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Le deuxième chapitre met la lumière sur le cycle cellulaire, ainsi que sur les deux types
de division cellulaire qui assurent la transmission conforme de l’information génétique (mitose)
ou la transmission de l’information génétique aux descendants avec création de diversité
génétique (méiose).
La conservation de l’information génétique étant loin d’être absolue, il se peut que des
altérations de l’ADN se produisent donnant naissance à divers phénotypes (et donc divers
allèles) pour un caractère génétique donné. Cette diversité génétique est souvent expliquée par
l’occurrence des mutations. Le cinquième chapitre vient ainsi exposer ce phénomène qui peut
toucher un nucléotide, un segment d’ADN ou tout un chromosome.
Le neuvième et dernier chapitre fournit des notions de la génétique des populations qui
ne concerne pas la transmission des caractères génétiques d’individu à individu, mais
s’intéresse plutôt à la distribution de ces caractères à l’intérieur d’une population.
TABLE DES MATIERES
AVANT-PROPOS
Chapitre I : LE MATERIEL GENETIQUE
I. STRUCTURE DES ACIDES NUCLEIQUES………………………………………………… 1
1. Définition générale………………………………………………………………….. 1
2. Constituants des acides nucléiques …………………………………………………. 1
2.1. Les nucléotides ………………………………………………………………… 1
a) Les bases azotées……………………………………………………………… 1
b) Le pentose…………………………………………………………………….. 2
c) L’acide phosphorique……………………………………………………..… 2
2.2. Association des éléments constituant les nucléotides ……………………….… 2
2.3. Nomenclature des nucléosides et nucléotides……………………………….… 3
3. Association des nucléotides dans un acide nucléique………………………………… 3
4. Orientation et lecture d’une chaine d’acide nucléique…………………………….… 4
5. Classification des acides nucléiques……………………………………………….… 5
5.1. L’acide désoxyribonucléique (ADN) ……………………………………….….. 5
a) Les constituants de l’ADN …………………………………………………… 5
b) Caractéristiques des deux chaînes de l’ADN…………………….….………… 5
5.2. L’acide ribonucléique (ARN) …………………………………….….………… 6
a) Structure secondaire de l’ARN………………………………………………… 6
b) Les différents ARN…………………………………………………………… 6
II. ORGANISATION DU MATERIEL GENETIQUE …………………………………………… 8
1. Organisation des gènes au sein des chromosomes…………………………………… 8
1.1. Définition du gène ……………………………………………………………… 8
1.2. Gènes des procaryotes……………………………………………..…………… 8
1.3. Gènes des eucaryotes ……………………………………………..…………… 9
2. Organisation de l’ADN en chromosomes…………………………….……………… 10
2.1. Chez les procaryotes : Le chromosome bactérien……………………………… 10
2.2. Chromosomes des eucaryotes………………………………………..………… 10
a) Les chromosomes métacentriques…………………………………..………… 12
b) Les chromosomes submétacentriques ou acrocentriques……………………… 12
c) Les chromosomes télocentriques …………………………………………….. 12
III. LA REPLICATION DE L’ADN………………………………………………………… 13
1. Caractéristiques générales de la réplication de l’ADN……………………………… 13
1.1. La réplication de I'ADN est semi-conservative…………………………………. 13
1.2. La réplication de I'ADN est bidirectionnelle……………………………………. 13
1.3. La réplication est semi-discontinue ……………………………………………. 13
2. Fondement du mécanisme de réplication semi-conservative…………………...…… 14
3. Mécanisme de la réplication chez les procaryotes (chez E. coli) …………………… 15
4. La réplication chez les eucaryotes…………………………………………………… 17
d’azote). Le cycle de la purine résulte de la Figure I.1. Structure du cycle pyrimidique et purique
*Les bases puriques (Figure I.2) : Deux bases puriques majeures dérivent du noyau purine :
1- L’adénine : présente dans les ADN et les ARN.
2- La guanine : elle est également présente dans les deux types d’acides nucléiques.
b) Le pentose
Il s’agit d’un sucre simple à 5 atomes de carbones. On trouve deux types de pentoses
dans les acides nucléiques : le D-ribose (dans l’ARN) et le 2-D-désoxyribose (dans l’ADN).
Dans les deux cas, le pentose est sous forme
furanique (Figure I.3).
On numérote les atomes de carbone du
ribose avec des «primes » pour éviter les
confusions avec les numéros des atomes des
bases azotées. Figure I.3. Structure du ribose et du désoxyribose
c) L’acide phosphorique
L’acide phosphorique est un tri-acide, deux de ses trois fonctions acides
seront estérifiées dans les ADN et ARN.
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2ème année SNV GENETIQUE Chap I. Le Matériel Génétique
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2ème année SNV GENETIQUE Chap I. Le Matériel Génétique
Figure I.6. Enchaînement des nucléotides par formation de liaisons phosphodiester entre nucléotides
Ou encore :
5’-TGCAT-3’
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2ème année SNV GENETIQUE Chap I. Le Matériel Génétique
* Antiparallèles : Ce mot signifie que les deux brins nucléotidiques sont parallèles mais dans
des directions (orientations) opposées (Figure I.8B).
* Complémentarité des bases : Les deux chaînes d’ADN sont maintenues l’une attachée à
l’autre grâce à la complémentarité de leurs bases. Les bases appartenant à des brins opposés
sont toujours alignées avec précision par appariement strict d’une base d’un brin à une autre
base de l’autre brin : (A) s’apparie à (T) par deux liaison hydrogène, et (G) s’apparie à (C) par
trois liaisons hydrogène (Figure I.8A).
L’analyse de la composition en bases de divers ADN par Erwin Chargaff à la fin des
années 1940 fourni la clé de la base chimique de l’appariement. Ces résultats montrèrent que
le nombre de résidus puriques est toujours égal au nombre des résidus pyrimidiques. Ces
découvertes sont connues sous le nom des règles de Chargaff :
[ A G]
[Pyrimidines] = [Purines] donc [C + T] = [A + G] ; le rapport =1
[C T ]
*KLa double hélice de l’ADN : Les deux chaînes de l’ADN représentent dans l’espace une
conformation hélicoïdale, à l’extérieure courent les deux squelettes pentose-phosphate, les
bases sont tournées vers l’intérieure (Figure I.8C).
Les deux chaînes de l’ADN dans la double hélice tournent autour d’un axe imaginaire.
Dans l’ADN normal, un tour complet d’hélice contient environ 10 paires de bases.
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2ème année SNV GENETIQUE Chap I. Le Matériel Génétique
A B C
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2ème année SNV GENETIQUE Chap I. Le Matériel Génétique
Les ARNt sont ainsi appelés car ils vont transporter les acides aminés qui se trouvent
dans le cytoplasme jusqu’au ribosome. Les ARNt sont caractérisés par leur forme spatiale : La
chaîne des ARNt se replie pour donner un aspect général en forme d’un trèfle (Figure I.11a).
Les branches du trèfle (tiges) se forment par des liaisons hydrogènes entre bases
complémentaire et les boucles sont formées de nucléotides non appariés.
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2ème année SNV GENETIQUE Chap I. Le Matériel Génétique
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2ème année SNV GENETIQUE Chap I. Le Matériel Génétique
1.3. Gènes des eucaryotes : Chez les eucaryotes, les gènes sont "discontinus", en
effet, chaque gène comprend :
La transcription du gène eucaryotique donne une molécule d’ARNm qui subira par la
suite une modification post-transcriptionnelle afin d’éliminer les régions non-codantes, le
résultat est une molécule d’ARNm mature qui ne contient que des régions codantes.
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2ème année SNV GENETIQUE Chap I. Le Matériel Génétique
(a) (b)
Figure I.14. (a) nucléoïde d’E. coli (régions claires) ; (b) Si la paroi cellulaire d’une bactérie comme E. coli est
partiellement digérée et si la cellule subit en suite un choc osmotique, le contenu de la cellule est extrudé. Au
microscope électronique, le composant cellulaire extrudé le plus visible est le chromosome, que l’on voit
entourant la cellule
Chez les procaryotes, on trouve parfois ce que l’on appelle "plasmides". Ce sont de
petites molécules d’ADN circulaire extrachromosomique, capables de s’autorépliquer. Les
plasmides portent un nombre de gènes réduit, leur information génétique n’est pas essentielle
pour l’hôte.
Chez les eucaryotes, l’ADN est situé dans le noyau. Les génomes eucaryotes sont
constitués de plusieurs chromosomes contenant chacun une molécule d’ADN linéaire.
L’ADN des eucaryotes est associé à de petites protéines basiques appelées histones,
leur rôle est de condenser la longue chaîne d’ADN. Le complexe ADN-protéines (protéines
histones et non-histones) chez les eucaryotes est appelé chromatine. Il existe 5 types majeurs
de protéines histones : H1, H2A, H2B, H3 et H4.
La chromatine est composée d’un ensemble de particules appelées nucléosomes qui
s’organisent en une structure en "collier de perles" dont les perles sont les nucléosomes
(Figure I.15a). Les nucléosomes sont formés par un ADN qui s’enroule 1,65 fois autours d’un
octamère d’histones contenant deux molécules de chacune des histones H2A, H2B, H3 et H4.
La cinquième histone (H1) lie l’extrémité de chaque nucléosome. L’ensemble nucléosome +
H1 est appelé chromatosome (Figure I.15b). La fibre de chromatine s’enroule (par liaison des
histones H1 entre elles) pour former une structure d’ordre supérieur contenant 6 nucléosomes
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2ème année SNV GENETIQUE Chap I. Le Matériel Génétique
par tour (et mesurant 30 nm de diamètre) (Figure I.15c). Ce long filament forme ensuite des
boucles d’ADN de longueurs variables qui se basent sur une matrice protéique. Cette structure
s’enroule d’avantage en hélice ayant le diamètre d’un chromosome (≈ 700 nm) (Figure I.16).
(a) (b)
(c)
Figure I.16. La chromatine est d’une structure hautement complexe avec plusieurs niveaux d’organisation.
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2ème année SNV GENETIQUE Chap I. Le Matériel Génétique
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2ème année SNV GENETIQUE Chap I. Le Matériel Génétique
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2ème année SNV GENETIQUE Chap I. Le Matériel Génétique
* Les deux chercheurs ont mis en culture des bactéries E. coli dans un milieu contenant
comme seule source d’azote du chlorure d’ammonium (NH4Cl) radioactif (15N) (15N est
l’isotope lourd de l’azote, et le 14
N est l’isotope normal, donc léger). L’ADN récupéré qui
contient le 15N est plus lourd en comparaison avec l’ADN parental contenant de l’azote 14N.
La densité de l’ADN obtenu peut être déterminée par centrifugation dans un gradient
de densité généré par du chlorure de césium. L’ADN récupéré des bactéries cultivées dans le
15
milieu contenant du N forment après cette centrifugation une bande située en un
emplacement bas du tube.
* Les deux chercheurs ont transféré en suite les bactéries du milieu contenant du 15N vers un
14
nouveau milieu contenant uniquement du N. Ces cellules ont été récupérées après
dédoublement de la population (premier cycle de réplication). L’ADN isolé de ces bactéries
de première génération était juste au milieu des deux premières bandes en un emplacement
indiquant que les ADN en double hélice des cellules filles étaient hybrides et comprenaient un
brin nouveau 14N et un brin ancien, parental 15N.
* L’étape suivante de l’expérience de Meselson et Stahl fut de laisser les cellules se diviser
encore une fois dans le milieu 14N. L’ADN produit au cours de ce second cycle de réplication
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2ème année SNV GENETIQUE Chap I. Le Matériel Génétique
présentait après centrifugation deux bandes, l’une avec une densité égale à celle de l’ADN
léger (14N) et l’autre ayant la densité de l’ADN hybride observé après le dédoublement
cellulaire.
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2ème année SNV GENETIQUE Chap I. Le Matériel Génétique
5. Dès que le fragment d’Okazaki atteint une longueur donnée, l’ADN polymérase I
retire l’amorce d’ARN et la remplace par de l’ADN.
6. Finalement, les fragments sont reliés par l’ADN ligase.
7. La réplication du chromosome circulaire d’E. coli se termine lorsque les deux fourches
se rencontrent au niveau d’une région contenant des séquences spécifiques d’arrêt de
réplication. Ces séquences appelées « Ter » sont reconnues par une protéine, « Tus »,
qui arrête la progression de la fourche de réplication.
Tableau I.2. Protéines impliquées dans la réplication de l’ADN chez E. coli
Protéines Fonction
ADN gyrase Détorsion de l’ADN (élimination des tensions en aval de la fourche
de réplication)
SSB (single stranded Protéines se liant à l’ADN monocaténaire, maintient les deux brins
binding proteins) de l’ADN séparés.
Hélicase Séparation des deux brins de l’ADN
Primase Synthèse de l’ARN amorce
ADN Polymérase III Elongation (synthèse de l’ADN)
ADN Polymérase I Elimination de l’ARN amorce et son remplacement par de l’ADN
ADN Ligase Relie par une liaison covalente les fragments d’Okazaki
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2ème année SNV GENETIQUE Chap I. Le Matériel Génétique
Figure I.24. Une fourche de réplication eucaryote. L’activité primase est associée à l’ADN polymérase α.
L’ADN polymérase et ses protéines associées (PCNA et RFC) interviennent ensuite réalisent la majorité de la
synthèse d’ADN. Les enzymes FEN-1 et RNase H1sont responsables de la dégradation des amorces chez les
eucaryotes.
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2ème année SNV GENETIQUE Chap I. Le Matériel Génétique
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18
Chapitre II.
TRANSMISSION DE
L’INFORMATION GENETIQUE
Mitose et méiose
2ème année SNV GENETIQUE Chap II. Transmission de l’information génétique
Figure II.2. Variation de la quantité de l’ADN dans la cellule au cours du cycle cellulaire (interphase et mitose).
2.2. La mitose
La mitose se déroule en 4 phases, suivies par la division cytoplasmique (cytodiérèse).
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2ème année SNV GENETIQUE Chap II. Transmission de l’information génétique
c) L’anaphase : Au cours de cette phase, les centromères se fissurent (se divisent) et les
chromatides sœurs se séparent en deux chromosomes
indépendants. Chacun de ces chromosomes contient un
centromère qui est lié à un pôle de la cellule par une fibre
du fuseau achromatique (Figure II.5). Chaque chromosome
se déplace vers un pôle de la cellule par raccourcissement
des microtubules kinétochoriens qui se dépolymérisent.
C’est donc dans cette phase que chaque copie du
Figure II.5. L’anaphase.
chromosome est distribuée à chaque cellule fille.
fusion de deux gamètes haploïdes, est lui à l’état diploïde (comportant deux jeux de
chromosomes ; un d’origine maternelle et un autre d’origine paternelle). Afin de maintenir ce
cycle, le nombre de chromosomes au cours de la formation des gamètes doit à nouveau être
réduit de moitié. Cette réduction s’effectue au cours d’une division de réduction particulière
appelée méiose.
Dans une cellule somatique, au cours de la phase S précédant la mitose, la teneur en
ADN est doublée passant de 2C à 4C (Figure II.2). Et pendant la mitose, cette teneur en ADN
est réduite de moitié (2C). De même, durant la phase de préparation de la méiose, la teneur en
ADN est également doublée, puis réduite de moitié pendant la première division méiotique.
Mais puisque la première division méiotique est aussitôt suivie par une deuxième division
méiotique sans qu’une phase S ne s’intercale, la teneur en ADN du noyau qui en résulte n’est
plus que de 1C (Figure II.7). En effet, la méiose est la source de cellule filles haploïdes
(gamètes).
La méiose est organisée en deux divisions successives. La première est dite réductionnelle
(division méiotique I) et la seconde est dite équationnelle (division méiotique II).
3.1. Méiose I
Du point de vue morphologique, la première division méiotique (Méiose I ou division
réductionnelle) est caractérisée par une longue prophase (Prophase I) durant laquelle les
chromosomes homologues s’apparient et échangent leur matériel génétique. On distingue
ensuite une métaphase I, une anaphase I, et une télophase I. Cette division méiotique est
suivie d’une interkinèse, qui précède la seconde division méiotique (Méiose II).
a) La prophase I
La prophase I de la méiose est une phase particulièrement longue pouvant durer des
jours, des mois voire même des années. La prophase I de la méiose diffère de la prophase de
la mitose du fait que les chromosomes homologues viennent se situer côte à côte dans un
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2ème année SNV GENETIQUE Chap II. Transmission de l’information génétique
a.1) Le stade leptotène : Au cours de ce stade, les chromosomes subissent une condensation
légère, ils deviennent apparents pour la première fois sous forme de structures finement
filamenteuses. Ils sont constitués de deux chromatides sœurs unies au niveau du
centromère. Les chromosomes sont attachés par leurs extrémités ou télomères à la
lamina (protéines internes de la membrane nucléaires).
a.2) Le stade zygotène : C’est le premier phénomène essentiel de la méiose. Les
chromosomes homologues, entraînés probablement par les protéines de la lamina,
s’alignent et s’apparient suivant un mécanisme appelé synapsis des chromosomes. Cet
appariement débute au niveau des télomères et progresse vers les centromères
aboutissant à la formation des tétrades. Cet appariement des chromosomes repose sur
l’homologie ou la ressemblance des séquences d’ADN des deux chromosomes
homologues.
a.3) Le stade pachytène : A ce stade l’appariement est achevé : les quatre chromatides
apparaissent étroitement appariées (en tétrades). C’est à ce moment que prend place la
recombinaison génétique. En effet, il se produit durant ce stade des cassures suivies par
un échange de segments entre chromatides non sœurs. Ces échanges ont appelés
Crossing-over ou recombinaison.
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2ème année SNV GENETIQUE Chap II. Transmission de l’information génétique
b) La métaphase I
Lors de cette phase, les tétrades ou bivalents se placent au
niveau de la plaque équatoriale. Les kinétochores ne se forment que
sur une face chez les deux chromatides formant le même
chromosome, par conséquent, les microtubules kinétochoriens ne
s’orientent que vers un pôle du fuseau ; pour un chromosome, le
centromère ne se divise pas. Figure II.9. La métaphase I.
c) L’anaphase I
Les chromosomes homologues se séparent et migrent vers un pôle
de la cellule, chaque chromosome étant constitué de deux
chromatides sœurs. Cette migration permet de réduire le nombre de
chromosomes de 2N à N (c’est pour cette raison que la méiose I est
dite « réductionnelle »).
Figure II.10. L’anaphase I.
d) La télophase I :
Des enveloppes nucléaires se reforment autour des noyaux fils et au
cours de la cytodiérèse, le matériel cytoplasmique est réparti entre
les deux cellules filles. Chaque cellule fille contient des
chromosomes formés de deux chromatides sœurs attachées au
niveau de leurs centromères. En raison du crossing over, ces
chromatides sœurs peuvent ne plus être génétiquement identiques.
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2ème année SNV GENETIQUE Chap II. Transmission de l’information génétique
3.2. Méiose II
La deuxième division méiotique (Meiose II ou division équationnelle) s’enchaîne en
suite avec un mécanisme qui ne peut être distingué d'une mitose normale (Figure II.12). En
effet, en prophase II de la méiose, les chromosomes se présentent encore sous forme de deux
chromatides unies au niveau du centromère, le fuseau achromatique se forme. En métaphase
II, les chromosomes individualisés se placent sur la plaque équatoriale. Au début des
mouvements des chromosomes qui ont lieu lors de l’anaphase II, les centromères se divisent
et chacune des deux chromatides sœurs d’un chromosome est entraînée dans une direction
opposée, vers l’un des pôles de la cellule. La cytokinèse de la télophase II divise chaque
cellule en deux cellules filles. Le cycle méiotique permet donc d’obtenir quatre cellules filles
haploїdes, à partir d’une cellule mère diploïde. Les caractéristiques de la mitose et de la
méiose sont résumées dans le tableau III.1 et la figure II.13.
26
2ème année SNV GENETIQUE Chap II. Transmission de l’information génétique
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27
Chapitre III.
LA SYNTHESE DES
PROTEINES
2ème année SNV GENETIQUE Chap III. La Synthèse des protéines
1. LA TRANSCRIPTION
1.1. Définition
La transcription est le processus par lequel tous les ARN (ARNm, ARNt et ARNr)
sont synthétisés à partir d’une matrice d’ADN. Cependant, seuls les ARNm renferment
l’information nécessaire à la synthèse des protéines. Il est bien important de comprendre que :
- Ce n’est pas tout l’ADN qui est transcrit mais seulement certaines parties : Les gènes.
- Seul l’un des 2 brins d’ADN est copié, mais ce n’est pas toujours le même brin. En effet,
pour certains gènes se sera un brin, pour d’autres gènes se sera l’autre brin (Figure III.1). On
distingue au fait :
Le brin d’ADN sens : c’est le brin non transcrit, il est identique à l’ARNm à la fois en
polarité (même orientation) et en séquence de bases (à l’exception des bases T dans l’ADN
qui sont remplacées par des U dans l’ARNm)
Le brin d’ADN antisens : C’est le brin d’ADN transcrit, il est complémentaire et
antiparallèle (antisens) à l’ARNm.
Figure III.1. Transcription de l’ADN : seul un des deux brins d’ADN est transcrit (pas toujours le même brin).
La partie de l’ADN qui subit une transcription, le gène, est constitué de trois régions
essentielles ; un site d’initiation de la transcription (promoteur), une région transcrite qui porte
l’information génétique (la région codante), et un site de terminaison de transcription (Figure
III.2).
Figure III.2. L’unité de transcription inclue un promoteur, une région codante d’ARN et un site de terminaison
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2ème année SNV GENETIQUE Chap III. La Synthèse des protéines
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2ème année SNV GENETIQUE Chap III. La Synthèse des protéines
c) La terminaison
Quand l’ARN polymérase reconnaît un dernier signal sur l’ADN : le site de
terminaison, la synthèse s’achève et il y aura dissociation du complexe ADN-ARN
polymérase suivie par la libération de la polymérase et de la chaîne d’ARN qui vient d’être
transcrite.
1.4. La maturation des ARN (modifications post-transcriptionnelles)
Après transcription, les ARN subissent un certain nombre de modifications post-
transcriptionnelles, on dit qu’ils subissent une maturation. Cette maturation est différente
selon le type d’ARN :
Pour les ARNt : Les modifications correspondent à des clivages et des additions (addition de
CCA au niveau de l’extrémité 3') ainsi qu’à des méthylations (méthylation de U en T) et
des désaminations (désamination de l’A en Hypoxanthine).
Pour les ARNr : Les modifications correspondent à des clivages successifs conduisant à la
perte de certains segments du transcrit initial.
Pour les ARNm :
Chez les procaryotes, il n’existe pratiquement pas de modification de l’ARNm
néosynthétisé, d’ailleurs, la traduction de l’ARNm commence en 5' avant même que la
transcription ne soit achevée en 3'.
Chez les eucaryotes, avant de subir de modifications, l’ARNm est appelé transcrit
primaire ou ARN pré-messager, ce transcrit primaire doit subir d’importantes
modifications avant qu’il puisse être traduit :
30
2ème année SNV GENETIQUE Chap III. La Synthèse des protéines
a. Addition du cap au niveau de l’extrémité 5' (cap = "capuchon") : Le cap est un GMP
méthylé sur l’azote en position 7 de la guanine (Figure III.4), il est relié au premier nucléotide
du transcrit primaire par une liaison anhydre d’acide. L’ARNm n’aura donc pas d’extrémité 5'
phosphate libre.
Le cap protégerait ainsi
l’extrémité 5' de l’ARNm des attaques
des enzymes (phosphatases et
nucléases) et il jouerait également un
rôle dans l’initiation de la traduction
(le cap aide à la reconnaissance et
fixation de l’ARNm sur le ribosome).
Les deux nucléotides suivant le cap Figure III.4. Le cap
b. Addition du Poly (A) à l’extrémité 3' : La plupart des ARNm des eucaryotes ont de
100 à 200 résidus adénine à leur extrémité 3’, c’est la queue ploy (A). Ces résidus (A) sont
ajoutés après transcription par une enzyme appelée poly (A) polymérase utilisant l’ATP
comme substrat. On pense que la queue poly (A) aiderait au transport de l’ARNm du noyau
vers le cytoplasme et qu’elle protégerait l’ARNm au cours de la traduction.
c. Réactions d’excision-épissage :
31
2ème année SNV GENETIQUE Chap III. La Synthèse des protéines
2. LA TRADUCTION
C’est le processus par lequel l’information contenue dans la séquence des bases
d’ARNm est traduite en séquence spécifique d’acides aminés par les ribosomes. L’ARNm
porte dans sa structure un "message" constitué d’une série de codons alignés sur la molécule
d’ARNm.
2.1. Le code génétique
Le code génétique (Tableau III.1) permet de passer du langage nucléique élaboré par
les 4 signes représentés par les 4 bases de l’ARNm, au langage protéique élaboré par 20
signes représentés par les 20 acides aminés susceptibles d’entrer dans la constitution d’un
polypeptide.
L’unité élémentaire de ce code est le codon, formé par trois bases successives sur
l’ARNm. Puisqu’il y a 4 nucléotides différents et que chaque codon en comporte 3, il existe
au total 43 = 64 codons possibles. Comme il y a 20 acides aminés il y a donc 44 codons
supplémentaires. 3 codons correspondent à des codons STOP ou non-sens, les autres sont des
synonymes qui codent pour différents acides aminés. Le code génétique est dit dégénéré
puisque chaque acide aminé est codé par plusieurs codons (à l’exception du Tryptophane et de
la méthionine).
Les codons sont lus dans le sens 5'→3' le long de la chaîne de l’AR Nm. A un codon
correspond un anti-codon (séquence de 3 nucléotides successifs sur un ARNt) et donc à un
acide aminé spécifique.
32
2ème année SNV GENETIQUE Chap III. La Synthèse des protéines
a) L’initiation :
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2ème année SNV GENETIQUE Chap III. La Synthèse des protéines
34
2ème année SNV GENETIQUE Chap III. La Synthèse des protéines
35
2ème année SNV GENETIQUE Chap III. La Synthèse des protéines
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES :
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Le code génétique, la traduction et sa régulation. Pp : 135-158].
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31: Transcription et régulation de l'expression des gènes. Pp: 1014-1068; Chapitre 32: Le code génétique.
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Taylor & Francis e-Library. 370 pages. ISBN 0–203–96732–1 Master e-book ISBN. [Section Q: Protein
synthesis. Pp: 269-289].
36
Chapitre IV.
LES MUTATIONS
2ème année SNV GENETIQUE Chap IV. Les Mutations
1. Définition
Les mutations sont des altérations des séquences de l’ADN d’un organisme. Elles
peuvent être spontanées, résultant le plus souvent d’erreurs de réplication de l’ADN. Les
mutations peuvent également être la conséquence de dommages subis par l’ADN sous l’effet
d’agents mutagènes (physiques ou chimiques), on parle alors de mutations induites.
Les mutations se présentent sous trois formes selon la taille de l’ADN touché ; celles touchant
une seule base, constituent des mutations ponctuelles. D’autres peuvent affecter une portion
plus ou moins longue de l’ADN et constituent donc des mutations géniques. Les mutations
affectant des parties beaucoup plus importantes de l’ADN (chromosomes) sont des mutations
chromosomiques.
- Seules les mutations touchant des séquences codantes ou des séquences régulatrices
peuvent avoir des répercussions sur le phénotype.
- Chez les procaryotes et les eucaryotes unicellulaires, les mutations sont transmises
automatiquement aux descendants. Chez les eucaryotes supérieurs par contre, une
mutation n’est transmise aux descendants que si elle affecte les cellules sexuelles.
37
2ème année SNV GENETIQUE Chap IV. Les Mutations
c) Les mutations faux sens : Dans ce cas, un codon est remplacé par un codant donnant un
acide aminé chimiquement très différent. Par exemple, UAU→ Tyr est muté en GAU→ Asp ;
la tyrosine est l’acide aspartique sont chimiquement différents, il en résulte le plus souvent
une protéine anormale.
d) Les mutations portant sur le codon "stop" : La mutation dans ce cas transforme un
codon qui code pour un acide aminé en un codon "stop", on parle des mutations « non-sens ».
Exp : UAU→Tyr est muté en UAA→STOP. Si l’erreur se produit au début de la chaîne
peptidique, les conséquences sont très graves. Si c’est à la fin, ce peut être négligeable.
Inversement, un codon "stop" peut être transformé en un codon qui code pour un acide aminé,
il en résulte une protéine plus longue.
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2ème année SNV GENETIQUE Chap IV. Les Mutations
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2ème année SNV GENETIQUE Chap IV. Les Mutations
un pontage par liaisons covalentes entre deux thymines adjacentes du même brin d’ADN.
Ceci conduit à l’arrêt de réplication.
Figure IV.3. Caryotype d’un individu diploïde normal (A) et d’un individu triploïde (B)
1.2. L’aneuploïdie
Un aneuploïde est un organisme dont le nombre de chromosomes est incomplet,
généralement diffère du type sauvage par un chromosome ou par un nombre petit de
chromosomes.
Normalement au cours de la méiose, le fuseau de division distribue les chromosomes
aux cellules filles sans commettre d’erreurs. Mais il arrive parfois qu’un accident appelé non-
disjonction se produise, durant lequel les chromosomes homologues ne s’éloignent pas
comme ils le devraient pendant la méiose I, ou alors les chromatides sœurs ne se séparent pas
41
2ème année SNV GENETIQUE Chap IV. Les Mutations
pendant la méiose II (Figure IV.4). Dans ce cas, un gamète reçoit 2 exemplaires du même
chromosome, alors que l’autre gamète n’en reçoit aucun. Si l’un des gamètes anormaux s’unit
à un gamète normal, l’individu qui en sera issu aura un nombre anormal de chromosomes. Cet
état est dit aneuploïdie. S’il existe 3 copies du même chromosome dans le zygote (2n+1) on
dit que la cellule aneuploïde est trisomique pour ce chromosome. Si au contraire le zygote
comprend un chromosome en moins (2n-1) la cellule aneuploïde est dite monosomique pour
ce chromosome.
42
2ème année SNV GENETIQUE Chap IV. Les Mutations
Figure IV.5. Trisomie 21, le caryotype montre que le chromosome 21 est présent en trois exemplaires.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES :
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Pasternak P.J. (2003) Génétique moléculaire humaine: Une introduction aux mécanismes des maladies.
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44
Chapitre V.
REGULATION DE
L’EXPRESSION DES GENES
2ème année SNV GENETIQUE Chap V. Régulation de l’expression des gènes
Chapitre V :
REGULATION DE L’EXPRESSION DES GENES
Les protéines représentent le produit final de l’expression des gènes, le taux de leur
production est strictement contrôlé en fonction des besoins de la cellule. Le taux de la synthèse
des protéines peut être régulé au niveau des étapes de la transcription ou la traduction, le
contrôle de la transcription étant le plus important que ce soit pour les procaryotes ou pour les
eucaryotes.
45
2ème année SNV GENETIQUE Chap V. Régulation de l’expression des gènes
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2ème année SNV GENETIQUE Chap V. Régulation de l’expression des gènes
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2ème année SNV GENETIQUE Chap V. Régulation de l’expression des gènes
La régulation de l’expression des gènes eucaryotes peut se faire à six niveaux principaux :
1. La décondensation des nucléosomes ;
2. La transcription (ADN → ARN)
3. La maturation de l’ARN pré-messager
4. Le transport de l’ARNm du noyau vers le cytoplasme
5. La traduction (ARNm → protéine)
6. Les modifications post-traductionnelles
Voici des exemples présentant d’une manière générale quelques niveaux et mécanismes
de régulations de la synthèse des protéines chez les cellules eucaryotes :
2. Régulation de la transcription
La régulation au niveau de la transcription peut suivre différents mécanismes :
* Des protéines pouvant se lier sur les séquences amplificateurs s’appellent les activateurs
ou les répresseurs, elles interagissent avec d’autres protéines qui se lient au promoteur activant
ou réprimant le gène correspondant. Les promoteurs et les amplificateurs portent le nom
d’éléments cis-activateurs parce qu’ils sont situés sur le même brin d’ADN que le gène qu’ils
contrôlent.
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2ème année SNV GENETIQUE Chap V. Régulation de l’expression des gènes
3. Régulation de la traduction
* La synthèse de la ferritine (une protéine de stockage du fer) est régulée par les taux du
fer dans l’organisme. Quand le fer est absent, une protéine (l’IRE-BP) peut se lier à l’ARNm
de la ferritine au niveau d’une région appelée : élément sensible au fer. Cela empêche la
traduction de l’ARNm de la ferritine. Cependant, quand le fer est présent, l’IRE-BP ne peut
plus se lier à l’ARNm et la traduction peut se faire efficacement.
4. Régulation post-traductionnelle
49
2ème année SNV GENETIQUE Chap V. Régulation de l’expression des gènes
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES :
Garrett R.H. & Grisham C.M. (2000) Biochimie. Ed De Boeck Université. ISBN: 2-7445-0020-8. [Chapitre 31:
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50
Chapitre VI.
GENETIQUE DES
DIPLOÏDES :
Mécanismes de l’hérédité
2ème année SNV GENETIQUE Chap VI. Génétique des diploïdes
Chapitre VI :
GENETIQUE DES DIPLOÏDES :
Mécanismes de l’hérédité
Introduction
Les fondements de la génétique ont été établis suite aux travaux de Gregor Mendel qui a
ouvert de larges perspectives pour la compréhension des mécanismes de transmission des
caractères génétiques au fil des générations.
Les expériences de Mendel furent les premières à apporter des connaissances sur la
génétique des chromosomes. En effet, le Mendélisme explique la transmission héréditaire des
caractères selon la théorie chromosomique de l’hérédité. La génétique mendélienne traite le
monohybridisme, caractérisé par l’étude de croisement entre individus qui ne diffèrent que
par un seul caractère, ainsi que le di et du plurihybridisme qui est l’étude des croisements
entre individus qui diffèrent par deux ou plusieurs caractères. Avant d’étudier ces deux
aspects, il est nécessaire de connaître la signification des termes suivants :
51
2ème année SNV GENETIQUE Chap VI. Génétique des diploïdes
Race, variété et souche : Ensemble d’individu d’une même espèce dans lequel un certain
nombre de caractères ont des fréquences différentes que celles qu’on observe dans le
reste des espèces. C’est un ensemble dont le stock génétique est similaire (lignée pure).
Caractère : Une particularité des individus dans une espèce pour laquelle des différences
héréditaires variées peuvent être définies.
Dominance et récessivité : Lorsque 2 allèles d’un même gène (Aa) sont différents
(hétérozygote) il peut arriver qu’un seul de ces deux allèles exprime son phénotype, il est
dit dominant et l’autre allèle est dit récessif. Si les deux allèles différents conjuguent
leurs effets pour exprimer un caractère mixte ou intermédiaire on parle de
codominance.
I. LA GENETIQUE MENDELIENNE
1. Les expériences de Mendel
- Mendel a réalisé ses expériences sur les petits pois (Pisum sativum) qui présentent les
avantages suivants :
Existence de plusieurs variétés à caractères facilement identifiables et analysables.
Plante autogame (capable de s’autoféconder).
Temps de génération court.
Descendance nombreuse.
Facilité de manipulation.
- Mendel choisit des lignées pures afin d’attribuer une signification scientifique à tout
changement observé à la suite d’une manipulation délibérée.
- Mendel prépara 07 paires de lignées pures, chaque paire ne différant que d’un seul
caractère (Figure VI.1).
Figure VI.1. Les sept paires de différences de caractères étudiées par Mendel.
52
2ème année SNV GENETIQUE Chap VI. Génétique des diploïdes
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2ème année SNV GENETIQUE Chap VI. Génétique des diploïdes
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2ème année SNV GENETIQUE Chap VI. Génétique des diploïdes
3. Génotype et phénotype
Les phénomènes de dominance et
récessivité font que l’apparence de l’organisme ne
reflète pas toujours sa combinaison allélique
(Figure VI.5). Il est donc nécessaire de faire la
différence entre l’apparence de l’organisme qu’on
appelle phénotype et sa constitution génétique
qu’on appelle génotype. Dans le cas de la couleur
des fleurs des pois, les plantes VV et Vv possèdent
le même phénotype (fleurs violette), mais leur
génotype diffère. Supposons que l’on ait un Pois
aux fleurs violettes, comment savoir s’il est
homozygote (VV) ou hétérozygote (Vv) ? Figure VI.5. Génotype et phénotype.
55
2ème année SNV GENETIQUE Chap VI. Génétique des diploïdes
Que se passerait-il si l’on croisait des plantes homozygotes jaunes rondes (JJRR) avec
des plantes homozygotes à graines vertes-ridées (jjrr) ? Ces deux caractères sont-ils transmis
des parents aux descendants comme une seule unité ? Autrement dit, les allèles J et R restent-
ils toujours associés d’une génération à la suivante ? Ou bien la couleur et la forme des
graines sont-ils transmises d’une manière indépendante l’une de l’autre. La figure VI.7 illustre
les deux hypothèses. Les résultats obtenus par Mendel confirment la deuxième hypothèse, dite
de l’assortiment indépendant.
Figure VI.7. Comparaison des deux hypothèses de ségrégation des caractères dans le croisement dihybride.
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2ème année SNV GENETIQUE Chap VI. Génétique des diploïdes
Mendel a effectué divers croisements dihybrides en combinant les sept caractères qu’il
étudie chez le pois et il a toujours observé les proportions 9 :3 :3 :1 à la génération F2. En ce
qui concerne le caractère pris individuellement, la ségrégation se produit de la même manière
que dans un croisement monohybride. Remarquons qu’à la génération F2 on obtient 3 graines
jaunes et 1 vertes (3 :1), et 3 graines rondes et 1 ridée (3 :1). On appelle Loi d’assortiment
indépendant des caractères ce comportement des allèles pendant la formation des gamètes.
Les deux lois de Mendel (La ségrégation et l’assortiment indépendant des caractères)
expliquent certaines variations héréditaires, elles s’appliquent aux gènes non liés, c'est-à-dire
situés sur des paires de chromosomes différents et transmis donc d’une génération à une autre
selon des règles de probabilités simples. Cette théorie, qui a été d’abord établie pour les pois
s’applique également à tous les autres êtres vivants.
car les deux allèles possèdent la même force et participent tous deux à l’expression du
caractère observé.
58
2ème année SNV GENETIQUE Chap VI. Génétique des diploïdes
3. Pléiotropie
Un gène est dit pléiotrope lorsqu’il produit des effets phénotypiques multiples. Le
gène peut avoir comme effet primaire la synthèse d’une protéine. Celle-ci peut avoir des effets
multiples en agissant à différents niveaux de l’organisme. Chez l’humain, les allèles à
l’origine de certaines maladies héréditaires provoquent le plus souvent des symptômes
multiples. La mucolipidose (due à une mutation du gène de la N-acétylglucosamine-1-
phosphotransférase) en constitue un exemple. Il s’agit d’une maladie qui se caractérise chez
les porteurs homozygotes par un retard mental et par diverses déformations incluant des
anomalies osseuses et des anomalies de la cornée.
4. Epistasie
L'épistasie se manifeste lorsqu'un allèle d'une série allélique influence la manifestation
d'un allèle non homologue appartenant à une autre série allélique et donc situé sue un autre
locus.
Exemple : Chez la souris, le pelage noir est dominant par rapport au pelage brun. On
désigne ces allèles par N et n. Pour qu’une souris ait un pelage brun, il faut que son génotype
soit nn. En outre, un deuxième gène situé sur un autre locus détermine si ce pigment se
dépose sur les poils ou non. L’allèle dominant de ce deuxième gène C permet au pigment de
se déposer. C’est ainsi que la couleur du pelage est soit noir soit brune suivant le génotype du
premier gène (NN ou nn). Mais si la souris est homozygote récessive pour le deuxième gène
(cc), alors le pelage est blanc (albinos) quel que soit le génotype du locus brun-noir.
5. Hérédité polygénique
Souvent, la relation entre génotype et phénotype est plus complexe que la production
d'un seul caractère par un seul allèle. La plupart des caractères sont la traduction des
contributions additives de plusieurs gènes sur le phénotype ; on parle d'hérédité polygénique.
La couleur des yeux constitue un exemple de caractère polygénique. Le nombre exact
de gènes intervenant dans ce trait n'est pas connu, mais on sait qu'il y en plus d'une centaine
chez la souris ! Ces gènes entrainent le dépôt des pigments, déterminent leur distribution,
peuvent causer l'apparition de petites taches blanches, etc.
6. Le gène létal
Il arrive que la forme allélique récessive d’un gène entraîne la mort des individus
homozygotes pour cet allèle, on dit que ce gène est létal. Les proportions mendéliennes en F2
sont modifiées, car 1/4 des individus de la génération F2 n’est pas viables (individus
homozygotes récessifs), on obtient alors 2/3 d’hétérozygotes porteurs de l’allèle létal et 1/3
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2ème année SNV GENETIQUE Chap VI. Génétique des diploïdes
d’homozygote pour l’allèle normal (dominant). Un allèle létal dominant tue aussi bien les
individus homozygotes qu’hétérozygotes pour cet allèle. Un allèle létal récessif ne tue que les
individus homozygotes pour cet allèle (récessif).
Le caractère est transmis directement d’un individu à certains de ces enfants, sans saut
de génération, le phénotype considéré continu à apparaître d’une génération à l’autre.
Exemple : On considère la présence d’un caractère appelé cheveux laineux dans trois
générations d’une famille. Les cheveux des blancs qui possèdent ce caractère sont frisés et
crépus et ressemblent aux cheveux des noirs. Comme les cheveux laineux sont cassants et
n’ont pas de pointes, ils ne peuvent pas être longs. Ce caractère est dû à un allèle dominant C.
Ce caractère est rare dans la population humaine et la plus part des individus sont
60
2ème année SNV GENETIQUE Chap VI. Génétique des diploïdes
homozygotes récessifs pour ce gène. Mais ce phénotype existe dans la famille dont le lignage
est représenté ci-contre :
Nous pouvons appliquer les principes de Mendel
pour faire l’analyse :
Nous pouvons alors déduire d’après la figure le
génotype du couple figurant au sommet, l’homme
est (cc), parce qu’il n’a pas les cheveux laineux.
Mais la femme doit être hétérozygote (Cc), parce que 3 de ces six enfants n’ont pas les
cheveux laineux.
Le lignage permet non seulement de comprendre le passé, mais permet également de
prédire l’avenir. Supposons que l’un des petits fils à cheveux laineux épouse une femme aux
cheveux non laineux, et qu’ils veuillent avoir trois enfants. On peut se demander quelle est la
probabilité que ces trois enfants aient des cheveux laineux ? Le lignage nous montre que ce
petit fils en question est possède le génotype Cc. Et comme la femme qu’il a épousée est cc,
donc chacun de ces 3 enfants a une chance sur deux de recevoir l’allèle C de son père donc la
probabilité que les 3 enfants aient des cheveux laineux = 1/2 × 1/2 × 1/2 = 1/8.
2. Lignage d’un caractère récessif
Le caractère récessif ne se manifeste que chez les individus homozygotes. Les parents
normaux sont porteurs de l’allèle récessif et sont ainsi appelés hétérozygotes obligatoires.
L’Exemple ci-contre représente un lignage de
l’albinisme (peau sans pigmentation) qui est récessif, sur trois
générations. Les deux parents de la deuxième génération ont
une peau pigmentée, et pourtant deux de leurs quatre enfants
ont le caractère albinos. Nous pouvons en conclure que ces
deux parents sont hétérozygotes et ont une peau pigmentée
parce que l’allèle de la peau pigmentée est dominant.
62
2ème année SNV GENETIQUE Chap VI. Génétique des diploïdes
Prenons l’exemple d’une expérience effectuée par Thomas Hunt Morgan sur la
drosophile. Deux caractères ont été pris en considération : La couleur du corps de la
drosophile ainsi que la taille de ses ailes (Figure VI.10). Il s’agit d’un croisement de contrôle
entre des Drosophiles qui diffèrent par deux caractères, la couleur du corps et la taille des
ailes. Les femelles sont hétérozygotes pour les deux gènes (vg+ vg b+ b) et ont un phénotype
sauvage (Corps gris et ailes normales).
Les mâles sont homozygotes récessifs
(vg vg b b) et expriment le phénotype
mutant (Corps noir et ailes vestigiales).
Normalement d’après la loi d’assortiment
indépendant de Mendel, les drosophiles
issues de ce croisement de contrôle
auraient dû former 4 catégories
phénotypiques différentes en nombre
approximativ-ement égale (proportion de
1 : 1 : 1 : 1) soit : 1 corps gris-ailes
normales, 1 corps noir-ailes vestigiales, 1
corps gris-ailes vestigiales et 1 corps noir-
ailes normales. Cependant, sur les 2300
individus descendants dénombrés par
Morgan, les résultats étaient sont
complètement différents ; puisque le
nombre d’individus de phénotypes
parentaux (gris-normales et noir-
vestigiales) était beaucoup plus élevé
(Figure VI.10A).
Figure VI.10. Preuve de l’existence des gènes liés
chez la drosophile.
63
2ème année SNV GENETIQUE Chap VI. Génétique des diploïdes
Morgan en a conclu que les deux gènes qui contrôlent la couleur du corps et la taille des
ailes sont habituellement transmis ensemble des parents à leurs descendants parce qu’ils sont
liés, c’est-à-dire portés sur le même chromosome.
Les deux autres phénotypes (gris-vestigiales et noir-normales) apparaissent quand
même bien qu’ils soient moins nombreux que prévu par rapport à un assortiment indépendant.
Ces deux nouvelles combinaisons sont dues au mécanisme de crossing-over (appelé aussi
recombinaison génétique ou enjambement) (Figure IV.10B).
64
2ème année SNV GENETIQUE Chap VI. Génétique des diploïdes
fréquence de recombinaison entre les loci de ces deux gènes est d’environ 17%, c’est à dire
que chez 17% des individus obtenus, les crossing-over entraînent une combinaison différente
de celle que présentent les deux parents (gris-normales et noir-vestigiales).
Un 3ème gène appelé Cinnabar (cn, couleur du cinabre, ou vermillon), un des nombreux
gènes de la drosophile qui influent la couleur des yeux, se trouve sur le même chromosome
que les deux premiers gènes (b et vg). Les yeux vermillon, un phénotype mutant, sont d’un
rouge plus clair que ceux du phénotype sauvage. La fréquence de recombinaison entre le
locus cn et le locus de b est de 9%. Donc les crossing-over entre les loci b et vg (17%) sont
deux fois plus fréquents que les crossing-over entre les loci b et cn (9%). Les fréquences de
recombinaison reflètent les distances entre les gènes situées sur un même chromosome. Par
conséquent, lorsque deux gènes se trouvant sur un même chromosome sont séparés par une
grande distance, la probabilité qu’un crossing-over les sépare est d’autant plus grande que la
distance qui se trouve entre ces deux gènes liés.
On a alors définit une unité cartographique équivalent à une fréquence de recombinaison
de 1% et on utilise à présent le terme de centimorgan (cM) pour indiquer l’unité. Donc en
appliquant ces données à notre exemple, le loci b et cn sont séparés par 9 cM, alors que b et vg
sont distants de 17 cM. Mais on doit déterminés la séquence des gènes :
La séquence b-vg-cn peut être éliminée, car cn est plus proche de b que vg (seulement 9 cM). Il
reste donc 2 possibilités : soit cn-b-vg soit b-cn-vg. La fréquence de recombinaison entre cn et vg
devrait nous permettre de trouver la séquence exacte. Selon la première possibilité (Figure VI.12),
cn et vg sont séparés par une distance de 26 cM (9+17 cM), mais selon la deuxième possibilité cn
et vg sont séparés par une distance d’environ de 8 cM (17-9 cM). Il a été découvert que la
fréquence de recombinaison entre cn et vg est de
9.5%, on peut donc conclure que les 3 gènes liés
sont alignés sur le chromosome selon l’ordre
suivant : b-cn-vg.
Une carte génétique établie à partir des
fréquences de recombinaison n’est pas une image
d’un véritable chromosome. La fréquence des
crossing-over n’est pas la même le long du
chromosome, et les centimorgans n’ont donc pas
de dimensions absolues (en nanomètre par
exemple). De ce fait, une carte génétique indique
la séquence des gènes le long du chromosome,
mais elle ne donne pas leur emplacement exact sur Figure VI.12. Construction d’une carte génétique
à partir des données sur le crossing-over.
ce chromosome.
65
2ème année SNV GENETIQUE Chap VI. Génétique des diploïdes
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2ème année SNV GENETIQUE Chap VI. Génétique des diploïdes
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2ème année SNV GENETIQUE Chap VI. Génétique des diploïdes
Figure VI.15. Les résultats différents des croisements réciproques entre drosophiles aux yeux rouges et aux yeux
blancs.
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2ème année SNV GENETIQUE Chap VI. Génétique des diploïdes
Phénotype
Génotype Hommes Femmes
BB Chauve Chauve
Bb Chauve Non chauve
bb Non chauve Non chauve
Dans le cas d’un caractère lié au sexe dû à un allèle récessif, une femme ne manifeste le
phénotype que si elle est homozygote. Par contre, l’homme est dit hémizygote (ne possède
qu’un seul locus). Dans ce cas, lorsqu’un homme reçoit de sa mère un allèle récessif, il
exprimera obligatoirement le caractère correspondant. C’est pour cette raison qu’il y a
69
2ème année SNV GENETIQUE Chap VI. Génétique des diploïdes
beaucoup plus d’hommes que de femmes qui présentent des maladies transmises selon des
caractères récessifs. Par exemple, le daltonisme (cécité au rouge et au vert) est une affection
bénigne à transmission liée au sexe. Un père daltonien et une mère saine transmettant le
caractère peuvent donner naissance à une fille daltonienne (Figure VI.16).
70
2ème année SNV GENETIQUE Chap VI. Génétique des diploïdes
71
2ème année SNV GENETIQUE Chap VI. Génétique des diploïdes
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72
Chapitre VII.
GENETIQUE DES
HAPLOÏDES
2ème année SNV GENETIQUE Chap VII. Génétique des Haploïdes
Chapitre VII :
GENETIQUE DES HAPLOÏDES
Introduction
L’un des fondements de l’analyse génétique repose sur l’analyse des produits de la
méiose. La ségrégation des gènes permet entre autres de les dénombrer, de les cartographier,
parfois même de préciser leur type d’interaction. La ségrégation allélique à la méiose conduit à
la formation de gamètes dont le contenu génétique n’est pas directement déductible, sauf si on
étudie des organismes ayant une phase haploïde non réduite aux gamètes, comme les fougères
ou les champignons.
Les champignons et les algues microbiens sont des organismes eucaryotes faciles à
cultiver ce qui permet d’effectuer des analyses sur des populations importantes. La nature
haploïde de ces organismes constitue un double avantage pour l’analyse génétique. En effet,
comme ils n’ont qu’un jeu de chromosomes, le phénotype est l’expression directe du génotype
(pas de relations de dominance/récessivité).
73
2ème année SNV GENETIQUE Chap VII. Génétique des Haploïdes
Chez les champignons, les spores haploïdes résultant de la méiose, restent enfermées dans
un sac nommé asque. L’isolement d’un asque, puis des quatre spores qu’il renferme permet
alors d’entreprendre l’analyse isolée des quatre produits d’une même méiose, la tétrade. Les
cellules haploïdes formées de la méiose sont appelées ascospores (ou haplospores) et peuvent
germer et exister dans un état haploïde. Chez certains champignons, notamment Neurospora
crassa, chacun des quatre produits de méiose subit une division mitotique supplémentaire,
conduisant à un groupe de huit cellules appelées octades (Figure VII.2). Les octades sont
appelées par convention « tétrades » car elles représentent simplement une double tétrade
(composée de quatre paires de spores).
74
2ème année SNV GENETIQUE Chap VII. Génétique des Haploïdes
méiotiques, qui a pour conséquence un arrangement linaire des noyaux. Ceci permet de retracer
le lignage au cours de la méiose, de chacun des noyaux de l’octade finale (Figure VII.3).
La méiose chez des ascomycètes à tétrades ordonnées, se produit par ségrégation 2/2,
c'est à dire que deux des quatre gamètes sont porteur de l'allèle A et les deux autres de l'allèle
a. Cette méiose donne deux types de gamètes équifréquents, mais permet de distinguer six types
d’asques différents, en fonction d’un événement survenu à la méiose, identifiable par l’analyse
de tétrades (Tableau VII.I). Cet événement est l’absence ou la survenue d’un crossing-over
entre le locus du gène et son centromère qui, selon les cas, aboutira à des asques différents,
mais toujours à une ségrégation 2/2. Il suffit, pour s’en rendre compte, d’entreprendre une
analyse concrète de la méiose pour un couple d’allèles, en se rappelant que les spores, par leur
disposition ordonnée, permettent de reconstituer la disposition des plans métaphasiques des
deux étapes de la méiose et, par conséquent, le chemin ségrégatif des allèles.
Chez Neurospora crassa, le méiocyte, issu de l'union d’un gamète avec d'un autre gamète
de type sexuel différent, rentre en méiose, suivie d'une mitose supplémentaire qui double le
nombre de spores ; celles-ci sont donc identiques deux à deux. Les spores sont ordonnées du
bas de l’asque (en contact avec le reste du thalle haploïde) vers le haut de l’asque (extrémité
supérieure, non en contact avec le reste du thalle). Une méiose au cours de laquelle des
chromatides non-sœurs subissent un crossing-over entre le centromère et un locus hétérozygote
(Figure VII.4B), produit une distribution des allèles de ce gène dans la tétrade ou l’octade
(Types 3, 4, 5 et 6, tableau VII.1), différente de celle produite par une méiose par une méiose
sans crossing-over dans la même région (Figure VII.4A) (types 1 et 2, tableau VII.1).
La distribution qui apparait en l’absence du crossing-over est la plus simple. Elle se
caractérise par la présence de l’un des allèles dans tous les produits d’une extrémité de l’asque
76
2ème année SNV GENETIQUE Chap VII. Génétique des Haploïdes
et de l’autre allèle à l’autre extrémité. Du fait de l’absence de chevauchement des fuseaux, les
noyaux contenant l’allèle A et ceux contenant l’allèle a ne sont jamais invertis dans l’asque ; la
première division méiotique les séparent nettement et ils restent séparés au cours de la seconde
division méiotique (Figure VII.4A). On parle dès lors de ségrégation de première division. Le
profil de ségrégation de première division correspondant est dit profil MI. Ces deux types
d’asques (appelés asques préréduits) sont observés avec des fréquences égales, reflétant la
disposition aléatoire des paires de chromatides à la métaphase de la méiose I.
Si on désigne par p la probabilité d’avoir un crossing-over entre le gène et son centromère,
(1 – p) représente la probabilité de ne pas en avoir, c’est-à-dire la fréquence des méioses sans
crossing-over ; la fréquence de chacun des deux types d’asques préréduits est égale à (1 – p)/2.
Octades produites
Profil MI Profil MII
A a A a A a
A a A a A a
Types d’asques
A a a A a A
A a a A a A
a A A a a A
a A A a a A
a A a A A a
a A a A A a
Type 1 Type 2 Type 3 Type 4 Type 5 Type 6
Figure VII.4. (A) La ségrégation de A et a dans les noyaux différents lors de la première division méiotique,
lorsqu’il n’y a pas de crossing-over entre le centromère et le locus. (B) La ségrégation de A et a dans les noyaux
différents lors de la deuxième division méiotique à la suite d’un crossing-over entre le locus et le centromère.
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2ème année SNV GENETIQUE Chap VII. Génétique des Haploïdes
Lorsque les chromatides non-sœurs subissent un crossing-over dans la région située entre
le centromère et le locus, les allèles A et a restent ensemble dans les noyaux issus de la première
division méiotique. Il n’y a donc pas eu de ségrégation de première division (Figure VII.4B).
Toutefois, à la seconde division méiotique, les allèles A et a sont séparés dans des noyaux
différents et l’on parle de ségrégation de deuxième division. La distribution résultante des
allèles dans la tétrade est appelée : profil de ségrégation de deuxième division ou profil MII.
Quatre types d’asques sont observés et présentent des fréquences égales, ce qui signifie que
chacun des quatre types de crossing-over est équifréquent ; les deux chromatides non-sœurs
affectées par un crossing-over sont désignées aléatoirement.
Si on désigne par p la probabilité d’avoir un crossing-over entre le gène et son centromère,
c’est-à-dire la fréquence des méioses avec crossing-over, la fréquence de chacun de ces quatre
types équifréquents du profil MII est égale à p/4.
2. Cartographie de recombinaison
2.1. Dans les tétrades ordonnées : Distance du locus d’un gène à son centromère
a) Cas des gènes proches du centromère
Lorsqu’un asque montre un profil de ségrégation de seconde division, on sait que la moitié
des chromatides sont recombinantes et l'autre moitié n'a pas subi de crossing-over. Ainsi, on
pourra simplement calculer la distance d'un gène à son centromère en divisant le pourcentage
des tétrades/octades de la ségrégation de seconde division par 2 :
pourcentage des tétrades postréduits
Distance = u.g (unités génétiques)
2
Cette équation est valide seulement si le gène est suffisamment proche du centromère, de
façon qu'un seul crossing-over entre le gène et son centromère soit possible.
Reprenons l’exemple de Neurospora crassa, les résultats d’un croisement entre deux
thalles donne les résultats présentés ci-contre. Remarquez que
les deux premières octades sont de profil MI (préréduites), et
les quatre autres sont postréduites. Ces dernières sont au
nombre de (9 + 11 + 10 + 12) = 42 sur 300, soit 14%, ce qui
signifie qu’il y a eu crossing-over entre le locus considéré et
le centromère dans 14% des méioses. La distance de notre
locus du centromère est donc : D = 14/2 = 7 u.g
78
2ème année SNV GENETIQUE Chap VII. Génétique des Haploïdes
Un double crossing-over des 4 chromatides entre les deux gènes résulte en deux types de
produits différents des combinaisons parentales. Ces tétrades sont dites ditype non-parental
(NPD), et sont les plus rares des double crossing-overs des tétrades.
Un tétratype (TT) est produit soit par un seul crossing-over, soit un double crossing-over
de 3 chromatides (de deux types), entre les deux locus.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES :
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80
Chapitre VIII.
NOTIONS DE GENETIQUE
BACTERIENNE ET VIRALE
2ème année SNV GENETIQUE Chap VIII. Génétique bactérienne et virale
Chapitre VIII :
NOTIONS DE GENETIQUE BACTERIENNE
ET VIRALE
Introduction
La biologie moléculaire a vu le jour dans les laboratoires des microbiologistes qui
étudiaient les virus et les bactéries. Ce sont les microbiologistes qui ont fourni le plus grand
nombre d’éléments ayant permis de démontrer que le matériel génétique se compose d’ADN.
L’étude des virus et des bactéries a facilité la mise au point de techniques qui ont permis la
manipulation des gènes par les scientifiques, et leur transfert d’un organisme à un autre. Ces
méthodes ont des retombées importantes, tant en recherche fondamentale que dans le domaine
de la biotechnologie. Dans ce chapitre, nous allons étudier la génétique des bactéries et des
virus. Ce dont il faut se rappeler est que les bactéries sont des cellules procaryotes, avec une
organisation bien plus simple que celle des eucaryotes. Les virus sont encore plus simples car
la plupart d’entre eux ne sont constitués que d’un assemblage de protéines et d’un acide
nucléique, le tout enveloppé dans une coque protéique.
I. GENETIQUE BACTERIENNE
Les bactéries sont des organismes microscopiques qui existent à l’état unicellulaire ou
sous forme d’agrégats de cellules. Une cellule bactérienne est capable d’assumer toutes les
fonctions vitales, telle que la croissance, la respiration (ou la fermentation), et la reproduction,
indépendamment d’autres cellules. Les bactéries sont des procaryotes, caractérisés
principalement par l’absence de membrane nucléaire. Le génome procaryote est constitué d’une
grande molécule d’ADN, fortement condensée par son association avec des protéines. Cette
structure est appelée nucléoïde et elle est fonctionnellement équivalente au noyau des
eucaryotes. Les procaryotes se distinguent également des eucaryotes par l’absence des organites
spécialisés dans la réalisation de certaines fonctions cellulaires (respiration, photosynthèse…)
qui, chez les bactéries, s’effectuent au niveau des structures membranaires internes ou associées
à la membrane cytoplasmique, et l’absence des microtubules qui est à rapprocher de l’absence
de mitose ou de méiose.
1. Génome bactérien
Le composant principal du génome bactérien est une molécule d’ADN bicaténaire
circulaire qu’on appelle chromosome bactérien. Dans le cas de la bactérie E. coli, le
chromosome comprend environ 4 millions de paires de bases représentant quelques 3000 gènes.
81
2ème année SNV GENETIQUE Chap VIII. Génétique bactérienne et virale
Ces gènes constituent seulement un millième de la quantité qui se trouve dans une cellule
eucaryote moyenne. L’ADN bactérien forme une structure très pelotonnée qui se trouve dans
une région dense : le nucléoïde qui n’est pas délimitée par une membrane comme dans le
véritable noyau d’une cellule eucaryote. Outre le chromosome, de nombreuses bactéries
possèdent également des plasmides, des molécules d’ADN circulaire beaucoup plus petits, et
qui ne possèdent environ que deux douzaines de gènes.
Figure VIII.1. Réplication du chromosome bactérien à partir d’une seule origine de réplication.
82
2ème année SNV GENETIQUE Chap VIII. Génétique bactérienne et virale
83
2ème année SNV GENETIQUE Chap VIII. Génétique bactérienne et virale
3. 1. La transformation
La transformation a été découverte par Frederik Griffith au cours de ses expériences sur
l’infection des souris par les pneumocoques (Streptococcus pneumoniae). Il en existe deux
variétés : la première est la variété S pathogène (S = Smooth) dans laquelle les bactéries sont
entourées d’une capsule polysaccharidique qui empêche leur destruction par les macrophages
du système immunitaire. Cette variété donne sur un milieu solide des colonies dont les bords
sont lisses. La deuxième variété R (R = Rough) est représentée par des cellules, sans capsules
et non pathogènes, qui donnent des colonies à bords rugueux et dentelés sur milieu gélosé.
Griffith constata que l’injection de pneumocoques de type S à des souris provoque leur
mort après 24 à 48 heures (Figure VIII.2, Expérience 1), et que l’injection de pneumocoques de
type R, ainsi que celle de type S inactivées (tuées par la chaleur) est inoffensive pour les souris
(Expériences 2 et 3).
L’injection des bactéries R mélangées à des bactéries S tuées provoqua la mort des souris
(Expérience 4). Des pneumocoques vivants de type S fut retrouvées dans le sang de ces souris.
Dans cette dernière expérience, Griffith réalisa que les bactéries S détruites transforment les
bactéries R en S.
Des travaux supplémentaires ont montrés que le facteur transformant est de l’ADN,
provenant des souches S, qui provoque immédiatement la synthèse de la capsule
polysaccharidique chez les cellules R les transformant en bactéries pathogènes S.
84
2ème année SNV GENETIQUE Chap VIII. Génétique bactérienne et virale
La transformation est donc la modification du génotype d’une bactérie par la capture d’un
fragment d’ADN libre à partir du milieu extracellulaire. Cette transformation a lieu lorsqu’une
cellule vivante (cellule réceptrice) sans capsule absorbe ou capte un segment d’ADN qui porte
le gène qui code pour la production de la capsule protectrice. L’allèle étranger (absorbé)
s’incorpore dans le chromosome bactérien, où il remplace l’allèle d’origine (qui détermine l’état
sans capsule dans notre exemple) par l’intermédiaire d’un échange d’ADN (Figure VIII.3). Ce
mécanisme ressemble au crossing-over qui a lieu lors de la méiose chez les eucaryotes. Les
bactéries qui présentent un nouveau phénotype sont dites transformées.
Ce n’est pas toutes les espèces bactériennes qui sont capables d’absorber de l’ADN
étranger. En effet, les bactéries qui en sont capables sont dites bactéries compétentes, elles
présentent à leur surface des protéines spécialisées dans l’absorption de l’ADN à partir de la
solution environnante. Ces protéines ne reconnaissent et n’effectuent que le transport d’ADN
provenant d’espèces bactériennes étroitement appariées. En biotechnologie, on a recours au
processus de transformation afin d’introduire des gènes étrangers dans des bactéries et leur faire
produire des protéines importantes, telles que l’insuline ou l’hormone de croissance humaine.
Le pilus sexuel se prolonge sous la forme de tube, qui établit une jonction cytoplasmique
temporaire entre les deux cellules, constituant ainsi une voie de transfert d’ADN. La bactérie
qualifiée de sexe mâle, ayant la capacité de former des pili sexuels et de transférer de l’ADN
pendant la conjugaison nécessite la présence d’un plasmide particulier nommé facteur F (ou
facteur de fertilité). Il s’agit de l’un des divers types de plasmides découverts chez les bactéries.
a) Le facteur F et la conjugaison
Le facteur F (ou plasmide F) comporte
environ 25 gènes, dont la plupart interviennent
dans la production des pili sexuels. Les
généticiens désignent par le symbole F+ une
cellule qui contient le facteur F (elle est donc
mâle). Les cellules dépourvues de facteurs F sont
dites F– et jouent le rôle de la cellule réceptrice
(femelle) lors de la conjugaison. Quand une
cellule F+ conjugue avec une cellule F–, la
réplication du plasmide F est initiée. La
réplication est effectuée par un mécanisme de
réplication unidirectionnelle dite en cercle
roulant ; un des brins du plasmide F est cassé et
l’extrémité 5’ du brin cassé entre dans la cellule
réceptrice à travers le pilus sexuel, où il est recopié
en double brin. L’autre brin du plasmide F de la
cellule donatrice est répliqué simultanément, ainsi
la cellule F+ ne perd pas son plasmide F (elle reste
F+), quant à la cellule réceptrice qui était F–, elle
devient alors F+ (Figure 54). Il s’agit donc d’un
accouplement F+× F–. Dans ce cas, la cellule F– est
Figure VIII.5. Conjugaison entre une bactérie F+
+
convertie en F par le phénomène de la conjugaison. et une bactérie F–.
continue de jouer le rôle du mâle. Elle duplique alors son chromosome qui contient ainsi le
facteur F de telle sorte que lorsqu’elle transmet le facteur F à la cellule F–, le plasmide F entraîne
avec lui l’ADN du chromosome (Figure VIII.6c). La cellule donatrice conserve en suite ses
propres gènes.
Le passage de tout le chromosome bactérien prend environ 90 à 100 minutes. Dans la
plupart des cas, le transfert de cet ADN n’est pas complet à cause des mouvements aléatoires
des bactéries qui interrompent la conjugaison avant que la cellule F– ait reçu la totalité du
chromosome de la cellule Hfr. La destruction du pont cytoplasmique avant l’achèvement du
transfert donne naissance à un diploïde partiel, la cellule réceptrice reste donc le plus souvent
F–. L’ADN transféré peut être incorporé dans le génome de la bactérie F– par recombinaison
avec les régions homologues du chromosome de cette dernière (Figure VIII.6d).
87
2ème année SNV GENETIQUE Chap VIII. Génétique bactérienne et virale
d) Les souches F’
La séparation imprécise du facteur F intégré d’une souche Hfr entraîne le déplacement
d’un fragment d’ADN chromosomique, donnant naissance au facteur F’ (Figure VIII.7). Le
transfert du facteur F’ se fait selon un mode identique à celui du facteur F. La cellule réceptrice
contenant un facteur F’ devient donc partiellement diploïde.
Figure VIII.7. Formation de la cellule F’ à partir d’une cellule Hfr, et le transfert du facteur F’ vers une
cellule réceptrice.
88
2ème année SNV GENETIQUE Chap VIII. Génétique bactérienne et virale
3.3. La transduction
La transduction consiste à transporter des fragments d’ADN d’une bactérie à une autre
par l’intermédiaire d’un bactériophage considéré dans ce cas comme un vecteur. Il existe deux
formes de transduction, la transduction généralisée et la transduction spécialisée.
a) La transduction généralisée
Les phages de la transduction généralisée n’ont pas des sites d’attachement spécifiques sur
le chromosome bactérien, et peuvent donc transférer n’importe quel gène de ce chromosome.
La transduction généralisée a lieu au cours du cycle lytique d’un phage virulent ou
tempéré et transfère n’importe quelle partie du génome bactérien. Durant le stade d’assemblage,
lorsque les chromosomes viraux sont empaquetés
dans les capsides protéiques, des fragments
aléatoires du chromosome bactérien partiellement
dégradé sont également empaquetés par erreur
(Figure VIII.8_2). Parce que la capside ne peut
contenir qu’une quantité limitée d’ADN, ces
particules ne contiendront pas d’ADN viral. La
quantité d’ADN bactérien transporté dépend
principalement de la taille de la capside. Le phage
P22 de Salmonella typhimurium contient
habituellement de l’ordre de 1% du génome
bactérien. Le phage P1 d’E. coli et diverses autres
bactéries Gram-négatives contient de 2 à 2,5% du
génome. La particule virale résultante injecte son
ADN dans une autre cellule bactérienne sans
initier de cycle lytique. Ce phage est appelé
particule de transduction généralisée ou phages
transducteurs, et constitue simplement un
transporteur d’information génétique d’une
bactérie à une autre. L’ADN injecté doit être
intégré dans le chromosome de la cellule receveuse
par recombinaison au niveau de la région
homologue de son chromosome afin de préserver
les gènes transférés.
Figure VIII.8. Mécanisme de la transduction généralisée
d’E. coli par le phage P1
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2ème année SNV GENETIQUE Chap VIII. Génétique bactérienne et virale
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2ème année SNV GENETIQUE Chap VIII. Génétique bactérienne et virale
Un virus isolé, étant un parasite obligatoire, n’est pas capable de se répliquer et ne possède
ni les enzymes nécessaires à la réplication, ni les ribosomes, ni aucune autre structure requise
pour la fabrication de ces propres protéines. L’infection virale commence lorsque le génome du
virus est à l’intérieur de la cellule hôte. A ce moment, le génome viral prend possession de la
cellule hôte, et la reprogramme de sorte qu’elle ne fasse rien d’autre à part de recopier les gènes
du virus et de fabriquer les protéines de la capside. Les virus utilisent alors les ADN
polymérases de la cellule hôte pour répliquer leur génome.
2. Les bactériophages
Les virus parasitant spécifiquement les bactéries sont appelés bactériophages (ou tout
simplement phages). Les phages contiennent le plus souvent de l’ADN double brin, mais ils
peuvent contenir également de l’ADN ou de l’ARN simple brin. La plupart des phages se
placent dans l’un des groupes morphologiques suivants : les phages icosaédriques sans queue,
les virus à queue contractile, les virus à queue non contractile et les phages filamenteux. Il existe
quelques phages avec enveloppe. Les formes les plus complexes sont les phages portant une
queue contractile, comme le phage T4 d’E. coli (Figure VIII.11).
circulaire. Ensuite, ce qui se passe dépend du mode de réplication, c'est-à-dire soit le cycle
lytique soit le cycle lysogène.
Si le virus suit le cycle lytique, les gènes viraux transforment immédiatement la cellule
hôte en usine de production du phage λ.
Mais si le virus suit le cycle lysogène,
son ADN s’intègre dans le chromosome
bactérien et prend le nom de prophage.
La bactérie qui porte un prophage est
appelée bactérie lysogène, elle survit et
se multiplie ; pendant toute cette phase,
le prophage est répliqué avec le
chromosome de la bactérie et transmit
ainsi à toute sa descendance.
Le prophage peut quitter le
chromosome bactérien et s’engager dans
un cycle lytique productif, ce processus
est appelé induction du prophage.
C’est habituellement un facteur
environnemental (radiation ou la
présence de certains produits chimiques)
qui provoque l’induction du prophage.
Figure VIII.13. Le cycle infectieux du phage λ.
dans la figure VIII.14, le brin (+) d’un génome est la séquence nucléotidique qui code pour les
protéines virales. Le brin (-) ne code pas pour une protéine, mais sert de matrice pour la synthèse
d’un brin positif (+).
Chez les virus à ADN qu’il soit bicaténaire (classe I) ou monocaténaire (classe II), le
brin (-) est le brin qui est transcrit en ARNm. Chez les virus à ARN bicaténaire (classe III), le
brin (-) est le brin servant à la synthèse de l’ARNm. Les virus de la classe IV, se composent
d’un seul brin d’ARN (+). Ce genre de génome peut jouer directement le rôle de l’ARNm et
donc être traduit en protéine virales, comme il peut servir de matrice pour la synthèse d’un brin
(-). Ce dernier devient alors à son tour la matrice pour la synthèse d’un brin (+). Des enzymes
virales sont nécessaires pour cette synthèse d’ARN à partir de matrice d’ARN. Il existe
également des virus à ARN monocaténaires (-) (classe V) où l’ARNm se fait transcrire
directement à partir de l’ARN génomique viral. Chez les rétrovirus (classe VI) il y a un seul
brin d’ARN (+) qui sert de matrice pour la synthèse d’un brin d’ADN complémentaire (Figure
VIII.14). Ce transfert d’information de l’ARN à l’ADN s’effectue grâce à la
rétrotranscriptase, une enzyme propre aux rétrovirus.
Tableau VIII.1. Classification des virus animaux selon la nature de leur acide nucléique.
Classe Famille
I ADN bicaténaire
II ADN monocaténaire
III ARN bicaténaire
IV ARN monocaténaire qui peut jouer le rôle de l’ARNm
(brin d’ARN positif)
V ARN monocaténaire qui est une matrice pour l’ARNm
(brin d’ARN négatif)
VI ARN monocaténaire qui est une matrice pour la
synthèse de l’ADN.
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2ème année SNV GENETIQUE Chap VIII. Génétique bactérienne et virale
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2ème année SNV GENETIQUE Chap VIII. Génétique bactérienne et virale
Un autre agent infectieux beaucoup plus particulier est le Prion. Il s’agit d’une protéine
dépourvue d’acide nucléique, il s’est posé alors le problème de la reproduction de ces prions ;
comment cet agent peut se multiplier indépendamment d’un acide nucléique ?
Les protéines prion sont responsables d’une large gamme de maladies animales et humaines
connues sous le nom de « maladies à prion », la plus connue parmi elle est l’encéphalopathie
spongiforme bovine (ESB) ou la maladie de la vache folle.
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2ème année SNV GENETIQUE Chap VIII. Génétique bactérienne et virale
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES :
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99
Chapitre IX.
NOTIONS DE GENETIQUE
DES POPULATIONS
2ème année SNV GENETIQUE Chap IX. Notions de génétique des populations
Chapitre IX :
NOTIONS DE GENETIQUE DES POPULATIONS
1. Introduction
L’étude de la génétique au sein d’une population est appelée génétique des populations.
Une population mendélienne peut être considérée comme un groupe d’individus génétiquement
apparentés (appartenant à la même espèce, race, variété ou encore à la même souche) vivant
dans une région, géographiquement définie, et qui sont capables de se reproduire sexuellement
grâce aux croisements entre ses individus.
Si on considère tous les gamètes produits par une population mendélienne comme le
mélange d’unités génétiques qui seront à l’origine de la génération suivante, nous avons alors
ce que nous appelons un pool de gènes ou un pool allélique ou encore une réserve génique.
Le pool de gènes varie au cours du temps au fur et à mesure que de nouveaux allèles s’y
intègrent ou que d’anciens quittent ce pool, à la suite de différents évènements comme les
mutations ou la migration. Dans la plupart des populations naturelles, il existe en général une
variation génétique très importante. Cette variation est observée au niveau des séquences
d’ADN et des protéines et s’exprime souvent par des phénotypes différents au sein de la
population. Ces différences d’ADN ou de protéines sont appelées polymorphisme.
2. La fréquence allélique
Pour analyser la constitution génétique d’une population, on a besoin de connaître les
fréquences des différents allèles présents dans la population. La fréquence allélique (appelée
aussi fréquence génique) est définie comme le rapport du nombre de copies de l’allèle considéré
par la somme de tous les allèles présents. Dans les règles de la génétique des populations, la
fréquence de l’allèle dominant est p et celle de l’allèle récessif est q avec p + q = 1.
3. Equilibre de Hardy-Weinberg
L’équilibre de Hardy-Weinberg (ou la loi de Hardy-Weinberg) est la situation d’une
grande population où la formation des couples reproducteur se fait au hasard. Cette population
dispose d’une réserve génique (ou pool de gènes) fermée dont les fréquences alléliques restent
constantes d’une génération à une autre. Une réserve génique fermée signifie qu’il n’y a ni
mutation ni migration ni aucun autre évènement susceptible de modifier la réserve allélique.
On prend en considération un organisme diploïde qui possède 2 allèles du même gène :
A et a. Dans une population de 300 individus, on suppose qu’il y ait 147 individus de génotype
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2ème année SNV GENETIQUE Chap IX. Notions de génétique des populations
AA, 126 de génotype Aa et 27 de génotype aa. A partir de ces valeurs, on peut calculer les
fréquences des allèles A et a.
La fréquence de l’allèle A = (2 × 147) + 126 / 600 = 0,7. Cette fréquence a été déterminée
en comptant tous les allèles A chez les individus AA soit 2×147 ainsi que chez les individus Aa
soit 126, et en divisant cette valeur par le nombre total d’allèles chez ces 300 individus diploïdes
soit 2×300. De même, la fréquence de l’allèle a = (2 × 27) + 126 / 600 = 0,3.
Si maintenant, la population se reproduit par croisement au hasard (on dit alors que cette
population est panmictique) de sorte que tous les accouplements possibles puissent avoir lieu,
nous pouvons prédire la distribution des trois génotypes (AA, Aa et aa) dans la génération
suivante à partir des fréquences alléliques que nous venons de calculer (voir tableau ci-
dessous) :
Allèles des Fréquences des Progéniture Nombre d’individus
parents appariements Génotype fréquence dans la population
♂ ♀ (totale = 300)
A A 0,7 × 0,7 AA 0,49 147
A a 0,7 × 0,3
Aa 0,42 126
a A 0,3 × 0,7
a a 0,3 × 0,3 aa 0,09 27
On voit sur le tableau que les proportions des trois génotypes (AA, Aa et aa) dans la
génération F1 sont exactement celle qu’on trouvait chez les parents. Nous pouvons aussi
remarquer la fréquence de l’allèle A est toujours de 0,7 et celle de l’allèle a est toujours de 0,3.
Ce rapport se maintient au cours des générations successives tant que les croisements se feront
au hasard.
Si on considère que p est la fréquence de l’allèle A dans le
pool des gènes de la population et que q est la fréquence de l’allèle
a, on peut alors utiliser la grille de Punnett ci-contre pour
déterminer les fréquences de tous les génotypes dans la population
considérée.
Ainsi les fréquences génotypiques attendues à la génération suivante peuvent être
résumées comme suit :
(p + q)²= p² + 2 pq + q²= 1
AA Aa aa
Où : p² est la fréquence du génotype AA.
2 pq est la fréquence du génotype Aa.
q² est la fréquence du génotype aa.
Nous pouvons maintenant utiliser les fréquences alléliques et génotypiques calculées pour
répondre à la question suivante :
« Quelle sera la fréquence des enfants non goûteurs (tt) issus d’un mariage entre parents
goûteurs ? »
Pour résoudre ce problème, nous devons d’abord calculer les fréquences de tous les
mariages possibles, pour cela on utilise les fréquences génotypiques calculées (voir tableau ci-
dessous) :
Génotypes Fréquences des
des parents Mariages
♂ ♀
TT TT 0,2 × 0,2 = 0,04
TT Tt 0,2 × 0,5 = 0,1
Tt TT 0,5 × 0,2 = 0,1
Tt Tt 0,5 × 0,5 = 0,25
Total = 0,49
Des quatre types de mariages, seul Tt ×Tt peut donner naissance des enfants non goûteurs, et
ces enfants représenteraient 1/4 (ou 25%) de la progéniture du couple (selon la ségrégation
mendélienne).
* La fréquence des mariages Tt ×Tt = 0,25/0,49 = 0,51
* La proportion des enfants non goûteurs issus de ces mariages = 0,25
Donc la fréquence des enfants non goûteurs dans la progéniture de tous les couples goûteurs =
(La fréquence des mariages Tt ×Tt) × (La proportion des enfants non goûteurs) = 0,51 × 0,25
= 0,128
En d’autres termes il y aura 128 enfants non goûteurs sur 1000.
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2ème année SNV GENETIQUE Chap IX. Notions de génétique des populations
Phénotypes : A a’ a
Pour faciliter les calculs des fréquences alléliques, il est possible de grouper les
phénotypes de la population en seulement deux groupes : on considère le phénotype (A)
dominant par rapport aux autres phénotypes (produits par les allèles a’ et a). Ces derniers
peuvent être considérés comme produits par un allèle ax, qui serait récessif par rapport à A.
Donc :
Allèle majeur A → fréquence = p
Allèle récessif ax → fréquence q’
Donc, q’² est la fréquence du phénotype autre que le phénotype (A)
q'² = q’ , p = 1 – q’ = fréquence de l’allèle A
Phénotypes : A1 A1A2 A2 a
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2ème année SNV GENETIQUE Chap IX. Notions de génétique des populations
Exercice d’application :
Le système du groupe sanguin ABO est gouverné par trois allèles IA, IB et i qui forment
la hiérarchie de dominance (IA = IB) > i.
1. déterminez la fréquence génotypique et phénotypique attendues pour ce locus de groupe
sanguin dans une population en équilibre.
2. Trouvez une formule dérivée pour calculer les fréquences alléliques au locus de groupe
sanguin ABO.
3. Parmi les caucasiens de New York, les fréquences du groupe sanguin ABO trouvées
sont approximativement de 49% de type O, 36% de A, 12% de B et 3% de AB. Quelles
sont les fréquences alléliques de cette population ?
4. Etant donnée cette dernière population, quel est le pourcentage d’individus A
homozygotes ?
Solution :
1. p = fréquence de l’allèle IA, q = fréquence de l’allèle IB, r = fréquence de l’allèle i. (p
+ q + r) donne le rapport zygotique attendu suite au croisement aléatoire.
Fréquences Phénotypes
Génotypes
génotypiques (groupes sanguins)
p² IA IA
[A]
2pr IA i
q² IB IB
[B]
2qr IB i
2pq IA IB [AB]
r² ii [O]
2. A, B et O représentent les fréquences phénotypiques respectives des groupes sanguins
A, B et O.
Calcul de la fréquence de l’allèle récessif i :
r = √𝒓² = √𝑶
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2ème année SNV GENETIQUE Chap IX. Notions de génétique des populations
La fréquence des allèles IA, IB et i peut également être présentée différemment comme suit :
√𝐴 + 𝑂 - √𝑂 + √𝐵 + 𝑂 - √𝑂 + √𝑂
p q r
p = 1 - √𝑩 + 𝑶 ; q = 1 - √𝑨 + 𝑶 ; r = √𝑶
Comme chaque mâle possède seulement un seul allèle lié à X, la fréquence d’un caractère
lié au sexe parmi les mâles est une mesure directe de la fréquence allélique de la population.
Exercice d’application :
La couleur blanche des yeux de drosophile est gouvernée par un gène récessif Xw lié au
sexe et la couleur sauvage (rouge) est produite par l’allèle dominant Xw+. Une population de
drosophile contient 170 mâles aux yeux rouges et 30 aux yeux blancs.
(a) Estimez la fréquence de l’allèle Xw+ et de l’allèle Xw dans ce pool de gènes.
(b) Quel pourcentage de femelles de cette population aurait des yeux blancs ?
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2ème année SNV GENETIQUE Chap IX. Notions de génétique des populations
Solution :
(a) Estimation de la fréquence des allèles w+ et allèle w :
Mâles observés Génotype des mâles Phénotype des mâles
170 Xw+Y [yeux rouges] (sauvage)
30 XwY [yeux blancs]
200
Ainsi, 30 des 200 chromosomes X dans cet échantillon portent l’allèle récessif Xw :
q = 30/200 = 0,15 ou 15% d’allèles Xw.
p = 1 – q = 1 – 0,15 = 0,85% d’allèles Xw+.
(b) Comme les femelles possèdent deux chromosomes X (et donc deux allèles), les
estimations peuvent se faire de la même manière que pour les gènes autosomiques.
p² (Xw+Xw+) + 2 pq (Xw+Xw) + q² (XwXw) = 1
q² = (0,15)² = 0,0225, donc 2,25% de toutes les femelles de la population auraient des yeux
blancs.
b) Allèles codominants
Des données provenant de mâles et femelles peuvent être utilisées pour le calcul direct de
fréquences alléliques codominantes liées au sexe. Notons que dans le ce mode de transmission
codominant lié au sexe, la condition hétérozygote (et donc le phénotype intermédiaire)
n’apparaît que chez les femelles.
Afin de déterminer la fréquence d’un allèle donné lié à X, on multiplie le nombre des
femelles homozygotes par 2, après on ajoute le nombre des femelles hétérozygotes et le nombre
des mâles hémizygotes. Ensuite on divise par le nombre total des allèles dans la population.
Remarquez que lors de la détermination du nombre des allèles, on ajoute deux fois plus de
femelles par rapport aux mâles (car chaque femelle porte deux X, donc deux allèles, par rapport
aux mâles qui n’en portent qu’un seul). Les fréquences p et q (des deux allèles XA et XA’
respectivement) peuvent donc être déterminées par les équations suivantes :
(2 × nb. de femelles XAXA) + (nb. de femelles XAXA’) + (nb. de mâles XAY)
p=
(2 × nb. de femelles) + (nb. de mâles)
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2ème année SNV GENETIQUE Chap IX. Notions de génétique des populations
Exercice d’application :
Chez les chats domestiques, la pigmentation des poils est contrôlée par un gène lié à X.
Le phénotype de poils noires est déterminée par l’allèle CN alors que le phénotype des poiles
jaunes est déterminé par l’allèle CJ. Les mâles ne peuvent porter qu’un de ces deux allèles à la
fois (car ils n’ont qu’un seul X) et sont donc soit noirs soit jaunes. Les femelles présentent un
troisième phénotype lorsqu’elles sont hétérozygotes, celui d’un pelage avec tâches noires et
jaunes appelé écaille de tortue.
Une population de chats de Londres présente les phénotypes suivants :
Phénotypes
Noir Tâché Jaune Total
Mâles 311 0 42 353
Femelles 277 54 7 338
Déterminez les fréquences alléliques en utilisant toute l’information dont vous disposez.
Solution :
Phénotypes et génotypes
Noir Tâché Jaune Total
Mâles CNY (311) - CJY (42) 353
Femelles N N
C C (277) N J
C C (54) J J
C C (7) 338
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2ème année SNV GENETIQUE Chap IX. Notions de génétique des populations
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