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10 méthodes pour réviser, mémoriser et

apprendre efficacement

Dans les situations d’apprentissage, le bachotage est décrié et tous les enseignants
conseillent à leurs élèves de relire leur leçon le soir-même pour mieux mémoriser.
Mais, pour les élèves, les questions demeurent les mêmes :

 comment faire pour relire efficacement ?


 comment éviter de bachoter ?
 comment mémoriser durablement ?
 quelles sont les méthodes efficaces pour réviser ?
 comment apprendre autrement ?

Les élèves disent parfois : “Les profs, ils nous disent de relire nos leçons le soir
mais moi, ça me sert à rien. Ça me saoule, du coup j’y passe trois heures et je
retiens rien de toute façon !”. Forcément, peu de personnes leur explique comment
relire leurs leçons et réviser efficacement ! Au final, ils sont nombreux à
appréhender les devoirs et les révisions comme une tâche ennuyeuse, obligatoire,
sans saveur. Dans ces conditions, sans plaisir ni intérêt et encore moins de projet,
comment ces enfants (et adolescents) peuvent-ils apprendre ?

Comment trouver des moyens de dire au cerveau que l’information lue, écrite, consultée
et apprise est importante, qu’elle a de la valeur, de l’intérêt pour le long-terme… et
qu’elle mérite donc d’être retenue ?

Voici 10 méthodes pour réviser, mémoriser et apprendre efficacement inspirées de


mon expérience et des différents livres que j’ai lus sur le sujet :
1. Parler de l’information à quelqu’un d’autre
Une manière de signaler une information importante au cerveau est d’en parler, de
jouer soi-même au professeur. Cela peut aussi consister à (se) poser des questions
sur le sujet pour l’approfondir.

Mind map des questions ouvertes – atelier de pédagogie positive (la fabrique à
bonheurs)

2. Les flash-cards
Les flash cards sont des cartes dont le recto et le verso indiquent deux informations
en rapport, souvent la question et la réponse (par exemple, 7×9 au recto et 63 au
verso, une image et sa traduction dans une lange étrangère). Le fait de fabrique soi-
même des flash-cards afin de s’auto-tester renforce le processus d’apprentissage.
3. La création d’images mentales et d’histoires
Le fait d’associer un mot ou une phrase à une image permet de mieux s’en rappeler.
L’idéal est même d’inventer une histoire à partir d’une liste de mots à mémoriser.

Dans son livre Objectif Mémoire, Hélène Weber raconte une histoire pour se
souvenir du nom des planètes dans l’ordre :

Un superbe SOLEIL a près de lui un petit thermomètre au MERCURE. Le soleil a


si chaud que le thermomètre éclate et que les petites billes de métal liquide roulent
devant vous.

Curieuse et amusée, une petite jeune femme que vous imaginez belle, voluptueuse
et dégageant un doux parfum vient vers vous. Et comment s’appelle cette jolie
déesse ? VENUS !

Vénus joue, s’amuse avec les billes de mercure. Elle prend forme devant vous et
finalement lance au loin l’une des billes de mercure qui atterrit avec un « boum »
retentissant au milieu de votre jardin : sur TERRE.
Mais la bille est légère et de votre jardin, elle rebondit dans celui de votre voisin.
Votre voisin est petit, colérique et hargneux. Et qui est le dieu de la guerre ?
MARS.

Mars est prêt à bondir sur vous pour vous terrasser. Mais il est stoppé dans son
élan par un géant tellement grand et puissant qu’il en fait trembler toute la terre
autour de vous. Vous levez les yeux vers ce géant qui est aussi votre meilleur ami :
une mèche de ses cheveux glisse sur son front, formant le « J » de JUPITER : le roi
des dieux.

Sur le tee-shirt de Jupiter, vous apercevez le mot SUN (soleil en anglais), qui forme
le début des noms des trois planètes suivantes : SATURNE, URANUS et
NEPTUNE.

Jupiter rit à gorge déployée. A ses pieds accourt le petit chien de Walt Disney :
PLUTO(N).

4. Illustrer avec des exemples concrets, des pictos ou des schémas


Une information comprise est plus facilement mémorisée puisqu’elle est explicable
avec ses propres mots. Mais pour comprendre une information, il faut être capable
de l’illustrer que ce soit avec des phrases exemples, des pictos ou des schémas.

Phrases exemples

La jeune fille de 5° à qui j’apporte mon aide devait mémoriser une liste de 5 mots
par cœur, dont “caduque”. Elle était capable de me réciter la définition à peu près
par cœur mais je sentais bien qu’elle n’en avait pas compris le sens. Je lui alors
demandé un exemple d’utilisation de ce mot et après un long moment d’hésitation,
elle m’a répondu :”du jambon périmé est caduque.” J’ai donc repris la définition
avec elle, je lui ai donné un exemple auquel je pensais (le Minitel) sans le lui
imposer si elle préférait en trouver un autre et elle a fini par me dire :”Mais en fait,
caduque ça veut dire passé de mode.” Bingo, le déclic s’était fait !

Pictos d’illustration

Il y a un village proche de chez moi dans lequel se trouve un zoo connu pour son
emblème : un gorille qui a été élevé presque comme un enfant par les propriétaires.
J’ai rencontré une personne qui habitait dans ce village et, pour me rappeler de
l’endroit où elle vivait, je l’ai dessiné à côté de son nom écrit… et à chaque fois que
je pense à cette personne, j’imagine un petit gorille dans ma tête :-).
“Un schéma vaut mille mots.”

Toujours avec mon élève de 5°, nous travaillions sur la notion de réchauffement
climatique. Or je me suis aperçue qu’elle avait du mal à apprendre la définition des
gaz à effet de serre. Je l’ai donc questionnée sur le cours et ce que la prof en avait
dit. Réponse :”Rien, elle nous a juste dit de recopier la définition du livre.” Afin de
partir de ses représentations mentales, je lui ai demandé d’exprimer en un schéma
ce qu’étaient pour elle les gaz à effet de serre. A partir de ce schéma (qui
représentait tout de même une centrale nucléaire comme unique source du
réchauffement climatique…), nous sommes passées par les grandes inondations de
New York et de La Nouvelle Orléans, par le tsunami de Fukushima, par la possible
disparition des Seychelles, par les voitures électriques avant d’aboutir à un schéma
correct.

Le sketchnote

Le sketchnote peut être introduit en classe par les enseignants en tant qu’outil de
présentation d’une leçon et/ou en tant qu’outil de prise de note pour les élèves.

Le lapbook

Un lapbook est une sorte de livret décoré et personnalisé qui reprend des éléments
autour d’une notion étudiée, sous forme de dessins, de tableaux, d’écrits, d’images,
de collages et de graphisme en tous genres.

L’objectif est de résumer des informations sur un sujet et de les organiser avec des
moyens mobiles : des rabats, des pochettes, des roues, des languettes à tirer, des
volets, des enveloppes, des posts it… A chaque forme et à chaque mobile
correspond une notion.
Les lapbooks sont colorés pour un rendu plus agréable à consulter et une meilleure
organisation des éléments.

5. Transformer la leçon sous forme de carte mentale

Relire une leçon ne veut pas dire “juste” relire mais aussi la transformer de manière
personnelle pour l’intégrer et la comprendre. Passer une leçon sous forme de carte
mentale est un moyen de relecture efficace car cela nécessite de sélectionner les
informations importantes, de penser à l’agencement des branches de la carte
mentale, de synthétiser les informations sous forme de mots clés, de réfléchir à des
pictos d’illustration.

6. La technique de l’arrosage
Qu’est-ce qui est le plus efficace pour arroser une pelouse ? L’arroser pendant 90
minutes une fois par semaine ou bien trois fois 30 minutes ? C’est pareil pour les
apprentissages : il vaut mieux privilégier des séances courtes et espacées que des
longues séances intensives. L’énergie du cerveau est alors tellement mobilisée pour
rester concentré qu’il ne reste plus assez d’énergie pour le processus de
mémorisation.
7. Attendre deux ou trois jours avant de revenir sur l’information
Certaine études ont même montré qu’il est plus efficace de revenir sur une leçon
plusieurs jours après la première mention en classe. On pourrait donc se passer de
cette fameuse assertion : “Relis tes leçons le soir-même !” et attendre deux ou trois
jours.

8. Associer des mots à apprendre par cœur à des bruits, des endroits
ou des mouvements
Des indices contextuels peuvent aider la mémorisation. Comme démontré dans
l’atelier de pédagogie positive que j’ai suivi, la spatialisation (ou technique des
loci) utilise la mémoire des lieux et permet d’apprendre avec son corps et sa tête :

 l’information est déposée quelque part de manière spatiale,


 on associe mentalement le mot à l’endroit,
 chaque information (ou chaque vers d’une poésie par exemple) est
déposée dans une pièce de la maison ou attachée à un objet : l’enfant se met
en mouvement pour réellement déposer l’information,
 à chaque récitation ou mémorisation, l’apprenant refait le chemin dans
l’ordre en revoyant mentalement le mot associé à chaque endroit et le dit à
haute voix,
 au moment de la restitution, l’enfant peut visualiser mentalement la pièce ou
l’objet et ses déplacements.

9. Les intervalles idéaux pour réviser selon le temps restant


avant l’évaluation
Dans une étude menée en 2008 sur 1 300 étudiants à l’Université de Californie, des
scientifiques ont déterminé les intervalles optimaux pour apprendre une
information. Si l’évaluation est dans une semaine, il vaut mieux prévoir deux
séances de travail espacées de un ou deux jours. Par exemple, pour une évaluation
vendredi, étudier le lundi et réviser le jeudi serait la meilleure solution.
10. Le rôle du sommeil
Le cerveau traite et structure l’information pendant la nuit.

Les neuroscientifiques insistent sur le rôle joué par le sommeil dans cette phase de
répétition et de consolidation. Ils affirment qu’après une période d’apprentissage,
une période de sommeil, même courte, améliore

 la mémoire
 la généralisation
 la découverte de régularités

L’amélioration du sommeil peut être une intervention très efficace pour remédier à
des problèmes d’apprentissage, surtout si on formule un projet pour l’avenir. Ainsi,
il est important, avant la mise au travail, d’évoquer la situation dans laquelle
l’information évoquée et mémorisée devra être restituée (par exemple, en
s’imaginant réciter une poésie devant la classe avant de commencer à l’apprendre
puis, une fois le travail de mémorisation effectué, “jouer” la scène en récitant la
poésie comme si c’était devant la classe).

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