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ESTIIM’ S2 2022 Mr ANDRIANALY Jacquelin

ENGINEERING SCHOOL OF TOURISM, INFORMATICS,


INTERPRETERSHIP AND MANAGEMENT

RELATIONS
INTERNATIONALES
Cours
 Mentions :
o DROIT
o DIPLOMATIE/SCIENCES POLITIQUES
o COMMUNICATION

 Niveau : L1 (SE-SH-IS)

Deuxième Semestre
Année universitaire 2021-2022

RELATIONS INTERNATIONALES
RELATIONS INTERNATIONALES
Tables des matières

Introduction
I-DÉFINITION DES R.I
1. Des relations entre corps politiques
2. Les RI relèvent du droit international
3. Les RI sont plus que les relations diplomatique
II- L'HISTOIRE DEPUIS RI AU XXÈME SIÈCLE JUSQU'À NOS JOURS
1. 1914 à 1945: le déclin des puissances européennes
a- les revendications nationalistes
b- Déclin de l'Europe
c- La tentative d'assurer la paix par la coopérative
2. Deux super puissances : 1945-1989
a- Etat du monde en 1945
b- Les 2 blocs
c- La décolonisation et les non-alignés
III- LES RI DEPUIS LA CHUTE DU MUR DE BERLIN
1- Les échecs de l'unilatéralisme américain
a- Les USA: puissance impériale
b- Les échecs des États-Unis
2. Un monde multipolaire
a- Multiplicité des acteurs
b- Des modalités d'intervention différentes
IV- QUELQUES THÉORIES DE RI DEPUIS LA 1GM
1. LES RÉALISTES
a- traits généraux
b- Hans Joachim Morgenthau
c- Kenneth WALTZ
d- Robert GILPIN
e- Raymond ARON
f- Max WEBBER
2. les libéraux
a- contextes et influences
b- Prédominance
3. les approches transnationales
4. Samuel P. Huntington : les chocs des civilisations
a- quelles sont ces civilisations ?
b- Le rapport des forces entre les civilisations

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c- Apparition d'un nouvel ordre mondial
d- La multiplication des conflits entre civilisations
e- Amorce de solutions

PARTIE I: LES ACTEURS ORIGINAIRES DES RELATIONS INTERNATIONALES

TITRE 1: L'ETAT
CHAPITRE 1: LES ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DE L'ETAT
SECTION 1: UNE POPULATION
I- LES NATIONAUX
1- la nationalité
2- L'acquisition de la nationalité
3- Le contenu de lien de nationalité
II- LES ÉTRANGERS

SECTION 2: LE TERRITOIRE
I. PAS D'ÉTAT SANS TERRITOIRE
1. Nécessité du territoire
2. Lien entre population et territoire
3. Lien entre territoire et gouvernement
II. LES ÉLÉMENTS COMPOSANTS LE TERRITOIRE DE L'ÉTAT
1. Territoire terrestre
a. consistance du territoire terrestre
b. Limitation par des frontières
c. Ni frontière naturelle ni définitive
2. Territoire maritime
a. Les règles juridiques et revendications des États
b. Les eaux territoriales
c. La zone contiguë
d. La zone économique exclusive (ZEE)
e. Le plateau continental
f. La haute mer
3. L'espace aérien

SECTION 3: UN GOUVERNEMENT
I.UNE AUTORITÉ EXCLUSIVE
1. le principe
2. Quelques situations délicates
a) les États fédéraux
b) L'intégration sous une autorité supranationale
II.UNE AUTORITÉ EFFECTIVE

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Chapitre 2: L'ETAT DANS LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE
Section 1: LA RECONNAISSANCE DE l'ETAT
I. LES CARACTÉRISTIQUES DE LA RECONNAISSANCE D'UN ÉTAT
1. un acte unilatéral
a. Acte unilatéral
b-Reconnaissance collective
2- Un acte qui n'est soumis à aucune forme particulière
a- reconnaissance expresse
b- Reconnaissance tacite
3-Un acte totalement discrétionnaire

II- LES EFFETS DE LA RECONNAISSANCE


1- Un caractère déclaratif
a- Opposabilité du statut de l'État et reconnaissance
b- Relations internationales sans reconnaissance
2- Les effets sur les relations internationales
a- Reconnaissance et relation bilatérale
b- Reconnaissance et relation multilatérale

SECTION 2: L'ÉGALITÉ SOUVERAINE DE L'ÉTAT


I-LA SOUVERAINETÉ DE L'ÉTAT
1- la souveraineté : notion
a- Définition
b-Souveraineté internationale
2- L'application du principe de souveraineté de l'État
a- le refus de toute sorte d'ingérence extérieure
b- La souveraineté et le monopole de pouvoir
3- Les limitations à l'exercice de la souveraineté
a- le droit international comme limite à la souveraineté
b- Les règles coutumières
c- L'accord de l'État lié
d- L'appartenance à une organisation

II-L'ÉGALITÉ DÈS L'ÉTATS


1- les mêmes droits et obligations entre États
a- les divers aspects de l'égalité souveraine
b- Égalité de droit- inégalité de fait

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PATRIE II: LES AUTRES ACTEURS DES RI
CHAPITRE 1: LES ACTEURS NON POURVUS DE LA PERSONNALITÉ INTERNATIONALE
SECTION 1: LES PERSONNES PRIVÉES
I- LA PERSONNE PHYSIQUE
1-principe
2- Les aménagements
a-obligation erga omnes:(à l'égard de tous)
b-Droit pénal international

II- GROUPEMENT DE PERSONNE : PERSONNE MORALE


1- les entreprises multinationales
a-une terminologie flottante
b- Hypocrisie du droit applicable
2- Les ONG
a-Diversité et point commun
b- Difficulté de trouver un statut juridique spécifique

SECTION 2: LES INSURGÉS, BELLIGÉRANTS, MOUVEMENT DE LIBÉRATION NATIONALE


I- LES RECONNAISSANCES COMME INSURGÉS ET DE BELLIGÉRANTS
1- la reconnaissance des insurgés
a- caractères généraux
b- effet de la reconnaissance
2- La reconnaissance des belligérants
a- caractères généraux
b- Effet de la Reconnaissance

II- LES MOUVEMENTS DE LIBÉRATION NATIONALE


1-Une Reconnaissance par l'ONU
2- Caractères généraux
3- Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes

CHAP. II: LES ACTEURS POURVUS DE LA PERSONNALITÉ INTERNATIONALE


Section 1: les structures anciennes à vocation humanitaire
I. LE COMITÉ INTERNATIONAL DE LA CROIX ROUGE
II. L'ORDRE SOUVERAIN DU MALTE
a. Un ordre ancien très actif
b. L'organisation de l'ordre de MALTE
c. Le nature juridique de l'ordre de MALTE
d. La souveraineté de l'ordre de MALTE
e. Les prérogatives d'un sujet de droit international
f. La personnalité juridique de l'ordre

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SECTION 2: LE SAINT-SIEGE
Introduction
I-LE SAINT-SIEGE
a- Qu'est-ce que le Saint-Siège?
b- Discussion sur la personnalité internationale du Saint-Siège
c- Le droit de légation et jus contrahendi
II- L'ETAT DE LA CITE DU VATICAN
a- Reconnaissance de l'Etat de la cité du Vatican
b- Discussion sur le caractère étatique

PARTIE III : LE MULTILATERALISME


a-Qu’est-ce qu’on entend par multilatéralisme ?
b- Les conférences internationales
c- Les organisations internationales (O.I.)
d- Les critères des organisations internationales
e- Prépondérance de l’Etat

TITRE 1 : THÉORIE GÉNÉRAL DE ORGANISATIONS INTERNATIONALES


Chap. 1 : DEFINITION ET TYPOLOGIE DES O.I.
Section 1 : DEFINITION DES ORGANISATIONS INTERNATIONALES
I-L’ACTE CONSTITUTIF DE L’O.I.
a- Un traité international
b- Les modifications de l’acte constitutif
c-Les compléments à l’acte constitutif

II- LES MEMBRES DE L’O.I.


A- La Participation des ETATS
1- Les Etats membres des O.I.
a-Acquisition de la qualité de membre
b- La situation des Etat membres
c- Perte de la qualité de membre
d- La suspension
e-Les autres formes de participation des Etats
2-La représentation des Etats
a- Représentation Gouvernementale
b-Forme non-Gouvernemental de Représentation
B. La participation des STRUCTURES NON-ETATIQUE

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1. Participation de sujet du droit international Non-Etatique
a- Participation comme membre
b- Formes non-gouvernementales de république
2. Participation d’autres acteurs
a. Les mots de libérations nationales
b. Des ONG spécialisées
III. LES PERSONNES DE L’O.I.
A. La personnalité internationale
B. Personnalité interne

Section 2 : TYPOLOGIE
I. CLASSIFICATION SELON LA COMPOSITION
1. Principes de classification
2. Organisation à vocation universelle
3. Organisation à vocation régionale
4. Organisation à caractère idéologique
5. Organisation reposant sur un lien historique/culturel
6. Organisation reposant sur une appartenance religieuse
7. Organisation fondée sur un intérêt économique
II. CLASSIFICATION SELON LA FINALITE
1- Principe de classification
2- Organisation de coopération
3- Organisation d’intégration
III. CLASSIFICATION SELON LA NATURE DE L’ORGANISATION DE L’ETAT
1. Pouvoir juridictionnel ou arbitral
2. Pouvoir d’adopter des normes
IV. CLASSIFICATION SELON LES DOMAINES DE COMPETENCE
1. Principe de spécialisation
2. Organisation à compétence quasi générale
3. Organisation spécialisée

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Introduction
I- DÉFINITION DES R.I
L'expression R.I désigne à la fois l'objet d'étude et la discipline qui l'étudie. L'objet d'étude
est les relations entre nations, la discipline est la science universitaire qui poste sur cet objet
d'étude. Quand on parle des R.I, on ne peut pas s'en tenir uniquement aux relations entre
États, il peut exister des nations sans État ou encore d'autres forces (organisation non-
gouvernementale, forces religieuses, sociétés internationales....)

La nécessité d'approcher les R.I de manière ouverte conduit à donner la définition suivante :
"les RI sont des relations entre des corps politiques qui relèvent du droit international et ne
se limitent pas aux relations diplomatiques": relations officielles que les États ont entre eux.

1. Des relations entre corps politiques


Les RI ne sont pas des relations entre individus, les relations entre 2 particuliers dépendant
de 2 structure politique, différentes ne sont pas des RI. Elles ne dépendent pas du droit
international mais du droit privé interne. Les RI ne sont pas non plus des relations entre un
individu et un État, de telles relations dépendent exclusivement de l'État même si l'individu
n'est pas ressortissant de État.

Les RI sont des relations entre corps politique c'est-à-dire des relations entre des structures
collectives n'ayant pas ce finalité individuelle : les Nations. On considèrera comme une
Nation tout corps ayant cette vocation politique et qui se définit lui-même comme une
Nation.

En Europe, au XIXème et XXème siècle le mouvement naturel des nationalités était de se


constituer en État (Grèce, Allemagne, Italie, Pologne...), se former au nom du principe
national. La dislocation de la Yougoslavie (dont les derniers actes sont l'indépendance du
Monténégro et la succession de Kosovo) et aussi la séparation de la Slovaquie et sa la
République Tchèque pourraient donner l'expression que même en ce début du XXIème
siècle, la vocation naturelle de toute Nation, la conduite à rechercher l'autonomie politique
totale, que seul le critère étatique peut assurer. Une telle approche serait pourtant
réductrice.

D'abord, parce que un grand nombre de Nation se contente de ses expressions politiques au
sein d'un État mais qui en dépasse largement le cadre en même temps qu'il en reconnaît
l'identité : l'Écosse et le pays De Galles au sein du Royaume Uni, les autonomies espagnoles,
etc...

Ensuite, parce-que le mouvement d'indépendance politique des Nations Européennes issus


de l'ex Yougoslavie et de l'ex Tchécoslovaque n'est pas dissociable du mouvement
d'unification Européenne: au même moment où la Slovaquie, les Républiques Tchèque, la
Slovénie et bientôt la Croatie, la Serbe et le Monténégro......... acquièrent leur

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indépendance, elles manifestent leur acceptation d'une limitation substantielle de
souveraineté par la volonté d'adhérer à une union européenne en voie de fédéralisation.

Ce double mouvement de reconnaissance d'autonomie internationale et de fédéralisation


relativise la pertinence de l'identification entre Nation et État. L'autonomie interne montre
que la Nation peut s'exprimer au sein un cadre étatique plurinational et la fédéralisation de
l'État-nation peut se fondre dans la supranationalité.

2. Les RI relèvent du droit international


les RI sont des relations relevant du droit international et non du droit interne, le critère
central de ce principe a produit des conséquences concrètes lors de la décolonisation des
années 1950 à 1970: les partisans de la décolonisation se sont efforcés d'internationaliser les
rapports entre colonisés et puissance coloniale, renforçant ainsi la légitimité de la
revendication d'indépendance.

L'enjeu de la reconnaissance comme mouvement de libérations nationales était central: en


reconnaissant qu'un groupe constitue un mouvement de libération nationale la
communauté internationale considérait que ces rapports avec la puissance coloniale
devraient relever non du droit interne mais du droit international et donc que juridiquement
et politiquement, l'indépendance devait suivre. Mais les mouvements contemporains
d'autonomisation interne et de fédéralisation tendent à rendre le critère pertinent.

En Europe, certains des rapports entre Nations relèvent d'un droit interne qui se fédéralise,
donc qui tendance à s'internationaliser (rapport entre ensemble central et collectivité
interne autonome ; puis rapport entre collectivités autonomes entre elles); tandis que
d'autre relèvent d'un droit international qui tend vers le droit interne ( le droit de l'UE )

3. Les RI sont plus que les relations diplomatique


Les relations diplomatiques sont des relations officielles que les États ont entre eux par le
biais d'agent diplomatique (corps diplomatique, chef d'État et de gouvernement, ministre
des affaires étrangères...). Limiter les RI aux relations diplomatiques donnerait une image
déformée de la réalité. Les relations diplomatiques sont une forme très codifié des rapports
entre États : la réalité des rapports internationaux contemporains est le dépassement des
formes diplomatique notamment par la multiplication des rapports directes entre dirigeants.
La forme diplomatique n'a plus qu'un poids marginal. Par ailleurs, les relations diplomatiques
sont par nature avant tout bilatérales. Elles n'excluent pas le multilatéralisme mais ne le
favorisent pas. Or le multilatéralisme est devenu le cadre de la RI.

II- L'HISTOIRE DEPUIS RI AU XXÈME SIÈCLE JUSQU'À NOS JOURS


1. 1914 à 1945: le déclin des puissances européennes
a. les revendications nationalistes
La guerre de 1914 oppose les Empires centraux (Allemagne, Autriche-Hongrie, Turquie) aux
britanniques, français et Russes. En 1917 les États-Unis entrent en guerre Aix côtés des

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français et des britanniques tandis que la Russe soviétique sort de la guerre. Pendant la
guerre sur fond de discours nationalistes, la France revendique l'Alsace Loren, l'Italie
revendique les Tyrol Trieste.

Ces revendications sont exacerbées par le discours de Janvier 1918 du président Wilson, ses
14 points définissent les buts de guerre des USA; parmi les revendications, on trouve les
retours de l'Alsace Loren à la France point 8; faire droit aux prétentions stalinienne à un
redécoupage des frontières point 8; autonomie des peuples d'Autriche Hongrie point 10.

b. Déclin de l'Europe
La négociation de paix (conférence de Versailles 1919) sont l'occasion pour la France et
l'Italie d'exprimer des prétentions énormes notamment quant au montant des réparations, il
s'agit très clairement d'affaiblir l'Allemagne et de détruire l'Autriche-Hongrie. Par quoi peut-
on remplacer alors cet État multinational?

Par un rétablissement de la Pologne, la création de 2 États multinationaux (Tchécoslovaquie


et Yougoslavie) et par la satisfaction des égoïsmes nationaux (extension de la Roumanie et
de l'Italie).

Pendant ce temps, la Russie est en guerre civile et les bolcheviques l'emportent


définitivement en 1921. Au lendemain de la guerre, l'Europe est ruinée. La France est
particulièrement touchée, c'est un drame démographique (1,4 millions de morts soit 14% de
la population masculine de 14 à 60 ans), quant à l'Allemagne en 1919, elle est touchée par ce
crise sociale sans précédente. Les communistes pensent prendre le pouvoir à Berlin.

Les USA sont plus forts que jamais, leurs puissance est avant tout économique et financière :
ils ont prospéré pendant que l'Europe se détruisait. En 1919, l'équilibre des puissances
européennes est rompu; il n'y a plus aucune des puissances continentales. Les britanniques
commencent à se tourner de manière structurelle vers les Etats-Unis.

c. La tentative d'assurer la paix par la coopérative


Le traité de Versailles crée la société des Nations qui se veut un organe permanent de
discussion, dans le système international poste en 1919, deux principes prennent se place
particulière :
 Le principe du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes : qui est la condamnation du
colonialisme en pratique, largement tempéré par le système des mandats qui place les
anciennes colonies Allemandes et les territoires occidentaux de l'ancien Empire Ottoman
RT sous le contrôle de certains vainqueurs

 Le principe de règlement pacifique des différents ( le pacte BRIAND KELLOG) de 1928


interdit la société des Nations est d'abord porteuse d'un espoir de paix que renforce
l'entrée de l'Allemagne et la Russie ; mais son action est entravée par l'absence des USA,

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déjà la première puissance économique puis par la sortie de l'Allemagne, son échec est
patent dès l'affaire de l'Éthiopie en 1935 et la guerre d'Espagne en 1936.

2. Deux super puissances : 1945-1989


a. Etat du monde en 1945
Au lendemain de la 2nde GM, la perte est profondément partagé, Europe entière a souffert
de la guerre, l'Italie est profondément touchée du fait notamment vde la guerre longue et
difficile sur son rôle (en particulier les destructions Américains). La France est très atteinte
par 4 années d'occupation et une compagne de France qui a donné lieu à d'importantes
destructions.

L'Angleterre a souffert sur son sol de 5années de bombardement. Quant à l'Union Soviétique
; son sort est pas meilleur mais sa force militaire est indéniable. L’Europe centrale et
l’Europe orientale s'apprêtent à connaître l'occupation russe pendant 45 ans. Les Américains
sont plus forts que jamais, ils se sont vraiment engagés dans la guerre : 30% du PIB ont été
consacrés aux dépenses militaires même si sur le sol n'a pas été touché.

b. Les 2 blocs
Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, il apparaît assez rapidement que l'Europe est
séparée en 2 dès 1946, Churchill prend le discours de Fulton dans lequel il parle de "Rideau
de fer". La séparation apparaît comme consommée lors du coup d'État communiste de
Prague en février 1948. La conséquence est la prise de conscience de l'ouest de la nécessité
d'assurer sa sécurité.

Le 4 mars 1947, un traité Franco-britannique de défense commune est signé le 17 mars


1948, il est élargi à la Belgique, au Pays-Bas, et au Luxembourg, là est la base de ce qui
donnera naissance à l'UE Occidentale, suit de peu le pacte Atlantique ( duquel est issu
l'organisation du traité de l'Atlantique Nord créée par le traité de 1949 qui prévoit une
obligation d'engagement militaire en cas d'agression d'un Etat, ce dont les français ne
veulent pas pour Allemagne)

C'est aussi l'époque du plan Marshall proposé le 5 juin 1947 l'aide américaine suppose la
constitution d'un mécanisme de coopération pour la repartir. C'est la constitution de
l'organisation européenne de coopération économique (OECE) créée par le traité de Paris du
16 avril 1948 et qui réunit 17 États ainsi que les commandements militaires des zones
occidentales d'Allemagne.

A l'Est, il parait nécessaire de s'organiser, c'est d'abord le cas économiquement : On réplique


au Plan Marshall, l'Union Soviétique conclut avec les démocraties populaires un traité
instituant un conseil d'assistance économique mutuelle signé le 25 janvier 1949 la
coopération est initialement limitée au secteur de commerce. Elle s'exprime des accords
bilatéraux plus tard elle s'élargit à la coordination de planification économique.

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Dans certains secteurs, cela permettait d'aboutir à cette division internationale du travail
(notamment dans le secteur des industries mécaniques). L'organisation regroupe en janvier
1949, l'Union Soviétique, la Bulgarie, la Roumanie, la Pologne et la Tchécoslovaquie.

En 1950, la République démocratique Allemand RDA devient membre, l'Albanie devient


membre de février 1949 à 1961(elle s'est alors sortie de FACTO). La Yougoslavie initialement
observateur est devenue État associé 1964. En sont également membre (forme étatique) :
Cuba 1972, Vietnam 1978, Mongolie extérieur 1962 et il faut aussi s'organiser militairement
" la collaboration militaire" entre Union Soviétique et ses Etats satellites reposent d'abord
sut les traités bilatéraux puis elle se fait fans le cadre du Pacte de Varsovie signé à la suite de
ce conférence tenue du 11 à 14 mai 1955. Le pacte est dénommé "Traité d'amitié et
d'assistance mutuel."

Il crée un commandement unifié et comité consultatif politique où chaque État est


représenté par un membre du gouvernement et qui se réunit 2 fois par ans. Les forces
armées de la RDA ne sont officiellement intégrées au pacte qu'en janvier 1956. L’Union
Soviétique, l'Albanie, la Bulgarie, la Roumanie, la RDA, la Hongrie, la Pologne, la
Tchécoslovaquie ; l'Albanie la quitte en septembre 1968, la Chine est représentée en tant
qu'observateur en janvier 1962.

Les forces du pacte de Varsovie en particulier armée rouge interviennent à plusieurs reprises
pour établir le socialisme menacé notamment en 1966 à Budapest et en 1968 à Prague
qu'on appelle : " la doctrine de la souveraineté limitée."

c. La décolonisation et les non-alignés


Plusieurs États issus de la décolonisation choisissent officiellement cette position médiane
entre l'Est et l'ouest. On a parlé des non-alignés au sein des Nations-Unis où ils forment un
groupe d'État: Groupe des 77 par ailleurs sans jamais rompre avec les USA, la France du
Général De Gaulle quitte le commandement militaire intégré de l'organisation du traité de
l'Atlantique Nord (OTAN) et porte une voix indépendante pas trop éloignée de celle des non-
alignés de Gaulle peut ainsi être opposé à la guerre du Vietnam.

III- LES RI DEPUIS LA CHUTE DU MUR DE BERLIN

 En décembre 1988, le président Gorbatchev annonce la liberté de choix pour les États de
rester ou non membre du pacte de Varsovie. 1989 est l'année de libération : en Pologne
c'est la constitution d'un gouvernement dirigé par la solidarité et en Tchécoslovaquie " la
révolution des velours."

 En novembre a lieu la chute du mur de Berlin et en décembre la Révolution en


Roumanie.

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 En janvier 1991, la Tchécoslovaquie, la Hongrie et la Pologne annoncent leur retrait de
pacte pour la 1er juillet. La Bulgarie se retire en février lorsqu'il apparaît que le pacte n'a
plus sa raison d'être. L'Union Soviétique reconnaît État de fait et le pacte est dissout
officiellement lors d'une réunion à Prague le 1er juillet 1991.

1. Les échecs de l'unilatéralisme américain


a. Les USA: puissance impériale
La dissolution successive du Pacte de Varsovie et de l'Union Soviétique en 1991; l'État de
faiblesse économique de la Russie qui en déroule (compte tenu de la disparition des
anciennes solidarités entre les pays socialistes) ceux-ci font penser que les USA sont la seule
puissance principale en mesure d'intervenir partout, les USA semblent tout puissant.

La première guerre de Golfe en 1991 est typique de cet unilatéralisme américain, les
Américains prétendant agir au nom du droit et de la démocratie ; ils interviennent à la tête
d'une coalition internationale sur mandat des Nations unies afin de mettre un terme à
l'occupation du Koweït par l'Irak. Leurs toutes puissances pouvaient réaliser l'impossible en
obligeant Palestiniens et Israéliens à discuter et à signer un accord Israélo-palestinien de
1993.

Cet unilatéralisme américain fait parler de fin de la formule est de Frencis FUKUYAMA (
professeur à l'Université Fukuyama) en publiant un 1er article sur le sujet: thé end of history
au cours de l'été 1989 dès la revue thé national intérêt, il développe son analyse dans un
livre publié en 1992: "la fin de l'histoire et le dernier homme," dans lequel il défend l'idée
que la progression de l'histoire humaine qu'il appréhende comme n'étant qu'un combat
entre idéologies se finit avec la disparition des grandes idéologies et les consensus autour de
la démocratie libérale qui se forme après la fin de la guerre froide.

b. Les échecs des États-Unis


Une vingtaine d'année après, les échecs de l’unilatéralisme américain sont patents. Même
lorsqu'ils interviennent directement, ils sont incapables d'atteindre les objectifs qu'ils se sont
fixés. L'opération militaire en Somalie en 1992 se termine par le retrait des américains suivi
de 15 années de guerre. Le 11 septembre 2001 montre que les Américains peuvent être
atteints au cœur même de leurs territoires par des moyens inimaginable, ils ne sont pas tout
puissants ou plutôt leur puissances militaire est incapable d'imposer leur volonté, ce qui
rendent manifeste les échecs de la 2e guerre d'Irak en 2003.

2. Un monde multipolaire
a. Multiplicité des acteurs
Il apparaît désormais clairement que les USA ne sont plus la seule grande puissance. Ils ont
perdu partiellement ce qui ont fait leurs forces (pendant peu de temps) : la crédibilité
lorsqu'ils invoquent les droits de l'homme et la démocratie.

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La politique extérieure de Barack Obama puis de Donald Trump malgré leurs réussites
relatives ne suffisent pas à la leurs redonner, la Russie réapparaît sur la scène internationale,
sa puissance militaire est encore grande ainsi que sa sphère d'influence ses intérêts
divergents de ceux des USA au Moyen Orient (mes affaires de Syrie et de Lybie depuis 2011
l'on montrer)

Le poids géographique, géopolitique de la Chine paraît également notable, sa puissance


économique est désormais évidente, sa puissance militaire également, sa diplomatie la
conduit à se trouver potentiellement en opposition avec les Américains. Reste à savoir si l'UE
est une quatrième puissance, forte de 500 millions d'habitants, elle est la première
puissance économique mais sa diplomatie commune reste embryonnaire et l'intégration
militaire limitée

b. Des modalités d'intervention différentes


Les RI sont caractérisées par des traits nouveaux :
 D'abord, les éparpillements et les éloignements des champs territoriaux d'intervention :
les États interviennent loin de leurs territoires nationaux.

 Ensuite, les enjeux internationaux paraissent avoir une immédiateté malgré


l'éloignement territorial : les conflits sont moins territorialement mais immédiats
politiquement, la situation au Moyen Orient est à cet égard révélatrice

 Enfin, se sont multipliés les champs d'intervention non liés au territoire : la lutte contre
le terrorisme.

IV- QUELQUES THÉORIES DE RI DEPUIS LA 1GM


1. LES RÉALISTES
a) traits généraux
La pensée des réalistes se reposent sur un certain nombre d'idées qui leurs sont communes.
Pour eux, les RI sont dans un état d'anarchie. Il y a l'État de guerre en permanence faute
d'autorité centrale ayant pour finalité et pour mission d'arrêter la guerre.

Les acteurs principaux des RI sont les groupes de conflits. Depuis que les États Nations
existent, ce sont eux, organisés sur une base territoriale qui sont les principaux groupes de
conflits. Ces acteurs principaux dans les RI sont des acteurs rationnels car l'État s'incarne
dans des chefs d'État qui déterminent leur politique étrangère. Les organisations
interétatiques et les entités non-étatiques ne sont pas des acteurs autonomes. La politique
extérieure d'un État vise à satisfaire l'intérêt national et lui seul, c'est la recherche de cet
intérêt national qui fonde et justifie ce politique.

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Lorsque l'intérêt national ne peut pas être atteint par des moyens pacifiques, le recours à la
guerre est un moyen légitime. Ce type d'analyse n'exclut pas que l'on juge la politique d'un
État sur la base des règles éthiques applicables au comportement individuel.

L'existence et l'effectivité du droit international et des institutions de coopération sont en


fonction de leurs conformités aux intérêts des États les plus puissants. L’équilibre des
puissances est le seul mode de régularisation susceptible d'assurer une stabilité
internationale. Stabilité internationale ne veut pas dire paix mais ordre précaire.

b) Hans Joachim Morgenthau


Il est né en Allemagne et a été formé à Berlin- Francfort- Munich. Il a émigré aux USA en
1937 et est devenu professeur à l'Université de chicat. Il est l'auteur de "Politics among
nations" et "The struggle force power ans peace." (1948).

Le préposé anthropologique de Morgenthau est que "l'homme est par nature égoïste" et
qu'il est guidé dans son comportement par une volonté infinie de puissance qui n'est
susceptible d'être satisfaite entièrement que lorsque : " Toutes les hommes seraient devenus
objet de sa domination. "

Cet esprit de domination est constitutif de toutes les sociétés humaines en particulier de
toutes relations sociales et donc de la vie politique tant interne qu'externe.

La politique internationale comme toutes politiques est une lutte pour la puissance, la
conséquence est que l'État ne connaît en fait de politique étrangère que dans un seul
objectif : l'intérêt nationale dont Morgenthau écrit que:" le seul impératif catégorique, le
seul critère de raisonnement, le seul principe d'action. "

 Comment se régulent alors les RI?


 Comment éviter la conflagration internationale ? Générale?

Toit repose sur l'idée d'équilibre des puissances. Pour Morgenthau, tous les États
poursuivent des politiques étrangères rationnelles définies par des hommes d'État pensant
et agissant en terme d'intérêt comme 2 puissances ; or la puissance des uns tend à
s'équilibrer de la puissance des autres : " l'aspiration à la puissance de la part de plusieurs
Nations, chaque Nation essayant soit de maintenir, soit de renverser les Statuts qui conduit
par la nécessité. "

Cet équilibre, s'il n'est pas au sens strict, un État de paix permet au moins de garantir
temporairement l'ordre et la stabilité internationale.

c) Kenneth WALTZ
Les réalistes américains sont nombreux, il n'est pas possible de mentionner que quelques-
uns. Parmi ceux-ci, on compte Kenneth qui se distingue de Morgenthau en ce qu'il attribue
l'État de guerre permanent non à la nature humaine mais à la structure anarchique du

14
système international ou encore à la souveraineté de l'État comprise comme une notion
absolue : "la guerre existe parce que rien ne l'empêche."

d) Robert GILPIN
Dans "WAR AND CHANGE IN WORLD POLITICS", il intègre la dimension économique de la
théorie de RI, il la prend en compte en tant que telle Comme un élément pouvant expliquer
les changements dans la capacité respective des États. L'approche de GILPIN est très
différente de celle de Morgenthau pour qui l'économie n'était qu'un facteur inutile de point
de vue militaire menant une clé de lecture des RI.
Entre les spécificités de GILPIN car pour lui la stabilité internationale dépend d'un équilibre
unipolaire c'est-à-dire que c'est la présence de la puissance hégémonique qui fonde la
stabilité: pax romana

e) Raymond ARON
Très influencé par CLAUSEWITZ, Raymond Aron est avant tout un sociologue des RI bien qu'il
soit un réaliste, il se distingue des Américains en ce qu'il refuse de voir le concept d'intérêt
national comme le concept unique sur lequel une théorie des RI seraient fondées.
Sa première préoccupation est de définir les RI afin de pouvoir les abordées :"J'ai cherché ce
qui constituait la spécificité des RI et j'ai pu trouver ce trait spécifique dans la légitimité et là
l'égalité de recours à la force armée de la part des acteurs. Dans la civilisation supérieure,
ces relations sont les seules par mis toutes les relations sociales qui admettent la violence
comme normale."

f) Max WEBBER
Il définissait l'État par le monopole de la violence physique légitime. Disons que la société
internationale est caractérisée par l'absence d'une instance qui détient le monopole de la
violence physique légitime.

Raymond Aron donne quelques clés de lecture de la sociologie des RI: «La caractéristique
première d'un système international est la configuration du rapport des forces. »
Aron oppose la configuration multipolaire au sein de laquelle l'équilibre est fonction de la
rivalité entre plusieurs unités, à la configuration bipolaire où l'équilibre n'est possible
qu'entre 2 camps constitués autour de 2 puissances prédominantes, autour desquels les
puissances moindres sont obligées de se plier.

Aron est particulièrement intéressant lorsqu'il affirme (ce que les réalistes Américains ne
peuvent pas bien comprendre) que: «la conduite extérieure des États n'est pas commandée
par le seul rapport des forces. »

Pour Aron, "idée et sentiment influent sur les décisions des acteurs." Il n'est pas possible de
faire abstraction du régime intérieur des aspirations propres aux différentes classes, de

15
l'idéale politique de la cité. Les valeurs portées par une société peuvent et doivent être
prises en compte pour expliquer la politique étrangère d'un État.

2. les libéraux
a) contextes et influences
Les doctrines minérales apparaissent et acquièrent une réelle influence après la première
guerre mondiale, elles sont indissociables du programme du président Woodrow Wilson
dans le discours du programme au 14 points de 8 janvier 1918 les doctrines libérales sont
dominantes dans l'antre de guerres. Par mis les auteurs libéraux, on peut citer:
 Alfred ZIMMERN qui est l'auteur en 1936 de l'ouvrage : "THE LEAGUE OF NATIONS AND
THE RULE OF LAW". L'approche d'Alfred est résolument pacifiste et défend l'idée de
Roule of Law (État de droit), non seulement dans les États mais aussi dans les rapports
entre États, après d'échec de la SDN, la deuxième guerre mondiale et le déclenchement
de la guerre froide où les doctrines libérales sont difficiles à défendre. C'est contre elles
que Morgenthau réagit lorsqu'il insiste sur le concept de puissance néanmoins quelques
auteurs continuent de se situer dans cette lignée notamment;

 Henley BULL dans ANARGICAL SOCIETY en 1977.

b) Prédominance
Les libéraux pensent que la guerre n'est pas dans la nature de l'homme, elle est seulement la
conséquence d'un programme politique:" elle n'est pas davantage un élément de la nature
humaine comme l'est l'adoption de l'impôt sur les revenus" écrit par Gilbert Murray dans
"THE ORDEAL OF THIS GÉNÉRATION."

La coopération entre État est possible et nécessaire car les États ont des intérêts de valeurs
communs. Il faut coopérer et non lutter les uns contre les autres, dans des vues
impérialistes. Alfred Zimmern affirme ainsi l'existence d'un corps politique mondial dont
tous les États sont membres. Hebbey Bull dans thé Anargical société en 1977 considère que
la société internationale est certes une société anarchique n'est que les États sont conscients
de certains intérêts de valeurs communs et sont liés par un ensemble de règles communes
dans leurs relations réciproques et participent au bon fonctionnement des institutions
communes.

3. les approches transnationales

Un certain nombre d'auteur partent de l'idée que les liens transnationaux sont des réalités
qui ne concernent pas seulement les États mais aussi les particuliers, ces liens se renforcent
d'eux-mêmes, notamment du fait du développement des réseaux de communication et il en
découle une intégration.

Dès 1916, Léonard WOOLF écrivait dans "INTERNATIONAL GOUVERNMENT" : "le monde est
si intimement uni et nous sommes si étroitement liés à nos voisins par les câbles dorées,
argentées de la finance et du commerce, sans oublier les câbles téléphoniques et les rais de

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chemins de fer que l'inadéquation de la conception de l'État isolait et rendait évidente et
indépendante." Les internationalistes de cette lignée insistent sur le caractère réducteur
d'une approche exclusivement stato centrée (centré sur l'Etat).

Un auteur particulièrement important est James ROSENAU, on parle parfois pour désigner
son travail de modèle de la turbulence ou de politique post internationale. Son ouvrage
principal est: "TURBULANCE IN WORLD POLITICS" publié en 1989. Selon James Rosenau, les
individus ont déjà une compétence qui les conduit à analyser la politique mondiale, ils
s'émeuvent de problèmes même lointains.

Dans le passé, pouvait être considéré comme passif les individus. En politique internationale,
ce n'est pas le cas. Désormais, l'individu est susceptible de s'engager directement sur la
scène internationale, l'action des individus peut certes n'être pas motivée exclusivement par
le souci d'exporter des valeurs diplomatiques libérales universalistes. Il se peut qu'il essaie
de diffuser des valeurs racistes xénophobes intolérantes. Mais quelques soient les valeurs
qui les font bougées, l'impact de l'opinion des individus et l'intrusion pour être négligés.

L'une des conséquences de cette place des individus est qu'apparaissent de nouvelles
formes d'autorités. Autrefois, l'individu s'identifiait spontanément à l'État qui dans un
territoire jouissait de l'exclusivité de l'allégeance des citoyens. Désormais, se multiplie les
solidarités sup-, trans-, ou extraterritoriales. Les individus sont de plus en plus caractérisés
par la multi appartenance; parallèlement à leurs appartenances comme citoyens à l'État-
Nation, ils sont membres de toutes sortes de réseaux:

 Professionnels
 ONG
 Membres de communauté minoritaires
 Mouvements professionnels
 Diaspora

Selon le domaine, les enjeux, des individus s'identifient de moins en moins


automatiquement et politiquement. Ils se laissent souvent guider par toutes nouvelles
formes de solidarités extra territoriales. On voit ainsi apparaître des sphères d'autorité
nouvelles et des formes de constitutions politiques non-étatiques. L'État n'est donc plus le
seul acteur international.

4. Samuel P. Huntington : les chocs des civilisations


Pour lui, les données de bases de la politique internationale se situent désormais dans les
conflits entre groupe issue de civilisations différentes. Ce critère a remplacé, le critère
idéologique qui prédominait pendant la guerre froide. Par ailleurs, même si les Etats-nations
restent des États majeures, acteurs majeurs, ils ne le sont plus lorsqu'ils appartiennent à une
civilisation.

17
a) quelles sont ces civilisations ?
C'est là que l'analyse est la plus contestable pour Samuel H.: "une civilisation est une culture
au sens large." Il n'y a pas de frontière précise ni de début ni de fin précis. Samuel H. donne
une liste :
 Civilisation chinoise
 Civilisation japonaise
 Civilisation hindou
 Civilisation musulmane
 Civilisation occidentale
 Civilisation africaine
 Civilisation orthodoxe
 Civilisation d'Amérique latine

Pour mesurer les limites de cette typologie, il suffit de s'en tenir à un exemple, celui de la
distinction entre la civilisation occidentale et orthodoxe. Selon Samuel H., il y a une rupture
fondamentale entre orthodoxie et protestantisme-catholicisme, qui trouverait son origine
dans l'approche de la relation entre Église et État. La civilisation occidentale connaîtrait la
séparation temporelle/spirituelle que ne connaîtrait pas la civilisation orthodoxe dont
l'approche serait la même que celle des musulmans.

Cette analyse est pour le moins étonnante, dans la mesure où dans le protestantisme,
luthérien, anglicans, il n'y a pas vraiment de séparation. Par tradition, l'église est dans l'État
et lui est soumise. En revanche, dans l'orthodoxie, on suit le modèle de relation entre église
et Etat, celui dont la symphonie n'aboutit pas à une telle soumission. Les affirmations de
Samuel H. sont argumentées par une bibliographie exclusivement américaine qui ne fait
référence qu'à très peu de travaux scientifique : elles mentionnent surtout des articles de
presses.

b) Le rapport des forces entre les civilisations

Le rapport évolue, Samuel H. est un declinologue, l'Occident est fort; son déclin est
consommé ; ce sera pire encore, il va perdre son influence économique, militaire et
démographique. Alors qu'au contraire le poids de l'islam devient de plus en plus grand et sa
démographie déstabilisera les États occidentaux.

c) Apparition d'un nouvel ordre mondial


Selon Samuel H., un nouvel ordre mondial organisé sur la base des civilisations est en train
d'apparaître, les sociétés qui partagent les affinités culturelles sont les seules à coopérer
sérieusement. Et surtout au sein des civilisations, les pays se regroupent autour des États
phares.

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Pour l'Occident, les États-Unis et l'axe Franco-allemand s'agissant d'un regroupement
civilisationnel, ils ne peuvent être solides que s'ils ne comprennent pas de membres
extérieurs. Samuel H. affirme que grâce à son analyse, on peut déterminer les frontières de
l'UE: elle ne peut dépasser la frontière entre orthodoxie et catholicisme et protestantisme,
pour lui, l’appartenance de la Grèce à l'UE pose problème. D'ailleurs, écrit-il encore dans une
Édition daté de 2000:"jamais la Roumanie et la Bulgarie ne seront de l'UE." La prédiction
s'est révélée fausse.

d) La multiplication des conflits entre civilisations

Les conflits entre civilisation se multiplient notamment parce qu'elle entre ainsi en conflit
avec d'autres civilisations. Dans les zones frontalières, il y a une résurgence de conflit
susceptible de dégénérer par le soutien des États plus importants.

C'est notamment le cas des conflits des non-musulmans et musulmans. L'intérêt des États
dominant est d'agir, non pas pour accentuer la violence mais pour tenter d'arrêter ces
guerres.

e) Amorce de solutions

Pour Samuel H., il existe une amorce de solution les occidentaux doivent comprendre que
leur civilisation n'est pas universelle : "on évitera une guerre globale si les dirigeants
admettent que le monde est multi civilisationnel et s'ils s'efforcent de coopérer en vue de
maintenir cet état de fait."

Samuel n'aspire pas à la coopération, il tente même de l'éviter et pense que cela est possible
: "si l'on essaie de maintenir l'équilibre." Il s'agirait en sorte d'un équilibre multipolaire après
l'équilibre bipolaire dans la guerre froide.

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PARTIE I: LES ACTEURS ORIGINAIRES DES RELATIONS
INTERNATIONALES

TITRE 1: L'ETAT

CHAPITRE 1: LES ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DE L'ETAT


Il est difficile de trouver de l'État une autre définition conventionnelle et circulaire. On
appellera État ce qui présente les caractères d'un État pour reprendre la formule de certains
professeurs éminents des RI: "La seule définition de l'État est circulaire et consiste dans
l'énoncé suivante : un État est une collectivité à laquelle s'applique le régime légal propre aux
États."

Quoiqu'il en soit de la définition de l'État, celui-ci constitue encore le principal acteur des RI
et obtient une place dans la Communauté sociale. En 2 temps, par sa constitution en tant
qu'État qui résulte de ce que l'on appelle: "Les éléments constitutifs de l'État" par sa
reconnaissance par les membres de la communauté internationale qui le constate et par
l'opposabilité à celui de son statut d'État.

Pour qu'il y est un État, il faut: un territoire sur lequel vit une population, population et
territoire soumis à l'autorité d'un gouvernement qui exerce une compétence exclusive et
effective. Ces 3 éléments constitutifs sont les conditions d'émergence de l'État et rien de
plus. Ils ne sont pas les parties constituantes mais seulement les conditions nécessaires et
suffisantes à la constitution d'un État.

 Conditions nécessaires : parce que sans la présence de ces éléments constitutifs, il n'y a
pas d'État.

 Conditions suffisantes : parce qu'il suffit que ces éléments sont présents pour qu'il y est
un État.

Certains auteurs donnent d'autres définition de l'État, différentes de la définition classique,


ils cherchent l'originalité sans que cela change quoique ce soit au fond. L'exemple de
définition donnée par Paul Isoard est révélateur : " La réunion de 3 éléments essentiels est
indispensable et pour assurer la naissance d'un État : un élément charnel, la population un
élément matériel; le territoire un élément juridique : la souveraineté. Pour qu'il existe, il est
nécessaire que le comportement de la population sur un territoire soit déterminé, ordonné

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par une puissance indiscutée dont le rôle essentiel est d'édicter des normes sociales de
conduite. La souveraineté est donc l'expression juridique de cette puissance. "

Paul qui évite de s'en tenir aux 3 éléments y revient tout de même en mentionnant:
territoire, population, puissance publique dotée de souveraineté.

On s'en tiendra donc à la définition classique qui peut se targuer d'être la plus commune et
d'être rappelée par l'avis du 29 mai 1991 de la Commission d'arbitrage de la conférence
européenne pour la paix en Yougoslavie : " État est communément défini comme une
collectivité qui se compose de territoire et d'une population soumis à un pouvoir politique
organisé. "

SECTION 1: UNE POPULATION


La population est la communauté humaine qui est liée vau territoire de l'État et qui est
soumise aux droits de cet État et à son autorité. Déterminer la composition de la population
se fait en fonction de 2 critères :
- domicile
- nationalité

Les 2 critères se complètent et se conjuguent. Les habitants du territoire font tous parties de
la population de l'État : ce sont tous ceux qui sont soumis à son autorité, à ses lois. Le fait
d'être domicilié sur le territoire suffit pour créer ce lien, lien comporte des droits et des
obligations des nationaux de l'État qui font tous parties de la population même s'ils ne sont
pas domiciliés sur son territoire.

Que faut-il entendre par nationaux ?


Une définition de la nationalité a été donnée en 1955 par l'arrêt de la Cour International de
Justice dans l'affaire NOTTEBOHM:" la nationalité est un lien juridique ayant sa base sur un
fait social de rattachement, une solidarité effective d'existence, d'intérêt, de sentiment
jointes à une réciprocité de droit et de devoir. Elle est peut-on dire l'expression juridique du
fait que l'individu auquel elle est conférée soit directement par la loi soit par un acte de
notoriété est en fait plus étroitement rattaché à la population de l'État qui le lui confère qu'à
celle de toutes autres États. "

I. LES NATIONAUX
1. la nationalité
L’État dispose d'une compétence discrétionnaire et exclusive pour fixer la législation relative
à l'attribution de la nationalité. La Cour permanente de Justice Internationale l'avait déjà
rendu dans l'avis consultatif, rendu sur l'affaire du décret de Nationalité en Tunisie et au
Maroc qui opposent la France et le Royaume-Uni : " Dans l'Etat actuel du droit international,
des questions de nationalité sont en principe comprise dans le domaine réservé de l'État. "

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2. L'acquisition de la nationalité
C’est en principe au moment de la naissance que se situe l'acquisition de la Nationalité, il y'a
alors 2 modes principaux qui se complètent et se cumulent :
a. jus sanguinis: c'est le fait d'être issu de nationaux d'un État
b. Jus solis: c'est le lieu de naissance

L'autre mode d'acquisition de la nationalité est la naturalisation qui est prévue par le droit
interne de l'État. Sauf dans le cas d'apatride (c'est-à-dire absence de toutes nationalités, la
naturalisation consiste à remplacer une nationalité par une autre). On a pu dire qu'elle
comporte pour un individu une rupture d'un lien d'allégeance et un établissement d'un autre
lien d'allégeance. Du point de vue international, l'État est entièrement libre d'accorder ou
non la naturalisation à telle ou telle personne.

3. Le contenu de lien de nationalité


La nationalité relève du droit interne. Le droit et obligation découlant de la nationalité
dépendent du droit national. C'est le droit national de l'État qui va les fixer et les préciser :
"La nationalité sert avant tout à déterminer que celui à qui elle est conférée jouit des droits et
obligations que la législation de cet État accorde à ses nationaux." (Arrêt Nottebohm CIJ du
06 novembre 1955)

L'État est seul compétent pour fixer l'étendue des droits et obligations qui découlent du lien
de nationalité, il s'agit en général des droits à caractère politique (vote et éligibilité, de
l'accès à la fonction publique, du libre accès aux territoires et de liberté de circulation ainsi
que des obligations militaires....)

En revanche, s'agissant de l'impôt qui constitue une prérogative régalienne par excellence ,
le développement contemporain des conventions fiscales internationales vise à faire en
sorte que l'imposition soit liée au domicile et non à la nationalité.

4. Situation anormale
La nationalité du point de vue de l'individu l'indépendance est la marque d'un lien particulier
avec un État. Et de point de vue de l'État, un élément constitutif sur la base duquel
s'apprécie l'étendu de sa souveraineté, l'État s'exerce sur son national sa souveraine,
laquelle ne peut être qu'exclusive et absolue.

Or, du point de vue logique, on ne peut pas concevoir que plusieurs États exercent sur un
même individu leurs pleines souverainetés, puisque celle-ci est un pouvoir exclusif.

Par ailleurs, on ne peut pas admettre que logiquement qu'une personne soit sans aucune
nationalité : l'individu n'ayant personnalité juridique en droit international se trouverait
complètement désarmé sans aucun État qui puisse exercer à son profit un droit de
protection diplomatique. C'est pourquoi la déclaration universelle des droits de l'homme

22
prévoit en son article 15 que: "Tout individu a droit à une nationalité. " Ce qui signifie d'une
part, qu'un individu ne devrait relever que d'un État et d'un seul. Et d'autre part, qu'il doit
avoir une nationalité. Pourtant 2 situations qui sont des anomalies au regard de ses principes
existent : Les nationalités multiples, l'apatridie.

Il existe des cas de double nationalité ou de nationalité, cette situation peut se présenter en
cas de naturalisation sans renonciation à la nationalité antérieure, ou bien lorsqu'un individu
se trouve être double nationales du fait de l'application à sa naissance des règles de
plusieurs états (parents de plusieurs nationalités, application du jus sanguinis et jus sollis...)

Généralement, cela ne pose aucun problème. Parfois, on pose évidemment au cas


d'obligation militaire concurrence, il existe aussi des problèmes lorsque l'un des États dont
un individu a la nationalité en temps exercé son droit de protection diplomatique contre
l'État.

II. LES ÉTRANGERS


L’État a une compétence de principe sur la population étrangère présente sur son territoire.
L'État est libre de fixer lui-même les règles relatives à l'accueil et au séjour des étrangers et
de déterminer s'il accepte ou refuse tel ou tel individu. L'un des aspects de cette
compétence est le droit d'expulser un étranger de son territoire. L'État est souverain sous
réserve évidemment des conventions internationales qu'il a conclues.

Pour fixer lui-même les statuts des étrangers, il le fait évidemment dans le cadre de son
ordre juridique, lequel prévoit en général des contraintes (notamment le respect des droits
fondamentaux de valeurs constitutionnelles) qui s'imposent aux pouvoirs publics lorsque
ceci adopte la loi applicable.

Dans certains domaines les droits reconnus aux étrangers sont parfois assez différents de
ceux reconnus aux nationaux mais la situation varie d'un État à l'autre. Par exemple : on ne
peut pas dire de manière générale que le droit à caractère politique leur sont refusés : le
droit de vote aux élections locales est ainsi reconnu depuis longtemps dans certains États
(Danemark, Norvège, Pays-Bas)

En revanche, sans généralement être reconnu le droit a exercer une activité professionnelle
(sous réserve des fonctions touchant la souveraineté le droit des prestations sociales, le
droit de circulation sur les territoires, le droit à la protection de la loi)

Bien entendu ces droits ne sont pas accordés qu'à ceux des étrangers qui sont en situation
régulière sur le territoire, c'est-à-dire à ceux que l'État a accepté d'acquérir et qui respecte
les règles qu'il fixe, notamment quant à la durée de leur séjour ceux des étrangers qui sont
en situation irrégulière ne peuvent prétendre à ces droits.

23
SECTION 2: LE TERRITOIRE

I. PAS D'ÉTAT SANS TERRITOIRE


1. Nécessité du territoire
Le territoire est nécessaire à la constitution d'un État. L'idée d'État nomade est une
aberration dans le monde contemporain. Dans l'autre sens, dès lors qu'il perd son territoire
même si la population demeure, même si l'autorité gouvernementale demeure, l'État
disparaît. Il importe que les États reconnaissent par la perte de territoire: après l'invasion de
Pologne par les Allemands et les Soviétiques, la Pologne a cessé d'être un État en 1939 et
cela jusqu'en 1945.

2. Lien entre population et territoire


Pour qu'il y est un État, il faut une population vivante sur un territoire sinon définitivement
fixé du moins globalement stable. La population étatique moderne est une population
sédentaire.

Il ne peut pas exister d'État nomade. Le lien entre population et territoire existe aussi
lorsque l'on se place du point de vue de l'individu. C'est souvent un élément qui permet
l'attribution de la nationalité (l'orque celle-ci se repose sur le jus sollis).

La résidence dans le territoire de l'État est également un élément de preuve de l'effectivité


du lien existant entre cet État et l'étranger qu'il entend naturaliser. Lien sans lequel la
naturalisation n'est pas valide. Un État demeure même s'il subit de fluctuation
géographiques importantes et si sa population est déplacée, un État ne perd pas sa qualité
parce que sa population est déplacée dans des frontières retracées (ex: cas de l'Allemagne et
Pologne après 1945).

La diminution du territoire ne fait pas perdre la qualité d'État même si cette diminution est
très notable combien même s'il aurait perdu 2/3 de sa superficie comme ce fut le cas de
Paraguay en 1970, un État demeure un État.

3. Lien entre territoire et gouvernement

Pour qu'il y est un État, il faut un pouvoir stable exerçant une autorité sur un territoire
donné. C'est un peu comme une médaille à 2 faces, d'un côté : la maîtrise d'un territoire
même réduit et nécessaire pour qu'un gouvernement puisse exercer un pouvoir souverain
car sans territoire, il n'est pas possible d'avoir des moyens matériels d'assurer une autorité
effective sur sa population.

D'un autre côté, pour qu'un État puisse revendiquer la possession d'un territoire, il faut qu'il
puisse y exercer une autorité effective. C'est d'ailleurs, l'une des règles d'acquisition de
territoire.

24
II. LES ÉLÉMENTS COMPOSANTS LE TERRITOIRE DE L'ÉTAT
Le territoire de l'État se compose de plusieurs éléments indissociables, à savoir, le territoire
terrestre, maritime et l'espace aérien. Le territoire terrestre présente néanmoins une
spécificité par rapport aux 2 autres, dans la mesure où le territoire maritime et l'espace
aérien ne sont que des accessoires du territoire terrestre. C'est parce qu'il existe un espace
terrestre que l'État a un espace aérien au-dessus de lui. C'est parce qu'il existe un territoire
terrestre qui possède des rivages côtiers qu'il a un espace maritime.

1. Territoire terrestre
a. consistance du territoire terrestre
Le territoire terrestre comprend: le sol et le sous-sol qui sont soumis de façon absolue et
exclusive à la souveraineté de l'État. La revendication de la souveraineté sur le sous-sol a été
particulièrement mise en avant lors de la décolonisation, surtout par les États qui
entendaient nationalisés les ressources naturelles en gazs, pétroles, minerais....
On trouve de nombreux textes internationaux insistant sur ce point, l'Assemblée générale
des Nations-Unis a ainsi proclamé: "La souveraineté permanente des Nations et des peuples
sut leurs richesses naturelles. "(La source vient de la résolution 1803 XVIIe A.G de 1962 de
réaffirmer par la résolution de 1158 XXIe de 1966)

b. Limitation par des frontières


Le territoire est délimité par les frontières qui sont des lignes de séparation présentant en
principe un caractère stable. Elles sont tracées en suivant des limites naturelles (fleuves,
chaînes de montagnes...) ou des limites tout à fait artificiel (la ligne artificielle qui va entre
les 2 extrémités de la colonnade de Berlin qui séparé l'État de la cité de la Vatican de la
république d'Italie)

La tracée des frontières résulte en principe d'accord conclu entre les États intéressés, il peut
s'agir d'accords bilatéraux entre États voisins, ainsi la convention entre l'Algérie et le Niger
signée en 1983 consacre par rapport entre les 2 États une frontière qui date de l'époque
coloniale.

c. Ni frontière naturelle ni définitive


Il n'y a pas de frontière naturelle dans le sens où les limites des États ne sont pas fixés de
manière intangibles par la nature. Le tracé des frontières peut prendre appuie sur les limites
naturelles : fleuves, montagnes...mais le choix est arbitraire, lié évidemment à des raisons
historiques, stratégiques, politiques qui l'explique Pô suis aux caractères définitifs des
frontières, il est annoncé dans la mesure ou même entre États qui n'ont pas de différends
frontaliers, les frontières évoluent régulièrement. Il n'y a pas de principauté de Monaco liée
à la France et n'ayant qu'un territoire de 250h ou encore l'État de la cité de Vatican avec ses
44h sont des États.

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2. Territoire maritime
Le territoire maritime fait partie du territoire de l'État, il est comme un accessoire du
territoire terrestre, il est considéré comme attribué à l'État du seul fait que l'État possède un
territoire, lequel territoire e un rivage maritime. Le territoire maritime de l'État comporte
divers éléments dont le régime est différent:
 Les eaux territoriales
 La zone contiguë
 Le plateau territorial

a. Les règles juridiques et revendications des États


Le régime juridique de la mer était fixé par voie coutumière, il a subit une évolution radicale
depuis la 2nd guerre mondiale, les États ayant revendiqués leurs souverainetés sur un
espace bien plus grand que la bande côtière de 3 milles marins (1 mille marin=1852km) qui
leurs étaient traditionnellement et que l'on appelait "eaux territoriales" concrètement les
États (en particulier les USA voulaient pouvoir exploiter les ressources se trouvant dans les
espaces en particulier les gars et pétroles)
Le cumul de ces revendications a abouti à 2 conventions internationales:

 La première adoptée à la conférence réunie à l'initiative du S.G des Nations-Unies et


l'A.G a été signée à Genève en 1958; cette convention ne réglait pas certaines des
revendications les plus puissantes des États.

 Dès 1967, la réunion d'une nouvelle conférence des USA sur le droit de la mer a été
décidée. Elle a commencé ses travaux en 1973 et les a achevées en 1982 avec la
signature de la convention de Montego bay qui est entré en vigueur en 1994.

b. Les eaux territoriales


Eaux territoriales et mers territoriales sont synonymes. Il s'agit de la zone de 12 milles
marins adjacentes au territoire terrestre. Traditionnellement, il s'agissait seulement de 3
milles marins (sauf pour les États scandinaves qui revendiquaient 4 milles marins). Certains
États ont unilatéralement fixé cette distance à 12 milles marins ce que la convention de
Montego bay a confirmé.
Les eaux territoriales sont par principe à la seule souveraineté des États côtiers qui ont
néanmoins l'obligation de laisser passer les navires étrangers (le droit de passage inoffensif)

c. La zone contiguë
L'idée sur laquelle reposait la zone contiguë est que la portion de mer contiguë à la mer
territoriale, l'État pouvait assurer certaines prérogatives Étatiques, notamment des pouvoirs
de police, il s'agissait de prévoir une sorte de zone intermédiaire entre les eaux et la haute
mer sur laquelle aucune souveraineté Étatique ne s'exerce plus.

La convention de 1958 prévoyait que la zone contiguë ne pouvait s'étendre au-delà de 12


milles marins à partir de la ligne de base, mais dans la mesure où les eaux territoriales a été

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étendue à 12 milles marins. La convention de Montego bay a élargi la zone contiguë à 24
milles marins et fixé, de manière plus précise, l'étendue de la compétence de l'État.

L'art 33, paragraphe 1 de la convention de Montego bay stipule que: "L'État a compétence
pour procéder au contrôle nécessaire en vue de:

 Prévenir des infractions à ses lois et règlements douaniers, fiscaux, sanitaires ou


d'immigrations sur son territoire ou dans sa mer territoriale

 Réprimer les infractions à ses mêmes lois et règlements commis sur son territoire ou
dans sa mer territoriale."

d. La zone économique exclusive (ZEE)


C'est une zone qui s'étend sur 200 milles marins à partir de la ligne de base et sur laquelle
sans exercer au sens strict des prérogatives souveraines. L'État concerné peut revendiquer
l'exploitation des ressources sous-marines il s'agit en pratique surtout de zone de pêche.
L'exploitation des ressources minérales relève du régime du plateau continental. Dans la
ZEE, tout États ont la liberté de navigation, de survol et la liberté de poser des câbles et des
pipelines sous-marins. Ce qui relève exclusivement de l'État côtier ses exploitations de
ressources.

e. Le plateau continental
Il est d'abord une notion géographique. I' s'agit d'une sorte de plateforme qui borde les
continents et qui s'inclinent légèrement jusqu'à atteindre une profondeur d'environ 200m
au-delà, la profondeur devient rapidement plus importante comme notion juridique c'est
une création récente.

La convention de Montego bay consacre 2 modes de détermination du plateau continental :


"Les États peuvent revendiquer à un droit à un plateau continental de 200 milles à partir de
la ligne de base quel que soit la réalité géographique et dans ce cas le plateau continental
correspond à la ZEE" ; lorsqu'il existe un plateau continental au sens géographique, les États
peuvent le revendiquer au-delà de la zone de 200 milles à la limite de 350 milles, dans cette
seconde hypothèse l'espace qui est au-delà de 200 milles n'est plus considéré comme
relevant de la ZEE. Sur le plateau continental, l'État a des droits exclusifs, cela lui permet
d'exploiter des ressources minérales des fonds marins.
Finalement, la création du plateau continental comme notion juridique aboutit à la
dissociation entre le régime sur jacent (relevant de la zone économique exclusive) et le
régime du fond des mers (relevant du plateau continental)

f. La haute mer
Au-delà, c'est la haute mer, qui ne dépend d'aucun État dont la liberté est consacrée par la
convention de Montego bay et la coutume. En haute mer, tous les États ont la liberté de

27
navigation, la liberté de survole, de pêcher, de poser des câbles et des pipelines sou marins,
de construire des îles artificiels et la liberté de recherche scientifique.

3. L'espace aérien
On parle de territoire aérien pour designer l'espace qui est sur jacent au territoire sur
lesquelles l'État exerce sa souveraineté (c'est-à-dire l'espace terrestre de l'État et la mer
territoriale).
On assimile le territoire aérien au territoire terrestre et l'on considère qu'il est soumis à la
souveraineté absolue de l'État. Le survol du territoire de l'État fait l'objet de contrôle
rigoureux des États qui sont libres de l'autoriser de l'interdire ou de le réglementer (sous
réserve des conventions en vigueur). Les espaces aériens qui sont au-delà de la mer
territoriale notamment la ZEE, la zone contiguë et le plateau continental à la souveraineté
des États.

L'Espace extra-atmosphérique fait l'objet de la convention 19 décembre 1967, conclue à


l'initiative de l'USA et Russie. Ce texte prévoit que l'espace extra-atmosphérique n'est pas
susceptible d'appropriation.

SECTION 3: UN GOUVERNEMENT
Un gouvernement exerçant une autorité effective et exclusive. Le dernier des éléments
constitutifs de l'État est l'existence d'un gouvernement exerçant une juridiction effective et
exclusive sur la population et le territoire.

Par "juridiction", on entend ici pouvoir politique, c'est l'un des 3 sens possible du mot. En
effet, il est parfois entendu dans le sens de compétence ; il peut aussi désigné l'organe
juridictionnel chargé de trancher un litige.

Le mot " gouvernement " a aussi plusieurs sens, il peut s'agir de l'organe composé par le
ministre exerçant le pouvoir exécutif de l'État. Dans les rapports internationaux, le mot est
en général, comme c'est le cas ici, entendu dans le sens du pouvoir public et il désigne alors
l'organisation politique et administrative qui assure la gestion de l'État et qui diffère d'un
État à l'autre.

I. UNE AUTORITÉ EXCLUSIVE


1. Le principe

Dire que le gouvernement doit exercer une autorité exclusive revient à dire que le territoire
est la population ne doivent être soumis à aucune autre autorité politique que celle du
gouvernement. Il ne doit y avoir d'incertitude ni d'autorité concurrente. Cela rend parfois
difficile l'appréciation de l'existence ou non de l'État au moment de sa création notamment
en cas de sécession d'une partie du territoire. Dans ce cas, il est fréquent que 2 autorités
prétendent à l'exercice d'un pouvoir sur le même territoire.

28
2. Quelques situations délicates
a) les États fédéraux
On parle d'États fédérales pour désigner un État composé d'une autoy exerçant un pouvoir
sur l'ensemble du territoire mais aussi de structure interne à celui-ci qui exerce un pouvoir
seulement sur une partie du territoire. Les états fédérés n'exercent d'autorité que dans cette
partie du territoire et doivent respecter les décisions prises aux niveaux fédéraux.

Ce système se distingue de celui de l'État unitaire décentralisé. La compétence des États


fédérés est très large parfois même c'est une compétence de principe. En outre, les Etats
fédérés exercent un pouvoir législatif et même constitutionnel et ont ainsi leurs propres
ordres juridiques distincts de l'ordre juridique fédéral mais soumis à ce dernier.

En revanche, dans les États unitaires (même décentralisé), les collectivités décentralisées
n'exercent qu'un pouvoir administratif et ne créant pas leurs propres ordres juridiques. Il
faut bien garder en tête que même si les États fédérés sont appelés État, ils n'en sont pas au
regard du droit international qui ne connait qu'un seul État : "l'État fédéral". On ne doit pas
confondre fédération et confédération:

Confédération: c'est une association d'État qui reste souverain mais qui agit ensemble dans
un certain nombre de domaine. Ces États prennent leurs décisions ensemble à l'unanimité.
La terminologie retenue par les États importe peu au regard de leur qualification juridique.
Ainsi, la confédération helvétique composée de cantons autonomes, adoptant librement
leurs propres ordres constitutionnelles est-elle une fédération ?

b) L'intégration sous une autorité supranationale


Des Etats décident d’exercer en commun certaines de leurs compétences en transférant
celles-ci à une autorité supranationales (c’est-à-dire une autorité indépendante de l’Etat
c’est la situation de l’union européenne), dans ce cas les Etats restent souverains car ils sont
toujours maitres de déterminer quelles compétences ils vont transférer. Ils ne se placent pas
sous une autorité souveraine qui déciderait elle-même quelle compétence elle exerce.

II. UNE AUTORITÉ EFFECTIVE


Pour que l'on puisse considérer qu'un gouvernement présente les qualités suffisantes pour
faire de lui un gouvernement d'un État souverain, son autorité doit être effective. Il faut que
ce gouvernement assure réellement l'ordre public sur son territoire et y assume les fonctions
gouvernementales.

L'effectivité est un critère important; il arrive que l'on puisse douter de l'effectivité de
l'autorité gouvernementale. C'est le cas lorsqu'un gouvernement est soutenu par une
occupation militaire étrangère (ex: en Syrie par l'armée de l'URSS), comme c'est le cas aussi
en Irak depuis 2003. On peut en effet se demander si le gouvernement irakien assure l'ordre
et assume les fonctions étatiques.

29
Depuis une vingtaine d'années, a émergée idée que certains États, tout en présentant
juridiquement les critères de l'État et en étant reconnu comme tel par la communauté
internationale n'était RN réalité pas capable d'assurer les fonctions de l'État. Pour designer
ces États incapables d'assurer les fonctions régaliennes (sécurité intérieur, défense, justice,
finance) et toutes autres rôles dont le contrôle des activités économiques et des ressources
financières. Robert JACKSON parle de "quasi-état".

On a aussi parlé "d'État effondré", Bertrand BADIE a eu recours aux concepts d'État importé
pour désigner une structure formellement calcer sue le modèle des anciennes puissances
coloniales mais incapables de dépasser la corruption, le népotisme...

On a aussi parlé d'État failli pour désigner l'État qui ne peut plus assurer la sécurité et qui n'a
plus aucun control sur ses territoires et ses frontières. Depuis 2005, dans le cadre de l'OCDE
(organisation de coopération et de développement économique) et de la banque mondiale,
on emploie assez usuellement la notion d'État fragile pour désigner un État dans lequel les
institutions publiques sont trop faibles pour assurer leurs fonctions de régulation sociale :
elles sont incapables d'assurer l'État de droit et de permettre l'émergence d'un cadre fagot
au développement économique.

La notion est néanmoins contestée dans le cadre des institutions de développement, il


s'agissait de prendre en compte une situation étrange. En effet, les aides Publiques étaient
prioritairement attribuées à des États pouvant justifier des critères de
permettant de parler de bonne gouvernance. Or, cela aboutissait à ce que les États et
population les plus pauvres qui avaient besoin d'aides furent exclus de l'aides. Fautes
d'appareils étatiques capables d'assurer les choix politiques et économiques répondant aux
critères de bonnes gouvernances. En prenant compte de l'existence et la spécificité des États
fragiles, des institutions de développement entendent établir des politiques d'aides ciblés.

Chapitre 2: L'ETAT DANS LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE


Section 1: LA RECONNAISSANCE DE l'ETAT
C'est un acte par lequel un Etat constate un fait et le reconnait comme lui étant opposable.
Un État peut ainsi reconnaître toutes modifications de la situation internationale. Il s'agit de
prendre acte d'une situation de droit ou de fait, ce qui modifie ses rapports avec le
bénéficiaire de la reconnaissance. Il s'agit totalement d'un acte discrétionnaire qui n'est
inspiré que par les considérations d'opportunités.

Lorsqu'il s'agit de la reconnaissance d'un État, l'État qui y procède constate l'existence d'un
autre État en prenant acte. La reconnaissance n'est pas constitutive de l'État mais elle
produit d'importantes conséquences. Il faut bien distinguer la reconnaissance de la pratique
de la déclaration de l'indépendance qui la précède en général. La déclaration

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d'indépendance est un acte par lequel les dirigeants d'une entité déclarent qu'elle constitue
un État souverain.

Qu'est-ce qu'on entend par reconnaissance d'État ? Stricto-sensus


Il s'agit de la reconnaissance par un État du fait qu'un autre État présente tous les caractères
d'un État. Cela se produit lorsqu'il y a eu un changement complète de statut d'un territoire
ou d'une population, notamment lorsqu'un État accède à l'indépendance après la
décolonisation ou après la dissolution d'un État composé.
Ex: l'ex-Yougoslavie, l'ancienne Tchécoslovaquie ou bien encore après scission
Ex: le Monténégro par rapport à la Serbie en 2006

Qu'est-ce qu'on entend par reconnaissance de gouvernement ?


Elle se produit parfois lorsqu'il y a eu un changement de régime politique ou de l'autorité au
pouvoir, procéder à la reconnaissance de gouvernement ne signifie pas que l'État qui
reconnait procède à un control de la légitimité du gouvernement reconnu. Un tel control
serait une ingérence dans les affaires internes d'un État, attentatoire du principe de non-
ingérence, elle est parfois utilisée précocement.

Le gouvernement italien et allemand a reconnu dès 1966, le gouvernement du Général


Franco afin de faire pression et surtout afin de pouvoir l'aider militairement et
économiquement. Quelques fois la reconnaissance de gouvernement peut apparaître
comme tardive.

Ainsi les Américains n'ont-ils reconnu le gouvernement provisoire de la république française


qu'en décembre 1944 et cela alors que dès la fin de l'été 1944, le territoire était libéré et que
le gouvernement du Général de Gaulle ait exercé déjà une autorité effective sur le territoire.

Qu'en-t-il des insurgés et des belligérants ?


La reconnaissance des insurgés et des belligérants est la reconnaissance d'une situation
d'insurrection ou de guerre, ce qui donne aux insurgés et aux belligérants, le bénéfice de
certaines garanties et de certains droits relevant du droit de la guerre.
Ex: ce qui se passe en Syrie en ce moment

I. LES CARACTÉRISTIQUES DE LA RECONNAISSANCE D'UN ÉTAT


1. un acte unilatéral
a. Acte unilatéral
La reconnaissance d'un État est un acte unilatéral ce qui veut dire qu'elle est un acte
imputable à un sujet de droit international qui est destiné à créer des droits au bénéfice
d'une personne étrangère à son édiction. L'État qui reconnaît crée des droits en profit de
l'État reconnu, on peut considérer que la reconnaissance est forme d'engagement de l'État
qui reconnaît vis-à-vis de l'État reconnu. L'État qui reconnaît s'engage à considérer les actes
de l'État reconnu comme lui étant opposable, il admet également la capacité de l'État

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reconnu à avoir des relations diplomatiques, à exercer la protection diplomatique sur les
ressortissants à signer des traités, à adhérer à une organisation internationale,...

b-Reconnaissance collective
La Reconnaissance est toujours unilatéral, il arrive qu'elle se produit de manière collective,
c'est-à-dire que plusieurs États procèdent ensemble à la Reconnaissance, garantie d'un État,
c'est ce qui s'est passé en 1992 lorsque les membres de la communauté économique
européenne (CEE) ont reconnu conjointement la Croatie, la Bosnie et la Slovénie.

2- Un acte qui n'est soumis à aucune forme particulière


Il n'existe aucune formalité particulière de reconnaissance, la reconnaissance peut-être
express ou tacite.
a. reconnaissance expresse
Lorsqu'elle a lieu par un acte qui mentionne expressément qu'il a pour objet la
reconnaissance d'un État. Il s'agit en général de l'envoie d'une lettre ou d'une déclaration
gouvernementale.

b. Reconnaissance tacite
Lorsqu'elle découle indirectement d'un autre acte dont il est le présupposé nécessaire. Elle
se produit en général par l'établissement de relation diplomatique suppose la
reconnaissance mutuelle, un acte relatif à l'établissement de relation diplomatique implique
une Reconnaissance tacite.

De même, la signature d'un traité de paix ou de coopération implique la Reconnaissance


puisque la conclusion d'un traité ne peut avoir lieu que si les États se reconnaissent, ce fut le
cas des accords de camp David entre Israël et l'Égypte en 1969: par leur signature, les 2 États
se reconnaissent implicitement et cela même si les relations diplomatiques n'ont été établit
que plus tard.

3. Un acte totalement discrétionnaire


La Reconnaissance est acceptée librement c'est-à-dire qu'il n'existe aucune obligation de
Reconnaissance, c'est ainsi qu'un État décide ou non de procéder en fonction de l'intérêt ou
de l'opportunité, ne pas procéder à la Reconnaissance d'un État ne signifie pas
nécessairement qu'on nie sa qualité d'État.

L'USA n'a reconnu la Chine populaire qu'en 1972 et la France ne l'avait fait qu'en 1964. Sans
que cela signifie que les USA ou la France ait eu le moindre doute sur la qualité d'État de la
Chine populaire.

II- LES EFFETS DE LA RECONNAISSANCE

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1- Un caractère déclaratif
La réunion des 3 critères de l'État (population, territoire, gouvernement) était suffisante
pour qu'un État existe ou bien la reconnaissance est-elle nécessaire ?
Cela revient à se demander si la Reconnaissance a un rôle constitutif ou simplement un
caractère déclaratif. C'est le cas de la déclaration de Montevideo du 27 décembre 1933 sur
les droits et le devoir des États qui affirme : "L'existence politique de l'État est indépendante
dès sa Reconnaissance par les autres États."

La Reconnaissance n'est donc pas un élément nécessaire à l'existence d'un État. Le cas de
Taïwan, Formose n'est plus reconnu par la plupart de la communauté internationale car
pour établir des relations diplomatiques avec elle, la Chine populaire exige la rupture des
relations diplomatiques avec Formose. Pourtant, la qualité d'État de
Formose ne fait aucun doute.

a- Opposabilité du statut de l'État et reconnaissance


Elle ne dépend pas de la reconnaissance. En principe, dès lors qu'il y a un État qui peut être
opposé aux autres États par sa qualité d'État. Il en est de même ainsi si on refuse de le
collective

b- Relations internationales sans reconnaissance


Il n'est pas absolument nécessaire qu'un État soit reconnu pour qu'il puisse participer au
relation entre État. C'est le cas d'Israël que plusieurs États parmi ses voisins, (à commencer
par la Syrie) refuse de la reconnaître. Pourtant, Israël et ses voisins ont des rapports et ont
l'occasion de négocier sur des questions importantes.

2- Les effets sur les relations internationales


a- Reconnaissance et relation bilatérale
L'État qui reconnait un autre État accepte de tirer toutes les conséquences de sa
reconnaissance de reconnaître la nationalité de ses ressortissants. Il admet la possibilité
d'établir des relations diplomatiques et de signer des traités. Par la reconnaissance, l'État
admettant la souveraineté de l'autre État, s'interdit toute ingérence dans ses affaires
internes et cela indépendamment de l'existence des relations diplomatiques.

b- Reconnaissance et relation multilatérale


L'admission dans une organisation internationale ne signifie pas reconnaissance par les États
membres de l'organisation, l'admission est une procédure pour le traité constitutif de
l'organisation établissant un lien entre État membres et l'organisation.
La pratique des Nations-Unies va dans ce sens. Ainsi, Israël est-il membre des Nations-Unies
depuis 1949 mais non reconnu par ses voisines.

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SECTION 2: L'ÉGALITÉ SOUVERAINE DE L'ÉTAT
Les RI reposent sur le principe de l'égalité souveraine des Etats. Ces principes nées la
postulat. Il est le fondement des principes de coopération des États entre eux et est
mentionné en ce sens dans des nombreux textes en particulier dans l'article 2 de la charte
des Nations-Unies et l'acte final d'Helsinki d'août 1975.

Le principe de l'égalité souveraine est logique, il est, a-t-on pu écrire : "Une nécessité logique
qui découle de l'existence même de la société internationale interétatique. Dans un milieu
dont les sujets sont des entités souveraines, les rapports sont fondés sur les relations
d'égalité, là où les rapports sont horizontaux et non verticaux où il n'existe pas de pouvoir
supérieur d'État. Il ne peut exister qu'une relation d'égalité." Marcello Kohen.

Ce principe a été critique par R. Aron qui l'a qualifié d'idéologie. Il relèverait seulement d'une
sorte de: morale acceptée par la conscience commune qui supprime peu à peu les faits en
contradiction avec elle.

I- La souveraineté de l'État
1- la souveraineté : notion
a- Définition
La souveraineté est comprise dans les RI comme indépendance d'un État par rapport à tout
autre sujet des RI.

La définition classique est donnée par la sentence rendue par l'arbitre Max Hubert dans
"l'affaire de l'île de Palmas": « la souveraineté dans les relations entre État signifie
indépendance ». L’indépendance au regard d'une portion du globe, c'est le droit d'exercer
sur cette partie du globe à l'exclusion de l’ensemble de tout autre État les fonctions de l'État.
Le développement de l'organisation nationale des États durant les siècles passés et en
corollaire, le développement du droit international, établissent le principe de la compétence
exclusive de l'État sur son propre territoire comme critère.

b- Souveraineté internationale
Elle n'est pas la souveraineté interne, du point de vue interne l'appareil étatique n'est pas
souveraineté. Il est soumis au droit, il n'apparait pas comme souverain étant qu'interne.
En revanche, dans l'État, il y a un pouvoir souverain, à savoir le pouvoir constituant auquel
tous les autres procède mais ce pouvoir ne s'assimile pas à l'État, il s'exerce seulement
comme une fonction dans l'État ; souveraineté interne et internationale présente un
caractère commun : elle exprime l'idée qu'il n'y a aucune autorité au-dessus de l'État.

2- L'application du principe de souveraineté de l'État


a- le refus de toute sorte d'ingérence extérieure

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Les États invoquent leur souveraineté pour refuser toute ingérence extérieure, le principe
est rappelé par plusieurs actes internationales: l'article 2 paragraphe 7 de la charte des
Nations-Unies consacre ainsi la notion de compétence nationale des Etats: «aucune
disposition de la présente charte n'autorise les Nations-Unies à intervenir dans les affaires
qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d'un État."

Le problème est de déterminer en pratique ce qui relève ou non de l'ingérence, lorsque les
Nations-Unies ont voulu débattant de l'affaire algérienne en 1956, la France a considéré qu'il
s'agissait d'ingérence dans ces affaires intérieures. Mais rétrospectivement est-ce vraiment
le cas?

b- La souveraineté et le monopole de pouvoir


On souligne classiquement que la souveraineté implique 3 monopoles :
• Le monopole de législation : qui implique que l'État seul est compétent pour légiférer
sur sa population à l'intérieur de ses frontières
• Le monopole de juridiction
• Le monopole de la contrainte: qui s'exerce sur ces ressortissants dans les limites du
territoire.

Une telle interdépendance ne rend pas compte de la réalité même en Europe. Les sociétés
européennes elles-mêmes admettent de facto des systèmes pluri-législatifs, même si de
juge, on prend soin en général de couvrir les interventions non-étatique du voile de la
souveraineté nationale, qui a formellement accepté ses interventions.

3- Les limitations à l'exercice de la souveraineté


a- le droit international comme limite à la souveraineté
Les États s'efforcent de sauvegarder la souveraineté mais les exemples de limitations sont
nombreux. Ils ont pour point commun de découler du droit international dont il est admis
qu'il peut fonder des limitations de souveraineté : "La souveraineté peut être limité par des
règles du droit des gens, règles qui peuvent s'enracinées non seulement dans des traités
formelles mais encore dans une communis opinion juris sanctionner par le droit coutumier "
(France contre Mexique, son temps arbitral du 19 octobre 1928, Georges Anson).

Par principe, seul le droit international peut limiter la souveraineté. Or, le droit international
n'est pas seulement une limitation de la souveraineté. Il en est aussi l'expression dans la
mesure où il le produit de la volonté de l'État. Du droit international régit les rapports entre
des États indépendants. Les règles de droit liant les États procèdent donc de la volonté de
ceci. A souligné, la cour permanente de justice internationale dans l'affaire de la notice.

b- Les règles coutumières

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Des limitations à la souveraineté peuvent résulté de la coutume, c'est le cas de la règle du
passage inoffensif dans les eaux territoriaux qui appliquent le droit de passage des navires
de guerre par les détroits au temps de paix.

La coutume est issue de la pratique internationale, les États ont contribué à sa souveraineté

'Arrêt rendu par la Cour Permanente de Justice Internationale (CPJI) dans l'affaire de notice
l'a souligné expressément, même la formation de la coutume suppose la manifestation de la
volonté de l'État.

La coutume est en effet pour la CPJI, la manifestation de la volonté: "dans les usages
acceptés généralement comme consacrant des principes de droit"(affaire d'île Autice, France
contre Turquie CPJI du 7 sept 1927). On retrouve donc l'idée selon laquelle l'État a concentré
à ses limitations.

c- L'accord de l'État lié


Les conventions internationales la soumission de l'État à des règles de fond ou à l'éventualité
d'une décision d'une juridiction internationale qui serait objectivement une ingérence mais
par principe le fait qu'un État se lie par une convention internationale ne constitue pas en soi
un abandon de souveraineté. Parce que les États étant considérés sont souverains, ils
peuvent se lier par voie de convention, cette faculté comme une attribution de la
souveraineté.

d- L'appartenance à une organisation


Cela implique nécessairement une limitation de souveraineté, c'est le cas des Nations-Unies
puisque tout Etat s'engagent à respecter la charte et admet l'éventualité d'être tenus à
appliquer une décision du conseil de sécurité.

II- L'ÉGALITÉ DÈS L'ÉTATS


Du fait de leur souveraineté, les États ne sont subordonnés à aucun autre État. Il n'est donc
pas possible que les États soient autrement dans leurs rapports avec les autres qu’égaux,
puisqu'aucun d'entre eux ne peut être subordonné aux autres.
Rappelé par l'article 2 de la charte des Nations-Unies, le principe et l'objet d'une consistance
d'Helsinki d'août 1975.

1- les mêmes droits et obligations entre États


a- les divers aspects de l'égalité souveraine
Le principe d'égalité souveraine des États a ainsi portée très large, les instruments
internationaux donnent divers éléments qui se complètent. La déclaration sur les relations
amicales entre États, adopté par résolution de l'AG des Nations-Unies considère comme des
aspects de l'égalité souveraine des États: égalité juridique.
La jouissance des droits inhérents à la souveraineté pour tous les États, l'obligation de
respecter la personnalité des États tiers, l'inviolabilité de l'intégrité territoriale, le principe de

36
respect de l'indépendance politique, le droit de chaque États de choisir et de développer son
propre système politique, social, économique et culturel (résolution de 1926-25 de 1970)

L'Acte finale de la conférence d'Helsinki de 1975 mentionne les droits suivants comme
impliquer par le principe d'égalité souveraine :

• Le droit de chacun d'eux de définir et de conduire à son gré ses relations avec les
autres États conformément au droit international.

• Le droit d'appartenir ou de ne pas appartenir des organisations internationales.

• Le droit d'être partie ou non à des traités bilatéraux et multilatéraux

• Le droit à la neutralité

Les différents aspects de l'égalité souveraine sont consacrés par la coutume mais les États
ont les mêmes droits et les mêmes devoirs, cela n'impliquent que les États puissent
revendiquer des autres États que ceci les laissent participer à une organisation
internationale ou les forcent à signer une convention. L'égalité est souveraine, elle implique
donc qu'aucun État ne se voit imposer en droit une chose à laquelle il n'a pas consentie.

b- Égalité de droit- inégalité de fait


Dire que les États ont les mêmes droits et les mêmes obligations ne veut pas dire qu'ils sont
tous dans une même situation juridique, les inégalités de force sont une réalité, il s'agit
d'une égalité de droit pas d'une égalité de fait. La question des inégalités de fait a conduit à
s'interroger sur la possibilité des États minuscules de participer pleinement au RI. On a
même envisagé dans les années 1960 de leur créer un statut spécifique au sein des Nations-
Unies.

37
PATRIE II: LES AUTRES ACTEURS DES RI
CHAPITRE 1: LES ACTEURS NON POURVUS DE LA PERSONNALITÉ
INTERNATIONALE
SECTION 1: LES PERSONNES PRIVÉES
La question de la personnalité juridique internationale est discutée, dans le sens de la
reconnaissance des personnes privées comme sujet de droit international. On peut citer la
sentence rendue dans l'affaire TEXACO-CALASIATIC en 1977 qui admet une telle qualité mais
en considérant n'est en considérant que les personnes privées n'ont qu'une capacité limitée:

"Aujourd'hui la notion de capacité juridique ne se confond pas avec elle de l'État, et [...] le
droit international comme des sujets diversifiés. Si les États, sujets originaires de l'ordre
juridique internationale disposent de toutes les capacités offertes par celui-ci, les autres
sujets ne jouissent des capacités juridiques affectées à des fins déterminés [...] à la différence
de l'État, la personne privée n'a qu'une capacité limitée et sa qualité de sujet de droit
international ne lui permet que de faire valoir dans le champ du droit international les droits
qu'elle tient du contrat".

Une telle analyse est largement minoritaire et il n'est pas possible de la considérer comme
fixant l'État du droit international.

I- LA PERSONNE PHYSIQUE
1- principe
Le principe est que l'individu ne relève pas du droit international, il relève seulement du
droit interne, il en est ainsi parce que l'État a la plénitude et l'exclusivité, c'est par LR biais de
l'État dont il est le ressortissant qu'un individu est pris en compte du point de vue
internationale.
Il n'est en principe pas admis à faire valoir un droit directement, le mécanisme de la
protection diplomatique repose sur cette base en permettant à un État de revendiquer un
droit au titre d'un de ses ressortissants lorsque l'État agit en vertu de cette protection
diplomatique, il ne fait qu'exercer son propre droit.

Un des aspects du fait que l'État ne fait qu'exercer son propre droit, lorsqu'il exerce le droit
diplomatique et que les personnes privées ne peuvent pas renoncer valablement avec un
État.

La question s'est posée au sujet de ce que l'on appelle la clause Calvo du nom du ministre
des affaires étrangères de l'Argentine. Il s'agit de clause insérée dans des contrats
internationaux par lesquels une personne privée contractant avec un État renonce à
demander à l'État dont elle est ressortissante d'exercer un droit de protection diplomatique.

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Or dans la mesure où le droit que l'État réclamant invoque dans le cadre de la protection
diplomatique est un droit qui lui est propre c'est-à-dire dont il est titulaire indépendamment
de l'action des particuliers. Il n'est pas possible de tirer la moindre conséquence de la clause
de la renonciation.

Selon la même logique, il est admis qu'un traité peut créer des droits internationaux et
devoirs dans les effets directs du traité. Il s'agit seulement de l'expression de la souveraineté
de l'État qui librement décide de donner effet direct aux stipulations conventionnelles. Cela
ne saurait être considéré comme une reconnaissance de la personnalité internationale des
particuliers dans la mesure où le principe demeure selon lequel, sauf exception, les traités
ne produisent d'effet qu'entre les sujets du droit international qui les ont contractés

2- Les aménagements
Les aménagements du principe tiennent d'abord à la reconnaissance des droits de l'homme,
mentionné par ces nombreux instruments internationaux ; certains des instruments en
question prévoient un mécanisme permettant une plainte devant une organisation
internationale.

a- obligation erga omnes:(à l'égard de tous)


Au-delà de ces limitations de souveraineté admise par les États eux-mêmes, la jurisprudence
a reconnu des principes qui protègent les individus et opposables à l'État en dehors de tout
lien conventionnel. Il s'agit d'obligation erga omnes selon la formule de l'arrêt BARCELONA
TRACTION du 5 février 1970: parmi celles-ci, on compte la mise hors la loi des actes de
génocides et des droits fondamentaux de la personne humaine.

b- Droit pénal international


Enfin, il existe une tendance au développement de la responsabilité pénale internationale.
D'abord, cela procède du développement de l'internationalisation des infractions, la
coopération des États permet en effet, un accord entre ceux-ci sur la définir de certains
types d'actes délictueux et l'adoption de sanction à l'encontre de ceci.
Ce fut le cas depuis longtemps de la piraterie en Haute Mer, désormais incriminer par la
convention sur le droit de la met de 1982. C'est aussi le cas de la traite des esclaves et le
terrorisme.
Ce fut le cas dès lors accords de 8 août 1945 pour les crimes de guerre et les crimes contre
l'humanité commis par les Allemands pendant les guerres.

En complément de cette internationalisation des infractions, il y a établissement de


mécanisme internationaux des répressions, et en particulier, les tribunaux pénaux
internationaux, comme celui de NUREMBERG. Après la deuxième guerre mondiale puis plus
tard ont été institué quelques tribunaux pénaux internationaux comme pour l'ex-
Yougoslavie et un autre pour le Rwanda.

39
La convention de Rome sur la CPI statut de 1998(entrée en vigueur en 2002) a été ratifiée
par la majeure partie de la communauté internationale.

II- GROUPEMENT DE PERSONNE : PERSONNE MORALE


La prise en compte d'intérêt non Étatique dans le cadre des RI n'est pas nouvelle telle était
déjà la raison de la présence des représentants des syndicats, de salariés et d'employeur à
l'OIT. Mais aujourd'hui, la question se pose avec une force particulière au sujet d'État
multinational et des groupes de pression qui sont les ONG.

Les unes et les autres ont pour points communs de se fixer des objectifs qui dépassent le
cadre territorial national malgré leurs dimensions mondiales, ces personnes mondiales n'ont
pas de personnalité juridique internationale. Le moins qu'on puisse dire, c'est que leurs
statuts juridiques ne reflètent pas leurs poids dans la société internationale.

1- les entreprises multinationales


a- une terminologie flottante
La terminologie est flottante car on parle de firmes, de sociétés, d'entreprises et on ajoute
des adjectifs multinationaux, internationaux et transnationaux. Au-delà de la terminologie,
de quoi s'agit-il ?

Il s'agit des entreprises privées qui sont constituées sur la base du droit d'un État déterminé
et dont les activités se déroulent dans une multitude d'autres États, et cela à travers de
société filiale ou associée. Ces dernières sont formées conformément au droit des États
d'accueil. En quelque sorte, on a affaire à une variété de réseau d'État constitué sous de
formes juridiques assez diverses. Le lien entre la société mer et la société filiale dépend de la
stratégie des acteurs, des règles nationales et du poids des actionnaires dans le capital.

Formellement, les sociétés sont soumises aux droits nationaux des États dans lesquels, elles
ont les sièges dans lesquels elles agissent, mais en réalité leur poids et souvent si important
qu'elles sont en mesure de négocier directement avec les États, parfois elles obtiennent le
soutient et l'intervention (voir la garantie) de l'État dont elles dépendent pour intervenir
dans un autre État. Quelques fois, elles obtiennent des États des avantages.

Qu'en est-il de l'encadrement international des multinationales ? Et

Il est inexistant, si l'on fait abstraction bien sur des intégrations étatiques régionales comme
l'UE. Il n'y a pas de mécanisme vraiment impartial et externe de control. L'influence de ces
sociétés est désormais considérable même la CIJ a pu écrire que désormais elles constituent:
"des institutions qui ont débordé les frontières et ont commencé à exercer une influence
considérable sur les RI". (Barcelona Traction, Belgique contre Espagne, CIJ du 5 février 1970)

b- Hypocrisie du droit applicable


Du point de vue juridique m, les sociétés sont seulement des structures relevant du droit
interne des États. L'État qui est compétent pour exercer la protection diplomatique n'est pas

40
l'État dont les actionnaires sont ressortissants mais l'État dans lequel les sociétés ont été
constituées. En principe, quelques soit l'importance de ces sociétés, les contrats qu'elles
passent avec des États sont des contrats de droit interne :" tout contrat qui n'est pas passé
entre des États en tant que sujet de droit international a son fondement dans une loi
nationale."(Emprunt serbe et brésilien) Brésil contre France et France contre Yougoslavie
CPIJ du 22 juillet 1929.
Néanmoins, s'est développée une jurisprudence arbitrale sur la phase de sentence rendue
dans des affaires de concession pétrolière, tendant à considérer que certains contrats
consuls entre des États et les personnes privées ne sont pas des contrats du droit interne SN
soir autant être des traités internationaux.

La sentence rendue par l'arbitre TEXACO-CALASIATIC affirme ainsi qu'il y a une évolution du
droit international depuis 1929 et que, désormais : "encore qu'ils ne se confondent pas avec
les traités, les contrats entre États et personne privées peuvent néanmoins sous certaines
conditions, relever d’une branche particulière et nouvelle du droit international : le droit
international des contrats"(TEXACO-CALASIATIC contre gouvernement libyen, sentence
arbitrale, R-J PUPUY 19 janvier 1977)

Selon cette sentence, l'internationalisation du contrat résulte soit de la réunion de certains


critères (natures des obligations, circonstances de leurs créations et volonté des parties), soit
de l'existence d'une clause prévoyante à l'arbitrage internationale, soit encore du fait qu'il
s'agirait d'un accord de développement.

Un accord de développement économique est un accord ayant un objet assez ample (il tend:
«à apporter à un pays en voie de développement des investissements et une assistance
technique notamment dans la domaine de la recherche et de l'exploitation des ressources
minérales ou dans la construction d'usine") qui est passé pour une durée relativement
longue et dont le caractère contractuel, c'est-à-dire négocier se trouve renforcé par
l'insertion de clause de stabilisation visant à protéger l'insertion de clause de stabilisation
visant à protéger l'investisseur contre d'éventuels changements de législation.

2- Les ONG
a- Diversité et point commun
On appelle ONG, des groupements qui ne tirent pas leurs origines d'une création
gouvernementale. Elles ont en général un statut du droit privé : souvent le statut
d'association, il s'agit parfois d'une fédération d'association, ces associations doivent dès lors
respecter les droits nationaux, l'autre élément commun est qu'elles ont un but non lucratif
qui peut être caritatif, environnemental (ex: GREEN PEACE), politique(les fédérations des
partis politiques), économique et social (les fédérations des syndicats), de défense de droit
de l'homme (amnistie internationale) ou même d'érudition.

b- Difficulté de trouver un statut juridique spécifique

41
Il est difficile d'imaginer un statut pour les ONG, l'article 71 de la charte des ONU prévoit la
possibilité pour le conseil économique et social CES de leur accorder le statut consultatif. Le
but qui leur permet d'accéder à la documentation dans l'enceinte des Nations-Unies, et
d'intervenir devant certains organes. Elle permet ainsi d'exercer une forme d'activité de
LOBBYING. Il existe également un statut consultatif au conseil de l'Europe. Cela ne créé pas
pour autant un statut international des ONG. Même doter d'un statut consultatif, elles sont
des organisations du droit interne ou des réseaux d'organisation des droits internes.
On peut d'ailleurs se demander si un statut international est souhaitable, un tel statut ne se
justifierait que pour des organisations réellement indépendante mes des États. La difficulté
est qu'il est quasi-impossible de fixer à priori des critères pertinents pour apprécier
l'indépendance de l'organisation par rapport à l'État.

SECTION 2: LES INSURGÉS, BELLIGÉRANTS, MOUVEMENT DE LIBÉRATION


NATIONALE
I- LES RECONNAISSANCES COMME INSURGÉS ET DE BELLIGÉRANTS
1- la reconnaissance des insurgés
a- caractères généraux
Lorsqu'il y a une insurrection interne, l'unité de l'État et l'effectivité de son autorité sont en
péril, cela impose une réaction des États tiers en vue de protéger leurs intérêts, mais son
procédé à la reconnaissance d'un État qui serait prématuré. C'est dans le contexte des
insurrections sud-américaines du XXe siècle qu'est apparue "la pratique de la
reconnaissance".
La reconnaissance d'insurgés a une portée constitutive. A la différence de l'Europe pour
lequel il est généralement admis que la reconnaissance est seulement déclarative, c'est la
reconnaissance par les États que découle le statut d'insurgés.

La décision de procéder ou non à la reconnaissance est discrétionnaire. La spécificité de la


reconnaissance d'insurgés est qu'elle peut émaner des États tiers, mais aussi de l'État légal
victime de l'insurrection, car celui-ci peut avoir intérêt à h procéder. L'insurrection est
seulement un statut transitoire. La vocation de l'insurrection est de réussir ou de disparaître.

L'insurrection réussit par la création d'un nouvel État par substitution du gouvernement
insurrectionnel au gouvernement ancien. Dans ce cas, l'insurrection devient le
gouvernement légal, soit d'un nouvel État, soit de la substitution d'un gouvernement. L'autre
hypothèse est la disparition de l'insurrection : c'est le cas où l'insurrection est vaincue.

b- Effet de la Reconnaissance
L'effet de la reconnaissance comme L'Insurgé est de permettre l'application du droit de la
guerre aux insurgés. Les prisonniers sont traités comme des prisonniers de guerre et les
navires ne sont pas des navires pirates. Ceux en matière de responsabilité internationale que
la reconnaissance a les conséquences plus importantes:

42
Dans le cas où l'insurrection échoue, le gouvernement légal est responsable des actes
commis par ses propres agents mais pas de ceux commis par les insurgés, s'il a reconnu
l'insurrection.
En revanche, si l'insurrection réussit, l'autorité victorieuse est responsable de ses
propres actes, mais aussi des actes commis par les agents du gouvernement vaincu. La
reconnaissance d'insurgés est un peu oubliée, les décolonisations des années 50 et 60 se
sont faites en privilégiant la reconnaissance comme mouvement de libération nationale.

2- La reconnaissance des belligérants


a- caractères généraux
Il s'agit d'une notion plus avancé par rapport au statut d'insurgés. La reconnaissance des
belligérants se produit l'insurrection réussit à reprendre le control d'une partie significative
du territoire. La reconnaissance de belligérants comme celle d'insurgés est discrétionnaire, a
une portée constitutive et un caractère transitoire
Ce statut connaît une certaine désuétude dans la pratique internationale, au profit de la
reconnaissance comme mouvement national.

b- Effet de la Reconnaissance
La reconnaissance de belligérants implique une personnalité internationale en tant que
gouvernement local de fait. L'ordre juridique mise en place par l'organisation
insurrectionnelle est opposable du sujet de droit international.

II- LES MOUVEMENTS DE LIBÉRATION NATIONALE


1- Une Reconnaissance par l'ONU
Dans les années 1950-1960, les mouvements de décolonisation en Afrique et Asie ont poser,
la question de la place des peuples en train de se libérer dans les organisations
internationales, qui sont le cadre désormais ordinaires de l'expression et de la décision
politique internationale. Il fallait faire en sorte de leur reconnaître une capacité
internationale minimum. Son ancêtre immédiate est la formule de la reconnaissance comme
Nation.
Pendant, la première guerre mondiale, les alliés ont reconnu la nation Tchèque et la
polonaise. Et les nations durent les considérer comme sujet de droit international. Au cours
de la deuxième guerre mondiale, après l'établissement du protectorat allemand sut la
bohême-Moravie fut aussi établi un comité nationale tchécoslovaque.

2- Caractères généraux
La reconnaissance a un effet constitutif. Les mouvements de libération nationale ne tiennent
leurs droits que de la reconnaissance par les États c'est-à-dire de l'acte de reconnaissance.
Ce sont les États qui par le truchement de l'organisation internationale définissent l'étendue
et les limites de la personnalité internationale ainsi que des droits et prérogatives reconnus.

43
De manière générale, la personnalité reconnue au mouvement dépend de leur
reconnaissance et elle est temporaire. Elle a vocation à se perpétuer au travers de la
personnalité internationale d'un Etat.

3- Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes


Grâce à la reconnaissance, les mouvements de libération nationale sont considérés comme
bénéficiaires du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, que l'article 1, paragraphe 2 de
la charte des Nations-Unies place parmi les buts de l'organisation. Même s'il est probable
que cette formule, dans son contexte originelle, avait une signification étrangère aux
problèmes de la décolonisation, le principe en est venu à être assimilé à un droit de libre
détermination, c'est-à-dire aux droits à l'indépendance.

CHAP. II: LES ACTEURS POURVUS DE LA PERSONNALITÉ


INTERNATIONALE
Section 1: les structures anciennes à vocation humanitaire
I. Le comité international de la croix rouge

Le comité international de la croix rouge a été fondé en 1963 à l'initiative Henri DUNANT. Il
emploi 12000personnes environs dont 800 à son siège de Genève il est présent dans près de
80pays. Le comité a eu et continue d'avoir, un rôle central dans les développements du droit
international humanitaires; il est à l'origine de nombreuses conventions internationales sur
le droit de la guerre, la protection des victimes et des civils en particulier les conventions de
Genève de 1949, qui lui donnent un mandat express dans de nombreux domaines.

Il a un rôle dans la visite des prisonniers de guerre, l'échange de messages entre membres
de familles séparées, la recherche et l'identification des personnes disparues, la fourniture
de nourritures, d'eaux et de soins aux civils privés des services essentiels.

On ne confondra pas le croix rouge basé à Genève avec la structure qui lui est liée, mais qui
s'en distingue du point de vue institutionnel: la fédération internationale de la croix rouge et
du Croissant Rouge (créé en 1919) qui regroupent les sociétés nationales de 186 pays. Alors,
néanmoins le comité international, la fédération internationale et les sociétés nationales
constituent un réseau: «le mouvement de la Croix Rouge et du Croissant Rouge».

Le CICR est une association du droit Suisse, son statut précis: «le comité international de la
Croix Rouge est constitué en association régie par les articles 60 et suivants du code civil
Suisse». Il n'a sur cette base aucune raison de ne se voir reconnaître la personnalité juridique
internationale.

Néanmoins en 1993, l'art 1er de l'Accord de siège signifie entre le CICR et suisse ; la
reconnaissance de la personnalité internationale du CICR: «le conseil fédéral reconnaît la

44
personnalité international et la capacité juridique en Suisse de l'organisation». Puis, le CICR a
été admis comme observateurs aux Nations Unies en 1990:«eu égard au rôle et au mandat
particuliers que lui ont été assignés par les conventions de Genève du 12 Août 1949».
(Résolution 45/6 du 16 Octobre 1990)

II. L'ORDRE SOUVERAIN DU MALTE


a. Un ordre ancien très actif
L'ordre de MALTE est probablement l'un des acteurs les plus importants dans les domaines
médicales et carritatif employant plus de 11000 salariés, (qui est en majorité au corps
médical) il reçoit l'aide de plus de 80000 bénévoles permanents ayant bénéficié sa formation
appropriée. Si l'activité de l'ordre ne surprend guère dans un monde où l'action humanitaire
est particulièrement valorisée, son organisation interne peut surprendre. Il est en effet
composé à la fois de religieux (qui ont fait les 3 vœux de charité, pauvreté, et obéissance et
sont soumis au canonique entant que religieux) et des laïques, qui sont les très grandes
majorités des 12500 membres de l'ordre.

b. L'organisation de l'ordre de MALTE


Il est dirigé par un grand maître, nécessairement choisi parmi les chevaliers PROFES, les RI de
l'ordre relèvent du grand chancelier sous l'autorité duquel est placé le corps diplomatique de
l'ordre.

c. Le nature juridique de l'ordre de MALTE


L'ordre de MALTE ne peut en effet en aucun cas être qualifié d'Etat au sens du droit
international, il dispose certes d'un gouvernement (la grande magistrature) et d'une
population (les chevaliers) mais il n'a aucun territoire.
Depuis la perte de MALTE, l'ordre n'a plus aucun support territorial qui pourrait faire de lui
un Etat.
A Rome le palais de la via CONDOTTI et le PRIFURE peut AVENTIN jouissent de l’extra-
territorialité, accordée par l’Italie, mais cela n’en est rien comparable à un support étatique.
Il s’agit seulement de sa situation identique à celle accordée à une légation étrangère,
l’ordre de MALTE ne saurait non plus à qualifier d’organisation internationale car il ne trouve
pas son origine dans la volonté de plusieurs Etats ; il a été fond avant même que ne se
consolide la notion d’Etat et, après la perte de MALTE, il s’est maintenu.

Du point de vu de sa nature propre, l’ordre de MALTE ne peut se réduire aux catégories


d’Etat d’organisation internationale ou d’ONG, il se définit lui-même comme « un ordre
religieux laïque, traditionnellement militaire, chevaleresque et nobiliaire » (art. 1,
paragraphe 1 de la Charte constitutionnelle de 1997).

Il s’agit donc avant tout d’un ordre de chevalerie dont la plupart des membres sont des
laïques catholiques. Mais c’est aussi un institut religieux au sens du droit canonique c’est-à-
dire qu’il regroupe des membres qui ont fait profession de foi publique des 3 vœux.

45
d. La souveraineté de l'ordre de MALTE

Un tel groupement de personne peut-il être souverain? Le problème se pose notamment au


regard du lien de l'ordre avec le Saint Siège. Le Saint Siège considère que l'ordre étant un
ordre religieux, il lui est soumis et au moins pour cette raison, on ne peut le considérer
comme pleinement souverain.

Dans la sentence du 24 janvier 1953 rendue par un tribunal cardinalisé présidé par le
Cardinal Tisserant qui avait pour mission de se prononcer sur la souveraineté de l'ordre de
MALTE à la demande du Pape, il est souligné que même si on le qualifie de souverain, l'ordre
de MALTE ne détient pas: cet ensemble de pouvoirs et de prérogatives qui sont les propres
des entités souverains au sens plein des mots.

Le tribunal a considéré que la qualification de souverain signifie seulement que l'ordre se


voyait reconnaître la jouissance de certaines des prérogatives liées à la souveraineté,
susceptibles d'appartenir à l'ordre.

L'ordre n'est donc pas une entité souveraine au sens plein du mot, mais il a des prérogatives
souveraines. La charte constitutionnelle de l'ordre de MALTE se situe aussi dans une telle
logique en affirmant que: «L’ordre est un sujet de droit international et exerce des
formations de souveraineté».

e. Les prérogatives d'un sujet de droit international


L'ordre exerce le droit de légation actif et passif au près d'Etat et d'organisation
international. Ces diplomates bénéficient de privilèges et immunités reconnus au corps
diplomatique.
L'ordre est membre de plusieurs organisations internationales notamment de l'Union
Postale universelle (UPU). Il participe aux travaux des grandes organisations du système des
N.U. L'organisation des N.U. lui a d'ailleurs accordé le statut d'observateur en 1994.
L'ordre de MALTE signe les accords internationaux soumis aux règles de formes et de fonds
que prévoit le droit international.

f. La personnalité juridique de l'ordre


Elle est admise par les Etat qui l'ont reconnu qui ont des relations diplomatiques avec lui et
qui sont liés par les accords internationaux; c'est le cas de la très grande majorité des Etat.
103 Etat ont reconnu la personnalité internationale de l'ordre dont: Espagne - Autriche -
Hongrie - Pologne - Italie- Madagascar... Mais ce n'est pas le cas de la France.

SECTION 2: LE SAINT-SIEGE
Introduction
«L'indépendance de la cité du Vatican»

46
La «question Romaine» ne parvient à être réglée qu'en 1929 lorsque sont signés les accords
de Latran. Le traité politique (: règle la question romaine en créant l'Etat de la cité du
Vatican), avec ses 4 annexes (: parmi lesquelles une convention financière) et le concordat
qui fixe le statut de l'église catholique en Italie.

Ces textes ont été introduits par une loi de 1929, et sont mentionnés par l'art. 7 de la
Constitution italienne qui prévoit: «L'Etat et l'église catholique sont, chacun dans son propre
domaine, indépendant et souverain. Leurs rapports sont réglés par les accords de Latran. Les
modifications de ces accords, acceptées par les 2 parties, n'exigent aucune procédure de
révision constitutionnelle». Sur la base de ces dispositions le concordat de la Villa Madama
signé en 1984, il est admis par la doctrine et la jurisprudence que les accords de Latran tout
en constituant des traités au sens de droit international, ont également une valeur
constitutionnelle en droit interne italien.

Le Saint-Siège constitue au regard du droit international une personne juridique. Il faut bien
distinguer de l'Etat de la cité du Vatican (: qui en l'Etat état du droit international n'a pas la
personnalité juridique internationale).

I- LE SAINT-SIEGE
a- Qu'est-ce que le Saint-Siège?
C'est le «siège Sedes», dont le Pape et évêque à savoir le siège de Rome. Pour souligner sa
fondation par Pierre et Paul, on l'appelle aussi «siège apostolique». Les 2 termes sont
synonymes et sont employés comme tels même si dans les RI on emploie de préférence la
formule Saint-Siège.

b- Discussion sur la personnalité internationale du Saint-Siège


La question sur la personnalité juridique du Saint-Siège a été l'une des plus discutées par les
juristes.

La seule approche qui soit conforme à la pratique des Etats est de considérer que la
personnalité juridique au Saint-Siège dans l'ordre juridique internationale sans qu'il y ait lieu
de s'interroger sur les critères de l'Etat. Le Saint-Siège n'est pas un Etat. Il est un sujet de
droit international auquel la communauté internationale reconnait la personnalité juridique.
Il en est d'ailleurs ainsi indépendamment de l'existence d'un Etat. En cas de disparition de
l'Etat de la cité du Vatican, le Saint-Siège conserverait la personnalité juridique de droit
international.

c- Le droit de légation et jus contrahendi


Parce qu’il est ainsi sujet du droit international, le Saint-Siège peut exercer toutes
prérogatives d’un Etat notamment le droit de légation actif et passif. Il a des relations
diplomatiques avec 178 Etat, c’est-à-dire la quasi-totalité des Etat. Comme tout sujet de
droit international et il peut adhérer à des organisations internationale. Le Saint-Siège est

47
membre de plusieurs organisations internationales mais il n’est qu’un simple observateur
aux N.U.
Lorsqu’une convention internationale porte sur le statut de l’église catholique dans Etat : on
parle en général de « concordat ».

II- L'ETAT DE LA CITE DU VATICAN


a- Reconnaissance de l'Etat de la cité du Vatican
L’art 3 du traité politique, qui est l’un des accords du Latran signé entre l’Italie et le Saint-
Siège en 1929, précise que l’Italie en tant reconnaître la pleine propriété et le pouvoir
exclusif et absolu et la juridiction souveraine du Saint-Siège sur la cité du Vatican.
L’art 26 du traité politique est encore plus clair : « l’Italie reconnaît l’Etat de la cité du
Vatican sous la souveraineté du souverain pontife ».

b- Discussion sur le caractère étatique


Le caractère étatique de la cité du Vatican a été contesté par Charles ROUSSEAU qui refusait
de lui reconnaître la personnalité internationale. D’autres thèses ont été soutenues, ainsi
GIACOMETTI, refusant de considérer la cité du Vatican comme un Etat lui reconnaissait
néanmoins l’extra territorialité. ALDOCHECCHINI, tout en admettant la personnalité du
Saint-Siège refusait de reconnaître la qualité d’Etat à la cité du Vatican.

La pratique internationale ne fait pas de doute quant à la reconnaissance de la qualité d’Etat


à la cité de Vatican. L’Etat de la cité de Vatican possède son territoire (très limite : 44ha) sur
lequel s’exerce un pouvoir souverain. Il a son propre ordre juridique. Enfin, les Etat ont
reconnu, l’Etat de la cité du Vatican. Il peut être partie à des conventions internationales
bilatérales ou multilatérales avec les Etat ou même des organisations internationales.
L’accord est alors en général signé par le Saint-Siège pour le compte de l’Etat de la cité du
Vatican.

De la même manière, la cité du Vatican peut également adhérer à une organisation


internationale. Le critère de distinction entre les traités internationales que le Saint-Siège
signe pour son compte est ce qu’il signe pour le compte de l’Etat de la cité du Vatican est la
nature de la matière impliquée. Si la matière est d’ordre spirituelle ou concerne l’humanité
toute entière ( : c’est le cas en matière de droit de l’homme), c’est le Saint-Siège qui est
partie. Lorsqu’il s’agit de question liée à l’administration de l’Etat, c’est évidemment l’Etat du
Vatican.

Il faut garder en tête que la seule raison d’être de l’Etat de la cité du Vatican est de garantir
l’indépendance du Saint-Siège. La loi fondamentale de l’Etat de la cité du Vatican du 26
novembre 2000 souligne dans l’exposé des Motifs que cette Etat : « existe de manière à
garantir la liberté du siège apostolique et comme moyen visible pour assurer l’indépendance
réel et visible du souverain pontife romain pour l’exercice de sa mission dans le monde ».

48
PARTIE 2 : LE MULTILATERALISME
a- Qu’est-ce qu’on entend par multilatéralisme ?
On parle de Multilatéralisme pour désigner les pratiques par lesquels les Etat décident de
régler à plusieurs des problèmes généraux, et à cette fin de produire des règles et de fixer
des politiques communes.

Par sa nature même, le multilatéralisme est ouvert, il s’agit de faire en sorte que tous les
Etats ou le plus grand nombre d’ entre eux, concernés par une communication ou une
situation de relation puisse participer à la résolution d’un problème.

Le N.U. se distingue ainsi de forme des R.I plus restreintes, en particulier du bilatéralisme. Le
bilatéralisme a longtemps été la modalité ordinaire des relations entre Etat. Ils sont encadrés
dans des règles formelles, mais précises des relations diplomatiques. Pendant longtemps, il
n’a pas été imaginable d’envisager et de dépasser ce type de rapport. Même lorsque de
, les décisions sont prises de manière concertée par un nombre d’Etat relative même
importantes. On prenait le soin de couvrir la décision collective du voile des rapports
bilatéraux.

C’est ainsi que la conférence de WESTAPHALIE en 1648 à déboucher non sur la signature
d’un accord général mais sur la signature d’un grand nombre d’accord bilatéraux.

Depuis le Congrès de Vienne de 1814, s’est imposée l’idée que le cadre des règlements des
questions communes est nécessairement multilatéral. Le XIXème siècle est l’âge d’Or des
conférences internationales. Et tous les problèmes sont réglés ainsi.

b- Les conférences internationales


Il s'agit de régler des problèmes politiques ponctuels comme la conférence de Londres en
1838 qui consacre les frontières de la Belgique, ou encore la conférence de Paris en 1856
pour mettre interne à la guerre de Crimée, il peut aussi s'agir de poser des règles pour
l'avenir comme la conférence de Berlin de 1884-1885 qui établit le régime du Congo et fixe
les principes de colonisation en Afrique. Des conférences aboutissent aussi à la création des
premières organisations internationales comme la conférence de Paris 1855 qui se termine
par la signature de la convention télégraphique du 17 mai 1865 qui crée l'Union
télégraphique internationale (U.T.I).

Après la première guerre mondiale, la Conférence de Paix de Versailles créait la société des
Nations (S.D.N) est dans la cadre de celle-ci que désormais se réunissent et s'organisent la
plupart des conférences. L'un des rôles de la SDN est d'être un forum dans lequel se tiennent
des conférences. L'ONU après la 2ème guerre mondiale reprend ce rôle. L'Assemblée
Générale décide de la réunion et du nombre des conférences internationales qui donnent
lieu à la signature des conventions, et parfois à la création des organisations internationales.

49
C'est ainsi que sous les auspices de l'ONU, à la suite d'une résolution de l'A.G. que se tient la
conférence qui établit le statut de A.I.E.A. ou celle qui crée le fond international de
développement Agricole (FIDA). Il est arrivé que les Etat désirent d'éviter la création des O.I.
et décident de réunir régulièrement des conférences diplomatique et créent à cette fin une
structure légère pour en assurer le secrétariat. Ce fut le cas de la Conférence Panaméricaine
de Washington de 1889 à 1890 qui créa un bureau commercial, devenu ensuite le bureau
internationale des républiques américaines. Puis la condition permanente des conférences
internationales américaines et enfin l'Union Panaméricaine lors de la conférence 1910.

Le GATT aussi se présentait comme une conférence car il n'y avait pas de réelle organisation
en charge du commerce jusqu'à la création de l'OMC en 1994. Le processus d'Helsinki,
renoncé, relancé en1990 lors de la conférence de Paris, était également fondé sur des
réunions de conférence diplomatique, mais l'institutionnalisation s'est effectuée à la suite
des créations de divers organes, et elle a abouti à la transformation en une O.I: Organisation
pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

c- Les organisations internationales (O.I.)


L'O.I est une étape supplémentaire dans le multilatéralisme. La nécessité pour les Etats de
coopérer entre eux les a conduit dans le XIXe siècle à établir des organisations techniques
(comme la commission de navigation sur le RHIN, celle de la navigation sur le DANUBE,
comme l'Union Postale Universelle (UPU)).

Les Etat ont aussi créé le mécanisme d'arbitrage comme la Cours Permanente d'Arbitrage.
Pourquoi les Etats créent-ils des OI? On peut distinguer 3 types de finalités:
Assurer une coopération purement technique
Assurer la paix (par la prévention des conflits l'arbitrage obligatoire)
Engager une intégration économique ou politique
Il y a 24 OI en 1900, elles sont 242 en 2006 selon l'Union des OI. Ce développement est l'un
des phénomènes les plus révélateurs de révélation de la société internationale depuis 2
siècles.

d- Les critères des organisations internationales


On parle d'OI ou de l'Organisation intergouvernementale pour désigner «un groupement
d'Etat constitué par convention dotée d'une constitution et d'organe commun, possédant
une personnalité juridique distincte de ces membres et ayant la qualité de sujet de droit
avec la compétence pour conclure des traités». (Gerald FITZ Maurice: les droits de traités).
Cette définition suppose quelques précisions:
 L'OI est nécessairement un groupement d'Etat: un groupement de particulier
et/ou d'organisation ONG n'est pas une OI, le mot est réservé dans la R.I. aux
seules organisations inter-gouvernementales.

50
 L'organisation est autonome par rapport aux Etat qui l'ont créée. Elle tire son
existence des Etat et ce sont les Etats qui actionnent les leviers permettant de la faire
fonctionner, mais la personnalité juridique de l'OI est distincte de celle des Etats.

 Parce qu'elle a des organes et une personnalité juridique propre alors elle est
considérée comme ayant la capacité d'exprimer une volonté propre, distincte de
celle des Etats membres. Cela distinguer l'O.I. des conférences internationales.

e- Prépondérance de l’Etat
On a remarqué qu'en pratique: «une fois créée les structures peuvent acquérir une
dynamique personnelle et interpréter de manière significative dans les jeux des acteurs.
Certaines OI ont notamment la capacité de mettre sur l'agenda politique des sujets
nouveaux jusqu'à lors occulter. En obligeant les acteurs à s'en saisir et à prendre des
décisions, elles ont un effet sur l'environnement international». (Marie-Claude SMOUTS
dans son œuvre: les OI)

Cette analyse est sans doute fondée sur un point de vue de l'observation sociologique des
phénomènes internationaux, mais elle ne doit en aucun cas être absolutisée. Les OI (en
particulier les organisations d'intégration) peuvent avoir leurs propres politiques distinctes
dans une certaine mesure des membres de l'organisation. Toutefois, le dernier mot
appartient toujours aux Etat, ce sont les Etat qui fondent l'organisation et qui fixent ses
compétences. Ce sont aussi des Etats qui ont le pouvoir de décision ultime dans
l'organisation. Les OI sont seulement un instrument de multilatéralisme c'est à dire de la
volonté des Etats de collaborer.

Aujourd'hui, les O.I. apparaissent non seulement comme un instrument de multilatéralisme


mais surtout aussi comme son unique instrument. Il n'y a plus guère en effet de conférence
internationale qui se déroule sans être placée sous les auspices d'une organisation.

Forum de discussion mais aussi lieu de décision, les O.I. sont devenues ainsi le cadre dans
lequel se déroulent les R.I.

TITRE 1 : THÉORIE GÉNÉRAL DE ORGANISATIONS INTERNATIONALES


La liberté, dont l’Etat dispose pour créer et structurer des O.I., rend difficile toute
élaboration d’une théorie générale des O.I. Celle-ci est pourtant utile car elle permet
d’abord de voir que, malgré les diversités apparentes, il y aussi des constantes.
Ensuite, la diversité même des O.I est une manifestation de la souplesse du multilatéralisme.

51
Chap. 1 : DEFINITION ET TYPOLOGIE DES O.I.

Section 1 : DEFINITION DES ORGANISATIONS INTERNATIONALES


La définition de l’O.I comme : «groupement d’Etat constitué par convention, doté d’une
constitution et d’organes communs, possédant une personnalité juridique, distincte de celle
de ces membres », met en avant 3 éléments centraux :
 L’acte constitutif : le traité
 L’appartenance : les Etats
 La personnalité juridique

I- L’ACTE CONSTITUTIF DE L’O.I.


a- Un traité international
L’acte constitutif de l’O.I. est un traité conclu entre les Etats, il peut prendre un nom très
différent selon les organisations : constitution de l’O.I.T et de l’OMS ; pacte de SDN ; Charte
des Nations Unies ; statut du Conseil de l’Europe.
Malgré de cette diversité de dénomination, il s’agit toujours de la même catégorie juridique :
une convention internationale soumise au droit international. L’art. 5 de la convention de
Vienne sur le droit des traités le précise expressément : « l’acte constitutif d’une O.I. est un
traité international soumis au droit international ».

b- Les modifications de l’acte constitutif


Elles se font en principe selon les règles prévues par l’acte constitutif lui-même. Plusieurs
solutions sont possibles.
→Il n’arrive que les textes prévoient que la modification doit être faite par un traité adopté
et ratifié par l’ensemble des membres.

C’est le principe qui est rappelé par les traités instituant l’U.E. Il peut arriver qu’il suffise que
les modifications soient adoptées par une majorité d’Etat ; elles s’imposeront alors aux
autres Etats. Les arts. 108 - 109 de la Charte des Nations Unies prévoient ainsi que les
modifications entrent en vigueur lorsqu’elles sont ratifiées par les 2/3 des membres ; dans
ce cas le risque est que les Etats minoritaires quittent l’organisation.

Enfin, des modifications des traités peuvent avoir lieu selon les procédures internes à
l’organisation.
Par exemple : le statut du conseil de l’Europe peut être modifié selon 2 procédures distinctes

 L’une plus lourde nécessite une proposition du comité des ministres ou de


l’Assemblée, approbation par le comité des ministres et la ratification par les Etats.

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 L’autre plus légère, presque informel, il suffit de constater l’accord du comité des
ministres et l’Assemblée. Cette dernière procédure n’est applicable que pour des questions
d’organisation interne.

c- Les compléments à l’acte constitutif


Il faut rapprocher de la question de la procédure de modification de l’acte constitutif, la
possibilité pour les O.I. de compléter le statut. Parfois, praeter legem et parfois même contra
legem.

II- LES MEMBRES DE L’O.I.


Les O.I. peuvent être composées d’Etat mais également des personnes juridique du droit
international, il existe en outre des situations particulières des participants aux travaux sans
en être membre.

A- La Participation des ETATS


1- Les Etats membres des O.I.
a- Acquisition de la qualité de membre
Les Etats ne sont pas tenus
Certains Etats ont donné beaucoup de temps à mettre pour entrer aux Nations Unies ( :
Monaco et Suisse). D’autres n’y sont pas encore ( : l’Etat de la cité de Vatican n’est pas
membre).

Les membres originaires sont les Etats qui ont initialement négocié et conclu l’acte
constitutif de l’organisation, ils deviennent membres par la ratification de l’acte. Aucun droit
spécifique n’est en général accordé aux membres originaires. Il arrive néanmoins que ceci
ceux-ci aient des prérogatives spécifiques. Par ex : le droit de Véto sur les nouvelles, c’est le
cas de l’organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et de l’organisation des Pays
Producteurs et Exportateurs de Pétrole (OPPEP).

Les membres admis : leurs admission résultent d’une procédure plus ou moins complexes et
rigoureuses, parfois est exigée l’acceptation unanime des membres ( : UE). D’autres, la
majorité des membres suffit : la Charte des Nations Unies prévoit que l’Assemblée Générale
accepte les nouveaux membres sur la recommandation du Conseil Sécurité.

Les NU ont été plusieurs fois confrontés aux problèmes de la succession d’Etat touchant un
de leurs membres. L’exemple le plus intéressant est celui de l’Union Soviétique, membre
permanent du Conseil de Sécurité : on a considéré que la Russie un Etat continuateur de
l’Etat Soviétique et qu’elle conservait son siège de membre permanent.

En revanche les autres Etats successeurs de l’union soviétique (à l’exception de la Biélorussie


et de l’Ukraine, membres originaires des NU) : ils doivent adhérer (non pas bénéficier de la
succession d’Etat) en tant que nouveau membre, (Kazakhstan-Géorgie-Arménie) ; dans le

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cas de Yougoslavie, le caractère d’Etat continuateur n’a pas été reconnu à la Serbie-
Monténégro qui entendait portant en bénéficier : comme tous le autres Etats successeurs de
la Yougoslavie, la Serbie-Monténégro a dû demander l’adhésion.

b- La situation des Etat membres


Dès lors qu’ils deviennent membres de l’organisation les Etats exercent les droits et
l’obligation prévus par l’acte constitutif. Ils doivent respecter celui-ci sous peine de risquer
l’engagement de leurs responsabilités internationales. Un autre Etat membre pourrait
prendre l’initiative de saisir une juridiction internationale pour faire condamné l’Etat qui ne
respecte pas ses obligations de membre d’une organisation internationale.

Il arrive que les procédures d’engagement de la responsabilité de l’Etat pour violation de ces
obligations dans l’acte constitutif, voir même que celui-ci crée ne juridiction spécifiquement
compétente. L’égalité souveraine des Etat implique que les Etats sont soumis aux mêmes
droits de pouvoir revendiquer les prérogatives qui découlent pour eux de l’acte constitutif et
que les Etats ont la même obligation de se soumettre aux obligations découlant pour eux de
l’acte constitutif.

En revanchant les Etats n’ont pas exactement les mêmes droits ni les mêmes obligations
dans l’organisation. Cela serait absurde. Par exemple : le poids économico-démographique
n’est pas le même : il est donc impossible d’exiger de tous les Etats la même contribution
financière à l’organisation. C’est pourquoi il est apparu nécessaire que soit pris en compte le
poids économique, pour fixer la contribution des Etats dans la plupart des organisations que
ce soit aux Nations Unies ou aux conseils de l’Europe.

Au niveau des prérogatives reconnus aux Etats, il arrive également que l’acte constitutif
module l’étendue des prérogatives en question en prenant compte du poids économico-
démographique.

Là se trouve la justification de la règle établissant les membres permanents du Conseil de


Sécurité des N.U. Dans l’Union Européenne, la pondération des voix au sein du conseil
repose sur la différence du poids démographique des différents Etats. D’où aussi ce qui
justifie la différenciation du nombre des membres de l’Assemblée Parlementaire du conseil
de l’Europe et du Parlement européen dans l’union européenne.

c- Perte de la qualité de membre

Elle résulte de l’exclusion de l’organisation elle-même, avec un caractère définitif ou du


retrait, le retrait peut avoir caractère temporaire.

On en rapprochera la suspension (À l’initiative du membre ou de l’organisation et qui


présente des caractères temporaires)

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Le retrait est toujours possible. On considère qu’il est possible même s’il n’est pas
mentionner dans l’acte constitutif.

Les cas de retrait d’une OI sont assez rare, il n’y a eu qu’un seul projet de retrait aux N.U.,
celui de l’Indonésie en 1963 mais celui-ci annoncé ne s’est finalement pas réalisé. L’Albanie
(proche chinoise quitta le pacte de Varsovie en septembre 1968). Officiellement, à cause de
l’intervention des forces du Pacte en Tchécoslovaquie, elle avait cessé de participer à ses
travaux depuis 1962.

Il est possible que les retraits servent à éviter une exclusion: l'Etat sur le point d'être exclu
d'une OI peut en effet préférer s'en retirer de lui-même cela s'est produit dans le cadre du
Conseil de l'Europe dans de la Grèce du régime des colonnes.

L'Assemblée parlementaire avait inscrit à l'ordre du jour, l'examen de la situation en Grèce


et demander au comité des ministres de prendre une mesure de retrait forcé (prévu dans
l'art 8). En même temps, le Pays-Bas (: Hollande) et les Etats scandinaves avaient saisi la Cour
Européenne du droit de l'homme d'une requête visant la condamnation de la Grèce.

La Grèce préféra le retrait prévu par l'art 7 du statut. Le retrait partiel consiste à se retirer
seulement de certains organes d'une organisation internationale tout en restant membre et
en participant aux autres organes. Ce fut le cas de la France qui a quitté le commandement
milité de l'OTAN de 1966 à 2000 (commandement militaire intégré). L'exclusion est prévue
par l'acte constitutif. Par ex: dans le cas de l'ONU, elle pourrait avoir lieu pour persistance
d'une violation grave de la charte des N.U. (art 6). L'exclusion est très rare et souvent la
menace suffit.

L'acte constitutif de l'OI prévoit normalement une procédure l'exclusion qui doit être suivie.
Il est très rare qu'un texte envisage l'exclusion automatique des membres. Néanmoins cela
existe dans une organisation quelques fois: art 29 de la convention du 2 octobre 1955
établissant l'organisation internationale de la métrologie légale prévoit qu'un retard de 3ans
dans les versements de contribution à l'organisation entraine l'exclusion automatique. Le
système est tempéré par le fait qu'il y a réhabilitation automatique avec les paiements des
arrières.

d- La suspension
Elle est par nature temporaire, sans cesser d'être membre de l'organisation, un Etat décide
de ne plus participer temporairement aux travaux de celle-ci. La suspension est envisagée
par le texte comme sanction du non-respect des obligations financières par l'Etat (art 19 de
la Charte des N.U.). Un autre motif de suspension est la violation grave des obligations
résultant de la qualité des membres.

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L'art 5 de la charte des N.U la possibilité de suspension «De l'exercice des droits et privilèges
inhérents à la qualité des membres». Comme mesure additionnel à une action prise dans le
cadre du chap. 7.

Il existe des systèmes des suspensions automatiques c'est le cas parfois de la suspension
pour des motifs financiers. Il suffit de constater que l'Etat n'a pas respecté ses obligations et
d'en tirer les conséquences. Une telle possibilité est prévue par l'art 19 de la Charte des N.U.

La suspension est parfois totale, c'est le cas lorsqu'un Etat membre des N.U est suspendu en
application de l’article 5, une telle situation a existé également à l'OE Américain dont
laquelle l'Etat de Cuba a été suspendu en 1962-2001.

La suspension peut être partielle: lorsqu'un Etat se voir sanctionner dans le cadre de l'art 19
de la Charte des N.U il perd son droit de Vote à l'Assemblée générale mais pas son éventuel
droit de vote au Conseil de Sécurité ni même son droit de siéger à l'Assemblée Générale. De
même, lorsqu'un Etat membre du conseil de l'Europe est sanctionné pour non-respect de ses
obligations, il perd seulement son droit de représentation au comité des ministres et à
l'Assemblée Parlementaire mais pas ces autres droits.

En principe, la procédure de suspension est prévue par l'acte constitutif de l'OI mais il peut
arriver qu'elle ait lieu en l'absence du texte la prévoyant. La Charte de Bogota de 1948, acte
constitutif de l'organisation des Etats Américains ne prévoit aucune procédure de
suspension des Etats membres; pourtant en 1962, le conseil de l'O.E.A. a voté une résolution
par laquelle, elle a suspendue Cuba de la participation à ces travaux. Cette résolution
considère que les liens de Cuba avec l'Union Soviétique et la Chine, son adhésion à
l'idéologie marxiste-léniniste, son rejet de la démocratie libérale et son nom respect des
droits de l'homme en contradiction avec les devoirs inhérents à sa qualité de membres de
l'organisation.

La résolution n’en déduit que cette incompatibilité privée de gouvernement actuel de Cuba
de tous droits de participation au système interaméricain.

e- Les autres formes de participation des Etats


Le statut d'association permet aux Etats sans être membre de l'organisation, de participer à
ses travaux. C'est aussi un moyen de permettre des relations permanentes entre un Etat et
une organisation internationale; par exemple: dans l'U.E. occidentale jusqu'à sa disparition
en 2011 plusieurs Etats étaient associés: Norvège-Islande-République Tchèque-Hongrie-
Turquie.
L'art 5 du statut du S.E. prévoit encore le statut du membre associé pour les Etats ou pays. Il
s'agissait à l'origine de prévoir un statut la république d'Allemagne. Ces stipulations sont
sans raison d'être aujourd'hui.

Le statut d'observateur permet aussi une participation des non-membres aux travaux d'une
organisation. Ce système existe aux N.U., au conseil de l'Europe à l'organisation de la

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conférence Islamique, à l'organisation internationale de la francophonie. On a imaginé une
variété d'autres formes de participation, par exemple: l'Assemblée Parlementaire du C.E. a
crée un statut d'invité spécial utilisé pour faire participer au CE des obligations d'Etat de l'Est
avant leurs adhésion.

2- La représentation des Etats


a- Représentation Gouvernementale
Les Etats ont une représentation Gouvernementale dans l'organisation, c'est à dire qu'ils
sont représentés par des délégations diplomatiques de rang divers. Il arrive que le ministre
des affaires étrangères, voir le chef de l'Etat intervient directement au nom de son pays.

b- Forme non-Gouvernemental de Représentation


Dans certaines organisations, il existe des participations non Gouvernemental. A l'OIT, à côté
des représentants des syndicats et des patrons nationaux; on parle de forme non-
gouvernemental de représentation dans l'OIT. Il existe aussi des représentations
parlementaires dans les OI; il s'agit en général des délégués des Parlements Nationaux (C.E),
organisation pour la Sécurité et la coopération de l'Europe, OTAN... Seule l'U.E prévoit une
représentation directe du peuple au sein d'un parlement.
B. La participation des STRUCTURES NON-ETATIQUE
1. Participation de sujet du droit international Non-Etatique
a- Participation comme membre
Il arrive que les institutions non-Etatique reconnues comme personne juridique de droit
international soient membres d'une organisation internationale. C'est le cas de Saint-Siège
qui est membre de l'organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Une OI peut
être membre d'une organisation internationale. La communauté européenne a aussi
participé à la négociation du GATT et adhérer à l'OMC.

b- Formes non-gouvernementales de république

Aux NU, on compte de nombreux observateurs non étatique, non membre; par exemple: le
Saint-Siège, le CICR et l'ordre de MALTE. Il existe également des OI qui sont observateurs
dans d'autres organisations c'est le cas aux N.U de l'U.E et de l'OCI.

2. Participation d’autres acteurs


a. Les mots de libérations nationales
Qui sont considérés comme des Etats ont devenir ces mouvements bénéficient de statut
d'observateur. C'est le cas aux N.U.

b.Des ONG spécialisées


Elles peuvent bénéficier de la reconnaissance d'un statut leur permettant d'intervenir au
près d'une OI. C'est le cas de plusieurs organisations bénéficiant d'un statut consultatif
auprès de la CE ou des N.U. C'est aussi le cas d'association ou de société savante.

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III. LES PERSONNES DE L’O.I.
A. La personnalité internationale
Pour qu'elle puisse exister et agir dans l'ordre juridique international, il faut qu'une
organisation ait la personnalité juridique internationale. Cette personnalité lui donne la
capacité d'exercer un certain nombre de compétence dans l'ordre internationale
indépendamment des Etats qui la composent. La personnalité résulte directement ou
indirectement de l'acte constitutif, cette personnalité internationale est opposable aux Etats
sur cette base. Ils ont accepté d'être liés par l'acte constitutif qui fonde la personnalité
internationale de l'organisation. Et cette personnalité internationale peut dès lors leur être
opposé.

On s'est interrogé sur l'existence d'une personnalité internationale des OI qui pourrait être
opposé aux Etats même s'ils ne participent pas aux organisations, même s'ils n'ont ratifié
l'acte constitutif. Admettre une telle personnalité internationale de l'OI opposable même à
l'Etat non-membre pose un problème car au regard de l'Etat non-membre l'OI issue d'un
traité est lié par le principe RES INTER ALIOS ACTA.
Un avis de la CIJ a donné une réponse au sujet des N.U, mais cette réponse ne saurait être
étendue à d'autres organisations. La Cour, dans l'avis du 11 mai 1949 en réparation des
dommages subis aux services des N.U n’a considéré que les Nations Unies à une personnalité
juridique internationale opposable même à l'Etat non-membre.

Le fait concerné l'assassinat du Compte BERNADAUTE par ceux que l'on appelle des
Terroristes (sionistes pendant que celui-ci exerce une mission pour le compte de la paix).
L'Assemblée interrogeait la Cour afin de savoir si elle pourrait présenter une réclamation
internationale contre l'Etat d'Israël et cela bien qu'Israël ne soit pas encore membre de
l'ONU. Cela revenait à la Cour que la personnalité internationale de l'ONU est opposable à
l'Etat non membre. Dans son avis consultatif la CIJ a considéré que c'était le cas de la
personnalité internationale de l'ONU qui présente un caractère objectif et peut être opposé
aux Etats qui ne sont pas membres:«50 Etats représentant une très large majorité des
membres de la communauté internationale avait le pouvoir conformément aux droits
internationaux de créer une entité possédant une personnalité reconnue par eux même, ainsi
que la qualité de présenter des réclamations internationales». [Avis de la CIJ du 11 mai
1949].

La Cour en déduit que l'ONU était susceptible d'opposer sa personnalité d'Israël et de lui
présenter une demande de réparation.

Peut-on élargir ce principe à toutes les OI?


Il est admis en général que le principe ne saurait concerner que des organisations qui sont
quasi-universelle (ONU, OIT, OMC...) mais pas toutes les organisations internationales que la
fantaisie des Etats est susceptible de créer.

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B. Personnalité interne
A la différence de l'Etat, l'OI n'a ni territoire propre ni population propre; pour exercer son
activité, il lui faut pouvoir agir sur le territoire d'un Etat notamment afin de posséder des
immeubles, de les gérer, de passer des contrats avec les fournisseurs. Il est indispensable
que l'organisation ait la personnalité dans les Etats qui composent. L’art 104 de la charte des
Nations-Unies énonce : l’organisation jouit sur les territoires de chacun de ses membres de
la capacité qui lui est nécessaire pour exercer ses fonctions et pour atteindre ses buts.
Parfois, un Etat reconnait la personnalité interne d’une OI dont il n’est pas membre. Ce fut
longtemps le cas de la Suisse qui reconnaissait la personnalité interne de l’ONU alors même
qu’elle n’était pas membre.

Section 2 : TYPOLOGIE DES OI


Il est délicat compte tenu du nombre d'organisation internationale d'établir une typologie,
on a même pu dire qu'elle était impossible mais on peut avancer quelques éléments de
comparaison, quelques classification. Les OI peuvent être composées librement par les Etats
en fonction de leurs intérêts, cela aboutit à plusieurs distinctions des organisations:
Selon leurs compositions
Selon leurs finalités
Selon la nature de leurs pouvoirs
Selon l'étendue de leur domaine de compétences

I. CLASSIFICATION SELON LA COMPOSITION


1. Principes de classification
Certaines OI sont universelles ou ont une vocation à l'être, d'autres ont seulement une
vocation régionale ou bien idéologique. Il existe des organisations fondées sur un lien
historique, culturelle, religieux ou un intérêt économique.

2. Organisation à vocation universelle


C'est une organisation ouverte à tous les Etats qui peuvent y accéder sans discrimination. La
participation large est assurée par les conditions d'adhésion assez souples. Outre les N.U,
entre dans cette catégorie toutes les OI appartenant aux systèmes des N.U. Ce ne sont pas
les seules organisations à vocation universelle.
CIC : CONSEIL INTERNATIONAL DES CEREALES, organisation basée à Londres qui
regroupe les Etats importateurs et exportateurs de céréales.
Comité international de médecine basé à Bruxelles qui a pour objet la coopération
entre les services de santé.
OI des télécommunications par satellite
OI pour la prohibition des armes chimiques

3. Organisation à vocation régionale

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Elle repose en générale sur une nécessité commune militaire ou économique, elles
expriment la solidarité d'un groupe face à un autre groupe ou face à un agresseur.
L'organisation peut avoir un caractère restrictif ou fermé: L'organisation a un caractère
restrictif si elle soumet l'adhésion à des conditions de fond.
Exemple: la procédure d'adhésion au conseil de l'Europe suppose le respect de l'ensemble
de principe comme celui de la démocratie pluraliste ou encore le respect des droits de
l'homme (l'adhésion au Conseil de l'Europe est d'ailleurs désormais automatiquement liée à
la ratification de la convention Européenne des droits de l'homme).

L'adhésion peut être fermée si l'organisation la soumet à un accord unanime des Etats
membres. C'est le cas de l'U.E: L'adhésion à l'U.E suppose l'accord unanime de l'Etat puisqu'il
faut la ratification des traités d'adhésion par tous les membres.

Parmi les organisations régionales, on peut citer outre l'Organisations européennes :


UE
OSCE: organisation pour la sécurité
Conseil de l'Europe
OEA: organisation des Etats Américains
UA: union africaine depuis la conférence à Scyrte de 2001
La ligue des Etats Arabes

4. Organisation à caractère idéologique


Le lien qui justifie l'appartenance commune à une OI est parfois d'ordre idéologique. C'était
le cas du CAEM (conseil d'assistance économique mutuel) qui avait pour finalité la
coopération des Etats communistes entre eux dans l'intérêt et en vue de la défense du
socialisme.

5. Organisation reposant sur un lien historique/culturel


Il existe des organisations fondées sur des liens historiques et culturels notamment
linguistique. C’est le cas de l’OIF [crée en 1970 sous le nom d'ACCT (Agence de Coopération
Culturelle et Technique) regroupant 56 Etats membres], ainsi que de l'Union Latine (crée par
une convention de 1954 qui regroupant 37 Etats de langue et de culture latine).

6. Organisation reposant sur une appartenance religieuse


Il existe au moins une organisation fondée sur une appartenance religieuse : l’Organisation
de la conférence Islamique crée par une conférence de Rabat en 1968. Le préambule de la
charte de référence se réfère explicitement à l'Islam, mais certains pays membres
présentent certaines particularités (La Turquie est laïque et le Liban est multiconfessionnel,
les chrétiennes y représentent environ 45% de la population).

7. Organisation fondée sur un intérêt économique

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Il peut s'agir d'une solidarité exemple: l'OEPEP, créé en 1960 à la conférence de Bagdad.
Cette organisation ne comprend pas uniquement des Etats du Moyen-Orient: Il y a aussi:
Des Etats Africains: Gabon, Angola
Des Etats Asiatiques: Indonésie jusqu'en 2008
Des Etats Américains: Equateur, Venezuela

II. CLASSIFICATION SELON LA FINALITE


1- Principe de classification
La distinction selon les pouvoirs conférée par l'acte constitutif à l'organisation est celle qui
revêt le plus d'intérêt du point de vue juridique. Elle permet de distinguer les organisations
de coopération et les organisations d'intégration.

2- Organisation de coopération

Les OI de coopération ne sont qu'un centre de coopération entre les Etats, elles sont un
simple forum, un lieu de rencontre des Etats en vue de l'expression d'une position commune
ou de l'élaboration de convention internationale, dans ces organisations, les Etats ne se
voient pas imposés des décisions sans y avoir consentis.

C'est le cas de l'OSCE dans laquelle les Etats coopèrent en vue de la sécurité commune ou
bien s'apporte une aide mutuelle d'ordre technique.
Exemple: pour tous ce qui concerne la matière, assistance juridique en matière de la
démocratie pluraliste, droits de l'homme.

Les organisations internationales financières relèvent aussi de cette catégorie malgré l'image
que les médias en donnent parfois.

Lorsque la BIRD (banque internationale pour la reconstruction et le développement) ou


banque mondial ou FMI accorde une aide l'Etat donne son accord à la fois à l'aide et aux
conditions qui sont liées à l'attribution de l'aide.

3-Organisation d’intégration
L'OI d'intégration est caractérisée par le dynamisme et la tendance à la supranationalité, elle
est dotée de pouvoir qui la destine à se substituer aux Etats dans l'exercice de certaines
compétences. L'exercice de ces compétences par l'organisation la conduit à agir sur les
situations individuelles à avoir les liens immédiats avec les sujets internes de l'Etat.
C'est le cas de U.E mais aussi dans une certaine mesure du CE dont plusieurs organes.
Exemple: - la cour Européenne des droits de l'homme
- le comité des droits sociaux fondamentaux

C'est aussi le cas de l'organisation du traité de l'Atlantique Nord qui prévoit un


commandement militaire des forces alliés. On a proposé de parler d'organisation de
subordination en soulignant que cette catégorie d'organisation «Relève du processus

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fédéraliste. L'Etat qui accepte d'y entrer abandonne le profit de l'organe commun d'une part
de l'exercice de la souveraineté. Cette organe peut se voir reconnaître un pouvoir de décision
qui s'impose directement des Etats». (Paul ISOART)

III. CLASSIFICATION SELON LA NATURE DE L’ORGANISATION DE L’ETAT


1. Pouvoir juridictionnel ou arbitral
Il s'agit d'Etat établit par un traité uniquement afin d'exercer une telle compétence. C'est le
cas de la Cour permanente arbitrale (créée en 1989). C'est aussi le cas du centre
international pour le règlement des différends relatifs aux investissements ou de la cour
pénale internationale.

Il ne faut pas confondre cette situation avec les juridictions internationales créées au sein
des OI comme organe de celle-ci. Dans cette dernière catégorie relève la Cour Européenne
des droits de l'homme (qui appartient au Conseil de l'Europe), la Cour de justice de l'UE, la
cour d'arbitrage de l'organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.

2. Pouvoir d’adopter des normes


Les OI peuvent être chargées d'adopter des normes, il peut s'agir de préparer des
conventions ou d'édicter directement des règles et des recommandations.

 Préparer les conventions: le rôle principal de l'OI (peuvent être de charger et


d'adopter des conventions, préparer son conseil d'administration; ensuite discuter
par la conférence générale, puis ratifier par les Etats). C'est également le rôle de
l'OMS

 Edicter les règles: l'UE a le pouvoir d'édicter des règles directement applicables
(règlement, directive, décision), mais c'est aussi le cas du conseil de sécurité des N.U.
Ont également une telle possibilité, l'Assemblée de l'aviation civile Internationale
ainsi que l'OMS. Cette dernière exerce un réel pouvoir normatif propre, lorsqu'elle
adopte un règlement sanitaire international dans les domaines fixés limitativement à
l'art 21 de sa constitution.

Le règlement sanitaire international entre en application sans qu'il y ait besoin d'une
ratification des Etats membres. L'Etat dispose néanmoins de la possibilité de refuser le
règlement sanitaire ou de faire des réserves à son sujet (art 22 de la convention, la
constitution de l'OMS).

 Formuler des recommandations: la plupart des OI peuvent adopter les


recommandations qui n'ont pas l'effet contraignant. Il existe néanmoins une
situation où la recommandation a un effet partiellement contraignant: lorsque la
conférence

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3- Pouvoir d’exécution

Les organisations sont généralement établies en vue de mettre en œuvre les dispositions
d'un traité, elles se voient ainsi généralement attribuer un pouvoir de décision technique.
C'est le cas des organisations chargées d'accorder des prêts (banque international pour la
construction et le développement ou la banque mondial) ; l'association internationale pour
le développement ; l'association internationale pour le développement ; la société financière
internationale ; le fond monétaire international ; le fond international de développement
agricole,...

L'un des aspects de ce pouvoir d'exécution est la compétence de control de l'application de


l'acte constitutif ou des conventions adoptées sous les auspices de l'organisation, parfois
c'est la mission centrale de l'organisation (par exemple, l'agence internationale de l'énergie
atomique ou l'AIEA).

Dans d'autre cas, sans que cette activité soit centrale, tout est mis en œuvre pour qu'elle se
déroule de la manière la plus efficace possible, les structures de l'OIT Sony désignés un vue
d'une telle mission, l'application des conventions de l'OIT appartient à la conférence
générale, au conseil d'administration et parfois à certains organes spéciaux.

4- Assistance technique

Un grand nombre d'OI exerce une mission d'assistance technique aux États, en particulier les
États les moins avancés du point de vue technologique, c'est le cas des organisations
spécialisées dans un domaine très particulier :
L'UID: union internationale des télécommunications
UPU: union postale universelle
OMM: organisations météorologiques mondiales
AIEA: agence internationale de l'énergie atomique
Ainsi que des organisations financières internationales (FMI et le groupe de la banque
mondial,...)

IV. CLASSIFICATION SELON LES DOMAINES DE COMPETENCE


1. Principe de spécialisation
Certains auteurs ont parlé d’OI à compétence « générale » mais la formule est malheureuse.
Seul l’Etat a une compétence générale. Une OI ne peut avoir qu’une compétence limitée,
comme l’a rappelé la Cour internationale de Justice dans son avis sur la licéité de la menace
ou de l’emploi d’arme nucléaire. Les OI sont des sujets de droit international qui ne jouissent
pas, à l’exemple, à l’instar des Etats de compétences générales. Les OI sont régies par le
principe de spécialité, c’est-à-dire dotées par les Etats qui les créent de compétences
d’attribution dont les limites sont fonction des intérêts que ceux-ci leur donnent pour

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mission de promouvoir. (CIJ, Cour Internationale de Justice, avis consultatif, du 08 juillet
1996 page 78)

2. Organisation à compétence quasi générale


On parlera d’elles pour désigner les organisations qui peuvent intervenir dans des domaines
de compétences très nombreux. C’est le cas des nations-unies qui ont compétences en vertu
du chapitre 7 de la charte de la paix pour tout ce qui concerne le maintien de la paix. C’est
aussi le cas de l’union européenne, dont le domaine de compétence a été élargi à de
domaines très divers en rapport directe avec l’économie depuis le traité MAASTRICHT de
1992 et du conseil de l’Europe, qui est susceptible de traiter des affaires concernant les
domaines, à l’exception de la défense.

3. Organisation spécialisée
L’organisation se voit confier une compétence spécifiquement dans un domaine, à
l’exclusion de tout autre domaine de :

 navigation sur un fleuve (commission pour la navigation du RHIN ; commission pour


la navigation du DANBES),
 culture(UNESCO),
 santé(OMS) ;
 commerce internationale(OMC) ;
 domaine financier et monétaire (FMI, BIRD) ;
 domaine scientifique et technique (union internationale des télécommunications,
union postale universelle, agence internationale de l’énergie atomique);
 protection des personnes (organisation internationale du travail).

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