Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Biophysique
UE3
Salah Belazreg
Professeur agrégé et docteur en physique, il enseigne
au lycée Camille Guérin à Poitiers. Il a enseigné la biophysique
en classes préparatoires aux concours de Médecine.
Il est aussi interrogateur en classes préparatoires scientifiques.
Rémy Perdrisot
Ancien élève de l’ENS-ULM, professeur de biophysique,
assesseur du Doyen de la faculté de médecine de Poitiers,
responsable du premier cycle.
Jean-Yves Bounaud
Docteur en sciences, docteur en pharmacie
et maître de conférences à la faculté de médecine de Poitiers.
3e édition
© EdiScience, 2006, 2009, 2010, 2014
EdiScience est une marque de
Dunod Éditeur, 5 rue Laromiguière, 75005 Paris
ISBN 978-2-10-071460-5
Table des matières
Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xi
Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xi
QCM et exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
Corrigés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
Chapitre 4. Oxydo-réduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
4.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
vi Table des matières
Partie 5 - Imagerie
Chapitre 15. Imagerie par isotopes radioactifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 361
15.1 Radiopharmaceutiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 362
15.2 Appareillages de détection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 363
15.3 Réalisation des examens scintigraphiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 365
15.4 Traitement mathématique des images numériques . . . . . . . . . . . . . . . . 367
QCM et exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 369
Corrigés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 371
Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 435
Avant-propos
On espère que cet ouvrage, fruit d’une longue expérience, rédigé avec beaucoup d’at-
tention, apporte une aide efficace aux étudiants dans la préparation de leurs examens
et concours.
Remerciements
Nous remercions tout particulièrement monsieur Marc Violino, ancien professeur
en classes préparatoires aux grandes écoles au lycée Camille Guérin, ainsi que le
Dr Frédérique Belazreg, médecin gériatre, pour leur relecture attentive de la plupart
des chapitres de cet ouvrage et leurs remarques judicieuses.
xii Avant-propos
Plan Objectifs
Cours • Reconnaître un électrolyte fort
1.1 Étude des solutions d’un électrolyte faible
1.2 Électrolytes • Savoir calculer :
– un taux de dissociation,
QCM et exercices
– un coefficient d’ionisation,
Corrigés
– les différentes concentrations
molaires, particulaires, équi-
valentes, ...
Cours
H μ H
Figure 1.1
La liaison hydrogène
La liaison hydrogène (Fig. 1.2) est une liaison intermoléculaire attractive et beaucoup
plus puissante que la force de Van der Waals. Sa longueur est de l’ordre de 2, 5 à 3 Å.
liaison hydrogène
H
O H
O
H
H
Figure 1.2
Elle est de nature électrostatique, environ 20 fois supérieure à une liaison de Van der
Waals mais 20 fois inférieure à une liaison covalente.
q e (°C) qf (°C)
120 H2O
100
80
60
40
20 H 2O
0 0
-20 H 2Te -10
-40 -20
-60 H 2Se
H2 S -30
-80
-40
-50
-60 H2Te
-70 H 2Se
-80
-90 H 2S
Figure 1.3
➤ Concentrations
Une solution est obtenue par dissolution d’une ou plusieurs espèces chimiques, appe-
lées solutés, dans un solvant (généralement l’eau).
Le soluté peut être solide, liquide ou gazeux, moléculaire ou ionique.
c=C×M (1.3)
(c : en g. L −1, C en mol. L −1 et M en g. mol −1)
Concentration pondérale
Elle représente la masse de l’espèce chimique dissoute par unité de masse de solvant.
Elle s’exprime en g. kg−1
v = s Pi V
( Loi de Henry )
1.2 ÉLECTROLYTES
Un électrolyte est une solution qui permet le passage du courant électrique.
L’étude de telles solutions conduit Arrhénius (Svante), chimiste et physicien sué-
dois, en 1887 à postuler l’existence d’ions se déplaçant sous l’action d’un champ
→
−
électrique E qui règne entre deux électrodes. Il constata, par conséquent, qu’il y a
transport de matière dans la solution : les cations (ions positifs) se déplacent vers la
cathode et les anions (ions négatifs) se déplacent vers l’anode.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
Exemples
• Solution contenant des ions K + et Cl − :
pour l’ion K + : z + = +1 et μ+ > 0,
pour l’ion Cl − : z − = −1 et μ− < 0
• Solution contenant des ions N a + et S O42− :
pour l’ion N a + : z + = +1 et μ+ > 0,
pour l’ion S O2−
4 : z− = F
−2 etNμ − < 0
→
−
Si on désigne par j le vecteur densité de courant et par γ la conductivité électrique
de la solution, on montre que :
→
− −
→ →
− −
j = ρ − v− + ρ+ v + = ρi →
vi (1.8)
i
(cas de plusieurs ions)
Exemples
• La dissolution de N aCl (s ) entraîne une dissociation totale des cristaux solides
N aCl (s) et on écrit :
N aCl (s) −→ N a+(aq) + Cl−
(aq)
(eau)
Exercices
2H2 O = H3 O +(aq) + H O −
(aq)
Données.
• Masses molaires atomiques :
M ( H ) = 1, 0 g. mol−1, M (C ) = 12 g. mol−1 , M ( O ) = 16 g. mol−1.
• Densités :
– eau : d = 1, 0,
– éthanol : d = 0, 79.
• Masse volumique de l’eau : μeau = 1 kg.L −1.
• L’eau et l’éthanol sont miscibles en toutes proportions.
C = 1, 0.10−2 mol.L −1 .
AB = A+ + B−
5 On a dosé dans le sang d’un patient l’ensemble des cations, le glucose et l’urée.
+
N a = 145 mosmol.L −1 , K + = 5 mosmol.L−1 , Ca2+ = 2, 5 mosmol.L−1,
2+
Mg = 1, 5 mosmol.L −1, glucose : 1 g.L−1 et urée : 1, 81 g.L−1
La concentration équivalente totale du sérum de ce patient est :
❑ 1. 312 meq.L−1.
❑ 2. 158 meq.L−1.
❑ 3. 156 meq.L−1.
❑ 4. 323 meq.L−1.
❑ 5. 316 meq.L−1.
Corrigés
Exercices
1 1. La conductivité γ est donnée par γ = γi = |z i | Ci Li .
i i
Comme z H 3O + = +1, z H O − = −1 et H 3 O + = H O − = C alors
γ = |+1| × C × L H3 O + + |−1| × C × L H O − = C(L H3 O+ + LH O − )
soit
γ
C=
L H3 O + + L H O −
Numériquement :
5, 5.10−6
C= = 1, 00.10−4 mol.m−3 , soit 1, 00.10−7 mol.L−1
350.10−4 + 198.10−4
C
C=
masse du solvant (en kg)
(C en mol. kg −1 et C en mol.L −1)
984, 4
n(eau) = 54, 7 mol.
18
n i = n éthanol + neau = 0, 26 + 2, 1 = 2, 36 mol.
i
0, 26
Il s’ensuit : f = = 0, 11
2, 36
3. Le titre τ de la solution est
msoluté
τ = 100 × , avec m solution = msoluté + m solvant
m solution
12
soit numériquement, τ = 100 × = 24 %
12 + 38
α2
4 1. La constante d’équilibre associée à la réaction est donnée par : K = C
1−α
−2 (0, 079)2
Soit numériquement K = 1, 0.10 × 6, 8.10−5 .
(1 − 0, 079)
2. Pour cet équilibre, on peut écrire :
−
C6 H5 C O O H + H2 O = C6 H 5C O O(aq) + H 3 O +(aq)
État initial C
État final C(1 − α) excès Cα Cα
i = 1 + 0, 079 × (2 − 1) = 1, 079
3. On a : C 6H5C O O(aq) = H3 O+(aq) = Cα,
−
soit numériquement :
− +
C 6 H5 C O O (aq) = H3 O(aq) = 1, 0.10−2 × 0, 079
+
AB = A−
(aq) + B(aq)
α2
État initial C avec K = C
1−α
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
⎪ et
⎪
⎪ −10 + 4, 1.10 −5
−3
⎪
⎩ α1 = = 0, 27
2 × 10−2
La première racine
− ×est à rejeter
× − car α est positif. La valeur cherchée est donc
α = 0, 27.
2. L’osmolarité de la solution est : ω = C(1 − α) +C α +C α = C (1 + α),
soit numériquement : ω = 10−2 (1 + 0, 27) = 12, 7 mosmol.L −1 .
3 1. ❑ 2. ❑ 3. ✗
❑ 4. ❑ 5. ✗
❑
Plan Objectifs
Cours • Savoir calculer un potentiel chi-
2.1 Les équilbres mique, une variation de poten-
physico-chimiques tiel chimique.
2.2 Fonctions • Pour une réaction chimique don-
thermodynamiques née, savoir calculer :
– une variation d’enthalpie,
2.3 Expressions du potentiel
chimique – une variation d’enthalpie
libre,
QCM et exercices
– une variation d’entropie.
Corrigés
Cours
Les systèmes biologiques sont formés par le contenu d’un volume géométriquement
bien défini et de dimensions macroscopiques (exemple : cuve contenant deux solu-
tions séparées par une membrane ; milieu intracellulaire et milieu extracellulaire).
L’étude du potentiel chimique permet de décrire l’évolution physicochimique spon-
tanée de systèmes biologiques (échanges entre compartiments de façon générale).
Cela permet de prévoir ou d’expliquer les échanges d’eau et de soluté à travers les
membranes (filtration glomérulaire, échanges osmotiques entre un capillaire et les
tissus environnants, échanges gazeux au niveau des poumons, etc. . . ).
Le potentiel chimique représente l’énergie libre apportée au système lorsqu’on y
ajoute une quantité de substance i.
20 Chap. 2. Thermodynamique chimique
paroi étanche
solution eau
colorée
Le passage de l’état (1) à l’état (2) est un processus irréversible. En effet, il est dû
à un transport de colorant qui passe du compartiment gauche vers le compartiment
droit jusqu’à ce que le mélange soit homogène (coloration uniforme).
En biologie, les transports de molécules sont essentiels puisqu’ils assurent l’homéo-
statie, et donc le maintien de la vie.
U = U ( S , V , n i)
On pose :
∂U
μi = , μi : potentiel chimique du constituant i (2.2)
∂ni S , V ,n j=n i
⎧
⎪ ∂U
=T
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
⎪
⎪
⎪
⎪
⎨ ∂S V ,n i
On montre que : et
⎪
⎪
⎪
⎪ ∂U
⎪
⎩ = −P
∂V S,ni
Ainsi la relation (2.1) peut s’écrire,
N
dU = T d S − PdV + μ i dni
i=1
Définition
On définit les fonctions d’états H (enthalpie), G (enthalpie libre ou fonction de
Gibbs) et F (énergie libre ou fonction de Helmholtz) telles que :
H = U + PV , l’enthalpie
F = U − T S, l’énergie libre (2.4)
G = H − T S = U + P V − T S, l’enthalpie libre
i=1
Remarque
si l’on désigne par g i l’enthalpie libre partielle du constituant i alors :
N
μi = gi et G= g i ni
i=1
Le potentiel chimique peut être défini à partir des fonctions H , F et G telles que :
N ∂H
d H = V d P + T dS + μi dn i, μi =
∂n
i=1
i P ,S,n j=n i
d F = −Pd V − SdT + μ dn , μ = ∂ F
N
i i i (2.6)
i=1 ∂n i V ,T ,n j =n i
dG = V d P − SdT +
N
∂G
μi dni , μ i =
i=1 ∂ni T , P ,n j=n i
Remarque
dans le cas d’un système fermé (ou système clos) dont la composition est constante,
on a :
dH = VdP + TdS
d F = −Pd V − SdT
dG = V d P − SdT
2.2 Fonctions thermodynamiques 23
α A + β B γC + δ D
À T et P donnés, on a :
dG T , P = μ A dn A + μB dn B + μC dn C + μ D dnD
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
dn A dn B dn dn D
dξ = − =− = C = (2.10)
α β γ δ
soit ⎧
⎪
⎪ dn A = −αd ξ
⎨
dn B = −βd ξ
⎪
⎪ dn C = +γd ξ
dn D = +δd ξ
⎩
soit
αμ A + βμ B = γμC + δμ D , ∀dξ
et d’une façon générale :
ν i μi = 0
i
soit
d (ln K ) DG 0
= (2.14)
dT RT 2
où R représente la constante des gaz parfaits et T la température absolue en Kelvin.
2.3 Expressions du potentiel chimique 25
Le potentiel chimique d’un constituant i d’une phase liquide idéale est donné par :
μi (X i , T ) = μ 0i (T ) + RT ln X i (2.18)
où X i représente la fraction molaire du constituant i dans le mélange et μ 0i (T ) le
potentiel chimique dans l’état standard (constituant i séparé, pur), à la température T .
Exercices
1 On considère l’équilibre chimique suivant :
A + B = X +Y, K = 16
La constante des gaz parfaits est égale à 8, 31 J. mol−1 . K−1 .
La température est de 27 ◦ C.
Hors équilibre, la variation d’enthalpie libre est donnée par :
produit des concentrations des produits affectées des coefficienst stoechiométriques
DG = DG 0 + RT ln
produit des concentrations des réactifs affectées des coefficienst stoechiométriques
❑ 4. 1, 09 mol.L−1 .
❑ 5. 4 mol.L−1 .
P
μ g = μ0g (T ) + RT ln avec P0 (état de référence) = 1 atm
P0
C
μ S = μ0S (T ) + RT ln avec C 0(état de référence) = 1 mol.L −1
C0
28 Chap. 2. Thermodynamique chimique
Corrigés
Exercices
1 1. Notons par a les concentrations initiales de A et B et par x celles de X et
Y à l’état final (état d’équilibre). Les concentrations de A et B à cet état
d’équilibre seront donc égales à a − x , d’où le tableau d’évolution :
N A + B = X + Y
Ei a a 0 0
Ef a−x a−x x x
La constante d’équilibre s’écrit donc :
[ X] [Y ] x2
K = =
[ A] [B] (a − x )2
Soit K (a − x )2 = x 2 ou encore,
(K −1)x2 −2K ax+K a2 = 0 : équation du second dégré en x (x en mol.L −1)
Application numérique.
On obtient l’équation :
15x 2 − 320x + 1 600 = 0,
équation du second degré qui admet pour discriminant D = 6 400.
Cette équation admet donc deux racines réelles : x 1 = 8 et x 2 = 13, 3
À tout instant, on doit avoir a − x > 0, soit x < a.
La seule solution possible pour x est donc x = 8.
Conclusion : les concentrations de X et Y , à l’équilibre, sont de 8 nmol.L−1.
2. Déterminons d’abord la variation d’enthalpie libre standard, soit DG 0.
À l’équilibre DG = 0, soit DG0 + RT ln K = 0.
Ainsi DG 0 = −RT ln K .
Corrigés 29
Numériquement :
DG 0 = −8, 31 × 300 × ln 16 = −6 912 J. mol −1 ,
ou DG 0 = −6, 912 kJ. mol−1 .
Connaissant DG 0, on peut donc maintenant calculer DG pour l’état tel que :
[ A] = [B] = 10 nmol.L−1 et [X ] = [Y ] = 4 nmol.L−1 .
−
[ X] [Y ]
Comme DG = DG0 + RT ln alors,
[ A] [ B]
42
DG = −6 912 + 8, 31 × 300 ln 2
= −11 480 J ou DG = −11, 48 kJ. mol −1.
10
3. La réaction A + B = X + Y est exergonique si DG < 0.
[ X] [Y ]
Comme DG = DG0 + RT ln alors,
[ A] [ B]
pour l’état [A ] = [B] = x et [ X] = [Y] = 4 nmol.L −1 , on peut écrire :
016 16 DG 0
DG + RT ln 2 < 0, soit ln 2 < − .
x x RT
Numériquement :
16 −6 912 16
ln 2
<− , soit ln < 2, 772
x 8, 31 × 300 x2
16
D’où < e 2,772 = 16, c’est à dire x > 1.
x2
Conclusion : pour que la réaction soit exergonique il faut que x > 1 nmol.L−1.
dT dP
d S = C mp −V (2.21)
T T
30 Chap. 2. Thermodynamique chimique
V R
Le gaz étant un gaz parfait, donc : P V = RT , soit = .
T P
La relation précédente (relation 2.21) devient donc :
dT dP
d S = Cmp −R (2.22)
T P
Après intégration, il vient :
−
S = f (T ) − TR ln P + Tcst e
P
Montrer que pour un tel gaz, on a : μ = μ0 + RT ln = μ0 + RT ln a.
P0
On a G = H −T S = U +P V − S, donc dG = dU + Pd V +V d P−T d S−SdT .
Comme dU = δW + δQ = −Pd V + δQ = −PdV + T d S
alors dG = V d P − SdT = V d P à T constant.
RT
Pour un gaz parfait et pour une mole, on a : V = .
P
Il vient :
dP
dg = RT à T constant
P
Si g0 = μ 0 représente la valeur de l’enthalpie libre molaire à la pression de
référence P0, alors :
g P
dP P
dg = RT = RT ln
g0 P0 P P0
soit
P P
g − g0 = RT ln ou μ = μ0 + RT ln (2.24)
P0 P0
(μ étant l’enthalpie libre molaire g à T et P )
N
2. Dans le cas d’un mélange idéal de gaz parfaits, on a G = gi n i , où g i
i=1
représente l’enthalpie libre molaire du gaz i.
Pour un mélange de N gaz, on aura donc :
N
G= n i RT φi (T ) + ln Pi avec g i = RT φi (T ) + ln Pi
i=1
Corrigés 31
Comme Pi = X i P, alors :
N
N
G= ni RT φi (T ) + ln X i P = ni RT φi (T ) + ln Xi + ln P
i=1 i=1
Ainsi,
μi = μ0i + RT ln Xi = g i + RT ln X i (2.25)
(où gi =μ 0i représente l’enthalpie libre molaire du constituant à l’état pur à T et P)
Remarque
Le potentiel chimique du constituant i est donc indépendant des fractions
molaires des autres constituants du mélange.
5. ❑
✗ ✗
❑ ❑
4 1. ✗
❑ mais en précisant gaz parfait idéal
2. ✗
❑ Préciser solution idéale
C2
3. ❑ Dμ = RT ln .
C1
4. a) ❑ Dμ S = 1 728 J. mol −1
n eau + nS(1) 55, 6 + 0, 1
b) ❑ Dμeau = RT ln = 8, 31 × 300 × ln
n eau + nS(2) 55, 6 + 0, 2
−4, 5 J. mol−1.
3 Propriétés acido-basiques
des solutions
Plan Objectifs
Cours • Connaître les définitions d’un
3.1 Acides et bases en solution acide et d’une base de Brönsted
aqueuse • Savoir calculer le pH :
3.2 pH d’une solution aqueuse – d’un acide fort et d’un acide
faible,
3.3 Réactions acide-base :
courbes de titrages – d’une base forte et d’une
faible,
3.4 Les systèmes tampons
– d’un mélange acide-base
3.5 Diagramme de Davenport et
troubles acido-basiques • Savoir déterminer les différents
troubles à partir du diagramme
QCM et exercices
de Davenport.
Corrigés
Cours
Le pH sanguin est légèrement basique et sa valeur est voisine de 7, 40 : 7, 39 dans le
sang artériel et 7, 36 dans le sang veineux. Pour que la vie soit possible, il faut que ces
valeurs de pH restent constantes : elles ne peuvent subir que de faibles fluctuations.
La présence simultanée des ions hydrogénocarbonate et de dioxyde de carbone dis-
sous dans le sang assurent cette régularité.
• Une base est une espèce chimique, ionique ou moléculaire, susceptible de capter
(fixer) un ou plusieurs protons H + :
– une monobase ne peut capter qu’un proton H + ;
– une polybase peut en capter plusieurs.
On peut représenter, d’une façon générale, un acide par AH (acide moléculaire) ou
B H + (acide cationique) selon :
AH = A − + H + (3.1)
ou BH+ = B + H+ (3.2)
On forme une espèce ( A − ou B) qui, dans la réaction inverse, est susceptible de
capter un proton H + : acide et base vont donc par paire ou couple acide/base.
Acide et base d’un même couple sont dits conjugués : à tout acide AH (ou B H +)
correspond sa base conjuguée A− (ou B). On obtient ainsi les couples acide/base
AH/A− et B H+ / B .
Exemple
1. C H 3 C O O H = C H 3 C O O − + H +
(acide moléculaire) (base anionique)
2. N H 4+ = N H3 + H+
(acide cationique) (base moléculaire)
Remarque
Dans l’exemple 3, l’espèce H S O4− apparaît comme une base pour le couple
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
2−
H2 S O4/H S O4− et un acide pour le couple H SO − −
4 /S O 4 : on dit que H SO 4 est
une espèce amphotère ou ampholyte.
Acide HF HC N C O2 , H2 O H C O3− C 6 H5 C O O H H3 O + H2 O
Base F− CN− HCO − 3 C O 2−
3 C 6 H5 C O O− H2 O H O−
Une réaction acido-basique est donc un transfert de proton H+ de l’acide (1), acide
du couple acide1 /base1, vers la base (2), base du couple acide 2 /base2.
Exemple
C H3 C O O H = C H3 C O O − + H+ , couple C H3C O O H/C H3C O O −
N H3 + H + = N H +4 , couple N H4+/N H 3
Et le bilan de la réaction est :
C H3 C O O H + N H3 = C H3 C O O − + N H4+
acide1 base 2 base1 acide2
H3 O + = H 2 O + H + (3.4)
H O − + H + = H2 O (3.5)
Température ( ◦ C) 0 25 50 80
Ke 0,12.10−14 1,0.10−14 5,5.10−14 25.10−14
pKe 14, 9 14, 0 13, 3 12, 6
Remarque
Ke est une fonction croissante de la température.
Remarque
Dans l’expression p H = − log H3 O+ , H 3 O + est un nombre qui mesure la
+
concentration molaire en ions H
3 O .+
+
H3O H 3 O
En toute rigueur, p H = − log , où C 0 = 1 mol. L−1 et le rapport
C0 C0
est donc sans unité.
36 Chap. 3. Propriétés acido-basiques des solutions
Ke
Comme Ke = H 3 O + H O − , alors H O − = .
[H 3 O + ]
Ke 2
Il en résulte donc : H 3 O + > , soit H3 O + > K e .
[H3 O + ]
Ainsi,
1
2 log H3 O+ > log K e ou encore p H < pK e (3.11)
2
(En milieu acide)
Ke
Comme Ke = H 3 O + H O − , alors H O − = .
[H 3 O + ]
Ke 2
Il en résulte donc H3 O+ < , soit H3 O + < K e.
[H3 O + ]
1
Ainsi, 2 log H3 O+ < log K e ou encore p H > pKe (3.12)
2
(En milieu basique)
solutions neutres
[H 30 + ] = [HO-]
Figure 3.1
Liquide biologique pH
sang artériel 7, 38 − 7, 42
sang veineux 7, 35 − 7, 42
salive 6, 8 − 7, 2
suc gastrique 1 , 6 − 1, 8
suc pancréatique 8, 0
liquide céphalo-rachidien 7, 9
AH + H2 O = A− + H3 O + (3.13)
• Acide fort : l’acide est qualifié d’acide fort si sa dissociation dans l’eau est
totale, c’est-à-dire qu’il n’existe plus de molécules AH dans la solution.
• Acide faible : l’acide sera qualifié d’acide faible s’il n’est pas entièrement
ionisé, c’est-à-dire que sa dissociation dans l’eau est partielle.
Dans ce cas, il faut pouvoir évaluer sa «force», grandeur intrinsèque, constante pour
toute solution.
Pour l’équilibre chimique représenté par la relation 3.13, on définit la constante d’aci-
dité K a, ou constante d’ionisation de l’acide AH dans l’eau, par :
−
A H3 O +
Ka = , Ka ne dépend que de la température (3.14)
[ AH]
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
A + H2O = B + H 3 O+
[ A]
H 3 O + = Ka
[B ]
[B]
ou encore, p H = pKa + log (3.16)
[A]
[A] = [B]
A prédomine B prédomine
0 pka -1 pk a pka +1 14 pH
[A] > 10[B] [A] <10[B]
Figure 3.2
H Cl + H2 O −→ H3 O + + Cl −
3.2 pH d’une solution aqueuse 39
Si Ca représente la concentration molaire de la solution, alors C a = H 3 O + et par
suite
p H = − log Ca (3.17)
(Pour des solutions diluées)
Remarque
Pour un diacide AH 2, de concentration molaire C a, sa dissociation dans l’eau
donne :
−→ 2 H3 O + + A −
AH 2 + 2H 2O−→
Comme H3 O + = 2Ca alors :
➤ Acides faibles
Ce sont des acides qui se dissocient partiellement dans l’eau et donc α < 1.
Pour un acide AH de concentration molaire Ca, sa dissociation dans l’eau s’écrit :
AH + H2 O = H3 O + + A−
État initial Ca excès 0 0 ,
État final Ca − h excès h h
avec h = H 3 O + (si on néglige la dissociation de l’eau).
−
A H3 O+ h2
La constante d’acidité est Ka = = .
[ AH] Ca − h
h2
Si la dissociation est faible, on peut négliger h devant Ca et par suite Ka
Ca
h = H3 O + = K a Ca
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
Ainsi (3.18)
Comme p H = − log H3 O + , alors
1
p H = − log K aCa = (pK a − log C a ) (3.19)
2
(Pour un acide faiblement dilué)
Solutions basiques
De la même façon, si Cb est la concentration molaire de la solution, alors :
40 Chap. 3. Propriétés acido-basiques des solutions
➤ Bases fortes
p H = 14 + log C b et α=1 (3.21)
(Pour des solutions diluées)
Et pour une dibase, telle B(O H)2 , de concentration molaire Cb , son p H est :
➤ Bases faibles
Pour une base faible B de concentration Cb , sa dissociation dans l’eau s’écrit :
B + H2 O = H O− + BH
État initial Cb excès 0 0
État final Cb − H O − excès HO− H O−
1
et par suite p H = 14 − (pK b − log Cb) avec pK b = 14 − pKa (3.22)
2
(Pour une base faiblement diluée)
H O− 10 p H − pKe Kb
et α= = = (3.23)
Cb Cb Cb
À RETENIR
➤ Acides faibles
• Pour un acide faible AH de concentration Ca , de constante d’acidité Ka et de
coefficient de dissociation α :
+
H 3O
α= , soit H 3O + = αCa
Ca−
2
A H3 O+ H3 O + α 2Ca
Ka = = +
=
[AH]
C a − H 3 O 1−α
+
pH = − log H 3 O = − log(αC a)
➤ Bases faibles
• Pour une base faible B de concentration Cb , de constante de basicité K b et de
coefficient de dissociation α :
−
α = HO −
, soit HO = α Cb
C b
+ − ]2
Kb = [BH −]
].[HO [HO α2 Cb
= =
[B] Cb − [HO− ] 1 − α
K Ke
pH = − log H3 O+ = − log e− = − log = pK e + log(α C b )
C
HO α b
3.3.1 Le principe
On fait réagir l’acide AH de concentration C a inconnue avec une base forte (par
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
AH + H O− −→ A− + H20 (3.24)
1
7+
2
(pk a + logc) E
pKa
tangente d'Henderson
1
(pk - logc)
2 a
0,5 1 x
Figure 3.3
où dn = Cdx représente le nombre de moles ajoutées par litre de solution d’un acide
fort ou d’une base forte et C la concentration de l’acide fort (ou de la base forte).
Le pouvoir tampon d’une solution représente donc le nombre de moles d’acide fort
(ou de base forte) qu’il faut ajouter à un litre de cette solution pour faire varier son
p H d’une unité.
Pour un dosage acide faible/ base forte, on a vu que, dans le domaine d’Henderson-
x
Hasselbach, on a p H = pK a + log .
1−x
dpH 1 1
La tangente d’Henderson-Hasselbach a pour pente p = = .
dx 2, 30 x (1 − x )
Il en résulte donc que :
dn
β = = 2, 30C x (1 − x) (3.29)
dpH
44 Chap. 3. Propriétés acido-basiques des solutions
Une solution constitue une bonne solution tampon si son pouvoir tampon β est grand.
Elle sera donc d’autant plus efficace si :
• le p H de la solution est voisin du pK a ;
• les concentrations respectives de l’acide et de la base conjuguée sont importantes.
➤ Le tampon bicarbonate
Il fait intervenir le couple C O2 , H2 O/H C O− −
3(aq) (parfois noté H2 C O3 /H C O3(aq)).
Son pK a vaut 6, 4 à 25 ◦C et 6, 1 à 37 ◦C.
Le p H du sang est compris entre 7, 38 et 7, 45.
−
H C O 3(aq)
La relation p H = pKa + log montre que, dans le sang, les ions
[C O2 , H2 O]
HCO − 3(aq) sont en excès par rapport au dioxyde de carbone dissous.
➤ Le tampon phosphate
−
Il fait intervenir le couple H2 P O4(aq) /H P O2−
4(aq).
C’est le principal tampon intracellulaire.
−
H C O 3(aq)
p H = 6, 1+log , où [C O 2 ]d représente la concentration en C O2 dissous
[C O2]d
(3.30)
3.5 Diagramme de Davenport... 45
• Si PC O2 varie,
−
H C O3(aq) = −β.p H + b (3.33)
(Famille de droites d’équilibration du C O2 )
D H C O−
3(aq)
β= représente le pouvoir tampon des systèmes fermés (pente de
Dp H
la droite d’équilibration) et b une constante.
- -
HCO3 (mmol/L) HCO3 (mmol/L)
P = 40 mmHg
CO
2
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
P = 40 mmHg
CO
2
45 45
P = 20 mmHg
CO2
30 30
24 24 N
N
15 15
5 5
7,0 7,1 7,2 7,3 7,4 7,5 7,6 7,7 7,8 7,9 8,0 7,0 7,1 7,2 7,3 7,4 7,5 7,6 7,7 7,8 7,9 8,0
pH pH
Figure 3.4
46 Chap. 3. Propriétés acido-basiques des solutions
Définitions
• On appelle point normal, le point N représentant un état acido-basique normal :
−
soit H C O3(aq) = 24 mmol.L−1 et p H = 7, 40.
• L’isobare passant par le point normal est appelé isobare normale.
• La droite normale d’équilibration (D N E ) correspond à la droite d’équilibra-
tion passant par N .
-
HCO (mmol/L)
3
P = 40 mmHg
CO
2
45 isobare normale
30
24 N (point normal)
7,0 7,1 7,2 7,3 7,4 7,5 7,6 7,7 7,8 7,9 8,0 pH
Figure 3.5
30
24 N
Alcalose
respiratoire
15 (Défaut d'acides volatils)
7,0 7,1 7,2 7,3 7,4 7,5 7,6 7,7 7,8 7,9 8,0 pH
Figure 3.6
-
HCO (mmol/L)
45 3
30 Alcalose
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
N métabolique
24 (Défaut d'acides fixes)
Acidose
15 métabolique
(Excès d'acides
fixes)
5
7,0 7,1 7,2 7,3 7,4 7,5 7,6 7,7 7,8 7,9 8,0 pH
Figure 3.7
-
HCO (mmol/L)
3
Alcalose
métabolique
Acidose P = 40 mmHg
45
respiratoire CO
2
30
Acidose Alcalose mixte
24 mixte N
15
Acidose Alcalose
5 métabolique repsiratoire
(DNE)
7,0 7,1 7,2 7,3 7,4 7,5 7,6 7,7 7,8 7,9 8,0 pH
}
}
Acidoses Alcaloses
Figure 3.8
Exercices
1 Un échantillon sanguin contient du dioxyde de carbone dissous à la concentra-
tion 1, 5.10−3 mol. L−1 et des ions hydrogénocarbonate H C O3− à la concentra-
tion de 1, 6.10−2 mol.L−1.
1. Définir le couple acide/base des espèces chimiques puis écrire la relation
entre le p H et le pKa de ce couple.
2. Calculer le p H de cet échantillon de sang sachant que la constante d’acidité
du couple est K a = 4, 0.10−7 .
3 L’ion hydrogénocarbonate H C O−
3 est une base appartenant au couple acido-
basique C O2 , H2 O/H C O3−. Pour déterminer la concentration en ions hydrogé-
nocarbonate contenus dans une eau minérale, on dose un volume V0 = 100 mL
de cette eau par une solution d’acide chlorhydrique de concentration molaire
Ca = 5.10−2 mol. L−1 . L’équivalence est obtenue pour un volume d’acide versé
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
V a = 4, 6 mL.
On donne : le pK a du couple C O2 , H2 O/H C O − ◦
3 est égal à 6, 4 à 25 C.
4 On donne :
• pK a (C O 2, H2 O/H C O3−) = 6, 1 à 37 ◦ C ;
• pour un sujet normal, p H = 7, 4, PC O 2 = 40 mmHg et :
[C O2 ]d = 1, 2 mmol.L−1 ;
Corrigés
Exercices
1 1. Le couple acide/base des espèces chimiques est le couple C O2, H2 O/H C O −
3 .
H C O− 3
La relation entre p H et le pKa de ce couple est : p H = pK a +log .
[C O 2 , H 2O]
2. On a K a = 4, 0.10−7 , soit pKa = 6, 4.
1, 6.10 −2
Application numérique. pH = 6, 4 + log 7, 43.
1, 5.10 −3
2 1. a) La constante d’acidité correspondant au couple régulateur, couple
C O2 , H2 O/H C O −3 , est :
H C O3− H 3 O + HCO − 3
K a1 = soit p H = pKa1 + log
[C O 2, H2 O] [C O2 , H2 O ]
K = 10 6,1 - 0
H 30+ CO2, H 2O H 20
0 6,1 14
pH
-
H 20 HCO3 HO-
Figure 3.10
54 Chap. 3. Propriétés acido-basiques des solutions
K = 106,1−0 1, 3.106.
100.10−3
Ainsi n(Ca(O H )2 ) = 1, 35.10−3 mol.
74, 1
La concentration molaire de la solution est donc,
1, 35.10−3
C= = 1, 688.10 −3 mol. L −1 .
0, 8
De l’équation 3.35, on peut écrire n(H
O−) = 2n(Ca(O H) 2). La concen-
tration en ions H O − est donc : H O − = 2C, soit numériquement
H O − = 3, 375.10−3 mol. L−1 .
Remarque
Si C représente la concentration
molaire
de la solution en hydroxyde de
−
calcium, on peut donc écrire H O = 2C (cas d’une dibase forte).
56 Chap. 3. Propriétés acido-basiques des solutions
Ke K
De K e = H3 O + H O − , on déduit H 3 O + = = e et par suite,
H O− 2C
Ke
p H = − log = 14 + log 2C
2C
Application numérique. pH = 14 + log(3, 375.10 −3 ) = 11, 5.
Soit numériquement H C O−
3(aq) = 0, 03× 40 × 107,4−6,1 24 mmol.L−1.
−
H C O 3
2. Pour le couple C O2 , H2 O/H C O3−, on peut écrire p H = 6, 1 + log .
[C O 2 ] d
H C O3−
Ainsi = 10 p H −6,8 .
[ C O2 , H2 O]
H C O3−
Application numérique. À p H = 7, 4, = 107,4−6,1 20
[C O 2] d
H C O3−
et par suite [C O 2 ]d = = 1, 2 mmol.L−1 .
20
3. Pour le couple A −/AH : −
A− A
p H = 6, 8 + log , soit = 10p H −6,8 .
[AH] [AH ]
−
A
À p H = 7, 4, = 107,4−6,8 4.
[ AH]
La conservation de la matière donne C = A − + [ AH] . Déterminer la
concentration en A− puis celle de AH revient donc à résoudre le système :
⎧ −
A
⎨(1) =4
⎪
⎪
[ AH ]
⎪ et
⎪
⎩ −
(2) A + [ AH] = C
−
A
De l’équation (1), on tire [ AH ] = .
4
En remplaçant [ AH] par son expression dans l’équation (2), on trouve
l’équation :
−
− A C
A + = C, soit 1, 25 A− = C et donc A − =
4 1, 25
Application numérique.
− 60 48
A = = 48 mmol.L−1 et [ AH ] = = 12 mmol.L −1 .
1, 25 4
Corrigés 57
À p H = 7, 4, H3 O + = 10−7,4 4, 0.10−8 mol.L −1 soit 4.10−5 mmol. L−1.
Ke
Comme Ke = 2, 5.10−14, alors H O − = +
= 6, 2.10−7 mol. L−1
[H
3O +]
−1
soit 6, 2.10 mmol.L . On voit donc que H 3O et H O − sont négli-
−4
geables devant H C O3(aq) et A − . La relation (3.36) peut donc s’écrire :
−
N a+ = H C O −
3(aq) + A
−
Application numérique. N a+ = 24 + 48 = 72 mmol.L−1 .
−
D H C O3(aq)
5. La pente de la droite d’équilibration est p = .
Dp H
Des questions précédentes, on a :
⎧ −
⎪ H C O 3
⎪
⎪ (3) p H = 6, 1 + log , couple C O2, H 2O/H C O 3−
[C−O2 ]d
⎪
⎪
⎪
⎪
⎪
⎨ A
(4) p H = 6, 8 + log , couple A −/AH
⎪ − [ AH]
⎪
⎪
⎪ (5) A + [AH ] = C, équation de conservation de la matière
⎪
⎪
⎪
⎩ (6) −
+ A − = N a+ = cste, équation d’électroneutralité
⎪
H C O 3(aq)
Comme [ AH] = C − A− (d’après 5), alors l’équation (4) devient :
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
A−
p H = 6, 8 + log (3.37)
C − A−
dpH 1 1 1
et donc = + (3.38)
d A − 2, 3 A − C − A−
−
−
L’équation (6) donne : d A = −d H C O 3(aq)
et par suite la relation (3.38) devient :
dpH 1 1 1
=− + (3.39)
d H C O− 2, 3 A− C − A−
3(aq)
58 Chap. 3. Propriétés acido-basiques des solutions
Application numérique.
dpH 1 1 1
=− + = −0, 045 mmol−1 . L
d HCO − 2, 3 48 12
3(aq)
Plan Objectifs
Cours • Connaître :
4.1 Définition – les définitions des termes oxy-
dant, réducteur, oxydation et
4.2 Potentiel d’oxydo-réduction
réduction,
QCM et exercices
– l’expression du potentiel
Corrigés d’oxydo-réduction (formule
de Nerst)
• Savoir :
– écrire une demi-équation élec-
tronique
– calculer le nombre d’oxydation
d’un élément
– réaliser une pile en associant
deux couples rédox.
– définir et calculer la f.é.m.
d’une pile
Cours
4.1 DÉFINITION
4.1.1 Les couples Rédox
➤ Oxydation
Réaction chimique au cours de laquelle une espèce chimique perd un ou plusieurs
électrons.
oxydation = perte d’électrons
➤ Réduction
Réaction chimique au cours de laquelle une espèce chimique gagne un ou plusieurs
électrons.
réduction = gain d’électrons
➤ Oxydant
Espèce chimique, ionique ou moléculaire, capable de capter un ou plusieurs électrons.
Ox + ne −=Red , l’oxydant est réduit
➤ Réducteur
Espèce chimique, ionique ou moléculaire, capable de céder un ou plusieurs électrons.
Red = Ox + ne− , le réducteur est oxydé
Remarque
à toute forme oxydée correspond une forme réduite et inversement.
➤ Couple rédox
Correspond à l’association de la forme oxydée et de la forme réduite d’une même
espèce chimique. On le note O x /Red et, dans le cas général, il est caractérisé par la
demi-équation :
(réduction)
−
αOx + ne βRed (4.1)
(oxydation)
(l’oxydant qui capte des électrons est réduit, le réducteur qui cède des électrons est oxydé)
➤ Réaction d’oxydo-réduction
Elle met en jeu deux couples rédox ; il y a transfert d’électrons du réducteur de l’un
des couples à l’oxydant de l’autre couple.
Si l’oxydant O x1 du couple O x 1 /Red 1 oxyde le réducteur Red 2 du couple O x2 /Red2,
les deux demi-équations correspondant aux deux couples s’écrivent :
O x1 + n1e− = Red1
et Red2 = O x 2 + n 2e −
4.1 Définition 61
Définitions
➤ Pour les corps simples
Le nombre d’oxydation d’un élément dans un corps simple est nul.
Exemples
n.o.(Cl) = 0, n .o.(Cu) = 0, n .o.(Mn) = 0, n .o.( O 2 ) = 0,...
Remarque
on a toujours n .o.( O ) = −I I sauf dans H2 O 2 (molécule d’eau oxygénée), et
n.o.( H ) = + I sauf dans H − (l’ion hydrure)...
• ions polyatomiques : la somme des nombres d’oxydation de tous les éléments est
égale à la charge de l’ion.
n.o.(Na)=O n.o.(Na)= +I
Na ++ Cl2
2 Na 2 NaCl
n.o.(Cl)=O
n.o.(Cl)=O nn.o.(Cl)=
.o.(Cl)= -I
-I
réduction
(diminution du nn.o.
.o. )
Cas particulier
Dans le cas d’un couple ion métallique/métal, M n+ /M, de demi-équation
M n+ + ne− = M (4.6)
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
Exemple
• Couple Ag +/Ag : Ag + + e− = Ag
et par suite E(Ag +/Ag) = E 0(Ag +/Ag) + 0, 059 log Ag +
• Couple Cu2+ /Cu : Cu 2+ + 2e− = Cu
0, 059
et par suite E(Cu 2+/Cu) = E 0(Cu 2+/Cu) + log Cu2+
2
64 Chap. 4. Oxydo-réduction
H2
(P H = 1 bar)
2
bulles de H 2
solution d'acide
Platine platiné chlorhydrique à pH = 0
Figure 4.1
Hg2 Cl2
Hg
Figure 4.2
2+
H g 2 peut donc être exprimé en fonction de Cl− de sorte que :
E = E0 (H g2Cl2) − 0, 059 log Cl − (4.10)
I
R A
e-
Figure 4.3
Comme ⎧
0, 059 [O x 1]
⎪
⎪ E1 = (E0 )1 + log
⎪
⎨ n1 [Red 1]
et
⎪
⎪ 0, 059 [O x 2]
⎩ E2 = (E0 )2 +
⎪ log
n2 [Red 2]
alors
1 [ O x2] 1 [ O x1 ]
E = E 2 − E1 = (E 0)2 − (E0 )1 + 0, 059 log − log (4.13)
n2 [Red2 ] n 1 [Red 1 ]
Les solutions des deux demi-piles sont reliées entre elles soit par un pont électroly-
tique, soit par une cloison poreuse (Fig.4.4).
La cloison poreuse permet la conduction ionique entre les deux solutions électroly-
tiques, sans permettre qu’elles se mélangent.
Si les deux électrodes sont constituées du même métal de valence z, alors
(E0) 1 = (E 0) 2 et z1 = z 2 = z.
La f .e.m . E d’une telle pile, appelée pile de concentration, est donnée par la relation :
RT C2
E= log
zF C1
La f .e.m . E dépend de la température T et du rapport des concentrations.
Les applications des piles de concentrations sont nombreuses : mesure de pH, poten-
tiels des membranes, ...
68 Chap. 4. Oxydo-réduction
V V
C1 C2
C1 C2
z + z + z + z +
couple M11 /M1 couple M22 /M2 couple M11 /M1 couple M22 /M2
Figure 4.4
4.2.4 Mesure de pH
Une application importante d’une relation entre E et pH est la possibilité de détermi-
ner le pH par mesure de E : c’est le cas des pH-mètres.
Pratiquement, l’électrode à hydrogène est inutilisable pour mesurer le pH des solu-
tions aqueuses. Le plus souvent, on utilise, pour les mesures des pH, des électrodes
de verre.
On montre que le potentiel d’électrode est une fonction affine du pH de la solution
dans laquelle elle est immergée :
E verre = E0, verre + a.pH
E 0, verre et a sont déterminés par un double étalonnage avec des solutions tampons.
Exercices
RT 0, 059
1 Vérifier qu’à 25 ◦ C, on a ln X = log X
nF n
Données.
R : constante des gaz parfaits, R = 8, 31 J. K −1 . mol−1,
F : le faraday, F = 96 500 C. mol−1
2 On considère une solution acidifiée, de volume Vsol = 1 L, contenant des ions
Fe2+ et Fe3+ tels que :
Fe2+ 0
= 0, 1 mol.L −1
3+
−1
, à 25 ◦ C
Fe = 0, 2 mol.L
Questions à choix multiples 69
2 Données.
E 0(H +/H2 ) = 0, 0 V
E 0(Fe 2+ /Fe) = − 0, 44 V
E 0(Ag + / Ag) = 0, 80 V
À 25 ◦ C, par rapport à l’électrode normale d’hydrogène,
1. Le potentiel d’une lame de fer plongeant dans une solution de sulfate de
fer (Fe2+ , S O42−) à 10−2 mol.L−1 vaut :
❑ a) −0, 38 V ;
❑ b) −0, 50 V.
2. Le potentiel d’une lame d’argent plongeant dans une solution de nitrate
d’argent (Ag +, N O −3 ) à 10
−3
mol.L−1 vaut :
❑ a) − 0, 62 V ;
❑ b) 1, 32 V ;
❑ c) + 0, 62 V.
4 Données.
E 0(H +/H2 ) = 0, 0 V, E 0(Mn O − 2+
4 /Mn ) = 1, 49 V,
E 0(Fe 3+ /Fe2+) = 0, 77 V, R = 8, 314 J. mol−1. K −1,
E 0(Fe 2+ /Fe) = −0, 44 V, M(Fe) = 55, 85 g. mol −1 .
Corrigés 71
0, 059
log K = E 0(Fe 3+ /Fe2+ ) − E0 (Mn O−
4 /Mn 2+
)
5
Corrigés
Exercices
1 Sachant que ln X = ln 10 × log X et que pour 25 ◦C, T = 298 K, alors
8, 31 × 298 8, 31 × 298 0, 059
ln X = × ln 10 × log X = log X
96 500n 96 500n n
0, 2
Application numérique. E = 0, 770 + 0, 059 log = 0, 788 V
0, 1
3 Attention, le potentiel rédox n’est pas une grandeur additive. En revanche, l’en-
thalpie libre est une grandeur additive.
72 Chap. 4. Oxydo-réduction
DG 3 = DG1 + DG 2
soit −2 × F E3 = −1 × F E1 − 1 × F E2
E 1 + E2
ou encore E3 =
2
0, 16 + 0, 52
Application numérique. E3 = = 0, 34 V
2
4 1. Le pôle positif de la pile est l’électrode qui possède le potentiel rédox le plus
élevé, soit la lame d’argent.
2. Force électromotrice de la pile.
• Pour le couple Fe3+ /Fe2+ : Fe3+ + e− = Fe 2+
3+
Fe
et par suite E(Fe3+ /Fe2+ ) = E 0(Fe3+ /Fe 2+) + 0, 059 log 2+
Fe
• Pour le couple Ag+ /Ag : Ag+ + e− = Ag
et par suite E(Ag+/Ag) = E 0(Ag+ /Ag) + 0, 059 log Ag +
Le bilan de la réaction d’échange électronique est :
Ag + + Fe2+ = Ag + Fe 3+
0, 1
Numériquement, E = (0, 80 − 0, 77) − 0, 059 log = −0, 029 V.
0, 1 × 0, 1
3. La f .e.m . de la pile est telle que :
E = E0 − 0, 059 log K
E0 − E E0 −E
Ainsi, log K = , soit K = 10 0,059
0, 059
0,03−(−0,029)
Application numérique. K = 10 0,059
= 10.
Corrigés 73
3 1. ✗
❑
2. ✗
❑
3. ✗
❑
4. ✗
❑
5. ✗
❑
4 1. ❑ : Le fer est oxydé : Fe −→ Fe 2+ + 2e −.
2. ✗
❑
3. ✗
❑
2+ 3+ 2+
4. ❑ : À l’équilibre E(Mn O −
4 /Mn ) = E ( Fe /Fe ).
2
0, 059 MnO4− H +
Comme E ( Mn O4−/Mn 2+ ) = E ( Mn O4− /Mn2+) + log
5 Mn 2+
3+
Fe
et E(Fe3+ /Fe 2+) = E 0 (Fe3+ /Fe2+) + 0, 059 log 2+
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
Fe
5
alors log K = (E 0 (Mn O4−/Mn2+ ) − E0 (Fe 3+/Fe2+ ))
0, 059
5
Mn2+ Fe 3+
avec K =
+ ]8 Fe2+ 5
MnO − 4 [H
et numériquement logK = 61
❑ : DG 0 = −RT ln K = −3, 48.10 2 kJ. mol−1 .
5. ✗
5 Transports
transmembranaires
Plan Objectifs
Cours • Connaître :
5.1 Généralités sur les – les lois de Fick,
phénomènes de transport – les lois de Raoult,
5.2 Propriétés colligatives – l’équilibre de Donnan,
5.3 Phénomènes électriques – l’équilibre de Starling
5.4 Ultrafiltration • Savoir calculer :
QCM et exercices – une pression osmotique,
Corrigés – un travail osmotique,
Cours
Les expériences montrent que si dans un milieu matériel une propriété moléculaire,
définie par une grandeur intensive (concentration, température,...), n’est pas répartie de
façon homogène, il existe un transfert de cette propriété qui se traduit par l’écoulement
d’une grandeur extensive (matière, énergie,...) qui tend à la niveler. Par exemple, le
phénomène de diffusion de matière résulte de la présence d’un gradient de concentration
en ions ou molécules : il y a toujours un déplacement de matière des zones de forte
concentration vers les zones à plus faible concentration en espèces diffusées.
−
→
J est un vecteur colinéaire au vecteur vitesse moyenne des particules et a pour
norme J = nV .v, où n V représente le nombre de particules par unité de volume,
soit :
−
→ −v
J = n V .→ (5.1)
(J en particules. m −2 . s−1 et n V en m−3 )
→
− −−−→ −−−→ ∂n V →
− ∂n V −
→ ∂n V −
→
⎪ J = − D gradn V avec gradn V = ux + uy + uz (5.5)
⎪
⎩ ∂x ∂y ∂z
F(x ) = J (x ) S (5.6)
On intégre l’équation précédente entre les points M 0 et M situées sur les plans
d’abscisses 0 et x :
C (x ) x
dC = −K d x , soit C (x ) − C0 = −K x
C0 0
ou encore :
C (x ) = −K x + C 0 ; C 0 représente la concentration en x = 0
− C0
Si en x = l , la concentration s’annulle, c’est à dire C (l ) = 0, alors K = .
l
Il en résulte : x
C (x ) = C 0 1 − (5.8)
l
C0 zone de diffusion
0 l x
Figure 5.2
∂C C0
F 0 = −DS = DS = cste
∂x l
Application - Diffusion à travers une membrane
Dans les tissus biologiques, les échanges ne se font pas par diffusion en milieu
libre, mais à travers des gels et des membranes. Du fait de la circulation continue,
la diffusion s’établit entre une solution de concentration C 1 (constamment entrenue
par l’apport métabolique) et une solution de concentration C 2 plus faible (constam-
ment appauvrie par le drainage circulatoire).
Le phénomène peut se trouver compliqué du fait de l’existence de membranes
dans la zone de diffusion, mais dans de nombreux cas ces membranes ont pour les
cristalloïdes une perméabilité élevée qui permet aux phénomènes de diffusion de
s’exercer pratiquement sous la seule influence du gradient de concentration.
Dans le cas d’une diffusion où la concentration passe de C 1 à C 2, l’évolution de la
concentration C (x ) est donnée par la figure 5.3 :
78 Chap. 5. Transports transmembranaires
C(x)
zone de diffusion
C1
C2
0 x1 x2 x
Figure 5.3
La projection des deux membres de l’équation précédente selon l’axe (D) (axe de
déplacement des molécules) donne :
1
F ext − λ.vlim = 0, soit vlim = Fext .
λ
La théorie cinétique de diffusion montre que le coefficient de diffusion D dépend
de T et λ selon la relation :
kB T k T
D= = B (relation d’Einstein) (5.9)
λ 6πηr
Volume dV = S.dx
S
+ ) ( + ) x :+ flux sortant
⎩
F(
x dx
Figure 5.4
∂n V
Dans le volume élémentaire d V = Sdx, le nombre de particules varie de Sdx
∂t
pendant l’unité de temps.
La conservation du nombre de particules donne :
∂nV
Sdx = J (x )S − J (x + d x)S (5.10)
∂t (flux entrant) (flux sortant)
Comme
∂ J (x ) J (x + d x) − J (x )
= , (définition d’une dérivée)
∂x dx
alors :
∂ J (x )
J (x ) − J (x + d x) = − dx
∂x
et par suite,
∂n V ∂ J (x )
=− (5.11)
∂t ∂x
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
∂ J (x ) ∂2 n V
= −D , avec D supposé constant (5.13)
∂x ∂x 2
∂2 n V ∂n V
L’équation D = est une équation aux dérivées partielles et sa résolution
∂x 2 ∂t
sort du cadre du programme de L1 santé. Elle traduit simplement la conservation de
la matière.
Dans le cas d’un régime non stationnaire et pour une diffusion linéaire, on peut véri-
fier qu’une fonction de distribution Gaussienne est solution de l’équation précédente,
soit : ⎪
⎪
⎪
⎩ a −β xt2
∂x 2 ∂t nV ( x , t ) = √ e
t
L’évolution de nV (x , t ) est donnée ci-dessous (Fig. 5.5).
nV (x , t)
à t0 = 0
à t1 > t0
à t0
x
Figure 5.5
liquide −→ gaz
(ébullition)
5.2 Propriétés colligatives 81
La dissolution d’une faible quantité de soluté dans un solvant entraîne une augmen-
tation de sa température d’ébullition à pression constante.
On montre que :
K : constante ébullioscopique du
eb
solvant en K. mol−1 .L
C S : concentration molaire du soluté en
2 mol.L −1
RTeb
Dθ = X 1 = Keb C S, Dθ > 0 R : constante des gaz parfaits,
Lv
(loi de Raoult pour l’ébullioscopie) Teb : température d’ébullition du solvant
X1 : fraction molaire du soluté,
Lv : chaleur latente molaire de
vaporisation du solvant,
(5.15)
De même, la dissolution d’une faible quantité de soluté dans un solvant entraîne une
diminution de sa température de fusion à pression constante.
On montre que :
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
K : constante cryoscopique du solvant
C
en K. mol−1 .L
C S : concentration molaire du soluté en
2
RT f
mol.L −1
Dθ = − X1 = −K C CS , Dθ < 0 R : constante des gaz parfaits,
Lf
(loi de Raoult pour la cryoscopie) T f : température de fusion du solvant
X : fraction molaire du soluté
1
L f : chaleur latente molaire de fusion
du solvant
(5.16)
Tonométrie
➤ Pression de vapeur saturante
Du fait de l’agitation thermique, certaines molécules superficielles tendent à s’échap-
per, mais elles en sont empêchées par les forces de cohésion du liquide qui les
retiennent. L’énergie de liaison est supérieure à l’énergie d’agitation thermique et
les molécules ne peuvent donc s’échapper. Ceci n’est vrai qu’en moyenne : la distri-
bution des énergies cinétiques
est statistique, et certaines molécules ont une énergie
suffisante pour s’échapper et former une certaine quantité de vapeur (molécules sous
forme gazeuse) : c’est l’évaporation (Fig.5.6).
L’énergie mécanique moyenne des particules
diminue : l’évaporation refroidit donc le liquide.
L’évaporation correspond au passage de l’état
liquide à l’état gazeux.
Figure 5.6
Si la température du fluide augmente, la pression à laquelle le fluide passe de l’état
liquide à gazeux (pression de vapeur saturante) augmente. C’est ainsi qu’un liquide
comme l’eau peut se transformer en vapeur à pression ambiante par apport de cha-
leur, mais il est possible de faire cette transformation sans varier la température en
abaissant la pression ambiante au-dessous de la pression de vapeur saturante.
P P’
h
solvant à la solvant + soluté à
température θ la température θ
Figure 5.7
5.2 Propriétés colligatives 83
Une telle membrane ne sera définie qu’une fois précisés les corps susceptibles de la
franchir.
Pression osmotique
On peut mettre en évidence la pression osmotique à l’aide du dispositif de la
figure 5.8.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
h membrane
membrane
Cet état du système n’est pas un état d’équilibre. En effet, le potentiel chimique du
solvant dans la solution est inférieur à son potentiel chimique μ0 lorsqu’il est pur.
Spontanément, le solvant (l’eau) passe du compartiment (2) vers le compartiment (1)
et lorsque l’équilibre est atteint, on observe une dénivellation h correspondant à une
différence de pression π telle que :
π : excès de pression appelé pression osmotique
ρ : masse volumique de la solution
π = ρgh (5.18)
g : intensité de la pesanteur.
h : dénivellation
L’équation précédente est formellement identique à l’équation d’état des gaz parfaits.
• L’analogie avec les gaz parfaits n’est que formelle.
• Les particules (le soluté) ne pouvant traverser la membrane exercent
sur cette dernière une « pression ».
• Le phénomène d’osmose reste le flux du solvant qui fait augmenter
la pression dans le compartiment (1). La pression osmotique n’en est
qu’une conséquence.
Mesures indirectes
D’après les lois de Raoult et Vant’Hoff, on a :
Dθ = −KC C S et π = C S RT
En combinant les deux équations (on isole C S), on déduit :
π Dθ
=− ; Dθ < 0
RT KC
Ainsi :
R = 8, 314 J. K−1 . mol −1 = 0, 082 atm. K −1 . mol−1
Dθ
π = −RT ; Dθ < 0 T : température en K
KC K C : constante cryoscopique du solvant en K.mol−1 .L
Piston de surface S
solution solvant
Fe
x' O ux x x
{
dx
Figure 5.10
Il en résulte donc une pression osmotique qui sera équilibrée par une pression phy-
→
−
sique P due à la force Fe exercée sur le piston.
Par analogie avec les gaz parfaits, le travail élémentaire des forces de pression est
donné par :
δW = −Pd V avec Fe = P . S et d V = Sdx
Soit : + −
Na 2 Cl
ln + + ln − 2 = 0
Na 1 Cl 1
En utilisant les propriétés de la fonction logarithme, on aboutit a :
−
+
Na Cl
ln + 2 × − 2 = ln 1
Na 1 Cl 1
D’où : + −
Na 2 Cl
+ × − 2 = 1
Na 1 Cl 1
Soit : − + −
Na + 1
× Cl 1
= Na 2 × Cl 2
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
En conclusion
Les produits des concentrations en ions diffusibles sont égaux de part et d’autre
de la membrane dyalisante.
5.3.2 Exemples
Exemple 1
Un récipient est séparé en deux compartiments de volumes égaux par une mem-
brane dialysante, imperméable aux seules macromolécules. On verse dans les
deux compartiments une même solution de chlorure de sodium de molarité
430 mmol.L −1. On dissout ensuite dans le compartiment (1) du protéinate de
sodium. Lorsque la dissolution du protéinate de sodium et l’équilibre des ions
entre les deux compartiments sont réalisés, on mesure en (1) les osmolarités :
90 Chap. 5. Transports transmembranaires
Déterminons, à l’équilibre, les osmolarités des deux ions diffusibles dans le com-
partiment (1).
Réponse
Dans le compartiment (2), on ne trouve que les ions Na + et Cl− : les concentrations
de ces ions doivent donc être égales (pour assurer l’électroneutralité de la solution).
À l’équilibre, la relation de Donnan permet d’écrire :
Application numérique :
√
[Na+ ]2 = [Cl− ]2 = 445 × 425 = 435 mosmol.L−1
Exemple 2
Deux compartiments, notés (1) et (2), sont séparés par une membrane dialysante.
On place de part et d’autre de la membrane une solution de chlorure de sodium de
concentration massique c 1 = 5, 85 g.L−1. On ajoute dans le compartiment (1) du
protéinate de sodium à 10 mmol.L −1 .
1. La protéine porte 20 charges par molécule. Déterminons, à l’équilibre, les osmo-
larités des ions Na + et Cl− .
2. Quelle est la valeur du potentiel transmembranaire à la température de 37 ◦ C.
Données :
Constante des gaz parfaits : R = 8, 314 J. mol− . K−1
Le faraday : F = 96 500 C. mol −1
Réponse
1. Dans les deux compartiments, les osmolarités initiales des ions Na + et Cl− sont :
c1
[Na+ ] 1,0 = [Cl−] 1,0 = [Na+ ]2,0 = [Cl − ]2,0 =
M(NaCl)
Soit numériquement :
5, 85
[Na+ ]1,0 = [Cl −] 1,0 = [Na+ ]2,0 = [Cl− ] 2,0 = = 100 mosmol.L−1
58, 5
5.3 Phénomènes électriques 91
Remarque :
Un excès d’ions Na + dans (1) entraîne sa diffusion vers (2) et pour préserver l’élec-
troneutralité des ions Cl − diffusent aussi de (1) vers (2).
58, 5
L’apport de protéinate de sodium dans (1) va donc produire un transfert de x
mosmol.L − d’ions Na+ et Cl − de (1) vers (2).
Après diffusion, les osmolarités deviennent :
[Na+ ]1, eq =
100 + 200 − x
(quantité initiale) (apportée par le protéinate de sodium) (quantité qui a diffusé)
[Cl −]1, eq =
100 − x
(quantité initiale) (quantité qui a diffusé)
+
[Na ]2, eq = 100 +
x
(quantité initiale) (quantité qui a diffusé)
[Cl −] 100 + x
2, eq =
(quantité initiale) (quantité qui a diffusé)
À l’équilibre, les osmolarités des ions dans les deux compartiments sont donc :
[Na+ ]1, eq = 266, 7 mosmol.L−1
[Cl −]1, eq = 66, 7 mosmol.L−1
[Na+ ]2, eq = 133, 3 mosmol.L−1
[Cl −]2, eq = 133, 3 mosmol.L −1
2. La différence de potentiel est :
RT [Na + ]2,eq
DV = V 2 − V1 = − ln
F [Na + ]1,eq
Application numérique :
8, 314 × 300 133, 3
DV = V2 − V 1 = − ln = 0, 0179 V, soit 17, 9 mV
96 500 266, 7
92 Chap. 5. Transports transmembranaires
5.4 ULTRAFILTRATION
5.4.1 Flux du solvant. Filtration
Une différence de pression hydrostatique DP s’exerçant de part et d’autre d’une mem-
brane est susceptible d’entraîner un flux de liquide même dans le cas où il n’y a
aucune différence de concentration de part et d’autre de la membrane (Fig.5.12).
membrane
ΔP
QV Flux d’eau
eau + soluté eau + soluté
(1) (2)
Figure 5.12
ce qui permet d’obtenir d’un côté un plus grand volume (environ 70 % à partir de
l’eau de mer océanique) d’une eau dont les solutés sont plus dilués (donc d’une eau
plus pure), et de l’autre côté un plus petit volume d’une eau plus concentrée, qui sert
de piston.
5.4.2 Ultrafiltration
Plaçons dans le compartiment (1) de l’eau pure et dans le compartiment (2) de l’eau
pure contenant un soluté (une solution). Il apparaît un flux osmotique du solvant de
(1) vers (2) qui fait augmenter la pression dans (2).
Si l’on exerce à l’aide d’un piston une pression P qui compense la pression osmotique
π, le flux de convection compense exactement le flux osmotique et par conséquent le
flux net est nul.
Dans le cas où la pression P est supérieure à la pression osmotique π, le flux net
correspond à un flux convectif du solvant de (2) vers (1) : on dit qu’il y a ultrafiltration
ou osmose inverse (Fig.5.13).
membrane
P>π
Flux d’eau
eau eau + soluté
(1) (2)
Figure 5.13
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
liquide interstitiel
ultrafiltration osmose
Figure 5.14
Globalement, les deux flux s’équilibrent dans le temps : le volume interstitiel reste
constant mais avec un renouvellement permanent. La pression de filtration étant égale
à la pression de résorption, donc :
P f = Pr , soit Pa − π onc = πonc − PV Équilibre de Starling (5.21)
Exercices
2 Deux cuves (1) et (2) sont séparées par une membrane. Indiquer pour chacun
des cas suivants (a ou b ou c), en justifiant, dans quelle cuve le niveau du liquide
va monter.
Exercices 95
On donne :
a) (1) : contient une solution aqueuse d’urée à 18 g.L−1 (masse molaire
M = 60 g. mol−1 ),
(2) : contient de l’eau.
b) (1) : contient une solution aqueuse de glucose à 72 g.L−1
(masse molaire M = 180 g. mol−1),
(2) : contient une solution aqueuse d’albumine à 72 g.L−1
(masse molaire M = 70 000 g. mol−1 ).
c) (1) : contient une solution aqueuse d’urée à 36 g.L−1 (masse molaire
M = 60 g. mol−1 ),
(2) : contient une solution aqueuse de glucose à 108 g.L−1
(masse molaire M = 180 g. mol−1).
3 1. Donner l’expression du potentiel chimique dans le cas d’un gaz parfait puis
pour une solution.
2. Applications.
a) Déterminer la variation du potentiel chimique d’un soluté lorsque sa concen-
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
solution de protéines
solvant
membrane
Figure 5.15
c(g.L−1) 5 15 25
h(cm) 1,95 6,25 11,1
+
N a = 150 mosmol.L −1 , K + = 5 mosmol.L−1 , Ca 2+ = 2, 5 mosmol.L−1 ,
2+
Mg = 1, 5 mosmol.L −1, glucose = 1 g.L−1, [urée] = 0, 3 g.L−1 ,
[Protéinémie] = 75 g.L−1 , Hématocrite = 45 %.
– Constante cryoscopique de l’eau : KC = 1, 86 ◦C.L.osmol −1.
– Masses molaires : Glucose : 180 g. mol−1 , urée : 60 g. mol−1.
5 Un récipient est séparé en deux compartiments de volumes égaux, par une mem-
brane dialysante, imperméable aux seules macromolécules. On verse dans les
deux compartiments une même solution de chlorure de sodium de molarité
430 mmol.L−1. On dissout ensuite dans le compartiment (1) du protéinate de
sodium. Lorsque la dissolution du protéinate de sodium et l’équilibre des ions
entre les deux compartiments sont réalisés, on mesure en (1) les osmolarités :
+
N a (1) = 445 mosmol.L−1 et Cl − (1) = 425 mosmol.L−1 .
Quelles sont les concentrations des deux ions diffusibles dans le compartiment
(2) à l’équilibre ?
−
N a+ (2)
(en mosmol.L−1 ) Cl (2)(en mosmol.L −1)
❑ 1. 430 430
❑ 2. 445 425
❑ 3. 445 435
❑ 4. 435 435
❑ 5. 425 425
Corrigés
Exercices
1 Le potentiel chimique du solvant dans le compartiment (1) est :
μ(1) (1)
Solvant = gSolvant + RT ln X Solvant (5.22)
μ (2) (2)
Solvant = gSolvant (5.23)
μ(1) (1)
Solvant = g Solvant − RT X S
μ(1) (2)
solvant ( T , P + π ) = μsolvant ( T , P )
(1) (2)
Soit, gsolvant (T , P + π) − RT X S = g solvant (T , P )
(1)
ou encore, gsolvant (T , P + π) − g (2)
solvant ( T , P ) = RT X S (5.24)
Comme (définition d’une dérivée)
(1) (2)
∂g gsolvant (T , P + π ) − gsolvant (T , P )
= (5.25)
∂P T ( P + π) − P
RT RT
Pour un gaz parfait (et pour une mole) : P = donc, =V
V P
et par suite :
∂g
=V
∂P T
RT
Ainsi, V × π = RT X S ou encore π = X S = RT CS
V
Corrigés 101
h1 Dh = h1 -h2
h2
Figure 5.16
C
μ S = μ0S(T ) + RT ln = μ 0S + RT ln C, pour C0 = 1 mol.L−1
C0
2. Applications.
a) On a, d’après l’expression du potentiel chimique :
Ainsi, π = RT , soit M = RT
M π
Transformons les hauteurs h (en cm) en équivalent pression (en Pa).
D’après la relation fondamentale de l’hydrostatique (cf.chapitre 6), on a
DP = π = ρgh.
On obtient donc le tableau suivant :
c (g.L −1 ou kg.m−3 ) 5 15 25
π (Pa) 191 613 1 089
cS
On a M = RT , avec R = 8, 32 J. mol −1 . K−1 et T = 20 ◦C = 293 K,
π
D’où le tableau de valeurs :
La masse molaire de la protéine est donc : M = 59, 81 kg. mol−1 .
104 Chap. 5. Transports transmembranaires
c (g.L−1 ) 5 15 25
π (Pa) 191 613 1 089
M (g.L−1) 63, 81 59, 65 55, 96
Remarque
cs
La relation π = RT est en toute rigueur vérifiée si CS −→ 0 (loi limite).
M
cS
M est la limite, quand C S −→ 0, de RT .
π
On peut donc proposer la solution suivante :
cS
Tracer RT en fonction de C S puis en déduire la valeur de M.
π
Dans les deux compartiments, les osmolarités initiales des ions Na+ et Cl−
sont :
[Na + ]1,0 = [Cl −] 1,0 = 0
et
2, 2.10 −2 4, 4.10−2
[Na+ ]2,0 = [Cl−]2,0 = = osmol.L−1
3/2 3
Remarque
L’excès d’ions Na+ et Cl− dans (2) entraîne leur diffusion vers (1). La diffu-
sion va produire un transfert de x mol d’ions Na+ et Cl− de (2) vers (1).
Soit,
2 2
x 2, 2.10−2 − x
=
0, 5 1, 5
Corrigés 105
Ou encore :
8x 2 + 4, 4.10 −2 x − 4, 84.10−4 = 0
Le discrimant D de l’équation du second degré est : D = 17, 424.10−3 .
La solution positive est :
−4, 4.10−2 + 17, 424.10 −3
x= = 5, 5.10−3
2×8
À l’équilibre, les osmolarités des ions dans les deux compartiments sont
donc
:
[Na +]1, eq = 5, 5.10 −3
= 11 mosmol.L−1 = 11 meq.L−1
0, 5
[Cl−] 1, eq = 5, 5.10 −3
= 11 mosmol.L−1 = 11 meq.L−1
0, 5
[Na +]2, eq = 16, 5.10 −3
= 11 mosmol.L−1 = 11 meq.L−1
1, 5
[Cl−] 2, eq = 16, 5.10 −3
= 11 mosmol.L−1 = 11 meq.L −1
1, 5
2. D’après la relation de Vant’Hoff, on peut écrire :
π = RTCS , CS = [Na +]2, eq = [Cl − ]2, eq
Si on prend R = 8, 314 J. K−1 . mol−1, C S sera en mol. m −3, soit pour notre
exemple CS = 11 mol. m−3 .
Par suite : π = 8, 314 × 300 × 11 = 2, 74.104 Pa, soit 0, 27 atm.
Question 1 2 3 4 5 6 7
1. ❑ ❑ ❑
✗ ❑ ❑ ✗
❑ ✗
❑
2. ❑
✗ ❑ ❑ ❑ ❑ ✗
❑ ✗
❑
3. ❑
✗ ❑ ❑ ❑ ❑ ✗
❑ ✗
❑
L’abaissement cryoscopique dans le compartiment (1) est de 0, 02 C.
4. ❑ ❑ ❑ ✗
❑ ✗
❑ ✗
❑ ✗
❑
5. ❑ ✗
❑ ❑ ❑ ❑ ✗
❑ ✗
❑
Propriétés mécaniques 6
des solutions
Plan Objectifs
Cours • Connaître et savoir appliquer :
6.1 Statique des fluides – la relation fondamentale de
l’hydrostatique,
6.2 Dynamique des fluides
– le théorème de Bernoulli,
6.3 Dynamique des fluides réels
– les lois de Stokes, de Laplace
6.4 Les phénomènes de surface
et de Jurin,
QCM et exercices
• Connaître la transition du régime
Corrigés laminaire au régime turbulent.
• Savoir calculer un débit ainsi
qu’une perte de charge par unité
de longueur.
Cours
Les notions de mécanique des fluides et des phénomènes de surface sont largement
abordés dans le livre de physique de la même collection. Ne sont traités dans ce
chapitre que des rappels et quelques applications biologiques et médicales.
z
F’
z’ M’ isobare P’
G g = cste
P
z M isobare P
F
O y
x
Figure 6.1
− −
→ → − → → −
P + F + F = 0
La projection des deux membres de l’équation précédente selon un axe vertical dirigé
vers le haut donne :
−P − F + F = 0
et par suite :
−ρShg − P S + P S = 0
soit :
DP = P − P
DP = −ρgh avec et (6.1)
h = z −z
Autres unités :
• le bar : 1 bar = 10 5 Pa,
• l’atmosphère : 1 atm = 1, 013 bar = 1, 013.10 5 Pa,
• le millimètre de mercure : 1 mmHg = 133, 3 Pa (unité utilisée pour la mesure de
pression artérielle),
• le centimètre d’eau : vaut environ 98 Pa (utilisé pour mesurer la pression veineuse).
Remarque
D’après la relation fondamentale de l’hydrostatique, DP = −ρgh (relation 1), on
voit bien qu’à une profondeur de 10 m dans l’eau, il correspond une variation de
pression de DP = 1000 × 9, 81 × 10 = 0, 981.10 5 Pa, soit environ 1 atm.
6.1.2 Applications
Les accidents de plongée sous-marine
Les accidents de plongée sous-marine sont nombreux et variés. En effet, les surpres-
sions DP suite aux plongées en profondeur peuvent créer :
• des accidents dans les diverses cavités gazeuses organiques :
– dans l’estomac, les gaz comprimés peuvent provoquer des hématomes avec dila-
tation gastrique ;
– dans les poumons, la pression de l’air inspiré par le plongeur devient si forte
qu’elle peut provoquer un œdème pulmonaire. En effet, une augmentation de
pression provoque la transsudation du plasma sanguin à travers les parois des
capillaires et par suite l’innondation des alvéoles et du tissu interstitiel pulmo-
naire.
• des embolies capillaires (voir application : loi de Laplace)
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
Figure 6.2
Ainsi, pour que la mesure soit reproductible et comparable d’un sujet à l’autre, il faut
que la pression artérielle soit prise sur un sujet couché.
dV
QV = avec d V = S.dl
dt
dV dl
QV = = Sv = cste avec v=
dt dt
Pour un volume V 0 délimité par deux sections S1 et S 2, le flux entrant est égal au flux
sortant :
Q V 1 = Q V 2 , soit S1v1 = S2v2 (6.2)
(équation de continuité)
z
S'2
S2 v2
z2
S'1
v1
1 2
S1
z1
x' 0 x
z'
Figure 6.3
On a :
dm = ρS 1v 1dt = ρS 2 v2dt
Le théorème de l’énergie cinétique, appliqué au fluide de masse dm, conduit à :
1 1
P1 + ρgz1 + ρv21 = P2 + ρgz2 + ρv22
2 2
soit :
1
P + ρgz + ρv 2 = cste , (Théorème de Bernoulli) (6.3)
2
(Le long d’une même ligne de courant)
Pour un fluide réel, l’écoulement est dit laminaire s’il se fait sous forme de lames
parallèles glissant les unes sur les autres avec frottement (Fig. 6.4).
y
z x
Fluide en mouvement
Figure 6.4
112 Chap. 6. Propriétés mécaniques des solutions
Prises de pression
P1 P2 < P1 P3 < P2
x
0 x1 x2 x3
Figure 6.5
laminaire turbulent Re
0 Re
c
Figure 6.6
η : viscosité du fluide en kg. m .s .
v(r)
0 x
Figure 6.7
ou
r2 DP 2
v(r ) = vmax 1− 2 , avec vmax = R (6.6)
4ηL
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
R
La couche de fluide en contact direct avec la paroi du tube a donc une vitesse nulle
(adhérence à la paroi) alors qu’elle est maximale sur l’axe du cylindre.
La vitesse moyenne dans une telle conduite est :
vmax
vmoy =
2
Le débit volumique est donné par Q V = vmoy S et comme S = π R2 , alors :
πDP R 4
QV = (Formule de Poiseuille) (6.7)
8ηL
DP = P1 − P2, représente la différence de pression (ou surpression) entre les deux
extrémités du tube de rayon R et de longueur L.
DP
Pour un tube horizontal, représente la perte de charge par unité de longueur.
114 Chap. 6. Propriétés mécaniques des solutions
Résistance à l’écoulement.
On définit la résistance à l’écoulement par la grandeur R :
8ηL 128ηL DP
R= 4
= , soit R= (6.8)
πR πD4 QV
(avec D =2 R : diamètre du tube)
. . . .
. . . .
b) . . . .
Artère Veine
. . . .
. . . .
. . . .
Figure 6.8
6.3 Dynamique des fluides réels 115
➤ Les capillaires
C’est au niveau de ce système que vont se produire les échanges entre le sang et le
tissu par l’intermédiaire du milieu interstitiel.
• Le débit sanguin dans les capillaires est réglable. Ceci se fait à la jonction entre
artériole et capillaire par le sphincter pré-capillaire qui va s’ouvrir ou se fermer en
fonction des besoins métaboliques.
• Le diamètre d’un capillaire est le même que celui d’un globule rouge (7 mm) voire
plus petit. Ainsi, les globules rouges vont se déformer pour progresser dans le
capillaire rendant ainsi la zone de contact plus élevée ce qui facilitera les échanges
gazeux entre le tissu et le sang.
• La vitesse du fluide sanguin dans les capillaires est faible, de l’ordre de
0, 5 mm. s−1 , ce qui entraîne un temps de contact plus élevé alors que dans
l’aorte, elle est de 50 cm. s−1, c’est à dire 1000 fois plus élevée.
• Le volume sanguin dans les capillaires est faible : de 150 à 200 mL (volume des
capillaires pulmonaire).
• La surface de section de l’ensemble des capillaires est de 2000 à 3000 cm2 alors
que celle de l’aorte est 2 à 3 cm2 , c’est à dire 1000 fois plus faible.
−
→
f = −λ−
→
v (6.11)
( f en N, v en m. s−1 et λ en kg. s −1 )
−
→
f = −6πηr −
→
v (6.12)
(loi de Stokes)
Remarque
Pour des écoulements turbulents, la force de viscosité est proportionnelle à v 2 .
116 Chap. 6. Propriétés mécaniques des solutions
➤ Le modèle
Le sang peut être considéré comme une suspension de globules rouges (ou hématies)
dans le plasma de viscosité η = 1, 46.10−3 Pa. s.
Les globules rouges seront considérés comme sphériques de rayon moyen r = 2, 7 mm.
Masses volumiques en kg. m−3 :
Masse volumique des globules rouges : ρ0 = 1100 kg. m−3
Masse volumique du plasma : ρ = 1020 kg. m−3
g = 9, 8 m. s −2.
➤ L’étude physique
Chaque particule (un globule rouge) de masse m et de rayon r est soumise à son
→
− −→
poids P = m− →
g , à la poussée d’Archimède F A et à la force de frottement fluide
→
−
f = −6πηr− →v.
Pour une particule sphérique de rayon r et de masse volumique ρ0 ,
−
→ 4
P = m−
→
g = πr 3 ρ0 −
→
g.
3
−→ 4
La poussée d’Archimède est donnée par F A = − πr 3 ρ− →g (elle correspond au poids
3
du fluide déplacé).
4
En appliquant la relation fondamentale à une particule de masse m = πr 3 ρ0, on
3
obtient :
d−
→v → −
− → − →
m = P + FA + f
dt
soit :
4 3 d− → 4 4
= πr 3ρ0−→g − πr 3 ρ− →
g − 6πηr − →
v
πr ρ0 v
3 dt 3 3
La projection selon un axe vertical (on suppose que les chutes sont verticales) donne :
4 dv 4 4
πr 3 ρ0 = πr 3 ρ 0g − πr 3 ρg − 6πηrv
6.4 Les phénomènes de surface 117
Lorsque le régime permanent est atteint (la vitesse limite est atteinte ; v = vlim = cste),
l’équation précédente devient :
4 3 4
πr ρ0 g − πr 3 ρg − 6πηrvlim = 0
3 3
Soit
2(ρ0 −
− ρ) gr 2 −
3 dt vlim3 = 9η 3
Numériquement :
2 × (1100 − 1020)
vlim = × 9, 8 × (2, 7.10−6 )2 0, 87 mm. s−1,
9 × 1, 46.10−3
➤ Les résultats
Pour un sujet nomal, la vitesse de sédimentation est de :
• Première heure : inférieure à 10 mm/ h (soit une colonne inférieure à 10 mm)
• Deuxième heure : 20 à 25 mm/ h la deuxième heure (soit une colonne de 20 à
25 mm).
(Fig. 6.9).
→
−
Pour agrandir sa surface S, il faut appliquer une force F sur l’extrémité mobile.
dS = ldx
l
F
dx
Figure 6.9
118 Chap. 6. Propriétés mécaniques des solutions
→ −→
−
Pour un faible allongement d x , on peut supposer F = cste et donc :
→
− →
−
δW ( F ) = F .(d x −
→
u ) = Fdx
→
−
Comme dE dep = δW ( F ), alors γldx = Fdx. Il s’ensuit que :
F = γl
ou
La tension superficielle est donc la force, par unité de
F
longueur, qu’exerce le liquide sur la paroi qui le limite.
γ=
l
( F en N, l en m et γ en N. m−1)
(6.14)
Il n’y a pas déchirure tant que la résultante des forces de tension superficielle reste
supérieure au poids de la goutte, soit :
γ × 2πr > mg
6.4 Les phénomènes de surface 119
Lorsque le liquide est chassé hors du tube, la masse de la goutte augmente jusqu’à
ce que :
mg > γ × 2πr
Ainsi, il y a déchirure de la membrane élastique superficielle et la goutte se détache
et tombe.
Le même processus se déroulera pour les gouttes suivantes, et toutes les gouttes
auront donc la même masse (condition× de la déchirure de la membrane élastique).
Une méthode statique montre que le poids de la goutte est donné par la formule
approchée :
mg = k γr (Loi de Tate) ; où k est une constante
Pour mesurer la valeur de la tension superficielle, il suffit donc de mesurer la masse
d’une goutte (par pesée) puis en déduire la valeur de γ.
Remarque
• Pour une goutte liquide, DP est positif : on pénètre dans le liquide par une
interface convexe (Fig. 6.11).
• Pour un ménisque, DP est négatif : on pénètre dans le liquide par une interface
concave.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
ΔP = P int - Pext
P ext Pext
P int
Pint
ΔP > 0 ΔP < 0
Figure 6.11
120 Chap. 6. Propriétés mécaniques des solutions
flux sanguin
2γ
P1 = Pa + (6.16)
r1
En aval de la bulle, la pression P2 s’écrit :
2γ
P2 = Pa − (6.17)
r2 Figure 6.12
Un grand nombre de bulles va bloquer la circulation et être responsable d’embolies
gazeuses.
ΔP = P int - P ext
Surpression dans une bulle. P ext
Dans ce cas (on traverse deux interfaces air- liquide
ΔP > 0
Figure 6.13
6.4.4 Liquides en contact d’un solide
Angles de raccordement
Soit une goutte liquide, en équilibre, sur une surface solide horizontale. Il faut consi-
dérer trois interfaces : gaz/liquide, gaz/solide et liquide/solide (Fig. 6.14).
6.4 Les phénomènes de surface 121
Application
Le gerris, ou araignée d’eau, est un insecte aquatique carnivore. À l’aide de ses six
pattes, il peut se mettre en équilibre et glisser rapidement à la surface des eaux douces
(Fig. 6.15).
La patte de l’insecte en contact avec l’eau correspond à une interface liquide/solide.
Cette interface est donc le siège d’une force de tension superficielle qui tend à dimi-
nuer sa surface.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
F1 F2
Figure 6.15
La tension superficielle, ou énergie d’interface, est la tension qui existe à la surface
de séparation de deux milieux solide/liquide. Cet effet permet au gerris de se déplacer
sur l’eau.
122 Chap. 6. Propriétés mécaniques des solutions
Loi de Jurin
Considérons un liquide mouillant dans lequel on plonge un tube capillaire de rayon r
(Fig. 6.17).
R
r θ
Figure 6.17
Exercices
liquide.
2. Au cours d’une transfusion sanguine, le flacon est placé à 1, 30 mètre au
dessus du bras du patient. L’aiguille servant à la transfusion a un diamètre
de 0, 3 mm et une longueur de 2 cm ; on suppose qu’elle est placée horizon-
talement. Le volume transfusé en une minute est de 3, 5 cm3 . On néglige la
variation de la surface libre du liquide et la pression sanguine du patient ; la
masse volumique du sang est ρ = 1, 06 g. cm−3.
a) Calculer la viscosité du sang.
b) Supposons qu’un astronaute ait besoin d’une transfusion sanguine sur la
lune où l’accélération de la pesanteur est g = 1, 62 m. s−2 . Si l’on utilise
le même appareillage et si l’on souhaite le même débit (3, 5 cm3 en une
minute), à quelle hauteur au dessus du bras faudra-t-il placer le flacon ?
c) La réponse ci-dessus paraît-elle facilement réalisable ? Proposer une
autre solution permettant de conserver le même débit avec un flacon placé à
124 Chap. 6. Propriétés mécaniques des solutions
P0 + ΔP P0
Artère Veine
. . . .
. . . .
. . . .
L
Figure 6.19
4. Déterminer le volume sanguin que peut contenir cet organe puis en déduire
le temps nécessaire pour son renouvellement.
r2
A
B
h
1
r
C
D
h
Figure 6.21
r1γ
m=K (loi approchée de Tate)
g
6 Dans cet exercice, le sang sera considéré comme un fluide visqueux dont la
viscosité est η = 2, 08.10−3 Pa. s.
Dans l’aorte, de diamètre d = 2, 6 cm, le débit sanguin moyen est
Q V = 80 cm3. s −1 . La vitesse d’écoulement du sang dépend de la distance r à
l’axe de l’artère selon la loi :
v0 2
v(r ) = 2
(R − r 2 ) ; profil parabolique
• R
π DP 4
QV = R
8η L
1 2 3
Figure 6.22
En amont du rétrécissement la vitesse dans la conduite est v1 = 28 cm. s−1 et
la pression est P1 = 130 mmHg.
On donne :
les diamètres : d1 = d 3 = 2 cm
1 mmHg = 133 Pa
masse volumique du fluide : ρ = 103 kg. m−3
❑ 1. La vitesse du fluide dans le segment 2 est supérieure à 280 cm. s−1.
❑ 2. La perte de charge entre les segments 1 et 3 est proportionnelle à la lon-
gueur du segment 2.
❑ 3. Il se produit entre les segments 1 et 2 une chute de pression de plus de
10 kPa.
❑ 4. Q 3 > Q 2 > 5, 3 L/min.
❑ 5. Le passage du segment 1 au segment 2 augmente la résistance à l’écoule-
ment d’un facteur 100.
❑ 4. 5 cm. s−1.
❑ 5. 10 cm. s−1 .
5 Dans ce type de modèle, quelle devrait être la longueur de l’artère pour que sa
résistance à l’écoulement soit équivalente à la résistance totale à l’écoulement
dans les capillaires ?
❑ 1. environ 13.1010 km.
❑ 2. environ 1, 3.106 km.
❑ 3. environ 8 km.
❑ 4. environ 13 m.
❑ 5. environ 8 m.
Corrigés
Exercices
3, 5.10−6
2. a) On a QV = = 5, 83.10−8 m3 / s,
60
ρ = 1, 06 g. cm−3 = 1 060 kg. m−3 et h = 1, 30 m
Numériquement η 2, 3.10−3 Pa. s.
g
b) Comme g = 1, 62 = , donc diviser g par 6 revient à multiplier h par 6,
6
soit une hauteur de 7, 8 m.
Corrigés 131
πDP R 4
2 1. Le débit volumique est donné par la formule de Poiseuille, QV = .
8ηL
Comme DP = 100 mmHg, alors DP = 1, 32.104 Pa (On rappelle que
760 mmHg = 1.105 Pa).
Numériquement :
3, 14 × 1, 32.10 4 × (10.10−6 )4
QV = 1, 73.10−12 m3. s−1,
8 × 3.10 × 1.10
−3 −2
DP 2
On a vmax = R.
4ηL
Application numérique.
1, 32.104 × (10.10−6 )2
vmax = = 0, 011 m. s −1 , soit 1, 1 cm. s−1
4 × 3.10 × 1.10
−3 −2
Soit numériquement,
VT = 3, 14 × 2, 89.106 × (10.10 −6) 2 × 10 −2 9, 1.10−6 m 3,
soit 9, 1 cm3 .
Le débit sanguin au niveau de l’artère étant
Q V 0 = 5.10−6 m3. s −1 = 5 cm3 . s −1,
il en résulte donc un temps minimal pour le renouvellement total du sang
VT 9, 1
de : t = , soit numériquement t = = 1, 82 s.
Q V0 5
z’ A A’
h
z’ B B’
SA
o SB
A B
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
z’
Figure 6.23
On a h = zA − z B .
De plus, comme DP = ρgh (d’après la relation fondamentale de l’hydrosta-
tique), alors :
DP
z A − z B = h =
ρg
En combinant les deux relations précédentes, on en déduit :
2 2
1 v v DP
z A − zB = h = B
− A =
2 g g ρg
SA
C’est à dire : v B = v A
SB
D’où :
⎛ 2 ⎞
SA
vA 2
1⎜ SB v 2A ⎟ 1 v 2A SA DP
−1
⎜ ⎟
⎜ − ⎟= =
2⎝ g g⎠ 2 g SB ρg
et par suite :
DP
2
2gh
ρ
vA =
2 = 2
SA SA
−1 −1
SB SB
2 × 25
1 060 = 0, 125 m.s−1
Numériquement : vA =
0, 08 2
−1
0, 04
Corrigés 135
DP
2
ρ
2. Q V = S A v A = SA
2
SA
−1
SB
• vA = 0, 125 m. s−1
• SA = 0, 08 cm = 0, 08.10−4 m2
2
Pour un ménisque, DP est négatif : on pénètre dans le liquide par une inter-
face concave.
b) D’après la relation fondamentale de l’hydrostatique, on a :
PC − PB = ρg(h + r1)
D’où :
2γ 2γ
PD + − PA − = ρg(h + r1)
r1 r2
Comme PA = PD = Patm , alors :
2γ 2γ 2γ 1 1
+ = ρg(h + r1 ) ; soit h = + − r1
r1 r 2 ρg r 1 r2
c) Application numérique :
2 × 73.10 −3 1 1
h= + −1, 2.10−3 6, 1.10−2 m,
1, 00.10 3 × 9, 81 1, 2.10−3 0, 30.10−3
soit environ 6, 1 cm
136 Chap. 6. Propriétés mécaniques des solutions
2. a) Équation dimentionnelle de K .
r1 γ mg
Comme m = K , alors K = .
g γr1
D’où :
[m] × [g]
[K] =
[γ] × [r1]
On a :
[m] = M
[g] = L .T −2
[r1 ] = L
[ F] M .L .T −2
[γ] = = = M .T −2
[L] L
Ainsi :
M × ( L .T −2 )
[K] = =1
(M .T −2 ) × L
K a pour dimension 1 et n’a donc pas d’unité.
b) La masse volumique est ρ = 1, 00.103 kg. m−3 = 1, 00 g. cm−3.
Si N représente le nombre de gouttes par cm3, alors la masse d’une goutte
est :
ρ
m=
N
1
Soit numériquement : m = 41, 7 mg.
24
1.10 −3
mg × 9, 81
Comme K = , alors : K = 24 4, 67
γr1 73.10−3 × 1, 2.10 −3
3. Le patient doit absorber 1 mg d’un médicament dont la concentration en
principe actif est de 3 mg.mL−1 . Si N1 représente le nombre de gouttes que
le patient doit absorber, alors la masse m 1 d’une goutte est :
ρ
m1 = 1
3N 1
Comme pour la question précédente, la masse d’une goutte vérifie la loi
approchée de Tate, soit :
ρ r1 γ 1
m1 = 1 = K
3N 1 g
et par suite :
ρ 1g
N1 =
3K r 1 γ1
0, 904 × 9, 81
Application numérique : N1 = = 24.
3 × 4, 67 × 1, 2 × 22.10 −3
Corrigés 137
dl = v(r).dt
dS = 2πrdr
Figure 6.24
dV v0 2
d QV = = 2πrv(r )dr avec v (r) = 2
(R − r 2)
dt R
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
Soit :
R
r2 r4 R2 R2 πv0 R 2
Q V = 2πv0 − = 2πv0 − =
2 4R 2 0 2 4 2
3. Application numérique :
2 × 80
R = 1, 3 cm ; Q V = 80 cm3. s−1 : vmax = v 0 = 2
30 cm. s−1 .
π × (1, 3)
4. La vitesse moyenne est liée au débit volumique par la relation :
Q V = vmoy S = vmoy .π R2
Comme
πv 0 R 2
QV =
2
alors :
πv0 R 2 v0
vmoy .π R2 = , soit vmoy = v = avec v0 = vmax
2 2
30
Application numérique : vmoy = v = = 15 cm. s −1.
2
5. Comme
π DP 4
QV = R
8η L
alors :
DP 8η
= QV
L πR 4
Application numérique :
Q V = 80 cm 3. s−1 = 80.10−6 m3. s −1 et R = 1, 3 cm = 1, 3.10−2 m :
DP 8 × 2, 08.10−3
= 80.10 −6 × 1, 5.10−2 Pa. m−1.
L π × (1, 3.10 )
−2 4
→
− 4
P = m−
→
g = π R3 ρ S−
→
g.
3
−
→ 4
La poussée d’Archimède est donnée par F A = − π R 3 ρ L −
→
g
3
Corrigés 139
z'
O
k g
fR
FA
−
3
P = mg
Figure 6.25
4
On applique la relation fondamentale, à une particule de masse m = πR 3ρ S ,
3
soit :
d−
→v → −
− → − →
m = P + FA + f R
dt
→ −
− → − →
En remplaçant P + FA + f R par leur expression, on obtient :
4 3 d− → 4 4
= πR 3ρ S −
→g − π R3 ρL − →g − 6πη R −→
v
πR ρ S v
3 dt 3 3
ou encore :
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
4 3 d− → 4
+ 6πη R −
→
v = πR 3 (ρS − ρL )− →
v
π R ρS g
3 dt 3
On projette selon un axe vertical (les chutes sont verticales) :
4 3 dv 4
πR ρ S + 6πη Rv = πR3 (ρS − ρL )g
3 dt 3
L’équation précédente est une équation différentielle du premier ordre, à
coefficient constant et avec second membre.
dv
2. Lorsque le régime permanent est atteint (v = cste et = 0), l’équation
dt
précédente devient :
2 3 2
πR ρ S g − πR 3ρ L g − 3πη R v lim = 0
3 3
140 Chap. 6. Propriétés mécaniques des solutions
Soit
2(ρ S − ρL ) 2
vlim = gR
9η
Numériquement :
2 × (1 300 − 1 027)
vlim = × 9, 8 × (5.10 −6)2 8, 22.10−6 m. s−1 ,
9 × 1, 81.10−3− −
3 3
soit environ 29, 6 mm/ h
3. Comme v = 29, 6 mm/ h, la distance parcourue par les hématies durant 1 h
est de 29, 6 mm. La hauteur de la zone claire est donc de 29, 6 mm.
1 N(capillaires)
6 4. On a = .
Ra Rc
Résistance à l’écoulement :
8ηL a
• artère : Ra = ,
πR 4a
8ηL c
• capillaire : R c = .
πR 4c
4
1 Ra
D’où L a = × × Lc . 1, 7.10
N Rc
20
Comme N = 106 , Ra = mm et Rc = 10−2 mm,
π
−2
alors L c = 10 m et La 13 m.
7 Biophysique cardiaque
Plan Objectifs
Cours • Comprendre la loi de Starling et
7.1 Biomécanique cardiaque ses implications
7.2 Contrôle automatique • Savoir calculer le travail du myo-
biophysique du débit carde ventriculaire
cardiaque - loi de starling • Connaître et comprendre :
7.3 La mesure des paramètres – l’évolution des pressions intra-
hémodynamiques ventriculaires au cours du
cycle cardiaque,
7.4 Les bruits du cœur
– les méthodes d’évaluation de
QCM et exercices
la fraction d’éjection ventricu-
Corrigés laire
– les méthodes d’évaluation ou
de mesure du débit cardiaque
• Connaître les bruits du cœur nor-
maux et leur origine
• Comprendre la genèse des ano-
malies de ces bruits et leur
intérêt diagnostique (valvulopa-
thies)
Cours
Le cœur est un muscle creux, en forme de cône, qui joue le rôle d’une pompe aspi-
rante et refoulante : il appelle dans ses cavités le sang qui circule dans les veines,
et les chasse dans les artères. En dépit des périodes de repos constituées par les
diastoles, le muscle cardiaque est, de tous les muscles de l’organisme, celui qui est
soumis au plus dur travail.
7.1 Biomécanique cardiaque 143
OD OG
V. tricuspide V. mitrale
Artère
pulmonaire VD VG Aorte
sigmoïdes sigmoïdes
Figure 7.1
Cœur droit et cœur gauche apparaissent comme des entités fonctionnelles distinctes :
le régime de pression est différent.
Leur fonctionnement est par contre lié : contractions des oreillettes G et D syn-
chrones, contractions des ventricules synchrones.
Compte tenu de la disposition en série du système circulatoire ils doivent assurer un
même débit.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
Les valves : sont des structures membraneuses dont le fonctionnement est purement
passif (elles n’obéissent qu’aux différences de pression existantes entre leurs deux
faces). Elles imposent un seul sens à la circulation sanguine :
Valves sigmoïdes pulmonaires V D −→ A P
Valve tricuspide O D −→ V D
Valves sigmoïdes aortiques V G −→ AO
Valve mitrale OG −→ V G
En pathologie, l’hémodynamique peut être perturbée pour plusieurs raisons :
• maladie du muscle (cardiopathies ischémiques, non obstructives, obstructives)
caractérisée par une diminution de la contractilité ;
• maladies valvulaires : conséquences d’infections (endocardite) ;
– rétrécissement mitral
– insuffisance mitrale
144 Chap. 7. Biophysique cardiaque
– rétrécissement aortique
– insuffisance aortique
– insuffisance tricuspidienne
• les troubles du rythme.
24
C
18
12
6
A
B
80 160
Volume ventriculaire (cm 3)
Figure 7.2
Dans les conditions normales de repos, la puissance fournie est de 1,1 W pour le
ventricule gauche et 0,2 W pour le ventricule droit soit 1,3 W au total.
En cas d’exercice musculaire le débit peut être multiplié par 4 et la pression par 1,5.
La puissance demandée au cœur est multipliée par 6 soit 8 W environ.
D = fC × VE (7.5)
VT D − VT S V
fE = = E (7.6)
VT D VT D
(les valeurs normales varient entre 50 % et 70 %). Si le lit vasculaire était rigide et
donc de volume fixe le débit des deux pompes serait systématiquement le même . Le
lit vasculaire étant élastique , il est nécessaire d’avoir un contrôle afin de conserver
l’égalité entre les débits droit et gauche. À titre d’exemple, si le ventricule droit avait
7.2 Contrôle automatique biophysique du débit cardiaque... 147
un débit de 1/1 000 supérieur au débit gauche, en trois heures environ 1 litre de
sang s’accumulerait dans la circulation pulmonaire entrainant un œdème pulmonaire
pouvant causer la mort par étouffement.
Le mécanisme qui permet l’ajustement automatique des deux débits a été mis en
évidence par Starling. Sur une préparation expérimentale cœur-poumons , il a repré-
senté la courbe qui exprime le volume d’éjection systolique en fonction du volume
télédiastolique (Fig. 7.3).
compensation décompensation
contractibilité
normale
coeur hypocontractile
domaine
physiologique
Ve Volume télédiastolique
Figure 7.3
P0 pression télédiastolique
Figure 7.4
Si l’on trace sur un même graphique les variations du débit d’éjection et du retour
veineux en fonction de la pression télédiastolique du ventricule, l’état de régime
permanent est représenté par le point de croisement des deux courbes (Fig. 7.5).
débit
r e tou rv ein
eux coe ur no rm al
hypoco ntract il e
o eur
c
P1 P2 pression télédiastolique
Figure 7.5
Coeur
Figure 7.6
Il y a lieu de distinguer :
• le cathétérisme droit : on pénètre dans la circulation par une veine médiane du
pli du coude, voire par la veine jugulaire externe, la sous-clavière ou la fémorale.
Le cathéter progresse dans le sens du courant sanguin et son extrémité atteint
l’oreillette droite, puis le ventricule droit, puis l’artère pulmonaire et ses branches
où elle se bloque.
• le cathétérisme gauche : on pénètre dans la circulation gauche par une artère, le
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
OG AO
OD AP
VG
VD
Figure 7.7
150 Chap. 7. Biophysique cardiaque
Les résultats
La cavité la plus intéressante est le ventricule gauche, véritable pièce noble du cœur.
En choisissant un sujet type dont le cœur bat à 65 pulsations par min, nous obtenons
un cycle cardiaque durant 0,92 seconde.
Les pressions sont exprimées en mmHg ou en cmHg. Comme dans les vaisseaux,
les pressions sont de type hydrostatique et de type cinétique. Il faut de plus faire
intervenir la pression due à la contraction des fibres myocardiques.
Les différents évènements sont périodiques, on prendra pour origine des temps t = 0
le début de la diastole (le V G vient d’éjecter dans l’aorte un certain volume de sang).
• Pendant les 0,04 s qui suivent le début de la diastole, le myocarde ventriculaire
gauche commence à se relâcher :
– les pressions ventriculaire gauche et aortique diminuent à la même vitesse ;
– les valves sigmoïdes aortiques sont bien ouvertes : V G et aorte constituent une
cavité unique, il n’y a pas de différence de pression, le sang éjecté est déjà parti
en périphérie. Le ventricule gauche contient un volume de sang résiduel post-
éjection appelé volume télésystolique, il n’ y a pas eu de variation de volume :
cette phase est la protodiastole.
• Au temps t = 0,04 s : fin de la protodiastole, la pression intraventriculaire gauche
devient inférieure à la pression aortique (l’aorte ne possède pas la même capacité
de relâchement) : les valves sigmoïdes aortiques se ferment.
Cette fermeture est contemporaine d’un bruit audible : le B2.
Le V G est alors complètement clos.
• Pendant les 0,08 s qui suivent : le relâchement ventriculaire se poursuit autour
d’une cavité close, la pression chute très vite, le volume de la cavité reste inchangé :
cette phase est la phase de relâchement (ou relaxation) isovolumique.
• Pendant la systole venticulaire gauche précédent le t0 , l’oreillette gauche était en
diastole, elle se remplissait de sang, la valve mitrale étant fermée ; ce remplissage
a continué pendant la protodiastole et le relâchement isovolumique.
La pression augmente dans l’oreillette gauche alors que la pression diminue dans
le V G. Quand P OG > PV G la valve mitrale s’ouvre, le ventricule gauche com-
mence à se remplir.
• Le remplissage du V G va durer 0,46 s, il s’effectue d’abord passivement :
– phase de remplissage rapide : 0,11 s, ainsi 80 % du volume d’éjection passe de
l’OG dans le V G.
– phase de remplissage lent : 0,25 s, on note que la pression hydrostatique aug-
mente dans le V G par accumulation du sang mais comme le relâchement conti-
nue la pression totale P ne varie pas.
– puis se produit la systole auriculaire : évènement bref (0,10 s) qui n’apporte que
très peu de sang mais assez pour que PV G > P OG : la valve mitrale se ferme.
7.3 La mesure des paramètres hémodynamiques 151
P (mm Hg)
P R R R S T C E E V (mL)
D I R L A D I R L
4 12 23 48 58 65 70 79 92
diastole systole T
1 s
100
FS OM FM OS
B2 B1
C I : contraction isovolumique V
E R : éjection rapide T : temps exprimé en (0.01 s) × 100
Figure 7.9
Il est possible de calculer les volumes ventriculaires en les assimilant à une ellipsoïde
de révolution (Fig. 7.10).
I
L
Figure 7.10
⎧
π ⎨ L : longueur du grand axe
V = L × l × I avec l : longuer du petit axe dans le plan frontal
6 ⎩
I : longueur du petit axe dans le plan axial
7.3 La mesure des paramètres hémodynamiques 153
VE = VT D − VT S (7.9)
V T D − VT S
fE = (7.10)
VT D
➤ L’angiocardiographie isotopique
La description détaillée de la méthode sera vue dans le chapitre sur l’imagerie scinti-
graphique. Il s’agit d’une méthode par émission. Le sang du patient est rendu tempo-
rairement radioactif pour la durée de l’examen.
La radioactivité détectée au niveau des ventricules est proportionnelle à leur volume.
(après correction du bruit de fond et de l’atténuation)
La fraction d’éjection est donnée par :
Act(diastole) − Act (systole)
fE = (7.11)
Act(diastole)
154 Chap. 7. Biophysique cardiaque
OD OG
Veine Aorte
VD VG
Poumons
Ca Cv Cv
Figure 7.12
La quantité q de C O2 extraite du sang peut se mesurer dans l’air expiré à condition
que le rythme respiratoire reste constant, la valeur de Ca peut être mesurée sur un
échantillon prélevé par cathétérisme au niveau de l’artère pulmonaire et Cv dans un
échantillon prélevé au niveau artériel systémique.
Remarque
On peut aussi utiliser un gaz exogène qui s’échange en sens inverse à condition de
modifier la relation car l’organe doit être considéré devient un organe d’apport et
C v > C a, et dans ce cas le débit cardiaque est donné par :
q
D= (7.15)
Cv − C a
7.3 La mesure des paramètres hémodynamiques 155
A B
injection prélèvement
Figure 7.13
Pour mesurer le débit cardiaque, on considère que le cœur (ou le ventricule), est situé
entre les deux points A et B. On considère les trois paramètres accessibles :
q : quantité d’indicateur injectée en A, sous forme d’embole (injection quasi-
instantanée) ;
C : concentration du traceur au point B du prélèvement ;
θ : temps mis par la totalité de l’indicateur pour passer au point B.
Au point A l’indicateur est injecté pendant le temps t, il se trouve dans un volume
V = D ×t
On suppose que l’indicateur reste parfaitement groupé entre A et B , t = θ, et que la
section reste constante (Fig. 7.14).
----------- -----------
----------- -----------
----------- -----------
----------- -----------
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
----------- -----------
----------- -----------
----------- -----------
----------- -----------
----------- -----------
----------- -----------
A B
injection prélèvement
Figure 7.14
S = C.θ
0 t
θ
Figure 7.15
0 θ t 0 θ t
sans recirculation avec recirculation
Figure 7.16
Indicateurs utilisables
colorant mesure par colorimétrie
radioactivité compteur gamma
chaleur thermocouple
électrolytes forts mesure de résistivité
7.4.1 L’auscultation
L’analyse par l’oreille (stéthoscope) présente des limites :
• limite en intensité : certaines vibrations ne sont pas entendues. L’ausculation des
sujets maigres est plus facile que celle des sujets obèses.
• limite en discrimination temporelle : difficulté d’auscultation d’un cœur qui bat
vite.
Il n’existe à priori pas de limite en fréquence pour ces bruits puisque leur spectre en
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
petit grand
systole diastole silence silence
B1 B2 B1 B2
Figure 7.17
158 Chap. 7. Biophysique cardiaque
Le trajet des vibrations privilégie certains points de la paroi thoracique qui permettent
une écoute plus spécifique de certains générateurs. Ce sont les foyers d’auscultation.
• Foyer mitral : intersection de la verticale médioclaviculaire gauche et 5e espace
intercostal.
• Foyer tricuspide : sous l’appendice xiphoïde.
• Foyer aortique : bord droit du sternum au niveau du 2e espace intercostal droit.
• Foyer pulmonaire : bord gauche du sternum, au niveau du 2 e espace intercos-
tal gauche.
7.4.2 La phonocardiographie
La technique permet d’enregistrer les bruits du cœur, d’apprécier leur amplitude et
leur fréquence.
On détecte toutes les vibrations et notamment deux bruits supplémentaires B3 et B4
(Fig. 7.18). Les bruits anormaux sont mieux analysés.
B2 B3 B4 B1
Figure 7.18
2. B2 a deux composantes :
• H F : (360 à 570 Hz). Elle est due à la fermeture des valves sigmoïdes.
• B F : due à la décélération de la colonne sanguine (peu intense).
3. B3 a une composante B F due à l’impact du sang, en provenance des oreillettes,
sur les parois ventriculaires. Rarement audible (sujet jeune).
4. B4 provient de la contraction des oreillettes (basses intensité et fréquence) jamais
audible.
H F : haute fréquence,
B F : basse fréquence.
Les bruits d’une certaine durée, générés pendant la diastole ou la systole sont appelés
des souffles. Ils sont consécutifs à des turbulences sanguines, en rapport avec des
détériorations valvulaires.
Exemples pour le cœur gauche
I A insuffisance aortique ; R M rétrécissement mitral ; I M insuffisance mitrale, R A
rétrécissement aortique (Fig. 7.19).
diastole systole
FA OM FM OA FA OM
B2 B1 B2
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
IA
RM
IM
RA
Les
Les zones
zones grisées
grisées représentent
représentent
représentent les
les souffles
souffles et
et leur
leur intensité
intensité
Figure 7.19
160 Chap. 7. Biophysique cardiaque
Exercices
Pression
D
25 kPa
15 kPa C
1 kPa A B
70 mL 150 mL Volume
Figure 7.20
Exercices 161
c (mg/mL)
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
0,5
48 s temps (s)
Figure 7.21
Corrigés
Exercices
VE (V − VT S )
( fE ) = 60 % = = TD
VT D VT D
1,78
Le rendement mécanique est donc de = 0,12.
15
Il n’ y a donc que 12 % de l’énergie consommée par ce ventricule qui sert à
propulser le sang dans les artères
2 000 2 000
D= = = 5 000 mL.min−1
48 0, 4
0, 5 ×
60
Plan Objectifs
Cours • L’activité électrique du cœur -
8.1 Cellule myocardique isolée ECG.
8.2 Au niveau du cœur entier • Comprendre la genèse du signal
de l’ECG, de la cellule au corps
8.3 Les dérivations de l’ECG
entier
8.4 L’axe électrique du cœur
• Connaître les dérivations et l’as-
8.5 L’interprétation de l’ECG pect du tracé de l’ECG normal
QCM et exercices • Savoir calculer rapidement l’axe
Corrigés électrique du coeur
Cours
+ + ++ + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + ++
+ +
+ +
+ +
+ +
+ +
+ +
K+
+ - - +
- -
Na+
+ +
+ - - +
+ - - +
+ - - +
+ - - +
+ +
+ +
+ +
+ +
+
+ + + +++++++++++++++++++++++++ + + +
Na+ K+
Les ions Na+ pénètrent alors dans la cellule et une inversion du potentiel membra-
naire apparaît : la cellule s’est dépolarisée.
Les ions K+ sortent du milieu intracellulaire plus lentement que les ions Na+ ne sont
rentrés : des charges positives s’accumulent à l’extérieur qui redevient positif.
La cellule se repolarise puis intervient le redémarrage de l’ATPase NaK (Fig. 8.2).
+ 30 mV
Entrée Sortie
ions Na+ ions K+
{ Retour à
polarisation
initiale
- 90
SYSTOLE
Figure 8.2
G G
A A'
Figure 8.3
Potentiel en A
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
Potentiel en A'
Onde de
Onde de
dépolarisation
repolarisation
Figure 8.4
168 Chap. 8. L’activité électrique du cœur - ECG
A A'
u μ = q.l
-q O +q
Figure 8.5
Ce dipôle peut être représenté par un vecteur ayant pour origine le point O. Ce vec-
teur est dit vecteur équivalent. Il varie au cours de la dépolarisation et de la repo-
larisation : on est amené à considérer un vecteur équivalent instantané. Il passe par
un maximum à mi-dépolaristaion et à mi-repolarisation et d’une manière générale, il
varie comme la d .d . p. aux bornes de la fibre musculaire (Fig. 8.6).
V.R.
Repos
t
V.D. D R
d' 2 A
d'
d'1
d1
d2
d
β
M α N
-q a O a +q x
Figure 8.7
d 1d 2 d 2
Ainsi, VA = =
4π0 d2 4π0 d 2
De la même façon, on peut montrer que :
1 μ cos β
VB = (8.4)
4π0 d 2
Si θ représente l’angle que fait la droite (AB) avec la direction du dipôle (Fig. 8.8),
on peut admettre que :
(VA − V B )t = Fμ cos θ (8.5)
Ainsi la différence de potentiel enregistrée entre deux points éloignés d’une même
cellule myocardique est proportionnelle au module du vecteur instantané projeté
orthogonalement sur la droite passant par les deux points où sont placées les élec-
trodes de recueil. Cette droite devient alors un axe de dérivation.
170 Chap. 8. L’activité électrique du cœur - ECG
A B
θ
d d'
α
M β
O
N
Figure 8.8
Figure 8.9
Le tracé obtenu par différence algébrique des deux courbes de potentiel d’action
reste une courbe diphasique, mais l’onde de repolaristaion ventriculaire a le même
sens que l’onde de dépolarisation (Fig. 8.10).
PA à la base
PA à la pointe
Dépolarisation Repolarisation
Figure 8.10
Noeud de Noeud
Keith et Flack d'Aschoff et Tawara
Faisceau de His
Figure 8.11
Figure 8.13
8.3 Les dérivations de l’ECG 173
0 P
1
0 0
b R
a 0
Q S
0 T
3
Figure 8.14
R
DA
RV
Repos
pas de P pas de pas de T
PA PA PA
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
segment Q S segment
PQ ST
Le poignet droit est toujours relié au pôle négatif, la cheville gauche au pôle positif.
- D1 + - D2 + - D3 +
Figure 8.16
Les membres ne sont en fait que des conducteurs. On peut considérer comme iden-
tiques les dérivations :
• épaule droite - épaule gauche D1 ;
• épaule droite - pubis D2 ;
• épaule gauche - pubis D3.
Grossièrement ces trois points peuvent être considérés équidistants du cœur, c’est
pourquoi on a l’habitude de représenter ces dérivations sous forme d’un triangle
8.3 Les dérivations de l’ECG 175
D1 +
+
D1
- --
b d
c
D2 D3 D2
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
+ +
D3
Figure 8.19
- + - + - +
aVR aVL aVF
Figure 8.20
L’électrode indifférente est réalisée en court-circuitant les deux électrodes non explo-
ratrices. Avec ce montage les déflexions sont appelées aV R, aV L , aV F .
Les dérivations sont également situées dans le plan frontal et elles sont les bissec-
trices des trois angles du triangle. Avec les dérivations standards elles construisent
un double tri axe (Fig. 8.21, Fig. 8.22.)
aVR aVL
60˚
aVR
aVR aVL
b aVL
aVF
d
aVR aVL D2 a
+ + D3
c
DI aVF
- +
aVF
- -
+ +
D III + D II
aVF
V1
V3
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
O V6
V5
V5
V6
V1 V3
Figure 8.23
178 Chap. 8. L’activité électrique du cœur - ECG
On se servira donc de la plus grande amplitude des complexes rapides pour deux
dérivations dans le plan frontal (D1, D2, D 3, aV L, aV R, aV F)
Déterminer l’axe électrique du cœur revient à chercher le vecteur instantané qui per-
met de retrouver les amplitudes sur les deux dérivations considérées.
D1 20 mm
D2 20 mm
D1
D3 axe électrique
du coeur
D2
Figure 8.24
gauche 0
+ 30°
moyen
+ 60°
+ 120°
+ 90°
Figure 8.25
Pour déterminer très rapidement la direction de l’axe électrique du cœur, on peut cher-
cher dans quelles dérivations l’onde R devient nulle ou quasi-nulle : l’axe électrique
a une direction perpendiculaire à celle de la dérivation (méthode approximative mais
très rapide) (Fig. 8.26).
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
aVR aVL
D3 D2
aVF
Figure 8.26
180 Chap. 8. L’activité électrique du cœur - ECG
+ 0,5 mV
0
- 0,5 mV
QS QS crocheté QR
rs Rs rS rsr'
Figure 8.27
La durée moyenne du complexe est de 80 ms et elle ne doit pas dépasser 100 ms.
Dans les dérivations frontales
a. l’amplitude ne doit pas dépasser 25 mm (2, 5 mV),
b. il doit exister au moins une dérivation où l’amplitude maximale est supérieure à 5 mm,
Questions à choix multiples 181
Dans les dérivations périphériques et dans les précordiales gauches (V4 , V5, V 6) le
segment est isolélectrique, on ne s’éloigne que de 1 mm au maximum de la ligne
isoléctrique.
Dans les précordiales droites V1 , V2 et V3, le segment est parfois un peu surélevé.
• L’onde T : onde de repolarisation ventriculaire.
+ 0,5 mV
0
- 0,5 mV
Figure 8.28
❑ 1. q R R S.
❑ 2. Q R R S.
❑ 3. q R crocheté S.
❑ 4. Qr R S.
❑ 5. q R Rs.
+ 0,5 mV
0
- 0,5 mV
Figure 8.29
❑ 1. q R R S.
❑ 2. q R R S.
❑ 3. Q R crocheté R S.
❑ 4. Q R crocheté S.
❑ 5. Q Rr S.
❑ 1. q R Rs.
❑ 2. q R crocheté R s.
❑ 3. q Rs R s .
❑ 4. q Rs R S .
❑ 5. q Rsr s .
184 Chap. 8. L’activité électrique du cœur - ECG
10 L’axe électrique d’un cœur dont l’amplitude du complexe ventriculaire est égale
à −1, 5 mV sur aV R et +1, 5 mV sur aV L est :
❑ 1. −30 ◦
❑ 2. 0◦
❑ 3. +30◦
❑ 4. +60◦
❑ 5. +90◦
11 L’axe électrique d’un cœur dont l’amplitude du complexe ventriculaire est nulle
sur D3 et positive sur D2 est :
❑ 1. −30 ◦
❑ 2. 0◦
❑ 3. +30◦
❑ 4. +60◦
❑ 5. +90◦
Corrigés 185
Corrigés
Question 3 4 7 8 9
1. ❑ ❑ ✗
❑ ❑ ❑
2. ❑ ❑ ✗
❑ ✗
❑ ✗
❑
3. ❑
✗ ✗
❑ ✗
❑ ❑ ❑
4. ❑ ❑ ❑ ✗
❑ ❑
5. ❑ ❑ ❑ ❑ ✗
❑
5 4.
R crocheté
+ 0,5 mV
0
- 0,5 mV
Q S
Figure 8.31
6 1.
R
R'
+ 0,5 mV
0
- 0,5 mV
q s
Figure 8.32
186 Chap. 8. L’activité électrique du cœur - ECG
10 2.
aVR aVL
axe du coeur
Figure 8.33
11 3.
D1
+ 30°
D3 D2
Figure 8.34
Le noyau et les 9
transformations nucléaires
Plan Objectifs
Cours • Connaître :
9.1 Le noyau atomique – l’équivalence masse-énergie,
9.2 Stabilité des noyaux – la loi de décroissance
9.3 La radioactivité • Savoir :
– écrire l’équation d’une réac-
9.4 Les réactions nucléaires
tion nucléaire et appliquer les
provoquées
lois de conservation.
QCM et exercices
– calculer une énergie de liai-
Corrigés son.
– utiliser l’expression de la loi
de décroissance.
– calculer une masse à partir
d’une activité et inversement.
– calculer l’énergie dégagée par
une réaction nucléaire.
• Expliquer le principe de datation
et déterminer l’âge d’un objet.
Cours
beauté sommet
bas haut étrange charme
Nom (beauty) (top)
(down) (up) (strange) (charm)
ou bottom ou truth
charge 1 2 1 2 1 2
− e + e − e + e − e + e
électrique 3 3 3 3 3 3
symbole d u s c b t
A
Numéro atomique
Z X A : nombre de masse ou nombre de nucléons
Z : nombre de charge ou nombre de protons
Exemple
Un noyau de sodium constitué de 23 nucléons (11 protons et 12 neutrons) sera noté
23
11 Na.
1. Les nucléides placés sur une même verticale ont le même Z : ce sont des iso-
topes.
2. Les nucléides placés sur une même horizontale ont le même N = A - Z : ce sont
des isotones.
3. Les nucléides placés sur une même perpendiculaire à la première bissectrice
ont le même A : ce sont des isobares.
Exemple
16
8O : 8 protons + 8 neutrons
17
8O : 8 protons + 9 neutrons sont isotopes.
18
8O : 8 protons + 10 neutrons
190 Chap. 9. Le noyau et les transformations nucléaires
N
isotopes
Z
=
N
14
13 N = 13 isotones
12
11
10
9
Z = 13
8
7
A
=
6
32
5
iso
4
ba
re
3
s
2 A
=
1 16
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Z
Figure 9.1
4 3
• Pour un nucléon : si r 0 représente son rayon alors son volume V 0 est : V0 =
πr .
3 0
• Pour un noyau supposé sphérique : si r représente son rayon alors son volume V
4
est : V = πr 3.
3
4 4
Comme V = A.V0 alors πr 3 = A × πr 03
3 3
soit,
1
r = r0 A 3 (9.5)
(r0 =1,2 fm)
Les noyaux atomiques ont des rayons de quelques fermis alors que les atomes ont
ra
des rayons de quelques angströms (1 Å = 10−10 m), soit donc un rapport : 105 :
r
l’atome a une structure lacunaire.
4
Comme m noyau m A, où m est la masse d’un nucléon, et Vnoyau = A× πr03, alors :
3
m 3m
ρ= 4 3 =
πr 4πr 3
192 Chap. 9. Le noyau et les transformations nucléaires
Application numérique :
Avec m 1, 67.10−27 kg, r0 = 1, 2 fm = 1, 2.10 −15 m, on trouve ρ 2, 3.1017 kg. m−3
soit une densité d = 2, 3.10 14.
La masse volumique du noyau est extrêmement grande et à peu près la même pour
tous les noyaux.
Remarque
De telles densités sont inobservables3àπrl’échelle
0 πmacroscopique,
0
sauf dans certaines
étoiles (étoiles à neutrons) et les pulsars.
El = Dm.c2 (9.6)
(El : énergie de liaison en J, Dm : défaut de masse en kg, c : célérité de la lumière en m.s−1 )
L’énergie de liaison El (ou énergie de cohésion) représente l’énergie qu’il faut fournir
à un noyau pour le séparer en ses nucléons.
Soit un nucléide AZ X constitué de Z protons et de A - Z neutrons.
{
Déterminons l’énergie qu’il faut fournir à un noyau pour le séparer en Z protons et
N = A - Z neutrons.
Imaginons le schéma de la figure 9.3.
El
A
nucléide Z X au repos
Z protons et (A-Z) neutrons au repos
Figure 9.3
et 2
E l = (Z m p + (A - Z)m n ) − m A
ZX c
Pour comparer les noyaux entres eux, il faut déterminer l’énergie moyenne de liaison
par nucléon, soit :
2
(Z m p + (A - Z)m n) − m A
ZX c
El /A = (9.7)
A
(El /A : énergie de liaison par nucléon)
El /A (MeV/nucléon)
fusion fission
noyaux stables
E l < 8 MeV/nucléon
0 20 190 A
Figure 9.4
Remarque
En général les noyaux légers et lourds présentent une énergie de liaison par nucléon
plus faible que celle des noyaux moyens. Ils ont donc tendance, soit spontané-
ment, soit sous l’action d’une cause extérieure, à se souder (fusion) ou à se scinder
(fission).
9.3 LA RADIOACTIVITÉ
9.3.1 Introduction
En 1896, Henri Becquerel, physicien français (1852, 1908) et prix Nobel (1902),
découvre fortuitement la radioactivité naturelle.
Il constata qu’un sel d’uranium posé à l’obscurité sur une plaque photographique
enveloppée d’un papier noir provoquait son impression. Pour expliquer l’impression
de la plaque, bien qu’elle fut protégée, il supposa l’existence d’émission spontanée
et de façon permanente, par le sel d’uranium, d’un rayonnement dont les propriétés
ressemblent à celle des rayons de Röntgen (physicien allemand qui découvrit les
rayons X en 1895) : ils traversent certains corps opaques. Il donna à ce phénomène
nouveau le nom de radioactivité.
Un peu plus tard (1898), Marie Curie, grâce à la méthode quantitative de la chambre
d’ionisation, démontra que cette émission spontanée est une propriété atomique du
noyau d’uranium : l’intensité du rayonnement émis est proportionnelle au nombre
d’atomes d’uranium. D’autres mesures révèlent que certains mineraux d’uranium
sont plus radioactifs que l’uranium métallique (mesures faites à masses égales) : elle
en conclut avec Pierre Curie, que ces échantillons devaient contenir un élément
inconnu, beaucoup plus radioactif que l’uranium. Ce fut l’origine de la découverte et
de l’isolement du radium.
9.3 La radioactivité 195
α γ β β γ α
} }
+ -
+ -
+ -
vide
+
+ - vide
B +E -
+ -
+ -
échantillon échantillon
creuset creuset
radioactif radioactif
en plomb en plomb
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
Figure 9.5
La radiactivité α
Ce phénomène radioactif est caractéristique des noyaux lourds (A > 200).
L’équation-bilan de la désintégration α est :
A A-4
ZX −→ Z-2Y + 42He + Eα (9.8)
L’émission γ
Des photons γ sont émis lorsque le noyau fils, obtenu dans un état excité, passe à un
autre état excité ou à l’état fondamental.
Les photons γ émis sont très énergétiques (énergies de l’ordre du MeV) et leurs
énergies sont quantifiées : ils présentent un spectre d’émission discontinu.
L’émission γ accompagne généralement les radioactivités α, β− et β +.
Exemple
212 208
La désintégration du bismuth 83 Bi fournit du thallium 81Tl suivant l’équation-
bilan :
212 208
83Bi −→ 81 Tl + 42 He
L’analyse par action d’un champ magnétique du rayonnement émis montre que les
particules α ne possèdent pas la même énergie cinétique. De plus ces énergies sont
quantifiées.
9.3 La radioactivité 197
Niveaux d'énergie
du nucléide 208
81Tl (en MeV)
212
83 Bi
0,62
0,49
0,47
0,33
0,04
0
Figure 9.6
Remarque
Dans certains cas, le noyau fils peut rester un certain temps dans son état excité
avant de passer à l’état fondamental : ce noyau se trouve dans un état métastable
appelé un isomère. Le retour à l’état fondamental est appelé une transformation
isomérique.
➤ La radioactivité β −
La radioactivité β − correspond à la désintégration d’un noyau avec émission d’un
électron : elle est caractéristique des noyaux trop riches en neutrons.
Tout se passe comme si un neutron se tranforme spontanément en un proton avec
émisssion d’un électron et d’un antineutrino (Fig. 9.7).
• L’équation-bilan de la désintégration β− est :
A A ∗ 0
ZX −→ Z + 1Y + −1 e +ν (9.9)
0
-1e
+ N = A-Z
ν
(1)
1 1 0 N
0
n 1
p + -1e +ν β−
N-1 (2)
−→
Schéma de désintégration :
A
ZX
(1)
0 Z Z+1 Z
β−
(2) A
Z +1 Y
Figure 9.7
M( A A
Z X) − M(Z + 1Y) > 0 (9.10)
• L’énergie maximale libérée au cours d’une désintégration β − est :
2
Elib(β− ) = M( A
Z X) − M( A
Z+1 Y) c (9.11)
(M(A
ZX) et M( Z A+ 1Y) : masses atomiques des éléments AX
Z et Z A+ 1 Y)
Remarques
• L’énergie libérée est répartie de façon aléatoire entre les deux particules e − et
ν : le spectre du rayonnement β− est un spectre continu.
• Le nouveau nucléide formé Z A+ 1Y se rapproche ainsi de la zone de stabilité
(Fig. 9.7).
➤ La radioactivité β +
Elle correspond à la désintégration d’un noyau avec émission d’un positon et d’un
neutrino : elle s’observe pour des nucléides artificiels qui présentent un défaut de
neutrons par rapport aux nucléides stables. Elle est donc caractéristique des noyaux
trop riches en protons (Fig. 9.8).
• L’équation-bilan de la désintégration β+ est :
A A ∗ 0
ZX −→ Z - 1Y + +1e +ν (9.12)
Les noyaux fils ZA- 1Y obtenus peuvent être dans un état excité ; la désintégration
s’accompagne alors d’une émission γ :
A ∗ A
Z - 1Y −→ Z-1Y +γ
9.3 La radioactivité 199
0e
+1
+
ν N = A-Z
1 1 0
1
p n + +1e + ν
0
(2)
−→ N+1 β+
Schéma de désintégration : N (1)
A
ZX
(1)
1,02 MeV 0 Z -1 Z Z
β+
(2)
A
Z -1 Y
Figure 9.8
M(A A
Z X) − M(Z - 1 Y) > 2m e (9.13)
• De même que pour les β−, l’énergie libérée est répartie de façon aléatoire entre
les deux particules e+ et ν : le spectre du rayonnement β + est un spectre continu.
• Les particules β+ ont une durée de vie très courtes. Il peut arriver que le positon
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
e + + e − −→ γ + γ
Exemple : la capture K
Elle correspond à la capture d’un électron de la couche K (Fig. 9.9). Cette cap-
ture laisse un "trou" (vacance) dans la couche qui sera comblée par un électron du
cortège électronique ; la transition électronique sera suivie d’une émission caracté-
ristique d’un rayon X ou d’un électron Auger.
A
ν ZX
(1)
e-
e- (K, L, ..) +
K
(2)
A
Z -1 Y
1 0 1
p + -1e 0
n +ν
1
Figure 9.9
137
55 Cs
1,180
β− (91,5 %)
137Ba
0,662 (8,5 %) 56
γ C.I.
(90 %) (10 %)
0
137 Ba (état fondamental)
56
Figure 9.10
dN
− repésente le nombre de désintégrations par unité de temps et est noté A, appelé
dt
activité de l’espèce radioactive.
On a donc :
dN
A=− = λN (9.21)
dt
L’activité est le nombre moyen de désintégrations par seconde.
L’unité légale de l’activité est le Becquerel de symbole Bq. Un Becquerel correspond
à une désintégration par seconde.
202 Chap. 9. Le noyau et les transformations nucléaires
N0 lnN 0
N0
2
N0
4
τ
0 T 2T 3T t 0 T 2T 3T t
Figure 9.11
Période radioactive
On appelle période ou demi-vie d’un nucléide radioactif, l’intervalle de temps T
(noté aussi t1/2) au bout duquel la moitié des noyaux s’est désintégrée.
Si N représente le nombre de noyaux à la date t, au bout d’une durée T le nombre
N
de noyaux restants est , soit
2
N (t )
N (t + T ) =
2
N (t ) = N0 e−λt et N (t + T ) = N 0e−λ(t +T )
d’où
e−λ(t +T ) 1
=
e−λt 2
soit
1 ln 2
e −λT = ou T = (9.23)
9.3 La radioactivité 203
Remarque
1
La durée τ = , telle que la probabilité pour que l’atome se désintègre soit égale
λ
à 1, est appellée durée de vie moyenne du nucléide radioactif : elle correspond à la
N0
durée au bout de laquelle le nombre de noyaux restants est , où e représente la
e
base des logarithmes népériens.
2 λ
9.3.7 Désintégrations successives
Considérons la désintégration radioactive A −→ B, où B est lui même radioactif et
le produit de désintégration est C.
Posons :
λA et λ B : constantes radioactives respectives de A et B.
N A0 : nombre de noyaux de l’espèce A à la date t0 = 0.
N A, N B et NC : nombre de noyaux des espèces A, B et C à la date t.
Schématisons la situation par :
λA λB
A −→ B −→ C
à l’instant t0 = 0 N A0 0 0
à l’instant t NA NB NC
• Loi de disparition de A :
d NA
− = λAN A (9.24)
dt
Équation différentielle qui s’intègre facilement :
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
N A = N A0e−λA t (9.25)
• Loi d’évolution de B.
soit
d NB
+ λB N B = λ A NA (9.27)
dt
Comme N A = N A0 e−λ A t , alors :
d NB
+ λ B N B = λ AN A0 e−λA t (9.28)
204 Chap. 9. Le noyau et les transformations nucléaires
La solution est :
λ A N A0 −λ A t
NB = e − e −λB t (9.29)
λB − λ A
• Écrivons la loi d’évolution de C.
(Nombre de noyaux)
NA0
NC
NA
NB
0 t
Figure 9.12
Cas particuliers :
• Si λ A λ B alors λ B est négligeable devant λ A, et on a rapidement N B N A0 .
• Si λ A λ B alors λ A est négligeable devant λ B et e−λ B t tend rapidement vers
λA
zéro. La relation 9.29 devient N B = NA , soit :
λB
NB λ T
= A = B (9.31)
NA λB TA
NB
(un équilibre radioactif est alors établi et NA est indépendant du temps)
Aussitôt formé, le carbone 146C s’oxyde avec l’oxygène pour donner du CO 2 qui se
mélange avec le reste de l’atmosphère et participe ainsi au cycle de la matière vivante.
Le carbone 146C est radioactif β − :
14 14 0
6C −→ 7N + -1 e ; réaction (2)
C’est le chimiste et physicien Américain William Frank Libby (prix Nobel en 1960)
qui a montré qu’un équilibre s’établit entre sa production par la réaction (1) et sa
disparition (désintégration) par la réaction (2). Le rapport carbone 14 / carbone 12
est à peu près constant, soit :
N( 14C)
r0 = 12 = ctse = 10 −12
N( C)
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
N( 14 C)
r = 12
N( C)
N(14C)
De la mesure de r (t ) = 12 , on peut donc déduire l’âge de l’organisme.
N( C)
206 Chap. 9. Le noyau et les transformations nucléaires
Exemple
La mesure de l’activité d’un morceau prélevé d’une momie donne r = 6.10 −13.
De r (t ) = r 0e−λt , on déduit t, soit :
1 r
t = − ln
λ r0
La constante radioactive du carbone 14 est : λ = 1, 24.10 −4 an−1 .
L’âge de la momie est donc :
1 6.10 −13
t=− ln = 4 120 ans
1, 24.10 −4 10 −12
Un peu plus tard Rutherford établit que des réactions du même type peuvent se pro-
duire entre des noyaux d’hélium et des noyaux légers. Ainsi, en prenant pour cible
une feuille d’aluminium, il observa :
27 4 30
13Al + 2 He −→ 14Si + 11H
9.4 Les réactions nucléaires provoquées 207
2. 10 n + 235
92 U−→
95
39Y + 138
53 I + 3 10n + énergie.
(neutrons rapides)
Remarque
La fission consomme un neutron mais en produit plus de deux qui sont disponibles
pour de nouvelles fissions. Il peut donc s’amorcer une réaction en chaîne qui peut
se propager dans toute la masse de manière explosive : c’est la bombe atomique.
Mais si l’on parvient à modérer, à freiner cette propagation, il est possible de
construire des piles atomiques.
Une réaction de fusion est la réunion de deux noyaux légers, de faible énergie
de liaison, pour former des noyaux plus lourds, d’énergie de liaison par nucléon
plus élevée.
Pour réaliser la fusion de deux noyaux, il faut vaincre la répulsion coulombienne
pour les mettre en contact : il faut donc fournir de l’énergie cinétique, de l’ordre
100 keV, par élévation de température. Cela implique d’opérer à des températures de
l’ordre de 108 K pour obtenir une agitation thermique suffisante.
À de telles températures, la matière est à l’état de plasma : mélange en équilibre de
noyaux, chargés positivement, et d’électrons.
Exemples de réactions de fusion :
2
1. 1H + 31H−→ 42 He + 10 n + énergie.
7
2. 3 Li + 21 H−→ 2 42 He + 10n + énergie.
208 Chap. 9. Le noyau et les transformations nucléaires
Exercices
E ( en keV)
137
55 Cs
0 état fondamental
Figure 9.13
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
1 u = 931 MeV.c −2
N(14 C)
de carbone 12, soit 12 = 10−12 .
N( C)
Dans un morceau ancien (bois mort), on constate qu’il n’y a plus qu’un
atome de carbone pour 10, 5.1012 atomes de carbone 12.
Déterminer l’âge de ce morceau de bois.
8 Le molybdène 99
42Mo de période physique T1 = 67 h donne après désintégra-
tion β− du technétium 99m
43 Tc (état excité métastable du
99
Tc) dont la période
physique est T2 = 6 h
Le technétium 99m Tc, par transformation isomérique, aboutit au technétium
99
Tc stable.
1. Donner le schéma de filiation.
2. Calculer l’énergie maximale libérée au cours de la désintégration β− .
212 Chap. 9. Le noyau et les transformations nucléaires
211
2 Le nucléide 85 At, un des isotopes radioactifs de l’astate, est un élément émet-
teur α.
❑ 1. Le noyau fils possède 207 nucléons.
❑ 2. Le nombre de noyaux radioactifs contenus dans un échantillon de 10 μg
est de 2, 85.1016.
3. À une date origine t = 0, on dispose d’un échantillon contenant N0
noyaux de 21185 At radioactifs ; à une date t on détermine le nombre N de
noyaux non désintégrés. On obtient le tableau suivant :
t (en h) 0 2 4 6 10 15 20
N 1, 0.10 18 8, 2.10 17 6, 8.1017 5, 6.1017 3, 8.10 17 2, 3.1017 1, 4.1017
3 Le manganèse 54
25Mn se désintègre par capture électronique et son noyau évolue
vers un niveau excité du chrome 54 Cr à 835 keV puis, par désexcitation γ, on
aboutit au chrome stable.
On donne :
• masses atomiques en u.m.a. :
54 54
25Mn : 53, 94036, 24 Cr : 53, 93888, m n = 1, 008665, m p = 1, 007276.
−2
• 1 u = 931, 5 MeV.c .
❑ 1. L’énergie de liaison par nucléon du manganèse est 8, 50 MeV/nucléon.
❑ 2. Le schéma de désintégration du manganèse est (Fig. 14) :
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
Schéma de désintégration :
54
25 Mn
(1)
C.E.
54 *
Cr
24
835 keV
54
(2) Cr
24
Figure 9.14
4 Le sodium 24 −
11 Na est radioactif, émetteur β . À la date t = 0 (origine des dates),
on dispose d’un échantillon de masse m = 4, 0 mg.
Données :
• Numéro atomique de quelques éléments : −→
24 24
11 Na −→ 12Mg + β− + ν
60
5 Le nucléide 27Co, utilisé en radiothérapie, se désintègre spontanément en don-
nant l’isotope 60 du nickel (Ni).
+
❑ 1. Le nucléide 6027 Co est un émetteur β .
❑ 2. La masse d’un échantillon de cobalt 60 pur ayant pour activité A0 = 1, 0.1010 Bq
est 2, 4.10 −4 g.
❑ 3. L’activité de l’échantillon au bout de 1 an est 7, 9.109 Bq.
4. La désintégration d’un noyau de cobalt s’accompagne de l’émission de
photons d’énergie 1, 33 MeV et 1, 17 MeV. Lors d’une radiothérapie,
seuls les rayons γ sont utilisés. Leur puissance est de 100 μW.
❑ a) Les rayons γ ont des fréquences de l’ordre de 1015 Hz.
❑ b) L’activité de la source utilisée est de 2, 5.10 8 Bq
Données :
Célérité de la lumière : c = 3.108 m.s−1 .
Questions à choix multiples 215
6 Par une réaction de type (n,γ ) utilisant une cible constituée de Chrome 50 stable
(50 Cr), on obtient un radioélément X.
Caractériser le radioélément.
❑ 1. Le nombre de neutrons de X est 30.
❑ 2. Le nombre de protons de la cible et de X sont les mêmes.
❑ 3. Le nombre de proton de X est 25.
❑ 4. X est du Chrome 51.
❑ 5. X est du Manganèse 51.
7 Obtention du radioélément X
❑ 1. La particule incidente doit être accélérée pour franchir la barrière de
potentiel.
❑ 2. La cible peut être placée dans un réacteur nucléaire.
❑ 3. La cible doit être soumise à un flux de neutrons.
❑ 4. Un cyclotron doit être disponible à proximité immédiate.
❑ 5. Le principe des générateurs isotopiques appelés « vaches » repose sur ce
type de réaction.
9 Lois de la radioactivité
Une activité de 1 Curie correspond à 3, 7.1010 Bq. La période de X est de
27,7 jours.
216 Chap. 9. Le noyau et les transformations nucléaires
Corrigés
Exercices
222
La désexcitation du noyau fils 86Rn s’accompagne d’une émission γ.
2. S’il n’est pas utile de connaître l’ordre des transformations, le bilan global
de la filiation en considérant une désintégration fictive au cours de laquelle
toutes les particules sont émises est :
226 206 4 0
88 Ra −→ 82Pb + x 2 He + y−1e
(x désintégrations α et y désintégrations β− )
Il y a eu 5 désintégrations α et 4 désintégrations β −.
Corrigés 217
par suite :
N
ln = −λt ou N = N0e −λt
N0
4. L’activité est le nombre moyen de désintégrations par seconde, soit :
dN
A=− = λN
dt
m
Ainsi, N ( 226
88 Ra) = 226
N A.
M( 88Ra)
1
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
Numériquement : N( 226
88Ra) = ×6, 022.10 23 2, 664.1021 noyaux.
226, 025
ln 2
La constante radioactive λ est : λ = .
T
Comme T = 1621 ans, alors λ = 1, 355.10−11 s−1.
Par suite : A = 2, 664.1021 × 1, 355.10 −11 3, 6.1010 Bq.
Cette activité correspond environ à 1 Ci : c’est celle de 1 g de radium 226.
226 222
Complément : dynamique de la réaction 88Ra −→ 86 Rn + 42He + Eα.
1. Déterminer l’énergie libérée par la réaction.
On donne :
masse du noyau 226
88 Ra : 226, 0960 u ;
222
masse du noyau 86 Rn : 222, 0869 u ;
218 Chap. 9. Le noyau et les transformations nucléaires
Corrigé du complément
1. L’énergie libérée par la réaction nucléaire est donnée par la relation d’Ein-
stein :
Elibérée = Dm.c 2
222
où Dm = m ( 226
88 Ra) − m( 86 Rn) + m( 4
2 He)
Soit numériquement : Dm = 5, 2.10−3 u.
Comme 1 u = 931 MeV.c−2, alors Elibérée = 4, 84 MeV.
222
2. Déterminons les énergies cinétiques du noyau fils 86Rn et de la particule α.
→
−
État initial : −
p→
Ra = 0 .
État final : −p→ −→
Rn + p He.
p→
La conservation du vecteur quantité de mouvement donne : − −→ − →
Rn + pHe = 0 .
D’où :
m Rn−
v→ → −
− →
Rn + m α vα = 0
soit :
mα
vRn = vα
m Rn
Numériquement : vRn = 1, 8.10−2vα
La vitesse de recul du noyau fils est très faible devant celle de la particule α.
➤ Conservation de l’énergie
L’énergie libérée par la réaction nucléaire se trouve sous forme d’énergie
cinétique des produits de la réaction, soit :
Elibérée = ECRn + ECα
2
1 1 mα mα 1 mα
ECRn = m Rn v2Rn = m Rn vα = × m α vα2 = ECα
2 2 m Rn m Rn 2 m Rn
Corrigés 219
m mα
Ainsi Elibérée = α ECα + E Cα = 1+ ECα
m Rn m Rn
Par suite
Elibérée
E Cα = Elibérée
1+ m α
mRn
1
ECα = m αvα2
2
D’où :
E Cα
vα = 2
mα
Soit numériquement :
4, 75 × 10 6 × 1, 6.10−19
vα = 2× 1, 5.107 m. s−1
4, 0039 × 1, 66.10 −27
m0
N 0,tot. = NA
M
10.10 −3
soit numériquement, N0,tot. = × 6, 02.1023 = 1, 0.1020 noyaux.
60
Le nombre de noyaux radioactifs N0 ne représente que 1 % du nombre de
noyaux total N0,tot. , il s’ensuit donc : N 0 = 1, 0.10 18 noyaux.
Numériquement :
−34 3.108
λ = 6, 63.10 × 3
2, 0.10−12 m, soit λ = 2, 0 pm.
622 × 10 ×, 6.10−19
soit numériquement :
El = (3 × 1, 0073 + 4 × 1, 0087 − 7, 0158) × 931 = 38, 078 MeV.
L’énergie moyenne de liaison par nucléon est : El/A = 5, 44 MeV/nucléon.
Remarque
E l/A est inférieure à 8 MeV/nucléon : le noyau de lithium 73Li est un noyau
instable.
et , soit x = 2
3 + 1 = 2x
⎩
Il y a eu 2 noyaux α formés.
b) Les noyaux α formés sont dans un état excité. Leur désexcitation s’accom-
pagne d’une émission γ.
c) L’énergie libérée par la réaction nucléaire est donnée par la relation d’Ein-
stein :
Eli ber´ ée = Dm.c 2
où Dm représente le défaut de masse, soit :
Dm = m( 73Li) + m(11H) − 2m (42He)
(masse initiale) (masse finale)
222 Chap. 9. Le noyau et les transformations nucléaires
Numériquement :
Elibérée = ((7, 0158 + 1, 0073) − 2 × 4, 0015) × 931 74, 6 MeV.
L’énergie libérée par la réaction est emportée par les noyaux d’hélium sous
forme d’énergie cinétique.
3. a) L’équation-bilan de cette réaction est :
14 4 17 A
7 N + 2 He −→ 8 O + ZX
N (t ) = N0 e−λet
N0 N0 1
Pour N (t ) = , on a : = N0 e−λet soit = e−λ e t .
100 100 100
1 1 Te
Ainsi ln = −λet , d’où t = ln 100 = ln 100.
100 × × λe × ln 2
336462
Numériquement : t = ln 100 25, 87 j.
ln 2
N (τ ) = N (0).e −λτ
( N (τ ) correpond au volume v, volume sanguin prélevé en L)
D’où
v2 .10−3 n1
v= N(τ ) = v1v 2 .10−6e −λτ
n2 N A n2
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
2. Application numérique :
Pour τ = 5 h = 18000 s
1, 0.10 −3 −6 −1,28.10 −5×18000
v= × 10 × 10 × 10 × e 4,96 L
1, 6.10 −8
avec A = 14 et Z = 6 − (−1) = 7.
L’élément de numéro atomique Z = 7 correspond à l’azote 147N, d’où :
14 0 14
6C −→ −1 e + 7N +ν
224 Chap. 9. Le noyau et les transformations nucléaires
2. Une utilisation du carbone 14 est la mesure des âges : on peut dater des
objets vieux de 1 000 à environ 60 000 ans par dosage du carbone 14.
Le carbone 14 est constamment produit par l’atmosphère par bombardement
de l’azote 147N par des neutrons cosmiques. Le carbone formé est radioactif
β− .
3. Le nombre de noyaux contenus dans 1 gramme de carbone 14 est :
1 −→
N= × 6, 022.10 23 4, 3.10 22 noyaux.
14
ln 2
L’activité A est : A = λN = N.
T
Comme T = 5730 ans = 1, 8.1011 s alors :
ln 2
A= 11
× 4, 3.1022 = 1, 65.10 11 Bq soit environ 4, 45 Ci.
1, 8.10
4. D’après la loi de décroissance radioactive, on a :
N
N = N0 e−λt ou ln = −λt.
N0
1 N T N0
L’âge du morceau de bois est donc : t = − ln = ln .
λ N0 ln 2 N
Application numérique :
N = 10, 5.1012 et N0 = 10 12, par suite :
5 730 10,5.10 12
t= ln 19 440 ans.
ln 2 1012
Schéma de désintégration :
99
42 Mo
(1)
β-
99m
43 Tc
E = 140 keV γ
(2)
99 Tc
43
Figure 9.15
Corrigés 225
Utilisations du 99m
43 Tc :
99m
• le technétium 43Tc,émetteur γ, est utilisé comme traceur (marqueur)
3
en médecine nucléaire : il est utilisé dans les des scintigraphies tous
4
organes confondus.
• Il peut être utilisé seul ou lié à un vecteur organique (l’ensemble consti-
tuant alors un traceur).
• En scintigraphie thyroïdienne, il est utilisé sous forme ionique « native »
pour visualiser des nodules (tumeurs cervicales soit bénignes soit
+
malignes). La forme ionique « native » est la forme (TcO− 4 , Na ). L’ion
pertechnetate TcO− −
4 est capté par les transporteurs d’iodures I présents
à la surface des thyréocytes.
2. L’énergie maximale libérée au cours de la désintégration β− est :
2
Eli b(β − ) = Dm.c 2 − E = M(99
42 Mo) − M( 99
43 Tc) − 2m e c −E
Numériquement :
Elib(β− ) = (98, 130362 − 98, 128902) × 931, 5 − 0, 14 = 1, 22 MeV.
3. On peut schématiser la situation par :
99 λ
1 99m 2λ 99
42Mo −→ 43 Tc −→ 43Tc
à l’instant t0 = 0 N0 0 0
à l’instant t N1 N2 N3
d N 2(t )
La date tmax correspond à la date t pour laquelle = 0.
dt
λ 1 N 0 −λ 1t
Comme N2 = e − e −λ2t , alors
λ 2 − λ1
d N 2 (t ) λ 1 N0
= (−λ 1e −λ1t + λ2 e−λ2t )
dt λ 2 − λ1
d N2 (t )
= 0 si −λ1 e−λ 1t + λ 2e−λ2t , soit
dt
λ1
λ 1 e−λ 1t = λ 2e −λ2 t ou = e−(λ2−λ1 )tmax pour t = tmax
λ2
226 Chap. 9. Le noyau et les transformations nucléaires
Finalement,
1 λ2
tmax = ln
λ2 − λ 1 λ1
λ2 T ln 2 ln 2
Comme = 1 , λ2 = et λ1 = , alors :
λ1 T2 T2 T1
1 T1
tmax = λ 21
ln
ln 2 T2 − T11 T2
d N2 (t )
La date tmax correspond à la date t pour laquelle = 0 : c’est à dire à
dt
un équilibre radioactif.
L’équilibre radioactif correspond à un état stationnaire du noyau 99m
43Tc tel
que le nombre de noyaux produits soit égal au nombre de noyaux détruits.
1 67
Numériquement : tmax = ln 22, 9 h.
ln 2( 16 − 67
1
) 6
9 1. Capture électronique.
Au cours d’une capture électronique, Z varie d’une unité alors que A reste
invariant : cette réaction nucléaire spontanée se rapproche de la désintégra-
tion β mais avec un processus très différent.
En effet, le noyau radioactif capte un électron des couches internes du cor-
tège électronique (le plus souvent la couche K ) selon la réaction :
A 0 A
ZX + −1e −→ Z - 1Y +ν
λ1 λ2
Xe −→ I −→ Te
à l’instant t0 = 0 N0 0 0
à l’instant t NXe NI NTe
λ 1 N0 −λ1t
NI = e − e −λ2 t
λ2 − λ1
Corrigés 227
Pour NI = 0, 90N0 , on a :
λ1 N0 −λ1 t
0, 90N0 = e − e−λ 2t
λ 2 − λ1
Comme T1 = 18 h et T2 = 60 jours, alors :
⎧
⎪ ln 2
⎨ λ1 =
07.10−5 s −1
λ1 1,
⎪
T1 −
soit numériquement
λ2 − λ1
⎪ ln 2 λ2 1, 34.10−7 s −1
⎩ λ2 =
⎪
T2
NI (t)
N0
0,9N 0
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
0 t1 t2 t
tmax
Figure 9.16
d N I (t )
La date tmax correspond à la date t pour laquelle = 0.
dt
λ1 N0 −λ 1t
Comme NI = e − e −λ2t ,
λ2 − λ1
228 Chap. 9. Le noyau et les transformations nucléaires
d NI (t ) λ 1N 0
alors = (−λ1e −λ1 t + λ 2 e−λ 2t )
dt λ 2 − λ1
d NI (t )
= 0 si −λ 1 e−λ 1t + λ 2e−λ2t , soit :
dt
λ1
λ1e−λ1 t = λ2 e−λ 2t ou = e−(λ 2−λ1)tmax pour t = tmax
λ2
Finalement :
− 1 λ2
λ2 − λ1 tmax = λ − λ ln λ
2 1 1
Schéma de désintégration :
54
25 Mn
(1)
C.E.
54 *
Cr
24
835 keV
(2)
54
Cr
24
Figure 9.17
Corrigés 229
0
3. ❑ : préciser −1 e + 54 54 ∗ 0 54 54
25 Mn −→ 24 Cr , soit −1 e + 25Mn −→ 24 Cr + ν
4. ❑ : un photon appartenant au domaines des rayons X.
5. ❑ : λ = 1, 48 pm
4 1. ✗
❑ : On utilise les lois de conservation :
24
11 N a −→ 24 0
12 Mg +−1 e + ν
6 1. ❑ : X comporte 26 neutrons
2. ✗
❑ : X comporte 24 protons
3. ❑
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
4. ✗
❑
5. ❑ X est du chrome 51
7 1. ❑, la particule incidente est un neutron
2. ✗
❑
3. ✗
❑
4. ❑, le cyclotron accélère des particules chargées et non des neutrons.
5. ❑, dans un générateur se produit une filiation.
8 1. ❑ : X est à droite de la zone de stabilité car le nombre de charge Z de Y est
inférieur à celui de X.
2. ❑ : β+ et/ou C.E.
3. ✗
❑
4. ❑ : seule C.E. est possible car la différence des masses équivaut à 0, 75 MeV.
5. ✗
❑
230 Chap. 9. Le noyau et les transformations nucléaires
9 1. ❑ : λ représente la probabilité.
2. ❑
3. ❑ : 6 648 heures
4. ✗
❑ : il faut calculer λ à partir de A = λ N , puis on cherche m sachant que
N
m= M
NA
5. ❑ : λ = 29.10−8 s.
Interactions
des rayonnements
10
avec la matière
Plan Objectifs
Cours • Connaître :
10.1Les interactions des – l’effet photoélectrique,
particules chargées avec la – l’effet Compton,
matière – la loi de Duane et Hunt
10.2Atténuation des photons x • Savoir calculer :
et γ – un transfert linéique d’énergie
10.3Application : la production (T.L.E),
des rayons x – une couche de demi-
QCM et exercices atténuation (C.D.A),
Corrigés – les fréquences des raies
Cours
Les rayonnements agissent sur les tissus, composés essentiellement d’eau. Qu’il
s’agisse d’électrons, de rayons X ou de rayons γ, leurs effets sur la matière vivante
sont l’ionisation (on parle donc de rayonnements ionisants), c’est à dire un arrache-
ment d’électrons et l’excitation ou un changement d’état interne.
Lors de l’ionisation, si l’énergie est suffisante, les électrons émis agissent comme
des électrons secondaires et ionisent, ou excitent, à leur tour d’autres molécules. Ces
molécules sont généralement instables et se scindent en radicaux libres.
232 Chap. 10. Interactions des rayonnements avec la matière
Collimateurs
Source émettrice
Détecteur
de particules chargées
φt
φ0
Substance absorbante
d'épaisseur x variable
Figure 10.1
φt
Cas des particules α et p
φ0
1
φ0 φt
0,5
portée
x R x
φt
Cas des particules e- et e +
φ0
électrons
φ0 φt monoénergétiques
β
portée
x R x
Figure 10.2
10.1 Les interactions des particules chargées... 233
Remarque
les particules lourdes (α, protons) sont peu ou pas absorbées en début de parcours,
mais elles cèdent la quasi-totalité de leur énergie en fin de parcours (pour x R).
En revanche, les particules légères (électrons) sont absorbées tout le long du par-
cours.
R (portée)
b) Cas des particules légères
Figure 10.3
Le tableau ci-dessous donne les valeurs de quelques portées, dans l’air et dans l’eau,
pour les électrons, les protons et les particules α d’énergies de 1 à 10 MeV.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
diffusion inélastique,
rayonnement de freinage (hν)
négligeable (sauf E très élevée).
e- , e+ diffusion élastique
e- , e+ diffusion inélastique,
rayonnement de freinage (hν) (important
pour E et Z élevés).
Figure 10.4
➤ Ionisation
Si DQ > El (où E l représente l’énergie de liaison électron-noyau), l’électron est
arraché de la strucure atomique et l’atome est ionisé. L’électron secondaire, porteur
de l’énergie DQ−E l , transfère son énergie à la matière, très localement si DQ−El est
faible, à distance si DQ−E l est plus élevé (électrons secondaires d’énergie supérieure
à 100 eV).
10.1 Les interactions des particules chargées... 235
➤ Excitation
Si El > DQ > Ee (où E e représente l’énergie d’excitation), l’électron ne peut être
arraché mais l’énergie DQ est suffisante pour exciter la structure électronique.
➤ Transferts thermiques
Si DQ < Ee , l’énergie transférée ne peut contribuer qu’à augmenter les énergies de
vibration et rotation des structures moléculaires, c’est à dire augmenter l’agitation
thermique du matériau.
Q0 : Energie incidente
Figure 10.5
La figure 10.6 montre la répartition entre énergie absorbée et énergie rayonnée dans
l’eau (muscle) et le plomb.
Remarque
C’est l’énergie absorbée localement DQ abs. qui est à l’origine des effets locaux des
rayonnements ionisants, notamment des effets biologiques.
236 Chap. 10. Interactions des rayonnements avec la matière
10
*
1
*
0,1
née
ie rayon
0,01 énerg
0,001
0 0,1 1 10 100
(énergie)
Figure 10.6
Plomb
10
eau-muscle
1
0,1
0,01
air
0,001
0 0,1 1 10 100
(énergie)
Figure 10.7
10.2 Atténuation des photons x et γ 237
Nombre d'ionisations / cm
107
106 Plomb
105 eau-muscle
104
103
air
102
10
0 0,1 1 10 100 (énergie)
Figure 10.8
Relation entre S et J
d Q perdue dN
De S = et J = on en déduit :
dx dx
d Q perdue
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
S=J (10.5)
dN
d Q perdue
où = w représente l’énergie perdue en moyenne par la particule pour créer
dN
une ionisation dans la matière. w dépend du milieu, mais est quasi indépendant de
l’énergie du rayonnement. w est de l’ordre de 34 eV pour l’eau.
Ft
variation exponentielle du rapport où F 0 et Ft représentent respectivement les
F0
flux incident et transmis (Fig. 10.9).
φ t = φ 0.e -μx
φ0 φt
0,5
x 0 x1/2 ( C.D.A.) x
Figure 10.9
On montre que :
Ft = F 0 e−μx (10.6)
(μ : coefficient linéique d’atténuation en cm−1 si x (épaisseur de l’écran) est en cm)
μ
Si le milieu est caractérisé par son coefficient d’atténuation massique μm = , où ρ
ρ
représente la masse volumique de la substance absorbante, alors :
Ft = F 0 e−μm X , avec X = ρx (en g. cm−2 )
− ln
x x
2
F0 1n x
= F0 e−n ln 2 =
1
F t = F0 e 2 = F0 ×( ) , avec n = (nombre de C.D.A.)
2n 2 x12
(10.8)
10.2 Atténuation des photons x et γ 239
hν'
Diffusion Compton
hν
e-
hν
hν
e-
hν
création de paire
e+
hν
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
diffusion élastique
(diffusion Rayleigh)
Figure 10.10
• Le photon peut céder toute son énergie : c’est l’absorption totale par effet photo-
électrique (E P), création de paires (C P) ou réaction photo-nucléaire si l’énergie
est suffisante.
• Il peut échanger partiellement son énergie : c’est l’absorption partielle par diffu-
sion Compton (C D), ou excitation nucléaire.
• Il peut ne subir qu’une déviation sans échange d’énergie : c’est le cas de la diffu-
sion Rayleigh ou l’effet Mössbauer.
On envisagera par la suite les cas les plus souvent rencontrés pour des énergies peu
élevées : l’effet photoélectrique, la diffusion Compton, la création de paires et la
diffusion Rayleigh.
240 Chap. 10. Interactions des rayonnements avec la matière
L’effet photoélectrique
Un photon incident d’énergie E photon i ncident = hν intéragit avec un électron d’un
atome (Fig. 10.11) et lui transmet la totalité de son énergie. L’électron est éjecté avec
une énergie cinétique Ec telle que :
électron éjecté
Kα
KKββ
K
L
Figure 10.11
Remarque
Il y a effet photoélectrique si E photon i ncident > E l .
E* = {EK - EL }
K K
L L
M M
Figure 10.12
10.2 Atténuation des photons x et γ 241
La diffusion Compton
C’est une collision élastique entre un photon et un électron faiblement lié (Fig. 10.13).
L’énergie de liaison est négligeable devant l’énergie hν1 du photon incident.
photon diffusé
phot d'énergie hν2
o
d'én n inciden
ergie t θ
hν
éle ecté
1 φ
éj
ctr
on
p
éri
ph
éri
qu
e
Figure 10.13
La résolution du système montre que les longueurs d’onde des photons incident et
diffusé sont liées par la relation :
h h
λ 2 − λ1 = (1 − cos θ) = λc (1 − cos θ) où λC = (10.11)
mc mc
h ν1
λC = représente la longueur d’onde Compton, λ1 = la longueur d’onde du
mc c
ν2
photon incident, λ2 = celle du photon diffusé, m la masse de l’électron et c la
c
célérité de la lumière.
Remarques
• Le photon diffusé peut provoquer à son tour un autre effet Compton ou, si son
énergie est suffisante, être absorbé par effet photo électrique.
• L’électron éjecté perd son énergie par excitation et ionisation.
242 Chap. 10. Interactions des rayonnements avec la matière
La création de paires
Elle se produit au voisinage d’un champ électrique, en général celui créé par le noyau
de l’atome et parfois celui d’un électron.
Pour un photon incident d’énergie E photon i ncident ≥ 1, 02 MeV, il se produit une
matérialisation de ce dernier en deux antiparticules e − et e + qui sont émises avec
une énergie cinétique égale à :
E photon i ncident − 2m 0 c2
Ec =
+
2
(m0 : masse au repos de e
− et e , c : célérité de la lumière dans le vide)
Ces deux particules perdent leur énergie par ionisation et excitation et une fois son
énergie dissipée, le positon s’annihile avec un électron avec émission de deux pho-
tons γ d’énergie 0, 511 MeV, émis à 180◦ l’un de l’autre (Fig. 10.14).
photon γ
s
émi d’énergie 511 keV
tron
élec
positon
émis
photon incident d'énergie hν
annihilation du positon
(noyau) avec un électron
photon γ
d’énergie 511 keV
Figure 10.14
Remarque
Pour la diffusion Compton, on prend en compte deux termes : un pour l’absorption
μ C (a ) μC (d )
et l’autre pour la diffusion .
ρ ρ
10
ρ ρ ρ ρ ρ
cm2/g d'eau
8 Eau
6
4
3
2
1
8
6
4
abs
3
2 atté
or
nua
pt ion
tion
0.1 tota
8 le
tota
6
4
le
3 d fi
2 fus
i on ab s
C o orpt i
0.01 m on
pt Co
8 on mp
6 to
n
4
3
2
0.001
0.01 2 3 0.1 1 2 3 10 2 3 100
Figure 10.15
en 1895 à Wûrzburg. Ils sont obtenus en bombardant une surface métallique par des
électrons de grande énergie cinétique.
10.3.1 Principe
Des électrons émis par un filament chauffé (émission thermoélectronique) dans un
tube à vide sont accélérés par un champ électrique intense créé par une tension accé-
lératrice de plusieurs dizaines de kV, maintenue entre le filament (la cathode) et la
cible métallique (l’anode).
Le schéma de la figure 10.16 donne le principe du tube de « Coolidge ».
Les électrons ainsi accélérés viennent heurter la cible et arrachent des électrons des
couches profondes.
Si un électron de la couche K (n = 1) est éjecté, un électron d’une couche supérieure
(par exemple la couche L (n = 2)) vient combler le trou.
244 Chap. 10. Interactions des rayonnements avec la matière
Rayons X
Cathode Anode
H.T.
Figure 10.16
Cette transition électronique sera suivie par l’émission d’un photon d’énergie :
E photon = E2 − E 1 = hν 2→1 (10.14)
Kβ Kα λ
Figure 10.17
➤ Le spectre continu
• Il est dû au freinage du faisceau d’électrons dans la matière.
10.3 Application : la production des rayons x 245
Il existe une longueur d’onde λmin qui ne dépend que de la tension d’accélération U
des électrons :
hc 1, 24
λmin = soit : λmin(en nm) =
eU U(en kV)
(Loi de Duane et Hunt)
I
U = 50 kV
U = 40 kV
Au maximum d’intensité,
U = 30 kV
la longueur d’onde λmax
est telle que :
3
λ max λmin
2
0,2 0,6 λ
Figure 10.18
➤ Le spectre de raies
Il est caractéristique de la nature de l’anode. Énergie E
Les raies sont émises par les atomes ioni- (n →∞)
sés et constituent les groupes appelés K , L ,
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
N
M,.... M
Lα Lβ
Par exemple, pour les raies K : un élec- L
tron de la couche K est arraché, un électron
Kα Kβ Kγ
d’une couche plus externe L , M , N ... vient
alors la compléter. La transition entraîne K
l’émission des radiations Kα , K β , K γ ...
Figure 10.19
(Fig.10.19).
Par exemple, les fréquences des raies Kα et K β sont données par :
ν Kα = E L − E K
h
et
ν = E M − EK
Kβ
h
246 Chap. 10. Interactions des rayonnements avec la matière
Exemples
• pour la raie K α , σ = 1
• pour la raie L α , σ = 7, 4.
3c R H
• pour la série K α : a = où c représente la célérité de la lumière et R H
4
la constante de Rydberg.
Remarque
Si
le matériau absorbant comporte plusieurs types d’atomes, on remplace μ par
μi .
i
μ (m-1)
K L I L II LIII λ (m)
Figure 10.21
Sur ce graphe, on note des « pics » d’absorption correspondant aux seuils de l’effet
photoélectrique λK , λ L ...
Ces longueurs d’onde vérifient la loi de Moseley.
Exercices
5 Dans un tube de Coolidge, des électrons émis par la cathode (filament chauffé)
sont accélérés par une haute tension U. Ces électrons heurtent l’anode en cuivre.
Questions à choix multiples 249
L’analyse du spectre d’émission montre que le fond continu présente une lon-
gueur d’onde minimale λmin.
Exprimer λmin en fonction de U.
6 Trois anodes de matériaux différents sont bombardées par des électrons. Les
longueurs d’onde des raies Kα pour ces différentes anodes sont regroupées dans
le tableau ci-dessous :
Anode λ Kα (pm)
(1) 180
(2) 154
(3) 22, 5
Pour cette série de raies, la loi de Moseley peut être exprimée sous la forme :
√
ν = 5, 00.107(Z − b) avec b 1, 13
3 À énergie égale, quelle est, parmi les particules ci-dessous, celle qui a le T . L . E .
maximal ?
❑ 1. électron.
❑ 2. α.
❑ 3. proton.
❑ 4. positon.
❑ 5. aucune des propositions ci-dessus.
Corrigés
Exercices
1 Les deux antiparticules (électron-positon) de masse m ont une énergie de masse
E = mc 2. L’énergie totale de la paire (e− , e +) est donc ET = 2mc2.
L’énergie du photon incident entraînant la création de la paire (e− , e + ) est
Ephoton i ncident = hν.
La conservation de l’énergie donne E photon i ncident = 2mc 2
soit numériquement : E photon i ncident = 2× 9, 1.10−31 ×(3.10 8 )2 1, 64.10−13 J
ou encore 1, 02 MeV.
Corrigés 251
hc
La longueur d’onde d’un tel photon est telle que : λ =
E photon i ncident
6, 62.10 −34 × 3.108
Application numérique. λ = = 1, 21.10−12 m soit
1, 64.10 −13
1, 21 pm ou 1, 21.10−3 nm.
De tels photons font partie des rayons γ ou des rayons X très courts.
Remarque
la longueur d’onde λ se calcule aussi aisément à partir de la relation :
1 240
λ= (10.16)
E
(λ en nm et E en eV)
1 240
soit numériquement : λ (en nm) = 6
= 1, 21.10−3 .
1, 02.10
Ec
3 1. Calculons le rapport .
E0
Ec 1
= = 2.
E0 0, 5
Ce rapport est très supérieur à 0, 01 (soit 1/100), le positon doit donc être
considéré comme relativiste.
L’énergie totale d’une telle particule est donnée par : E = Ec + E0 .
Comme E 2 = p2 c2 + E02 (où p représente la quantité de mouvement de la
particule, alors
E 2 − E02
2 2
pc = E − E 0 , soit p = .
c
v pc
De plus, comme β = =
c E
252 Chap. 10. Interactions des rayonnements avec la matière
E 2 − E02 E 2 − E02 √
pc Ec (Ec + 2E0
alors, v= c= c=c (10.17) =c
E E Ec + E 0 Ec + E0
√
1(1 + 2 × 0, 5)
Application numérique. v = 3, 0.108 × 2, 8.108 m. s −1.
1 + 0, 5
2. a) La conservation de l’énergie donne :
c
(E 0 + Ec) + E0 = 2hν = 2h
(positon) (électron au repos) λ
2hc
Ainsi, λ= (10.18)
2E 0 + E c
2 × 6, 62.10−34 × 3, 0.10 8
Numériquement, λ = 1, 2.10−12 m (photons
(2 × 0, 5 + 1) × 1, 6.10 −19
du domaine des rayons γ).
b) Exprimons la conservation de la quantité de mouvement :
−
→ −
→ −
→ −
→
p + 0 = p1 + p2 (10.19)
(positon) (électron au repos) (photon 1) (photon 2)
Supposons les deux photons émis dans les directions faisants les angles α et
β avec l’axe O x (Fig. 10.22).
p1
e+ v e- α
x' O β x
p2
y'
Figure 10.22
Les deux photons ayant même énergie, ils ont donc même quantité de mou-
vement, soit p1 = p 2 .
θ
Il en résulte donc, d’après la relation 10.20 (2) : α = β = .
2
θ
La relation 10.20 (1) entraîne : p = 2 p1 cos α = 2 p1 cos , soit
2
θ p
cos =
2 2p1
h
Pour un photon, on a p = .
λ
h 2E0 + Ec
Donc p1 = p 2 = = .
λ 2c
2
E − E0 2 (E 0 + Ec )2 − E 20 √
Ec (2E 0 + E c)
Pour le positon, p = = = .
c c c
√
Ec (2E0 + Ec ) √
θ c E c (2E 0 + Ec )
Ainsi, cos = = .
2 2E 0 + Ec 2E 0 + Ec
2
2c
√ √
θ 1(2 × 0, 5 + 1) 2 θ π
Application numérique. cos = = , soit = rad
2 2 × 0, 5 + 1 2 2 4
π
c’est à dire θ = rad.
2
Remarques
• Dans le cas d’une collision à l’arrêt (Ec = 0 et l’énergie totale des deux parti-
cules correspond donc à deux fois l’énergie de masse d’un électron), les photons
émis emportent chacun une énergie de 0, 511 MeV et ils sont émis dans la même
direction à θ = π rad (voir paragraphe, création de paires).
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
• Cas d’une collision en vol (l’énergie totale est supérieure à deux fois l’énergie de
masse d’un électron), on peut obtenir tout état final permis par la conservation
d’énergie et d’impulsion. Au LEP, les physiciens ont pu obtenir après collision
d’un positon et d’un électron de 45 GeV chacun, des particules Z , des quarks b,
c, s , u , d et de nombreuses autres particules. Dans le cas où l’on obtient des
photons, ceux-ci auront, chacun, la moitié de l’énergie totale.
10
4 1. On a 90 % d’atténuation, donc I = I0 .
100
I 10 1
Ainsi = e−μx = = , soit
I0 100 10
1 1
ln = −μx ou encore x = ln 10
10 μ
254 Chap. 10. Interactions des rayonnements avec la matière
ln 2 ln 2
Comme μ = (car x 12 = ), alors
x 12 μ
x1 ln 10
x = 2 × ln 10 = x 12
ln 2 ln 2
ln 10
numériquement, x = 3, 00.10−3 × 9, 97.10−3 m, soit 9, 97 mm.
ln 2
1 x
2. On a vu que I = I0 × ( )n, avec n = (nombre de C.D.A.).
2 x 12
1 1 1
Comme ( ) 10 = , alors on déduit qu’un écran d’épaisseur
2 1 024 1 000
x = 10x 12 ne laisse passer qu’un photon sur 1 000.
Les longueurs d’ondes des photons X émis par rayonnement de freinage satis-
font donc à la relation :
1, 24
λ(en nm) ≥
U(en kV)
c
6 La fréquence ν et la longueur d’onde λ étant liées par la relation ν = , on
λ
peut donc écrire la loi empirique de Moseley sous la forme :
c 1
= 5, 00.107( Z − 1, 13) soit = 2, 88.103( Z − 1, 13)
λ λ
1
Pour chaque longueur, exprimons .
λ
On obtient le tableau :
1
Anode (m −1/2 )
λ Kα
(1) 7, 45.104
(2) 8, 06.104
(3) 21, 1.104
1
En reportant ces valeurs dans l’équation = 2, 88.10 3( Z − 1, 13), on obtient
λ
Z − 1 et par suite les valeurs de Z, d’où le tableau :
Anode Z calculé
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
(1) ∼ 27, 0
(2) ∼ 29, 1
(3) ∼ 74, 4
→
−
E c = W ( f électrique ) = |qU |
Numériquement :
Ei = 9, 1.10 −31 × (3.108 )2 = 8, 19.10−14 J = 0, 511 MeV
E f = 0, 511 + 0, 080 = 0, 591 MeV.
Comme E f = (mc2 )2 + ( pc)2 , alors :
pc = E2f − (mc2)2
Application numérique :
pc = 0, 5912 − 0, 5112 = 0, 297 MeV et p = 0, 297 MeV/c
v pc pc
= , soit v = .c
c Ef Ef
0, 297
Numériquement : v = × 3.108 1, 508.108 m. s−1.
0, 591
Corrigés 257
Autre méthode :
En mécanique relativiste :
• La masse de toute particule matérielle augmente avec la vitesse v de la
particule selon la loi :
m0 : masse de la particule au repos
et
1
m = m0 : masse de la particule à la vitesse v
v 2
1− 2
c
• il y a équivalence entre la masse m et l’énergie totale E du système :
E =mc2
Pour l’électron animé de la vitesse v, les relations précédentes donnent :
E = mc2
E = Ec + m 0c 2 avec et
Ec = |qU |
D’où :
Ec = |qU | = mc 2 − m 0 c 2 = (m − m 0 )c 2
1
Comme m = m 0 , alors
v2
1− 2
c
⎛ ⎞ ⎛ ⎞
⎜ 1 ⎟ ⎜ 1 ⎟ |qU |
m 0 c2 ⎜ − 1⎟ = | qU | , soit ⎜ − 1⎟
⎠ = m 0 c2
v2 2
⎝ ⎠ ⎝
v
1− cos 1− 2
c2 c
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
Ainsi
1 |qU |
= 1+
v2 m 0 c2
1− 2
c
et par suite
v2 1
1− =
c2 |qU |
1+
m 0c 2
En élevant au carré les deux membres de l’équation précédente, il vient :
⎛ ⎞2 ⎛ ⎞2
v2 ⎜ 1 ⎟ v2 ⎜ 1 ⎟
1− 2 = ⎜ ⎟ , soit = 1 − ⎜ ⎟
c ⎝ |qU | ⎠ c2 ⎝ |qU | ⎠
1+ 1+
m0 c2 m 0 c2
258 Chap. 10. Interactions des rayonnements avec la matière
D’où :
⎛ ⎞2
⎜ 1 ⎟
v = c1 − ⎜ ⎟
⎝ |qU | ⎠
1+
m 0c 2
Numériquement :
⎛ ⎞2
8 ⎜ 1 ⎟
⎟ 1, 508.108 m. s−1 .
v = 3.10 × 1 − ⎜
⎝ 1, 6.10−19 × 80.103 ⎠
1+
9, 1.10−31 × (3, 0.10 2)2
2. Si, pour un électron donné, toute son énergie cinétique sert à l’émission de
photons X, alors ces photons seront les plus énergétiques possédant une
fréquence ν max telle que :
Ec = eU = hν max = 80 keV
c
Comme νmax = , alors
λ min
hc
λmin =
eU
Numériquement :
h = 6, 62.10 −34 J. s
c = 3.108 m. s −1
e = 1, 6.10−19 C
1, 24.10 −6
λmin = = 0, 0155 nm
80.103
Remarque
On aurait pu appliquer directement la loi de Duane et Hunt, soit
1, 24
λ min (en nm) =
U(en kV)
−34 3.108
Soit numériquement : Ephoton X = 6, 62.10 × = 8, 524.10−15 J,
0, 0233.10−9
soit 53, 3 keV.
Remarque
Cette énergie, en keV, se calcule directement à partir de la relation :
1 240
λ=
E
(λ en nm et E en eV)
Plan Objectifs
Cours • Connaître :
11.1Émulsion photographique - – les différents détecteurs,
autoradiographie – le principe d’une chaîne de
11.2La thermoluminescence détection
11.3La calorimétrie • Savoir :
– établir la relation entre le
11.4L’effet cerenkov
taux de comptage et l’activité
11.5Les compteurs à gaz ou d’une source radioactive,
compteurs à décharge
– exploiter un spectre
11.6Les compteurs à
– calculer le rendement de
scintillation
comptage d’une installation
11.7Les détecteurs à
semi-conducteurs
11.8Principe d’une chaîne de
détection
11.9Le comptage
11.10 La spectrométrie
QCM et exercices
Corrigés
Cours
En perdant leur énergie dans la matière, les rayonnements ionisants y laissent des
« traces » qui peuvent être exploitées pour mesurer ces rayonnements, c’est-à-dire,
détecter leur nature et leur intensité.
Choisir un mode de détection dépend de l’application que l’on veut en faire. Ainsi
l’imagerie médicale utilise des détecteurs à scintillations, la radioprotection, des
détecteurs à ionisation, des émulsions photographiques, la thermoluminescence, etc.
11.1 Émulsion photographique - autoradiographie 261
11.2 LA THERMOLUMINESCENCE
C’est un phénomène physique qui se traduit par la propriété qu’ont certains cristaux
d’émettre de la lumière lorsqu’on les chauffe, à condition qu’ils aient été au préalable
soumis à une irradiation naturelle ou artificielle par des rayonnements ionisants. La
quantité de lumière émise est proportionnelle à la dose d’irradiation reçue. Cette
propriété est utilisée notamment dans les dosimètres thermoluminescents utilisés en
radioprotection.
11.3 LA CALORIMÉTRIE
Elle permet de mesurer les quantités de chaleur échangées dans un milieu (l’eau par
exemple) par effet des radiations ionisantes. Par apport d’une quantité de chaleur Q,
l’élévation de température Dθ d’une quantité de matière m dont la capacité calori-
fique est C est donnée par :
Q
Dθ = (11.1)
mC
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
A B C D E F
E2
E1
Scintillateur
Photocathode
R
R
R
R vers les Dynode
R dynodes
R
.
.
.
. Anode
R
RP
Figure 11.3
H.T
Figure 11.4
11.9 LE COMPTAGE
11.9.1 Relation entre taux de comptage et activité
Soit A l’activité d’une source de rayonnements. L’activité est exprimé en becquerel,
nombre de désintégrations par seconde (D P S). On utilise également le nombre de
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
source détecteur
géométrie nature
nature géométrie
mode de désintégration
rendement
électronique environnement
bruit de fond rayonnements parasites
temps mort géométrie du comptage
Figure 11.6
6 impulsions
Détecteur
temps
3 impulsions détectées
Paralysable
temps
4 impulsions détectées
Non paralysable
temps
Paralysable : N
{
n=
1 + Nτ n : nombre d'événements mesurés
Figure 11.7
11.9 Le comptage 267
Efficacité du détecteur
C’est le rapport entre le nombre
d’événements qui se produisent
dans le détecteur et le nombre
de rayonnements qui le pénètrent ε=
nombre d'événements S
Considérations théoriques
La désintégration d’un corps radioactif est un phénomène aléatoire qui obéit à une
loi de Poisson. La particularité de cette loi est que la valeur moyenne est égale à la
variance. La probabilité d’observer N i désintégrations pendant l’intervalle de temps
Dt est donnée par :
−m
Ni e
Pr ob( N i ) = m . (11.4)
Ni!
où m est la moyenne observée sur des mesures répétées pendant le même intervalle
de temps Dt.
Si la durée du comptage est assez grande, on peut montrer que la loi de Poisson tend
vers une loi de Gauss, soit :
1 − ( N i2m
−m ) 2
Pr ob( N i ) = √ .e 2
(11.5)
2
268 Chap. 11. La détection des rayonnements ionisants
Fréquence
200
180
160 m = 30,7
140 s = 5,55 Gauss
120
100
80
60
40
20
0 10 20 30 40 50 comptage
Figure 11.10
Ainsi :
– l’erreur absolue (ou incertitude statistique) est :
√
DN = 2 N (11.7)
N
n= (11.9)
t
11.10 La spectrométrie 269
11.10 LA SPECTROMÉTRIE
C’est l’opération qui consiste à classer les événements qui se produisent dans un
DN
détecteur, selon leur énergie, et tracer la courbe en fonction de E où E est l’éner-
DE
gie absorbée par le détecteur. Cette opération n’est réalisable qu’avec les compteurs
qui donnent un signal dont l’amplitude est proportionnelle à l’énergie absorbée dans
le détecteur. Elle nécessite une chaîne de détection comprenant un système de sélec-
tion d’amplitude comme décrit par exemple dans le paragraphe 8. Nous nous limite-
rons à la spectrométrie γ réalisée avec des détecteurs à scintillation.
L’échappement d’un ou deux γ d’annihilation de 0, 511 MeV donne des pics situés à
0, 511 ou 1, 02 MeV du pic d’absorption totale.
γ (hν)
e- e+ e
-
Absorption Absorption
e- totale : Eγ totale : Eγ
Absorption
totale : Eγ
X e- γ (hν) γ (hν)
Echappement
après diffusion - Simple
e+ e
e - simple. échappement .
Absorption Absorption
partielle : Eγ -hν D partielle :
γ (hν) Eγ -0,511 MeV
Absorption
γ (hν) γ (hν)
e - partielle : Eγ -E X
Echappement double
X
après diffusions échappement .
e- e-
multiples e+ Absorption
e- Absorption partielle :
partielle : Eγ -hνD Eγ -1,02 MeV
Figure 11.11.a.
hν - E X hν - 0,511 MeV
Front Compton
Front Compton hν - 1,02 MeV
Emax hν Emax hν
Figure 11.11.b.
Remarques
• l’importance relative du spectre Compton et du pic d’absorption totale est étroite-
ment liée à la géométrie du détecteur. Les échappements diminuent lorsque la taille
du détecteur augmente, diminuant aussi l’importance du spectre Compton ;
• lorsque la source émet des photons γ d’énergies différentes, chacun d’entre eux
contribue à un pic d’absorption totale et à un spectre Compton.
11.10 La spectrométrie 271
➤ La source
• Émission de deux rayonnements γ détectés simultanément et donnant sur le spectre
un pic somme ;
• Émission de rayonnements X de désexcitation du cortège électronique du noyau fils.
➤ L’environnement du détecteur
• X de désexcitation du matériau environnant le détecteur, souvent du plomb qui
protège des rayonnements parasites.
• γ Compton diffusé par le matériau entourant le détecteur, c’est le pic de rétro dif-
fusion.
• γ d’annihilation de 0, 511 MeV après une création de paire dans l’environnement
du détecteur.
rétrodiffusion
PE
EX DC
S
EX
CP
hν
EX source
pic somme
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
EX ext.
0,511 MeV
Figure 11.12
{Résolution : ΔE
N/2
ΔE
E énergie
Figure 11.13
Applications de la spectrométrie γ
➤ Identification des radio-isotopes
Chaque radio-isotope possède sa « carte d’identité γ ». Un radioisotope présentant
un pic d’absorption totale à 662 k eV, un front Compton à 375 k eV et un pic étroit
en début du spectre (X du noyau fils, le baryum), ne peut être que le 137Cs.
En pratique, pour reconnaître des radio-isotopes et à fortiori des mélanges de radio-
isotopes, on utilise des détecteurs à haut pouvoir de résolution comme les détecteurs
à semi-conducteurs.
Exercices
2 Établir la relation entre le taux d’impulsions γ mesurées par une chaîne de détec-
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
Pour la source S2 :
• temps de mesure : 5 min,
• nombre total d’impulsions mesurées : 280.
60%
β−
40%
γ C.I.
80% 20%
Y
Figure 11.15
Déterminer le nombre de désintégrations qui se produisent par seconde dans la
source en fonction de l’activité γ mesurée.
7 Le béryllium 7, 74 Be se trans- 7
4 Be (55 j)
7
forme en lithium 7, stable
3 Li
par capture électronique. Le K 12%
schéma de désintégration
simplifié est donné ci-contre 88%
0,48 MeV
(Fig. 11.16).
Quelles caractéristiques peut- γ
on attendre sur le spectre γ du
7
4 Be réalisé avec un détecteur 0
7
à scintillation ? 4 Li (stable)
Figure 11.16
β−
2,50 MeV
1,33 MeV
0
60
28
Ni (stable)
Figure 11.17
276 Chap. 11. La détection des rayonnements ionisants
92%
660 keV β−
8%
γ C.I.
90% 10%
137
Ba
énergie
Figure 11.18
Sodium 22
511 keV
Nombre d'impulsions par seconde
Spectre γ
NaI
22 Na
β+, K
4
3 1200 keV
2 1 γ
22
Ne
énergie
Figure 11.19
plificateur.
3 À propos de la spectrométrie γ.
❑ 1. Le pic d’absorption totale correspond aux événements de type « effet pho-
toélectrique » dans le scintillateur.
❑ 2. En supposant un scintillateur de taille infinie, le spectre γ serait unique-
ment composé de pics d’absorption totale.
❑ 3. Le spectre Compton correspond à l’absorption dans le scintillateur de pho-
tons diffusés Compton.
❑ 4. Un pic d’absorption supplémentaire centré sur 511 k eV est la consé-
quence d’une interaction à l’extérieur du détecteur.
❑ 5. Un pic supplémentaire centré sur 1, 02 MeV est la conséquence d’une
interaction de type « création de paire » dans le scintillateur.
278 Chap. 11. La détection des rayonnements ionisants
Corrigés
Exercices
Ea
n ph. = f × n ph.,th éo = f
w
Ea
nph, coll = C f
w
Ea
ne = ρn ph, coll = ρC f
w
Ea
ne = ρn ph, coll = ρC f
w
200.103
soit numériquement : n e = 0, 20 × 0, 90 × 0, 10 × = 1 800
2
Ce qui correspond à une charge de 1 800 × 1, 6.10−19 2, 9.10 −16 C.
Le nombre d’électrons collectés en sortie du photomultiplicateur est
Ea
N e = g nρC f = gn × n e
w
n S = nR − n BF
• Activité de la source S2
Le nombre d’impulsions spécifiques est : NS2 = 280 − 5 × 20 = 180
180
Soit, = 0, 60 ips.
5 × 60
0, 60
L’activité γ de la source S2 est donc AS2 = = 1, 0 Bq.
0, 600
2. Si on ne tient pas compte du bruit de fond de la chaîne de mesure, on aura
un nombre d’impulsions spécifiques de NS,et´ = 54 020
54 020
Soit = 900, 33 ips.
60
900, 33
Il en résulte donc, pour la source étalon, un rendement r = = 0, 6002
1 500
soit r = 60, 02 %.
• Activité de la source S1
Le nombre d’impulsions spécifiques enregistrées par seconde :
13 020
= 72, 33 ips.
3 × 60
72, 33
L’activité γ de la source S1 est donc AS1 = = 120, 5 Bq.
0, 6002
DA 120, 5 − 120
Cela correspond à un écart relatif de = 0, 004 soit
A 120
0, 4 %
• Activité de la source S2
280
Le nombre d’impulsions enregistrées par seconde est : = 1, 55 ips.
5 × 60
1, 55
L’activité γ de la source S2 est donc AS2 = = 2, 58 Bq.
0, 6002
DA 2, 58 − 1, 0
Cela correspond à un écart relatif de = 1, 58 soit 158 %.
A 1, 0
Conclusion : lorsque les taux de comptage sont importants, le bruit de fond
est sans conséquence significative sur le résultat de la mesure et peut donc
être négligé. En revanche, si les activités à mesurer sont faibles (de l’ordre
de grandeur du bruit de fond) il faut tenir compte de la valeur du bruit de
fond.
n T ,S
AS = A E
nT , E
Application numérique.
54 020
Etalonnage : nT , E = 900, 3 ips,
60
20
Bruit de fond : nB F = = 0, 33 ips,
60
13 020
Source S1 : n T ,S = 72, 3 ips, d’où
3 × 60
72, 3
AS1 = 1 500 × 120 Bq
900, 3
280
Source S2 : n T ,S = = 0, 93 ips, d’où
300
0, 93 − 0, 33
AS2 = 1 500 × 1, 0 Bq
900, 3
grations du noyau X.
Aγ
L’activité totale de X est donc A =
0, 48
Application numérique.
120
Source S1 : activité totale AS1 = = 250 dps (désintégrations par seconde
0, 48
ou Bq).
1, 0
Source S2 : activité totale AS2 = 2, 1 dps (désintégration par seconde
0, 48
ou Bq).
6 Soient :
N T le nombre d’impulsions enregistrées pendant le temps t.
N S le nombre d’impulsions spécifiques enregistrées pendant le temps t.
282 Chap. 11. La détection des rayonnements ionisants
Dn S DN S 33, 5
Et = = = 18, 6 %.
nS NS 180
Précision sur l’activité de la source
DA Dn S Dr
= +
A nS r
DA
Soit numériquement = 18, 6 % + 0, 86 % = 19, 46 %.
A
Pour un temps de comptage de 20 min.
On peut supposer que les nombres d’impulsions spécifique et total sont multi-
plié en moyenne par 4.
On a t = 20 min ; n B F = 20 coups/ min, N T = 1 120 et N S = 720.
√
Ainsi DN S = (2 1 120)2 + (0, 01 × 20 × 20)2 = 67
Dn S DN S 67
Et = = = 9, 3 %.
nS NS 720
Précision sur l’activité de la source
DA Dn S Dr
= +
A nS r
DA
Soit numériquement = 9, 3 % + 0, 86 % = 10, 16 %.
A
Conclusion : la précision est améliorée lorsque le temps de comptage est aug-
menté. Ce principe permet d’adapter les temps de comptage des sources radio-
actives en fonction de la précision désirée sur la mesure des activités.
7 • Le pic d’absorption totale du γ de désexcitation de 7 Li centré sur l’énergie
de 480 k eV.
• Le front Compton au niveau de 313 k eV : énergie maximale transférée à
l’électron Compton, soit
Eγ
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
E max, electron
´ Compton =
m0 c2
1+
2Eγ
• Le pic de rétro diffusion au niveau de Eγ − 313 = 167 k eV.
Remarques
i) Ces deux pics sont plus ou moins superposés suivant la résolution
du détecteur.
ii) Le front Compton à 1, 15 est confondu avec le pic à 1, 17 MeV.
1,33 MeV
Spectre γ
NaI
0,19 MeV
2,50 MeV
Energie
Figure 11.20
9 1. Le pic à 660 k eV correspond à l’absorption totale du rayonnement γ de
désexcitation de 137 Ba.
2. Le pic de 30 k eV correspond aux rayonnements X émis par désexcitation
de la structure électronique de 137 Ba après désexcitation de sa structure
nucléaire par C . I . (conversion interne).
Le décrochement doit correspondre au front Compton caractéristique des
Eγ
énergies maximales transmises aux électrons Compton, soit .
m 0c 2
1+
2Eγ
L’application aux rayons γ de 660 k eV donne 476 k eV.
Résolution : DE : elle correspond à la largeur, exprimée en k eV, à mi-
hauteur du pic d’absorption totale.
DE
Le pouvoir de résolution correspond à .
E
La mesure sur le spectre donne DE =55 k eV.
DE 55
Ainsi = = 0, 08 soit 8 %.
E 660
2. ❑ (manque de sensibilité pour les γ ; vrai pour les particules lourdes α, pro-
tons)
3. ✗
❑.
4. ❑.
5. ✗
❑.
Question 2 3
1. ❑ ❑
2. ❑ ✗
❑
3. ❑
✗ ❑
4. ❑ ✗
❑
5. ❑
✗ ✗
❑
12 Effets biologiques
des rayonnements ionisants
Plan Objectifs
Cours • Connaître les caractéristiques
12.1Dosimétrie des faisceaux de d’un faisceau de photons.
photons (x et γ) • Savoir établir la relation le
12.2Cas des faisceaux de KERMA et la fluence
particules chargées • Savoir calculer :
12.3Doses équivalente et – une dose absorbée et une dose
efficace équivalente,
12.4Effets biologiques des – un débit de dosé absorbée et
rayonnements ionisants un débit de dose équivalent
12.5Les effets déterministes
12.6Les effets stochastiques
QCM et exercices
Corrigés
Cours
➤ La distribution spectrale
Elle correspond aux proportions des énergies représentées dans le faisceau émis
par une source. Cette notion sera prise en compte pour les faisceaux polyénergé-
tiques. Nous considérons pour la suite que les faisceaux de photons monoénergé-
tiques d’énergie notée E.
➤ Le flux de photons
Il représente le nombre de photons émis par unité de temps, soit :
d N(t )
Ṅ (t ) = (nombre de photons/s)
dt
➤ Le flux énergétique
Il correspond à l’énergie totale transportée par le faisceau par unité de temps, soit :
F(t ) = Ṅ (t )E (12.1)
(F(t) en W)
T
W = F(t )dt (12.2)
0
(W en J)
➤ L’intensité énergétique dS
dans une direction donnée
Elle est égale au flux énergétique élé- P
SP
mentaire d F(t ) émis dans l’angle solide r=
élémentaire dV dans une direction don-
née (Fig. 12.1), soit : S dΩ = dS
r2
dWd
dW t
dW t = dWi - dW d
Figure 12.2
Cette grandeur prend en compte toute l’énergie transférée, même si une partie de
celle-ci s’échappe de la sphère élémentaire.
12.1 Dosimétrie des faisceaux de photons (x et γ) 289
(1) (3)
dW 3
(2) dW 1 P
dW 2
dW a = dW 1 + dW 2 + dW 3
Figure 12.3
Lorsque la sphère élémentaire est loin des surfaces libres du matériau par rapport au
parcours moyen des électrons secondaires, on peut montrer qu’il y a compensation
entre les événements qui se produisent à l’intérieur et à l’extérieur de la sphère. Il y
a équilibre électronique et égalité entre KERMA et dose absorbée.
Cette situation est particulièrement intéressante car il existe une relation simple entre
le KERMA et la fluence énergétique qui peut s’appliquer à la dose absorbée (voir
exercice 1).
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
dD
J (t ) = (12.8)
dt
( J en Gy. s −1 )
La dose équivalente quantifie la nocivité relative des rayonnements suivant leur type.
La dose efficace est une estimation des risques à long terme de développement d’ef-
fets stochastiques. Elle est utilisée uniquement en radioprotection dans le domaine
des faibles doses cumulées au cours de l’existence.
H T , R = wr D T , R (12.14)
Le tableau page suivante donne les valeurs de wr pour les tissus et organes :
292 Chap. 12. Effets biologiques des rayonnements ionisants
Tissu ou organe wt
Peau 0, 01
Surfaces osseuses 0, 01
Vessie 0, 05
Thyroïde 0, 05
Sein 0, 05
Foie 0, 05
Œsophage 0, 05
Reste de l’organisme 0, 05
Poumon 0, 12
Estomac 0, 12
Moelle osseuse rouge 0, 12
Colon 0, 12
Gonades 0, 20
Total 1
La radiolyse de l’eau
Elle produit en particulier des radicaux libres très réactifs oxydants, ·O H , ·H O 2,
H2 O2 et réducteur ·H (Fig. 12.4). Parmi ces espèces, le radical hydroxyle est le plus
réactif, capable de rompre les liaisons C − H , de se fixer sur les doubles liaisons,
d’ioniser les molécules d’intérêt biologique, et de former en présence d’oxygène des
radicaux peroxyle très réactifs. C’est l’effet oxygène recherché en radiothérapie.
En général, les structures cellulaires sont assez résistantes aux effets des produits de
la radiolyse de l’eau, sauf l’ADN.
Ionisations et
excitations
secondaires puis désexcitation
+ H2O hydratation
10 -12 s
Réactions secondaires
.OH, H +, e - , .H, . HO , H O , H
aq 2 2 2 2 Altération des molécules d'intérêt biologique
Figure 12.4
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
Pas de réparation
Figure 12.5
10
1
S (en échelle ln)
0,1
0,01
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
0,001
0 2 4 6 8 10 12 Dose (en Gy)
Figure 12.6
S = ke −αD
La radiosensibilité est caractérisée par D0, dose létale moyenne pour laquelle la pro-
1
portion de cellules indemnes est égale à (37 % de survie) ou par la dose létale 50 :
e
D 50 = D 0 ln 2 (50 % de survie).
S peut s’écrire :
D
−
S = ke D0
296 Chap. 12. Effets biologiques des rayonnements ionisants
Le type exponentiel s’explique par le modèle d’une cible létale d’emblée. Il correspond
du point de vue biologique à des systèmes qui n’ont pas la capacité de réparation.
1
S (en échelle ln)
0,1
0,001
0 2 4 6 8 10 12
Dose (en Gy)
Figure 12.7
Modèle quadratique
1 cible 1 coup et
10
1 cible 2 coups
Radiosensibilité α
1
S (en échelle ln)
2
S = e-(αD +βD )
0,1
0,01
0,001
0 2 4 6 8 10 12
Dose (en Gy)
Figure 12.8
Les effets précoces qui surviennent sur les organes les plus radiosensibles (moelle
osseuse, tube digestif) permettent d’établir le diagnostic suite à une irradiation acci-
dentelle.
En cas d’irradiation globale à très forte dose (supérieure à 12 − 15 Gy), la plupart
des symptômes décrit ci-dessus n’ont pas le temps de se manifester, le patient meurt
d’œdème cérébral.
Anomalies de structure
Elles sont observables par des techniques microscopiques. Ce sont les aberrations
chromosomiques (les 2 chromatides sont atteints) et les aberrations chromatidiques
(1 seul chromatide est atteint).
Parmi les aberrations chromosomiques, le dicentrique intéresse particulièrement le
radiobiologiste. Il s’agit d’une anomalie instable dont la fréquence d’apparition spon-
tanée est bien connue. La fréquence d’apparition augmente sous l’effet des rayonne-
ments ionisants en fonction de la dose. La détection des dicentriques dans les lympho-
cytes est un bon indicateur d’une irradiation récente (quelques années) et un moyen
fiable de mesure des doses absorbées si elles sont toutefois supérieures à 0, 25 Gy.
12.6 Les effets stochastiques 299
Exercices
2 Une source supposée ponctuelle émet dans le vide, pendant la durée τ , des
photons γ mono-énergétiques (énergie ε en MeV) dans toutes les directions de
l’espace (Fig. 12.9). On suppose son activité γ constante et égale à A.
dS
P
SP
r=
dΩ = dS
r2
S
Figure 12.9
Application numérique.
A = 3, 7.104 M Bq, soit 1 Ci, ε = 1 MeV, τ = 1 h, d = 1 m.
( J (t) : en Gy/s)
t : le temps en s
1 À propos de la dosimétrie.
❑ 1. Le KERMA et la dose absorbée ont même signification.
❑ 2. L’unité de dose absorbée correspond à une énergie absorbée égale à 1
joule par unité de volume.
❑ 3. L’unité de dose équivalente est le sievert (Sv).
❑ 4. La dose efficace est la dose qui provoque à coup sûr la survenue d’un
cancer.
❑ 5. En cas d’ingestion d’un radioélément, la dose absorbée dépend de sa
période effective.
Corrigés
Exercices
1 1. Soit dWt l’énergie transmise par un faisceau de photons dans une épaisseur
d x de matière. Si μt est le coefficient linéique de transfert d’énergie (à ne pas
confondre avec le coefficient linéique d’atténuation) et Ei l’énergie incidente,
alors
dWt = μt Ei d x
L’expression précédente s’écrit aussi :
μt
dWt = Ei ρd x
ρ
μt
où ρ représente la masse volumique de l’échantillon et le coefficient mas-
ρ
sique de transfert d’énergie.
dm dm μ dm
Comme ρ = = , alors dWt = t Ei (12.17)
dV d Sdx ρ dS
dW t
Par définition, le KERMA correspond à : K =
dm
μ Ei μ E
Soit, K = t = t F où F = i est la fluence énergétique.
ρ dS ρ dS
À l’équilibre électronique, la dose absorbée s’écrit aussi
μa μ
D= F où a représente le coefficient massique d’absorption (12.18)
ρ ρ
304 Chap. 12. Effets biologiques des rayonnements ionisants
Commentaires :
Les coefficients massiques de transfert ou d’absorption sont don-
nés dans des tables. La relation ci-dessus permet donc de calculer
pour une fluence donnée, les doses absorbées dans un milieu quel-
conque, connaissant la dose absorbée dans un milieu de référence,
en général l’air.
dW S
La fluence F est donnée par F = , soit :
dS
dV −μa d
dWS = W 0 e
4π
⎧ Feau
⎪
⎪ à d = 10 cm, = 0, 5
F eau
⎪
⎨ Fvide
Comme = e −μa d , alors et
Fvide ⎪
⎩ à d = 1 m, Feau = 9.10−4
⎪
⎪
F vide
μa μ 1, 6.10−13 εAτ
D= F= a , D en Gy
ρ ρ 4πd2
306 Chap. 12. Effets biologiques des rayonnements ionisants
μa
Attention à la cohérence des unités, doit être exprimé en m2. kg −1 .
ρ
Application numérique.
0, 007 × 1, 6.10−13 × 1 × 3, 7.104 × 106 × 3 600
D= = 0, 0119 Gy,
(4π × 12 )
soit 11, 9 mGy.
dD 0, 011 9
Le débit de dose est J = , soit J = = 3, 3.10−6 = 3, 3 μ Gy/s.
dt 3 600
Pour les rayonnements γ de 1 MeV, le facteur de qualité est égal à 1.
d De
D’où, De = 11, 9 mSv et Je = = 3, 3.10−6 = 3, 3 μ Sv/s
dt
2. Il suffit de reprendre le tableau 3 du cours présentant les facteurs de pondé-
ration tissulaire et de multiplier la dose par chacun d’eux.
3. En appliquant la règle de l’inverse du carré de la distance, on peut écrire :
Dd 1 1
= 2 = , d’où d 2 = 10, soit d = 3, 2 m
D1 m d 10
4 1. Question 1) de l’exercice 2 :
a) Au temps t : Ṅ (t ) = A(t )
b) Au temps t : F0 (t ) = 1, 6.10 −13εA(t ).
T T
c) W0 = F0 (t )dt = 1, 6.10 −13ε A(t )dt.
0 0
Si A0 est l’activité à t = 0 et λ la constante de décroissance radioactive,
alors A(t ) = A 0e −λt .
Et par suite
τ
−13 −λt 1, 6.10−13 ε −λt τ
W0 = 1, 6.10 ε A 0e dt = A0 e 0
0 −λ
1, 6.10−13 ε
= A0 1 − e−λτ .
λ
F0 (t ) 1, 6.10−13εA
d) Au temps t : I (t ) = = .
4π 4π
Question 2) de l’exercice 2 :
dV dS
On a dWS = W0 = W0 .
4π 4πd 2
dWS 1 1, 6.10−13 εA0 1 − e−λτ
Donc F = = W0 =
dS 4πd 2 4πd2 λ
Corrigés 307
2. Question 1) de l’exercice 3.
μ
Comme D = a F, alors :
ρ
μ a 1, 6.10−13 εA 0 1 − e−λτ
D= .
ρ 4πd 2λ
ln 2
Pour une période T = 1 h : λ = = 0, 693 h −1 = 1, 925.10−4 s−1 .
T
1, 6.10 −13
× 1 × 3, 7.1010 1 − e−0,693,×1
D = 0, 007 × = 8, 57 mGy
4π × 1 2 × 1, 925.10 −4
(inférieure évidemment à la dose calculée à activité constante)
ln 2
Pour T = 10 h : λ = = 0, 0693 h−1 = 1, 925.10 −5 s−1 .
T
1, 6.10−13 × 1 × 3, 7.1010 1 − e−0,0693,×1
D = 0, 007 × = 11, 47 mGy
4π × 12 × 1, 925.10−5
(équivalent à la dose calculée à activité constante).
Si le temps d’exposition est faible par rapport à la période de la source (en
pratique 1/10) on peut estimer les doses en considérant l’activité constante.
A(t )
5 1. Comme J (t ) = ε , alors :
m
A(t) en Bq,
A(t ) m en kg,
J (t ) = 3 600 × ε avec
(en Gy/h) m ε en J
t en s
Soit :
3, 7.107 × A(t )
J (t ) = 3 600 × 1, 6.10−13 × = 21, 31εC (t )
(en Gy/h) 103 m
A(t) en m Ci,
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
m en g,
avec ε en MeV
t en h
C (t ) en m Ci/ g
Application numérique.
A0
C0 = , soit C 0 = 0, 1 m Ci/ g.
m
1 1 1 T ETB
Comme = + , alors T E = .
TE TR TB TE + T B
8 × 15
Numériquement TE = = 125, 21 h
8 + 15
21, 31 × 0, 1 × 0, 2 × 125, 21
et D = = 77 Gy.
ln 2
1
Survie S (échelle log)
0,1
0,01
0 10 20 30 30 40
Dose en Gy
Figure 12.10
Dose en Gy 0 1 2 3 4 5 7
S mesurée 1 0, 7 0, 5 0, 4 0, 3 0, 25 0, 20
S2 calculée 0, 25 0, 24 0, 23 0, 215 0, 205 0, 195 0, 176
S1 calculée 0, 75 0, 46 0, 27 0, 185 0, 095 0, 055 0, 024
S
1
Survie S (échelle log)
0,75
0,25
S1
0,1
S2
0,01
0 10 20 30 30 40
Dose en Gy
Figure 12.11
Gy.
Plan Objectifs
Cours • Comprendre les principales pro-
13.1Propriétés des ondes priétés des ondes sonores, afin
sonores de réaliser des calculs simples
notamment d’atténuation.
13.2L’audition subjective
• Comprendre le fonctionnement
13.3L’audition objective
de l’oreille qui effectue la trans-
QCM et exercices duction de ces ondes mécaniques
Corrigés en sons perceptibles par le cer-
veau.
• connaître les modes d’explora-
tions permettant de dépister
l’existence et la nature des sur-
dités.
Cours
Figure 13.1
(13.1)
p représente donc, également, la valeur instantanée des variations de pression au
point M.
• La pression acoustique p est directement proportionnelle à la vitesse des molé-
cules, soit
p = Zv (13.2)
Z : impédance acoustique du milieu. Elle représente une résistance à la propaga-
tion de l’onde.
• On montre aussi que : Z = ρc (13.3)
où ρ est la masse volumique du milieu et c la célérité du son dans ce même milieu.
La vitesse du son est directement liée au coefficient d’élasticité du milieu, elle est
plus élevée dans les liquides que dans les gaz et encore plus élevée dans les solides.
Le tableau ci-dessous donne quelques valeurs de c et Z dans différents milieux.
312 Chap. 13. Ondes sonores et audition
1 2
eT = e c(max) = mv (13.4)
2 max
➤ Intensité sonore
Soit S une surface perpendiculaire à la direction de propagation de l’onde sonore et
Wr la puissance sonore reçue au niveau de cette surface S (Fig. 13.2).
Emetteur sonore
Surface S
r
Récepteur
Figure 13.2
13.1 Propriétés des ondes sonores 313
Wr
I = (13.5)
S
(W r en W, S en m2 et I en W. m−2 )
L’onde sphérique
En acoustique, généralement la source sonore est placée dans un milieu homogène
et émet dans toutes les directions. Si le milieu est isotrope, l’onde produite est une
onde sphérique.
Si la source S émet avec une puissance W et s’il n’existe pas de phénomène d’ab-
sorption, la puissance surfacique à une distance r de la source est :
W
I = (13.6)
4πr 2
➤ Définitions
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
W
L = log
W0
• Le bel étant une unité très grande on utilise le décibel (dB), et par suite :
W
L = 10 log (13.7)
W0
(L en décibels (dB))
Si par contre W0 correspond au seuil d’audibilité pour le sujet normal à une autre
fréquence du son, on parlera de dB relatifs.
À 1 000 Hz les dB absolus correspondent aux dB relatifs.
Le tableau ci-dessous donne quelques exemples de niveaux sonores en dB absolus.
Exemples dB absolus
limite d’audibilité 0
voie chuchotée 20
conversation normale 60
automobile en ville 80
arme à feu 120
avion de chasse à réaction 140
Remarque
le niveau sonore L n’est pas une grandeur additive. En revanche, la puissance
sonore W et l’intensité sonore I sont des grandeurs additives.
Exemple
Deux sources sonores émettant deux sons de niveaux sonores respectifs L 1 = 90 dB
et L 1 = 80 dB ne donneront pas un son résultant de niveau sonore L = 170 dB.
En effet, ⎧
W1 ⎧
⎪
⎪
⎪ L 1 = 10 log ⎪ W W .10
L1
10
⎨ W0 ⎨ 1 = 0
Comme et alors et
⎪ W ⎪ L2
⎩ L 2 = 10 log 2
⎪ ⎩
⎪ W2 = W0 .10 10
W0
L1 L2
et par suite W = W 1 + W2 = W 0 10 10 + 10 10
Le niveau sonore résultant L est :
W L1 L2
L = 10 log = 10 log 10 10 + 10 10
W0
90 80
Soit numériquement : L = 10 log 10 + 10
10 10 = 90, 4 dB
➤ Exemples numériques
1 – Augmentation du niveau sonore lorsque la puissance est multipliée par 10 ou
par 100 :
a) W2 = 10W 1
13.1 Propriétés des ondes sonores 315
Déterminons : L 2 − L 1 :
W2
L 2 − L 1 = 10 log = 10 log 10 = 10 dB
W1
b) W2 = 100W 1
W2
L 2 − L1 = 10 log = 10 log 100 = 10 log 10 2 = 20 log 10 = 20 dB
W1
W2 2W1
L 2 − L1 = 10 log = 10 log = 10 log 2 = 3 dB
W1 W1
3 – Variation du niveau sonore lorsque l’on double l’éloignement par rapport à une
source placée en un milieu isotrope :
à la distance r1 : puissance W1,
Hypothèse :
à la distance r2 = 2r 1 : puissance W2
⎧
k
⎪
⎪
⎪ W1 = 2
⎪ r1
⎨
et W2 r2 1
On a : d’où = 12 =
⎪ W1 r2 4
⎪
⎪ k
⎩ W2 = 2
⎪
r2
2
W2 r1 1
Ainsi L2 − L 1 = 10 log = 10 log = 10 log 2 = −6 dB
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
W1 r2 2
Remarque
le signe (–) traduit la perte en décibels.
i1 r milieu (1)
milieu (2)
i2
Figure 13.3
interne. En réalité, il n’en est rien car l’oreille moyenne joue un rôle d’adaptateur
d’impédance.
y(t)
T T
t (s)
Figure 13.4
➤ Théorème de Fourier
Toute fonction périodique du temps, de fréquence f peut être décomposée de façon
unique en une somme de fonctions sinusoïdales du temps, de fréquence f , 2 f , 3 f ...,
soit :
ou encore
Remarques
• le fondamental est donc l’harmonique de rang 1 ;
• la fréquence du son complexe est égale à celle du fondamental qui le constitue.
318 Chap. 13. Ondes sonores et audition
Exemple
Soient deux signaux sinusoïdaux y 1 et y2 , de fréquences respectives f 1 = f
et
⎧ f 2 = 2 f tels que :
⎨ y1 = 2 sin(2π f t)
⎪
et
⎪
y2 = 2 sin(2π × 2 f × t)
⎩
La résultante y S = y1 + y2 est une fonction :
• périodique, de fréquence f ;
• non sinusoïdale.
La figure 13.5 donne une représentaion graphique de y 1, y2 et yS = y1 + y2.
y1, y 2
T 2T t (s)
ys = y1 + y2
T 2T
t (s)
Figure 13.5
amplitude a
0 f 2f 3f 4f 5f 6f 7f 8f fréquence (Hz)
Figure 13.6
0 fréquence (Hz)
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
amplitude a
bruit à spectre continu
0 fréquence (Hz)
amplitude a
bruit blanc
0 fréquence (Hz)
Figure 13.7
320 Chap. 13. Ondes sonores et audition
La mesure directe d’une sensation est impossible, cependant ou peut noter que les
sensations croissent moins vite que le stimulus qui leur donne naissance.
{
{
Figure 13.8
La limite supérieure du domaine audible est variable d’un individu à l’autre mais
s’abaisse avec l’âge (presbyacousie) (Fig. 13.9).
Les espèces animales possèdent des domaines audibles distincts : les chauves-souris
entendent les ultrasons.
13.2 L’audition subjective 321
L (dB)
20 ans
30 ans
40 ans
50 ans
60 ans
f (Hz)
Figure 13.9
➤ Intervalle
Lorsque deux sons de fréquences différentes sont émis simultanément, ils constituent
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
un accord. Cet accord est conservé si le rapport des fréquences est conservé : les
musiciens disent alors que l’intervalle des deux sons reste constant.
Pour deux sons de fréquences respectives f1 et f 2 , leur écart H de fréquence (hauteur
relative) est donné par :
f2
H = 1 000 log (13.16)
f1
(H en savart)
Exemple
Un octave correspond à 300 Savarts.
13.2.2 La sonie
La sonie ou sensation de son fort ou faible est liée essentiellement à la puissance
surfacique de l’onde sonore, elle varie en fonction de la fréquence.
322 Chap. 13. Ondes sonores et audition
➤ Courbes isophonantielles
L’intensité sonore en phones peut-être approximativement mesurée à l’aide d’un
sonomètre, appareil utilisant ces courbes isophonantielles (non parallèles entre elles
contrairement aux courbes en dB relatifs).
Définition
C’est la différence minimale de puissance surfacique entre deux sons émis suc-
cessivement, perçus par une même oreille et qui permet à celle-ci de noter une
augmentation de puissance, soit un seuil différentiel de sonie.
13.3 L’audition objective 323
13.2.3 Le timbre
Cette qualité est liée au spectre d’amplitude d’un son, à sa richesse en harmoniques et
en partiels. Ainsi l’oreille est capable de différencier deux sons identiques en hauteur
et en intensité mais émis par deux instruments différents. En plus du spectre d’ampli-
tude interviennent les transitoires qui correspondent à l’attaque et à l’extinction du
son.
➤ Différence d’intensité
Due à l’ombre portée par la tête pour les fréquences supérieures à 3 000 Hz
(λ < 12 cm dans l’air).
➤ Différence de phase
En cas de diffraction pour les fréquences inférieures à 800 Hz (λ > 45 cm).
externe.
• L’oreille moyenne communique avec le rhinopharynx par la trompe d’Eustache
(égalisation des pressions avec l’oreille externe).
• Le tympan présente une analogie avec la membrane d’un haut-parleur et est de
forme conique. Cette membrane est élastique et les déplacements sont plus amples
au centre, au niveau du manche du marteau.
Les déplacements du tympan donnent aux deux premiers osselets des mouvements
de rotation. L’apophyse lenticulaire de l’enclume entraîne l’étrier qui s’enfonce
plus ou moins dans la fenêtre ovale avec un mouvement davantage de rotation que
de translation.
• Rôle de l’oreille moyenne :
Il s’agit d’un rôle d’adaptation d’impédance entre l’oreille externe (milieu aérien)
et l’oreille interne (milieu aqueux) de manière à transmettre efficacement l’énergie
acoustique à travers cette interface entre les deux milieux.
324 Chap. 13. Ondes sonores et audition
Le système fonctionne un peu comme une presse hydraulique avec en plus un effet
de levier.
Le gain en pression mécanique est ainsi compris entre 15 et 20.
Ce rôle est crucial : la suppression des osselets entraîne une perte auditive d’envi-
ron 25 à 30 dB.
• L’oreille interne peut être divisée en deux parties :
– les canaux semi-circulaires (nerf vestibulaire) interviennent dans l’équilibre,
– la cochlée ou limaçon (nerf cochléaire) interviennent pour l’audition.
La cochlée
Elle présente la forme d’un tube osseux enroulé à la manière d’un limaçon autour
d’un axe conique creux : la columelle. Elle est divisée suivant sa longueur par deux
cloisons qui délimitent entre elles une sorte de canal : la rampe cochléaire ou canal
cochléaire. À l’intérieur de cette dernière se trouve l’organe sensoriel proprement dit
ou organe de Corti.
Au-dessous de la rampe cochléaire, se trouve la rampe tympanique, au-dessus se
situe la rampe vestibulaire. Ces deux rampes sont remplies de périlymphe dont la
composition est voisine du LCR, la rampe cochléaire est remplie d’endolymphe de
composition chimique voisine du liquide intracellulaire.
Sur une coupe transverse la rampe cochléaire apparaît de forme triangulaire. Un
de ses côtés est formé par la membrane basilaire dont la structure est fibreuse et
élastique ; celle-ci s’étend de la lame spirale osseuse interne au ligament spiral qui
forme avec la paroi osseuse, le deuxième côté externe du canal. Le troisième côté est
constitué par une fine membrane, la membrane de Reissner.
La rampe cochléaire se termine du côté apical par un cul de sac qui n’atteint pas
tout à fait le sommet du tube osseux et laisse un passage, l’hélicotréma, entre les
rampes vestibulaire et tympanique. À la base de la rampe vestibulaire s’ouvre la
fenêtre ovale obstruée par l’étrier, à la base de la rampe tympanique s’ouvre la fenêtre
ronde obstruée par une simple membrane.
L’organe de Corti est disposé sur toute la surface de la membrane basilaire de la base
à l’hélicotréma. Il est formé de cellules ciliées et de la membrane tectoriale.
Les terminaisons sensibles du nerf auditif se répartissent entre les différentes cel-
lules ciliées.
Les mouvements liquidiens créent sur la membrane basilaire une onde transversale
à partir de la fenêtre ovale et qui meurt avant d’en atteindre l’extrémité. Plus la fré-
quence du son est élevée, plus la portion vibrante de la membrane basilaire est limitée
et plus le maximum de vibration est près de la fenêtre ovale et inversement pour les
sons graves.
Les cellules auditives étroitement solidaires de la membrane basilaire sont soumises
à des mouvements. Les cils des cellules acoustiques mêlés aux fibres de la mem-
brane tectoriale subissent un mouvement périodique de cisaillement. Les fibres des
neurones acoustiques en relation synaptique avec les cellules auditives sont l’objet
d’excitation ayant la même fréquence que le son incident. Seuls les neurones en
relation avec la portion vibrante de membrane basilaire sont excités et avec plus ou
moins d’intensité.
➤ Message de hauteur
À chaque fréquence du son excitateur correspond un paquet de fibres, bien localisé
pour les fréquences élevées, de moins en moins localisé lorque la fréquence décroît.
Ainsi pour une fréquence de 5 000 Hz les potentiels d’action sont enregistrés dans
une zone très localisée de la partie haute du nerf, pour une fréquence de 500 Hz ils
sont enregistrés dans une large région de la partie moyenne du nerf et que pour une
fréquence de 50 Hz pratiquemment toute la partie inférieure est concernée.
➤ Messages de sonie
Aucun potentiel d’action n’est enregistré sur une des fibres concernées si la puissance
surfacique est inférieure au seuil. Lorsque la puissance surfacique croît, la fréquence
des potentiels d’action croît de 20/sec au seuil d’audition à 800/sec pour 60 dB et
plus. Une fibre ne peut pas transporter plus de 800 potentiels d’action par seconde en
raison de sa période réfractaire.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
➤ Conduction osseuse
Son étude nécessite l’utilisation d’un vibreur placé sur la mastoïde. Les différentes
fréquences sont explorées dans le même ordre que pour la conduction aérienne mais
la plage étudiée est moins étendue (de 250 à 6 000 Hz).
L’assourdissement de l’oreille controlatérale est ici indispensable pour un bruit blanc,
car dix dB d’écart suffisent alors à celle-ci pour percevoir le son.
Deux sortes de conduction osseuse sont à distinguer :
• la conduction osseuse relative (C.O.R.) lorsque le vibrateur émet dans l’atmo-
sphère une partie du son qui sera captée par voie aérienne,
• la conduction osseuse absolue (C.O.A.) après élimination de cette participation
aérienne par obturation du conduit auditif externe.
➤ Expressions particulières
a) Indice ”0” de Sullivan : normalement la conduction osseuse absolue est supérieure
de 10 à 15 dB à la conduction osseuse relative pour les fréquences inférieures à
2 000 Hz fréquence à partir de laquelle elles se confondent.
L’indice ”0” de Sullivan (ou d’occlusion) additionne les écarts trouvés pour les
fréquences 250, 500 et 1 000 Hz. Il est normalement supérieur à 30 dB mais tend
vers 0 dans les surdités de transmission.
b) L’épreuve de Rinné acoumétrique : elle consiste à placer le pied d’un diapason
vibrant sur la mastoïde d’un sujet puis lorsque le sujet signale qu’il n’entend plus le
son, l’extrémité vibrante du diapason est portée devant le conduit auditif externe :
• l’épreuve est positive si le son est à nouveau perçu (intégrité de l’oreille externe
et moyenne),
• l’épreuve est négative si le son n’est pas réentendu (lésion de l’oreille externe
ou moyenne).
c) L’épreuve de Rinné audiométrique : elle consiste à comparer les courbes de conduc-
tion aérienne et de conduction osseuse relative qui sont superposables chez le sujet
normal. Le Rinné est alors dit nul. Il est dit négatif si la courbe osseuse est meilleure
que la courbe aérienne, donc en cas de surdité de transmission.
13.3 L’audition objective 327
d) Weber audiométrique : pour cette épreuve, le vibrateur est placé au milieu du front
et l’intensité est fixée 15 dB au dessus du seuil liminaire d’audition. Normalement
le son perçu est localisé au niveau de la ligne médiane ; une latéralisation du son
est obtenue du côté de l’oreille malade en cas de surdité de transmission, saine en
cas de surdité de perception.
L (dB)
100
t
men
OD (oreille droite)
80
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
te
ecru
t
en
sur r
tem
60
ru
t
ité en
rec
d m
sur te
ns ru
ec
40
e , sa ns r
al sa
m té
nor di
r
su
20
20 40 50 60 80 100 L (dB)
OG (oreille gauche)
Figure 13.10
328 Chap. 13. Ondes sonores et audition
Audiométrie vocale
L’audiométrie vocale teste l’intelligibilité du langage. Elle consiste à faire répéter au
patient des listes de mots émis à des intensités étagées de cinq dB en cinq dB.
Résultats : pour chaque intensité sonore est noté le pourcentage d’intelligibilité, c’est
à dire le rapport du nombre de mots compris et répétés, sur le nombre de mots pronon-
cés. Normalement 20 dB de gain suffisent pour passer de 0 à 100 % d’intelligibilité
(courbe sigmoïde) (Fig. 13.11).
L’indice vocal ou seuil d’intelligibilité déterminé par l’intersection de la courbe avec
la barre des 50 % d’intelligibilité et compté en décibels au partir d’une origine fixée
arbitrairement au point d’inflexion de la sigmoïde normale.
% d'intelligibilité
100%
Seuil d'intelligibilité
50%
10 20 30 Indice vocal
5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 L (dB)
Figure 13.11
Exercices 329
Exercices
1 Un nageur assis au bord d’une piscine couverte perçoit un bruit continu d’ori-
gine aérienne de 100 dB absolus, que l’on suppose homogène dans tout le
volume aérien de la piscine.
On suppose que l’interface eau-cérumen n’atténue pas les sons et que la puissance
acoustique transmise de l’air vers l’eau est homogène en tout point du bassin.
Sachant qu’une interface air-eau ne laisse passer qu’un millième de l’énergie inci-
dente et que la conduction osseuse atténue de 20 dB l’intensité du son perçu par
rapport à la conduction aérienne, déterminer, lorsque le nageur plonge dans l’eau :
1. L’intensité sonore perçue dans le cas où il y a persistance d’une bulle d’air
au contact des deux tympans.
2. L’intensité sonore perçue dans le cas d’une entrée en contact de l’eau avec
les deux tympans.
3. L’intensité sonore perçue dans le cas où il y a présence d’un bouchon de céru-
men dans le conduit auditif externe (CAE) droit (provoque une atténuation de
40 dB), l’eau étant en contact du tympan gauche et du cérumen à droite.
4. L’intensité sonore perçue dans le cas où il y a présence de 2 bouchons de
cérumen dans les 2 CAE (atténuation de 40 dB), l’eau étant en contact du
cérumen.
2 Un compresseur qui produit l’air destiné à un marteau piqueur émet à lui seul,
selon une symétrie sphérique, un son de 100 dB absolus mesuré à 5 mètres.
1. Déterminer l’intensité sonore en W. m−2 du son audible à la distance
r1 = 5 m, puis à la distance r2 = 50 m.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
2 En audition subjective :
❑ 1. La sensation est proportionnelle au logarithme du stimulus.
❑ 2. La sensation est proportionnelle à l’inverse du logarithme du stimulus.
❑ 3. Le stimulus est égal au logarithme de la sensation.
❑ 4. La sensation est égale à la racine carrée du stimulus.
❑ 5. La sensation est proportionnelle au stimulus.
3 En audition subjective :
❑ 1. Le savart quantifie la capacité de discrimination en tonie d’un son.
❑ 2. Un octave correspond à 300 savarts.
❑ 3. Un octave correspond à 30 savarts.
❑ 4. Le phone quantifie la capacité de discrimination en hauteur d’un son.
❑ 5. Un octave correspond à 300 phones.
Questions à choix multiples 331
4 En audition subjective :
❑ 1. Le phone quantifie la sensation de sonie.
❑ 2. L’échelle des phones est définie par rapport à un son pur de 1 000 Hz.
❑ 3. Chez un individu normal, un son de 1 000 Hz d’intensité 60 dB absolus
correspond à une sensation de 60 phones.
❑ 4. Les courbes isophonantielles ne sont pas parallèles entre elles.
❑ 5. Les courbes isophonantielles ne sont pas parallèles aux courbes en déci-
bels relatifs.
5 En audition subjective :
❑ 1. Le savart quantifie la capacité de discrimination en sonie d’un son.
❑ 2. La loi de Weber et Fechner s’applique.
❑ 3. Un savart correspond à 300 octaves.
❑ 4. Le timbre correspond au spectre des fréquences et de leurs amplitudes.
❑ 5. La sensation de tonie correspond à la hauteur d’un son.
❑ 5. Plus un bruit est bref plus son spectre de fourier est riche en composantes.
Questions 11 à 12
On considère que le bruit pénétrant dans la voiture ne passe que par les vitres et
on suppose que l’atténuation par une interface air/verre est de 15 dB.
11 Le bruit audible à l’intérieur d’une voiture, dont les vitres (simple vitrage) sont
fermées et le moteur arrêté (aucune autre source de bruit que le compresseur),
est égal à :
❑ 1. 100 dB à 5 mètres.
❑ 2. 70 dB à 5 mètres.
❑ 3. 85 dB à 5 mètres.
❑ 4. 50 dB à 5 mètres.
❑ 5. 1, 2, 3 et 4 sont fausses.
Questions à choix multiples 333
12 Le bruit audible à l’intérieur d’une voiture dont les vitres (simple vitrage) sont
fermées, est égal à :
❑ 1. 100 dB à 50 mètres.
❑ 2. 70 dB à 50 mètres.
❑ 3. 85 dB à 50 mètres.
❑ 4. 50 dB à 50 mètres.
❑ 5. 35 dB à 50 mètres.
Questions de cours
Corrigés
Exercices
1 1. Le bruit ambiant étant de 100 dB, et comme une interface air/eau atté-
nue d’un facteur de 103, soit de 30 dB, dans l’eau il ne reste donc que :
100 − 30 = 70 dB. La bulle d’air au contact du tympan rajoute une interface
eau/air (Fig. 13.12).
Le son passant par le tympan est théoriquement égal à (100−30)−30 = 40 dB.
Mais, la tête est immergée dans l’eau, donc les vibrations de l’eau sont trans-
mises à la boîte crâniènne (et notamment à la mastoïde). Elles donnent donc
lieu à une conduction osseuse jusqu’à l’oreille interne. Or par cette voie,
la perte n’est que de 20 dB (selon l’énoncé), cette voie d’audition prend
donc le dessus sur celle du tympan. On obtient ainsi un son perçu de niveau
sonore :
L 1 = (100 − 30) − 20 = 50 dB
(air/eau) (conduction osseuse)
Corrigés 335
crâne
bulle d'air
tympan
conduit auditif
externe
oreille externe
Figure 13.12
2. L’eau est en contact des deux tympans, donc il n’y a pas de perte à partir de
l’eau, le son perçu sera donc de :
L 2 = 100 − 30 = 70 dB
3. L’eau est maintenant en contact du tympan gauche, le son est perçu par la
cochlée gauche (qui court-circuite la droite où l’atténuation est plus intense) :
le son perçu sera donc de :
L3 = 100 − 30 = 70 d B
4. Les deux bouchons rajoutent 40 dB d’atténuation pour la voie aérienne (tym-
panique) ; cela entraînerait une perte théorique de 30 + 40 = 70 dB.
Mais, comme pour la question 1, c’est la conduction osseuse qui prend le
relais : l’intensité perçue sera donc de :
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
L 4 = (100 − 30) − 20 = 50 dB
(air/eau) (conduction osseuse)
{
son natif son atténué
Figure 13.13
70
Soit numériquement, W1,int = 10−12 × 10 10 = 10−5 W. m −2
et donc W r = 2.10−5 W. m−2
2.10−5
Le niveau sonore résultant est L r = 10 log = 73 dB
10 −12
Le rhume en fait perdre 15 dB, il reste donc 73 − 15 = 58 dB perçus par
l’individu.
Question 10 11 12 13 14 15 16 17
1. ❑ ❑ ❑ ❑ ❑ ❑ ✗
❑ ❑
✗
2. ❑
✗ ✗
❑ ❑ ❑ ❑
✗ ❑ ✗
❑ ❑
✗
3. ❑ ❑ ❑ ❑ ✗
❑ ❑ ❑ ❑
✗
4. ❑
✗ ❑ ✗
❑ ❑ ❑ ❑
✗ ❑ ✗
❑
5. ❑ ❑ ❑ ✗
❑ ❑ ❑ ❑
✗ ❑
3 1. et 2.
On rappelle que :
• le savart est relatif à la tonie (fréquence)
• le phone est relatif à la sonie (la puissance sonore perçue).
14 Optique et anomalies
de la vision
Plan Objectifs
Cours • Comprendre et retenir l’ori-
14.1Les troubles dioptriques gine des anomalies visuelles :
des yeux géométriques (dioptriques), de
l’accomodation (presbytie) réti-
14.2Méthodes d’examen des
niennes (dyschromatopsies)
caractéristiques oculaires
• Savoir choisir et calculer le mode
14.3Le rôle de la rétine dans la
de correction des troubles diop-
vision des couleurs
triques de l ’œil (lunettes ou
QCM et exercices verre de contact), ainsi que de
Corrigés la presbytie.
Cours
Les notions d’optique géométrique sont abordées dans le livre de physique de la même
collection auquel on se référera.Quelques rappels pourront cependant être abordés.
Les anomalies de la vision ont principalement deux origines :
• l’une liée aux caractéristiques géométriques de l’œil : ce sont les troubles diop-
triques de l ’œil, qui ont pour conséquence une vision floue par mauvaise conver-
gence des rayons lumineux sur la rétine.
• l’autre liée à des anomalies rétiniennes : troubles de la vision des couleurs, en
général d’origine génétique.
La myopie
Le myope est un individu qui possède une bonne vision de près et une mauvaise
vision de loin. Dans la myopie, le punctum remotum (P . R.) est situé en avant de
l’œil à distance finie. Il est réel.
Le foyer image F est situé en avant de la rétine (Fig. 14.1).
P.R. P.P. S
F'
dm
D
Figure 14.1
Pour un œil myope au repos, l’image se forme sur la rétine si le faisceau incident est
divergent (Fig. 14.2).
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
P.R.
P.P. S
dm
D
Figure 14.2
1
D ◦ d’amétropie = P . R.
où P P . R représente la position du P . R . (14.1)
P
340 Chap. 14. Optique et anomalies de la vision
D◦ d’amétropie P P . R.
−1δ −1 m
−2δ −0, 50 m
−4δ −0, 25 m
L’hyperopie ou hypermétropie.
Le sujet hyperope a une mauvaise vision de près et en général une bonne vision
de loin.
Le punctum remotum est situé en arrière du sommet de l’œil : Il est virtuel
(Fig. 14.3).
P.R.
P.P. S
F'
Figure 14.3
L’œil étant au repos, pour que l’image se forme sur la rétine il faut que le faisceau
qui arrive soit déja convergent au niveau du P . R. (Fig. 14.4).
P.R.
P.P. S
Figure 14.4
Le degré d’amétropie d’un œil hyperhope est positif puisque le punctum remotum
est situé en arrière de l’œil.
D◦ d’amétropie PP.R.
1δ +1 m
2δ +0, 50 m
4δ +0, 25 m
Correction de la myopie
L’œil myope est trop convergent : il doit être corrigé par un verre divergent (Fig. 14.5).
(verre correcteur)
rétine
S
P.R.
Figure 14.5
En décomposant :
• l’objet à l’infini (position du P . R . pour un œil normal) est à l’origine d’un fais-
ceau de lumière parallèle. La lentille correctrice (divergente) en donne une image
virtuelle au niveau de son foyer image, donc au niveau du punctum remotum de
l’œil myope,
• cette image virtuelle sert d’objet virtuel pour l’œil. Placé au punctum remotum de
l’œil cet objet virtuel va donner par rapport au dioptre équivalent une image nette
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
sur la rétine.
La puissance du verre de lunette est sensiblement égale au degré d’amétropie de l’œil.
En réalité, comme il existe une petite distance entre le sommet du dioptre et le centre
optique de la lentille correctrice, cette puissance différe un peu du degré d’amétropie.
Exemple
Soit un œil myope dont le degré d’amétropie est de −5 δ. Quelle est avec précision
la correction de cet œil par un verre de lunette placé à a = 1 cm de l’œil ?
1
La position du P . R . est donnée par : P P . R. = ◦
D d’amétropie
1
Numériquement : P P . R. = = −0, 20 m.
−5
Le verre correcteur étant à 1 cm de l’œil (Fig. 14.6),
donc f = P P . R. + a = −0, 19 m.
342 Chap. 14. Optique et anomalies de la vision
(verre correcteur)
-0,19 m
rétine
P.R.
-0,20 m F'
-0,01 m
Figure 14.6
Correction de l’hyperopie
L’œil hyperope manque de convergence : sa correction se fera donc par une lentille
convergente. On place devant l’œil une lentille mince dont le foyer image coïncide
avec le punctum remotum de l’œil (Fig. 14.7).
(verre correcteur)
rétine
P.R.
F'
Figure 14.7
(verre correcteur)
rétine
P.R.
F'
Figure 14.8
P . R. 1
Le degré d’amétropie étant de +3 δ, donc P = = +0, 33 m.
3
Le verre correcteur est placé à 1 cm de l’œil.
Comme f = P P . R. + a, alors f = +0, 34 m.
1
La puissance du verre correcteur est donc : P = , soit numériquement
f
P = +2, 94 δ
Figure 14.9
Exemple
Un œil peut être représenté par un dioptre équivalent dont le rayon de courbure
est R = 6 mm. L’indice du milieu de l’œil est de 1, 3. La distance sommet du
dioptre-rétine est de 20 mm.
344 Chap. 14. Optique et anomalies de la vision
1. Quel est le degré d’amétropie de cet œil ? Quelle est la nature de l’amétropie ?
2. Quelle est la valeur du rayon de courbure du verre de contact correcteur sachant
que l’indice de celui-ci est de 1, 5 ?
Quelle est la puissance du verre de contact seul ? On supposera que les sommets
des dioptres sont confondus.
La puissance d’une lentille est donnée par :
1 1
P = (n − 1) + (14.3)
R1 R 2
avec R < 0 s’il s’agit d’une face concave et R > 0 s’il s’agit d’une face convexe.
rétine
R2
R1
Figure 14.10
n2 n1 n − n1
− = 2 , avec A image de A à travers le dioptre de rayon R
SA SA R
(14.4)
Application numérique.
L’image A se forme sur la rétine, donc
1, 3 1 1, 3 − 1
− P . R. =
20 P 6
d’où :
1
P . R.
= 0, 015, soit P P . R. = 67 mm
P
Le degré d’amétropie vaut :
1
D ◦ d’amétropie =
P P . R.
1
Soit numériquement, D ◦ d’amétropie = = +15 δ
0, 067
L’œil est donc hyperope.
2. Calcul des rayons de courbure.
Le rayon de courbure interne du verre de contact R2 est le même que le rayon de
courbure de la cornée donc de 6 mm.
14.1 Les troubles dioptriques des yeux 345
Calculons dans un premier temps la position de l’objet virtuel qui donne, par rap-
port au dioptre verre de contact-œil, une image sur la rétine.
On a :
1, 5 1, 3 1, 3 − 1, 5
− + = (d’après la formule de conjugaison)
p 20 6
1, 5
d’où : = 0, 098
p
soit : p = 15, 3 mm
Cet objet virtuel correspond à l’image virtuelle donnée par le dioptre air-verre de
contact d’un point à l’infini (nouveau P . R.de l’œil corrigé) : ce point correspond
au foyer image de ce dioptre.
n 2 R1
On a : f =
n2 − n 1
n2 − n 1
d’où R1 = f
n2
soit numériquement : R 1 = 5, 1 mm
14.1.3 L’astigmatisme
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
Définition
L’œil ne possède plus une symétrie de révolution : d’un point objet lumineux il
n’est pas capable de fournir une image pontuelle (déformation cornéenne).
On distingue :
• l’astigmatisme irrégulier : par exemple une cornée qui a subi des traumatismes
(blessures, brûlures,...)
La seule correction possible est la restitution d’une courbure uniforme à la cornée
grace à un verre de contact.
• l’astigmatisme régulier :
Exemple
Considérons un œil astigmate myope composé caractérisé par :
• un pseudo-punctum remotum horizontal à P . PH = −50 cm du sommet du
dioptre.
• un pseudo-punctum remotum vertical à P . R V = −25 cm du sommet du dioptre.
1. Calculons le degré d’astigmatisme de cet œil.
2. Déterminons la puissance du verre correcteur.
1 1
D ◦ (d’astigmatisme) = − (14.5)
P .R V P .P H
◦
1 1
Soit numériquement, D (d’astigmatisme) = − =2δ
−0, 25 −0, 50
14.1 Les troubles dioptriques des yeux 347
2. La correction.
Représentons les différents éléments sur la figure 14.11.
S rétine
P.R H P.RV 1 cm
-50 cm -25 cm
PH
PV
Figure 14.11
1
La puissance du verre correcteur est P: H = (14.6)
f H
1
Soit numériquement : P H = = −2, 04 δ.
−0, 49
1
PV = (14.7)
fV
1
Soit numériquement : P V = = −4, 17 δ
−0, 24
14.1.4 La presbytie
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
Elle est consécutive au vieillissement du cristallin qui perd de son élasticité. Elle se
traduit par une diminution de l’amplitude d’accommodation ; on parle de presbytie
lorsque cette amplitude devient inférieure à 4 δ. Elle survient aux alentours de 45 ans
en moyenne.
L’amplitude d’accomodation, exprimée en dioptries, représente la différence des
proximités respectives du P . R. et du P . P ., soit
1 1
A = R − P , avec R = et P = (14.8)
P P . R. P P.P.
Le presbyte simple
Il n’a pas de troubles dioptriques pré-existant. Le presbyte simple a donc son punc-
tum remotum à l’infini.
348 Chap. 14. Optique et anomalies de la vision
A = 1 dt
-1m
A = 2 dt
- 50 cm
P.R. à - ∞ S rétine
A = 3 dt
- 33 cm
A = 4 dt
-25 cm
Figure 14.12
Le myope presbyte
Son punctum remotum est à distance finie en avant de l’œil.
Exemple
Soit un myope presbyte possédant un degré d’amétropie de −1 δ et une amplitude
d’accomodation A = 2 δ (Fig. 14.13).
Le P . R. est situé à −1 m de S.
Déterminons la position du P . P .
Comme A = R − P , alors P = R − A.
Soit numériquement :
P = −1 − 2 = −3 δ, c’est-à-dire P P . P . = −33 cm
-1m - 33 cm
Figure 14.13
En fait ce patient peut voir des objets nettement entre −1 m et −0, 33 m. Mais
en réalité son plan de lecture confortable est plus éloigné que −33 cm car à cette
distance il est obligé d’accommoder au maximum et l’œil se fatigue vite. Pour
lire dans des conditions confortables, l’œil ne doit utiliser que la moitié de son
amplitude d’accommodation.
Le plan de lecture est situé à :
A
PL = R − = −1 − 1 = −2 δ, soit à −50 cm du sommet S du dioptre.
2
Dans ces conditions, on peut dire que pour ce myope presbyte, la vision de près est
défectueuse.
14.1 Les troubles dioptriques des yeux 349
L’hyperope presbyte
La presbytie aggrave les conséquences de l’hyperopie. La diminution de l’amplitude
d’accommodation fait que le P . P . est encore plus éloigné de S, voire lui aussi virtuel.
Exemple
Soit un œil hyperope presbyte possédant un degré d’amétropie de +3 δ et une ampli-
tude d’accommodation A de 2 δ (Fig. 14.14).
1
Le punctum remotum P . R. est situé à (+ D) soit à +0, 33 m de S.
3
R désigne la proximité du remotum et P celle du proximum (en dioptries)
Le P . P . est situé à : A = R − P , soit P = R − A.
Numériquement, P = 3 − 2 = 1 δ, soit un P . P . situé à +1 m de S (en arrière de
l’œil).
Le P . R . et le P . P . sont tous les deux virtuels : ce sujet ne peut voir aucun objet
réel de manière nette.
parcours d'accomodation
S rétine
{P.R.
+ 33 cm
P.P.
+1m
Figure 14.14
La correction de la presbytie
➤ Correction d’un presbyte simple
Seule la vision de près doit être corrigée.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
Cela se fait avec une lentille dont la puissance est telle que l’œil n’utilise que la
moitié de son amplitude d’accommodation, pour voir nettement un plan de lecture
confortable, situé à−25 cm.
Ce sujet n’utilisera donc ses lunettes que pour la vision de près (lecture notamment).
Exemple
Soit un œil presbyte simple dont l’amplitude d’accommodation A est de 2 δ. Quelle
est la puissance du verre correcteur pour la vision de près ?
1
Le P . R. est à l’infini, le P . P . est situé à −= −0, 50 m de S (Fig. 14.15).
2
L’œil, lorsqu’il utilise la moitié de son amplitude d’accomodation, met au point sur
un objet situé à :
A
Pob = R − = −1 δ, soit à une distance de −1 m.
2
350 Chap. 14. Optique et anomalies de la vision
(plan de lecture à - 25 cm de S)
{
(lentille)
p' = -99 cm
p = -24 cm
Figure 14.15
Skiascopie
Principe : on s’arrange pour obtenir tout d’abord un point lumineux sur la rétine
du sujet : si ce dernier n’accomode pas et d’après le principe du retour inverse de
la lumière, les rayons émanant de ce point vont être réfractés par les milieux antérieurs
de l’œil et vont venir se rejoindre au niveau du remotum. Il suffit alors de déterminer ce
point pour en déduire très simplement la nature et le degré de l’amétropie recherchée.
Sujet et observateur se trouvent situés à 1 mètre l’un de l’autre. La lumière émanant
d’une source S située légèrement en arrière du sujet et réfléchie par un miroir plan
(tenu par l’observateur) et percé d’un trou central par lequel l’observateur peut voir
l’œil examiné. En faisant effectuer au miroir une petite rotation autour d’un axe ver-
tical ou horizontal, la tache lumineuse refléchie sur le visage du sujet va se déplacer
par exemple de haut en bas. L’observateur observe l’éclairement de la pupille.
Trois cas peuvent se produire :
1. Le sujet est myope de plus d’une dioptrie :
Lorsque le P . R. est situé entre le patient et l’observateur, la pupille s’éclaire en sens
inverse du déplacement de la tache lumineuse.
2. Le sujet est myope de moins de 1 δ et n’accomode pas :
Lorsque le P . R . est situé au delà de l’observateur, la pupille s’éclaire dans le même
sens que se déplace la tache lumineuse sur le visage.
3. Sujet myope exactement de 1 δ˜ :
Lorsque l’observateur est situé au punctum remotum de l’œil, il observera l’illu-
mination brusque de la pupille. Ce phénomène très particulier a reçu le nom
« d’ombre de masse ».
On peut mettre à profit ce phénomène pour déterminer le degré d’amétropie d’un
œil quelconque (animal, nourrisson). En effet, il suffira d’intercaler une lentille
de puissance convenable (convergente ou divergente) pour obtenir l’illumination
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
brusque. Lorsque celle-ci est obtenue, cela veut dire que l’œil a été rendu artifi-
ciellement myope de −1 dioptrie.
Le degré d’amétropie est alors égal à :
➤ La rétine périphérique
Elle est caractérisée par une prédominance considérable des bâtonnets. Plusieurs cel-
lules réceptrices sont reliées à une seule cellule ganglionnaire définissant ainsi un
champ réceptif ou territoire indépendant.
Ces variations histologiques expliquent les variations de l’acuité visuelle maximale
à la fovéa et la plus grande sensibilité de la rétine périphérique où les bâtonnets
agissent de façon coopérative dans un même territoire indépendant.
➤ L’effet PURKINJE
Purkinje (physiologiste hongrois) a observé qu’en vision crépusculaire la couleur
bleue apparaissait plus lumineuse que la couleur rouge.
14.3 Le rôle de la rétine dans la vision des couleurs 353
À faible niveau d’éclairement, l’œil apparait donc plus sensible aux petites longueurs
d’ondes.
Ceci peut être mis en évidence en comparant les courbes d’efficacité lumineuse à fort
éclairement (vision photopique) et à faible éclairement (vision scotopique).
En utilisant de la lumière monochromatique on cherche tout d’abord à déterminer la
longueur d’onde pour laquelle l’œil est le plus sensible.
Puis pour la longueur d’onde de sensibilité maximum, on demande à un groupe d’in-
dividus reconnus normaux d’estimer la sensation d’intensité lumineuse obtenue avec
une énergie lumineuse Eλm .On demande ensuite au groupe d’estimer, pour chaque
longueur d’onde, l’énergie nécessaire Eλ qui provoque la même sensation d’intensité
lumineuse.
Pour chaque longueur d’onde, on peut ainsi définir un coefficient d’intensité lumi-
neuse Vλ tel que :
Eλm
Vλ = (14.11)
Eλ
Les courbes d’efficacité lumineuse sont la représentation graphique de Vλ en fonc-
tion de la longueur d’onde λ (Fig. 14.16).
Vλ
acuité visuelle
1
(vision diurne)
0,5
(vision nocturne)
Figure 14.17
1. Les monochromatopsies
• L’achromatopsie dite « normale » : ne survient que chez 1 sujet pour 30 000 envi-
ron. La vision n’est due qu’aux seuls bâtonnets : les cônes ne sont pas fonctionnels.
La courbe de visibilité de ces sujets est la courbe scotopique. Ils ne connaissent donc
pas l’effet Purkinje. Ils sont photophobiques et redoutent les fortes luminances qui
les éblouissent. Leur acuité visuelle est très médiocre.
Cette anomalie porte également le nom de nyctalopie.
• L’achromatopsie dite « anormale » : beaucoup plus rare (1 pour 10 000 000 sujets).
La vision par les cônes est conservée, l’acuité visuelle est parfaite ainsi que la
courbe d’efficacité lumineuse. Il s’agit d’un dysfonctionnement au niveau du sys-
tème nerveux central.
Exercices 355
2. Les dichromatopsies :
Les dichromates appelés encore daltoniens synthétisent leur vision colorée à partir
de deux primaires.
Les dichromatismes s’interprètent en admettant qu’une des trois espèces de cônes
manque, ce qui amène à distinguer trois types de dichromates :
• Les protanopes ou dichromate type Dalton : aveugles au rouge (anérythropes) qui
ne conservent que les cônes bleus et verts. Leur courbe de visibilité ne dépasse pas
650 nm.
• Les deutéranopes ou dichromate type Nagel : aveugles au vert (achloropes). Leur
courbe de visibilité est voisine de la normale mais ils confondent le gris et le
poupre ou avec du vert feuille ; le vert et l’orangé.
• Les tritanopes : aveugles au bleu (acyanopes). L’anomalie est extrêmement rare
avec une mauvaise discrimination des couleurs dans le bleu et le vert.
Exercices
3 Le système optique constitué par l’œil peut être assimilé à une lentille mince
convergente (L) de distance focale f . Les images nettes se forment sur le plan
rétinien situé à une distance a = 1, 5 cm derrière le centre optique O de cette
lentille.
1. Un patient est myope : le point le plus éloigné de son œil qu’il peut voir
nettement est situé à 30 cm en avant du point O. Déterminer la vergence C
de la lentille (L) assimilable à l’œil de ce patient ?
2. Un praticien veut corriger la myopie de son patient en équipant l’œil d’une
lentille de contact correctrice (Lc ). Pour simplifier, on admettra que ce sys-
tème des deux lentilles se comporte deux lentilles accolées (L) et (Lc ).
Avec sa lentille de contact, le patient voit nettement, sans fatigue, un objet
plat situé à l’infini.
a) Quelle est la nature de la lentille correctrice ?
b) Déterminer la vergence Cc de cette lentille.
3 Un œil est représenté par un dioptre équivalent dont le rayon de courbure est de
6 mm. L’indice oculaire est n = 1, 33. La distance sommet du dioptre rétine est
de 20, 5 mm.
Quelle est (en dioptries) le degré de l’amétropie ?
❑ 1. +10, 12 δ.
❑ 2. +15 δ.
❑ 3. +9, 88 δ.
❑ 4. −9, 88 δ.
❑ 5. +9, 88.10−3 δ.
7 Quelle est l’acuité visuelle d’un sujet dont la rétine est capable de séparer 2
points images séparés par une distance supérieure ou égale à 5 μm , sachant que
la distance rétine centre optique de l’œil est de 17, 2 mm ?
❑ 1. 10/10.
❑ 2. 1/10.
❑ 3. 5/10.
❑ 4. 0, 5/10.
❑ 5. autre réponse.
10 Quelle est l’acuité visuelle d’un sujet dont la rétine est capable de séparer 2
points images séparés par une distance d 50 μm, sachant que la distance
rétine centre optique de l’œil et a = 17,2 mm ?
❑ 1. 10/10.
❑ 2. 1/10.
❑ 3. 5/10.
❑ 4. 0,5/10.
❑ 5. Autre réponse.
Corrigés 359
11 On fait regarder un sujet à travers des lunettes opaques percées de très nombreux
trous de très fin diamètre, grâce à ce dispositif sténopéique :
❑ 1. L’acuité visuelle d’un presbyte est améliorée pour la vision lointaine.
❑ 2. L’acuité visuelle d’un presbyte est améliorée pour la vision proche.
❑ 3. L’acuité visuelle d’un emmétrope de 20 ans est inchangée pour la vision
à 30 cm.
❑ 4. L’acuité visuelle d’un sujet nyctalope est améliorée.
❑ 5. L’acuité visuelle d’un emmétrope est améliorée pour la vision de loin.
Corrigés
Exercices
1 On applique la relation de conjugaison, soit
1 1 1 p = −1 m,
− =
avec
p = −0, 25 m
p p f
Numériquement,
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
1 1 1
= − = 3 δ.
f −1 −0, 25
Il faut donc utiliser un verre convergent de vergence C = +3 δ.
1 1
Application numérique. A = − = 0, 25 δ.
2 4
Ce sujet est légérement myope mais n’accomode presque plus.
360 Chap. 14. Optique et anomalies de la vision
1 1 1 O A − O A
− = = C, soit C =
O A OA f O A × O A
Question 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
1. ❑ ❑ ❑ ✗
❑ ✗
❑ ❑ ✗
❑ ✗
❑ ❑ ❑ ❑ ❑
2. ❑ ❑ ❑ ❑ ❑ ❑ ❑ ❑ ❑ ✗
❑ ✗
❑ ❑
3. ❑
✗ ✗
❑ ✗
❑ ❑ ❑ ✗
❑ ❑ ❑ ❑ ❑ ❑
✗ ❑
✗
4. ❑
✗ ❑ ❑ ✗
❑ ❑ ❑
✗ ❑ ❑ ✗
❑ ❑ ❑ ✗
❑
5. ❑
✗ ❑ ❑ ✗
❑ ❑ ❑ ❑ ❑ ❑
✗ ❑ ❑ ✗
❑
Imagerie par isotopes
radioactifs
15
Plan Objectifs
Cours • Imagerie par isotopes radioactifs
15.1Radiopharmaceutiques • Connaître les termes traceurs,
15.2Appareillages de détection marqueurs
15.3Réalisation des examens • Connaître le principe de base
scintigraphiques d’un appareillage de détection
15.4Traitement mathématique • Comprendre le traitement mathé-
des images numériques matique des images numériques
QCM et exercices
Corrigés
Cours
Les images ainsi obtenues sont appelées scintigraphies et font l’objet du volet diag-
nostique d’une spécialité médicale : la médecine nucléaire.
Les scintigraphies sont aussi des images dites d’émission car produites à l’aide de
photons X ou gamma émis par des isotopes radioactifs introduits dans le corps
humain.
Ces photons sont détectés par un appareillage externe. Ces appareillages sont équi-
pés de dispositifs scintillants, en général cristallins, qui absorbent ces photons éner-
gétiques en restituant de la lumière sous forme de point scintillant. De là provient le
terme de scintigraphie.
Ces isotopes sont de période relativement courte (ordres de grandeur compris entre
la minute et la semaine).
L’administration peut se faire par injection, ingestion ou inhalation selon l’organe
exploré.
362 Chap. 15. Imagerie par isotopes radioactifs
Les images obtenues sont de type numérique et se prêtent donc aux traitements mathé-
matiques, par le biais d’un matériel informatique. Elles permettent ainsi une approche
dynamique et fonctionnelle, voire métabolique contrairement aux méthodes d’image-
rie purement anatomique (radiographies, scanner,...)
15.1 RADIOPHARMACEUTIQUES
Les produits radioactifs administrés chez l’homme sont assimilés par la législation à
des médicaments d’où leur appellation : radiopharmaceutique.
Il s’agit de molécules ou de particules qui servent de vecteurs et que l’on appelle des
traceurs.
Ce traceur transporte un marqueur, atome radioactif, qui en permettra la localisation
anatomique et la quantification de la fixation par un organe.
Le traceur assure quant à lui la biodistribution dans un ou plusieurs organes.
Parfois c’est le radionucléide seul qui joue les deux rôles (iode radioactif par exemple
pour la thyroïde).
Exemples
99m
T c (6 h)
123
I (13 h)
131
I (8 j )
201
T l (3 j)
18
F (109 min)
11
C (20 min) ;
Ces images numériques seront archivées sur un disque dur et pourront être restituées
telles quelles (image de la répartition de la radioactivité dans un organe) ou faire
l’objet d’un traitement mathématique (algorithme) pour en extraire de l’information
(quantification, tomographie, génération de courbes d’activité...)
364 Chap. 15. Imagerie par isotopes radioactifs
énergie x
Numérisation (x,y,énergie) x
y
Photomultiplicateurs
y +1
cristal NaI
collimateurs
L'émission
Figure 15.1
tion de formes peu agressives de cancers à croissance lente. Des fixations physiolo-
giques existent toutefois (cerveau, muscles, urine,...)
D’autres molécules marquées au fluor 18 ou au carbone 11 sont en cours d’évalua-
tion. Elles pourront être utilisées à l’avenir en cancérologie (nucléotides, acides ami-
nés,...). D’autres applications neurologiques ou cardiologiques existent dans les pays
développés mais ne sont pas encore prises en charge en France.
Un seul exemple d’image dynamique sera développé ici pour compléter le chapitre 7
sur la biophysique cardiaque, et illustrer le caractère fonctionnel de cette technique
d’imagerie.
L’angiocardiographie isotopique
Le but principal est de calculer la fraction d’éjection du ventricule pour apprécier la
valeur fonctionnelle du myocarde. Mais d’autres informations sur la cinétique de la
paroi myocardique peuvent en être extraites.
Les globules rouges du patient sont marqués avec un isotope radioactif, de période
courte (Technétium 99 m).
Le sang du patient est donc rendu temporairement radioactif pour la durée de l’examen.
Les rayons gamma émis au niveau des cavités cardiaques sont détectés par la caméra
à scintillation (Fig. 15.2) qui réalise l’image et la stocke sous forme d’une matrice
carrée (Fig. 15.3).
L’angiocardiographie isotopique ou ventriculographie isotopique nécessite une syn-
chronisation sur l’activité électrique du cœur (ECG). Le cycle cardiaque est frag-
menté en 8 ou 16 intervalles de temps égaux.
Chaque tranche de temps est ensuite sommée sur plusieurs cycles (400 environ) de
manière à obtenir de 8 à 16 images pour un cycle cardiaque moyen.
Ce sont donc 8 ou 16 matrices qui sont obtenues au final par cette sommation et cette
synchronisation, pendant les 400 cycles de l’acquisition.
La radioactivité détectée au niveau des ventricules est proportionnelle à leur volume
(après correction du bruit de fond et de l’atténuation).
15.4 Traitement mathématique des images numériques 367
Image N lignes
{
cristal NaI
collimateur
Les méthodes itératives donnent souvent de meilleures images, moins bruitées mais
nécessitent des calculateurs puissants. Elles sont utilisées préférentiellement en TEP.
Exercices
2 Efficacité de détection
Une source de 10 μ Ci d’un émetteur gamma pur mono énergétique, placée à
30 cm de la tête d’une gamma caméra donne lieu à une image où sont comptabi-
lisés en 20 min, 60 000 événements (1 événement = 1 photon détecté). Calculez
l’efficacité globale de cette détection.
370 Chap. 15. Imagerie par isotopes radioactifs
1 Traitement de l’image
2 ❑ 1. La reconstruction des coupes par méthode itérative en TEP est rapide car
elle nécessite peu de ressources informatiques.
❑ 2. La rétro projection filtrée est la technique la plus employée pour recons-
truire les images en tomoscintigraphie mono photonique.
❑ 3. Une caméra de type CDET (ou TEDC) utilise des collimateurs en
plomb pour identifier la direction des photons de 511 k eV émis en
coïncidence.
❑ 4. Le FDG marqué au fluor 18 est produit à l’aide d’un cyclotron et sert à
explorer des lésions tumorales bénignes.
❑ 5. Le cerveau sain fixe le 18-FDG de façon physiologique.
Corrigés
Exercices
et
acZ I T S = activité totale de Z I T S − bruit de fond
= 5 000 − (80 × 10)
= 4 200 cps
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
alors :
10 000 − 4 200
fE = = 0, 58 (valeur normale)
10 000
2 Rappel 1 Ci = 37 G Bq
Nombre total de désintégrations (une désintégration génère ici un photon) =
10 × 37 000 × 20 × 60 = 444 000 000
Le rendement global est
60 000 1
r= = = 0, 000135, soit 0, 013 %.
444 000 000 7 400
372 Chap. 15. Imagerie par isotopes radioactifs
Plan Objectifs
Cours • Connaître :
16.1Propriétés physiques des – les propriétés d’une onde
ultrasons - physique ultarsonore
acoustique – les expressions d’une impé-
16.2Formation des échos - dance acoustique,
impédance acoustique – les expressions d’un coefficient
16.3Atténuation du faisceau de réflexion et de transmission
ultrasonore • Comprendre :
16.4Imagerie médicale à l’aide – la formation des échos,
des ultrasons – le principe de l’échographie et
16.5L’échographie doppler de l’image échographique.
QCM et exercices • Connaître l’effet Doppler et
savoir calculer :
Corrigés
– une variation relative de fré-
quence
– une vitesse à partir d’une
variation de fréquence
Cours
Les ondes ultrasonores sont de même nature que les ondes sonores. Elles ont une fré-
quence supérieure à 20 000 Hz et sont donc inaudibles par l’oreille humaine. Elles se
propagent dans les tissus et se réfléchissent en partie à chaque fois qu’elles changent
de milieu.
La technique de l’échographie utilise la réflexion et la transmission d’ondes ultraso-
nores de fréquences élevées (2 MHz à 15 MHz) par les différents milieux du corps.
Le principe est mis en œuvre en médecine pour certains diagnostics : suivi du déve-
loppemement du fœtus, ...
374 Chap. 16. Bases physiques de l’échographie, applications
u( x ,t )
membrane P P' u(x+dx,t)
dx dx+du
Figure 16.1
∂ v(x , t) ∂ 2 u (x , t )
a(x , t ) = = 2
= −ω2u 0 sin(ωt − kx) = −ω 2 u (x , t )
∂t ∂t
Remarque
x
• La fonction u ( x , t ) = f t ± satisfait à l’équation aux dérivées partielles :
c
∂ 2u (x , t ) 1 ∂2 u (x , t )
= 2 , où c représente la célérité de l’onde (16.4)
∂x2 c ∂t 2
On montre que la célérité de l’onde, appellée aussi vitesse de phase, est donnée
par :
ω
c = vϕ = (16.5)
k
(c est caractéristique du milieu élastique)
∂2u (x , t ) ρ ∂ 2 u (x , t ) 1 ∂2u (x , t )
= = (16.6)
∂x 2 E ∂t2 c 2 ∂t2
(ρ : masse volumique du mileu, E : module d’Young)
Il s’ensuit que :
E
c= (16.7)
ρ
La célérité d’une onde sonore ne dépend donc que de la nature du milieu.
376 Chap. 16. Bases physiques de l’échographie, applications
e T = ec + e p
(ec : énergie cinétique, e p : énergie potentielle)
u (x , t ) = u 0 sin(ωt − kx)
du(x , t )
la vitesse de vibration des particules, v(x , t ) = , est :
dt
v(x , t ) = u 0ω cos(ωt − kx) avec u 0ω = v0 = vmax
➤ Densité d’énergie
La densité d’énergie, ou énergie par unité de volume, s’écrit donc :
eT 1 1
E= = ρv20 = ρω2 u 20 (16.10)
V 2 2
(E : densité d’énergie)
➤ Intensité acoustique
On appelle intensité acoustique I , l’énergie qui traverse l’unité de surface pendant
l’unité de temps, soit
eT
I =
S Dt
Dans le cas d’une onde sonore se propageant le long d’un tube cylindrique de section
S et de longueur l = cDt , la relation précédente devient :
eT eT
I =c =c
Sl V
eT
Comme E = , il en résulte donc :
V
1 1 1
I = cE = ρcω2 u20 = ρcv20 , avec ω = 2πν et c = (16.11)
2 2 χS ρ
( I exprimée en W. m −2 )
• L’énergie réfléchie est plus faible : le faisceau est atténué au passage de l’obstacle
et d’autres échos plus lointains vont pouvoir être enregistrés. La connaissance de
la célérité des ondes U . S . dans le corps humain donne la position de l’obstacle
formant l’écho par rapport à la sonde.
et
Z = −ρc, pour une onde progressive de la forme g(x + ct)
Ces relations ne sont valables que pour des ondes acoustiques planes. Dans le cas
général, notamment le cas des ondes sphériques, l’impédance acoustique est une
grandeur complexe, dont les termes réel et imaginaire dépendent de la distance à la
source. En ultrasonographie médicale, les ondes utilisées sont sensiblement planes.
E
Comme la célérité dépend aussi du milieu par la relation c = , l’équation de
ρ
l’impédance acoustique peut donc s’écrire :
√
Z = ρc = E ρ (16.16)
Le tableau suivant donne les valeurs de Z pour l’air et quelques tissus biologiques :
R1/2 = et T1/2 =
Ei Ei
où Ei , E r et E t représentent les énergies acoustiques, au niveau du dioptre (S), des
ondes progressives incidente, réfléchie et transmise.
Pour l’étude de la réflexion des ultrasons à l’interface entre deux milieux (1) et (2),
appelé dioptre, on utilise le modèle unidimensionnel (Fig. 16.3). on affectera les
indices i , r et t aux grandeurs physiques associées respectivement aux ondes inci-
dente, réfléchie et transmise :
• dans le milieu (1) (respectivement (2)), de masse volumique ρ 1 (respectivement
ρ2 ), la célérité du son est c1 (respectivement c2 ) ;
• une onde progressive incidente décrite par la surpression p i (x − c 1t), arrive sur le
dioptre (S) à l’abscisse x0 sous incidence normale ;
• cette onde donne naissance à une onde progressive réfléchie de surpression
pr (x + c1t) et à une onde progressive transmise de surpression pt (x − c2t).
380 Chap. 16. Bases physiques de l’échographie, applications
membrane
F1 F2
x x+dx x
dx
Figure 16.3
2 2 2
vr (x 0 + ct ) ρ1 c1 − ρ 2c 2 Z 1 − Z2
R1/2 = = = (16.18)
vi (x 0 − ct) ρ 1 c1 + ρ2c2 Z 1 + Z2
Exemples
1. Doubler la fréquence f des ondes U .S . revient à multiplier par 2 le coefficient
d’atténuation, la portée du faisceau sera donc réduite de moitié.
2. 50 % de l’énergie des ondes U . S . est absorbée tous les :
⎧
⎨ 4 cm à la fréquence f = 1 MHz,
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
2 cm à la fréquence f = 2, 5 MHz,
0, 5 cm à la fréquence f = 7 MHz.
⎩
faisceau d'ultrasons
organe à explorer
ligne de tir
sonde
A B C
Figure 16.5
t0 = 0 tA tB tC temps
t 0 : émission de la salve ultrasonore tB : date de réception de l'onde réfléchie en B
t A : date de réception de l'onde réfléchie en A tC : date de réception de l'onde réfléchie en C
Figure 16.6
16.4 Imagerie médicale à l’aide des ultrasons 383
Remarque
L’intensité de l’onde réfléchie est fonction de la perméabilité de la paroi rencon-
trée :
• Si le faisceau ultrasonore arrive sur une structure liquidienne (kyste, vésicule,...),
on observe un renforcement en arrière de la structure. En effet, à l’intérieur du
liquide le faisceau est moins atténué que dans les structures avoisinantes : il en
résulte une intensité ultrasonore proportionnellement plus importante en arrière
de la zone liquidienne, par rapport aux tissus voisins.
• En revanche, lorsque le faisceau arrive sur un obstacle de forte impédance acous-
tique par rapport aux structures avoisinantes (lithiases,...) on observe un cône
d’ombre en arrière de l’obstacle (Fig. 16.7) : il n’y a pratiquement pas d’ultra-
sons en arrière de l’obstacle (ombre acoustique ou cône d’ombre).
faisceau d'ultrasons
faisceau d'ultrasons
Figure 16.7
B
16.4.2 L’image échographique A
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
Exemples
eau
vaiss θ
v
ties
héma
Figure 16.11
Remarques
• On observe une augmentation de la fréquence si les interfaces (les hématies)
se rapprochent de la source et une diminution de la fréquence si les interfaces
s’éloignent de la source.
• La mesure du décalage de fréquence, D f , nous renseigne donc sur la vitesse
d’écoulement du sang.
386 Chap. 16. Bases physiques de l’échographie, applications
Exercices
1 Mesure de la vélocité d’un écoulement sanguin par la technique d’échographie
par effet Doppler.
Un transducteur émet un faisceau d’ultrasons de fréquence f0 = 3 MHz et les
échos perçus associés aux ondes réfléchies sur les hémathies (globules rouges)
donnent une fréquence fr légèrement différente.
Une observation par échographie de l’aorte, sous un angle θ = 60◦ , donne une
variation de fréquence D f = fr − f0 = 2 000 Hz.
Déterminer la vitesse des hémathies dans l’aorte sachant que la célérité des
ondes U .S . dans les milieux biologiques est c = 1 500 m. s−1.
2 Une sonde Doppler émet des ondes U.S. à la fréquence f = 7,500 MHz. La célé-
rité c des ondes U S dans l’eau et dans le sang est de l’ordre de 1 500 m. s −1.
1. Calculer la variation de fréquence Doppler pour un angle d’incidence de 60◦
par rapport à l’axe du déplacement du sang et une vitesse de 1, 0 m. s−1 .
2. Pour quelle valeur de la célérité c, la variation de fréquence Doppler est de
l’ordre de 2 000 Hz, c’est-à-dire facilement audible ?
3. Quelle gamme de fréquences observe-t-on si la vitesse du sang varie dans
un vaisseau de 0 à 0, 5 m. s−1, toujours pour un angle de 60 ◦ ?
3 On veut explorer un organe superficiel tel qu’une thyroïde qui est un organe
sous-cutané dont le diamètre antéro-postérieur n’excède pas 40 mm. La sonde
dite superficielle de l’échographe bidimensionnel que l’on utilise émet des
ondes U . S de fréquence f = 12 MHz sous forme de pulses dont la fréquence
de répétition est f r = 20 kHz. La vitesse du son dans les tissus mous est de
l’ordre de 1 500 m. s −1.
La sonde est-elle adaptée pour l’exploration de cet organe ?
(Z 1 − Z 2)
❑ 3. Le facteur de réflexion est égal à .
(Z 1 + Z2 )
4Z 1 Z 2
❑ 4. Le facteur de transmission est égal à .
(Z 1 − Z 2) 2
4Z 1 Z 2
❑ 5. Le facteur de transmission est égal à .
(Z 1 + Z 2 )2
3 En imagerie échographique.
❑ 1. Un kyste liquidien génère un cône d’ombre.
❑ 2. Un kyste liquidien génère un renforcement postérieur du faisceau US.
❑ 3. Une calcification génère un cône d’ombre.
❑ 4. Une calcification génère un renforcement postérieur du faisceau US.
❑ 5. L’image est constituée à partir de la réflexion des US par les interfaces.
Corrigés
Exercices
1 La fréquence fr de l’onde réfléchie détectée par le transducteur est donnée
par :
v
fr = f 0 1 + 2 cos θ
c
v
soit, fr = f 0 + f0 × 2 cos θ
c
v
Ainsi : fr − f 0 = f 0 × 2 cos θ
c
fr − f0 c
et donc : v= ×
f0 2 cos θ
2 000 1 500
Numériquement : v = 6
× = 1, 0 m. s−1 .
3.10 2 × cos 60
On trouve bien que v c.
Application numérique.
f r = 20 kHz = 20 000 Hz et c = 1 500 m. s−1 .
1 500
Donc : d = = 0,037 5 m soit 3,75 cm
2 × 20 000
La sonde choisie est donc bien adaptée pour l’exploration de la thyroïde.
Plan Objectifs
Cours • Résonance magnétique nucléaire.
17.1Les nombres quantiques Imagerie RMN
17.2Électromagnétisme • Connaître :
– les différents nombres quan-
17.3Les bases physiques de la
tiques,
RMN
– les bases physiques de la RMN
17.4Notions d’imagerie RMN
• Comprendre :
QCM et exercices
– l’effet Zeeman,
Corrigés
– le principe de la résonance
Corrigés magnétique
Corrigés • Savoir calculer une fréquence de
Corrigés précession de Larmor
Cours
0 ≤l ≤ n−1 (17.1)
(l entier)
h
L= l (l + 1) avec = (17.2)
2π
Exemple
Pour n = 4, on obtient les états l = 0, l = 1, l = 2, et l = 3.
Ces quatre états sont désignés par les lettres s, p , d , et f , termes d’origine spectro-
scopique.
l 0 1 2 3
État s p d f
sharp principal diffuse fondamental
−l ≤ m l ≤ +l (17.3)
(m entier)
17.1 Les nombres quantiques 393
Exemple
Pour l = 3, on obtient les valeurs de m l et L z (Fig. 17.1).
Lz
ml = 3
+3h
3h
3h
+ 2h ml = 2
2h
+h ml = 1
0 ml = 00
-h
-h ml = -1
-1
-2h
-2h ml = -2
-3h
-3h
m l = -3
Figure 17.1
z z
e- e-
Figure 17.2
→
−
Le nombre quantique m s quantifie la projection du moment cinétique de spin S , par
exemple selon Oz :
S z = ms
Exemple
√
1 3 1
Dans le cas de l’électron s = , et par suite S = et S z = ± (Fig. 17.3).
2 2 2
Sz
+ 1 hh m s = +1/2
2
- 1 hh m s = -1/2
2
Figure 17.3
Remarque
Pour un électron dans l’atome, son moment cinétique total sera la somme vecto-
→
− →
−
rielle de son moment cinétique orbital L et de son moment cinétique de spin S ,
soit :
→ −
− → − →
J = L + S (17.6)
De la même façon, la norme du moment cinétique total et sa projection selon Oz
sont quantifiées, soient :
J = j ( j + 1) , avec l − s ≤ j ≤ l + s (17.7)
et J z = m j avec − j ≤ m j ≤ + j (17.8)
17.2 Électromagnétisme 395
17.2 ÉLECTROMAGNÉTISME
17.2.1 Action d’un champ magnétique sur une particule chargée
Une particule de charge q, de masse m, évoluant à la vitesse −
→
v dans une région de
→
−
l’espace où règne un champ magnétique B , subit l’action d’une force magnétique
−→
FL (Fig. 17.4) donnée par :
−→ →
−
FL = q −
→v ∧ B (17.9)
−→
( FL, force de Lorentz)
→
−
⎨ sa direction : perpendiculaire au plan formé par − →
⎧
v et B ,
−
→ →
− → −
− →
FL
⎩ son sens : le trièdre (q v , B , F L) est un trièdre direct,
son intensité : FL = |q v B sin α|
FL
B qv B
α α
v v
qv
FL
(a) (b)
Figure 17.4 (a) particule de charge q > 0 ; (b) particule de charge q < 0.
→
−
17.2.3 Action d’un champ magnétique B sur un circuit fermé
Moment magnétique
→
−
Un circuit fermé indéformable, de surface orientée S , parcouru par un courant d’in-
→
−
tensité I et placé dans un champ magnétique B (Fig. 17.5) est soumis à un ensemble
de forces magnétiques de résultante nulle et dont le couple de forces magnétiques est
donné par :
→ −
− →
−
G =→ μ ∧B (17.11)
396 Chap. 17. Résonance magnétique nucléaire Imagerie RMN
−
→
μ représente le vecteur moment magnétique du circuit.
−
→
Par définition, μ = I S = I S−
−
→ →
n (17.12)
−
→
( S représente le vecteur surface et −
→
n le vecteur unitaire de la normale à la surface S )
μ = IS.n Γ=μ^B
θ
μ = μ.n
S = S.n ,
S : vecteur surface
Ι
I
Figure 17.5
Dans le cas d’un champ magnétique uniforme, un tel circuit sera soumis, en général,
à des effets de rotation : le circuit va pivoter pour tendre vers une position d’équilibre
→
−
de sorte que −→
μ soit parallèle à B .
On distinguera les deux positions d’équilibre :
→
−
position d’équilibre stable : − →
μ et B de même sens,
→
−
position d’équilibre instable : − →
μ et B de sens contraire.
k
(p)
I = ev
2πr
n
(e - ) τ
v
(trajectoire circulaire)
Figure 17.6
L’existence de moments cinétiques orbitaux pour les particules chargées donne nais-
sance à un moment magnétique.
On définit :
• Pour l’électron dans l’atome :
– un moment magnétique orbital :
−
→ −e − → →
−
μe = L =γL (17.14)
2m e
−e
(γ= 2m représente le rapport gyromagnétique)
e
→ = −e −
−
μ
→
S (17.15)
S
me
−
→
( S est un moment cinétique intrinsèque dont la norme est liée au nombre quantique de spin s )
• Pour le proton :
– un moment magnétique orbital :
−
→= e − → →
−
μ p L =γL (17.16)
2m p
(γ= 2me p représente le rapport gyromagnétique)
→= q −
−
μ
→
S
S
m
Remarques
→
−
1. Le moment magnétique orbital −
→
μ et le moment cinétique L sont antiparallèles
pour l’électron et parallèles pour le proton (Fig. 17.7).
L L
μp == e L
2mp
(e- ) (p) v
v μ e == - e L
2me
2. Bien que le neutron ne possède pas de charge électrique, il possède lui aussi,
comme l’électron et le proton, un moment magnétique.
La projection de →
−
μe (selon oz, par exemple) est également quantifiée, et on peut
écrire :
e
μ ez = − m l , soit μ ez = −μB ml
2m e
Magnéton nucléaire
Comme pour le magnéton de Bohr, on définit le magnéton nucléaire, unité dans
laquelle s’exprime les mesures des moments magnétiques, par :
e
μN = (17.21)
2m p
On admet que pour le proton et le neutron, les moments magnétiques nucléaires sont
donnés par :
μp = 2, 7928μ N et μn = −1, 9130μN (17.22)
Facteur de Landé
Pour un électron possédant un moment magnétique orbital − →
μ e et un moment magné-
→
−
tique de spin S , son moment magnétique total s’écrit :
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
−
→ −e − → − →
μ = (L +2S) (17.23)
2m e
Soit encore
→
− μ − → → −
− → − →
μ = −g B J avec J = L + S et g (le facteur de Landé) (17.24)
Remarques
• Pour un atome donné, dans l’état ( j , l , s ), le facteur de Landé g est donné par :
j ( j + 1) + s (s + 1) − l(l + 1)
g =1+
2 j ( j + 1)
Le facteur de Landé g dépend donc de la configuration électronique de l’atome.
• Le tableau ci-dessous donne les valeurs de g pour quelques particules élémentaires :
Particule électron proton neutron
g 2, 0023 5, 5857 −3, 8263
400 Chap. 17. Résonance magnétique nucléaire Imagerie RMN
Remarques
→ −
− → −
→ →
−
• Si J = 0 alors μ = 0 : l’atome est diamagnétique,
→ −
− → →
− →
−
• Si J = 0 alors μ = 0 : l’atome est paramagnétique.
μ μ
μ
μμ μ
μ
μ
μ μ
μ
Figure 17.8
17.3 Les bases physiques de la RMN 401
• Lorsque le composé organique est placé dans une région où règne un champ
−
→
magnétique intense B0 (Fig. 17.9), chaque noyau sera donc soumis à un couple
→
−
de forces G i , tel que :
→
− → − →
Gi = −μi ∧ B 0
B0
μμi
Figure 17.9
−
→ → 1 d−
− →μ d→
−μ −
→
μ ∧ B0 = , soit = γ−
→
μ ∧ B0 (17.28)
γ dt dt
−
→ d−
→
μ
• Déterminons le produit scalaire μ . .
dt
→
− d−
→
μ −
→ −
→
μ. =−→
μ .(γ −
→
μ ∧ B0) = 0 car les vecteurs −
→
μ et γ−
→
μ ∧ B0 sont orthogonaux.
402 Chap. 17. Résonance magnétique nucléaire Imagerie RMN
→ d−
− →μ
• Déterminons le produit scalaire B0 . .
dt
→ d−
− →μ
Pour la même raison B0 . = 0.
dt
En conclusion :
d−
→
⎧
−
→ μ
= 0, il en résulte que −
→μ = μ reste constant,
⎪
⎨ μ.
⎪
dt
⎩ −→ d− →μ →
−
= 0, entraîne que −→
⎪
⎪
B 0. μ .B0 reste constant.
dt
−
→
Le mouvement est donc une rotation de − →
μ autour de B (Fig. 17.10).
0
B0
Figure 17.10
d−
→μ −→ −
→ →
De plus, = γ−→μ ∧ B0 = −γ B0 ∧ − μ.
dt
Et comme (d’après le théorème du moment cinétique ),
d−
→μ
= −−→
ω ∧→ −μ,
dt
→
− −
→
alors, ω = −γ B0 , soit ω = γ B 0 (17.29)
γ B0
Ou encore, ν0 = (17.30)
2π
(ν 0 : fréquence de précession de Larmor)
L’effet Zeeman
−
→
Un champ magnétique B0 parallèle à Oz intéragit avec des atomes paramagnétiques.
L’énergie d’interaction est :
→
−
−
E p = −→
μ . B 0 = −μz B0 = −γ Jz B0 (17.31)
17.4 Notions d’imagerie RMN 403
Le moment cinétique total étant lui aussi quantifié, on peut donc écrire :
Jz = m j avec − j ≤ m j ≤ + j (17.32)
E P0
Δ EP = γ h B0
E P1
Figure 17.11
Remarque
DE p est proportionnelle à μp et à B0.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
Pour le proton :
⎧
DE p 1
, pour m s = +
⎪
⎨ Ep1 = −
⎪
2 2
avec DEp = γ B0 .
⎪
⎩ Ep2 = + DE p 1
, pour m s = −
⎪
2 2
Si N représente le nombre de spin total, alors, à l’équilibre thermique, les nombres de
DE p DE p
spins, N 1 et N 2, se trouvant dans les états d’énergies − et + , sont donnés par :
2 2
⎧ DE p
⎪
⎪ e 2kB T
⎪
⎪
⎪
⎪ N 1 = N DE p DEp
− 2k T
+e
⎪ 2kB T
⎪
⎨ e B
N1 DE
− p
et , soit = e kB T (N1 > N 2) (17.37)
⎪
⎪ DE
N2
⎪
⎪ − 2k pT
⎪
⎪ e B
⎩ N 2 = N − DE p
⎪
⎪ DEp
e 2k BT + e 2kB T
(Loi de répartition de Boltzmann)
EP2
P2
ms = -1/2
E P0
E P = γ h B0
ΔE
absence de champ
(niveau dégénéré)
E P1
P1
ms = +1/2
Figure 17.12
17.4 Notions d’imagerie RMN 405
−
→
L’ensemble des spins à l’état fondamental, se combinent en une aimantation M ayant
−→
même direction et même sens que B 0. Cependant cette aimantation résultante est trop
faible pour être détectée (Fig. 17.13).
Figure 17.13
γ B0
DE p = hν, soit ν = ν 0 = , (ν 0 : fréquence de Larmor)
2π
1
alors les photons sont absorbés et excitent des protons à l’état ms = − (donc
2
1
d’énergie E p2 ) vers l’état m s = + (d’énergie E p1) : c’est le phénomène de résonance
2
magnétique nucléaire.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
Ces ondes, de fréquences appartenant au domaine des fréquences radio, sont obte-
−
→ −
→
nues par l’application d’un champ B1, faible par rapport à B0, contenu dans un plan
−
→
perpendiculaire à B0 et tournant à la fréquence ν.
−
→ −→
L’effet du champ B1 est de faire basculer l’aimantation M d’un angle θ, propor-
tionnel au temps d’application de l’impulsion. Le vecteur aimantation aura donc
deux composantes : une composante transversale et une composante longitudinale
(Fig. 17.14). Ainsi :
−→ −−→ − →
M = MT + M L
γ B0
Pour la fréquence ν = ν 0 = (ν 0 : fréquence de Larmor), l’aimantation résul-
2π
−
→ −
→
tante M prend alors un mouvement de précession autour de B1 : c’est le phénomène
de résonance magnétique.
406 Chap. 17. Résonance magnétique nucléaire Imagerie RMN
B0
M(z)
ML
M
θ
M(y) y
x
B1
Figure 17.14
La figure 17.17 montre une coupe frontale en IRM pondérée (imageur Philips 1,5 T).
L’examen a été réalisé pour des douleurs persistantes post-traumatiques de la cheville
sans anomalie visible sur les radiographies standard. L’IRM révèle un petit arrache-
ment osseux de la malléole interne, conduisant à plâtrer le sujet.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
Figure 17.17
408 Chap. 17. Résonance magnétique nucléaire Imagerie RMN
Exercices
Corrigés
Exercices
dq
1 1. De la relation i = (l’intensité du courant étant un débit de charge), il en
dt
résulte que :
qe
i= = qe f = −e f
1
T
(T = f
étant la durée que met l’électron pour faire un tour complet)
2 1. On a vu que :
e
• Pour le magnéton de Bohr : μB = ,
2m e
e
• pour le magnéton nucléaire : μN = .
2m p
⎧ −24 2
⎨ μ B = 9, 27.10 A. m
Application numérique. et , μ B = 1 840μ N
⎩ −27 2
μ N = 5, 05.10 A. m
410 Chap. 17. Résonance magnétique nucléaire Imagerie RMN
A1 16
99
A1 18 Le schéma de désintégration incomplet du Mo (molybdène) est donné ci-
dessous :
99 57 67 h
42Mo
99m
Tc56 6h
0,142 Mev
0,140 Mev
0
99
Tc 56 2,1. 105 ans
On en conclut que :
❑ A. Les électrons sont moins pénétrants que les particules α.
❑ B. Les protons sont plus pénétrants que les particules α.
❑ C. Les parcours augmentent environ d’un facteur 10 quand les énergies
des particules augmentent elles aussi d’un facteur 10.
❑ D. Le pouvoir absorbant de l’eau est environ 100 fois plus faible que
celui de l’air, toutes particules et énergies confondues.
❑ E. Dans l’eau, le transfert linéique d’énergie (TLE) des particules α est
plus grand que celui des électrons.
10 0
0,095 Gy/h
0,32 Gy/h
0,0327 Gy/min
10 -2 0,169 Gy/min
0,449 Gy/min
1,1 Gy/min
10 -3 2,3 Gy/min
10 -4
0 2 4 6 8 10 12 14 0
Dose absorbée (Gy)
d’années).
Corrigés
A 15 B et E A1 6 A et D A 17 A et C A1 8 B
A 19 A, B, C et D A 1 10 A, B, C, D et E A 111 A, B, C, D et E A112 B, D et E
A1 13 B et C A1 14 C et E A 115 B et C A116 A, B, C et E
A1 17 A, B et C A1 18 A et C A 119 B et E A120 B, D et E
A1 21 C A1 22 A et C A 123 B et D A124 B, C et D
A1 25 B, C, D et E
Annale 2
Annales Poitiers - Juin 2011
A2 2 Lors de l’interaction d’un photon avec un atome, s’il se produit un effet pho-
toélectrique :
❑ A. Le photon est dévié en perdant de l’énergie.
❑ B. Le photon est complètement absorbé.
❑ C. Le photon se matérialise en une paire électron-positon.
❑ D. L’atome émet un électron.
❑ E. Le photon est dévié sans perdre d’énergie.
A2 5 Quelle est la valeur moyenne du rapport signal/bruit dans les zones rénales ?
❑ A. 25.
❑ B. 12,5.
❑ C. 5.
❑ D. 10.
❑ E. 2,5.
A2 6 Cette valeur étant jugée insuffisante, on veut améliorer le rapport S/B d’un
facteur 2. Pour cela, on peut modifier le format de l’image sans refaire l’ac-
quisition. Quel format d’image devra t’on utiliser ?
❑ A. 64 × 64.
❑ B. 128 × 128.
❑ C. 512 × 512.
❑ D. 1 024 × 1 024.
❑ E. Aucun des formats précédents.
❑ D. 30 mn.
❑ E. 40 mn.
Corrigés
A 14 D A 15 C A1 6 B
A 17 E A 18 A, C et D (les A1 9 A, B, C et D
items B et E
peuvent être ou
non cochés, sans
incidence)
A1 10 A, B, C, D et E A111 A, B, C, D et E A1 12 A, D et E
Annale 3
Annales Poitiers - Janvier 2012
A3 5 Par temps très froid, il apparaît un voile gazeux blanchâtre devant la bouche
lorsque qu’un sujet expire :
❑ A. Ce gaz visible est en réalité un aérosol de vapeur d’eau à saturation et
de gouttelettes d’eau.
❑ B. Ce gaz visible est composé exclusivement d’un mélange de N2, de
CO2, et d’O2 .
❑ C. Cette visibilité tient à la chute de la tension de vapeur saturante d’un
des composants du mélange gazeux expiré, avec la température (froid
extérieur).
❑ D. Cette visibilité est due à un changement de phase d’un des composants
gazeux expirés.
❑ E. Ce phénomène est le signe d’une pollution à l’ozone (O3 ) fréquente
l’hiver dans l’air ambiant.
A3 8 Une dérivation ECG donne des complexes ventriculaires de type RSR’. Cela
signifie que :
❑ A. L’ amplitude de R est supérieure à 0, 5 mV.
❑ B. L’ amplitude de R est inférieure à 0, 5 mV.
❑ C. L’ amplitude de R’ est toujours inférieure à 1 mV.
❑ D. L’ amplitude de R’ est toujours supérieure à 1 mV.
❑ E. L’ amplitude de R’ peut être comprise entre 0, 5 et 1 mV.
atomique.
❑ C. Les isotopes sont des atomes radioactifs.
❑ D. Les isobares sont des noyaux de même nombre de masse.
❑ E. La masse d’un noyau est supérieure à la somme des masses de ses
constituants.
A3 11 La loi d’atténuation des photons par la matière est donnée par I = I 0e−μx
où I et I0 sont respectivement les intensités transmises et incidentes. Si le
coefficient linéaire d’atténuation μ est égal à 5 cm −1, alors la couche de demi
atténuation CDA est égale à :
❑ A. 5 cm. ❑ B. 5 cm −1. ❑ C. 2 mm.
ln 2 5
❑ D. cm. ❑ E. cm.
5 ln 2
A3 12 Le tableau ci-dessous donne le parcours moyen R de particules chargées (élec-
trons, protons et α) dans l’air et l’eau pour différentes énergies.
énergie (Mev) R air (cm) R eau (mm)
1 405 4,1
électron 3 1 400 15
10 4 200 52
1 2,3 0,023
proton 3 14 0,14
10 115 1,2
1 0,57 0,0053
alpha 3 1,7 0,017
10 10,5 0,11
On en conclut que :
❑ A. Les électrons sont plus pénétrants que les particules α.
❑ B. Les protons sont plus pénétrants que les particules α.
❑ C. Les électrons d’énergie 1 MeV perdent en moyenne 0, 0025 MeV par
cm de parcours dans l’air.
❑ D. Les parcours augmentent d’un facteur 10 quand les énergies des parti-
cules augmentent elles aussi d’un facteur 10, toutes particules et éner-
gies confondues.
❑ E. Le pouvoir absorbant de l’eau est environ 100 fois plus fort que celui
de l’air, toutes particules et énergies confondues.
A3 13 Un organe a été irradié par des électrons et des particules α. Les doses déli-
vrées sont respectivement de 100 mGy par les électrons et de 10 mGy par les
particules α.
Le facteur de qualité est égal à 1 pour les électrons et 20 pour les particules α.
Le facteur de pondération tissulaire de l’organe est égal à 0, 01.
Annale 3 429
10 0
0,095 Gy/h
Fraction de cellules survivantes S
10 -1 0,195 Gy/h
0,32 Gy/h
0,0327 Gy/min
10 -2 0,169 Gy/min
0,449 Gy/min
1,1 Gy/min
10 -3 2,3 Gy/min
10 -4
0 2 4 6 8 10 12 14 0
Dose absorbée (Gy)
A3 20 On place un objet réel sur l’axe optique d’une lentille mince convergente de
10 cm de distance focale. L’objet et la lentille sont séparés de 15 cm :
❑ A. La lentille donne une image virtuelle de l’objet.
❑ B. L’image est inversée par rapport à l’objet.
❑ C. L’image est à 15 cm de l’objet.
❑ D. L’image est à 45 cm de l’objet.
❑ E. Dans ce montage, le grandissement de la lentille est égal à −2.
A3 22 On considère une petite spire circulaire et plate, dans laquelle circule un cou-
rant électrique continu, pour modéliser un dipôle magnétique. Le plan de la
spire est plat et contient la spire. Choisir la ou les propositions correctes :
❑ A. Plongée dans un champ magnétique uniforme la spire s’oriente de
façon à avoir son plan parallèle au champ magnétique.
❑ B. Plongée dans un champ magnétique uniforme la spire s’oriente de
façon à avoir son plan perpendiculaire au champ magnétique.
❑ C. Le vecteur moment magnétique est parallèle au plan de la spire.
❑ D. Le vecteur moment magnétique est perpendiculaire au plan de la
spire.
❑ E. Si on supprime le courant électrique dans la spire, le moment magné-
tique se retourne de 180˚.
432 Annale 3
A3 25 Dans un spectre RMN, on peut extraire une information des paramètres qui
sont :
❑ A. Le déplacement chimique.
❑ B. L’intensité des pics.
❑ C. La multiplicité des pics.
❑ D. La polarité des pics.
❑ E. La surface des pics.
Corrigés 433
Corrigés
A 15 A, C et D A1 6 C A 17 D A1 8 A et E
A 19 B et D A 1 10 A, B et E A 111 D A112 A, B, C et E
A1 13 C et E A 1 14 B, C et D A 115 C A116 B et D
A1 17 D A1 18 A et E A 119 A et C A120 B, D et E
A1 21 B et D A1 22 B et D A 123 B et D A124 C
A1 25 A, B, C et E
Index
A
angle
abaissement cryoscopique, 95, 97 de mouillage, 121
absorption, 232, 246, 262, 269 de raccordement, 121, 122
achlorope, 355 annihilation, 270, 271
acide, 32 application de la radioactivité, 205
benzoïque, 50, 55 artère fémorale, 128
chlorhydrique, 38, 53 astigmatisme, 339, 345
de Brönsted, 34 conforme à la règle, 346
irrégulier, 345
faible, 37, 39, 55
non conforme à la règle, 346
fixe, 46
régulier, 345
fort, 37, 38, 50, 53, 58
ATPase membranaire, 165
volatil, 46
atténuation, 237
acidose
par diffusion, 381
métabolique, 47 audiométrie, 325
respiratoire, 46 tonale liminaire, 325
activité, 201, 202, 265 tonale supraliminaire, 327
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
B
respiratoire, 46
amétropie sphérique, 338 base, 33
ampholyte, 33, 34 de Brönsted, 34
amphotère, 33, 34 faible, 40, 58
amplitude d’accommodation, 347, 349 forte, 40, 41
anérythrope, 355 bâtonnet, 352, 353
angiocardiographie, 152 Becquerel, 201, 261
isotopique, 153, 366 bel, 313
436 Index
Bernoulli compteur
théorème de, 110 à gaz, 262
boucle de courant, 409 à scintillation, 263
boucle vectorielle, 172, 175 Geiger-Müller, 263
Brönsted, 32 proportionnel, 263
bruit, 310, 319 concentration
de fond, 266, 271, 368 équivalente, 9, 97
du cœur, 157 massique, 3
molaire, 3
particulaire, 8
C
molale, 3
caméra TEDC, 364 pondérale, 4, 97
caméra TEDC (tomographie d’émission à conduction
détection en coincidence), 364 aérienne, 325
capillaire, 124 osseuse, 326
capillarité, 122 absolue, 326
capture électronique, 199, 200 relative, 326
cathétérisme conductivité
droit, 149 électrique, 6, 97
gauche, 149 molaire, 6
C . D . A., 239, 254 cône, 352, 353
célérité de l’onde, 375 d’ombre, 383, 388
cellule constante
bipolaire, 352 cryoscopique, 81, 86, 97
ganglionnaire, 352 d’acidité, 37, 54
d’ionisation, 37
Chadwick J., 188
d’équilibre, 24
chaîne de détection, 264
ébullioscopique, 81
champ magnétique, 395, 396
radioactive, 201
changement irréversible, 20
contraction cardiaque isovolumétrique, 144
cochlée, 324
conversion interne, 200
codage couleur, 368
correction
coefficient
d’atténuation, 365, 368
d’absorption linéaire, 381
de la presbytie, 349
d’absorption linéique, 246 de sensibilité, 368
d’atténuation, 242 des amétropies, 340
massique, 243 des astigmates, 346
d’ionisation de Van’t Hoof, 10 couche de demi-atténuation, 238
de compressibilité adiabatique, 378 couple
de dissociation, 39, 51, 103 acide-base, 37
de Henry, 45, 51 acide/base, 33
de solubilité, 4 de forces magnétiques, 395
linéique d’atténuation, 248 rédox, 60
collimateur, 363 régulateur, 48, 52
collision élastique, 241 courbe
coma des musiciens, 321 de dosage, 43
comptage, 265 effet-dose, 295
Index 437
D
type Dalton, 355
datation, 205 type Nagel, 355
datation par le carbone 14, 205 dichromatopsie, 355
débit différence
cardiaque, 154 de potentiel, 167
de dose, 289 de pression, 125
de particules, 75 diffusion, 243, 381
sanguin, 115 à travers une membrane, 77
volumique, 110, 113 Compton, 239, 241
décalage de fréquence, 385 élastique, 234
décibel inélastique, 234
absolu, 322 Rayleigh, 239
relatif, 322 dioxyde de carbone, 32, 44, 49, 50, 53
décroissance radioactive, 201 dipôle, 168, 169
défaut de masse, 193 distribution
degré d’amétropie, 339, 340 Gaussienne, 80
degré d’avancement, 23 spectrale, 287
demi-pile à hydrogène, 64 domaine
demi-vie d’un nucléide radioactif, 202 d’Henderson-Hasselbach, 43
densité de prédominance, 38
d’énergie, 376, 381
Donnan
déplacement Compton, 247, 251
équilibre de, 88
dépolarisation
phénomène, 88
auriculaire, 171, 173
relation de, 91
ventriculaire, 171, 172, 180
Doppler
dérivation, 172, 173
continu, 386
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
bipolaire, 174
de l’ECG, 173 pulsé, 386
frontale, 180 dosage, 41
précordiale, 174, 177, 181 dose
unipolaire, 174, 175 équivalente, 291
désintégration successive, 203 absorbée, 289
détecteur, 266, 269, 271 efficace, 291
à scintillation, 269 transférée, 288
paralysable, 266 dosimétrie, 261
détecteur hybride, 365 droite
deutéranomal, 355 d’équilibration, 57, 58
deutéranope, 355 normale d’équilibration, 46, 52
diacide, 39, 58 durée de vie moyenne du nucléide radioactif,
diagramme 203
de Davenport, 44, 45, 50 dynamique des fluides, 110
pression-volume, 144, 151 dynamique des fluides réels, 111
438 Index
E
interne, 21
ébullioscopie, 80 libre, 22
ECG, 173, 180 moyenne de liaison par nucléon, 193, 221
échange protonique, 34 potentielle d’interaction, 396, 409
échelle logarithmique des décibels, 313 rayonnée, 235
écho, 377, 382 superficielle, 132
échographie, 380, 382 transmise, 235
éclairement énergétique, 288 enthalpie, 22
écoulement libre, 22, 26, 66, 71
laminaire, 112, 113, 115 molaire, 26
sanguin, 385, 387 partielle, 22
turbulent, 112 épreuve de Rinné
effet acoumétrique, 326
cellulaire, 294 audiométrique, 326
Cerenkov, 261 équation
Compton, 241 de continuité, 110
déterministe, 292 de diffusion, 78
Doppler, 385, 387 de propagation, 375
Mössbauer, 239 différentielle de l’oscillateur harmonique,
photoélectrique, 239–241 375
Purkinje, 352, 353 équilibre à travers une membrane, 83
stochastique, 292 équilibre de Starling, 93, 94
tissulaire, 297 équivalence, 41, 49, 54
Zeeman, 392, 404, 410 erreur statistique, 269
efficacité du détecteur, 267 état
électrocardiogramme, 172 excité, 196
électrode fondamental, 196
à gaz, 64 standard, 25
de premier type, 64 excès de risque, 299
de référence, 69 excitation, 234, 235
de second type, 64 nucléaire, 239
de troisième type, 65
normale d’hydrogène, 70
F
électrolyte, 5
faible, 7 facteur
fort, 6 de Landé, 399
électron Auger, 240 de pondération, 291
embollie capillaire, 120 tissulaire wt , 291
émetteur β +, 365 de réflexion, 387
émetteur bêta plus, 364 de transmission, 387
émission γ, 196 faible dose, 294
emploi des traceurs, 206 faisceau de His, 171
énergie famille
absorbée, 235 de courbes isobare, 45
acoustique, 379 de droites d’équilibration du C O2 , 45
d’interaction, 402, 408 radioactive, 204
de liaison, 193, 241 FDG, 365
Index 439
G
fenêtre
d’écoute, 386 gamma-caméra, 363
d’exploration, 386 gaz parfait, 30
ovale, 324 gradient de concentration, 77
ronde, 324 Gray, 288
Fick
H
première loi de, 75
seconde loi de, 79 hauteur, 325
filtrage, 368 hélicotréma, 324
filtration, 92 Henri Becquerel, 194
fluence énergétique, 288 Hideki Yukawa, 192
fluide, 128 hyperhope, 340
incompressible, 110 hyperope presbyte, 349
hyperopie ou hypermétropie, 340, 342
parfait, 110
réel, 111, 123
I
visqueux, 115
flux image
d’électrodiffusion, 78 en 3D, 406
de convection, 93 numérique, 365, 367
de particules, 75 paramétrique, 369
imagerie
de photons, 287
échographique, 383
énergétique, 287
IRM, 406
osmotique, 93
impédance acoustique, 311, 378, 383
fonction de Gibbs, 22 impulsion, 265
force incertitude statistique, 268
de Laplace, 395 index cardiaque, 146
de Lorentz, 395 indice
de viscosité, 112 0 de Sullivan, 326
électromotrice, 67, 72 de débit, 146
magnétique, 395 insuffisance cardiaque, 146, 148
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
formule intensité
de Nernst, 63, 71 énergétique, 287
de Poiseuille, 123, 131 acoustique, 377
forte dose, 294 sonore, 312, 314
fovéa, 352 interaction forte, 192
ion hydrogénocarbonate, 32, 45, 48–50, 54, 56
centralis, 352
ionisation, 234
Fowler, 327
primaire, 263
fraction
secondaire, 263
d’éjection, 146, 153, 367 spécifique, 237
molaire, 4, 25 IRM pondérée, 407
fréquence irradiation
de Larmor, 405, 406 artificielle, 292
de précession de Larmor, 402 naturelle, 292
de résonance, 408, 410 isobare, 46, 189
Doppler, 386 normale, 46
440 Index
K
sélective, 83
kératométrie (mesure du degré semi-perméable, 83
d’astigmatisme), 351 méridien
KERMA, 288, 289 horizontal, 346
vertical, 346
mesure
L
cryoscopique, 86
liaison hydrogène, 2 méthode
ligne de tir, 382 d’examen des caractéristiques oculaires,
350
liquide biologique, 36
des gouttes, 118
lissage, 368
itérative, 368
lit pulmonaire, 114
objective, 350
loi subjective, 350
d’action de masse, 24 milieu
de distribution de Bolztmann, 403 acide, 36
de Duane et Hunt, 254 basique, 36
de Fick, 75, 154 biologique, 44
de Guldberg et Waage, 24 tamponné, 44
de Henry, 4 mode B, 383
de Jurin, 122 modèle de la circulation pulmonaire, 114
de Laplace, 119, 133, 147 module d’Young, 375
de Moseley, 249, 250 molalité, 3
de Raoult, 81, 83 molarité, 3
de starling, 146 moment
de Stokes, 115 cinétique, 392
de Vant’Hoff, 87 de spin, 393
de Weber et Fechner, 320 intrinsèque, 393
orbital, 394, 396
Loi fondamentale de l’hydrostatique, 107
total, 403
longueur d’onde, 375, 381
dipolaire, 2
Compton, 251
magnétique, 396, 397, 401
de spin, 397, 399
macroscopique, 400
M
nucléaire, 400
magnéton orbital, 397, 399
de Bohr, 398, 408, 409 résultant, 401
nucléaire, 399, 408, 409 total, 399
marqueur, 362 monoacide, 32
masse monobase, 33
d’un noyau, 190 monochromatopsie, 354
volumique du noyau, 191 mouvement de précession, 401, 404, 405
mélange idéal, 26, 30 de Larmor, 401
Index 441
N
osmométrie, 95
niveau sonore, 313, 314 osmose, 95
nœud osmose inverse, 92–94
auriculo ventriculaire, 171 oxydant, 60
sinusal, 171 oxydation, 60, 62
nombre
d’oxydation, 61, 69
P
de charges, 188
de masse, 188, 190 paramagnétique, 400
quantique pente de la droite d’équilibration, 45
magnétique, 399 perception des couleurs, 354
magnétique de spin, 393 période
principal, 392 radioactive, 202
secondaire, 392 spatiale, 375
noyaux temporelle, 375
stabilité des, 192 perte de charge, 112, 113, 128
nucléide, 189 pH
numéro atomique, 188 sanguin, 32
nyctalopie, 354
p H , 35–37, 39, 40, 42–44, 48, 50–52
sanguin, 44, 49, 53
O
phase
octave, 321 homogène, 25
ombre acoustique, 383 liquide idéale, 25
ombre de masse, 351 phénomène
onde de surface, 117
acoustique progressive, 379 primaire, 196
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit
Q
électrolytique, 66
salin, 66 quarks
portée, 232, 233 down, 188
potentiel, 66, 70 up, 188
chimique, 21, 22, 31, 84, 95, 99, 102
standard, 25
R
d’électrode, 65
d’action, 166, 170
radiactivité α, 196
d’oxydation, 62
radical libre, 293
membranaire, 166
radioactivité, 194, 195
rédox, 71, 72
β + , 198
transmembranaire, 90
β , 197
−
pouvoir
radiolyse de l’eau, 293
ionisant, 237
radiopharmaceutique, 362, 365
linéique de ralentissement, 236 radioprotection, 299
tampon, 43, 45 radiosensibilité, 295
précision statistique, 268, 269 rampe
presbyacousie, 320 cochléaire, 324
presbyte simple, 347 tympanique, 324
presbytie, 347 vestibulaire, 324
associée à une amétropie, 350 rapport gyromagnétique, 400, 408
pression rayon
acoustique, 311, 374 du noyau, 191
artérielle, 109, 110 rayon X, 243, 247
mesure de la, 109 rayonnement de freinage, 255
de filtration, 94 réaction
de résorption, 94 acido-basique, 34
de vapeur saturante, 82 d’oxydo-réduction, 60, 62
oncotique, 88, 93 de dosage, 49, 54
osmotique, 80, 83–85, 87, 92–94, 99, 103 de fission, 207
calcul de la, 84 de fusion, 207
mesure de la, 85 nucléaire, 234
partielle, 102 nucléaire provoquée, 206
partielle en C O 2, 45, 46 photo-nucléaire, 239
sanguine, 123 rédox, 65
Index 443
S
survie cellulaire, 295
sang système, 20
artériel, 53 fermé, 20, 22, 30
normal, 49 isolé, 20
savart, 321 ouvert, 20
scintigraphie, 361
T
scintillateur, 263
sélecteur, 264 tampon, 50, 51
séquences T1, 406 bicarbonate, 44
séquences T2, 406 intracellulaire, 44
sérum, 97 phosphate, 44
444 Index
U
d’ébullition, 80
de congélation, 80 ultrafiltration, 92–94
temps de relaxation, 406 capillaire, 93
temps mort du compteur, 266 unité de masse atomique, 190
tension superficielle, 117, 118, 121
TEP, 364
V
test
de Fowler, 327 valence, 5
de Lûscher, 328 variation
théorème de fréquence Doppler, 387
de Bernoulli, 111 de potentiel, 166
vecteur
du moment cinétique, 401
équivalent instantané, 168
thermoluminescence, 261
instantané, 169–172, 175, 178
timbre, 323
moment magnétique, 408
tissus biologique, 379
ventriculographie isotopique, 366
T . L . E ., 236, 250
verres de lunettes, 340
tomographe
viscosité, 111, 123
à émission de positons (TEP), 364
de l’eau, 123
tonie, 320
du sang, 123
tonométrie, 82
vision
traceur, 362
des couleurs, 352, 354
trajectoire, 233
photopique, 353
transfert
scotopique, 353
linéique d’énergie, 236
vitesse
thermique, 234
de phase, 375
transformation réversible, 20 de sédimentation, 116, 117
transfusion sanguine, 123 de vibration, 374, 376
travail
cardiaque, 144
W
des forces de pression, 87
osmotique, 86, 87 Weber audiométrique, 327
rénal, 87
tri axe de Bayley, 175, 178
triangle d’Einthoven, 175
trichromatopsie anormale, 355
Z
tritanomal, 355
tritanope, 355 zone de diffusion, 77
trouble, 46, 47
acido-basique, 46
d’origine métabolique, 47