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Production écrite

Compte rendu
Sujet guidé
Faites un compte rendu du texte proposé (250 mots environ)
Pour cela, vous devez dégagez les idées et les informations essentielles que contient le texte,
et vous les présentez avec vos propres mots, sous forme d’un nouveau texte suivi et cohérent.
Attention :
- Vous ne devez pas introduire d’autres idées ou informations qui se trouvent dans le
document, ni faire de commentaires personnels ;
- Vous pouvez réutiliser les mots clés du document, mais non des phrases ou des
passages entiers.
Indiquez à la fin de votre compte rendu le nombre de mots utilisés.

Prison pour les auteurs d’outrage : ce qu’en pensent les enseignants


Beaucoup n’ont pas vu passer l’information dans la torpeur de l’été. Mais au moment de la
rentrée, les enseignants s’interrogent sur la portée de loi Perben, adoptée le 3 août par le
Parlement, permettant d’infliger une peine de six mois de prison pour outrage visant toute
personne travaillant dans des établissements scolaires. Le débat est sensible. D’un côté, en
effet, il y a le nombre important d’insultes à l’encontre des personnels et le sentiment que ces
actes, qui leur paraissent plus fréquents et plus graves, appellent des sanctions. De l’autre, les
enseignants s’interrogent sur la nature des réponses à apporter. Faut-il se tourner vers la
justice ? Doit-on en arriver à une peine de prison ? Quelles seront les conséquences d’une
telle mesure sur les rapports entre professeurs et élèves ? Comment, plus largement, restaurer
l’autorité des enseignants ?
Claude Jouffray, 59 ans, professeur de lettres dans un lycée professionnel de Vénissieux
(Rhône), résume le dilemme : « Je ressens un paradoxe. On ne peut pas laisser les enseignants
se faire traiter de tous les noms sans réagir. On ne peut pas non plus laisser croire aux jeunes
qu’ils peuvent réussir socialement sans respecter les règles de vie en commun. » Pourtant
cette enseignante en poste depuis vingt ans dans le même établissement, classé ZEP 1,
n’envisage pas de porter plainte si elle était insultée personnellement. « Une peine de prison
pour outrage, c’est un peu un mammouth qui écrase un ver de terre ! Je crois que j’hésiterai
encore plus à porter plainte contre un jeune sachant qu’il risque la prison. » Les enseignants
font état d’un double questionnement. Sur le principe même de la mesure d’abord. Le fait
d’aligner le statut des personnels de l’éducation nationale sur celui des fonctionnaires
« dépositaires de l’autorité publique » - les policiers par exemple – est critiqué. « Ce n’est pas
en nous parant d’un statut équivalent à celui des personnels d’autorité qu’on va améliorer les
choses », affirme ainsi Bruno Mer, 37 ans, professeur de lettres dans un collège de Mantes-la-
Jolie. « La violence dans les cités vient souvent de l’absence de langage. Cela signifie que
c’est par le dialogue qu’on peut réconcilier les élèves avec l’école et la société », note ce

1
ZEP : zone d’éducation prioritaire
professur qui a choisi un établissement cumulant toutes les étiquettes. Pour lui, c’est en
consacrant plus de temps aux élèves qu’il sera possible de pacifier les établissements. Plus de
temps, donc plus de moyens. S’il avait 250 élèves sous sa responsabilté et non 450 comme
aujourd’hui, il pourrait réduire les tensions, assure-t-il. La loi Perben n’est donc, pour lui,
qu’une « fausse réponse ».
Une « démagogie » qui correspond à une demande des enseignants, analyse Marie Claire
Ruiz, 50 nas, professur d’histoire-géographie à Reims. « Dans ma génération, beaucoup ont le
sentiment d’avoir perdu en termes de reconnaissance sociale », explique-t-elle. Du coup, le
moindre signe donné à une profession qui s’est sentie décriée et bien perçu. [...]
Au nom de la défense de l’autorité des enseignants, certains affirment effectivement leur
accord avec la loi Perben. Ainis, Nathalie Laprévote, 35 nas, professeur d’histoire-géographie
dans un lycée de Tremblay-en-France, Seine-Saint-Denis, qui estime que l’intrusion du droit
pénal dans les rapports pédagogiques est inévitable. « D’abord, parce que le droit est partout
aujourd’hui, qu’on le veuille ou non, parfois au détriment des enseignants eux-mêmes. Mais
c’est surtout parce qu’un élève qui insulte sort de toute façon du rapport pédagogique. »
Symboliquement, l’instauration de cette peine spécifique lui paraît témoigner d’une marque
de soutien aux enseignants.
Chantal François, 55 ans, professeur d’histoire-géographie à Vénissieux, refuse, elle aussi, de
condamner par principe le nouveau texte. Moins pour elle que pour les jeunes femmes
professeurs qui se retrouvent dans des établissements difficiles. C’est dans sa dimension
dissuasive, là encore, que le texte est accepté.
Car, favorables ou opposés à l’institution d’une peine de prison, la plupart des enseignants
estiment qu’elle ne sera pas mise en œuvre. Il faudra en effet apporter la preuve de l’insulte.
Avec le risque que s’opposent deux paroles, celle de l’enseignant et celle des élèves réunis
dans la défense d’un des leurs, surtout s’il risque la prison.
La défintion de l’insulte est aussi problématique. À partir de quel moment un outrage devient-
il condamnable ? « Ce qui se passe dans le mental d’un jeune est compliqué. Lorsqu’il y a une
tension, il cède à des pulsions non réfléchies. Et donc ses paroles dépassent sa pensée »,
argumente Michèle Perrin, professeur de lettres à Saint-Étienne.
L’application de la nouvelle mesure devrait donc se révéler exceptionnelle. Le ministre
délégué à l’enseignement scolaire, Xavier Darcos, l’avait d’ailleurs reconnu, quelques jours
après le vote de la loi, indiquant que cette loi avait « surtout une valeur symbolique ». Ces
paroles ont été entendues mais pas forcément comprises. [...]
Luc BRONNER, Le Monde, 3 septembre 2002.

Pour traiter ce sujet, nous vous proposons des pistes de plan. Ajoutez-y les idées secondaires.
À vous d’écrire !
Votre introduction. Thème général : La réponse du gouvernement aux violences en milieu
scolaire.
Idée essentielle 1 : La loi Perben (sa définition).
Idée essentielles 2 : De nombreux enseignants s’y opposent.
Idée essentielle 3 : D’autres la défendent.

Source : Dupleix Dorothée, Mègre Bruno, 2007 : Production écrite. Niveaux B1 / B2 du


Cadre européen commun de référence. Paris, Les Éditions Didier.

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