Vous êtes sur la page 1sur 2

La bicyclette de Jacques Reda

Eléments pour l’explication linéaire .

Mise en place du contexte par des indices de lieu et de temps


- Atmosphère dominicale, calme et paisible.
- Les indices inscrivent le texte dans un contexte réaliste qui se trouve bousculé dès la fin du
vers 1 par l’adverbe « soudain ».
- Mise en mouvement du paysage au vers 3 avec le verbe d’action « roule » en rapport avec la
soleil ( oxymore – «  torrent de soleil » )
- Le vers 2 met en place l’angle de vue « au bout d’un corridor fermé de vitres en losanges »
(on note là la précision des notations -l’observation se fait d’un point fixe éloigné de la scène,
donc du jardin, derrière des vitres. Ce double plan rend l’observation évasive et peu fiable et
permet à l’imagination de s’exercer librement.
- Vers2 : mise en place des détails concrets de l’espace décrit.
- « on voit » : le verbe ne correspond pas à une vraie perception puisque l’image qui suit fait
apparaître une lumière jaillissante qui percute le lieu et le transfigure dans le même temps.
- Présence d’un oxymore « torrent de lumière ». ( V 3 )
- Le paysage s’anime joyeusement en tous sens «  pulvérisent ». Vitalité et dynamisme du
mouvement qui envahit le jardin – lieu calme et propice à la rêverie poétique ici, comme
protégé du monde extérieur et plus prosaïque.
- Isotopie du mouvement ( pulvérise et palpitants ) – le jardin est le lieu d’un jaillissement de la
lumière qui fait l’objet de nombreuses métaphores ( des éclairs palpitants, des gouttes d’or
qui renvoie ici aux gouttes de rosée )
- Isotopie de la lumière – autre motif récurrent dans le poème
- L’action se déroule au matin pour s’achever le soir ( voir le vers 20 – les feux du soir )
- Le « pavage » permet le reflet ( ce qui est une autre isotopie dans le texte ). La réflexion de la
lumière démultiplie les éléments du décor .
- La lumière prend tout l’espace
- « gouttes d’or est une forme d’oxymore . C’est l’image du scintillement de la lumière sur le
pavage .
- Puis vers 7 il est question du vélo.
- Notations précises et concrètes ( grand vélo noir ) adj de couleur et de forme. Effet de réel
- Le vélo est perçu par les rayons des roues puis comme objet tout entier.
- Perception progressive qui suit le mouvement de la lumière.
- Le vélo est qualifié comme un objet parfait – valorisation par des notations mélioratives.
- On peut alors parler d’une première idéalisation de l’engin.
- Transfiguration progressive de l’objet qui touche à peine le sol et s’émancipe des normes de
la physique.
- Il tient en suspens. ( voir l’oxymore «  en éveil dans sa fixité calme «  )
- Dans le second hémistiche du vers 8 il devient un oiseau par la métaphore « grâce d’un
oiseau «  animalisation de l’objet qui est doté de qualités animées presque humaines –
progression dans les images qui se précisent – de bête il devient un oiseau .
- Le substantif «  grâce » renvoie à l’allure dynamique et légère du vélo.
- Le vers 10 réintroduit des notations sur le contexte , calme et vide. La vacuité du lieu
contraste avec l’intensité de la vie dans le jardin.
- Le jardin s’oppose à la rue.
- Le jardin est personnifié – il devient lieu de l’avènement de la lumière déversée à flots.
- Isotopie de la couleur et du feu ( vert, doré ) comme symbole fort de la vie et de la lumière.
- BIEN NOTER que c’est la présence du vélo et donc le vélo lui-même transfiguré qui autorise la
transfiguration de l’espace.
- Esquisse alors de pas de danse légers – la lumière ou le vélo , la lumière dans les roues du
vélo , le vélo enfin entre dans une danse qui s’effectue «  à pas légers ».
- Allitérations de dentales ( T ) et ‘P ) et D figurent un rythme léger et rapide.
- Opposition et contraste entre le froid du pavé et la lumière chaleureuse qui danse sur le
pavé.
- Tableau rafraichissant – atmosphère féérique et poétique ( car le lieu est transfiguré par les
- Images.
- Présences d’allitérations en « p » et «  d «  - ce sont des dentales – qui mettent l’accent sur le
rythme léger des pas de danse.
- Indice de temps «  parfois » qui ponctue le rythme du récit – de la journée.
- L’indice fait écho à « soudain » à la ligne 8 .
- Attention portée au monde sensible, écoute attentive des aboiements d’un chien.
- Approche sensible du monde – le poète incite le lecteur à ralentir le rythme et s’attarder à
des détails environnants ( il s’agit ici de rendre compte de la plénitude de l’expérience
sensible – et sensorielle )
- De cette perception, le poète suggère d’autres images «  murs écroulés, bois, étangs » .
Elargissement du champ de vision par suggestion de lieux naturels hors la ville.
- La promenade en vélo se poursuit et l’adverbe «  alors «  marque une progression dans le
déroulement du texte mais aussi celui de la promenade.
- Le vélo est alors personnifié ( métaphore de la vibration ) et surtout le verbe « entend » .
- L’expression «  on dirait » est un verbe qui souligne une certaine forme d’incertitude dans la
perception de la bicyclette comme « on pense » ou « on devine » Tous ces verbes dévoilent
le pouvoir des mots à nous faire imaginer un monde féérique où le vélo semble prendre son
autonomie et s’envoler seul.
- Ainsi les vers suivants soulignent cette envolée ( bond, s’enlever, lancer… ) On repère à
nouveau des verbes d’action , de mouvement , le vélo semble traverser l’espace tout entier .
le guidon n’est plus un élément banal constitutif du vélo, il devient la condition d’un envol « 
à travers le vitrage ».
- Ce retour sur la vitre permet de faire apparaître l’image finale plus éclaboussante encore de
lumière .
- Les métaphores solaires finales «  le feu du soir, mais aussi les deux astres en fusion »
composent un tableau étincelant. ( remarquer le lexique de l’étincelle – métaphore des
« grappes d’étincelles » ( métaphore végétale ) . C’est à un feu d’artifice que le lecteur assiste
à la fin du texte, plongé dans une atmosphère crépusculaire «  le soir » qui marque un terme
à la promenade effectuée au matin.
- Les roues font l’objet d’une transfiguration poétique très réussie puisqu’elles deviennent des
soleils. ( bien remarquer la métaphore filée du feu comme principe vital et lumineux )
- Allitérations en r et ne t qui donnent l’impression d’un crépitement , voir également les
sifflantes en s qui accompagnent ce spectacle sons et lumières.
-
-
-
-
-

Vous aimerez peut-être aussi