SANTé

UNE PUBLICATION DE L’UNION FÉDÉRALE DES CONSOMMATEURS–QUE CHOISIR

EXPERT • INDÉPENDANT • SANS PUBLICITÉ

3,90 €

156
JANVIER 2021

MAL DE DOS 2-3

Le mouvement est salvateur
ACTUALITÉ
Antireflux
Efficaces
mais mal prescrits
DOSSIER
  Assurance santé
La résilier sans frais
Anne-Laure Lebrun et à tout moment
Le mal de dos est si fréquent
qu’il est qualifié de « mal 4-7
DOSSIER
du siècle ». Le plus souvent,
la douleur disparaît Mal de dos
spontanément en quelques Le mouvement
jours ou quelques semaines. est salvateur
Mais, chez une minorité
de personnes, elle persistera 8-9
HISTOIRE DE SANTÉ
et évoluera vers la
« Je permets
chronicité. Cette installation des gourmandises
de la douleur est liée à des aux diabétiques »
fausses croyances et des
craintes infondées. Alors 10 DÉCRYPTAGE
que le mouvement est le Faut-il interdire
meilleur traitement, environ les nitrites dans
45 % des Français estiment la charcuterie ?
qu’il faut du repos. Bouger
peut paraître paradoxal 11-12
MIEUX SE CONNAÎTRE
pour les personnes bloquées POUR SE SOIGNER
par un mal de dos. Je ne m’habitue pas
Et pourtant, la littérature à mes prothèses
auditives
scientifique l’affirme :
l’alitement prolongé
et l’inactivité ne feront
13 MÉDICAMENTS
Ceux qu’il ne faut
qu’aggraver les douleurs. ni croquer ni écraser
Il faut se remettre en
mouvement le plus vite 14-15 COURRIER
possible et progressivement.
16
FRED BENAGLIA

suite page 4
 GROS PLAN
5 exercices à faire
sur une chaise
 Perrine Vennetier
Rédactrice en chef
Actualité
 

édito

A. LECOMTE
A
Tous nos voeux pour vec 70 %, 90 %, voire 95 %, les taux d’efficacité annoncés pour les vaccins en développement
contre le Covid 19 suscitent un légitime espoir. Mais derrière ces chiffres tonitruants,
peu de certitudes – à l’heure où nous bouclons ce numéro. Pour commencer, l’essentiel
des données n’a pas fait l’objet de publications scientifiques en bonne et due forme.
Un manque d’autant plus ennuyeux que le peu que l’on comprend du protocole de ces essais
cliniques n’est pas totalement satisfaisant. Les efficacités annoncées concernent seulement les formes
symptomatiques de Covid. En gros, les labos ont testé les personnes qui avaient fièvre, toux et maux
de tête et comparé les résultats entre les vaccinés et les non-vaccinés. C’est clairement insuffisant.
Ce que nous attendons d’un vaccin, c’est, premièrement, qu’il
Une dose de réalisme réduise les hospitalisations et les décès et, deuxièmement,
qu’il empêche la transmission et donc les formes asympto-

sur le vaccin
matiques. Or les essais tels qu’ils sont menés actuellement
ne considèrent aucun de ces deux critères. À cela s’ajoute la
question gênante de la durée d’immunisation. À l’occasion de
la deuxième vague, les réinfections sont moins rares qu’on ne le pensait – signe que l’immunisation
ne dure pas forcément. Combien de temps protégera le vaccin ? On ne le sait pas. Enfin, des doutes
LIUBOVART/SHUTTERSTOCK

pèsent sur les personnes les plus vulnérables, très âgées ou vivant en maison de retraite. Ce sont
620 € elles qui ont le plus besoin de protection, en raison notamment d’un système immunitaire fatigué.
Mais, pour cette raison même, elles pourraient ne pas répondre au vaccin. Seront-elles protégées ?
C’est la somme qui Cette population fragile étant exclue des essais, on ne le sait pas. Une fois de plus. n
reste, en moyenne,
à la charge des
patients en France
en 2017 sur les soins ANTIREFLUX Efficaces mais mal prescrits

M
remboursables après opral, Inexium, Eupantol... Ces anti- anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) : avoir
la prise en charge par reflux sont bien connus de la popula- plus de 65 ans, un antécédent d’ulcère ou prendre
l’assurance maladie. tion. Un peu trop : sur 16 millions de un antiagrégant plaquettaire (aspirine, Plavix, etc.).
Après celle des personnes ayant reçu un inhibiteur de la pompe Si la HAS se prononce en faveur d’un rembourse-
complémentaires, à protons (IPP) en 2018, la moitié n’aurait pas dû ment sans en limiter la durée, elle invite médecins
cette somme descend le prendre. Lors de sa réévaluation de l’ensemble et patients à mieux réfléchir à leur intérêt. En effet,
à 220 €. Mais, pour 1 % de ces médicaments, la Haute Autorité de santé les IPP sont susceptibles d’interagir avec de nom-
des patients, la somme (HAS) a encore une fois enfoncé le clou : ils sont breux médicaments et peuvent avoir des effets
peut s’élever à 5 400 €  efficaces et bien tolérés à court terme, mais ils indésirables à long terme. Au lieu de renouveler
par an ! sont prescrits trop souvent et trop longtemps (1). automatiquement la prescription, mieux vaut donc
SOURCE : DREES, 11/20. La HAS rappelle donc les règles de bon usage. réévaluer régulièrement son bénéfice. n
Par exemple, seuls certains facteurs de risque (1) « Les IPP restent utiles mais doivent être moins
Adieu, justifient d’utiliser un IPP en même temps qu’un et mieux prescrits », Haute Autorité de santé, 12/11/20.
mutuelle 
Résilier son contrat
d’assurance santé, c’est
GOMMES À MÂCHER Des compléments
désormais possible sans alimentaires trop dangereux

L
frais et à tout moment,
passée la première année. a quête d’une belle chevelure l’a conduite à tative soupçonnée d’interagir avec ce complément
Cette mesure, pour laquelle la greffe de foie en urgence. Tel est l’accident sont particulièrement à risque et doivent l’éviter. La
l’UFC-Que Choisir a qu’a subi une jeune femme de 36 ans après gravité des conséquences contraste singulièrement
bataillé, devrait stimuler la prise d’un complément alimentaire à mâcher avec l’emballage rose et pimpant de ce complément
la concurrence, et donc appelé Chewable Hair Vitamins (HairBurst). Une à base de vitamines et de minéraux, qui est pré-
permettre aux seniors autre femme ayant aussi souffert d’une grave atteinte senté comme des « bonbons gomme » par certaines
de dépenser moins du foie probablement causée par ce même com- enseignes de produits de beauté. n
sur cette douloureuse plément, l’Agence nationale de sécurité sanitaire
ligne de budget. (Anses) a émis une alerte enjoignant à la prudence (1). (1) « Hépatites aiguës sévères associées à la consommation
SOURCE : JO, 25/11/20. Les femmes qui prennent une contraception proges- d’un complément alimentaire », Vigil’Anses n°12, 11/20.

2  QUE CHOISIR SANTé - N° 156 - Janvier 2021


COVID-19 Pourquoi les fausses informations
ont du succès
D
epuis le début de la pandémie de Covid-19,
ce qu’on sait du virus évolue à grande
vitesse. Face à cela, les fausses informations
connaissent un réel succès, entamant la confiance
de la population envers le discours scientifique.
Comment expliquer cette popularité ? Un cher-
cheur en neurologie américain évoque une thèse
étonnante : le manque de bagage scientifique
nous empêcherait de traiter correctement les
informations qui nous parviennent (1). Pour étayer
sa démonstration, il établit un parallèle avec le rai-
sonnement des patients souffrant de démences.
Ces personnes ayant un mécanisme cognitif per-
turbé, elles sont plus sujettes à des déformations
de la réalité et ont du mal à faire la part entre le
réel et l’irréel. Face aux informations scientifiques
complexes, nous sommes confrontés au même pro-
ACTIVITÉ PHYSIQUE
Une bonne prévention contre le diabète
L
e meilleur traitement pour éviter un diabète
de type 2 consiste à avoir une hygiène de vie
saine. À quel point est-ce vrai pour les per-
sonnes qui ne sont pas diabétiques mais qui ont
une glycémie élevée ? C’est ce qu’a voulu savoir
une équipe britannique qui a testé, pendant 7 ans,
l’impact de mesures hygiéno-diététiques sur le
risque d’évolution vers un diabète(1). Pour cela, un
programme a été proposé à un premier groupe :
150 minutes d’activité physique modérée par
semaine, du renforcement musculaire et une ali-
mentation moins grasse. Le deuxième groupe n’a pas
reçu d’instructions particulières. L’expérience s’avère
plutôt positive : la participation au programme a
LISTE NOIRE DES MÉDICAMENTS
Le Propecia fait son apparition
C
haque fin d’année est l’occasion de faire
des bilans. Pour la neuvième année consé-
cutive, la revue Prescrire établit celui des
« médicaments à écarter pour mieux soigner » (1).
Dans cette liste noire déjà longue de plus d’une
centaine de spécialités, un nouveau venu fait son
entrée : le finastéride 1 mg (Propecia et géné-
riques). Prescrit aux hommes contre la perte de
cheveux (alopécie androgénique), ce médica-
ment expose à des dangers importants : risques
de dépression, voire de suicide, et effets indési-
Actualité
 
blème : pour distinguer ce qui est vrai de ce qui ne
l’est pas, nous nous appuyons spontanément sur
notre expérience. Sans éléments de contexte ou de
connaissances solides, il est difficile d’interpréter
les différents discours. Nous avons alors tendance
à nous fier à nos propres sentiments et nous privi-
légions les théories proches des nôtres. Les réseaux
sociaux, qui forment une chambre d’écho, ont ten-
dance à renforcer ce phénomène. Pour éviter ces
travers, une meilleure formation aux principes de
la méthode scientifique semble inévitable. Mais un
meilleur dialogue entre les experts et la population
est aussi nécessaire : leur discours doit être acces- Tromperie
sible à tous afin d’être interprété correctement. n 21 femmes porteuses de
prothèses vaginales ont
(1) « Science denial and Covid conspiracy theories :
potential neurological mechanisms and possible responses », déposé plainte devant la
Journal of American Medical Association, 02/11/20. justice pour tromperie, trom-
perie aggravée et blessures
volontaires. Elles estiment
ne pas avoir été informées
des risques de ce traitement
du prolapsus, maintenant
réduit de 36 % à 42 % le risque de diabète. Seulement très encadré. Elles sont
13 % des personnes ayant suivi les instructions ont aujourd’hui victimes d’effets
développé un diabète, contre 23 % dans le groupe secondaires lourds et inva-
témoin. Selon les chercheurs, il faudrait proposer lidants (douleurs, infections,
ce programme à 11 personnes pour éviter 1 cas de troubles sexuels, etc.).
diabète. Autres retombées positives : une perte de SOURCE : L’OBS, 23/11/20.
poids, de tour de taille et d’IMC et une hausse de
la dose d’activité physique régulière. En revanche,
aucun impact notable sur l’alimentation des volon-
taires n’a été observé. n
150 à 300
minutes par
(1) « Lifestyle intervention with or without lay volunteers
to prevent type 2 diabetes in people with impaired fasting
semaine 
glucose and/or nondiabetic hyperglycemia », C’est la dose d’activité
JAMA Internal Medicine, 02/11/20.
physique modérée
que recommande
l’Organisation mondiale
de la santé aux adultes.
Elle muscle son jeu :
300 minutes sont plus
rables sur la fonction sexuelle. Et son efficacité est bénéfiques que 150,
bien mince : la chute des cheveux reprend dès que y compris en cas de
cesse le traitement. Le tout à la charge financière maladie chronique
du patient puisque ce médicament n’est pas rem- ou de handicap.
boursé ! Au regard des risques disproportionnés, Les seniors devraient
mieux vaut donc l’éviter. À noter : le finastéride est y inclure des activités
aussi utilisé à un dosage supérieur (5 mg) contre travaillant l’équilibre,
l’hypertrophie bénigne de la prostate et devrait la coordination
donc être réévalué dans cette indication. n et le renforcement
(1) « Pour mieux soigner, des médicaments à écarter : musculaire. 
bilan 2021 », la revue Prescrire, 12/20. SOURCE : OMS, 26/11/20.
Janvier 2021 - N °156 - QUE CHOISIR SANTé  3
 DOSSIER
 
MAL DE DOS
Le mouvement est salvateur

généralement mise en avant. Nerfs coincés, vertèbres déplacées,

disques vertébraux usés, etc. Toutes ces explications souvent
 
suite de la page 1
évoquées par les patients, et des professionnels de santé, sont
des idées fausses. « La colonne vertébrale est l’une des parties

D
euxième motif de consultation chez le médecin généraliste,
le mal de dos est l’un des troubles les plus fréquents.
Derrière ce terme se cachent en réalité plusieurs maux.
En effet, la douleur peut toucher la nuque ou le haut du dos mais,
généralement, ce sont les vertèbres lombaires qui font souffrir
(lombalgie). L’intensité des douleurs diffère selon les individus et
n’est pas synonyme de gravité. D’ailleurs, dans la très grande
majorité des cas, la lombalgie n’est pas le signe d’une maladie
grave sous-jacente. On parle alors de lombalgie commune. Neuf
fois sur dix, elle disparaît spontanément en moins de 4 à 6 semaines.
Mais, pour environ un tiers des personnes, le mal de dos récidivera.
Chez une personne sur dix, la douleur persistera au-delà de 3 mois
et deviendra chronique.
Un mal encore difficile à cerner  préconisé en cas de lombalgie. Mais des études sérieuses ont montré
Les causes exactes des douleurs lombaires ne sont pas tota-
lement élucidées, et de nombreuses hypothèses ont été défaites
ces dernières années. L’apparition d’une lombalgie commune
aiguë est volontiers mise en relation avec un mouvement ou un
effort inhabituel, ou encore le port d’une charge un peu lourde.
En réalité, la plupart des épisodes surviennent sans élément
déclenchant ou lors d’un mouvement déjà fait des milliers de
fois sans jamais poser de problème. La fragilité du dos est aussi
les plus solides de notre corps. Elle ne s’abîme pas parce qu’on la
sollicite, explique le Dr Florian Bailly, rhumatologue et médecin
de la douleur à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris. Il n’est pas
possible aujourd’hui de définir une cause unique aux douleurs
lombaires. Elles résultent de nombreux facteurs imbriqués que
nous ne connaissons pas précisément. » Parmi les facteurs connus,
on peut par exemple citer les contractures musculaires, la hernie
discale ou encore l’épuisement professionnel.
On met, à tort, tout son corps à l’arrêt
Pour beaucoup, le premier réflexe est de « laisser le dos se reposer »
et d’attendre que le lumbago disparaisse, mais rester allongé et
limiter ses activités quotidiennes, voire professionnelles, n’est pas
efficace. Bien au contraire. « Il y a 40 ou 50 ans, l’alitement était
au début des années 1990 que les patients qui se reposaient seule-
ment un ou deux jours récupéraient plus vite que ceux qui restaient
alités durant plusieurs jours ou semaines », indique le Pr Emmanuel
Coudeyre, chef du service de médecine physique et de réadap-
tation au CHU de Clermont-Ferrand. Entre 3 et 12 semaines après
l’apparition du lumbago, l’intensité des douleurs et l’invalidité
chez les patients alités sont plus élevées que chez ceux qui ont
poursuivi leurs activités quotidiennes. En conséquence, le repos

Une prise en charge évolutive

D ès que les douleurs

apparaissent, on peut
consulter. Le médecin cherche
à déterminer si la lombalgie
est secondaire à une maladie
(tumeur cancéreuse, infection,
inflammation, etc.) ou à un
traumatisme (fracture, tasse-
ment vertébral, etc.).
Pas d’examen au début
Si aucune cause n’est retrou-
vée, la lombalgie est dite
commune. Pour calmer
la douleur, du paracétamol
ou des anti-inflamma-
toires non stéroïdiens (AINS)
peuvent être prescrits à la
dose efficace la plus faible
et pour une courte durée.
Quant aux AINS en crème,
aux myorelaxants et aux
patchs de lidocaïne, ils ne
sont pas recommandés.
À ce stade, aucun examen
d’imagerie (radio, IRM,
scanner, etc.) n’est à faire.
En 2019, la Haute Autorité
de santé a rappelé que
l’imagerie n’est pas perti-
nente en cas de lombalgie
aiguë car « la présence de
lésion n’est pas systéma-
tiquement corrélée à des
douleurs lombaires ».
De fait, plusieurs études
montrent que les personnes
lombalgiques peuvent avoir
une IRM normale tandis que
des lésions peuvent être
retrouvées chez des per-
sonnes ne souffrant pas du
dos. De plus, les altérations
visibles à l’IRM n’expliquent
pas toujours les douleurs.
Pire, les bilans d’IRM truffés
de termes techniques sont
contre-productifs : les patients
passant une IRM dans les
2 ou 3 semaines après la
survenue de leur lombalgie
évoluent moins bien que ceux
qui n’en ont pas passé.
Si les douleurs persistent
En revanche, l’IRM est indi-
quée en phase aiguë si les
douleurs s’aggravent pro-
gressivement, si une atteinte
des jambes est observée
ou si une déformation de la
colonne vertébrale est décrite.
Si les douleurs persistent
plus de 3 mois, une IRM sera
pratiquée. Des séances de
kinésithérapie peuvent être
prescrites, et des antalgiques
plus forts être proposés mais
pour une courte durée.
Si les douleurs ne s’atténuent
pas, le médecin orientera
son patient vers un rhuma-
tologue, un médecin
de médecine physique et de
réadaptation ou une équipe
de rééducation.

4  QUE CHOISIR SANTé - N° 156 - Janvier 2021

 Le cercle vicieux de la douleur
La peur du mouvement entretient les douleurs
et compromet la guérison.
Perte des capacités
physiques et de
l’habitude de bouger
Inactivité
physique
DOULEUR
Peur de se faire mal
et du mouvement
et surtout l’alitement prolongé favorisent la chronicisation des
douleurs lombaires. Dès lors, le mouvement et la reprise d’une
activité physique le plus rapidement possible sont devenus les
nouveaux paradigmes de prise en charge de la lombalgie.
POURQUOI FAUT-IL BOUGER ?  souplesse et mobilité. Pour cela, la pratique régulière d’exercices
Pour profiter d’un effet antidouleur  L’effort visera à améliorer le fonctionnement du cœur et des pou-
Lors de l’exercice physique, les neurones produisent des endor-
phines, des hormones antidouleurs, mais aussi de la sérotonine,
la molécule dite de l’énergie et de l’éveil. Ces molécules ont des
propriétés analgésiques : elles sont capables d’inhiber la transmis-
sion de l’influx nerveux douloureux. Ces messagers chimiques
agissent également sur le mental et améliorent l’état de bien-être
général. En outre, l’activité physique a des effets anti-inflammatoires
locaux. Lors d’un effort, des molécules sont sécrétées et viennent
contrer les substances pro-inflammatoires qui augmentent la sen-
sibilité des nerfs. Ces bénéfices mettent du temps à se faire sentir.
Au début de la pratique de l’exercice physique ou de la reprise des
activités quotidiennes, la douleur peut même être exacerbée. Mais
cela n’est pas le signe d’une aggravation, et il ne faut pas aban-
donner. Dans quelques jours, les récompenses seront là.
Pour lutter contre le déconditionnement
« Moins vous en ferez, et moins vous en ferez, car moins vous
solliciterez une articulation, plus elle va se raidir, se déstabiliser
par insuffisance musculaire et plus elle sera douloureuse », déclare
le Pr François Rannou, chef du service de rééducation et de réa-
daptation de l’appareil locomoteur et des pathologies du rachis
à l’hôpital Cochin, à Paris. De fait, le repos prolongé entraîne un
déconditionnement physique. Les muscles perdent en endurance,
en souplesse et en force, les articulations se raidissent, le risque
de dépression augmente, ce qui entretient les douleurs. Chez les
seniors, l’alitement est encore plus délétère : ils perdent environ
1,5 kg de muscles en dix jours en cas de repos forcé ! Ils s’affai-
blissent donc rapidement et éprouveront de grandes difficultés
à reprendre leurs activités quotidiennes. Aussi, en cas de lombal-
gie aiguë, il est préconisé de vivre le plus normalement possible
RÉTABLISSEMENT
Mouvement
Pas d’inquiétude
dès que la douleur s’atténue pour éviter ce déconditionnement.
Ce dernier est souvent déjà présent chez les patients lombalgiques
chroniques. Ils présentent fréquemment des raideurs au niveau
des jambes, qui peuvent entraver la bascule du bassin, ce qui
accentue les douleurs dans le bas de la colonne vertébrale. L’enjeu
est alors de les reconditionner à l’effort afin qu’ils regagnent en
physiques est primordiale, en plus des activités quotidiennes.
mons, à développer et renforcer tous les muscles, en particulier
ceux du dos comme les muscles extenseurs du rachis qui longent
toute la colonne vertébrale.
Pour contrer la peur du mouvement
Lorsqu’une douleur s’installe, il est normal d’avoir peur de l’exacer-
ber en faisant certains mouvements. Mais si cette crainte persiste,
elle menace le rétablissement. C’est ce qu’on appelle la kinésio-
phobie (voir encadré ci-dessus). Chez les patients lombalgiques
chroniques, ce phénomène est un des principaux freins à la gué-
rison. « Les patients deviennent hypervigilants et anticipent tous
leurs gestes et éventuelles sensations douloureuses. En conséquence,
ils évitent certains mouvements, modifient leur façon de bouger,
contractent inconsciemment tous les muscles du tronc pour proté-
ger ce dos qu’ils pensent fragile. Or ce mécanisme génère un cercle
vicieux et renforce la lombalgie », décrit le Dr Bailly. En effet, de
nombreux travaux rapportent que les patients lombalgiques solli-
citent davantage leur sangle abdominale et leurs muscles lombaires
pour marcher, se baisser ou ramasser un objet que les personnes
n’ayant pas mal au dos. Et, lorsque le mouvement s’arrête, ils ne
relâchent pas leurs muscles. Cette contraction excessive accroît
les tensions musculaires et entretient les douleurs.
Ce mécanisme de protection perturbe aussi le système de la dou-
leur. « La douleur est avant tout un signal d’alerte. Mais en cas de
douleurs chroniques, ce système de protection est déréglé et trop
sensible. Le mal a été mémorisé par les circuits neuronaux, et ces
derniers transmettent des messages douloureux au cerveau alors
même que la personne n’a pas effectué de mouvement doulou-
reux », explique le Dr Bailly. Pour éviter que la douleur ne se grave
dans les neurones, la meilleure solution est de bouger.
Janvier 2021 - N °156 - QUE CHOISIR SANTé  5
 DOSSIER
 
MAL DE DOS
Le mouvement est salvateur

COMMENT BOUGER ?   Réapprendre avec le kinésithérapeute

Dès que la douleur diminue, il faut se remettre en mouvement. Si Les thérapies de kinésithérapie seules comme le massage, par
besoin, la prise d’antalgiques, et en premier lieu de paracétamol exemple, n’ont pas montré leur efficacité à long terme pour sou-
(ne pas dépasser 3 g par 24 heures en automédication, 4 g sur avis lager la lombalgie. Elles peuvent atténuer la douleur, détendre les
médical), est recommandée pour faciliter la reprise des activités. muscles, mais les bénéfices ne seront que de courte durée. Les
Pour commencer, marcher à son domicile suffit. Puis progressive- techniques ayant fait leurs preuves font appel à la participation
ment, vous pouvez descendre les escaliers, vous promener, faire active des patients et à la réalisation d’exercices supervisés de
vos courses, etc. Bref, refaire des gestes du quotidien permet de renforcement musculaire et d’assouplissement.
venir à bout d’une lombalgie aiguë. En ce qui concerne la lom- Le rôle du kinésithérapeute est aussi de lutter contre la kinésio-
balgie chronique ou récidivante, la mise en place d’un suivi avec phobie. « L’un des premiers objectifs est de montrer au patient qu’il
un kinésithérapeute, ou une équipe multidisciplinaire lorsque la peut bouger sans exacerber ses douleurs et que le mouvement n’est
lombalgie est devenue un réel handicap, peut s’avérer nécessaire en rien responsable de son mal de dos. On cherche ensemble des
et bénéfique. mouvements non douloureux. Par exemple, s’il n’arrive pas à
ramasser un objet en étant debout, je vais lui proposer d’essayer
de le faire assis », explique Vincent Girod, kinésithérapeute. Puis,
Applications mobiles : une fois que le seuil de douleur est tolérable, des exercices dits de
proprioception peuvent être proposés pour améliorer l’équilibre,
que valent-elles ? mais aussi renforcer les muscles. « Le patient va par exemple sou-
lever des objets de plus en plus lourds, puis les relever au-dessus
P our encourager
les personnes lombal-
giques à bouger
Attention aux idées
fausses
À l’inverse, une petite
de sa tête », illustre ce professionnel.
En revanche, contrairement à une idée reçue très courante et
au quotidien, des appli- étude conduite auprès une pratique encore répandue, le gainage, ou renforcement des
cations mobiles, comme de 30 patients par muscles abdominaux, est loin d’être le meilleur exercice. « On
« Activ’Dos » de l’assu- un kinésithérapeute a longtemps pensé que la lombalgie était liée à une déficience
rance maladie ou rapporte que l’application abdominale. Or il est établi que cela n’est pas la cause mais la
« Mon coach dos », ont « Activ’Dos », promue conséquence du mal de dos. D’ailleurs, les athlètes et les grands
vu le jour. Ces nouveaux dans tous les médias, sportifs ne sont pas exempts de lombalgie », décrypte Vincent Girod.
outils suscitent un vif apporte peu de bénéfices. Le gainage est efficace comme tout autre type d’exercice, et il ne
intérêt, mais ont peu fait Il constate, en effet, saurait suffire.
l’objet d’évaluations scien- qu’après un mois d’utili-
tifiques sérieuses. sation, ni les douleurs Suivre un programme de rééducation 
« Une seule étude ni les capacités fonction-
randomisée de qualité a nelles des patients n’ont
Pour les patients chroniques les plus lourdement atteints et han-
comparé une application été améliorées, qu’elle soit dicapés par leur lombalgie, notamment ceux en arrêt de travail
mobile à des conseils utilisée seule ou en plus de longue durée, des programmes de rééducation de plusieurs
écrits. Elle montre qu’après de la kinésithérapie. jours à plusieurs semaines existent. Organisés par les services
3 mois de suivi, les utilisa- En outre, il relève que hospitaliers, ils offrent une prise en charge multidisciplinaire
teurs de l’appli déclarent l’appli véhicule des articulée autour de médecins de rééducation, de kinésithéra-
des douleurs moins messages « paradoxaux, peutes mais aussi d’ergothérapeutes, de psychologues et parfois
intenses et une améliora- tantôt rassurants et d’enseignants en activité physique adaptée (APA). L’accent est
tion de leurs capacités de tantôt inquiétants ». Elle mis sur l’éducation thérapeutique pour lutter contre la kinésio-
mouvement par rapport à martèle aussi de fausses phobie et apprendre à mieux gérer sa douleur au quotidien. Les
l‘autre groupe », indique croyances en affirmant
patients sont aussi initiés à des activités physiques variées pour
le Pr Coudeyre qui a parti- que rester avachi dans
cipé au développement son canapé comprime les
les réentraîner à l’effort. « Notre objectif est de promouvoir leur
de « Mon coach dos » disques intervertébraux autonomie et de les aider à retourner vers l’emploi », résume
et de « eLombactif », ou que « les mauvaises Arthur Placenti, enseignant en APA au service de rhumatologie
des applis encore en postures sont respon- de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris.
cours d’évaluation.  sables du mal de dos ». Les patients peuvent être dirigés vers ces programmes par leur
médecin traitant, le médecin du travail, le rhumatologue ou encore

6  QUE CHOISIR SANTé - N° 156 - Janvier 2021

 POSTURE Les tee-shirts redresseurs sont inutiles
Une idée tenace veut que l’on ait mal au dos quand on se tient mal.
Sur cette base inexacte, de multiples dispositifs correcteurs de posture
sont commercialisés pour soulager les douleurs.

T iens-toi droit ! Tee-shirt, harnais ou

gilet redresseur de dos… À l’aide
de textiles tenseurs ou de coussinets en
silicone qui font pression sur le dos dès
que l’on s’avachit un peu, ces dispo-
sitifs vous rappellent à l’ordre et vous
obligent à vous redresser. Les modèles
à elles si la colonne est résistante.
Ces dispositifs proposent d’avoir le dos
plat et d’effacer ces courbures, c’est
En se substituant
aux muscles,
absurde ! », s’agace le Pr Rannou. les tee-shirts
Enfin, ces dispositifs vont à l’encontre redresseurs
ne sont pas bons
du principe majeur du traitement de pour le dos.
la lombalgie : le mouvement. « Tous

se multiplient sur le marché. Et tous
s’appuient sur le même postulat :
pour avoir moins mal, il faut se tenir
droit comme un I. En fait, il n’y a rien
de plus faux. Ce que rappelle Vincent
Girod, kinésithérapeute : « Il n’y a pas
de bonne ou mauvaise posture.
C’est un mythe. On a simplement
voulu transposer une norme sociale
dans le domaine médical. »  soulever une charge. Pour preuve,
Des dispositifs absurdes
Maintenir son dos droit en toutes
circonstances est même un non-sens
scientifique. « Notre colonne vertébrale
présente trois courbures qu’il faut
respecter. Elles permettent de répartir les
contraintes articulaires et ce sont grâce
les traitements passifs sont inopérants,
voire délétères. Ces tee-shirts entre-
tiennent le patient dans une passivité.
Or celle-ci est redoutable en termes de
chronicisation », insiste le Pr Rannou.
Pas de prévention miracle
Dans la même veine, il n’existe pas
de bonne ou mauvaise posture pour
la littérature scientifique démontre
qu’il n’y a pas de lien de causalité
entre l’apparition d’une lombalgie
et les activités professionnelles
exigeant fréquemment des positions
inconfortables telles que s’agenouiller
ou s’accroupir. Les conseils souvent
délivrés comme plier les genoux ou
DR
placer une jambe devant l’autre pour
« protéger son dos » ne sont en réalité
pas à même de prévenir la lombalgie.
Et les ceintures lombaires ?
La Haute Autorité de santé indique que
les ceintures lombaires et les colliers
cervicaux peuvent être envisagés « sur
une courte durée pour aider à la reprise
d’activités, bien qu’ils n’aient pas
démontré d’efficacité sur l’évolution de la
lombalgie ». De fait, rien ne montre qu’ils
permettent de prévenir l’apparition d’un
lumbago ou d’éviter la chronicisation de
la lombalgie. Pour autant, ils réduisent
l’invalidité et les douleurs, notamment
en facilitant le retour à l’activité.

un médecin de médecine physique et de réadaptation. Plus d’une
soixantaine de centres à travers le pays proposent ces séjours, qui
sont pris en charge par la Sécurité sociale et les mutuelles.
Choisir l’activité qui vous plaît   blessure ou d’aggravation des douleurs. Une étude bordelaise a,
Dans la vie quotidienne, il est primordial de lutter contre la séden-
tarité. Marcher pour aller faire ses courses, prendre les escaliers,
se lever de son fauteuil au moins 5 minutes toutes les heures
pour faire quelques pas et s’étirer… Chaque petit geste compte.
À votre bureau, vous pouvez aussi troquer votre siège contre une
Gym Ball, un grand ballon d’équilibre ergonomique qui permet de
renforcer les muscles du tronc en douceur et de manière ludique.
En parallèle, la pratique régulière d’exercice physique est tout aussi
importante. Et le choix est vaste. « Aucune activité physique n’est
contre-indiquée ou interdite aux patients lombalgiques. Et rien
ne prouve qu’un sport soit plus efficace qu’un autre. L’important
est que les patients choisissent une activité qu’ils auront plaisir à
pratiquer régulièrement », assure le Pr Coudeyre. Dans le service
de rhumatologie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, les patients
pratiquent la boxe, par exemple. Le yoga, le taï-chi ou encore le
pilates ont démontré leur efficacité pour apaiser les douleurs,
améliorer la mobilité du rachis ou encore diminuer le stress.
Pour autant, ces bénéfices ne sont pas propres à ces activités,
mais sont le fait de tous les exercices physiques. Tout est donc
possible, à condition de ne pas tenter un exercice trop exigeant
dès le début et d’y aller progressivement. La douleur, si elle est
présente durant l’exercice, doit rester tolérable. Dans le cas où
vous démarrez une activité que vous n’aviez jamais pratiquée
auparavant, n’hésitez pas à vous inscrire à un cours collectif ou à
vous entraîner avec un coach afin que ces professionnels puissent
corriger vos mouvements et s’assurer qu’il n’y a pas de risque de
par exemple, montré que les nageurs effectuant mal les mouve-
ments de la brasse ont davantage de douleurs que les personnes
n’ayant pas mis un pied dans un bassin.
Bénéficier de l’activité physique adaptée
Depuis 2017, les médecins généralistes peuvent prescrire sur ordon-
nance l’activité physique adaptée (APA). Bien qu’elle s’adresse en
priorité aux malades en affection longue durée (ALD), les patients
lombalgiques peuvent aussi en bénéficier. Encadrées par des pro-
fessionnels de santé (kinésithérapeutes, ergothérapeutes) ou des
enseignants en APA, ces activités peuvent être réalisées à l’hôpital,
au sein de structures communales, régionales ou associatives. Les
professionnels et les clubs sportifs formés à l’APA sont listés sur le
site de toutes les agences régionales de santé (ARS).
Pour autant, prescription ne rime pas avec remboursement. Les
patients doivent donc supporter les frais à moins d’avoir la chance
de vivre dans une ville qui finance le sport-santé, comme Strasbourg
ou Toulouse, ou d’être affiliés à l’une des douzaines de complé-
mentaires santé qui remboursent l’APA, sous certaines conditions.
Alors même que l’activité physique est reconnue et recommandée
comme le premier traitement de la lombalgie, cette absence de
prise en charge par l’assurance maladie est anormale. n

Janvier 2021 - N °156 - QUE CHOISIR SANTé  7

 Histoire de santé
 
Alixe Bornon confectionne des
pâtisseries spéciales pouvant être
dégustées par les diabétiques,
car elles ne font pas trop monter le
taux de glucose dans le sang. Elles
« Je permets
ont un « indice glycémique » bas,
une notion qui fournit des repères des gourmandises
aux diabétiques »
nutritionnels intéressants pour tous.
Perrine Vennetier

J
«  ’
Appel à
témoignages
  Vous avez un jour pris une
décision importante pour votre
santé (changement d’hygiène de vie,
recours à de nouvelles thérapies,
arrêt de médicaments, etc.).
Votre expérience nous intéresse.
 
Écrivez-nous Que Choisir Santé
233, boulevard Voltaire, 75011 Paris
Par e-mail : sante@quechoisir.org
étais en hypoglycémie ce matin. Là,
ça va mieux. On s’appelle ? » C’est
par ce SMS que débute l’entretien
avec Alixe Bornon. Un aperçu en direct des
aléas que subissent les diabétiques de type 1
qui, comme elle, doivent surveiller comme
le lait sur le feu leur taux de glucose dans le
sang sous peine que celui-ci soit en excès
(hyperglycémie) ou chute (hypoglycémie).
Alixe s’y connaît pourtant très bien. Diabétique
depuis l’adolescence, elle jongle avec les
piqûres d’insuline. Devenue pâtissière, elle
maîtrise les effets des différents aliments.
Le goût de l’interdit
Forte de cette double casquette, elle a créé
il y a 5 ans Les belles envies, une gamme de
pâtisseries conçue « pour que tout le monde
puisse se faire plaisir », explique la jeune
femme de 32 ans. « J’ai toujours été gour-
mande, se remémore-t-elle, mais plutôt
sandwich-saucisson que bec sucré. C’est
après le diagnostic de mon diabète, à l’âge
de 13 ans, que je me suis mise à raffoler du
sucre. Sans doute l’attrait de l’interdit ! Alors,
pour éviter le fromage blanc-pomme pen-
dant les fêtes d’anniversaire, j’ai commencé
à pâtisser. Au début, j’ai essayé de remplacer
le sucre par de l’aspartame, mais le résultat
fut… atroce. » Devenue adulte, Alixe travaille
dans les ressources humaines, mais cela ne
l’empêche pas de cuisiner pour elle et ses
amis. « C’était pas mal, mais sans plus. Je me
suis donc inscrite en école de pâtisserie pour

Les sucres donnent-ils du diabète ?

L e diabète est une maladie
chronique qui se définit
par un taux anormalement
élevé de sucre, plus préci-
sément de glucose, dans
le sang (hyperglycémie).
Cet excès résulte de deux
causes, très différentes.
Deux diabètes
> Le diabète de type 1
Il est d’origine génétique.
L’organisme ne fabrique plus
suffisamment d’insuline,
l’hormone nécessaire aux
cellules pour utiliser ou stoc-
ker le glucose. Les personnes
atteintes de cette maladie
doivent donc se faire des
piqûres d’insuline en fonction
de leur consommation de
sucres, mais ce ne sont pas
les sucres qui causent leur
diabète.
> Le diabète de type 2
Il est associé à l’excès de
poids et à la sédentarité
entraînant un dysfonction-
nement de l’insuline. Il n’est
donc pas lié directement à
la consommation de sucres,
mais plutôt à des apports
caloriques excessifs.
Sucres et santé
Les études cliniques chez des
personnes en bonne santé
montrent que la consom-
mation alimentaire de sucres
n’a d’effets délétères sur la
santé qu’au-dessus d’une
certaine quantité.
Le premier de ces effets
est l’apparition de caries
dentaires. Ensuite survient la
prise de poids si les sucres
sont apportés sous la forme
d’un excès de calories ou de
boissons (jus de fruits, sodas,
etc.). Le surpoids et l’obésité
sont associés à un risque
accru de diabète de type 2
mais aussi de problèmes
cardiovasculaires ou de
cancers.
Une consommation impor-
tante de fructose (un sucre
naturellement présent dans
les fruits et certains légumes
et synthétisé industrielle-
ment) entraîne une augmen-
tation néfaste des taux de
lipides dans le sang.
50 g par jour maximum
Pour toutes ces raisons,
l’Organisation mondiale de
la santé (OMS) recommande
de ne pas consommer plus
de 10 % des apports énergé-
tiques totaux sous forme de
« sucres libres ». Sous cette
appellation, on trouve les
sucres ajoutés aux aliments
par les consommateurs et
dans les produits industriels
ainsi que les sucres des jus
de fruits et du miel.
Cela correspond à environ
50 g par jour pour un adulte.
Pour mieux se repérer, c’est
l’équivalent de 10 cuillerées
à café rases de sucre de
table. Ce n’est pas un apport
conseillé, c’est un maximum.

8  QUE CHOISIR SANTé - N° 156 - Janvier 2021

 Indice glycémique : un repère
utile mais pas absolu

T ous les glucides ali-

mentaires provoquent
une élévation du taux
lentilles, amandes,
légumes, certains fruits
(raisin, pomme, orange),
la préparation. Ainsi, les
produits très gras ont un
IG très bas car les lipides
de glucose dans le sang fructose… n’ont pas d’effet sur la
(glycémie) : les sucres glycémie et diminuent l’IG
(glucides simples au Les avantages des glucides associés.
goût généralement sucré Favoriser les aliments Du coup, les chips (54)
tels que le saccharose, à IG bas permet d’éviter ont un meilleur IG que
le fructose, le glucose, des fluctuations impor- des pommes de terre
le lactose), mais aussi tantes de la glycémie. au four (95) ! De même,
les glucides complexes De plus, dans les l’IG ne prend pas en
créer mes propres recettes. » L’objectif : des (comme l’amidon, pré- grandes lignes, compte la dose de glu-
sent dans les céréales, on constate que bon cides présents : certains
gâteaux à indice glycémique bas, c’est-à-dire
le pain, les pâtes, etc.). nombre d’aliments fruits contiennent des
qui ne feront monter ni trop vite ni trop haut Tous ces glucides n’ont à IG bas sont les mêmes glucides à IG haut mais
la glycémie. pas le même impact. que ceux promus par le en petites quantités.
régime méditerranéen Enfin, il ne considère que
Fournées et tâtonnements Comment comparer (légumes, céréales l’impact sur la glycémie.
Alixe commence par la pâte à choux. « Et j’ai Pour comparer les effets complètes, légumi- Le fructose par exemple,
échoué, 222 fois exactement. C’était mou, sur la glycémie des neuses) et ceux à IG haut ayant un IG nettement
ça ne montait pas… Je me suis rendu différents aliments, on correspondent souvent plus faible (19) que celui
compte qu’on ne pouvait pas simplement utilise l’indice (ou index) à ceux qu’il vaut mieux du saccharose (68) a été
remplacer un ingrédient par un autre, à glycémique (IG). Plus éviter (sucreries, céréales longtemps recommandé
quantité égale. Il faut faire des mélanges. » l’indice est élevé et plus raffinées). Des études aux diabétiques. Mais
l’aliment provoque une menées auprès de per- comme il provoque une
Par exemple, elle remplace la farine de pâtis-
élévation forte et rapide sonnes diabétiques ont augmentation du taux de
serie (raffinée, dite T45) par un mélange de de la glycémie. Sur une montré qu’un régime lipides de sang, ce n’est
farine de lupin, farine de coco, son d’avoine échelle de 0 à 100, à IG bas permet plus le cas.
et farine T80 (semi-complète). Cet assem- on distingue en général de mieux équilibrer Par ailleurs, l’indice glycé-
blage présente l’intérêt d’être riche en pro- 3 catégories. le diabète. Un régime mique n’est pas facile
téines et surtout en fibres, qui ralentissent le > IG haut (plus de 70) : alimentaire basé sur l’IG à trouver, en particulier
passage des sucres dans le sang et donc glucose (100), céréales de favorise le sentiment de pour des préparations,
abaissent l’indice glycémique. petit-déjeuner soufflées, satiété et peut aider à maison ou pas.
« Ma pâtisserie est sans sucre. Notez bien le baguette blanche, contrôler son poids. Mais
bonbons… son utilisation en santé Tout sauf un dogme
singulier. » Cela veut dire qu’elle n’y met pas
de saccharose (sucre blanc de table), mais > IG moyen (entre 55 publique reste discutée. L’indice glycémique est
et 70) : pain complet, riz donc un repère utile,
d’autres sucres, principalement le sucre de Les inconvénients
blanc, saccharose, miel, en particulier pour les
coco qui élève moins la glycémie que le certains fruits (melon, L’indice glycémique est diabétiques, mais il
sucre tout en donnant un goût plus sucré. cerise, etc.)… parfois trompeur. Il ne ne peut pas détrôner
Elle utilise aussi du maltitol, un édulcorant > IG bas (inférieur prend pas en compte la les recommandations
d’origine naturelle. De plus, elle joue sur la à 55) : pain intégral, valeur nutritionnelle glo- classiques d’une alimen-
cuisson, avec des températures inférieures. pâtes, produits laitiers, bale de l’aliment ou de tation équilibrée.
Et enfin, elle n’exclut pas les matières grasses
– beurre, œufs, crème – qui diminuent elles
aussi l’indice glycémique.
nologue et spécialiste du diabète. Le calcul leur glycémie. La différence entre les deux
Les cobayes du glucose demande quelques manipulations et une courbes de glycémie donne l’indice glycé-
« Entendons-nous bien : je ne fais pas du light dizaine de volontaires en bonne santé. mique (en pourcentage). Aujourd’hui, une
ni des produits de régime ! Cela reste des Ceux-ci ingèrent d’abord 50 g de glucose à petite étiquette « IGC » pour « index glycé-
gâteaux... Mais c’est un plaisir que peuvent jeun. Puis on mesure dans les deux heures mique contrôlé » orne les douceurs qu’Alixe
s’offrir les diabétiques. » qui suivent l’évolution de leur glycémie. Le propose dans ses deux boutiques pari-
Pour aller au bout de la démarche, Alixe fait lendemain, ces mêmes personnes ingèrent siennes et sur son site de vente en ligne :
calculer en laboratoire l’indice glycémique l’équivalent de 50 g de glucides sous la Opéra, Paris-Brest, tartelettes passion, cho-
de ses préparations. Pour cela, elle a colla- forme du gâteau dont on veut déterminer colats ou, plus récemment, du pain
boré avec le Dr Jean-Michel Borys, endocri- l’indice glycémique et, là encore, on mesure multicéréale. n

Janvier 2021 - N °156 - QUE CHOISIR SANTé  9

 Décryptage
 
Faut-il interdire les nitrites
dans la charcuterie ?
L
es sels nitrités sont des additifs que l’on ajoute
dans des produits de charcuterie pour les
L’actu protéger contre des bactéries pathogènes et
Depuis mars 2020, permettre une longue conservation. Ils leur
une mission d’infor- confèrent une couleur rose pâle pour les charcu-
mation parlementaire
teries cuites et rouge sombre pour les crues, et leur
prépare un projet
de loi sur les nitrites,
donnent un goût particulier. Ils regroupent les
ces additifs présents nitrites de potassium (E249) et de sodium (E250)
dans la charcuterie. et les nitrates de sodium (E251) et de potassium
(E252). Ils font l’objet d’une autorisation par
Le débat l’Agence européenne de sécurité alimentaire (Efsa)
qui fixe la dose d’incorporation maximale de
Les nitrites présentent
une utilité pour la
150 mg de nitrites par kilo de charcuterie. Les
conservation des nitrates, par ailleurs présents dans certaines eaux
produits, mais ils et abondants dans les jeunes légumes verts, se
sont cancérogènes. transforment en nitrites, par exemple au contact
Peut-on s’en passer ? de ferments dans la viande ou en présence de bac-
téries dans notre organisme.
En quoi les nitrites
sont-ils un problème ?
Les nitrites ajoutés à la viande se transforment en
composés N-nitrosés et en nitrosamines, dont cer-
tains sont cancérogènes. Cette conversion expli-
querait un « risque accru observé de développe-
ment de cancers du côlon ou du rectum » d’après
le Centre international de recherche sur le cancer
(Circ). Celui-ci a classé en 2015 les charcuteries en
catégorie 1, c’est-à-dire « cancérogènes pour
l’homme ». Chaque portion de 50 g consommée
augmenterait de 18 % le risque de développer un
cancer du côlon. Les nitrites sont, pour cette raison,
classés dans la catégorie « à éviter » dans la base
des additifs l’UFC-Que Choisir.
Une mission d’information parlementaire sur l’usage
des sels nitrités dans l’industrie alimentaire a débuté
Repère 150 g par semaine
Pour minimiser son exposition aux nitrites, le plus simple
est de modérer sa consommation de charcuteries.
Le Programme national nutrition santé fixe à 150 g
par semaine la dose maximale, soit environ 3 tranches
STUDIO/PHOTOCUISINE
de jambon blanc. Saucisses, lardons et bacon, viandes
séchées ou en conserve (type corned-beef), jambons
secs et crus font partie de cette catégorie.  ces alternatives devraient être évaluées. n
10  QUE CHOISIR SANTé - N° 156 - Janvier 2021
le 3 mars 2020. Taxation, étiquetage, interdiction ?
Convaincus de leur dangerosité, plusieurs députés
ont annoncé, mi-décembre, vouloir déposer une
proposition de loi visant au retrait progressif de ces
additifs nitrités à partir de 2023.
Pourquoi des industriels
les défendent-ils encore ?
Des industriels et certaines agences sanitaires
agitent la menace d’une recrudescence du botu-
lisme en cas d’interdiction des nitrites. Maladie
mortelle causée par une bactérie, le Clostridium
botulinum, le botulisme ferait pencher la balance
en faveur des additifs. Un argument « fallacieux »
pour Guillaume Coudray, auteur de l’enquête
Cochonnerie. Comment la charcuterie est devenue
un poison (éd. La Découverte, 2017) : il avance le
contre-exemple des 160 producteurs à Parme qui
n’utilisent pas de nitrites mais sèchent le jambon.
Les nitrites permettent de fabriquer des charcute-
ries avec des viandes de moindre qualité, dénonce
Denis Corpet, professeur d’hygiène des aliments
de l’homme à l’Ecole nationale vétérinaire de
Toulouse et directeur de l’équipe aliments et cancer
du laboratoire Toxalim-Inrae.
Que valent les alternatives ? 
Selon l’Inrae, il n’existe pas de composés capables
de remplacer les sels nitrités dans toutes ses fonc-
tions, mais certains permettent de réduire les quan-
tités ajoutées. De fait, il y a des charcuteries qui
n’en contiennent pas, comme les saucisses britan-
niques et irlandaises. Il existe aussi des techniques
de fabrication sans nitrites, en atelier très propre
par exemple, explique Denis Corpet. Des fabricants
peuvent également utiliser des mélanges de bouil-
lons de légumes riches en nitrates. Mais attention,
ceux-ci peuvent se transformer en nitrites. Aussi la
mention « sans nitrites » sur l’étiquette ne signifie
pas forcément « zéro nitrites » mais sans « nitrites
ajoutés », nuance… En effet, des tests menés par
Que Choisir en 2017 montraient qu’un jambon cuit
affichant « sans conservateur» contenait quand
même des nitrites, mais qu’un autre annonçant
« sans nitrite » en était bel et bien exempt. Toutes
Ingrid Merckx
 Mieux se connaître pour se soigner
 
Le port d’audioprothèses provoque
parfois gêne et inconfort.
Les problèmes rencontrés peuvent
être d’origine physique, acoustique Je ne m’habitue pas
à mes prothèses
ou psychologique, ces différents
facteurs étant parfois associés.
Ils sont la plupart du temps faciles
auditives
à résoudre.
Héloïse Rambert
C
ombien d’appareils auditifs finissent
par s’empoussiérer sur une table de
nuit, abandonnés par des proprié-
taires qui ne s’y sont jamais faits ! Pour éviter
d’en arriver là, il faut bien identifier les
problèmes.
L’APPAREIL EST TROP
DIFFICILE À MANIPULER
ET À PLACER  des sons ou de sa propre voix, sons du quo-
La pose est compliquée, l’appareil ne tient
pas en place, il tombe de l’oreille (d’autant
plus avec le port du masque).
POURQUOI ? Les gestes de bonne mani-
pulation n’ont pas encore été intégrés. Ou
bien le choix du modèle n’est pas le bon, car
il nécessite une dextérité et une motricité
trop fines et une vue plus performante.
QUE FAIRE  En parler avec son audiopro-
thésiste au rendez-vous suivant, ou s’adres-
ser à son assistant(e) sans attendre afin de
reprendre avec lui ou elle les exercices de
manipulation. Si ce n’est pas suffisant et que
c’est le modèle de prothèse en lui-même
qui est trop compliqué à utiliser, un change-
ment de modèle doit être envisagé durant
L’importance de la période d’essai
C ontrairement à une paire de lunettes dont le confort visuel est immédiat,
les débuts avec des prothèses auditives sont souvent délicats.
> Le parcours de soins inclut une période d’essai et d’adaptation de 30 jours
après l’appareillage précisément pour voir si les choses se passent bien.
> Durant ce premier mois, 3 à 4 rendez-vous sont prévus : l’occasion
d’exprimer tous les problèmes ressentis. S’ils persistent malgré les
corrections apportées, vous avez le droit de ne pas prendre les prothèses
au terme de cette période et d’en tester d’autres.
> Les réglages, personnalisés et progressifs, font partie intégrante
de la prestation payée à l’audioprothésiste.
Janvier 2021 - N °156 - QUE CHOISIR SANTé  11
la période d’adaptation. Après celle-ci, il est
encore parfois possible de modifier le type
d’embout pour faciliter la manipulation.
LES SONS
SONT EXACERBÉS
OU « RÉSONNENT » 
Dès l’appareillage, des problèmes sur-
viennent : effets de résonance de l’ensemble
tidien auparavant étouffés qui deviennent
insupportables (bruit de la vaisselle qui
s’entrechoque, pas sur le gravier, etc.), bruits
de fond faibles (ventilation, chaudière, circu-
lation routière à travers la fenêtre fermée,
etc.) qui paraissent trop forts.
POURQUOI ? C’est certainement une
question de réglages. Lors de la première
consultation, l’audioprothésiste pose l’appa-
reil et le règle de manière optimale pour
compenser la perte d’audition. Mais ces
réglages, bien que corrects, peuvent être
trop difficiles à supporter : la redécouverte
des sons s’avère souvent perturbante.
QUE FAIRE  En parler à son audioprothé-
siste. Le deuxième rendez-vous est généra-
lement fixé une semaine à dix jours après
l’appareillage. Il optera pour des réglages
moins ambitieux avec un objectif d’ampli-
fication plus progressive dans le temps,
qui permettront à l’oreille de s’habituer en
douceur.
Pour ajuster au mieux les réglages, l’audio-
prothésiste a besoin d’une description la
plus précise possible de la gêne. Essayer
de mettre ces quelques jours à profit pour
bien identifier les environnements sonores
problématiques. Et ainsi éviter les plaintes
vagues du type « c’est trop bruyant » au profit
de plaintes plus circonstanciées. Exemples :
« Je ne supporte pas le bruit de la circulation,
 
Mieux se connaître pour se soigner

Quand rien ne va…

P arfois la plainte est

globale, diffuse et
vague : « Je ne supporte
pas mes appareils, c’est
tout ! », « Ça me rend
saoul », « Ça me gêne »,
sans autres précisions.
Elle peut refléter un pro-
blème d’acceptation de
l’appareillage, qui va
au-delà des prothèses
auditives en elles-
mêmes. Il n’est pas tou-
jours facile de se faire à
l’idée qu’on n’entend plus
bien. En ce cas, mieux
vaut ne pas s’entêter et
mettre le projet d’appa-
reillage en suspens pour
quelques mois. La clé est
de trouver une véritable
motivation, pour soi et
non pour faire plaisir
à son entourage. C’est
avant tout un travail
sur le regard qu’on porte
sur soi-même, sur sa est apparu peu après une visite chez l’au-
place parmi les autres, dioprothésiste, le solliciter, lui ou un de ses
sur le handicap et le assistants, pour s’assurer que l’appareil est
vieillissement. bien positionné.

de la pendule, de la vaisselle » ; « le bruit
de l’aspirateur ou de tel outil me dérange » ;
« ce sont tous les sons qui sont trop forts » ou
au contraire « plutôt les graves », « plutôt les
aigus », « les sons faibles » ou « forts ».
L’APPAREIL FAIT MAL  dans le conduit auditif.
Au moment de la pose ou au bout de
quelques heures, la prothèse cause une
douleur plus ou moins intense. Elle est géné-
ralement localisée dans le fond du conduit
auditif, quelquefois à l’entrée.
POURQUOI ? Soit l’appareil est mal posi-
tionné, soit l’embout n’est pas parfaitement
adapté à l’oreille : embout trop long ou trop
large, empreinte mal prise, interprétation
incorrecte ou inadéquate de cette empreinte
par le fabricant, etc.
QUE FAIRE  Demander à un proche de
regarder si l’embout semble bien en place.
Essayer d’enlever et de remettre l’appareil.
En cas de difficultés, il convient de revoir les
gestes de la mise en place avec l’audiopro-
thésiste. Si la prothèse est a priori bien mise
et que la douleur persiste, cesser de porter
l’appareil jusqu’au prochain rendez-vous.
L’audioprothésiste réévaluera le choix de
l’embout. S’il s’agit d’un embout standard,
il en essaiera un de taille différente. S’il a été
fabriqué sur mesure, il le retouchera grâce
à une petite fraise ou prendra une nouvelle
empreinte pour le fabriquer à nouveau.
Si la douleur est légère et supportable, il est
conseillé de remettre la prothèse deux jours
avant le rendez-vous ou la veille. L’audio-
prothésiste pourra ainsi regarder s’il y a une
rougeur dans le conduit auditif et où elle est
exactement localisée. Cela peut l’aider à savoir
comment retoucher l’embout. Attention à ne
pas forcer, une plaie pourrait se former.
Si la douleur est insupportable, ne refaire
aucune tentative seul et attendre jusqu’au
prochain rendez-vous.
L’APPAREIL DÉMANGE  et au calme, les problèmes peuvent survenir
Il ne fait pas mal du tout, mais « chatouille »
POURQUOI ? Il peut s’agir d’une mise en
place incorrecte, d’un embout mal adapté
ou tout simplement d’un problème d’habi-
tuation. Les audioprothèses peuvent pro-
voquer des démangeaisons dans l’oreille à
l’instar d’un bracelet sur la peau.
QUE FAIRE Souvent, tout rentre dans l’ordre
sans intervention. Mais il est possible d’ap-
pliquer un adoucissant comme une huile
d’amande douce ou de calendula. Éviter la
sortie du son pour ne pas boucher l’appa-
reil. Si la sensation persiste, le mieux est d’en
parler à l’audioprothésiste qui vérifiera que
l’appareil est bien placé et bien adapté.
LES PROTHÈSES SIFFLENT
DANS L’OREILLE  même ponctuellement le niveau sonore des
Un sifflement aigu se fait entendre, c’est ce
qu’on appelle l’effet Larsen. Il cause une
gêne très désagréable.
POURQUOI ? Il s’agit soit d’un problème de
mise en place de l’appareil dans le conduit
auditif, soit de la présence d’un bouchon
de cérumen ou épidermique dans l’oreille.
QUE FAIRE Si la dernière visite chez l’audio-
prothésiste est relativement ancienne, il est
possible qu’un bouchon de cérumen ait eu
le temp de se former. On peut faire un lavage
de l’oreille avec une petite poire à condition
que le tympan ne soit pas perforé. Le mieux
est de demander à son médecin généraliste
de regarder ce qu’il en est. Si le sifflement
DANS LE BRUIT,
ÇA NE MARCHE PAS OU
C’EST INSUPPORTABLE
Chez des personnes qui vivent plutôt seules
lorsqu’elles sont soudainement exposées
à plus de bruit, alors que les premiers
mois d’appareillage s’étaient déroulés sans
encombre. Typiquement, lors de grandes
réunions familiales. « J’entends plus fort
mais je ne comprends pas mieux », « Ça ne
marche pas dans le bruit » sont les plaintes
classiques. Cette constatation peut provo-
quer une déception et un agacement.
POURQUOI ? Le problème est dû au chan-
gement brusque d’environnement sonore.
Dans le calme, les prothèses ne compensent
qu’un tiers à la moitié de la perte en déci-
bels, mais cela suffit à faciliter grandement
les conversations. Dans le bruit, les choses
sont plus complexes et dépendent de nom-
breux facteurs (lexique, attention, mémoire,
entraînement, lecture labiale...).
QUE FAIRE On peut bien sûr diminuer soi-
appareils si l’audioprothésiste a laissé cette
fonction active, mais cela ne résout que le
problème de confort. On peut aussi deman-
der une modification des réglages mais, plus
l’aide auditive va être confortable dans le
bruit, moins elle sera efficace. À l’inverse,
pour améliorer la compréhension il est
envisageable d’augmenter le volume dans
les ambiances bruyantes.
Au final, il faut surtout trouver un compro-
mis acceptable avec l’audioprothésiste et
s’entraîner à écouter dans des situations
complexes. Dans certains cas, il est utile
d’approfondir cette rééducation avec un
orthophoniste, dont c’est le métier. n

12  QUE CHOISIR SANTé - N° 156 - Janvier 2021

 Médicaments
 
Ceux qu’il ne faut ni croquer
ni écraser
C
omprimés et gélules peuvent
s’avérer difficiles à avaler pour
certaines personnes, surtout en cas
de troubles de la déglutition, liés à l’âge
ou à une maladie chronique. On est alors
tenté de modifier la présentation
du médicament (ou galénique) en le
coupant, en le broyant ou en le laissant
fondre dans la bouche. Mais attention,
tous les médicaments ne se prêtent pas
à cette stratégie. Selon une étude du CHU
de Rouen réalisée en 2012, 42 % des
comprimés écrasés ne devraient pas l’être.
Si cela peut sembler anodin, changer
la galénique d’un médicament n’est pas
sans risque. Le Préviscan (fluindione),
par exemple, voit sa toxicité augmentée
s’il est écrasé car il est assimilé plus vite
par l’organisme. Parfois, la galénique
sert à préserver notre confort. Ainsi,
certains produits, comme la metformine,
ont un goût amer ou très désagréable,
même absorbés avec de la nourriture,
et leur enveloppe contient des excipients
qui le masquent.
Jamais sans accord médical
Les choses n’étant pas simples, on ne peut
pas se fier aux familles des médicaments
pour savoir lesquels peuvent ou ne peuvent
pas être écrasés, croqués, coupés, etc.
Si vous avez du mal à avaler votre
médicament, ne modifiez pas sa galénique
sans avis préalable et demandez à votre
médecin ou au pharmacien si d’autres
présentations (effervescentes, liquides,
orodispersibles) existent.
BON À SAVOIR Attention, un comprimé
avec une rainureau milieu n’est pas toujours
sécable. Des différences peuvent, en outre,
exister entre le médicament de marque
(le princeps) et ses versions génériques :
l’un ne doit pas être coupé ou écrasé
quand l’autre peut l’être. n
Audrey Vaugrente
LES PRINCIPAUX RISQUES LIÉS AU BROYAGE
Un risque de surdosage
Disopyramide (Rythmodan, Isorythm) Flécaïnide (Flécaïne)
Antidouleurs opioïdes (morphine, oxycodone, tramadol...)
Anti-inflammatoires (diclofénac, kétoprofène...)
Valproate de sodium et dérivés (Dépakine, Dépakote, Dépamide)
> Lorsqu’ils sont à libération prolongée (LP ou retard), ces médicaments
sont assimilés plus rapidement qu’ils ne le devraient.
Bénazépril (Briem, Cibacène) Carbamazépine (Tégrétol)
Ciclosporine (Néoral, Sandimmun) Dabigatran (Pradaxa)
Digoxine (Hemigoxine) Évérolimus (Afinitor, Certican)
Fluindione (Préviscan) Lévétiracétam (Keppra, Levidcen)
Sirolimus (Rapamune) Théophylline (Dilatrane, Tedralan)
> Ces médicaments à marge thérapeutique étroite sont absorbés trop
rapidement, augmentant le risque d’effets secondaires ou de toxicité.
Desloratadine (Aerius) Gabapentine (Neurontin)
Irbésartan (génériques seulement)
> Le principe actif de ces médicaments est libéré de manière accélérée.
Un risque de sous-dosage ou d’inefficacité
Colchicine (Colchimax) Duloxétine (Cymbalta) Mésalazine (Fivasa,
Rowasa) Naproxène (Apranax) Pantoprazole (Eupantol, Inipomp)
Sulfasalazine (Salazopyrine) Tamsulosine (Mecir, Omix)
> Sans enveloppe gastrorésistante, le principe actif de ces médicaments
sera assimilé par l’estomac ou détruit par les acides gastriques.
Énalapril (Renitec, Lercapress) Furosémide (Lasilix) Indométacine
(Indocid) Kétoprofène (Profenid, Ketum) Nifédipine (Adalate,
Tenordate) Paroxétine (Deroxat) Ranitidine (Azantac) Telmisartan
(Micardis, Pritor) Ténoxicam (Tilcotil) Topiramate (Epitomax)
> Le principe actif de ces médicaments est endommagé
par l’oxydation, la lumière ou l’humidité.
Acénocoumarol (Sintrom, Minisintrom)
Anticonvulsivants (valproate de sodium, topiramate...)
> Une fraction du principe actif de ces médicaments à marge
thérapeutique étroite peut être perdue lors du broyage ou de la découpe.
Un risque d’ulcération
Cette liste n’est pas exhaustive.
Alendronate (Fosamax, Fosavance) Célécoxib (Celebrex)
Chlorure de potassium (Kaléorid) Diacéréine (Art 50, Zondar)
Doxycycline (Doxypalu, Granudoxy, Tolexine) Duloxétine (Cymbalta)
Naproxène (Apranax) Pinavérium (Dicetel) Risédronate (Actonel)
> Sans enveloppe protectrice, ces médicaments irritent, brûlent
ou nécrosent les tissus de la bouche, de la gorge ou de l’estomac.
Janvier 2021 - N °156 - QUE CHOISIR SANTé  13
 Courrier
 
Pour nous écrire :

Complémentaire santé : faire ses calculs

Que Choisir Santé
233, boulevard Voltaire
75011 Paris

F
ou par e-mail
sante@quechoisir.org ace à la jungle des tarifs des complémentaires santé et leurs savants
N. B. : nous ne calculs, j’ai décidé de souscrire à un contrat type correspondant
pouvons pas répondre
aux demandes à une couverture de base. Tous les mois, je mets de côté sur un compte
de conseils médicaux épargne la somme qui correspond au surplus des tarifs. Si, dans les années
personnels.
à venir, je dois régler un dépassement d’honoraires ou un surcoût
pour mes lunettes, j’aurai économisé la somme. Cela m’évite de payer
une année pour les autres. S. E., Creutzwald (57)

Q.C. SANTé Si vos dépenses de santé sont limitées, il peut être intéressant de se passer de
complémentaire santé ou de la limiter aux frais de base. Pour les plus âgés, il est généralement
déconseillé de faire l’impasse sur les garanties d’hospitalisation ainsi que celles couvrant les
soins optique, auditif et dentaire. Mais, en dehors du forfait journalier et du coût de la chambre
individuelle, les frais d’hospitalisation sont en grande partie assumés par l’assurance maladie.
Quant à la réforme du 100 % Santé, elle doit justement limiter le reste à charge lié à l’optique, au
dentaire et à l’audition. Si ces dépenses ont longtemps été un argument phare des complémen-
taires pour justifier une souscription, c’est moins le cas aujourd’hui. Comme vous l’avez souligné,
il est souvent possible d’anticiper en mettant une somme fixe de côté. Certaines municipalités
proposent des mutuelles communales qui permettent de réduire les frais en négociant au nom
d’un groupe, un peu à la manière des contrats d’entreprise.

M
on médecin me recommande de prendre 6 fois Aider ma mère m’a
par jour 15 ml d’eau Asea. Cette eau, qui est
du « redox », devrait redonner à mes cellules
beaucoup appris

J’
la capacité de mieux fonctionner. Cela me laisse toutefois ai été aidante auprès
un peu perplexe. B. P., Biarritz (64) de ma mère avant et
pendant son séjour en
Q.C. SANTé Quelle étrange recommandation de la part de votre médecin !
L’eau Asea est avant tout de l’eau salée purifiée. D’après son fabricant, elle Ehpad, il y a quelques années.
« réorganise les molécules de sel naturel et d’eau purifiée en cellules de signa- Les informations prodiguées par
lisation redox ». Mais rien dans l’argumentaire de l’entreprise n’explique le centre de gérontologie de
comment ce procédé est obtenu. Le terme « redox » fait référence à un l’hôpital Bretonneau (à Paris) m’ont
mécanisme de respiration cellulaire appelé oxydoréduction, ou réaction énormément aidée. J’ai beaucoup
redox. Il fait appel, entre autres, à des cellules
Faut-il croire de signalisation. À en croire son fabricant,
c’est ce qui permettrait à l’eau Asea d’agir
appris et cet enseignement
m’est utile encore aujourd’hui, sur
à l’eau Asea ? « au niveau génétique » pour préserver le
fonctionnement cellulaire. À la clé : système
moi-même. J’ai aussi apprécié les
réunions organisées par l’associa-
immunitaire en bonne santé, réponse inflammatoire efficace, santé intestinale tion France Alzheimer, parfois en
au beau fixe et modulation de l’équilibre hormonal. Seulement, l’entre- présence des malades, avec des
prise n’avance aucune étude qui prouve l’efficacité de son produit et qui
aidants familiaux et d’autres
valide ces arguments. Alors faut-il y croire ? C’est bien difficile. Le fabricant
tient lui-même des propos contradictoires : son produit est censé favoriser intervenants. L’échange d’expé-
l’oxygénation et, dans le même temps, avoir une action antioxydante… riences et d’informations fournit
Soulignons, ensuite, qu’un système immunitaire sain n’a pas besoin d’être des connaissances qui aident à ne
stimulé ou renforcé (voir Q.C. Santé n°153, octobre 2020). Enfin, l’entreprise pas se laisser déborder.
fonctionne selon un schéma pyramidal, incitant à vendre toujours plus de S. C.,
bouteilles. Mieux vaut donc passer son chemin. Magny-les-Hameaux (78)

14  QUE CHOISIR SANTé - N° 156 - Janvier 2021

 LES EXPERTS
interrogés pour le n ° 156 sont :
> Dr Florian Bailly, rhumatologue
et médecin de la douleur à l’hôpital

J’ai testé la gym des yeux de la Pitié-Salpêtrière, à Paris.

> Pr Emmanuel Coudeyre,
chef du service de médecine

D
epuis 5 ans, je vois des mouches ou filaments qui bougent physique et de réadaptation
du CHU de Clermont-Ferrand.
avec les mouvements de mon œil. J’ai consulté un ophtal- > Vincent Girod, kinésithérapeute.
mologue l’an dernier, car ces ombres avaient augmenté en > Brice Jantzem, audioprothésiste
et vice-président du Syndicat national
nombre. Ce sont des corps flottants (myodésopsies), bénins et dus des audioprothésistes.
au vieillissement de l’œil (j’ai 58 ans). Profitant du confinement, j’ai > Dr Christelle Mouchoux, secrétaire
générale de la Société française
commencé à faire une sorte de gymnastique visuelle, tous les jours de pharmacologie clinique.
pendant 10 minutes. Je force mes yeux à regarder vers des direc- > Pr François Rannou,
chef du service de rééducation et de
tions peu habituelles, j’accommode la vision loin-près, et je repose réadaptation de l’appareil locomoteur
mes yeux après chaque exercice. Au bout de 4 mois, les mouches et des pathologies du rachis
à l’hôpital Cochin, à Paris.
avaient presque disparu. A. E., Gruissan (11)
> Luc Tapy, professeur honoraire
Q.C. SANTé Ces corps flottants sont liés à un changement dans la composition à l’université de Lausanne (Suisse).
de l’humeur vitrée. Les personnes âgées ou celles souffrant de myopie sont davan- L’intégralité des liens d’intérêts
tage exposées à ce genre de trouble. Les myodésopsies sont effectivement bénignes. est consultable sur le site
www.transparence.sante.gouv.fr
Consulter un ophtalmologue, comme vous l’avez fait, peut être utile afin de s’assurer
qu’il n’y a pas de complications expliquant ce symptôme, comme un décollement de
la rétine ou du vitré. Le plus souvent, il n’est pas utile de traiter les corps flottants :
comme le cerveau s’y habitue, leur perception diminue généralement. SANTé
UFC - Que Choisir
Des crèmes interdites aux diabétiques Association à but non lucratif
233, boulevard Voltaire, 75011 Paris

R
Tél. 01 43 48 55 48 - www.quechoisir.org
écemment, j’ai acheté un achetée, c’est la présence d’acide salicylique Président et directeur
tube de crème anticallosités qui est problématique. Cette substance des publications : Alain Bazot
interagit notamment avec les hypoglycé- Directeur général délégué : Jérôme Franck
en grande surface. Sur le Rédactrice en chef : Perrine Vennetier
côté de l’emballage, non visible miants oraux donnés aux personnes diabé- Rédaction : Audrey Vaugrente

lorsqu’on se sert en rayon, figure tiques. Un avis préalable du médecin ou du Assistante : Catherine Salignon
Ont collaboré à ce numéro :
pharmacien est donc préconisé lorsqu’on Fred Benaglia, Laurent Lammens,
la mention : « Ne convient pas est atteint de cette maladie. L’enjeu est de Anne-Laure Lebrun, Antoine Levesque,
aux personnes diabétiques et/ trouver un produit compatible avec les Ingrid Merckx, Héloïse Rambert
Directeur artistique : Ludovic Wyart
ou aux personnes souffrant de médicaments, mais aussi de donner le bon Secrétaire de rédaction : Clotilde Chaffin
soin. En effet, comme ils souffrent d’une Maquette : Clotilde Gadesaude
troubles circulatoires veineux. » Iconographie : Catherine Métayer
Cette crème est-elle dangereuse perte de sensibilité et d’une immunité per- Documentation : Véronique Le Verge,

pour les personnes concernées ? turbée, les diabétiques sont à haut risque Stéphanie Renaudin
Diffusion : Thierry Duqueroy
de complications en cas de plaies du pied. Service abonnés : 01 55 56 70 24
M. Miel, par e-mail
Pour traiter les callosités, un suivi chez un Tarif annuel d’abonnement : 42 €
Q.C. SANTé Certaines crèmes comportent podologue est donc recommandé. La même Commission paritaire : 0223 G 88754
ISSN : 0033-5932
des principes actifs susceptibles d’interférer précaution s’applique aux personnes souf- Dépôt légal : n ° 144
avec plusieurs médicaments. C’est aussi le frant d’artérite des membres inférieurs : les Ce numéro comporte un encart de
4 pages, et, pour une partie du tirage,
cas de nombreux produits disponibles sans complications sont plus fréquentes que chez un encart sous enveloppe collée
en 4 e de couverture.
ordonnance. Dans la crème que vous avez une personne en bonne santé. Tous droits de reproduction
et d’adaptation réservés
Impression : SIEP, rue des Peupliers,
Les informations personnelles collectées font l’objet d’un traitement sous la responsabilité de l’UFC QUE CHOISIR 233, Boulevard Voltaire, 75011 PARIS, aux fins (I) de gérer 77590 Bois-le-Roi
les abonnements et commandes de produits/services et leur suivi, (II) réaliser des statistiques, (III) d’effectuer du profilage pour adresser des offres personnalisées et Imprimé sur papier Ultra Mag Plus
(IV) les enrichir afin de mieux connaître ses interlocuteurs. Une partie des données provient des associations locales, de courtiers en données (données d’identification,
coordonnées, information sur la demande etc.). Les données à caractère personnel peuvent être transmises à nos services internes, aux entités de l’UFC-Que Choisir, à Numéro imprimé avec des encres blanches
des partenaires organismes de presse français et associations caritatives dont une liste exhaustive figure dans notre politique de confidentialité accessible à l’adresse Origine du papier : Allemagne
suivante : https://quechoisir.org/dcp) ainsi qu’à des prestataires externes, dont certains hors UE. L’UFC Que Choisir s’assure, des garanties appropriées préalablement à Taux de fibres recyclées : 100 %
tout transfert et dont une copie peut être obtenue en écrivant à l’adresse ci-dessous. Vous pouvez exercer vos droits d’accès, de rectification, de portabilité, d’effacement
des données ainsi que d’opposition au traitement ou à sa limitation, et de définir des directives post-mortem via le formulaire https://quechoisir.org/dpo. Il est également Certification : PEFC
possible de formuler une réclamation auprès de la CNIL. Les données à caractère personnel sont conservées de trois ans à compter du terme du contrat, sans préjudice Eutrophisation : 333 kg CO2 / T papier
des dispositions législatives ou réglementaires propres à certaines catégories de données imposant une durée de conservation particulière ou leur suppression. Les
données seront archivées de manière sécurisée pour les durées nécessaires de conservation et/ou de prescription résultant des dispositions légales applicables. Le
traitement, suivant les finalités poursuivies, est nécessaire soit à l’exécution du présent Contrat (I), soit à la réalisation des intérêts légitimes de l’UFC Que Choisir (analyse
de son audience (II) et promotion de son activité [(III) et (IV)]), soit sur le consentement, qui peut être retiré à tout moment.

Janvier 2021 - N °156 - QUE CHOISIR SANTé  15

 Gros plan
 

5 exercices à faire
sur une chaise 2. Exercez
Conserver une activité physique, même légère, permet d’éviter
les chutes et de renforcer sa musculature. Si votre équilibre
votre équilibre 
Gardez les pieds
est vacillant, pratiquez-la depuis votre chaise. Audrey Vaugrente légèrement écartés.
Penchez-vous sur le côté
pour attraper une bouteille
1. Renforcez d’eau pleine avec la main
gauche. Dans le même
vos abdominaux  temps, tendez l’autre bras
 Asseyez-vous au bord vers le ciel, en opposition.
de la chaise, pieds écartés Ramenez la bouteille sur
à largeur de hanche et gardez votre poitrine, maintenez-
le dos bien droit. En expirant la 10 secondes, puis repo-
et en serrant les abdominaux, sez-la. Alternez avec l’autre bras, après
penchez-vous en arrière vers avoir placé la bouteille d’eau à droite.
le dossier, sans prendre appui > Répétez l’exercice 5 fois de chaque côté.
dessus. Maintenez cette position
pendant quelques respirations,
puis redressez-vous en expirant.
> Répétez l’exercice 10 fois de suite.

4. Travaillez
votre souplesse 
Le dos bien droit, levez lente-
ment votre jambe en gardant
le genou plié. Décrivez ensuite
10 cercles avec le genou, en les
agrandissant progressivement.
Changez de jambe.
> Répétez l’exercice 5 fois
pour chaque jambe.

10 cm

5. Musclez vos jambes 

3. Tonifiez Levez-vous de votre chaise
vos cuisses  sans utiliser les mains.
Le dos bien droit, placez vos mains Pour cela, penchez-vous
sur le bord de la chaise. Vos pieds sont légèrement en avant et
écartés à largeur de bassin. Levez un serrez les abdominaux.
pied, en pliant le genou, à 10 cm du sol, Contractez vos cuisses
pour vous lever, sans trop
ILLUSTRATIONS : ANTOINE LEVESQUE

puis tendez la jambe sans la reposer

et restez ainsi pendant 10 secondes. appuyer sur l’avant du
> Répétez l’exercice 5 fois pied afin de conserver
pour chaque jambe. votre équilibre.
> Répétez l’exercice
10 fois de suite.

16  QUE CHOISIR SANTé - N°156 - Janvier 2021