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G1.

Des cartes pour comprendre le monde

DM: Étude de documents : Les inégalités de richesse dans le monde


Corrigé

Le document proposé à l’étude est une carte contemporaine datant de 2013. Bien que l’auteur
soit inconnu, on peut affirmer que cette carte est fiable car les chiffres proviennent de la
Banque mondiale, une institution internationale. On peut penser que ce document s’adresse
donc à un public spécialisé comme par exemple, des économistes ou des géographes. Les
données représentées sont le PIB et le PIB/habitant ce qui permet d’avoir une vision
géoéconomique du monde actuel. Ce document permet de mettre en évidence les disparités
économiques dans le monde même s’il conviendra de présenter les atouts et limites de cette
représentation cartographique.

Tout d’abord, la carte par anamorphose nous permet de distinger quatre groupes de pays en
croisant le PIB (figuré ponctuel) et le PIB par habitant (figuré ponctuel). Le Produit intérieur
brut permet de mesurer la richesse produite dans un pays durant une année. Rapporté à la
population du pays, cela donne le PIB/hab et permet ainsi de comparer les pays en éliminant le
facteur démographique.
Le groupe de pays le plus visible est celui correspondant aux pays avec un fort PIB (grande
surface) et fort PIB/hab (couleur foncée). C’est le cas par exemple des É-U, de l’Allemagne ou
du Japon. On distingue donc nettement ce que l’on appelle la Triade. Ces pays appartiennent à
la catégorie des PDEM (pays développés à économie de marché). Ce sont les pays les plus
anciennement industrialisés, sièges de nombreuses FTN (Firmes transnationales). Leur
richesse s’explique par leur puissance technologique, commerciale et financière. Ce groupe
peut être élargi aux pays avec de fort PIB/hab comme l’Espagne, le Portugal, la Corée du Sud,
le Canada ou l’Australie pour former la catégorie des pays du nord. Il y a un deuxième groupe
de pays qui est très visible, il s’agit de ceux avec un fort PIB (grande surface) et PIB/hab
moyen (couleur claire à moyenne). Il y a dans cette catégorie la RPC, l’Inde, le Brésil, le
Mexique ou la Turquie. Ces pays sont dits émergents car bien qu’ils s’industrialisent
rapidement et deviennent des puissances régionales (Brésil, Inde) ou mondiale (RPC), ils
n’atteignent pas encore les niveaux de PIB/habitant des pays du nord. Les plus médiatisés de
ces pays sont les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Les pays les moins
visibles sur la carte sont ceux avec un faible PIB (petite surface) et fort PIB/hab (couleur
claire) comme le Mali, Madagascar, le Laos. Il s’agit de PMA (pays les moins avancés). Ces
pays cumulent des handicaps (faible industrialisation, faible intégration à la mondialisation,
enclavement, instabilité politique). Il faut enfin souligner le cas particulier des pays avec un
faible PIB (petite surface) et fort PIB/hab (couleur foncée) comme le Qatar, l’Arabie Saoudite
ou le Koweit. Ces pays riches en ressources pétrolières et peu peuplés ont donc des PIB/hab
élevés. Ils ont tendance à jouer un rôle croissant dans la mondialisation. Ces trois derniers
groupes de pays forment la catégorie des pays des Suds (au pluriel, vue la variété de situation).
Grâce à cette carte par anamorphose, nous venons de voir les grandes disparités
géoéconomique du monde actuel, cependant, les choix faits par l’auteur questionnent les atouts
et les désavantages de ce genre de représentation cartographique.

Le choix de l’anamorphose met en évidence la domination du nord. En effet, avec


l’anamorphose, la surface des pays est proportionnelle à leur PIB. Cette information est
doublée par le choix de couleur foncé pour les PIB/hab élevé. L’impression d’ensemble est la
domination des pays du nord et l’invisibilisation des pays du sud. Cette domination est
accentuée par le choix du centrage sur l’Europe. On peut regretter l’absence de flux montrant
les relations entre les grands ensembles.
Le choix du seuillage (4 classes statistiques seulement pour le PIB/hab) qui ne permet pas de
voir la diversité des situations au sein des grands ensembles ( diversité des situations despays
des Suds, richesse non homogène dans les pays des nords). Ces choix ne permettent pas non
plus de voir les disparités de richesses dans les territoires des pays. On ne voit pas l’émergence
d’un monde de plus en plus multipolaire.
Enfin, l’auteur, en choisissant les données PIB et PIB/hab concentre son discours sur l’aspect
économique. Il permet de comparer des données brutes (PIB) et relatives (PIB/hab). Il aurait
aussi pu introduire une donnée comme l’IDH pour montrer les inégalités de développement et
éventuellement permettre une comparaison entre richesse économique et développement, ou
durabilité du développement.

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