Vous êtes sur la page 1sur 29

CHAPITRE

1
Les propriétés
physico-chimiques
des solutions
PLAN DE CHAPITRE

LES PIONNIERS Svante Arrhenius, un précurseur 1.7 Les propriétés colligatives des solutions
de la chimie des solutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 d’électrolytes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

1.1 La nature des solutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 1.8 Les colloïdes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46

1.2 Le processus de dissolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49


Équations clés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
1.3 Les facteurs qui influent sur la solubilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 Qu’avez-vous retenu ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
COUP D’ŒIL SUR LA CHIMIE Le lac meurtrier . . . . . . . . . . . . . 15 Problèmes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53

1.4 L’expression de la composition d’une solution . . . . . . . . . . . . . . . 15

1.5 Les solutions idéales et la loi de Raoult 26

1.6 Les propriétés colligatives des solutions


de non-électrolytes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
COUP D'ŒIL SUR LA CHIMIE La désalinisation
de l’eau de mer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE Matériel pédagogique


Identifier et distinguer les types de solutions ; en ligne
Prédire la miscibilité de deux liquides en fonction des forces intermoléculaires Animations
qui les constituent ; • Les électrolytes forts,
Prédire l’effet de la température, de la pression et de la polarité sur la les électrolytes faibles et
solubilité ; les non-électrolytes (1.1)
• L’hydratation (1.2)
Effectuer divers calculs en rapport avec la préparation et la dilution
des solutions ; Réponses aux questions i+ RA
« Qu’avez-vous retenu ? »
Connaître et comprendre différents modes d’expression de la composition
des solutions, et effectuer les calculs appropriés ; Questions interactives
Décrire et appliquer les propriétés colligatives aux solutions électrolytiques
et non électrolytiques.

La dissolution d’un cube de sucre dans l’eau. Les propriétés d’une solution sont très
différentes de celles de son solvant. La solubilité des molécules de sucre dans l’eau est
principalement due à la formation de liaisons hydrogène entre le soluté et le solvant.

Pour consultation seulement; toute reproduction interdite Pour consultation seulement; toute reproduction interdite
4 Chapitre 1 Les propriétés physico-chimiques des solutions 1.1 La nature des solutions 5

LES PIONNIERS 1.1 La nature des solutions


Svante Arrhenius, un précurseur de la chimie Une solution est un mélange homogène de deux substances ou plus. La substance dis-
des solutions persée, généralement présente en moins grande quantité, s’appelle soluté, tandis que la
substance dispersante est le solvant. Comme cette définition ne pose aucune restriction
Quand Svante August Arrhenius (1859-1927) soutint en mai 1884 sa thèse de doctorat
sur la nature des substances en jeu, on distingue six types de solutions caractérisés par
à l’Université d’Uppsala (en Suède), il obtint la plus basse note possible. Cette évalua-
les états originaux (solide, liquide ou gazeux) des substances qui les composent. Le
tion ne lui permit pas d’obtenir un poste d’enseignant et il en fut très déçu. Or, c’est ce
tableau 1.1 donne des exemples de chacun.
même travail de recherche qui lui valut quelques années plus tard, en 1903, le prix
Nobel de chimie. Le présent chapitre s’attardera en particulier sur les solutions qui mettent en jeu au
moins un liquide.
Dans sa thèse, Arrhenius proposait une théorie ionique pour expliquer les propriétés des
solutions d’électrolytes. Il fut le premier à suggérer que la conductibilité électrique
de solutions d’acides, de bases ou de sels serait due au fait que ces solutés existeraient TABLEAU 1.1 Types de solutions
partiellement ou complètement sous forme d’ions porteurs de charges négatives et posi- État de la solution
Soluté Solvant Exemples
Svante Arrhenius (1859-1927), tives dans l’eau, plutôt que sous la forme de molécules neutres. Cette hypothèse est résultante
physicien et chimiste suédois maintenant un fait bien reconnu, mais à l’époque d’Arrhenius, certains chimistes et Gazeux Gaz Gaz Air
physiciens trouvèrent ridicule l’idée de charges électriques séparées dans les solutions. Le Gaz Liquide Boisson gazeuse (CO2 dans l’eau)
concept de dissociation électrolytique s’accordait facilement avec la découverte, faite au Liquide Liquide Liquide Éthanol dans l’eau
début du xxe siècle, des électrons et de leur rôle dans la liaison chimique. Solide Liquide NaCl dans l’eau
En plus de sa théorie sur les électrolytes, Arrhenius apporta une contribution impor- Gaz Solide H2 gazeux dans du palladium
Solide
tante à la chimie. Deux de ses apports les plus connus sont l’équation qui décrit l’effet Solide Solide Laiton (Cu/Zn), soudure (Sn/Pb)
de la température sur la vitesse des réactions et son concept de l’énergie d’activation, à
savoir qu’il ne suffit pas que surviennent des collisions entre les molécules pour qu’elles
réagissent, encore faut-il qu’elles possèdent une énergie minimale appelée « énergie d’acti- 1.1.1 La solution saturée et la cristallisation
vation » (voir le chapitre 2).
Les chimistes classent aussi les solutions selon leur capacité à dissoudre une quantité
Arrhenius s’intéressa à d’autres domaines que la chimie, comme la géologie et la clima- plus ou moins grande de soluté. Une solution qui contient la quantité maximale de
tologie. Voulant comprendre les dernières glaciations, il fut le premier scientifique à soluté dans une quantité donnée d’un solvant à une température donnée est appelée
s’intéresser aux changements climatiques. À l’époque, on croyait que la Terre se refroi- solution saturée. Avant que le point de saturation soit atteint, on parle de solution
dissait, mais Arrhenius prétendait plutôt le contraire. En 1896, il a remarqué que le insaturée, c’est-à-dire qui contient moins de soluté qu’elle pourrait en dissoudre. Enfin,
dioxyde de carbone avait une grande capacité d’absorption de la chaleur, propriété com- une solution sursaturée contient plus de soluté qu’une solution saturée. Ce dernier type
munément appelée aujourd’hui « effet de serre ». Il disait que la combustion des carbu- de solution est instable. Par exemple, dans le cas d’un soluté solide et d’un solvant
rants fossiles, après l’arrivée de l’ère industrielle, ferait doubler la concentration du liquide, toute variation de température (ou de composition) d’une solution sursaturée
dioxyde de carbone en 3000 ans. On sait aujourd’hui que c’est 30 fois plus rapide, soit provoque la cristallisation d’une certaine quantité de soluté. Bien que la précipitation et
en 100 ans. Ses conclusions s’appuyaient sur des mesures et des calculs complexes. En se la cristallisation décrivent toutes deux la séparation d’une substance solide d’une solu-
basant sur l’effet de serre causé par le dioxyde de carbone, Arrhenius a pu relier les gla- tion sursaturée, les solides obtenus dans chaque cas n’ont pas la même apparence.
ciations à une température inférieure de 5 °C à la température moyenne à son époque, Normalement, un précipité est constitué de petites particules de formes mal définies,
et les grands réchauffements à une température de 8 °C supérieure à cette même tandis qu’un cristal peut être gros et de forme définie (voir la figure 1.1).
moyenne.
On peut facilement obtenir une solution sursaturée en dissolvant à chaud un soluté
Vers la fin de sa vie, Arrhenius se fit vulgarisateur et écrivit sur les applications de la comme du sucre dans de l’eau, puis en refroidissant suffisamment la solution pour
chimie en astronomie, en biologie et en géologie. Il avança l’idée de la panspermie, une qu’elle devienne sursaturée pendant un certain temps, avant de produire des cristaux.
théorie selon laquelle la vie n’aurait pas commencé sur Terre, mais serait venue d’autres Dans le cas du sucre, c’est ainsi que l’on fabrique les bonbons.
planètes.
FIGURE 1.1
Cristallisation

B eaucoup de phénomènes physiques, de réactions chimiques et presque tous les pro-


cessus biologiques se déroulent en solution, par exemple dans l’air ou dans l’eau. Ce
chapitre aborde les propriétés des solutions en général, puis les propriétés des solutions
Dans une solution d’acétate de sodium
sursaturée (à gauche), il se forme
rapidement des cristaux d’acétate de
sodium après ensemencement par
liquides.
l’addition d’un petit cristal.

Pour consultation seulement; toute reproduction interdite Pour consultation seulement; toute reproduction interdite
6 Chapitre 1 Les propriétés physico-chimiques des solutions 1.2 Le processus de dissolution 7

1.1.2 Les électrolytes et les non-électrolytes 1.2 Le processus de dissolution


Dans le cas des solutions aqueuses, c’est-à-dire des solutions dans lesquelles le solvant
Lorsqu’un soluté est dissous dans un solvant, des interactions se brisent et d’autres se
est l’eau, les solutés peuvent être classés en deux catégories : les électrolytes et les non-
forment. Plusieurs facteurs peuvent influencer la solubilité d’un soluté dans un solvant.
électrolytes. Un électrolyte est une substance qui, une fois dissoute dans l’eau, forme
une solution conductrice d’électricité ; un non-électrolyte, par contre, forme dans
l’eau  une solution qui n’est pas conductrice d’électricité. La figure 1.2 montre une 1.2.1 L’enthalpie de solution
méthode simple et directe pour distinguer les électrolytes des non-électrolytes. Une paire Dans les liquides et les solides, les molécules sont maintenues ensemble par les attrac-
d’électrodes inertes (en cuivre ou en platine) est plongée dans un bécher rempli d’eau. tions intermoléculaires. Ces forces jouent également un rôle important dans la for-
Pour que l’ampoule s’allume, il faut que le courant électrique passe d’une électrode à mation des solutions. Quand une substance (le soluté) se dissout dans une autre
l’autre, complétant ainsi le circuit. L’eau pure, qui ne contient que très peu d’ions, est un substance (le solvant), ses particules se dispersent et occupent des positions qui sont
très mauvais conducteur ; cependant, si l’on y ajoute une petite quantité de chlorure de normalement occupées par les molécules du solvant. La facilité avec laquelle ce phéno-
sodium (NaCl), l’ampoule brille aussitôt que le sel est dissous. Le NaCl solide, un com- mène se produit dépend de l’importance relative de trois types d’interactions, à savoir :
posé ionique, se sépare en ions Na+ et Cl− en se dissolvant dans l’eau. Les ions Na+ sont • les interactions solvant-solvant ;
! alors attirés par l’électrode négative et les ions Cl−, par l’électrode positive. Ce mouve-
• les interactions soluté-soluté ;
ment, équivalant au déplacement des électrons dans un fil métallique, crée un courant
L’annexe 1 (voir p. 393) présente une • les interactions solvant-soluté.
liste des ions polyatomiques les plus électrique. En raison de la conductibilité de la solution de NaCl, le chlorure de sodium
courants. est considéré comme un électrolyte. L’eau pure contient très peu d’ions ; elle est donc Pour simplifier, on peut imaginer que le processus de dissolution se déroule en deux
très peu conductrice d’électricité. temps (voir la figure 1.3). La première étape est la séparation (l’éloignement les unes des
En présence de la même quantité molaire de différentes substances, l’ampoule émettra autres) des molécules du solvant (rupture des interactions solvant-solvant) ainsi que
une lumière d’intensité variable : il est ainsi possible de différencier les électrolytes forts des molécules du soluté (rupture des interactions soluté-soluté). Par la suite, les molé-
! et les électrolytes faibles. Les électrolytes forts, une fois dissous dans l’eau, se dissocient cules du solvant et du soluté se mélangent (formation d'interactions solvant-soluté).
L’eau du robinet conduit l’électricité,
car elle contient des sels minéraux complètement en ions, alors que la dissociation des électrolytes faibles n’est que partielle.
dissous sous forme d’ions. Les composés ioniques sont des électrolytes forts. La plupart des substances organiques FIGURE 1.3
sont des non-électrolytes (ou parfois des électrolytes faibles). Illustration du processus de
dissolution au niveau moléculaire
FIGURE 1.2 a) b) c) Hsolvant-solvant Hsoluté-soluté D’abord, les molécules du solvant et
Solvant Soluté du soluté se séparent. Puis elles se
Comment distinguer un électrolyte
mélangent.
d’un non-électrolyte
a) Une solution de non-électrolyte Hsoluté-solvant
ne contient pas d’ions ; l’ampoule
ne s’allume pas.
b) Une solution d’électrolyte faible
contient peu d’ions ; l’ampoule
éclaire faiblement.
c) Une solution d’électrolyte fort
contient beaucoup d’ions ;
l’ampoule éclaire fortement. Solution
CONCEPT EN QUESTION 1.1.1
Les diagrammes suivants montrent trois composés, AB2, AC2 et AD2, dissous
dans l’eau. Déterminez lequel de ces composés est l’électrolyte : L’enthalpie de dissolution correspond à la somme des enthalpies des étapes intermé-
a) le plus fort ; b) le plus faible. diaires (loi de Hess) :

ΔHdis = ΔHsolvant-solvant + ΔHsoluté-soluté + ΔHsoluté-solvant (1.1)

Animations L’enthalpie de dissolution pourra donc être négative ou positive. En effet, si les attrac-
• Les électrolytes forts, tions soluté-solvant sont plus grandes que la somme des attractions solvant-solvant et
les électrolytes soluté-soluté, le processus est exothermique (ΔHdis < 0). Par contre, si les attractions so-
faibles et les luté-solvant sont plus faibles que la somme des attractions solvant-solvant et soluté-
non-électrolytes
soluté, le processus de dissolution est endothermique (ΔHdis > 0). La figure 1.4, à la page
Questions AB2 AC2 AD2 suivante, présente l’enthalpie du processus de dissolution.
interactives
Pour consultation seulement; toute reproduction interdite Pour consultation seulement; toute reproduction interdite
8 Chapitre 1 Les propriétés physico-chimiques des solutions 1.2 Le processus de dissolution 9

a) b) l’un dans l’autre, parce que la force des attractions qui s’exercent entre les molécules de
Soluté et solvant
Soluté et solvant séparés CCl4 et de C6H6 est du même ordre de grandeur que celles qui existent entre les molé-
séparés cules de CCl4 et entre les molécules de C6H6.
Deux liquides qui sont complètement solubles l’un dans l’autre dans toutes les propor-
tions sont dits miscibles. Les alcools – le méthanol, par exemple – et l’eau sont miscibles
Enthalpie (H)

Enthalpie (H)
∆Hsolvant-soluté
à cause de la capacité des alcools à former des liaisons hydrogène avec l’eau :
∆Hsolvant + ∆Hsoluté H
∆Hsolvant-soluté ∆Hsolvant + ∆Hsoluté
Solution

— —
H—C—O—H CH 3 O H Méthanol (CH3OH)
Solution ∆Hsolution
H CH 3 O H
Soluté et solvant ∆Hsolution Méthanol
avant le mélange Soluté et solvant
avant le mélange On peut prédire que les composés ioniques devraient être plus solubles dans des solvants
Molécule de solvant
polaires (comme l’eau et l’ammoniac liquide) que dans des solvants non polaires (comme
Particule de soluté
le benzène et le tétrachlorure de carbone) parce que les forces d’attraction entre les ions
ont plus de similitudes avec les forces d’attraction entre les molécules polaires qu’avec les
FIGURE 1.4 molécules non polaires.
Diagramme enthalpique de la formation de solutions
a) Dissolution exothermique. 1.2.3 La solubilité des composés ioniques dans l’eau
b) Dissolution endothermique. La dissolution d’un soluté dans un solvant passe par la solvatation, un processus au
cours duquel un ion ou une molécule en solution est entouré de molécules de solvant Animations
On peut alors se demander comment un soluté peut se dissoudre dans un solvant si les disposées d’une manière spécifique. Lorsque le solvant est l’eau, ce processus est appelé • L’hydratation
forces attractives qui s’exercent entre les molécules de ce soluté sont plus importantes hydratation. Questions
que celles qui unissent les molécules du soluté à celles du solvant. Le processus de disso- L’eau est un solvant très efficace pour les composés ioniques. Bien que la molécule d’eau interactives
lution, comme tout processus physique ou chimique, dépend de deux facteurs. Le soit électriquement neutre, elle comporte une région de charge partielle négative δ−
premier est l’énergie, qui détermine si le processus est exothermique ou endothermique ; (pôle négatif) du côté de l’atome d’oxygène, et une autre région de charge partielle
le second est la tendance à l’accroissement du désordre, aussi appelée « entropie », inhé- positive δ + (pôle positif) du côté des deux atomes d’hydrogène. L’eau est donc une molé-
rente à tout phénomène naturel. Comme le brassage des cartes à jouer augmente le cule polaire. Quand un composé ionique comme le chlorure de sodium se dissout dans
désordre parmi les cartes, la formation d’une solution augmente le désordre parmi les l’eau, l’arrangement tridimensionnel des ions (réseau cristallin) du solide est détruit : les
molécules du soluté et du solvant. ions Na+ et Cl− sont séparés les uns des autres. Chaque ion Na+ est alors entouré de
À leur état pur, le solvant et le soluté ont un caractère ordonné assez marqué, qui dépend nombreuses molécules d’eau orientant leur pôle négatif vers le cation. De même, chaque
de la disposition tridimensionnelle plus ou moins ordonnée de leurs atomes, de leurs ion Cl− est entouré de molécules d’eau qui orientent leur pôle positif vers l’anion (voir la
molécules ou de leurs ions. Cet ordre est détruit en grande partie quand le soluté se figure 1.5).
dissout dans le solvant (voir la figure 1.3, p. 7). C’est pourquoi le processus de dissolu-
tion est toujours accompagné d’une augmentation du désordre. C’est cette augmen-
tation du désordre qui favorise la solubilité d’une substance, même si le processus de
dissolution global peut être endothermique.
Tétrachlorure de carbone (CCl4)

1.2.2 Le type de forces intermoléculaires et la solubilité


La solubilité correspond à la quantité maximale d’un soluté que l’on peut dissoudre + −
dans une certaine quantité de solvant à une température donnée. Le proverbe « Qui se
ressemble s’assemble » peut aider à prédire la solubilité d’une substance dans un solvant.
Deux substances qui ont des forces intermoléculaires de type et de grandeur similaires
sont susceptibles d’être solubles l’une dans l’autre. Par exemple, le tétrachlorure de car-
bone (CCl4) et le benzène (C6H6) sont tous deux des liquides non polaires. Les seules
attractions intermoléculaires qui y sont présentes sont donc des forces de dispersion (voir FIGURE 1.5
Benzène (C 6H6) l’annexe 2, p. 394). Quand on mélange ces deux liquides, ils se dissolvent facilement + −
Hydratation des ions Na et Cl

Pour consultation seulement; toute reproduction interdite Pour consultation seulement; toute reproduction interdite
10 Chapitre 1 Les propriétés physico-chimiques des solutions 1.3 Les facteurs qui influent sur la solubilité 11

EXEMPLE 1.1 La prédiction de la solubilité basée sur les forces intermoléculaires 1.3 Les facteurs qui influent sur la solubilité
dans le solvant et dans le soluté
Plusieurs facteurs sont susceptibles d’influer sur la solubilité d’un soluté. Ainsi, la tem-
Prédisez les solubilités relatives dans les cas suivants :
pérature affecte la solubilité des gaz et des solides, alors que la pression influence la
a) Br2 dans le benzène (C6H6,  = 0 D) et dans l’eau ( = 1,87 D) ; solubilité des gaz. La solubilité des liquides est toutefois peu sensible aux variations de
b) KCl dans le tétrachlorure de carbone (CCl4,    =  0 D) et dans l’ammoniac température et de pression.
liquide (NH3,  = 1,46 D) ;
Formaldéhyde (CH2O) c) formaldéhyde (CH2O) dans le disulfure de carbone (CS2,  = 0) et dans l’eau. 1.3.1 L’effet de la température sur la solubilité des solides
Dans la plupart des cas, la solubilité d’une substance solide augmente avec la tempéra-
DÉMARCHE ture. Cependant, cette tendance peut être plus ou moins importante, c’est-à-dire que
Pour vous aider à prédire la solubilité, rappelez-vous le proverbe « Qui se ressemble l’écart entre la solubilité à froid et la solubilité à chaud peut varier selon la substance. Par
s’assemble ». Un soluté non polaire peut se dissoudre dans un solvant non polaire ; exemple, la solubilité du NaCl est beaucoup moins affectée par la température que celle
les composés ioniques vont généralement se dissoudre dans des solvants polaires à de KNO3 (voir la figure 1.6 ).
cause de l’interaction ion-dipôle favorable ; les solutés qui peuvent faire des liaisons
hydrogène avec un solvant seront très solubles dans ce solvant. 250 KNO3
SOLUTION

Solubilité (g soluté/100 g H2O)


200
a) La molécule de Br2 est non polaire ; elle devrait alors être plus soluble dans C6H6 ,
qui est aussi non polaire, que dans l’eau. Les seules forces intermoléculaires qui NaNO3
s’exercent entre les molécules de Br2 et de C6H6 sont des forces de dispersion. 150
+ −
b) Le composé KCl est ionique. Pour qu’il se dissolve, ses ions K et Cl doivent NaBr
être stabilisés par des interactions ion-dipôle. Puisque le tétrachlorure de car- 100 KBr
bone n’a pas de moment dipolaire, le chlorure de potassium devrait être plus 
KCl
soluble dans l’ammoniac liquide , dont le moment dipolaire est élevé.
O 50 NaCl
H H
c) D’après leur structure, CH2O est une molécule polaire et CS2 (molécule linéaire)
Na2SO4
O est une molécule non polaire :
Ce2(SO4)3
H 0 20 40 60 80 100
C C O S C S Température (°C)
H
H H >0 =0
FIGURE 1.6

Liaison hydrogène (en jaune) Les forces exercées entre ces molécules sont des forces dipôle-dipôle induit et Variation de la solubilité de quelques composés ioniques dans l’eau en fonction de la température
entre le formaldéhyde et des forces de dispersion. Par contre, du fait que le formaldéhyde peut former 
l’eau des liaisons hydrogène avec l’eau, il devrait être plus soluble dans ce solvant . Ces grandes différences de solubilité sont mises à profit pour obtenir des substances
pures à partir de mélanges. La recristallisation est une technique de séparation basée sur
EXERCICE E1.1 les différences de solubilité qui permet de séparer les constituants d’un mélange en des
L’iode (I2) est-il plus soluble dans l’eau ou dans le disulfure de carbone (CS2) ? substances pures. Supposons par exemple un échantillon de KNO3 contaminé avec une
petite quantité de NaCl. La solubilisation dans une petite quantité d’eau chaude permet
Problème semblable 1.7, page 54 de créer une solution saturée. Durant le refroidissement, la solution se sursature en
KNO3 et celui-ci s’extrait de la solution en cristallisant, alors que le NaCl qui demeure
dissous peut être éliminé par filtration.
CONCEPT EN QUESTION 1.2.1 En général, cette technique fonctionne bien à deux conditions. Premièrement, le com-
posé à purifier doit avoir une courbe de solubilité prononcée (pente abrupte), c’est-à-dire
a) Déterminez, parmi les composés suivants, ceux qui devraient être plus solubles qu’il doit être beaucoup plus soluble à chaud qu’à froid, sinon une trop grande quantité
dans le benzène (C6H6) que dans l’eau : C4H10, HBr, KNO3, P4.
de solide reste en solution au cours du refroidissement. Deuxièmement, la quantité d’im-
b) Déterminez le type de forces intermoléculaires prédominant entre le soluté et le puretés doit être relativement minime, sinon une partie de ces impuretés cristallisera elle
solvant dans chacune des solutions : aussi et contaminera le composé désiré.
i) CH3OCH3 dans l’eau ;
ii) NH3 dans l’eau.

Pour consultation seulement; toute reproduction interdite Pour consultation seulement; toute reproduction interdite
12 Chapitre 1 Les propriétés physico-chimiques des solutions 1.3 Les facteurs qui influent sur la solubilité 13

1.3.2 L’effet de la température sur la solubilité des gaz la figure 1.8 a). À chaque instant, le nombre de molécules gazeuses qui entrent dans la
solution est égal au nombre de molécules dissoutes qui en sortent. Si l’on augmente
Habituellement, la solubilité des gaz dans l’eau diminue quand la température aug-
la pression partielle du gaz, il y a plus de molécules qui se dissolvent dans le liquide parce
mente (voir la figure 1.7). Ceci s’explique par le fait qu’une augmentation de température
qu’il y en a plus qui heurtent sa surface. Ce processus continue jusqu’à ce que le nombre
entraîne l’évaporation des molécules de gaz de la solution. En effet, quand on chauffe de
de molécules qui sortent de la solution par seconde redevienne égal au nombre de molé-
l’eau dans un bécher, on peut voir des bulles d’air se former sur les parois en verre avant
cules qui y entrent (voir la figure 1.8 b). Toutefois, à cause de l’augmentation de la
que l’eau bouille. À mesure que la température augmente, les molécules d’air dissoutes
concentration des molécules dans le gaz et la solution, le nombre de molécules est plus
commencent à s’échapper de la solution bien avant que l’eau se mette à bouillir.
élevé en b) qu’en a), où la pression partielle est plus basse.
Par ailleurs, la connaissance de la solubilité des gaz en fonction de la température peut
améliorer la performance des amateurs de pêche. Lorsqu’il fait chaud, les pêcheurs
a) b) FIGURE 1.8
d’expérience choisissent habituellement un endroit profond dans une rivière ou un lac
pour jeter leur ligne. En profondeur, l’eau plus froide contient plus d’oxygène, ce qui Interprétation de la loi de Henry
augmente les chances d’y trouver des poissons. au niveau moléculaire
Quand la pression partielle du gaz
au-dessus de la solution augmente
Le CO2 s’échappe plus rapidement FIGURE 1.7 de a) à b), la concentration du gaz
d’une boisson pétillante à la tempéra- dissous augmente également selon
Diminution de la solubilité

Solubilité (mol/L)
ture de la pièce que d'une boisson de O2 gazeux dans l’eau l’équation 1.2.
pétillante froide, parce que la avec l’augmentation
solubilité du CO2 y est plus faible. de la température

EXEMPLE 1.2 L’application de la loi de Henry

0 40 80 La solubilité de l’azote gazeux pur à 25 °C et à 101,3 kPa est de 6,8 × 10 −4 mol/L.


Température (°C) Quelle est la quantité d’azote dissous dans l’eau dans les conditions atmosphé-
riques (en mol/L) ? La pression partielle de l’azote dans l’atmosphère est de 79,0 kPa.

CONCEPT EN QUESTION 1.3.1 DÉMARCHE


La donnée de la solubilité permet de connaître la valeur de k pour ce gaz selon la
Utilisez la figure 1.6 pour classer les sels de potassium en ordre croissant de solubi-
loi de Henry. Ensuite, on pourra l’utiliser pour calculer la concentration.
lité à 40 °C.
SOLUTION
D’abord, il faut déterminer la constante k de l’équation 1.2 :
1.3.3 L’effet de la pression sur la solubilité des gaz C = kP
En pratique, la pression extérieure n’influence pas la solubilité des liquides ni celle des −4
6,8 × 10 mol/L = k(101,3 kPa)
solides, mais elle influence grandement celle des gaz. Le rapport quantitatif entre la solu-
bilité des gaz et la pression s’exprime par la loi de Henry : la solubilité d’un gaz dans un k = 6,7 × 10 −6 mol • L −1 • kPa−1
liquide est directement proportionnelle à la pression qu’exerce le gaz sur la solution. Ainsi, la concentration de l’azote gazeux dans l’eau est :
C = (6,7 × 10 −6 mol • L −1 • kPa−1)(79,0 kPa)
C∝P
= 5,3 × 10 −4 mol/L

C = kP (1.2) La diminution de la solubilité de 6,8 × 10−4 mol/L à 5,3 × 10−4 mol/L dépend de la
diminution de la pression de 101,3 kPa à 79,0 kPa.
La solubilité C correspond à la concentration molaire (en moles par litre) du gaz dissous ;
! P est la pression (en kilopascals) du gaz au-dessus de la solution ; k (en mol/L • kPa) est EXERCICE E1.2
Chaque gaz a une valeur de k
une constante spécifique du gaz qui dépend seulement de la température. Calculez la concentration molaire d’oxygène dans l’eau à 25 °C pour une pres-
caractéristique à une température
donnée. sion partielle de 22 kPa. La constante de Henry pour l’oxygène est de 3,5 ×
La théorie cinétique fournit une explication qualitative à la loi de Henry. La quantité
10−6 mol • L−1 • kPa−1.
de gaz qui se dissout dans un solvant dépend de la fréquence des collisions entre les
molécules du gaz et la surface du liquide, collisions qui permettent au liquide de piéger Problème semblable 1.16, page 54
les molécules gazeuses. Soit un gaz et une solution en équilibre dynamique (voir

Pour consultation seulement; toute reproduction interdite Pour consultation seulement; toute reproduction interdite
14 Chapitre 1 Les propriétés physico-chimiques des solutions 1.4 L’expression de la composition d’une solution 15

La plupart des gaz obéissent à la loi de Henry, mais il y a des exceptions importantes. COUP D’ŒIL SUR LA CHIMIE
Par exemple, si le gaz dissous réagit avec l’eau, sa solubilité peut être plus élevée. Ainsi,
la solubilité de l’ammoniac dépasse les prévisions à cause de la réaction suivante (voir Le lac meurtrier
la figure 1.9) :
Le lac Nyos, qui se trouve au Cameroun, sur la côte ouest- pour une boisson gazeuse que l’on brasse. Puisque le CO2
+ −
NH3 + H2O NH4 + OH africaine, occupe le cratère d’un ancien volcan. Le 21 août est plus dense que l’air, il est demeuré près du sol, faisant
1986, une catastrophe s’est produite sans aucun avertisse- suffoquer un village entier.
Le dioxyde de carbone réagit également avec l’eau :
ment. Le lac a subitement éjecté dans l’atmosphère une
Actuellement, après plus de 30 ans, la concentration de CO2
CO2 + H2O H2CO3 gigantesque bulle de dioxyde de carbone (CO2),
au fond du lac s’accumule toujours et constitue de nouveau
asphyxiant sur son passage 1746 personnes durant leur
une grave menace. Pour prévenir une nouvelle catastrophe,
sommeil.
a) b) le lac est constamment dégazé par pompage des eaux en
Comment expliquer cette tragédie ? L’eau du lac Nyos est profondeur afin de laisser s’échapper le CO2 dissous.
stratifiée en plusieurs couches qui ne se mélangent pas en
temps normal. Une zone frontière sépare les eaux douces de
surface de celles plus creuses et plus denses qui constituent
une solution de minéraux et de gaz dissous, dont le CO2.
Ce gaz émane en permanence du magma sous-jacent et per-
cole vers le fond du lac. Étant donné la forte pression au
fond du lac, le CO2 s’y est donc dangereusement accumulé.
La véritable cause de ce dégazage subit n’est pas vraiment
connue. Certaines théories impliquent qu’un tremblement
de terre ou un glissement de terrain est à l’origine du bras-
sage soudain des eaux. Lorsque les eaux profondes sont
remontées à la surface, la diminution de pression a fait en Le dégazage se fait par pompage. Le jet a une hauteur de 50 mètres et
sorte que le CO2 a été expulsé du lac, de la même façon que est constitué de 90 % de gaz carbonique (CO2) et de 10 % d’eau.

CONCEPT EN QUESTION 1.3.2


FIGURE 1.9
Déterminez, parmi les gaz suivants, celui qui possède la plus grande constante de la Questions
Fontaine d’ammoniac
loi de Henry (k dans l’équation 1.2) dans l’eau à 25 °C : CH4, Ne, HCl, H2. interactives
a) Le ballon renversé est rempli d’ammoniac gazeux.
b) Quand on y introduit une faible quantité d’eau en pressant la petite bouteille en polyéthylène, la majeure
partie de l’ammoniac se dissout dans l’eau, créant ainsi un vide partiel. La pression atmosphérique pousse
alors dans le ballon les liquides contenus dans les deux erlenmeyers. Le mélange de ces deux liquides
provoque une réaction chimique accompagnée d’une émission de lumière bleue. 1.4 L’expression de la composition d’une solution
L’étude quantitative d’une solution demande que l’on connaisse sa composition, c’est-
Un autre exemple intéressant est la dissolution de l’oxygène moléculaire dans le sang. En
à-dire la proportion de soluté et de solvant qui la constitue. Les chimistes utilisent diffé-
général, l’oxygène gazeux est assez peu soluble dans l’eau (voir la réponse de l’exer-
rents modes d’expression de composition quantitative, chacun ayant ses avantages et ses
cice E1.2), mais sa solubilité dans le sang s’accroît considérablement grâce à la présence
inconvénients. Le pourcentage massique, la fraction molaire, la concentration molaire
d’une forte concentration de molécules d’hémoglobine (Hb). Chaque molécule d’hémo-
volumique et la molalité sont des types d’expression assez courants de la composition
globine peut fixer jusqu’à quatre molécules d’oxygène, lesquelles peuvent ensuite être
quantitative des solutions, certaines étant plus adaptées au travail en laboratoire et
transportées vers les tissus pour servir au métabolisme :
d’autres aux domaines industriel, médical ou alimentaire. L’essentiel est de comprendre
Hb + 4O2 Hb(O2)4 que toutes ces formes d’expression traduisent le rapport entre le soluté, le solvant et la
solution.
C’est ce qui explique la grande solubilité de l’oxygène dans le sang.
La rubrique « Coup d’œil sur la chimie – Le lac meurtrier » montre la façon dont la loi 1.4.1 La concentration molaire volumique
de Henry s’applique dans la nature et comment elle peut aider à comprendre certaines La concentration d’une solution est une grandeur indiquant la quantité de soluté pré-
catastrophes naturelles. sente dans une quantité de solution donnée. (Ici, il est tenu pour acquis que le soluté est
un liquide ou un solide et que le solvant est un liquide.) L’une des unités les plus utilisées
Pour consultation seulement; toute reproduction interdite Pour consultation seulement; toute reproduction interdite
16 Chapitre 1 Les propriétés physico-chimiques des solutions 1.4 L’expression de la composition d’une solution 17

pour exprimer la concentration en chimie est la concentration molaire volumique EXEMPLE 1.3 La préparation d’une solution de concentration molaire volumique donnée
(C), aussi appelée « molarité ». La concentration molaire volumique est le nombre de
moles de soluté contenu par unité de volume de solution en litres ; elle est déterminée Combien de grammes de dichromate de potassium (K 2Cr2O7) sont nécessaires
par l’équation suivante : pour préparer une solution de 250 mL ayant une concentration molaire volumique
de 2,16 mol/L ?
moles de soluté DÉMARCHE
concentration molaire volumique = C = (1.3)
volume de solution (L)
Combien de moles de K 2Cr2O7 y a-t-il dans 1 L (ou 1000 mL) d’une solution à
2,16 mol/L de K 2Cr2O7 ? Combien y en a-t-il dans 250 mL de cette solution ?
ou algébriquement :
Comment faut-il procéder pour convertir les moles en grammes ?
n SOLUTION
C= (1.4)
V La première étape consiste à déterminer le nombre de moles de K 2Cr2O7 contenues
dans 250 mL ou 0,250 L de solution à 2,16 mol/L :
!
On peut considérer comme des
! Puisqu’il s’agit d’un rapport, cette définition n’oblige pas à travailler avec exactement un
2,16 mol valeurs exactes les valeurs qui ne font
litre de solution. Il importe de ne pas oublier de convertir en litres le volume de la solu- moles de K 2Cr2O7 = 0,250 L soln × pas partie de l’énoncé du problème
Dans un contexte théorique, on peut
considérer tous les zéros comme tion s’il est exprimé dans une autre unité (le plus souvent en millilitres). Ainsi, une 1 L soln mais qui servent aux calculs (ici,
étant significatifs. L’ambiguïté se solution de 500 mL contenant 0,730 mol de C6H12O6 a une concentration de = 0,540 mol K 2Cr2O7 1 L ou 1000 mL).
présente surtout dans un contexte de 1,46 mol/L :
mesures expérimentales. La masse molaire de K 2Cr2O7 est de 294,20 g/mol, alors :
0,730 mol
C= = 1,46 mol/L (0,540 mol K 2Cr2O7 ) × (294,20 g K 2Cr2O7 )
0,500 L grammes de K 2Cr2O7 nécessaires =
1 mol K 2Cr2O7
L’unité de la concentration molaire volumique est la mole par litre (mol/L). Comme
cette unité est très utilisée, les chimistes la représentent souvent par le symbole M. = 159 g K 2Cr2O7

La préparation d’une solution EXERCICE E1.3


Pour préparer une solution d’une concentration molaire volumique donnée, il faut peser Quelle est la concentration molaire volumique d’une solution aqueuse contenant
le soluté de façon exacte et le transférer dans un ballon volumétrique (voir la figure 1.10). 1,77 g d’éthanol (C2H5OH) dans un volume de 85,0 mL ?
Après dissolution complète du solide, avec une petite quantité de solvant, on amène le
volume au trait de jauge. Connaissant le volume de la solution (qui correspond au Problèmes semblables 1.25 et 1.26, page 55
volume du ballon) et la quantité (en moles) de composé dissous, on peut calculer la
concentration molaire de la solution à l’aide de l’équation 1.4. Dans cette méthode de
préparation d’une solution, il n’est pas nécessaire de connaître le volume exact d’eau
qu’il a fallu ajouter étant donné que le volume final de la solution est connu : c’est le EXEMPLE 1.4 Le calcul d’une masse de soluté à prélever d’une solution
volume indiqué sur le ballon volumétrique. Lors d’un test clinique, une biochimiste doit ajouter 3,81 g de glucose (C6H12O6)
à un mélange réactionnel. Calculez le volume qu’elle devra prélever, en millilitres,
FIGURE 1.10
à partir d’une solution de glucose à 2,53 mol/L.
Méthode de préparation DÉMARCHE
d’une solution de concentration
molaire donnée a) b) c) Il faut d’abord déterminer le nombre de moles contenu dans 3,81 g de glucose, puis
a) On place une quantité connue d’un utiliser l’équation 1.4 pour calculer le volume.
soluté solide dans un ballon
SOLUTION
volumétrique, puis on y ajoute
un peu de solvant. Convertissons la masse du glucose en moles :
Trait de jauge Ménisque
b) On agite lentement le ballon du ballon 1 mol C 6H12O6 –
pour dissoudre le solide. 3,81 g C 6H12O6 × = 2,11 × 10 2 mol C 6H12O6
c) On remplit le ballon de solvant. 180,16 g C 6H12O6

Pour consultation seulement; toute reproduction interdite Pour consultation seulement; toute reproduction interdite
18 Chapitre 1 Les propriétés physico-chimiques des solutions 1.4 L’expression de la composition d’une solution 19

Lorsqu’on veut diluer une solution, on procède souvent par ajout de solvant. On prélève
Calculons ensuite le volume de solution qui contiendrait 2,11 × 10 −2 mol du soluté.
un volume précis de solution concentrée, que l’on place dans un nouveau récipient (un
En isolant V dans l’équation 1.4, on obtient :
ballon jaugé par exemple) qui permet d’ajuster le volume final avec la quantité de solvant
n nécessaire. Par exemple, on transfère 10,00 mL d’une solution concentrée (solution
V =
C mère) à 0,100 mol/L dans un ballon, puis on complète le volume total à 100,00 mL avec

2,11 × 10 2 mol C 6H12O6 1000 mL soln du solvant. La nouvelle solution a une concentration égale à 0,0100 mol/L (voir l’ équa-
= × tion 1.5). On peut aussi dire qu’on a fait une dilution 1:10, c’est-à-dire 1 volume de
2,53 mol C 6H12O6 /L soln 1 L soln
solution dans 10 volumes au total. Deux solutions de KMnO4 de
= 8,36 mL solution concentrations différentes

EXERCICE E1.4 EXEMPLE 1.5 La préparation d’une solution par dilution


Calculez le volume, en millilitres, d’une solution de NaOH 0,315 mol/L qui Décrivez la préparation de 5,00 × 102 mL d’une solution de H2SO4 à 1,75 mol/L
contiendrait 6,22 g de NaOH. à partir d’une solution de H2SO4 à 8,61 mol/L.
Problème semblable 1.29, page 55 DÉMARCHE
Étant donné que la valeur de la concentration désirée est inférieure à celle de la
concentration initiale, il s’agit d’une dilution. Rappelez-vous que lors d’une dilution,
La dilution des solutions la concentration diminue, mais le nombre de moles de soluté demeure le même.
Pour des raisons de commodité de transport et d’entreposage, les solutions sont habi- SOLUTION
tuellement disponibles sous forme très concentrée. Bien souvent, il faudra les diluer
avant de les utiliser en laboratoire. Le procédé consistant à diminuer la concentration Cette présentation des données nous aidera à faire les calculs :
d’une solution s’appelle dilution. C0 = 8,61 mol/L Cf = 1,75 mol/L
En effectuant une dilution, il faut se rappeler que l’ajout de solvant à une quantité don- V0 = ? V f = 5,00 × 102 mL
née de la solution concentrée (appelée aussi « solution mère » ou « solution stock ») en
diminue la concentration sans modifier le nombre de moles de soluté (voir la figure 1.11). En utilisant l’équation 1.5, nous avons :
C’est donc dire que : (8,61 mol/L)(V0 ) = (1,75 mol/L)(5,00 × 102 mL)

moles de soluté avant dilution = moles de soluté après dilution (1,75 mol/L )(5,00 × 102 mL)
V0 =
8,61 mol/L
= 102 mL
FIGURE 1.11
Dilution d’une solution Ainsi, nous devons diluer 102 mL de la solution de H2SO4 à 8,61 mol/L avec de
La dilution d’une solution l’eau jusqu’au trait de jauge dans un ballon de 500 mL pour obtenir la concentra-
ne change pas le nombre total tion voulue. Comme prévu, on obtient un volume final supérieur au volume
de moles de soluté présentes. initial.
Ici, le nombre total de Solution Solution
particules demeure 18. concentrée diluée
EXERCICE E1.5
Décrivez la préparation de 2,00 × 102 mL d’une solution de NaOH à 0,866 mol/L
! Puisque la concentration molaire est définie par le nombre de moles de soluté dans un à partir d’une solution à 5,07 mol/L.
litre de solution, on peut dire que le nombre de moles de soluté est donné par :
Il est possible d’utiliser des unités de Problème semblable 1.33, page 55
concentration autres que les moles
par litre (mol/L) dans cette équation, C0V0 = C
 f Vf (1.5)

pour autant que les unités soient les
moles de soluté moles de soluté
mêmes de chaque côté. avant la dilution après la dilution
CONCEPT EN QUESTION 1.4.1
où C 0 et Cf sont les concentrations molaires initiale et finale de la solution et V0 et Vf Une solution de NaCl de concentration égale à 0,6 mol/L est diluée de façon à ce que Questions
sont les volumes initial et final de la solution, respectivement. Bien sûr, les unités de V0 son volume soit triplé. Déterminez la concentration finale de la solution. interactives
et Vf doivent être les mêmes (millilitres ou litres). Afin de vérifier si les résultats sont
plausibles, on doit s’assurer que C 0 > Cf et que Vf > V0.

Pour consultation seulement; toute reproduction interdite Pour consultation seulement; toute reproduction interdite
20 Chapitre 1 Les propriétés physico-chimiques des solutions 1.4 L’expression de la composition d’une solution 21

1.4.2 La molalité 1.4.3 La fraction molaire


La molalité (b) est le nombre de moles de soluté dissous par unité de masse de solvant : La fraction molaire ( , la lettre grecque khi) exprime le rapport entre le nombre de
! moles d’un constituant donné d’un mélange et le nombre total de moles (nT ) présentes
On peut utiliser les symboles m ou b
nsoluté dans ce mélange. Elle est toujours inférieure à 1, sauf quand il y a un seul constituant
pour exprimer la molalité. Pour éviter molalité = b = (1.6)
la confusion avec le symbole m pour msolvant (kg) (dans quel cas elle vaut exactement 1). La fraction molaire d’un constituant d’une solu-
masse, on privilégie l’emploi du tion, par exemple le constituant A, s’écrit A et se définit ainsi :
symbole b pour molalité dans cet
ouvrage. Les unités sont exprimées en moles par kilogramme. Par exemple, pour préparer une nA
solution aqueuse de sulfate de sodium (Na 2SO4) 1 molale, il faut dissoudre 1 mol A = (1.7)
(142,0 g) de cette substance dans 1000 g (1 kg) d’eau. Selon la nature des interactions nT
soluté-solvant, le volume final de la solution sera soit supérieur, soit inférieur à 1000 mL.
Il est également possible, bien que peu probable, que le volume de la solution finale soit La fraction molaire est une grandeur sans dimension, car il s’agit d’un rapport entre
de 1000 mL. Contrairement à la concentration molaire, la molalité ne change pas avec deux quantités ayant les mêmes unités.
la température.
1.4.4 Le pourcentage massique, le pourcentage volumique
et le pourcentage masse/volume
EXEMPLE 1.6 Le calcul de la molalité d’une solution
Le pourcentage massique (% m/m) est défini comme étant le rapport entre la masse
Calculez la molalité d’une solution formée de 24,4 g d’acide sulfurique (H2SO4) d’un soluté et celle de la solution, multiplié par 100 % :
dans 198 g d’eau. La masse molaire de l’acide sulfurique est de 98,09 g/mol.
msoluté
DÉMARCHE % m/m = × 100 % (1.8)
msolution
Pour calculer la molalité d’une solution, on doit connaître le nombre de moles de msoluté
soluté et la masse de solvant en kilogrammes. =m × 100 %
soluté + msolvant
Le taux de gras dans le lait
Acide sulfurique (H2SO4) SOLUTION est habituellement exprimé en
La définition de la molalité (b) est : Aucune unité n’accompagne le pourcentage massique puisque c’est un rapport entre pourcentage massique (% m/m).
deux quantités ayant les mêmes unités.
nsoluté
b=
msolvant (kg)
EXEMPLE 1.7 Le calcul du pourcentage massique d’une solution
Trouvons d’abord le nombre de moles d’acide sulfurique dans 24,4 g de cet acide On dissout 0,892 g de chlorure de potassium (KCl) dans 54,6 g d’eau. Quel est le
en utilisant la masse molaire comme facteur de conversion : pourcentage massique de KCl dans cette solution ?
1 mol H2 SO4 DÉMARCHE
moles de H2 SO4 = 24,4 g H2 SO4 ×
98,09 g H2 SO4 Ici, le KCl est le soluté et l’eau est le solvant. La masse totale de la solution pourra
= 0,249 mol H2 SO4 donc être déterminée en additionnant la masse d’eau et la masse de KCl. On
connaît la masse du soluté dissous dans une certaine quantité de solvant, ce qui
La masse d’eau est de 198 g ou 0,198 kg. La molalité est donc : permet de calculer le pourcentage massique de KCl à l’aide de l’équation 1.8.
0,249 mol H2 SO4
b= SOLUTION
0,198 kg H2O
msoluté
= 1,26 mol/kg % m /m = × 100 %
msoluté + msolvant
0,892 g
EXERCICE E1.6 = × 100 % = 1,61%
0,892 g + 54,6 g
Quelle est la molalité d’une solution formée de 7,78 g d’urée [(NH2)2CO] dans
203 g d’eau ?
EXERCICE E1.7
Problème semblable 1.20, page 54
On dissout 6,44 g de naphtalène (C10H8) dans 80,1 g de benzène (C6H6). Calculez
le pourcentage massique du naphtalène dans cette solution.
Problème semblable 1.18, page 54

Pour consultation seulement; toute reproduction interdite Pour consultation seulement; toute reproduction interdite
22 Chapitre 1 Les propriétés physico-chimiques des solutions 1.4 L’expression de la composition d’une solution 23

De la même façon que le pourcentage massique représente le rapport entre la masse d’un Le tableau 1.2 résume les différents modes d’expression de la composition quantitative
soluté et la masse de la solution, le pourcentage volumique (% V/V ) représente le rap- des solutions les plus utilisées en chimie.
port entre le volume d’un soluté et le volume de la solution (exprimés dans les mêmes
unités), multiplié par 100 % :
TABLEAU 1.2 Différents modes d’expression de la concentration
Vsoluté Grandeur Symbole Définition Unité
% V/V = × 100 % (1.9) Nombre de moles de soluté
Vsolution Concentration molaire
C mol/L ou M
Vsoluté volumique * (ou molarité ) Volume de solution
= × 100 % Nombre de moles de soluté
Vsoluté + Vsolvant Molalité b (ou m) mol/kg
Sur les bouteilles de bière, la Masse de solvant
concentration d’alcool est expri- Nombre de moles du constituant A
Le pourcentage masse/volume (% m/V ) représente quant à lui le rapport entre la Fraction molaire A –
mée en pourcentage volumique
(% V/V ). masse d’un soluté et le volume d’une solution, multiplié par 100 % : Nombre de moles total
% m/m ou Masse de soluté
m Pourcentage massique × 100 % –
% m/V = soluté × 100 % (1.10) % p/p Masse de solution
Vsolution Volume de soluté
Pourcentage volumique % V/V × 100 % –
msoluté Volume de solution
= × 100 %
Vsoluté + Vsolvant Masse de soluté
Pourcentage masse/volume % m/V × 100 % –
Volume de solution

1.4.5 Les parties par million et les parties par milliard Parties par million ppm
Nombre de parties ** de soluté

10 6 parties de solution
Lorsque les solutions sont très diluées, par exemple dans le cas de la présence de mercure
Nombre de parties de soluté
dans l’eau des lacs, il arrive fréquemment que les proportions soient exprimées en par- Parties par milliard ppb –
ties par million (ppm), en parties par milliard (ppb) ou même en parties par billion 10 9 parties de solution
(ppt). Ces expressions sont devenues nécessaires pour exprimer de très petites quantités Nombre de parties de soluté
Parties par billion ppt –
d’une espèce chimique dans une solution, détectées par des appareils de plus en plus 1012 parties de solution
sophistiqués. Il s’agit en fait d’une proportion au même titre qu’une fraction, et non * Mode le plus utilisé. Lorsqu’il n’y a pas de confusion possible, il suffit de dire ou d’écrire « concentration ».
d’une mesure, 1 ppm désignant une partie par million ou un millionième. ** On utilise généralement la masse pour les solutions liquides et le volume ou le nombre de molécules pour les solutions gazeuses.

Dès lors, on a l’équivalence :


1 particule de soluté 1 volume de soluté 1 masse de soluté
1.4.6 Les conversions des différents types d’expression
1 ppm = = =
1 million de particules de solution 1 × 106 volume de solution 1 × 106 masse de solution de composition des solutions
Pourquoi choisir un mode d’expression de la concentration plutôt qu’un autre ? Les rai-
Dans le cas d’une partie par milliard, ou ppb, on a :
sons sont multiples, à la fois d’ordre pratique et théorique. Par exemple, pour effectuer
1 particule de soluté 1 volume de soluté 1 masse de soluté certains calculs ou pour décrire certaines lois physiques ou chimiques, il est plus simple
1 ppb = = =
1 milliard de particules de solution 1 × 109 volume de solution 1 × 109 masse de solution et naturel d’utiliser une concentration exprimée en certaines unités, disons les moles par
litre (mol/L), plutôt qu’en d’autres. Par contre, dans des situations pratiques liées notam-
Enfin, pour une partie par billion, ou ppt, on a : ment aux domaines médical et commercial, il est préférable d’utiliser le pourcentage
1 particule de soluté 1 volume de soluté 1 masse de soluté volumique (% V/V ), ce qui facilite la préparation de la solution et évite l’usage d’une
1 ppt = = =
1 billion de particules de solution 1 × 10 volume de solution 1 × 1012 masse de solution
12 balance. Enfin, on privilégie des unités comme les parties par million (ppm) lorsque le
soluté est très dilué, ce qui est souvent le cas dans les analyses des polluants de l’air et de
! Ainsi, si la proportion de dioxyde de soufre atteint de 0,5 à 1 ppm dans l’air, cela signifie l’eau, ou lorsqu’il s’agit de décrire des seuils de toxicité ou des normes de concentration
que l’on détecte de 0,5 à 1 partie de dioxyde de soufre par million de parties d’air, c’est- jugées acceptables pour certains polluants.
L’abréviation ppb provient de
l’expression anglaise parts per billion, à-dire de 0,5 L à 1 L de dioxyde de soufre dans 1 000 000 de litres d’air. Une telle pro-
portion provoque des problèmes respiratoires chez les asthmatiques. Le choix d’un type de concentration dépend de ce que l’on veut mesurer. La concentra-
ce qui correspond au milliard en
français, et ppt provient de parts per tion molaire volumique a un avantage : il est généralement plus facile de mesurer le
De la même façon, une masse de soluté exprimée en microgrammes par litre (g/L) de Les rapports masse/volume sont utilisés
trillion, ce qui correspond au billion volume d’une solution à l’aide de ballons volumétriques précis. C’est pourquoi on pré-
solution correspond à la quantité de soluté en ppb : dans le domaine médical, notamment
en français. fère souvent la concentration molaire volumique à la molalité. Par ailleurs, contraire- dans la composition des sirops, ce qui
1 g 1/1 000 000 g 1g ment à la concentration molaire volumique, la molalité n’est pas influencée par la facilite le calcul de la posologie en
= = = 1 ppb température, puisqu’elle utilise la masse plutôt que le volume et que la masse ne varie pas fonction du poids du patient.
1L 1000 g 1 000 000 000 g

Pour consultation seulement; toute reproduction interdite Pour consultation seulement; toute reproduction interdite
24 Chapitre 1 Les propriétés physico-chimiques des solutions 1.4 L’expression de la composition d’une solution 25

selon la température. Par exemple, une solution peut voir sa concentration de 1,0 mol/L EXEMPLE 1.9 La conversion de la concentration molaire volumique en molalité
à 25 °C passer à 0,97 mol/L à 45 °C à cause de l’augmentation du volume. Cet effet peut
influencer de manière conséquente la précision des résultats d’une expérience. La masse volumique d’une solution aqueuse de méthanol (CH3OH) est de
0,976 g/mL. Sachant que sa concentration molaire volumique est de 2,45 mol/L,
Tout comme la molalité, le pourcentage massique est indépendant de la température. calculez sa molalité.
De plus, puisqu’il s’agit d’un rapport de masses, on n’a pas besoin de connaître la masse
molaire du soluté pour calculer le pourcentage massique. DÉMARCHE
On désire parfois convertir une valeur de concentration indiquée pour une solution dans Pour calculer la molalité, b, nous devons connaître le nombre de moles de métha- Méthanol (CH3OH)
des unités données sous forme d’autres unités. Par exemple, une même solution peut nol et la masse de solvant en kilogrammes. En supposant 1 L de solution, le nombre
servir dans diverses expériences qui nécessitent des unités différentes de concentration de moles de méthanol est de 2,45 mol :
pour effectuer des calculs. Les trois exemples qui suivent expliquent comment pro- connu
céder pour faire ces conversions. nsoluté
b=
msolvant (kg)
EXEMPLE 1.8 La conversion de la molalité en concentration molaire volumique à calculer à déterminer
Calculez la concentration molaire volumique d’une solution de glucose (C6H12O6) SOLUTION
à 0,396 mol/kg. La masse molaire du glucose est de 180,16 g/mol, et la masse volu- La première étape consiste à déterminer la masse d’eau dans 1 L de solution en
mique de la solution est de 1,16 g/mL. utilisant la masse volumique comme facteur de conversion. La masse totale de 1 L
DÉMARCHE d’une solution de méthanol à 2,45 mol/L est :
Dans un problème comme celui-ci, il faut convertir la masse de la solution en 1000 mL soln 0,976 g
1 L soln × × = 976 g
volume. On utilise la masse molaire du glucose et la masse volumique de la solu- 1 L soln 1 mL soln
tion comme facteurs de conversion. Il restera ensuite à diviser le nombre de moles Puisque 1 L de la solution contient 2,45 mol de méthanol, la quantité d’eau (sol-
par le volume pour obtenir la concentration molaire volumique. vant) par litre de solution est :
SOLUTION masse de H2O = masse de solution − masse de soluté
Puisqu’une solution de glucose à 0,396 mol/kg contient 0,396 mol de glucose dans  32,04 g CH3OH 
1 kg d’eau, la masse totale de la solution pour 1 kg d’eau est : = 976 g soln −  2,45 mol CH3OH × 
 1 mol CH3OH 
 180,16 g 
0,396 mol C6H12O6 ×  + 1000 g H2O = 1071 g de solution = 898 g H2O
 1 mol C6H12O6 
La molalité de la solution se calcule après la conversion de 898 g en kilogrammes
À partir de la masse volumique connue de la solution (1,16 g/mL), nous pouvons (0,898 kg) :
calculer sa concentration molaire de la manière suivante :
 2,45 mol CH3OH 
0,396 mol C6H12O6 1,16 g soln 1000 mL soln b=
C = × ×  0,898 kg H2O 
1071 g soln 1 mL soln 1 L soln
0,429 mol C6H12O6 = 2,73 mol/kg
=
1 L soln
EXERCICE E1.9
= 0,429 mol/L
Calculez la molalité d’une solution d’éthanol (C2H5OH) 5,86 mol/L, dont la
masse volumique est de 0,927 g/mL.
EXERCICE E1.8 Questions
Calculez la concentration molaire volumique d’une solution de saccharose Problèmes semblables 1.20 et 1.21, page 54 interactives
(C12H22O11) à 1,74 mol/kg, dont la masse volumique est de 1,12 g/mL.
Problème semblable 1.23, page 55

Pour consultation seulement; toute reproduction interdite Pour consultation seulement; toute reproduction interdite
26 Chapitre 1 Les propriétés physico-chimiques des solutions 1.5 Les solutions idéales et la loi de Raoult 27

EXEMPLE 1.10 La conversion du pourcentage massique en molalité pure dépend à la fois de la température et de la nature de cette substance, et elle obéit à
la loi des gaz parfaits (voir la figure 1.12).
Calculez la molalité d’une solution aqueuse d’acide phosphorique (H3PO4) à
35,4 % (pourcentage massique). La masse molaire de l’acide phosphorique est de
97,99 g/mol. 100
DÉMARCHE
80
Pour résoudre ce type de problème, il est pratique de supposer au départ un échan-

Pression (kPa)
Acide phosphorique (H3PO4) tillon de 100 g de solution. La masse d’acide phosphorique équivaut à 35,4 % de 60
celle de la solution ; elle est donc de 35,4 g. Alors, la masse de l’eau pourra être
calculée. Il restera à trouver le nombre de moles d’acide phosphorique pour ensuite 40
le diviser par la masse d’eau en kilogrammes.
Éthoxyéthane
SOLUTION 20
(éther diéthylique)
masse de l’eau : 100 g de solution − 35,4 g d’acide = 64,6 g Hexane
0
0 20 40 60 80 100 Éthanol
Calculons le nombre de grammes d’acide phosphorique : Température (°C) Eau

1 mol H3PO4 FIGURE 1.12


moles de H3PO4 = 35,4 g H3PO4 ×
97,99 g H3PO4 Pression de vapeur à l’équilibre de quatre liquides en fonction de la température

= 0,361 mol H3PO4


La courbe d’équilibre liquide-gaz d’une substance pure permet aussi d’établir sa tempé-
La masse de l’eau est de 64,6 g ou 0,0646 kg. La molalité se calcule ainsi : rature d’ébullition. Dans le cas d’une substance pure, la température d’ébullition
dépend de la nature de la substance et de la pression extérieure, et elle demeure constante
0,361 mol H3PO4
b= durant l’ébullition. Autrement dit, dans des conditions de pression normales, l’eau bout
0,0646 kg H 2O à 100 °C. Même si on augmente l’intensité de la source de chaleur, la température ne
= 5,59 mol/kg dépassera pas 100 °C si la pression demeure constante. Dans le cas d’une solution, la
température d’ébullition n’est pas constante durant l’ébullition : elle varie en fonction
EXERCICE E1.10 de la concentration de la solution.
Calculez la molalité d’une solution aqueuse de chlorure de sodium (NaCl) à 44,6 %
(pourcentage massique). 1.5.1 Les solutions idéales
Tout comme le modèle des gaz parfaits, le concept de solution idéale suppose que cha-
Problème semblable 1.24, page 55
cun des constituants de la solution se comporte comme s’il était seul, sans aucune
influence sur les autres. Par définition, une solution idéale est une solution pour laquelle
l’enthalpie de dissolution est nulle. Si les deux constituants (par exemple les constituants
A et B) qui forment la solution sont très semblables, l’énergie nécessaire pour rompre les
CONCEPT EN QUESTION 1.4.2
forces d’attraction (interactions A—A et B—B) sera équivalente à l’énergie générée par
Une solution est préparée à 20 °C et sa composition est exprimée dans trois unités la formation de nouvelles forces d’attraction (interactions A—B) et l’enthalpie de disso-
différentes : pourcentage massique, molalité et concentration molaire volumique. La lution sera pratiquement nulle. Des molécules qui ont des forces d’attraction semblables
Questions solution est par la suite chauffée à 75 °C. Qu’advient-il des valeurs des concentra- sont plus susceptibles de former une solution idéale.
interactives tions précédentes ?
Dans une solution idéale constituée des liquides A et B, même si les deux constituants
ont des forces d’attraction semblables, les pressions de vapeur des constituants A et B ne
sont pas identiques. Le constituant qui a la pression de vapeur la plus élevée a une plus
1.5 Les solutions idéales et la loi de Raoult forte tendance à s’évaporer (il est le plus volatil). Cela signifie donc qu’une fois l’équi-
libre atteint, la vapeur au-dessus de la solution devrait normalement comporter davan-
L’équilibre liquide-gaz a été étudié au chapitre 9 du manuel Chimie générale. Il s’agit tage du constituant le plus volatil. La composition de la vapeur en équilibre au-dessus
d’un équilibre dynamique entre l’évaporation et la condensation. La pression de vapeur de la solution dépend donc de la pression de vapeur des deux constituants et de leurs
à l’équilibre, P o, correspond à la pression maximale qu’exerce la vapeur au-dessus d’un proportions dans le mélange liquide.
liquide à une température donnée dans un système fermé. Plus la pression de vapeur
d’une substance à l’équilibre est élevée, plus cette substance est volatile, c’est-à-dire que Pour une solution idéale composée de deux liquides A et B, la pression partielle d’un
sa tendance à s’évaporer augmente. La pression de vapeur à l’équilibre d’une substance constituant est reliée à sa fraction molaire dans la phase liquide selon la loi de Raoult :
PA = PAo  A PB = PBo  B
Pour consultation seulement; toute reproduction interdite Pour consultation seulement; toute reproduction interdite
28 Chapitre 1 Les propriétés physico-chimiques des solutions 1.5 Les solutions idéales et la loi de Raoult 29

où PA et P B sont les pressions partielles des constituants A et B de la solution, PAo et PBo On peut réarranger les équations précédentes de la façon suivante :
sont les pressions de vapeur des substances pures, et A et B, leurs fractions molaires.
P T = P °méthanol méthanol + P °éthanol éthanol
La vapeur en équilibre au-dessus de la solution pouvant être considérée comme un gaz = (391 mm Hg)0,250 + (202 mm Hg)(1 − 0,250)
parfait, dont la pression totale est la somme des pressions partielles de chacun des deux
constituants (loi de Dalton), on peut écrire : = 249 mm Hg
La fraction molaire du méthanol dans la vapeur peut donc se calculer avec
P T = PA + P B l’équation 1.12 :
P T = PA + PB
PT = PAo  A + PBo  B (1.11) P °méthanol méthanol (391 mm Hg)0, 250
yméthanol = = = 0,393
PT 249 mm Hg
Dans une solution idéale formée de deux liquides A et B, la pression de vapeur de VÉRIFICATION
PT
chaque constituant obéit à la loi de Raoult. La figure 1.13 montre comment la pression
Pression

La fraction molaire dans la vapeur du constituant le plus volatil (le méthanol) est
PA de vapeur totale (P T ) dépend de la composition de la solution. Cette composition ne
supérieure à sa fraction molaire dans le liquide.
peut être exprimée qu’en fonction de l’un des constituants. Pour toute valeur de A, la
fraction molaire du constituant B est donnée par 1 − A.
PB EXERCICE E1.11
On peut obtenir la composition de la vapeur du constituant A en équilibre au-dessus de Déterminez la composition de la vapeur en équilibre au-dessus d’une solution
la solution en combinant la loi de Raoult et la loi de Dalton : idéale contenant 0,261 mol de benzène et 0,655 mol de toluène à 80 °C. À cette
0,0 0,5 1,0 température, les pressions de vapeur du benzène et du toluène sont respectivement
A nA(vapeur) PA P°  de 760 mm Hg et de 291 mm Hg.
yA = = = A A (1.12)
nT(vapeur) PT PT
FIGURE 1.13 Problème semblable 1.36, page 55
Pressions partielles des
constituants A et B dans la où yA représente la fraction molaire du constituant A dans la vapeur. Puisque le consti-
vapeur à l’équilibre dans une tuant A est le plus volatil, sa fraction molaire dans la vapeur (yA) sera plus élevée que sa
solution idéale fraction molaire dans le liquide ( A). CONCEPT EN QUESTION 1.5.1
Parmi les solutions suivantes, lesquelles sont susceptibles d’obéir à la loi de Raoult?
EXEMPLE 1.11 Le calcul de la fraction molaire dans la vapeur a) CH3OH et C2H5OH
Déterminez la fraction molaire du méthanol dans la vapeur en équilibre d’une b) C6H5Br et C6H5Cl
solution idéale contenant 0,100 mol de méthanol et 0,300 mol d’éthanol à 50 °C. c) C2H5OH et C6H6
Les pressions de vapeur du méthanol et de l’éthanol à cette température sont d) C6H14 et C5H12
respectivement de 391 mm Hg et de 202 mm Hg.
DÉMARCHE
Il faut dans un premier temps déterminer la fraction molaire de chacun des consti- 1.5.2 Les solutions non idéales
tuants dans le liquide, puis utiliser la loi de Raoult pour calculer la pression totale. La plupart des solutions dévient plus ou moins du comportement idéal. Voici deux cas
L’équation 1.13 permet ensuite de déterminer la fraction molaire de chacun des faisant intervenir deux substances volatiles A et B.
constituants dans la vapeur.
Enthalpie de dissolution positive
SOLUTION
Si les forces intermoléculaires entre les molécules de A et de B sont plus faibles que celles
Soit le méthanol, le constituant A. Déterminons la fraction molaire du méthanol entre les molécules de A et que celles entre les molécules de B, ces molécules auront une
dans le liquide ( méthanol) : plus grande tendance à quitter la solution que dans le cas d’une solution idéale. Par
0,100 mol conséquent, la pression de vapeur de la solution sera plus grande que la somme des pres-
méthanol = nméthanol = = 0, 250 sions de vapeur, comme le prédit la loi de Raoult pour la même concentration. Ce com-
nT 0,100 mol + 0,300 mol
portement correspond à une déviation positive (voir la figure 1.14 a, page suivante). Dans
Déterminons la pression totale du mélange à l’équilibre avec la loi de Raoult et la ce cas, la chaleur de dissolution a une valeur positive, c’est-à-dire que la formation du
loi de Dalton : mélange est un phénomène endothermique.
P T = Pméthanol + Péthanol
Pméthanol = P méthanol méthanol et Péthanol = P °éthanol éthanol
°

Pour consultation seulement; toute reproduction interdite Pour consultation seulement; toute reproduction interdite
30 Chapitre 1 Les propriétés physico-chimiques des solutions 1.5 Les solutions idéales et la loi de Raoult 31

Enthalpie de dissolution négative


Si les forces intermoléculaires entre les molécules de A et de B sont plus importantes
Thermomètre
que celles entre les molécules de A et que celles entre les molécules de B, la pression de
vapeur sera inférieure à la somme des pressions de vapeur, comme le prédit la loi de
Raoult. Il s’agit cette fois d’une déviation négative (voir la figure 1.14 b). Dans ce cas, la
chaleur de dissolution a une valeur négative, c’est-à-dire que la formation du mélange
est un phénomène exothermique. Condenseur

FIGURE 1.14 a) a) b) b)
Solutions non idéales PT PT Sortie
a) Si la pression totale P T est plus PT PT d’eau
Colonne de fractionnement Entrée
grande que celle prédite par la loi d’eau
de Raoult (ligne noire pleine), on dit

Pression
Pression
Pression
Pression

qu’il y a une déviation positive.


PA PA PA PA PB PB
b) Si P T est plus petite que la pression Récipient
totale prédite par la loi de Raoult collecteur
(ligne noire pleine), on dit qu’il PB PB
y a une déviation négative.

Ballon à distiller
0 0 0,20,2 0,40,4 0,60,6 0,80,8 1,01,0 0 0 0,20,2 0,40,4 0,60,6 0,80,8 1,01,0
A A A A
Réchaud

1.5.3 La distillation fractionnée FIGURE 1.15


La pression de vapeur des solutions est à la base de la distillation fractionnée, une Appareil à distillation fractionnée fonctionnant à petite échelle
technique de séparation des constituants liquides d’une solution fondée sur les diffé- La colonne de fractionnement est remplie de petites billes de verre. Plus la colonne est longue, meilleure est
rences de point d’ébullition. Il s’agit en fait d’une méthode semblable à la recristallisa- la séparation des liquides volatils.
tion. Par exemple, on doit séparer les constituants d’un système à deux constituants,
disons une solution benzène-toluène. Le benzène et le toluène sont tous deux assez Bouteilles de gaz liquéfié FIGURE 1.16
Gaz
volatils, mais leurs points d’ébullition sont bien différents (respectivement de 80,1 °C et (chauffage, cuisson,
Colonne de distillation fractionnée
produit de départ en
de 110,6 °C). Au point d’ébullition d’une telle solution, la vapeur formée est enrichie du p. éb. : < 20 °C synthèse pétrochimique) permettant de séparer les
Tour à distillation
constituant le plus volatil, le benzène. Si cette vapeur est condensée dans un contenant (ou colonne de Naphta léger constituants du pétrole brut
Essence pour les
séparé, puis que le liquide obtenu est porté de nouveau à ébullition, on obtient une fractionnement) automobiles En montant, la vapeur se condense et
concentration encore plus forte de benzène dans la phase vapeur. En répétant plusieurs p. éb. : 20 °C à 150 °C les constituants du pétrole brut sont
fois ce procédé, il est possible de séparer complètement le benzène du toluène. Naphta lourd séparés en fonction de leurs
Combustible, synthèse de
produits chimiques températures d’ébullition.
En pratique, on utilise un montage comme celui de la figure 1.15 pour séparer des p. éb. : 150 °C à 200 °C
liquides volatils. Le ballon contenant la solution benzène-toluène est surmonté d’une Kérosène
Carburant pour les
longue colonne remplie de petites billes de verre. Lorsque la solution est portée à ébulli- réacteurs d’avion
p. éb. : 170 °C à 250 °C
tion, la vapeur a tendance à se condenser sur les billes dans la partie inférieure de la
Carburant diesel
colonne, et le liquide retourne dans le ballon de distillation. Au fur et à mesure que le Gazole (automobiles, autobus,
temps s’écoule, les billes s’échauffent, ce qui permet à la vapeur de monter plus haut. Le Vapeurs de pétrole brut p. éb. : 250 °C à 350 °C camions) et huile pour le
chauffage domestique
matériel de remplissage de la colonne fait ensuite subir un grand nombre d’étapes de
Huiles lubrifiantes Huiles lubrifiantes,
vaporisation-condensation. À chacune de ces étapes, la vapeur contient une plus grande
crèmes à polir
concentration du constituant le plus volatil, celui qui a le plus bas point d’ébullition p. éb. : 350 °C à 400 °C
(dans ce cas-ci, le benzène). La vapeur qui atteint le haut de la colonne est du benzène 400 °C
presque pur, lequel peut être condensé et recueilli.
Huiles lourdes (mazout),
La distillation fractionnée est une technique très utilisée dans l’industrie et les labora- 400 °C Carburant pour les
paraffines (cires) et résidus bateaux, les industries et
toires. Les différents produits du pétrole, notamment, sont obtenus à partir du pétrole Four de distillation
les centrales thermiques ;
brut par distillation fractionnée à grande échelle (voir la figure 1.16 ). p. éb. : > 400 °C bitume pour le pavage et
les toitures

Pour consultation seulement; toute reproduction interdite Pour consultation seulement; toute reproduction interdite
32 Chapitre 1 Les propriétés physico-chimiques des solutions 1.6 Les propriétés colligatives des solutions de non-électrolytes 33

1.6 Les propriétés colligatives des solutions celle de son solvant. Voici une deuxième explication, cette fois au niveau microscopique.
À la surface d’une solution, des molécules du soluté non volatil ont pris la place de molé-
de non-électrolytes cules du solvant volatil, ce qui réduit la fréquence de passage du solvant vers la phase
gazeuse, d’où une diminution de la pression de vapeur (voir la figure 1.17).
Dans le cas de solutions constituées d’un soluté et d’un solvant, on pourra considérer
qu’elles peuvent avoir un comportement idéal dans la mesure où elles sont très diluées.
En effet, bien que le soluté et le solvant soient très différents, l’enthalpie de dissolution a) Liquide pur b) Solution (présence d’un FIGURE 1.17
pourra être presque nulle si le soluté est présent en petite quantité (c’est-à-dire dont la soluté non volatil)
Abaissement de la pression
concentration est inférieure à 0,2 mol/L). En effet, on pourra ainsi juger que les interac- de vapeur en présence d’un soluté
tions solvant-solvant ne seront que très peu perturbées par la présence d’un soluté. Les non volatil
interactions soluté-solvant étant pratiquement nulles, l’enthalpie de solution s’appro- L’ajout de molécules d’un soluté
chera de zéro et le comportement pourra être considéré comme idéal. non volatil réduit la fréquence
d’évaporation des molécules de
Plusieurs propriétés importantes des solutions dépendent du nombre de particules de solvant, abaissant ainsi la pression
soluté présentes, et non de leur nature. Ces propriétés sont appelées propriétés colliga- de vapeur (tendance à s’évaporer).
tives parce qu’elles dépendent toutes du nombre de particules de soluté présentes, que
celles-ci soient des atomes, des ions ou des molécules. Ces propriétés sont la diminution
de la pression de vapeur, l’élévation du point d’ébullition, l’abaissement du point de
congélation et la pression osmotique. Les sections qui suivent concernent les propriétés
colligatives des solutions non électrolytiques, c’est-à-dire les solutions dont les solutés ne EXEMPLE 1.12 Le calcul de la pression de vapeur et de l’abaissement de la pression
se dissocient pas en ions une fois mis en solution. de vapeur d’une solution de glucose
Calculez la pression de vapeur d’une solution contenant 9,00 g de glucose (C6H12O6)
1.6.1 La diminution de la pression de vapeur (masse molaire = 180,16 g/mol) dans 250 mL d’eau à 30 °C. Quel est l’abaissement
Si un soluté est non volatil, sa pression de vapeur est négligeable par rapport à celle du de la pression de vapeur ? La pression de vapeur de l’eau pure à 30 °C est de
solvant. La pression totale de la solution est donc égale à la pression de vapeur du sol- 31,82 mm Hg. Supposons 1,00 g/mL comme valeur de la masse volumique de l’eau.
vant, qui obéit à la loi de Raoult :
DÉMARCHE
Glucose (C 6H12O6)
Psolvant = P °solvant solvant (1.13) La loi de Raoult permet de calculer la pression de vapeur de cette solution. Ensuite, en
soustrayant la pression de départ du solvant pur de celle de la solution, on obtiendra la
Dans une solution ne contenant qu’un seul soluté, solvant = 1 − soluté, où soluté est la frac- valeur de l’abaissement de la pression causé par la présence de ce soluté non volatil.
tion molaire du soluté. On peut alors réécrire l’équation 1.13 de la manière suivante :
SOLUTION
Psolvant = P °solvant(1 − soluté) La pression Psolvant est :
à déterminer

P °solvant − Psolvant = ∆P = P °solvant soluté (1.14) Psolvant = P °solvant solvant

L’addition d’une petite quantité de soluté non volatil à un solvant entraîne donc une à calculer valeur connue
diminution de la pression de vapeur du solvant ∆P, laquelle est directement proportion-
Calculons d’abord le nombre de moles de glucose et d’eau contenues dans la
nelle à la concentration (exprimée en fraction molaire) du soluté présent.
solution :
Pourquoi la pression de vapeur d’une solution constituée d’un soluté non volatil est-elle
1,00 g 1 mol
inférieure à celle de son solvant pur ? Voici une première explication qui relève de la nsolvant(eau) = 250 mL × × = 13,9 mol
thermodynamique. L’une des grandes tendances qui favorisent les processus physiques 1 mL 18,02 g
et chimiques est l’augmentation de l’entropie (mesure du désordre) (voir la section 1.2, 1 mol
nsoluté (glucose) = 9,00 g × = 0,0500 mol
p. 7) : plus le désordre créé est grand, plus le processus est favorisé. L’évaporation aug- 180,16 g
mente le désordre d’un système parce que les molécules en phase vapeur ne sont pas
aussi proches et ont une plus grande liberté de mouvement : il y a donc moins d’ordre La fraction molaire de l’eau, solvant, est donnée par :
qu’en phase liquide. Alors, puisqu’il y a plus de désordre dans une solution que dans un nsolvant
solvant =
solvant pur, la différence de désordre entre une solution et sa vapeur est moins grande nsolvant + nsoluté
que celle qui existe entre un solvant pur et sa vapeur. C’est pourquoi les molécules de
solvant ont moins tendance à s’échapper de la solution qu’à s’échapper du solvant pur 13,9 mol
= = 0,996
pour entrer en phase vapeur ; la pression de vapeur d’une solution est donc inférieure à 13,9 mol + 0,0500 mol
Pour consultation seulement; toute reproduction interdite Pour consultation seulement; toute reproduction interdite
34 Chapitre 1 Les propriétés physico-chimiques des solutions 1.6 Les propriétés colligatives des solutions de non-électrolytes 35

La pression de vapeur de la solution de glucose est : L’élévation du point d’ébullition (∆T éb), soit la différence entre le point d’ébullition
d’une solution (T éb) et le point d’ébullition du solvant (T°éb) pur, est donnée par :
Psolvant = 31,82 mm Hg × 0,996
= 31,7 mm Hg ∆T éb = T éb − T°éb
Selon l'équation 1.14, l'abaissement de la pression de vapeur causé par la présence Comme la pression de vapeur, la température d’ébullition varie aussi proportionnelle-
du soluté est : ment avec la quantité de soluté présent, mais est indépendante de sa nature :
ΔP = P°solvant − Psolvant = 31,82 mm Hg − 31,7 mm Hg = 0,1 mm Hg
∆T éb = K éb • b (1.15)
EXERCICE E1.12
Calculez la pression de vapeur d’une solution contenant 82,4 g d’urée [(NH2)2CO] où b est la molalité de la solution, et Kéb, la constante ébullioscopique molale. Kéb est
dans 212 mL d’eau à 35 °C. Quel est l’abaissement de la pression de vapeur ? La exprimée en °C • kg/mol.
pression de la vapeur d’eau à 35 °C est de 42,18 mm Hg et la masse volumique de Puisque le système (la solution) n’a pas une température constante, il n’est pas possible
l’eau est de 0,994. d’utiliser la concentration molaire volumique, car celle-ci change avec la température.
Problèmes semblables 1.40 et 1.41, page 56 Le tableau 1.3 donne la valeur de Kéb pour plusieurs solvants courants. En utilisant cette
constante pour l’eau et l’équation 1.15, on constate que, si la molalité d’une solution
aqueuse est de 1,00 mol/kg, son point d’ébullition sera de 100,512 °C. L’influence de
l’ajout d’un soluté sur la température d’ébullition est donc relativement petite. Bien que
1.6.2 L’élévation du point d’ébullition la vitesse des réactions chimiques augmente souvent avec la température, l’ajout d’une
pincée de sel lors de la cuisson de pâtes alimentaires sert en fait beaucoup plus à donner
Puisque la présence d’un soluté non volatil abaisse la pression de vapeur d’une solution, elle du goût qu’à augmenter la vitesse de la cuisson.
peut aussi influencer son point d’ébullition. Le point d’ébullition d’une solution est la
température à laquelle sa pression de vapeur est égale à la pression atmosphérique (voir la
section 9.6 du manuel Chimie générale). La figure 1.18 montre la différence, dans un dia- TABLEAU 1.3 Constante ébullioscopique molale de quelques liquides courants
gramme de phases, entre la courbe de l’eau et celle d’une solution aqueuse. Puisque, à toute Point d’ébullition Kéb
Solvant Formule moléculaire
température, la pression de vapeur de la solution est toujours inférieure à celle du solvant normal (°C) * (°C · kg/mol)
pur, la courbe de la pression de vapeur de la solution se situe sous celle du solvant. Ainsi, la Eau H2 O 100 0,512
courbe de la solution (en pointillé) croise la ligne horizontale qui indique P  = 101,3 kPa à Benzène C 6H6 80,1 2,53
une température supérieure au point d’ébullition normal du solvant pur. Cette analyse Éthanol CH3CH2OH 78,4 1,22
graphique révèle que le point d’ébullition de la solution est supérieur à celui de l’eau.
Acide acétique CH3COOH 117,9 2,93
Cyclohexane C 6H12 80,7 2,79
FIGURE 1.18 * À 101,3 kPa. Dans les calculs, les points d’ébullition peuvent être considérés comme des valeurs exactes.
Solution Solvant
Diagramme de phases illustrant
l’élévation du point d’ébullition
101,3 kPa
et l’abaissement du point de
congélation des solutions
1.6.3 L’abaissement du point de congélation
aqueuses Liquide Il est fort possible de ne jamais avoir conscience du phénomène d’élévation du point
Pression

La courbe pointillée correspond à d’ébullition, mais n’importe quel bon observateur vivant dans un climat froid reconnaît
la solution et la courbe pleine, au le phénomène d’abaissement du point de congélation. La glace sur les routes et les trot-
solvant pur. Comme on peut le voir, toirs fond lorsqu’on répand du sel dessus. Elle fond parce que la présence de sel abaisse
le point d’ébullition de la solution est Solide
plus élevé que celui de l’eau, et le
le point de congélation de l’eau.
point de congélation de la solution est ∆Tcong Vapeur La figure 1.18 montre que l’abaissement de la pression de vapeur de la solution déplace
∆Téb
plus bas que celui de l’eau.
la courbe solide-liquide vers la gauche. Par conséquent, cette ligne croise la ligne Pour dégivrer les avions, on utilise un
horizontale qui indique P = 101,3 kPa à une température inférieure à celle du point de mélange d’eau et d’éthylène glycol.
Température congélation de l’eau. L’abaissement du point de congélation (∆Tcong), soit la différence Le procédé fait appel à l’abaissement
Tsolution Teau Teau Tsolution entre le point de congélation du solvant pur (T°cong) et le point de congélation de la solu- du point de congélation des solutions.
tion (Tcong), est donné par :

Pour consultation seulement; toute reproduction interdite Pour consultation seulement; toute reproduction interdite
36 Chapitre 1 Les propriétés physico-chimiques des solutions 1.6 Les propriétés colligatives des solutions de non-électrolytes 37

! ∆Tcong = T°cong − Tcong On trouve le nombre de moles et on le divise par la masse d’eau pour obtenir la
Dans l’équation, on soustrait le point de molalité, b :
congélation de la solution de celui du
solvant pour obtenir une valeur positive.
∆Tcong est aussi directement proportionnelle à la quantité de soluté présent : 1 mol EG
651 g EG × = 10,5 mol EG
∆Tcong = Kcong • b (1.16)
62,07 g EG !
nsoluté La concentration de la solution étant ici
b= bien supérieure à 0,2 mol/L, il faudrait
où b est la molalité du soluté, et Kcong est la constante d’abaissement du point de congé- msolvant (kg)
tenir compte des interactions entre les
lation aussi appelée « constante cryoscopique molale » (voir le tableau 1.4 ). Comme Kéb, 10,5 mol EG particules de soluté dans les calculs
Kcong est exprimée en °C • kg/mol. =
2,505 kg H2O afin d’avoir un résultat exact. L’écart
obtenu serait moindre que celui calculé.
= 4,19 mol/kg Il faut donc garder en tête que dans les
TABLEAU 1.4 Constante cryoscopique molale de quelques liquides courants exemples et les exercices qui suivent,
Selon l’équation 1.16 et le tableau 1.4, on peut écrire : ainsi que dans les problèmes de fin de
Point de congélation Kcong
Solvant Formule moléculaire ∆Tcong = ∆Kcong • b chapitre, les valeurs calculées sont
normal (°C) * (°C · kg/mol)
approximatives et ne reflètent pas la
Eau H2 O 0 1,86 = (1,86 °C • kg/mol)(4,19 mol/kg)
réalité lorsque la concentration des
Benzène C 6H6 5,5 5,12 = 7,79 °C solutions est supérieure ou égale
Éthanol CH3CH2OH −117,3 1,99 Puisque l’eau pure gèle à 0 °C, la solution gèlera à −7,79 °C . à 0,2 mol/L.

Acide acétique CH3COOH 16,6 3,90


EXERCICE E1.13
Cyclohexane C6H12 6,6 20,0
* À 101,3 kPa. Dans les calculs, les points de congélation peuvent être considérés comme des valeurs exactes.
Calculez les points d’ébullition et de congélation d’une solution formée de 478 g
d’éthylène glycol dans 3202 g d’eau.

Cette diminution du point de fusion peut s’expliquer sommairement de la façon suivante : Problème semblable 1.46, page 56
en augmentant le désordre par leur présence, les molécules de solvant rendent plus difficile
le passage de l’état liquide à l’état solide, puisque ce dernier est un état plus ordonné. Par
contre, la présence de soluté n’influence pas le passage de l’état solide à l’état liquide. Il
faut donc refroidir davantage pour réduire la liberté de mouvement du solvant cristallisé. CONCEPT EN QUESTION 1.6.1
Ainsi, il est possible d’expliquer pourquoi le sel fait fondre la glace en hiver. Tracez une esquisse d’un diagramme de phases comme celui de la figure 1.18 (voir
Pour pouvoir observer une élévation du point d’ébullition, le soluté doit être non volatil, p. 34) pour une solution non aqueuse de naphtalène dissous dans le benzène.
ce qui n’est pas nécessaire dans le cas de l’abaissement du point de fusion. Par exemple, L’abaissement du point de congélation et l’élévation du point d’ébullition auraient-ils lieu ?
on a parfois utilisé le méthanol (CH3OH), un liquide nettement volatil qui bout à
65 °C, comme antigel dans les radiateurs d’automobiles.
1.6.4 La pression osmotique
EXEMPLE 1.13 Le calcul de l’abaissement du point de congélation De nombreuses réactions chimiques et biologiques dépendent du passage sélectif, à tra-
On utilise couramment l’éthylène glycol (EG), CH2(OH)CH2(OH), comme anti- vers une membrane poreuse, des molécules du solvant d’une solution diluée vers une
gel dans les automobiles. C’est un composé hydrosoluble relativement non volatil solution plus concentrée. La figure 1.19, à la page suivante, illustre ce phénomène. Dans
(point d’ébullition : 197 °C). Calculez le point de congélation d’une solution le compartiment de droite, il y a du solvant pur et dans celui de gauche, une solution.
contenant 651 g de cette substance dans 2505 g d’eau. Ces deux compartiments sont séparés par une membrane semi-perméable, qui permet
le passage spontané des molécules du solvant, mais pas celui des molécules du soluté. Au
DÉMARCHE début, les niveaux de liquide dans les deux tubes sont égaux (voir la figure 1.19, page
En hiver, dans les pays froids, on doit
L’abaissement du point de congélation de la solution se calcule selon l’équation 1.16. suivante). Après un certain temps, les variations de volume dans chaque compartiment
mettre de l’antigel dans les radiateurs se traduisent par une variation du niveau dans les deux tubes ; le liquide baisse à droite
Les données nous permettent de déterminer la molalité, et le tableau 1.4 fournit la
d’automobiles. et monte à gauche jusqu’à ce que l’équilibre soit atteint. On appelle osmose le mouve-
constante Kcong de l’eau.
ment net des molécules d’un solvant pur ou des molécules de solvant d’une solution
SOLUTION diluée, à travers une membrane semi-perméable, vers une solution plus concentrée. La
Pour trouver la molalité de la solution, il faut connaître le nombre de moles d’éthy- pression osmotique (p) d’une solution est la pression nécessaire pour arrêter l’osmose.
lène glycol (EG) et la masse du solvant en kilogrammes. Cette pression correspond à la différence de niveau entre les deux compartiments.

Pour consultation seulement; toute reproduction interdite Pour consultation seulement; toute reproduction interdite
38 Chapitre 1 Les propriétés physico-chimiques des solutions 1.6 Les propriétés colligatives des solutions de non-électrolytes 39

FIGURE 1.19 où C est la concentration molaire volumique,


Pression osmotique R, la constante des gaz (8,314 kPa • L • mol−1 • K−1),
Au début, les niveaux de la solution et Pression et T, la température en kelvins.
du solvant pur sont égaux. Durant osmotique
l’osmose, le niveau de la solution Solution Solvant Puisque la concentration correspond au nombre de moles par volume, cette relation
monte à cause du mouvement net du peut s’écrire p = nRT / V et prendre ainsi la forme de la loi des gaz parfaits (où p = P).
solvant de droite à gauche. À Étant donné que la mesure de la pression osmotique est prise à température constante,
l’équilibre, la pression osmotique est on utilise la concentration plutôt que la molalité.
égale à la pression hydrostatique Membrane
exercée par la colonne de liquide semi-perméable Comme l’élévation du point d’ébullition et l’abaissement du point de fusion, la pression
contenue dans le tube de gauche. osmotique est directement proportionnelle à la quantité de soluté présente. Ceci est
Membrane
prévisible, étant donné que toutes les propriétés colligatives ne dépendent que du nombre
semi-perméable
Solvant de particules de soluté présentes dans la solution. Si deux solutions ont la même concen-
Soluté tration et, ainsi, la même pression osmotique, elles sont dites « isotoniques ». Par contre,
si leurs pressions osmotiques sont inégales, la solution dont la concentration est plus
élevée est dite « hypertonique » tandis que la plus diluée est dite « hypotonique » (voir la
figure 1.21).
Le phénomène de pression osmotique intervient dans de nombreuses applications inté-
ressantes. Par exemple, pour étudier le contenu des globules rouges, séparé du milieu
ambiant par une membrane semi-perméable, les biochimistes utilisent une technique
appelée « hémolyse ». Ils placent les cellules dans une solution hypotonique. Puisque les
solutés sont moins concentrés à l’extérieur qu’à l’intérieur du globule, l’eau entre dans
Qu’est-ce qui pousse l’eau à se déplacer spontanément de droite à gauche dans ce cas-ci ? celui-ci (voir la figure 1.21 b). Les cellules gonflent puis éclatent, libérant ainsi l’hémo-
Une comparaison de la pression de vapeur de l’eau pure à celle de l’eau d’une solution globine et d’autres molécules.
(voir la figure 1.20) permet d’observer un transfert net d’eau du bécher de gauche vers
celui de droite parce que la pression de vapeur de l’eau pure est supérieure à celle de la La conservation des confitures et des gelées met aussi en jeu la pression osmotique. Il faut
solution. Avec le temps, le transfert se fait complètement. C’est une force semblable qui vraiment une grande quantité de sucre dans le processus de conservation, car le sucre aide
pousse l’eau vers la solution concentrée durant l’osmose. à éliminer les bactéries qui peuvent causer le botulisme. Comme le montre la figure 1.21 c),
quand une cellule bactérienne se trouve dans une solution hypertonique (à concentra-
tion élevée) de sucre, l’eau qui est à l’intérieur de la cellule a tendance à en sortir par
FIGURE 1.20 a) b)
Comparaison entre l’osmose et la a) b) c) FIGURE 1.21
pression de vapeur
Transfert net du solvant L’osmose et les cellules
a) L’eau est transférée vers la
solution. a) Dans une solution isotonique, la
b) Éventuellement, à l’équilibre, cellule ne change pas.
toute l’eau du bécher de gauche b) Dans une solution hypotonique,
s’est déplacée. la cellule gonfle.
c) Dans une solution hypertonique,
la cellule rétrécit.

Même si l’osmose est un phénomène courant et bien connu, on en sait relativement peu
sur la manière dont la membrane semi-perméable stoppe certaines molécules pour en
laisser passer d’autres. Dans certains cas, ce n’est qu’une question de taille : les pores de
la membrane peuvent être assez petits pour ne laisser passer que les molécules du sol-
vant. Dans d’autres cas, c’est un mécanisme différent qui expliquerait cette sélectivité :
par exemple, la plus grande « solubilité » du solvant dans la membrane.
La pression osmotique d’une solution est donnée par :

p = CRT (1.17)
Molécules d’eau
Molécules
Molécules
Moléculesd’eau
d’eau
de soluté
Molécules
Moléculesdedesoluté
soluté
Pour consultation seulement; toute reproduction interdite Pour consultation seulement; toute reproduction interdite
40 Chapitre 1 Les propriétés physico-chimiques des solutions 1.6 Les propriétés colligatives des solutions de non-électrolytes 41

osmose pour rejoindre la solution concentrée. Ce phénomène donne des cellules dites
Selon l’équation 1.16 et le tableau 1.4 (voir p. 36 ) :
« crénelées », des cellules déshydratées qui, finalement, meurent. L’acidité naturelle des
fruits contribue également à l’inhibition de la croissance bactérienne. ∆Tcong 1,05 °C
molalité = = = 0, 205 mol/kg
La pression osmotique constitue également le principal mécanisme de transport de l’eau K cong 5,12 °C ⋅ kg/mol
dans les plantes. Puisque les feuilles perdent constamment de l’eau dans l’air par un
processus appelé « transpiration », la concentration de soluté dans leur liquide augmente. Comme il y a 0,205 mol de soluté dans 1 kg de solvant, le nombre de moles de
L’eau est alors poussée par pression osmotique à travers le tronc et les branches jusque soluté dans 301 g (ou 0,301 kg) de solvant est :
dans les feuilles. Pour faire monter l’eau à la cime des séquoias, qui peuvent atteindre 0,205 mol
0,301 kg × = 0,0617 mol
120 m de hauteur, la pression doit être de 1000 à 1500 kPa. (La capillarité, abordée à la 1 kg
section 9.3 du manuel Chimie générale, n’est responsable de la montée de l’eau que sur
Puis, la masse molaire du soluté est :
une hauteur de quelques centimètres.) Le principe de l’osmose est également mis à profit
dans plusieurs autres applications, dont la désalinisation de l’eau de mer, comme nous le grammes de composé
masse molaire =
verrons dans la rubrique « Coup d’œil sur la chimie – La désalinisation de l’eau de mer » moles de composé
Séquoias de Californie à la page 43. 7,85 g
=
0,0617 mol
CONCEPT EN QUESTION 1.6.2 = 127 g/mol

Que veut-on dire lorsqu’on dit que la pression osmotique d’un échantillon d’eau de mer
On peut maintenant déterminer le rapport :
est égale à 2,53 × 10 3 kPa à une certaine température ? masse molaire 127 g/mol
= ≈ 2
masse molaire empirique 64,08 g/mol

La formule moléculaire est donc (C5H4)2 ou C10H8 (naphtalène) .


1.6.5 L’utilisation des propriétés colligatives pour
déterminer la masse molaire EXERCICE E1.14
Pour déterminer la masse molaire d’un soluté, il est en théorie possible d’utiliser l’une ou Le point de congélation d’une solution formée de 0,85 g d’un composé organique
l’autre des propriétés colligatives des solutions de non-électrolytes. En pratique, cepen- nommé « mésitol » dans 100,0 g de benzène est de 5,16 °C. Déterminez la molalité
dant, seuls l’abaissement du point de congélation et la pression osmotique sont utilisés, de la solution et la masse molaire du mésitol.
car ce sont les propriétés les plus sensibles, c’est-à-dire qui présentent les plus grandes
Problème semblable 1.45, page 56
variations, d’où une plus grande précision. L’exemple suivant montre la manière de
procéder.

EXEMPLE 1.14 La détermination de la masse molaire à partir de l’abaissement EXEMPLE 1.15 La détermination de la masse molaire à partir de la pression osmotique
du point de congélation On dissout 35,0 g d’hémoglobine (Hb) dans assez d’eau pour obtenir 1 L de solu-
On dissout 7,85 g d’un composé, dont la formule empirique est C5H4, dans 301 g de tion. Si la pression osmotique de la solution est de 1,33 kPa à 25 °C, calculez la
benzène. Le point de congélation de la solution est de 1,05 °C inférieur à celui du ben- masse molaire de l’hémoglobine.
zène pur. Déterminez la masse molaire et la formule moléculaire de ce composé.
DÉMARCHE
DÉMARCHE Les étapes de calcul sont semblables à celles de l’exemple 1.14. À partir de la pres-
Il faudra procéder en trois étapes. Premièrement, calculons la molalité de la solu- sion osmotique de la solution, nous calculons la concentration molaire volumique
tion à partir de la diminution du point de congélation. Ensuite, avec cette valeur de la solution. Ensuite, à partir de cette concentration, nous déterminons le nombre
de la molalité, déterminons le nombre de moles dans 7,85 g du composé, d’où la de moles dans 35,0 g de Hb et, de là, sa masse molaire.
masse molaire. Finalement, comparons la masse molaire expérimentale à la masse SOLUTION
molaire empirique afin de déterminer la formule moléculaire.
Voici la séquence des étapes de conversion qui permet de déterminer la masse
SOLUTION molaire de l’hémoglobine :
Voici la séquence des étapes de conversion qui permet de déterminer la masse pression concentration molaire nombre de masse
molaire du composé : osmotique volumique moles molaire
abaissement du point nombre de masse
de congélation molalité moles molaire

Pour consultation seulement; toute reproduction interdite Pour consultation seulement; toute reproduction interdite
42 Chapitre 1 Les propriétés physico-chimiques des solutions 1.6 Les propriétés colligatives des solutions de non-électrolytes 43

D’abord, il faut calculer la concentration molaire volumique à l’aide de COUP D’ŒIL SUR LA CHIMIE
l’équation 1.17 :
La désalinisation de l’eau de mer
p = CRT
Depuis des siècles, les scientifiques ont cherché des moyens plusieurs problèmes techniques persistent, et les « distilla-
p pour retirer le sel de l’eau de mer, un processus appelé teurs solaires » ne fonctionnent pas encore à grande échelle.
C =
RT « désalinisation », afin d’augmenter les provisions d’eau
1,33 kPa douce. L’océan est un énorme réservoir de solution aqueuse Paroi
Rayons solaires
=
(8,314 kPa ⋅ L ⋅ mol−1 ⋅ K −1 ) × (25 + 273,15) K extrêmement complexe. Il contient plus de 1,5  ×  1021 L de verre
d’eau de mer, dont 3,5 % (pourcentage massique) est Vapeur d’eau
= 5,37 × 10−4 mol/L constitué de matière dissoute. Le tableau ci-dessous donne
condensée

Comme la solution a un volume de 1 L, elle doit donc contenir 5,37 × 10 −4 mol de les concentrations de sept substances qui, ensemble, repré- Vapeur d’eau
Hb. On utilise cette quantité pour calculer la masse molaire : sentent 99 % des constituants dissous dans l’eau de mer.
À l’ère où des sondes explorent la planète Mars et où des
masse de Hb
moles de Hb = avancées spectaculaires ont eu lieu en sciences et en méde-
masse molaire de Hb cine, la désalinisation peut sembler être un objectif plutôt Réceptacle
masse de Hb simple. Cependant, cette technologie est très coûteuse.
masse molaire de Hb = Eau de mer
moles de Hb Dans notre société technologique, c’est un paradoxe inté-
35,0 g ressant de constater qu’accomplir quelque chose d’appa-
= Désalinisation de l’eau de mer à l’aide de l’énergie solaire
5,37 × 10−4 mol remment aussi aisé que la désalinisation à un coût
socialement acceptable est souvent aussi difficile que de
= 6,51 × 104 g/mol La congélation
produire ou d’effectuer quelque chose de très complexe,
comme envoyer une sonde pour étudier la structure À l’étude depuis un certain temps, la désalinisation par
EXERCICE E1.15 interne de Mars. congélation n’est pas encore réalisable sur le plan commer-
cial. Cette méthode se base sur le fait que, quand une solu-
À 21 °C, une solution de benzène contenant 2,47 g d’un polymère organique dans
Composition de l’eau de mer tion aqueuse (dans ce cas, l’eau de mer) gèle, le solide qui se
un volume final de 202 mL a une pression osmotique de 1,15 kPa. Calculez la
Grammes par kilogramme
sépare de la solution est de l’eau presque pure. Les cristaux
masse molaire du polymère. Ions
Questions d’eau de mer de glace provenant de l’eau de mer gelée et acheminés aux
interactives Problèmes semblables 1.50 et 1.51, page 56 −
Chlorure (Cl ) 19,35 usines de désalinisation peuvent alors être rincés et fondus
+ pour fournir de l’eau potable. Le principal avantage de la
Sodium (Na ) 10,76
2−
congélation est sa faible consommation en énergie compa-
Sulfate (SO4 ) 2,71 rativement au coût plus élevé du procédé de distillation. La
Une pression de 1,33 kPa, comme dans l’exemple 1.15, peut se mesurer facilement et Magnésium (Mg ) 2+
1,29 chaleur de vaporisation de l’eau est de 40,79 kJ/mol tandis
précisément. C’est pourquoi les données de pression osmotique sont très utiles dans le 2+
Calcium (Ca ) 0,41 que celle de la fusion est seulement de 6,01 kJ/mol. Certains
calcul de la masse molaire de grosses molécules, comme les protéines. Pour illustrer en + scientifiques ont même suggéré qu’une solution partielle au
Potassium (K ) 0,39
quoi la technique de détermination de la masse molaire par pression osmotique est plus − manque d’eau en Californie consisterait à remorquer des
sensible que celle par l’abaissement du point de congélation, il faut estimer la variation Hydrogénocarbonate (HCO3 ) 0,14
icebergs depuis l’Arctique jusqu’à la côte ouest américaine.
du point de congélation de la même solution d’hémoglobine. Si une solution aqueuse est Le principal inconvénient de la congélation est associé à la
bien diluée, il est possible de considérer que sa concentration molaire volumique La distillation
lente croissance des cristaux de glace et au lavage des dépôts
est presque égale à sa molalité. (La concentration molaire volumique serait pratiquement La distillation est la plus vieille méthode de désalinisation. de sel sur les cristaux.
égale à la molalité si la masse volumique de la solution était de 1 g/mL.) Alors, selon À l’échelle mondiale, plus de 90 % des systèmes de désali-
l’équation 1.16 : nisation l’utilisent, traitant ainsi environ 500 millions de L’osmose inverse
gallons d’eau salée par jour. Le procédé consiste à vaporiser La distillation et la congélation impliquent un changement
ΔTcong = (1,86 °C • kg/mol)(5,38 × 10 −4 mol/kg) l’eau de mer, puis à condenser la vapeur d’eau pure. La plu- de phase qui requiert beaucoup d’énergie. Par ailleurs, la
= 1,00 × 10 −3 °C part des systèmes de distillation ont recours à la chaleur désalinisation par osmose inverse n’utilise pas de change-
comme source d’énergie. Pour réduire le coût énergétique ment de phase et est plus intéressante d’un point de vue éco-
Une diminution du point de congélation de un millième de degré est une variation de la distillation, on a tenté d’utiliser l’énergie solaire. Cette nomique. L’osmose inverse a recours à une haute pression
de température trop petite pour être mesurée avec précision. C’est pourquoi la mesure de approche est intéressante parce que le rayonnement du pour forcer le passage de l’eau d’une solution plus concen-
l’abaissement du point de congélation n’est utilisée que pour déterminer la masse molaire soleil est normalement plus intense dans les régions arides, trée vers une solution moins concentrée en traversant une
de molécules petites et très solubles, c’est-à-dire les composés dont la masse molaire est là où le besoin d’eau est aussi plus grand. Cependant, mal- membrane semi-perméable. La pression osmotique de l’eau
d’au plus 500 g/mol, car l’abaissement de leur point de congélation est, dans ce cas, gré d’intenses recherches et efforts de développement, de mer est d’environ 3000 kPa (c’est la pression qui doit être
beaucoup plus grand, donc plus facilement mesurable avec précision.
Pour consultation seulement; toute reproduction interdite Pour consultation seulement; toute reproduction interdite
44 Chapitre 1 Les propriétés physico-chimiques des solutions 1.7 Les propriétés colligatives des solutions d’électrolytes 45

appliquée à la solution saline pour empêcher l’eau de s’écou- comme le saccharose (C12H22O11), à 0,1 mol/kg. De même, on s’attend à ce qu’une solu-
ler de la gauche vers la droite dans le schéma ci-après). tion de CaCl2 à 0,1 mol/kg abaisse le point de congélation trois fois plus qu’une solution
Pression
de saccharose de même molalité, car :
CaCl2 Ca 2+ + 2Cl−
Membrane 1 particule 1 particule 2 particules
semi-perméable 3 particules

Pour tenir compte de cet effet, on utilise le facteur de Van’t Hoff (i) ou facteur effectif,
qui constitue le rapport entre le nombre réel de particules en solution après la dissocia-
tion et le nombre d’unités initialement dissoutes.
Eau pure
Eau de mer nombre réel de particules en solution après la dissociation
i = nombre de particules initialement dissoutes
(1.18)
Interactions entre
des ions
Ainsi, i devrait être égal à 1 pour tous les non-électrolytes. Pour les électrolytes forts
L’osmose inverse. En exerçant une pression suffisante Salle de filtration par osmose inverse de l’eau d’érable. L’eau d’érable comme NaCl et KNO3, i devrait être égal à 2 ; pour les électrolytes forts comme Na 2SO4
du côté du compartiment contenant la solution, on est préconcentrée en sucre en étant forcée par une puissante pompe
et CaCl2, i devrait être égal à 3. Par conséquent, il faut modifier ainsi les équations
peut forcer un écoulement d’eau pure vers le compar- à travers le gros cylindre à l’intérieur duquel se trouve la membrane
semi-perméable. décrivant les propriétés colligatives : +
timent de gauche. La membrane semi-perméable
laisse passer les molécules d’eau, mais pas les ions. − +
gaspillage. Au Canada, cette technique est de plus en plus ΔTéb = iKéb • b (1.19)
Si la pression exercée sur la solution saline est supérieure à −
utilisée dans les systèmes domestiques de purification
3000 kPa, le flot osmotique est alors renversé, l’eau fraîche +
d’eau. Enfin, au Québec, plusieurs acériculteurs utilisent ΔTcong = iKcong • b (1.20) +
étant forcée de passer à travers la membrane vers le compar-
l’osmose inverse pour augmenter la teneur en sucre de l’eau −
timent du côté gauche. La désalinisation par osmose inverse −
d’érable. Avec ce procédé de préconcentration, les produc-
est un procédé beaucoup plus économique que la distilla-
teurs consomment beaucoup moins de combustibles au p = iCRT (1.21)
tion et elle évite les difficultés techniques associées à la Ions libres
cours du bouillage, tout en réduisant les émissions de
congélation. Le développement récent de membranes à
dioxyde de carbone (GES). En ce qui concerne l’abaissement de la pression de vapeur, le coefficient de Van’t Hoff ne FIGURE 1.22
la  fois très résistantes à la haute pression et très minces
peut être appliqué à toute l’équation. Comme il ne s’applique qu’au soluté, on a : Interactions entre des ions
(pour une vitesse accrue du procédé) a rendu possible la
L’interaction entre les ions diminue
construction d’usines de désalination par osmose inverse
la concentration effective des
en Afrique du Sud ainsi qu’en Australie. Celle d’Adélaide o
P = P solvant •  solvant particules en solution.
(près de Melbourne, en Australie) produit 100 milliards de
 nsolvant  (1.22)
litres d’eau par an. L’eau est transportée par pipeline et = P osolvant •  
devient une richesse inestimable, surtout en cas de  nsolvant + insoluté  TABLEAU 1.5

sécheresse. Il demeure que la meilleure solution, à la fois Valeur du facteur de Van’t Hoff
pour des solutions d’électrolytes
économique et écologique, consiste encore à s’approvision- Petit appareil manuel à osmose inverse permettant En réalité, les propriétés colligatives des solutions d’électrolytes sont habituellement moins 0,0500 mol/L à 25 °C
ner à partir de sources d’eau naturelles tout en évitant le d’obtenir de l’eau douce potable à partir de l’eau de mer marquées que celles que l’on a prédites parce que, à des concentrations élevées, des forces
i i
électrostatiques entrent en jeu, attirant les cations et les anions les uns vers les autres. Les Électrolyte
mesuré théorique
interactions entre les ions ont pour effet de réduire la concentration effective des particules Saccharose * 1,0 1,0
en solution, d’où un effet moindre sur les propriétés colligatives (voir la figure 1.22).
HCl 1,9 2,0
1.7 Les propriétés colligatives des solutions Le tableau 1.5 compare les valeurs de i mesurées expérimentalement et les valeurs théo- NaCl 1,9 2,0
d’électrolytes riques qui supposent une dissociation complète. Comme on peut le voir, elles sont MgSO4 1,3 2,0
proches les unes des autres, mais pas égales, ce qui indique l’importance des interactions MgCl2 2,7 3,0
Les propriétés colligatives des solutions d’électrolytes demandent une approche légère- entre les ions dans ces solutions. De plus, la valeur de i change avec la concentration du
FeCl3 3,4 4,0
ment différente de celle utilisée jusqu’ici pour les solutions de non-électrolytes. Voici soluté. En effet, plus la concentration augmente, plus les ions du soluté peuvent interagir
* Le saccharose n’est pas un électrolyte.
pourquoi : les électrolytes se dissocient en ions dans les solutions ; une unité d’un com- ensemble, réduisant le nombre de particules effectives. La valeur de i s’éloigne donc de Il n’est présent que pour faciliter la
posé qui est un électrolyte donne donc deux particules ou plus une fois dissoute. (Il faut plus en plus de sa valeur théorique lorsque la concentration augmente. comparaison.
se rappeler que c’est le nombre total de particules de soluté qui détermine les propriétés
colligatives d’une solution.) Par exemple, chaque unité de NaCl se dissocie en deux ions :
Na+ et Cl−. Ainsi, les propriétés colligatives d’une solution de NaCl à 0,1 mol/kg devraient
être deux fois plus marquées que celles d’une solution contenant un non-électrolyte,
Pour consultation seulement; toute reproduction interdite Pour consultation seulement; toute reproduction interdite
46 Chapitre 1 Les propriétés physico-chimiques des solutions 1.8 Les colloïdes 47

EXEMPLE 1.16 La détermination du facteur de Van’t Hoff à partir de mesures (phase dispersante) constitué d’une autre substance. Les particules colloïdales sont beau-
de propriétés colligatives coup plus grosses que les particules (molécules ou ions) de soluté normal ; leur taille varie
de 1 × 103 pm à 1 × 106 pm (1 pm = 1 × 10 −12 m). De plus, une solution colloïdale n’a
La pression osmotique d’une solution d’iodure de potassium (KI) à 0,010 mol/L
pas l’homogénéité d’une solution ordinaire. La phase dispersée et le milieu de disper-
est de 47,1 kPa à 25 °C. Calculez le facteur de Van’t Hoff pour KI à cette
sion peuvent être des gaz, des liquides, des solides ou des combinaisons de différentes
concentration.
phases, comme le montre le tableau 1.6.
DÉMARCHE
Notons que KI est un électrolyte. On s’attend donc à une dissociation complète en TABLEAU 1.6 Types de colloïdes
solution, ce qui donnerait la pression osmotique suivante : Milieu de Phase
Nom Exemples
dispersion dispersée
p = iCRT Liquide Aérosol Brouillard, bombe aérosol
Gaz
= 2(0,010 mol/L)(8,314 kPa • L • mol−1 • K−1)(25 + 273,15) K ou 49,6 kPa Solide Aérosol Fumée
Gaz Mousse Crème fouettée
SOLUTION
Liquide Liquide Émulsion Mayonnaise, lait
Selon l’équation 1.21, nous avons : Solide Sol Lait de magnésie
p Gaz Mousse Mousse de polystyrène
i=
CRT Solide
Liquide Gel Gelée, beurre
47,1 kPa Solide Sol solide Certains alliages (acier), pierres précieuses
= (verre contenant du métal dispersé)
(0,010 mol/L)(8,314 kPa • L • mol−1 • K−1) × (25 + 273,15) K
= 1,90
Certains colloïdes sont très familiers. Un aérosol est constitué de gouttelettes ou de
COMMENTAIRE fines particules d’un solide qui sont dispersées dans un gaz. Le brouillard et la fumée en
On peut ainsi affirmer que cet électrolyte est dissocié à 95 % [(1,90/2) × 100 %]. sont des exemples. On prépare la mayonnaise en fragmentant de l’huile en gouttelettes
dans de l’eau ; c’est un exemple d’émulsion, laquelle est constituée de gouttelettes
EXERCICE E1.16 liquides dispersées dans un autre liquide. Le lait de magnésie est un exemple d’un sol, FIGURE 1.23
La diminution du point de congélation d’une solution de MgSO4 0,100 mol/kg est une suspension de particules solides dans un liquide. Effet Tyndall
de 0,225 °C. Calculez le facteur de Van’t Hoff pour MgSO4 à cette concentration. On peut distinguer une solution d’un colloïde grâce à l’effet Tyndall. Lorsqu’un faisceau Lorsqu’un rayon laser passe à travers
Questions un colloïde constitué d’une goutte de
Problème semblable 1.59, page 57 de lumière passe à travers un colloïde, la lumière est diffusée par les particules de la
interactives lait dispersée dans l’eau (à droite), le
phase dispersée (voir la figure 1.23). Cette diffusion n’a pas lieu avec les solutions parce
faisceau est réfléchi par les nom-
que les particules de soluté sont trop petites pour interagir avec la lumière visible. Une breuses réflexions sur les protéines du
autre démonstration de l’effet Tyndall est la diffusion (ou dispersion) des rayons solaires lait. Cette diffusion n’est pas observée
CONCEPT EN QUESTION 1.7.1 par la poussière ou la fumée dans l’air (voir la figure 1.24). dans une solution (à gauche).

Indiquez, pour chacune des paires suivantes, le composé dont la valeur de i se rap-
FIGURE 1.24
proche le plus de la valeur théorique.
a) NaCl ou Na2SO4 Effet Tyndall
La lumière solaire devient
b) MgCl2 ou MgSO4
diffuse lorsqu’il y a présence
de particules de poussière
dans l’air.

1.8 Les colloïdes


Jusqu’à maintenant, seuls les véritables mélanges homogènes, aussi appelés « solutions
! vraies », ont été étudiés. Qu’arrive-t-il si on ajoute de fines particules de sable dans un
Une solution vraie est une solution
dans laquelle on ne distingue qu’une
bécher contenant de l’eau et qu’on agite le tout durant quelques instants ? Les particules
seule phase. sont d’abord en suspension dans l’eau, puis elles finissent par se déposer au fond. C’est
un exemple d’un mélange hétérogène. Entre ces deux extrêmes, il existe un état intermé-
diaire appelé « suspension colloïdale » ou simplement « colloïde ». Un colloïde est une
dispersion des particules d’une substance (phase dispersée) dans un milieu de dispersion
Pour consultation seulement; toute reproduction interdite Pour consultation seulement; toute reproduction interdite
48 Chapitre 1 Les propriétés physico-chimiques des solutions Résumé 49

1.8.1 Les colloïdes hydrophiles et les colloïdes hydrophobes FIGURE 1.27


a) O

O Les colloïdes les plus courants sont sans doute ceux dont l’eau est le milieu de dispersion. Structure d’un savon
O CH2 CH2 CH2 CH2 CH2 CH2 CH2 CH2 C a) Une molécule de stéarate
+ C Les colloïdes aqueux se divisent en deux catégories : les colloïdes hydrophiles (qui ont
NH3 CH3 CH2 CH2 CH2 CH2 CH2 CH2 CH2 CH2 O−Na+ de sodium.
une affinité pour l’eau) et les colloïdes hydrophobes (qui n’ont pas d’affinité pour l’eau).
Stéarate de sodium (C17H35COO−Na+) b) Une représentation
Les colloïdes hydrophiles sont des solutions contenant de très grosses molécules comme simplifiée d’une molécule
Protéine NH2 des protéines. En phase aqueuse, une protéine comme l’hémoglobine se replie de b) Tête hydrophile ayant une tête hydrophile et
manière à ce que les portions hydrophiles, celles qui interagissent favorablement avec les une queue hydrophobe.
HO molécules d’eau par des forces ion-dipôle ou par formation de liaison hydrogène, se
C Queue hydrophobe
O présentent du côté de la surface externe (voir la figure 1.25).
HO
Normalement, un colloïde hydrophobe n’est pas stable dans l’eau, et les particules vont
FIGURE 1.25 s’agglutiner comme le font des gouttelettes d’huile pour ensuite émerger et former une
a) b) c)
Colloïde hydrophile couche d’huile à la surface de l’eau. Il est toutefois possible de les stabiliser par adsorp-
Les groupements hydrophiles à la tion d’ions à leur surface (voir la figure 1.26 ). (L’adsorption a trait à l’adhérence à la
surface des grosses molécules, telle surface. Elle diffère de l’absorption qui, elle, suppose une pénétration vers l’intérieur
une protéine, contribuent à les
stabiliser dans l’eau. Tous ces
comme dans une éponge.) Ces ions adsorbés peuvent interagir avec l’eau, stabilisant
groupements peuvent former des ainsi le colloïde. En même temps, la répulsion électrostatique entre les particules les
Graisse
liaisons hydrogène avec l’eau. empêche de s’agglutiner. Le limon des fleuves et des rivières est constitué de fines parti-
cules de sol stabilisées de cette manière. Cependant, une fois déversées dans l’eau salée FIGURE 1.28
de la mer, les particules sont neutralisées par ce milieu salin très concentré en ions, ce Action nettoyante d’un savon
qui provoque la floculation des particules et leur dépôt à l’embouchure des cours d’eau. a) La graisse (une substance huileuse) n’est pas soluble dans l’eau.
Ces dépôts finissent par constituer des obstacles qui divisent l’embouchure de certains b) Lorsque du savon est ajouté à l’eau, les molécules de savon plongent leur queue non polaire dans
fleuves en plusieurs bras ramifiés appelés « deltas ». la graisse en y laissant pendre leur tête polaire à la surface.
c) Finalement, la graisse devient soluble dans l’eau par la formation d’une émulsion, car les têtes
polaires forment des liaisons hydrogène avec l’eau. Chaque gouttelette, aussi appelée « micelle », est
FIGURE 1.26 maintenant revêtue de plusieurs têtes polaires formant un revêtement hydrophile.
Schéma montrant la stabilisation + +
+
d’un colloïde hydrophobe
− + −
Il y a adsorption d’ions négatifs − RÉSUMÉ
à la surface, et la répulsion entre Particule − Répulsion
− −
Particule
les charges semblables empêche + colloïdale
colloïdale 1.1 La nature des solutions
l’agglutination des particules. − +
− Les solutions sont des mélanges homogènes de deux substances ou plus, solides, liquides
− + +
− ou gazeuses.
+ +

Solution saturée Solution insaturée Solution sursaturée

Contient la quantité Contient moins de soluté Contient plus de soluté


Une autre façon de stabiliser les colloïdes hydrophobes est de les mettre en présence maximale de soluté dans qu’elle pourrait en qu’une solution saturée.
une quantité donnée de dissoudre.
d’autres groupements hydrophiles à leur surface. La figure 1.27 illustre le cas du stéarate solvant à une température
de sodium, une molécule de savon dont la structure se résume en deux parties : une tête donnée.
polaire et un corps en forme de longue queue non polaire. L’action nettoyante du savon
réside dans cette double nature de la queue hydrophobe et de la tête hydrophile. La
queue hydrocarbonée se dissout facilement dans les corps huileux, lesquels sont non Les électrolytes forts, les électrolytes faibles et les non-électrolytes
polaires, alors que le groupement ionique — COO− de la tête reste en dehors de la sur-
face huileuse. Lorsqu’un assez grand nombre de molécules de savon entourent une gout-
telette d’huile ou un dépôt graisseux (voir la figure 1.28), ceux-ci sont entraînés dans Électrolyte fort Électrolyte faible Non-électrolyte
l’eau. Le système devient alors complètement stable parce que la portion extérieure est • Dissociation complète • Ionisation partielle • Aucune ionisation
maintenant fortement hydrophile. C’est ce qui explique l’action nettoyante des savons. • Laisse passer le courant • Laisse passer faiblement le courant • Ne laisse pas passer le courant
en solution aqueuse en solution aqueuse en solution aqueuse
H 2O H 2O − + H 2O
NaCl(s)
+ −
Na (aq) + Cl (aq) CH3COOH(l ) CH3COO (aq) + H (aq) C6H12O6(s) C6H12O6(aq)

Pour consultation seulement; toute reproduction interdite Pour consultation seulement; toute reproduction interdite
50 Chapitre 1 Les propriétés physico-chimiques des solutions Équations clés 51

1.2 Le processus de dissolution 1.5 Les solutions idéales et la loi de Raoult P T = PA + PB


• La facilité avec laquelle un soluté se dissout dans un solvant dépend des forces inter- • Une solution idéale est formée lorsque le ΔH de dissolution est nul.
moléculaires. Deux substances ayant des forces intermoléculaires de même type et de
• Elle obéit à la loi de Raoult. En pratique, comme la plupart des solutions ne présentent PT
grandeur similaire sont habituellement solubles l’une dans l’autre.
pas un comportement idéal, on observe des déviations.

Pression
• Le ΔH de dissolution correspond à la différence entre l’énergie des forces d’interaction PA
• La pression partielle d’un constituant est reliée à sa fraction molaire dans le liquide
solvant-soluté et celle des forces soluté-soluté et solvant-solvant.
(loi de Raoult).
• La solvatation (ou hydratation dans le cas où le solvant est l’eau) contribue à stabiliser
• La vapeur en équilibre au-dessus du liquide obéit à la loi des gaz parfaits. PB
le soluté. Ainsi, la capacité de l’eau à faire des interactions ion-dipôle avec des ions
explique le fait qu’un grand nombre de solides ioniques sont solubles dans l’eau.
1.6 Les propriétés colligatives des solutions de non-électrolytes
0 0,5 1
1.3 Les facteurs qui influent sur la solubilité • Propriétés qui dépendent du nombre de particules de soluté en solution et non de A
Habituellement, une hausse de la température fait augmenter la solubilité des solides et leur nature.
des liquides, mais fait diminuer la solubilité des gaz. • L’ajout d’un soluté non volatil à un solvant pur entraîne :
L’effet de la pression sur la solubilité des gaz – diminution de la pression de vapeur ;
Selon la loi de Henry, la solubilité d’un gaz dans un liquide est directement proportion- – élévation du point d’ébullition ;
nelle à la pression partielle qu’exerce ce gaz au-dessus de la solution. – abaissement du point de congélation.
1.4 L’expression de la composition d’une solution La pression osmotique
Pression osmotique
Concentration molaire nsoluté
volumique
C= • Résulte de la pression nette exercée par une différence de concentration d’un soluté de
Vsolution
part et d’autre d’une membrane semi-perméable.
nsoluté • Pression nécessaire pour arrêter l’osmose.
Molalité b=
msolvant (kg)
Osmose
nA
Fraction molaire A = n • Passage sélectif de l’eau à travers une membrane semi-perméable.
T
• Permet de rétablir les pressions dans les compartiments.
msoluté
Pourcentage massique % m/m = × 100 %
msolution 1.7 Les propriétés colligatives des solutions d’électrolytes
Vsoluté Facteur de Van’t Hoff (i) : Tient compte de l’augmentation du nombre de particules en
Pourcentage volumique % V/V = × 100 % solution après la dissociation d’un composé ionique.
Vsolution

msoluté 1.8 Les colloïdes


Pourcentage masse/volume % m/V = × 100 %
Vsolution
• Dispersion de particules d’une substance dans une autre.
parties de soluté
Parties par million ppm = • Classés en deux catégories lorsqu’ils sont aqueux :
10 6 parties de solution
– colloïdes hydrophiles ;
parties de soluté – colloïdes hydrophobes.
Parties par milliard ppb =
9
10 parties de solution
parties de soluté
Parties par billion ppt = 12 ÉQUATIONS CLÉS
10 parties de solution

• C = kP Loi de Henry (1.2)


nsoluté
• C = Concentration d’une solution (1.4)
Vsolution
• C 0V0 = CfVf Dilution (1.5)
nsoluté
• b = Molalité d’une solution (1.6)
msolvant (kg)
n
• A = A Fraction molaire du constituant A (1.7)
nT
Pour consultation seulement; toute reproduction interdite Pour consultation seulement; toute reproduction interdite
52 Chapitre 1 Les propriétés physico-chimiques des solutions Problèmes 53

msoluté massique, concentration molaire volumique, molalité. Écrivez les équations qui décrivent ces deux phéno-
• % m/m = × 100 % Pourcentage massique (1.8) Indiquez leurs avantages et leurs inconvénients. mènes. Définissez tous les termes et donnez les unités
msolution
Vsoluté 13. Décrivez les étapes qui permettent de convertir chacun qui les accompagnent.
• % V/V = × 100 % Pourcentage volumique (1.9)
Vsolution des types de concentration énumérés à la question pré- 20. Définissez les termes suivants : osmose, membrane
msoluté cédente en un autre type. semi-perméable.
• % m/V = × 100 % Pourcentage masse/volume (1.10)
Vsolution 1.5 Les solutions idéales et la loi de Raoult 21. Expliquez pourquoi on utilise la molalité pour calculer
Loi de Raoult (appliquée à un mélange de l’élévation du point d’ébullition et l’abaissement du
• P T = P Ao A + P Bo B (1.11) 14. Qu’est-ce qu’une solution idéale ? point de congélation, ainsi que la concentration molaire
deux liquides formant une solution idéale)
15. Énoncez la loi de Raoult. Définissez chaque terme de volumique pour calculer la pression osmotique.
nA(vapeur) PA A P Ao Fraction molaire du constituant A dans
• yA = = = (1.12) l’équation qui la représente avec ses unités. 22. Expliquez pourquoi il est essentiel que les solutions uti-
nT(vapeur) P T PT la vapeur (solution constituée de deux
liquides volatils) 16. Dans une solution idéale formée d’un mélange d’étha- lisées dans les injections intraveineuses soient isoto-
nol (C2H5OH) et de méthanol (CH3OH) en quantités niques, c’est-à-dire qu’elles exercent approximativement
o
• Psolvant = P solvant solvant Loi de Raoult (1.13) égales, lequel des deux constituants sera en plus grande la même pression osmotique que celle du sang.
o quantité dans la vapeur, une fois l’équilibre établi ? (Le
• ∆P = P solvant soluté Abaissement de la pression de vapeur (1.14) 1.7 Les propriétés colligatives des solutions
méthanol est le plus volatil des deux constituants.)
d’électrolytes
• ∆Téb = Kéb • b Élévation du point d’ébullition (1.15)
1.6 Les propriétés colligatives des solutions de 23. Expliquez pourquoi les propriétés colligatives sont plus
• ∆Tcong = Kcong b • Abaissement du point de congélation (1.16) non-électrolytes complexes dans le cas des solutions d’électrolytes que
• p = CRT Pression osmotique d’une solution (1.17) 17. Nommez les propriétés colligatives. Quelle est la signi- dans celui des solutions de non-électrolytes.
nombre réel de particules en
fication du mot « colligative » dans ce contexte ? 24. Dites ce qu’est le facteur de Van’t Hoff. Quel rensei-
solution après la dissociation 18. Expliquez la relation entre la pression de vapeur et gnement cette grandeur donne-t-elle ?
• i = Facteur de Van’t Hoff (solution électrolyte) (1.18)
nombre d’unités l’élévation du point d’ébullition d’une solution.
initialement dissoutes Réponses en ligne
19. Définissez les expressions « élévation du point d’ébulli-
tion » et « abaissement du point de congélation ».
QU’AVEZ-VOUS RETENU ?

1.1 La nature des solutions 7. Décrivez les facteurs qui influencent la solubilité d’un PROBLÈMES
solide dans un liquide. Que signifie l’affirmation Niveau de difficulté : facile ; moyen ; élevé
1. Définissez les termes suivants : soluté, solvant et solution.
« Deux liquides sont miscibles » ? Application : B : biomédical ; E : environnement ; I : industrie ; O : organique
2. Quelle est la différence entre un électrolyte et un non-
électrolyte ? entre un électrolyte fort et un électrolyte 1.3 Les facteurs qui influent sur la solubilité
faible ? 8. Comment la température influence-t-elle la solubilité
PROBLÈMES PAR SECTION
3. L’eau est un électrolyte extrêmement faible ; elle ne dans l’eau de la plupart des composés ioniques ? 1.1 La nature des solutions d) CH3COOH
peut donc conduire l’électricité. Cependant, on dit 9. Donnez les facteurs qui influencent la solubilité d’un 1.1 Les diagrammes suivants illustrent chacun une solu- e) C12H22O11
souvent qu’il ne faut pas manipuler des appareils élec- gaz dans un liquide. Dites pourquoi la solubilité d’un tion aqueuse qui a été préparée avec un composé dif- 1.3 Dites si chaque substance est un électrolyte fort,
triques quand on a les mains mouillées. Pourquoi ? gaz diminue habituellement quand la température férent. Identifiez chacun de ces composés comme un électrolyte faible ou un non-électrolyte.
1.2 Le processus de dissolution augmente. étant soit un non-électrolyte, soit un électrolyte a) Ba(NO3)2
10. Qu’est-ce que la loi de Henry ? Définissez chacun des faible, soit un électrolyte fort. b) Ne
4. Décrivez brièvement le processus de dissolution au
termes de l’équation qui la représente et donnez les a) b) c) c) NH3
niveau moléculaire. Prenez la dissolution d’un solide
unités qui leur sont associées. Expliquez cette loi à d) NaOH
dans un liquide comme exemple.
l’aide de la théorie cinétique des gaz.
5. Qu’est-ce que la solvatation ? Quels sont les facteurs qui 1.4 Le passage de l’électricité dans une solution d’élec-
influencent ce phénomène ? Donnez deux exemples de 1.4 L’expression de la composition d’une solution trolyte est-il causé par le mouvement :
solvatation, dont l’un met en jeu l’interaction ion- 11. Énumérez les étapes de base de la dilution d’une solu- 1.2 Dites si chaque substance est un électrolyte fort, un a) des électrons seulement ?
dipôle et l’autre, les forces de dispersion. tion de concentration connue. électrolyte faible ou un non-électrolyte. b) des cations seulement ?
6. Comme vous le savez, certains processus de dissolution a) H2O c) des anions seulement ?
12. Définissez les types de concentration suivants et don-
sont endothermiques et d’autres, exothermiques. Expli- nez les unités qui leur sont associées : pourcentage b) KCl d) des cations et des anions ?
quez cette différence au niveau moléculaire. c) HNO3
Pour consultation seulement; toute reproduction interdite Pour consultation seulement; toute reproduction interdite
54 Chapitre 1 Les propriétés physico-chimiques des solutions Problèmes 55

1.5 Dites lesquels des systèmes suivants sont conduc- rapidement refroidie après l’avoir fait bouillir pour 1.21 Calculez la molalité de chacune des solutions b) 4,30 g d’éthanol dans une solution à 1,50 mol/L
teurs d’électricité et expliquez pourquoi. la stériliser. Quelques minutes plus tard, le poisson aqueuses suivantes. c) 0,85 g d’acide acétique (CH3COOH) dans une
a) NaCl solide meurt. Expliquez pourquoi. a) Une solution de saccharose (C12H22O11) à 1,22 mol/L solution à 0,30 mol/L
b) NaCl fondu 1.14 L’eau contenue dans un bécher est d’abord saturée (masse volumique de la solution : 1,12 g/mL) 1.30 Calculez, pour chacun des solutés suivants, le
c) Solution aqueuse de NaCl d’air dissous. Expliquez ce qui arrive quand on y fait b) Une solution de NaOH à  0,87 mol/L (masse nombre de grammes nécessaire pour former 2,50 × 
1.6 Expliquez pourquoi une solution de HCl dans du barboter assez longtemps de l’hélium à 101,3 kPa. volumique de la solution : 1,04 g/mL) 102 mL d’une solution à 0,100 mol/L.
benzène ne conduit pas l’électricité alors qu’une E 1.15 Un mineur qui travaille à 260 m sous le niveau de la c) Une solution de NaHCO3 à 5,24 mol/L (masse a) Iodure de césium (CsI)
solution aqueuse de HCl est conductrice. (Indice : mer ouvre une bouteille de boisson gazeuse pendant volumique de la solution : 1,19 g/mL)
b) Acide sulfurique (H2SO4)
La formule moléculaire du benzène est C6H6.) son repas. À sa grande surprise, la boisson n’est pas 1.22 Dans les solutions diluées où la masse volumique de
pétillante du tout. Peu après, l’homme monte à la c) Carbonate de sodium (Na 2CO3)
la solution est pratiquement égale à celle du solvant
1.2 Le processus de dissolution surface en ascenseur. Durant la montée, il ne peut d) Dichromate de potassium (K 2Cr2O7)
pur, la concentration molaire volumique de la solu-
0 1.7 Pourquoi C10H8 (naphtalène) est-il plus soluble que s’arrêter de faire des rots. Pourquoi ? tion est égale à la molalité. Démontrez que cette e) Permanganate de potassium (KMnO4)
CsF dans le benzène (C6H6) ? 1.16 La solubilité de CO2 dans l’eau à 25 °C et à 101,3 kPa affirmation est vraie à l’aide d’une solution aqueuse 1.31 On verse 25,0 mL d’une solution de KNO3 à
0 1.8 Expliquez la variation de la solubilité des alcools sui- est de 0,034 mol/L. Quelle est sa solubilité dans les d’urée [(NH2)2CO] à 0,010 mol/L. 0,866  mol/L dans un ballon volumétrique de
vants dans l’eau : conditions atmosphériques ? (La fraction molaire de 1.23 Calculez la concentration molaire volumique et la 500 mL, puis on y ajoute suffisamment d’eau pour
CO2 dans l’air est de 0,000 399.) Supposez que CO2 molalité d’une solution de 30,0 g de NH3 dans 70,0 g que le volume soit de 500 mL exactement. Quelle
Solubilité dans l’eau
Composé
(g/100 g, 20 °C) obéit à la loi de Henry et que la pression totale est d’eau. La masse volumique de la solution est de est la concentration de la solution finale ?
égale à 101,3 kPa. 0,982 g/mL. 1.32 Quel volume d’une solution de Mg(NO3)2 à
CH3OH ∞
CH3CH2OH ∞
E 1.17 La solubilité de N2 dans le sang à 37 °C et à une pres- O 1.24 La masse volumique d’une solution aqueuse d’étha- 0,416 mol/L doit être ajouté à 255 mL d’une solu-

sion partielle de 81 kPa est de 5,6 × 10 4mol/L. Un nol (C2H5OH) est de 0,984 g/mL ; son pourcentage tion de KNO3 à 0,102 mol/L pour obtenir une so-
CH3CH2CH2OH ∞
plongeur sous-marin respire de l’air comprimé dans massique est de 10,0 %. lution finale ayant une concentration en ions
CH3CH2CH2CH2OH 9 lequel la pression partielle de N2 est de 405 kPa. En a) Calculez la molalité de cette solution. NO3 − de 0,278 mol/L ? On suppose que les volumes
CH3CH2CH2CH2CH2OH 2,7 considérant que le volume total de sang dans le corps
b) Calculez sa concentration molaire volumique. sont additifs.
Note : Le symbole ∞ signifie que l’eau et l’alcool sont miscibles. humain est de 5,0 L, calculez la quantité de N2 gazeux 1.33 Vous voulez diluer 505 mL d’une solution de HCl
libéré (en litres) quand le plongeur remonte à la sur- c) Quel volume de cette solution contiendrait 0,125 mol
d’éthanol ? à 0,125 mol/L à exactement 0,100 mol/L. En présu-
1.3 Les facteurs qui influent sur la solubilité face, où la pression partielle de N2 est de 81 kPa. (La mant que les volumes sont additifs, quelle quantité
1.9 Un échantillon de 3,20 g d’un sel se dissout dans pression totale est alors égale à 101,3 kPa.) 1.25 Calculez la masse en grammes de NaOH requise
d’eau devez-vous ajouter ?
9,10 g d’eau pour former une solution saturée à pour préparer 5,00 × 102 mL d’une solution à une
1.4 L’expression de la composition d’une solution concentration de 2,80 mol/L. 1.34 On mélange 35,2 mL d’une solution de KMnO4 à
25  °C. Quelle est la solubilité (g de sel/100 g de
1.18 Calculez le pourcentage massique du soluté dans 1,66 mol/L avec 16,7 mL d’une solution de KMnO4 à
H2O) de ce sel ? 1.26 Combien de grammes de KOH contiennent
chacune des solutions suivantes. 0,892 mol/L. Calculez la concentration de la solution
1.10 À 75 °C, la solubilité de KNO3 est de 155 g par 100 g 35,0 mL d’une solution à 5,50 mol/L ?
a) 5,50 g de NaBr dans 78,2 g de solution finale. (On suppose que les volumes sont additifs.)
d’eau ; à 25 °C, elle est de 38,0 g. Quelle masse (en 1.27 La concentration de l’acide sulfurique commercial
b) 31,0 g de KCl dans 152 g d’eau 1.35 On mélange 46,2 mL d’une solution de nitrate de
grammes) de KNO3 cristallisera si exactement 100 g est de 98,0 % en masse, soit l’équivalent de 18 mol/L.
calcium [Ca(NO3)2] à 0,568 mol/L avec 80,5 mL
de solution saturée à 75 °C sont refroidis à 25 °C ? c) 4,5 g de toluène dans 29 g de benzène a) Calculez la molalité de la solution. d’une solution de nitrate de calcium à 1,396 mol/L.
1.11 Avant d’être scellée, une boisson gazeuse est pressu- 1.19 Calculez la quantité d’eau (en grammes) qu’il faut b) Calculez sa masse volumique. Calculez la concentration de la solution finale. (On
risée avec un mélange d’air et de dioxyde de car- ajouter : 1.28 Calculez la concentration molaire de chacune des suppose que les volumes sont additifs.)
bone. a) à 5,00 g d’urée [(NH2)2CO] pour préparer une solutions suivantes.
a) Expliquez l’effervescence qui apparaît lorsque le solution dont le pourcentage massique est de 1.5 Les solutions idéales et la loi de Raoult
a) 6,57 g de méthanol (CH3OH) dans 1,50 × 
bouchon de la bouteille est retiré. 16,2 % ; O 1.36 Les pressions de vapeur de l’éthanol (C2H5OH) et
102 mL de solution aqueuse
b) Qu’est-ce qui cause l’apparition d’un petit brouil- b) à 26,2 g de MgCl2 pour préparer une solution du propan-1-ol (C3H7OH) à 35 °C sont respective-
dont le pourcentage massique est de 1,50 %. b) 10,4 g de chlorure de calcium (CaCl2) dans ment de 100,0 mm Hg et de 37,6 mm Hg. En sup-
lard près du goulot tout de suite après le retrait du
2,20 × 102 mL de solution aqueuse posant un comportement idéal, calculez les pressions
bouchon? 1.20 Calculez la molalité de chacune des solutions aqueuses
c) 7,82 g de naphtalène (C10H8) dans 85,2 mL de partielles qu’exercent l’éthanol et le propan-1-ol à
1.12 Un étudiant observe deux béchers d’eau ; l’un est suivantes.
solution de benzène 35  °C au-dessus d’une solution d’éthanol dans du
chauffé à 30 °C, l’autre à 100 °C. Dans les deux cas, a) 14,3 g de saccharose (C12H22O11) dans 676 g
il y a formation de bulles dans l’eau. Ces bulles ont- 1.29 Dans chacun des cas suivants, calculez le volume propan-1-ol, dans laquelle la fraction molaire de
d’eau
elles la même origine ? Expliquez votre réponse. (en millilitres) qu’il faut prélever pour obtenir la l’éthanol est de 0,300.
b) 7,20 mol d’éthylène glycol (C2H6O2) dans 3546 g
masse de soluté indiquée. O 1.37 On considère une solution idéale constituée de
E 1.13 Une personne achète un poisson rouge dans une d’eau
boutique d’animaux. De retour à la maison, elle a) 2,14 g de chlorure de sodium dans une solution à 20,0 g de méthanol (CH3OH) et de 50,0 g d’étha-
place le poisson dans un bocal rempli d’eau qu’elle a 0,270 mol/L nol (C2H5OH) à 40 °C, en équilibre avec sa vapeur.
(Les pressions de vapeur du méthanol et de l’éthanol
Pour consultation seulement; toute reproduction interdite Pour consultation seulement; toute reproduction interdite
56 Chapitre 1 Les propriétés physico-chimiques des solutions Problèmes 57

à 40 °C sont de 31,9 kPa et de 15,9 kPa respective- à celle de l’eau pure à 30 °C ? (La pression de vapeur 1.7 Les propriétés colligatives des solutions a) 21,2 g de NaCl dans 135 mL d’eau
ment.) Calculez : de l’eau à 30 °C est de 31,8 mm Hg.) d’électrolytes b) 15,4 g d’urée dans 66,7 mL d’eau
a) les fractions molaires des deux constituants dans O 1.44 Quels sont les points d’ébullition et de congélation 1.52 Soit une solution de CaCl2 à 0,35 mol/kg et une solu- 1.56 À 25 °C, la pression de vapeur de l’eau pure est de
le liquide ; d’une solution de naphtalène de molalité 2,47 mol/kg tion d’urée à 0,90 mol/kg. Laquelle de ces deux 23,76 mm Hg, et celle de l’eau de mer est
b) les pressions partielles du méthanol et de l’étha- dans du benzène ? (Les points d’ébullition et solutions aqueuses : de 22,98 mm Hg. En supposant que l’eau de mer ne
nol dans la vapeur ; de  congélation du benzène sont respectivement de a) a le point d’ébullition le plus élevé ? contient que du NaCl, évaluez sa molalité. Considé-
c) la pression totale de la vapeur à l’équilibre ; 80,1 °C et de 5,5 °C.) b) a le point de congélation le plus élevé ? rez que i correspond à sa valeur théorique.
d) les fractions molaires des deux constituants dans E 1.45 Les phéromones sont des composés sécrétés par les c) a la pression de vapeur la plus basse ? 1.57 En hiver, on utilise du NaCl et du CaCl2 pour faire
la vapeur. femelles de nombreuses espèces d’insectes pour atti- fondre la glace sur les routes. Quels avantages ces
Justifiez votre choix.
O 1.38 On considère une solution idéale constituée de ben- rer les mâles. L’un de ces composés est formé de substances ont-elles par rapport au saccharose
80,78 % de C, de 13,56 % de H et de 5,66 % de O. O 1.53 Soit deux solutions aqueuses, l’une de saccharose (C6H12O6) ou à l’urée [CO(NH2)2] pour abaisser le
zène (C6H6) et de toluène (C6H5CH3) en équilibre (C12H22O11) et l’autre, d’acide nitrique (HNO3) ;
avec sa vapeur à 90 °C. Sachant que les pressions par- Une solution de 1,00 g de cette phéromone dans point de congélation de l’eau ?
8,50 g de benzène gèle à 3,37 °C. Donnez la formule toutes deux gèlent à −1,5 °C. Quelles autres proprié-
tielles du benzène et du toluène dans la vapeur sont tés ces solutions ont-elles en commun ? B 1.58 Une solution de NaCl dont le pourcentage massique
respectivement de 408 mm Hg et de 244 mm Hg, moléculaire et la masse molaire du composé. est de 0,86 % est appelée « sérum physiologique »
calculez les fractions molaires de chacun des cons- 1.46 Calculez le nombre de litres d’éthylène glycol 1.54 Classez les solutions suivantes par ordre décroissant de parce que sa pression osmotique est égale à celle de
tituants dans le liquide et dans la vapeur. Les [CH2(OH)CH2(OH)] que vous devez ajouter au leur point de congélation : la solution contenue dans les cellules sanguines.
pressions  de vapeur à l’équilibre du benzène et du radiateur de votre automobile qui contient 6,50 L a) Na3PO4 à 0,10 mol/kg ; Calculez la pression osmotique de cette solution à la
toluène à cette température sont de 1020 mm Hg et d’eau si la température descend jusqu’à −20 °C en b) NaCl à 0,35 mol/kg ; température normale du corps (37 °C). La masse
de 406 mm Hg respectivement. hiver. Calculez aussi le point d’ébullition de ce c) MgCl2 à 0,20 mol/kg ; volumique de la solution saline est de 1,005 g/mL.
O 1.39 La pression de vapeur de l’éthanol (C2H5OH) à mélange. La masse volumique de l’éthylène glycol est d) C6H12O6 à 0,15 mol/kg ; Considérez que i correspond à sa valeur théorique.
20  °C est de 44 mm Hg et celle du méthanol de 1,11 g/mL et on peut considérer que celle de l’eau 1.59 À 25 °C, les pressions osmotiques de solutions de
e) CH3COOH à 0,15 mol/kg.
(CH3OH) à la même température est de 94 mm Hg. est égale à 1,00 g/mL. CaCl2 et d’urée, toutes deux à 0,010 mol/L, sont res-
1.55 Calculez les points de congélation et d’ébullition nor-
On mélange 30,0 g de méthanol à 45 g d’éthanol O 1.47 On prépare une solution en condensant 4,00 L d’un pectivement de 61,3 kPa et de 24,8 kPa. Calculez le
maux des solutions suivantes. Considérez que i cor-
(on suppose que la solution est idéale). Calculez : gaz, mesuré à 27 °C et à une pression de 748 mm Hg, facteur de Van’t Hoff pour la solution de CaCl2.
respond à sa valeur théorique et que la masse
a) la pression de vapeur du méthanol et de l’éthanol dans 58,0 g de benzène. Calculez le point de congé-
volumique de l’eau à ces températures vaut exacte-
au-dessus de cette solution à 20 °C ; lation de cette solution.
ment 1 g/mL.
b) les fractions molaires du méthanol et de l’éthanol O 1.48 On sait que la masse molaire de l’acide benzoïque
dans la vapeur au-dessus de cette solution à 20 °C. (C6H5COOH) déterminée par la mesure de l’abais-
sement du point de congélation du benzène est
1.6 Les propriétés colligatives des solutions de PROBLÈMES VARIÉS
équivalente à deux fois celle prédite d’après la
non-électrolytes formule moléculaire C7H6O2. Expliquez cette appa- O 1.60 L’eau et le méthanol sont deux liquides miscibles (C6H5CH3) est en équilibre avec sa vapeur. Calculez
O 1.40 On prépare une solution en dissolvant 396 g de sac- rente anomalie. entre eux, mais non miscibles avec l’octane (C8H18). la valeur de la pression de vapeur du benzène à cette
charose (C12H22O11) dans 624 g d’eau. Quelle est la O 1.49 On observe qu’une solution formée de 2,50 g d’un Lequel des diagrammes suivants illustre correcte- température, sachant que la fraction molaire du
pression de vapeur de cette solution à 30 °C ? (La pres- composé, dont la formule empirique est C6H5P, dans ment le mélange de volumes égaux de ces trois benzène dans la vapeur est égale à 0,835, que la pres-
sion de vapeur de l’eau est de 31,8 mm Hg à 30 °C.) 25,0 g de benzène gèle à 4,3 °C. Calculez la masse liquides à 20 °C ? On peut, dans ce cas-ci, faire l’ap- sion totale de la vapeur en équilibre avec le liquide
O 1.41 Combien de grammes de saccharose (C12H22O11) molaire du soluté et déterminez sa formule moléculaire. proximation que les volumes s’additionnent (les est égale à 101,3 kPa et que la tension de vapeur du
doit-on ajouter à 552 g d’eau pour obtenir une solu- masses volumiques des liquides à cette température toluène à cette température est égale à 50,1 kPa.
O 1.50 Un volume de 170,0 mL d’une solution aqueuse conte-
tion dont la pression de vapeur est de 2,0 mm Hg sont de 0,792 g/mL pour le méthanol, de 0,703 g/mL 1.62 À une certaine température, les pressions osmo-
nant 0,8330 g d’une protéine de structure inconnue
inférieure à celle de l’eau pure à 20 °C ? (La pression pour l’octane et de 0,998 g/mL pour l’eau). tiques de deux solutions, A et B, sont respectivement
a une pression osmotique de 5,20 mm Hg à 25  °C.
de vapeur de l’eau à 20 °C est de 17,5 mm Hg.) Déterminez la masse molaire de cette protéine. a) b) c) d) de 243 kPa et 466 kPa. Quelle est la pression osmo-
O 1.42 La pression de vapeur du benzène (C6H6) à 26,1 °C tique d’une solution formée du mélange de volumes
O 1.51 On dissout 7,480 g d’un composé organique dans
est de 100,0 mm Hg. Calculez la pression de va- égaux de A et de B à cette même température ?
assez d’eau pour obtenir 300,0 mL de solution. La
peur  d’une solution contenant 24,6 g de camphre pression osmotique de cette solution est de 145 kPa 1.63 Pourquoi un concombre placé dans la saumure (eau
(C10H16O) dissous dans 98,5 g de benzène. (Le à 27 °C. L’analyse du composé révèle qu’il contient salée) se ratatine-t-il ?
camphre est un solide peu volatil.) 41,8 % de C, 4,7 % de H, 37,3 % de O et 16,3 % 1.64 À 25 °C, les pressions de vapeur de deux liquides, A et
O 1.43 Combien de grammes d’urée [(NH2)2CO] doit-on de  N.  Déterminez la formule moléculaire de ce B, sont respectivement de 76 mm Hg et de 132 mm Hg.
ajouter à 450 g d’eau pour obtenir une solution dont composé organique. Quelle est la pression de vapeur totale de la solution
la pression de vapeur est de 2,50 mm Hg inférieure idéale formée :
O 1.61 À une certaine température, une solution idéale a) de 1,00 mol de A et de 1,00 mol de B ?
constituée de benzène (C6H6) et de toluène b) deinterdite
2,00 mol de A et de 5,00 mol de B ?
Pour consultation seulement; toute reproduction interdite Pour consultation seulement; toute reproduction
58 Chapitre 1 Les propriétés physico-chimiques des solutions Problèmes 59

1.65 Calculez le facteur de Van’t Hoff pour Na3PO4 dans concentration molaire volumique ? (La masse volu- 500 mL d’éthanol, C2H5OH, sont mélangés à 500 contenant séparé, calculez la fraction molaire de
une solution aqueuse à 0,40 mol/kg dont le point mique de la solution est de 1,19 g/mL.) mL d’eau, le volume final est inférieur à 1000 mL. chacun des constituants dans le liquide et leur
d’ébullition est de 100,78 °C. B 1.71 Une protéine a été isolée sous forme d’un sel de for- O 1.78 L’acide acétique est un acide faible qui s’ionise en pression de vapeur respective au-dessus de ce
O 1.66 À 35 °C, 262 mL d’une solution contenant 1,22 g mule Na 20P (ce qui signifie qu’il y a 20 ions Na
+
solution selon l’équation suivante : liquide à 55 °C.

d’un sucre a une pression osmotique de 30,3 mm Hg. associés à chaque molécule de protéine P20 ). La CH3COOH(aq)

CH3COO (aq) + H (aq)
+ 1.83 Un mélange de deux liquides A et B se comporte de
Quelle est la masse molaire de ce sucre ? pression osmotique de 10,00 mL d’une solution façon idéale. À 84 °C, la pression de vapeur totale
Une solution à 0,106 mol/kg de CH3COOH gèle
1.67 Examinez les trois manomètres au mercure suivants. contenant 0,225 g de cette protéine est de 26,0 kPa d’une solution contenant 1,2 mol de A et 2,3 mol
à −0,203 °C. Quel est le pourcentage d’ionisation
Dans l’un d’entre eux, on a placé 1 mL d’eau sur la à 25,0 °C. Calculez la masse molaire de la protéine. de B est égale à 331 mm Hg. Après l’addition d’une
de cet acide, c’est-à-dire le pourcentage des molé-
colonne de mercure ; dans un autre, 1 mL d’une solu- Considérez que i correspond à sa valeur théorique. mole supplémentaire de B à la solution, la pression
cules qui se sont ionisées ?
tion d’urée à 1 mol/kg ; dans le dernier, 1 mL d’une O 1.72 On prépare deux solutions différentes avec un com- totale augmente à 347 mm Hg. Déterminez les pres-
O 1.79 L’acide acétique est une molécule polaire qui peut for- sions de vapeur des liquides purs à 84 °C.
solution de NaCl à 1 mol/kg. Associez ces solutions posé organique non volatil Z. La solution A contient
mer des liaisons hydrogène avec des molécules d’eau.
aux lettres X, Y et Z de l’illustration ci-dessous. 5,00 g de Z dissous dans 100 g d’eau, et la solution B 1.84 À 298 K, la pression osmotique d’une solution
Elle est donc très soluble dans l’eau. Elle est aussi
contient 2,31 g de Z dissous dans 100 g de benzène. aqueuse de glucose (C6H12O6) est égale à 1,06 ×
X Y Z soluble dans le benzène, C6H6, un solvant non polaire
La solution A a une pression de vapeur de 103 kPa. Déterminez la température de congélation
qui n’a pas la possibilité de faire des ponts hydrogène.
754,5 mm Hg au point d’ébullition normal de l’eau, de la solution, sachant que la masse volumique de la
Une solution contenant 3,8 g de CH3COOH dans
et la solution B a la même pression de vapeur au point solution est égale à 1,16 g/mL.
80,0 g de C6H6 a un point de congélation de 3,5 °C.
d’ébullition normal du benzène. Calculez la masse 1.85 Le diagramme ci-dessous présente les courbes de
Calculez la masse molaire du soluté, puis émettez une
molaire de Z à partir des données dans le cas des deux tension de vapeur du benzène pur et d’une solution
hypothèse quant à sa structure.
solutions A et B. Expliquez les différences obtenues. d’un soluté non volatil dans le benzène. Estimez la
1.80 Une solution contient deux liquides volatils A et
O 1.73 Deux béchers, l’un contenant 50 mL d’une solution molalité de la solution de benzène.
B.  Remplissez le tableau suivant dans lequel le
aqueuse 1,0 mol/L en glucose et l’autre contenant
symbole indique des forces d’attraction inter-
50 mL d’une solution aqueuse 2,0 mol/L en glucose,
moléculaires.
sont placés dans un contenant hermétique à la tem-
pérature de la pièce, comme montré à la figure 1.20 Déviation à la 101
Forces d’attraction ∆Hdis

P (kPa)
(voir p.  38). Quels seront les volumes de solution loi de Raoult
O 1.68 On demande à une chimiste de la police judiciaire dans chacun des béchers une fois l’équilibre atteint ? A A, B B>A B
d’analyser une poudre blanche. Elle dissout 0,50 g 1.74 Calculez la concentration molaire volumique, la Négative
de la substance dans 8,0 g de benzène. La solution molalité et la fraction molaire de NH3 pour une solu- 0
gèle à 3,9 °C. La chimiste peut-elle conclure que le tion contenant 30,0 g de NH3 dans 70,0 g d’eau. La
composé est de la cocaïne (C17H21NO4) ? Quelle masse volumique de la solution est de 0,982 g/mL. 75 80 85
(Note : Une déviation négative signifie que la pres- T (°C)
supposition fait-on dans cette analyse ? O 1.75 On dissout un échantillon pesant 1,32 g constitué sion de vapeur de la solution est inférieure à celle
B 1.69 Les médicaments dits « à action prolongée » ont d’un mélange de cyclohexane (C6H12) et de naphta- prédite selon la loi de Raoult. La proposition inverse 1.86 Sous la hotte du laboratoire, vous voyez une bou-
l’avantage de se libérer dans l’organisme à une vitesse lène (C10H8) dans 18,9 g de benzène (C6H6). La est vraie pour une déviation positive.) teille d’acide chlorhydrique avec ces renseignements :
constante. Leur concentration à tout moment n’est solution gèle à 2,2 °C. Calculez les proportions du 1.81 Un échantillon de 2,6 L d’eau contient 192 g de • Masse volumique : 1,19 g/mL
donc pas trop élevée pour causer des effets indési- mélange initial en pourcentage massique. (Voir le plomb. La concentration de cette solution excède- • Pourcentage massique : 37,0 %
rables ni trop basse pour être inefficace. Un com- tableau 1.4 pour les constantes, p. 36.) t-elle la limite sécuritaire de 0,050 ppm de plomb a) Calculez la concentration molaire volumique de
primé de ce type de médicament est illustré O 1.76 Un mélange d’éthanol et de propan-1-ol a un com- par litre d’eau potable? l’acide chlorhydrique.
ci-dessous. Expliquez son fonctionnement. portement idéal à 36 °C, et il est à l’équilibre avec sa 1.82 Des liquides A (masse molaire de 100 g/mol) et B b) Calculez sa fraction molaire.
vapeur. Sachant que la fraction molaire de l’éthanol (masse molaire de 110 g/mol) forment une solution
Membrane c) Calculez la molalité.
imperméable
dans la solution est de 0,62, calculez sa fraction idéale. À 55 °C, le liquide A a une pression de vapeur
molaire dans la phase vapeur à cette température. d) Expliquez comment procéder pour préparer
Membrane
élastique égale à 95 mm Hg et le liquide B a une pression de 250,0 mL de cette solution à une concentration
Médicament

(Les pressions de vapeur de l’éthanol pur et du vapeur égale à 42 mm Hg. Une solution est préparée
semi-perméable Solution saturée molaire volumique de 0,100 mol/L.
propan-1-ol pur à 36 °C sont respectivement de en mélangeant des masses égales de A et de B.
de NaCl e) Calculez la concentration en ppm de la solution
108 mm Hg et de 40,0 mm Hg.)
a) Calculez la fraction molaire de chacun des consti- obtenue quand on transvide 1,00 mL de la solu-
Paroi rigide 1.77 Dans le cas des solutions idéales, les volumes sont
perforée de
tuants dans la solution. tion préparée en d) (HCl 0,100 mol/L) dans une
additifs. Cela signifie que, si l’on prépare une solution b) Calculez la pression partielle de A et de B au-
petits trous fiole jaugée de 500,0 mL que l’on complète avec
avec 5 mL de A et 5 mL de B, le volume de la solu- dessus de la solution à 55 °C.
tion obtenue est de 10 mL. Donnez une explication au de l’eau.
1.70 L’acide chlorhydrique concentré commercial a un c) En supposant qu’une partie de la vapeur décrite
pourcentage massique de 37,7 %. Quelle est sa niveau moléculaire de l’observation suivante : lorsque
en b) soit condensée en liquide dans un
Pour consultation seulement; toute reproduction interdite Pour consultation seulement; toute reproduction interdite

Vous aimerez peut-être aussi