Vous êtes sur la page 1sur 3

Journal de la Société des

Américanistes

Codex de La Cruz-Badiano. Libellus de medicinalibus indorum


herbis, par Martín de la Cruz
Joaquín Galarza

Citer ce document / Cite this document :

Galarza Joaquín. Codex de La Cruz-Badiano. Libellus de medicinalibus indorum herbis, par Martín de la Cruz. In: Journal de la
Société des Américanistes. Tome 54 n°2, 1965. pp. 404-405;

https://www.persee.fr/doc/jsa_0037-9174_1965_num_54_2_1317

Fichier pdf généré le 05/05/2018


404 SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES

[Codex de la Cruz-Badiano] Libellus de medicinalibus indorum herbis,


par Martin de la Gruz.
A la fin de 1964, au terme d'une vingtaine d'années de souhaits renouvelés, de
projets nombreux et sans lendemain, est enfin parue l'édition mexicaine intégrale de cet
important manuscrit. Elle a été réalisée par l'Instituto Mexicano del Seguro Social pour
fêter le vingtième anniversaire de sa fondation. Et c'est à M. Efrén С del Pozo que la
direction générale de la publication a été confiée.
Ce codex mixte de la moitié du xvie siècle dont l'original est conservé à la Bibliothèque
Apostolique du Vatican (Codex Barberini. Latin 241), est l'œuvre de Martin de la Cruz,
« médico indio », du Colegio de Santa Gruz de Tlatelolco. En 1552, Juan Badiano,
originaire de Xochimilco, indien lui aussi, également du Colegio de Santa Cruz de Tlatelolco,
l'a traduite en latin. C'est un véritable herbier, d'estimable valeur puisqu'il renferme
251 plantes, et un document précieux qui, en même temps qu'il nous renseigne sur les
connaissances que les Indiens de la Vallée de Mexico avaient des plantes et de leurs
propriétés qu'ils appliquaient à des fins médicales, nous révèle des influences européennes
et des survivances aztèques dans la botanique médicale indigène du xvie siècle.
Il se présente comme un volume de xn, 394 pages, de 28.5 cm., relié en toile. Imprimé
en Italie sur papier de belle qualité, sa mise en page est très soignée, très étudiée et le
même souci de perfection se retrouve dans ses illustrations. Le volume s'ouvre sur 133
pages, facsimile en couleurs du codex, d'une remarquable fidélité, qui reproduisent
intégralement l'œuvre, y compris la reliure de velours rouge de l'original.
A ces reproductions, font suite la transcription et la traduction espagnole en regard
du texte nahuatl, puis les études des différents aspects du manuscrit.
Suivent trois importants appendices fort nécessaires : 1) une bibliographie des copies
et des éditions ; 2) une liste alphabétique des termes nahuatl avec leur sens
étymologique ; 3) un vocabulaire des mots nahuatl figurant dans le manuscrit.
Enfin, complétant cette édition, six index d'une grande utilité, car ils facilitent la
consultation et l'étude de l'œuvre, rendent aisée et plus rapide la recherche des
renseignements qu'elle renferme. On retrouve en eux ses six aspects : 1) linguistique ; 2)
botanique ; 3) zoologique ; 4) minéralogique ; 5) matière médicale et 6) maladies.
Un détail est à souligner : chaque planche porte la notation originale du folio qu'elle
reproduit en même temps que la numérotation de la page du volume moderne, ce qui
permet de se rapporter d'une manière précise à la paléographie, au texte de la
traduction, aux dessins et aux divers études et index.
Pour mener à bien cette remarquable édition, E. del Pozo a réalisé un tour de force :
réunir un groupe de spécialistes qui, travaillant en équipes, ont apporté leurs
contributions dans des domaines très variés. Ainsi, Angel Ma. Garibay, en plus delà transcription
et de la traduction, s'est occupé des noms nahuatl, en a fait l'étude étymologique ; Jus-
tino Fernandez a commenté les dessins au point de vue artistique ; la botanique a été
étudiée par Faustino Miranda et Javier Valdès, la zoologie par Rafael Martin del Campo
et les minéraux, les rochers, les fossiles par Manuel Maldonado-Koerdell ; les études
descriptives et historiques sont dues à Alexandre A. M. Stols et à German Somolinos
d'Ardois et celle du contenu médical et dentaire à E. del Pozo et à Samuel Fastlicht.
La compétence des auteurs est hautement établie dans les milieux scientifiques et
il faudrait s'arrêter sur chaque étude pour montrer les apports de chacun dans son
domaine. De leur travail est résultée une « mise au point » approfondie et complète du
document, dans une édition d'une valeur scientifique et artistique remarquable.
Nous regrettons seulement que n'aient pas été étudiées dans leur ensemble et
individuellement les pictographies de tradition indigène que signale Justino Fernandez. Mais la
COMPTES RENDUS 405
réalisation de cette édition ne peut qu'encourager à la connaissance de tous les aspects
de ce codex, riche source pour l'étude de l'ethno-botanique et de la pharmacologie
indigènes mexicaines.
Et nous ne pouvons clore ce commentaire sans émettre un vœu : que le IMSS (Insti-
tuto Mexicano del Seguro Social) poursuive la tâche d'édition qu'il s'est proposé dans
le domaine de l'Histoire de la Médecine mexicaine, et qui déjà s'est avérée si fructueuse.
Joaquïn Galarza.

Documentas sobre la fundación de la Casa de Moneda en Santa Fe de


Bogota, (1614-1635). (Banco de la Republica-Talleres Graficos, Bogota, 1963)
par Juan Friede.
Les tractations commerciales entre les indigènes, à l'époque précolombienne, se
faisaient par troc. Les premiers colons qui s'installèrent en Nouvelle Grenade (Colombie),
se virent dans l'obligation de trouver un autre moyen d'échange. Ils eurent tout d'abord
recours à la poudre d'or. Mais cette solution ne donnait pas entière satisfaction, l'or
ayant trop de valeur pour le commerce quotidien.
On en vint donc à frapper des pièces de monnaie destinées à couvrir tous les besoins,
des plus grands aux plus petits : pièces en or de différents titres, pièces en argent, pièces
en billon.
Juan Friede a retrouvé, dans les archives des Indes de Seville, tout un ensemble de
documents faisant état de la création d'un Hôtel de la Monnaie à Bogota. Les
complications et difficultés entraînées par cette fondation y sont exposées en détails. Friede
a réuni ces documents, les a annotés et les a publiés avec une préface analytique d'un
grand intérêt.
Luis Ospina Vàsquez a apporté à cet ensemble une excellente contribution, sous la
forme d'une étude sur la politique monétaire locale, comparée à celle qui était alors en
vigueur en Espagne.
Ainsi que de nombreuses autres publications d'ordre culturel et historique, l'ouvrage
est publié sous les auspices de la Banque de la République de Colombie.
H. L.
Art of Empire : The Inca of Peru, par Julie Jones (The Museum of Primitive
Art, New York 1964).
L'ouvrage publié sous le titre « Art of Empire » par le Museum of Primitive Art est
le catalogue de l'exposition qui a eu lieu à New York du 20 novembre 1963 au 2 février
1964. On y trouve la nomenclature de tous les objets exposés avec des légendes, dont
certaines paraissent un peu brèves. Mais 85 illustrations donnent une bonne idée de l'art
incasique. Un aperçu historique sur la civilisation des Inca sert de préface, et le
catalogue est complété par une liste bibliographique succincte.
H. L.
Descrubimiento de una momia del periodo incaico en la cumbre del Cerro
El Того. (6.300 m. Prov. San Juan, Mendoza 1964), par Juan Sghobinger.
Rapport sur la découverte de la momie d'un jeune homme dans les Andes argentines.
Description de la momie et de ses vêtements. Comparaison avec la momie découverte
sur le Cerro El Plomo en territoire chilien en 1957.
H. L.

Vous aimerez peut-être aussi