Mise en place du contexte par des indices de lieu et de temps
- Atmosphère dominicale, calme et paisible. - Les indices inscrivent le texte dans un contexte réaliste qui se trouve bousculé dès la fin du vers 1 par l’adverbe « soudain ». - Mise en mouvement du paysage au vers 3 avec le verbe d’action « roule » en rapport avec la soleil ( oxymore – « torrent de soleil » ) - Le vers 2 met en place l’angle de vue « au bout d’un corridor fermé de vitres en losanges » (on note là la précision des notations -l’observation se fait d’un point fixe éloigné de la scène, donc du jardin, derrière des vitres. Ce double plan rend l’observation évasive et peu fiable et permet à l’imagination de s’exercer librement. - Vers2 : mise en place des détails concrets de l’espace décrit. - « on voit » : le verbe ne correspond pas à une vraie perception puisque l’image qui suit fait apparaître une lumière jaillissante qui percute le lieu et le transfigure dans le même temps. - Présence d’un oxymore « torrent de lumière ». ( V 3 ) - Le paysage s’anime joyeusement en tous sens « pulvérisent ». Vitalité et dynamisme du mouvement qui envahit le jardin – lieu calme et propice à la rêverie poétique ici, comme protégé du monde extérieur et plus prosaïque. - Isotopie du mouvement ( pulvérise et palpitants ) – le jardin est le lieu d’un jaillissement de la lumière qui fait l’objet de nombreuses métaphores ( des éclairs palpitants, des gouttes d’or qui renvoie ici aux gouttes de rosée ) - Isotopie de la lumière – autre motif récurrent dans le poème - L’action se déroule au matin pour s’achever le soir ( voir le vers 20 – les feux du soir ) - Le « pavage » permet le reflet ( ce qui est une autre isotopie dans le texte ). La réflexion de la lumière démultiplie les éléments du décor . - La lumière prend tout l’espace - « gouttes d’or est une forme d’oxymore . C’est l’image du scintillement de la lumière sur le pavage . - Puis vers 7 il est question du vélo. - Notations précises et concrètes ( grand vélo noir ) adj de couleur et de forme. Effet de réel - Le vélo est perçu par les rayons des roues puis comme objet tout entier. - Perception progressive qui suit le mouvement de la lumière. - Le vélo est qualifié comme un objet parfait – valorisation par des notations mélioratives. - On peut alors parler d’une première idéalisation de l’engin. - Transfiguration progressive de l’objet qui touche à peine le sol et s’émancipe des normes de la physique. - Il tient en suspens. ( voir l’oxymore « en éveil dans sa fixité calme « ) - Dans le second hémistiche du vers 8 il devient un oiseau par la métaphore « grâce d’un oiseau « animalisation de l’objet qui est doté de qualités animées presque humaines – progression dans les images qui se précisent – de bête il devient un oiseau . - Le substantif « grâce » renvoie à l’allure dynamique et légère du vélo. - Le vers 10 réintroduit des notations sur le contexte , calme et vide. La vacuité du lieu contraste avec l’intensité de la vie dans le jardin. - Le jardin s’oppose à la rue. - Le jardin est personnifié – il devient lieu de l’avènement de la lumière déversée à flots. - Isotopie de la couleur et du feu ( vert, doré ) comme symbole fort de la vie et de la lumière. - BIEN NOTER que c’est la présence du vélo et donc le vélo lui-même transfiguré qui autorise la transfiguration de l’espace. - Esquisse alors de pas de danse légers – la lumière ou le vélo , la lumière dans les roues du vélo , le vélo enfin entre dans une danse qui s’effectue « à pas légers ». - Allitérations de dentales ( T ) et ‘P ) et D figurent un rythme léger et rapide. - Opposition et contraste entre le froid du pavé et la lumière chaleureuse qui danse sur le pavé. - Tableau rafraichissant – atmosphère féérique et poétique ( car le lieu est transfiguré par les - Images. - Présences d’allitérations en « p » et « d « - ce sont des dentales – qui mettent l’accent sur le rythme léger des pas de danse. - Indice de temps « parfois » qui ponctue le rythme du récit – de la journée. - L’indice fait écho à « soudain » à la ligne 8 . - Attention portée au monde sensible, écoute attentive des aboiements d’un chien. - Approche sensible du monde – le poète incite le lecteur à ralentir le rythme et s’attarder à des détails environnants ( il s’agit ici de rendre compte de la plénitude de l’expérience sensible – et sensorielle ) - De cette perception, le poète suggère d’autres images « murs écroulés, bois, étangs » . Elargissement du champ de vision par suggestion de lieux naturels hors la ville. - La promenade en vélo se poursuit et l’adverbe « alors « marque une progression dans le déroulement du texte mais aussi celui de la promenade. - Le vélo est alors personnifié ( métaphore de la vibration ) et surtout le verbe « entend » . - L’expression « on dirait » est un verbe qui souligne une certaine forme d’incertitude dans la perception de la bicyclette comme « on pense » ou « on devine » Tous ces verbes dévoilent le pouvoir des mots à nous faire imaginer un monde féérique où le vélo semble prendre son autonomie et s’envoler seul. - Ainsi les vers suivants soulignent cette envolée ( bond, s’enlever, lancer… ) On repère à nouveau des verbes d’action , de mouvement , le vélo semble traverser l’espace tout entier . le guidon n’est plus un élément banal constitutif du vélo, il devient la condition d’un envol « à travers le vitrage ». - Ce retour sur la vitre permet de faire apparaître l’image finale plus éclaboussante encore de lumière . - Les métaphores solaires finales « le feu du soir, mais aussi les deux astres en fusion » composent un tableau étincelant. ( remarquer le lexique de l’étincelle – métaphore des « grappes d’étincelles » ( métaphore végétale ) . C’est à un feu d’artifice que le lecteur assiste à la fin du texte, plongé dans une atmosphère crépusculaire « le soir » qui marque un terme à la promenade effectuée au matin. - Les roues font l’objet d’une transfiguration poétique très réussie puisqu’elles deviennent des soleils. ( bien remarquer la métaphore filée du feu comme principe vital et lumineux ) - Allitérations en r et ne t qui donnent l’impression d’un crépitement , voir également les sifflantes en s qui accompagnent ce spectacle sons et lumières. - - - - -