Les théologiens considèrent que les récits sur les anges déchus qui
auraient cohabité avec des mortelles ne sont que des
développements littéraires et donc romancés de trois petits versets du chapitre 6 du Livre de la Genèse, coincés entre la liste généalogique des patriarches antédiluviens et un compte rendu sur l’Arche de Noé et l’arrivée du Déluge: "Et il arriva, quand les hommes commencèrent à se multiplier sur la surface du sol et que des filles leur furent nées, que les fils de Dieu virent les filles des hommes et qu’elles étaient belles ; et ils prirent pour femmes toutes celles de leur choix".
Ensuite, Dieu déclare de façon inattendue que son esprit ne peut
demeurer à jamais dans les hommes et que, puisque l’humanité est une création de chair, sa durée de vie sera ramenée à « 120 ans ». Mais au verset suivant, le texte se relance brusquement sur le thème des anges fornicateurs: "Les Néphilim étaient sur la terre en ces temps-là et aussi après, quand les fils de Dieu vinrent trouver les filles des hommes et leur donnèrent des enfants : c’étaient les hommes puissants d’autrefois, les hommes de renom."
Le terme « fils de Dieu » désigne les anges du ciel, bien que la
traduction du texte original hébreu, bene ha-elohim, soit plutôt les «fils des dieux », ce qui évidemment change tout.
Selon les théologiens, il convient de voir dans ces récits, non la
transcription littérale de faits mais un symbole de la chute de l’humanité passant d’un état de grâce spirituelle à un état de conflit et de corruption. Les versets incriminés montrent que même les êtres les plus proches de la pureté de Dieu peuvent être infectés par la le mal.
Derrière l’allusion brève et rendue délibérément obscure de la
Genèse 6:1-4 se cache le mythe d'une race d’êtres semi-divins qui se rebellèrent contre les dieux et furent rejetés dans le monde inférieur...