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Composition du jury
Anne COSTE, Professeure en Histoire, Architecte, HDR, ENSA Grenoble, co-directrice de thèse
Alessia DE BIASE, Professeure en anthropologie urbaine, HDR, ENSA de Paris La Villette, rapportrice
David FANFANI, Professeur en planification urbaine et territoriale, Université de Florence, rapporteur
Romain LAJARGE, Professeur en Aménagement et sciences territoriales, HDR, ENSA de
Grenoble, directeur de thèse
Andrea PANE, Professeur en architecture, Université de Naples Federico II, examinateur
Vincent VESCHAMBRE, Professeur en géographie, HDR, ENSA de Lyon, examinateur
Résumé de la thèse
La thèse interroge le rôle du projet d'architecture, relatif au patrimoine bâti, dans la construction de
de la capacité des acteurs à maîtriser les dynamiques d'évolution qui les concernent » (Deffontaines,
Marcelpoil, Moquay, 2001). Ce dernier point est primordial : l'un des enjeux majeurs du développement
territorial est la construction d'un collectif d'acteurs territorialisés, qui par leurs actions conjointes et
quotidiennes, apporteront ces améliorations à leur cadre de vie. Le patrimoine bâti est vecteur de
mobilisation collective. Si un objet est menacé, un groupe social tend à lui reconnaître une valeur et à
agir pour sa sauvegarde ; il s'agit du principe de la patrimonialisation. L'un des moyens pour sauver le
patrimoine bâti est de lui trouver une nouvelle destination d'usage, une utilité dans le présent. Cela
passe par une transformation de ce bâti et donc par un projet d'architecture. Ce dernier est déjà un
temps d'action collective, où se rencontrent et échangent des personnalités multiples ainsi que leurs
compétences et points de vue respectifs. La thèse propose alors de vérifier l'hypothèse selon laquelle,
lorsqu'il concerne un bâti patrimonialisé par des acteurs locaux, le projet d'architecture peut être un outil
pertinent pour la construction d'un collectif d'acteurs territorialisés. En d'autres termes, il susciterait
l'auto-organisation et l'union des forces des acteurs, motivées par la réalisation d'objectifs partagés
Pour aborder cette question, la thèse prend appui sur un socle théorique composé d'une part des écrits
de l'École Territorialiste italienne, et en particulier des ouvrages-clés d'Alberto Magnaghi tels que Le
Projet Local (Magnaghi, 2010 ; 2000) et La conscience du lieu (Magnaghi, 2017). D'autre part sont
convoquées les recherches françaises en sciences territoriales, autour des termes de développement
territorial et de ressource territoriale (Lajarge, 2012 ; Gumuchian, Pecqueur, 2007 ; Raffestin, 2019,
1980). Outre les apports théoriques, la thèse se nourrit d'une enquête de terrain menée principalement
en Irpinia, dans le sud de l'Italie, et d'une analyse plus ponctuelle de projets d'architecture en France.
Title
Rehabilitating and re-inhabitating built heritage.
Analysis of the role of the architectural project in the construction of territorial development
Abstract
The thesis questions the role of architectural design regarding built heritage and its effects on territorial
development processes. Territorial development means economic, social, environmental and political
improvements on a territory, and this goes with the « the increase in the capacity of the actors to control
the dynamics of evolution that concern them » (Deffontaines, Marcelpoil, Moquay, 2001). Indeed, the
main challenge of territorial development is the construction of a community of local actors, because only
they can bring these improvements through their collective and daily actions. Built heritage is already a
vector of collective mobilization. When something is close to disappearing, a social group tends to confer
on it a new value and to protect it. One of the ways to save built heritage is finding a new function for it,
so that it can be useful in the present. This requires a transformation of the buildings, which most of the
time means an architectural design. This is a moment of collective action, where different people meet
and discuss, sharing their points of view and skills. The research hypothesizes that that rehabilitation
projects can be a mode of action for a local community that is willing to participate in the development
processes of its territory. They could lead to the self-organisation and the union of the actors' strengths,
motivated by the achievement of shared objectives regarding the transformation of the living
environment.
To study this question, the thesis leans on a theoretical basis, composed on the one hand of the
literature of the Italian Territorialist network, and in particular the main books of Alberto Magnaghi such
as Le Projet Local (2010, 2000) and La Conscience du Lieu (2017). On the other hand, the theoretical
contribution is complemented by the literature of some key-authors of the French territorial sciences:
Claude Raffestin, Hervé Gumuchian, Bernard Pecqueur and Romain Lajarge. In addition to this, the thesis
is enriched by a field survey conducted mainly in Irpinia, South Italy, and then to a lesser extent in
France.
Titre de la thèse
Habiter la façade : la conquête d'une épaisseur sensible
Les Dispositifs de Façade Épaisse dans les logements collectifs des écoquartiers : conception
architecturale et ambiances
Composition du jury
Xavier BONNAUD, Professeur HDR, ENSA de Paris la Villette, HDR, rapporteur
Grégoire CHELKOFF, Professeur HDR, ENSA de Grenoble, examinateur
Valérie LEBOIS, Maîtresse de conférence, ENSA de Strasbourg, examinatrice
Cécile REGNAULT, Professeure HDR, ENSA de Lyon, rapporteure
Nicolas REMY, Professeur adjoint, Université de Thessalie, Volos (Grèce), co-directeur de thèse
Henry TORGUE, chercheur émérite, UMR AAU, équipe CRESSON, directeur de thèse
Résumé de la thèse
En 2050, selon les projections de l'OCDE , plus de 70% de la population mondiale vivra en ville.
L'étalement urbain trouve ses limites dans la mesure où l'espace est un bien-ressource fini et où les
distances génèrent une dépendance trop forte vis à vis de l'automobile, participant ainsi au
réchauffement climatique. En réponse, les villes choisissent d'autres axes de développement, notamment
quartiers écologiques. Cependant, l'habitat dense va à l'encontre de l'idéal encore largement partagé de
la maison individuelle et il est loin de remporter l'approbation générale de la population qui y habite. Plus
encore, pour les logements collectifs, surtout ceux à caractère social, la densité s'accompagne d'une
image négative de l'habitat puisqu'elle entraîne une proximité qui rend difficiles les rapports d'intimité
des résidents tout en imposant à tous des contraintes extérieures. L'un des enjeux majeurs de
l'architecture urbaine contemporaine est donc de proposer des aménagements qui rendent plus agréable
la vie partagée dans les logements collectifs des villes diminuant à terme leurs images négatives.
Dans le contexte actuel des conceptions et réalisations architecturales, la façade s'est éloignée de sa
traditionnelle fonction de mur séparateur filtrant la lumière, pour se diversifier en une variété d'espaces
de plus en plus complexes, gagnant de ce fait même une épaisseur modulable. Les balcons, loggias,
L'hypothèse générale de cette thèse est que l'ensemble de ces espaces intermédiaires (Balcons, Loggias,
Terrasses, Coursives) regroupés sous l'intitulé de dispositifs de façade épaisse (DFE) participe pleinement
à la conception et au vécu du logement contemporain. Particulièrement mis en œuvre dans les quartiers
durables, les DFE deviennent de plus en plus des opérateurs de conception architecturale impliquant
fortement les ambiances dans leurs impacts sur les modes de vie.
Les DFE appartiennent à la famille des "espaces intermédiaires", c'est à dire des lieux caractérisant la
zone transitionnelle séparant deux espaces aux degrés d'intimité différents, aménageant les liens
intérieur/extérieur, permettant des porosités avec les éléments naturels, le voisinage, le contexte urbain
ou le grand territoire. Par définition, les DFE agissent comme interfaces génératrices d'expériences
sensorielles et sensibles.
L'analyse de trois écoquartiers (à Grenoble et à Paris) permet d'explorer la variété typologique des bâtis
coursives) ainsi que la diversité de leurs modes d'accès tels que les paliers ouverts ou les cheminements
individualisés. Ces trois terrains illustrent les objectifs et les réalités de processus de conception visant à
permettre l'appropriation des espaces extérieurs entourant l'habitation, à faciliter la projection du "chez
soi" des habitants dans leur lieu de vie concret, à bien vivre la transition entre espace privé et espace
public.
La diversité des rôles attribués par les résidents aux DFE témoigne : surface supplémentaire à celle du
logement, sas d'entrée dans l'espace privé, espace représentatif pour le bâti, filtre régulateur des
Ainsi, les espaces intermédiaires gagnés dans l'épaisseur des façades des logements collectifs en zone
urbaine dense peuvent offrir de véritables qualités d'appropriation et de flexibilité de par leur qualité
d'ambiance. La façade épaisse redéfinit l'intimité en étendant une partie de la vie privée vers l'extérieur.
Par le jeu des ambiances sonores, visuelles, lumineuses et olfactives… qu'elle réceptionne et produit, elle
Le cœur de cette thèse est que les DFE prennent des contours sensibles spécifiques relevant à la fois des
L'ambition est donc de relier au mieux les différents aspects qui permettent de saisir ces espaces
En conclusion, la thèse montre comment l'étude des ambiances des DFE permet de mettre à jour les
Un accès à la nature
Concevoir le logement et penser les ambiances des DFE à travers cette grille devient alors pour le
Mots-clés
Interface épaisse, Balcon, Loggia, Terrasse, Coursive, Ambiances, Appropriation, Habiter, Modularité,
Ecoquartier, Techno-sensible
Title
Inhabiting the facade: conquering a sensory layer
Thick façade devices in collective dwellings within eco-districts: architectural design and
ambiances
Abstract
In 2050, according to OECD projections, more than 70% of the world's population will live in cities.
Urban sprawl finds its limits considering that space is a finite resource-good, and that distances create a
strong dependence to cars, playing a part in global warming. In response to that, cities choose other
lines of development, especially in terms of housing, which increases density and encourages the
creation of new ecological neighbourhoods. However, a dense habitat goes against the still widely shared
ideal of individual housing, and it is far from being approved by the population living in it. Moreover,
from the perspective of collective housing, especially social housing, density often goes together with a
negative perception of the habitat, as it creates a proximity that makes intimacy difficult for residents
while imposing external constraints. One of the major challenges in contemporary urban architecture is
thus to propose developments that make the shared life in collective housing more pleasant, ultimately
In the current context of architectural design and developments, the façade shifted away from its
traditional function of dividing, light-filtering wall. It is now diversified in an array of increasingly complex
spaces, thus growing in adjustable thickness. Balconies, loggias, terraces, corridors, all stemming from
different cultures, developed nowadays new spatial, environmental and behavioural propositions.
The general hypothesis of this thesis is that the ensemble of intermediary spaces (balconies, loggias,
terraces, corridors), brought together under the name “Thick façade devices” (TFD), fully takes part in
the design and the experience of contemporary housing. Especially implemented in sustainable
neighbourhoods, TFDs are increasingly becoming operators of architectural design that strongly involve
TFDs belong to the “intermediary spaces” family, i.e. places characterising a transition area that
separates two spaces with two different degrees of intimacy, establishing connections between the inside
and the outside, enabling permeability with natural elements, neighbours, the urban context or the
bigger territory. By definition, TFDs work as interfaces that generate sensory and perceptible experience.
The analysis of three eco-districts (in Grenoble and Paris) allows to explore the typological variety of the
built environment and its multi-scaled extensions into intermediary spaces (balconies, loggias, terraces
and corridors). It also allows to study the diversity of their access modes, such as open landings or
individual pathways. The three study fields illustrate the objectives and realities of the design process
aiming to enable the appropriation of external spaces around the housing, to facilitate the projection of
the inhabitants' “home” in their concrete living space, to easily transition between private and public
spaces.
The diversity in the roles given to the TFDs by the residents is telling: additional surface to the housing,
entrance hall into the house, representative space for the building, regulating filter of the ambiance
Therefore, the intermediary spaces gained from the façade's thickness in collective housing in dense
urban areas can offer real appropriation and flexibility qualities, due to their ambiance qualities. A thick
façade redefines intimacy by extending a portion of private life towards the outside world. Through
sound, visual, light and olfactory ambiances that are received and produced, the façade modulates the
relations of proximity.
The heart of this thesis argues that the TFDs take on a specific sensitive outline that is related to data
regarding the environment and space, to perceptive dimensions and modalities of use. The ambition is
thus to connect at best the different aspects allowing to grasp these intermediary spaces (TFDs) as
In conclusion, the thesis shows how the study of TFD ambiances can highlight cross-cutting and
contemporary challenges regarding the design of intermediary spaces. Several questions are proposed to
designers:
Access to nature;
For the architect, designing housing and considering the TFDs' ambiances through this grid thus becomes
Keywords
thick interface, balcony, loggia, terrace, corridor, ambiances, appropriation, inhabiting, modularity, eco-
district, techno-sensitive
département Architecture, Built environment and Construction, Politecnico di Milano, au sein de l' école
doctorale 454 – SHPT – Université Grenoble Alpes et de l'école doctorale du Politecnico di Milano
Titre de la thèse
Dans le lieu et dans le temps. Pour une histoire environnementale des infrastructures
Composition du jury
René BORRUEY, Professeur HDR, ENSA de Marseille, Examinateur
Anne DALMASSO, Professeure HDR, Université Grenoble Alpes, Examinatrice
Alessandro DE MAGISTRIS, Professeur, Politecnico di Milano, Examinateur
Rosa DE MARCO, Maîtresse de conférences, docteur, ENSA de Paris – La Villette, Examinatrice
Emilio FAROLDI, Professeur, Politecnico di Milano, Directeur de thèse
Luigi LORENZETTI, Professeur, Università della Svizzera Italiana, Rapporteur
Catherine MAUMI, Professeure HDR, ENSA de Paris – La Villette, Directrice de thèse, ED 454
Virginie PICON-LEFEBVRE, Professeure HDR, ENSA de Paris – Belleville, Rapporteure
Résumé de la thèse
La thèse étudie les stations de sports d'hiver planifiées et construites en haute altitude après la Seconde
Les deux contextes nationaux, différents du fait de leurs histoires économiques, politiques et situations
géographiques, partagent aujourd'hui des problèmes similaires. Ceux-ci concernent le futur d'un modèle
touristique basé sur une fréquentation massive, de longs séjours et une offre concentrée autour de la
pratique du ski. En effet, l'aléa climatique, le changement dans les modes et les temps de la
partie des enjeux auxquels ces lieux se confrontent. Plusieurs chercheurs provenant de diverses
disciplines suggèrent alors de repenser la station comme étant en continuité avec le territoire
La recherche, menée dans le domaine de l'architecture, souhaite contribuer à la réflexion autour de ces
questionnements par une étude historique. En interrogeant les relations établies entre la station et le
conception, de construction et d'évolution, nous souhaitons aller au-delà d'une lecture des
En nous appuyant sur la coordonnée spatiale du territoire, nous formulons l'hypothèse que l'implantation
des stations de sports d'hiver a entrainé des transformations à grande échelle, et que, en même temps,
les caractères environnementaux, historiques, économiques, géomorphologiques des sites concernés ont
À partir de la coordonnée temporelle du territoire, nous supposons que l'histoire des stations de sports
d'hiver construites dans les années 1960 et 1970 n'est qu'une étape dans le processus long de
transformation touristique des sites de haute altitude. Dans cette perspective, l'histoire des activités
précédentes au tourisme, implantées sur les mêmes lieux, joue un rôle décisif.
Le travail se déroule à travers l'étude de quatre cas : Pila et Sansicario, dans les Alpes italiennes ;
Chamrousse et La Plagne dans les Alpes françaises. Pour cela, nous nous appuyons sur une méthode
mise en place par les historiens de l'environnement, tels que William Cronon, qui considèrent l'histoire
d'un territoire comme le résultat des interactions entre activités humaines et données naturelles, sur un
temps long. Nous mobilisons un corpus principalement constitué de documents appartenant à différents
fonds d'archives (des collectivités territoriales, des architectes et urbanistes, des techniciens), que nous
traitons par l'analyse de documents textuels, graphiques et cartographiques qui le composent, ainsi que
montagne nous souhaitons, par ce travail, participer à la réflexion autour des enjeux méthodologiques de
Title
In place and in time. for an environmental history of tourist infrastructure in the french-italian
alps (1945-1975).
Abstract
The thesis studies ski resorts planned and built at high altitude after the Second World War in the
Franco-Italian Alps.
The two national contexts, different for economic history, politics and geographical location, now share
similar problems, which look to the future of a tourism model based on mass attendance, long stays and
an offer concentrated around skiing. Indeed, climatic hazards, changes in the modes and times of tourist
use, ageing of structures and infrastructures, are only some of the challenges which these places are
facing today. Several researchers from various disciplines then suggested that the station could be
rethought in continuity with the territory, the latter included in its economic, geographical or
administrative nature.
The research aims at investigating these questions in the field of architecture and through a historical
study. By questioning the relationships established between the station and the territory (in its spatial,
environmental and landscape components) during the design, construction and evolution process, the
Working on the spatial coordinate of the territory, we formulate the hypothesis that the establishment of
winter sports resorts has led to large-scale transformations, and that, at the same time, the
environmental, historical, economic and geomorphological characteristics of the sites concerned have
Working on the temporal coordinate of the territory, we assume that the history of the winter sports
resorts built in the 1960s and 1970s is only one step in the long process of transforming high-altitude
sites for tourism. In this perspective, the history of activities preceding tourism, located in the same
We rely on a method developed by environmental historians such as William Cronon, who considers the
history of a territory as the result of interactions between human actions and natural data over a long
period of time. The work is carried out through the study of four cases: Pila and Sansicario, in the Italian
Alps; Chamrousse and La Plagne in the French Alps. We mobilize a corpus mainly constituted by
documents belonging to different archival collections (local authorities, architects and urban planners,
technicians), which we process by analyzing textual, graphic and cartographic documents, as well as by
mountain areas, we hope, through this work, to contribute to the debate on the methodological issues of
Keywords
landscape construction; tourist infrastructure; French-Italian Alps; Post-war; environmental history
Thèse préparée au sein de l'équipe d'accueil 7444 Architecture, Environnement et Cultures Constructives
Titre de la thèse
Vers une pratique du réemploi en architecture : Expérimentations, outils, approches
Composition du jury
Anne COSTE, Professeure, HDR, ENSA de Grenoble, directrice de thèse
Sabine BARLES, Professeure, HDR, Université Paris 1, rapporteure
Xavier BONNAUD, Professeur, HDR, ENSA de Paris la Villette, rapporteur
Michaël GHYOOT, Architecte, Docteur, Entreprise ROTOR (Belgique), examinateur
Sylvain LAVELLE, Docteur en Philosophie, enseignant à l'ICAM Paris-Sénart, examinateur
Résumé de la thèse
Le monde de la construction est aujourd'hui confronté aux exigences et enjeux de la transition socio-
écologique. La discipline de l'architecture évolue afin de tendre vers une architecture plus éco-
responsable tant du point de vue technique que culturel, économique que juridique. Le réemploi, moins
développé que le recyclage, est une pratique qui s'émancipe à grande vitesse et peine à s'insérer dans le
actuel.
La thèse s'inscrit dans le cadre théorique de la transition socio-écologique qui propose une vision plus
large [1] des changements de paradigme à opérer en intégrant, au-delà du seul versant technique
(énergie) l'ensemble des actions sociales et des comportements dites écologiques. Nous situons en ce
sens notre recherche dans le cadre théorique que propose Sylvain Lavelle [2] qui opte pour "une
transition plus juste"[3]. Il défend une transition polymorphe qui se fonde sur un changement d'oikos, de
tekhnè, d'ethos et de muthos, dépassant ainsi la seule question énergétique et intégrant des principes de
architecturale.
Ce travail de thèse questionne les potentiels de cette pratique à induire d'autres approches et outils de
projet pour tendre vers une architecture véritablement éco-responsable. Nous proposons la définition
d'oïko-responsable pour appuyer sur la nécessité d'un changement de regard sur ce terme, et donner à
lire le programme d'actions qu'il suppose. Bien que philosophiques, ces définitions nous ont servis de
grilles de lecture et d'analyse des pratiques expérimentales et des outils d'un double corpus de pratiques
opérationnelles (huits acteurs) et pédagogique (un module) ; elles nous ont également permis de
défricher le fond d'engagement et de sens de cette pratique. Les enjeux de ce travail de recherche
consistent à faire l'état des lieux de cette pratique émergente et poser un regard sur la manière dont elle
Il conviendra alors de vérifier l'hypothèse selon laquelle le réemploi peut induire une architecture oikos-
cela, nous proposons un premier temps démontrant comment les praticiens travaillent à sa
temps démontrent leurs capacités à redéfinir ou créer des outils propres au réemploi à mêmes de
répondre à cette mutation écoresponsable. Ces deux temps tirent un portrait d'acteurs qui sollicitent, en
définitive, cette pratique du réemploi comme un outil pour réinterroger la déontologie des pratiques
d'architectes.
[1] Dominique Bourg montrait en 2012 le passage nécessaire de la notion de développement durable vers celle de transition socio-
[2] Enseignant-chercheur en philosophie à l'Icam Paris-Sénart et de Lille ainsi qu'à l'EHESS Paris
[3] Un nouveau récit pour une transition juste, Sylvain LAVELLE – 2015 ; Revue Projet 2015/1 (N° 344 ), p 96
Mots-clés
réemploi d'éléments en architecture, architecture éco-responsable, expérimentations, outils de projets,
Title
Towards a practice of repurposing materials in architecture : experiementations, tools,
approachs
Abstract
The world of construction is nowadays confronted with the requirements and challenges of the socio-
ecological transition. The discipline of architecture is evolving in order to move towards a more eco-
responsible architecture from a technical, cultural, economic and legal point of view.
Reuse, less developed than recycling, is a practice that is emancipating itself at high speed and
struggling to fit into the standardized production system attributed by the current industrial and socio-
technical system.
This thesis is part of the theoretical framework of the socio-ecological transition, which proposes a
broader[1] vision of the paradigm changes to be made by integrating, beyond the technical side
(energy), all social actions and so-called ecological behaviours. In this sense, we situate our research
within the theoretical framework proposed by Sylvain Lavelle[2], who opts for "a fairer transition"[3]. He
defends a polymorphic transition based on a change of oïkos, tekhnè, ethos and muthos, thus going
beyond the energy question and integrating principles of social justice, relationship to the environment,
ethics and new socio-cultural narratives. An action program can be transposed to the practice of reuse
This thesis questions the potential of this practice to induce other approaches and project tools to move
towards a truly eco-responsible architecture. We propose the definition of oïko-responsible to support the
need for a change of perspective in light of this term, and to give a reading of the programme of actions
it implies. Although philosophical, these definitions have served as a framework for reading and
analysing experimental practices and tools for a dual corpus of operational (eight actors) and pedagogical
(one module) practices; they have also enabled us to explore the basis for commitment and meaning of
this practice. The challenges of this work consist in taking stock of this emerging practice and looking at
It will then be necessary to verify the hypothesis that reuse can induce an oïkos-responsible architecture
by mobilizing the triple activity of operational practice, pedagogy and research. To this end, we propose
a first step demonstrating how practitioners work towards the professionalization of reuse by
reintegrating experimental dynamics into the project process. Secondly, they demonstrate their ability to
redefine or create tools for reuse that can respond to this eco-responsible change. These two phases
draw a portrait of actors who ultimately request this practice of reuse as a tool to requestion the ethics of
architectural practices.
[1] Dominique Bourg showed in 2012 the necessary transition from the notion of sustainable development to that of socio-ecological
[2] Searcher and teacher in philosophy at Icam Paris-Sénart and Lille as well as at EHESS Paris
[3] Un nouveau récit pour une transition juste, Sylvain LAVELLE – 2015 ; Revue Projet 2015/1 (N° 344 ), p 96
Thèse préparée au sein de l'équipe d'accueil 7444 Architecture, Environnement et Cultures Constructives
Titre de la thèse
Construire en terres d'excavation, un enjeu pour la ville durable
Composition du jury
Hubert GUILLAUD, Professeur honoraire, HDR, ENSA de Grenoble, directeur de thèse
Thierry JOFFROY, Chercheur, HDR, ENSA de Grenoble, co-directeur de thèse
Thomas JUSSELME, Professeur, Haute école spécialisée de Suisse occidentale, examinateur
Judith LE MAIRE, Professeure, Université Libre de Bruxelles, rapporteure
Camilla MILETO, Professeure, Université Polytechnique de Valencia, rapporteure
Chris YOUNES, Professeure, HDR, École Spéciale d'Architecture, présidente du jury
Résumé de la thèse
La thèse explore les potentiels d'utilisation des terres de déblais comme matériau de construction et
examine la pertinence d'une valorisation de cette ressource pour une construction soutenable dans le
contexte français actuel avec un focus plus particulier sur la région parisienne. Elle s'articule autour d'une
double question qui s'inscrit dans le cadre de la transition écologique des milieux habités : est-t-il
pertinent de transformer les terres d'excavation générées par les chantiers des grands centres urbains en
ressource pour l'architecture et quels potentiels offrent-elles pour la construction de la ville durable?
La croissance des grandes villes entraine chaque année la production de millions de tonnes de terres de
déblais qui sont issues des terrassements nécessaires à la construction de nouveaux immeubles ou
extraites lors de la création d'infrastructures de transport (tunnels, gares, routes, …). À lui seul, le
chantier du Grand Paris Express "devrait peser de 30 à 40 millions de tonnes" de terres d'excavation qui
seront principalement acheminées par péniches en dehors de Paris pour être stockées ou enfouies dans
des sites adaptés. Ce processus représente un coût financier, énergétique et écologique phénoménal et
l'enfouissement d'une ressource pourtant potentiellement utilisable, d'où l'intérêt de s'interroger sur les
Au commencement de cette thèse en 2015, peu de recherches et encore moins de pratiques portaient
sur ce sujet. Or, dès les premières rencontres, les acteurs ont exprimés leur intérêt pour cette possible
Il était donc temps, d'une part, de faire le point sur les connaissances scientifiques concernant la matière
terre, les pratiques actuelles en architecture de terre et les professionnels spécialistes de la construction
en terre. D'autre part, il s'agissait de décrypter le contexte et le système des acteurs des terres
d'excavation sur le territoire du Grand Paris. Enfin, la présence d'acteurs motivés sur le Grand Paris a
facilité la réflexion prospective sur le potentiel d'utilisation de ces terres en architecture, y compris en
Title
Building with excavated earth, an issue for the sustainable city
Abstract
This thesis explores the potentials of using excavated earth as a building material and examines the
relevance of a valorization of this resource for sustainable buildings in the actual French context with a
more particular focus on the Parisian region. It is structured around a double question within the
framework of the ecological transition of the inhabited environment: is it relevant to transform the
excavated earth of the construction sites of major urban centers into a resource for architecture and
The growth of big cities is generating millions of tons of excavated earth yearly, issued from the
necessary earthworks for the construction of new buildings or excavated during the creation of transport
infrastructures (tunnels, railway stations, roads,…). On is own, the Grand Paris Express construction site
"should generate 30 to 40 millions of tons"[1] of excavated earth that will be principally shipped by
barges out of Paris to be stocked or buried in adapted sites. This process has a huge financial,
energetical and ecological cost, and a potential usable resource is buried, hence the importance of the
At the beginning of this thesis in 2015, few researches and even less practices had been done on the
subject. But, ever since the first meetings, the actors expressed their interest for the possible
On one hand, it was time to make an inventory of the scientific knowledges of the material earth, the
current practices in earthen architecture and the professional earthen building specialists. On the other
hand, it was necessary to decrypt the context and the system of actors around the excavated earth in
the Grand Paris territory. Finally, the presence of motivated actors in the Grand Paris has facilitated the
prospective reflection on the potential use of these earths in architecture including having the
Thèse préparée au sein de l'équipe d'accueil 7444 Architecture, Environnement et Cultures Constructives
Titre de la thèse
Réhabiliter le bâti ancien et les cultures constructives - Engagements, épreuves et
Composition du jury
Hubert GUILLAUD, Professeur honoraire, HDR, ENSA de Grenoble, directeur de thèse
Michel RAUTENBERG, Professeur, HDR, Université Jean Monnet, co-directeur de thèse
Patrick PEREZ, Maître de conférences, HDR, ENSA de Toulouse, rapporteur
Jean-Louis TORNATORE, Professeur, HDR, Université de Bourgogne, rapporteur
Monica ALCINDOR, Professeure, Escola Superior Gallaecia (Portugal), examinatrice
Christelle FOUR, Responsable architecture et patrimoine, Communauté d'agglomération du Pays
Voironnais, examinatrice
Résumé de la thèse
Le bâti ancien est aujourd'hui confronté à des enjeux normatifs, environnementaux et patrimoniaux qui
favorisent sa réhabilitation et engagent une multiplicité d'acteurs dans cette activité. Ces engagements
mettent en débat les savoirs, les mondes professionnels et les attachements que ces acteurs tissent
autour des espaces édifiés. La thèse explore ces dynamiques autour du cas particulier du bâti ancien en
pisé (bâtiments construits en terre crue damée dans des coffrages) dans le département de l'Isère.
L'objectif de ce travail est de comprendre et de décrire comment et par qui ce bâti est mis en projet et
réhabilité, dans un double sens d'amélioration physique et de revalorisation d'un objet aux significations
multiples. Nous faisons l'hypothèse que les projets de réhabilitation, par les multiples formes
ordinaire. Ces projets mettent à l'épreuve les attachements que leurs porteurs développent autour du
bâti existant et de la matière terre qui le constitue autant que les savoirs et les pratiques constructives
qui s'y appliquent. Ces épreuves participent à l'émergence de collectifs qui tissent un maillage politique
au sein duquel se composent des espaces de dialogue et d'appropriation des usages, de la pratique et du
Pour explorer cette hypothèse, la recherche s'inscrit dans une perspective interdisciplinaire qui articule
développe une anthropologie pragmatique des cultures constructives qui compose une problématisation
commune entre ces disciplines autour des questions soulevées par la réhabilitation du bâti ancien.
L'exploration de ces questions se base sur un travail d'enquête qualitative multi-située. Il décrit les
mondes de la réhabilitation en action, en suivant des parcours de projet portés par plusieurs catégories
d'acteurs (habitants, professionnels, institutions). La thèse revient d'abord sur les différentes formes
d'engagement qui participent à mettre le bâti ancien en projet, de l'intervention sur un bâtiment
spécifique à sa mise en valeur de manière générale. Ces expériences de réhabilitation portent l'attention
sur différentes qualités du bâti et contribuent à le faire sortir de l'ordinaire. Le bâti ancien en pisé est
ainsi engagé – et engage lui-même – dans de multiples réalités. À la fois maison, lieu de vie, lieu de
travail, patrimoine local ou architecture de terre, il fait agir, réagir et rentrer en relation les acteurs qui
s'y intéressent. La deuxième partie de l'analyse décrit comment la difficulté d'appliquer des protocoles de
réhabilitation entraine les porteurs de projet à s'engager dans des épreuves et à chercher des prises
leurs permettant de mener à bien leurs projets. Ces épreuves entrainent les acteurs qui s'y investissent à
ajuster leurs relations entre eux et avec le bâti au fur et à mesure du processus de projet. À mesure
qu'ils s'approprient les savoirs de la réhabilitation, ils développent différentes formes d'attachement
autour du bâti. Les projets de réhabilitation contribuent alors à l'émergence de collectifs plus ou moins
pérennes qui se réapproprient les modalités d'intervention sur le bâti et les décisions qui le concernent.
La thèse s'attache finalement à mieux comprendre les dimensions plurielles (matérielle, constructive,
éléments d'un dialogue à poursuivre avec les acteurs de terrain autour de l'intérêt et des conditions
permettant de faire tenir un espace politique autour des usages et du devenir du bâti existant.
Mots-clés
bâti ancien en pisé, réhabilitation, cultures constructives, collectifs, communautés de pratiques,
politiques de l'architecture
Abstract
Ancient buildings face today normative, environmental and patrimonial issues which foster their
renovation and engage a great diversity of actors. This multiplicity initiates a debate around knowledge,
professional worlds and attachments which are woven around existing buildings. This thesis delves into
these dynamics focusing on the case of ancient rammed earth building (raw earth compressed into an
external formwork) in the French department of Isere, France. It aims at describing how and by whom
rammed earth buildings are involved in retrofitting projects, considering both their physical and
representational improvement. We make the hypothesis that retrofitting projects, through the multiple
ways of engagement they imply, help to free the experience of this buildings from an ordinary
experience. Indeed, they put on trial the attachments developed by the actors around existing buildings
and earthen material as much as the building knowledge and practices. These trials bring out collectives
that weave a political meshwork. At different scales, this meshwork composes spaces for dialogue and
The exploration of this hypothesis follows an interdisciplinary perspective that connect theoretical
resources and methods developed in architecture, ethnology and sociology. It develops a pragmatic
anthropology of building cultures composing a common problematic for these disciplines to discuss
ancient building retrofitting. The investigation is based on multi-sited qualitative ethnography. Following
projects paths carried by different actors (inhabitants, professionals, institutions), it describes the
retrofitting worlds in action. First, the thesis describes the various forms of engagement in retrofitting
projects, from the intervention on a specific building to its evaluation as heritage. These experience draw
attention on different qualities of the buildings and bring them out of their ordinary status. Ancient
rammed earth buildings are therefore engaged – and engage themselves – in multiple realities: house,
place of life, workplace, local heritage, earthen architecture. It makes the actors act, react and interact.
Then, the analysis shows how the difficulty of applying strict rehabilitation protocols leads the actors to
engage in trials and to develop holds to carry out their projects. As the project progresses, these trials
lead them to adjust their relations with each other and with existing buildings. As they grasp knowledge
about retrofitting, they develop different attachments. Therefore, retrofitting projects contribute to the
emergence of collectives, more or less durable. At their own scale, these collectives reclaim the methods
of interventions on buildings and the decision that concern them. The thesis eventually aims to better
understand the plural dimensions (material, constructive, architectural and interactional) of rammed
earth building retrofitting and propose components for a dialogue to carry on with local stakeholders
around the interests and conditions that would make possible to hold a political space around the uses
Keywords
rammed earth building, retrofitting, building cultures, collectives, communities of practice, politics of
architecture
17/09/2018 - Claire RossetRetour
Ecole doctorale "Sciences de l'Homme, du Politique et du Territoire"
Equipe d'accueil 7445 Les Métiers de l'Histoire de l'Architecture, édifices-villes-territoires dans le cadre
Titre de la thèse
Imaginaire du passé et pensée du monde moderne - Processus de médiatisation chez Albert
Laprade, architecte
Composition du jury
Laurent BARIDON, Professeur, HDR, Université Lumière Lyon 2, rapporteur
Arnaud DUTHEIL, Directeur du CAUE de Haute-Savoie, examinateur
Hélène JANNIÈRE, Professeure, HDR, Université Rennes 2, rapporteure
Catherine MAUMI, Professeure, HDR, ENSA de Grenoble, directrice de thèse
Simon TEXIER, Professeur, HDR, Université de Picardie Jules-Verne, examinateur
Estelle THIBAULT, Maître de conférences, HDR, ENSA de Paris-Belleville, examinatrice
Résumé de la thèse
Le débat architectural du début du XXe siècle semble sous-tendu par les oppositions entre les tenants
d'une tradition comme transmission historique ou régionale et ceux d'une modernité comme
revendication de la tabula rasa. Mais si la modernité "intervient comme une coupure entre le passé et
l'avenir […], elle assure aussi la jonction qui permet au passé de s'enrichir et à l'avenir de se souvenir".
Elle peut ainsi être observée dans les rapports qu'elle entretient avec la tradition, l'intérêt pour les
architecturale. La thèse interroge les processus de fabrication qui permettent à l'architecte de construire
Les enjeux de reconstruction après les guerres mondiales radicalisent les débats, conférant à la presse et
aux grandes expositions internationales des rôles stratégiques de diffusion des idées. Les architectes en
sont les acteurs principaux. En considérant l'architecture dans toutes ses dimensions de production
(édifiée, représentée, écrite et publiée), nous formulons l'hypothèse qu'elle peut être analysée comme
médium (c'est-à-dire comme support d'un message) et comme média (c'est-à-dire comme vecteur de
communication). Par ailleurs, nous supposons que dans le processus de publication l'architecte fabrique
Nous identifions trois mouvements dans le processus de fabrication de cette pensée de la modernité.
Dans un premier temps, nous nous intéresserons au passage de l'architecture édifiée à l'architecture
représentée en interrogeant la capacité des architectes à construire des filiations historiques et/ou
analyserons les relations entre architecture édifiée et architecture publiée en considérant, comme Beatriz
Colomina, que le média imprimé permet un "nouveau contexte de production, existant en parallèle au
nous interrogerons le rôle des espaces de publication dans les processus de mise en récit de
l'architecture.
Afin de conduire cette étude, nous nous appuyons sur la production de l'architecte Albert Laprade (1883-
Albert Laprade
Title
Imaginary of the past and thinking in the modern world - The mediatization process in Albert
Laprade's work
Abstract
In the early XXth century, the architectural debate in France seems underpinned by the opposition
between the proponents of a tradition, as historical or regional transmission, and those of modernity, as
a claim of tabula rasa. But if modernity “comes as a cut between past and future […], it also ensures the
junction that allows the past to enrich itself and the future to remember”. Thus, tradition can be
observed through its relations with tradition, as the interest in traditional or vernacular cultures amplifies
simultaneously with the emergence of architectural modernity. The Phd examines the manufacturing
processes that allow the architect to build an idea of architectural modernity that claims of tradition.
Reconstruction issues after the World Wars radicalized the debate, giving the press and international
exhibitions a strategic role of dissemination of ideas, the architects being the main players. Considering
architecture in all its production aspects (built, represented, written and published), we hypothesize that
it can be analysed as a medium (that is to say, a carrier of a message) and as a media (that is to say, a
communication vector). Furthermore, we assume that in the process of publishing, the architect
We identify three movements in the manufacturing process of the thought of modernity. First, we will
look at the transition from built architecture to represented architecture by querying the architects ability
to build historical and / or geographic affiliations, especially from the observation of the existing.
Secondly, we analyse the relationship between built architecture and published architecture, considering,
as Beatriz Colomina, that the print media enables a "new context of production, existing in parallel to the
construction site. Finally, studying the transition of published architecture to narrated architecture, we
will question the role of publication spaces in the architecture storytelling process.
To conduct this study, we rely on the production of the architect Albert Laprade (1883-1978). Player on
the modern architectural scene, he participated in the recognition of traditional architecture. The
diversity of its production allows us to establish a corpus, built, designed and written, that develops from
Titre de la thèse
Henri Prost et le projet d'architecture du sol urbain, 1910-1959
Composition du jury
Rémi BAUDOUÏ, Professeur, Université de Genève, Rapporteur
Jean-Lucien BONILLO, Professeur, HDR, ENSA de Marseille, Examinateur
Viviane CLAUDE, Professeur, Institut d'urbanisme de Lyon, Examinatrice
Jean-Louis COHEN, Professeur, Institute of Fine Art, New York University, Rapporteur
Corinne JAQUAND, Maître-assistante, ENSA de Paris-Belleville, Examinatrice
Catherine MAUMI, Professeur, HDR, ENSA de Grenoble, Directrice de thèse
Résumé de la thèse
La thèse interroge le processus de conception dans l'œuvre de l'architecte-urbaniste français Henri Prost
(1874-1959). Nous qualifions son travail comme "l'architecture du sol urbain", en faisant l'hypothèse
qu'il s'agit de l'art de la conception des espaces urbains et des armatures territoriales par l'expression
d'une culture spécifique du sol et de la manière d'y inscrire durablement les projets. L'architecture du sol
urbain s'intéresse au travail sur la surface de la terre, dans la qualification du sol naturel par une
opération de transformation que l'on pourrait qualifier d'architecture de la topographie urbaine. C'est une
opération multiscalaire, qui va du territoire à l'objet architectural, pour préparer le sol aux usages de la
société humaine à l'aide d'infrastructures, d'espaces publics et d'édifices. Elle s'intéresse aux embrayages
entre les échelles, aux articulations spatiales et aux évolutions temporelles. Il s'agit alors de définir la
nature du travail de Prost, afin de donner à comprendre la pensée qui est à l'œuvre dans sa pratique du
projet. Dans une première partie nous abordons la formation d'une culture spécifique de l'architecture du
sol, au moment historique de l'invention de l'urbanisme, entre 1890 et 1917. Pour les architectes
français pionniers de l'urbanisme, elle se fait en trois étapes : l'enseignement à l'Ecole des Beaux-Arts,
ensuite le séjour à la Villa Médicis à Rome avec les relevés des villes antiques, et enfin les premiers
grands projets et concours internationaux. Nous analysons dans la deuxième partie un échantillon de
catégories que nous qualifions de "séquences de paysage urbain" et "armatures territoriales". Les
séquences sont inscrites dans le tissu urbain, on y retrouve des principes d'ouverture spatiale au grand
paysage, elles contiennent de larges voies plantées, et s'articulent sur une ou plusieurs places publiques.
L'espace public est qualifié et la séquence est bordée ou ponctuée par des édifices publics ou
institutionnels. Les armatures territoriales sont marquées par des problématiques abordant
principalement des questions de grand paysage et d'infrastructures de voirie. Pour analyser cet
échantillon, nous construisons un corpus complémentaire aux dessins originaux du Fonds Prost, par la
constitution d'un atlas des projets sélectionnés. Ce recueil de cartes, de coupes et de photographies
aériennes permet de disposer d'une collection cohérente de supports pouvant servir comme matériau
d'analyse pour chaque cas d'étude, autant que d'outil de lecture comparée. Cette procédure de redessin,
qui emprunte aux savoirs faire des outils graphiques d'élaboration et de représentation du projet
architectural et urbain, permet de mettre en évidence la particularité de la démarche de Prost, ainsi que
les formes récurrentes de son travail, les dispositifs employés par l'architecte urbaniste et l'évaluation de
l'impact de ces projets sur la forme actuelle des villes où il est intervenu. Dans la troisième partie nous
explorons la pensée à l'œuvre chez Prost dans la fabrique du projet urbain et territorial. En opérant par
un regard transversal sur les projets et leurs dispositifs à partir de l'analyse de l'échantillon, l'objectif est
expliciter la nature de la culture du projet chez Henri Prost, avant de détailler la méthode et les outils
qu'il met en œuvre, de l'arpentage sur les sites pour la connaissance du sol, à la qualification par le
projet.
Mots-clés
Henri Prost, sol urbain, urbanisme, architecture, parkway, Ecole des Beaux Arts
Abstract
The thesis examines the design process in the work of the French architect-urbanist Henri Prost (1874-
1959). One can describe his work as being "l'architecture du sol urbain", meaning that it is the art of
designing urban spaces and territorial framework by the expression of a specific understanding of how
one can sustainably implement projects working with the raw ground. This "Urban ground" architecture
concerns itself with work on the surface of the territory, in the rendering of the natural ground by an
operation of transformation which one could define as "architecture of the urban topography". It is a
multi-scale process, requiring not just an understanding of the territory but also that of the architectural
object, and everything in between. This process prepares the raw ground, transforming it for the uses of
human society by means of infrastructures, public spaces and buildings. What is key in his work is this
clear use of links between scales, the use of spatial connections and built forms. We will define the
nature of Prost's projects and give an understanding of the thinking that is at work in his practice. In the
first part we look at the training which led to a specific culture of 'the architecture of the territory', at the
historical period when 'town planning' came into being, between 1890 and 1917. Prost was among a
group of French architects and pioneers of urbanism who studied at the Ecole des Beaux-Arts, then went
on to residencies at the Villa Medici during which time they surveyed Roman and Greek ancient cities
before finally going on to do their first major projects and participating in international competitions. In
the second part we analyse a sample of emblematic projects, representative of Prost's design approach
and following two broad categories which we describe as "urban landscape sequences" and "territorial
frameworks". The sequences are inscribed in the urban fabric, with spaces which reference the landscape
at large, they are made up of wide planted streets and boulevards which link the public spaces. The
public space is considered and is bordered or punctuated by public or institutional buildings. The
territorial framework is marked by the addressing of the road infrastructure within the scale of the
landscape. In order to analyse these samples we have built a body of work which takes as its starting
point the original drawings held at the Prost Archives and which consists of an atlas of selected works.
This collection of maps, sections and aerial photographs allows us to have a basis for the analysis of each
individual case study as well as providing a tool to compare them and provides us with a coherent
overview. This process of 'redrawing' makes use of modern graphic tools to represent and elaborate on
the architectural and urban projects, making it possible to highlight the particularity of Prost's approach;
the devices he employed and the recurrent forms in his work, as well as giving us an opportunity to
evaluate the impact of his work on the current form of the cities where he intervened. In the third part
we explore intellectual process in Prost's urban and territorial projects. By means of analysing particular
sample projects we allow ourselves an overview whereby we can take a transverse look at the work and
its devices, the objective being to reveal the hidden part of the design. By this 'reading' of the processes
he used we will begin to explain the culture behind the projects of Prost. We will go on to detail his
methodology; from the tools he used, such as the surveys which provided knowledge of the site, through
Keywords
Henri Prost, urban ground, town Planning, architecture, parkway, École des Beaux Arts
Titre de la thèse
Patrimoine archéologique en terre et développement local - Enjeux interdisciplinaires et
perspectives de formation
Composition du jury
Hamady BOCOUM, Professeur, Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal, Examinateur
Corinne CASTEL, Directrice de recherche au CNRS, Université Lyon 2 Louis Lumière, Rapporteure
Annick DANEELS, chercheuse, Université Nationale Autonome de México, Examinatrice
Hubert GUILLAUD, Professeur honoraire, HDR, ENSA de Grenoble, Directeur de thèse
Romain LAJARGE, Professeur, HDR, ENSA de Grenoble, Examinateur
Patrick PÉREZ, Maître assistant, HDR, ENSA de Toulouse, Rapporteur
Résumé de la thèse
Très présents sur les sites archéologiques, les vestiges d'architecture de terre suscitent un intérêt
patrimoine, pour les populations locales et pour le grand public, amateur de tourisme culturel. De plus en
plus de projets d'étude, conservation et mise en valeur des vestiges en terre sur les sites archéologiques
voient le jour dans le monde, dans une perspective d'apport du patrimoine au développement local et
territorial. Ces projets font appel à des compétences multiples, empruntant notamment aux disciplines
acteurs aux profils variés sont ainsi amenés à collaborer sur des projets à la fois plus nombreux et plus
complexes, intégrant les apports et attentes de parties prenantes très diversifiées, dans une approche
Les modalités de ces nouvelles collaborations sont étudiées en profondeur dans cette thèse, afin
d'analyser les enjeux interdisciplinaires et les enjeux de formation qui en résultent. Nous faisons
l'hypothèse que les rapprochements entre les différents acteurs concernés par le patrimoine
archéologique génèrent des perspectives de formations plus spécifiques, voire l'émergence de nouveaux
métiers au carrefour des disciplines, qui seraient en mesure de mieux répondre aux attentes actuelles
vis-à-vis de ce patrimoine.
La recherche est fondée sur des enquêtes de terrain et des rencontres d'acteurs menées sur le long
terme (quinze années d'exercice scientifique et professionnel), sur cinq sites principaux et douze sites de
référence, principalement en Asie, mais aussi en Afrique et en Amérique Latine. Une grille d'analyse
permet de confronter les pratiques observées sur ces terrains d'étude aux recommandations
sur cette thématique. Les résultats de l'analyse comparative nous amènent à faire des propositions
méthodologiques et à énoncer des lignes directrices de programmes de formations plus spécifiques. Nous
souhaitons ainsi contribuer aux dynamiques de recherche et d'enseignement qui se mettent en place
Mots-clés
Architecture de terre, patrimoine culturel, archéologie, histoire, conservation du patrimoine, valorisation,
Title
Earthen archaeological heritage and local development interdisciplinary challenges and
training perspectives
Abstract
Very present on archaeological sites, the vestiges of earthen architecture are arousing a growing
interest, for the scientific community, for the authorities in charge of heritage protection, for the local
populations and for the general public, fan of cultural tourism. More and more projects for study,
conservation and enhancement of earthen architecture in archaeological context are emerging in the
world, with a view to contributing to local and territorial development. These projects involve multiple
skills, borrowing in particular from the disciplines of archeology, of architecture, of heritage conservation,
and from the field of heritage valorisation. Specialists in each field are invited to collaborate on projects
that are more numerous and more complex, integrating the inputs and expectations of very diverse
2006).
The conditions governing these new collaborations are studied in depth in this thesis, in order to analyze
the interdisciplinary challenges and the resulting training issues. We make the hypothesis that the links
between the various actors involved in the archaeological heritage generate more specific training
prospects, and even the emergence of new trades at the crossroads and interfaces of the disciplines,
which would better meet current expectations with regard to this heritage.
The research is based on field surveys and stakeholder meetings realized over the long term (fifteen
years of scientific and professional practice), at five main sites and twelve reference sites, mainly in Asia,
but also in Africa and in Latin America. An analysis grid allows to compare the practices observed on the
field with the international recommendations in terms of study, conservation and valorisation of the
archaeological heritage built with earth. These recommendations are based on a corpus of reference
international programs on this theme. The results of the comparative analysis lead us to make
methodological proposals and to formulate guidelines for more specific training programs. In this way,
we wish to contribute to the new research and training dynamics that are set up around the earthen
Keywords
Earthen architecture, cultural heritage, archaeology, history, heritage conservation, heritage valorisation,
Titre de la thèse
Habitation écologique et dispersion bâtie - Les "habitats alternatifs" comme expérimentations
Composition du jury
Antoine BRÈS, Professeur, Université Paris 1 - Panthéon Sorbonne, Rapporteur
Anne COSTE, Professeure, HDR, ENSA de Grenoble, Directrice de thèse
Luna D'EMILIO, Maître assistante, ENSA de Lyon, Examinatrice
Xavier GUILLOT, Professeur, HDR, ENSAP de Bordeaux, Co-Directeur de thèse
Daniel PINSON, Professeur émérite, Aix-Marseille Université, Rapporteur
Jodelle ZÉTLAOUI-LÉGER, Professeure, HDR, ENSA de Paris la Villette, Examinatrice
Résumé de la thèse en français
Cette thèse interroge les mutations de l'habitation dans le cadre des transitions socio-écologiques. Ces
transitions sont des processus de mutations des sociétés qui visent à diminuer leur empreinte écologique
et s'initient par des expérimentations en marge du système productif, appelées niches de transitions. Ce
porte sur des "habitats alternatifs" où les futurs habitants sont impliqués à travers l'autopromotion ou
leur participation à des projets de pouvoirs publics. Ces habitats sont situés en marge du phénomène
d'urbanisation, dans les territoires ruraux de moyenne montagne. En effet, dans ces territoires, de
nouvelles ruralités ont émergé à travers l'arrivée de nouveaux habitants soutenue par des structures
associatives et favorisée par des politiques publiques de développement des collectivités locales et des
Parcs naturels régionaux. J'interroge ainsi dans ce travail la mise en place de l'habitation écologique dans
les territoires ruraux de moyenne montagne dans le cadre des transitions socio-écologiques.
L'hypothèse générale de ce travail est la suivante : les projets d'"habitat alternatif" sont le lieu privilégié
propose ainsi de vérifier cette hypothèse par une approche globale des projets d'"habitat alternatif" afin
de comprendre le système d'habitation écologique mis en place. J'analyse d'abord l'articulation entre
acteurs dans le processus de projet et l'utilisation des ressources matérielles, énergétiques et en eau
dans la construction et l'usage de ces habitats. J'explore ensuite le déploiement des modes d'habiter
dans l'organisation de l'habitat et dans l'espace local par les mobilités. Aborder différents types d'"habitat
alternatif", éco-hameaux, habitat participatif rural et éco-lotissement, permet d'abord d'interroger les
mutations de l'aménagement des territoires ruraux à partir des initiatives habitantes. Par là même, je
mets en évidence les articulations entre les démarches individuelles, les programmes d'accompagnement
des réseaux associatifs et les politiques publiques incitatives. Ensuite, par l'approche des marges de la
production de l'habitat, j'interroge la contribution des projets d'habitat alternatif à l'habitation écologique
des territoires de dispersion bâtie. Je montre l'importance des stratégies collectives pour permettre une
sobriété des modes de vie, une utilisation des ressources locales et une mutualisation de l'espace et des
biens. Ce travail révèle ainsi une habitation écologique au sein de la dispersion bâtie qui s'appuie sur une
moyenne montagne
society change processes aim to reduce ecological footprint and are initiated by experiments on the
margins of the productive system, called niches of transitions. This work addresses the marginal
dynamics of habitat production and urbanization. It deals with "alternative housing" where future
inhabitants are involved through self-promotion housing or their participation in public authorities'
projects. These housing projects are located in urbanization margins, in mid mountains rural areas. In
these territories, new ruralities have indeed emerged based on the arrival of new residents supported by
non-profit organizations, promoted by local government policies and Parcs naturels régionaux. In this
work, I thus question the organization of ecological housing in rural areas in the context of the socio-
ecological transitions.
The general hypothesis of this research is the following one: the alternative housing projects experiment
ecological housing in mid mountain rural areas. I propose to test this hypothesis with a global approach
to alternative housing projects in order to understand the ecological housing system organization. First, I
analyze the relationship between actors in the project process, and the use of material, energy and water
resources in the construction and operation of these habitats. I then explore the deployment of the ways
of living in the organization of the habitat, and in the local space through the mobilities. We address
different types of alternative housing, ecocommunity, rural cohousing and ecological estate, and analyze
the rural planning changes from inhabitants' initiatives. In this way, I highlight the links between
individual projects, support program of non-profit organizations and incentivizing public policies. Then, in
the context of habitat production margins, I examine the contribution of alternative housing projects to
the ecological housing of dispersedly built areas. I show the importance of collective strategies to allow a
sober lifestyles, a use of local resources and mutualisation of space and goods. This work reveals an
ecological housing of dispersedly built areas between based on local autonomy and integration within
territories
Titre de la thèse
Le sol urbain : un arrière-plan de l'expérience somatique des ambiances urbaines
Composition du jury
Grégoire Chelkoff, ENSA de Grenoble, directeur de thèse
Isabelle GINOT, Professeur, Université Paris 8, rapporteur
Laurent LESCOP, Maître-assistant, ENSA de Nantes, rapporteur
Valérie LEBOIS, Maître-assistante, ENSA de Strasbourg, examinateur
Jean-Paul THIBAUD, Directeur de recherche, UMR CNRS 1563, ENSA de Grenoble, examinateur
Résumé de la thèse en français
Le sol en tant que support de la vie urbaine est encore peu pensé par la recherche architecturale et
urbaine. Dans un monde où la concurrence entre villes se joue entre autres sur la qualité des espaces
publics, il est pourtant un élément essentiel des usages pédestres. Le pied le foule, l'œil le fait entrer
dans l'horizon perceptif sans qu'on s'y attarde, et sans qu'une recherche approfondie nous en ait montré
Après un rappel historique des enjeux de l'aménagement du sol urbain, nous nous penchons sur la façon
dont celui-ci est très tôt intégré dans la structuration de l'expérience vécue par tout un chacun,
notamment lors de l'apprentissage de la marche. Le sol est une donnée première de l'environnement et
joue un rôle dans la formation de l'équilibre, du sens de la proprioception. Il participe ainsi à l'arrière-
plan corporel de l'expérience, en même temps qu'il est une surface d'échanges. En matière d'architecture
et d'urbanisme, nous faisons l'hypothèse que le sol fait partie du fond de l'ambiance : il contribue à
l'arrière-plan ambiantal de l'expérience sensorielle des espaces publics. Pour avancer sur ces hypothèses,
trois corpus sont constitués : le premier, à partir d'une écoute réactivée de vingt sons enregistrés à
Paris, analyse la part du sol dans la qualité sonore de l'ambiance vécue ; le second, issu d'observations
et de relevés vidéo sur deux terrains comparés à Barcelone et La Défense, permet d'évoquer les relations
dans le rapport au sol : comment se joue la relation entre le sol et le "soma" ? Pour conclure, nous
discutons les apports réciproques entre Ambiances et Somatiques, deux disciplines au cœur desquelles le
sentir est exploré. Que peuvent apporter les somatiques aux ambiances en terme de méthode d'étude,
research. In a world where towns compete to offer a better quality of public spaces, pedestrian use is
considered as an essential aspect. Felt underfoot and seen on the perceptual horizon without being
consciously considered, very little in-depth research has revealed its sentient dimensions.
After some brief historical considerations on the importance of urban ground, the study focuses on how
the ground is integrated into the lived experience of our environment, beginning with how we learn to
walk. The ground is a fundamental dimension and plays an essential role in keeping balance and creating
exchange. In terms of architecture and urban design, this study posits the ground as part of the
ambiance as it constitutes the ambient background of the sensory experience of public spaces. In order
to develop this hypothesis three case studies are considered: the first, based on a reactivated listening of
twenty sounds recorded in Paris to provide an analysis of the role that the ground plays in experiencing
the ambiance; the second, a comparative set of observations and video recordings taken in two sites in
Barcelona and La Défense in Paris; the third, is based on ten blind-folded commented walks carried out
at La Défense. It tries to examine what the somatic experience of the ground entails, how does the
relationship between the ground and the "soma" take place? In conclusion, the reciprocal contributions of
Ambiances and Somatics are considered in relation to this material as we ask what new theoretical
d'urbanisme de Tunis
Titre de la thèse
Le métissage culturel comme générateur d'ambiances et de formes urbaines spécifiques : Les
quartiers de Capaci Piccolo et Capaci Grandi à Sousse, à la croisée des cultures ambiantales et
Composition du jury
Jean-Pierre PENEAU, Ecole nationale d'architecture et d'urbanisme de Tunis, directeur de thèse
Jean-Paul THIBAUD, Ecole nationale supérieure d'architecture de Grenoble, directeur de thèse
Leila AMMAR, Ecole nationale d'architecture et d'urbanisme de Tunis, examinatrice
Tsouria KASSAB, Ecole Polytechnique d'Architecture et d'Urbanisme d'Alger, rapportrice
Faouzi MAHFOUDH, Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba, rapporteur
Résumé de la thèse
La colonisation et l'immigration créent des espaces dits de l'entre-deux, des "espaces in-between", où les
limites et les frontières entre identités et cultures sont remises en question, où sont générés de multiples
métissages. Dans le cadre de notre recherche nous nous sommes intéressé plus particulièrement à deux
quartiers situés en Tunisie, dans la ville de Sousse, dont les noms sont Gabadgi El Foukani et Gabadgi
Loutani , ou en sicilien "Capaci Supra e Capaci Jusu". Ces deux quartiers portent le nom d'une localité
sicilienne, Capaci. Le plus intéressant des faits est que ces lieux ont été construits et occupés par des
populations mélangées, majoritairement siciliennes issues de l'immigration. Mais il y avait aussi d'autres
communautés bien diversifiées du point de vue des nationalités et des croyances. Ces quartiers ont
ensuite été progressivement réinvestis par une population exclusivement tunisienne. Le contexte
historique et social de ces quartiers, nous a conduit à porter notre attention sur la relation entre les
persistance de caractéristiques ambiantales spécifiques constitue un réel enjeu scientifique pour cette
recherche. Nous avons choisi la notion de métissage plus qu'une autre forme de mélange étant donné
qu'elle se présente comme une pensée temporelle. Nous avons par conséquent été mené à interroger les
transformation né de la rencontre de l'autre, mais aussi comme une expérience intériorisée vécue dans la
durée. Notre méthodologie de travail s'est déployée selon trois mouvements, qui se sont croisés et
enrichis mutuellement : observer et raconter, décrire, expérimenter. Les deux premières phases se sont
plus concentrées sur le terrain, la troisième s'est présentée sous la forme d'une expérimentation
Mots clés
ambiance, Mmétissage, espace public, interaction, devenir, temporalité
Titre de la thèse
Penser la ville en décroissance : pour une autre fabrique urbaine au XXIe siècle.
Regard croisé à partir de six démarches de projet en France, en Allemagne et aux Etats-Unis.
Composition du jury
Catherine MAUMI, Professeure, HDR, ENSA de Grenoble, directrice de thèse
Vincent BÉAL, Maître de conférences, Université de Strasbourg, examinateur
Denis BOCQUET, Professeur, HDR, ENSA de Strasbourg, rapporteur
Emmanuèle CUNNINGHAM-SABOT, Professeure, HDR, École Normale Supérieure (Paris-Ulm),
rapportrice
Florian HERTWECK, Professeur, Université du Luxembourg, examinateur
Christelle MOREL JOURNEL, Maître de conférences, Université de Saint-Étienne, examinatrice
Brent D. RYAN, Professeur, Massachusetts Institute of Technology, examinateur
Résumé de la thèse en français
Dans le cadre de la recherche, nous nous intéressons à la pratique du projet urbain dans les villes en
décroissance (ou ville rétrécissante), plus connues sous le terme anglophone de shrinking cities. Cet
intérêt est né d'un questionnement plus large sur la pratique de l'architecte-urbaniste et la fabrique de la
ville en ce début du XXIe siècle, où les débats se multiplient sur la ville résiliante, économe,
autosuffisante face aux crises écologiques, socio- économiques et politiques actuelles. La ville en
décroissance offre ainsi un cadre intéressant pour nous confronter à cette problématique où l'architecte-
urbaniste se retrouve à devoir s'adapter et se réinventer face à de multiples contraintes. Par ailleurs, le
programme allemand Shrinking Cities et les réflexions portées par l'architecte-chercheur allemand Philipp
Oswalt ont été un élément déclencheur. Ce dernier revendiquait l'idée que la ville en décroissance était le
Aujourd'hui, nous proposons de poursuivre cette réflexion et de nous poser la question suivante: quels
enseignements pouvons-nous tirer de ces expériences pour notre pratique et imaginer la ville de
demain ? À partir de ce questionnement, nous faisons l'hypothèse que ces nouvelles pensées
formulation de nouvelles formes d'habiter les territoires (usages, modèles urbains, paysage, modes de
vie, etc.), permettant d'envisager différemment la fabrique urbaine en ce début du XXIe siècle. Ces
démarches seraient par ailleurs actrices dans la reconnaissance de terrains favorables pour une gestion
urbaine raisonnée et dans le développement de nouveaux outils et protocoles d'action imaginés par les
architecte-urbanistes.
Pour répondre à notre hypothèse de recherche, nous nous intéressons plus spécifiquement aux projets
impulsant une mutation profonde du tissu urbain, dans sa forme comme dans ses usages que nous
nommons ici par remodelage urbain. Notre analyse se base sur six démarches dites "innovantes",
théoriques et réalisées, dont un cas est mis en œuvre par des habitants. Elles illustrent cette pratique
dans différentes villes en décroissance depuis ces vingt dernières années. Ces cas d'étude sont situés
dans des tissus urbains différents (habitat dense en centre-ville et dans les bourgs ruraux, grands
ensembles, habitat pavillonnaire) pour montrer la diversité des terrains auxquels l'architecte-urbaniste
peut être confronté. Parallèlement aux deux cas français (Saint-Étienne, Livradois-Forez), nous
observerons d'autres expériences dans deux contextes étrangers, précurseurs en termes d'initiatives
locales et de politiques urbaines : l'Allemagne (Halle- Neustadt, Dessau) et les États-Unis (Detroit). La
diversité des approches et des échelles de réflexion de ces projets ne permet pas de conduire une étude
comparative. Plus adaptée à notre démarche, nous proposons leur mise en discussion pour comprendre
ainsi que la capacité de ces projets à amorcer une transformation du tissu urbain et de la ville.
Notre objectif sera ainsi de comprendre l'originalité et les spécificités de ces démarches, mais aussi leurs
apports potentiels dans les débats actuels sur la ville et ses évolutions. Cette démarche cherche à
France-Allemagne-Etats-Unis
development specific to shrinking cities. This interest raised from a broader interrogation on the
professional practice of urban architects and the making of the city ongoing in this early XXIth century,
with regards to contemporary debates about cities that are resilient, economical, self sufficient toward
ecological, socio-economical and political crises. The shrinking city offers thus an interesting framework
to study architects-urban planners reactions to such contexts and constraints adaptation. Furthermore
the German programm Shrinking Cities and the reflexions raised by the German architect and researcher
Philipp Oswalt have been a trigger component. He claims that the shrinking city was a new playground to
explore new architectural and planning thoughts. He demonstrates it from a gathering of experiences
around the world. Today, we suggest to follow this reflexion and raise the following issue: which lessons
are to be learned from those experiences for today's professional practice and imagine the city of
tomorrow ?From this initial questioning, we took for granted that those new ways of seeing architecture
and urban project (concepts, architectural languages, urban shape, etc.) lead to new leaving standards
territories (uses, urban patterns, landscape, leaving conditions, etc.), changing thus the making of the
city in this beginning of XXIth century. Indeed, those processes would be influential in the identification
of favourable lands for a reasoned gestion of the city and the development of new tools and acting
To answer to our hypothesis, we focus more specifically on projects initiating a deep mutation of the
urban fabric, on its form and its uses that we would call here urban reshaping. Our analysis is based on
six processes meant to be "innovative", realized or no, one of them being built by inhabitants. They
illustrate this practice in different shrinking cities since the 20 past years. By urban reshaping, we mean
the simultaneous process of deconstruction/ construction of the system of plots, buildings and uses
impacting the urban shape and urban landscape. This term refers to the concept of architect Roland
Castro and Sophie Denissof suggesting this process in a positive way. We will explore then the process of
urban reshaping, as a generator of new spatial qualities and of new leaving ways of those territories in
decline. It would participate thus to the adaptation and the resilience of the urban fabric in front of new
demographic stakes and real occupation of the space by the inhabitants and the activities; the
management of the vacancy and freed spaces; the redefinition of the urban environment to make it
liveable and habitable for the population left. Those case studies are located in different urban fabrics
contexts to illustrate the diversity of situations that one can be facing. In parallel of two French case
studies (Saint-Etienne, Livradois-Forez), we will observe other experiences in two foreign contexts,
pioneers in terms of local initiatives and urban policy: Germany (Halle-Neustadt, Dessau) and the United
states (Detroit). The diversity of projects, in terms of approach and scale does not constitute a
comparative study. We suggest instead a more relevant approach consisting in questioning them to
understand the political, socioeconomic and environment consequences on the process of project making
and the capacity of those projects to initiate a transformation of urban fabric and of the city.
Our goal will be to understand the originality and specifies of those initiatives, but also potential
contributions to the contemporary debates on the city and its evolutions. This approach seeks bringing a
Germany, United-States
Titre de la thèse
L'habitat traditionnel en Tunisie : spécificités, usages et devenir. Le cas de la ville de
Kairouan.
Composition du jury
Hubert GUILLAUD, Professeur, ENSA de Grenoble, Directeur de thèse
Yahya EL-GHOUL, Professeur, Faculté des Sciences Humaines et Sociales de l'Université de Tunis, Co-
directeur de thèse
Faouzi MAHFOUDH, Professeur, Faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba,
Rapporteur
Leila EL-WAKIL, Professeur, Université de Genève, Rapportrice
Camilla MILETO, Professeur, Universidad Politécnica de Valencia, Examinatrice
Résumé de thèse en français
Cette recherche doctorale soulève la problématique de conservation et d'intégration de l'habitat
traditionnel en Tunisie et sur Kairouan. Il s'agit de mettre en valeur les spécificités de ce patrimoine
mondial en péril, d'explorer les facteurs qui ont induit sa dégradation, et de s'interroger sur son avenir
face aux enjeux du développement, aux changements des modes de vie et face à la modernisation. En
effet, la préservation des valeurs culturelles, sociales, économiques et historiques ainsi que l'adaptation
de cet héritage patrimonial, exposé à un haut risque de dégradation, aux exigences de la vie moderne,
La situation de l'habitat traditionnel kairouanais, est ainsi explorée à travers l'élaboration d'un corpus
diversifié, jugé nécessaire pour mener à bien cette recherche à savoir le diagnostic, l'analyse AFOM,
l'état des lieux ainsi que l'enquête de terrain (questionnaires et entretiens) auprès des habitants,
responsables et experts de la gestion de l'habitat traditionnel en Tunisie. Une lecture croisée de ces outils
méthodologiques, permet, entre autres, de mettre en lumière l'état de ce bâti, et de réfléchir sur les
conditions qu'il conviendrait de réunir pour faire en sorte que les décideurs, acteurs locaux et habitants
L'objectif de ce travail de thèse est donc d'étudier l'habitat traditionnel de la ville de Kairouan, dans tous
ses aspects (urbain, architectural et social, etc.), de comprendre les causes de sa dégradation et de
proposer, dans un contexte national et local spécifique, les conditions et les outils stratégiques à mettre
en place afin de garantir une meilleure gestion de cet habitat, dans une approche intégrée et
participative, afin d'aider à une fixation des habitants dans leur milieu de réference. Ce travail de
recherche ainsi que les potentialités et les perspectives qu'il envisage, se veut une contribution à une
l'habitat traditionnel, un appel à un vrai débat et une véritable concertation entre tous les acteurs du
patrimoine en Tunisie et une vraie mobilisation de toutes les catégories de la société pour se doter des
Par ailleurs, cette recherche vise à mettre en place une méthode d'analyse et d'action ayant pour objectif
de contribuer à améliorer la situation de ce patrimoine et ce, à travers l'élaboration d'une grille d'analyse
spécifique au contexte et aux enjeux locaux qui servira par la suite aux acteurs pour agir dans la bonne
direction et de prendre en charge ce patrimoine, toute en revitalisant l'habitat traditionnel, en tant que
Kairouan. It showcases the specificities of this world heritage currently in danger, exploring the factors
that have led to its degradation, wondering about its future in front of the development issues, lifestyle
changes and modernization. Indeed, the preservation of cultural, social, economic and historical values
and the adaptation of this heritage legacy, exposed to a high risk of degradation, the demands of
The situation of traditional housing in Kairouan, thus explored through the elaboration of a diversified
corpus, considered necessary to carry out this research such as the diagnosis, the SWOT analysis, the
site investigation (surveys and interviews) with locals, officials and experts. A cross-reading of these
methodological tools allows to highlight the state of this build and reflect upon the conditions it should
meet to ensure that policy makers, local actors and peoples interest in this heritage and take it in hand,
in a political, economic, social and financial support framework. The objective of this thesis is to study
the traditional housing of the city of Kairouan in all its aspects (urban, architectural and social, etc.) to
understand its degradation causes and to propose in a specific national and local context the conditions
and strategic tools to ensure better housing management in an integrated and participatory approach, in
This research, in view of the potentialities and prospects it offers, is a contribution to a better knowledge
of the forgotten and marginalised medinal area of the city of Kairouan, including the traditional housing,
a call for a real debate and a genuine collaboration between all heritage actors in Tunisia to increase
mobilization of all sections of society in order to provide the necessary means and tools for its
conservation.
Furthermore, this research aims to establish a method of analysis and action devised to improve this
current heritage situation, through the development of an analysis grid, specific to the local context
issues which will be used later for actors in order to proceed in the right direction and preserve this
heritage, while revitalizing the traditional housing, as evolutive heritage, to be adapted to the sustainable
development challenges.
Laboratoire d'accueil : UMR 1563 AAU - CRESSON en cotutelle avec l'École Nationale d'Architecture et
Titre de la thèse
L'ambiance comme enjeu politique dans l'espace public de Tunis lors du processus
révolutionnaire
Composition du jury
Henry Torgue, Ingénieur de recherche, UMR CNRS 1563 AAU, ENSA de Grenoble, Directeur de thèse
Jean-Pierre Peneau, Professeur émérite, Professeur invité, ENAU (Tunis), Co-directeur de thèse
Anne Raulin, Professeur, Université Paris Ouest Nanterre, Rapporteur
Frédéric Pousin, Directeur de recherche, UMR CNRS 3329 AUSser, Rapporteur
Jean-Paul Thibaud, Directeur de Recherche, UMR CNRS 1563 AAU, ENSA de Grenoble, Examinateur
Fakher Kharrat, Maître de conférences, ENAU (Tunis), Examinateur
Marc Crunelle, Professeur émérite, ULB (Belgique), Examinateur
Résumé de thèse en français
Cette recherche questionne le partage de l'ambiance urbaine par le biais du climat politique. Menée tout
au long d'une période exceptionnelle de l'histoire de la Tunisie, elle interroge l'impact de la révolution
Ce travail repose sur l'hypothèse qu'il y a une mutation ambiantale, engendrée par le processus
révolutionnaire, qui s'opère dans l'espace public urbain de Tunis et dont découle de manière sous-
jacente un nouveau partage du sensible. Une question fondamentale se pose alors: Quel rôle joue la
Pour répondre à cette interrogation, nous avons mis en place une méthodologie pluridisciplinaire
(approche sensible et qualitative in situ tel que le parcours commenté, la réactivation par l'image,… et
une documentation bibliographique sous divers formats tels que les documentaires, les films, les
journaux, les ouvrages,…) appliquée à des tissus urbains aux configurations spatiales et aux
le facteur politique intervient directement pour définir autant le domaine du permissif que de l'interdit
Ainsi, l'ambiance urbaine n'est pas seulement témoin d'un bouleversement politique, elle en est aussi le
porteur et l'enjeu. En mettant au jour ce qui est possible de faire ou de ne pas faire dans l'espace public,
throughout an exceptional period in the history of Tunisia, it questions the impact of the Tunisian
This work relies on the assumption that there is a mutation in the urban atmosphere, caused by the
revolutionary process taking place in the urban public space of Tunis, which follows sounder lying a new
distribution of the sensitive. A fundamental question arises: What role has the political situation in the
To answer this question, we have set up a multidisciplinary methodology (qualitative and sensitive
approach in situ as the course commented, reactivation by the image ... and bibliographic documentation
in various formats such as documentaries, movies, newspapers, books, ...) applied to urban space with
different features and different social compositions, but all located in the Greater Tunis.
After this research, we were able to identify a regionalization of urban behavior where the political factor
intervenes directly to define as the field of permissive than the forbidden in public space.
Thus, the urban atmosphere is not only witnessed in political upheaval, it is also the carrier and the
challenge. By uncovering what is possible to do or not to do in public space, it becomes the object of
political struggle.
Titre de la thèse
Formes et enjeux sociotechniques du périurbain durable : comparaison de Bimby et du New
Urbanism
Composition du jury
Anne Coste, Professeur, ENSA de Grenoble, Directrice de thèse
Stéphane Sadoux, Maître-assistant, ENSA de Grenoble, Examinateur, Co-directeur de thèse
Laurent Devisme, Professeur, ENSA de Nantes, Rapporteur
Cynthia Ghorra-Gobin, Directrice de recherche au CNRS, Université Sorbonne Nouvelle Paris 3,
Rapporteur
Patricia Meehan, Maitre-assistante, ENSA de Normandie, Examinatrice
Gilles Novarina, Professeur, Institut d'Urbanisme de Grenoble, Université de Grenoble-Alpes,
Examinateur
Résumé de thèse en français
Dans ce travail nous cherchons à comprendre comment les conditions de projet du renouvellement
périurbain modifient les structures de la production de l'habitat périurbain. Le développement durable qui
a progressivement gagné toutes les sphères de l'action publique s'attache plus récemment à reconsidérer
les modèles de développement d'habitat du périurbain. Dans ce contexte, nous comparons deux
de l'habitat périurbain. Pour mettre cette reconfiguration en évidence nous déployons une réflexion en
trois temps. D'abord, nous constatons que ces deux pratiques entrainent une évolution effective des
formes urbaines et architecturales. Au prisme de la notion de transition, introduite par la théorie des
logiques de projet de Bimby et du New Urbanism sous-tendent l'implication d'un pluralisme d'acteurs
bénéfique. Ensuite, nous présentons et analysons les processus de design charrette et de micro-
conception par lesquels les deux pratiques étudiées visent à répondre aux besoins d'une collectivité
locale en impliquant une variété d'acteurs. Dans cette partie nous évaluons le degré d'influence des
participants sur l'évolution des formes constatée plus tôt. Enfin, par la comparaison nous caractérisons
des logiques de projet, des logiques de contrôle ainsi que des figures de l'appropriation par lesquelles le
jeu d'acteurs que nous mettons en évidence poursuit une vision durable du périurbain. Nous précisons
médiation situées en amont et en aval des structures de production classiques. Les résultats de cette
recherche contiennent plus particulièrement la modélisation des logiques de projet de Bimby et du New
du renouvellement périurbain.
renewal can change the ways suburbs are built. Sustainable development, which has increasingly gained
acceptance in various venues of public thought and action, has recently entailed the reconsideration of
suburban models. In this context, we compare two recent professional practices from France and the
United States — Bimby and New Urbanism — that reconfigure the ways suburbs are designed and built.
To substantiate this premise we have organized our demonstration in three steps. First, we observe that
these two professional practices lead to an effective evolution of urban and architectural forms, and
through the sociotechnical lens that examines the interaction between the structures of society and the
human behavior of the residents we show that beyond this evolution of urban types and patterns, Bimby
and New Urbanism both require a diversity of stakeholders that is beneficial to the design and delivery of
an urban project. Then, we present and analyze both processes of the design charrette and micro-
conception through which New Urbanism and Bimby expect to formulate better solutions, according to
the needs of public and private stakeholders and participants. This enables us to evaluate the level of
influence of participants on the whole project. Finally, the comparison allows us to characterize the
concepts, processes and delivery mechanisms through which the stakeholders involved can create and
follow a sustainable vision of suburban developments. We explain the meanings of specialist terms such
as co-conception and coproduction as ways of involving diverse groups of stakeholders and residents
before, during and after the conventional systems of suburban development. Our results more
specifically include the conceptual models of Bimby and the New Urbanism, as models of sustainable
Titre de la thèse
Habiter l'in-vu, Formes de visualisations sonores
Composition du jury
Grégoire Chelkoff, Professeur, ENSA de Grenoble, Directeur de thèse
Catherine Grout, Professeure, École nationale supérieure d'architecture et de paysage de Lille,
Rapporteur
Marcin Sobieszzanski, Maître de conférences, HDR, Université Nice Sophia Antipolis, Rapporteur
Annie Luciani, Ingénieur de Recherche, Institut Polytechnique de Grenoble, Examinateur
Résumé de thèse en français
Le paysage sonore relève de la discrétion. L'écoute est une expérience solitaire dont le raffinement
potentiel reste difficile à cerner par le langage, contaminé par l'image. Il existerait pourtant des formes
de visualisations sonores dans l'art, qui nous permettraient paradoxalement d'aller au plus près des
nuances de l'écoute et de révéler des aspects in-vus du paysage. Oubliés, inconscients, peu ou non
encore repérées, mais non muets pour cela, ils participeraient à notre habiter. L'expérimentation
constructive, c'est-à-dire l'écouter renforcé par un modus operandi spécifique, "la plongée", sorte de
technique de chute, progressivement réelle, virtuelle autorisant des ajustements posturaux très fins, et
le représenter quasi aveuglément, nous aiderait à les retrouver. La visualisation sonore opèrerait d'abord
comme un outil de médiation. Parce qu'elle jongle délibérément avec la multi-sensorialité, elle
permettrait de distinguer entre ce qui est donné à voir (figure) et ce qui est donné à vivre (fond). Elle
fonctionnerait ensuite comme un support d'analyse, qui nous permettrait d'examiner l'action in situ in
vivo d'un corps qui non se représente, mais qui trace pour mieux s'inscrire dans le mouvement. Doté
d'une haute réceptivité et créativité, il serait capable d'assimiler le jeu d'une playing aura toujours plus
actuelle par la convolution des gestes corporels (postures d'écoute, gestes plastiques) et ambiants (le
"déjà là" sans qu'on en ait forcément conscience : les effets de la forme construite, les effets climatiques,
sous forme de nœuds. L'organisation discrète, néanmoins concrète de ces figures de synthèse des
transitions, de ces sommes, esthétiques, sensibles et intensives, que nous appellerons aussi des "motifs"
de l'écoute, serait typique. Nos modes exploratoires et de restitution nous appendraient à les lire. Cela
nous permettrait non seulement de nous comprendre en tant qu'êtres parmi des créatures tempérées,
déclarerait dans et par son architecturation élastique, poreuse et à pouvoir intime. Nous serions alors en
mesure d'opérer un bougé d'apparence du paysage. Nous examinerons l'ensemble de ces expériences à
l'aide de notre corpus premier (d'origine artistique), tout en les raisonnant à l'aide de critères
d'évaluation mixtes (Art, Architecture). Nous vérifierons nos modes d'exploration et de restitution à l'aide
d'examens cognitifs. Nous les réfléchirons encore à travers des arguments phénoménologiques et
philosophiques. Nous-nous intéresserons ensuite aux environnements artificiels. Nous pensons en effet
qu'ils interviennent dans la texture de nos expériences. Comme elles instaurent des gestuelles normées
qui assistent de plus en plus nos actes contemporains d'habiter/construire, elles méritent d'être
évaluées. Tout en nous appuyant ici sur notre corpus second, qui se compose d'enquêtes auprès d'autres
sujets percevants, nous analyserons les conséquences d'une telle incarcération technologique des gestes
et plus précisément le comment elle interfère avec nos perceptions et nos représentations. Nous
examinerons également des interfaces sensoriellement et gestuellement enrichies. Nous y étudierons les
étiquettes, les décalages et les handicaps culturels. Nous réfléchirons enfin sur l'incorporation de nos
mesures à l'intérieur des outils et maquettages existants. Nos modes d'exploration et de restitution
s'illustreraient comme des auxiliaires de l'écoute sensible, qui deviendrait communément partageable.
Instruments-mêmes d'une linguistique de l'in-vu, dont le spontané sophistiqué nous aiderait de nous
mettre à la place de l'autre, ils permettraient de créer des connexions, de partager et de croiser nos
difficult to surround by language because its visual contamination. There exist yet kinds of sound
visualisations in art, which would paradoxically permit us to approach very close nuances of hearing and
to wander to un-viewed aspects of landscape. Forgotten, unconscious, but not mute at all, they are a
part in our living and constructing activities. The constructive experimentation, which means the action
of hearing reinforced by a specific modus operandi, a kind of falling, called "the plunge" and the quasi
blind representing, could help us to discover them again. This technique, gradually real, virtual would
complete the experience by finely postural adjustments. The sound visualisation operates here first as a
tool for mediation. Wilful juggling with multisensory generated meaning it permits us not only to
distinguish both which is given to see (figure) and to live (fond, substance), but also to discover the
action of a body which is not representing it-self but tracing in the aim of better inscription into the
movement. By virtue of high receptivity and creativity this body would be able to assimilate a playing
aura which means the main present, conscious and unconscious, always topical because of the
convolution of bodily gestures (listening poses, plastic expressions) and ambient gestures (the yet there,
not automatically conscious: the acoustic, climatic, cultural and semantic effects). The moving together
of bodies and body like beings would momentarily become denser and shaping knots. The discreet
nevertheless concrete organisation of these synthetic figures of transitions, of this aesthetic, sensory and
intensive summary, which we call even listening patterns, in the sense of motif, is typical. Our
exploration and reproduction modes would help us to learn to interpret them. From then, we would not
only understand us as beings among other tempered creatures, but also discover a landscape
simultaneously guide and consequence, whose elastic, porous and intimate proceedings and values of
living/constructing would make us able to carry out a fade of landscape appearance. We will study all
these experiences through our principal corpus (artistic one). We will argue them by mixed evaluations
(artistic, architectural ones). We will verify our exploration and restitution modes by cognitive exams. We
will think about them by phenomenological and philosophical reasoning. After this we wont become
interested by artificial environments. We think in fact that they intervene in the texture of our
experience. As they institute normed gestures, which assist more and more frequently our contemporary
living/constructing acts they need to be gauged. Leaning on our secondary corpus, which is composed by
investigations with other perceiving subjects, we will analyse the consequences of this kind of
technological imprisonment of the gestures and precisely the how they interfere with our perceptions and
representations. We will also examine gestural and sensory enriched interfaces. The sound visualisation
would help us to make etiquettes, shifts and handicaps clear, to think about incorporation of our
measurements into the existing tools and models. Our exploration and restitution modes would make us
more attentive for sensible aspects of listening, which would become a common divisible. Linguistic
instruments of the un-viewen whose sophisticate spontaneous would help us to set to the place of our
next neighbour they would permit us to create connexions, to divide up and to cross our ideas, to mature
Spécialité : architecture
Titre de la thèse
L'urbain et la mort: ambiances d'une relation
Composition du jury
Grégoire Chelkoff, Professeur HDR, Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble : directeur
de thèse, examinateur
Laurent Devisme, Professeur, Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Nantes : rapporteur
Xavier Bonnaud, Professeur HDR, Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Paris-La Villette :
rapporteur
Vinciane Despret, Maitre de conférence, Université de Liège : examinateur
Laurence Algudo, Adjointe au Maire, Mairie de Seyssins : examinateur
Résumé de thèse en français
La ritualité funéraire est en France depuis le tournant du 21ème siècle en profonde transformation, ce
qui interroge fortement la relation entre la ville et la mort. Un certain rejet du cimetière standardisé et de
ses contraintes s'exprime par le recours toujours plus fréquent à la crémation et à la dispersion. La
matérialité de la cendre amène à une dématérialisation et une localisation plus diffuse des morts. Celles-
ci sont renforcées par l'usage croissant de supports numériques (page mémorial, réseaux sociaux,
cimetières virtuels) qui ouvrent de nouveaux espaces-temps pour l'entretien de la relation aux morts et
aujourd'hui structurantes et bouleversent le domaine du funéraire tant au niveau pratique qu'au niveau
des représentations.
Nous faisons l'hypothèse que le tissage de notre relation aux morts passe par le corps, par ses
mouvements et ses gestes qui matérialisent et donnent une ambiance à cette relation. Ainsi, à partir de
cette approche sensible des ambiances, les dispositifs construits et paysagers sont appréhendés comme
des mises en condition spatiales, temporelles, mais aussi corporelles, qui participent à la construction de
la relation à la mort et aux morts et façonnent en partie le vécu intime du deuil. Les seuils, les rythmes
et les gestes en jeu dans l'espace urbain sont des leviers pour la connaissance et la conception des
En ce sens, nous identifions des intentionnalités particulièrement relevantes dans l'expérience du deuil
(accompagner, entretenir, se recueillir, cheminer), qui sont mises en rapport avec les possibilités
d'actions liées à l'espace construit et paysager. Ce travail permet de révéler des manques et des
ressources, et ainsi, d'envisager le renouvellement des critères sur lesquels s'appuie la conception des
that strongly questions the relationship between death and the city. The more frequent practices of
cremation and ashes scattering express a rejection of cemeteries standardisation and constraints. The
materiality of the ash leads to dematerialisation and more diffuse localisation of the dead. These are
reinforced by the increasing use of digital media (memorial pages, social networks, virtual cemeteries)
that open a new space-time framework for sustaining the relationship to the dead and participate in
redefining the spatiality of grief. In addition, environmental considerations reveal today a new deviation
We assume that weaving our relationship to the dead passes across the body, its movements and
gestures that materialise that relationship while creating a special ambiance. Therefore, from this
sensory approach dealing with urban ambiances, constructed and landscaped arrangements are
perceived as a way for setting the conditions on spatial, temporal and bodily levels, that participate in
establishing the relationship to death and the dead, and partly shape the intimate experience of
mourning. Thresholds, rhythms and gestures captured in urban spaces are levers for understanding and
In this sense, we identify certain intentionalities that are particularly relevant for the experience of
the light of action possibilities related to the built and landscaped environment. This work helps to
highlight the different gaps and resources, and to consider renewing the criteria upon which the design
Titre de la thèse
La triade vitruvienne revisitée à travers l'exemple de l'architecture d'Hervé Tordjman. La
Composition du jury
Anne-Monique Bardagot,maître-assistante, ENSA de Grenoble, examinatrice
Anne Coste, Professeur HDR, ENSA de Grenoble, directrice de thèse
François Fleury, Professeur HDR, ENSA de Lyon, pré-rapporteur
Philippe Potié, Professeur HDR, ENSA de Versailles, pré-rapporteur
Résumé de la thèse en français
La triade de Vitruve revisitée à travers l'exemple de l'architecture d'Hervé Tordjman La place de l'art et
comme à son origine, dépendante de l'interaction des trois qualités indissociables de Vitruve : firmitas,
triade dans le processus créatif des concepteurs contemporains que nous avons étudiés dans le cadre de
est assujettie d'une part, aux mécanismes cognitifs : le modèle et la pensée analogique ; et d'autre part
conceptuel, ces trois qualités qui jadis devaient être articulées par une seule personne (l'architecte), se
trouvent aujourd'hui menées à l'unisson selon un processus collectif. En effet, grâce aux nouvelles
technologies numériques actuelles, l'architecte et les ingénieurs sont mobilisés dans un processus dit
collaboratif abolissant ainsi les frontières entre "parti" architectural et "idée constructive", architecture et
construction. A travers l'analyse de l'œuvre de l'architecte parisien Hervé Tordjman (1975), il faut
de chaque acteur de la chaine de conception devient partie intégrante dans le processus. Une telle
articulation collective de la trinité vitruvienne dans la pratique contemporaine du projet marque une
technique in the design process Today, the design of architecture remains as to its origin, dependent on
the interaction of three inseparable qualities stated by Vitruvius: firmitas, utilitas and venustas, once
considered essential to the act of conceiving. The embodiment of this triad in the creative process of
contemporary designers that is the concern of this thesis, both artists-architects-engineers, architects or
artists-architects-engineers, is subject on the one hand, to cognitive mechanisms: the model and
analogical thinking; and secondly to individual skills and postures. However, despite this personal
character of the design process, these three qualities which once had to be articulated by one person
(i.e. the architect), are now conducted in unison as a collective process. Indeed, thanks to new existing
digital technologies, the architect and engineers are mobilized in a process said collaborative that
abolishes the boundaries between the architectural part and the constructive system that is architecture
and construction. Through the analysis of the work of the Parisian architect Hervé Tordjman (1975), we
must emphasize the importance acquired by the "firmitas" in the creation process by being harmoniously
integrated with other components (utilitas and venustas). Thus, the author's view as well as that of each
player in the design chain becomes part in the process. Such a collective articulation of the Vitruvian
trinity in the contemporary practice project marks an evolution in how to design the architectural act, not
a rupture.
Titre de la thèse
Une autre manière d'être architecte : perspectives historiques et réflexions contemporaines
Waseda
Composition du jury
Philippe Bonnin, Directeur de recherche CNRS, pré-rapporteur
Jean-Louis Violeau, Professeur, HDR, ENSA de Paris Malaquais, pré-rapporteur
Marc Bourdier, Professeur, ENSA de Paris la Villette, examinateur
Carola Hein, Professeur et chair du département d'histoire de l'architecture à TU Delft, examinatrice
Judith Le Maire, Chargée de cours, Faculté d'architecture La Cambre-Horta, Université Libre de
Bruxelles, examinatrice
Catherine Maumi, Professeur, ENSA de Grenoble, directrice de thèse
Résumé de la thèse
Ce détour par la pratique du machizukuri au sein du laboratoire du professeur Satoh Shigeru à
l'université de Waseda apporte un autre regard sur les compétences de l'architecte. Le machizukuri
s'inscrit dans le contexte particulier de la ville japonaise : sa morphologie, sa structure sociale et ses
politiques urbaines. Le travail de "traduction" se poursuit par une histoire architecturale du machizukuri
l'université de Waseda. La thèse analyse la mobilisation de ces compétences au sein des exercices de
Mots clés
Machizukuri, communautés, projet urbain, compétences, architectes
Titre de la thèse
La fluidité architecturale : histoire et actualité du concept
Composition du jury
Anne COSTE, Professeur HDR, ENSA de Grenoble, Directrice de thèse
Adriana MATEI, Professeur Docteur, Faculté d'Architecture et Urbanisme, UTCN, Roumanie, Directrice
de thèse
Laurent BARIDON, Professeur HDR, Université Lumière Lyon 2, Rapporteur
Augustin IOAN, Professeur Docteur, Université d'Architecture et Urbanisme "Ion Mincu", Bucarest,
Roumanie, Rapporteur
Vinicius RADUCANU, Maître-Assistant Docteur, ENSA de Montpellier,Examinateur
Résumé de la thèse
La "fluidité architecturale" est un oxymore, délibérément choisi, pour mettre l'accent sur les valences de
fluidité par rapport aux caractéristiques intrinsèques de l'architecture :comparée aux autres domaines
artistiques (littérature, arts plastiques, danse, théâtre, cinéma, photographie, etc.), l'architecture n'est
pas seulement pensée, interprétée ou illustrée, mais elle est également construite, habitée et solide.
Puisque la fluidité architecturale est une métaphore et la notion de fluidité est abstraite par rapport à
l'architecture, ce terme est relié, par une analogie à la mécanique des fluides, aux processus plus
concrets qui peuvent être retrouvés en physique. En admettant que l'association des termes "fluide-
solide" peut être confuse, la première partie de cette thèse est consacrée à définir la "fluidité" et à
identifier ses racines dans l'histoire de l'architecture. La deuxième partie se concentre sur l'analyse
"fluidique" d'une série de vingt projets contemporains. Cette analyse, fondée sur les discours
architecturaux des concepteurs, détermine le degré de fluidité présente dans la production architecturale
Cette thèse constitue à la fois un travail sur un concept théorique (par l'analogie avec la mécanique des
fluides) et sur une manière de représenter la pensée du projet (par l'analyse fluidique).
Titre de la thèse
La fabrication de l'architecture en Tunisie indépendante : une rhétorique par la référence
Composition du jury
Jean-Lucien BONILLO, Professeur, ENSA de Marseille, Rapporteur
Virginie PICON-LEFEBVRE, Professeur, ENSA de Paris-Belleville, Rapportrice
Leïla AMMAR, Maître de conférences, HDR, École nationale d'architecture et d'urbanisme de Tunis,
Examinatrice
Hélène JANNIERE, Professeure, Université de Rennes 2, Examinatrice
Emmanuel MATTEUDI, Professeur, Université d'Aix-Marseille, Examinateur
Catherine MAUMI, Professeure, ENSA de Grenoble, Directrice de thèse
Résumé de la thèse en français
Cette recherche soulève la problématique de l'évolution des références de la production architecturale
savante en Tunisie indépendante entre 1956 et 2011. Il s'agit d'explorer comment, dans le cadre de la
construction de l'État indépendant, une architecture est fabriquée, et dans quelles mesures elle traduit la
Le paysage urbain de la ville de Tunis, capitale et lieu des principaux projets initiés par l'État, est ainsi
exploré dans une perspective historique interrogeant l'architecture édifiée dans le processus commande-
caractérisé par une forte hétérogénéité référentielle. Une lecture croisée des outils de communication de
cette architecture permet, entre autres, de mettre en lumière l'apparition d'une pluralité de discours
autour de cette production, lesquels participent à façonner différents imaginaires dépeignant des
1956 to 2011. The main issue explores how an architecture was produced while building the independent
State and to what extent this architecture reflects the State cultural policy.
Most of the projects initiated by the independent State are built in the country's capital. Tunis cityscape
is studied from a historical standpoint and buildings are analyzed in the triple process of architectural
order, design and communication. The purpose is to understand the emergence circumstances of the
different discourses that shape several imaginaries so to define contemporary Tunisian specificities.
Titre de la thèse
Le territoire à l'épreuve du compositing - Pratiques vidéographiques et ambiances
Composition du jury
Jean-Paul THIBAUD, Directeur de recherche au CNRS, Directeur de thèse
Nicolas TIXIER, Maître-assistant, ENSA de Grenoble, co-Directeur de thèse
Jean ATTALI, Professeur, ENSA de Paris-Malaquais, Rapporteur
Ola SÖDERSTRÖM, Professeur, Université de Neuchâtel, Rapporteur
Pieter UYTTENHOVE, Professeur, Université de Gand, Examinateur
Paola VIGANÒ, Professeure, École polytechnique fédérale de Lausanne, Examinateur
Résumé de la thèse en français
Cette recherche interroge les enjeux heuristiques et opérationnels de la vidéo dans la pratique de
l'urbanisme. Pour ce faire, elle opère une rencontre entre la notion d'ambiances architecturales et
urbaines, telle qu'elle est développée au CRESSON, et les concepts d'image-mouvement et d'image-
temps développés par Deleuze. Puis elle propose de rendre cette rencontre effective dans le cadre de la
animées. L'hypothèse qui guide cette recherche est qu'il est possible de définir une image-composite
capable de faire valoir et de mettre en débat des phénomènes d'ambiances spécifiques aux territoires
étudiés. Cette hypothèse se formalise autour de deux corpus, le premier est issu d'une pratique
artistique de la vidéo qui motiva la mise en place de ce projet de thèse, le deuxième est issu d'une
pratique de la vidéo en agence d'urbanisme qui s'effectua tout au long de cette recherche. Ce travail
permet de valoriser la vidéo comme support de connaissance d'un côté et comme posture de projet de
phénoménologique en vigueur dans le champ des ambiances par une appréhension des phénomènes
sensibles dans le temps de leur actualisation. Posture de projet, car la vidéo est susceptible de
reconfigurer les modalités relationnelles en œuvre dans les dynamiques d'analyse et de conception de
l'espace et du territoire.
planning. To do this, it operates a meeting between the notion of architectural and urban environments,
Then it proposes to give effect to this meeting in the practice of urban planning through digital
compositing, technical handling of moving images. The hypothesis guiding this research is that it is
possible to define a image-composite able to argue and to debate specific environments territories
studied phenomena. This assumption is formalized around two corpus, the first comes from an artistic
practice of video that motivated the development of this thesis, the second is from a practice of video in
urban planning agency was carried out throughout this research. This work adds value to the video as
knowledge media on one side and posture as a project of the other. Support for knowledge, because
video offers the possibility of renewing the phenomenological approach in force in the atmospheres of the
field by a sensitive understanding of phenomena in time of updating. Project posture, because the video
is likely to reconfigure relational modalities implemented in dynamic analysis and design of the space and
territory.
Titre de la thèse
Les possibilités d'une densification verticale à l'île de La Réunion, De la kaz atèr à la kaz atèr
anlèr
Composition du jury
Hubert GUILLAUD, Professeur, École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble, Directeur de
thèse
Luc ADOLPHE, Professeur, INSA et ENSA de Toulouse, Rapporteur
Gilles LAJOIE, Professeur, Université de La Réunion / Département Géographie, Rapporteur
Nicolas DUBUS, Maître-Assistant, École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble, co-Directeur
de thèse
Dominique GAUZIN-MÜLLER, Enseignante, École Nationale Supérieure d'Architecture de Strasbourg et
habitable réduite de plus en plus en proie à un étalement urbain grandissant, un foncier rare et cher, des
matériaux pour la plupart importés, une main d'œuvre peu qualifiée, une dépendance énergétique
extérieure, une demande croissante de logements, des revenus plus bas que la moyenne nationale ainsi
qu'une population qui ne cesse d'augmenter, le défi architectural à relever est de proposer de nouvelles
formes d'habitat économique et écologique qui soient différentes de la kaz créole traditionnelle
in air
inhabiting surface that is more and more exposed to a growing urban spreading out, a rare and costly
land property, building material which are mainly imported, a low-qualified man power, an outer
energetic dependence, a growing demand for housing, wages that are lower than the national average
and a population which never get up increasing, the architectural challenge consists in proposing new
shapes of low-cost and ecological habitat that could be different from the traditional Creole cabin very
consuming of space while being respectful of the ways and customs of inhabitants of Reunion.
Titre de la thèse
La métropole-village(s) contemporaine de Ouagadougou - Explorer les potentiels d'un
Composition du jury
Catherine MAUMI, Professeur , École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble, Directrice de
thèse
Jean ATALI, Professeur, École Nationale Supérieure d'Architecture de Paris Malaquais, Rapporteur
Dominique ROUILLARD, Professeur, École Nationale Supérieure d'Architecture de Paris Malaquais,
Rapporteur
Alan MABIN, Professeur, University of Pretoria, Examinateur
Hubert GUILLAUD, Professeur, École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble, Examinateur
Pierre-Claver HIEN, Professeur, Institut Nationale des Sciences des Sociétés (INSS), Examinateur
Résumé de la thèse en français
La ville africaine s'étale et intègre les villages environnants en devenant métropole. Que ce soit le
mouvement des ruraux vers les villes ou bien de la ville vers la campagne, ces phénomènes inquiètent
les spécialistes. La pensée traditionnelle du monde qui opposait ville-campagne, ville-village, ville-
brousse, n'est plus d'actualité. Les réalités du territoire sont devenues autres. Quels sont les outils qui
nous permettent de lire ces nouvelles réalités ? Comment opérer ce changement de "lunettes" que nous
propose Bernardo Secchi pour lire et écrire la "ville contemporaine" ? Pour nos recherches, nous
considérons Ouagadougou comme un véritable observatoire. L'objectif est d'apprendre des lieux
d'initiatives où se construisent de nouveaux modes de vie dans des dynamiques imprévues. Aujourd'hui,
la capitale burkinabé est caractérisée par une double identité foncière. Une organisation foncière
publique importée de la pensée coloniale dite " lotie ", et une organisation foncière informelle issue de la
culture villageoise dite " non-lotie ". À force de coexistence, le développement de métropole n'a t-il pas
engendré d'autres phénomènes, avec des degrés et des intensités variés de planification et de
spontanéité ? La rencontre des deux modes opératoires ne définit pas un rapport dual, mais un
intervalle. Dans ce contexte, le " village " entendu dans sa dimension sociale et communautaire devient,
en milieu urbain, générateur d'espaces communs. Les structures communautaires testent les possibles et
inventent la métropole au quotidien : elles rendent flexible toute forme de planification. Ainsi, nous
formulons l'hypothèse que l'étude de la " Métropole-village(s)" de Ouagadougou peut amener à de
contemporains.
migration from rural to urban or from the city to the countryside, these phenomena became a concern
for specialists. Traditional thinking of the world that opposed city-countryside, city-village, city-bush, is
no longer valid. Territory's realities became different. What are the tools that allow us to read these new
realities ? How can we proceed to a change of "glasses" that Bernardo Secchi is proposing, in order to
read and write the "contemporary city" ? For our research, we consider Ouagadougou as a true
observatory. The objective is to learning places of initiatives which build new lifestyles in unexpected
dynamics. Today, the capital of Burkina Faso is characterized by a dual identity of the land. Public land
organization imported from the colonial thinking called " lotie " (subdivided area) and an informal tenure
arrangements after the village culture called "non-lotie" (non-subdivided area). To force to coexistence,
hasn't the metropolis generated new phenomena, with different degrees and intensities of planification
and spontaneity ? The meeting of the two procedures does not define a dual report, but an interval. In
this context, the "village" understood in its social and community dimension becomes an urban
environment generating shared spaces. Communal structures are questioning what is possible and
redefine what a metropolis is every day: they make flexible any form of planning. Thus, we hypothesize
that the study of "City-village(s)" of Ouagadougou may lead to new knowledge to the creation of tools
Titre de la thèse
Architectures vernaculaires et processus de production contemporains : Formation,
Composition du jury
Anne Coste, Professeur, École nationale supérieure d'architecture de Grenoble, directrice de thèse
Akemi Ino, Professeur, Instituto de Arquitetura e Urbanismo / Universidade de São Paulo, directrice
de thèse
Philippe Potié, Professeur, École nationale supérieure d'architecture de Versailles, rapporteur
Silke Kapp, Professeur, Escola de Arquitetura / Universidade Federal de Minas Gerais, rapporteur
Pierre Frey, Professeur, École polytechnique fédérale de Lausanne, examinateur
Alain Findeli, Professeur, Université de Nîmes, examinateur
Résumé de la thèse en français
Cette thèse a comme perspective d'analyse les manifestations contemporaines de production des
qui mettent en forme et déterminent les phénomènes de production capitaliste des habitations
populaires. Son contour analytique est délimité à partir d'une série de réflexions d'ordre théorico-
conceptuelles mises en relation avec les analyses de terrain sur le chantier d'un habitat réalisé dans une
communauté rurale de réforme agraire au Brésil. Ce chantier revêt la forme d'un chantier-école et se
dessine comme la scène d'expérimentations et d'expériences de vie où est proposé comme pratique
l'exercice de conjuguer pédagogie et production dans le même espace. Les processus de formation et de
construction des connaissances ont lieu de manière complémentaire et simultanée aux pratiques
constitution d'un espace dialectique de travail social, où l'expérimenter productif se concentre sur le défi
de concevoir une habitation à partir de la génération locale de technologies sociales, en employant des
matériaux naturels et de récupération. Le travail théorique, présenté dans les premières parties de la
thèse, définit le cadre de sa praxis, qui alimente en retour la réflexion sur des processus de production et
assentamentos ruraux
production and building cultures within the complex correlation of forces and interests that shape and
determine the phenomena of capitalist production of popular housing. The analytic framework is
delineated from a series of reflections of theoretical and conceptual order, in relation to the analysis of a
popular housing building site within an agrarian reform rural settlement in Brazil. This assumes the form
of a field school in loco on the building site and is projected as a stage for experiments and experiences,
where the proposal is to combine pedagogy and production in the same space. The processes of
achievements and development of technologies. This building site is thus transformed into a tool for the
constitution of a dialectical space of social work, where the orientation of its productive experimenting is
focused on the challenge of designing a house from the local generation of social technologies, through
the use of natural materials and reuse of discarded resources. A theoretical work, presented in the initial
of the thesis, provides the framework for this fieldwork, which feeds back our reflection on processes of
production and development of new vernacular architectures, integrated into their territories.
settlements
Titre de la thèse
Pour un développement respectueux de la ville de Hué et de ses environs. Respecter les
valeurs caractéristiques des villages traditionnels dans le bassin de la rivière des Parfums.
Composition du jury
Catherine MAUMI, Professeur HDR, École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble, Directrice
de thèse
Christian PÉDELAHORE, Professeur HDR, École Nationale Supérieure d'Architecture de Paris la Villette,
Rapporteur
Pierre DONADIEU, Professeur émérite HDR, École Nationale Supérieure du paysage de Versailles-
Marseille, Rapporteur
Olivier SOUBEYRAN, Professeur HDR, Institut de Géographie Alpine, Examinateur
Vincent VESCHAMBRE, Professeur HDR, École Nationale Supérieure d'Architecture de Lyon,
Examinateur
Résumé de la thèse
Ce travail de recherche se concentre sur les questions du développement respectueux de la ville de Hué
et de ses environs, en accordant une importance spécifique à la conservation et la mise en valeur des
qualités faisant la particularité de cette ville et des villages avoisinants. La recherche est construite dans
Les hypothèses de la recherche abordent les relations entre la conservation, la mise en valeur et la
gestion durable du patrimoine, du système de l'eau et des valeurs caractéristiques des villages d'ores et
Les corpus principaux utilisés dans cette thèse, sont des données de cartographique GIS Hué 2010 et des
cartes anciennes ; des relevés photographiques récoltés et des résultats des entretiens, des
questionnaires lors de nos séjours d'étude de terrain à Hué. Grâce à la méthodologie d'analyse, surtout
l'analyse cartographique et la méthodologie d'enquête de terrain, nous pouvons définir des caractères
spécifiques de ce territoire et démontrer des menaces et des dangers principaux pour cette ville et ses
Dans la recherche, nous avons également l'ambition de proposer ce qu'il faudrait mettre en œuvre pour
habitants, des potentiels de l'économie locale, et de même que des valeurs caractéristiques de la ville de
Mots clés
la ville de Hué, village traditionnel, développement respectueux, valeurs caractéristiques, patrimoine,
ville de l'eau
(Université de Grenoble)
Titre de la thèse
L'autopromotion: une piste pour l'innovation architecturale, environnementale et urbaine
Composition du jury
Hubert GUILLAUD, Professeur HDR, ENSAG, directeur de thèse
Anne-Monique BARDAGOT, Maître assistante, ENSAG, co-directrice de thèse
Francesco LO PICCOLO, Professeur, Université de Palerme, rapporteur
Yves CABANNES, Professeur, University College London, rapporteur
Cecilia Maria Neves DELGADO, Professeur, Universidade Nova de Lisboa, examinateur
Résumé de la thèse
Au-delà du cadre classique de la production du logement, des projets originaux à l'initiative de citoyens
ou impliquant fortement des habitants, se développent sur le territoire européen et notamment français.
S'émancipant de l'offre professionnelle privée ou publique, ces maîtrises d'ouvrage d'usagers produisent
un habitat original, tant du point de vue architectural et environnemental, que de l'insertion sociale et au
Insuffisamment étudié, ce phénomène mérite d'être analysé plus précisément, en particulier dans le
champ de l'architecture et du point de vue des porteurs de ces projets : les habitants.
Cette recherche vise à montrer, par une analyse des différentes typologies d'organisations collectives,
adoptées par ces maîtrises d'ouvrage non professionnelles d'habitants, les atouts et les résultats de leur
et enfin la question de "l'insertion spatiale et sociale", qui interroge la dimension urbaine de ces projets
Se basant sur les notions de "droit à l'œuvre" et de "droit à la ville" définies par Henri Lefebvre et de
"bien commun" définie par Elinor Ostrom, cette thèse propose un apport de connaissances visant à
contribuer à la réponse des professionnels et des politiques publiques, à une demande sociale chaque
Mots clés
Autopromotion, Habitat participatif, Habitat groupé, Insertion sociale et spatiale, Droit à la ville, Droit à
(Université de Grenoble)
Titre de la thèse
Du type au prototype. Outils et processus de conception du projet architectural élaborés par
Composition du jury
Catherine MAUMI, Professeur, ENSA Grenoble Directrice de thèse
Simon TEXIER, Professeur, Université de Picardie Jules-Verne, Rapporteur
Richard KLEIN, Professeur, ENSA Lille, Rapporteur
Françoise VERY, Professeur honoraire, Examinateur
Arnaud DUTHEIL, Directeur du CAUE de Haute-Savoie, Examinateur
Bruno REICHLIN, Professeur émérite, Examinateur
Résumé de la thèse en français
La thèse interroge les processus de conception développés par l'architecte français Henry Jacques Le
Même (1897-1997). Nous nous donnons à comprendre le savoir-faire qu'il a mis en œuvre par la
pratique du projet afin de répondre à des commandes variées tant au niveau de leurs programmes que
de leurs échelles de conception, et ceci dans des contextes historiques multiples. L'objectif est de
déconstruire intellectuellement une partie de son œuvre par l'analyse architecturale et en inscrivant les
projets étudiés dans leurs contextes de production afin de saisir les outils et méthodes de conception du
projet qui lui sont spécifiques. Afin de mener des analyses précises, nous convoquons un corpus
constitué d'un nombre de projets restreints et qui ont été conçus à des moments d'articulations dans la
carrière de Henry Jacques Le Même ou à des époques historiques charnières, révélatrices des
transformations du métier de l'architecte. Une première partie de la recherche vise à comprendre en quoi
la déclinaison du type architectural du chalet du skieur, qu'il invente à la fin des années 1920 et sur
lequel il travaille pendant près de 60 ans, permet à Henry Jacques Le Même de se constituer des outils
de projet pour rendre sa pratique efficiente et répondre de manière ajustée à ses commandes. L'analyse
architecturale d'un échantillon de projets de 19 chalets du skieur a pour objectif de repérer les principes
du type architectural et les raisons de leurs évolutions. Pour comprendre comment la préfabrication,
pratique architecturale de Henry Jacques Le Même, nous analysons les premiers projets où il doit
intégrer ces nouvelles modalités dans l'exercice de conception. À partir de l'étude d'une demi-douzaine
de projets expérimentaux que l'architecte conçoit dans les années 1940-1950, notre objectif est de saisir
la démarche qu'il développe pour penser l'idée de prototype, la transformation des processus de
construction, et l'architecture destinée au grand nombre. L'analyse des processus de conception des
projets étudiés permet de révéler une recherche conduite par Henry Jacques Le Même sur la pratique de
projet en vue de réduire la complexité au moment de la projection de l'espace. Elle s'établit à partir d'un
renouvellement de ses outils intellectuels issus de sa culture architecturale et se traduit par un travail sur
la composition, la définition d'un parti architectural ou sur la conception modulaire. D'autre part,
l'architecte développe une méthodologie qui consiste à produire des ensembles sériels graphiques qui lui
permettent de noter ses idées et intentions afin de progresser dans la pensée du projet. Pour mener à
bien notre recherche, nous nous appuyons essentiellement sur l'étude de documents provenant du fonds
d'archives de Henry Jacques Le Même, conservé aux Archives Départementales de la Haute-Savoie. Ces
projets et nous ont permis d'élaborer le contenu de notre recherche par une analyse croisée de la
documentation écrite et graphique. Parallèlement nous avons entrepris un travail de re-dessin de plans
originaux associé à des analyses graphiques. Cette méthode de recherche qui utilise les outils de
architectures analysées a été précisée par un travail de documentation historique et théorique. La thèse
ENSA Grenoble, et dans le cadre d'une convention CIFRE avec le CAUE de Haute-Savoie.
Our goal is to understand the know-how he implemented by project practice to realize various commands
both by their programs and their scales, in multiple historical contexts. The objective is to intellectually
deconstruct part of his work by the architectural analysis, and considering the studied projects in their
production context to capture the design tools of the project that are specific to it. To conduct detailed
analyzes we consider a small number of projects that have been designed at key times during Henry
Jacques Le Même career, or at pivotal historical moments for the transformation of the profession of the
architect. The first part of the research is to understand how the variation of the architectural style of the
skier's cottage - that he invented in the late 1920s and on which he worked for nearly 60 years - allows
Henry Jacques Le Même to create project tools to make his practice efficient and to provide adequate
responses to his orders. The architectural analysis of a sample of 19 skier's cottage projects aims to
identify the principles of architectural type and the reasons of their evolution. The architectural practice
of Henry Jacques Le Même has been influenced by prefabrication, industrialization of construction, and
the transformation of the architectural command. To understand this we analyze the first projects in
which he must integrate these new modalities in the design exercise. Based on the study of half a dozen
experimental projects – that the architect designed in the years 1940-1950 -, our goal is to understand
the process he developed to think the idea of prototype, the transformation of construction process, and
the architecture destined for the masses. The analysis of the design process of studied projects reveals a
research conducted by Henry Jacques Le Même on the project practice to reduce its complexity for
spatial organization. This research is issued from a renewal of his intellectual tools from his architectural
culture, and results in a work on the composition, the definition of an architectural style or modular
design. Moreover, the architect develops a methodology which is based on producing serial graphics sets
that allow him to record his ideas and intentions in order to bring forward the project thinking. To carry
out our research, we first rely on the study of documents from the archives of Henry Jacques Le Même,
preserved in the Departmental Archives of Haute-Savoie. These primary sources reflect the thinking of
the architect during the development of his projects and helped us to develop the content of our research
by a cross-analysis of the written and graphic documentation. In addition we have undertaken a re-
drawing of the original plans associated with graphical analyzes. This research method uses the tools of
the architect and allow us to operate a process of deconstruction and reconstruction of the analyzed
projects to make readable and intelligible their organization and spatial characteristics. The
understanding of the analyzed architectures has been specified by a work of historical and theoretical
documentation. The thesis was conducted in the laboratory les Métiers de l'Histoire de l'Architecture,
édifices-villes-territoires, ENSA Grenoble, and within a CIFRE agreement with the CAUE Haute-Savoie.
Mots clés en anglais
architectural design process, architectural type, prototype, twentieth century, project tools and methods,
architectural analysis
(Université de Grenoble)
Titre de la thèse
Nijni Novgorod : interroger le paradigme de la "ville-nature" à l'ère post-industrielle.
Composition du jury
Catherine Maumi, Professeure, ENSA de Grenoble, directrice de thèse
Anna Gelfond, Professeure, GASU de Nijni Novgorod, directrice de thèse
Valery Nefedov, Professeur, GASU de Saint-Pétersbourg (rapporteur)
Frédéric Pousin, Directeur de recherche au CNRS, UMR AUSser n°3329 (rapporteur)
Chris Younès, Professeure, ENSA de Paris La Villette (rapporteur)
Yves Chalas, Professeur émérite, Institut d'urbanisme, Université Grenoble Alpes
Alesandro De Magistris, Professeur, Politecnico di Milano
Résumé de la thèse
Les recherches sur la ville de Nijni Novgorod suscitent des interrogations au sujet de la "ville-nature". Les
spécificités de ce territoire, situé dans un autre contexte culturel, nous incitent à contester la
généralisation d'un paradigme, celui de la "ville-nature". Il s'agit de revisiter la ville russe contemporaine
par la complexité des interactions entre la construction urbaine, conçue par l'homme, et les processus
naturels.
Par le biais de la "ville-nature" nous repensons la ville et ses changements de conception : le passage
d'une ville russe ancienne à la grande ville et à la ville socialiste. L'étude historique était essentielle pour
comprendre le phénomène d'urbanisation et les origines des "natures" dans le milieu urbain, dont
centre d'agglomération industrielle, pendant la période soviétique Gorki — est fortement marquée par
Nijni Novgorod s'inscrit dans le territoire par des réseaux multiples dont la reconnaissance et la
distinction, réalisées par une lecture stratifiée, à l'aide de la cartographie, mettent en évidence
l'émergence du "vert" et participe à la qualification des espaces ouverts. "Sortir du vert" suppose de
revisiter le rapport entre l'écologie et l'économie, ainsi que de reconsidérer la présence de la nature dans
le milieu urbain par des activités économiques, des enjeux politiques et l'usage des processus naturels
par l'homme.
La thèse est structurée en entrées thématiques afin de présenter la diversité des rapports que la Nijni
Novgorod contemporaine entretient avec la nature. Tout d'abord, sa position à la confluence de la Volga
travaux d'aménagements pendant le XXe siècle, les sols urbains restent difficilement praticables et
vulnérables aux processus naturels. Dans la recherche, les espaces ouverts et végétalisés, considérés
jusqu'à maintenant non constructibles, sont revisités comme appartenant à l'infrastructure paysagère.
Des principes nouveaux d'aménagement sont recherchés pour réorganiser les processus naturels afin
d'améliorer la qualité des sols urbains ; le travail du paysagiste s'accorde avec celui de l'ingénieur.
Ensuite, la planification stratégique des années 1930 a prédéfini la structure éparpillée de Nijni
Novgorod, pensée pour les industries. L'incohérence urbaine résulte des contradictions apparues entre la
conception de la ville socialiste unie et la décentralisation uniforme des industries. Les espaces verts
conservent l'empreinte des changements sociaux brutaux, de l'inaction politique et des pratiques
d'aménagement urbain par les propres moyens des habitants. Le déclin de l'URSS a entraîné l'abandon
des grands parcs publics, dont les qualités se rapprochent de celles des terrains réservés pour les
espaces verts qui ne furent jamais aménagés. Cependant, la pauvreté des parcs urbains est compensée
par la richesse des formes d'agriculture urbaine et périurbaine. Le tissu bâti est composé d'une
morphologie dite intermédiaire, incluant des parcelles pour des activités agricoles. Enfin, les processus
actuels sont considérés à travers des pratiques d'aménagement qui accompagnent la régénération
accorde de nouvelles données pour le projet urbain, or ce passage se complique par l'ancrage des
La recherche est réalisée à la rencontre des regards : architectural, territorial et paysager, par le
Mots clés
Nijni Novgorod, Gorki, ville-nature, industrie/désindustrialisation, postsoviétisation, "vert"
(Université de Grenoble)
Laure Brayer, architecte, chercheure au laboratoire Cresson, fait partie des 7 lauréats du Prix de la thèse
Titre de la thèse
Dispositifs filmiques & paysage urbain. La transformation ordinaire des lieux à travers le film.
Composition du jury
Jean-Paul THIBAUD, Directeur de recherche au CNRS, Laboratoire Cresson-UMR Ambiances
(Rapporteur)
Frédéric POUSIN, Directeur de recherche au CNRS, Professeur à l'École Nationale Supérieure de
collectives qu'il accueille et qui lui donnent forme, ce travail de thèse en architecture s'intéresse à la
transformation ordinaire des lieux et interroge les manières dont nous pouvons l'appréhender pour
penser leur devenir. Comment prendre en compte la dynamique de l'ambiance pour penser la conception
d'un lieu ?
Cette recherche interroge dans ce sens la portée du film (comme médium, comme pratique et dans sa
réception) dans ce qu'il permet de comprendre de la transformation ordinaire des lieux. Il s'agit ainsi de
conception partagée d'espaces publics urbains. En quoi et comment le film peut-il permettre de saisir les
états et transitions des relations entre espace et corps percevants autant que pratiquants ?
Pour cela, un protocole méthodologique croisé, à l'écoute d'une hétérogénéité des usages du film dans la
corpus de travail :
Ces quatre corpus considèrent à plusieurs égards la problématique de la fabrication de films : statut et
enjeu du recours au film, engagement dans le terrain (dans l'espace, le temps et la relation à l'Autre) par
la pratique filmique, postures filmiques et rapports au monde. Notre recherche soulève, dans un second
temps, la question de la réception filmique. C'est ainsi à partir d'une expérience d'audio-vision collective
que le film devient le support d'un dialogue entre différents interlocuteurs conviés à mettre en partage et
en débat leurs expériences. La pluralité des registres mis au travail au cours de la réception des films et
(Université de Grenoble)
Titre de la thèse
La Ville de Bagdaf. Intérêts et perspectives d'une stratégie de développement urbain durable.
Composition du jury
Hubert Guillaud, professeur HDR, École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble, directeur de
thèse
Anne-Monique Bardagot, maître assistante, École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble,
(France), co-directrice de thèse
Rémi Baudoui, professeur HDR, Université de Genève, rapporteur
Philippe Potié, professeur HDR, École Nationale Supérieure d'Architecture de Versailles, rapporteur
Brigitte Dumortier, maître de conférences, Université Paris IV-Sorbonne, examinateur
Résumé de la thèse
Cette recherche s'interroge sur l'interrelation entre le développement urbain et le développement durable
dans le sens où celui-ci peut se concrétiser en milieu urbain et à différents niveaux stratégiques de la
ville. Sous cet angle, la recherche ambitionne une meilleure compréhension de cette interrelation,
notamment par ses implications potentielles pour la ville de Bagdad (Irak) qui constitue l'étude de cas.
Pour atteindre cet objectif, la recherche implique une évaluation critique de la ville afin de savoir si la
dynamique existante (défis et réponses) et les mutations urbaines actuelles (le développement
que les projets de développement urbain effectivement élaborés à la suite des efforts locaux de
reconstruction – mais aussi sous l'impact du processus de globalisation - pourraient être orientés de
façon à créer un terrain favorable pour engager un processus de développement durable en contexte.
Toutefois, avant de passer à cette dernière étape ambitieuse, la question de recherche est examinée au
prisme de trois étapes structurelles. Tout d'abord avec un regard sur l'histoire de façon à mieux voir
comment a débuté la création de la ville de Bagdad et sa formation, puis quels furent son développement
conséquences et les problèmes actuels de son développement et ses impacts sur les différents aspects
de l'état urbain (la société, la culture, l'environnement, la politique, etc. ...), cela pour mieux comprendre
les débats actuels et les efforts contradictoires portés sur le développement de la ville concernée.
l'examen de certaines perspectives et de points de vue théoriques à partir desquels ce concept a été
approché, la recherche est plus précisément conduite dans le but de bien comprendre comment
s'engager correctement en faveur d'un développement adapté et d'un avenir durable pour la ville de
Bagdad. Il importe ici de rappeler que cette approche s'inscrit dans un contexte où le rôle de la durabilité
n'a pas reçu une attention appropriée de la part de la recherche en termes d'analyse des divers
A cet égard, bien qu'il existe certaines similitudes entre les villes à travers le monde, et que l'on puisse
aussi admettre qu'il y ait beaucoup d'éléments globaux communs au sujet du développement de la ville,
il convient de relever qu'il y a aussi des dimensions locales et régionales jouant un rôle important. A cet
à égard la recherche révèle que Bagdad est un produit unique (dans le sens d'inhabituel) pour la mise en
La recherche vise aussi à établir une vision stratégique pour la ville en matière de développement urbain
durable, en mettant d'abord l'accent sur des démarches stratégiques qui prennent en considération toute
Enfin, la recherche esquisse les orientations d'un Schéma Directeur visant à maîtriser à la fois la forme
urbaine et la croissance dans la perspective d'une éventuelle évolution vers une ville plus adaptée et
"durable".
(Université de Grenoble)
Titre de la thèse
L'architecture commerciale à l'usage des villes : ambiances, pratiques et projets.
Composition du jury
Grégoire CHELKOFF, Professeur, HDR, Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble,
Toulouse, Examinateur
Eric MONIN, Architecte, Maître-assistant, École Nationale Supérieure d'Architecture et de Paysage de
Lille, Examinateur
Résumé de la thèse
L'architecture commerciale s'est largement développée depuis plusieurs décennies sous la forme
d'espaces insulaires privés, présentant une multipolarisation de l'offre et générant des milieux difficiles à
traiter et intégrer. Cette recherche porte précisément sur la qualification des équipements commerciaux
dans leur relation à leur contexte urbain limitrophe. Nous les abordons comme générateurs de milieux
ambiants spécifiques sur leurs abords et sous l'angle de leur emprise sur la ville.
L'objectif de cette thèse est ainsi d'analyser les effets d'implantation des commerces de grande
envergure sur les espaces proches, et de formuler des critères de conception concernant leurs relations
aux tissus urbains et aux paysages environnants. Quels sont les facteurs permettant une meilleure
articulation des équipements commerciaux avec leurs contextes à retenir, afin de repenser les stratégies
urbaines et les modèles de conception ? Quelles sont les évolutions dans la composition de leurs
enveloppes et dans les espaces publics attenants ? Comment engager les acteurs privés et publics à
intégrer des dimensions qualitatives incluant des ambiances dans la planification du commerce de grande
L'hypothèse de ce travail est de porter attention aux limites spatiales et sensibles entre les espaces
privés commerciaux et publics urbains, partant du fait que c'est une des conditions pour développer des
opportunités d'urbanité aux abords des équipements commerciaux. Pour évaluer cette hypothèse, nous
avons choisi d'investir deux cas : le centre commercial Beaulieu récemment réhabilité sur l'Île de Nantes,
et le pôle de commerces et de loisirs Carré de Soie à Vaulx-en-Velin. Il s'agit d'explorer les qualités
spatiales des deux équipements commerciaux et de leurs environnements tout en interrogeant les
stratégies urbaines déployées dans ces deux opérations (la première est une réhabilitation et la seconde
une création nouvelle). L'analyse des situations préexistantes et du processus d'établissement permet de
saisir les origines et mécanismes de projet. L'approche in situ est conduite à partir des interfaces
sensibles pour saisir les espaces accessibles aux piétons ainsi que les enjeux d'ambiance et d'usage.
Cette démarche s'appuie sur des entretiens auprès des acteurs principaux de la fonction commerciale et
À partir de ces investigations, des configurations d'emprise du commerce sur la ville sont distinguées.
L'identification de ces configurations d'ambiances nous permet d'explorer trois scénarii possibles pour le
futur, et de préciser les degrés de continuité urbaine du commerce sur le territoire. Ils intéressent
directement la planification et la conception du commerce dans la ville afin de gérer les multiples
équipements commerciaux existants, d'anticiper les évolutions des formats de commerce et de proposer
Mots clés
grande distribution, commerce, ville, architecture, ambiances
(Université de Grenoble)
Titre de la thèse
Cultures constructives vernaculaires et résilience. Entre savoir, pratique et technique :
Composition du jury
Hubert Guillaud, Professeur HDR, École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble
(France), directeur de thèse
Philippe Garnier, M.A. associé, École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble, (France), co-
directeur de thèse
Mariana Correia, Professeur docteur, Escola Superior Gallaecia (Portugal), rapporteur
Isabelle Milbert, Professeur docteur, Institut des Hautes Études Internationales et du Développement
(Suisse), rapporteur
Ferruccio Ferrigni, Professeur, Università degli Studi Federico II (Italie), examinateur
Corinne Treherne, Architecte, Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du
l'observation des bâtisseurs locaux, sans l'appui d'un architecte ou d'un ingénieur. Les communautés
installées dans ces zones ont développé, au fil du temps, une multitude de stratégies pour co-habiter
avec ces phénomènes, incluant des comportements sociaux et des approches de construction visant à
prévenir et/ou à limiter l'exposition du bâti et de ses habitants. En fait, les constructeurs ont souvent
intégré la présence et les caractéristiques locales des aléas naturels dans leurs pratiques quotidiennes,
élaborant des détails et des dispositions constructives particulières pour réduire la vulnérabilité des
du processus d'élaboration des savoirs et savoir-faire qui lui sont inhérents, reflétant intrinsèquement la
multiplicité des sociétés humaines et leur enracinement indissoluble au territoire qu'elles habitent. Le
vernaculaire en tant que caractérisation des modes de bâtir, d'habiter et de se protéger se révèle par ce
fait une source précieuse de pratiques, techniques et mesures, testées au cours des siècles et des
Ce travail de recherche explore le potentiel présenté par les cultures constructives vernaculaires dans le
développées par les populations, groupes et individus habitant des contextes géographiquement exposés
à des aléas naturels. Se fondant sur une forte interaction entre la théorie et la pratique, cette recherche
entame une (re)découverte de l'ingéniosité intrinsèque à ces savoirs par le développement de deux axes
thématiques. L'un investigue les dispositions et les dispositifs vernaculaires à caractère parasinistre
ayant démontré leur efficacité à réduire la vulnérabilité de l'environnement construit envers différents
types d'aléas naturels. L'autre axe questionne les modalités de leur identification et contribution directe
au renforcement des capacités de populations et institutions dans la gestion des crises. À une analyse
technique s'associe l'élaboration d'un outil méthodologique soutenant la mise en place d'une démarche
de projet s'ancrant fortement aux spécificités contextuelles selon une logique de continuité, tant
culturelle que de pratique, entre passé et futur, entre préparation et réponse aux catastrophes.
constructed almost exclusively through the experience and the direct observation of local builders,
without the support of any architect or engineer. In these regions, communities have developed over
time a variety of strategies to cope with natural phenomena through patterns of social behaviours and
building approaches intended to prevent and/or to reduce their exposure to local risks. Similarly, local
builders have often integrated reactive responses to natural hazards into their daily practices, developing
singular techniques, building details or devices aiming to reduce the vulnerability of the built
environment.
The concept of building culture embraces the social and technical aspects related to the construction
process and to the development of corresponding knowledge and know-how, intrinsically reflecting the
multiplicity of human societies and their indissoluble connection with the territories they inhabit. The
vernacular as characterization of ways of building, living and protecting oneself proves to be a valuable
source of practices, techniques and measures, tested over the years and during multiple hazards, for
This research explores the potential of vernacular building cultures in enhancing local resilience; and this
starting from - constructive and behavioural - practices developed by individual people and groups living
in contexts geographically exposed to natural hazards. Based on a strong interaction between theory and
action, this research undertakes a (re)discovery of vernacular knowledge through two thematic focuses.
One examines disaster resilient vernacular provisions and devices which have demonstrated their
effectiveness to reduce vulnerability of the built environment to various types of natural hazards. The
other one considers ways for their identification and direct contribution to strengthening capacities of
communities and institutions for disaster risk management. This research combines a technical analysis
with the development of a methodological tool, contributing to set up a project approach strongly rooted
into contextual specificities, linking culture and practice, past experience and future needs, disaster
(Université de Grenoble)
Titre de la thèse
Vers une écologie sensible des rues du Caire : le palimpseste des ambiances d'une ville en
transition.
Composition du jury
Jean-Paul Thibaud, Directeur de recherche au CNRS, directeur de thèse
Jocelyne Dubois-Maury, Professeure à l'Université Paris-Est Créteil-Val-de-Marne, co-directrice de
thèse
Claude Chaline, Professeur émérite à l'Institut d'Urbanisme de Paris, Université Paris-Est Créteil-Val-de-
Marne
Catherine Maumi, Professeure à l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble
Pascale Pichon, Professeure à l'Université Jean Monnet de Saint-Étienne, Centre Max Weber, UMR
5283, rapporteur
Frédéric Pousin, Directeur de recherche au CNRS, UMR 8504 Géographie-Cités, rapporteur
Résumé de la thèse
De même que le paysage visuel évolue et se transforme dans le temps, l'ambiance d'un lieu est
également soumise à un changement continu. En effet, la temporalité est un des critères pertinents dans
la constitution d'une ambiance. Dans ce travail sur le palimpseste des ambiances, nous élargissons cette
dimension temporelle de l'ambiance à une vaste échelle qui peut couvrir toute l'histoire sensible d'un
lieu. L'intérêt d'une telle approche repose sur l'interrogation de certains aspects de l'ambiance tels que
l'ancienneté, l'authenticité, le patrimoine, le partage, la mémoire. En effet, le palimpseste est une figure
reliée davantage à la mémoire. Selon Baudelaire, la mémoire est sauvegardée dans le cerveau dans des
couches successives étant à son tour recouverte d'oubli. Le palimpseste se construit par des actes
d'addition et d'effacement continus. Cependant, Baudelaire déclare que tous les échos de la mémoire
peuvent être réveillés à un moment donné en allumant tout le théâtre d'une vie passée (Baudelaire,
1860). Quant à Proust, il introduit un double aspect de la mémoire, distinguant la mémoire volontaire et
d'un indice sensible évoquant la même sensation. Tous ces termes, le palimpseste, la mémoire volontaire
et involontaire, montrent que l'oubli n'est que momentané et que les souvenirs peuvent reprendre de la
vie et de la force par la remémoration. Ils montrent que le passé n'est plus intériorisé mais présent dans
le présent. En 1983, André Corboz, dans une tentative de nommer le paysage contemporain comme le
paysage englobe toutes les strates accumulées des paysages antérieurs (Corboz, 2009). Il pointe du
doigt à l'épaisseur de ce paysage en ajoutant la dimension temporelle des situations. Dans le cadre de
cette recherche, nous proposons une relecture du palimpseste par le sensible en faisant l'hypothèse que
l'expérience vécue des espaces est une construction temporelle composée d'un amalgame de
phénomènes sensibles mêlés ensemble par des processus de stratification et d'accumulation dans le
temps. Le palimpseste en termes d'ambiance est défini dans le cadre de notre recherche comme une
"incarnation du passé dans le présent" par un processus continue de "sédimentation des traces". Nous
postulons que l'ambiance d'un lieu fonctionne comme un palimpseste qui est le résultat d'une
superposition de différentes couches sensorielles accumulées au fil du temps. Ce travail est appliqué au
Caire qui est une ville millénaire. La ville a un tissu urbain complexe, a été exposé à de forts
bouleversements et à des changements brutaux issues de la modernisation de la ville au XIX ème siècle,
puis par le passage des politiques socialistes aux politiques capitaliste. Le résultat est une mosaïque
métamorphosée et informelle de la ville. Toutes ces histoires de la ville sont inscrites dans les variations
des formes urbaines qui ont la capacité de raconter son histoire. En fait, l'existence des formes urbaines
successives offre la chance de retracer l'évolution des ambiances de cette ville depuis sa création jusqu'à
aujourd'hui. Quatre cas d'étude ont été choisis qui sont considérés dans notre travail comme des cas
représentatifs de la transformation urbaine de la ville. Ces quatre cas sont les suivants : Le Caire
Fatimide, Choubrah, Héliopolis, et Al Réhab City. L'approche par laquelle cette étude est menée se fonde
sur une analyse des phénomènes in situ à partir des techniques d'observation, d'enregistrement sonore
et de prises de vue ainsi que des techniques consistant à faire parler les habitants de leurs quartiers sous