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Étude des cervicites chez les vaches laitières dans une

clientèle vétérinaire en Normandie


Louise Cottar

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Louise Cottar. Étude des cervicites chez les vaches laitières dans une clientèle vétérinaire en Nor-
mandie. Sciences du Vivant [q-bio]. 2023. �dumas-04356392�

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Ecole Nationale Vétérinaire, Agroalimentaire et de l’Alimentation
________________________________________________________________________________________________

ANNEE 2023 - Thèse n°102

ETUDE DES CERVICITES CHEZ LES VACHES


LAITIERES DANS UNE CLIENTELE VETERINAIRE
EN NORMANDIE

THÈSE
pour l’obtention du diplôme d’État de

DOCTEUR VETERINAIRE
présentée et soutenue publiquement devant

l’UFR de Médecine de l’Université de

Nantes le 27 octobre 2023

par

Louise COTTAR
Sous la direction de
Lamia BRIAND-AMIRAT et
Clara BOUREL-CONROY

Président du jury : Madame Catherine BELLOC, Professeur à Oniris

Membres du jury : Madame Lamia BRIAND-AMIRAT, Professeur à Oniris

Madame Suzanne Clergue, Praticien Hospitalier à Oniris


Membres invités : Madame Clara BOUREL-CONROY, Vétérinaire Technique chez MSD Santé Animale
Monsieur Maxime CHRISTOPHE, Vétérinaire

ONIRIS –VetAgroBio Nantes


ECOLE NATIONALE VETERINAIRE,
AGROALIMENTAIRE ET DE L’ALIMENTATION
Site de la Chantrerie
Route de Gachet
44307 Nantes Cédex 3
Ecole Nationale Vétérinaire, Agroalimentaire et de l’Alimentation
________________________________________________________________________________________________

ANNEE 2023 - Thèse n°102

ETUDE DES CERVICITES CHEZ LES VACHES


LAITIERES DANS UNE CLIENTELE VETERINAIRE
EN NORMANDIE

THÈSE
pour l’obtention du diplôme d’État de

DOCTEUR VETERINAIRE
présentée et soutenue publiquement devant

l’UFR de Médecine de l’Université de

Nantes le 27 octobre 2023

par

Louise COTTAR
Sous la direction de
Lamia BRIAND-AMIRAT et
Clara BOUREL-CONROY

Président du jury : Madame Catherine BELLOC, Professeur à Oniris

Membres du jury : Madame Lamia BRIAND-AMIRAT, Professeur à Oniris

Madame Suzanne Clergue, Praticien Hospitalier à Oniris


Membres invités : Madame Clara BOUREL-CONROY, Vétérinaire Technique chez MSD Santé Animale
Monsieur Maxime CHRISTOPHE, Vétérinaire

ONIRIS –VetAgroBio Nantes


ECOLE NATIONALE VETERINAIRE,
AGROALIMENTAIRE ET DE L’ALIMENTATION
Site de la Chantrerie
Route de Gachet
44307 Nantes Cédex 3
Département BPSA Biologie, Pathologie et Sciences de l’Aliment

Responsable : Emmanuel JAFFRES – Adjointe : Frédérique NGUYEN


Nutrition et Endocrinologie
Pharmacologie et Toxicologie Jean-Claude DESFONTIS (Pr) Antoine ROSTANG (MC)
Yassine MALLEM (Pr) Meg-Anne MORICEAU (CERC)
Hervé POULIQUEN (Pr) Martine KAMMERER (PR émérite)

Physiologie fonctionnelle, cellulaire et moléculaire Jean-Marie BACH (Pr) Solenn GAVAUD (CERC)
Lionel MARTIGNAT (Pr)
Julie HERVE (MC HDR)
Grégoire MIGNOT (MC)
Histologie et anatomie pathologique Marie-Anne COLLE (Pr) Laetitia JAILLARDON (MC)
Jérôme ABADIE (MC) Frédérique NGUYEN (MC)
Pathologie générale, microbiologie et immunologie
Biochimie alimentaire industrielle Carole PROST (Pr) Clément CATANEO (MC)
Joëlle GRUA (MC) Alix KHALIL (CERC)
Laurent LE THUAUT (MC)

Microbiotech Hervé PREVOST (Pr) Mathilde MOSSER (MC)


Géraldine BOUE (MC) Boris MISERY (MC)
Nabila HADDAD (MC) Raouf TAREB (MC)
Quentin PRUVOST (CEC)
Emmanuel JAFFRES (MC)
PACENV = VET1 Eléonore BOUGUYON (PRAG)
Nicolas BROSSAUD (PRAG)

Département SAESP Santé des Animaux d’Elevage et Santé Publique

Responsable : Raphaël GUATTEO – Adjoint : Jean-Michel CAPPELIER

Elevage, nutrition et santé des animaux Nathalie BAREILLE (Pr) Juan Manuel ARIZA CHACON (MC)
domestiques François BEAUDEAU (Pr) Ségolène CALVEZ (MC HDR)
Christine FOURICHON (Pr) Aurélien MADOUASSE (MC)
Lucile MARTIN (Pr) Nora NAVARRO-GONZALES (MC)

Infectiologie Alain CHAUVIN (Pr) Albert AGOULON (MC)


François MEURENS (Pr) Suzanne BASTIAN (MC)
Emmanuelle MOREAU (Pr) Léa LOISEL (AERC)
Nathalie RUVOEN-CLOUET (Pr) Kenny OBERLE (MC)
Nadine RAVINET (MC)

Médecine des animaux d’élevage Catherine BELLOC (Pr) Sébastien ASSIE (MC)
Christophe CHARTIER (Pr) Isabelle BREYTON (MC)
Raphaël GUATTEO (Pr) Mily LEBLANC MARIDOR (MC)
Anne RELUN (MC) Maud ROUAULT (AERC)

Hygiène et qualité des aliments Jean-Michel CAPPELIER (Pr) Fanny RENOIS-MEURENS (MC HDR)
Louis DELAUNAY (CERC) Sofia STRUBBIA (MC)
Bruno LE BIZEC (Pr)
Marie-France PILET (Pr)

5
Département DSC Sciences cliniques

Responsable : Catherine IBISCH – Adjointe : Marion FUSELLIER-TESSON


Anatomie comparée Eric BETTI (MC)
Claude GUINTARD (MC)
Margarida RIBEIRO DA SILVA NEUNLIST (MC)

Pathologie chirurgicale et anesthésiologie Eric AGUADO (Pr) Pierre MAITRE (MC)


Olivier GAUTHIER (Pr) Caroline TESSIER (MC)
Eric GOYENVALLE (MC HDR) Gwénola TOUZOT-JOURDE (MC)
Claire DE FOURMESTRAUX (MC)
Dermatologie, parasitologie des carnivores et des Jacques GUILLOT (Pr)
équidés, mycologie Emmanuel BENSIGNOR (Pr Ass)
Sabrina VIEU (AERC)
Médecine interne, imagerie médicale et Anne COUROUCE (Pr) Nicolas CHOUIN (MC)
législation professionnelle vétérinaire Jack-Yves DESCHAMPS (Pr) Amandine DRUT (MC)
Françoise ROUX (Pr) Marion FUSELLIER-TESSON (MC
Juan HERNANDEZ-RODRIGUEZ (Pr Ass) HDR)
Nora BOUHSINA (MC) Catherine IBISCH (MC)
Aurélia LEROUX (MC)
Odile SENECAT (MC)
Biotechnologies et pathologie de la Jean-François BRUYAS (Pr) Djemil BENCHARIF (MC HDR)
reproduction Lamia BRIAND (Pr)
Francis FIENI (Pr)

Département GPA Génie des procédés alimentaires


Responsable : Sébastien CURET-PLOQUIN – Adjointe : Vanessa JURY

Lionel BOILLEREAUX (Pr) Alain LEBAIL (Pr) Jean-Yves MONTEAU (MC HDR)
Sébastien CURET-PLOQUIN (Pr) Olivier ROUAUD (Pr) Eve-Anne NORWOOD (MC)
Marie DE LAMBALLERIE (Pr) Kévin CROUVISIER-URION (MC) Raphaël PORYLES (MC)
Francine FAYOLLE (Pr) Vanessa JURY (MC HDR) Laurence POTTIER (MC)
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PAC-ING Cyril GAILLARD (PCEA)

Département MSC Management, statistiques et communication


Responsable : Samira ROUSSELIERE – Adjointe : Véronique CARIOU
Mathématiques, statistiques, informatique El Mostafa QANNARI (Pr émérite) Véronique CARIOU (MC HDR)
Chantal THORIN (Pr Ag) Benjamin MAHIEU (MC)
Evelyne VIGNEAU (Pr) Michel SEMENOU (MC)
Economie, gestion, législation Jean-Marc FERRANDI (Pr) Sibylle DUCHAINE (MC)
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Christophe PAPINEAU (Ens. Cont.)
Langues et communication Marc BRIDOU (PLPA) Shaun MEEHAN (Ens. Cont.)
David GOYLER (Ens. Cont.) Linda MORRIS (PCEA)
Nathalie GOODENOUGH (PCEA) Ian NICHOLSON (Ens. Cont.)
Patricia JOSSE (Ens. Cont.)
Pr Ag : Professeur Agrégé, Pr : Professeur, MC : Maître de Conférences, MCC : MC contractuel,
PLPA : Professeur Lycée Professionnel Agricole, PCEA : Professeur Certifié Enseignement Agricole,
HDR : Habiliter à Diriger des Recherches, CERC : Chargé d’Enseignement et de Recherche Contractuel,
Ens. Cont. : Enseignant Contractuel

6
La reproduction d’extraits de cette thèse est autorisée avec mention de la source. Toute
reproduction partielle doit être fidèle au texte utilisé. Cette thèse devra donc être citée en
incluant les éléments bibliographiques suivants :

 Nom et prénom de l’autrice : COTTAR Louise


 Année de soutenance : 2023
 Titre de la thèse : Etude des cervicites chez les vaches laitières dans une
clientèle vétérinaire en Normandie
 Intitulé du diplôme : Thèse de doctorat vétérinaire
 Université de soutenance : Faculté de Médecine de Nantes
 Ecole de soutenance : Oniris, Ecole Nationale Vétérinaire, Agroalimentaire et de
L’alimentation Nantes Atlantique
 Nombre de pages :

7
Table des matières
Introduction …………………………………………………………………………………………………………………………………………….. 16
Partie I : Etude bibliographique ....................................................................................................................... 18
I. Anatomie du col utérin chez la vache ..................................................................................................... 19
I.1. Anatomie externe du col ....................................................................................................................... 19
I.2. Anatomie interne du col ........................................................................................................................ 20
I.3. Histologie du col utérin ......................................................................................................................... 21
II. Evolution normale du col et de l’utérus en post-partum ........................................................................ 22
II.1. Involution du col et de l’utérus ............................................................................................................ 22
II.2. Immunité du col et de l’utérus ............................................................................................................. 22
III. Persistance d’une inflammation chronique des voies génitales en post-partum ............................... 23
III.1. Définition de l’endométrite ................................................................................................................. 23
III.2. Définition de la cervicite ...................................................................................................................... 23
III.2.1. Définition de la cervicite clinique ................................................................................................. 23
III.2.2. Définition de la cervicite cytologique ........................................................................................... 24
III.3. Lien entre endométrites et cervicites ................................................................................................. 24
III.4. Etiologie des cervicites ........................................................................................................................ 25
III.4.1. Agents pathogènes ....................................................................................................................... 25
III.4.2. Statut immunitaire ....................................................................................................................... 25
III.5. Diagnostic des cervicites chez les bovins ............................................................................................ 26
III.4.1 Diagnostic des cervicites cliniques ................................................................................................ 26
III.4.2. Diagnostic des cervicites cytologiques ......................................................................................... 32
IV. Données sur les cervicites chez les vaches laitières ............................................................................ 34
IV.1. Prévalence des cervicites .................................................................................................................... 34
IV.1.1. Prévalence de la cervicite clinique. .............................................................................................. 34
IV.1.2. Prévalence de la cervicite subclinique. ........................................................................................ 35
IV.2. Effets sur la reproduction .................................................................................................................... 35
IV.3. Facteurs de risque des cervicites ........................................................................................................ 35
V. Détection et gestion des cervicites chez les autres espèces. .................................................................. 36
V.1. La cervicite chez la femme ................................................................................................................... 36
V.2. Cervicite chez les autres espèces animales .......................................................................................... 37
Partie II : étude expérimentale ........................................................................................................................ 38
I. Objectifs de l’étude ................................................................................................................................. 39
II. Matériels et méthodes ............................................................................................................................ 39
II.1. Constitution de l’échantillon d’étude ................................................................................................... 39
II.1.1. Critères d’inclusion des élevages et des vaches ............................................................................ 39
II.1.2. Choix de la taille de l’échantillon ................................................................................................... 40

8
II.1.3 Organisation des campagnes d’examens des animaux .................................................................. 40
II.2. Protocole expérimental ........................................................................................................................ 40
II.2.1. Collecte des données sur l’élevage et l’animal.............................................................................. 40
II.2.2. Description des examens réalisés.................................................................................................. 40
II.2.3. Collecte des données de performances de reproduction ............................................................. 43
II.3. Méthodes d’analyse ............................................................................................................................. 43
II.3.1. Etalement cytologique, coloration et lecture dans lames. ............................................................ 43
II.3.2. Test à l’estérase leucocytaire ........................................................................................................ 44
II.3.3. Lecture des images prises grâce à l’Alphavision® ......................................................................... 45
II.4. Saisie des données................................................................................................................................ 46
II.5. Analyse statistique des données .......................................................................................................... 46
II.5.1. Méthode générale et critères diagnostiques ................................................................................ 46
II.5.2. Analyse descriptive ........................................................................................................................ 46
II.5.3. Représentations graphiques et analyse bivariée .......................................................................... 46
II.5.3. Comparaison des méthodes diagnostiques utilisées .................................................................... 47
III. Résultats .............................................................................................................................................. 49
III.1 Description de l’échantillon .................................................................................................................. 49
III.2. Prévalence ........................................................................................................................................... 51
III.2.1. Cervicites cytologiques ................................................................................................................. 51
III.2.2. Prévalence des cervicites cliniques .............................................................................................. 52
III.3. Etude de l’association entre les variables enregistrées et l’occurrence des cervicites....................... 53
III.3.1. Association entre les variables enregistrées et l’occurrence des cervicites cytologique. ............ 54
III.3.2. Association entre les variables enregistrées et l’occurrence des cervicites cliniques ................. 55
III.4. Lien entre cervicites cytologiques et cervicites cliniques .................................................................... 59
III.4.1. Lien entre cervicites cytologiques et prolapsus cervicaux ........................................................... 60
III.4.2. Lien entre cervicites cytologiques et augmentation du diamètre du col ..................................... 62
III.4.3. Lien entre cervicites cytologiques et écoulements vaginaux purulents ...................................... 63
III.5. Comparaison des méthodes de diagnostics ........................................................................................ 65
III.5.1. Comparaison des scores d’écoulements vaginaux purulents obtenus par Métricheck® et
Alphavision® ............................................................................................................................................ 65
III.5.2. Comparaison du test à l’estérase leucocytaire et de la cytologie. ............................................... 65
IV. Discussion et perspectives................................................................................................................... 67
Conclusion………………………………………………………………………………………………………………………………………………… 79
Bibliographie…………………………………………………………………………………………………………………………………………….. 80

9
Liste des annexes
Annexe 1 : exemple de fiche extraite du logiciel DSA présentant la liste des animaux à examiner. .............. 85
Annexe 2 : tableau rassemblant les commémoratifs de la vache et l'anamnèse du vêlage ........................... 86
Annexe 3 : fiche d'examen gynécologique ...................................................................................................... 87
Annexe 4 : grille de notation de la Note d’Etat Corporel ................................................................................ 89
Annexe 5 : fiche suivi de reproduction ............................................................................................................ 90
Annexe 6 : tableau d'enregistrement de lecture des lames............................................................................ 91

10
Liste des figures
Figure 1 : Conformation de l'appareil génital de la vache selon Barone (1980). ............................................ 19
Figure 2 : Anatomie interne du col de l'utérus chez la vache en vue médiane, d'après Barone (1980) ......... 20
Figure 3 : Anatomie interne du col de l'utérus chez la vache en vue dorsale, d'après Barone (1980) ........... 20
Figure 4 : Anatomie interne du col en vue caudale, d'après Barone (1980) ................................................... 21
Figure 5 : Plis de la muqueuse cervicale d'une Vache (gr x30), d'après Barone (1980) .................................. 21
Figure 6 : Muqueuse cervicale de vache (gr x320), d'après Barone (1980) .................................................... 21
Figure 7 : Photographies du Métricheck ® (photographies prises par Louise Cottar)..................................... 28
Figure 8 : Principe d'utilisation du Métricheck®. ............................................................................................. 28
Figure 9 : Vue détaillée de l'Alphavision® (Manuel d'utilisation Alphavision®). ............................................. 29
Figure 10 : Classification du mucus vaginal proposé par Williams et al. en 2005 ........................................... 30
Figure 11 : Grille d'évaluation des écoulements purulents proposée par Dubuc et al. en 2010 .................... 30
Figure 12 : Photographies d'un col de vache sans anomalie (A), d'un col avec œdème et prolapsus du
second pli cervical sans rougeur de la Portio vaginalis cervicis (B), et d'un col avec œdème et prolapsus du
second pli cervical avec rougeur de la Portio vaginalis cervicis (Hartmann, 2016)......................................... 31
Figure 13 : Principaux facteurs de risque des infections utérines. Deguillaume, 2010. ................................. 36
Figure 14 : Grille de notation de l'aspect des écoulements vaginaux purulents, d’après Dubuc 2010.
Illustrations issues de la Brochure « Gestion des endométrites chez les bovins », 2021 par MSD Santé
Animale. ........................................................................................................................................................... 41
Figure 15 : Photographie du dispositif entier (photographie prise par Louise Cottar). .................................. 42
Figure 16 : Photographie de la cytobrosse sortie de la gaine (photographie prise par Louise Cottar). .......... 42
Figure 17 : Photographies de lames cytologiques après étalement des prélèvements endocervicaux.
Grossissement x400. Flèche creuse : granulocytes neutrophiles. Flèche pleine : lymphocytes. Triangle creux
: macrophage. Triangle noir : cellules épithéliales. Triangle rouge : cellule épithéliale dégénérée.
(Photographies prises par Louise Cottar) ........................................................................................................ 44
Figure 18 : Photographies prises à l'aide de l'Alphavision®. Montrant un col normal (1), un col présentant un
prolapsus du second pli cervical sans rougeur de la portion vaginale du col (2), et un col présentant un
prolapsus du second pli cervical avec rougeur de la portion vaginale du col (3) (photographies prises par
Louise Cottar). ................................................................................................................................................. 45
Figure 19 : Pourcentage de vaches prélevées par élevage et au sein des élevages (les lettres correspondent
aux différents élevages). ................................................................................................................................. 49
Figure 20 : Répartition des vaches incluses dans l'étude selon leur race. ...................................................... 50
Figure 21 : Pourcentage de vaches en fonction du rang de lactation. Médiane = 2 lactations, premier
quartile = 1 lactation, troisième quartile = 3 lactations, moyenne = 2,5 lactations. ....................................... 50
Figure 22 : Répartition des jours post-partum le jour de l'examen. (Minimum : 21 ; Maximum : 50 ;
Moyenne : 31.5, Médiane : 30 ; Premier quartile : 35.5, Troisième quartile : 51). ......................................... 51
Figure 23 : Répartition de la proportion de PNN lors de l'examen post-partum. (Minimum : 0% ; Maximum :
45% ; Moyenne : 1,9%, Médiane : 4,8% ; Premier quartile : 0,97%, Troisième quartile : 5,2%)..................... 51
Figure 24 : Pourcentage de polynucléaire neutrophiles en fonction du nombre de jour post-partum le jour
du prélèvement. .............................................................................................................................................. 52
Figure 25 : Pourcentage de vaches atteintes d’une cervicite cytologique (CYTO+) en fonction de l’occurrence
d’une métrite ................................................................................................................................................... 54
Figure 26 : Pourcentage de polynucléaires neutrophiles en fonction de l'apparition d'une métrite. ............ 55
Figure 27 : Pourcentage de vaches atteintes d’un prolapsus en fonction de l’occurrence d’une métrite. ... 56
Figure 28 : Pourcentage de vaches présentant une augmentation de la taille du col en fonction de
l'occurrence d'une métrite.. ............................................................................................................................ 56
Figure 29 : Pourcentage de vaches présentant une augmentation de la taille du col en fonction de
l'occurrence d'une métrite .............................................................................................................................. 57
Figure 30 : Répartition du nombre de jours post-partum le jour de l’examen en fonction de l'occurrence des
écoulements vaginaux purulents .................................................................................................................... 57
Figure 31 : Pourcentage de vaches atteintes d'écoulements vaginaux purulents en fonction de la parité ... 58

11
Figure 32 : Pourcentage de vaches atteintes d'écoulements vaginaux purulents en fonction de l'occurrence
d'une métrite. .................................................................................................................................................. 58
Figure 33 : Pourcentage de vaches atteintes d'écoulements vaginaux purulents en fonction de l'occurrence
d'une non-délivrance.. ..................................................................................................................................... 59
Figure 34 : Pourcentage de polynucléaires neutrophiles en fonction de la note obtenue avec l'Alphavision®
......................................................................................................................................................................... 60
Figure 35 : Pourcentage de polynucléaires neutrophiles en fonction de la notation du col. ......................... 60
Figure 36 : Pourcentage de polynucléaires neutrophiles en fonction de l’augmentation de la taille du col. 62
Figure 37 : Pourcentage de polynucléaires neutrophiles en fonction du score d'écoulements vaginaux
purulents. ........................................................................................................................................................ 63
Figure 38 : Pourcentage de polynucléaires neutrophiles en fonction de la présence d'écoulements vaginaux
purulents. ........................................................................................................................................................ 63
Figure 39 : Pourcentage de polynucléaires neutrophiles en fonction du score obtenu au test à l'estérase
leucocytaire ..................................................................................................................................................... 66
Figure 40 : Pourcentage de vaches atteintes de cervicite cytologique (CYTO+) en fonction du score au test à
l'estérase leucocytaire. .................................................................................................................................... 66

12
Liste des tableaux
Tableau I : Classification des bactéries isolées par culture aérobie et anaérobie selon leur pouvoir
pathogène potentiel dans l'utérus (Williams et al., 2005). ............................................................................. 25
Tableau II : échelle de notation de la plage "leucocytes" des bandelettes urinaires utilisées pour le test à
l'estérase leucocytaire (photographies prises par Louise Cottar). .................................................................. 45
Tableau III : Tests utilisés lors de l'analyse bivariée ........................................................................................ 47
Tableau IV : Interprétation du coefficient de Kappa Cohen (Bergeri et al. 2002) ........................................... 48
Tableau V : Proportion pour chaque score attribué lors de la visualisation du col dans la population totale.
......................................................................................................................................................................... 52
Tableau VI : Proportion de chaque score d'écoulements vaginaux dans la population totale. ...................... 53
Tableau VII : Récapitulatif des prévalences mise en évidence dans l'étude. .................................................. 53
Tableau VIII : Tableau récapitulatif des p-values obtenues lors de l’étude de l’association entre les
paramètres renseignés et les cervicites intéressant l’étude. .......................................................................... 53
Tableau IX : Répartition des vaches atteintes de cervicites cytologiques (CYTO+) et de cervicites cliniques
(PROLAPS+). ..................................................................................................................................................... 61
Tableau X : Répartition des vaches atteintes de cervicite cytologiques (CYTO+) et d’écoulements vaginaux
purulents (EVP+). ............................................................................................................................................. 64
Tableau XI : Tableau de contingence pour les scores d'écoulements vaginaux purulents obtenus avec le
Métricheck® et l'Alphavision®. ........................................................................................................................ 65
Tableau XII : Sensibilité, spécificité et valeurs prédictives positives et négatives du test à l'estérase
leucocytaire en fonction des différents seuils................................................................................................. 66
Tableau XIII : Répartition des vaches présentant un test à l'estérase leucocytaire positif au seuil de 2
(LEUCO+) et des vaches présentant une cervicite cytologique (CYTO+). ........................................................ 67
Tableau XIV : Données sur les cervicites cytologiques publiées à ce jour dans la littérature chez des vaches
Prim'holstein.................................................................................................................................................... 69

13
Liste des abréviations
AGNE : Acides gras non estérifiés

BHBA : Acide béta hydroxy-butyrique

IA : insémination artificielle

Ig : immunoglobulines

IL : interleukines

NEC : Note d’état corporel

PAMPs : Pathogen Molecular Patterns

PNN : Polynucléaires neutrophiles

PPRs : Pattern Recognition Receptors

14
15
Introduction

La réussite économique d’un élevage bovin laitier est fortement dépendante de ses performances
de reproduction. Or, depuis les 20 dernières années, les performances de reproduction des vaches laitières
sont en nette dégradation. Les troubles de reproduction des vaches laitières représentent la deuxième
cause de réforme et la deuxième cause de pertes financières pour les éleveurs après les mammites
(Fourichon et al., 2001), ce qui représente jusqu’à 10% du revenu brut des éleveurs (augmentation de
l’intervalle vêlage – vêlage et pertes de production laitière, coût des inséminations artificielles, frais
vétérinaires, réformes). De nombreuses pathologies peuvent être à l’origine de ces troubles, mais les
troubles de la santé utérine restent une cause majeure (Walsh et al., 2011). Kasimanickam et al. (2004) ont
montré qu’aux Etats-Unis les pertes économiques dues aux affections génitales post-partum sont estimées
à 285 $ par vache par lactation et entre 45 et 325 euros en Europe selon la pathologie considérée (Seegers
et al., 2012).

Les troubles de la santé utérine autour du vêlage ont beaucoup été étudiés. Il est physiologique de
retrouver une inflammation de l’utérus après le vêlage, ce mécanisme est nécessaire à l’involution utérine
(phase durant laquelle l’utérus reprend sa taille et son organisation histologique normales permettant une
nouvelle gestation). Cependant Deguillaume (2010) estime qu’au-delà de 21 jours après le vêlage toute
inflammation des voies génitales est pathologique. Les méthodes de détection de l’inflammation des voies
génitales utilisées aujourd’hui sur le terrain sont peu sensibles (Métricheck®, vaginoscope, main gantée),
particulièrement lorsque les vaches n’expriment pas de signes cliniques (Leblanc et al., 2002).

La santé utérine regroupe 2 structures anatomiques : l’utérus et le col de l’utérus. Cependant,


certaines études ont montré que ces deux entités pouvaient être étudiées séparément. Le col de l’utérus
n’étant plus considéré comme une simple barrière entre le vagin et l’utérus mais comme un organe à part
entière (Deguillaume et al., 2012 ; Hartmann et al., 2016). De nombreuses études concernant la santé
utérine ont été réalisées, mais seulement deux d’entre-elles s’intéressent à l’inflammation du col sans lien
avec l’inflammation de l’utérus (Deguillaume et al., 2012 ; Hartmann et al., 2016). Ces deux études
montrent qu’une affection du col de l’utérus après le vêlage semble avoir un impact sur les performances
de reproduction et mérite d’être étudiée indépendamment de l’inflammation de l’utérus.

Le principal objectif de cette étude était de déterminer la prévalence de l’inflammation


endocervicale diagnostiquée par cytologie dans une population de vaches laitières entre 21 et 50 jours
après le vêlage. L’objectif secondaire était de caractériser l'inflammation cervicale par plusieurs méthodes
(cytologie, test estérase leucocytaire, vaginoscopie grâce à l’Alphavision®, Métricheck®, évaluation du
diamètre du col) et de les comparer entre-elles en considérant la cytologie comme méthode de référence
afin d’évaluer la pertinence et la faisabilité de leur utilisation sur le terrain. Enfin, le dernier objectif était de
définir les facteurs de risque liés à cette affection afin de connaître les animaux à surveiller en priorité.

16
17
Partie I : Etude bibliographique

18
I. Anatomie du col utérin chez la vache

I.1. Anatomie externe du col

Chez la vache, le col utérin est de forme cylindroïde de 4cm de diamètre pour 10cm de longueur
(Figure 1). Il est situé dans le bassin et forme une barrière entre le vagin et le corps de l’utérus. Il possède
une paroi rigide très épaisse, qui permet de l’identifier facilement par palpation transrectale.
Contrairement aux cornes utérines qui sont flottantes, le col utérin est très peu mobile grâce à ses moyens
de fixation avec le vagin. Cependant, au cours de la gestation, le col se déplace et s’étire partiellement
crânialement sous la traction de l’utérus alourdi qui plonge dans l’abdomen (Barone, 1980).

Figure 1 : Conformation de l'appareil génital de la vache selon Barone (1980).

19
I.2. Anatomie interne du col

La paroi du col utérin, très ferme, délimite une cavité plus ou moins virtuelle selon le stade du cycle
œstral, appelée le canal cervical. Ce canal relie la cavité du corps de l’utérus au vagin.
De plus, le col possède une muqueuse particulière, différente de celle du corps et des cornes de
l’utérus. Celle-ci est moins épaisse et marquée par des plis longitudinaux fragmentés par des sillons
circulaires où la muqueuse s’épaissie de façon à former quatre gros plis circulaires, aussi appelés anneaux
cervicaux. De plus, les plis de la muqueuse se poursuivent sur la portion vaginale du col où ils se subdivisent
et se joignent à des rangées de plis circulaires de la muqueuse du vagin pour former ce qu’on appelle
communément la « fleur épanouie » (Baronne, 1980). L’anatomie du col de l’utérus est décrite dans les
figures 2, 3 et 4.

Figure 2 : Anatomie interne du col de l'utérus chez la vache en vue médiane, d'après Barone (1980)

Figure 3 : Anatomie interne du col de l'utérus chez la vache en vue dorsale, d'après Barone (1980)

20
Figure 4 : Anatomie interne du col en vue caudale, d'après Barone (1980)

I.3. Histologie du col utérin

Le col utérin est composé des trois mêmes tuniques que le corps de l’utérus : une séreuse, une
musculeuse et une muqueuse. Cependant la muqueuse possède des différences structurelles et
organisationnelles, plus marquées. En effet, la muqueuse cervicale est plus mince, dépourvue de glandes et
ne présente que de discrètes modifications lors du cycle œstral. Des coupes histologiques de la muqueuse
cervicale sont présentées en figures 5 et 6.

Figure 5 : Plis de la muqueuse cervicale d'une Vache Figure 6 : Muqueuse cervicale de vache (gr x320), d'après
(gr x30), d'après Barone (1980) Barone (1980)

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II. Evolution normale du col et de l’utérus en post-partum

II.1. Involution du col et de l’utérus

L’involution utérine est le retour à une structure anatomique et histologique non gravide de
l’utérus après la mise-bas. Elle est nécessaire pour la fertilité de la vache lors de la mise à la reproduction.
Cette involution utérine implique une diminution de sa taille notamment via l’élimination des lochies
(écoulements utérins physiologiques après le vêlage, constitués de sang, de liquide et de fragments de
muqueuse). De façon physiologique, l’utérus passe alors de 13kg à 1 kg en 3 semaines après la parturition
(Sheldon et al., 2008). Les remaniements histologiques démarrent au moment de l’involution et se
prolongent au-delà. En effet, la régénération épithéliale n’est complète qu’au bout de 25 jours après la
mise-bas et les couches plus profondes de l’utérus se régénèrent en 6 à 8 semaines (Sheldon, 2004).

Le col de l’utérus se contracte rapidement après la mise-bas. Il est difficile de passer la main au
travers du col après 24 heures, et possible d’insérer seulement deux doigts après 96 heures (Sheldon,
2004). L’involution complète du col est cependant plus lente que l’involution de l’utérus. Deux semaines
après la mise-bas, le col possède un diamètre plus gros que celui des cornes utérines. Chez des vaches ne
présentant pas d’affection utérine, le col retrouve sa taille normale environ 30 jours après le vêlage
(Morrow et al., 1969).

II.2. Immunité du col et de l’utérus

Les défenses utérines passent tout d’abord par une barrière représentée par la vulve, le vagin et le
col de l’utérus. Cette barrière permet une défense physique de l’utérus car elle évite la remontée de
bactéries dans le tractus génital par leur organisation anatomique et structurelle. Malgré cette protection
physique, 90% des vaches subissent une contamination bactérienne de la cavité utérine après le vêlage qui
déclenche une réponse inflammatoire active afin d’éliminer l’infection et de réparer les tissus. (Sheldon,
2004).

De nombreuses études ont été menées afin de décrire les phénomènes inflammatoires mis en jeu
dans l’utérus après le vêlage. Cependant, les connaissances sur le processus inflammatoire et l'évolution du
col de l'utérus chez les vaches laitières sont rares. Pourtant, il joue un rôle anatomique et fonctionnel
important entre le vagin et l'utérus et subit des traumatismes différents lors du vêlage. Une seule étude
s’est intéressée aux phénomènes inflammatoires mis en jeu dans le col (Vallejo-Timarán et al., 2021). Cette
étude montre que les acteurs impliqués dans l’inflammation au niveau du col semblent être les mêmes que
dans la muqueuse de l’utérus.

Le système immunitaire inné (mécanisme de défense immédiat de l’organisme contre les agents
infectieux) est principalement responsable de cette réponse inflammatoire locale, déclenchant un
processus pro-inflammatoire dans les muqueuses de l'utérus, du vagin et du col de l'utérus. L’immunité
innée repose sur la reconnaissance des microorganismes ou des Pathogen Molecular Patterns (PAMPS) par
les Pattern Recognition Receptors (PRRs) présents sur les cellules sentinelles de l’endomètre telles que les
macrophages. Cette reconnaissance mène à la libération de cytokines pro-inflammatoires telles que les
TNF-α, les interleukines (IL-1-α, IL-6) et les chimiokines (IL-8), qui agissent sur la production hépatique de
protéines de la phase aiguë de l’inflammation et le recrutement des neutrophiles sanguins vers

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l’endomètre. Les neutrophiles sont les acteurs principaux du système immunitaire inné dans le cas des
infections bactériennes (Vallejo-Timarán et al., 2021).

III. Persistance d’une inflammation chronique des voies génitales en


post-partum
Comme nous avons pu le voir précédemment, de nombreux facteurs influencent la réponse
immunitaire innée. Cette réponse innée ne contrôle pas toujours les déséquilibres utérins ce qui provoque
une inflammation prolongée des voies génitales.

III.1. Définition de l’endométrite

L’endométrite est l’affection utérine chronique post-partum la plus étudiée dans la littérature.
Sheldon et al. (2006) ont proposé une définition de l’endométrite qui sépare l’endométrite clinique de
l’endométrite subclinique (appelée aussi endométrite cytologique). L’endométrite clinique se caractérise
par la présence d’écoulements vaginaux purulents d’origine utérine ou d’un diamètre cervical supérieur à
7,5 cm à partir de 21 jours post-partum. L’endométrite subclinique, quant à elle, se caractérise par
l’augmentation de la proportion de polynucléaires neutrophiles dans un échantillon cytologique
endométrial au-delà d’un certain seuil pour lequel on observe une dégradation des performances de
reproduction. Dans cette définition on remarque que les auteurs ont inclus une anomalie du col dans une
pathologie utérine.

III.2. Définition de la cervicite

III.2.1. Définition de la cervicite clinique

Il n’y a pas de définition claire de la cervicite clinique dans la littérature. En effet, la définition
dépend des critères diagnostics utilisés par l’auteur.

Une étude a été menée exclusivement sur des cadavres de vaches laitières à l’abattoir et a permis
de définir la cervicite clinique en se basant sur l’observation d’éléments anatomiques jugés anormaux par
les auteurs. Ainsi, Kumbhar et al. (2003) définissent la cervicite clinique par la présence d’un prolapsus du
pli cervical dans le vagin ou la présence de matière dans le col utérin.

D’autres études ont été menées en se basant sur une diminution des performances de
reproduction pour définir la cervicite clinique.
En 1973, Gloor a mené une étude sur des vaches laitières en Allemagne. Dans cette étude, il a
montré qu’un œdème de l’orifice postérieur du col, associé à une congestion de la muqueuse lors de
l’examen au speculum, un élargissement et une induration du col à la palpation transrectale, ainsi que la
présence de sécrétions purulentes dans le vagin étaient associées à une diminution des performances de
reproduction. Il utilise donc ces critères pour définir la cervicite clinique.

23
Enfin, selon Hartmann et al. (2016), elle est définie lors de l’examen vaginal par un prolapsus et un
œdème du second pli cervical associés ou non à une rougeur de la portion vaginale du col. Ces éléments
anatomiques apparaissent sur les figures 2, 3 et 4. La figure 12 présente des photographies de col décrivant
la classification mise en place par Hartmann et al. (2016).

La cervicite clinique n’est donc pas clairement définie dans la littérature. Les auteurs utilisent
différentes méthodes pour diagnostiquer cette affection : la présence d’écoulements vaginaux purulents,
l’augmentation du diamètre du col ou la modification de l’aspect du col. Aucune étude n’a été menée afin
de comparer l’influence de ces différents critères sur les performances de reproduction. Tout cela rend
complexe la précision d’une définition pour cette affection.

III.2.2. Définition de la cervicite cytologique

La cervicite cytologique se définit par une proportion de granulocytes neutrophiles dans un


échantillon cytologique endocervical supérieur à un certain seuil au-delà duquel on observe d’une
dégradation des performances de reproduction (Deguillaume et al., 2012 ; Hartmann et al., 2016). Les
vaches atteintes de cervicites cytologiques ne présentent donc aucun signe clinique macroscopique
détectable par examen vaginal. L’étude menée par Deguillaume en 2012 sur les cervicites a défini ce seuil à
5% de granulocytes neutrophiles.

III.3. Lien entre endométrites et cervicites

Les endométrites et les cervicites ont longtemps été considérées comme la même entité, le col
étant par définition en continuité anatomique avec le reste de l’utérus. En pratique, la différence est
rarement effectuée entre endométrite et cervicite cliniques, les signes cliniques associés aux deux
affections étant très proches (Dhaliwal et al., 2001 ; Sheldon et al., 2004 ; Azawi, 2008). En effet,
l’augmentation de la taille du col ainsi que la présence d’écoulements vaginaux purulents sont associées
aux deux affections (Gloor, 1973 ; Leblanc et al., 2002).

Dans leur étude menée en 2002, Leblanc et al. ont montré qu’une augmentation du diamètre du
col utérin au-delà de 7,5 cm entre 20 et 33 jours post-partum était associée à une diminution du taux de
gestation. Ce critère était utilisé pour le diagnostic des endométrites cliniques. Les auteurs considéraient
alors l’inflammation utérine comme une inflammation de l’utérus, sans distinction entre le col et l’utérus.
On peut maintenant supposer qu’une augmentation de la taille du col de l’utérus reflète plutôt une
affection du col et donc une cervicite clinique.

De plus, dans une étude, la recherche d’endométrite subclinique a été réalisée par prélèvement
endocervical (Ahmadi et al., 2006). Cependant, les deux études menées sur les cervicites cytologiques
(subcliniques) ont démontré qu’elles n’étaient pas corrélées aux endométrites cytologiques, chaque entité
pouvant exister sans l’autre et ayant toutes les deux de fortes conséquences sur les performances de
reproduction des vaches laitières (Deguillaume, 2012 ; Hartmann et al., 2016).

24
III.4. Etiologie des cervicites

Même si elles n’ont présenté aucuns problèmes au vêlage ou lors de la délivrance, 90% des vaches
subissent une contamination bactérienne dans l’utérus dans les deux semaines suivant le part (Sheldon,
2004). Cependant, cette contamination presque systématique de l’utérus n’engendre pas nécessairement
une infection chronique des voies génitales. Le passage de la contamination physiologique à l’infection
pathologique dépend, d’une part, des espèces bactériennes mises en cause, et d’autre part, du statut
immunitaire de l’animal.

III.4.1. Agents pathogènes

Williams et al. ont proposé en 2005 une classification des agents pathogènes retrouvés dans
l’utérus en fonction de leur pouvoir pathogène (Tableau I).

Tableau I : Classification des bactéries isolées par culture aérobie et anaérobie selon leur pouvoir pathogène potentiel dans l'utérus
(Williams et al., 2005).

Pathogènes majeurs Potentiellement pathogènes Opportunistes


Trueperella pyogenes Bacillus licheniformis Clostridium perfringens
Bacteroïdes sp. Enterococcus faecalis Klebsiella pneumoniae
Prevotella melaninogenicus Mannhemia haemolytica Microccus sp.
Escherichia coli Pasteurella multocida Providencia stuartii
Fusobacterium necrophorum Peptostreptococcus sp. Proteus sp.
Staphylococcus aureus Staphylococcus sp., coagulase
Streptococci non-hémolytiques négative
Streptococci α-hémolytiques
Aspergillus sp.

D’après nos recherches, une seule étude a été menée au sujet des agents pathogènes retrouvés
dans le col utérin. Stephens et al. (1986) ont isolé des bactéries issues de prélèvements chez des vaches
saines et chez des vaches présentant une cervicite clinique (observation du col au speculum). Histophilus
somni est la seule espèce bactérienne retrouvée avec une fréquence plus élevée chez les individus
présentant une cervicite clinique (39%) par rapport aux individus sains (10%). Les autres espèces
bactériennes ayant été retrouvées à part égale dans les deux groupes.

III.4.2. Statut immunitaire

Plusieurs facteurs influencent l’immunité utérine. Tout d’abord, la reprise de l’activité cyclique
ovarienne perturbe la réponse immunitaire utérine. La libération des hormones sexuelles est régulée par le
cycle ovarien. Lewis (2003) a montré que l’augmentation de la concentration en progestérone en phase
lutéale diminue la réponse immunitaire. De plus, le statut métabolique des vaches laitières autour du part
influence l’activité des granulocytes neutrophiles. En fin de gestation, on observe une diminution de la
capacité d’ingestion des vaches laitières. La capacité d’ingestion redevient normale seulement quelques mois
après le vêlage. Alors qu’en début de lactation, les besoins nutritionnels augmentent très fortement par
rapport au pré partum pour la production de lait (Salat, 2005). Quatre jours après le vêlage, les besoins
énergétiques de la vache sont environs 25% supérieurs aux apports, un bilan énergétique négatif est
systématique en début de la lactation (Salat, 2005). On observe alors une lipomobilisation qui conduit à la

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formation d’acides gras non estérifiés (AGNE). Si le déficit énergétique est trop fortement négatif, on observe
une augmentation des acides béta hydroxy-butyriques (BHBA) dans le sang. Un bilan énergétique négatif
engendre une diminution de la réponse innée. En effet, la production de AGNE et de BHBA engendre une
inhibition de la chémotaxie, de la multiplication des neutrophiles, de la synthèse des IgM et de cytokines, de
la phagocytose et de la diapédèse (Bradford et al., 2020). Enfin, la cascade inflammatoire nécessite de
l’énergie essentiellement fournie par le glucose et la glutamine. Or, le glucose et la glutamine sont très
largement utilisés pour la production laitière en post-partum (Hanzen, 2021).

III.5. Diagnostic des cervicites chez les bovins

Plusieurs méthodes permettent le diagnostic des cervicites.

III.4.1 Diagnostic des cervicites cliniques

III.4.1.1. Evaluation du diamètre du col par palpation transrectale

Comme nous avons pu le voir, les cervicites cliniques ont une définition relativement vague dans la
littérature. Néanmoins, l’augmentation de la taille du col fait partie des critères de diagnostic cités (Gloor,
1973). La palpation transrectale du col est une des méthodes utilisées dans l’étude de Leblanc et al. (2002)
pour prédire la dégradation des performances de reproduction ultérieures des vaches examinées. Plus
précisément, ils ont observé une diminution du taux de gestation chez les vaches présentant un diamètre
du col supérieur à 7,5 cm entre 27 et 33 jours post partum. Dans cette étude, Leblanc et al. ont considéré
que l’augmentation de la taille du col était un signe d’endométrite clinique. Cependant, ils ne faisaient pas
de distinction entre les deux compartiments (utérus et col de l’utérus), cette méthode serait peut-être plus
pertinente lors de l’étude des cervicites cliniques. Nous considérerons donc dans notre étude qu’un
diamètre du col supérieur à 7,5 cm est un marqueur de cervicite clinique.
Il faut noter que l’évaluation manuelle du diamètre du col par palpation transrectale reste une
méthode très subjective et approximative, selon l’appréciation de l’examinateur. L’utilisation d’un
échographe pourrait peut-être permettre une mesure plus fiable de ce diamètre, mais selon nos
recherches, cela n’a jamais été publié dans un journal avec comité de relecture.

III.4.1.2. Evaluation des écoulements purulents

La présence d’écoulements vaginaux purulents est la méthode choix pour le diagnostic des
endométrites cliniques (LeBlanc et al., 2002, Sheldon et al., 2008). Cependant il est difficile de savoir si le
contenu vaginal reflète réellement le contenu utérin. En effet, les écoulements vaginaux peuvent avoir une
origine génitale et urinaire et être le signe d’une vaginite, d’une cervicite clinique, d’une cystite ou encore
d’une néphrite purulente. Ils sont donc plutôt révélateurs d’une inflammation de la sphère uro-génitale
sans pouvoir en donner l’origine (Sheldon et al., 2006). C’est pourquoi on parle désormais d’écoulements
vaginaux purulents plutôt que d’endométrite clinique dans les publications les plus récentes (Denis-
Robichaud et al., 2015).

26
III.4.1.2.1. Méthodes d’évaluation

Différentes techniques sont utilisées pour l’examen du contenu vaginal. Il commence toujours par
un nettoyage de la vulve soit simplement avec du papier, soit à l’aide d’eau et de savon puis un séchage
avec du papier, (LeBlanc et al., 2002, Dubuc et al., 2010, Hartmann et al., 2016). Une des trois méthodes
décrites ci-dessous peut alors être utilisée.
Un débat existe au sujet de la lubrification du matériel : selon certains auteurs, elle est
indispensable pour éviter les lésions de l’orifice urétral ou du vagin (Mee, 2007), cependant elle peut
fausser la nature des écoulements recueillis (Deguillaume, 2010). Une lubrification minimale peut être
obtenue en plongeant le dispositif utilisé dans de l’eau.

 Examen vaginal par palpation du col

Cette méthode est certainement la plus utilisée lors de suivi de reproduction par les vétérinaires
praticiens en clientèle. Elle consiste, après nettoyage de la vulve, à introduire une main propre et gantée
dans le vagin. Un nouveau gant est utilisé pour l’examen de la vache suivante. L’introduction de la main
dans le vagin permet une palpation des parois du vagin et de l’anneau externe du col et ainsi de détecter
d’éventuelle lésions du vagin. Les écoulements vaginaux sont récupérés lors du retrait de la main et leur
aspect peut être évalué (Dubuc et al., 2010).
Il s’agit d’une méthode rapide et peu coûteuse qui permet de récolter les écoulements vaginaux et
de repérer certaines lésions. De plus, Sheldon et al. (2002) ont démontré que même dans des conditions
d’hygiène limitée avec une serviette en papier sèche, cet examen ne provoque pas de contamination
bactérienne de l’utérus après 7 jours, de réponse inflammation systémique ou de retard d’involution
utérine.

 Examen à l’aide du Métricheck ®

Un nouvel outil apparu sur le marché en 2002 permet d’objectiver les écoulements vaginaux, le
Métricheck ® (Simcro, Hamilton, Nouvelle-Zélande). Cet outil est constitué d’une tige métallique d’environ
50 cm de long avec une poignée à une extrémité et une cupule en silicone qui permet de racler le plancher
du vagin et de récupérer les écoulements vaginaux.

27
Figure 7 : Photographies du Métricheck ® (photographies prises par Louise Cottar).

Après nettoyage de la vulve et lubrification à l’eau du dispositif, ce dernier est introduit


délicatement de façon à viser théoriquement l’orifice externe du col. Il est retiré en soulevant la poignée
vers le haut afin d’optimiser la récolte. L’outil est lavé à l’eau et désinfecté entre chaque vache (Mee,
2007).

Figure 8 : Principe d'utilisation du Métricheck®.

Le Métricheck® est un outil peu couteux, qui permet d’évaluer rapidement les écoulements
vaginaux sans se mettre en danger. De plus, il a été démontré que ce dispositif ne présentait aucun danger
pour la vache et ne provoquait aucune diminution des performances de reproduction (Mee, 2007).
Cependant, Le Métricheck® ne permet pas d’objectiver d’éventuelles lésions du vagin ou du col.

28
 Examen par vaginoscopie

Cette méthode consiste à introduire dans le vagin un vaginoscope ou un speculum jusqu’au col
après nettoyage de la vulve. Il est nécessaire d’utiliser une lampe afin d’observer les parois du vagin et
l’anneau externe du col. Le vaginoscope et le spéculum permettent donc de visualiser d’éventuelles
lacérations au niveau des parois du vagin et d’observer directement le col afin d’y détecter d’éventuelles
anomalies. Ils permettent également d’observer les écoulements dans le vagin et d’évaluer leur aspect ainsi
leur odeur lors du retrait du dispositif.
Le vaginoscope peut être en plastique, métal ou en verre, il est nettoyé et désinfecté entre chaque vache.
Cette méthode est simple et rapide et ne semble pas engendrer de lésion ni contamination bactérienne du
tractus génital (LeBlanc et al., 2002). Elle n’est cependant pas très pratiquée sur le terrain car considérée
par les vétérinaires praticiens comme chronophage et peu pratique, ce qui est en contradiction avec l’étude
menée par Leblanc et al. (2002).

 Examen à l’aide l’Alphavision®

L’Alphavision® est un pistolet d’insémination muni d’une caméra. Il est commercialisé par IMV
Technologies. L’Alphavision® est composé d’un tube en plexiglas, il s’apparente à un vaginoscope
traditionnellement utilisé par les vétérinaires dans les élevages. Une caméra dotée d’une source lumineuse
est installée dans le dispositif. Une gaine sanitaire doit être placée sur le dispositif pour chaque utilisation.
Le dispositif est désinfecté entre chaque vache. L’Alphavision® est relié à une application sur smartphone
qui permet de visualiser en direct les structures d’intérêt et de prendre des photographies et vidéos. Cet
outil permet donc d’objectiver les écoulements, d’éventuelles lésions du vagin et du col avec plus de facilité
qu’un vaginoscope classique et de prendre des photographies qui peuvent être stockées et analysées plus
tard.

Figure 9 : Vue détaillée de l'Alphavision® (Manuel d'utilisation Alphavision®).

III.4.1.2.2. Scoring de l’aspect des écoulements vaginaux

Toutes ces techniques permettent de définir un score des écoulements selon leur aspect et
leur odeur, elles semblent toutes donner des résultats similaires. Le Métricheck aurait tendance à
surestimer un peu la présence d’écoulements (Pleticha et al., 2009).

29
Les auteurs proposent différentes classifications. La première classification a été donnée par
Williams et al. (2005), ils proposent l’échelle suivante :
 0 : Mucus clair et translucide ;
 1 : Mucus contenant des flocons de pus blancs ;
 2 : Volume d’écoulement inférieur à 50 ml avec moins de 50% d’écoulements de pus blanc ;
 3 : Volume d’écoulement supérieur à 50 ml contenant du pus blanc ou jaunâtre, voire
sanguinolent.
L’odeur des écoulements est également prise en compte : normale ou fétide. Le score de mucus vaginal
était mis en relation avec la contamination bactérienne de l’utérus, évaluée par un écouvillonnage utérin.
Ainsi, les endométrites cliniques sont définies par un score supérieur ou égal à 2.

Figure 10 : Classification du mucus vaginal proposé par Williams et al. en 2005

D’autres études ont déterminé une classification permettant de prendre en compte l’aspect et
l’odeur des écoulements sans prendre en compte le volume récolté, qui est difficile à objectiver en
pratique. Par exemple, Dubuc et al. (2010) proposent une classification plus simple et pratique sur le
terrain (Figure 11) :

0 : Absence d’écoulement
1 : Mucus clair et translucide
2 : Mucus trouble ou contenant des flocons de pus
3 : Ecoulement muco-purulent contenant moins de 50% de pus
4 : Ecoulement muco-purulent contenant plus de 50% de pus
5 : Ecoulement purulent hémorragique nauséabond
Figure 11 : Grille d'évaluation des écoulements purulents proposée par Dubuc et al. en 2010

Dubuc et al. (2010) considèrent qu’un score supérieur ou égal 3 est un signe d’endométrite
clinique.
Ces seuils ont été définis pour la détection d’une endométrite clinique, cependant les auteurs sont
d’accord pour dire que l’origine des écoulements est difficile à déterminer. On peut donc penser ces seuils
sont valables pour des écoulements d’origine endométriale ou cervicale.

30
III.4.1.3. Evaluation de l’aspect du col

III.4.1.3.1. Méthodes d’évaluation

Certaines des méthodes décrites précédemment pour l’évaluation des écoulements vaginaux
purulents permettent également l’évaluation de l’aspect du col.

 Palpation du col

L’introduction de la main dans le vagin permet une palpation des parois du vagin et de l’anneau
externe du col et ainsi de détecter d’éventuelle lésions du vagin ou du col. Cependant cette méthode
semble très subjective et dépend de l’expérience et de la sensibilité de l’opérateur.

 Visualisation du col

L’utilisation d’un vaginoscope ou de l’Alphavision® permet, en plus d’évaluer la présence


d’écoulements vaginaux, de visualiser le col de l’utérus. Plusieurs auteurs (Gloor, 1973 ; Kumbhar et al.,
2003 ; Hartmann, 2016) ont démontré qu’un examen vaginal au speculum permettait d’objectiver une
cervicite clinique. Différentes classifications ont été mises en place ; certaines prennent en compte la
présence de matière dans le col utérin ou dans le vagin d’autres se basent sur l’observation du col. Un
prolapsus ainsi qu’un œdème du second pli cervical étant un indicateur d’une cervicite clinique (Hartmann
et al., 2016)

III.4.1.3.2. Score de l’aspect du col utérin

Dans son étude sur la prévalence des cervicites en 2016, Hartmann définit la cervicite clinique à
l’aide de la forme et de la couleur de la portion vaginale du col utérin. La cervicite clinique est alors
diagnostiquée lorsque l’on observe un œdème et un prolapsus du col utérin avec ou sans rougeur de la
portion vaginale du col utérin (Figure 12). Dans cette étude, 39,2% des vaches présentaient un col sans
anomalie (Figure 12), 31,7% des vaches présentaient une cervicite sans rougeur de la portion vaginale du
col utérin et 29 ,1% une cervicite avec rougeur de la portion vaginale du col utérin.

Figure 12 : Photographies d'un col de vache sans anomalie (A), d'un col avec œdème et prolapsus du second pli cervical sans rougeur
de la Portio vaginalis cervicis (B), et d'un col avec œdème et prolapsus du second pli cervical avec rougeur de la Portio vaginalis
cervicis (Hartmann, 2016).

31
Les études réalisées au sujet des cervicites cliniques sont peu nombreuses et les auteurs ne
prennent pas en compte les mêmes critères de diagnostic. Cela explique l’absence d’une définition
claire de la cervicite clinique. Trois méthodes sont utilisées pour définir les cervicites cliniques :
l’examen des écoulements vaginaux, l’évaluation de la taille du col par palpation transrectale
ainsi que l’évaluation de l’aspect du col par vaginoscopie. L’examen des écoulements vaginaux
permet d’évaluer une anomalie postpartum, qu’elle soit d’origine utérine, cervicale ou urinaire.
Cette méthode apparait donc peu spécifique dans la détection des cervicites cliniques. La
palpation transrectale dans le but de mesurer le diamètre du col est une méthode simple mais très
subjective. Enfin, l’étude de Hartmann (2016) a permis de définir une autre méthode pour le
diagnostic des cervicites cliniques en observant le col par vaginoscopie et en établissant un score.
Malheureusement, aucune étude n’a été mené pour approfondir les recherches concernant leur
utilisation dans la détection des cervicites cliniques et les comparer entre elles.
Les cervicites cytologiques sont elles aussi très peu étudiées, seules deux études ont été menées
à ce sujet (Deguillaume et al., 2012 ; Hartmann, 2016) pourtant ces auteurs ont démontré que les
cervicites cytologiques existent et ont des conséquences néfastes sur les performances de
reproduction (Deguillaume et al., 2012).

III.4.2. Diagnostic des cervicites cytologiques

III.4.2.1. Biopsie endocervicale

La biopsie cervicale a été utilisée dans plusieurs études afin de suivre l’évolution de la maturation
cervicale avant et juste après le vêlage (Breeveld-Dwarkasing et al. 2003, Van Engelen et al., 2009). Ces
études ont démontré un afflux important de neutrophiles entre la parturition et 5 jours post-partum.
Aucune étude n’a été menée afin de suivre cette concentration dans le temps, notamment lors de la
recherche de cervicites subcliniques, cependant, ces études montrent qu’il serait envisageable de réaliser
des biopsies cervicales dans cet objectif et ainsi de détecter les cervicites subcliniques grâce à cette
méthode.

III.4.2.2. Examen cytologique

Les cervicites cytologiques se définissent par une augmentation de la proportion de granulocytes


neutrophiles dans un échantillon endocervical au-delà d’un certain seuil à partir duquel on constate une
diminution des performances de reproduction. Cet échantillon endocervical est obtenu à l’aide d’une
cytobrosse.

III.4.2.2.1. Prélèvement par cytobrosse

La cytobrosse est fixée sur une tige métallique (type pistolet d’insémination), l’ensemble est
introduit dans une gaine en plastique rigide, puis placé dans une chemise sanitaire afin d’éviter toute
contamination vaginale (Kasimanickam et al., 2004, Deguillaume et al., 2012). Après nettoyage de la vulve,
le dispositif est inséré par voie vaginale et guidé par voie transrectale jusqu’à l’entrée du col, la chemise
sanitaire est alors percée. La gaine plastique entre dans le col, une fois passé le premier ou le deuxième
anneau du col, la cytobrosse est dégagée de la gaine. La main externe fait un mouvement de rotation
pendant que la main dans le rectum maintient le col afin de récupérer des cellules de la muqueuse
cervicale. La cytobrosse est ensuite rétractée dans la gaine, puis le dispositif est retiré. L’étalement est

32
ensuite réalisé sur place en roulant ou en tamponnant délicatement la cytobrosse sur la lame. On peut
utiliser un fixateur (Deguillaume et al., 2012) ou sécher à l’air libre (Barlund et al., 2008), les lames sont
ensuite transportées dans des portes lames pour coloration.

III.4.2.2.2. Coloration et lecture des étalements cytologiques

Chez la majorité des mammifères, seule la partie externe du col (c'est-à-dire l'orifice postérieur du
col) est recouverte d'un épithélium squameux, semblable à celui qui tapisse le vagin. Le reste du canal
cervical, y compris le deuxième anneau, ainsi que l'orifice antérieur du col, sont constitués d'un simple
épithélium unistratifié, similaire à celui de l'endomètre (Couto et al., 1984).

Ahmadi et al. ont été les premiers à démontrer en 2006 que la composition cellulaire des frottis
endométriaux et endocervicaux était identiques, comprenant des cellules épithéliales, des neutrophiles,
des macrophages et des lymphocytes. Deguillaume a confirmé cela dans son étude en 2010, elle a
également démontré que c’était la population de neutrophiles qui était révélatrice de l’inflammation du
col, comme pour l’inflammation de l’endomètre.

Les lames sont colorées grâce à la coloration May-Grünwald-Giemsa, coloration de référence pour
l’hématologie (Deguillaume et al., 2012). La méthode de lecture consiste à calculer la proportion de
neutrophiles parmi les cellules observées sur la lame. Le comptage se fait au grossissement x400 ou x1000.
200 cellules minimum sont comptées. Les cellules comptabilisées sont les suivantes : cellules épithéliales,
granulocytes neutrophiles, basophiles et éosinophiles, lymphocytes, macrophages et monocytes
(Deguillaume et al., 2012 ; Hartmann et al., 2016).

Si la lecture d’une lame donne lieu à une proportion de granulocytes neutrophiles supérieure à un
certain seuil la vache est ensuite considérée positive à la cervicite cytologique.
De nombreuses études ont été effectuées afin de déterminer le seuil à partir duquel une vache présente
une endométrite cytologique (Deguillaume et al., 2012 ; Barlund et al., 2008 ; Kasimanickam et al., 2004 ;
Dubuc et al., 2010), mais une seule étude a été menée afin de déterminer le seuil à partir duquel une
certaine proportion de neutrophiles dans un échantillon endocervical mène à une dégradation des
performances de reproduction (Deguillaume et al., 2012). Ce seuil a été fixé à 5% de granulocytes
neutrophiles.

III.4.2.3. Test à la leucocyte estérase

Si la cytologie est le gold standard pour la détection des cervicites cytologiques (Deguillaume,
2012), cette méthode est peu praticable sur le terrain. Elle demande une coloration et une lecture qui sont
chronophages et non réalisables lors de suivi de reproduction sur le terrain.

On retrouve le même problème lors de la détection des endométrites cytologiques. Certains


auteurs ont cherché une méthode de détection réalisable en élevage lors de suivi de reproduction. Une des
méthodes étudiées est l’utilisation de bandelettes urinaires. Plusieurs plages des bandelettes urinaires ont
été étudiées : la plage « leucocytes », le pH et les protéines (Cheong et al., 2012). Mais la plage
« leucocyte » seule est la plus étudiée (Couto et al., 2013 ; Denis-Robichaud et al., 2015). Cette plage
permet, entre autres, la détection de l’enzyme leucocyte estérase dans les urines, or cette enzyme est
contenue dans les granulocytes neutrophiles.

33
À la suite du prélèvement endométrial, le bout de la cytobrosse est coupé puis placé dans un tube
pour prélèvement sanguin contenant 1 millilitre de solution NaCl 0,9%, une goutte du liquide obtenue est
appliquée sur la plage « leucocyte estérase ». La lecture s’effectue au bout de 120 secondes. La plage
« leucocyte estérase » prend une coloration violette dont l’intensité est corrélée à la quantité de
polynucléaires neutrophiles dans l’échantillon (Couto et al., 2013). Ces auteurs ont attribué un score (0 ;
0,5 ; 1 ; 2 ; 3) en fonction de l’intensité obtenue (respectivement 0 ; traces ; + ; ++ ; +++). Ils ont constaté
que la proportion de granulocytes neutrophiles chez les vaches présentant un score de 0 était beaucoup
plus faible que chez les vaches présentant un score de 2 ou 3.

Couto et al. (2013) ont également montré une corrélation entre le score obtenu au test de leucocyte
estérase avec les prélèvements issus de l’endomètre et les prélèvements issus du col.

La méthode de détection des cervicites cytologiques par test à l’estérase leucocytaire mériterait donc
d’être étudiée pour savoir si une application sur le terrain est possible et fiable.

Contrairement à la cervicite clinique qui ne possède pas de définition simple, la cervicite cytologique est
clairement définie. Il s’agit une proportion de granulocytes neutrophiles dans un échantillon cytologique
endocervical supérieur à un certain seuil au-delà duquel on observe d’une dégradation des
performances de reproduction, ce seuil étant fixé à 5% (Deguillaume, 2012). Cependant, la cytologie est
une méthode chronophage et peu réalisable sur le terrain. Une alternative applicable directement dans
les exploitations pourrait être le test à l’estérase leucocytaire, utilisé pour la détection des endométrites
subcliniques. Cependant, aucune étude n’a été menée pour le vérifier.

IV. Données sur les cervicites chez les vaches laitières

IV.1. Prévalence des cervicites

Les précédentes études ont déterminé des prévalences des cervicites allant de 12,6% à 60,8%
(Gloor, 1973 ; Stephens, 1986 ; Kumbhar, 2003 ; Deguillaume et al., 2012 ; Hartmann et al., 2016). Mais
tous les auteurs ne prennent pas en compte la même définition de la cervicite. De plus, la différence entre
cervicite clinique et cervicite subclinique est rarement effectuée.

IV.1.1. Prévalence de la cervicite clinique.

En prenant en compte pour définir la cervicite clinique un œdème de l’orifice cervical, associé à une
congestion des muqueuses, un élargissement et une induration du col, ainsi que la présence de sécrétions
purulentes dans le vagin, Gloor estime une prévalence de la cervicite clinique de 12,6% dans une
population de 100 vaches laitières.

L’étude menée par Kumbhar sur 100 cadavres de vaches Thari à l’abattoir en prenant en compte un
prolapsus du pli cervical dans le vagin ou la présence de matière dans le col utérin démontre une
prévalence de 48,2%.

34
Enfin, selon Hartmann et al. (2016) dans une population de 416 Prim’holstein en Allemagne, la prévalence
de la cervicite clinique définie par un prolapsus et un œdème du second pli cervical associés ou non à une
rougeur de la portion vaginale du col est de 60,8%.

Il est donc difficile de conclure sur la prévalence rapportée de la cervicite clinique dans la littérature car les
auteurs ne considèrent pas les mêmes critères pour la définir.

IV.1.2. Prévalence de la cervicite subclinique.

La cervicite subclinique possède une définition claire. Cependant, les deux études menées sur la
prévalence des cervicites obtiennent des résultats très différents. Deguillaume (2010) démontre dans son
étude réalisée en France sur 168 Prim’holstein une prévalence de 42% alors que Hartmann (2016)
démontre une prévalence de 11,4% dans une population de 416 Prim’holstein en Allemagne. Cette
différence pourrait s’expliquer par le fait que les animaux n’étaient pas examinés dans les mêmes
conditions, Deguillaume (2012) a examiné des vaches entre 21 et 35 jours post-partum alors que Hartmann
(2016) a examiné des vaches entre 42 et 50 jours post-partum. De plus, Deguillaume a déterminé son
propre seuil en utilisant la diminution des performances de reproduction, alors qu’Hartmann a utilisé le
seuil déterminé par Deguillaume (2012).

IV.2. Effets sur la reproduction

Selon les différents auteurs, les cervicites ont une influence sur la reproduction. Deguillaume
(2010) a démontré que la présence d’une cervicite subclinique entre 21 et 35 jours post-partum augmentait
l’intervalle vêlage-fécondation, cet intervalle est d’en moyenne 125 jours pour des vaches saines et d’en
moyenne 149 jours pour des vaches présentant une cervicite subclinique. Hartmann (2016) a également
démontré que la présence d’une cervicite diminuait le taux de conception à 200 jours post-partum chez les
vaches laitières.

IV.3. Facteurs de risque des cervicites

Alors que de nombreuses études ont été réalisées dans le but d’identifier les facteurs de risques
des infections utérines (Figure 13), une seule (à notre connaissance) a été menée pour identifier les
facteurs de risque des cervicites chez les vaches laitières (Deguillaume 2010) et les résultats n’ont pas
permis de les définir.

35
Figure 13 : Principaux facteurs de risque des infections utérines. Deguillaume, 2010.

La prévalence des cervicites cliniques varie de 12,8% à 60,8% dans la littérature (Gloor, 1973 ; Kumbhar,
2003 ; Hartmann, 2016). Ces différences s’expliquent, comme nous l’avons exposé plus tôt, par la
multiplicité des critères considérés par les auteurs pour définir la cervicite clinique.

La prévalence des cervicites cytologiques n’a été déterminé que dans deux études (Deguillaume, 2012 ;
Hartmann, 2016). Malgré la définition précise de la cervicite cytologique, les prévalences déterminées
dans les deux études sont elles aussi très différentes. L’intervalle post-partum utilisé n’est pas le même. De
plus, Deguillaume (2012) a déterminé son propre seuil en se basant sur une diminution des performances
de reproduction alors qu’Hartmann (2016) a utilisé le seuil déterminé par Deguillaume.

En ce qui concerne les facteurs de risque, seule Deguillaume (2012) les a été étudié. Aucun facteur de
risque des cervicites n’a pu être mis en avant dans son étude.

V. Détection et gestion des cervicites chez les autres espèces.

V.1. La cervicite chez la femme

La cervicite est souvent causée par une infection sexuellement transmissible. Les agents
pathogènes le plus fréquemment retrouvés sont Chlamydia trachomatis et Neisseria
gonorrhoeae (responsable de la gonorrhée). Mais d’autres agents sont parfois en cause comme le virus
Herpès simplex et Mycoplasma genitalium. Les cervicites chez la femme peuvent également être dues à
d’autres pathologies (interventions gynécologiques, objets (tels que des diaphragmes) qui sont laissés trop
longtemps dans le vagin, composants chimiques présents dans les produits d’hygiène ou en cas d’allergie
au latex).

36
La cervicite se manifeste par des écoulements vaginaux particuliers et des saignements entre les
menstruations ou après un rapport sexuel, mais elle est le plus souvent asymptomatique.

La détection de cette affection s’effectue par prélèvement de tissus du col de l’utérus à l’aide d’un
écouvillon afin de déterminer l’agent responsable. Un traitement empirique à base d’azithromycine est mis
en place jusqu’à l’obtention des résultats des examens. Cependant ce traitement semble controversé car
l’affection peut, comme nous l’avons dit plus tôt, être causée par un virus. De plus, Mycoplasma genitalium
présente une forte résistance aux macrolides, ce traitement systématique empirique peut participer au
renforcement de cette résistance.

Chez la femme, les complications de la cervicite comprennent l’endométrite, les maladies


pelviennes inflammatoires, des troubles de la grossesse et chez le nouveau-né. La cervicite joue également
un rôle dans la pathogénie du cancer du col de l’utérus (Lusk et al., 2008).

V.2. Cervicite chez les autres espèces animales

Les cervicites semblent très peu étudiées chez les autres espèces animales. Si nous déplorons le
faible nombre d’études effectuées sur les cervicites chez la vache, il n’en existe aucune chez d’autres
espèces.

Chez la jument, une étude a montré que la métrite contagieuse équine, causée par Taylorella
equigenitalis, pouvait être à l’origine d’une cervicite (Acland et al., 1983). Une autre étude a montré qu’un
autre de genre Taylorella, Taylorella asingenitalis, considéré comme non pathogène pouvait être à l’origine
de cervicite suite à une insémination artificielle (Wilsher et al., 2021). Enfin, une dernière étude a été
menée chez des juments infertiles ou subfertiles et a démontré qu’une cervicite clinique ou cytologique
pouvait être à l’origine de cette subfertilité (Osorio et al. 2018). Cependant, aucune de ces études n’a
recherché la prévalence des cervicites chez la jument.

Chez les bovins, peu d’études ont été menées au sujet des cervicites alors qu’il a été démontré qu’elles
avaient un réel impact sur la reproduction. De plus, les deux études menées sur les cervicites cytologiques
ont démontré qu’elles sont responsables de troubles de la reproduction chez des vaches cliniquement
saines et qu’on ne peut pas les détecter sans examen complémentaire. Nous avons donc réalisé notre
étude pour enrichir les données sur les cervicites chez les vaches laitières.

37
Partie II : étude expérimentale

38
I. Objectifs de l’étude
Peu de données sont disponibles au sujet des cervicites dans les élevages bovins laitiers. De plus,
comme nous avons pu le voir en première partie, elles ne sont pas toujours convergentes. Cette étude avait
pour objectif premier de définir une prévalence de cette affection dans des élevages laitiers.

Compte-tenu du protocole réalisé et du nombre d’animaux mobilisés, d’autres objectifs ont été
définis :
- Caractériser les cervicites par plusieurs méthodes (cytologie, test estérase, vaginoscopie grâce à
l’Alphavision ®, Métricheck ®) et les comparer entre elles afin d’évaluer la pertinence et la
faisabilité de leur utilisation sur le terrain.
- Définir des facteurs de risque des cervicites afin de déterminer les animaux à surveiller en priorité
lors du post-partum.

Le dernier objectif de l’étude était d’évaluer l’impact des cervicites sur les performances de
reproduction. Cependant, les informations concernant les performances de reproduction n’étaient pas
encore disponibles lors de la rédaction de cette étude. Les dernières vaches ayant vêlé courant avril toutes
les vaches n’avaient pas encore été inséminées et les diagnostics de gestation pour les vaches inséminées
n’avaient pas encore tous été réalisés. Le nombre de vaches ayant eu tous les examens était insuffisant
pour les calculs statistiques lors de la rédaction du manuscrit.

II. Matériels et méthodes


Tous les protocoles et procédures décrits ici ont été approuvés par le comité d’éthique d’Oniris, sous le
numéro CERVO-2023-2-V.

II.1. Constitution de l’échantillon d’étude

II.1.1. Critères d’inclusion des élevages et des vaches

Quatre élevages laitiers, dont le suivi de reproduction était régulièrement effectué par la clinique
vétérinaire de Bosc-le-hard (Seine-Maritime, 76) ont participé à l’étude. Ces élevages avaient tous des
vêlages étalés sur l’année et procédaient tous à des inséminations artificielles. Les troupeaux comptaient
entre 80 et 300 vaches laitières. Dans trois élevages, les vaches étaient dans des logettes, dans le dernier
les vaches étaient sur aire paillée. Le type de traite était différent dans les différents élevages, un
fonctionnait avec des robots, une avec une salle de traite rotative et deux avec une salle de traite classique

L’étude s’est déroulée entre novembre 2022 et mai 2023. Toutes les vaches des élevages
sélectionnés ayant vêlé depuis 21 jours à 50 jours au cours de cette période ont été inclues dans l’étude.
Les vaches laitières étaient de race Prim’holstein, Normande ou Montbéliarde, races les plus représentées
dans la population de vaches laitières de la région normande (données Reproscope). Aucun critère
d’exclusion n’a été retenu.

39
II.1.2. Choix de la taille de l’échantillon

L’objectif premier de cette étude était d’évaluer la prévalence des cervicites dans une population
de vaches laitières. Peu de données étaient disponibles dans la littérature concernant les cervicites seules.
En se basant sur une prévalence supposée de 11% (Deguillaume, 2012 ; Hartmann, 2016) pour
l’inflammation du col, un échantillon de 110 animaux était nécessaire en utilisant un taux de confiance de
95% et une garde d’erreur de 5% (Lwanga et al., 1991).
Cette valeur de 110 bovins a été retenue comme objectif initial pour la taille d’échantillon de cette étude.
Au final, 112 bovins ont pu être prélevés.

II.1.3 Organisation des campagnes d’examens des animaux

Les visites étaient effectuées lors des visites de suivi de reproduction d’ores et déjà programmées
par un vétérinaire de la clinique de façon mensuelle ou bimensuelle selon le nombre d’animaux présents
dans l’élevage. Pour chaque élevage et avant chaque visite, le logiciel utilisé par le vétérinaire lors de ses
suivis de reproduction (DSA Laitier Vétérinaire) permettait d’établir la liste des vaches à prélever.
Un maximum d’animaux présents sur la liste était prélevé pendant le temps nécessaire au vétérinaire pour
le suivi. Dans une exploitation, les animaux à prélever étaient séparés du reste du troupeau ce qui facilitait
les prélèvements, dans les autres, les animaux étaient tous attachés au cornadis mais aucun tri n’avait été
effectué. Les vaches à voir étaient alors marquées à l’aide d’un marqueur à bovins et le matériel déplacé au
fur et à mesure de la visite.

II.2. Protocole expérimental

II.2.1. Collecte des données sur l’élevage et l’animal

Les données sur chaque élevage et chaque animal ont été collectées à l’aide de plusieurs outils :
 Des questionnaires et des tableaux transmis aux éleveurs au moment de la campagne de réalisation
des prélèvements (Annexe 2 et 3). Pour chaque vache, l’éleveur renseignait dans le tableau la date
de vêlage, les éventuelles difficultés au vêlage, la présence de jumeaux ou non, les éventuelles
maladies en péri-partum (prolapsus utérin, non-délivrance, mammite, métrite) et autres
pathologies ainsi que les traitements effectués.
 D’autre part, via la collecte de données permises par le logiciel utilisé lors des suivis (DSA). Ce
logiciel permet de noter toutes les observations effectuées lors du suivi de reproduction, mais il
permet également de collecter les données de l’ARICHN (Association Régionale Cheptel Haute
Normandie), du CIA (Centre d’Insémination Artificielle) et du contrôle laitier.

II.2.2. Description des examens réalisés

L’examen gynécologique était réalisé entre 21 et 50 jours post-partum (Deguillaume et al., 2012 ;
Hartmann, 2016). Lors de la réalisation de cet examen, les vaches étaient contenues dans un cornadis.
L’opérateur était placé directement derrière les animaux. Un unique opérateur a effectué tous les
prélèvements pendant que le vétérinaire habituel faisait son suivi.
La feuille d’enregistrement des données gynécologiques est présentée en annexe 3.

40
Le temps nécessaire à un examen complet d’une vache était en général compris entre 6 et 10 minutes.

II.2.2.1. Examen externe

Lors de la visite, la note d’état corporelle des animaux était évaluée selon une échelle à 5 points
présentée en annexe 4. Un examen externe de l’appareil génital est réalisé afin d’analyser le caractère
vertical, horizontal ou oblique de la vulve et les éventuelles lésions présentes au niveau de la vulve étaient
relevées.

II.2.2.2. Examen vaginal

Après nettoyage de la vulve (retrait des matières fécales à l’aide d’une lavette humide, lavage avec
Vétédine® savon, rinçage puis séchage au papier), un examen vaginal était réalisé à l’aide de deux
dispositifs.

Dans un premier temps, à l’aide de l’Alphavision® (IMV Technologies) qui permettait d’observer la
muqueuse vaginale, la présence l’abondance et l’aspect d’écoulements vaginaux, l’ouverture du col et les
éventuelles lésions cervicales. L’aspect des écoulements vaginaux a été noté selon la grille d’évaluation
présentée ci-dessous (Figure 14). La visualisation d’anomalies comme la présence d’urine ou de sang en
nature était également noté sur la fiche d’examen.

0 : Absence d’écoulement
1 : Mucus clair et translucide
2 : Mucus trouble ou contenant des
flocons de pus
3 : Ecoulement muco-purulent
contenant moins de 50% de pus
4 : Ecoulement muco-purulent
contenant plus de 50% de pus
5 : Ecoulement purulent
hémorragique nauséabond
Figure 14 : Grille de notation de l'aspect des écoulements vaginaux purulents, d’après Dubuc 2010. Illustrations issues de la Brochure
« Gestion des endométrites chez les bovins », 2021 par MSD Santé Animale.

En suivant la méthode utilisée par Hartmann (2016), une notation du col a été effectuée sur le
terrain et était reportée sur la fiche d’examen de la vache après observation du col grâce à l’Alphavision®.
La note attribuée variait de 0, 1 ou 2 en fonction de la présence ou non d’un prolapsus du second pli
cervical associé ou non à une rougeur de la portion vaginale du col utérin. Des photographies présentant
ces différents cas de figure sont présentées sur la figure 12. Une note de 1 ou 2 signifiait que la vache
présentait une cervicite clinique (Hartmann, 2016). Des photographies du col ont également été réalisées à
l’aide de l’Alphavision®, ces photographies étaient étudiées à postériori par un second opérateur.

Suite au retrait de l’Alphavision®, les écoulements vaginaux étaient récoltés grâce au Métricheck®
(Simcro, Hamilton, Nouvelle-Zélande), une note était attribuée selon la même grille que pour les
écoulements observés avec l’Alphavision® (Figure 14). L’ordre entre l’utilisation de l’Alphavision® et le
Métricheck® était important car même si l’utilisation du Métricheck® a été prouvée sans danger pour
l’animal, nous suspections une possible irritation de la paroi vaginale ou du col qui aurait pu fausser notre
interprétation lors de l’observation de celle-ci avec l’Alphavision®.

41
II.2.2.3. Prélèvement cytologique endocervical

Le prélèvement cytologique endocervical était effectué après examen vaginal par cathétérisme du
premier ou des deux premiers anneaux du col puis par la collecte de cellules à l’aide d’une cytobrosse
montée sur un pistolet d’insémination. L’Alphavision® devait initialement servir d’aide au prélèvement
endocervical à la cytobrosse mais après plusieurs essais non concluants, il a été décidé de le faire en
guidant la cytobrosse par palpation transrectale. Cette palpation transrectale permettait également de
déceler toute anomalie de l’utérus et d’estimer la taille du col, ces deux données étaient reportées sur la
fiche d’examen de la vache.

Le dispositif utilisé pour le prélèvement à la cytobrosse a été mis au point par Embryovet (Haute-
goulaine France). Il est constitué d’un pistolet d’insémination modifié pour permettre l’insertion d’une
cytobrosse (Celltip PLUS Economy, Servoprax, Wesel, Allemagne) à son extrémité. Le pistolet était introduit
dans une gaine interne qui permettait la fixation de la cytobrosse et l’ensemble était inséré dans une gaine
externe permettant de ne pas contaminer la cytobrosse lors de l’entrée dans le col et lors du retrait du
dispositif. L’ensemble est inséré dans une chemise sanitaire en plastique souple afin d’éviter toute
contamination fécale et vaginale lors de l’insertion du dispositif (Figures 15 et 16).

Figure 15 : Photographie du dispositif entier (photographie prise par Louise Cottar).

Figure 16 : Photographie de la cytobrosse sortie de la gaine (photographie prise par Louise Cottar).

Une main était introduite dans le rectum, la vulve était nettoyée et le dispositif était introduit dans
le vagin. La main placée dans le rectum guidait le pistolet jusqu’à l’entrée du col, la chemise sanitaire était
alors percée. Le dispositif était ensuite inséré dans le col jusqu’au passage du deuxième anneau, le piston
du pistolet était alors poussé afin de sortir la brosse du dispositif. Le pistolet était ensuite légèrement
mobilisé d’avant en arrière par la main extérieure tandis que la main présente dans le rectum maintenait la
cytobrosse dans le col.
La main libre faisait ensuite coulisser la gaine externe vers l’avant afin que celle-ci recouvre la cytobrosse.
Le dispositif était ensuite retiré.

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II.2.2.4. Palpation transrectale

Le prélèvement à la cytobrosse nécessitait l’introduction d’une main dans le rectum pour pouvoir
guider la cytobrosse. Cela a permis de réaliser une inspection de l’utérus et de noter la présence ou
l’absence d’anomalie à la palpation sur la fiche d’examen de la vache. Le guidage de la cytobrosse
nécessitait également la palpation du col par voie transrectale ce qui permettait d’estimer si le diamètre du
col était supérieur à 7,5cm. Cette information était également notée sur la fiche d’examen de la vache.
Dans ce cas, on considérait que la vache présentait une cervicite clinique (Gloor, 1973).

II.2.2.5. Diagnostics de gestation

Les diagnostics de gestation devaient être utilisés afin d’évaluer les performances de reproduction.
Ces diagnostics de gestation étaient d’ores et déjà inclus dans le cadre du suivi de reproduction réalisé par
le vétérinaire de la clinique participant au projet.
Un premier diagnostic de gestation était effectué 30 jours après la première insémination, par échographie
transrectale. Une deuxième échographie était réalisée un mois après pour confirmer la gestation.

II.2.3. Collecte des données de performances de reproduction

Le logiciel utilisé lors du suivi de reproduction par le vétérinaire de la clinique permettait de


récolter les données de reproduction des élevages a posteriori : réussite à la première IA, nombre d’IA
réalisées, nombre de jours avant IA fécondante. Un tableau permettant la collecte des performances de
reproduction était donné à l’éleveur : date de retour en chaleur, date des IA et des DG (Annexe 5).
Il était également demandé à l’éleveur si une vache avait été réformée et si oui, pour quelle raison
(reproduction, âge, boiterie, mammite persistante, etc.).

II.3. Méthodes d’analyse

II.3.1. Etalement cytologique, coloration et lecture dans lames.

Après la réalisation du prélèvement endocervical, la gaine externe était retirée et un étalement sur
lame était effectué dans l’élevage. Cet étalement s’effectuait par roulage ou tamponnage de la cytobrosse
sur la lame. La lame était identifiée grâce au nom de l’élevage, au numéro de travail de la vache concernée
et la date. Elle était ensuite positionnée dans un porte-lame lui aussi identifié grâce au numéro de travail de
la vache et les initiales de l’élevage concerné.

Les portes-lames étaient transportés, stockés à la clinique et envoyés au laboratoire de l’école


vétérinaire de Nantes (Laboniris) pour coloration.

Les lames ont été colorées par la coloration May-Grünwald-Giemsa par un automate (Aerospray®,
Elitech), méthode de référence pour la coloration en hématologie. Les lames ont ensuite été renvoyées
pour lecture à la clinique. La lecture des lames a été effectuée manuellement par un seul opérateur à l’aide
d’un microscope optique (3000-LED Series). La méthode de lecture utilisée est celle utilisée par de
Deguillaume (2012) dans son étude sur les endométrites et les cervicites.

43
Une première évaluation était réalisée en parcourant la lame au grossissement x200 pour repérer
les zones lisibles. A partir d’une de ces zones, la lame était lue en créneaux au grossissement x400 et au
moins 200 cellules étaient comptabilisées. Le comptage des cellules était effectué grâce à un compteur. Les
cellules prises en compte étaient les suivantes : cellules épithéliales de l’endocol, granulocytes
neutrophiles, éosinophiles et basophiles, lymphocytes et macrophages. Seules les cellules intactes dont les
contours cellulaires et nucléaires étaient visibles furent comptabilisées. Les noyaux seuls, les hématies et
les cellules en amas ne furent pas pris en compte. La figure 17 présente des photographies des différentes
cellules répertoriées. Le nombre de champs nécessaires pour parvenir à compter 200 cellules était noté.
Les données récoltées étaient entrées au fur et à mesure des lectures dans un tableur et la proportion de
neutrophiles calculée automatiquement dans ce tableur.

Figure 17 : Photographies de lames cytologiques après étalement des prélèvements endocervicaux. Grossissement x400. Flèche
creuse : granulocytes neutrophiles. Flèche pleine : lymphocytes. Triangle creux : macrophage. Triangle noir : cellules épithéliales.
Triangle rouge : cellule épithéliale dégénérée. (Photographies prises par Louise Cottar)

II.3.2. Test à l’estérase leucocytaire

A la suite de l’étalement cytologique le bout de la cytobrosse était coupé dans l’élevage puis
positionné dans un tube de prélèvement contenant 1ml de sérum physiologique (NaCl 0,9%). Chaque tube
était identifié grâce au numéro de travail de la vache, des initiales de l’élevage et de la date du
prélèvement.

44
Les tubes étaient ensuite conservés à température ambiante jusqu’au retour à la clinique. Le test à
l’estérase leucocytaire était ensuite réalisé à la clinique, dans les 12 heures après les prélèvements à l’aide
de bandelettes urinaires (Multistix 8 SG, Siemens, Tarrytown, Etats-Unis), selon le principe décrit dans
plusieurs études (Cheong et al., 2012 ; Couto et al., 2013).
Le tube était légèrement agité à la main puis ouvert, la bandelette était insérée dans le tube qui contenait
toujours la cytobrosse et un chronomètre de 120 minutes était lancé. Lorsque le temps était écoulé, la
bandelette était extraite du tube et la plage « leucocytes » était évaluée. Le résultat était donné en utilisant
l’échelle présentée sur l’emballage des bandelettes (Tableau II).

Négatif : score 0 Traces : score 1 + : score 2 ++ : score 3 +++ : score 4

Tableau II : échelle de notation de la plage "leucocytes" des bandelettes urinaires utilisées pour le test à l'estérase leucocytaire
(photographies prises par Louise Cottar).
refa

II.3.3. Lecture des images prises grâce à l’Alphavision®

Le col était visualisé grâce à l’Alphavision® et une note était attribuée par le même observateur. Les
notes étaient obtenues grâce à la définition de la cervicite clinique proposée par Hartmann et décrite
précédemment (partie II.2.2.2), ainsi qu’à l’aide de la banque d’images des voies génitales postérieures de
la vache laitière réalisée par Marine Ferrières dans le cadre de sa thèse (Ferrière et al., 2020). Des
photographies du col ont également été réalisées à l’aide de l’Alphavision®, ces photographies étaient
étudiées à postériori afin d’obtenir un scoring permettant d’objectiver ou non la présence d’une cervicite
clinique. Les photographies ont toutes étudiées ultérieurement par un deuxième opérateur différent de
celui qui donnait le scoring sur le terrain.

Figure 18 : Photographies prises à l'aide de l'Alphavision®. Montrant un col normal (1), un col présentant un prolapsus du second pli
cervical sans rougeur de la portion vaginale du col (2), et un col présentant un prolapsus du second pli cervical avec rougeur de la
portion vaginale du col (3) (photographies prises par Louise Cottar).

45
II.4. Saisie des données

Toutes les données obtenues au cours de l’étude grâce aux fiches éleveurs, aux fiches d’examen,
aux résultats des différents tests (bandelette urinaire, lecture de lames cytologiques, lecture des
photographies) étaient entrées au fur et à mesure dans un tableur du logiciel EXCEL (Microsoft 365). Dans
ce tableau, une ligne correspondait à un animal et les différentes données collectées concernant l’animal
étaient triées dans les colonnes.

II.5. Analyse statistique des données

II.5.1. Méthode générale et critères diagnostiques

L’analyse statistique a été réalisée grâce au logiciel R et l’interface RStudio, version 4.0.3. Pour
toute l’analyse statistique, sauf mention contraire, un seuil de significativité de 5% et un intervalle de
confiance à 95% ont été choisis.

Concernant les cervicites subcliniques, nous souhaitions calculer le pourcentage de granulocytes


neutrophiles à partir duquel une diminution des performances de reproduction était mise en évidence dans
notre population de vaches laitières, afin de définir notre propre seuil. Cependant, les données de
performances de reproduction n’ont pas pu être récoltées pour toutes les vaches participant à l’étude lors
de la rédaction de ce manuscrit. Nous nous sommes donc basés sur le seuil décrit dans la littérature pour
définir la prévalence des cervicites cytologiques. Ainsi, le critère cytologie est positif (CYTO+) si la
proportion de neutrophiles est supérieure à 5% (Deguillaume, 2012). Le test à l’estérase leucocytaire est
positif (LEUCO+) si la note attribuée est supérieure ou égale à 2.

En ce qui concerne les cervicites cliniques, le critère prolapsus est positif (PROLAPS+) si la note
obtenue lors de l’analyse des photographies est supérieure ou égale à 1 (Hartmann, 2016). Le critère taille
du col (COL+) est positif si la taille du col est supérieure à 7,5cm (Leblanc, 2002). Enfin, pour être
catégorisée positive sur les critères écoulements vaginaux purulents (EVP+), la vache doit avoir un score
supérieur ou égal à 3 (Dubuc, 2010). Ce critère est pris en compte pour les deux méthodes diagnostiques :
le Métricheck® et l’Alphavision®.

L’analyse statistique a été divisée en plusieurs parties. Elles sont présentées si dessous.

II.5.2. Analyse descriptive

Cette partie vise à décrire la population dans laquelle l’étude a été menée. Les prévalences des
cervicites cliniques et des cervicites cytologiques ont été calculées dans l’effectif total, mais aussi par race
et par élevage.

II.5.3. Représentations graphiques et analyse bivariée

Différents facteurs de risque ont été recherchés lors de la mise en évidence d’une cervicite
cytologique et d’une cervicite clinique. Des tests statistiques ont été réalisés et sont décrits dans le
tableau III.

46
Tableau III : Tests utilisés lors de l'analyse bivariée

Cervicite clinique Cervicite % de PNN


cytologique
Présence Notation du Augmentation
d’écoulements col (Hartmann, du diamètre du
vaginaux 2016) col
purulents
Présence
d’écoulements Non testé
vaginaux Test de Khi- Test de Khi-deux Test de Khi-
Parité Test de Khi- deux deux
Sexe du veau deux Test de
Position de la vulve Wilcoxon
Non délivrance
Métrite
Mammites Test exact de Test exact de Test exact de Test exact
Présence de jumeaux Fisher Fisher Fisher de Fisher
Conditions de vêlage Test de
Race Kruskal-
Wallis
NEC post-partum le
jour de l’examen Test de Test de Test de Test de Régression
Jours post-partum le Wilcoxon Wilcoxon Wilcoxon Wilcoxon linéaire
jour de l’examen

II.5.3. Comparaison des méthodes diagnostiques utilisées

Plusieurs méthodes diagnostiques ont été mises en œuvre pour le diagnostic des cervicites (test à
l’estérase leucocytaire, évaluation du diamètre du col par palpation transrectale, notation du col avec
l’Alphavision®, présence d’écoulements vaginaux purulents avec le Métricheck®) et comparées à la
méthode diagnostique de référence pour le diagnostic des cervicites cytologiques qui est la détermination
de la proportion de granulocytes neutrophiles endocervicaux (Deguillaume, 2010).

Des diagrammes en boite ont été réalisés pour représenter le pourcentage de neutrophiles
(variable continue) en fonction :

- Du score obtenu lors de la notation du col avec l’Alphavision®

- Du score d’écoulements vaginaux purulents obtenu avec le Métricheck®.

- Du score à l’estérase leucocytaire.

- De la présence ou non d’une modification du col à l’aide de l’Alphavision® (score supérieur ou


égal à 1).

- De la présence ou non d’une augmentation de diamètre du col (diamètre > 7,5 cm)

- De la présence ou non d’écoulements vaginaux purulents (supérieur ou égal à 3).

- De la présence ou non d’une cervicite cytologique au test à l’estérase leucocytaire (score


supérieur ou égal à 2)

47
L’association entre les variables a été évaluée par un test de Kruskal-Wallis pour les trois premiers et un
test de Wilcoxon pour les deux derniers.

Des tables de contingence ont été construites pour les variables quantitatives afin de décrire la
répartition des vaches en fonction des différents diagnostics : CYTO+ ; PROLAPS+ ; COL+ ; EVP+ et LEUCO+.
La corrélation entre ces variables a été testée par un test de Khi deux.

Un coefficient de Kappa Cohen a également été calculé afin d’évaluer la concordance entre :

- Le diagnostic de cervicite clinique par visualisation du col avec l’Alphavision® et le diagnostic de


cervicite cytologique

- Le diagnostic de cervicite clinique par augmentation de la taille du col à la palpation et le


diagnostic de cervicite cytologique

- Le diagnostic d’écoulement vaginaux purulents et le diagnostic de cervicite cytologique

- Le test à l’estérase leucocytaire et le diagnostic de cervicite cytologique.

Le coefficient de Kappa Cohen permet de chiffrer l’accord entre deux ou plusieurs observateurs ou
techniques lorsque les jugements sont qualitatifs. (Bergeri et al., 2002). Le tableau IV présente
l’interprétation du coefficient de Kappa Cohen.
Tableau IV : Interprétation du coefficient de Kappa Cohen (Bergeri et al. 2002)

Concordance Kappa
Presque parfaite > 0,81
Forte 0,61 – 0,80
Modérée 0,41 – 0,6
Faible 0,21 – 0,4
Très faible 0 – 0,2
Nul <0

Un coefficient de Kappa Cohen a également été calculé pour vérifier la concordance entre le
diagnostic positif d’écoulements vaginaux purulents avec le Métricheck® et l’Alphavision®.

Un coefficient de Kappa Cohen pondéré a été calculé pour vérifier la concordance entre les scores
d’écoulements purulents donnés par avec l’utilisation du Métricheck® et de l’Alphavision®. Ce coefficient
pondéré permet de chiffrer l’accord entre deux ou plusieurs observateurs ou techniques lorsque les
jugements sont quantitatifs. Il s’interprète de la même manière que le coefficient de Kappa Cohen (Tableau
IV).

La sensibilité et la spécificité des différents tests effectués par rapport aux tests utilisés comme
référence ont été calculées grâce au logiciel R.

La sensibilité, la spécificité et les valeurs prédictives positives et négatives du test à l’estérase


leucocytaire en fonction du seuil considéré ont été calculées et résumé dans un tableau.

48
III. Résultats

III.1 Description de l’échantillon

Cent douze vaches ont été examinées lors de l’étude. Parmi elles, une seule a été exclue car la lame
cytologique ne comptait pas 200 cellules.
Cent onze vaches ont donc été incluses dans l’étude. La figure 19 représente la proportion de vaches
prélevées par élevage ainsi que la proportion de vaches prélevées dans chaque élevage, c’est-à-dire, le
nombre de vaches prélevées sur le nombre de vaches moyen en lactation sur l’année dans l’élevage.

Figure 19 : Pourcentage de vaches prélevées par élevage et au sein des élevages (les lettres correspondent aux différents élevages).

Un élevage ne comptait que des Prim’holsteins, un élevage que des Normandes, un élevage
possédait les deux et le dernier élevage possédait des Prim’holsteins, des Normandes, des Montbéliardes et
des croisées (souvent Montbéliarde-Prim’holsteins).

L’étude comprenait alors 51% de Prim’holsteins (n=57), 28% de Normandes (n=31), 12% de
Montbéliardes (n=13) et 9% de croisées (n=10). La répartition des vaches par race incluses dans l’étude est
présentée sur la figure 20.

49
Figure 20 : Répartition des vaches incluses dans l'étude selon leur race.

Les primipares représentaient 54% de l’effectif (n=60), les vaches étaient âgées en moyenne de 3,7
ans et étaient en moyenne dans leur 2,5ième lactation avec des valeurs minimales et maximales de 1 et 7
lactations. Le pourcentage de vaches en fonction de leur rang de lactation est présenté sur la figure 21.

Figure 21 : Pourcentage de vaches en fonction du rang de lactation. Médiane = 2 lactations, premier quartile = 1 lactation, troisième
quartile = 3 lactations, moyenne = 2,5 lactations.

Les vaches ont vêlé sans aide dans 92% des cas. 13% des vaches ont présenté une maladie du péri
partum (n=14), 6,3% des vaches ont présenté une métrite (n=7) et 5,4% des vaches ont présenté une non-
délivrance (n=6), une vache a présenté les deux, 13% des vaches ont présenté une autre maladie, dont 9%
des mammites (n=10) et 3,6% des boiteries (n=4), 1,8% des vaches ont eu des jumeaux (n=2)

Les vaches ont en moyenne été examinées à 31 jours post-partum, avec une valeur minimale de 21j
et une valeur maximale de 50 jours post-partum. La répartition de jours post-partum le jour de l'examen
est présentée sur la figure 22.

50
Figure 22 : Répartition des jours post-partum le jour de l'examen. (Minimum : 21 ; Maximum : 50 ; Moyenne : 31.5, Médiane : 30 ;
Premier quartile : 35.5, Troisième quartile : 51).

III.2. Prévalence

III.2.1. Cervicites cytologiques

III.2.1.1. Proportion de granulocytes neutrophiles

La répartition des différentes proportions de granulocytes neutrophiles dans l’effectif global est
représentée sur la figure 23. La médiane se situait à 4,8% dans le groupe observé.

Figure 23 : Répartition de la proportion de PNN lors de l'examen post-partum. (Minimum : 0% ; Maximum : 45% ; Moyenne : 1,9%,
Médiane : 4,8% ; Premier quartile : 0,97%, Troisième quartile : 5,2%).

51
Le pourcentage de granulocytes neutrophiles en fonction du jour post-partum où l’examen a été
réalisé est représenté sur la figure 24.

Figure 24 : Pourcentage de polynucléaire neutrophiles en fonction du nombre de jour post-partum le jour du prélèvement.

Aucune association n’a été observée entre le pourcentage de polynucléaires neutrophiles et le nombre de
jours post-partum le jour de l’examen. R² = 0,003, régression linéaire).

III.2.1.2. Prévalence de la cervicite cytologique

En utilisant la méthode de référence pour les cervicites subcliniques qui est la cytologie avec un
seuil de 5% de granulocytes neutrophiles comme décrit dans la littérature (Deguillaume, 2012), on obtient
une prévalence de 26,1% dans l’effectif total [IC95% : 18,8 -35%] entre 21 et 50 jours post-partum. Par
ailleurs, 7,5% des vaches ne présentaient aucuns polynucléaires neutrophiles sur leur étalement
cytologique.

III.2.2. Prévalence des cervicites cliniques

En l’absence de gold standard clairement établi pour le diagnostic des cervicites cliniques, nous
avons calculé les prévalences selon les différentes méthodes diagnostics citées dans la littérature.

En considérant la méthode par notation du col sur le terrain grâce à l’Alphavision®, on obtient une
prévalence de 48% [IC95% : 39% - 57%]. La proportion de chaque score attribué dans la population totale
est présentée dans le tableau V.
Tableau V : Proportion pour chaque score attribué lors de la visualisation du col dans la population totale.

Note attribuée Proportion


0 0,52 (n=58)
1 0,29 (n=32)
2 0,19 (n=21)

En considérant la méthode de détection par estimation du diamètre du col, on obtient une


prévalence de 15% [IC95% : 9% - 24%].

52
En considérant la méthode de détection par l’évaluation des écoulements vaginaux purulents avec
le Métricheck®, avec un résultat positif lorsque le score d’écoulements est supérieur ou égal à 3, on obtient
une prévalence de 18% [IC95% : 11,9% - 26,9%].

La proportion de chaque score d’écoulements est présentée dans le tableau VI.


Tableau VI : Proportion de chaque score d'écoulements vaginaux dans la population totale.

Score d’écoulements Proportion


0 (n=3) 0,03
1 (n=73) 0,65
2 (n=15) 0,14
3 (n=11) 0,10
4 (n=9) 0,08

Les différentes prévalences observées pour les cervicites cytologiques et les cervicites cliniques en
fonction de la méthode diagnostic utilisée sont résumées dans le tableau VII.

Tableau VII : Récapitulatif des prévalences mise en évidence dans l'étude.

Prévalence Intervalle de confiance à 95%


Cervicite cytologiques 26,1% 18,8%-35%

Cervicite cliniques (analyses 48% 39% - 57%


photographies Alphavision®)
Cervicites cliniques (diamètre 15% 9% - 24%
du col)
Cervicites cliniques 18% 11,9% - 26,9%
(écoulements vaginaux avec le
Métricheck®)

III.3. Etude de l’association entre les variables enregistrées et l’occurrence des


cervicites

Les différents paramètres enregistrés par l’éleveur dans les fiches de renseignements des vaches et
les paramètres évalués lors de l’examen post-partum ont été enregistrés dans un tableur. L’association
entre ces différents paramètres et les deux affections intéressant l’étude a été évaluée par des tests
statistiques. Le tableau suivant récapitule les valeurs de p-value obtenues pour chaque test. On considère
que les résultats sont significatifs si la p-value obtenue lors du test statistique est inférieure à 0,05.
Tableau VIII : Tableau récapitulatif des p-values obtenues lors de l’étude de l’association entre les paramètres renseignés et les
cervicites intéressant l’étude.

Facteur étudié p-value cervicite p-value cervicite clinique


cytologique
Notation du col Augmentation de écoulements
avec l’Alphavision® la taille du col vaginaux
purulents

53
Métrite 0,0002 0,03 0 ,006 0,00002
Non délivrance 1 0,3 0,02 0,02
Sexe du veau 0,2 0,9 0,1 0,06
Race 0,4 0,3 0,3 0,9
Elevage 0,4 0,3 0,1 0,9
Parité 0,6 0,2 0,1 0,003
NEC 0,8 0,2 0,06 0,9
Position de la 0,8 0,1 0,3 0,4
vulve
Nombre de jours 0,4 0,8 0,4 0,04
post-partum à
l’examen
Présence de 1 0,2 1 1
jumeaux
Mammite 1 0,05 0,2 0,2
Conditions de 0,1 0,7 0,6 0,6
vêlage

III.3.1. Association entre les variables enregistrées et l’occurrence des cervicites


cytologique.

Seule la survenue d’une métrite est significativement associée à l’apparition d’une cervicite
cytologique (p-value = 0,0002). La proportion de vaches atteintes d’une cervicite cytologique en fonction de
l’occurrence ou non d’une métrite est présentée sur la figure 24. On note que le pourcentage de vaches
atteintes d’une cervicite cytologique (pourcentage de polynucléaires neutrophiles supérieur à 5%) est
quatre fois plus important lorsque la vache a présenté une métrite.

Figure 25 : Pourcentage de vaches atteintes d’une cervicite cytologique (CYTO+) en fonction de l’occurrence d’une métrite. Les
valeurs sont significativement différentes (p-value = 0,0002).

Tous les autres facteurs étudiés ne semblent pas influencer l’apparition d’une cervicite cytologique.

54
Les pourcentages de polynucléaires neutrophiles en fonction de la survenue d’une métrite sont
représentés sur la figure 25. On note une différence significative entre les médianes de pourcentages de
granulocytes neutrophiles obtenues et la survenue ou non d’une métrite (p-value = 0,03, test de Kruskal-
Wallis). Le pourcentage de PNN est plus élevé lorsqu’une métrite a été observée.

Figure 26 : Pourcentage de polynucléaires neutrophiles en fonction de l'apparition d'une métrite. Les médianes sont
significativement différentes (Test de Kruskal-Wallis ; p-value = 0,03).

III.3.2. Association entre les variables enregistrées et l’occurrence des cervicites


cliniques

En l’absence de gold standard pour caractériser les cervicites cliniques, nous avons décidé de
chercher des facteurs de risque de cette affection en considérant chaque méthode utilisée pour la
diagnostiquer dans notre étude.

III.3.2.1. Notation du col à l’aide de l’Alphavision®

Seule la survenue d’une métrite serait un facteur de risque de l’apparition d’un prolapsus du col
dans notre étude (p-value = 0,03). La proportion de vaches atteintes d’une cervicite clinique en fonction de
l’occurrence d’une métrite est représentée sur la figure 26. On note que le pourcentage de vaches atteintes
d’un prolapsus du col (détectée grâce à l’Alphavision®) est deux fois plus important lorsque la vache a
présenté une métrite.

55
Figure 27 : Pourcentage de vaches atteintes d’un prolapsus en fonction de l’occurrence d’une métrite. Les valeurs sont
significativement différentes (p-value = 0,03).

Les autres facteurs étudiés ne semblent pas influencer l’apparition d’un prolapsus du col.

III.3.2.2. Augmentation du diamètre du col

La survenue d’une métrite ou d’une non-délivrance semble être associée à une augmentation du
diamètre du col le jour de l’examen. Les proportions de vaches présentant une augmentation du diamètre
du col en fonction de de la survenue d’une métrite ou d’une non-délivrance sont représentées sur les
figures 28 et 29.

Figure 28 : Pourcentage de vaches présentant une augmentation de la taille du col en fonction de l'occurrence d'une métrite. Les
valeurs sont significativement différentes (p-value = 0,006, test exact de Fisher).

56
Figure 29 : Pourcentage de vaches présentant une augmentation de la taille du col en fonction de l'occurrence d'une métrite. Les
valeurs sont significativement différentes (p-value = 0,02, test exact de Fisher).

On note que le pourcentage de vaches présentant une augmentation du diamètre du col est plus
de trois fois plus important lorsque la vache a présenté une métrite ou une non-délivrance. Les autres
facteurs étudiés ne semblent pas influencer la taille du col.

III.3.2.3. Ecoulements vaginaux purulents

Le nombre de jours post-partum le jour de l’examen, la parité et la survenue d’une métrite ou


d’une non-délivrance semblent être associés à l’apparition d’écoulements vaginaux purulents. Le
pourcentage de vaches atteintes d'écoulements vaginaux purulents en fonction ces paramètres est
représenté sur les figures 30, 31, 32 et 33.

Figure 30 : Répartition du nombre de jours post-partum le jour de l’examen en fonction de l'occurrence des écoulements vaginaux
purulents. Les médianes sont significativement différentes (p-value = 0,04, Test de Wilcoxon).

On note sur cette figure que la médiane de jours post-partum à l’examen lorsqu’on observe la
présence d’écoulements vaginaux purulents est plus faible que lorsque l’on n’observe pas d’écoulements
vaginaux purulents. Plus on réalise tôt l’examen, plus on a de chance d’observer des écoulements vaginaux
purulents.

57
Figure 31 : Pourcentage de vaches atteintes d'écoulements vaginaux purulents en fonction de la parité. Les valeurs sont
significativement différentes (p-value = 0,002, test de Khi deux).

On note que le pourcentage de multipares présentant des écoulements vaginaux purulents est cinq
fois élevé que le pourcentage de primipares présentant des écoulements vaginaux purulents. La multiparité
semble donc être un facteur de risque d’écoulements vaginaux purulents.

Figure 32 : Pourcentage de vaches atteintes d'écoulements vaginaux purulents en fonction de l'occurrence d'une métrite. Les valeurs
sont significativement différentes (p-value = 0,002, test exact de Fisher).

On observe que le pourcentage de vaches présentant des écoulements vaginaux purulents est huit
fois plus important lorsque la vache a présenté une métrite.

58
Figure 33 : Pourcentage de vaches atteintes d'écoulements vaginaux purulents en fonction de l'occurrence d'une non-délivrance. Les
valeurs sont significativement différentes (p-value = 0,002, test de Khi deux).

On observe que le pourcentage de vaches présentant des écoulements vaginaux purulents est
environ 3,6 fois plus important lorsque la vache a présenté une non-délivrance. On peut donc conclure que
l’apparition d’une métrite et d’une non-délivrance sont des facteurs de risque d’écoulements vaginaux
purulents dans notre étude.

Nous avons étudié les cervicites dans un intervalle de 21 à 50 jours post-partum chez une population de
111 vaches laitières réparties dans quatre élevages d’une clientèle vétérinaire en Normandie. Pour cet
intervalle, nous avons déterminé une prévalence de 26,1% pour les cervicites cytologiques avec la
méthode de référence qui est la cytologie et en considérant le seuil de 5% de polynucléaires neutrophiles
(Deguillaume, 2010). Nous avons également étudié trois méthodes pour tenter de déterminer la
prévalence des cervicites cliniques. En utilisant la notation du col grâce à l’Alphavision®, on obtient une
prévalence de 48%, en utilisant l’évaluation de la taille du col par palpation transrectale, on obtient une
prévalence de 15%. Enfin, en utilisant le diagnostic d’écoulements vaginaux purulents avec le Métricheck®
on obtient une prévalence de 18%.

Nous avons également cherché à étudier les facteurs de risque des cervicites, un seul a pu être mis en
avant comme facteur de risque pour les cervicites cytologiques, il s’agit de l’apparition d’une métrite. Pour
les cervicites cliniques, les facteurs de risque ont été étudiés pour chaque méthode citée précédemment.
Les métrites semblent être un facteur de risque de survenue d’une cervicite clinique avec les trois
méthodes et le seul facteur de risque d’un prolapsus du col. En ce qui concerne l’augmentation du
diamètre du col, la non-délivrance s’ajoute à la métrite. Enfin, la multiparité et la non-délivrance sont
également des facteurs de risque dans l’apparition d’écoulements vaginaux purulents.

III.4. Lien entre cervicites cytologiques et cervicites cliniques

Comme dans la partie précédente, en l’absence de gold standard pour caractériser les cervicites
cliniques, nous avons décidé d’étudier le lien entre cervicite cytologique et cervicite clinique en considérant
chaque méthode utilisée pour diagnostiquer une cervicite clinique dans notre étude.

59
III.4.1. Lien entre cervicites cytologiques et prolapsus cervicaux

III.4.1.1. Pourcentage de polynucléaires neutrophiles et prolapsus cervicaux

La proportion de granulocytes neutrophiles est significativement associée à la note obtenue lors de


la description du col de l’utérus (p-value=0,0009). La figure 34 représente le pourcentage de granulocytes
neutrophiles en fonction des différentes notes obtenues avec l’Alphavision®. On voit que plus la note
obtenue est élevée, plus le pourcentage de polynucléaires neutrophiles augmente.

Figure 34 : Pourcentage de polynucléaires neutrophiles en fonction de la note obtenue avec l'Alphavision®. Les médianes sont
significativement différentes (p-value = 0,0009, test de Kruskal-Wallis).

La figure 35 représente le pourcentage de granulocytes neutrophiles en fonction de la présence ou


non d’un prolapsus du col. On note une différence significative (p-value = 0,0009, test de Kruskal-Wallis) et
que le pourcentage de polynucléaires neutrophiles est plus élevé lorsque l’on observe un prolapsus du col.

Figure 35 : Pourcentage de polynucléaires neutrophiles en fonction de la notation du col. Les médianes sont significativement
différentes (p-value = 0,0009, test de Kruskal-Wallis).

60
III.4.1.2. Répartition des vaches selon les diagnostics de cervicites cytologique et la
présence d’un prolapsus du col.

Le tableau IX représente la répartition des vaches atteintes de cervicites cytologiques (CYTO+) et de


cervicites cliniques (PROLAPS +).

Tableau IX : Répartition des vaches atteintes de cervicites cytologiques (CYTO+) et de cervicites cliniques (PROLAPS+).

CYTO + CYTO- Total


PROLAPS + 20 33 53
PROLAPS - 9 49 58
Total 29 82 111

Nous pouvons voir que dans notre échantillon, une cervicite cytologique et un prolapsus du col
peuvent être présentes conjointement ou indépendamment l’une de l’autre. Cependant, elles sont
significativement liées (p-value = 0,007, test de Khi-deux).

La spécificité et la sensibilité du diagnostic de cervicite clinique avec l’Alphavision® par rapport à la


détection des cervicites cytologiques ont été calculées. Elles sont respectivement égales à 0,59 et 0,69.

La sensibilité est déterminée sur une population de patients dont le statut « malade » est connu grâce au
test de référence, ici la cytologie. C’est la probabilité du résultat positif du test chez les sujets porteurs de la
maladie telle qu’elle est définie par le gold standard, appelée également taux de vrais positifs.

La spécificité est déterminée sur une population de patients dont le statut non malade est connu. C’est la
probabilité du résultat négatif de test chez les patients définis comme non malades, appelée également
taux de vrais négatifs.

Plus les valeurs de sensibilité et de spécificité sont proches de 1, plus la probabilité de reconnaître un
animal réellement malade comme étant malade est forte et plus la probabilité de reconnaître un animal
réellement sain comme étant sain est forte.

La spécificité obtenue en utilisant la note obtenue grâce à l’Alphavision® pour détecter les cervicites
cytologiques est relativement faible (0,59). Ce test aurait tendance à surestimer le nombre d’animaux
positifs.

III.4.1.2. Concordance entre le diagnostic de cervicite cytologique et le diagnostic de


cervicite clinique par visualisation d’un prolapsus du col avec l’Alphavision®.

Un coefficient de Kappa Cohen a été calculé pour vérifier la concordance entre les diagnostics de
cervicite clinique et de cervicite cytologique. Ce coefficient est égal à 0,22. Cela signifie que même si les
deux affections semblent être liées (p-value = 0,007, test de Khi deux), la concordance entre les deux tests
est faible. On peut donc conclure que la détection d’un prolapsus du col ne permet pas de détecter les
cervicites cytologiques avec une précision suffisante. La notation du col grâce à l’Alphavision® ne peut pas
être appliquée sur le terrain pour la détection des cervicites cytologiques.

61
III.4.2. Lien entre cervicites cytologiques et augmentation du diamètre du col

III.4.2.1. Pourcentage de polynucléaires neutrophiles et augmentation du diamètre


du col

Les pourcentages de polynucléaires neutrophiles en fonction de l’augmentation ou non du


diamètre du col est sont représentés sur la figure 36. On note que les médianes sont différentes (p-value =
0,02, test de Kruskal-Wallis) et que le pourcentage de polynucléaires neutrophiles est plus élevé lorsque
l’on observe une augmentation de la taille du col utérin le jour de l’examen.

Figure 36 : Pourcentage de polynucléaires neutrophiles en fonction de l’augmentation de la taille du col. Les médianes sont
significativement différentes (p-value = 0,02, test de Kruskal-Wallis).

III.4.2.2. Répartition des vaches selon les diagnostics de cervicites cytologique et la


présence d’une augmentation du diamètre du col.

Le tableau X représente la répartition des vaches atteintes de cervicites cytologiques (CYTO+) et


présentant une augmentation du diamètre du col (COL+).

Tableau X : Répartition des vaches atteintes de cervicite cytologiques (CYTO+) et présentant une augmentation du diamètre du col
(COL+).

CYTO + CYTO- Total


COL + 9 12 20
COL - 20 70 91
Total 29 82 111

Les deux affections sont significativement associées (p-value = 0,04, test de Khi-deux).
La spécificité et la sensibilité de l’évaluation de la taille du col pour la détection des cervicites
cytologiques ont été calculées en prenant comme méthode de référence la cytologie. Elles sont
respectivement égales à 0,85 et 0,31. La sensibilité de cette méthode pour la détection des cervicites
cytologiques est faible, ce test aurait tendance à sous-estimer le nombre d’animaux atteints de cervicites
cytologiques.

III.4.2.3. Concordance entre le diagnostic de cervicite cytologique et l’évaluation du


diamètre du col

Un coefficient de Kappa Cohen a été calculé pour vérifier la concordance entre les diagnostics de
cervicite cytologique et l’évaluation du diamètre du col. Ce coefficient est égal à 0,22. Cela signifie que

62
même si les deux affections sont liées (p-value = 0,04, test de Khi deux), la concordance entre les deux tests
est faible. L’évaluation du diamètre du col ne semble pas être la meilleure méthode à appliquer sur le
terrain pour la détection des cervicites cytologiques.

III.4.3. Lien entre cervicites cytologiques et écoulements vaginaux purulents

III.4.3.1. Pourcentage de polynucléaires neutrophiles et écoulements vaginaux


purulents

Les pourcentages de polynucléaires neutrophiles en fonction du score d’écoulements purulents


sont représentés sur la figure 37. On note que les médianes de polynucléaires neutrophiles ne sont pas
significativement différentes pour l’ensemble des scores d’écoulements vaginaux purulents. Cependant,
pour un score d’écoulements égal à 4, le pourcentage de polynucléaires neutrophiles semblent plus
important pour les autres scores. On peut en déduire qu’avec un score d’écoulements de 4, la probabilité
d’avoir une cervicite cytologique est plus importante.

Figure 37 : Pourcentage de polynucléaires neutrophiles en fonction du score d'écoulements vaginaux purulents. Les variables ne sont
pas significativement associées (p-value = 0,18, Test de Kruskal-Wallis).

Figure 38 : Pourcentage de polynucléaires neutrophiles en fonction de la présence d'écoulements vaginaux purulents. Les variables
sont significativement associées (p-value = 0,03, Test de Wilcoxon).

63
La proportion de polynucléaires neutrophiles n’est pas significativement associée au score
d’écoulements vaginaux purulents (p-value = 0,18, test de Kruskal-Wallis). Cependant, la proportion de
polynucléaires neutrophiles est associée à la présence d’écoulements vaginaux purulents, c’est-à-dire à un
score d’écoulements supérieur ou égal à 3. En effet, on peut voir sur la figure 38 que les médianes sont
significativement différentes (p-value = 0,03, test de Wilcoxon).

III.4.3.2. Répartition des vaches selon les diagnostics de cervicites cytologique et la


présence d’écoulements vaginaux purulents

Le tableau X représente la répartition des vaches atteintes de cervicites cytologiques (CYTO+) et


d’écoulements vaginaux purulents (EVP+).
Tableau X : Répartition des vaches atteintes de cervicite cytologiques (CYTO+) et d’écoulements vaginaux purulents (EVP+).

CYTO + CYTO- Total


EVP + 9 11 20
EVP - 20 71 91
Total 29 82 111

Les deux affections sont significativement associées (p-value = 0,03, Test de Khi deux).

La spécificité et la sensibilité du test diagnostic au Métricheck® par rapport à la détection des cervicites
cytologiques ont été calculées. Elles sont respectivement égales à 0,86 et 0,31. La sensibilité de la méthode
d’examen au Métricheck® est faible, ce test, comme l’évaluation du diamètre du col aurait tendance à
sous-estimer le nombre d’animaux atteints de cervicites cytologiques.

III.4.3.3. Concordance entre le diagnostic de cervicite cytologique et le diagnostic


d’écoulements vaginaux purulents.

Un coefficient de Kappa Cohen a été calculé pour vérifier la concordance entre les diagnostics de
cervicite cytologique et d’écoulements vaginaux purulents au Métricheck ® (considéré dans notre étude
comme la méthode de référence). Ce coefficient est égal à 0,19. Cela signifie que même si les deux
affections sont liées (p-value = 0,03, test de Khi deux), la concordance entre les deux tests est très faible. La
détection d’écoulements vaginaux purulents par le Métricheck® ne semble pas non plus être la meilleure
méthode à appliquer sur le terrain pour la détection des cervicites cytologiques.

Différents tests statistiques ont permis de montrer une association entre les cervicites cytologiques et les
cervicites cliniques peu importe la méthode utilisée pour étudier les cervicites cliniques.
Cependant, les méthodes diagnostiques utilisées dans notre étude pour mettre en évidence une cervicite
clinique ne semblent pas être une bonne alternative à la cytologie sur le terrain pour la détection des
cervicites cytologiques. En effet, la concordance entre les différents tests, étudiée grâce au calcul de
coefficient de Kappa Cohen, ainsi que leur spécificité et sensibilité par rapport à la cytologie sont faibles.

64
III.5. Comparaison des méthodes de diagnostics

III.5.1. Comparaison des scores d’écoulements vaginaux purulents obtenus par


Métricheck® et Alphavision®

Un coefficient de Kappa Cohen a été calculé pour vérifier la concordance entre le diagnostic
d’écoulements vaginaux purulents (score d’écoulements vaginaux purulents supérieur ou égale à 3) à l’aide
du Métricheck® et de l’Alphavision®. Ce coefficient est de 0,7, la concordance entre les deux méthodes
pour la détection de la présence d’écoulements vaginaux purulents est donc forte (score≥3).

Un coefficient de Kappa Cohen pondéré a été calculé pour vérifier la concordance du choix du score
d’écoulements attribué avec l’utilisation du Métricheck® et l’utilisation de l’Alphavision®. Ce coefficient
pondéré est de 0,57, la concordance entre les deux méthodes pour l’attribution d’un score d’écoulement
est donc modérée.
Tableau XI : Tableau de contingence pour les scores d'écoulements vaginaux purulents obtenus avec le Métricheck® et
l'Alphavision®.

Score d’écoulements purulents obtenu avec le


Métricheck®
0 1 2 3 4 Total
Score 0 0 3 0 0 0 3
d’écoulements 1 2 58 3 4 0 67
purulents 2 1 11 10 2 2 26
obtenu avec 3 0 1 1 4 2 8
l’Alphavision® 4 0 0 1 1 5 7
Total 3 74 17 14 13 111

L’utilisation des deux méthodes semble donc cohérente pour la détection de la présence
d’écoulements vaginaux purulents (score≥3) même si globalement les scores donnés par les deux
méthodes ne sont pas exactement les mêmes.

III.5.2. Comparaison du test à l’estérase leucocytaire et de la cytologie.

Le figure 39 représente le score obtenu au le test à l’estérase leucocytaire en fonction du


pourcentage de neutrophiles endocervicaux. On note que les médianes sont significativement différentes
(p-value = 0,001, Test de Kruskal-Wallis) et que le pourcentage de polynucléaires nucléaires neutrophiles
augmente lorsque le score au test à l’estérase leucocytaire augmente. Cela n’est cependant pas vérifié pour
un score de 4.

65
Figure 39 : Pourcentage de polynucléaires neutrophiles en fonction du score obtenu au test à l'estérase leucocytaire. Les médianes
sont significativement différentes (p-value = 0,001, Test de Kruskal-Wallis).

Figure 40 : Pourcentage de vaches atteintes de cervicite cytologique (CYTO+) en fonction du score au test à l'estérase leucocytaire.

Nous avons décidé de calculer la sensibilité, la spécificité et les valeurs prédictives positive et
négative du test à l’estérase leucocytaire par rapport à la cytologie en prenant en compte les différents
scores comme seuil. Ces valeurs sont présentées dans le tableau XIII.
Tableau XII : Sensibilité, spécificité et valeurs prédictives positives et négatives du test à l'estérase leucocytaire en fonction des
différents seuils.

Score seuil Sensibilité Spécificité Valeur prédictive Valeur prédictive


positive négative
≥ 1 (Traces) 0,68 0,55 0,35 0,83
≥ 2 (+) 0,48 0,85 0,53 0,82
≥ 3(++) 0,31 0,92 0,6 0,79

66
Aucun seuil étudié ne présente un accord satisfaisant entre sensibilité et spécificité.
L’augmentation de l’une entrainant une forte diminution de l’autre.

Nous avons tout de même souhaité étudier le lien entre un score jugé positif au test à l’estérase et
la présence d’une cervicite cytologique. Pour cela, nous avons pris en compte le score qui nous semblait
être le plus équilibré en termes de sensibilité et de spécificité qui correspond à un score 2. En prenant en
compte ce seuil, les résultats obtenus aux deux tests sont significativement associés (p-value = 0,0002, test
de Khi deux).

La répartition des vaches présentant un score de test supérieur ou égal à 2 (LEUCO+) et une
cervicite cytologique (CYTO+) est représentée dans le tableau XIV ci-dessous.

Tableau XIII : Répartition des vaches présentant un test à l'estérase leucocytaire positif au seuil de 2 (LEUCO+) et des vaches
présentant une cervicite cytologique (CYTO+). Les résultats sont significativement associés (p-value = 0,0002, Test de Khi deux.)

CYTO + CYTO- Total


LEUCO + 14 12 26
LEUCO - 15 70 85
Total 29 82 111

Un coefficient de Kappa Cohen a été calculé pour vérifier la concordance entre ces deux tests. Ce
coefficient est égal à 0,35 ce qui indique une concordance plutôt faible entre les deux tests, cependant, il
représente la meilleure alternative sur le terrain.

Un dernier test a été étudié pour trouver une alternative à la cytologie applicable sur le terrain, le test à
l’estérase leucocytaire. Notre étude a permis de mettre en évidence qu’un seuil de 2 pour le score à
l’estérase leucocytaire présente le meilleur compromis entre sensibilité et spécificité par rapport à la
cytologie.

IV. Discussion et perspectives


 Choix des élevages

Les animaux inclus dans l’étude ont été sélectionnés dans des élevages dont le suivi de
reproduction était réalisé par la clinique vétérinaire participant à l’étude. Le choix des élevages s’est fait sur
la base du volontariat. Il s’agissait d’élevages avec un suivi régulier, toutes les 2 à 4 semaines, ce qui était
nécessaire pour le déroulement de notre étude.

Parmi les élevages en suivi de reproduction, seulement 4 élevages ont été retenus et le nombre de
vaches prélevées dans l’étude n’étaient pas réparti équitablement entre ces différents élevages (n=58 ;
n=26 ; n=14 ; n=13). Un nombre plus important d’élevages et une répartition plus équitable du nombre de
vaches étudiées dans chaque élevage auraient certainement permis d’apporter des résultats plus précis et
représentatifs.

67
La taille des élevages variait beaucoup elle aussi, allant de 70 à 300 vaches. Plus l’élevage était
grand, plus le nombre de personnes impliquées dans le suivi de l’élevage était important. On peut supposer
que la surveillance des vaches et la conduite d’élevage sont différentes entre les élevages. Cela pourrait
expliquer certaines différences dans les paramètres obtenus pour cette étude, notamment sur les
performances de reproduction.

 Choix des animaux

Aucun critère d’exclusion n’a été appliqué dans le choix des animaux. La liste des animaux à
examiner était préparée avant la visite à l’aide du logiciel de suivi de reproduction. Les examens étaient
réalisés pendant que le vétérinaire réalisait le suivi de reproduction. Certaines vaches n’ont pas pu être
examinées faute de temps, elles ont donc été exclues involontairement de l’étude. Cela représente donc un
biais dans le choix des animaux à examiner.

Certaines vaches ont été traitées aux antibiotiques après le vêlage, les traitements effectués ont
été enregistrés sur les fiches données aux éleveurs. Toutes les vaches ayant eu une non-délivrance ou une
métrite ont été traitées avec des antibiotiques, le plus souvent avec de l’HISTABIOSONE (benzylpénicilline,
dihydrostreptomycine, chlorphénamine, dexaméthasone, MSD Santé Animale) qui contient des corticoïdes
et possède donc une valence anti-inflammatoire. Les vaches ayant eu une mammite ont été traitées avec
antibiotiques locaux (MASTIJET® (tétracycline, néomycine, bactracine et prednisolone, MSD Santé Animale)
ou UBROLEXIN® (céfalexine et kanamycine, Boehringer)) associés ou non à un antibiotique général
(PHARMASIN® (tylosine, Huvepharma) ou AMPHOPRIM® (sulfadimidine et triméthoprime, Virbac)). Les
traitements effectués pourraient avoir provoqué une diminution de l’inflammation au niveau utérin et ainsi
diminuer la prévalence des cervicites cytologiques dans notre étude.
Les vaches ayant reçu des antibiotiques ont été conservées dans l’étude pour deux raisons.
Premièrement, leur exclusion aurait entraîné l’absence presque totale de vaches avec des complications
pendant et après le vêlage, or l’un des objectifs de l’étude était d’identifier des facteurs de risque des
cervicites, peu décrits dans la littérature auparavant. Deuxièmement, les vaches présentant ces affections
après le vêlage sont souvent traitées aux antibiotiques au moment de la complication, il n’était donc pas
nécessaire de les exclure pour se rapprocher des conditions du terrain. Toutes les vaches ayant présenté
une des trois affections ont été traitées, nous n’avons donc pas pu les comparer avec une population
témoin ayant présentée une des trois affections mais n’ayant pas reçu de traitement.

 Prévalence des cervicites cytologiques

Le tableau XIV présente la prévalence de cervicite cytologique obtenue dans différentes études
menées sur des vaches laitières de race Prim’holstein selon le nombre de jours post-partum utilisés. Toutes
ces études utilisent le seuil de 5% de granulocytes neutrophiles déterminé par Deguillaume (2012).

68
Tableau XIV : Données sur les cervicites cytologiques publiées à ce jour dans la littérature chez des vaches Prim'holstein. Le seuil de
polynucléaires neutrophiles utilisé est celui déterminé par Deguillaume (2012), c’est-à-dire 5%.

Etude, race, effectif Jours post-partum Prévalence (%)


Deguillaume et al. 2012 21 – 60 42%
n=93
Violas 2012 28 – 35 32%
n=59
Hartmann et al. 2016 42 – 50 11,4%
n=416

On peut voir que la prévalence des cervicites cytologiques est très variable selon les études. En
utilisant ce seuil de 5% de granulocytes neutrophiles dans notre étude, nous avons démontré une
prévalence de cervicite cytologique de 26%.

Dans notre étude, les examens ont tous été réalisés entre 21 et 50 jours post-partum. Ce qui
représente un intervalle de 29 jours. Ces valeurs sont en accord avec la fenêtre de temps utilisée par
Deguillaume (2010) qui est de 21 à 60 jours post-partum. Elles sont un peu moins comparables à celles
utilisées par Hartmann (2016) qui a étudié la prévalence de cervicite cytologique entre 42 et 50 jours.

Les endométrites cytologiques sont étudiées dans les mêmes fenêtres de jours post-partum que les
cervicites (Leblanc, 2002 ; Deguillaume, 2010). Gilbert et al. (2016) se sont intéressés à l’évolution de la
proportion de granulocytes neutrophiles dans l’endomètre en post-partum chez les vaches laitières afin de
suivre l’évolution de l’inflammation utérine. Cette étude montre que le pourcentage de neutrophiles ne
change pas entre 7 et 21 jours post-partum et qu’il décroit ensuite (Gilbert et al. 2016). Elle montre
également qu’un pourcentage de neutrophiles élevé au sein de l’endomètre au septième jour post-partum
est négativement corrélé au pourcentage de neutrophiles entre 35 et 50 jours et positivement corrélé à
une gestation à 150 jours, et donc qu’une réponse inflammatoire présente entre 0 et 21 jours post-partum
est physiologique et nécessaire à une gestation. Ainsi les examens menés avant 21 jours ne permettent pas
de mettre en évidence un phénomène pathologique dans l’endomètre. Notre intervalle respecte cette
condition, cependant des variations de cette fenêtre pourraient être attendues puisque nous étudions
l’endocol et non l’endomètre. Aucune étude n’a été menée pour décrire l’évolution du pourcentage de
polynucléaires neutrophiles dans le col après le vêlage ou au cours du cycle des vaches laitières. Une étude
comme celle de Gilbert (2016) au niveau de l’endocol permettrait de suivre l’évolution de l’inflammation
cervicale post-partum dans le temps et de voir si l’évolution est la même qu’au sein de l’endomètre. Il
serait également essentiel d’associer les courbes obtenues avec les performances de reproduction, cela
nous permettrait d’avoir une idée plus précise de l’intervalle de temps et du seuil de neutrophiles pour
lesquels l’inflammation cervicale devient pathologique et engendre une diminution de ces performances.

La seule étude menée à ce sujet (Deguillaume, 2012) a démontré que la présence d’un pourcentage
de polynucléaires neutrophiles supérieur à 5% seulement entre 21 et 35 jours post-partum avait un impact
sur les performances de reproduction. Alors qu’Hartmann étudie les cervicites cytologiques entre 42 et 50
jours post-partum. Les deux études (Violas, 2012 ; Hartmann et al. 2016) utilisent le pourcentage de
neutrophiles déterminé par Deguillaume (2012) alors qu’ils n'utilisent pas le même intervalle de temps.
L’intervalle utilisé dans notre étude est plus large que l’intervalle déterminé par Deguillaume (2012).
Cependant, lorsque l’on calcule la prévalence de cervicite cytologique dans la population de vaches
prélevées entre 21 et 35 jours dans notre étude (n=83), on obtient une prévalence de 25,3% ce qui n’est
pas très éloigné de notre prévalence initiale.

69
D’autres facteurs pourraient expliquer les différences entre les prévalences observées.
En effet, les facteurs d’exclusion des vaches ne sont pas les mêmes dans toutes les études. Dans leur étude,
Hartmann et al. (2016) ont exclu les vaches présentant des écoulements vaginaux purulents ce qui peut
possiblement expliquer la différence de prévalence observée avec l’étude de Deguillaume (2012) et la
nôtre.

Enfin, notre étude a été réalisée dans des élevages intensifs (forte production laitière par vache)
comme les études citées plus haut. Cependant, nous avons pris en compte dans notre étude des vaches de
race Prim’holstein, Normandes, Montbéliardes et Croisées alors que les autres études ne se sont
intéressées qu’à des vaches de race Prim’holstein. Même si notre étude n’a pas montré de différence
significative pour la prévalence des cervicites cytologiques entre les différentes races, il est difficile
d’accorder une confiance parfaite à ce résultat car les effectifs par race n’étaient pas représentés de façon
équitable. : 51% de Prim’holstein (n=57), 28% de Normandes (n=31), 12% de Montbéliardes (n=13) et 9%
de croisées (n=10).

Il apparaît complexe de comparer les différentes études réalisées sur les cervicites cytologiques
puisque même si ces études portent sur la même race et le même type d’élevage, l’intervalle de jours post-
partum étudiés est très différent et les populations de référence sont différentes. En comparaison, les
études menées sur les endométrites subcliniques rapportent elles-aussi des prévalences variées. La
prévalence d’endométrite subclinique dans les différentes études allant de 12 à 53%. Ces études sont elles
aussi toutes menées sur des vaches Prim’holstein dans un modèle intensif mais elles diffèrent par les
méthodes diagnostiques utilisées, le délai postpartum étudié et le seuil de polynucléaires neutrophiles
pathologique défini. Là encore, certaines études ont déterminé un seuil en lien avec la dégradation des
performances de reproduction des vaches de leur étude, et d’autres ont utilisé un seuil défini dans une
autre étude (Kasimanickam et al., 2004 et 2005; Barlund et al., 2008; Deguillaume, 2010; Hartmann et al.,
2016).

Deguillaume (2012) a étudié les cervicites cytologiques mais aussi les endométrites subcliniques.
Dans son étude, elle évalue la prévalence des cervicites cytologiques seules à 11% et la prévalence totale
des cervicites cytologiques (seule ou associée à une endométrite) à 42% dans un effectif de 93 vaches avec
un examen réalisé entre 21 et 35 jours post-partum. Nous n’avons pas pu faire la différence entre les
cervicites cytologiques seules et les cervicites associées à des endométrites subcliniques dans notre étude
car nous n’avons pas réalisé de prélèvement endométriaux. Il aurait été intéressant de faire ce
prélèvement, notamment si nous avions pu aller jusqu’au bout et inclure l’étude des performances de
reproduction car nous aurions pu faire la différence entre les deux affections. Cependant, cela ajoutait
beaucoup de manipulations et nous n’avions pas le temps.

Pour déterminer la prévalence des cervicites subcliniques, nous avons, comme dans les autres
études, utilisé la cytologie. Toutes les lames ont été lues au microscope par le même observateur et une
seule fois. Une étude s’est intéressée à l’évaluation de la concordance du pourcentage de granulocytes
neutrophiles intra-observateur et rapporte un coefficient de Lin de 0,85. Ce coefficient évalue la
concordance entre deux valeurs de la même variable quantitative, il s’interprète de la même façon que le
coefficient Kappa. Dubuc et al. (2010) rapportent un coefficient Kappa de 0,82 pour la concordance intra-
observateur du diagnostic d’endométrite cytologique et 0,77 pour la concordance inter-observateur.
Aucune étude n’a été menée pour déterminer la concordance intra-observateur ou inter-observateur de la
méthode diagnostic des cervicites cytologiques. Il aurait été intéressant de faire lire les lames à un

70
deuxième observateur ou de relire les lames une deuxième fois afin d’évaluer ces concordances et de
caractériser la répétabilité de la méthode.

 Prévalence des cervicites cliniques

Trois méthodes ont été utilisées pour le diagnostic des cervicites cliniques dans notre étude : le
scoring du col par visualisation du col grâce à l’Alphavision®, l’estimation du diamètre du col par palpation
transrectale et l’évaluation des écoulements vaginaux purulents. Un score supérieur ou égal à 1 avec
l’Alphavision®, un diamètre du col supérieur à 7,5cm lors de la palpation transrectale et un score supérieur
ou égal à 3 avec le Métricheck® étaient considérés comme un diagnostic positif de cervicite clinique

Comme nous avons pu le voir dans la littérature, la prévalence des cervicites cliniques varie elle-
aussi beaucoup, entre 12,6 et 60,8% (Gloor, 1973 ; Hartmann et al., 2016). Cette variation est due à la
multiplicité des méthodes utilisées pour la détection de cervicite clinique dans les différentes études.

En considérant la méthode par notation du col grâce à l’Alphavision®, la prévalence déterminée


dans notre étude est de 48% ce qui est inférieure à celle déterminée par Hartmann (2016) qui est de 60,8%.
Cette différence de prévalence peut éventuellement s’expliquer d’une part, par la différence d’intervalle
post-partum utilisé dans les deux études. En effet, notre étude a été réalisée chez des vaches entre 21 et 50
jours post-partum, alors qu’Hartmann utilise un intervalle de 42 à 50 jours post-partum. De plus, Hartmann
n’a étudié que des vaches Prim’holstein alors que nous avons plusieurs races dans notre étude. On peut
supposer que la prévalence des cervicites cliniques est plus importante chez les Prim’holstein, peut-être lié
au niveau de production attendu chez cette race.

Dans son étude, Hartmann (2016) a considéré que les vaches avaient une cervicite clinique s’il
observait la présence d’un prolapsus du second pli cervical avec ou sans rougeur de la portion vaginale du
col (c’est-à-dire une note de 1 ou 2). Cependant, il a également démontré que seule la présence d’un
prolapsus du second pli cervical associé à une rougeur de la portion vaginale du col (note de 2) était liée à
une diminution des performances de reproduction. Si on applique la même définition que Deguillaume
(2012) pour les cervicites subcliniques à l’étude de Hartmann, c’est-à-dire, qu’on estime qu’une vache
présente une cervicite clinique lorsqu’on observe une diminution des performances de reproduction, la
prévalence des cervicites cliniques diminue. En considérant cette définition, les cervicites cliniques
correspondent alors à la présence d’un prolapsus du second pli cervical associé à une rougeur de la portion
vaginale du col (note de 2). La prévalence est alors de 29,1% dans l’étude de Hartmann et de 19% dans la
nôtre.

En considérant la méthode de détection par estimation du diamètre du col par palpation


transrectale, on obtient dans notre étude une prévalence de 15%. Aucune étude n’a utilisé exclusivement
cette méthode pour la détection des cervicites cliniques. Gloor (1973) a obtenu une prévalence de 12,6%.
Cependant il utilisait un élargissement et une induration du col à la palpation transrectale comme critère de
détection de cervicite clinique, mais il considérait aussi la présence d’un œdème de l’orifice cervical, associé
à une congestion des muqueuses, ainsi que la présence de sécrétions purulentes dans le vagin comme un
signe de cervicite clinique. Depuis Gloor en 1973, aucune étude n’a été réalisée sur la détection des
cervicites cliniques grâce à la palpation du col.

En considérant comme positif un score d’écoulement supérieur ou égal à 3 nous avons obtenu une
prévalence de 18% pour les écoulements vaginaux purulents dans notre étude. Dans la littérature, la
prévalence des écoulements vaginaux purulents chez les vaches laitières varie en fonction du nombre de
jours post-partum étudiés. Elles sont de l’ordre de 10 % entre 28 et 41 jours post-partum (Barlund et al.,
2008), de 15 % entre 32 et 38 jours post-partum (Dubuc et al., 2010) et de 18 % entre 32 et 52 jours post-
partum (Plöntzke et al. 2011). Pour rappel nous avons utilisé un intervalle de 21 à 50 jours post-partum

71
pour la réalisation de nos examens. La prévalence définie dans notre étude se trouve dans la limite haute
des valeurs décrites dans la littérature (Plöntzke et al., 2011). Cela pourrait s’expliquer par le fait que notre
intervalle est plus étendu que ceux utilisés dans la littérature.

 Recherche de facteurs de risque des cervicites.

111 vaches ont été prélevées dans notre étude. D’après des calculs statistiques (Lwanga et al.,
1991) ce nombre est suffisant pour que la prévalence de cervicite cytologique déterminée dans notre
étude, 26,1%, soit fiable. Cependant, on peut se demander s’il était assez important pour mettre en
évidence des facteurs de risque.

En effet, peu de vaches (7%), ont présenté des difficultés au vêlage ayant nécessité une aide dans
notre étude. Dans la littérature, il a été démontré que 29 à 50% des primipares et 10 à 30% des multipares
en race Holstein ont un vêlage anormalement long ou nécessitant une assistance (Chastant-Maillard et al.,
2018). Le pourcentage obtenu dans notre étude est donc très faible par rapport à ce qui est décrit dans la
littérature compte tenu du fait que 46% des vaches de notre étude sont des primipares.

De même, 6,3% des vaches de notre étude ont présenté une non-délivrance et 7,2% ont présenté
une métrite. Les valeurs décrites dans la littérature chez les vaches laitières sont de 9,6% pour les
rétentions placentaires et de 8,1% pour les métrites (Faye et al., 1994).

Enfin, seules deux vaches de notre étude ont présenté une gestation gémellaire, soit 1,8% alors que
la littérature (Lopez-Gatius et al., 2017) décrit un taux de gestation gémellaire supérieur à 10% chez les
vaches hautes productrices.

La littérature décrite ci-dessus prend en compte des vaches de races Prim’holstein, la différence
entre ces données et les données de notre étude peuvent peut-être être expliquées par le fait que
plusieurs races aient été étudiées dans notre échantillon.

Une autre méthode pour caractériser les facteurs de risque serait alors de faire une étude cas-
témoin prospective. Il faudrait pour cela sélectionner des vaches ayant présenté des difficultés au vêlage ou
des complications post-partum pour les examens et les comparer à un nombre similaire de vaches témoins
venant du même élevage mais n’ayant rencontré aucun problème autour du vêlage. Cela permettrait
d’augmenter la prévalence de vaches ayant rencontré un problème autour du vêlage et d’augmenter la
puissance des tests.

Notre protocole expérimental a été pensé et mis en place en collaboration avec un vétérinaire
technique de laboratoire MSD Santé Animale et un vétérinaire praticien. Nous nous sommes
principalement appuyés sur les deux études réalisées sur les cervicites cytologiques (Deguillaume, 2012 ;
Hartmann et al., 2016) et sur une thèse vétérinaire réalisée sur les endométrites subcliniques chez les
vaches allaitantes (Claes, 2021). Nous avions donc choisi de ne pas étudier les facteurs reflétant le statut
énergétique des vaches de notre étude car ces études n’avaient rien donné de concluant. De plus, cela
ajoutait des manipulations et des frais. Cependant, a posteriori, certains paramètres simples reflétant le
statut énergétique auraient pu être étudiés. En effet, le rôle crucial de l’alimentation dans la reproduction a
été démontré (Salat, 2005). Un déséquilibre énergétique après le vêlage a été identifié comme un facteur
de risque d’infection utérine (Tableau I). Le statut énergétique post-partum peut être évalué à l'aide de
différents marqueurs faciles à étudier au cours des premiers mois de lactation. Ces marqueurs sont la Note
d’Etat Corporel (NEC), le Taux Butyreux (TB) et le Taux Protéique (TP).
Après le vêlage, une mobilisation des graisses est presque systématique chez la vache laitière à cause de la
forte demande énergétique pour la production de lait. Cette lipomobilisation en post-partum entraîne une

72
augmentation des acides gras à longue chaîne dans le lait, ce qui se traduit par un TB élevé, accompagné
d'une perte de poids chez l'animal, indiquée par une diminution de la NEC d'au moins un point au cours du
premier mois après le vêlage (Ennuyer, 2008). Une vache maigre au moment du vêlage (NEC < 2) possède
alors peu de réserves lipidiques, et le TB lors de la première analyse est généralement bas. En revanche,
une vache en surpoids au moment du vêlage (NEC ≥ 4) mobilise fortement ses réserves lipidiques.
Les taux protéiques reflètent également la disponibilité énergétique et le fonctionnement du rumen. La
majeure partie de la synthèse de protéines par la mamelle provient des acides aminés circulants. La valeur
minimale des taux protéiques observés lors des trois premières analyses du lait est corrélée à la perte
d'état corporel. Il a été démontré qu’en dessous du seuil de 28 g/kg (ce seuil est à ajuster en fonction de la
production laitière, qui joue un rôle de dilution des taux protéiques), l'énergie devient un facteur limitant
pour la fertilité (Ennuyer, 2008).

Le rapport TB sur TP permet d’évaluer la cétose subclinique. Si ce dernier dépasse le ratio de 1,5, la
vache présente une cétose subclinique, pathologie majeure chez les vaches laitières hautes productrices
(Duffield et al., 2009). Plusieurs études ont montré une association entre le statut énergétique et les cas
d'endométrites cliniques (Reist et al. 2003 ; Potter et al. 2010). Cependant l’étude réalisée par Deguillaume
en 2012 n'a pas mis en évidence de lien le statut énergétique de l’animal et la survenue d’une cervicite
cytologique. Cette étude est la seule étude menée pour étudier l’influence du statut énergétique sur les
cervicites. Il aurait été intéressant d’inclure la NEC anté et post-partum immédiate des vaches, et d’étudier
leur TP et TB afin d’évaluer l’influence du statut énergétique sur les cervicites dans notre étude. Le
paramètre le plus facile à évaluer est la NEC.

De plus, il a été démontré qu’en élevage laitier, la concordance inter-observateur pour les NEC est
élevée : Kappa = 0,79 à 0,84 (Morin et al., 2017). Il aurait été possible de demander aux éleveurs d’estimer
la NEC avant et après le vêlage. Cependant, comme nous l’avons expliqué plus haut, les éleveurs n’avaient
pas toujours le temps de répondre à nos attentes. Il aurait pu être compliqué d’avoir ce renseignement
pour toutes les vaches incluses dans l’étude.

La NEC des vaches le jour de l’examen a été relevée, elle ne semble pas être associée à la survenue
d’une cervicite cytologique ou d’une cervicite clinique dans notre étude. Cependant, on peut se demander
si une valeur de NEC isolée et mesurée entre 21 et 50 jours post-partum reflète réellement le statut
énergétique de la vache au moment du vêlage.

Une étude menée sur les endométrites subcliniques chez les vaches allaitantes a montré que le
poids du veau était corrélé à l’apparition d’une endométrite subclinique (Claes et al., 2021). Même si le
poids et la morphologie des veaux laitiers et veaux allaitants sont différents, il aurait été intéressant de
prendre en compte le poids du veau dans notre étude.

 Recherche d’une méthode de détection des cervicites applicables sur le


terrain

Aucune définition précise des cervicites cliniques n’existe dans la littérature, par conséquent, il
n’existe aucune méthode de référence pour la détection de cette affection. Nous avons donc comparé trois
méthodes décrites dans la littérature.

Dans un premier temps, nous sommes partis de la définition énoncée par Hartmann et al. en 2016.
Nous avons donc cherché à caractériser les cervicites cliniques en étudiant l’aspect du col grâce à
l’Alphavision®, la présence d’un prolapsus du second pli cervical étant considéré comme marqueur d’une
cervicite clinique. Mais ces données sont à prendre avec du recul. En effet, cette méthode semble difficile à

73
appliquer sur le terrain pour la détection des cervicites cliniques. La visualisation du col était parfois difficile
(mouvements de la vache, rendu flou sur le téléphone portable, présence d’une bride vaginale devant le
col, présence d’écoulements en grande quantité). L’interprétation n’était pas toujours évidente, les
données sont peu nombreuses dans la littérature. L’étude de Hartmann et al. (2016) est la seule ayant
utilisé cette technique pour décrire les cervicites cliniques et il y a peu d’indications sur l’interprétation. Il
n’existe que peu de données sur les images du col dans un cycle normal et en post-partum (Ferrière, 2020).
Il est possible que les images aient été mal interprétées, deux principales erreurs auraient pu être
commises : la confusion entre un prolapsus du second pli cervical et la visualisation de pli vaginal entourant
le col et la confusion entre une rougeur de col et la couleur normale du col pendant les chaleurs.
Cependant, l’insertion de l’Alphavision® dans le vagin créait un léger pneumovagin qui permettait un
étirement de la paroi du vagin, effaçant ainsi le pli du vagin. De plus, les chaleurs étaient répertoriées soit
lors de l’examen (visualisation de glaires abondants, tonicité de l’utérus à la palpation), soit par l’éleveur
averti par diverses méthodes (collier, robot, visu, etc.).

Les notes par visualisation du col grâce à l’Alphavision® ont été attribuées par le même observateur
sur le terrain. Les photographies du col ont été étudiées à posteriori par un deuxième observateur. Cette
deuxième étude a pu être réalisée seulement sur 73 photographies, les autres photographies étant trop
floues pour pouvoir donner une note. L’analyse des photographies par un deuxième observateur a permis
le calcul d’un coefficient de Kappa Cohen pondéré, il était égal à 0,33. Ce résultat indique une faible
concordance inter-observateur. Dans la seule étude ayant utilisé cette méthode de diagnostic pour les
cervicites cliniques (Hartmann et al. 2016), un seul observateur avait attribué une note sur le terrain.
Aucune étude n’a été réalisée pour objectiver un coefficient de concordance intra-observateur ou inter-
observateur. Il aurait été intéressant de relire les photographies une deuxième fois ou de demander à un
deuxième opérateur de donner une note sur le terrain afin d’évaluer la concordance intra-observateur dans
notre étude.

Enfin, nous nous sommes basés sur la définition de Hartmann et al. (2016), mais nous n’avons pas
les données sur les performances de reproduction chez les vaches de notre étude, il est donc difficile de
conclure sur la fiabilité de cette méthode. Des études permettant d’avoir plus de données sur les images
normales du col sont nécessaires si l’on veut poursuivre cette étude.

Nous avons ensuite étudié la méthode de détection des cervicites cliniques par évaluation de la
taille du col par palpation transrectale. Depuis Gloor en 1973, il n’y a pas eu d’étude, à notre connaissance,
sur l’utilisation de cette méthode pour le diagnostic des cervicites cliniques. Malheureusement, le manque
de données sur les performances de reproduction des vaches dans notre étude ne nous permet pas de
conclure sur la fiabilité de cette méthode. Cependant, dans son étude sur les endométrites, Dubuc et al.
(2010) ont montré une sensibilité de 12% et une spécificité de 94% entre 21 et 35 jours post-partum de
l’évaluation du diamètre du col par palpation transrectale pour prédire l’absence de gestation à 150 jours.
De plus, c’est une méthode très subjective qui dépend de l’opérateur et de sa perception. Selon certains
auteurs cette technique n’est pas suffisante pour apporter un diagnostic de certitude des endométrites
(Sheldon et al., 2006), il pourrait donc en être de même pour le diagnostic des cervicites cliniques. Enfin,
nous manquons de données sur l’évolution normale de la taille du col en post-partum. Une seule étude a
été réalisée pour suivre l’involution utérine chez les vaches laitières (Wehrend et al., 2003), mais elle n’a
été réalisée que pendant 10 jours post-partum. Les auteurs ont utilisé l’échographie pour suivre la
réorganisation des plis du col et ont mesuré la taille de l’ouverture du col par cervimétrie à l’aide de forceps
insérés dans le col. Aucune étude n’a été réalisée pour suivre l’évolution de la taille du col en post-partum
après 10 jours post-partum. Une étude est en cours de réalisation et sera publiée prochainement (Buannic,
2023). La palpation transrectale ne semblant pas très fiable, l’échographie pourrait être utilisée.

74
Enfin, nous avons étudié la méthode de détection des cervicites cliniques par évaluation des
écoulements vaginaux. Pour cela, nous avons décidé de considérer le Métricheck® comme méthode de
référence pour l’exploitation des résultats et les tests statistiques. La concordance entre le diagnostic
d’écoulements vaginaux purulents par Métricheck® et par l’Alphavision® a été évaluée à l’aide d’un
coefficient de Kappa Cohen. Celui-ci était égal à 0,7 ce qui indique une forte corrélation entre les deux
méthodes pour la détection de la présence d’écoulements vaginaux purulents (score d’écoulements
vaginaux purulents supérieur ou égal à 3). Cependant la concordance entre les scores donnés par
l’Alphavision est modérée (Kappa = 0,57).

La concordance de ces deux méthodes a déjà été évaluée dans une étude chez les vaches
allaitantes (Claes et al., 2021). Les coefficients de Kappa Cohen déterminés dans cette étude sont plus
faibles que ceux déterminés dans notre étude. Cette différence pourrait s’expliquer par la plus faible
prévalence d’écoulements vaginaux purulents chez les vaches allaitantes dans cette étude qui était de 7,1%
alors qu’elle est de 18% dans notre étude. De même, l’intervalle de temps utilisé pour les examens
vaginaux qui était compris entre 27 et 44 jours post-partum alors qu’il est de 21 à 50 jours post-partum
dans notre étude.

Les scores 3 et 4 sont plus souvent détectés avec le Métricheck® (n=27) qu’avec l’Alphavision®
(n=15), cela peut être dû à une difficulté d’interprétation de la proportion de pus lors de la visualisation
avec l’Alphavision®. En effet, cette méthode permet de visualiser des écoulements présents dans le vagin, il
est facile d’observer la présence ou l’absence d’écoulements. Cependant, la couleur des écoulements
présents est difficile à définir à cause des reflets créés par la lumière présente au bout du dispositif et
nécessaire à la visualisation du vagin. Une étude a comparé la prévalence d’écoulements vaginaux
purulents détectée par Métricheck®, par vaginoscopie et par main gantée, la main gantée étant considérée
comme la méthode de référence (Pleticha et al., 2009). Cette étude a montré que le Métricheck® avait
tendance à augmenter la prévalence des écoulements vaginaux purulents par rapport aux autres
méthodes. Cela pourrait s’expliquer par le fait que de faibles quantités de pus ne peuvent pas être
détectées par vaginoscopie alors que le Métricheck® permettait de les récolter.

La concordance entre les diagnostics d’écoulements vaginaux purulents et d’endométrites cliniques


a été plus fortement étudiée. Les coefficients de Kappa de Cohen obtenus variant de 0,2 (Dubuc et al.,
2010) à 0,52 (Barlund et al., 2008) ce qui montre une corrélation faible à modérée entre ces deux
diagnostics. Cette faible corrélation entre les diagnostics d’écoulements vaginaux purulents et
d’endométrites cliniques pourrait venir du fait que l’origine des écoulements est inconnue. En effet, ils
peuvent avoir une origine génitale (vagin, utérus, col) ou extra-génitale (cystite, pyélonéphrite). Les auteurs
ne parlent plus d’endométrites mais d’écoulements vaginaux purulents (Denis-Robichaud et al., 2015). Il en
est donc de même pour la corrélation entre les diagnostics d’écoulements vaginaux purulents et de
cervicite cytologique.

L’association entre les cervicites cliniques et les cervicites cytologiques a été prouvée peu importe
la méthode utilisée pour détecter une cervicite clinique. Cependant, les coefficients de Kappa Cohen
calculés en prenant la cytologie comme méthode de référence pour vérifier la concordance entre les
différents diagnostics sont faibles. Cela indique que la présence d’écoulements purulents, la notation du col
avec l’Alphavision et la palpation du col ne sont pas de bons critères dans la détection des cervicites
cytologiques. Deguillaume (2010) a démontré dans son étude que seule 37% des vaches présentant un
diamètre du col supérieur à 7,5cm présentait effectivement une cervicite cytologique ce qui conforte nos
résultats sur la corrélation entre le diamètre du col et l’inflammation cytologique de ce dernier. Aucune
autre étude n’avait étudié le lien entre ces affections auparavant. Hartmann (2016) avait même exclu de
son étude sur les cervicites les vaches présentant des écoulements purulents. L’utilisation d’une des trois

75
méthodes, même si elles sont plus pratiques à utiliser que la cytologie, ne semble pas être vraiment
pertinente dans la détection des cervicites cytologiques. Une dernière méthode a été comparée à la
cytologie pour une détection des cervicites subcliniques, applicable en exploitation et moins chronophage
que la cytologie : le test à l’estérase leucocytaire.

Le test à l’estérase leucocytaire était réalisé dès le retour à la clinique. Le test et la lecture des
bandelettes ont été réalisés par un seul observateur. Les valeurs ont été données suivant l’échelle définie
par le fabricant et figurant sur la boîte.

Le score obtenu à l’estérase leucocytaire est associé au pourcentage de polynucléaires neutrophiles


dans notre étude (p-value =0,001). La figure 28 montre bien la relation entre le score obtenu au test
estérase leucocytaire et le pourcentage de polynucléaires neutrophiles. Cependant, l’attribution d’un score
4 semble être à relativiser. En effet, le score 4 a été attribué à 7 vaches, pourtant 4 de ces vaches ne
présentaient pas un pourcentage de polynucléaires neutrophiles supérieur à 5 %.

Aucune étude n’a été réalisée pour étudier l’efficacité du test à l’estérase leucocytaire dans la
détection d’une cervicite cytologique. Couto et al. (2013) ont démontré une relation entre le score à
l’estérase leucocytaire obtenu avec les prélèvements issus de l’endomètre et les prélèvements issus du col.
Ils ont également démontré que le score à l’estérase leucocytaire pour les prélèvements du col n’était pas
associé à une diminution du pourcentage de gestation à 90 jours post-partum. L’absence des résultats sur
les performances de reproduction chez les vaches de notre étude ne nous permet pas de conclure.

Dans la majorité des études réalisées sur l’association entre le score à l’estérase leucocytaire et la
cytologie pour la détection d’endométrite subclinique chez les vaches laitières, le seuil retenu était le score
2 (correspondant à un score ++, soit un score de 3 dans notre étude) (Cheong et al., 2012; Couto et al.,
2013; Van Schnyder et al., 2018). Une étude a déterminé que le seuil de détection qui présentait le meilleur
compromis entre spécificité et sensibilité était un score de 1 (correspondant à un score +, soit un score 2
dans notre étude) (Denis-Robichaud et al., 2015). Nous avons, comme dans ces différentes études, calculé
la sensibilité, la spécificité et les valeurs prédictives positive et négative du test à l’estérase leucocytaire par
rapport à la cytologie en prenant comme seuil le score 1 (traces), le score 2 (+) et le score 3 (++). Aucun
seuil ne présente un compromis parfait entre spécificité et sensibilité. Le score qui présente le meilleur
compromis entre sensibilité et spécificité est le score 2 comme dans l’étude réalisée par (Denis-Robichaud
et al., 2015). Elles sont respectivement égales à 48% et 85%. Une faible valeur de sensibilité augmente le
nombre de faux négatifs, et sous-estime alors le nombre d’animaux malades, une faible valeur de
spécificité augmente le nombre de faux positifs et surestime le nombre d’animaux malades.

Cheong et al. (2012) ont mentionné dans leur étude que le pourcentage de neutrophiles présents
dans l’urine humaine diminuait après 24 heures au réfrigérateur augmentant ainsi le nombre de faux
négatifs. Dans notre étude, le test à l’estérase leucocytaire a été réalisé dans les 12 heures après le
prélèvement et les prélèvements étaient conservés à température ambiante jusqu’à la réalisation du test.
Cela pourrait être à l’origine du défaut de sensibilité de notre test. Faire le test dans l’élevage directement
après le prélèvement et le refaire dans les conditions de notre étude auraient permis de suivre la cinétique
de réactivité de la bandelette et ainsi de vérifier cette hypothèse.

Dans notre étude, seules les cellules intactes dont le contour cellulaire était visible étaient
comptabilisées lors de la lecture des lames cytologiques. Les bandelettes, elles, permettent de détecter une
concentration en estérase leucocytaire. Ainsi, lorsque les cellules ne présentaient pas de contour cellulaire
elles n’étaient pas comptabilisées pour la cytologie mais la quantité d’estérase leucocytaire présente dans
ces cellules était prise en compte par la bandelette. Cela pourrait peut-être expliquer la présence
d’individus faux positifs au test à l’estérase leucocytaire et la mauvaise spécificité de notre test. Il aurait été

76
intéressant de comptabiliser dans une case dédiée le nombre de restes cellulaires observés sur une lame
pour pouvoir vérifier cette hypothèse.

En prenant en compte le seuil de 2, un score jugé positif au test à l’estérase leucocytaire et la


présence d’une cervicite sont significativement associés. Cependant, la concordance entre les résultats
obtenus avec le test à l’estérase leucocytaire et la cytologie, évaluée par le calcul d’un coefficient de Kappa
Cohen, est faible (Kappa = 0,35). Cette concordance n’a jamais été évaluée dans la littérature. Si on
compare avec l’étude prenant le même seuil de 2 (soit un score supérieur ou égal à +) au test à l’estérase
leucocytaire pour la détection des endométrites cytologiques (Denis-Robichaud et al., 2015), les auteurs
ont obtenu un coefficient de Kappa Cohen égal à 0,43 ce qui montre une concordance modérée entre les
deux méthodes dans leur étude.

Malgré un manque de sensibilité et de spécificité du test à l’estérase leucocytaire, ce test


représente une alternative peu coûteuse, réalisable en élevage et moins chronophage que la cytologie. Elle
semble donc être une bonne méthode de détection des cervicites sur le terrain. Le vétérinaire praticien
pourra choisir un seuil de détection qui correspond à ses attentes et aux attentes de l’éleveur dans la
détection des cervicites. S’il souhaite éviter de sous-estimer le nombre d’animaux malades il pourra
diminuer le seuil à un score supérieur ou égal à 1 (correspondant à « traces » sur la notice de la
bandelette), s’il souhaite éviter de traiter des animaux faux positifs il pourra augmenter le seuil à un score
supérieur ou égal à 3 (correspondant à « ++ » sur la notice de la bandelette).

La réalisation d’autres études sur la détection des cervicites cytologiques par cette méthode semble
donc nécessaire pour avoir d’autres estimations de la concordance entre le test à l’estérase leucocytaire et
la cytologie.

 Intérêt du traitement des cervicites cytologiques

Une étude a évalué l’effet d’un traitement à base de céfapirine sur l’inflammation cervicale des
vaches laitières (Violas et al., 2012). L’étude portait sur 59 vaches Prim’holstein, ayant vêlé entre 28 et 35
jours et ne présentant pas d’écoulements vaginaux purulents. Un prélèvement endocervical puis une
cytologie étaient réalisés et une vache sur deux était traitée aléatoirement le jour du prélèvement.
L’occurrence d’une cervicite cytologique était révélée par la suite lors de la lecture de la lame. Un
prélèvement endocervical pour cytologie était de nouveau réalisé à 7 et 14 jours après le premier examen
pour suivre l’évolution du pourcentage de polynucléaires neutrophiles. Cette étude a montré que
l’administration de 0,5g de céfapirine par voie intra-utérine chez la vache atteinte d’une cervicite
subclinique entre 28 et 44 jours post-partum augmente le degré d’inflammation utérine 14 jours après le
traitement. Cependant, seules 19 vaches présentaient une cervicite subclinique dans cette étude. Neuf
d’entre elles ont reçu un traitement et 10 n’ont reçu aucun traitement. Il serait donc intéressant de
reprendre cette étude avec un nombre plus important de vaches. De plus, l’amélioration des performances
de reproduction chez les vaches traitées n’a pas pu être évaluée dans cette étude, il serait intéressant
d’étudier ce paramètre pour conclure sur l’intérêt de traiter une cervicite cytologique.
Une autre étude a évalué l'effet d'un traitement intra-utérin à la céfapirine (0,5 g) sur la
performance de reproduction des vaches diagnostiquées comme étant à risque de développer une
endométrite (Runciman et al., 2008). Il a défini les vaches à risque comme étant celles ayant présenté : une
dystocie au vêlage, un veau mort-né ou mort dans les 24h post-partum, une hypocalcémie dans les 24h
après le vêlage, des jumeaux, une induction iatrogène du vêlage ou des écoulements vaginaux après 7 jours
post-partum. Cette étude a démontré que le traitement systématique des vaches à risque améliorerait
significativement le taux de réussite à la première IA et diminuait l’intervalle vêlage-insémination
fécondante. Un traitement systématique des vaches pourrait alors être mis en place dans les élevages.

77
Cependant, l’antibioprophylaxie est aujourd’hui interdite en médecine vétérinaire. Cette approche n’est
pas en accord avec la volonté actuelle de diminution de l’utilisation des antibiotiques afin de diminuer le
risque d’antibiorésistance régie par le plan écoantibio mis en place pour le gouvernement. De plus, rien ne
prouve que les cervicites soient d’origine bactérienne, elle pourrait également provenir d’un dérèglement
interne de la régulation de l’inflammation (Deguillaume, 2012).

La détermination de facteurs de risque dans l’élevage permettrait alors une amélioration des
performances de reproduction par une gestion de ces facteurs de risque dans l’élevage plutôt que par un
traitement systématique des vaches à risque.

 Influence des cervicites cytologiques sur les performances de reproduction

Un des objectifs de départ de notre étude était d’évaluer l’influence des cervicites sur les
performances de reproduction des vaches laitières dans la clientèle étudiée. Deguillaume (2012) a été la
seule à fixer un seuil de polynucléaires neutrophiles à partir duquel on observait une diminution des
performances de reproduction chez les vaches laitières, ce seuil est de 5%. Le paramètre pris en compte
dans cette étude était la non-gestation à 300 jours post-partum.

Certains paramètres de reproduction sont très dépendants de la pratique d’élevage, mauvaise


détection des chaleurs par l’éleveur par exemple. Il est très réducteur de ne prendre en compte qu’un seul
paramètre. Nous avons donc enregistré plusieurs paramètres de reproduction des vaches de notre étude :
intervalle vêlage-première IA, réussite à la première IA, nombre d’IA, intervalle vêlage-insémination
fécondante, intervalle première insémination-insémination fécondante. Le but était de trouver un seuil de
polynucléaires neutrophiles à partir duquel on observait une diminution des performances de reproduction
pour chacun des paramètres cités. Nous aurions ensuite comparé les différents seuils obtenus pour
sélectionner celui qui nous paraissait le plus représentatif.

Ce travail aurait également été effectué pour les autres méthodes de détection des cervicites
cliniques. Nous aurions recherché à partir de quel score attribué lors de la visualisation du col, à partir de
quel score attribué aux écoulements vaginaux purulents et à partir de quel score attribué avec le test à
l’estérase leucocytaire on observait une diminution des performances de reproduction. Cela nous aurait
également permis de définir la meilleure méthode de détection des cervicites.

Malheureusement, les données n’étaient pas encore disponibles lors de la rédaction de ce


manuscrit.

78
Conclusion

Cette étude est à notre connaissance la deuxième étude réalisée sur les cervicites chez les vaches
laitières en France et la cinquième dans le monde.
En utilisant le diagnostic par cytologie avec un seuil de 5% de polynucléaires neutrophiles,
déterminé dans la littérature, la prévalence de cervicite cytologique obtenue dans notre population est de
26,8%. Cette prévalence est intermédiaire en comparaison aux deux autres études réalisées sur les
cervicites cytologiques chez les vaches laitières précédemment en France et en Allemagne.
La définition de la cervicite clinique n’est pas aussi claire dans la littérature, une diversité de
méthodes est employée pour la caractériser. Dans notre étude, nous avons essayé de caractériser la
cervicite clinique par ces différentes méthodes, cela explique la différence de prévalence observée qui va
de 15% à 48%.
L’apparition d’une métrite semble être le seul facteur de risque des cervicites. Les conditions de
vêlage ainsi que les affections post-partum ne semblent pas avoir d’influence sur l’apparition d’une
cervicite. Cependant, ces résultats sont à nuancer car peu de vaches ont présenté des difficultés au vêlage
ou une affection post-partum. De plus, les paramètres liés au statut énergétique des vaches n’ont pas pu
être étudiés.
Cette étude est la seule étude à avoir essayé de définir une méthode diagnostic applicable sur le
terrain pour la détection des cervicites cytologiques et moins chronophage que la cytologie. Quatre
méthodes ont été testées en comparaison à la méthode de référence qui est la cytologie : l’étude des
écoulements vaginaux purulents, le scoring du col grâce à l’Alphavision®, l’évaluation du diamètre du col
par palpation transrectale et le test à l’estérase leucocytaire. La concordance entre ces différentes
méthodes diagnostiques est faible mais les bandelettes urinaires pourraient être utilisées, c’est une
méthode rapide et réalisable en élevage. De plus, elle n’ajoute qu’une manipulation peu chronophage par
rapport au suivi déjà réalisé en élevage laitier. Le vétérinaire praticien doit alors choisir un seuil de
détection correspondant à ses attentes et aux attentes de l’éleveur.
Le dernier objectif de cette étude était d’évaluer l’influence des cervicites sur les performances de
reproduction. Cela nous aurait permis de définir notre propre seuil de polynucléaires neutrophiles à partir
duquel on observe une dégradation des performances de reproduction et de pouvoir définir la meilleure
méthode de détection des cervicites cliniques dans notre étude. Cependant, les données de reproduction
n’étaient pas encore disponibles lors de la rédaction de ce manuscrit.
Notre étude pourrait alors être complétée par une étude réalisée sur plus de vaches, en particulier
des vaches ayant présenté des difficultés au vêlage ou une affection post-partum. De même, les
paramètres liés au statut énergétique des vaches mériteraient d’être étudiés afin de définir plus
précisément des facteurs de risque des cervicites. Cela permettrait de cibler les vaches à examiner lors du
suivi et de gagner du temps. Enfin, l’étude des paramètres de reproduction aurait permis d’évaluer l’intérêt
du diagnostic des cervicites sur le terrain et de leur éventuel traitement.

79
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84
Annexes

Annexe 1 : exemple de fiche extraite du logiciel DSA présentant la liste des animaux à examiner.

85
Annexe 2 : tableau rassemblant les commémoratifs de la vache et l'anamnèse du vêlage

86
Annexe 3 : fiche d'examen gynécologique

87
88
Annexe 4 : Grille de notation de la Note d’Etat Corporel

89
Annexe 5 : Fiche suivi de reproduction

Numéro Date Date Date premier Date Date Réforme ?


vache retour en première IA DG et résultat deuxième IA deuxième DG Cause :
chaleur et résultat

90
Annexe 6 : tableau d'enregistrement de lecture des lames.

PNN : polynucléaires neutrophiles ; PNB : polynucléaires basophiles ; PNE : polynucléaires éosinophiles.

91
92
Louise Agathe Fabienne COTTAR

ETUDE DES CERVICITES CHEZ LES VACHES LAITIERES D’UNE


CLIENTELE VETERINAIRE EN NORMANDIE

Thèse d’État de Doctorat Vétérinaire : Nantes, le 27 octobre 2023

RESUME en français (1639 caractères)

Les affections du col chez les vaches laitières ont très peu été étudiées dans la littérature
indépendamment du corps utérin. L’objectif de cette étude était de caractériser les cervicites
cytologiques et cliniques chez les vaches laitières. Un examen de l’aspect des écoulements
vaginaux, une notation du col utérin par vaginoscopie, une évaluation du diamètre du col
utérin par palpation transrectale ainsi qu’un prélèvement endocervical ont été réalisés sur
111 vaches laitières entre 21 et 50 jours post-partum. Les seuils de détection d’une cervicite
clinique et d’une cervicite cytologique utilisés dans cette étude sont ceux décrits dans la
littérature : un score d’écoulement vaginaux purulents supérieur ou égal à 3, la présence d’un
prolapsus du second pli cervical avec ou sans rougeur de la Portio Vaginalis, un diamètre
supérieur à 7,5cm à la palpation transrectale et un pourcentage de granulocytes neutrophiles
supérieur ou égal à 5%, respectivement. Dans notre étude, la prévalence des cervicites
cytologiques est de 26,1%. La prévalence des cervicites cliniques est de 48% par diagnostic
d’un prolapsus du col, de 15% par évaluation du diamètre du col et de 18% par diagnostic des
écoulements vaginaux purulents. L’apparition d’une métrite est un facteur de risque commun
à ces trois affections. Le nombre de jours post-partum le jour de l’examen, la non-délivrance
et la multiparité semblent être des facteurs favorisant l’apparition d’écoulements vaginaux
purulents. Les facteurs liés au statut énergétique des vaches ainsi que l’influence des
cervicites sur les performances de reproduction n’ont pas pu être étudiés. Notre étude a
montré qu’un test à l’estérase leucocytaire peut être utilisé pour la détection des cervicites
cytologiques en élevage lors des suivis de reproduction, puisqu’il représente la méthode la
plus fiable par rapport à la cytologie tout en étant plus rapide et réalisable sur le terrain.

MOTS CLES :
- Cervicite
- Vaches laitières
- Prévalence
- Estérase
- Leucocyte
- Cytologie
- Ecoulement vaginal

DATE DE SOUTENANCE : 27/10/2023

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