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Les thèses soutenues

 19/10/2020 - Lucie Boissenin


 20/12/2019 - Hengameh Pirhosseinloo-Amini
 18/12/2019 - Caterina Franco
 14/05/2019 - Marie de Guillebon
 10/05/2019 - Hugo Gasnier
 24/09/2018 - Léa Genis
 17/09/2018 - Claire Rosset
 15/01/2018 - Laurent Hodebert
 14/12/2017 - David Gandreau
 10/10/2017 - Ivan Mazel
 21/03/2017 - Olivia Germon
 16/03/2017 - Toumadher Ammar
 17/01/2017 - Charline Sowa
 15/12/2016 - Ons Sassi
 09/12/2016 - Mouna Zairi
 23/09/2016 - Rémy Vigneron
 30/06/2016 - Eleonor Bak
 13/06/2016 - Pascaline Thiollière
 04/03/2016 - Baya Benzineb
 17/12/2015 - Armelle Le Mouëllic
 11/12/2015 - Irina Voda
 07/09/2015 - Olfa Nouri Bohli
 13/05/2015 - Guillaume Meigneux
 26/02/2015 - Elodie Chalencon
 12/01/2015 - Halimatou Mama Awal
 18/12/2014 - Thiago Lopes Ferreira
 28/11/2014 - Thi Hieu BUI
 03/11/2014 - Eric Ruiz
 30/10/2014 - Mélanie Manin
 10/10/2014 - Anna Voronina
 06/10/2014 - Laure Brayer
 24/07/2014 - Mohammad Jawad Abd
 30/06/2014 - Sylvie Laroche
 08/04/2014 - Annalisa Caimi
 14/01/2014 - Noha Gamal Said

19/10/2020 - Lucie BoisseninRetour


Ecole doctorale "Sciences de l'Homme, du Politique et du Territoire"

(Université Grenoble Alpes)

Thèse préparée au sein de l'unité de recherche AE&CC


Titre de la thèse
Réhabiliter et ré-habiter le patrimoine bâti.

Analyse du rôle du projet d'architecture dans la construction du développement territorial.

Composition du jury
 Anne COSTE, Professeure en Histoire, Architecte, HDR, ENSA Grenoble, co-directrice de thèse
 Alessia DE BIASE, Professeure en anthropologie urbaine, HDR, ENSA de Paris La Villette, rapportrice
 David FANFANI, Professeur en planification urbaine et territoriale, Université de Florence, rapporteur
 Romain LAJARGE, Professeur en Aménagement et sciences territoriales, HDR, ENSA de

Grenoble, directeur de thèse
 Andrea PANE, Professeur en architecture, Université de Naples Federico II, examinateur
 Vincent VESCHAMBRE, Professeur en géographie, HDR, ENSA de Lyon, examinateur
Résumé de la thèse
La thèse interroge le rôle du projet d'architecture, relatif au patrimoine bâti, dans la construction de

processus de développement territorial. Le développement territorial induit des améliorations d'ordre

économique, social, environnemental et politique dans un territoire, et notamment une « augmentation

de la capacité des acteurs à maîtriser les dynamiques d'évolution qui les concernent » (Deffontaines,

Marcelpoil, Moquay, 2001). Ce dernier point est primordial : l'un des enjeux majeurs du développement

territorial est la construction d'un collectif d'acteurs territorialisés, qui par leurs actions conjointes et

quotidiennes, apporteront ces améliorations à leur cadre de vie. Le patrimoine bâti est vecteur de

mobilisation collective. Si un objet est menacé, un groupe social tend à lui reconnaître une valeur et à

agir pour sa sauvegarde ; il s'agit du principe de la patrimonialisation. L'un des moyens pour sauver le

patrimoine bâti est de lui trouver une nouvelle destination d'usage, une utilité dans le présent. Cela

passe par une transformation de ce bâti et donc par un projet d'architecture. Ce dernier est déjà un

temps d'action collective, où se rencontrent et échangent des personnalités multiples ainsi que leurs

compétences et points de vue respectifs. La thèse propose alors de vérifier l'hypothèse selon laquelle,

lorsqu'il concerne un bâti patrimonialisé par des acteurs locaux, le projet d'architecture peut être un outil

pertinent pour la construction d'un collectif d'acteurs territorialisés. En d'autres termes, il susciterait

l'auto-organisation et l'union des forces des acteurs, motivées par la réalisation d'objectifs partagés

quant à la transformation de leur cadre de vie.

Pour aborder cette question, la thèse prend appui sur un socle théorique composé d'une part des écrits

de l'École Territorialiste italienne, et en particulier des ouvrages-clés d'Alberto Magnaghi tels que Le

Projet Local (Magnaghi, 2010 ; 2000) et La conscience du lieu (Magnaghi, 2017). D'autre part sont

convoquées les recherches françaises en sciences territoriales, autour des termes de développement

territorial et de ressource territoriale (Lajarge, 2012 ; Gumuchian, Pecqueur, 2007 ; Raffestin, 2019,

1980). Outre les apports théoriques, la thèse se nourrit d'une enquête de terrain menée principalement

en Irpinia, dans le sud de l'Italie, et d'une analyse plus ponctuelle de projets d'architecture en France.

Title
Rehabilitating and re-inhabitating built heritage.

Analysis of the role of the architectural project in the construction of territorial development

Abstract
The thesis questions the role of architectural design regarding built heritage and its effects on territorial

development processes. Territorial development means economic, social, environmental and political

improvements on a territory, and this goes with the « the increase in the capacity of the actors to control

the dynamics of evolution that concern them » (Deffontaines, Marcelpoil, Moquay, 2001). Indeed, the

main challenge of territorial development is the construction of a community of local actors, because only

they can bring these improvements through their collective and daily actions. Built heritage is already a

vector of collective mobilization. When something is close to disappearing, a social group tends to confer

on it a new value and to protect it. One of the ways to save built heritage is finding a new function for it,

so that it can be useful in the present. This requires a transformation of the buildings, which most of the

time means an architectural design. This is a moment of collective action, where different people meet

and discuss, sharing their points of view and skills. The research hypothesizes that that rehabilitation

projects can be a mode of action for a local community that is willing to participate in the development

processes of its territory. They could lead to the self-organisation and the union of the actors' strengths,

motivated by the achievement of shared objectives regarding the transformation of the living

environment.

To study this question, the thesis leans on a theoretical basis, composed on the one hand of the

literature of the Italian Territorialist network, and in particular the main books of Alberto Magnaghi such

as Le Projet Local (2010, 2000) and La Conscience du Lieu (2017). On the other hand, the theoretical

contribution is complemented by the literature of some key-authors of the French territorial sciences:

Claude Raffestin, Hervé Gumuchian, Bernard Pecqueur and Romain Lajarge. In addition to this, the thesis

is enriched by a field survey conducted mainly in Irpinia, South Italy, and then to a lesser extent in

France.

20/12/2019 - Hengameh Pirhosseinloo-AminiRetour


Ecole doctorale "Sciences de l'Homme, du Politique et du Territoire"

(Université Grenoble Alpes)

Thèse préparée au sein de l'équipe CRESSON de l'UMR AAU

Titre de la thèse
Habiter la façade : la conquête d'une épaisseur sensible

Les Dispositifs de Façade Épaisse dans les logements collectifs des écoquartiers : conception

architecturale et ambiances

Composition du jury
 Xavier BONNAUD, Professeur HDR, ENSA de Paris la Villette, HDR, rapporteur
 Grégoire CHELKOFF, Professeur HDR, ENSA de Grenoble, examinateur
 Valérie LEBOIS, Maîtresse de conférence, ENSA de Strasbourg, examinatrice
 Cécile REGNAULT, Professeure HDR, ENSA de Lyon, rapporteure
 Nicolas REMY, Professeur adjoint, Université de Thessalie, Volos (Grèce), co-directeur de thèse
 Henry TORGUE, chercheur émérite, UMR AAU, équipe CRESSON, directeur de thèse
Résumé de la thèse
En 2050, selon les projections de l'OCDE , plus de 70% de la population mondiale vivra en ville.

L'étalement urbain trouve ses limites dans la mesure où l'espace est un bien-ressource fini et où les

distances génèrent une dépendance trop forte vis à vis de l'automobile, participant ainsi au

réchauffement climatique. En réponse, les villes choisissent d'autres axes de développement, notamment

en matière de logement, en augmentant la densité et en promouvant la construction de nouveaux

quartiers écologiques. Cependant, l'habitat dense va à l'encontre de l'idéal encore largement partagé de

la maison individuelle et il est loin de remporter l'approbation générale de la population qui y habite. Plus

encore, pour les logements collectifs, surtout ceux à caractère social, la densité s'accompagne d'une

image négative de l'habitat puisqu'elle entraîne une proximité qui rend difficiles les rapports d'intimité

des résidents tout en imposant à tous des contraintes extérieures. L'un des enjeux majeurs de

l'architecture urbaine contemporaine est donc de proposer des aménagements qui rendent plus agréable

la vie partagée dans les logements collectifs des villes diminuant à terme leurs images négatives.

Dans le contexte actuel des conceptions et réalisations architecturales, la façade s'est éloignée de sa

traditionnelle fonction de mur séparateur filtrant la lumière, pour se diversifier en une variété d'espaces

de plus en plus complexes, gagnant de ce fait même une épaisseur modulable. Les balcons, loggias,

terrasses, coursives, issues de différentes cultures, déclinent aujourd'hui de nouvelles propositions

spatiales, ambiantales et comportementales.

L'hypothèse générale de cette thèse est que l'ensemble de ces espaces intermédiaires (Balcons, Loggias,

Terrasses, Coursives) regroupés sous l'intitulé de dispositifs de façade épaisse (DFE) participe pleinement

à la conception et au vécu du logement contemporain. Particulièrement mis en œuvre dans les quartiers

durables, les DFE deviennent de plus en plus des opérateurs de conception architecturale impliquant

fortement les ambiances dans leurs impacts sur les modes de vie.

Les DFE appartiennent à la famille des "espaces intermédiaires", c'est à dire des lieux caractérisant la

zone transitionnelle séparant deux espaces aux degrés d'intimité différents, aménageant les liens

intérieur/extérieur, permettant des porosités avec les éléments naturels, le voisinage, le contexte urbain

ou le grand territoire. Par définition, les DFE agissent comme interfaces génératrices d'expériences

sensorielles et sensibles.

L'analyse de trois écoquartiers (à Grenoble et à Paris) permet d'explorer la variété typologique des bâtis

et leurs extensions à différentes échelles en espaces intermédiaires (balcons, loggias, terrasses, et

coursives) ainsi que la diversité de leurs modes d'accès tels que les paliers ouverts ou les cheminements

individualisés. Ces trois terrains illustrent les objectifs et les réalités de processus de conception visant à
permettre l'appropriation des espaces extérieurs entourant l'habitation, à faciliter la projection du "chez

soi" des habitants dans leur lieu de vie concret, à bien vivre la transition entre espace privé et espace

public.

La diversité des rôles attribués par les résidents aux DFE témoigne : surface supplémentaire à celle du

logement, sas d'entrée dans l'espace privé, espace représentatif pour le bâti, filtre régulateur des

facteurs ambiantaux, modularité de l'intimité et augmentation de la qualité de vie du logement…

Ainsi, les espaces intermédiaires gagnés dans l'épaisseur des façades des logements collectifs en zone

urbaine dense peuvent offrir de véritables qualités d'appropriation et de flexibilité de par leur qualité

d'ambiance. La façade épaisse redéfinit l'intimité en étendant une partie de la vie privée vers l'extérieur.

Par le jeu des ambiances sonores, visuelles, lumineuses et olfactives… qu'elle réceptionne et produit, elle

module les relations de proximité.

Le cœur de cette thèse est que les DFE prennent des contours sensibles spécifiques relevant à la fois des

données de l'environnement et de l'espace, des dimensions perceptives et des modalités d'usages.

L'ambition est donc de relier au mieux les différents aspects qui permettent de saisir ces espaces

intermédiaires (DFE) comme lieux d'expérience sensible et pratique.

En conclusion, la thèse montre comment l'étude des ambiances des DFE permet de mettre à jour les

enjeux transversaux et contemporains de la conception de ce type d'espaces intermédiaires. Plusieurs

champs d'interrogation sont proposés aux concepteurs :

 Un DFE dans quel contexte ?

 Un espace à forte appropriation modulable

 Un accès à la nature

 Un espace de jeu pour les cinq sens

 Un lieu intime et un lieu convivial

Concevoir le logement et penser les ambiances des DFE à travers cette grille devient alors pour le

concepteur une démarche d'élargissement et d'enrichissement de son projet d'habitation.

Mots-clés
Interface épaisse, Balcon, Loggia, Terrasse, Coursive, Ambiances, Appropriation, Habiter, Modularité,

Ecoquartier, Techno-sensible

Title
Inhabiting the facade: conquering a sensory layer

Thick façade devices in collective dwellings within eco-districts: architectural design and

ambiances

Abstract
In 2050, according to OECD projections, more than 70% of the world's population will live in cities.

Urban sprawl finds its limits considering that space is a finite resource-good, and that distances create a
strong dependence to cars, playing a part in global warming. In response to that, cities choose other

lines of development, especially in terms of housing, which increases density and encourages the

creation of new ecological neighbourhoods. However, a dense habitat goes against the still widely shared

ideal of individual housing, and it is far from being approved by the population living in it. Moreover,

from the perspective of collective housing, especially social housing, density often goes together with a

negative perception of the habitat, as it creates a proximity that makes intimacy difficult for residents

while imposing external constraints. One of the major challenges in contemporary urban architecture is

thus to propose developments that make the shared life in collective housing more pleasant, ultimately

decreasing their negative image.

In the current context of architectural design and developments, the façade shifted away from its

traditional function of dividing, light-filtering wall. It is now diversified in an array of increasingly complex

spaces, thus growing in adjustable thickness. Balconies, loggias, terraces, corridors, all stemming from

different cultures, developed nowadays new spatial, environmental and behavioural propositions.

The general hypothesis of this thesis is that the ensemble of intermediary spaces (balconies, loggias,

terraces, corridors), brought together under the name “Thick façade devices” (TFD), fully takes part in

the design and the experience of contemporary housing. Especially implemented in sustainable

neighbourhoods, TFDs are increasingly becoming operators of architectural design that strongly involve

ambiances in their impacts on lifestyles.

TFDs belong to the “intermediary spaces” family, i.e. places characterising a transition area that

separates two spaces with two different degrees of intimacy, establishing connections between the inside

and the outside, enabling permeability with natural elements, neighbours, the urban context or the

bigger territory. By definition, TFDs work as interfaces that generate sensory and perceptible experience.

The analysis of three eco-districts (in Grenoble and Paris) allows to explore the typological variety of the

built environment and its multi-scaled extensions into intermediary spaces (balconies, loggias, terraces

and corridors). It also allows to study the diversity of their access modes, such as open landings or

individual pathways. The three study fields illustrate the objectives and realities of the design process

aiming to enable the appropriation of external spaces around the housing, to facilitate the projection of

the inhabitants' “home” in their concrete living space, to easily transition between private and public

spaces.

The diversity in the roles given to the TFDs by the residents is telling: additional surface to the housing,

entrance hall into the house, representative space for the building, regulating filter of the ambiance

factors, modularity of intimacy and increase of the place's quality of life.

Therefore, the intermediary spaces gained from the façade's thickness in collective housing in dense

urban areas can offer real appropriation and flexibility qualities, due to their ambiance qualities. A thick

façade redefines intimacy by extending a portion of private life towards the outside world. Through
sound, visual, light and olfactory ambiances that are received and produced, the façade modulates the

relations of proximity.

The heart of this thesis argues that the TFDs take on a specific sensitive outline that is related to data

regarding the environment and space, to perceptive dimensions and modalities of use. The ambition is

thus to connect at best the different aspects allowing to grasp these intermediary spaces (TFDs) as

places of practical and sensitive experience.

In conclusion, the thesis shows how the study of TFD ambiances can highlight cross-cutting and

contemporary challenges regarding the design of intermediary spaces. Several questions are proposed to

designers:

 TFDs in what context?

 A space with strong adjustable appropriation;

 Access to nature;

 An area to play with the five senses;

 An intimate and convivial place.

For the architect, designing housing and considering the TFDs' ambiances through this grid thus becomes

a strategy to expand and enhance his housing project.

Keywords
thick interface, balcony, loggia, terrace, corridor, ambiances, appropriation, inhabiting, modularity, eco-

district, techno-sensitive

18/12/2019 - Caterina FrancoRetour


Thèse en Architecture, préparée dans le cadre d'une cotutelle entre la Communauté Université Grenoble

Alpes et le Politecnico di Milano préparée au sein du Laboratoire Les Métiers de l'Histoire de

l'Architecture, édifices-villes-territoires, École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble et du

département Architecture, Built environment and Construction, Politecnico di Milano, au sein de l' école

doctorale 454 – SHPT – Université Grenoble Alpes et de l'école doctorale du Politecnico di Milano

Titre de la thèse
Dans le lieu et dans le temps. Pour une histoire environnementale des infrastructures

touristiques des Alpes franco-italiennes (1945-1975).

Composition du jury
 René BORRUEY, Professeur HDR, ENSA de Marseille, Examinateur
 Anne DALMASSO, Professeure HDR, Université Grenoble Alpes, Examinatrice
 Alessandro DE MAGISTRIS, Professeur, Politecnico di Milano, Examinateur
 Rosa DE MARCO, Maîtresse de conférences, docteur, ENSA de Paris – La Villette, Examinatrice
 Emilio FAROLDI, Professeur, Politecnico di Milano, Directeur de thèse
 Luigi LORENZETTI, Professeur, Università della Svizzera Italiana, Rapporteur
 Catherine MAUMI, Professeure HDR, ENSA de Paris – La Villette, Directrice de thèse, ED 454
 Virginie PICON-LEFEBVRE, Professeure HDR, ENSA de Paris – Belleville, Rapporteure
Résumé de la thèse
La thèse étudie les stations de sports d'hiver planifiées et construites en haute altitude après la Seconde

Guerre mondiale dans les Alpes franco-italiennes.

Les deux contextes nationaux, différents du fait de leurs histoires économiques, politiques et situations

géographiques, partagent aujourd'hui des problèmes similaires. Ceux-ci concernent le futur d'un modèle

touristique basé sur une fréquentation massive, de longs séjours et une offre concentrée autour de la

pratique du ski. En effet, l'aléa climatique, le changement dans les modes et les temps de la

fréquentation touristique, le vieillissement des structures et infrastructures, représentent seulement une

partie des enjeux auxquels ces lieux se confrontent. Plusieurs chercheurs provenant de diverses

disciplines suggèrent alors de repenser la station comme étant en continuité avec le territoire

d'implantation, ce dernier compris dans sa nature économique, géographique ou administrative.

La recherche, menée dans le domaine de l'architecture, souhaite contribuer à la réflexion autour de ces

questionnements par une étude historique. En interrogeant les relations établies entre la station et le

territoire (dans ses composantes spatiales, environnementales, paysagères), durant le processus de

conception, de construction et d'évolution, nous souhaitons aller au-delà d'une lecture des

établissements touristiques de haute montagne considérés comme des objets décontextualisés.

En nous appuyant sur la coordonnée spatiale du territoire, nous formulons l'hypothèse que l'implantation

des stations de sports d'hiver a entrainé des transformations à grande échelle, et que, en même temps,

les caractères environnementaux, historiques, économiques, géomorphologiques des sites concernés ont

joué un rôle actif dans le processus de conception et construction.

À partir de la coordonnée temporelle du territoire, nous supposons que l'histoire des stations de sports

d'hiver construites dans les années 1960 et 1970 n'est qu'une étape dans le processus long de

transformation touristique des sites de haute altitude. Dans cette perspective, l'histoire des activités

précédentes au tourisme, implantées sur les mêmes lieux, joue un rôle décisif.

Le travail se déroule à travers l'étude de quatre cas : Pila et Sansicario, dans les Alpes italiennes ;

Chamrousse et La Plagne dans les Alpes françaises. Pour cela, nous nous appuyons sur une méthode

mise en place par les historiens de l'environnement, tels que William Cronon, qui considèrent l'histoire

d'un territoire comme le résultat des interactions entre activités humaines et données naturelles, sur un

temps long. Nous mobilisons un corpus principalement constitué de documents appartenant à différents

fonds d'archives (des collectivités territoriales, des architectes et urbanistes, des techniciens), que nous

traitons par l'analyse de documents textuels, graphiques et cartographiques qui le composent, ainsi que

par le re-dessin et la construction de frises chrono-systémiques.

Au-delà de contribuer à la compréhension de l'histoire de la mise en tourisme des territoires de haute

montagne nous souhaitons, par ce travail, participer à la réflexion autour des enjeux méthodologiques de

la recherche en histoire de l'architecture.


Mots-clés
construction du territoire ; infrastructures touristiques ; Alpes franco-italiennes ; après-Seconde Guerre

mondiale ; histoire environnementale

Title
In place and in time. for an environmental history of tourist infrastructure in the french-italian

alps (1945-1975).

Abstract
The thesis studies ski resorts planned and built at high altitude after the Second World War in the

Franco-Italian Alps.

The two national contexts, different for economic history, politics and geographical location, now share

similar problems, which look to the future of a tourism model based on mass attendance, long stays and

an offer concentrated around skiing. Indeed, climatic hazards, changes in the modes and times of tourist

use, ageing of structures and infrastructures, are only some of the challenges which these places are

facing today. Several researchers from various disciplines then suggested that the station could be

rethought in continuity with the territory, the latter included in its economic, geographical or

administrative nature.

The research aims at investigating these questions in the field of architecture and through a historical

study. By questioning the relationships established between the station and the territory (in its spatial,

environmental and landscape components) during the design, construction and evolution process, the

wish is to go beyond a reading of high mountain tourist establishments as decontextualized objects.

Working on the spatial coordinate of the territory, we formulate the hypothesis that the establishment of

winter sports resorts has led to large-scale transformations, and that, at the same time, the

environmental, historical, economic and geomorphological characteristics of the sites concerned have

played an active role in the design and construction process.

Working on the temporal coordinate of the territory, we assume that the history of the winter sports

resorts built in the 1960s and 1970s is only one step in the long process of transforming high-altitude

sites for tourism. In this perspective, the history of activities preceding tourism, located in the same

places, plays a decisive role.

We rely on a method developed by environmental historians such as William Cronon, who considers the

history of a territory as the result of interactions between human actions and natural data over a long

period of time. The work is carried out through the study of four cases: Pila and Sansicario, in the Italian

Alps; Chamrousse and La Plagne in the French Alps. We mobilize a corpus mainly constituted by

documents belonging to different archival collections (local authorities, architects and urban planners,

technicians), which we process by analyzing textual, graphic and cartographic documents, as well as by

re-drawing and constructing chronosystem systemic timelines.


In addition to give a contribution to the understanding of the history of tourism development in high

mountain areas, we hope, through this work, to contribute to the debate on the methodological issues of

research in the history of architecture.

Keywords
landscape construction; tourist infrastructure; French-Italian Alps; Post-war; environmental history

14/05/2019 - Marie de GuillebonRetour


École doctorale "Sciences de l'Homme, du Politique et du Territoire"

(Université Grenoble Alpes)

Thèse préparée au sein de l'équipe d'accueil 7444 Architecture, Environnement et Cultures Constructives

Titre de la thèse
Vers une pratique du réemploi en architecture : Expérimentations, outils, approches

Composition du jury
 Anne COSTE, Professeure, HDR, ENSA de Grenoble, directrice de thèse
 Sabine BARLES, Professeure, HDR, Université Paris 1, rapporteure
 Xavier BONNAUD, Professeur, HDR, ENSA de Paris la Villette, rapporteur
 Michaël GHYOOT, Architecte, Docteur, Entreprise ROTOR (Belgique), examinateur
 Sylvain LAVELLE, Docteur en Philosophie, enseignant à l'ICAM Paris-Sénart, examinateur
Résumé de la thèse
Le monde de la construction est aujourd'hui confronté aux exigences et enjeux de la transition socio-

écologique. La discipline de l'architecture évolue afin de tendre vers une architecture plus éco-

responsable tant du point de vue technique que culturel, économique que juridique. Le réemploi, moins

développé que le recyclage, est une pratique qui s'émancipe à grande vitesse et peine à s'insérer dans le

système de production normalisé et standardisé imputé par le système industriel et socio-technique

actuel.

La thèse s'inscrit dans le cadre théorique de la transition socio-écologique qui propose une vision plus

large [1] des changements de paradigme à opérer en intégrant, au-delà du seul versant technique

(énergie) l'ensemble des actions sociales et des comportements dites écologiques. Nous situons en ce

sens notre recherche dans le cadre théorique que propose Sylvain Lavelle [2] qui opte pour "une

transition plus juste"[3]. Il défend une transition polymorphe qui se fonde sur un changement d'oikos, de

tekhnè, d'ethos et de muthos, dépassant ainsi la seule question énergétique et intégrant des principes de

justice sociale, de relation à l'environnement, d'éthique et de nouvelles narrations socio-culturelles. Nous

y lisons un programme d'action transposable à la pratique du réemploi et plus globalement à la discipline

architecturale.

Ce travail de thèse questionne les potentiels de cette pratique à induire d'autres approches et outils de

projet pour tendre vers une architecture véritablement éco-responsable. Nous proposons la définition

d'oïko-responsable pour appuyer sur la nécessité d'un changement de regard sur ce terme, et donner à
lire le programme d'actions qu'il suppose. Bien que philosophiques, ces définitions nous ont servis de

grilles de lecture et d'analyse des pratiques expérimentales et des outils d'un double corpus de pratiques

opérationnelles (huits acteurs) et pédagogique (un module) ; elles nous ont également permis de

défricher le fond d'engagement et de sens de cette pratique. Les enjeux de ce travail de recherche

consistent à faire l'état des lieux de cette pratique émergente et poser un regard sur la manière dont elle

oriente la triple pratique de l'architecture.

Il conviendra alors de vérifier l'hypothèse selon laquelle le réemploi peut induire une architecture oikos-

responsable en mobilisant la triple activité de pratique opérationnelle, pédagogique et de recherche. Pour

cela, nous proposons un premier temps démontrant comment les praticiens travaillent à sa

professionnalisation en réinsérant la dynamique expérimentale dans le processus de projet. Un second

temps démontrent leurs capacités à redéfinir ou créer des outils propres au réemploi à mêmes de

répondre à cette mutation écoresponsable. Ces deux temps tirent un portrait d'acteurs qui sollicitent, en

définitive, cette pratique du réemploi comme un outil pour réinterroger la déontologie des pratiques

d'architectes.
[1] Dominique Bourg montrait en 2012 le passage nécessaire de la notion de développement durable vers celle de transition socio-

écologique (Bourg, 2012)

[2] Enseignant-chercheur en philosophie à l'Icam Paris-Sénart et de Lille ainsi qu'à l'EHESS Paris

[3] Un nouveau récit pour une transition juste, Sylvain LAVELLE – 2015 ; Revue Projet 2015/1 (N° 344 ), p 96

Mots-clés
réemploi d'éléments en architecture, architecture éco-responsable, expérimentations, outils de projets,

recherche/pédagogie/opérationnel, valeurs matérielles et immatérielles

Title
Towards a practice of repurposing materials in architecture : experiementations, tools,

approachs

Abstract
The world of construction is nowadays confronted with the requirements and challenges of the socio-

ecological transition. The discipline of architecture is evolving in order to move towards a more eco-

responsible architecture from a technical, cultural, economic and legal point of view.

Reuse, less developed than recycling, is a practice that is emancipating itself at high speed and

struggling to fit into the standardized production system attributed by the current industrial and socio-

technical system.

This thesis is part of the theoretical framework of the socio-ecological transition, which proposes a

broader[1] vision of the paradigm changes to be made by integrating, beyond the technical side

(energy), all social actions and so-called ecological behaviours. In this sense, we situate our research

within the theoretical framework proposed by Sylvain Lavelle[2], who opts for "a fairer transition"[3]. He

defends a polymorphic transition based on a change of oïkos, tekhnè, ethos and muthos, thus going
beyond the energy question and integrating principles of social justice, relationship to the environment,

ethics and new socio-cultural narratives. An action program can be transposed to the practice of reuse

and more generally to the architectural discipline.

This thesis questions the potential of this practice to induce other approaches and project tools to move

towards a truly eco-responsible architecture. We propose the definition of oïko-responsible to support the

need for a change of perspective in light of this term, and to give a reading of the programme of actions

it implies. Although philosophical, these definitions have served as a framework for reading and

analysing experimental practices and tools for a dual corpus of operational (eight actors) and pedagogical

(one module) practices; they have also enabled us to explore the basis for commitment and meaning of

this practice. The challenges of this work consist in taking stock of this emerging practice and looking at

how it guides the triple practice of architecture (pedagogy, research, operational).

It will then be necessary to verify the hypothesis that reuse can induce an oïkos-responsible architecture

by mobilizing the triple activity of operational practice, pedagogy and research. To this end, we propose

a first step demonstrating how practitioners work towards the professionalization of reuse by

reintegrating experimental dynamics into the project process. Secondly, they demonstrate their ability to

redefine or create tools for reuse that can respond to this eco-responsible change. These two phases

draw a portrait of actors who ultimately request this practice of reuse as a tool to requestion the ethics of

architectural practices.
[1] Dominique Bourg showed in 2012 the necessary transition from the notion of sustainable development to that of socio-ecological

transition (Bourg, 2012)

[2] Searcher and teacher in philosophy at Icam Paris-Sénart and Lille as well as at EHESS Paris

[3] Un nouveau récit pour une transition juste, Sylvain LAVELLE – 2015 ; Revue Projet 2015/1 (N° 344 ), p 96

10/05/2019 - Hugo GasnierRetour


Ecole doctorale "Sciences de l'Homme, du Politique et du Territoire"

(Université Grenoble Alpes)

Thèse préparée au sein de l'équipe d'accueil 7444 Architecture, Environnement et Cultures Constructives

Titre de la thèse
Construire en terres d'excavation, un enjeu pour la ville durable

Composition du jury
 Hubert GUILLAUD, Professeur honoraire, HDR, ENSA de Grenoble, directeur de thèse
 Thierry JOFFROY, Chercheur, HDR, ENSA de Grenoble, co-directeur de thèse
 Thomas JUSSELME, Professeur, Haute école spécialisée de Suisse occidentale, examinateur
 Judith LE MAIRE, Professeure, Université Libre de Bruxelles, rapporteure
 Camilla MILETO, Professeure, Université Polytechnique de Valencia, rapporteure
 Chris YOUNES, Professeure, HDR, École Spéciale d'Architecture, présidente du jury
Résumé de la thèse
La thèse explore les potentiels d'utilisation des terres de déblais comme matériau de construction et

examine la pertinence d'une valorisation de cette ressource pour une construction soutenable dans le

contexte français actuel avec un focus plus particulier sur la région parisienne. Elle s'articule autour d'une

double question qui s'inscrit dans le cadre de la transition écologique des milieux habités : est-t-il

pertinent de transformer les terres d'excavation générées par les chantiers des grands centres urbains en

ressource pour l'architecture et quels potentiels offrent-elles pour la construction de la ville durable?

La croissance des grandes villes entraine chaque année la production de millions de tonnes de terres de

déblais qui sont issues des terrassements nécessaires à la construction de nouveaux immeubles ou

extraites lors de la création d'infrastructures de transport (tunnels, gares, routes, …). À lui seul, le

chantier du Grand Paris Express "devrait peser de 30 à 40 millions de tonnes" de terres d'excavation qui

seront principalement acheminées par péniches en dehors de Paris pour être stockées ou enfouies dans

des sites adaptés. Ce processus représente un coût financier, énergétique et écologique phénoménal et

l'enfouissement d'une ressource pourtant potentiellement utilisable, d'où l'intérêt de s'interroger sur les

possibilités d'utilisation de ces terres comme matériau de construction.

Au commencement de cette thèse en 2015, peu de recherches et encore moins de pratiques portaient

sur ce sujet. Or, dès les premières rencontres, les acteurs ont exprimés leur intérêt pour cette possible

valorisation des terres de déblais comme ressource.

Il était donc temps, d'une part, de faire le point sur les connaissances scientifiques concernant la matière

terre, les pratiques actuelles en architecture de terre et les professionnels spécialistes de la construction

en terre. D'autre part, il s'agissait de décrypter le contexte et le système des acteurs des terres

d'excavation sur le territoire du Grand Paris. Enfin, la présence d'acteurs motivés sur le Grand Paris a

facilité la réflexion prospective sur le potentiel d'utilisation de ces terres en architecture, y compris en

ayant la possibilité d'en observer les premiers résultats concrets.

Title
Building with excavated earth, an issue for the sustainable city

Abstract
This thesis explores the potentials of using excavated earth as a building material and examines the

relevance of a valorization of this resource for sustainable buildings in the actual French context with a

more particular focus on the Parisian region. It is structured around a double question within the

framework of the ecological transition of the inhabited environment: is it relevant to transform the

excavated earth of the construction sites of major urban centers into a resource for architecture and

which are the potentials for the construction of a sustainable city ?

The growth of big cities is generating millions of tons of excavated earth yearly, issued from the

necessary earthworks for the construction of new buildings or excavated during the creation of transport

infrastructures (tunnels, railway stations, roads,…). On is own, the Grand Paris Express construction site
"should generate 30 to 40 millions of tons"[1] of excavated earth that will be principally shipped by

barges out of Paris to be stocked or buried in adapted sites. This process has a huge financial,

energetical and ecological cost, and a potential usable resource is buried, hence the importance of the

question on the possibilities of using this earth as a building material.

At the beginning of this thesis in 2015, few researches and even less practices had been done on the

subject. But, ever since the first meetings, the actors expressed their interest for the possible

valorization of the excavated earth as a resource.

On one hand, it was time to make an inventory of the scientific knowledges of the material earth, the

current practices in earthen architecture and the professional earthen building specialists. On the other

hand, it was necessary to decrypt the context and the system of actors around the excavated earth in

the Grand Paris territory. Finally, the presence of motivated actors in the Grand Paris has facilitated the

prospective reflection on the potential use of these earths in architecture including having the

opportunity to observe the first concrete results.

24/09/2018 - Léa GenisRetour


Ecole doctorale "Sciences de l'Homme, du Politique et du Territoire"

(Université Grenoble Alpes)

Thèse préparée au sein de l'équipe d'accueil 7444 Architecture, Environnement et Cultures Constructives

et du Centre Max Weber - UMR 5283

Titre de la thèse
Réhabiliter le bâti ancien et les cultures constructives - Engagements, épreuves et

attachements autour de la réhabilitation du bâti ancien en pisé en Isère

Composition du jury
 Hubert GUILLAUD, Professeur honoraire, HDR, ENSA de Grenoble, directeur de thèse
 Michel RAUTENBERG, Professeur, HDR, Université Jean Monnet, co-directeur de thèse
 Patrick PEREZ, Maître de conférences, HDR, ENSA de Toulouse, rapporteur
 Jean-Louis TORNATORE, Professeur, HDR, Université de Bourgogne, rapporteur
 Monica ALCINDOR, Professeure, Escola Superior Gallaecia (Portugal), examinatrice
 Christelle FOUR, Responsable architecture et patrimoine, Communauté d'agglomération du Pays

Voironnais, examinatrice
Résumé de la thèse
Le bâti ancien est aujourd'hui confronté à des enjeux normatifs, environnementaux et patrimoniaux qui

favorisent sa réhabilitation et engagent une multiplicité d'acteurs dans cette activité. Ces engagements

mettent en débat les savoirs, les mondes professionnels et les attachements que ces acteurs tissent

autour des espaces édifiés. La thèse explore ces dynamiques autour du cas particulier du bâti ancien en

pisé (bâtiments construits en terre crue damée dans des coffrages) dans le département de l'Isère.

L'objectif de ce travail est de comprendre et de décrire comment et par qui ce bâti est mis en projet et
réhabilité, dans un double sens d'amélioration physique et de revalorisation d'un objet aux significations

multiples. Nous faisons l'hypothèse que les projets de réhabilitation, par les multiples formes

d'engagement qu'ils construisent, participent à détacher l'expérience de ce bâti d'une expérience

ordinaire. Ces projets mettent à l'épreuve les attachements que leurs porteurs développent autour du

bâti existant et de la matière terre qui le constitue autant que les savoirs et les pratiques constructives

qui s'y appliquent. Ces épreuves participent à l'émergence de collectifs qui tissent un maillage politique

au sein duquel se composent des espaces de dialogue et d'appropriation des usages, de la pratique et du

devenir du bâti existant.

Pour explorer cette hypothèse, la recherche s'inscrit dans une perspective interdisciplinaire qui articule

ressources théoriques et méthodes développées en architecture, en ethnologie et en sociologie. Elle

développe une anthropologie pragmatique des cultures constructives qui compose une problématisation

commune entre ces disciplines autour des questions soulevées par la réhabilitation du bâti ancien.

L'exploration de ces questions se base sur un travail d'enquête qualitative multi-située. Il décrit les

mondes de la réhabilitation en action, en suivant des parcours de projet portés par plusieurs catégories

d'acteurs (habitants, professionnels, institutions). La thèse revient d'abord sur les différentes formes

d'engagement qui participent à mettre le bâti ancien en projet, de l'intervention sur un bâtiment

spécifique à sa mise en valeur de manière générale. Ces expériences de réhabilitation portent l'attention

sur différentes qualités du bâti et contribuent à le faire sortir de l'ordinaire. Le bâti ancien en pisé est

ainsi engagé – et engage lui-même – dans de multiples réalités. À la fois maison, lieu de vie, lieu de

travail, patrimoine local ou architecture de terre, il fait agir, réagir et rentrer en relation les acteurs qui

s'y intéressent. La deuxième partie de l'analyse décrit comment la difficulté d'appliquer des protocoles de

réhabilitation entraine les porteurs de projet à s'engager dans des épreuves et à chercher des prises

leurs permettant de mener à bien leurs projets. Ces épreuves entrainent les acteurs qui s'y investissent à

ajuster leurs relations entre eux et avec le bâti au fur et à mesure du processus de projet. À mesure

qu'ils s'approprient les savoirs de la réhabilitation, ils développent différentes formes d'attachement

autour du bâti. Les projets de réhabilitation contribuent alors à l'émergence de collectifs plus ou moins

pérennes qui se réapproprient les modalités d'intervention sur le bâti et les décisions qui le concernent.

La thèse s'attache finalement à mieux comprendre les dimensions plurielles (matérielle, constructive,

architecturale et interactionnelle) des cultures constructives du pisé et de sa réhabilitation et propose les

éléments d'un dialogue à poursuivre avec les acteurs de terrain autour de l'intérêt et des conditions

permettant de faire tenir un espace politique autour des usages et du devenir du bâti existant.

Mots-clés
bâti ancien en pisé, réhabilitation, cultures constructives, collectifs, communautés de pratiques,

politiques de l'architecture

Abstract
Ancient buildings face today normative, environmental and patrimonial issues which foster their

renovation and engage a great diversity of actors. This multiplicity initiates a debate around knowledge,

professional worlds and attachments which are woven around existing buildings. This thesis delves into

these dynamics focusing on the case of ancient rammed earth building (raw earth compressed into an

external formwork) in the French department of Isere, France. It aims at describing how and by whom

rammed earth buildings are involved in retrofitting projects, considering both their physical and

representational improvement. We make the hypothesis that retrofitting projects, through the multiple

ways of engagement they imply, help to free the experience of this buildings from an ordinary

experience. Indeed, they put on trial the attachments developed by the actors around existing buildings

and earthen material as much as the building knowledge and practices. These trials bring out collectives

that weave a political meshwork. At different scales, this meshwork composes spaces for dialogue and

appropriation of uses, practices and futures of existing buildings.

The exploration of this hypothesis follows an interdisciplinary perspective that connect theoretical

resources and methods developed in architecture, ethnology and sociology. It develops a pragmatic

anthropology of building cultures composing a common problematic for these disciplines to discuss

ancient building retrofitting. The investigation is based on multi-sited qualitative ethnography. Following

projects paths carried by different actors (inhabitants, professionals, institutions), it describes the

retrofitting worlds in action. First, the thesis describes the various forms of engagement in retrofitting

projects, from the intervention on a specific building to its evaluation as heritage. These experience draw

attention on different qualities of the buildings and bring them out of their ordinary status. Ancient

rammed earth buildings are therefore engaged – and engage themselves – in multiple realities: house,

place of life, workplace, local heritage, earthen architecture. It makes the actors act, react and interact.

Then, the analysis shows how the difficulty of applying strict rehabilitation protocols leads the actors to

engage in trials and to develop holds to carry out their projects. As the project progresses, these trials

lead them to adjust their relations with each other and with existing buildings. As they grasp knowledge

about retrofitting, they develop different attachments. Therefore, retrofitting projects contribute to the

emergence of collectives, more or less durable. At their own scale, these collectives reclaim the methods

of interventions on buildings and the decision that concern them. The thesis eventually aims to better

understand the plural dimensions (material, constructive, architectural and interactional) of rammed

earth building retrofitting and propose components for a dialogue to carry on with local stakeholders

around the interests and conditions that would make possible to hold a political space around the uses

and futures of existing buildings.

Keywords
rammed earth building, retrofitting, building cultures, collectives, communities of practice, politics of

architecture
17/09/2018 - Claire RossetRetour
Ecole doctorale "Sciences de l'Homme, du Politique et du Territoire"

(Université Grenoble Alpes)

Equipe d'accueil 7445 Les Métiers de l'Histoire de l'Architecture, édifices-villes-territoires dans le cadre

d'une CIFRE avec le CAUE de Haute-Savoie.

Titre de la thèse
Imaginaire du passé et pensée du monde moderne - Processus de médiatisation chez Albert

Laprade, architecte

Composition du jury
 Laurent BARIDON, Professeur, HDR, Université Lumière Lyon 2, rapporteur
 Arnaud DUTHEIL, Directeur du CAUE de Haute-Savoie, examinateur
 Hélène JANNIÈRE, Professeure, HDR, Université Rennes 2, rapporteure
 Catherine MAUMI, Professeure, HDR, ENSA de Grenoble, directrice de thèse
 Simon TEXIER, Professeur, HDR, Université de Picardie Jules-Verne, examinateur
 Estelle THIBAULT, Maître de conférences, HDR, ENSA de Paris-Belleville, examinatrice
Résumé de la thèse
Le débat architectural du début du XXe siècle semble sous-tendu par les oppositions entre les tenants

d'une tradition comme transmission historique ou régionale et ceux d'une modernité comme

revendication de la tabula rasa. Mais si la modernité "intervient comme une coupure entre le passé et

l'avenir […], elle assure aussi la jonction qui permet au passé de s'enrichir et à l'avenir de se souvenir".

Elle peut ainsi être observée dans les rapports qu'elle entretient avec la tradition, l'intérêt pour les

cultures traditionnelles et vernaculaires s'amplifiant simultanément à l'émergence de la modernité

architecturale. La thèse interroge les processus de fabrication qui permettent à l'architecte de construire

une idée de la modernité architecturale qui se réclame de la tradition.

Les enjeux de reconstruction après les guerres mondiales radicalisent les débats, conférant à la presse et

aux grandes expositions internationales des rôles stratégiques de diffusion des idées. Les architectes en

sont les acteurs principaux. En considérant l'architecture dans toutes ses dimensions de production

(édifiée, représentée, écrite et publiée), nous formulons l'hypothèse qu'elle peut être analysée comme

médium (c'est-à-dire comme support d'un message) et comme média (c'est-à-dire comme vecteur de

communication). Par ailleurs, nous supposons que dans le processus de publication l'architecte fabrique

simultanément un imaginaire du passé et une pensée du monde moderne.

Nous identifions trois mouvements dans le processus de fabrication de cette pensée de la modernité.

Dans un premier temps, nous nous intéresserons au passage de l'architecture édifiée à l'architecture

représentée en interrogeant la capacité des architectes à construire des filiations historiques et/ou

géographiques, notamment à partir de l'observation de l'existant. Dans un deuxième temps, nous

analyserons les relations entre architecture édifiée et architecture publiée en considérant, comme Beatriz
Colomina, que le média imprimé permet un "nouveau contexte de production, existant en parallèle au

terrain de construction". Enfin, en étudiant le passage de l'architecture publiée à l'architecture racontée,

nous interrogerons le rôle des espaces de publication dans les processus de mise en récit de

l'architecture.

Afin de conduire cette étude, nous nous appuyons sur la production de l'architecte Albert Laprade (1883-

1978). Acteur sur la scène architecturale moderne, il va participer également à la reconnaissance de

l'architecture traditionnelle. La diversité de sa production nous permet de constituer un corpus édifié,

dessiné et écrit qui s'élabore à partir de la forme publiée de son travail :

 articles parus sur sa production bâtie (publiés par d'autres architectes),

 articles écrits par Albert Laprade (presse professionnelle ou non),

 ouvrages de l'architecte tels que les Albums de croquis.


Mots-clés
relevé d'architecture, architecture vernaculaire, médium/média, imaginaire, publication architecturale,

Albert Laprade

Title
Imaginary of the past and thinking in the modern world - The mediatization process in Albert

Laprade's work

Abstract
In the early XXth century, the architectural debate in France seems underpinned by the opposition

between the proponents of a tradition, as historical or regional transmission, and those of modernity, as

a claim of tabula rasa. But if modernity “comes as a cut between past and future […], it also ensures the

junction that allows the past to enrich itself and the future to remember”. Thus, tradition can be

observed through its relations with tradition, as the interest in traditional or vernacular cultures amplifies

simultaneously with the emergence of architectural modernity. The Phd examines the manufacturing

processes that allow the architect to build an idea of architectural modernity that claims of tradition.

Reconstruction issues after the World Wars radicalized the debate, giving the press and international

exhibitions a strategic role of dissemination of ideas, the architects being the main players. Considering

architecture in all its production aspects (built, represented, written and published), we hypothesize that

it can be analysed as a medium (that is to say, a carrier of a message) and as a media (that is to say, a

communication vector). Furthermore, we assume that in the process of publishing, the architect

simultaneously produces an imaginary past and a thinking of the modern world.

We identify three movements in the manufacturing process of the thought of modernity. First, we will

look at the transition from built architecture to represented architecture by querying the architects ability

to build historical and / or geographic affiliations, especially from the observation of the existing.

Secondly, we analyse the relationship between built architecture and published architecture, considering,
as Beatriz Colomina, that the print media enables a "new context of production, existing in parallel to the

construction site. Finally, studying the transition of published architecture to narrated architecture, we

will question the role of publication spaces in the architecture storytelling process.

To conduct this study, we rely on the production of the architect Albert Laprade (1883-1978). Player on

the modern architectural scene, he participated in the recognition of traditional architecture. The

diversity of its production allows us to establish a corpus, built, designed and written, that develops from

the published form of his work:

 articles about his builts (published by other architects)

 articles written by Albert Laprade (trade press or not)

 books published by the architect as his Albums de croquis.


Keywords
architectural statement, vernacular architecture, medium/media, imaginary, architectural publication,

journals, Albert Laprade

15/01/2018 - Laurent HodebertRetour


Ecole doctorale "Sciences de l'Homme, du Politique et du Territoire"

(Université Grenoble Alpes)

Equipe d'accueil 7445 MHA-evt.

Titre de la thèse
Henri Prost et le projet d'architecture du sol urbain, 1910-1959

Composition du jury
 Rémi BAUDOUÏ, Professeur, Université de Genève, Rapporteur
 Jean-Lucien BONILLO, Professeur, HDR, ENSA de Marseille, Examinateur
 Viviane CLAUDE, Professeur, Institut d'urbanisme de Lyon, Examinatrice
 Jean-Louis COHEN, Professeur, Institute of Fine Art, New York University, Rapporteur
 Corinne JAQUAND, Maître-assistante, ENSA de Paris-Belleville, Examinatrice
 Catherine MAUMI, Professeur, HDR, ENSA de Grenoble, Directrice de thèse
Résumé de la thèse
La thèse interroge le processus de conception dans l'œuvre de l'architecte-urbaniste français Henri Prost

(1874-1959). Nous qualifions son travail comme "l'architecture du sol urbain", en faisant l'hypothèse

qu'il s'agit de l'art de la conception des espaces urbains et des armatures territoriales par l'expression

d'une culture spécifique du sol et de la manière d'y inscrire durablement les projets. L'architecture du sol

urbain s'intéresse au travail sur la surface de la terre, dans la qualification du sol naturel par une

opération de transformation que l'on pourrait qualifier d'architecture de la topographie urbaine. C'est une

opération multiscalaire, qui va du territoire à l'objet architectural, pour préparer le sol aux usages de la

société humaine à l'aide d'infrastructures, d'espaces publics et d'édifices. Elle s'intéresse aux embrayages

entre les échelles, aux articulations spatiales et aux évolutions temporelles. Il s'agit alors de définir la
nature du travail de Prost, afin de donner à comprendre la pensée qui est à l'œuvre dans sa pratique du

projet. Dans une première partie nous abordons la formation d'une culture spécifique de l'architecture du

sol, au moment historique de l'invention de l'urbanisme, entre 1890 et 1917. Pour les architectes

français pionniers de l'urbanisme, elle se fait en trois étapes : l'enseignement à l'Ecole des Beaux-Arts,

ensuite le séjour à la Villa Médicis à Rome avec les relevés des villes antiques, et enfin les premiers

grands projets et concours internationaux. Nous analysons dans la deuxième partie un échantillon de

projets emblématiques et représentatifs de la démarche de conception de Prost selon deux grandes

catégories que nous qualifions de "séquences de paysage urbain" et "armatures territoriales". Les

séquences sont inscrites dans le tissu urbain, on y retrouve des principes d'ouverture spatiale au grand

paysage, elles contiennent de larges voies plantées, et s'articulent sur une ou plusieurs places publiques.

L'espace public est qualifié et la séquence est bordée ou ponctuée par des édifices publics ou

institutionnels. Les armatures territoriales sont marquées par des problématiques abordant

principalement des questions de grand paysage et d'infrastructures de voirie. Pour analyser cet

échantillon, nous construisons un corpus complémentaire aux dessins originaux du Fonds Prost, par la

constitution d'un atlas des projets sélectionnés. Ce recueil de cartes, de coupes et de photographies

aériennes permet de disposer d'une collection cohérente de supports pouvant servir comme matériau

d'analyse pour chaque cas d'étude, autant que d'outil de lecture comparée. Cette procédure de redessin,

qui emprunte aux savoirs faire des outils graphiques d'élaboration et de représentation du projet

architectural et urbain, permet de mettre en évidence la particularité de la démarche de Prost, ainsi que

les formes récurrentes de son travail, les dispositifs employés par l'architecte urbaniste et l'évaluation de

l'impact de ces projets sur la forme actuelle des villes où il est intervenu. Dans la troisième partie nous

explorons la pensée à l'œuvre chez Prost dans la fabrique du projet urbain et territorial. En opérant par

un regard transversal sur les projets et leurs dispositifs à partir de l'analyse de l'échantillon, l'objectif est

de révéler la partie cachée du travail de conception. La lecture de ce processus commencera par

expliciter la nature de la culture du projet chez Henri Prost, avant de détailler la méthode et les outils

qu'il met en œuvre, de l'arpentage sur les sites pour la connaissance du sol, à la qualification par le

projet.

Mots-clés
Henri Prost, sol urbain, urbanisme, architecture, parkway, Ecole des Beaux Arts

Abstract
The thesis examines the design process in the work of the French architect-urbanist Henri Prost (1874-

1959). One can describe his work as being "l'architecture du sol urbain", meaning that it is the art of

designing urban spaces and territorial framework by the expression of a specific understanding of how

one can sustainably implement projects working with the raw ground. This "Urban ground" architecture

concerns itself with work on the surface of the territory, in the rendering of the natural ground by an
operation of transformation which one could define as "architecture of the urban topography". It is a

multi-scale process, requiring not just an understanding of the territory but also that of the architectural

object, and everything in between. This process prepares the raw ground, transforming it for the uses of

human society by means of infrastructures, public spaces and buildings. What is key in his work is this

clear use of links between scales, the use of spatial connections and built forms. We will define the

nature of Prost's projects and give an understanding of the thinking that is at work in his practice. In the

first part we look at the training which led to a specific culture of 'the architecture of the territory', at the

historical period when 'town planning' came into being, between 1890 and 1917. Prost was among a

group of French architects and pioneers of urbanism who studied at the Ecole des Beaux-Arts, then went

on to residencies at the Villa Medici during which time they surveyed Roman and Greek ancient cities

before finally going on to do their first major projects and participating in international competitions. In

the second part we analyse a sample of emblematic projects, representative of Prost's design approach

and following two broad categories which we describe as "urban landscape sequences" and "territorial

frameworks". The sequences are inscribed in the urban fabric, with spaces which reference the landscape

at large, they are made up of wide planted streets and boulevards which link the public spaces. The

public space is considered and is bordered or punctuated by public or institutional buildings. The

territorial framework is marked by the addressing of the road infrastructure within the scale of the

landscape. In order to analyse these samples we have built a body of work which takes as its starting

point the original drawings held at the Prost Archives and which consists of an atlas of selected works.

This collection of maps, sections and aerial photographs allows us to have a basis for the analysis of each

individual case study as well as providing a tool to compare them and provides us with a coherent

overview. This process of 'redrawing' makes use of modern graphic tools to represent and elaborate on

the architectural and urban projects, making it possible to highlight the particularity of Prost's approach;

the devices he employed and the recurrent forms in his work, as well as giving us an opportunity to

evaluate the impact of his work on the current form of the cities where he intervened. In the third part

we explore intellectual process in Prost's urban and territorial projects. By means of analysing particular

sample projects we allow ourselves an overview whereby we can take a transverse look at the work and

its devices, the objective being to reveal the hidden part of the design. By this 'reading' of the processes

he used we will begin to explain the culture behind the projects of Prost. We will go on to detail his

methodology; from the tools he used, such as the surveys which provided knowledge of the site, through

to the transformation of the site by the project.

Keywords
Henri Prost, urban ground, town Planning, architecture, parkway, École des Beaux Arts

14/12/2017 - David GandreauRetour


Ecole doctorale "Sciences de l'Homme, du Politique et du Territoire"

(Université Grenoble Alpes)

Equipe d'accueil 7444 AE&CC

Titre de la thèse
Patrimoine archéologique en terre et développement local - Enjeux interdisciplinaires et

perspectives de formation

Composition du jury
 Hamady BOCOUM, Professeur, Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal, Examinateur
 Corinne CASTEL, Directrice de recherche au CNRS, Université Lyon 2 Louis Lumière, Rapporteure
 Annick DANEELS, chercheuse, Université Nationale Autonome de México, Examinatrice
 Hubert GUILLAUD, Professeur honoraire, HDR, ENSA de Grenoble, Directeur de thèse
 Romain LAJARGE, Professeur, HDR, ENSA de Grenoble, Examinateur
 Patrick PÉREZ, Maître assistant, HDR, ENSA de Toulouse, Rapporteur
Résumé de la thèse
Très présents sur les sites archéologiques, les vestiges d'architecture de terre suscitent un intérêt

grandissant, pour la communauté scientifique, pour les autorités en charge de la protection du

patrimoine, pour les populations locales et pour le grand public, amateur de tourisme culturel. De plus en

plus de projets d'étude, conservation et mise en valeur des vestiges en terre sur les sites archéologiques

voient le jour dans le monde, dans une perspective d'apport du patrimoine au développement local et

territorial. Ces projets font appel à des compétences multiples, empruntant notamment aux disciplines

de l'archéologie, de l'architecture, de la conservation, et au domaine de la valorisation patrimoniale. Des

acteurs aux profils variés sont ainsi amenés à collaborer sur des projets à la fois plus nombreux et plus

complexes, intégrant les apports et attentes de parties prenantes très diversifiées, dans une approche

holistique et contextualisée de gestion du patrimoine (Agnew et Bridgland 2006).

Les modalités de ces nouvelles collaborations sont étudiées en profondeur dans cette thèse, afin

d'analyser les enjeux interdisciplinaires et les enjeux de formation qui en résultent. Nous faisons

l'hypothèse que les rapprochements entre les différents acteurs concernés par le patrimoine

archéologique génèrent des perspectives de formations plus spécifiques, voire l'émergence de nouveaux

métiers au carrefour des disciplines, qui seraient en mesure de mieux répondre aux attentes actuelles

vis-à-vis de ce patrimoine.

La recherche est fondée sur des enquêtes de terrain et des rencontres d'acteurs menées sur le long

terme (quinze années d'exercice scientifique et professionnel), sur cinq sites principaux et douze sites de

référence, principalement en Asie, mais aussi en Afrique et en Amérique Latine. Une grille d'analyse

permet de confronter les pratiques observées sur ces terrains d'étude aux recommandations

internationales en termes d'étude, conservation et valorisation du patrimoine archéologique en terre. Ces

recommandations sont issues d'un corpus composé de publications de référence, de chartes et


déclarations internationales, de conférences sur l'architecture de terre et de programmes internationaux

sur cette thématique. Les résultats de l'analyse comparative nous amènent à faire des propositions

méthodologiques et à énoncer des lignes directrices de programmes de formations plus spécifiques. Nous

souhaitons ainsi contribuer aux dynamiques de recherche et d'enseignement qui se mettent en place

autour du patrimoine archéologique en terre et de son apport au développement local.

Mots-clés
Architecture de terre, patrimoine culturel, archéologie, histoire, conservation du patrimoine, valorisation,

développement local, territoire, tourisme, interdisciplinarité, formation

Title
Earthen archaeological heritage and local development interdisciplinary challenges and

training perspectives

Abstract
Very present on archaeological sites, the vestiges of earthen architecture are arousing a growing

interest, for the scientific community, for the authorities in charge of heritage protection, for the local

populations and for the general public, fan of cultural tourism. More and more projects for study,

conservation and enhancement of earthen architecture in archaeological context are emerging in the

world, with a view to contributing to local and territorial development. These projects involve multiple

skills, borrowing in particular from the disciplines of archeology, of architecture, of heritage conservation,

and from the field of heritage valorisation. Specialists in each field are invited to collaborate on projects

that are more numerous and more complex, integrating the inputs and expectations of very diverse

stakeholders, in a holistic and contextualized approach to heritage management (Agnew, Bridgland

2006).

The conditions governing these new collaborations are studied in depth in this thesis, in order to analyze

the interdisciplinary challenges and the resulting training issues. We make the hypothesis that the links

between the various actors involved in the archaeological heritage generate more specific training

prospects, and even the emergence of new trades at the crossroads and interfaces of the disciplines,

which would better meet current expectations with regard to this heritage.

The research is based on field surveys and stakeholder meetings realized over the long term (fifteen

years of scientific and professional practice), at five main sites and twelve reference sites, mainly in Asia,

but also in Africa and in Latin America. An analysis grid allows to compare the practices observed on the

field with the international recommendations in terms of study, conservation and valorisation of the

archaeological heritage built with earth. These recommendations are based on a corpus of reference

publications, international charters and declarations, conferences on earthen architecture and

international programs on this theme. The results of the comparative analysis lead us to make

methodological proposals and to formulate guidelines for more specific training programs. In this way,
we wish to contribute to the new research and training dynamics that are set up around the earthen

archaeological heritage and its contribution to local development.

Keywords
Earthen architecture, cultural heritage, archaeology, history, heritage conservation, heritage valorisation,

local development, territory, tourism, interdisciplinarity, training

10/10/2017 - Ivan MazelRetour


Ecole doctorale "Sciences de l'Homme, du Politique et du Territoire"

(Université Grenoble Alpes)

Equipe d'accueil 7444 AE&CC

Titre de la thèse
Habitation écologique et dispersion bâtie - Les "habitats alternatifs" comme expérimentations

pour des transitions socio-écologiques en territoires de moyenne montagne

Composition du jury
 Antoine BRÈS, Professeur, Université Paris 1 - Panthéon Sorbonne, Rapporteur
 Anne COSTE, Professeure, HDR, ENSA de Grenoble, Directrice de thèse
 Luna D'EMILIO, Maître assistante, ENSA de Lyon, Examinatrice
 Xavier GUILLOT, Professeur, HDR, ENSAP de Bordeaux, Co-Directeur de thèse
 Daniel PINSON, Professeur émérite, Aix-Marseille Université, Rapporteur
 Jodelle ZÉTLAOUI-LÉGER, Professeure, HDR, ENSA de Paris la Villette, Examinatrice
Résumé de la thèse en français
Cette thèse interroge les mutations de l'habitation dans le cadre des transitions socio-écologiques. Ces

transitions sont des processus de mutations des sociétés qui visent à diminuer leur empreinte écologique

et s'initient par des expérimentations en marge du système productif, appelées niches de transitions. Ce

travail s'intéresse ainsi à des dynamiques marginales de la production de l'habitat et de l'urbanisation. Il

porte sur des "habitats alternatifs" où les futurs habitants sont impliqués à travers l'autopromotion ou

leur participation à des projets de pouvoirs publics. Ces habitats sont situés en marge du phénomène

d'urbanisation, dans les territoires ruraux de moyenne montagne. En effet, dans ces territoires, de

nouvelles ruralités ont émergé à travers l'arrivée de nouveaux habitants soutenue par des structures

associatives et favorisée par des politiques publiques de développement des collectivités locales et des

Parcs naturels régionaux. J'interroge ainsi dans ce travail la mise en place de l'habitation écologique dans

les territoires ruraux de moyenne montagne dans le cadre des transitions socio-écologiques.

L'hypothèse générale de ce travail est la suivante : les projets d'"habitat alternatif" sont le lieu privilégié

de l'expérimentation de l'habitation écologique dans les territoires ruraux de moyenne montagne. Je

propose ainsi de vérifier cette hypothèse par une approche globale des projets d'"habitat alternatif" afin

de comprendre le système d'habitation écologique mis en place. J'analyse d'abord l'articulation entre

acteurs dans le processus de projet et l'utilisation des ressources matérielles, énergétiques et en eau
dans la construction et l'usage de ces habitats. J'explore ensuite le déploiement des modes d'habiter

dans l'organisation de l'habitat et dans l'espace local par les mobilités. Aborder différents types d'"habitat

alternatif", éco-hameaux, habitat participatif rural et éco-lotissement, permet d'abord d'interroger les

mutations de l'aménagement des territoires ruraux à partir des initiatives habitantes. Par là même, je

mets en évidence les articulations entre les démarches individuelles, les programmes d'accompagnement

des réseaux associatifs et les politiques publiques incitatives. Ensuite, par l'approche des marges de la

production de l'habitat, j'interroge la contribution des projets d'habitat alternatif à l'habitation écologique

des territoires de dispersion bâtie. Je montre l'importance des stratégies collectives pour permettre une

sobriété des modes de vie, une utilisation des ressources locales et une mutualisation de l'espace et des

biens. Ce travail révèle ainsi une habitation écologique au sein de la dispersion bâtie qui s'appuie sur une

autonomie locale et une intégration aux réseaux physiques et virtuels.

Mots clés en français


habitation écologique, dispersion bâtie, habitat alternatif, transitions socio-écologiques, territoire de

moyenne montagne

Résumé de la thèse en anglais


This thesis examines the mutations of housing in the context of socio-ecological transitions. These

society change processes aim to reduce ecological footprint and are initiated by experiments on the

margins of the productive system, called niches of transitions. This work addresses the marginal

dynamics of habitat production and urbanization. It deals with "alternative housing" where future

inhabitants are involved through self-promotion housing or their participation in public authorities'

projects. These housing projects are located in urbanization margins, in mid mountains rural areas. In

these territories, new ruralities have indeed emerged based on the arrival of new residents supported by

non-profit organizations, promoted by local government policies and Parcs naturels régionaux. In this

work, I thus question the organization of ecological housing in rural areas in the context of the socio-

ecological transitions.

The general hypothesis of this research is the following one: the alternative housing projects experiment

ecological housing in mid mountain rural areas. I propose to test this hypothesis with a global approach

to alternative housing projects in order to understand the ecological housing system organization. First, I

analyze the relationship between actors in the project process, and the use of material, energy and water

resources in the construction and operation of these habitats. I then explore the deployment of the ways

of living in the organization of the habitat, and in the local space through the mobilities. We address

different types of alternative housing, ecocommunity, rural cohousing and ecological estate, and analyze

the rural planning changes from inhabitants' initiatives. In this way, I highlight the links between

individual projects, support program of non-profit organizations and incentivizing public policies. Then, in

the context of habitat production margins, I examine the contribution of alternative housing projects to
the ecological housing of dispersedly built areas. I show the importance of collective strategies to allow a

sober lifestyles, a use of local resources and mutualisation of space and goods. This work reveals an

ecological housing of dispersedly built areas between based on local autonomy and integration within

physical and virtual networks.

Mots clés en anglais


ecological housing, dispersed settlement, alternative housing, socioecological transitions, mid mountain

territories

21/03/2017 - Olivia GermonRetour


Ecole doctorale "Sciences de l'Homme, du Politique et du Territoire"

(Université Grenoble Alpes)

Laboratoire d'accueil : UMR 1563 AAU - CRESSON

Titre de la thèse
Le sol urbain : un arrière-plan de l'expérience somatique des ambiances urbaines

Composition du jury
 Grégoire Chelkoff, ENSA de Grenoble, directeur de thèse
 Isabelle GINOT, Professeur, Université Paris 8, rapporteur
 Laurent LESCOP, Maître-assistant, ENSA de Nantes, rapporteur
 Valérie LEBOIS, Maître-assistante, ENSA de Strasbourg, examinateur
 Jean-Paul THIBAUD, Directeur de recherche, UMR CNRS 1563, ENSA de Grenoble, examinateur
Résumé de la thèse en français
Le sol en tant que support de la vie urbaine est encore peu pensé par la recherche architecturale et

urbaine. Dans un monde où la concurrence entre villes se joue entre autres sur la qualité des espaces

publics, il est pourtant un élément essentiel des usages pédestres. Le pied le foule, l'œil le fait entrer

dans l'horizon perceptif sans qu'on s'y attarde, et sans qu'une recherche approfondie nous en ait montré

toutes les dimensions sensibles.

Après un rappel historique des enjeux de l'aménagement du sol urbain, nous nous penchons sur la façon

dont celui-ci est très tôt intégré dans la structuration de l'expérience vécue par tout un chacun,

notamment lors de l'apprentissage de la marche. Le sol est une donnée première de l'environnement et

joue un rôle dans la formation de l'équilibre, du sens de la proprioception. Il participe ainsi à l'arrière-

plan corporel de l'expérience, en même temps qu'il est une surface d'échanges. En matière d'architecture

et d'urbanisme, nous faisons l'hypothèse que le sol fait partie du fond de l'ambiance : il contribue à

l'arrière-plan ambiantal de l'expérience sensorielle des espaces publics. Pour avancer sur ces hypothèses,

trois corpus sont constitués : le premier, à partir d'une écoute réactivée de vingt sons enregistrés à

Paris, analyse la part du sol dans la qualité sonore de l'ambiance vécue ; le second, issu d'observations

et de relevés vidéo sur deux terrains comparés à Barcelone et La Défense, permet d'évoquer les relations

entre topographie et mobilité ; le troisième, issu de l'expérimentation de dix parcours commentés


effectués les yeux fermés sur une partie du site de La Défense, tente d'approcher l'expérience somatique

dans le rapport au sol : comment se joue la relation entre le sol et le "soma" ? Pour conclure, nous

discutons les apports réciproques entre Ambiances et Somatiques, deux disciplines au cœur desquelles le

sentir est exploré. Que peuvent apporter les somatiques aux ambiances en terme de méthode d'étude,

du point de vue théorique et pour l'approche du projet ?

Mots clés en français


sol urbain, ambiances urbaines, somatiques, expérience sensible, corps humain

Titre de la thèse en anglais


Urban ground : a basis for the somatic experience of urban atmospheres

Résumé de la thèse en anglais


The ground as a support for urban life remains a largely understudied topic in architectural and urban

research. In a world where towns compete to offer a better quality of public spaces, pedestrian use is

considered as an essential aspect. Felt underfoot and seen on the perceptual horizon without being

consciously considered, very little in-depth research has revealed its sentient dimensions.

After some brief historical considerations on the importance of urban ground, the study focuses on how

the ground is integrated into the lived experience of our environment, beginning with how we learn to

walk. The ground is a fundamental dimension and plays an essential role in keeping balance and creating

a sense of proprioception. It participates as a basis for bodily experience by providing a surface of

exchange. In terms of architecture and urban design, this study posits the ground as part of the

ambiance as it constitutes the ambient background of the sensory experience of public spaces. In order

to develop this hypothesis three case studies are considered: the first, based on a reactivated listening of

twenty sounds recorded in Paris to provide an analysis of the role that the ground plays in experiencing

the ambiance; the second, a comparative set of observations and video recordings taken in two sites in

Barcelona and La Défense in Paris; the third, is based on ten blind-folded commented walks carried out

at La Défense. It tries to examine what the somatic experience of the ground entails, how does the

relationship between the ground and the "soma" take place? In conclusion, the reciprocal contributions of

Ambiances and Somatics are considered in relation to this material as we ask what new theoretical

approaches these disciplines can provide in exploring body experience.

Mots clés en anglais


urban ground, urban ambiances, somatics, sentient experience, human body

16/03/2017 - Toumadher AmmarRetour


Ecole doctorale "Sciences de l'Homme, du Politique et du Territoire"

(Université Grenoble Alpes)


Laboratoire d'accueil : UMR 1563 AAU - CRESSON en cotutelle avec l'Ecole nationale d'architecture et

d'urbanisme de Tunis

Titre de la thèse
Le métissage culturel comme générateur d'ambiances et de formes urbaines spécifiques : Les

quartiers de Capaci Piccolo et Capaci Grandi à Sousse, à la croisée des cultures ambiantales et

urbaines italienne, française et tunisienne

Composition du jury
 Jean-Pierre PENEAU, Ecole nationale d'architecture et d'urbanisme de Tunis, directeur de thèse
 Jean-Paul THIBAUD, Ecole nationale supérieure d'architecture de Grenoble, directeur de thèse
 Leila AMMAR, Ecole nationale d'architecture et d'urbanisme de Tunis, examinatrice
 Tsouria KASSAB, Ecole Polytechnique d'Architecture et d'Urbanisme d'Alger, rapportrice
 Faouzi MAHFOUDH, Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba, rapporteur
Résumé de la thèse
La colonisation et l'immigration créent des espaces dits de l'entre-deux, des "espaces in-between", où les

limites et les frontières entre identités et cultures sont remises en question, où sont générés de multiples

métissages. Dans le cadre de notre recherche nous nous sommes intéressé plus particulièrement à deux

quartiers situés en Tunisie, dans la ville de Sousse, dont les noms sont Gabadgi El Foukani et Gabadgi

Loutani , ou en sicilien "Capaci Supra e Capaci Jusu". Ces deux quartiers portent le nom d'une localité

sicilienne, Capaci. Le plus intéressant des faits est que ces lieux ont été construits et occupés par des

populations mélangées, majoritairement siciliennes issues de l'immigration. Mais il y avait aussi d'autres

communautés bien diversifiées du point de vue des nationalités et des croyances. Ces quartiers ont

ensuite été progressivement réinvestis par une population exclusivement tunisienne. Le contexte

historique et social de ces quartiers, nous a conduit à porter notre attention sur la relation entre les

ambiances, l'espace public urbain et la notion de métissage. La vérification de l'hypothèse d'une

persistance de caractéristiques ambiantales spécifiques constitue un réel enjeu scientifique pour cette

recherche. Nous avons choisi la notion de métissage plus qu'une autre forme de mélange étant donné

qu'elle se présente comme une pensée temporelle. Nous avons par conséquent été mené à interroger les

ambiances des quartiers en appréhendant le métissage comme devenir, comme processus de

transformation né de la rencontre de l'autre, mais aussi comme une expérience intériorisée vécue dans la

durée. Notre méthodologie de travail s'est déployée selon trois mouvements, qui se sont croisés et

enrichis mutuellement : observer et raconter, décrire, expérimenter. Les deux premières phases se sont

plus concentrées sur le terrain, la troisième s'est présentée sous la forme d'une expérimentation

développée sous l'égide d'une installation-projection.

Mots clés
ambiance, Mmétissage, espace public, interaction, devenir, temporalité

17/01/2017 - Charline SowaRetour


Ecole doctorale "Sciences de l'Homme, du Politique et du Territoire"

(Université Grenoble Alpes)

Thèse préparée au sein de l'équipe d'accueil 7445 MHA-evt.

Titre de la thèse
Penser la ville en décroissance : pour une autre fabrique urbaine au XXIe siècle.

Regard croisé à partir de six démarches de projet en France, en Allemagne et aux Etats-Unis.

Composition du jury
 Catherine MAUMI, Professeure, HDR, ENSA de Grenoble, directrice de thèse
 Vincent BÉAL, Maître de conférences, Université de Strasbourg, examinateur
 Denis BOCQUET, Professeur, HDR, ENSA de Strasbourg, rapporteur
 Emmanuèle CUNNINGHAM-SABOT, Professeure, HDR, École Normale Supérieure (Paris-Ulm),

rapportrice
 Florian HERTWECK, Professeur, Université du Luxembourg, examinateur
 Christelle MOREL JOURNEL, Maître de conférences, Université de Saint-Étienne, examinatrice
 Brent D. RYAN, Professeur, Massachusetts Institute of Technology, examinateur
Résumé de la thèse en français
Dans le cadre de la recherche, nous nous intéressons à la pratique du projet urbain dans les villes en

décroissance (ou ville rétrécissante), plus connues sous le terme anglophone de shrinking cities. Cet

intérêt est né d'un questionnement plus large sur la pratique de l'architecte-urbaniste et la fabrique de la

ville en ce début du XXIe siècle, où les débats se multiplient sur la ville résiliante, économe,

autosuffisante face aux crises écologiques, socio- économiques et politiques actuelles. La ville en

décroissance offre ainsi un cadre intéressant pour nous confronter à cette problématique où l'architecte-

urbaniste se retrouve à devoir s'adapter et se réinventer face à de multiples contraintes. Par ailleurs, le

programme allemand Shrinking Cities et les réflexions portées par l'architecte-chercheur allemand Philipp

Oswalt ont été un élément déclencheur. Ce dernier revendiquait l'idée que la ville en décroissance était le

nouveau terrain de jeu pour explorer de nouvelles pensées architecturales et urbanistiques. Il le

démontre à partir d'un travail de collecte d'expériences à travers le monde.

Aujourd'hui, nous proposons de poursuivre cette réflexion et de nous poser la question suivante: quels

enseignements pouvons-nous tirer de ces expériences pour notre pratique et imaginer la ville de

demain ? À partir de ce questionnement, nous faisons l'hypothèse que ces nouvelles pensées

architecturales et urbaines (concepts, langages architecturaux, formes urbaines, etc.) participeraient à la

formulation de nouvelles formes d'habiter les territoires (usages, modèles urbains, paysage, modes de

vie, etc.), permettant d'envisager différemment la fabrique urbaine en ce début du XXIe siècle. Ces

démarches seraient par ailleurs actrices dans la reconnaissance de terrains favorables pour une gestion

urbaine raisonnée et dans le développement de nouveaux outils et protocoles d'action imaginés par les

architecte-urbanistes.
Pour répondre à notre hypothèse de recherche, nous nous intéressons plus spécifiquement aux projets

impulsant une mutation profonde du tissu urbain, dans sa forme comme dans ses usages que nous

nommons ici par remodelage urbain. Notre analyse se base sur six démarches dites "innovantes",

théoriques et réalisées, dont un cas est mis en œuvre par des habitants. Elles illustrent cette pratique

dans différentes villes en décroissance depuis ces vingt dernières années. Ces cas d'étude sont situés

dans des tissus urbains différents (habitat dense en centre-ville et dans les bourgs ruraux, grands

ensembles, habitat pavillonnaire) pour montrer la diversité des terrains auxquels l'architecte-urbaniste

peut être confronté. Parallèlement aux deux cas français (Saint-Étienne, Livradois-Forez), nous

observerons d'autres expériences dans deux contextes étrangers, précurseurs en termes d'initiatives

locales et de politiques urbaines : l'Allemagne (Halle- Neustadt, Dessau) et les États-Unis (Detroit). La

diversité des approches et des échelles de réflexion de ces projets ne permet pas de conduire une étude

comparative. Plus adaptée à notre démarche, nous proposons leur mise en discussion pour comprendre

l'impact du cadre politique, socio-économique et de l'environnement urbain sur le processus de projet

ainsi que la capacité de ces projets à amorcer une transformation du tissu urbain et de la ville.

Notre objectif sera ainsi de comprendre l'originalité et les spécificités de ces démarches, mais aussi leurs

apports potentiels dans les débats actuels sur la ville et ses évolutions. Cette démarche cherche à

apporter une dimension prospective sur le sujet de la ville en décroissance.

Mots clés en français


décroissance urbaine, projet urbain, processus urbain, morphologie urbaine, architecte-urbaniste,

France-Allemagne-Etats-Unis

Titre de la thèse en anglais


To think the shrinking city: toward a new making of the city the XXIst century. Overview of six project

processes in France, Germany and in the United States of America.

Résumé de la thèse en anglais


Within the methodological framework of the academic research, this study focuses on the urban

development specific to shrinking cities. This interest raised from a broader interrogation on the

professional practice of urban architects and the making of the city ongoing in this early XXIth century,

with regards to contemporary debates about cities that are resilient, economical, self sufficient toward

ecological, socio-economical and political crises. The shrinking city offers thus an interesting framework

to study architects-urban planners reactions to such contexts and constraints adaptation. Furthermore

the German programm Shrinking Cities and the reflexions raised by the German architect and researcher

Philipp Oswalt have been a trigger component. He claims that the shrinking city was a new playground to

explore new architectural and planning thoughts. He demonstrates it from a gathering of experiences

around the world. Today, we suggest to follow this reflexion and raise the following issue: which lessons

are to be learned from those experiences for today's professional practice and imagine the city of
tomorrow ?From this initial questioning, we took for granted that those new ways of seeing architecture

and urban project (concepts, architectural languages, urban shape, etc.) lead to new leaving standards

territories (uses, urban patterns, landscape, leaving conditions, etc.), changing thus the making of the

city in this beginning of XXIth century. Indeed, those processes would be influential in the identification

of favourable lands for a reasoned gestion of the city and the development of new tools and acting

processes imagined by architects and urban planners.

To answer to our hypothesis, we focus more specifically on projects initiating a deep mutation of the

urban fabric, on its form and its uses that we would call here urban reshaping. Our analysis is based on

six processes meant to be "innovative", realized or no, one of them being built by inhabitants. They

illustrate this practice in different shrinking cities since the 20 past years. By urban reshaping, we mean

the simultaneous process of deconstruction/ construction of the system of plots, buildings and uses

impacting the urban shape and urban landscape. This term refers to the concept of architect Roland

Castro and Sophie Denissof suggesting this process in a positive way. We will explore then the process of

urban reshaping, as a generator of new spatial qualities and of new leaving ways of those territories in

decline. It would participate thus to the adaptation and the resilience of the urban fabric in front of new

demographic stakes and real occupation of the space by the inhabitants and the activities; the

management of the vacancy and freed spaces; the redefinition of the urban environment to make it

liveable and habitable for the population left. Those case studies are located in different urban fabrics

contexts to illustrate the diversity of situations that one can be facing. In parallel of two French case

studies (Saint-Etienne, Livradois-Forez), we will observe other experiences in two foreign contexts,

pioneers in terms of local initiatives and urban policy: Germany (Halle-Neustadt, Dessau) and the United

states (Detroit). The diversity of projects, in terms of approach and scale does not constitute a

comparative study. We suggest instead a more relevant approach consisting in questioning them to

understand the political, socioeconomic and environment consequences on the process of project making

and the capacity of those projects to initiate a transformation of urban fabric and of the city.

Our goal will be to understand the originality and specifies of those initiatives, but also potential

contributions to the contemporary debates on the city and its evolutions. This approach seeks bringing a

prospective dimension about the shrinking city.

Mots clés en anglais


urban shrinkage, urban project, urban morphology, urban reshaping, architect-urban planner, France,

Germany, United-States

15/12/2016 - Ons SassiRetour


Ecole doctorale "Sciences de l'Homme, du Politique et du Territoire"

(Université Grenoble Alpes)


Thèse préparée au sein de l'équipe d'accueil 7444 AE&CC en cotutelle avec la faculté des Sciences

Humaines et Sociales de l'Université de Tunis.

Titre de la thèse
L'habitat traditionnel en Tunisie : spécificités, usages et devenir. Le cas de la ville de

Kairouan.

Composition du jury
 Hubert GUILLAUD, Professeur, ENSA de Grenoble, Directeur de thèse
 Yahya EL-GHOUL, Professeur, Faculté des Sciences Humaines et Sociales de l'Université de Tunis, Co-

directeur de thèse
 Faouzi MAHFOUDH, Professeur, Faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba,

Rapporteur
 Leila EL-WAKIL, Professeur, Université de Genève, Rapportrice
 Camilla MILETO, Professeur, Universidad Politécnica de Valencia, Examinatrice
Résumé de thèse en français
Cette recherche doctorale soulève la problématique de conservation et d'intégration de l'habitat

traditionnel en Tunisie et sur Kairouan. Il s'agit de mettre en valeur les spécificités de ce patrimoine

mondial en péril, d'explorer les facteurs qui ont induit sa dégradation, et de s'interroger sur son avenir

face aux enjeux du développement, aux changements des modes de vie et face à la modernisation. En

effet, la préservation des valeurs culturelles, sociales, économiques et historiques ainsi que l'adaptation

de cet héritage patrimonial, exposé à un haut risque de dégradation, aux exigences de la vie moderne,

constituent aujourd'hui un défi majeur.

La situation de l'habitat traditionnel kairouanais, est ainsi explorée à travers l'élaboration d'un corpus

diversifié, jugé nécessaire pour mener à bien cette recherche à savoir le diagnostic, l'analyse AFOM,

l'état des lieux ainsi que l'enquête de terrain (questionnaires et entretiens) auprès des habitants,

responsables et experts de la gestion de l'habitat traditionnel en Tunisie. Une lecture croisée de ces outils

méthodologiques, permet, entre autres, de mettre en lumière l'état de ce bâti, et de réfléchir sur les

conditions qu'il conviendrait de réunir pour faire en sorte que les décideurs, acteurs locaux et habitants

s'intéressent à ce patrimoine et le prennent en main dans un cadre d'accompagnement politique,

économique, social et financier.

L'objectif de ce travail de thèse est donc d'étudier l'habitat traditionnel de la ville de Kairouan, dans tous

ses aspects (urbain, architectural et social, etc.), de comprendre les causes de sa dégradation et de

proposer, dans un contexte national et local spécifique, les conditions et les outils stratégiques à mettre

en place afin de garantir une meilleure gestion de cet habitat, dans une approche intégrée et

participative, afin d'aider à une fixation des habitants dans leur milieu de réference. Ce travail de

recherche ainsi que les potentialités et les perspectives qu'il envisage, se veut une contribution à une

meilleure connaissance de l'espace médinal oublié et marginalisé de la ville de Kairouan, notamment

l'habitat traditionnel, un appel à un vrai débat et une véritable concertation entre tous les acteurs du
patrimoine en Tunisie et une vraie mobilisation de toutes les catégories de la société pour se doter des

moyens et des instruments nécessaires à sa sauvegarde.

Par ailleurs, cette recherche vise à mettre en place une méthode d'analyse et d'action ayant pour objectif

de contribuer à améliorer la situation de ce patrimoine et ce, à travers l'élaboration d'une grille d'analyse

spécifique au contexte et aux enjeux locaux qui servira par la suite aux acteurs pour agir dans la bonne

direction et de prendre en charge ce patrimoine, toute en revitalisant l'habitat traditionnel, en tant que

patrimoine évolutif, pour l'adapter aux enjeux du développement durable.

Mots clés en français


Habitat traditionnel, Patrimoine architectural, Ville de Kairouan, Ville de Tunis, Médina, Devenir

Titre de la thèse en anglais


Traditional housing in Tunisia : specificities, uses and future. The case of the city of Kairouan.

Résumé de thèse en anglais


This PhD research raises the issue of conservation and integration of traditional housing in Tunisia and

Kairouan. It showcases the specificities of this world heritage currently in danger, exploring the factors

that have led to its degradation, wondering about its future in front of the development issues, lifestyle

changes and modernization. Indeed, the preservation of cultural, social, economic and historical values

and the adaptation of this heritage legacy, exposed to a high risk of degradation, the demands of

modern life, constitute today a major challenge.

The situation of traditional housing in Kairouan, thus explored through the elaboration of a diversified

corpus, considered necessary to carry out this research such as the diagnosis, the SWOT analysis, the

site investigation (surveys and interviews) with locals, officials and experts. A cross-reading of these

methodological tools allows to highlight the state of this build and reflect upon the conditions it should

meet to ensure that policy makers, local actors and peoples interest in this heritage and take it in hand,

in a political, economic, social and financial support framework. The objective of this thesis is to study

the traditional housing of the city of Kairouan in all its aspects (urban, architectural and social, etc.) to

understand its degradation causes and to propose in a specific national and local context the conditions

and strategic tools to ensure better housing management in an integrated and participatory approach, in

order to encourage the population to settle down in their reference environment.

This research, in view of the potentialities and prospects it offers, is a contribution to a better knowledge

of the forgotten and marginalised medinal area of the city of Kairouan, including the traditional housing,

a call for a real debate and a genuine collaboration between all heritage actors in Tunisia to increase

mobilization of all sections of society in order to provide the necessary means and tools for its

conservation.

Furthermore, this research aims to establish a method of analysis and action devised to improve this

current heritage situation, through the development of an analysis grid, specific to the local context
issues which will be used later for actors in order to proceed in the right direction and preserve this

heritage, while revitalizing the traditional housing, as evolutive heritage, to be adapted to the sustainable

development challenges.

Mots clés en anglais


Traditional housing, Architectural Heritage, City of Kairouan, City of Tunis, Medina, Future

09/12/2016 - Mouna ZairiRetour


Ecole doctorale "Sciences de l'Homme, du Politique et du Territoire"

(Université Grenoble Alpes)

Laboratoire d'accueil : UMR 1563 AAU - CRESSON en cotutelle avec l'École Nationale d'Architecture et

d'Urbanisme (ENAU) de l'université de Carthage

Titre de la thèse
L'ambiance comme enjeu politique dans l'espace public de Tunis lors du processus

révolutionnaire

Composition du jury
 Henry Torgue, Ingénieur de recherche, UMR CNRS 1563 AAU, ENSA de Grenoble, Directeur de thèse
 Jean-Pierre Peneau, Professeur émérite, Professeur invité, ENAU (Tunis), Co-directeur de thèse
 Anne Raulin, Professeur, Université Paris Ouest Nanterre, Rapporteur
 Frédéric Pousin, Directeur de recherche, UMR CNRS 3329 AUSser, Rapporteur
 Jean-Paul Thibaud, Directeur de Recherche, UMR CNRS 1563 AAU, ENSA de Grenoble, Examinateur
 Fakher Kharrat, Maître de conférences, ENAU (Tunis), Examinateur
 Marc Crunelle, Professeur émérite, ULB (Belgique), Examinateur
Résumé de thèse en français
Cette recherche questionne le partage de l'ambiance urbaine par le biais du climat politique. Menée tout

au long d'une période exceptionnelle de l'histoire de la Tunisie, elle interroge l'impact de la révolution

tunisienne sur le partage du sensible dans l'espace public urbain.

Ce travail repose sur l'hypothèse qu'il y a une mutation ambiantale, engendrée par le processus

révolutionnaire, qui s'opère dans l'espace public urbain de Tunis et dont découle de manière sous-

jacente un nouveau partage du sensible. Une question fondamentale se pose alors: Quel rôle joue la

situation politique dans la définition et la caractérisation de ce nouveau partage su sensible ?

Pour répondre à cette interrogation, nous avons mis en place une méthodologie pluridisciplinaire

(approche sensible et qualitative in situ tel que le parcours commenté, la réactivation par l'image,… et

une documentation bibliographique sous divers formats tels que les documentaires, les films, les

journaux, les ouvrages,…) appliquée à des tissus urbains aux configurations spatiales et aux

compositions sociales différentes, mais tous situés dans le Grand Tunis.


Au terme de cette recherche, nous avons pu relever une territorialisation des comportements urbains où

le facteur politique intervient directement pour définir autant le domaine du permissif que de l'interdit

dans l'espace public.

Ainsi, l'ambiance urbaine n'est pas seulement témoin d'un bouleversement politique, elle en est aussi le

porteur et l'enjeu. En mettant au jour ce qui est possible de faire ou de ne pas faire dans l'espace public,

elle devient l'objet de la lutte politique.

Mots clés en français


ambiance urbaine, politique, partage, sensible, révolution

Titre de la thèse en anglais


The atmosphere as a political issue in the public space of Tunis in the revolutionary process

Résumé de thèse en anglais


This research questions the sharing of urban atmosphere through the political climate. Conducted

throughout an exceptional period in the history of Tunisia, it questions the impact of the Tunisian

revolution on sharing of sensitivity in urban public space.

This work relies on the assumption that there is a mutation in the urban atmosphere, caused by the

revolutionary process taking place in the urban public space of Tunis, which follows sounder lying a new

distribution of the sensitive. A fundamental question arises: What role has the political situation in the

definition and the characterization of this new sharing of sensitive?

To answer this question, we have set up a multidisciplinary methodology (qualitative and sensitive

approach in situ as the course commented, reactivation by the image ... and bibliographic documentation

in various formats such as documentaries, movies, newspapers, books, ...) applied to urban space with

different features and different social compositions, but all located in the Greater Tunis.

After this research, we were able to identify a regionalization of urban behavior where the political factor

intervenes directly to define as the field of permissive than the forbidden in public space.

Thus, the urban atmosphere is not only witnessed in political upheaval, it is also the carrier and the

challenge. By uncovering what is possible to do or not to do in public space, it becomes the object of

political struggle.

Mots clés en anglais


urban atmosphere, politic, sharing, sensitive, revolution

23/09/2016 - Rémy VigneronRetour


Ecole doctorale "Sciences de l'Homme, du Politique et du Territoire"

(Université Grenoble Alpes)

Laboratoire d'accueil : Cultures Constructives / unité AE&CC

Titre de la thèse
Formes et enjeux sociotechniques du périurbain durable : comparaison de Bimby et du New

Urbanism

Composition du jury
 Anne Coste, Professeur, ENSA de Grenoble, Directrice de thèse
 Stéphane Sadoux, Maître-assistant, ENSA de Grenoble, Examinateur, Co-directeur de thèse
 Laurent Devisme, Professeur, ENSA de Nantes, Rapporteur
 Cynthia Ghorra-Gobin, Directrice de recherche au CNRS, Université Sorbonne Nouvelle Paris 3,

Rapporteur
 Patricia Meehan, Maitre-assistante, ENSA de Normandie, Examinatrice
 Gilles Novarina, Professeur, Institut d'Urbanisme de Grenoble, Université de Grenoble-Alpes,

Examinateur
Résumé de thèse en français
Dans ce travail nous cherchons à comprendre comment les conditions de projet du renouvellement

périurbain modifient les structures de la production de l'habitat périurbain. Le développement durable qui

a progressivement gagné toutes les sphères de l'action publique s'attache plus récemment à reconsidérer

les modèles de développement d'habitat du périurbain. Dans ce contexte, nous comparons deux

pratiques professionnelles récentes, française et américaine, qui reconfigurent le système de production

de l'habitat périurbain. Pour mettre cette reconfiguration en évidence nous déployons une réflexion en

trois temps. D'abord, nous constatons que ces deux pratiques entrainent une évolution effective des

formes urbaines et architecturales. Au prisme de la notion de transition, introduite par la théorie des

systèmes sociotechniques, nous montrons qu'au-delà de l'évolution typomorphologique constatée, les

logiques de projet de Bimby et du New Urbanism sous-tendent l'implication d'un pluralisme d'acteurs

bénéfique. Ensuite, nous présentons et analysons les processus de design charrette et de micro-

conception par lesquels les deux pratiques étudiées visent à répondre aux besoins d'une collectivité

locale en impliquant une variété d'acteurs. Dans cette partie nous évaluons le degré d'influence des

participants sur l'évolution des formes constatée plus tôt. Enfin, par la comparaison nous caractérisons

des logiques de projet, des logiques de contrôle ainsi que des figures de l'appropriation par lesquelles le

jeu d'acteurs que nous mettons en évidence poursuit une vision durable du périurbain. Nous précisons

également les définitions de la co-conception et de la coproduction comme des approches de la

médiation situées en amont et en aval des structures de production classiques. Les résultats de cette

recherche contiennent plus particulièrement la modélisation des logiques de projet de Bimby et du New

Urbanism, la modélisation du système de production de l'habitat périurbain durable, et la modélisation

du renouvellement périurbain.

Mots clés en français


périurbain durable, micro-conception, co-conception, coproduction, design charette, New Urbanism

Titre de la thèse en anglais


Sustainable suburban forms and socio-technical issues: a comparison between Bimby and New Urbanism

Résumé de thèse en anglais


This doctoral research aims to understand how different priorities and actions in the process of suburban

renewal can change the ways suburbs are built. Sustainable development, which has increasingly gained

acceptance in various venues of public thought and action, has recently entailed the reconsideration of

suburban models. In this context, we compare two recent professional practices from France and the

United States — Bimby and New Urbanism — that reconfigure the ways suburbs are designed and built.

To substantiate this premise we have organized our demonstration in three steps. First, we observe that

these two professional practices lead to an effective evolution of urban and architectural forms, and

through the sociotechnical lens that examines the interaction between the structures of society and the

human behavior of the residents we show that beyond this evolution of urban types and patterns, Bimby

and New Urbanism both require a diversity of stakeholders that is beneficial to the design and delivery of

an urban project. Then, we present and analyze both processes of the design charrette and micro-

conception through which New Urbanism and Bimby expect to formulate better solutions, according to

the needs of public and private stakeholders and participants. This enables us to evaluate the level of

influence of participants on the whole project. Finally, the comparison allows us to characterize the

concepts, processes and delivery mechanisms through which the stakeholders involved can create and

follow a sustainable vision of suburban developments. We explain the meanings of specialist terms such

as co-conception and coproduction as ways of involving diverse groups of stakeholders and residents

before, during and after the conventional systems of suburban development. Our results more

specifically include the conceptual models of Bimby and the New Urbanism, as models of sustainable

suburb production and of suburban renewal.

Mots clés en anglais


suburban,socio-technical,sustainable development,typomorphology

30/06/2016 - Eleonor BakRetour


Ecole doctorale "Sciences de l'Homme, du Politique et du Territoire"

(Université Grenoble Alpes)

Laboratoire d'accueil : UMR 1563 AAU - CRESSON

Titre de la thèse
Habiter l'in-vu, Formes de visualisations sonores

Composition du jury
 Grégoire Chelkoff, Professeur, ENSA de Grenoble, Directeur de thèse
 Catherine Grout, Professeure, École nationale supérieure d'architecture et de paysage de Lille,

Rapporteur
 Marcin Sobieszzanski, Maître de conférences, HDR, Université Nice Sophia Antipolis, Rapporteur
 Annie Luciani, Ingénieur de Recherche, Institut Polytechnique de Grenoble, Examinateur
Résumé de thèse en français
Le paysage sonore relève de la discrétion. L'écoute est une expérience solitaire dont le raffinement

potentiel reste difficile à cerner par le langage, contaminé par l'image. Il existerait pourtant des formes

de visualisations sonores dans l'art, qui nous permettraient paradoxalement d'aller au plus près des

nuances de l'écoute et de révéler des aspects in-vus du paysage. Oubliés, inconscients, peu ou non

encore repérées, mais non muets pour cela, ils participeraient à notre habiter. L'expérimentation

constructive, c'est-à-dire l'écouter renforcé par un modus operandi spécifique, "la plongée", sorte de

technique de chute, progressivement réelle, virtuelle autorisant des ajustements posturaux très fins, et

le représenter quasi aveuglément, nous aiderait à les retrouver. La visualisation sonore opèrerait d'abord

comme un outil de médiation. Parce qu'elle jongle délibérément avec la multi-sensorialité, elle

permettrait de distinguer entre ce qui est donné à voir (figure) et ce qui est donné à vivre (fond). Elle

fonctionnerait ensuite comme un support d'analyse, qui nous permettrait d'examiner l'action in situ in

vivo d'un corps qui non se représente, mais qui trace pour mieux s'inscrire dans le mouvement. Doté

d'une haute réceptivité et créativité, il serait capable d'assimiler le jeu d'une playing aura toujours plus

actuelle par la convolution des gestes corporels (postures d'écoute, gestes plastiques) et ambiants (le

"déjà là" sans qu'on en ait forcément conscience : les effets de la forme construite, les effets climatiques,

culturels et sémantiques). Le mouvoir ensemble des corps et corporéités se densifierait momentanément

sous forme de nœuds. L'organisation discrète, néanmoins concrète de ces figures de synthèse des

transitions, de ces sommes, esthétiques, sensibles et intensives, que nous appellerons aussi des "motifs"

de l'écoute, serait typique. Nos modes exploratoires et de restitution nous appendraient à les lire. Cela

nous permettrait non seulement de nous comprendre en tant qu'êtres parmi des créatures tempérées,

mais de découvrir un paysage simultanément guide et conséquence, dont l'habiter/construire se

déclarerait dans et par son architecturation élastique, poreuse et à pouvoir intime. Nous serions alors en

mesure d'opérer un bougé d'apparence du paysage. Nous examinerons l'ensemble de ces expériences à

l'aide de notre corpus premier (d'origine artistique), tout en les raisonnant à l'aide de critères

d'évaluation mixtes (Art, Architecture). Nous vérifierons nos modes d'exploration et de restitution à l'aide

d'examens cognitifs. Nous les réfléchirons encore à travers des arguments phénoménologiques et

philosophiques. Nous-nous intéresserons ensuite aux environnements artificiels. Nous pensons en effet

qu'ils interviennent dans la texture de nos expériences. Comme elles instaurent des gestuelles normées

qui assistent de plus en plus nos actes contemporains d'habiter/construire, elles méritent d'être

évaluées. Tout en nous appuyant ici sur notre corpus second, qui se compose d'enquêtes auprès d'autres

sujets percevants, nous analyserons les conséquences d'une telle incarcération technologique des gestes

et plus précisément le comment elle interfère avec nos perceptions et nos représentations. Nous

examinerons également des interfaces sensoriellement et gestuellement enrichies. Nous y étudierons les

étiquettes, les décalages et les handicaps culturels. Nous réfléchirons enfin sur l'incorporation de nos
mesures à l'intérieur des outils et maquettages existants. Nos modes d'exploration et de restitution

s'illustreraient comme des auxiliaires de l'écoute sensible, qui deviendrait communément partageable.

Instruments-mêmes d'une linguistique de l'in-vu, dont le spontané sophistiqué nous aiderait de nous

mettre à la place de l'autre, ils permettraient de créer des connexions, de partager et de croiser nos

idées, de faire évoluer nos interconnaissances et de concevoir des constructions collaboratives.

Mots clés en français


habiter, construire, environnements naturels et artificiels, gestes corporels et ambiants, visualisation

sonore, expérimentation, modélisation, techniques, technologies, outils, interfaces, art, architecture,

cultures, médiation, langage

Titre de la thèse en anglais


Reside in the un-viewen, kinds of sound visualisations

Résumé de thèse en anglais


Soundscape noticed to discretion. Hearing is a solitary experience whose potential refinement remains

difficult to surround by language because its visual contamination. There exist yet kinds of sound

visualisations in art, which would paradoxically permit us to approach very close nuances of hearing and

to wander to un-viewed aspects of landscape. Forgotten, unconscious, but not mute at all, they are a

part in our living and constructing activities. The constructive experimentation, which means the action

of hearing reinforced by a specific modus operandi, a kind of falling, called "the plunge" and the quasi

blind representing, could help us to discover them again. This technique, gradually real, virtual would

complete the experience by finely postural adjustments. The sound visualisation operates here first as a

tool for mediation. Wilful juggling with multisensory generated meaning it permits us not only to

distinguish both which is given to see (figure) and to live (fond, substance), but also to discover the

action of a body which is not representing it-self but tracing in the aim of better inscription into the

movement. By virtue of high receptivity and creativity this body would be able to assimilate a playing

aura which means the main present, conscious and unconscious, always topical because of the

convolution of bodily gestures (listening poses, plastic expressions) and ambient gestures (the yet there,

not automatically conscious: the acoustic, climatic, cultural and semantic effects). The moving together

of bodies and body like beings would momentarily become denser and shaping knots. The discreet

nevertheless concrete organisation of these synthetic figures of transitions, of this aesthetic, sensory and

intensive summary, which we call even listening patterns, in the sense of motif, is typical. Our

exploration and reproduction modes would help us to learn to interpret them. From then, we would not

only understand us as beings among other tempered creatures, but also discover a landscape

simultaneously guide and consequence, whose elastic, porous and intimate proceedings and values of

living/constructing would make us able to carry out a fade of landscape appearance. We will study all

these experiences through our principal corpus (artistic one). We will argue them by mixed evaluations
(artistic, architectural ones). We will verify our exploration and restitution modes by cognitive exams. We

will think about them by phenomenological and philosophical reasoning. After this we wont become

interested by artificial environments. We think in fact that they intervene in the texture of our

experience. As they institute normed gestures, which assist more and more frequently our contemporary

living/constructing acts they need to be gauged. Leaning on our secondary corpus, which is composed by

investigations with other perceiving subjects, we will analyse the consequences of this kind of

technological imprisonment of the gestures and precisely the how they interfere with our perceptions and

representations. We will also examine gestural and sensory enriched interfaces. The sound visualisation

would help us to make etiquettes, shifts and handicaps clear, to think about incorporation of our

measurements into the existing tools and models. Our exploration and restitution modes would make us

more attentive for sensible aspects of listening, which would become a common divisible. Linguistic

instruments of the un-viewen whose sophisticate spontaneous would help us to set to the place of our

next neighbour they would permit us to create connexions, to divide up and to cross our ideas, to mature

our mutual knowledge and to conceive collaborative constructions.

Mots clés en anglais


reside, constructing, natural and artificial environments, bodily and ambient gestures, sound

visualisation, experimentation, modelisation, techniques, technologies, tools, interfaces, art, architecture,

cultures, mediation, language

13/06/2016 - Pascaline ThiollièreRetour


Ecole doctorale "Sciences de l'Homme, du Politique et du Territoire"

(Université Grenoble Alpes)

Spécialité : architecture

Laboratoire d'accueil : UMR 1563 AAU - CRESSON

Titre de la thèse
L'urbain et la mort: ambiances d'une relation

Composition du jury
 Grégoire Chelkoff, Professeur HDR, Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble : directeur

de thèse, examinateur
 Laurent Devisme, Professeur, Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Nantes : rapporteur
 Xavier Bonnaud, Professeur HDR, Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Paris-La Villette :

rapporteur
 Vinciane Despret, Maitre de conférence, Université de Liège : examinateur
 Laurence Algudo, Adjointe au Maire, Mairie de Seyssins : examinateur
Résumé de thèse en français
La ritualité funéraire est en France depuis le tournant du 21ème siècle en profonde transformation, ce

qui interroge fortement la relation entre la ville et la mort. Un certain rejet du cimetière standardisé et de
ses contraintes s'exprime par le recours toujours plus fréquent à la crémation et à la dispersion. La

matérialité de la cendre amène à une dématérialisation et une localisation plus diffuse des morts. Celles-

ci sont renforcées par l'usage croissant de supports numériques (page mémorial, réseaux sociaux,

cimetières virtuels) qui ouvrent de nouveaux espaces-temps pour l'entretien de la relation aux morts et

participent à redéfinir la spatialité du deuil. En outre, les considérations écologiques se révèlent

aujourd'hui structurantes et bouleversent le domaine du funéraire tant au niveau pratique qu'au niveau

des représentations.

Nous faisons l'hypothèse que le tissage de notre relation aux morts passe par le corps, par ses

mouvements et ses gestes qui matérialisent et donnent une ambiance à cette relation. Ainsi, à partir de

cette approche sensible des ambiances, les dispositifs construits et paysagers sont appréhendés comme

des mises en condition spatiales, temporelles, mais aussi corporelles, qui participent à la construction de

la relation à la mort et aux morts et façonnent en partie le vécu intime du deuil. Les seuils, les rythmes

et les gestes en jeu dans l'espace urbain sont des leviers pour la connaissance et la conception des

relations entre l'urbain et la mort.

En ce sens, nous identifions des intentionnalités particulièrement relevantes dans l'expérience du deuil

(accompagner, entretenir, se recueillir, cheminer), qui sont mises en rapport avec les possibilités

d'actions liées à l'espace construit et paysager. Ce travail permet de révéler des manques et des

ressources, et ainsi, d'envisager le renouvellement des critères sur lesquels s'appuie la conception des

espaces de la mort à l'échelle architecturale et urbaine.

Mots clés en français


cimetières, espace public, espace intime, deuil, seuils, mises en geste

Résumé de thèse en anglais


Since the turn of the 21st century, the funeral rituality in France undergoes a profound transformation

that strongly questions the relationship between death and the city. The more frequent practices of

cremation and ashes scattering express a rejection of cemeteries standardisation and constraints. The

materiality of the ash leads to dematerialisation and more diffuse localisation of the dead. These are

reinforced by the increasing use of digital media (memorial pages, social networks, virtual cemeteries)

that open a new space-time framework for sustaining the relationship to the dead and participate in

redefining the spatiality of grief. In addition, environmental considerations reveal today a new deviation

in the field of funerary both in practice and at the level of representation.

We assume that weaving our relationship to the dead passes across the body, its movements and

gestures that materialise that relationship while creating a special ambiance. Therefore, from this

sensory approach dealing with urban ambiances, constructed and landscaped arrangements are

perceived as a way for setting the conditions on spatial, temporal and bodily levels, that participate in

establishing the relationship to death and the dead, and partly shape the intimate experience of
mourning. Thresholds, rhythms and gestures captured in urban spaces are levers for understanding and

designing the relationship between death and the city.

In this sense, we identify certain intentionalities that are particularly relevant for the experience of

mourning (accompany/support, maintain/sustain, reflect/meditate, travel/progress), which are seen in

the light of action possibilities related to the built and landscaped environment. This work helps to

highlight the different gaps and resources, and to consider renewing the criteria upon which the design

processes of spaces related to death on architectural and urban scales is based.

Mots clés en anglais


cemeteries, public space, intimate space, mourning, thresholds, gestures

04/03/2016 - Baya BenzinebRetour


Ecole doctorale "Sciences de l'Homme, du Politique et du Territoire"

(Université Grenoble Alpes)

Laboratoire d'accueil: Cultures Constructives / unité AE&CC

Titre de la thèse
La triade vitruvienne revisitée à travers l'exemple de l'architecture d'Hervé Tordjman. La

place de l'art et de la technique dans le processus de conception architecturale.

Composition du jury
 Anne-Monique Bardagot,maître-assistante, ENSA de Grenoble, examinatrice
 Anne Coste, Professeur HDR, ENSA de Grenoble, directrice de thèse
 François Fleury, Professeur HDR, ENSA de Lyon, pré-rapporteur
 Philippe Potié, Professeur HDR, ENSA de Versailles, pré-rapporteur
Résumé de la thèse en français
La triade de Vitruve revisitée à travers l'exemple de l'architecture d'Hervé Tordjman La place de l'art et

de la technique dans le processus de conception Aujourd'hui, la conception de l'architecture demeure

comme à son origine, dépendante de l'interaction des trois qualités indissociables de Vitruve : firmitas,

utilitas et venustas, considérées autrefois indispensables à l'acte de concevoir. L'incarnation de cette

triade dans le processus créatif des concepteurs contemporains que nous avons étudiés dans le cadre de

cette thèse, qu'ils soient architectes-ingénieurs-artistes, architectes-artistes ou architectes-ingénieurs,

est assujettie d'une part, aux mécanismes cognitifs : le modèle et la pensée analogique ; et d'autre part

aux compétences et postures de chacun. Toutefois, en dépit de ce caractère personnel du processus

conceptuel, ces trois qualités qui jadis devaient être articulées par une seule personne (l'architecte), se

trouvent aujourd'hui menées à l'unisson selon un processus collectif. En effet, grâce aux nouvelles

technologies numériques actuelles, l'architecte et les ingénieurs sont mobilisés dans un processus dit

collaboratif abolissant ainsi les frontières entre "parti" architectural et "idée constructive", architecture et

construction. A travers l'analyse de l'œuvre de l'architecte parisien Hervé Tordjman (1975), il faut

souligner l'importance qu'acquiert la "firmitas" dans le processus de création en s'intégrant


harmonieusement avec les autres composantes (utilitas et venustas). Ainsi, le point de vue de l'auteur et

de chaque acteur de la chaine de conception devient partie intégrante dans le processus. Une telle

articulation collective de la trinité vitruvienne dans la pratique contemporaine du projet marque une

évolution dans la façon de concevoir l'acte architectural et non une rupture.

Mots clés en français


processus de conception, architecture contemporaine, Hervé Tordjman, art et technique, triade de

vitruve, modèle et pensée analogique

Résumé de la thèse en anglais


Vitruvian triad revisited through the example of the architecture of Hervé Tordjman The place of art and

technique in the design process Today, the design of architecture remains as to its origin, dependent on

the interaction of three inseparable qualities stated by Vitruvius: firmitas, utilitas and venustas, once

considered essential to the act of conceiving. The embodiment of this triad in the creative process of

contemporary designers that is the concern of this thesis, both artists-architects-engineers, architects or

artists-architects-engineers, is subject on the one hand, to cognitive mechanisms: the model and

analogical thinking; and secondly to individual skills and postures. However, despite this personal

character of the design process, these three qualities which once had to be articulated by one person

(i.e. the architect), are now conducted in unison as a collective process. Indeed, thanks to new existing

digital technologies, the architect and engineers are mobilized in a process said collaborative that

abolishes the boundaries between the architectural part and the constructive system that is architecture

and construction. Through the analysis of the work of the Parisian architect Hervé Tordjman (1975), we

must emphasize the importance acquired by the "firmitas" in the creation process by being harmoniously

integrated with other components (utilitas and venustas). Thus, the author's view as well as that of each

player in the design chain becomes part in the process. Such a collective articulation of the Vitruvian

trinity in the contemporary practice project marks an evolution in how to design the architectural act, not

a rupture.

Mots clés en anglais


process design, contemporary architecture, Hervé Tordjman, art and technique, vitruvian triad, model

and analogical thinking

17/12/2015 - Armelle Le MouëllicRetour


Ecole doctorale "Sciences de l'Homme, du Politique et du Territoire"

(Université Grenoble Alpes)

Laboratoire d'accueil: Métiers de l'Histoire de l'Architecture, édifices-villes-territoires (MHAevt)

Titre de la thèse
Une autre manière d'être architecte : perspectives historiques et réflexions contemporaines

sur une pratique de machizukuri au sein du laboratoire de Satoh Shigeru à l'université de

Waseda

Composition du jury
 Philippe Bonnin, Directeur de recherche CNRS, pré-rapporteur
 Jean-Louis Violeau, Professeur, HDR, ENSA de Paris Malaquais, pré-rapporteur
 Marc Bourdier, Professeur, ENSA de Paris la Villette, examinateur
 Carola Hein, Professeur et chair du département d'histoire de l'architecture à TU Delft, examinatrice
 Judith Le Maire, Chargée de cours, Faculté d'architecture La Cambre-Horta, Université Libre de

Bruxelles, examinatrice
 Catherine Maumi, Professeur, ENSA de Grenoble, directrice de thèse
Résumé de la thèse
Ce détour par la pratique du machizukuri au sein du laboratoire du professeur Satoh Shigeru à

l'université de Waseda apporte un autre regard sur les compétences de l'architecte. Le machizukuri

s'inscrit dans le contexte particulier de la ville japonaise : sa morphologie, sa structure sociale et ses

politiques urbaines. Le travail de "traduction" se poursuit par une histoire architecturale du machizukuri

qui renseigne la formation d'outils et de pratiques spécifiques au sein du département d'architecture de

l'université de Waseda. La thèse analyse la mobilisation de ces compétences au sein des exercices de

préparation à la reconstruction dans l'arrondissement de Shinjuku conduits par le laboratoire de Satoh

Shigeru et la manière dont l'architecte se positionne au sein d'un réseau d'acteurs.

Mots clés
Machizukuri, communautés, projet urbain, compétences, architectes

11/12/2015 - Irina VodaRetour


Ecole doctorale "Sciences de l'Homme, du Politique et du Territoire"

(Université Grenoble Alpes)

Laboratoire d'accueil: Cultures Constructives (unité AE&CC)

Titre de la thèse
La fluidité architecturale : histoire et actualité du concept

Composition du jury
 Anne COSTE, Professeur HDR, ENSA de Grenoble, Directrice de thèse
 Adriana MATEI, Professeur Docteur, Faculté d'Architecture et Urbanisme, UTCN, Roumanie, Directrice

de thèse
 Laurent BARIDON, Professeur HDR, Université Lumière Lyon 2, Rapporteur
 Augustin IOAN, Professeur Docteur, Université d'Architecture et Urbanisme "Ion Mincu", Bucarest,

Roumanie, Rapporteur
 Vinicius RADUCANU, Maître-Assistant Docteur, ENSA de Montpellier,Examinateur
Résumé de la thèse
La "fluidité architecturale" est un oxymore, délibérément choisi, pour mettre l'accent sur les valences de

fluidité par rapport aux caractéristiques intrinsèques de l'architecture :comparée aux autres domaines

artistiques (littérature, arts plastiques, danse, théâtre, cinéma, photographie, etc.), l'architecture n'est

pas seulement pensée, interprétée ou illustrée, mais elle est également construite, habitée et solide.

Puisque la fluidité architecturale est une métaphore et la notion de fluidité est abstraite par rapport à

l'architecture, ce terme est relié, par une analogie à la mécanique des fluides, aux processus plus

concrets qui peuvent être retrouvés en physique. En admettant que l'association des termes "fluide-

solide" peut être confuse, la première partie de cette thèse est consacrée à définir la "fluidité" et à

identifier ses racines dans l'histoire de l'architecture. La deuxième partie se concentre sur l'analyse

"fluidique" d'une série de vingt projets contemporains. Cette analyse, fondée sur les discours

architecturaux des concepteurs, détermine le degré de fluidité présente dans la production architecturale

contemporaine et établit de nouvelles correspondances entre les différents projets.

Cette thèse constitue à la fois un travail sur un concept théorique (par l'analogie avec la mécanique des

fluides) et sur une manière de représenter la pensée du projet (par l'analyse fluidique).

07/09/2015 - Olfa Nouri BohliRetour


Ecole doctorale "Sciences de l'Homme, du Politique et du Territoire"

(Université Grenoble Alpes)

Titre de la thèse
La fabrication de l'architecture en Tunisie indépendante : une rhétorique par la référence

Composition du jury
 Jean-Lucien BONILLO, Professeur, ENSA de Marseille, Rapporteur
 Virginie PICON-LEFEBVRE, Professeur, ENSA de Paris-Belleville, Rapportrice
 Leïla AMMAR, Maître de conférences, HDR, École nationale d'architecture et d'urbanisme de Tunis,

Examinatrice
 Hélène JANNIERE, Professeure, Université de Rennes 2, Examinatrice
 Emmanuel MATTEUDI, Professeur, Université d'Aix-Marseille, Examinateur
 Catherine MAUMI, Professeure, ENSA de Grenoble, Directrice de thèse
Résumé de la thèse en français
Cette recherche soulève la problématique de l'évolution des références de la production architecturale

savante en Tunisie indépendante entre 1956 et 2011. Il s'agit d'explorer comment, dans le cadre de la

construction de l'État indépendant, une architecture est fabriquée, et dans quelles mesures elle traduit la

stratégie culturelle officielle pour en devenir l'image même.

Le paysage urbain de la ville de Tunis, capitale et lieu des principaux projets initiés par l'État, est ainsi

exploré dans une perspective historique interrogeant l'architecture édifiée dans le processus commande-

conception-communication. La visée est de comprendre les conditions d'émergence du paysage actuel

caractérisé par une forte hétérogénéité référentielle. Une lecture croisée des outils de communication de
cette architecture permet, entre autres, de mettre en lumière l'apparition d'une pluralité de discours

autour de cette production, lesquels participent à façonner différents imaginaires dépeignant des

tunisianités architecturales contemporaines.

Mots clés en français


Tunisie indépendante, Tunis, fabrication architecturale, hétérogénéité, référents, discours, imaginaires,

stratégie culturelle, patrimonialisation

Titre de la thèse en anglais


The making of architecture in independent Tunisia: a rhetoric through reference

Résumé de la thèse en anglais


The present research is about the evolution of Tunisian architecture references after independence, from

1956 to 2011. The main issue explores how an architecture was produced while building the independent

State and to what extent this architecture reflects the State cultural policy.

Most of the projects initiated by the independent State are built in the country's capital. Tunis cityscape

is studied from a historical standpoint and buildings are analyzed in the triple process of architectural

order, design and communication. The purpose is to understand the emergence circumstances of the

current referential heterogeneity. A cross reading of architecture communication resources highlighted

different discourses that shape several imaginaries so to define contemporary Tunisian specificities.

Mots clés en anglais


independent Tunisia, Tunis, architectural production, heterogeneity, referents, discourse, imaginaries,

cultural policy, heritage making

13/05/2015 - Guillaume MeigneuxRetour


Ecole doctorale "Sciences de l'Homme, du Politique et du Territoire"

(Université Grenoble Alpes)

Titre de la thèse
Le territoire à l'épreuve du compositing - Pratiques vidéographiques et ambiances

Composition du jury
 Jean-Paul THIBAUD, Directeur de recherche au CNRS, Directeur de thèse
 Nicolas TIXIER, Maître-assistant, ENSA de Grenoble, co-Directeur de thèse
 Jean ATTALI, Professeur, ENSA de Paris-Malaquais, Rapporteur
 Ola SÖDERSTRÖM, Professeur, Université de Neuchâtel, Rapporteur
 Pieter UYTTENHOVE, Professeur, Université de Gand, Examinateur
 Paola VIGANÒ, Professeure, École polytechnique fédérale de Lausanne, Examinateur
Résumé de la thèse en français
Cette recherche interroge les enjeux heuristiques et opérationnels de la vidéo dans la pratique de

l'urbanisme. Pour ce faire, elle opère une rencontre entre la notion d'ambiances architecturales et
urbaines, telle qu'elle est développée au CRESSON, et les concepts d'image-mouvement et d'image-

temps développés par Deleuze. Puis elle propose de rendre cette rencontre effective dans le cadre de la

pratique de l'urbanisme à travers le "compositing" numérique, technique de manipulation des images

animées. L'hypothèse qui guide cette recherche est qu'il est possible de définir une image-composite

capable de faire valoir et de mettre en débat des phénomènes d'ambiances spécifiques aux territoires

étudiés. Cette hypothèse se formalise autour de deux corpus, le premier est issu d'une pratique

artistique de la vidéo qui motiva la mise en place de ce projet de thèse, le deuxième est issu d'une

pratique de la vidéo en agence d'urbanisme qui s'effectua tout au long de cette recherche. Ce travail

permet de valoriser la vidéo comme support de connaissance d'un côté et comme posture de projet de

l'autre. Support de connaissance, car la vidéo offre la possibilité de renouveler l'approche

phénoménologique en vigueur dans le champ des ambiances par une appréhension des phénomènes

sensibles dans le temps de leur actualisation. Posture de projet, car la vidéo est susceptible de

reconfigurer les modalités relationnelles en œuvre dans les dynamiques d'analyse et de conception de

l'espace et du territoire.

Mots clés en français


urbain, représentation, vidéo, compositing, ambiance, usages

Titre de la thèse en anglais


When compositing test territory - Urban 'ambiance' represented by using videos

Résumé de la thèse en anglais


This research questions the heuristic and operational issues of the video in the practice of urban

planning. To do this, it operates a meeting between the notion of architectural and urban environments,

as developed in Cresson, with image-mouvement and image-temps concepts developed by Deleuze.

Then it proposes to give effect to this meeting in the practice of urban planning through digital

compositing, technical handling of moving images. The hypothesis guiding this research is that it is

possible to define a image-composite able to argue and to debate specific environments territories

studied phenomena. This assumption is formalized around two corpus, the first comes from an artistic

practice of video that motivated the development of this thesis, the second is from a practice of video in

urban planning agency was carried out throughout this research. This work adds value to the video as

knowledge media on one side and posture as a project of the other. Support for knowledge, because

video offers the possibility of renewing the phenomenological approach in force in the atmospheres of the

field by a sensitive understanding of phenomena in time of updating. Project posture, because the video

is likely to reconfigure relational modalities implemented in dynamic analysis and design of the space and

territory.

Mots clés en anglais


urban, ambiant, video, compositing
26/02/2015 - Elodie ChalenconRetour
Ecole doctorale "Sciences de l'Homme, du Politique et du Territoire"

(Université Grenoble Alpes)

Titre de la thèse
Les possibilités d'une densification verticale à l'île de La Réunion, De la kaz atèr à la kaz atèr

anlèr

Composition du jury
 Hubert GUILLAUD, Professeur, École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble, Directeur de

thèse
 Luc ADOLPHE, Professeur, INSA et ENSA de Toulouse, Rapporteur
 Gilles LAJOIE, Professeur, Université de La Réunion / Département Géographie, Rapporteur
 Nicolas DUBUS, Maître-Assistant, École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble, co-Directeur

de thèse
 Dominique GAUZIN-MÜLLER, Enseignante, École Nationale Supérieure d'Architecture de Strasbourg et

à l'Université de Stuttgart, Examinateur


Résumé de la thèse en français
Face au contexte particulier du territoire réunionnais, avec un climat tropical cyclonique, une surface

habitable réduite de plus en plus en proie à un étalement urbain grandissant, un foncier rare et cher, des

matériaux pour la plupart importés, une main d'œuvre peu qualifiée, une dépendance énergétique

extérieure, une demande croissante de logements, des revenus plus bas que la moyenne nationale ainsi

qu'une population qui ne cesse d'augmenter, le défi architectural à relever est de proposer de nouvelles

formes d'habitat économique et écologique qui soient différentes de la kaz créole traditionnelle

consommatrice d'espace tout en étant respectueuses des us et coutumes réunionnaises.

Mots clés en français


modes d'habiter, habitat, étalement urbain, densification

Titre de la thèse en anglais


The possibilities of a vertical densification for Reunion Island, from the cabin on the ground to the cabin

in air

Résumé de la thèse en anglais


Facing the context of the territory of Reunion island, with its tropical and cyclonic climate, a restricted

inhabiting surface that is more and more exposed to a growing urban spreading out, a rare and costly

land property, building material which are mainly imported, a low-qualified man power, an outer

energetic dependence, a growing demand for housing, wages that are lower than the national average

and a population which never get up increasing, the architectural challenge consists in proposing new
shapes of low-cost and ecological habitat that could be different from the traditional Creole cabin very

consuming of space while being respectful of the ways and customs of inhabitants of Reunion.

Mots clés en anglais


ways of living, habitat, urban spreading out, densification

12/01/2015 - Halimatou Mama AwalRetour


Ecole doctorale "Sciences de l'Homme, du Politique et du Territoire"

(Université Grenoble Alpes)

Titre de la thèse
La métropole-village(s) contemporaine de Ouagadougou - Explorer les potentiels d'un

territoire, supports de processus de projet architectural

Composition du jury
 Catherine MAUMI, Professeur , École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble, Directrice de

thèse
 Jean ATALI, Professeur, École Nationale Supérieure d'Architecture de Paris Malaquais, Rapporteur
 Dominique ROUILLARD, Professeur, École Nationale Supérieure d'Architecture de Paris Malaquais,

Rapporteur
 Alan MABIN, Professeur, University of Pretoria, Examinateur
 Hubert GUILLAUD, Professeur, École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble, Examinateur
 Pierre-Claver HIEN, Professeur, Institut Nationale des Sciences des Sociétés (INSS), Examinateur
Résumé de la thèse en français
La ville africaine s'étale et intègre les villages environnants en devenant métropole. Que ce soit le

mouvement des ruraux vers les villes ou bien de la ville vers la campagne, ces phénomènes inquiètent

les spécialistes. La pensée traditionnelle du monde qui opposait ville-campagne, ville-village, ville-

brousse, n'est plus d'actualité. Les réalités du territoire sont devenues autres. Quels sont les outils qui

nous permettent de lire ces nouvelles réalités ? Comment opérer ce changement de "lunettes" que nous

propose Bernardo Secchi pour lire et écrire la "ville contemporaine" ? Pour nos recherches, nous

considérons Ouagadougou comme un véritable observatoire. L'objectif est d'apprendre des lieux

d'initiatives où se construisent de nouveaux modes de vie dans des dynamiques imprévues. Aujourd'hui,

la capitale burkinabé est caractérisée par une double identité foncière. Une organisation foncière

publique importée de la pensée coloniale dite " lotie ", et une organisation foncière informelle issue de la

culture villageoise dite " non-lotie ". À force de coexistence, le développement de métropole n'a t-il pas

engendré d'autres phénomènes, avec des degrés et des intensités variés de planification et de

spontanéité ? La rencontre des deux modes opératoires ne définit pas un rapport dual, mais un

intervalle. Dans ce contexte, le " village " entendu dans sa dimension sociale et communautaire devient,

en milieu urbain, générateur d'espaces communs. Les structures communautaires testent les possibles et

inventent la métropole au quotidien : elles rendent flexible toute forme de planification. Ainsi, nous
formulons l'hypothèse que l'étude de la " Métropole-village(s)" de Ouagadougou peut amener à de

nouvelles connaissances permettant la création d'outils de compréhension des territoires urbanisés

contemporains.

Mots clés en français


Ouagadougou, Villes d'Afrique Subsaharienne, Village, Espaces partagés, Architecture Spontanée

Titre de la thèse en anglais


Ouagadougou : The contemporary City-village(s) - Exploring the territoty's potential, supports's

architectural project's process

Résumé de la thèse en anglais


The African city spreads and incorporates the surrounding villages becoming metropolis. Whether the

migration from rural to urban or from the city to the countryside, these phenomena became a concern

for specialists. Traditional thinking of the world that opposed city-countryside, city-village, city-bush, is

no longer valid. Territory's realities became different. What are the tools that allow us to read these new

realities ? How can we proceed to a change of "glasses" that Bernardo Secchi is proposing, in order to

read and write the "contemporary city" ? For our research, we consider Ouagadougou as a true

observatory. The objective is to learning places of initiatives which build new lifestyles in unexpected

dynamics. Today, the capital of Burkina Faso is characterized by a dual identity of the land. Public land

organization imported from the colonial thinking called " lotie " (subdivided area) and an informal tenure

arrangements after the village culture called "non-lotie" (non-subdivided area). To force to coexistence,

hasn't the metropolis generated new phenomena, with different degrees and intensities of planification

and spontaneity ? The meeting of the two procedures does not define a dual report, but an interval. In

this context, the "village" understood in its social and community dimension becomes an urban

environment generating shared spaces. Communal structures are questioning what is possible and

redefine what a metropolis is every day: they make flexible any form of planning. Thus, we hypothesize

that the study of "City-village(s)" of Ouagadougou may lead to new knowledge to the creation of tools

for understanding contemporary urbanized territories.

Mots clés en anglais


Ouagadougou, Sub-Saharan African cities, Village, Shared Spaces, Spontaneous architecture

18/12/2014 - Thiago Lopes FerreiraRetour


École doctorale "Sciences de l'Homme, du Politique et du Territoire"

(Université Grenoble Alpes)

en cotutelle avec l'Institut d'architecture et d'urbanisme de l'université de São Paulo

Titre de la thèse
Architectures vernaculaires et processus de production contemporains : Formation,

expérimentation et construction dans une communauté rurale au Brésil.

Composition du jury
 Anne Coste, Professeur, École nationale supérieure d'architecture de Grenoble, directrice de thèse
 Akemi Ino, Professeur, Instituto de Arquitetura e Urbanismo / Universidade de São Paulo, directrice

de thèse
 Philippe Potié, Professeur, École nationale supérieure d'architecture de Versailles, rapporteur
 Silke Kapp, Professeur, Escola de Arquitetura / Universidade Federal de Minas Gerais, rapporteur
 Pierre Frey, Professeur, École polytechnique fédérale de Lausanne, examinateur
 Alain Findeli, Professeur, Université de Nîmes, examinateur
Résumé de la thèse en français
Cette thèse a comme perspective d'analyse les manifestations contemporaines de production des

architectures vernaculaires et cultures constructives dans la corrélation complexe de forces et d'intérêts

qui mettent en forme et déterminent les phénomènes de production capitaliste des habitations

populaires. Son contour analytique est délimité à partir d'une série de réflexions d'ordre théorico-

conceptuelles mises en relation avec les analyses de terrain sur le chantier d'un habitat réalisé dans une

communauté rurale de réforme agraire au Brésil. Ce chantier revêt la forme d'un chantier-école et se

dessine comme la scène d'expérimentations et d'expériences de vie où est proposé comme pratique

l'exercice de conjuguer pédagogie et production dans le même espace. Les processus de formation et de

construction des connaissances ont lieu de manière complémentaire et simultanée aux pratiques

constructives et au développement des technologies. Ainsi, le chantier se transforme en outil de

constitution d'un espace dialectique de travail social, où l'expérimenter productif se concentre sur le défi

de concevoir une habitation à partir de la génération locale de technologies sociales, en employant des

matériaux naturels et de récupération. Le travail théorique, présenté dans les premières parties de la

thèse, définit le cadre de sa praxis, qui alimente en retour la réflexion sur des processus de production et

de développement de nouvelles formes d'architectures vernaculaires, intégrées à leurs territoires.

Mots clés en français


architecture vernaculaire, chantier-école, habitation populaire, formation, technologie social,

assentamentos ruraux

Titre de la thèse en anglais


Vernacular architecture and contemporary productions process: Formation, experimentation and

construction in a Brazilian rural settlement.

Résumé de la thèse en anglais


This thesis takes as its analytical perspective the contemporary manifestations of vernacular architecture

production and building cultures within the complex correlation of forces and interests that shape and

determine the phenomena of capitalist production of popular housing. The analytic framework is
delineated from a series of reflections of theoretical and conceptual order, in relation to the analysis of a

popular housing building site within an agrarian reform rural settlement in Brazil. This assumes the form

of a field school in loco on the building site and is projected as a stage for experiments and experiences,

where the proposal is to combine pedagogy and production in the same space. The processes of

knowledge formation and construction occur simultaneously and complementarily to practical

achievements and development of technologies. This building site is thus transformed into a tool for the

constitution of a dialectical space of social work, where the orientation of its productive experimenting is

focused on the challenge of designing a house from the local generation of social technologies, through

the use of natural materials and reuse of discarded resources. A theoretical work, presented in the initial

of the thesis, provides the framework for this fieldwork, which feeds back our reflection on processes of

production and development of new vernacular architectures, integrated into their territories.

Mots clés en anglais


vernacular architecture, design build program,popular housing, formation,social technologies, rural

settlements

28/11/2014 - Thi Hieu BUIRetour


École doctorale "Sciences de l'Homme, du Politique et du Territoire"

(Université Grenoble Alpes)

Titre de la thèse
Pour un développement respectueux de la ville de Hué et de ses environs. Respecter les

valeurs caractéristiques des villages traditionnels dans le bassin de la rivière des Parfums.

Composition du jury
 Catherine MAUMI, Professeur HDR, École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble, Directrice

de thèse
 Christian PÉDELAHORE, Professeur HDR, École Nationale Supérieure d'Architecture de Paris la Villette,

Rapporteur
 Pierre DONADIEU, Professeur émérite HDR, École Nationale Supérieure du paysage de Versailles-

Marseille, Rapporteur
 Olivier SOUBEYRAN, Professeur HDR, Institut de Géographie Alpine, Examinateur
 Vincent VESCHAMBRE, Professeur HDR, École Nationale Supérieure d'Architecture de Lyon,

Examinateur
Résumé de la thèse
Ce travail de recherche se concentre sur les questions du développement respectueux de la ville de Hué

et de ses environs, en accordant une importance spécifique à la conservation et la mise en valeur des

qualités faisant la particularité de cette ville et des villages avoisinants. La recherche est construite dans

le contexte où le processus d'urbanisation et la prolifération des nouvelles zones urbaines et des


nouveaux quartiers résidentiels ont entraîné de nombreuses menaces et dangers pour cette ville et ont

engendré la perte des valeurs caractéristiques de ce territoire.

Les hypothèses de la recherche abordent les relations entre la conservation, la mise en valeur et la

gestion durable du patrimoine, du système de l'eau et des valeurs caractéristiques des villages d'ores et

déjà inscrits dans le développement environnemental, économique, socioculturel de ce territoire.

Les corpus principaux utilisés dans cette thèse, sont des données de cartographique GIS Hué 2010 et des

cartes anciennes ; des relevés photographiques récoltés et des résultats des entretiens, des

questionnaires lors de nos séjours d'étude de terrain à Hué. Grâce à la méthodologie d'analyse, surtout

l'analyse cartographique et la méthodologie d'enquête de terrain, nous pouvons définir des caractères

spécifiques de ce territoire et démontrer des menaces et des dangers principaux pour cette ville et ses

environs face aux processus d'urbanisation.

Dans la recherche, nous avons également l'ambition de proposer ce qu'il faudrait mettre en œuvre pour

un développement respectueux de l'environnement écologique, de la qualité de vie et du bien-être des

habitants, des potentiels de l'économie locale, et de même que des valeurs caractéristiques de la ville de

Hué et des villages avoisinants.

Mots clés
la ville de Hué, village traditionnel, développement respectueux, valeurs caractéristiques, patrimoine,

ville de l'eau

03/11/2014 - Eric RuizRetour


École doctorale "Sciences de l'Homme, du Politique et du Territoire"

(Université de Grenoble)

Titre de la thèse
L'autopromotion: une piste pour l'innovation architecturale, environnementale et urbaine

Composition du jury
 Hubert GUILLAUD, Professeur HDR, ENSAG, directeur de thèse
 Anne-Monique BARDAGOT, Maître assistante, ENSAG, co-directrice de thèse
 Francesco LO PICCOLO, Professeur, Université de Palerme, rapporteur
 Yves CABANNES, Professeur, University College London, rapporteur
 Cecilia Maria Neves DELGADO, Professeur, Universidade Nova de Lisboa, examinateur
Résumé de la thèse
Au-delà du cadre classique de la production du logement, des projets originaux à l'initiative de citoyens

ou impliquant fortement des habitants, se développent sur le territoire européen et notamment français.

S'émancipant de l'offre professionnelle privée ou publique, ces maîtrises d'ouvrage d'usagers produisent

un habitat original, tant du point de vue architectural et environnemental, que de l'insertion sociale et au

territoire qui l'accueille.


Ce type de dynamique n'est pas un phénomène nouveau. En Amérique Latine notamment, des

mouvements populaires et coopératifs développent ce type de démarche depuis plusieurs décennies.

Insuffisamment étudié, ce phénomène mérite d'être analysé plus précisément, en particulier dans le

champ de l'architecture et du point de vue des porteurs de ces projets : les habitants.

Cette recherche vise à montrer, par une analyse des différentes typologies d'organisations collectives,

adoptées par ces maîtrises d'ouvrage non professionnelles d'habitants, les atouts et les résultats de leur

production, du point de vue de :

 la question "spatiale", qui interroge la notion de l'habitat et de son usage ;

 la question du "métier" du concepteur, qui interroge le mode de production du projet au travers de la

relation architecte – maîtrise d'ouvrage (non professionnelle) ;

 et enfin la question de "l'insertion spatiale et sociale", qui interroge la dimension urbaine de ces projets

et citoyenne de leurs promoteurs.

Se basant sur les notions de "droit à l'œuvre" et de "droit à la ville" définies par Henri Lefebvre et de

"bien commun" définie par Elinor Ostrom, cette thèse propose un apport de connaissances visant à

contribuer à la réponse des professionnels et des politiques publiques, à une demande sociale chaque

jour plus présente en matière d'initiatives citoyennes dans la production de l'habitat.

Mots clés
Autopromotion, Habitat participatif, Habitat groupé, Insertion sociale et spatiale, Droit à la ville, Droit à

l'oeuvre, Bien commun, Organisations collectives, Pouvoir d'agir

30/10/2014 - Mélanie ManinRetour


École doctorale "Sciences de l'Homme, du Politique et du Territoire"

(Université de Grenoble)

Titre de la thèse
Du type au prototype. Outils et processus de conception du projet architectural élaborés par

Henry Jacques Le Même (1897-1997).

Composition du jury
 Catherine MAUMI, Professeur, ENSA Grenoble Directrice de thèse
 Simon TEXIER, Professeur, Université de Picardie Jules-Verne, Rapporteur
 Richard KLEIN, Professeur, ENSA Lille, Rapporteur
 Françoise VERY, Professeur honoraire, Examinateur
 Arnaud DUTHEIL, Directeur du CAUE de Haute-Savoie, Examinateur
 Bruno REICHLIN, Professeur émérite, Examinateur
Résumé de la thèse en français
La thèse interroge les processus de conception développés par l'architecte français Henry Jacques Le

Même (1897-1997). Nous nous donnons à comprendre le savoir-faire qu'il a mis en œuvre par la

pratique du projet afin de répondre à des commandes variées tant au niveau de leurs programmes que
de leurs échelles de conception, et ceci dans des contextes historiques multiples. L'objectif est de

déconstruire intellectuellement une partie de son œuvre par l'analyse architecturale et en inscrivant les

projets étudiés dans leurs contextes de production afin de saisir les outils et méthodes de conception du

projet qui lui sont spécifiques. Afin de mener des analyses précises, nous convoquons un corpus

constitué d'un nombre de projets restreints et qui ont été conçus à des moments d'articulations dans la

carrière de Henry Jacques Le Même ou à des époques historiques charnières, révélatrices des

transformations du métier de l'architecte. Une première partie de la recherche vise à comprendre en quoi

la déclinaison du type architectural du chalet du skieur, qu'il invente à la fin des années 1920 et sur

lequel il travaille pendant près de 60 ans, permet à Henry Jacques Le Même de se constituer des outils

de projet pour rendre sa pratique efficiente et répondre de manière ajustée à ses commandes. L'analyse

architecturale d'un échantillon de projets de 19 chalets du skieur a pour objectif de repérer les principes

du type architectural et les raisons de leurs évolutions. Pour comprendre comment la préfabrication,

l'industrialisation de la construction ainsi que la transformation du statut de la commande influent sur la

pratique architecturale de Henry Jacques Le Même, nous analysons les premiers projets où il doit

intégrer ces nouvelles modalités dans l'exercice de conception. À partir de l'étude d'une demi-douzaine

de projets expérimentaux que l'architecte conçoit dans les années 1940-1950, notre objectif est de saisir

la démarche qu'il développe pour penser l'idée de prototype, la transformation des processus de

construction, et l'architecture destinée au grand nombre. L'analyse des processus de conception des

projets étudiés permet de révéler une recherche conduite par Henry Jacques Le Même sur la pratique de

projet en vue de réduire la complexité au moment de la projection de l'espace. Elle s'établit à partir d'un

renouvellement de ses outils intellectuels issus de sa culture architecturale et se traduit par un travail sur

la composition, la définition d'un parti architectural ou sur la conception modulaire. D'autre part,

l'architecte développe une méthodologie qui consiste à produire des ensembles sériels graphiques qui lui

permettent de noter ses idées et intentions afin de progresser dans la pensée du projet. Pour mener à

bien notre recherche, nous nous appuyons essentiellement sur l'étude de documents provenant du fonds

d'archives de Henry Jacques Le Même, conservé aux Archives Départementales de la Haute-Savoie. Ces

sources premières témoignent de la pensée en acte de l'architecte au moment de l'élaboration de ses

projets et nous ont permis d'élaborer le contenu de notre recherche par une analyse croisée de la

documentation écrite et graphique. Parallèlement nous avons entrepris un travail de re-dessin de plans

originaux associé à des analyses graphiques. Cette méthode de recherche qui utilise les outils de

l'architecte a permis d'opérer un procédé de déconstruction-reconstruction des projets analysés pour

rendre lisibles et intelligibles leurs organisations et spécificités spatiales. La compréhension des

architectures analysées a été précisée par un travail de documentation historique et théorique. La thèse

a été menée au sein du laboratoire les Métiers de l'Histoire de l'Architecture, édifices-villes-territoires,

ENSA Grenoble, et dans le cadre d'une convention CIFRE avec le CAUE de Haute-Savoie.

Mots clés en français


processus de conception architecturale, type architectural, prototype, XXe siècle, outils et méthodes de

projet, analyse architecturale

Résumé de la thèse en anglais


This thesis questions the design process developed by architect Henry Jacques Le Même (1897-1997).

Our goal is to understand the know-how he implemented by project practice to realize various commands

both by their programs and their scales, in multiple historical contexts. The objective is to intellectually

deconstruct part of his work by the architectural analysis, and considering the studied projects in their

production context to capture the design tools of the project that are specific to it. To conduct detailed

analyzes we consider a small number of projects that have been designed at key times during Henry

Jacques Le Même career, or at pivotal historical moments for the transformation of the profession of the

architect. The first part of the research is to understand how the variation of the architectural style of the

skier's cottage - that he invented in the late 1920s and on which he worked for nearly 60 years - allows

Henry Jacques Le Même to create project tools to make his practice efficient and to provide adequate

responses to his orders. The architectural analysis of a sample of 19 skier's cottage projects aims to

identify the principles of architectural type and the reasons of their evolution. The architectural practice

of Henry Jacques Le Même has been influenced by prefabrication, industrialization of construction, and

the transformation of the architectural command. To understand this we analyze the first projects in

which he must integrate these new modalities in the design exercise. Based on the study of half a dozen

experimental projects – that the architect designed in the years 1940-1950 -, our goal is to understand

the process he developed to think the idea of prototype, the transformation of construction process, and

the architecture destined for the masses. The analysis of the design process of studied projects reveals a

research conducted by Henry Jacques Le Même on the project practice to reduce its complexity for

spatial organization. This research is issued from a renewal of his intellectual tools from his architectural

culture, and results in a work on the composition, the definition of an architectural style or modular

design. Moreover, the architect develops a methodology which is based on producing serial graphics sets

that allow him to record his ideas and intentions in order to bring forward the project thinking. To carry

out our research, we first rely on the study of documents from the archives of Henry Jacques Le Même,

preserved in the Departmental Archives of Haute-Savoie. These primary sources reflect the thinking of

the architect during the development of his projects and helped us to develop the content of our research

by a cross-analysis of the written and graphic documentation. In addition we have undertaken a re-

drawing of the original plans associated with graphical analyzes. This research method uses the tools of

the architect and allow us to operate a process of deconstruction and reconstruction of the analyzed

projects to make readable and intelligible their organization and spatial characteristics. The

understanding of the analyzed architectures has been specified by a work of historical and theoretical

documentation. The thesis was conducted in the laboratory les Métiers de l'Histoire de l'Architecture,

édifices-villes-territoires, ENSA Grenoble, and within a CIFRE agreement with the CAUE Haute-Savoie.
Mots clés en anglais
architectural design process, architectural type, prototype, twentieth century, project tools and methods,

architectural analysis

10/10/2014 - Anna VoroninaRetour


École doctorale "Sciences de l'Homme, du Politique et du territoire"

(Université de Grenoble)

en co-tutelle avec la Faculté d'Architecture et d'Urbanisme de l'université d'État d'architecture et de

génie civil de Nijni Novgorod

Titre de la thèse
Nijni Novgorod : interroger le paradigme de la "ville-nature" à l'ère post-industrielle.

Composition du jury
 Catherine Maumi, Professeure, ENSA de Grenoble, directrice de thèse
 Anna Gelfond, Professeure, GASU de Nijni Novgorod, directrice de thèse
 Valery Nefedov, Professeur, GASU de Saint-Pétersbourg (rapporteur)
 Frédéric Pousin, Directeur de recherche au CNRS, UMR AUSser n°3329 (rapporteur)
 Chris Younès, Professeure, ENSA de Paris La Villette (rapporteur)
 Yves Chalas, Professeur émérite, Institut d'urbanisme, Université Grenoble Alpes
 Alesandro De Magistris, Professeur, Politecnico di Milano
Résumé de la thèse
Les recherches sur la ville de Nijni Novgorod suscitent des interrogations au sujet de la "ville-nature". Les

spécificités de ce territoire, situé dans un autre contexte culturel, nous incitent à contester la

généralisation d'un paradigme, celui de la "ville-nature". Il s'agit de revisiter la ville russe contemporaine

par la complexité des interactions entre la construction urbaine, conçue par l'homme, et les processus

naturels.

Par le biais de la "ville-nature" nous repensons la ville et ses changements de conception : le passage

d'une ville russe ancienne à la grande ville et à la ville socialiste. L'étude historique était essentielle pour

comprendre le phénomène d'urbanisation et les origines des "natures" dans le milieu urbain, dont

l'hétérogénéité résulte d'une séquence de bouleversements économiques et politiques. Nijni Novgorod —

centre d'agglomération industrielle, pendant la période soviétique Gorki — est fortement marquée par

l'industrie. La postsoviétisation et la désindustrialisation ont engendré une recomposition urbaine, en

rendant la structure urbaine illisible.

Nijni Novgorod s'inscrit dans le territoire par des réseaux multiples dont la reconnaissance et la

distinction, réalisées par une lecture stratifiée, à l'aide de la cartographie, mettent en évidence

l'émergence du "vert" et participe à la qualification des espaces ouverts. "Sortir du vert" suppose de

revisiter le rapport entre l'écologie et l'économie, ainsi que de reconsidérer la présence de la nature dans

le milieu urbain par des activités économiques, des enjeux politiques et l'usage des processus naturels

par l'homme.
La thèse est structurée en entrées thématiques afin de présenter la diversité des rapports que la Nijni

Novgorod contemporaine entretient avec la nature. Tout d'abord, sa position à la confluence de la Volga

et l'Oka a prédéterminé sa viabilité économique et en même temps a posé le problème de la complexité

des conditions naturelles, l'hydrographie et la topographie notamment. En dépit de la réalisation de

travaux d'aménagements pendant le XXe siècle, les sols urbains restent difficilement praticables et

vulnérables aux processus naturels. Dans la recherche, les espaces ouverts et végétalisés, considérés

jusqu'à maintenant non constructibles, sont revisités comme appartenant à l'infrastructure paysagère.

Des principes nouveaux d'aménagement sont recherchés pour réorganiser les processus naturels afin

d'améliorer la qualité des sols urbains ; le travail du paysagiste s'accorde avec celui de l'ingénieur.

Ensuite, la planification stratégique des années 1930 a prédéfini la structure éparpillée de Nijni

Novgorod, pensée pour les industries. L'incohérence urbaine résulte des contradictions apparues entre la

conception de la ville socialiste unie et la décentralisation uniforme des industries. Les espaces verts

conservent l'empreinte des changements sociaux brutaux, de l'inaction politique et des pratiques

d'aménagement urbain par les propres moyens des habitants. Le déclin de l'URSS a entraîné l'abandon

des grands parcs publics, dont les qualités se rapprochent de celles des terrains réservés pour les

espaces verts qui ne furent jamais aménagés. Cependant, la pauvreté des parcs urbains est compensée

par la richesse des formes d'agriculture urbaine et périurbaine. Le tissu bâti est composé d'une

morphologie dite intermédiaire, incluant des parcelles pour des activités agricoles. Enfin, les processus

actuels sont considérés à travers des pratiques d'aménagement qui accompagnent la régénération

postindustrielle et l'installation des nouvelles activités. À Nijni Novgorod, la transition postsoviétique

accorde de nouvelles données pour le projet urbain, or ce passage se complique par l'ancrage des

dogmes soviétiques dans la pensée actuelle.

La recherche est réalisée à la rencontre des regards : architectural, territorial et paysager, par le

croisement de méthodes différentes : l'histoire, la cartographie, le travail d'enquête sur le terrain.

Mots clés
Nijni Novgorod, Gorki, ville-nature, industrie/désindustrialisation, postsoviétisation, "vert"

06/10/2014 - Laure BrayerRetour


École Doctorale "Science de l'Homme du Politique et du Territoire"

(Université de Grenoble)

Laure Brayer, architecte, chercheure au laboratoire Cresson, fait partie des 7 lauréats du Prix de la thèse

2015 de l'UGA récompensés pour l'excellence de leur travail de recherche.

Titre de la thèse
Dispositifs filmiques & paysage urbain. La transformation ordinaire des lieux à travers le film.

Composition du jury
 Jean-Paul THIBAUD, Directeur de recherche au CNRS, Laboratoire Cresson-UMR Ambiances

Architecturales et Urbaines, Directeur de thèse


 Nicolas TIXIER, Maître-assistant à l'ENSA de Grenoble et chercheur au Laboratoire Cresson-UMR

Ambiances Architecturales et Urbaines, co-Directeur de thèse


 Laurent DEVISME, Maître-assistant à l'ENSA de Nantes et directeur du laboratoire LAUA (Langages

Actions Urbaines Altérités)


 Marion FROGER, Professeure agrégée au Département d'Histoire de l'art et d'études

cinématographiques de l'Université de Montréal


 Pierre-Damien HUYGHE, Professeur des Universités, Université Paris 1 Panthéon- Sorbonne

(Rapporteur)
 Frédéric POUSIN, Directeur de recherche au CNRS, Professeur à l'École Nationale Supérieure de

Paysage de Versailles et directeur du LAREP (Rapporteur)


Résumé de la thèse
Partant d'une considération sur le paysage configuré au quotidien par les pratiques individuelles et

collectives qu'il accueille et qui lui donnent forme, ce travail de thèse en architecture s'intéresse à la

transformation ordinaire des lieux et interroge les manières dont nous pouvons l'appréhender pour

penser leur devenir. Comment prendre en compte la dynamique de l'ambiance pour penser la conception

d'un lieu ?

Cette recherche interroge dans ce sens la portée du film (comme médium, comme pratique et dans sa

réception) dans ce qu'il permet de comprendre de la transformation ordinaire des lieux. Il s'agit ainsi de

questionner les potentialités des images audiovisuelles quant à la perception, la représentation et la

conception partagée d'espaces publics urbains. En quoi et comment le film peut-il permettre de saisir les

états et transitions des relations entre espace et corps percevants autant que pratiquants ?

Pour cela, un protocole méthodologique croisé, à l'écoute d'une hétérogénéité des usages du film dans la

compréhension et la constitution du fait urbain, a donné lieu à la construction et à l'analyse de quatre

corpus de travail :

1. Recueil et sélection de films existants ;

2. Observation et suivi d'une mission vidéo dans un cadre opérationnel ;

3. Réalisation d'un film ;

4. Expérimentation pédagogique auprès d'étudiants en architecture.

Ces quatre corpus considèrent à plusieurs égards la problématique de la fabrication de films : statut et

enjeu du recours au film, engagement dans le terrain (dans l'espace, le temps et la relation à l'Autre) par

la pratique filmique, postures filmiques et rapports au monde. Notre recherche soulève, dans un second

temps, la question de la réception filmique. C'est ainsi à partir d'une expérience d'audio-vision collective

que le film devient le support d'un dialogue entre différents interlocuteurs conviés à mettre en partage et

en débat leurs expériences. La pluralité des registres mis au travail au cours de la réception des films et

de leur discussion (à savoir le sensible, le perceptif, l'interprétatif, le critique et le créatif ) devient le

support à l'élaboration d'un commun.


De ces considérations sur la portée du film émerge en toile de fond l'importance du sensible et de

l'improvisation collective dans l'appréhension et la conception de l'espace public urbain.

24/07/2014 - Mohammad Jawad AbdRetour


École Doctorale "Science de l'Homme du Politique et du Territoire"

(Université de Grenoble)

Titre de la thèse
La Ville de Bagdaf. Intérêts et perspectives d'une stratégie de développement urbain durable.

Composition du jury
 Hubert Guillaud, professeur HDR, École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble, directeur de

thèse
 Anne-Monique Bardagot, maître assistante, École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble,

(France), co-directrice de thèse
 Rémi Baudoui, professeur HDR, Université de Genève, rapporteur
 Philippe Potié, professeur HDR, École Nationale Supérieure d'Architecture de Versailles, rapporteur
 Brigitte Dumortier, maître de conférences, Université Paris IV-Sorbonne, examinateur
Résumé de la thèse
Cette recherche s'interroge sur l'interrelation entre le développement urbain et le développement durable

dans le sens où celui-ci peut se concrétiser en milieu urbain et à différents niveaux stratégiques de la

ville. Sous cet angle, la recherche ambitionne une meilleure compréhension de cette interrelation,

notamment par ses implications potentielles pour la ville de Bagdad (Irak) qui constitue l'étude de cas.

Pour atteindre cet objectif, la recherche implique une évaluation critique de la ville afin de savoir si la

dynamique existante (défis et réponses) et les mutations urbaines actuelles (le développement

économique, le changement social et l'envergure de l'implication du public, la transition politique), ainsi

que les projets de développement urbain effectivement élaborés à la suite des efforts locaux de

reconstruction – mais aussi sous l'impact du processus de globalisation - pourraient être orientés de

façon à créer un terrain favorable pour engager un processus de développement durable en contexte.

Toutefois, avant de passer à cette dernière étape ambitieuse, la question de recherche est examinée au

prisme de trois étapes structurelles. Tout d'abord avec un regard sur l'histoire de façon à mieux voir

comment a débuté la création de la ville de Bagdad et sa formation, puis quels furent son développement

et ses transformations jusqu'à sa situation actuelle. Deuxièmement, en soulignant et analysant les

conséquences et les problèmes actuels de son développement et ses impacts sur les différents aspects

de l'état urbain (la société, la culture, l'environnement, la politique, etc. ...), cela pour mieux comprendre

les débats actuels et les efforts contradictoires portés sur le développement de la ville concernée.

Troisièmement, au-delà d'une recherche théorique sur le concept de développement durable, et de

l'examen de certaines perspectives et de points de vue théoriques à partir desquels ce concept a été

approché, la recherche est plus précisément conduite dans le but de bien comprendre comment
s'engager correctement en faveur d'un développement adapté et d'un avenir durable pour la ville de

Bagdad. Il importe ici de rappeler que cette approche s'inscrit dans un contexte où le rôle de la durabilité

n'a pas reçu une attention appropriée de la part de la recherche en termes d'analyse des divers

avantages et inconvénients apportés au contexte concerné.

A cet égard, bien qu'il existe certaines similitudes entre les villes à travers le monde, et que l'on puisse

aussi admettre qu'il y ait beaucoup d'éléments globaux communs au sujet du développement de la ville,

il convient de relever qu'il y a aussi des dimensions locales et régionales jouant un rôle important. A cet

à égard la recherche révèle que Bagdad est un produit unique (dans le sens d'inhabituel) pour la mise en

œuvre de politiques de développement urbain.

La recherche vise aussi à établir une vision stratégique pour la ville en matière de développement urbain

durable, en mettant d'abord l'accent sur des démarches stratégiques qui prennent en considération toute

la complexité de la gestion et de l'aménagement de la ville.

Enfin, la recherche esquisse les orientations d'un Schéma Directeur visant à maîtriser à la fois la forme

urbaine et la croissance dans la perspective d'une éventuelle évolution vers une ville plus adaptée et

"durable".

30/06/2014 - Sylvie LarocheRetour


École Doctorale "Science de l'Homme du Politique et du Territoire"

(Université de Grenoble)

Titre de la thèse
L'architecture commerciale à l'usage des villes : ambiances, pratiques et projets.

Composition du jury
 Grégoire CHELKOFF, Professeur, HDR, Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble,

Laboratoire CRESSON, directeur de thèse


 Nathalie LEMARCHAND, Géographe, Professeure des Universités, Paris 8, Directrice-Adjointe,

Laboratoire LADYSS (UMR 7533), Rapporteur


 Jean-Jacques TERRIN, Architecte, chercheur associé au LéaV, École Nationale Supérieure

d'Architecture de Versailles, Rapporteur


 Elena COGATO LANZA, Architecte, Maître d'Enseignement et de Recherche, École Polytechnique

Fédérale de Lausanne, Laboratoire d'Urbanisme, Examinateur


 Jean-Michel EVIN, Directeur général des services du Syndicat Mixte des Transports en Commun de

Toulouse, Examinateur
 Eric MONIN, Architecte, Maître-assistant, École Nationale Supérieure d'Architecture et de Paysage de

Lille, Examinateur
Résumé de la thèse
L'architecture commerciale s'est largement développée depuis plusieurs décennies sous la forme

d'espaces insulaires privés, présentant une multipolarisation de l'offre et générant des milieux difficiles à

traiter et intégrer. Cette recherche porte précisément sur la qualification des équipements commerciaux
dans leur relation à leur contexte urbain limitrophe. Nous les abordons comme générateurs de milieux

ambiants spécifiques sur leurs abords et sous l'angle de leur emprise sur la ville.

L'objectif de cette thèse est ainsi d'analyser les effets d'implantation des commerces de grande

envergure sur les espaces proches, et de formuler des critères de conception concernant leurs relations

aux tissus urbains et aux paysages environnants. Quels sont les facteurs permettant une meilleure

articulation des équipements commerciaux avec leurs contextes à retenir, afin de repenser les stratégies

urbaines et les modèles de conception ? Quelles sont les évolutions dans la composition de leurs

enveloppes et dans les espaces publics attenants ? Comment engager les acteurs privés et publics à

intégrer des dimensions qualitatives incluant des ambiances dans la planification du commerce de grande

distribution dans la ville ?

L'hypothèse de ce travail est de porter attention aux limites spatiales et sensibles entre les espaces

privés commerciaux et publics urbains, partant du fait que c'est une des conditions pour développer des

opportunités d'urbanité aux abords des équipements commerciaux. Pour évaluer cette hypothèse, nous

avons choisi d'investir deux cas : le centre commercial Beaulieu récemment réhabilité sur l'Île de Nantes,

et le pôle de commerces et de loisirs Carré de Soie à Vaulx-en-Velin. Il s'agit d'explorer les qualités

spatiales des deux équipements commerciaux et de leurs environnements tout en interrogeant les

stratégies urbaines déployées dans ces deux opérations (la première est une réhabilitation et la seconde

une création nouvelle). L'analyse des situations préexistantes et du processus d'établissement permet de

saisir les origines et mécanismes de projet. L'approche in situ est conduite à partir des interfaces

sensibles pour saisir les espaces accessibles aux piétons ainsi que les enjeux d'ambiance et d'usage.

Cette démarche s'appuie sur des entretiens auprès des acteurs principaux de la fonction commerciale et

à travers l'observation et de mesures in situ.

À partir de ces investigations, des configurations d'emprise du commerce sur la ville sont distinguées.

L'identification de ces configurations d'ambiances nous permet d'explorer trois scénarii possibles pour le

futur, et de préciser les degrés de continuité urbaine du commerce sur le territoire. Ils intéressent

directement la planification et la conception du commerce dans la ville afin de gérer les multiples

équipements commerciaux existants, d'anticiper les évolutions des formats de commerce et de proposer

de nouvelles interfaces sensibles avec leur contexte proche.

Mots clés
grande distribution, commerce, ville, architecture, ambiances

08/04/2014 - Annalisa CaimiRetour


École Doctorale "Science de l'Homme du Politique et du Territoire"

(Université de Grenoble)

Titre de la thèse
Cultures constructives vernaculaires et résilience. Entre savoir, pratique et technique :

appréhender le vernaculaire en tant que génie du lieu et génie parasinistre.

Composition du jury
 Hubert Guillaud, Professeur HDR, École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble

(France), directeur de thèse
 Philippe Garnier, M.A. associé, École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble, (France), co-

directeur de thèse
 Mariana Correia, Professeur docteur, Escola Superior Gallaecia (Portugal), rapporteur
 Isabelle Milbert, Professeur docteur, Institut des Hautes Études Internationales et du Développement

(Suisse), rapporteur
 Ferruccio Ferrigni, Professeur, Università degli Studi Federico II (Italie), examinateur
 Corinne Treherne, Architecte, Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du

Croissant-Rouge (Suisse), examinateur


Résumé de la thèse en français
Dans les régions exposées à des aléas naturels, une large partie des bâtiments composant

l'environnement construit sont réalisés presque exclusivement sur la base de l'expérience et de

l'observation des bâtisseurs locaux, sans l'appui d'un architecte ou d'un ingénieur. Les communautés

installées dans ces zones ont développé, au fil du temps, une multitude de stratégies pour co-habiter

avec ces phénomènes, incluant des comportements sociaux et des approches de construction visant à

prévenir et/ou à limiter l'exposition du bâti et de ses habitants. En fait, les constructeurs ont souvent

intégré la présence et les caractéristiques locales des aléas naturels dans leurs pratiques quotidiennes,

élaborant des détails et des dispositions constructives particulières pour réduire la vulnérabilité des

artefacts et du milieu bâti.

Le concept de culture constructive embrasse la dimension sociale et technique de l'acte de construire et

du processus d'élaboration des savoirs et savoir-faire qui lui sont inhérents, reflétant intrinsèquement la

multiplicité des sociétés humaines et leur enracinement indissoluble au territoire qu'elles habitent. Le

vernaculaire en tant que caractérisation des modes de bâtir, d'habiter et de se protéger se révèle par ce

fait une source précieuse de pratiques, techniques et mesures, testées au cours des siècles et des

multiples aléas, pour la construction d'environnements bâtis durables, accessibles et sûrs.

Ce travail de recherche explore le potentiel présenté par les cultures constructives vernaculaires dans le

renforcement de la résilience locale. Et cela à partir des pratiques - constructives et comportementales - 

développées par les populations, groupes et individus habitant des contextes géographiquement exposés

à des aléas naturels. Se fondant sur une forte interaction entre la théorie et la pratique, cette recherche

entame une (re)découverte de l'ingéniosité intrinsèque à ces savoirs par le développement de deux axes

thématiques. L'un investigue les dispositions et les dispositifs vernaculaires à caractère parasinistre

ayant démontré leur efficacité à réduire la vulnérabilité de l'environnement construit envers différents

types d'aléas naturels. L'autre axe questionne les modalités de leur identification et contribution directe
au renforcement des capacités de populations et institutions dans la gestion des crises. À une analyse

technique s'associe l'élaboration d'un outil méthodologique soutenant la mise en place d'une démarche

de projet s'ancrant fortement aux spécificités contextuelles selon une logique de continuité, tant

culturelle que de pratique, entre passé et futur, entre préparation et réponse aux catastrophes.

Mots clés en français


Cultures constructives vernaculaires, Architecture vernaculaire, Culture du risque, Aléas naturels,

Résilience, Outils d'analyse contextuelle

Titre de la thèse en anglais


Vernacular building cultures and resilience. Knowledge, practice and technique: apprehending vernacular

as genius loci and disaster resilient ingenuity.

Résumé de la thèse en anglais


In areas prone to natural hazards, many of the buildings that make up the built environment are

constructed almost exclusively through the experience and the direct observation of local builders,

without the support of any architect or engineer. In these regions, communities have developed over

time a variety of strategies to cope with natural phenomena through patterns of social behaviours and

building approaches intended to prevent and/or to reduce their exposure to local risks. Similarly, local

builders have often integrated reactive responses to natural hazards into their daily practices, developing

singular techniques, building details or devices aiming to reduce the vulnerability of the built

environment.

The concept of building culture embraces the social and technical aspects related to the construction

process and to the development of corresponding knowledge and know-how, intrinsically reflecting the

multiplicity of human societies and their indissoluble connection with the territories they inhabit. The

vernacular as characterization of ways of building, living and protecting oneself proves to be a valuable

source of practices, techniques and measures, tested over the years and during multiple hazards, for

contemporary construction of sustainable, accessible and safe built-environments.

This research explores the potential of vernacular building cultures in enhancing local resilience; and this

starting from - constructive and behavioural - practices developed by individual people and groups living

in contexts geographically exposed to natural hazards. Based on a strong interaction between theory and

action, this research undertakes a (re)discovery of vernacular knowledge through two thematic focuses.

One examines disaster resilient vernacular provisions and devices which have demonstrated their

effectiveness to reduce vulnerability of the built environment to various types of natural hazards. The

other one considers ways for their identification and direct contribution to strengthening capacities of

communities and institutions for disaster risk management. This research combines a technical analysis

with the development of a methodological tool, contributing to set up a project approach strongly rooted
into contextual specificities, linking culture and practice, past experience and future needs, disaster

response and preparedness.

Mots clés en anglais


Disaster resilient building culture, Vernacular architecture, Local risk culture, Natural hazards, Resilience,

Contextual analysis tools

14/01/2014 - Noha Gamal SaidRetour


École Doctorale "Science de l'Homme du Politique et du Territoire"

(Université de Grenoble)

Titre de la thèse
Vers une écologie sensible des rues du Caire : le palimpseste des ambiances d'une ville en

transition.

Composition du jury
 Jean-Paul Thibaud, Directeur de recherche au CNRS, directeur de thèse
 Jocelyne Dubois-Maury, Professeure à l'Université Paris-Est Créteil-Val-de-Marne, co-directrice de

thèse
 Claude Chaline, Professeur émérite à l'Institut d'Urbanisme de Paris, Université Paris-Est Créteil-Val-de-

Marne
 Catherine Maumi, Professeure à l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble
 Pascale Pichon, Professeure à l'Université Jean Monnet de Saint-Étienne, Centre Max Weber, UMR

5283, rapporteur
 Frédéric Pousin, Directeur de recherche au CNRS, UMR 8504 Géographie-Cités, rapporteur
Résumé de la thèse
De même que le paysage visuel évolue et se transforme dans le temps, l'ambiance d'un lieu est

également soumise à un changement continu. En effet, la temporalité est un des critères pertinents dans

la constitution d'une ambiance. Dans ce travail sur le palimpseste des ambiances, nous élargissons cette

dimension temporelle de l'ambiance à une vaste échelle qui peut couvrir toute l'histoire sensible d'un

lieu. L'intérêt d'une telle approche repose sur l'interrogation de certains aspects de l'ambiance tels que

l'ancienneté, l'authenticité, le patrimoine, le partage, la mémoire. En effet, le palimpseste est une figure

reliée davantage à la mémoire. Selon Baudelaire, la mémoire est sauvegardée dans le cerveau dans des

couches successives étant à son tour recouverte d'oubli. Le palimpseste se construit par des actes

d'addition et d'effacement continus. Cependant, Baudelaire déclare que tous les échos de la mémoire

peuvent être réveillés à un moment donné en allumant tout le théâtre d'une vie passée (Baudelaire,

1860). Quant à Proust, il introduit un double aspect de la mémoire, distinguant la mémoire volontaire et

la mémoire involontaire. Cette remémoration immédiate s'effectue inconsciemment dès la perception

d'un indice sensible évoquant la même sensation. Tous ces termes, le palimpseste, la mémoire volontaire

et involontaire, montrent que l'oubli n'est que momentané et que les souvenirs peuvent reprendre de la
vie et de la force par la remémoration. Ils montrent que le passé n'est plus intériorisé mais présent dans

le présent. En 1983, André Corboz, dans une tentative de nommer le paysage contemporain comme le

produit d'une stratification temporelle, a assimilé le territoire à un palimpseste, montrant comment ce

paysage englobe toutes les strates accumulées des paysages antérieurs (Corboz, 2009). Il pointe du

doigt à l'épaisseur de ce paysage en ajoutant la dimension temporelle des situations. Dans le cadre de

cette recherche, nous proposons une relecture du palimpseste par le sensible en faisant l'hypothèse que

l'expérience vécue des espaces est une construction temporelle composée d'un amalgame de

phénomènes sensibles mêlés ensemble par des processus de stratification et d'accumulation dans le

temps. Le palimpseste en termes d'ambiance est défini dans le cadre de notre recherche comme une

"incarnation du passé dans le présent" par un processus continue de "sédimentation des traces". Nous

postulons que l'ambiance d'un lieu fonctionne comme un palimpseste qui est le résultat d'une

superposition de différentes couches sensorielles accumulées au fil du temps. Ce travail est appliqué au

Caire qui est une ville millénaire. La ville a un tissu urbain complexe, a été exposé à de forts

bouleversements et à des changements brutaux issues de la modernisation de la ville au XIX ème siècle,

puis par le passage des politiques socialistes aux politiques capitaliste. Le résultat est une mosaïque

métamorphosée et informelle de la ville. Toutes ces histoires de la ville sont inscrites dans les variations

des formes urbaines qui ont la capacité de raconter son histoire. En fait, l'existence des formes urbaines

successives offre la chance de retracer l'évolution des ambiances de cette ville depuis sa création jusqu'à

aujourd'hui. Quatre cas d'étude ont été choisis qui sont considérés dans notre travail comme des cas

représentatifs de la transformation urbaine de la ville. Ces quatre cas sont les suivants : Le Caire

Fatimide, Choubrah, Héliopolis, et Al Réhab City. L'approche par laquelle cette étude est menée se fonde

sur une analyse des phénomènes in situ à partir des techniques d'observation, d'enregistrement sonore

et de prises de vue ainsi que des techniques consistant à faire parler les habitants de leurs quartiers sous

la forme de parcours commentés.

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