Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Pneumo CM7
Pneumo CM7
CM
Diffusion et transport des gaz, 7
mécanismes des hypoxémies
RT : HUYNH VAN LOC Nathan Date :5/10/22
RB : LEE Théo et LE PROVOST EMMA Prof : Dr. Schlemmer
PLAN DU COURS
Page 1 sur 11
I. Diffusion pulmonaire des gaz
A. Diffusion, transport, transfert
1. Généralités
La diffusion d’un gaz entre deux compartiments au travers d’une surface est un phénomène passif qui
dépend :
• Des propriétés physico-chimiques du gaz
• Des propriétés de la surface d’échange qui sépare les
deux compartiments
• Du gradient (différence algébrique) de pression partielle du
gaz entre les deux compartiments
Il n’y a pas de transport actif de gaz entre les différents compartiments des poumons. On parle de
transfert quand un gaz passe d’un compartiment à un autre grâce à plusieurs mécanismes successifs (à
gauche nous avons une image histologique d’une alvéole).
2. Principes de la diffusion
Un gaz diffuse toujours depuis le compartiment dans lequel la pression partielle est la plus élevée vers
celui dans lequel la pression partielle est la plus basse et il diffuse toujours jusqu’à l’équilibre.
Dans un mélange gazeux, chaque gaz se comporte de façon indépendante : Un gaz (O2 par ex) peut
diffuser d’un compartiment A vers un compartiment B pendant qu’un autre gaz (CO2 par ex) diffuse du
compartiment B vers le compartiment A.
La diffusion d’un gaz entre un milieu gazeux (gaz alvéolaire par ex) et un milieu liquide (plasma par ex) suit
les mêmes lois qu’entre deux milieux gazeux mais il ne faut pas confondre pression partielle et
concentration (ou contenu).
A l’équilibre, la pression partielle en O2 est la même dans le gaz et dans le plasma. Néanmoins, comme la
solubilité de l’O2 dans les liquides est faibles, la concentration d’O2 dans le plasma est très inférieur à
la concentration d’O2 dans l’alvéole.
Page 2 sur 11
5. Principes de la diffusion d’un gaz depuis l’alvéole vers le capillaire
L’inverse d’une résistance s’appelle une conductance. La conductance totale est la capacité de transfert
pulmonaire du gaz (DL) : 1/DL = &/Dm + 1/Dsang.
Avec θ qui traduit la cinétique d’association entre gaz et l’hémoglobine et Vcap le volume de sang contenu
dans les capillaires pulmonaires.
Pour l’oxygène, on a :
• 1/DLO2 = 1/DmO2 + 1/ (qO2 x Vcap).
• V’O2 = DLO2 x (PalvO2 – PcapO2)
Diffusion de l’O2 :
• Grande ΔP entre le sang qui arrive dans les capillaires et le gaz alvéolaire
• Équilibre atteint rapidement, en environ 0,25s
• Au repos, le temps de contact entre le sang qui circule dans les capillaire pulmonaire et le gaz
alvéolaire est d’environ 0,75s.
Diffusion du CO2 :
• Faible ΔP entre le sang veineux mêlé et le gaz alvéolaire mais diffusibilité importante du gaz
• Équilibre atteint rapidement, en environ 0,25s également
Page 3 sur 11
9. Diffusion et transfert de l’oxygène
On a ici une PalvO2 normale égale à 100 mmHg. Si la PcapO2 = PalvO2, il n’y a pas d’hypoxémie, mais si la
PcapO2 < PalvO2 on assiste à une hypoxémie de repos.
Au repos, le facteur qui limite le transfert de l’O2 est la perfusion. A l’exercice, le facteur qui limite le transfert
est la diffusion.
10. Points-clés
1. Propriété de l’Hémoglobine
C’est une molécule allostérique : la fixation de la première molécule d’O2 facilite la fixation des suivantes
(vitesse de fixation de la 4ème molécule 400 fois plus rapide que la 1ère)
Page 4 sur 11
B. Définitions
• Le pouvoir oxyphorique de l’Hémoglobine est le volume d’O2 que peut fixer au maximum 1g d’Hb :
1g d’Hb peut se combiner à 1,34mL d’O2.
• La capacité de l’Hémoglobine en O2 est le volume d’O2 maximal qui peut être combiné pour la
totalité de l’Hb présente. Par exemple : pour [Hb]=15g/dL Þ CapO2 = 15 x 1,34 = 20,1mL d’O2/100mL
sang
• Saturation SaO2 (%) :
1. Mesure de la saturation
• Hb = 15 g/dL
• HbCO = 1.2 (8%)
• MetHb = 0.15 (oxydation du Fe2+ en Fe3+, inefficace pour
le transport de l’O2)
• HHb = 0.15 (Hb réduite)
• HbO2 = 13.5 (oxyHb)
D. Variation de l’affinité
1. Transport de l’oxygène
Il existe plusieurs facteurs physiologiques susceptibles de modifier l’affinité de l’Hb adulte normale
pour l’O2 :
• Le pH, quelque soit l’origine de la variation
• Le CO2, par l’intermédiaire du pH et par sa présence propre
• La température tissulaire
• La concentration de 2,3 Diphosphoglycérate (DPG) dans les hématies
Page 5 sur 11
Les interactions entre ces facteurs pour optimiser les échanges respiratoires
permettent de :
• Favoriser la libération des molécules d’O2 dans les capillaires
tissulaires
• Favoriser la fixation des molécules d’O2 dans les capillaires
pulmonaires
1. Variations
2. Effet de Bohr
3. Température
4. 2-3 DPG
Le 2,3 diphosphoglycérate contenu dans les globules rouges, qui est un produit de la glycolyse diminue
l’affinité de l’Hb pour l’O2. De plus son effet est augmenté en cas d’hypoxie chronique, d’anémie ou d’alcalose
chronique.
Par exemple : en altitude, l’alcalose hypocapnique déclenchée par l’hyperventilation (Ü hypoxie) augmente
l’affinité de l’Hb pour l’O2. L’augmentation du 2-3 DPG agit comme un mécanisme compensateur.
Page 6 sur 11
Au repos :
• Qc = 5L/min
• DavO2 = 5mL/100mL sang soit 50mL/L sang Þ VO2 = 5 x 50 = 250mL /min
A l’exercice :
• Qc peut augmenter à 25-30 L/min
• DavO2 peut augmenter à 16-17mL/100mL sang Þ VO2 peut
augmenter à 4-5 L/min
Il existe un cas particulier qui est l’anémie, qui est une baisse anormale du
taux d’Hémoglobine dans le sang, on peut voir ci-dessous sa représentation
dans le graphique suivant :
Les pressions artérielles étant équilibrées avec les fractions alvéolaires, cela entraine une hypoxie et
une hypercapnie.
En situation normale, l’équilibre des pressions est obtenu, au repos, dès le premier tiers du passage
dans le capillaire. Il reste une réserve de diffusion qui sera utilisée lorsque ce temps de transit diminue,
c’est-à-dire lors de l’augmentation du débit cardiaque à l’exercice.
Chez le sujet normal, diminuer par 3 le temps de transit ou augmenter par 3 le débit cardiaque s’associe
avec un équilibre des pressions.
En cas d’anomalie de la diffusion, l’équilibre des pressions se fera plus tard avec une hypoxémie
uniquement à l’effort au stade initial de la maladie, puis une hypoxémie permanente au stade tardif de la
maladie (hypoxémie de repos, aggravée à l’effort).
Page 7 sur 11
Les mécanismes conduisant à une hypoxémie par diffusion sont liés à une augmentation d’épaisseur (e)
ou une diminution de la surface de la barrière alvéolo-capillaire (S) justifiée par la loi de Fick, ou encore
une diminution du volume capillaire pulmonaire (Vc). Donc ces mécanismes sont liés à des pathologies
respiratoires, fibrosantes ou pulmonaires.
L’hypoxémie sera associée à une hypocapnie en situation aigue ou une normocapnie en situation
chronique car il n’y pas d’obstacle diffusionnel pour le CO2 dont la conductance est 20 fois supérieure
à celle de l’O2.
On a ici l’exemple d’un poumon très hétérogène avec au milieu un territoire normalement perfusé et
ventilé (la PAO2 est donc normale à 100 mmHg et la pression issue de ce capillaire est similaire).
À gauche, il s’agit d’un territoire avec obstruction bronchique partielle conduisant à un territoire à bas rapport
perfusion/ventilation ou effet shunt. Ce territoire est hypoventilé, avec : PAO2 diminuée et PACO2
augmentée.
Le sang capillaire issu de ce territoire a des pressions similaires. Le but est de comprendre l’effet globale
de cette hétérogénéité sur le sang artérielle issu des 3 territoires capillaires mélangés.
Dans la zone physiologique la relation entre PCO2 et la concentration en CO2 est linéaire. Donc le
territoire à haut rapport VA/Q, compensera largement l’effet du territoire à bas rapport.
Donc il n’y aura pas d’hypercapnie, il y aura une normocapnie en situation chronique et une hypocapnie
en situation aigue, du fait de l’augmentation de la ventilation alvéolaire secondaire à l’hypoxémie.
Page 8 sur 11
D. Hypoxémie par shunt vrai
Le shunt vrai est un territoire perfusé mais non ventilé.
On peut donc calculer le pourcentage de sang passant par ce shunt. On doit donc faire un prélèvement de
sang veineux mêlé, par une sonde de swan ganz.
Dans un poumon parfaitement homogène on peut calculer que PAO2 devrait être d’environ 660 mmHg. Si
la pression mesurée est très inférieure (en pratique inférieure à 500 ou 550 mmHg) on pourra dire qu’il
existe un shunt vrai.
Dans un poumon normal quel que soit cette pression veineuse (elle diminue
de façon importante à l’exercice par exemple), la pression artérielle en O2 est
normale. Toutefois dans une situation de shunt on va avoir une dépendance
de la PaO2 à la pression veineuse.
L’équation du shunt réécrite sous la forme saturation en O2, en fonction du shunt et de la saturation
veineuse en oxygène peut donc s’écrire :
Page 9 sur 11
En revanche, sur l’autre diagramme, on voit qu’en cas d’augmentation du
shunt, la saturation artérielle en O2 va dépendre de la saturation veineuse
en O2. Donc dans cette situation, l’hématose va dépendre de la saturation
veineuse en O2 (SvO2).
À VO2 constante, toute diminution du débit cardiaque va entrainer une diminution de la SvO2 et donc une
hypoxémie s’il existe un shunt pathologique.
2. Différence alvéolo-artérielle O2
Il existe une différence physiologique entre PAO2 et PaO2 en raison du shunt physiologique. En effet,
elle est également liée à une hétérogénéité physiologique des rapports ventilation/perfusion croissante
avec l’âge.
Ce qui veut dire que la PaO2 normale est de 98 mmHg chez le sujet jeune sain et 70 mmHg chez le sujet
âgé.
L’équation des gaz alvéolaires montre que cette diminution peut être
liée à une diminution de FIO2, une diminution de la PATM (altitude)
ou encore une augmentation de PaCO2 c’est-à-dire une
hypoventilation alvéolaire (l’échangeur respiratoire fonctionne
normalement).
Il s’agit d’une augmentation de la différence alvéolo-artérielle, la PAO2 est normale. Il existe une altération
de l’échangeur respiratoire (trouble de diffusion, hétérogénéité des rapports ventilation/perfusion ou shunt
vrai). L’insuffisance respiratoire est définie par l’incapacité du système respiratoire à assurer le maintien
d’une hématose normale.
Page 10 sur 11
Schéma récapitulatif :
• Dans le poumon normal, petite différence alvéolo-artérielle liée
au shunt physiologique mais aussi à une hétérogénéité
physiologique. Des normes de différences alvéolo-artérielle
existent.
QCM 2. Indiquer la (les) réponse(s) exacte(s) concernant le débit d’O2 prélevé par les tissus :
A. Le débit d’O2 apporté aux tissus est fonction de la température.
B. Le débit d’O2 apporté aux tissus est fonction de PO2.
C. Le débit d’O2 apporté aux tissus est fonction du volume pulmonaire.
D. Le débit d’O2 apporté aux tissus est fonction du débit cardiaque.
E. Le débit d’O2 apporté aux tissus est fonction de l’affinité de l’Hb pour O2.
QCM 3. Indiquer la (les) réponse(s) exacte(s) concernant les variations de l’affinité de l’Hb pour l’O2 :
A. L’Hb fixe plus d’O2 si la PCO2 diminue.
B. L’Hb fixe moins si le pH augmente.
C. Une augmentation de la température favorise la libération d’O2.
D. Une augmentation de 2,3 diphosphoglycérate augmente l’affinité d’Hb pour O2.
E. L’effet du 2,3 diphosphoglycérate est augmenté en cas d’hypoxie chronique, d’anémie ou d’alcalose chronique.
Page 11 sur 11