Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Picard Gilbert. Les reliefs de l'arc de Septime Sévère au Forum romain. In: Comptes rendus des séances de l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres, 106ᵉ année, N. 1, 1962. pp. 7-14;
doi : https://doi.org/10.3406/crai.1962.11370
https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1962_num_106_1_11370
COMMUNICATION
LES RELIEFS DE L'ARC DE SEPTIME SÉVÈRE AU FORUM ROMAIN,
PAR M. GILBERT PICARD, CORRESPONDANT DE L'ACADÉMIE.
Les quatre grands panneaux sculptés en bas-relief qui ornent
au-dessus des baies latérales les deux faces principales de l'arc de
Septime Sévère au Forum romain sont quasi inédits. Leur intérêt
est pourtant considérable tant pour l'histoire des guerres parthiques
de cet empereur que pour l'étude de l'évolution artistique en une
période de transition où l'esthétique classique fait place à une autre
déjà médiévale1.
Nous possédons deux récits très différents des expéditions
orientales de Sévère. L'un repose entièrement sur le témoignage de Dion
Cassius. Il distingue deux campagnes : la première en 194-1952,
n'est qu'un prolongement de la guerre civile contre Niger ; dirigée
contre les Osrhoéniens et les Adiabéniens qui avaient profité des
troubles pour attaquer la Mésopotamie romaine, elle se signale
par la délivrance de Nisibis élevée au rang de colonie (été 195),
suivie de quelques raids punitifs, plus ou moins fructueux, contre
les deux pays ennemis et les tribus d'Arabes Skenites. La seconde
est provoquée en 197 par une nouvelle attaque de Nisibis menée
cette fois par le roi des Parthes Vologèse iv3. Les principaux événe-
1. Sur l'arc de Septime Sévère en général, H. Kàhler, R.E., s.v. Triumphbogen,c. 391-
393, n° 34. Les panneaux tournés vers le Capitole ont seuls été assez fréquemment
reproduits : panneau III en entier dans C.A.H., vol. de planches V, 174 ; en partie dans
E. Strong, Scult. Rom., pi. LXI, panneau IV : P. Romanelli, Foto Romano, flg. 22 ;
A Garcia y Bellido, Arte Romano, fig. 913 ; L. Budde (Severische Relief in Palazzo Sachetli
(J.D.A.I. Erganzungsheft 18, 1955) a donné flg. 28 un détail du panneau I, flg. 27 un
détail du panneau IV, flg. 29 un détail du panneau III. Les planches de Bartoli souvent
inexactes, sont reproduites d'après Rubeis par S. Reinach, R.R.I., p. 260-267. H. Kâhler
a fait état d'un mémoire d'A. Askew et E. Olsen, toujours inédit à l'heure actuelle ; mais
le résumé qu'il en donne a été certainement déformé par des confusions (notamment
entre les panneaux I et II).
2. LXXV, 13.
3. LXXV, 9-1 ; cf. M. Besnier, L'Empire romain de l'avènement des Sévères au concile
de Nicée, p. 24-25.
8 COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
♦**
LIVRES OFFERTS
M. Alfred Merlin dépose sur le bureau les fascicules juillet-septembre 1960
et octobre-décembre 1960 du Journal des Savants.
M. Charles Picard a la parole pour divers hommages :
« J'ai l'honneur de déposer sur le bureau de l'Académie, de la part de notre
confrère M. Raymond Lantier, qui, absent de Paris, m'a prié de vous présenter
cet hommage, un volume dont il est l'auteur : L'Art préhistorique, 1961, aux
éditions Charles Massin, paru dans la Collection : Carrefour des Arts.
Ainsi que M. R. Lantier le rappelle justement, « la conquête de la notion de
la très ancienne antiquité de l'homme est l'œuvre du siècle dernier », le xixe.
Jusqu'alors, mise à part l'étonnante prescience de Léonard de Vinci, et de Piero
di Cosimo, on avait perdu à peu près le souvenir des enfances de l'humanité,
au cours de millénaires pendant lesquels l'être vivant avait commencé sa lente
et difficile ascension. Aujourd'hui la Préhistoire a conquis droit de cité en tant
que science. Elle est éminemment représentée sur notre sol national, et elle a
dû beaucoup aux savants de notre pays ; inutile de rappeler, par exemple, ce
qu'a fait ici même notre regretté confrère M. l'abbé Breuil, cher à notre souvenir.
M. R. Lantier — qui avait été son collaborateur, nul ne l'oublie, pour l'ouvrage
classique sur Les Hommes de la Pierre ancienne (Payot, 1951) — montre ici comme
la Préhistoire s'est enracinée dans le Sud-Ouest aquitain, puis à travers l'Europe
entière, pour faire peu à peu bénéficier le monde entier de ses révélations
prestigieuses.
C'est un trésor qui nous a été révélé, attestant l'éternité de l'art, et ses débuts
merveilleux, encore naïfs, et qui ne sont pas si différents de notre modernisme
avancé. On trouvera ici démontrée par le texte et l'image cette force inégalable
de l'art animalier primitif, juste orgueil de notre passé, sujet d'humilité peut-être
pour le présent.
Je me permets d'offrir aussi, d'autre part, en mon nom personnel, deux petites
études récentes : l'une présentée au Septième Congrès international d'archéologie