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Ouvrages publics

& Coût Global

Janvier 2006

Une approche act uelle pour les const ruct ions publiques
SOM M AIRE

AVANT- PROPOS 5

LES ENJEUX
1
Chapit re

ACTUALITÉ
DE LA NOTION
2
Chapit re Chapit re

POUR UNE APPROCHE


PRAGM ATIQUE DES
3 Chapit re

LE COÛT GLOBAL
ET LES NOUVELLES
4
QUELQUES REPÈRES 7 DE COÛT GLOBAL 23 COÛTS DIFFÉRÉS 35 PROCÉDURES 87

DE QUOI PARLE- T- ON ? 8 LE COÛT GLOBAL LES PHASES PRÉALABLES 36 RAPPEL DES PRINCIPALES
Le coût de l’investissement 8 ÉLÉM ENTAIRE 27 Les études pré-opérationnelles et CARACTÉRISTIQUES DES
Les coûts différés 9 le pré-programme 37
NOUVELLES PROCÉDURES 88
Le coût total d’occupation 10 LE COÛT GLOBAL Les études opérationnelles et
le programme 37
Les surfaces 10 “ÉLARGI” 30 UNE PRISE EN COMPTE
Le cas du concours d’architecture 41
"NATURELLE" DU COÛT
QUELQUES ENJEUX 12 LE COÛT GLOBAL GLOBAL DANS CES
LES PHASES D’ÉTUDES
ÉCONOM IQUES “PARTAGÉ” 32 DÉMARCHES ? 88
En termes de charges 12
DE M AÎTRISE D’ŒUVRE 51
L’avant-projet sommaire 51
En termes de valeur 13
L’avant-projet détaillé 64
L’APPROCHE DES
IM PACTS DES NOUVELLES
LE CYCLE DE VIE
LA PHASE DES TRAVAUX 80 PROCÉDURES 90
IM M OBILIER 15
La consultation des entreprises 80
Les phases “amont” de la réalisation15
L’éxécution des travaux 83
Les phases de réalisation 18
La phase d’exploitation 18
LA PRÉPARATION
LES DIFFÉRENTS M ODES DE LA M ISE EN SERVICE 84
D’EXPLOITATION –
Direct eur de la Publicat ion : Jacques Cabanieu
M AINTENANCE 18
Coordinat ion : Jean- M arie Galibourg
Rédact ion : Jean- Jacques Navarro, Gestec & RS Consultants
LA QUALITÉ D’USAGE 20
Recherche iconographique / t ext es illust rat ions : Frédéric M iallet
Communicat ion : Siham Fahmi- Friedericks LES IM PACTS
Concept ion graphique : Num’ Créative ENVIRONNEM ENTAUX 20 CONCLUSION 99
Janvier 2006
N° ISBN : 2- 11- 096161- 9

M ission Int erminist érielle pour la Qualit é des Const ruct ions Publiques
Arche Sud
92055 La Déf ense Cedex
Tél : 01 40 81 23 30 - Fax : 01 40 81 23 78
www.archi.fr/ M IQCP
3
AVANT- PROPOS

D epuis de nombreuses années, la M IQCP s’est intéressée à la problématique de la maîtrise des coûts différés
dans l’immobilier public, sous diverses appellations : coût global, prise en compte de l’exploitation
maintenance, prise en compte des coûts différés, … Il s’agit d’anticiper, lors de la conception d’un ouvrage,
les difficultés et les coûts de son fonctionnement, de son entretien et de son maintien en bon état d’usage et
d’adéquation à ses fonctions.

Cette préoccupation louable a pourtant fait l’objet d’assez peu d’applications sur le terrain : consultations
expérimentales du PLAN CONSTRUCTION ou projets pour lesquels la maîtrise d’ouvrage a réellement pris
conscience, dans une démarche très volontariste, des enjeux économiques et de qualité d’usage dont une
telle approche est porteuse.

Ceci est d’autant plus paradoxal qu’exemples (et contre- exemples) montrent à l’évidence l’intérêt économique,
technique et social bien compris de la maîtrise d’ouvrage d’une part, et des futurs utilisateurs d’autre part,
à intégrer cette préoccupation le plus en amont possible du projet.

Depuis lors, le développement des problématiques d’économies d’énergies puis de la notion de “Haute Qualité
Environnementale”, application du développement durable à la construction, ont repositionné, en le média-
tisant, l’intérêt que l’on doit porter à une prévision quantitative et qualitative des évènements à venir par
rapport aux choix effectués aujourd’hui, quel que soit le secteur d’application.

Enfin, les nouveaux modes opératoires (baux emphytéotiques, contrats de partenariat) pour la conception,
la réalisation et l’exploitation de bâtiments publics se proposent de résoudre, par leur principe même, la difficile
question de l’approche en coût global.

Reste cependant à en cerner la réalité de la prise en compte, le périmètre précis et l’intérêt réel pour la maîtrise
d’ouvrage publique.

Par rapport à cet ensemble d’évolutions, il est apparu qu’une publication destinée à sensibiliser, voire motiver,
la maîtrise d’ouvrage et ses opérateurs, à cette problématique serait tout à fait opportune.

François KOSCIUSKO- M ORIZET


Président de la M IQCP

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OUVRAGES PUBLICS & COÛT GLOBAL

CH A PI TRE

Les enjeux
et quelques repères
OUVRAGES PUBLICS
& COÛT GLOBAL LES ENJEUX ET QUELQUES REPÈRES

- les sondages et les essais géo-techniques et hydro-géologiques, Les “coûts d’équipement” : (interne ou externe), les contrats passés à des prestataires
De quoi parle- t - on ? - les expertises diverses (foncier, juridique, financier, environ- - les dépenses de mobilier, extérieurs pour la maintenance des installations techniques
nement, … ) - l’acquisition d’équipements spécialisés : cuisine collective, (chauffage/climatisation/ventilation, autocommutateur, ascen-
Lorsqu’on évoque le coût global dans le domaine de l’immobi- - les études d’impact sur l’environnement, seurs,électricité,réseaux vdi (4),groupe électrogène,plomberie,… ),
laboratoires, ateliers…
lier, la première approche est celle qui consiste à effectuer la - les dépenses liées aux procédures (publicités, indemnités de les consommables techniques non compris dans les contrats,…
-…
somme du coût de l’investissement et de celui du fonctionnement, concours, … ) - les coûts de maintenance corrective (ou curative) : coût des
sans beaucoup plus de précisions quant au contenu et à la durée. - les honoraires de maîtrise d’œuvre, de conception et de Les “coûts financiers et divers” : travaux (et éventuellement la maîtrise d’œuvre liée) suite à
Cette approche repose sur l’idée (pas toujours vraie) qu’un inves- réalisation, … - les frais d’emprunt, des incidents pannes ou défaillances,
tissement plus important génère des économies ultérieures. Par -… - les taxes, - les coûts de gros entretien (ou de grosses réparations) et
ailleurs, les ratios disponibles concernant différentes sortes de coûts - les assurances,… de renouvellement d’équipements (y compris la maîtrise d’œuvre
Les “coûts d’accompagnement” comprenant : - les frais de branchement aux réseaux.
sont généralement donnés en euros par m2, sans définitions claires liée) : ravalement de façade, changement de menuiseries exté-
- le cas échéant, les dépenses liées au recours à une tierce -…
et donc comparables, des numérateurs (de quels coûts parle-t-on rieures, réfection de toitures ou d’étanchéité de terrasse,
précisément ?) et des dénominateurs (de quels m2 s’agit-il ?). personne pour prendre en charge une part plus ou moins
importante de la fonction de maîtrise d’ouvrage (mandat, changement de chaudière,d’autocommutateur… ou les provisions
Le flou qui entoure ces notions et qui, du coup, les rend peu
conduite d’opération, AMO , … )
■ Les coût s dif f érés pour gros entretien correspondantes. O n peut assimiler à ces
pertinentes aux yeux de décideurs, mérite des éclaircissements. coûts, les gros travaux liés à l’obsolescence des équipements
- la rémunération des organismes de contrôle, La notion de “coûts différés” permet d’approcher l’ensemble
-… des coûts auxquels doivent faire face le propriétaire, ainsi que (par exemple en l’absence de pièces de rechange).
■ Le coût de l’invest issement les utilisateurs de l’ouvrage, tout au long de la vie de celui-ci (2). Les “coûts d’exploitation” sont liés au fonctionnement des
Les “coûts du foncier” dans lesquels on retrouve :
Lorsque l’opération immobilière est réalisée dans le cadre d’un L’approche de la décomposition des coûts différés peut être ouvrages et des équipements dans des conditions définies de
- selon les cas, la charge foncière (acquisition d’un droit à
processus classique de “maîtrise d’ouvrage” (1), on peut définir le assez différente selon les maîtrises d’ouvrage et les types d’ou- sécurité, sûreté, propreté, hygiène, confort et économie :
construire ou acquisitions foncières), les indemnités d’éviction,
“coût de l’investissement”, appelé aussi “coût de l’opération”, vrages concernés, en particulier lorsque le propriétaire et les - les coûts d’exploitation technique : les consommations
les expropriations,…
comme l’ensemble des dépenses engagées depuis l’origine du utilisateurs ne sont pas confondus. La décomposition proposée d’énergie et autres fluides (eau, gaz, fioul… ),
- les coûts de libération des emprises : démolitions,…
projet jusqu’à la réception définitive, après arrêté du décompte ci-après tente de clarifier certaines appellations parfois mal - les coûts d’exploitation fonctionnelle : il s’agit des dépenses
- les coûts éventuels de dépollution des terrains,
général définitif de toutes les entreprises ayant participé à la nécessaires au fonctionnement de l’immeuble en tant que
- les coûts de mise en viabilité générale du terrain : financement contrôlées.
conception, la réalisation et la mise en service de l’opération. support d’une activité définie (maison de retraite, collège,
de réseaux extérieurs, participations diverses, … Le classement proposé permettra de distinguer les “coûts de
Les principaux postes du coût de l’investissement peuvent être -… musée… ), le personnel fonctionnel (interne ou externe),
maintenance”, les “coûts d’exploitation” et les “coûts de les contrats passés à des prestataires extérieurs pour des
décomposés de la manière suivante :
Les “coûts de travaux” : modifications fonctionnelles” (3). services fonctionnels (accueil, standard, gardiennage, hygiène
Les “coûts d’études” comprenant toutes les dépenses prépara- - les coûts initiaux résultant des marchés d’entreprises : terrasse- et propreté, entretien des espaces verts, … ), les consommables
Les “ coûts de maintenance” sont liés à la conservation en bon
toires à la réalisation du projet telles que : ments et infrastructures, gros œuvre, clos-couvert, second œuvre, fonctionnels…
état de marche du bâtiment et des installations techniques :
- les études pré-opérationnelles (opportunité et faisabilité), lots techniques, décoration intérieure, espaces verts,… - les coûts d’entretien courant et de maintenance préventive :
- les études de programmation, les études techniques - les coûts complémentaires résultant des modifications en 2 - L’expression “coûts différés” a été utilisée dans cet ouvrage, après bien des débats, pour qualifier “ce qui est
les coûts du “petit entretien” (serrurerie, petite plomberie, remis à un autre temps”. On pourrait, à ce propos, citer M olière : “N otre vengeance, pour être différée, n’en sera
préalables, … cours de travaux. pas moins éclatante”. Le raisonnement en coût global est bien une assurance vis à vis de la vengeance du temps.
changement de lampes,… ), les visites périodiques de contrôle, 3 - Une autre approche, plus orientée sur la rentabilité des actifs de l’ immobilier privé, distingue : - les “coûts
- les relevés topographiques, les prises de vues aériennes, … -… les diagnostics, le personnel de maintenance technique immobiliers” composés des obligations du propriétaire : amortissements, assurances, provisions (ou dépenses)
pour grosses réparations, taxes - les “coûts d’exploitation” composés des dépenses liées à l’occupation de
1 - On reviendra plus tard sur l’impact des nouvelles procédures de partenariat sur ce sujet. l’immeuble par l’utilisateur pour l’exercice d’une activité : maintenance des installations techniques, énergie,
fluides, sécurité/sûreté, nettoyage, accueil, courrier. 4 - Voix, données, images.

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OUVRAGES PUBLICS
& COÛT GLOBAL LES ENJEUX ET QUELQUES REPÈRES

Les “coûts de travaux liés à des modifications fonctionnelles” Le schéma précédent, qui indique les valeurs moyennes des utilisées, dont seules quelques-unes sont réglementairement Les principales surfaces employées dans la pratique :
des bâtiments (second œuvre et distribution technique) tels que : principaux postes de coûts (hors foncier et frais financiers), définies. O n ne sait pas toujours très bien à laquelle de ces Les types de surfaces décrits ci-après ont l’avantage de cor-
- les travaux liés à des déménagements de personnes ou de d’un bâtiment au cours de son cycle de vie montre bien l’impor- définitions font référence les valeurs indiquées dans tel docu- respondre à des notions physiques utiles, mais l’inconvénient
services, tance des coûts différés. ment ou telle statistique, de ne pas bénéficier de définitions réglementaires. Il convient
- les redistributions d’étage ou de plateau dans des bâtiments En effet, ces coûts différés peuvent représenter 3 à 4 fois les - l’importance d’une définition précise des surfaces utilisées tient dès lors d’être toujours vigilant sur le contenu précis des
tertiaires ou administratifs, coûts de travaux, même s’ils sont répartis sur plusieurs dizaines au fait qu’il existe des écarts significatifs entre les différentes surfaces utilisées.
- les restructurations liées à des besoins pédagogiques dans d’années. Ce rapport entre les différents coûts constitue la valeurs des surfaces (5) : par exemple l’écart entre la shon et la - la Surface Utile (SU) (6) : pour les constructions publiques,
les établissements d’enseignement. démonstration de l’intérêt de raisonner en coût global. surface utile totale est, au minimum de 25% et en moyenne de il s’agit de la somme des surfaces intérieures de locaux définis
A ces trois grands types de coûts différés, il convient d’ajouter le 30 à 40%, ce qui n’est pas sans influence sur les ratios, au programme (y compris celle du hall d’accueil), déduction
coût de pilotage de l’ensemble de l’exploitation - maintenance - d‘une manière assez générale, les surfaces sont assez mal faite des locaux techniques des services généraux. Cette
qui mobilise des moyens humains et informatiques (GMAO,portail
■ Le coût t ot al d’occupat ion connues, ce qui entretient naturellement le flou sur le type notion exprime la surface nécessaire à l’exercice des activités.
utilisateur,… ) internes ou externes (voir chapitre “les différents Il s’agit d’une notion utilisée dans les transactions immobilières de surface qu’on utilise pour quantifier un bâtiment ou un O n notera qu’elle ne comprend pas les circulations horizontales
modes d’exploitation-maintenance”). (essentiellement bureaux et entrepôts) qui correspond à la patrimoine. et verticales, les paliers d’étage, les emprises au sol des murs,
somme des loyers,charges et taxes de toutes natures directement Il n’est donc pas inutile de rappeler quelques-unes des valeurs poteaux, cloisons, gaines, …
payées par l’utilisateur de locaux professionnels. couramment employées au cours de la vie d’un bâtiment ou d’un - une variante de cette notion est celle de la Surface Utile
Répartition moyenne des types de coûts sur le cycle de vie Brute Locative (SUBL) utilisée, comme son nom l’indique,
Bien que de nature très différente du “coût global”, le coût total patrimoine.
d’un bâtiment tertiaire (hors foncier et frais financiers) dans les transactions locatives et qui correspond à la surface
d’occupation reflète néanmoins une approche globale du coût Les principales surfaces réglementées, sont définies dans le utile augmentée de l’ensemble des circulations et des parties
5% de l’immobilier (tertiaire notamment) vue du côté des utilisa- code de l’urbanisme (article R 112-2) communes,
teurs. Pour certaines collectivités et structures publiques ayant - la SH O B (Surface H ors Œuvre Brute) qui est égale à la - la Surface D ans Œuvre (SD O ) : d’après le même guide,
recours à des locations d’immeubles de bureaux pour héberger somme des surfaces de plancher de chaque niveau de la
20 % la SD O est égale à la surface utile augmentée de la surface
une partie de leurs services, cette notion est, elle aussi, tout à construction calculées hors œuvre, c’est à dire au nu extérieur des circulations,
fait intéressante. des murs de pourtour, - s’agissant d’une notion très utilisée dans l’évaluation des surfaces
- la SH O N (Surface H ors Œuvre N ette) qui s’obtient en et des coûts des projets dès le stade de la programmation, une
■ Les surf aces déduisant de la SHO B un certain nombre d’éléments de surfa- autre définition souvent employée est la suivante : la SD O
ce (notamment les combles et sous-sols non aménageables, d’une construction est égale à la somme des surfaces de plancher
Q u’il s’agisse d’évaluer des coûts prévisionnels (d’investissement
parkings souterrains, toitures-terrasses, balcons, loggias,… ). de chaque niveau de construction calculées à partir du nu
75 % ou différés), de comparer des immeubles (ou des patrimoines)
La SH O N est “la” surface de référence pour de multiples opé- intérieur des façades et des structures porteuses (7),
entre eux, d’élaborer des ratios de coûts, la notion de surface
rations, en particulier lorsque la dimension réglementaire ou
est toujours présente.
Études et assistance juridique est présente : documents d’urbanisme, permis de
Construction Malheureusement l’utilisation de cette notion de surface est construire, …
Exploitation et maintenance technique entachée de trois sortes de difficultés : - pour mémoire, la surface “loi carrez” définie par le décret
Source APO GEE
- sous ce vocable, de nombreuses définitions existent et sont n° 97-532 du 23 mai 1997. 5 - D ans une opération universitaire importante, on note les valeurs suivantes : - SH OB : 3 2 3 0 0 m 2 -
SD O : 2 2 5 0 0 m 2 - SU : 1 3 1 0 0 m 2 , soit un rapport de 2 ,5 environ entre les valeurs des différents types
de surfaces. 6 - D ’après le guide “Ratios des coûts de constructions publiques neuves” - M inistère de
l’Equipement (D GH UC – CERTU)

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OUVRAGES PUBLICS
& COÛT GLOBAL LES ENJEUX ET QUELQUES REPÈRES

- la différence entre les deux définitions est que la deuxième difficile d’agir… et non pas comme un moyen de production, tion technique de qualité, permettent un gain de 20 à 30% sur ■ En t ermes de valeur
inclut, par rapport à la première, les locaux techniques et - enfin, contrairement aux coûts de construction, par le les dépenses énergétiques, elles-mêmes représentant environ
D e même que l’appréhension des charges immobilières, celle
l’emprise des cloisons. L’écart peut tout de même représenter manque de données statistiques fiables, cohérentes et… 30% des coûts d’exploitation-maintenance (hors gros travaux),
de la valeur d’un patrimoine n’est pas souvent bien maîtrisée.
10 à 15 % selon les opérations. utiles ! - une bonne connaissance des surfaces (connaissance des
L’une des causes principales de cette situation est la mauvaise
Les quelques exemples qui vont suivre permettront de prendre surfaces totales et par types de revêtement de sol) permet
connaissance des “surfaces” et la mauvaise connaissance de
Ces quelques éléments montrent clairement que les écarts la mesure des choses, et peut être, de se mettre en position de une meilleure appréhension des éléments générateurs de
“l’état- diagnostic” des bâtiments et des installations techniques.
sont tels, entre les différents types de surfaces, qu’il est de maîtriser et de ne pas subir l’immobilier : coûts de nettoyage. D es gains de 15 à 25% sur le coût de ces
Ces deux données influent directement sur la “valeur” du bâti-
peu d’intérêt, voire illusoire et trompeur, d’indiquer de quel- - dans beaucoup d’entreprises, le poste “immobilier” constitue prestations (représentant elles-mêmes, environ 25% des
ment, dans une vision patrimoniale ou dans celle de l’utilisateur.
conques valeurs de coûts en euros par m2 sans référence désormais le deuxième poste de charges après les charges charges d’exploitation-maintenance, hors gros travaux),
précise à un type de surface. peuvent être obtenus. En ce qui concerne la vision patrimoniale, la mauvaise connais-
salariales. O n estime ainsi, que dans le secteur tertiaire,
sance des surfaces joue sur des éléments aussi divers que :
le coût total immobilier d’un poste de travail (8) se situe entre
- la valeur vénale en cas de cession : des analyses effectuées
8.000 et 15.000 euros HT par an, soit à titre d’ exemple, une
Quelques enjeux charge de 2,5 à 4,5 millions d’euros par an pour une implan-
sur des cessions importantes de patrimoine ont montré que
les acheteurs pratiquent une réfaction de l’ordre de 15% par
tation regroupant 300 personnes. Cette situation a conduit
rapport à un prix moyen de marché en cas de connaissance
économiques nombre d’entreprises à se doter d’une direction immobilière CO N CERN AN T LE CO ÛT GLO BAL : imprécise des surfaces habituellement utilisées dans les trans-
dotée d’une vue et d’une maîtrise de l’ensemble des données
L’approche en “coût global” est relativement naturelle chez actions (SH O N et surface utile),
patrimoniales.
les maîtres d’ouvrage anglo-saxons qui investissent dans - l’élaboration des plans de gros entretien, tout à fait néces-
■ En t ermes de charges - dans la plupart des Régions, les dépenses immobilières des
l’immobilier tertiaire à des fins locatives. Ils partent en effet saires à l’optimisation des moyens budgétaires consacrés au
O n ne prend pas toujours bien en compte la consistance et le lycées représentent l’un des deux premiers postes budgétai- de l’hypothèse que, dans un marché où le coût total locatif maintien en l’état d’un patrimoine, nécessite une connaissan-
poids de “l’immobilier”. L’importance de ce poste de charges est res, avec une moyenne de 20,2 % des dépenses réelles totales (loyer + charges) est déterminé pour une localisation ce suffisamment précise des descriptifs, quantitatifs, ainsi que
en effet souvent masquée, aussi bien dans le secteur public que (29,7 % pour les budgets d’investissement et 11,8 % pour les donnée, tout le monde a intérêt à ce que les charges soient le diagnostic des composants constructifs et techniques du
dans le secteur privé, par : budgets de fonctionnement) (9), les plus basses possibles, ce qui permet d’avoir une rentabi-
bâtiment.
- une très grande diversité des éléments composant ces char- - les dépenses pour l’exploitation et la maintenance technique lité la plus élevée de l’investissement.
représentent annuellement, 5 à 10 % du coût de l’investisse- En ce qui concerne la vision de l’ utilisateur,
ges :loyers et charges re-facturées, amortissements, provisions D ans un autre état d’esprit, cette position est aussi celle de
ment. Cette fourchette assez large traduit les différences entre - la connaissance des ratios d’occupation : la connaissance
pour grosses réparations, frais de personnel, impôts et taxes, certains bailleurs sociaux qui investissent dans certains
types de constructions, niveaux d’équipements techniques des surfaces occupées (par direction, par service, par filière
abonnements, consommations de fluides, contrats de presta- composants “sensibles” fortement sollicités ou permettant
(notamment en termes de climatisation et de classement d’enseignement,… ) est tout à fait fondamentale en vue de
tions, travaux, frais d’études, … , d’assurer une protection plus efficace de parties communes,
IGH ,… ) et niveau de qualité des prestations, telles que les portes sécurisées de hall d’accueil… l’optimisation de l’occupation des locaux. O n a pu ainsi
- une très grande dispersion des informations relatives à ces noter des gains allant jusqu’à 25% des surfaces occupées par
- de nombreuses réalisations ont montré qu’une conception ceci permet de limiter les dégradations et donc les coûts
charges entre différentes directions ou services, entre de les activités de grandes structures à la suite de la prise de
intégrant la maîtrise des coûts différés, suivie d’une exploita- d’entretien.
multiples comptes comptables… , conscience des sous densités d’occupation.
- un certain “fatalisme” concernant l’immobilier, souvent consi- Entretien avec Mike SISSUN G (GECO B)
- la connaissance précise de l’assiette de certaines taxes
déré comme un “mal nécessaire”, une charge sur laquelle il est 7 - D ’après l’ouvrage “M ontage et suivi d’une opération de construction” - Editions du M oniteur
basées sur les surfaces correspondantes.
8 - En région Ile de France 9 - D onnées France métropolitaine - Collection “Statistiques et finances locales”
“Les budgets primitifs des régions 2 0 0 4 ” M inistère de l’Intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales
(D GCL).

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Collège Olympe de Gouges à Champcueil (Essonne) Surf ace : 7500 mèt res carrés
Faire at t ent ion au vieillissement , donner aux espaces communs des dimensions généreuses, Capacit é de 700 élèves Coût des t ravaux (hors acquisit ion f oncière) :
M aît rise d’Ouvrage : Conseil général de l’Essonne 18,3 millions d’euros TTC
f acilit er l’accès aux organes t echniques M andat aire du maît re d’ouvrage : Essonne Aménagement Coût d’équipement (mobilier et inf ormat ique) : 500 000 €
M aît rise d’œuvre : st udio d’archit ect ure Jean- François
Galliot , Christ ian Vannier ; at elier d’archit ect ure François
M alisan, Rémy Gilis, archit ect es associés

Au Conseil général de l’Essonne, la qualit é et la un espace piét onnier ouvert sur la ville et plant é invit e à rejoindre
pérennit é des équipement s scolaires font l’objet l’ent rée. Le hall d’accueil est dessiné sur le principe des anciennes
d’une réflexion poussée depuis des années. halles locales, lieux de rassemblement et d’échange des cent res bourgs.
De même, le rest aurant , d’une capacit é de 500 élèves, évoque le volume
La Direct ion des collèges a mis au point un référen-
prot ect eur d’une grange.
t iel pour indiquer t ant les principes fonct ionnels et
les t ableaux de surfaces de ses projet s d’ét ablisse- Avec une vingt aine de salles
ment que des proposit ions de réponses t echniques et de 50 ou 60 m 2, le collège se
Une ent rée spacieuse, inspirée des anciennes halles locales
de mat ériaux pouvant êt re élevées au niveau d’un principe : câblage de t ous les locaux pédagogiques et administ rat ifs pour une mise caract érise par la générosit é
en réseau, cahiers des charges direct ifs (concept ion des cuisines, courant s fort s et faibles, et c), chaufferie dot ée de deux chaudières des espaces et l’apport maximal de lumière nat urelle. Ce programme de 7 500 m 2 assure
ident iques afin de pallier t out problème de panne, châssis de fenêt re en PVC et coulissant s (les ouvrant s à la Française pouvant se une dist ribut ion des lieux à la fois fonct ionnelle et confort able. Afin d’évit er les dégrada-
décrocher)… t ions, des couloirs d’une largeur pouvant at t eindre 4 mèt res facilit ent la déambulat ion
et l’allumage des luminaires se fait aut omat iquement au passage des personnes (des cap-
En 2005, la commune de Champcueil a inauguré un équipement exemplaire qui port e la marque de cet effort . Jean- François Galliot
t eurs remplacent les int errupt eurs). Les port es sont mieux prot égées et renforcées.
et Christ ian Vannier, associés à l’at elier d’archit ect ure de François M alisan et Rémy Gilis, signent ce collège élégant , bapt isé Olympe Une circulat ion ample, f act eur de pérennit é
des huisseries et des revêt ement s
de Gouges. Sa concept ion est née cependant d’un large Plus généralement , des mat é-
dialogue des archit ect es avec les services du conseil riaux résist ant s et faciles d’ent ret ien ont ét é choisis et les locaux
général, les riverains, la mairie et la communaut é éduca- t echniques t rès ét udiés. Ainsi, les murs des t oilet t es sont ent ièrement
t ive. La volont é de réussir son int égrat ion au parc nat urel carrelés et une galerie t echnique habit able sépare l’espace masculin
régional du Gât inais qui l’ent oure a conduit à ut iliser des de l’espace féminin. Pour accueillir les élèves handicapés mot eurs,
mat ériaux nat urels et recyclables : bois, céramique, l’ét ablissement s’est pourvu de nombreuses inst allat ions adapt ées :
pierre, t uiles et lino fabriqué à part ir de résine et sans port es permet t ant la rot at ion des faut euils, ascenseur, sols ant idéra-
solvant ... Un grès d’inspirat ion locale anime les façades, pant s…

Le parvis d’accès au collège Une galerie t echnique f acilit e la réparat ion des sanit aires

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OUVRAGES PUBLICS
& COÛT GLOBAL LES ENJEUX ET QUELQUES REPÈRES

Le cycle de vie immobilier ■ Les phases “amont ” de la réalisat ion cette phase est tout à fait décisive quant aux problèmes de une brève parenthèse, que se détermine, pour l’essentiel, la
“coûts”, avec des facteurs et des impacts différents selon le niveau quasi-totalité du coût global de l’immeuble.
Une caractéristique essentielle des phases “amont” est leur d’avancement des études (ce qui sera évoqué de manière détaillée
brève durée (quelques mois ou années) au regard de la durée Autrement dit, chaque décision ou arbitrage pris pendant cette
au chapitre 3). période amont aura des conséquences extrêmement lourdes
Une des données essentielles de l’immobilier est celle de la de vie de l’immeuble (plusieurs dizaines d’années). Une autre
durée : toute réflexion ou toute décision concernant l’immobilier est que ces phases ont un début et une fin, alors que jusqu’à O n peut en effet estimer que les choix opérés à l’issue des études (positivement ou négativement) sur les “fondamentaux” de
ne peut faire l’impasse sur cette dimension. l’éventuelle démolition (ou rénovation complète), l’exploitation de conception engagent 90% du coût global, alors que moins l’immeuble. N otamment sur :
En matière de “coûts”, il est donc intéressant de conserver des d’un bâtiment est continue. de 10% seulement des dépenses d’investissement (hors charges - la pérennité ou la qualité de conservation dans le temps des
idées claires sur le “cycle de vie immobilier”, particulièrement foncières) sont elles-mêmes engagées. principaux composants du bâtiment,
au regard de la durée des différentes phases de ce cycle et de La phase pré-opérationelle : cette phase est en fait permanen- - la “maintenabilité” définie (10) comme “l’aptitude d’un bien à
l’impact des décisions prises au cours de chacune d’entre elles. te dans les préoccupations de la maîtrise d’ouvrage et des ges- Engagement du coût global être maintenu ou rétabli dans un état dans lequel il puisse
tionnaires de patrimoine. Au cours de celle-ci, sont menées les accomplir une fonction requise lorsque la maintenance est
Le cycle de vie d’un immeuble peut être appréhendé de manière 100 %
réflexions “amont” qui permettront à la maîtrise d’ouvrage de accomplie dans des conditions d’utilisation données avec des
chronologique selon le schéma figurant ci-après.
prendre la décision d’entamer les études opérationnelles d’un moyens et des procédures prescrits”,
projet : 80 % - les coûts d’investissement et les coûts différés,
Cycle de vie immobilier - durées relatives des phases - position du “projet” par rapport à l’évolution des besoins des - l’adaptation de l’immeuble réalisé aux besoins des usagers
utilisateurs (par exemple :évolution prévisionnelle du nombre de 60 % et aux moyens du gestionnaire,
1% 1% 4% collégiens ou de lycéens et de leur répartition sur le territoire - la qualité d’usage qui sera évoquée plus loin.
5% concerné, évolution quantitative et qualitative des besoins des 40 %
Ce caractère essentiel des réflexions, études et décisions en
1% différentes filières d’enseignement, … )
20 % amont de la réalisation d’une opération immobilière, devrait
- position du “projet” dans la stratégie immobilière (acquisition,
inciter la maîtrise d’ouvrage à :
restructuration, démolition, location, … ) et/ou dans la politique
0% - prendre le temps nécessaire à la réalisation pleine et entière
d’entretien d’un patrimoine (rénovation, réhabilitation, … ) pour
de chaque phase élémentaire, en particulier celle de program-
les besoins propres de la structure. Faisabilité Réalisation Mise
mation (11),
Programmation des travaux en exploitation
Cette phase pré-opérationnelle se conclut par l’édition d’un - engager les moyens intellectuels et financiers suffisants, tant
pré-programme, lequel, lorsqu’il sera clairement validé par la en interne qu’en externe (12), pour conduire et concevoir le projet,
88 % D épenses réelles engagées
collectivité, permettra de prendre la “décision de faire” et de puis le réaliser et le mettre en service.
Part engagée du coût global
mettre au point le programme proprement dit.

La phase d’études opérationnelles : après une décision de princi-


pe de “lancer” l’opération, la phase d’études opérationnelles doit Le rapprochement des deux schémas précédents met en évidence
Phase préalable Travaux
fournir, à la maîtrise d’ouvrage, l’ensemble des éléments le point essentiel suivant :
Programmation Mise en service 10 - Tel que rédigé dans la norme N F EN 1 3 3 0 6 de juin 2 0 0 1 11 - On a parfois vu des projets devoir
Etude de conception Exploitation (sur 30 ans) qui permettront au projet de “prendre corps”. D epuis la pro- C’est au cours des phases “amont” de la réalisation, lesquel- repartir à zéro, après mise en évidence au stade de l’avant-projet, d’une insuffisance de la programmation
induisant des incohérences fonctionnelles graves. 12 - Par exemple, une mission amont (phase programmation
grammation jusqu’aux dossiers de consultation des entreprises, les, au regard de la durée de vie d’un bâtiment représentent et concours d’architecture) d’un AM O spécialisé en approche “coût global” représente de l’ordre de 1 /1 0 0 0 ème
du coût des travaux, alors même qu’une telle intervention peut être déterminante sur les orientations
données à la maîtrise des coûts différés et au choix du projet

16 17
OUVRAGES PUBLICS
& COÛT GLOBAL LES ENJEUX ET QUELQUES REPÈRES

■ Les phases de réalisat ion La principale caractéristique de cette phase est l’importante durée Les évolutions réglementaires : avec un ou plusieurs contrats d’exploitation-maintenance
- plusieurs décennies - au cours de laquelle les choix architec- - la gestion des risques :amiante, légionnelle, plomb, radon, … “monotechnique” (ascenseurs, chaufferie… )
O n regroupe sous cette dénomination, la phase de travaux
turaux initiaux, d’ordre technique et fonctionnel, pèseront de - le suivi et l’application des dispositions et mesures en matière - au contrat de “Facilities Management Immobilier” regroupant
jusqu’à la réception définitive et la phase de préparation de la
manière permanente. D ans tous les cas, cette phase comprend d’H ygiène, Sécurité et Conditions de Travail (H SCT), pouvant la plupart des tâches d’exploitation-maintenance technique,
mise en service du bâtiment.
des travaux d’entretien (légers, lourds ou de remplacement) à impliquer une responsabilité pénale, la professionnalisation mais surtout incluant un ensemble de services aux structures
Cette dernière est parfois négligée voire “oubliée” dans la des horizons d’autant plus éloignés que ces choix initiaux auront des métiers de l’exploitation – maintenance immobilière : (fonctions-supports : accueil/standard, courrier/messagerie,
planification générale des actions à mener, ce qui conduit à pris en compte la durabilité des éléments de l’ouvrage, dans apparition d’entreprises spécialisées, formations supérieures, … reprographie, archivage, véhicules de service, nettoyage/
des décisions de dernière minute, hâtives donc forcément mal le cadre de son usage et de son environnement. le développement des services aux structures et aux usagers, hygiène, sécurité/sûreté, aménagement des espaces/
adaptées et coûteuses. la volonté de maîtriser les budgets consacrés à l’immobilier mobilier/matériel, … ) et aux utilisateurs (restauration collective,
La mise en service doit être soigneusement préparée, puisqu’elle en tant que support de l’activité, pouvant conduire à la cafétéria, crèche, centre de remise en forme… ). Ce type de
implique notamment : Les différents modes cession des actifs immobiliers (financiarisation du patrimoine), le contrat inclut généralement le pilotage, la mise en place et la
- une définition complète des tâches techniques et des services souhait de certaines structures de se concentrer sur leur gestion d’un système d’information ainsi que le “reporting”
à réaliser, d’exploitation -maintenance “cœur de métier”, en conservant éventuellement certaines
fonctions techniques ou de services considérées comme
client,
- la définition des niveaux de qualité à atteindre dans chaque - en passant par les formes les plus diverses de contrat “multi-
domaine, stratégiques pour la structure. technique” et/ou “multi-service” (serrurerie, électricité, … ) et
- la répartition de cet ensemble entre ce qui sera réalisé avec Une autre facette de l’exploitation-maintenance est celle de les services de base accueil, standard, courrier. Une vue
O n est donc passé progressivement :
les moyens internes et ce qui sera confié à des prestataires l’évolution du mode de réalisation effective de ces fonctions. synthétique des différents types de situations est donnée dans
- d’une situation dans laquelle tout l’entretien courant (petit
extérieurs, En effet, depuis quelques années, il est constaté une tendance entretien, plomberie, nettoyage… ) sont assurés en interne le schéma suivant :
- la préparation des consultations pour les missions confiées à à l’externalisation (13) d’une part plus ou moins importante
l’extérieur, des tâches liées à l’exploitation-maintenance immobilière.
- la mise en place de toute l’organisation de l’exploitation et de
Cette tendance résulte de la conjonction de plusieurs données
FACILITIES MAN AGEMEN T
la maintenance de l’immeuble et des moyens correspondants PI LOTAGE, SYST ÈM E D ’I N FO RM AT I O N S, SERV I C ES AU X U T I LI SAT EU RS, REPO RT I N G….
telles que :
(pouvant être informatisés), ainsi que la formation du personnel,
-… Les mutations technologiques des bâtiments : MULTITECHN IQUE MULTISERVICE
- la complexité croissante des installations techniques classiques Entretien de l’immeuble et Services communs et
( chauffage,ventilation,climatisation,… ) nécessite des savoir-faire des installations techniques fonctions supports
■ La phase d’exploit at ion de plus en plus spécialisés,
Le schéma du “cycle de vie”, présenté ci-avant, simplifie cette PRESTATION S IN TERN ES PRESTATION S IN TERN ES
- le développement de nouvelles techniques :sécurité, courants
Petit entretien, plomberie, serrurerie, sanitaires, Accueil, standard, courrier, reprographie,
phase qui, après les premières années de fonctionnement, pourra faibles :informatique, vdi, Gestion Technique du Bâtiment (GTB), peinture, aménagements, électricité, informatique,… nettoyage, gardiennage,…
impliquer, selon les types de bâtiments, des restructurations plus boucles et bornes W IFI…
ou moins lourdes liées à l’évolution des besoins fonctionnels : CON TRAT DE SERVICE CON TRAT DE SERVICE
changements d’usage, densification d’occupation, évolution des Ascenseurs, sécurité incendie, autocommutateur, Restauration, espaces verts, gestion des salles de
courants forts et faibles, CVC,… réunion, déplacements, flotte de véhicules…
filières de formation dans les bâtiments d’enseignement, …
13 - On peut noter que cette “externalisation” peut également être réalisée “en interne”, par création
d’un service spécialisé et autonome, voire selon les cas, d’une structure “associée” spécialisée : SEM , filiale… .

18 19
OUVRAGES PUBLICS
& COÛT GLOBAL LES ENJEUX ET QUELQUES REPÈRES

L’ensemble des facteurs de complexification de l’équipement Par rapport à ces objectifs fondamentaux, il est important de le chauffage représentant près des 2/3 cette consommation
technique et du fonctionnement d’un immeuble ainsi que de noter que : d’énergie. “La première chose que l’on remarque quand on entre dans
la réglementation ont pour conséquence claire, partagée par - l’adaptation de l’immeuble aux activités qui s’y développent les bâtiments de l’école primaire de Riedberg, est la cons-
- les efforts pour maîtriser la consommation d’énergie se sont
les responsables immobiliers publics et privés, que le coût et à leurs évolutions, tance de la température dans toutes les pièces”.
essentiellement portés vers la construction neuve, encadrée par
de l’exploitation-maintenance immobilière est croissant - la qualité d’usage résultant des choix architecturaux,techniques Axel Bretzke, responsable à la construction et à l’énergie de
une réglementation thermique qui a permis de la réduire de
depuis plusieurs années , et le restera. et fonctionnels faits lors de la conception, la ville de Francfort, insiste sur l’absence de radiateurs et
moitié en 30 ans. A titre d’exemple, dans le secteur résidentiel, souligne que le thermomètre affiche 19°C dans l’éco le alors
Une autre évolution récente fait apparaître des procédures - la qualité de l’exploitation et de la maintenance ultérieures,
la consommation énergétique moyenne consacrée au chauffage qu’il fait à peu près 0°C à l’extérieur. “Les deux principes
nouvelles et alternatives aux procédures de maîtrise d’ouvrage ont des impacts directs et significatifs sur : des bâtiments datant d’avant 1975 est de plus de de base des maisons passives peuvent être ainsi
classiques, permettant à des collectivités publiques de recourir à - les coûts de maintenance, 320 kW h/m3/an contre 90 environ pour les bâtiments neufs. décrits : capter au maximum la chaleur et réduire
des groupements privés pour le financement, la réalisation et - la qualité des activités, L’objectif à atteindre, d’ici à 2050, pour respecter l’engagement au minimum la perte de chaleur ainsi récoltée”,
l’exploitation-maintenance d’une opération immobilière. - la “productivité” des utilisateurs, de la france sur les accords de Kyoto, se situe autour de 50 explique Axel Bretzke. “Une école s’avère idéale pour ce
- la valeur patrimoniale ou vénale de l’immeuble… genre de construction, la présence des enfants fournissant
En particulier, les Baux Emphytéotiques Administratifs ou Hospi- kW h/m3/an (14).
d’emblée une large part de la chaleur nécessaire au chauffa-
taliers(BEA et BEH) et,plus récemment,les contrats de partenariat, Ces thèmes seront évoqués plus en détail ultérieurement. - la réglementation thermique en vigueur pour les bâtiments ge de l'école. Avec une isolation adéquate, il suffit de la
ouvrent cette nouvelle voie qui sera évoquée au chapitre 4. Tout ceci explique l’importance qui doit être accordée aux présence de 25 enfants et de leur instituteur pour chauffer
neufs (RT 2000), sera renforcée dès 2006 pour obtenir une
phases“amont” et en particulier aux études de programmation, amélioration de 15 % de la performance énergétique des une salle de classe par -12°C” poursuit-il.
y compris dans leurs composantes particulières : approche en
La qualit é d’usage coût global ou haute qualité environnementale qu’il convient
bâtiments, puis révisée tous les cinq ans avec l’objectif d’une
amélioration de 40 % en 2020, ceci par rapport aux exigences
(Extrait d’un article de la lettre de N ovethic’Info
du 6 janvier 2005)
d’initier très tôt pour une meilleure efficacité. actuelles (15),- la D irective Européenne 2002/91/ce du 16
Il est important de replacer l’usage du bâtiment au centre de la
décembre 2002 sur la performance énergétique des bâtiments
réflexion
prévoit, d’ici janvier 2006, la mise en place d’un “certificat de
En effet, si les problèmes techniques et économiques de
construction, d’exploitation, d’entretien, … constituent un vrai
Les impact s performance énergétique”, l’inspection des chaudières de plus
de 20 kW et des systèmes de climatisation, ainsi que l’améliora-
sujet, il convient de ne pas oublier :
- qu’un bâtiment est d’abord fait pour accueillir des utilisateurs
environnement aux tion de la performance énergétique (16) des bâtiments existants
lors des rénovations importantes.
et des usagers qui exercent des activités ou en bénéficient :
Q uelques données et tendances concernant la relation entretenue Il apparaît donc clairement que le secteur du bâtiment, en termes
enseignement, corps enseignant et élèves – soins, corps médical
entre le bâtiment et son environnement méritent d’être rappelées : de constructions neuves (320 000 logements et 13 millions de m2
et patients - activités administratives, personnel et usagers, …
et qu’il doit être adapté pour cela, - en France, le secteur du bâtiment constitue, avant celui de tertiaires mis en chantier en 2003), mais bien plus encore en
- que les usagers doivent pouvoir utiliser le bâtiment et l’industrie et des transports, la première source d’émission de termes d’existant (30 millions de logements et plus de 800
développer leurs activités dans des conditions aussi satisfai- gaz à effet de serre et représente près de la moitié de l’éner- millions de m2 de bâtiments tertiaires), constitue un des secteurs
14 - En Allemagne, en Autriche et aux Pays Bas, le label “Passiv H aus” est décerné aux logements dont
santes que possible en termes de qualité d’usage,et au premier gie consommée au travers de ses différents usages : chauffage, les plus contributifs à la recherche d’économies d’énergie et à la la consommation en chauffage n’excède pas 1 5 kW h/m 2 /an ! M ême type de label en Suisse avec “M inergie”.
Plus de 6 0 0 0 logements de ce type ont déjà été réalisés en Allemagne et les premiers bâtiments publics
chef, le confort et la qualité sanitaire. climatisation,éclairage,ascenseurs,appareils électriques divers… , réduction des émissions de gaz à effet de serre. “passifs” ont aussi fait récemment leur apparition, comme à Francfort avec l’école primaire de “Riedberg”-
15 - Extrait du Plan Climat 2 0 0 4 16 - Le texte relatif à la mise en place des “certificats de performance éner-
gétique” a été voté par les députés en première lecture le 2 7 mai 2 0 0 5 .

20 21
OUVRAGES PUBLICS & COÛT GLOBAL

CH A PI TRE

Actualité de la notion
de coût global
OUVRAGES PUBLICS
& COÛT GLOBAL ACTUALITÉ DE LA NOTION DE COÛT GLOBAL

Ainsi qu’il a été vu précédemment, le cycle de vie d’un bâtiment Par ailleurs, les rotations des responsables sont beaucoup trop
“Un certain nombre de grands propriétaires ou utilisateurs En Essonne, nous avons la chance d’être à la fois ceux qui
présente une phase “courte”, celle de sa conception et de sa fréquentes pour que des réflexions et des actions intégrant
immobiliers ont progressivement pris conscience de l’intérêt bien construisent et ceux qui gèrent les collèges (une centaine
réalisation, et une phase “longue”, celle de son utilisation. compris d’une approche en “coût global” de la construction et des considérations de moyen et long terme puissent réellement d’établissements représentant 700 000 m2 SHO N ). D e plus,
S’agissant des coûts, il est également apparu une claire dispro- de l’exploitation-maintenance de leur patrimoine en constatant se développer. l’organisation mise en place à la D irection des collèges est
portion entre les “coûts d’investissement” et les “coûts diffé- la convergence favorable des trois facteurs :économie, qualité de - la relative brièveté et la densité des problèmes à traiter, telle que le service qui s’occupe des constructions neuves et
rés” correspondant à ces deux grandes phases de la vie de l’environnement, image de marque auprès de leur “clientèle”. des réhabilitations lourdes, gère également les bâtiments
lors des phases amont de la construction, ne prédisposent
Au niveau du patrimoine de l’État et des grandes administra- correspondants pendant 5 ans. O n a ainsi un vrai retour
l’immeuble. pas la maîtrise d’ouvrage à mettre au premier plan de ses
tions, aucun de ces leviers n’est opérant. d’expérience, qui nous permet d’enrichir en permanence
O n pourrait donc penser que la prise en compte des coûts En particulier, au plan économique : préoccupations la future exploitation-maintenance. notre “référentiel” adapté aux types de bâtiments dont nous
différés constitue de manière naturelle une préoccupation des - la comptabilité est telle que les services ne peuvent pas savoir, - même si les choses, ont depuis quelques années évolué, avons la charge. Les réponses techniques ne sont pas les
Maîtres d’O uvrage et que la plupart des constructions, de manière analytique, ce qu’ils dépensent, il n’est pas toujours facile de prendre la mesure des enjeux mêmes pour des écoles primaires, des collèges et des lycées
- les immeubles sont généralement mis gratuitement à disposi- parce que les comportements des élèves, des collégiens et
publiques et privées, bénéficient d’une telle démarche. ultérieurs, des coûts différés notamment, ceci par manque de
tion des services, en conséquence le gestionnaire n’est pas des lycéens ne sont pas les mêmes, notamment en termes de
La réalité est toute autre, ceci malgré l’ancienneté de la forma- nécessairement sensible au nombre de m2 occupés, références et de données fiables,
“casse”.
lisation de ces concepts et de la sensibilisation des différents - les budgets sont régulés par la dépense et non pas par la recet- - enfin, la “médiatisation” de ces préoccupations un peu Ce “référentiel des collèges” indique naturellement
acteurs notamment au travers d’ouvrages largement diffusés (17). te comme dans le secteur privé, “lointaines” n’est pas très valorisante, en tout cas, moins que les principes fonctionnels, les tableaux de surfaces… mais
- le système n’est pas fait pour “récompenser” les bonnes pra-
O n peut cependant noter quelques grands “freins” au développe- l’impact de l’“image architecturale” immédiate. également des propositions de réponses techniques, de
tiques d’entretien et en particulier les économies résultantes
ment de ce type d’approche : matériaux …
sur le moyen terme dans la mesure où il y a globalisation des O n assiste cependant, aujourd’hui, à une évolution lente mais
crédits de fonctionnement selon une logique de dépenses La notion de “surcoût d’investissement” ne se pose
- “l’investissement” et le “fonctionnement” correspondent à des certaine, qui, dans son sillage, entraîne un retour au premier plan
annuelles. alors pas dans ces termes, puisqu’on veut que les équipe-
modes de pensée et à des préoccupations assez éloignées : de ce type de préoccupations.
- la rotation des responsables est trop rapide pour qu’ils puis- ments rendent le service pour lequel on les construit. O n
“court terme” et contraintes immédiates de budget d’inves- Celle-ci est due à un certain nombre de “faits de société”, dont doit plutôt parler de “maîtrise de qualité” (1). Par exem-
sent se sentir impliqués sur des cycles longs,
tissement, en opposition avec “moyen ou long terme” et - les métiers de l’immobilier ne constituent pas, à l’évidence- et
la médiatisation “grand public” croissante commence à avoir des ple, poser du carrelage sur les murs des cuisines coûte plus
maîtrise des budgets de fonctionnement (18). Cette dichotomie c’est normal- le cœur des préoccupations des administrations, conséquences opérationnelles sur les acteurs de l’immobilier : cher que de la peinture, mais facilite le nettoyage, diminue les
et de plus, dans ces métiers, la fonction “construction” est risques sanitaires et se dégrade nettement moins vite. D e
se retrouve fréquemment dans les organisations administrati- - la prise de conscience par les utilisateurs de l’importance
beaucoup plus valorisante que la fonction “entretien”. même, on impose de mettre en place 2 chaudières en paral-
ves au sein desquelles on observe très souvent une séparation croissante des charges d’exploitation et de leur poids dans lèle pour pallier tout problème de panne qui empêcherait
Ceci exclut, de fait, les stratégies longues, en particulier la mise
entre les services responsables des investissements et ceux les budgets des structures publiques et privées : au-delà de l’accueil des élèves.
en œuvre de plans d’entretien pluri-annuels, générateurs
qui gèrent les crédits de fonctionnement. d’économies sur le moyen terme. la localisation de l’immeuble, facteur déterminant du loyer, O n a ainsi un prix qui correspond à un niveau de qualité
- dans les services techniques immobiliers, on constate que Les gestionnaires ne peuvent donc pas se sentir responsables on constate aujourd’hui qu’une des données essentielles d’usage nécessaire” .
l’acte de “construire” est généralement ressenti comme bien de l’ “actif” immobilier et de son état, d’autant plus que, si des du choix des locataires est constituée par la garantie de D aniel Lebreton, D irecteur Adjoint des Collèges,
travaux de gros entretien sont nécessaires, ils seront financés montant de charges,
plus valorisant et gratifiant que celui d’“exploiter et maintenir”. Conseil Général de l’Essonne.
sur de l’investissement.
- la mise en évidence de risques plus ou moins graves pour 1 - Au sens de la “recommandation relative à la maîtrise de la qualité pour la
17 - Par exemple : “Intégrer la maintenance à la conception des bâtiments publics” M IQCP Hervé Philippe, chargé de mission, D MAT, programmation et la conception d’une opération de bâtiment” du 7 octobre
– Editions du M oniteur – 1 ère édition 1 9 8 8 – 2 ème édition 1 9 9 1 . 18 - Ceci est particulièrement dû aux règles Ministère de l’intérieur et de l’aménagement du territoire
la santé publique, liés à une mauvaise conception et/ou à un 1999 de la section technique de la Commission Centrale des Marchés
de comptabilité publique. N éanmoins, certaines collectivités ont regroupé, au sein d’un même service,la cons-
mauvais entretien des bâtiments et des installations techniques.
truction des bâtiments neufs et l’entretien et la réhabilitation des constructions existantes. En ce cas, l’approche
en coût global devient naturelle et les enseignements tirés, à posteriori, des choix effectués, peuvent être réinté-
grés dans les prescriptions destinées aux nouvelles constructions.

24 25
OUVRAGES PUBLICS
& COÛT GLOBAL ACTUALITÉ DE LA NOTION DE COÛT GLOBAL

Le syndrome du “sick building” (19) qui s’est développé aux - la montée en charge du concept de développement durable, - une mise en relation entre consommation énergétique et
Etats-U nis et commence à apparaître en France (20). La mul- au sein duquel la “maîtrise énergétique” constitue, avec la Le coût global ventilation/renouvellement d’air, facteurs déterminants pour la
tiplication des cas de légionnellose en est un exemple remar- pollution, des enjeux les plus directement sensibles. qualité de l’air et donc pour la qualité sanitaire de l’immeuble,…
quable, La part prise par le bâtiment, au travers de la notion de
“élément aire” et ce, au-delà du travail habituel de collaboration entre archi-
“Haute Q ualité Environnementale”, est tout à fait fondamen- tecte et ingénieur pour optimiser les choix architecturaux et
“L’appréhension du “coût global” dépend très directement de tale dans cette démarche. techniques dans une optique de recherche de la meilleure
La notion de coût global élémentaire implique, au-delà du coût
la position que l’on occupe dans la sphère immobilière. performance énergétique.
Ces trois niveaux complémentaires de préoccupations que l’on de l’investissement, la prise en compte de l’exploitation-main-
Par exemple, chez les promoteurs immobiliers qui construisent
pourrait raccorder à : tenance ultérieure du bâtiment en termes de “facilité” et de
pour vendre du logement ou du tertiaire à des investisseurs,
lesquels intégreront les immeubles dans leur portefeuille, les
“coûts différés techniques” tels que définis au chapitre “Enjeux”.
- l’aspect social, “Une construction durable à haute performance est un
réflexions sur ce sujet, incluant parfois quelques aspects envi- Autrement dit, cette définition pose le problème du “futur” de
- l’aspect économique, bâtiment très efficace. O n diminue de 20 à 50 % les consom-
ronnementaux, existent, mais de manière relativement succinc- l’immeuble en termes d’économie technique globale.
- l’aspect environnemental, mations d’énergie à partir d’une conception intégrée, une
te, souvent limitées à des problématiques de choix de maté-
de l’acte de construire, correspondent très directement aux Pour limitative qu’elle soit, cette définition est déjà extrêmement bonne orientation sur le site, des technologies économes en
riaux ( couverture, façades… ).
trois fondements de la notion de développement durable dans intéressante. énergie, l’utilisation d’énergies renouvelables, des matériaux
Cette réflexion est beaucoup plus développée chez les anglo- réflecteurs de lumière, la ventilation et l’éclairage naturels,
saxons qui réfléchissent plus volontiers à la gestion à long
sa traduction pour le bâtiment. En effet, tenir compte des coûts différés et les intégrer dans la
la réduction du dimensionnement des systèmes de CVC et
terme,incluant les aspects énergétiques,les problèmes de réno- conception, suppose une réflexion approfondie dans laquelle de autres équipements”.
vation… D es “modèles” techniques sont créés qui permettent nombreux paramètres vont progressivement et nécessairement
d’effectuer des choix optimisés sur le long terme. (rapporté dans“MakingThe Business Case For High Performance
s’intégrer.
D ans les opérations incluant la construction et le Facilities Green Buildings” US Green Building Council)
Par exemple, la réflexion sur la consommation énergétique,
Management, on trouve des clients de plus en plus sensibles au Social Équitable Économique
coût global, aux aspects environnementaux, à la “matériaux vigi- qui constitue, à la fois un des postes les plus importants de
lance” (risques liés à l’emploi de toile de verre, de peintures dépenses d’exploitation et à la fois une des sources les plus Autre thème : celui de la recherche d’une maîtrise des coûts
Durable
avec solvants organiques… ). significatives de gains environnementaux, suppose que soient d’entretien du second œuvre (nettoyage, réfection de pein-
Cette prise en compte du “coût global” devient alors un argu- Vivable Viable mis en oeuvre : tures… ). Il est clairement prouvé, à travers de nombreux
ment commercial de vente du promoteur-ensemblier vers des - une connaissance approfondie des conditions environne- exemples, notamment les établissements d’enseignement, que
investisseurs qui gardent le patrimoine :conception / construc- mentales du site d’implantation (ensoleillement, vents domi-
Environnement la réalisation de halls d’accueil et de circulations horizontales
tion / gestion en “coût global” permettent de faire mieux et
nants, orientations… ), et verticales généreusement dimensionnés constituent des
moins cher”.
- un travail “raisonné” sur le plan de masse afin de bénéficier facteurs extrêmement positifs pour la conservation en bon état
D enis Szkobel, D irecteur commercial d'EX PRIMM
de ces conditions environnementales ou bien s’en prémunir, de ces espaces, générateurs de gains substantiels d’entretien.
19 - SBS ou “Sick Building Syndrome” désigne depuis plusieurs années, aux Etats Unis, les maladies ou aggrave-
- une analyse fine de l’utilisation du bâtiment et de son ou ses Cette approche économique participe de plus, à une forte
ment de maladies dus aux conditions de vie dans les bureaux et plus généralement dans les entreprises : qualité En parallèle avec cette approche, on peut alors définir trois modes de fonctionnement, amélioration de la qualité d’usage, en termes de confort, de
de l’air, maîtrise du confort hygrothermique, éclairage naturel et qualité de l’éclairage artificiel…
20 - D ans le Plan N ational Santé Environnement (PN SE) présenté au Président de la République le 2 1 juin niveaux successifs de prise en compte du coût global englobant - une conception technique réfléchie avec soin : matériaux, possibilités d’échanges et de communication… même si les
2 0 0 4 , l’habitat, et le “bâtiment” en général, sont appréhendés comme source de pollution entraînant ou favori-
sant des risques sanitaires, avec 2 actions prioritaires portant sur : progressivement les trois aspects évoqués ci-dessus. matériels, isolation, inertie, … circulations ne sont pas comptées dans les surfaces utiles !
- l’amélioration de la qualité de l’air intérieur et de son interaction avec la santé des occupants,
- l’étiquetage des caractéristiques sanitaires et environnementales des matériaux de construction.

26 27
Siège de la Communaut é d’agglomérat ions du pays de Surf ace : 15 000 mèt res carrés Shon
M ont béliard à M ont béliard (Doubs) Coût des t ravaux : 13 millions d’euros HT
M aît riser l’énergie, M aît rise d’ouvrage : Communaut é d’agglomérat ions du
opt imiser l’éclairage nat urel, pays de M ont béliard
M aît rise d’œuvre : Babylone Avenue, archit ect es urba-
assurer le conf ort des espaces nist es ; Cet ec, bet (st ruct ure) ; Court ois, bet (fluides).

On remarque de loin la silhouet t e majest ueuse du siège de la Dès lors qu’on jugeait une idée int éressant e, on prenait les moyens de
Communaut é d’agglomérat ions du pays de M ont béliard, campé ent re la t est er par modélisat ion du comport ement t hermique du bât iment et
avenue et voies ferrées. l’on cherchait à évaluer le surcoût qu’elle pouvait ent raîner.
Ouvert en 1997 suit e à deux ans de chant ier et presque aut ant d’ét ude, il Les archit ect es ont choisi d’équilibrer en façade les surfaces opaques et
est le fruit d’un dialogue ét roit ent re le cabinet lyonnais Babylone Avenue les plages de t ransparence. Le volet acoust ique a pris aussi une place
et la collect ivit é. Du point de vue de l’exploit at ion et de la maint enance, import ant e, l’édif ice ét ant placé à quelques mèt res des voies.
le projet a fait l’objet d’une analyse en coût global en phase concours Cat énaires et mot rices générant de surcroît un élect romagnét isme
– avec les aut res proposit ions en lice –, essent iellement qualit at ive, puis assez import ant pour pert urber par des int erférences les réseaux infor-
en phase APS, après une évolut ion radicale. En effet , une fois le lauréat mat ique et audiovisuel des bureaux, la st ruct ure mét allique et la
La salle du conseil bénéf icie de l’éclairage nat urel
choisi, le maît re d’ouvrage a dû caler pour des raisons financières le t oit ure en cuivre de l’édifice fonct ionnent comme une cage de Faraday,
programme sur une assiet t e foncière plus ét roit e, mais avec des délais t ot alement ét anche à ces champs parasit es ainsi qu’à la foudre.
souples et la volont é de définir le projet à part ir de vérificat ions chiffrées.
Les responsables act uels du bât iment est iment que celui- ci est relat ivement
Le champ de cet t e seconde ét ude en coût global a ét é large. Les principaux
Un at rium élégant et lumineux pour accueillir le public facile à exploit er, même si, pour des raisons budgét aires, il a fallu rechercher des
point s examinés ont ét é l’accessibilit é des zones à net t oyer, le degré de
économies d’invest issement dont cert aines se ressent ent en t erme de fonct ion-
sûret é du sit e et les
nement : revêt ement du sol du hall et des couloirs, arrêt du chauffage asservi à
locaux t echniques… L’énergie est un post e clef, surt out dans un bât iment
des dét ect eurs d’ouvert ure des fenêt res, qualit é des menuiseries int érieures…
disposant d’un at rium aussi import ant . La quest ion du choix à faire ent re
t rois proposit ions de product ion de chaleur et de froid fut également posée.
La solut ion présent ée par Int elbat (EDF) a pu ainsi êt re écart ée après plus d’un
t rimest re d’analyse comparat ive.

Un bât iment hiérat ique dans la ville Perspect ive de l’at rium depuis la salle du conseil

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OUVRAGES PUBLICS
& COÛT GLOBAL ACTUALITÉ DE LA NOTION DE COÛT GLOBAL

vie que crée le bâtiment, sur les risques, en particulier sanitaires, la médiatisation de la qualité de l’air extérieur tend à faire “constructions durables” inclut que le fait que le développe-
" Se demander si une construction durable à haute performan- qu’il pourra éventuellement représenter pour les utilisateurs sous-estimer et banaliser les problèmes de qualité de l’air ment de tels immeubles est susceptible “d’améliorer la
ce coûte plus cher qu’un bâtiment conventionnel, c’est comme et les usagers, intérieur dans les logements, les bureaux, les écoles, les maga- qualité de l’air intérieur, d’améliorer la santé des employés,
se poser la question :qu’est-ce qui coûte plus cher, un véhicule - l’impact de ces choix, des conditions de l’exploitation et de sins, … où nous passons pourtant, en moyenne, plus des trois leur confort et leur productivité”,
à bon rendement ou non ?
l’entretien des installations techniques, et donc de leurs quarts de notre temps (21) ! - l’auteur du “Report to California’s Sustainable Building Task
D e nombreuses constructions durables ne coûtent pas plus
performances, sur la “productivité” des utilisateurs, Cette relation santé-bâtiment dans une approche élargie, Force”- octobre 2003, fait état de nombreuses enquêtes et
cher à construire, parfois moins que des constructions conven-
tionnelles grâce aux choix économes en ressources qui per-
-… prenant en compte une quantification économique des risques études de cas conduisant à une valeur minimaliste de 2 % de
mettent de réduire les coûts des systèmes structurels, élec- En fait, il s’agit de raisonner, non plus seulement sur les coûts ou sanitaires, avait pourtant fait l’objet de quelques applications, ces baisse de productivité due au SBS, correspondant par exemple
triques et mécaniques ". la valeur patrimoniale des bâtiments, mais d’avoir beaucoup plus dernières années, dans des cas très particuliers tels que le choix à un coût annuel de 9 milliards de dollars pour l’Etat de
à l’esprit, au cours du processus de décision, l’idée de la valeur de systèmes de climatisation des blocs opératoires hospitaliers (22), Californie (23),
(rapporté dans " MakingThe Business Case For High Performance
de ce qu’ils abriteront pendant leur durée de vie : ou plus récemment, au travers des recommandations sur - dans un article de Business W eek du 5 juin 2000 intitulé
Green Buildings " US Green Building Council)
- des hommes et des femmes dans leur façon d’habiter, l’installation et l’entretien des réseaux d’Eau Chaude Sanitaire “Votre bureau est-il en train de vous tuer ? Les dangers des
dans leurs activités et leurs conditions de travail, (ECS) dans les hôpitaux, suite au développement de cas de bâtiments malsains”, Michelle Conlin cite un bénéfice potentiel
- mais également, des ensembles de biens corporels et légionellose. de 250 milliards de dollars par an pouvant résulter de
D e manière plus générale, la traduction habituelle de la notion l’amélioration de la qualité de l’air intérieur des bâtiments
incorporels, parmi lesquels des patrimoines culturels, des Aux Etats-Unis, depuis une dizaine d’années, de nombreuses
de coût global est celle d’un “surinvestissement” visant à tertiaires aux Etats-Unis.
matériels ou des équipements parfois coûteux. études, enquêtes et mesures ont été effectuées sur ce thème.
diminuer les coûts ultérieurs avec une certitude sur l’augmenta-
Cette approche, qui peut paraître encore plus ambitieuse que Leurs résultats sont très convergents et ne laissent aucun doute Une des études, faisant le plus autorité en la matière, est celle
tion du coût immédiat et une incertitude sur les économies
la précédente, est en passe de se développer rapidement sous sur l’importance des effets économiques du “SBS”. de W illiam Fisk (24), qui nuance la valeur précédente en une four-
à l’avenir.
l’impulsion : chette de 43 à 235 milliards de dollars, répartis en :
O n constate cependant, par un processus d’analyse de la valeur, Les quelques éléments développés ci-après donnent quelques
- d’une part des utilisateurs et de leurs représentants - 7 à 16 milliards pour la diminution des maladies respiratoires
que les approches en coût global conduisent le plus souvent éclairages à ce sujet :
(Syndicats, CH SCT,… ) de plus en plus “avertis” des consé- (16 à 37 millions de rhumes et grippes évités),
à éviter des coûts inutiles par une meilleure conception, par - dans l’Etat de Californie, le “Governor’s Executive O rder
quences dommageables sur la santé notamment liées à un - 1 à 5 milliards pour la réduction des allergies et de l’asthme (dimi-
une meilleure adéquation entre les niveaux d’équipement et D -16-00” d’août 2000 définissant les objectifs de l’Etat sur les
renouvellement d’air insuffisant, à une mauvaise qualité de l’air, nution de 8 à 25% des symptômes des populations concernées),
les besoins réels, par une meilleure adaptation au contexte
à l’ambiance hygro-thermique, à l’éclairage artificiel, mais aussi - 10 à 35 milliards pour la réduction des symptômes dûs au
environnemental.
aux composés organiques volatils, aux moisissures, … “Syndrome du Bâtiment Malsain” (irritations des yeux, du nez,
" Les dirigeants de Lockheed Martin’s relatent que, dans leurs
- d’autre part, aux responsables des collectivités publiques maux de tête,… )
nouvelles installations de Sunnyvale (2 500 employés sur 56 000
Le coût global “élargi” et privés qui ont pris conscience des coûts induits par m2) le taux d’absentéisme habituel a chuté de 15%, compensant - 25 à 180 milliards pour l’amélioration de la productivité.
l’absentéisme et la baisse d’activité dus à la propagation ou à en une année les surcoûts d’investissement liés au choix de
l’aggravation de maladies (allergies,épidémies virales,grippes,… ) systèmes techniques à haute performance ". 21 - Tant en France qu’aux Etats-Unis, des mesures de polluants intérieurs ont révélé des concentrations de 1 0 ,
Le coût global “élargi” fait référence à la prise en compte de et parfois 1 0 0 fois, supérieures à celles mesurées en extérieur (US Environnemental Protection Agency “Indoor
facteurs supplémentaires relevant d’autres aspects que ceux pris En effet, c’est depuis quelques années seulement qu’est apparue (rapporté dans " MakingThe Business Case For High Performance Air Quality” - 6 janvier 2 0 0 3 et campagne pilote de l’Observatoire de la Qualité de l’air intérieur). 22 - Il est
ainsi connu que les risques de complications post-opératoires des opérations articulaires sont considérablement
en compte dans le coût global élémentaire, tels que : Green Buildings " US Green Building Council)
la notion de “syndrome du bâtiment malsain”, d’abord aux Etats- aggravés par la qualité de l’air résultant du choix technique du système de ventilation et de climatisation des
blocs et de l’entretien de ces installations. 23 - “The Cost of Sick Building Syndrome for California State and
- l’incidence des choix architecturaux initiaux sur le cadre de Unis, puis progressivement en Europe. Il faut d’ailleurs noter que school Employees” Leon Alevantis, California D epartment of H ealth Service. 24 - “H ealth and Productivity Gains
from Better Indoor Environments” W.J. Fisk, chef du département de l’environnement intérieur au Lawrence
Berkeley N ational Laboratory - 2 0 0 3

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OUVRAGES PUBLICS
& COÛT GLOBAL ACTUALITÉ DE LA NOTION DE COÛT GLOBAL

D ans la plupart des pays développés, l’application du concept de


Le coût global “part agé” "L’adoption généralisée des principes de construction durable développement durable au secteur de la construction, s’est
conduira à des bénéfices significatifs pour l’environnement en traduite par la mise en place de démarches, méthodes, labels et
Californie, incluant une réduction des sources de smog, des certifications : LEED (Leadership in Energy and Environmental
O n peut, pour chaque bâtiment pris isolément, établir un bilan ruissellements polluant les eaux de surfaces et les nappes D esign) Green Building Rating System aux Etats-Unis, EN ERGY
en “coût global”, plus ou moins “élargi”, mais en se positionnant, phréatiques, de la demande en énergie, eau et traitement des
STAR aux Etats-Unis également, BREAM en Grande Bretagne,
en tout état de cause, en acteur “individuel”, maître d’ouvrage effluents ainsi que des impacts fiscaux et environnementaux
PASSIV H AUS en Allemagne, MIN ERGIE en Suisse…
propriétaire ou utilisateur. résultant du développement de ces infrastructures…
En France,l’association “HQ E” (Haute Q ualité Environnementale)
D ans cette hypothèse, une dimension fondamentale reste Les objectifs de mon administration en matière de construction
durable, sont de localiser, concevoir, construire, rénover, exploi- et les clubs D 2C (D éveloppement D urable du Cadre de Vie
cependant absente : c’est celle de l’impact de ce bâtiment sur
ter, maintenir, déconstruire, les immeubles de l’Etat qui soient Bâti) ont développé des démarches visant à promouvoir le
l’environnement, dans son cycle de vie, depuis sa construction,
des modèles d’efficacité en énergie, eau et matériaux, tout en développement durable dans le secteur de la construction et de
jusqu’à sa démolition.
fournissant des environnements intérieurs sains,confortables et l’aménagement.
O n touche là, à la notion de développement durable (25) déjà productifs ainsi que des bénéfices sur le long terme pour les
D e plus en plus d’entreprises et de collectivités développent
évoquée, ajoutant une dimension environnementale et citoyenne Californiens".
des politiques de prise en compte du développement durable
à la notion de coût global “élargi”. Executive Order D-16-00 du Gouverneur de l’Etat de Californie sur tout ou partie de leurs activités : certification ISO 14 000,
A ce titre, chaque action et chaque effort individuel participent du 2 août 2000 mise en place de systèmes de management environnemental,
de l’action collective en faveur de l’environnement. Agenda 21…
Bien évidemment, la dimension “politique” de telles décisions
stratégiques implique un engagement fort des Etats, administra-
tions et collectivités locales, mais aussi des entreprises privées. " Pour nous, cette démarche de développement durable s’inscrit référence aux 14 cibles, au profit d’"objectifs de développement
dans la continuité de notre action ; c’est un prolongement naturel durable et solidaire" que nous définissons dans le rapport à
Ainsi, les “constructions durables” procurent des bénéfices de la façon dont nous concevons et réalisons nos opérations. l’Assemblée. N ous imposons la mise en place d’un "référent" dans
directs aux propriétaires et aux utilisateurs des immeubles, mais l’équipe de maîtrise d’œuvre et mettons en place les possibilités
Mais c’est d’abord une affirmation politique de l’Assemblée
engendrent aussi des bénéfices collectifs à différentes échelles techniques (câblage, local spécifique… ) qui nous permettront
délibérante à travers la mise en place de l’Agenda 21 départe-
depuis le voisinage jusqu’à la planète :préservation des ressources d’effectuer plus ou moins en continu toutes sortes de mesures
mental : comment traduire et décliner cette orientation dans
naturelles, limitation des rejets atmosphériques de gaz à effet de "in situ" : acoustique, hygrométrie, température, qualité de l’air,
notre domaine.
serre, des pollutions dues aux rejets hydrauliques, réduction des éclairement, … "
La notion de développement durable est intégrée au programme,
dépenses publiques de santé. Daniel Lebreton, Directeur Adjoint des Collèges, Conseil Général de
notamment en faisant appel à des programmistes ou AMO spécia-
l’Essonne.
lisés. Mais on essaye d’aller plus loin sans pour autant faire

25 - Apparu à la Conférence de Stockholm dès 1 9 7 2 , le concept de “développement durable” a été repris dans
le rapport Brundtland “N otre futur commun” sur l’environnement aux N ations Unis en 1 9 8 0 , puis à la
Conférence de Rio de Janeiro en 1 9 9 2 sur la prise de conscience des impacts de l’activité humaine sur l’équili-
bre écologique de la planète.

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OUVRAGES PUBLICS & COÛT GLOBAL

CH A PI TRE

Pour une approche


pragmatique des coûts différés
OUVRAGES PUBLICS
& COÛT GLOBAL POUR UNE APPROCHE PRAGM ATIQUE DES COÛTS DIFFÉRÉS

L’intérêt évident du concept de coût global appliqué à l’immobilier, Ainsi donc, une maîtrise d’ouvrage soucieuse d’une vision critères de choix de la maîtrise d’œuvre et dans l’énoncé du site d’implantation choisi (inconvénients et atouts environne-
a souvent été masqué, voire dénigré, car reposant essentielle- globale de l’investissement et des coûts différés générés par son programme, il est probable que les réflexions et les proposi- mentaux comparés des différents sites examinés).
ment sur des calculs plus ou moins complexes dont la perti- projet, aura intérêt, sur ces thèmes, à s’entourer d’une assistance tions des concepteurs auront, dès le départ, intégré cette Cette phase se conclut par la production d’un “pré-program-
nence et l’ intérêt pouvaient être ressentis comme douteux. spécialisée dans le cadre de la programmation et de poursuivre dimension au même titre que d’autres plus classiques :respect me” que doit formellement valider la collectivité.
Il convient d’affirmer très clairement, que la prise en compte des celle-ci tout au long du projet, jusqu’à la mise en exploitation du du programme, enveloppe financière consacrée aux travaux,
coûts différés, dans le cadre d’un projet, est d’abord et avant bâtiment, voire au-delà. qualité architecturale et urbaine.
tout, une volonté clairement exprimée de la maîtrise d’ouvra- Cette assistance qui, au premier abord, peut être perçue
■ Les ét udes opérat ionnelles
ge dans le cadre de son programme, puis une affaire d’analyse comme facteur de coût et de délais supplémentaires, permet en ■ Les ét udes pré- opérat ionnelles et le programme
comparative et pragmatique des différents choix architectu- réalité d’élaborer en permanence une critique constructive des Le programme rassemble dans un document unique, l’ensem-
raux, techniques et fonctionnels proposés par la maîtrise d’œu- propositions faites par la maîtrise d’œuvre et de proposer des
et le pré- programme ble des éléments d’information nécessaires au travail des
vre aux différentes étapes du projet, en fonction de leurs orientations alternatives permettant de garantir l’avenir. Les études pré-opérationnelles constituent une première concepteurs.
impacts sur la “vie ultérieure” du bâtiment. approche participative et itérative du dessein de la maîtrise
d’ouvrage. Egalement intitulées études d’opportunité et de Il constitue donc la base du projet architectural dans toutes ses
Les véritables “calculs en coût global”, s’appuyant sur les notions dimensions. Il doit donc être adapté et précisé en fonction de
de taux d’actualisation, de valeur présente actualisée, de glisse- Les phases préalables faisabilité, elles consistent à :
- analyser la demande, l’élucider, la renseigner, envisager le
l’avancement et de l’évolution des études de maîtrise d’œuvre,
ment relatif des prix… pourront bien entendu être utiles, mais jusqu’à prendre un caractère définitif avant les études de projet.
champ prospectif des études à mener,
à des moments et sur des sujets extrêmement précis sur
Comme le graphique de la page 18 le montrait, la part du coût - mener l’ensemble des études nécessaires en envisageant le
lesquels cet ouvrage reviendra par la suite.
global déterminée, dès la phase préalable, est tout à fait impor- projet sous tous les angles, rechercher, anticiper, évaluer, " Il est clair que l’introduction de contraintes "intelligentes" de
Un autre point fondamental est qu’une telle démarche est tante. comparer, type "coût global" dans la définition des programmes immobi-
d’autant plus intéressante et efficace qu’elle est mise en œuvre liers constitue un facteur incitatif puissant à la qualité des pro-
C’est en effet à ce moment : - recadrer le projet à partir de ces informations, clarifier les
le plus en amont possible du projet, c’est à dire dès les phases positions architecturales et techniques faites par la maîtrise
- que la maîtrise d’ouvrage va définir l’opportunité de son objectifs, faire les choix (notamment celui de la localisation),
de réflexion “amont”, en particulier au cours de la phase de d’œuvre. Encore faut-il que ces contraintes s’expriment par des
projet et le positionner par rapport à certains choix et orien- vérifier la faisabilité,
programmation. objectifs performanciels (recherche du résultat) et non pas par
tations de la politique territoriale, - formuler le projet et le faire valider par la collectivité en des solutions toutes faites imposées aux concepteurs. Cela
En effet, la valeur ajoutée des analyses et des préconisations qui - que la maîtrise d’ouvrage va pouvoir, pour l’ouvrage envisa- énonçant les objectifs, les axes majeurs, les contraintes, les donne par exemple, un palais de justice partiellement climatisé
en découlent sera d’autant plus importante que : gé, exprimer sa “politique” et ses attentes en matière de coûts en climat tropical (le palais de justice de Fort de France)
attentes à respecter (notamment les principales orientations
- les concepteurs auront pris conscience de l’importance accordée différés, en matière de fonctionnement), … En tout état de cause, même si l’initiative peut être due aux
par la maîtrise d’ouvrage à l’économie globale du futur bâtiment, - et que l’équipe de programmation va traduire ses attentes techniciens, il ne se passera rien si la maîtrise d’ouvrage ne
C’est à ce stade qu’intervient le choix déterminant du site
y compris en phase concours, dans le programme, sous des formes adaptées, directement (re)prend pas l’initiative à son compte ".
d’implantation et que la maîtrise d’ouvrage doit cerner, si cela
- les propositions de la maîtrise d’œuvre seront susceptibles utilisables par les concepteurs. (26)
fait partie de ses objectifs, les orientations retenues en termes Hervé Philippe, chargé de mission, DMAT , Ministère de l’intérieur
d’évolutions,ces évolutions devenant de plus en plus contraintes D ans la mesure où, sur ce thème, la détermination de la maî- de Haute Q ualité Environnementale. Il s’agit d’une première et de l’aménagement du territoire
et donc problématiques au fur et à mesure de l’avancement trise d’ouvrage est clairement affirmée, notamment parmi les définition des “cibles” qu’elle souhaite prendre en compte au
des études. travers du projet (27) et au travers d’un bilan environnemental du 27 - Rappelons que la H aute Qualité Environnementale est décrite à partir de 14 cibles couvrant les domaines
26 - Concernant la méthodologie de la programmation, on pourra se reporter à l’ouvrage de la M IQCP : de “l’éco-construction”, “l’éco-gestion”, “le confort” et “la santé”. Le processus de mise en place d’une opération
“programmation des Constructions publiques” - éditions du M ON ITEUR 2 0 0 1 “H QE” a fait l’objet d’une publication de la M IQCP :“Constructions publiques Architecture et H QE” avril 2 0 0 3 .

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OUVRAGES PUBLICS
& COÛT GLOBAL POUR UNE APPROCHE PRAGM ATIQUE DES COÛTS DIFFÉRÉS

D ans ce cadre, la problématique de prise en compte des coûts les contraintes de site et par exemple : - en matière d’accessibilité facilitée aux réseaux et aux équi- pourront faire l’objet :
différés peut se traduire à différents niveaux d’information et de - les orientations, les pentes, les caractéristiques géotech- pements techniques, … - soit d’une rédaction spécifique sous forme d’un “programme
demandes vis à vis des concepteurs : niques et hydrogéologiques des terrains, Lister les points particuliers et sensibles à examiner lors de la de maintenance”, complémentaire aux documents habituels
Présenter les objectifs de la maîtrise d’ouvrage : - la prise en compte des conditions environnementales de conception du projet : de programmation : cette forme présente l’avantage de signi-
température, d’ensoleillement, de pluviométrie, de ventilation Q uel que soit le bâtiment, le programme évoquera : fier clairement aux partenaires de l’opération et aux candidats
Les orientations de la maîtrise d’ouvrage, en termes de prise en naturelle. maîtres d’œuvre, toute l’attention que porte le maître d’ou-
compte de la vie ultérieure du bâtiment, seront exposées en - des thèmes récurrents, correspondant sensiblement aux
Plus généralement, tous les éléments ayant une incidence direc- différents lots techniques ayant un impact direct sur les condi- vrage à ces sujets,
termes généraux s’inscrivant dans des orientations politiques - soit de développements complémentaires insérés dans
plus globales telles que : te sur le “parti architectural” et, par conséquent, sur les condi- tions de fonctionnement ultérieur, principalement : aménage-
tions ultérieures de maintenabilité et les coûts différés, les ments extérieurs, réseaux intérieurs, chauffage, ventilation, la rédaction du programme. Ce choix présente l’intérêt d’une
- l’ouverture des équipements publics à des usages autres que plus grande cohérence en évitant notamment les risques de
leur fonction de base (par exemple : ouverture des équipe- contraintes d’utilisation et de fonctionnement. Par exemple : climatisation, couverture, étanchéité, façades, revêtements
- le dimensionnement et l’accessibilité de certains types de intérieurs, … répétition mais ne met pas particulièrement en valeur les
ments d’enseignement), préoccupations en question.
- un objectif quantifié de réduction des consommations locaux (accueil, circulation et rassemblement notamment) en auxquels s’ajoutent des aspects spécifiques de l’exploitation
(en particulier d’énergie), liaison avec le risque de vieillissement prématuré des installa- maintenance liés au type de bâtiment concerné tels que : D ans le tableau de la page suivante, sont rassemblés les diffé-
- un positionnement volontariste en matière de développe- tions et des équipements par “sur-utilisation”, - la sûreté et la facilité de surveillance du site et des bâtiments, rents thèmes et sous-thèmes qui doivent faire l’objet d’indica-
ment durable,… - la différenciation des accès, des flux et des parcours les locaux destinés à la maintenance et à l’entretien (en nom- tions et de recommandations aux concepteurs.
(personnels, usagers, livraison, maintenance,… ), bre souvent insuffisant, mal dimensionnés et mal localisés)
Mais également en termes particuliers de l’ouvrage concerné : - le découpage en secteurs d’usage ou en zones de fonction- - les conditions de nettoyage, (et donc les coûts) des parties
- la maîtrise du coût de cet investissement, nement homogène (par exemple, en termes de plages horai- vitrées, façades verrières (pas toujours accessibles à l’intérieur
- la simplicité ou la sophistication des différentes installations res d’utilisation ou de types d’utilisateurs) déterminant des ou à l’extérieur),
techniques, sectorisations techniques, des comptages de fluides, éventuel- - l’identification des composants ou groupes de composants
- les niveaux de qualité de service spécifiés de manière objec- lement des niveaux différents de qualité, … devant faire l’objet de comparaisons ultérieures, chiffrées en
tive et mesurable (indicateurs), coût global, avec si nécessaire des modélisations informatiques
- les objectifs de qualité de l’exploitation-maintenance, La stratégie d’organisation de l’exploitation, de l’entretien et de
la maintenance et, par exemple, le rôle futur des équipes inter- (par exemple :simulation thermodynamique du bâtiment avec
- les objectifs d’évolutivité, différents types de façades, de systèmes de protection solaire,
- les objectifs de pérennité. nes à la maîtrise d’ouvrage et les moyens disponibles.
de chauffage et de climatisation, … )
Exposer les points généraux à examiner lors de la conception Les contraintes techniques :
- en matière d’énergie : optimisation des besoins, critères de Sur ces points particuliers, les orientations souhaitées seront,
du projet : bien entendu, développées en fonction de l’environnement du
choix des sources énergétiques, durée de vie et consomma-
En fonction du site retenu, du contexte environnemental et tion unitaire des composants, adaptabilité aux évolutions du projet, de ses caractéristiques propres, et des objectifs généraux
du programme fonctionnel de l’opération, il s’agit d’énoncer les contexte énergétique, … ou particuliers précédemment évoqués.
contraintes correspondantes et devant être intégrées par - en matière de qualité des composants (normalisation, Formellement, ces éléments de programme relatifs à la prise en
l’équipe de maîtrise d’œuvre dans sa réflexion et dans ses garanties, … ), de fiabilité et de durabilité des équipements, … compte des coûts différés et de la vie ultérieure du bâtiment
propositions :

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OUVRAGES PUBLICS
& COÛT GLOBAL POUR UNE APPROCHE PRAGM ATIQUE DES COÛTS DIFFÉRÉS

M ement o des t hèmes spécif iques à t rait er en phase programme ■ LE CAS DU CONCOURS Les points à examiner portent principalement sur :
- le nettoyage des différentes surfaces - sols, parties vitrées,
D’ARCHITECTURE façades, verrières – vu sous l’angle de l’accessibilité, de la plus
Rappel des t hèmes à t rait er en complément de la mét hodologie habit uelle de programmat ion. Les compléments de programme ou le programme de mainte- ou moins grande facilité, de la fréquence nécessaire et de la
Cet t e démarche peut êt re f ormalisée dans la rédact ion du programme de maint enance. nance seront traduits sous la forme d’une grille d’analyse com- surface concernée, …
parative appliquée aux différents projets présentés par les - le remplacement des matériaux et matériels (durée de vie
1- D éfinition préalable des objectifs de 4- Approche des moyens d’exploitation : concurrents, sous l’angle de l’exploitation et de la maintenance prévisionnelle) en fonction notamment des conditions parti-
la maîtrise d’ouvrage et de ses orientations ultérieures. culières d’environnement,
- Complexité des installations en référence au mode
- D éfinition des orientations globales dans lesquelles d’exploitation envisagé (interne ou externalisé) Compte tenu du niveau de rendu habituellement demandé - les équipements techniques nécessitant des contrats d’en-
s’inscrit le projet : économies d’énergies, - Evaluation des choix et de la répartition des tâches dans les concours d’architecture, c’est-à-dire esquisse ou tretien : optimisation du nombre d’ascenseurs, de portes sec-
développement durable entre "faire et faire-faire", en liaison avec le point “esquisse + ”, l’analyse revêtira un caractère essentiellement tionnelles automatiques, …
- Evolution potentielle de l’usage à court et précédent et avec les orientations stratégiques de qualitatif, avec, selon les programmes, la possibilité d’analyser - les choix énergétiques déterminants : il convient à ce sujet
moyen termes la Maîtrise d’ouvrage en la matière certains aspects quantitatifs. de noter qu’à ce stade, on peut parfaitement comparer les
- Bilan environnemental du site d’implantation retenu - Evaluation des possibilités d’organisation de
Les aspects qualitatifs projets sous l’aspect énergétique sans pour autant procéder à
la maintenance et éventuellement critère d’évolution
2- D imensionnement du programme : dans le temps de cette organisation L’esquisse définit essentiellement le “parti architectural” :sa rela-
des modélisations et des simulations informatiques coûteuses
et complexes.
- Etablissement des différents scénarios d’occupation, tion à la ville, son insertion dans le site, l’organisation spatiale et
du nombre annuel de certaines manifestations, … 5- Exigences en termes de qualité fonctionnelle des différents éléments de programme, les princi- A l’issue du concours d’architecture et en fonction des analyses
- Capacité et taux d’occupation selon les activités et de niveau de prestations : paux matériaux et techniques qu’on envisage d’utiliser, ainsi thématiques (conformité au programme, qualité urbaine, écri
prévues - Classification des locaux selon les niveaux de qualité que la compatibilité de ce “parti” avec l’enveloppe financière ture architecturale, qualités d’usage, compatibilité avec l’enve-
- H oraires et modes de fonctionnement de prestations d’aménagement (locaux à image loppe financière consacrée aux travaux, analyse en coût
consacrée aux travaux définie par la maîtrise d’ouvrage.
de marque forte, usuels, de service, … ) global, … ), une équipe est désignée.
3- D éfinition des critères de fonctionnalité : - Classification des locaux selon les niveaux de qualité
C’est donc sur ces thèmes que l’analyse portera et permettra
de repérer et décrire qualitativement les facteurs favorables ou Il est tout à fait important, si l’on veut réellement mettre en
- Critères de polyvalence avec identification de la fonction de prestations de service (nettoyage, fréquence
principale et des fonctions secondaires (à limiter car défavorables à l’économie de l’exploitation-maintenance et à la œuvre une approche en “coût global”, de fournir à l’équipe
des réfections, … )
risque d’une polyvalence trop technique et coûteuse) - Analyse des espaces et des composants sous l’angle maintenabilité ultérieure. retenue, une note de commentaires et d’orientations sur son
- D ifférenciation des espaces ou locaux publics, privés, des risques spécifiques (par exemple sur-utilisation, Les aspects quantitatifs projet, dans l’optique d’une meilleure appréhension de la
des locaux utilisés par des structures distinctes vandalisme, … ) dimension “vie ultérieure du bâtiment” au cours des études de
L’aspect quantitatif de l’analyse portera sur certaines quantités
- D ifférenciation des accès, des flux, et des trajets - Evaluation des performances attendues des équipements, conception qui vont suivre. En effet, en termes de mise au point
(publics, privés, fournisseurs, équipes d’entretien, … ) mesurables dans les projets remis et significatives du point de
avec adaptation du niveau de sophistication aux besoins du projet, les inflexions éventuelles pourront être d’autant
- N ombre, localisation, dimensionnement des locaux réels et aux futurs moyens d’exploitation vue de l’exploitation–maintenance et de la maintenabilité ulté-
rieure. mieux intégrées dans la démarche de conception qu’elles
techniques et des locaux d’entretien et accessibilité à - D éfinition des contraintes de disponibilité des équipe-
L’évaluation quantitative ne peut, à ce stade concerner que des auront été émises précocement.
ces locaux ments (marche normale, fonctionnement dégradé, … )
- Identification des composants et des ouvrages devant ordres de grandeurs relatifs entre les projets et identifier des
faire l’objet d’un calcul en coût global en phase d’études facteurs significatifs de suppléments importants de dépenses.

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Immeuble de bureaux et d’act ivit és à Lyon, 9ème Locat aire init ial : Inf ogrammes (At ari aujourd’hui) dont
(Rhône) la surf ace de locat ion a réduit de moit ié en quat re ans
Rendre f lexibles les espaces de t ravail pour améliorer leur conf ort d’usage M aît rise d’Ouvrage : Sogelym St einer et a permis à d’aut res sociét és de devenir colocat aires
M aît rise d’œuvre : Pat rick Leroy & Pat rick Bow dler / Sud Surf ace : 13 035 mèt res carrés Shon
archit ect es ; Agibat M TI, bet (st ruct ures) ; Ceef , bet Coût : 18,29 millions d’euros HT
(f açades)

Poét ique f luviale


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de jeux vidéo
inclus dans les charges des locat aires. Pour assurer l’aliment at ion élect rique
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Des modificat ions régulières d’implant at ion des différent s espaces de t ravail
peuvent ainsi s’opérer en fonct ion des besoins des ut ilisat eurs.

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en ent rée).
Les bureaux et locaux d’act ivit és sont équipés des t echnologies les plus avancées : accès sécurisé, fibres opt iques et aut res moyens
Cet ensemble t ert iaire est également performant au plan énergét ique par la
sophist iqués de t ransport de l’informat ion…
qualit é de son enveloppe et le recours à un équipement sophist iqué en génie
Les t echniques “à plat eau libre” leur apport ent aussi une grande souplesse d’aménagement à part ir d’une série de port iques climat ique, avec pompe à chaleur.
Une place paysagère et un bassin
mét alliques de 16 mèt res de port ée. En plafond, facilement accessibles, les fluides du chauffage et de la climat isat ion passent dans prof it ent à l’ensemble des bureaux
les alvéoles des pout res. Le faux- plancher abrit e les fluides élect riques (courant s fort s et faibles). Une modularit é complèt e du
cloisonnement est assurée sur la base d’une t rame courant e de 1,35 mèt res. Les cloisons, const it uées de profils aluminium et
de panneaux médium, sont facilement démont ables.

Le cloisonnement peut suivre les port iques du bât iment ou emprunt er un dessin plus libre

Plat eau t rait é en open space,


avec en son milieu la bande servant e du bât iment

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OUVRAGES PUBLICS
& COÛT GLOBAL POUR UNE APPROCHE PRAGM ATIQUE DES COÛTS DIFFÉRÉS

Grille d’analyse dans le cas du concours sur esquisse 2. Prise en compt e des object ifs liés à l’usage
Types de contraintes Points d’examen Commentaires
1. Prise en compt e du sit e
Q ualité des espaces et confort Volumes intérieurs, Créer un cadre de vie pour les utilisateurs
Types de contraintes Points d’examen Commentaires organisation fonctionnelle, ambiances et les usagers

Environnement naturel : O rientation et exposition des bâtiments, Un bâtiment bien conçu, bien implanté O ccupation des locaux Regroupement des locaux Permet de maîtriser la fréquentation,
ensoleillement des façades et des locaux par rapport à son environnement naturel dans le temps Evolutivité, flexibilité des espaces donc l’usure et la maintenance
vents dominants Ventilation naturelle vieillira moins vite (quotidienne, hebdomadaire, … ) Possibilité de sectorisation technique des Permet une plus grande continuité
intempéries Sensibilité du clos-couvert (façades, La bonne disposition des bâtiments, la dessertes en fluides d’occupation, donc une meilleure
pollutions menuiseries extérieures, couvertures, … ) bonne localisation des façades ouvertes, rentabilité en économie globale
atmosphères agressives O ccultations et protections solaires la constitution d’écrans bâtis ou végétaux,
(air marin, pluies acides… ) permettent un bon comportement de Adaptabilité Evolutivité de l’équipement dans l’espace Le foncier est une denrée rare et chère
l’équipement et dans le temps en fonction de son et l’implantation doit permettre
Les protections solaires mobiles sont implantation sur le terrain l’évolution du bâtiment
souvent sources de désordres Possibilité de modifications intérieures Les choix techniques en production et
(partition et principes de desserte en desserte ne doivent pas constituer
Protection contre les agressions Implantation dans le terrain D es accès judicieux, une sensibilité technique) des contraintes trop lourdes pour
extérieures et intrusions Sensibilité des limites (terrain et limitée des parties susceptibles des évolutions ultérieures
bâtiments) et des soubassements d’agression, peuvent permettre de réduire
des bâtiments les risques de vandalisme extérieur Locaux de stockage et Localisation et dimensions Un bon traitement de ces locaux évite
l’encombrement des circulations et leur
de réserves
dégradation due à un usage intempestif

Surveillance N ombre et localisation des accès (site et La multiplication des accès entraîne des
bâtiments), éléments actifs et passifs de surcoûts de surveillance et gardiennage
sécurité-sûreté

Q ualité des matériaux, fonctionnalité, Un dimensionnement confortable des


Architecture, matériaux
forme et dimensionnement des espaces espaces et un traitement de qualité
permettent de minimiser les dégradations

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& COÛT GLOBAL POUR UNE APPROCHE PRAGM ATIQUE DES COÛTS DIFFÉRÉS

3. Prise en compt e des cont raint es d’organisat ion de la maint enance 3. Prise en compt e des cont raint es d’organisat ion de la maint enance (suit e)
Types de contraintes Points d’examen Commentaires Types de contraintes Points d’examen Commentaires

Facilité d’usage des locaux N ombre, localisation, accessibilité, surface, D es locaux en nombre suffisant et bien Locaux sanitaires Localisation, nombre, équipement Un regroupement permet un réseau
techniques et d’entretien équipement conçus permettent des interventions plus rationnel (occasions de fuites,
rapides et économiques et limitent dispersion d’eau chaude) et une pratique
les dégradations sur les autres espaces de nettoyage moins fractionnée.

Séparation des flux Identification des principaux flux L’accessibilité aux locaux concernés doit
Espaces extérieurs N ombre, surface, statut, caractéristiques Les espaces extérieurs génèrent des
et accessibilité (exemple : élèves, professeurs, livraisons, être facilitée notamment pour les charges
générales et traitement coûts importants : entretien des espaces
maintenance, pompiers… ) et analyse lourdes ou volumineuses : complexité
verts, réparation des voiries et mobilier,…
des problèmes d’accessibilité et de conflit des trajets, seuils,…
O n peut les minimiser notamment
aux croisements Certains croisements de flux peuvent
en simplifiant le traitement des sols
être générateurs de problèmes : sûreté,
(complexité et fractionnement des
sécurité, incompatibilité…
formes, choix des matériaux,…)

N ettoyage des sols Superficie et traitement des sols selon Superficie à nettoyer, facilité du nettoyage
la destination des locaux (circulation, selon les matériaux et leur qualité
accueil et locaux plus “privatifs” Repérage des handicaps : complexité des
Accessibilité aux engins de nettoyage circulations, différence de niveaux, passages
pour les grandes surfaces. extérieurs-intérieurs, zones de fragilité…

N ettoyage extérieur : Superficies, hauteur Au-delà de 12 m de hauteur l’accès est


façades, baies vitrées, Accessibilité des parties à nettoyer plus difficile
couvertures régulièrement L’utilisation d’un camion nacelle est plus
Matériaux : nettoyage, renouvellement onéreuse qu’un système d’ouvrants
judicieux pour le nettoyage des vitres
Certains matériaux supportent mieux
que d’autres les salissures (patine) ou
se lavent plus facilement (à examiner
selon l’exposition des façades)

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ENSCPB dans le campus de Pessac (Gironde) Surf ace : 13 940 mèt res carrés Shon
M aît rise d’ouvrage : Conseil général de la Gironde Coût des t ravaux : 14,16 millions d’euros TTC
Créer des espaces en adéquat ion aux usages, privilégier la lumière et la climat isat ion nat urelle. M aît rise d’œuvre : Alain Ducasse, Dominique Gorse,
archit ect es ; Jacques Tournier, archit ect e associé ;
ECCTA ; AIE Thermique, bet (f luides VM C) ; Duplan, bet
(élect ricit é)

Une analyse en coût global, menée t rès en amont du projet ,


a permis de réduire de 3 ou 4 % le budget init ial des t ravaux… Cet t e
moins- value a ét é réinvest ie dans l’amphit héât re principal :
améliorat ion de l’acoust ique et choix d’assises et de pupit res
larges, et donc plus confort ables. Elle a permis aussi de prescrire
dans l’école de meilleurs revêt ement s de sol et de murs (déjà,
la chimie impose du carrelage ou du linoléum) et des sanit aires
Une grande école à l’ent rée accueillant e
robust es.

Il n’y a pas de problème part iculier de maint enance du bât iment ,


Depuis 1995, l’Ecole nat ionale supérieure de chimie et de physique de Bordeaux, sur le campus de Pessac, regroupe ét udiant s sauf à signaler peut - êt re l'accès aux luminaires de l’amphit héât re, Renf ort de brise- soleil dans une école vent ilée nat urellement
et chercheurs dans un bât iment ample et confort able. Son programme de plus de 10 000 mèt res carrés s’organise sur t rois niveaux la difficult é à régler la VM C, ou encore l'espace limit é pour le
aut our d’un grand hall cent ral, carrefour convivial et lumineux. net t oyage des vit res prot égées par les brise- soleil fixes.
Composé de quat re volumes dist inct s, organisé en une suit e de modules géomét riques ordonnancés, le bât iment permet au niveau
du plan une lect ure aisée et une ident ificat ion simple, facilit ant aussi la gest ion des cont raint es t echniques et de sécurit é Enfin, on a demandé à l’archit ect e d’élargir t ant la circula-
(il compt e t rois amphit héât res). Dans le même souhait de clart é, un foyer en forme de cylindre et une bibliot hèque aux façades t ion que le hall d’ent rée pour leur assurer un meilleur
t riangulaires se dét achent du front principal de l’école… vieillissement . De manière générale, on const at e aujourd’-
hui t rès peu de dégradat ion des murs, ni même d’usure
La maît rise d'oeuvre et la maît rise d'ouvrage ont privilégié l'inert ie t hermique, la compacit é des volumes et les prot ect ions solaires dans les lieux t rès fréquent és.
évit ant ainsi une climat isat ion généralisée du sit e, soit 25 % ou 30 % de consommat ion d’énergie en moins (choix pert inent s,
les laborat oires nécessit ant déjà beaucoup d’élect ricit é).

Un hall majest ueux à la croisée des corps de bât iment

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& COÛT GLOBAL POUR UNE APPROCHE PRAGM ATIQUE DES COÛTS DIFFÉRÉS

4. Prise en compt e des fact eurs de consommat ion Les phases d’ét udes ■ L’avant - projet sommaire
Types de contraintes Points d’examen Commentaires C’est à ce stade que la valeur ajoutée de l’approche en “coût

Chauffage des locaux, climatisation Volumes ou surfaces, plus volumes La consommation est directement liée
de maît rise d’oeuvre global” du projet est probablement la plus déterminante,
les principales orientations données par la maîtrise d’œuvre
exceptionnels aux volumes à chauffer, mais peut être pouvant être difficilement remises en cause ultérieurement.
Implantation des bâtiments et très différente selon la disposition des Le concours avait pour but de désigner une équipe de maîtrise En effet, au cours de cette étape dont la conclusion sera, en
orientation des façades bâtiments et des locaux : façades froides d’œuvre ayant conçu, parmi d’autres propositions et dans ses général, le dépôt de permis de construire, la maîtrise d’œuvre
Apports énergétiques gratuits ou chaudes, contiguïté des volumes chauf- grandes lignes, le projet architectural correspondant le mieux va, notamment en fonction des remarques formulées par la
Traitement des façades fés (en plan, en coupe), regroupement aux attentes de la maîtrise d’ouvrage.A son issue, commencera maîtrise d’ouvrage à l’issue du concours :
Ventilation naturelle des locaux par tranches horaires d’utilisa- le “vrai” travail, celui qui consiste à préciser, petit à petit, ce projet - préciser l’esquisse produite dans le cadre de la consultation,
Ecrans solaires… tion … et selon les isolations thermiques dans un travail conjoint. notamment en termes de fonctionnement de l’ensemble
mises en œuvre
A ce point, la maîtrise d‘ouvrage a décidé de poursuivre la immobilier (bâtiments et espaces extérieurs),
Une attention particulière sera portée à
démarche en “coût global” tout au long de la conception. - définir les choix principaux en matière d’installations
l’utilité réelle d’une climatisation (totale ou
partielle) en fonction des dispositions Il va alors s’agir pour la maîtrise d’ouvrage, éventuellement techniques,d’énergies,de composants du clos- couvert (façades,
architecturales (plan de masse, pare-soleil, entourée d’un AMO spécialisé, en amont de chaque étape : couverture, menuiseries extérieures,… ),
ventilation naturelle, plantation hautes… ) - d’analyser, sur les documents provisoires élaborés au cours - proposer les types et niveaux de qualité des aménagements
de l’étape considérée, les propositions architecturales, fonc- de second œuvre.
Appareils élévateurs Existence, nombre, position, utilité Attention particulière car les coûts des tionnelles et techniques produites, La maîtrise d’ouvrage pourra alors développer son analyse
contrats de maintenance et la consomma- - de vérifier la prise en compte effective des remarques autour de deux grands thèmes :
tion d’électricité sont importants. Leur formulées à l’issue de l’étape précédente, Les choix constructifs et le dimensionnement
entretien est délicat
- de formuler des remarques identifiant d’éventuelles des espaces
incidences négatives de ces propositions sur la maintenabilité
Electricité Eclairage naturel Un bon éclairage naturel est toujours O n pourra ainsi analyser :
et les coûts ultérieurs,
Profondeur des locaux très apprécié et permet une économie - les risques de vieillissement prématuré de certaines parties
- de formuler des propositions d’inflexion des choix effectués,
d’électricité de l’ouvrage en fonction des choix proposés : complexité des
conservant à l’équipe de maîtrise d’œuvre les choix de
formes de façades et de couvertures générant des points de
traduction conceptuelle de celles-ci,
fragilité (saillies, redents, … ), type de matériaux de façade et de
- de vérifier leur prise en compte dans les documents couverture, risques de coulures, fragilité des parties basses,…
définitifs de l’étape en cours,
- la maintenabilité des équipements techniques principaux de
- de formuler des remarques à prendre en compte dans production et de distribution : localisation, dimensionnement
l’étape ultérieure. et fonctionnalité des locaux techniques, accessibilité pour les

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& COÛT GLOBAL POUR UNE APPROCHE PRAGM ATIQUE DES COÛTS DIFFÉRÉS

réglages, les démontages, le remplacement… avec le minimum C’est à ce niveau, qu’on pourra, si nécessaire, développer des
de perturbation pour les activités principales du bâtiment, simulations thermodynamiques informatisées permettant d’éva- Grille d’analyse – Phase de l’avant - projet sommaire
- les incidences des choix de revêtements de sols et de murs, luer, de manière précise, les consommations prévisionnelles
selon les types de locaux, en termes d’entretien courant annuelles en matière d’énergie, en pouvant faire varier certains 1. Prise en compt e du sit e
(nettoyage) et de gros entretien (périodicité des réfections) paramètres (type de façade, occultations, isolation, performance Types de contraintes Points d’examen Commentaires
afin de maintenir la qualité d’aspect intérieur du bâtiment. des éléments vitrés,… ).
Environnement naturel Traitement des façades : parties pleines, Pérennité du bâtiment et conservation
Les choix techniques et les coûts de l’exploitation C’est à ce niveau également qu’on pourra développer des com-
parties vitrées ; occultations de son aspect d’origine :
et de la maintenance ultérieure paraisons chiffrées en véritable “coût global”, entre plusieurs
Résistance des matériaux aux agressions coulures, vieillissement prématuré,
solutions techniques pouvant répondre à un besoin donné :par
C’est à ce stade que l’on pourra obtenir une première idée du atmosphériques points de fragilité…
exemple entre une solution “chauffage urbain” et une solution
“budget d’exploitation-maintenance”, budget qui sera bien Projet des espaces extérieurs et La configuration des espaces extérieurs,
autonome, ou bien entre deux solutions technologiques
entendu affiné en fonction de l’avancement des études. adaptation des végétaux au climat la position des plantations en écran,
différentes en matière de CVC .
les mouvements de terrains… peuvent
Ce budget sera élaboré à partir des données suivantes :
L’analyse de l’APS en “coût global” pourra avantageusement atténuer les effets des conditions
- les premiers principes d’organisation de l’exploitation-main- s’appuyer sur la grille proposée ci-après, qui reprend, en la com- climatiques pouvant par exemple
tenance, notamment en termes de répartition entre ce qui plétant, la grille d’analyse de la phase “concours”. participer à la suppression (partielle)
sera fait en interne (coût de personnel) et en externe
de la climatisation
(contrats de prestation),
- les prestations envisagées et leur niveau de qualité : accueil
ou non, gardiennage ou non, fréquence des prestations de
Implantation du bâtiment N iveau des sous-sols par rapport La maintenance des réseaux est d’autant
nettoyage,
dans le terrain à la nappe phréatique plus difficile et fréquente qu’ils sont
N iveau des réseaux d’évacuation mal positionnés : faible pente, pompes
- le choix des données de base pour l’exploitation courante,
du bâtiment par rapport aux réseaux de relevage, difficultés d’accès …
- le coût du nettoyage au m2 (horizontal et vertical) en fonc-
extérieurs La présence accidentelle d’eau dans les
tion du type de revêtement, de la complexité des formes, de
Accessibilité des réseaux sous-sols peut parfois empêcher l’usage
la possibilité ou non d’utiliser des machines industrielles,… ,
Possibilité de sous-sol ou de galerie de l’équipement et génère des dépenses
- le coût du nettoyage au m2 des parties vitrées notamment technique importantes
en fonction de leur accessibilité : face externe des fenêtres et
baies vitrées pouvant être nettoyées depuis l’intérieur ou non,
Sensibilité aux risques extérieurs Traitement des accès, des limites D ispositions prises pour traiter les points
accessibilité sur les deux faces des verrières…
des bâtiments, des limites du terrain sensibles repérés lors de l’esquisse :
- le coût d’entretien d’un appareil élévateur,
façades le long des voies, parties de
- le coût d’un contrat d’entretien des installations de CVC au bâtiment non surveillées …
kilowatt installé, Les clôtures seront précisées
- les consommations et coûts de fluides et d’énergie.

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Immeuble de bureaux à Delf t (Pays- Bas) Surf ace : 1 300 mèt res carrés ut iles.
M aît rise d’ouvrage : Cepezed Coût : 640 euros HT le mèt re carré
M aît rise d’œuvre : Cepezed, archit ect es ; ECCS, bet (4 200 Frs).
Economiser l’énergie, veiller au confort d’usage, ne pas morceler les espaces Ent reprise Van Dam, co- concept ion du plancher

Sur une grande art ère de Delft , aux Pays- Bas, les archit ect es de l'ouvert ure des fenêt res. Pour prot éger les bureaux du bruit de l’avenue et des cou-
l'agence Cepezed ont réalisé, pour y emménager, un immeuble rant s d‘air, un paravent de verre t rempé double la façade principale en avancée.
prot ot ype à la fois souple d’ut ilisat ion et performant . Avec 70 % Ponct ué de past illes émaillées, il limit e aussi les apport s solaires.
d’économie obt enue par rapport à la moyenne de consommat ion des
Const ruit en six mois avec un budget serré, cet immeuble doit surt out son caract è-
programmes t ert iaires, il s’agissait pour eux de démont rer la corréla-
re innovant à ses planchers de 31 cm d’épaisseur (bac acier, laine minérale et chape
t ion exist ant dans un bât iment ent re légèret é et int elligence.
anhydrit e) dont les haut es performances int ègrent l’aspect acoust ique. La sous-
Livré en 1999, cet édifice de 5 niveaux possède une ossat ure en acier,
face mét allique rest e apparent e, ce qui permet la fixat ion des luminaires et des
des planchers minces et ses façades sont composées de vit rages et
cloisons de verre à l’aide d’aimant s. La souplesse est limit ée cependant par le fait
de panneaux sandwichs parés de mét al. Le principe st ruct urel libère Le chauf f age des bureaux est assuré
par leurs occupant s et les ordinat eurs que le principe de laisser circuler l'air int erdit un cloisonnement complet de l'open
de grands plat eaux de 275 mèt res carrés chacun, sur une t rame de
space. Cet inconvénient n’a pas empêché les archit ect es de met t re en oeuvre le
4,5 x 10 mèt res.
même t ype de plan-
À not er qu’une compression maximale des haut eurs de planchers
cher dans plusieurs const ruct ions publiques.
a permis ici la const ruct ion d’un ét age supplément aire dans la limit e
de haut eur const ruct ible. Un succès qui s’explique. En refusant la course à l’"effet de masse",
une règle qui prévaut dans le Bât iment , n’apport e- t - on pas une
La t rès faible inert ie t hermique du bât iment a permis de développer
meilleure relat ion ent re dedans et dehors en ce qui concerne l’air et
une conservat ion passive de l'énergie. Le chauffage des locaux est
la lumière ? On ent revoit se dessiner une gest ion plus fine des ressour-
assuré par l'éclairage, le parc informat ique et les personnes qui occu- 9
ces énergét iques
pent les lieux. Une résist ance élect rique de 10 kW, noyée dans le plan- 7
. 8
6
cher, fournit un appoint , pour préchauffer le bât iment le mat in avant Légende axonomét rie éclat ée du plancher

Une f açade t ransparent e doublée d’un écran l'arrivée des ut ilisat eurs ou pour parer à un coup de froid. 1. Pout relle ASB 6. Chape anhydrit e
5
2. Auget acier galvanisé 7. Plaques amovibles 1
3 4
En ét é, le rafraîchissement du bât iment s'effect ue nat urellement par 3. Isolant 8. Trappe élect rique
2
4. Joint en caout chouc 9. Grille de vent ilat ion
5. Bac acier

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2. Prise en compt e des object ifs d’usage 2. Prise en compt e des object ifs d’usage (suit e)
Types de contraintes Points d’examen Commentaires Types de contraintes Points d’examen Commentaires

Adaptation à l’usage O rganisation et surfaces des locaux et La mise au point définitive des surfaces Adaptation à l’usage Conception des espaces extérieurs : Les dégradations d’espaces verts sont
Réduction des dégradations des circulations horizontales et verticales doit permettre une bonne adaptation Réduction des dégradations pertinence des cheminements, des zones courantes lorsqu’ils sont mal conçus :
des locaux à leur usage et évite affectées plantations sur un passage naturel des
des rattrapages ou “bricolages” coûteux piétons, arbres exposés aux véhicules …
Les espaces d’accueil, de rassemblement Les voies doivent être adaptées à leur
et les circulations trop petites utilisation (livraisons, pompiers, piétons)
se dégradent facilement en constitution et en tracé
Les locaux trop grands entraînent
des surcoûts (chauffage, nettoyage,… ) Architecture, matériaux Q ualité des espaces Q uand on aime, on ne casse pas !
Les appareils élévateurs mécaniques Valeur des matières, des ambiances,
coûtent cher en entretien de la lumière

Identification des utilisations y compris Une séparation claire des zones d’usage
du point de vue technique de distribution homogène permet une meilleure
et comptage maîtrise des coûts 3. Prise en compt e des cont raint es d’organisat ion de la maint enance
Traitement des locaux
Types de contraintes Points d’examen Commentaires
Eclairage naturel, vues extérieures La position, la dimension, la conception
des parties vitrées interviennent dans de Locaux techniques Surface, configuration, accès D es locaux techniques plutôt vastes
nombreux domaines de la maintenance : facilitent les interventions et l’installation
éclairage artificiel, chauffage, nettoyage, van- de nouveaux équipements si nécessaire
dalisme ou bris accidentel, ravalement … Bien vérifier l’accessibilité et les possibilités
de démontage et de remplacement des
Sollicitation des constituants : Les parties mobiles les plus sollicitées équipements
portes dans les circulations, (portes battantes,… ) sont à réparer et
protections solaires, occultations totales à remplacer fréquemment. O n a intérêt Locaux de contrôle Existence, localisation, surface, éclairement S’ils sont prévus, les postes de contrôle
à en limiter le nombre et à les choisir divers, PC sécurité, local GTC , doivent
en fonction des types d’usagers être soigneusement localisés et
des bâtiments aménagés (facilités de branchement)
Le regroupement, l’accessibilité des
Choix des matériaux de revêtement Les matériaux bien choisis et bien réseaux dans des “vides techniques”
de sol et de mur adaptés aux locaux, résisteront mieux sont des facteurs de rapidité de réparation
aux dégradations ou de remplacement

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3. Prise en compt e des cont raint es d’organisat ion de la maint enance (suit e) 3. Prise en compt e des cont raint es d’organisat ion de la maint enance (suit e)
Types de contraintes Points d’examen Commentaires Types de contraintes Points d’examen Commentaires

Intervention sur les réseaux Conception et principes de localisation Le regroupement, l’accessibilité des N ettoyage et ravalement Accessibilité Les caractéristiques des matériaux de
des réseaux généraux d’alimentation et de réseaux dans des “vides techniques” sont de façades Matériaux, modénature façade en matière de vieillissement,
desserte :caniveaux ou galerie technique, des facteurs de rapidité de réparation ou de propension à la salissure ou aux dégra-
plafonds techniques, vide sanitaire… de remplacement dations, de reprise, de remplacement,
Localisation, aménagement, équipement, O n étudiera, dès l’APS, les dispositions de lavabilité … sont d’une diversité infinie.
Locaux sanitaires
revêtements précises prévues pour les locaux sanitaires : Il faudra trouver l’équilibre en “coût global”
nombre, localisation, superficie, équipement dans le respect de l’architecture du
L’éclairage naturel et la proximité de bâtiment.
passages fréquentés peuvent éviter Par ailleurs, la modénature des façades
les dégradations joue un rôle important dans le vieillisse-
ment (coulures,“moustaches” vieillissement
Locaux d’entretien N ombre, localisation, taille, accessibilité, Les dispositions concernant ces locaux différencié… )
équipement intérieur, éclairement naturel, doivent permettre un travail facile et agréa-
isolation acoustique ble du personnel chargé de la maintenance Accessibilité Vérifier avec soin l’accessibilité aux façades :
Il est recommandé de prévoir une porte N ettoyage et renouvellement Matériaux aménagement d’un “tour d’échelle”,
d’accès d’au moins 1,20 mètre, pour le des couvertures, étanchéité … Recueil des eaux pluviales possibilités d’utilisation de nacelle …
passage des machines Vérifier l’accessibilité et les protections
envisagées sur toitures-terrasses surtout
N ettoyage des sols Choix des matériaux de sol Prévoir de petits locaux à chaque étage
lorsqu’il y a des équipements techniques
pour le matériel courant d’entretien et de
à entretenir
nettoyage des locaux, bien placés pour le
Le nettoyage régulier des couvertures,
matériel spécifique de nettoyage des sols
des chenaux, des gouttières, améliore
Harmonisation des revêtements du point N e pas multiplier les revêtements nécessi- la duré de vie de ces ouvrages qui est,
de vue du nettoyage tant des types de nettoyage différents, dans par ailleurs, différente selon les matériaux
les mêmes espaces ou groupes d’espaces mis en œuvre
N ettoyage des parties vitrées Accessibilité Examiner en détail l’accessibilité sur les Examiner l’intérêt de recueillir les eaux
Exposition aux pollutions deux faces de l’ensemble des éléments pluviales de toiture pour l’arrosage
Auto-lavabilité des produits verriers difficiles vitrés, conditionnant les moyens à mettre
d’accès en œuvre pour le nettoyage :accès direct,
échelle, nacelle intégrée, camion nacelle…

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Lycée de 1400 élèves à Saint - Clément - de- Rivière M aît rise d'œuvre : Pierre Tourre (mandat aire), Serge
(Hérault ) Sanchis (archit ect e chef de projet ), Archigraphes,
M aît rise d'ouvrage : région Languedoc- Roussillon Tribu (conseiller HQE), Bet so, bet (élect ricit é), M aliver,
M aît rise d'ouvrage déléguée : SERLR bet (f luides), Pialot Escande, bet (acoust ique)
Réussir l’implant at ion du bât iment , assurer le confort t hermique, ut iliser la vent ilat ion nat urelle Assist ant HQE à maît rise d'ouvrage : Adret , avec Surf ace Shon : 15 000 mèt res carrés
Adat ire (sous- t rait ant ) et Agence médit erranéenne Coût t ravaux : 19 millions d’euros TTC
de l'environnement (AM E)

sur un socle en pierre regroupant les fonct ions communes. Une cour prot ect rice accueille les
élèves au coeur de l’ét ablissement . L'exposit ion choisie permet ainsi de maximiser l'éclaire-
ment nat urel et de limit er les besoins en chauffage l'hiver.

La prot ect ion cont re le rayonnement solaire est assurée par des vit rages performant s et , en
façade sud, par un débord de t oit ure, des ét agères à lumière et des brise- soleil ext érieurs
relevables. Ce choix, couplé avec le part i d'orient at ion, permet de régler 80 % du problème
climat ique. Le rest e du confort t hermique d'ét é est obt enu grâce à un syst ème original de
Jeu de st rat es dans la pent e, le lycée domine la ville vent ilat ion nat urelle et à l'inert ie t hermique du bât iment . En ét é, il est difficile d’évacuer la
chaleur d’un édifice dont l’enveloppe est t rès isolée. D’où la solut ion d’opérer au cours de la

Avec le lycée mont pelliérain du Pic Saint - Loup, à Saint - Clément - de- Rivière, le Conseil régional du Languedoc- Roussillon franchit nuit grâce à un principe de double plancher rafraîchissant , inspiré du puit s provençal.

une nouvelle ét ape dans la démarche haut e qualit é environnement ale, ou HQE. Le maît re d’ouvrage a mis l'accent sur la qualit é
Pour limit er les consommat ions d'énergie, d’aut res post es ont compt é ici : limit at ion du
d'insert ion du bât iment dans son sit e, une colline de garrigue. Ses aut res at t ent es renvoyaient au confort d’ét é, à une division par
recours aux équipement s mot orisés, ut ilisat ion de lampes basse consommat ion, achat
cinq de la puissance élect rique inst allée habit uellement et , enfin, à une grande qualit é d’usage. Ainsi, les salles de classes doivent
d'ordinat eurs à écran plat , inst allat ion de capt eurs phot ovolt aïques... Le maît re d'ouvrage
bénéficier d’une grande luminosit é avec un fact eur de lumière du jour de 1,8% (1). L’éclairage art ificiel en diminue d’aut ant , mais
vise un ret our sur invest issement en
cet t e clart é rend plus problémat ique en même t emps la réali-
six ans, le surcoût lié à la démarche
L’ent rée principale, avec son ombrière int égrant des panneaux phot ovolt aïques
sat ion d’un grand confort t hermique d’ét é.
HQE, par rapport à un lycée t radi-
Des débords en guise de
Pour concilier ces object ifs, l’archit ect e Pierre Tourre adopt e t ionnel, ét ant est imé à 7 %. Une prot ect ions solaires

une st rat égie climat ique dans l’organisat ion même du pro- campagne de mesures a confirmé

gramme. Quat re bât iment s s’implant ent perpendiculairement que les cibles HQE ret enues en

à la pent e selon la direct ion est - ouest , de façon à orient er les amont ont bien ét é at t eint es.

salles de classe au nord ou au sud. Côt é ouest , ils sont posés

Un réf ect oire aux vues panoramiques

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& COÛT GLOBAL POUR UNE APPROCHE PRAGM ATIQUE DES COÛTS DIFFÉRÉS

3. Prise en compt e des cont raint es d’organisat ion de la maint enance (suit e) 4. Prise en compt e des fact eurs de consommat ion
Types de contraintes Points d’examen Commentaires Types de contraintes Points d’examen Commentaires

N ettoyage des murs et Accessibilité La propreté intérieure d’un bâtiment Chauffage des locaux Composition des murs, des façades O n demandera au maître d’œuvre une
des plafonds Matériaux participe à son respect et à sa notoriété et des toitures étude thermique permettant en particulier
Elle est mieux assurée si tout est Production et distribution de chaleur de faire de choix des dispositions d’ensem-
facilement accessible et si les matériaux Séparation des réseaux de distribution ble, notamment en fonction de la situation
et comptages individualisés en fonction locale (choix d’énergie), de l’occupation des
sont peu salissants
des utilisations différentes bâtiments, des locaux et de leur disposition
Pour certains établissements il faudra
envisager des surfaces très facilement Q ualité des matériaux employés
Eau froide Conception des réseaux
nettoyables ou des matériaux antigraffitis Conception des espaces verts Les plantations n’ont pas toutes la même
résistance à la sécheresse. Prévoir éventuel-
O rganisation de la maintenance O bjets de la maintenance et quantification O n pourra, à cette étape, repréciser lement une capacité de recueil des eaux
Moyens à mettre en œuvre comment sera exécutée la maintenance pluviales (toitures, terrasses… ) destinées à
Choix d’installations techniques Examiner avec soin les conséquences l’arrosage
sur la gestion des installations techniques,
Eau chaude sanitaire Localisation des points d’arrivée d’eau Réflexion d’ensemble à avoir sur la maîtrise
surtout si l’on envisage des solutions
chaude des risques sanitaires concernant la légion-
sophistiquées : qualification des nelle :limitation des points de production et
Séparation des réseaux de distribution et
personnels, contrats de maintenance … de la distribution, type de tuyauteries
comptages individualisés en fonction des
Le système d’observation du patrimoine utilisations différentes employé, création de points de vidange,
et des équipements devra être défini : dispositifs anti-tartre…
GTC , manuelle
Electricité Eclairage Prévoir des dispositifs économes en énergie :
les progrès sont importants dans ce domai-
ne, mais attention aux nouveautés sans suite
(problème de remplacement des appareils)
Prévoir des allumages temporisés et
des extinctions automatiques dans les locaux
à occupation temporaire (sanitaires… )

Ascenseurs, monte-charge Une bonne maîtrise de leur utilisation


(ascenseurs privilégiés, ascenseurs de
secours) peut réduire leurs coûts en énergie

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D e plus, c’est à ce stade de l’APS qu’il est utile d’élaborer un ultérieures, l’Avant-Projet D étaillé va être la phase de conception, Le Gros Entretien et le Renouvellement (GER ) L’analyse de l’APD en “coût global” pourra avantageusement
“avant-projet d’organisation de l’exploitation et de la mainte- de détermination détaillée, et du calcul des solutions constructives s’appuyer sur la grille proposée ci-après qui, en la complétant,
C’est au stade de l’APD qu’il est pertinent d’aborder le problème
nance” qui comprend : et techniques qu’on envisage de mettre en œuvre. reprend la grille d’analyse de la phase APS.
des coûts de gros entretien et de renouvellement (GER) très
- une première vision de l’organisation de l’exploitation La maîtrise d’ouvrage, éventuellement appuyé par son AMO , liés au choix des matériaux et des installations techniques.
concernant notamment la conduite des installations tech- pourra alors développer, avec les concepteurs, un dialogue
niques du bâtiment, le recueil des données préliminaires en Cette approche est réalisée à partir de la connaissance des opé-
portant sur trois grands thèmes principaux :
vue de passer ultérieurement les contrats de fourniture de rations de gros entretien et de renouvellement des principaux
services (électricité,eau potable,eau glacée,eau chaude,gaz,… ) Les matériaux et les détails constructifs composants du bâtiment et de leur occurrence. Le principe est
- une première vision de l’organisation de la maintenance : de prévoir le coût correspondant à chaque action à l’horizon
Q u’il s’agisse du choix définitif des matériaux (façades, éléments
définition des objectifs, contraintes et niveaux de qualité et prévu : par exemple, 20 ans pour une étanchéité multicouche
verriers, couverture, sols, murs, plafonds, faux-plafonds,… ), du
d’exigences, caractéristiques et sujétions de fonctionnement sur isolant avec contrôle annuel et réfection partielle tous les 5
choix des détails et des composants complémentaires (garde-
de l’immeuble, définition de l’organisation envisagée en termes ans, 25 ans pour une chaufferie mais 15 ans pour le brûleur…
corps, pare-soleil, occultations, descentes eaux pluviales,… ), les
de moyens, outils et méthodes, en répartissant ce qui est traité Cela peut donner l’occasion de réaliser de véritables compa-
concepteurs devront s’assurer, au-delà des qualités esthétiques
en “interne” et ce qu’on envisage de confier à des prestataires raisons chiffrées en “coût global” entre deux ou plusieurs
et physiques et du coût d’investissement, de la bonne adéqua-
extérieurs… solutions techniques à un même problème : par exemple entre
tion entre les choix effectués et les utilisations futures, ceci dans
- l’organisation des contrats : lots techniques séparés, multi- deux revêtements de façade, entre plusieurs types de revête-
le contexte prévu.
techniques, lots de services séparés, multiservices, “facilities ments de sols, de faux-plafonds, …
management”, … La qualité de vieillissement du bâtiment ainsi que les coûts
d’entretien à moyen terme dépendront largement de la justes- A noter que cette démarche dite “GER”, relativement peu
- la typologie et les caractéristiques des contrats : forfait,
se de ces choix et de la qualité de mise en œuvre des éléments utilisée malgré son intérêt évident, retrouve une vitalité dans le
obligation de moyens, obligation de résultats, mixte, astreinte,
correspondants. cadre des nouvelles procédures de Partenariat Public-Privé
intéressement, pénalités, …
(voir chapitre correspondant).
- les premières évaluations des budgets d’exploitation et de
Les installations techniques
maintenance, élaborées en fonction des éléments définis pré-
cédemment, … Au cours de l’APD, sont étudiés : le dimensionnement, le tracé,
- un projet de système de repérage des locaux qui s’impose- le positionnement des points nodaux (sous-stations, vannes,
ra, après validation par les parties prenantes, à l’ensemble des armoires électriques, … ) et ceux des points terminaux (ventilo-
acteurs du projet. convecteurs, câblages et leurs raccordements, détecteurs,… ).
Au-delà des performances des systèmes retenus, la qualité de
coordination des différents tracés linéaires et des positionne-
■ L’avant - projet dét aillé ments des points nodaux et terminaux va largement conditionner
Si l’APS était le moment privilégié du choix des principales orien- la facilité de l’exploitation-maintenance (et donc son coût).
tations constructives et techniques déterminant les conditions En outre, la logique et la rigueur d’implantation, le tramage, les faci-
technico-économiques de l’exploitation et de la maintenance lités d’accès faciliteront la connaissance et le repérage des tracés.

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Collège Paul Éluard à M ont reuil- sous- Bois (Seine Saint - Denis) Pat rick M onnin, archit ect e chef de projet ; Bérim, bet
Capacit é de 600 élèves Surf ace : 6902 mèt res carrés Shon (logement s compris) pour
Privilégier la lumière du jour, M aît rise d’ouvrage : Conseil général de Seine Saint - Denis 6107 mèt res carrés ut iles
veiller à la pérennit é du cadre bât i M aît rise d’ouvrage déléguée : Sodedat Coût t ravaux : 10, 63 millions d’euros TTC
M aît rise d’oeuvre : Annie- Brigit t e et Louis Soria, archit ect es,

À l’alignement de t rois rues, le collège Paul Éluard garde l’échelle d’un îlot du Un soin part iculier a ét é apport é à l’ensemble des espaces com-
quart ier du Bas- M ont reuil, en première couronne parisienne. En guise d’ent rée, muns de vie et de circulat ion. Déjà, la rest aurat ion est conçue
l’un des angles de l’équipement est évidé pour int égrer une grande esplanade cou- comme un self. Les équipement s sport ifs proposent aux élèves
vert e. Quelques marches et une rampe handicapée – avec de court es volées des- un large panel d’act ivit és. Leur sit uat ion est cent rale dans l’or-
sinant un parcours condensé et ludique - conduisent aux port es du collège. ganisat ion générale du nouveau collège, de la cour à la salle de
sport qui l’épaule, sur ses pilot is. Dans ce gymnase au volume
Sur cet t e aire minérale, ceint urée par une simple grille, les élèves peuvent se
spacieux, les arêt es sont marquées par des vit rages, pour le
regrouper en sécurit é t out en profit ant de l’animat ion de la rue. Classé Zone
confort not amment de ceux qui viendraient à s’act iver au sol.
d’Éducat ion Priorit aire, le collège n’en est pas moins ouvert sur la ville. Tranchant
avec le t on blanc cassé du bât iment , la grille de clôt ure noire donne la réplique
au mur de soubassement sombre qui court Le hall d’ent rée et son escalier menant direct ement au CDI
au pied du rest e de la façade principale.
La f açade principale, enseigne du collège… Afin de dissuader les t aggers des alen-
t ours, la modénat ure de cet ouvrage en
bét on rappelle par son dessin un appareillage de lit s de pierres rocailleuses. Soit un habile
D’import ant es surfaces de baies profit ent aussi bien aux lieux de t ra-
t rait ement ant igraffit i qui exprime l’esprit invent if dont ont fait preuve ici l’équipe animée
vail des élèves qu’aux aires de dét ent e. Dans le cadre fonct ionnel qui
par les archit ect es Annie- Brigit t e et Louis Soria.
leur est offert , la lumière est créat rice d’ambiances. Fondement de
On ret rouve cet t e at t ent ion inspirée par l’usage quot idien dans le hall d’ent rée t rès spacieux cet t e archit ect ure néo- corbuséenne – elle met aussi en valeur ses
et t raversant ent re deux façades vit rées. On cont inue à s’y sent ir en rapport avec la rue, t out lignes filant es et ses découpes savant es –, elle donne aux espaces
en découvrant une vast e cour de récréat ion et de sport . Les escaliers invit ent à rejoindre, au une grande impression de fluidit é, sinon de légèret é.
premier ét age, le CDI, implant é de manière à at t irer élèves et professeurs. Les couloirs sont
larges et leurs murs carrelés, afin de limit er la dégradat ion due au passage des élèves.

… et , sur un angle, son porche d’ent rée clos par une grille Le gymnase, lumineux et conf ort able

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L’analyse de l’APD en “coût global” pourra avantageusement


s’appuyer sur la grille proposée ci-après qui, en la complétant, Grille d’analyse – Phase de l’avant - projet dét aillé (suit e)
reprend la grille d’analyse de la phase APS.
Types de contraintes Points d’examen Commentaires

Façades Résistance des matériaux : L’aspect extérieur du bâtiment intervient


aux agressions atmosphériques dans l’image collective et dans son respect :
au vandalisme le choix des matériaux de façade doit être
Grille d’analyse – Phase de l’avant - projet dét aillé aux chocs thermiques
au vieillissement (aspect)
examiné sans a priori quant à leurs intérêts
et leurs inconvénients
Types de contraintes Points d’examen Commentaires Traitement des parties horizontales Certains matériaux gardent un aspect
de la façade (appuis de baies, loggias, convenable (voire s ‘améliorent) même
Structure Protections Selon type de structure retenu
balcons,… ) vieux et modérément sales :brique, pierre
Traitement anticorrosion
Traitement particulier des parties basses L’eau entraînant les saletés déposées
Accessibilité pour les réparations
selon usage et environnement sur les parties horizontales occasionne
immédiatement la salissure des façades
Toiture-terrasse et D urabilité et facilité d’entretien Un entretien régulier des toitures et,
(coulures,“moustaches”). D es dispositifs
chenaux Résistance et adaptation des revêtements en particulier, des chenaux limite
de gouttes d’eau ou d’inversion des pentes
à l’usage et aux conditions locales : nature les infiltrations et les désordres divers
peuvent les limiter
de l’étanchéité, protection, circulation Soins particuliers à apporter aux terrasses
D e même, l’évacuation des eaux des
D ispositifs de sécurité : accessibles
balcons, jardinières, … doit être prévue
garde-corps, ancrages… La reprise partielle d’une étanchéité
loin de la façade
n’est pas toujours efficace
La reprise totale coûte cher M enuiseries extérieures Facilité d’entretien Le choix du matériau (et de la qualité dans
D urabilité le matériau retenu) intervient sur les coûts
Toitures en pente Limitation des possibilités de désordres Veiller au bon traitement des recouvre- d’investissement et sur les coûts d’entretien
Réseaux d’eaux pluviales Facilité d’entretien de la couverture, ments :zinc, plomb, PVC, tuiles, bardages
Protections solaires, Facilité des manœuvres Bien définir le classement AEV des fenêtres
des gouttières et des descentes d’eaux Toute discontinuité de matériaux peut
fermetures, occultations Efficacité des protections Vérifier l’accessibilité pour le nettoyage
pluviales poser des problèmes
Facilité des réparations et les petites réparations :position des
Le nettoyage régulier des gouttières évite
Efficacité des fermetures contre ouvrants, trappes d’accès
les dégradations
le vandalisme Prévoir les nacelles ou passerelles
Protection des descentes d’eaux pluviales
N ettoyage des parties vitrées difficilement nécessaires et les ancrages
dans les parties accessibles
accessibles

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Grille d’analyse – Phase de l’avant - projet dét aillé (suit e) Grille d’analyse – Phase de l’avant - projet dét aillé (suit e)
Types de contraintes Points d’examen Commentaires Types de contraintes Points d’examen Commentaires

Revêtements de sols intérieurs Adaptation à l’usage et aux risques Choisir le classement UPEC adapté M urs intérieurs, cloisons Adaptation à l’usage et aux risques Q ue ce soit dans le domaine des maté-
correspondants Le poinçonnement des revêtements par Revêtements muraux, plafonds correspondants riaux bruts ou des revêtements fins, la
D urabilité les pieds de meubles est très courant. M enuiseries intérieures gamme des solutions est infinie
Adaptation au nettoyage D e même les revêtements du rez-de- Généraliser l’emploi de carrelages muraux
chaussée ne doivent pas être sensibles à dans les pièces humides, en particulier
Facilité de remplacement partiel ou total
l’apport extérieur de terre, gravillons,… dans les sanitaires pour des raisons
Améliorer les continuités de nettoyage évidentes d’entretien et de maîtrise
Affiner les zones de lavage à grande eau : des risques sanitaires
revêtements, plinthes, étanchéité, pentes, La résistance aux dégradations sera particu-
Résistance aux dégradations
évacuations. La jonction des sols avec lièrement recherchée pour les portes, les
Facilité de nettoyage
les murs et cloisons (nature des plinthes) allèges et les circulations (type de cloison
est à soigner particulièrement pour une Facilité de rénovation ou
par exemple)
bonne pratique du nettoyage de remplacement
Si nécessaire, les angles et les poteaux
Les revêtements des escaliers et, en parti- seront protégés ; des protections supplé-
culier, les nez de marches devront être mentaires seront installées sur les murs :
résistants circulation de chariots, de brancards (lisses,
Les raccordements entre matériaux diffé- basses et hautes)
rents seront étudiés avec soin :niveau, joint Les portes très sollicitées devront être
Repérer, dans les salles “ordinaires”, les adaptées ainsi que leur liaison avec les murs
points à risque :point d’eau, coin atelier, et leur serrurerie :les portes coupe-feu,
machine à café en particulier, seront de préférence
Prévoir généreusement les tapis brosse : en position ouverte, asservies au système
attention, certains modèles (coco) ne sont d’alarme, s’il existe
pas adaptés à l’accès des handicapés La serrurerie sera facilement remplaçable,
en fauteuil roulant les clefs et les canons devront pouvoir être
Le choix du mobilier devra permettre un refaits ou changés facilement et rapidement :
nettoyage facile des sols (éléments sanitai- certaines clefs proposées actuellement
res suspendus par exemple) sur les marchés sont si sophistiquées
Faire un bilan de la mise en place du net- qu’elles exigent un coût et un délai de
toyage :tâches, fréquences, outils nécessaires renouvellement très importants

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Résidence Ölzbündt , à Dornbirn (Aut riche) Coût : 1,4 million d’Euros environ
12 logement s et un at elier d’art ist e Calendrier : début des ét udes, 7/1996 ; chant ier, 1/1997 –
M ait rise d’ouvrage : Ant on Kauf mann, Reut he 5/1997
M ait rise d’œuvre : Hermann Kauf mann, archit ect e à Il s’agit d’une des premières opérat ions d’habit at aut richiennes
Schw arzach ; M erz Kauf mann Part ner, bet (st ruct ure) à Dornbirn répondant aux exigences du label Habit at passif
Economiser l’énergie, ne pas morceler les espaces, ne pas mult iplier les mat ériaux Surf ace : 920 mèt res carrés habit ables

Sit ué sur les bords du lac de Const ance, Parmi les mesures choisies pour assurer des économies
à Dornbirn, cet immeuble de 13 logement s d’énergie, une inst allat ion de capt eurs solaires en t oit ure
est expériment al par son syst ème const ruct if couvre plus de 60% des besoins en eau chaude sanit aire, et
et son concept énergét ique. les principes bioclimat iques sont appliqués. La compacit é
Son concept eur, Hermann Kaufmann, a opt é du volume limit e les déperdit ions. Balcons et coursives sont
pour le bois comme principal mat ériau de désolidarisés de la st ruct ure principale pour supprimer des
const ruct ion. pont s t hermiques. Tandis qu’un socle massif augment e
Cet t e mat ière première n’est pas seulement l’inert ie, les larges dimensions des ouvert ures t iennent
renouvelable et recyclable. Elle présent e des compt e de l’orient at ion. M ais l’effort a port é surt out sur
qualit és t hermiques dans le pari qui est t enu l’isolat ion de l’enveloppe.
Le pignon d’ent rée de l’immeuble
ici, avec l’aide d’inst allat ions t echniques
perf ormant es : f aire en sort e qu’avec un
surcoût de 5% par rapport à une opérat ion
Une résidence de logement s en const ruct ion bois
convent ionnelle, la consommat ion int érieure La vent ilat ion mécanique cont rôlée assure le chauffage et le
des logement s représent e environ 10% de celle qui correspond couramment au chauffage dans le logement neuf. La baisse confort d’ét é. En passant dans un puit s canadien, l’air ext érieur
conséquent e des charges qui en résult e peut rent abiliser assez vit e l’invest issement init ial. gagne environ 8°C en hiver et est refroidi d’aut ant en ét é.
Une vent ilat ion double flux lui permet de récupérer dans
Archit ect e et bureau d’ét udes ont conçu la st ruct ure du bât iment avec des pot eaux en lamellé collé et des élément s de plancher et un échangeur les calories de l’air vicié capt é dans les pièces
de t oit ure à caissons (K- M ult ibox), syst ème qu’ils développent avec une ent reprise. Six panneaux t ypes ont ét é préfabriqués en humides. De pet it es pompes à chaleur individuelles peuvent
at elier. Le chant ier a pu êt re réduit ainsi à quat re mois et demi, sans que la mise en œuvre de la vêt ure en bois n’en souffre, aussi venir en renfort . L’équilibre à t rouver ent re le recours à la
condit ion nécessaire pour assurer sa pérennit é. t echnique et une écologie du bon sens t rouve ici sa mesure.

M ont age de panneaux préf abriqués vert icaux

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Grille d’analyse – Phase de l’avant - projet dét aillé (suit e) Grille d’analyse – Phase de l’avant - projet dét aillé (suit e)
Types de contraintes Points d’examen Commentaires Types de contraintes Points d’examen Commentaires

Faux plafonds Entretien L’accès éventuel aux réseaux doit se faire Plomberie Résistance aux dégradations et aux vols Le choix de l’appareillage sanitaire est
Accès aux réseaux et équipements facilement et sans dégradations :trappes, Equipement sanitaire Remplacement régulier du petit déterminant pour la résistance aux
D émontabilité faux plafonds démontables (suite) appareillage et des joints dégradations (matériaux, parties mobiles),
D e nombreux faux plafonds sont difficiles Consommation la petite maintenance (joints, nettoyage des
à démonter et surtout à remonter et, Alimentation en eau pour le nettoyage siphons) et la consommation (robinetterie
de plus, facilement salissants. Un choix temporisée, chasses d’eau, … )
de matériaux de basse qualité pour Selon la qualité de l’eau, un adoucisseur
un faux-plafond est le prototype de d’eau peut réduire l’entretien du réseau
la fausse bonne économie Installer des compteurs divisionnaires pour
maîtriser l’origine des consommations d’eau
Plomberie Résistance aux dégradations et aux vols Certains matériaux sont plus durables que
Prévoir des dispositifs antigel pratiques
Equipement sanitaire d’autres, selon l’importance des sollicitations
et le type de population concernée Chauffage ventilation Limitation des déperditions d’énergie Limiter la longueur des réseaux et
(climatisation) Résistance aux dégradations les calorifuger lorsqu’ils sont extérieurs
Résistance aux dégradations et aux vols Le choix entre l’encastrement, pour éviter Consommations aux locaux à chauffer
Remplacement régulier du petit les dégradations, et la pose apparente, Inaccessibilité du public aux réglages Choisir un matériel solide, facile à nettoyer :
appareillage et des joints pour permettre l’accès lors des réparations, principaux de nombreux équipements terminaux
Consommation se fera avec soin :des systèmes de réseaux Asservissement de certains systèmes servent de support voire de siège !
Alimentation en eau pour le nettoyage non apparents mais d’accès facile seront Les dispositifs de réglage de la température
recherchés :galeries techniques, caniveaux, ne doivent pas être accessibles aux
faux plafonds, doubles parois, chasses d’eau utilisateurs, en particulier si le chauffage
intégrées … est équilibré et réglé automatiquement
D écoupage des réseaux pour intervenir D es régalages fins peuvent être prévus
facilement, de façon partielle, sans pertur- dans certains locaux (bureaux administratifs
ber le fonctionnement de l’équipement par exemple)
…/ D ans certains cas, il peut être utile de
prévoir des dispositifs d’asservissement du
chauffage ou de la climatisation à la ferme-
ture des fenêtres. (contact en position
haute du dormant)

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Grille d’analyse – Phase de l’avant - projet dét aillé (suit e) Grille d’analyse – Phase de l’avant - projet dét aillé (suit e)
Types de contraintes Points d’examen Commentaires Types de contraintes Points d’examen Commentaires

Chauffage ventilation Ventilation des locaux à forte densité Le choix d’un système de ventilation Electricité Consommation Prévoir la standardisation des appareils
(climatisation) (suite) d’occupation (salles de réunion… ) mécanique ou de climatisation devra tenir (suite) Localisation et modification et le stockage pour remplacement
compte des consommations et des coûts des branchements Prévoir des minuteurs lorsque c’est
d’entretien importants que représentent approprié
ces installations. N e pas oublier également
Prévoir des prises électriques en nombre
que la ventilation peut également se faire
suffisant (y compris dans les circulations)
en ouvrant des fenêtres !
Le renouvellement régulier de l’air est pour le branchement des machines de
la garantie d’une moindre condensation, nettoyage
souvent à l’origine de dégradations mais Les systèmes de sécurité incendie :blocs
aussi d’une qualité de l’air facteur de de secours, asservissement des portes,
bien-être des utilisateurs bris de glace, sirène, seront étudiés attenti-
Les grilles de ventilation devront être vement pour éviter leurs dégradations et
facilement nettoyables leur mise hors service. Ce qui est, parfois,
Mise au point des matériaux et de leur un objectif très difficile à atteindre
mise en œuvre dans les dispositifs passifs
d’économie d’énergie ou d’apport Continuité du service Prévoir des circuits diversifiés, un groupe
énergétique gratuit électrogène si nécessaire

Electricité Résistance aux dégradations et aux vols Le matériel choisi et sa mise en œuvre Espaces extérieurs Conservation d’un aspect satisfaisant Les plantations feront l’objet d’une
seront adaptés :réseaux encastrés, prises Réseaux Résistance aux dégradations attention particulière :tonte, arrosage,
scellées dans le gros œuvre Voiries ramassage des feuilles, renouvellement, sont
Facilité d’entretien
(éviter les prises à pinces)
Plantations Limitation des renouvellements des tâches coûteuses. Certaines plantations
Facilité de remplacement des lampes : O n vérifiera soigneusement que les Eclairage sont plus faciles à entretenir que d’autres
accessibilité, modèles ampoules et les points lumineux sont Clôtures et accès Les regards des réseaux doivent être
accessibles avec un matériel léger, tout Dispositifs de surveillance accessibles. Les pentes des surfaces minérales
en demeurant inaccessibles au public et de sécurité doivent être suffisantes et bien mises
En cas de modification des dispositions en œuvre :les contre-pentes occasionnent
des locaux, les nouveaux branchements
des dégradations et nécessitent des
devront se faire facilement :éviter les fils
interventions de nettoyage
sur le sol

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Piscine à Saint - Laurent - de- M ure (Rhône) Bureau ét udes st ruct ure – OPC - BET CARAYOL
M aît rise d'ouvrage : Syndicat Int ercommunal M urois (SIM ) (Villef ranche/Saône)
M aît rise d'œuvre : Cabinet d’archit ect ure, Hoang M . Tran Surf ace : 2291 mèt res carrés hon
(Saint Bonnet de M ure) Coût t ravaux : 3,34 millions d’euros TTC
Alléger l’exploit at ion et la maint enance Bureau d’ét udes f luides - T.E.B. (M oirans)

Sit uée à 15 kilomèt res de Lyon, la piscine couvert e en œuvre et ouvert aux évolut ions, ce mat ériau cont ribue à
des communes de Saint - Bonnet - de- M ure et de Saint - assurer ici des économies d’énergie pour le chauffage des
Laurent - de- M ure a ét é réhabilit ée et agrandie. bassins (grâce à une conduct ivit é t hermique inférieure à
Le bât iment a ét é reconst ruit aut our de l’ancien bassin celle d’une maçonnerie) et supprime les fuit es ainsi que,
sport if de 25 mèt res. Une aile le prolonge pour abrit er un pour les ut ilisat eurs, les risques de coupure occasionnés par
nouveau bassin plus pet it , comprenant une zone d’ap- le carrelage fissuré… L’hydraulicit é des deux bassins est
prent issage et une pat augeoire équipée d’un hérisson vert icale, l’eau circulant dans une goulot t e de débordement .
et d’une voile d’eau. L’ensemble s’organise aut our d’une
grande pelouse dont peuvent prof it er les baigneurs L’ut ilisat ion de l’inox permet aussi de réduire de manière
durant les beaux jours grâce à des façades ouvrant es. subst ant ielle les frais d’exploit at ion courant s, en réduisant
Tout inox, de l’habillage du bassin aux échelles et accessoires divers
L’équipement const it ue aussi une nouveaut é en France l’ent ret ien annuel des bassins à de court s arrêt s (on gagne
par le choix de réaliser les deux bassins avec de l’inox, au moins une semaine par rapport à un bassin carrelé).
soit 23 t onnes d’acier. La surface sans porosit é du mat ériau répond de manière Une pat augeoire équipée d’un hérisson et d’une voile d’eau
remarquable aux condit ions d’hygiène. Elle présent e déjà le
C’est en 1969 qu’une première piscine fut const ruit e sur grand avant age de support er les act es de vandalisme et de garder un aspect visuel de qualit é t out au long de la durée d’exploit a-
ce mode, out re- Rhin. Celui- ci présent e de nombreux t ion de la piscine. Rappelons que la résist ance de l’inox à la corrosion est due à la format ion en surface d’une couche passive.
avant ages, rendant superflu déjà les mélanges de mat é- Endommagée, cet t e dernière peut se régénérer d’elle- même sous l’influence de l’oxygène cont enu dans l’eau ou l’air.
riaux et les problèmes d’ét anchéit é qu’ils posent .
Les propriét és mécaniques de l’inox permet t ent en effet Le fonct ionnement et la sécurit é de l’ét ablissement sont opt imisés également par l’emploi de syst èmes innovant s en mat ière de
de réaliser t ant les bassins – sous la forme de panneaux déshumidificat ion de l’air, de filt rat ion et renouvellement de l’eau et , bient ôt , de surveillance “assist ée” des bassins. Aut ant
en t ôle soudés – que les échelles, les escaliers et les d’aspect s d’une st rat égie qui se t raduit déjà par une fréquent at ion de la piscine une fois et demi supérieure sans perdre en qualit é
rampes. Recyclable et sûr, t out en ét ant rapide à met t re d’usage et en économie de charges pour le cont ribuable.

Le bassin neuf accueille les plus pet it s

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Grille d’analyse – Phase de l’avant - projet det aillé (suit e et fin) devraient être normalement transmis aux services ou entrepri- - les schémas synoptiques de chacune des installations tech-
Types de contraintes Points d’examen Commentaires ses chargés de cette exploitation. niques, figurant les nœuds représentés par des symboles
Au mieux, et selon le bon vouloir des entreprises, de la maîtrise normalisés et les segments filaires repérés par tranches homo-
Espaces extérieurs (suite) Conservation d’un aspect satisfaisant S’ils existent, les dispositifs d’accès d’œuvre et du coordinateur sécurité, la maîtrise d’ouvrage arrive- gènes de parcours avec la localisation de chaque constituant :
Réseaux Résistance aux dégradations automatiques des véhicules seront fiables : t-elle à obtenir des D O E (D ossiers des O uvrages Exécutés) et identifiant du local conforme à la nomenclature figurant sur les
Voiries Facilité d’entretien préférer les boucles encastrées dans le sol le D IUO (D ossier des Interventions Ultérieures sur O uvrage). plans architecturaux, type de passage (gaine verticale ou
Plantations Limitation des renouvellements aux cellules photoélectriques … O n peut, de plus, se poser de nombreuses questions sur la quali- horizontale, faux plancher, faux plafond, … ),
Eclairage Les appareils d’éclairage seront, dans la té, et surtout sur l’utilité de ces documents en termes d’ex- - les descriptifs, notes de calcul produits par la maîtrise d’œuvre,
Clôtures et accès mesure du possible, harmonisés pour
ploitation-maintenance. - la documentation technique correspondant aux équipements
Dispositifs de surveillance une meilleure gestion des stocks
Il est donc extrêmement important que la maîtrise d’ouvrage de production et de desserte, fournie par les différentes entre-
et de sécurité Le matériel choisi devra être solide
soit tout à fait directive, vis à vis de sa maîtrise d’œuvre, dans la prises installatrices,
définition précise, en termes de contenu et de forme, des - les gammes de maintenance, consignes de maintenance et
documents exigibles en fin d’opération, tant de la part des d’exploitation recommandées par ces entreprises,
entreprises, que celle des prestataires (CSPS) ou celle de la maî- - le D IUO fourni sous forme intelligible et informatisée.

La qualité et les exigences performantielles des trise d’œuvre elle-même. L’obtention de ces documents au niveau de conformité et de
La phase des t ravaux matériaux et des équipements La liste des documents à fournir devrait normalement inclure : qualité normalement exigibles relève en général, comme précé-
demment indiqué, de la prouesse pour la maîtrise d’ouvrage.
Les descriptifs et les spécifications techniques détaillées, doivent - les plans du site :implantation des bâtiments, réseaux enterrés
préciser les caractéristiques des matériaux et des équipements renseignés (identification, cotes tampons et fil d’eau,… ), Il est donc tout à fait important que les différents contrats et
■ La consult at ion des ent reprises telles qu’elles ressortent des analyses menées tout au long de la raccordement des bâtiments à ces réseaux, traitement des marchés passés par la maîtrise d’ouvrage avec ses prestataires
conception du projet en termes de qualité et de maintenabilité espaces extérieurs (voiries, stationnement, circulations piéton- (maîtrise d’œuvre, CSPS,… ) et avec ses entreprises incluent des
La phase de consultation des entreprises doit permettre de faire ultérieure. Compte tenu de la capacité de proposition des nières, espaces verts, plantations, mobilier urbain, clôtures,… ), pénalités significatives et effectivement applicables en cas de
passer aux entreprises candidates, et encore plus aux entreprises entreprises, il peut être utile, pour certains équipements ou principales cotes de nivellement relevées après réalisation, … non-fourniture des documents précisément énoncés dans les
retenues, les préoccupations et les exigences de la maîtrise matériaux, de définir, au-delà de caractéristiques techniques très - les plans architecturaux généraux et de détails constructifs, contrats et marchés.
d’ouvrage en matière de prise en compte, par la qualité de précises, des exigences performantielles attendues de ces par niveau, avec implantation des trames s’il y a lieu. Ces plans A ce stade d’avancement du projet, un autre point majeur doit
construction, de la vie ultérieure du bâtiment. matériaux ou équipements. doivent être naturellement fournis sous forme informatique, retenir l’attention de la maîtrise d’ouvrage :il s’agit de la mise au
Au-delà du contenu classique des dossiers de consultation, il est Ainsi, les entreprises pourront répondre en solution “de base”, sous un format et une charte graphique définis par le maître point des marchés de travaux, après prise de connaissance des
donc important que la maîtrise d’œuvre inclue dans ses dossiers et en variante, par des propositions respectant ces exigences d’ouvrage en fonction de ses besoins et des outils informa- offres des différentes entreprises ayant soumissionné.
un certain nombre de recommandations au regard des objec- performantielles et pouvant se révéler très intéressantes. tiques déjà implantés pour la gestion informatisée de son En effet, le rapprochement des offres et du coût prévisionnel de
tifs de pérennité et des conditions technico-économiques de patrimoine. En particulier, cette charte doit permettre d’obtenir travaux fait souvent apparaître un dépassement plus ou moins
la maintenance et de l’exploitation ultérieure du bâtiment. La définition des documents à remettre à l’issue de directement la surface utile de chaque local , avec un identifiant important qui va nécessiter des arbitrages de la maîtrise d’ou-
Pour cela, la maîtrise d’ouvrage, devra veiller à ce que ces la réalisation (nom ou type). Ceci constitue la seule façon de connaître les vrage.
recommandations, articulées principalement autour de deux Une des difficultés quasi systématiquement retrouvée lors de la surfaces réellement disponibles à la livraison du bâtiment (cons- O n constate que bien souvent, et malheureusement, la qualité
grands thèmes, soient effectivement prises en compte dans les mise en exploitation des bâtiments, se situe dans l’insuffisance, titution de couches poly-lignes, utilisation du graphique “objet”). de certains constituants ou équipements constitue l’exigence
dossiers de consultation : la non-conformité, voire l’absence des documents qui - les plans D O E des installations techniques telles que réalisées, la plus facilement remise en cause en vue de la recherche

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OUVRAGES PUBLICS
& COÛT GLOBAL POUR UNE APPROCHE PRAGM ATIQUE DES COÛTS DIFFÉRÉS

d’économies sur l’investissement, et ce, d’autant plus facilement de coordination et de liaison des équipements entre eux. Par
M ement o : Phase de consult at ion des ent reprises qu’il s’agit d’éléments “non directement visibles”. exemple, les tramages des cloisons et des appareils de distribution
L’appui, à ce stade, de l’AMO spécialisé peut alors être déter- (éclairages, ventilo-convecteurs, prises des courants faibles, … )
D éfinition des niveaux de qualité minant pour minimiser l’impact d’arbitrages négatifs pour la constituent autant de facteurs de qualité et de flexibilité dans
Repérage des installations :
des prestations contractuelles : vie ultérieure du bâtiment. l’utilisation ultérieure du bâtiment.
Réalisation par les entreprises concernées, au titre
Mise en évidence, sur les plans et dans les pièces écrites, des marchés, des tableaux synoptiques et des schémas les conditions de mise en œuvre : une grande partie des
des exigences liées à l’entretien, au nettoyage, des installations techniques (chaufferie, ventilation, ■ L’exécut ion des t ravaux efforts déployés depuis l’origine pour assurer la pérennité et la
à la durabilité et à la facilité d’exploitation issues armoires électriques, … ) qualité de la maintenance et de l’exploitation ultérieures du
Il s’agit essentiellement, au cours de la phase de travaux, de bien
de la grille d’analyse du niveau APD Repérage et signalisation des réseaux et sens d’écoule- bâtiment, peut être annihilée par une médiocre qualité
procéder aux vérifications qui conditionneront la qualité finale
(relecture systématique des plans et des CCTP) ment des fluides d’exécution que des “réserves” formulées lors de la réception
et la pérennité de l’opération. Ces vérifications s’articulent
Utilisation de références à des classements (UPEC , … ), Etiquetage des organes de régulation, vannes d’isolement ne suffiront pas à pallier. Il est donc fondamental que la maîtrise
autour de trois thèmes principaux et sont clairement du ressort
des normes, des labels de performance ou à un niveau des réseaux d’œuvre assume pleinement son rôle dans la phase D ET
de la maîtrise d’œuvre, ainsi que de celui du bureau de contrôle.
de qualité de prestation d’un produit connu (D irection de l’Éxécution des Travaux). Une attention particu-
Repérage et étiquetage des caissons de ventilation Ces thèmes sont les suivants :
D éfinition des conditions d’accessibilité et de démontabilité et de climatisation et de leurs différents appareils lière doit être portée aux points suivants :
en spécifiant, dans chaque cas, ce qui doit être accessible de régulation ou de lecture la qualité des produits réellement fournis : il convient de véri-
- l’étanchéité et les relevés d’étanchéité : toute malfaçon
(vannes, … ), la dimension, le mode d’accrochage et fier que les prestations fournies, in fine, par les entreprises sont
Repérage et visualisation des VRD, regards de visite (pas nécessairement visible) peut entraîner des dégradations en
la localisation des accès véritablement conformes aux exigences des CCTP et des marchés.
et différents tronçons de canalisations par des ouvrages chaîne dues aux infiltrations : peinture, plâtre, faux-plafonds,
Inclure, dans les marchés de travaux, la formation du extérieurs visibles et respect des cotes d’implantation En particulier :
isolation, risques électriques, …
personnel d’entretien de régie pour l’exploitation, par rapport à ces ouvrages - la vérification du respect des normes imposées pour les
le fonctionnement et l’entretien des différentes installations - les joints d’étanchéité autour des menuiseries extérieures,
Réalisation, en fin de travaux, des plans de sécurité matériaux (classification UPEC pour les revêtements de sol,
techniques ou des matériels - la pose des revêtements de façade, des revêtements de sol,
par le maître d’œuvre Euroclasses pour les réactions au feu, … ),
Liste, par corps d’état, des équipements et fournitures
- l’avis des organismes compétents pour des nouveaux produits, - la pose des réseaux d’eau froide et d’eau chaude :risques de
à livrer en complément pour constitution de stocks Remise du dossier des ouvrages exécutés fuite dans des endroits peu accessibles,bras morts,contre-pentes
(menuiseries, serrureries, revêtements, - la fourniture d’échantillons avant le début du chantier,
(D O E) pour les vidanges, …
dalles de faux-plafond, … ) et des outils spécifiques à livrer surtout pour les petits équipements répétitifs et sensibles :
pour l’entretien de certains ouvrages (ventouse de D éfinition de la procédure de remise des D O E poignées de portes et fenêtres, serrurerie, interrupteurs et - les raccordement des condensats de climatisation à une
dépose de faux planchers, … ) (vérification par le maître d’œuvre, délais ne dépassant prises de courant, appareils d’éclairage, robinetterie, … évacuation.
pas la date de livraison du cahier, … )
- les garanties proposées par les fabricants, …
Liste complète des documents à remettre
Mise à jour des CCTP par le maître d’œuvre en fin les mises au point de détail : la mise au point des plans d’exé-
de travaux cution et des plans de synthèse,va permettre de régler des problèmes

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OUVRAGES PUBLICS
& COÛT GLOBAL POUR UNE APPROCHE PRAGM ATIQUE DES COÛTS DIFFÉRÉS

Cette situation est, à la fois, pleine de risques, particulièrement D e même, au-delà de la levée des réserves, le traitement des
M ement o : Phase d’exécut ion des t ravaux non performante, et très coûteuse : incidents sont le plus souvent pris en charge par la maîtrise
- pleine de risques, car de nombreux incidents de démarrage d’ouvrage.
La grille ut ilisée en phase APD pourra êt re réut ilisée à t out moment de la phase d’exécut ion
peuvent avoir lieu, devant lesquels, par méconnaissance des instal- L’expérience a montré qu’une bonne préparation de la mise en
des t ravaux. Le maît re d’ouvrage sera at t ent if aux t âches et aux aspect s suivant s :
lations, le gestionnaire ne peut aisément faire face, service d’un nouveau bâtiment, impliquant le plus en amont
- non performante, parce que les utilisateurs nouvellement arrivés possible le futur gestionnaire, apporte une réelle valeur
Suivi des prestations fournies Suivi de la mise au point et approbation et qui vont naturellement rencontrer de nombreux problèmes ajoutée, sans commune mesure avec le coût effectif de cette
par les entreprises : des plans d’exécution : quotidiens se retourneront vers le gestionnaire qui ne sera démarche. Ceci sans compter les aspects qualitatifs comme la
Approbation des échantillons, prototypes et matériels Facilité d’utilisation des équipements guère plus au courant qu’eux, satisfaction des nouveaux utilisateurs !
proposés (accompagnés d’une documentation technique) Accessibilité des différents appareils, interrupteurs, vannes Cette préparation de la mise en service doit comprendre :
- très coûteuse, car rien ne peut être optimisé. Il en est ainsi des
sur la base des CCTP d’arrêt, dispositifs de commande de châssis de désenfumage
contrats de maintenance passés à la va-vite, voire simplement - l’ “avant-projet d’organisation de l’exploitation et de la
Examen sur place du matériel posé Facilité de nettoyage (éviter les recoins et espaces
demandés, en fin de chantier, aux entreprises installatrices. maintenance” élaboré lors de l’APS, puis développé et préci-
inaccessibles aux outils de nettoyage)
Assistance aux différentes réceptions des ouvrages sé au niveau de l’APD,
Coordination dimensionnelle entre équipements et ouvrages
intermédiaires entre corps d’états (préparation des - la préparation d’un véritable D ossier d’Exploitation et de
(éviter les vides résiduels dans le cas d’ouvrages encastrés)
supports, … )
Résistance aux dégradations (ouvrage fragile trop exposé, Maintenance (D EM) :à partir des documents, plans et dossiers
solidité de fixation) Avant la mise en service, il y a beaucoup de choses à faire : théoriquement fournis à l’issue de la réalisation,il est indispensable
Vérifier, en matière d’usage, les conséquences liées aux D O E, D IUO, … bien sûr, mais aussi, guide des procédures, que quelqu’un soit chargé de constituer le D EM, document
parcours en apparent des réseaux divers (alimentation formation des personnels, constitution du stock de mainte- vivant et qui doit pouvoir s’enrichir tout au long de la vie du
électrique, canalisations, … ) nance, … O n constate par exemple que, d’un collège à l’autre, bâtiment. Pour cela, il doit être totalement structuré.
les mêmes revêtements de sols conduisent à des sols sales ou
propres en fonction du niveau de formation des personnels, Ce D ossier d’Exploitation et de Maintenance
des matériels utilisés (cireuses, laveuses, … ), des produits inclura :
utilisés, des consignes du fabricant.
- la création d’une nomenclature des documents par lot

La préparat ion de O r, on n’a pas le droit de laisser un bâtiment se dégrader


"un petit peu", car il se dégrade alors très vite, avec un vrai
technique et le classement selon cette nomenclature, de
l’ensemble des documents réceptionnés,
problème de coût social des dégradations.
la mise en service O n intègre également dans le budget de l’opération, les coûts
- le regroupement structuré de l’ensemble des informations
de base du bâtiment depuis l’origine du projet, y compris des
de travaux d’amélioration de la première année, car il reste documents tels que acte de propriété, permis de construire,
La dichotomie constatée entre l’investissement et l’exploitation, Combien de gestionnaires se sont retrouvés à exploiter,du jour au toujours des "erreurs" à corriger le plus vite possible. plan cadastral, …
dans les organisations ainsi que dans les budgets, se retrouve lendemain,un immeuble,voire un très gros équipement,avec pour Daniel Lebreton, Directeur Adjoint des collèges, Conseil Général - la vérification de la fourniture des documents par les presta-
malheureusement, à l’articulation entre la réception des travaux seul viatique et dans le meilleur des cas , quelques cartons de de l’Essonne taires et les entreprises ainsi que celle de leur conformité,
et la mise en service du bâtiment. documentation et quelques boîtes de disquettes informatiques ! - les éléments d’informations concernant les contrats de pres-

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OUVRAGES PUBLICS
& COÛT GLOBAL OUVRAGES PUBLICS & COÛT GLOBAL

tation d’exploitation-maintenance établis par ailleurs (voir infra), - à la définition des outils informatiques de suivi de l’exploi-
- les éléments d’informations concernant les abonnements tation : GMAO , gestion des plans et des occupations, … et
en fluides divers (eau, gaz électricité, … ) et les fournisseurs leur mise en place, la définition des stocks de pièces de
correspondants, rechange,
- à la formation des personnels intervenant en régie, forma-
L’ “avant-projet d’organisation de l’exploitation tion qui doit normalement être assurée par les entreprises
et de la maintenance” s’attachera : installatrices correspondantes (clause à insérer dans les marchés),
- à la définition précise de l’organisation à mettre en place Cette préparation peut être avantageusement prolongée, après
pour l’exploitation-maintenance ultérieure. Ceci nécessite la mise en service, par une mission d’assistance au démarrage de
l’établissement d’une nomenclature précise de l’ensemble des l’exploitation.
tâches à effectuer et, en liaison avec le maître d’ouvrage et le
En effet, pendant les premiers six mois, les demandes des
futur gestionnaire, la définition d’un schéma directeur de
utilisateurs ainsi que les problèmes de démarrage sont nomb-
l’exploitation et de la maintenance précisant la répartition
reux. D e plus, viennent se greffer le suivi du démarrage de
entre le faire et le faire-faire, c’est-à-dire entre ce qui sera
la mission des différents prestataires techniques et de service,
traité en interne et ce qui sera confié à des prestataires
gagnant a être cadrés dès le départ, et le traitement des
extérieurs. Cette répartition découle naturellement de la
incidents techniques selon qu’ils se rapportent aux réserves
politique du maître d’ouvrage en la matière, mais également de
émises, à des malfaçons cachées ou à la mise en œuvre des CH A PI TRE
la technicité des installations et des contraintes d’exploitation,
garanties, …
notamment en termes de disponibilité ;
- à la préparation des consultations des prestataires extérieurs : Pour prendre correctement en charge ce surcroît momentané
cette phase ne doit pas être improvisée et nécessite du temps d’activité, sans que les utilisateurs et les installations en pâtissent,
(au minimum 4 à 6 mois avant la livraison du bâtiment). l’équipe de gestion, dimensionnée pour le fonctionnement
courant, est en général insuffisante.
En effet, il est nécessaire de réfléchir précisément :
Le recours au prestataire chargé de la préparation de la mise en
- à l’organisation des contrats techniques (par lot technique,
service peut alors s’avérer extrêmement utile et efficace.
par groupe de lots, multi-technique, … ) et de service (par
fonction, multiservice,… ), voire en facilities management,
- aux niveaux de qualité des prestations souhaitées,
- à la forme, la nature et la durée des contrats ainsi qu’aux
modes de rémunération,

Le coût global et
- au pilotage (en interne ou en externe) des prestataires,
- à l’élaboration du budget prévisionnel définitif d’exploita-
tion-maintenance qui va permettre de mobiliser les budgets
nécessaires,

les nouvelles procédures


86
OUVRAGES PUBLICS
& COÛT GLOBAL LE COÛT GLOBAL ET LES NOUVELLES PROCEDURES

“Les contrats de partenariat (28) sont des contrats administra- “expose[r] avec précision les motifs de caractère écono-
Rappel des principales tifs par lesquels la personne publique confie à un tiers, pour une mique, financier, juridique et administratif, qui l’ont conduite, " Les nouvelles procédures sont probablement porteuses de
période déterminée en fonction de la durée d’amortissement après une analyse comparative, notamment en termes de coût développement de la prise en compte des coûts d’exploita-
caract érist iques des des investissements ou des modalités de financement retenues, global, de performance et de partage de risque, de différentes tion-maintenance dans la réflexion.
une mission globale relative au financement d’investissements options, à retenir le projet envisagé et à décider de lancer une
nouvelles procédures immatériels, d’ouvrages ou d’équipements nécessaires au ser- procédure de passation d’un contrat de partenariat”.
Cependant, cela dépend fondamentalement de l’organisation et
des procédures mises en place par le "chef de file" porteur de
vice public, à la construction ou transformation des ouvrages Cette vision des choses doit cependant être tempérée par la réponse à l’appel d’offres.
La notion de “partenariat public-privé” (PPP), déjà largement ou équipements, ainsi qu’à leur entretien, leur maintenance, la nécessité de mesurer et d’objectiver les difficultés et les Cette approche est bien entendu facilitée, lorsqu’il y a une
répandue dans les pays anglo-saxons, est apparue en France par leur exploitation ou leur gestion et, le cas échéant à d’autres risques pour la personne publique sous différents aspects : intégration des différentes fonctions concourant à l’offre,
le biais de procédures spécialisées : prestations de service concourant à l’exercice, par la personne notamment la construction et la gestion ultérieure.
- la rédaction du cahier des charges,
publique, de la mission de service public dont elle est chargée.
- Les Baux Emphytéotiques Administratifs (BEA), créés par la - la maîtrise de la conception et des objectifs généraux de D ans l’approche de notre groupe, tous les participants se
Le co-contractant de la personne publique assure la maîtrise
loi du 5 janvier 1988 afin de permettre aux collectivités locales qualité, mettent autour de la table dès le départ : architecte, bureaux
d’ouvrage des travaux à réaliser. Il peut se voir confier tout ou
d’accorder un droit réel sur le domaine public à des tiers, - la maîtrise des niveaux de qualité de service (définition, suivi d’études, entreprise, mainteneur, banquier, … Ainsi, le dialogue
partie de la conception des ouvrages”. peut s’établir très facilement entre les acteurs et avec le client,
et mesure de la performance),
- Les Baux Emphytéotiques H ospitaliers (BEH ), orientés vers sur les aspects de la conception, de l’exploitation-maintenance,
- la problématique de la très prévisible évolution fonctionnelle
la construction, l’extension ou la rénovation de centres hospi-
taliers, autorisés par l’ordonnance n° 2003-850 du 4 septembre Une prise en compt e du bâtiment et la répartition entre le gros entretien et les
travaux nécessaires,
du développement durable, de la "matériaux vigilance",
des quotas de CO 2, des métiers du client, … dialogue qui
2003 en application de l’article L.451-1 du code rural, permet de remettre en cause, pour les améliorer, les disposi-
- Les contrats de partenariat : créés par l’ordonnance du
“naturelle” du coût global - la problématique de la “sortie” du contrat par rapport à l’état-
diagnostic du bâtiment et de ses installations à l’horizon de celui-ci,
tions prévues par les concepteurs au fur et à mesure de leur
production.
17 juin 2004 et régis, pour les collectivités locales et leurs
groupements, par les articles L 1414-1 et suivants du CGCT.
dans ces démarches ? -…
O n arrive ainsi à bâtir un "modèle" qui associe les aspects
qualitatifs, techniques, exploitation, qualité d’usage perçue, …
Ces nouvelles formes de mise en œuvre de programmes immo- et qui est confronté au modèle financier.
biliers sont généralement dénommées “contrats de partenariat Les approches en “PPP”, intégrant de manière plus ou moins
" Par rapport à l’immobilier de l’Etat, il se pourrait qu’on
public-privé” ou “PPP”. prononcée, selon les cas, la conception, la réalisation, puis D ans cette approche (notamment en hospitalier), les enjeux
arrive au coût global, de manière paradoxale, par le biais
l’entretien et la maintenance des ouvrages, semblent constituer majeurs auxquels clients et prestataires seront confrontés
Concernant les BEA, il s’agit de permettre aux collectivités du financement privé, plutôt d’ailleurs via les LOA que via
une ouverture intéressante à la notion de prise en compte du dans quelques années sont les aspects énergétiques et les
les contrats de partenariat.
locales et à leurs groupements, d’accorder un droit réel sur le “coût global”. risques sanitaires : ceci implique une réflexion importante sur
domaine public à des tiers, soit dans l’accomplissement d’une Le fait de payer un loyer et les charges correspondantes la flexibilité concernant les changements possibles d’énergie,
mission de service public, pour le compte de la collectivité, soit Cet aspect des choses est d’ailleurs clairement identifié dans pour utiliser un bien immobilier doit faire prendre conscience sur les outils de pilotage "au plus serré" de l’exploitation
pour réaliser une opération d’intérêt général relevant de la l’obligation, faite aux collectivités désireuses de monter une aux utilisateurs du coût total réel d’un mètre carré". (GTB, GTC, … ) et sur une définition précise du partage des
compétence de la collectivité. L’opérateur assurera la construc- opération en contrat de par tenariat, de procéder à une risques entre client et prestataire ".
Hervé PHILIPPE, chargé de mission, DMAT,
tion et donnera en location à la collectivité les ouvrages réalisés, “évaluation préalable” qui, outre le fait de devoir démontrer Ministère de l’intérieur et de l’aménagement du territoire Denis SZKOBEL, Directeur commercial d'EXPRIMM
en totalité ou partiellement, pour une durée d’au moins 18 ans. la “complexité du projet” ou son “caractère d’urgence”, doit

28 - Article L 1 4 1 4 -1 du CGCT

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OUVRAGES PUBLICS
& COÛT GLOBAL LE COÛT GLOBAL ET LES NOUVELLES PROCEDURES

d’apprécier l’impact comparatif “théorique” des nouvelles


L’approche des impact s procédures par rapport à la loi MO P, et d’attirer l’attention Les object ifs de qualit é archit ect urale en rapport avec le prix (suit e)
des personnes publiques sur certaines dispositions à prendre Critères Procédure M O P N ouvelles procédures
des nouvelles procédures dans le cahier des charges de consultation et dans la future
Choix du projet ou de l’opérateur - la maîtrise d’ouvrage choisit le projet - la personne publique choisit
négociation.
qui présente la meilleure réponse l’opérateur présentant le meilleur
L’utilisation des nouvelles procédures est encore beaucoup trop
récente pour que l’on puisse aujourd’hui tirer un bilan argumenté,
Les préconisations : architecturale (jugée très globalement), “package” projet/ loyer/charges,
- le cahier des charges doit insister sur la qualité architecturale les aspects financiers (investissement la qualité architecturale risquant de
à plus forte raison statistique, en matière de comparaison
(et en particulier technique) comme l’un des critères de choix et exploitation) passant souvent au passer au second plan
“avantages-inconvénients” selon les différents axes de vision.
auquel la personne publique accordera une particulière second plan
Il est cependant apparu utile, à partir de critères définis, - le risque de dérapage financier en - à contrario, le risque financier
importance,
terme de coût d’investissement lors de pour la personne publique est limité
la réalisation est réel (comme le prouvent parce que le prix est cadré, ce qui
Les object ifs de qualit é archit ect urale en rapport avec le prix de nombreux exemples) si, dès le ne signifie pas que la réalisation soit
concours et jusqu’au D GD un contrôle moins onéreuse
Critères Procédure M O P N ouvelles procédures économique sérieux n’est pas mis en
place
Définition de la qualité - à partir du programme général et - à partir du programme général des
du programme technique détaillé besoins
Contrôle continu de la qualité - adéquation du programme et des étu- - après la signature du BEA avec l’opéra-
Evaluation des de conception (pouvant être effec- teur, la personne publique maîtrise plus
- concours : dans le cas général, après - dialogue compétitif comprenant une
une analyse par une commission 1ère offre de niveau APS et une 2e offre tuée à la fin de chaque phase APS, APD, difficilement la qualité architecturale et
technique, ainsi qu’un débat du jury, de niveau APD PRO ) permettant de faire respecter technique, sa présence dans les études
permettant de faire ressortir les points Pendant le “dialogue”, les candidats par la maîtrise d’œuvre les exigences d’exécution et le chantier étant soigneu-
forts et les points faibles de chaque risquent de privilégier l’aspect technico- de qualité du maître d’ouvrage et sement encadrée par l’opérateur
équipe, et les améliorations éventuelles, financier aux dépens de la qualité d’adapter le projet - la sensibilité technico-financière de celui-
qui devraient être pris en compte au architecturale - en phase chantier, le contrôle de qualité ci va orienter le projet dans le sens de la
cours de la conception - puis l’opérateur pressenti entame, dans est exercé par la maîtrise d’ouvrage et sa rentabilité de l’opération
le même état d’esprit, la mise au point maîtrise d’œuvre auprès des entreprises - le souci de l’opérateur sera de tenir au
du projet de bail auquel est joint son - si la démarche en coût global et/ou courant la personne publique “a minima”
offre technique de niveau D CE en H Q E a été exprimée par la maîtrise sur les choix de construction pour éviter
- en revanche le dialogue compétitif d’ouvrage dans le programme, la même un refus à la fin des travaux
permet de faire évoluer et d’enrichir procédure de contrôle pourra être - cette situation permet difficilement à la
le projet par des solutions techniques appliquée personne publique de peser sur la qualité
innovantes architecturale

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OUVRAGES PUBLICS
& COÛT GLOBAL LE COÛT GLOBAL ET LES NOUVELLES PROCEDURES

- la première analyse des offres doit marquer la volonté de la lancer la consultation sur un projet architectural retenu après
personne publique quant à ces points de qualité. Sur ce sujet, un concours d’architecture traditionnel, SUR LES CO N TRATS D E PARTEN ARIAT : l’utilisateur du bâtiment n’est pas le contractant mais aussi en
et tout au long de la négociation, la personne publique devra - la personne publique doit contractuellement se réserver fonction des incertitudes pesant sur la variation (très probablement
L’obligation faite par l’ordonnance de justifier le choix de cette
se faire assister sur l’ensemble des volets du projet et du le droit d’émettre des remarques auprès de l’opérateur, à la hausse) des prix de l’énergie.
option de montage après analyse comparative, notamment en
contrat à venir, notamment sur la qualité de la réalisation. termes de coût global, demeure relative, dans la mesure où En revanche, le cahier des charges peut exiger des concurrents
- si l’aspect qualitatif (insertion urbaine, volonté architecturale l’énergie, constituant une des variables les plus importantes qu’ils justifient des efforts qu’ils ont faits visant à maîtriser les
du coût global, est difficilement intégrale. Même si certains maîtres charges ultérieures, en particulier en termes de consommation
particulière, … ) est fondamental, la personne publique peut
d’ouvrage, au travers de leur cahier des charges, demandent aux énergétique.
concurrents puis au lauréat, de s’engager sur les dépenses énergé-
Entretien avec Mike SISSUN G (GECOB)
tiques, cette position paraît difficilement tenable, parce que

La mise en œuvre de l’ent ret ien t echnique courant


La prise en compt e de l’ent ret ien courant , Critères Procédure M O P N ouvelles procédures
du gros ent ret ien et du renouvellement dans la concept ion Entretien Technique Courant - la mise en œuvre de l’entretien courant - la mise en œuvre de l’entretien courant
Critères Procédure M O P N ouvelles procédures ne fait pas partie du champ d’application fait partie du champ d’application des
de la procédure MO P. Il appartient à la nouvelles procédures. L’opérateur réalise
Entretien Courant - la prise en compte de l’entretien - la prise en compte de l’entretien
maîtrise d'ouvrage de réaliser l’entretien l’entretien courant en respectant les
courant dans la conception n’est pas courant devrait être assurée dans la
courant par des moyens internes ou par clauses d’un contrat en vigueur sur une
habituelle mesure où la personne publique
des prestataires extérieurs longue période
- elle est possible dans la mesure où l’exprime dans le programme général
- cet entretien représentera un coût - cette situation permet difficilement
la maîtrise d’ouvrage l’exprime dans des besoins et que l’opérateur l’intègre,
d’autant plus faible que son incidence aura des adaptations aux évolutions des
le programme et s’assure de sa prise en dans son propre intérêt, dans la phase
été bien intégrée dans les études et dans besoins et des demandes de la personne
charge effective par la maîtrise d’œuvre de dialogue compétitif, puis dans la phase
la réalisation des travaux de construction publique, … inévitables sur une longue
tout au long des études de conception de chantier, en proposant des dispositions
- la maîtrise d’ouvrage peut intégrer période, sauf au moyen d’avenants
et de la réalisation des travaux “en coût global” favorables à la maintena-
l’évolution de sa stratégie patrimoniale délicats ou en produisant un cahier des
- pour y parvenir, la maîtrise d’ouvrage bilité, l’accessibilité, la standardisation, charges initial extrêmement important
et de ses besoins en modifiant son
doit intervenir, soit directement, soit la séparation des réseaux pour prendre en compte le maximum
organisation interne ou en remettant
plus généralement en faisant appel à une - cette prise en compte est d’autant plus de cas de figure
en compétition des prestataires avec
assistance extérieure spécialisée en coût assurée que l’opérateur s‘engage sur - la prise en compte de ces nouvelles
de nouveaux cahiers des charges, au terme
global, pour vérifier la maintenabilité, la dépense correspondante pendant exigences se déroulera dans une
de ses engagements contractuels qui sont
l’accessibilité, la standardisation, la durée du bail démarche contraignante d’avenant
le plus souvent annuels
la séparation des réseaux, … sans concurrence

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OUVRAGES PUBLICS
& COÛT GLOBAL

Dét ails conçus pour assurer la perénit é


ou facilit er la maint enance de l’ouvrage
La mise en œuvre de l’ent ret ien t echnique courant (suit e)
Critères Procédure M O P N ouvelles procédures

Entretien Technique Courant - la maîtrise d’ouvrage a la possibilité - il sera difficile pour la personne publique
de réajuster périodiquement les moyens de contrôler que l’entretien courant
Des project eurs en haut eur rest ant accessibles
selon les échéances contractuelles en s’effectue correctement pour le changement de lampes
intégrant les évolutions d’exigences de - en fin de contrat, un risque existe que
sécurité, de réglementation, de confort les installations aient été utilisées dans
des occupants, en associant des travaux de mauvaises conditions et qu’elles soient
d’amélioration le cas échéant prématurément usées
- ces adaptations sont prises en compte - en effet, l’opérateur aura tendance à
dans un contexte de concurrence favora- doser son effort sur l’entretien courant Une modénat ure en bét on ant igraf f it is
ble à la maîtrise d’ouvrage pour que celui-ci “tienne” jusqu’au terme

Des ascenseur panoramiques, équipés


pour f acilit er le net t oyage int érieur de Une base de descent e d’eau conçue
Les préconisations : la cage vit rée pour résist er aux chocs
- pour éviter les écueils et minimiser les risques concernant - le contrat doit comporter des clauses permettant de faire
cet aspect des choses, les modalités contractuelles devront évoluer quantitativement et qualitativement les prestations
définir de manière aussi précise que possible les performan- d’entretien courant avec des évolutions maîtrisées des coûts.
ces attendues, les modalités de contrôle et les pénalités qui - d’une manière plus générale, il est fondamental d’établir
Un appui de f enêt re ant isalissures
pourraient en résulter. La personne publique doit également une “matrice des risques”, définissant, pour chaque type
prévoir sa propre organisation pour contrôler le respect des de risque, aux différentes phases de la vie du projet, puis
obligations de l’opérateur. du bâtiment, et prenant en charge le risque, et dans quelles
limites…

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OUVRAGES PUBLICS
& COÛT GLOBAL LE COÛT GLOBAL ET LES NOUVELLES PROCEDURES

La mise en œuvre du gros ent ret ien et du renouvellement Les modalit és de cont rôle des t ravaux de const ruct ion
Critères Procédure M O P N ouvelles procédures Critères Procédure M O P N ouvelles procédures

Gros Entretien / Renouvellement - la mise en œuvre du gros entretien - la mise en œuvre du gros entretien Contrôle des travaux - le contrôle des travaux est effectué par - le contrôle des travaux est effectué par
et du renouvellement (GER) ne fait pas et du renouvellement (GER) est réalisée de construction la maîtrise d’œuvre selon ses obligations l’opérateur en qualité de maître d’ouvrage
partie du champ d’application de par l’opérateur, dans une logique de renta- contractuelles. Motivé par la qualité archi- selon ses obligations contractuelles
la procédure MO P. Il appartient à la bilité économique limitée à la durée du tecturale de “son projet”, celle-ci veillera Compte tenu de la longue durée du bail,
maîtrise d'ouvrage de réaliser le GER bail. Autrement dit l’opérateur aura tendan- pendant la phase de chantier à la bonne l’opérateur effectuera un contrôle visant
- par ailleurs l’impact financier du GER ce à sélectionner les travaux qui permet- réalisation des prestations dues par les à assurer une bonne mise en œuvre des
sera d’autant plus faible que les choix tent un fonctionnement de la construction entreprises. Ce contrôle sera renforcé par travaux
constructifs auront bien intégré la notion sans gêne apparente pour les occupants ses obligations en matière de garanties,
de coût global pendant les études de - l’état de la restitution, au terme du bail, notamment décennale
conception sera primordial pour la personne publique - toutefois l’expérience montre que
- la maîtrise d’ouvrage, en qualité de pro- - s’il s’agit d’une “restitution à neuf”, l’exploitation et la maintenance ne sont
priétaire, élaborera, en direct ou avec une la personne publique devra dépenser pas pris en compte sauf à faire participer
assistance, un plan pluriannuel de travaux certains renouvellements alors que le futur exploitant assez tôt pendant
de GER de manière à préserver son l’élément concerné n’a pas nécessairement le chantier
patrimoine sans échéance déterminée atteint sa fin de vie. Le coût correspondant
- le paiement des entreprises est - le paiement de l’opérateur par la per-
- chaque année, la planification des tra- en sera élevé
le plus souvent effectué chaque mois, sonne publique commence avec l’entrée
vaux pourra être ajustée en fonction : - s’il s’agit d’une “restitution en état Paiements sur présentation de situations dans les lieux. D e ce fait, la personne
d’interventions imprévues mais urgentes, d’usure” correspondant à la durée du
- cette modalité de paiement est assez publique ne contrôle pas les travaux
des possibilités financières de la maîtrise contrat, il faudra faire en sorte de ne laisser
détaillée pour la connaissance de la - l’opérateur ne fera participer la
d’ouvrage, des nécessités d’évolution aucune marge d’interprétation sur l’état de
maîtrise d’ouvrage. Il est donc possible personne publique au contrôle des
fonctionnelle ayant une incidence sur le restitution
pour lui, ou avec l’appui de sa maîtrise travaux qu’afin d’assurer une réception
GER, … Un audit technico-financier sera nécessaire
d’œuvre, de refuser un ouvrage non des ouvrages sans difficulté
pour conclure à la conformité ou non
conforme et d’exercer un moyen de
pression pour une meilleure qualité de
réalisation
Les préconisations : étanchéités de terrasses et une simple vérification avec rema-
- pour éviter les écueils et minimiser les risques concernant niement général et remplacement des tuiles ou ardoises déli-
cet aspect des choses, le contrat devra définir, selon la durée tées, écaillées ou cassées. Les préconisations :
du bail, l’état diagnostic attendu en fin de contrat pour - l’introduction, dans le contrat, du principe d’un audit indé- - la personne publique doit contractuellement se réserver le droit
chaque élément d’ouvrage important. Par exemple, on peut pendant de conformité de l’état du bâtiment et des installa- d’émettre des remarques auprès de l’opérateur, notamment sur
imaginer, pour une période de 20 ans, la réfection à neuf des tions aux clauses contractuelles semble tout à fait intéressant. la qualité de la réalisation, susceptibles d’ouvrir des pénalités.

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La prise en compt e de l’évolut ion


de la prest at ion init iale en fonct ion des besoins fonct ionnels
CONCLUSION
Critères Procédure M O P N ouvelles procédures

- sur une longue durée, d’une vingtaine - la personne publique est amenée à
d’années ou plus, de nouveaux besoins demander des travaux de modifications
L’espoir de voir se développer, très rapidement, traverse la société toute entière : élus de tous
fonctionnels et une évolution des résultant des besoins fonctionnels
besoins quantitatifs apparaissent. Ils nouveaux la prise en compte du “coût global” dans l’acte horizons, collectivités territoriales et locales,
conduisent la maîtrise d’ouvrage à - en revanche, et à la différence de la
de concevoir, puis de construire, et enfin administrations, entreprises,… jusqu’aux simples
envisager des adaptations plus ou procédure MO P : sur les ouvrages
moins lourdes dans son bâtiment modifiés, la personne publique a déjà d’exploiter et maintenir les bâtiments publics citoyens. Chacun est convaincu qu’il peut, à
- une très bonne programmation en payé une part de leur renouvellement
et privés, paraît de plus en plus réaliste. son niveau, contribuer, par des actes citoyens,
amont limitera, pour les premières dans le cadre du GER, et il semble
années, ces besoins ou permettra d’an- difficile de récupérer la part que En effet, un puissant courant de prise de cons- à limiter la grande dérive du “non durable” de
ticiper leurs conséquences par des possi- l’opérateur n’a pas encore dépensé ces 50 dernières années.
bilités d’extension ou des dispositions - la demande de la personne publique cience de l’inconfort, des coûts économiques,
constructives modulaires par exemple ne se déroule pas dans un contexte des risques individuels et collectifs,… bref, du D ans ce concert, le rôle de la maîtrise d’ouvra-
- sous réserve de ne pas faire tomber de concurrence
les garanties contractuelles ou légales, - les modifications envisagées ouvrent gâchis occasionné par une vision réductrice de ge publique est prééminent, dans la mesure où
la maîtrise d’ouvrage est libre d’entre- le champ à une révision des redevances l’acte de construire, en fonction d’un coût d’in- celle-ci est porteuse, à la fois de la légitimité et,
prendre les travaux qu’elle juge utiles, de bail
en faisant appel à une maîtrise d’œuvre vestissement initial, dans un strict court terme, à la fois de l’exemplarité de l’action.
et à des entreprises dans un contexte
de concurrence

Les préconisations : publique, notamment en termes de prix (prix de marché,


- pour éviter les écueils et minimiser les risques concernant devis d’entreprises extérieures, … ) et d’incidence des travaux
cet aspect des choses, le contrat devra préciser les conditions correspondants sur la “composante GER” (gros entretien et
techniques et financières selon lesquelles des adaptations renouvellement) du prix payé.
fonctionnelles pourraient être demandées par la personne

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OUVRAGES PUBLICS
& COÛT GLOBAL

REM ERCIEM ENTS


En 1988, La MIQ CP publiait aux “éditions du Moniteur” un guide C’est pourquoi la MIQ CP a confié à Jean Jacques N avarro
intitulé : “IN TEGRER LA MAIN TEN AN CE A LA CO N CEP- la rédaction du présent ouvrage destiné à entrer dans sa
TIO N D ES BATIMEN TS PUBLICS” “collection”.
Il y a quelques temps, une relecture de cet ancien ouvrage avec N ous tenons à remercier, pour les entretiens qu’ils nous ont
Jean-Jacques N avarro, ingénieur spécialiste de ces domaines accordé : H ervé Philippe du Ministère de l’Intérieur et de
de la maintenance et de l’exploitation des bâtiments, et dont la l’Aménagement de Territoire, Jean-Pierre Matton d’IC AD,
société avait à l’époque collaboré à celui-ci, nous permettait de Claude Mousny d’IC AD -EURO GEN , Philippe Rambaud de la
constater : SERL, Mike Sissung du GECO B, D enis Szkobel d’EX PRIM, et
- que les propos, au fond, demeuraient entièrement actuels, tout particulièrement D aniel Lebreton lequel nous a ménagé
à l’heure où les exigences et la complexité vont en croissant en une enrichissante journée de visite des collèges de l’Essonne.
même temps que l’argent se trouve de plus en plus compté, N os remerciements vont également aux architectes et aux
- que, sommes toutes, la démarche en coût global demeurait, ingénieurs dont les œuvres illustrent cet ouvrage.
chez les maîtres d’ouvrage occasionnels, assez limitée, N ous espérons que cette brochure, intentionnellement
- mais que, pour les maîtres d’ouvrage qui développent une dépourvue de recettes ou de fiches de calcul, contribuera à
réelle démarche prospective, et donc une réflexion sur le futur introduire, auprès des acteurs, un “état d’esprit”, car la Mission
cycle de vie de leurs bâtiments en projet, une actualisation Interministérielle demeure persuadée que l’approche en coût
serait, sans doute, utile. global est avant tout affaire de raison et de transversalité.

Copyright s
Collège O lympe de Gouges à Champcueil (Essonne) 14-15 Immeuble de bureaux à D elft - Photographies Fas Keuzenkamp 54-55
Crédit photo aérienne : Ballonnet.com
Lycée du Pic Saint Loup à Saint-Clément-de-Rivière (Hérault) 60-61
Pour le reste, photographies D R
Photographies H ervé Abadie
Plan : D ocument Studio d’architecture Jean-François Galliot, Christian Vannier
Collège Paul Éluard à Montreuil-sous-Bois (Seine Saint-D enis) 66-67
Siège de la Communauté d’agglomérations du pays de Montbéliard 28-29
Photographies Soria architectes
à Montbéliard - Photographies Stéphane Couturier
Résidence Ö lzbündt à D ornbirn - Photographies Ignacio Martinez 72-73
Immeuble de bureaux et d’activités à Lyon, 9ème (Rhône) 42-43
Photographie proues extérieures : Photographie Frenchie Piscine de Saint Laurent de Mure (Rhône) - Photographies D R 78-79
Photographie plateau au travail : Photographie Marie-Claire Bordaz
D étails de pérennité et de maintenance 95
Trois petites photographies D R - Plan : D ocument Sud architectes
Photographies Anne-Claude Barbier (3 photos du bas)
EN SCPB dans le campus de Pessac (Gironde) 48-49 + Photographies D R (2 photos du haut)
Photographies Alain D ucasse

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