas at December 5 only the acetic esters of the cyanidin and paeonidin exist. The same diagram is
practically valid to interpret the evolution of the cafeat of anthocyanins. For coumarats, no information was
obtained (tab. 7, 8, 9).
We wanted to check the assumption according to which anthocyanins are formed in leaves initially in combined
forms. To do so, we took samples since flowering in 1999 of black Grenache, Carignane and Alicante Bouschet
in the same vineyard. The results are in tables 9 and 10, which show the evolution of these compounds from
9/6/99 to 10/8/99 for black Grenache and Carignane. For Alicante bouschet, an excessive heat at the end of June
damaged the bunches and the sheets of the experimental piece which limited samples (tab. 11).
According to type of vine, one obtains 9 to 15 peaks on the chromatograms produced starting from the extracts
of leaves of Alicante Bouschet and black Grenache. They are eluated according to two groups:
- A first group made up of peaks 1, 2, 3, eluated 5 to 9 minutes, for the moment they are not identified and it is
not anthocyanins.
the second group of anthocyanins highlighted corresponds to pigments eluated between 25-44 minutes. Their
number varies with the date of harvest. Identification by method Ci-above indicated the presence confirmed,
according to type of vine, of the following compounds: Peak 4 delphinidin 3-O acetyl glycoside, peak 5
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cyanidin 3-O-acetylglycoside, peak 6 petunidin 3-O- acetylglycoside, peak 7 paeonidin 3-O-acetylglycoside,


peak 8 malvidin3-O-acetyl glycoside, peak 9 Delphinidin 3-Ocafeyl glycoside, peak 10 cyanidin 3-O-cafeyl
glycoside, peak 11 petunidin 3-O-cafeyl glycoside, peak 12, paeonidin 3-O-cafeyl glycoside, peak 13 malvidin3-
O-cafeylglycoside, peak 14 cyanidin 3-O-coumaroyl glycoside, peak n°15 paeonidin 3-O- coumaroylglycoside.
During first phase of anthocyanins biosynthesis in Carignane, black Grenache and Alicante Bouschet leaves,
there would be synthesis combined anthocyanins.
For Carignane, 4 anthocyanins are combined with acetat at 09/06/99. Whereas it they are not of the anthocyanins
free ones. The cafeat combines only delphinidin on 09/06/99. The third week of August cafeat combines
paeonidin and malvidin. The first coumarat appears about August. The petunidin is formed in August. Whereas
in July and June there is no combined petunidin as it is the case of the other anthocyanidins. Whatever the type
of vine: Alicante Bouschet, black Grenache and Carignane and, since 09/06/99, it did not have a free synthesis
of anthocyanin there.
The same reasoning is valid to interpret results relating to black Grenache and Alicante Bouschet vines
cultivated in the same vineyard. Radioactive precursors are necessary to check such assumptions. In addition,
and for black Grenache, which seems to redden rather tardily in Tunisia, it already synthesized combined
anthocyanins since July as Alicante Bouschet, which reddens the first on the Tunisian ground. This enables us to
think that the synthesis is probably done in two times:
- the beginning of the anthocyanin synthesis is probably independent of type of vine for the three genotypes
studied in Tunisia.
-the synthesis which will give the maximum of these compounds seems a characteristic of type of vine and is
probably connected to the enzymatic synthesis of the chain which leads to the anthocyanin pigments.

4. Conclusion
The study of the influence of the date of levy on the anthocyanin contents showed that:
In Tunisia, although black Grenache is regarded as a type of vine having little colour in bays and for this fact it is
often transformed into rosy, we show here which the sheets contain as a significant quantity in anthocyanins as
Carignane. The only difference lies in the shift of time in obtaining the maximum of these compounds.
On the morphological level, we show that there are at least three systems of autumnal reddening of the sheets in
red type of vines cultivated in Tunisia. The first system of reddening is represented by Alicante Bouschet which
reddens the first in Tunisian climate is approximately with the vintage, the maximum contents of anthocyanins
are thus at this date there (Ezzili et al 1997). The second system is represented by Carignane which has a fairly
fast reddening and which is done approximately a month and a half after the grape harvest and the autumnal
reddening of Alicante Bouschet. The other type of vines of tank cultivated in the area of Grombalia reddens
approximately at the same period as the carignane. The third system is that of black Grenache whose
phenomenon of reddening is very slow and who is done approximately two months and a half after the grape
harvest and after Alicante Bouschet reddening. This constitutes a considerable source in these compounds
beside that already exploited industrially starting from grape marc since 1978.
It should be noted that the black Grenache represents a source of equal importance to the carignane with respect
to these compounds from the quantitative point of view. If the goal were the search for a genotype with strong
content of malvidin in the anthocyanin profile, the black Grenache would be one among the best to carry out this
biosynthesis in these leaves. For black Grenache the synthesis of these pigments begins very early, probably at
the same moment as Alicante Bouschet, type of vine with the earliest reddening and it is done in combined form.
There would be probably a physiological mechanism, which would make it possible to reactivate this
biosynthesis.
The system of reddening of Carignan is a system which enabled us to establish the sequence Cyanidin 
Paoenidin  Malvidin. Concerning malvidin, the sequence obtained supports a mechanism formation of the
paoenidin and malvidin from cyanidin. A study of radioactive marking by acetate with carbon-14 could check
this assumption.
The anthocyanin grape synthesis is different from that of the anthocyanin vine leaves. In leave, it forms simplest
anthocyanin then most complex cyanidin/ malvidin and it is done in combined form. In grape, it would form
initially complex molecules then increasingly simple molecules (malvidin / cyanidin).

5. References

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Revue des Régions Arides – Numéro spécial – 24 (2/2010) Actes du 3ème Meeting International ‘’Aridoculture et Cultures Oasisennes :
Gestion et Valorisation des Ressources et Applications Biotechnologiques dans les Agrosystèmes Arides et Sahariens’’Jerba (Tunisie)
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Table 1: Anthocyanin compounds extracted from vine leaves (Vitis vinifera L.)
Pics compound retention time minute
1 Delphinidin 3-O-glycoside (D) 18,9
2 Cyanidin 3-O-glycoside (C) 20,5
3 Petunidin 3-O- glycoside (Pe) 23,4
4 Paeonidin 3-O –glycoside (P) 24,9
5 Malvidin3-O- glycoside (M) 25,9
6 Delphinidin 3-O-acetyl glycoside (D-3O-AG) 27,6
7 Cyanidin 3-O- acetyl glycoside (C-3O-AG) 28
8 Petunidin 3-O- acetyl glycoside (Pe-3O-AG) 30,4
9 Paeonidin 3-O- acetyl glycoside (P-3O-AG) 31,1
10 Malvidin3-O- acetyl glycoside (M-3O-AG) 31,7
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11 Delphinidin 3-O-cafeil glycoside (D-3O-CG) 35,5


12 Cyanidin 3-O-cafeil glycoside (C-3O-CG) 36
13 Petunidin 3-O- cafeil glycoside (Pe-3O-CG) 36,2
14 Paeonidin 3-O -cafeil glycoside (P-3O-CG) 37,2
15 Malvidin3-O- cafeil glycoside (M-3O-CG) 38
16 Cyanidin 3-O-coumaroyl glycoside (C-3O-CoG) 39
17 Paeonidin3-O—coumaroyl glycoside (P-3O-CoG) 41,3
Table 2: Composition in anthocyanins of the Carignane leaves taken in vineyard. Contents are expressed
of g/g dry matter (d m) and in % of total anthocyanin (ta).

02/10/98 17/10/98 31/10/98


g/g dm %(ta) g/g dm %(ta) g/g dm %(ta)
Anthocyanin non Combined 1218,9 78 3290,8 82,31 2325,1 76,48
Delphinidin 3-O-glycoside 14,9 0,80 71,8 1,79 117,2 3,85
Cyanidin 3-O-glycoside 792,4 50 1602,6 40,08 483,6 15,9
Petunidin 3-O- glycoside 11,8 0,75 79,6 1,99 92,8 3,05
Paeonidin 3-O –glycoside 368,8 23,66 1208,0 30,21 1187,7 39,06
Malvidin3-O- glycoside. 31,0 1,98 328,9 8,2 443,8 14,59
Anthocyanin Combined 339, 8 21,77 707,0 17,68 715,0 23,55
With Acetate 175,6 11,26 206,4 5,16 329,2 10,82
With Cafe ate 27,5 1,76 155,6 3,89 77,6 2,55
With Coumarate 136,2 8,74 345,0 8,92 308,2 10,12
Total anthocyanins 1558,2 100 3998,0 100 3040,0 100

Table 3: Composition in anthocyanins of the black Grenache leaves taken in vineyard. Contents are expressed
of g/g dry matter (d m) and in % of total anthocyanin (ta).
17/10/98 31/10/98 05/12/98
g/g dm %(ta) g/g dm %(ta) g/g dm %(ta)
Anthocyanin non Combined 186,2 30,77 259,6 49,16 3581,0 89,80
Delphinidin 3-O-glycoside 60,9 10,06 59,6 11,28 30,0 0,752
Cyanidin 3-O-glycoside 19,8 3,27 44,2 8,37 784,9 19,68
Petunidin 3-O- glycoside - - - 6 98,6 2,47
Paeonidin 3-O –glycoside 57,0 9,42 123; 2 23,33 1606,0 40,27
Malvidin3-O- glycoside. 48,4 8,00 32,7 6,19 1061,5 26,61
Anthocyanin Combined 418,8 69,22 268,4 50,83 406,7 10,19
With Acetate 313,5 51,81 182,6 34,58 251,0 6,29
With Cafe ate 34,9 5,76 31,9 6,04 - -
With Coumarate 70,4 11,63 53,9 10,20 155,7 3,90
Total anthocyanins 605,0 100 528,0 100 3987,7 100

Table 4: Evolution of cyanidin (C) and combined cyanidin (C 3-O- AG, C 3-O-CG, C 3-O-CG) according to
the date in carignane
C C 3-O- AG C 3-O-CG C 3-O-CoG Total
2/10 50,90 - - 2,91 53,81
17/10 37,26 3,1 0,6 4,7 45,66
31/10 15,6 3,2 - 8,02 26,82

Table 5: Evolution of paeonidin (P) and combined paeonidin (P 3-O- AG, P 3-O-CG, P 3-O-CG) according to
the date in carignane
P P 3-O- AG P 3-O-CG P 3-O-CoG Total
2/10 25,98 11,00 0,763 - 37,7
17/10 30,99 0,65 0,086 - 31,73
31/10 4 1,99 7,44 2,50 - 51,93

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Table 6: Evolution of malvidin (M) and combined malvidin (M 3-O- AG, M3-O-CG, M 3-O-CG) according to
the date in carignane

M M 3-O- AG M 3-O-CG M 3-O-CoG Total


2/10 1,99 - - - 1,99
17/10 7,69 0,086 2,62 - 10,4
31/10 14,34 - - - 14,34

Table 7: Anthocyanins leaf composition leaves combined with acetate for black Grenache according two date.
The contents The contents are expressed in % of total anthocyanin.
17-10-98 31-10-98 5-12-98
Delphinidin 3-O acetylglycoside 5,87 8,6 -
cyanidin 3-O- acetylglycoside 10,93 14,22 1,68
petunidin 3-O- acetylglycoside 1,17
paeonidin 3-O- acetylglycoside 32,8 9,51 4,62
malvidin3-O- acetylglycoside 1,04 1,04 -

Table 8: Anthocyanins leaf composition leaves combined with cafeate for black Grenache according two date.
The contents are expressed in % of total anthocyanin
17-10-98 31-10-98 5-12-98
Delphinidin 3-O cafeyl glycoside - -
cyanidin 3-O-cafeylglycoside 3,64 - -
petunidin 3-O-cafeylglycoside 2,12 2,12 -
paeonidin 3-O-cafeylglycoside - - -
malvidin3-O-cafeylglycoside - - -

Table 9: Composition in anthocyanins Carignan leaves taken in the vineyard. The contents are expressed of g/g
dry matter (d m) according to the date.
09-6-1999 25-06-1999 11-7-1999 26-7-1999 10-08-1999
g/gdm g/gdm g/gdm g/gdm g/gdm
Anthocyanin non Combined 0,000 0,000 0,035 0,037 0,057
Delphinidin 3-O-glycoside 0,000 0,000 0,000 0,002 0,009
Cyanidin 3-O-glycoside 0,000 0,000 0,011 0,014 0,03
Petunidin 3-O- glycoside 0,000 0,000 0,008 0,008 0,006
Paeonidin 3-O –glycoside 0,000 0,000 0,019 0,007 0,003
Malvidin3-O- glycoside. 0,000 0,000 0,005 0,005 0,008
Anthocyanin Combined 0,272 0,359 0,283 0,497 0,523
With Acetate 0,259 0,246 0 ,271 0,345 0,345
With Cafe ate 0,013 0,011 0,006 0,007 0,048
With Coumarate 0,000 0,102 0,006 0,146 0,125
Total anthocyanins 0,272 0,359 0,318 0,534 0,580

Table 10: Composition in anthocyanins black Grenache leaves taken in the vineyard. The contents are expressed
of g/g dry matter (d m) according to the date.
09-6-1999 25-06-1999 11-7-1999 26-7-1999 10-08-1999
g/gdm g/gdm g/gdm g/gdm g/gdm
Anthocyanin non Combined 0,000 0,000 0,016 0,011 0,042
Delphinidin 3-O-glycoside 0,000 0,000 0,000 0,001 0,002
Cyanidin 3-O-glycoside 0,000 0,000 0,002 0,003 0,005
Petunidin 3-O- glycoside 0,000 0,000 0,008 0,008 0,006
Paeonidin 3-O –glycoside 0,000 0,000 0,019 0,007 0,003

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Malvidin3-O- glycoside. 0,000 0,000 0,005 0,005 0,008


Anthocyanin Combined 0,364 0,402 0,289 0,214 0,408
With Acetate 0,243 0,279 0 ,178 0,189 0,288
With Cafe ate 0,014 0,007 0,024 0,009 0,020
With Coumarate 0,108 0,116 0,085 0,017 0,100
Total anthocyanins 0,364 0,402 0,288 0,226 0,450

Table 11. Composition in anthocyanins Alicante Bouschet leaves taken in the vineyard. The contents are
expressed of g/g dry matter (d m) according to the date.
09-6-1999 25-06-1999
g/gdm g/gdm
Anthocyanin non Combined 0,000 0,027
Delphinidin 3-O-glycoside 0,000 0,000
Cyanidin 3-O-glycoside 0,000 0,007
Petunidin 3-O- glycoside 0,000 0,010
Paeonidin 3-O –glycoside 0,000 0,0002
Malvidin3-O- glycoside. 0,000 0,008
Anthocyanin Combined 0,273 0,455
With Acetate 0,181 0,339
With Cafe ate 0,000 0,000
With Coumarate 0,092 0,116
Total anthocyanins 0,273 0,482

fig A. HPLC separation from a black grenache extract (520 nm). For peak assignement see table 3.

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fig B. HPLC separation from a black grenache extract (520 nm). For peak assignement see table 10.

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Importance et valeur nutritive de la luzerne dans les oasis du Gouvernorat de Gabès


pendant la saison printanière
Hammadi Mohamed1, Bayouli Lobna2, Fatnassi Meriem2, Fatnassi Belgacem.1, Mehwachi Moktar2, Begacem Ahmed1, Agrebi Ali3, Harb
Harb4, Krit Ridha4, Khorchani Touhami1
1
: Laboratoire d‘Elevage & Faune Sauvage, Institut des Régions Arides, Médenine, Tunisie
2
: Ecole Supérieure d‘Agriculture du Kef, Tunisie
3
: Laboratoire d‘Aridoculture et des cultures oasiennes, Institut des Régions Arides, Médenine, Tunisie
4
: Office d‘Elevage et des Pâturages, Tunisie.
e-mail : mohamed.hammadi@ira.rnrt.tn

Résumé :
Le présent travail qui a pour but l'étude de l‘importance, la composition chimique et la digestibilité de la luzerne dans les oasis du
Gouvernorat de Gabès a débuté par une enquête et un échantillonnage de luzerne verte prête à la coupe, auprès des 40 agriculteurs répartis
sur la majorité des délégations du Gouvernorat de Gabès durant la période qui s'étale du début février jusqu‘à mi-avril 2009 en deux
passages.
Les analyses de la composition chimique de la luzerne ont porté sur les teneurs en matières azotées totales (MAT), en fibres insolubles dans
le détergent neutre (NDF) et en matière minérale (MM). La digestibilité in vitro a été déterminée en utilisant un jus de rumen de caprins.
Les principaux résultats de l'enquête se résument en:
La culture de la luzerne occupe 40% de la superficie totale de l'oasis de Gabès.
 Une luzernière produit 10473 ± 3177 kg de matière verte/fauche/ha
La luzerne coupée pour la distribution au bétail se caractérise par une teneur en matière sèche égale à 17,8 ± 1,9% et par un rapport
nombre de feuilles/longueur de la tige égal à 0,5 feuille/cm.
Les résultats essentiels des analyses découlant de ce travail sont :
 Une teneur en MAT variant de 15,2 à 21,4%.
 Une teneur en NDF qui varie de 23,4 à 39,5%.
 Une teneur en MM égale à 15,7%.
 Une digestibilité de la matière sèche et de la matière organique, respectivement, égale à 62,6  4,6 et 58,8  5,9%.
Mots clés : Culture oasienne, Gabès, luzerne, valeur alimentaire.

1. Introduction
Depuis l'antiquité, la culture de luzerne représente une spéculation importante dans les oasis du Gouvernorat de
Gabès. La majorité des agriculteurs cultive cette plante fourragère connue par sa productivité très élevée pour
alimenter les animaux dans l‘oasis ou dans les zones environnantes. Vu sa haute valeur alimentaire, elle est
appréciée par tous les animaux herbivores. Durant une très grande période de l‘année, elle constitue la ration de
base des équidés (cheval, mulet, âne…), des caprins et des ovins. Des dizaines de commerçants et d‘agriculteurs
exposent au bord de la route des bottes de luzerne pour la vente aux paysans propriétaires de quelques têtes
ovines ou caprines.
Toutefois, le système de cultures diversifiées associant une variété de cultures dans un système d'étages fait
varier la place de la culture de luzerne d‘une oasis à une autre et d‘une époque à une autre. Dans certaines
régions, les cultures maraichères et industrielles s‘étendent au dépend de la culture de luzerne. Ce changement
est expliqué, d‘une part par les transformations socioéconomiques très profondes et d‘autre part par la
disponibilité et la diversification des aliments de bétail ravitaillés des régions du centre et du nord du pays.
Cependant, l‘installation de quelques étables d‘élevage bovin dans les oasis, l‘abandon des protéines animales et
l‘augmentation du prix de l‘orge et du tourteau de soja sur le marché national et international laissent la luzerne
jouir d‘un regain d‘intérêt important. Elle est en droit de reprendre sa place dans les systèmes d'élevage que ce
soit les troupeaux bovins laitiers, ovins ou caprins ou encore pour les chevaux. En faite, l'agriculture était
étroitement liée à l'élevage ce qui contribuait, en grande partie, au maintien de l'équilibre de l'écosystème oasien.
L‘intérêt accordé à la luzerne se consolidera davantage si l‘agriculteur adopte de nouvelles techniques culturales
plus productives et l‘éleveur disposera de données relatives à sa valeur nutritive. Ceci évoque le rôle des
chercheurs spécialistes pour s‘intéresser à cette espèce qui offre le rendement en protéines le plus élevé des
plantes fourragères en Tunisie et pourrait réduire même notre dépendance envers les énergies fossiles grâce à sa
fixation de l'azote de l'air.
Dans ce contexte, notre travail constitue une contribution modeste de l‘équipe de recherche du Laboratoire
d‘Elevage & Faune Sauvage à l‘Institut des Régions Arides à l‘étude de la culture de la luzerne dans les oasis du
Gouvernorat de Gabès.

2. Matériels et méthodes
2.1. Présentation de la région d'étude
Ce travail a été consacré à l‘étude de la culture de la luzerne dans différents oasis du Gouvernorat de Gabès. En
effet, les oasis de Gabès se répartissent de la zone côtière de Gabès jusqu‘à environ 60 km à l‘intérieur du pays.
Ainsi, les oasis côtières subissent la double influence de la mer et du désert alors que les oasis situées à plus de
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20 km de la mer sont surtout influencées par le climat désertique caractérisé par une pluviométrie annuelle
inférieure à 150 mm et des vents de sirocco en été. Toutefois, l‘oasis forme un microclimat spécial qui laisse la
possibilité de diverses cultures caractérisant un système de culture à trois étages: la strate supérieure (palmiers
dattiers), strate intermédiaire arboricole (oliviers, grenadiers, vignes, les pêchers…) et strate herbacée formée de
cultures maraichères (blette, persil et céleri, navet, radis et carotte, concombre, courge, piment et tomate), de
cultures fourragères luzerne, orge, avoine, sorgho fourrager...) et des cultures industrielles (tabac, henné).

2.2. Choix des agriculteurs et exécution de l’enquête


La culture de la luzerne est répartie sur la majorité des oasis du Gouvernorat de Gabès. Pour réaliser notre
enquête, nous avons classé les oasis en 4 zones à savoir la zone de la ville de Gabès, la zone de Gabès Nord, la
zone de Gabès Sud et la zone de Gabès Ouest. Les oasis touchées par l‘enquête sont indiquées dans le tableau 1.
Le choix des agriculteurs s‘est basé essentiellement sur la pratique de la culture de luzerne depuis plus de deux
années.

Tableau 1 : Oasis touchées par l‘enquête (nombre d‘agriculteurs)

Gabès Ouest (8) Gabès Sud (15) Gabès Nord (8) Gabès ville (9)

El Hamma Mareth Metouia Bouchemma


Chenchou El Hani Oudhref Nahel

Khbayet Zarat Ghannouch Chenini


Ben Ghilouf Zerkine
Katena

Au total, 40 agriculteurs ont été touchés par notre enquête au cours de la période allant du 2 février 2009 jusqu‘à
1 mars 2009. La fiche de l‘enquête a été établie de manière à prévoir l'importance ou la place de la luzerne par
rapport aux autres cultures fourragères et aussi avoir une idée sur les contraintes de cette culture dans les oasis de
Gabès. Le questionnaire est structuré pour regrouper des questions plus ou mois précises. Globalement, l‘enquête
regroupe des informations relatives aux particularités de la luzerne. Il s‘agit de faire ressortir les aspects suivants:
 Données générales (nom de l'agriculteur, lieu de la parcelle, superficie totale de la parcelle, principales
spéculations existantes).
 Conduite de la luzerne (superficie de la luzernière, date d'installation, origine des semences, précédent
cultural, nombre de coupes par an, pérennité, date de floraison, date de production des semences et destination de
la luzerne ; vente ou alimentation de ses propres bétails).

2.3. Coupe et échantillonnage de la luzerne


Afin d‘étudier la production et la valeur alimentaire de la luzerne de Gabès, nous avons procédé, chez chaque
agriculteur, à la coupe de 3 m2 choisis d‘une façon aléatoire, de luzerne âgée de 2 à 4 ans. La coupe a été
réalisée au raz du sol comme pratiquée traditionnellement dans les oasis de Gabès. La production de chaque
mètre carré de luzerne a été ramenée au laboratoire de l‘Institut des Régions Arides à Gabès pour l‘estimation de
la quantité produite par hectare. Après mélange de la luzerne des trois m2 collectée de chaque agriculteur, deux
échantillons représentatifs on été pris pour la détermination du % de la matière sèche de la luzerne et des
analyses relatives à sa qualité.
Chez chaque agriculteur, 2 passages pour la coupe de la luzerne ont été effectués. Le premier coïncide avec la
période de réalisation de l‘enquête et le deuxième s‘est étalé de la première semaine du mois de mars jusqu‘à mi
avril 2009.
En total, on a collecté 80 échantillons de différents sites de prélèvement. Chaque échantillon (1 Kg) a été divisé
en deux fractions; la première (200 g de matière fraîche), utilisée pour déterminer le % de la matière sèche, a été
séchée dans l'étuve à 105°C jusqu'à poids constant (24 heures). La deuxième fraction (800 g) a été séchée à l'air
libre pour analyses chimiques et digestibilité.
Au cours du premier passage 10 tiges de chaque échantillon de luzerne verte ont fait l‘objet d‘une mesure de la
longueur de la tige et le comptage du nombre des feuilles présentes sur chaque tige.

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2.4. Analyses chimiques et digestibilité in vitro


2.4.1. Analyses chimiques
Après broyage (1 mm), les échantillons de luzerne ont mélangés suivant leur provenance (20 g) pour obtenir un
échantillon représentatif pour chaque site visité (15 sites) et chaque passage (2 passages), ce qui a donné 30
échantillons qui ont été par la suite conservés pour analyse dans des flacons de verre étanches.
Les analyses réalisées portent sur les teneurs en matière minérale (MM), en matières azotées totales (MAT), en
fibres insolubles dans le détergent neutre (NDF). Les analyses ont été réalisées en double et systématiquement
accompagnées d'une détermination du taux de matière sèche (% MSa) dans une étuve réglée à 105°C pendant 24
h pour pouvoir exprimer les composants par rapport à la matière sèche.

2.4.2. Digestibilité in vitro


Un lot de 4 boucs (âge = 6 ans, poids vif = 40 kg) de la population locale a été utilisé pour collecte de jus de
rumen. Les boucs, ayant ont été adaptés pendant 2 semaines à un régime alimentaire composé de 500 g du foin
de luzerne le matin et 500 g du foin de luzerne et 200 g du concentré le soir. L‘eau a été distribuée à midi.
Les digestibilités de la MS (Dms) et de la MO (Dmo) ont été déterminées la méthode de digestibilité in vitro de
Tilley et Terry (1963). Le jus de rumen a été collecté par pompe électrique menue d‘une tige filtrante et arrivant
par voie buccale jusqu‘au rumen du bouc.

2.5. Analyses statistiques


Les données quantitatives de l'enquête, de la composition chimique et de la digestibilité de la luzerne ont été
analysées par le logiciel SAS (2001) selon la procédure GLM. Le model statistique suivi pour l'analyse des
données relatives à l'enquête comprend un seul facteur à 4 niveaux (Zone: 1: Zones Gabès ouest, 2: Zone de
Gabès sud, 3: Zone de Gabès nord, 4: Zone de Gabès ville). Celui utilisé pour l'analyse des données de la
composition chimique et la digestibilité de la luzerne comprend deux facteurs (Zone, Passage de coupe). Le test
Duncan ( = 5%), test de comparaison multiple, a été utilisé pour déceler les différences significatives entre les
différents niveaux de facteurs. Les résultats sont présentés en moyenne  Ecart type.

3. Résultats et discussion
3.1. Place de la culture de luzerne dans les oasis du Gouvernorat de Gabès
Dans le gouvernorat de Gabès, l‘unité d‘oasis se caractérise par une superficie qui varie de 0,05 à 8,23 ha avec
une moyenne égale à 1,67 ± 1,82 ha. Chez l‘agriculteur, la culture de la luzerne occupe de 0,02 à 4, 00 ha avec
une moyenne égale à 0,66 ± 0,82 ha, soit environ 40% de la superficie totale de l‘oasis. La superficie qui reste
est exploitée en cultures maraichères (oignon, carotte, laitue, concombre, blette, persil…), autres cultures
fourragères (orge en vert, avoine), arboriculture (palmiers dattiers, oliviers, grenadiers, pommiers, pêchers,…),
cultures industrielles (tabac, henné), ou laissée jachère pour des cultures estivales telles que le sorgho fourrager
et le mil.
La faible superficie occupée par la luzerne montre clairement le morcellement du système foncier caractéristique
de l‘oasis de Gabès à cause du partage successoral des terres entre les membres de la famille.
L‘exploitation d‘une luzernière dure de 3 à 12 ans. Cette durée dépend de la réussite de l‘installation de la
luzerne qui dépend de plusieurs facteurs tels que les techniques culturales, la disponibilité d‘eau, le type du sol et
les possibilités de drainages.

3.2. Production fourragère


D‘après les agriculteurs enquêtés, une luzernière se prête à la fauche de 8 à 21 coupes par an. Cette variabilité
s‘explique par la disponibilité d‘eau, la saison, l‘âge de la luzernière et des préparatifs d‘installation. Au cours de
la saison printanière, la luzerne est coupée une fois par mois. Les coupes de cette saison sont très intéressantes
pour le nettoyage de la luzernière des mauvaises herbes. La production de matière verte moyenne est estimée à
10473 ± 3177 kg/fauche/ha. Avec un pourcentage de matière sèche moyen égal à 17,80 ± 1,90%, un hectare de
luzerne produit 1852 ± 598 kg de matière sèche/fauche. En pratiquant 1 coupe par mois, la luzerne produit au
cours de la saison printanière aux alentours de 5550 kg MS/ha. Cette valeur est de loin supérieure à celles (2620
et 2710 kg MS/ha) rapportées par Martiniello et al. (1997) pour des cultivars de luzerne en Italie coupés au
printemps.

3.3. Variations de l’importance et de la production de luzerne en fonction des zones


L‘analyse statistique des données de l‘enquête montre que la superficie de l‘oasis dans le Gouvernorat de Gabès
varie du simple au double (tableau 2) mais sans que la différence soit significative (P = 0,3293). Quant à la
superficie occupée par la luzerne, elle varie (P = 0,0717) d‘une zone à une autre, la petite superficie (0,26 ± 0,16
ha) se trouve dans la zone Gabès nord, soit dans les oasis de Ghannouch, Metouia et Oudhref. Dans ces oasis,
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les agriculteurs sont orientés vers les cultures maraichères (carotte, oignon, navette, blette,….). La luzerne
n‘occupe qu‘environ 31% de la superficie totale de l‘oasis.
La plus grande superficie (1,33 ± 1,40 ha) que réserve l‘agriculteur à la culture de luzerne se trouve dans la zone
de Gabès Ouest, elle représente 84% de la superficie totale de l‘oasis. Ce chiffre démontre l‘importance de la
culture de luzerne pour les agriculteurs propriétaires des oasis de Chenchou, d‘El-Hamma, de Khbayet et de Ben
Ghilouf.

Tableau 2: Variations de la superficie (ha) totale de l‘oasis, de la luzernière et production


de la luzerne (Kg/fauche/ha) en fonction des zones
Gabès Ouest Gabès Sud Gabès Nord Gabès Ville

Superficie de l‘oasis 1,58 ± 1,27 2,28 ± 2,20 0,84 ± 0,93 1,45 ± 1,90

Superficie de 1,33 ± 1,40A 0,76 ± 0,83AB 0,26 ± 0,16B 0,43 ± 0,33B

luzernière

Production de matière 12360 ± 3387 9569 ± 1997 9675 ± 3378 11010 ± 4020
verte

Production en matière 2216 ± 698A 1609 ± 383B 1877 ± 631AB 1911 ± 681AB
sèche
A-B
: Les moyennes portant des lettres différents sont statistiquement différentes (Duncan α = 5%)
L'augmentation de la superficie réservée pour la luzerne est étroitement liée à la présence de système d'élevage
intégré dans les oasis dont 75% des agriculteurs exploitent la luzerne pour l'alimentation du cheptel surtout suite
à l'introduction récente d'élevage intensif bovin laitier et aussi la race ovine D'man.
Quoique, le rendement de la production de luzerne (matière verte) ne diffère pas entre les 4 zones étudiées (P =
0,1881), les résultats obtenus montrent bien que la zone de Gabès Ouest occupe la première place. Exprimé en
matière sèche, cette zone se distingue (P = 0,1327) par un rendement moyen égal à 2216 ± 698 kg/fauche/ha.

3.4. Rapport feuilles/tige


Le rapport feuilles /tige est utilisé pour évaluer la qualité de fourrage, la teneur en fibre et la digestibilité. Il est,
par conséquent important de l'étudier et dégager les causes de sa variation. Les résultats relatifs aux nombre de
feuilles, longueur de la tige et le rapport feuilles /tige obtenus de 400 mesures effectués au cours du premier
passage sont dressés dans le tableau 3. En effet, la luzerne fauchée au cours de la saison printanière dans les
oasis du Gouvernorat de Gabès se caractérise par une tige de longueur moyenne égale 31 ± 10 cm. Cette tige
comporte 15 ± 7 feuilles, ce qui engendre un rapport feuilles /tige égal à 0,5.

Tableau 3: Variation du nombre des feuilles, longueur de tige et rapport feuilles/tige


selon les zones
Gabès ouest Gabès sud Gabès nord Gabès ville

Nombre des feuilles 14 ± 6B 13 ± 6B 17 ± 7A 16 ± 7A

Longueur de tige 28 ± 10C 29 ± 9BC 31 ± 9B 36 ± 12A

Rapport feuilles /tige 0,52 ± 0,24AB 0,46 ± 0,15C 0,55 ± 0,19A 0,48 ± 0,20BC

A-C
: les moyennes affectées de lettres différentes sont statistiquement différentes ( = 5%).

Le nombre de feuilles par tige varie (P<0,0002) en fonction de la zone de l'oasis. Les oasis du Gabès nord et
Gabès ville se distinguent par les valeurs les plus élevées. Les valeurs les plus faibles sont observées dans les
oasis du Gabès ouest et Gabès sud. La différence entre les oasis est beaucoup plus importante (P<0,0001) pour la
longueur de la tige où les oasis de Gabes ville sont connues par une luzerne plus longue.
Plusieurs facteurs sont mis en jeu pour expliquer cette variation. En effet, l'ombrage qui est due à une densité de
plantation assez élevée constitue une cause de réduction de nombre des feuilles puisque la luzerne dans la

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recherche de la lumière tient plus sur la croissance en longueur qu'on production des feuilles pour qu'elle puisse
profiter au maximum des rayonnements reçus. En effet, le nombre de feuilles est positivement lié à la longueur
de la tige. Ainsi l'équation de régression entre le nombre des feuilles et la longueur de la tige est la suivante:
Nombre des feuilles = 3,25 + 0,38 x longueur de la tige (cm)
(n= 400, r = 0,505787, P<0,0001).
3.5. Composition chimique et digestibilité de la luzerne
3.5.1. Composition chimique
Les résultats de la composition chimique de la luzerne pendant la saison printanière dans le Gouvernorat de
Gabès sont présentés dans le tableau4. La teneur de la matière sèche de la luzerne varie de 13,8 à 21,4% avec
une moyenne aux alentours de 18%. Cette teneur est dans la gamme de valeur rapportées par Mauriès (1994) qui
précise que la luzerne en France est caractérisée par une teneur en matière sèche variant de 16 à 19,5% de la
Matière Sèche (MS) selon le stade et les époques de récolte. Jlali (2004) rapporte une valeur de matière sèche
proche de 23% pour la luzerne de variété Gabèsienne fraîchement coupée.

Tableau 4: Composition chimique de luzerne dans les zones d‘étude.

Moyenne Gabès Ouest Gabès Sud Gabès Nord Gabès Ville

MS* 17,9 ± 1,7 18,3 ± 2,0AB 16,9 ± 1,4B 19,4 ± 1,3A 17,5 ± 0,6B

MM 15,7 ± 2,2 14,7 ± 1,1 16,7 ± 3,6 16,1 ± 0,3 15,0 ± 0,5

MAT 18,3 ± 1,7 18,4 ± 1,3 19,1 ± 1,8 17,9 ± 1,4 17,5 ± 1,3

NDF 31,4 ± 5,3 31,7 ± 6,0 32,2 ± 4,7 31,6 ± 6,5 29,3 ± 5,1

* : %MV .
A-B
: les moyennes affectées de lettres différentes sont statistiquement différentes ( = 5%).

La luzerne coupée pendant la saison printanière a une teneur en matière azotée totale (MAT) variant de 15,2 à
21,4%. Cette teneur est dans la fourchette de valeurs (14 à 29% MS) rapportée par Mauriès (2003) qui précise
que la luzerne se caractérise par une teneur en MAT importante qui peut varier selon le stade, les époques et les
modes de récolte. En effet, la luzerne fait partie de la famille des légumineuses connues par leur richesse en
MAT. La teneur moyenne en MAT obtenue dans notre travail est légèrement supérieure à celle (16,0%)
rapportée par Amri (2005).
La luzerne est un aliment grossier plus ou moins riche en parois cellulaires. Toutefois, la teneur en fibres
insolubles dans le détergent neutre (NDF) obtenue dans notre travail a varié de 23,4 à 39,5%. La valeur moyenne
a légèrement dépassé 31% ce qui montre que la luzerne au cours de la saison printanière est coupée au stade
jeune pousse. Chapoutot et Sauvant (1994) rapportent pour la luzerne en vert une teneur en NDF égale à 28,6%
de MS. Amri (2005) rapporte une valeur (47,3%) très élevée que celle trouvée dans notre travail.
La luzerne est une espèce riche en matière minérale. Pendant la saison printanière, elle se caractérise par une
teneur moyenne égale à 15,7% MS. Cette valeur est supérieure à celle (11,4%) rapportée par INRA (1988). En
effet, la luzerne est riche en calcium, en sodium, en potassium et en magnésium, mais elle est relativement
pauvre en phosphore, ce qui donne un rapport calcium/phosphore très élevé (10 fois) (Amri 2005).
Exception faite le pourcentage de la matière sèche qui a varié (P<0,01) entre les zones, tous les autres
composants chimiques étudiés n‘ont pas varié (P>0,10) d‘une zone à une autre (tableau 4). En effet, la teneur en
matière sèche (MS) de la luzerne varie d'une zone à une autre. Le taux de la MS le plus faible est enregistré dans
la zone de Gabès sud avec une valeur moyenne de l‘ordre de 16,9 ± 1,4%MV. La valeur moyenne maximale de
la MS est de l‘ordre de 19,4 ± 1,3%MV a été enregistrée en Gabés nord. Cette variation de la teneur en matière
sèche selon les zones pourrait être liée aux quantités de précipitation qui étaient plus importantes dans la zone de
Gabès sud (Ketana, Zerkine, Zarat, Mareth) et aussi à la disponibilité d'eau d'irrigation avec un tour d'eau qui
varie de 10 à 22 jours selon les besoins.
La teneur de la matière minérale présente également des variations, la luzerne la plus riche en matière minérale
(16,7 ± 3,6%) a été trouvée dans les oasis de Gabès sud. Alors que, les oasis de Gabès Ouest sont caractérisées
par la teneur la plus faible (14,7 ± 1,1%). Ceci va en accord avec les résultats de la matière sèche, puisque la

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luzerne riche en matière minérale présente un taux de matière sèche le plus faible de même, la matière minérale
décroit avec l'âge.
La luzerne présente une légère variation en matière azotée. C'est ainsi que la MAT varie de 17,50 ± 1,3 % dans
les oasis de Gabès ville à 19,1 ± 1,8 % dans les oasis de Gabès sud. Au sein de cette zone, la luzerne est
caractérisée par une teneur en MAT importante qui peut atteindre 21,4% de MS.
La teneur de constituants pariétaux (NDF) la plus importante se trouve chez la luzerne des oasis de Gabès sud
avec une valeur de 32,2 ± 4,7 % de MS. Alors que les oasis de Gabès ville se distinguent par une teneur plus
faible de l'ordre de 29,3 ± 5, 1%.
Certains composants chimiques de la luzerne ont varié en fonction du passage de coupe (tableau 5).

Tableau 5: Variations de la composition chimique de la luzerne en fonction de passage

Passage1 Passage2

MS 18,5 ± 2,4A 17,2 ± 1,7B

MM 15,0 ± 1,0 16,5 ± 2,8

MAT 18 ,9 ± 1,1 17,8 ± 1,7

NDF 27,1 ± 3,5B 35,6 ± 2,7A


A-B
: les moyennes affectées de lettres différentes sont statistiquement différentes ( = 5%).

Vu les conditions climatiques caractérisées par des températures très basses, la luzerne passe par une période de
dormance pendant laquelle les activités physiologiques et de croissance sont momentanément stoppés, de ce faite
la luzerne se prête à la fauche après une période de 25 à 30 jours et par conséquent il y‘aura accumulation plus
de la biomasse expliquant la teneur plus élevé de MS lors du premier passage (18,5 ± 2,4 %) par contre, on
remarque une diminution de biomasse pendant le deuxième passage.
- La teneur en NDF a été significativement plus élevée au cours du 2 ème passage de coupe. Le rapport
feuilles/tiges est un bon indicateur de la teneur en fibres (Abdelguerfi et laouar, 1999). Passons d'une coupe à
une autre, ce rapport décroit ce qui montre l'augmentation de pourcentage de NDF de 27,1 ± 3,5% à 35,6 ±
2,7%.
3.5.2. Digestibilité in vitro
La digestibilité in vitro repose sur l‘étude à la fois de la digestibilité de la matière sèche (Dms) et de la matière
organique (Dmo) qui est le principal facteur de variation de la valeur énergétique. La figure 1 illustre les
variations de la Dms et la Dmo en fonction des zones d'oasis. Ces paramètres varient respectivement de 62,6 ±
4,5% et de 58,8 ± 5,9% dans les zones d'étude.
64 63,26
62,8
63 62,2 62,2
62
61 60,31
59,6
60
59 58,2 Dms
57,7
58 Dmo
57
56
55
54
Gabès ouest Gabès sud Gabés nord Gabés ville

Figure 1. Variation de la digestibilité de la luzerne selon les zones

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Les valeurs de Dmo obtenus dans cette étude sont inférieures à celle (62,7%) rapportée par Gosselink (2004).
En faite, la luzerne provenant de Gabès Ouest présente une Dms plus élevée ceci peut être expliqué par un
rapport feuilles /tige important dans cette zone de l'ordre de 0,52. Pour la même raison, la zone de Gabès sud
ayant une Dms plus faible (57,6%) également un rapport feuilles/tige plus faible 0,46 c'est-à dire une richesse en
parois végétales qui constituent la partie le moins digestible accompagnée par une proportion des feuilles réduite.

Tableau 6 : Variation de la digestibilité en fonction de passage

Passage 1 Passage 2

Dms 63,8 ± 4,1A 61,3 ± 4,7B

Dmo 57,3 ± 6,1B 60,4 ± 5,3A

A-B
: les moyennes affectées de lettres différentes sont statistiquement différentes ( = 5%).
L'examen de tableau 6 montre qu'entre deux dates de coupes différentes, on note une diminution de la Dms et
une augmentation de la Dmo. La croissance et la qualité de luzerne évolue en sens inverse, plus la luzerne
s'accroit plus il y'aura un enrichissement en fibres ce qui se reflète directement sur la Dms. L'augmentation
(P<0,0383) de la Dmo peut être expliquée par la variation de la teneur en MM observée entre les deux coupes.

4. Conclusion
Cette étude constitue une contribution à l‘étude de l‘importance et la valeur alimentaire de la luzerne dans les
oasis du gouvernorat de Gabès. Au cours de la saison printanière, la culture de luzerne occupe environ 40% de la
superficie totale de l‘oasis. Toutefois, cette place atteint, dans les oasis de Gabès Ouest, 84% de la superficie
totale. L‘exploitation d‘une luzernière dure de 3 à 12 ans. En pratiquant 1 coupe par mois, la luzerne produit au
cours de la saison printanière aux alentours de 5550 kg MS/ha. Quelque soit l‘oasis de production, la luzerne
verte se caractérise par une bonne valeur alimentaire, elle a une teneur en matières azotées totales au alentour de
18% et une teneur en fibres (NDF) dépassant légèrement 31%. Les digestibilités in vitro de la matière sèche et de
la matière organique varient au alentour de 60%.

5. Références
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Maroc, Tunisie). Document FAO, réalisé dans le cadre du Bureau Régional du Proche Orient, 100 p.
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de la population cameline tunisienne dans un système intensif oasien. Projet de fin d'étude de cycle ingénieur.
ESA Mateur, 56 p.
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de la luzerne. Ann. Zootech: 43, suppl.1.
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15-16-17/12/2009

Effet des boues résiduaires sur la production et la qualité alimentaire du blé dur et sur
la fertilité du sol
Boudjabi. S 1 Kribaa. M ² Tamrabet. L 3
1
Centre Universitaire de Tebessa , Algérie
2
Université Ferhat Abbas, Sétif , Algérie
3
Université d‘Oum El Bouaghi , Algérie

Résumé :
L‘utilisation des boues résiduaires en agriculture représente une voie pratique pour le recyclage des déchets, cette filière d‘utilisation
contribue de ce faite à la maintenance de la stabilité et la propreté de l‘environnement.
Plusieurs chercheurs ont confirmé par leurs travaux que l‘apport de cette matière assure une bonne amélioration en terme de production.
L‘épandage des boues résiduaires sur le sol à de faibles doses permet une restructuration des sols et des améliorations de leurs
caractéristiques physicochimiques et chimiques.
Ce travail avait pour objectif l‘étude de la réponse de deux variétés de blé dur (Triticum durum ) aux amendements organiques à base de
boues résiduaires et aussi l‘effet de ce bio solide sur la fertilité du sol, les résultats obtenus montrent une amélioration remarquable en terme
de biomasse produite par les plantes utilisées
et aussi une augmentation de leur rendement en grains.
Sur le plan biochimique, les résultats sur le grain ont montré une amélioration significative à travers la teneur en protéines et une
diminution en humidité.
Dans le sol, nous avons constaté une amélioration nette amélioration organique et chimique (la teneur du carbone totale et des minéraux
assimilables), avec une diminution du pH.
Mots clés : Amendement ; Boues résiduaires ; Qualité du Blé ;Sol ;Semi-aride.

1. Matériels et méthodes
Dans l‘objectif d‘étudier l‘effet de la boue résiduaire sur les caractéristiques du blé dur et sur la fertilité
physicochimique et chimique du sol nous avons mené une expérimentation sous serre plastique au département
de biologie du centre universitaire Cheikh Larbi Tebessi à Tébessa durant l‘année universitaire 2008-2009. Deux
facteurs ont été pris en considération : le facteur génotype et l‘amendement organique.
Le matériel végétal se compose des grains de blé dur dont deux variétés ont étés choisies : waha et Mohammed
ben Bachir ( MBB), les grains furent ramenées de L‘ITCC de Tébessa .
La boue résiduaire à pour origine la station d‘épuration de Sétif, une ville dans la région du nord Est de
l‘Algérie ; elle a été séchée dans l‘étuve a 80 °C, puis broyée et tamisée dans un tamis de 2 mm de diamètre.
L‘essai a été réalisé dans des pots en plastiques de 0.10m² de surface et contenant 12 kilogrammes de sol de la
région. Les pots sont mis en place dans un dispositif en bloc avec quatre répétitions, chaque répétition compte
cinq niveaux d‘amendement en boue pour chaque variété utilisée. Le témoin T0 sans fertilisation ; le traitement
B1 qui correspond à 20 t / ha de matière sèche de boue ; B2 50t/ha et B3 100t/ha et enfin le dernier niveau qui
correspond au traitement par une fumure minérale à base d‘azote qui est l‘urée avec une dose de 35 kg / ha. Le
semis à été réalisé le 24-12-2008 dans chaque pot on a mis 46 grains, les pots bien arrosés sont placés dans la
serre, l‘apport de la boue résiduaire fut établis le même jour du semis ; l‘irrigation est faite régulièrement en
prenant en compte la capacité au champ du sol.
Les échantillons de sol et de la boue résiduaire ont été analysés avant la mise en place de l‘essai pour déterminer
les caractéristiques qui figurent dans le tableau 1.

Tableau 1. Caractéristiques des boues et du sol utilisés


LES ELEMENTS SOL BOUES
Carbone % 0.15% 18.80%
Azote TOTAL % 2.128% 6.04%
Phosphore TOTAL % 2.6mg/g 20.18mg/g
CE µs/cm 842µs/cm 1960µs/cm
Type de sol Limoneu-argileux
salinité 0.3 2.5
Nitrates ( NO3- ) 1.62 mg / 100g de sol 5.10 mg / 100 g de sol
Azote Total 2.128% 6.04 %

Le suivi de la végétation a porté sur la mesure de la biomasse aérienne produite au stade épiaison déterminée par
la moyenne d‘une prise du poids de trois plants par pot ces mêmes plantes ont servi pour le calcul de la teneur
en eau d‘après la méthode décrite par Barrs (1968). Le reste des plantes a été conservé pour le rendement en
grain.

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La mouture des grains a servie pour la lecture des protéines et l ‗humidité par la spectroscopie dans le proche
infrarouge, une technique de routine très couramment utilisée.
L‘analyse physicochimique du sol a été réalisée en fin d‘expérimentation au mois de juillet. Les échantillons de
sol ont été tamisés dans un tamis de 2mm de diamètre.
La mesure du p H et la conductivité électrique à été effectué au 1/2.5 1/5 sol/ eau ; la lecture du pH à été faite par
l‘utilisation d‘un pH mètre et la conductivité par un conductimètre.
La teneur en carbone total a été faite par titrimétrie selon la méthode Anne in Bonneau et al (1994). Le
phosphore assimilable par la méthode Olsen 1954 in Bonneau et al., (1994) la lecture des échantillons est faite
par le spectrophotomètre UV ; on déduit les teneurs a partir d‘une courbe d‘étalonnage préparée au même temps
que les échantillons. Les ions ammonium et nitrates ont été déterminés par la méthode canadienne MA 1010 no
1.0.

2. Résultats et discussion
La plante
L‘analyse de la variance pour les paramètres de la plante indique un effet traitement et un effet génotype
significatifs pour l‘ensemble des variables. Pour la teneur relative en eau l‘effet génotype est non significatif
(Tab .2).

Tableau 2. Analyse de la variance des paramètres de la plante


Source DDL Rendement Protéine Biomasse Teneur Humidité
relative en
eau
Traitement 4 2.63294*** 9297.29*** 4.037*** 2684.2*** 14.199***
Génotype 1 0.06724* 69.69*** 0.150* 12.5 ns 26.896***
Erreur 30 0.0143 0.16 0.027 120.00 0.009
* significatif à 5% (p≤0.05).** significatif à 1% (p≤0.01).*** significatif à 1‰ (p≤0.001).
Tableau 3. Valeurs des moyennes obtenues pour les paramètres de la plante
Biomasse Rendement g/ Humidité du grain % TRE % Protéine %
aérienne g/plant plant Waha MBB
Waha MBB Waha MBB
Waha MBB Waha MBB
T 0.603 0.61 0.37 0.20 9.37 10.12 58.92 57.35 12.35 11.25
BI 0.7 0.69 0.87 0.85 8.85 13.67 72.82 72.74 15.85 12.6
B2 1.05 1.09 1.33 1.17 7.9 8.22 75.87 76.88 19.3 15.85
B3 1.39 2.25 1.66 1.47 7.8 9.25 85.81 77.5 21.17 17.52
N 0.56 0.58 0.26 0.30 8.75 9.67 63.58 49.99 13.82 12

MBB = variété Mohamed ben bachir

Il ressort de l‘étude des moyennes obtenues pour les deux variétés waha et MBB, que la biomasse aérienne
formée pour les plantes amendées par la boue résiduaire est supérieure à celle du témoin et à celle de la fumure
minérale. Les observations sur la biomasse produite au stade épiaison concluent à une ressemblance du
comportement des deux variétés; on obtient une augmentation de la matière sèche qui est relative aux doses de
boues résiduaires utilisées et qui est plus déterminante avec la dose100t / ha, avec la variété waha la plus haute
matière sèche obtenue est égale à 1.39g / plant et pour MBB on a 2.25 g /plant (Tab. 3).
Les moyennes obtenues avec la fumure minérale par contre ne sont pas loin à celles du témoin pour waha on a
0.56 g / plant alors que le témoin détient 0.60g / plant ; et MBB donne une valeur de 0.58 g / plant contre la
valeur du témoin qui est de 0.61 g / plant. Ces résultats laissent supposer qu‘un lessivage de l‘urée peut y avoir
lieu suite à un excès d‘irrigation.
L‘amélioration de la biomasse a pour origine une augmentation du nombre de talles produits par les deux
variétés et de l‘amélioration et aussi de la surface foliaire qui se voit à travers les plantes de notre
expérimentation (Tamrabet et al., 2007 ). Les boues résiduaires libèrent progressivement les éléments nutritifs et
notamment l‘azote pour le mettre à la disposition de la plante, ce qui favorise une bonne nutrition de celle-ci et
par conséquent une bonne croissance (Garcia et al., (2000) in Inmaculada Pascual (2007 ). Gagnon a réalisé une
augmentation de biomasse sur une plantation de Picea de l‘ordre de 1140 (Igoud, 2001).
Les plantes amendées par la boue résiduaire montrent une teneur relative en eau assez importante en
comparaison aux plantes témoins ; on voit que cette fumure organique assure une bonne réserve en eau dans les
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deux variétés, pour Waha , la plus faible teneur obtenue est celle du témoin 58.92%, alors que sous l‘effet de la
plus forte dose de boue, cette teneur augmente à 85.81 % pour MBB ; également avec le témoin, la plus faible
valeur de 57.35% atteint 77. 5 % toujours pour la plus grande dose de boue appliquée. La fumure minérale donne
respectivement 63.58% et 49.99% avec Waha et MBB. Les teneurs enregistrées par la fumure minérale dans ce
cas aussi, ne sont pas loin à celles du témoin ; avec Waha on note 63.58 % et MBB 49.99% (Tab. 3).
D‘après Dridi et al., ( 2002 ), la boue résiduaire installe au niveau du sol une humidité suffisante qui améliore sa
réserve hydrique, ce qui permet une bonne restauration des plantes en eau. Dans notre expérimentation les
analyses concernant ce paramètre montrent aussi une amélioration de l‘humidité dans les pots qui ont reçu la
boue résiduaire, elle varie de 5% à 12%.
Les résultas obtenus pour les paramètres de qualité montrent une augmentation significative des protéines et du
rendement en grains, cependant on note une diminution de l‘humidité dans le grain.
Les moyennes indiquent que le rendement augmente positivement avec les traitements des boues résiduaires et
l‘urée, l‘apport de la boue dépasse celui de la fumure minérale en gain de qualité.
Avec la variété waha la plus haute valeur en rendement (1.66 g / plant ) est obtenue avec la dose 100 t / ha ; avec
L‘ urée 0.37 g / plant, cependant la plus faible valeur 0.26 g / plant est celle du témoin.
Pour la deuxième variété MBB le témoin donne la valeur de 0.20 g / plant, quand à la fumure minérale on a
0.30 g / plant et enfin la plus haute valeur celle de la plus forte dose de boue ( 1.47 g / plant) (Tab. 3).
Dans des travaux similaires, Tamrabet, (2007) a obtenu une augmentation du rendement et des composantes du
rendement, notamment la fertilité de l‘épi ainsi que la production de paille, qu il a attribué aux grandes quantités
d‘éléments fertilisants notamment azotées que porte la boue. Selon le même auteur, les apports de boue pour une
moyenne de 30 t de ms/ha, s‘avèrent aussi efficace que 66 kg /ha d‘azote minéral.
La teneur en protéines dans les deux variétés augmente sous l‘effet des deux types de traitements. Waha donne
avec la fumure minérale 13.82%, une valeur supérieure à celle du témoin (12.35%), pour la boue résiduaire on
obtient une amélioration très importante où la plus haute teneur (21.17%) fut enregistrée avec la dose 100 t / ha
de boue. Le témoin de MBB détient 11.25 % et la fumure minérale 12% ; quand au traitement boue les
moyennes obtenues concluent à une élévation de (17.52 %) avec la dose de 100 t / ha.
Casado vela, (2006), mentionne que l‘épandage des boues résiduaires implique une augmentation des éléments
N et P dans les feuilles de Cauflower. La boue résiduaire est une source importante d‘azote, sa minéralisation
libère cette élément en grande quantité et permet l‘enrichissement du sol en ion nitrates et ammonium (Grimaud.
L., 1996), ce qui permet une bonne nutrition des plantes en azote, cet élément qui rentre dans la composition des
protéines.
Il ressort de l‘étude de l‘humidité du grain que celle-ci ne dépasse pas la valeur de 14% ce qui laisse penser
sérieusement à l‘amélioration de ce critère de conservation.
Avec la variété waha, l‘humidité du grain diminue avec les trois doses de boue, nous avons obtenu les valeurs
8.85%, 7.95% et 7.8% respectivement avec les doses B1 (20T/ha), B2 (50t/ha) et B3 (100t/ha) par rapport au
témoin et à l‘urée qui donnent les valeurs 9.37% et 8.755 (Tab. 3).
Pour MBB la plus haute valeur (13.67%) est obtenue avec la dose B1 de boue résiduaire, cette valeur est proche
de celle du témoin (10.12%), par contre on voit une diminution en humidité du grain pour les niveaux B2, B3 et
aussi la fumure minérale, on note respectivement 8.22%, 9.25%, et 9.67% respectivement avec B2 (50t/ha) et B3
(100t/ha) et l‘urée.

Les caractéristiques du sol


L‘application de la boue résiduaire améliore la fertilité du sol, l‘étude statistique indique un effet traitement
hautement significatif (p < 0.001) pour la plupart des variables calculées, pour la conductivité électrique on note
un effet significatif à 5% (tab. 4)

Tableau 4. Carré moyen de l‘analyse de la variance des variables du sol


Source ddl CE pH C% Pass Humidité NH4+ NO3-
Traitements 4 * *** *** *** 727.2180*** *** ***
0.01277 0.2061 0.5511 1069.62 9.109 168.357
Erreur 12 0.00392 0.0153 0.0313 42.01 0.2267 0.201 0.707

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Tableau 5. Moyennes obtenues pour les paramètres de sol


Traitements CE pH C% Pass mg/ Humidité% NH4+ NO3- mg /
mg 100g
kg / kg
T 0.54 7.89 1.16 4.32 1.37 0.94 1.49
B1 0.54 7.51 1.49 21.53 5.7 1.25 2.10
B2 0.60 7.31 1.52 31.4 9.37 2.11 8.63
B3 0.63 7.44 2.16 57.67 12.29 3.48 17.60
N 0.49 7.38 1.39 6.65 1.4 4.50 13.69

On note une augmentation significatif de la teneur en carbone et qui est proportionnel aux doses de boues
résiduaires appliquées, on passe de la valeur 1.47 % avec la dose 20t/ ha à 2.16 % pour la plus forte dose de boue
100t/ha, alors que le témoin et la fumure minérale détiennent respectivement 1.16 et 1.39 % ( Tab. 5 ).
On peut dire que la boue résiduaire augmente le stock du sol en matière organique ; la boue résiduaire est
considérée comme un substrat susceptible de contribuer au maintient du stock humique du sol de ce fait elle
améliore la teneur en carbone dans celui-ci (Navas et al ., 1998).
Antolin et al., (2005), montrent que l‘application de la boue résiduaire durant des périodes successives depuis
(1998-2001), induit une augmentation de la teneur en matière organique de 0.78mg/g à 0.91mg/g. La dégradation
de la matière organique issue des boues résiduaires dans le sol implique une légère diminution du pH se
traduisant par une légère acidité qui n‘est pas fatale pour le développement des plantes. La plus faible valeur de
pH obtenue (7.31) est enregistrée avec la dose 50 t / ha quand au témoin on a 7.89 (Tab.5). Pour la conductivité
électrique, les traitements de boues résiduaires ont induit une augmentation significative qu‘il faudrait prendre en
considération, ce paramètre augmente linéairement avec les doses de boues, on note la plus haute valeur (0.632
ms/cm) avec le niveau 100 t / ha et (0.605 ms/cm) avec la dose 50t/ha par rapport au témoin qui enregistre la
plus faible valeur (0.545 ms/cm) (Tab. 5).
Ces résultats nous mène à conclure que l‘augmentation de la CE est du à l‘effet de la dissolution des sels se
trouvant dans la boue résiduaire suite à l‘irrigation (Palazzo et al, 1991).
L‘analyse chimique des boues résiduaires utilisées dans notre expérimentation montre qu‘elle est très riche en
élément phosphore, ce qui favorise sa disponibilité dans le sol. L‘étude statistique indique que la concentration
de cet élément dans le sol est positivement significative. Il semble que les pots traités par la boue résiduaire
tendent à s‘enrichir en élément phosphore.
Les traitements boues apportent une augmentation importante qui est proportionnelle aux doses appliquées ; avec
la dose de 20t /ha on obtient 21.53µg / g de sol, par rapport au témoin qui donne 4.32µg / g de sol, avec la dose
de 100t /ha on a 57.67 µg / g de sol ; la valeur obtenue par la fumure minérale est égale 1.39 µg/g de sol (Tab. 5).
Mantovie et al, (2005) trouvent que l‘application des boues résiduaire sur un sol pour une période de 12 ans,
apporte une amélioration de la teneur du phosphore de l‘ordre de (46.94mg/kg de sol) pour les boues liquides et
(43.28mg/kg de sol) pour les boues compostées.
Pour confirmer nos résultats Courtney et al (2008) trouvent aussi une augmentation du phosphore dans le sol de
l‘ordre de 81.82mg/kg de sol, 180.02mg/kg de sol et 287.87mg/kg de sol respectivement suite à l‘application des
doses de boues résiduaires suivantes 25t/ha, 50t/ha et 100t/ha en comparaison avec le témoin 38.08mg/kg de sol.
Les minéraux azotés ; nitrates et ammonium s‘accumulent dans les pots traités par la boue résiduaire et donnent
des teneurs supérieures au témoin et à l‘urée.
Les nitrates (NO3-) : Les sols traités par la boue résiduaire montre une augmentation qui est relative avec
l‘augmentation des doses de boue, on note les valeurs 2.1mg/100g de sol, et 17.6mg/100g de sol respectivement
pour les doses B1, et BIII en comparaison avec le témoin 1.49mg/100g. (Tab.5).
Pour l‘ammonium (NH4+) : Les sols traités par la boue enregistrent aussi respectivement pour les doses BI, BII,
BIII une teneur de (1.25mg/100g de sol), (2.1mg/100g de sol) et (3.48mg/100g de sol) par rapport au témoin
(0.94mg/100g de sol). La fumure minérale assure des teneurs inférieurs de 13.69mg/100g en nitrates et
4.5mg/100g de sol (Tab.5).
Il se dégage des résultats obtenus que les teneurs des ions ammonium étaient très faibles en comparaison aux
ions nitrates ce qui suggère une bonne activité biologique concernant la nitrification de l‘ammonium en nitrates.
Les boues contiennent différentes formes, de façon générale la forme ammoniacale est totalement disponible dés
la première année qui suit l‘épandage (Guckert 1978) in Abdelhalim Echab (2002). Les résultats obtenus pour
l‘humidité du sol montrent une élévation de ce paramètre sous l‘effet des boues résiduaires. Les teneurs varient
de 1.27 % pour le sol témoin à 5.7 % pour la dose 20t/ha et augmente à 7% et 12.2% respectivement pour la dose
50t/ha et 100t/ha (Tab 5), les résultats obtenus pour l‘urée (1.4 %) sont proche à celle du témoin.

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La boue résiduaire améliore l‘humidité du sol (Dridi et Toumi, 1999), dans notre cas la préservation de
l‘humidité des pots traités par la boue revient à forte densité de la partie aérienne des plantes qui se trouvent dans
ces pots, un facteur important qui a limité l‘effet de l‘évaporation.

3. Conclusion
En Algérie, l‘agriculture est généralement caractérisée par d‘importantes fluctuations de la production céréalière
qui est du à l‘aridité du climat et la faiblesse du stock organique, deux facteurs déterminants du rendement.
L‘utilisation d‘autres ressources fertilisantes est possible dans notre région. Les boues des stations d‘épurations
sont souvent à la disposition des agriculteurs qui préfèrent leur injection dans d‘autres spéculations telles que les
cultures maraîchères. Dans cette étude, nous avons appliqué cette fumure organique sur la céréale (blé) afin
d‘évaluer son impact sur les propriétés physiques et chimiques du sol, et aussi sur l‘élaboration de la
production du blé.
Les résultats ont montré un effet impressionnant sur la culture de deux variétés du blé dur, ceci est constaté à
travers une amélioration significative des paramètres physiologiques, et de productivité
Par son apport en matières nutritives, la boue résiduaire a permis une forte augmentation de la biomasse et un
bon développement végétatif de la plante. La réponse pour la biomasse de la végétation est très prononcé à la
dose 100 tonnes de matière sèche boue /ha.
Cette source organique à un effet très avantageux sur l‗amélioration de la teneur en protéine des grains; avec une
diminution de l‘humidité.
Les mesures effectuées sur le sol, ont montré que la boue améliore le stock du sol en minéraux assimilables et en
matière organique et permet l‘amélioration du potentiel nutritif de celui-ci. L‘utilisation de cette ressource n‘est
cependant pas sans risques, son épandage amène à une augmentation de la conductivité électrique qui peut
constituer une contrainte pour la production de culture.

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Isolation, classification and characterization of the potato


Ethylene-Rresponsive Factors (ERFs)
Donia BOUAZIZ1, Julien PIRELLO2, Mondher BOUZAYEN2 and Radhia GARGOURI-BOUZID1
1 Laboratoire des Biotechnologies Végétales Appliquées à l‘Amélioration des Cultures
École Nationale d‘Ingénieurs de Sfax (Tunisie);
2 INP-ENSAT Génomique et Biotechnologie des Fruits (France)
E-mail adresse: donia.bouaziz@yahoo.fr

Abstract:
Ethylene-responsive element binding factors (ERFs) are plant-specific transcription factors, many of which have been linked to stress
responses such as drought and high salinity. These stresses are major factors limiting potato culture in Tunisia.
In this study, six cDNA encoding different ERF were isolated from (Solanum tuberosum L.) under salt stress conditions and cloned. The
sequence analysis of these StERF and their comparison with other ERF from Arabodopsis and tomato allow to classify them. Indeed, four
ERFs StERF10, StERF12, StERF 15 and StERF6 belong to classII however, StERF3 and StERF18 belong to class III (Tournier et al.,
2003).
In order to understand the biological functions of these genes, the expression pattern analysis of two ERFs (ERF 6 and ERF 10) was studied.
Semi-quantitative RT-PCR revealed that these two ERFs are expressed in leaves, roots and stems differently under two salt stress
conditions.
Keywords: Potato, , salt stress, ERF, Semi-quantitative RT-PCR, Phylogenetic analyses.

1. Introduction
Ethylene responsive element binding factors (ERFs) belong to plant-specific transcription factors, and are part of
the AP2/ERF superfamily.
The ERF family is defined by a highly conserved specific DNA binding domain consisting of 58-59 amino acids
(designated as the ERF domain) (Riechmann and Meyerowitz 1998). They have been shown to specifically bind
to a GCC box, a DNA sequence involved in the ethylene responsive transcription of genes (Ohme-Takagi and
Shinshi 1995). The ERF proteins have also been found to bind to non-GCC box cis-elements (Chakravarthy et
al., 2003; Lee et al., 2004).
Many proteins from the ERF family were identified as implicated in diverse functions in cellular processes, such
as hormonal signal transduction (Ohme-Takagi and Shinshi, 1995), response to biotic (Yamamoto et al.,
1999;Gu et al., 2000) and abiotic stresses (Stockinger et al., 1997; Liu et al., 1998; Dubouzet et al., 2003),
regulation of metabolism (van der Fits and Memelink, 2000;Aharoni et al., 2004; Broun et al., 2004; Zhang et
al., 2005), and in developmental processes (van der Graaff et al., 2000; Banno et al., 2001; Chuck et al., 2002).
The members of the ERF family have been divided into different groups.
The first classification of ERF genes was made using the Arabidopsis full length proteins (Fujimoto et al., 2000).
Subsequently Tournier et al., 2003 characterized the tomato ERFs according to the conservation of the amino
acid residues within and surrounding the AP2 domain. Because the homology among ERF proteins outside the
AP2/ERF domain is weak, Sakuma et al., (2002) used only the AP2/ERF domain to classify the Arabidopsis
ERF family. However, to our knowledge, only few members of potato-ERF are studied and no potato ERF
classification was established up to day despite the economical importance of this specie. Indeed, potato
(Solanum tuberosum L.) is a major food crop in many world regions, ranking fourth in principal production
behind wheat, maize, and rice (Gilani and Nasim 2007).
Potato plant is exposed to a variety of abiotic stresses such as drought, high salinity and extreme temperatures
which can considerably reduce yields and limit plant growth and crop production (Tang et al. 2007).
In this study, we have isolated and cloned six cDNA encoding different ERF proteins from (Solanum tuberosum
L.) cultivated under salt stress conditions. The isolated StERF sequences were compared to other ERF from
Arabodopsis and tomato in order to classify them.

2. Results and discussion


Phylogenetic Relationships between the identified ERF Genes in potato
To clarify the phylogenetic relationships between the ERF genes in potato, alignment analyses were performed
based on the amino acid sequences of the AP2/ERF domain.
As shown in Fig 1, the AP2/ERF domain of StERF112, StERF15, StERF10 and StERF6 contain 58 amino acid,
however, StERF3 and StERF18 posses 59 amino acid.
The sequence alignment of ERF is investigated using AlignX program from vector NTI logiciel
(www.invitrogen.com).
This analysis showed that all of StERF they share identical and conserved amino acid (Fig 1 yellow and bleu
residues respectively). Moreover, all ERF share similar C-terminal regions of the AP2/ERF domains. However,
this same alignment indicated that four membrers StERF 10, StERF 12 , StERF 15 and StERF 6 present a Lys
residue at position 22 while StERF3 and StERF18 showed a Gly at position 25 of the DNA binding domain
(Fig.1). This result suggests that these StERF belong to different classes.
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ß-1 ß-2 ß-3 Hélice-α

*** * * * ** ** * * ****

Figure 1: Alignment of the AP2/ERF domains from potato ERF proteins. Yellow and bleu indicate identical
and conserved amino acid residues, respectively. The black bar and arrows represent predicted α helix and β
sheets, respectively. Asterisks represent amino acid residues that directly make contact with DNA (Allen et al.,
1998)

Generally, the sequence outside the DNA-binding domain in transcription factors contain functionally important
domains involved in transcriptional activity, protein-protein interactions, and nuclear localization (Liu et al.,
1999). Proteins within a subgroup that share these motifs are likely to share similar functions.
Based on these observations, a phylogenetic tree based on the alignments of the whole StERF proteins was
constructed. As shown in Figure 2, two groups were distinguished. The reliability of this clustering was
supported by the presence and position of the common amino acid sequence motifs outside of the AP2/ERF
domain.

Class I

Class II

Class II

Figure 2: Phylogenetic tree of close homologues of StERF protein. AP2/ERF proteins were aligned using
AlignX form NTI vector program, and the phylogenetic tree was drawn by the same program. The StERF and
GenBank accession numbers are as follows:
StERF3 (GT145364) ;StERF10 (GT145365); StERF12(GT145366);
StERF15(GT145367);StERF18 (GT145368);StERF6(GT145369).

The Relationship between Gene Structure and Phylogenetic Classification


The alignement of StERF protein sequence was carried out with AtERF 8 and AtERF4 from Arbidopsis (Yang
et al., 2005) and LeERF3 isolated from tomato (Guoping et al., 2007) that belong to class II (Tournier et
al.,2003).
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This class is characterized by an AP2/ERF domain of 58 amino acid close to the N-terminal region (Fig.3) and
by the presence of a conserved acidic domain at the C-terminal region. Moreover, the ERF of this class posses an
EAR domain (ERF Amphiphilic Repression) that was first described by Ohme-Takagi in Arabidopsis ERFs and
mentioned for the tomato ERFs by Tournier et al. (2003). This motif corresponding to the CMVIII-1 motif
previously described by Nakano et al., (2006), is identical to an ERF-associated amphiphilic repression (EAR)
motif, which has been shown to function as a repression domain (Fujimoto et al., 2000; Ohta et al., 2001). The
EAR motif was identified as a conserved sequence, (L/F)DLN(L/F)xP, in the C-terminal regions of the
repressor-type ERF proteins. Another striking feature of this class is the presence of a fully conserved nuclear
localization signal (PKRP) located within the AP2/ERF domain.
StERF10, StERF12 and StERF 15 harbor all these motifs , so they belong to classII.
Some Arabidopis ERFs from class II lack the EAR motif (Fujimoto et al., 2000) . This is the case of the
StERF6.

…..

Figure 3: Comparison of the derived amino acid sequence of isolated StERF with other ERFs from Arabidopsis
AtERF4 and AtERF8; tomato LeERF3. Amino acid residues that are conserved in at least three of the five
sequences are shaded, while amino acids identical in all five proteins are showed in light gray. The AP2/ERF
domain is underlined and the conserved C-terminal EAR motif is shown by dots. The box indicates the nuclear
localization signal sequence.

StERF3 and StERF18 are similar to AtERF5 and AtERF 6 isolated from Arabidopsis and to EREBP4 and
LeERF4 isolated from tomato. Theses ERF belong to class III (Tournier et al., 2003).
The class-III ERF genes have the longest coding region among the ERF proteins isolated thus far, they are also
characterized by the presence of a conserved acidic domain at the N-terminal region (CMIX-2,(Nakano et al.,
2006)), StERF3 and StERF18 isolated from potato share this character.
A putative mitogen-activated protein (MAP) kinase phosphorylation site (PXXSPXSP (Pearson and Kemp,
1991) is conserved in the C-terminal region of class-III ERFs. This motif is also found in Arabidopsis ERFs of
the same class and was called CMIX-5 motif (Nakano et al., 2006). However, some members of AtERF
belonging to this class lack this MAP kinase phosphorylation sites. This is the case of the StERF3/18proteins.

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Figure 4: Comparison of the derived amino acid sequence of isolated StERF with other ERFs from Arabidopsis
AtERF5 and AtERF6; tomato LeERF4 and EREBP4. Amino acid residues that are conserved in at least three of
the five sequences are shaded, while amino acids identical in all five proteins are showed in light gray. The
AP2/ERF domain is underlined and the conserved C-terminal EAR motif is shown by dots. The box indicates the
CMIX-2 motifs.

Expression patterns of StERF6 and StERF10 in different potato organs and under two salt stress
conditions
The expression pattern analysis of the different StERF was assesed to reveal the possible biological functions.
The expression patterns of two ERFs gene StERF6 and StERF10 is presented here. It was assayed in different
organs of potato by semi-quantitative RT-PCR. Potato plants ( cv.Nicola) were cultured in vitro in the presence
of two different salt concentrations (100 and 200mM).
Semi-quantitative RT-PCR analysis was carried out using the Omniscript Reverse Transcription Kit (Qiagen,
Valencia, CA, USA). The gene-specific primers with the following sequences were represented in table 1.
The ef1α gene (elongation factor) (GenBank Accession No AB061263) was used as constituve gene marker, its
specific primers with the following sequences were presented in table 1.
The RT-PCR reaction of StERF6 and StERF10 was perfomed at the same condition as the ef1α gene.
28 amplification cycles were performed for the cDNA fragments of StERFs and 25 cycles for ef1α gene.
The expression of StERF6 and StERF10 was up-regulated by salt after 24h of treatement.
As shown in Fig. 5, transcripts genes were found in all potato organe leaves, stems and roots.
In leaves, for both ERF genes, the expression level increased at 200mM NaCl.
In stems, the expression level of StERF10 increased at 200mM NaCl. Whereas, for StERF6 the expression level
is maintained the same at 100 and 200mM NaCl.
In roots, high amounts of the two genes transcripts remained inchanged at the different NaCl concentrations.

100mM 200mM WT

L S R L S R L S R
StERF10
StERF6

ef1α
Figure 5. RT-PCR analysis of the StERF6 and StERF10 gene expression. The ef1α was used as a control to
show the normalization of the amount of templates in PCR. Total RNA was isolated from leaves (L), stems (S),

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and roots (R). Total RNA was isolated from 4 week old potato after 24h of NaCl treatement. Two NaCl
concentration of 100 and 200mM were tested.

Table 1: Primers for semi-quantitative RT-PCR analysis

Genes Forword primres 5‘- 3‘ Revers primers 5‘-3‘


StERF6 ATGGCGGAACTTGTACAAT TCAAGCCCATTTCATCGTCTCG

StERF10 ATGATGGAAGGAGAAAAGAG TCAATTATCTTCGTCGCAAC

ef1al alpha ATTGGAAACGGATATGCTCCA TCCTTACCTGAACGCCTGTCA

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Changements saisonniers des caractéristiques des fruits d’olives et d’accumulation


d’huile pendant le processus de maturation
Imen Oueslati* et Mokhtar Zarrouk
Laboratoire Caractérisation et Qualité de l‘Huile d‘Olive, Centre de Biotechnologie, Technopole de Borj-Cédria, B.P. 901, 2050 Hammam-
Lif, Tunisia.
*E-mail address: amounadream@yahoo.fr

Résumé :
Les fruits d‘olive de quatre principales variétés de Tataouine, ' Chemlali Tataouine ', ' Fakhari Douirat ', ' Zarrazi Douirat ' et ' Dhokar
Douirat ', ont été récoltés pendant trois compagnes successives (2004/2005, 2005/2006 et 2006/2007) pour étudier leur développement et leur
processus de maturation. La dernière année de récolte (2006/2007) a été caractérisée par la plus faible accumulation de précipitation par
comparaison avec les deux premières saisons de récolte (2004/2005, 2005/2006). Le poids frais moyen, l‘indice de maturité, la teneur en
huile par rapport à la matière sèche et fraîche ainsi que la teneur en eau des fruits d‘olive ont été déterminés. Tous les paramètres étudiés ont
montré des variations significatives selon la compagne de récolte le facteur génétique et l‘indice de maturité. Une analyse en composante
principale (PCA) a été effectuée utilisant tous les paramètres étudiés pour discriminer les variétés étudiées.
Mots clefs : Compagne de récolte, huile d‘olive, indice de maturité, poids frais moyen, teneur en eau, teneur en huile.

Abstract: Seasonal changes in olive fruit characteristics and oil accumulation during ripening process
Olive fruits of four main Tataouine varieties, ‗Chemlali Tataouine‘, ‗Fakhari Douirat‘, ‗Zarrazi Douirat‘ and ‗Dhokar Douirat‘, were
harvested during three crop seasons (2004/2005, 2005/2006, and 2006/2007) to study their development and ripening process. The last crop
year (2006/2007) was characterized by a minimum accumulated rainfall by comparison with the first two crop seasons (2004/2005,
2005/2006). Weight of olives and stones, ripening index, fresh and dry matter oil and moisture contents were determined for fruit. All the
studied parameters showed wide variations depending on the effect of the seasonal changes, genetic factor and the ripening stage. A principal
component analysis (PCA) was performed using all the studied parameters to discriminate the studied varieties.

1. Introduction
Les mécanismes de la variation et de la sélection variétale exercée par l‘homme ont provoqué une diversification
morphologique qui a conduit à des critères de détermination des variétés. Chez l‘olivier, un certain nombre de
critères morphologiques, physiologiques et agronomiques présentent une grande variabilité entre les cultivars,
témoignant ainsi du polymorphisme génétique de cette espèce. Parmi les critères étudiés, les principaux sont la
forme et les dimensions du fruit, la teneur en huile et les taux relatifs en acides gras (Bellini, 1993). L‘étude des
critères pomologiques constitue la base de la classification et de l‘identification d‘un grand nombre de cultivars
(Bellini, 1993, Trigui & Msallem, 2002). Ces critères sont à la base d‘une méthodologie de caractérisation éditée
par le Conseil Oléicole International (COI).
En termes d‘amélioration des caractères agronomiques recherchés, il est nécessaire de révéler des potentialités de
production des cultivars, face à une demande intérieure en croissance rapide et à un marché international de plus
en plus exigeant.
Placée par les écologistes dans l‘étage méditerranéen aride (Floret & Pontanier, 1982), le gouvernorat de
Tataouine et spécialement la région de Douirat est caractérisée par des conditions pédoclimatiques extrêmes. Les
conditions climatiques sévères de Tataouine sont extrêmement contraignantes pour la céréaliculture sans
irrigation, c‘est pour cette raison que l'huile d'olive étant la principale source de matière grasse. Dans ce présent
travaille il serait intéressant d‘explorer les critères pomologiques des fruits de différentes variétés de Tataouine
durant trois compagnes consécutives (2004-2006) en considérant deux indices de maturité pour étudier l‘effet de
compagne et du degré de maturité sur les critères agronomique des fruits.

2. Matériels et méthodes
2.1 Matériel végétal
Les huiles d‘olive choisies pour cette étude sont extraites des fruits de quatre variétés d'olivier, Fakhari Douirat,
Dhokar Douirat, Zarrazi Douirat et Chemlali Tataouine, cultivées dans les mêmes conditions pédoclimatiques de
la région de Douirat, gouvernorat de Tataouine.

2.2 Indice de maturité (IM)


L‘indice de maturité (IM) est déterminé par référence à la couleur des fruits (épiderme et pulpe). Pou cela, trois
échantillons de 100 fruits chacun, pris au hasard, sont considérés. Huit stades de maturité sont distingués du vert
intense correspondant au stade 0 au noir correspondant au stade 7.
L‘indice de maturité des olives des variétés étudiées est calculé selon la formule de Uceda & Hermoso, (1998)
comme suit :
IM = (0 x no)+(1 x n1)+(2 x n2)+(3 x n3)+(4 x n4)+(5 x n5)+(6 x n6)+(7 x n7)/100
Avec : 0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 : stades de maturité
n: nombres de fruits appartenant au stade de maturité correspondants
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2.3 Le poids frais moyen du fruit (PMF)


Ce paramètre est déterminé systématiquement pour chaque variété par la pesée de 100 fruits frais (n = 3).

2.4 Rapport pulpe/noyau (P/N)


Un échantillon de 100 fruits est préalablement pesé, puis dépulpé. Les noyaux obtenus sont pesés et le rapport
P/N est déterminé comme suit :

2.5 Teneur en eau


Elle est déterminée à partir des échantillons de 40g d‘olives entières, séchées dans une étuve à 80 °C jusqu‘à un
poids constant.
Teneur en eau (%)= [(Poids frais – Poids sec)/ Poids frais] × 100

2.6 Extraction en continu de la matière grasse (méthode au Soxhlet)


La méthode normalisée au Soxhlet (NF EN ISO 659) a servi de référence pour la détermination de la teneur en
huile. Cette méthode consiste en une extraction de l‘huile par un solvant organique (iso hexane) sur une matrice
solide (broyat de fruits).
La teneur en huile (TH) exprimée en pourcentage de matière sèche (MS) est calculée selon la formule suivante :
% TH /MS = [(m / M) x 100]
Où :- m : masse en g de l‘huile extraite
- M : masse en g de la matière sèche
Nb : la teneur en huile exprimée en pourcentage de matière fraîche (% TH/MF) est calculée de la même façon en
prenant M comme étant la masse en g de la matière fraîche.

2.7 Analyses statistiques


Le test Duncan a été réalisé à laide du logiciel SPSS 13.0 « Statistical Software 2004, SPSS Inc., Chicago, Il,
USA »). Et l‘Analyse en Composantes Principales (ACP) ont été réalisées en utilisant le logiciel XLSTAT
(Adinosoft. 1995-2008, Version 2008.1.02).

3. Results and discussion

A B

Figure 1: Les Températures (A), les précipitations (B) et la pluviométrie mensuelle (C) enregistrés dans la
région de Tataouine. Moyenne enregistrée durant trois années consécutives (2004, 2005 et 2006)

3.1 .Les variations climatiques de la région de Tataouine


l‘étude des conditions climatiques est d‘un intérêt important du moment que plusieurs recherches (Beltrán et al.,
2004) ont pu associer les variations de ce facteur à celles de la composition physico-chimique du fruit et de
l‘huile au cours de la maturation du fruit. La figure 1A montre que durant les trois compagnes d‘étude, les
températures moyennes enregistrées ne révèlent pas de variations en passant d‘une année d‘étude à une autre. La
température minimale est enregistrée au mois de Janvier, elle est de ~ 11 °C, alors que la température maximale

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est enregistrée au mois de Juillet/Aout, elle est de ~ 31 °C (Figure 1A). Donc, on peut considérer que toute
variation dans les paramètres pomologiques du fruit et de l‘huile d‘olive étudiées durant les trois campagnes
n‘est pas due aux températures enregistrées du moment que l‘évolution de la température mensuelle n‘a pas
changé d‘une année à une autre. Une fluctuation importante est notée au niveau des précipitations moyennes
mensuelles enregistrées (Figure 1B). Pour l‘année 2004, les précipitations les plus importantes sont enregistrées
pendant le mois de Janvier et Mars (~ 62 mm) lors du stade du bourgeonnement, alors que l‘année 2005 est
caractérisée par des pluies abondantes pendant le mois de Aout (~ 71 mm), au début d‘accumulation de la
matière grasse dans les jeunes fruits.
3.2. Indice de maturité des olives
Pour la majorité des analyses, les échantillons d‘olive sont regroupés en deux stades de maturité (A et B). Le
stade A est formé de fruits à IM compris entre 2,50 et 3,55 (épiderme rougeâtre à violet). Le stade B est formé de
fruits à IM avancé compris entre 4,00 et 4,63 (épiderme noir et pulpe blanche). Il est généralement admis qu‘un
indice de maturité compris entre 2,5 et 3,5 correspond au stade optimal de maturation de l‘olive (Uceda &
Hermoso, 1998). Seule la compagne 2006/2007 montre les résultats avec deux indices de maturités et mettent en
évidence l‘influence de l‘état de maturité des fruits sur la composition de l‘huile d‘olive. Les années de récolte
2004/2005 et 2005/2006 présentent des échantillons d‘olives qui appartiennent seulement au stade A.

Tableau 1 : Influence de la saison de récolte et de l‘indice de maturité sur les caractéristiques agronomiques des
variétés étudiées.
IM, indice de maturité ; PFM, poids frais moyen des olives ; P/N, rapport pulpe/noyau ; TH/MF, teneur en huile
en % de la matière fraiche ; TH/MS, teneur en huile en % de la matière sèche.

I TH/MS TH/MF % eau PFM P/N % pulpe


M
Chemlali 2004 A 45,95±0,39b 21,40±0,50b 46,29±0,59c 1,23±0,02a 4,23±0,03b 80,90±0,11a
Tataouine
2005 A 46,48±1,00c 21,05±1,25a 45,51±0,32b 1,33±0,10a 4,03±0,16a 80,90±0,11a
2006 A 41,05±0,44a 23,59±1,84c 42,53±1,76a 1,15±0,03a 4,23±0,43b 80,87±1,58a
B 45,78±2,44 26,45±3,98 39,65±0,40 1,19±0,02 4,17±0,42 80,67±1,31
c a c a a
Fakhari 2004 A 59,73±0,38 35,02±0,20 40,16±0,68 5,55±0,25 7,88±0,18 88,74±0,22a
Douirat
2005 A 57,64±0,68a 36,02±0,20b 39,65±2,40b 5,86±0,10b 8,69±0,11c 88,74±0,22a
2006 A 59,40±0,69b 39,09±1,05c 34,19±1,38a 5,50±0,35a 8,17±0,93b 86,09±1,11b
B 62,32±0,37 40,90±1,27 33,32±1,52 5,60±0,46 7,00±0,40 87,5±0,62

Zarrazi 2004 A 57,12±0,16b 32,30±0,41b 43,04±0,96c 3,37±0,14a 6,41±0,17a 86,51±0,30a


Douirat 2005 A 58,27±1,47c 30,65±1,16a 41,15±1,48b 3,24±0,03a 6,35±0,78a 86,51±0,30a
2006 A 53,48±1,02a 32,82±1,24c 38,63±1,59a 3,20±0,03a 6,44±0,28a 86,56±0,51a
B 56,76±2,49 34,82±2,40 36,70±1,50 3,38±0,14 6,34±1,00 86,39±2,09
Dhokar 2004 A 53,00±0,02b 27,79±0,49a 47,83±0,62b 1,17±0,03a 3,10±0,04a 75,64±0,23a
Douirat
2005 - - - - - -
a b a a a
2006 A 48,37±2,73 31,21±2,07 35,48±2,86 1,13±0,02 3,71±0,55 78,76±2,48a
a,b,c
Les moyennes suivies de la même lettre ne présentent pas de différences significatives (p<0,05) concernant
les différents compagnes d‘étude pour la même variété.

3.3 Le poids frais moyen des fruits et le pourcentage de pulpe


Les résultats relatifs au PFM des fruits et au pourcentage de pulpe de chaque variété cultivée sur le même sol et
ayant le même indice de maturité montrent que l‘année de récolte a une influence sur la taille des fruits et le
pourcentage de pulpe de chaque variété. Fakhari Douirat a montré une diminution du poids des fruits et du
pourcentage de pulpe pendant l‘année de récolte 2006 due au stress hydrique qui a sévi cette année là. Par contre,
les variétés restantes ne sont pas influencées par l‘effet de campagne, elles ont conservé le même poids et le
même pourcentage de pulpe. Les mêmes résultats ont été trouvés par Beltrán et al. (2004) qui ont travaillé sur
des variétés espagnoles. Le PFM et le pourcentage de pulpe ont montré une variabilité très importante selon le

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facteur génétique, ce qui a permis de classer les différentes variétés en trois groupes : le premier groupe est
formé par les variétés Chemlali Tataouine et Dhokar Douirat dont le PFM des fruits est inférieure à 2 g, elles
sont qualifiées de petites tailles, ces fruits sont peu charnus. Le deuxième groupe est formé par la variété Zarrazi
Douirat dont le PFM des fruits est compris entre 2 et 4 g donc il est qualifié de poids moyen. Le dernier groupe
est formé par la variété Fakhari Douirat dont le PFM est supérieur à 4 g donc il est qualifié de gros fruit. Les
fruits de Zarrazi Douirat et Fakhari Douirat sont charnus, ils ont un pourcentage de pulpe élevé.

3.5 Le rapport pulpe/noyau


Le rapport pulpe/noyau suit la même variation que le PFM et le pourcentage de pulpe. L‘effet de campagne a
une faible influence sur ce paramètre, par contre l‘effet génétique est très remarquable. En effet, une nette
variabilité est observée en passant d‘une variété à une autre (Tableau 1). Chemlali Tataouine et Dhokar Douirat,
dont le PFM et le pourcentage de pulpe les plus faibles, montrent également le rapport pulpe/noyau le plus faible
(4,16 et 3,41, respectivement) ce qui confirme bien que ces deux variétés sont à huile. Par contre, Zarrazi Douirat
et Fakhari Douirat ayant le PFM et le pourcentage de pulpe les plus élevés montrent le rapport pulpe/ noyau le
plus important (6,40 et 8,24, respectivement), ce qui permet de les considérer en tant que variétés à double
aptitude. L‘influence du facteur génétique sur le PFM a été très bien étudiée par plusieurs chercheurs (Rial &
Falqué, 2003) en raison de la grande importance de ce paramètre dans la caractérisation pomologique des fruits,
ce qui permet alors d‘avoir une idée sur la destination de la variété (à huile ou de table ou à double fin).

3.6 Teneur en eau


La teneur en eau des olives varie considérablement (p < 0,05) selon l‘année de récolte (Tableau 1). En effet, la
teneur en eau chez toutes les variétés est importante pour les deux années d‘étude 2004 et 2005 par comparaison
avec celle de l‘année 2006, ceci est dû à l‘accumulation importante de précipitation de ces deux années (156 et
166 mm, respectivement) (Figure 1) par comparaison avec celle de l‘année 2006 (111 mm). Une variabilité
significative est aussi observée pour la teneur en eau selon la variété. La teneur en eau la plus importante est
observée chez la variété Chemlali Tataouine (44,77 %) alors que la plus faible est notée chez la variété Fakhari
Douirat (38 %). Par ailleurs, la teneur en eau des olives varie selon l‘indice de maturité ; en effet, la teneur en
eau des fruits de toutes les variétés étudiées diminue d‘au moins 2% en passant de l‘IM A à l‘IM B (Tableau 1).
Cette observation est en accord avec celle trouvée par Beltrán et al. (2004). Cette analyse confirme le fait que
l‘humidité des fruits est influencée non seulement par le facteur génétique mais aussi par le stade de maturité et
les conditions environnementales dominantes, notamment la pluviosité et l‘irrigation. Ces constatations sont en
accord avec le travail de Beltrán et al. (2004).
3.7 Teneur en huile
Une différence significative est observée pour la teneur en huile exprimée en pourcentage de matière fraîche
selon l‘année de récolte (p < 0,05). Le tableau 1 montre que ce paramètre présente un pourcentage élevé en 2006
par comparaison avec 2004 et 2005 chez toutes les variétés étudiées, ceci peut être expliqué par la diminution
des précipitations pendant l‘année 2006, ce qui a favorisé la diminution de la teneur en eau dans le fruit et par
conséquent l‘augmentation de la teneur en huile exprimée en pourcentage de matière fraîche. Ces résultats sont
en accord avec ceux trouvés par Beltrán et al. (2004). Une différence significative est aussi observée pour la
teneur en huile exprimée en pourcentage de matière fraîche selon le facteur génétique. Par rapport à la matière
fraîche, Chemlali Tataouine présente le rendement en huile le plus faible (22,01 %), puisqu‘il présente la teneur
en eau la plus élevée alors que la variété Fakhari Douirat présente le rendement en huile le plus élevé (36,71 %).
La teneur en huile exprimée en pourcentage de matière fraîche, est très influencée par les conditions climatiques
qui affectent les résultats analytiques (Sánchez & Fernández, 1991). Donc pour éliminer l‘effet des conditions
climatiques sur le rendement en huile exprimé par rapport à la matière fraiche, il serai plus juste d‘examiner le
rendement en huile exprimé en pourcentage de matière sèche (Hermoso et al., 2001).
Le rendement en huile exprimé en pourcentage de matière sèche montre aussi une variation qui dépend de la
l‘année de récolte (p < 0,05) (Tableau 1). La teneur en huile par rapport à la matière sèche la plus faible est
observée chez toutes les variétés étudiées pendant l‘année 2006, un résultat semblable est observé dans les
conditions d‘un stress hydrique (Beltrán et al., 2004 . Une fluctuation dans le rendement en huile exprimé en
pourcentage de matière sèche est observée en fonction du facteur variétal (p < 0,05). Dans ces conditions pedo-
climatiques spéciales et selon la classification de Tous et Romero (1993), on peut dire qu‘à l‘exception de la
variété Chemlali Tataouine qui présente un rendement relativement élevé dépendant des conditions climatiques,
toutes les autres variétés étudiées sont à rendement très élevé en huile (> 50% par rapport à la matière sèche). En
ce qui concerne la teneur en huile selon l‘indice de maturité, on observe dans le tableau 1, chez toutes les
variétés étudiées, il y a une nette augmentation dans la teneur en huile en passant de l‘IM A à l‘IM B (Tableau
1).

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3.8 Analyse chimiomètrique relative aux paramètres agronomiques


Pour saisir l‘importance des paramètres agronomiques dans l‘analyse chimiométriques, une analyse en
composantes principales (ACP), basée sur les descripteurs pomologiques des fruits, a été réalisée
A B

Figure 2 : Analyse en composantes principales des données pomologiques des variétés étudiées
. Les valeurs propres obtenues par ACP indiquent que les deux composantes fournissent un bon sommaire des
données (94,4%). La première composante principale contribue à 86,61% de la variance totale, alors que la
deuxième composante principale contribue à 7,80 % de la variance totale. L‘analyse en composantes
principales (ACP) appliquées à ces critères agronomiques relatifs aux fruits a permis de classer les variétés en
quatre groupes. Chaque variété constitue un groupe indépendant. Le groupe Fakhari Douirat se distingue très
nettement des autres par le PFM, le pourcentage de pulpe, la teneur en huile et le rapport pulpe/noyau les plus
élevés. En revanche, le groupe formé par la variété Chemlali Tataouine présente le poids frais moyen, le
pourcentage de pulpe et le rapport pulpe/noyau les plus faibles. D‘autre part, le groupe représenté par la variété
Dhokar Douirat se distingue par une teneur en huile, un poids frais moyen, un pourcentage de pulpe et un rapport
pulpe/noyau moins important que ceux de Fakhari Douirat. D‘après ces résultats on peut conclure que les
variétés Fakhari Douirat et Zarrazi Douirat peuvent être considérées à double aptitude puisqu‘elles présentent
des PFMs et des pourcentages de pulpe élevés avec en plus des teneurs appréciables en huile (teneur en huile par
rapport à la matière sèche est élevée, elle est supérieure à 46%).

4. Conclusions
En conclusion cette étude nous à permis de mettre en évidence l‘influence du facteur climatique, génétique et de
l‘indice de maturité sur les paramètres agronomique du fruit d‘olive et sur la teneur en eau des variétés cultivé
dans une région très aride.
5. Acknowledgements
This work formed a part of a National Research Project. We thank the Ministry of High Education, Scientific
Research, and Technology for financial support.
6. References
Bellini E. 1993. Variabilité génétique et héritabilité de certains caractères chez des plants de semis d‘olivier issus
de croisement. Olivae, 49, 21–34.
Beltrán G, Del Río C, Sánchez S, Martínez L. 2004. Seasonal changes in olive fruit characteristics and oil
accumulation during ripening process. Journal of the Science of Food and Agriculture, 84, 1783–1790.
Floret C, Pontanier R. 1982. L‘aridité en Tunisie présaharienne. Trav. et Dot. de I‘ORSTOM, 150, p 544.
Hermoso M, Uceda M, Frías L, Beltrán G. 2001. Maduración, in El Cultivo del Olivo, 4th edn, Ed by Barranco,
D., Fern´andez-Escobar, R., & Rallo, L. MundiPrensa-Junta de Andalucía, Madrid, pp 153–169.
Rial D J, Falqué E. 2003. Characteristics of olive fruits and extra-virgin olive oils obtained from olive trees
growing in Appellation of Controlled Origin ‗Sierra Mágina‘. Journal of the Science of Food and Agriculture,
83, 912–919
Sánchez A H, Fernández M J. 1991. Correlación entre materia grasa, azucares reductores humedad en la pulpa
de aceitunas. Grasas Aceites, 42, 414–419.
Tous J, Romero A. 1993. Variedades del olivo, Ed., Fundacion la Caixo, 40p.
Trigui A, Msallem M, Olivier de Tunisie, Catalogue des variétés autochtones et types locaux, V1, IRESA,
Institut de l‘olivier, Tunisie, 2002.
Uceda M, Hermoso M. 1998. La calidad del aceite de oliva, en El cultivo del olivo 2ª ed., p. 546, Barranco y col.
(eds). Mundi-Prensa (Madrid) y Junta de Andalucía.
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Antioxidant activity and phenolic content of some tunisian variety of Pomegranate fruits
(Punica granatum)

Chiraz El Kar1, Jalloul BOUAJILA2, Ali FERCHICHI1


Laboratoire d‘Aridoculture et de Cultures Oasiennes, Institut des Régions Arides, Km 22.5 route du Jorf, 4119 Médenine, Tunisie.
1
2
Laboratoire de Synthèse et de Physicochimie de Molécules d'Intérêt Biologique, UMR CNRS 5068, Université Paul-Sabatier, 118 route de
Narbonne, F-31062 Toulouse, France.

Abstract:
The antioxidant activities and the amount of total phenolics and total phenolic contents of 22 variety of Pomegranate fruits
(Punica granatum) were evaluated using vitamin C equivalent antioxidant capacity (VCEAC) test and the Folin–Ciocalteu‘s
method, respectively.
A significant and linear correlation coefficient between the antioxidant activity and the total phenolic content was found. The
high correlation between antioxidant capacities and their total phenolic contents indicated that phenolic compounds were a
major contributor of antioxidant activity of these plants. It was found that the varieties Gabsi 4 (197,89 ± 20 mg VCE/g dm),
followed by the variety Gabsi 1 (78,89 ± 39 mg VCE/g dm) and the variety Gabsi 2 (74,11 ± 38 mg VCE/g dm), have the
highest antioxidant activity thus could be potential rich sources of natural antioxidants.
Keywords: Pomegranate; Juice; Phenolics; Flavonoids; Vitamin C equivalent antioxidant capacity (VCEAC)

1. Introduction
Pomegranate (Punica granatum L.) fruit is widely used in the food and process industries due to its
excellent nutritional and health value and as a raw material for the manufacture of secondary products
such as jellies, dyes, and cosmetics.
The red colour of the fruit and the seeds of the pomegranate is one of the most highly appreciated
features by the consumer "a priori" (Melgarejo, 1997), which is why fruits with this appearance have
a higher acceptance.
Anthocyanins are responsible for the red colour of the pomegranate seeds. In view of these potential
health benefits, there has been intensive research on natural antioxidants derived from plants. More
recently, some authors reported that anthocyanins decreased cadmium accumulation in liver and
kidney, the concentration of bilirubin and urea in blood serum, and aspartate aminotransferase and
alanine aminotransferase activities (Du and al., 1975; Kiventsov and Arendt, 1981; Gil and al., 1995 ;
Kowalczyk and al., 2003).
Phenolic compounds are important components of many fruits, vegetables, and beverages
contributing to their colour and sensory properties. Epidemiological studies have demonstrated that
the composition of phenol-rich food retards the progression of arteriosclerosis and reduces the
incidence of heart diseases by preventing the oxidative stress, that is, lipid peroxidation in arterial
macrophages and in lipoproteins (Aviram and al., 2004 ; Gil and al., 2000).
Phenolic compounds, such as flavonoids, phenolic acid, and tannins, are considered to be a major
contributor to the antioxidant activity in medicinal plants. These antioxidants also possess diverse
biological activities, such as anti-inflammatory, anti-carcinogenic and anti-atherosclerotic activities.
These activities may be related to their antioxidant activity (Chung and al., 1998).
The aims of the present study were to measure the antioxidant activity of 22 selected varieties of
Pomegranate (Punica granatum L.) locally grown pomegranate in Tunisia, using the radical-
scavenging antioxidant power assay (ABTS), to determine their total phenolic contents and to
investigate the relationship between phenolic content and antioxidant activity.

2. Materials and methods


2.1. Plant material and preparation of fruit extract
Twenty two pomegranate cultivars (Bellahi, Chelfi 2, Chelfi 3, Chelfi 4, Gabsi 1, Gabsi 2, Gabsi 3,
Gabsi 4, Gabsi 5, Garci 2, Jbeli 1, Kalai 1, Mezzi 2, Nebli 1, Rafrafi, Tounsi 1, Tounsi 2, Tounsi 3,
Tounsi 4, Zaghouani B and Zehri 3) were obtained from a plant collection located in Zerkine in
Tunisia.
Arils of fruits were hand-separated and frozen at -20 °C. Three replicates were maintained for each
analysis, each replicate composed of 22 pomegranate fruits.

2.2. Chemicals
All chemicals used were of analytical reagent grade. All reagents were purchased from Sigma,
Aldrich, Acros, Fluka (Saint-Quentin France).

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2.3. Determination of total phenolics


The total phenolics of each fruit extract were determined by the Folin-Ciocalteu method (1927). The
diluted aqueous solution of each extract (0.5 mL) was mixed with Folin Ciocalteu reagent (0.2 N, 2.5
mL). This mixture was allowed to stand at room temperature for 5 min and then sodium carbonate
solution (75 g/L in water, 2 mL) was added. After 1h of incubation, the absorbances were measured
at 765 nm against a water blank. A standard calibration curve was plotted using gallic acid (0-300
mg/L). The results were expressed as mg of gallic acid equivalents (GAE)/ g of dry mass.

2.4. Determination of total flavonoids


The total flavonoids were estimated according to the Dowd method as adapted by Arvouet-Grand et
al. (1994). A diluted methanolic solution (4 mL) of each plant extract was mixed with a solution (4
mL) of aluminium trichloride (AlCl3) in methanol (2 %). The absorbance was read at 415 nm after 15
min against a blank sample consisting of a methanol (4 mL) and plant extract (4 mL) without AlCl 3.
Quercetin was used as reference compound to produce the standard curve, and the results were
expressed as mg of quercetin equivalents (QE)/g of dry mass.

2.5. Determination of total antioxidant activity using ABTS radical scavenging capacity
assay
VCEAC test developed by Kim, Chun, et al. (2003) was used in this study. Total antioxidant
activities of the plants were determined by ABTS radicals scavenging capacity assay and were
expressed as mg vitamin C equivalent (VCE) per g dry weight.
The radical scavenging capacity of antioxidants for the ABTS (2,2‘-azinobis-3-ethylbenzothiazoline-
6-sulphonate) radical cation was determined as described by Re et al. (1999). ABTS·+was generated
by mixing a 7 mM of ABTS at pH 7.4 (5 mM NaH2PO4, 5 mM Na2HPO4 and 154 mM NaCl) with
2.5 mM potassium persulfate (final concentration) followed by storage in the dark at room
temperature for 16 h before use. The mixture was diluted with ethanol to give an absorbance of 0.70
± 0.02 units at 734 nm using spectrophotometer (HELIOS). For each sample, the diluted methanol
solution of the extract (100 μL) was allowed to react with fresh ABTS·+ solution (900 μL), and then
the absorbance was measured 6 min after initial mixing. Ascorbic acid was used as a standard and the
capacity of free radical scavenging was expressed by IC50 (mg/L) values calculated denote the
concentration required to scavenge 50% of ABTS radicals. All measurements were
performed in triplicate.

2.6. Statistical analysis


All data were expressed as means ± standard errors of triplicate measurements. The confidence limits
were set at P < 0.05. Standard deviations (SD) did not exceed 5% for the majority of the values
obtained. Correlation coefficients (R) to determine the relationship between chemical composition
and antioxidant or biological activities were calculated using MS Excel software (CORREL statistical
function).

3. Results
3.1. Total phenolics
Table 1 shows the total phenolics contents of 22 varieties of Tunisian pomegranate, which varied
between 4.0 to 44.5 mg GAE/g of juice. The highest total phenolic levels have been detected in the
varieties Zaghouani B and Tounsi 3, and the lowest in the varieties Garci 2 and Gabsi 4. It has been
noted that amount of total phenolic compounds in Tounsi varieties and Zaghouani B is higher then
the other varieties.

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Table 1 : Total phenolics, total flavonoid contents in 22 varieties of Tunisian pomegranate plants
(Punica granatum) and their total antioxidant activities quantified by VCEAC assay

Varieties of Tunisian Total phenolics Total flavonoids VCEAC


pomegranate plants (mg GAE/g dm) (mg QE /g dm) (mg VCE/g dm)
Bellahi 19.7 ± 0.7 0.531 ± 21 16,53 ± 8
Chelfi 2 9.8 ± 0.4 0.300 ± 14 39,74 ± 21
Chelfi 3 20.4 ± 0.6 0.202 ± 7 35,89 ± 22
Chelfi 4 10.8 ± 3 0.121 ± 5 26,21 ± 18
Gabsi 1 7.4 ± 0.3 0.322 ± 16 78,89 ± 39
Gabsi 2 11.8 ± 0.4 0.144 ± 5 74,11 ± 38
Gabsi 3 16.8 ± 0.5 0.495 ± 18 33,42 ± 24
Gabsi 4 4.9 ± 0.2 0.155 ± 6 197,89 ± 101
Gabsi 5 9.0 ± 0.4 0.231 ± 9 36,74 ± 20
Garci 2 4.0 ± 0.2 0.259 ± 8 56,47 ± 22
Jbeli 1 12.7 ± 0.4 0.655 ± 20 33,58 ± 21
Kalai 1 13.4 ± 0.6 1.067 ± 31 25,89 ± 17
Mezzi 2 17.0 ± 0.6 0.615 ± 28 38,21 ± 31
Nebli 1 12.0 ± 0.3 0.257 ± 7 70,63 ± 33
Rafrafi 8.3 ± 0.3 0.356 ± 8 42,53± 21
Tounsi 1 24.2 ± 0.8 0.681 ± 26 27,63 ± 19
Tounsi 2 15.8 ± 0.6 0.477 ± 11 51,42 ± 48
Tounsi 3 35.3 ± 1.1 0.360 ± 9 41,63 ± 37
Tounsi 4 26.4 ± 1.0 0.456 ± 12 44,53 ± 40
Zaghouani B 44.5 ± 1.8 0.205 ± 8 25,95 ± 15
Zehri 3 16.1 ± 0.7 0.384 ± 17 51,16 ± 32

3.2. Total flavonoids


We outline that the amount of flavonoids in the juice pomegrantes varies from 0.121 to 1.067 mg QE
/g of juice. The variety Kalai 1 exhibited the highest flavonoids concentration followed by the
varieties Tounsi, Jbeli 1 and Mezzi 2. The variety Chelfi 4 had the lowest flavonoids concentration
(Table 1).

3.3. Antioxidant activities


The antioxidant activity ranged from 16,53 ± 8 to 197,89 ± 20 mg VCE/g dm. Variety Gabsi 4 was
found to have the highest antioxidant activity (197,89 ± 20 mg VCE/g dm), followed by the variety
Gabsi 1 (78,89 ± 39 mg VCE/g dm) and the variety Gabsi 2 (74,11 ± 38 mg VCE/g dm). The variety
Bellahi had the lowest antioxidant activity (Table 1).

4. Discussion
4.1. Total phenolic content
The composition of pomegranate juice depends on cultivar type, environmental and postharvest
factors, and storage and processing factors (Gil and al., 2000 ; Melgarejo and al., 2000 ; Heshi and
al., 2001 ; Holcroft and al., 1998 ; Nanda and al., 2001 ; Ozkan, 2002).
The amount of total phenolic compounds in all tested plants was higher than some Chinese medicinal
plants (Chi-Chun and al., 2006) some Iranian plant such as flowers of Alcea kurdica, flowers of
Stachys lavandulifolium, root of Valeriana officinalis, leaves of Lavandula officinalis and leaves of
Melissa officinalis (Bouayed and al., 2007). We also mention here that an increase of the phenolic
metabolism in the plants may be related to the hard climate conditions (hot temperatures, high solar
exposure, dryness, short growing season). These results are also supported by Duman and al. (2009).
The inhibitory effect of phenolic compounds could be explained by adsorption to cell membranes,
interaction with enzymes, substrate and metal ion deprivation (Scalbert, 1991). These results

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confirmed the antibacterial potential of pomegranate and its use in traditional medicine (Mathabe and
al., 2005).

4.2. Antioxidant activities


The presence of different antioxidant components in the plant tissues makes it relatively hard to
quantify each antioxidant component separately. Therefore, in many studies, several intermediate
extractions are used to ensure a maximum extraction of the available antioxidants (Kähkönen and al.,
1999). The antioxidant activity of phenolics is mainly due to their redox properties which make them
act as reducing as agents, hydrogen donors, and singlet oxygen quenchers. They also may have a
metallic chelating potential (Rice-Evans and al., 1995). All plant extracts show antioxidant activities
proving their capacity to scavenge the ABTS˙+ radical cation.

4.3. Correlation between antioxidant capacity and total phenolic content


The correlation coefficient (R2) between the antioxidant capacities and the total phenolic contents of
22 varieties of pomegranate was determined.
The correlation coefficient between VCEAC and total phenolic contents of Tunisian pomegrante
varieties is R2 = 0.9206 (Fig. 1), whereas for the correlation between the total flavonoids and VCEAC
this coefficient is determined to be R2 = 0.8551 (Fig. 2). This result suggests that 85.51% of the
antioxidant capacity of Tunisian pomegrante varieties is due to the contribution of phenolic and
flavonoids compounds. Also, it can be concluded that the antioxidant activity of plant extracts; is not
the result of these compounds but may be also related to the presence of some individual active
phenolic compounds. Therefore, high phenolic content is an important factor in determining the
antioxidant capacities of these plants. The results were in agreement with the previous studies that the
phenolic compounds contribute significantly to the antioxidant capacities of the Chinese medicinal
plants (Cai and al., 2004; Tang and al., 2004).

200
180
160
VCEAC (mg/g)

140
120
100
80
60
40
20
0
0 20 40 60
Total phenolics (mg GAE/g dm)

Fig. 1. Positive correlation between total


phenolics and VCEAC for 22 varieties of
tunisian pomegranate.

200
180
160
VCEAC (mg/g)

140 R2 = 0,8551
120
100
80
60
40
20
0
0 0,5 1 1,5
Total flavonoids (mg QE/g dm)

Fig.2. Positive correlation between total


flavonoids and VCEAC for 22 varieties of
tunisian pomegranate.
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5. Conclusions
In conclusion, the amount of phenolics, flavonoids and related total antioxidant activity of 22 varieties of
tunisian pomegranate were evaluated. It was found that the varieties Gabsi 4, Gabsi 1 and the variety
Gabsi 2 showed the highest antioxidant capacities, which are valuable sources of natural antioxidants,
both for preparation of crude extracts and for further isolation and purification of antioxidant
components.
A significant relationship between the antioxidant capacities and total phenolic contents were found,
indicating phenolic compounds are the major contributor of antioxidant capacities of these plants.

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Dosage de vitamine C, des polyphénols et estimation de l’activité anti-oxydante chez


quelques cultivars locaux de melon (Cucumis melo L)

Laarayedh Leila1*, Laamari Rim1, Elbekey Mokhtar1, Lachiheb Belgacem1, Ben Yahia Leila1, Ali Ferchichi1.
1 : Laboratoires d‘Aridoculture et Cultures Oasiennes, Institut des Régions Arides Médenine
*: laarleila@yahoo.fr

Abstract :
In order to study the physicochemical variability of melon, a proportioning of the vitamin C, polyphenols and an estimate of the antioxidant
activity were carried. The determination of the vitamin C was performed by high performance liquid chromatography (HPLC), polyphenols and
antioxidant capacity of melon were analyzed by spectrophotometer. Results showed that all local melon cultivars content different levels of
vitamin C (for 6.7 mg/100g to 71.38 mg/100g) and polyphenol (ranging between 7.71 and 14.49 mg EGA/100g EGA/100g mg). This different
cultivar studied has an antioxidant activity more or less important. Analysis of variance, according to variations in chemical element between
cultivars, was assured with SPSS 12.0. Analysis of variance confirmed significant differences (p < 0:05) between the different cultivar for every
parameter as well as Duncan's test allowed classification of cultivars in an important number of groups that reach up 16 for the vitamin and the
antioxidant activity.
Keywords: antioxidant activity, melon (Cucumis melo L), physico-chemical variability, polyphenols, vitamin C.

Résumé :
Afin d'étudier la variabilité physico-chimique de melon, un dosage de la vitamine C, des polyphénols et une estimation de l‘activité anti-oxydante
ont été effectués. La détermination de la vitamine C a été effectuée par chromatographie liquide à haute performance (HPLC), les polyphénols et
la capacité anti-oxydante de melon ont été analysés par spectrophotomètre. Les analyses faites montrent que tous les cultivars locaux de melon ont
des teneurs différentes en vitamine C (allant de 6.7 mg/100g à 71,38 mg/100g) et en polyphénols (comprises entre 7,71 mg EGA/100g et 14,49
mg EGA/100g). Ces différents cultivars étudiés possèdent une activité anti-oxydante plus au moins importante. L'analyse de la variance ANOVA
est réalisée grâce au logiciel SPSS1. Elle a montré une différence significative (probabilité<0,05) entre tous les cultivars étudiés aussi bien que le
test de Duncan a permis la classification des cultivars en un nombre important de groupes pouvant atteindre 16 groupes pour la vitamine C et
l‘activité anti-oxydante.
Mots clés : activité anti-oxydante, melon (Cucumis melo L), polyphénols, variabilité physico-chimique, vitamine C.

1. Introduction
Les melons comestibles (Cucumis melo L) constituent des cultures importantes dans les régions tropicales et sub-
tropicales. Ils sont également cultivés de façon intense dans les régions tempérées (Asie, Chine, Turquie, Iran et
Pakistan) et ceci grâce à leurs adaptations à différents types de climat et de sol (Evangelia C et al., 2005). Les fruits
sont consommés dans la période d'été et sont populaires parce que leur pulpe est très rafraîchissante et douce, avec
un arôme plaisant (Villanueva et al., 2004). Le melon (C. melo) est considéré comme l'espèce la plus diversifiée dans
le genre Cucumis. Cette variabilité est observée au niveau des caractères de fruit, dont la taille, la couleur et le goût
du fruit (Jeffrey, 1980 ; Mallick et Masui, 1986 ; Confits et Robbinson, 1995). Ainsi, la consommation des légumes
et des fruits tel que le melon est associée à un risque abaissé des maladies de cancer, de diabète, cardiovasculaires et
neurologiques (Del Caro et al., 2004 ; Kaur & Kapoor, 2001). Cette protection est due à la présence des constituants
antioxydants dans les fruits et les légumes tels que les vitamines et les composés phénoliques.

2. Matériel et méthodes
Vingt six cultivars dont vingt quatre cultivars de melon locaux collectés à partir de différentes régions de la Tunisie
et deux cultivars de commerce (Jaune canari et Lonani) ont fait l‘objet de cette étude. La désignation de différents
cultivars de melons étudiés et leurs origines sont mentionnées dans le tableau 1. Aussitôt après la cueillette, vingt six
échantillons de melon frais de chaque cultivar sont broyés au moyen d‘un mixeur et réduits en jus à partir de lequel
les prises d‘essais sont effectuées. Les jus obtenus sont conservés au congélateur afin d‘être utilisés ultérieurement
pour les analyses.

2.1. Analyse de la vitamine C par HPLC


La vitamine C est extraite à partir de 20g de broyat de melon par une solution d‘acide orthophosphorique (1%). Les
extraits ainsi obtenus sont homogénéisés pendant 1 min à une vitesse maximale. Après centrifugation à 8000 tours
pendant 20 min à 20°C, l‘extrait est filtré tout d‘abord par un papier filtre et ensuite à travers un filtre micropore de
0,45µm. Seulement 20 µl de filtrat est injecté dans l‘injecteur à boucle.

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2.2. Analyse des polyphénols par spectrophotomètre


Le dosage des polyphénols a été effectué suivant la méthode décrite par Häkkinen et al, (1998; 1999 a, b). Une
détermination globale par spectrophotomètre, est effectuée avec le réactif Folin-Ciocalteu.

2.2.1. Extraction
25ml de méthanol est ajouté à 5g du melon sec dans un flacon (100ml). L'acide ascorbique (80mg) a été dissout dans
15ml d'eau distillée et ajouté au flacon. Ensuite, l'acide chlorhydrique (10ml; 6M) est ajouté au mélange. Les flacons
sont bien agités et mis à l'obscurité. Après 16h, l'extrait est filtré sur du papier Whatman et prêt pour le dosage. Les
solutions sont conservées au congélateur (-20°C) pour effectuer ultérieurement le profil phénolique.

2.2.2. Dosage par Folin-Ciocalteu


Pour le dosage des phénols totaux, la méthode consiste à prendre un volume de 0,1 ml de l'extrait la veille, laisser 16
h à l'obscurité puis filtrer et prélever dans une fiole jaugée de 10 ml. L'extrait est dilué avec 0,1 ml d'eau distillée. Un
volume de 0,5ml du réactif Folin-Ciocalteu est ajouté. Après 3min, un volume de 4ml de Na 2CO3 (1M) est versé sur
la solution et de l'eau distillée est ajoutée jusqu'au trait de jauge. Les tubes sont ensuite placés à l'obscurité. Pour la
mesure au spectrophotomètre, un blanc est préparé avec 0,5ml du réactif de Folin-Ciocalteu et 4ml de Na2CO3 (1M).
La lecture se fait par spectrophotométrie à 765 nm.

2.3. Estimation de l’activité anti-radicalaire DPPH


La capacité anti-oxydante de melon a été étudiée par la détermination de l'effet de balayage de radical libre sur le
radical 1,1-diphenyl-2-picrylhydrazyl (DPPH), selon le procédé décrit par Elez-Marti'nez et Marti'n- Belloso (2007).
Des échantillons de fruit ont été centrifugés à 9000 tours par minute (rpm) pendant 15 minutes à 4°C et filtrés à l'aide
d'un papier Whatman. Des volumes de 0.01 ml du surnageant ont été mélangés à 3.9 ml de (DPPH + méthanol) de
0.025 g/l et à 0.090 ml d'eau distillée. L'homogénat a été agité vigoureusement et maintenu dans l'obscurité pendant
30 minutes. L'absorption des échantillons a été mesurée avec un spectrophotomètre à 515 nm contre un blanc de
méthanol sans DPPH. Les résultats ont été exprimés comme diminution de pourcentage en ce qui concerne la valeur
d'absorption d'une solution de la référence DPPH. (G. Oms-Oliu et al., 2008).

Tableau 1. Désignation de différents cultivars de melons étudiés et leurs origines.

Numéro de cultivar Code de cultivar Lieu de collecte Gouvernorat

1 M 3. Lbness Elgataya Kébili


2 M5 Lsteftimi Kébili
3 M 6. Hniche Kébili
4 M9 Elrabta Kébili
5 M 15 Elrabta Kébili
6 M 16 Elrabta Kébili
7 M 17 Elrabta Kébili
8 M 18 Elmenchia, Souk Elahed Kébili
9 M 19 Elmenchia, Souk Elahed Kébili
10 M 20 Rabta Kébili
11 M 24. Dgache Tozeur
12 M 26 Elmenchia, Souk Elahed Kébili
13 M 29 Rogba Tataouine
14 M 31 Ferche Tataouine
15 M 35 Gabès Gabès

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15-16-17/12/2009

16 M50 Eljazira souk Elahed Kébili


17 M58 Ganouche Gabès
18 M61 Bir Amir Tataouine
19 M97 Oum Elsoumaa souk Elahed Kébili
20 M116 Azmour Dar Alouch Nabeul
21 M120 Galeet Elandalouss Bizerte
22 M122 Gar Elmelh Bizerte
23 M125 Hammet Tozeur Tozeur
24 M135 Elrabta Kébili
25 Lob Lobnani
26 J.C Jaune canari

3. Résultats
L'analyse de la variance ANOVA est réalisée grâce au logiciel SPSS1. Elle a montré une différence significative
(probabilité<0,05) entre tous les jus étudiés, en fonction des paramètres étudiés (tableau 2).

Tableau 2. Analyse de la variance pour les différents paramètres physico-chimiques des jus des cultivars de melon
étudiés.
Minimum Maximum Ecart-type Test F Degré de
Paramètre signification
Vit amine C (mg/100g) 6,10 72,33 18,61 770,178 0,000
Polyphénols 6,8 15,37 1,53 9,29 0,000
(mg EGA/100g)
Activité Anti-oxydante 2,54 19,20 4,32 277,42 0,000
(%inhibition)

3.1. Teneur des jus de melon en vitamine C


Le test de Duncan met en évidence une variabilité importante entre les différents cultivars de melon étudiés. Il
permet de distinguer seize classes des cultivars. Les cultivars de classe (a) se caractérisent par les faibles teneurs en
vitamine C par rapport aux autres cultivars. Cette classe renferme les cultivars M6, M17, M58 et M135 avec des
teneurs comprises entre 6,7 et 8,6 mg/100g. Alors que les cultivars de classe (p) possèdent la teneur la plus élevée en
vitamine C et elle renferme le cultivar M125 avec une teneur égale à 71,36 mg/100g (figure 1).

3.2. Teneur des jus en polyphénols


La teneur en polyphénols est de haute variabilité selon le test de Duncan, treize groupes distincts sont révélés. Le
cultivar M18 du groupe a possède la teneur la plus faible (7,719 mg EGA/100g), alors que le cultivar M6 du groupe
m a la teneur la plus élevée en polyphénols (14,49 mg EGA/100g). En comparent les valeurs des polyphénols chez
les différents cultivars locaux par rapport à celles de deux cultivars introduits étudiés, on remarque que, les valeurs
sont proches sauf pour les trois cultivars M18, M35 et M120 dont les valeurs sont inférieures et qui oscillent entre
7,717 mg EGA/100g et 8,946 mg EGA/100g (figure 2).

3.3. Estimation de l’activité anti-oxydante des jus de melon


L‘activité anti-oxydante est de haute variabilité selon le test de Duncan, seize classes distinctes sont observées
dont la classe a, qui renferme le cultivar M35, ayant le pourcentage d‘inhibition le plus faible ne dépassant pas 2,67
% et la classe p, composée de deux cultivars M29 et M125, possède le % d‘inhibition le plus élevé dont les valeurs
sont respectivement 18,79 et 18,94 (figure 3).

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Teneur en vitamine C
80 p o
o n
Vit C(mg/100g)
m
60
k l m
i k i j j
h g
40 d e f e
c
a b a b
20
a a
0

Lob
M3
M5
M6
M9
M 15
M 16
M 17
M 18
M 19
M 20
M 24
M 26
M 29
M 31
M 35
M 50
M 58
M 61
M 97
M 116
M 120
M 122
M 125
M 135

J.C
cultivars

Figure 1. Teneur en vitamine C des différents jus de cultivars de melon étudiés.


Les lettres a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o et p indiquent les groupes homogènes. Les valeurs suivies par les
mêmes lettres ne sont pas statistiquement différents (Test de Duncan α = 0.05).
Teneur en polyphénols

20
m
Polyphénols (mg

15 i h k l k k h j g g
g g d h e g j h
h c g f
EGA/100g)

b
10 a a

0
M3
M5
M6
M9
M 15
M 16
M 17
M 18
M 19
M 20
M 24
M 26
M 29
M 31
M 35
M 50
M 58
M 61
M 97
M 116
M 120
M 122
M 125
M 135
Lob
J.C
Cultivars

Figure 2. Valeurs de polyphénols des jus de cultivars de melon étudiés.


Les lettres a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, et m indiquent les groupes homogènes. Les valeurs suivies par les mêmes
lettres ne sont pas statistiquement différents (Test de Duncan α = 0.05).

Activité antioxydante:% inhibition


Activité antioxydante:%

25 p p
o
20 n n
inhibition

l k k m
15 j j j
h i f g i d
d d e e
10 b c
b a
5
0
M9
M3
M5
M6

M 15
M 16
M 17
M 18
M 19
M 20
M 24
M 26
M 29
M 31
M 35
M 50
M 58
M 61
M 97
M 116
M 120
M 122
M 125
M 135
Lob
J.C

Cultivars

Figure 3. Estimation de l‘activité anti-oxydante des jus de cultivars de melon étudiés.


Les lettres a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o et p indiquent les groupes homogènes. Les valeurs suivies par les
mêmes lettres ne sont pas statistiquement différents (Test de Duncan α = 0.05).

4. Discussions
4.1. Variabilité au niveau de la teneur en vitamine C
Les valeurs de vitamine C des cultivars du melon étudiés oscillent entre 6,7 et 71,36 mg/100g. Cette dernière valeur
de vitamine C est supérieure à celle obtenue par (Li, Yao, Yang, & Li, 2006; Moreiras, Carvajal, Cabrera, &
Cuadrado, 2001) où la valeur moyenne du melon est comprise entre 25 et 42 mg/100g. Ainsi, les trois cultivars M9,
M16 et M18 ont des teneurs en vitamine C semblables à celles de melon de cultivar espagnol ‗Piel de Sapo‘ étudié

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par Oms-Oliu et al. (2008) et dont les valeurs oscillent entre 41,7 et 48,7 mg/100g. En outre, les teneurs en vitamine
C des trois cultivars M6, M58 et M135 sont très faibles par rapport aux autres. Cette diminution de la teneur est en
relation directe avec la durée de stockage. En effet, l‘étude faite par Evangelia et al. (2005) montre que la teneur en
vitamine C du melon n'a pas été affectée par la greffe et la fumée de sol mais elle a été, considérablement, affectée
par la durée de stockage. Ainsi, Hussein et al. (2000) et Gil-Izquierdo et al. (2001) ont montré que la diminution du
contenu de vitamine C après le stockage des fruits et des légumes est attribuée à la dégradation d'acide ascorbique
due à l'oxydation qui peut se produire en présence des catalyseurs et des enzymes d'oxydation (Lee et al., 2000 ;
Sanchez-Mata et al., 2002). Cependant, d‘autres résultats, trouvés par Wolbang et al. (2008), prouvent que la variété
peut également être un facteur de contribution dans la conservation de vitamine C.

4.2. Variabilité au niveau de la teneur en polyphénols


Des études faites par Oms-Oliu et al. (2008) montrent que les valeurs des polyphénols du cultivar Piel de Sapo
oscillent entre 14 et 23 mg EGA/100g durant 14 jours à 4°C. Ces teneurs sont supérieures à celles de la plupart des
cultivars étudiés. Ces résultats prouvent que les deux paramètres teneur en polyphénols et durée du stockage sont
proportionnels. En effet, l'accumulation des composés phénoliques dans les melons peut être favorisée par l‘activité
de phénylalanine ammonium-lyase (EC 4.3.1.5) (PAL). Ainsi, Pusch-mann et al., (2007) ont observé une
augmentation de l'activité de PAL pendant le stockage des carottes et des fruits non enduits sous l‘effet du divers
stress. En effet, La consommation des légumes et des fruits est associée à un risque abaissé du cancer, du diabète et
des maladies cardiovasculaires et neurologiques (Del Caro et al., 2004 ; Kaur & Kapoor, 2001). Cette protection est
due à la présence, dans les fruits et les légumes, des constituants antioxydants tels que les vitamines et les composés
phénoliques. Leurs propriétés biologiques résultent de leur capacité de diminuer les dommages oxydants et
séquestrer les dérivés réactifs de l‘oxygène (ROS), qui pourrait lancer une cascade des réactions qui ont pour
conséquence la production de l'hydroxyle radical et toute autre espèce destructive telle que les peroxydes des lipides
(Lurie, 2003).

4.3. Variabilité au niveau de l’activité anti-oxydante


Les pourcentages d‘inhibition des différents cultivars sont compris entre 2,67 % et 18,79 %. Ce dernier pourcentage
est supérieur, d‘une part, à ceux trouvés chez les deux cultivars Lob et J.C dont les valeurs sont égales
respectivement 11 et 12,5 %, et d‘autre part à celui du cultivar Piel de Sapo étudié par Oms-Oliu et al. (2008) où sa
valeur ne dépasse pas 14 %. En effet, Les résultats trouvés par (Oms-Oliu et al. (2008) ; Reyes et Cisneros-Zevallos,
2003) montrent que l‘augmentation du taux des polyphénols et de l‘acide ascorbique contribue à l‘élévation de
l‘activité anti-oxydante et vis versa.

Remerciements
Ce travail entre dans le cadre d‘un projet national financé par le Ministère de l'Agriculture et des Ressources
hydrauliques, réalisé à l‘Institut des Régions Arides (IRA) et sous la direction de professeur Ali Ferchichi (chef
laboratoire d'Aridocultures et de Cultures Oasiennes).

5. Références
Périodiques
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Date palm fruit in Tunisia: Chemical screening and analysis of phenolic acids and
carotenoids by Thin-Layer Chromatography

Emna Béhija Saafi1, Amira El Arem1, Omar Mahmoud2, Ali Ferchichi3, Mohamed Hammami1, Lotfi Achour1,4*
1: Biochemistry Laboratory, UR ―Human Nutrition and Metabolic Disorder‖, Faculty of
Medecine, Monastir, Tunisia. 2: Department of Vegetable Biology, Faculty of Pharmacy, Monastir, Tunisia.
3: Arid and Oases Cropping Laboratory, arid Area Institute Mednine Tunisia.
4: Higher Institute of Biotechnology, Monastir, Tunisia
*Corresponding author: Lotfi Achour, Institut Supérieur de Biotechnologie, Tahar Hadded Avenue, BP 74, 5019, Monastir, Tunisia. Fax: 216 73
465404.
E-mail: lotfiachour@yahoo.fr

Abstract:
The fruit of date palm (Phoenix dactylifera L.) is an important component of the diet in the Middle East and North Africa, as well as some parts of
Central and South America. This preliminary study has been carried out to check up the different chemical groups present in four date palm
varieties (Deglet Nour, Khouet Kenta, Kentichi and Allig) grown in Tunisia at terminal ripening stage. The study has been also conducted to
determine the phenolic acids and the carotenoid profiles by thin layer chromatography (TLC). Date varieties were found to be rich in different
compounds having beneficial effects on health such as iridoids, tannins, saponisids, coumarins and flavonoïds, besides phenolic acids and
carotenoids. Thin layer chromatographic analysis showed that date varieties contained several phenolic acids. The caffeic, vanillic, syringic, gallic,
o and p-coumaric, ferulic and the p-hydroxybenzoic acid constitute the major acids present in most of these varieties. Results demonstrated also,
that all date varieties contained carotenoids pigments, in which β-carotene is the major carotenoid revealed by thin layer chromatography. Thus,
results of this study suggest that date palm fruit may serve as a good source of different active compounds and could potentially prevent many
diseases. Phenolic acids and carotenoids represent the major antioxidants components.
Keywords: Carotenoids; Chemical screening; Date palm fruit; Phenolic acids; TLC

Résumé : Les dattes en Tunisie: Screening chimique et profils en acides phénols et en caroténoïdes par
Chromatographie sur Couche Mince
Le fruit du palmier dattier (Phoenix dactylifera L.) est un aliment très important dans les pays de Moyen Orient et de l‘Afrique de Nord ainsi que
dans quelques pays de l‘Amérique de Centre et de Sud. Cette étude préliminaire a pour objectif de rechercher les différents groupes chimiques
présents dans quatre variétés de dattes tunisiennes matures (Deglet Nour, Khouet Kenta, Kentichi et Allig). Ce travail a été aussi conduit pour
déterminer les profils en acides phénols et en caroténoïdes par chromatographie sur couche mince (CCM). Les résultats ont montré que les dattes
constituent une véritable source en différents composés bénéfiques pour la santé tels que les iridoides, tannins, saponosides, les coumarines, et les
flavonoïdes en plus des acides phénols et des caroténoïdes. L‘analyse par CCM a montré que les variétés de dattes étudiées contiennent plusieurs
acides phénoliques à savoir l‘acide caféique, vanillique, syringique, gallique, o et p-coumarique, férulique et p-hydroxybenzoique qui sont
majoritaires. Les résultats ont montré aussi que toutes les variétés étudiées contiennent les caroténoïdes, où le β-carotène est le majeur pigment
révélé par CCM. Les résultats de cette étude suggèrent que les dattes peuvent servir comme une bonne source de différents composés
biologiquement actifs qui pourrant prévenir plusieurs maladies. Les acides phénols et les caroténoïdes représentent les majeurs antioxydants
présents dans les dattes.
Mots clés: Acides phénols; Caroténoïdes; CCM; Le fruit du palmier dattier; Screening chimique

1. Introduction
Date palm fruit (Phoenix dactylifera L.) is an important component of the diet in the Middle East and
North Africa, as well as in some parts of Central and South America. In Tunisian oases, over than 250
cultivars have been inspected, where more than 10% of Tunisian people depend on date-palm culture
(Rhouma, 1994). Production of date in Tunisia has increased from 46.800 T in 1981 to 131.200 T in
2007. Which 62.5% were represented by Deglet Nour variety and 37.5% were represented by common
date varieties (GIF, 2007). The average per capita consumption of fresh dates oscillates between 3 and 6
kg per year and date fruits are consumed frequently in Ranadan Month before eating. Date exportation,
which reached approximately 187 million Dinar in 2007, occupies the first rank of international date
exportation (GIF, 2008).
The nutritional and biochemical characteristics of date fruits were reported by many studies (Sawaya et
al., 1982; Sawaya et al., 1983; Reynes et al., 1994; Ahmed et al., 1995; Al-Hotti et al., 1995; Al-Shahib
and Marshall, 2003; Al-Farsi et al., 2005; Saafi et al., 2008. Dates are rich in certain nutrients and
provide a good source of rapid energy due to their high carbohydrate content (77–84%) (Al-Farsi et al.,
2005). Most of the carbohydrate in dates are in the form of reduced sugar; fructose and glucose (68.4–
76.2%), which are easily absorbed by the human body (Ismail et al., 2006). Moreover date fruit are a

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good source of dietary fibre (6.26–8.44%), and ash (1.49–1.79%), but poor in protein (1.47–1.68%), and
fat (0.52–1.41%) (Al-Farsi et al., 2005).
Dates could have an important all-round role to play in dietary health. There is every possibility that they
contain other components that may have useful functional properties.
The aim of this study is to investigate the different chemical groups that can be present and to describe
the phenolic acid and carotenoid profiles of four varieties of Tunisian date fruits at Tamr stage.

2. Materials and methods


2.1. Date samples
Four different date palm fruit varieties were procured from the Southern region of Tunisia, at the
beginning of the 2006 harvest season. The varieties Deglet Nour, Khouet Kenta and Allig were procured
from the Kebili region, while the Kentichi variety was obtained from the Tozeur region. Ripe fruits of
uniform size, free of physical damage and injury from insects and fungal infection, were selected and
used for all experiments. Upon arrival at the laboratory, the samples (100-150g portions) were packed in
polyethylene bags, sealed, and stored at -20°C until analysed.

2.2. Chemicals and reagents


All chemicals and solvents; HCl, methanol, acetic anhydrous, H2SO4, ethanol, acetone, sodium
carbonate, calcium carbonate, petroleum ether, Baljet reagent, chloroform were purchased from Sigma
Aldrich Co. Ltd (St. Louis. France)

2.3. Standards
Caffeic acid (C-0625), p-coumaric acid (C-9008), ferulic acid (F-3500), gallic acid (G-8647), p-
hydroxybenzoic acid (H-5376) syringique acid (S-6881), o-coumarique acid, and β-carotene were
purchased from Sigma Chemical Co. (St. Louis, MO). Vanillique acid (H3-6001) was purchased from
Aldrich. All these standards were dissolved in methanol except for β-carotene that was dissolved in
sunflower oil.

2.4. Chemical Screening


It was a whole of specific chemical reactions which consists to identify the principal chemical groups
present in the fruit of date palm (Phoenix dactylifera L.).

2.4.1. Flavonoids
Two grams of sample were extracted in 5ml methanol. After boiling and filtration, 1ml HCl 20% and
some bits of magnesium were added. After release of hydrogen by the reduction of flavonoids to
anthocyans, we obtain a characteristic coloration accorded to specific structure of flavonoids (Ghedira,
1995).

2.4.2. Anthocyanins
Anthocyanins were described according to the pH-differential method on an aqueous extract (pH=7) of
the sample (Paris and Moyse, 1971 and 1976).

2.4.3. Coumarins
Two grams of sample were introduced into a test tube with 5 ml ethanol 70%. After boiling and filtration,
NaOH solution 1/5 was added drop by drop. Presence of coumarins is revealed by the observation of
fluorescence under UV (Paris and Moyse, 1971 and 1976).

2.4.4. Iridoids
Iridoids compounds were extracted according to the method previously described by Paris and Moyse
(1971 and 1976), which consists of an acidic hydrolysis reaction. Appearances of blue or dark blue
precipitation indicate the presence of these iridoids.

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2.4.5. Tannins
Tannins compounds (catechic and gallic) were extracted according to the method previously described by
Paris and Moyse (1971 and 1976), which consists of coloured reaction by ferric perchloride. Appearances
of blue green coloration indicate the presence of tannins.

2.4.6. Sterols
To implement sterols, we proceed by the reaction of Lieberman-Buchard. Two grams of sample and 3ml
chloroform are ported to boiling. In the end of filtration, 0.4 ml acetic anhydrous was added to 1/5 of the
filtrate volume and then 2 to 3 drops of H2SO4 were added. The presence of sterols is proven by the
appearance of blue then violet and then green coloration (Paris and Moyse, 1971 and 1976).

2.4.7. Cardiotonics heterosids


Two grams of sample were crushed and macerated in alcohol 70% during 24 hours. After defecation with
lead acetate solution 5%, centrifugation and dry concentration, the filtrate was recovered by methanol. A
specific reaction of cardiotonics heterosids was carried out by the addition to 1 ml of dye, 0.5 ml Baljet
reagent and 4 drops of NaOH 1M solution diluted to 1/5. The presence of cardiotonics heterosids is
distinguished by a developed red crimson coloration (Paris et Moyse, 1976 a et b).

2.4.8. Saponosids
Two grams of sample were put into test tube in the presence of 5 ml distilled water. The tube was then
maintained to a moderate boiling for 15 minutes with energetic agitation. Presence of saponosids were
revealed with the persistence of foam (Paris and Moyse, 1971 and 1976).

2.4.9. Carotenoids
Two grams of each sample were ground with a mortar and pestle with 10 ml acetone for 20 minutes in
presence of sand, sodium and calcium carbonate to soften the cell well, then filtered through filter paper.
Discoloration with acetone (until total exhaustion of pigments) was carried out and an extraction
fluid/fluid was preceded by the use of acetone/petroleum ether (v/v). The acetonic phase obtained is then
concentrated by rotary evaporator. The presence of carotenoids is proven by the observation of an orange
fluorescence under UV (Gross, 1991).

2.4.10. Phenolic acids


Two grams of sample were extracted for 15-20 minutes with 5 ml distilled water. The extract was filtered
and the revelation was carried out using some drops of iron perchloride. Presence of phenolic acids will
be confirmed by the appearance of blue green coloration (Paris and Moyse, 1971 and 1976).

2.5. Thin layer chromatographic analysis of carotenoids and phenolic acids


2.5.1. Thin layer chromatographic analysis of carotenoids
The acetonic phase previously obtained was analyzed by Thin Layer Chromatography on silica plate.
Acetone/petroleum ether/toluene (1:1:3) was the solvent of development. Migration profiles were
compared with that of standard β-carotene. The revelation was made under UV light by comparing its Rf
value with that carotenoids standards (Gross, 1991).

2.5.2. Thin layer chromatographic analysis of phenolic acids


2.5.2.1. Extraction
Two grams of crushed sample were soaked in 10 ml HCl 2N, pH 2. At the end of incubation, filtration
was carried out. Samples were extracted two times with ethyl ether by vortexing for 5 minutes. The
organic phase was used for the extraction of free phenolic acids with aqueous solution of NaHCO 3 5%,
whereas the aqueous phase was used for the extraction of combined phenolic acids (Regnault-Roger et
al., 1987).

2.5.2.2. Thin layer chromatographic analysis


Thin Layer Chromatography was used for the identification of phenolic acids compounds and the
chloroform-methanol (70/30) was the solvent of development. Migration profiles were compared with
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those of standards; gallic acid, vanillic acid, p-hydroxybenzoic acid, ferulic acid, caffeic acid, syringic
acid and o- and p-coumaric acid. The revelation was made under UV at 366 nm by comparing its Rf
value with that of phenolic standards (Regnault-Roger et al., 1987).

2.6. Statistical methods


All analytical methods were performed at least in triplicate.

3. Results and discussions


3.1. Chemical screening
The chemical screening showed that the studied date varieties enclose seven chemical compounds with
physiological and nutritional effect such as iridoids, coumarins, tannins, saponosids, phenolic acids,
flavonoids and carotenoids. Furthermore these compounds are antihepatotoxic, anti-allergic, antioxidant,
anti-inflammatory, antiviral, antitumor, anti-cancer and anti-spasmodic factors. Whereas, the varieties are
deprived of components for harmful purpose such as, sterols and cardiotonics heterosids. Several studies
showed that the phenolic acids, flavonoids and carotenoids have a very important antioxidant activity.
Anthocyanins were missed in all analyzed dates varieties (Table 1). Al-Farsi et al., (2005), found a low
quantity of anthocyanins in fresh Omani dates. However, the date varieties used in this study were
different from those used by Al-Farsi et al., (2005). Difference between these results could be due to two
causes; firstly, the difference which exists between the varieties as well as the variation of the climatic
and edaphic conditions between the areas of culture. Secondly, the sensibility of the anthocyanins during
storage when they can be degraded (Wrolstad, 2004).

Table 1: Chemical screening of various chemical groups present in four Tunisian date varieties
Chemical group Deglet Nour Khouet kenta Kentichi Allig
Phenolic acids + + + +
Flavonoids + + + +
Anthocyanins - - - -
Carotenoids + + + +
Coumarins + + + +
Iridoids + + + +
Tannins + + + +
(catechic, gallic)
Sterols - - - -
Cardiotonics - - - -
heterosids
Saponosids - + + +

The signs (+) or (–) indicate the presence or the absence of each chemical group

3.2. Analyses of phenolic acids by thin layer chromatography


The content of free and combined phenolic acids in four native fresh date varieties is listed in Table 2. A
total of eight phenolic acids were detected, of which four consisted of hydroxylated derivatives of
benzoic acid such as gallic acid, p-hydroxybenzoic acid, vanillic acid and syringic acid, and four were
cinnamic acid derivatives such as caffeic acid, o and p-coumaric acid and ferulic acid.

Table 2: Results of Thin layer chromatographic analysis of phenolic acids compounds in four
Tunisian date varieties
Chemical group Deglet Khouet Kenta Kentichi Allig
Nour
Caffeic acid + + + +
Vannilic acid - + + -
Syringic acid + + - +
Gallic acid + + + +

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p-coumaric acid + + - -
o –coumaric acid + + + -
Ferulic acid + + + +
p-hydroxybenzoic acid - + - -
The signs (+) or (–) indicate the presence or the absence of each phenolic acids

By comparing these TLC, we distinguish that the gallic, caffeic and ferulic acids were detected in all date
varieties, however the others acids were detected according to varieties. The majority of the phenolic
acids are identified in Deglet Nour and Khouet Kenta varieties, whereas in Kentichi and Allig varieties
few compounds were identified.
Regnault-Roger et al. (1987), studied phenolic acids in dried Tunisian dates and found eight phenolic
acids (gallic acid, protocatechuic acid, p-hydroxybenzoic acid, vanillic acid, caffeic acid, syringic acid, p-
coumaric acid, and ferulic acid). On other side Regnault et al. (1987), studied phenolic profiles of
«Deglet Nour» date variety and found that this variety contained free and combined forms of
protocatechic acid, syringic acid, vanillic acid, p-coumaric acid, p-hydroxybenzoic acid and ferulic acid.
Although this study showed a similar phenolic acids profile. Recently, Mansouri et al. (2005), studied
phenolic profiles of seven different varieties of ripe date fruits grown in Algeria and found that all
varieties contained p-coumaric acid, ferulic acid, and sinapic acid as well as some cinnamic acid
derivatives. However, the date varieties used in this study were different from those used by Mansouri et
al. (2005). Many factors such as location, environmental characteristics, and fruit maturity have been
reported to influence the content and variability of phenolic compounds within the same fruit type
(Sellappan et al., 2002; Goncüalves et al., 2004).

3.3. Analyses of carotenoids by thin layer chromatography


The carotenoids composition of palm date fruits were analyzed by TLC at ripening stage. Results showed
the presence of a yellow band in all the studied varieties with the same frontal ratio, about 1. Comparing
it with the standard, we proved the presence of -carotene in our samples. This result did agree with
those found by Boudries et al. (2007), which studied the carotenoids profile of some Algerian date
varieties in three ripening stages. Chromatographic analysis with TLC and HPLC showed that the major
carotenoid pigment present in dates is lutein followed by β-carotene, with absorption spectres 418, 442,
470 nm and 426, 444, 470 nm respectively. Later on, Gross et al., 1983, analyzed three Israelian date
varieties at two ripening stages and showed the presence of many carotenoids where β-carotene, lutein
and neoxanthin were the most abundant.
The presence of β-carotene as the major pigment suggests that these fruits retain some of the
chloroplastic pigments originally present in the green immature fruit, which becomes externally evident
by the yellow to orange colour of ripening fruits once the chlorophylls disappears.

4. Conclusions
In this work, we identify the different chemical groups present in the pulp of date varieties «Deglet Nour,
Khouet Kenta, Kentichi and Allig» and analysis the phenolic acids and carotenoids profile by TLC. This
study shows the richness of these varieties in various chemical groups in particular the groups having an
antioxidant capacity which offers beneficial purposes such as iridoids, tannins, saponisids and coumarins
besides flavonoïds, phenolic acids and carotenoids which their quantities were determined by several
others work using HPLC method .
TLC of phenolic acids in the four studied varieties allows identifying eight acids like o and p-coumaric
acid, syringic acid, vanillic acid, caffeic acid, ferulic acid, p- hydroxybenzoic acid and gallic acid.
However TLC of carotenoids allows identifying β-carotene.
The results presented here suggest that date palm fruit serves as a good source of active components
characterised by beneficial effect on a large number of diseases. Therefore it is very important to isolate
and illustrate these actives principles and identify their mechanism of action.

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