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EXERCICES

D'ARITHMÉTIQUE
ÉNONCÉS ET SOLUTIONS
PAR

J. FITZ-PATRICK GEORGES CHEVREL


ANCIEN DIRECTEUR

PROFESSEUR DE MATHÉMATIQUES . DE L'INSTITUTION CHARLEMAGNE , A TOURS .

AVEC UNE PRÉFACE


DE

M. JULES TANNERY
SOUS- D: RECTEUR DES ÉTUDES SCIENTIFIQUES A L'ÉCOLE NORMALE SUPÉRIECRE.

BR
LI
CTH

PARIS

LIBRAIRIE SCIENTIFIQUE A. HERMANN ,


LIBRAIRE DE S. M. le Roi DE SUÈVE ET DE NORVÈGF,
8 – rue de la Sorbonne 8

1893
ERRATA

Page 43, avant-dernière ligne :


Au lieu de : en se reportant au problème nº 6
il fautlire : en se reportant à la question n ° 4.
Page 61 , 29e ligne :
Au lieu de : question 109
il fautlire : question 89.
Page 121 , ligne I en montant :
Au lieu de : partons en effet de l'identité 21 d . multiple de 7 qui peut s'écrire
il faut lire : partons en effet de l'identité : 21 d = multiple de 7 , qui peut s'écrire
Page 159, ligne 2 en montant (sur quelques exemplaires) :
Au lieu de : cepnedant
il faut lire : cependant
Page 181 , dernière ligne :
1 1
Au lieu de: - + +
1.2.3 + ...]
+ 1
il fout lire : + 1.2 112.3 + ..
Page 193 , ligne 17 :
Au lieu de : au second cas de même ceux
il faut lire : au second cas, de même ceux

Page 309, ligne 15 en montant :


Au lieu de : -g +1 + ital =
il fautlire : = g ' th. + i + a !.
EXERCICES

D'ARITHMÉTIQUE

CHAPITRE PREMIER

Notions préliminaires. - Numération .

RÉSUMÉ

Définition des grandeurs . Distinction entre les mots grandeur et quantité.


Grandeurs discontinues et grandeurs continues . – Mesure des grandeurs. Défi
nition de l'unité. – Ce qu'il faut entendre par rapport de deux grandeurs . Défi
nition du nombre ; la pluralité est l'origine la plus simple de l'idée du nombre.
Nombres abstraits et nombres concrets ; les premiers seuls sont des nombres . – Les
mathématiques constituent la science des grandeurs mesurables é; numération de
ces grandeurs. — Définition des nombres entiers , des nombres fractionnaires.
Idée des nombres incommensurables.
Définition de l'arithmétique (science des nombres, apuos). – Ce qu'on entend
par le mot calcul. Problème de la numération . But de la numération parlée ;
unités des divers ordres qui dérivent toutes, d'une manière simple , de l'unité prin
cipale. — Importance particulière des unités simples : mille , millions, billions, etc. ,
dans le système de numération parlée .
Principe fondamental : dix unités d'un ordre quelconque valent et forment une
unité de l'ordre immédiatement supérieur ; d'où le nom de système de numération
décimale .
La numération parlée convient à toutes les espèces de nombres.
Numération écrite ; emploi des chiffres ; convention sur laquelle elle repose : tout
chiffre placé à la gauche d'un autre représente des unités dix fois plus fortes que
celles représentées par cet autre ; un chiffre peut être considéré comme repré
sentant des unités d'un ordre quelconque ; - valeur absolue d'un chiffre ; valeur
relative ou de position .
Règle pour écrire les nombres.
Règle pour lire les nombres .
Changement que subit un nombre quand on écrit à sa droite un certain nombre
de zéros . - Changement que subit un nombre terininé par des zéros quand on
supprime un ou plusieurs de ces zéros.
Exercices d'arithmétique. 1
2 EXERCICES D’APITHMÉTIQUE .

Question 1 . Étudier le changement qu'éprouve un nombre quand


on écrit un ou plusieurs zéros entre ses chiffres.
Considérons le cas où l'on introduit un seul zéro entre deux des
chiffres du nombre ; soit par exemple le nombre 6237, auquel nous
substituons 62037 .
Les 62 centaines sont devenues 62 mille , c'est- à -dire que la partie
à gauche de 37 a été rendue 10 fois plus grande, ou , en d'autres
termes, que le nombre aa été augmenté de 9 fois la partie qui précède
37, soit de 9 fois 6200 .
Cas où l'on écrit deux ou plusieurs zéros entre deux chiffres du
nombre considéré.
Exemple : au nombre 6204 substituons 620004.
Les 620 dizaines sont devenues 620 mille, c'est- à- dire que la partie
à gauche de 4 a été rendue 100 fois plus grande, ou que le nombre a
été augmenté de 99 fois 620 .
De même, en remplaçant 325 par 300025, on voit que le nombre
a été augmenté de 999 ou de (1000 — 1 ) fois la partie qui précède 25 .
D'une manière générale , l'introduction de n zéros entre deux
chiffres d'un nombre a pour effet d'augmenter ce nombre du produit
de la partie qui se trouve à gauche des zéros introduits, par un
nombre composé d'autant de 9 qu'on a écrit de zéros .
Cas où les zéros sont introduits entre plusieurs chiffres ; soit par
exemple le nombre 36356 auquel nous substituons 306300306 .
Le zéro introduit entre 5 et 6 a eu pour effet d'augmenler le
nombre primitif de 9 fois la partie à gauche du 6 , c'est- à -dire de
9 fois 36350 .
On a obtenu ainsi le nombre 363506 .
Les deux zéros écrits entre les chiffres 3 et 5 ont augmenté ce
second nombre de 99 fois la partie à gauche de 506, c'est- à - dire de
99 fois 363000 .
On a eu ainsi le nombre 36300506 .
Enfin , en écrivant un zéro entre les chiffres 3 et 6, on a augmenté
ce dernier nombre de 9 fois 30000000.
En résumé, le nombre primitif 36356 aa été augmenté de
9 fois 36350 + 99 fois 363000 + 9 fois 30000000 .
CHAP . I. — NOTIONS PRÉLIMINAIRES . NUMÉRATION . 3

Question 2. – On écrit tous les nombres de 1 à n chiffres inclusi


tement : combien de fois rencontre- t-on le même chiffre ?
Le raisonnement fait pour un chiffre significatif quelconque serait
évidemment le même pour tous; considérons donc le chiffre 1 .
1º De 1 à 9, c'est- à -dire pour les nombres d'un seul chiffre, le
chiffre 1 n'est évidemment écrit qu'une seule fois;
20 De 10 à 99, c'est- à -dire pour les nombres de deux chiffres, le
chiffre 1 est écrit : d'abord 10 fois à gauche, dans la première dizaine ;
puis 1 fois, à droite, dans chacune des neuf dizaines, soit en tout
19 fois.
Par suite, pour les nombres de 1 et 2 chiffres réunis , le même
chiffre est écrit 1 + 19 ou 20 fois .
3° Passons aux nombres de 100 à 999, c'est-à-dire aux ni mbres
de 3 chiffres .
Le chiffre 1 est écrit d'abord 100 fois, à gauche, dans la première
centaine ; puis 10 fois à droite du chiffre des centaines dans chacune
des centaines, soit 90 fois pour les 9 centaines, et enfin 10 fois à
droile du chiffre des dizaines dans chaque centaine, soit encore
90 fois pour les 9 centaines.
Donc, pour les nombres de 3 chiffres, le chiffre 1 a été écrit 100
+ 180 = 280 fois, et pour les nombres de 1 , 2 et trois chiffres, le
même chiffre est écrit

20 + 280 = 300 fois et 300 = 3 X 10% .

4° Nombres de 4 chiffres de 1000 à 9999. Le chiffre 1 est écrit


1000 fois à gauche dans le premier mille, 100 fois à droite du chiffre
des mille dans chaque mille , de 1100 à 1199, de 2100 à 2199, ... , de
9100 à 9199, c'est-à -dire 900 fois pour les 9000 ; le même chiffre 1 est
écrit 100 fois à la droite du chiffre des centaines dans chaque mille,
de 1110 à 1119, de 1210 à 1219, de 1310 à 1319, ... , de 1910 à 1919
pour le premier mille , et de même pour les autres mille, soit en tout
>

900 fois. Enfin 1 figure 100 fois à la droite du chiffre des dizaines
dans chaque mille, et par suite 900 fois à la place du chiffre des
unités .
En résumé, pour les nombres de 4 chiffres on est conduit à écrire
4 EXERCICES D’ARITIMÉTIQUE.
le chiffre 1
1000 + 900 X 3 = 3700 fois.
Et pour les nombres de 1 , 2, 3 et 4 chiffres, le même chiffre est
écrit
3700 + 300 = 4000 fois et 4000 = 4 X 10'.

Sans aller plus loin , on voit facilement que cette loi est générale, et
>

nous en conclurons que pour les nombres de 1, 2 , 3 , 4, 2 n chiffres


réunis, le même chiffre est écrit
n X 10^ -1 fois.

Question 3. - Combien y a-t- il de nombres composés de n chiffres


et combien faut-il de chiffres pour les écrire tous ?
Les nombres de 1 chiffre commençant à 1 ou 10 ° pour finir à 10, il
.

y en a 10 – 1 = 9 et il faut 9 chiffres pour les écrire .


Les nombres de 2 chiffres commencent à 10 pour finir à 10% exclu
sivement, il y en a donc 10? 10 · 100 10 = 90, et il faut par
suite, pour les écrire , 90 X 2 = 180 caractères .
Les nombres de 3 chiffres commencent à 102 pour finir à 10% exclu
sivement; il y en a donc 10% – 10' = 10 ( 10-1) = 100 X 9 = 900,
et il faut pour les écrire 900 X 3 = 2700 caractères, etc.
D'une façon générale, les nombres de n chiffres commencent
à 10 " - " pour finir à 10" exclusivement; ils sont donc au nombre
de 10 " – 10" -1 = 10 " -1 ( 10 — 1 ) = 10^ - ' X 9 , et il faut pour les
écrire
10 %-1 X 9 X n caractères.

Question 4. - On écri! la suite naturelle des nombres entiers,


sans séparer les chiffres
1234567891011121314 ...

et l'on demande de démontrer que le nombre qui exprime combien


il y a de chiffres dans cette suite depuis l'unité jusqu'à 10" - 1 -

est formé de la manière suivante : son premier chiffre à droite


est un ,9, à la suite se trouent, sur la gauche, n - 1I chiffres 8
et enfin le nombre n -- 1..
CHAP . I. XOTIONS PRÉLIMINAIRES. NUMÉRATION. 5

Exemples : le nombre de chiffres que l'on doit écrire pour faire le


tableau des 99 premiers nombres est 189 ; pour les 999, il en
faut 2889 ; pour les 9999 premiers nombres, 38889, etc., etc.
Déduire de la quelle est la valeur absolue du chiffre qui occupe
dans la suite définie plus haut un rang déterminé, par exemple
le 85642e .

Le nombre 10" - 1 est composé de n chiffres 9 et , suivant ce qui


a été dit sur le mode de formation de la suite

12345678910111213... ,

on voit que les nombres qui la composent peuvent se partager en


1 groupes constitués par les nombres d'un seul chiffre, les nombres
de 2 chiffres , les nombres de 3 chiffres, etc. , les nombres de ጎንn chiffres.
Le premier groupe contient 10 – 1 nombres d'un seul chiffre et,
par suite, (10 - 1 ) chiffres .
Le second groupe contient 100 - 10 = 102 10 nombres de deux
chiffres et , par suite, (10? — 10) X 2 chiffres.
Le troisième groupe contient 1000 100 - 10 % - 102 nombres
de 3 chiffres et, par suite , (10% – 10?) X 3 chiffres ; et ainsi de suite
-

jusqu'au ne groupe, qui renferme 10" – 10%" -1 nombres de n chiffres


-

et, par suite, ( 10 " — 10 -1 ) X n chiffres.


On a donc en tout un nombre de chiffres représenté par l'expres
sion

( 10" — 10"-1) X n + (10^ -1 – 10^-4) X (1 — 1) + ( 10 ^ - : — 10» –1)


x (n − 2) + ... + (10% – 10 ) X33 + ( 10 -- 10) X 2 + 10 – 1 ,
-

ou encore par

10" X 12 ( 10 " -1 + 10" – ? + + 10% + 10% + 10 + 1 )


après avoir simplifié .
Or, 10 " X n est composé du nombre n suivi de n zéros, et la
quantité entre parenthèses représente un nombre composé de n fois
le chiffre 1 .
En retranchant ce second nombre du précédent, le premier chiffre
à droite sera évidemment un 9 ; avec l'unité de retenue, le chiffre
suivant du plus petit nombre devient 2 et par suite le deuxième
chiffre à droite de la différence est un 8 ; il en est de même des n - 2 .
6 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
chiffres qui précèdent, et le dernier chiffre à gauche est n moins la
retenue, c'est- à -dire n - 1 (si n n'a qu'un chiffre), autrement les
-

premiers chiffres à gauche constituent le nombre n - 1 .


En résumé, le nombre des chiffres est pour le premier groupe,
c'est-à-dire de 1 à 9 .... 9
Pour les 2 premiers groupes, c'est-à -dire de 1 à 99....... 189
Pour les 3 premiers groupes, c'est- à -dire de 1 à 999 ... 2889
Pour les 4 premiers groupes , c'est-à-dire de 1 à 9999..... 38889
Pour les 5 premiers groupes, c'est-à-dire de 1 à 99999 .... 488889
et ainsi de suite.
Il s'agit maintenant de déterminer le 85642e chiffre de la suite.
Or, 85642 est compris entre 38889 et 488889 ; donc le chiffre en
question appartient à un nombre faisant partie du cinquième groupe,
et on a immédiatement son rang dans la suite des nombres de
5 chiffres en retranchant 38889 de 85642.
En effectuant la soustraction on trouve
85642 — 38889 = 46753;
le chiffre cherché est , par suite, le 46753e dans la suite des nombres
de 5 chiffres ; mais 46753 = 9350 X 5 + 3, c'est - à - dire que le
chiffre inconnu est le 3e du 9351e nombre de 5 chiffres.
Le 1er nombre de 5 chiffres étant 10000, le 9331e est 10000
+ 9350 = 19350 et, par suite, le chiffre demandé est 3.

Note sur la définition du nombre .


may
Le nombre doit être considéré comme le résultat de la comparaison
d'une grandeur à son unité, et cette définition est générale et rigou
reuse quoique moins simple que la suivante que l'on trouve dans
plusieurs traités d'arithmétique : « Un nombre est l'assemblage de
plusieurs unités. »
D'après cette dernière définition , l'unité, ou le nombre un , qui
n'est pas un assemblage d'unités, ne serait donc pas un nombre ? Or,
l'unité est bien regardée comme un nombre, bien qu'Euclide ait été
d'une opinion contraire.
Condillac dit à ce sujet : « Parce que les nombres sont formés
d'unités , l'analogie a fait donner, par extension , à l'unité simple, la
8 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE,

Note sur la question 4 .

M. D'Ocagne a fort heureusement généralisé cette question dans


une communication faite à l'Académie des Sciences (Comptes rendus,
1890 , p. 190 ). Nous croyons intéresser les élèves en démontrant la
règle formulée par M. D'Ocagne.
Commençons par représenter les nombres 189, 2889, 38889,
488889, etc., par les notations symboliques 11 ( 1 ), 10 (2) , 17 ( 3 ),
96 ( 4 ), ... , etc. , c'est - à - dire que , d'une façon générale, 1 ( p ) repré
10
sentant le nombre des chiffres écrits dans la suite naturelle des
nombres avant le nombre 10P + 1 , on a 16 (p)= p888... 89.
Cela posé, soit k le rang du chiffre inconnu qu'il s'agit de trouver;
il est très aisé de déterminer le nombre n tel que l'on ait
10 ( m - 2) <<< 7 ( n - 1) ,
et on en conclut que le chiffre inconnu de rang k appartient à un
nombre de n chiffres que je représente par N , puisque k est compris
entre le nombre total des chiffres des n - 1 premiers groupes et le
nombre des chiffres des n premiers groupes.
On a d'ailleurs le rang occupé, dans la suite des nombres de
n chiffres, par le chiffre inconnu , en faisant la différence
k - 96 (n - 2) .
Pour avoir le rang occupé dans la suite des nombres de n chiffres
par le nombre de n chiffres N , auquel appartient k, il suffit évidem
ment de diviser k - 96 ( n − 2) par n .
Soient q le quotient et r le reste, il vient
(1 ) k – 1 ( n − 2) = 9 X n + ',
et ici nous devons distinguer deux cas suivant que r est différent de
zéro ou nul .
10r = 0. Le rang occupé par N dans la suite des nombres de
n chiffres est alors q + 1 , et r représente le rang occupé par le chiffre
>

inconnu dans N (en admettant qu'on compte de gauche à droite) .


Or, le premier nombre de n chiffres étant égal à 10 " - ", on a >

( - 2) - 1
k - 16 n
N = 10"-1 + 9 = 10 "-1+ n
CHAP . I. NOTIONS PRÉLIMINAIRES. NUMÉRATION . 9

en remplaçant, dans la première égalité, q par sa valeur tirée de (1),


ou encore

N =
k + n X 10" -1-92 (n - )
2) 10

n n

( — 2) est égale à un nombre


Mais la différence n X 10 ^ -1 – ใ96 (n
composé de n fois le chiffre 1 , et il vient, par conséquent ,
k + 1111* fois... 11 = nX N + 10 ;
d'ailleurs r est plus petit que n, d'où cette conclusion que N peut
être considéré comme le quotient de la division du nombre
k + 1111" fois... 11

par n , 1 étant alors le reste de cette division .


207 = 0. Le quotient q est alors le rang occupé par le nombre de
n chiffres N et le chiffre à déterminer est évidemment égal au dernier
chiffre à droite (en allant de gauche à droite) de N.
On a dans ce cas

N = 10 -1 + 9-1 = 10" -1-1 + k – 16 (n — 2), >


n

ou encore
1

N k + n X 10^ -| – 90 (n − 2 ) 1;
n

et si l'on remarque, comme plus haut, que la différence n X 10 ^ -1


– 9 ( n − 2) est égale à un nombre composé de n fois le chiffre 1 ,
il vient
k ++ 11111nfols...11 =- (N + 1)
1 n,
d'où
k + 1111n foir ...11
n
EN + 1 = Q ,

et le chiffre demandé est le premier à droite de Q - 1 .


On voit donc, en résumé, qu'en posant
(1/1 ) = 1, ( 2/1) = 11 , ( 3/1) = 111 ,
et en général
( n /1) = 111» fois...11 ,
on peut formuler la règle suivante donnée par M. D'Ocagne :
k étant le rang du chiffre à trouver, on détermine le nombre n
10 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
tel que
Y ( n – 2) << k < 1 % (n −
% -

- 1 ),
puis on effectue la division de k + (n/1 ) par n ; soient Q le quotient
et R le reste .
2º Si R n'est pas nul, le chiffre cherché est le Rº ( à partir de la
gauche ) du nombre Q ;
1º Si R est nul, le chiffre cherché est le premier (à partir de la
droite) du nombre Q - 1 .
Appliquons cette règle à la recherche du 85642e chiffre de la suite
naturelle des nombres .
On a

38889 < 85642 < 488889;

donc, d'après la régle, il suffit de diviser par 5 la somme


85642 + 11111 96753 ;
le quotient est 19350, et le reste 3 ; le chiffre cherché est dès lors 3.
Comme deuxième exemple, cherchons quel est , dans la suite
naturelle des nombres, le millionième chiffre écrit.
Ici k = 1000000, et comme N1 (4 ) = 488889 ,
-

16 (5) = 5888889,

on voit que 1 (4) < k < 11 (5).


Donc n = 6. En outre

k + (1/1) = 1000000 + 111111 = 1111111 ;


en divisant ce nombre par 6 , on trouve pour quotient entier 185185
et pour reste 1 .
Le millionième chiffre est donc le premier à gauche du nombre
185185 , c'est- à -dire le chiffre 1 .
CHAP . II . ADDITION ET SOUSTRACTION . 11

CHAPITRE II

Addition et Soustraction.

RÉSUMÉ

Que nomme - t - on opérations en arithmétique ? Preuve d'une opération . —


L'exposition complète d'une opération comprend : 1° la définition ; 2 ° la règle ; 3. la
démonstration ; 4° l'exemple ; 50 l'usage, et enfin 6° la preuve définie plus baut .
Définition de l'addition ; son signe + s'énonce plus; signification du signe = ;
on opère sur des nombres abstraits et le résultat s'applique à des nombres concrets
quelconques, pourvu qu'ils soient de même nature. – Addition d'un nombre entier
moindre que 10 à un autre nombre entier quelconque ; addition de deux nombres
entiers quelconques. — Règle générale.
Disposition pratique de l'opération. – Pourquoi commence-t -on l'opération par la
droite? - Simplifications diverses apportées dans la pratique. -- Exemples. –
Preuve de l'addition . Usage de l'addition : détermination d'un tout dont les
diverses parties sont connues.
Définition de la soustraction ; son signe — s'énonce moins ; soustraction d'un
nombre d'un seul chiffre d'un nombre quelconque ; soustraction de deux nombres
telsque chaque chiffre du plus petit soit inférieur ou au plus égal au chiffre de
même rang du nombre le plus grand .
Soustraction de deux nombres absolument quelconques . On commence par
établir ce principe : la différence entre deux nombres et, engénéral, entre deux grandeurs,
ne change pas lorsqu'on augmente ou lorsqu'on diminue ces deux nombres ou ces deux
grandeurs de la même quantité.
Disposition pratique de l'opération . — Exemples. — Règle générale. – Pourquoi
commence - t -on l'opération par la droite ? Pourrait -on augmenter le chiffre supé
rieur trop faible de moins de 10 unités de son ordre ou de plus de 10 unités de son
ordre ?
La théorie de la soustraction peut se présenter d'une autre manière en partant
de cette définition : la soustraction est une opération ayant pour but de trouver le
nombre à ajouter au plus petit de deux nombres donnés pour former le plus grand.
Exposition de cette méthode avec exemples. Avantages de cette méthore.
La méthode des emprunts, enseignée dans les écoles primaires, doit être rejetée.
Preure de la soustraction : 1 ° par l'addition ; 2° par la soustraction .
Preuve de l'addition par la soustraction .
Usages de la soustraction :: on veut trouver ce qui reste d'un tout quand on en prend
certaines parties ; ou on veut savoir de combien une quantité connue en surpasse
12 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE.
une autre de même espèce ; ou enfin on veut connaître la différence entre deux
quantités de même nature .
Principes divers de la soustraction :
] • N + (A - B) = N + A – B ; traduire en langage ordinaire ;
20 N ( A - B ) = N - A + B ; traduire en langage ordinaire ;
3º De A B D déduire (A + N) – B = D + N ;
40 De A B D déduire A - ( B + N ) = D F N ;
5" De A + B = Set A - B = D , déduire :
S + D le double du plus grand des deux nombres A et B ;
S-D le double du plus petit .
Qu'appelle-t-on complément d'un nombre ? — Règle pour former le complément
d'un nombre . Soustraction au moyen de compléments (roir la question du 110 71 .
– Usage des compléments pour retrancher de la somme de plusieurs nombres une
seconde somme non effectuée de plusieurs autres nombres.

Question 55. – Lorsqu'on ajoute plusieurs nombres, la somme


totale des chiffres des siombres additionnés surpasse la somme
des chiffres du résultat d'un nombre exact de fois 9 .
Nous distinguerons deux cas :
1° Les différentes additions partielles des unités, des dizaines , des >

centaines, etc. , des nombres proposés se font sans retenue ; il est


évident que, dans ce cas , la somme des chiffres du résultat égale
la somme des chiffres des nombres donnés .
2° Une ou plusieurs des différentes additions partielles des unités ,
des dizaines, des centaines, etc. , des nombres proposés donnent des
retenues. Supposons, par exemple , que la somme des chiffres de la
colonne des dizaines soit 76 ; on écrit 6 et on retient 70 dizaines ou
7 centaines qui s'ajoutent à la colonne suivante .
Il résulte de là que la somme des chiffres des dizaines des nombres
proposés surpasse de 70 le chiffre des dizaines du résultat, mais que
la somme des chiffres des centaines des nombres proposés est infé
rieure de 7 unités au nombre des centaines du résultat.
Par suite, la différence entre la somme des chiffres des nombres
donnés contenus dans les trois premières colonnes à droite et la
somme des trois premiers chiffres à droite du résultat est égale à
70 – 7 = 7 (10 - 1 ) = 7 X 9.
Le même raisonnement s'applique à chaque retenue.
Question 6. - On écrit une suite quelconque de nombres suivant
-

leur ordre de grandeur et l'on demande de démontrer que la


CHAP . II . -
ADDITION ET SOUSTRACTION . 13

somme des différences obtenues en retranchant chacun de ces


nombres de celui qui le suit immédiatement est égale à la diffé
rence des deux nombres ertrêmes.

Représentons, d'une manière générale, par


a, b , c, d,> e et f
>

des nombres tels que l'on ait


a < b < c < d < e < f.
Posons
b am

с - b = n
d - C = P
e d : 9
f - e = r,
et additionnons membre à membre ces égalités. Il vient
b - a + C - 6 + d - c + e - d + f -- C = m +1 + P + 1 + 1,

ou , après simplifications,
f- a = m + N + P + 9 + 1 .

Question 7. - Pour soustraire un nombre d'un autre, par exemple


56342 de 78925, on peut procéder de la manière suivante :
Opérez comme s'il s'agissait d'une addition, en substituant au
chiffre des unités du plus petit nombre ce qui lui manque pour
atteindre 10, et aux autres chiffres du plus petit nombre ce qui leur
manque pour être égaux à 9, puis supprimez au résultat le chiffre 1
qui se trouve nécessairement à la gauche.
78625
56342
22283

Ainsi, dans l'exemple précédent on dira :: 5 et 8 font 13, je pose 3


et je retiens 1 ; 1 et 2 font 3 et 5 font 8 ; 6 et 6 font 12, je pose 2 et
je retiens 1 ; 8 et 3 font 11 et 1 de retenne 12, je pose 2 et je retiens 1;
14 EXERCICES D'ARITIMÉTIQUE .
enfin , 7 et 4 font 11 et 1 de retenue 12 que j'écris , et je supprime le
dernier chiffre 1 .
La démonstration est des plus simples : il suffit de remarquer que
l'on substitue au nombre 56342 son complément 100000 -- 56342.
Or, on a bien
78625 - 56342 78625 56342 + 100000 - 100000
= 78625 + (100000 — 56342) — 100000
= 78625 + 43658 100000 .

Question 8. — Pour ajouter deux nombres, on peut opérer comme


s'il s'agissait d'une soustraction, en substituant au chiffre des
unités de l'un des nombres ce qui lui manque pour étre égal à 10,
et aux autres ce qui leur manque pour élre égaux à 9, et
augmentant le second nombre d'une unité de l'ordre immédiate
ment supérieur à celle qu'exprime le dernier chiffre du premier.
Ainsi, pour ajouter 45726 à 73638 , on retranchera 26362
de 145726 .

L'opération revient à substituer à l'un des nombres son complément.


On a bien

45726 + 73638 100000 – 100000 + 45726 + 73638


-

= 145726 —
--- ( 100000 – 7 :3638) = 145726 – 26362.

Question 9. – Si l'on prend la différence entre un nombre de trois


chiffres et ce nombre renversé, on trouve 9 pour chiffre du milieu
et 9 pour somme des deux autres chiffres.
Représentons par abc le nombre proposé; le nombre renversé
sera cba , et puisque la soustraction est possible, il en résulte que
l'on a
abc > cba,
c'est- à -dire que le chiffre des centaines a est plus grand que le chiffre
des unités c .
On obtiendra donc le chiffre des unités de la différence en retran
chant a de c augmenté de 10 , et si u représente ce chiffre, on aura
U = + 10 a .
( 1)
En passant à la colonne suivante, et pour tenir compte de la dizaine
CHAP . II . ADDITION ET SOUSTRACTION . 15

ajoutée à c, on augmente b de 1 ; mais alors pour pouvoir ôter


b + 1 de b, on est forcé d'ajouter 10 unités de son ordre au chiffre
des dizaines b du nombre supérieur, et, par suite, le chiffre des
dizaines de la différence est

b + 10 -- (b + 1 ) = b + 10 — b - 1 = 9.
Enfin, pour avoir le chiffre des centaines p de la différence, on
retranche de a le chiffre c augmenté de 1 , de sorte que l'on a
(2) p = a - (c + 1) .
Les égalités (1) et (2) ajoutées membre å membre donnent
p + u = c + 10 – a ta (c + 1) = 9,
ce qui démontre bien la deuxième partie du théorème.
On voit facilement , a priori, que la différence est nulle si a = c .

Question 10. – Si d'un nombre formé par trois chiffres consécutifs


on retranche le nombre renversé, la différence est 198.
Les trois chiffres consécutifs peuvent être représentés par n — 1 ,
n et n + 1 , et le nombre lui-même s'écrit

100 (n + 1 ) + 10 n + (12 - 1 ).
Ce nombre renversé a pour expression
100 ( n − 1) + 10 n + ( n + 1 ).
La différence est égale à

100 ( n + 1 ) — 100 ( n − 1) + 10 1 — 10 n + ( - 1) – ( 1 + 1 ) ,
ou à

100 12 + 100 — 100 12 + 100 + n - 1 - N - 1 ,


ou enfin à
200 - 2 = 198 .

Question 11 . On écrit à la suite les uns des autres sans les


séparer, en commençant par le plus grand, et de gauche à droite,
trois nombres consécutifs d'un même nombre de chiffres, et de ce
16 EXERCICES D’ARITIMÉTIQUE .
résultat on soustrait les mêmes nombres écrits dans les mêmes
conditions, mais en allant de droite à gauche. Démontrer que les
résultats obtenus sont

198, 19998, 1999998, 1992n – 1 fois 9 ... 98,


suivant que les nombres employés ont 1, 2, 3, n chiffres.

Dans le cas où les trois nombres considérés n'ont qu'un seul chiffre,
le théorème précédent démontre la proposition .
Considérons maintenant le cas de trois nombres consécutifs ayant
deux chiffres que nous représenterons par d et u .
Ces trois nombres consécutifs seront évidemment

100 + u , 10d + ( u – 1), 10d + ( u - 2)


et le nombre considéré aura pour expression
100000d + 10000 u +- 1000d + 100 ( u – 1 ) + 10d + ( u — 2).
De ce nombre il faut retrancher

100000d + 10000 (u - 2) + 1000d + 100 ( u — 1) + 10d + u .


La différence est égale à
10000u 10000 ( u - - 2) + 1 – 2 – 4 ,
ou à
20000 2 = 19998 .

Ainsi, pour trois nombres de un chiffre, la différence est


2 X 10 - 2 = 198 ;

pour trois nombres de deux chiffres, la différence est


2 x 104 2 19998 .

Et il est facile de voir, en généralisant la démonstration, que pour


trois nombres de n chiffres, la différence est
2 X 102" - 2 .

Considérons, en effet, un nombre quelconque N de n chiffres et les


deux nonbres immédiatement inférieur et supérieur N - 1 et N + 1 .
CHAP . JI . ADDITION ET SOUSTRACTION . 17
Soit N = abc...ml.
Le premier résultat obtenu en écrivant à la suite les trois nombres
N + 1 , N et N - 1 sera, en remarquant que le nombre total des
chiffres est 3 n

a X 103n - 1 + b X 103 N~ —
-9
:+ ... + m X 102n + 1 + (1 +1 ) X 102m
ta X 102n - 1 + b X 102n – ? + + m X 10 + 1 +1 X 10 "
+ a X 10^-1 + b X 10 - ? + + m x 10 + (1 - 1).
Le deuxième résultat obtenu en écrivant à la suite les trois nombres
N – 1 , N et N + 1 , sera
a X 1031-1 + b X 103n- ? + ... + m x 102n + 1 + (1 - 1) X 102x
2
+ a X 102n - 1 + b X 10 " -- + ... + m X 10 * + 1 +1 X 10"
+ a x 10n - 1 + b X 10 ? + + m x 10 + (1 + 1 ).
La différence entre ces deux résultats a pour expression, en négli
geant les termes communs,
(1 + 1 ) X 10 ^ - (1 - 1) X 102n + (1 - 1) – (1 + 1 ),
ou

1 X 102n + 1021 - 1 x 102n + 102n + 1-1-1-1 ,


ou enfin ,
2n-
2 x 10 " - 2 = 19992r - 1 fois 9 ....98.

Question 12. – Si l'on ajoute 11 à un nombre, la différence entre


la somme des chiffres de rang impair et la somme des chiffres de
rang pair ne peut être changée que d'un nombre exact de fois 11 .
Énumérer les différents cas qui pcuvent se présenter.
Remarquons d'abord que pour ajouter 11 à un nombre il suffit
d'ajouter 1 au chiffre des unités, et 1 à celui des dizaines.
Soient donc u le chiffre des unités , d le chiffre des dizaines du
nombre proposé, et examinons les modifications que subit la diffé
rence entre la somme des chiffres de rang impair et celle des chiffres
de rang pair lorsqu'on augmente u de 1 .
Si le chiffre u est plus petit que 9, la somme des chiffres de rang
impair et , par suite, la différence considérée se trouvent simplement
augmentées de 1 .
Exercices d'arithmétique.
16 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE.
résultat on soustrait les mêmes nombres ccrits dans les mêmes
conditions, mais en allant de droite à gauche. Démontrer que les
résultats obtenus sont
9
198, 19998 , 1999998, 19921 – 1 fois 9 ...98,
suivant que les nombres employés ont 1 , 2, 3, ..., n chiffres.
Dans le cas où les trois nombres considérés n'ont qu'un seul chiffre,
le théorème précédent démontre la proposition .
Considérons maintenant le cas de trois nombres consécutifs ayant
deux chiffres que nous représenterons par d et u .
Ces trois nombres consécutifs seront évidemment

100 + U , 10d + (u – 1 ), 10d + ( u – 2),


et le nombre considéré aura pour expression
100000d + 10000 u + 10000 + 100 ( U — 1 ) + 10d + ( 1 — 2) .
De ce nombre il faut retrancher

100000d + 10000 (u - 2) + 1000d + 100 ( u — 1) + 10d + u .


La différence est égale à
10000 u 10000 ( - 2) + 4 – 2 – 4 ,
ou à
20000 2 = 19998 .

Ainsi , pour trois nombres de un chiffre, la différence est


2 x 10 – 2 = 198 ;
pour trois nombres de deux chiffres, la différence est
2 x 10 2 19998 .

Et il est facile de voir, en généralisant la démonstration , que pour


trois nombres de n chiffres, la différence est
2 X 102* - 2 .

Considérons, en effet, un nombre quelconque N de n chiffres et les


deux nombres immédiatement inférieur et supérieur N – 1 et N + 1 .
CHAP . JI . ADDITION ET SOUSTRACTION . 17

Soit N = abc...ml.
Le premier résultat obtenu en écrivant à la suite les trois nombres
N + 1 , N et N - 1 sera, en remarquant que le nombre total des
>

chiffres est 3 n

a x 103n - 1 + b X 103 * --' + ... + m X 102n+ 1 + (1 + 1) X 102n


+ a X 102n - 1 + b X 102n – + ... + m X 10 + 1 + 1 X 10
+ a X 10^-1 + b X 102–2 + + m x 10 + (1 - 1).
Le deuxième résultat obtenu en écrivant à la suite les trois nombres
N - 1, Net N + 1 , sera
2
a X 103n - 1 + b6 X 10.30--
1031— + ... + m X 102n+ 1 + (1 - 1) X 102n
1
+ a X 10 n- ' + b X 102n- + + m X 10 ' + 1 +1 X 10"
+ a X 10^-1 + b X 10 -3 + + m x 10 + (1 + 1 ).
La différence entre ces deux résultats a pour expression, en négli
geant les terres communs,
(1 + 1 ) X 1021 - (1 - 1) X 102n + (1 - 1) – (1 + 1) ,
ou

1 X 102n + 109n - - 1 X
x 102 + 10 + 1-1-1-1,
ou enfin ,
2 X 10 - 2 = 1999 ?r- 1 foisis 99...98 .

Question 12. – Si l'on ajoute 11 à un nombre, la différence entre


la somme des chiffres de rang impair et la somme des chiffres de
rang pair ne peut être changée que d'un nombre exact de fois 11 .
Énumérer les différents cas qui peuvent se présenter.
Remarquons d'abord que pour ajouter 11 à un nombre il suffit
d'ajouter 1 au chiffre des unités , et 1 à celui des dizaines .
Soient donc u le chiffre des unités , d le chiffre des dizaines du
nombre proposé, et examinons les modifications que subit la diffé
rence entre la somme des chiffres de rang impair et celle des chiffres
de rang pair lorsqu'on augmente u de 1 .
Si le chiffre u est plus petit que 9, la somme des chiffres de rang
impair et , par suite, la différence considérée se trouvent simplement
augmentées de 1 .
Exercices d'arithmétique.
18 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
Si u = 9 et si d est plus petit que 9 , l'addition d'une unité aura
pour effet de transformer u en zéro et d'augmenter d de 1 , de sorte
que la somme des chiffres de rang impair sera diminuée de 9, et la
somme des chiffres de rang pair augmentée de 1. La différence de
ces deux sommes sera donc diminuée de 10, et comme 10 = 11 – 1 ,
on pourra dire que la différence sera augmentée de 1 et diminuée
de 11 , ou tout simplement augmentée de 1 , en négligeant le nom
bre 11 .
Mais on peut avoir d = 9, et même les chiffres suivants à gauche
peuvent être également des 9. Dans ce cas , le fait d'ajouter 1 à u
nous conduit à remplacer par des 0 non seulement u , mais tous
les chiffres 9 qui le précèdent à gauche, et à augmenter d'une unité le
premier chiffre différent de 9.
D'ailleurs, le premier chiffre différent de 9, que nous désignerons
d'une façon générale par a, peut être de rang pair ou de rang impair.
S'il est de rang impair, il a à sa droite un nombre pair de 9, et en
remplaçant tous ces 9 par des 0, on modifie de la même manière la
somme des chiffres de rang impair et celle des chiffres de rang pair ;
il ne reste donc en définitive que l'addition d'une unité au chiffre a
qui occupe un rang impair ; donc , la différence entre la somme des
chiffres de rang impair et celle des chiffres de rang pair se trouve
augmentée de 1 .
Si a est de rang pair, considérons avec ce chiffre le 9 qui se trouve
immédiatement à sa droite (les autres chiffres 9 sont en nombre pair
et en les remplaçant par des 0 on a fait subir la même diminution
aux deux sommes dont on étudie la différence ). Le groupe a9 est
remplacé par (a + 1 ) 0 , et, comme nous l'avons expliqué plus haut,
la somme des chiffres de rang impair est diminuée de 9 , tandis que
celle des chiffres de rang pair est augmentée de 1 , d'où résulte pour
la différence entre ces deux sommes une diminution de 10 ou une
augmentation de 1 suivie d'une diminution de 11 , ou enſin une
simple augmentation de 1 , en négligeant le nombre 11 .
En résumé, nous pouvons conclure de cette discussion que l'addition
de 1 au chiffre des unités u n'a pour effet que d'augmenter de 1 la
différence entre la somme des chiffres de rang impair et celle des
chiffres de rang pair.
On verrait de même, en étudiant les variations que subit cette
CHAP . II . ADDITION ET SOUSTRACTION . 19

même différence quand on augmente d d'une unité, qu'elle est


diminuée de 1 .
Donc, en définitive, en ajoutant 11 à un nombre, la différence
entre la somme de ses chiffres de rang impair et celle de ses chiffres
de rang pair ne varie pas ou ne varie que d'une ou de plusieurs
fois 11 .

Question 13. - a et b étant deux nombres entiers quelconques, on


-

forme la suite
a, b, a + b, a + 2b, 2a + 3b , 3a + 5b,

dans laquelle chaque terme, à partir du 3e, est égal à la somme


des deux qui le précèdent; démontrer qu'il y a toujours 4 nombres
au moins de cette série, et 5 au plus, qui ont un nombre donné
de chiffres.
Je dis, par exemple, que l'on trouvera dans cette suite 4 termes au
moins et 5 termes au plus ayant n chiffres.
Représentons, en effet, par P et Q les termes inimédiatement
inférieurs à 10" - ?; les termes suivants de la suite sont
P + Q, P + 2Q, 2P + 3Q, 3P + 50, 5P + 8Q , 8P + 13Q ,
On a, par hypothèse,
P < 10 -1 et Q < 101-1;.
il en résulte
P + Q < 10n - 1 + 10 " -1 < 2.10 ^ -1 ,
et , a fortiori,
P + Q < 10 -1 X 10 < 10 ".
On a de même

P + 2Q < 10" -1 + 2.10^ -1 < 3.10^ - !,


et , a fortiori,
P + 2Q < 10 " -1 X 10 < 10 ".
2P + 3Q < 2,10 " - " + 3. 10 " -1 < 5.10" -1 ,
d'ou , a fortiori,
2P + 3Q < 10n - 1 X 10 < 10 ",
3P + 5Q < 3.10" -1 + 5.10 -1 < 8.10n - ,
20 EXERCICES D'ARITIIMÉTIQUE.
d'où
3P + 5Q < 10" - " x 10 < 10" .
D'ailleurs, P et Q étant les termes de la suite immédiatement
inférieurs à 10 " -1, on a
P + Q > 10-1
Il résulte donc de là que les quatre termes
P + Q, P +20, 2P + 30, 3P + 5 ,

sont compris entre 10n- 1 et 10 ", c'est-à -dire ont n chiffres.


Le 6e terme à partir de P + Q est 8P + 130 , et on a
8P + 130 = 10 (P + Q) + 3Q – 2P.
Mais 10 (P + Q) > 10", et comme, par hypothèse , Q est plus grand
7

que P, on a , à plus forte raison, 3Q > 2P ; donc, en définitive,


8P + 13Q > 10" ,

et cette inégalité démontre bien que le 6e terme, à partir de P + Q ,


contient plus de n chiffres.

Question 14. Trois frères ont 30 ans, 20 ans et 6 ans ; dans


combien de temps la somme des ages des deux plus jeunes sera
t -elle égale à l'âge de l’aine ?
A cette époque, comme à présent, l'ainé aura 30 - 20 ou 10 ans
de plus que le cadet.
10 représente donc la différence qui existera , au moment considéré,
entre les âges des deux ainés.
Mais, à ce moment, l'aîné doit avoir autant que les deux autres
réunis : donc la différence 10 doit représenter l'âge du plus jeune à
l'époque cherchée.
Le plus jeune ayant aujourd'hui 6 ans, le fait se produira dans
4 ans .
Les âges des trois frères seront 34 ans , 24 ans et 10 ans .
21
CHAP . III . MULTIPLICATION .

CHAPITRE III

Multiplication .

RÉSUMÉ

Définition générale de la multiplication. - Ce qu'on entend par multiplicande,


multiplicateur, produit et facteurs d'un produit; le signe de la multiplication
est X qui s'énonce multiplié par ; déduire de la définition générale la définition
particulière s'appliquant aux nombres entiers ; la multiplication est une addition
abrégée.
Il résulte de la définition qu'un produit est nul dès que l'un de ses facteurs est
pul .
1° Multiplication de deux nombres d'un seul chiffre. Construction et usage de
-

la table de multiplication dite de Pythagore.


2° Multiplication d'un nombre entier par un nombre d'un seul chiffre. – Démons
tration ; règle ; disposition de l'opération .
3. Multiplication d'un nombre entier par l'unité suivie d'un ou de plusieurs
zéros ; la question revient à rendre le multiplicande un certain nombre de fois plus
grand ; règle.
4º Multiplication d'un nombre entier quelconque par un chiffre autre que l , suivi
de un ou de plusieurs zéros ; démonstration ; règle .
5° CAS GÉNÉRAL . – Multiplication de deux nombres entiers quelconques ; démons
tration ; règle ; disposition pratique de l'opération et exemples à l'appui .
Pourquoi multiplie -t-on les chiffres du multiplicande en allant de droite à gauche ?
On peut prendre les chiffres du multiplicateur dans un ordre quelconque.
Cas particulier de la multiplication de deux nombres entiers terminés par des zéros ;
on s'appuie sur le principe suivant : si l'un des facteurs d'une multiplication devient
un certain nombre de foisplus grand ou plus petit, le produit devient le même nombre de
fois plusgrand ou plus petit; démonstration ; règle .
Définition d'un produit de facteurs successifs. — Le produit de deux nombres ne
change pas lorsqu'on intervertit l'ordre des facteurs. — Preuve de la multiplication .
Principes relatifs à la multiplication :
lº (A + B ) X N = AXN + BXN ; énoncer en langage ordinaire.
20 (A - B ) X N = AXN – BXN ; énoncer en langage ordinaire.
3. Dans un produit d'un nombre quelconque de facteurs, on peut intervertir
l'ordre des facteurs. On démontre d'abord cette proposition pour le cas de deux
facteurs ; puis on prouve que , dans le cas où il y en a trois, on peut changer l'ordre
des deux derniers ; il en résulte immédiatement que l'on peut faire le même change
ment dans le cas d'un uombre quelconque de facteurs ; puis, que l'on peut intervertir
22 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE.
l'ordre de deux facteurs consécutifs, et , enfin, par une série d'inversions de ce
genre , amener les facteurs à se succéder dans tel ordre que l'on voudra .
4. Pour multiplier un nombre par un produit de plusieurs facteurs, on peut le
multiplier successivement par les différents facteurs de ce produit.
5° Pour multiplier un produit par un nombre, il suffit de multiplier un de ses
facteurs par ce nombre .
6. On peut multiplier un produit par un autre produit en formant un produit
unique avec les facteurs du multiplicande et ceux du multiplicateur .
17. Dans un produit de plusieurs facteurs, on peut grouper deux ou plusieurs
facteurs sans changer la valeur du produit. Ce principe est avantageux pour la
simplification des calculs , lorsque plusieurs facteurs combinés donnent facilement
des résultats pour lesquels le calcul devient plus commode.
8. Si l'on rend le multiplicande et le multiplicateur un certain nombre de fois
plus grand, le produit est multiplié par le produit des deux quantités qui multiplient
les facteurs.
9. Si on ajoute ou si on retranche une certaine quantité à l'un des facteurs d'une
multiplication, le produit est augmenté ou diminué de cette quantité multipliée
par l'autre facteur (voir question no 19) .
10° Pour multiplier un nombre par une somme , on le multiplie successivement
par chaque partie , et on ajoute les produits partiels .
11. Pour multiplier une somme par une somme , il faut multiplier chacune des
parties du multiplicande par chacune des parties du multiplicateur et ajouter les
résultats. — Application de ce principe au cus où l'on ajoute une quantité quel
conque au multiplicande et au multiplicateur (voir question no 19 ).
12. Pour multiplier un nombre quelconque par une différence, il suffit de multi
plier ce nombre par ses deux termes et de retrancher les résultats.
13. Pour multiplier une différence par une différence, on multiplie la première
par chaque terme de la seconde , puis on retranche la deuxième différence ainsi
obtenue de la première . - Application de ce principe au cas où l'on retranche une
quantité quelconque du multiplicateur et du multiplicande (toir question no 19).
-
Nombre des chiffres d'un produit . — Le nombre des chiffres d'un produit de deux
facteurs est égal à la somme du nombre des chiffres du multiplicande et du nombre
des chiffres du multiplicateur, ou à cette somme diminuée d'une unité .
Puissance des nombres. Définition . Exposant. Degré de la puissance .
On donne le nom de carré à la seconde puissance d'un nombre, et on appelle cube la
troisième puissance .
Le produit de deux puissances d'un même nombre est encore une puissance de
ce nombre , dont l'exposant est égal à la somme des exposants des facteurs . — Ce
principe, appliqué au produit de plusieurs puissances d'un même nombre, donne
l'égalité générale
am xan xar xar x ... = am + n +P + 9 + ...,
Tout nombre entier peut s'écrire sous la forme générale
u to d x 10 ++ X 10' + m X 10' + tk x 10m - 1,
9 , d, c, m , désignant les chiffres des unités , des dizaines , des cèntaines , etc. ,
et k celui des plus hautes unités ou de l'ordre m .
Toute puissance de 10 est le produit de deux puissances de 2 et de 5, ayant
chacune même exposant que la puissance de 10 considérée.
Pour élever à une certaine puissance un produit de plusieurs facteurs, il suffit
d'élever chaque facteur à cette puissance et de faire le pro :luit des facteurs.
CHAP . III . MULTIPLICATION . 23

Pour élever un nombre à des puissances successives, il suffit de l'élever à une


puissance unique dont l'exposant est le produit des exposants des puissances.
Le carré d'une somme de deux parties est égal au carré de la première plus deux
fois le produit des deux, plus le carré de la deuxième .
Le carré d'une différence est égal au carré du premier terme, moins deux fois le
produit des deux , plus le carré du deuxième.
Le produit de la somme de deux nombres par leur différence est égal à la diffé
rence de leurs carrés (toir la question du no 24).
Principaux usages de la multiplication .

Question 15. – Combien y a-t-il de nombres pairs et de nombres


impairs entre deux nombres de la forme 2N et 2N + 2 m ?
Entre les deux nombres pairs 2N et 2N + 2m , il y a évidemment
2m 1 nombres .
Or, de 2N à 2N + 2m , les nombres pairs sont :
2N , 2N + 2 , 2N + 4,
> 2N + 6, 2N + 8, .. 2N + 2m ,

et il y en a m + 1 ; par suite, le nombre de ceux qui sont compris


dans l'intervalle de 2N à 2N + 2m est de m +1 -2 = m – 1.
Le même intervalle comprendra alors
2m -- 1 — (m — 1) = m nombres impairs.
Question 16. — Combien faut-il de caractères à un imprimeur
pour paginer un livre de 1645 pages, en supposant qu'il ne se
serve pas plusieurs fois du même caractère ?
En s'appuyant sur le raisonnement fait pour la question du n° 4,
on voit que la pagination des 999 premières pages exige 2889 carac
tères .
Les pages de 999 exclusivement à 1645 demandent 1645 – 999
= 646 fois 4 caractères, ou 646 X 4 = 2584 caractères .
Le nombre total des caractères est donc
2889 + 2584 = 5473 .

Question 17. -— Quel changement subil un produit de deux facteurs


lorsqu'on ajoute 1 au plus grand et que l'on retranche 1 au plus
petit ?
Soient A et B les deux facteurs, et A > B.
Le premier produit est A X B , le nombre A étant considéré
24 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
comme multiplicande et B comme multiplicateur. Le produit modifié
est

(A + 1 ) (B − 1) = A.B + B — A - 1 = A , B - [(A +1) – B].


Le produit est donc diminué de la quantité
(A + 1) - B,
c'est - à -dire de la différence entre le multiplicande modifié et le pre
mier multiplicateur.
REMARQUE. D'une manière générale m étant un nombre entier
plus petit que B, on a
(A + m) (B — m) = A.B + m.B – m.A – mi -

= A.B – m [( A + m ) - B] ,
c'est - à -dire qu'en ajoutant m unités au plus grand nombre et en
diminuant le plus petit de la même quantité, le nouveau produit se
trouve diminué de m fois la différence entre le multiplicande modifié
et le premier multiplicateur.
Question 18. -
Quel changement subit un produit de deux facteurs
quand on ajoute 1 au plus petit et qu'on diminue le plus grand
de 1 ?

Soient encore A et B les deux facteurs, et A > B.


Le premier produit est A X B.
Ce produit devient, après avoir fait subir aux facteurs les modifica
tions indiquées ,
(A — 1 ) (B + 1) = A.B - B + A - 1 = AX B + [A — (B + 1 )] ,
et comme on a toujours A B + 1 , on voit que le premier produit
>

est augmené de la différence entre le premier multiplicande et le


multiplicateur modifié.
D'une manière générale, m désignant un nombre entier plus petit
que A , on aura
(A — m ) (B + m) = A.B -- m B + mA – ma
= A XB + m (A (B + m ) ],
c'est-à-dire que le premier produit se trouve augmenté de m fois la
différence entre le premier multiplicande et le multiplicateur modifié .
CHAP . III . MULTIPLICATION . 25

Question 19. - Quels changements subit un produit de deux


faclcurs lorsqu'on augmente ou diminue l'un des facteurs, ou
tous les deux , d'un même nombre ?
Ou bien encore lorsqu'on augmente l'un et qu'on diminue l'autre
du même nombre ?
Déduire de ce dernier cas la manière de partager un nombre en
deux parties dont le produit soit le plus grand possible.
Représentons par M le multiplicande, par m le multiplicateur et
par P le produit :
M X m = P.

1° Le multiplicande seul est augmenté d'une certaine quantité p.


(M + p) X m = M X m + pp Xm = P ++ p X m .
Le produit est augmenté du produit de la quantité ajoutée au
multiplicande par le facteur invariable.
2 ° Le multiplicateur seul est augmenté d'une certaine quantité p.
M X (m + p ) = M X m + M Xp = P + M X p .
3° Le multiplicande est diminué d'une certaine quantité p .
(M — p ) Xm
X m = M X m -- p X m = P -- Pp X mm .
-

4 ° Le multiplicateur est diminué de la quantité p .


.

M X (M — p) = M X m – M Xp = P - M X p.
5º Les deux facteurs sont augmentés de la même quantité p.
(M + p) (m + p) = M X m + p.M + pm + p?
= P + P (M + m + p ).
Le produit est augmenté de p fois la somme du multiplicande, du
multiplicateur et de la quantité ajoutée p .
6 ° Les deux facteurs sont diminués de la même quantité p.
.

(M — p ) (m – p) = M X m – p.M - p.m + p?
-
= P - p [(M + m) – p ].
Le produit est diminué de p fois la différence entre la somme du
multiplicande et du multiplicateur, et la quantité ajoutée p.
26 EXERCICES D'ARITIMÉTIQUE.
7° Le multiplicande est augmenté de P , et le multiplicateur dimi
nué de la même quantité p.
( M + p) (m – p) = M.m + mp - p.M -
–p
= PP - p [( M + p) – m ] = P + p [(m - p ) – M ].
Appliquons ce dernier cas au partage d'un nombre N en deux
parties dont le produit soit le plus grand possible.
N
Soit + p l'une des parties , l'autre sera
2
N N
N p = p.
2 2

Le produit de ces deux parties est


N N N N N?

(6 +p) C –»)=* --[[C + p) – 1] = * --*


P P
4
P
4
pl.

Ce produit sera donc maximum quand la quantité p sera la plus


petite possible, c'est- à - dire quand elle sera nulle.
N
Les deux parties seront alors égales à , et le produit maximum
2
N?
est
4

Question 20. — Comment peut - on trouver le produit de deux


nombres en employant, au lieu du multiplicateur, le complément
de ce nombre ?

Soient M le multiplicande et m le multiplicateur que nous suppo


serons composé de n chiffres :
10 -1 < m < 10 " .
On a

M X m = M X ( 10" — 10 " + m ) = M X 10" — M ( 10" — m ),


c'est - à- dire que

M X m = M X 10" — M X le complément de m .
On peut donc opérer comme il suit :
On écrit à la droite du multiplicande autant de zéros qu'il y a de
chiffres dans le multiplicateur , et on retranche du nombre ainsi
CHAP . III . MULTIPLICATION . 27

formé le produit du multiplicande par le complément du multipli


cateur.

Cette façon d'opérer n'est avantageuse que si le complément du


multiplicateur renferme moins de chiffres que ce multiplicateur.
EXEMPLE : Soit à multiplier 8734 par 9993.
Le complément de 9993 est 7, et le produit cherché est
87340 000 - 8734 X 7 =
-
87 340 000 — 61 138 = 87 278 862.
-

Question 21. - Le carré d'un nombre de plusieurs chiffres est


terminé par le chiffre qui termine le carré de ses unités.

Désignons par u le chiffre des unités d'un nombre quelconque N


dont nous représenterons par d l'ensemble des dizaines;
N =- d X 10+ u.
Élevons les deux membres au carré , il vient

N = d' x 100 + 2.0 Xu X 10 + u?


= (d" X 10 + 2d Xu) x 10 + u',
ou

N = multiple de 10 + u' .

Donc N' sera bien terminé par le même chiffre que u’ .

Question 22. — Démontrer qu'en ajoutant au produit de deux


nombres entiers consécutifs le plus grand de ces deux nombres,
on obtient comme résultat le carré du plus grand.
Si nous représentons par n le plus grand de ces deux nombres , le
plus petit sera évidemment n 1 , et le produit
n ( n − 1) = n ? —
- 12 .

Or , on a bien
7

129 12 + 12 = n .

REMARQUE . Il résulte de la que le produit de deux nombres


entiers consécutifs ne peut pas être un carré parfait.
28 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
Question 23. — Démontrer que le produit de deux nombres entiers
qui different de 2 unités, augmenté de 1, donne pour résultat le
carré du nombre intermédiaire.
Si n représente le plus grand des deux nombres , le second sera
12
2, et le nombre intermédiaire n - 1 .
, le produit de n par n --- 2 est
Or,
212,
n ?! - 2n
et on a bien
n - 2n + 1 = (n − 1 ) .

Question 24. — Le produit de la somme de deux nombres par leur


différence est égal à la différence de leurs carrés.
Soient a et b les deux nombres considérés ; il s'agit de multiplier
la somme (a + b) par la différence (a - b) .
Or, le multiplicateur se compose de a unités diminuées de b unités ;
le produit devra, par suite, être formé de a fois le multiplicande
moins b fois ce même multiplicande.
Ce produit est donc égal à
(a + b) Xa - (a + b) X b .
Mais
(a + b) X a = a + ab ,
et
(a + b) Xb = ab + b?.
Donc
(a + b) (a - b) = a' + ab – ab — b ? = a ! - b . .

Question 25. — Déduire du théorème précédent que la somme de


deux nombres étant donnée, leur produit est le plus grand pos
sible quand ils sont égaux.
Représentons par 2s la somme des deux nombres , et par 2d leur
différence.
D'après un principe connu (voir addition et soustraction ), le plus
grand de ces deux nombres sera
s + d,
et le plus petit
$ - d.
CHAP . III . MULTIPLICATION . 29

Leur produit est par suite


(s + d ) (s – d) = 8' -d'.
Mais ce produit est évidemment le plus grand possible quand la
quantité d est la plus petite possible, c'est-à-dire quand cette diffé
rence est nulle ou quand les deux nombres sont égaux .

Question 26. — Le produit de deux nombres étant donné, s'ils


sont égaux , leur somme est la plus petite possible; montrer l'iden
tité de cette proposition avec la précédente .
Soit P le produit donné de deux facteurs a et b dont nous désigne
rons la somme par 28 :
a.b = P et a + b = 25.
Si les deux facteurs a et b ne sont pas égaux, on pourra , d'après
le principe qui précède, former avec 2S deux nombres dont le produit
sera plus grand que P.
Il nous sera donc possible de déterminer deux nombres a, et b, tels
que l'on ait en même temps
a , + bi < 25 et ag.b, = P.
La somme a + b n'est donc la plus petite possible que lorsque
a = b.

Question 27. - Si au produit de trois nombres entiers consécutifs


on ajoute le nombre moyen , le résultat est le cube du moyen .
Représentons par n le nombre moyen ; les deux autres seront
évidemment n + 1 et n -1 .
Effectuons le produit de ces trois nombres, on a
5

12
( n + 1) ( x −
– 1 ) n == (m 1 ) n = nm – 1 ,
122 - )
et on voit de suite que ce produit augmenté de n donne comme
résultat n .

REMARQUE . – Il résulte de là que le produit de trois nombres


entiers consécutifs ne peut pas être un cube parfait.
30 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE.
n (n + 1 )
Question 28. — Le produit de deux nombres de la forme
2
et 2n (n − 1 ) augmenté du carré de n , donne la quatrième
puissance de n .
On a immédiatement

n (n + 1 )
2 X 2n ( n − 1 ) + 1² = 1² ( n ? — 1 ) + n'
= 12 - n ° + n ' = n .

Question 29. – Le double d'un nombre de la forme 2n (n -- 1 )


augmenté de 1 donne le carré d'un nombre impair.
Il suffit d'effectuer les opérations
2 X 2n (12 — 1)) + 1 = 4n
41 .–- 4n + 1 = (2n — 1 )' . -

Question 30. – On vérifie aisément que la somme des nombres


entiers 1 , 2, 3 , ..., etc. , est égale à la moitié du produit du
dernier nombre entier de la suite par celui qui viendrait après lui.
EXEMPLE :
2 X 3 3 X 4
1 + 2 = 1 + 2 + 3= etc.
‫ܠܐܐ‬ 2 2
>

En admettant que celle loi soit vraie pour un certain nombre de


termes, on propose de la démontrer généralement, lorsque la
somme comprendra un terme de plus.
On a , par hypothèse, n étant un nombre quelconque,
n ( 12 + 1 ) >
1 + 2 + 3 + + 12 =

et il s'agit de démontrer l'égalité


(n + 1 ) (n + 2)
1 + 2 + 3+ +1 + (n + 1 ) -
2

On a, en effet, en ajoutant n + 1 aux deux termes de la première


égalité,
n (n + 1 ) + 12 + 1 )
1 + 2 + 3 + +1 + (n + 1 ) 2
n (n + 1 ) + 2 (n + 1 ) (n + 1) (n + 2)
2 2
CHAP . III . MULTIPLICATION . 31

Question 31. - Le produit d'une suite de n nombres, dont le pre


mier est 2 et dont chacun surpasse le précédent de 4, est égal au
produit d'une autre suite de n nombres entiers consécutifs crois
sants, dont le premier est n + 1 , c'est- à -dire que l'on a
2 X 6 X 10 X 14 X ... X 4n (41 – 6) X (4n —- 2)
= (n + 1 ) (n + 2) (2n - 1) 2n .
-

Le théorème se vérifie facilement pour 2 et 3 nombres :


2 X 6 = (2 + 1) ( 2 + 2), 2.6.10 = (3 + 1 ) (3 + 2) (3 + 3) , 2

12 = 3 X 4 = 12, 120 = 4 X 5 X 6 = 120 .


Démontrons que le théorème, étant supposé vrai pour une certaine
valeur de n, l’est également pour la valeur supérieure d'une unité .
Ainsi , par hypothèse,
2.6.10 ... (4n – 6) (4n - 2) = ( n + 1) ( 1 + 2) ... (2n — )
-
1 ) 2n ,
et il s'agit de démontrer que l'on a
2.6.10 ... (41 – 6) (4n — 2) (4n + 2)
= ( n + 2) ( 1 + 3) ... 2n ( 2n + 1 ) (2n + 2).
Le second membre peut s'écrire
(12 + 2) (n + 3 ) 2n (2n + 1) (12 + 1 ) 2 ,
ou

( n + 1) (12 + 2) (12 + 3) ... 2n (211 + 1 ) .2,


ou encore

(n + 1 ) (n + 2) ( 1 + 3) ... 212 (41 + 2),


et on voit de suite, en tenant compte de l'hypothèse, que cette expres
sion représente le premier membre de l'égalité à démontrer.
Question 32. — Un père de famille åge de 45 ans a un fils de
11 ans ; dans combien d'années l'âge du père, qui est à peu près
le quadruple de celui de son fils, n'en sera- t-il plus que le
double

A ce moment, la différence des åges sera toujours 45 –- 11 = 34 ;


mais comme l'âge du père sera alors le double de celui du fils, il en
résulte que cette différence 34 représentera l'âge du fils.
32 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE.
Le fait se produira donc dans 34 — 11 = 23 ans , et le père aura
68 ans .

Question 33. - Une anesse portait du vin côte à côte arec un


-

mulet, et, écrasée sous le poids, elle se plaignait fortement. Alors


le mulet met fin à ses plaintes en lui disant : « Qu’as-tu à te
plaindre comme une petite fille, la mère ? Si je prenais une de tes
mesures , ma charge serait double de la tienne, et si tu en prenais
une des miennes, j'en aurais encore autant que toi. , Dis-moi,
savant mathématicien , combien de mesures ils portent chacun ?
Puisque le mulet, donnant une de ses mesures à l'ânesse, ils se
trouvent également chargés , il est évident que la différence des
nombres de mesures qu'ils portent est égale à 2.
Si le mulet reçoit une mesure de celles de l'ânesse, la différence
entre les deux nouveaux nombres de mesure sera 4, mais alors le
mulet aura le double du nombre des mesures de l'ânesse. 4 repré
sente donc le nombre actuel de mesures portées par l'ânesse, et
lorsque le mulet lui aura rendu la mesure qu'il avait prise, elle se
trouvera en avoir 4 + 1 , ou 5.
Le mulet , de son côté, en avait 5 + 2 , ou 7 .
OBSERVATION . – Ce problème est tiré d'un recueil d'épigrammes
-

grecques, connu sous le nom d'Anthologie. On a ainsi traduit en


latin , presque littéralement, le problème grec avec la solution .
Una cum mulo vinum portabat asella,
Atque suo graviter sub pondere pressa gemebat,
Talibus at dictis mox increpat ipse gementem :
Mater, quid luges, tencræ de more puellä ?
Dupla tuis, si des mensuram , pondera gesto ;
At si mensuram accipias, æqualia porto .
Dic mihi mensuras, sapiens geometer, istas ?
La solution du problème a aussi été exprimée en assez mauvais
vers latins que nous donnons seulement ici pour la singularité.
Unam asina accipiens, amittens mulus et unam ,
Si fiant æqui , certe utrique ante duobus
Distabant a se. Accipiat si mulus at unam ,
CHAP . III . MULTIPLICATION . 33

Amittatque asina unam , tunc distantia fiet


Inter eos quatuor. Muli at cum pondera dupla
Sint asinæ , huic simplex , mulo est distantia dupla.
Ergo habet hæc quatuor tantum , mulusque habet octo .
Unam asinæ si addas , si reddat mulus et unam ,
Mensuras quinque hæc, et septem mulus habebunt.
Ce problème n'est pas le seul que nous présente l'Anthologie
grecque; nous en donnerons encore quelques autres traduits en vers
latins par Bachet de Méziriac.

Question 34. · Deux mortiers lancent des bombes sur une ville
assiégée. Le premier en a lancé 36 arant que le deuxième ait
commencé son feu , et il en envoie 8 pendant que le deuxième en
envoie 7 ; mais le deuxième dépense en 3 coups la même quantité
de poudre que le premier en 4 ; on demande, d'après cela, com
bien de bombes doit lancer le deuxième mortier pour dépenser
autant de poudre que le premier ?
La dépense en poudre de 3 coups du second mortier équivaut å
celle de 4 coups du premier ; par conséquent, la dépense en poudre
de 6 coups du second égalera celle de 8 coups du premier.
Mais, pendant que le premier tire 8 coups, le second en tire 7 ;
donc, pour chaque volée de 8 coups du premier et de 7 du second
mortier, ce second mortier dépensera en plus la quantité de poudre
nécessaire pour un coup . Or, le premier mortier aa 36 coups d'avance
sur le second .
Le second devra, par suite, tirer 36 volées de 7 coups, soit
252 coups.
Le premier aura tiré
36 + 36 X 8 = 36 X 9 = 324 coups.

Question 35. –- Dans la série 1 , 1 , 2, 3 , 5, 8, 13, 21 , ... , etc. ,


dans laquelle chaque terme est la somme des deux termes qui
précèdent et dans laquelle a, désigne le nme terme, on a :
10 1 + 1 + 2 + 3 + 5 + 8 + tan = Un + 2 l;
20 a = -1.An + 1 I 1 ( suivant que a est pair ou impair ).
Exercices d'arithmétique. 3
34 EXERCICES D’ARITIIMÉTIQUE.
1 ° Par définition même, on a
2 = 1 + 1,
3 = 1 + 2,
= 2 + 3,
5=

an + 1 = 0n - 1 + an
an + ? = an + anti

et, en ajoutant membre à membre, il vient, après suppression des


termes communs ,

an + = 1 + 1 +1 + 2 + 3 + 5+ + An - 1 + ane

d'où
-
ant ? 1 = 1 + 1 + 2 + 3 + 5 + ... + An - 1 + ax :
20 Pour n = 2, 3, 4, la relation

( 1) a , = 0 , -1 X anti = 1

est vraie.
On a , en effet,

pour n = 2 , 1 ° = 1X2 -1 = 1 ;
pour n = 3 , 22 = 11X3 + 1 = 4 ;
pour n = 4 , 3 == 2 X 5-1 =- 9 .

Cherchons donc à démontrer que si la relation ( 1) est vraie pour une


certaine valeur de n , elle l'est également pour la valeur supérieure
d'une unité à la précédente.
Or, remplaçons dans l'égalité ( 1), supposée vraie , An - 1 par
Unti al nos il vient

a; = ( x + 1 - a .) X an + 1 + 1 = aiti - an X an + 1 F1 ,
-

d'où l'on tire

ai
+1 + 1 = a + an X ax + 1 + 1 = an (am + an + 1 ) 1,
ou enfin
a +1 = a , Xan + .2 + 1 ,
égalité qu'il s'agissait d'établir.
CHAP . III . MULTIPLICATION . 35

Question 36. - Le produit des nombres entiers, depuis une limite


quelconque n jusqu'au nombre 2n -- 2 inférieur de deux unités
au double de n , est égal au produit des nombres impairs depuis
par la puissance (n − 1 )me de 2 .
1 jusqu'à 2n – 3, par
Il s'agit d'établir l'égalité
(1 ) n ( n + 1) ( 1 + 2) ( 2n -— 2) = ( – 3) 21-
= 1.3.5.7 ... (2n 2" -1" .,
On vérifie facilement cette égalité pour n = 2, 3 , 4. Je dis que si
2

elle est vraie pour une certaine valeur de n , elle l'est aussi pour la
valeur de n supérieure d'une unité .
Ainsi , l'égalité (1) étant admise, on a
( n + 1) ( n + 2) ( 1 + 3) ... (2n — 2) (21 — 1 ) 2n
= 1.3.5.7 ... ( 2n — 3) ((2n -- 1 ) 2".
Et , en effet, le premier membre peut s'écrire
n (n + 1 ) (n + 2) ... (2n - 2) (212 — 1 ) 2
.

= 1.3.5.7 ... (2n - 3 ).2- (2n - 1) .2


= 1.3.5.7 ... (2n – 3) (2n -- 1 ) .2".

Question 37. – On marque sur une droite A B deux points R et S


et l'on mesure la droite et ses différentes parties ; démontrer que
l'on a toujours
AB X RS + AR X BS = AS X BR ,
AB, RS, AR , BS, AS et BR désignant les nombres qui mesurent
la ligne et les segments.
m ጎች
P
1

A R S B

Représentons par m , n et p les trois longueurs AR, RS et SB, et


remarquons que l'on a
AB = m + N + p, AS = m + n, RB = n + p .

Multipliant membre à membre ces deux dernières égalités , il vient


AS X RB = (m + n ) (n + p) = m.n + n ° + np + pm
= n ( m + n + p) + p.m = RS.AB + AR.SB.
36 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
Comme vérification numérique, prenons
AR = 15 mètres , RS =
= 45 mètres et SB = 20 metres ;

on en déduit AB = 80 mètres, et on a bien


80 x 45 + 15 X 20 = 60 X 65.

Question 38. - Trouver un nombre de trois chiffres dont le double


représente le nombre des chiffres de tous les nombres entiers non
supérieurs au nombre cherche.
Représentons par N le nombre cherché.
De 1 à 10 , il y a neuf nombres d'un seul chiffre; de 10 à 100 , on
compte 90 nombres de deux chiffres, soit 90 X 2 = 180 chiffres.
De 100 à N , el en y comprenant N, on compte ( N + 1 ) -- 100
nombres de trois chiffres, qui dɔnnent un nombre de chiffres repré
senté par le produit [(N + 1 ) -- 100] X 3 .
On doit donc avoir, d'après les conditions de l'énoncé,
9 + 90 X 2 + ((N + 1 ) — 100] X3 = 2N ,
ou

189 + 3 (N + 1 ) - 300 = 2N,


d'où l'on tire
N 300 3 - 189 = 108 .

REMARQUE . On traiterait le la même façon le cas plus général


d'un nombre de n chiffres dont le produit par n - 1 est égal au
nombre des chiffres de tous les nombres entiers non supérieurs au
nombre considéré.

Question 39. - .
Donner une règle permettant de trouver trois
nombres entiers vérifiant l'égalité
a? = ?
1' + c .

Si l'on compare le développement de (or? + y?) à celui de (r? — y2) ,


on voit immédiatement que l'on a
(x! + yº )} = ( r? -- y ?)? +- ( 2xy) .
-

Il suffit donc de prendre, pour satisfaire à l'égalité a’ -


= b' + c?,
a= x + y , b = x - y? et c = - 2cy.
CHAP . III . MULTIPLICATION . 37

La question présente une infinité de solutions, et on peut formuler


la règle suivante :
-
On prend pour x et y deux valeurs quelconques x = 2 et y = 1 ,
par exemple ; on fait le produit de ces deux nombres et on double ce
produit; on obtient ainsi la valeur de c.
On fait ensuite le carré de ces deux nombres; la somme de ces
carrés donnera la valeur de a, et la différence de ces mêmes carrés
nous fournira b .
Avec x = 2 et y = 1 , on a
=
>

c = 4, a = 5, b = 3;
donc,
5 = 3 + 4 .

Nous démontrerons d'ailleurs plus loin (chap. XII) , que les


carrés égaux à la somme de deux autres sont tous donnés par la
formule

+ y I

(***) = ( *=** + (icy) .
2 2
+

REMARQUE I. Les anciens ont cherché des méthodes pour


résoudre le triangle rectangle en nombres entiers, c'est-à -dire qu'ils
ont cherché des règles donnant des groupes de trois nombres tels que
le carré du plus grand égalât la somme des carrés des deux autres.
Proclus, dans son Commentaire sur le premier livre d'Euclide
( p . 111, édition de Bàle ), dit qu'on attribue une de ces méthodes à
Platon et une autre a Pythagore : την μεν εις Πλάτωνα αναπέμπουσ!
[ :2.600.ov) , crvoè els lluOxy6px . Après avoir exposé la règle de Pytha
gore, qui se traduit par cette formule :
2

a
* + **==-") = (** )2
-
2

dans laquelle a est un nombre impair, Proclus ajoute : « La méthode


platonicienne (ñ Thatonixr), pour trouver les côtés rationnels des
triangles rectangles, part des nombres pairs (ato tōv korio
ÈRIZE! peł). » Mais la description , d'ailleurs très sommaire, que Proclus
donne de cette méthode , dont on ne trouve aucune trace dans les
écrits de Platon , est loin de s'appliquer à tous ces triangles.
38 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE .
Voici, au surplus, le texte du commentateur d'Euclide :
Λαβούσα τον δοθέντα άρτιον, τίθησιν αυτόν ως μίαν πλευράν των περί την
ορθής , και τούτον διεχούσα δίχα και τετραγωνίσασα το ήμισυ μονάδα μέν
το τετραγώνω προσθείσα ποιεί την υποτεινουσαν, μονάδα δε αφελούσα του
τετραγώνου ποιεί την ετέραν των περί την ορθήν· οίον τον τέσσαρα λαβούσα
και τούτου τον ήμισυν τον ३β τετραγωνίσασα και ποιήσασα αυτον δ, αφελούσα
μέν μονάδα ποιεί τον γ , προσθείσα δε ποιεί τον ε , και έχει το αυτό γενό
μενον τρίγωνον, ό και εκ της ετέρας απετελείτο μεθόδου.
Ce qui veut dire que si l'on prend un nombre pair et qu'on le pose
comme égal à l'une des cathèles (côté de l'angle droit); si ensuite on
partage ce nombre en deux, qu'on en élève la moitié au carré et
qu'on ajoute à ce carré une unité, on aura l'hypoténuse ; si , au
contraire, on ote de ce carré une unité, on aura l'autre cathete.
Qu'on prenne, par exemple, le nombre 4 ; la moitié sera 2, et son
carré 4 ; la soustraction d'une unité de ce carré donne 3 , et l'addition 5 .
On obtient ainsi le même triangle rectangle que par l'autre méthode
( celle de Pythagore ).
On voit facilement que la formule

a? +
+6 - 1) = 6 +1)
4

dans laquelle a est un nombre pair, est la traduction de la règle qui


précède.
Les deux séries de carrés -sommes, dont 5% = 4 + 3 est le point
de départ commun , rentrent dans la formule générale que nous avons
donnée plus haut.

REMARQUE II . — Le premier triangle rectangle des Pythagoriciens


jouit de plusieurs propriétés intéressantes à noter .
1° Sa surface égale 6 , ainsi que son demi-périmètre, de sorte que
les côtés et la surface sont représentés par les quatre nombres entiers
successifs 3 , 4 9, 5 et 6 ;
20 Le cube du nombre 6 , qui exprime la surface ainsi que le demi
périmètre, est égal à la somme des cubes des trois cotés, car on a
38 +49 +53 = 63 = 216 .

Il résulte, d'ailleurs, de témoignages historiques, que ce triangle


CHAP . III . MULTIPLICATION . 39

rectangle entre dans la formation du nombre nuptial de Platon . On


lit, en effet, dans Plutarque : « Les Égyptiens paraissaient s'être
figuré le monde sous la forme du plus beau des triangles; de même
que Platon, dans sa Politique, semble l'avoir employé comme symbole
de Punion matrimoniale -ώ και : Πλάτων εν τη Πολιτεία δοκεί τούτω
προσκεχρήσθαι,, το γαμήλιών διάγραμμα συντάττων.. – Ce triangle (le
plus beau des triangles , των τριγώνων το κάλλιστον) a son cote vertical
composé de 3 , la base de 4 et l'hypoténuse de 5 parties, et le carré
de celle-ci est égal à la somme des carrés des cathetes. Le côté vertical
symbolise le male, la base la femelle, et l'hypoténuse la progéniture
des deux, etc ... ( 1 ) . »

Question 40 . Soient an , llg , 03 , ... , Olin des nombres tels que l'un
quelconque d'entre cux soit égal au produit des deux précédents ;
démontrer que, en désignant par P, le produit de ces nombres,
on a

P, = a ,.P,-1.P,- .
Les nombres a, et a, sont supposés quelconques.
Remarquons d'abord que l'on a
=
P, = 0 , . , . az = a , .dz.a, .a , = a, .P, .P,;
3 .
1

le théorème est donc vrai pour le produit des trois premiers termes
de la série considérée .
Cela posé, supposons la proposition exacte pour une certaine
valeur a de 11 , et démontrons qu'elle est encore vraie pour la valeur
2 + 1 , supérieure d'une unité à la précédente.
Ainsi , par hypothèse,
Px = a ,.Px -1.P& -2.
Il en résulte que l'on a
Px + 1 = a ,.P2-2.P . - 1.0x +1 = a , P2-1 X ( P2-2.07.Ax - 1).
O -

Or ,
P = P2-1.az, Pa - 1 = P2--2.02-1 ;

(1) PLUTarque, Euvres morales sur İsis et Osiris, 8 56, p .. 457 de l'édit. Didot.
40 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
donc ,
Pa = P2-2.02.02-1,
et, par suite,
Pat1 = Ag.Pa - 1.Pas
égalité qu'il s'agissait d'établir.
La formule , étant vérifiée pour n = 3, est donc vraie pour
n = 4, 5, ... , etc., c'est- à -dire qu'elle est générale.
CHAP . IV . DIVISION . 41

CHAPITRE IV

Division.

RÉSUMÉ

Définition de la division. – Dividende , diviseur, quotient . Autres points de


vue sous lesquels on peut considérer la division ; ils conduisent au même résultat.
– Signes de la division . – Définition du reste ; le reste est toujours moindre que
le diviseur.
Ce qu'on entend par multiple d'un nombre. Quotient à moins d'une unité près .
Si la longueur des calculs n'était pas un obstacle, le quotient de la division de
deux nombres entiers pourrait s'obtenir à l'aide : 1° de l'addition ; 2º de la sous
traction ; 3º de la multiplication.
Moyen de reconnaître directement si le quotient de la division de deux nombres
donnés est plus grand ou plus petit qu'un nombre assigné.
1er Cas . Le diviseur n'a qu'un seul chiffre et le dividende est moindre que
dix fois le diviseur .
Manière de reconnaître ce cas. Méthode des soustractions successives . -

Usage de la table de Pythagore. Règle et exemples à l'appui .


2. Cas. – Le diviseur est un nombre quelconque plus grand que 10, et le divi
dende est moindre que 10 fois le diviseur. Manière de reconnaître ce cas qui se
ramène au précédent. — Théorie. – Règle . Disposition et simplifications dans
les calculs .
Essai du quotient . Pour l'essai , on se contente le plus souvent d'opérer sur les
deux premiers chiffres à gauche du diviseur ; lorsque le second chiffre du diviseur
est plus grand que 5, on facilite la comparaison en comptant le premier comme
valant une unité de plus .
La plus grande valeur possible du reste est égale au diviseur diminué d'une
unité .
Ze Cas . Le diviseur et le dividende sont deux nombres quelconques , le divi
dende étant supérieur à 10 fois le diviseur.
Comment on reconnaît ce cas qui se ramène au second . - Ce qu'on entend par
dividende partiel . Théorie de ce cas de la division. — Développements sur la
manière de disposer le plus simplement possible l'opération .
Règle générale avec exemples à l'appui .
Cas particulier où un dividende partiel est moindre que le diviseur. – Addition
à la règle générale.
42 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
Quotient de deux nombres suivis d'un certain nombre de zéros . Théorie et
règle .
Le quotient de deux nombres ne change pas lorsqu'on les multiplie ou lorsqu'on
les divise par 10, 100, 1000, ... , etc. , le reste seul est multiplié ou divisé par 10,
100 , 1000 , etc.
Généralisation de ce principe : le quotient de deux nombres ne change pas
lorsqu'on les multiplie ou lorsqu'on les divise par un troisième, mais le reste de la -

division de ces deux nombres est lui-même multiplié ou divisé par le troisième . •
Démonstration .
Nombre des chiffres du quotient : il est égal à la différence entre le nombre des
chillres du dividende et le nombre des chiffres du diviseur , ou à cette différence
augmentée d'une unité.
CAS GÉNÉRAL OU 3e Cas de la division des nombres entiers ramené à l'idée de
partage. – Exemples.
Cas particulier où le diviseur n'a qu'un seul chiffre ; simplifications apportées
dans la marche or linaire; on se dispense d'écrire les restes successifs. - Donner
des exemples.
Deuxième méthode d'essai reposant sur le cas particulier qui précède. — Expo
sition de cette métho le avec exemples à l'appui.
Division par la méthode des multiples du diviseur. - On forme une table des
9 premiers multiples du diviseur lorsque le quotiert doit avoir un grand nombre de
chiffres.
Pourquoi la division se fait -elle en commençant par la gauche, lorsque l'addition ,
la soustraction et la multiplication se font en commençant par la droite ?
Preuve de la division . – Le dividende est égal au produit du diviseur par le
quotient augmenté du reste s'il y en a un , ce qui s'écrit
D = d X IR avec R < d.

Si on désigne par R ' la différence d R , on aura , en remplaçant R par d - R ',


D = d (2 + 1) - R ' et R' < d :

q est le quotient à une unité près par défaut,


2 + 1 est le quotient à une unité près par excès.
Seconde manière de faire la preuve de la division : il suffit de retrancher du
:

dividende le reste , s'il y en a un , et de diviser la différence par le quotient trouvé :


on doit obtenir le diviseur donné.
Preuve de la multiplication par la division .
Principes relatifs à la division .
1. Étant donnés deux nombres entiers D et d, d étant moindre que D, on peut
trouver un système , et un seul, de valeurs de deux aombres entiers Q et R satis
faisant simultanément aux deux conditions

D = XQ + R et R < d - l.

La théorie de la division prouve l'existence d'un système de valeurs de Q et R


satisfaisant aux conditions précédentes, et donne le moyen de les déterminer ; la
question est de montrer qu'il n'y en a pas d'autres .
2 ° Que devient un quotient exact quand on multiplie ou quand on divise par un
même nombre un des termes ou les deux termes de la division .
3. En multipliant ou en divisant par un même nombre les deux termes d'une
division qui a donné un reste, le quotient ne change pas, mais le reste est mul
CHAP . IV . -
DIVISION . 43

tiplié ou divisé par ce nombre . Ce principe, déjà démontré, permet de simplifier


la division dans certains cas.
4. Si on ajoute ou si on retranche au dividende un certain nombre de fois le divi
eeur, le quotient est augmenté ou diminué de ce nombre , et le reste n'est pas
chavgé . Démonstration .
5° Si deux nombres sont décomposés en facteurs et si nn peut supprimer, dans le
dividende, les facteurs du diviseur, le quotient sera le produit des facteurs qui
restent dans le dividende.
6° Le quotient de deux puissances d'un nombre est une puissance de ce nombre
dont l'exposant s'obtient en retranchant l'exposant du diviseur de celui du divi
dende. - Démonstration
am : a" -am .

7º Diviser un nombre par le produit effectué de plusieurs autres , revient à le


diviser successivement par chacun d'eux.
On distingue deux cas : 1 ° les divisions se font exactement ; 2° les divisions ne
se font pas exactement.
Tout nombre divisible par un produit est divisible par les facteurs de ce produit.
La réciproque est soumise à certaines restrictions examinées plus loin .
Le principe 7e est très utile dans la pratique, il permet de simplifier considéra
blement les calculs dans certains cas . Donner des exemples .
8° Pour diviser un produit de plusieurs facteurs par un nombre , il suffit, lorsque
cela est possible , de diviser un de ces facteurs par ce nonibre . Démonstration .
Pour diviser un produit par l'un de ses facteurs , il suffit de supprimer ce facteur
et de le remplacer par l'unité .
Principaux usages de la division .

Question 41. – Dans toute division, le dividende est plus grand


que le double du resle.
Soient D le dividende, d le diviseur, le quotient et , enfin ,
R le reste. On a l'égalité
D = dXQ + R.
Le quotient Q vaut au moins 1 ; on peut , par suite, poser
D > + R;
mais R est plus petit que le diviseur d ; donc, en définitive, on a bien
D > 2R .

Question 42. — Quel est le nombre de pages d'un dictionnaire


dont la pagination a nécessité l’emploi de 15321 caractères ?
En se reportant au problème du n ° 6 , on voit que le nombre 15321
est compris entre 2889 et 38889; on peut dire, par suite, que
44 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
2889 caractères ont été employés à la pagination des 999 premières
pages . Il reste 15321 2889 = 12432 caractères, et les pages
12432
suivantes exigeant chacune 4 caractères, il y en a 4
= 3108 .

L'ouvrage compte donc


3108 + 999 = 4107 pages .

Question 43. – Démontrer que tous les nombres impairs sont


supérieurs ou inférieurs de l ou de 3 à un multiple de 8 .
Et, en effet, tout nombre impair divisé par 8 ne peut fournir que
l'un des restes
1, 3, 5 ou 7.

-
Ou encore, en remarquant que 5 = 8 3 et que 7 = 8 – 1 ,
1, 3, 3 et - 1,
de sorte que, par rapport au diviseur 8 , les formules générales des
>

nombres impairs sont


8n + 1 et 8n – 3 ,

n étant un nombre entier quelconque.

Question 44. - Une dirision ayant été effectuée, on la recommence


en dirisant le dividenile par le quotient obtenu . Dans quels cas
trourera - t -on pour quotient et pour reste dans cette dernière
operation le diriseur et le reste de la première division ? -- Eca-.
miner les différents cas qui peurent se présenter .

Il est d'abord évident que si le reste de la première division est


nul, la seconde opération donnera un reste nul avec un quotient égal
au diviseur de la première.
Représentons d'une façon générale par D le dividende, par d le
diviseur, par Q le quotient et , enfin , par R le reste.
On a l'égalité
D = dxQ + R ,
d'ou l'on déduit
D
ãD = QQ + alR R
-

et d +
0
CHAP . IV . DIVISION . 45

1º Si R est plus petit que Q , ce reste pourra être considéré comme


le reste de la division de D par le quotient Q pris comme diviseur.
2º Si R == : QQ, D = Q Xd + Q = Qd
-
( + 1 ).
Le nouveau quotient surpasse d'une unité le diviseur de la première
opération .
3º Si R > Q , posons R = Q.n + R ' ( R ' pouvant, d'ailleurs, être
nul) ; il vient alors

D = Q X d + R = Q Xd + Q.n + R ' = Q ( d + n ) + R ' ,


-

et la division de D par Q donnera pour quotient d + n , c'est-à-dire


un quotient surpassant de n unités le diviseur de la première
opération .
On voit donc que , dans une division , l'interversion du diviseur et
du quotient n'est permise que si le reste est plus petit que le quotient .

Question 45. — Quel est le plus grand nombre qu'il est possible
d'ajouter au dividende sans que le quotient change ?
Cas où la division se fait sans reste. Soient D le dividende ,
d le diviseur et q le quotient :
D = d X a.

En ajoutant à D un nombre quelconque p plus petit que d, le quotient


de la division par d du nombre D + p sera encore q , mais cette
division donnera le reste p .
La plus grande valeur de p est évidemment d - 1 , c'est- à - dire le
diviseur diminué d'une unité.

- Cas où la division donne un reste . Soit r ce reste qui est plus


petit que d.
D = dxq + r .
-

En ajoutant à D un nombre entier p tel que la somme p + q soit


toujours plus petite que d, le quotient de la division du nombre
D + p par d sera toujours q , mais on aura pour reste r + p .
La plus grande valeur de + p est évidemment d - 1 , et on a
alors
p = d - 1" -- 1. =
= d- ( + 1 ).
46 EXERCICES D’ARITIIMÉTIQUE.
On peut donc, dans ce cas , ajouter le diviseur diminué de la
sommer + 1 .

Question 46. - Le produit de deux nombres est 345, et il diminue


de 69 lorsque l'on retranche 3 du mulliplicateur; quels sont ces
nombres ?
Le fait de retrancher 3 unités au multiplicateur a pour conséquence
de diminuer le produit de 3 fois le multiplicande. Mais, d'après
l'énoncé, le produit diminue de 69 ; ce nombre représente donc 3 fois
le multiplicande, qui est , par suite,
69
23 .
3

On obtient le multiplicateur en divisant 345 par 23 ; on trouve, en


effectuant, 15 pour quotient.

Question 47. – Si l'on multiplie un nombre par 94 , il se trouve


>

augmenté de 59055 ; quel est ce nombre ?


En répétant le nombre cherché 94 fois , c'est- à -dire 93 fois plus
une fois , on trouve comme résultat le nombre en question augmenté
de 59055 .
Il résulte de là que 59055 représente 93 fois le nombre demande,
qui est, par suite ,
59055
= 635 .
93

Question 48. – Le produit de deur nombres est P, et il devient P'


lorsqu'on augmente le multiplicateur de a unités. Trouver ces
nombres.
En augmentant le multiplicateur de a unités, le produit est
augmente de a fois le multiplicande.
Il résulte de la que la différence P ' P entre le nouveau produit
et l'ancien représente a fois le multiplicande, qui a , dès lors, pour
valeur,
P' - P
al

P' - P
Le multiplicateur s'obtient en divisant P par a
CHAP . IV . DIVISION . 47

Question 49. Démontrer que :


1° La somme de 3 nombres entiers consécutifs est divisible par 3 ;
20 La somme de 5 nombres entiers consécutifs est divisible par 5 ;
3º La somme de 7 nombres entiers consécutifs est divisible par 7 ;

4° La somme de 2n + 1 nombres entiers consécutifs est dirisible


par 2n + 1 .
1° Trois nombres entiers consécutifs peuvent se représenter d'une
manière générale par m + 1 , m , m -- 1, en désignant par m le
terme moyen . Or, on a bien
m + 1 + m + m - 1 = 3m .

20 Si l'on représente, d'une manière générale , par m le terme du


milieu , les autres nombres seront m - 2 , m 1 et m + 1 , m + 2.
On aura, par suite, pour l'expression de la somme de ces 5 nombres,
in 2 + m 1 + m + m + 1 + m + 2 = 5m .

3° En représentant toujours par m le nombre du milieu, on a ,


pour la somme des 7 nombres consécutifs,
m -3 + m 2 + m 1+ m + m + 1+ m + 2 + m + 3 = 7m .

4° Enfin , les 2n + 1 nombres entiers consécutifs sont


m -n , m – (n - 1), m - ( 1 — 2)) , ... , m , m +1 , m + 2, ..., m +12 .
Leur somme a pour espression
(2n + 1 ) m ,
,, divisible par 2n + 1 .
et est bien , par suite

Question 50. — Trouver un nombre tel que son produit par un


certain nombre donné a surpasse d'autant un nombre connu N ;
qu'il est lui-même au-dessous de N.
En ajoutant au nombre cherché (a — 1 ) fois ce même nombre, le
résultat obtenu surpasse N d'autant que le nombre N surpasse le
nombre inconnu . Donc, si l'on se contente d'ajouter au nombre
a - 1
cherché fois ce même nombre, on trouvera exactement N pour
2
48 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
a 1
résultat. Ceci revient à dire que N vaut fois le nombre cherché
2

plus une fois ce même noinbre, ou encore que 2N vaut (a — 1 ) fois


le nombre cherché, plus deux fois ce même nombre, c'est-à-dire
(a + 1 ) fois le nombre inconnu.
Donc, enfin , le nombre cherché s'obtient en divisant 2 N par a + 1 .

Question 51. – Un père à qui l'on demandait l'age de son fils


répondit : « Mon âge vaut 3 fois le sien , mais il y a 10 ans, il en
était le quintuple, » On demande l'age du fils.
La différence entre les âges actuels est la même qu'il y a 10 ans.
En ce moment, la différence représente 2 fois l'âge du fils, ou 2 fois
son âge d'il y a 10 ans plus 20 .
Il y a 10 ans, cette différence était égale à 4 fois l'âge du fils .
On peut donc écrire que 2 fois l'âge du fils il y a 10 ans, augmenté
de 20 , donne une somme égale à 4 fois l'âge du fils il y a 10 ans ;
d'où résulte évidemment que 20 représente 2 fois l'âge du fils il y a
10 ans.
Cet åge était donc 10 ans .
L'âge actuel du fils est 10 + 10 ou 20 ans, et le père a 60 ans .

Question 52. — Trois joueurs conviennent que le perdant doublera


l'argent des deux autres. Chaque joueur ayant perdu une partie,
dans l'ordre indiqué par le rang des joueurs, il reste 24 fr. au
fer joueur, 28 fr. au 2e et 14 fr. au 3º . Combien chaque joueur
. .

avait-il d'argent en se mettant au jeu ?


A la fin de la 3e partie,
le 1er joueur possède... 24 fr.,
le 2c 28 fr . ,
le 3e 14 fr.;

mais cette troisième partie a été perdue par le 30 joueur qui a, par
suite, double l'argent des deux autres.
Les deux premiers joueurs n'avaient donc à la fin de la 2e partie
que la moitié de ce qu'ils ont actuellement, c'est - à - dire 12 fr. et 14 fr.;
tandis que le 3e joueur possédait 14 + 12 + 14 ou 40 fr.
CHAP . IV . DIVISION . 49

Ainsi donc, à la fin de la 2e partie,


le 1or joueur possédait ... 12 fr.,
le 2e 14 fr . ,
le 30 40 fr.

La 2e partie a été perdue par le second joueur, qui a doublé l'argent


des deux autres; par suite, au commencement de la 2e partie ou à la
fin de la 1re ,
le 1er joueur possédait ... 6 fr .,
le 2 14 + 6 + 20 ou 40 fr .,
le 3e 20 fr .

Enfin , la 1re partie ayant été perdue par le 1er joueur, on voit qu'en
se mettant au jeu les trois joueurs avaient respectivement 36 fr .,
20 fr . et 10 fr.

Question 53. — Un maitre proposait à ses élèves de deviner un


nombre qu'il avait pensé. En multipliant, disait-il, ce nombre
par ģ et retranchant du produit 24, puis divisant le reste par 6
et ajoutant 13 au quotient, vous retrouvez le nombre lui-même :
quel est ce nombre 9
En ajoutant 13 au sixième du reste, on retrouve le nombre pensé ,
c'est-à -dire que le sixième du reste est égal à la différence entre le
nombre pensé et 13.
Le reste lui-même vaut donc 6 fois le nombre pensé, moins 6 fois 13 ,
ou 78.
Mais ce reste s'obtient en retranchant 24 de 5 fois le nombre pensé ;
par conséquent, la différence entre 6 fois le nombre pensé et 78 est
égale à 5 fois le nombre pensé moins 24.
Ceci revient à dire que la différence entre le nombre pensé et
78 — 24 ou 54 est nulle, d'où cette conclusion que le nombre pensé
est 54 .

Question 54. - Si l'on multiplie un certain nombre successivement


par 3 et par 5, on obtient deux produits qui surpassent un autre
nombre de 15 et de 47 ; quels sont ces deux nombres ?
La différence entre 3 fois le premier nombre et le second nombre
est égale à 15 .
Exercices d'arithmétique. 4
50 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE .
En prenant 2 fois de plus le premier nombre, on trouve que la
différence est augmentée de 47 – 15 = 32 .
32 représente donc 2 fois le premier nombre, qui est, par suite, 16.
Le second nombre est 16 X 3 — 15 = 33.

Question 55 . - Dans une réunion nombreuse quelqu'un proposait


de faire une quête pour les pauvres , il s'agissait de ramasser
une certaine somme, et un calculateur de la société trouvait que
cette somme serait dépassée de 110 fr. si chacun donnait 5 fr .,
tandis qu'au contraire il manquerait 90 fr. pour faire la somme
.

en question si chacun ne s'inscrivait que pour 3 fr. On demande


le nombre des personnes et la somme dont on avait besoin .
Chaque personne ne donnant que 3 fr ., il manquait 90 fr. pour
faire la somme. Chaque personne donnant 2 fr. de plus, non seule
ment on avait ces 90 fr ., mais encore 110 fr. en plus, soit 90 + 110
>

= 200 fr.. de plus que la première fois.


200
Le nombre des personnes est donc 2 = 100, et la somme
cherchée
100 X 5 — 110 = 500 110 -
390 fr . ,
ou

100 x 3 + 90 - = 300 + 90 = 390 fr .

Question 56. Dans une société nombreuse il y avait primiti


vement 3 fois plus d'hommes que de femmes ; après le départ
de 8 couples, le nombre des hommes devient 5 fois plus grand
que celui des femmes ; combien y avait- il d'abord d'hommes et de
femmes ?
Avant le départ des 8 couples, la différence entre le nombre des
hommes et celui des femmes vaut 2 fois le nombre des femmes.
Après le départ de 8 couples, la différence n'a pas changé, mais
elle représente 4 fois le nombre nouveau des femmes .
Donc , fois le premier nombre de femmes vaut 4 fois le second
nombre, d'où cette conclusion qu'il y avait primitivement 2 fois plus
de fenımes que dans le second cas , ou que le nombre des femmes a
été réduit de moitié .
CHAP . IV . DIVISION . 51

Or, il est parti 8 femmes; par conséquent 8 représente la moitié


du premier nombre de femmes qui est 16.
Le nombre des hommes est donc 16 X 3 = 48 .

Question 57. – Un père de famille a 49 ans, et ses trois fils ont


25 ans, 20 ans et 16 ans , à quelle époque l'âge du père était- il
égal à la somme des âges de ses trois fils ?
A cette époque, le père avait, comme maintenant, 49 – 25 = 24 ans
>

de plus que son fils ainé, et comme alors les âges réunis des trois
fils donnaient pour somme l'âge du père, il en résulte que la somme
des âges des deux plus jeunes était alors de 24 ans.
Mais, comme à présent, la différence des âges des deux plus
jeunes était 20 —- 16 = 4 ans.
En résumé, la somme des âges des deux plus jeunes fils était égale
à 2 fois l'âge du plus jeune plus 44 ans.
Mais cette somme vaut 24 .

Donc, 2 fois l'âge du plus jeune , à l'époque cherchée, valait


24 – 4 = 20, et, par suite, l'âge du plus jeune était 10 ans .
Le père avait alors 43 ans , et les enfants 19 ans, 14 ans et 10 ans .
Le fait s'est produit il y a 6 ans.

Question 58. – Un courrier doit parcourir une distance de


1000 mètres avec une vitesse de 5 mètres par seconde . Sur son
chemin se trouvent deux obstacles distants l'un de l'autre de
10 mètres ; chacun de ces obstacles lui fait perdre autant de
secondes qu'il a parcouru de mètres depuis son départ; sachant
que la distance a été franchie en 260 secondes, on demande la
position des obstacles sur la route.

Si rien ne venait entraver la marche du courrier, la distance de


1000 mètres serait parcourue en 200 secondes ; les deux obstacles
rencontrés lui font donc perdre 60 secondes.
Mais le second obstacle , étant situé 10 mètres plus loin que le
premier, fait perdre 10 secondes de plus que le premier, de sorte que
la différence 60 - 10 = 50 secondes représente le double du temps
perdu par le courrier au premier obstacle.
52 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
Il en résulte donc que ce premier obstacle est situé à 25 mètres du
point de départ, et le second obstacle à 25 + 10 = 35 mètres du
même point de départ.

Question 59 . n' étant le plus grand entier contenu dans le


n
quotient et n ' étant également le plus grand entier contenu
P
n'
dans le quotient - , démontrer que n ' est le plus grand entier
9

P
n
contenu dans le quotient

On a , par hypothèse,
n = p X n + 1, go < P,
n ' = p X n ' + 74 , 1, < p .

Remplaçons, dans la première égalité , n ' par sa valeur qui nous est
donnée par la seconde; il vient

n = p (p.n ' + r ) + r = p'.n ' + p.r , + 7 .


Or, le reste ? , diffère de p d'au moins 1 ; par suite, pr, différera de pa
d'au moins p, et la somme pr , + 7 sera plus petite que p’ . Donc,
le nombre n divisé par p ? donnera pour quotient n ' et pour reste
pre +1' .

Question 60. — Une division ayant été effectuée, on la recommence


après avoir augmenté le diviseur d'une unité ; dans quels cas
les deux opérations donneront-elles le même quolient ?
Dans quels cas peut-on augmenter le diviseur de 1, 2, 3, ... , m
unités sans que le quotient change ?
En augmentant le diviseur d'une unité, on diminue le reste d'une
fois le quotient. Donc, pour que l'opération soit possible, il faut que
le reste égale ou surpasse le quotient obtenu .
Si le reste contient 1 , 2 , 3 , ... , m fois le quotient obtenu, on
pourra augmenter le diviseur de 1 , 2, 3 , ... , m unités sans que le
>

quotient change.
CHAP . IV . DIVISION , 53

Question 61. - Une division ayant été effectuée, on la recommence


après avoir diminué le diviseur d'une unité ; dans quels cas les
deux opérations donneront-elles le même quotient ?
Dans quels cas pourra-t- on diminuer le diviseur de 1 , 2, 3, ... , n
unités sans que le quotient change ?
En diminuant le diviseur de 1, on augmente le reste d'une fois
le quotient .
d, q et désignant respectivement le diviseur, le quotient et le
reste, l'opération ne sera possible que si l'on a
go + q < d - 1 .

Pour savoir de combien d'unités on peut diminuer le diviseur sans


que le quotient change , il suffit de chercher pour quelle valeur de n
l'inégalité
go to nq << d - n0
est satisfaite.
d re
1 1 + <d- , n ( q + 1 ) < d - 1', d'où n <
9 + 1

On pourra donc retrancher du diviseur autant d'unités qu'en contient


le quotient entier de ( d — 7o) par (q + 1), en supposant, d'ailleurs ,
d. - go
> 1.
9 + 1

Question 62. -- Dans une division


division,, on ajoute au dividende et au
diviseur le même nombre d'unités ; quel doit être ce nombre pour
que la partie entière du quotient ne change pas ?
Rien ne nous empêche de supposer que le quotient a été pris par
défaut dans les deux cas .
Représentons par D le dividende, par d le diviseur, par Q le
quotient et , enfin , par R le reste.
On a
D = dXQ + R ,
et, par hypothèse ,
D + p = (d + p) XQ + R' .
-
54 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
De ces deux égalités on tire
p (Q — 1 ) + R ' = R.
Considérons alors deux cas :
R - R
10 Q > 1; alors on a R > R' et PS
.

Q -1

Or, R ' n'est pas connu ; donc p ne peut être plus grand que le plus
grand nombre entier contenu dans l'expression
R
Q- I'

c'est-à-dire que nous aurons une limite supérieure de p en divisant


le reste R par le quotient Q diminué d'une unité.

20 Q =- 1 ; alors D =d + R et R < d.

On aura évidemment, quel que soit p ,

D + p = (d + p) + R R < d + p.

On peut donc prendre pour p un nombre entier quelconque et le


problème est indéterminé.

Question 63. - On divise séparément un nombre donné par deux


nombres entiers consécutifs. Démontrer que pour que le quotient
entier soit le même dans les deux opérations, il faut et il suffit
que ce quotient soit inférieur ou au plus égal au reste de la
première division .

Je dis d'abord que la condition est nécessaire . Soient , en effet,


D le dividende et d et d + 1 deux nombres entiers consécutifs qui
vont nous servir de diviseurs .
On a , par hypothèse,
D = dxq + r , D = ( d + 1 ) 2 + p '.
Cette seconde égalité peut s'écrire
D = d X 9 + 9 + ?',
CHAP . IV . DIVISION . 55

d'où, en tenant compte de la première,


9 + 7 ' = 90 ou q = q — go!.

Il en résulte donc que l'on a q < rou, au plus, q = 1 lorsque r ' = 0 .


D'un autre côté, la condition énoncée est suffisante
(1) D = dxq + 1,
et, par hypothèse, < 1.
Nous pouvons donc poser

1' = 9+ 70 ' ,

et il vient, en portant cette valeur de r dans (1 ), 2

D = d x 9 + 9 + 9 ' = (d + 1 ) 2 + go!.
La quantité qu' étant plus petite que » , est, a fortiori, moindre que
d + 1 , et, par suite, l'on peut dire que D , divisé par d + 1 , donne
>

pour quotient q et pour reste rol .


Si q = 1 ,
D = d X q + 9 = (d + 1 ) X q .

Question 64. – Diviser un nombre par le produit effectué de


plusieurs autres, revient à le diviser successivement par chacun
d'eux . Démontrer ce théorème dans le cas où les divisions ne se
font pas exactement.
Soit un nombre entier N à diviser par le produit P =: a Xb X c.
En divisant N par a , on a trouvé comme quotient q et comme
reste 1 , d'où les deux relations

(1 ) Na X 9 + 1 , p < a - 1.

Le quotient q, divisé à son tour par b , a donné le nouveau quotient q '


et un reste ', d'où les nouvelles relations

(2) q = bx q ' + gol , po' < b- 1 .

Enfin , en divisant q ' par c , on a


(3) q = cXq' + ro" , Joh < c - 1 .
56 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
Il s'agit maintenant de montrer que le quotient de la division de
N par P est bien q' .
Or, si je remplace, dans l'égalité (2), q' par sa valeur que donne
>

l'égalité (3), il vient


q = b.c.q' + br' + gol,

et en portant cette valeur de q dans (1) , on trouve


N = a.b.cq' .+ abgol + ar' + %,
ou

N = P.q' + abril + ar' + r.


q' sera donc le quotient de la division de N par P si l'on a en même
temps
ab.pl + ar' + go < P - 1 .

Mais la relation 2 < 0-1nous donne, en en multipliant les deux


membres par ab,
(4) a.br < abc - ab ;

de même , avec po' < b - 1 , on a


(5) ar' < ab – a,

et, enfin , l'addition membre å membre des relations (4) , (5) et


pop <
< a - 1 nous fournit la relation qu'il s'agissait d'établir :
abro' + ar + p < abc -- 1 .

REMARQUE.. – Nous donnerons de cette question une seconde


démonstration .
Le nombre N , divisé par a , donne pour quotient q , avec ou sans
reste ; donc
N > a Xa.
De même, q > b.q ' ; d'où , a fortiori,
N > a.b.q ' ,
puis q' > c.q', et , par suite,
N > a , b , c ”.
CHAP . IV . DIVISION . 57

On a aussi
N < a (q + 1),
et
q < b (q ' + 1) ,
et comme la différence entre les deux nombres entiers q, b (q ' + 1 )
est d'au moins 1 , on peut poser

9 +1 < b (q' + 1 ),
d'où
a (q + 1) < ab (q' + 1).
Par suite,
N < a.b (q ' + 1 ).
De même
q' < c (q' + 1 ),
d'où l'on déduit

q' +1 < c (q ' + 1 ) et ab (q ' + 1) < abc (q' + 1 ) .


Donc
N < abc (q ' + 1 ) ,
et on a , en définitive, la double inégalité
a.bc (q' + 1 ) > N > abc.q' ,
ou

P. (q' + 1 ) > N > P.q ' ,


qui montre bien que le quotient de la division de N par P est q' .

Question 65. — A , B et C étant trois nombres ayant respective


ment , ß et y chiffres, trourer entre quelles limites rarie le
n
А Х
nombre des chiffres de l'expression (4 & 3)".
с

Un produit de deux facteurs contient autant de chiffres qu'il y en


a dans les deux facteurs ensemble, ou autant moins un .
AB a donc au plus 0 + ß chiffres,
au moins 0 + B - 1 .
Un quotient renferme autant de chiffres qu'il y en a de plus au
dividende qu'au diviseur, ou autant plus un .
58 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
AB
contient donc au plus &a + ßB –
- y + 1 chiffres,
с
au moins & + B -y - 1 ;
2
AB AB A BN
le nombre des chiffres de
с
Х
с (4 ) sera compris entre
с

2((& + ß - 4 + 1)) et 2 (Qa + B - y - 1 ) –


- 1,
3
le nombre des chiffres de
(43) sera compris entre
C
3 (a + B - 4 + 1) et 3 ( x + B – --
– 1 ) — 2,
N

le nombre des chiffres de


( ) sera compris entre
с
n ( 2 + 3 -- " + 1 ) et n ( % + 8 -- 1 ) - ( n − 11).
Cette dernière limite peut s'écrire n (2 + 3 — — 2) + 1.
La différence entre les deux limites est 3n 1.
CHAP . V. DIVISIBILITÉ DES NOMBRES . 59

CHAPITRE V

Divisibilité des nombres .

RÉSUMÉ

Multiple d'un nombre . · Pour désigner les multiples d'un nombre N, Leibnitz
avait proposé la notation À quand N n'avait qu'un seul chiffre, et Ñ dans le cas
contraire ; cette notation a été oubliée . — Facteur ou sous-multiple d'un nombre .
- Ce qu'on entend par nombres divisibles l'un par l'autre. Le plus petit des
deux nombres considérés est diviseur du plus grand .
On exprime la même idée en disant qu'un nombre est divisible par un autre ou
qu'il est multiple de cet autre . Les mots facteur, sous-multiple et diviseur sont
synonymes. — Signification des expressions partie aliquote et parties aliquantes. —
Équi-multiples.
Un nombre n'a que quelques diviseurs, mais il a une infinité de multiples.
Zéro peut être considéré comme multiple de tous les nombres.
PRINCIPE : Lorsqu'un nombre divise exactement toutes les parties d'une somme,
il divise aussi la somme.
Conséquences : 1 ° Tout diviseur d'un nombre N divise les multiples de N ; 2° si
A est divisible par B, il est divisible par les facteurs de B.
Principe : Lorsqu'un nombre en divise deux autres , il divise leur différence .
CONSÉQUENCES : 1. Tout nombre qui divise exactement la somme de deux nombres
et l'un de ces nombres divise exactement l'autre ; 2 ° tout diviseur de deux nombres
divise le reste de leur division .

Principe : Un nombre étant composé de deux parties, tout nombre qui divise
l'une de ces parties sans diviser l'autre , ne divise pas la somme ; de plus, la division
du nombre donné et celle de sa seconde partie par le diviseur en question donnent
le même reste
Application des principes qui précèdent à la détermination, dans certains cas, du
reste de la division d'un nombre donné par un diviseur connu .
REMARQUE. Tout nombre terminé par un zéro étant divisible par 10, est aussi
divisible par 2 et par 5.
PRINCIPE : Le reste de la division d'un nombre par 2 est le même que celui de la
division de son dernier chiffre par 2. – Démonstration.
ConsÉQUENCE : La condition nécessaire et suffisante pour qu'un nombre soit
divisible par 2 est que son dernier chiffre soit divisible par 2.
Les chiffres 0, 2, 4 , 6, 8, nommés chiffres pairs, sont les seuls qui puissent
60 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE .
terminer les nombres divisibles par 2, nommés, par extension , nombres pairs . Leur
forme générale est 2 m .
Les chiffres 1 , 3 , 5 , 7 , 9, nommés chiffres impairs , terminent les nombres non
divisibles par 2, et appelés alors nombres impairs. La forme générale des nombres
impairs est 2m +1 .
Principe : Le reste de la division d'un nombre par 5 est le même que celui de la
division par 5 de son dernier chiffre à droite. — Démonstration .
Conséquence : Pour qu'un nombre soit divisible par 5, il faut et il suffit que son
dernier chiffre à droite soit 0 ou 5. La forme générale des nombres divisibles par 5
est 5 m . Tout nombre entier non divisible par 55 peut être mis sous l'une des formes
5 m + 1,5m + 2 .
Tout nombre terminé par deux zéros , étant composé d'un nombre exact de cen
taines , est divisible par 100 et par les facteurs de 100 :: 4 et 25.
PRINCIPE : Le reste de la division d'un nombre par 4 ou par 25 est le même que le
reste de la division par 4 ou par 25 du nombre formé par les deux derniers chiffres
à droite .
Conséquences : Pour qu'un nombre soit divisible par 4 ou par 25 , il faut et il
suffit que le nombre formé par l'ensemble de ces deux derniers chiffres, à droite,
soit divisible par 4 ou par 25 .
Les nombres divisibles par 4 sont de la forme 4 in, et ceux non divisibles par 4 , de
l'une des formes 4 m + 1,4m + 2.
Les nombres divisibles par 25 sont terminés par deux zéros ou par l'un des
nombres 25 , 50 ou 75.
1 Leur forme générale est 25. m .
Les nombres non divisibles par 25 sont de la forme 25m + %, « désignant l'un
des nombres 1 , 2, 3, ... , 12 .
Tout nombre terminé par trois zéros représente un nombre exact de mille et est
par suite divisible par 1000 et par les sous-multiples de mille : 8 et 125 .
Principe : Le reste de la division d'un nombre par 8 ou par 125 est le même que
le reste de la division par 8 ou par 125 du nombre formé par les trois derniers
chiffres à droite .
CONSÉQUENCE : Pour qu'un nombre soit divisible par 8 ou par 125, il faut et il
suffit que le nombre formé par l'ensemble de ses trois derniers chiffres, à droite,
soit divisible par 8 ou par 125.
Au delà de 8 et de 125 les caractères de divisibilité par les puissances de 2 et
de 5 perdent leur but pratique.
THÉORÈME GÉNÉRAL . - Le reste de la division d'un nombre par 2x ou 5x est le
même que celui de la division par 24 ou 57 du nombre formé par l'ensemble de
a premiers chiffres à droite. D'où les caractères de divisibilité par 22 et 5 %.
Divisibilité par 9 et par 3.
Principe :: L'unité suivie d'un nombre quelconque de zéros est un multiple de 9
augmenté d'une unité .
Démonstration.
PRINCIPE : Tout nombre composé d'un chiffre significatif suivi d'un nombre
quelconque de zéros est un multiple de 9 augmenté de la valeur du chiffre signi
ficatif.
Priscipe : Un nombre quelconque est composé d'un multiple de 9 augmenté de
la somme de ses chiffres pris en valeur absolue . La différence de deux nombres
composés des mêmes chiffres est divisible par 9.
CHAP . V. DIVISIBILITÉ DES NOMBRES . 61
PRINCIPE : Le reste de la division d'un nombre par 9 est le même que le reste de
la division par 9 de la somme des valeurs absolues de ses chiffres.
CONSÉQUENCE : Pour qu'un nombre soit divisible par 9, il faut et il suffit que la
.

somme des valeurs absolues de ses chiffres soit divisible par 9. – Exemples.
Comment on opère dans la pratique .
Principe : Tout nombre est composé d'un multiple de 3 augmenté de la somme
de ses chiffres pris en valeur absolue .
Le reste de la division d'un nombre par 3 est le même que celui de la division
par 3 de la somme des valeurs absolues de ses chiffres.
Pour qu'un nombre soit divisible par 3, il faut et il suffit que la somme des
valeurs absolues de ses chiffres soit divisible par 3 .
Divisibilité par 11 .
La condition de divisibilité par 11 résulte de trois propositions préliminaires :
1• l'unité suivie d'un ou de plusieurs zéros exprime un nombre égal à un multiple
de 11 augmenté ou diminué d'une unité, suivant que le nombre des zéros est pair ou
impair ; 2º un chiffre suivi d'un ou plusieurs zéros représente un nombre égal à un
multiple de 11 augmenté ou diminué de la valeur de ce chiffre , suivant que le nombre
des zéros est pair ou impair; 3º un nombre quelconque est égal à un multiple de 11
augmenté de la somme des chiffres de rang impair , à partir de la droite, et diminué
de la somme des chiffres de rang pair. Remarque sur les deux manières dont on
peut énoncer la proposition, suivant que la somme des chiffres de rang pair est plus
grande ou plus petite que la somme des chiffres de rang impair. Pour qu'un
nombre soit divisible par 11 , il faut et il suffit que la différence entre la somme des
chiffres de rang impair et la somme des chiffres de rang pair , soit divisible par 11 .
- Reste de la division d'un nombre par 11 : lº dans le cas où la sommedes chiffres
de rang impair surpasse la somme des chiffres de rang pair ; 2° dans le cas où la
somme des chiffres de rang pair est la plus grande .
Théorème sur lequel reposent les preuves de la multiplication par les diviseurs 9
et ll (voir la question no 109). Preuve par 9 de la multiplication . Exemples et
disposition pratique. La preuve par 9 ne vérifie réellement que la somme des
chiffres du produit ; lorsqu'elle réussit , on n'est pas en droit de conclure que l'opé
ration est exacte . L'erreur, s'il y en a une , est multiple de 9.
Preuve par 11 de la multiplication. – Exemples. Quand les preuves par 9 et
par 11 ont réussi , on ne peut pas en conclure que l'opération soit exacte. — L'erreur ,
s'il y en a une , est o ultiple de 9 X 1l ou de 99 .
Preuves de la division par 9 et par 11 .

Remarque sur les raisons qui font choisir les diviseurs 9 et 11 pour faire la preuve
de la multiplication .

Question 66 . Tout nombre divisible par 4 est la somme de deux


nombres impairs consécutifs.
Un nombre divisible par 4 est de la forme 4k .
Or, on a bien
4k = 4k + 1-1 = (2k + 1 ) + (2k - 1 ),
et 2k + 1 , 2k - 1 sont deux nombres impairs consécutifs.
62 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE.
Question 67. - De deux nombres pairs consécutifs, l'un est
toujours divisible par 4 .
Deux nombres pairs consécutifs sont de la forme 2n et 2n + 2.
Si n est pair, 2n est multiple de 4 ;
si n est impair, n + 1 est pair, et l'on a
2n + 2 = 2 (n + 1 ) = multiple de 4 .

Question 68. — Le produit de deux nombres pairs est pair; le


produit d'un nombre pair par un nombre impair est pair.
Le produit de deux nombres pairs est évidemment pair, puisque
chaque facteur est multiple de 2.
Le produit d'un nombre pair par un nombre impair est divisible
par 2, et est , par suite , pair.

Question 69. – Tout nombre impair est égal à un multiple de 4


augmenté ou diminué d'une unité.
Un nombre entier divisé par 4 donne pour reste l'un des nombres
0, 1, 2 ou 3 ; tout nombre entier peut donc se mettre sous l'une des
formes
4n , 4n + 1 , 4n + 2, 4n + 3.

Mais 4n et 4n + 2 sont des nombres pairs et 4n + 3 peut s'écrire,


en remplaçant 3 par 4 – 1 ,
4n + 4—1 -
= 4 (n + 1 ) — 1 ;
donc, en définitive, tout nombre impair est susceptible de se mettre
sous l'une des formes

multiple de 4 + 1 ou multiple de 4 - 1 .

Question 70. – La somme et la différence de deux nombres


impairs sont toujours des nombres pairs, tandis que leur produit
est toujours un nombre impair.
Tous les nombres impairs sont de la forme 2N + 1 .
Si donc A et B désignent deux nombres impairs, on pourra poser
A = 2p = 1 , B = 2q + 1 .
CHAP . V. DIVISIBILITÉ DES NOMBRES . 63

On aura donc

A + B = 2p + 2q + 2 = multiple de 2 = un nombre pair ;


---

A - B = 2p - 29 = multiple de 2 = un nombre pair.


Mais

A XB = (2p + 1 ) x B = 2p.B E B = 2p.B + 2q + 1


-

= multiple de 2 + 1 = un nombre impair.

Question 71. – Si l'on prend au hasard deux nombres entiers,


l'un des deux, ou leur somme ou leur différence, est nécessaire
ment divisible par 3 .

Soient a et b deux nombres entiers quelconques , et supposons


a > b.
Si ni l'un ni l'autre de ces deux nombres n'est divisible par 3, ils
sont forcément de la forme

multiple de 3 + 1 .
1° =
a = 3k + 1, b = 3k + 1 , alors a -b = mult . de 3 ;
20 a = 3k + 1, b = 3k -1 , alors a + b = mult. de 3 ;
30 a = 3k -1 , b = 3k + 1 , alors a + b = mult. de 3 ;
ca

40 a = 3k - 1, b = 3k – 1 , alors a - b = mult . de 3 .

Question 72. - Si un nomre n'est pas divisible par 3, le double


de ce nombre augmenté ou diminué de 1 est divisible par 3 .
Tout nombre non divisible par 3 est de la forme

3n + 1 .

Le double de ce nombre est de la forme

6n + 2,
et on a bien

6n + 2 + 1 = 6n + 3 = multiple de 3 ,
et
6n
6п - 2--1
= = 6n - 3 = multiple de 3.
04 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
-

Question 73. – Par quel nombre faut - il multiplier le nombre


12345679 pour que le produit soit formé de neuf chiffres égaux ?
Soit a le facteur inconnu . On doit avoir

12345679 X a = bbbbbbbbb 111111 111 X b = 12345679 X 9 X b ,


--

d'où
9b .

En remplaçant alors successivement b par 1 , 2, 3, ... , 9, on en déduit


a = 9, 18, 27 , 36 , ... , 81 .
Pour a = 9, 12345679 X 9 = 111111111 ;
pour a = 18 , 12345679 X 18 = 111111111 x 2 -
222 222 222 ;
pour a = 27 , 12345679 X 27 = 333333333 ;

pour a = 81 , 12345679 X 81 = 999 999 999 .

Question 74. Démontrer que si l'on divise séparément deux


nombres par un même diviseur, le produit des deux nombres
diminué du produit des deux restes est un multiple de ce diviseur.
Soient A et B deux nombres qui , divisés par un même diviseur D ,
donnent respectivement pour quotients q, q' , et pour restes R et R' .
On peut donc poser les deux égalités
A = D X 9 + R, B = D X q' + R' .
On en déduit , en multipliant membre à membre,
A XB = ( D X 9 + R) X B = D X 9 X B + R X B,
-

ou , en remplaçant dans le second membre B par sa valeur,


A XB = D X 9 X (D X 9 ' + R' ) + R (D X q' + R' )
= D' X 9 X 9' + D X 9 X R' + D XR Xq' + R.R ' .
Retranchons alors le produit RX R' aux deux membres de cette
dernière égalité, et il vient finalement
A X B – R X R ' = D’ X X q' + D X 9 X R' + D XR Xq'
= multiple de D.
CHAP . V. DIVISIBILITÉ DES NOMBRES . 65

Question 75. – La somme d'un nombre composé d'un nombre pair


de chiffres et de ce même nombre renversé est un multiple de 11 .
Désignons par N le nombre considéré :
N = multiple de 11 + somme des chiffres de rang impair ( S !");
somme des chiffres de rang pair (SN ).
Soit N' le nombre renversé :

N' = multiple de 11 + somme des chiffres de rang impair ( S }');


-

somme des chiffres de rang pair (SAP).


Mais, en renversant le nombre N , les chiffres de rang pair deviennent
>

chiffres de rang impair , et réciproquement ; donc ,


SP = SM et SA = S ",
et , par suite,

N + N ' = multiple de 11 + multiple de 11 = multiple de 11 .

Question 76. - On a deux nombres, l'un multiple de 3, l'autre


multiple de 6 ; quel multiple de 3 faut-il leur ajouter pour que
leur somme soit égale à un multiple de 9 ?
Soient a et b les deux nombres en question, tels que l'on ait
a = 3.p ; b = 3.2.q ;
il en résulte
a + b = 3 (P + 29).
Par rapport au diviseur 3, la somme p + 2q entre parenthèses ne
peut être que de l'une des trois formes

3т, 3m +1 . ои 3m + 2.
Si p + 2q = 3mт ,
- on a a + b multiple de 9 ,
sans qu'il soit nécessaire d'ajouter quelque chose à la somme a + b.
Si p + 2q = 3m + 1 ,
il suffira d'augmenter p + 2q de deux unités pour avoir a + b
-
= multiple de 9 ; mais ajouter 2 unités à p + 2q revient à ajouter
6 unités à a ou à b ou 3 unités à a et å b .
Exercices d'arithmétique. 5
66 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
Si p + 2q = 3m + 2,
il suffit d'augmenter p + 2q d'une unité pour avoir a + b = mul
tiple de 9 , et ajouter 1 unité à p + 2q revient à augmenter a ou b
de 3 unités .

Question 77. - Si un nombre N est égal àà un multiple de p,


moins 1 , toutes les puissances paires de N seront des multiples
de p, plus 1 , et toutes les puissances impaires de N seront des
multiples de p, moins 1 .

On a, par hypothèse,
N = multiple de p - 1 ,
et il vient , en multipliant les deux membres de cette égalité par N,
N multiple de p - N = multiple de p — (multiple de p — 1),
ou

N? = multiple de p + 1 .
Multiplions encore par N les deux membres de cette dernière égalité;
on trouve

N = multiple de p + N = multiple de p + multiple de p - 1


ou
N = multiple de p — 1 .
D'une façon générale, soit
N24 = multiple de p + 1 ;
N**
on en déduit

N24 + 1 = multiple de p + N = multiple de p + multiple de p - 1 ,


-

ou enfin
N24 + 1 = multiple de p - 1 ,
et

N22 + ? = multiple de p - N = multiple de p - (multiple de p - 1 ),


011

N** + * = multiple de p + 1 .
CHAP . V. DIVISIBILITÉ DES NOMBRES . 67

Question 78. – Si un nombre N est égal à un multiple de p,


plus 1 , toutes les puissances de N seront également des multiples
de p, plus 1 .
Par hypothèse,
N = p. + 1;
on en déduit, en multipliant par N les deux membres,
N = p.q.N + N = p.q.N + p.q + 1 ,
ou
N = multiple de p + 1 .
D'une manière générale, si l'on a
N" = multiple de p + 1 ,
il vient, en multipliant par N les deux membres de cette égalité,
Nn + 1 = multiple de p + N ,
ou , en remplaçant N
N par p.9 +1 ,
Na + 1 = multiple de p + p.q + 1 = multiple de p + 1 .

Question 79. – Deux nombres différents sont terminés par le


chiffre 6 ; quelle est la condition pour que leur produit soit
terminé par 36 ?
(Saint-Cyr. – Oral , 1879.)

Le chiffre des centaines et les chiffres de rangs supérieurs étant


sans inſluence sur les deux derniers chiffres du produit, il nous
suffit de considérer deux nombres de deux chiffres qui, d'après les
conditions de l'énoncé, sont de la forme
10 a + 6 et 10b + 6 .

Le produit de ces deux nombres a pour expression


100.ab + 60 (a + b) + 36,
et pour qu'il soit terminé par 36 , il faut et il suffit que l'on ait
60 (a + b) = multiple de 100,
68 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
ои

(a + b) = multiple de 5.
La somme des chiffres des dizaines des deux nombres donnés doit
donc être égale à 5 , 10 ou 15 , ou bien encore être nulle.

Question 80. — n étant un nombre entier pair, les quatre expres


sions
n (n? + 20), n (n? – 20), n (n? + 22), n (n? — 22)
sont divisibles par 8.
n étant pair, on peut poser n = 2m et on a alors
1 ( n ? .-+
12 20) = 2m (4m ? + 20 ) == 8m (m ? + 5) = multiple de 8 ;
-

mn ((1 * – 20) = 2m (4 m ? 20) = 8m (m? — 5) = multiple de 8 ;


n (n ? + 4m² + 4)
4) = 2m (4m2 = multiple de 8 ;
= 8m (m ? + 1 ) = -

n (12% - 4) = 2m (4m - 4)
-
= 8m ( m ’ – 1 ) = multiple de 8 .
On peut remarquer que ces mêmes expressions sont également divi
sibles par 16.

Question 81. – Un nombre est divisible par 66 lorsque le chiffre de


ses unités, ajouté à 4 fois la somme de tous les autres, donne
une somme divisible par 6 .
Remarquons que l'on a
10 = 6 + 4 ;
100 = (6 + 4) X 10 = multiple de 6 + 40 = multiple de 6 + 4 ;
1000 = (multiple
( de 6 + 4) X 10 = multiple de 6 + 4 ;

Soit donc abcde un nombre quelconque que l'on peut écrire


a X 10* + b X 10% + c X 10 + d x 10 + e .
Or ,
a X 10' = a X 10000 = multiple de 6 + 4a ;
b X 10% = 6 x 1000 = multiple de 6 + 4b ;
c X 10 % = 0 X 100 = multiple de 6 + 4c ;
d x 10 = multiple de 6 + 4d ;
e e.
ll
CHAP . V. - DIVISIBILITÉ DES NOMBRES . 69

Et en ajoutant membre à membre ces égalités, il vient


a X 10* + b x 10 + C X 10? + d x 10 + e
multiple de 6 + 4 (a + b + c + d) + e,
ce qui démontre bien que la condition énoncée est nécessaire et
suffisante.

Question 82. – Un nombre est divisible par 12 lorsqu'en ajoutant


-

au nombre formé par les deux derniers chiffres à droite 4 fois la


somme de tous les autres, on obtient une somme divisible par 12 .
1° La condition est nécessaire
Soit, en effet, un nombre quelconque
abcde ,
et supposons que l'on ait
abcde = multiple de 12 = multiple de 3 X 4.
Je dis que

4 (a + b + c) + der multiple de 3 X 4 .
D'abord
de = multiple de 4,
donc
4 (a + b + c) + de = multiple de 4.
De plus
(a + b + c) + (d + e) = multiple de 3.
Si a + b + c = multiple de 3, il en sera de mème de la somme
d + e et , par suite, du nombre de ; donc, alors
4 (a + b + c) + .de = multiple de 3.
Si a + b + c = multiple de 3 + 1 , on aura d te = multiple
de 3 + 2 ; il en sera de mème de de et , par suite,
4 (a + b + c) + de = mult, de 3 + 4 + mult. de 3 + 2 = mult. de 3 .
-

Enfin, si a + b + c = multiple de 3 + 2, on aura d + e = multi


ple de 3 + 1 et

4 (a + b + c) + de = mult . de 3 +8 + . mult. de 3 + 1 = mult . de 3 .


70 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE.
20 La condition est suffisante .
C'est- à -dire que si l'on a

(1 ) 4 (aa + b + c) + de = multiple de 12 =
= multiple de 3 X 4,
il en résultera
abcde = multiple de 12.
De l'égalité (1 ), on déduit que de = multiple de 4 ; donc le nombre
considéré, abcde , serait bien divisible par 4.
En second lieu, si 4 (a + b + c) = multiple de 3, il en résulte
que l'on a aussi de et , par suite, d + e = multiple de 3.
>

La somme a + b + c + d + e sera donc divisible par 3 et, par


suite, le nombre lui-même.
Si

4 (a + b + c) = multiple de 3 + 1 ,
=
de = multiple de 3 + 2 ; 1

il en est de même de d + e , et on a |
4 (a + b +oc + d + e ) = mult. de3 +1 + mult.de 3 + 8 = mult.de 3.
-

La somme a + b + c + d + e sera donc encore divisible par 3 .


Si

4 (a + b + c) = multiple de 3 + 2, de = multiple de 3 + 1 ;
il vient alors

4 (a + b + c + d + C) = mult. de 3 + 2 + mult.de 3 + 4 = mult. de 3 ,


-

et le nombre abcde est toujours divisible par 3.

REMARQUE. -
Cette démonstration , est rigoureuse mais trop
longue ; nous proposons la suivante, beaucoup plus simple :
Remarquons que l'on a
100 = 96 + 4 - mult. de 12 + 14 ;
1000 - = (mult.de 12 + 4) X 10 = mult. de 12 + 40 =mult.de 12 + 4 ;
-

10000 = mult. de 12 + 4 ;
CHAP . V. - DIVISIBILITÉ DES NOMBRES . 71

Soit donc abcde un nombre quelconque ; on peut le décomposer


comme il suit :

abcde = a X 10000 = multiple de 12 + 4a ;


+ 6 x 1000 = multiple de 12 + 4b ;
+ cx 100 =
= multiple de 12 + 4c ;
+ de de ;

abcde = multiple de 12 + 4 (a + b + c) + de,


et cette égalité montre que la condition énoncée est nécessaire et
suffisante.

Question 83. – Un nombre est divisible par 4 lorsque le chiffre


des unités, ajouté au double du chiffre des dizaines, donne une
somme divisible par 4 .
(Saint-Cyr. - Examens oraux, 1881.)
N représentant un nombre quelconque,
désignons par u le chiffre de ses unités ,
par d celui des dizaines
et par c l'ensemble des centaines .
On a

N = 0 X 100 + d x 10 + u = multiple de 4 + d x 10 + u .
Ou encore

NN = multiple de 4 + 8d + 2d + u = multiple de 4 + (2d + u ),


et cette égalité montre que la condition énoncée est nécessaire et
suffisante .

Question 84. - Un nombre est divisible par 8 si le chiffre des


unités ajouté au double du chiffre des dizaines et à 4 fois celui
des centaines donne une somme dirisible par 8.
(Saint-Cyr. – Examens oraux, 1881.)

N représentant un nombre quelconque,


désignons par u le chiffre des unités,
par d le chiffre des dizaines,
72 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
par c le chiffre des centaines
et par m l'ensemble des milles.
On a
M -- m x 1000 + c X 100 + d x 10 + U, .

OU

N = multiple de 8 + ( 96 + 4 ) c + (8 + 2 ) + u
= multiple de 8 + 96c + 8d + (40 + 2d + u) , >

ou enfin
N = multiple de 8 + (40 + 2d + u).
Cette égalité montre que la condition énoncée est nécessaire et
suffisante .

Question 85. – Un nombre est divisible par 11 si en ajoutant les


tranches de deux chiffres ( en commençant par la droite) qu'il
.
contient, on obtient un nombre divisible par 11 .
Soit N un nombre entier quelconque dont les chiffres sont de
gauche à droite >

a, b, C, d, e, f, 9, k, 1.

Partageons-le en tranches de deux chiffres, à partir de la droite, et


écrivons ces diverses tranches les unes au -dessous des autres afin de
pouvoir les additionner :
ki
fg
de
b c
a

La somme a pour expression


(1 + 9 + e + c + a) + 10 (k + f + d + b).
Cela posé , représentons par S cette somme, par S; la somme
1 + 9 + e + C + a des chiffres de rang impair, et par S , la
somme k + f + d + b des chiffres de rang pair.
On a
S = S; + 10S, = S; + 118, –- Spy
-
i
CHAP . V. DIVISIBILITÉ DES NOMBRES . 73

d'où l'on tire


S - 11S , == S; - S.
- -

Alors, si N est divisible par 11 ,


S ; -S, multiple de 11 , et on a aussi S = multiple de 11 .
La condition est donc nécessaire .
Elle est d'ailleurs suffisante, car si S = multiple de 11 , on a
S; – Sg = multiple de 11 et le nombre N lui-même est divisible
-

par 11 .

Question 86. – Un nombre est divisible par 15 lorsqu'en ajoutant


au nombre formé par les deux derniers chiffres à droite 10 fois
la somme de tous les autres, on obtient une somme divisible
par 15 .

Il suffit de remarquer que l'on a :

100 = 90 + 10 = multiple de 15 + 10 ,
-

1000 = multiple de 15 + 100 = multiple de 15 + 10,

Soit abcdef un nombre quelconque que nous pourrons mettre


sous la forme

a X 10% + b X 10' + c X 10' + d x 10' + ef.


Or ,
a X 10% = a X 100 000 - (mult. 15 + 10) Xa = mult . 15 + 10 a ,
= b X 10000 = (mult,. 15 + 10)) Xb = mult. 15 +
b X 10 * = + 10 b,
c X 10' = 0 X 1000 = mult . 15 + 10 c,
d x 10' = dx - 100 = = mult. 15 + 10 d ,
e f e f.
D'où , en additionnant membre à membre,
abcdef = multiple de 15 + 10 (a + b + c + d) + ef.

Question 87. — Le produit de deux nombres entiers consécutifs


est toujours divisible par le produit des deux premiers nombres
entiers, c'est- à -dire par 2 .
Le produit de trois nombres entiers conséculifs est toujours divi
74 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
sible par le produit des trois premiers nombres, c'est-à-dire
par 6 .
Le produit de quatre nombres entiers consécutifs est toujours
divisibleppar le produit des quatre premiers nombres entiers.
Le produit de cinq nombres entiers consécutifs est toujours divi
sible par le produit des cinq premiers nombres entiers.
1 ° Le produit n ( 12 + 1 ) est divisible par 2. Si n est pair, le pro
duit est de la forme 2k . Si n est impair, n + 1 est pair et on a
encore
= multiple de 22.
n (n + 1 )) =
=

20 Soient n 1 , n et n + 1 trois nombres entiers consécutifs ; le


produit ( n − 1 ) n (n + 1) est divisible par 6, c'est- à - dire par 2 et
par .
3
D'après ce qui précède, ce produit est d'abord divisible par 2.
En second lieu, si n est divisible par 3, le produit est lui-même
multiple de 3. Si n n'est pas divisible par 3 , il est de l'une des
>

formes 3k + 1 et alors l'un des nombres ni 1 ou n + 1 est divi


sible par 3.
3. Le produit de quatre nombres consécutifs est n , ( n + 1),
(n + 2), ( n + 3) . Il est divisible par 3 , car de trois nombres consé
cutifs il y en a un divisible par 3 ; de plus, il y a un des quatre
facteurs qui est divisible par 2 et un autre divisible par 4, car si n
est un multiple de 4, n + 2 est un multiple de 2, si n est un mul
tiple de 4 + 1 , n + 1 est divisible par 2, et n + 3 divisible par 4 ,
>

si n est un multiple de 4 + 2 il est divisible par 2 et n + 2 est


divisible par 4, enfin , si n est un multiple de 4 + 3, n + 1 est
>

divisible par 4 et 1 + 3 est divisible par 2 .


4 ° Soient n , n + 1 , n + 2 , n + 3 et n + 4 , cinq nombres entiers
consécutifs.
Il s'agit de démontrer que le produit n (n + 1) (n + 2) ( n + 3)
(n + 4 ) est divisible par 1 X2 X3 X 4 X 5 ou 120.
D'après ce qui précède, ce produit est divisible par 24.
Si n est un multiple de 5 la question est démontrée.
Si n n'est pas divisible par 5 , ce nombre est de l'une des formes
5k + 1 , 5k + 2 , 5k + 3, 5k + 4,
75
CHAP . V. DIVISIBILITÉ DES NOMBRES .

d'où il résulte que l'un des nombres


n + 4, n + 3, 12 + 2 ou n + 1
est divisible par 55 .
REMARQUE. - La généralisation de cette question sera donnée un
peu plus loin .

Question 88. - n désignant un nombre entier quelconque, l'ex


pression n (n? + 5) est divisible par 6 .
n ( n° + 5) = n ° + 5n = n3 + 6n – n = 6n + n (n . — 1 )
= 61 + (n − 1 ) n ( n + 1).
Le produit des trois nombres entiers consécutifs ( n − 1) , n et
(n + 1 ) est divisible par 6, donc
n (nn ? + 5) = multiple de 6 .
-

Question 89 . - Si l'on divise par un diviseur quelconque le


produit de deux nombres, on obtient le même reste que si l'on
substituait aux facteurs les restes de leur division par ce
diviseur.

Soient N et N' deux nombres que l'on divise par un même troi
sième d
N = d . +1,
N ' = d.q' + po!,
N.N = P = (d.q + r) N ' = N'.dq + N'.r == (dq' + r ')dq + (dq'+ ')?,
P = d.q.q' + dqr' + dq'.4 + 1.7 ' = multiple de d + 7.80'.
Si P est divisible par d, le produit 1.go' le sera aussi , les restes
seront alors nuls .
Si P n'est pas divisible par d, le produit ?" . go' ne l'est pas non
plus et les restes sont égaux.
Question 90. – Si l'on dirise un produit effectué de plusieurs
facteurs par un diviseur quelconque, le reste de la division est
égal à celui que fournit la division par ce même diviseur du
produit des restes donnés par les divers facteurs.
Le théorème vient d'être établi pour le cas de deux facteurs , il
suffit de démontrer que s'il est vrai pour un produit de m'facteurs,
76 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
il l'est encore pour m + 1 facteurs.
P ---= A.B.C ... H produit de m facteurs.
a , b , c , ... h
. restes de la division de ces divers
facteurs par un même nombre S.
HYPOTHÈSE . P = S.q + a.b.c ... h .
Multiplions ces deux quantités égales par un ( m + 1 )mne facteur L.
PXL = S.q.L + a.b.c ... h.L ,
ou , en désignant par l le reste de la division de L par S
P XL = mult. S + (a.b.c ... h ) (mult. S + 11)
= mult. S + mult. S + a.b.c ... hel,
ou enfin
PXL = multiple de S + a.b.c ... h.l.

Question 91. — Lorsqu'on divise par un diriseur d, la mème puis


.

sance d'un nombre N , le reste est égal à celui que fournit la


même puissance du reste R de N.
Cette proposition n'est qu'un corollaire de la précédente.
HYPOTHÈSE. -
N = d.q + R
donc
N.N.N ... ---
multiple de d + R.R.R ... R
ou

N" = multiple de d + R " .

Question 92. - Sachant que le nombre 13xy45z est divisible


par 792, retrouver les trois chiffres x, y et z ?
792 =- 8 X 9 X 11 .

Puisque 13x y '15 : est divisible par 8, on a


457 = multiple de 8, d'où z = 6.
On aa aussi

1+ 3 + x + y + 4 + 5 + 6 = multiple de 9,
6 + 4 + x + 1 - 5 - Y - 3 = multiple de 11 ,
-
CHAP . V. DIVISIBILITÉ DES NOMBRES . 77

ou

x + y = multiple de 9 - 1 , .

Y = multiple de 11 - 3 .
C

D'ailleurs x + y < 19 et 3 y est moindre que 9 en valeur


absolue.
On ne peut donc avoir que
3C + y = 8 , ou x + y = 17 ;
X
y = 8, ou X
y = - 3.

* + y et x - y sont de même parité, donc


x + y = 8 va avec x y = 8, d'où x = 8 et y = 0,
-

2 + y = 17 va avec x -
y = -3, d'où x = 7 et y = 10,
valeurs inadmissibles.
Le nombre cherché est donc 1380456 .

Question 93. - Démontrer que l'expression


10" (9n - 1 ) + 1
est toujours divisible par 9, n étant un entier quelconque.
10 " (9n - 1 ) + 1 = 9n X 10 " —- 10" + 1 = 9n X 10"" — (10" — 11). ✓
Or, 10 " — 1 est composé de n chiffres 9, et est par suite divisible
par 9.
Donc l'expression elle-mème est divisible par 9.

Question 94. – Un nombre est divisible par 33 lorsqu'en le parta


-

geant en tranches de deux chiffres à partir de la droite, la


somme des tranches prises avec leur valeur absolue est divisible
par 33. – La condition est nécessaire et suffisante.
-

Soit N un nombre quelconque dont les chiffres sont


a, b, C, da C, f, get h.
Remarquons d'abord que l'on a
100 = 99 + 1 = mult . de 33 + 1 ,
10000 = mult. de 33 + 100 = mult.de33 + 1,
1000000 = mult. de 33 + 10000 = mult. de 33 + 100 = mult.de33 + 1 ,
78 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
Il résulte de là que le nombre N étant supposé partagé en tranches
de deux chiffres à partir de la droite, pourra se décomposer comme
il suit :
N= a b cd e figh ,
N = ab 3 10° + cd X 10+ + ef X 10% + gh
ab X 10 = ab X 1000000 = multiple de 33 + ab ,
cd X 10' = cd X 10000 = multiple de 33 + cd,
ef x 10 = ef x 100 = multiple de 33 + ef,
---
gh gh gh,
il vient, en additionnant membre à membre cette série d'égalités,
N = multiple de 33 + (ab + cd + ef + gh ),
et cette dernière égalité prouve que la condition énoncée est nécessaire
et suffisante.

REMARQUE. – La même règle s'applique au diviseur 99 ; la démons


tration est la même .

Question 95. – Deux nombres quelconques a et b, divisés par


leur différence a – b, laissent des restes égaux ; en conclure que
am et b", divisés par a -- b, donnent aussi des restes égaux et
9

que, par suite, a > bm est divisible par a – b, quel que soit le 1

nombre entier m .

On a identiquement
a = (a - b) + b = d + b,
en représentant par d la différence a – b .
Si la quantité d divise a , elle divise aussi b et les restes sont alors
nuls. Si la quantité d ne divise pas a , elle ne divise pas non plus b,
et les restes sont égaux, de sorte que l'on peut poser
a = d.k + 1 , b = d.k' + r .

D'après ce qui a été dit au n° 91, le reste de la division de a" par d


>

est le même que celui de la division par d du produit


r X X ... ou gom .

De même, le reste de la division de b" par d est le même que celui


de la division par d de go .
CHAP . V. DIVISIBILITÉ DES NOMBRES . 79

il résulte de là que a" et bm divisés par d donneront le même reste


et que, par suite, am hm est divisible par d ou a - b .

Question 96. -- Le produit de deux nombres entiers consécutifs


est toujours pair, et la moitié de ce produit, divisée par 3 , ne
donnera jamais 2 pour reste.
Si n représente le plus petit des deux nombres, l'autre sera n + 1 .
L'un de ces deux nombres étant pair, on a
n (n + 1 ) = multiple de 2.
Supposons n pair et posons
12 = 2p , alors n ( n + 1 ) = 2p (2p + 1 ),

et il s'agit de démontrer que la moitié de ce nombre, c'est - à - dire


p (2p + 1), étant divisée par 3 ne peut donner 2 pour reste.
En effet, on ne peut faire que les trois hypothèses
ou p = multiple de 3 , ou p = multiple de 3 + 1 ,
ou , enfin , p = multipl de 3 + 2 = multiple de 3 - 1 .
e
Sip = 3k , 2p + 1 = 6k + 1 et p ( 2p + 1 ) = mult. de3;
-

si p = 3k + 1 , 2p +-1 = 6k + 3 et p (2p + 1) = mult. de 3 ;


si p = 3k — 1 , 2p + 1 = 6k - 1 C
et p (2p + 1) = mult. de 3 + 1.
Donc, dans les deux premiers cas, le reste est 0 , et dans le dernier
cas il est 1 .
Supposons, c : s'cond lieu , n impair et posons
n = 2p + 1 ;
alors
n (n + 1 ) = (2p + 1 ) (2p + 2) = 2 (p + 1 ) (2p + 1 ),
et il s'agit de faire voir que le produit
(P + 1 ) (2p + 1 )
divisé par 3, ne peut donner 2 pour reste.
>

Sip =3k, 2 + 1 = 3k +1, 2p + 1 = 6k + 1 , (p + 1) (2p + 1) = mult.de3 + 1 ;


sip = 3k +1,p .+ 1 = 3k + 2, 2p + 1 =6k +3, (p + 1)(2p + 1) = mult.de3;
sip = 3k — 1 , p + 1 = 3k
-
et (p + 1) (2p + 1 ) = mult.de3.
80 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
Donc, dans le premier cas, le reste est 1 , et il est 0 dans les deux
autres cas .

Question 97. – Si en faisant une multiplication on oublie de


reculer d'un rang les chiffres d'un produit partiel, la preure
par 9 de l'opération réussira . La preuve par 9 et la preure
par 11 réussiront de même si l'on recule les chiffres d'un produit
partiel de deux rangs de trop vers la gauche.
1• Représentons par n le chiffre du multiplicateur ayant donné
le produit partiel dont.on a oublié de reculer les chiffres d'un rang ;
au lieu de prendre le multiplicande 10 x n fois , on ne l'a pris que
n fois, c'est - à -dire que si M représente ce multiplicande, l'erreur
commise est égale à 10 X n fois M moins n fois M, on a 9 fois M.
L'erreur est donc multiple de 9.
2. Soit toujours n le chiffre du multiplicateur ayant donné le
produit partiel dont les chiffres ont été reculés de 2 rangs de trop
vers la gauche.
On a pris le multiplicande M , 100 n fois au lieu de le répéter seu
lement n fois . L'erreur par excés qui a été commise a donc pour
valeur
100 X n fois M n fois M ,
ou

99 x n fois M.

Cette erreur est donc multiple de 9 et de 11 .

Question 98. - Trouver un nombre entier de 3 chiffres qui,


diminué de 3 unités, est divisible à la fois par 5 et par 14 et
dont la somme des chiffres est égale à 14 .
Soient C, d et u les chiffres des centaines, des dizaines et des unités
du nombre cherché N.
On a, par hypothèse,
C + d + - u = 14,
et
N -3 = mult . 2.7.5

puisque les nombres 5 et 14 = 2 X 7 sont premiers entre eux .


CHAP . V. - DIVISIBILITÉ DES NOMBRES . 81

N - 3 étant un nombre pair, le chiffre des unités u ne peut être


que 1 , 3 , 5,> 7 ou 9 ;
N – 3 étant également divisible par 5, le chiffre des unités u ne
peut être que 3 ou 8.
Il résulte de là que la seule valeur admissible pour u est 3, et, par
suite,
(1 ) C + d = 14 - 3 = 11 .

Cela posé , le nombre N - 3 étant multiple de 7, on doit avoir, en


>

vertu d'un théorème connu ,


2c + 3 = 7.k ,

ou , en remplaçant 2c par sa valeur 22 – 2d , 2

22 + d = 7.k ,
d'où l'on tire
d = 7 xk
X -— 22 .
Mais, d'après l'égalité ( 1 ) , d est compris entre 2 et 9 ; on peut donc
poser la double inégalité
2 < 7k - 22 < 9,
d'où, nécessairement
k = 4.
Alors ,
d = 28 - 22 = 6 et c = 11 – 6 = 5 ;

le nombre cherché est donc 563.

Question 99. – Trouver les caractères de divisibilité d'un nom


bre N par 37 .
Faisons d'abord remarquer que
1000 = 37 X 27 + 1 ,
et soit
= ... a2"B"
N= x ny " a'B'yle
"3" 7" &' 3'y'a By.
Ce nombre, décomposé en tranches de trois chiffres, peut se mettre
sous la forme

N = ... 2, " S" " X 10 ° + a'B'y X 10 + a'B'y ' X 10' + @By ;


Exercices d'arithmétique. 6
82 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE..
mais
a"" S"" ,"" X 10º' = multiple de 37 + a2 "" 3"
S ap/ ",,
a' B'y' X 10º = multiple de 37 + a'B'y ',
a'B'y' X 10% = multiple de 37 + a'B'y' , >

a By αβγ;
donc, en définitive ,
mm
=
N = multiple de 37 + [ ... + a." S " m !" + a'B'y it a'B'y' + aby],
d'où l'on tire

N
Q + +
S ! _
a" 3"," + a'B'y?
37
+ a'37B'Y' ++ @B
αβγY,
37
37 37

1 3
ou , en observant que 37 111
>

m
N " 2S" Y " ad Boyle a'ßimo αβγ
37
Q + + 3
-[ 111
+
111
+
111
+
] 111

Considérons maintenant un nombre quelconque de trois chiffres


abc, c étant le chiffre des unités , b celui des dizaines , et a celui des
centaines ; on a

abc = a X 100 + bc = bc + 111 a — 11 a ,


et , par suite ,
abc bc 11a
= a + >
111 111

c'est- à -dire que le reste de la division d'un nombre de trois chiffres,


abc , par 111 est le même que celui de la division de bc — 11 a par -

le même diviseur.
En appliquant cette remarque aux diverses fractions
αβγ a'B'a' a'B'y
111 111 111

on arrive à la règle suivante :


Pour reconnaitre si un nombre donné N est divisible par 37,
on le partage, de droite à gauche, en tranches ayant alternati
CHAP . V. DIVISIBILITÉ DES NOMBRES . 83

vement deux chiffres et un chiffre : deux chiffres pour la première,


un chiffre pour la seconde, etc.
On multiplie alors par 11 la somme des tranches n'ayant qu'un
chiffre, puis on retranche le produit ainsi obtenu de la somme des
tranches de deux chiffres.
Le reste de la division par 37 de la différence ainsi obtenue est
égal à celui de la division du nombre donné par 37.

Question 100 . Trouver les caractères de divisibilité d'un nom


bre N par 7 , par 11 et par 13 .
Faisons d'abord remarquer que l'on a
7 xX 11 xX. 13 = 1001 ,
-

et
1001 X 999 = 1000000 - 1 -
10% - 1 .

Cela posé, soit


N = zBy.co + ' B'/'b'e' ' X 10% + a'B'y'o'c'o' X 106 + ...
D'après la remarque qui précède,
a Byo so αβγδεφ ,
a'B'y'a'e' ' X 10% = multiple de 1.031 + a'B'y'o'e'p' ,
c'B'y'l'e'ç' X
x 1012 = multiple de 1001 + a'B'y'd'e'e' ,
donc,
N = multiple de 1001 + a Byosq + a'B'y's'é'ç ' + ...
et , par suite,
N "
-Q + a Bynep + a'B'y'o'e'e' + a'B'y'r'e'e' to
1001 1001 1001 1001

D'ailleurs ,

a Broep 1001.2By + EQ - OBY deq — «BY,


1001 1001
= αβγ + 1001

c'est- à -dire que le reste de la division d'un nombre de six chiffres,


aßyoeo par 1001 est le même que celui de la division de la différence
doo aby par 1001.
84 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE.
Il résulte de là cette règle :
Pour obtenir le reste de la division d'un nombre N par l'un des
diviseurs 7, 11 ou 13, on le partage, à partir de la droite, en
tranches de trois chiffres. On soustrait la somme des tranches de
rang pair de celle des tranches de rang impair, et le reste de la
division de la différence ainsi obtenue par le diviseur considéré,
7 , 11 ou 13, est le même que celui de la division du nombre donné
>

lui-même, par le diviseur en question .

Question 101 . Trouver les caractères de divisibilité d'un nom


bre N par 101 .
Observons que
101 X 99 = 10% - 1 ,
d'où
10* = multiple de 101 + 1 .
Le nombre donné N étant alors mis sous la forme
N a Brzo + a'B'y' Ô X 10* + a'B'y" S " x 108 + ... ,
on aura

αβγό a Bye ,
a'B'y'a ' X 10 * = multiple de 101 + a'B'y'a ' ,
a" B"y"O"
Bayan X 10% = multiple de 101 + a"B"y"O" ,

d'où l'on déduit, en additionnant membre à membre :


N = multiple de 101 + abyó + a'B'y'Ô' + a'B'y" O' + ... ,
et
N aßr a'B'yo + a" B"/" O"
Q + + to ...
101 101 101 101

D'ailleurs,
αβγό as X 101 + yo - B go - aß
= aß +
101 101 101

donc, en définitive,
N
101
= [Q + a3 + a
-
+ a + ...]
(x2 + 3 + 3" + ..) - (3 3 + '3' + 3^3 + ...).
101
CHAP . V. DIVISIBILITÉ DES NOMBRES . 85

C'est-à-dire que, pour obtenir le reste de la division d'un nombre


par 101 , on pourra opérer comme il suit :
On partage le nombre en tranches de deux chiffres, à partir de
la droite; la différence entre la somme des tranches de rang
impair et celle des tranches de rang pair, étant divisée par 101,
donne le même reste que le nombre lui-même.

Question 102. – Soient N un nombre formé de m chiffres 9, et


A un nombre formé de m chiffres ou d'un moins grand nombre
de chiffres quelconques (si cependant A a moins de m chiffres, on
écrira à sa gauche un ou plusieurs zéros pour compléter le
nombre m ). Soient maintenant A ' le nombre obtenu en enlevant
le premier chiffre à gauche de A pour le transporter à sa droite,
A ' le nombre obtenu en enlerant de même le premier chiffre à
gauche de A ' pour l’écrire à sa droite, et ainsi de suite ( c'est ce
qu'on appelle échanger les chiffres par permutation circulaire).
On demande de demontrer que tout commun diviseur des nombres
Net A divise aussi les nombres A ' , A ' , ... , etc.
Par exemple , 7, qui divise 999 999 et 437801 , divise aussi les nom
bres 378014, 780 143, 801 437, etc.
De même 11 , qui divise les nombres 999 999 et 686 763, divisera
aussi les nombres 867636 , 676 368, ... , etc.

Le nombre N , composé de m chiffres 9, est de la forme


10m -1 .

Soit abc u le nombre A formé de m chiffres.


On a
abc u = a x 10m - 11 + bc ... U ,

d'où , en multipliant par 10 les deux membres de cette égalité,


abc ... u X 10 = a , 10m + bc U x 10...

= a.10m + bc ... u X. 10 + a - a .
Ce qui peut s'écrire
A X 10 = bc ... ua + a (10" — 1 ), -

ou encore
A X 10 = A' + a.N ,
86 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
d'où l'on tire
A' =
- A X 10 - a.N.

Or, tout diviseur à de A et N sera diviseur des multiples A X 10 ,


a . N et par suite, de la différence A ' .
On démontrerait de la même manière que le diviseur â divise A' ,
A ", etc.

Question 103. - Si un nombre de trois chiffres est divisible par 27


ou 37, le nombre de trois chiffres que l'on en déduit en plaçant
le chiffre des centaines à la suite du chiffre des unités est égale
ment divisible par 27 ou 37.
Soit abc un nombre de trois chiffres ; on a , par hypothèse,
100.a + 10.b + c = multiple de 27,
et il s'agit de démontrer que l'on a aussi
100.b + 10.c + a = multiple de .
27 .
Multiplions par 10 les deux membres de la première égalité, il
vient
1000.a + 100.b + 10.0 = multiple de 27 ,
ou

100b + 10.c + a +999 a = multiple de 27 ,


ou encore, en remarquant que 999 = 27 X 37 et en faisant passer
ce terme dans le second membre,
100 b + 10 c + a = multiple de 27 – a.27.37
= multiple de 27.

La démonstration est la même pour le diviseur 37.

Question 104. Trouver le reste de la division par 9 du nom


bre 64328 .

Le nombre 64, divisé par 9 , donne pour reste 1 ; donc, d'après ce


qui a été démontré, le reste de la division du nombre 64328 par 9
sera le même que celui de la division par 9 de 1328 , c'est - à -dire 1 .
CHAP . V. DIVISIBILITÉ DES NOMBRES . 87

Question 105. – Trouver le reste de la division par 9 du nom


bre 65" .

Le reste de la division par 9 du nombre 65 est 2 ; donc , le reste de


la division par 9 de 65 " sera le même que celui de la division par 9
de 2 " .
Or,
2"? = 26X7 = (20) = 64 ",
et le nombre 64, divisé par 9, donne 1 pour reste .
Par suite, le reste de la division de 647 par 9 sera le même que
celui de la division par 9 de 1 ' ou 1 .

Question 106 . Trouver les restes des divisions par 9 des nom
bres
+ 3
6564, 656 + 1 , 656+ , 656 + 3, 656 ++, 656k + 5 .
1° Le reste de la division par 9 de 65 est 2 ; donc 6562 divisé par 9
fournira le même reste que 26 € = 644. Mais 64 divisé par 9 donne 1
pour reste ; par suite, 64" donnera le même reste que 14,> c'est-à-dire 1 .
20 656k + 1 = 6564 x 65 .

65 divisé par 9 nous donne 2 pour reste , et 6564 + 1 divisé par 9


donnera le même reste que 264 + 1 ou que 262 X 2 = 64 % X 2.
Mais nous savons que le reste fourni par la division par 9 du pro
duit 644 x est le même que celui qu'on obtiendrait en divisant
par 9 le produit des restes fournis par 64 et 2.
D'ailleurs, 64 € donne 1 pour reste, et 2 divisé par 9 donne 2 pour
reste ; donc le reste cherché est 1 X 2 ou 2 .
En raisonnant de même sur les autres expressions , on trouve,
pour les divers restes cherchés,
4, 8, 7 et 5.

Question 107 . Trouver les restes des divisions par 11 des nom
bres
375, 375k + 1 , 375& ++ ?, 375* +3, 375& + 4 .
>

· ° Le nombre 37 n'est pas divisible par 11 , et le reste de la division


>
88 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .

est 4 ; donc, le reste de la division de 3752 par 11 sera le même que


celui de la division par 11 de 4 $ ou (45) , ou enfin 1024* .
D'ailleurs , le nombre 1024 n'est pas , non plus, divisible par 11 , et
le reste de la division est 1 ; par suite, le reste de la division par 11
de 1024k sera le même que le reste de la division par 11 de 1" , c'est
à -dire 1 .
2° Le reste de la division par 11 de 375k+ 1 est le même que le
reste de la division par 11 de 45 + 1 ou que 45 x 4.
Mais le reste de la division par 11 du produit 452 x 4 est le même
que celui obtenu en divisant par 11 les produits des restes fournis
par 454 et 4.
D'ailleurs, 45k donne le reste 1 , et 4 le reste 4 ; donc le reste de la
division par 11 de 45k +1
+ 1 sera 1 x 4 ou 4.
Les autres cas se traitent de même et on trouve, respectivement,
pour restes,
5, 9 et 3.

Question 108. -- n étant un nombre en tier quelconque, démontrer


que l'expression
3 x 52n +1 + 231 + 1
est divisible par 17 .
PREMIÈRE SOLUTION . — Remarquons que le premier terme 3.5+* + 1
de l'expression considérée peut sé mettre successivement sous les
formes

3.5.521 = 15 X 591 = 15 X 25 " = (mult. de 17—2) (mult. de 17 + 8)"


= -

= (mult. de 17 — 2) (mult. de 17+ 8") = mult . de 17 - 2.8" .


-

D'ailleurs,
23n + 1 =- 2.23 = 2.8" ;;
donc,
3.524 +1 +231 +1 = multiple de 17 -— 2.8" ++ 2.8" = multiple de 17.
-

DEUXIÈME SOLUTION . Pour n = 0, l'expression considérée se


réduit à 17 .
Il suffit donc de démontrer que la divisibilité par 17 est vraie pour
la valeur a + 1 de n, en la supposant établie pour la valeur a de n .
CHAP . V. DIVISIBILITÉ DES NOMBRES . 89

Ainsi , par hypothèse,


3.592 + 1 + 232 + 1 = multiple de 17,
ou

3.522 + 1 = multiple de 17 – 232 + 1 ;


multiplions les deux membres de cette égalité par
5º = 17 + 23 ,
il vient
3.52x + 3 = multiple de 17 – 282+ ",
ou

3.5°(x + 1) +1 + 23( + 1) +1 = multiple de 17.

Question 109. — Si à la somme des produits obtenus en multipliant


deux à deux, de toutes les manières possibles, quatre nombres
entiers consécutifs, on ajoute une unité, on obtient un multiple
3

de 12 .

Soient
al -2 a – 1, a et a + 1

quatre nombres entiers consécutifs; il s'agit de démontrer l'égalité


(a − 2) (a − 1) + (a — 2) a + (a − 2) (a + 1) + (a — 1) a
.

+ (a − 1 ) (a + 1) + a (a + 1) +1 = multiple de 12.
-

En effectuant les opérations indiquées dans le premier membre et


simplifiant, on obtient
6a? 6α ou 6 a (a − 1).
Or, a (a — 1 ) est divisible par 2 ; donc
6a (a − 1 ) = multiple de 12.

Question 110. – Pour qu'un nombre soit divisible par 3, , il faut


et il suffit que le nombre de ses dizaines, augmenté du chiffre des
unités, donne une somme divisible par 3 .
Soit N un nombre entier dont nous représenterons par u le chiffre
des unités et par d le nombre des dizaines,
90 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
Supposons que l'on ait
N = 10.d + u = multiple de 3.
-

On aa aussi l'identité
9.d = multiple de 3,
-

et , en retranchant membre à membre, il vient


d + u = multiple de 3.
La condition énoncée est donc nécessaire.
Elle est d'ailleurs suffisante , car l'identité
9d = multiple de 3,3
combinée, par voie d'addition , avec l'égalité
d + u = multiple de 3,
nous donne bien
10.d + u = N = multiple de 3 .
-

Question 111. – Pour qu'un nombre soit dirisible par 11 , il faut


et il suffit que la différence entre le nombre de ses dizaines et le
chiffre de ses unités soit un multiple de 11 .
Soit N un nombre entier dont le chiffre des unités est u et qui
contient d dizaines . Supposons que l'on ait
10.d + u = multiple de 11 .
Comme l'on a aussi l'identité

11 d = multiple de 11 ,
il vient, en retranchant membre à membre la première égalité de la
seconde ,
d - u = multiple de 11 ,
ce qui montre que la condition est nécessaire .
Partons, en second lieu, de l'égalité
d - u = multiple de 11 ;
si nous en retranchons les deux membres des deux termes de l'identité
11 d = multiple de 11 ,
CHAP . V. DIVISIBILITÉ DES NOMBRES . 91
on trouve
10d + u = N = multiple de 11 ,
-

et , par suite, la condition énoncée est suffisante.

Question 112. - Un nombre est divisible par p lorsque la diffé


rence entre le nombre de ses dizaines et a fois le chiffre des
unités est un multiple de p ; le nombre a étant choisi tel que
l'on ait
+ 1 = multiple de p .
10.a tl

Soit N un nombre entier dont u représente le chiffre des unités,


et d le nombre des dizaines. Supposons que l'on ait
N = 10.d + u = multiple de p ,
et multiplions par a les deux membres de cette dernière égalité ; il
vient
10.a.d + a.u = multiple de p,
ou , en remplaçant 10a par sa valeur, multiple de p - 1 ,
multiple de p d + a.u = multiple de p ,
d'où l'on tire
d a.u multiple de p .
La condition est donc nécessaire.
Je dis maintenant qu'elle est suffisante, car soit
d – a.u = multiple de p ;
on en déduit, en multipliant des deux côtés par 10,
10.d 10 a.u
multiple de p,
‫ܕܠ܂‬
ou , en remplaçant 10.a par multiple de p
10.d – multiple de p + u = multiple de p,
d'où , enfin ,
10d + u = N = multiple de p .
92 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
Question 113 .
Aurca mala ferunt Charites, æqualia cuique,
Mala insunt calatho ; Musarum his obvia turba ,
Mala petunt. Charites cunctis æqualia donant;
Tunc æqualia tres contingit habere, novemque.
Dic quantum dederint , numerus sit ut omnibus idem ?
Ce qui signifie :
Les 3 Grâces portant des oranges, chacune un nombre égal, sont
rencontrées par les 9 Muses qui leur en demandent : elles leur
en donnent chacune le même nombre ; après cela, chacune des
Muses et des Gráces se trouve également partagée. Combien en
avaient les premières ?
Le nombre total des oranges que possédaient les 3 Grâces est
évidemment divisible par 3. Après le partage, les Grâces et les Muses
ont chacune le même nombre d'oranges , donc le nombre cherché est
encore divisible par 9 + 3 ou 12. Le nombre 3 étant un facteur
de 12, nous n'avons à considérer que ce dernier nombre qui est le
plus petit de tous ceux satisfaisant à la question .
Tous les multiples de 12 répondent également à la question .

Question 114 . .
n étant un nombre entier impair, l'expression
ni ! – mo né + 1 est divisible par 512 .

Remarquons que 512 = 2 et que l'expression considérée P peut


s'écrire successivement

nø*((n• — 1) – (xn• — 11) == ((n* — 1)) (14 — 1)1 = ( n* +1) (n• — 1):
( n + 1 ) ( n + 1) ^ ( n - 1 )^,
ou enfin

12 +- 1 ) ( n + 1 ) ( n + 1) (n -− 1) (n − 1).
(né + 1 ) (nº + 1) (nº
Le nombre n étant impair, par hypothèse , il en est de même de
né et n et, par suite, les 7 facteurs écrits en dernier lieu sont pairs .
D'ailleurs, l'un des deux facteurs n + 1 ou 12 — 1 est divisible
par 4 ou 2° , et comme ces deux facteurs se trouvent répétés 2 fois, on
a bien , en définitive,
P = multiple de 29 = multiple de 512,
CHAP . V. DIVISIBILITÉ DES NOMBRES. 93

Question 115. — Tout nombre est un multiple d'un nombre plus


petit que 10 augmenté de la somme que l'on obtient en ajoutant
les produits des chiffres de ce nombre par les puissances succes
sives 1 , d, d', d* , ... , de la différence entre 10 et ce nombre.
p nombre < 10, d = 10 – pP , p = 10 – d.
Considérons un nombre quelconque abcmn.
On peut le mettre sous la forme
abcmn = n + m X 10 + c X 100 + b X 1000 + a X 10000,
ou

abcmn = m + m (10– ) + c (10^ -d^) + b (10° – dº) + a(10° – dº)


+ md + c.d + b.d + a.d ",
ou enfin

abcmn = mult. de (10 — d) + (n + md + c.d + b.ds + a.d '].


CONSÉQUENCES. — Le reste de la division d'un nombre quelconque
-

par un diviseur p plus petit que 10 est le même que le reste de la


division par p de la somme obtenue en ajoutant les produits des
chiffres du nombre par les puissances successives 1 , d, d', ... de la
différence 10 – p .
-

APPLICATIONS . -
Considérons le nombre

645327, et soit p = 9, d = 10 - 9 = 1 .

On arrive à la règle connue : un nombre est divisible par 9 lorsque


la somme de ses chiffres est divisible par 9 .

Question 116. - Trouver les caractères de divisibilité d'un


-

nombre' N par un diviseur D de la forme 24.53 .


Remarquons que
10 = 2 X 5,
100 = 10% = 2 x 5?,
1000 = 10% = 23 x 5" ,

1000..00 = 10 " = 2 " x 5" ;


94 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
par suite, on trouvera toujours une puissance de 10 divisible par D,
et si l'on suppose a > B , 10% sera cette puissance .
Décomposons alors le nombre N en deux parties
102.N , + N ,
La partie N, s'obtient en séparant sur la droite du nombre N
autant de chiffres qu'il y a d'unités dans l'exposant a ; la seconde
partie est constituée par ce qui reste du nombre N, suivi d'autant de
zéros qu'il y a d'unités dans Q.
Cela posė , la première partie , étantdivisible par 10% = 24.54 , l'est
=

également par 22.5B .


Pour que N soit divisible par D, il faut donc que la seconde partie
N, le soit. Cette condition est d'ailleurs suffisante, car lorsqu'elle est
remplie, le nombre N, étant la somme de deux multiples de 22.5% ,
est bien divisible par ce nombre.
REMARQUE. L'application de cette règle nous conduit aux carac
tères de divisibilité par les nombres
2, 4, 8, 16 , 32, 64, etc.,
et
5, 25 , 125, 625 , 3125 , ... ) etc.
CHAP . VI . DIVISEURS COMMUNS DES NOMBRES ENTIERS . 95

CHAPITRE VI

Diviseurs communs des nombres entiers.

RÉSUMÉ

Définition des diviseurs communs et du plus grand commun diviseur de deux ou


plusieurs nombres entiers. — Le plus grand commun diviseur s'indique en abrégé
par les initiales p. g. c . d . Nombres premiers entre eux ; nombres premiers entre
eur deux à deux , trois à trois, quatre à quatre , etc.
Des nombres premiers entre eux deux à deux, sont premiers entre eux trois à
trois , quatre .à quatre, mais la réciproque n'est pas nécessairement vraie .
Utilité de la recherche du p. g . c. d . de deux ou plusieurs nombres .
Si deux nombres sont divisibles l'un par l'autre , le plus petit des deux est
leur p. g . c . d.
Si deux nombres ne sont pas divisibles l'un par l'autre, ils ont le même p.g.c. d.
que le plus petit des deux et le reste de leur division.
Recherche du p. g. c. d. de deux nombres entiers. - Règle. – On finit toujours
par obtenir zéro pour reste .
Quand on aperçoit le p. g. c. d. de deux restes successifs, ou se dispense de
continuer l'opération . -- Si dans la recherche du p. g . c. d . de deux nombres
entiers on arrive au reste 1 , ces deux nombres sont premiers entre eux ; la réci
proque est vraie .
Il est inutile de poursuivre l'opération lorsqu'on s'aperçoit que deux restes
successifs sont premiers entre eux.
Disposition adoptée pour les calculs. — Exemples divers.
Théorèmes relatifs à la théorie du p. g. c. d. :
Tout nombre qui en divise deux autres divise leur p. g. c. d.
Réciproque : Tout nombre qui divise le p. g. c . d . de deux nombres divise ces
nombres.
Les diviseurs communs à deux nombres sont les mêmes queceux deleur p.g.c.d.
Lorsqu'on multiplie deux ombres par un même troisième, leur p. g. c. d . est
multiplié par ce troisième nombre. -
La réciproque n'est pas nécessairementvraie .
Lorsqu'on divise deux nombres par un même troisième, leur p. g. c. d. est divisé
par ce troisième nombre. – Application de ce principe.
Si l'on divise deux nombres par leur p. g. c. d . , les quotients obtenus sont
premiers entre eux.
96 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
Réciproque : Lorsqu'en divisant deux nombres donnés A et B par un diviseur
commun D on obtient des quotients A ' , B ' , premiers entre eux, on peut affirmer
que ce diviseur D est le p. g . c . d . des nombres A et B.
Règle pour trouver le p. g. c . d . de trois nombres entiers.
Tout nombre qui en divise trois autres divise leur p . g . c. d. Les diviseurs de
trois nombres sont les mêmes que ceux de leur p. g. c . d . Si on multiplie
trois nombres par un quatrième , leur p. g. c . d . est multiplié par le quatrième. -
Si on divise trois nombres par un quatrième , leur p. g. c. d. est divisé par ce
quatrième . — Si on divise trois nombres par leur p. g. c. d . , les quotients ont pour
p. g. c. d. l'unité . – La réciproque est vraie.
Plus grand commun diviseur de quatre nombres entiers . – Tout nombre qui en
divise quatre autres divise leur p . g. c . d . La réciproque est vraie .
Si on multiplie ou si on divise quatre nombres par un cinquième, leur p.g.c. d .
est multiplié ou divisé par ce même nombre .
Si on divise quatre nombres par leur p. g. c . d. , les quotients obtenus sont
premiers entre eux. 1
Plus grand commun diviseur d'un nonubre quelconque de nombres.
Limite du nombre des divisions auxquelles peut conduire la recherche du
P. g. c . d. de deux nombres.

Question 117. - Si a et b sont deux nombres premiers absolus,


inégaux et différents de 2, le p.g.c. d. entre leur somme et leur
différence est 2.

Le p. g. c . d . entre (a + b) et (a - b) doit diviser la somme 2a


et la différence 2b de ces deux quantités ; il ne peut donc surpasser
le p . g . c . d. entre 2a et 2b , lequel est 2, puisque a et b sont, par
hypothèse, deux nombres premiers absolus, différents de 2 et inégaux .

Question 118. - Démontrer que le p.g. c . d. entre deux nom


bres A et B ne peut contenir d'autres facteurs premiers que
ceux du p . g. C. d. entre A + B et A.B. La réciproque est
elle vraie ?

Tous les facteurs communs à A et B divisent la somme A + B et


le produit A X B , et, par suite, le p . g. c. d . entre cette somme et
ce produit.
Il résulte de là que le p . g. c. d. entre A et B ne peut contenir que
.

des facteurs entrant dans la composition du p . g. c. d . entre A + B


et A X B.
La réciproque n'est pas vraie, car le p . g. c. d . entre A + B et
CHIAP . VI . DIVISEURS COMMUNS DES NOMBRES ENTIERS . 97

A.B contient nécessairement tous les facteurs communs à A et à B,


mais il renferme aussi les facteurs communs à la somme A + B et au
produit A X B qui ne sont pas communs à A et à B.
Donc, il peut être plus grand que le p.g. c, d , entre A et B.

Question 119. – Le plus grand commun diviseur des nombres


-

A , B, C est-il le même que celui des nombres A + p.C , B et C,


p étant un nombre quelconque ?
Évidemment oui ; car :
10 Tout nombre d qui divise A , B et C , divise aussi pc et par
suite , A + pc.
2 ° Réciproquement, tout diviseur ô de A + pC, B et C, divise pC,
et divisant la somme A + PC et l'une des parties pc, ô doit diviser
l'autre partie A.
Les diviseurs de A , B et C sont donc les mêmes que ceux de
A + pC , B et C ; par suite, le plus grand des uns est le même que
le plus grand des autres .

Question 120.- Démontrer que trois nombres impairs quelcon


ques A , B et Cont le même p.g. c . d. que leurs demi-sommes
A + B A + C B + C
deux à deux >
2 2 2
(École navale. - Concours de 1885.)

Faisons d'abord remarquer que les trois nombres A , B et C étant >

impairs, les sommes A + B , A + C, B + C sont divisibles par 2,


2

A + B A + C B + C
c'est - à - dire que les expressions 2
>
2
et
2
sont

entières .
Cela posé, soit a un diviseur commun à A, B et C ; a divisera
évidemment les sommes A + B , B + C, A + C , qui peuvent s'écrire
+ B A + +
•2(A * *), 2(479), 2(139)
2 +9 2 2

Mais a est un nombre impair ; il est donc premier avec 2 et, par
A + B A + C B + C.
suite , il divise les trois nombres entiers >
2 2 2

Exercices d'arithmétique . 7
98 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE.
A + B A + C
Réciproquement, soit B un diviseur commun á
B + C
A 4BAHC 2

et ; il divisera la somme
2
A + B A + C B + c
+ + ou A + B + C.
2 2 2

A + B A +
Le nombre ß divisant
2(475)
2
, et , par suite , 2
en même temps que A + B + C, divisera A + B + C - (A + B) ,
2
ou A + B ,

c'est- à -dire C.
A + C A + CY
De même, ß divisant
2
et , par suite, 2
(419 ou A + C,
2

en même temps que A + B + C, divise A + B + C – (A + C) ,


c'est-à - dire B.
On verrait de la même manière que B divise le nombre A.
En résumé , tous les facteurs communs à A , B et C sont diviseurs
communs des trois expressions entières
A + B A + C B + C
> et
2 2 2

réciproquement, tous les diviseurs communs à ces trois derniers


nombres sont également diviseurs de A , B et C ; donc, le plus grand
des uns sera le plus grand des autres, c'est-à - dire que le p. g. c . d .
des trois nombres impairs A , B et C est le même que celui des trois
A + B A + C B + C
expressions et
2 2 2

Question 121. – Combien y a- t-il de nombres divisibles par B


dans la suite
A , 2A , ЗА , BA .
A et B étant des entiers quelconques ?
(Concours académique de Poitiers, 1873.)
Soit pA le premier multiple de B contenu dans la suite consi
dérée ; on a pA = q.B et les autres multiples de B sont, en supposant
qu'il y en ait n :
2pA , 3pA 3pA,, 4pA, прА ou B.A ,
CHIAP . VI . DIVISEURS COMMUNS DES NOMBRES ENTIERS . 99

que l'on peut aussi écrire


2B, 3B,
3qB, > 4qB, ... ) пqВ ou A.B.

Des égalités npA = B.A et nqB = A.B, on tire =

B A
p = et .

12 22

Or, les deux nombres p et q sont premiers entre eux , car s'ils
admeltaient un facteur commun %, on aurait
p = p'.oe q = q' . ,,
d'où
p' ... A :=: q' . ~ .B et p'.A = q'.B.
pA ne serait donc pas le plus petit multiple de B contenu dans la
suite
A, 2A , ЗА , A.B.

Ainsi, n est tel qu'en divisant A et B par ce nombre les quotients


obtenus sont premiers entre eux ; donc, d'après un théorème connu ,
n est le plus grand commun diviseur entre A et B.

Question 122 . Dans la recherche du p.g. c. d. de deux nom


bres, peut- il arriver qu'en multipliant l'un des nombres seulement
par m, le p.g.c. d. soit multiplié par m ?
(Saint-Cyr. Examens oraux . )

Soient A et B deux nombres entiers ; si D représente leur plus


grand commun diviseur, on a
A = D XQ,
B = DX Q' ,

et les quotients Q et Q' sont des nombres premiers entre eux .


De l'égalité A = D.Q on déduit
A X m = D XQ X m = D X m X Q.
Par conséquent , pour que D X m soit le p. g. c. d . entre A X m
et B, il faut que le facteur D X m puisse être mis en évidence dans
la valeur de B ; m est donc un diviseur de Q' .
100 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
Il est d'ailleurs facile de voir que si l'on multiplie A par un des
diviseurs m de Q ' , le p . g . c. d . entre A X m et B vaut m fois le
p . g. c. d . entre A et B.
Supposons, en effet, que l'on ait Q' = m.Q '; alors
B = D X m X Q',

et les deux nombres Q et Q' sont forcément premiers entre eux , car
autrement Q et Q' ne le seraient pas .
Donc m A et B ont bien , dans ce cas , D X m pour p. g. c. d .
Il résulte de la que la condition énoncée pour m est nécessaire et
suffisante .

Question 123. – Pour trouver le p.g.c. d. entre un nombre Net


le produit de plusieurs autres A XB X C, on peut chercher le
p.g. c. d. , D , de N et de A , diviser N par D et chercher le p.g.
>

c. d. , D' , du quotient Q et de B ; diviser Q par D' , et chercher


le p. g . c. d. , D' , du quotient Q' et de C ; le p.g.c. d. de N et
.
>

de A x B x C sera D X D X D' .

Remarquons que l'on a


N = D XQ = D X D' X Q' = D X D' X D' X Q' ,

en représentant par Q' le quotient entier de Q' par D' .


De plus, D divise A ,
D ' divise B ,
et D' divise C ,

donc, le produit D X D' X D' divise le produit A X B X 6. Il


résulte de là que l'expression D X D ' X D' divisant les deux
nonubres N et A XBX C ne saurait être supérieure au p . g . c. d.
de ces deux nombres.
Soit maintenant A ce p . g. C. d ., il contient tous les facteurs com
muns à N et à A XB X C, donc il doit diviser le produit D X D'
X D' qui est constitué par trois nombres contenant chacun tous les
facteurs communs successivement à N et à A, B et C.
Par suite A est compris dans le produit D X D X D' .
CHAP , VÍ . DIVISEURS COMMUNS DES NOMBRES ENTIERS . 101

Ainsi D X D ' X D' est contenu dans A qui , à son tour, est
compris dans le produit D X D' X D' , donc forcément
>

D X D' X D' = A.

Question 124. – Dans la recherche du p.g.c. d. de deux nombres,


chaque reste est plus petit que la moitié de celui qui le précède
de deux rangs .

Soient R , R 1 , R , trois restes successifs ; R, a été obtenu en divi


2 2 2

sant R par R.
R R
Si on a R, < or
2
on aura a fortiori R, 2
, puisque les restes
2

vont en diminuant.
R
Supposons donc R , > 52 , c'est - à -dire que R ne contient qu'une
seule fois R , et que le reste de la division est R -
R.
Or l'excès de R sur un nombre plus grand que sa moitié est
moindre que cette moitié .

REMARQUE . Dans la recherche du p . g . c. d . de deux nombres,


.

le second reste est moindre que la moitié du plus petit des deux
nombres.

COROLLAIRE . — Le nombre de divisions à effectuer pour obtenir


le p . g . c. d . de deux nombres ne peut surpasser la moitié du
plus petit des deux nombres.

Ce corollaire pourrait d'ailleurs se démontrer directement comme


il suit :

Lorsque la recherche du p . g. c . d . de deux nombres nous conduit


à deux restes dont la différence est 1 , en les divisant l'un par l'autre,
on trouve comme reste 1 , ce qui montre que les deux restes en
question , et , par suite, les deux nombres proposés sont premiers
entre eux .
Par conséquent, si les nombres sur lesquels on opère ne sont pas
premiers entre eux , les restes successifs doivent , à chaque division ,
diminuer de 2 unités au moins .
102 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .

Question 125. — Démontrer qu'on obtient une limite supérieure


du nombre des divisions à effectuer dans la recherche du p.g.
c. d . de deux nombres en formant la suite 2, 22 , 23, 2', ... 21
des diverses puissances de 2 et en prenant le double du rang du
premier des termes de cette suite qui surpasse le plus petit des
deux nombres donnés.

Soient B le plus petit des deux nombres et Ry , Ry , Ry, R., ... la


série des restes.
Nous venons de voir que l'on a
B
R,
102

R ,

enia
olãlä
R, < et , par suite , R <
.101
10

2
R Pro
R. < <
RE
R,
R < RE

Ran- 2 B
Ry < Rian <
2 21

Par suite, dès qu'on arrivera à une puissance n de 2 telle que


l'on ait 2" > B, comme les restes successifs ne peuvent devenir
moindres que 1 , on en conclura nécessairement que le reste Ren
n'existe pas, c'est -à -dire qu'il ne peut Уy avoir 2n opérations .

REMARQUE . On peut donner à ce résultat une autre forme en


faisant intervenir le nombre des chiffres du plus petit B des deux
nombres sur lesquels on opère.
Soit P le nombre des chiffres de B , on aura par suite

B < 10P

et pour déterminer la limite supérieure 2n du nombre des opérations


à effectuer, il nous suffira de choisir n de telle sorte que l'on ait
2 " > 10P .
CHAP . VI . - DIVISEURS COMMUNS DES NOMBRES ENTIERS. 103
On tire de cette relation

12 >
р
et 2n > 2p .

log 2 log 2
Or, il est démontré en algebre que 7 est une limite supérieure de
2
la quantité log 2;donc , en définitive,
2n > 7p,
c'est -à -dire que le nombre des divisions à effectuer ne saurait surpas
ser 7 fois le nombre des chiffres du plus petit des deux nombres .

Question 126. – En choisissant convenablement les restes, démon


-

trer que dans la recherche du p.g.c. d. de deux nombres A et B ,


la limite du nombre de divisions est le rang de la puissance de 2
immédiatement supérieure au plus petit des deux nombres.
Soient Ry , Rz , Rz , R., ... , R, la série des restes obtenus en faisant
usage de la simplification qui consiste, lorsqu'on trouve un reste plus
grand que la moitié du diviseur correspondant, å prendre pour divi
seur suivant l'excès du diviseur actuel sur ce reste. Chaque reste
est alors moindre que la moitié du précédent et l'on a
ACIA
<

Pea ou encore 2R , < B ;


VA

R, R 2R , < R , ;
R.
R, < 2 2R, < Rg ;
R -172

RO < 2R , < R - 1
2

Multipliant membre à membre ces diverses inégalités et réduisant,


il vient
B
2 ".R , < B ; d'où Pro
2"

Par suite, si l'exposant n de 2 est tel que l'on ait 2" > B, comme
les restes successifs ne peuvent devenir moindres que 1 , on en con
104 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE .
clura que le reste R, de rang n n'existe pas, c'est-à-dire que l'on n'a
pas fait n opérations . 1
Le rang de la puissance de 2 immédiatement supérieure au plus
petit des deux nombres est donc une limite supérieure du nombre des
divisions à effectuer dans la recherche du p.g. c. d . dedeux nombres.

REMARQUE. — Cette proposition est due à J. Binet . On suppose


pour l'établir que tous les restes soient moindres que les moitiés des
diviseurs correspondants, résultat auquel on peut toujours arriver en
prenant certains quotients par excès .

Question 127. - Si l'on forme la suite


1 , 2, 3, 5, 8 , 13, 21, 31, ... , A , B, A + B , A + 2B, 2A + 3B ,etc.
> >

dont chaque terme est la somme des deux précédents, et si duns


la recherche du p.g.c. d . de deux nombres Pet Q , deux restes
consécutifs R , et R , tombent entre deux des mêmes termes de
cette suite, B et A + B, le reste suivant R, ne peut tomber
entre B et A + B, ni même entre A et B.
Par hypothèse
R, = q.R , + Rg ,
2

R , < A + B et R , > B.
!
On a aussi
R, = R , - q.R.
Si nous remplaçons R , par le nombre plus grand A + B et R , par 2

le nombre plus petit B, on aura évidemment


R , < A + B - 9.B ou
R , < A – B (9 — 1 )
et a fortiori
R, < A.
Ce résultat serait encore vrai pour R , = A + B.
Si on avait à la fois R , = A + B et R , = B , on aurait évidem
ment R , - A.
CHAP. VI . -
DIVISEURS COMMUNS DES NOMBRES ENTIERS . 105

-
Question 128. — Démontrer que le nombre des divisions à faire
pour trouver le plus grand commun diviseur de deux nombres
entiers ne peut excéder 5 fois le nombre des chiffres du plus petit
des deux nombres proposés.

Soient Met N les deux nombres entiers sur lesquels on opère.


R ,, Ry, Ry, R.,) ... , R, les divers restes obtenus dans la recherche
3>

du p. g . c . d . de ces deux nombres, le dernier reste R, étant ce


.

p . g. c. d .
Écrivons la série

(2) 1 , 2, 3, 5, 8, 13 , 21 , . ** A, B, A + B,

définie dans la question précédente, et supposons que le plus petit


des deux nombres donnés, N , soit compris entre les deux termes
consécutifs A et B de cette série .
Nous venons de démontrer qu'il ne peut y avoir plus de deux
termes de la suite

(3) R , R, -1, R ., - ,
n Ry3 , R, RN,

compris entre deux termes consécutifs de (a) et que, lorsqu'il s'en


présente deux dans un intervalle, il n'y en a pas dans l'intervalle
précédent. Il résulte de là que la suite ( 2) , supposée arrêtée au terme B,
contient, au moins, un terme de plus que la suite (3) .
Cela posé , soit n le nombre des chiffres de N ; B aura n ou
(n + 1 ) chiffres.
Si B a n chiffres, ce terme fait partie du groupe de rang n , et ,
comme chaque groupe ne peut contenir plus de 5 nombres, le nombre
des termes de la suite (x) est plus petit que 5n et il en est dès lors
de mère du nombre des termes de la suite ( 3) .
Si , au contraire, B a ( n + 1 ) chiffres, A est le dernier terme
du groupe de rang n , et de 1 à A la suite ( 2) contient au plus
5 n termes.
Mais de 1 à A , la suite (2) renferme au moins autant de termes
que la suite (3) ; donc, en résumé, cette dernière ne peut contenir
plus de 5n termes .
106 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
REMARQUE. Si les nombres donnés sont égaux à B et à A , la
conclusion que nous venons de poser subsiste ; la suite ( z) comprend
alors les mêmes nombres que la suite (3) , mais elle renferme un
terme de plus.

OBSERVATION . – Ce théorème remarquable est dû à Lamé, qui l'a


communiqué en 1844 å l'Académie des Sciences.
CHAP . VII . THÉORIE DES NOMBRES PREMIERS. 107

CHAPITRE VII

Théorie des nombres premiers .

RÉSUMÉ

Définition des nombres premiers absolus ou simplement premiers. Nombres


composés. — Facteurs premiers d'un nombre. - Tout nombre premier qui n'en
divise pas un autre est premier avec lui.
Tout nombre entier qui n'est pas premier admet au moins un diviseur premier.
- Plus généralement : tout nombre , premier ou non, admet au moins un diviseur
-

premier.
Tout multiple d'un nombre admet un diviseur premier autre que 1 , inférieur ou
égal à ce nombre .
Deux nombres non premiers entre eux ont au moins un diviseur premier commun
autre que 1. – La réciproque est évidente.
-

La suite des nombres premiers est illimitée . Formation d'une table des nom
bres premiers. — Méthode du crible d'Eratosthène . – L'opération semble supposer
que l'on connaisse à l'avance la liste des vombres premiers; mais en réalité il n'en
est rien. – Pour former la table jusqu'à une limite déterminée a, il suffit d'effacer
.

les multiples des nombres premiers dont le carré ne surpasse pas a. - Moyen de
constater si un nombre donné est ou n'est pas premier.
Théorèmes sur les diviseurs ou facteurs premiers.
Deus nombres premiers absolus sont toujours premiers entre eux. Ja réci .
proque est fausse.
Tout nombre premier qui n'en divise pas un autre est premier avec lui.
Deux nombres entiers consécutifs sont premiers entre eux. - Deux nombres
impairs consécutifs sont toujours premiers entre eux .
Si un nombre divise un produit de deux facteurs et s'il est premier avec l'un des
facteurs, il divise nécessairement l'autre.
Un nombre premier ne peut diviser un produit de deux facteurs sans diviser l'un
des facteurs.
Tout nombre premier qui divise un produit de plusieurs facteurs divise au moins
un des facteurs ; montrer qu'il est nécessaire que le nombre soit premier.
Tout nombre premier qui divise une puissance d'un nombre, divise ce nombre .
Un nombre premier ne peut diviser un produit de facteurs premiers sans être
égal à l'un d'eux ; — lorsque deux nombres sont premiers entre eux, deux puis
sances quelconques de ces nombres sont premières entre elles,
108 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE.
Tout nombre premier avec tous les facteurs d'un produit est premier avec le
produit . – Réciproque :: tout nombre entier premier avec un produit est premier
avec chacun des facteurs de ce produit.
Tout nombre entier premier avec un autre est premier avec toutes les puissances
de cet autre. – Réciproque : tout nombre entier prenier avec une puissance d'un
nombre est premier avec ce nombre.
Tout nombre divisible par plusieurs autres premiers entre eux deux à deux , est
divisible par le produit de ces derniers. – Il n'est pas nécessaire que les nombres
soient premiers absolus, mais il ne suffirait pas qu'ils fussent premiers entre eux,
pris dans leur ensemble . - Exemples .
Le plus petit nombre divisible par plusieurs autres nombres premiers entre eux
deux à deux est le produit même de ces nombres.
Conséquences. Caractères de divisibilité par 6 ou 18. Il faut et il suffit que le
nombre soit pair et divisible par 3 ou par 9 ; par 12 ou par 36 ; il faut et il suffit
-

que le nombre soit divisible par 4 et en même temps par 3 ou par 9 ; – par 24 ou
par 72 (24 = 8 X 3, 72 = 8 X 9) ; – par 15 ou par 15 (15 = 3 X 5, 75 = 3 X 25 ,;
par 45 (45 = 5 x 9) .
Qu'entend - on par décomposer un nombre en ses facteurs premiers ? Tout
nombre qui n'est pas premier est décomposable en facteurs premiers . Le même -

facteur premier peut entrer plusieurs fois dans le produit.


Un nombre ne peut se décomposer que d'une seule manière en facteurs premiers ;
- comme il peut toujours se décomposer d'une manière, la décomposition en fac
teurs premiers constitue un véritable système de numération des nombres entiers .
Moyen de décomposer un nombre en facteurs premiers. Disposition des
calculs.
Remarques diverses. — Le nombre que l'on cherche à décomposer en facteurs
premiers 'est lui-même premier lorsqu'en essayant la division par les nombres
premiers on arrive à une division s'effectuant sans reste et dans laquelle le quotient
est plus petit que le diviseur essayé ; à quelque point de l'opération que l'on soit
rendu , le calcul restant à faire revient toujours à trouver tous les facteurs premiers
du dernier quotient obtenu ; – chaque quotient n'admet aucun diviseur premier
moindre que celui qui l'a fourni.
Deux nombres étant décomposés en facteurs premiers, on reconnaît immédiate
ment s'ils sont divisibles l'un par l'autre .
Formation des diviseurs d'un nombre . Nombre de ces diviseurs ; il s'obtient
en ajoutant une unité aux exposants des facteurs premiers et formant le produit
des nombres ainsi obtenus . — Trouver un nombre ayant un nombre donné de
diviseurs .
Le nombre des diviseurs d'un nombre est pair, à moins que ses facteurs premiers
n'aient tous des exposants pairs . – Ce théorème peut aussi se déduire du suivant :
A tout diviseur d'un nombre dont le carré surpasse ce nombre , en correspond un
second dont le carré est inférieur .
Produit des diviseurs d'un nombre donné. On considère deux cas , suivant que
le nombre donné n'est pas carré parfait ou est un carré parfait.
Qu'entend-on par multiple commun de deux ou plusieurs nombres ? Définition
du plus petit multiple commun qui s'écrit en abrégé p . p . m . c .
Tout multiple commun à plusieurs nombres est divisible par le p. p . m . c. de ces
nombres.
Pour qu'un multiple M de plusieurs nombres A , B, C, ... , etc. , soit leur p. p .
m. c., il faut et il suffit que les divers quotients obtenus en divisant M par A, B,
C, etc. , soient premiers entre eux .
Le p. p. m . c . de deux nombres est égal à leur produit divisé par leur p. g. c. d. ,
CHAP . VII . THÉORIE DES NOMBRES PREMIERS . 109

d'où cette conséquence : le p. p. m. c. de deux nombres premiers entre eux est égal
à leur produit .
Recherche des plus petits multiples par la décomposition en facteurs premiers;
règle à suivre ; disposition des calculs . Recherche du p. g. c . d. de deux ou
plusieurs nombres par la décomposition en facteurs premiers ; règle à suivre. – Le
p.g. c. d . de deux nombres n'est pas changé quand on multiplie ou quand on
divise l'un des deux par un facteur premier avec l'autre .
La plupart des théorèmes relatifs au p . g. c, d. de deux ou plusieurs nombres
deviennent presque évidents lorsqu'on se représente ces nombres décomposés en
leurs facteurs premiers.

Question 129. - Deux nombres entiers consécutifs sont premiers v


entre eux .

Ces deux nombres sont de la forme


12 et n + 1.
Tout diviseur commun à net n + 1 doit diviser la différence
( n + 1 ) – ጎኒn = 1; mais 1 n'est divisible que par lui-même, donc les
deux nombres n et n + 1 sont premiers entre eux .

Question 130. – Si deux nombres sont tels qu'en augmentant ou


en diminuant l'un d'eux de l'unité on obtient un multiple de
l'autre, ces deux nombres sont premiers entre eux .
Soient A et B deux nombres tels qu'on ait
B +1
+ 1 = multiple de A = A.q.
Je dis que ces deux nombres sont premiers entre eux .
En effet, tout diviseur commun à A et B diviserait q.A et B et,
par suite , la différence + 1 de ces deux nombres .

Question 131. - n et N élant deux nombres entiers quelconques,


démontrer que les nombres N et n . N + 1 sont premiers entre eux .
Tout nombre qui divise N divise également n.N ; par suite, un
diviseur commun à N et n.N + 1 diviserait 12. N et n.N + 1 , et
en même temps la différence
n.N + 1 - n.N = 1. -

Or , 1 n'est divisible que par lui-même,


110 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .

Question 132. – Démontrer que les trois nombres n , n + 1 et


2n + 1 sont premiers entre eux deux à deux .
D'après la question 129, n et n + 1 sont premiers entre eux .
Les deux nombres n et 2n + 1 sont également premiers entre eux ,
d'après la question 131 .
Enfin , tout diviseur commun à n + 1 et 2n + 1 devrait diviser la
différence
( 2n + 1 ) – (n + 1) = n ;
or , n et n + 1 sont premiers entre eux , donc il en est de même de
n + 1 et 2n + 1 .

Question 133. – Démontrer qu'un nombre impair quelconque et


la moitié du nombre suivant sont premiers entre eux .
Soit 2n + 1 un nombre impair quelconque ; le nombre suivant
est 2n +- 2, dont la moitié égale n + 1 .
Les deux nombres 2n + 1 et n + 1 sont premiers entre eux , car
tout diviseur commun à 2n + 1 et n + 1 devrait diviser la diffé
rence n de ces deux nombres; or, n et n + 1 , étant deux nombres
entiers consécutifs, sont premiers entre eux.

Question 134. – Deux nombres a et b dont la somme est égale à


-

un nombre premier p, son premiers entre eux .


a et b ne sauraient , en effet, admettre un diviseur premier commun ,
car ce diviseur devrait diviser la somme p , et, par hypothèse, p est
un nombre premier.

Question 135. Les produits des neuf premiers nombres par


3, 7 et 9, nombres premiers avec 10 , sont terminés par les neuf
premiers chiffres.
Soient a et b deux nombres plus petits que 10 ; la question revient
à démontrer que le chiffre des unités des deux produits 3a et 3b ne
peut être le même, c'est- à - dire qu'on ne peut avoir
3a – 3b = 3 (a - b) = multiple de 10.
CHAP . VII . THÉORIE DES NOMBRES PREMIERS . 111

Et, en effet, 10 divisant le produit 3 (a - b) et étant premier avec 3,


devrait diviser a – b, ce qui est impossible puisque les deux nombres
a et b sont plus petits que 10 .
La démonstration est la même pour 7 et pour 9.

Question 136. — Démontrer que la somme des carrés de deux


nombres a et b premiers avec 3 ne peut pas étre divisible par 3.
a et b étant premiers avec 3, ces deux nombres sont de l'une des
formes, multiples de 3 + 1 ou multiples de 3 — 1 , d'où il résulte que
les trois cas suivants peuvent se présenter :
ou l'on a a = 3.p + 1 , avec b = 3.q + 1 ,
ou encore a = 3p + 1 , avec b = 3q3 -– 1 ,
ou enfin a== 3p — 1 , avec b = 39 - 1 .
Dans les trois cas on obtient pour la somme des carrés, a’ + b?,
une expression de la forme
multiple de 3 + 2 ;
ce qui montre bien qu'elle n'est pas divisible par 3 .

Question 137. – a et b étant deux nombres premiers entre eux,


démontrer que la somme a² + b2 n'est pas divisible par 3.
Si les deux nombres a et b sont premiers avec 3, tout en étant
premiers entre eux, on aura , d'après le théorème qui précède
a' + b = multiple de 3 + 2 .
Si l'un des nombres a ou b est divisible par 3, le second ne pourra
se présenter que sous l'une des deux formes multiple de 3 + 1 ou
multiple de 3 – 1 , et, par suite, on obtiendra pour a' + b?, une
expression de la forme
multiple de 3 + 1 .

Question 138. — Les 9 Muses portant chacune le même nombre


de couronnes de fleurs, rencontrent les 3 Graces et leur offrent
des couronnes ; la distribution faite, les Grâces et les Muses ont
112 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
chacune le même nombre de couronnes. On demande combien les
Muses portaient de couronnes et combien elles en donnèrent aux
Grâces ?

Le nombre des Muses vaut 3 fois celui des Grâces; donc , la distri
bution une fois faite, le nombre des couronnes possédées par les
Muses vaut 3 fois celui des couronnes données aux Grâces . Il résulte
de là que les Muses portaient le quadruple de ce qu'elles ont donné
aux Grâces , c'est - à -dire que le nombre total des couronnes est un
multiple de 4.
Mais , d'après l'énoncé, chacune des 9 Muses avait d'abord un
même nombre de couronnes ; donc, le nombre total des couronnes
est aussi divisible par 9.
4 et 9 étant deux nombres premiers entre eux , le nombre cherché
est divisible par 4 X 9 = 36.=

Tous les multiples de 36 satisfont à la question.


Voici cette même question rendue en mauvais vers :
Les neuf Muses portant des couronnes de fleurs,
Voulurent en donner, à titre de faveurs,
A celles qui suivaient leurs glorieuses traces ;
Bientôt sur leur chemin parurent les trois Grâces.
Les Muses à l'envi , jalouses d'un tel choix,
S'écrièrent enfin d'une commune voix ,
Qu'on devait à chacune accorder cet hommage.
On leur en offrit donc, et, d'après le partage,
Les Grâces, les neuf soeurs , égales en beauté,
En eurent à l'instant la même quantité.
Combien en possédaient les filles du Permesse ?
A combien s'éleva leur aimable largesse ?

Question 139. -- Le nombre 1792 336 896 est le produit de trois


facteurs entiers différents , on propose de trouver chacun des
facteurs de ce produit, sachant qu'ils sont premiers entre eux
deur à deu.c.
En décomposant ce nombre en ses facteurs premiers, on trouve
1 792336 896 = 210 X 36 X 7 .
CHAP . VII . THÉORIE DES NOMBRES PREMIERS . 113

Les trois facteurs entiers différents et premiers entre eux deux à


deux sont alors évidemment

210 = 1024 ,
36 = 729,
7 = 2 401.

Question 140. - Si a et b sont deux nombres entiers et si a' - 5


v
est un nombre premier, cette différence est égale à la somme a + b.
On a
a — b = (a + b) (a - b) . -

Mais a' – b? étant un nombre premier, il en résulte que l'un des


>

deux facteurs (a + b) ou (a - b) est égal à l'unité.


D'ailleurs, on ne peut avoir a + b = 1 , puisque a et b sont des
=

nombres entiers, donc


a b = 1
et a' - 62 = a + b.
-

Question 141. – Si deux nombres sont inférieurs chacun à un


nombre premier p, leur produit n'est pas divisible par ce nombre
premier.
Soit a un nombre plus petit que p et supposons qu'il existe des
nombres plus petits que p et dont le produit par a soit un multiple
de p .
Désignons par b le plus petit de ces nombres, on a nécessairement
b > 1 , puisque, par hypothèse, a est plus petit que p .
Divisons p par b et représentons par q le quotient et par r le reste
de la division , on a

p = bX q + 10 et po < b .

Multiplions par a les deux membres de cette égalité, il vient


ap = a.b.q + a.r.
=

Or, p divise a p et abq, il divise donc aussi le produit a X r .


Il résulterait donc de là que b ne serait pas le plus petit nombre
Exercices d'arithmétique. 8
114 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE.

inférieur à p , tel qu'en le multipliant par a, le produit obtenu soit


un multiple de p .
COROLLAIRES . I. Si un nombre premier p ne divise aucun des
facteurs a et b d'un produit, il ne divise pas le produit a X b.
D'après ce qui précède, le théorème est vrai si les deux facteurs
sont inférieurs à p . Supposons, en second lieu , l'un des facteurs ou
les deux facteurs plus grands que p. Posons en conséquence
a = p.q + 1' , b = p.q' + r' ,
q et q ' , r et il étant les quotients et les restes obtenus en divisant
a et b par p .
La multiplication de ces deux égalités membre à membre nous
donne la relation

a X b = multiple de p + 7 X 7' .
Or, p divise le premier terme du second membre , mais ne peut
diviser » X po' puisque r et gol sont plus petits que p ; donc, on ne
peut avoir
a Xb = multiple de p .
II . Tout nombre premier qui divise un produit de deux facteurs,
divise l'un des deux facteurs .
REMARQUE. — Le théorème qui précède, dù à Gauss, pourrait être
introduit dans l'enseignement pour établir le corollaire II ; la théorie
des nombres premiers serait alors rendue indépendante de celle du
p . 8. c. d. C'est d'ailleurs la marche suivie par Gauss dans les Dis
quisitiones Arithmeticæ .

Question 142. - Les deux nombres a et b étant premiers avec 5,


démontrer que la somme a' + 2b ne peut être un multiple de 5.
Par rapport au diviseur 5, un nombre non divisible par 5 ne peut
élre que de l'une des formes

mult. 5 +1 , mult. 5 + 2, mult. 5 - 2, ou enfin mult. 5 -


– 1.
Il résulte de là que a et b peuvent prendre les valeurs résumées
dans le tableau ci-après :
CHAP . VII . THÉORIE DES NOMBRES PREMIERS . 115

a = 5p + 1 , b = 59 + 1 , d'où l'on déduit a² + 2b = mult. 5 + 3,‫ܬ‬


‫ܕ‬
= mult . 5
b = 59 + 2,
- -

b = 59 – 2, = mult. 5-1 ,
b = 59 - 1 ; = mult . 5 +3 ;
a = 5p + 2, b = 59 + 1 , a' + 2b = mult. 5 + 1 ,
b = 59 + 2 , = mult. 5 + 2,
b = 59 – 2, -
= mult. 5 + 2,
b = 59 – 1 ; = mult. 5 +1;
a = 5p -2, b = 59 + 1 , a' + 25º = mult. 5 + 1 ,
b = 59 + 2 , = mult. 5 + 2,
b = 59-2 , = mult. 5 + 2,
b = 59 – 1 ; = mult. 5 + 1 ;
a = 5p - 1 , b == 59 + 1 , a + 2b = mult. 5 + 3,
b = 59 + 2 , = mult . 5 – 1 ,
b = 59 — 2 ,
-
= mult. 5 - 1 ,
b = 59–1 .
- =
= mult . 5 + 3.

En résumé, la valeur de a' + 25% se réduit à l'une des quatre


formes
multiple de 5 + 1 , multiple de 5 + 2,
et elle n'est, par conséquent, jamais divisible par 5.

Question 143. — Trourer le nombre de deux chiffres qui admet


le plus grand nombre de diriseurs.
( Saint- Cyr. -
Examens oraux .)

Parmi ces nombres de deux chiffres nous pouvons écarter les


nombres premiers tels que 11 , 13, 17, .... , 97 qui n'admettent que
deux diviseurs .
Les nombres qui restent étant décomposés en facteurs premiers ne
pourront pas contenir plus de 3 facteurs premiers distincts, car le
produit des quatre premiers facteurs 2, 3, 5 et 7 est déjà supérieur
å 99 .
Si les 3 facteurs premiers distincts entrent à la première puissance
comme dans les nombres
2.3.5 = 30 ; 2.5.7 =: 70
nous aurons 2 X 2 X 2 = 8 diviseurs.
116 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
Mais l'un des facteurs premiers peut entrer avec l'exposant 2
comme dans les nombres

2².3.5 = 60 et 2.3.5 = 90

qui sont d'ailleurs les seuls de cette forme. Le nombre des diviseurs
est alors
3 X 2 X 2 = 12. -

Considérons maintenant les nombres de deux chiffres qui, décom


posés en facteurs premiers, ne fournissent que deux facteurs premiers
distincts .

Si les deux facteurs premiers figurent tous les deux à la première


puissance, les nombres considérés n'ont que 2 X 2 = 4 diviseurs .
Si l'un des facteurs premiers est affecté de l'exposant 2 tandis que
le second facteur figure toujours à la première puissance, comme
dans les nombres

2.3 = 12 , 2.5 = 20, 2.7 =


= 98 , etc. ,

nous aurons 3 X 2 =
- 6 diviseurs.
L'un des facteurs peut figurer à la troisième puissance tandis que
l'autre est loujours à la première puissance, comme dans les nombres
23.3 = 24 , 2.5 = 40, etc. ,

dans ce cas 4 X 2 = 8 diviseurs .


L'un des facteurs premiers peut aussi être affecté de l'exposant 4
et l'autre toujours de l'exposant 1 ; les nombres considérés ont dans
ce cas 5 X 2 = 10 diviseurs.
Le nombre 96 = 28.3 nous fournit le cas où l'un des facteurs
premiers figure avec l'exposant 5, le second facteur étant toujours å
la première puissance.
Ce nombre aa 6 x 2 = 12 diviseurs.
Enfin , en restant dans l'hypothèse de deux facteurs premiers
distincts, il peut se faire que ces facteurs soient tous les deux affectés
d'exposants plus grands que 1 , tels sont les nombres
2

29.3 =: 36 , 2.3² = 72 ..

Ce dernier est celui qui nous donne les exposants les plus élevés et
il a 12 diviseurs .
CHAP . VII. THÉORIE DES NOMBRES PREMIERS . 117

Il nous reste, pour terminer, à examiner le cas où les nombres


considérés ne contiennent qu'un seul facteur premier, comme
24 = 16, 28 = 32, 2° = 64 ; 3 = 27, 3* = 81 ; 5² = 25 ; 7 = 49.
Parmi ces nombres 64 ou 24 admet 7 diviseurs.
En résumé, nous trouvons comme répondant à la question les
nombres 60 , 90 , 96 et 72 qui tous les quatre admettent 12 diviseurs.

Question 144. — Un nombre premier ne peut pas être égal à la


somme d'une suite de nombres impairs consécutifs.
Un nombre premier ne peut évidemment pas être égal à une
somme composée d'un nombre pair de nombres impairs consécutifs
ou non, car une pareille somme est nécessairement paire. Nous
n'avons donc à considérer que le cas d'une suite de nombres impairs
consécutifs pris en nombre impair.
Soient donc 2n + 1 nombres impairs consécutifs, le terme du
milieu étant de la forme 2p + 1 .
De part et d'autre de 2p + 1 nous avons n termes, ceux à droite
allant en croissant de 2 unités , ceux à gauche allant, au contraire,
en décroissant de 2 unités d'un terme à l'autre ; il résulte évidemment
de là que la somme de deux termes équidistants du terme 2p + 1 ,
sera précisémentégale au double de ce terme, c'est-à-dire å 2 (2p + 1).
Par conséquent la somme des 2n + 1 termes considérés aura pour
valeur
ne fois 2 (2p + 1 ) + le terme du milieu ,
expression qui peut s'écrire
4np + 2n + 2p + 1
ou

2p (2n + 1) + (2n + 1)
ou enfin
(2n + 1) (2p + 1) .
Ce nombre est donc essentiellement composé.
REMARQUE . En raisonnant comme nous venons de le faire, nous
-

démontrons en même temps que


La somme d'une suite de nombres impairs consécutifs, pris en
118 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
nombre impair, est égale au terme du milieu multiplié par le
nombre des termes considérés .

Question 145. – Tout nombre impair non premier est la somme


-

d'une suite de nombres impairs consécutifs, en nombre impair .


Soit N un nombre impair non premier; ce nombre peut dès lors
se décomposer en deux facteurs impairs, a et b, que nous représen
terons par 2a + 1 et 23 + 1 , de sorte que nous aurons
N = ( 2 %. + 1 ) ( 2 + 1).
Mais, d'après le théorème qui précède, (2a + 1 ) (23 + 1 ) est l'ex
pression de la somme de 2x + 1 nombres impairs consécutifs dont
le terme du milieu serait 2B + 1 ; ou encore, c'est l'expression de
la somme de 23 + 1 nombres impairs consécutifs dont 2a + 1
serait le terme médian .
Une autre décomposition du nombre N en deux facteurs impairs
donnerait deux autres suites .

Question 146. – Si a est terminé par 4 et non divisible par 4 ,


l'expression a (a' — 1) (a' — 4) est divisible par 480. Dans
quel cas cette expression serait -elle divisible par 1440 ?
Le nombre 480 décomposé en ses facteurs premiers donne
480 = 28.3.5 .
D'ailleurs,
a (a’ – 1 ) (a' – 4) = (a — 2) (a — 1) a (a + 1) (a + 2).
.

Les trois nombres pairs a 2, a et a + 2 sont consécutifs et les


deux extrêmes sont chacun divisibles par 2 puisque a est pair, mais
non multiple de 4. Le produit (a — 2) a (a + 2) est donc divisible
par 2 .
L'un des trois nombres entiers consécutifs a, a + 1 , a + 2 est
divisible par 3.
Enfin, l'un des cinq nombres entiers consécutifs, dont l'ensemble
constitue l'expression considérée, est nécessairement divisible par 5.
Pour répondre à la seconde partie, remarquons que
1440 = 480 x 3 = 28.3.5.
CHAP . VII . THÉORIE DES NOMBRES PREMIERS . 119

Le facteur 3 doit donc entrer avec l'exposant 2. Il en sera ainsi


lorsque a = multiple de 9, ou lorsque a ne sera pas divisible par 3 ,
car alors l'un des facteurs (a + 1) ou (a + 2) sera divisible par 3,
en même temps que l'un des facteurs (a — 1), (a — 2).

Question 147. — Former une suite de m nombres entiers consé


cutifs dont aucun ne soit premier.
Quel que soit le nombre entier m , les m nombres consécutifs
>

1.2.3.4 ... (m + 1 ) + 2, 2

1.2.3.4 ... (m + 1) + 3 , 3
sont divisibles respec
1.2.3.4 ...(m + 1 ) + 4, 4
tivement par

1.2.3.4...(m + 1 ) + (m + 1 ) m + 1;

donc, aucun de ces nombres n'est premier.

Question 148. Quand deux nombres sont premiers entre eux ,


leur somme et leur différence sont premières avec leur produit.
Soient a et b deux nombres premiers entre eux .
Je dis que a + b et a - b représentent des nombres premiers
-

avec ab. Soit, en effet, p un nombre premier diviseur de ab et a + b ;


p divisant a X b devrait diviser l'un des facteurs a ou b, a par
exemple; divisant alors a et a + b , il serait diviseur de b, et les
deux nombres a et b ne seraient pas premiers entre eux , ce qui est
contraire à l'hypothèse.
Le raisonnement est le même pour a - b .

Question 149.- Si a et b sont deux nombres premiers entre


eux, ( a + b) et (a - b) ne peuvent pas avoir d'autres diviseurs
communs que 2 .
Tout diviseur de a + b et a - b doit diviser la somme 2a et la
différence 2b de ces deux nombres .
Or, a et b sont, par hypothèse, premiers entre eux ; donc, 2 est le
seul facteur commun à 2a et 2b et, par suite, le seul facteur commun
possible à a + b et a - b.
120 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE .
Question 150. – A quelle condition trois nombres entiers consé
cutifs sont- ils premiers entre eux deux à deux ?
Trois nombres entiers consécutifs sont de la forme

n, na + 1 , n + 2.

Les nombres n et n + 1 sont premiers entre eux , ainsi que les


nombres n + 1 et n + 2. Les trois nombres seront donc premiers
entre eux deux à deux si n et n + 2 sont eux m
- êmes premiers entre
eux , c'est- à -dire n'admettent pas d'autre diviseur commun que 1 .
Or, tout nombre qui divise n et 1 + 2 divise la différence 2 de
ces deux nombres . 2 est divisible par 2 et 1 et le diviseur 2 n'étant
pas admissible dans le cas actuel , il en résulte que n et n + 2
doivent être impairs .

Question 151. - n étant un nombre entier quelconque, le produit


n (n + 1) (2n + 1) est toujours divisible par 6. 1
1
6 = 2 X 3 ; la question revient donc à démontrer que l'expression
considérée est divisible par 2 et par 3, ces deux facteurs étant pre
miers entre eux .
Or , le produit n (n + 1 ) de deux nonbres entiers consécutifs est
toujours divisible par 2, puisque l'un des deux nombres n , n + 1 ,
est pair.
Si n = multiple de 3, le produit est divisible par 3.
Si n = multiple de 3 + 1 , 2n + 1 =: multiple de 3 + 3 = mul
tiple de 3 et enfin si n = multiple de 3 + 2, n +1 = multiple de 3 .
-

Donc le produit est toujours divisible par 3 .

Question 152.- Si N est un nombre premier avec ,


6, N - 1 est
divisible par 24 .
N’ – 1 = (N + 1 ) ( N − 1 ) et 24 = 3 X 23 .

N est impair, donc N + 1 et N – 1 sont deux nombres pairs


consécutifs dont le produit est divisible par 2 X 4 = 2. N n'étant
pas divisible par 3, est de la forme
m.3 + 1 .
CHAP . VII . THÉORIE DES NOMBRES PREMIERS . 121

N? est donc de la forme multiple de 3 + 1 , et N – 1 = multiple


>

de 3.

Question 153. - Un nombre est divisible par 7 lorsque la différence


entre le nombre de ses dizaines et le double du chiffre des unités
est un multiple de 7 .

La condition énoncée est nécessaire. Soit, en effet, N un nombre


entier divisible par 7, et représentons par u le chiffre des unités et
par d le nombre des dizaines .
On a
N = 10.d + u = multiple de 7,
ou, en multipliant les deux membres de la seconde égalité par 2,
20dd + 2u = multiple de 7.
Posons maintenant l'identité 21 d = multiple de 7,, et retranchons,
membre à membre, ces deux égalités, l'une de l'autre, il vient
d - 2u = multiple de 7 .
La condition énoncée est d'ailleurs suffisante,, c'est- à -dire que si
l'on a

(1) d - 2u = multiple de 7 ,
on aura également
10d + u = N = multiple de 7.
Partons en effet de l'identité 21 d = multiple de 7 qui peut s'écrire
20 d + d = multiple de 7,
ou encore , en ren plaçant d par sa valeur multiple de 7 + 2u, tirée
de (1),
20d + multiple de 7 + 2u = multiple de 7.
Cette égalité se réduit à
2 (10d + u) = multiple de 7 = 2.N.
Or, les deux nombres 7 et 2 étant premiers entre eux , il en résulte
forcément que N est divisible par 7 .
122 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE .

Question 154. – Un nombre est divisible par: 7 lorsque la diffé


rence entre ce nombre et 21 fois le chiffre de ses unités est
divisible par 7.

La condition est nécessaire, car soit N un nombre entier dont nous


représenterons par u le chiffre des unités et par d le nombre des
dizaines.
Si l'on a par hypothèse N = multiple de 7 , on aura également
N—
N - 21.u = multiple de 7.
La condition énoncée est suffisante, c'est-à-dire que si l'on a
(1) N - 21.0 = multiple de 7 ,
il en résulte N = multiple de 7.
L'égalité (1) peut, en effet, s'écrire
10.d + - 210 = multiple de 7,
ou

100 - 20.4 = multiple de 7,


ou enſin
10 (d – 2u) = multiple de 7.
Or 7 est premier avec 10, donc il divise la différence d - 2u et,
d'après le théorème qui précède, N = multiple de 7.

Question 155. – Un nombre est divisible par 13 lorsque le nombre


de ses dizaines augmenté de 4 fois le chiffre des unités donne une
somme divisible par 13.
N étant un nombre entier dont le chiffre des unités est u et dont d
représente le nombre des dizaines, supposons que l'on ait
N = 10.d + u = multiple de 13.
On en déduit , en multipliant les deux membres par 4 ,
40d + 4u = multiple de 13.
Mais on a identiquement 39 d = multiple de 13, d'où en retranchant
membre å membre
d + 4u = multiple de 13.
La condition énoncée est donc nécessaire. Elle est, de plus, suffi
CHAP . VII . C
THÉORIE DES NOMBRES PREMIERS . 123
sante ; car , soit
d + 4u = multiple de 13 ;
il vient, en ajoutant membre à membre, avec l'identité
39 d = multiple de 13,
400 + 4u = multiple de 13,
ou
4 (10d + u) = multiple de 13,
ou enfin
4.N = multiple de 13.
Or, 13 est premier avec 4, donc ce nombre divise N.

Question 156. – Un nombre est divisible par 17 lorsque la diffé


-

rence entre le nombre de ses dizaines et 5 fois le chiffre des


unités est divisible par 17 .
Soit N un nombre entier dont u est le chiffre des unités et dont
nous représentons par d le nombre des dizaines .
La condition énoncée est nécessaire ; car soit
= 10d + u =
N= = multiple de 17.

Il vient , en multipliant les deux membres par 5,


(1 ) 50 d + 5u = multiple de 17.
Mais on a aussi l'identité

(2) 51 d = multiple de 17,


>

et , en retranchant membre å membre (1 ) de (2), on trouve


- 50 = multiple de 17 .
d–
La condition énoncée est suffisante ; car supposons que l'on ait
d - 5u == multiple de 17 ;
en retranchant membre à membre cette égalité de l'identité (2), on
obtient
50d + 5u = multiple de 17,
ои
5 (10d + u) = multiple de 17 = 5.N.
Or, 5 et 17 sont premiers entre eux ; donc N est multiple de 17 .
124 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE.

Question 157. – Un nombre est divisible par 19 si le nombre de


-

ses dizaines augmenté du double de ses unités donne une somme


divisible par 19.

Soit N un nombre entier dont le chiffre des unités est u et qui


contient d dizaines . Supposons que l'on ait
N = 10d + u = multiple de 19 ;
on aura également, en multipliant par 2 ,
(1 ) 20d + 2u = multiple de 19.
Posons maintenant l'identité

( 2) 19 d = multiple de 19,
et retranchons membre à membre (2) de (1 ) ; on trouve
d + 2u = multiple de 19,
d'où il résulte que la condition énoncée est nécessaire.
Soit, en second lieu ,
( 3) d + 2u = multiple de 19 ;
ajoutons membre à membre (3) et (2) , et il vient
200 + 2u = multiple de 19,
ou

2 (10d + u ) = 2.N = multiple de 19 .


Mais 2 et 19 sont premiers entre eux , donc N est un multiple de 19
et la condition est suffisante.

Question 158. - Un nombre est divisible par 23 lorsque le nombre


de ses dizaines augmenté de 7 fois le chiffre des unités donne
une somme divisible par 23 .
N étant un nombre entier dont d représente le nombre des dizaines
et dont u est le chiffre des unités, supposons que l'on ait
N = 10d + u = multiple de 23 ;
CHAP . VII. THÉORIE DES NOMBRES PREMIERS. 125
il vient, en multipliant les deux membres par 7,
(1 ) 70d + 7u = multiple de 23.
Des deux membres de cette égalité, retranchons les deux membres
de l'identité
(2) 69 d = multiple de 23,
on trouve
d + 7u = multiple de 23.
La condition énoncée est dès lors nécessaire .
Elle est, de plus, suffisante ; car soit, par hypothèse,
d++ 7u = multiple de 23 ;
cette égalité, combinée par voie d'addition avec l'identité (2), nous
donne
70d + 7u = multiple de 23 ,
ou

7 (10d + u ) = 7N = multiple de 23 ,
et comme 7 et 23 sont des nombres premiers entre eux, il en résulte
bien que N est un multiple de 23.

- n étant entier, démontrer que l'expression


Question 159. —
m (n + 5)
est toujours divisible par 6 .
1º Ce produit est divisible par 2 .
Car si n est un nombre impair, nº sera également impair et
12 + 5 est pair.
.
2° Le produit est divisible par 3 : c'est évident si n est multiple de 3.
Si n est de la forme 3k + 1 ,
?
n = multiple de 3 + 1 , et ni + 5 = multiple de 3 .
Si n est de la forme 3k + 2,
n = multiple de 3 + 4 = multiple de 3 + 1
et
ni + 5 = multiple de 3 + 6 = multiple de 3.
Le produit n (n° +5), étant divisible par 2 et 3, est bien multiple de 6.
126 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE .
Question 160. – a et b étant deux nombres premiers entre eux,
-

a” + b2 ab et a + b n'ont d'autres diviseurs communs


que 3 .
Posons l'identité

a’ + b? – ab = (a + b)2 – 3ab .
. -

Tout diviseur d de a' + b : - ab et a + b divise également (a + b)*


et, par suite, le produit 3ab.
Mais a + b et ab sont des nombres premiers entre eux puisque
a et b sont premiers entre eux ; donc d doit diviser 3.
3 n'est d'ailleurs divisible que par lui-même ; par suite, d = 3
( en ne tenant pas compte , bien entendu , du diviseur 1 ) .

Question 161. – Trouver un nombre premier supérieur à 3 tel


que son carré, diminué d'une unité, divisé par 8 , donne pour
quotient un nombre premier.
On doit avoir
a? 1
= b.
8

est un nombre premier plus grand que 3, et b est un nombre


premier.
(a + 1 ) (a − 1 ) = 8b ..
a n'étant pas divisible par 3, l'un des deux nombres a + 1, a -- 1
est multiple de 3. Donc,
86 = multiple de 3.
Or, 3 est premier avec 8, donc il divise b ; mais b est premier, par
suite b = 3,
a? —1 = 8 X 3 = 24 .
a ” = 25 et = 5.
a =

Question 162. — Déterminer les chiffres x et y du nombre 1234 xy


-

de manière que ce nombre soit divisible par 8 et par 9 .


Les facteurs 8 et 9 sont premiers entre eux , donc le nombre
1234 x y est également divisible par 8 X 9 ou 72.
CHAP . VII . THÉORIE DES NOMBRES PREMIERS . 127

En divisant 123 400 par 72 , on trouve 64 pour reste , c'est- à -dire


72 8 ; d'où il résulte que le nombre 123 400 + 8 ou 123 408 est
divisible par 72.
Comme la somme 72 + 8 ne surpasse pas.100, on aura comme
seconde solution le nombre 123 408 + 72 = 123 480 .

Question 163. – Trouver la formule générale des nombres entiers


qui, divisés successivement par 3,5,7, donnent pour restes 2, 4, 6.
En représentant par N un nombre répondant à la question , on a :
N = multiple de 3 + 2 = multiple de 3 -- 1 ,
N = multiple de 5 + 4 = multiple de 5 – 1 ,
N = multiple de 7 + 6 = multiple de 7 – 1 .
Donc, le nombre N + 1 est divisible par les trois facteurs 3, 5 , 7 ,
premiers entre eux, et par suite, par leur produit 105,
N + 1 = multiple de 105 .
La réciproque est vraie, donc,
N = multiple de 105 - 1 .
Plus généralement, m — *, – , ... , représentant les
n — r, p —
restes des divisions successives d'un même nombre N par les divers
diviseurs m , n , p, ... , premiers entre eux deux à deux , la formule
générale des nombres N est
multiple de m.n.p ... -- 1.'

Question 164. — Trouver un nombre entier de deux chiffres qui


soit de chacune des formes : multiple de 3 + 2,> multiple de 7 + 2
et multiple de 11 -- 2.
Représentons par N le nombre cherché. On a, par hypothèse,
N= = multiple de 3 + 2, d'où N - 2 = multiple de 3.
-

N = multiple de 7 + 2, d'ou N - 22 = multiple de 7 .


3 et 7 étant premiers entre eux, il en résulte que le nombre N - 2
est multiple de 3 x 7 ou de 21 .
Ainsi,
N - 2 = 21.k .
-
128 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
On a également
N = multiple de 11 - 2,
d'où

N – 2 = multiple de 11 — 4 = multiple de 11 + 7 = 11 X 9 + 7.
Donc 1
21.k = 11 X q + 7 .
D'ailleurs 21 k est plus petit que 100 ; la seule valeur admissible
pour q est, par suite , q = 7, puisque ce nombre doit être divisible
par 7.
En résumé

21.k = N - 2 = 11 X 7 + 7 = 84 ,
d'où
N = 86 .

Question 165. - Si p est un nombre premier, le plus petit nombre


P
entier dont le carré ajouté à p donne un carré parfaitest 2
1

р 1
p étant impair, est un nombre entier.
2 1

On a d'ailleurs
p +
p + (* 3-1) = (****) ;
+
2 2

et p + 1 est également un nombre entier ,


2
P - 1
Le nombre entier
2
jouit donc bien de la propriété énoncée .
Soient maintenant a et b deux nombres entiers tels que l'on ait

pt a ' - = b ?.

On déduit de cette égalité


p = b? — a'? = (b + )
a) (b − a) ,
et p étant premier, on a forcément b + a = p et b - a = 1 , d'où
р 1 pt 1
a = et b =
2 2
CHAP . VII . -
THÉORIE DES NOMBRES PREMIERS. 129

pP - 1
2 est donc le seul nombre et par conséquent c'est le plus petit
nombre possédant la propriété énoncée.
REMARQUE. Le cas de p = 2 fait exception .
Réciproquement, le nombre p étant impair, si 2 est le plus P -1
petit nombre entier dont le carré ajouté હૈà p donne un carré parfait,
p est un nombre premier.
Siipp n'est pas premier, on peut le décomposer en un produit de
deux facteurs a et ß différents de 1 et tous les deux impairs . Soit
d'ailleurs 3 > 0
2 2
P +
+p =
= ( 74)
7+ + 86 = (***);
* . =

B + a sont d'ailleurs des nombres entiers .


Bora
2
et
2
On a également « > 1 , donc 3 est plus petit que p et le nombre
a P 1
ST est plus petit que
2 2

Donc, en supposant le nombre p non premier, il y aurait au moins


1
un nombre entier moindre que P 2 , dont le carré ajouté à p don
nerait pour somme un carré parfait, ce qui est contraire à l'hypothèse.
Le nombre p est par suite premier absolu .
CONSÉQUENCE. - Pour qu'un nombre impair p soit premier, il
p - 1
faut et il suffit que le carré du nombre 2
ajouté àહૈ p donne pour
somme un carré parfait.
EXEMPLES :
101 ?
11 +
( = 11 + 5 = 11 + 25 = 36 = 6 ,
2

13 +
(132) == 13 + 6 = 13 + 36 = 49 = 7?,
16 \ ?
17 +
( =-17 + 8 = 17 + 64 - 81 = ?92,
2
-

11 , 13, 17 sont donc des nombres premiers.


Erercices d'arithmélique. 9
130 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
Question 166. – Trouver un nombre entier de deux chiffres tel
que la somme et le produit de ses chiffres expriment respective
ment un certain nombre et ce nombre renversé.
La somme des deux chiffres est au plus égale à 2 X 9 = 18.
Le nombre qui représen !e cette somme pouvant être renversé a au
moins 2 chiffres.
La somme des 2 chiffres inconnus est donc l'un des nombres
10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17 , 18 .
Le produit des 2 chiffres inconnus serait alors respectivement
1 , 11 , 21 , 31 , 41 , 51, 61 , 71 , 81 .
2 2 2

Tous les nombres premiers qui entrent dans cette dernière suite
doivent être écartés ; 51 est également à rejeter puisqu'il ne peut
fournir que la décomposition 17 X 3 dont l'un des facteurs est plus
grand que 10.
Il ne reste donc plus que 21 = 3 X 7 et 81 = 9 x 9.
Les nombres 37 ou 73 fournis par les facteurs de 21 ne conviennent
pas ; le nombre 99 seul convient.

Question 167. – p étant un nombre premier absolu qui ne divise


pas N, démontrer que si Nºt est la plus petite puissance de N qui,
divisée par p , donne 1 pour reste, N* + 1 est divisible par p.
Par hypothèse
N2-1 = multiple de p = p.k ,
et cette égalité peut également s'écrire
(N* + 1 ) (N — 1 ) = p.k.
Mais Na - 1 n'est pas divisible par p, puisque N° 4 est la plus
petite puissance de N donnant le reste 1 ; on doit donc avoir
N* + 1 = multiple de p .

Question 168. - Si l'on range par ordre de grandeur les diviseurs


d'un nombre, en commençant par l'unité, qui est le plus petit de
ces diviseurs, et finissant par le nombre lui-même, qui est le plus
CHAP . VII . THÉORIE DES NOMBRES PREMIERS . 131

grand, le produit de deux diviseurs pris dans cette suite, à égale


distance des extrêmes, est constant et égal au nombre lui-même.
Soient
1 < a < b < c < d < ... < l < m < n < p

les divers diviseurs d'un nombre p rangés par ordre de grandeur


croissante .
En divisant le nombre p successivement par chacun d'entre eux,
on obtient la série des quotients
PI8

р P р P р p p p
n m
is... a
<

qui représentent également tous les diviseurs de p. Les termes de


cette seconde suite sont donc respectivement égaux aux termes
correspondants de la première.
On a, par suite, les égalités

si
1 =р
-, р b=
P p р
= P
d =-
n m m = ?. na Pp == ;
=
u

d'où l'on tire

p = p , a xn = p , bx m = p , ... , m.b = p , n Xa = p, p =pp .

Question 169. - Démontrer que, n étant un nombre entier quel


conque, le produit
n (n + 2) (on - 1) (6n + 1)
est toujours divisible par 24 .
(Certificat d'aptitude au professorat des Écoles normales, 1889.)
Remarquons d'abord que
24 = 3 X 8 = 2 X 3.
Si n est pair, n et n + 2 sont deux nombres pairs consécutifs, et
on a

n (n + 2) = multiple de 8.
Si n est impair ,
5n 1 = 4n
41 + (1 - 1 ), 5n + 1 =
= 4n + (n + 1)
132 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
représentent encore deux nombres pairs consécutifs, et leur produit
est divisible par 8.
Si n est divisible par 3, il en est de même de l'expression proposée .
Si n est de la forme 3k + 1 , n + 2 est multiple de 3 .
>

Si , enfin , n est de la forme 3k + 2, 5n - 1 est divisible par .3.


Donc, dans tous les cas, l'expression proposée est divisible par
3 X 8 ou 24.

Question 170. - a étant un nombre impair premier avec 33 et 5,5,


l'expression
((a? —- 1) (a — 16) [a' - (2n + 1)* ] *
-

est divisible par 23040.


En décomposant 23040 en ses facteurs premiers, on trouve
23040 = 2 X 3 X 5 .

D'ailleurs , l'expression proposée peut se mettre sous la forme


(a + 1) (a − 1) (a +2) (a − 2) (a + 4) (a + 2n + 1 )*(a -- 2n 1) .
Cela posé, les deux facteurs (a + 1 ), (a — 1) étant deux nombres
pairs consécutifs, l'un d'eux est divisible par 4 ou 2° et l'autre par 2 ;
par suite,
( a + 1 ) ( a − 1) == multiple de 2º.
-

Par hypothèse , a étant un nombre de la forme 2p + 1 , les deux


.

facteurs (a + 2n + 1 ) , ( a – 2n —- 1 ) peuvent se mettre sous les


formes
[2 (p + 1 + 1 ) ] , [2 (p – ne )] .
Or, soit n pair : si p est pair, p – n est pair, et l'on a
[2 (p + n + 1 )]* ==
= multiple de 29 ,
-

avec
(2p -− n ) ] = multiple de 4'.
Si p est impair, p + 1 + 1 est pair, et l'on a
-
[2 ( p + n + 1)]' = mult. de 4”, avec [2 ( p — 11)]* = mult. de 2?.
Soit, en second lieu, n impair : si p est pair, on a
p + n + 1 = un nombre pair ;
CHAP . VII . THÉORIE DES NOMBRES PREMIERS . 133

donc

[2 (P + 1 + 1)] = mult . de 4 , et [[22 (p


( p − n )]
> )]? = mult. de 2?;
si p est pair, p - n est impair, et il vient
[2 (p + n + 1 )]' = mult. de 2 ', avec [2 (p – 12)]' = mult. de 4?.
-

Ainsi , dans tous les cas ,

. (2n + 1 )*]?
(a + 2n + 1 )* (a – 2n — 1) = [a? –
-

= multiple de 22 x 4 = multiple de 2*,


et ce résultat, rapproché du précédent, nous permet d'affirmer que
l'expression proposée est divisible par 2 x 28 ou 29.
Considérons les cinq nombres entiers consécutifs
-2, a - 1, a, a +1 , a + 2;
l'un d'eux est nécessairement divisible par 5 ; or, ce ne peut être a
qui , par hypothèse, est premier avec 5 ; donc, l'un des quatre facteurs
(a — 2) , (a 1), (a + 1), (a + 2) est multiple de 5, et ces quatre
facteurs entrent dans la composition de l'expression proposée.
Enfin a, étant premier avec 3, est de l'une des deux formes
3k + 1 ou 3k + 2 .
Si a = 3k + 1 , les deux facteurs a 1 et a + 2 sont divisibles
par 3 .
Si a = 3k + 2, les deux facteurs a -
2 et a + 1 sont des mul
tiples de 3.
L'expression proposée est donc toujours divisible par
3 X 3 ou 3 .

Question 171. – a et b étant deux nombres premiers plus grands


que 7, l'expression
P = (a? — 1 ) (b − 1) (a - b )
est divisible par 290 304.
En décomposant le nombre 290304 en ses facteurs premiers, on
trouve
290304 == 2.3.7 .
134 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
D'ailleurs, l'expression proposée peut se mettre sous la forme
(a — 1) (b? — 1) (a’ – b ) (a* + a'b? + b*).
Par hypothèse, a et b sont deux nombres impairs ; donc,
a -1 = (a + 1 ) (a − 1) = multiple de 23 ,
62 – 1 = (b + 1 ) (b − 1) = multiple de 2 ,
et a - b = multiple de 2" .
..
Le produit de ces trois facteurs est, par suite, divisible par 2'
En second lieu , a et b, étant premiers et plus grands que 3, sont
de la forme
multiple de 6 + 1 011 multiple de 3 +1 .
Par suite ,
a = multiple de 3 + 1 , a' - 1 = multiple de 3,
1 = multiple de 3 +
+ 1 , 62
6. –-11 = multiple de 3 ,
et a' - 6 = multiple de 3.
On aa aussi

al + a.b' + b = multiple de 3 + 3 = multiple de 3.


Donc, le produit P est divisible par 3*.
Enfin, par rapport au diviseur 7, a et b sont de l'une des formes
multiple de 7 = 1 , multiple de 7 + 2, multiple de 7 + 3.
Il en résulte que as et b6 sont de l'une des formes
multiple de 7 + 16 = multiple de 7 + 1 ,
multiple de 7 + 2 = multiple de 7 + 1 ,
multiple de 7 + 36 = multiple de 7 + 1 ,
et, dans tous les cas ,
a® - b = multiple de .
7.

Question 172. – Quel est le plus petit nombre entier admettant


15 diviseurs ?
( Saint- Cyr, - Examens oraux. )

Déterminons d'abord tous les nombres qui admettent 15 diviseurs :


on les obtient facilement en décomposant 15 en facteurs quelconques,
CHAP . VII . -
THÉORIE DES NOMBRES PREMIERS . 135

puis diminuant chacun d'eux d'une unité, et enfin en prenant les


résultats pour exposants de facteurs premiers arbitraires.
Il résulte de là que tous les nombres contenus dans le tableau
suivant ont 15 diviseurs :

214, 3 , 514 , 714 , 11 " >

2.3 ', 22.5 , 22.7", 22.11 ", 22, 13 ,


3.2", 3.5 ', 3 ,7, 34, 116, 3² . 13',
5' . 2 , 5'.34, 5'.7', 5'.11 " , 5 . 136,
7.2 , 7.3 ', > 7.5 ', 79. 11 , 7* . 13 ,
.

Or, 216 est évidemment le plus petit nombre de tous ceux de la


première ligne horizontale ;
22.36 est le plus petit nombre de tous ceux de la deuxième ligne
horizontale ;
3.2* est le plus petit nombre de tous ceux de la troisième ligne
horizontale, et ainsi de suite pour les diverses lignes horizontales,
c'est- à -dire que, pour déterminer le nombre demandé, il suffit de
comparer les nombres de la première colonne verticale .
Mais on voit de suite que l'on a
3.2 < 59.2' < 7.2 < ... ;

donc, en résumé, le nombre cherché est 2 " , ou 2,3 , ou enfin


3.2 .
D'abord, 21. est plus grand que 2.3 , car on a successivement
>

28 > 3,
(29)* > 34 ou 21! > 3,*
et 2134.2º.

En second lieu, de l'inégalité évidente 3 > 2, on tire 3 > 22 et, en


multipliant des deux côtés par 38.22,
34.2 2.3 ' .

Le nombre cherché est , par suite,


24.3 = 16 X 9 = 144.
136 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .

Question 173. – Si a et b sont deux nombres premiers entre eux :


1° Des deux expressions 11a + 2b et 180 + 5b, l'une étant
divisible par 19, l'autre l'est également;
2° Elles ne peuvent admettre d'autre facteur commun que 19.
(École forestière. Concours de 1887. )
1 ° On a identiquement
7 (11a + 2b) + (180 + 5b) = 19 (5a + b) ,
d'où il résulte que si l'expression 11a + 2b est multiple de 19 , il
en sera de même de l'expression 18a +- 5b .
20 Soit p un facteur commun à ces deux expressions :

(1 )
( 11a + 2b = m.p ,
18 a + 5b = n.p ;

multiplions les deux membres de la première de ces égalités par 5,


et les deux membres de la seconde par 2 ; il vient
55 a + 105 = 5mp,
36 a + 10b =: 2np,

d'ou , en retranchant membre à membre ,


P
19a = - p (5m – 2n ), et a = (5m –
— 2n ) 19
On a, de même, en multipliant par 18 les deux membres de la
première des égalités (1 ), et par 11 les deux membres de la seconde ,
11.18 a + 36b = 18mp,
18.11.a -+ 55b = 11.np,
l'ou , en retranchant membre à membre,
19b = p (11n -- 18.m ),
P
et b =- ( 111 – 18 m )
19

Or, les deux nombres a et b sont premiers entre eux , par hypothèse,
donc
p
-1 , d'où p = 19 .
19
CHAP . VII . THÉORIE DES NOMBRES PREMIERS . 137

Question 174. - Le produit de tous les nombres entiers consécutifs


depuis 1 jusqu'à p - 1 est toujours divisible par p si p n'est pas
premier, et ne l'est jamais dans le cas contraire.

1° p est un nombre premier :


p , étant alors premier avec tous les facteurs 1 , 2, 3, ... , p - 1 du
produit des p - 1 premiers nombres entiers, ne peut diviser ce
produit.
20 p est de la forme a” , a étant premier :
On a, dans ce cas,
p -1 = am – 1,
et , par suite,
p - 1a
> - a92-1 ou
> a* -- (a — 1 ),
oli enfin
p - 1a2-1.

On trouvera donc, dans la suite des nombres 1 , 2 , 3, ... , p — 1 , les


diviseurs a, a’,’ a', a', ... , 92- ,' , et le produit 1.2.3 ... (r - 1 )
>

contiendra le facteur a affecté d'un exposant au moins égal à


1 + 2 + 3 + 4 + + (% — 1),

c'est-à- dire plus grand que a ; ce produit sera, par suite, divisible
par am = p .
3° p est de la forme am.63.c ... :
Le produit 1.2.3 ... ( p − 1) est divisible par les nombres
Q2 , 63, cm, ... , premiers entre eux, et, par suite, par leur produit
2

q2.05.c ... = p.
REMARQUE . Examinons le raisonnement fait, avec l'hypothèse
p = a*, en supposant d'abord a =
= 2, puis a = 2 et a = 2. Si
a = 2, p = a ', p - 1 = a -1 = (a + 1) (a – 1) ;
on a alors
-
p –1 > a (a − 1 ) .
On trouvera, par suite, dans le produit
1.2.3.4 ... ( p -- 1 )
138 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
les facteurs
a, 2a , За , (a — 1) a.
Ce produit sera divisible par a" - et, par conséquent, par a' = p , si
-

a est plus grand que 2.


Mais si a = 2, p =- 2* = 4, et la proposition cesse d'être vraie ,
car le produit 1.2.3 n'est pas divisible par 4 .

Question 175. – Il est impossible de trouver deux nombres entiers


a et b tels que le nombre at I b, où t prend toutes les valeurs
entières possibles, soit premier absolu, quel que soit t.
Soit a une valeur de t telle que l'expression a.a b représente
un nombre premier p. Je dis que la valeur p ' de cette même expres
sion dans laquelle on remplace t par « + px (x étant un entier
quelconque), ne peut représenter un nombre premier.
On a , en effet,

p = a (a + px) = b = aa + b + apx = p + apx, -

ou

p ' = p (1 + ax).
Et p ' , nombre plus grand ou différent de p, étant divisible par p, ne
saurait être premier.

Question 176. — Il est impossible de trouver trois nombres entiers


a, b, c, tels que la somme atº bt $ c, où t prend toutes les
>

valeurs entières possibles, soit un nombre premier absolu, quel


que soit t.

Nous suivrons la même marche que dans l'exercice précédent.


Soit a une valeur de t telle que l'expression aa? + bx I c repré
sente un nombre premier p . Remplaçons t par a + px, x étant un
entier quelconque, et désignons par p ' le résultat obtenu ; il vient
p ' = a (a + px)? £ b (Q + px) IC
= ag' + apc + a.2aps + ba #bps Ic,
ou

p ' = az? ba = c + ap'x' + 2a.apx I bpx,


= p + p (apx? + 2a.ad £ bc ),
CHAP . VII . THÉORIE DES NOMBRES PREMIERS . 139
ou enfin
p = p (1 + apx' + 2a.ax 6.x) ;
et p ' , nombre différent de p, ne saurait représenter un nombre
premier, puisqu'il est précisément divisible par p.

Question 177. - -
Il est impossible de trouver m + 1 nombres
Qo, Ag , Ay , ... , @m, entiers ( m étant entier et fini) tels que le nombre
a . tm a , tm-' a, in- + ... Am- it I Am
dans lequel t prend toutes les valeurs entières possibles, soit un
nombre premier absolu, quel que soit t.
Le principe de la démonstration est le même que celui des deux
questions qui précèdent.
Soit « une valeur de t qui, étant introduite dans l'expression précé
dente, donne le nombre premier p.
Ainsi , par hypothèse
ao 2 = a , am- ' + agam- ? ... I am - 12 I am = p .
Faisons t = a + p.2, x représentant un nombre enlier quelconque,
et représentons par p' le résultat obtenu

p'ra, (a + px)" Ea, (2a + px )m -' + ... I am-


- 1 (@ + px) Em
Le terme indépendant de x, après la substitution , sera évidemment
m - 9
a, am
" =I 0,2* 1 = 0,2* - : - 1 am
Am 12 +I ane
... +I am-
ou p, et tous les autres termes contiendront ce facteur p .
On aurait donc, en définitive,
p = multiple de p + p = P (1 + 9) ;
p' ne serait pas , par conséquent, un nombre premier.

Question 178. — Quelle est la plus haute puissance du nombre


premier p qui divise le produit des m premiers nombres
1.2.3.4 m?
Soit
m = p.m + r.
140 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE.
· Le produit proposé renferme les m ' facteurs
p , 2p, 3p , 4p,
, ... ) m 'p
du produit
p .2p.3p.4p ... m'p ,
que nous écrirons
1.2.3.4 ... m'.pom' ,

et il est évident que ce sont les seuls facteurs divisibles par p .


On aura donc la puissance cherchée en multipliant pm' par la plus
haute puissance du nombre premier p contenue dans le produit
1.2.3.4 ... m '

des m' premiers nombres.


Nous reprenons le même raisonnement, et soit
m' = p.m + p' .
Les seuls facteurs du produit 1.2.3.4 ... m ' qui soient divisibles
par p sont
P, 2p 3p , 4p , m ' ,
dont l'ensemble donne le produit
p.2p.3p.4p map ,
que nous écrirons
1.2.3.4 ... m " p ".
La plus haute puissance du nombre premier p contenue dans le
produit 1.2.3.4 ... m' est donc égale à p " multipliée par la plus
haute puissance du même nombre p contenue dans le produit 1.2.3.4
... m ' des m' premiers nombres .
On appliquera la même règle à ce nouveau produit et on conti
nuera ainsi jusqu'à ce qu'on arrive à un quotient plus petit que le
diviseur p .
Supposons que ce soit m " ; la plus haute puissance cherchée sera
alors
pa' x pu" x pmm x pm'' = pm '+ m " + m " + m " .
Comme exemple numérique, cherchons quelle est la plus haute
puissance de 11 qui divise le produit 1.2.3 ... 10000 des 10000 pre
CHAP . VII . -
THÉORIE DES NOMBRES PREMIERS. 141
miers nombres
10000 909 82
11
= 909, 82, 11
7.
11

La somme de ces trois parties entières est 998 , donc la puissance


cherchée est 11898.

REMARQUE. - Si l'on avait m = ,


p ", il en resulterait
pm ' = pa- , 7 pmu -- pa- ,
=
> etc.

Question 179. – Si un nombre impair est premier, il est, et d'une


seule manière, la différence de deux carrés entiers.

Soit N un nombre impair premier, et désignons par a* et b’ deux


carrés tels que l'on ait
N = a ? – b = ( a + b ) ( a - b).
-

N étant premier, l'un des deux facteurs (a + b), (a - b) est égal


à 1, et l'autre, par suite, à N ; on a, en conséquence ,
2

a + b = N, a - b = 1,
d'où l'on déduit
N + 1 N -1
al b =
2 2

et ces deux nombres sont entiers, puisque, par hypothèse, N est


impair.
En résumé
N +
N
= # )- 6 = 1) 2

REMARQUE. — Ce théorème, énoncé par Fermat, nous permet de


-

reconnaitre si un nombre donné est premier ou non.


Soit , par exemple, le nombre 17 ; ajoutons-lui les carrés 1, 4, 9, 16, >

17
25 , jusqu'à
C 2 = 64 ; de toutes les sommes qu’on obtient
ainsi , 17 + 64 = 81 est le seul nombre carré; donc 17 est premier .
Cette méthode a reçu de nombreux perfectionnements de la part
de MM . Aurifeuille , Landry, Le Lasseur et Lucas ; elle a servi tout
récemment à décomposer le nombre 26. + 1 en facteurs premiers .
142 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
Question 180. - Démontrer qu'un nombre premier p entre comme
facteur dans le produit
1.2.3.4 ... n
autant de fois qu'il y a d'unités dans le nombre
(m + m' + m + etc. ),
m étant le quotient de la division de n par p, m' le quotient de m
par p, m' celui de m ' par p, etc.
Conclure de là que le produit de n nombres entiers consécutifs est
divisible par le produit des n premiers nombres entiers.
La première partie de cette question a déjà été démontrée dans la
question 178 ; pour établir la seconde partie, c'est-à-dire pour faire
voir que le produit
m (m + 1) (m + 2) (m + 3) ... (m + n — 1)
est divisible par 1.2.3 n , il suffit évidemment de prouver qu'un
nombre premier p figure dans le premier produit avec un exposant
au moins aussi élevé que dans le second .
Or, si nous représentons par n' , n ", n ", ... , les parties entières des
> 9

quotients des divisions de n , n ', n "', ... par p , nous savons que la
plus haute puissance du nombre premier p qui divise le premier
produit est pa'+ w +1° + ...
Cela posé, soit kp le plus grand multiple de p inférieur à m , et
m ' la partie entière du quotient de la division de (m + 1 — 1) – kp
par p ; le produit
m (m + 1 ) (m + 2) (m + 3) ... (m + n — 1 )
renferme les m' facteurs

(k + 1 ) p , (k + 2) p, (k + 3) P , (k + m ' ) p,
qui , multipliés membre à membre, donnent
(k + 1) (k + 2) (k + 3) ... (k + m' ) p ' .
D'ailleurs kp est au plus égal à mn – 1 ; on a , par suite ,
m + n - 1 - kp > m + n 1- (m - 1 ) ou N ,

ce qui montre que m ' n'est pas moindre que n '.


CHAP . VII . THÉORIE DES NOMBRES PREMIERS . 143

D'après ce qui précède, on aura la plus haute puissance de p qui


divise le produit

m (m + 1) ( m + 2) ... ( m + 1 — 1 )
en multipliant pm' par la plus haute puissance du nombre premier p
contenue dans le produit

(k + 1) . (k + 2) . (k + 3) ... (k + m' ).
Mais si k' p désigne le plus grand multiple de p contenu dans k,
et m ' la partie entière du quotient de la division de k + m' - k'p
par p , on voit sans peine que le produit
(k + 1) . (k + 2) . (k + 3) ... (k + m ')
renferme les m ' facteurs

(k ' + 1) P, (k' + 2) P, (k' + 3) p, ... , (k' + m ) p ,


dont l'ensemble constitue le produit
(k' + 1) . (k' + 2) . (k' + 3) (k' + m') p .
Comme un peu plus haut, k' p est au plus égal à k ; par suite,
k + m' – k'p est au moins égal à k + m' - k ou m' , et il en
C

résulte que m ' n'est pas moindre que n '.


En poursuivant ce raisonnement, on voit que le produit
m (m + 1) (m + 2) ... (m + n — 1)
est divisible par
+m + + ...
et l'on a
pu ' + m + m + ,
m ' > n ', m ' > n ", m ' > n",
p dans
Donc l'exposant de P
m ( m + 1 ) ( m + 2) ( m + 3) ... (m + 1 — 1 )
est au moins égal à celui qu'il a dans le produit 1.2.3 ... n des
n premiers nombres.
REMARQUE . -- La deuxième partie de cette proposition peut égale
ment se démontrer comme il suit :
Il s'agit de démontrer que le produit
( m + 1 ) (m + 2) ( m + 3) ... ( m + n )
144 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
de n nombres entiers consécutifs est divisible par le produit
1.2.3.4 12

des n premiers nombres . Or, on a


( m + 1 ) (m + 2) (m + n 1 ) (m + n ) ጎሌ + ጎን
1.2.3 (11 — 1) n 12

X
(m + 1 ) (m + 2) ( m + n - 1 ) 1+
1.2.3 (n - 1 ) m)
(m + 1 ) (m + 2 ) ... ( m + n - 1) ( m + 1) (m +-2 ) .... (m + N - 1)
Х
1.2.3 ... (n − 1) 1.2.3 ... (12 — 1 )
t
m (m + 1) ( m + 2 ) ... (m + n -- 1 )
1.2.3 ... (12-1)

d'où l'on tire


(m + 1 ) (m + 2) . (m + n 1)
1.2.3 ... ( n -- 1 )
( m + 1 ) ( m + 2) (m + n − 1) (m + n )
1.2.3 (12 1) n
m (m + 1 ) (m + 2) ...
(m + 1 1)
1.2.3 ( n 1) n
On conclut de la que si le produit

(m + 1) (m +- 2) ... (m + n − 1 )
de n - 1 nombres entiers consécutifs est divisible par le produit
1.2.3 ... (nn − 1) des n -- 1 premiers nombres entiers, le reste de
.

la division du produit (m + 1) (m + 2) ... (m + n ) de n nombres


entiers consécutifs par le produit 1.2.3 ( n −- 1 ) n des n premiers
nombres, sera le même que celui de la division , par le même produit
1.2.3 ... (n -- 1) n , du produit m (mm + 1 ) ... (m + n − 1 ).
Ceci revient à dire que, si le théorème énoncé est vrai pour le
produit de n - 1 nombres entiers consécutifs, le reste de la division
du produit de n nombres entiers consécutifs par le produit des n pre
miers nombres ne changera pas quand les n nombres entiers consé
cutifs, dont le produit constitue le dividende, seront diminués d'unc
unité .
Par conséquent, le reste sera toujours le même lorsque les n nom
CHAP . VII . THÉORIE DES NOMBRES PREMIERS . 145
bres entiers consécutifs m + 1 , m + 2, m + 3, m + n seront
diminués de m unités et remplacés par 1 , 2, 3, ... , n.
Mais le produit 1.2.3 n de ces nouveaux facteurs est bien
...

divisible par 1.2.3 ... n ; donc, si le théorème est vrai pour n - 1


nombres entiers consécutifs, il l'est également pour le produit de
n nombres entiers consécutifs.
Or, la proposition est vraie pour deux facteurs consécutifs, puisque
l'un d'eux étant pair, leur produit est divisible par 1 X 2.
Le théorème s'applique, par suite, à 3, 4, ... , et d'une façon géné
rale à n facteurs .

Question 181. — n étant un nombre entier plus grand que ,


3,
démontrer que l'expression
n? - 14 nö + 49n8 - 36n
est un multiple de 5040.
On a

n' — 14nö +49 nö — 36n = n (126 — 14n6+ 49n2-36 )


-

= n (n - 13n " -n + 36n + 13n - 36 )


= n( n*( n? — 1 ) —13n · (n : -1) +36 (n ? — 1)]
= nn (12” — 1)(n “ — 13nº +36 ) = n (n ? — 1 ) (n - 9n'_4nº +36 )
(x – 1) [nº(n ^ -4) -9( n - 1)] = 1 ( n - 1)( 1 – A)(1 – 9),
ou enfin , comme dernière décomposition,
( n − 3) ( n − 2) (n − 1)) n (n + 1 ) (n + 2) (nn + 3),
c'est-à -dire le produit de 7 nombres entiers consécutifs.
D'ailleurs
= 1.2.3.4.5.6.7 ,
5040 =
c'est -à -dire le produit des 7 premiers nombres ; donc l'expression
considérée est bien multiple de 5040 .
Question 182. - Le produit
2 X 6 X 10 X 14 X 18 X ... X 4n
(hn – 6)
est divisible, quel que soit n, par
2 X 3 X 4 X 5 X ... X n .
Remarquons que le produit
P = 2.6.10.14.18 ... (41 – 6)
Exercices d'arithmetique . 10
146 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
peut s'écrire
2n - 1.1.3.5.7.9 ... 2n - 3 .
Multiplions et divisons ce nombre par le produit 2.4.6.8 ... 2n - 2,
il vient

P =
21-1.1.2.3.4.5.6 ... (2n - 3)(2n - 2) 21-1.1.2.3.4 ... ( 2n - 3) (2n - 2)-

2.4.6 ... (212 2) 2n - 1.1.2.3 (1 - 1 )

ou , en supprimant tous les facteurs communs,


P = n (n + 1 ) (1 + 2 ) ( n + 3) ... (2n — 2),
c'est- à -dire que ce nombre P est égal au produit de n -- 1 nombres
entiers consécutifs.
Posons maintenant Q = 1.2.3.4.5 ... n .
D'après ce qui a été démontré au nº 180, Q divise
(n - 1) P et P (2n - 1 ) ;
si donc Q ne divisait pas P, l'un des facteurs premiers de Q diviserait
à la fois n 1 et 2n 1 , et par suite leur différence n, ce qui est
impossible, puisque les deux nombres n -- 1 et n sont premiers
entre eux.
Donc, Q divise le produit P.

Question 183. - p étant un nombre premier, le quotient des deux


nombres
(p − 1 ) (p — 2) (p – 3) ... (p − n ) et 1.2.3.4 n,

augmenté de 1 si n est impair, diminué de 1 si n est pair, est


divisible par p .

Le quotient en question est un certain nombre entier Q , puisque


nous avons démontré au nº 180 que le produit de n nombres entiers
consécutifs était divisible par le produit des n premiers nombres
entiers .
Supposons donc n impair ; on a alors
( p — 1 ) ( p — 2) ... ( p − n ) = multiple de p - 1.2.3 ... ng
-

et , par suite,
multiple de p
Q 1,
1.2.3 ... n
CHAP . VII . THÉORIE DES NOMBRES PREMIERS. 147

d'où
multiple de p p.k
Q + 1 = 1.2.3 ... 1n 1.2.3 ... n
Or p , étant un nombre premier différent de n , n'est divisible par
aucun des facteurs qui entrent dans le dénominateur ; on doit donc
avoir
k = 1.2.3 ... n X 9 ,
d'ou , finaleinent,
Q + 1=
p X 1.2.3 ... 112 X 9
1.2.3 n
multiple de p.
Supposons, en second lieu , n pair ; alors
2

( p — 1) (p — 2) (P
p — 3) ... (p − n ) = mult. de p + 1.2.3 ... n,
et , par suite,
multiple de р + 1 ,
Q
1.2.3 ... n
d'où l'on tire
multiple de p p.k
Q-1 = 1.2.3 ... n 1.2.3 ... 12

Pour la même raison que précédemment, on a


k = 1.2.3 ... 1 X 9 ;
donc , enfin ,
p X 1.2.3 ... n X 9
Q-1= 1.2.3 n
= multiple de p.

Question 184. - Lorsqu'un nombre N possède un nombre pair


2n de diviseurs, il existe n manières différentes de le décomposer
en deux facteurs.
En effet, à chaque produit a.b de deux facteurs égal à N corres
pondent deux diviseurs de ce nombre. Or, il y a, par hypothèse,
2n diviseurs ; d'où cette conclusion qu'il est possible de former
n groupes distincts de deux facteurs dont le produit soit N.

Question 185. – Lorsqu'un nombre N possède un nombre impair


(2n + 1) de diviseurs, il existe ( n + 1) manières différentes de
le décomposer en deux facteurs .
N est un carré parfait puisqu'il a 2n + 1 diviseurs. Ce nombre N
possède 2 in facteurs distincts, plus le diviseur VN = r.
148 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
Les 2n diviseurs distincts fournissent n décompositions ; en y
=
joignant la décomposition due au facteur distinct r , 1 x r = N, on
trouve finalement n + 1 manières différentes de décomposer N en
deux facteurs .

Question 186. — Démontrer que le nombre des diviseurs de la


puissance miéme d'un nombre N est premier avec l'exposant m de
la puissance.
Soit N = a2.63.cy ...
On en déduit Nm = axm.bßm.cym ...
Le nombre des diviseurs de Nm sera, par conséquent,
( m . & + 1) (3.m + 1) (7.m + 1) ... ,
et ce nombre est bien premier avec m puisqu'il représente la somme
de diverses puissances de m augmentée de 1 .

Question 187. — Trouver le produit des diviseurs d'un nombre


entier N.

Le nombre N étant décomposé en ses facteurs premiers, supposons


que l'on ait
N=
- a " .* . c ”,
et soit o le nombre des diviseurs de N ; on sait que

Q = (m + 1) ( n + 1 ) (P + 1).
Considérons deux cas, suivant que N n'est pas carré parfait ou est
un carré exact :

1° N n'est pas carré parfait. Dans ce cas, les diviseurs de N


a
peuvent s'associer par couples de deux ; ao est pair et il y a 2 couples
donnant chacun pour produit N.
2

Par conséquent, le produit des couples , c'est-àà-dire le produit de


tous les diviseurs de N est égal à

Ni = NNi(nm + 1) (n +1)(p + 1)1


2° N est un carré parfait . - On a, dans ce cas, un couple dont
les termes sont égaux entre eux et égaux à la racine carrée 1. de N.
CHAP . VII . THÉORIE DES NOMBRES PREMIERS . 149

02 1
Le nombre des diviseurs a est impair et il y a
2
couples de
diviseurs distincts, plus le diviseur r .
Chaque couple donne pour produit N ou pa et, par suite, les
az 1 Q-1

7
2 couples distincts ont pour produit (12)*7 ou ra% ~1.
En y joignant le facteur ? , on trouve pour l'expression du produit
de tous les diviseurs de N l'expression
1
73- X = 7 = golm + 1) (n + 1) (p + 1),

ou, en remplaçant 10» par VĀ ,


(m + 1) (n + 1) (p + 1 )
(VA) * + 1)
REMARQUE. — Il résulte de ce qui précède que si on élève un
nombre donné à la puissance marquée par le nombre de ses diviseurs,
on obtient le carré du produit des diviseurs du nombre donné.

Question 188. – De combien de manières peut-on décomposer un


nombre en un produit de facteurs premiers entre eux ?
Démontrer que ce nombre de manières est 2n-, n étant le nombre
des facteurs premiers distincts qui divisent le nombre proposé.
a , b, c,
c ... , étant des nombres premiers, soient
N = a2.63.cy ... , et p = a.b.c ....

Toute décomposition relative à N donnera , en réduisant les expo


sants à l'unité , une décomposition correspondante pour p, d'où il
résulte que ces deux nombres se décomposent le même nombre de
fois en deux facteurs premiers entre eux et , par suite , il suffit d'étu
dier la décomposition du nombre
= a.6.c ...
p=

Or, n représentant le nombre des facteurs premiers a, b, c , ... ,


pa 2 " diviseurs , et puisque à chaque diviseur d correspond le divi
р
seur
remo
d le nombre p peut se décomposer en un produit de deux
21
facteurs de ou 2n- manières.
150 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
Chacune de ces décompositions se faisant à l'aide de deux facteurs
premiers entre eux, 21~' représente bien le nombre de manières
dont un produit de n facteurs premiers peut être décomposé en un
produit de facteurs premiers entre eux .

Question 189. - Quel est le plus petit nombre qui, divisé successi
vement par 6, par 8, par 9 et par 12, donne toujours pour
reste 4 ?

Représentons par N le nombre cherché : N – 4 est le p . p . m. c .


des quatre nombres 6, 8, 9 et 12, ou simplement de 8 et 9, car ces
nombres contiennent les facteurs premiers de 6 et 12 affectés d'expo
sants au moins égaux.
Donc
N - 4 = 8.9 = 72 et N = 76 .

Question 190. — Trouver le plus petit nombre qui, divisé par 2,


donne 1 pour reste ; divisé par 3, donne 2 pour reste ; divisé par 4,
donne 3 pour reste et enfin qui, divisé par 10, donne 9 pour
reste.
(Concours général de 1873. Classe de troisième .)
Si N représente le nombre cherché, on a
N = mult. 2 + 1 = mult. 2 + 2 -1 ‫ܬ‬, d'où N + 1 = mult. 2,
‫ܕ‬
N = mult. 3 + 2 = mult. 3 + 3 N + 1 = mult. 3,
N = mult. 4 + 3 = mult. 4 + 4 -1 , N + 1 = mult. 4 ,

N = mult. 10 + 9 = mult. 10 + 10 -1, N + 1 = mult. 10 .

Donc, N + 1 = le plus petit multiple commun des nombres 2, 3,


4, 10, c'est - å -dire
23.3.5.7 = 2520 .
Par suite
N = 2520 – 1 = 2519 .

Question 191. - Démontrer que tout multiple commun à plusieurs


-

nombres est divisible par le p. p. m . c. de ces nombres.


Soient a , b, c, d plusieurs nombres et m leur p. p. m . c. Repré
sentons par M un nombre divisible à la fois par a , b , c et d ; je dis
CHAP . VII . C
THÉORIE DES NOMBRES PREMIERS. 151

que M est multiple de m , c'est-à-dire que la division de M par m se


fait sans reste .
On ne peut avoir, en effet,
>

M = m.q + r,
re étant plus petit que m , car les nombres considérés , divisant M et m
et, par suite, m.q, diviseraient » , c'est-à-dire un nombre plus petit
que leur p . p . m . c.
REMARQUE . — Il résulte de la que si l'on représente par M le p . p .
m . c. de plusieurs nombres, la forme générale des divers multiples
de ces nombres sera k.M , k étant un nombre entier quelconque .

Question 192 . Pour qu'un multiple M de plusieurs nombres soit


leur p . p . m . C. , il faut et il suffit que les divers quotients obtenus
en divisant M par ces nombres soient premiers entre eux .
1° La condition énoncée est nécessaire : soient, en effet, A, B, C et
D) les nombres considérés et m leur p. p. m . C.
Posons les égalités
m = AXq, m = B X a', m = C Xa' , m = D X 9",

q, q' >, q' et q" étant les quotients que l'on obtient en divisant m suc
cessivement par A , B, C et D.
>

Ces quotients sont premiers entre eux, car s'ils admettaient un


diviseur commun p autre que 1 >, on aurait
m т m m

р
= A.9 ,
р
= B.gi , =-CC Xai , E D X 27,
р р
m
et le p . p . m . c. des nombres considérés serait l'entier et non m .
p
2. La condition est suffisante. — Par hypothèse le multiple com
mun M , étant divisé par les nombres A, B, C et D, donne pour quotient
des nombres entiers q, q ' , q' , q" premiers entre eux, deux à deux,
>

c'est- à -dire ayant 1 pour p. g. c. d.


Si m représente le p. p . m. c. des nombres A , B, C et D, je dis
>

que l'on a M == m.
En effet,
M = AX 9, M = BXq', M = C x q', M = D X q",
132 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE.
ou encore , puisque M est de la forme Km ;
A.q = Km , BXq' = Km , C.q' = K.m,, DXq" = K.m.
--

Ces égalités nous donnent


m m
9=K
A
q' = K
B q' ==Kqq "=
" = K D

ጎኪ m m ከኔ

A ' B ' C D sont des nombres entiers ; donc si on n'a pas K = 1 ,


et

les quotients q, q' , q' et q '" admettent un diviseur commun K autre


que 1 .

Question 193. - Trouver deux nombres, connaissant leur rapport


m

n
et leur p. g. c. d. D.
m
On peut toujours supposer 11
irréductible, et si nous représentons
par Q et Q' les quotients des deux nombres inconnus A et B par
leur p . g. c. d . , il vient
m DXQ
12 B DX Q ' Q'
ኸን
Or, Q et sont des nombres premiers entre eux, et la fraction
étant supposée irréductible , on a nécessairement
Q= et Q' = n .
Par suite
Am.D , B = 1.D.

Question 194. – Trouver deux nombres, connaissant leur rapport


et leur p. p . m . c .

Soit M le p . p . m . C. de deux nombres inconnus A et B, dont le


in
rapport est égal à la fraction 12
que nous pourrons toujours supposer
irréductible .
Soient également D le p . g. c. d. de ces deux nombres, et Q et Q
les quotients obtenus en divisant A et B par D.
CHAP . VII . THÉORIE DES NOMBRES PREMIERS. 153
On sait que
= D.Q.Q' ,
M=
d'où l'on tire
M
D=
Q.Q"
D'ailleurs, on établirait, comme dans la question précédente, que
l'on a
Q = m et Q = n;
donc
M
D= >
т хп

et les nombres cherchés sont

M M M M
A = DXQ = -
Xm = B = D XQ' = xn =
т Xп n т Xп m

Question 195. – Trouver deux nombres, connaissant leur produit


et leur p. p. m. c.

Soient P le produit et M le p. p. m . c. de deux nombres inconnus


A et B.
Si nous représentons par D le p. g. c. d. de ces deux nombres, on
.

sait que l'on a


P = A XB = M X D,
P
égalité d'où l'on tire D = M
On peut donc calculer le p. g. C. d. D et on retombe sur l'un des
cas précédemment traités.

Question 196. – On marque m points sur une circonférence. On


les joint de n en n en tournant dans le même sens et en fran
chissant ainsi, à chaque fois, n divisions. Démontrer :
1° Qu'on finira toujours par revenir au point de départ;
20 On n'y reviendra qu'après avoir franchi un nombre total de
divisions égal au p. p. m . C. des nombres m et n ;
3° Que le nombre des points de division qu'on aura touchés sera
m
égal à > d étant le p. g . c. d. à m et à n ;
d
154 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
4° Que le nombre de fois qu'on aura fait le tour du cercle sera
égal à
12d
Examiner le cas où m et ne sont deux nombres premiers entre
eux .

Numérotons les sommets de 0 à m - 1 ,

0, 1, 2, 3, m 3, m -

- 2, m 1;
en les joignant de n en n , àà partir de 0, les nombres n , 2n , 3n ,
4n, 5n, ... , etc. , diminués, au besoin , des multiples de n qu'ils
contiennent, donnent évidemment les numéros des sommets par
lesquels on passe .
On reviendra évidemment au point de départ chaque fois que l'un
des nombres 2n , 31 , 4n , ... , etc., sera multiple de m , c'est -à -dire
du nombre de divisions de la circonférence,
Ceci aura lieu, pour la première fois, lorsqu'on passera par le
p. p. m . C. de m et de n .
Or, si nous représentons par d le p. g. c. d. de ces deux nombres,
>

et par a et b les quotients obtenus en divisant m et n par d, le


p. p. m . c. à m et n est égal à
m.n
= an = b.m.
d

Il résulte donc de là qu'on ne reviendra , pour la première fois, au


point de départ, qu'après avoir passé par a sommets et décrit b cir
conférences.
Les a sommets sont d'ailleurs distincts, car si l'on passait une
seconde fois par un certain sommet P , on passerait également par
les sommets déjà rencontrés à partir de P, et au nombre desquels ne
figure pas le sommet 0. Par conséquent, contrairement à ce que nous
venons de démontrer, on reviendrait indéfiniment au sommet P sans
jamais passer par le sommet 0 .
Dans le cas où les deux nombres m et n sont premiers entre eux,
leur p . g. c. d. est égal à 1 et a = m ; on ne revient donc au point
de départ qu'après avoir parcouru n fois la circonférence et être
passé par tous les sommets .
CHAP . VII . -
THÉORIE DES NOMBRES PREMIERS . 155

Question 197. - Trourer la condition nécessaire et suffisante pour


que le plus petit multiple commun de trois nombres entiers soit
leur produit.
Soient a, b et c trois nombres entiers; si nous représentons par
d le p. 8. c. d. , et par m le p. p . m. c. des deux premiers nombres
a et b, on a
a.b
m =
T'
De même, si m' représente le p. p. m. c. à m et c, et, par suite, aux
>

trois nombres donnés , et si d' représente le p . g. c. d . de ces deux


nombres m et c, on aura
m.c a.b.c
m' =
d' d.d '

Pour que l'on ait m ' = a.b.c, il faut que le dénominateur d.d ' soit
égal à 1 , c'est-à -dire que l'on ait d = 1 , d' = 1 , puisque d et d' sont
=

des nombres entiers. Donc, dans ce cas, les trois nombres a, b , c


sont premiers entre eux deux à deux . Cette condition est d'ailleurs
suffisante, car si l'on a d = 1 et d ' = 1 , il en résulte évidemment
l'égalité
m' = a.b.c.

Question 198. - Si un nombre premier est décomposable en une


somme de deux carrés entiers, il ne l'est que d'une manière.
Tout nombre premier, sauf 2, est impair ; la question sera donc
démontrée si nous parvenons à établir qu'un nombre impair N , décom
posable de deux manières différentes en une somme de deux carrés
entiers, n'est pas premier.
Soit, par conséquent,
N = a + b = c + dº ,
Puisque N est impair, l'un des deux nombres a ou b est pair et
l'autre est impair ; la même observation s'applique à c et d.
Supposons que a et c soient pairs : l'égalité précédente peut se
mettre sous la forme
a’ –-
? c = d' — b?,
ou

(a + c) (a --- c) = (d + b) (d – b),
136 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
d'où l'on tire la proportion
a + c d + b
d- b a

А
Représentons par la
B valeur de la fraction irréductible équivalente
aux deux précédentes.
On a , en remarquant que les quatre nombres a + c, d -- b , ar
a -c
C,
d + b sont pairs,
a + c = 2mA, d + b = 2nA ,
d -- b = 2m B, a -C = 2nB.

On tire de ces égalités, d'après un principe connu,


a = mA + 1B, d = nA + mB ,
c = mA – NB , b = 1A mB.
Par suite

=
N = (mA + n B )? + (n A – mB)? = (MA — 1 B)? + (12 A + mB)",
ou

N = m'A
m * A ' + n'B' + n'A ! + m'B ' = (m ? + n ) (A ' + B').
Le nombre N n'est donc pas premier puisqu'il est égal au produit
de deux nombres entiers essentiellement positifs.

Question 199. — Démontrer que si un nombre de la forme 9" + 1


est premier, il est de la forme .

224 + 1 .

La question revient à établir que les facteurs premiers de l'expo


sant n sont tous égaux à 2.
Et, en effet, si n était un nombre premier différent de 2, n étant
alors impair, l'expression 2" + 1 serait divisible par 21 + 1 = 3 , et
2" + 1 ne représenterait un nombre premier que pour la valeur
particulière n = 1.
Supposons donc que l'on ait obtenu , en décomposant n en ses fac
teurs premiers, n = a.b.c, a, b, c étant impairs.
CHAP . VII . THÉORIE DES NOMBRES PREMIERS. 157
On aura
ас
24 + 1 = 24.6.c + 1 = (24)€ + 1 = (2")" + 1
= (241) + 1 = (210)"
2c + 1 = ( 2%)" + 1,
et l'on voit ainsi que 2" + 1 est divisible respectivement par
24 +1 , 20 + 1 , 2 + 1, Jab + 1 , 2ac + 1 , 2bc + 1 .

L'expression 2 " + 1 ne représenterait donc pas un nombre premier .


Enfin, si un seul des facteurs premiers de n était impair, tous les
autres étant égaux à 2, 2 " + 1 se présenterait sous la forme
29 " XP + 1 .
On aurait donc
Xp + 1 = (22")” + 1 ,
22"XP
1 , ne pourrait représenter
et cette expression , étant divisible par 22" ++1
un nombre premier.
Il résulte de cette discussion que tous les facteurs premiers qui
entrent dans la composition de n doivent être égaux à 2 et que, par
suite, 2" + 1 est de la forme 224 + 1 .
REMARQUES. - I. Pierre Fermat, le créateur de l'arithmétique
-

supérieure, avait avancé que la formule


22% + 1

ne renferme que des nombres premiers. Il écrivait à Pascal :


« C'est une vérité de laquelle je vous réponds . La démonstration
en est très malaisée , et je vous avoue que je n'ai pu encore la trouver
>

pleinement ; je ne vous la proposerais pas pour la chercher si j'en


étais venu à bout. »

Et à Mersenne, le 25 décembre 1640 :


« Si je puis une fois tenir la raison fondamentale que
3 , 5, 7 , 17 , 257, 65537, >

sont nombres premiers , il me semble que je trouverai de très belles


choses en cette matière, car déjà j'ai trouvé des choses merveilleuses
dont je vous ferai part . »
158 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
L'inexactitude de la proposition de Fermat a été signalée pour la
première fois par Euler, qui a établi la relation
295 + 1 = 232 + 1 = 4294967297 = 6700 417 X 641 .
Édouard Lucas, de son côté, a montré que pour m = 12 on a
24096 + 1 = 114689 X un nombre entier,

et , de plus, il a prouvé que 641 = 5.2? + 1 et 114689 = 7.21 + 1


sont, respectivement, les plus petits diviseurs de 23' + 1 et 24096 + 1 .
Le révérend père J. Pervouchine (pope du gouvernement de Perm )
est arrivé, par une méthode différente, au même résultat que Lucas
en ce qui concerne l'expression 24096 + 1 , et il a vérifié, en outre,
que le nombre 2923 + 1, composé de 2525 223 chiffres, était divisible
= 5.225 +
par le nombre premier 167 772 161 = + 1.
II. Avant Fermat, Stifel avait avancé que la formule 22n + 1 -- 1 ne
représentait que des nombres premiers, sans cependant en renfermer
la totalité ; mais cette assertion a été également reconnue fausse, car
pour n = 4, on a
22X4 + 1 -1 = 511 = 13.37.

La proposition de Fermat a d'ailleurs été modifiée comme il suit :


« Tous les nombres, et les seuls nombres premiers , qui surpassent
de l'unité les puissances de 2 , sont ceux de la suite22
9
29
2 + 1, 2 + 1, 2+*+ 1, 2++*+ 1 , +1 , ... ) .

De plus, Eisenstein a énoncé ce théorème : « Il y a une infinité de


nombres premiers de la forme 22" + 1. »
Les démonstrations de ces deux propositions sont encore à trouver.
Disons en terminant qu'Euler a montré que la formule x + x + 41
donnait pour x = 0, 1 , 2, une suite dont les 40 premiers termes
étaient des nombres premiers.
Citons également la formule de Legendre, y + 29, et les formules
algébriques entières
* + x + 17 , 2x + 29,

qui donnent une série indéfinie de nombres premiers, sans, cepnedant ,


en donner la loigénérale.
CHAP , VII . THÉORIE DES NOMBRES PREMIERS . 159

Question 200. – a et b étant deux nombres entiers premiers entre


eux, démontrer que
a" + an - 1.b + an - 2.62 + + a.br - 1 + bone et a + b,
an - 1.b + an- , 62 -
+ b* et a b,
sont premiers entre eux ou divisibles l'un par l'autre suivant
que n est pair ou impair .
Considérons le cas de n pair. Soit
1
a " + a² - 1.b + an - ².b + a.bn - 1 + 6* = P, -

et remarquons que
PX (a - b) = an + 1 – 6n+ 1.
Or, si l'on pose a + b = c, d'où a = c - , il vient, en élevant à
la puissance impaire n + 1,
an+1 = 0 + 1
n+1
-c .b + (n + 1)n-C"(n- 1.624 to .
n+1
ETC.6" —— +1,,
1 1.2

et , en retranchant bn+ 1 aux deux membres de cette égalité,


n + 1 Ch.b + + 1

ou
an + 1 - bu + 1 = C + 1
.

1
... +
740.6
1
c.6 " —2b1 + 1,

n + n +1
P (a - b) = (a + b) C " -
(a+ b)[<• -" 71*-16 +... ***.**]-20*
1
•( " t
1
1.

Cela posé, a et b étant premiers entre eux, les deux nombres


(a + b) et (a - b) admettent le seul diviseur 2 si a et b sont tous
les deux impairs, et ils sont premiers entre eux si a et b sont l'un
pair et l'autre impair.
D'ailleurs, si a et b sont tous les deux impairs, P, contenant
n + 1 termes impairs, représente un nombre impair et, par suite ,
le facteur 2 qui, dans ce cas, figure dans la somme a + b , appartient
au facteur a - b du premier membre et non à P.
De plus, tout diviseur premier a, autre que 2, commun à P et
à (a + b), divisant P (a — b) et (a + b) [c" — ((nn + 1)) cº- 1.6 + ...
+ ( n + 1) 6 " ], diviserait le second terme 264+ 1 du second membre,
et , par suite, b.
160 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
a diviserait donc a + b et b, et , par conséquent, a ; d'où cette
conclusion , contraire à l'hypothèse, que les deux nombres a et b
admettent le diviseur premier .
Examinons maintenant le cas de n impair. En élevant à la puis
sance paire n + 1 les deux membres de l'égalité a = ( - b , il vient
+ 1 1
.ch.b + (n + 1 ) n ck-1.6
n 1
a " + 1 = 6* +1
-

* +11 1.2
...

.c *++ b **,
" :1.c.6" + 1,

et, par suite,


n + 1 (n + 1) +
anti - b * + 1

ou
1
C — .b +
1.2 ‫ دوار سے‬.1- [
... "

P (a - b) = (a + b) [c"
[ — (n + 1 ) c#- + b + ... - (n + 1) 6").
Si les deux nombres a et b sont l'un pair et l'autre impair, a + b >

est premier avec a b, et comme cette somme divise le produit


P ( a - b) , on aura bien
P = multiple de (a + b) .
Si les deux nombres a et b sont tous les deux impairs, le seul facteur
commun à (a - b) et (a + b) est 2 ; d'ailleurs, dans ce cas, P com
prend n + 1 termes et est, par suite , pair. Le diviseur 2 de a + b
entre donc dans la composition du nombre P, et comme tous les
autres diviseurs premiers de (a + b) sont premiers avec (a - b),
on a bien encore
P = : multiple de (a + b).
Prenons, en second lieu , le polynome
a " a " -1.b + a" -2.62 + b" ,
et la différence a -
b.
Supposons d'abord n pair. Posons
a" ar - 1.b + a " - ?.62 . - abr - 1 + b" = P et a - b = d.
Remarquons aussi que l'on a
a " +1 + bn +1
P = ; d'on P (a + b) = an + 1 + 1, n + 1 .
a fb
CHAP . VII . THÉORIE DES NOMBRES PREMIERS . 161

Or, a = d + b, égalité qui donne, en élevant les deux membres à


la puissance n + 1 ,
+ (n + 1 ) 11-1.62+ n + 1
a " + = d " + -+
" 71.0" .d " .b +
1.2
+
1 d.6" + bu + 1,
et il vient, en ajoutant le terme 2" +1 aux deux membres,
n + 1 nt 1
all + + bu + 1 = dn + 1 + d " .b + + .d.6" + 26 * + 1,
1 1
OU

P ( a + b ) = ( a − b ) [ d" + ( n + 1) d"-4.6+ ... + (n + 1) 6")+ 2bu + 1l .


Si les deux nombres premiers entre eux , a et b , sont l'un pair et
l'autre impair, (a + b) et ( a - b ) sont premiers entre eux, et si
P et (a - b) admettaient un diviseur premier commun a, différent
nécessairement de 2, puisque dans le cas actuel P est impair, ce
facteur premier a devrait diviser 26" + l , et, par suite, b. >

Or, a, divisant a -- b et b, diviserait a, et les deux nombres a et b


ne seraient pas premiers entre eux. Si a et b sont tous les deux
impairs, (a - b) et (a + b) admettent le seul diviseur commun 2 ,
qui ne figure d'ailleurs pas dans P qui représente un nombre impair.
La conclusion est donc encore la même que précédemment.
Supposons enfin n impair. Le dernier terme b" du polynome P
doit alors être pris avec le signe On a donc

(C * a " -1.b +-C -9.62 ta.on - i - " P et a - b = d.


Or,
an +1 - b +o1
P > d'ou P (a it. b) = 0 + 1 bu +1 ,
a + b

ou encore, en remplaçant a * +1 par le développement de b --- d,


n --- 1 1 - 1
d" + Cl" --1.b to b"
P (a + b) = (a - •••
1) 1
+
" 4 bo]
1

Si des deux nombres a et b l'un est pair et l'autre impair, a + b et


a - b sont premiers entre eux , et, par suite, Pest divisible par a - .
b.
Si les deux nombres a et b sont tous les deus impairs , le seul diviseur
Exercices d'arithmétique.
162 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
commun à a + b et a best 2, et ce diviseur figure d'ailleurs dans P,
qui contient n + 1 termes impairs .
On a donc bien encore

P = multiple de (a - b) .
=

Question 201. - a et b étant deux nombres entiers premiers entre


eux , démontrer que
-
a " + an -1.b + an - 2.62 + + b* et a – b,
a" ar -1 b + an - 2 62 ...
#b" et a + b,
ne peuvent avoir d'autres diviseurs communs que n + 1 et ses
diviseurs.

Posons

a" + an- 1.b + a" -9.6 + ... + b" = P, et a - b = d.


On a
ar +1 bu + 1
P= d'où P (a - b ) = an + 1 - ba* + 1 ;
a b
or,
n + 1
an + 1 = (d + b)^ + 1 === dn+++
+1 +
714" d” . 6

+
(12 + 1 ) n + ... + n
dn - 1.62 + + 1
d.6" + b* + 1 ,
1.2 1
et, par suite ,
n + 1 (n + 1) n n to 1
P (a − b) = dr + 1 + 1
d " .b +
1.2
dr - 1.6 ° + ... +
+" d.b",,
d'où l'on tire enfin
(n + 1 ) n
P = d" + ( n + 1) d " -1.6 + 1.2 dn – 2,62 + ... + ( n + 1) b" .

Soit a un diviseur premier commun à a - bou d et

n ( 12 + 1 ) dn - 2.52 +
cl" + (n + 1) dn - 1.b + 1.2
n (n + 1 )
+ d.0" -1 + (n + 1 ) 6" ;
1.2

a divisera nécessairement le dernier terme (n + 1) 6 du polynôme P,


puisque tous les autres termes contiennent le facteur d.
CHAP . VII . THÉORIE DES NOMBRES PREMIERS . 163

Mais a · b est premier avec b et, par suite, avec b" ; donc a est
premier avec le facteur b" du produit (12 + 1 ) 6" et ne peut être que
n + 1 ou un diviseur de n + 1 .
Considérons en second lieu le polynòme
a " - a " -1b + an-?? -... + "
- b = P,

dans lequel nous supposons n pair.


On a
P (a + b) = a * + 1 + bn + 1
Posons
a+ b= , d'où a = cb,
et remplaçons an + 1 par le développement de (c- b) ; on troure, après
simplification ,
n + 1 ( 12 + 1) n c" -1.6 -... n + 1
P (a + b) = c* + 1
c " .b +
1.2 th- c..,6",
ou encore

n + 1 CH - 1.6
P = C
1

(n + 1) n cr - 2.62 (n + 1) n
+
1.2
c.61–1 + (n + 1) 6".
1.2

Soit maintenant o un diviseur premier commun à a + b et à P ;


a divisera nécessairement le dernier terme (n + 1) 6 " de P puisqu'il
divise tous les autres .
Mais a + b est premier avec b et, par suite, avec b" ; donc,
a divise n + 1 .
Le cas de n impair se traite absolument de même ; le dernier
terme b" de P doit être pris avec le signe
On a
P (a + b) = a * +1 bu + 1,
ou, en remplaçant an + 1 par le développement de (c - b)*+ 1, et sim
plifiant,
n 1
CH - 1.6 + ... +
(n + 1 ) n
P = C" 1.2
c.b * -- (12 + 1) 6".
1
Si a représente un diviseur premier commun à a + b et à P, il
divisera nécessairement (12 + 1 ) 6", et comme il est premier avec b" ,
il ne peut être que n + 1 ou un diviseur de n + 1 .
164 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.

CHAPITRE VIII

Théorie des fractions.

RÉSUMÉ

Définition des fractions. - Les fractions peuvent être plus grandes que l'unité .
Signification des mots dénominateur et numérateur, termes de la fraction.
Comment on écrit une fraction . - Manière d'énoncer une fraction ; exception pour
les dénominateurs 2, 3 et 4. - Expressions fractionnaires ; nombre fractionnaire .
Toute fraction ou expression fractionnaire représente le quotient de son numé
rateur par son dénominateur.
Règle pour compléter par une fraction la partie entière d'un quotient ; le quotient
complet de la division de deux nombres entiers peut toujours être mis sous la forme
d'une expression fractionnaire.
Règle pour l'extraction des entiers contenus dans une expression fractionnaire ;
condition nécessaire et suffisante pour qu'une expression fractionnaire puisse être
réduite à un nombre entier. — Règle pour la conversion d'un nombre entier ou
d'un nombre fractionnaire en expression fractionnaire.
De deux fractions de même dénominateur, la plus grande est celle qui a le plus
grand numérateur ; et si deux fractions ont mème numérateur, la plus grande est
celle dont le dénominateur est le plus petit.
le numérateur , on multiplie
En multipliant le dénominateur , on divise
le numérateur et le dénominateur, on ne change pas
la fraction .
le numérateur, on divise
En divisant le dénominateur , on multiplie
le numérateur et le dénominateur , on ne change pas
Énoncer en langage ordinaire et démontrer les principes résumés dans le tableau
précédent.
Quel changement subit une fraction dont on augmente les deux termes de la
même quantité ? Simplification des fractions ; définition . On simplifie une frac
tion divisa quand c'est possible, ses deux termes par un même nombre. –
Réduction d'une fraction à sa plus simple expression ; la fraction ainsi réduite
prend le nom de fraction irréductible .
Si une fraction dont les deux termes sont premiers entre eux est égale à une
autre fraction , les deux termes de celle -ci sont des équimultiples des deux termes
de la première . – Si deux fractions irréductibles sont égales , elles ont des termes
CHAP . VIII . THÉORIE DES FRACTIONS 163
identiques. Une fraction dont les deux termes sont premiers entre eux est irré
ductible . – Réciproque : les deux termes d'une fraction irréductible sont premiers
entre eux . — Pour réduire une fraction à sa plus simple expression, il suffit de
diviser ses deux termes par leur p.g.c.d. – Exemples et simplifications pratiques.
-

Ce qu'on entend par réduire des fractions au même dénominateur ; formation de


fractions égales à une fraction donnée . – Pour comparer entre elles les grandeurs
de plusieurs fractions, il suffit de réduire ces fractions au même dénominateur.
Addition des fractions; définition . Addition de deux ou plusieurs fractions ou
expressions fractionnaires ; cas où les fractions ont le même dénominateur ; cas où
les fractions n'ont pas le même dénominateur. — Règle générale et exemples .
Addition de deux ou plusieurs nombres fractionnaires. Règle générale et
exemples .
Soustraction des fractions; définition . Cas de la soustraction de deux fractions
proprement dites ; les deux fractions ont le même dénominateur ; les deux fractions
n'ont pas le même dén ateur. Règle générale et exemples .
Soustraction de deux nombres fractionnaires. — Règle générale et exemples.
-

Multiplication des fractions. Définition générale . Multiplication d'une


fraction par un nombre entier ; règle et exemples. — Cas d'un nombre fraction
naire . Multiplication d'un nombre entier par une fraction; règle générale et
exemples.
Multiplication de deux fractions l'une parl'autre ; règle; démonstration ; exemples.
Multiplication de deux nombres fractionvaires l'un par l'autre ; règle et exemples.
Puissance des fractions; pour élever une fraction à une puissance quelconque, il
suffit d'élever chacun des termes de cette fraction à cette puissance. — Exemples
am
et démonstration,(*)" =
Les puissances d'une fraction irréductible sont des fractions irréductibles.
Que nomme-t-on produit de plusieurs fractions ? — Règle pour multiplier plusieurs
fractions entre elles ; exemples. Prendre des fractions de fractions, c'est multi
plier toutes ces fractions entre elles.
Le produit de deux ou de plusieurs fractions ne change pas lorsqu'on change
l'ordre dans lequel on effectue la multiplication ; le principe s'applique au cas où
le produit renferme comme facteurs un ou plusieurs nombres entiers. — Le produit
de deux ou de plusieurs fractions proprement dites est plus petit que chacune de
ces fractions. — Le carré d'une fraction est moindre que cette fraction et les diffé
rentes puissances d'une fraction vont constamment en diminuant.
Le produit de deux ou plusieurs expressions fractionnaires est plus grand que
chacune des expressions ; le carré d'une expression fractionnaire est plus grand que
cette expression , et les différentes puissances d'une expression fractionnaire vont
constamment en croissant.
Le produit d'une fraction proprement dite par une expression fractionnaire est
plus grande que la première et moindre que la seconde.
Usage de la multiplication des fractions.
Définition de la division des fractions. -
Division d'une fraction par un nombre
entier ; règle ; démonstration ; exemples. - Cas de la division d'un nombre fraction
naire par un nombre entier. – Division d'un nombre entier par une fraction ; règle;
démonstration ; exemples. Diviser un nombre entier par une fraction revient à
multiplier ce nombre entier par la fraction renversée. – Cas de la division de
l'unité par une fraction . — Que nomme- t-on nombres inverses ? Multiplier ou
-

diviser par un nombre revient à diviser ou multiplier par l'inverse.


Division d'une fraction par une fraction ; règle ; démonstration ; exemples. - Cas
où chaque terme du dividende est divisible par le terme correspondant du diviseur.
166 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
Division d'un nombre fractionnaire par un nombre fractionnaire ; règle et
exemples .
Règles particulières concernant les cas : 1 ° où les fractions à diviser l’une par
l'autre ont même numérateur ; 20 où les fractions ont même dénominateur,
Dans une division , le quotient est plus grand ou plus petit que le dividende,
suivant que le diviseur est plus petit ou plus grand que l'unité .
Usages de la division des fractions.
Extension aux fractions et nombres fractionnaires des principes généraux établis
pour les nombres entiers . Toutes les conséquences du principe fondamental : un
produit ne change pas de valeur quand on intervertit arbitrairement l'ordre des facteurs,
sont applicables aux fractions et aux nombres fractionnaires.
Approximation fractionnaire ; recherche des valeurs approchées d'une fraction
dont le numérateur et le dénominateur sont des grands nombres n'ayant aucun
facteur commun ,
Généralisation de la théorie des fractions; tous les théorèmes qui composent
cette théorie s'étendent aux expressions fractionnaires qui ont pour dénominateur
une fraction et pour numérateur une autre fraction.

Question 202. – Deux nombres a et b étant premiers entre eux,


a + b
démontrer que la fraction est irréductible .
ab
(Saint-Cyr. -- Examen oral, 1877.)

Nous avons en effet démontré que la somme a + b et le produit


ab étaient deux nombres premiers entre eux,

n
Question 203. – On donne la fraction 2n + 1
dans laquelle on
remplace successivement n par des valeurs entières quelconques ;
on demande si toutes les fractions ainsi obtenues sont irréduc
tibles.
( Saint-Cyr. .
Examen oral . )

Quel que soit le nombre entier n , les deux nombres n et 2n + 1


sont premiers entre eux , car tout diviseur commun à ces nombres
devrait diviser leur différence qui est n + 1 .
Or net n + 1 , étant deux nombres entiers consécutifs, sont premiers
entre eux .
n
En résumé, la fraction est toujours irréductible .
2n + 1
22
REMAROUE . On démontrerait de même que la fraction 2n 1
est irréductible .
CHAP , VIII . THÉORIE DES FRACTIONS . 167

Question 204. - Comment peut-on reconnaitre à l'inspection du


reste de la division de deux nombres que le quotient est approché
1
à - près ?
N

Soient D et d le dividende et le diviseur d'une division dont nous


représenterons par Q le quotient et par R le reste.
On a
D R
D = dXQ + R ,
d'ou =2 + 1 d
Q

1
Par suite Q sera le quotient , å n
près, si l'on a

R 1 d
d n '
ou
R. < /
1
c'est - à - dire que le quotient sera approché à –
n
près si le reste est
moindre que la no partie du diviseur.

Question 205. – a étant un nombre entier quelconque, démontrer


2a + 1
que la fraction est irréductible .
3a + 1
(Saint-Cyr. - Oral.)
Soit p un facteur premier commun à 2a + 1 et 3a + 1 ; il divise
la différence 3a + 1 (2a + 1) ou a.
р divisant a et 2a + 1 , divise encore la différence 2a + 1 - 2a, -

ou 1 ; donc p = 1 .
Les deux nombres 2a + 1 et 3a + 1 sont , par suite , premiers
entre eux, et la fraction considérée est irréductible .

Question 206. - Si plusieurs fractions irréductibles ont leurs


.

dénominateurs premiers entre eux deux à deux, leur somme ne


peut jamais être un nombre entier.

Considérons quatre fractions irréductibles


a с e
et
9
Ik

ā
»

õ' f h

dont les dénominateurs sont premiers entre eux deux'à deux.


108 ESERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
On ne peut avoir

6 + * + ; + 1 h =ENn,
b d f
-

N étant un nombre entier, car cette égalité nous conduirait à la


suivante :
a.d.f.h + c.b.f.h + e.b.d.h + g.b.d.f = N.b.d.f.h . -

Or b, divisant le second membre et les trois derniers termes du


premier, devrait diviser le produit a.d.f.n.
Mais b est premier avec a, donc il diviserait le produit d.f.h , ce
qui ne peut être puisque les dénominateurs sont premiers entre eux
deux à deux .

Question 207. — Chercher combien il y a de fractions équivalentes


à une fraction donnée et ayant des termes plus petits que ceur,
de cette fraction .

Soit b la fraction donnée ;;si d est le plus grand commun diviseur


du numérateur et du dénominateur et si on a
al d .. , b = d.3 , - C

les quotients & et seront premiers entre eux et la fraction


lente à la proposée , est irréductible .
er équiva
On aa d'ailleurs
d 1 @ d 2 a d 3 @
(d — 1 ) a d
--- -
b d 1 B d 2 B d 3 ß
d - d(0 - 1)
d'où l'on voit que le nombre des fractions équivalentes à la proposée
et ayant des termes moindres est d - 1 .

Question 208. - Deux fractions irréductibles ne peuvent avoir


pour somme ou pour différence un nombre entier que si elles ont
le même dénominateur.
с
Soient
d
deux fractions irréductibles, et supposons que l'on ait
a с
N,
b +ä d

en représentant par N un nombre entier.


CITAP . VII. TULÉORIE DES FRACTIONS . 109

On tire de cette égalité


ad + bc = N.b.d.

Or, b divise bc et Nbd ; il doit donc diviser le produit ad ; mais il


est , par hypothèse, premier avec a ; donc, b divise d.
On démontrerait de la même manière que d divise b .
Ces deux conditions ne peuvent être évidemment remplies que
si b =
- d.
a с
Le cas où l'on aurait = N se traiterait de la même manière .
b d

Question 209. – Démontrer qu'il n'existe aucun nombre entier


n-6 n 5
qui, substitué à n dans les deux expressions 15 et 24 >

rende ces deux fractions entières à la fois.


La question revient à démontrer que l'on ne peut avoir à la fois
et pour une même valeur de n ,
1 - 6 = 15.7 , n – 5 = 24.9,
ou encore

15.p + 6 = 24.9 + 5.
Cette dernière égalité peut, en effet, s'écrire
6 - 5 = 24.9 –– 15.p = 1,,
ou enfin
3 (8.9 - 5.p) = 1 .
Une pareille égalité est évidemment impossible, quels que soient les
nombres p et a.

Question 210. - Quels sont les nombres que l'on peut ajouter aux
deux termes d'une fraction sans en altérer la valeur ?

Soit -lafraction considérée, et soit la fraction irréductible équi


valente .
Designons par m et p deux nombres tels que l'on ait
a a a + m
b. b + P
170 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
On déduit de cette égalité, en appliquant des transformations connues,
a

р ß
a
Or, la fraction est irréductible ; donc, les nombres m et p sont des
ß
équimultiples de a et B.

Question 211 .

Dic, Heliconiadum decus, o sublime sonorum


· Pythagora ! tua quot tyrones tecta frequentent,
Qui, sub te, sophiæ sudant in agone magistro ?
Dicam ; tuque animo mea dicta, Polycrates, hauri.
Dimidia horum pars præclara mathemata discit,
Quarta immortalem naturam nosse laborat,
Septima, sed tacite, sedet atque audita revolvit;
Tres sunt foemini sexus.
Traduction :
O gloire de l'Hélicon, Pythagore, chéri des Muses ! dis-moi combien
de disciples fréquentent ton école ; combien, près de toi, écoutent,
haletants, la parole du maitre discutant la sagesse ?
– Le voici, Polycrate ; grave dans ton esprit ce que je vais te
dire : la moitié étudie les mathématiques, la science de lumière
et de vérité; le quart travaille à découvrir les immortelles lois
qui régissent la nature; le septième réfléchit sur tout ce qu'il
entend et reste assis en silence ; mais à côté il y a 3 femmes.
Toute la question consiste à trouver un nombre dont la moitié ,
plus le quart, plus le septième, en y ajoutant encore 3, fassent ce
nombre lui-même .
1 1 1 25
Or , 2a + 4
+
7
d'un nombre égale les
28
de ce nombre ; donc ,
3
3 représente les 28
du nombre cherché, qui est, par suite,
28
3 X3 -= 28 .
CHAP . VIII . THÉORIE DES FRACTI ONS . 171

Question 212 .

Dic quota nunc hora est ? Superest tantum ecce diei,


Quantum bis gemini exacta de luce trientes.
Traduction :

Dites-moi quelle heure il est ? - Il reste encore de la journée les


quatre tiers de ce qui est déjà écoulé.
Supposons la journée de 12 heures; il s'agit de partager ce nombre
4
en deux parties telles que les de la première soient égaux à la
3
seconde .
7
Cela revient à écrire que les 35 de la première partie valent 12.
Cette première partie est donc égale à
3 36
12 x 5 heures 8 minutes 34 secondes.
7

En supposant la journée de 24 heures , on trouverait un résultat


double, c'est -à - dire
10 heures 17 minutes 8 secondes.

Question 213.
Hic Diophantus habet tumulum, qui tempora vitre
Mius mira denotat arte tibi .
Egit sextantem juvenis, lanugine mala
Vestire hinc cæpit parte duodecima.
Septante uxori post hæc sociatur, et anno
Formosus quinto nascitur inde puer.
Semissem ætatis postquam attigit ille paternce,
Infelix subita morte peremptus obit.
Quatuor æstates genitor lugere superstes
Cogitur, hinc annos illius assequere.
Cette épitaphe est celle du célèbre mathématicien Diophante, en
voici la traduction :

Passant, c'est ici le tombeau de Diophante; c'est lui qui, par cette
étonnante disposition , t'apprend le nombre d'années qu'il a vécu .
Sa jeunesse en a occupé la sixième partie; puis, sa joue se
172 EXERCICES D’ARITIMÉTIQUE .
couvrit d'un premier duvet pendant la douzième. Il passa encore
le septième de sa vie avant de prendre une épouse, et, cinq ans
plus tard, il eut un bel enfant qui, après avoir atteint la moitié
de l'âge de son père, porit d'une mort malheureuse. Son père fut
obligé de lui survivre, en le pleurant, pendant quatre années.
De tout ceci, déduis son age.
Négligeons pour un instant les cinq années écoulées de son mariage
à la naissance de son fils et les quatre années qu'il lui survécut.
1 1 1 1
Les fractions restantes , 6 ' 12' 7 et
2 constituent les
1 1 1 1 75
6
+
12
+
7
+
2 84
de son âge .
9
Les 9 années laissées de côté forment donc les de son âge .
84
1
84
de sa vie yaut, par suite, 1 an , et son âge est 84 ans .

Question 214.
Quijaculamur aquas tres hic adstamus amores ;
Sed varie liquidas Euripo immittimus undas.
Dexter ego ; summis et quæ mihi manat ab alis
Ipsum lympha replet solo sextante diei.
Quatuor ast horis laevus versa influit urna ;
Dimidiatque diem medius dum fundit abarca.
Dic, uge, quam paucis Euripum implebimus horis,
Ex arca simul atque alis urnaque fluentes ?
Traduction :
Il y a 3 amours qui versent l'eau dans un bassin , mais inégale
1
ment. L'un le remplit en de jour, l'autre en 4 heures, et le
1
troisième en une journée. On demande combien de temps il
faudra pour le remplir, lorsqu'ils verseront tous trois de l'eau ?
Supposons la journée de 12 heures .
Le premier amour remplit le bassin en 2 heures, donc, en 1 heure,
1
il en remplit la 2
CHAP . VIII . THÉORIE DES FRACTIONS . 173
1
Le second amour, en 1 heure, remplit le 4 du bassin .
>

1
Enfin le troisième amour ne remplit que le du bassin dans le
6
même temps.
Il résulte de là que tous les trois, coulant ensemble, rempliront
dans 1 heure
1 1 1 11
+ + du bassin .
4 6 12

12 1
Le bassin sera donc rempli en 11
d'heure ou 1 heure et
11

Question 215. - Partager un centime entre quatre personnes, en


échangeant des pièces de monnaie, de manière quc chaquc per
sonne reçoive le quart d'un centime.
Pour résoudre cette question, il suffit de se rappeler qu'un sou
vaut 4 liards ou 5 centimes. Par suite , si l'on donne 1 liard à chaque
personne, et si chacune d'elles rend 1 centime , on aura donné 4 liards
>

ou 1 sou , et on aura reçu 4 centimes ou 1 sou moins 1 centime .


On voit donc bien qu'en opérant ainsi on donne un centime et
chaque personne en reçoit le quart.

Question 216.- Un père laisse un certain nombre d'enfants et


une somme qu'ils doivent se partager de la manière suivante :
1
le for aura 100 francs et le
10
du reste ; le 20, 200 francs et le
1 1
du reste , et ainsi de
10 du reste ; le 3° , 300 francs et le 10
suite, chacun des enfants devant avoir 100 francs de plus que le
1
précédent et le 10
du reste ; le partage fait, chacun des enfants
a reçu la même somme; quelle est cette somme et quel est le
nombre des enfants ?

L'avant- dernier des enfants reçoit un certain nombre de fois


1
100 francs et, en plus, le du reste.
>
10
Le dernier prend 100 francs de plus que le précédent, et tous les
1
enfants ont la même somme . Il résulte de lå que le du reste pris
10
174 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
par l'avant-dernier vautįprécisément 100 francs, c'est-à -dire que ce
9
to de ce reste,, ou
reste est 1000 francs. Le dernier enfant reçoit les 10
900 francs .
La part du premier enfant est également 900 francs, ou 100 francs
+ 800 francs; la somme totale à partager est donc
800 X 10 + 100 = 8100 francs.
8100
Le nombre des enfants est = 9.
900

Question 217 . Un homme entre dans une église avec une somme
d'argent entièrement composée de pièces de 2 francs ; il donne
aux pauvres autant de sous qu'il a de pièces de 2 francs ; Dicu
change les pièces de 2 francs qui lui restent en pièces de 5 francs.
Le dévot dépense 7 pièces de 5 francs et rentre chez lui avec le
double de ce qu'il possédait en entrant dans l'église. Quelle somme
d'argent avait-il d'abord ?

Cette personne donne aux pauvres 1 sou par chaque pièce de


1
2 francs qu'elle possède , c'est- à -dire le 40 de ce qu'elle avait en entrant
39
dans l'église ; il lui en reste donc les
40
Ce reste est composé de pièces de 2 francs qui sont transformées
1
en pièces de 5 francs, ou rendues 2 fois et 2
fois plus grandes . Ce
39 5 39
qui lui restait devient, par suite, les Х ou les de la somme
40 16
qu'elle possédait primitivement.
Le dévot dépense alors 35 francs, et il lui reste le double de son
32
premier avoir ou les de ce premier avoir.
16
7
35 francs représentent donc les 16
de la première somme qu'il
possédait, d'où cette conclusion que la somme cherchée est égale à
16
35 xX 7 = =
= 5 x 16 = 80 francs.
CHAP . VIII . THÉORIE DES FRACTIONS . 175

Question 218. – Un équipage de vaisseau n'a plus que pour


20 jours de vivres, et cependant il doit encore tenir la mer
pendant 35 jours. On demande à combien on doit réduire la
ration journalière de chaque individu.
S'il n'y avait qu'une seule ration par chaque individu, pour tenir
la mer pendant 35 jours il est évident que la ration journalière
1
devrait être le de la ration ordinaire. Mais, d'après l'énoncé,
35
y a 20 rations pour chaque marin, d'où il résulte que la ration
20 4
actuelle doit être réduite aux
35
ou
7 de la ration ordinaire .

Question 219. — Une personne se dirige de A vers B avec une


2
vitesse de 4 kilomètres à l'heure; après avoir parcouru 1 kil. 3
elle est rencontrée par une diligence qui a quitté A un quart
d'heure après elle, et après avoir parcouru 13 kilomètres, elle
rencontre une seconde fois cette diligence qui revient de B où
elle est restée - heure.On demande la distance qui sépare les
deu.x villes A et B.
R'
R B

Soit R la position de la première rencontre.


2 5
Pour parcourir la distance AR = 1 kil . == ou
3
de kilomètre à
3
12
raison de 4 kilomètres ou 3 de kilomètre à l'heure , le courrier a
5
mis d'heure ou 25 minutes .
12
La diligence rencontrée en R ayant quitté la ville A un quart
d'heure ou 15 minutes après le courrier, a mis 25 — 15 = 10 minutes
>

5
pour parcourir la distance AR = de kilomètre ; cette diligence
3
marche, par suite, avec une vitesse de 1 kilomètre en 6 minutes ou
de 10 kilomètres à l'heure.
Soit maintenant R ' la position de la seconde rencontre, ce point
étant distant du premier de 13 kilomètres .
176 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
13 1
Pour aller de R en R' , le courrier aa mis 4
d'heure ou 3 heures
4
Pendant ce temps, la diligence a parcouru l'espace RR' plus deux
1
fois l'espace R'B et, de plus , a séjourné 2 heure en B. Mais, pour
13 3
aller de R en R' , il lui a fallu d'heure = 1 heure ou 1 heure
10 10
18 minutes.
Donc, deux fois l'espace R'B a été parcouru en
1
3 h. (1 h . 18 m . + 30 m .) = 3 h. 15 m . — 1 h . 48 m .
4
ou 1 heure 27 minutes.

A raison de 10 kilomètres en 60 minutes , cela représente une


1 1
distance de 14 kil . 2 Par suite, la distance R'B est de 7 kil . , et la
4
distance totale
2 1 11
. = 21 kil .
AB = 1 kil .
3 + 13 kil. + 7 kil. 4 12
O

Question 220. La somme d'une fraction et de son inverse ne


-

pcut étre moindre que 2.


Soit une fraction quelconque; il s'agit de démontrer que l'on a
a b
+ > 2.
b al

Nous pouvons toujours supposer a > b. Alors


a b b b
1+ et -
-

b b a a

Par suite ,
a b (1 b
+ = 2+
6 a a

b a b
D'ailleurs, " 7 est plus grand que ; donc,
b a

a b
+ > 2.
7 a

b
to

-
lo

On aurait 2 pour b - a.
a
CHAP . VIII . THÉORIE DES FRACTIONS . 177

REMARQUE. En supposant b = 1 , on a encore >

1
Il + > 2,

c'est - à -dire que la soinme d'un nombre et de son inverse ne peut être
moindre que 2.

Question 221. - Si l'on considère les fractions


1 1 1 1 1
.• '
!
No 2.3 3.4. " 4.5 ' 5.6 '
prouver que la somme des n premiers termes est moindre que
1
.

l'unité et en diffère d'une quantité égale à n + 1


On voit facilement que l'on a
1 1 1
‫دیرن‬
‫ا‬

7
2 2.3 3
1 1 1 1 1 1
... )
3.4 3 4. n (n + 1 ) 12 n + 1

Ajoutons membre å menıbre cette série d'égalités et supprimons


les termes qui se détruisent, il vient
1 1 1 1 1 1
+ + --- - + 1
2.3 3. 4.5 n (12 + 1 ) 1 + 1

Question 222. Démontrer que l'on a, quel que soit le nombre


entier n ,
1 1 1 n + 1
+ .

3 3.5
+
5.7
+
7.9 9+ to
(2n + 1 ) (2n + 3) 2n + 3

On a identiquement
alla

1 1 1 2 1 1 3 1
=

3 3 3.55 3' 5.7 7 7.9 9

et d'une manière générale,


1 n +1 n

( 2n + 1 ) (2n + 3) 2n + 3 212 + 1

Exercices d'arithmetique. 12
178 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
Ajoutons membre à membre toutes ces égalités en supprimant les
termes qui se détruisent, il vient
1 1 1 1 n +1
+ + + ... +
2n + 3
3 3.5 5.7 ( 2n + 1) (2n + 3)

Question 223.- Si on divise la somme des numérateurs de plusieurs


fractions par la somme de leurs dénominateurs, on obtient un
résultat compris entre la plus grande et la plus petite de ces
fractions.
a b с d 1
Soient une suite de fractions rangées par
ab a t l'
ordre de grandeur décroissante, c'est - à -dire telles que l'on ait
a d 1
a' c' d'

On tire de cette suite d'inégalités


a
< l' .
b << bbloc<
a' ' Icelo naa' >

d'où , en ajoutant membre à membre,

b + c + dd + ... + < op (b'+ d'c + d' + ... + 11 ').


a'

Ajoutons a au premier membre de cette dernière inégalité , et au


a

second membre la quantité égale a' . ,


a ilvient
a
a + b + c + d + ... + 1 < (a' to b ' + ' + ... + 1' ),
d'où enfin
a b + c +1 a
<

a' + b + c + + l'

On démontrerait d'une façon analogue que l'on a


a + b + C + +1 1
.

a ' + b! + c ' + tl
CHAP . VIII . -
THÉORIE DES FRACTIONS . 179

Question 224. – On divise successivement par 1 , 2, 3, ... , 2n le


produit des 2n premiers nombres entiers. On fait la somme des
2n quotients ainsi obtenus; démontrer que cette somme est divi
sible par 2n + 1 .
Représentons par P le produit
1.2.3.4 ... 2n.

La somme des quotients obtenus en divisant successivement P par


1 , 2, 3, 2n est égale à
1 1 + 1 1 1 1
P( +
P
2
+
3 ... +
12
+
n + 1 2n 1
+
2n)
En groupant les termes à égale distance des extrêmes, on voit que
cette expression peut se mettre sous la forme
1 1

P[G + A)+ ( +241)+...+(2 +n 1)] 2n n nt

ou encore

2n + 1 2n + 1 2n + 1 2n + 1
Р
PCI
[ 1.2n
+
2 (2n - 1) 3 (2n 2)
+ ... +
n (n + 1) # 1]
ou enfin
P р P P

nnoin
(n +ti]
(2n + 1)
[1.2n
+
2 (2n — 1) 3 (2n - 2)
t . +
1)
Chacune des fractions entre crochets est un nombre entier puisque
les deux termes des dénominateurs entrent comme facteurs dans P.
Donc, en définitive, cette somme est égale à un multiple de
( 2n + 1).

Question 225. -- Trouver deux nombres entiers tels que leur somme
soit égale à leur produit.
Si a et b représentent ces deux nombres, on doit avoir
a.b = a + b ,
d'où
b 1
a (6 - 1) = 6 et
1 1+1 b 1
180 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
1
Mais a étant un nombre entier, la fraction b
doit représenter
1
un nombre entier. Or, le numérateur 1 n'est divisible que par lui
même; on a donc
b - 1 = 1, d'où b = 2.

Il en résulte que a = 1 + 1 = 2.
Les deux nombres cherchés sont donc tous les deux égaux à 2.

Question 226. — Démontrer que l'expression


-

1.2.3.4 ...
(2m 1 ) 2m 1 3 5 7 2m
A

1.2.3 m.22m
est égale à 2 2 2 2 2
(Concours général de troisième , 1883. )

Le numérateur de la première expression peut s'écrire en réunis


sant d'une part, les nombres pairs, et de l'autre, les nombres impairs
1.3.5.7 ... (2m – 1 ) X 2.4.6 ... 2m .
Or, on a
2.4.6 ... 2m = 2.1.2.3 .

La première expression devient en conséquence


1.3.5 .7 ... (21.2.3 1
2. —1)X 24.1.2.3 ... ,
m.22
ou

1.3.5.7 ... (2 m - 1)
2m

Le numéraleur est composé des m premiers nombres impairs, et


ce dernier résultat revient à
1 3 5 7 2m 1
2 2 2 2 2

Question 227 . Trouver la somme de la suite


1 1 1 1 1 i A
3
+
8
+
15 24
+
35
+ 48
+ ... +
n* -

lorsque n croit indéfiniment.


On a identiquement
1
- = ( --n +1)
1 2 1 +
CHLAP . VIII . THÉORIE DES FRACTIONS . 181

Faisons, dans cette égalité, n = 2, 3 , 4, ... ; on en déduit >

COLA
e11
1 1 1
1
3
1
= ( 1 1
3 ).
$ = (
8
-
2 - ).
1 1 1 1
15 2 ( 3 5

1 1
229 1 = (1-11) n nt

Additionnant membre à membre et simplifiant, on trouve


1 1 + 1 1 1 1 1 1
+
3
+
8 15 + -1 = $ (1 + * - -- +1)
+
n ?
-

2
-

12 n

1
+

1
Lorsque n augmente indéfiniment, les deux fractions et
12 N2 + 1
deviennent de plus en plus petites, et lorsque n est infiniment grand,
elles atteignent le dernier degré de petitesse. Donc la limite de la
somme
1 1 1
+
‫اکنات‬

+ +
3 8 + 15
est égale à
1 3
2
1+
2) ou
4

Question 228. Si l'on pose


+ 1 1
+
оп а
en = 1 + 1.2 1.2.3
+
...
1.2.3
>

ne, = (n + 1) er - 1 - n-.?
Cette dernière égalité peut s'écrire
( 1) n (en - On - 1) = en - 1 - On- %.
Or,
1 1 1
en - en - = +
1.2
1
+

+
1.2.3
1
+ ... +
1.2.3
1
(n 1)
+
1.2.3...] 1
+
-T +
1.2 1.2.3
+
1.2.3 ... (12 1 ] 1.2.3 12
182 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
de même
1
en - 1 - ln - 2 =
1.2.3 ... ( n − 1)
Substituant dans (1 ) on arrive à l'identité
1 1
n .
1.2.3 72 1.2.3 (12 — 1 )

Question 229 . Trouver la limite de la somme


1 2 3 + n

...
+ + + +
1.2 1.2.3 1.2.3.4 1.2.3 n (n + 1)
lorsque le nombre des termes augmente indéfiniment.
Remarquons que
1 1
1
1.2 1.2
2 1 1
>
1.2.3 1.2 1.2.3
3 1 1
>
1.2.3.4. 1.2.3 1.2.3.4

n - 1 1 1
1.2.3 12 1.2.3 ...(n - 1) 1.2.3 ... 12

12 1 1
.

1.2.3 ( n + 1) 1.2.3 ... 12


1.2.3 ... (n + 1 )
Si donc S, représente la somme des n premiers termes de la série ,
on a
1
Si = 1 .

1.2.3 ... ( n + 1 )
1
Lorsque n tend vers l'infini, la fraction 1.2.3 (12 + 1 ) prend
des valeurs de plus en plus petites, et quand n est infiniment
grand, la fraction atteint le dernier degré de petitesse, c'est - à -dire
est nulle .
La limite vers laquelle tend la somme Sn est donc égale à
l'unité .
CHAP . VIII . - THÉORIE DES FRACTIONS. 183

Question 230. — Condition nécessaire et suffisante pour qu'une


a
fraction irréductible i diriséepar une autre également irréduc
tible, donne un quotient entier.
(Saint-Cyr. Examen oral.)
a
-
Soient et dà deux fractions irréductibles, telles que l'on ait
b
a с a xd
. = 9,
b d b XC

q étant un nombre entier.


Le produit a X d est divisible par b X c, mais par hypothèse,
a est premier avec b et d est premier avec c , donc forcément a et d
sont respectivement des multiples de c et b, c'est- à -dire que l'on a
a = p.c et d = p'.b.
Par suite, on arrivera à cette condition nécessaire que le numérateur
de la fraction dividende doit être un multiple de celui de la fraction
diviseur, et que le dénominateur de la fraction diviseur doit être un
multiple de celui de la fraction dividende.
Cette condition est d'ailleurs suffisante, car si l'on a
a = m.c et d = 1.b,
il vient
a с a xd m.c.no
= min ,
b d b Xc b.c

Question 231. — Trouver un nombre entier de deux chiffres qui


.

soit égal au double du produit de ses chiffres.


Soient d le chiffre des dizaines et u le chiffre des unités du nombre
cherché. On a par hypothèse
10.d + u = 24 X d,
d'où l'on tire
น 5
2d = =1 +
5 u .

5
Il résulte de cette égalité que la fraction U - représente un
nombre entier. Mais le nombre premier 5 n'admet que les diviseurs
184 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE .
1 et 5, et par suite l'on ne peut faire que les deux hypotheses
U - 5 = 1, d'où น= 6,
U - 5 = 5, d'où U = 10 ;

cette dernière valeur n'étant pas admissible, on a


u = 6, d'où d = 3.

Le nombre cherché est donc 36 .

Question 232. – Un vase contient a litres de vin ; on en tire


b litres que l'on remplace par de l'eau ; on en tire de nouveau
b litres qui sont encore remplacés par de l'eau, et l'on opère ainsi
n fois de suite. Quelle est la quantité de vin qui reste dans le vase ?
Lorsque l'on prend, la première fois, b litres de vin , il en reste
ll · b, et comme l'on ajoute b litres d'eau , nous avons un mélange
>

de a litres dont chacun d'eux contient une quantité de vin repré


-b
sentée par la fraction al

On enlève une deuxième fois b litres de ce mélange et, par suite,


b
ai
x 6 litres de vin ; il en reste donc dans le vase
a b (a - b )
- b X b = (a - b) litres .
(l
a 1) (1 a a

La contenance du vase étant ramenée à a litres par l'addition des


b litres d'eau , il en résulte que chaque litre du nouveau mélange ne
contient plus qu'une quantité de vin donnée par la fraction
(a - b )

On prend une troisième fois b litres du mélange, et , par suite,


(a - b)
X b litres de vin ; il en reste donc dans le vase

(a - b ) (a - b ) (a - b)2 (a - b )

xb
a (1-3) -
a?
litres .

On voit facilement, sans aller plus loin , que les quantités de vin
CHAP . VIII. THEORIE DES FRACTIONS . 185

qui restent dans le vase après chaque opération s'obtiennent en


multipliant la quantité précédente par la fraction
ab
a

Par suite , après n operations la quantité de vin qui reste dans le


vase sera donnée par l'expression
(a - b)"
a " --

Question 233. — Sachant que 75 bæufs ont brouté en 12 jours


l'herbe d'un pré de 60 ares, et que 81 baufs ont brouté en 15 jours
l'herbe d'un pré de 72 ares, on demande combien il faudra de
bæufs pour brouter en 18 jours l'herbe d'un pré de 96 ares. On
suppose que dans les trois prés l'herbe est à la même hauteur au
moment de l'entrée des bæufs, et qu'elle continue de croilre
uniformément depuis leur entrée.
(NEWTON.)

Remarquons d'abord que l'herbe qui croit en 1 jour sur 1 are


équivaut à la quantité d'herbe qui recouvre actuellement une certaine
superficie que nous désignerons momentanément par 8.
D'après l'énoncé, 75 beufs ont brouté en 12 jours l'herbe d'un pré
de 60 ares, et, en plus, 12 X 60 fois l'herbe qui recouvre la superficie 8.
De même, 81 beufs ont brouté en 15 jours l'herbe d'un pré de
72 ares, et, en plus , 15 X 72 fois l'herbe qui recouvre la même super
ficie s .
De la première condition , il résulte qu'un boeuf broute en 1 jour
60 60
l'herbe d'un pré de ares, et, en plus, de l'herbe contenue
12 x 75 75
dans la superficie s.
De la seconde condition nous concluons qu'un beuf broute en
72 72
1 jour l'herbe d'un pré de ares, et, en plus, de l'herbe
15 X 81 81
contenue dans la superficie s.
Mais ces deux quantités d'herbe sont évidemment égales ; d'ailleurs,
60 72
est une quantité plus grande que , et la différence
12 x 75 15 X 81
186 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
représente l'herbe d'un pré de
60 72 1
are .
12 x 75 15 X 81 9 X 15
60 72
Au contraire , la quantité est moindre que , et la différence
75 81

72 60 4
-

81 75 9 X 5
4
représente l'herbe contenue dans une fraction de s égale à
9 X 5
Pour qu'il y ait compensation, il faut donc que les 4 de s
1
9 X 5
valent
9 x 15 are, d'où cette conclusion que la superficie s est égale à
9
1 4 5 1
d'are .
9 X 15 ' 9 X 5 4.15 12

En résumé, les quantités d'herbe qui poussent dans les trois prai
ries pendant le séjour des bæufs sont respectivement égales aux
quantités d'herbe actuellement contenues dans les superficies de
12 x 60
= 60 ares ,
12
15 X 72
= 90 ares ,
12
18 x 96
= 144 ares .
12

La question proposée revient alors à la suivante :


Un troupeau de 75 boufs broutent en 12 jours l'herbe d’un pré de
120 ares; un deuxième troupeau de 81 beufs broutent en 15 jours
l'herbe d'un pré de 162 ares , on demande, d'après cela, combien
il faudra de bæufs pour brouter en 18 jours l'herbe d'un pré de
240 ares, sachant d'ailleurs que l'herbe est à la même hauteur
dans les trois prés et qu'elle ne pousse pas pendant le séjour des
beufs.
D'après ce qui précède, les deux conditions énoncées rentrent l'une
dans l'autre ; nous ne considérerons donc que la première et nous
dirons :
CHAP . VIII . THÉORIE DES FRACTIONS . 187

Si 75 bæufs broutent en 12 jours l'herbe d'un pré de 120 ares,


l'herbe d'un pré de même étendue sera broutée en un seul jour par
un troupeau de 75 X 12 bæufs, et en 18 jours par un troupeau de
75 x 12
18
bæufs . Si l'herbe d'un pré de 120 ares est broutée en 18 jours
75 x 12
par un troupeau de
18
beufs, l'herbe d'un pré de 1 are sera
broutée dans le même temps par un troupeau de
75 x 12 1
Х hæufs,
18 120

et enfin, pour brouter, dans le même temps, l'herbe d'un pré de


240 ares, il faudra 240 fois plus de bœufs, soit un nombre représenté
par
75 x 12 240
Х = 100 .
18 120

La réponse est donc 100 boeufs.

Question 234. — Un homme, en mourant, laisse sa femme enceinte ;


il ordonne par son testament que si elle accouche d'un garçon , il
héritera des 2/3 de son bien , et sa femme de l'autre tiers ; mais
si elle accouche d'une fille, la mère héritera des 2/3 et la fille
de 13. Cette femme accouche de deux enfants, un garçon et une
fille. Quelle sera la part de chacun ?
Il s'agit de reconnaître la volonté du testateur, et on a coutume de
l'interpréter ainsi : puisque cet homme a ordonné que, dans le cas
où sa femme accoucherait d'un garçon , cet enfant aura les 2/3 de son
bien et la mère 1/3 , il s'ensuit que son dessein a été de donner à
son fils une part double de celle de la mère , et puisque, dans le cas
où celle -ci accoucherait d'une fille , il aa voulu que la mère eùt les 2/3
de son bien et sa fille l'autre tiers, on doit en conclure qu'il était
dans l'intention de laisser à la mère une part double de celle de la
fille. Pour allier ces deux conditions , il faut donc partager la succes
sion de manière que le fils ait deux fois autant que la mère et la
inère deux fois autant que la fille.
REMARQUE. - A la suite de cette question on propose quelquefois
une autre difficulté ; on suppose que la mère accouche de deux gar
188 ESERCICES D'ARITIMÉTIQUE .
çons et d'une fille, et l'on demande comment se fera, dans ce cas, le
partage de la succession.
On peut répondre qu'il est impossible de démêler quelles auraient
été les dispositions du testateur, puisqu'il y a un enfant d'omis dans
le testament .
Au point de vue légal , le testament, dans la première question ,
pourrait cependant donner lieu à une seconde interprétation. Il
ressort bien du testament que le mari a entendu avantager sa femme
du tiers au moins de sa fortune dans le cas où il y aurait un garçon ,
ce bénéfice devant ètre porté aux 2/3 s'il y a une fille; donc, la femme
ne saurait, dans aucun cas, voir sa part au -dessous du tiers de la
fortune, minimum fixé par le testateur.
De plus, dès qu'il y a un garçon , la part de la femme ne peut pas
dépasser le minimum fixé pour ce cas. Il est dès lors permis de
supposer que si des jurisconsultes étaient appelés à trancher la ques
tion , ils donneraient le tiers de la fortune à la mère et partageraient
le reste entre les enfants.
La mère aurait toujours le tiers , quel que soit le cas, soit deux >

garçons, soit deux filles, soit trois enfants et plus.

Question 235. – Si l'on représente par E (x ) la partie entière


-

d'un nombre x , la difference

E
E ( 4) - 98 9()
2E

2p
est égale à zéro ou à un, suivant que E est pair ou impair .
( a
.
1E ( ) a
est pair . -
On peut alors poser

2p = a X 2q +90 avec go < a ;


on en déduit
10
p=a X q +29
et puisque r est plus petit que a , on a , a fortiori,
101

< a.
CHAP . VIII . THÉORIE DES FRACTIONS . 189

Donc q est la partie entière du quotient ?, c'est-à --dire que a

Par suite,
(*)
a
= 4.

E 2q = 2E
et
E( ) al
()
( – 2E (1)
EC%) a a
0.

On peut dès lors poser


20 E
( ) est impair .
2p = a ( 29 + 1 ) + 10 = a X 2q + a + 1° ;
d'où l'on tire
at 10
p = aX + 2

Mais de p < a on déduit facilement

a to go
< u,
2

J'ou celte conclusion que q est la partie entière du quotient ? a

Par suite ,
E

donc
E (2") = 24 + 1, E ()
= 1, et ll ;

E 2E
(*) – 2 :(*) = 2 + 1 -- 24 = 1 .
a

Question 236. – Si l'on désigne, en général, par E ( a") la partie


-

entière d'un nombre x, on aura, quel que soit le nombre désigne


par X,

-E (= ++ ) + E€ x(+ + ) + (x + %) + ..
E ( 1) + E E + + E (X +

n
+

+ E (* + " =-1) = E(nx). E x


n

u désignant un nombre entier quelconque .


190 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
Le premier membre de la relation à établir peut s'écrire
nx + nx 2 + NX + N
E (3) + E
E (** +1)+
- E(**,+ 32)
n
E
n
+ E
+ =-1),
12

Or, n divisant le premier terme nx de chacun des dividendes


>

1 2 + 1 , nc + 2, nx + 3, ... sans diviser le second terme qui est


na + 1 nx + 2
toujours plus petit que lui , toutes les divisions 12 12
nx + 3
donneront des restes différents de zéro .
n

De plus, on ne peut avoir deux restes égaux, car il en résulterait


deux égalités telles que
nx ta = n.9 + ja
et
Nu + B = n.q' + %,
d'ou, en supposant ß > ,
ß a = n (q' — 9),
et n devrait diviser le nombre B — a qui est plus petit que lui.
-

Il résulte de la que si l'on pose

Nu + 1 = n.9, +
na + 2 = n.q, + ,, 3

nx + 3 = 1.92 + 1939

n x + (n - 1 ) = n.9n - 1 + 1n_19
les différents restes rq , 12, 13, ... , Pn- , seront dans un certain ordre
les n - 1 premiers nombres 1 , 2, 3, ... ; n - 1 .
Il viendra donc, en additionnant membre à membre,
+ 4s ++ ... + q* -1) ;
( n − 1) nx = n (q. + 9, +93 R

d'où l'on tire


91 +92 + Io + + 9n - 1 = x (n − 1 ),
ou

cytes
(1 )
C
77
+
(x + 1)) + E ( + )+ E (++ ;)3 +..
E
22

E
E X
ገን

+ € (* + " + ") = xx(n−- ).1)


+
12
-
CHAP . VIII . -
THÉORIE DES FRACTIONS . 191
Or, si
E (C) = 9, on aura
q= - ,

a étant une quantité moindre que 1 , ou encore


(2) E (x ) = -a .

Et on trouve, en ajoutant (1) et (2),


n
E (x ) + E +
E(x + 1) + ( (8 + )
+ E
n
+
* (* + " ) (nº),
+ E

Q = nx
n

: E
=: c
(x) (n − 1) + a
puisque a est moindre que 1 .
192 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE.

CHAPITRE IX

Théorie des fractions décimales et des


nombres décimaux .

RÉSUMÉ

Définition des fractions décimales ; un nombre décimal est une collection composée
d'un nombre entier et d'une fraction décimale ; partie entière et partie décimale. —
Sumération parlée des nombres décimaux ; on étend aux nombres décimaux le
principe fondamental de la numération des nombres entiers ; emploi d'une virgule
pour séparer la partie entière de la partie décimale.
Numération écrite : 1° Énoncer un nombre décimal écrit ; règles suivant que l'on
énonce la partie entière (si elle existe), puis la partie décimale , ou les deux parties
sans faire attention à la virgule. 2. Écrire un nombre décimal énoncé ; deux
règles , suivant que la partie entière et la partie décimale sont lues séparément, ou
suivant que les deux parties sont confondues dans l'énoncé . -- Exemples divers.
On ne change pas un nombre décimal en plaçant ou en supprimant un nombre
quelconque de zéros à sa droite . Démonstration et exemples.
Ce qu'on entend par compléter les décimales .
On rend un nombre décimal 10, 100, 1000, ... fois plus grand ou plus petit en
déplaçant la virgule de 1 , 2, 3, ... rangs vers la droite ou vers la gauche. — Démons
2

tration et exemples . Cas où le nombre décimal considéré ne renferme pas assez


de chiffres à sa partie décimale ou à sa partie entière. Exemples. — Pour rendre
un nombre entier 10, 100, 1000 , ... fois plus petit , on sépare sur sa droite 1 , 2, 3, ...
chiffres décimaux. Démonstration .
Une unité décimale d'un certain ordre est toujours plus grande que la somme des
nombres exprimés par les chiffres qui la suivent. On en conclut qu'un même nombre
ne peut pas s'exprimer de deux manières en fraction décimale .
Il arrive souvent que les nombres décimaux sont composés d'un nombre illimité
de chiffres qui se succèdent généralement dans un ordre régulier ; on ne peut
combiner de pareils nombres qu'en s'arrêtant dans chacun d'eux à un chiffre décimal
de rang arbitraire , mais défini. Ce qu'on entend par erreur commise sur le
nombre primitif ; l'erreur est moindre qu'une unité de l'ordre du dernier chiffre à
droite de la partie conservée ; en conservanta chiffres décimaux, l'erreur est moindre
1
To :
que non
Pour que l'erreur soit toujours moindre qu'une demi-unité de la dernière décimale
conservée, on force le dernier chiffre conservé lorsque le premier chiffre supprimé
est 5 ou plus grand qne 5.
CHAP . IX . FRACTIONS DÉCIMALES ET NOMBRES DÉCIMAUX . 193
Dans un nombre décimal illimité, on peut s'arrêter à un chiffre de rang assez
éloigné pour que la partie négligée soit moindre qu'une fraction donnée.
Addition des nombres décimaux ; règle et exemples. Soustraction des nombres
-

décimaux ; règle et exemples. Cas où les deux nombres n'ont pas le même nombre
de décimales .
Multiplication d'un nombre décimal par un nombre entier ; démonstration et
exemples. Multiplication de deux nombres décimaux ; théorie , exemples et règle
générale de la multiplication des nombres décimaux.
Multiplication de plusieurs nombres décimaux ; règle et exemples. Cas où le
produit ne renferme pas autant de chiffres qu'il y a de décimales à séparer.
Le produit de deux nombres décimaux ne change pas quand on intervertit l'ordre
des facteurs. Tous les principes sur la multiplication, démontrés pour les
-

nombres entiers, s'appliquent aux nombres décimaux .


Définition du quotient exact de deux nombres entiers ou décimaux ; définition du
quotient approché à une unité près d'un nombre décimal donné ; quotient approché
par excès .
Le quotient exact ou approché de deux nombres décimaux ne change pas lorsqu'on
les multiplie par un même nombre.
Division d'un nombre décimal par un nombre entier ; théorie, règle, exemples.
Cas où le dividende est moindre que le diviseur. – Division d'un nombre quel
conque , entier ou décimal, par un nombre décimal : 1° le dividende a le même nombre
de chiffres décimaux que le diviseur ; 20 le dividende a plus de chiffres décimaux
que le diviseur ; 3° le dividende a moins de chiffres décimaux que le diviseur ; dans
ces trois cas , la division se ramène à celle d'un nombre entier ou décimal par un
nombre entier ; théorie, exemples, reste de l'opération, règle générale .
Simplifications et abréviations dans la multiplication et la division des nombres
décimaux. – Pour multiplier un nombre décimal par une puissance de 5, il suffit
de le multiplier par la puissance correspondante de 10, et de diviser le résultat par
la même puissance de 2. — Pour diviser un nombre entier ou décimal par 5n , il
-

suffit de le diviser par 10n et de multiplier le résultat par 2".


Multiplication d'un nombre entier ou décimal par les nombres 0,5 ; 0,23;0,123, ...
- Division d'un nombre entier ou décimal par 0,5 ; 0,25 ; 0,125, ...
Les principes de divisibilité établis pour les nombres entiers s'appliquent aussi aux
nombres décimaux et aux fractions décimales ayant un nombre limité de chiffres .
Preuves par 9 et par ll de la multiplication et de la division des nombres décimaux .
Ce qu'on entend par convertir une fraction ordinaire en fraction décimale.
Pour qu’une fraction ordinaire irréductible puisse s'exprimer exactement sous
forme de fraction décimale, il faut et il suffit que son dénominateur n'admette pas
d'autres facteurs premiers que 22 et 5. — Démonstration de ce principe important.
- Lorsqu'une fraction ordinaire irréductible peut être exactement convertie en
fraction décimale , le nombre des chiffres décimaux de cette dernière est égal au
plus fort des exposants de 2 et de 5 dans le dénominateur de la fraction proposée ;
exemples . - Si le dénominateur d'une fraction irréductible contient des facteurs
premiers autres que 2 et 5, elle ne peut se réduire exactement en décimales.
Évaluation d'une fraction à moins d'une unité décimale d'un certain ordre.
Définition des fractions décimales périodiques ; nombre décimal périodique;
période; fraction décimale périodique simple ; fraction décimale périodique mixte ;
partie non périodique ; chiffres irréguliers; fraction génératrice.
Toute fraction ordinaire réduite en décimales donne naissance à une fraction
terminée ou à une fraction périodique ; démonstration. — Quand une fraction
réduite en décimales, donne lieu à une fraction périodique, le nombre des chiffres
Exercices d'arithmétique. 13
194 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
de la période est moindre que b ; moyen d'abréger les opérations lorsque le numé
rateur de la fraction réduite est l'unité.
Conversion des fractions décimales en fractions ordinaires. 1° La fraction décimale
considérée est limitée ; règles et exemples. 2. Fraction ordinaire génératrice d'une
fraction décimale périodique simple ; théorie, règle et exemples ; généralement ,
p désignant le nombre des chiffres de la période
P
0,PPP...
10P -1
Cas d'un nombre décimal périodique simple ; règle et exemples ; simplification de
la fraction génératrice. - Le dénominateur d'une fraction irréductible, génératrice
d'une fraction décimale périodique simple, n'est divisible ni par 2, ni par 5.
3. Fraction ordinaire génératrice d'une fraction décimale périodique mixte ; théorie,
règle et exemples ; généralement 0 ,QPPP ... étant une fraction décimale périodique
mixte dans laquelle Q et P renferment q et p chiffres, on a
QP - Q
0 , QPPP ...
(10 ” – 1 ) X 109
Cas d'un nombre décimal périodique mixte ; règle et exemples ; simplification de
la fraction génératrice. — Le dénominateur de la fraction irréductible génératrice
d'une fraction décimale périodique mixte est divisible par l'un ou l'autre des fac
teurs 2 et 5, pris avec un exposant égal au nombre des chiffres décimaux qui , dans
la fraction décimale, précèdent la période ; moyen de reconnaître , à l'inspection du
dénominateur d'une fraction irréductible , la nature de la fraction décimale à laquelle
elle donnera naissance .
On peut d'ailleurs démontrer directement les deux théorèmes qui suivent : 1. Pour
qu'une fraction irréductible réduite en décimales donne naissance à une fraction
décimale périodique simple, il faut et il suffit que son dénominateur ne soit divisible
ni par 2 ni par 5. 2° Pour qu'une fraction irréductible réduite en décimales donne
naissance à une fraction périodique mixte, il faut et il suffit que son dénominateur
admette l'un au moins des facteurs 2 ou 5, et, en outre, d'autres facteurs premiers;
le nombre des chiffres de la partie décimale von périodique est égal au plus fort
des exposants de 2 ou de 5 dans le dénominateur .
Toate fraction périodique dont la période est un 9 peut être remplacée par un
nombre entier ou décimal que l'on obtient en supprimant la partie périodique , et
en augmentant d'une unité le chiffre qui la précède immédiatement.

Question 237. - Si le denominateur b de la fraction irréductible


a
b est premier avec 2 , 3 et 5, cette fraction , convertie en décimales,
donne naissance à une fraction décimale périodique simple dont
la période est dirisible par 9.
Représentons par mnp ... s8 la période de la fraction décimale
a
périodique àà laquelle 7 donne naissance ; on a
a т пр . 3

b 999 ... 9
CHAP . IX . FRACTIONS DÉCIMALES ET NOMBRES DÉCIMAUX . 195
d'où l'on tire
a X 999 ... 9 = b X mnp S.

Le premier membre étant divisible par 9, il en est de même du


second ; mais b est premier avec 9, donc nécessairement mnp ... S
est multiple de 9.

Question 238. - Démontrer que tout nombre entier N est diviseur


d'un nombre exprimé par une suite de 9 suivis de plusieurs zéros.
Supposons d'abord que N ne contienne que les facteurs premiers
2 et 5 ou seulement l'un d'eux .
1
La fraction irréductible donne alors naissance à une fraction
N
décimale terminée, et l'on peut poser
1 .a

N 101

d'où l'on tire, en multipliant chaque membre par 99 ... X N X 10",


2

99... X 10" = a X N.
Supposons, en second lieu , que N ne renferme aucun des facteurs
2 et 5.
1
Dans ce cas, la fraction N donne naissance à une fraction périodique
simple , et l'on pourra poser, en représentant par p la période ,
1 p
>
N 999 ...
d'où l'on tire
999 ... = p XN ,
et
999... X 10% = p'.N.
Considérons enfin le cas où N contient les facteurs 2 et 5 avec
d'autres facteurs autres que 2 et 5.
1
N donne naissance à une fraction décimale périodique mixte, et l'on a
1 P
N 999... x 102 '
d'où
999 ... X 10 * = p X N.
196 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
Question 239. — Démontrer que, quel que soit le nombre entier n ,
1 1 1
la fraction décimale équivalente à la somme - + +
n n +1 N + 2
est une fraction décimale periodique mixte .
(École pavale. – Concours de 1886.)
Remarquons que
1 1 1 3n (n2 + 2) + 2
+ +
n n + 1 n + 2 n (n + 1 ) (12 + 2)
La question revient donc à démontrer que le dénominateur de cette
fraction contient l'un des facteurs 2 ou 5 avec un ou plusieurs autres
facteurs premiers, et que le numérateur ne contient pas ces mêmes
facteurs ou les contient affectés d'exposants moindres qu'au dénomi
nateur.
Or, d'abord, le dénominateur est divisible par 3 , tandis que le
numérateur est un multiple de 3 , plus 2. En second lieu , si n est
impair, n + 1 est pair ; le dénominateur est donc divisible par 2
dans ce cas , et le numérateur est impair.
Si n est pair, n + 2 est également pair ; le facteur 2 entre seule
ment à la première puissance au numérateur et au moins au carré
au dénominateur.

Question 240. — Démontrer que le produit de deux fractions


décimales périodiques simples moindres que l'unité est une fraction
décimale périodique simple.
a
Soit la fraction génératrice de la première fraction décimale
b
périodique simple . Nous pouvons supposer que cette fraction soit
réduite à sa plus simple expression, et alors son dénominateur best
premier avec 10.
с

Soit de même dla fraction irréductible égale à la génératrice de la


seconde fraction décimale périodique simple ; le dénominateur d est
premier avec 10.
a.c
Le dénominateur bx d de la fraction que l'on obtient en
b.d
CHAP . IX . -
FRACTIONS DÉCIMALES ET NOMBRES DÉCIMAUX . 197
a с

multipliant Бő par , est également premier avec 10, et comme ac est


ac
7

plus petit que bd, cette fraction bà ' convertie en décimales, donnera
Lien naissance à une fraction décimale périodique simple.

Question 241. — Démontrer que la fraction génératrice d'une


fraction décimale periodique mixte dont la période est 9 a pour
denominateur l'unité suivie d'autant de zéros qu'il y a de chiffres
non périodiques, et pour numérateur la partie non périodique
augmentée de l'unité.

Soit 0 ,abc ...k9... 9 une fraction décimale périodique mixte ayant


P chiffres non périodiques et 9 pour période ; on a
abc ... k9 -- abc ... k
0, abc ... k9
9 X 102
Or, le numérateur peut s'écrire
abc ... k9 – abc ... k = abc ... k X 10 + 9 – abc ... k
= abc ... k X 9 + 9 = (abc ...k + 1) X 9;
donc, en définitive,
( abc , .. k + 1) X 9 abc ... k + 1
0, abc ... k9 = 10P
9 X 10P

On arriverait à la même conclusion en considérant la période


comme constituée par 2, 3, 4, ... m chiffres 9.

Question 242. - Trouver les dénominateurs des fractions irréduc


-

tibles qui, réduites en décimales, donnent naissance à une fraction


décimale périodique simple de 1 , 2, 3 , ... , n chiffres.
(Concours général de troisième , 1875.)
a
Soit b/ une fraction ordinaire irréductible donnant naissance à une
fraction décimale pérodique simple ; désignons par P la période de
n chiffres; on a
a P
b 10^ - 1
198 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
a

La fraction étant irréductible, P et 10"" —


- 1 sont des équimultiples
de a et b, c'est-à-dire que l'on peut poser
10 " 1
b = i
9
d'où cette conclusion que les dénominateurs des fractions ordinaires
irréductibles donnant naissance à une période de n chiffres sont les
divers diviseurs du nombre formé par n chiffres 9.
Ainsi :
Les dénominateurs qui donnent 1 chiffre sont les diviseurs de
9=3 , c'est- à - dire 3 et 3 ' .

Les dénominateurs qui donnent 2 chiffres sont les diviseurs de


99 = 3 X 11 , c'est- à -dire 3, 3°, 11 , 3 X 11 , 3' X 11 .
Les dénominateurs qui donnent 3 chiffres sont les diviseurs de
999 = 39 x 37, c'est-à-dire 3, 3² , 37, 39 , 3 X 37, 3 X 37 , 33 x 37 ,
et ainsi de suite .
La période de deux chiffres fournie par les dénominateurs 3 et 3?,
se composant de deux chiffres égaux >, ces dénominateurs ne convien
nent pas au second cas de même ceux qui conviennent aux deux
premiers cas doivent être déduits du troisième ; ceux des trois premiers
sont à déduire du quatrième, et ainsi de suite.
D'une manière générale, si le nombre n est formé du produit de
deux nombres entiers m et p, on laissera de côté deux des diviseurs
de 10" - 1 qui sont diviseurs de 10m 1 ou de 10 1.
En opérant ainsi , on trouve les dénominateurs suivants :
1 chiffre, 3 et 9 ;
Pour une 2 chiffres, 11, 33 et 99 ;
période de 3 -

27 , 37 , 111 , 333 et 999 ;


4 101 , 303, 909, 1111 , 3333 et 9999, etc. , etc.
>

Question 243. — Trouver les dénominateurs des fractions ordi


naires irréductibles qui, réduites en fractions décimales, donnent
naissance à une fraction périodique mixte qui a :
1 ° 1 chiffre dans la partie non périodique, et 1 chiffre dans la
periode ;
CHAP . IX . FRACTIONS DÉCIMALES ET NOMBRES DÉCIMAUX . 199

20 2 chiffres dans la partie non périodique, et 2 chiffres dans la


période;
3° 2 chiffres dans la partie non périodique, et 3 chiffres dans la
période ; etc. , etc.
a
fraction irréductible .
b
a т.р — т
1° bq = 90 ;
b 90

le dénominateur b doit contenir le facteur 2 ou le facteur 5 , ou tous


les deux, à la 1re puissance (puisque la partie non périodique renferme
un seul chiffre ).
b doit aussi contenir le facteur 3 ou 9 .
Ainsi , b doil renfermer les facteurs 2 et 5, ou l'un des deux , et
l'un des facteurs 3 ou 9.
b'est donc égal à l'un des produits
2 X 3, 2 X 9,5 x 3,5 x 9, 2 X 5 X 3, 2 X 5 X 9 .
mn
mnpro

b
9900 = 6.9 ;
9900

b doit contenir les facteurs 2 ou 5 à la 2° puissance, ou tous les deux


à la 2e puissance. La période ayant deux chiffres, b doit contenir un
des facteurs 11 , 33, 99.
En résumé, bb est égal à l'un des produits
22 X 11 , 2 X 33 , 22 X 99, 5' x 11 , 5' X 33, 5' X 99,
2.5 " x 11 , 22.5 X 33, 22.5' X 99, 29.5.11 , 22.5.33, 2.5.99
>

2.5'.11 , 2.5'.33, 2.5% .99.


a mnpro тп
30
b 99900
; 99900 = multiple de b ;
b doit contenir les facteurs 2 et 5, ou l'un d'eux seulement, à la
2e puissance.
b doit aussi être divisible par l'un des nombres
27 , 37, 111 , 333 , 999 ;
>

donc b doit être égal à 22.5, ou 2.5' , ou 2° , ou 5*, ou 22.5' multiplié


par l'un des nombres
27 , 37 , 111 , 333, 999.
200 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
REMARQUE. Ce dernier cas , avec celui d'une fraction décimale
périodique ayant 1 chiffre à la partie non périodique et 4 chiffres à la
période, faisaient l'objet de la question proposée au concours général
de philosophie en 1872 .

Question 244. - p étant un nombre premier avec 10, on peut


toujours trouver une puissance de 10 telle que l'on ait
10" - 1 = multiple de p.
Le nombre 10 % – 1 n'est composé que de chiffres 9.
-

Si l'on divise 999... par p , aucun reste ne pourra être égal à p— 1 ,


car si cela était, on aurait l'égalité
999 ... = multiple de p + p - 1 ,
=

d'où
10 " = multiple de p .
Or, p étant, par hypothèse, premier avec 10, une telle égalité est
impossible.
En second lieu , le quotient ne peut être périodique, c'est- à -dire
que deux restes quelconques
m fois
ne peuvent
na fois
pas être égaux. Si , par
exemple , les dividendes 999 ... 9 et 999...9 ( m étant plus grand que ne)
pouvaient donner des restes égaux, il en résulterait une relation
telle que
( m - n ) fois na zéros

99 ... 9 000 ...0 = multiple de p ,


relation impossible puisque p, étant premier avec 10, devrait diviser
mn)
( fois

99 ... 9, ce qui exigerait que l'un des restes déjà obtenus eût été nul .
Ainsi, en divisant 10m – 1 par p , nombre premier avec 10, tous
-

les restes sont différents et aucun d'eux ne peut atteindre p - 1 ;


par suite , la série de ces restes s'épuisera ou s'arrêtera brusquement
à zéro , c'est-à-dire que l'on aura
10-1 = multiple de p .

Question 245. — Lorsqu'une fraction ordinaire irréductible donne


naissance à une fraction décimale non finie :
1° La période est divisible par 9 si le dénominateur est premier
arec 9 ;
CIUP . IX . FRACTIONS DÉCIMALES ET NOMBRES DÉCIMAUX. 201

2° La période est divisible par 11 si le nombre de ses chiffres est


pair et si le dénominateur est premier avec 11 .
101 ° Soit b une fraction irréductible qui , réduite en décimales, donne
naissance à une fraction décimale périodique simple dont la période
a By contient, par exemple, 3 chiffres. On a
a αβY
a

b 999

et , par hypothèse, b est premier avec 9. La fraction a By n'est pas


999
irréductible puisque son dénominateur contient le facteur 9 qui ne
figure pas dans b ; on doit donc avoir aBy = multiple de 9.
a
Supposons en second lieu que la fraction décimale engendrée par 7
soit une fraction décimale périodique mixte
0, mnaßy.
On a, dans ce cas,
a mn
mna By
b 99900

La seconde de ces fractions n'est pas irréductible puisque son déno


minateur contient le facteur 9 qui ne figure pas dans b. Le numéra
teur mnaby – - mn est, par conséquent, divisible par 9.
En d'autres termes, on a

(m + n + a + B + y) - (m + 1 ) = multiple de 9,
ou

a + B + y = multiple de 9,
et par suite,
QBy = multiple de 9.
a
20 Par hypothèse, la fraction irréductible donne naissance à une
b
fraction décimale périodique mixte 0, mnaByòd ßyo... dont la période
contient un nombre pair de chiffres; de plus b est premier avec 11 .
a m 1
=
m η αβγό
b 999900

Le dénominateur contenant un nombre pair de 9 est divisible


202 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
par 11 , qui est premier avec b ; le numérateur de la fraction du second
membre est donc, par suite, divisible par , 11 , c'est-à -dire que l'on a
(8 + B + - y - & — m ) – ( n – m ) = multiple de 11,
-

ou

(@ + B) – (y + a) = multiple de 11 ,
=

ou encore
ayo = multiple de 11.
a

Le cas où la fraction irréductible ſb donne naissance à une fraction


décimale périodique simple se traite de la même manière et ne pré
sente aucune difficulté.

REMARQUE. -
D'une manière générale, pétant la période qui
contient , par exemple , m chiffres, p est divisible par tous les facteurs
premiers de 10" - 1 qui ne figurent pas dans b .

Question 246. – Si deux fractions irréductibles ont le même déno


-

minateur et qu'on les réduise l'une et l'autre en décimales, les


périodes auront le même nombre de chiffres.
(École Navale. Concours de 1878.)

Représentons par d le dénominateur des deux fractions et suppo


sons en premier lieu que d soit premier avec 10.
1
La fraction convertie en décimales donnera alors naissance à une
d
fraction décimale périodique simple, et si n représente le nombre des
chiffres de la période P , on aura
1 P
d 10" 1
On en déduit
m тР
-
d 10" I'

៖(

т
et , par suite , la fraction convertie en décimales donne une fraction
d
décimale périodique simple ayant au plus n chiffres périodiques. La
période ne peut pas d'ailleurs avoir moins de n chiffres, ce qui arri
verait, par exemple , si mP se décomposait en parties périodiques ;
CHAP . IX . FRACTIONS DÉCIMALES ET NOMBRES DÉCIMAUX . 203

on aurait, en effet, dans ce cas, en désignant par n ' un nombre


> >

moindre que no
m P'
d 10m' . '
m
et comme la fraction est irréductible,
d
1 Q
Q
10 -1 = dx , d'où

1
d

10m -

à
La fraction -d engendrerait donc une fraction décimale périodique
simple dont la période contiendrait n' chiffres et non n chiffres
comme nous l'avons supposé.
m 1
En résumé , à et d donnent bien naissance à des périodes de même
nombre de chiffres.
Supposons, en second lieu , que le dénominateur d ne soit pas
premier avec 10. Ce dénominateur peut dans ce cas être décomposé
en un produit a X b de deux nombres dont l'un , a, ne contiendra
que les facteurs 2 et 5, et l'autre, b , tous les facteurs premiers avec 10.
Soit maintenant 10° la plus petite puissance de 10 divisible par a ;
on aura évidemment
n2 m 1 m '
d
=
a.b
-
10P
Хxml b

et cellegalité montre bien que la périodenedépend que du nombre b ,


c'est - à -dire qu'elle sera la même quel que soit le numérateur m , à la
condition toutefois que m et b soient premiers entre eux .
REMARQUES. – I. Il résulte de ce qui précède que si p représente
un nombre premier, toutes les fonctions plus petites que l'unité,
ayant pour dénominateur p , ont le même nombre de chiffres à la
période.
II. Pour faciliter l'exposition de quelques propositions qui suivent,
nous croyons utile de donner une seconde démonstration de cette
question que nous énoncerons d'une façon plus générale comme il
suit :
А
Si deux fractions irréductibles et donnent lieu à des fractions
B B ':
204 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
décimales périodiques, les périodes ont un même nombre de chiffres
toutes les fois que les dénominateurs B et B’ sont égaux ou ne diffè
rent entre eux que par des puissances de 2 ou de 5.
1 ° B et B' sont premiers avec 10 ; alors, d'après l'énoncé, on a
B = B' .

Représentons par p et p ' les nombres de chiffres des périodes


auxquelles donnent lieu les fractions proposées.
A
Pour la première fraction B la période commence à la virgule et
se termine au chiffre de rang p ; donc les nombres
A et A X 10P,
divisés par B, donneront les mêmes restes, et par suite, la différence
A X 10P – A = A (10P — 1)
est divisible par B.
Mais B est premier avec A ; donc B divise 10P — 1 . .

B divise également le multiple A' (10” — 1) de (10P — 1 ), et il en


résulte cette conséquence que les nombres A et A' X 10P, divisés
par B, donnent les mêmes restes, c'est - à -dire que p ' n'est pas plus
grand que p .
A'
On démontrerait de même, en considérant la seconde fraction B'
que p n'est pas plus grand que p ' ; donc
p = p' .

2° Les dénominateurs B et B' , ou l'un d'eux , contiennent les fac


teurs 2 et 5. En multipliant alors, haut et bas, les fractions données
par des puissances convenables de 2 et 5, on pourra amener les frac
tions décimales à ne différer que par le rang de la virgule de celles
A A'
relatives à et , et les périodes conserveront encore le même
B B'
nombre de chiffres .

Question 247.- bétant une fraction irreductible donnant nais


sance à une fraction décimale periodique simple ayant p chiffres
CHAP . IX . FRACTIONS DÉCIMALES ET NOMBRES DÉCIMAUX . 205
à la période, démontrer que la somme des périodes des fractions
a b -
a
périodiques équivalentes à et à est égale à 109 . 1.
b b

a b a a
étant irréductible, = 1 est également irréductible,
b b b
et de plus ces deux fractions, ayant le même dénominateur, auront le
même nombre p de chiffres périodiques. Si donc on représente ces
périodes par A et A' , on pourra poser
a A b a A'
b 10P b 10P
mais
12

a b a
+

b 1īar= 1 ,
b
par suite
A + A
= 1 et A + A' = 10P - 1 . -

10P - 1
206 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.

CHAPITRE X

Théorie des rapports et proportions.

RÉSUMÉ

Définition du rapport de deux grandeurs de même espèce. — Évaluation d'un


rapport : le rapport de deux grandeurs est donné par le quotient des deux nombres
abstraits qui expriment la mesure de ces deux grandeurs rapportées à une même
unité ; on distinguera trois cas : 1 ° les deux grandeurs A et B sont évaluées en
nombres entiers ; 2° les deux grandeurs sont évaluées en nombres fractionnaires;
3° les grandeurs A et B sont évaluées en nombres incommensurables.
Tout rapport commensurable est égal à une fraction à termes entiers . -
Récie
proque : Tout rapport qui est égal à une fraction à termes entiers est commensu
rable. – Rapport incommensurable.
Il y a identité complète entre les idées de rapport, quotient et fraction .
Rapport de deux nombres ; définition . — Rapport inverse ou réciproque; le pro
duit de deux rapports inverses est égal à l'unité.
On n'altère pas la valeur d'un rapport en multipliant ou divisant ses deux termes
par un même nombre ; les conséquences de ce principe sont les mêmes que pour les
fractions ordinaires .
Addition , soustraction , multiplication et division des rapports; règles .
Si l'on augmente ou si l'on diminue le numérateur d'un rapport de 1 fois, 2 fois,
3 fois, ... , son dénominateur, le rapport est augmenté ou diminué de 1 , 2, 3, ..
unités .
Le plus simple de tous les rapports est celui d'un nombre entier à l'unité ; réduc.
tion d'un rapport à sa forme la plus simple.
Quatre nombres sont dits en proportion lorsque le rapport des deux premiers est
égal au rapport des deux autres ; notations et locutions relatives aux proportions.
Quatre grandeurs sont dites en proportion lorsque le rapport des deux premières
est égal au rapport des deux autres ; définition d'une égalité entre rapports incom
mensurables.
Si deux proportions ont un rapport commun , les deux autres rapports forment
une proportion . Pour que quatre nombres soient en proportion, il faut et il suffit
que le produit des extrêmes égale celui des moyens.
Quatrième proportionnelle trois nombres ; règle pour trouver une quatrième
proportionnelle à trois nombres donnés. Proportion continue. Troisième pro
portionnelle à deux nombres ; règle pour trouver une troisième proportionnelle à
deux nombres donnés . — Moyenne proportionnelle entre deux nombres ; règle pour
trouver une moyenne proportionnelle entre deux nombres donnés .
CHAP . X. THÉORIE DES RAPPORTS ET PROPORTIONS . 207

Changements de place que l'on peut faire subir aux quatre termes d'une proportion
sans qu'ils cessent de former une proportion; on peut : lº permuter les moyens
entre eux ; 2° permuter les extrêmes entre eux ; 30 mettre les moyens respective
ment à la place des extrêmes.
On peut multiplier ou diviser à la fois par un même nombre l'un des extrêmes et
l'un des moyens d'une proportion, sans qu'il cesse d'y avoir proportion,
Lorsque dans une proportion le numérateur du premier rapport est plus grand
ou plus petit que le dénominateur, le numérateur du deuxième rapport sera de
même plus grand ou plus petit que son dénominateur.
Si deux proportions ont les mêmes antécédents, le rapport des conséquents de
l'une est égal au rapport des conséquents de l'autre ; si deux proportions ont les
mêmes conséquents , le rapport des antécédents de l'une est égal au rapport des
antécédents de l'autre.
Si deux proportions ont les mêmes moyens, les quatre extrêmes forment uno
proportion pourvu que l'on prenne les deux extrêmes de l'une comme extrêmes, et
les deux extrêmes de l'autre comme moyens ; si deux proportions ont les mêmes
extrêmes, on peut former une proportion avec les quatre moyens dans les mêmes
conditions . — On peut multiplier des proportionsterme à terme ; les quatre produits
forment une proportion . On peut diviser deux proportions terme à terme ; les
quatre quotients forment une proportion . Si l'on élève à une même puissance
les quatre termes d'une proportion , les quatre puissances forment une proportion .
- Si l'on extrait des quatre termes d'une proportion des racines de même indice,
les quatre racines forment une proportion .
Dans toute proportion : 1° la somme des deux premiers termes est au second
:

comme la somme des deux derniers est au quatrième ; 2. la somme des deux
premiers termes est au premier comme la somme des deux derniers est au troisième;
3. la différence des deux premiers termes est au second comme la différence des
deux derniers est au quatrième ; 4º la différence des deux premiers termes est au
premier comme la différence des deux derniers est au troisième ; 5 ° le premier terme ,
plus ou moins un certain nombre de fois le second , est au second terme comme le
troisième terme , plus ou moins le même nombre de fois le quatrième , est à ce qua
trième terme ; 6° le rapport du premier terme, augmenté ou diminué d'un certain
nombre de fois le deuxième , au premier terme, est égal au rapport du troisième
terme, augmenté ou diminué du même nombre de fois le quatrième , au troisième
terme ; 7º la somme ou la différence des deux premiers termes est à la somme ou à
la différence des deux derniers comme le premier est au troisième, ou comme le
second est au quatrième ; 8º la somme des deux premiers termes est à leur différence
comme la somme des deux derniers est à leur différence.
Dans toute proportion : lº la somme des antécédents est à la somme des consé
quents comme un antécédent quelconque est à son conséquent; 2° la différence des
antécédents est à la différence des conséquents comme un antécédent quelconque
est à son conséquent ; 3º la somme des antécédents est à leur différence comme la
somme des conséquents est à leur différence.
Qu'entend-on par suite de rapports égaux ? - Dans une série de rapports égaux ,
la somme d'un nombre quelconque d'antécédents est à la somme des conséquents
correspondants comme un antécédent quelconque est à son conséquent ; le même
principe s'applique à la somme d'un certain nombre d'antécédents. On peut
remplacer une ou plusieurs additions par des soustractions , pourvu que cette
modification porte à la fois sur des numérateurs et des dénominateurs correspon
dants .
Dans une suite de rapports égaux, le produit de mi antécédents est au produit
208 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
des conséquents correspondants comme la mième puissance d'un antécédent est à la
mième puissance de son conséquent .
Dans une suite de rapports égaux, la racine mième de la somme des mièmes puis
sances des antécédents est à la racine mième de la somme des miémes puissances de
leurs conséquents comme la somme des antécédents est à celle des conséquents.

Question 248. — Si les quatre termes d'une proportion sont écrits


par ordre croissant, la somme des extremes est plus grande que
>

la somme des moyens.


a с
Soit une proportion telle que
b d
a < b < c < d.

Il s'agit de démontrer l'inégalité


a + d > b + c.

Or , la proportion peut s'écrire

‫زيع‬
b -a d ba

‫بن‬
b d с a
= d'où ou =
a с a с d с с

Par suite ,
b- a < d - C,
ou
b + c < a + d.

Question 249. - Si
b
= i est une proportion , prouver que
с

pa + qc a

b'
pb + qd
et que, réciproquement, la première proportion est une conse
quence de la seconde ( p et q . étant des nombres quelconques ).
1 ° Ön аa immédiatement
a с pa + qc
pa gc
b d рь ad pb + qd
a
20 De la proportion pa + qe on tire
pb + qd b.

pa to qc pb + qd
a b
CHAP . S. THÉORIE DES RAPPORTS ET PROPORTIONS . 203
ou
с d
P + 9 =P + 9 b
a
d'où
с d a с
et
a =

2
!
a с
Question 250.—
ab
Démontrer que la proportion b = å entraine la

relation
cd = ( +3)".
C d

al
En effet, de la proportion Ū on déduit
d

a + b C + d a + b c + d
et
b d a с

Multiplions membre å membre ces deux dernières égalités et il


vient
(a + b ) (c + d ) ab at
d'où
a.b c.d
>
cd ( +2)".
ct

Question 251. – Sachant que la somme de deux nombres est 805


3
et leurrapport -4 , trouver ces deux nombres.
Représentons par m et n les nombres cherchés. On a
m 3
n 4
3
il en résulte, puisque la fraction 4, est irréductible, que les nombres m
et n sont égaux aux produits de 3 et 4 par un même nombre p
(entier ou fractionnaire ).
m = 3.P , n = 4.p.
Par suite
m + n = 805 = (3 + 4 ) p ;
or
805 = 7 X 115 ;
donc
p = 115 et m = 3.115 = 345 ,
n = 4.115 = 460.
Les nombres cherchés sont 345 et 460 .
Exercices d'arithmétique. 14
210 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
Question 252. – Si l'on a quatre nombres a , b , c , d tels que
a + c 1 171
10 b=
2
et 20
= (6 + a;)
2

ces quatre nombres seront en proportion.


De la première égalité on tire
b 1
- .

а + с 2

1/1
s'écrire
De même
1 = } ( + 2) pepourut s '
с 2 16

1 1

donc
( + a)
b 1 1

d'où
ate=*:(6 +3) 2 c с
.

et en effectuant,
•(3 + 2 =(a+ c) (a )

b
1+ + 1,
d с
ou

Rio

b a a с
ou encore
b = à'
11

ce qui montre bien que les quatre nombres sont en proportion.

Question 253. - On dit qu'il y a proportion harmonique entre


trois nombres a , b, c, lorsqu'ils donnent lieu à la proportion
>

a b a
=
b с с
4 2
(EXEMPLE : a =: 1 , b C =
i nombres qui mesurent los lon
5 3
gueurs des cordes donnant ut, mi, sol. )
1 1/1 1
En conclure que ţ = 6 + ), et reciproquement,cette
b , égalité
2
+
с

entraine la proportion harmonique.


a b a
1° La proportion b с
donne, en égalant le produit des
CHAP . X. THÉORIE DES RAPPORTS ET PROPORTIONS . 211

extrêmes à celui des moyens ,

ac - bc = ab ac , ou 2ac = ab + bc . (1)
On en déduit , en divisant les deux membres par 2abc,
2 ac ab bc
2 abc 2 abc 2 abc
ou
1 1 1
(2)
& = 2e+ = }( +2)
b 2c 2a 2

20 En partant de l'égalité (2) et en faisant les mêmes calculs en


sens inverse, on retrouve l'égalité (1) qui peut s'écrire
ac bc = ab — ac , ou (a - b) c = a (b — c),
d'où
a ь a

v
Question 254. - Si l'on considere une suite de rapports égaux
a b с d
a' ' T'cī ' prouver que l'on a
Vaa' + V66
Ꮴ ' + V CC' + V dd' == V (a + b + c + d) (a' + 6' + c' + d").
'
En effet, on sait que
a b d a + b + c + d
= -
b' d' a' + b + c + d'
Mais
a a.a ' b 6.6 с c.c' d d.d
a' a '? b' b'2 ' c' c' ? d' d's ;
donc

a + b + + d a.a ' b.b' c.c ' d.d'


>
a ' + b ' + C + d' a' ? b'2 c's d':

et en extrayant les racines ,


+b + c + d
Va Vaa ' Ꮴ bb Voc Ꮴ d
d
---

Va' + b + c' + d ' a' b' c' ď

Vaa' + Vob' + Voc' + V dd'


a' + b + c ' + d '
212 EXERCICES D'ARITIMÉTIQUE.
d'où l'on tire

Vaa ' + V06' + V cc' + V dd ' Va + b + c + d X (a '+ b ' +c' + d' )


Va' + ' + ' + d'
= (a + b + c + d)(a + b + c' + d') .

Question 255. – On prend le milieu 0 d'une ligne AB, et l'on


AX BX
marque ensuite un point X tel que XB XO ;' trouver la posi
tion du point X.
A B

AX BX
On a par hypothèse XB = X100 par suite
AX BX AX + BX AB 20B
XB
=
OB
2,
ХО XB + XO ОВ
d'ou
AX = – 2BX, BX = 20X,
et
1
BX = AB.
11/
3

Le point cherché X est donc aux deux tiers de la droite AB , á


partir du point A.

Question 256. — Deux personnes ont, l'une 40 ans et l'autre


.

30 ans , leurs dges sont, par suile, dans le rapport de 4 à 3 ;


7
dans combien de temps ce rapport scra-il égal à ?
6
1
Actuellement l'âge de la première personne vaut 1 fois et 3 de fois
l'âge de la seconde, d'où il résulte que la différence des âges repré
sente le tiers de l'âge de la plus jeune personne.
7
Quand le rapport des âges sera =6 > l'age de la première personne
1
vaudra 1 fois et 6 de fois l'âge de la seconde, et la différence, qui est
1
toujours 10, représentera le 6« de l'âge de la plus jeune .
Donc la seconde personne aura 60 ans, et la première 60 + 10
= 70 ans .
CHAP . X. THÉORIE DES RAPPORTS ET PROPORTIONS . 213

a
Question 257. - Démontrer que si l'on a b
= conon a également
ma’.b + nab? p.ai + 9.63
mc.d + ncd p.c' + 9.ds
(1 C
La proportion donnée peut s'écrire
b 'd

210
b
с = d
on en déduit
a

a' a a 38
ela
=
El

d? ds
Х

ou

a².b a.b ? al 63
c.d c.d ?
ll

c3 di
ou encore
m.a ?.6 na.b ? p.aº -
9.63
-
m.c.d nc.dº P.cy 9.di '
d'où l'on tire, d'après une propriété connue,
m.a ' b + na.b? pa' + 9b
m.cº a + 1 c , dº pc + qd

Question 258. – Les impóls


impots directs sont répartis entre les dépar
tements. Le conseil général de chaque département répartit entre
les divers arrondissements la somme à laquelle le département
est imposé ; le conseil d'arrondissement dirise, à son tour, celte
somme entre les communes, et enfin, dans chaque commune
l'impôt est réparti entre les individus.
Supposant ces répartitions proportionnelles, la première aux reve
nus des départements, la seconde aux revenus des arrondisse
ments, la troisième aux revenus des communes, et enfin , dans
une même commune, au revenu des individus, prouver que deux
individus appartenant à des départements différents sont imposés
proportionnellement à leur revenu.
Représentons par R et R' les revenus de deux départements, et
par Id, I les impôts qu'ils paient ; on aura d'abord
Id R
1 R'
;
214 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
Soient maintenant A le revenu et 1, l'impôt d'un arrondissement
du premier département, A' le revenu et l, l'impôt d'un arrondisse
ment du second département ; on a , d'après l'énoncé,
1 A Is A
= et
1, R Id R'

Multipliant en croix il vient


1 , XI A.R' A R' A Il
Х
R.A ' R A' Id

Х
Id X I

11
d'où , en simplifiant,
I, A
I'd

c'est- à -dire que deux arrondissements , pris dans deux départements


différents, paient en proportion de leurs revenus.
On démontrerait, d'une façon semblable, la même chose pour deux
communes prises dans deux arrondissements , et enfin pour deux
individus pris dans deux communes différentes.

Question 259. - En France, les naissances forment annuellement


1 1
35 environ de la population
, et les décès s'élèvent à peu près à 42
de cette population. Le rapport des naissances masculines aux
17
naissances féminines est égal à 16 ' et le rapport des décès mas
73
culins aux décès féminins est égal à 72
On demande quel devrait être le rapport de la population masculine
à la population féminine pour que ce rapport demeurat constant.
Représentons par p la population masculine,
par p ' féminine ,
et par P totale .
1
Les naissances annuelles sont environ égales à PX
Or , sur 17 + 16 = 33 naissances , 17 sont masculines et 16 fémi
>
1
nines ; donc, autant de fois le nombre 33 sera contenu dans P X 35
CHAP . X. THÉORIE DES RAPPORTS ET PROPORTIONS . 215

autant il y aura de fois annuellement 17 naissances masculines ,


c'est- à -dire que les naissances masculines annuelles sont de
1 17
PX :35 X :33
1 .

De même les décès annuels s'élèvent à environ P x 42


Mais sur 73 + 72 = 145 décès, 73 sont masculins et 72 féminins;
donc le nombre des décès masculins annuels est de
1 73
PX Х
42 145

Il résulte de la que la population masculine, au bout d'un an, est de


17 73 183
P + PX PX =p + P +
35.33 42 x 145 66 990

On trouverait de la même manière que la population féminine,


au bout d'un an, est de
16 72 136
p' + P X PX = p' + P X 66 990
-

35.33 42 x 145

Si le rapport des deux populations était constant, on aurait


183 183
P + P x 66990 PX
1 66990 183
p' 136 136 136
p' + P X PX
66 990 66990
4
Ce rapport est à peu près égal à 33

Question 260 . A deux de ses clients un marchand pèse avec


une balance fausse, c'est- à -dire dont les bras du fléau sont
inégaux, un même poids de marchandise. Pour le premier, il met
les poids marques dans le plateau A et la marchandise dans le
plateau B. Pour le second, il fait l'inverse. On demande s'il
gagne ou s'il perd. (On sait qu'une balance est en équilibre
lorsque les poids placis sur les deux plateaux sont en raison
inverse des longueurs des bras de fléau correspondants.)
Représentons par a et b les longueurs des deux bras du fléau ,
longueurs qui sont inégales par hypothèse.
216 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
Soit p le poids de la marchandise demandé par les deux clients.
Le marchand sert le premier en plaçant dans le plateau A le poids p,
et dans le plateau B le poids q de marchandise déterminé par la
relation
a
р
a
-
7 d'où qq == Pp.com
Le marchand sert le second client en mettant dans le plateau B le
poids marqué p, et dans l'autre plateau un poids q' de marchandise
déterminé par la relation
a' b b
'
a
d'où q' = p
р a a

Le poids total de marchandise donné aux deux clients est donc de

р
Co + ਲੀ).
a

Or, nous avons démontré que l'on avait


CIR

b
+ 2;
a

par suite le marchand perd puisqu'il sert un poids plus grand que 2 p .
CHAP . XI . - DES DIFFÉRENTS SYSTÈMES DE NUMERATIOy. 217

CHAPITRE XI

Théorie des différents systèmes de numération .

RÉSUMÉ

Base d'un système de numération . – Système binaire ; système ternaire, etc.


-

Dans tout système de numération dont la base est p, on convient que tout chiffre
placé à la gauche d'un autre esprime des unités p fois plus fortes.
Manière d'exprimer en chiffres un nombre entier, quel que soit le système adopté ;
exemples.
Un nombre étant écrit dans le système décimal, traduire ce nombre dans le sys
tème dont la base est b ; théorie ; règle ; exemples. Cos où la base 6 est plus
grande que 10 ; exemples.
Question réciproque : un nombre étant écrit dans un système dont la base est b,
le traduire dans le système décimal ; théorie ; règle et exemples.
Passage du système dont la base est b au système dout la base est b ' ; règle et
exemples.
Addition de deux ou plusieurs nombres écrits dans le système à base b ; règle et
exemples. — Soustraction de deux nombres écrits dans un système à base quelcon
que ; exemples. — Produit de deux ou plusieurs nombres écrits dans un système
à base quelconque ; exemples .
Division de deux nombres écrits dans un système à base quelconque ; exemples .

Question 261. – Dans tout système de numération, le double du


nombre qui précède la base et le carré de ce nombre s'écrivent
avec les mêmes chiffres pris en ordre inverse.
Soit B la base d'un système de numération. Le nombre qui précède
la base est B 1 et l'on a

2 (B − 1) = 2B - 2 = B + (B — 2).
On a aussi
-
(B — '
1 )' = B' — 2B + 1 = B (( B — 2)) + 1 .
-

La première partie B de l'expression B + ( B — 2) est égale à la base ;


elle forme donc une unité du second ordre et elle est représentée par
218 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
un chiffre dont la valeur absolue est 1 , c'est- à -dire précisément la
seconde partie de B (B — 2) + 1 .
La première partie B (B - 2) de l'expression B ( B - 2) + 1 forme
un certain nombre (B
B - 2) d'unités du second ordre, et est , par
suite, représentée par le même chiffre qui exprime également la
deuxième partie (B — 2) du premier nombre .

Question 262. B étant la base d'un système de numération ,


démontrer que les produits de B - 1 par deux nombres entiers
et positifs dont la somme est B + 1 , s'écrivent avec les mêmes
chiffres, pris en ordre inverse.
Cette question est la généralisation de la précédente el se démontre
absolument de la même façon.

Question 263 . -

Quels sont, dans un système quelconque de


numération , les nombres qui jouissent de propriétés analogues à
celles des nombres 9 et 11 dans le système décimal?
Dans le système décimal , c'est- à -dire å base 10, 9 et 11 sont de la
force 10 -- 1 et 10 + 1. Je dis que dans un système de numération
à base B, les nombres B - 1 et B + 1 jouissent de propriétés ana
-

logues à celles des nombres 9 et 11 dans le système décimal .


Soient , en effet, dans le système à base B, N un nombre dont les
chiffres, en allant de droite à gauche, sont a , b, c, d , ...
On a alors
N = a + b.B + c.Bº + d.B + .
Ce nombre N peut se mettre sous la forme
N = [b (B - 1 ) + c (B*-1 ) + d ( B' - 1 ) + ...] + [a + b + c + d + ... ) ,
ou

N = multiple de (B — 1) + (a + b + c + d + ... ) .
Donc un nombre N , écrit dans le système à base B, est divisible par
>

(B − 1 ) lorsque la somme de ses chiffres est divisible par (B — 1).


Ce même nombre N peut se mettre sous la forme
N == [b
[ (B + 1) + Cc (B’ —- 1 ) + d (B: + 1 ) + ... )
+ [(a + c + ... ) (b + d + ...)]
CHAP . XI . DES DIFFÉRENTS SYSTÈMES DE NUMÉRATION . 219

Or, la première partie du second membre de cette égalité est divisible


par B + 1. Donc

N = multiple de (B + 1) + [(a +6+ ...) - (b + d + ...)],


c'est-à-dire qu'un nombre N, écrit dans le système à base B, est
divisible par B + 1 lorsque l'excès de la somme de ses chiffres de
rang impair, à partir de la droite, sur celle des chiffres de rang pair ,
est divisible par B + 1 .

Question 264. — Si dans le système de numération à base B on


fait la différence entre un nombre de 3 chiffres et ce nombre
renversé, on trouve B — 1 pour chiffre du milieu et B – 1 pour
somme des deux autres chiffres.
Représentons par mnp le nombre considéré qui peut s'écrire
m X B? + N X B + p.
Le même nombre renversé a pour expression
P X B’ + X B + m,
et la différence entre ces deux nombres est égale à
m X B' — p X B? + p – m ,
ou à
m.B’ – p.B' – B? + B' – B + P + B - m ,
cu enfin à
B? (m - p - 1) + (B − 1) .B + (P + B - m).
Cette expression représente bien , dans le système å báse B, un
nombre dont le chiffre du milieu est B 1 et dont la somme des
deux autres chiffres p + B m et in p - 1 est
P + B mtm p -1 = B - 1 .

Question 265. — Quelle est la condition nécessaire et suffisante


pour qu'une fraction écrite dans le système duodécimal puisse
être conrertie en fraction duodécimale ? – Nombre de chiffres
duodécimaux lorsque la conversion est possible. -- Même question
pour le système dont la base est a .
On sait que la condition nécessaire et suffisante pour qu'une frac
tion ordinaire puisse être convertie en décimales est que le dénomi
220 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
nateur ne contienne pas d'autres facteurs premiers que ceux de la
base, c'est -à -dire 2 et 5.
Le raisonnement fait pour une fraction décimale s'applique évi
demment à une fraction duodécimale et, par suite, le dénominateur
ne doit pas contenir d'autres facteurs premiers que ceux de la base,
c'est- à-dire les facteurs 2 et 3 .
Le nombre des chiffres duodécimaux obtenus en effectuant la
conversion en décimales dépend des exposants des facteurs 2 et 3 qui
figurent au dénominateur.
Si D représente le dénominateur, supposons que l'on ait
D = 22.33 ;
l'exposant a du facteur 2 peut être pair ou impair.
Soit a pair et plus grand que 23 ; on obtiendra alors une fraction
duodécimale équivalente à la proposée en multipliant les deux termes
de cette dernière par
31 -şB ,
32 >
sia

et le nombre des chiffres duodécimaux sera


Si au contraire on a

a < 23, ou : B,

le nombre des chiffres duodécimaux sera .


Soit , en second lieu , a impair, et posons a = 2p + 1 ; le nombre
des chiffres duodécimaux sera égal au plus grand des deux nombres
p + 1 et ß .
D'une manière générale, une fraction écrite dans le système à base a
pourra être convertie en une autre fraction dont le dénominateur est
une puissance de la base, lorsque le dénominateur de la fraction
donnée sera uniquement formé des facteurs premiers de la base .
Si la conversion n'est pas possible, on obtient une fraction pério
dique simple ou mixte suivant que le dénominateur de la fraction
donnée ne contient aucun des facteurs premiers de la base, ou con
tient à la fois certains facteurs de la base avec d'autres facteurs
premiers.
СНАР . XI . DES DIFFÉRENTS SYSTÈMES DE NUMÉRATION . 221
Question 266. – Démontrer que dans un système quelconque de
-

numération les nombres 121 , 12321 , 1234321 , 123454321, ... ,


sont des carrés parfaits.
Faisons de suite remarquer que, dans le système décimal , ces
nombres représentent les carrés de 11 , 111, 1111 , ....
Or, si dans un système quelconque, à base B, par exemple, nous
effectuons le produit de 111 par 111 , le produit de chaque chiffre du
multiplicande par chacun des chiffres du multiplicateur sera tou
jours 1 ; il n'y aura donc pas de retenue à faire et le produit sera
12321.
Nous pourrions dire la même chose de tous les nombres 1111 ,
11111 , .
D'une façon générale, 123 ... n ... 321 représente le carré du
nombre 11 ... 11 composé de n chiffres 1 , n étant, cela va sans dire ,
un chiffre plus petit que la base du système employé.
Il résulte de là que les nombres
123 n 321 et 11 .11 ,
étant écrits dans le système à base B, donneront , en les écrivant dans
le système décimal, l'identité
Bar- ? + 2B ?» —- 3 + 3 B’n- + + 3B? + 2B + 1
= (Ba- 1 + Br-- + + + B + 1) .

Question 267 . Trouver les nombres dont les carrés s'écrivent


toujours de la même façon dans tout système de numération dont
la base est plus grande que 4 .
Soit N un nombre jouissant de la propriété énoncée, c'est- à -dire
tel que son carré s'écrive avec les mêmes caractères dans tout système
de numération à base plus grande que 4.
Représentons par a,, b, c, ... k, i1 les n chiffres, en allant de droite
à gauche, du carré de N que nous supposons écrit dans deux systèmes
différents dont les bases sont B et B,; supposons de plus B, >> B .
On a, pour les expressions dans le système décimal du carré du
nombre N écrit dans le système à base B, puis dans le système à
base B, :
1. BR - 1 + k.B" — 2° + + c.B + b.B + a,
1.B - 1 + k.B: - ' + ... + c.B + 6.B , + a ;
222 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
d'où l'égalité
1.Br- + k.B" - ' + tcB + 6.B + a
= 1.B » -- + k.B'-– + ... + c.B ; + 6.B, + a .
Mais B , est plus grand que B , et, par suite, une pareille égalité ne
peut avoir lieu que si les coefficients des diverses puissances de B
et B, sont nuls . Les deux membres se réduisent dans ce cas à a.
Il résulte de là qu'un nombre ne peut s'écrire de la même façon
dans plusieurs systèmes de numération qu'à la condition d'être infé
rieur à la plus petite base B.
Or, la valeur minima de B est 5 et les carrés inférieurs å 5 sont 1
et 4 ; les nombres cherchés sont donc 1 et 2.

Question 268. - Un nombre est représenté dans le système décimal


par 12551 ; dans un autre système, par 30 407. Trouver la base
de cet autre système.

1re SOLUTION . Le nombre 30 407 renfermant le chiffre 7, la base


inconnue est donc supérieure à ce chiffre.
Mais cette base est plus petite que 10, car si elle était supérieure
à 10 l'expression du nombre dans le système décimal serait supérieure
à 30 407 et ne pourrait égaler 12551 .
La base cherchée est, par suite, 8 ou 9 .
En divisant 12551 par la base cherchée, le reste de la division
fournit le chiffre des unités du nombre 30 407, c'est - à -dire 7 .
Or, le reste de la division de 12551 par 9 est 5 ; 9 est donc à
écarter.
La base cherchée est, par suite , 8 .

2me SOLUTION. — Représentons par B la base inconnue ; on a, par


-

hypothèse ,
3.B: + 4.B? + 7 = 12551 ,
d'où
3B ' + 4 B? = Bº (3B + 4) = 12551 7 = 12544 .

La base B est paire, car autrement les deux facteurs B’ et 3 Bº + 4


seraient impairs et leur produit ne pourrait donner un nombre pair.
Nous pouvons donc poser B = 2b . -
CHAP . XI . DES DIFFÉRENTS SYSTÈMES DE NUMÉRATION . 223

L'égalité précédente devient alors


46° ( 3.469 + 4 ) = 12544 ;
d'ou , en divisant les deux membres par 4 X 4,
b. (36' + 1) = 784 ,
et
36% (36? + 1) = 2352.
=

Le premier membre de cette dernière égalité est le produit de


deux nombres entiers consécutifs ; donc le plus petit nombre 36
représente la racine carrée de 2332, évaluée à une unité près, par
défaut :
36 = V2352 = 48, b? = 16, b = 4.

Par suite
B = 2b = 8 .

Question 269. – Dans tout système de numération, la différence for


entre un nombre de n chiffres, dont les chiffres croissent d'une
unité de gauche à droite, et ce nombre renversé, est constante .
Représentons par a le premier chiffre à gauche et soit b la base du
système de numération ; le nombre considéré a pour expression
a.b" -1 + (a + 1) 6" -: + (a + 2) ba + 3 + ...
+ (a + n — 2) b + (a + n − 1 ).
-

Le nombre renversé est égal à


-
(a + n — )
1) 6"-1 + (a + n — 2) 6"
b * - ': + (a + n — 3) br - 3 + ...
+ (a + 1) b + a.
La différence entre ces deux nombres est égale à
(12 — 1) 61-1 + (n − 3) bu- ? + (n — 5) 61–3 + ...
+ (3 — n ) b + (1 - 1 ).
Cette expression , ne renfermant pas la quantité variable a, est
donc constante quel que soit ce chiffre a .
REMARQUE I. - Il faut cependant tenir compte de la condition
-

a + n-1 < b qui n'est pas spécifiée dans l'énoncé, d'où il résulte
224 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
que, si l'on se donne le nombre a, on doit avoir
n < b + 1 -- a0 , .

c'est- à - dire que n a une valeur limite .


REMARQUE II . Le théorème serait encore vrai si les divers
chiffres allaient en croissant, non pas d'une unité, mais de p unités
de gauche à droite.

Question 270. - Tout nombre entier est une somme de puissances


de 2, chacune d'elles étant prise au plus une fois. (L'unité est
considérée comme 20. )

Considérons un nombre entier pair quelconque, 62 par exemple,


et proposons-nous de l'exprimer au moyen de la numération binaire
qui n'admet que les deux caractères 1 et 0. La base étant 2, on
obtiendra , comme l'on sait, le chiffre des unités du premier ordre en
divisant 62 par 2 ; le reste représente ces unités, et le quotient 31
nous donne le nombre des unités du second ordre . On aura le nombre
des unités du troisième ordre en divisant encore 31 par 2 ; le reste 1
représente le chiffre des unités du deuxième ordre et le quotient 15
est le nombre des unités du troisième ordre . Une nouvelle division
de 15 par 2 nous fournit le chiffre des unités du troisième ordre et
le nombre des unités du quatrième ordre, etc. Le tableau suivant
résume ces diverses opérations :

DIVIDENDES . DIVISEURS . RESTES .

62 0
CCG
G

31 2 1
15 2 1
7 2 1
3 2 1
1 1

de sorte que le nombre 62 s'écrit dans le système binaire


111110.

Si l'on revient maintenant du système binaire au système décimal,


CHAP. XI . DES DIFFÉRENTS SYSTÈMES DE NUMÉRATION . 225

on aura , en exprimant l'ordre des unités de chaque chiffre,


(111 110), = 0 + 1 X 2 + 1 X 22 + 1 X 23 +1 X 2 + 1 X 25
= 2 + 2 + 23 + 2 + 25 ,

ce qui démontre bien le théorème pour le cas d'un nombre pair.


Considérons, en second lieu , un nombre impair quelconque, 53 par
exemple, sur lequel nous opérerons de la même manière.
Ce nombre 53, traduit dans le système binaire, s'exprime par
110101 , et en revenant du système binaire au système décimal , on a
(110 101)2 = 1 + 0 X 2 + 1 X 22 + 0 X 23 + 1 X 2 + 1 X 28
=

= 2° + 2 ° + 2 + 2 = (53),

REMARQUE I. La propriété que nous venons de démontrer peut


être avantageusement utilisée pour effectuer des pesées avec la série
de poids
18r, 281, 451, 851, 168r, 328r, 646T, ...

Avec les cinq premiers poids de cette série, on pourra peser jusqu'à
31 grammes .
On aura 3 grammes avec 1 et 2 ; 5 grammes avec 4 et 1 ; 6 grammes
avec 4 et 2 ; 7 grammes avec 1 , 2 et 4, et ainsi de suite jusqu'à
1 + 2 + 4 + 8 + 16 = 31 = 16 X 2-1 = 2 -- 1 . .

Avec les six premiers poids on effectuera les pesées jusqu'à


1 + 2 + 4 + 8 + 16 + 32 = 63 = 32 X 2-1 = 2 - 1 ,
et en général avec les n premiers poids on pourra peser jusqu'à un
nombre de grammes représenté par la formule 2" –- 1 .

Question 271. – Théorie générale des caractères de divisibilité


dans un système de base quelconque.
1. Représentons par B la base d'un système quelconque de numé
ration , et par N un nombre entier écrit dans ce système.
Si a, b , c, d, ... , P , q sont les chiffres de N, on a
>

(1 ) N = a + b.B + c.B? + d.B' +


-
+ p.B " - " + q.B" .
Soient maintenant D un nombre entier quelconque plus petit que B ,
:
Exercices d'arithmétique. 15
226 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
et R le reste de la division de B par D.

B = mult. de D + R ;
on en déduit BP = mult. de D + R² ,
B = mult. de D + R',
=

et , d'une façon générale, B " = mult. de D + R ".


Il résulte de la que tout nombre entier N écrit dans le système
de numération à base B, pourra se mettre sous la forme
(2) N = mult, de D + a + b.R + C.R? + + p.Ra - 1 + q.R",
D désignant un diviseur moindre que la base, et R le reste de la
division de B par D.

II . PREMIER CARACTÈRE . Tout nombre D qui divise la base d'un


système de numération diminuée d'une unité, ainsi que la somme
des chiffres d'un nombre N , écrit dans ce système, divise aussi ce
>

nombre .
Par hypothèse
B - 1 = multiple de D , B = multiple de D + 1 .
Il en résulte que l'on a
R = R' = R' = R
---
= ... = R " = 1 .
L'égalité (2) devient, dans ce cas,
N = multiple de D + (a + b + cC + ... + p +9).
III . DEUXIÈME CARACTÈRE . Tout nombre D qui divise la base
d'un système de numération , augmentée d'une unité, ainsi que
l'excès de la somme des chiffres de rang impair sur celle des chiffres
de rang pair d'un nombre donné N, divise aussi ce nombre.
Par hypothèse

B +1 = multiple de D, B = multiple de D - 1 ;
par suite ,
B' = multiple de D + 1 et B' = multiple de D - 1 ,
CHAP . XI . DES DIFFÉRENTS SYSTÈMES DE NUMÉRATION . 227
c'est-à-dire que l'on a
R = R' = R' =
= R ' = ... = -1 ,
R' = R' = R ' = = + 1,
et la formule (2) devient, dans ce cas,
N = mult. de D + (a + c + e + 9 +- ...) - (b + d + f + h + ...).
IV. TROISIÈME CARACTÈRE. Tout nombre D qui divise la base
d'un système de numération et le chiffre des unités d'un nombre N,
écrit dans ce système, divise aussi ce nombre N.
Par hypothèse
B = multiple de D.
On a
R = R' = R' = ... = 0,
et par suite,
N = multiple de D + a .
V. Bornons - nous à appliquer ces caractères de divisibilité au
système décimal en comprenant, par extension, ceux dont les bases
sont les puissances successives de 10.

CONSÉQUENCES DU PREMIER CARACTÈRE :


1 ° Pour B = 10, on a B - 1 = 9,
-

Les diviseurs de 9 étant 3 et 9 :


Un nombre est divisible par 3 ou par 9 suivant que la somme
de ses chiffres est divisible par 3 ou par 9.
20 Pour B = 100 , B - 1 = 99,
dont les diviseurs sont 3, 9 et 11 .
Remarquons que dans le système à base 100 il y a 100 signes de
numération ; donc :
Un nombre est divisible par 11 lorsque la somme de ses tranches
de deux chiffres, en allant de droite à gauche, est divisible par 11 .
Même règle pour 99.
3° Pour B = 1000, B - 1 = 999 – 27.37 :
Un nombre est divisible par 27 ou par 37 si la somme de ses
groupes de trois chiffres, à partir de la droite, est divisible par
27 ou par 37 .
228 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE.
VI . CONSÉQUENCES DU DEUXIÈME CARACTÈRE :
1 ° Pour B = 10, on a B + 1 = 11 ,
d'où cette règle :
Un nombre est divisible par 11 si l'excès de la somme des chiffres
de rang impair sur celle des chiffres de rang pair est divisible
par 11 .
2 ° Pour B = 100 , B + 1 = 101 (nombre premier) :
-

Un nombre est divisible par 101 si, après avoir été divisé en
tranches de deux chiffres, l'excès de la somme des tranches de rang
impair sur celle des tranches de rang pair est divisible par 101 .
30 Pour B = 1000 , B + 1 = 1001 = 7.11.13 .
Donc :
Un nombre est divisible par 7, par 11 ou par 13 , lorsqu'après
avoir été divisé en tranches de trois chiffres, à partir de la droite,
l'excès de la somme des tranches de rang impair sur celle des
tranches de rang pair est divisible par 7, par 11 ou par 13.
VII. CONSÉQUENCES DU TROISIÈME CARACTÈRE :
1 ° Pour B =
= 10 = 2.5 :

Un nombre est divisible par 2 ou 5 lorsque son premier chiffre


à droite est pair ou divisible par 5.
20 Pour B = 100 = 4.25 :

Un nombre est divisible par 4 ou 25 lorsque sa première tranche


de deux chiffres à droite est divisible par 4 ou par 25.
30 Pour B = 1000 = 8 X 125 :
Un nombre est divisible par 8 ou 125 lorsque sa première tranche
de trois chiffres à droite est divisible par 8 ou par 125 .
VIII. Connaissant la base d'un système, pour reconnaitre les
caractères de divisibilité qui correspondent à un diviseur donné D,
on commence par calculer
B - 1, B et B + 1;
CHAP . XI . DES DIFFÉRENTS SYSTÈMES DE NUMÉRATION . 229

puis on les décompose, ainsi que le diviseur D , en leurs facteurs


>

premiers, et on formule les caractères de divisibilité en appliquant


les théorèmes énoncés plus haut.
La réunion de ces divers caractères donne la condition de divisi
bilité par D.
EXEMPLE. — Trourer, dans le système septenaire, le caractère de
divisibilité par le nombre ( 15) de ce système.
(15) , à base 7, équivaut au nombre 12 du système décimal .
12 = 3 X 4 et 3 divise 7 – 1 , 4 divise 7 + 1 .
Donc :

Dans le système à base 7, pour qu'un nombre soit divisible


par (15) , il faut : 1° que la somme de ses chiffres soit divisible
par 3 ; 2 ° que l'excès de la somme des chiffres de rang impair sur
celle des chiffres de rang pair soit divisible par 4.
230 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .

CHAPITRE XII

Théorie des carrés et des racines carrées .

RÉSUMÉ

Définition du carré ou 2e puissance d'un nombre. – Carré de la somme de deux


nombres. Conséquences : 1° le carré d'un nombre plus grand que 10 se compose :
du carré des dizaines , du double produit des dizaines par les unités , du carré des
unités ; 2º la différence des carrés de deux nombres entiers consécutifs est égale au
double du plus petit nombre plus un .
Accroissement que prend le carré d'un nombre entier quand ce nombre augmeute
1
de
2 - Carré d'un produit;c'est le produit des carrés des facteurs; si quelques
uns des facteurs sont des puissances , il suffit, pour les élever au carré , de doubler
leurs exposants .
Le carré d'un nombre entier ne peut être terminé par aucun des chiffres 2, 3, 7
ou 8 ; si un carré est terminé par 0 ou 5, il en est de même du nombre correspondant;
aucun nombre terminé par le chiffre 5 ne peut être un carré parfait si le chiffre
de ses dizaines n'est pas 2.
Le carré d'un nombre entier ne peut être terminé par un nombre impair de zéros.
Le carré d'un nombre de dizaines est un nombre exact de centaines.
La con lition nécessaire et suffisante pour qu'un nombre entier soit le carré d'un
autre nombre entier est que tous ses facteurs premiers aient des exposants pairs .
Un nombre entier qui admet un diviseur premier p sans être divisible par son
carré på ne peut pas être un carré . - Une fraction irréductible a nécessairement
pour carré une fraction irréductible, autrement dit une fraction ne peut avoir pour
carré un nombre entier ; le carré d'une fraction , réduit à sa plus simple expression,
a toujours pour termes des carrés parfaits.
Définition de la racine carrée d'un nombre; manière d'indiquer la racine carrée ;
signe radical. – Ce qu'on entend par extraire la racine carrée d'un nombre.
Montrer, a priori, qu'il n'est pas toujours possible d'obtenir la racine carrée d'un
nombre entier. - Quantité incommensurable ; définition de la racine dans le cas
où elle est incommensurable . On doit se borner à définir la grandeur dont la
racine est la mesure . Division des nombres en deux catégories ; carrés parfaits,
et nombres non carrés parfaits.
Définition de la racine carrée d'un nombre , à une unité près ; la racine carrée,
à une unité près, d'un nombre qui n'est pas entier, est la même que celle de sa
partie entière . Le nombre de chiffres de la racine carrée d'un nombre entier est
égal au nombre de tranches de deux chiffres dans lesquels on peut partager le
nombre proposé . Des deux racines à une unité près, l'une est toujours plus
approchée que l'autre de la vraie racine ; quand on a choisi celle des deux racines
CIIAP . XII . DES CARRÉS ET DES RACINES CARRÉES , 231

qui est la plus approchée, on peut affirmer qu'elle est approchée à moins d'une
1
2 unité près.
Extraction de la cine carrée d'u nombre entier moindre que 100, ou composé
de deux chiffres au plus . Table des carrés des dix premiers nombres ; cas où le
nombre donné se trouve parmi les carrés ; cas où le nombre donné ne figure pas
parmi les carrés.
Extraction de la racine carrée d'un nombre entier moindre que 100 ou renfer
mant plus de deux chiffres. — Théorie générale. — Règle de l'extraction de la
-

racine carrée d'un nombre plus grand que 100 ; exemples.


Le reste obtenu dans l'extraction d'une racine carrée ne peut jamais surpasser
le double de la racine. — Ce théorème peut s'établir a priori en l'énonçant ainsi :
Le plus grand carré contenu dans un nombre est celui dont la différence à ce nombre est
moindre que le double de sa racine augmenté d'une unité. Cas où dans l'application
de la règle on tombe sur un dividende ne contenant pas le diviseur correspondant.
Preuve de l'opération ; preuve par le diviseur 9. - Manière de disposer l'opération
de l'extraction de la racine carrée d'un nombre ; exemples . – L'examen du reste de
l'opération permet de reconnaître si la racine est obtenue à moins d'une demi-unité.
Extraction de la racine carrée d'un nombre entier écrit dans un système quelconque
de numération ; la règle est la même dans tous les systèmes ; son application ne
présente d'autre difficulté que celle qui naît du peu d'habitude que l'on a d'opérer
en dehors du système décimal ; dans le système duodécimal , le carré de 6 est
terminé par un zéro . Les nombres reconnus carrés parfaits dans le système
décimal , étant exprimés dans un tout autre système, sont encore des carrés parfaits;
les nombres qui n'ont pas de racines exactes dans le système décimal n'en ont pas
davantage dans un autre système.
Carré d'une fraction . Lorsque les deux termes d'une fraction irréductible ne
sont pas des carrés parfaits, cette fraction n'est le carré ni d'un nombre entier ni
d'un nombre fractionnaire. La racine carrée , à moins d'une unité près , d'un
nombre entier plus une fraction, est la même que celle de la partie entière de ce
nombre.
Extraction de la racine carrée d'une fraction dont les deux termes sont des
carrés parfaits ; théorie ; règle et exemples .
Extraction de la racine carrée d'une fraction dont le dénominateur seul est un
carré parfait ; théorie ; règle ; exemples divers.
Extraction de la racine carrée d'une fraction dont le dénominateur n'est pas un
carré parfait ; théorie de ce cas ; règle et exemples ; on peut quelquefois rendre le
dénominateur carré parfait en multipliant les deux termes de la fraction par le
produit de tous les facteurs qui figurent avec des exposants impairs dans le déno
minateur .
Pour qu'une fraction soit un carré, il faut et il suffit que le produit de ses deux
termes soit un carré ; ce principe peut être établi a priori.
Tout ce qui a été dit pour les fractions proprement dites s'applique aux expres
sions fractionnaires.
La racine carrée d'une fraction proprement dite est toujours plus grande que
cette fraction .
La racine carrée d'une expression fractionnaire est toujours plus petite que
cette expression .
Extraction de la racine carrée d'un nombre décimal ; cas où le nombre des chiffres
décimaux est pair ; règle et exemples ; cas où le nombre des chiffres décimaux est
impair ; règle et exemples .
Racine carrée par approximation ; définition . Extraction de la racine carrée
232 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
avec une approximation marquée par une fraction ayant l'unité pour numérateur;
1
théorie ; règle . Pour extraire la racine carrée de Nà 92
près , on extrait, à une
unité près, la racine du produit NXn , et on divise le résultat par n ; exemples
divers .
Cas GÉNÉRAL : Extraction de la racine carrée d'un nombre quelconque N , entier
ou fractionnaire, avec une approximation marquée par la fraction õi; théorie ; règle :
on multiplie N par le carré de l'inverse de la fraction 7 on calcule la partie entière
du quotient et on en extrait la raciue carrée à une unité près , par défaut ou par
a

excès, enfin on multiplie le résultat par ; exemples. 1


Approximation décimale ; calcul de la racine carrée d'un nombre à 104 prės ;
règle et exemples.
Conversion en décimales de la racine carrée d'un nombre entier ou fractionnaire ;
règle ; exemples divers .
Moyen d'obtenir des valeurs de plus en plus approchées d'une racine carrée.

Question 272. - La différence des carrés de deux nombres entiers


consécutifs est égale à la somme de ces deux nombres.
Sin représente le plus petit de ces deux nombres, l'autre sera n + 1 .
On a bien , en effet,
(n + 1 )2 — n = 12 + 2n + 1 - 1 = 2n + 1 = n + (n + 1 ) .

Question 273. — Combien y a- t-il de nombres entiers entre a


et (a + 1 )' qui ne soient pas des carrés parfaits ?
La différence
(a + 1 )' – a' égale 2a + 1 ;
il y a donc 2a nombres non carrés parfaits entre les deux considérés.

Question 274 . La somme ou la différence d'un nombre et de son


carré est toujours divisible par 2.
Soit n le nombre considéré ; on a n' En = n ( n + 1 ) = le pro
duit de deux nombres entiers consécutifs.

Question 275 . La somme des carrés de deux nombres entiers


consécutifs, diminuée de 1 , est divisible par .
4.
net n + 1 étant deux nombres entiers consécutifs, on a
12? + (12 + 1) -1 = n +
-

? + 212 +1 -1 = 2n (12 +- 1 )
= multiple de 4.
CHAP . XII . DES CARRÉS ET DES RACINES CARRÉES. 233

-
Question 276. – Un nombre est divisible par un nombre premier,
el ne l'est pas par son carré; ce nombre n'est pas un carré
parfait.
( Saint-Cyr. - Oral.)
La condition nécessaire et suffisante pour qu'un nombre soit carré
parfait est que les exposants de ses facteurs premiers soient tous
pairs. Cette condition n'est pas remplie dans le cas qui nous occupe ;
donc le nombre considéré n'est pas un carré parfait.

Question 277. — Démontrer que la différence entre un nombre de


3 chiffres et ce nombre renversé n'est pas un carré parfuit.
Soient c , d et u les 3 chiffres du nombre considéré qui peut s'écrire

c X 100 + d x 10 + u.
Le nombre renversé est

u X 100 + d x 10 + c .
Supposons c > u ; la différence de ces deux nombres sera égale à
(c – u ) X 100 + U — C ou (c - u) X 100 — ( – u) ,
ou encore à
– u ).11.3 *.
(c – u) 99 = (c -
Or, c - u étant nécessairement plus petit que 11 , on voit que
l'expression qui précède contient le facteur premier 11 à la première
puissance et ne peut, par conséquent , être un carré parfait.

Question 278. Le carré d'un nombre premier avec 3, augmenté


de 2, est divisible par 3 .
Un nombre premier avec 3 est de la forme
3n = 1 ;
son carré est donc de la forme

91 ? + 6n + 1 ,
et par suite
(3n + 1 )' + 22 = 9n ! 6n +- 3 = multiple de 3.
234 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .

Question 279. – Le carré d'un nombre impair est un multiple


de 8 augmenté de 1 .
2n + 1 étant un nombre impair quelconque, on a
(2n + 1)' = 41 ' + 4n + 1 = 4n ( n + 1) + 1 .
Or, n (n + 1) est divisible par 2 ; donc
(2n + 1 )' = multiple de 8 + 1 .

Question 280. — Le produit de deux nombres premiers entre eux


ne peut être carré parfait quc si chacun des deux nombres est
lui-même un carré parfuit .
Pour qu'un nombre soit carré parfait, il faut et il suffit que tous
ses facteurs premiers aient des exposants pairs.
Le produit de deux nombres premiers entre eux contient tous les
facteurs de ces deux nombres, avec les exposants qu'ils ont dans
chacun de ces nombres.
Ce produit n'est donc un carré parfait que si chaque exposant est
pair , et alors chacun des deux nombres proposés est carré parfait.

Question 281. —- Le produit de deux nombres entiers consécutifs


n'est jamais carré parfait.

Deux nombres entiers consécutifs sont premiers entre eux, donc


leur produit ne peut être un carré que si ces deux nombres sont
eux -mêmes des carrés parfaits.
Or, si l'un d'eux est un carré, l'autre ne l'est pas.
Nous savons en effet que la différence des carrés de deux nombres
entiers consécutifs est égale à la somme de ces deux nombres.

Question 282. – Tout nombre impair, carré parfait, est de In


la
forme
4n + 1 .

Un nombre impair, carré parfait, ne peut évidemment être que le


carré d'un nombre impair . Mais tout nombre impair N est de la
forme
2n + 1 .
CHAP . XII . DES CARRÉS ET DES RACINES CARRÉES. 235
On a par suite,
Nº = 49 ° + 4n + 1 = multiple de 4 + 1 .

Question 283. - Le carré d'un nombre ne peut jamais étre de la


forme 12n + 5.
Il s'agit de démontrer que l'égalité
(1 ) 12n + 5 = N

est impossible.
Cette relation peut, en effet, s'écrire
(2) N =- multiple de 3 + 5 = multiple de 3 — 1 .
Or, par rapport au diviseur 3, un nombre N ne peut être que de
l'une des formes

multiple de 3 ou multiple de 3 + 1 ;

N° sera donc ou multiple de 3 ou multiple de 3 plus un, mais jamais


de la forme
multiple de 3 - 1 .

Question 284. - Trouver deux nombres entiers consécutifs dont


les carrés diffèrent d'une quantité donnée N.
Soient a et a + 1 les deux nombres entiers consécutifs dont les
carrés different de N.
Or,
(a + 1 )' – a' = (a + 1 ++ a) (a + 1 – a) =
-

= 2a + 1 ;
donc
2a + 1 = N, 2a = N- 1 ,
et
N -1
a
2
Alors
N + 1
a + 1 =
2

Le problème n'est évidemment possible que si le nombre donné N


est impair.
236 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
REMARQUE. Tout nombre inipair N peut être considéré comme
la différence des carrés de deus nombres entiers consécutifs dont le
1
plus petit serait 52 (N − 1 ).

Question 285. - Un nombre divisible par 4 est toujours la diffe


rence des carrés de deux nombres entiers.
Représentons par 4N un multiple quelconque de 4.
On a

4N52N + 2N =- 2N + N + 1- N - 1 + 2N
= 2N + N + 1 – (NN ? — 2N + 1 ) = ( N + 1) – (N − 1 )'' .
-

EXEMPLES :
4 = 2 - 1 ,
8 = - 3 -— 1 ' ,
12 = 4 – 2 ,
16 = 52 -3 ,

Question 286. - Tout nombre impair qui, diminué d'une unité,


n'est pas divisible pur 4, n'est pas un carré parfait.
Un carré parfait impair ne peut évidemment être que le carré d'un
nombre impair, c'est-à-dire d'un nombre de la forme 2n + 1 .
Le carré d'un pareil nombre est de la forme
41 + 4n + 1 .

Ce carré, diminué de • 1 , est divisible par 4 .

Question 287. - Un nombre impair qui est la somme de deux


-

carrés est un multiple de 4 + 1 .


Soit
a + 6 = 2n + 1 .

Les deux nombres a et b ne peuvent être de même parité , sans


quoi la somme a' + Vi serait paire.
Ainsi donc

a = 2.2 + 1 , d'où a’ = 4,2" + 1 + 4.2,


-
CHAP . XII . DES CARRÉS ET DES RACINES CARRÉES . 237
et
b = 23, d'où 6 = 4B2.
Par suite

2n + 1 = a + b = 4 ( 2+ + 6+ B?) + 1 = mult. de 4 + 1 .
-

Question 288. - Un nombre entier terminé par 5 ne peut être un


carré parfait que si le chiffre des dizaines est 2.
Un carré terminé par 5 ne peut provenir que d'un nombre terminé
par 5 .
Or, pour le nombre 5, la proposition est vraie :
5º = 25 .

Tout nombre entier terminé par 5 , mais différent de 5, est de la fornie


a X 10 + 5 ;
son carré est, par suite, de la forme
(a + a) X 100 + 25..
a' X 100 + a X 100 + 23 = ?
Le chiffre des dizaines est donc toujours 2.

Question 289. — Le carré d'un nombre terminé par 5 peut-il étre .


terminé par 125 ?
( Saint-Cyr. - Oral, 1880.)
Tout nombre terminé par 5 est de la forme
C X 100 + d x 10 + 5,
c représentant l'ensemble des centaines et d le chiffre des dizaines .
Le carré d'un pareil nombre sera donc de la forme
c X 10000 + 2c.d x 1000 + CX 1000 + d x 100 + d X 100 + 25 ,
ou
multiple de 1000 + d ( d + 1 ) X 100 + 25.
La condition nécessaire et suffisante pour que l'ensemble des trois
derniers chiffres de ce nombre constitue 125 est donc que le produit
d ( d + 1) soit égal à 1 ou terminé par 1. Or, ce produit ne peut
évidemment être 1 , et comme d et d + 1 sont deux nombres entiers
238 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
consécutifs plus petits que 10, on voit que ce produit ne peut être
que l'un des nombres
2 = 1 (1 + 1 ),
-
6 = 2 X 3, 12 = 3 X 4, 20 = 4 X 5 ,
30 = 5 X
x 6, 42 = 6 X 7, 56 = 7X8, 72 = 8 X 9.

Le carré ne pourra être terminé que par l'un des nombres


225, 625 ou 025 et jamais par 125 .

Question 290. – Trouver deux nombres dont la différence des


carrés soit égale à un nombre premier p.
Si nous représentons par a et b les deux nombres cherchés, on a
a’ -
- b2 =
= P,
ou , en décomposant a - b en facteurs,
(a + b) (a - b) = p .
p étant un nombre premier, par hypothèse, il résulte nécessaire
ment de cette dernière égalité que l'on doit avoir
a - b= 1 et a + b = p.

a et b sont donc deux nombres entiers consécutifs; par suite ,


a + b = 2b + 1 = p ,
d'où l'on tire

b p - 1 p - 1 + 1 = p + 1
=
2 몇 et a = b + 1 = ” 4 2

Question 291. — Lorsqu'on élève au carré le produit de deux


nombres entiers consécutifs augmenté de 1, on obtient une somme
de 3 carrés.
En général, le carré d'une expression de la forme u' + ab + b
est la somme de 3 carrés.
Soient N et N + 1 deux nombres entiers consécutifs. On a
-
[N (N + 1 ) + 1 ]' = (N² + N + 1 )' = "
(N + 2 N' + N')
+ (N + 2N + 1) + N = (N + N ) + ( N + 1)2 + N .
CHAP . XII . DES CARRÉS ET DES RACINES CARRÉES . 239

D'une façon générale,

(a? + ab + b?)' = (a + ab) + b* + 25% (a + ab)


-
( a ? + ab)' + b* + 2a'b? + 2ab'
= ( a + ab) + (6 + 2ab + a' b') + a'b',
ou enfin

(al + ab + 6%) = (a + ab)2 + (b + ab) + (ab)”.

Question 292. – Un nombre simplement pair ( c'est-à -dire double


d'un nombre impair) ne peut étre la différence de deux carrés
entiers.

Il s'agit de démontrer que l'égalité


(2n + 1) 2 = a? – b?
est impossible .
Et, en effet, le second membre, qui peut se mettre sous la forme
(a + b) (a - b) , doit être divisible par 2, mais non par 4. On ne
peut donc avoir que a + b = multiple de 2 ou a b = multiple de 2 .
Si a + b = multiple de 2, a et b sont tous les deux pairs ou tous
les deux impairs, et, dans les deux cas, a - b = multiple de 2.
Le produit (a + b) (a - b) serait donc divisible par 4.
Sia - b = multiple de 2 , a et b sont toujours de la même parité
et on a encore a + b = multiple de 2.
REMARQUE. Ce théorème s'énonce le plus souvent comme il suit :
Un nombre pair qui n'est pas divisible par 4 ne saurait être la
différence de deux carrés parfaits.

Question 293. - Quand deux nombres entiers sont tous deux pairs
ou tous deux impairs, la demi- somme de leurs carrés est elle
méme la somme de deux carrés.

On a l'identité
a” + b a +

**** = (***)*+ (674)


2 2 2

Or, si a et b sont des nombres pairs, la somme (a + b) est paire


ainsi que la différence (a - b), et, par suite, les quantités entre
240 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
parenthèses, dans le second membre, représentent des nombres
entiers.
Si a et b sont des nombres impairs, on voit encore que la somme
(a + b) est paire, de même que la différence (a - b).

Question 294. - Si a, b, m sont des nombres entiers et si l'expres


sion a' + 2mb est un carré, démontrer que a ' + mbi cst la
somme de deux carrés.
Posons
a” + 2mbº pa ;
on voit de suite que a’ et p', et par suite a et p , sont de même paritė ,
>

tous les deux pairs à la fois ou tous les deux impairs; donc, d'après
le théorème qui précède, l'expression
a + p? a' + a + 2mba
= a + mb
2 2

est une somme de deux carrés .

Question 295.- Si un nombre N est la somme de p carrés, l'ex


pression 8N + 2p est la somme de 2p carrés.
On a l'identité

82? + 2 = (2x + 1 )? + (24 — 1)*,


et, par hypothèse,
N = ; a + a; + a: + ... + a ;.
Remplaçons dans l'identité précédente a successivement par ag , a,,
9

ag , ... , Qp, il vient :


8a; + 2 = (2a, + 1): + (2a, - 1 )" ,
8a , + 2 = (2a, + 1 )2 + (2a, – 1)',
8a; + 2 = (2a, + 1 )' + (2a, — 1)" ,
-

8a ; + 2 = ( 2a , + 1 )2 + (2a , — 1 )* ;
=

d'où , en additionnant membre à membre,


8 (a; + aj + aj + + a ; ) + 2p = 8N + 2p
- (2a , + 1 ): + (2a , - 1 ) + (2a, + 1 )' + (2a, — 1 )' + ...
+ (2a + 1)2 + (2a — 1 ) ,
et cette relation démontre l'énoncé .
CHAP . XII . DES CARRÉS ET DES RACINES CARRÉES . 241

Question 296. - Un nombre de quatre chiffres est un carré parfail.


Trouver ces quatre chiffres sachant que les deux premiers sont
égaux, ainsi que les deux derniers.
En représentant par a et b les deux chiffres différents du nombre
cherché N , on peut le mettre sous la forme
X = 1000.a + 100.a + 10.b + b,
-

ou encore

N = 100.a (10 + 1 ) + b (10 + 1 ) = 11 (100.a + b ).


Mais N est un carré parfait et 11 est premier; donc le nombre
entre parenthèses 100.a + b doit être divisible par 11 , c'est-à -dire
que l'on a
a + b = multiple de 11 ,
ou , puisque a et b sont tous les deux moindres que 10,
a + b = 11 .

Si l'on remplace maintenant b par 11 - u dans le nombre


100.a + b ,
on trouve

100.a + b = 100.a + 11 - a = 99.a + 11 = 11 (9.4 + 1 ) ;


donc, en définitive
N = 11 . ( 9 X a + 1).
Or, le nombre 9.a + 1 , étant un carré parfait, ne peut être terminé
que par l'un des chiffres 1 , 4, 5, 6 ou 9, et , par suite, le chiffre des
> >

unités du produit 9.a doit être 0, 3, 4, 5 ou 8.


Il résulte de là que les seules valeurs admissibles pour a sont 2 ,
5 , 6 et 7.
Pour a = 2, 9a + 1 = 19 et n'est pas carré parfait;
-
23

Il 9a + 1 = 46
9

pour
pour 6, 9a + 1 =
= 55
et enfin ,
pour a = 7, 9a + 1 = 64 = 8².
On a donc
a = 7, b = 4,
et le nombre cherché est
7744 .
Exercices d'ari!hmilique. 16
242 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
Question 297. Démontrer que le produit d'une somme de deux
carrés par une somme de deux carrés donne une somme de deux
carrés .
2
Soient a' + b2 et mº + p deux sommes de deux carrés ; on a,
en effectuant la multiplication ,

(a? + b *) (m ? + p ') = a’m ? + a'p? + bºmº + bạp ,


ou , en ajoutant et retranchant le produit 2abmp,
( a ’ + b ?) (m ? + p %) = a’m + b * p* +- 2abmp + a'p? +- b'm ? — 2abmp,
ou

(1) ( a + b ) (m* + p) = (am + bp)' + (bm -- ap)"..


REMARQUE. — Cette identité remarquable se trouve dans le Livre
des carrés de Léonard de Pise .

Question 298. — Le carré de tout nombre impair est la somme de


deux nombres entiers consécutifs dont le plus grand est la somme
de deux carrés .

Un nombre impair quelconque peut se mettre sous la forme 2p + 1 ,


et on a

-
(2p + 1) = 4p? + 4p + 1 = (2p? + 2p) + (2p' + 2p + 1).
2p' + 2 p et 2p% + 2p + 1 sont bien deux nombres entiers consé
cutifs .
D'ailleurs, le plus grand des deux 2p% + 2p + 1 peut s'écrire
pi + p? + 2 p + 1 , ou encore p’ + ( p + 1)?, c'est - à -dire se
ineltre sous la forme d'une somme de deux carrés.

Question 299. – Si deux nombres entiers différent de deux unités,


leur produit est inférieur d'une unité au carré du nombre inter
médiaire.
CoxSEQUENCE . Trouver deux nombres entiers qui different de
deux unités, connaissunt leur produit.
a étant le plus petit des deux nombres, le second nombre sera aa +2.
On a

a (a + )2) = a + 2a = a + 2a + 1 – 1 = (a + 1 ): – 1.
CHAP . XII . DES CARRÉS ET DES RACINES CARRÉES . 243

CONSÉQUENCE . – Soit a ((a + 2) 2 = = P.


Cette égalité revient à la suivante :
(a + 1 ) ' – 1 = P,
d'où
(a + 1) = P + 1
- et a + 1 = VP + 1.

Question 300.. - Démontrer que si la somme des chiffres des


unités de deux nombres est 10 , les carrés de ces deux nombres
seront terminés par le même chiffre.
Soient A et B deux nombres dont nous représenterons par u et u '
les chiffres des unités, et par d et d' l'ensemble des dizaines ; on a
en conséquence
A = 10.d + u , et B =· 10.d' + u' .
Par hypothèse
U to u' = 10 , d'où I ' = 10 - 1 .

Cela posé, élevons les deux nombres A et B au carré; il vient


A’ = 100.d + 20.d.u + u ^, B’ —
--
100.d '? + 20.d'.u ' + u ' ?,

ou , en remplaçant dans cette dernière expression u ' par sa


valeur 10 -
U ,

B? = 100.d' ? + 20 d ' (10 – u) + (10 – u)",


ou encore

B! = 100.d' ? + 204' (10 – u ) + 100 — 20u + u'.


Les valeurs de A et de B’ se présentent donc, en définitive, sous
les formes
A = multiple de 10 + u , B' = multiple de 10 + u?,
et ces deux carrés sont terminés par le même chiffre que le carré de u .
Question 301. – Trouver le nombre N sachant que l'on a
3N (N + 1) = 5166.
De la relation donnée on tire
N (X + 1 ) = 1722.
244 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
Les deux nombres N et N + 1 sont donc deux diviseurs de 1722
placés à égale distance des extrêmes dans la série des diviseurs de ce
nombre, série que nous savons former.
On peut aussi raisonner comme il suit :
Le produit N (N + 1 ) est évidemment plus petit que (N + 1) ,
mais il est plus grand que N?. On peut donc poser la double inégalité
d'où
(N + 1)' > 1722 > N ',
N +1 > V 1722 > N.
Le nombre N est donc la racine carrée, à une unité près, du
nombre 1722 .
N = 41 .

Question 302. – Trourer une valeur de m telle que l'expression


2 (2 + m) soit un carré parfait.
(Saint-Cyr. — Oral .)
m doit évidemment être pair, c'est- à - dire de la forme 2p, et
l'expression considérée devient, après substitution ,
2? (1 + p ).
Ce produit sera un carré parfait pour toules les valeurs de p qui
rendent 1 + p carré parfait; il suffit, par suite, de donner successi
vement à p les valeurs
3 , 8, 15, 24, 35 , ... )

ou à m = 2p les diverses valeurs


6 , 16 , 30 , 48, 70,
L'expression proposée se présente alors sous la forme
22.22, 29.3 , 2.4 ", 29.5 %, 22.6 ,

Question 303 . Combien a - t - on eu de metres d'étoffe pour


180 francs, sachant que si, pour ce prix, on avait cu 2 mètres de
plus, chaque mètre aurait couté 3 francs de moins .
La question revient à trouver le diviseur d et le quotient q d'une
division dont le dividende est 18 ), sachant d'ailleurs que le quotient q
diminue de 3 lorsqu'on augmente le diviseur de 2.
CUAP . XII . DES CARRÉS ET DES RACINES CARRÉES. 245

On a , en résumé, les deux égalités


180 = d xa et 180 = (d + 2) (q 3 ),
qui nous donnent la proportion
d + 2 9 2 q
1+

q
7 ou 7
d 9 3 d 3'
d'où l'on tire

mia
2 3 9 3 3
et
d 9 3 d

3
La fraction étant irréductible , on peut poser

9-3 = 3.2 et d - = 2.0 ,


ou
q . = 3 (% + 1 ) et d = 2.0 .

On a , par suite,
6.a (x + 1 ) = 180, -

ou encore, en divisant les deux membres par 6 ,


(Q + 1 ) = 30 .
Nous retrouvons donc la question traitée au n° 301 : Trouver dcux
nombres entiers consécutifs, connaissant leur produit.
La valeur de « est 5 .
Par suite ,
d = 10 et 9 = 18.

La vérification se fait aisément : on a bien

10 X 18 = 180 et (10 + 2) X (18 — 3) = 12 X 15 = 180. = -

Question 304. - La moyenne arithmétique de deux nombres a et b


est plus grande que leur moyenne géométrique.
Soit a le plus grand des deux nombres ; on a par suite
a - b > 0,
et
(a - b ) > 0 , ou a' + 1 - 2ab > 0,
inégalité d'où l'on tire
a’ + b? > 2ab ,
246 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
et, en ajoutant 2ab aux deux membres
al + 6 + 2ab > 4ab,
ou encore

(a + b)? > 4ab,


ou enfin
a + b
(1 ) > Vab .
2

✓ COROLLAIRE. - Le produit de deux nombres inégaux est toujours


plus petit que le carré de leur demi-somme.
Nous disons deux nombres inégaux , car si l'on avait a = b ,
l'inégalité (1 ) se transformerait en l'identité
a = a.

REMARQUE I. La démonstration que nous avons donnée est


celle généralement adoptée, mais on peut aussi raisonner comme il
suit :
Posons a = b + d .
La moyenne arithmétique est
a + b d
- b +
2

et la moyenne géométrique a pour expression


Vab = V1? + bd .
La comparaison directe des moyennes n'étant pas très aisée et
même ne pouvant se faire puisque généralement Vab est un nombre
incommensurable, nous comparerons les carrés de ces moyennes.
Or, 2
d?
= 6 + bd +
et
(6 + )
b
4

(Vb? + bd)' = b + bd.


On voit de suite que le premier carré surpasse le second de la
d?
quantité 4 donc la moyenne arithmétique est plus grande que la
moyenne géométrique.
Voici enfin une troisième démonstration de la même proposition :
Représentons par M la moyenne arithmétique entre deux nom
CHAP . XII . DES CARRÉS ET DES RACINES CARRÉES . 247
bres aa et b ; on a
a + b
M = 2
2
d'ou , en élevant au carré,
(a + b ) a + 2ab + b2
M2
4 4
ou encore

a? + 62 - 2ab + 4ab a + b - 2ab


M? = - ab + >
4 4
ou enſin
M' = ab +
(67 )2

M® est donc supérieure à ab , et par suite M est plus grand que Vab,

REMARQUE .
II . – Si d représente la différence a -- b, on a
d
(1 ) M' - ab =
4
d?
Or , lorsque d est une quantité très petile, 4
est une quantité
encore plus petite et on peut, sans erreur sensible , substituer la
moyenne arithmétique à la moyenne géométrique.
L'erreur commise est égale à M – Vab; mais l'égalité (1) peut
s'écrire

(M + Vab) (M – Vab )= 4
2

d'où l'on déduit


d?
M - Vab =
4 (M + Vab)
Question 305. -- Si a , b et c sont trois nombres inégaur, la
somme a + b + c est plus petite que V3(a ? + b2 + c ).
Il s'agit de démontrer l'inégalité
a + b + c < V3 (a + b2 + c?).
Or, cette inégalité revient à la suivante :
(a + b + c) < 3 (a + b + c ),
248 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
ou encore à

a + b + c + 2ab + 2ac + 2bc < 3 ( a + b + c'),


ou enfin , après simplifications,
>

ab + ac + bc < a? + b2 + c .
D'ailleurs , on a
2ab < a + b?,
2ac < a ? + c ,
2bc < b + c,,

d'où, en additionnant membre à membre ,


ab + ac + bc < a + b2 + c?.
Si a = b = c, l'inégalité se change en une égalité .

Question 306 . Trouver deux nombres entiers qui diffèrent de


3 unités, connaissant leur produit.
APPLICATION . — Trouver le nombre des côtés du polygone qui a
20 diagonales.
Représentons par n le plus grand des deux nombres entiers; le
plus petit sera na - 3.
Soil N leur produit, qui est connu :
n (11 – 3) = N.
Le produit n ( n − 3) = 112 ? — 3n est compris entre nº 4n
et 12 2n .
Mais les deux quantités n - 4n et n - 2n sont elles-mêmes
plus petites que n'-— 4n + 4 == (n1-2
− 2 ) et n ' - 21 + 1 == (n -— 1 )?;
-

donc, en résumé, on peut poser la double inégalité


( 1 — 2)? < N < (n − 1 )*,
d'ou
n - 2 < VN < nn - 1,
c'est-à-dire que no - 2 est la racine carrée, à une unité près, de N.

APPLICATION . – Soit n le nombre des côtés du polygone avant


20 diagonales.
Par chaque sommet on peut mener n - 3 diagonales, ce qui en
CHAP . XII . DES CARRÉS ET DES RACIXES CARRÉES. 249

donne n ( n − 3) pour les n sommets ; mais chacune des diagonales


el ainsi comptée deux fois.
Le nombre réel des diagonales est , par suite ,

n (n 3)
2
On a donc
:
n (n 3) d'où
- 20 , n (n − 3) = 40 .
2

D'après ce qui précède, n –- 2 est la racine carrée, à une unité prés,


de 40 .
n - 2 = 6,
- d'où 12 = 8 .

Le polygone cherché est donc l'octogone .

Question 307. – La différence de deux nombres est 9. En retran


chant la somme de ces deux nombres du carré du plus grand, on
trouve 264 pour différence. Quels sont ces deux nombres ?
Désignons par n le plus grand des deux nombres.
1 - (2n - 9) = 264,
d'où
12 ! .
2n = 264 - 9 = 255 .
n ( n - 2) = 255.
La moyenne géométrique des deux nombres net n - 2 est donc
égale à V 255 .
Or, cette moyenne géométrique est comprise entre les deux nom
bres, et est plus petite que leur moyenne arithmétique
n + 12 - 2
2
= N - 1;
donc,
n -2 < 2
V 55n -1 , -

et comme on a

15 < V 255 < 16 ,


il en résulte
n - 2 = 15 ,, d'où n = 17.
250 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE ,
Question 308. – Si a, b, c (a < c) sont trois nombres entiers tels
que
a? + c 2b ,
la différence ? a cst divisible par 48.
c' – ’
La relation donnée peut s'écrire
2a + 2c + 2ac — 2ac = 4b ",
ou
(c- a ) + (c + a)' = 46°.
Il résulte de là que les nombres c a et c + a sont pairs,
Posons
C + a = 2m et C – a = 212 ;
il en résulte
ca - 4.m.no et mi + n = b?.

L'un des deux nombres m ou n est divisible par 3, car on ne peut


avoir

b
? = (mult . de 33 + 1) + ( mult . de 3 + 1 ) ? = mult. de 3 + ,
2,
tout carré étant de l'une des formes multiplede3 ou multiple de3 + 1 .
Les nombres m et n ne peuvent être impairs en même temps, car
on aurait
(22+ 1 )² + (23 + 1) = 4 (a’ +39 + 0 + B) + 2 = mult.4 + 2 = b ?,
égalité impossible, puisqu'un carré pair est nécessairement multiple
de 4 .
m et n ne sont donc pas de même parité.
Supposons alors m pair ; n est par suite impair.
m = 5 - n
b est également impair.
La différence b. -- ni de deux carrés impairs égale un multiple
de 8 ; m contient donc le facteur 2 , au moins à la seconde puissance.
En résumé, m.n est divisible par 3.4 ou 12, et 4m n est multiple
de 48 .

Question 309. – Le carré d'un nombre premier diminué d'une


unité est toujours divisible par 12 (2 et 3 funt exception ).
Tout nombre premier p plus grand que 3 est de la forme
6m + 1.
CHAP . XII . DES CARRÉS ET DES RACINES CARRÉES . 251

Son carré est donc de la forme


36 m + 12m + 1 = multiple de 12 + 1 ,
et par suite
p -1 = multiple de 12.
?

Question 310 . Si le carré đun nombre diminué de 13 est divi


sible par 9, ce nombre divisé par 9 donne pour reste 2 ou 7. –
>

La réciproque est-elle vraie ?


Soit Nun nombre entier tel que l'on ait

N — 13 = mult . de 9 ou N = mult . de 9 + 13 = mult. de 9 + 4 .


Il s'agit de démontrer que le reste de la division de N par 9 ne peut
être que 2 ou 7 .
En effet, N , n'étant pas un multiple de 9, ne peut être que de l'une
des formes

(1) 9.k I 1 , 9.k + 2, 9.k + 3, 9.k + 4 .

Le carré N' se présente alors sous l'une des formes


(2) mult. de 9 + 1, mult, de 9 +4, mult. de 9 ou mult. de 9 +7.
Mais , par hypothèse, Nº = multiple de 9 + 4 ; donc , N est de la
forme 9.k I 2, et en divisant ce nombre par 9 on aura bien pour
restes 2 ou -2 , ou encore 2 ou 7.
La réciproque s'énonce ainsi :
Si le reste de la division d'un nombre par 9 est 7 ou 2 , le carré
>

de ce nombre diminué de 13 sera divisible par 9.


On voit immédiatement, en comparant les suites (1 ) et (2), que
cette réciproque est vraie.

Question 311. – La difference des carrés de deux nombres entiers


non multiples de 3 est toujours divisible par 3, tandis que la
différence des carrés de deux nombres non multiples de 2 et de 3
est toujours divisible par 12 .
Question 312. – Si l'on multiplie un carré entier quelconque par
le nombre entier qui le précèdc immédiatement, le produit est
divisible par 12 . (Saint-Cyr. - Oral .)
252 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .

Question 313 . Si un nombre est la somme de deux carrés, son


carré est aussi la somme de deux carrés.

N = a + b?. Supposons a > b :


N = a + b + 2a'b' = a + *
b - 2ab + 4a'b.
- (a? — b2) + (2ab)”.

Question 314. – Si un nombre est la somme de trois carrés,. son


carré est aussi la somme de trois carrés.
On a N = a + b + c*, et supposons a > b > c.
2

On peut mettre N? sous la forme


N' = (b + c - a")! + (2ab) + ( 2ac ) .

Question 315. - Si p est un nombre premier plus grand que 3,


l'expression 4p + 1 peut se mettre sous la forme d'une somme
de trois carrés.

Tout nombre premier plus grand que 33 est de la forme mult. 6 + 1 .


p = 6.m + 1 p? = 36 mº + 12 m + 1
4p? + 1 = 144m2 + 48 m + 5
= 64m ? + 32m + 4
+ 64 m? + 16m + 1
+ 16 m
= (8m = 2) + (8m + 1) + (4 m ) .

Question 316. — Décomposer le produit 13 X 37 x 61 en une


somme de deux carrés de quatre manières différentes.
Il suffit de remarquer que l'on a

13 = 22 + 3?, 37 == 1 ° + 6' , 61 = 5% + 6 .
Appliquons alors l'identité connue
(a + b ) (c + d') =: (ac I bd): + (ad F bc)' ,

dans laquelle les signes supérieurs ou inférieurs se correspondent.
13 X 37 = (22+ 3 ) (1 ° + 6²) = 20° +- 99 = 16' + 15° ;
12 X 37 X 61 = ( 20 + 9 ) (5% + 6%) = 154 + 75' = 46° + 165 ";
13 X 37 x 61 = (16° + 15') (5' + 6 %) = 170' + 21 = 10 + 171 '.
CHAP . XII . DES CARRÉS ET DES RACINES CARRÉES . 253

c B étant quatre nombres quelconques,


Question 317. – a, b, a,
démontrer que (a . + 6.9) estplus petit que (a + b ) (2+ + $* ) .
L'égalité est cependant possible dans un cas ; quel est-il ?
On a

(a’ + b *) (2 * + B ) = a’.x: + a ”.ß: + 6 % .229 + b?.B ?


= a².2? + 2a.ab.B + b232 + a * b ? — 21.6.b.8 + b ? z?
= (a , x + b.3)2 + (a B — b x ) .
Par suite
(ax + b3) < (a + b^) (@? + B?).
Mais si on avait a3 = bą , l'inégalité précédente se transformerait en
égalité .

Question 318. - La différence entre la moyenne arithmétique et V


la moyenne géométrique de deux nombres a et b est moindre que
le carré de la différence de ces nombres divisé par 8 fois le plus
petit.
d représentant la différence entre les deux moyennes , il s'agit de
démontrer que l'on a
d (a - b )
8h
Or, on a
a + b b a + -

(67" -vau)(**
ou
2
076++ Var)=(***)*–ub
ab
4.7 " = (* =*);
" =
2

+ b
d
a(*** + Vab) = (* = % .
2
=

Nous avons supposé, pour notre démonstration , a > b ; alors , les


a + b
deux moyennes et Vab sont également plus grandes que b ,
et par suite
a + b
+ Vab > 21 .
2
Donc
(
2bd <
d'où l'on tire
( ) 2
2

d (a - b )
86
254 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
Question 319. - Quand deux nombres composés d'un même
nombre de chiffres ont plus de la moitié des chiffres à gauche
communs, la différence entre leur moyenne arithmétique et leur
1
moyenne géométrique est plus petite que 8
Soient a et b deux nombres de n chiffres. Par hypothèse, ces deux
12
nombres ont plus de chiffres communs sur la gauche; donc,
2
n
a — b a au plus 2 pe 1 chiffres .

Nous venons de démontrer (n° 318 ) que la différence d entre la


moyenne arithmétique et la moyenne géométrique était plus petite
que
(a - b )
86
n
chiffres ou 1 — 2, et comme
Or, (a - b)' a, au plus, 2 (
6 -1)
b contient n chiffres, il en résulte forcément
(a - b ) < b,
d'où
b 1
d < ou d <
8b 8

REMARQUE . - Ce théorème s'applique avantageusement pour la


détermination de la moyenne géométrique de deux fractions déci
males , toutes les fois que les deux nombres ont au moins 5 décimales .

Question 320. – Si en extrayant la racine carrée, à une unité


près, d'un nombre N, le reste ne surpasse pas la racinc trouvée,
celle-ci est approchée à une demi-unité près.
Soit n la racine carrée et r le reste .
N = 129 + 70 et go < n .
On a
2
1
a* +
(x + ) = +
4

Remplaçons dans le second membre de cette égalité n par » , il vient


2

(n + 3) = x + r+1
N 1? 4
CHAP . XII . DÉS CARRÉS ET DES RACINES CARRÉES . 255

ou
2
1

et par suite
n(-+ ) =x + *
+ >

d'où l'on tire


N < (n + ) 1

VN < n +
% 2
On a donc la double inégalité
1
n < V Ñ << n + s5
qui démontre la proposition énoncée.

Question 321. — Quelles sont les fractions de la forme n


égales à
1
leur racine carrée à -n près ?
(École des mineurs de Saint-Étienne. Examen oral .)

Une fraction jouissant de la propriété énoncée doit être comprise


2 2 2 2
a a a
, suivant
entre
(1) ( +-)1
et
n
(4-4)
, ou bien entre
* ' * () n
et
22

qu'on considérera une valeur approchée par défaut ou par excès .


1° Examinons le premier cas. On aa la double inégalité
a a + 1

(?)'< < (**);


n
- <
12

la première nous montre que la fraction est plus petite que l'unité ,
12

c'est-à-dire que n est plus grand que a .


Remplaçons alors dans la seconde n par a + k, il vient
a (a + k) < (a + 1) ,
ou
a” + ak < a' + 2a + 1 ,
d'où l'on tire 1
k <2 +
a

Ainsi , a et n doivent remplir les deux conditions


1
a < n et k ou n - a 2 +
256 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE ,
d'ailleurs, ces deux nombres doivent être entiers ; les seules valeurs
admissibles pour k sont, par suite, 1 ou 2 . n 1 n 2
Il résulte de là que, dans ce cas, les fractions n2
et
n

jouiront seules de la propriété énoncée.


20 Considérons le second cas . On a

(º= 1-)'*;-)
n n

Il résulte de la seconde inégalité que la fraction est plus grande que


l'unité, c'est-à-dire que l'on a a > n .
On peut donc poser n = a - k .
La première inégalité devient alors
(a – 1)* < a (a - k) ,
ou

a’ + 1 - 2a < a“ – ak ,
ou encore

ak < 2a - 1 ,
d'où l'on tire
1
k <2 .

On conclut facilement de là que , parmi les expressions à termes


n + 1
entiers et plus grandes que l'unité , 12 est la seule jouissant de
la propriété énoncée .

Question 322. – Soient a la racine corrée, à une unité près, d'un


nombre entier N, et R le reste fourni par l'opération ; on demande
>

de démontrer que :
R
1 ° La somme a +
2a
est supérieure à VR ;
R
20 Le carré de a + surpasse d'une unité au plus le nombre N ;
2a
R
3° Si l'on prend celle somme a +
2a
pour valeur de VN , l'erreur
1
relative est moindre que
2N

1 ° Par hypothèse
N = N? + R ;
CHAP . XII . DES CARRÉS ET DES RACINES CARRÉES . 257

R
or , le carré de l'expression a + 2a
est égal à

R ? R?
a” + R + EN +
4a 4a? ;
R ?
donc +
2a
est plus grand que N, et par suite on aa bien
R
2a
> VN .
20 On a
R R ”
U + -N =
)-
2a 4a .

mais a représentant la racine carrée de N , à une unité près, il en


résulte la double inégalité
a < N < (a + 1) ,
oll

a < a + R < a + 2a + 1,
ou enfin
0 < R < 2u + 1,

c'est- à -dire que la plus grande valeur possible de R est 2u .


La valeur maximum de la différence
R R ? 4a
N = est donc
(a + ) -
2a 4a ?
, Ou 1 .

3º Considérons les deux nombres N + 1 et N ; on sait que


2VN + IVN < N +1+ N ,
d'ou
1
VN +1 VN < N + N+
RemplaçonsR dans cette inégalité VN + 1 par la quantité au plus
20 , elle subsist
égale a + - era a fortiori, et on aura
R 1
2 ) VN < N +
(a +
inégalité qui peut se mettre sous la forme
R 1
<

VV -N
(a + ) v .
101

a +
2u

Exercices d'arithmérique. 17
258 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
ou encore
R 1
vs (a + ": -vs)< 2α

ou enſin , en divisant les deux membres par N ,


R
a + VN
2α 1

VN 2N

inégalité qu'il s'agissait de démontrer.

Question 323 . Si un carré entier augmenté ou diminué d'un


nombre pair donne un carré parfait, le premier carré augmente
ou diminué de la moitié de ce nombre pair sera la somme de
deux carrés.

Soit N' un carré entier tel que l'on ait


(1 ) N + 2a = p ;

il s'agit de démontrer l'existence de deux nombres, a et B, tels que


la somme algébrique N ? E a soit égale à a* + 32.
Or, suivant le signe dont est aflecté le terme 2a , p . est plus grand
ou plus petit que N?, et par suite l'égalité ( 1) peut s'écrire
NV ? + 2a = (N = 8 ) ,
ou

N? + 2a = N ' + ? 2.0 ,
d'ou
+ 2a = é? * 2 Ne.

La quantité s est donc toujours paire, et , en posant : = 2q , l'égalité


précédente devient
+ 2a = 49° I 4N.q ,
d'ou l'on tire
a
ta = 2q + 2Nq .
Par conséquent
N? a = N2 + 2q + 2Nq = N? + q I 2Nq + q*,
ou
Nº a=(N 1)2 + q* .
Il suffira donc de prendre
4 = NE
-- et B = 4.
DES CARRÉS ET DES RACINES CARRÉES . 259
CHAP . XII .
REMARQUE . La détermination de q dépend de celle de e , et les
valeurs de cette dernière quantité sont données par l'équation du
second degré
+ 2N I 2a = 0 ,
d'où l'on tire
e = INEVN ? + 2a = FN = p .

Question 324. – Démontrer que si l'on désigne par R la partie


entière de la racine carrée d'un nombre entier, par r le reste et
par n la partie entière du quotient 2R
- , la racine exacte est com
r

prise entre 1
1
R + et R + n tl

(École navale . — Concours de 1887.)


Soient N un nombre entier , R la partie entière de sa racine carrée ;
on a , par hypothèse ,
N = R ' + que et nr < 2R < (n + 1 ) ",
et il s'ayit de démontrer la double inégalité
2
1

ou
R
+1)< x * + :)
(1 + n+-)
+
n
R 2

1 2R 1
2R
R? to
n + 1
+
( 12 + 1 )
< R? + you < R ? +
24+ 12 na

ou enfin 1
2R 1 2R
+ << + 2
12 + 1 12 12?
( n + 1)
La seconde inégalité est évidente, car, par hypothèse ,
2R . .

donc, a fortiori, 1
2R + .
<
12 722
!

De plus, les deux nombres 2R et (n + 1 ), étant entiers et (n + 1 )."


260 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
étant, par hypothèse, plus grand que 2R , on aura aussi
1
(n + 1)" > 2R +
n + 1
et de cette inégalité nous tirons
2R + 1
1' >
12 + 1 (n + 11)2
Question 325. -- Si a et b sont des nombres premiers entre eux,
l’un pair et l'autre impair, la différence a - b? ne peut être un
carré que si a + b et a b sont eux-mêmes des carrés.
jo La condition est nécessaire.
On a , par hypothèse,
ai - 1? = p .
La somme a + b et la différence a b ne peuvent admettre un
facteur premier commun & , car ce facteur devrait diviser à la fois
a + b + a b = 2a,
et
a + b - a + b = 26 ,
c'est- à -dire a et b, puisque les nombres a + b et a – b étant impairs,
-

par hypothèse, le facteur & ne pourrait être 2 ; mais alors a et b ne


seraient pas premiers entre eux .
Il résulte de là que a + b et a – b sont des nombres premiers
entre eux , et comme

a' - b* = pi = ( a + b ) ( a -- b) ,
tous les diviseurs premiers de (a + b) el ( a — b) entrent dans ces
deux nombres avec des exposants pairs.

20 La condition est suffisante .


Par hypothèse
a + b = m ?,
= ’;
a - ben
donc
( a + b ) ( a − 1)) = a ? – b? = m ? x n = p .
CIIIP . XII . DES CARRÉS ET DES RACISES CARRÉES. 261

Question 326 . Les carrés égaux à la somme de deux autres


sont tous donnés par la formule
2
+ x y?
(***) = * = *) + (2p)"
2
xy
, 2

dans laquelle x et y désignent des nombres entiers quelconqucs.


Soient m , n et p trois nombres liés par la relation
>

(1 ) m ? + n =p .
Supposons d'abord que ces trois nombres soient premiers entre
eux ; l'un d'eux est certainement pair , n par exemple.
On a
-
m’ = p : – n ' = ( p + n ) (pp –— 1 ),
p et n sont des nombres premiers entre eux , l'un pair et l'autre
impair, la différence pi – n ' ne peut être égale à un carré mi que si
p + n et p - n sont eux -mêmes des carrés parfaits. (Voir nº 325. )
On peut donc poser
p + n=x , p- n =Y ,-

d'où
2 + y c
. -- y
p = 12 = et m = xy .
2 2

L'égalité ( 1) n'est par suite qu'un cas particulier de la suivante :


2
+ y C
y?
(2)
(***) = (497")*+(37)
2
+ xy '. 2

Supposons, en second lieu , que les trois nombres m , n et p ne


soient pas premiers entre eux, et représentons par d leur plus grand
commun diviseur :
m = d.a , n = d.b, p = d.c.

La relation (1 ) devient dans ce cas


d'.a' + d’.b? = d.c ",
ou
a’ + b? -
= c,

et les nombres a , b et c étant premiers entre eux , on peut déter


262 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
miner deux entiers x et y tels que l'on ait
cº + agº2 X y?
2

b = a = XY .

Alors
2 + y? yº
= d.
p = d . 2 , 12 = d .
2
m = d.xy.

Les trois nombres m , n et p sont donc compris dans la formule


2
x + y yº
(****)*=
، ( ***")*+(day)
+
',",
d
2

qui n'est autre chose que la formule (2) dont tous les termes ont été
multipliés par d?.

Question 327. – Le produit de trois nombres entiers consécutifs


ne peut être ni un carré ni le double d'un carré.

Soient n - 1 , n et n + 1 trois nombres entiers consécutifs ; leur


produit est
n ( n? — 1),
et comme n et 12 — 1 sont deux nombres premiers entre eux , on
voit que ce produit ne peut être un carré parfait que si chacun des
facteurs n et nu? - 1 est lui-même carré parfait.
Or, on ne peut avoir 12 – 1 = p , puisque la différence des
carrés de deux nombres entiers consécutifs est égale au double du
plus petit, plus un , c'est-à-dire à au moins 3 unités.
Donc le produit ( 11 - 1 ) n (n + 1 ) n'est pas un carré parfait,
Mais pourrait -on avoir
---
(n − 1 ) n ( n + 1) = 2N?,
ou

1 ( n ? — 1 ) = 2N ?
-

Évidemment non ; car, d'après ce qui précède, il en résulterait


12-1 = 2 , d'où n = 3,

et 3 n'est pas un carré.


CHAP . XII . DES CARRÉS ET DES RACINES CARRÉES . 263

Question 328 . On a trouvé la racine carrée d'un nombre N , à


moins d'une unité ; on demande de déterminer, i l'aspect du reste,
si la racine exacte est plus près du nombre trouvé ou du nombre
immédiatement supérieur.
Soient n la racine trouvée à moins d'une unité, et » le reste de
l'opération . n étant supposée calculée par défaut , on a
n ! < N < ( n + 1 )' .
La racine exacte sera évidemment plus voisine de n que de n + 1,
ou inversement, suivant que l'on aura

ou
»•< x <(n
( x + ))'< (n + 1).
<N < n

2
n² <

L'inégalité
nt
2) < N < (n + 1 ) .

nous donne
x = (x + 3 nt

1
x << ni + * + ,n, 4
d'où l'on tire
1

ou enfin
NN –- n <Ấnn + 4.

1
ren + 4
De même l'inégalité
N

nous donne
N > (n + 3) n +

1
N > 1 + tn ,
4
d'ou
1 1
N - n > n+ n + et r >nti >
4
.

Mais n et y sont des nombres entiers différant au moins d'une


1 1
unité; par suite,si l'on a r' < n ++ 4,, on a aussi r < n , et si rr > n +>

on a également r > n .
204 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
Donc , la racine exacte est plus voisine de n ou de 11 + 1 , suivant
que le reste est plus petit ou plus grand que la racine approchée
trouvée .
1
Le cas ou n = r peut se présenter, mais alors on a n + 4 > 1 , et ,
par suite , la racine exacte est plus voisine de n que de n + 1 .

Question 329. - On sait qu'un nombre a est compris entre deur


-

autres A et B ; avec quelle approximation pourra-t-on obtenir sa


racine carrée ?

Le nombre a étant compris entre A et B , il en résulte que Va est


comprise entre V A et VB ; on peut donc prendre indifféremment
pour Va un nombre compris entre ces deux limites . Ne sachant
lequel des deux nombres est le plus approché de a, nous prendrons
pour la valeur de Vå la demi- somme VA + VB , et nous pourrons
affirmer que l'erreur , en plus ou en moins, est moindre que

( AA ++ VB) – VĀ ,
SV Ou
2 (VB -VA) ;
il n'est pas possible d'obtenir une plus grande approximation .
Cette limite peut d'ailleurs se mettre sous une forme qui en rend
le calcul plus facile. Remarquons que

VB - VA (VB – VĀ) (VB + VA)


VB + VA
Mais

(VB -VA) (VB + VA) = B – A ;


donc
1 B - A
;((VB - VA) =
2
9( VB + VA)
D'ailleurs, VB étant plus grande que VĀ , si l'on remplace VB
>

par VĀ , l'erreir sera, a fortiori, moindre que


B - A
AVĀ

Cette expression représente approximativement la limite inférieure


CILAP . XII . DES CARRÉS ET DES RACINES CARNÉES . 263

du degré d'approximation avec lequel il est possible de calculer la


racine carrée d'un nombre a , sachant seulement que ce nombre est
compris entre A et B.

Question 330 . Pour trouver la racine carrée d'un nombre


entier A à moins d'une unité, il suffit d'employer plus de la
moitié de ses chiffres à partir de la gauche, remplaçant tous les
autres par des zéros, puis d'extraire, à moins d'une unité par
excès, la racine carrée du nombre B ainsi obtenu.
Représentons par d la différence entre les racines carrées de A et
de B ; on a
VĀ = VB + d ,
d'ou , en élevant au carré,
A = B + 2d VB + d',
011 , en négligeant le terme d’,
A > B + 2d VB ,
inégalité qui nous donne
A- B
d <
2VB

Soit maintenant n le nombre des chiffres de A et par suite de B ;


12
ces deux nombres ayant plus de 2 chiffres communs sur la gauche,
12
leur différence A B contient moins de chiffres. La racine carrée
2
12
de B contient de son côté au moins chiffres; on a donc
2

VB > A – B ,
et par suite
d <
<
En prenant pour la valeur de VA la racine carrée de B calculée à
moins d'une unité, par excès, l'erreur commise sera par conséquent
moindre qu'une unité.
266 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
Question 331 . On a trouvé les dizuines de la racine carrée d'un
nombre N , et l'on demande de déterminer une limite inférieure du
chiffre des unités.
Représentons par d l'ensemble des dizaines de la racine et par c le
chiffre inconnu des unités .
Posons
R = N - (d x 10 ) .
-

Il est facile de démontrer que la division de R par l'expression


2d X 10 + x + 1
nous donnera un quotient au plus égal à x . Si , en effet , celte division
fournissait un quotient x + a supérieur à x, on aurait
R > ( 2d X 10 + x + 1 ) (x + a),
et a fortiori
R > (2d X 10 + x + 1) (x + 1 ) .
Il viendrait, par suite,
N > d? x 100 + 2 x d X 10 (x + 1 ) + (x + 1 )" ,
d'où cette conclusion que, contrairement à notre hypothèse, le chiffre
des unités serait au moins égal à x + 1 .
Remarquons maintenant que le terme ac qui entre dans le diviseur
2d X 10 + x + 1 n'est pas connu ; mais on a toujours
+1 < 10,

et les conclusions qui précédent subsisteront, à plus forte raison si


le diviseur 20 x 10 + x + 1 est remplacé par le suivant, qui ne
lui est pas inférieur :
2d X 10 + 10 ou (2d + 1 ) X 10 .
Il suffira donc de diviser les dizaines de R par 2d + 1 , et nous
>

pourrons formuler la règle suivante :


On obtiendra une limite inférieure du chiffre des unités en
divisant les dizaines du reste que l'on obtient en retranchant du
nombre donné le carré des dizaines de la racine, par le double
des dizaines de la racine augmenté d'une unité.
CHAP . XII . - DES CARRÉS ET DES RACINES CARRÉES . 267
Donnons un exemple à l'appui : Proposons- nous d'extraire la racine
carrée du nombre 689.
689 | 26
289 46 X 6
13

le nombre des dizaines de la racine est 2 .


La règle connue de l'extraction de la racine carrée donne pour
limite supérieure du chiffre des unités , 7 .
La limite inférieure est 5, d'après la règle que nous venons d'énon
cer, et le chiffre exact est 6 .

La règle que nous venons de formuler devient inutile lorsque le


nombre formé par les dizaines de la racine a plus d'un chiffre. Si ,
dans ce cas , la méthode ordinaire qui consiste à diviser les dizaines
du dernier reste obtenu par le double de la partie trouvée à la racine ,
donne un chiffre des unités trop fort, on aura le chiffre exact en le
diminuant d'une unité .
Soit , en effet, r le reste obtenu en retranchant de N le carré de
( d X 10 + x). Nous savons que ce reste ne peut jamais surpasser le
double de la racine ; on a, par suite,

go < 20 x 10 + 2x + 1 ,

ou , en ajoutant x? aux deux membres,


c + p < 20 x 10 + ( + 1 ) .
Mais

R = N - d’.100 == 1 + (d X 10 + x)? – d’.100, -

ou
R = 20 x 10 x 2 + x + 1.

Donc, pour que le quotient obtenu en divisant R par 2d X 10 fût


supérieur à x + 1 , il serait nécessaire que ce même diviseur 2d X 10
fùt contenu plus d'une fois dans x + 7o ; or, cela est impossible ,
puisque ( x + 1) est inférieur à 100, et d ayant plusieurs chiſfres , le
nombre 2d X 10 est plus grand que 100.
258 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.

Note sur le calcul de la racine carrée d'un nombre N


avec une approximation de plus en plus grande .
✓ I. Choisissons un nombre quelconque A tel que son carré soit
plus grand que N ; on aura en conséquence
(1) A > VN ,
ou, en multipliant les deux membres par VN ,
AVN > N ,
d'où l'on tire
N
VN >
A
On aura donc, en définitive,
N
A > VN >
A
N
ou, en posant A
B,
A > VN > B.
Nous dirons que les deux nombres A et B dont le produit
N
A.B = AX = N,
A

sont des valeurs approchées correspondantes de VN .


Soient maintenant A , la moyenne arithmétique de A et B, et B,
1 >

la valeur correspondante de B ; on a
zie

A + B
A, = 2
>
B,
N
ou , en remplaçant B par sa valeur A
N
At
A A + N 2A.N
A, 2A
>
B 1, = A + N
La première de ces égalités nous donne
A UN A ' + N - 2A VN (A - VN )'.
A , -VN = 2A – VN – 2A 2A
>
CHAP . XII . DES CARRÉS ET DES RACINES CARRÉES . 269

qui peut encore s'écrire


A - VN A - VN -

A.
, -

A
- VR = A 2
х
A

d'où ces deux conséquences :


1 ° A,1 est une quantité plus
° grande que VV NÑ ;
2° La différence A, - VN est moindre que la moitié de la diffé. v
rence A - VN .
Ainsi A , est une valeur de VN plus approchée que A , et l'erreur
absolue A , - VN est plus petite que la moitié de l'erreur absolue
commise en prenant A au lieu de N.
(A - VN ).
Divisons les deux membres de l'égalité A , -VN = 2A
par VN , il vient
A , -VN
1 11 ( A – VN) 1 A -
VN VN
VN
=
2 AVN $( es) </
2 VN
Х
A

et , en vertu de l'inégalité ( 1),


2
A , - VN
VN < (4 VN )
d'où ce théorème : L'erreur relative commise en prenant A , pour la
valeur approchée de VN est moindre que la moitié du carré de
l'erreur relative qui correspond à la valeur A.
Cela posé, représentons par A , la moyenne arithmétique entre
A , et B,, par B, la valeur correspondante à A ,; désignons encore par
A, la moyenne arithmétique entre A, et B,, par B, la valeur corres
pondante à Ag ; soient toujours A , et B , deux valeurs correspondantes
dont la première est égale à la demi-somme Az + B ,, et ainsi de
suite ; nous obtiendrons , en opérant ainsi, deus séries de nombres :
A, A ,, A,,2 A3, A. , ... ‫ܕ‬, A. , Ax + 1 , ... ,
B , B B. , B , B , 3 B.,, B ; +1, ... ,
les premiers supérieurs, les seconds inférieurs à VN , mais conver
geant tous vers la valeur de VN , quelle que soit d'ailleurs la valeur
initiale du nombre A qui a servi de point de départ aux calculs.
270 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .

Les erreurs absolues qui correspondent aux valeurs A ,, A,, Az,


A. sont , en effet, comme nous l'avons fait voir , plus petites que
la moitié, le quart, le huitième, etc. , de celle qui correspond à la
>

valeur A, d'où il résulte que ces erreurs finissent par devenir


moindres qu’une quantité donnée quelconque aussi petite que l'on
veut, quelle que soit d'ailleurs la grandeur de la valeur abso
lue A - Vs.
De plus, en poursuivant les calculs jusqu'à ce que l'on trouve dans
la suite A, A1, A ,, ... un terme tel que l'erreur relative correspondante
soit représentée par une fraction très petite, les valeurs suivantes
s'approcheront très rapidement de VN , puisque l'erreur relative de
chacune d'elles est inférieure à la moitié du carré de l'erreur relative
qui correspond à la valeur précédente.
33
Donnons un exemple numérique. Soit N = - , et faisons A = 3,
N 33 11
d'où B =
A 3.5 5

On obtient facilement les deux suites

13 167 27892 1555648429


=

A , = 55 A, 65 A, 10855
A,
605535320
32 429 71613 3996533112
B, 2
B, B B =
12 167 ' 27892 15556 48429

On a avec cet exemple

33
3
A - VN 3 --1V3 45 - 33 4

VN 33 33 33 11 + V 33.5
+ 5.
V5 3.5 V 5 5

1 1
Ainsi, l'erreur relative pour A =- 3 est inférieure à 5 et même à 5.9
.

l'erreur relative de A , sera plus petite que celle de A , sera 2


69,62
1 1
moindre que
9693,8888, et a fortiori moindre que 9500
1
L'erreur relative de AA , sera plus petite que 180500000, et a fortiori
CHAP . XII . DES CARRÉS ET DES RACINES CARRÉES . 271
1
plus petite que
1800JOJOO L'erreur relative de A, sera enſin moindre
1 1
que 324 X 2 X 1016 et a fortiori moindre que 6 Par suite,
x 1016
le développement en décimales de A , nous donne pour la valeur de
VN , avec 15 décimales exactes ,
2,569046557019993 .

II . · Traitons en particulier le cas où N est un nombre entier, et


prenons pour la valeur de A la fraction irréductible р .
9
Ainsi

A P et B =
N.9 .
9 р

il en résulle pour les valeurs de A , et B,


1 р N p? + Nq 2N.pa
A,-=!( +":') =2 * N
, 2 a
+
р 2p.q.
,
B =
pi + N.q
Soit d le p. g. c . d. aux deux nombres p? + Nq? et 2 pq; on aura ,
en représentant par P , et q, les quotients des divisions de ces deux
nombres par leur p. g. c. d .,
‫ܙܕ‬ d.ph
P.
d.q. 91
P.
et la fraction est irréductible .
91
Or, les égalités
d.p = p + Nq ?, d.q. == 2p.q ,
nous conduisent aux suivantes :

dp, + 2pq VN = pi + Nq? + 2pq Vi = (p + qVN)' ,


et

dpi – 2pq VN = p + Ngì – 2pTVĩ = – 4VS) ,


ou encore, en observant que 2pq VÑ = dq, V ,
d, (p. + q.VN) =- (p + qVN)",
et ( 2, -4,9 VN
VX) = pqV5)..
(
272 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
Multipliant ces deux dernières égalités membre à membre, il vient
d' ( P ; – N.qi ) = (p - Nqº) .
Si donc on a p ? – Nq* = 1 , on aura nécessairement
d = 1 et pi - Nq; -= 11..

De même, si nous représentons par P2, P3, ... , P. les valeurs des
92 93 9
A ces diverses fractions étant d'ailleurs
quantités Ag, A,, ... , ,
obtenues comme il a élé expliqué pour la fraction P. et étant, par
94
suite, toutes irréductibles , nous aurons, d'une façon générale et en
supposant
p? – Nq: = 1, på – Nq; = 1 ,
ou

(P.» + qn VN) (P. - 4.VN)


an = 1,
l'ou l'on tire
1

et
r . = 4.VN = TGV
P.
Pn +

1
PX
VNE
an (p. + An VN)
Il en résulte que l'on a
Px 1
VN >

9x q. P
• n

et , à plus forte raison ,


Pn 1
VI <
que
Pria
d'où cette conséquence que chacune des fractions Ps, P',
,
9. 9: 9.
diffère de la vraie valeur de VN d'une quantité plus petite que
l'unité divisée par le carré de son dénominateur.
7
Comme application faisons N = 3 et prenons p samme

a 4
CHAP . XII . DES CARRÉS ET DES RACINES CARRÉES . 273

On a alors
P,
Pit+ 9,a V3 = (7 + 4V3
-
4 V 3)',
P, + 9, V3 (7 + 4 V3 ),
+ 9, V3 = (7 + 4V3)",
P: tla
ou , en développant,

P. + 9, V3 = 49 + 48 + 56V3, d'où P , = 49 + 48 = 97, et q, = 56,


P, + q, V3 = 9409 + 9408 + 10864V3, d'où p, = 18817, 9, = 10864.

18817
Sans aller plus loin , on voit que la fraction
>
10864
représente la racine
1
carrée de 3 à moins de
10864 x 18817

REMARQUE . ___
Nous avons supposé dans ce qui précède que la
P
fraction ?a pouvait toujours être choisie de manière que l'égalité
- Nq = 1
pi –
fùt satisfaite, mais nous ne pouvons en présenter une démonstration
ici. Elle a été donnée par Lagrange dans son mémoire intitulé : La
solution d'un problème d'arithmétique proposé par Fermat.
La question était ainsi énoncée : Étant donné un nombre quel
conque entier non carré, trouver un nombre entier et carré tel
que le produit de ces deux nombres, augmenté d'une unité, soit
un nombre carré.
Ce problème avait été proposé comme une espèce de défi à tous les
géomètres anglais , particulièrement à Wallis ,qui en donna la solution .
Mais la méthode employée par Wallis ne consiste que dans une sorte
de tâtonnement. Lagrange s'appliqua à démontrer que la solution du
problème est toujours possible, quel que soit le nombre donné ; mais
le développement algébrique qu'il a présenté de la question est très
long et compliqué ; il est douteux qu'il concorde avec la solution que
Fermat avait en vue.
On trouve également une solution de la question dans le traité
d'arithmétique de Brahma-Gupta , dont le nom était complètement
Exercices d'arithmélique. 18
274 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
inconnu en Europe à l'époque où le problème fut proposé par Fermat.
Cette solution peut se résumer ainsi :
Prenons pour q un nombre de la forme
2x
(x * )
N)
alors
4N.c? (x? + N )? + Ni :
Nq' + 1 = (x* – N ) + 1 = = un carré.
(a ? — N ) --
N

On ne sait comment Brahma-Gupta a raisonné pour obtenir ce


résultat , mais cetie mėme formule a été retrouvée par lord Brouncker,
à qui Fermat avait proposé la question en même temps qu'à Wallis .
CHAP . XIII . DES CUBES ET DES RACINES CUBIQUES. 275

CHAPITRE XIII

Théorie des cubes et des racines cubiques.

RÉSUMÉ

Cube d'un nombre entier ; cube d'une fraction ; notation . - Cube de la somme
de deux nombres.
Conséquences :
lo Le cube d'un nombre entier plus grand que 10 contient quatre parties : 1° le
cube des dizaines ; 2 trois fois le carré des dizaines multiplié par les unités ;
30 trois fois les dizaines multipliées par le carré des unités ; 40 le cube des unités ;
2. La différence entre les cubes de deux nombres entiers consécutifs est égale
à trois fois le carré du plus petit des deux nombres, plus trois fois ce plus petit
nombre, plus un.
Le cube d'un produit est égal au produit des cubes des facteurs. – On élève
uve puissance au cube en triplant l'exposant. · Le cube d'un nombre entier est
terminé par le même chiffre que le cube de ses unités. - L'inspection du cube d'un
nonıbre permet de reconnaître immédiatement chiffre qui termine ce nombre .
Si le cube d'un nombre entier est terminé par des zéros , leur nombre est multiple
de 3. — Le cube d'un nombre de dizaines est un nombre exact de mille . - La con
dition nécessaire et suffisante pour qu'un nombre entier soit le cube d'un autre
nombre entier est que tous les exposants de ses facteurs premiers soient divisibles
par 3 . - Un nombre entier qui admet un diviseur premier p sans être divisible par
son cube på ne peut pas être un cube.
Définition de la racine cubique d'un nombre : notation usitée. Ce qu'on entend
par extraire la racine cubique d'un nombre . Montrer, a priori, qu'il n'est pas
toujours possible d'extraire la racine cubique d'un nombre entier. Dans le cas
où N n'est pas un cube parfait, définir la grandeur dont N est la mesure. – On
ne peut que se borner à définir la grandeur dont VN est la mesure .
Définition de la racine cubique d'un nombre à une unité près, par défaut ou par
excès .
Si un nombre entier contient 3n , 3n - lou 312 2 chiffres, sa racine cubique ,
à une unité près , contient n chiffres. Des deux racines à une unité près , l'une est
toujours plus approchée que l'autre de la vraie racine.
Extraction de la racine cubique l'un nombre donné moindre que 1000, cube de 10 ;
table des cubes des 10 premiers nombres; on consi - lère deux cas , suivant que le
nombre donne figure parmi les cubes ou est compris entre deux cubes consécutifs;
reste de l'opération .
Extraction de la racine cubique d'un nombre plus grand que 1000 ; théorie de
276 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
l'opération ; règle générale ; disposition généralement donnée aux calculs ; exemples
divers ; seconde méthode d'essai du second chiffre de la racine ; exemples.
Cas d'un reste nul ; cas où l'une des divisions partielles est impossible .
Le reste obtenu dans l'extraction d'une racine cubique ne peut jamais surpasser
le triple carré de la racine , plus le triple de la racine ; ce théorème permet de voir
immédiatement si la racine par excès est plus approchée que la racine par défaut.
Preuve de l'opération de l'extraction de la racine cubique ; preuve par 9.
Extraction de la racine cubique dans un système quelconque de numération.
Cube d'une fraction ; cube d'un nombre fractionnaire. — Toute fraction irréduc
tible a pour cube une autre fraction irréductible . Quand un nombre entier n'est
pas le cube d'un autre nombre entier, il n'est pas non plus le cube d'un nombre
fractionnaire ; quand une fraction irréductible n'a pas ses deux termes cubes
parfaits, elle n'est le cube ni d'un nombre entier, ni d'un nombre fractionnaire ;
les racines cubiques de pareils nombres sont des quantités incommensurables.
La racine cubique , à moins d'une unité près , d'un nombre entier plus une frac
tion , est la même que celle de la partie entière de ce nombre.
Extraction de la racine cubique d'une fraction dont les deux termes sont des
cubes parfaits.
Extraction de la racine cubique d'une fraction dont le dénominateur seul est un
cube parfait.
Extraction de la racine cubique d'une fraction dont le dénominateur n'est pas
un cube parfait.
La racine cubique d'une fraction est plus grande que sa racine carrée et aussi
plus grande que cette fraction .
Racine cubique des nombres fractionnaires.
Extraction de la racine cubique d'un nombre décimal ; cas où le nombre des
chiffres décimaux est multiple de 3 ; cas où le nombre des chiffres décimaux n'est
pas multiple de 3 .
1
Racine cubique par approximation . -
Extraction de la racine cubique à près .
Extraction de la racine cubique avec une approximation marquée par une frac
tion
1
Approximation décimale ; extraction de la racine cubique à 10 près.
Conversion en décimales de la racine cubique d'un nombre entier ou fractionnaire.

Question 332. - Un nombre entier qui admet un diriscur pre


mier p sans être divisible par på n'est pas un cube parfait.

Question 333. - La différence entre le cube d'un nombre n et ce


nombre est toujours divisible par 6.
Cela résulte de ce qu'on a
1
เ - 1 = n (n + 1) (n − 1).

Question 334. – Si un nombre dirisé par 9 donne pour restes 2,


3, 4, 5 , 6 ou 7, ce nombre n'est pas un cube parfait.
>
CHAP . XIII . DES CUBES ET DES RACINES CUBIQUES . 277

Question 335. -- La différence des cubes de deux nombres entiers


-

consécutifs, diminuée de 1 , est toujours divisible par 6.


9

Conséquence immédiate de l'égalité


(a + :
1 )* — a' – 1 = 3a ( a + 1).)
Question 336. – Le cube de tout nombre impair plus grand que 1 ,
augmenté ou diminué de 1, est divisible par 4.
Question 337. - Si un nombre est premier arec 7, son cube, aug.
menté ou diminué de 1 , est un multiple de 7.

Question 338. La somme des cubes de trois nombres entiers


consécutifs est dirisible par 3 fois le nombre du milieu et par 9 .
(École normale des Sciences de Gand. – Concours de 1885.)
Si nous représentons par n le nombre moyen , les trois nombres
entiers consécutifs seront

N — 1,
.
12 et n + 1.

La somme des cubes de ces trois nombres est alors égale à


3n : + 61 = 3n (12° + 2) .
Cette dernière expression peut s'écrire
3n (12? –1 +3) = 9n + 3n (n ? — 1 ) = 9n + 3 (n — 1 ) 12 ( n + 1) .
-

Le produit ( n − 1 ) n ( n + 1 ) de trois nombres entiers consécutifs


étant divisible par 3, on voit que les deux termes de la somme précé
dente sont divisibles par 9n .

Question 339. – La somme du cube d'un nombre pair et de 20


fois ce nombre est divisible par 48 .
Question 340. - Lorsqu'un nombre de deux chiffres est divisible
par 7, la différence entre les cubes de ses chiffres est également
divisible par 7.

Question 341 , - Trouver un nombre de trois chiffres sachant que


la somme de ses chiffres est 14 et son cube 83453453 .
278 EXERCICES D'ARITIMÉTIQUE .
Le plus grand cube entier contenu dans 83 étant 64 , dont la racine
cubique est 4, ce chiffre nous représente les centaines du nombre
cherché.
De plus , le chiffre 3 qui termine le cube donne 83453453 indique
>

que le nombre inconnu est terminé par 7.


Or , 7 + 4 11 ; donc le chiffre des dizaines sera 14 11 = 3 .
-

Le nombre demandé est 437 .

Question 342. — Trouver deux nombres entiers consécutifs dont


les cubes différent de n . Dans quel cas le problème sera-t-il
possible ?
Représentons par a et a + 1 les deux nombres entiers consécutifs
dont les cubes différent de n . On a

(a + 1 )' - a = 1 ,
ou

( 1) 3a? + 3a + 1 =: 12 ,
d'où l'on tire
3a (a + 1) = n − 1 ,
et
n - 1
a (a + 1 ) 3

On est donc ramené au problème du n° 301 .


L'égalité (1) montre immédiatement que le nombre donné n doj t
être impair. De plus, n - 1 doit être un multiple de 3, tel que son
quotient par 3 représente le produit de deux nombres entiers consé
cutifs .
Ces conditions sont évidemment suffisantes et on reconnaitra
n - 1
qu'elles sont remplies lorsque en extrayant la racine carrée de 3
le reste sera égal à la racine .

Question 343. - Trouver trois nombres entiers consécutifs con


naissant leur produit.

Soit P le produit connu de trois nombres entiers consécutifs


Q - 1, a et ů + 1.
CHAP . XIII . DES CUBES ET DES RACINES CUBIQUES . 279

Or , (a — 1 ) a (a + 1 ) est évidemment plus grand que (a - 1 )'.


Ce même produit est plus petit que a' puisque l'on a
- -

(a — 1) a (a + 1 ) = a (a − 1 ) = a' – ą.
On peut donc poser la double inégalité
(a – 1)' < P < a ,
d'ou
a - 1 < VĒ < a .
a

La racine cubique du produit P est donc comprise entre les deux


nombres entiers consécutifs a –- 1 et a ; par suite, représente le
nombre a , à moins d'une unité près , par excès.

Question 344. — Connaissant le produit n (n + 1 ) (211 + 1 ) = N ,


trouver n .
APPLICATIONS NUMÉRIQUES : N = 39456, N = 159098.
En divisant par 2 les deux membres de l'égalité
N = n ( n + 1 ) (2n + 1),
il vient
N

Or, on a
>
= nn (n ++ 1) (n( n + ).
n 12
(n2 + 1 ) (n + > 12 ,

et ce même produit est plus petit que le cube de (n + 1), c'est-à-dire


N
que
2 est compris entre ( n + 1 ): et n'.
N
( n + 1 ): > ģ > nº,
d'où
N
n +1 > n.
2
zie

N
n est donc la racine cubique , à une unité près, du nombre
2
1912

N
Pour N -
= 39456 , 19728 et N = 27 .

Pour N = 159098 , 74549 et n = 43.


280 EXERCICES D'ARITIMÉTIQUE.
Question 345. Trouver le nombre entier n, connaissant
n (n + 1) (21 + 1 )
6 qui représente la somme des carrés des
n premiers nombres entiers.

APPLICATION : n (n + 1 ) (2n + 1 ) = 650 .


6
Soit
n (12 + 1 ) (2n + 1 ) =
P; -
6
il en résulte
n ( n + 1 ) (2n + 1) = 6P,
et la question est la même que celle traitée au n° 344.
APPLICATION : P =- 650, 6P = 3900.
Alors
6P
2
= 1950 ,
et
n = 1950 = 12.

Question 346 . Si la somme des unités de deux nombros est


égale à 10 , il en sera de même de la somme des chiffres des
unités de leurs cubes .
Soient N et N ' deux nombres dont les chiffres des unités a et a'
sont tels que l'on ait
a to a ' = 10 .

Ces deux nombres peuvent d'ailleurs s'écrire


N = - multiple de 10 + a , N' = multiple de 10 + a' ,
ou , en remplaçant a' par 10 — a,
>

N = multiple de 10 + a, N = multiple de 10 — a .
En formant les cubes, on trouve
N' = multiple de 10 + a', N'S = multiple de 10 —
- a ',
et l'addition de ces deux égalités nous donne
N + N'S = multiple de 10.
-
CIIAP . XIII . DES CUBES ET DES RACINES CUBIQUES . 281

Question 347. - Un nombre et son cube sont toujours termines


par le même chiffre ou par deux chiffres dont la somme est égale
à 10 .

Question 348. — Trouver un nombre entier connaissant la diffé


.

rence D entre son cube et son carré.


n , représentant le nombre entier cherché, est la racine cubique
de D, à une unité près, par excès.

Question 349 . Trouver un nombre entier, connaissant la somme P


de son cube et de son carré.
APPLICATION : P = 20.412 .

Si n représente le nombre entier cherché, n est la racine cubique


de På une unité près.

APPLICATION : Pour P = 20.412, on trouve n = 27 .

Question 350.-- Trouver un nombre entier qui soit égal à la


somme des chiffres de son cube.
Désignons par N le nombre cherché dont le nombre des chiffres
est n ;
10n - 1 < N < 10" .

Le cube de N, étant plus petit que 103 ", contient au plus 3n chiffres,
dont la somme est évidemment moindre que 3n X 9 .
Par hypothèse, cette somme est égale à N ; donc
N = 27n .
Donc
10-1 < N < 27 n .

Il résulte de là que n ne peut surpasser 2.


N est inférieur à 27 x 2 ou 54.
D'ailleurs tout cube entier est de l'une des formes : multiple de 9
ou multiple de 9 1 .
Le nombre N fait donc partie de la série des nombres inférieurs
à 54 qui sont multiples de 9 ou multiples de 9 plus ou moins un ,
282 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
savoir :
8, 17 , 26, 35 ,
2 44, 53,
9, 18, 27, 36, 45 ,
10, 19, 28 , 37 , 46.

On reconnait facilement, après essais, que les seuls nombres


satisfaisant à la question sont
1 , 8 , 17, 18, 26 et 27.
>

Question 351. – Le cube d'un nombre entier est la différence de


deux carrés dont l'un est multiple de 9.

Soit N un nombre entier quelconque.


Posons
N = m . - ?.
p.
Cette égalité peut s'écrire
Nº XN = (m + p ) (m – p ),
et il en résulte

m +p= N , m - p = N,
d'où
N + N N -N
m = > et P =
2 2

On a , par suite,
N ? +
NS
* -("=^).
= (" #") 2

Remarquons maintenant que les valeurs de m et de p peuvent se


mettre sous les formes

N (N + 1 ) > N (N − 1 )
m = p
2

Or, l'un des trois nombres entiers consécutifs, N – 1 , N , N + 1 ,


est divisible par 3 ; donc, l’nn des deux nombres m ou p est divisible
par 3 , et son carré est divisible par 9.
CHAP . XIV . THÉORIE DES PROGRESSIONS . 283

CHAPITRE XIV

Théorie des progressions.

Question 352, - Si, dans une suite de nombres, chacun est la


demi- somme de ceux qui le comprennent, ces nombres forment
une progression par diffirence.

Question 353. – Trouver la somme de n nombres impairs consé


cutifs en commençant au nombre impair n (n − 1) + 1 .
Réponse . - ne.
-

Question 354. – Dans quel cas la somme de n entiers consécutifs,


commençant à un nombre quelconque a, est-elle divisible par n ?
Réponse . - Lorsque n est impair.

Question 355. - Quelle est la somme des 81 nombres contenus


-

dans la table de multiplication dite de Pythagore ?


En désignant par a la somme 1 + 2 + 3 + + 9 des neuf
premiers nombres contenus dans la 1'e colonne horizontale, la somme
des nombres de la 2e sera . . 22 ,
celle des nombres de la 3e 336,

et enfin, la somme des nombres contenus dans la ge colonne


horizontale sera .
9 d.
L'expression de la somme totale est, par suite,
(1 + 2 + 3 + ... + 9) a = ?
0 = 45' = 2023.
284 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
Question 356. — Une table de multiplication contient tous les
produits jusqu'à 12 fois 12 ; trouver la somme des nombres
qu'elle renferme. - Generaliser la question en supposant que
cette table se termine à n' .

La somme de tous les nombres inscrits dans la table de multipli


cation est évidemment égale à la somme
1 + 2 + 3 + + 12

des 12 premiers nombres, prise 1 fois, puis 2 fois, puis 3 fois, ... et
enfin 12 fois. En un mot, la somme cherchée est égale à
(1 + 12 x 12
= 13' X 9 = 1521 .
4

Dans le cas général où la table de multiplication se terminerait à n ',


la somme de tous les nombres qu'elle contient aurait pour expression
mº (n + 1 )^
(1 + 2 + 3 + + 12) 4

Question 357. - Quel doit étre le dernier nombre de la première


.

colonne horizontale d'une table de Pythagore pour que la somme


de tous les nombres inscrits dans cette table soit égale à 36100 ?
Désignons par a la somme des nombres contenus dans la première
ligne horizontale ; on a
Q? = 36100, d'où a = V 36100 = 190 .
1
Mais a = n (n + 1), n représentant le dernier nombre de la
an
2
1re colonne horizontale ; par suite,
1
a2 nn (nn + )1) == 190 ou
n ( n + 1) = 190 X 2 = 380.

On déduit de lå la double inégalité


ni < 380 < (n + 1 ) ,
d'où il résulte
n = 19.
CHAP . XIV . THÉORIE DES PROGRESSIONS . 285

Question 358.—- La progression =- 1.3.5.7 . ... est-elle la seule qui


jouisse de la propriété que S = n”, quel que soit n ?
9

Soient aa le premier terme et r la raison d'une progression arith


métique de n termes jouissant de la propriété énoncée. On a donc,
par hypothèse, l'égalité
[2a + (n −– 1) ?) n
2
= n?,
qui peut s'écrire
2n ’ – n [2a + (n − 1) »] = 0,
ou

n2n
{ — [2a + ( n − 1) r ] } = 0.
La valeur n = 0 ne convenant pas au probleme, on doit avoir
2n - 2a2 –· ( n −— 1 ) r = 0,
ou

? " + (r – 2a) =
n (2 — 7) =
0.
Or, cette égalité est vraie quel que soit le nombre n ; il en résulte
donc que l'on a

2-1 = 0 , 70 = 2,
d'où
2α =: 0 ,
7 - 2a
10 -
-1
a = .

La suite des nombres impairs jouit donc seule de la propriété


énoncée .

Question 359. Si l'on considère la suite

1 , 2, 4, 6, 8, 10,
la somme des n premiers termes est impaire, et quand on ajoute
au nombre ainsi obtenu les ( n − 1) nombres impairs qui le
suivent, on obtient un cube.

Question 360. – Les nombres V2, V5, V7 peuvent- ils faire


partie d'une même progression par différence ?
V2, V5 et Vi feront partie d'une même progression par diffé
rence , si , en désignant par a le premier terine de cette progression,
286 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE.
et par r la raison, il est possible de trouver trois nombres entiers m ,
n , p tels que l'on ait :
V2 = a + mor",, V5 = a + noi ', Vi = a + p ...
Ces égalités nous donnent les suivantes :
V5 – V2 = (n — m) r , et V7 - V2 = (p – m ) '',
d'où résulte, par voie de division ,
V7 - V2
V 2 P m

12 - mi
V5-12

Vi - V2
-

Le rapport serait donc commensurable .


V5 - 2
V

Représentons -le par NN , il vient


>

V7 - V2 = NV5 – NV2,
ou

V7 - NV5 = V2 (1 – N ),
=

d'ou , en élevant les deux membres au carré,

7 - 2N V35 + 5X ? = 2 (1 - 1 ) ;
or, cette égalité est impossible, puisque le premier membre représente
un nombre incommensurable et le second membre un nombre com
mensurable.
Les trois nombres V2 , V 5 et V7 ne peuvent donc pas faire partie
d'une même progression arithmétique.

Question 361 . Quelles sont les progressions par différence dans


lesquelles la somme de deux termes quelconques fait partie de la
progression ?
( Baccalauréat . - Lille , 24 juillet 1886.)

Soient a le premier terme et r la raison d'une progression arith


métique telle que la somme de deux termes quelconques a + pr,
et a + mr*, soit un troisième terme de cette même progression.
CHAP . XIV . THÉORIE DES PROGRESSIONS . 287

Cette somme est égale à 2a + ( m + p) » , el il doit exister un


nombre entier n tel que l'on ait
2a + (m + p ) ? = a + nr.
Cette égalité peut s'écrire
a + (m + p) r = n.l',
d'où l'on tire

— (m + p ) r = (n − m - p ) r = multiple de .
a = n.1- r.
Il faut donc que le premier terme a de la progression soit un
multiple de la raison .
Cette condition est d'ailleurs suffisante ; car, supposons que le pre
mier terme soit q.r,' , les termes de la progression arithmétique seront
alors tous les multiples suivants de r , sans exception , et la somme
de deux quelconques des termes est un de ces multiples .
1 1 1
Question 362. - Si -

a + b ' a + c ' b + c forment une progres


>

sion arithmétique, il en est de même de a’ , 6 et c . - La réci


proque est vraie.

Question 363.- Si m et n sont, dans une progression arithmé


tique, les termes de rangs p + 9q et p – 9 , trouver le pième et le
qième terme.
m + 12
Le pleme terme a pour valeur
2
-o et le qième, m – (m – n ) P
22

Question 364. -S,, S, et S, représentant les sommes des n premiers


2

termes des trois progressions arithmétiques commençant par


l'unité et dont les raisons sont respectivement 1 , 2 et 3, montrer
que S, + S, = 25 .

Question 365. - Quelle relation doit-il exister entre les nombres


a , b, c pour qu'ils puissent étre les termes de rangs 2, B , y d'une >

même progression arithmétique ?


Il doit exister entre a , b , c, 2 , 3 , y la relation
u ( 3 – 4) + b (7 — )
2) + сc (2 – 3) = 0.
288 ESERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
Question 366. - Trouver la somme des doubles produits des
n premiers nombres entiers deux à deux.
En représentant par S cette somme, on remarquera que
(1 + 2 + 3 + 4+ ... + n )' = 1+ 2 + 3 + 4 + ... + 12°
+ 2 (1.2) + 2 (1.3) + 2 (1.4) + 2 (1.5) + + 2 ( 1.n )
+ 2 (2.3) + 2 (2.4) + 2 (2.5) + + 2 ( 2.n )
+ ..

+ 2 (n − 1 )n ,
et l'on aura, par suite,
S = (1 + 2 + 3 + ... + 12) – (1 + 2 + 32 + ... + n ) .
-

Mais , on sait que


1 + 2 + 3 + + 1 =
n ( n + 1),
2
et que
1° + 2 + 3 + + n ° — n (n + 1) (2n + 1 ).
6
Donc

S =
12 (n + 1) n (n + 1 ) (2n + 1 ) - 1 (n + 1) (31 ” — 1 -- 2).
4 6 12

REMARQUE. — Si le nombre n est pair, les deux facteurs n et


3 n ' – (n + 2) étant divisibles par 2 , leur produit est multiple de 4.

Question 367. – On donne dans une progression arithmétique


les termes MetN de rangs m et n , et l'on demande de calculer
le terme P de rang p.

Réponse. P = M ( p − n ) + N (m – p ).
m + n2

Question 368.. – La somme des cubes des n premiers nombres


entiers est égale au carré de la somme de ces nombres.
On vérifie facilement que l'on a
1' + 2 = ( 1 + 2)', 1 + 2 + 3 = (1 + 2 + 3)" ;
supposons donc cette loi vraie pour la somme d'un certain nombre p
de cubes , et proposons-nous de démontrer qu'elle est également vraie
CHAP . XIV . THÉORIE DES PROGRESSIONS . 289

lorsque la somme contient un cube de plus . En un mot, nous avons


par hypothèse
( 1) 1 ° + 23 + 33 + + p = (1 + 2 + 3 + + p)" ,
et il s'agit de démontrer que l'on a aussi
18 + 2° +38+ ... + på + ( p2 + 1)) = ( 1 + 2 + 3 + ... + p )+ (p + .
1)'.
Or, il vient, en ajoutant (p + 1)* aux deux membres de l'égalité (1 ),
13 + 23 + 3 + ... + p: + (p + 1) = (1 + 2 + 3 + ... + p )* + ( p + 1)";
mais le premier terme du second membre est égal à
(1 + 4p)*
.
p ?;i
ce second membre peut par suite s'écrire
( 1 + p)? p
4
+ (p + 1) = (1+ p)"[p*+ 4(1 + P)]_ (p + 1)*(P + 2),
4 4

ou encore

[4(1 + p)){p+27
+2
( p + 2)
2

et sous cette forme on voit bien qu'il représente le carré de la somme


1 + 2 + 3 + + P + (P + 1)
des p + 1 premiers nombres entiers.

Question 369 . Trourer la somme, la somme des carrés et, en


général, la somme des puissances semblables des diriseurs d'un V
nombre entier.
Soit N un nombre entier décomposé en facteurs premiers de la
manière suivante :
N - a " .0 " .C ...
.

On sait , d'après un théorème connu , que les diviseurs de N sont les


divers termes du produit
(1 + a + ai + a + + a ") (1 + b + b? + + b")
(1){(1 + (1 + 0 + c? + + c ) ...
La somme des diviseurs sera par conséquent la somme des termes de
ce produit ou ce produit lui-même.
Exercices d'arithmétique. 19
290 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
Or, les termes du premier polynôme forment une progression
géométrique de m + 1 termes, dont la raison est a et le premier
terme a ; la somme de ces termes aura donc pour expression
am + i 1
á 1
De même
b * +1 í
1 + b + b + +6" = 2
b 1.
CP + 1 1
et 1 + 0 + c + e + ten
с 1
Par suite , la somme des diviseurs du nombré N sera donnée par le
produit
am + 1 1 bu + i 1 CP + 1 1
Х Х
a 1 b · 1 C - 1
Somme des carrés des diviscurs. La somme des carrés est ce
que devient le produit (1 ) quand on remplace a , b, c, ... par a'’ , b', >

c?, ... On voit, en effet, que le terme général a'.b" .ck du produit (1 ) .

devient, dans le nouveau produit, a'i b2.ca.


Donc , en désignant la somme cherchée par Sg , on aura
a (m + 1) 1 b ? (n + 1 ) - 1 c ? ( p + 1) -
1
S Х Х Х
a 1 62 - 1 ca - 1

D'une manière générale S, désignant la somme des puissances a


des diviseurs d'un nombre N , on a
a m(m + 1) . 1 b2 (n + 1) 1 C2 ( p + 1 ) 1
Sa = Х Х X ...
a 1 b . 1 ca - 1

Question 370. - La somme des termes d'une progression géomé


trique decroissante et prolongée indéfiniment est double de la
somme de ses n premiers termes ; faire voir que la raison est
égale à aj
Question 371. – Si la moyenne arithmétique de deux nombres
a et b est double de leur moyenne géométrique, on a
a 2 + V3
2 - V3
CHAP . XIV . THÉORIE DES PROGRESSIONS . 291

Question 372 . Étant donnés les termes Met N de rangs m et n


dans une progression géométrique, calculer le terme P de rang p .
MP
Réponse . P =
V Nr - m
Question 373. – Montrer que, dans une progression géométrique
décroissante prolongée indéfiniment, chacun des termes est tou
jours dans un rapport constant arec la somme de tous les termes
qui suivent. -- Quelle doit être la raison q pour que chaque
terme soit égal à p fois la somme de tous les termes suivants ?
1
.

Réponse. 9 =
P + 1

Question 374 . Les nombres V2, V5 et V7 peuvent-ils faire


partie d'une même progression par quotient ?
Si ces trois quantités pouvaient faire partie d'une même progression
par quotient, on aurait évidemment , en désignant par a et par q la
raison de la progression ,

Vi = a.q", V5 = a.q"", Vi = a.q ”.


De ces trois égalités on tire
5

ои
Vi 2
qa - m et
V = ge- =q
m

"
Nie

n
7
2
= q* (n – m) et
1 = -- .
2
= q ?(p — m ).

Élevons les deux membres de la première de ces égalités à la


puissance ( p – m), et les deux membres de la seconde à la puis
sance (12 m ) ; il vient
Pm

= q (u — m ( p —m) et q ? (9–- ) (n — m ) 2

d'où l'on déduit par comparaison


Pm

@** =****,
292 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
ou, en multipliant des deux côtés par 2n - m , >

5p - m
7n - m .
2P + 1-2m

Or, cette dernière égalité est impossible puisque le premier


membre est une fraction tandis que le second est un nombre entier .
Question 375. - Démontrer que dans une progression géométrique
la somme d'un nombre impair de termes divise toujours exacte
ment la somme de leurs carrés.

Question 376. - Si a, b, c, d, ... , m, 1 sont n + 1 quantités en


--

progression géométrique, montrer que les inverses des quantités


a? — , b? — c' , c – d?, ... sont également en progression
géométrique ; trouver, de plus, la somme de ces termes .
Soit q la raison de la progression par quotient formée par les n + 1
quantités a , b, c, ... , m , l ; on a , par suite,
a? 69 — a -- aʼq ? = aa (1 – 9'),
q
ba c = aʼq? -- aʼq
a q* = a ' (1 – 9')
q q' ,
c - d' = a'q q = a' (1 — q ) q *,
- aaʼqe -

)
m ? — 1 = aʼqa(n − 1) - a ? q?r = a* (1 — q?) q (n— "),
et par conséquent,
1 1
>
--

a? b? al ( 1 q)
1 1
bº ca
Х
a (1 q')
1 1
Х
c? d? a” ( 1 q*)
1 1 1
ma 1? - Х
a ’ (1 – 93) q *(n = )'
ce qui montre bien que les inverses des quantités ai – b?, ?
b? – c ,
C -d' , ... , ma 1 , forment une progression par quotient dont
1
la raison est
q?
CHAP . XIV . TILÉORIE DES PROGRESSIONS . 233
La somme de ces inverses a donc pour valeur

1 1 1 1
Х Х
a ' (1-9 ) qa(n - 1) q* a’ (1 q')
1
1
q
expression qui devient, après simplifications,
1- qan
n )
aʼq (n-" (1 — q °)
b
Si nous remplaçons dans cette expression q par sa valeur -
a
, nous
obtenons pour la somme cherchée
aan ban
19(n − 1) (a? -

6 )?
Question 377. Si a, b et c sont les termes de rang p, q, r d'une
progression géométrique, on a
a9- " x br - p x cp ~ 9 = 1 .

Question 378. – Les deux premiers termes d'une progression géo


métrique
:: a : aq : aq* : ag8 : ...
.

étant positifs et égaux aux deux premiers termes de la progression


arithmétique
= a.a + d.a + 2d.a + 3d ... ,
démontrer que chaque terme de cette dernière progression est
moindre que le terme correspondant de la première.

Question 379. -– On suppose qu'Achille marche dix fois plus rite


qu'une tortue ayant sur lui une lieue d'avance, et l'on demande
s'il est possible qu’Achille atteigne cette tortue et à quelle
distance .

Nous ne citons ce problème que pour avoir l'occasion de rappeler


un sophisme soutenu par Zénon, chef de l'école des Stoïciens. Ce
294 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
philosophe prétendait qu'Achille ne pourrait jamais atteindre la tortue,
malgré sa légèreté à la course, et voici son raisonnement :
« Tandis qu'Achille , disait-il, fera la première lieue qui le sépare
de la tortue, celle-ci , qui marche dix fois moins vite, fera le dixième
de la seconde lieue ; mais tandis qu'Achille va parcourir ce dixième
de lieue , l'animal qu'il poursuit aura avancé d'un dixième de dixième
ou d'un centième de lieue, et ainsi de suite. Il résulte donc de la
1 1 1
qu'Achille sera toujours en retard de de de
100 1000 10000
de lieue, en sorte qu'il n'attrapera jamais la tortue . »
Il est cependant évident que l'habile coureur atteindra son but , car,
s'il est vrai que lorsque Achille aura parcouru une lieue la tortue
sera en avance sur lui d'un dixième de lieue, lorsqu'il aura fait deux
lieues, la tortue n'aura parcouru que deux dixièmes de lieue, c'est
8
à -dire qu'elle sera dépassée de .
Elle aura donc été atteinte .
10
L'erreur de Zénon est manifeste ; elle provient de ce qu'il supposait,
à tort, que tous les dixièmes réunis composaient un espace infini ;
tandis que si l'on fait la somme de tous les espaces successivement
parcourus par Achille, d'après le raisonnement de Zénon , c'est-à-dire
la somme des termes de la progression géométrique décroissante
1 .
1 1
: 1 .
10 100 1000

1
on trouve qu'elle tend vers la limite 1 9

On peut d'ailleurs raisonner simplement comme il suit :


La distance qui sépare Achille de la tortue est de 1 lieue, et la
rencontre ne se fera que lorsque cette distance sera devenue nulle ;
9
or, pour 1 lieue parcourue par Achille, la distance diminue de 10 de

9
lieue ; donc, autant de fois 1 contiendra , autant Achille devra
10
parcourir de lieues pour gagner la lieue d'avance que la tortue a
sur lui .
En faisant la division , on trouve
1
1 lieue
9
CHAP . XIV . THEORIE DES PROGRESSIONS . 295

Le sophisme peut encore être mis en évidence de la manière


suivante :
Achille n'atteindrait, en effet, jamais la tortue, si les intervalles de
temps pendant lesquels on suppose qu'il a fait la première lieue, et
ensuite les dixième, centième, millième de lieue, etc. , que la tortue a
eus successivement d'avance sur lui , étaient égaux ; mais en supposant
qu'il ait fait la première lieue en dix minutes de temps, il ne mettra
1 1
qu'une minute à parcourir de lieue, puis de minute pour
10 10
1
parcourir
100
de lieue, etc. Ainsi les intervalles de temps employés
par Achille pour parcourir l'avance que la tortue a gagnée pendant le
temps précédent forment la progression géométrique décroissante
1 1 1
: 10 : 1 :
10 : 100 : 1000 .

1
dont la somme des termes tend vers la limite 11 9
.

C'est là le temps nécessaire à Achille pour atteindre la tortue, en


supposant qu'il fasse une lieue en dix minutes.

Question 380.. - La durée de l'année surpasse 365 jours, et c'est


pour cette raison que l'on intercale tous les 4 ans un 360e jour
(année bissextile) ; ce 366e jour est supprimé tous les 100 ans et
rétabli tous les 400 ans. Prouver que si l'on suivait indefiniment
lu même loi, c'est-à-dire si l'on supprimait le 366e jour tous les
100 ans pour le rétablir tous les 4. 1002 ans, qu'on le supprimat
tous les 1003 ans pour le rétablir tous les 4.100% ans, etc. , cela
reviendrait, après un nombre immense d'années, à ajouter 8 jours
tous les 33 ans.

Considérons d'abord une période de 400 ans ; sur ces 400 ans , il y a
100 - 4 + 1 années bissextiles ,
et , par suite, le rapport du nombre des années bissextiles au nombre
total des années considéré est
100 - 4 + 1 1 1 1
+
4.100 4 100 4.100
296 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .

Soit , en second lieu , une période de 4.100' années ; par hypothese,


on compte dans ces 4.100 ans,
1002 – 4.100 + 100 – 4 + 1 -

années bissextiles, et le rapport du nombre de ces années au nombre


total 4.1002 est
100 : - 4.100 + 100—4 + 1 1 1 1 1 + 1
+
4.100 4 100 4.100 100 4.100
Considérons encore une période de 4.100% années ; le nombre des
années bissextiles est

100% - 4.100 ? + 100 - 4.100 + 100 - 4 + 1 .


Le rapport entre ce nombre et le nombre total des années 4.100%
a pour expression
1 1 1 1 1 1 1
+ + +
4 100 4.100 100 % 4.1002 100% 4.1003
On voit sans peine que cette loi se poursuit indéfiniment, de sorte
qu'en considérant un nombre infiniment grand d'années, le rapport
du nombre des années bissextiles au nombre total des années peut se
mettre sous la forme

1 1 1 1 1 1 1 1 1
+ + +
4 100 4.100 100 % 4.100 1003 4.1003 100* 4.100
8
et la question revient à démontrer que cette expression tend vers 33
Or, elle revient à
1 1 1 1 1 1
1(11+
100
+
1000
to
100% + . )- 1001 + 1+
100 100 %
+
+...),
100

ou bien encore å
1 100 1 100 .4 24 8
Х
4 99 99 99 x 4 99 33

Question 381. – Trouver la formule qui donne la somme des


produits deux à deux des n premiers termes d'une progression .
= aʼq (q"
Réponse . - Sab -
( – 1 ) (q*-1 -- 1) .
(g- 1) (q + 1 )
CUAP . XIV . THÉORIE DES PROGRESSIONS . 297

Question 382. - Soient P le produit de n quantités en progression


géométrique, S leur somme, et S' la somme de leurs inverses ;
démontrer que
12
S
P2 -

(3)
-

Question 383. — Trouver la somme des n premiers termes de a


suite
7
NOI

3 5
it + +
C

+ ....

2n + 3
Réponse. - S = 6
21-1
EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.

CHAPITRE XV

Questions diverses

RÉSUMÉ

Questions diverses dont la solution ne dépend pas directement des théories


précédentes. Problèmes de concours. Notions sur les nombres figurés, les
nombres triangulaires, quadrangulaires, pentagones, etc. Aperçu de la théorie
des nombres parfaits (1).

Question 384.. - Montrer que le nombre 210.35.5.7' . 13 , 19.23.89


est le cinquième de la somme de ses diviseurs.
Si, dans ce même nombre, on remplace 21 par une autre puissance
de 2 et le produit 23 x 89 par un nombre premier conrenable
ment choisi, le nouveau nombre sera encore le cinquième de la
somme de ses diviseurs : trouver l'exposant de la puissance de 2
et le nombre premier inconnu .
La somme des diviseurs du nombre donné est égale à

(2" — 1)(3® — 1)(5? —1)(78—-1)(13* —1)(19: — 1)(23? — 1)(89: — 1) ,


(2-1) (3-1) (5—1) (7—1) ( 13-1) ( 19— 1) ( 23— 1)(89—1)
ou encore à

211 . 1
12 X (36 — 1) (5 + 1) (78 — 1) (13 + 1 ) (19 + 1) (23+ 1) (89 + 1 ).

Or,
211 – 1 = 2047,
-
39 - 1 = 26 et 73 – 1 = 342 ;

(1) Les élèves désireux de pousser plus loin cette étude liront avec intérêt les
articles parus , sous la signature de M. Sylvester, dans les Comptes rendus de l'Aca
démie des Sciences, t . CVI, 1888, p . 403, 446 , 522 et 641 .
CHAP . XV . -
QUESTIONS DIVERSES , 299

donc l'expression précédente revient à


24
2047 X 26 X 342 X 6 X 14 X 20 X 12
X 90,
ou à
2047 X 26 X 342 X 6 X 14 X 20 X 2 X 90 ,
et ce dernier nombre, décomposé en ses facteurs premiers , donne
210 x 38 x 5' x 72 x 13 x 19 x 23 x 89,
c'est-å-dire cinq fois le nombre proposé.
Pour résoudre la seconde partie de la question, il s'agit de déter
miner un nombre N de la forme

24.39.5.7.13.19.3
tel que l'on ait
(1) S = 5.N,
---

en représentant par S la somme de ses diviseurs . On a, d'ailleurs,

S = (22+ 1 — 1)(34— 1)(5: -1)(7* — 1) (13'— 1) (19: — 1)(3'— 1),


(2-1) (3— 1) (5 — 1 ) (7 — 1 ) ( 13— 1) (19 — 1) (3 — 1 )
OU

S = 28.3.5.72.13.19 (22 ++ 11 — 1 ) ( B + 1 ).
L'égalité (1) devient, par suite,
26.3.5.79.13.19 (22 + 1 – 1) (B + 1) = 24.35.59.72.13.19.ß ,
qui devient, après réductions évidentes ,
24 (22 + 1 — 1) (3 + 1 ) = 22.3.5.3,
ou

28 (B + 1 ) = 22 ( 128 – 73).
-

B étant un nombre premier autre que 2, le facteur (128 – 73) est


impair et divise par conséquent (ß + 1 ), seul facteur du premier
membre pouvant contenir des facteurs autres que 2 .
On aa donc
B + 1 > 128 –- 73 > 0,
d'où l'on tire
128 127
7 > ß > 58
ou

19 > ß3 > 16 .
300 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE .
Et comme ß est un nombre premier, la seule valeur acceptable
est B = 17 .
Il vient alors

-
29 X 18 = 22 (128 - 17 X 7) = 9.2",
d'où
21
22 = 27 .

Question 385. Calculer la somme des termes de la série


1.2.3.4 + 2.3.4.5 + 3.4.5.6 + ... + n (n + 1) (n + 2) (n + 3).
Soit Pn le terme de rang n ; on a

5Pn = n.Px + 4P» — N.Pn + Pr = P , (12+ 4 ) — Pn (n - 1 ),


n

ou

5pn = n (n + 1)(n + 2)(n + 3 )(n + 4 ) - (n - 1)n ( n + 1 )(n + 2 )(n + 3).


Remplaçons successivement dans cette égalité » par 1 , 2, 3, 4,
... , n , il vient

5p , = 1.2.3.4.5 – 0,
5p , = 2.3.4.5.6 – 1.2.3.4.5,
5p , = 3.4.5.6.7 – 2.3.4.5.6 ,

5pn == n (n + 1) (n + 2) (n + 3) (n + 4 ) - (n - 1)n ( 1 + 1)(n + 2) (n + 3).


Ajoutons toutes ces égalités membre à membre, on trouve, après
simplifications,
2 3 Pr = n ( n + 1 ) (n + 2)(n + 3) (n + 4),
5 ( P, + P, + P + ... + Px)
d'où
1
P:
Pat+ p, + P.+ .... + p . = 5 n (n + 1) (n + 2 ) ( n + 3)(n2 ++ 4).
4

REMARQUE . - D'une manière générale la somme des termes de la


série

1.2.3 ...m +2.3.4 ...( m +1 ) + ... +12( + 1) (n + 2) ... (12 + m -1)


est égale à
m ( n + 1 ) ( n + 2) ( +3) ( x + 4 ) ... ( + )
m + 1
La démonstration est analogue à la précédente.
CHAP . XV . QUESTIONS DIVERSES . 301

Question 386 . Trouver deux nombres différant entre eux d'un


nombre premier p et tels que leur produit soit un carré parfait.
PREMIÈRE SOLUTION . - Représentons par a le plus petit des nombres
cherchés ; l'autre sera p + a et, par hypothèse,
a (p + a) = m .
Multiplions par 4 les deux membres de cette égalité, et remarquons
que
4a (P + a) = (2a + p ) – p .
On a alors
4 mº = (2a + p)? — p' ,
---

d'où l'on tire

p? : (2a + p ) - 4m ? = (2a + p + 2m ) (2a + p - 2m ).

Mais p étant un nombre premier, les seuls facteurs de pi sont 1 et p?;


par suite,
2a + p + 2m : p? et 2a + p –– 2m =
= 1,
ou
2a + 2m =: pi – P , 2a - 2m = 1- p .

On en déduit, pour a et m , les valeurs


2
p -1
== (" ; ");
a > ነህ -
4

Donc, lorsque p est autre que 2, le problème admet pour solutions


-
pt
a= (* =*). pta =
a = (** ).
2

SECONDE SOLUTION . -
Le nombre p étant premier, les nombres
cherchés p + a et a ne peuvent qu'ètre ou premiers entre eux, ou
des multiples de p.
Si , en effet, p + a et a admettaient un facteur commun p'autre
que p , ce facteur p' devrait aussi diviser p + a- a ou p . Or, par
hypothèse, p est premier .
Mais pourrait-on avoir
a = mp et P + a = (m + 1 ) p ?

$
302 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
Évidemment non , car ces égalités multipliées membre å membre
nous donnent
a (p + a) = m (m + 1) p' .
Le produit m ( m + 1 ) devrait donc être un carré parfait, ce qui est
impossible puisque l'on a
m'
m² < m (m + 1 ) < (m + . 1 )*.
Ainsi , en résumé, les deux nombres a et p + a sont premiers entre
eux .

Ces nombres étant alors supposés décomposés en leurs facteurs


premiers, posons

alors
a =: b.c".d ..., Pp + a = b;'.c.d ...;‫ܪ‬
a =

a (p + a)a == 1.c7.dº... 65.c.de ...


Les facteurs premiers b, c, ... , by1 , C , ... sont tous différents, et le
.

produit a (p + a) est carré parfait ; il en résulte, par suite, que les


exposants 3, 4, è , ... , BB' , Y' , 8ô ' , ... , sont pairs.
Donc les nombres cherchés sont eux -mêmes carrés parfaits, et la
question revient à la suivante, déjà traitée :
Trouver deux nombres dont la différence des carrés soit égale
à un nombre premier .

Question 387. – a et b étant les facteurs premiers d'un nombre N,


la somme des carrés de tous les nombres plus petits que N et
premiers avec lui est
N3 N
3 (1-3) (1 -$)+ ( 1x2 – a) (1 –— b0 ),
6

et celle des cubes


N N
**(1-4) (1- 1) + ***( 1 —–a)(1–0).
4
1 1 b.

1 ° La somme des carrés de tous les nombres premiers avec N et


plus petits que N est évidemment égale à la différence entre la
somme des carrés des premiers nombres entiers et celle des carrés
de tous ceux de ces N nombres qui ont un facteur commun avec N.
CHAP . XV . QUESTIONS DIVERSES . 303

Or, la somme des carrés des N premiers nombres entiers a pour


expression
1
4 N (N + 1) (2 N + 1).
D'un autre côté, les nombres non supérieurs à N et ayant un facteur
commun avec N sont tous compris dans les deux suites
N
a , 2a, 3a, a
1

a,

N
b, 26
2b , 3b, · b.
0

Ces deux séries contiennent des termes communs


N
ab , 2ab, 3ab, ... , ab
.
ab ,

et en les supprimant, il nous reste tous les nombres non premiers


avec N et ne surpassant pas N ; leur somme est
N N
a + 2a + 3a + ... + a + b + 2b + 3b + . .
b
b
N
ab + 2ab +
-lab ... +
atas).
ab
La somme des carrés de ces mêmes nombres est égale à
N2 NY
a” ( 1 + 4 + 9 + ... +
a( ) ++ 32 ((1 + 4 + 9+ + O )
a b?
N?

ou encore à
-a'd (1 +6+ 9+...+2 )) -
b? 1 +
a b2

N /N 2N 1 N N 2N
b
C )( X + 1) + - 5 ( + 1)) (** + 1)
6** (+1
a?
a a a 6
1 N N
--> 6 +1)(* +1), ab ab
+

ou enfin , après avoir effectué et simplifié,


N3 / 1 1 1 N N
( 2.) 3 a
+
b
)
ab
+
2 6 (a + b - ab) .
N
Remarquons d'ailleurs que l'expression 6
(N + 1) (2N + 1) , qui
304 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE.
donne la somme des carrés des N premiers nombres entiers , peut
s'écrire
N3 N N
( 3) + + .

3 2 6

Retranchant alors (a) de (3), il vient pour la somme cherchée,


N3 1 N

ou
(1-4-4+ ab) + (1-2–0+
3 1 a
ab),
b
+
ö
6 -a-b

N3 N
(9- ) (1-1) + $B ( –a)(1–
3 1 ).by
20 La somme des cubes de tous les nombres de 1 à N inclusivement
a pour expression
N (N + 1 ) N N3 N?
(:)
[N +1)= 2 4
+
2
+
4

D'un autre côté, la somme des cubes des nombres non premiers
avec N et ne surpassant pas N est égale à
N3
a'
( 1 + 23 + 38 t +
2) + ( 1 + + 73 ( 1 + 2 + 3 + ... + 63

N
- a'b3 ( 1 + 23 + 32 +
ou encore à
...
+
3)
a ” .63

N N3 N N N3 N?
+63
a?
( +* +*** ( + +
4a
+
2a3 4a 466 263
N
462
N3 N
-
- a3.63 Caverion +
2a73
+
letto)
ou enfin , après simplifications,
N' / 1 1 1 N3 N2
Cena (a + b - ab) .
4 al
+
ī at)
a
+

En retranchant cette dernière expression de (y), il vient pour la


somme cherchée
N: 1 1 1

ои
(1 - - + )+ * ( 1 --- 6+
4 al
b
ab),, ab
+
4

N N2
* (1-3) (1-5) + *(1 - )(1– 1).
4
CHAP . XV . QUESTIONS DIVERSES . 305

Question 388. — Déterminer trois nombres entiers dont le produit


surpasse la somme d'une unité.

Représentons par a, b et c ces trois nombres; on a, par hypothèse,


( 1) a.b.c = a + b + c + 1 .

Remarquons d'abord que ces trois nombres ne peuvent être tous


les trois pairs ou tous les trois impairs ; car, dans le premier cas, le
second membre de l'égalité précédente serait impair et le premier
membre pair, et dans le second cas le second membre de cette égalité
représenterait un nombre pair et le premier membre un nombre
impair.
Pour une raison semblable, deux des trois nombres a, b , c ne
peuvent être impairs , car le second membre de (1 ) serait impair et le
premier membre pair.
Donc , en résumé, on peut poser
a = 2p + 1 , b = 2k et c = 2k ' .
Mettons alors l'égalité (1) sous la forme

a (bc — 1) = b + c + 1 ;
on en tire
b + + 1
a =
bc - 1

Or, a étant un nombre entier, on doit avoir


ou b + 6 +1 > bc - 1 ,
ou b + 6 + 1 = bc - 1 .
La première hypothèse est à rejeter, car on en déduit, en remplaçant
b et c par 2 k et 2k' ,
2k + 2k + 1 > 4k.k ' - 1 ou 2kk' < k + k' + 1 ;
mais on a aussi
kk ' > k ,
kk' > k' ;
donc
2k.k' > k + k ' ,

et ces deux nombres 2kk' , (k + k') étant entiers, leur différence


Exercices d'arithmétique . 20
306 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
est d'au moins 1,, c'est-à-dire que l'on a
2kk ' > k + k + 1 .

On ne peut d'ailleurs avoir à la fois


k.k' = k, d'où = 1,
k' ---
et k.k' = k' , d'où k = 1,
5
car il en résulterait pour a la valeur fractionnaire 3
Ainsi b + c + 1 =- bc - 1 , et le nombre impair est égal à 1.
L'égalité précédente devient alors
C + 2 3
1 = c + 2, d'où b = = =1 +
b (c − 1) C 1 C 1

Or, b est entier; donc c - 1 doit diviser 3 , et comme les seuls


facteurs de 3 sont 1 et 3 , on a
ou Cс - 1 = 1 ,
- d'où C =
- 2 et b = 4,
ou C - 1 = 3,
с d'où C = 4 et b = 2.

Les nombres cherchés sont donc, en définitive,


1, 2 et 4.

Question 389. - Démontrer que si l'on a 2m + 1 = p.9, les deux


nombres p - 1 et q- 1 sont divisibles par la même puissance
de 2 .

Le produit p.q étant impair, les deux nombres p et q sont néces


sairement impairs, c'est-à -dire de la forme
multiple de 2 + 1 .
On peut donc poser
(1 ) p = 22.a + 1 ,
(2) q = 23.b + 1 ,
a et b désignant des nombres impairs.
D'ailleurs, aucun des exposants o ou B ne peut être nul, car pour
Q = 0 on aurait 22 = 1, et le nombre p serait pair.
Cela posé, il vient, en multipliant membre à membre les égalités
( 1 ) et (2) ,
pq = 22+ %.ab + 22.a + 28.6 + 1 ;
CHAP . XV . .
QUESTIONS DIVERSES . 307

or, par hypothèse, on a 2m + 1 = pq ; donc


(3) 22 + ab + 22.a + 28.6 = 2m.
Il résulte d'abord de là qu'aucun des deux exposants ne peut être
plus grand que m , ni même égaler m .
Supposons maintenant a < 3 ; on a, en divisant par 22 les deux
membres de l'égalité (3),
28.ab + a + 2B - 4.b = 2m-« ,
ou

a = 2-4 – 28.ab - 28 -4.b ,


égalité manifestement impossible, puisque le premier membre est
impair tandis que le second est pair.
On doit donc avoir
23–2 = 1 ,
-
d'où ३ a.

Question 390. – Deux horloges H et l' H sonnent l'heure en même


temps ; H avance de 3 secondes sur A ' . Les coups de l'horloge H
se succèdent de 5 secondes en 5 secondes, ceur de l ' de 4 secondes
en 4 secondes, et lorsque l'intervalle qui sépare deux coups ne
surpasse pas une seconde, l’oreille ne perçoit qu'un son. On a
entendu 14 coups ; quelle heure est- il ?
Lorsqu'il y aa coïncidence parfaite entre un coup de l'horloge H et
un coup de l'horloge H' , l'oreille confond également le coup précédent
de II avec le coup précédent de H' , puisque l'intervalle de ces coups
est de 55 - 45 = 1 seconde. La même remarque s'applique aux
coups suivants des deux horloges.
Inversement, deux coups séparés par un intervalle d'une seconde
sont évidemment précédés ou suivis de deux coups en coïncidence
parfaite .
Il résulte de la que chaque fois qu'un coup de l'horloge H partira
en même temps qu'un coup de l'horloge H ', l'oreille ne percevra
qu'un son pour les coups précédents et suivants des deux horloges,
ce qui revient à dire que l'on n'entendra que 3 coups au lieu de
3 x 2 ou 6 .
Cherchons donc le rang des coups en coïncidence parfaite et suppo
303 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
sons que le nzième coup de l'horloge H coïncide avec le plème coup de H '.
Le temps employé par H à sonner n coups sera évidemment égal au
temps nécessaire à l'horloge H ' pour sonner p coups, augmenté des
3 secondes d'avance de H sur H '. On peut donc poser l'égalité
5 (n − 1) = 3 + 4 ( p — 1),
d'où l'on déduit
512
Pa - 1.
4

5n
Il résulte de la que la fraction 4
représente un nombre entier , c'est
à - dire que 5n est divisible par 4.
.
Mais 4 est premier avec 5 ; donc il divise n . D'un autre côté, on
doit avoir
5n
pou - 1 < 14,
4
ou encore
n2
< 3, d'où n < 12 ;
4

les seules valeurs de n sont, par suite,


4 ou 8.
Pour
n == 4, p = 4,
et pour
n = 8,
-
= 9.
p =

Les 40 et 80 coups de l'horloge H coïncident avec les 4e et 9e coups


de l'horloge H ' , ce qui prouve que sur les 14 coups entendus il y
2

avait 6 coups doubles.


Le nombre réel des coups est donc 14 + 6 ou 20, et il est par
suite 10 heures.

REMARQUE. – Nous avons dit plus haut que deux coups séparés
par l'intervalle d'une seconde étaient précédés ou suivis de deux coups
en coïncidence parfaite . Ceci n'est pas absolument exact , car il peut
se faire que l'une des horloges cesse de sonner à ce moment; mais
on vérifie facilement que ce n'est pas le cas dans le problème qui
nous occupe .
CHAP . XV . QUESTIONS DIVERSES . 309

Question 391. - Disposer les neuf premiers nombres entiers aux


sommets et sur les côtés d'un triangle, de telle sorte que la somme
des carrés des quatre nombres placés sur un coté soit constante,
quel que soit le côté considéré.

En représentant par a, b, c, d, e, f, g , h et i les neuf premiers


nombres disposés sur le périmètre d'un triangle, de manière å

Fig . 1 .

remplir les conditions de l'énoncé, on a par hypothèse


a’ + bº c + d = d * + e + f + g' = g’ + h + i? + a' = ... ,
ou , en représentant par S la somme constante inconnue,
a + b2 + c + d? ES,
(1 ) d' + e + f + g = S,
g? + hº + 2a + a' = S. -

En additionnant membre à membre ces trois égalités , il vient


a’ + d + gº + (a? + b2 + c + d' + e + f + gº + hi + 34) = 3S .
Or, la somme entre parenthèses a pour expression
1° + 22 + 3 + + 9 =
9 (9 + 1) (2 x 9 + 1) = 285 ;
6
donc
a' + d + gʻ = 3 (S - 95) .
Il résulte de la que la somme des carrés des trois nombres placés aux
sommets du triangle doit être divisible par 3 , et que , par conséquent,
ces carrés sont de la forme

multiple de 3 ou
multiple de 3 + 1 .
310 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE.
Les seules hypothèses que l'on puisse faire sur les nombres a, d, 9
sont donc
a = 3, d = 6,
-
> 9 = 9,
ou a = 1, d = 4, -
g = 7,
a =- 2‫ܕ‬ d = 5, = 8.
9=

La première hypothèse n'est pas admissible, car on en déduit


a' + d²
d + g' = 126 = 3 (S – 95 ),
d'où l'on tire
S = 137 .

La première des égalités (1) devient alors


b + c = S- (a + d ) = 92,
d'où

(b + c)' = 92 + 2bc et ( b + c ) = multiple de 4 .


La somme b + c étant paire, b et c seraient de même parité; or, en
combinant de toutes les manières possibles les nombres pairs 2 , 4, 8 ,
ou les nombres impairs 1 , 5 , 7 , on ne peut obtenir, pour somme des
carrés de deux quelconques d'entre eux, le nombre 92 .
La deuxième hypothèse est également à écarter, car elle nous
donne
a ’ + d' + g = 66 = 3 ( S – 95 ),
a’ =

d'où
S = 117 .

La première des égalités (1) devient alors


b? + c = S - (’a? + d ) = 120.
On a encore
(b + c) = multiple de 4.
b et c sont donc de même parité , mais la somme des carrés de deux
quelconques des nombres impairs 3 , 5 et 9 ne peut égaler 120, et il
en est de même de la somme des carrés de deux quelconques des
nombres pairs 2, 6 et 8.
Il nous reste donc les valeurs a = 2 , d = 5 , g =-8 ; on en

déduit
3 (S –- 95) = 93
-
et S = 126 .
CHAP . XV . QUESTIONS DIVERSES. 311

Par suite,
12 + c =- 97 ,
c? + = 37 ,
-

h? + 2? — 58 .

D'ailleurs, les six nombres restants 1 , 3 , 4, 6, 7 et 9 sont tous de la


>

forme multiple de 3,, multiple de 3 – 1 ou multiple de 3 + + 1 ; leurs


carrés sont, en conséquence, de l'une des formes multiple de 3 ou
multiple de 3 + 1 , et comme la somme S est divisible par 3, il en
>

résulte, puisque a' = 4 et d' = 25 , que l'un des carrés b?, c est de
-

la forme multiple de 3 + 1 , et l'autre de la forme multiple de 3.


La même observation s'applique aux carrés e , f et i’ , h '. >

De plus, la somme b + c étant impaire, l'un des deux nombres


b, c est pair et l'autre impair . On ne peut donc avoir que
b = 1 ou 7, 3 ou 9, 4 6
avec 6 , 4 > 3 ou 9, 7 ou 1,
et l'examen de ces diverses hypothèses nous fait voir que l'on a
b = 9 avec C =- 4,
ou b = 4 avec C = 9.

Le même travail fait pour e. et fº sur les nombres qui restent , 1 , 3,


6 et 7, nous donne
e = 1 avec f = 6,
ou e =6 avec f= 1.
Enfin ,
¿ 3 avec ኤ =7 ,
OU ¿ = 7 avec h : 3.

La question admet donc la solution indiquée par la figure ci-dessous :


5

3 8

Fig. 2.
312 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
Il faut remarquer que l'on a également
a + b + c + d = d + e + f + g = 9 + h + i + a = 20 .

Question 392. — Trouver un nombre entier de trois chiffres qui,


divisé par le produit de ses chiffres, donne pour quotient le chiffre
des centaines ,

Soient c, d et u les chiffres des centaines, des dizaines et des


unités du nombre cherché N.
On a , par hypothèse,
c X 100 + d x 10 + u
= C,
c.d.u
égalité d'où l'on tire
10 (C x 10 + d ) cd - 1
U =
c.d
ou
u = 10 :
1 CX 10 + d

u étant entier et plus petit que 10, on a nécessairement


c²d -- 1
= 10, ou 5, ou 2.
c X 10 + d
Examinons ces trois hypothèses :
cd -- 1
1° 10.
CX 10 + d
On déduit de cette égalité
100.c + 1
d=
c? - 10

Le dénominateur étant positif, on voit que la plus petite valeur


de сc est 4 .
D'ailleurs le numérateur 100.c + 1 représente un nombre impair,
et comme d est entier, le dénominateur c – 10 représente également
un nombre impair ; d'où cette conséquence que les seules valeurs
admissibles pour c sont 5, 7 ou 9.
501 167
Avec c = 5, d = 15 5 valeur inacceptable ;
701
avec c = 7, d =
39
> valeur également inadmissible .
901
Enfin c = 9 nous donne d = valeur qui ne convient pas
71
davantage .
CHAP : XV . QUESTIONS DIVERSES . 313
c.d --
- 1
20 Supposons que l'on ait CX 10 + d 5.

On arrive alors à la relation


50.c + 1
d -
c? — 5

Le dénominateur c — 5 est plus grand que 0 ; donc la plus petite


valeur de сc est 3 .
Le numérateur 50.C + 1 représentant un nombre impair, il en est
de même du dénominateur puisque d est entier.
c est donc pair et on ne peut avoir que c = 4, 6 ou 8.
201
Pour c =: 4 , on a d = valeur inadmissible ;
11,
301
pour c == 6 , d - , valeur encore inadmissible ,
31
401
et pour c = 8 , d= , valeur encore à rejeter.
59

3. Il ne reste plus que l'hypothèse


c.d - 1
2,
C X10 + d
qui nous donne
20.0 + 1
d=
ca - 2

c est plus grand que 11 et doit être impair; les seules valeurs possibles
sont donc
3, 5, 7 ou 9.
61
Avec c = 3, il vient d = valeur fractionnaire ;
7
101
avec c = 5 , on trouve d valeur à écarter.
23
141
Pour c = 7 , on a d - = 3;
47
10
alors U = 5 et on obtient le nombre 735 .
2
181
Enfin , pour c = 9, d valeur fractionnaire inadmissible .
79
Le nombre demandé est donc 735 .
314 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
-

Question 393. — Trouver un nombre de trois chiffres qui soit égal


à la somme des six nombres de deux chiffres qu'on peut former
en combinant de toutes les manières possibles deux des chiffres
du nombre inconnu.

Soient c, d et u les chiffres des centaines , des dizaines et des


unités du nombre cherché N.
Les six nombres qu'il est possible de former avec deux des chiffres
de N sont

C X 10 + d, CX 10 + u , d x 10 + c, d x 10 + u ,
u X 10 + d, u X 10 + C,
c

et, d'après les conditions de l'énoncé, on peut poser l'égalité


N = 0 X 10 +.d + c X 10 + u + d x 10 + 0 + d x 10 + u
tu X 10 + d + U X 10 + C ,
qui devient
( 1) N = 22 ( c + d + u ).

Il résulte de la que N est divisible par 11 , c'est- à - dire que l'on doit
avoir
u +0 - d = multiple de 11,
ou , puisque u , c et d sont moindres que 10,
U + c d =
= 0 ou 11 .

L'hypothèse u + C - d = 11 est à rejeter, car,, en remplaçant


dans (1 ) N par 100.c + 10d + u et d par u + C - 11 , il vient,
tous calculs faits,
u
u
4 = 2c, d'où c = .5 – 2. .

Mais, d'après l'égalité (1 ) , le nombre N est pair ; par suite les seules
valeurs de u donnant pour c des valeurs entières sont
8, 6 et 4;
on en déduit c = 2 , 1 ou 0 , et pour la somme u + c, les valeurs 10,
7 ou 4 .
On ne pourrait donc, dans ce cas , retrancher 11 de u + C pour
déterminer d .
CHAP . XV . QUESTIONS DIVERSES . 315

Considérons donc l'hypothèse u + C -- d = 0, qui nous donne


-

U + c = d, puis, en opérant comme nous venons de le faire,


u
20 = U , d'où l'on tire C =
2

;
8
u ne peut être que l'un des chiffres ... 0 , 2 , 4 , 6 ou
il en résulte pour c les valeurs .. , 1, 2, 33 ou 4 ,
0,
et enfin pour d ... 0, 3 , 6, 9 ou 12 .
En résumé, trois nombres répondent à la question : ce sont
132, 264 et 396 .

Question 394. – Trouver le plus petit nombre entier qui soit égal
à quatre fois le produit de ses chiffres.
Le nombre cherché contient au moins deux chiffres ; en les repré
sentant par d et u , on a , d'après l'énoncé ,
10.d + u = 4d.u ,
égalité d'ou l'on tire
U
d=
4u 10
Il résulte d'abord de la que 4 fois le chiffre des unités est plus grand
que 10 ou tout au moins égal à 10 ; donc la plus petite valeur de u
est 3. De plus, d étant entier, on a
u > 4u - 10, d'où 3u < 10,
c'est-à-dire que la plus grande valeur de u est 3 .
Le chiffre u ne pouvant être ni plus petit ni plus grand que 3, on
3 3
a nécessairement u = 3 ; on en déduit d = valeur
12 10 2
fractionnaire et par conséquent inadmissible.
Le nombre cherché a dès lors plus de deux chiffres.
Supposons- le de 3 chiffres, et désignons par c, d, u les chiffres
des centaines, des dizaines et des unités .
L'hypothèse nous donne l'égalité
100.C + 10.d + u = 4.c.d.u ,
d'où l'on tire
10.d + u
C =
4.d.u – 100
316 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
Le numérateur, étant un nombre de deux chiffres, vaut au plus 100 ;
on a , par suite,
40.0 - 100 < 100 + u < 100 ,
d'où
200
d.u <
4
ou encore
d.u < 50 .

D'ailleurs, le dénominateur 4 d.u – 100 doit être plus grand que


zéro ; donc
4d.u > 100, d'où d.u > 25 .

Ainsi, le produit d.u est compris entre 25 et 50 .


Mais c étant entier, 10d + u est divisible par 4.d.u. 100 et , -

par suite, par 4 ; il en résulte que les seules valeurs admissibles


pour u sont
2, 4, 66 et 8.8 .
On en déduit que les limites supérieures des valeurs de d sont
respectivement
24 , 12, 8 et 6,

et que les limites inférieures des valeurs de d sont


13, 7, 5 et 4.

On voit donc que la valeur u = 2 est à écarter et que


(A)
A pour u = 4 , d peut prendre une des trois valeurs 7 , 8 , 9 ;
( B ) pour u =
= 6, des quatre valeurs 5, 6, 7 ou 8 ;
(C) pour u = 8 , des trois valeurs 4, 5 ou 6.
Examinons successivement ces trois hypothèses :
(A) U =4 et d = 7 , 8 ou 9 ;

les nombres 74 et 94 n'étant pas divisibles par 4, on ne peut avoir


que d 8, et il en résulte pour c
10.8 + 4 84
C =
4.8.4 · 100 28 = 3,
d'où le nombre 384 .

(B ) U =6 et d = 5 , 6, 7 ou 8 .
CHAP . XV . QUESTIONS DIVERSES. 317

Les nombres 66 et 86 n'étant pas divisibles par 4, on ne peut avoir


que d = 5 ou 7 .
Pour d = 5, il vient
10.5 + 6 56 14
C = -
4.5.6 -- 100 20

valeur fractionnaire inadmissible .


Pour d = 7, il vient
10.7 + 6 76 19
-
4.7.6 100 68 17

valeur également inadmissible.

(C) U 8 et d = 4,5 ou 6.
=

Le nombre 58 n'étant pas divisible par 4, on ne peut avoir que


d = 4 ou 6.
Pour d 4,
10.4 +8 48 12
=

C
4.4.8 100 28 7

valeur inadmissible .
Pour d = 6,
-

10.6 + 8 68
=
4.6.8 100 92
valeur encore inadmissible .
En résumé, il ressort de cette discussion que le seul nombre de
trois chiffres remplissant les conditions de l'énoncé est 384.

Question 395. – La portion de plan comprise dans un angle


droit XOY est partagée en un nombre infini de carrés égaux par
des parallèles à OY et par des parallèles à OX ; on convient de
fixer la position de l'un quelconque de ces carrés dans cet angle,
soit par deux nombres entiers x et y, appelés les coordonnées de
ce carré, soit par un nombre entier z , appelé le numéro du meme
carré.
Les coordonnées x et y d'un carré sont déterminées comme il suit :
on groupe les carrés par bandes parallèles à OY et par beniles
parallèles à OX ; on désigne par « le rang d'une bande parallèle
318 EXERCICES D'ARITIMÉTIQUE.
à OY , compté en prenant pour première bande celle qui est bordée
par OY , et en arançant dans le sens OX pour passer d'une bando
à la suivante ; on désigne par y le rang d'une bande parallèle
à OX, compté en prenant pour première bande celle qui est bordie
par Ox , et en avançant dans le sens OY pour passer d'une bande
à la suivante. Les deux nombres entiers x et y ainsi définis sont
les coordonnées du carré commun à la bande de rang x parallele
à OY et à la bande de rang y parallèle à OX.
Le numéro : d'un carré est déterminé comme il suit : on groupe les
carrés par files obliques disposées comme l'indiquent sur la figure
Y

7 28

6 21 27

5 15 20 26

10 14 19 25

3 6 13 18 24
17

2 3 5 8 12 23

1 2 4 7 11 16 22

0 1 2 3 4 5 6 7 X

ci - dessus les droites en traits interrompus. La première file


contient I carré, la seconde 2 , la troisième 3, ... ; la file oblique
de rang k contient k carrés. On donne le numéro 1 au carré de
la première file, les numéros 2 , 3 aux carrés de la secondi , les
numéros 4 , 5, 6 aux carrés de la troisième, etc. , en avançant,
>

sur chaque file, de 0X vers OY pour passer d'un carré au carré


CHAP . XV. QUESTIONS DIVERSES . 319

suivant. On voit, par exemple, sur la figure, que le carré qui a


pour coordonnées x 5 , a pour numéro 2 = 20 .
2, y ---

Par ces conventions, à un groupe de deux nombres entiers quelcon


ques, x et y, on fait correspondre un nombre entier 2, et récipro
quement, à un nombre entier quelconque z, on fait correspondre
un groupe de deux nombres entiers et y.
Cela posé, on montrera que les coordonnées x et y de l'un quelconque
des carrés d'une même file oblique et le rang k de cette file sont
trois nombres entiers qui satisfont toujours à une même relation ;
puis on résoudra les questions suivantes :
1° Étant données les coordonnées et y d'un carré, trouver le
numéro : de ce carré. Appliquer en faisant x = 27, y = 41 ;
2º Étant donné le numéro z d'un carré, trouver les coordonnées
x et y de ce carré. Appliquer en faisant z = 248 ;
3° Compter, parmi les n carrés dont les numéros sont les nombres
1 , 2, 3 , ... , N , combien il y en a pour lesquels la somme x + y
des coordonnées est un nombre pair, et combien pour lesquels le
produit xy des coordonnées est un nombre pair. Appliquer dans
le cas où n = 157 et dans le cas où n = 180 ;
4° Les lettres x et y désignant toujours les coordonnées d'un carré
dont le numéro est z , et la lettre a représentant un nombre donné
plus grand que 1 , déterminer les valeurs qu'il faut donner au
numéro z pour que l'expression
ax + (a + 2) y – 2z
ait la plus grande valeur possible. Appliquer dans les trois cas
suivants : a = 11 , a = 12, a = 11,5, et dans chaque cas donner
la valeur maxima de l'expression .
(Concours général de 1887.)

Soient et y les coordonnées d'un carré quelconque N apparte


nant à la file de rang k ; cherchons une relation entre x , y et k.
La file de rang k contient k carrés, mais de son origine sur OX
au carré considéré, on compte autant de carrés qu'il y a de bandes
parallèles à OX , c'est-à - dire y carrés, et du carré N à l'extrémité de
la file de rang hi sur OY on comple autant de carrés qu'il y a de
bandes parallèles à OY, c'est-à -dire c .
320 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
Donc, en remarquant que le carré considéré a été complé deux
fois, on voit que
k = x + y - 1.
1° On donne les coordonnées : et y d'un carré et l'on demande le
numéro z de ce carré .
Soit k le rang de la file dans laquelle il se trouve ; les k –- 1 files
précédentes contiennent ensemble un nombre de carrés représenté
par la somme des termes de la progression arithmétique
: 1.2.3.4.5 ... (k –- 1),
c'est-à -dire par
k (* 2 —- 1);)
par suite , le premier carré sur OX de la file de rang k porte le
numéro
k (k 1)
+ 1,
2

et le numéro cherché est le nombre qui occupe le rang y dans la suite


naturelle des nombres commençant par
k (k - 1 )
+ 1.
2
Ce numéro est donc
k (k -
– 1) k (k - 1)
2
+ 1 + (y — 1 ) 2
+ y.

Remplaçons dans cette expression k par sa valeur x + y - 1 , et


on trouve, pour la valeur de z ,
( x + y − 1 ) (x + y - 2)
2 + y.

APPLICATION . Pour x = 27 et y = 41, on a


(27 + 41 - 1 ) (27 + 41 - 2) - 2252.
to 41 =
2
20 On a donné le numéro z d'un carré et l'on demande les coor
données x et y de ce carré.
Soit k le rang de la file contenant le carré qui porte le numéro : .
Le premier carré de cette file a le numéro
k (k 1)
+ 1,
2
CHAP . XV . QUESTIONS DIVERSES . 321

et le dernier carré porte le numéro


k (k - 1 ) -
k (k + 1)
+ k =
2 2

Le nombre donné z est donc forcément compris entre


k (k − 1) +1 et k (k + 1).
2 2

ou égal à l'un de ces deux nombres, c'est-à-dire que l'on a


k (k – 1) k (k + 1)

(
)
2
( 1) +1 < : et >
2 2

De la première inégalité on tire , a fortiori,


k (k − 1 ) < ou k ! - k < 2 :.
,
2
1
Ajoutons , aux deux membres et il vient
1 1
k " - kt. 2: +
4 4
ou

ou encore
(* - )'< 2 + 1 4

(2k – 1 )' < 8z + 1 ,


d'où l'on tire

2k - 1 < V8 : + 1 et 2k < 1+ V8 : +1.


L'inégalité (2) nous donne également
k (k + 1 ) > 2 :, ou k + k > 2 ,
1
ou encore, en ajoutant 4 aux deux membres,
2

d'où enfin
( + %) > 2: +1
k + 2z
4

2k > V8z +1 -1 .
On a donc, en dernier lieu ,
1
(a) 2 < (V8:
(V8:+1-1) sk< +1+ 1),
Exercices d'arithmétique. 21
322 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
d'où il résulte que le nombre entier k est compris entre deux nombres
qui different d'une unité .
Cette double inégalité va nous permettre de determiner le nombre k .
1

si (V8:+1– )1) est un nombre entier N, on a >

et
4 (V8:+1+ 1)= N + 1,
Nsk < N + 1 ;
donc, dans ce cas ,
k =
- N.

si (V8:+1– 1) est un nombre fractionnaire, il en sera de


1
-

24(V8z + 1 +1,
+ 1), et alors kk est égal à la partie entière
mème de
1
de 2?} (V8z +1+1)
+ 1 + 1).
APPLICATION . On donne z = 248. Par suite,
1
2 (V8: +1-1)= } (V218 + 8 +1– 1) = 21,5,
et l'on a
21,5 < k < 22,5 ,
d'ou
k = 22 .

On déduit de là, pour les valeurs de 3 et de y ,

248 = k (k
- 1)
2
+ y = 11 X 21 + y ,
d'où
y = 248 - 11 x 21 = 17 ,
et
x = k + 1 - y = 22 + 1 - 17 = 6.
3º Soit p le rang de la file qui contient le carré portant le numéro n .
&, et y, représentant les coordonnées du carré n , on a toujours
p = xy + y - 1 ,
d'ou
a, + y = p + 1 .
CHAP . XV. QUESTIONS DIVERSES . 323
Il résulte de cette égalité que les carrés pour lesquels la somme x + y
est paire sont ceux des files de rang impair, depuis la file 1 jusqu'à
la file de rang p .
Or, si p est pair, il y a 2р files de rang impair : ce sont les files

1, 3, 5, 7, p - 1,

et le nombre total des carrés contenus dans ces songfiles est


P p
1+ 3 + 5 + 7 + ... + p - 1 = Х

Si p est impair, les files de rangs impairs qui précèdent la file


paire ( p - 1 ) renferment
( p - 1) carrés,
4

et comme la file impaire p en contient elle-même y,, on a pour le


nombre total des carrés dont les coordonnées jouissent de la propriété
énoncée,

(* = -) + + Y ..

CP2 ; l'expression précédente devient donc


= n( _1P)
Mais y, —
(
19719+
4 n- pP(p —-1)= n _ p* – 1.
n
2
12
4

Arrivons maintenant à la seconde partie de la question .


Pour que le produit x.y soit pair, il faut et il suffit que x ou y le
soit . Or,
x + y =k + 1;
par suite, si k est pair, k + 1 est impair et l'un des deux nombres
a, y est nécessairement pair.
Lorsque k est impair, k + 1 est pair et les deux nombres æ et y
sont de même parité : tous deux pairs ou tous deux impairs.
Il résulte de là que les seuls carrés pour lesquels le produit x.y
des coordonnées est impair sont ceux des files de rangs impairs
324 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
ayant pour coordonnées des nombres impairs, et en retranchant le
nombre de ces carrés du nombre total n des carrés, on aura évidem
ment le nombre de ceux pour lesquels le produit des coordonnées est
pair.
Comme précédemment nous distinguerons deux cas :
р
Sip est pair, il y a .2 files de rangs impairs, celles qui portent les
numéros
1, 3, 5, 7, ... ) ( p - 1 ).

La 1re contient 1 carré à coordonnées impaires,


La 3e en contient 2,
La 5e en contient 3,
La 7e en contient 4 ,

et ainsi de suite jusqu'à la (p – 1)itmequi en renferme , :


On a donc, dans ce cas , pour le nombre des carrés dont le produit
des coordonnées est pair ,

p P
" -(1+
12 -

+ 2+3+4+...+
1 +
%)=--(
+
+ 1) = n ?( * 2). 8

Supposons en second lieu p impair; le nombre des carrés à coordon


p 1
nées impaires contenus dans les 2
files impaires qui précédent
la file paire p - 1 est, d'après ce que nous venons de voir,
1 р P 1 ?-1
1 + 2 + 3 + +
" 7+= (";11
2 +1) ==" ; 4 8

De plus, suivant que y, est pair ou impair, la file impaire p contient


" Y + 1 carrés
jusqu'au carré portant le numéro 1 , ou à coor
2
données impaires.
Donc, en résumé :
Dans le cas de pp impair , siy , est pair, le nombre total des carrés
tels que le produit de leurs coordonnées soit pair est
1 V
12 -
8
CUAP . XV . QUESTIONS DIVERSES . 325

ou , en remplaçant y, par n - p (p — 1),


2
n
12
p’ - 1 n
t
p.(p — 1 ) +
( p - 1)
8 4 8

Et si y , est impair, ce nombre de carrés a pour valeur


p 1 Y, +1
72
8 2

ou , en remplaçant y, + 1 par n + 1
pP (p— 1),
S10

pa 1 1 p ( p — 1) 1 ( p — 1 ).
-

n
(( 12 - 1) +
-
+
8 2 2 4 8

APPLICATIONS. 1° Pour n = 157 , on a

(V8n +1–- 1) = 17,2.


Par suite, la double inégalité (@) devient
17,2 < p < 18,2.
p est donc égal au nombre entier immédiatement supérieur à 17,2,
p?
c'est-à-dire à 18. p est donc pair et nous devons prendre la formule 4
pour déterminer le nombre des carrés tels que la somme de leurs
coordonnées soit paire .
On trouve
pº 182
= 81 .
4 4

Pour la seconde partie de la question , on applique la formule


n
p (P + 2) >
8
qui donne
18 x 20
157 = .157 - 45 = 112 .
8

2° Pour n = 180, on a

1 (V8n + 1 –- 1) =
2
=
= 18,45 ..
326 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
Par suite p = 19, c'est - à -dire est impair. Nous aurons donc le
nombre des carrés tels que la somme de leurs coordonnées soit paire,
pa - 1 qui donne
en appliquant la formulen -

19
180 90 .
D'ailleurs,
-
p (p = 1) = ;
Y , En
2
9

y , étant également impair, on appliquera la formule


1 (p 1)
2
( n − 1) + 8

pour la seconde partie de la question . On trouve ainsi


1 (p – 1)? 1
(n - 1 ) + p 11
8 2
(179 + 81) = 130 .
-

4 ° La quatrième partie du problème ne présente aucune difficulté.


Remarquons d'abord que l'expression
ax + (a + 2) y - 2
peut se mettre sous la forme
(3) a ( x + y) – 2 (z – y). -

Or,

x + y=k + 1 et
: =- y = k (kk −– 1),
et il vient, en substituant dans (B) ,
a (k + 1 ) - k (k − 1),
ou enfin
a + k (a + 1 -- k).
La quantité a étant constante, cette dernière expression sera
maximum , en même temps que le produit k (a + 1 - k) des deux
facteurs variables k el a + 1- k .
Mais la somme de ces deux facteurs est constante et égale à a + 1 ;
donc, le maximum du produit k (a + 1 - k) aura lieu lorsque
CHAP . XV . QUESTIONS DIVERSES. 327

les deux facteurs seront égaux, c'est-à - dire lorsque l'on aura
k = a + 1 - k,
d'où l'on tire
a
k ="+ 1 2

a + 1
k, étant un nombre entier, sera égal à si cette expression est
2
a + 1
entière, ou au nombre entier le plus rapproché de
> dans le cas
2
contraire.
a + 1
Or, 1° si a est impair, a + 1 est pair, est entier, et alors
2
a + 1
k=
2
Tous les numéros de la file k satisfont à la question ; le premier de
ces numéros est

a + 1a a’ + 7
4 +1671- 1) +1 =
4
=
8 ,
et le dernier a pour valeur

*** ( 1 +1+1) =(a+1)(a+3


a + 1
4
a +
-

2
+ )(

a +1
Pour tous les numéros de la file k =
2
-, la valeur de l'expression

ac + (a +- 2) y - 22
est
1 at a )*
+ " +" (a+1-411)==a+ ( +18
a
2
a
2
= a +
4

a + 1
2º Si a est pair , a + 1 est impair , est alors compris entre
2
a å + 2
les deux nombres entiers consécutifs et , et, de plus, équi
2 2
distant de chacun d'eux .
On pourra donc donner à k l'une ou l'autre de ces valeurs .

on a une série de numéros commençant à (a − 1 ) + 7


a -

Pour k
2 8
328 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE.
a (a + 2)
pour se terminer par - , et pour tous ces numéros la valeur
8
de l'expression considérée est
a a
a +
+ (a 2
a + 1
9) = (a(a 6
+ 6).).
4

a + 2
Pour k = , on a une seconde suite de numéros commençant
2

à (a + 1 )' + 7 (a + 2) (a + 4) » et
8
et se terminant par le numéro 8
la valeur de l'expression ax + (a + 2) y – 2z est, pour tous ces
numéros ,
a + 2 a + a (a + 6 )
at
** *(a +1-43)
2
a +

a
2 4
>

même valeur que pour k = 2 ,, ce qui était évident a priori;;


3 ° Enfin a peut être fractionnaire . Soit alors a la partie entière de
a + 1
la fraction On a
2
a + 1
O < < % +1 ,
2

a + 1 1
et si la différence a est moindre que , on prendra pour k
2 2'
a + 1 1
la valeur 6. Si , au contraire, - « est plus grand que 2 on
2
en conclut
a + 1 1
Q + 1
2

et on prendra pour k la valeur a + 1 .


Le rang de la file étant déterminé, les numéros qui la composent
s'en déduisent comme il a été déjà dit, et on calcule facilement la
valeur de l'expression
ax + (a + 2) y – 2z .
APPLICATIONS, - 1 ° a = 11. C'est notre premier cas puisque a est
impair.
k = 6 ; numéros 16, 17, 18, 19, 20 et 21 .
Valeur de l'expression : 47.
CHAP . XV . QUESTIONS DIVERSES . 329

20 a = 12. C'est notre second cas, puisque a est un nombre pair.


k = 6 : numéros 16, 17, 18, 19, 20 et 21 .
1 = 7 : numéros 22, 23, 24 , 25, 26 , 27 et 28.
Valeur de l'expression : 54.
39 a = 11,5. C'est notre troisième cas, puisque a est fractionnaire.
a + 1
2
= 6,25 ;

donc, k = 6, d'où les numéros 16, 17, 18, 19, 20 et 21.


Valeur de l'expression :
a + k ( a + 1 - k) = 11,5 + 6 (11,5 + 1-6) = 50,5.
-

Question 396 . Tout diriseur d'une somme de quatre carrés


premiers entre eux est une somme de quatre carrés.
Soient a + 12 + C + d une somme de quatre carrés, et p un
de ses diviseurs ; on a l'égalité
a' + b + e + al = p X 9 ,
et nous pouvons supposer q < p .
Si le facteur q était égal à l'unité, le théorème se trouverait
démontré, car on aurait alors
p=
-
a + b + c + d'.
Considérons donc le cas où q est plus grand que 1 .
q divisant a' + b + c + d² divise aussi l'expression
(2) (a — 92) + (1 - 93) + (c - 97) + (d - 99) ,
-

qui est , par suite, de la forme q.q ' .


Or, si nous prenons les quantités indéterminées a, b, , ô telles
que l'on ait
q 9
a – 9x < q . 1-18
a
b–2 1-9:
– 97 < 1-98<
d qô
}
q?
il en résultera que la somme (2) se trouvera plus petite que 4 4 ou

que q' ; on aurait donc


q.q' < q?, d'où q' < 9 .
330 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
Cela posé, multiplions membre à membre les égalités
a? + b' + c + d' = PXq
et

(a – q . &)' + (6 - 9 %)* + (c -- Qy)* + (d — 98) = q xq' ;


il vient

(a + b + c + d') [(a — qa)' + (b - 93) + (c - 97) + (d - 98)'] =PXq' Xq' ,


c'est- à - dire une relation de la forme

a ; + b } + c + di = p X q' , avec
q ' < q.
Prenons encore la somme
- -

(a, - q'« ) + (b, – 9'3) + (cy – q'7 ) + (d, — q'ê)?,


1

qui est égale à


a ; + b3 + c; + d; + q' ? (2? + Be + mo + 02) - 29'(@ + B + + 8),
c'est -à-dire à un multiple de q' , et, par suite, de la forme q' X 9 ' .
Déterminons les variables 2 , 3,ß 7, ôà de telle sorte que les différences
a, - q'a, b, - q'ß ,
-
C, - q'r, d, - q'o
soient toutes plus petites que 일 ;; il viendra,, en conséquence,,
' < q9 ' ?,
(a, - q'x) ? + (b, - q'B) ? + (C,c - q'Y)' + (d, - q??)!
et comme cette somme est égale à q' X 9', on aura
q ' < q'.
Si maintenant on multiplie la somme des quatre carrés qui est
égale à pq ' par la somme des quatre carrés égale à q ' X 9' , on
obtient le produit 2
p.q ' ? . q" .
Mais les quatre carrés qui forment le produit
(a ; + b; + c; + d })[(a, -q'«) + (b ,-9'3) + (6-9'0 ) +- (d, -9' )']
sont divisibles par q ' ?, et , par conséquent, on a, en définitive, une
somme de quatre carrés
ai + b ; + c + d} ,
qui est égale à p.q', avec q' < q' .
CHAP . XV . QUESTIONS DIVERSES . 331

En opérant sur la relation


a + b + c; + d = p.q'
comme nous l'avons fait sur la relation précédente,
a; + b ; + c; + d = p.q' ,
on arrive à trouver une égalité de la forme
a; + b ; + c; + d = p.9", avec q" < q ' .
Puis, en poursuivant , on a
a + b + ci + d = p.q! , avec q! < 9",
et ainsi de suite.
Or, les quantités q , q ' , q' , 9", ... sont des entiers qui vont conti
>

nuellement en décroissant; on finira donc par tomber sur une relation


telle que
A + B + C + D = p,

qui montre bien que p est une somme de quatre carrés.


REMARQUE. Si dans la relation
al + b3 + c + d' = p .
on suppose c = d -0, le raisonnement que nous venons de faire
s'applique aussi bien à la relation
a' + b3 + 0 + 0 = p.9
qui nous conduit finalement à l'égalité
A ' + BP = P,
d'où ce théorème :
Tout diviseur d'une somme de deur carrés premiers entre eux
est une somme de deux carrés .

Question 397.- Si l'on représente par S, la somme des diviseurs


d'un nombre entier n , et par S, la somme des restes obtenus en
dirisant le nombre n par chacun des nombres entiers qui le
précédent, on a la relation
S + S, = S - 1 + 2n - 1 .
R

Considérons un des entiers a inférieurs à n , et soit Ř , le reste de


la division de n par a :
332 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
Si a ne divise pas n , c'est-à-dire si Rą est différent de zéro, en
retranchant une unité au dividende le quotient de la division de
12
- 1 par a sera le même que précédemment, mais le reste sera
diminué d'une unité , c'est-à-dire que l'on aura , en représentant ce
reste par Ra,
R = R , -- 1 .
Ce cas comprend celui où Ra = 1 , car le nombre n -- 1 est alors
-

divisible par a , et on a bien , en effet,


Ri = 1-1 = 0.
-

Supposons en second lieu que a divise n ; alors Ra =


=
0 et on peut
poser
12 = a Xa ,
d'où l'on déduit

n - 1 = a.q - 1 = aX (9 – 1) + (a — 1 ).
Donc
Ri = a -1 = 0 –1 + a = (Ra –- 11) + a .
Il résulte de là qu'en désignant par Ry , Ry, Ry3 ), R., ... , R,R - 1 les
divers restes obtenus en divisant le nombre n par la suite des nombres
naturels 1 , 2, 3, ... , n - 1 (plusieurs de ces restes pouvant d'ailleurs
>

ètre nuls),et par a la somme des diviseurs de n inférieurs à n ,


on pourra poser l'égalité

, — +La ,
R -1) + ... + (Ry-2-1)
S.-_1 = (R, -1) + (R , -1)+ (R,
ou encore
Sn-- 1 = S., - (n — 1)) + Σα
-
Xa;;
mais, d'après la définition du symbole Sn ,

Σαa = S12 12 ;

il vient, par suite, en substituant dans l'égalité précédente ,


n,
Sn - 1 = S - (n − 1) + Sn - ,
n
ou
S n1
-1 = ,
S – 2n + 1 + Sn,
d'où l'on tire la relation qu'il s'agissait d'établir :
( 2) SA + Sn = S - 1 + 2n - 1 .
CHAP . XV . QUESTIONS DIVERSES . 333

COROLLAIRES. – I. Supposons que le nombre entier n soit de la


forme 2" ; on a alors
Sn = 22 + – 1 = 2 X 2 – 1 = 2n – 1 ;
donc
SES .-- 13
ou
SzP = S2P - 10
II. Remplaçons n successivement par n - 1 , n — 2, 1 – 3, ... ,
n -
- ( n − 1) dans la relation (a) ; on obtient la série d'égalités

S -1 + $Snn -- 1 = S - 4 + 2 (n − 1 ) – 1 ,
SM
S.-- + Sn — 2 = S2-3 + 2 ( n − 2) — 1 ,
Sn-
Sn - 3 + Sn - 3 = S , - 1 + 2 (n − 3) – 1 ,
llll

Sg + S == S , +2.3 – 1 ,
S, + S, 2 = S, + 2.2 -- 1 ,
Si + S, = S,. to 2 - 1.

En ajoutant membre à membre ces diverses égalités avec l'égalité (x),


il vient, en tenant compte des termes qui se détruisent,
S + 81 +82+83+ ... + Sn = 2 (1 + 2 + 3 + ... + n ) -n = n '.
A

III . La relation précédente peut se mettre sous la forme


S, + , + S, + ... + Sn = n ? - S.,
3
-

ou , en remarquant que, d'après les notations adoptées plus haut,


Sv = R, + R , -+ R , + ... + R, -1 ,
2

S , + S , + S , + ... + Sn == (n --R ,) + (n -R ,) + ...+ (n -R , - 1) + n11 ,


ou enfin , en introduisant le reste R , = 0 pour la symétrie de la
formule ,

S , + S , + S, + ... + Sn = (11 — R ,) + (1 - R ,) + (11 — R ,) + ... + ( -- R ,),


1 2 .

d'où ce théorème :
La somme des diviseurs des nombres 1, 2 , 3, it égale la > >

somme des plus grands multip les s


de ces nombre , non supe
ricui's a n .
334 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .

Question 398. - Démontrer que tout multiple de 8 est la somme


de 8 carrés impairs.

On peut poser
(1 ) n – 1 = a + b2 + c + d',
les divers carrés du second membre pouvant ètre nuls en tout ou en
partie.
On a d'ailleurs l'identité

8x2 + 2 = (2x + 1) + (2x – 1) ,

qui nous donne, en remplaçant successivement z par a’, b?, c et d ? :


8a' + 2 = (2a + 1) + (2a - 1 ) ,
8b2 + 2 =(2b + 1 )* + (2b - 1 )?,
8c + 2 = (20 + 1 ) + (20 – 1 ) ,
2c
8d + 2 = (2d + 1 ) + (2d - 1) .

Additionnons membre à membre ces diverses égalités et il vient

8 (a + b? + c + d ) + 8 = ( 2a + 1)' + (2b + 1) + ( 2c + 1 )'


+ (2 + 1)* + (2a - 1 )' + (26— 1)' + (20— 1) + (2d — 1)?,
ou , en vertu de (1 ) ,
-
8n = (2a + 1) + (2b + 1)2 + (2c + 1)* + (2d + 1)?
+ (2a − 1 )* + (26— 1 )' + (2c— 1)* + ( 2d - 1) .
-

REMARQUES.. –· 1. On voit que les huit nombres impairs se divisent


-

en couples de deux nombres impairs consécutifs. Il n'y a exception


que si a = 0 ou b -0, etc.; dans ce cas, il y aura autant de couples
de carrés qui , au lieu d'être les carrés de deux impairs consécutifs,
seront tous les deux égaux à 1 .
II . Cette intéressante question a été proposée par M. Catalan dans
le Bulletin de la Societé mathématique (t. XVI, p. 129), et résolue
par M. Berdellé.
Nous avons donné la solution de M. Catalan .
CHAP . XV. - QUESTIONS DIVERSES . 335

Question 399. - Interpréter l'article 757 du Code civil qui est


ainsi conçu :
« Le droit de l'enfant naturel sur les biens de ses père ou
» mère décédés est réglé ainsi qu'il suit ;
> Si le père ou la mère a laissé des descendants légitimes, ce
» droit est d'un tiers de la portion héréditaire que l'enfant naturel
► aurait eue s'il eût été légitime; il est de la moitié lorsque les
» père ou mère ne laissent pas de descendants, mais bien des
> uscendants ou des frères ou seurs ; il est des trois quarts
► lorsque les père ou mère ne laissent ni descendants, ni ascen
» dants, ni frères, ni seurs. »
L'article précédent ne s'applique qu'aux enfants naturels légalement
reconnus .

I. Arrêtons-nous d'abord à la première disposition de cet article


dont l'interprétation est facile lorsqu'il n'y a qu'un enfant naturel
avec plusieurs enfants légitimes. Supposons, par exemple, pour fixer
les idées, ces derniers au nombre de 4, c'est-à -dire 5 enfants en tout :
si tous étaient légitimes, la part de chacun d'eux serait de 1 du bien
5
1
à partager ; par suite, l'enfant naturel devra recevoir le de la
15
succession. Il résulte de là que les 4 enfants légitimes auront
14 14 1
ensemble les 15
de l'héritage et que chacun d'eux recevra les 15 *Х 4Ā
7
ou les du bien total.
30
Ce cas particulier écarté, les commentateurs ont été fort embar
rassés pour appliquer les prescriptions de la loi , et ils ont proposé
diverses solutions qui sont toutes inexactes, ainsi que nous allons
l'établir .
Commençons par adopter des notations conventionnelles; soient
I le nombre des enfants légitimes, a la part de chacun d'eux , n le
nombre des enfants naturels , y la part de chacun d'eux , et enfin
H le bien à partager. On aura évidemment la relation
( 1) 1.2 + 1.4 = H.
Cela posé, trois systèmes sont en présence. Le premier consiste à
336 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
supposer que la part d'un enfant légitime doit toujours être triple de
celle d'un enfant naturel, ce qui revient à poser x = 3.9, d'où il
résulte
H 3.H
31.Y + n.y = H , y
31 + 12
et X
31 + 12

Dans le cas particulier de n =: 1 , on aurait


H H
Y au lieu de >
31 + 1 3 (1 + 1 )?
ainsi que l'exigent les termes de la loi , confirmés au besoin par un
arrêt de la Cour de cassation . Ce premier système, contraire à la
lettre de la loi , est donc défectueux ; il donne une part trop forte aux
enfants naturels.
Le second système consiste à évaluer la part de chacun des enfants
naturels comme si tous les autres , sans distinction , étaient légitimes ;
en adoptant cette façon de voir , on a
H H ( 31 +211)
y = > et par suite C
3 (1 + r ) ? 31 (1 + n )
Mais ce procédé, également contraire aux dispositions de l'article 757 ,
lése les enfants naturels et , dans certains cas, le préjudice causé est
assez important . Supposons , par exemple, que nous soyons en
présence de 4 enfants naturels et de 1 enfant légitime ; d'après ce
1
second système, chaque enfant naturel recevrait le de la succession
15
de l'auteur commun , tandis que leur part véritable est, comme nous
97
le montrerons un peu plus loin , égale à 810
97 1 97 54 43
۱۲ , 810; chaque enfant naturel perdrait
810 15 810 810
43
donc les de la fortune à partager .
810
Dans le troisième système, enfin , qui est dicté par les expressions
dont le législateur s'est servi , on doit calculer la part de chaque
enfant naturel en le supposant, pour un instant, légitime, et en
conservant à tous les autres leur qualité de légitime ou de naturel,
1
puis on prend le 3 de la partainsi déterminée. Le calcul est fort
CHAP . XV . QUESTIONS DIVERSES . 337

simple lorsqu'il n'y a que deux enfants naturels. Examinons, par


exemple, le cas de 5 enfants, dont 2 naturels et 3 légitimes.
Nous avons traité plus haut le cas de 5 enfants dont 1 serait naturel
1
et les 4 autres légitimes, et nous avons trouvé 15 pour la part de
7
l'enfant naturel et 30 pour la part de chaque enfant légitime. Donc,
si 2 enfants naturels A, B se trouvent en présence de 3 enfants
7.
légitimes C, D, E, la part de B étant 30 en le supposant légitime, sa
7 1 1
part véritable sera 30
X
3 90 '
l'enfant A aura la même fraction

de l'héritage, et il restera pour les 3 enfants légitimes


14 38
H H = .H ,
90 45
et pour chacun d'eux
38.H 38
HX
45 X 3 135
Le cas de 3 enfants naturels en présence de 2 enfants légitimes se
ramène au précédent, et ainsi de suite.
On voit donc que lorsque le nombre des enfants naturels devient
de plus en plus grand, l'application du principe conduit à un calcul
de proche en proche assez compliqué. Aussi certains jurisconsultes,
Duranton entre autres, après avoir très bien reconnu l'exactitude du
principe que nous venons d'énoncer, se trompent dans son application,
ce qui les entraîne à des conséquences inexactes.
Supposons, par exemple, 4 enfants naturels en concurrence avec
1 enfant légitime : pour calculer la part revenant à chacun des
premiers, on supposera 2 enfants légitimes et 3 enfants naturels ;
mais, disent ces commentateurs, la part de ces derniers, calculée en
appliquant le second système, qui leur est le plus défavorable, serait
1
de de l'héritage ; les deux enfants légitimes auraient donc chacun
15
6
15 '
, et, en prenant le tiers, on conclut que la part de l'enfant naturel, 2

2
dans la véritable hypothèse, sera au moins 15 les 4 enfants naturels
8
recevraient, par suite, ensemble , au moins les 15- ', c'est - à -dire plus de
la moitié de la succession. Or, il parait absurde à ces jurisconsultes
Exercices d'arithmétique. 22
338 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
que des enfants naturels , venant en concurrence avec des enfants
légitimes, puissent absorber plus de la moitié de la succession, tandis
qu'ils n'auraient que la moitié , aux termes du même article 757, s'ils
concouraient seulement avec des ascendants ou des frères et scurs.
Cette considération les engage à revenir au second système, tout en
en reconnaissant la défectuosité.
On pourrait répondre d'abord que l'hypothèse faite dans l'exemple
particulier que nous venons d'examiner et par laquelle on assigne à
2
chaque enfant naturel une part égale au moins aux 15 de la succession ,
loin de diminuer la part véritable de chaque enfant naturel, l'a au
97
contraire augmentée, puisque cette part est égale aux , et que,
810
par conséquent, les 4 enfants naturels n'absorbent pas la moitié de
la succession .

A la vérité, si l'on supposait 5 enfants naturels en concurrence


avec 1 enfant légitime , les premiers auraient ensemble un peu plus
de la moitié de la succession ; mais l'inconvénient qui en resulterait
(si ce mot n'est pas déplacé dans la circonstance) ne serait-il pas
moindre que celui de ne donner aux enfants naturels qu'une part
inférieure à celle qui leur revient réellement, comme on y serait
conduit en appliquant le second système ?
Voici comment, selon nous, la question doit être traitée :
Le nombre total des enfants étant toujours 1 + n , adoptons la
notation Yn, pour désigner la part d'un enfant naturel , et, pour nous
conformer à la prescription de l'article 757, supposons que cet enfant
soit légitime . La part de chacun des n - 1 autres enfants sera , en
adoptant la même notation, représentée par Yn - 1,1 + 1; leur somme
sera , par suite, égale à (n − 1 ) Yn - 1,1+ 1, et il reste à partager une
somme de H — ( n -
1 ) Yr - 1,1 + 1 entre 1 + 1 enfants dont 1 sont
légitimes et 1 supposé tel. Chacun d'eux recevra
H
Н -
- ( 1 - 1 ) Yu - 1,1 + 1
1 + 1

Le tiers de cette valeur représentant ce qui doit revenir à un enfant


naturel, on aura la relation
H
H = ( 12 -- 1 ) Yn — 1,1 +11 ,
Yn, 2 =
3 (1 + 1)
CHAP . XV . -
QUESTIONS DIVERSES . 339
qui peut s'écrire
(Q) 3 (1 + 1) Yn, 2 + (n − 1) Yn- 1,1 + 1 = H.
Ainsi , connaissant la valeur Yn - 1,2 + 1 , c'est-à-dire la part qui revient
aux enfants naturels dans le cas de l + n enfants dont 1 + 1 seraient
légitimes, la relation que nous venons d'établir nous fournit le moyen
de calculer la part Ynne qui revient aux enfants naturels dans le cas
où il n'y aurait plus que l enfants légitimes et n enfants naturels , au
lieu de n - 1 .
Or, s'il n'y a qu'un seul enfant naturel en présence de l + n — 1 -

enfants légitimes, sa part sera évidemment égale à


H
91,1+ n - 1 =
33 (1 + n )
appliquant alors la relation (a), il vient
3 (1 + n - 1) 42,1+ --- + 1.41,1+n - 1 = H,
ou
H
3 (1 + n − 1) 93,1 + --- = H —
3 (1 + n )
d'où l'on tire
H H
Y2,2 + 1_2 =
3 (1 + n — 1) 3 (1 + N - 1) (1 + n )
La relation (@) nous donne encore
3 (1 + n - 2) 73,1+1-3 + 2.93,1 + 1-3 = H,
ou

2H 2H
3 (1 + n - 2) 93,1 +1-3 = H
-
+
3 (1 +1 -1) 3 (1 + n - 1) (1+ n )
d'où
H 2H
Y3,14n - 3
3 (1 + n — 2) 3' (1 + n - 2) (1 + n - 1 )
2H
+
38 (l + n − 2) ( + n − 1 ) (1 + 1 )
Continuant ainsi , de proche en proche, on trouve :
3 (1 + n -- 3) 44,1 + -- 4 + 3y3,1 + 1-3 = H ,
340 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
ou

ЗН
3 (1 + n — 3) 44,1 +1-4 = H - 3 ( 1 ++ n - 2 )

2.3 . H 2.3.H
+
3 ' (1 +1 -2) (1 + n2 - 1) 39 l(1 + n —- 2)(1 + 1 — 1)(1( + n )''
d'où
H 3.H
94,1 + 1-45
3 (1 + n -- 3) 3'(1 + n − 3 )(I + n - 2)
2.3.H
+
3 (1 +1 -3)) ( +1 —- 2) (1 + n - 11))
2.3.H
.

3: (1 + 1 - 3) (1 + 1 — 2) (1 + 1 — 1) (1 + n )
et enfin , d'une façon générale,
1 n -1 ( 1 — 1 ) (n - 2)
*
=HE3 (1 + 1) +
3² (1 + 1) (1 + 2) . 3 (1 + 1) (1 + 2) (1 + 3)
( n - 1 ) (n - 2 ) (n - 3)
to ..
3* (1 + 1 ) ( 1 + 2) ( 1 + 3) ( 1 + 4)
+
(n - 1 )(n - 2) (n - 3) ... 4.3.2
3" - (1 + 1) (2 + 2)(1 + 3 )... (1 + n - 1)
( n - 1 ) (n - 2 ) (n - 3 ) ...4.3.2.17
F
munmurmu
3 " (1 + 1 ) (1 + 2 ) (1 + 3 )... (1 + 12)
Les derniers termes seront affectés des signes supérieur ou infé
rieur selon que n sera pair ou impair.
En revenant à l'égalité ( 1 ) on trouve également la formule

Cool -H
n
+
n (1-1) n (n - 1 )(n - 2) 7

(M ) 31(1 + 1) ' 3 +1(1 + 1)(1 + 2) 37(1 + 1) (1 + 2)(1 + 3 )


n ( n - 1 ) ( n -- 2 ) ... 4.3.2
+
n ( 1 — 1) (1-2) ... 4.3.2.1
+ 31-4.1(1 + 1)(1 + 2)...
(1 + 1-1) - 3".((1 + 1)(1 + 2)...(1-+
l n)
La même observation que plus haut s'applique aux signes des
derniers termes.
Ces formules ont été établies pour la première fois par Cournot
dans le Bulletin de Ferussac.
Ne considérons pour le moment que la seconde (M) et faisons- la
suivre de quelques remarques utiles.
CHIAP . XV . QUESTIONS DIVERSES . 341
REMARQUE I. - Supposons tous les enfants naturels , à l'exception
d'un seul ; la quantité entre crochets devient , dans ce cas ,
n ( (n - (
-
1 ++(- 1)3.1.2+ (-1) 7.1.2.3++ (–(–1)13. 306771)(n – 2)+...
+ ( -– 1 )» n (n3 "−.1.2.3
1)(n −... 2)... 3.2.1
(12 + 1 )
>

ou encore, en multipliant et divisant par (– 1 ) 3" ( n + 1 ),


1
1)(n + 1)3" + (- 1)=(n 1) 1.31-1
(n ++ 1)"
(-1) 3" (12 + 1 ) 1 1.2
-1 )
++ ( -- 1)) (n +1)n(1–1)3–2+
-3
(n -1)(n − 2)31–3+...
(–13 (n +1)1.2.3.4 3n

+ (- 1)*+,(n + 1)n (n - 1)(n—2)...3.2.1


1.2.3 ... (n + 1) -3.2.1).
Or, la nouvelle expression entre parenthèses représente le dévelop
pement de (3 — 1)" + 1, moins le terme 3n + l ; on peut dès lors poser,
>

dans ce cas particulier,


Н H
X1,1 =
( 1)3"(n + 1)[(3 [((3—1)* +1—3"+ "] = (
3" n + 1)[ 31 +3–2n + ]
7
H.3
( 3x + 1-2" +1),
3a +1(n + 1)
ou enfin
n + 1
3
X, n = H X
m [1-(3)** ]
n + 1
1

REMARQUE II . — Lorsque les nombres l et n sont un peu grands,


les calculs auxquels donne lieu la formule ( M ) sont assez pénibles ;
mais on peut lui donner une forme qui se prête mieux aux calculs.
On peut d'abord l'écrire en en multipliant les deux membres par 3".
-1 12 (12-1 ) 31—3
( + 1)3*+++(–1q
3.1 ,= H[4:39 +(-1)74 ) ( 1 ++1)) + 2))
i
"

n (n - 1 ) ( n 2) -3
+ (- 1) ](1+ 1)(2+ 2)(1 + 3) -3 - + ...
3 ) ...4.3.2.1
+( - 1)»"n (1(11 — 1 (11 ) +(n 1)- (12)+(n2)-...(1 + 12)
342 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE,
Or, on a
1 1
3" = .3 ,
ī
n 1n n

— 1)1(1+1)3-- ' ==(-1).79.3-


- ι 1 +(-1) 1 +*7.31–1-,
( 12-1) n 11 (n - 1 )
( -1)'[{1
1( + 1)(1 + 2) 31–4=(− 1)299
611.2 .3" — ?
. 2

N - 1 n
1 • 3n—: +-(( -- 11),n(n
+ (-- 1)"1 + 11n1 ) 1.2 - 1). 1
1 +2
O

3- ,

n (n - 1) (n - 2) 1n (n - 1),31-3
(-1) 1 (1 + 1) (1 + 2) (1 + 3) · 3"-3 = ( - 1) i 1.2.3
n (n - 1)(n— 2)31-3+ ( - 1)n (n - 1) 1 12
-2
· 3" -3
+ ( - 1) 1 + 1 1.2 1.2 1+2 1

) - 2) 1 - 34-3,
n? - 1)(n
+ (- 1)09 ((n 1.2.3 1+3

et il vient, en additionnant membre å membre,


n

3.1. = n#}[s3 + (–17.30-1+ (-1): 767.7.1).3---


-

+(-1*(
– : n )3.- 12
1) -+. ..]+--|(3- +(-1;"77.30-
1.2.3
–) + H 3 :

)(n —— 2)2)30–8+
+ (- 1)=(n − 11)(n 3n - + (- 1) —1)(n -— 2)(n — 3)
(- 1),(n 3n — " + .
1
1.2 -14 1.2.3
n
1+1

+39(( = "1 [3 +++(-1)".723-1


H
1.2
-- )
* -+-...]1 + +
+2
12(12— 1) (n -- 2) [ 3" – + ... ] 1 torg
+ H .
1.2.3 -' 1 + 3
ou

22 1 n (n - ) 1
, =CH
3x.s= {:63–18
"
( ) +%(3–13-******(
). n =313–1»)" -
1+1
+

n (n - 1) (n − 2)
1.2 (
1
1+2

+ (3–1)n - 31+ 3
1.2.3
d'où l'on tire enſin

31,1 = HX 2"
1
+
12
2n - 1
1 + n (n —- 1) 2--| 1

x ;[ 1 1+1 1.2
n (n -- 1)(n —− 2) n- 3
1+2
1 1
+
1.2.3
.

1+3 +...+1+n]+
1 n
CHAP . XV . QUESTIONS DIVERSES . 343

Cette formule nous a servi à composer le tableau suivant , donnant


les valeurs de Xn, pour l = 1 , 2, 3, 4, 5 et n = 1, 2, 3, 4, 5.
-

1 2 3 4 5 6
OUT

5 4 11 7 17 10
1
6 9 36 30 90 63

19 43 38 59169 229
2 135
27 108 270 945 1512

65 97 211 194 1283 985


3
108 270 810 945 7560 | 6804
211 793 2059 | 4387 4118 | 7073
4
405 2430 8505 22680 25515 51030
665 1522 9221 11191 4709 22382
5
1458 5103 40824 61236 30618 168399
2507 | 11191
6
5103 | 40824

Dans ce tableau , la première colonne horizontale contient le


nombre des enfants légitimes ; la première colonne verticale, le
nombre des enfants naturels, et les fractions placées dans les cases
qui correspondent à deux nombres de la colonne horizontale et de la
colonne verticale sont les valeurs de xn, qui correspondent à ces
nombres. Enfin l'héritage H , ou le bien à partager, est pris pour
unité.

APPLICATIONS :
10 Soit une succession de 36000 francs à partager entre un enfant
légitime et un enfant naturel.
36000
D'après le 2e système : Y =
3.2
= 6000 francs.
36000 (3 + 2)
T = = 30000 francs .
3.2

1
D'après le 30 système : 99 = 36000 X = 6000 francs.
5
X1,1
X = 36000 x = 30000 francs.
6
344 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
2. Soit une succession de 36000 francs, un enfant légitime el
deux enfants naturels .
36000
D'après le 2e système : y = 4000 fr.
3.3
36000 (3 + 4 )

-
28000 fr .
3 (1 + 2)
1 1
D'après le 3e système : Y42:,,1 = 36000 = 5333 fr. 33.
:
3.2 3.2.3
19
]
22,1 = 36000 X = 25333 fr.33.
27

3. Soit une succession de 36000 francs à partager entre quatre


enfants légitimes et deux enfants naturels.
36000
D'après le 2e système : y = 2000 fr .
3.6
36000 (12 + 4)
2
3.4.6
= 8000 fr.

59
D'après le 3e système : X., = 36000 x
270
= 7866 fr. 67 ,
400 X 59 X 4
36000 = 2266 fr . 67 .
et , par suite, Y., 2 =
= *[36 3 9x4]=
II . Abordons la seconde partie de la question . Comment faut-il
interpréter les termes de la loi : « ... il est de la moitié lorsque les
» père ou mère ne laissent pas de descendants, mais bien des ascen
» dants ou des frères ou seurs. » S'agit-il de la moitié des biens ou
de la moitié de la portion héréditaire que l'enfant naturel aurait eue
s'il avait été légitime?
En acceptant cette dernière interprétation on arrive à des résultats
inadmissibles .
Supposons, en effet, en premier lieu un seul enfant naturel ; s'il
était légitime, il aurait tout l'héritage puisque, d'après l'article 741 ,
l'ascendant, en présence d'un enfant légitime, ne concourt pas ; or, il
est naturel : donc il n'aura que la moitié de l'héritage, le reste revien
dra à l'ascendant ou aux ascendants.
Examinons le cas de deux enfants naturels A et B. Si A était
CHAP . XV . QUESTIONS DIVERSES . 345
5
légitime, sa part serait égale aux 6 de l'héritage, d'après le tableau
donné plus haut ; mais il est naturel : donc cette part doit être réduite
5
de moitié, c'est-à -dire qu'elle est égale aux 12
de l'héritage. La part
5 1
de B étant la même, il reste, pour les ascendants, H – 6 =
6
-

.H = 3.H.
Soient encore trois enfants naturels A , B, C. Si A était légitime,
> >
19
le tableau précédent nous donne pour sa part les 27 de l'héritage ; sa
19
qualité de naturel réduit celte part aux 54 de l'héritage. Les deux
19
autres enfants B et Cont également droit aux Ils absorbent donc
54
19 57
à eux trois les
54
X 3 ou les
54
de l'héritage , c'est- à -dire plus que
l'héritage.
Ce raisonnement nous conduit à la formule générale
3
Yn =
= H X
2.( - 3) ]
2n
1
3

pour la part qui revient à un enfant naturel dont le nombre total est n .
On voit donc, d'après cela, que notre interprétation de la loi est
défectueuse ou que ce cas particulier de la question ne doit pas être
traité comme nous l'avons fait.
Nous dirons donc, en supposant par exemple six enfants naturels :
s'ils étaient légitimes , ils devraient avoir la totalité de l'héritage ; étant
naturels , ils n'ont droit qu'à la moitié et , par suite, chacun d'eux
1
n'en a que le .

12
On peut d'ailleurs faire observer que raisonner ainsi revient à
supposer qu'il s'agit d'effectuer le partage de la moitié des biens , et
non de la moitié de la portion héréditaire qui serait revenue à chaque
enfant supposé légitime.

III . Le cas où les enfants naturels se trouvent en présence de


collatéraux non privilégiés conduit à des conséquences identiques.
Soit un enfant naturel A ; s'il était légitime, l'héritage lui reviendrait
en totalité, d'après l'article 741 déjà cité un peu plus haut; mais
3
A est un enfant naturel : donc il n'a droit qu'aux de
4 l'héritage..
346 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
Soient deux enfants naturels A et B. Supposons A légitime ; d'après
5
le tableau dressé plus haut, sa part serait égale aux de l'héritage ;
6
3 5 5
mais comme il est naturel , sa part véritable vaut les des ou les
4 6 8
de l'héritage. La part de B étant la même, les deux enfants ont
10 5
ensemble les ou les 4, du bien à se partager, c'est-à -dire plus que
8
l'héritage. Ce résultat est inadmissible et montre que nous posons
mal la question. Nous dirons , en conséquence : si les deux enfants
étaient légitimes, l'héritage leur reviendrait en totalité ; mais comme
3
ils sont naturels, ils n'ont droit, d'après la loi , qu'aux ,4 de l'héritage,
3
et par suite chacun d'eux en aura les 8

Des nombres triangulaires , pyramidaux, quadrangulaires ,


pentagones , etc.

1. Considérons la suite naturelle des nombres entiers


1 , 2 , 3 , 4, 5, 6 , 7, 8, 9, 10, 11 , 12, .. ,
et additionnons un certain nombre de termes consécutifs de cette
série à partir de 1 , par exemple les 5 premiers ; le nombre 15 obtenu
ainsi jouit de cette propriété curieuse que les 15 unités dont il est
composé peuvent être disposées, sous forme de points et d'une façon
uniforme, en un triangle équilatéral comptant 5 points sur chaque
côté , comme le montre la figure ci-dessous .

Fig. 3 .

Cette propriété a fait donner le nom de nombres trigones ou trian


gulaires à tous les nombres , tels que 15, obtenus en additionnant
quelques termes consécutifs, à partir du premier, dans la série natu
relle des nombres entiers .
CHAP . XV . QUESTIONS DIVERSES . 347

Il résulte de cette définition que la suite des nombres triangulaires


est
1,, 3, 6,, 10, 15, ,
21 , 28, 36, 45 , 55,

2. Tout nombre triangulaire multiplié par 8 et augmenté de 1


donne un carré parfait.
Considérons, par exemple, le nombre triangulaire obtenu en addi
tionnant les n premiers nombres 1 , 2 , 3, 4, ... , n ; il est égal à
>

1 + 1
X n.
2
Or, on a bien
( n + 1) xn
2 X 8 + 1 = 4n ( 12 + 1 ) + 1 = 4nº + 4n + 1 = (211 + 1 ) .

3. Le côté d'un nombre triangulaire est le dernier terme de la


suite naturelle des nombres qui entrent dans la composition du
nombre triangulaire considéré ; on le détermine aisément à l'aide de
la remarque qui précède.
Soit, par exemple, N un nombre triangulaire dont le côté inconnu
est n ; on a
N X8 + 1 = (2n + 1 ) ,
et, par suite , on connait 2n + 1 , d'où l'on tire 2n et enfin n .

3bis . La somme de deux nombres triangulaires consécutifs est un


carré.
Deux nombres triangulaires consécutifs sont, en effet, de la forme
>

générale
n (n + 1 ) et
(n + 1 ) ( n + 2) .
2 2
Or, on a bien
n (n + 1 ) + (n + 1 ) (n + 2) ( n + 1) (2n + 2)
2 2 = (n + )
1) .

3ter. Le carré de tout nombre impair , divisible par 3, est la


différence de deux nombres triangulaires premiers avec 3.
Un nombre impair divisible par 3 est de la forme 3 (2n + 1 ) . Les
nombres premiers avec 3 ne peuvent être que de l'une des deux
348 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
formes 3m + 1 , 3m + 2 ; par suite, la forme générale d'un nombre
triangulaire premier avec 3 est
(3 m + 1 ) (3m + 2) .
2

La question revient donc à démontrer que l'on peut toujours trouver


deux quantités o et ß telles que l'on ait
(3x + 1 ) (34 + 2) (33 + 1 ) (38 + 2)
(1 ) 9 (2n + 1) = 2 2

Or, cette égalité peut s'écrire


2.9 (2n + 1 )' = 90 ° + 9x + 2 - (982 +93 + 2 ),
ou , en simplifiant,
-

2 (2n + 1) = (a — B?) + (x - B) = (Q – ) (a + B + 1) ;
mais le premier membre peut s'écrire
[212 + 1] [412 + 2] ;
il suffira donc de poser les égalités
a -
ß = 2n + 1 ,
a + B + 1 = 40 + 2,
qui donnent, en les additionnant membre à membre,
20 + 1 = 6n + 3,
d'où
a = 30 + 1 .
Par suite,

BE= ų — ( 21 + 1 ) = 3n + 1 — 2n – 1 = n .
Les deux nombres triangulaires cherchés sont donc
( 9n + 4 ) (91 + 5) (3n + 1) (3n + 2)
et >
2 2

et l'égalité (1) devient


(912 + 4) (9n + 5) ( 31 + 1) ( 31 + 2) .
9 (212 + 1 ) = 2 2
CHAP . XV . QUESTIONS DIVERSES . 349

4. Considérons la série des nombres triangulaires


1 , 3,3 6, 10, 15, 21 ,
> 28, 36, 45 , 55, 66 , 78 , ...;;
en les additionnant à leur tour, on obtient les nombres dits pyrami
daux 1 , 4, 10 , 30, 35 , ... ,
>

1 = 1,
1+3= 4,
1 +3 + 6 = 10,
1 +3 + 6 + 10 = 20,
1+ 3 + 6 + 10 + 15 == 35 , ....
La formation des nombres pyramidaux par des points se démontre
comme celle des nombres triangulaires. Prenons , par exemple, une
pyramide équilatérale et triangulaire, et divisons-la par des plans
parallèles et équidistants, formant des triangles parallèles à la base;
on reconnait sans peine que , si le premier de ces triangles contient
3 points, le second en contiendra 6, le troisième 10, etc. , c'est-à-dire
que le nombre des points de chacun de ces triangles sera un nombre
triangulaire. Ainsi , la pyramide initiale, celle qui a le premier
triangle pour base, contiendra 1 + 3 = 4 points ; la seconde 1 + 3
+6 = 10 points ; la troisième 1 + 3 + 6 + 10 = 20 points , etc.
5. Prenons la progression arithmétique
• 1.3.5.7.9.11.13.15.17.19 ... ,
dont la raison est 2, et additionnons les 2 premiers, les 3 premiers,
les 4 premiers, ... , Jes n premiers termes de cette progression ; nous
obtenons ainsi la suite
8‫ܕܐ‬
1 , 4, 9, 16, 25 , 36, 49, 64,
des carrés des nombres entiers 1 , 2, 3, .... Ces nombres sont appelés
quadrangulaires ou carrés, dénomination justifiée par les figures
ci -dessous :
1 4 9 16 25
350 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
6. En opérant d'une façon semblable sur la progression arith
métique
; 1.4.7.10.13.16.19.22.25.28.31. ... ,
dont la raison est 3, c'est - à -dire en réunissant par voie d'addition
les 2 premiers, les 3 premiers, ... , les n premiers termes, on obtient
la suite
1, 5, 12, 22, 35 , 51 ,
des nombres dits pentagones.
On comprend de suite d'où vient cette dénomination , en remar
quant que les unités qui entrent dans la composition de chacun de
ces nombres peuvent être disposées sous forme de points et d'une
façon uniforme sur le périmètre d'un pentagone et sur les diagonales
issues d'un même sommet. Avec le nombre 22, par exemple, on a la
figure ci-dessous.

Fig. 4 .

7. On formerait de même les séries donnant les autres nombres


polygones .
Avec la progression arithmétique dont la raison est 4 on a les
nombres hexagonaux ou hexagones.
Puis la progression arithmétique dont la raison est 5 nous donne
les nombres heptagones ; celle dont la raison est 6 les nombres octo
gones ; celle dont la raison est 7 les nombres ennéagones, et ainsi de
suite .

Des nombres figures.

1. On appelle nombres figurés des suites de nombres dérivés les


uns des autres suivant une loi constante.
Soit 1 , 2, 3, 4, 5 , 6, 7, 8 , 9, 10, 11 , 12, 13, 14, 15, la suite
CHAP . XV . QUESTIONS DIVERSES . 351

des nombres naturels; si l'on ajoute ensemble les termes de cette


suite depuis le premier jusqu'à un terme quelconque, il en résultera
les nombres 1 , 3, 6, 10, 15, 21 , 28 , ... qui sont les nombres figures
>

du second ordre nommés aussi , comme nous l'avons déjà dit ,


nombres triangulaires.
Ajoutant de même les termes de cette dernière série, il en résultera
la suite 1 , 4, 10 , 20, 35 , 56, ... , qui sont les nombres figures du
troisième ordre, appelés aussi nombres pyramidaux.
De nouvelles additions des termes de cette dernière suite donneront
les nombres 1 , 5, 15 , 35 , 70, 126, ... , qui sont les nombres figures
du quatrième ordre.
Continuant de la même manière pour les ordres supérieurs et
disposant les suites obtenues par colonnes verticales, on formera le
tableau suivant :

I II III IV V VI VII VIII


‫ܬ‬86

1 1 1 1 1 1 1
8 9
‫ܥܕ‬

3 4 5 6 7
3 6 10 15 21 28 36 45
4 10 20 35 56 84 120 165
5 15 35 70 126 210 330 495
6 21 56 252 462 792 1287
7 28 84 210 462 924 1716 3003
8 36 120 330 79 6435
9 45 165 495 1287 3003 6435 12870
10 55 220 715 2002 5005 11440 24310
11 66 286 1001 3003 8008 ( 19448 43758
12 78 364 1365 4368 12376 31824 75382

qui peut être prolongé à volonté. Les noms de nombres triangulaires


et de nombres pyramidaux donnés aux nombres figures des second et
troisième ordres reposent, comme nous l'avons expliqué plus haut,
sur des considérations géométriques.
Dans ces diverses suites , le terme général , c'est-å-dire celui de
rang m qui sert à former tous les autres en posant successivement
m 1 , 2 , 3, est égal à la somme des m premiers termes de la
suite qui précède , et nous pouvons nous servir de cette remarque
352 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE .
pour obtenir les expressions des termes généraux et des sommes des
séries formées par les nombres figures.
Tout d'abord la somme des m premiers termes de la suite I a pour
m (m + 1)
expression 2 ; donc le terme de rang m de la suite II est

égal à m (m + 1 )» et nous nous proposons de calculer la somme


2

1+ 3 + 6 + 10 + 15 + ... +
m ( m + 1)
2
Mais
m (m + 1) ma

slov
+
2 2

c'est-à - dire que l'on a

air
color
cia
1 +
1 = ---
2
Colo

22 2
+ 101

3 =
r

32 3
+

d'où il résulte, en additionnant membre à membre,


m (m + 1 ) 1 1
1 + 3 + 6 + 10 + 15 + ... + S +
2 + s,
S, représentant la somme des carrés des m premiers nombres entiers.
Or, nous avons trouvé précédemment
m (m + 1 ) (2 m + 1 ) m (m + 1) .
S, 6
S, : 2

par suite, la sonime cherchée a pour expression


m ( m + 1 ) (2m +1 ) +, m ( m +1) m (m + 1) (2m + 1) + 3m (m +- 1 )
12 4 12

ou enſin
m (m + 1 ) ( m + 2)
6

Le terme général des nombres figures du troisième ordre étant


CHAP . IV . QUESTIONS DIVERSES . 353

dès lors m (m + 1) (m + 2) , nous remarquerons que l'on a


6

m (m + 1 ) (m + 2) m3 + 3m ? + 2m m² ma m
+ + >
6 6 6 2 3

c'est- à -dire que les nombres figures du troisième ordre peuvent se


mettre sous la forme

sin
aving
coing
wing
+
13 12

+
1
6
23 22

16V
107
4 =
6
+

+
10
GT
33 32
+

10 =
6
+

43 42 +
20 = +
6
+

et l'addition membre à membre de ces diverses égalités nous donne


1 +4 + 10 + 20 + ... +
m (on + 1) (m + 2) _1 1 1 .
6 S, + S. + ,,
S, représentant la somme des cubes des m premiers nombres entiers.
Mais
m ? (m + 1 ) .
S, 4
i

par suite, la somme des nombres figurés du troisième ordre a pour


expression
m ? (m + 1) +
m (m + 1) (2m +1 ) to, m (m + 1) _m (m + 1 ) (m + 2) (m + 3)
24 12 6 24

Passons aux nombres figures du quatrième ordre, 1 , 5, 15 , 35 , >

70, ... , dont le terme général est


m (m + 1) (m + 2) (m + 3 )
24

En développant le numérateur de cette expression , on reconnait que


ce terme général peut s'écrire
m 723 11 m ? m
+ + +
24 4 24

E.cercices d'arithmetique. 23
354 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE ,
et il vient, en remplaçant successivement m par 1 , 2, 3 , 4, ... ,
16 13 11 1
1
24
+
4
+ 24 19 +
4
9

24 23

ooist
11 2
5 = + + 2
24 4 24 4

is
34 33 + 11 3
15 = + 32 +
24 4 24

Additionnons membre à membre ; on trouve


mm + 1) (m + 2) (m + 3) 1 1 11 1
1 + 5 + 15 + ... + S. + S, + S , + ;4
24 24 24

S, représentant la somme des quatrièmes puissances des m premiers


nombres entiers, somme que nous avons calculée précédemment et
qui est égale à
m (m + 1) (2m + 1) (3m2 + 3m — 1) .
30

La somme des nombres figurés du quatrième ordre a donc pour


expression
m ( m + 1 ) (2m +1) (3m + 3m — 1 )+ mº( m + 1 )? + 11
30 X 24 4X4 24
m ( m + 1) (2m + 1 ) + mm + 1 )
X
6 8
ou , tous calculs faits,
m ( m + 1 ) (m + 2)(m + 3) (m + 4)
120

Il n'est pas nécessaire de pousser plus loin le calcul de formules


dont la loi de génération est évidente.
Les termes généraux des nombres figures des divers ordres sont
respectivement représentés par
in
2
m (m + 1 ) m (m + 1) (m + 2)
1 1.2 1.2.3
m
m (m + 1)(m + 2)(m + 3), mm + 1 ) (m + 2)( m + 3) (m + 4)
1.2.3.4 1.2.3.4.5
m (m
m + 1) (m + 2) (m + 33) (m + 4 ) ( m + 5),
1.2.3.4.5.6
CHAP . XV . QUESTIONS DIVERSES . 355

et chacune de ces expressions représente également la somme des


m premiers nombres figurés de la série précédente.
Les nombres figures ont beaucoup occupé les premiers mathéma
ticiens, parce que les suites qu'ils forment leur permettaient d'obtenir
aisément les puissances successives d’un binôme. Si l'on examine ,
en effet, la formation de ces puissances,
(a + b)' = a + b ,
(a + b ) = a + 2ab + b?,
(a + b)' = a + 3a²b + 3ab? + b3,
-

(a + b ) = a* + 4a'b + 6ab? + 4ab + b ',


(a + b ) = a + 5a'b + 10 a3b2 + 10 a²b3 + 5ab ' + b" ,

on reconnait de suite que les coefficients numériques des seconds

I II III IV V VI VII VIII IX х

2 1

3 / 3 1

5 10 10 5 1

6 15 20 15 6 1

21
7 35
35 217 1

8 28 56 70 56 28 8 1

9 36 84 126 126 84 36 9 1
10

10 45 120 210 252 210 120 45 1


356 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE.
termes sont les nombres figures du premier ordre ou les nombres
naturels; que ceux des troisièmes termes sont les nombres figurés du
second ordre, et ainsi de suite, de sorte qu'en disposant ces nombres
en forme de triangle, comme au tableau de la page précédente, on
trouve immédiatement les coefficients numériques d'une puissance
de binôme en prenant les nombres situés dans la colonne horizontale
dont le premier nombre est l'exposant de la puissance considérée .
Mais toutes ces considérations sont de peu d'importance depuis la
découverte du développement général de la puissance d'un binôme
donné par la formule de Newton .

Note sur les nombres parfaits.

1. Il existe une classe de nombres qui jouissent d'une propriété


singulière et curieuse et auxquels on a donné le nom de nombres
parfaits.
On appelle ainsi tout nombre égal à la somme de ses diviseurs,
abstraction faite du nombre lui-même ( ' ) .
6 est un nombre parfait, car ses diviseurs sont 1 , 2 et 3 dont la
somme donne bien 6 .
Le nombre 28 jouit de la même propriété, car ses diviseurs sont
1 , 2, 4 , 7 et 14 dont la somme est 28.
2. Un nombre premier ne saurait être parfait, car il n'a d'autres
diviseurs que lui-même et l'unité.
Une puissance quelconque d'un nombre premier ne peut être un
nombre parfait .
Considérons, par exemple, le nombre premier a élevé à la
Incene puissance; on ne peut avoir
am 1 fa + a2 + aö -t a to -tam- ,
puisque les deux nombres a” et a + a + a ' + + a " -t1 étant
divisibles par a , leur différence 1 devrait l'être aussi .

( 1) On disait autrefois : à la somme de ses parties aliquotes, attendu que cette


dénomination exclut le nombre lui-même du rang de ses diviseurs.
On appelait aussi nombre deficient tout nombre plus grand que la somme de ses
parties aliquotes, et nombre abondant un nombre plus petit que la somme de celles-ci .
CHAP . XV . QUESTIONS DIVERSES . 357

On sait d'ailleurs que l'expression


am -1
- tam- 2? + + a + a² + a + 1

a” 1
est égale à a
, quantité évidemment plus petite que a".

3. Puisque aucun nombre parfait ne peut être de la forme a ou a " ,


cherchons donc si un pareil nombre peut avoir la forme a ” .b,
a et b désignant des nombres premiers.
Le nombre a”.b devant être égal à la somme de ses diviseurs,
abstraction faite du nombre a” .b lui-même, on a

amb = ( 1 + a + a ' ++ a ' +t ... + a ") (1 + b) – am.b,


ou

amb = (1+ a + a + ... + a") X1 + (1 + a + a' + ... + a" - "') b,


b
ou encore

b [a” – ((1 + a + a ' + ... + am - ')] = a " + (1 + a + a + ... ++ am-'),


'
d'où l'on tire
1
a " + (1 + a + a? + ... + am— ) a +Q
b -

a " (1 + a + a' + ... + a " —-) an Q

en désignant par Q la quantité entre parenthèses .


Or, b doit être entier et il en résulte que le dénominateur doit être
égal à 1 , car autrement le reste de la division de am + Q par a” – Q
serait + 2 ou 2 ( 1 + a + a² + + am - ), et a étant un nombr 2

entier positif, ce reste ne se réduirait pas à zéro.


On doit donc avoir

a” (1 + a + a' + + am - 1) = 1 ,
ou

am
a” -

1,
a 1
ou encore

(am — 1 ) (a − 2) = 0.
Le nombre a étant plus grand que 1 , on ne peut admettre que la
valeur a =2, qui donne pour b
b = 1 + 2 + 2 + 2 ... + 2 " .
358 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
On a , par suite,
a " .b = 2m (1 + 2 + 2 + + 2m ),
et pourvu que les nombres a et b soient premiers, cette valeur de
a " .b jouira de la propriété énoncée.
4. Ainsi , on aura une suite de nombres parfaits en faisant la
somme des nombres 1 , 2 , 22 , 23 , ... , jusqu'à ce qu'on obtienne une
somme qui soit un nombre premier ; en multipliant cette somme par
la dernière puissance de 2 à laquelle on s'est arrêté, le produit
satisfait à la question.
Si l'on observe que
2m + 1 1
1 + 2 + 2 + 23 + + 2 = = 2m + 1 -1 ,
2 -
1

on en déduit, en désignant par Nun nombre parfait de la forme aº.b ,


>

N ( 2m +1 1 ) 2".

D'où la règle suivante, plus facile à appliquer que la précédente :


On obtiendra une suite de nombres parfaits en formant la suite
des puissances de 2 , c'est-à-dire en écrivant la progression géométrique
:: 2 ; 4 : 8 16 : 32 : 64 128 : 256 :512 : 1024 : ... , )

dont le premier terme est 2 ainsi que la raison , et en prenant tous


les termes qui, diminués de l'unité, sont des nombres premiers .
Ceux à qui convient cette propriété sont
4, 8, 32, 128, 8192,
car ces nombres , diminués de l'unité, donnent les nombres premiers
3, 7, 31, 127, 8191 ,
En multipliant chacun de ces nombres par celui de la progression
géométrique qui précède le terme dont il dérive, par exemple 3 par 2,
7 par 4, 31 par 16, etc. , on détermine les nombres parfaits
6, 28 , 496, 8128,
5. La première règle que nous avons donnée plus haut est due à
Euclide ( Prop ., 36, liv. IX) , qui l'énonçait ainsi :
CHAP . XV . QUESTIONS DIVERSES . 359

« Si, à partir de l'unité, tant de nombres qu'on voudra sont


successivement proportionnels, en raison double, jusqu'à ce que
leur somme soit un nombre premier, et si, avec cette so
multipliée par le dernier, on forme un nombre, ce produit seru
un nombre parfait. >>
Celte règle est tout ce qu'Euclide a laissé sur les nombres dits
parfaits; elle ne donne que des nombres pairs.
La question des nombres parfaits a préoccupé, depuis lors, un
grand nombre de mathématiciens, et plusieurs en ont cherché d'im
pairs.
Descartes écrivait à Frénicle , le 20 décembre 1638 : « ... et je ne
sais pourquoi vous jugez qu'on ne saurait parvenir par ce moyen à
l'invention d'un vrai nombre parfait; que si vous en avez une
démonstration , j'avoue qu'elle est au delà de ma portée et que je
l'estime extrêmement; car, pour moi, je juge qu'on peut trouver des
nombres impairs véritablement parfaits. »
Boëce , Fermat, Euler, Legendre se sont occupés des nombres
parfaits.
Quoi qu'il en soit, la question de savoir s'il existe ou non des
nombres parfaits impairs n'a pas encore été résolue scientifique
ment, et on n'en connait pas d'autres que ceux que l'on déduit de la
formule
2m ( 2m+ 1 - 1 )
-

établie précédemment .
6. Il est d'ailleurs facile d'établir, a priori, que cette formule est
l'expression générale des nombres pairs tels que chacun d'eux soit
égal à la somme de tous les diviseurs, abstraction faite du nombre
lui-même .
L'expression générale des nombres pairs est en effet
2 * a * .63.cy ...
a , b , c , ... étant des nombres premiers quelconques.
,
La somme de tous les diviseurs de ce nombre, y compris le nombre
lui -même, est
8
(1 + 2 + 2° + ... +2") (1 + a + a'? + ... + ax) (1 + 6b + b? + ... ++6b%)
(1 + c + c + ... + c ) (...).
300 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE .
On doit donc avoir l'égalité
2m.a " .06.c ?... = (1 + 2 + ?2 + ... + 2") (1 + a + a²
-
a' + ... + a*)
"
(1 + b + b? + ... + bB)(1 + c + c? + ... + c") ( ...) — 2 ".a ”.68.c ...,
qui peut s'écrire
9m + 1.a.7 .cY (2m + 1 —- 1) (1 + a + a ++ ... + a *)
...

(1 + b + b2 + ... + %) (1 + +0+c + c? + ... + c )(...),,


ou encore

— 1)(1 + a + qa * + ... + a")


(2m +1-1)a *.6 .c? + a ”%.68.c?... = (2m +'1—1
(1 + b + bb? + ... + bB) (1 + c + ... + c ? )(...),
d'où l'on tire

(1 + a + a + ... + a%) (1 + b + b? + ... + bB) (1 + c + 6c + ... c")


a " .68.c
a
( ...) = a* .68.c" +
-
2m +1 1

Le premier membre de cette égalité étant un nombre entier, il en


a ” .6.2.c
est de même du second membre ; par suite, la fraction 2 +1 -
1

représente un nombre entier. Mais le premier terme aº.63.c? ... du a

second membre se trouve aussi dans le premier membre comme


produit des derniers termes de chaque expression entre parenthèses ;
a %.88.cy
il en résulte donc que le quotient doit contenir tous les
2m + 1 1
autres termes du premier membre .
Or, m est au moins égal à 1 ; le dénominateur 2m +1 1 est plus
a " .32.cy
grand que 3 et le quotient 2m + 1 est par suite plus petit que
a " .03.c ...
Cette fraction ne peut donc représenter que l'un des termes du
développement du premier membre, d'où cette conclusion que le
nombre des termes du développement du premier membre est
limité à 2 .
D'ailleurs ce nombre des termes a pour expression
( 2. + 1 ) ( 3 + 1 ) (7. + 1 ) ( ... ) ;
CHAP . XV . QUESTIONS DIVERSES . 361

il en résulte donc l'égalité


(a + 1) (3 + 1) (7 + 1 ) ( ...) = 2 .
Cette égalité n'est manifestement possible que si l'un des exposants,
2 par exemple, est égal à 1 , tous les autres, 3, 4, ... , étant nuls.
On a alors
a
1 + a = a + d'où a = 2m + 1 1.
2m +1 1

Les nombres cherchés sont donc de la forme

2m (2m + 1 — 1 ),
m étant tel que 2m + 1 1 soit un nombre premier.
Enfin , tous les nombres de la forme
2 ( 2 +1 -
" - 1) -

jouissent de la propriété énoncée, en supposant que le facteur 2m + 1 - 1


soit premier.
La somme des diviseurs d'un pareil nombre, abstraction faite du
nombre lui-même, est en effet égale à

(1 + 2 + 2a + 23 + + 9m) (1 + 2m + 1 — 1) – 2m (2m + 1 — 1), -

ou à

(1 + 2 + 2 + 2 + ... + 2m-') (2m ++ 1-1 ) + (1 + 2 + 2 + ... + 2 "),


ou encore à

( 2 " — 1 ) ( 2m + 1 — 1 ) + ( 2 " +1 — 1 ) = ( 2 + 1 – 1 ) 2" .


7. REMARQUES DIVERSES . -
I. Pour que le facteur 2m + 1 1 soit
un nombre premier, il faut que l'exposant m + 1 soit lui-même un
nombre premier .
On ne peut en effet avoir m + 1 = p.q , car on en déduirait
2m +1-1 == 29.4 -1 = (2P)?
29 — 11 = ( 29)P – 1” ,
+
et le facteur 2m + 1 -1 , étant ainsi divisible par 21- 1 et par 21 – 1 ,
2
-

ne serait pas premier .


Il résulte aussi de là que, saufle cas où m = 1 qui donne m + 1 = 2,
362 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
nombre premier pair, tous les autres nombres premiers m + 1 sont
impairs, et, par suite , m est pair.
La condition nous venons d'énoncer est nécessaire, mais elle
n'est pas suffisante; si nous faisons, en effet, m = 10, on a
2m +1 -1 = 211 –
- 1 = 23 x 89.

Sachant que m + 1 est un nombre premier, nous ne pouvons


donc pas affirmer que l'expression 2m + 1 –- 1 le soit également , et
nous ne connaissons pas les conditions nécessaires et suffisantes pour
que ce facteur soit premier; on est donc réduit à vérifier, pour les
différentes valeurs de m qui donnent pour m + 1 un mbre

premier, si 2m + 1 -- 1 n'a pas d'autre diviseur que lui-même et


l'unité .

II . Il résulte de la remarque précédente que tous les nombres


parfaits, à l'exception cependant de 6, peuvent se mettre sous la
forme
4 (2.4 — 1),
qui se déduit de celle donnée précédemment en posant m = 2k.
Or, on a
41 = 4 = 0.9 + 4 = mult. de 9 + 4,
4 = 16 = 18 - 2 = mult . de 9 2,
4 = (mult. de 9 — 2) X4
X 4 = mult. de 9 + 1 ,
4 = (mult. de 9 + 1 ) X 4 = mult. de 9 + 4 ;
donc 4 est de l'une des formes
mult. de 9 + 4, mult. de 9 - 2 ou mult . de 9 + 1 .

Par suite , les nombres parfaits différents de 6 sont de l'une des


formes
(mult . de 9 + 4) (mult. de 9 + 7) = mult. de 9 + 1 ,
(mult, de 9 — 2) (mult. de 9 -- 5) = mult. de 9 + 1,,
(mult. de 9 + 1 ) (mult . de 9 + 1 ) = mult. de 9 + 1 .
C'est - à -dire que tous les nombres parfaits, différents de 6 , sont des
multiples de 6 augmentés de l'unité, ou de la forme 9k + 1 .

III. Remarquons encore que les puissances de 4 à exposants pairs


sont toutes terminées par 6 ; donc, si k est pair, 4 * (45.2 — 1) repré
CITAP . XV . QUESTIONS DIVERSES . 363

sente le produit de deux nombres dont l'un est terminé par 6 et


l'autre par 1 ; ce produit est donc toujours , dans ce cas, terminé
par 6.
Les puissances de 4 à exposants impairs sont terminées par les
chiffres 04, 24, 44, 64 ou 84 ; donc, si k est impair, l'expression
44 ( 44.2 — 1 ) est le produit de deux nombres terminés par l'un des
groupes de chiffres qui suivent :
04 et 7,
24 et 47 ,
44 et 87,
64 et 27 ,
84 et 67 .

Mais le produit des nombres de chaque groupe est terminé par 28 ,


c'est -à-dire que si k est impair, 4k ( 46.2 — 1) est terminé par 28 .
En résumé, tous les nombres parfaits sont terminés par 6 ou
par 28 .

IV. En multipliant par 8 les nombres parfaits donnés par la


formule générale 2 " (2m + l - 1 ), et en ajoutant l'unité au produit,
on forme les carrés des nombres de la forme 2m +2 1. On a bien ,
en effet,
21 +1-1 ) X 2 +1
2" (2m +4 — 2m + 3 + 1 = ( 2m + 2)* — 2.2m +:: + 1
+ 1 = 22m +1 -

= (2m ++ 9 -1) .

8. Nous donnons ci-après une table des dix premiers nombres


parfaits :
2 (22 – 1 ) = -
6, . .

2* (23 1) = . .
28,
2 (28 1) -
496 ,
29 (27 .
- 1) =
-
8128 ,
21 (213 1) = . 33550 336,
216 (217 1) 8589 869 056 ,
218 (210 1) 137348 691 328,
228 ( 220 1) . 144 115 187 807 420 416 ,
230 (231 1) - .
2 305 843 008139952128;
240 (241 - 1) 2 417 851 639 228 158 837 784576 .
364 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
Ainsi , l'on voit que de 1 à 10 il n'y a qu'un nombre parfait ; il n'y
en a également qu'un dans les intervalles de 10 à 100 , de 100 à 100 )
et de 1000 à 10000 ; mais cette loi ne se poursuit pas , car on n'en
trouve plus qu'un depuis 10000 jusqu'à 800 millions . La rareté des
nombres parfaits, a dit un auteur, est un symbole de celle de la
perfection.
On voit aussi que si les nombres parfaits sont terminés par 6 et 28,
cette loi d'alternance n'est pas générale comme Boëce l'avait énoncé
par erreur .
D'ailleurs, les anciens ne connaissaient que les quatre premiers
nombres parfaits, qui sont bien alternativement terminés par 6 et 28.
Nous ne croyons mieux faire, pour compléter cette petite étude sur
les nombres parfaits, que de reproduire textuellement la note qui
termine le premier volume de l'ouvrage remarquable de M. Lucas (1).
« Nous avons vu que les nombres parfaits proviennent des nombres
premiers de la forme N =- 2"2 –
– 1.
» Dans la préface générale des Cogitata physico -mathematica ,
>

Mersenne affirme que les nombres premiers N correspondent aux


valeurs
n = 1 , 2, 3, 5, 7, 13, 17, 19, 31 , 67, 127, 257,
9 >

et qu'il n'en existe pas d'autres pour n plus petit que 257. Il résulte
de ce curieux passage, remis en lumière par M. Genocchi , que
Mersenne était en possession d'une méthode importante dans la théorie
des nombres ; mais cette méthode ne nous est point parvenue. En
cherchant à vérifier l'assertion précédente , nous avons d'abord ren
contré le théorème suivant :
» Si n = 49 + 3 est un nombre premier, en même temps que
2n + 1 , le nombre N 2" — 1 est divisible par 2n + 1. Par suile,
en consultant la table des nombres premiers, on en conclut que pour
les valeurs de n successivement égales à
11 , 23 , 83, 131 , 179, 191 , 239, 251, >

le nombre N n'est pas premier. Pour d'autres valeurs du nombre

( " ) Récréations mathématiques. — Librairie Gauthier -Villars.


CHAP . XV . QUESTIONS DIVERSES . 365

premier n , Fermat a trouvé que 287 –- 1 est divisible par 223 ; Plana
-

a trouvé que 24 –- 1 est divisible par 13367; M. Landry a trouvé


que les nombres 243 — 1 , 2" - 1 , 253 — 1 , 250 —- 1 sont respecti
-

vement divisibles par 431 , 2351 , 6361 et 179951; enfin , M. Le Lasseur


a montré que les nombres 273 — 1 , 279 — 1 , 2113
>
1 et 2233 - 1

sont respectivement divisibles par 439, 2687, 3391 et 1399. Il reste


donc à déterminer la nature des nombres N pour les 28 exposants
61 , 67, 71 , 89, 97, 101 , 103 , 107, 109, 127, 137 , 139, 149 ,
151 , 157, 163, 167, 173 , 181, 193 , 197 , 199, 211 , 223, 227, 3

229, 241, 257.


» Pour vérifier la dernière assertion de Mersenne sur le nombre
supposé premier 2257 – 1 , et qui a 78 chiffres, il faudrait, en se
-

servant des anciennes méthodes, que l'humanité, formée de mille


millions d'individus , calculat simultanément et sans interruption
pendant un temps au moins égal à un nombre de siècles représenté
par un nombre de vingt chiffres . Nous avons indiqué , dans notre
Théorie des fonctions numériques simplement périodiques (Journal
de Sylvester , t. I , p . 204, Baltimore , 1878) , une nouvelle méthode
qui permettrait à une seule personne de résoudre la question en
moins de trois mois, avec l'arithmomètre de Thomas .
» Bien que la théorie des nombres parfaits soit inutile, elle a servi
de point de départ aux recherches de Fermat sur l'arithmétique
supérieure. La décomposition des nombres de la forme 2* — 1 , et
plus généralement des nombres de la forme a” " >, en facteurs
premiers, a donné lieu aux premiers théorèmes généraux de la théorie
énoncé par Fermat
des nombres, et plus particulièrement à celui-ci, énoncé
et démontré par Euler : Les diviseurs propres de a" + b" sont de
la forme linéaire nx + 1. Cette théorie s'est enrichie dernièrement
de formules importantes de décomposition arithmétique et non
algébrique, dues à la collaboration d'Aurifeuille , ancien élève de
l'École Polytechnique, et de M. Le Lasseur ; nous avons montré
qu'elles se déduisent de formules dues à Gauss et augmentées par
Cauchy et Lejeune-Dirichlet; d'autre part, M. Ch . Henry a présenté
au Congrès de Reims de l'Association française pour l'avancement
des Sciences, de curieuses remarques historiques, en montrant que
la première de ces formules d'Aurifeuille avait échappé aux génies
366 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE.
d'Euler et de Legendre, mais fut entrevue par Nicolas de Beguelin et
par Sophie Germain .
» Depuis, nous avons obtenu des formules de double et de quadruple
décomposition arithmétique pour les nombres de la forme a" = b".
Nous nous bornerons, pour l'instant , à donner cet exemple numérique,
vérifié par M. Le Lasseur : Si l'on désigne par a et b les deux racines
de l'équation c = x — 2, le quotient de q ??60 — 616 par a – b
---

est le produit des nombres suivants, tous premiers :


3*, 5² , 7 , 11 , 13 , 17, 19 , 29 , 37 , 41 , 43, 59, 71 , 83 , 89, 127,
139, 167 , 211 , 251, 281 , 419, 421 , 503, 631 , 701, 839, 1009,
1259, 2309, 2521, 2647, 2729, 3:23, 3061, 3359 , 3779, 4109,
5039, 6269, 6719, 9181, 19531, 22679, 41161, 182 279, 3326741,
4835 251, 125541359, 25215201901, 34449677641,
153 790567559, 733 268745 721 .
» Il est probable que le développement de ces formules permettra
de résoudre cette question : Eriste- t - il une infinité de valeurs de x
pour lesquelles les nombres x et p . + q sont premiers en même
temps ?
► D'ailleurs, on peut se servir de ces formules pour résoudre cette
autre question de trouver des nombres premiers plus grands qu'un
nombre donné. »

Dans la note 11 du deuxième volume de l'ouvrage cité plus haut,


M. Lucas ajoute :

» Le nombre 266 – 1 rentre dans les nombres de Mersenne que


nous avons considérés dans la note IV du tome ſer . Nous dirons à ce
propos que M. Le Lasseur vient encore de trouver que les nombres
207 - 1 , 2211 – 1, 2151 - 1 , 2023 – 1 ,

sont respectivement divisibles par


11447 , 15193 , 18121 , 18287,
et de vérifier que les autres nombres 2" 1 pour 24 valeurs de
n premier jusqu'à 257 n'ont pas de diviseurs plus petits que 30030.
Ces nouveaux calculs nous confirment dans cette opinion que Fermat
CHAP . XV . -
QUESTIONS DIVERSES . 367

et Mersenne possédaient une puissante méthode de décomposition


ignorée aujourd'hui, mais que nous pensons avoir reconstituée en
grande partie.
» Dans notre voyage à Rome, nous avons pu obtenir de la bien
veillance et de la générosité de Son Excellence le prince B. Boncom
pagni la communication de deux précieux volumes de manuscrits
contenant plus de quarante lettres inédites de Fermat à Mersenne .
Dans une lettre datée de Toulouse, le 7 avril 1643, on trouve le
passage suivant :

« Vous me demandez si le nombre


100 895 598 169

» est premier ou non , et une méthode pour découvrir, dans l'espace


» d'un jour, s'il est premier ou composé. A cette question je réponds
» que ce nombre est composé et se fait du produit de ces deux :
898 423 et 112303,
» qui sont premiers . Je suis toujours, mon révérend Père, votre très
► humble et très affectionné serviteur .
» FERMAT. »

» Pour se rendre compte de l'efficacité de cette méthode, on obser


vera d'abord qu'il n'existait pas de tables très étendues de nombres
premiers, et que ces deux facteurs de six chiffres étaient en dehors
des tables ; mais on observera encore qu'il n'existe pas de méthode
connue pour décomposer rapidement en facteurs premiers des nombres
de douze chiffres. Si nous comparons avec les méthodes les plus
modernes, nous voyons Gauss, dans la sixième section des Disquisi
tiones arithmeticæ , proposant plusieurs méthodes pour distinguer
les nombres premiers des nombres composés, et pour décomposer
ceux-ci en leurs facleurs premiers; c'est , ajoute Gauss, l'un des
problèmes les plus importants et les plus utiles de toute l'arithmé
tique ( nº 329) . Il prend pour exemple le nombre
314159 265 ,
qui se ramène immédiatement, par la suppression des facteurs 3*,
5, 7, à un nombre de six chiffres que l'on trouve dans les tables de
Burckhardt :
997331 = 127 X 7853.
368 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE .
Les méthodes de Gauss seraient impuissantes à résoudre le
problème proposé par Mersenne à Fermat.
» Si l'on ne parvient pas à la décomposition des nombres de Mer
senne par l'emploi des diverses méthodes connues actuellement, on
vérifie que ces nombres sont premiers par l'application du théorème
suivant, analogue au théorème de Wilson :
» Pour que le nombre p = 212 + 3 - 1 soit premier, il faut et il
-

suffit que la congruence


V - 1 3 2 cos 2 ( mod. P ),
24.9+ ?
c'est - à - dire

V - T = V 9 - V 22 ++ V2
2 V2++ V2 + ...(mod. p),
soit vérifiée après la disparition successive des radicaur'.
» En d'autres termes , on forme la suite des nombres Vre
1 , 3, 7, 47 , 2207, ... 7
tels que chacun d'eux , à partir du troisième, soit égal au carré du
précédent diminué de 2 unités ; on supprime les multiples de p , et
si le nombre de rang 49 + 2 est nul , le nombre p est premier. Nous
avons indiqué un procédé de calcul qui repose sur l'emploi du système
de numération binaire et qui conduit à la construction d'un méca
nisme propre à la vérification des grands nombres premiers.
» Dans ce système , la multiplication consiste simplement dans le
déplacement longitudinal du multiplicande ; d'autre part, il est clair
que le reste de la division de 2" par 2" -- 1 est égal à 2", » désignant
le reste de la division de m par n ; par conséquent, dans l'essai de
211 – 1 , par exemple, il suffira d'opérer sur des nombres ayant au
plus 31 des chiffres 0 ou 1. La figure ci-après donne le calcul de V 26
déduit du calcul de 12 par la formule
V40 = V3 -- 2 (mod . 231 — 1 );
les carrés ombres représentent les unités des différents ordres du
système binaire, et les carrés blancs représentent les zéros. La
première ligne est le résidu Vz ; les 31 premières lignes, numé
rotées de 0 à 30, figurent le carré de V 25 ; les 4 lignes numérotées
0, 1, 2, 3 au bas de la figure donnent l'addition des unités de chaque
CHAP . XV . QUESTIONS DIVERSES . 369

colonne, avec les reports ; on a retranché 2 ou l'unité de la deuxième


colonne à droite ; enfin , la dernière ligne est le résidu de V.
» La seconde figure (1 ) contient l'ensemble de tous les résidus
de V , à V30; la dernière ligne, composée entièrement de zéros, nous
montre que 231 -- 1 est premier.
» Pour la vérification des nombres de Mersenne de la forme
24.9 + 1— 1 , on calcule de la même manière la série
4, 14 , 194, 37634,
» On a encore ce théorème Wilsonien :
» Pour que p = 21n2+ 2x + 1 – 1 soit premier, il faut et il suffit
que l'on ait
P + 1 p+ 1

(2n + V2n + 1) + (2" – V221 +1 = 0 (mod. p). »

Des nombres amiables .

Deux nombres N et Y' sont dits amiables lorsqu'ils jouissent de la


propriété suivante :
La somme des diviseurs du premier des deux nombres N ,
abstraction faite du nombre N lui-même, est égale à N ' , et, réci
proquement, la somme des diviseurs de N ' , abstraction faite de N ' ,
est égale à N.
Par exemple, les deux nombres 220 et 284 sont amiables, car le
premier, 220, est égal à la somme 1 + 2 + 4 + 71 + 142 des parties
aliquotes de 284 , et réciproquement 284 est égal à la somme des
parties aliquotes 1 , 2, 4, 5 , 10, 11 , 20, 22 , 44 , 55 et 110 du
nombre 220 .
Le problème qui consiste à trouver deux nombres jouissant de la
propriété que nous venons d'énoncer est plus qu'indéterminé. Sup
posons, en effet, N et N ' décomposés en leurs facteurs premiers , et
soient
N = a" .08.c . ... , N' = a.6.c.....
( 1) Pour les deux figures dont nous parlons nous renvoyons à l'ouvrage si remar
quable de M. Lucas .
Exercices d'arithmétique. 24
370 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
En appelant Set S ' les sommes des parties aliquotes de ces deux
nombres , on doit avoir

a® + 1 1 63 + 1 1 ort1 1
S = Х х .- N = N ',
a 1 b - 1 C 1
' +1
S' =
an -1
Х
bßʻ+ 1 – 1 Х c '+1 1
-
- N -= N .
a, be
1 1 cm 1

Or, ces deux égalités nous donnent


28++1 65 + 1
1 . 1 cy + 1
N + N = Х Х
a b - 1 C - 1
a' + 1
ai 1,6 '+ 1 1
cx'+ 1 1
N + N = Х Х
ay 1 be 1 Ca 1

d'où la relation

x + 1 1 13 + 1 1 c' + 1 1 am'+ 1_1


X Х ---
a 1 b- -
1 с 1 an -
1

6,9 '+ 1 1
c/' +1 1
Х Х Х
b, C - 1

Faisons a = an , a = a'', B = B' = 1 , y = 1 et y = 0 ; nous


aurons
6-1 b; - 1 C - 1

ou
b 1 xx
X
C - bi - 1 ca
7

(b +- 1 ) (c + 1) = b; + 1 ,
d'où l'on tire
b = bc + b + c .
=

On pourra donc prendre à volonté b et c pour déterminer by à la


seule condition que ces trois nombres soient premiers.
Supposons, par exemple, a = a, = 2, a = = 2, b = 5 et
c = 11 ; on trouve
b, =: 71 ,
-

et par suite
N = 220 ,
--- N ' = 284 .

Ozanam a donné la méthode suivante pour trouver des groupes de


nombres amiables .
CHAP . XV . QUESTIONS DIVERSES . 371

: : On écrit , comme il est indiqué dans le tableau


....
+1.3 · ...

221—3.3—1 ci-contre, les termes de la progression géométrique


formée par les puissances de 2 ; chacun des termes
21

de cette progression est multiplié par 3, et le produit


.3—1
1+2n

correspondant écrit sous le terme de la progression.


2n
,+2- 2n
+ .3

1
1,2n

Nous obtenons ainsi la 2e ligne horizontale 6, 12 ,


..

24, 48, .... On écrit au-dessus de chacun des termes


:
,121.3

de la progression géométrique les nombres 5, 11 ,


23, ... , obtenus en diminuant de 1 les produits


.2"3
2
*

précédemment formés.
Enfin la 4e colonne horizontale du tableau s'ob
21-1.3

..
:

tient en multipliant chacun des termes de la suite


,–
1

6, 12 , 24 ... , par son précédent, et diminuant le


produit de l'unité.
12n
-

-.3
12n

Cela posé , on prend , dans la dernière ligne hori


..

zontale, un nombre premier 221–1.3 – 1 , tel que


..

le nombre correspondant 2 " .3 – 1 de la 1re suite


.3-1

: :
6.3—1

7.3—1
3.3—1

5.3—1
23.3—1
2, 0.32—1

1
2.3—1

et le nombre 2n - 1.3 - 1 qui précède ce nombre


..

correspondant soient également premiers ; on mul


1, 5.3

:

25.3
2,2
2

tiplie le produit ( 2n - 1.3 - 1 ) (2.3 – 1 ) par le


2

terme correspondant 2" de la progression géomé


"

trique, et le nombre 22n - 1.3 – 1 par 2", ce qui 2


:

donne les deux nombres amiables


2'.3

( 22n - 1.3 - 1 ) 2".


2

(21-1.3-1) (2.3—1) X 2" , >


..

Par exemple , pour n = 2 on a


:
23.3

22n -- 1.3-1 = 2.3-1 = 71 ,


**
23

21.3 -1 = 22.3-1 = 11 ,
..

21-1.3 -1 = 2.3-1 = 5,
..

22.3

et ces trois nombres 5, 11 et 71 sont premiers ;


22

donc
5.11 X 2 = 5.11.4 = 220
et
7.1 X 4 = 284
-
:2::
3:
:X2

:: :: sont deux nombres amiables .


372 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE.
Pour n = 4 , on a 221–1.3 – 1 = 2.3 1 = 1151,
2.3 = 2.3 1 47 ,
2-1.3 -1 = 23,

et ces trois nombres, étant encore premiers , nous donnent les deux
nombres amiables
47 X 23 X 24 = 17296 ,
1151 X 2 = 18416 .

La démonstration de la règle d'Ozanam est d'ailleurs des plus


simples. On a
N = (21-1.3 — 1 ) (2" .3 – 1) . 2",
et
2n
N ' = (221-1.3
- -1 ) .2".
-

Par hypothèse, 2-1.3 – 1 , 2 ".3 – 1 , 22n - 1.3² – 1 sont des


nombres premiers. Donc
S = 2n - 1.3 X 2.3 X ( 21 + 1 — 1 ) --(2 *- ' . 3 — 1 ) (2“ .3 – 1 ) .2" ,
-

ou , en effectuant,
S = 2" [224.3 – 2n - 1.3 — 2 -1.3 + 2".3 + 2" -1.3 – 1 ] .
Mais
22n.3 — 221-1.3 = 221 – 1.3' (2 — 1 ) = 22n - 1.3 ,
-

et

21-1.3-2-1.3 + 2".3 = 2" ,3-2-1.3 (3-1) = 2 ".3 - 2 ".3 = 0 ;


donc, en définitive,
S = 2" (221 -1.39 — 1 ) = N.
De même
2n
S' = 224-1.3 (2n + 1 – 1 ) — 2" (221 – 1.39 — 1 ),
ou
= 28.3. - 221-1.3 - 232-1.3 + 2" ,
S -
'
.
22n
= 2 * (21.3? - 21-1.3' - 29-1.3 + 1 ).
Or,
224.3. - 22n -1.3 = 22n - 1.3 2 - 1 ) = 224–1.3',
.

et
2n - 1.3* = 21-1.3 (2 + 1 ) = 2" .3 + 21-1.3.
Par suite ,
S' = 2 ( 221 – 1.3 -2.3 - 24-1.3 + 1 ),
ou

S' = 2" [ 21-1.3 (29.3 — 1 ) – (2" .3 – 1 )],


ou enfin
S' = 2" (2" .3 – 1 ) (2n - 1.3 -- 1 ) = N.
CHAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 373

CHAPITRE XVI

Notions élémentaires sur la théorie des nombres.

1. Théorème 1. – a et b étant deux nombres premiers entre eux ,


si l'on divise par a les a – 1 produits
( 1) b, 26, 36, 46, (a 1 ) b,
on obtient pour restes les (a — 1) premiers nombres
(2) 1, 2, 3,
, 4,
, 5,
5 (a — 1 ) .
1° Aucun des restes n'est nul. Car soit mb = a.q , m étant plus
petit que a.
Le nombre a est premier avec b ; il devrait donc diviser m , c'est
à- dire un nombre plus petit que lui-même, ce qui est impossible.
2° Deux termes de la suite (1) ne peuvent donner des restes
égaux.
Soient mb et (m + k) b deux pareils termes. La différence
(m + k) b — mb = kb
serait divisible par a , ce qui est impossible puisque a est premier
avec b et que l'on a l'inégalité k < a .
En résumé, en divisant par a tous les termes de la suite (1 ), tous
>

les restes obtenus sont différents et aucun n'est nul. D'ailleurs, ces
divers restes sont inférieurs au diviseur a ; ils ne peuvent donc être
que les a – 1 premiers nombres de la suite (2), abstraction faite
de l'ordre.
Faisons aussi remarquer que chaque reste peut se déduire du
précédent en ajoutant à ce dernier le reste de b et en retranchant a
si la somme obtenue est plus grande que a,
374 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
2. COROLLAIRES :

I. La somme des deux restes fournis par deux nombres de la


suite (1 ) equidistants des extrêmes est égale à a .
Si kb représente l'un des nombres considérés, l'autre sera (a – k ) ,
et l'on a, en désignant par r et ro' les restes obtenus en divisant ces
deux nombres par a ,

kb = multiple de a + gu avec go < a ,


( 2) avec gol sa.
(a — k) b = multiple de a + gol
L'addition membre à membre des deux premières égalités nous
donne
a.b = multiple de a + (1 + go' ) ,
d'où l'on tire
po = multiple de a ;
pu + '

mais , d'après les inégalités ( 2) , la somme r + gol est plus petite


que 2a ; on a donc forcément

go + go' = a .

II. Si l'on prolonge indéfiniment la série des multiples de b ,


les mêmes restes se reproduiront dans le même ordre.
Soit, en effet,
0.b, 1,6, 26, 36 , (a — 1 ) b , ab, (a + 1 ) 6,
2ab, (2a + 1 ) , ... , (multiple de a + k) b
la série indéfinie des multiples de b, en regardant 0.6, c'est-à-dire 0,
comme le premier de ces multiples.
Les b premiers multiples
0.5 , 16
1b , 2.b , 3b, ... , (a – 1 ) b -

donnent, dans un certain ordre , les restes


0, 1, 2, 3, 4, (a - 1 ) ;
le ( b + 1 )ième multiple, a.b , étant divisible par a , donnera le reste 0 ,
et par suite
(a + 1 ) = a.b + b
CHAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 375

fournira le même reste que 1.6 ;


(a + 2b = a.b + 2b ; (a + 2 ) b et 2b
26
donneront encore le même reste .
D'une manière générale,
(multiple de a + k) b = multiple de ab + kb = 9,
-

d'où
9 - kb = multiple de ab,
et, par suite, les nombres q ou (multiple de a + k) b et kb , étant
divisés par a, fourniront le même reste .
3. REMARQUE. - Les multiples d'un nombre b' qui , divisé par a ,
donne le même reste que b, fournissent également les mêmes restes
dans le même ordre .
Il est bien évident, en effet, que si b'divisé par a donne le même
reste que b, les deux séries de restes seront identiques.
Si le nombre b' était premier avec a sans cependant donner le
même reste que b, les deux séries de restes ne diffèrent que par
l'ordre.

4. DÉFINITIONS . On appelle résidu le reste de la division d'un


nombre par un autre.
Ainsi , 21 divisé par 6 donne le résidu 3.
Si la différence de deux nombres entiers a et b est divisible par
un troisième p , a et b sont dits congrus ou équivalents par rapport
à P ; le diviseur p est appelé le module.
Pour exprimer que a et b sont équivalents suivant le module p, il
suffit d'écrire
a = b + un multiple de p ,
ou d'adopter la notation de Gauss,
a b (mod. p) .
Cette dernière formule est dite une congruence .
Par exemple, 80331 (mod . 7) est une congruence exprimant que
80 et 31 divisés par le module 7 donnent le même résidu .
Puisque la différence de deux nombres équivalents est divisible par
le module, c'est-à -dire donne le résidu 0, on peut écrire aussi
80 - 31 3:= 0 (mod. 7).
376 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
En adoplant les notations précédentes, qui ne sont malheureu
sement pas assez répandues dans l'enseignement en France, on voit
que le théorème que nous venons d'établir s'énonce très simplement
comme il suit :

5. THÉORÈME. -- Les (a – 1 ) premiers multiples d'un nombre b


premier avec a donnent pour résidus, par rapport au module a,
et dans un certain ordre, les (a - 1 ) premiers nombres.
Et nous aurons les corollaires :

I. Si l'on prolonge indéfiniment la série des multiples, les


mêmes résidus se reproduisent dans le même ordre.
II. Les multiples d'un nombre b' équivalent à bb par rapport au
module a , donnent les mêmes résidus dans le même ordre .
Il résulte d'ailleurs de ce dernier corollaire que l'on peut toujours
remplacer le nombre b par son résidu plus petit que a .
On voit aussi que si le nombre b' , premier avec a , n'est pas équi
valent à b , les deux séries différent par l'ordre des résidus.
2

6. Théorème 2 . - a et b étant deux nombres premiers entre eux ,


les restes que l'on trouve en divisant par a les dirers produits
obtenus en multipliant par b tous les nombres
1, Q, . , Y, Ô ,
> ... (a — 1),
-

inférieurs et premiers avec a, seront, dans un certain ordre,


ces mêmes nombres

1, O , , , (a − 1).
Tous les nombres 1 , 2, 3 , Y, ... , a 1 étant compris dans la suite
des a – 1 premiers nombres entiers, il résulte de ce qui a été dit
au n° 1 que tous les restes sont différents et qu'aucun d'eux n'est
nul. Il s'agit donc de démontrer qu'ils sont premiers entre eux : or ,
soit ab un dividende quelconque, et le reste correspondant; on a
cb = multiple de a + p .
Si a et p n'étaient pas premiers entre eux , ils admettraient un
diviseur premier commun p qui diviserait ab, et par suite à ou b ;
CHAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 377

mais alors a ne serait pas premier soit avec b, soit avec 8, ce qui est
contraire à l'hypothèse.
En résumé, tous les restes obtenus sont différents, premiers avec a ,
et en même nombre que les quantités
1, , ß, % a - 1;

ces restes sont donc ces mêmes quantités dans un certain ordre .
7. REMARQUE. Si l'on range les nombres

(1 ) 1, 2,
A B, Y a - 1

par ordre de grandeur croissante, la somme des restes qui corres


pondent à deux nombres équidistants des extrêmes dans la suite
1.b, a.b, 2.b, yb, ... (a – 1 ) b
est égale à a.
Faisons d'abord observer que si Se est premier avec a , il en est de
même de a & qui, dès lors, appartient, comme e, à la suite (1 ).
Il résulte de là que le dernier terme de cette suite est égal à (a — 1) ;
que l'avant-dernier est a – 2 , etc., et enfin que deux multiples de bb
pris à égale distance des extrêmes sont de la forme
2b et -
(a - 8 ) .
Posons donc les relations

ab = multiple de a + r avec
go < a ,
(m ) (a - b = multiple de a + gol avec go' < a .

On en tire par voie d'addition


a.b = multiple de a + (1 + go'), + po' < 2a ,
d'où, forcément,
you + gol = a .

8. Théorème 3 . Si deux nombres a et b admettent un plus


a
grand commun diviseur d, les d - 1 multiples successifs
b, 2b, 36, (0 - 1), b;
378 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
divisés par a donneront, dans un certain ordre, les restes
d, 2d, 3d, d.
( - 1)d.
Soient, en effet, a ' et ' les quotients premiers entre eux que l'on
obtient en divisant a et b par leur p . s. c . d . d , et r le reste fourni
par un multiple quelconque ab.
On a
2.b = d.q + 10 ;
d , divisant a et b , divisera également » , et si qu'est le quotient de
>

cette division , on pourra poser l'égalité


a.b' = a'.9 +2'.
Mais , d'après le théorème du n ° 1 , les divers multiples de b' étant
divisés par le nombre a' , premier avec l' , donnent, dans un certain
ordre, les restes
1, 2, 3, a' - 1.

Donc les multiples de b = b'.d, étant divisés par a = a'.d , donne


raient dans un certain ordre les restes
1.d , 2.d, 3.d , og (a ' – 1 ) d.
Le multiple suivant a'b = a'.b'.d donnant le reste 0, on retrou
vera , en prolongeant indéfiniment la série des multiples, les mêmes
restes dans le même ordre .

9. REMARQUE. – En rapprochant ce théorème de celui du n° 1 ,


on voit que, dans tous les cas, les restes obtenus en divisant les
multiples successifs d'un nombre b par un nombre a , premier ou
non avec b, forment une série périodique.
10. De l'étude qui précède nous pouvons conclure que si l'on
considère les a 1 premiers nombres comme les restes des divisions
par a des multiples d'un même nombre , il y a autant de manières
de les obtenir, ou encore il y a autant de dispositions différentes de
ces a - 1 premiers nombres, considérés comme restes, qu'il y a de
nombres entiers plus petits et premiers avec a .
Proposons-nous donc la résolution de ce problème :
Trouver combien il y a de nombres inférieurs et premiers à un
nombre donné N.
Nous établirons d'abord quelques propositions préliminaires,
CHAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 379

11. Théorème 4. -- a et b étant deux nombres premiers entre


eux et c un nombre entier quelconque, si l'on divise par a les
termes de la progression arithmétique
(1 ) ; C.C + 6.c + 26.C + 3b . ... .C + (a – 1) b,
on obtiendra pour restes, abstraction faite de l'ordre, les nombres
(2) 0, 1 , 2, 3 , 4 , (a - 1 ) .

La question revient à montrer que deux termes de la suite (1 ) ne


peuvent donner le même reste.
Et en effet, s'il était possible d'avoir
C + pb = mult , de a + go et C + qb = mult. de a +1,

il en résulterait , en retranchant membre à membre,


b ( p - 9) = mult. de a ,
égalité impossible puisque p - q est plus petit que a .
Les termes de la suite (1) divisés par a fourniront donc tous les
restes inférieurs à a, c'est- à -dire les nombres compris dans la suite (2).
12. COROLLAIRES :

I. La suite (1 ) contient autant de nombres premiers avec a que


la suite (2)
Cela résulte de ce que les termes de ces deux suites ne diffèrent
que par des multiples de a .
II . a et b étant deux nombres premiers entre eux et c un nombre
entier quelconque, il est toujours possible de trouver un nombre
entier a tel que la somme c + 0.b soit divisible par a .
13. REMARQUE . — Lorsque les nombres b et c sont premiers
entre eux , tous les termes de la suite ( 1) sont premiers avec b et c.
Au contraire, cette même suite ne renferme aucun nombre premier
avec b et c lorsque ces deux nombres admettent un diviseur commun
différent de 1. Cette remarque nous sera utile dans ce qui va suivre .

14. Théorème 5 . a et b étant deux nombres premiers entre


eux , et le symbole . ( a) représentant, d'une façon générale, le
1

380 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE .


nombre qui exprime combien il y a de nombres premiers arec a
et non supérieurs à a, démontrer que l'on a
♡ (a.b) = ę (a) x (6).
Ecrivons la suite naturelle des ab premiers nombres en les dispo
sant comme il suit en b lignes horizontales contenant chacune
a nombres :

1, 2, 3, C, a,
a +1, a + 2, a +3 , atc , 2a ,
2a +1 , 2a +2 , 2a +3 , 2a + C , 3a,

(b ) a + 2, (b6-1
(b −1 ) a +1 , (5-1 - 1 ) a +3, (b −1) a + c, ba .

La première ligne horizontale contient ( a ) nombres premiers


avec a et non supérieurs à a. D'ailleurs, a étant premier avec 1 , les
divisions par a des termes des diverses suites formées par chaque
ligne horizontale nous donneront pour restes les nombres
0, 1, 2, 3, (a — 1 ),
et, d'après le corollaire 1 du théorème qui précède , chacune de ces
suites renferme le même nombre de termes premiers avec a que la
suite
1, 2, 3, 4, (a − 1), a,

c'est- à -dire • (a).


Par conséquent le tableau précédent contient bę (a) nombres
premiers avec a et non supérieurs à a .
De plus , d'après la remarque du n° 13, les termes d'une colonne
verticale sont tous premiers ou tous non premiers avec a ; par suite ,
les b . ( a) nombres précités forment P (a) colonnes verticales.
Considérons l'une quelconque de ces colonnes ; parmi les b nombres
qui la constituent il y en a (b) premiers avec b et non supérieurs à b .
En résumé, on trouve dans le tableau précédent © (a) X ? (b) nom
bres premiers à la fois à a et å b et par conséquent au produit a.b,
c'est-à -dire que l'on a

ç ( a , b) = ? (a ) X $ (b).
CHAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 381

15. COROLLAIRE . a , b,, C , d , ... , I étant une série de nombres


premiers entre eux deux à deux, l'on a

е? ( a XbXcXd X ... X1) = (a ) X ® (b) X < (c) X ... X $ (1).


Il suffit d'observer que l'un quelconque des nombres a, b , c, ...
étant premier au produit de tous les autres ou de quelques -uns
d'entre eux, on a

q (a.b.c.d ... 1) = ? (a) X $ (b.c.d ... l),


ç (b.c.d ... 1) = ? (b) X ? (c.d ... 1),
ç (c.d ... 1) = (c) X (d.e ... ),

d'ou, en multipliant membre à membre cette série d'égalités ,


-
? (a.b.c ... 1) = q (a) X ?q (b) X 9 (c) X ... X 9? (l).

16. Problème 1. – Étant donné le nombre entier N , trouver


l'expression de ? (N), c'est- à -dire le nombre qui exprime combien
il y a de nombres premiers avec N et non supérieurs à N.
Nous distinguerons deux cas :
1° N ne renferme qu'un seul facteur premier
N = = a .

Dans la suite naturelle des N premiers nombres


1 , 2, 3, 4, 5 , N,

les multiples du facteur premier a sont les seuls nombres qui ne


soient pas premiers avec N ; or, ces multiples sont
N
a
,

a, 2a, 3a , 4a, a

N
et leur nombre est .

On a, par suite , dans ce cas,


N
? (N ) = N
» -- ==(1-1)
x – a
=
382 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
2. Considérons le cas général ou

N = a ” .68.c.de ...
a , b, c , dd,, ... étant les divers facteurs premiers de N, et a , 3, 7 , 9 , ...
des nombres entiers quelconques .
bß c ', dº , ... sont des nombres premiers entre eux, deux à
a””, 6B,>

deux , par conséquent

. (N) = q (a*) Xo
* Q (0%) < < (c") * ? (d ) хX ....
Or ,
ç (a") = a” ( 1
%)= a (1-4),a
? (0%) =063 (1 - 1)
? (e" ) = c+(1 - )
ç CY 1
с

donc

ou
? N( N) =a"." .....(1-2) (1-1) (1 - ) ---
= N (1 - 1) (1 - 1) (1-3) -
ce qui peut aussi s'écrire

9 (N) = q* ~1.03—4.68-1
= a
(a — 1) (b − 1 ) (0 – 1) ....
Supposons, par exemple,
N = 20 = 2' X 5 ;
on a

? (N) = 2 (2 - 1 ) (5 — 1 ) = 2 X 4 = 8,
et par suite il y a huit nombres entiers inférieurs et premiers à 20 ,
qui sont
1 , 3, 7 9, 11 , 13 , 17 et 19.
Il en résulte que les 20 —- 1 ou 19. premiers nombres,, considérés
comme restes, peuvent être obtenus de huit manières différentes,
CHAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES. 383

c'est- à - dire qu'on trouve les huit dispositions différentes des dix-neuf
premiers nombres :

1 , 2, 3, 4, 5,
5 6, 7, 8, 9, 10, 11 , 12, 13, 14 , 15, 16, 17 , 18, 19 ; >

3, 6,
> 9, 12, 15, 18, 1, 4, 7, 10 , 13, 16, 19,
7 2, 5, 8, 11 , 14, 17 ;
7, 14, 1, 8, 15 , 2, 9, 16, 3, 10, 17 , 4, 11 , 18, 5, 12 , 19, 6, 13 ;
9, 18 , 7, 16 , 5,, 14, 3, 12, 1, 10 , 19 , 8 , 17 , 6, ,
15 , 4, 13 , 2, 11 ;
11, 2, 13, 4, 15 , 6, 17 ,
> 8, 19, 10, 1 ,
2 12, 3, 14, 5, 16, 7,
> 18, 9;>

13, 6, 19 , 12 , 5 , 18, 11 , 4, 17 , 10, 3, 16 , 9, 2, 15, 8, 1, 14 , 7;


17, 14, 11 , 8, 5 , 2, 19, 16 , 13, 10, 7 ,
2 4, 1 , 18 , 15 , 12 , 9, 6, 3;
19 ,
2 18 , 17, 16, 15, 14, 13, 12, 11, 10 , 9, 8 , 7, 6, 55, 4,
> 3, 2, 1.
17. REMARQUES :
1. Nous avons déjà fait observer que si a désigne un nombre
inférieur et premier avec a, a – est également premier avec a ; il
résulte de la que les nombres inférieurs et premiers à a se corres
pondent deux à deux et sont en nombre pair. Les dispositions
correspondantes des a – 1 premiers nombres sont inverses l'une
de l'autre.
= 1.
Le cas de a = 2 fait seul exception : on a alors @ =
II. Considérons une circonférence divisée en a parties égales , et
numérotons les points de division 0 , 1 , 2 , 3, ... , a – 1. En prenant
l'une des divisions pour unité, la circonférence vaut a unités. Soit
maintenant b un certain nombre entier, et supposons que, partant
du point 0, on parcourt, dans le même sens , sur la circonférence, les
arcs b, 26, 3b, ... , (a - 1 ) b . Ces divers multiples représentent un
certain nombre de circonférences , c'est-à-dire un certain nombre de
fois a unités , plus un reste moindre que a , et , par suite, les numéros
auxquels on arrive sont précisément les restes des divisions par a de
ces divers multiples b, 26, 36, ... , (a — 1 ) 6.
Dans le cas où b est premier avec a , les restes obtenus en divisant
par a les ( a - 1 ) premiers multiples de b sont, dans un certain
ordre, les (a – 1 ) premiers nombres entiers, d'où cette conséquence
que l'on passe par tous les points de division avant de revenir au
point de départ 0. Le multiple ab ramenant au point de départ, on
voit qu'on repasse par les mêmes points que précédemment en conti
nuant à parcourir sur la circonférence les arcs b , 26, 36, ...
384 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE.
On obtient donc, dans ce cas, un polygone régulier de a cölés .
Dans le cas où b et a admeltent un plus grand commun diviseur d ,
les numéros auxquels on arrive sont multiples de d, et l'on forme un
a
polygone régulier de d
côtés.
Le nombre des polygones réguliers de a côtés est égal à la moitié
du nombre o (a) puisque les multiples de b et de a –- b donnent le
même polygone en ordre inverse .
Il suit de la que le nombre des polygones réguliers
de 4 côtés est 1 ,
de 3 ou de 6 côtés est 1 ,
de 5 ou de 10 côtés est 2,
de 15 côtés est 4 , etc.

18. Propriétés du nombre q (N) .


La remarquable formule que nous avons établie au n° 16,

= N
? (N) =
:( 1-1) (1-3) (1-1
–) ,
est due à Euler, et nous croyons utile de la faire suivre de quelques
remarques .
10 Si le nombre N est premier ,

? (N) = x (1- 1) = N – 1 ;
N -

résultat évident a priori, attendu qu'un nombre premier N , étant


premier avec tous ceux qu'il ne divise pas exactement, est premier
avec les N -- 1 nombres plus petits que lui .
2° Le nombre « (N) est pair, sauf pour N = 1 et N = 2.
Si N est différent de 2, la décomposition de ce nombre en facteurs
premiers donnera ou un facteur différent de 2 , ou plus d'un facteur 2 .
Posons
N = 2".0% .c ;
alors

? (N) = ax-1.63–1.67-1(a – 1) (6 — 1) (c — 1).


Si a diffère de 2 , a - 1 est pair et , par suite, il en est de même
de « (N) .
CHAP . XVI. NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES. 385

Si N = 2* avec q > 1, on a ọ (N) = 24–1, c'est-à-dire encore un


>

nombre pair.
Pour
N = 2, (N) = 1 ,
et si N = 1 , il faut admettre « (N) = 1 pour que le théorème fonda
mental soit général . En appliquant la formule générale il vient
? (1 ) = 0, c'est- à -dire combien il y a de nombres premiers et infé
rieurs à 1 .
3. Supposons que N soit un nombre impair ; on a alors
Q (2N) = q (N) X $ (2),
=

puisque N et 2 sont premiers entre eux ; mais


( 2) = 1 ;
=

par suite,
ç (2N) = ? (N) .
19. Deuxième démonstration de la formule d'Euler.
Nous avons fait dépendre la démonstration de la formule d'Euler
de celle du théorème du n° 15, mais on peut l'établir directement
comme il suit :
Soit
N = a *.6.c.do ...
Il est évident que si de la suite naturelle des nombres
1 , 2, 3, 4, 5, 6, N

on ôte d'abord tous les multiples de a, puis des nombres restants tous
les multiples de b, puis de la nouvelle suite tous les multiples de c,
>

et ainsi de suite, on aura enlevé tous les nombres pouvant avoir


avec N quelques diviseurs communs , et les nombres restant en
dernier lieu seront premiers avec N.
Remarquons, en outre, que si l'on désigne par q un nombre
premier avec p et divisant n , les termes de la progression arithmé
tique
; p.2p.3p.4p.5p...np
que q divise sont
12
p.q , 2pg, 3pq, -pq ,
,
12
et ils sont au nombre de .

Exercices d'arithmiclique. 25
386 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
Et, en effet, le plus petit multiple de p et q est p.q, et si deux
termes de la progression sont divisibles par q , leur différence repré
sentant également un multiple de q ne peut être moindre que p.q.
Cela posé, appliquons ce principe à la progression
: 1.2.3.4.5 ... N .

N
qui contient, dès lors, multiples de a . Si donc N 'désigne le nombre
des termes qui restent, une fois les multiples de a enlevés, on a
N
N ' = N =N
a
N (1-2).
Otons maintenant dans ces N ' nombres les multiples de b .
D'ailleurs, ces N' nombres peuvent être considérés comme composés
de la suite des N premiers nombres naturels, moins la suite des
N
multiples de a.
a
N
Dans la première suite,il
N
y a 6ī multiples de bb pour la même raison
que nous y avons trouvé
a
multiples de a.
Dans la seconde suite
N
; a.2a.3a.40 ... a
· a,

N N
il y a : 1b multiples de b. Donc les N' termes qui restent
a a.b
après la première opération contiennent
N
Zlo

N
N N a N'
-

alz

b ab b

nombres divisibles par b , et en désignant par N ' le nombre des


termes qui restent dans la suite naturelle des N premiers nombres
entiers après la suppression des multiples de a et de b ,
N'
N = N
8 = " (1 --4) == (1- )(1 - 1)
b
=

Passons aux multiples de c. Considérons les N ' termes restants


N'
comme composés des N ' précédents diminués des multiples de b
b
qui y sont contenus .
CHAP . XVI , NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 387
N'
On démontre que dans la suite des N ' nombres il yy a с
multiples
N'
de c, en répétant le raisonnement fait pour établir qu'il y avait b
N
termes divisibles par b ; de plus , la suite des multiples de b contient
b
N'
b.c
multiples de c .
Par suite, les N' termes renferment
N

-
N' -

N' N' N"

‫م‬2
с bc с

multiples de c.
En ôtant tous ces multiples et en représentant par N" le nombre
des termes qui restent, il vient
N'
N" = N - 1
с
1 ( - ) = n (1-2) (1 - 1) (1-3)
= N' 1

et ainsi de suite .
En résumé :

= N
ou
?(N)= N(1-4) (1-1) (1- :) (1-2).
? (N) = q* ~ 4.68–1.6-1 ... (a − 1) (b6 −— 1) (0 – 1) ...
20. REMARQUES :
I. Il résulte de cette seconde démonstration , attribuée par quelques
auteurs à Catalan (1 ), que la valeur de q (N) peut aussi se mettre
sous la forme
N N N N N N
? (N ) == NN- Can +
...) + ( ac
+
ad + .)
... +
bc
+

N N
+
abc'a.c.d+...)
-late +

ou , plus simplement,
N N N N
? (N )
φ (Ν) = Ν - ΣΑ +
abc
+ Sabed
( ') Noutelles Annales, t. I, p. 466 (année 1842 ).
388 EXERCICES D'ARITIMÉTIQUE.
II. En adoptant cette seconde démonstration , on en déduit facile
ment le théorème du n° 15, c'est-à -dire que si l'on décompose N en
un produit de facteurs premiers entre eux deux à deux, on a, en
désignant par A, B, C, ... ces deux facteurs ,
q (N) = q ( A ) X < (B) X $ (C) X ...
Chacun des facteurs premiers a, b, c,
, ... de N entre, en effet, dans
A , B , C , ... avec l'exposant qu'il a dans N.
a
Par suite, A est de la forme a" .03, et l'on a
? (A) == a*-1.63–4 (a – 1) (6 — 1).
De même B est de la forme c' et

© (B) = c8-4 (6 — 1).


De même pour C, D, etc.
Il est évident alors que le produit
(A) X $ (B) X © (C) X ...
reproduira l'expression trouvée pour ( N) .

21. Question 400. – Soient a et b deux nombres premiers entre


eux. Démontrer que si l'on divise par b chacun des nombres de
la suite
a, 2a, 3a, ( b − 1) a,
la somme des quotients obtenus est égale à
1
2 (a − 1) (b − 1).
Représentons par 14 , 17, 1", ... , 18-1 les divers restes obtenus en
effectuant les divisions indiquées .
Les quotients entiers seront alors
CL

b
2a b— ” , За
2
3a b—
>
1 3
> ."
b(6 – 1) aa — -1
b

et la somme de tous ces quotients a pour expression


a (1 + 2+ 3+ + b — 1) - (2 , + 1 % +13 + ... + 16-1) = S.
b
CHAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 389

Mais les divers restes 9 ,, ? ,, 73, ... , 76–1 sont, abstraction faite de
(b — 1), d'après ce qui a été démon
l'ordre, les nombres 1 , 2, 3, ... , (6
tré au nº 1 .
Donc, enfin,
a 1 1
s= " (1 + 2 + 3 + ...+ 6—
b — 1) = > (a — 1) (6
2 b — 1).)

22. Question 401. -- Le nombrepétantpremier avec 10, montrer >

qu'on peut toujours trouver un multiple de p terminė par des


chiffres pris arbitrairement.
Soient abcd ... u les chiffres pris arbilrairement et que nous sup
poserons au nombre de n .
Il s'agit de démontrer qu'il est toujours possible de trouver un
nombre de la forme
q.10 " + abc ... ,
u,
qui soit divisible par p.
Or, p étant premier avec 10, l'est également avec 10", et nous avons
établi , au nº 1 , qu'en divisant par 10 " les (10" —
> - 1) premiers mul
tiples de p , on obtenait pour restes les 10" — 1 premiers nombres
1 , 2 , 3 , ... , (10" — 1).
>

Il résulte de la que l'on peut poser l'égalité


p.m = 9.101 + 1 .
Et en multipliant les deux membres de cette égalité par le nombre
abc ... u, il vient

p.m (abc... Uu ) = mult. de 10" +- abc ... u.


On obtient donc ainsi un multiple de p qui est égal au nombre
abc ... U plus un nombre terminé par u zéros.
Le raisonnement que nous venons de faire montre bien qu'il est
possible de déterminer un multiple de p remplissant les conditions
de l'énoncé ; on peut d'ailleurs en obtenir une infinité, car soit a . 10^
et .p les multiples de 10" et de p donnés par la méthode précédente,
poß = 10^" . « + abc...u .
390 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
Posons
p.y = 10" .x + abc ... u ;
.

il vient, en retranchant membre à membre ces deux égalités,


" (x -- a) = multiple de p.
10"
Mais p est premier avec 10" , donc
X -a = mult. de p = m.p et X = % + mp .

En donnant à m toutes les valeurs possibles, on aura toutes les


valeurs de x répondant au problème.

23. Question 402. - Dans le système de numeration à base B ,


p étant un nombre entier premier avec B, montrer qu'il est
toujours possible de trouver un multiple de pP terminé par des
chiffres pris arbitrairement.
Soit abcd ... l l'ensemble des chiffres pris arbitrairement et que je
suppose au nombre de n .
Un nombre quelconque terminé par ces chiffres pourra s'écrire
A.B " + abc ... l .

p étant premier avec B, l'est également avec B ",> et si on divise par p


les différents produits obtenus en multipliant B par tous les nombres
jusqu'à p, on obtiendra des restes différents. Car si les nombres a
et ß , qui sont plus petits que p , donnaient le même reste, il en résul
terait les égalités
Q.B" = mult. de p + 1, 2.B" = mult. de p + 1,
d'où
B" ( ß — 2) = mult, de p,
et enfin
ß - Q = mult. de p,
égalité impossible puisque a et b sont, nous l'avons déjà dit, plus
petits que p.
On aura donc tous les restes de 1 à p - 1 .
Mais
abcd ... 1I = mult. de p + 1",

et si on pose p' = p - r , nous venons de montrer qu'on pourra


CHAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 391

trouver un nombre A inférieur à р et tel que

A.B" = mult. de p + gul = mult. de p — q.


Par suite
A.B" + abcd ... l =
-
mult. de p .
REMARQUE I. – En général, A étant déterminé, tout nombre
.

kp + A répondra å la question , de sorte que la formule générale est


(kp + A ).B " + abc ... l.

REMARQUE II . – On peut considérer cette question comme une


généralisation de celle qui a été proposée au numéro précédent.

24. Question 403. – THÉORÈME 6. Démontrer que si o (n ) est un


multiple de n - 1 , le nombre n est premier.
Par hypothèse ( n ) est divisible par n- 1 , et par suite tous les
facteurs premiers qui entrent dans la composition de n - 1 doivent
figurer dans ♡ (12).
Supposons donc que l'on ait
n = a" .68.ck ...
On sait que

ę (n) = 42–4.68—4.6 * - 1 ... (a — 1) (0 - 1) (0 - 1)) ...


Le produit qa * —4.88—1.67-1 étant premier avec 1 - 1 , on aurait
>

donc, d'après l'hypothèse,


(a — 1 ) (6 — 1) (c— 1) ... = (n − 1 ) k = (a “.b.c? ... -1) k,
-

ou encore, en remarquant que 24.6.c


a ... - - 1 est divisible par
a.b.c ... -- 1,

(1 ) (a – 1)) (1b - 1) (c − 1) ... == (a.b.c ... —- 1) X k.


-

Or, la série d'inégalités


a -1 < a ,
b - 1 < b,
c - 1 < c,
с
392 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
nous donne , par multiplication,
(a − 1 ) (b − 1 ) (0 - 1) ... < a.b.c ... ,
et ces deux produits étant entiers, l'égalité (1) est nécessairement
impossible, quels que soient les nombres entiers a , b , c, ... , k.
On ne peut avoir qu'une égalité de la forme
n - 1 = n — 1,
.

n étant le seul facteur premier de n.

25. Question 404. – THÉORÈME 7. Sachant que pę (n ) = no ( p ),


démontrer que les nombres p et ne sont formés des mêmes fac
teurs premiers.
Supposons que l'on ait

p == a*" .bp.c ?...., n === abs.bg .C.'....


On sait que
.6B -
(p) = a*a -11.68–1.67–1 ... (a – 1 ) (b − 1) (0c – 1) ...,
-

© (n) = a '—4.68 -1.67'-1 ... (a, — 1) (6, -1) ( , — 1 ) ... ,


et l'on a, par hypothèse,

a*. ] $. c ... aq'- 1.6$'— 1.67'-


am.b.c? ; 1 ...(a, -1)(6,-1)(0, -1)... -

= am'.6.c ....(a — 1)(6-1)(c— 1)...ax - 4.88–1.67–1...,


ou, en divisant des deux côtés par ax – 1.88–7.62–4... a '-1.6$'– 1
.c '-- 1 ... ,
)

a.b.c ...(a ,-1)(6, -1)(c, -1) ... = a ,.be.Ca ...(a 1)(6-1)(0–1)...


Cette relation peut s'écrire
a.b.c ... ( a - 1) (b -- 1 ) (c - 1) ...
-

( 1) (a, - 1) (b , -1) (C, — 1) ...


>

a , b, c , ...
.

et si l'on suppose que tous les facteurs premiers‫ ܬ܂‬a, b, c, ... de p ,


de ceux de n , tous les facteurs a
sont différents ‫ܕ‬b
1 , c 1 , ... >

qui entrent dans la composition du numérateur du second membre


CIIAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 393

seront également différents de ceux dont l'ensemble constitue le


dénominateur de la même fraction .
D'ailleurs, la fraction du premier membre étant alors irréductible,
on devrait avoir

(a — 1) (b −- 1 ) (c − 1) ... = a.6.c ... k ,


b - 1) ( , - 1) ... = a.be.co k .
(a, -— 1 ) (6, .

Or, ces égalités sont impossibles puisque l'on a


a 1 < a avec a, - 1 < a ,
b · 1 << b avec be - 1 < by,
C -1 < c avec - 1 < C

Si le numérateur a.b.c ... et le dénominateur 4a ,.b.c, ... de la


fraction du premier membre de la relation (1) avaient quelques
facteurs premiers communs , la suppression de ces facteurs, haut et
bas, aurait pour effet de réduire la fraction à sa plus simple expression .
Le numérateur et le dénominateur de la fraction du second membre
contiendraient le même nombre de facteurs communs et l'on aurait
toujours une relation de la même forme.
Enfin , si le numérateur a.b.c ... de la fraction du premier membre
de ( 1) contenait tous les facteurs premiers qui entrent dans le dénomi
nateur de cette mème fraction, on arriverait à une relation de la forme
>

m.n.p ... = (m — - 1 ) (n − 1) (P
S

( -— 1) ...
égalité impossible, quels que soient les nombres entiers m, n, p, ...
Il résulte de cette discussion que l'on doit nécessairement avoir
a.b.c ... = a, .bg.cg ...
ou , puisque les nombres a, b, c, ... , agQg, by, Cy ... sont premiers,
a = dq b == b , c= C ,
Les nombres n et p sont donc formés des mêmes facteurs premiers .

26. Question 405. -–- THÉORÈME 8. Démontrer que si l'on repré


sente par - (N) la somme des nombres premiers et non supérieurs
à N, on a 1
• (N) == NN (N )).
) 2
Cette formule s'établit sans peine en remarquant que si de repré
394 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.

sente un nombre premier et non supérieur à N, le nombre N >


-

jouira de la même propriété, et que i + (N – ju)) = N ; or, il y a


? ( N ) groupes de deux nombres premiers et inférieurs á N donnant
2
la somme N ; donc on a bien
1
• (N) ON (N)..
2
P

Cette même formule peut s'établir directement par un raisonnement


en tout semblable à celui qui a été fait au nº 19.
Le nombre N étant décomposé en ses facteurs premiers, soit
N = a".68.cy ... ;,
il est évident que si de la sorme de tous les nombres entiers, de 1
à N , on ôte la somme de tous les multiples de a qui Уy sont contenus,
puis de la différence la somme de tous les multiples de b , puis de la
nouvelle différence la somme de tous les multiples de c , et ainsi de
suite, on aura enlevé tous les nombres pouvant avoir avec N quelques
diviseurs communs, et la dernière différence représentera bien la
somme de tous les nombres premiers et non supérieurs au nombre
donné N.
1
Or, d'abord la somme 1 + 2 + 3 + ... + N est égale à 2N ( N + 1).
N
+
Cette somme contient d'ailleurs, parmi ses termes, a
multiples de a
qui sont N
z

2a , 3a , 4a,
2

a, .a ,

et dont la somme a pour valeur


1 N N

} (a ++ X
2
at
-) * = *= (1 +-A2)
a
a
a
N

Si donc N' désigne le nombre des termes qui restent dans la suite
1 , 2, 3, ... N , une fois les multiples de a enlevés, la somme de ces
2

N ' nombres a pour expression


N N N N?
1+
2
a + N) – (1+2)
(1 )
1 2 .
= (n - 9) = (1-2) N

Otons maintenant de la somme de ces N ' nombres la somme des


CHAP XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 393

multiples de b . Ces N ' nombres peuvent être considérés comme com


posés de la suite des N premiers nombres naturels, moins la suite
N N
des multiples de a ; dans la première suite il y aa multiples de b
a b
N N N
dont la somme est dans la seconde suite, il y a
(1 + )
2 b
tiples de b qui sont ab , 2 ab, 3ab, 4ab ,
;
N
ab
mul

· ab et dont la
ab
somme est
N N N N
1+
1 (av + «s) * = (1+2)
ab
ab
ab
ab 2 ab

La différence entre
N N N

a pour valeur
2(1 + 3) = (1+ )
1+ et
2
1+
ab

N N N:
2 6b ( - )= (1-2) ab) 2b
N
et c'est cette expression qu'il faut retrancher de
(1-4)
1
avoir la somme des N ' termes restants dans la suite naturelle des
2 pour

nombres de 1 à N.
On a donc pour la valeur de cette somme
N' Nº Nº
( 1-2) - ( 1 - 4) = ( 1 - 2) (1- 1)
2
-

2b
1
a 2
1

Arrivons maintenant aux multiples de c, et considérons les N '


termes qui restent comme composés des N premiers diminués des
multiples de a et de b. N
Or, dans la suite des N premiers nombres il y a с
multiples de c
ayant pour somme
N
2 c 19( + * c)= :(1+ ).
-•¢
с
= N

Mais cette somme est trop forte, car la suite des multiples de a
N
a, 2a , 3a , 4a, ... • d,,
a
N
renferme multiples de c qui ont déjà été supprimés comme mul
ac
396 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE .
tiples de a ; leur somme est
N N 1

1 (ac + * 20) = N(1+ )


ac
ac
ac 2
N (
ac

De même , la suite des multiples de b


N
b, 26, 3b, 4b , 2.b
b
b,
N
renferme
bc
multiples de c qui ont déjà été supprimés comme mul
tiples de b ; leur somme est
1 N N 1 N
bc +
2 (be + 10) = *=(1+
bc
bc bc 2
N
bc

Il semblerait donc naturel, pour avoir la somme


N
de tous les multiples
1+ de la somme
de e å retrancher,dediminuer l'expression ( 1 + 9) 2
ad

N N N N
1+
(1 + ) + (1+ 0)
2 2

mais en opérant ainsi on retrancherait une somme trop forle , car les
multiples de c qui sont contenus dans la suite
N
ab , 2 ab, 3ab, .

ab,
ab
sont communs aux deux suites
N
a.c, 2ac , Зас , •
ac
ас
et
N
bc , 2bc, 3bc , bc ,
bc
et par suite ils doivent être retranchés de la somme
N N N N
1+
1 (1+ 2) + (1+ 0)
2 ас ,
+
2 bc)

dans laquelle ils sont comptes deux fois. Ces multiples sont d'ailleurs
N
abc , 2abc, 3abc, ... ?
abc
.abc ,
et leur somme est égale à
1 N N N N
1+
(* ave + ale abe) ate = ( 1 + ac)
abc bc 2 ab
CHAP . XVI . NOTIONS SUR LA TIIÉORIE DES NOMBRES . 397

Il vient donc en définitive, pour la somme de tous les multiples de c


qui n'ont pas encore été supprimés,
N N N N N

3 (1 + )) - (1+ m) - (1+ ) + ( (1++ ante))


2
1
bc abc

ou, après simplifications,


N
* (1-3) (1-1.)
2c
1

Par conséquent, la somme des N" termes qui restent dans la suite
naturelle des nombres, une fois tous les multiples de a, b et c enlevés,
a pour expression
N N
(1-2)
'2 (1 - 1) – ( 1-4–) (1-1);
1 -

2c
1
ou

N'

7 (9-4) ( -4) ( 1-1)


2

Le raisonnement est général et en le poursuivant on arrive finale


ment à la fo hule
N
• (N) == ( 1-3)
G)=
(1 1(1-1) (1 - 21) (11-2)
2
-3
qui peut s'écrire
N
G (N) ( N ).
REMARQUES. – I. Décomposons N en facteurs premiers entre eux
deux à deux , A, B , C , ....
>

On a A
- (A) = 2 ç ( A ),
(B ) 2
ç (B),
С
© (C) 2 ? (C) ,

d'où , en multipliant membre à membre et en supposant p facteurs A ,


B, C, ... ,
N
( A ) X ( B ) X ( C ) X ... = 209(A ).- (B). (C) ...
398 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
Mais nous avons démontré que l'on avait
2
$(A)) X =? (B)
( B X $(C)
( C) X ...= $ (N)) = K =(N)
(N ;
N

donc, enfin ,

( N ) == 2r - 1- (A ) X ( B ) X ( C ) X ....
II . On a
- 1
q (N " ) = N * -- (N − 1) = Nm - Ç (N ),
et , en particulier, pour m = 2,
?q ( N ) = N ( N ).
Par suite ,
N
(N) (N)
P = { N(N ),,
c'est-à-dire que la somme des entiers premiers et non supérieurs à N
est précisément égale à la moitié du nombre qui exprime cornbien il
y a d'entiers premiers et non supérieurs à N?.

27. Question 406. - Démontrer que le nombre total des entiers


premiers avec les divers diviseurs d'un nombre donné et non
supérieurs à ces diviseurs est précisément égal au nombre donne.
Considérons un nombre N décomposé en ses facteurs premiers, et
soit
N = aa .68.cy ....
Tous les diviseurs de N sont les termes du produit

a + ... + a *) (1 + b + b? + ... ++ 6B)(1 + c + c + ... + c")...


( 1 + a + a?
Si l'on suppose ce produit effectué et si l'on effectue sur chacun de
ses termes l'opération indiquée par o , on aura évidemment la somme S
des nombres qui expriment combien il y a de nombres premiers et
non supérieurs aux divers diviseurs de N.
D'ailleurs , effectuer l'opération désignée par « sur un produit de
facteurs premiers entre eux deux à deux revient bien à l'exécuter
sur chacun des facteurs, et par conséquent on obtiendra la somme
CHAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 399

cherchée S en multipliant entre elles les sommes


Ç (1 ) + ? (a) + (ap) + ... + © (a “),
ç (1 ) + PÇ ( b) + p (b ) + ... + O(6%),
63
(
$( 1) + < (c) + < ( c ) + ... + ę (c),
Mais

ç ( 1) = 1, © ( a ) = 4-1, 2 (a ^) = ala - 1), q (a ”) = ax - 4(a - 1);


la première des sommes précédentes est donc égale à
1
1 + (a — 1) + a (a – 1) + a' (a — 1) + ... + ax - 4 (a – 1) = a "*.
De même les sommes suivantes sont égales à b?, c', dº, ....
Donc, enfin ,
S = N.

28. Question 407. - n et p étant deux nombres premiers entre


eux, démontrer que le polynome
1 + x" + x^ " + 2c3n + + XP — 1) ",
est toujours divisible par le polynome
1 + x + x + x + + XP-- 1 .

On sait que le premier polyndme représente le développement du


.

quotient de la division de x"P — 1 par x" —- 1 , et que, de même, le


XP 1
second polynome est le développement de 2 1 i on peut donc
poser l'égalité
4 + * 1 cºn + cºn - + x( p - 1 ) n
1 + x + x2 + + to XP - 1
хар 1 .
XP -

1 (2 " P — 1 ) (x - 1 )
=
1 -

1 (0" — 1 ) ( UCP — 1 )
Or, n et p sont premiers entre eux, par hypothèse, et d'après le
théorème démontré au n° 1 il est toujours possible de trouver un
multiple de n qui , divisé par p , donne 1 pour reste. Si a X n repré
sente ce multiple de n , on aura une égalité de la forme
a.n = b.p + 1 ,
400 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE .
et par conséquent
Xa.n = x.p + 1.
Il vient alors, en mettant le facteur 1 sous la forme

хапn 1 + x xbp + ,
(x"r - 1 ) ( 3C 1 ) x — 1 ) ( wan – 1 + x —
(21P p + 1)
(x" — 1) (OCP — 1 ) ( x " — 1 ) (XP — 1 )
( .cap 1)[
1 xan c " – 1 – x2(x^2
-
xbp —- 1)] ,
( ac" — 1 ) (3P — 1 )
ou enfin

(C"! — 1 ) x
( 0 - 1) ( x:"P — 1 ) (xen — 1 )
-
2x ( x" ? — 1 ) (xbp — 1 ).
(x " – 1) (xP — 1) (CP — 1 ) (0" — 1 )
-
(.c " - 1 ) ( 0 - 1 )
D'ailleurs
P = (OCP)* = ( ") ,
-
xan =
= (x")" , zbp = (xp)",
et comme cm am est toujours divisible par a
-
a, on voit que les
deux quotients précédents sont entiers .

29. Question 408. – PROBLÈME 2. Déterminer combien la suite


naturelle des p premiers nombres entiers contient de nombres
premiers à un nombre donné N.

Convenons de représenter par f (N) le nombre cherché, et par


E (A) le plus grand entier contenu dans une quantité quelconque (A).
Décomposons le nombre donné N en ses facteurs premiers, et soit
N = a*.1 %.c?. d ...
La question revient évidemment à retrancher des p premiers
nombres tous les multiples de a, du reste les nombres qui sont
divisibles par b , puis du nouveau reste les multiples de c, et ainsi
de suite ; le résultat final sera l'expression de f (N ).
Or, autant de fois p contient a, autant il y a de multiples de a
dans les p premiers nombres; on aura donc E ()
pour l'expression
du nombre des multiples de a contenus dans la suite 1 , 2,7 3, 4, ... , P,
et en les ótant de ces p nombres il restera
p - E nombros .
(%a
CHAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 401

De ce premier reste il faut ôter les multiples de b, qui sont au nombre 2

de E
((6) moins ceux déjà retranchés parmi les multiples de a, et
ces derniers sont au nombre de
P

E
©b.
=E
E (@ )
Le nombre p –- E () doit donc être diminué de la quantité
a

p р

et il reste
E () - (25)
b
E

р
(2) p -E
(*) - E€ () + (20)
(
. E
b.
E
ab

Otons maintenant les multiples de c ; la suite des p premiers


nombres en contient E
(*);; mais ce nombre est trop grand, il doit
être diminué de tous les multiples de c contenus dans les multiples
de a et de b déjà retranchés , multiples qui sont au nombre de
р
6 ) ; de sorte que le nombre des multiples de cà
E (2.) + E (%) E

enlever du reste (2) semblerait être


р р
Ε -E
E (9) -– E ((*) – E ( )
c ac bc

Or, on voit sans peine qu'en opérant ainsi on retrancherait en trop


ceux des multiples de c qui sont communs aux deux suites des
multiples de a et de b, c'est- à -dire qui sont contenus dans la suite
des multiples de ab, et il y en a
р
ab
E
)--(abre)
-E

D'où cette conclusion que le nombre réel des multiples de c à retran


cher du reste (2) est représenté par
p р
E *()© -– E (2.) – E (6 ) F ( boca)
E
C
- Ε - + E

26
Exercices d'arithmétique.
402 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE.
et en effectuant cette suppression il reste
р p p
-E E E
p
–E –=(!)+ (%)+E(%)
-E( )-E() . –Elabe)
22 ++E(*)–+(2 ab
E
bd
-E

finalement à une expres


En poursuivant ce raisonnement, on arrive
sion de la forme
p р
( )+ Σε(E( %)-) 9 E((
f(fr(N)) == r -EE (2)+ .)) ++ ...

REMARQUES . — I. Si l'on convient de représenter symboliquement


l'expression
p.E
E () par
E () 2

on voit que la formule précédente peut s'écrire

E 1 E 1 -E
=P[1-E(1)][--- ()][1-E(?)]*
f (N ) = P X.

qui rappelle la formule donnant la valeur de q (N).


II . Si p = N , p est divisible par a, b, c, ... et l'on retrouve la
fonction connue « (N)
III. La question que nous venons de traiter peut également
s'énoncer comme il suit : De 1 à p ( inclusivement), combien y a-t-il
de nombres non divisibles par des nombres premiers donnés ?
1º Soient NN = 18 = 9 XX 22 = 3 X 2 et p = 25 .
APPLICATIONS . –- ° -

On a
25 25 23
f (18) = 25 – E E + E
2 3.2
= 25 - 8 - 12 + 4 = 29 - 20 = 9,
et, en effet, de 1 à 25 il y a 9 nombres premiers avec 3 et 2, savoir :
1 , 5, 7, 11 , 13, 17 , 19 , 23 et 25.
>

20 Soient N = 284 = 2 X 3 X 7 et p = 300.


On a
300 300 300 300 300
f ( 284 ) = 300 - E E E + E + E
2 3 2.3 2.7
300 300
+ E. E >
3.7 2.3.7 '
CHAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 403
ou

f (284) = 300 – - - 100 – 42 + 50 + 21 + 14 – 7


— 150 –
= 385 299 = 86 .

Et, en effet, on peut former le tableau suivant :


1, 5, 11 , 13, 17, 19, 23, 25 , 29, 31 , 37, 41 ,
43, 47, 53, 55, 59, 61 , 65 , 67 , 71 , 73, 79, 83,
>

85, 89, 95 , 97, 101 , 103, 107, 109, 113 , 115, 121 , 125 ,
>

127, 131 , 137, 139, 143, 145 , 149, 151 , 155, 157, 163, 167,
169 , 173, 179, 181 , 185, 187, 191 , 193, 197, 199, 205, 209,2

211 , 215 , 221 , 223, 227 , 229, 233, 235 , 239, 241 , 247, 251,
253, 257, 263, 265, 269, 271 , 275, 277 , 281 , 283 , 289, 293, > >

295 , 299 .

30. Question 409. – PROBLÈME 3. Trouver une expression de


la somme des f (N) premiers à N compris entre 1 et p.
" .cy ...
Soit encore N = a*.8
Représentons la somme cherchée par S (N) ; elle est évidemment
égale à la somme des p premiers nombres , moins la somme de tous
les multiples de a contenus dans les p premiers nombres, moins
encore la soinme de tous les multiples de b contenus dans les p pre
miers nombres et non déjà comptés, et ainsi de suite pour les divers
multiples des facteurs premiers entrant dans la composition du
nombre N.
Or, la somme des p premiers nombres a pour expression
1
2 p
p ( p + 1) . )
Les multiples de a contenus dans la suite des p premiers nombres
sont
a,
et leur somme est égale à
2a, 3a , 4a , ... )
E (9)
a
a,

1 1

3FE(9)[a+E(%) a]
2
E
a a
ou
3 : (0)[1 + (%)]"
2
E
a
1 E
a
a,

de sorte que la première différence a pour expression


1 1 р
(1 ) E
&p«p+1)– E( )[1 +E (9)]"
p (P + 2 a a
a.
404 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
Les multiples de b contenus dans les p premiers nombres sont
E b,

et leur somme est égale à


b, 2b , 36,
( • 6

1 1
2 ()[0+ E ((t) •]] =}E (
JE : b
(1)6 [1+ E ( )] 6. b
2
1 b.

Mais en retranchant cette somme on ôle en trop la somme des


multiples de b qui se trouvent contenus dans la suite des multiples
de a et qui, par suite, ont déjà été retranchés.
Ces multiples sont

et leur somme est


a.b, 2ab, 3ab , ...
E (%%) 6, b

р 1 р
E
E (2) [av + E ( av]=$+(2 )[1 + € (2.)] av,
ab E ab
2
E
ab
ab

de sorte que l'ensemble des multiples de b non encore retranchés et


qu'il s'agit d'ôter de la différence (1 ) a pour expression
1 р 1 р P
E b E
2
( [1 + E(6)]•-
1
O] - -(2 )[1 +E (7) ]an
E

et la seconde différence est égale à


b
,
ab +

1 1 1

p(Pp + 1–
p
) 2 E ()[ + ()]---- (() [1+E (6)]"
Ε
a
1 + a

1
2
E
b
1 +

Passons aux multiples de c.


+ E (2) [1 + E (3 )] «v
E
ab
1 ab .

Les p premiers nombres en contiennent E dont la somme est


(9) c

1
9 [1 + E ()]
E( 1) + C.

Mais les multiples de a déjà enlevés en contiennent aussi E


dont la somme est
(22) ac

1 P P
E 1 + E
6+(?)[1 +F(*)]«e.
ac ac
ac
CIIAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 405

Pareillement, les multiples de b déjà enlevés en contiennent E р


dont la somme est ( 0)
1 р р
bc.
JE (%) [1 + E (*)]oc
2
1

De sorte que l'ensemble des multiples de c qui nous restent à retran


cher a pour expression
1 P р р
2
E

01-01-10-
с
+
3 E ( [1 + E ( )]-- } ( 2) [1 + E (* ]ac с
с
2
E

E (%)]c
ac

1
2
1

E
C I1
E

(0)[1+
ас

р
be
bc .

Mais, en opérant ainsi on retrancherait deux fois les multiples de c


qui sont communs aux deux suites des multiples de a et de b ; ces
multiples sont
p
abc, 2abc, 3abc,
(2 ) abc,
E

et leur somme est égale à


1 P
E E E
3+ (alc)[abe +E(%)ave]=
aa 15 ( e)[1+came)Jabe
( .
Ainsi , en définitive, la seconde différence obtenue plus haut doit
être diminuée de la quantité
1
1 E
3E( )[1: + E ( )]. - * (?)
1
E 2 [1 + b (?)]a
р
1 c

р
C Ε

1 р
ac
ac

р
-

5 1 + $(%)]be
- (%)[ E
bc + E ( te [++E(27abe)]abe
1 E
bc 2 abc
1 E .

De sorte qu'une fois les multiples de a, de b et de c enlevés de la


somme des p premiers nombres, il reste
1 1 р 1
E
3p (p + 1) –= E ( ) [1 + E (* ]--
2P
1 p
a- E+ ()[1+E
-

0 2 ()]*
6 a

р
a

1
a

р
2
E
b.
1

р
b

E E 1
-- () [1+E (%)] + (%)[1+ ( )]ar
-

1
C

р
1+
с

P
C
2
1 р
E
lab
р
ab

+ F(%)[1+ E(*)]ac+ 1/3


E
ac
1
ac 2 6 E
(%)[1+E(%)]be + bc

1 P

- E (2.)[1+
2
a [ E(%ab )]«vc.
bc )
abc
406 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
En poursuivant ce raisonnement on arrive enfin à trouver une
expression de la forme
1 1
S(N)=
(N }}{P+
Ρp(p + 11)-EⓇ)
)-Σ ( [1 + E* (
1
)] * a

р
+2)+ (3)[1
% +E(3.@ ) ]
E + E ab

E
P P
-ΣΕ(Ε.
-2 = (%a )[1 + ((a )Jave+ 1 E + .

REMARQUE. CL

Supposons p =- N ; la formule précédente devient


'alors
1 1 1 1

s(p) =4p(p+
P 1)– >(1+%)2 5 (1+ 6) - P(1+2) -...
)
1
-

2
р

р 1 1
p

top
1 %)+ 3 (1+ %.)+
+ (1+ %')+ -P(1+ р
ab 2 a

1
P bc,
P
t ..

->2P (1+ abd)


ou , après des simplifications de calculs sur lesquels nous ne nous
arrêterons pas,

S(p)=1 (1-2)(1-3) (1-3)(-- )...=jp?(


' ¢ p).
Nous retrouvons donc la formule déjà obtenue au n° 405.

31. Théorème de Fermat. Si a est un nombre entier non


divisible par le nombre premier p , la différence ap -'-- I1 est
divisible par p.

Le nombre premier p , ne divisant pas a , est premier avec ce nombre,


et, par suite, les restes obtenus en divisant par p les (p - 1) premiers
multiples de a ,
(1 ) a, 2a , 3a, 4a, (p − 1) a,
sont, abstraction faite de l'ordre, les p - 1 premiers nombres .

(2) 1, 2,p - 1. 3, 4, ... )


-

Les nombres de la suite ( 1) ne different respectivement de ceux de


CHAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 407

la suite (2) que par des multiples de p ; il en résulte donc que le


produit des premiers surpassera d'un multiple de p le produit des
seconds , c'est-à-dire que l'on aura
1
1.2.3.4 ... ( p — 1) ar- ' – 1.2.3 ... (p − 1) = mult. de p,
égalité qui peut s'écrire
1.2.3.4 ... (p—
(p — 1)
1 ) [ap 1-11 ] = multiple de p .
[ar - 1-
Or, le facteur 1.2.3.4 ... (P — 1) ne peut être divisible par le
nombre premier p ; donc on a bien
ap-1-1 = multiple de p .
REMARQUES. – I. En adoptant les définitions données au n° 4, le
.

théorème de Fermat s'énoncerait ainsi :


Si a est un nombre entier non divisible par le nombre premier p,
le nombre ap - 1 est équivalent à l'unité par rapport au module p,
c'est - à -dire que l'on a
ap - ' = 1 (mod. p ) .
II. Le théorème remarquable que nous venons d'établir se trouve
énoncé sans démonstration dans les auvres de Fermat (Fermatii
Opera mathematica, Tolosa, 1679, p. 163, ou Précis des ouvres
de Fermat, par Brassinne). Euler en a donné le premier deux
démonstrations, la première reposant sur le développement du
binôme (a + 1), la seconde fondée sur la considération des restes
obtenus en divisant les termes de la progression géométriqué
:: 1 : B : B?: B : : ...
.

par le nombre N premier avec B. Cette seconde démonstration


présente le grand avantage de prouver en même temps la formule
plus générale
-1
B" – 15
= multiple de N ,
dans laquelle n est un diviseur de « (N) .
Nous donnerons d'ailleurs plus loin une idée de cette démonstration .
COROLLAIRES. – I. a étant un nombre entier quelconque et pun
nombre premier absolu, la différence a ” – a est divisible par p.
Et en effet
1
a” – a = a (ap - 1-1 ).
408 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
Si p divise a , la question est démontrée ; mais si p ne divise pas a,
il est premier avec lui et, par suite, il divise ap - i - 1 .
II . a étant un nombre entier quelconque non divisible par le
nombre premier p , on a
ap - 1 + ( p - 1) = multiple de p ,
ou ap - 1 (p — 1)a = multiple de p ,
suivant que a est impair ou pair.
Et en effet
ap - 1 = multiple de p + 1 ,
et — 1)a = multiple de p £ 1 ,
(p —
selon que a est un nombre pair ou impair.
Par conséquent, si a est pair,
ar-l- ( p- 1 )" = mult. de p + 1 — mult. de p - 1 = mult, de p ,
et si a est un nombre impair,
ar - ' + ( p - 1) = mult. de p + 1 + mult . de p - 1 = mult . de p .
III. a et b étant deux nombres premiers absolus, on a

(a — 1) -1 - (b − 1 ).- 1 = multiple de ab .
IV . p étant un nombre premier impair qui ne divise pas a,
l'une des deux expressions
VaP - 1 + 1 ou Var - i - 1
est divisible par p .
On a en effet
QP - I –1 = multiple de p ,
-

ou

(Var-1 + 1) (Van -i - 1) -- multiple de p.


Donc p divise l'un des facteurs du premier membre. p ne saurait
d'ailleurs diviser à la fois ces deux facteurs , car il diviserait, dans ce
cas, leur différence qui est égale à 2, et, d'après notre hypothèse,
p est impair.
CHAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 409

32. Question 410. — THÉORÈME 9. p étant un nombre premier


impair qui ne divise pas a, si l'expression Var - 1 + i est divisible
par p on ne peut avoir, quelle que soit la valeur attribuée à la
quantité variable x,
= multiple de p.
2* — a =
Si cette égalité était possible , on en déduirait la relation
(x + Va) (x – Vā) = multiple de p,
P diviserait l'un des facteurs x + Va
et, par suite, le nombre premier p
ou Va , mais non les deux à la fois puisque leur somme est
égale à 2x et que le nombre premier impair p , n'étant pas facteur
de a , ne peut diviser x.
Or, peut- on avoir x + Va = multiple de p avec l'hypothèse
Var - i = multiple de p - 1 ? Évidemment non , car cette égalité
peut s'écrire

x = multiple de p - Vā = multiple de p + (- Vā),


=

d'où l'on tire, en élevant à la puissance paire p — 1 ,


XP - 1
[mult. de p + (- Vā)]p-' = mult. de p + (- Va)»- ,
ou encore

XP -1 = multiple de p + ( Va)” - ',


ou enfin
OCP - 1 = multiple de p + Vapri.
D'ailleurs le nombre premier p ne divisant pas x , on a
xCP - 1 = multiple de p + 1 .
On arriverait donc, après substitution , à la relation impossible
2 = multiple de p .
Par un raisonnement semblable on montre l'impossibilité de
l'égalité
x – Va = multiple de p ;
-

donc, en définitive, on ne peut avoir

(x + Va) (x – Va) = multiple de p,


ou

x² - a = multiple de p .
410 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
33. Question 411. – THÉORÈME 10. p étant un nombre premier
impair quine divisepasa ; si l'expression Var -1-1 est divisible
par p, il est toujours possible de trouver une valeur de la
variable «x qui rende la différence r' x ? - a divisible par p et,
dans la série 1 , 2, 3, 4, ... , ( p — 1 ), des p - 1 nombres entiers
>

inférieurs à P , il n'y a que deux nombres jouissant de cette


propriété.
On voit, comme dans le théorème précédent, que la différence
x? a peut se mettre sous la forme

(x + Va) (x – Va).
Si donc le nombre premier impair p divisait x' — a , il serait
diviseur d'un des facteurs x + Vå ou xæ - Vā , mais non de tous
les deux pour la même raison que plus haut.
On peut d'ailleurs avoir + Va = multiple de p , car cette égalité
revient à

x = mult. de p – Va = mult. de p + ( - Vā),


et en élevant à la puissance paire p — 1 ,
.
XP-1 = [mult. de p + (- Va)]”-' = mult.dep + Var -1i.
Or,
XP - I = mult . de p + 1 ,
et par hypothèse
1
Var = mult. de p + 1 .
Donc, en définitive, la relation précédente se réduirait à la suivante :
mult. de p = mult. de p .
On peut de même aussi bien avoir
x – Va = mult. de P ;
car on déduit de cette relation

x = mult. de p + Va ,
puis
XP - I = mult. de p + Var -1
et enfin
mult. de p = mult. de p .
CHAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 411

Représentons maintenant par a un des nombres qui, mis à la place


de x , rende l'expression a' – a multiple de Pp , et remarquons que
l'on a

2 . ( a) = 2* — a = ( c + a) (v — «).
Si cette expression est divisible par le nombre premier impair p ,
on aura x + Q = multiple de p, ou x a = multiple de p, mais
non à la fois x + Q = multiple de p et x a = multiple de p ,
car on en déduirait, par voie de soustraction ,
2a = multiple de p,
puis a = multiple de p , et enfin a == multiple de p,
ce qui est contraire à notre hypothèse.
Or, en supposant & < p, le reste de la division de o par p sera
précisément a et nous aurons pour « les deux valeurs + Q et a .
Il reste donc à montrer qu'il existe toujours dans la suite 1 , 2, 3, >

4, ... , P — 1 , un terme tel que a.


Pour cela, mettons l'expression xp - 1-1 qui est divisible par p
... ,, PP – 1 , sous la
quand on y fait successivement x = 1 , 2, 3 , 4, ...
forme
XP - 1 Var -ı + Var - i 19

et comme, par hypothèse, Vap -1i – 1 est divisible par p, la diffé


rence XP - 1 Var -i devra être divisible par p pour chacune des
p 1 valeurs de x.
Mais on a

XP-1 - Var - 1 = (x ' — a)[cP-3 + XP-5 Va? + xp-i Vas


0-9
+ XP- 9 VaⓇ + + XP-(p= ? Vap-5 + XP-PV an -s],
)

et si x ? – a n'était divisible par p pour aucune valeur de x = 1,2,


4, ... , P – 1 , il s'ensuivrait que chacune de ces valeurs rendrait
3,3,4
l'expression
æp-3 + xp-5 Va + xp- 1 Va + ... + c
5
VaP -3

divisible par p , ce que nous savons être impossible .


Il n'est peut-être pas inutile de rappeler ici le théorème sur lequel
nous venons de nous appuyer :
412 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
THÉORÊME. - Si Y désigne un polynome de degré n tel que
-

2
2" + A , x =' A, "– A , " –3 + + A1-12 + A ,
...

dans lequel A,, Ag , A,, ... , A, sont des entiers, le nombre p étant
supposé premier, il ne peut y avoir dans la suite 1 , 2, 3, ... , p - 1 ,
plus de n valeurs de telles que les valeurs correspondantes de Y
soient divisibles par p .
Dans le cas de n = 1 , le théorème est évident, car il n'y a qu'une
seule valeur de x inférieure à p qui rende x A, divisible par p .
Supposons donc que le théorème soit vrai pour les polynômes d'un
degré donné quelconque et proposons-nous de démontrer qu'il subsiste
aussi pour les polynômes dont le degré est supérieur d'une unité .
Soit a l'un des nombres 1 , 2, 3, 4, ... , p - 1 et soit P la valeur
9

que prend le polynome YY quand on y remplace x par a . P est le reste


de la division du polynôme Y par a, et par suite la différence Y - P
est divisible par x - a ; en désignant par Y' le quotient qui est un
polynome de degré n — 1 , on a
Y= (x – a) Y' + A.
Si A est divisible par p, pour que Y le soit aussi il faut et il suffit
que l'on ait
( x – a) Y' = multiple de p ,
c'est-à -dire que l'on ait

soit x - a = multiple de p, soit Y' = multiple de p .


Or , dans la suite 1 , 2, 3, ...‫ܕ‬, pP -. 1 , il n'y a que la seule valeur a
2

qui rende . - a divisible par p , et, d'après l'hypothèse admise, il


n'y en a pas plus de 12n - 1 qui rendent Y' divisible par p.
Il résulte de là qu'on ne peut avoir plus de n valeurs rendant
Y divisible par p, en supposant le théorème vrai pour un polynome
Y' de degré n -- 1 .
Le théorème étant vrai pour n == 1 , sera donc également vrai pour
>

n = 2, 3, 4, ... , c'est-à - dire pour un polynome de degré quelconque.


=

COROLLAIRE .. — Le nombre p étant premier, la suite 1 , 2, 3, 4,


... , P 1 contient au plus n termes tels que mis à la place de x
dans l'expression x" — 1 , on ait
ce2c " – 1 = multiple de p .
CHAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 413

Ou , ce qui revient au même,


La suite 1 , 2, 3, 4, ... , P 1 contient au plus n nombres dont
les puissances nlemes donnent le reste 1 relativement au diviseur
premier p .

34. Théorème d'Euler. - Si a et N sont deux nombres premiers


entre eux et się (N) exprime combien il y a de nombres premiers
avec N et non supérieurs à ce nombre, la différence ap (N) 1
est divisible par N.
Représentons par a, b , 7, ê, ... , 2 les ? (N) nombres premiers
avec N et non supérieurs à N , et divisons par N les q (N) multiples
de a ,
a.2, a.ß, a.77 a. , ... 7 a.2.

Si ? , ?,, ? , ? , ..., ro (x) désignent les « (N) restes respectifs, on a


a.a = multiple de N + ,,
a.ß = multiple de N + 7g,
a.y = multiple de N + ry,
13
a.a = multiple de N + repas
-

d'ou , en multipliant membre à membre,


ap ( 8) .Q.B.7 ... 2. = multiple de N +1,1g.ng.p
. , . ,g ... 1*P ( N )•
Mais , d'après le théorème du n° 6, les restes 1419, 1,, ?* y, ... , 7* (8)
sont , dans un certain ordre, les ? (N) nombres a, 3, 7 , 8, ... , ;
à ; on
>

a, par suite,
Ip (x ) = a.ß.7.8 ... ),
" ..19 . ', ... ro
et l'égalité précédente peut s'écrire
ap S( ) ... 3.4.2 ... Xà = multiple de N + 4.3.Y ... d ,
ou encore

a.ß.y ..... aà (a? (s)


N — 1) =
= multiple de N.
-

N étant premier avec les divers facteurs 2, 3 , 4, ... , X du produit


a.3.7 ..... a , est premier avec ce produit, et, par suite, il divise
l'expression
a P (N) – 1 .
414 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
REMARQUES. -
I. Ce théorème peut également s'énoncer comme
il suit :
Si a et N sont deux nombres premiers entre eux, le nombre
a P ( ) est équivalent à l'unité par rapport au module N , c'est-à-dire
que l'on a
ag
a (N) = 1 (mod . N) .
II. Supposons que N soit premier ahsolu ; alors ? (N ) = N— 1, et
la différence
ak - 1-1
est divisible par N.
Le théorème de Fermat n'est donc qu'un cas particulier de celui
d'Euler ,

III. Si N est premier et le nombre a premier avec N, la différence


na -IN
aax2 ( -- 1) — 1
est divisible par Na, puisque
? (NⓇ) == N *-- ( N − 1 ).
IV. Revenons maintenant sur la remarque II du n° 21 pour donner
une idée de la démonstration présentée par Euler.
Considérons le nombre N premier avec 10, et proposons- nous de
1
convertir en décimales la fraction Ni la question revient, comme l'on
sait , à diviser successivement par N les diverses puissances
1 X 10', 1 X 10, 1 X 10 ', 1 X 10' , 1 X 10', ... de 10 .

La période décimale commence au chiffre des dixièmes et le premier


reste est 1 ; le dividende 1 x 10 fournit 1 chiffre décimal , le dividende
1 X 10° en fournit 2, et ainsi de suite .
Aucune de ces divisions ne peut d'ailleurs donner le reste zéro,
puisque N est premier avec 10, et comme le nombre des entiers
inférieurs à N est limité, on finira nécessairement par retrouver un
reste déjà obtenu .
Soient donc 1 X 10m et 1 x 10" deux dividendes fournissant des
restes égaux, et supposons m > n ; la diſférence 10m 10 " sera , par
conséquent, divisible par N ; mais
10m - 10" = 10" (10m-" — 1 ),
CHAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 415

et N étant premier avec le facteur 10 " doit diviser 10m-* — 1 , c'est


à -dire que les restes par N des dividendes 1 et 10% - " sont égaux .
Posons m -n = p ; la partie périodique du quotient
0, 9,9292 909192 9p

se composera donc de pp chiffres qui se reproduisent périodiquement ;


aux chiffres 9,3 9,, 9. , ..., 9, correspondent p restes ? , ? ,, 7 , ... , ???
tous différents les uns des autres et premiers avec 10 et N.
En résumé, on a
1 0,000 ... 1
N
= 0,919293 9p + N
>

ou

1 919293 ... 91 + 1
‫]ܝ‬Z

>
N 10 " 10 ".N
ou encore
10V 1
(1 ) 9.92P3 ... 9p +
N
d'où l'on tire
102 - 1
(2) N = 919293 ... 9p.

Cela posé, si les p restes obtenus r,, 122


,, ... , ?p, représentent tous
les nombres premiers et non supérieurs à N , on a ® (N ) = p , et
l'égalité précédente peut s'écrire
10P (N) 1
N
= un nombre entier,

ou, en généralisant la démonstration et en considérant le système de


numération à base B :
BP ( N ) 1
N = un nombre entier.

Supposons, en second lieu , que ® (N) ne soit pas égal à p ; on aura


alors ® (N) = multiple de p .
Car si ce représente l'un des nombres, premiers et non supérieurs
à N , non compris dans la suiter , rg ,,lg,, ... , P, la fraction * con
1
vertie en décimales engendrera comme une fraction décimale pério
N
416 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
dique simple ayant p chiffres à la période, et les restes obtenus aq, 2g,
аз, ... , Q , seront tous différents des restes r,, ? ,, *',, ... , p.
Il est bien évident , en effet, que si l'un des nombres de la première
suite était égal à l'un des nombres r,, ? ,, 13, ... , "p2 il en serait de
même de tous les autres.
Remarquons de plus que l'égalité (1 ) nous donne
ay Qq X 9,9,93 ... 9 Quy
+
N 10P N X 10P
Oly
d'où il résulte que la fraction engendrée par N compte au plus
P chiffres périodiques. Elle ne peut d'ailleurs en avoir moins , car si
l'on avait

(3)
a, 919913 ... Ory
N 10P'
+
N.100' avec p' < P ,

il en resulterait l'égalité
-

Qq (10 ' — 1 ) = N X g1993 ... 96 .


L'expression qiq;qs... serait donc divisible par a, et l'on pourrait
poser
=
a1993 ... = Oy X 919 .....
Il viendrait alors, en remplaçant dans (3),
1 979993 ... 9 1
+ >
N 100 N.10P!

c'est-à-dire que , contrairement à ce qui a été dit plus haut, la fraction


1
décimale périodique engendrée par N aurait p ' chiffres à la période
et non p .
aq
Ainsi donc, en résumé, la conversion de en décimales nous
N
fournit p restes Oq , g , Q3, ... , Qp, différents de 74, 74, 739 ... , ? , et
premiers avec N. Si ces deux suites de restes contiennent tous les
nombres premiers à N et non supérieurs à ce nombre, on a
? ( N) = 2p .
Si , au contraire, il y en a d'autres, de l'un d'eux B , on déduira la
>

série B 1,? B , B , ... , B. Si ces trois suites de restes contiennent tous


CIAL' . VII . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES. 417

les nombres premiers et non supérieurs à N, on a ? (N) == 3p, et


ainsi de suite .
Donc enfin
(N ) = p.m.
D'après la relation (2), 10P –-11 = multiple de N ; or, 10m . –. 1
est divisible par 10 ” — 1 et, par suite, par N ; on peut donc poser

10mp 1 ou 10P ( ) 1 = multiple de N ,


ou , en généralisant la démonstration et en raisonnant dans le système
de numération à base B ,
B? (X ) – 1 = multiple de N ,
N étant d'ailleurs premier avec B.
Si le nombre N est premier, on a ? (N) = N – 1 , d'où l'égalité
BN - 1-1 == multiple de N , qui est la traduction de la proposition
énoncée par Fermat comme corollaire du théorème général
-1
BP – = multiple de N,
1 =
p étant un sous - multiple convenable de N - 1 .

35. Question 412. – THÉORÈME 11. Le carré du produit de tous


les nombres premiers à un nombre entier quelconque N et non
superieurs à ce nombre, étant diminué de 1 , est toujours diri
sible par N.
Soient

( 1) 1, a, b, C, ... ) N – 1,
les ? (N) nombres non supérieurs à N et premiers avec lui.
En divisant le produit 1.a.b.c ... (N 1 ) successivement par
chacun de ces ? (N ) nombres, on obtient « (N) quotients différents et
tous premiers avec N ; en divisant ensuite chacun de ces quotients
par N , on retrouve pour restes, et dans un certain ordre, les o (N)
nombres de la suite (1 ) .
Ces restes sont , en effet, tous premiers avec N, puisqu'ils sont
fournis par des dividendes premiers avec N ; de plus , si deux d'entre
eux étaient égaux , la diſférence des quotients qui , divisés par N , ont
donné ces restes , serait divisible par N.

Exercices d'arithmétique. 27
418 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
Or, d'après leur mode de formation, ces quotients ont ( N) - 2
facteurs communs et deux facteurs inégaux , de sorte que leur diffé
rence est de la forme

(2) [1.c.d ... (N − 1)] (b − a).


Donc, si N, qui est premier avec le produit 1.c.d ... (N − 1 ),
divisait le produit ( 2), il devrait diviser le facteur b - a, ce qui est
impossible.
Il résulte de là que le produit des ? (N) quotients est égal à un
multiple de N augmenté du produit 1.a.b.c ... (N − 1 ) . On aura
donc, en désignant ce produit par P,
P .
P P P Р
P
1 a b с N 1
mult, de N + P ,
ou
P (N)
= mult. de N + P ,
P
ou encore
PP (N) = mult. de N + P' ,
d'où l'on tire enfin
PP (N) - P = mult . de N.

Mais, d'après le théorème d'Euler, P? (N ) –-11 est divisible par N ,


et il vient, en substituant ,
p = mult.. de N ,
mult. de N +1 - P2
ou

P? – 1 - = mult. de N.

36. Question 413. - n étant un nombre entier plus grand que


l'unité, l'expression n13 - n est divisible par 2730.
On a, en décomposant 2730 en ses facteurs premiers,
2730 = 2.3.5.7.13.
Divisibilité par 2 :

n13 – non
n = n [(n1/2'?)2-1 — 1).
Si 2 ne divise pas n , il est premier avec n et également avec n '!;
donc, d'après le théorème de Fermat, (n '?)? –1 – 1 est divisible par 2.
CHAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 419
Divisibilité par 3 :

133
721
– n + n [( nº) -1-1].
Si 3 ne divise pas n , il est premier avec n et nº; donc, d'après le
théorème de Fermat, ( 129)3–1.-- 1 est multiple de 3 .
La divisibilité par 5 , 7 et 13 s'établirait de la même manière en
mettant successivement l'expression considérée sous les formes
n [(122)5–1 – 1 ], n [ (122) -1 – 1 ] , n [1213 – 1 – 1 ] .

37. Question 414. - Démontrer que l'expression (nø — 1) (nº — 16)


est divisible par 795600 lorsque n est un nombre pair plus grand
que 2 qui n'a que ce facteur 2 de commun avec 795600, et qui
n'est pas de l'une des formesmult. de 13 – 2, mult. de 13 3.
Remarquons que la décomposition de 795600 en ses facteurs
premiers nous donne
795600 = 2.3.5.13.17.
n étant pair, ne est divisible , de même que 16, par 2 ou 16 ; par
suite, 12 - 16 = multiple de 2" .
n est premier avec 3 ; donc n = multiple de 3 + 1 ; on en déduit
d'abord ° n = multiple de 3 + 1 , puis no = multiple de 3 + 1 ; par
ne — 1 = multiple de 3, nº —- 16 = multiple de 3,
conséquent, 128 -
3 et
(128 - 1) (129 — 16) = multiple de 3 .
-

De même n est premier avec 5 ; donc


n = multiple de 5 + 1
N ou multiple de 5 + 2 ;
il en résulte

12? = multiple de 5 + 1 et n = multiple de 5 + 1 ;


dès lors,
nº = mult. de 5 + 1 , 128 -1 = mult . de 5 , 12* — 16 = mult . de 5 ,
-

et enfin
(128 — 1 ) (120 – 16) = multiple 5'.
Le produit (19 - 1 ) (n8 — 16) peut s'écrire
116 –· 17.nº + 16 = ( n "" — 1) — 17.ns + 17.
420 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
Or, 17, étant premier avec n , divise 116 – 1 par application du
théorème de Fermat ; donc

(12* — 11 ) (n ' — 16) = multiple de 17..


Par rapport au diviseur 13, n est de l'une des formes
>

multiple de 13 + 1 , multiple de 13 + 4 ,
multiple de 13 = 5, multiple de 13 + 6.
Si n = multiple de 13 + 1 ou multiple de 13 + 5,

= 1 ,. 12n 8* = multiple de 13 + 1
= multiple de 13 +
n =
et 78 - 1 = 13.k.

Si n = multiple de 13 + 4 ou multiple de 13 + 6,
2
n = mult, de 13 3, 1 = mult. de 13 + 9 ou mult, de 13 — 4 ,
nø = mult . de 13 +6 et - - 16- mult. de 13.

38. Question 415.- Si n est un nombre premier plus grand que 3,


et N un autre nombre premier avec n, l'expression N" - N est
divisible par 6n .
On a
N" -N = N (N - 1-1).

D'après le théorème de Fermat, N - 1 –- 1 est divisible par n .


Si N est pair, le produit N ( N " - - 1 ) est divisible par 2 ; si N est
1
impair, N *-'- 1 est pair, et de toutes les façons le produit
N ( N -1 — 1 ) admet le diviseur 2 .
Si N est divisible par 3, il en estde même du produit N ( N -1-1);
si N n'est pas divisible par 3, il est de la forme 3p I 1. Mais n 1
est pair puisque n est un nombre premier, et les puissances paires
de tous les nombres de la forme 3p + 1 sont de la forme multiple
de 3 + 1 ; on aura donc encore Na -1-1 = multiple de 3, et le
>

produit N ( N - 1 – 1) sera , dans tous les cas , divisible par 3. En


définitive, le produit considéré élant divisible à la fois par les trois
nombres 2 , 3 , n , premiers entre eux deux à deux, est divisible par
leur produit.
CHAP . XVI . XOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 421

: - Si n représente un nombre premier plus


39. Question 4.6. -

6
grand que 3 , excepté 7, no — * est divisible par 168.
no -1
– 1 = n - 1 – 1 ; donc, d'après le théorème de Fermat, cette
expression est divisible par 7.
Remarquons maintenant que 168 = 24 X 7, et que 12° — 1 est C

divisible par n - 1.
Or, nous avons démontré que n , étant un nombre premier autre
que 2 et 3, la différence n' — 1 était multiple de 24.
Ainsi , no
120 — 1 est divisible à la fois par 7 et 24, nombres premiers
entre eux , et, par suite, par leur produit 168.

40. Question 417 . n représentant un nombre entier quel


conque, l'expression n? — n est toujours dirisible par 42.
Remarquons que 42 = 6 X 7 et que
n? - nm == 0n ((n -– 1 ).
.

Or, ne—1 = 17-1-1, et, d'après le théorème de Fermat, cette


=

expression est divisible par 7.


D'ailleurs 126 1 est divisible par n — 1 et par 1 + 1 , de sorte
que l'on peut poser
n (n − 1 ) = (n − 1 ) n (n + 1 ) Q.
Mais le produit (n − 1 ) n (n + 1 ) est multiple de 6, et les deux
>

facteurs 6 et 7 étant premiers entre eux on a bien


n'- n = multiple de 6 x 7 = multiple de 42.

41. Question 418. – Trouver le reste de la dirision par 11


de 37437 .
On a
37437 = 37430 +7 ( 3719)" x 37 .
Or, le nombre premier 11 ne divisant pas 37 , il en résulte que,
d'après le théorème de Fermat,
3710 = multiple de 11 + 1 .
Donc

( 370)"3 = (k.11 + 3
1)* =
= mult. de 11 + 1 *8 = mult, de 11 + 1 .
422 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE .
De plus ,
37 = 11 X 3 + 4,
et 4 ) = multiple de 11 + 4
37' = (multiple de 11 + '
= multiple de 11 + 5 .
Par suite ,

3747 = (multiple de 11 + 1 ) ( multiple de 11 + 5)


multiple de 11 + 5.
Le reste cherché est donc 5 .

42. Question 419. – Trouver le reste de la division de 4398


par 13 .
Il suffit de remarquer que 84 = ( 13 - 1) X 7 ; le nombre donné
peut, par conséquent, se mettre sous la forme

(43913 – ') .
D'après le théorème de Fermat , le nombre premier 13, ne divisant
pas 439, doit diviser 4393-1-1. Le nombre donné est donc égal à
(multiple de 13 + 1 )" ,
ou encore à un multiple de 13 + 1 ?.
Le reste de la division de 43984 par 13 est donc 1 .

43. Question 420. — n étant un nombre impair plus grand que 1 ,


l'expression 940 — 18 — m ' + n ' est divisible par 4032.
4032 = 2 X 3' X 7,
et on a

-
- - nº + n = " $( n - 1 ) = x *(x ^ -1) = (x - 1) ^( n - 1)
n ( -1)( n + 1)( n + 1)( n - 1).
12 -
1 et n + 1 étant deux nombres pairs consécutifs, l'un de ces
deux nombres est divisible par 2 et l'autre par 2° ; leur produit sera
donc multiple de 2 .
Le produit ( n ° — 1 ) (13 + 1 ) est également divisible par 23.
Si n n'est pas divisible par 7, le facteur ne — 1 , qui peut se mettre
sous la forme
ni --1
- 1-1,
est , d'après le théorème de Fermat, divisible par 7 .
CHAP . XVI . - NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 423

44. Question 421., -Si a et b sont deux nombres premiers, l'ex


pression
ab - 11 + fa - 1 1
est divisible par ab .
a , nombre premier, ne divisant pas le nombre premier b, divise
-- 1 ( théorème de Fermat). D'ailleurs, a divise ab- ; donc
l'expression proposée est divisible par a.
La divisibilité par b s'établit de la même manière.
L'expression , étant divisible par les nombres premiers a et b , est
multiple de a.b.

REMARQUES. -
— 1 , Si a = b , l'expression proposée devient
.

2a" -1-1
et n'est plus divisible par a.
II . D'une manière générale :
Si a, b , c, k, 1 sont n + 1 nombres premiers inégaux , les
deux expressions
(be ... kl)a - 1 + (ac ... kl) -1 + ... + (ab ... k ) -! – 1
et

alb - 1)(c − 1)..(1-1) + b(@ – 1)(c—1)..(? – 1) + ... + 2a – 1 ) ( 6-1) ... ( - 1) - N


sont divisibles chacune par le produit
abc ... kl .

45. Question 422. – Tout nombre premier autre que 2 et 5 est


sous-multiple d'une infinité de nombres composés uniquement de
chiffres 9 .
Soit p un nombre premier autre que 2 et 5 ; p sera premier
avec 10 et avec 10", 10 " représentant la première puissance de 10
supérieure à p.
Considérons maintenant l'expression ( 10 ") ? -1 – 1 qui représente
un nombre entièrement formé de 9 ; d'après le théorème de Fermat,
cette expression est divisible par p , et comme d'ailleurs n peut
prendre une infinité de valeurs , on aura une infinité de nombres de
la forme ( 10 ")p -1 -- 1 qui tous seront des multiples de p .
42 / EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
-

46. Question 423. – THÉORÈME 12. p étant un nombre premier,


démontrer que l'expression
[ 1.2.3 ... (p —- 1) — 1 ] -1-1
est divisible par le produit des p premiers nombres .
L'exposant p 1 étant pair, on a
[1.2.3 ... (p— 1 ) — 1]"p- 1 = mult . de [1.2.3 ... ( p — 1 )] + 1 ;
par suite ,

[1.2.3 ... ( p— 1 ) — 1 ]> -1 – 1 = mult. de [1.2.3 ... ( p— 1 )] .


De plus, p étant un nombre premier qui ne divise pas
1.2.3 ... ( p
P — 1 ) --- 1 ,
le théorème de Fermat nous donne

[1.2.3 ... (p — 1) — 1 ]p - 1-1 = multiple de p .


=

Donc enfin , l'expression (1.2.3 ... (p — 1 ) - 1 ]p -1 - ,1 , étant divi


sible par le produit 1.2.3 ... (p - 1 ) et par p , est bien divisible par
le produit 1.2.3.4 ... ( p — 1 ) p des p premiers nombres entiers.

47. Question 424. – Parmi les multiples d'un nombre entier


impair non terminé par 5, il y en a toujours au moins un qui
7

n'est formé que d'unités.


Un nombre composé de n chiffres 1 est de la forme
10" - 1
9

Soit maintenant X un nombre impair non terminé par 5, c'est - à -dire


un nombre n'admettant pas les diviseurs 2 et 5 ; il s'agit de démontrer
qu'il est possible d'avoir, pour une certaine valeur de n ,

NXq = 10" — 1 .
9

Cette égalité supposée vraie nous donne


10 " --11 = N X 9 Xq
X q = multiple de 9 X N.
CIIAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 425

Distinguons alors deux cas , suivant que N est premier ou non


avec 9.

Si N est premier avec 9, alors 10" — 1 doit être divisible par 99 et N.


Or, 10 " – 1 est toujours divisible par 9, et N étant premier
avec 10, si on remplace n par le nombre qui exprime combien il y a
de nombres premiers avec N et non supérieurs å N , ou par un des
multiples de ce nombre, l'expression 10" — 1 sera , d'après le théorème
de Fermat généralisé, divisible par N.
Supposons en second lieu que N soit de la forme 3” .a , le facteur
a étant premier avec 3.
Dans ce cas , 10 " 1 doit être divisible à la fois et par 3r + ? et
par a .
Mais si a et B représentent combien il y a de nombres premiers et
2
non supérieurs à chacun des diviseurs 3 + et a, l'expression 107.3 – 1
est divisible par 3 ° + et a , et, par suite, par le produit 3P +: a .
Lorsque a = 2, B il suffit de prendre
102 1.

48. Donnons quelques applications de la question :


10 N = 13 ;
= alors © (N) = 12,
et le nombre formé de 12 chiffres 1 est divisible par 13 .
N = 203 = 23 x 7 . ? (N) = 8 X 28 = 224.
Le nombre composé de 224 chiffres 1 est multiple de 203 .
20 N = 3 X 13 = 39 ;
alors 3 = 12.
Q =
' - *) = 18,
a = 3*(1-3) =

Le nombre formé de 18 x 12 = 216 chiffres 1 est donc divisible


par 39.

49. Question 425 . Si a est un nombre entier non divisible par


le nombre premier p, on a
QP (p— 1) = mult. de p ?.
Par hypothèse, p est premier avec a et avec les diverses puissances
426 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
1
’ , a', ... , ar- de ce nombre ; on aura donc, d'après le théorème
a'
de Fermat ,
ap - 1-1 = mult. de p,
( a ) p -1-1 = mult. de p ,
(aº) p- 1-1 = mult, de P ,

(ap - 1) -1-1 = mult. de p.


Ajoutons ces diverses égalités, membre à membre, il vient
1 1
ar - 1 + ( a )p-' + (as)' -' + ... + (ap - 1) ! --1-
! - (p − 1 ) == mult. p,
égalité qui peut aussi s'écrire
1
1 + ar - ' + (ap - 1): + ( a ? - ?)3 + + (ap - ?) p - ' = mult. de p .
Or, le premier membre représente la somme des termes d'une
progression géométrique de p termes dont le premier est 1 et la
P (ap- 1 ) -1
raison ap- ?; cette somme a pour expression , et , par
ap - I - 1
suite,
(ap - 1 ) P - 1
mult , de p,
ap - I - 1
égalité d'où l'on tire

(ap - 1) -1 == (an(ar- 1 – 1 ) mult. de p = mult. de p’,


puisque ar
ap - / - 1 est divisible par p .

50. Question 426. – THÉORÈME 13. p étant un nombre premier


plus grand que 2 et a l'un quelconque des termes de la suite
(1) 2, 3, 4, 5, p - 3, p - 2,
il existe un nombre b de cette suite, et un seul, tel que le produit
a x b divisé par p donne 1 pour reste ..
Le nombre premier p , étant plus grand que a, ne divise pas a et
est, par suite, premier avec lui ; il en résulte qu'en divisant par p les
multiples de a
(2) a, 2a , 3a , 4a , ( p — 1) a,
les restes obtenus sont, dans un certain ordre, les p - 1 premiers
nombres.
CHAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 427

Il existe donc parmi les multiples de a qui composent la suite (2)


un nombre, et un seul, qui, divisé par p , donne 1 pour reste.
Ce terme n'est pas a, car la division de a par p donne ( pour
quotient et a pour reste ; d'ailleurs a est différent de 1 .
De même, ce terme n'est pas ( p - 1 ) a, car l'égalité évidente
(p - 1) a == p (a -- 1 ) + ( p – a),, dans laquelle p — a est moindre
- -

que p , prouve que le reste de la division de ( p 1 ) a par p est


p - a, nombre au moins égal à 2, puisque a est au plus égalà p - 2.
Enfin , le terme en question ne peut être a', car si l'on avait
a' = mult. de p + 1 ,
il en resulterait l'égalité
a' - 1 = mult, de p
-

,, ou (a + 1) (a − 1) = mul , de p .
Or, a étant au plus égal à p
> 2, les deux facteurs a + 1 , a – 1
sont plus petits que le nombre premier p qui ne peut, par suite,
diviser ni l'un ni l'autre de ces facteurs,
En résumé, il existe un nombre, et un seul , appartenant à la suite
2a , 3a , 4a , (P — 2) a ,
et différent de a', qui , divisé par p , donne 1 pour reste . Par consé
quent, parmi les nombres de la suite ( 1), il y a un nombre b , diffé
rent de a , et un seul, tel que le reste de la division par p du produit
a X b soit égal à 1 .

51. Question 427. -- THÉORÈME 14. p étant un nombre premier


supérieur à 2, le produit
P = 2.3.4 ... (p – 2),
divisé par p, donne 1 pour reste .
Soit a un nombre quelconque de la suite
(1) 2, 3, 4, 5, ( p — 2) ;
d'après ce qui précède, il existe un autre nombre b de la même suite,
tel que le produit a x b, divisé par p , donne l'unité pour reste .
Prenons maintenant un autre nombre a' , appartenant à la même
suite ( 1), mais différent de a et de b . Il existe un autre nombre b '

1
428 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE.
de la même suite, tel que le produit a'b' divisé par p donne 1 pour
reste. D'ailleurs, ce nombre b' n'est ni a, ni b ; car s'il était a, par
exemple , il en résulterait que la suite
a , 2a, 3a, 4a , ... , ( p - 1 ) a
contiendrait deux nombres ba et a'.a , qui, divisés par p , donneraient
l'unité pour reste, et cela ne peut être d'après ce qui a été démontré
plus haut..
Continuons de la sorte et remarquons que le nombre premier
p ( p > 2) étant impair, le nombre des facteurs du produit P est pair.
Ainsi donc, en définitive , les termes de la suite
2, 3, .... ((p — 2)2 ,
4, 5,
qui sont en nombre pair, peuvent être associés par couples, de telle
sorte que le produit des deux termes d'un mème groupe étant divisé
par p , donne 1 pour reste. Par conséquent le produit
2.3.4.5.6
· ... (p – 2),
qui est constitué par le produit d'un certain nombre de nombres de
la forme multiple de p + 1 , est lui-même de cette forme.

52. Question 428. – THÉORÈME 15. Demontrer que si p est un


nombre premier, il divise le produit de tous les nombres entiers
inférieurs à p augmenté de l'unité.
Si p = 2 , le théorème est évident.
-

Supposons donc p > 2 .


D'après le théorème 14, on a
2.3.4.5 ... ( p -- 2) = mult . de p + 1 .
Multiplions les deux membres de cette égalité par p - 1 et intro
duisons le facteur 1 dans le premier membre, ce qui ne le change en
rien ; il vient

1.2.3.4.5 ... (p — 2) (p − 1 ) = (mult . de p + 1 ) (( p — 1 ),


ou

1.2.3.4.5 ... ( p - 2) (p − 1) = mult. de p — 1 ,


d'où enſin

1.2.3.4 ... (p — 1) + 1 = multiple de p .


CIIAP . XVI . - NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 423

53. REMARQUES . -- I. En adoptant la notation de Gauss, le théo


-

rème précédent s'énoncerait ainsi :


Si p est un nombre premier, le produit des p – 1 premiers
nombres donne le résidu — 1 par rapport au module pi c'est - à -dire
que l'on a
1.2.3 ... ((p
P − 1) = -1 (mod. p) .

II. Le théorème qui précède, connu sous le nom de théorème de


Wilson , a été démontré pour la première fois par Lagrange. Voici
d'ailleurs comment s'exprime le grand mathématicien dans son
mémoire :
a Je viens de trouver dans un excellent ouvrage de Waring que
j'ai reçu depuis peu (Meditationes algebraïcæ , ab Eduardo Waring ,
Matheseos Professore Lucasiano, etc. , Catabrigiæ , 1770), un très
beau théorème d'arithmétique.
» Waring fait hommage de ce théorème à Jean Wilson, mais il
n'en donne point la démonstration , et il parait même insinuer que
personne ne l'a encore trouvée ; du moins, il semble qu'il la regarde
comme extrêmement difficile ; car, après avoir rapporté ce théorème
avec quelques autres qui en dépendent, il ajoute : « Demonstrationcs
» vero hujusmodi propositionum co magis difficiles crunt, quod
» nulla fingi potest notatio, quæ primum numerum ecprimat. »
Tout fait supposer que Wilson n'a pas trouvé par voie démonstrative
celte propriété remarquable de tout nombre prernier, et il est bien
probable qu'il a seulement remarqué que le produit 1.2.3 ... ( n − 1 ) ,
étant nécessairement divisible par n , lorsque n n'était pas premier,
et par conséquent non divisible par n si on lui ajoute l'unité, il n'était
pas impossible de voir naitre une propriété contraire pour les nombres
premiers, comme cela se vérifie d'ailleurs aisément en faisant succes
sivement
n = 3, 5, 7, 11 , 13.
Il vient alors

1.2 + 1 = 3 ;
-
1.2.3.4 + 1 = 25 ; 1.2.3.4.5.6 + 1 = 7.13;;
1.2.3.4.5.6.7.8.9.10 + 1 = 11.329 891 ;
1.2.3.4.5.6.7.8.9. 10.11.12 + 1 = 13 X 36846 277.

Wilson aurait donc généralisé la proposition sans être en état de


la démontrer vraie, quelle que soit la grandeur du nombre premier;
430 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
et Waring, en la publiant (en 1770) dans la première édition de son
ouvrage (Meditationes algebraïca ), aurait donné à entendre que
l'Armiger Wilson , qu'il qualifie de « vir clarissimus, rerumquc
mathematicarum peritissimus » , avait voulu garder le secret de la
démonstration . On lit cependant dans sa préface à la troisième édition
de son ouvrage, publiée en 1782 : « Datur etiam demonstratio ele
gantis proprietatis primorum numerorum postea traditæ, viz .
quod numerus 1.2.3.4 ... (11-1) + 1 semper erit divisibile per n ,
si n sit primus numerus : hujusce theorematis demonstrationcin
elegantem prius invenit Lagrange. » .

54. Question 429. - THÉORÊME RÉCIPROQUE. Si le produit des


-

p - 1 premiers nombres, augmenté de 1 , est divisible por p, le


nombre p est premier absolu .
Par hypothèse, la somme
( 1) 1.2.3.4.5 ... (p – 1 ) + 1
est divisible par p .
Si p n'était pas premier, il admettrait un diviseur premier a qui
serait certainement un des facteurs du produit
1.2.3.4 ... ( P — 1 ) .
Alors % , divisant la somme (1 ) et la première partie de cette somme,
devrait diviser la seconde partie 1, ce qui n'est pas possible.
55. REMARQUE. — Il résulte de ce théorème, rapproché de la propo
sition directe, que l'on pourra vérifier si un nombre donné p est pre
mier en essayant la division par p du produit de tous les nombres
naturels jusqu'à p - 1 , ce produit étant augmenté de 1 ; si la division
peut se faire, le nombre p est premier; il est composé dans le cas
contraire.
Lorsque p a une valeur un peu élevée, le produit
1.2.3.4 . ... ( p - 1 )
devient considérable, et ce moyen de vérification est réellement alors
peu pratique et bien moins rapide que l'essai par la division .
Le procédé peut toutefois être sensiblement abrégé en substituant
à la seconde moitié des facteurs

1 , 2, 3, 4, ... n p – 4 , p - 3, p - 2, p - 1
CHAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 431

leurs seconds termes , .1 , 2, -3, -4, ce qui revient à


retrancher du produit un multiple de p .
Les facteurs à égale distance des extrèmes sont alors égaux et de
p 1 .

signes contraires ; par suite, si 2 est un nombre pair, c'est - à -dire


si p est de la forme 4q + 1, on pourra faire abstraction des signes — ,
>

et il faudra que la somme

p -

soit divisible par p .


[1.2.3.4..." ] +1 2

1
Si р est impair, c'est-à-dire si p est de la forme 49 + 3 , il
2
faudra que

p р

- [1.2.3..." "1 +1 2
ou

[1.2.3.4... ---
;-) - 1
2

soit divisible par p . Or,

[1.2.3.4..." 27-1
; -) -1 p - 1 +1 p -1
=[
- 1.2.3.4 ...
2 1][1.2.3. ...

- 1]
on devra donc avoir
1
soit 1.2.3.4 ... p + 1 = mult. de p ,
1
soit 1.2.3.4 ... P -1 = mult. de p .
2

En résumé, p étant de la forme 49 + 3, ce nombre sera premier


si le reste de la division de 1.2.3.4 p - 1 par p est + 1 ou - 1 .
2

56. Question 430. – THÉORÊME 16. p étant un nombre premier


qui ne divise pas a, on a l'égalité
1.2.3 (P - 1 ) + ar-' = mult. de p .
Et en effet, d'après le théorème de Wilson ,
1.2.3 ... ( p – 1 ) + 1 = mult. de pºs
432 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
et le théorème de Fermat nous donne

ap - 1 1 mult. de p.

Ajoutant membre à membre, on trouve la relation qu'il s'agissait


de démontrer .

57. Question 431. -– THÉORÈME 17. Démontrer que, p étant un


nombre premier, la somme
1.2.3.4 ... (p 2) + 1.3.4 ... ( p – 3) (p — 1 )
-

+ 1.2.4 ... (p — 4) (p — 2) ( P — 1 ) + ...


est divisible par p .

Si l'on se reporte à la démonstration du théorème 14, on voit que,


le nombre p étant premier par hypothèse , on peut associer deux à
deux les termes de la suite
2, 3, 4, ( P — 2),
de manière que le produit de deux associés soit égal à un multiple
de p plus 1 .
On conclut de là que le premier terme de la somme proposée est
de la forme mult. de p + 1 , et que, de plus, les termes suivants
contiennent chacun ( p — 3) — 4 facteurs dont le produit donne un
multiple de p plus un .
Les quatre facteurs non associés de chaque terme sont d'abord 1 et
-

p - 1 , puis les deux associés des facteurs supprimés .


Désignons , d'une façon générale , par a et p - a les deux facteurs
supprimés, et soit a l'associé de a ; l'associé de p . a sera P -0 ,
puisque
( p - a) ( p -- )
.

2) = mult. de p + a.x = mult. de p + 1 .


On peut d'ailleurs considérer , comme étant plus petit que p + 2
>

car, dans le cas contraire, on prendrait dans la suite de ce raisonne


ment le facteur p -
a au lieu du facteur d .
Cela posé, il résulte de ce qui précède que les divers termes de la
somme considérée sont, à partir du second , de la forme
(mult. de p + 1 ) ( p — 1 ) % ( p — 2) ou mult. de p + a' .
CHIAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 433

p 3
Mais le nombre a varie dans les termes, et il est moindre
2
que P + 1 donc a ne peut être que l'un des p - 3 nombres
2 2

2, 3, 4, p -1
2

En définitive, la somme considérée est égale à


mult . de p + 1 + 22 + 3 + 4 + ... +
(* 7 –),
2

ou à
mult . de p + p ( p — 1) ( P + 1) . .

24

Or, p étant premier et plus grand que 3, le produit


( p — 1 ) ( P + 1 ) = p’ – 1
est multiple de 24.
· Donc le second terme de la somme précédente est un nombre
entier multiple de p .
Les deux parties de la somme sont multiples de p et, par suite, la
somme elle -même est divisible par p.
Il est inutile de s'arrêter au cas où l'on aurait p < 3.

58. Question 432. — Si le nombre 2p + 1 est premier, la somme


( 1.2.3.4 ... p ) + (-1)"
est divisible par 2p + 1 .
Posons
2p + 1 = n,
et remarquons que l'on a , d'après le théorème de Wilson ,
1.2.3.4 ... p ( n − p) ( n – p + 1) ... (n − 1 ) = (mult. de n ) — 1 .
Le premier membre peut s'écrire
mult. de n + 1.2.3.4 ... p [-p] [- (p— 1)] [ - (p— 2) ]...[(-1) ],
ou encore

mult . de n + (1.2.3.4 ... p): (- 1 ) ".


Exercices d'arithmétique. 28
434 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
L'égalité précédente devient donc , en remplaçant,
(1.2.3.4 ... p )' ( - "
1) = (mult. de n ) – 1 ,
d'où, en multipliant les deux membres par (— 1 )”,
(1.2.3.4 ... p)' -
- )" ,
p = mult. de n -- (-1
d'où enfin

(1.2.3.4 ... p )' + (-1 )" = mult . de (2p + 1).

59. Question 433. – Si a et b sont deux nombres entiers tels que


grie
la somme a + b + 1 représente un nombre premier, on a
1.2.3 ... a X 1.2.3 ... b + 1 = mult. de (a + b + 1 ) ,
en prenant le signe + ou le signe - suivant que a et b sont des
nombres pairs ou impairs.
Nous avons démontré que deux produits formés chacun de n
nombres entiers consécutifs ont, suivant que n est pair ou impair,
leur différence ou leur somme divisible par la somme du plus grand
et du plus petit des 2n nombres considérés . Il résulte de là que
l'on peut poser l'égalité
-
(a +1)(a + 2)(a +3)(a + b) - ( - 1)'.1.2.3 ...b = mult.(a + b + 1).
Multiplions des deux côtés par (– 1 ) .1.2.3 ... a, il vient
(-1 )" . 1.2.3 ... a (a + 1 ) ... (a + b) - 1.2.3 ... a.1.2.3 ... b
= mult. de (a + b + 1 ) .

Par hypothèse, le nombre (a + b + 1 ) est premier ; on a donc,


d'après le théorème de Wilson ,
1.2.3 ... ( a + b ) = mult. de ( a + b + 1 ) — 1 ,
et par suite,

1.2.3 ... a.1.2.3 ... b + (-1) = mult. de (a + b + 1 ).


60. REMARQUE . — Cette question peut être considérée comme la
généralisation de celle énoncée au numéro précédent,
On retrouve, en effet, cette dernière en faisant à = b = p .
CHAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 435

61. Question 434. — THÉORÊME 18. Le produit de tous les nombres


premiers à un nombre donné N et non supérieurs à ce nombre
est égal à un multiple de N augmenté ou diminué de i .
( Théorème de Wilson généralisé.)
Soient
(1 ) 1 , A, B, 7, 8,
> 2 7,

les (N) nombres premiers avec N et non supérieurs à ce nombre .


Si a désigne l'un quelconque d'entre eux , les produits
(2) aß,, αγ,,
1α,, αα , αβ αλ,
divisés par N donneront pour restes les ? (N) nombres de la suite (1 ) .
L'un de ces restes sera donc égal à 1 , et un autre à N - 1 .
Soit a.w le terme de la suite (2) qui donne le reste 1 ; si a et w
sont inégaux, nous dirons que ces nombres sont associés du 1er genre.
Si a = w , le produit a (N- a ) divisé par N fournira le reste N - 1 ;
car la somnie a² + a (N − a) des deux produits a' et a (N − a) est
égale à un multiple de N , et a.w = a' donne le reste 1. Les nombres
a et N a sont appelés associés du 2e genre.
Or, le produit de tous ceux des nombres de la suite ( 1 ) qui com
posent les couples d'associés du 1er genre est évidemment égal à un
multiple de N augmenté de 1. En multipliant ce produit par celui de
deux associés du 2e genre, c'est -à -dire par un multiple de N diminué
de 1 , le résultat sera égal à un multiple de N diminué de 1. En multi
pliant encore ce résultat par le produit de deux nouveaux associés du
2e genre , on obtiendra un multiple de N augmenté de 1 , et ainsi de suite .
En délinitive, le produit 1 ... ß.y.d ... des . (N ) nombres pre
miers et non supérieurs à N est égal à un multiple de N augmenté
ou diminué de 1 , suivant que le nombre des couples d'associés du
2e genre est pair ou impair.

THÉORÊME 19. p étant in nombre premier


62. Question 435. — Théorème
et q un nombre entier plus petit que p - 1 , on a
( 1) 1.2.3 ... 1x1.2.3 ... (p - 1-1 ) + 1 = mult.p, si q est pair,
(2) 1.2.3 ...9x1.2.3... ( P - 9-1) -1 = mult.p, si q est impair.
On a, d'après le théorème de Wilson ,
1.2.3 ... , ( P – 1 ) + 1 = mult . de p ,
436 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE .
ou , en mettant le 1er terme du 1er membre sous la forme
1.2.3.4 ... (p – 2) p –- 1.2.3.4 ... ( p —- 2) ,
1.2. 3.4 ... ( p – 2) p — [1.2.3.4 ... ( p – 2) –
— 1 ] = mult . de p ,
d'où il résulte que la différence
1.2.3.4 ... ( p - 2) - 1
est divisible par p .
Le 1er terme de cette différence peut d'ailleurs s'écrire
1.2.3.4 ... ( p – 3) p – 1.2 x 1.2.3.4 ... ( p – 3) ,
et il vient, en substituant ,

1.2.3.4 ... (p - 3)p- [1.2 X1.2.3.4 ... ( p — 3 ) + 1 ] = mult. de p ,


et par suite la somme
1.2 x 1.2.3.4 ... ( p - 3) + 1 ,
est divisible par p.
· Écrivons encore le 1er terme de cette somme sous la forme
4 ) p – 1.2.3 X 1.2.3 ... (p – 4) ,
1.2 x 1.2.3.4 ... ( p — )
et il vient l'égalité

1.2X 1.2.3 ...( p -- 4)p- [1.2.3x1.2.3 ... (P – 4 ) —1] = mult. p ,


qui montre que l'expression
1.2.3 X 1.2.3.4 ... ( p — 4) – 1
est divisible par p .
En poursuivant ce raisonnement on oblient successivement les
égalités
1.2.3.4 x 1.2.3 ... ( p — 5) + 1 = mult. de p,
1.2.3.4.5 X 1.2.3 ... ( p - 6 ) -1 =
= mult, de p ,
7 + 1 = mult . de p,
1.2.3.4.5.6 X 1.2.3 ... ( p - 7)
1.2.3.4.5.6.7 X 1.2.3 ... ( p - 8) – 1 = mult. de p ,
et d'une manière générale
1.2.3...qx1.2.3 ... (p - 9-1) + 11 = mult.de p , siq estpair,
1.2.3 ...qx1.2.3 ... ( p - 9-1
q - 1) —1 ==mult.de p , siq est impair .
CHAP . XVI . -
NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 437

63. Question 436. – THÉORÈME 20. p étant un nombre premier


.

de la forme 4n
4 n + 1 , l'expression (1.2.3 ... 2n )' + 1 est divisible
par p .

Remplaçons , en effet, dans l'égalilé (1 ) du théorème précédent q


par 2n , et il vient

1.2.3 ... 2n X 1.2.3 ... (4n +1 – 2n — 1) + 1 = mult. de p ,


ou

(1.2.3 ... 2n ) + 1 = mult, de p.


-

64. Question 437. – THÉORÈME 21. Tout nombre premier p de


la forme 4 n + 1 est une somme de deux carrés.
Nous venons de voir, en effet, que p divise l'expression
(1.2.3 ... 2n )' + 1 ' ,
c'est-à - dire la somme de deux carrés ; donc, le nombre p est, lui
même, la somme de deux carrés.

65. Question 438. – THÉORÈME 22. Tout nombre composé qui


n'admet pas de facteurs premiers de la forme 4 n + 3 est une
somme de deux carrés.

Les facteurs premiers d'un nombre composé sont de la forme


2, 4n + 1 , 4n + 3.

La forme 41 + 3 étant exclue, si l'on remarque que


>

2 = 1 + 1

et que le théorème précédent nous donne


p = 4n + 1 = a + bº,
on voit que le nombre composé dont il est question peut être considéré
comme décomposé en un produit de facteurs constitués chacun par
une somme de deux carrés. Or, en multipliant entre elles des sommes
de deux carrés , on obtient comme dernier produit une somme de
deux carrés.
438 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
66. Question 439. — THÉORÈME 23. p étant un nombre premier
de la forme 4 n + 3, il divise l'une des deux espressions
1.2.3 ... (2n + 1) + 1 OU 1.2.3 ... (2n + 1) - 1 .
Remplaçons, en effet, dans l'égalité (2) du théorème du n° 62
9 par le nombre impair 2n + 1. Il vient

1.2.3 ... (2n +1 ) X 1.2.3 ...( p – 2n - 1-1) —1 = mult.de p .


Mais , par hypothèse ,
p - 2n - 2 = 41 + 3 - 21 -2 = 212 + 1 ;
l'égalité précédente nous donne donc
1.2.3 ... (2n + 1 ) X1.2.3 ... (2n + 1 ) – 1 = mult. de p ,
ou

[1.2.3 ... (211 + 1 )]' – 1 = mult. de p ,


ou enfin
-
[1.2.3 ... (2n + 1 ) + 1 ] [1.2.3 ... (211 + 1 ) -1 ] = mult. de p .
Le nombre premier p doit, par conséquent, diviser l'un des facteurs
1.2.3 ... (2n + 1) + 1 ou 1.2.3 ... (2n + 1 ) – 1 .

67. Question 440. – THÉORÈME 24. pP étant un nombre premier et


a un nombre entier, on écrit a.p nombres entiers consécutifs
quelconques, parmi lesquels on biffe tous les multiples de p . Le
produit des nombres restants sera un multiple de p, moins 1 ou
plus 1 , suivant que a est pair ou impair.
La suite des ap nombres considérés peut se partager en a groupes
de p nombres chacun, et ces p nombres forment une progression
arithmétique de raison 1 ; il résulte de ce qui a été démontré au nº 1
qu'en les divisant par p on aura pour restes , dans un certain ordre,
les pP nombres
0,
0 1 , 2, 3, p – 1.
Une fois le multiple de p biffé, les p - 1 nombres restants seront
2

donc de la forme

mp + 1 , mp + 2, mp + 3, ... mp + ( p - 1 ),
CHAP , XVI . -
NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 439

et le produit de ces p . . 1 nombres donnera


un multiple de p + 1.2.3.4 ... (p - 1).
Or, d'après le théorème de Wilson ,
1.2.3.4 ... ( p − 1) =
= mult. de p - 1 ;
donc le produit des p - 1 nombres restants dans chaque groupe,
une fois le multiple de p enlevé, est égal à un multiple de p moins 1 .
En résumé, les a groupes des p— 1 nombres restants dans chaque
groupe primitif sont de la forme

multiple de p - 1 ;

et, par suite, le produit de ces a groupes sera de la forme multiple


de p + 1 si a est pair, et de la forme multiple de p — 1 si a est
impair.

68. Question 441. THÉORÈME 25: Démontrer que, p étant un


nombre premier,le reste de la division du produit1.2.3 ... (p - 1)
par la somme 1 + 2 + 3 + + (P 1 ) est égal à p - 1 .
On a, en effet, d'après le théorème de Wilson ,
(1 ) 1.2.3 ... (p −- 1) = m.p -- 1 = (m — 1) p + p - 1 .
Le premier membre étant divisible par p - 1 , ainsi que le second
terme ( p. — 1 ) du second membre, on doit avoir
(m — 1 ) p = mult. de (p — 1 ),
et comme p - 1 est premier avec p, on peut poser
m
1 : 9 ( P — 1).
Il vient alors, en remplaçant dans l'égalité (1 ),
1.2.3 ... ( p − 1) = q ( p -- 1 ) p + ( p — 1 ) ,
ou

( p - 1) p
1 : 2.3 ... (p − 1 ) = 29
-

2 + ( p — 1 ).
1
Or,
2 p (p – 1) est l'espression de la somme des p – 1 premiers
449 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
nombres entiers ; on a donc finalement l'égalité
1.2.3 ... ( p - 1 ) = 29 [1 + 2 + 3 + 4 + ... + (p— 1)] + (p— 1)
qui démontre le principe énoncé.
REMARQUE. — Le nombre p - 1 représente aussi le reste de la
division du produit 1.2.3 ... (p - 1 ) par le double de la somme
[ 1 + 2 + 3 + ... + ( p - 1 )].

69. Question 442. — THÉORÈME 26. Si p est un nombre premier


de la forme 4 n + 1 , on a
[ (2n + 1 ) (2n + 2) ... 4n)'] + 1 = multiple de p .
Le théorème de Wilson nous donne, en effet,
1.2.3.4 4n + 1 = mult . de p ,
ou 1.2.3.4 ... 4n = mult. de p — 1 ,
et , en élevant au carré,
= mult.. de p + 1 .
[( 1.2.3.4 ... 4n ] =
Mais on a aussi , d'après le théorème du n° 63,
-
[1.2.3 ... 2n ]* = mult. de p — 1 ,
et la division de ces deux égalités nous donnera un quotient de la
forme mult. de p - 1 ..

Or,
[1.2.3.4 ... 2n (2n + 1) (2n + 2) ...4 1 ]'
(1.2.3.4 ... 21 ) = [(2n +1) (2n + 2)... 4n ]';
on a donc bien finalement

[ (2n + 1) (2n + 2) ... 4n]' + 1 = multiple de p .

70. Question 443. –- THÉORÈME 27. p étant un nombre premier


de la forme 4 n + 3, on a toujours
( 1) [(2n + 2) (2n + 3) ... (4n 2)]' – 1 = mult . de p .
(4 n + 2)]*
D'après le théorème de Wilson,
1.2.3.4 ... ( 4n + 2) = mult. de p — 1 ,
CHAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 441

d'où, en élevant au carré,


[1.2.3.4 ... (4n + 2)]* = mult. de p + 1 ;
mais on a aussi, d'après le théorème du n ° 66 ,
[1.2.3 ... (2n + 1) ]* = mult. de p + 1 ;
donc la division membre à membre de ces deux égalités nous donne
[(2n + 2) ( 2n + 3) ... (4n + 2 )]' = mult. de p + 11,
d'où l'on tire la relation cherchée .

71. REMARQUE. — Le premier membre de l'égalité ( 1) peut se


mettre sous la forme

{[(2n + 2)(2n + 3)...(4n + 2)] + 1}{[(2n + 2)(2n + 3)...(4n + 2)] – 11 .


Donc p divise l'un des facteurs

(2n + 2 )(2n + 3) ... (41 +2) +1 ou (2n + 2)(2n + 3)...(41 + 2) — 1 .


D'ailleurs, le théorème de Wilson nous donne toujours
(2) 1.2.3 ... (4n + 2) = mult. de p -1 .
Par conséquent, si l'on a
(3) = mult. de p - 1 ,
(2n + 2) (2n + 3) ... (4n + 2) = -

la division membre å membre des relations (2) et (3) nous conduit à


l'égalité
1.2.3 ... (2n + 1) -1 -
= mult. de p .
Et si l'on a, au contraire,
(4) (2n + 2) (2n + 3) ... (4n + 2) = mult, de p + 1 ,
la division, membre à membre, des égalités (2) et (4) nous fournit la
relation
1.2.3 ... ( 2n + 1 ) + 1 = mult . de p.

72. Question 444. – THÉORÈME 28. p et a étant deux nombres pre


miers entre eux , si l'on divise par p les puissances successives de a
1 , a, a , a , aí,
442 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
les restes se reproduiront périodiquement et le nombre des restes
périodiques sera égal à l'exposant de la plus petite puissance
de a qui donne 1 pour reste .
1º.On voit d'abord que p étant premier avec a et, par suite, avec
toutes les puissances de a, tous les restes obtenus sont différents de
zéro .
2° Le 1er terme donne 1 pour reste et , d'après le théorème d'Euler ,
la puissance de a ayant pour exposant « ( p) donne aussi 1 pour reste..
En posant « ( P) = w , on voit que les termes a? ", q3w >, a' ", ...

donnent aussi 1 pour reste. En résumé, le reste 1 se reproduit un


nombre infini de fois.
3° Représentons par a la plus petite puissance de a donnant 1 pour
reste ; toutes les puissances qui précèdent ad donneront des restes
distincts . Si, en effet, les puissances a" et an + n donnaient des restes
égaux, on devrait avoir
amun a” = a " (a" — 1 ) = mult. de p .
Or, p étant premier av am diviserait la différence a" – 1 , et , par
>

suite , a", puissance moindre que aà, devrait donner 1 pour reste.
>

4° Les restes se reproduisent périodiquement à partir de ah .


On a , en effet,
aa = mult. de p + 1,
et si nous multiplions successivement les deux membres de cette
égalité par a , a’, a', ... , il vient

aa + 1 = mult . de p + a ,
qi + 2 = mult . de p + a ' ,
ah + 3 mult, de p + a',

αλ = mult, de p + al = mult. de p + 1 .
Ces diverses égalités montrent bien que les restes de
ans ad + !, ah + ?, al_1

sont respectivement les mêmes que ceux de


1, a, a', al- ,
et ainsi de suite .
CHAP . XVI . — NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 443

Donc, en résumé, les restes se reproduisent périodiquement et le


nombre des termes de la période est ) ..
73. REMARQUES. - I. Nous venons de voir que les seules puissances
de a qui fournissent le reste 1 sont a”,' a?, ad, aa32,, ... Mais app)
> 2 ( est
une de ces puissances ; donc à est un diviseur de p (p), c'est - à -dire
que le nombre des termes de la période est un diviseur du nombre
des entiers inférieurs et premiers å p .

II. Si p est un nombre premier, « ( p ) = p – 1 ; le nombre des


termes de la période est, dans ce cas, diviseur de p - .
1.
III. Le reste 1 est donné par les puissances de a ayant pour
exposants les divers multiples de 2 .
Réciproquement, toute puissance a' dont l'exposant est plus grand
que , et qui donne par division le reste 1 est telle que l est multiple
de à ; car on n'altère pas les restes en diminuant į du plus grand
multiple de à qu'il renferme, et on doit nécessairement arriver à 0 ou
à ; donc l = mult. de à .
IV. D'après ce qui précède, le calcul des restes s'effectue très
simplement : il suffit d'obtenir le premier puisqu'ils forment une
suite de périodes , et on simplifie en remarquant que l'on a pour
deux puissances successives
ak = p.q + R , al + 1 = p.q.a + R.a = p.q ' + R' ,
-

en désignant par R' le reste de la division du produit R.a par p .


Ou mieux encore : si r. représente le reste de la division de a parp,
le reste R ' est égal à celui de r . R par p .
Comme application , proposons-nous de trouver le reste de la division
par 13 du nombre 7627 .
Les restes de la division de 70 ou 1 , 74 , 72 par 13 sont 1 , 7 et 10 ;
2

ponr obtenir les suivants, nous dirons : 10 X 7 = 70, reste 5 ; 17

5 X 7 = 35, reste 9 ; 9 X 7 = 63, reste 11 , et en continuant de la


sorte on trouve que 712 donne 1 pour reste. On peut donc former le
tableau suivant :

Puissances : 1 , 7 , 71, 73 , 74 , 75 , 79,° 77,


> 1
78 , 79,, 70, 71" , 7 " .
Restes : 1, 7, 10, 5, 9, 11 , 12, 6, 3, 8 , 4, 2, 1.

Cherchons maintenant le plus grand multiple de 2 = 12 qui soit


444 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
contenu dans l'exposant 627 ; il reste 3 et nous en concluons que
7627 donne le même reste que 73 ou 5 .
V. Lorsque p n'est pas premier avec a , le théorème énoncé ne
subsiste plus . Si nous supposons , en effet, que la division de ak par p
donne 9 pour quotient avec un reste R, on a
ak = p X q + R.
Soit alors d un diviseur commun à a et à p ; d, divisant ak et p X q ,
devra être facteur de R qui ne peut , par suite, être égal à 1 .

74. Question 445 . THÉORÈME 29. Lorsque ap- est la plus


petite puissance de a, dont la division par p, nombre premier
avec a, fournit le reste 1 , le nombre рp est premier absolu.
(Réciproque du théorème de Fermat.)
Les restes qui précèdent celui donné par la division de ap- 1
forment, dans un certain ordre, la suite
1 , 2, 3, .... (p — 1 ).
Si p n'était pas premier, il admettrait un diviseur premier a compris
dans la suite précédente ; soit ak la puissance de a ayant fourni ce
reste ; on aurait l'égalité
ak = p.q + a
a divisant p devrait diviser al , et par suite a. On en conclurait
donc que les deux nombres a et p ne sont pas premiers entre eux ,
et il n'existerait pas de puissance de a donnant le reste 1 , ce qui est
contraire à l'hypothèse.

75. Question 446. — THÉORÈME 30. p et a étant deux nombres


premiers entre eux , si l'on désigne par r et r' les restes obtenus
en divisant par a deux nombres entiers N et N ' , et par R et R' les
restes obtenus en dirisant par le même diviseur a les deux pro
duits p.N , p.N' , ces deux derniers restes seront égaux ou diſſe
1

rents, suivant que les deux premiers sont égaux ou différents.


On a, par hypothèse,
N = mult. de a + p avec po < a ,
N = mult, de a + gol avec go' < a .
CHAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 445

En multipliant par p les deux membres de chacune de ces égalités,


il vient
p.N = mult. de a + p.r',
p.N' = mult. de a + p . ,.' ,
d'où il résulte que les nombres por, p.go' , divisés par a, fourniront
les mêmes restes que p.N et p.N ' , c'est -à -dire les restes R et R' .
Or', si l'on a r = '; on a également pr = p.rolet, par suite,
-

R = R' .

Si, au contraire, r est différent de r' , si l'on a, par exemple ,


Jo > gol ,
on ne peut avoir R =
= R ' , car il en résulterait

pr - por ' = mult. de a ,


ou p (p - y ) = mult. de a ,
d'où enfin 7 – go' = mult. de a, puisque a est premier avec p. Mais
cette dernière égalité est impossible puisque les nombres r et 90' sont
tous les deux moindres que a .

76. Question 447. –· THÉORÈME 31. aa et b étant deux nombres


premiers avec un troisième p, si l'on divise pir p les nombres
(1) a.b', a.u' , a.b , 2.0 , 1.0
a.b ',
1° Aucun des restes obtenus n'est nul ;
2° Les restes forment une suite périodique à partir du premier ;
3° Le nombre des restes compris dans la période est égal à l’expo
sant de la plus petite puissance de b qui, divisée par p, donne 1
pour reste.

1° Aucun des restes n'est nul , car p élant premier avec a et b ,


l'est également avec tous les nombres de la forme a.br et ne peut,
dès lors , diviser exactement les termes de la suite (1 ) .
2° et 3° D'après le théorème du n° 72 les restes oblenus en divisant
par p les termes de la suite
(2) bº, b',, b , b ,
forment, à partir du premier, une suite périodique, et le nombre des
446 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
restes compris dans la période est égal à l'exposant de la plus peite
puissance de b qui , divisé par p , donne 1 pour reste.
Supposons donc que b" soit la plus petite des puissances de b qui
donne le reste 1 ; en vertu du théorème qui précile, ab" sera , après a ,
le premier des termes de la suite (1 ) donnant le même reste que b.
Les restes fournis par la suite ( 1) formeront donc une suite périodique
de n termes comme ceux qui résultent de la suite (2).
77. REMARQUES. – I. Soit c un autre nombre premier avec p ; ce
que nous venons de dire de la suite (1) s'applique également à la suite
(3) c.b', c.b' , c.b' , c.b' , ... , c.6" ,
c'est- à - dire que la période des restes fournis par les termes de celle
suite renferme le même nombre de termes que la période qui corres
pond à la suite (2), ou , en d'autres termes , que les nombres des
termes de la période est indépendant des nombres a, c, premiers
avec p, par lesquels on multiplie
b' , b “ , b , b , b" .

Mais il peut se faire que l'un des restes fournis par la suite ( 3) soit
égal à l'un de ceux qui proviennent de la suite (2). Supposons, par
exemple, que les termes a.6% et c.bß donnent le même reste, et
admieltons a > B , car le cas contraire pourrait se ramener à celui-là
en ajoutant à a un multiple de n . La différence des deux termes
considérés est alors
a.6% — c.bB = bß (ab2–3 — c),-

ou

cb% – ab* = O0%B c(0 – ab - B),


et p étant premier avec bß , le second facteur doit être divisible par p ,
ce qui exige que le reste de la division de c par p soit le même que
celui de ab% -8 par p , c'est-à-dire que le reste fourni par c doit être
égal à l'un de ceux fournis par la suite (1).
Supposons qu'il en soit ainsi , et soit ab" le premier des termes de
la suite (1 ) donnant le même reste que c ; il est évident que les restes
fournis par la suite ( 3) seront les mêmes que ceux donné par le
termes
al " abm + !, abm + ?, abm + 3 ,
de la suite (1).
CHAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 447
Il résulte de là que si l'on dispose sur une circonférence la période
des restes de la suite 1 et celle des restes de la suite ( 3 ), les deux
dispositions seront identiques; c'est ce qui fait dire que les deux
périodes se déduisent l'une de l'autre par une substitution circulaire.
Il est d'ailleurs bien évident que si le reste fourni par c n'appartient
pas à la suite des restes fournis par les termes de la suite (3) , les
périodes formées par les restes des suites (1 ) et (3) n'ont aucun terme
commun .

II . Examinons en particulier le cas où le diviseur p est un nombre


premier absolu , et supposons que le nombre des termes contenus
dans la période des restes provenant des suites (2) et (1 ) soit un
nombre pair 29 .
Les termes abº et a bºl donnant des restes égaux, leur différence
est divisible par le nombre premier p ; or, on a
ab'i – al' = a (621 — 1) = a (b? + 1) (b? — 1 ) ;
le premier facteur a n'est pas divisible par p ; de plus, on ne peut
pas avoir be – 1 = multiple de p , car si cela était , la période n'aurait
que q termes ; donc be + 1 est divisible par p, et, par suite, les
sommes

ab? + a , ab2 + 1 + ab, ab2 + 3 + ab' , ... a.b? 9-1 + abr - 1


sont également divisibles par p .
Nous tirons de là cette conclusion , que les restes fournis par les
9 premiers termes de la suite (1 ) sont respectivement les complé
ments au nombre p des restes fournis par les a termes suivants .

78. DÉFINITION . - Soient Nun nombre quelconquepremier avec p,


et m le plus petit nombre tel que l'on ait
N - 1 = multiple de p.

Cet exposant minimum m se nomme l'exposant auquel appartient


le nombre N relativement au diviseur p , et l'on peut établir de suite
ce théorème :

79. Question 448. -THÉORÈME 32. Si deux nombres a et b


-

premiers à un troisième ,
p, différent entre eux d'un multiple de p,
ils appartiennent au même exposant relativement au diviseur p .
448 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE.
On a, par hypothèse, a = b + multiple de p ; d'où , par suite , quel
que soit l'exposant m ,
am =
= (mult. de p + b) = mult. de p + b*.

Supposons maintenant que m soit l'exposant auquel appartient a


relativement au diviseur p , c'est - à -dire que l'on ait
am – 1 = mult. de p ,
d'où
am = mult. de p + 1 ;
il vient, en remplaçant,
mult . de p + 1 = bm + mult. de p ,
et par suite
um 1 = mult. de p .
On ne saurait d'ailleurs avoir b « - 1 = mult. de p avec a < m,
.

car, d'après ce qui a été dit au n° 72 , m serait alors multiple de a ;


2

on aurait, par exemple, m = a.n , et l'égalité


a" 1 = mult. de p
deviendrait, après substitution ,
aa.n 1 = mult. de p .

C'est-à-dire que m ne serait pas l'exposant auquel appartient le


nombre aa relativement au diviseur p .
80. REMARQUE. – La classification des nombres entiers d'après
-

l'exposant auquel ils appartiennent relativement à un diviseur donné p


présente un très grand intérêt. Or, d'après ce qui précède, il suffit
de considérer les o ( p) nombres premiers et inférieurs à p ; par
conséquent, si p est premier, on se bornera à considérer les p - 1 -

nombres
1, 2,> 3, 4, 5, 6, ... p - 1.

81. Question 449. – THÉORÈME 33. Démontrer que s'il existe un


nombre a appartenant à l'exposant n relativement au diviseur
premier p, il y a n nombres dont les puissances nièmes donnent le
reste i relativement au même diviseur p, et parmi ces n nombres
il y en a ę (n ) appartenant à l'exposant 1 .
CIIAP . IVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 449

D'après l'hypothèse, le nombre a appartenant à l'exposant n , les


termes de la suite
(1 ) aº ou 1 , a ' , a’ , a' , ... a " - ",
divisés par p, donnent n 1 restes différents .
Soit w l'un quelconque des nombres de la suite
1, 2, 3, 4, n —1;
de l'égalité
(2) a" – 1 = mult . de p ,
on déduit
a” = mult. de p + 1 ,
puis
( 3) (a")" = a * w = ( a ")" = ( mult . de pp + 1 ]" = mult. de p + 1 ,
c'est- à -dire que la puissance nieme de a divisée par p donne le reste 1 .
Il en est donc de même du reste de la division par p de a " .
Ainsi les puissances nièmes des divers restes obtenus en divisant
par p les termes de la suite (1 ) donnent toutes le reste 1 par rapport
au diviseur p, et d'après le corollaire qui suit le théorème de la
page 412, il n'y a pas d'autres nombres jouissant de la même
propriété.
La première partie du théorème se trouve donc démontrée .
En second lieu, soit m l'exposant auquel appartient a relative
ment au diviseur p ; on a
(a")" -1 = mult. de p ,
d'où

(4) (am)" = 26. = 1 + mult. de p .


En comparant cette égalité à (3) et en se reportant au théorème du
n° 72, on voit que n doit être divisible par m ; de plus n étant l'expo
sant auquel appartient a relativement au diviseur p , on doit avoir
m.w = mult. de n .

Considérons deux cas : ou n est premier avec w , ou ces deux


nombres admettent un plus grand commun diviseur 0 .
1° Si n et w sont premiers entre eux , n divise m ; et comme on a
aussi n = niult. de m , il en résulte nécessairement n = m , d'où
celte conséquence que a appartient à l'exposant n .
Exercices d'arithniétique. 23
450 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
20 Si n et w ont un p . g. c . d. 0, élevons aw à la puissance mar
12
quée par le quotient 6;
ő le résultat
wxö
al = a ***6 = (40)
donne encore le reste 1 , et par suite l'exposant auquel appartient a"
est moindre que n .
En résumé, parmi les n nombres compris dans la suite
1, 2, 3, 4, 5, p – 1,
et dont les puissances némes divisées par p donnent le reste 1 , il y en
a autant appartenant à l'exposant n que cette suite renferme de
nombres premiers à n , c'est -à-dire qu'il y en a : ( n ).

82. Question 450. — THÉRÈME 34. pP étant un nombre premier et


d représentant un diviseur quelconque de p - 1 , démontrer qu'il
y a nécessairement des nombres appartenant à l’exposant d
relativement au diviseur p, et qu'il y en a ę (d) .
Considérons un terme quelconque a de la suite
( 1) 1, 2, 3, 4, ... ? p - 1,
et divisons par p les puissances successives de a ,
a " ou 1 , a ' , a ’ , a ' , ... a” ,
Si az est la plus petite puissance de a donnant le reste 1 , c'est-à-dire
si o est l'exposant auquel appartient le nombre a relativement au
diviseur p, on sait que l'on a ? ( p) = mult. de x ; or, & (P) = P – 1 ;
donc a est un diviseur de p - 1.
Ainsi , l'exposant auquel appartient l'un quelconque des nombres
de la suite ( 1), relativement au diviseur premier p, est égal à l'un
des diviseurs
( 2) Oh , a' , a" , a"
du nombre p — 1 .
Si nous convenons de représenter par le symbole - ( a) le nombre
qui exprime combicn il y a dans la suite ( 1) de nombres appartenant
CHAP . XVI . - NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 451
à l'exposant a relativement au diviseur p, le théorème précédent nous
donne
* (Q) = (2) ou (2) = 0 .

De même nous représenterons par 1 (G' ), 7 (2'), (2"), les


nombres qui expriment combien la suite (1 ) contient de termes
appartenant respectivement aux exposants a' , a', ... , relativement au
diviseur p .
On remarquera aussi que l'unité fait partie des diviseurs de p - 1 , .
>

mais 1 étant évidemment le seul nombre appartenant à l'exposant 1 ,


=
on a 7- (1 ) = 1 .
-

Cela posé, la suite (1 ) renferme p -· 1 termes , et chacun de ces


termes appartenant à l'un des exposants contenus dans la suite (2),
on a l'identité

( 3) T+ ( x) + + (a' ) + + (z")
2 + =7 ( 2") + ... = p – 1 .
Mais, d'après le théorème du n° 27 ,
ç (2) + (2' ) + © (@") + ® ( @z ") + ... = P – 1 .
On a, par suite, l'égalité
(5) --(x)+ + (2')) +
2 = (2") + ... == @ (2)Q + © (a') + (
? 2')" + ...
D'après ce qui a été dit plus haut, ceux des termes du premier
membre de cette égalité qui ne sont pas nuls sont respectivement
égaux aux termes de mèmes rangs dans le second membre, et, par
conséquent , ces termes égaux peuvent être supprimés de part et
d'autre. Cette suppression une fois effectuée, il ne reste plus rien
dans le premier membre ; il doit donc en ètre de même pour le
second membre, d'où cette conclusion que la suppression a porté sur
tous les termes et que l'on doit avoir, quel que soit le diviseur de
p - 1 considéré,
á ( a ) = ® ( 2).

83. REMARQUE. – Ce théorème important, dont la démonstration


.

est due à Gauss , nous conduit à formuler la proposition secondaire :


La suite 1 , 2, 3, 4, ... , P - 1 contient
( p — 1 ) nombres appar
tenant à l'exposant p - 1 , relativement au diviseur premier p.
452 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
84. Question 451. - THÉORÈME 35. Si deux nombres a et b
appartiennent, relativement au même diviseur premier p, à deur
exposants a et premiers entre eux, le produit a.b appartient
à l'exposant a.ß.
Soit m un exposant tel que l'on ait
= am Xbm
(a.b )" = x = 11 + mult .. de p ;
il viendra, en élevant à la puissance ,
abm X 6 Bm ---
= 1 + mult. de p .

Mais de l'hypothèse bß = 1 + mult. de p on déduit


Bm = 1 + mult. de p ,

ou encore, en multipliant des deux côtés par aa Bm >

арт . Вт am
a + mult. de p = 1 + mult. de p ,
égalité d'où l'on tire
qBm = 1 + mull. de p.
Or, par hypothèse, a appartient à l'exposant a ; on doit donc avoir
Bm = mult . de a .
Les deux nombres Q& et sont premiers entre eux ; par suite, 2. divise m .
On démontrerait de la même manière que m est multiple de B ,
d'où il résulte que m est divisible par le produit a.ş.
D'ailleurs, les deux égalités
a” = 1 + mult . de P ,
1 = 1 + mult. de p
-

nous donnent
a” .68 = (ab)« = 1 + mult. de p ;
donc zB est bien l'exposant auquel appartient le produit ab relative
ment au diviseur p .
85. COROLLAIRES. - I. Si les nombres a , b , c, d , appar
tiennent, relativement au même diviseur premier p, à des expo
sants a , B , Y, È , ... premiers entre eux deux à deux, le produit
a.b.c.d ... appartient à l'exposant 2.3.7. ...
CHAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 453

II . Décomposons le nombre p - 1 en ses facteurs premiers, et


soit
p — 1 = 24 x mk.n ".qa.go ... ;
si a , b, c , ... , désignent des nombres appartenant respectivement aux
>

exposants 2 , m '", n ', ... , le produit a.b.c ... appartient à l'exposant


p – 1 par rapport au diviseur P, et il en est évidemment de même
du reste de la division de ce produit a.b.c ... par p .
86. DÉFINITIONS. - On appelle racines primitives d'un nombre
premier p les nombres qui appartiennent à l'exposant p - 1 ,
relativement au diviseur p.
Si l'on ne considère que les nombres inférieurs à p, il résulte de
ce qui précède que pa . ( p — 1) racines primitives.
Soit a l'une de ces racines, et divisons par' p la série des puissances
a ou 1 ,, ',
a , a , a ' , ... ;

les restes forment , abstraction faite de l'ordre , la suite
1, 2, 3, 4, . ' p - 1.
Or, si N est un nombre non divisible par p , on a
N = mult. de p + R , avec R < p;

mais une certaine puissance de a , a" par exemple, élant divisée par p ,
donne ce même reste R ; par suite, tout nombre tel que N , non divi
sibile par p , peut se représenter par une certaine puissance de a , å
un multiple près du diviseur premier p .
Remarquons enfin que la détermination de toutes les racines
primitives d'un nombre premier donne p dépend de la connaissance
de l'une d'elles.
Soit , en effe :, a une racine primitive de p ; on a, par conséquent ,
( 1) AP - 1 = 1 + mult. de p .

Considérons un terme quelconque, w , de la suite des p – 1 restes


différents obtenus en divisant par p les diverses puissances
a' , a' , a’ , a', ... ) ap - 1.

En élevant à la puissance w les deux membres de l'égalité ( 1 ),


454 EXERCICES D’ARITHMÉTIQUE.
il vient
(ap - 1) == ( 1 + mult. de p ) = 1 + mult. de p ,
ou
( a ) p - 1 = 1 + mult. de p .
La puissance ( p - 1 )ième de a " , divisée par p , donne 1 pour reste ,,
et il en est de même du reste R de la division de a“ par p .
De plus, nous avons démontré que a et, par suite , R , apparte
naient à l'exposant p -- 1 lorsque les deux nombres w et p - 1
élaient premiers entre eux . Si donc 2, 3 , 7, 9, représentent les
? ( p − 1) nombres premiers et non supérieurs à p – 1 , les puis
sances
a”, a , a , a , a

appartiennent à l'exposant p – 1 relativement au diviseur premier p ,


et les restes obtenus en les divisant par p seront les racines primitives
de p .
Soit N un nombre entier non divisible par le nombre premier p ;
on a , en effectuant la division ,
(1) N = mult . de p + R.
Mais si a représente une racine primitive de p , la division des diverses
j uissances de a,
a' , a’ , a', ap - 1
... ? >

nous fournira, dans un certain ordre, les restes


1, 2, 3, p - 1.
Le reste R , qui est au plus égal à p - 1 , nous sera donc donné par
20)
une certaine puissance a® , et par les puissances a2W , a ", ... , c'est- à
>

dire que l'on aura

(2) a" = mult. de p + R.

Des deux égalités ( 1 ) et (2) on déduit la relation


a“ = N mult. de p .

Si w est le plus petit exposant tel que a " donne le reste R , on dit que
w est l'indice du nombre N , relativement au diviseur premier p et à
la base a .
CHAP . XVI . -
NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 455

87. Question 452 . THÉORÈME 36. L'indice d'un produit de


plusieurs facteurs, relatirement à un diviseur premier p et à la
mème base a , est égal au reste de la division par p - 1 de la
somme des indices des facteurs .
Soient a, 3 , 7, les indices des facteurs A, B , C, ... , relativement
au diviseur premier p et à la base a . On a, en conséquence,
a² A + mult. de p ,
aß = B + mult. de p,
a' = C + mult . de pe
.;

d'où , par multiplication ,


a2 + 3 + 4y +.. = A.B.C ... + mult . de p .

Le produit A.B.C ..., divisé par p , donne un certain reste R plus
petit que p .
Ce même reste est donné par la puissance a” de la base, m étant
Q
plus petit que p 1. Or, a* + ß + ¥ * -* donnant le même reste que a”,
il en résulle nécessairement ou que l'on а

+ +y+ = m , ou Q + + y + = (p – 1 ) X q + m .
-

On obtiendra donc l'indice m du produit, en retranchant de la somme


a& + 8 + y + ... le plus grand multiple de p - 1 qui s'y trouve
contenu .

88. REMARQUE. – On est convenu d'exprimer le théorème qui


précède au moyen de la relation
indice A.B.C ... = indice A + indice B + indice C +
un multiple de ( p — 1 ) .
89. COROLLAIRE. – L'indice d'une puissance d'un nombre est
égal au produit de l'indice du nombre par l'exposant de la puis
sance, à un multiple près de p - 1 .

90. Question 453. - PROBLÈME 4. Déterminer les racines primi


-

tives d'un nombre premier donné.


Les racines primitives d'un nombre premier ne s'obliennent que
par tâtonnements et voici la méthode proposée par Gauss pour déter
miner l'une d'elles .
456 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
Soit a un nombre quelconque de la suite
1,
> 2, 3, 4, ... p - 1,

et formons la période des restes obtenus en divisant par p les diverses


puissances de a
(1 ) a ' , a , a ', a' ,
Si cette période aa p -- 1 termes , a est une racine primitive de p ;
mais s'il n'en est pas ainsi , on prendra un nombre b ne faisant pas
partie des restes fournis par les termes de la suite ( 1 ) et on détermi
nera la période des restes fournis par les termes
b ' , b , b , W“ ,
Si on trouve qu'elle contient p 1 termes, on sera en droit d'en
conclure que b est une racine primitive de p .
Mais supposons qu'il n'en soit pas ainsi . Les calculs que nous
venons de faire nous ont donné les exposants a et (tous les deux
moindres que p - 1 ) auxquels appartiennent respectivement les
nombres a et b relativement au diviseur p . Les restes fournis par la
suite (1 ) comprennent tous les nombres appartenant à l'exposant a
et en même temps ceux qui appartiennent à un exposant sous
multiple de « ; donc ß ne peut pas être un diviseur de a. Mais on
peut avoir 3 = multiple de ,m., et si cela est , la solution de la question
=

est avancée en ce sens que l'on connaît un nombre b appartenant à


un exposant plus élevé que celui auquel a se rapporte.
Supposons que 3 ne soit égal ni à p – 1 , ni à un multiple de 2,
el soit m le plus petit multiple commun de a et de ß . On peut tou
jours décomposer m en deux facteurs premiers entre eux, a' , B' divi
sant respectivement les nombres , B. Considérons en effet un facteur
premier w figurant dans m avec l'exposant e . Si w ' est diviseur de a
seul, on introduira o dans a ' ; si wf est diviseur de 3 seul, c'est
dans B' que o devra ligurer ; enfin si wi est diviseur commun å
2 et B , on l'introduira à volonté, soit dans a' , soit dans B' . En opérant
de même avec tous les facteurs premiers de m , on aura finalement
m = a.si avec a = a Xa, 3 = ' X 92
q et q , étant des nombres entiers.
CHAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 457

Cela posé, on a

( a ?)?' = aa' = aº = 1 + mult. de p ,


et il n'existe pas d'exposant a moindre que a' tel que (a )* ou a 9.2,
donne le reste 1 , puisque qx, est plus petit que a et que a appartient
à l'exposant a relativement au diviseur p .
Pour une raison semblable 691 appartient à l'exposant B' relative
ment au diviseur p , et, par suite, le produit ar.ba ou le reste de la
division de ce produit par p appartient åà l'exposant a'.B' = m .
En résumé, on obtient un nombre appartenant à un exposanl plus
élevé que celui auquel appartient le nombre a dont on est parti, et
par conséquent, en continuant å opérer de la même manière on
finira, nécessairement , par trouver un nombre appartenant à l'expo
sant p – 1 , c'est -à -dire une racine primitive de p .
Cette méthode est, comme on le voit, assez pénible, mais elle se
simplifie le plus souvent dans les applications par suite de circons
tances particulières auxquelles les calculs donnent naissance.
91. APPLICATIONS :

1 ° Trouver les racines primitives de 31 .


Prenons dans la suite 1 , 2 , 3, 4, 30 le nombre 2 et formons sa
période, c'est -à -dire calculons la suite des restes obtenus en divisant
par 31 la série des puissances de 2 .
Ce calcul se fait très simplement en multipliant par 2 la puissance
précédente et en ayant soin de retrancher 31 de la puissance qui
sert de multiplicande chaque fois qu'elle surpasse 31. On trouve ainsi
la suite

(1 ) 2, 4, 8, 16 et 1 ,
qui se compose de 5 termes .
Le nombre 2 n'est donc pas racine primitive de 31 et il appartient
à l'exposant 5. relativement au diviseur 31 .
Considérons le nombre 3 qui ne fait pas partie de la suite (1 ) et
calculons, en opérant d'une façon semblable , la suite des restes
fournis par les puissances
3, 3 ',, 39,
458 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
On trouve ainsi

(2) | 3, 9, 27, 19, 26, 16, 17, 20, 29, 25, 13, 8 , 24, 10, 30, 28, 22 ,
> > > >

4, 12, 5, 15, 14, 11, 2, 6, 18, 23 , 7, 21 et 1 ,


suite qui se compose de 30 termes .
Le nombre 3 est donc une racine primitive de 31 .
Cela posé , les ♡ (30) nombres premiers et inférieurs à 30 sont
7 , 11 , 13, 17, 19, 23 et 29 .
Les autres racines primitives de 30 seront donc les restes des divi.
sions par 31 des puissances
3 , 34 , 313 , 317 33, et 3º ,
34 , 31 , 39 >

c'est- à -dire précisément les termes de la suite (2) dont les rangs sont
marqués par les exposants 7 , 11 , 13, 17, etc. , ou enſin
>

17 , 13, 24, 22, 12, 11 et 21 .

2° Trouver les racines primitives du nombre 71.


Prenons encore, dans la suite 1 , 2, 3, 4, ... , 70, le nombre 2, et
> > >

déterminons la suite des restes obienus en divisant par 71 la série


des puissances de 2. On trouve ainsi
2, 4, 8 , 16 , 32 , 64 , 57 , 43, 15, 30, 60, 40, 27 , 54 , 37 , 3 ,
>

( 1) 6 , 12, 24, 48, 25 , 50, 29 , 58, 45 , 19, 38 , 5, 10, 20 , 40 ,


9 , 18, 36 et enfin 1 .
Cette suite comprend 35 termes ; le nombre 2 n'est donc pas racine
primitive de 71 et il appartient à l'exposant 35 relativement à ce
diviseur .
Remarquons maintenant que 69 n'est pas compris dans la suite ( 1)
et que l'on a 69 =
== 71 2 ; on pourra donc calculer facilement les
restes fournis par les diverses puissances de 69 en opérant comme
il suit :
692 =
( 71 - 2 ) = mult . de 71 + 2?, reste 4,
693 (71 - 2 ) = mult. de 71 23 , > reste (71 – 8 ) = 63,
694 ( 71 - 2) = mult . de 71 + 2* , resle 10 ,
5
695 = (71
2 ): = mult. de 71 23, reste (71 – 32) = 39,
CIIAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 459

C'est- à -dire que les restes fournis par les puissances paires de 63
sont les mêmes que ceux donnés par les puissances paires de 2, et
que les restes fournis par les puissances impaires de 69 sont les
compléments å 71 de ceux que donnent les mêmes puissances du
nombre 2 .
Or, dans la suite des restes fournis par les puissances de 2, suite
dont la première période est représentée par l'ensemble des nom
bres (1 ), le reste 1 occupe les rangs
35 , 70, 105 , ...;;
>

le nombre 35 étant impair, 6935 donne pour reste


71 – 1 =
- 70 .

Mais 70 élant pair, 6970 donne le même reste que 270, c'est - à -dire 1 .
Ainsi donc 69 est une racine primitive de 71 .
Déterminons la période des restes fournis par les puissances de 69
en tenant compte de la remarque faite plus haut, on trouve ainsi
| 69, 4 , 63, 16, 39, 64, 14, 43, 56, 30, 11, 49, 44, 54, 31,
>

3 , 65, 12, 47, 48, 46, 50, 42, 58, 26, 19, 33, 5, 61 , 20,
>

( 2) 31, 9, 53, 36, 70, 2, 67, 8, 55, 32, 7, 57, 28, 15, 41 , 60,
22, 27, 17, 37, 68, 6, 59, 24, 23, 25 , 21, 29, 13, 45, 52,
> 7 >

38 , 66, 10, 51 , 40, 62, 18, 35, 1 .


>

Ceux des nombres de ce tableau (2) dont les rangs sont marqués
par les . (70 ) nombres premiers et inférieurs å 70 sont les racines
primitives de 71. Nous les avons surmontés d'un trait.
3° Trouver les racines primitives du nombre 73.
Les restes fournis par les puissances de 2 sont
2, 4, 8 , 16, 32, 64, 55, 37 et 1 ;
>

ce nombre appartient donc à l'exposant 9 relativement au diviseur 73.


Considérons le nombre 3 qui n'est pas compris dans cette suite de
restes et calculons la période des restes qui correspondent aus puis
sances successives de 3 .
On trouve les 12 restes

3, 9, 27 , 8, 24, 72, 70, 64, 46, 65 , 49 et 1 .


460 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
Le nombre 3 n'est donc pas racine primitive de 73 et appartient à
l'exposant 12 relativement au diviseur 73.
Cela posé , on a
9 = 32 et 12 = 3 X 2 .

Le plus petit multiple commun de 9 et 12 est


x 2 =9 X 4;
36 = 3' X -

d'ailleurs 9 et 4 sont premiers entre eux et divisent respectivement


9 et 12 ; les quotients étant 1 et 3, il en résulte, d'après ce qui a été
>

dit au n° 84 , que
21 x 33 = 2 X 27 = 54
appartient à l'exposant 36.
La période des 36 restes donnés par les diverses puissances de 54 est
54 , 69, 3 , 16, 61 , 9, 48, 37 , 27 , 71, 38, 8, 67 , 41 , 24, 55,
50 , 72, 19, 4, 70, 57 , 12, 64 , 25 , 36 , 46, 2, 36 , 65, 6, 32,
49, 18, 23 et 1 .
Remarquons maintenant que l'on a 72 = 36 X 2 ; cherchons donc
si cette dernière suite de nombres contient un carré non compris
dans les suites précédentes : on y voit 25 , carré de 5 .
Par conséquent ,

5² = 1 + mult. de 73,
( 25 ) *6 = (59)36
ou

572 = 1 + - mult, de 73 .

5 est donc une racine primitive de 73.


La période des 72 restes fournis par les puissances de 5 forme le
tableau suivant :

5, 25, 52, 41 , 59, 3, 15, 75, 10, 50, 31, 9, 45, 6, 30 , 4, 20, 27,
62, 18, 17 , 12, 60, 8, 40 , 54, 51 , 36, 34, 24, 47, 16, 7, 35 , 29, 72,
>

68, 48, 21 , 32, 14, 70,58, 71 , 63, 23, 42,64, 28, 67, 43, 69 , 53, 46,
> 2 > > > >

11, 55, 56, 61 , 13, 65, 33, 19, 22, 37, 39, 49, 26, 57, 66, 38, 44, 1 .
>

Les nombres surmontés d'un trait sont ceux dont les rangs sont
marqués par les nombres premiers avec 72, et ils représentent, dos
lors, les racines primitives de 73 .
CHAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 461

Voici d'ailleurs, d'après Euler (1), la table des racines primitives


des nombres premiers jusqu'à 37 :
YOMBRES
PREMIERS RACIXES PRIMITIVES.

3 1.
5 2, 3.
7 3 , 5.
11 2, 6, 7, 8.
13 2, 6, 7 , 11 .
>

17 3, 5, 6, 7 >, 11 , 12, 14.


19 2, 3, 10, 13, 14, 15.
23 5, 7 , 10, 11 , 13 , 14, 15, 17, 20, 21 .
>

29 2, 3, 8, 10, 11, 14, 15, 18, 19 , 21 , 26 , 27.


31 3, 11 , 12, 13, 17, 21 , 22, >
24 .
37 2, 5, 13, 15, 17 , 18, 19, 20, 22, 24, 32, 35 .

92. Question 454. -- THÉORÈME 37. N étant un nombre composé,


démontrer que parmi les . (N) nombres premiers et inférieurs
à N, il n'y en a généralement aucun appartenant à l'expo
sant ? (N).
Supposons que l'on ait N = a*”.63.c ? ... , a , b, c, étant les
facteurs premiers de N, et soit p un nombre quelconque premier
avec N.
p sera dès lors premier avec chacun des nombres a®, 6B, c', ... , et
>

le théorème de Fermat , généralisé par Euler, nous donne


a
pela ) = 1+ mult . de a?,
pp (23) = 1 + mult. de 6B,
p (cY) = 1 + mult. de c ,

Or, si M représente le plus petit multiple commun des nombres

( 1 ) Commentaires de Petersbourg, tome XVIII .


462 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE ,
ç (aº), (6%), 9 (c), on a aussi
a
p = 1 + mult , de a ", d'ou p" – 1 == mult . de a ",
-

p = 1 + mult . de bß 2 d'ou p 1 = mult. de bß


pk = 1+ mult. de c" , d'où pv 1 = mult. de c ,

et la différence p -- 1 étant divisible par les nombres a", b , c ,


premiers entre eux deux à deux , est divisible par leur produit N ;
on a donc
p" = 1 + mult. de N.
D'ailleurs, les divers nombres Ⓡ (a*),, (6%), & (c),
( ... sont pairs
-
(à l'exception cependant des cas a = 2, a = 1 , b = 2, 3 = 1 , etc. ),
et l'on sait que Ⓡ (N) est égal à © ( aº) x (68) X ... ; par conséquent,
le plus petit multiple commun M des nombres q (a*), ę ( %), ... est
plus petit que le produit q (N ) de ces mêmes nombres, sauf cependant
le cas où N est une puissance d'un nombre premier ou le double
d'une telle puissance .
Il résulte donc de ce qui précède que, sauf les cas particuliers dont
il vient d'être question , le nombre p, premier avec N, appartient à
un exposant M moindre que q (N) .
93. REMARQUES. – I. En général les nombres composés n'ont
pas de racines primitives.
On vient de voir, en effet, que p étant un nombre premier au
nombre composé N, l'exposant auquel appartenait p était en général
moindre que q9 (N ).
II . Si N est de la forme pou 2p", p étant un nombre premier
différent de 2, il existe pour N des racines primitives qui se déler
minent facilement quand on connait celles du nombre p .
Si p = 2, N ne possède pas de racines primitives .
OBSERVATION . Pour plus de détails en ce qui concerne les racines
primitives, nous renvoyons aux ouvrages de Gauss et Cauchy, et
au 4e volume du « Supplément de l'Encyclopedia Britannica » (' ).

(1) 3. section des Disquisitiones arithmeticæ de Gauss, ouvrage publié en 1801 et


traluit en français par Poulet-Delisle, sous le titre de Recherches arithmétiques; et
les Exercices de mathématiques de Cauchy , 4e anpée , p . 217.
CHAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 463

94. Question 455. — THÉORÉME 38. a désignant une racine


primitive du nombre premier p , démontrer que le polynome
1 + x + x2 + xa: + na : + xat + txa ? - ?
XP
est divisible par l'expression 2

a élant une racine primitive de p, on a


ap - 1 1 = mult . de p ,
et les diverses puissances de a
a ou 1 , a , a , a , a , ap- ,

divisées par p , donnent pour restes, dans un certain ordre , les


nombres
1 , 2, 3, 4, p - 1.

Il résulte de la que la forme générale des termes du polynome


1 + x + x² + x1 + xas + + xaba ?
est
xphth .
Posons maintenant
X = 1 + x + 2a + 2a + 2a + cas +
- + zapas ,
X = 1 + x + x2 + x3 + x + 25 + + XP- ,

et retranchons membre à membre ; on voit facilement que les divers


termes de la différence peuvent être réunis par groupes de deux et
que, d'après ce qui précède, la forme générale de chaque groupe
sera
xrohth anche = x ( Pok - 1 ).
Chacun de ces groupes sera donc divisible par xº 1 et, par suite,
aP - 1
a fortiori , par X qui est un diviseur de x ? 1.
1
Mais X' n'est pas autre chose que le développement du quotient
XP 1
; on aura donc bien
1
CP -
1 x ? 1 XP 1
X = mult. de = mult . de
C 1 +
+
C 1
464 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .

95. Question 456. — THÉRÈME


Théorème 39. Si a est une racine primi
tive du nombre premier p, l'expression
P - 1
2
a +1
est divisible par p.

On a, en effet,
P
ap-1-1 = (Var-1 + 1 ) (Var-1-1) = (a "=' + 1)(a"7 ' - 1). 2 2

Ce produit est, par hypothèse , divisible par le nombre premier p ;


donc l'un des deux facteurs qui le composent doit être divisible par p .
P - 1
2
Or, on ne peut avoir a ? –1 -1 = mult. de p, puisque d'après -

notre hypothèse p — 1 est l'exposant de la plus petite puissance de a


donnant le même reste 1 que aº ou 1 .
On ne peut donc avoir que
p- 1
a + 1 = mult. de p .

96. Question 457. — THÉORÈME 40. a désignant une racine pri


mitive du nombre premier p, démontrer que le carré du polynome
x " + xa : xatxa ans + xal >

augmenté ou diminué de p , est divisible par


1 + x + x2 + x3 + + XP- " .
Posons
X x² + xa: -
xai + xat xas to 20on = P,
et considérons les p - 1 polynômes
X.P. txatı - : +1 ??
-X? + xa?~²+1, >

-CP -xa + xa : + a X + a + ... t. cap +R,


3 " .P - 22a : + x ^ +a : - (nota : + + 2a” + a?
- XC9.P - X ? 13 + + a3 xastas + ... + 20P + 1 + as
ani.P -
- X264 + xastai -29 + al + txap + all

p ? P -- 9 P -2
-2 ° .P - a txa? +a - Xa ” + 4P + ... + 2a 2p -4
?! '+ ?

Le premier se réduit à zéro .


CHAP . XVI . xotioXS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 465

Le second devient , toutes réductions faites,


my
zie +a
- * 4 + '1,
ou , puisque par hypothèse ar - l = p.k + 1 , -

ac pk + 1 + a zca +1 = xa + ( QcPk – 1 ) = mult . de ( XCP — 1 ) .


-

La troisième se réduit à
1
2 +a: 29 + as xa? + at ' + xa²ta
-
= xltas 2014 (a+1) — xp # + 1 +a!: + za
29 20 (21ap - '+ a),
ou encore à
wa (pk + 1 + a ) wa(a + 1) — 31 +a: (ac ple - 1 ),
ou enfin å

2014 ( a + 1) (wapk – 1 ) — x' + ar (UPM – 1 ) = mult. de ( XCP — 1) ;


et ainsi de suite pour les autres , de sorie que leur somme sera divi
XP 1
sible par - 1 et par ou 1 + x + 2 + + XP - 1 ,
X 1
Pour abréger l'écriture , posons
f (x) == 1 + x + x + 2a + 2003 + txa?

et ajoutons membre å membre les polynomes du tableau précédent,


on voit sans peine en additionnant les termes contenus dans chaque
colonne verticale que cette somme est égale à
P! — [f ( x ) — 1 ] + [f ( 20a + 1) – 1] - [f (2009 + 1) – 1 ] + ...

ou encore à
+ [ (x22–+1) – 1] ;
P: – f (x?) + f ( x4 + 1) – † ( 200+1) + ... + f (24P= + 1).
Cela posé, a étant racine primitive de p, on a, d'après le théorème
qui précé ! e,
PC
2
a
+ 1 = mult. de p ;
donc, parmi les exposants 2 , a + 1 , a' + 1 , ... , QP- + 1 , il y en
>

a certainement un divisible par p, mais il ne peut y en avoir deux,


E.vercices d'arithmétique. 30
466 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
c'est -à -dire que l'on ne peut pas trouver deux égalités telles que
a + 1 = mult. de p , et aß + 1 = mult. de p,

a et B étant tous les deux plus petits que p —- 2 ; car il en résulterait,


en supposant ß > O,
aß - ame = ax (QB — — 1) = mult. de p,
-

d'où la relation
aß — 1 = mult . de p ,
qui est inadmissible avec notre hypothèse .
En résumé p est premier avec tous les Pexposants
-1
2 , a + 1 , a' +1 ,
a: + 1 , ... , AR-- : + 1 , sauf l'exposant a + 1.
Or, nous avons démontré précédemment que f (x) était divisible
XP 1 x" P - 1 2P 1
par ; donc f (x*) sera divisible par X" et par
. -
1 1 -
1
si n et p sont premiers entre eux , puisque dans ce cas , et d'après le
" P 1 XP 1
théorème du n° 28 , x" est multiple de C .

1 1

On voit ainsi que les divers polynomes


f (x²), f (wa + '), xa + 1) ,
f (x49 f(x2" -*+ ),
XP - 1
sont divisibles par х -1
» à l'exception du seul polynòme plica =' + ),
et , par conséquent, on peut poser l'égalité

P: -f(x®) + f(x4 + 1) – f( ++1)+ ... 16(227'+1) FF ...+ f(x« ?+1)


хр CP U 1 CP 1
= mult . de = P - mult.de + mult.de
de ( = 1) х 1
хр
х

1
1
XP
1

+ f( x ='+1) I= mult.. de
2

- -1
+ mult . de
X -
d'où l'on tire
P -1 TP 1
(M) p:+1
P:+ 862 7'+) = mult. de
2

1
p

= p.h , il vient
Mais, puisque l'on a a ' 3 + 1 == mult . de p -
- 1
rlamp='+1) = f(xP4) = 1 + x+++(x+4)* xpdja
xeph + (xo + . +(zvajap =",
) : +..
CUAP . XVI . NOTIONS SUR LA TUÉORIE DES NOMBRES . 467

et

0 ) – p == xp—1 + (xPuja– 1 + (xºayas – 1 +


r (227+.
1
+ (xephjapa - 1 ,
ou encore, en remarquant que les diverses différences du second
membre sont toutes divisibles par x” – 1 ,
P
CP
f (x27 + ) p = mult . de (XCP — 1 ) = mult. de
1).
On en déduit

+ f (izmi'+1) = £ mult.dete ((一)


3-1) + P

et on trouve finalement en remplaçant dans l'égalité (M),


P? Ip = malt. de
(2-1);
97. REMARQUE. --Si le nombre premier p est de la forme 4 mm + 1 ,
1
alor's p - +1 se présente sous la forme 2ni + 1 , c'est -à -dire
2

représente un nombre impair, le polynome f(20 %='+1) est alors pris


avec le signe +
р 1
Si p est de la forme 4m + 3, + 1 est de la forme 2 (m + 1),
2
c'est-à-dire représente un nombre pair, et le polynome f (.2297 +1) +

doit être pris avec le signe

98. Question 458. - THÉORÈME 41. m étant un nombre pre


mier et x une variable susceptible de prendre toutes les valeurs
entières, démontrer qu'on peut obtenir une infinité de nombres
premiers de la forme
2 m . x + 1.

Considérons l'expression 2* — 1 qui , divisée par «a —- 1 , donne


pour quotient
cm -1 + am- + cm- + ... + 2 + 1 .
On a donc

(1 ) 20 " – 1 = (x - 1 ) (cm-
- =
am ' + 2* - : + ... + Cx + 1 ),
468 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
et, d'après le théorème démontré au n° 201 du chap. VII ,
X - 1 et 2-1 + 2 ?+ + x + 1

n'ont pas d'autres diviseurs premiers communs que m ou les sous


multiples de m . Mais m est premier par hypothèse ; donc les seuls
diviseurs communs aux deux facteurs du second membre de l'éga
lité (1) sont 1 et m .
Cela posé, soit p un diviseur premier de x" — 1 , autre que m et 7

ne divisant pas x 1 ; il divisera x


-
- 1 + Xm + + x + 1 et
nous pourrons poser l'égalité
2 – 1 = mult . de p .
Or, si a est l'exposant auquel x appartient relativement au divi
seur p , on sait que m est un multiple de a, et comme m est premier,
il en résulte que l'on a ou a = 1 ou a = m .
On ne peut pas d'ailleurs avoir a = 1 , car il en résulterait l'égalité
>

. -1 = mult. de p ,
contraire à l'hypothèse faite sur p .
On a donc
a = m .

Par suite, comme conséquence du théorème de Fermat ,


p —1 = mult. de m = km ,
et le facteur premier p est de la forme
km + 1 .

Il y a d'ailleurs une infinité de diviseurs premiers de cette forme,


car si on en supposait le nombre limité, on pourrait les représenter
par p , P4, P2 , P3 , ... , Pm, et comme ils divisent tous l'expression
(2) X - 1 + xm ? + cmm - 3 + + x + 1,

ils diviseraient cette même expression dans laquelle x serait remplacé


par le produit
m.p.Pr.P. Pr

Mais les m – 1 premiers termes de l'expression (2) étant alors


divisibles par les 12 + 1 nombres premiers P, PP , ..., Pwle
CHIAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 469

dernier terme 1 de (2) devrait également être divisible par ces mêmes
nombres premiers, ce qui est inadmissible.
Si ‫ܕܘ‬
m2 p - 1 = 2k et p = 2k + 1 ,
c'est- à dire que la formule des nombres impairs renferme une infinité
de nombres premiers , ce qui est évident, a priori, puisque les
nombres premiers sont tous impairs, sauf 2, et leur nombre en est
illimité .
р 1
Si m est un nombre premier plus grand que 2, le quotient m
est pair, puisque le dividende p - 1 est pair. On peut dès lors
p-1
poser m
= 2k, d'où l'on tire la formule de l'énoncé :
р = 2 kmn + 1 .

99. REMARQUE. Si l'on ſait successivement

m = 3, 5, 7, 11 , ...
on voit que les formules
6x + 1 , 10.2 + 1 , 14.0 + 1 , 22.c + 1 ,
renferment une infinité de nombres premiers.

100. Question 459 . THÉORÈME 42. Démontrer qu'il y a une


infinité de nombres premiers de la forme 4 m + 3 .
Il s'agit de démontrer que, si dans la formule 4m + 3 , on rem
place m , successivement par 1 , 2 , 3, ... , on obtiendra un nombre
>

illimité de nombres premiers .


Et, en effet, si ces nombres étaient en nombre limité , on pourrait
les représenter par p, P , P2, ... , Pn et former l'expression
>

( 1) 1 PM –-11 == P .
4.P.P.:P:P , ... Pn
Le nombre P est de la forme 4m + 3 , car 4p.P, P , ... P. - 1
peut s'écrire
48.P.:P, ... P - 4 -
( -3) = 4 (P.P ... PM – 1 ] + 3,
et de plus P est plus grand que pr , car l'inégalité
4p.P, ... Pr -1
- 1 > P.
470 ESERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
revient à la relation évidente
(4 p.P.P, ... Pn - 1 – 1) P, > 1 .
Il résulte de là que P ne peut pas être un nombre premier.
Décomposons-le en ses facteurs premiers ; on sait que, par rapport
au diviseur 4 , tous les nombres impairs sont de l'une des deux
formes 4k +- 1 , 4k - 1 ; mais les facteurs premiers de P ne peuvent
être tous de la forme 4k + 1 , car alors P se présenterait sous la
>

forme 4k + 1 ; donc ce nombre admet au moins un facteur premier


de la forme 4k — 1 , ou , ce qui revient au même, de la forme 4k + 3.
Or, ce diviseur premier ne peut être l'un de ceux déjà représentés
par P , P,, ... Pm , car aucun d'eux ne divise P ; par conséquent l'hypo
thèse que nous avons faile est erronée , c'est -à -dire que la formule
4m + 3 ne donne pas un nombre limité de nombres premiers.

101. Question 460. – THÉORÈME 43. Démontrer qu'il y a une


infinité de nombres premiers de la forme 6 m - 1 .
Si ces nombres étaient en nombre limité , on pourrait, en les repré
sentant par p , pupPas, ... , Pn , former l'expression
6.P.P.-P.
• :P• , ... P. - 1 = P.
р -1

P est plus grand que P. , car l'inégalité


6p.P.P, ... Pr
P. - 1 > Pa
revient à la relation évidente

(6p.P, ... PM
Pn -1-1) P- > 1 .
Donc Pétant de la forme 6m - 1 et en même temps plus grand
que P, ne peut représenter un nombre premier, puisque p, est le
dernier de la forme 6 m - 1.
Or, l'on sait que tous les nombres premiers sont de l'une des deux
formes 6k + 1 , 6k – 1 , et si l'on décompose P en ses facteurs
>

premiers, ils ne peuvent être tous de la forme 6k + 1 , puisque P est


de la forme 6 m - 1 .
Il résulte de là que le nombre Padmet au moins un diviseur
premier de la forme 6m 1 , et comme ce diviseur ne peut être l'un
de ceux déjà obtenus , nous sommes en droit de conclure que notre
CHAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . .471

hypothèse est erronée, c'est-à-dire que le nombre des nombres pre


miers de la forme 6 m 1 n'est pas limilé.
102. REMARQUE. -- Tous les nombres impairs sont compris dans
les trois formules
6m + 1, 6m - 1, 6m + 3 ;

la dernière ne donnant que le seul nombre premier 3, tous les autres


sont contenus dans les deux formules
‫ܕܠ܂‬
6m + 1, 6т

qui en contiennent chacune une infinité .

103. Question 461. - THÉORÈME 44. Si p est un nombre premier


de la forme 4 m + 3 ne divisant pas le second terme a de l'ex
pression x? + a? dans laquelle x est une quantité variable
susceptible de prendre toutes les valeurs entières, on ne saurait
avoir
x? + a' = mult. de p.
Par hypothèse la division de a par p donne un certain reste R,
d'où l'égalité .
ai = mult. de p + R ?.
Si l'on avait
x' = mult . de p R ',
il viendrait, en élevant à la puissance 2m + 1 ,
ac ? (2 m + 1) =- [mult. de p – R'] m + 1 = mult. de p – RP(22mm +1),
-

p- 1
-1,
ou, en remarquant que 2m + 1 = 2

XP = mult . de p - RP- .
Mais, d'après le théorème de Fermat,
2CP - = mult . de p + 1 ,
et p étant également premier avec R, on a aussi
RP - 1 = mult . de p + 1 .
L'égalité précédente nous donnerait donc, après substitution,
mult. de p + 1 = mult. de p - (mult . de p + 1 ) ,
472 ESERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
ou
2 = mult. de p,
égalité impossible puisque la plus petite valeur de p est 3 .

104. REMARQUE . – Tois les diviseurs premiers impairs de la


somme x ' + 1 dans laquelle x représente une quantité variable, sont
de la forme 4 m + 1 .
Et, en effel, si cette expression x + 1 représente un nombre
premier p, ce nombre ne divisant pas 1 , ne peut, d'après ce qui
précède , ètre de la forme 4 m + 3 .
Si, au contraire, x + 1 représente un nombre composé N et si a
désigne un de ses diviseurs premiers, a ne divisant pas 1 ne saurait
ètre de la forme 4m + . 3, puisque l'on a
x + 1 = mult , de a .

Donc, dans tous les cas, les diviseurs premiers impairs de x' + 1
sont de la forme 4m + 1 .

105. Question 462. --- THÉORÈME 45. Démontrer qu'il existe une
-

infinité de nombres premiers de la forme 4m + 1 .


Considérons, en effet, l'expression x + 1 dans laquelle nous
donnons successivement à x les valeurs 1 , 2 , 3, 4, ... ; si toutes les
>

valeurs ainsi obtenues représentaient des nombres premiers , le


théorème se trouverait démontré, car pour toutes les valeurs paires
de x, la formule x ' + 1 est de la forme 4m + 1 .
Examinons donc ce qui arrive quand les valeurs de x' + 1 sont
des nombres composés .
Les diviseurs premiers impairs de cette somm : sont tous de la
forme 4m + 1 ; représentons -les par p, P. , P, P., en les suppo
,, ..., Pr
sant en nombre limité .
Remplaçons dans x + 1 , x par le produit
P.P.P. Pr = P.

L'expression P’ + 1 étant plus grande que Pn ne peut représenter


un nombre premier, car il serait de la forme 4m + 1 et , d'après
notre hypothèse, P. est le dernier nombre de cette forme.
P: + 1 est donc composé et admet, par suite, un diviseur premier
CHAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 473

de la forme 4m + 1. Or, les nombres premiers de cette forme étant


tous compris dans le produit P, on arrive à certe conclusion absurde
>

que P + 1 et P sont divisibles par le même nombre premier.


106. REMARQUE. - Tous les nombres premiers impairs appar
tiennent à l'une des deux formules
4 m + 1, 4m + 3 .

et l'on voit, d'après ce qui précède, qu'elles en contiennent chacune


une infinité.

107. Question 463. – THÉORÈME 46. p étant un nombre premier


de l'une des trois formes 8m + 3, 8m + 5, 8m + 7 et ne divi
sant pas le second terme de la somme ac“ + a' dans laquelle »
est une quantité variable, on ne saurait avoir
x' + a' - mult . de p .
1° p est de la forme 8m + 3.
On a, par hypothèse,
a = mult. de p + R ,
d'où , en élevant à la 4e puissance,
a' = mult . de p + R ',
et il s'agit de démontrer que l'on ne peut avoir
x* = mult . de p - Rʻ.
Et, en effet, si celte dernière égalité était possible il en résulterait,
en élevant les deux membres à la puissance marquée par 4m + 1
P 1
>
2
cº (4m + 1 ) = mult . de p R (4 + 1)
р C
. 1
ou , en remplaçant 4 m + 1 par 2

(1 ) ar ?(p - 1) = mult. de p . R ? (p -- 1),

égalité qui peut aussi s'écrire


(x?) p - 1 = mult. de p – ( R ') - !.
474 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE .
Mais p étant premier avec x, l'est également avec cet alors,
d'après le théorème de Fermat,
( xc?)p - 1 = mult . de p + 1 .
De même p est premier avec R' et l'on a
(R )p- ' = mult. de p + 1 .
L'égalité (1 ) deviendrait donc , après substitution,
mult. de p + 1 = mult. de p (mult. de p + 1 ),
ou , après réductions,
2 = mult. de p ,
égalité impossible puis que la plus petite valeur de p est 3.
2 ° p est de la forme 8m + 5 .
Par hypothèse
a = mult. de p + R ,
d'où l'on tire
a' = mult. de p + R '.
Je dis que l'égalité
2 ° = mult . de p – Rº
n'est pas possible, car si elle pouvait avoir lieu, elle nous donnerait
P
par une élévation à la puissance 2m + 1 = 71,
4

XP- = mult. de p RP- I ,

ou , en remarquant que l'on a


XP - 1 = mult, de p + 1 , RP - 1 = mult. de p + 1 ,
2 = mult. de p ,
égalité encore impossible puisque la plus petite valeur de p est 5.
:30 p est de la forme 8m + 7 .
On part toujours de l'hypothèse
a = mult . de p + R.
Celte égalité devient, en en élevant les deux membres à la 4e puis
sance ,
a' = mult. de p + R' ,
CHAP . XVI . NOTIONS SUR LA THÉORIE DES NOMBRES . 475

et nous nous proposons de démontrer l'impossibilité de la relation


x ' = mult. de p — K '.
Si cette dernière égalité était vraie, on en déduirait, en élevant à la
p 1
puissance 4m + 3 = 2
>

xº (p - 1) mult . de p R ?(p- ",


ou
( ox ?) p --- = mult. de p (Rº)p- .
Mais p élant premier avec x et R , on a >

( x *)p - 1 = mult. de p + 1 , ( R')p- ' = mult. de p + 1 ,


et il vient, après substitution et réduction,
2 = mult. de p ;
égalité inadmissible puisque la plus petite valeur de p est 7.
108. REMARQUES . I. Il résulte de ce théorème que tous ceux
des diviseurs premiers impairs de l'expression x + a qui ne divi
sent pas a, ne peuvent être que de la forme
8m + 1 .

Et, en effet, par rapport au diviseur 8, tous les nombres premiers


sont de l'une des formes
8 m + 1, 8m + 3, 8m + 5 et 8m + 7 ;

or, nous venons de démontrer que p étant un nombre premier qui


ne divise pas a , l'égalité
* + a' = mult. de p
est impossible si p est de l'une des trois formes
8 m + 3, 8m + 5, 8m + 7.

II. Tous les facteurs premiers impairs de la somme x + 1 sont


de la forme 8m +. 1 .

109. Question 464. THÉORÈNE 47. Démontrer qu'il y a une


infinité de nombres premiers de la forme
8 m + 1.
476 EXERCICES D'ARITHMÉTIQUE.
Considérons l'expression x' + 1 dans laquelle la variable x est
susceptible de prendre toutes les valeurs entières 1 , 2, 3, ... , etc.
Si toutes les valeurs ainsi obtenues représentent des nombres
premiers, le théorème se trouve démontré, car alors x + 1 est de
la forme 8m + 1 pour toutes les valeurs paires de x.
Examinons, par suite, le cas où les valeurs de x + 1 représentent
des nombres composés . Les diviseur's premiers impairs de x' + 1
étant tous de la forme 8m + 1 , supposons-les en nombre limité et
représentons-les par P, P. , PA, ... , P.
Remplaçons, dans x' + 1 , x par le produit p.P.:P , ... P = P.
>

L'expression P ' + 1 élant de la forme 8m + 1 et plus grande


que Pn ne peut , d'après notre hypothèse, représenter un nombre
premier.
Le nombre pe + 1 est donc composé, et ses facteurs premiers
étant de la forme 8m + 1 , nous arrivons à celte conclusion absurde
que P ' + 1 est divisible par l'un des nombres premiers p , P21 Pg, ... , Pn
qui entre dans la composition de P.

110. Question 465. – THÉORÈME 48. Tous les diriseurs premiers


impairs de la somme 208 + ao qui ne divisent pas a sont de la
forme 16 m + 1 .

La démonstration est identique à celle du théorème nº 107.


On commence par établir que si p est un facteur premier ne
8
divisant pas le second terme de la somme x® + as , on ne saurait
avoir
2 :8 + a = mult. de p
lorsque p est de l'une des formes
16 m + 3, 16m + 5, 16m + 7, 16 m + 9, 16m + 11 ,
16 m + 13, 16 m + 15 .

La seule forme acceptable des diviseurs premiers impairs de


28 + a® qui ne divisent pas a est donc 16m + 1 .
111. COROLLAIRE. -- Tous les facteurs premiers impairs de la
somme 2 + 1 sont de la forme 16 m + 1 .

FIN .
NOTE

DÉMONSTRATION ÉLÉMENTAIRE

DU THÉORÈME DE BACHET
« Un e.lier que conque est la somme de quatre carrés au plus »

PAR M. A. MATROT (1).


(Extrait du Journal de Mathémaliques élémentaires, 1891.)

OBSERVATION PRÉLIMINAIRE. Dans tout ce qui suit, les lettres


représentent exclusivement des nombres entiers, positifs ou négatifs.
Certains de ces nombres peuvent être nuls : il doit être entendu que,
quand nous parlons d'une somme de quatre carrés, un ou deux de
ces carrés peuvent être remplacés par des zéros.
LEMME I. - Le produit d'un nombre quelconque de facteurs
-

égaux chacun à une somme de quatre carrés, est lui-même une


somme de quatre carrés.
Il suffit évidemment de le démontrer pour deux facteurs :
f = a + b + c + d', p = a + ? + you + 8%.
Posons :
A = ax + b3 + cy + d3
B = a -- ba
b X - CS + dy
( 1) Сх - d3
C = ar + bo - C2 03
D = a - by + c3 - da.
On a ( identité d'Euler ) :
(2) ( a + b' + ' + d ).(2 + 3' + y + 3 ) = A + B? + C + D' .

( 1) Cette démonstration ne diffère pas , quant au fond , de celle que nous avons
publiée en brochure (Paris, Nony , 1891); mais la présente rédaction a été rendue
beaucoup plus concise , grâce à l'emploi des nombres négatifs.
478 DÉMONSTRATIOY ÉLÉMENTAIRE
En effet, si l'on développe le second membre, les doubles produits
disparaissent tous et il ne reste que les seize carrés, qui sont préci
sément les seize produits partiels fournis par le premier membre (4).
LEMME II . – Tout nombre premier impair p qui divise une
-

somme de quatre carrés premiers dans leur ensemble : $ = F


+ Gº + L' + M' , est lui-même une somme de quatre carrés .
Soient f, g, l, m les restes minima (*), positifs ou négatifs, de
-
F, G , L, M par rapport à p ; on a : F = M ( p) + f, G = M ( P) + g , etc.;
F = M ( P) + 1 , G = M ( P) + g' , etc .;
S = F' + G' + L' + M' = M (p) + f + g' + 1? + m'.
S étant divisible par p , f? + g' + 1° + m' l'est nécessairement
aussi , et l'on peut écrire, n étant entier,
(3) pn = f'? + g'
g + 22 + m' .
f, g , l, m ne peuvent pas élre nuls tous les quatre, car alors F, G ,
L, M admettraient p comme facteur commun et F , Gʻ, L' , M ? ne > >

seraient pas premiers dans leur ensemble , contrairement à l'hypo


thèse : donc n n'est pas nul (°).
р
D'un autre coté,f,g, l, m sonttous quatre
, , g, l < 2
р
en valeur absolue
(aucun d'eux ne peut être égal à 2· puisque p est impair ). On a
donc
pa
F: + gº + 1 + mn' < 4 4” pr < p', np.

(1) Chacun des huit pombres a, b, c, d , a, b, y, ô, pouvant à volonté etre pris


poititement ou négativement, la décomposition du produit fo en quatre carrés peut,
en général , se faire de plusieurs manières différentes.
(?) a , b, q et r étant le dividende , le diviscur, le quotient et le reste d'une divi.
Bion , on a :
a = 69 + = M ( 6) + ,
a = 6 (2 + 1) - (b – r).
ou , en posant b - p = po',
a= 1 + 1) - q' = M (6) - r .
On appelle reste minimum de a, relativement à b, le plus petit, en valeurb absolue ,
છે
des deux nombres tret – m'..

Ce reste
6 minimum
pair, et il est nécessairement < · si b est impair.
est au plus égal a si o est
2
(* ) Deux au moins des quatre nombres fig,b, mi, sont différents de zéro . En effet,
si l'on avait , par exemple , p = I = 1 = 0 , la somme partielle F ' + G ' + L'
= S – M ' serait divisible par p ; il en serait forcément de même de Mé , et l'on
-
.

aurait m = 0, de sorte que S, 9, l, m , seraient nuls tous les qnatre, ce qui est
impossible.
DU THÉORÈME DE BACHET. 479

Si n élait égal à 1 , on aurait p = f * + gº + 1? + m' , et le lemme


serait démontré .
Soit n > 1. Je dis qu'on peut toujours supposer n impair. En
effet, si n est pair, (n = 2n ), on aura
(4) 2pn ' = f' + g? + 12 + m'.
La somme f ? + gº + 1 + m ? étant paire, a nécessairement ses
quatre termes de mème parité, ou deux termes pairs et deux impairs.
On peut donc toujours partager f, g, l, m en deux couples, par
exemple f et g, 1 et m , formés chacun de deux entiers de même
parité. L'égalité (4) peut s'écrire
2
+ m

(5) '
pn =**) +( 72) + (-**)+* 6 **):
-
2
+ +
2

fet g étant de même parité, ainsi que l et m , les quatre termes du


second membre sont entiers ; l'égalité (5) est donc de la forme :
(6) pn ' = 1 ? + g '? + 1'? + m'?.
Si n' est encore pair, on opérera sur l'égalité ( 6) comme on l'a fait
sur l'égalité (3) , et l'on finira toujours par obtenir une égalité de la
forme :

( 7) po = 3 + gi + + mở ,
dans laquelle ne sera impair. D'ailleurs ne sera plus petit que n et,
a fortiori, inférieur à p.
Si no = 1 >, le lemme est démontré . Si no surpasse 1 , divisons
for go, lo , mo, par no; soient a , b , c, d les restes minima , positifs
ou négatifs, et a, B, Y, 8 les quotients correspondants (par défaut ou
par excės) :

f . 1,2
=10 + a , 9, 9. = noß + b,b l.lo = noy + c,C m = 1,3 + d.
Porlons ces valeurs dans l'égalité (7) ; il vient :
( 8) pno = n : (2 + 8' + y + ' ) + 2n. (ax +63+64 + d3) + a ' + b + c + d '.
Tous les termes contenant n , en facteur, excepté les quatre derniers
du second membre, la somme de ceux-ci est nécessairement divisible
par no, et l'on peut poser, n , étant entier :
non , = a + b2 + c + d'.
a , b, c, d ne peuvent pas être nuls tous les quatre; car, s'il en était
480 DEMONSTRATION ÉLÉMENTAIRE
ainsi, l'égalité (8) se réduirait å
pro = n (a? + ß? + y + 8%),
ou , en divisant par nos à

p = 10 (2° + Be + qe + 8?).
=

Cette égalité est impossible, car p étant premier ne saurait être le


produit de deux entiers > 1. Ainsi, n, n'est pas nul. D'ailleurs
120
a , b , c , d sont tous quatre < >
puisque no est impair. On a donc :
2.
ni
a ' + b + c + d' < 4 non , < na , n < no

et, a fortiori, n , < n .


Remplaçons, dans l'égalité (8 ), a' + b3 + C + d ' par non , et
multiplions tout par n , ; il vient
no

pn , = n , n , (2 ? + ß? + gi + 5%) + 2n, (ax + bB + cy + dd) + ni ,


ou , en remplaçant non , par al + b + c + d',
png = (z' + b + c' + ) (z? + B' + y + 9 *) + 2n ,(az + b3 + cy + də) + 12 % .
Appliquons l'identité d'Euler et les formules (1 ) ; nous avons
png = A ' + B ' + ? + D? + 2n ,1 A + n ; = ( A + 12, )' + B' + C + D’.
Ce résultat est de la forme

(9) png = fi + g } + 11 + mi,


c'est - à -dire de même forme que l'égalité (3), mais » , est < n . Si
n , < 1 , le lemme est démontré. Si n , > 1 , on opérera sur l'égalité (9)
comme on l'a fait sur l'égalité (3) , et l'on en déduira une nouvelle
égalité de même forme :
pn , = fi + 9 + 1 + m ,
dans laquelle n , sera < ng. Si n , est encore > 1 , on continuera de
même ; mais comme la suite n , ny, ng, est décroissante, elle se
terminera nécessairement par l'unité, et l'on aura finalement
p = fi -+- g; +13 + m .
DU TAÉORÊME DE BACITI . 481

LEMME III . – Le nombre des résidus quadratiques d'un nombre


premier impair p est égal à P -1,
2
On appelle résidu quadratique ou simplement résidu d'un entier
donné N tout reste de division ,autre que 0, d'un carré entier par N.
Soit p un nombre premier impair ; posons p = 2h + 1 , d'où
р 1
h = •

Divisons par p les carrés des entiers consécutifs 1', 2 ,


2
3, et cherchons le nombre des restes dictincts. Si a - b = M (P) , C

a? b? = (a + b) (a - b) est aussi multiple de p ; par suite a' et l?


donnent le même reste : il suffit donc de prendre comme dividendes
les carrés des entiers < p . Soient c et d deux entiers complemen
taires à p , (c + d = p) : c* –- d' = (c + d) (c —- d ) = M ( p ) ; donc
cet di donnent le même reste . Par conséquent, il suffit de prendre
p
comme dividendes les carrés des h entiers < 2
: 1 , 2 , 3 , ..., h ”.
D'ailleurs les h restes sont tous dictincts, car e et f étant deux des
h premiers entiers
fo < ? < $),f + eet–cº=
<
2
>

(f +0)e (-e)
f- ne
f - e sont tous deux < p
saurait être divisible par p,puisque
P ·1
et par suite premiers avec p . Il y a donc bien h = restes ou
2
résidus quadratiques distincts, et pas davantage.
P 1
REMARQUES. - Puisqu'il y a seulement résidus quadra
2
р 1
tiques de p, il y a entiers inférieurs à p qui ne peuvent
2
jamais être obtenus comme restes en divisant des carrés par p .
Ces P - 1 entiers sont appelés non -résidus quadratiques ou simple
2
ment non -résidus de p .
Dire qu'un entier a < p est résidu de p équivaut à dire qu'on peut
trouver une valeur entière de X (ou plutôt une infinité de valeurs
entières de X) satisfaisant à l'équation :

X' = M ( p) + a.
LEMME IV . Tout nombre premier im , air p divise une somme
-

de deux ou de trois carrés premiers entre eur.


Posons, comme ci-dessus, p = 2h + 1. Prenons les p - 1 = 2h
entiers < p ; mettons à part h et 2h , et rangeons les > P 3 autres

E.cercices d'arithmétique. 31
482 DEMONSTRATION ÉLÉMENTAIRE
de la manière suivante :
3 h -2 h 1

| 24-1/2_,
2h 2h 2 2h - 3 h + 2 h + 1

En réunissant les termes superposés, on forme h - 1 couples dont


les deux termes ont uniformément pour somme 2h = p – 1. On -

3, ... , 2h, il y en a la
sait d'ailleurs que, parmi les 2h entiers 1 , 2, ,
moitié , c'est-à-dire h , qui sont résidus de p .
Cela posé , il peut se faire que h ou 2h soit résidu de p .
Si h est résidu , on peut écrire :
A? = M (p) + h , 2A' = M (P) + 2h = M (P) + p — 1 = M ( P ) -1,
2A' +1 = M (p) ;
p divise donc une somme de la forme 2A? + 1 ou A? + AP + 1 .
Si 2h est résidu , on peut poser :
A' = M (P) + 2h = M ( p) + p — 1 = M ( P ) – 1 ,
-

A’ + 1 = M ( P ),
et par conséquent p divise une somme de la forme A' + 1 .
Si h et 2h sont tous deux non - résidus, les h résidus sont contenus
dans les h - 1 couples : il faut donc qu'un , au moins, de ces couples
soit formé de deux résidus Q , a' ; on peut poser
A' = M ( W) + , A' ? = M (p) + a , >
12
A + A ' = M ( p) + + a' .
Mais o + a == p - 1 ; donc
A' + A' ? = M ( P) + p -1 = M (P) – 1 ,
A' + A ' ? + 1 = M ( p ).
En résumé, p divise au moins une somme de l'une des trois
formes
A' + 1 , A' + A + 1 , A' + A ' ? + 1 ,
c'est-à-dire une somme de deux ou de trois carrés premiers entre eux .
THÉORÈME DE BACHET . -
Tout nombre entier est la somme de
quatre carrés au plus .
1° 2 est la somme de deux carrés (2 = 1 + 1 %) .
2. En vertu du lemme IV, tout nombre premier, autre que 2,
divise une somme qui est un cas particulier d'une somme de quatre
carrés premiers dans leur ensemble ; donc, en vertu du lemme II ,
tout nombre premier impair est la somme de quatre carrés (au plus).
DU TIIÉORÈME DE BACHET . 483

3. Soit E un nombre composé quelconque. Tous ses facteurs pre


miers sont des sommes de quatre (ou de moins de quatre) carrés.
Donc , en vertu du lemme I , E est lui-même la somme de quatre
carrés (au plus) .
REMARQUE. – Si , dans les lemmes I et II , on suppose
c = d = y = = 0, L = M = 0,
on voit que :
1 ° Le produit d'un nombre quelconque de sommes de deux
carrés est lui-même une somme de deux carrés ;
2. Tout diviseur premier d'une somme de deux carrés premiers
entre eux est également une somme de deux carrés.
D'un autre côté , on déduit facilement du théorème de Wilson que
tout nombre premier de la forme 4k + 1 divise une somme de
deux carrés premiers entre eux (A' + 1 ), et, par suite, est une
)

somme de deux carrés. Au contraire, un nombre premier de la


forme 4k + 3 ne saurait être la somme de deux carrés ; car deux
carrés de même parité donnent une somme paire, et deux carrés de
parités différentes ne peuvent donner qu'une somme de la forme
4k + 1 :

(2n ) + ( 2n ' + 1 )' = 4 (n ? - +- 12 ' ' + n ' ) + 1 .


De là résulte que les entiers qui ne renferment aucun facteur
premier de la forme 4k + 3, sont tous et seuls décomposables en
deux carrés.
TABLE DES MATIÈRES

Pages
PRÉrace .. V

CHAPITRE 1. Notions préliminaires. Numération .. 1


CHAPITRE II . Addition et soustraction ... 11
CHAPITRE III . – Multiplication .... 21
CHAPITRE IV.- Division ..... 41
CHAPITRE , V. – Divisibilité des pombres ..... E9
CHAPITRE VI . Diviseurs communs des nombres entiers...
-
95
CHAPITRE VII . Des nombres premiers .... 107
CHAPITRB VIII. Des fractions ..... 164
CHAPITRB IX . - Des fractions décimales et des nombres décimaux .. 192
CHAPITRE X. Des rapports et proportions..... 206
CHAPITRE XI. – Des différents systèmes de numération . 217
CHAPITRE XII. -
Carrés et racines carrées 230
CHAPITRE XIII. — Cubes et racines cubiques . 275
CHAPITRE XIV. - Progressions .....
-
283
CHAPITRE XV.- Questions diverses.... 298
CHAPITRB XVI . – Notions élémentaires sur la théorie des nombres . 373
Note de M. Matrot.. 477

Dordeaux imp . G, GOONOTILHOU , rue Gurende, 11.

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