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UNIVERSITÉ IBN ZOHR

FACULTÉ DES SCIENCES AGADIR

COURS ALGÈBRE II
SMA1
Pr. AHMED MACHMOUM

ANNÉE UNIVERSITAIRE : 2020-2021


2
Chapitre 1
STRUCTURE ALGÉBRIQUES

I Loi de composition interne


Définition I.1 On appelle loi de composition interne (l.c.i) sur E toute application de E × E
vers E .

Lorsque l'on convient de noter ∗ cette loi de composition interne, on note x ∗ y l'image du
couple (x, y) par l'application précédente.

l`'élément x ∗ y est appelé composé de x par y via ∗.

Les lois de composition interne sont généralement notées ∗, >, ⊥, +, x, . . ..

Exemples I.1 1/L'addition et la multplication sur C


l sont des lois de composition interne.

En eet (x, y) 7→ x + y et (x, y) 7→ xy sont des applications de Cl × Cl → C.


l

2/L'union et l'intersection sont des lois de composition interne sur P (E)

3/La composition des applcations est une loi de composition interne sur F(E, E)

Définition On appelle magma tout couple (E, ∗) formé d'un ensemble E et d'une loi de
I.2
composition interne ∗ sur E

Exemple I.1 (C
l , +), (Cl , ·), (P (E), ∪), (P (E), ∩) sont des magmas.

I.1 Partie stable

Définition I.3 On appelle partie stable d'un magma (E, ∗) toute partie A de E vérifant :
∀x, y ∈ A, x∗y ∈A
Exemples I.2 1/ E et ∅ sont des parties stables de (E, ∗).

2/ IN, ZZ,Q
l et IR sont des parties stables de (Cl , +) et (Cl , ·).

1
2 CHAPITRE 1. STRUCTURE ALGÉBRIQUES

Définition I.4 Soit A une partie stable d'un magma (E, ∗). L'application restreinte :
A×A→A
(x, y) 7→ x ∗ y
dénit une loi de composition interne sur A appelée loi de composition interne induite par ∗
sur A

I.2 Propriétés d'une loi de composition interne

Définition I.5 Soit ∗ une loi de composition interne sur E .

On dit que deux éléments a, b de E commutent pour la loi ∗ si :


a∗b=b∗a

Exemples I.3 1/Dans (C


l , +) et dans (Cl , ·) tous les éléments commutent deux à deux.

2/Dans (F(E, E), ◦) ce n'est pas le cas mais néanmoins on peut dire que tout éléments de
F(E, E) commute avec IdE

Définition Une loi de composition interne ∗ sur E est dite commutative si tous éléments
I.6
de E commutent deux à deux.

Le magma est alors dit commutatif.

Exemple I.2 (C
l , +), (Cl , ·), (P (E), ∪), (P (E), ∩) sont des magmas commutatifs.

Proposition I.1 Si A est une partie stable d'un magma commutatif (E, ∗) alors (A, ∗) est
aussi commutatif.
Preuve 1

Définition I.7 Une loi de composition interne ∗ sur E est dite associative si
∀a, b, c ∈ E (a ∗ b) ∗ c = a ∗ (b ∗ c)
Le magma (E, ∗) est alors dit associatif.
I. LOI DE COMPOSITION INTERNE 3

Exemple I.3 (C
l , +), (Cl , ·), (P (E), ∪), (P (E), ∩), (F(E, E), ◦) sont des magmas associatifs.

Proposition I.2 Si A est une partie stable d'un magma associatif (E, ∗) alors (A, ∗) est aussi
associatif.

Preuve 2

Définition I.8 On appelle éléments régulier de (E, ∗) tout éléments x de E vériant :


∀a, b ∈ E, x ∗ a = x ∗ b ⇒ a = b (régularité à gauche)

et
a ∗ x = b ∗ x ⇒ a = b (régularité à drote)

Exemple I.4 Dans (Cl , +) tout élément est régulier.

Dans (Cl , ·) tout éléments non nul est régulier alors que 0 n'est pas irréguler.

Définition I.9 On appelle élément neutre de (E, ∗) tout élément e de E vériant :


∀x ∈ E, e ∗ x = x et x ∗ e = x

Exemples I.4 0 est élément neutre de (C


l , +)

1 est élément neutre de (C


l , ·)

∅est élément neutre de(P (E), ∪)

E est élément neutre de (P (E), ∩)

IdE est élément neutre de (F(E, E), ◦)


4 CHAPITRE 1. STRUCTURE ALGÉBRIQUES

Proposition I.3 Si (E, ∗) possède un élement neutre celui ci est unique.

Preuve 3

Définition I.10 On appelle monoïde tout magma (E, ∗) associatif et possédant un élement
neutre.

Si de plus la loi ∗ est commutative, le monoïde (E, ∗) est dit commutatif.

Exemples I.5 (C
l , +) est un monoïde commutatif d'éléments neutre 0.

(C
l , ·) est un monoïde commutatif d'éléments neutre 1.

(P (E), ∪) est un monoïde commutatif d'éléments neutre ∅

(P (E), ∩) est un monoïde commutatif d'éléments neutre E

(F(E, E), ◦) est un monoïde commutatif d'éléments neutre IdE

I.3 Éléments symétrisable

Soit (E, ∗) un monoïde d'élément neutre e.

Définition I.11 On appelle élément symétrisable de (E, ∗) tout élément x de E tel qu'il existe
y ∈ E pour lequel
x∗y =y∗x=e

Proposition I.4 Si x est symétrisable alors l'élément y ∈ E vériant :


x∗y =y∗x=e

est unique.
I. LOI DE COMPOSITION INTERNE 5

Preuve 4

Définition I.12 Si x est symétrsable, l'unique élément y de E tel que


x∗y =y∗x=e
est appelé symétrique de x et on le note
sym(x)

Exemples I.6 1/Dans (C


l , +), tout x est symétrisable et sym(x) = −x.
1
2/Dans (C
l , ·), tout x non nul est symétrisable et sym(x) = .
x
En revanche 0 n'est pas symétrisable.

3/Dans (E, ∗), e est symétrisable et sym(e) = e

En eet
e ∗ e = e et e ∗ e = e.

Proposition I.5 Si x est symétrisable alors sym(x) l'est aussi et


sym(sym(x)) = x.

Preuve 5

Proposition I.6 Si x et y sont symétrisables

alors x ∗ y l'est aussi et on a :


sym(x ∗ y) = sym(y) ∗ sym(x).
6 CHAPITRE 1. STRUCTURE ALGÉBRIQUES

Preuve 6

Proposition I.7 Si x est un élément symétrisable de (E, ∗) alors x est régulier.

Preuve 7

I.4 Structures produits

Soient (E, >) et (F, ⊥) deux magmas.

Définition I.13 On dénit une loi de composition interne notée ∗ sur E × F par
(x, y) ∗ (x0 , y 0 ) = (x>x0 , y⊥y 0 )

Cette loi ∗ est appelé loi produit sur E × F.

Exemple I.5 On peut dénir une loi ∗ sur IR2 par produit des structures (IR, +) et (IR, ·).

La loi ∗ est alors dénie par :


(x, y) ∗ (x0 , y 0 ) = (x + x0 , yy 0 )

Proposition I.8 Si (E, >) et (F, ⊥) sont des monoïdes (resp. des monoïdes commutatifs) de
neutre e et f alors (E × F, ∗) est un monoïde (resp. un monoïde commutatif) d'éléments neutre
 = (e, f ).

De plus, un élément (x, y) de E × F est symétrisable si et seulement si x et y le sont et


alors
sym((x, y)) = (sym(x), sym(y))
I. LOI DE COMPOSITION INTERNE 7

Preuve 8

Exemple Pour la loi ∗ dénie sur IR2 dans l'exemple ci-dessus, on obtient que (IR2 , ∗) est
I.6
un monoïde commutatif de neutre (0, 1) et dont les éléments symétrisables sont les (x, y) avec
y 6= 0, de symétrique (−x, 1/y).
8 CHAPITRE 1. STRUCTURE ALGÉBRIQUES

II Groupes
Définition II.1 On appelle groupe tout magma (G, ∗) tel que :

• ∗ est associative ;

• (G, ∗) possède un élément neutre e ;

• tout élément de (G, ∗) est symétrisable.

Si de plus ∗ est commutative, le groupe (G, ∗) est dit commutatif ou plus couramment abélien.

Remarques II.1 1/Un groupe n'est jamais vide, il contient e.

2/Dans un groupe tout élément est symétrisable, donc régulier.

Exemples II.1 1/ (C
l , +) est un groupe abélien de neutre 0.

En eet l'addition est commutative, associative, 0 est un élément neutre et tout élément est
symétrisable dans (Cl , +).

De même (IR, +), (Ql , +) et (ZZ, +) sont des groupes abéliens.

En revanche (IN, +) n'en est pas un, les naturels non nuls ne sont pas symétrisables dans (IN, +).

2/ (C
l , ·) n'est pas un groupe car 0 n'est pas symétrisable.

En revanche (Cl ∗ , ·) est un groupe abélien de neutre 1.

De même (Ql ∗ , ·), (IR∗ , ·) sont des groupes abéliens.

Proposition II.1 Si (G, >) et (G0 , ⊥) sont des groupes de neutres e et e0 alors G × G0 muni
de la loi produit ∗ est un groupe de neutre (e, e0 ).

Preuve 9
II. GROUPES 9

II.1 Sous groupe

Soit (G, ∗) un groupe d'élément neutre e.

Définition II.2 On appelle sous groupe de (G, ∗) toute partie H de G vériant :

• e∈H

• ∀x ∈ H, sym(x) ∈ H

• ∀x, y ∈ H, x∗y ∈H

Exemple II.1 1/ ZZ,Q


l , IR sont des sous groupes de (Cl , +).

2/ Q
l ∗ , IR∗ , IR+∗ sont des sous groupes de (Cl ∗ , ·).

Proposition II.2 Si H est un sous groupe de (G, ∗) alors (H, ∗) est un groupe.

Si de plus si le groupe (G, ∗) est abélien alors (H, ∗) l'est aussi.

Preuve 10

Proposition II.3 Soit H une partie de G. On a équvalence entre :

(i) H est un sous groupe de (G, ∗) ;

(ii) H 6= ∅ et ∀x, y ∈ H, x ∗ sym(y) ∈ H


10 CHAPITRE 1. STRUCTURE ALGÉBRIQUES

Preuve 11

Proposition II.4 Soent H1 , H2 deux sous groupes de (G, ∗).

H1 ∩ H2 est un sous groupe de (G, ∗).

Preuve 12

II.2 Morphisme de groupes

Soit (G, ∗), (G0 , >), (G00 , ⊥) trois groupes d'éléments neutres e, e0 et e00 .

Définition II.3 On appelle morphisme du groupe (G, ∗) vers (G0 , T )

toute applcation φ : G → G0 vériant


∀x, y ∈ G, f (x ∗ y) = f (x)>f (y)

Si f est bijective, on dit que f est un isomorphisme.

Si (G0 , >) = (G, ∗), on dit que f est un endomophisme.

Si (G0 , >) = (G, ∗) et f est bijective, on dit que f est un automorphisme.

Exemples II.2 1/ ln est unisomorphisme de (IR∗+ , ·) vers (IR, +).


II. GROUPES 11

En eet, pour tout a, b > 0, ln(ab) = ln(a) + ln(b).

2/ exp est un morphisme de (C


l , +) vers (Cl ∗ , ·)

En eet, pour tout z, z 0 ∈ Cl , exp(z + z 0 ) = exp(z)exp(z 0 ).

Proposition II.5 Si f : G → G0 et g : G0 → G00 sont deux morphismes de groupes

alors g ◦ f : G → G00 est aussi un morphisme de groupes.

Preuve 13

Proposition II.6 Si f : G → G0 est un somorphisme de groupes

alors f −1 : G0 → G l'est aussi.

Preuve 14

II.3 Noyau et image

Proposition II.7 Soit f : G → G0 un somorphisme de groupes.

Si H est un sous groupe de (G, ∗) alors f (H) est un sous groupe de (G0 , >).

Si H 0 est un sous groupe de (G0 , >) alors f −1 (H 0 ) est un sous groupe de (G, ∗).
12 CHAPITRE 1. STRUCTURE ALGÉBRIQUES

Preuve 15

Définition II.4 Soit f : G → G0 un morphisme de groupes.

On appelle image de f , l'ensemble Im(f ) = f (G). C'est un sous groupe de (G0 , >).

On appelle noyau de f , l'ensemble Ker(f ) = f −1 (e0 ). C'est un sous groupe de (G, ∗).

Théorème II.1 Soit f : G → G0 un morphisme de groupes.

f est surjective si et seulement si Im(f ) = G0 .

f est injective si et seulement si Ker(f ) = {e}.


III. ANNEAUX 13

Preuve 16

III Anneaux
Définition III.1 Soit > et ∗ deux lois de composition internes sur un ensemble E .

On dit que > est distributive sur ∗ si


∀a, b, c : a ∗ (b>c) = (a ∗ b)>(a ∗ c)

et
(b>c) ∗ a = (b ∗ a)>(c ∗ a)

Exemples III.1 1/Dans C,


l · est distributive sur +.

2/Dans P (E), ∪ est disributive sur ∩ et inversement.

Définition III.2 On appelle anneau tout triplet (A, >, ∗) formé d'un ensemble A et de deux
lois de composition internes > et ∗ tels que :

• (A, >) est un groupe abélien ;

• (A, ∗) est un monoïde ;

• ∗ est distributve sur >.

Si de plus ∗ est commutative, l'anneau (A, >, ∗) est dit commutatif.


14 CHAPITRE 1. STRUCTURE ALGÉBRIQUES

Remarque III.1 Les lois > et ∗ sont généralement notées + et ·.

Les neutres sont quant à eux notés 0A et 1A .

Exemples III.2 1/ (ZZ, +, ·), (Q


l , +, ·), (IR, +, ·) et (Cl , +, ·) sont des anneaux commutatifs.

2/ Si A = {0} alors (A, +, ·) est un anneau appelé anneau nul.

III.1 Sous anneau

Définition III.3 On appelle sous anneau d'un anneau (A, +, ·) toute partie B incluse dans
A telle que :

• 1A ∈ B

• ∀x, y ∈ B, x − y ∈ B;

• ∀x, y ∈ B, xy ∈ B.

Exemple III.1 ZZ est un sous anneau de (IR, +, ·).

Théorème III.1 S B est un sous anneau de (A, +, ·) alors (B, +, ·) est un anneau.

Si de plus (A, +, ·) est commutatif alors (B, +, ·) l'est aussi.

Preuve 17

Exemples III.3 1/On note C l'ensemble des suites réelles convergentes.

Montrons que C est un sous anneau de (IRIN , +, ·).

On a évidemment C ⊂ IRIN , la suite constante égale à 1 est convergente et la diérence et


le produit de deux suites convergentes est convergente.

2/Soit D une partie de IR.


III. ANNEAUX 15

Montrer que C(D, IR) est un sous anneau de (F(D, IR), +, ·).

On a évidement C(D, IR) ⊂ calF (D, IR), la fonction constante égale à 1 est convergente et
la diérence et le produit de deux fonctions continues est continue.

III.2 Régles de calculs dans un anneau

Soit (A, +, ·) un anneau de neutre 0A et 1A .

Théorème III.2 Soient a, b ∈ A tels que a et b commutent. Alors on a :


n
∀n ∈ IN, (a + b)n = Cnk an−k bk .
X

k=0

Preuve 18

Théorème III.3 Soient a, b ∈ A tels que a et b commutent. Alors on a :


n−1
∀n ∈ IN∗ , an − bn = (a − b) an−1−k bk = (a − b)(an−1 + an−2 b + . . . + abn−2 + bn−1 .
X

k=0
16 CHAPITRE 1. STRUCTURE ALGÉBRIQUES

Preuve 19

IV Corps
Définition On appelle corps tout anneau commutatif (K, +, ·) non réduit à {0K } dont
IV.1
tous les éléments, sauf 0K , sont inversible

Exemple IV.1 (C
l , +, ·), (IR, +, ·) et (Ql , +, ·) sont des corps.

IV.1 sous corps

Soit (K, +, ·) un corps.

Définition IV.2 On appelle sous corps d'un corps (K, +, ·) toute partie L de K telle que :

• L est un sous anneau de (K, +, ·) ;

• ∀x ∈ L\{0K }, x−1 ∈ L.

Exemple IV.2 Ql est un sous corps de (IR, +, ·).


IV. CORPS 17

Théorème IV.1 Si L est un sous corps de (K, +, ·) alors (L, +, ·) est un corps.

Preuve 20

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