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Proposition correction ECD Bac Blanc n°1

On attendait ici que vous présentiez les documents et d'en faire une analyse pour répondre au sujet
mais aussi d'être capable de montrer les limites de ces documents.

• Le sujet relève du thème « des cartes pour comprendre le monde ». Il ne porte pas sur
l’organisation géopolitique du monde et ses limites : les seules limites à envisager sont celles des
cartes.
• L’énoncé comprend un sujet et une consigne. Il porte sur « l’organisation géopolitique du monde »
qu’il faut caractériser en conclusion pour justifier la notion de « reflet » mise en interrogation.
• La consigne invite à travailler selon deux axes de réflexion : l’organisation géopolitique du monde
telle qu’elle apparaît à travers les documents, puis les limites de ces documents.

Ici il s’agit de deux cartes d’après la cartothèque de Sciences Po Paris, données des Nations-unies,
Département des missions d’opérations de maintien de la paix :
La première présente les Principaux États contributeurs au budget des missions de maintien de la
paix de l’ONU en 2017 et la deuxième les Principaux États contributeurs en nombre de soldats des
missions de maintien de la paix de l’ONU en 2017.
Depuis la fin de la guerre froide, l’organisation géopolitique du monde a changé. Comment se
présente-t-elle aujourd’hui ? Après avoir analysé ces documents pour voir comment ils reflètent
l’organisation du monde, nous évaluerons leurs limites.

Ces deux cartes nous montrent une organisation géopolitique mondiale dominée par les grandes
puissances, notamment économiques :

• Les principaux contributeurs financiers sont les grandes puissances économiques.


• Les opérations de maintien de la paix ont surtout lieux dans des espaces en développement.
• En ce qui concerne le nombre de soldats, il semblerait que ce soit plus une logique de proximité
avec les opérations qui prime.
• Ce sont des choix politiques. Par exemple l’Algérie, qui est isolationniste ne contribue ni en
homme ni en argent alors que c’est un Etat relativement riche de la région et avec une armée
conséquente.

Ces deux cartes ne nous montrent pas tout de l’organisation géopolitique mondiale :

• le choix de présenter les données brutes rend difficile les comparaisons. Il aurait été intéressant de
comparer les contributions financières au PIB et au budget militaire de chaque Etat. C’est la même
chose pour les soldats engagés.
• De plus la concentration des Etats en Europe rend difficile la comparaison avec les Etats-Unis par
exemple.
• De plus ces cartes présentent la contribution aux opérations de maintien de la paix de l’ONU et
doivent servir de base à une réflexion sur la géopolitique mondiale. Ors toutes les interventions
militaires ne se font pas dans ce cadre là. Par exemple il n’y a pas d’opération de maintien de la
paix en Syrie pourtant les Américains, les Russes et les Français sont présents. On a l’impression
que les soldats américains sont peu engagés alors qu’ils sont présents sur les cinq océans.

PLAN DÉTAILLÉ

I. Le financement de la paix par les pays du Nord


A. UNE HYPERPUISSANCE AMÉRICAINE
• A eux seuls, les États-Unis contribuent quatre fois plus que la Chine, la France ou le Royaume-
Uni.
• Ils contribuent autant que leurs principaux concurrents européens (UE).

B. LES PAYS LES PLUS RICHES FORTEMENT MAIS INÉGALEMENT SOLLICITÉS


• Les pays Européens (Europe de l’Ouest surtout) et le Japon fournissent toutefois de grosses
contributions.
• A proportion de leur démographie, le Japon, la France ou l’Italie contribuent très fortement.
• En revanche, compte tenu de sa réussite économique, l’Allemagne contribue assez peu.

C. UNE CONTRIBUTION, REFLET DE L’ÉMERGENCE DE NOUVELLES PUISSANCES


• Puissance émergente, la Chine contribue fortement, plus que les autres pays des BRICS.
• La Russie est un contributeur actif. De même des puissances pétrolières comme l’Arabie saoudite.
• Inde, Brésil et Afrique du Sud sont des pays qui émergent moins si on se fie à leur contribution
financière.

II. Le maintien de l’ordre dans les Sud par les Sud

A. LES MISSIONS DE PAYS CONCENTRÉS SUR QUELQUES ZONES


• L’Afrique noire est particulièrement touchée par les conflits (8 des 15 missions recensées).
• Le Moyen-Orient forme une zone plus petite mais à plus forte intensité de conflits (Palestine,
Syrie, Irak).

B. DEUX PÔLES DE PAYS CONTRIBUTEURS EN SOLDATS


• Il y a d’abord un foyer asiatique, formé principalement par l’Inde, le Pakistan et le Népal.
• L’Afrique de l’Est est très sollicitée (Ethiopie, Rwanda, Tanzanie), il s’agit souvent de pays
touchés par les conflits et qui figurent parmi les plus pauvres.
• Des contributeurs financiers ne paient pas le prix du sang : Etats-Unis, Russie, Australie par
exemple.

III. Des documents insuffisants et imprécis


A. LES POUVOIRS POLITIQUES DANS LE MAINTIEN DE L’ORDRE NON ÉVALUÉS.
• Le rôle de l’Organisation des Nations unies (ONU) et du Conseil de sécurité n’apparaît pas.
• Même chose pour le rôle des G7, G20 et autres organisations influentes.

B. L’ABSENCE DE DOCUMENT SUR LA PUISSANCE MILITAIRE DES ÉTATS


• Il n’y a rien sur les puissances nucléaires et les alliances militaires (type OTAN, OTASE).
• Pas d’information non plus de nature démographique.

C. L’ABSENCE DE MOYENS CRITIQUES


• Un document remettant en cause les inégalités et injustices dans l’organisation serait utile pour
une meilleure évaluation.
• Faute d’outils précis et de données, les documents proposés ne permettent pas toujours de mesurer
aisément les inégalités.

Conclusion :
Les documents nous permettent de bien voir les déséquilibres Nord-Sud, riches-pauvres dans
l’organisation géopolitique du monde. Ils témoignent d’une forme de division internationale des
tâches (financement du maintien de la paix par les uns, travail pour les autres). Mais ils ne suffisent
pas pour évaluer l’ampleur des inégalités.
Ces cartes nous donnent une vision de la Géopolitique mondiale dominée par des enjeux
économiques, alors qu’il s’agit de choix politiques.
Il fallait impérativement montrer les nombreuses limites des documents.
Remarque : ces limites ne veulent pas dire que les documents ne sont pas bons ou que le sujet est
mal posé. Cela fait partie intégrante de l’épreuve de démontrer quelles sont les limites des
documents.

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