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Radiographies du bassin sur cheval debout : une étude

de 22 cas avec utilisation d’une projection oblique


ventro-dorsale
Anna Pibarot

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Anna Pibarot. Radiographies du bassin sur cheval debout : une étude de 22 cas avec utilisation d’une
projection oblique ventro-dorsale. Sciences du Vivant [q-bio]. 2023. �dumas-04356353�

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Oniris - Ecole Nationale Vétérinaire, Agroalimentaire et de l’Alimentation

ANNEE 2023 - Thèse n°100

RADIOGRAPHIES DU BASSIN SUR CHEVAL DEBOUT : UNE


ETUDE DE 22 CAS AVEC UTILISATION D’UNE PROJECTION
OBLIQUE VENTRO-DORSALE

THÈSE
pour l’obtention du diplôme d’État de

DOCTEUR VETERINAIRE

présentée et soutenue publiquement devant

l’UFR de Médecine de l’Université de Nantes

le 27/10/2023

par

Anna, Denise, Emma PIBAROT


Sous la direction de
Caroline TESSIER

Président du jury : Madame Marion FUSELLIER, Maître de conférence à Oniris, Ecole Nationale Vétérinaire,
en imagerie médicale

Membres du jury : Madame Caroline TESSIER, Maître de conférence à Oniris, Ecole Nationale Vétérinaire,
en pathologie chirurgicale

Monsieur Claude GUINTARD, Maître de conférence à Oniris, Ecole Nationale Vétérinaire, en


anatomie

ONIRIS –VetAgroBio Nantes


ECOLE NATIONALE VETERINAIRE,
AGROALIMENTAIRE ET DE L’ALIMENTATION
Site de la Chantrerie
Route de Gachet 44307
Nantes Cédex 3
Oniris - Ecole Nationale Vétérinaire, Agroalimentaire et de l’Alimentation

ANNEE 2023 - Thèse n°100

RADIOGRAPHIES DU BASSIN SUR CHEVAL DEBOUT : UNE


ETUDE DE 22 CAS AVEC UTILISATION D’UNE PROJECTION
OBLIQUE VENTRO-DORSALE

THÈSE
pour l’obtention du diplôme d’État de

DOCTEUR VETERINAIRE

présentée et soutenue publiquement devant

l’UFR de Médecine de l’Université de Nantes

le 27/10/2023

par

Anna, Denise, Emma PIBAROT


Sous la direction de
Caroline TESSIER

Président du jury : Madame Marion FUSELLIER, Maître de conférence à Oniris, Ecole Nationale Vétérinaire,
en imagerie médicale

Membres du jury : Madame Caroline TESSIER, Maître de conférence à Oniris, Ecole Nationale Vétérinaire,
en pathologie chirurgicale

Monsieur Claude GUINTARD, Maître de conférence à Oniris, Ecole Nationale Vétérinaire, en


anatomie

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Département BPSA Biologie, Pathologie et Sciences de l’Aliment
Responsable : Emmanuel JAFFRES – Adjointe : Frédérique NGUYEN
Pharmacologie et Toxicologie Jean-Claude DESFONTIS (Pr) Antoine ROSTANG (MC)
Yassine MALLEM (Pr) Meg-Anne MORICEAU (CERC)
Hervé POULIQUEN (Pr) Martine KAMMERER (PR émérite)
Physiologie fonctionnelle, cellulaire et moléculaire Jean-Marie BACH (Pr) Solenn GAVAUD (CERC)
Lionel MARTIGNAT (Pr)
Julie HERVE (MC HDR)
Grégoire MIGNOT (MC)

Histologie et anatomie pathologique Marie-Anne COLLE (Pr) Laetitia JAILLARDON (MC)


Jérôme ABADIE (MC) Frédérique NGUYEN (MC)
Biochimie alimentaire industrielle Carole PROST (Pr) Clément CATANEO (MC)
Joëlle GRUA (MC) Alix KHALIL (MC)
Laurent LE THUAUT (MC)
Microbiotech Hervé PREVOST (Pr) Mathilde MOSSER (MC)
Géraldine BOUE (MC) Boris MISERY (MC)
Nabila HADDAD (MC) Raouf TAREB (MC)
Quentin PRUVOST (CEC)
Emmanuel JAFFRES (MC)
PACENV = VET1 Eléonore BOUGUYON (PRAG) Charlotte MOCQUARD (PRAG)
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Département SAESP Santé des Animaux d’Elevage et Santé Publique


Responsable : Raphaël GUATTEO – Adjoint : Jean-Michel CAPPELIER
Elevage, nutrition et santé des animaux Nathalie BAREILLE (Pr) Juan Manuel ARIZA CHACON (MC)
domestiques François BEAUDEAU (Pr) Ségolène CALVEZ (MC HDR)
Christine FOURICHON (Pr) Aurélien MADOUASSE (MC)
Nora NAVARRO-GONZALES (MC)
Infectiologie Alain CHAUVIN (Pr) Albert AGOULON (MC)
François MEURENS (Pr) Suzanne BASTIAN (MC)
Emmanuelle MOREAU (Pr) Léa LOISEL (AERC)
Nathalie RUVOEN-CLOUET (Pr) Kenny OBERLE (MC)
Pauline MAISONNASSE (CERC) Nadine RAVINET (MC)
Médecine des animaux d’élevage Catherine BELLOC (Pr) Sébastien ASSIE (MC)
Christophe CHARTIER (Pr Isabelle BREYTON (MC)
émérite) Mily LEBLANC MARIDOR (MC)
Raphaël GUATTEO (Pr) Maud ROUAULT (AERC)
Anne RELUN (MC)
Hygiène et qualité des aliments Jean-Michel CAPPELIER (Pr) Sofia STRUBBIA (MC)
Louis DELAUNAY (CERC)
Bruno LE BIZEC (Pr)
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2
Département DSC Sciences cliniques
Responsable : Catherine IBISCH – Adjoint : Marion FUSELLIER
Anatomie comparée Eric BETTI (MC)
Claude GUINTARD (MC)
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Pathologie chirurgicale et anesthésiologie Eric AGUADO (Pr) Pierre MAITRE (MC)
Olivier GAUTHIER (Pr) Caroline TESSIER (MC)
Eric GOYENVALLE (MC HDR) Gwénola TOUZOT-JOURDE (MC)
Claire DEFOURMSTRAUX (MC)
Dermatologie, parasitologie des carnivores et Jacques GUILLOT (Pr) Sabrina VIEU (AERC)
des équidés, mycologie Emmanuel BENSIGNOR (Pr Ass) Maria Dolores SANCHEZ (AERC)
Médecine interne, imagerie médicale et Anne COUROUCE (Pr) Nicolas CHOUIN (MC)
législation professionnelle vétérinaire Jack-Yves DESCHAMPS (Pr) Amandine DRUT (MC)
Françoise ROUX (Pr) Marion FUSELLIER-TESSON (Pr)
Juan HERNANDEZ-RODRIGUEZ (Pr Ass) Catherine IBISCH (MC)
Nora BOUHSINA (MC) Aurélia LEROUX (MC)
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Biotechnologies et pathologie de la Jean-François BRUYAS (Pr) Djemil BENCHARIF (Pr)
reproduction Françis FIENI (Pr) Lamia BRIAND (Pr)

Département GPA Génie des procédés alimentaires


Responsable : Sébastien CURET-PLOQUIN – Adjointe : Vanessa JURY
Lionel BOILLEREAUX (Pr) Alain LEBAIL (Pr) Jean-Yves MONTEAU (MC HDR)
Sébastien CURET-PLOQUIN (Pr) Olivier ROUAUD (Pr) Eve-Anne NORWOOD (MC)
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Département MSC Management, statistiques et communication


Responsable : Samira ROUSSELIERE – Adjointe : Véronique CARIOU
Mathématiques, statistiques, informatique El Mostafa QANNARI (Pr émérite) Véronique CARIOU (Pr)
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Economie, gestion, législation Jean-Marc FERRANDI (Pr) Sibylle DUCHAINE (MC)
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Cont.)
Langues et communication Marc BRIDOU (PLPA) Shaun MEEHAN (Ens. Cont.)
David GUYLER (Ens. Cont.) Linda MORRIS (PCEA)
Nathalie GOODENOUGH (PCEA) Ian NICHOLSON (ENS. Cont.)
Patricia JOSSE (Ens. Cont.)
Pr Ag : Professeur Agrégé, Pr : Professeur, MC : Maître de Conférence, MCC : MC contractuel,
PLPA : Professeur Lycée Professionnel Agricole, PCEA : Professeur Certifié Enseignement Agricole,
HDR : Habiliter à Diriger des Recherches, CERC : Chargé d’Enseignement et de Recherche Contractuel, Ens.
Cont. : Enseignant Contractuel

3
La reproduction d’extraits de cette thèse est autorisée avec mention de la
source. Toute reproduction partielle doit être fidèle au texte utilisé. Cette thèse
devra donc être citée en incluant les éléments bibliographiques suivants :
• Nom et prénoms de l’auteur : PIBAROT Anna
• Année de soutenance : 2023.
• Titre de la thèse : Radiographies du bassin sur cheval debout : une étude de 22 cas
avec utilisation d’une projection oblique ventro-dorsale.
• Intitulé du diplôme : Thèse de doctorat vétérinaire
• Université de soutenance : Faculté de Médecine de Nantes.
• Ecole de soutenance : Oniris : Ecole Nationale Vétérinaire, Agroalimentaire et de
L’alimentation Nantes Atlantique
• Nombre de pages : 71 p.

4
Remerciements

A Madame la Professeur Marion Fusellier,


De l’Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes,
Pour nous avoir fait l’honneur de présider notre jury de thèse,
Nos hommages les plus respectueux.

A Madame la Professeur Caroline Tessier,


De l’Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes,
Pour m’avoir épaulée et conseillée tout au long de ce travail,
Qu’elle trouve ici l’expression de ma sincère reconnaissance.

A Monsieur le Professeur Claude Guintard,


De l’Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes,
Pour nous avoir fait l’honneur de participer à notre jury,
Sincères remerciements.

5
A l’équipe du service d’imagerie d’Oniris,
Et en particulier à Carla Bouillaut,
Pour toute l’aide apportée dans cette étude,
Et pour les informations fournies et les radiographies toujours
d’excellente qualité,
Un grand merci.
6
Table des matières

Introduction ....................................................................................................................... 13
I- Etude bibliographique.............................................................................................14
1- Rappels d’anatomie ................................................................................................ 14
1.1- Les os du bassin ..................................................................................................................... 14
1.2- Le fémur proximal et l’articulation coxo-fémorale............................................................ 16
1.3- Le cartilage de croissance chez le jeune............................................................................ 18
1.4- Les tissus mous entourant le bassin et le fémur .............................................................. 20
1.4.1- Les muscles et tendons ........................................................................................................ 20
1.4.2- Les organes présents sur la zone de superposition au bassin .......................................... 20
2- Techniques radiographiques d’examen du bassin ............................................ 22
2.1- Rappel du principe de la radiographie ................................................................................... 22
2.2- Les différentes incidences de radiographies du bassin chez le cheval .......................... 23
2.2.1- Cheval couché, vues du bassin de face .............................................................................. 23
2.2.2- Cheval debout, vues latérales obliques à 30° ..................................................................... 25
2.2.3- Cheval debout, vues du bassin de face ............................................................................... 27
3- Rappels des principales affections visibles en radiographie du bassin ......... 28
3.1- Affections de l’articulation coxo-fémorale............................................................................. 28
3.1.1- Luxation et subluxation de la hanche................................................................................... 28
3.1.2- Dysplasie coxo-fémorale, ostéoarthrose et ostéochondrose ............................................. 29
3.1.3- Fractures articulaires ............................................................................................................. 31
3.2- Affections des articulations sacro-iliaques ........................................................................... 31
3.3- Affections du bassin osseux .................................................................................................... 32
Hypothèses de travail ....................................................................................................... 36
II- Etude expérimentale .................................................................................................... 37
1- Matériel et méthodes .................................................................................................... 37
1.1- Sélection des cas .................................................................................................................... 37
1.2- Appareil utilisé ......................................................................................................................... 37
1.3- Placement et contention ........................................................................................................ 37
1.4- Radioprotection ....................................................................................................................... 39
2- Résultats ........................................................................................................................ 41
2.1- Description des résultats .......................................................................................................... 41
2.1.1- Description des patients ........................................................................................................ 41
2.1.2- Motifs de consultation ............................................................................................................ 45
2.1.3- Radiographies réalisées........................................................................................................ 48
2.1.4- Radioprotection ...................................................................................................................... 58
2.2- Discussion sur l’intérêt diagnostique des radiographies du bassin sur cheval
debout ......................................................................................................................................................... 59
2.2.1 – Population étudiée ............................................................................................................... 59
2.2.2 – Signes anamnestico-cliniques ayant amené à la réalisation de radiographies du bassin
.................................................................................................................................................................. 60
2.2.3 – Qualité des radiographies et valeur diagnostique ............................................................. 61
2.2.4 – Intérêt comparé des radiographies du bassin et des échographies du bassin par voie
externe et transrectale ............................................................................................................................ 63
Conclusion......................................................................................................................... 65
Bibliographie ..................................................................................................................... 66

7
Table des annexes

Annexe 1- Tableau récapitulatif des muscles de la région du bassin et de la hanche chez le


cheval…………………………………………………………………………………………................. 68
Annexe 2- Résumé des cas de la population d’étude et de leur diagnostic final………………… 71

8
Table des illustrations

Table des figures

Figure 1- a) Schéma du bassin osseux chez le cheval en vue ventrale (Barone, 1989) ; b) Schéma
de l'os coxal droit chez le cheval en vue médiale (Barone, 1989) ; c) Schéma du sacrum en vue
dorsale (Raynor & Linard, 2008). ...................................................................................................... 15
Figure 2- Articulation entre le sacrum et les os coxaux en vue dorsocaudale (Larsen, 2023). ....... 16
Figure 3- Schéma de l’extrémité proximale du fémur chez le cheval (Weller, 2012). ...................... 17
Figure 4- A gauche : photo d’une articulation coxo-fémorale de cheval après dissection (Clayton,
Flood and Rosenstein, 2006) ; A droite : schéma d’une articulation coxo-fémorale en vue ventrale
chez le cheval (Weller, 2012). ........................................................................................................... 18
Figure 5- Schéma montrant les différents centres d’ossification du bassin chez le cheval et leur âge
approximatif de fermeture radiographique (Weller, 2012). ............................................................... 18
Figure 6- Radiographie du bassin réalisée à Oniris sur un poulain de 4 mois, vue oblique
ventrocrâniale dorsocaudale. Sur l’image de droite les plaques de croissance visibles sont indiquées
par les traits blancs. ........................................................................................................................... 19
Figure 7- Schéma des muscles profonds du bassin et de la cuisse chez le cheval en vue latérale
gauche (Raynor and Linard, 2008). .................................................................................................. 20
Figure 8- a) Schéma des viscères abdominaux et pelviens de l’étalon en vue latérale superficielle
droite ; b) Schéma des viscères abdominaux et pelviens de la jument en vue latérale profonde
gauche (Raynor and Linard, 2008). ................................................................................................... 21
Figure 9- Schéma représentant le placement d'un cheval pour la réalisation de radiographies du
bassin de face, couché (Butler et al., 2017). ..................................................................................... 23
Figure 10-a) Radiographie en vue ventrodorsale de la partie caudale du bassin chez un cheval sain ;
b) Radiographie en vue ventrodorsale du bassin chez un cheval sain, permettant d’observer
notamment les processus épineux du sacrum, les foramens obturateurs, et les articulations coxo-
fémorales ; c) Radiographie en vue ventrodorsale de la région lombaire chez un cheval sain (Butler
et al., 2016). ....................................................................................................................................... 24
Figure 11- Schéma en vue caudale, représentant le positionnement du cheval et de la cassette pour
la réalisation d'une radiographie du bassin latérale oblique (Butler et al., 2017). ............................ 26
Figure 12- Radiographie du bassin oblique latérale à 30° sur cheval sain, permettant d'observer le
grand trochanter et l'articulation coxo-fémorale (BUTLER et al., 2016). .......................................... 26
Figure 13- A gauche, schéma en vue latérale, représentant le positionnement du cheval et du
matériel pour la réalisation d’une radiographie du bassin de face sur cheval debout ; A droite, photo
de ce même positionnement (May et al., 1991). ............................................................................... 27
Figure 14- Radiographie de l’articulation coxo-fémorale droite en vue ventrodorsale montrant un
déplacement de la tête fémorale hors de l'acétabulum (Bennett, Campbell and Rawlinson, 1977).
............................................................................................................................................................ 29
Figure 15- Radiographie de l’articulation coxo-fémorale droite en vue ventrodorsale montrant des
signes d’arthropathie dont des ostéophytes en formation (Butler et al., 2016). ............................... 30
Figure 16- Radiographie de l'articulation sacro-iliaque droite en vue ventrodorsale montrant un
élargissement irrégulier de l'articulation (Butler et al., 2016). ........................................................... 32
Figure 17- A gauche : schéma du bassin en vue ventrale représentant les sites de fractures fréquents
(Butler et al., 2017) ; A droite : pour comparaison, les plaques de croissance visibles à la
radiographie. ...................................................................................................................................... 33
Figure 18- Radiographie de l'ilium droit en vue ventrodorsale montrant une fracture déplacée de l'aile
de l'ilium droit (BUTLER et al., 2016). ............................................................................................... 34
Figure 19- a,b,c - Photos montrant le placement d’un cheval et du matériel pour réaliser des
radiographies du bassin vues de face. .............................................................................................. 38

9
Figure 20- Photos montrant le placement d'un poney et du matériel pour la réalisation de
radiographies du bassin vues latérales obliques. ............................................................................. 39
Figure 21- Tenue protectrice pour la réalisation de radiographies : cache-thyroïde, tablier plombé et
gants (Weaver and Barakzai, 2010). ................................................................................................. 40
Graphique 1- Répartition des sexes des équidés dans la population d'étude. ................................ 41
Graphique 2- Répartition des races des équidés dans la population d’étude. ................................. 42
Graphique 3- Répartition de la population d’étude par classe d’âge. ............................................... 42
Graphique 4- Répartition de l’âge des équidés de la population d’étude. ........................................ 43
Graphique 5- Répartition de la population d’étude par tranche de poids. ........................................ 43
Graphique 6- Répartition de la taille des équidés de la population d’étude.. ................................... 44
Graphique 7- Activité des équidés de la population d’étude au moment de la réalisation de leurs
radiographies. .................................................................................................................................... 44
Graphique 8- Activité des équidés de la population d’étude sur lesquels des lésions du bassin ont
été diagnostiquées. ............................................................................................................................ 45
Graphique 9- Répartition des motifs enregistrés pour les consultations des équidés de la population
d’étude................................................................................................................................................ 46
Graphique 10- Localisation des boiteries ou des gênes à la locomotion rapportées dans l’anamnèse
ou observées en consultation. ........................................................................................................... 46
Graphique 11- Répartition des affections aigues et chroniques selon la durée des signes cliniques
rapportée par l’anamnèse. ................................................................................................................. 47
Graphique 12- Durée des signes cliniques avant la consultation pour radiographie du bassin, parmi
les cas chroniques. ............................................................................................................................ 47
Graphique 13- Constantes radiographiques utilisées en fonction du poids de l’animal. .................. 48
Figure 22- Radiographie du bassin de face (OVCDC) sans anomalie visible, angulation du
générateur à 80° par rapport à l’horizontale. ..................................................................................... 49
Figure 23- Radiographie de l’ilium droit et de l’articulation sacro-iliaque droite (flèches) en vue de
face (OVCDC). ................................................................................................................................... 49
Figure 24- Radiographies des articulations coxofémorales droite (D) et gauche (G) vues de face,
sans anomalie visible. ........................................................................................................................ 50
Figure 25- Radiographie oblique latérale à 30° de l’articulation coxofémorale droite, sans anomalie
visible. ................................................................................................................................................ 51
Figure 26- Radiographie du bassin en vue latérale oblique à 30° sur laquelle on observe les deux
articulations coxofémorales. .............................................................................................................. 51
Graphique 14- Nombre de radiographies réalisées par type d’incidence. ....................................... 52
Graphique 15- Nombre de radiographies réalisées, hors radiographies du bassin, en fonction de la
zone radiographiée. ........................................................................................................................... 52
Figure 27- Radiographie de l’articulation coxofémorale gauche vue de face. Des artefacts sont
présents sur l’ensemble de la radiographie....................................................................................... 53
Graphique 16- Nombre de lésions diagnostiquées en fonction de leur localisation......................... 53
Graphique 17- Nombre de lésions atteignant le bassin, les articulations coxofémorales et les fémurs
proximaux, en fonction du type de lésion. ......................................................................................... 54
Figure 28- Radiographie du bassin vue de face (OVCDC) : on observe une fracture comminutive de
l’acétabulum gauche, une fracture de l’ischium gauche et une fracture déplacée de la branche
crâniale du pubis gauche. .................................................................................................................. 54
Figure 29- Radiographies de l’articulation coxo-fémorale droite vue de face (à gauche) et oblique
latérale à 30° sur lesquelles on peut observer une fracture du col du fémur associée à des
remaniements osseux en regard de la tête fémorale. ....................................................................... 55
Figure 30- Radiographie d'une articulation coxo-fémorale droite vue de face : on observe des
remaniements osseux compatibles avec une arthropathie coxo-fémorale. ..................................... 55
Figure 31- Radiographies de l'articulation coxo-fémorale droite en vue de face (à gauche) et
latéromédiale à 30° (à droite). On observe une luxation de l'articulation : la tête fémorale se situe
hors de l'acétabulum sur les deux vues. ........................................................................................... 56
Graphique 18- Significativité des lésions du bassin visibles à la radiographie. ............................... 57
Graphique 19- Répartition des lésions présentes en cas de radiographie du bassin non diagnostique.
............................................................................................................................................................ 57

10
Table des tableaux

Tableau I- Nombre de lésions du bassin et des fémurs proximaux visibles sur les radiographies,
selon le type de lésion et l’incidence radiographique…………………….. 56

Table des abréviations

ACF (D/G) F : Articulation coxo-fémorale (droite/gauche) face

ACF (D/G) O30 : Articulation coxo-fémorale (droite/gauche) oblique à 30°

ALARA : As Low As Reasonably Achievable

CISCO : Centre International de Santé du Cheval d’Oniris

CR : Computed radiography

DDR : Direct digital radiography

kV : kiloVoltage

LS : Lombo-sacrée

mAs : miliAmpères par seconde

OVCDC : Oblique ventrocrâniale dorsocaudale

SI : Sacro-iliaque

Sv : Sievert

11
12
Introduction

En médecine vétérinaire, les radiographies du bassin et des articulations coxo-


fémorales sont largement utilisées chez les petits animaux de compagnie, pour
diagnostiquer nombre d’anomalies dont notamment des signes de dysplasie coxo-fémorale
ou des fractures traumatiques.

Chez les équidés, les affections du bassin sont plus rares. De plus, les radiographies
de cette zone sont plus difficiles à réaliser pour diverses raisons : une masse musculaire
importante à traverser, le besoin d’un générateur suffisamment puissant, le couchage du
patient nécessitant une anesthésie générale qui comporte des risques, etc.
Ces multiples facteurs font des radiographies du bassin un examen complémentaire assez
peu fréquemment réalisé en pratique vétérinaire équine.

Cette étude a pour but de décrire un protocole de réalisation de ces radiographies,


sous différentes incidences, uniquement sur chevaux debouts sous sédanalgésie afin
d’éviter les risques liés à l’anesthésie et au couchage, et de présenter les résultats sur 22
cas cliniques. L’intérêt diagnostique et la qualité des radiographies obtenues seront
également discutés.

13
I- Etude bibliographique

1- Rappels d’anatomie

1.1-Les os du bassin

Le bassin osseux est constitué du sacrum articulé aux os coxaux droit et gauche
(Figures 1 et 2). Ces derniers sont constitués de 3 os : l’ilium crânialement, le pubis, et
l’ischium caudalement. Ces os s’articulent ventralement entre eux par la symphyse
pelvienne et fusionnent au niveau des acétabulums. Ils s’articulent dorsalement avec le
sacrum (Weller, 2012).

L’ilium (Figure 1a et b) est composé d’un corps sur lequel se situe l’épine iliaque ventrale
caudale, d’une aile et d’une crête se terminant par le tuber coxae crânialement (formant la
pointe de la hanche) et le tuber sacrale dorsalement (formant la pointe de la croupe). Le col
de l’ilium est un pédicule rattachant l’aile de l’ilium au corps de l’ilium (Barone, 1986).
L’aile de l’ilium est plate, large et de forme triangulaire. Sa partie dorsale recouvre l’aile
du sacrum avec laquelle elle s’articule.
Les bords de l’ilium sont délimités par :
- La crête iliaque crânialement, légèrement concave, allant de l’épine iliaque ventro-
crâniale à l’épine iliaque dorso-crâniale.
- Le bord ventral, lisse et concave, allant de l’épine iliaque ventro-crâniale à la région
acétabulaire. Le foramen nourricier principal de l’os coxal se trouve sur ce bord
ventral ou à son voisinage.
- Le bord dorsal, dont la partie caudale forme la grande échancrure sciatique.

Le pubis comprend deux parties (Figure 1a et b) :


- Le corps du pubis, entrant dans la constitution de l’acétabulum
- Une lame triangulaire, rattachée à la partie acétabulaire par la branche crâniale du
pubis et à l’ischium par la branche caudale du pubis.
Sur sa face dorsale, le pubis est parcouru par le sillon du ligament accessoire.
Médialement, les 2 os pubiens droit et gauche s’unissent au niveau de la symphyse.
Le bord caudo-latéral du pubis délimite le foramen obturateur et se poursuit dans la région
acétabulaire par le sillon obturateur.

L’ischium est en majeure partie constitué de la table ischiatique, prolongée


latéralement par le corps de l’ischium et médialement par la branche de l’ischium (Figure 1a
et b). Crânialement, l’ischium délimite le foramen obturateur, et, médialement, il entre dans
la constitution de la symphyse pelvienne par une surface symphysaire. Le bord latéral de
l’ischium forme la petite échancrure sciatique, délimitée par l’épine sciatique et la tubérosité
ischiatique (qui forme la pointe de la fesse).

14
Os de la hanche
Symphyse pelvienne (1)
Foramen obturateur (2)
Acétabulum (3)
Fosse acétabulaire (4)
Encoche acétabulaire (5)
Surface lunaire (6)
Epine ischiale (7)

Ilium
Corps de l’ilium (8)
Epine iliaque ventrale caudale (9) a)
Aile de l’ilium (10)
Crête iliaque (12)
Tuber coxae (13)
Epine iliaque ventrale crâniale
Lèvre interne (13’)
Lèvre externe (13’’)
Tuber sacrae (14)
Surface glutéale (17)
Surface sacropelvienne (18)
Surface auriculaire (19)
Surface iliaque (20)
Ligne arquée (21)
Tubercule mineur iliaque (22)
Grande échancrure sciatique (23)

Ischium
Corps de l’ischium (24)
Table ischiatique (25)
Branche de l’ischium (26)
Surface symphysienne
Petite échancrure sciatique (27)
Tubérosité ischiatique (28)
Arc ischiatique (29)

Pubis
Corps du pubis (30)
b)
Branche caudale du pubis (31)
Surface symphysienne
Branche crâniale du pubis (32)
Pecten du pubis (33)
Passage du ligament accessoire
(33’)
Eminence iliopubienne (34)
Tubercule ventral pubien (35)

Sacrum
Processus épineux (1)
Foramens sacraux dorsaux (2)
Crête sacrale latérale (4)
c)
Surface auriculaire de l’aile de l’os
sacrum (5)
Surface articulaire transversaire (6)
Processus articulaire crânial (8)

Figure 1- a) Schéma du bassin osseux chez le cheval en vue ventrale (crânial en haut) (Barone, 1989) ; b) Schéma de l'os coxal droit
chez le cheval en vue médiale (crânial à gauche) (Barone, 1989) ; c) Schéma du sacrum en vue dorsale (crânial en haut (A)) (Raynor &
Linard, 2008).

15
L’ilium et le sacrum s’articulent (Figure 2) au niveau d’une jointure mixte, composée
d’une synoviale peu développée et d’une partie fibreuse. Les surfaces articulaires des deux
os, revêtues d’un cartilage articulaire, forment l’articulation sacro-iliaque. La surface
articulaire du sacrum se situe en face dorsale de la première vertèbre sacrée, celle de l’ilium
se situe en face sacro-pelvienne de l’aile iliaque (Barone, 1989).

Figure 2- Articulation entre le sacrum et les os


coxaux en vue dorsocaudale (crânial en haut)
(Larsen, 2023).

Tuber coxae (1)


Tuber sacrae (2)
Corps de l’ilium (3)
Pubis (4)
Ischium (5)
Tubérosité ischiatique (6)
Arc ischiatique (7)
Symphyse pelvienne (8)
Sacrum (9)
Entrée de la cavité pelvienne (10)
Foramen obturateur (11)
Fémur (12)

Articulation sacro-iliaque (flèche verte)


Articulation coxo-fémorale (flèche rouge)

1.2-Le fémur proximal et l’articulation coxo-fémorale

L’articulation de la hanche est formée par la tête fémorale articulée avec l’acétabulum
(Figure 4).

Le fémur est un os long, asymétrique et pair, oblique en direction cranio-ventrale et


légèrement latérale.
L’extrémité proximale du fémur porte médialement la tête fémorale et le petit trochanter,
latéralement le grand trochanter, et caudalement la fosse trochantérique (Figure 3). Le 3ème
trochanter est une proéminence située sur le bord latéral du fémur, à la jonction entre son
tiers proximal et son tiers moyen (Barone, 1986).

16
Fémur (vue caudolatérale à
gauche, crâniomédiale à droite)
Tête (1)
Fovea de la tête fémorale (2)
Col (3)
Grand trochanter (4)
Partie crâniale (4’) et caudale
(4’’)
Fosse trochantérique (5)
Petit trochanter (6)
3ème trochanter (7)
Figure 3- Schéma de l’extrémité proximale du fémur chez le cheval (Weller, 2012).

La tête fémorale est orientée légèrement crânialement. Elle est portée par le col du
fémur, bref et peu développé chez les Équidés. Elle possède une échancrure médiale sur
la zone d’insertion du ligament de la tête fémorale : la fovea capitis.

La fovea est la zone d’insertion du ligament de la tête fémorale et du ligament accessoire


(Weller, 2012) (Figure 4).
Le ligament de la tête fémorale provient de la fosse acétabulaire et s’insère au centre
de la fovea.
Le ligament accessoire s’insère en zone périphérique de la fovea. Il se confond à cet
endroit avec le ligament de la tête fémorale, puis s’en sépare en se rapprochant de
l’acétabulum, pour passer ensuite dans l’incisure acétabulaire et sortir de l’articulation. Dans
sa partie extra-articulaire, le ligament accessoire se sépare en 2 branches : la majorité de
ses fibres sont en continuité avec le tendon prépubien des muscles abdominaux, et l’autre
partie s’insère sous le pecten du pubis (Barone, 1989).
Les ligaments de la tête fémorale et accessoire passent tous deux dans l’encoche
acétabulaire, dorsalement au ligament acétabulaire transverse.

17
Lgt de la tête fémorale
Lgt accessoire

Figure 4- A gauche : photo d’une articulation coxo-fémorale de cheval après dissection (Clayton, Flood and Rosenstein, 2006) ; A
droite : schéma d’une articulation coxo-fémorale en vue ventrale chez le cheval (Weller, 2012).

1.3-Le cartilage de croissance chez le jeune

Chez les jeunes chevaux, les cartilages de croissance encore présents peuvent
s’observer à la radiographie (Clayton, Flood and Rosenstein, 2006).
Le pubis et l’ischium sont fusionnés entre eux dès la naissance, en revanche leur fusion
à l’ilium pour compléter l’acétabulum se fait à l’âge d’environ 1 an (Butler et al., 2017). Les
différents centres d’ossifications (Figures 5 et 6) sont :
- Pour l’ilium : la crête iliaque et le tuber coxae
- Pour l’ischium : la portion caudale de l’os et la tubérosité ischiatique
- Pour le pubis : la portion acétabulaire de la branche du pubis

Approx. 10 mois

Approx. 10-12 mois


Approx. 12
mois

24-36 mois
18-30 mois

Figure 5- Schéma montrant les différents centres d’ossification du bassin chez le cheval et leur âge approximatif de fermeture
radiographique (Weller, 2012).

18
Ces centres se ferment radiographiquement entre 10 et 12 mois d’âge, en revanche la
symphyse pelvienne reste non fusionnée (Figures 5 et 6).

Sur le fémur proximal (Figures 5 et 6) :


- La plaque de croissance de la tête fémorale se ferme entre 24 et 36 mois d’âge
- Le grand trochanter fusionne avec le reste du fémur entre 18 et 30 mois d’âge
- La fusion du petit trochanter a lieu aux environ de 2 ans

© Service Imagerie médicale, Oniris © Service Imagerie médicale, Oniris

Figure 6- Radiographie du bassin réalisée à Oniris sur un poulain de 4 mois, vue oblique ventrocrâniale dorsocaudale. Sur l’image de
droite les plaques de croissance visibles sont indiquées par les traits blancs.

La fermeture réelle, et non radiographique, des plaques de croissances peut être


beaucoup plus tardive. En effet, la plaque de croissance de la crête iliaque se ferme en
moyenne à 7 ans, l’arche ischiatique aux environs de 5 ans (Haussler, Stover and Willits,
1997). La plaque de croissance du tuber coxae se ferme également entre 4 et 8 ans (David
and Vinardell, 2008). Néanmoins, passé 1 à 2 ans, les cartilages de croissance deviennent
trop fins pour être distingués radiographiquement.

Ces plaques de croissances ne doivent pas être confondues à la radiographie avec des
fractures (Figure 17), d’où l’intérêt de connaître leur date de fermeture et leur localisation.

19
1.4- Les tissus mous entourant le bassin et le fémur

1.4.1- Les muscles et tendons

La région de la croupe et du bassin chez le cheval présente une musculature épaisse,


qui rend difficile les radiographies de cette zone. Les muscles présents en région pelvienne
sont répertoriés dans le tableau en Annexe 1 (Barone, 1989).

Les principaux muscles constituant la masse musculaire de la croupe sont les


muscles fessiers, en particulier le fessier moyen très développé chez le cheval (Figure 7),
ainsi que le muscle glutéo-fémoral qui fait partie du muscle glutéo-biceps (Kamus, 2013),
également très charnu dans cette espèce. Le muscle quadriceps fémoral constitue
également un muscle épais à traverser radiographiquement si l’on s’intéresse à la partie
proximale du fémur (Barone, 1989).

Crânial Caudal Figure 6

19- Muscle fessier moyen


20- Muscle fessier accessoire
21- Muscle semi-tendineux
22- Terminaison du muscle obturateur
interne
23- Muscle carré fémoral
24- Muscle semi-tendineux
25- Muscle grand adducteur de la cuisse
26- Muscle gastrocnémien
27- Muscle droit de la cuisse
28- Muscle vaste latéral
29- Muscle poplité

Figure 7- Schéma des muscles profonds du bassin et de la cuisse chez le cheval en vue latérale gauche (Raynor and Linard, 2008).

1.4.2- Les organes présents sur la zone de superposition au bassin

Certains organes sont présents dans la filière pelvienne et peuvent alors se


superposer aux radiographies de cette zone (Figures 8a et b).
Les organes les plus visibles à la radiographie sont des organes digestifs :
principalement le rectum et l’extrémité distale du colon flottant. Ils pourront créer des

20
artéfacts s’ils sont remplis de selles. La vessie est également sur cette zone de
superposition, mais n’interfère pas avec la lecture des radiographies.

Crânial
Figure 8-a)

11- Uretère droit


Caudal 12- Canal déférent
13- Courbure pelvienne du colon
14- Vessie
15- Vésicule séminale
16- Prostate
17- Glande bulbo-urétrale
18- Muscle ischio-caverneux
19- Racine du pénis
20- Muscle gracile
21- Corps du pénis
22- Testicule droit
23- Epididyme
24- Scrotum
25- Feuillet externe du prépuce
26- Cordon spermatique
27- Prépuce
28- Gland du pénis
a) 29- Muscle bulbo-spongieux
30- Muscle rétracteur du pénis
31- Rectum

Figure 8-b)

24- Corne utérine gauche


25- Ovaire gauche
26- Oviducte gauche
27- Corps de l’utérus
28- Col de l’utérus
29- Uretère gauche
30- Vessie
31- Urètre et muscle urétral
32- Rectum
33- Anus
34- Vulve
Caudal 35- Mamelle
Crânial 36- Tétine
b)

Figure 8- a) Schéma des viscères abdominaux et pelviens de l’étalon en vue latérale superficielle droite ; b) Schéma des viscères
abdominaux et pelviens de la jument en vue latérale profonde gauche (Raynor and Linard, 2008).

Enfin, les organes reproducteurs sont également dans cette zone, notamment le pénis
chez les mâles (Figure 8a) qui peut interférer avec les radiographies du bassin et rendre
leur lecture plus complexe.

21
2- Techniques radiographiques d’examen du bassin

2.1- Rappel du principe de la radiographie

Les radiographies sont le reflet d’une quantité de photons ayant traversé un sujet, et
dont une partie aura été absorbée ou diffusée selon la matière traversée. Tout générateur
à rayon X produit de l’énergie (les rayons X), via l’exposition d’un métal à un flux d’électrons.
Les rayons X ainsi créés traversent la cible, et les photons ayant été diffusés frappent un
capteur placé derrière.

Historiquement, ce capteur était un film radiographique, composé d’halogénure


d’argent qui s’ionise au contact des photons. Le résultat devait être rendu visible via des
bains de fixation et de révélation chimique (Weaver and Barakzai, 2010).

De nos jours, deux techniques de lectures peuvent être utilisées.


La technique CR (computed radiography), dans laquelle les rayons X viennent frapper une
cassette, aussi appelée un écran radioluminescent. Les photons activent des particules
photoluminescentes et l’image obtenue est lue par un laser et transformée en image
numérique.
La technique DDR (direct digital radiography) permet via un capteur plan d’obtenir
directement une image numérique, en transformant les photons incidents en signal
électrique (Weaver and Barakzai, 2010).

Les réglages du générateur permettent de choisir le nombre de rayons X émis par


exposition en mAs (milliAmpères par seconde), ainsi que l’énergie totale en kV (kiloVoltage).
Plus les mAs seront élevés, plus la quantité de rayons X diffusés sera importante, et donc
plus l’image finale obtenue sera opaque (blanche). Les kV influent sur le contraste final de
la radiographie, plus ils seront élevés, moins le contraste sera important (Weaver and
Barakzai, 2010).
Dans les cas où la zone à radiographier est d’épaisseur importante, de nombreux photons
peuvent être diffusés et traverser le patient en étant déviés par les organes. Cet effet
diminue la qualité de la radiographie et entraine une perte globale de contraste. Pour limiter
ce problème, des grilles antidiffusantes peuvent être placées devant la cassette ou le
capteur (Butler et al., 2017).

22
2.2- Les différentes incidences de radiographies du bassin chez le cheval

2.2.1- Cheval couché, vues du bassin de face

Les radiographies du bassin sur cheval couché se réalisent sous anesthésie


générale, de préférence en couchant le cheval sur une table possédant un tunnel à
cassettes.
L’animal est positionné en décubitus dorsal, les membres postérieurs repliés de
manière physiologique, la ligne blanche centrée et droite (Figure 9). Il est possible d’utiliser
des cales non radiodenses si le cheval présente une asymétrie sévère du bassin ou une
amyotrophie unilatérale (Butler et al., 2017).

Les constantes recommandées sont a minima 100kV et 200mAs. Il est conseillé


d’utiliser, en plus du générateur à rayons X (Butler et al., 2017) :
- Une grille focalisée (ratio 12 :1) voire idéalement 2 grilles avec le bon angle entre
elles
- Un écran intensificateur (équivalent en plomb 0,002 cm) pour absorber les radiations
basse énergie
- Une feuille de plomb placée derrière la cassette (0,01mm EP) pour limiter la
rétrodiffusion
- Un cône de plomb pour améliorer la collimation

Figure 9- Schéma représentant le placement


d'un cheval pour la réalisation de
Grille radiographies du bassin de face, couché
Cassette (Butler et al., 2017).

23
Trois vues sont à effectuer avec la cassette centrée, placée dorsalement au bassin.
Pour la vue la plus caudale, le bord caudal de la cassette est placé caudalement à la
tubérosité ischiale pour observer cette même tubérosité (Figure 10-a). Légèrement plus
cranialement, la deuxième vue permet d’observer l’articulation coxo-fémorale et le foramen
obturateur, ainsi que la partie caudale du sacrum (Figure 10-b). La vue la plus crâniale
permet d’observer les articulations sacro-iliaques, lombosacrées et la partie crâniale du
sacrum (Figure 10-c) (Butler et al., 2017).

Figure 10-a) Radiographie en vue ventrodorsale de la partie caudale du bassin chez un cheval sain (crânial en haut). Les irrégularités
des tubérosités ischiatiques (flèches) sont un variant normal (Butler et al., 2016).

Figure 10-b) Radiographie en vue ventrodorsale du bassin chez un cheval sain (crânial en haut), permettant d’observer notamment
les processus épineux du sacrum (flèches vides), les foramens obturateurs, et les articulations coxo-fémorales (les flèches pleines
indiquent les insertions des ligaments de la tête fémorale (Butler et al., 2016).

24
Figure 10-c) Radiographie en vue ventrodorsale de la région lombaire chez un cheval sain (crânial en haut), permettant d’observer les
vertèbres lombaires et sacrées, la partie crâniale des iliums, et les articulations sacro-iliaques (flèches) (BUTLER et al., 2016).

Les articulations coxo-fémorales peuvent être imagées séparément. Le cheval doit être
placé en rotation, de manière à placer le membre à radiographier contre la table, avec un
angle de 10 à 15° par rapport à l’horizontale. La cassette est placée de 5 à 10 cm
latéralement à la ligne blanche. Le cadrage inclus le col de l’ilium, le pubis, l’ischium, la
région acétabulaire et la partie proximale du fémur (Denoix, 1997).

Des artéfacts peuvent être créés par du contenu intestinal, néanmoins il n’a pas été
démontré d’impact significatif de la diète préanesthésique à ce sujet (Butler et al., 2017).

2.2.2- Cheval debout, vues latérales obliques à 30°

La radiographie du bassin oblique latéromédiale dorsoventrale se pratique


principalement sur les poulains, poneys ou certains pur-sangs. La valeur diagnostique sur
les chevaux plus larges est limitée. L’évacuation du contenu rectal par une fouille permet
d’éviter certains artéfacts. Injecter de l’air dans le rectum permet d’obtenir un meilleur
contraste (Butler et al., 2017).

Le générateur de rayons X est placé 30° descendant, incliné par rapport à


l’horizontale (Figure 11). Le rayon est centré entre le grand trochanter du fémur et la base
de la queue, aux 2/3 de la distance entre la tubérosité sacrale et la tubérosité ischiatique.

25
Il faut incliner de 5-10° plus ventralement et centrer plus ventralement si le cheval ne peut
pas porter de poids sur son membre. La cassette est placé contre la hanche à radiographier
(Butler et al., 2017).

Figure 11- Schéma en vue caudale, représentant le positionnement du


cheval et de la cassette pour la réalisation d'une radiographie du bassin
latérale oblique (Butler et al., 2017).

Cette vue permet de visualiser la branche caudale de l’ilium, le grand trochanter, la


tête fémorale et l’acétabulum (Figure 12) (Barrett et al., 2006). Il est possible d’observer
dans cette zone les fractures avec déplacement, la prolifération osseuse périarticulaire et
les défauts de congruence de l’articulation coxo-fémorale (Butler et al., 2017).

Figure 12- Radiographie du bassin oblique latérale à 30° sur cheval sain, permettant d'observer le grand trochanter (flèche blanche)
et l'articulation coxo-fémorale (flèches noires) (BUTLER et al., 2016).

26
2.2.3- Cheval debout, vues du bassin de face

Les radiographies obliques ventrodorsales sur cheval debout sont peu décrites, et
encore peu réalisées en pratique.
Cette technique est indiquée pour diagnostiquer des affections de l’articulation coxo-
fémorale et de l’ischium, dans les cas où l’anesthésie générale est cliniquement indésirable.
L’utilisation d’une grille anti-diffusante est indiquée. Elle se positionne avec la cassette
dorsalement à la croupe et perpendiculairement au rayon du générateur. Ce dernier est
placé sous l’abdomen, crânialement aux membres pelviens, avec une inclinaison variable
de 65 à 80° par rapport à l’horizontale. Les constantes recommandées sont 150kV et 400
mAs pour un cheval de 500kg, et il est donc conseillé d’utiliser un porte-cassette pour limiter
l’exposition des manipulateurs (Butler et al., 2017).
Le cadrage se fait centré sur le pli de l’aine, en regard du triangle fémoral, et inclus les
mêmes zones que sur cheval couché : le col de l’ilium, le pubis, l’ischium, la région
acétabulaire et la partie proximale du fémur (Denoix, 1997).

La technique est également décrite dans un article datant de 1991 (May et al., 1991).
Le matériel utilisé était un tube de 150 kV, une grille antidiffusante, un écran Koda Lanex
ainsi qu’un film Ortho G.
Les constantes étaient variables selon les chevaux, mais comprises entre 125 et 150 kV et
entre 200 et 400 mAs.
Le tube était placé sous le ventre de l’animal, crânialement aux membres postérieurs. La
cassette et la grille étaient placées dorsalement au sacrum (Figure 13). L’inclinaison du
générateur par rapport à l’horizontale est de 65 à 70° pour visualiser l’aile de l’ilium, et de
55 à 60° pour visualiser l’acétabulum et la portion caudale du bassin.

Figure 13- A gauche, schéma en vue latérale, représentant le positionnement du cheval et du matériel pour la réalisation d’une
radiographie du bassin de face sur cheval debout ; A droite, photo de ce même positionnement (May et al., 1991).

27
3- Rappels des principales affections visibles en radiographie du bassin

Les radiographies du bassin sont indiquées en cas d’anomalies cliniques de cette


région telles qu’une asymétrie du bassin et ses masses musculaires, une boiterie
postérieure sans anomalie distale des membres, ou encore des crépitements audibles ou
palpables dans la région du bassin. Elles sont également indiquées en cas de scintigraphie
positive dans la région du bassin (Butler et al., 2017).
Des lésions peuvent être présentes au niveau du bassin osseux, des articulations coxo-
fémorales ou encore des articulations sacro-iliaques. Ces dernières ne présentent que peu
d’anomalies radiographiquement visibles, en-dehors d’une légère augmentation de l’espace
articulaire parfois visualisable.

3.1- Affections de l’articulation coxo-fémorale

Deux grands types d’anomalies de l’articulation coxo-fémorale peuvent être


recherchés : des anomalies de position, traduisant une subluxation ou une luxation
complète, et des remodelages ou déformations de la tête fémorale et de l’acétabulum.

3.1.1- Luxation et subluxation de la hanche

En cas de luxation de l’articulation coxo-fémorale, la tête fémorale apparait


superposée à l’acétabulum sur les vues obliques dorso-latéroventrales à 30° du bassin, et
déplacée crânialement ou médialement sur les vues obliques ventrodorsales (Figure 14).
Les luxations sont rares et généralement traumatiques, plus fréquemment observées chez
les poneys ou les poulains. Un lien entre les luxations de hanche et les accrochements de
rotule a été observé, notamment chez les poneys (Butler et al., 2017). Un accrochement de
rotule permanent a été décrit principalement comme une cause (Clegg and Butson, 1996)
de la luxation coxo-fémorale, mais également comme une conséquence (Bennett, Campbell
and Rawlinson, 1977).

Les subluxations sont plus rares et difficiles à visualiser en radiographie, et se


caractérisent par une augmentation de l’espace articulaire, avec un aplatissement de la tête
fémorale et de l’acétabulum. En cas de chronicité, des remodelages osseux peuvent être
visibles. Les subluxations peuvent avoir une origine traumatique tout comme les luxations,
et être associées à des fractures acétabulaires (Brenner and Whitcomb, 2009), mais
peuvent également apparaître lors d’anomalies de conformation de l’articulation, comme la
dysplasie de la hanche (Butler et al., 2017).

28
Le pronostic vital et sportif de la luxation et de la subluxation coxo-fémorale est
généralement sombre (Malark et al., 1992), avec de meilleures chances de rémission en
cas de prise en charge précoce, et de petite taille du patient (Brenner and Whitcomb, 2009).

Figure 14- Radiographie de l’articulation coxo-fémorale


droite en vue ventrodorsale montrant un déplacement de la
tête fémorale hors de l'acétabulum (Bennett, Campbell and
Rawlinson, 1977).

3.1.2- Dysplasie coxo-fémorale, ostéoarthrose et ostéochondrose

La dysplasie coxo-fémorale est peu fréquente chez le cheval. Elle se traduit


radiographiquement par un aplatissement de l’acétabulum, des déformations de la tête
fémorale, et peut aboutir secondairement à une subluxation et une dégénérescence de
l’articulation coxo-fémorale. L’évaluation radiographique doit être faite avec soin, car de
légers changements de positionnement du cheval ou du matériel peuvent aboutir à des
artéfacts (Butler et al., 2017).

L’ostéoarthrose de l’articulation coxofémorale est une cause peu fréquente de boiterie


des membres pelviens. Elle peut se traduire radiographiquement par
- Une formation d’ostéophytes (Figure 15) en marges crâniale et caudale de
l’acétabulum,
- Un aplatissement de la tête fémorale,
- Un espace articulaire de largeur irrégulière,
- Une variation d’opacité de l’os sous-chondral,
- Une néoformation osseuse au niveau du col du fémur (Butler et al., 2017).

29
Figure 15- Radiographie de l’articulation coxo-
fémorale droite en vue ventrodorsale montrant des
signes d’arthropathie dont des ostéophytes en
formation (flèche) (Butler et al., 2016).

L’articulation coxo-fémorale est également un site peu fréquent d’ostéochondrose, voire


d’ostéochondrite disséquante, se traduisant par des zones peu radiodenses au niveau de
l’acétabulum ou de la tête fémorale, avec parfois un anneau radioopaque autour. Des
remodelages de la partie caudale de l’acétabulum ont aussi été décrits. Ces lésions sont
rares et décrites chez le jeune poulain, causant une boiterie postérieure (Miller and
Todhunter, 1987). Le pronostic sportif de telles lésions est généralement réservé.

Des lésions kystiques de la tête fémorale et de l’acétabulum ont également été décrites
(Stewart and Reid, 1982), sans pouvoir être reliées à des signes cliniques ou à un pronostic
sportif.

Chez les jeunes en particulier, une augmentation de l’espace articulaire ainsi que des
remaniements osseux peuvent traduire une arthrite voire une ostéomyélite de l’articulation
coxo-fémorale (Butler et al., 2017).

30
3.1.3- Fractures articulaires

Enfin, des fractures de l’acétabulum sont diagnosticables en radiographie. Elles


causent généralement une boiterie du membre associé, ainsi qu’une atrophie unilatérale
des muscles glutéaux (García-López, 2018). Les fractures acétabulaires sont souvent
associées à d’autres fractures du bassin.

Des fractures du fémur proximal peuvent aussi être visibles sur les radiographies de la
région coxo-fémorale.

3.2- Affections des articulations sacro-iliaques

Les articulations sacro-iliaques sont difficilement visualisables en radiographie, à


cause des nombreuses superpositions aux muscles et organes.

Dans les cas d’arthropathie très sévère de ces articulations, un élargissement de


l’espace articulaire (Figure 16), ou des ostéophytes au niveau de la marge caudale de
l’articulation peuvent être observés. Néanmoins, dans la plupart des cas, les remaniements
des articulations sacro-iliaques ne seront pas radiographiquement visibles (Butler et al.,
2017). Le pronostic sportif de telles affections est décrit comme plutôt favorable dans une
étude (Ellis, Seabaugh and King, 2021), avec plus de 60% de retour à un exercice de même
intensité. Néanmoins cela reste à moduler en fonction de l’intensité et de l’avancée des
lésions.

31
Figure 16- Radiographie de l'articulation
sacro-iliaque droite en vue ventrodorsale
montrant un élargissement irrégulier de
l'articulation (flèches) (Butler et al., 2016).

3.3- Affections du bassin osseux

Les affections du bassin osseux, diagnosticables en radiographie, sont


essentiellement des fractures. Elles peuvent être présentes sur le pubis, l’ilium, l’ischium, et
l’articulation coxo-fémorale comme mentionné précédemment. Il existe des zones de
moindre résistance au niveau du bassin, qui sont donc prédisposées aux fractures (Figure
17). Les fractures de l’ilium sont les plus fréquentes et sont localisées au niveau de l’aile de
l’ilium (Figure 18) et du tuber coxae en priorité, mais peuvent apparaître au niveau du col
de l’ilium ou du tuber sacrale. Les fractures de l’ischium et notamment de la tubérosité
ischiatique sont également assez fréquentes (Moiroud, Coudry and Denoix, 2023a). Les
fractures sont souvent multiples car le bassin forme un anneau osseux rigide. C’est
particulièrement le cas des fractures de l’ischium qui sont rarement présentes seules.

32
© Service Imagerie médicale, Oniris

Figure 17- A gauche : schéma du bassin en vue ventrale représentant les sites de fractures fréquents (Butler et al., 2017) ; A droite :
pour comparaison, les plaques de croissance visibles à la radiographie.

Les fractures résultent généralement d’un traumatisme sévère du bassin (Moiroud,


Coudry and Denoix, 2023a), néanmoins des fractures de fatigue ont été décrites chez les
Pur-sang de course à l’entrainement (Weller, 2012) mais également chez les trotteurs et les
chevaux d’endurance, généralement impliquant l’aile ou la branche de l’ilium et parfois le
pubis ou la tubérosité ischiatique (Moiroud, Coudry and Denoix, 2023a). Ces fractures sont
des fractures incomplètes, pouvant être à l’origine de douleurs et d’une baisse de
performance. Elles semblent être prédisposantes à l’apparition de fractures complètes, en
particulier chez les jeunes juments. (Haussler and Stover, 1998)

33
Figure 18- Radiographie de l'ilium droit en vue ventrodorsale montrant une fracture déplacée de l'aile de l'ilium droit (BUTLER et al.,
2016).

Certains facteurs semblent prédisposer certains individus aux fractures du bassin et


influer sur leur localisation. L’âge et le sexe de l’animal semblent influer sur la prédisposition
des individus à certaines fractures. En effet, les fractures sont décrites plus fréquemment
chez les chevaux de moins de 6 ans, et semblent se localiser plus particulièrement à
l’acétabulum chez les poulains et les yearlings. Les femelles semblent être plus
prédisposées aux fractures que les mâles, notamment du pubis et de l’acétabulum pour des
raisons anatomiques, tandis que l’ilium serait plus fréquemment atteint chez les mâles. La
race et l’activité de l’animal semblent également exercer une influence, avec une
augmentation des risques de fractures chez les Pur-sangs et notamment les galopeurs
(Moiroud, Coudry and Denoix, 2023a).

Le pourcentage de récupération suite à une ou plusieurs fractures du bassin varie


entre 50 et 77% selon les études (Rutkowski and Richardson, 1989; Moiroud, Coudry and
Denoix, 2019).
Le pronostic sportif semble meilleur pour les fractures de l’aile de l’ilium, de la tubérosité
ischiatique ou du tuber coxae, pour lesquelles un retour à l’activité initiale entre 71 et 85%
est décrit (Moiroud, Coudry and Denoix, 2023b). Le pronostic semble être plus sombre en
cas de fracture articulaire (Moiroud, Coudry and Denoix, 2019). Dans ce dernier cas, de
l’ostéoarthrose sévère risque de se développer secondairement à la fracture. Il semble
également que la reprise d’activité dépende de la discipline et soit plus faible pour les
trotteurs que pour les galopeurs et les chevaux de sport (Moiroud, Coudry and Denoix,
2023b).

34
Dans de plus rares cas, une atteinte infectieuse du bassin osseux est possible. Il est
alors possible de visualiser en radiographie des zones ostéomyélitiques sur le bassin
osseux, pouvant être causées par des migrations sanguines de bactéries (Clark-Price et al.,
2003).

35
Hypothèses de travail

La radiographie du bassin chez le cheval est un examen complémentaire utile pour


détecter certaines affections osseuses ou articulaires, en combinaison avec l’échographie.

Les radiographies obliques de profil sont facilement réalisables en pratique, mais ne


permettent pas d’observer l’ensemble du bassin.

Les radiographies de face du bassin et des articulations coxo-fémorales sur cheval


couché sont informatives mais sont associées à des risques de couchage, d’anesthésie et
de réveil chez le cheval. De plus, elles ne sont pas réalisables en cas de suspicion de
fractures ou de luxation de la hanche.

Cette étude est basée sur des radiographies du bassin réalisées uniquement sur
cheval debout, et notamment via l’utilisation d’une incidence oblique ventrocrâniale
dorsocaudale. L’objectif est de présenter l’intérêt diagnostique de telles radiographies, ainsi
que leurs conditions de réalisation.

36
II- Etude expérimentale

1- Matériel et méthodes

1.1- Sélection des cas

Les cas cliniques ayant été reçus au CISCO entre janvier 2020 et janvier 2022 ont
été sélectionnés par recherche des mots-clés « bassin » et « hanche » dans la base de
données du CISCO. Puis, un tri des résultats obtenus a été effectué pour éliminer les
consultations pour échographie et ne garder que les cas sur lesquels des radiographies du
bassin avaient été réalisées.
A partir de janvier 2022 et jusqu’en juin 2023, toutes les nouvelles radiographies du bassin
réalisées au CISCO ont systématiquement été ajoutées à la base de données.

1.2- Appareil utilisé

Deux capteurs radiographiques ont été utilisés : un capteur FUJI FDR D-EVO G35i
en 35x43cm pour les radiographies datant d’avant janvier 2021, puis un capteur AGFA DR
14e C en 35x43cm pour les radiographies ultérieures. Avec le premier capteur, une grille
antidiffusante était généralement utilisée.
Dans un cas, les radiographies ont été prises sur un poulain au générateur portable, les
constantes utilisées n’ont pas été renseignées.

1.3- Placement et contention

Le cheval doit être placé le plus au carré possible (Figure 19-a), soit ses quatre
membres soutenant son poids de façon égale, les antérieurs et postérieurs alignés. Cela
permet d’éviter au maximum les artéfacts de positionnement, notamment lors de
l’observation des articulations coxo-fémorales.

Pour obtenir des incidences obliques ventrocrâniales-dorsocaudales, la cassette est


placée par un manipulateur sur la croupe du cheval, obliquement, de manière à être
perpendiculaire au faisceau de rayons X émis par le générateur. Ce dernier est placé sous
l’abdomen du cheval, crânialement aux membres pelviens et orienté selon un angle de 50
à 80° par rapport à l’horizontale. L’angle choisi dépend de la partie du bassin visée (partie
crâniale ou caudale du bassin), de la conformation du cheval et de son sexe car les parties
génitales mâles peuvent gêner la prise de radiographies.

37
Pour observer le bassin, le faisceau de rayons X doit être centré entre les deux
membres pelviens (Figures 19-b et 19-c). Pour observer une articulation coxo-fémorale, le
centrage se fait sur le pli de l’aine correspondant.

b)

a)

c)

Figure 19- a,b,c - Photos montrant le placement d’un cheval


et du matériel pour réaliser des radiographies du bassin
vues de face.

38
Des radiographies obliques latérales ont également été réalisées. Dans ce cas, le
capteur est placé contre la hanche à radiographier. Le générateur est placé de l’autre côté
de la croupe, incliné à 30° descendants par rapport à l’horizontale (Figure 20).

Figure 20- Photos montrant le placement d'un poney et du matériel pour la réalisation de radiographies du bassin vues
latérales obliques.

Les patients étaient systématiquement sédatés afin de limiter les risques pour le
personnel et le matériel, et de limiter le nombre de prises de vues effectuées. La sédation
était généralement effectuée à l’aide de détomidine et de butorphanol, à une dose comprise
entre 0,005mg/kg et 0,015mg/kg par voie intraveineuse, selon la réponse de l’animal à la
sédation. Un seul animal a été sédaté à l’aide d’acépromazine par voie intraveineuse et de
kétamine par voie intramusculaire.

1.4- Radioprotection

Comme pour toute réalisation de radiographie, il est nécessaire de s’équiper d’un


tablier, de gants et d’un cache-thyroïde, doublés de plomb (Figure 21). Des lunettes
plombées peuvent permettre de protéger efficacement le visage et les yeux (Baker, 2014).
Les constantes utilisées étant élevées, le manipulateur positionnant la cassette doit se tenir
le plus éloigné possible du faisceau. Un porte-cassette peut permettre au manipulateur de
s’éloigner davantage. Le port d’un dosimètre est nécessaire. Si l’alarme du dosimètre
opérationnel se déclenche, il faut alors changer de manipulateur pour le reste des
radiographies. A Oniris, le seuil de déclenchement de l’alarme du dosimètre est de 1
microSievert.

39
De par l’exposition importante aux radiations des manipulateurs durant ces
radiographies, il est essentiel de les effectuer dans de bonnes conditions de contention de
l’animal, pour ne pas avoir à répéter les clichés. Il est important de respecter le principe
ALARA (As Low As Reasonnably Achievable) qui encourage une exposition minimale des
opérateurs et des patients aux rayons X (Weaver and Barakzai, 2010).

Figure 21- Tenue protectrice pour la réalisation de


radiographies : cache-thyroïde, tablier plombé et
gants (Weaver and Barakzai, 2010).

40
2- Résultats

2.1- Description des résultats

2.1.1- Description des patients

2.1.1.1- Sexe, race et âge

Au total, un examen radiographique du bassin a été réalisé sur 22 équidés entre


janvier 2020 et juin 2023. Ces 22 cas incluaient 6 mâles et 16 femelles (Graphique 1).

Sexe des équidés

27%
Mâles
Femelles
73%

Graphique 1- Répartition des sexes des équidés dans la population d'étude.

Sur ces 22 cas, la race la plus représentée était le Selle français avec environ 5 cas,
soit 24% des cas. Les poneys de races diverses représentaient également 24% des cas.
Les Pur-sangs dont Pur-sangs arabes représentaient 4 cas soit 19%. Les Trotteurs français
représentaient 3 cas sur 22 soit 14%. Les autres cas comprenaient des Frisons, des Anglo-
arabes, des chevaux d’origine constatée et des ânes (Graphique 2).

41
Répartition des races des équidés

Selle français
14%
24% Trotteur français
5%
Pur sang/PSA
Poneys
24% 14%
Ane
19% Autres

Graphique 2- Répartition des races des équidés dans la population d’étude.

Environ 45% des patients avaient 5 ans ou moins, 27% avaient entre 5 et 15 ans.
Les 28% restant avaient plus de 15 ans. L’âge des patients était compris entre 4 mois et 26
ans (Graphiques 3 et 4), avec une moyenne de 9,2 ans. En raison de la taille et du poids du
poulain de 4 mois, ses radiographies ont pû être réalisées à l’aide d’un générateur portatif.
Toutes les autres radiographies ont nécessité le générateur fixe.

Graphique 3- Répartition de la population d’étude par classe d’âge.

42
Graphique 4- Répartition de l’âge des équidés de la population d’étude. La croix représente la moyenne, la ligne horizontale représente
la médiane exclusive.

2.1.1.2- Poids et taille

Le poids et la taille du patient sont des facteurs importants influençant la qualité des
radiographies du bassin.
14 patients sur 22 ont été pesés à leur arrivée. Un cas a été pesé lors de trois consultations
à plusieurs mois d’intervalles. Leur poids était compris entre 133kg et 624kg, avec une
moyenne de 387kg. 56% d’entre eux pesaient entre 350 et 450kg.
Le poids de 4 autres patients a seulement été estimé, à 175kg, 500kg pour 2 d’entre eux et
600kg. Le poids des 4 patients restants n’a été ni mesuré ni estimé (Graphique 5).

Répartition de la population par tranche de poids


10
9 0
8
7
6
5
9
4
1
3
1
2 2
3
1 0 2
1 1
0
[0-250] [250-350] [350-450] [450-550] [550-650]

Chevaux pesés Chevaux au poids estimé

Graphique 5- Répartition de la population d’étude par tranche de poids.

43
8 patients sur 22 ont été toisés. Leurs tailles étaient comprises entre 97cm et 159cm,
avec une moyenne de 141,3cm (Graphique 6). Le poney mesurant 97cm n’a pas pû être
radiographié selon les mêmes incidences que les autres chevaux à cause de sa taille.

Graphique 6- Répartition de la taille des équidés de la population d’étude. La croix représente la moyenne, la ligne horizontale
représente la médiane exclusive.

2.1.1.3- Activité

Parmi les 22 chevaux, 7 d’entre eux (32%) pratiquaient une activité de loisir, 4 (18%)
étaient des poulains ou des jeunes chevaux au pré et 4 autres étaient des chevaux à la
retraite, 3 (14%) étaient en débourrage ou en entraînement pour des courses de galop et
les 4 chevaux restant étaient des chevaux de sport, en débourrage ou en concours
(Graphique 7).

Activité des équidés

Poulain au pré

18% 18% Débourrage ou entrainement


galop
Débourrage sport
14%

32% Sport concours ou


9% entrainement
9% Loisir

Retraite

Graphique 7- Activité des équidés de la population d’étude au moment de la réalisation de leurs radiographies.

44
En revanche, parmi les chevaux ayant eu un diagnostic final de lésion au niveau du
bassin, 3 chevaux (27,5%) étaient des chevaux de loisir, 3 autres étaient à la retraite, 2
(18%) étaient destinés à des courses de galop, 2 étaient des chevaux de sport et un (9%)
était un poulain au pré (Graphique 8).

Activité des chevaux ayant des


lésions du bassin diagnostiquées
Poulain au pré

9% Débourrage ou entrainement
27,5% galop
18%
Sport concours ou
entrainement

18% Loisir
27,5%

Retraite

Graphique 8- Activité des équidés de la population d’étude sur lesquels des lésions du bassin ont été diagnostiquées.

2.1.2- Motifs de consultation

Parmi les 22 patients, deux d’entre eux ont été reçus plusieurs fois au CISCO (2 et 3
consultations) pour contrôler des affections déjà diagnostiquées. En excluant les
consultations de suivi mentionnées ci-dessus, 17 (65%) motifs de consultation
mentionnaient une boiterie, une gêne, une irrégularité d’allure ou un défaut d’engagement
des membres postérieurs. Une lombalgie et une défense à la monte étaient également
mentionnés dans 3 cas (12%). Dans 4 cas (15%), une fracture était suspectée ou déjà
diagnostiquée. Dans un des cas, l’animal a été présenté pour un décubitus prolongé, et
dans un autre pour une plaie pénétrante par balle au niveau de la cuisse (Graphique 9).
Plusieurs des motifs de consultations cités ci-dessus pouvaient être enregistrés pour un
même cas.

45
Motifs de consultation

Boiterie/Gêne

8%
Défense à la monte
15%
Lombalgie
4%
8% 65% Fracture suspectée ou
avérée
Autres

Graphique 9- Répartition des motifs enregistrés pour les consultations des équidés de la population d’étude.

Les boiteries rapportées dans le motif de consultation et l’anamnèse, ou observées


en consultation étaient toutes localisées aux membres postérieurs. Sur 21 boiteries, 10
concernaient le membre postérieur gauche, 9 le membre postérieur droit, et 2 impliquaient
les deux membres postérieurs (Graphique 10).

Localisation des boiteries

9%

Membres postérieurs
48% Postérieur droit
43% Postérieur gauche

Graphique 10- Localisation des boiteries ou des gênes à la locomotion rapportées dans l’anamnèse ou observées en consultation.

Dans la majorité des cas, l’anamnèse décrivait des problèmes chroniques. En effet,
dans 14 cas sur 22 (64%), une durée du problème supérieure ou égale à 2 mois avant la
consultation pour radiographies du bassin était mentionnée. Dans 8 cas sur 22 (36%), le
problème était considéré comme aigu, principalement d’origine traumatique et dont la prise
en charge a eu lieu entre 24h et une semaine après son apparition. Les 3 consultations

46
consistant en un contrôle radiographique, suite à une ancienne fracture, n’ont pas été
classées parmi les affections aigues ou chroniques (Graphique 11).

Caractère aigu ou chronique

36%
Aigu
Chronique
64%

Graphique 11- Répartition des affections aigues et chroniques selon la durée des signes cliniques rapportée par l’anamnèse.

Parmi les cas chroniques, 12 cas (60%) présentaient des problèmes persistants
depuis 6 mois ou plus. 5 cas chroniques (25%) persistaient depuis 4 à 5 mois et 3 cas (15%)
depuis 2 à 3 mois (Graphique 12).

Durée des signes cliniques avant la


consultation parmi les cas chroniques

15%
[2-3] mois
[4-5] mois
25%
60%
6 mois ou plus

Graphique 12- Durée des signes cliniques avant la consultation pour radiographie du bassin, parmi les cas chroniques.

47
2.1.3- Radiographies réalisées

2.1.3.1- Constantes radiographiques utilisées

Les constantes radiographiques utilisées étaient comprises entre 110 et 115kV et


entre 125 et 160mAs pour la majorité des radiographies réalisées, selon la taille de l’animal
et l’épaisseur musculaire à traverser. Dans un cas où le sujet à radiographier était petit et
pesait 133kg, les constantes utilisées était de 86 et 95kV, et 78 et 100mAs, selon l’incidence
(Graphique 13).

Constantes radiographiques en
fonction du poids de l'animal
170
160
150
140
130
120
110
100
90
80
70
60
0 100 200 300 400 500 600 700
Poids (kg)
kV mAs

Graphique 13- Constantes radiographiques utilisées en fonction du poids de l’animal.

2.1.3.2- Incidences radiographiques

Au total, 64 radiographies de bassin et d’articulation coxofémorale ont été réalisées,


sous différentes incidences, lors de 25 consultations (Graphique 14).

Les radiographies du bassin obliques ventrocrâniales dorsocaudales (abrégé en


OVCDC) ont été réalisées sur 13 cas. 19 radiographies de ce type ont été réalisées (30%
des radiographies), dont 3 décalées à gauche ou à droite pour être centrées sur une branche
de l’ilium et une articulation sacro-iliaque. Les autres radiographies OVCDC étaient centrées
sur la symphyse pelvienne et la partie caudale du sacrum, et pouvaient inclure, selon l’angle
choisi, les tubérosités ischiatiques, les articulations coxo-fémorales (Figure 22), les
branches de l’ilium et parfois les articulations sacro-iliaques (Figure 23).

48
© Service Imagerie médicale, Oniris

Figure 22- Radiographie du bassin de face (OVCDC) sans anomalie visible, angulation du générateur à 80° par rapport à l’horizontale.

© Service Imagerie médicale, Oniris

Figure 23- Radiographie de l’ilium droit et de l’articulation sacro-iliaque droite (flèches) en vue de face (OVCDC).

49
Un angle d’incidence similaire, mais en centrant le rayonnement sur une articulation
coxo-fémorale a permis d’obtenir des radiographies des articulations coxo-fémorales
(Figure 24) droites et gauches vues de face (abrégées en ACFD F et ACFG F). 13
radiographies de l’ACFD F ont été réalisées au total (20% des radiographies), sur 11 cas.
16 radiographies de l’ACFG F ont été réalisées (25%), sur 11 cas, parmi lesquels une
radiographie de l’ACFD F avait également été réalisée dans 3 cas.

© Service Imagerie médicale, Oniris

Figure 24- Radiographies des articulations coxofémorales droite (D) et gauche (G) vues de face, sans anomalie visible.

Des radiographies obliques à 30° dorsolatérales ventromédiales des articulations


coxofémorales (Figure 25) ont également été réalisées (abrégées ACFD O30 et ACFG
O30). 6 radiographies de la hanche droite (9% des radiographies) et 10 de la hanche gauche
(16%) ont été réalisées, sur respectivement 5 cas et 9 cas (dont 1 cas pour lequel les 2
hanches ont été radiographiées).

50
© Service Imagerie médicale, Oniris

Figure 25- Radiographie oblique latérale à 30° de l’articulation coxofémorale droite, sans anomalie visible.

Dans un cas, le sujet à radiographier était de trop petite taille pour pouvoir réaliser
des incidence obliques ventrocrâniales-dorsocaudales. Dans ce cas, des vues du bassin
oblique et de profil ont été réalisées (Figure 26), en plus des radiographies de l’ACF O30.

Figure 26- Radiographie du bassin en vue latérale


oblique à 30° sur laquelle on observe les deux
© Service Imagerie médicale, Oniris articulations coxofémorales.

51
Nombre de radiographies réalisées
20
18 19
16
14 16
12 13 13
10 11 11
8 10
9
6
4 6
5
2
0
B OVDCC ACFD F ACFG F ACFD O30 ACFG O30

Nombre de cas ayant eu ce type de radiographie Nombre de radiographies réalisées

Graphique 14- Nombre de radiographies réalisées par type d’incidence.

Dans 6 cas sur 25, aucune radiographie autre que celles du bassin n’a été réalisée
sur le patient. Dans les autres cas, des radiographies de rachis, fémur, grasset, jarret et
pied ont été réalisées en plus, en fonction de la présentation anamnestico-clinique de
l’animal (Graphique 15).

Nombre de radiographies réalisées, hors


radiographies du bassin
12
10
10

8
6 6
6 5
4 4
4

0
Rachis Fémur Grasset Jarret Pied Rien

Graphique 15- Nombre de radiographies réalisées, hors radiographies du bassin, en fonction de la zone radiographiée.

2.1.3.3- Lésions observées et valeur diagnostique des radiographies

Sur les 64 radiographies du bassin enregistrées, une seule était difficilement


interprétable, à cause d’une exposition trop élevée pour l’épaisseur de la cassette. Les
circuits de la cassette étaient alors visibles en superposition sur l’image radiographique et
créaient des artéfacts de lecture (Figure 27).

52
© Service Imagerie médicale, Oniris

Figure 27- Radiographie de l’articulation coxofémorale gauche vue de face. Des artefacts sont présents sur l’ensemble de la radiographie : on observe
les circuits de la cassette en superposition à l’image du bassin. On distingue, malgré les artefacts, une fracture de la branche crâniale du pubis gauche
(flèche).

Sur les 22 cas étudiés, la localisation la plus fréquente des lésions diagnostiquées
était le bassin (incluant les articulations sacro-iliaques) et les articulations coxofémorales
dans 12 cas (55%), puis le rachis (incluant les articulations lombo-sacrées) dans 7 cas
(32%). Des lésions ont également été diagnostiquées au niveau du fémur, du grasset, du
jarret et des boulets et pieds postérieurs. Dans 2 cas (9%), aucune lésion significative n’a
pu être diagnostiquée (Graphique 16).
Dans certains cas, des lésions ont été diagnostiquées dans plusieurs localisations.

Localisation des lésions diagnostiquées

14
12
12
10
8
6 7
4
2 3 3 3
1 1 2
0
Bassin et Fémur Rachis Grasset Jarret Boulet Pied Absence
ACF dont (dont LS )
SI

Graphique 16- Nombre de lésions diagnostiquées en fonction de leur localisation.

Parmi les 15 lésions incluant le bassin et les fémurs proximaux, ont été observées
des fractures du bassin dans 4 cas (33%) et du fémur dans 3 cas (25%), des arthropathies

53
des articulations coxofémorales dans 4 cas, des arthropathies sacro-iliaques dans 3 cas, et
un cas de luxation coxofémorale (Graphique 17).
Les fractures du bassin étaient localisées au niveau de l’acétabulum dans 2 cas et
au niveau du plancher du pubis dans 1 cas. Un cas présentait des fractures multiples
atteignant la branche crâniale du pubis, l’ischium, le col de l’ilium et l’acétabulum.
Deux fractures du fémur étaient localisées au niveau du col du fémur et une était localisée
au troisième trochanter.

Types de lésions incluant le bassin, les articulations


coxofémorales et les fémurs proximaux
5
4
4 4
3
3 3
2
1
1
0
Arthropathie ACF Arthropathie Luxation de ACF Fracture bassin Fracture fémur
sacroiliaque

Graphique 17- Nombre de lésions atteignant le bassin, les articulations coxofémorales et les fémurs proximaux, en fonction du type
de lésion.

Les fractures du bassin ont toutes été visibles sur les radiographies du bassin
OVCDC. Les fractures localisées à l’acétabulum étaient également visualisables sur les
radiographies des articulations coxofémorales, vues de face et latéromédiales à 30°. En
revanche les fractures du pubis, de l’ilium et de l’ischium n’étaient visibles que sur les vues
du bassin OVCDC (Figure 28).

© Service Imagerie médicale, Oniris


Figure 28- Radiographie du bassin vue de face (OVCDC) : on observe une fracture comminutive de l’acétabulum
gauche (flèche noire), une fracture de l’ischium gauche et une fracture déplacée de la branche crâniale du pubis
gauche (flèche blanche).
54
Dans un cas, la présence d’un cal osseux suite à une fracture acétabulaire a pu être
observée sur plusieurs radiographies d’une articulation coxofémorale, sur les vues de face
et latéromédiales à 30°.

Les fractures du col du fémur étaient visibles sur les radiographies des articulations
coxofémorales vues de face et latéromédiales à 30° (Figure 29). En revanche, la fracture
du troisième trochanter n’était pas visible sur les vues du bassin ou des articulations coxo-
fémorales et a été identifiée sur une radiographie du fémur en vue dorsocaudale.

© Service Imagerie médicale, Oniris

© Service Imagerie médicale, Oniris

Figure 29- Radiographies de l’articulation coxo-fémorale droite vue de face (à gauche) et oblique latérale à 30° (à droite) sur lesquelles on
peut observer une fracture du col du fémur associée à des remaniements osseux en regard de la tête fémorale.

Les remodelages osseux de type ostéolyse ou sclérose de l’acétabulum ou de la tête


fémorale, ainsi que la présence d’ostéophytes, n’étaient visibles que sur les radiographies
des articulations coxofémorales vues de face (Figure 30).

© Service Imagerie médicale, Oniris

Figure 30- Radiographie d'une articulation coxo-


fémorale droite vue de face : on observe des
remaniements osseux (flèche) compatibles avec une
arthropathie coxo-fémorale.

55
La luxation coxo-fémorale était visible à la fois sur les radiographies des articulations
coxo-fémorales vues de face et sur les vues obliques latéromédiales à 30° (Figure 31).

© Service Imagerie médicale, Oniris

© Service Imagerie médicale, Oniris

Figure 31- Radiographies de l'articulation coxo-fémorale droite en vue de face (à gauche) et latéromédiale à 30° (à droite). On observe
une luxation de l'articulation : la tête fémorale (flèche blanche) se situe hors de l'acétabulum (flèche noire) sur les deux vues.

Les lésions d’arthropathie sacro-iliaques n’étaient pas visibles en radiographie et ont


été diagnostiquées uniquement à l’échographie.
Le nombre de radiographies sur lesquelles sont visibles les différentes lésions
observées, en fonction des incidences, est répertorié dans le Tableau I.

Tableau I- Nombre de lésions du bassin et des fémurs proximaux visibles sur les radiographies, selon le type de lésion et l’incidence
radiographique.

Incidence
radiographique
Nombre
B OVCDC ACFD F ACFG F ACFD O30 ACFG O30 total de
Type de lésion
lésions
observée

Fracture pubis 4 0 0 0 0 4
Fracture ilium 3 0 0 0 0 3
Fracture ischium 3 0 0 0 0 3
Fracture acétabulum 4 4 3 2 1 14
Fracture col du fémur 0 3 0 3 0 6
Luxation de la hanche 1 1 0 1 0 3
Remodelage osseux
(ostéolyse ou sclérose) de
0 6 4 0 0 10
l'acétabulum ou de la tête
fémorale
Ostéophytes 0 1 0 0 0 1
Cal osseux 0 0 3 0 3 6
Absence d'anomalie 12 5 7 2 6 32
Nombre total de lésions par
27 20 17 8 10
incidence

56
Parmi les 22 cas, des lésions considérées comme significatives ont été visibles sur
les radiographies du bassin dans 8 cas (36%). Aucune anomalie n’a été observé dans 13
cas (59%). Dans un cas une zone focale d’ostéolyse au niveau de la tête fémorale et de
l’acétabulum a été observée sur les radiographies, mais a été jugée non significative car
trop discrète pour avoir une réelle incidence clinique (Graphique 18).

Significativité des lésions du bassin

36% Lésions significatives


Lésions non significatives
59%
Absence de lésion
5%

Graphique 18- Significativité des lésions du bassin visibles à la radiographie.

Parmi les 64% des cas pour lesquels les radiographies du bassin n’ont pas permis
d’obtenir un diagnostic (en cas d’absence de lésion visible ou d’anomalie non significative),
le diagnostic final a été obtenu par échographie transcutanée et transrectale, et impliquait
une lésion des articulations sacro-iliaques dans 3 cas sur 14 (22%), et une arthropathie
d’une articulation coxofémorale dans 1 cas sur 14 (7%). Dans 2 cas (14%), aucun diagnostic
final n’a pu être posé. Pour les cas restants, le diagnostic final impliquait une lésion située
ailleurs et donc non visible au niveau du bassin ou des fémurs proximaux (Graphique 19).

Répartition des lésions présentes en cas de


radiographie du bassin non diagnostique

Lésion du bassin hors


sacroiliaques
14% 7%
Lésion des sacroiliaques
22%

Lésion autre

57% Absence de lésion

Graphique 19- Répartition des lésions présentes en cas de radiographie du bassin non diagnostique.

57
2.1.4- Radioprotection

Sur l’ensemble des radiographies réalisées, les opérateurs portaient tous un


dosimètre opérationnel sous le tablier de plomb.
Pour les radiographies réalisées après janvier 2022, il a été noté chaque fois que la dose
reçue par un opérateur égalait ou dépassait 1 microSievert. Dans ce cas, l’alarme du
dosimètre opérationnel se déclenchait.

Concernant les radiographies du bassin réalisées sur 13 chevaux à partir de janvier


2022, l’alarme du dosimètre opérationnel s’est déclenchée 7 fois pour le manipulateur tenant
le capteur plan. Les doses reçues étaient de 1 microSv dans 2 cas, de 5 microSv dans 2
cas, de 6 microSv dans 2 cas et enfin de 7 microSv dans un cas. Dans chaque cas, le
manipulateur a été remplacé pour toute la durée des prises de radiographies.
Pour les radiographies antérieures à cette date, les données des dosimètres opérationnels
sont inconnues.

58
2.2- Discussion sur l’intérêt diagnostique des radiographies du bassin sur cheval debout

2.2.1 – Population étudiée

Les patients étaient en majorité des femelles, ce qui peut s’expliquer à la fois par une
prédisposition possible des femelles pour des affections du bassin (Moiroud, Coudry and
Denoix, 2023a), et par une difficulté chez les mâles à obtenir des radiographies du bassin
de face interprétables, à cause de la superposition des organes génitaux.

Il a été possible de réaliser des radiographies du bassin debout sur des chevaux et
des ânes, de race, de taille et de poids très variés. Néanmoins, il est à noter que les races
lourdes telles que les chevaux de trait n’étaient pas représentées. Ce peut être un biais dû
à la proportion de chevaux de races lourdes dans la clientèle, mais la réalisation de telles
radiographies parait difficile sur des chevaux ayant une musculature trop importante au
niveau de la croupe.
Même si la plupart des patients pesaient entre 350 et 450kg, des radiographies ont
pû être réalisées sur des chevaux pesant jusqu’à 620kg. Là encore, la réalisation de
radiographies du bassin sur des chevaux plus lourds est limitée par la puissance des
générateurs à rayons X. De plus, il est important d’avoir un capteur plan également adapté,
sous peine d’obtenir des artéfacts (comme sur la Figure 27), lorsque les constantes sont
trop élevées. Il peut être possible de limiter ces artéfacts en plaçant une plaque de cuivre
derrière la cassette.
La taille de l’animal semble être un facteur limitant pour la réalisation de radiographies
sur les patients trop petits. Il est alors complexe de réaliser des radiographies du bassin vu
de face. Dans le cas des jeunes poulains, il est assez aisé de les coucher pour réaliser ces
radiographies. En revanche dans le cas des poneys miniatures, des radiographies du bassin
de profil peuvent être facilement réalisées, certains angles permettant même d’observer les
deux os coxaux sur une seule radiographies si l’épaisseur du bassin n’est pas trop
importante.

L’âge de l’animal ne semble pas être un facteur influant sur la décision de réaliser
des radiographies du bassin debout. En effet, toutes les tranches d’âge étaient
représentées, les patients allant de 1 an à plus de 20 ans. Des radiographies ont été
réalisées sur un poulain de 4 mois mais celui-ci présentait une parésie des membres
pelviens, ce qui a probablement facilité la contention. Presque la moitié des patients avaient
5 ans ou moins. La réalisation de radiographies de bassin de face sur un cheval debout
reste risquée à la fois pour les opérateurs et pour le matériel mais elle est possible sur de
jeunes chevaux sédatés. Il est préférable de décider de la possibilité d’en réaliser ou non
selon l’attitude de l’animal et sa réponse à la sédation.
Parmi les affections diagnosticables par radiographie, les fractures du bassin
sont plus fréquemment rapportées sur de jeunes chevaux (Moiroud, Coudry and Denoix,
2023a). Dans cette étude, 3 chevaux sur 4 ayant présenté une fracture du bassin avaient
moins de 3 ans.

59
Les animaux présents dans cette étude étaient majoritairement des chevaux de loisir,
néanmoins une proportion assez importante était au pré, sans activité particulière. Les
chevaux de sport et de course de galop étaient également représentés. En revanche, aucun
trotteur effectuant des courses n’était présent dans l’étude, mais cette catégorie de chevaux
est assez peu présente au CISCO.
Des lésions du bassin ont été observées chez des chevaux de loisir, de sport, à la
retraite, à l’entraînement pour des courses de galop et chez un poulain au pré. La moitié
des chevaux présentant une fracture du bassin étaient des pur-sangs galopeurs, qui sont
décrits comme prédisposés à ce type d’affection (Moiroud, Coudry and Denoix, 2023a). Les
2 autres cas de fractures du bassin ont été diagnostiqués sur un cheval de loisir et un jeune
cheval au pré.
Les arthropathies de l’articulation coxo-fémorale ont été observée sur des chevaux
de loisir ou à la retraite, tandis que les arthropathies sacro-iliaques ont été diagnostiquées
sur 2 chevaux de sport, ainsi qu’un cheval à la retraite. Ces résultats, bien qu’obtenus sur
peu de cas, sont en cohérence avec la littérature. Les arthropathies coxo-fémorales sont
souvent rapportées à la suite d’un traumatisme créant une instabilité de l’articulation (Jeong,
2018). Dans l’étude actuelle, un traumatisme explique l’arthropathie dans 2 cas, suite à des
fractures du bassin et du col du fémur. Dans 2 autres cas, les signes d’arthropathie étaient
présents depuis plusieurs mois et il n’est pas exclu qu’un ancien traumatisme en soit
l’origine. Les arthropathies sacro-iliaques sont plutôt rapportées sur des chevaux de
dressage à cause des contraintes physiques reliées à ces disciplines (Dyson and Murray,
2003).
Les fractures du col du fémur ainsi que le cas de luxation coxo-fémorale ont été
observés sur des animaux de loisir et à la retraite. L’étiologie de ces dernières lésions étant
généralement un traumatisme violent (Brenner and Whitcomb, 2009), elles peuvent survenir
chez des animaux de race et d’activité très diverses.

2.2.2 – Signes anamnestico-cliniques ayant amené à la réalisation de radiographies du


bassin

Dans la majorité des cas, des radiographies du bassin ont été réalisées lorsque
l’anamnèse faisait mention d’une modification de la locomotion localisée aux membres
pelviens. Dans certains cas, seule une lombalgie ou une défense à la monte étaient
mentionnées. Dans tous ces cas, une boiterie, voire une paralysie dans un cas, impliquant
un ou les membres pelviens a été observée le jour de la consultation. Dans certains cas,
des craquements à la mobilisation d’une hanche ont également été observés lors de la
consultation. Les signes anamnestico-cliniques amenant à la réalisation d’une radiographie
du bassin dans cette étude correspondent à ceux décrits dans la littérature. Il serait
néanmoins conseillé d’éliminer en priorité les causes de boiterie distale du membre, dont
l’examen est plus facilement réalisable que celui du bassin (Butler et al., 2017).

60
Dans certains cas, la recherche d’une lésion du bassin ou du fémur proximal était
directement orientée par l’anamnèse mentionnant un traumatisme survenu dans cette
région, ou une suspicion ou un diagnostic précédent de fracture.

Dans plus de la moitié des cas, les problèmes mentionnés étaient chroniques.
Plusieurs éléments permettent d’expliquer ce résultat. Dans certains cas, la boiterie
engendrée était de grade faible (1 ou 2 sur 5), ou avait été importante au départ mais avait
diminué avec le temps, occasionnant peu de gêne à la monte. Certains animaux parmi les
cas chroniques étaient des poulains au pré ou des animaux à la retraite, là encore un facteur
pouvant influer sur la rapidité de la prise en charge d’une boiterie ou d’une gêne à la
locomotion. De plus, dans 10 cas parmi les 14 cas chroniques, l’animal avait déjà été pris
en charge par un ou plusieurs vétérinaires avant la décision de référer au CISCO pour des
examens d’imagerie plus poussés. La radiographie du bassin n’étant pas réalisable par un
vétérinaire de terrain, elle est souvent réalisée en seconde intention. Ce facteur permet en
partie d’expliquer la grande proportion de cas chroniques dans cette étude.
Les cas aigus étaient essentiellement dus à des traumatismes importants, observés
par les propriétaires, ou des boiteries de haut grade d’apparition brutale.

L’importante proportion de cas chroniques influe sur les lésions observées à la


radiographie, qui sont probablement plus développées et mieux visibles que si les lésions
avaient été observées en début d’évolution, notamment pour les lésions d’ostéoarthrose.

2.2.3 – Qualité des radiographies et valeur diagnostique

La majorité des radiographies du bassin réalisées dans cette étude étaient


d’incidence oblique ventrocrâniale dorsocaudale, centrées soit sur le plan médian pour
observer le bassin dans son ensemble, soit décalées à gauche ou à droite pour observer
les articulations coxo-fémorales ou, dans quelques cas, les os iliaux et les articulations
sacro-iliaques.
Des radiographies obliques latérales à 30° ont également été réalisées en complément dans
certains cas, mais elles ne permettent d’observer que les articulations coxo-fémorales.

Les radiographies présentes dans cette étude étaient toutes d’une qualité permettant
l’interprétation. Une seule présentait un artéfact de superposition dû à la valeur élevée des
constantes radiographiques. Néanmoins, cette étude étant essentiellement rétrospective,
les radiographies incluses ne sont que celles conservées dans le dossier des patients. Le
nombre de radiographies conservées de chaque incidence était généralement d’une à deux
par patient. En revanche, le nombre réel de radiographies réalisées, et donc le nombre de
radiographies n’étant pas d’assez bonne qualité pour être interprétées, est inconnu.

Sur les 22 patients, seuls 12 d’entre eux ont été diagnostiqués avec des lésions au
niveau du bassin ou des articulations coxo-fémorales, et 3 avec des lésions au niveau des
fémurs. Le reste des lésions diagnostiquées à l’aide d’autres examens complémentaires

61
étaient localisées au rachis et aux différentes parties des membres postérieurs. Il est donc
important de coupler les radiographies du bassin à d’autres examens complémentaires :
radiographies d’autres zones et échographies.
Lors de 6 consultations sur les 25 qui ont constitué cette étude, aucune autre
radiographie que celles du bassin n’a été réalisée. Ces cas comprenaient de fortes
suspicions d’atteinte du bassin, ou des suivis pour lesquels une lésion du bassin avait déjà
été diagnostiquée. Dans tous les autres cas, des radiographies complémentaires ont été
réalisées.

Les lésions du bassin et des fémurs diagnostiquées dans cette étude étaient des
arthropathies coxo-fémorales et sacro-iliaques, des fractures du bassin ou du fémur, et un
cas de luxation coxo-fémorale. Les radiographies du bassin se sont révélées diagnostiques
dans la majorité des cas.
Leur intérêt est apparu limité pour les affections sacro-iliaques qui n’ont pas pû être
détectées par radiographie mais qui ont été diagnostiquées par échographie. Une des
fractures du fémur était localisée au 3ème trochanter et donc trop distale pour être visible sur
une radiographie d’articulation coxo-fémorale. Dans un cas, une arthropathie coxo-fémorale
n’a pas été visible à la radiographie et était en revanche visible échographiquement. En
effet, dans ce cas, il n’y avait pas de remodelages osseux visibles en radiographie, mais
l’articulation présentait une synovite marquée et un épaississement des tissus mous péri-
articulaires.
Enfin, dans un cas, seule une arthropathie coxo-fémorale a été observée sur les premières
radiographies réalisées, alors qu’une fracture du plancher du pubis a été visualisée sur des
radiographies réalisées lors d’une seconde consultation. Dans ce cas, il est difficile de savoir
si la fracture du plancher du pubis était déjà présente lors de la première consultation mais
non visualisée à la radiographie, ou si elle est réellement apparue par la suite. Le capteur
n’était pas le même lors de ces deux consultations et peut également expliquer une
différence de qualité et de détails visibles sur les radiographies.

Le faible nombre de cas, ainsi que l’absence d’autopsie pour confirmer les
diagnostics ne permettent pas de calculer la sensibilité et la spécificité des radiographies du
bassin. Néanmoins, dans la majorité des cas, un diagnostic de certitude a pû être émis via
les radiographies du bassin.
Les radiographies oblique latérales à 30° sont plus facilement réalisables mais ne
fournissent pas des informations complètes sur le bassin. En revanche, elles permettent
d’observer certaines fractures acétabulaires, les fractures localisées au col du fémur, des
présences de cals osseux en cas d’anciennes fractures de cette zone, ainsi que les
luxations de la hanche.
Les fractures du reste du bassin, localisées au pubis, à l’ilium, ou à l’ischium, sont
uniquement visibles sur les vues obliques ventrodorsales, centrées sur le plan médian. Ces
vues permettent également de visualiser les fractures acétabulaires et les luxations de la
hanche.
Pour visualiser des remodelages osseux de l’articulation coxo-fémorale ou des
ostéophytes au niveau de cette articulation, il est nécessaire de réaliser des radiographies

62
ventrodorsales centrées sur les articulations coxo-fémorales. Ces vues permettent
également d’observer les autres lésions de ces articulations : luxations, fractures
acétabulaires et cals osseux dans cette zone, ainsi que les fractures du col du fémur.

2.2.4 – Intérêt comparé des radiographies du bassin et des échographies du bassin par voie
externe et transrectale

L’échographie du bassin, par voie externe ou par voie transrectale, est un examen
complémentaire assez fréquemment réalisé, notamment lors de suspicion de lésion du
bassin. L’échographie du bassin par voie transcutanée permet d’observer le tuber coxae,
l’aile et la branche de l’ilium, l’ischium, le bord dorsolatéral de l’acétabulum, le grand
trochanter, le col du fémur, et une partie de la tête fémorale. L’abord transrectal permet pour
sa part d’examiner le pubis, une partie de l’ischium, et le bord médial de l’acétabulum.

L’échographie du bassin par abord transcutané comporte peu de risque pour l’animal
et le manipulateur et peut être aisément réalisée en pratique. Néanmoins des réactions de
douleur de la part de l’animal peuvent apparaître dans certains cas (Geburek, Rötting and
Stadler, 2009). L’échographie par voie transrectale nécessite de placer l’animal dans un
travail, et comporte tous les risques liés à l’abord transrectal, en particulier la possibilité de
lacérations rectales. De plus, cette technique n’est pas réalisable sur les animaux de trop
petite taille et les poulains. Néanmoins, les techniques d’échographie ont l’avantage, par
rapport aux radiographies, de ne pas exposer les manipulateurs à d’importants
rayonnements. Dans l’étude actuelle, les manipulateurs tenant le capteur plan ont été
exposés à des doses de radiation supérieures à 1 microSievert dans 7 cas sur 13. Ces
rayonnements importants nécessitent des changements d’opérateurs fréquents et peuvent
poser problème en cas de répétition des clichés. L’exposition pourrait néanmoins être
diminuée en utilisant un manche pour positionner le capteur, et ainsi éloigner l’opérateur du
rayonnement primaire.

Dans cette étude, des échographies du bassin par voie externe, transrectale, ou les
deux, ont été réalisées en complément des radiographies du bassin. Lors de 6 consultations
sur 25, seules des radiographies ont été réalisées, sans échographie complémentaire. Ces
cas comprenaient des consultations de suivi, pour lesquelles la lésion avait déjà été
identifiée en radiographie, ainsi que des consultations sur des poulains ou poneys trop petits
pour réaliser une échographie transrectale.
Des valeurs de sensibilité et de spécificité des examens radiographiques du bassin
n’ont pas pû être déterminées à cause du faible nombre de cas étudiés, néanmoins les
radiographies du bassin sur cheval debout semblent être d’une valeur diagnostique
satisfaisante pour de nombreuses affections, à l’exception des arthropathies sacro-iliaques.
Comme décrit précédemment, une lésion a été visible à l’échographie et non à la
radiographie dans un seul cas, lors d’une arthropathie coxo-fémorale. Ces résultats
concordent avec la littérature : il est décrit 73% de cohérence diagnostique entre
radiographies et échographies du bassin, avec toutefois des variations selon les affections

63
(Geburek, Rötting and Stadler, 2009). D’après Geburek et al., les radiographies du bassin
semblent permettre de mieux visualiser les fractures acétabulaires. En revanche,
l’échographie transcutanée serait plus efficace pour diagnostiquer les fractures de l’ilium.
Dans l’étude actuelle les fractures de l’ilium étaient néanmoins toutes visibles en
radiographie. Les deux méthodes seraient équivalentes pour les arthropathies coxo-
fémorales et les fractures de tuber coxae. Les luxations coxo-fémorales sont visibles à
l’échographie transcutanée, ainsi que les subluxations lorsque l’animal est en appui sur le
membre atteint (Brenner and Whitcomb, 2009). Dans l’étude actuelle, l’unique cas de
luxation coxo-fémorale a été aisément diagnostiqué en radiographie. Aucun cas de
subluxation n’a été présenté, les subluxations sont toutefois décrites comme plus
difficilement diagnosticables par radiographie car il peut être difficile de conserver l’appui de
l’animal sur le membre atteint pendant la durée des radiographies (Brenner and Whitcomb,
2009).

L’échographie et la radiographie sont des examens complémentaires, qui au-delà de


fournir un diagnostic, renseignent sur l’étendue et la sévérité des lésions. L’échographie du
bassin permet d’observer les contours osseux, la néoformation osseuse, ainsi que les tissus
mous environnants, mais permet difficilement d’identifier des fractures non déplacées avec
peu de remaniements (Geburek, Rötting and Stadler, 2009). Les radiographies du bassin
sont plus difficilement réalisables en pratique mais permettent d’avoir une vue d’ensemble
du bassin osseux. Ces deux examens donnent des indications différentes sur les lésions
présentes et peuvent donc être réalisés en association l’un avec l’autre afin d’affiner un
diagnostic et un pronostic.

64
Conclusion

Cette étude a montré que les radiographies du bassin sur cheval debout sont
réalisables sur des animaux de poids et de taille variés, parmi lesquels des poneys, des
ânes et des chevaux de selle et de course. C’est un examen qui s’est révélé utile dans le
diagnostic de nombreuses lésions osseuses et articulaires localisées au niveau des os du
bassin, des articulations coxo-fémorales, et des fémurs proximaux.

Néanmoins, les radiographies du bassin nécessitent un équipement adapté pour être


lisibles, et ne sont pas réalisables avec un générateur portatif de terrain sur des chevaux
adultes. Elles comportent également des risques pour le manipulateur et le matériel et
doivent donc être réalisées dans de bonnes conditions de contention de l’animal et sous
sédation.

Enfin, les radiographies du bassin peuvent être indiquées en complément


d’échographies du bassin, qui sont plus aisément réalisables en pratique mais qui ne
permettent pas toujours d’observer certaines lésions, notamment des fractures du pubis ou
de l’acétabulum. Coupler ces différents examens complémentaires peut permettre d’obtenir
des informations plus complètes sur la nature, la localisation et la gravité des lésions
présentes.

65
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67
Annexe 1- Tableau récapitulatif des muscles de la région du bassin et de la hanche chez
le cheval.

Muscle Origine(s) Terminaison Rôle


Petit psoas Dernières vertèbres Tubercule du petit Fléchisseur du
thoraciques et premières psoas sur la partie bassin et de la
lombaires acétabulaire de l’os colonne vertébrale
coxal

Grand psoas Corps des dernières Petit trochanter Fléchisseur de la


thoraciques et processus cuisse et rotateur
transverses lombaires en dehors du rayon
fémoral

Iliaque Face pelvienne de l’ilium et Petit trochanter Auxilliaire du grand


angle de la hanche et psoas (fléchisseur
ligament sacro-iliaque cuisse et rotateur
latéral)

Carré des lombes Crête iliaque Processus Flexion des


transverses lombaires
lombaires
Fessier superficiel Fascia glutéal, crête sacrale Troisième Abducteur de la
médiale, angle de la hanche trochanter cuisse

Fessier moyen Face dorso crâniale de l’aile Grand trochanter Extenseur de la


de l’ilium, crête iliaque, cuisse
ligament sacro-iliaque dorsal
et pointe lombaire sur
l’aponévrose de revêtement
du m. erector spinae

Fessier accessoire Partie moyenne/ventrale de la Grand trochanter Abducteur et


face glutéale de l’aile de l’ilium rotateur interne de
la cuisse +/-
extenseur
Fessier profond Multiples insertions, sur la Grand trochanter Abducteur de la
face glutéale de l’aile et du col cuisse (et rotateur
de l’ilium, jusqu’à l’extrémité interne) +/-
caudale de l’épine sciatique extenseur

Piriforme Face ventrale du sacrum Revers caudal du Abducteur et


grand trochanter extenseur de la
cuisse
Obturateur interne Face endopelvienne du pubis, Fosse Rotateur externe et
de l’ilium et de l’ischium, face trochantérique abducteur de la
dorsale de la membrane cuisse
obturatrice, angle du sacrum

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Obturateur externe Face ventrale du pubis et de Fosse Adducteur et
l’ischium, autour du foramen trochantérique rotateur externe de
obturateur la cuisse
Jumeaux Bord latéral de l’ischium, Tendon du muscle Abducteurs et
ventralement à la petite obturateur interne rotateurs externes
incisure sciatique de la cuisse
Carré fémoral Face ventrale de l’ischium, Face caudale du Extenseur,
crânialement à la tubérosité fémur proximal adducteur et
ischiatique rotateur externe de
la cuisse
Articulaire de la hanche Ilium au-dessus de Extrémité proximale Soulève la capsule
l’acétabulum du bord crânial du articulaire
fémur
Tenseur du fascia lata Épine iliaque ventrale crâniale Fascia lata sur la Tenseur du fascia,
face crâniale de la contribue à
rotule et fémur l’extension de la
jambe et flexion de
la cuisse
Muscle droit de la Crânialement à l’acétabulum Base et face Forment le
cuisse crâniale de la rotule quadriceps
Vaste latéral Entre la base du grand Muscle droit de la fémoral : Extenseur
trochanter et le bord latéral de cuisse et rotule de la jambe
l’extrémité proximale du fémur
Vaste médial Lèvre médiale de la ligne âpre Muscle droit de la
et face médiale du fémur cuisse et rotule
Vaste intermédiaire Moitié proximale du bord Muscle droit de la
crânial du fémur cuisse et rotule
Glutéo-fémoral Crête sacrale médiane Patelle et ligament Extenseur et
patellaire latéral abducteur de la
cuisse
Biceps fémoral Partie latérale de la tubérosité Crête et bord latéral Extenseur et
isciatique et face caudale du du tibia abducteur de la
fémur proche du 3ème cuisse, fléchisseur
trochanter de la jambe
Semi-tendineux Tubérosité ischiatique, face Revers médial de la Extenseur de la
latérale du ligament sacro- crête tibiale cuisse, fléchisseur
sciatique, fascia coccygien et de la jambe
crête sacrale médiane
Semi-membraneux Sous la tubérosité ischiatique Epicondyle et Extenseur de la
et face ventrale de la table condyle médial du cuisse, fléchisseur
ischiatique et bord caudal du fémur de la jambe
ligament sacro-sciatique
Sartorius Fascia iliaca Face médiale du Flechisseur de la
tibia cuisse et de la
jambe, adducteur
de la jambe
Gracile Symphyse pelvienne Revers médial de la Adducteur de la
crête tibiale jambe

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Pectiné Bord crânial et face ventrale Face médiale du Adducteur,
du pubis et ligament fémur fléchisseur et
accessoire de l’articulation rotateur en dehors
coxo-fémorale de la cuisse
Adducteurs de la cuisse Faces ventrales du pubis et Surface âpre du Adducteurs et
de l’ischium fémur (latérale) extenseurs de la
cuisse

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Annexe 2- Résumé des cas de la population d’étude et de leur diagnostic final.
Lésions visibles
Âge Poids Taille
N° patient Race Sexe Utilisation Motif de consultation Diagnostic en radiographie
(ans) (kg) (cm)
du bassin ?
Entrainem Conflit processus épineux
1 PS F 2,5 Boiterie Non
ent galop Arthropathie intervertébrale

2 Frison F 21 Retraite Boiterie Luxation de la hanche droite Oui

Suspicion récidive fracture


Arthropathie ACF gauche
bassin datant de 2018
3 TF F 9 Loisir Oui
Contrôle radio suite à
Fracture bassin
boiterie persistante

Gêne
4 TF F 7 600* Loisir Arthropathie des ACF et LS Oui
Défense à la monte
Entrainem Lombalgie
Arthropathie diffuse
5 SF F 4 ent CSO Gêne Non
intervertébrale et SI
amateur Défense à la monte
Pré
6 SF M 0,33 175* Décubitus prolongé Compression médullaire Non
Pour CSO
Entrainem
7 PS irlandais F 1,66 500* Boiterie Fracture bassin Oui
ent galop

8 Poney F 16 358 Loisir Boiterie Compression médullaire Non

Boiterie
Poney Bascule 3ème phalange,
9 F 14 244 Retraite Suspicion de fracture du Non
Welsh remodelages LS et SI
bassin
Anglo- Débourrag
10 M 4 420 Boiterie Plaie fourchette Non
arabe e CSO
Plaie pénétrante par balle
11 OC F 17 500* Loisir Fracture col du fémur Oui
PD
12 OC F 16 560 Loisir Boiterie Absence de diagnostic Non
Arthropathie ACF + grasset +
13 Connemara M 12 450 Loisir Boiterie jarret + boulet Non
Desmite LSB
Complet
14 SF M 8 624 amateur 2 Boiterie Arthropathie SI et intervertébrale Non
Sport
Pré
15 SF F 1 266 Boiterie Ostéite 3ème phalange Non
Pour CSO
Fracture col du fémur
16 Ane M 26 250 110 Retraite Boiterie Oui
Arthropathie ACF
17 TF F 1,5 394 Pré Boiterie Entorse grasset Non
Boiterie
Suspicion de fracture de la
373 150 hanche suite à un accident
Débourrag
18 PSA F 1 survenu au cours du Fracture bassin + contrôles Oui
e galop
débourrage.
380 155 Contrôle radio
397 155 Contrôle radio
19 OC F 11 495 152,5 Loisir Boiterie Fracture fémur (3ème trochanter) Non

Poney
20 F 25 133 97 Retraite Accrochement de rotule Accrochement de patelle Non
Shetland

Poney Débourrag
Boiterie
21 français de F 3 427 152 e CSO Absence de diagnostic Non
Défaut d'engagement
selle Sport
Pré Ancienne fracture de
22 SF M 2 423 159 Fracture bassin ancienne Oui
Pour CSO hanche

*Poids estimé
Races : TF : Trotteur français ; PS(A) : Pur-sang (arabe) ; OC : Origine constatée ; SF : Selle français.
Diagnostic : LS : lombo-sacrée ; ACF : articulation coxo-fémorale ; SI : sacro-iliaque ; LSB : ligament
suspenseur du boulet.

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Anna PIBAROT

RADIOGRAPHIES DU BASSIN SUR CHEVAL DEBOUT : UNE ETUDE DE 22 CAS AVEC


UTILISATION D’UNE PROJECTION OBLIQUE VENTRO-DORSALE – PELVIC
RADIOGRAPHY ON THE STANDING HORSE : A STUDY OF 22 CASES USING A
VENTRODORSAL OBLIQUE INCIDENCE

Thèse d’État de Doctorat Vétérinaire : Nantes, le 27/10/2023


RESUME

Après des rappels sur l’anatomie du bassin chez le cheval et les différentes
techniques de radiographie du bassin, cette étude présente 22 cas examinés par
radiographies du bassin sur cheval debout. Deux incidences radiographiques ont été
utilisées : des vues obliques ventrocrâniales dorsocaudales du bassin et des articulations
coxo-fémorales, et des vues latéromédiales à 30°.
Les équidés présents dans cette étude pesaient entre 133 kg et 624 kg, et
mesuraient entre 97 cm et 159 cm au garrot. 15 lésions ont été diagnostiquées en
radiographie, parmi lesquelles 4 cas de fractures du bassin et 3 cas de fractures du fémur
proximal, pouvant être associées à de l’arthropathie coxo-fémorale. Un cas de luxation de
l’articulation coxo-fémorale a également été observé. Cette étude comprend 3 cas
d’arthropathies sacro-iliaques qui n’étaient pas visibles sur les radiographies.
La discussion aborde les risques et les avantages liés aux techniques de
radiographie du bassin sur cheval debout, ainsi que l’intérêt de cet examen pour le
diagnostic des lésions osseuses et articulaires de cette zone.

MOTS CLES :

- Cheval

- Radiographie

- Bassin

- Hanche

- Diagnostic par imagerie

DATE DE SOUTENANCE : Le 27/10/2023

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