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MONTARNAL Lucie

A5 - Master MMO
Semestre 1 2021/2022

La Politique Étrangère de la Jordanie,


Entre stabilité, pro-occidentalité et faiblesses structurelles

L’investiture de Joe Biden à la Maison Blanche, a attesté d’une nouvelle évolution pour la
relation américano-jordanienne1. Le Roi Abdallah II semble être de nouveau un partenaire de choix
pour les Etats-Unis au Moyen-Orient. Après quatre années, sous l’administration Trump, où la
Jordanie avait été mise à l’écart par les Etats-Unis de certains enjeux internationaux, elle regagne cette
place. La Jordanie a en effet certains atouts au sujet de sa politique étrangère. C’est un des États dit
les plus stables de la région. En comparaison à ses voisins, la Jordanie a connu peu de transformations
de régime ou guerres. Bien qu’elle fut elle aussi ébranlée par la crise économique de 2008, les
printemps arabes de 2011 et plus récemment l'émergence de groupes terroristes dans la région, la
Jordanie a fait preuve de résilience. Etat connu pour avoir une certaine stabilité dans la région tout en
ayant une force militaire plutôt importante pour sa taille, la politique étrangère de la Jordanie est
intéressante à plus d’un titre. Les choix des souverains jordaniens, Hussein et Abdallah II ont
développé une politique habile : le choix d’abandonner la revendication de leur pays sur la
Cisjordanie en 1988, le choix de ne pas participer à la guerre du Golf en 1991, de signer une paix
séparée avec Israël en 1994 et d’entretenir une relation plutôt privilégié avec les Etats-Unis, en se
ralliant assez souvent aux prises de positions américaines. Cependant économiquement, la Jordanie a
des faiblesses structurelles importantes et conserve une importante dépendance économique.

L’objectif de cet article sera de voir quelle est l'actuelle stratégie de politique étrangère de la Jordanie,
au vue des récentes mutations, nouvelles alliances et désaccords qui ont structuré la région du
Moyen-Orient. Nous nous intéresserons plus particulièrement à la relation jordano-américaine et son
influence sur les relations israélo-jordaniennes. De plus nous verrons comment les choix de politique
étrangère du royaume hachémite vont parfois à contrario des volontés de son peuple et quels impacts
cela pourrait avoir sur le long terme pour la Jordanie.

1
“Le Roi de Jordanie, premier dirigeant arabe reçu par Joe Biden” RFI, 19/07/2021, Le roi de Jordanie,
premier dirigeant arabe reçu par Joe Biden (rfi.fr)
La Jordanie, un État stable dans une région agitée ?

Ses principales caractéristiques

Pour mieux comprendre la naissance de la Jordanie en tant qu’Etat et le rôle qu’elle est amenée à
jouer dans la région du Moyen-Orient, il revient de rappeler que la Jordanie a un caractère artificiel. Il
n’y a pas eu, en effet, de mouvement nationaliste militant originaire à la création de la Jordanie2. Ce
fut un État créé de toutes pièces suite au partage de la région du Moyen et Proche Orient par les
Britanniques et les Français, obéissant ainsi à certains enjeux politiques, principalement pour la
création de ses frontières. Alain Renon considère que «Le royaume hachémite ne peut revendiquer
aucune profondeur historique sur la terre qu’il délimite3». De plus, la monarchie, seul régime qui a
existé en Jordanie depuis la création de l’Etat depuis 1920 semble «s’y être greffée» sans vraiment de
contexte et s’être maintenue pendant des décennies. C’est la dynastie des Hachémite qui est au
pouvoir, ils ont une légitimité religieuse car sont les descendants directs du prophète Mahomet4.
Ce caractère artificiel de la Création de la Jordanie amène ainsi à des frontières contestées et le pays
fut souvent sous l’emprise des acteurs extérieurs de la région au sujet de ces frontières. De part sa
taille, son manque de ressources et sa faible économie, la Jordanie avait peu de poids face à ses
voisins et cela a entraîné un rapide désengagement de sa part au sujet de ses projets d’expansions
coloniales et prétentions régionales à partir des années 50 ainsi que son désengagement de Cisjordanie
en 19885.

De plus, la Politique étrangère de la Jordanie est structuré de par sa relation avec Israël et le conflit
israélo-Palestinien. C’est le pays tierce le plus impacté par ce conflit, et ce à tous les niveaux. Les
Palestiniens représentent, en 2020, 60% de la population jordanienne6. Nombreux sont ceux qui ont
acquis la nationalité jordanienne et des mêmes droits que les Jordaniens. Cette importante population
palestinienne a un fort impact pour la Jordanie. Le roi Abdallah II doit, dans sa stratégie de politique
étrangére et ses prises de position envers le conflit israélo-palestinien, prendre cela en compte. La
relation avec les Etats-Unis, partenaire privilégié de la Jordanie et lui valant cette attitude dite
pro-occidentale, a impacté ses relations avec Israël, amenant parfois à une forme d'ambiguïté et des
accords contestés par le peuple jordanien. Nous verrons plus en détail, comment les choix et stratégie

2
Légrésy Charlotte, La politique étrangère d’Abdallah II de Jordanie : un pragmatisme favorable à la stabilité
du pays, Mémoire de recherche, Science Po Grenoble
3
RENON Alain, Géopolitique de la Jordanie, 1996, Paris, Editions Complexe
4
Légrésy Charlotte, La politique étrangère d’Abdallah II de Jordanie : un pragmatisme favorable à la stabilité
du pays, Mémoire de recherche, Science Po Grenoble
5
Ibid
6
Réfugiés Palestiniens, Les chiffres clés, Plateforme Pour la Palestine,
https://plateforme-palestine.org/Refugies-palestiniens-les-chiffres-cles-2020

2
de politique étrangère du royaume Hachémite furent parfois en contradiction avec les aspirations du
peuple jordanien.

Il est aussi pertinent de voir que d’autres flux migratoires ont marqué le pays, du fait de sa situation
géographique. On peut citer les 500 0007 à 700 0008 Irakiens arrivés en Jordanie alors qu’ils
fuyaient la guerre Iran-Irak de 1980-1989 puis celle menée contre Saddam Hussein à partir du 19 mars
2003. Depuis le début de la crise syrienne, plus de 660 000 personnes ont traversé la frontière
syro-jordanienne pour trouver refuge en Jordanie et y bénéficier d’une aide de l’Organisation des
Nations Unies7.

Il est pertinent, par ailleurs, d’analyser le régime politique actuel de la Jordanie, pour mieux saisir
quelle influence cela pourrait-il avoir sur sa politique étrangère. Daniel Brumberg a décrit la Jordanie
comme une “autocratie libéralisée8”. En effet, la Jordanie est un système monarchique, ayant
cependant une image plutôt “positive” aux yeux des occidentaux. Malgré les réformes, économiques
majoritairement, qui ont structuré le pays depuis les années 90, il y a très peu de liberté d’expression
et de place à l'avènement d’une réelle libéralisation politique et démocratique.

De plus, une des faiblesses de la Jordanie est sa situation économique et ses ressources naturelles
limitées. C’est un des pays considérés comme l’un des “plus pauvres et moins peuplés du
Moyen-Orient” . La Jordanie a un produit intérieur brut de 43,7 milliards de dollars en 20209. Il est
assez bas par rapport aux autres pays de la Région10. Le pays a très peu de ressources naturelles par
rapport à ses voisins, géants du pétrole et du gaz. Enfin, le déficit budgétaire est assez important, du
fait des subventions étatiques portant sur une large gamme de produits de consommation. Pour pallier
ces différents problèmes économiques, la Jordanie a tenté de mettre en place plusieurs réformes
budgétaires et économiques dans les années 90. Cette mise en place de mesures de libéralisations va
entraîner le développement de nouvelles activités au sein du Royaume Hachémite, notamment le
développement du secteur tertiaires et d’activités liées à l’expansion du tourisme. Le tourisme est
une des activités qui soutient le plus l’économie jordanienne. La Jordanie jouit d’une certaine
stabilité, rendant favorable l'implantation durable du tourisme dans le pays, en comparaison à ses
voisins. Les réformes ont porté leurs fruits durant la décennie 2000. Le pays a connu une croissance

7
Quelle stabilité pour la Jordanie ? Guillaume Petel, Géo-sécurité
8
Légrésy Charlotte, La politique étrangère d’Abdallah II de Jordanie : un pragmatisme favorable à la stabilité
du pays, Mémoire de recherche, Science Po Grenoble
9
Site de la Direction Générale du Trésor, Indicateurs et Conjonctures - Jordanie, Indicateurs et conjoncture -
JORDANIE | Direction générale du Trésor (economie.gouv.fr)
10
Par exemple, l’Egypte à en 2020 un PIB de 363,1 milliards USD, Irak de 167,2 milliards USD ‎(2020) et Israël
de 402 milliards USD ‎(2020)

3
moyenne annuelle de 6,2% entre 2000 et 2008, lui permettant de maintenir un budget mieux équilibré
que pendant la période précédente.
Il est à présent pertinent de voir comment se structure la politique étrangère de la Jordanie et quels en
sont ses principaux enjeux.

Comment se structure la politique étrangère de la Jordanie

C’est une politique basée sur le “compromis”. La jordanie à le plus souvent eu une position
relativement modérée sur les différentes questions et conflits régionaux. Pour reprendre les termes du
Roi Abdallah II, elle était dans une politique de la “non-interférence”. Il ne faut cependant pas
confondre les termes, la Jordanie ne fait pas non plus preuve de neutralité. Sa politique extérieure
semble fondée sur deux principales constantes, son alliance avec les Etats-Unis et le maintien de liens
forts avec les pays du Golfe.
La relation israélo-jordanienne est elle aussi extrêmement intéressante à analyser. La Jordanie à
souvent été au cœur d’une solidarité arabe face à Israël. Elle a cependant évolué, avec notamment la
signature d’accords de paix avec Israël le 26 octobre 1994.
Dans la suite de cet article, nous pourrons voir comment la Jordanie a pu maintenir cette forme de
stabilité dans la région et quels ont pu être les impacts de sa stratégie de politiques étrangères. Enfin
nous verrons que certains choix se sont traduit par une contestation et désaccords de la part du peuple
Jordanien.

La politique étrangère de la Jordanie : entre non interférence et politique


pro-occidentale

Le roi de Jordanie, Abdallah II, fut le premier chef d’Etat d’un pays de la zone du Moyen-Orient à se
rendre aux Etats-Unis, depuis le début de l’administration Biden11. En effet sous Trump, les relations
avec la Jordanie furent plutôt négligées au profit d’un renforcement des relations avec les pays du
Golf tels que les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite. Cependant la relation
américano-jordanienne est très importante dans la politique étrangère de la Jordanie. Au cours de ces
dernières années, la Jordanie est devenue un allié clé des États-Unis en raison de son rôle de
médiation dans la région. Les États-Unis sont également le principal fournisseur d'aide à la Jordanie
depuis 1994, date à laquelle cette dernière a signé un traité de paix avec Israël, rapporte le New York
Times. Cette relation américano-Jordanienne a permis d’exploiter une rente géostratégique et de
favoriser l’affirmation de la Jordanie sur la scène régionale.

Les États-Unis soulignent que la Jordanie est "un partenaire clé en matière de sécurité" | Atalayar -
11

Las claves del mundo en tus manos

4
Cette adhésion s’est aussi retrouvée assez clairement depuis septembre 2001. Après les attentats du
11/09, la région du Moyen-Orient devient une priorité pour la politique étrangère des Etats-Unis. Ces
derniers ont eu plusieurs interventions conséquentes, en Afghanistan en 2001, en Irak en 2003, en
Libye en 2011. La Jordanie a pris part à ces coalitions militaires, étant du côté des Etats-Unis.

Au-delà de ce soutien militaire, les Etats-Unis ont fourni une importante aide économique à la
Jordanie. Par exemple, en 2014, B. Obama statut qu’il octroie une aide financière de 1 milliards de
dollars par an à la Jordanie.
De plus, lors de la visite entre le Roi Abdallah II et le secrétaire d’Etat Américain John Kerry à
Amman le 26 mars 201412, est souligné, par les deux partis, "l'importance du rôle des Etats-Unis pour
préparer les conditions propices à la relance des négociations de paix entre les Palestiniens et les
Israéliens”, en y impliquant la Jordanie. Ces propos soulignent, et nous y reviendrons ultérieurement,
le rôle joué par la Jordanie dans le conflit israélo-palestien. Bien qu’ayant une population à majorité
palestinienne et s’étant rangé du côté des autres États arabes, en faveur de la cause palestinienne, de
part ses relations et engagement avec les Etats-Unis, la Jordanie à dû modifier ses prises de positions.
Cependant les relations américano-jordaniennes furent plus tendus sous l'administration Trump,
notamment en raison de la question palestinienne. Il y a eu par exemple d’importantes manifestations
à Amman lors du déménagement de l’ambassade américaine en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem. Le roi
Abdallah II a par ailleurs rejeté l’accord de paix proposé par D. Trump, les futurs accords d’Abraham
signés par les Emirats Arabes Unis, puis Bahreïn avec Israël. Cet accord était très défavorable pour
les palestiniens selon le roi Abdallah II 13.

Comme expliqué précédemment, l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche à permis d’apaiser et
d’accéder à un retour à la normale pour les relations américano-jordaniennes. Cela permet aussi une
détente des relations israélo-jordaniennes. En effet ces derniers mois Israël a signé trois accords
majeurs avec la Jordanie, deux portant sur les questions de commerce et un sur l’eau. Le premier
voyage à l’étranger à l’étranger du Premier ministre Israélien, Naftali Bennett eu lieu en Juillet 2021,
à Amman pour rencontrer le roi Abdallah II14, signe d’une pacification de leurs relations. Sous
Netanyahu, Amman avait par exemple interdit à l’ancien premier ministre israélien de survoler sur
territoire.

La relation américano-jordanienne a par ailleurs des enjeux de défenses. La Jordanie est en train de
devenir le partenaire militaire privilégié des américains dans la région. Par exemple, en mars 2021,

12
John Kerry et Mahmoud Abbas se rencontrent à Amman (rfi.fr)
13
Trump annonce un « accord de paix » entre Bahreïn et Israël (lemonde.fr)
14
Israël pacifie ses relations avec la Jordanie (franceinter.fr)

5
Ayman Safadi, ministre des affaires étrangères jordanien va publier un accord favorisant “la liberté de
mouvement des forces américaines, de leurs avions et de leurs véhicules sur le territoire du royaume
Jordanien”. Le retrait des troupes américaines d’Afghanistan a eu aussi un impact sur les accords
militaires entre les Etats-Unis et la Jordanie car l’armée américaine va redéployer certaines de ces
troupes en Jordanie pour maintenir sa présence au Moyen Orient, dans un pays plus sûr. La Jordanie
se retrouve ainsi au cœur des projets américains de la région. Efraim Inbar, président de l’Institut
d’études stratégiques de Jérusalem analyse les choix américains par le fait que la Jordanie est «un
pays bien organisé. Ce n’est pas un pays qui est en train de s'effondrer. C’est un pays qui a réussi à
traverser le printemps arbae, c’est bien sûr un pays pro-occidental.»
Enfin l’aide financière venant des Etats-Unis est la principale source de soutien financier bilatéral
pour la Jordanie. C’est une aide de 1,5 milliards de dollars qui est versée par an. On peut par aillieurs
citer un don de 500.000 doses de vaccins faites par les américains à la Jordanie.

Une stabilité en demie-mesure, vulnérabilités internes et politique jordanienne allant à


l’encontre des aspirations de son peuple

Les engagements pro-occidentaux de la Jordanie ont cependant un impact sur son peuple et l’opinion
publique. En effet, le peuple jordanien a exprimé de manière récurrente son opposition aux différentes
décisions de politique étrangère du gouvernement jordanien, en particulier celles accompagnant
l’action des Etats-Unis dans la région. La relation rapprochée avec les Etats-Unis a ébranlé le rapport
entre le régime hachémite et son peuple15.
Bien que la Jordanie ne soit pas une démocratie d’opinion, il y a eu certains mouvements
contestataires envers des décisions du gouvernement jordanien, de la part de sa population. On assiste
ainsi à une large hostilité envers l’ordre étasunien au Moyen-Orient de la part de la population
jordanienne. Par exemple l’ambiguïté de la position jordanienne lors de l’opération Iraqi Freedom
s’explique en grande partie par la connaissance qu’avait Abdallah II de l’opposition de sa population à
cette intervention. Et de fait, le peuple jordanien s’est très largement opposé à la guerre menée contre
Saddam Hussein16. On assiste toujours, bien que ce soit moins prononcé que dans les années 2000, à
un rejet de l'interventionnisme américain ainsi que de certaines prises de positions de la politique
étrangère Jordanienne. Cette situation permet d’analyser comment un état peut maintenir une politique
étrangère cohérente et efficiente alors qu’elle n’a pas le soutien de sa population.

15
Légrésy Charlotte, La politique étrangère d’Abdallah II de Jordanie : un pragmatisme favorable à la stabilité
du pays, Mémoire de recherche, Science Po Grenoble
Jaber Hana, Blanc Pierre, « Jordanie : le nouveau paradigme de l’instabilité », Confluences
16

Méditerranée, 2019/3 (N° 110), p. 11-21

6
L'attitude pro-occidentale, alors qu’elle était volontaire pendant un temps, semble aujourd’hui forcée
ou en tout cas, défaillante. La Jordanie est face à une situation complexe. Il est actuellement très
difficile pour elle de prendre de la distance des Etats-Unis, le risque serait pour elle de perdre un
soutien financier très important. Cela pousse la Jordanie à “figurer dans le camp des Etats disposant
de peu de moyens pour faire valoir ses propres options à échelle régionale”17. La question
palestinienne est brûlante pour le royaume hachémite. Les positions américaines sur le dossier
palestinien fragilise la posture de la monarchie jordaniene et sa relation avec son peuple. La Jordanie
semble être dans une posture, face aux Etats-Unis, de plus en plus subie et a une marge de manœuvre
réduite.

Sans conteste, la Jordanie a fait preuve de stabilité et de résilience au sein de la région du


Moyen-Orient, en comparaison à ces voisins, qui connaissent des bouleversements politiques majeurs
ou des guerres civiles, comme en Syrie, au Liban ou en Irak. L’état hachémite fut aussi renvoyé à une
fonction “d’état tampon”. Cette position lui permet d’avoir des relations plutôt privilégiées avec les
Etats-Unis, pilier de sa politique étrangère. En effet, alors que la Jordanie est un pays peu peuplé, sans
beaucoup de ressources et longtemps considéré comme un “nain politique”, sa relation avec les
Etats-Unis ainsi que le statut qu’elle s’est érigé dans la région pour faire évoluer le rôle de la Jordanie
sur la scène régionale mais aussi internationale.

Cependant plusieurs facteurs persistent affaiblissant la politique étrangère du pays. Le plus structurant
est la question israélo-palestinienne. La position jordanienne semble être de plus en plus celle de la
non interférence. Le roi Abdallah II, depuis son accès au trône à mis en avant un slogan “Jordan
First” et souhaite que la question palestinienne ne soit plus un des principaux enjeux jordanien.
Cependant le gouvernement jordanien ne peut oublier qu’ayant une majorité de sa population
palestinienne, certaines prises de positions et décisions peuvent rencontrer une forte contestation de la
part de sa population et contribué à une certaine déstabilisation pour l’Etat Jordanien.

Jaber Hana, Blanc Pierre, « Jordanie : le nouveau paradigme de l’instabilité », Confluences


17

Méditerranée, 2019/3 (N° 110), p. 11-21

7
Bibliographie :

Ouvrages
BLANC Pierre (dirigé par), La Jordanie, une stabilité de façade, Confluences Méditerranée 2019/3
(N° 110)

LARZILLIÈRE Pénélope. (2013). La Jordanie contestataire : militants islamistes, nationalistes et


communistes. Paris : Sindbad-Actes Sud, 242 p. (La Bibliothèque Arabe.L'Actuel).

PETREL Guillaume, Quelle stabilité pour la Jordanie ?, Editions Du Cygne 12 Février 2018; Sciences
humaines & sociales

Articles universitaires et de recherche

JABER Hana, BLANC Pierre, « Jordanie : le nouveau paradigme de l’instabilité », Confluences


Méditerranée, 2019/3 (N° 110), p. 11-21.

LEGRESY Charlotte, La politique étrangère d’Abdallah II de Jordanie : un pragmatisme favorable à


la stabilité du pays, Mémoire de recherche, Science Po Grenoble

MIKAÏL Barah. « Une politique à double tranchant : réalités et implications du lien


américano-jordanien », Confluences Méditerranée, vol. 110, no. 3, 2019, pp. 155-167

YEGAVIAN Tigrane, La Jordanie, une stabilité de façade, Dans Conflits armés, Idées,
Moyen-Orient, Religion et Géopolitique, 19 Juilley 2020, La Jordanie, une stabilité de façade |
Conflits (revueconflits.com)

Webographie :

RFI “Le Roi de Jordanie, premier dirigeant arabe reçu par Joe Biden” RFI, 19/07/2021, Le roi de
Jordanie, premier dirigeant arabe reçu par Joe Biden (rfi.fr)

Polidura Andréa, Les États-Unis soulignent que la Jordanie est "un partenaire clé en matière de
sécurité", Atalayar, 20 Juillet 2021, Les États-Unis soulignent que la Jordanie est "un partenaire clé en
matière de sécurité" | Atalayar - Las claves del mundo en tus manos

RFI, John Kerry et Mahmoud Abbas se rencontrent à Amman, publié le 26 mars 2014, John Kerry et
Mahmoud Abbas se rencontrent à Amman (rfi.fr)

Le Monde avec AFP et Reuters, Trump annonce un « accord de paix » entre Bahreïn et Israël, 11
septembre 2020, Trump annonce un « accord de paix » entre Bahreïn et Israël (lemonde.fr)

Bellanger Anthony, Chronique : Israël pacifie ses relations avec la Jordanie, 11 Novembre 2021, Israël
pacifie ses relations avec la Jordanie (franceinter.fr)

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