Vous êtes sur la page 1sur 241

Assemblages des pieds

GUIDE EUROCODE
Assemblages des pieds de poteaux en acier
Assemblages des pieds de poteaux en acier
Dimensionnement des assemblages de pieds
de poteaux en acier
de poteaux métalliques encastrés et articulés

D’après la norme EN 1993-1-8


(Eurocode 3, partie 1-8)

Avec la collection « Guides eurocodes », le CSTB offre aux professionnels du bâtiment des outils
pratiques relatifs aux méthodes de conception et de calcul figurant dans les normes Eurocodes.

L’objectif de cette collection, dirigée par le CSTB, est de présenter de manière synthétique de nom-
breux points de conception-calcul pouvant présenter des difficultés d’application pratique, du fait de
leur nouveauté ou de leur relative complexité.

Pour tous les guides de la collection, avec ou sans recours aux calculs automatisés, les auteurs
présentent de manière pédagogique et concise le déroulement des phases de calcul traitées, en
citant systématiquement l’article ou les articles, concerné(s) de l’eurocode. Cette méthode a pour but
essentiel d’éclairer le projeteur sur l’objectif et les choix essentiels en phase calcul, en délestant
l’approche de tout ce qui pourrait présenter des difficultés d’interprétation.

Le parti pris est de permettre, outre le recours éventuel à des logiciels ou des feuilles
de calcul Excel© 2003 (téléchargement gratuit sur http://e-cahiers.cstb.fr), la possibilité
d’un calcul manuel utilisant des tableaux ou abaques. Dans certains cas, libre choix
est ainsi laissé au calculateur de recourir à la méthode qu’il juge la plus adaptée au cas particulier à
traiter et aux moyens dont il dispose.

Ce guide, élaboré par le CTICM, s’inscrit dans ce programme général. Il est destiné à permettre la
conception et le calcul des assemblages de pieds de poteaux des bâtiments courants en acier.
3 D’après l’Eurocode 3
D’après l’eurocode
Les outils et méthodes de calcul proposés permettent de respecter les principes de dimension-
nement figurant dans l’EN 1993-1-8, l’EN 1993-1-1 et l’EN 1992-1-1 (respectivement l’Eurocode 3 > Dimensionnement des assemblages
partie 1-8, l’Eurocode 3 partie 1-1 et l’Eurocode 2 partie 1-1).
de pieds de poteaux métalliques
encastrés et articulés

SIÈGE SOCIAL
8 4 , AV E N U E J E A N J A U R È S | C H A M P S - S U R - M A R N E | 7 74 4 7 M A R N E - L A -VA L L É E C E D E X 2
T É L . ( 3 3 ) 0 1 6 4 6 8 8 2 8 2 | F A X ( 3 3 ) 0 1 6 0 0 5 7 0 3 7 | w w w. c s t b . f r

Construire en métal, un art, notre métier


Guide
Eurocode
D’après la norme NF EN 1993-1-8: 2005
(Eurocode 3, partie 1-8)

ASSEMBLAGES DES PIEDS


DE POTEAUX EN ACIER
Dimensionnement des assemblages
de pieds de poteaux métalliques
encastrés et articulés

Directeur de collection : Ménad CHENAF (CSTB)


Auteur : Ivor RYAN (CTICM)
Établissement public au service de l’innovation dans le bâtiment, le CSTB, Centre
Scientifique et Technique du Bâtiment, exerce quatre activités clés : la recherche, l’exper-
tise, l’évaluation, et la diffusion des connaissances, organisées pour répondre aux enjeux
de développement durable dans le monde de la construction. Son champ de compé-
tences couvre les produits de construction, les bâtiments et leur intégration dans les quar-
tiers et les villes.
Avec ses 918 collaborateurs, ses filiales et ses réseaux de partenaires nationaux,
européens et internationaux, le CSTB est au service de l’ensemble des parties prenantes
de la construction pour faire progresser la qualité et la sécurité des bâtiments.

Avertissement
Le présent guide ne se substitue en aucun cas aux textes de références qu’ils soient régle-
mentaires, normatifs ou codificatifs.
Le CSTB décline toute responsabilité quant aux conséquences directes ou indirectes
de toute nature qui pourraient résulter de toute interprétation erronée du contenu du
présent guide.

Feuilles de calcul
Vous pouvez télécharger gratuitement les feuilles de calcul développées sous
Excel© 2003 sur le site : http://e-cahiers.cstb.fr/
Rubrique téléchargement, puis Eurocodes

Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans le présent ouvrage, faite
sans l’autorisation de l’éditeur ou du Centre Français d’Exploitation du droit de copie (3, rue Hautefeuille, 75006 Paris), est illicite et constitue une
contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part, les reproductions strictement réservées à l’usage du copiste et non destinées à une utilisation
collective et, d’autre part, les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles
sont incorporées (Loi du 1er juillet 1992 - art. L 122-4 et L 122-5 et Code Pénal art. 425).
© CSTB février 2010 - novembre 2013 ISBN 978-2-86891-440-8
AVANT-PROPOS

AVANT-PROPOS
Les autorités publiques ont confié au CSTB l’organisation et la gestion
d’un programme d’accompagnement de la mise en œuvre de la directive
« produits de construction » (Directive 89/106 du 21 décembre 1988).
Ce programme d’accompagnement, appelé « Plan Europe » comporte
plusieurs volets, tous concourant à l’intégration des textes techniques
européens du domaine de la construction dans les usages français.

Le Plan Europe a été dirigé et organisé par le CSTB, en partenariat avec les
acteurs du bâtiment, partenariat formalisé par une convention en date du
1er juin 2004. Les partenaires concernés sont :
−− le ministère de l’Équipement, des Transports, de l’Aménagement du
Territoire, du Tourisme et de la Mer ;
−− le Secrétariat d’État au Logement ;
−− la Fédération Française du Bâtiment (FFB) ;
−− l a Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment
(CAPEB) ;
−− l’Union Sociale pour l’Habitat (USH) ;
−− l a Fédération française des Promoteurs Constructeurs de France
(FPC France) ;
−− l a Confédération des Organismes indépendants tierce partie de
Prévention, de Contrôle et d’Inspection (COPREC) ;
−− l’Union Nationale des Syndicats Français d’Architectes (UNSFA) ;
−− la Fédération professionnelle de l’ingénierie (SYNTEC-Ingénierie) ;
−− la Chambre de l’Ingénierie et du Conseil de France (CICF) ;
−− l’Association Française de Normalisation (AFNOR) ;
−− le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB).

L’un des volets du Plan Europe est dédié spécifiquement aux Eurocodes.
Il vise à procurer aux acteurs de la construction, pour les ouvrages courants,
des outils leur permettant d’appliquer les principes et méthodes de
dimensionnement proposées dans ces normes. Sont abordés à ce titre
tous les matériaux habituels de structure : acier, béton, bois et maçonnerie
vis-à-vis des actions normales, climatiques (vent, neige) ou accidentelles
(feu, séisme).
ASSEMBLAGES DES PIEDS
DE POTEAUX EN ACIER

Ce guide attire l’attention de l’utilisateur sur le domaine d’application


couvert, forcément restreint par rapport à celui de l’Eurocode en question.
Le choix délibéré a été de traiter les cas les plus couramment rencontrés.
Cette restriction s’accompagnant d’une simplification de traitement.

Enfin, il est indispensable de souligner que les méthodes proposées dans


ce guide sont destinées à réaliser des calculs de structure, et que leur
utilisation suppose la connaissance des principes généraux de résistance
des matériaux et de la mécanique des structures. Cette connaissance
est indispensable pour effectuer les choix judicieux qui incombent au
calculateur et apprécier la pertinence des résultats obtenus dans le
contexte particulier de l’ouvrage qu’il dimensionne.
SOMMAIRE 1

SOMMAIRE
1. INTRODUCTION..................................................................................................... 5
1.1 Objet........................................................................................................................ 5
1.2 Domaine d’application........................................................................................... 5
1.3 Contenu et utilisation............................................................................................. 9
1.4 Conception de la fondation, vérification du sol et résistance des fixations
dans la fondation.................................................................................................. 10
1.5 Symboles et définitions ....................................................................................... 12

2. CONFIGURATIONS D’ASSEMBLAGES DE PIEDS DE POTEAU TRAITÉES


DANS CE GUIDE................................................................................................... 15
2.1 Classification des assemblages suivant leur rigidité.......................................... 15
2.2 Configurations d’assemblages de pieds de poteaux traitées.......................... 17

3. RÉSISTANCES DES ACIERS, BÉTONS ET TIGES D’ANCRAGE....................... 23


3.1 Valeurs des coefficients partiels........................................................................... 23
3.2 Résistances des aciers des platines d’extrémité et des poteaux...................... 23
3.3 Résistance à la pression localisée du béton / joint de scellement................... 24
3.4 Tiges d’ancrage..................................................................................................... 25

4. MÉTHODOLOGIE DE CALCUL DES DIFFÉRENTES CONFIGURATIONS


D’ASSEMBLAGES DE PIED DE POTEAU........................................................... 33
4.1 Inventaire des références utilisées....................................................................... 33
4.2 Informations concernant toutes les configurations
d’assemblages traitées......................................................................................... 34
4.3 Résistances des assemblages.............................................................................. 37
4.4 Étape préliminaire : Établissement des paramètres de calcul.......................... 38
4.5 Étapes principales de calcul spécifiques à la Configuration A1....................... 39
4.6 Étapes principales de calcul spécifiques à la Configuration A2....................... 40
4.7 Étapes de calcul spécifiques à la Configuration A3........................................... 41
4.8 Étapes principales de calcul spécifiques à la Configuration E.......................... 42
4.9 Estimation des dimensions de la platine d’extrémité,
des tiges d’ancrage et de la rigidité d’un assemblage..................................... 43
4.10 Sélection d’un assemblage à l’aide des tableaux
d’assemblages prédimensionnés........................................................................ 45

5. EXEMPLES D’APPLICATION À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES..................... 47


5.1 Exemple 1 : Configuration A1.............................................................................. 47
5.2 Exemple 2 : Configuration A2.............................................................................. 52
5.3 Exemple 3 : Configuration A3.............................................................................. 71
5.4 Exemple 4 : Configuration E................................................................................ 74
5.5 Diagramme d’interaction M-N de résistance d’un assemblage :
méthodologie de l’Annexe F............................................................................. 100
5.6 Utilisation des tableaux des assemblages prédimensionnés
de l’Annexe N et de l’Annexe O du guide....................................................... 104

6. RÉFÉRENCES...................................................................................................... 113
ASSEMBLAGES DES PIEDS
2 DE POTEAUX EN ACIER

ANNEXE A : Résistance de calcul du joint de scellement


à la pression localisée.............................................................................. 117
A.1 Influence des dimensions de la fondation sur la résistance
du joint de scellement à la pression localisée.................................................. 117
A.2 Résistance de calcul du joint de scellement à la pression localisée............... 121

ANNEXE B : Résistance des composants de l’assemblage :


méthode des tronçons en T.................................................................... 125
B.1 Généralités.......................................................................................................... 125
B.2 Tronçon en T tendu............................................................................................. 127
B.3 Tronçon en T comprimé..................................................................................... 138

ANNEXE C : R
 ésistance d’un assemblage de pied de poteau
en compression seule.............................................................................. 147
C.1 Introduction......................................................................................................... 147
C.2 Étapes de calcul.................................................................................................. 147

ANNEXE D : Estimation des dimensions de la platine d’extrémité


pour un poteau soumis à un effort axial de compression.................... 151
D.1 Étape n° 1 : Choix des paramètres de résistance de calcul des matériaux... 151
D.2 Étape n° 2 : Estimation préliminaire de l’aire de la plaque d’assise............... 151
D.3 Étape n° 3 : Choix du type de platine d’extrémité........................................... 151
D.4 Étape n° 4 : Détermination de la largeur additionnelle d’appui..................... 152
D.5 Étape n° 5 : Détermination des dimensions en plan minimales
requises pour la platine...................................................................................... 153
D.6 Étape n° 6 : Détermination de l’épaisseur minimale requise
pour la platine d’extrémité................................................................................. 153

ANNEXE E : V
 érification d’un assemblage de pied de poteau « encastré »............. 155
E.1 Introduction......................................................................................................... 155
E.2 Étapes de calcul.................................................................................................. 155

ANNEXE F : Diagramme de résistance d’un assemblage


de pied de poteau sous interaction M-N............................................... 161
F.1 Introduction......................................................................................................... 161
F.2 Moment résistant en fonction de l’effort normal appliqué :
étapes de calcul.................................................................................................. 161
F.3 Méthode pour déterminer le diagramme d’interaction M-N......................... 170

ANNEXE G : Rigidité des pieds de poteaux à la flexion............................................. 175


G.1 Introduction......................................................................................................... 175
G.2 Méthode des composants................................................................................. 177
G.3 Coefficients de rigidité des composants et des tronçons en T...................... 179
G.4 Rigidité initiale Sj,ini de l’assemblage en rotation.............................................. 183
G.5 Limites de classification...................................................................................... 185
G.6 Évaluation de la rigidité dès la phase de prédimensionnement.................... 187
SOMMAIRE 3

ANNEXE H : Ancrage des tiges d’ancrage en barre lisse dans le béton.................. 189
H.1 Introduction......................................................................................................... 189
H.2 Limitations sur l’utilisation des différents types
et classes de tiges d’ancrage............................................................................. 189
H.3 Contrainte d’adhérence de calcul..................................................................... 190
H.4 Longueur d’ancrage de référence requise....................................................... 191
H.5 Ancrage par coude ou par crochet................................................................... 192
H.6 Ancrage par un dispositif à l’extrémité des tiges............................................. 194

ANNEXE I : Résistance de l’assemblage au cisaillement par frottement.................. 197

ANNEXE J : Transmission de l’effort tranchant par cisaillement


des tiges d’ancrage................................................................................... 199
J.1 Reprise de l’effort de cisaillement par cisaillement/flexion
des tiges d’ancrage............................................................................................ 199
J.2 Résistance des tiges d’ancrage en cisaillement............................................... 200
J.3 Résistance des tiges d’ancrage soumises
à une combinaison de traction et de cisaillement........................................... 201

ANNEXE K : Reprise
 de l’effort de cisaillement par une bêche................................. 203
K.1 Généralités sur les bêches................................................................................. 203
K.2 Conception et vérification d’une bêche en profil I ou H pour transmettre
un effort de cisaillement Vz selon l’axe faible du poteau................................ 203
K.3 Conception et vérification d’une bêche en cornière....................................... 209
K.4 Conception et vérification d’une bêche en I transmettant
un effort tranchant résultant incliné par rapport à l’axe z-z du poteau.......... 213

ANNEXE L : Dimensionnement forfaitaire des cordons d’angle des soudures........ 217

ANNEXE M : Aides donnant le coefficient α pour le calcul des résistances


des tronçons en T en traction....................................................................219

ANNEXE N : Tableaux d’assemblages prédimensionnés de pieds


de poteaux articulés................................................................................ 223

 ableaux d’assemblages prédimensionnés


ANNEXE O : T
de pieds de poteaux encastrés.............................................................. 229
ASSEMBLAGES DES PIEDS
4 DE POTEAUX EN ACIER
1. INTRODUCTION 5

1. INTRODUCTION
1.1 Objet
Ce guide a pour objectif principal de fournir aux acteurs de la profession
(constructeurs, bureaux d’études, organismes de contrôle, etc.) des outils
pratiques pour la conception et le calcul des assemblages de pieds de
poteaux des bâtiments courants en acier selon la version EN des Eurocodes.
À cette fin, ce guide présente les méthodes de vérification nécessaires,
des exemples d’application de ces méthodes et donne des tableaux de
dimensionnement des deux types d’assemblages de pieds de poteaux les
plus utilisés dans les bâtiments courants de la construction métallique : les
assemblages de pieds de poteaux par platine d’extrémité « articulés » et
« encastrés ».

Les assemblages des pieds de poteaux se distinguent des autres


assemblages courants de la construction métallique par le fait qu’en
plus des composants ou éléments de fixation habituels en1 acier21– profils,
plats, boulons, soudures – interviennent également1 le2 béton 21 22 de la
fondation et
21 les éléments de liaison avec MS
cette fondation
2 3 (scellement et
1 22 23
2 21 22
1 1993-1-8
21
tiges d’ancrage). Par1 conséquent, MS
l’application des règles de la norme
3 4 24
MS EN [ 1 , 221 ] au22calcul de ces assemblages fait23 appel non
2 3 MS
22 23aux2 règles 4 5 24 25
MS seulement
MS
[ 3 , 4 23
] mais
24 aussi
322 23 générales de la norme EN  1993-1-1
à celles de la norme EN 1992-1-1 [ 5 , 6 ].25Cependant,
26
3 4 23 24
dans
4 cette
5 24 dernière
25 norme, certaines lacunes sont à combler,
6 7 26notamment
27
en ce qui concerne les524
4 25 de calcul pour l’ancrage des tiges
règles fabriquées
5 6 25 26 7 8 27 28
à partir de barres5 « lisses ».
625 26
6 7 26 27 8 9 28 29
6 726 27
1.2 Domaine
7 8 27 d’application
28 7 8
9 10 29 30
27 28
8 9 28 29 10 11 30 31
Les assemblages8 visés 928par29ce guide sont les assemblages courants de
9 10 29 30 11 12 31 32
pieds de poteaux9 par10platine
29 30soudée à l’extrémité du poteau et solidarisée
à10 11 30 31 en béton par des tiges d’ancrage et un scellement/calage.
la fondation 12 13 32 33
10 1130 31
11 12 31 32 13 14 33 34
11 1231 32
Ces
12 13assemblages sont typiquement ceux utilisés dans les bâtiments
32 33 12 14 15 34 35
industriels ou commerciaux
1332 33à un niveau (usines, hangars, bâtiments de
13 14 33 34
stockage/logistique, etc.) 15 est
16 35 36
13 14 33 dont
34 la stabilité transversale réalisée par
portiques
14 15 (Figure 
34 35 1-1 et Figure  1-2). Des assemblages semblables
16 17 36 37 sont
14 1534 35
également
15 16 35 employés
36 15
pour les poteaux de tous bâtiments courants à un ou
17 37 38
à plusieurs niveaux, par1635exemple
36 les bâtiments de bureaux,18de logements,
de 17 36 37écoles
16 parkings,
16 et hôpitaux
37 (Figure 1-3). 18 19 38 39
1736
17 18 37 38 19 20 39 40
17 1837 38
Les deux types d’assemblages concernés sont :
18 19 38 39 20 40
18 1938 39
−− les assemblages
39 40
dits « articulés », transmettant une charge axiale et un
19 20
19 ; 2039 40
effort tranchant
20 40
20 dits
−− les assemblages 40 « encastrés », transmettant une charge axiale, un
effort tranchant et un moment de flexion.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
6 DE POTEAUX EN ACIER

1 21
Les méthodologies de 21
1 vérification présentées dans ce guide sont applicables
1 2 21 22
aux assemblages
MS 1 en2pieds
21 22de poteaux MS laminés
à section en I bisymétrique,
3 22
2 des 23
ou reconstitués soudés,
MS et platines
poteaux
2 3 22 avec23 MS
platine d’extrémité non raidie. Les aciers
sont ceux mentionnés dans l’EN 1993-1-1 [ 3 , 4 ],23 24
3 4 23 24
21 des tiges
1 aciers
les d’ancrage sont ceux précisés par l’EN 1993-1-8 ,
4 [ 51 24 21
25
2 ] ou22 4 5 24 25et les classes de béton sont celles définies par
par l’EN 1993-1-1
MS l’EN
3 1992-1-1
23 [ 5 , 6 ].25 26 MS 5 62 25 22
26
6 73 26 23
27
4 24 6 7 26 27 4
Pour les poteaux ayant un autre profil de section, par exemple pour 7 8les27 24
28
5
poteaux 7 8tubulaire,
25de section 27 28 et pour les platines d’extrémité raidies, des
8 95 28 25
29
adaptations
6 26 9 28 29de vérification exposées sont possibles.
des8méthodes
9 106 26
29 30
7 27 9 10 29 30
10 117 30 27
31
8 28 10 11 30 31
11 128 28
31 32
9 29 11 12 31 32
12 139 29
32 33
10 30 12 13 32 33 10
13 14 33 30
11 34
31 13 14 33 34 11 31
14 15 34 35
12 32 14 15 34 35 12 32
15 16 35 36
13 33 15 16 35 36 13
16 17 36 33
37
14 34 16 17 36 37 14 34
17 18 37 38
15 35 17 18 37 38 15 35
18 19 38 39
16 36 18 19 38 39 16 36
37 19 20 39 40
17 19 20 39 40 17 37
20 40
18 38 20 40 38
18
19 39 39
19
20 40 20 40
1. INTRODUCTION 7

Assemblages de pieds de poteaux par platine d’extrémité


Assemblages « articulés » : Configuration A1 (avec ou sans bêche) ou A2

a) Assemblages courants de pieds de poteaux d’un portique typique.

Assemblages de pieds de poteau x par platine d’extrémité avec bêche et avec


gousset recevant la barre de contreventement
Assemblages « articulés »: Configuration A1 avec bêche ou A2

b) Assemblages soumis au soulèvement et à un effort tranchant.

Assemblages de pieds de poteaux par platine d’extrémité


d’un portique de stabilité longitudinale d’un bâtiment
Assemblages « encastrés » avec ou sans bêche : Configuration E

c) Assemblages de pieds de poteaux d’un p ortique de stabilité longitudinale.

Figure 1-1 : Assemblages en pieds de poteaux d’un bâtiment industriel.


ASSEMBLAGES DES PIEDS
8 DE POTEAUX EN ACIER

Assemblages de pieds des potelets par platine


d’extrémité
Assemblages « articulés » : Configuration A3

Figure 1-2 : Assemblages en pieds des potelets d’un mur pignon d’un bâtiment industriel.

Assemblages Assemblages
Configuration A1 Configuration A1
sans bêche ou
A2 avec bêche

Assemblages de pieds de poteaux « articulés »


Ossature contreventée pour un bâtiment à étages

Figure 1-3 : Assemblages « articulés » en pieds de poteaux d’un bâtiment à plusieurs niveaux.
1. INTRODUCTION 9

1.3 Contenu et utilisation


Le Chapitre 2 définit les deux types d’assemblages traités dans ce guide
– articulés et encastrés – et en précise des variantes qui conduisent à
identifier les quatre configurations d’assemblages de pieds de poteaux qui
seront considérées par la suite.

Le Chapitre 3 définit les résistances de calcul des aciers, bétons et tiges


d’ancrage habituellement utilisés dans la pratique.

Pour les quatre configurations d’assemblages traitées, le Chapitre 4


présente les méthodologies de vérification de la résistance en fonction
des combinaisons des efforts appliqués (compression ou traction dans
le poteau, cisaillement selon un ou deux axes et, éventuellement, flexion
autour de l’axe principal du poteau). Les méthodologies de vérification
font intervenir les règles et outils/aides de calcul exposés aux Annexes A
à N de ce guide et incluent la classification des assemblages par rigidité.

Le Chapitre 5 présente des exemples de calcul appliquant les


méthodologies exposées au Chapitre 4 à des cas concrets d’assemblages
typiques de pieds de poteaux, et cela pour chaque configuration
d’assemblage.
1 21
■■ Prédimensionnement des assemblages
2 22
MS d’extrémité
Une méthode de prédimensionnement des platines 3 des
23
pieds
de poteaux est présentée dans l’Annexe D.
4
24
5
Des tableaux de capacité de résistance d’assemblages 21 25
1 prédimensionnés
de pieds de poteaux en profils laminés courants sont fournis en Annexe N
2 6 22 26
MS
et en Annexe O, ainsi que dans les fichiers adéquats présents
3 «  7
23
sur le CD
27
accompagnant ce guide, pour les types respectivement articulés  » et
8
24 28dans le
« encastrés ». Ces tableaux donnent des capacités de4 résistance
cadre des choix suivants : 5 9 25 29
−− p
rofils laminés (pris dans les gammes courantes) 621 10 26d’extrémité
1 et platines 30
de la même nuance d’acier : S235, S275 ou S355 ; 11
2 722 27 31
MS
−− bétons de classes C20/25, C25/30 et C30/37 ; 3 823 12 28 32
−− tiges d’ancrage de différents diamètres soit de4 Classe 13 29soit33
924 4.6, 1en acier
21
S355 de résistance réduite (voir l’EN 1993-1-8 5§3.6.1(3)).
25 14 30 34
10 2 22
■■ Outils de calcul et d’aide complémentaires 6
MS
11 15 3
35 23
26 31
En outre, le guide contient les annexes suivantes [ 7 à 1227, 16
1 32 421 à 24 ]
, et 36
qui, soit présentent les règles de calcul spécifiques
8 aux composants
2
28 17 33 37 522 des
25
assemblages, soit donnent le déroulement parMS
13
étapes
9
des applications
3 34 38623 de
1429 18 26
ces dernières règles aux deux types d’assemblages traités, soit constituent
autant d’aides complémentaires au calcul : 10 1530 194 35 39724 27
11 5
31 20 825 28
16 36 40
12 32 6 37 926 29
17
13 33 7 38 1027 30
18
11
14 34 8 39 28 31
19
15 35 9 12
29 32
40
ASSEMBLAGES DES PIEDS
10 DE POTEAUX EN ACIER

Annexe A : Résistance de calcul du joint de scellement à la pression


localisée
Annexe B : Résistance des composants de l’assemblage  : méthode
des tronçons en T
Annexe C :  Résistance d’un assemblage de pied de poteau en
compression seule
Annexe D : Estimation des dimensions de la platine d’extrémité pour
un poteau soumis à un effort axial de compression
Annexe E : Vérification d’un assemblage de pied de poteau « encastré »
Annexe F : Diagramme de résistance d’un assemblage de pied de
poteau sous interaction M-N
Annexe G : Rigidité des pieds de poteaux à la flexion
Annexe H : Ancrage des tiges d’ancrage en barre lisse dans le béton
Annexe I : Résistance de l’assemblage au cisaillement par frottement
Annexe J : Transmission de l’effort tranchant par cisaillement des tiges
d’ancrage
Annexe K : Reprise de l’effort de cisaillement par une bêche
Annexe L : 1 Dimensionnement
21 forfaitaire des cordons d’angle des
2
soudures
22
MS
Annexe M : Aides donnant le coefficient α pour le calcul des résistances
3 des
23tronçons en T en traction
4 24
1.4 Conception5 de la
25 fondation, vérification du sol et
résistance6 des 26
fixations dans la fondation
1.4.1 Fondation et 7sol 27
8 28
L’utilisateur 9est averti
29 du fait que ce guide ne couvre pas les vérifications
qu’il convient
10
de réaliser en ce qui concerne la résistance du béton,
30
la résistance globale de la fondation en béton, la détermination des
11
armatures nécessaire 31 dans la fondation en béton et la résistance du sol
sous la fondation
12 et/ou
32 autour de la fondation.
13 33
Les règles de calcul pour les diverses vérifications de la résistance de la
fondation en 14 béton
34 sont celles de l’EN 1992-1-1, norme référencée par
15
l’EN 1993-1-8 aux 35 paragraphes suivants : 6.2.2(5), 6.2.2(9), 6.2.5(7), 6.2.6.12(3),
6.2.6.12(5), 6.2.8.1(5),
16 36 et 6.2.9(1).
37
Il convient 17de faire les vérifications de la résistance du sol selon
l’EN 1997 [ 18 ]. 38
19 39
20 40
1 21
2 22
MS
1. INTRODUCTION
3 23 11
4 24
1 21 5 25
2 22
MS 3 23
6 26
1.4.2 Résistance des fixations dans la fondation en béton 7 27
4 24 8 28
5 25 dans l’EN 1992-1-1 de règles de calcul spécifiques
Il n’y a pas actuellement 9 29
pour la vérification
6 de26la résistance d’ancrage en traction ou en cisaillement
10 30
de fixations en 7acier telles les tiges d’ancrage couramment
1 utilisées pour
21
27 11 31
les pieds de poteaux traités par ce guide. 2 22
8 28 MS 3 23
12 32
9
En ce qui concerne les
29 tiges d’ancrage tendues fabriquées à partir de
4 24 13 33
barres rondes 10lisses et
30 conçues pour transmettre l’effort de traction au
béton uniquement l’adhérence, référence est faite5 dans25 14 34
11 par 31
ce guide aux
règles de calcul pour les armatures lisses données dans 6l’ENV 1922-1-1
26 [ 15 ] 35
12 3.4.2
(voir le paragraphe 32 et l’Annexe H).
7 27 16 36
13 33
8
En ce qui concerne la vérification de la résistance d’ancrage 17
28 en traction 37
14 34
des tiges (voir l’Annexe H), référence est faite dans ce9 guide
29 aux règles
18 38
15
de calcul proposées 35
aux parties pertinentes de la norme expérimentale
10 30 19 39
XP EN 1992-4[ 16 ]. 36 11 31 20 40
17 37
12
Lorsqu’une bêche est utilisée ou lorsque les tiges d’ancrage 32
sont conçues
pour transmettre 38 tranchant au pied du poteau, et en complément
18 l’effort 13 33
des vérifications
19 présentées
39 dans ce guide (voir le paragraphe 3.4.3
14 34
l’Annexe J et l’Annexe 40
K de ce guide), il est conseillé de justifier le béton
20
résistant aux efforts transmis par la bêche ou le groupe15de tiges35 d’ancrage
selon les règles de calcul proposées par la référence [ 16 ]. 36
17 37
18 38
19 39
20 40
ASSEMBLAGES DES PIEDS
12 DE POTEAUX EN ACIER

1.5 Symboles et définitions 


Tableau 1‑1 : Symboles et définitions.

Symbole Définition
Coefficient intervenant dans la longueur de tronçons en T équivalents pour une
α
rangée de tiges d’ancrage intérieure en traction
Rapport de la largeur ou longueur de l’aire de répartition (de l’effort transmis
αbf au pied de poteau) à l’intérieur de la fondation à la largeur ou longueur de la
platine d’extrémité
Coefficient intervenant dans la formule pour la résistance de calcul au cisaille-
αcb
ment d’une tige d’ancrage
βj Coefficient propre au matériau de scellement
Coefficient partiel relatif à la résistance à la compression du béton selon
γc
l’EN 1992-1-1
γM0 Coefficient partiel relatif à la résistance à la traction de l’acier de la platine d’extrémité
Coefficient partiel relatif à la résistance de la section nette d’une tige d’ancrage,
γM2
à la traction, au cisailement ou à la pression diamètrale
Dimension de la gorge des cordons de soudure semelle de poteau sur platine
afc
d’extrémité
Dimension de la gorge des cordons de soudure âme de poteau sur platine
awc
d’extrémité
Dimension de la gorge des cordons de soudure semelle de bêche sur platine
afn
d’extrémité
awn Dimension de la gorge des cordons de soudure âme de bêche sur platine d’extrémité
Hauteur en plan de l’aile de la cornière formant bêche (longueur de l’aile de la
ba
cornière soudée à la platine d’extrémité)
beff Largeur efficace d’un tronçon en T équivalent comprimé
beff,c,wc Largeur efficace en compression de l’âme du poteau
bp Largeur de la platine d’extrémité
Largeur en plan de la fondation (correspondant à la largeur de la platine d’extré-
bf
mité du poteau)
bfc Largeur de la section du poteau (largeur de la semelle du poteau en I)
beff Largeur efficace de la semelle de tronçon en T
bn Largeur en plan de la bêche
c Largeur d’appui additionnelle (au-delà du périmètre de la section du poteau)
d Diamètre nominal d’une tige d’ancrage
df Profondeur de la fondation
e, ex Pince entre le centre d’un trou de tige d’ancrage et le bord de la platine d’extrémité
Distances minimales des bords de la platine d’extrémité rectangulaire aux bords
eb, eh
de la fondation rectangulaire
1. INTRODUCTION 13

Symbole Définition
em Épaisseur du joint de scellement (mortier de calage ou coulis)
eN Excentricité effective MEd / NEd
ƒyc Limite d’élasticité de l’acier du poteau

ƒyp Limite d’élasticité de l’acier de la platine d’extrémité

ƒbd Contrainte ultime de calcul d’adhérence armature-béton selon l’EN 1992-1-1

ƒcd Résistance de calcul à la compression du béton de la fondation selon l’EN 1992-1-1

ƒjd Résistance de calcul à la pression localisée du scellement/béton de la fondation

ƒyn Limite d’élasticité de l’acier constituant la bêche de cisaillement

ƒun Résistance à la traction de l’acier constituant la bêche

ƒyb, ƒub Limite d’élasticité et résistance à la traction de l’acier de la tige d’ancrage


haf Longueur de l’aile de la cornière (bêche) encastrée dans la fondation
Hauteur en plan de fondation (correspondant à la hauteur de la platine d’extré-
hf
mité du poteau)
hc Hauteur de la section du poteau
hn Hauteur en plan de la bêche en profilé en I
hp Longueur de la platine d’extrémité
ℓeff Longueur efficace d’un tronçon en T équivalent tendu ou comprimé
Distance transversale entre un trou de tige d’ancrage dans la platine d’extrémité
m, mx et la position de la rotule plastique à coté de l’élément tendu (âme ou semelle
du poteau) d’un tronçon en T équivalent tendu
Distance transversale entre un trou de tige d’ancrage dans la platine d’extrémité
n
et la position de l’effort de levier sur un tronçon en T équivalent tendu
p, p1, p2 Distance entre rangées ou files des tiges d’ancrage
tfc Épaisseur de la semelle du poteau
twc Épaisseur de l’âme du poteau
tan Épaisseur de l’aile d’une bêche en cornière
tfn Épaisseur de la semelle d’une bêche de cisaillement en profil I
tp Épaisseur de la platine d’extrémité
tfn Épaisseur de l’âme de la bêche en profil I
Aire rectangulaire chargée immédiatement sous la platine du pied de poteau, de
AC0
dimensions b1 et d1
Aire rectangulaire maximale du béton résistante à un effort axial de compression
AC1
après diffusion dans la profondeur de la fondation, de dimensions b2 et d2
Cf,d Coefficient de frottement acier-béton
FC,wc,Rd Résistance de calcul en compression d’un tronçon en T comprimé « âme »
FC,fc,Rd Résistance de calcul d’un tronçon en T comprimé « semelle »
ASSEMBLAGES DES PIEDS
14 DE POTEAUX EN ACIER

Symbole Définition
FC,Rd Résistance de calcul du côté en compression de l’assemblage
Résistance de calcul à un effort tranchant par frottement entre la platine d’extré-
Ff,Rd
mité et le joint de scellement
Ft,Rd Résistance de calcul en traction de la section nette d’une tige d’ancrage
Ft,anc, Rd Résistance de calcul d’ancrage en traction d’une tige d’ancrage
Résistance de calcul d’un tronçon en T équivalent tendu pour une rangée exté-
Ft,ext,Rd
rieure des tiges d’ancrage
Résistance de calcul d’un tronçon en T équivalent tendu pour une rangée inté-
Ft,int,Rd
rieure ou centrale des tiges d’ancrage
FT,Rd Résistance de calcul en traction du côté tendu de l’assemblage
Fv,Rd Résistance de calcul à l’effort tranchant du joint de scellement
Fvb,Rd Résistance de calcul au cisaillement d’une tige d’ancrage
Ic Moment d'inertie en flexion du poteau
Lc Hauteur du poteau
Lb Longueur d’une tige d’ancrage soumise à allongement
Longueur maximale d’une tige d’ancrage soumise à allongement avec l’appari-
Lb*
tion de l’effet de levier
Leff,n Profondeur efficace d’une bêche de cisaillement
Ln Profondeur totale d’une bêche de cisaillement
MEd Moment de calcul appliqué au pied de poteau
Résistance de calcul d’un assemblage de pied de poteau à un moment en com-
MRd, Mj,Rd
binaison avec un effort axial NRd
NEd Effort axial de calcul appliqué au pied de poteau
Résistance de calcul d’un assemblage de pied de poteau à un effort axial en
NRd, Nj,Rd
combinaison avec un moment MRd
Résistance de calcul d’un assemblage de pied de poteau en traction seule (effort
NT,Rd
de soulèvement)
NC,Rd Résistance de calcul d’un assemblage de pied de poteau en compression axiale seule
Nsec,Ed Effort axial secondaire dans la fondation de la bêche de cisaillement
Q Effort de l’effet de levier sur les boulons dans un tronçon en T tendu
Effort tranchant de calcul appliqué en pied de poteau, composante de cet effort
VEd, Vy,Ed, Vz,Ed
selon l’axe y-y ou selon l’axe z-z
VRd Résistance de calcul à un effort tranchant appliqué en pied de poteau
Vn,Rd Résistance de calcul d’une bêche à un effort tranchant appliqué en pied de poteau
2. CONFIGURATIONS D’ASSEMBLAGES
DE PIEDS DE POTEAU TRAITÉES DANS CE GUIDE 15

2. CONFIGURATIONS D’ASSEMBLAGES DE PIEDS DE


POTEAU TRAITÉES DANS CE GUIDE
2.1 Classification des assemblages suivant leur rigidité
L’EN 1993-1-8 donne des règles permettant de déterminer la rigidité des
assemblages poutre-poutre, poutre-poteau et pieds de poteaux. Afin
de simplifier la modélisation des assemblages dans le cadre de l’analyse
globale de la structure, ces règles définissent également une classification
qui permet de déterminer s’il est acceptable – c’est-à-dire sans nuire à
l’adéquation des prédictions de l’analyse globale ni pour le comportement
ni pour la résistance de la structure et/ou de chacun de ses éléments  –
qu’un assemblage soit modélisé comme « articulé » ou « rigide ». Lorsqu’un
assemblage n’entre pas dans une de ces deux modélisations extrêmes, il
y a lieu, en principe, de modéliser dans l’analyse globale son caractère
«  semi-rigide », voire son comportement moment-rotation M-φ complet.
Ainsi, pour les assemblages poutre-poutre et poutre-poteau, des critères
sont donnés pour permettre le classement d’un assemblage comme
« rigide », « semi-rigide » ou « articulé ». Par contre, pour les assemblages
de pieds de poteaux, on constate que seuls des critères pour distinguer
les assemblages « rigides » des assemblages « semi-rigides » sont donnés,
c’est-à-dire qu’on n’y trouve aucun critère pour identifier un assemblage
de pied de poteau qu’on puisse classer « articulé ».

Cependant, en construction métallique, il est une pratique courante et


de longue date de considérer que des assemblages de pieds de poteaux
tels que ceux présentés à la Figure 2‑1 et satisfaisant des critères plus ou
moins restreignants peuvent être traités comme des « articulations » et que
des assemblages de pieds de poteaux dits « encastrés » de la Figure 2‑2
peuvent être traités comme des assemblages « rigides ».

Poteaux en profil en I
Platine d’extrémité
Joint de scellement/mortier
Fondation en béton
Tiges d’ancrage

Bêche

a) b)
Figure 2-1 : Assemblages de pieds de poteaux dits « articulés ».
ASSEMBLAGES DES PIEDS
16 DE POTEAUX EN ACIER

Poteaux en profil en I
Platine d’extrémité
Joint de scellement/mortier
Fondation en béton

Tiges d’ancrage

Bêche
Axe x-x Axe x-x

1 21
2 22
MS 3 23Axe z-z Axe z-z

4 24
Axe y-y 5 25 Axe y-y

a)
6 26 b)
7 27
Figure 2-2 : Assemblages
8 28de pieds de poteaux dits « encastrés ».
9 29
En l’absence d’une classification spécifique dans l’EN 1993-1-8 pour
10 30
identifier les pieds de poteaux « articulés », l’Annexe Nationale française à
11
l’EN 1993-1-8 a repris la 31 définition, conventionnelle et empirique, donnée
dans la référence [ 12 ] (« Pieds
32 de Poteaux Articulés ») publiée par le CTICM,
et référencée dans13la suite de ce guide comme méthode conventionnelle.
33
Ainsi, pour qu’un 14 34
assemblage de pied d’un poteau laminé, par platine
d’extrémité fixée avec
15 deux
35 tiges d’ancrage sur (ou très proches de) l’axe
principal du poteau,
16 puisse
36 être considéré « articulé » (voir Figure 2-1), on
doit s’assurer que :
17 37
−− s oit la hauteur hp de la platine d’extrémité est inférieure ou égale à
18 38
300 mm ;
19 39
−− s oit, pour les assemblages dont la platine d’extrémité à une hauteur hp
comprise entre20 40 et 600 mm :
300 mm
-- θ × hp ≤ 3 mm et
-- NEd, ser × θ × hc ≤ 1,5×106 N.mm,
où hc est la hauteur du profil du poteau ;
θ est la rotation à l’état limite de service en pied du
poteau considéré comme « articulé » ;
est l’effort axial de compression associé à la
NEd,ser 
rotation θ (voir Figure 2-3).
2. CONFIGURATIONS D’ASSEMBLAGES
DE PIEDS DE POTEAU TRAITÉES DANS CE GUIDE 17

Rotation en pied θ

Figure 2-3 : Rotation en pied de poteau à l’état limite de service.

Les règles de calcul de l’EN 1993-1-8 pour la rigidité des assemblages


et pour leur classification par rigidité sont présentées en détails dans
l’Annexe G de ce guide et sont mises en application dans les exemples de
calcul traités au Chapitre 5.

L’utilisateur doit retenir que :


−− l es pieds de poteaux dits «  articulés  » dans ce guide (voir la
Figure 2-1), qu’ils soient ou non classés « articulés » selon la méthode
conventionnelle, ne sont pas sans rigidité flexionnelle ;
−− l es pieds de poteaux dits «  encastrés  » dans ce guide (voir la
Figure 2-2) ne sont pas forcément classés « rigides » selon les critères
de classification de l’EN 1993-1-8 [ 1 ]. 21
2 22
2.2 MS de3pieds23 de poteaux traitées
Configurations d’assemblages
4 24
2.2.1 Introduction
5 25
Les deux types d’assemblages de pieds
6 de26poteaux concernés par ce
guide sont : 7 27
−− les pieds de poteaux « articulés » qu’on être de la Configuration A ;
8 dit28
−− les pieds de poteaux « encastrés » qu’on
9 dit
29 être de la Configuration E.
10 30
Afin de mieux cerner à la fois les spécificités
11 des
31 dispositions constructives
à mettre en œuvre en fonction des efforts appliqués, les façons dont ces
12
efforts sont transmis à la fondation et les 32 vérifications des résistances
associées, les pieds de poteaux «  articulés 
13 33» de Configuration A sont
séparés en trois sous-configurations, à 14
savoir :34
−− c onfiguration A1 : Pied de poteau soumis
15 à un effort axial de compres-
35
sion et à un effort tranchant transmis par frottement ou par une bêche ;
16 36
−− c onfiguration A2 : Pied de poteau soumis37à un effort axial de soulève-
17
ment et à un effort tranchant transmis par une bêche ;
18 38
−− c onfiguration A3 : Pied de poteau soumis à un effort axial et à un effort
tranchant transmis par cisaillement 19 39 d’ancrage.
des tiges
20 40
ASSEMBLAGES DES PIEDS
18 DE POTEAUX EN ACIER

On peut comprendre que pour certains cas de chargement un assemblage


de pied de poteau «  articulé  » est de la Configuration A1 et que
pour d’autres cas de chargement ce même assemblage est de la
Configuration A2 ou, lorsque certaines conditions restrictives de mise en
œuvre et de sollicitations sont remplies, de la Configuration A3.

Pour assurer la résistance à l’effort tranchant transmis par le pied de poteau


à son appui, l’EN  1993-1-8 §6.2.8.1(5) prévoit l’utilisation de l’une des
quatre méthodes suivantes :
−− r ésistance par frottement au niveau de la liaison entre la platine
d’extrémité et son appui ;
−− résistance au cisaillement des tiges d’ancrage ;
−− résistance au cisaillement de la partie environnante de la fondation ;

et, « lorsque les méthodes ci-dessous sont inadéquates » :


−− résistance des éléments spéciaux comme des bêches.
La troisième méthode citée ci-dessus, qui correspond au cas d’un pied du
poteau noyé dans une réservation faite dans la fondation à l’emplacement
du poteau, n’est pas traitée dans ce guide.
2. CONFIGURATIONS D’ASSEMBLAGES
DE PIEDS DE POTEAU TRAITÉES DANS CE GUIDE 19

2.2.2 Configuration A1 : Pied de poteau « articulé » soumis à un effort axial de


compression et à un effort tranchant transmis par frottement ou par bêche

On utilise par exemple cette configuration d’assemblage aux pieds de


poteaux de charpente repérés sur la Figure 1-1a et la Figure 1-3. Les
dispositions constructives correspondantes sont montrées sur la Figure 2-4.

La Figure 2-4 montre des assemblages de Configuration A1 soumis à un


effort normal de compression N et à un effort tranchant Vz suivant l’axe z-z
de la section du poteau. La Figure 2-4a montre la disposition lorsque la
résistance au frottement entre la platine et le joint de scellement permet
de transmettre l’effort tranchant à la fondation. Lorsque l’effort tranchant
à transmettre excède la résistance au frottement, la mise en œuvre d’une
bêche est normalement requise (voir la Figure 2-4b). La mise en oeuvre
d’une bêche est traitée en détails pour la Configuration A2.

Effort axial N Effort axial N


Poteau en profil laminé
Effort
Effort Platine d’extrémité tranchant
tranchant d’épaisseur tp Vz
Vz Joint de scellement
d’épaisseur em ≤ 50 mm
Fondation en béton

Tiges d’ancrage
df

Axe x-x Axe x-x

eh Bêche
hp

eb

Axe z-z bp Axe z-z


bf
Vz Vz

Axe y-y Axe y-y

hf
b)
a)

Figure 2-4 : Pieds de poteaux de Configurations A1 : sollicitations et dispositions constructives.


ASSEMBLAGES DES PIEDS
20 DE POTEAUX EN ACIER

2.2.3 Configuration A2 : Pied de poteau « articulé » soumis à un effort axial de


soulèvement (traction) et à un effort tranchant transmis par bêche

On adopte par exemple cette configuration d’assemblage aux pieds


de poteaux de charpente repérés sur la Figure 1‑1b. Les dispositions
constructives correspondantes sont montrées sur la Figure 2‑1b et la
Figure 2‑5.

La Configuration A2 est semblable à la Configuration A1 avec bêche (voir


la Figure  2‑4a), mais au lieu d’être soumis à la combinaison d’un effort
normal de compression et d’un effort tranchant, l’assemblage est soumis
à la combinaison d’un effort normal de soulèvement (traction)N et d’un
effort tranchant. L’effort de soulèvement concomitant au cisaillement
impose la mise en œuvre d’une bêche pour reprendre l’effort tranchant.
Cette situation est courante pour les assemblages de pieds de poteaux
extérieurs des bâtiments industriels, en particulier lorsque une barre de
contreventement y est attachée (voir la Figure 1‑1b).

La Figure 2‑5 montre les sollicitations en pied de poteau pour la


Configuration A2 : un effort normal de soulèvement (traction) N et un effort
tranchant avec une composante Vz suivant l’axe z-z et une composante Vy
suivant l’axe y-y de la section du poteau.

Effort de soulèvement N Poteau en profil laminé


Platine d’extrémité
d’épaisseur t p
Joint de Scellement
Effort tranchant V z d’épaisseur em ≤ 50 mm
Fondation en béton
Bêche en I
df Tiges d’ancrage

Axe x-x
eh
hp

Effort tranchant V y eb

Axe z-z bp
bf
Vz

Axe y-y

hf

Figure 2‑5 : Pied de poteau de Configuration A2 : sollicitations et dispositions constructives.


2. CONFIGURATIONS D’ASSEMBLAGES
DE PIEDS DE POTEAU TRAITÉES DANS CE GUIDE 21

2.2.4 Configuration A3 : Pied de poteau « articulé » soumis à un effort axial et un


effort tranchant transmis à la fondation par cisaillement des tiges d’ancrage

Alors que l’EN 1993-1-8 §6.2.2(7) permet la mobilisation des tiges d’ancrage
pour la transmission de l’effort tranchant, il n’est cependant conseillé de
faire travailler des tiges d’ancrage en cisaillement que lorsque l’assemblage
de pied de poteau se trouve dans une des situations suivantes :
−− cas d’un pied de poteau de la Configuration A (sans bêche) pour
lequel certains cas de chargement peuvent produire un soulèvement N
associé à un effort tranchant V, toutefois à condition que ces derniers
efforts soient modestes par rapport aux valeurs des efforts de même
type correspondant au cas de chargement donnant l’effort maximal
de compression. On recommande que la valeur maximale de l’effort
tranchant à transmettre par les tiges en cisaillement ne dépasse pas 5 %
de l’effort maximal de compression dans l’assemblage ;
−− p
ieds des potelets soutenant les façades des murs-pignons, pour
lesquels il est admis, en présence d’un effort axial de compression
dans le potelet, d’ajouter à la résistance des tiges en cisaillement la
résistance éventuelle due au frottement.

Les dispositions constructives de la Configuration A3 (voir la Figure 2‑6),


sont semblables à celles de la Configuration A1 avec une bêche (voir la
Figure 2‑4b).

Effort normal N Poteau en profil laminé


Platine d’extrémité
d’épaisseur tp
Joint de Scellement
Effort tranchant Vz d’épaisseur em ≤ 50 mm
Fondation en béton

df Tiges d’ancrage résistant à l’effort


tranchant

Axe x-x
eh
hp

eb

Axe z-z bp
bf
Vz

Axe y-y

hf

Figure 2‑6 : Pied de poteau de Configuration A3 : sollicitations et dispositions constructives.


ASSEMBLAGES DES PIEDS
22 DE POTEAUX EN ACIER

2.2.5 Configuration E : Pied de poteau « encastré », transmettant un moment de


flexion autour de l’axe principal, un effort axial et un effort tranchant

Cette configuration d’assemblage, dont les dispositions constructives


courantes sont indiquées à la Figure 2‑2 et à la Figure 2‑7, est notamment
utilisée en pieds de poteaux de portiques pour lesquels les déplacements
horizontaux admissibles sont faibles (par exemple portiques supportant les
poutres de roulement d’un pont roulant). Il peut également être retenu en
pieds de poteaux des portiques de stabilité (voir la Figure 1‑1c).

Cette configuration d’assemblage transmet à la fondation une combinaison


d’effort axial, de moment de flexion et d’effort tranchant (généralement
par bêche).

Effort axial N Poteau en profil laminé

MomentM y Platine d’extrémité


Effort tranchant Vz
Scellement
Fondation en béton
Bêche en I
Tiges d’ancrage

Axe x-x

Effort tranchant V y

Axe z-z Effort tranchant Vz

Axe y-y

Figure 2‑7  : Pied de Poteau de Configuration E : sollicitations et dispositions constructives.


3. RÉSISTANCES DES ACIERS,
BÉTONS ET TIGES D’ANCRAGE 23

3. RÉSISTANCES DES ACIERS, BÉTONS ET TIGES


D’ANCRAGE
3.1 Valeurs des coefficients partiels
Les valeurs des coefficients partiels γM pour les résistances des aciers, des
tiges d’ancrage et des bétons sont prises respectivement selon l’Annexe
Nationale française de l’EN 1993-1-1, l’Annexe Nationale française de
l’EN 1993-1-8 et l’Annexe Nationale française de l’EN 1992-1-1. Ces
valeurs sont les suivantes :
−− acier des platines d’extrémités et des poteaux : γM0 = 1,0 ;
−− tiges d’ancrage : γM2 = 1,25 ;
−− béton : γc = 1,5.

3.2 Résistances des aciers des platines


d’extrémité et des poteaux
Pour le calcul de la résistance des platines d’extrémité et des poteaux,
les valeurs de la limite d’élasticité et de la résistance à la traction ƒu des
différentes nuances d’acier sont prises selon l’EN 1993-1-1 et son Annexe
Nationale. Le Tableau 3‑1 donne ces valeurs pour les aciers qui ont été
considérés pour les assemblages prédimensionnés de ce guide.

Tableau 3‑1 : Limite d’élasticité ƒy et résistance à la traction ƒu de l’acier.

Épaisseur nominale de l’élément


t ≤ 40 mm 40 mm < t ≤ 80 mm
Nuance
d’acier Résistance Résistance
Limite d’élasticité Limite d’élasticité
à la traction à la traction
ƒy (N/mm2) ƒy (N/mm2)
ƒu (N/mm2) ƒu (N/mm2)
S235 235 360 215 360
S235 W 235 360 215 340
S275 275 430 255 410
S275 N/NL 275 390 255 370
S275 M/ML 275 370 255 360
S355 355 490 335 470
S355 N/NL 355 490 335 470
S355 M/ML 355 470 335 450
S355 W 355 490 335 490
ASSEMBLAGES DES PIEDS
24 DE POTEAUX EN ACIER

3.3 Résistance à la pression localisée du


béton / joint de scellement
Il est de pratique courante d’utiliser du béton de résistance moyenne
pour les fondations et, dans tous les cas, un mortier de qualité pour le
scellement/calage.

Pour les cas courants de constructions, la résistance de calcul à la pression


localisée (c’est-à-dire, la résistance à la compression au niveau du scellement
sous la platine d’extrémité) peut être prise égale à la résistance de calcul
du béton en compression, c’est-à-dire ƒjd = ƒcd   . Pour la résistance de calcul
du béton à la pression devant une bêche résistant à un effort tranchant en
pied de poteau, la même résistance de calcul est prise.

Plus généralement, la résistance de calcul à la pression localisée du joint de


scellement est donnée comme étant :
ƒid = βj αbf ƒcd
où : βj  est un coefficient propre au matériau de scellement, dont
la valeur précisée par l’EN 1993-1-8 §6. 2.5(7) est égale à
2/3 ;

αbf = A c1 /A c0 est un coefficient qui prend en compte


l’accroissement de la résistance à la compression du béton
en raison de la diffusion de la force concentrée à l’intérieur de
la fondation sur l’aire Ac1 à partir d’une aire au pied du poteau
égale à Ac0 (voir l’Annexe A). Dans la pratique, la valeur de 1,5
est habituellement retenue pour αbf , ce qui est cohérent avec les
dimensions usuelles des fondations des bâtiments courants ;

ƒck
ƒcd  =  st la résistance de calcul à la compression du béton de
e
γc fondation.

Avec βj = 2/ 3 et lorsque l’on adopte αbf = 1,5 correspondant aux cas


courants de dimensions des fondations de pieds de poteaux, on obtient :
ƒjd = βj αbf ƒcd = (2/3) (1,5) ƒcd = ƒcd

d’où la proposition faite ci-avant de prendre ƒjd = ƒcd  qui devrait normalement
placer en sécurité.

Pour les assemblages prédimensionnés de l’Annexe N et de l’Annexe O de


ce guide, seules sont considérées les classes de béton C20/25, C25/30 et
C30/37, classes couramment utilisées pour les fondations et les matériaux
de scellement (mortier, coulis) typiques.
3. RÉSISTANCES DES ACIERS,
BÉTONS ET TIGES D’ANCRAGE 25

Sur cette dernière base, le Tableau 3‑2 donne des résistances de calcul à1la 21
pression localisée pour ces seules classes de béton.
2 22
MS 3 23
Tableau 3‑2  : Résistance de calcul ƒjd à la pression localisée et module de Young Ec pour bétons
4 24
et scellements typiques et cas courants de dimensions des fondations.
5 25

Classe de béton  6 26
20/25 25/30 30/37
ƒck / ƒck,cube (N/mm2) 7 27
1 21 8
Résistance de calcul en compression ƒcd (en N/mm ) 2 13,3 16,7 20 28
2 22
MSà la pression
Résistance de calcul
3
localisée ƒ
23 jd
(en N/mm ) :
2
13,3 16,7 20
9 29
cas courant * 10 30
42 24
Module de Young Ec (en N/mm ) 30000 31000 33000 11 31
5 25
* Pour d’autres bétons et/ou pour d’autres valeurs que αbf = 1,5, voir l’Annexe A Tableau A‑1 12 32
6 26
13 33
7 27
3.4 Tiges d’ancrage
8
14 34
28
15 35
3.4.1 9 29
Aciers des tiges d’ancrage 16 36
10 30
Il est précisé au paragraphe 17
3.3(1) de l’EN 1993-1-8 que les tiges d’ancrage 37
11 31
peuvent être constituées des matériaux suivants : 18 38
12 32
−− nuances d’aciers utilisées pour la boulonnerie de construction ; 19 39
13 33
−− n
uances d’aciers
14
des diverses parties de la norme EN 10025 [ 20 ] 40
34
conformes aux dispositions imposées pour les éléments de charpentes
en acier ; 15 35
1 21
−− n 16
uances d’aciers 236
utilisées
22 pour les barres d’armature conformes à
MS
l’EN 10080 [ 17 ]. 337 23
18 438
24
Cependant, certaines restrictions supplémentaires sont imposées par
l’EN 1993-1-8 sur19 les539 25
caractéristiques des aciers utilisés pour les tiges
d’ancrage qui doivent
20 6travailler
40 26 soit par l’adhérence avec le béton soit en
cisaillement (voir les paragraphes
7 3.4.2 et 3.4.3).
27
8
28 tiges fabriquées dans des nuances d’acier
Ce guide ne considère pas les
9 d’armature.
utilisées pour les barres 29
10 30
3.4.2 Tiges d’ancrage tendues
11 31
3.4.2.1 Généralités 12 32
En l’absence de règles 13spécifiques
33 dans l’EN 1992-1-1 pour la vérification
de l’ancrage en traction
14
des tiges,
34
notamment celles en barres rondes lisses
travaillant par l’adhérence, référence est faite dans ce guide aux règles
de l’ENV 1922-1-1 et15 35
aux parties pertinentes de la norme expérimentale
XP CEN/TS 1992-4 [ 16 ]. 36
17 37
18 38
19 39
20 40
ASSEMBLAGES DES PIEDS
26 DE POTEAUX EN ACIER

Nous rappelons ci-dessous la règle de l’EN1993-1-8 §6.2.6.12(3) pour


une tige d’ancrage tendue (pour «  boulon d’ancrage  », il faut lire «  tige
d’ancrage ») :
«  Il convient de prendre la résistance de calcul des boulons d’ancrage
égale à la plus petite des valeurs de la résistance de calcul à la traction du
boulon d’ancrage, voir §3.6, et de la résistance de calcul de l’adhérence
entre le béton et le boulon d’ancrage selon l’EN 1992-1-1. »

Lorsqu’on utilise une tige d’ancrage avec un dispositif à l’extrémité (voir


la Figure 3‑1), la résistance réelle d’ancrage en traction ne dépend que
peu de l’adhérence. Pour ce dernier cas, lors de l’application de la règle
de calcul citée ci-dessous, il faut entendre par «  résistance de calcul de
l’adhérence  » plutôt la résistance de calcul d’ancrage en traction (voir
l’Annexe H).

Pour les assemblages prédimensionnés de ce guide (voir l’Annexe N et


l’Annexe O), on a pris comme hypothèse dans les calculs que les tiges
sont ancrées de manière telle que la résistance de calcul d’ancrage dans
le béton est égale ou supérieure à la résistance de calcul à la traction de la
tige (c’est-à-dire la résistance de calcul à la traction de sa section filetée).

3.4.2.2 Résistances de calcul en traction de la section filetée d’une tige d’ancrage


Les propriétés mécaniques des tiges d’ancrage sont souvent assimilées à
celles de différentes classes de boulonnerie. Les valeurs de la résistance
à la traction des vis sont prises selon le Tableau 3.1 de l’EN 1993-1-8.
Cependant, l’utilisation d’autres types de produits ayant une résistance à
la traction (ƒub pour une vis) différentes est admise par l’EN 1993-1-8 §3.3.1
(voir aussi le paragraphe 3.4.1).

Le Tableau 3‑3 rappelle les résistances à la traction correspondant aux


différentes classes de boulonnerie ainsi que les résistances de calcul à
la traction en tenant en compte d’un coefficient partiel sur la résistance
γM2 = 1,25 selon l’Annexe Nationale française de l’EN 1993-1-8.

Tableau 3‑3 : Caractéristiques de résistance des différentes classes de boulonnerie utilisables


comme tiges d’ancrage.

Classe de boulon/tige d’ancrage 4.6 4.8 5.6 5.8 6.8 8.8 10.9
Limite d’élasticité ƒyb (N/mm )
2 240 320 300 400 480 640 900

Résistance à la traction ƒub (N/mm ) 2 400 400 500 500 600 800 1000
Résistance de calcul à la traction
320 320 400 400 480 640 800
ƒub/γM2 (N/mm2)
3. RÉSISTANCES DES ACIERS,
BÉTONS ET TIGES D’ANCRAGE 27

Le Tableau 3‑4 donne les valeurs de résistance de calcul en traction Ft,Rd des
sections filetées de tiges d’ancrage des classes ou des aciers couramment
utilisés. Pour les assemblages prédimensionnés de l’Annexe N et de
l’Annexe O, seules sont considérées les tiges de la classe 4.6 et les tiges
de résistance de calcul réduite en acier S355 (voir l’EN 1993-1-8 §3.6.1(3)).
Pour ces assemblages prédimensionnés, le diamètre maximal de tige
utilisé est φ39 mm.

Pour les tiges en acier S355, on adopte une limite d’élasticité ƒyb et une
résistance en traction ƒub selon les valeurs du Tableau 3‑1, et cela pour une
épaisseur égale au diamètre de la tige d’ancrage.

Tableau 3‑4 : Résistance de calcul en traction Ft,Rd des sections filetées


(filetages type ISO à pas gros) des tiges d’ancrage de classes 4.6 et 5.6 et en acier S355.

Résistance de calcul en traction Ft,Rd en kN 1


Aire section
Diamètre Acier S355
filetée As
mm Classe 4.6 Classe 5.6 Acier S355 Résistance
mm²
réduite 2
16 157 45,2 56,5 55,4 47,1
18 192 55,3 69,1 67,7 57,6
20 245 70,6 88,2 86,4 73,5
22 303 87,3 109,1 106,9 90,9
24 353 101,7 127,1 124,5 105,9
27 459 132,2 165,2 161,9 137,6
30 561 161,6 202,0 197,9 168,2
33 694 199,9 249,8 244,8 208,1
36 817 235,3 294,1 288,2 245,0
39 976 281,1 351,4 344,3 292,7
42 1121 322,8 403,5 379,3 322,4
45 1306 376,1 470,2 442,0 375,7
48 1473 424,3 530,3 498,5 423,7
52 1758 506,2 632,8 594,8 505,6
56 2030 584,6 730,8 687,0 583,9
60 2362 680,3 850,3 799,3 679,4
64 2676 770,7 963,4 905,6 769,7
68 3055 879,9 1099,9 1033,9 878,8
72 3460 996,4 1245,5 1170,8 995,1
1 21
1 21
2 22
MS DES3 PIEDS 2 22 MS
ASSEMBLAGES 23
3 23
DE POTEAUX EN ACIER 4 24
28 4 24
5 25
5 25
6 26
6 26
7 27
7 27
8 28
8
Notes importantes 28
1. L’utilisation de9la résistance 9 29
en traction de la section nette Ft,Rd de la tige n’est admise
29
que lorsque la résistance de calcul d’ancrage en traction Ft,anc,Rd de la tige dans
10 le béton
30
ne lui est pas 10 30 (voir le paragraphe 3.4.2.4).
inférieure
11 31
11
2. Les valeurs données 31
au Tableau 3‑4 pour les classes de boulonnerie et l’acier S355 ne
peuvent être utilisées que lorsque la fabrication des tiges d’ancrage, en 12
particulier
32en
12 32
ce qui concerne la qualité de réalisation des filetages, est conforme aux exigences de
13 33
l’EN 1090-2 [ 13 ] (voir 33l’EN 1993-1-8 §3.3(1) et §3.6.1(3)). En principe, les éléments de
fixation doivent être conformes aux exigences de la norme EN 15048-1 [ 14 ] et ainsi 34
14 34 pour l’obtention du marquage CE. Lorsque la conformité citée
satisfaire les conditions
n’est pas assurée 15 35
15 – par35 exemple lorsque les tiges sont réalisées à partir de ronds en
acier S355 avec filetage formé ou usiné par une entité non spécialisée dans16la produc- 36
16 des
tion industrialisée 36éléments de fixation pour la construction – il y a lieu de multi-
plier les valeurs 37
170,85 (voir
17 appropriées
37 de résistance du Tableau 3‑4 par un facteur de
l’EN 1993-1-8 §3.6.1(3)). La colonne de droite du Tableau 3‑4 donne cette résistance38de
calcul réduite 18
pour les38tiges d’ancrage en acier S355. 18
19 39
19 39
20 40
20 40
3.4.2.3 Formes des tiges d’ancrage
Généralement, une tige d’ancrage a l’une des formes montrées à la
Figure 3‑1.

On identifie d’abord les trois formes de tiges suivantes fabriquées à partir


de barres lisses et dont l’ancrage en traction est obtenu uniquement par
l’adhérence avec le béton :
−− t ige d’ancrage droite  : cette disposition ne convient que lorsque les
tiges d’ancrage sont pré-scellées et n’est réalisable que lorsque la
profondeur du massif est suffisante pour permettre de développer
assez d’adhérence pour résister à la traction de la tige ;
−− t ige d’ancrage pliée en coude : cette disposition est très répandue pour
les assemblages de pieds de poteaux des bâtiments courants. Il est
courant que les tiges pliées soient placées dans une réservation laissée
dans le massif. Dans ce cas, on accroche les tiges d’ancrage par le
coude ou le crochet sur une barre d’armature en fond de la réservation ;
cela permet d’ancrer correctement les tiges d’ancrage dans le massif
et aussi de stabiliser le poteau lors des opérations de réglage. Une fois
le poteau fixé par les tiges d’ancrage sur la platine d’extrémité et le
réglage du poteau terminé (en position et en verticalité), on remplit la
réservation avec du béton ;
−− t ige d’ancrage pliée en crochet  : la forme en «  crochet  » est une
alternative plus efficace que la forme en « coude ».

Pour ces trois formes de tiges d’ancrage, les valeurs pour la longueur
minimale requise (ℓbreqd) et la longueur totale (ℓbd) peuvent être
déterminées à l’aide du paragraphe H.2.1 et du Tableau H‑2 de ce guide.
L’utilisation de ces formes de tiges est sujette à certaines exigences, (voir le
paragraphe 3.4.2.4).
3. RÉSISTANCES DES ACIERS,
BÉTONS ET TIGES D’ANCRAGE 29

Enfin, la forme suivante avec dispositif d’ancrage à l’extrémité convient


pour toutes tiges, quel que soit le matériau dont elles sont fabriquées :
−− t ige d’ancrage droite avec un dispositif d’ancrage à l’extrémité noyée
dans le béton  : au lieu d’une vraie tige d’ancrage, on peut utiliser
un boulon d’ancrage dont la tête peut avoir des formes différentes
(hexagonale, marteau). Dans ce dernier cas, la tête du boulon, alors
noyée dans le béton et éventuellement associée à une rondelle ou
plaque de répartition, sert comme dispositif d’ancrage. Pour les tiges
d’ancrage sans tête, le dispositif d’ancrage est souvent une plaque
ronde ou carrée qui est soudée ou retenue par un écrou en extrémité
de la tige. La plaque doit avoir une rigidité et une résistance adéquates
pour permettre de développer la pleine résistance du béton. Cette
disposition convient particulièrement lorsque la profondeur du massif
est limitée et lorsque les platines d’extrémité et les tiges associées
sont pré-scellées dans le massif. Lorsque la tige est placée dans une
réservation, il y a lieu d’assurer son ancrage sur le massif, par exemple
avec des barres d’armature horizontales en fond de réservation sur
lesquelles vient buter le dispositif d’ancrage fixé à l’extrémité de la tige.

1 1 : Platine d’about de pied de poteau


2 : Mortier de scellement
2 3 : Béton de fondation
4 : Tige d’ancrage

ℓb ≥ ℓ b,ancrage traction,reqd
3

ℓb ≥ ℓb,d = ℓ b,reqd

d) Droite : avec un dispositif d’ancrage à l’extrémité.

a) Droite : ancrage par adhérence.

ℓb,net≥ 0,7 ℓb,reqd ℓb,net≥ 0,45 ℓb,reqd ℓb,net≥ 0,45ℓb,reqd

≥5φ ≥5φ
≥5φ

90° Rayon mandrin


d ≤ 16 mm : 4 d
ℓb ≥ ℓ b,d= α1 ℓ b,reqd d > 16 mm : 7d
≥150° ℓb ≥ ℓ b,d= α1 ℓ b,reqd ≥150°

b) Coude : ancrage par adhérence. c) Crochet : ancrage par adhérence.

Figure 3‑1 : Tiges d’ancrage typiques.


ASSEMBLAGES DES PIEDS
30 DE POTEAUX EN ACIER

3.4.2.4 Résistance d’ancrage en traction des tiges et limitations sur les aciers les constituant
La résistance d’ancrage en traction des tiges ayant l’une des formes
indiquées à la Figure 3‑1 est traitée plus en détails à l’Annexe H de ce
guide.

Comme indiqué au paragraphe 3.4.2.3, une tige d’ancrage peut être ancrée
dans la fondation soit par l’adhérence entre la surface de la tige et le béton
environnant, soit par un dispositif situé à l’extrémité noyée, par exemple
une tête ou un écrou avec, le plus souvent, association d’une plaque ou
rondelle large pour augmenter la résistance d’ancrage.

Que ce soit par manque de profondeur du massif pour noyer la longueur


totale des tiges, ou du fait des difficultés d’exécution que la pose de tiges
longues peut présenter, il est fréquent que la mise en œuvre des tiges
droites tenues par adhérence ne soit pas techniquement possible ou
pratique.

Quels que soient la classe de la tige et le moyen d’ancrage utilisé, il peut


être conseillé – par exemple dans le cas d’un bâtiment qui doit résister aux
séismes – de faire en sorte que la résistance de calcul d’ancrage soit au
moins égale à la résistance de calcul en traction de la section filetée de la
tige (voir le Tableau 3‑4). Cette condition devient obligatoire lorsque les
tiges sont pliées (EN 1993-1-8 §6.2.6.12(5)). Il est recommandé d’utiliser
des tiges d’ancrage pliées respectant les critères de pliage/re-pliage de
l’Annexe C de l’EN 1992-1-1.

Les tiges d’ancrage droites tenues par adhérence doivent être de l’une
des classes 4.6, 5.6 ou 6.8 ou de l’acier S355 et, normalement, doivent être
pré-scellées.

Pour les tiges pliées (coude ou crochet), l’EN 1993-1-8 §6.2.6.12(5) n’admet
que des tiges d’ancrage constituées d’un acier ayant une limite d’élasticité
inférieure ou égale à 300 N/mm². Seules les tiges des classes 4.6 et 5.6
respectent parfaitement cette restriction. Néanmoins les tiges en acier
de la nuance S355 selon le Tableau 3‑1 peuvent également être utilisées,
notant que les résistances de calcul en traction des sections des tiges
d’ancrage de cette nuance sont inférieures à celles de leurs équivalentes en
classe 5.6, (voir le Tableau 3‑4).
3. RÉSISTANCES DES ACIERS,
BÉTONS ET TIGES D’ANCRAGE 31

3.4.3 Résistance de calcul des tiges d’ancrage à l’effort tranchant

La résistance en cisaillement des tiges d’ancrage est traitée en détails


à l’Annexe J de ce guide. Il est conseillé de limiter l’utilisation des tiges
d’ancrage en cisaillement aux cas énoncés au paragraphe 2.2.4.

Selon l’EN 1993-1-8 §6.2.2(7), seules les tiges d’ancrage constituées


d’un acier ayant une limite d’élasticité ƒy comprise entre 235 N/mm² et
640 N/mm² peuvent être utilisées pour transmettre un effort tranchant.

La résistance de calcul au cisaillement préconisée par la norme pour une


tige d’ancrage admet un peu d’écrasement local du béton devant la tige,
mais cette résistance de calcul est telle que les déplacements latéraux
engendrés en pied de poteau sont limités et une marge de sécurité
adéquate sur la ruine de la tige d’ancrage est obtenue.

L’utilisation des tiges d’ancrage pour résister à l’effort tranchant exige


−− s oit que les trous dans la platine d’extrémité soient de dimensions
normales (voir l’EN 1993-1-8 §6.2.2(5)) ;
−− s oit qu’en cas de trous surdimensionnés dans la platine d’extrémité, on
ait réduit les jeux en soudant sur la platine des plats ou rondelles larges
avec des trous de dimensions normales, (voir Annexe J et Figure J‑2).

Dans ces conditions, la résistance de calcul de la partie filetée des tiges


d’ancrage en cisaillement seul est donnée dans le Tableau 3‑5.

Il y a lieu de tenir compte de l’effet éventuel d’interaction cisaillement/


traction lors de la vérification de la tige d’ancrage, (voir l’Annexe J
paragraphe J.3).

En ce qui concerne la résistance à l’effort tranchant au pied de poteau, on


rappelle l’exigence de l’EN 1993-1-8 §6.2.2(9) au sujet de la résistance du
béton : « Il convient que le béton et les armatures utilisées dans le massif
soient justifiés conformément à l’EN 1992-1-1. »

Néanmoins, compte tenu de nos remarques précédentes au paragraphe 1.4.2


au sujet de l’absence de règles de calcul pertinentes, la référence aux
règles du projet d’amendement de l’EN 1992-1-1 semble être nécessaire
pour vérifier un groupe de fixations en cisaillement vis-à-vis des différents
modes de ruine possibles du massif en béton (voir aussi le paragraphe1.4).
ASSEMBLAGES DES PIEDS
32 DE POTEAUX EN ACIER

Tableau 3‑5 : Résistance de calcul au cisaillement de la section filetée des tiges d’ancrage ancrées
dans le béton*.

Résistance de calcul des tiges d’ancrage au cisaillement en kN *

Diamètre Classe de boulon ou nuance d’acier


mm 4.6 4.8 5.6 S355 S355 ** 5.8 6.8 8.8
16 18,5 17,3 22,0 20,5 17,4 20,1 22,3 24,9
18 22,6 21,1 26,9 25,1 21,3 24,6 27,3 30,5
20 28,9 27,0 34,3 32,0 27,2 31,4 34,8 38,9
22 35,7 33,4 42,4 39,6 33,7 38,8 43,1 48,1
24 41,6 38,9 49,4 46,1 39,2 45,2 50,2 56,0
27 54,1 50,5 64,3 60,0 51,0 58,8 65,2 72,9
30 66,1 61,8 78,5 73,3 62,3 71,8 79,7 89,0
33 81,7 76,4 97,2 90,7 77,1 88,8 98,6 110,2
36 96,2 89,9 114,4 106,8 90,8 104,6 116,1 129,7
39 114,9 107,4 136,6 127,6 108,5 124,9 138,7 154,9
42 132,0 123,4 156,9 143,1 121,6 143,5 159,3 177,9
45 153,8 143,8 182,8 166,7 141,7 167,2 185,6 207,3
48 173,5 162,2 206,2 188,0 159,8 188,6 209,3 233,8
52 207,0 193,5 246,1 224,4 190,7 225,0 249,7 279,0
56 239,1 223,5 284,2 259,1 220,3 259,8 288,4 322,2
60 278,1 260,0 330,7 301,5 256,3 302,3 335,6 374,9
64 315,1 294,6 374,6 341,6 290,4 342,5 380,2 424,7
68 359,8 336,3 427,7 390,0 331,5 391,1 434,1 484,9
72 407,4 380,8 484,4 441,6 375,4 442,8 491,6 549,1
* Valeurs valables pour le cisaillement seul. Pour une combinaison cisaillement/traction, (voir l’Annexe J §J.3).
** Résistance pour la nuance S355 multipliée par 0,85 selon l’EN 1993-1-8 §3.6.1(3).
4. MÉTHODOLOGIE DE CALCUL DES DIFFÉRENTES
CONFIGURATIONS D’ASSEMBLAGES DE PIED DE POTEAU 33

4. MÉTHODOLOGIE DE CALCUL DES DIFFÉRENTES


CONFIGURATIONS D’ASSEMBLAGES DE PIED DE
POTEAU
4.1 Inventaire des références utilisées
4.1.1 Références directement concernées de l’EN1993-1-8

1
Les références – paragraphes, 21
alinéas ou tableaux – de l’EN 1993-1-8 et de
son Annexe Nationale [ 2 ] ayant
22 trait aux assemblages de pieds de poteaux
MS dans le3Tableau
sont rassemblées 23 4‑1.
4 Références
Tableau 4‑1 : 24 à l’EN 1993-1-8.
5 25
6 26 Références
Sujet traité
à l’EN 1993-1-8
7 27
Coefficients partiels pour les assemblages en acier Tableau 2.1 et l’Annexe Nationale
8 28
Aciers des tiges d’ancrage Paragraphe 3.3
9 29
Résistance de l’acier des tiges d’ancrage
10 conformes aux
30 Tableau 3.1
normes de boulonnerie
11 31
Positionnement des tiges d’ancrage Paragraphe 3.5 et Tableau 3.3
12 32
Résistance individuelle de calcul des fixations Paragraphe 3.6 et Tableau 3.4
13 33
Effet de levier sur les efforts de traction dans les fixations Paragraphe 3.11
14 34
Distribution des efforts entre fixations à l’état limite ultime Paragraphe 3.12
15 35
Résistance de calcul d’une soudure d’angle Paragraphe 4.5
16 36
Distribution des forces dans un assemblage soudé Paragraphe 4.9
17 37
Attaches soudées sur des semelles non raidies Paragraphe 4.10
18 38
Classification des assemblages Paragraphes 5.2.2 et 5.2.3
19 39
Classification des assemblages de pieds de poteaux par Paragraphe 5.2.2.5(2)
rigidité 20 40 et Annexe Nationale
Efforts tranchants dans l’assemblage Paragraphe 6.2.2(5) à (10) 
Moment fléchissant dans l’assemblage Paragraphe 6.2.3
Tronçon en T équivalent tendu Paragraphe 6.2.4 
Tronçon en T équivalent comprimé Paragraphe 6.2.5 
Paragraphes 6.2.2(5), 6.2.2(9),
Résistance du béton comprimé et du joint de scellement
6.2.5(7), 6.2.6.9, 6.2.8.1(5) et 6.2.9(1)
Platine d’extrémité en pied de poteau sous l’effet de la
Paragraphe 6.2.6.10
compression
Platine d’extrémité en pied de poteau sous l’effet de la
Paragraphe 6.2.6.11
traction
Tiges d’ancrage tendues Paragraphe 6.2.6.12 *
ASSEMBLAGES DES PIEDS
34 DE POTEAUX EN ACIER

Références
Sujet traité
à l’EN 1993-1-8
Tiges d’ancrage en cisaillement Paragraphe 6.2.2(5) à (9)
Tiges d’ancrage fabriquées à partir de barres rondes lisses Paragraphes 3.6.1(3) et 6.2.6.12 *
Résistances des assemblages de pieds de poteaux  Paragraphe 6.2.8 
Paragraphe 6.3.4 et
Rigidité en rotation des assemblages de pieds de poteaux
Annexe Nationale
* Voir aussi Paragraphe 3.4.2 et Annexe H. 1 21 1 21
2 22
MS 3 23
MS 2 22
3 23
4.1.2 Références directement concernées de l’EN 1992-1-1
4 24 4 24
Les références – paragraphes,5 alinéas
25 ou tableaux – de l’EN 1992-1-1 [ 5 ] 25
et de son Annexe Nationale [ 6 ] ayant
26 trait aux aspects concernant le calcul
6 26
et la mise en œuvre du béton7et des 27
tiges d’ancrage des assemblages de
7 27
pieds de poteaux sont rassemblées dans le Tableau 4‑2.
8 28 8 28
9
Tableau 4‑2 : Références29
à l’EN 1992-1-1. 9 29
10 30 10 30
Références
Sujet traité 11 31 11
à l’EN 1992-1-1 31
12 32 12
Coefficients partiels relatifs aux matériaux pour les états Tableau 2.1 et 32
limites ultimes 13 33 Annexe Nationale 13 33
Caractéristiques de résistance du béton 14 34 Tableau 3.1
14 34
Barres lisses : armatures non conformes à l’EN151008035 Paragraphe 3.2.1 (3) * 15 35
Enrobage des armatures 16 36 Paragraphe 4.4.1 16 36
Pressions localisées sur le béton 17 37 Paragraphe 6.7  17 37
Diamètres des mandrins de cintrage pour les18
tiges 38 38
Paragraphe 8.3  18
d’ancrage pliées
19 39 39
19
Ancrage des armatures longitudinales Paragraphe 8.4 
20 40 20 40
Aptitude des armatures au pliage Annexe C Paragraphe C3 
Résistance d’ancrage des tiges fabriquées à partir de
Sujet non traité *
barres rondes lisses
* Voir aussi Paragraphe 3.4.2 et Annexe H.

4.2 Informations concernant toutes les


configurations d’assemblages traitées
4.2.1 Hypothèses de conception

−− l’acier du poteau et l’acier de la platine peuvent être de nuances


différentes (sauf mention contraire) ;
4. MÉTHODOLOGIE DE CALCUL DES DIFFÉRENTES
CONFIGURATIONS D’ASSEMBLAGES DE PIED DE POTEAU 35

−− le poteau a une section en I bissymétrique et peut être soit un profil


laminé soit un PRS ;
−− iI est supposé que la section du poteau est adéquate pour résister
aux efforts et moments censés être transmis à la fondation à travers
l’assemblage ;
−− la platine d’extrémité est rectangulaire et soudée au poteau sur tout le
périmètre de la section du poteau. Elle peut être de type à « projection
courte » ou de type à « projection étendue » en fonction de la longueur
de son débordement par rapport aux semelles du poteau ;
−− les soudures entre la platine et la section du poteau sont adéquates pour
transmettre les combinaisons d’effort normal, d’effort de cisaillement
et, si présent, de moment de flexion déterminés en pied du poteau ;
−− lorsque les dimensions de la fondation sont inconnues ou mal connues
(situation typique), on utilise la valeur forfaitaire pour la résistance de
calcul à la pression localisée ƒjd du béton/joint de scellement. Si ces
dernières dimensions sont connues, une valeur plus précise de ƒjd peut
être obtenue ;
−− l’épaisseur du joint de scellement n’est pas supérieure à 50 mm ;
−− sauf pour les cas définis en 2.2.4, l’effort tranchant en pied de poteau
est transmis à la fondation soit entièrement par frottement, soit
entièrement par une bêche ;
−− ce n’est que dans les conditions définies en 2.2.4 que les tiges d’ancrage
peuvent contribuer à transmettre l’effort tranchant en pied de poteau
à la fondation ;
−− lorsqu’une bêche est utilisée pour résister à l’effort tranchant à la base
du poteau, sa section est un profil en I laminé ou une cornière du même
acier que celui du poteau et de la platine ;
−− le coefficient de frottement entre la platine et le scellement – qui est
pris égal à 0,20 – correspond à celui pour un mortier sable-ciment ;
−− les tiges d’ancrage sont réalisées dans des barres en acier rondes
et lisses, et ont des filetages type ISO à pas gros. Lorsque l’acier du
produit et la fabrication des tiges d’ancrage, notamment la réalisation
des filetages, sont conformes aux exigences des normes pour la
boulonnerie, les valeurs des résistances de calcul en traction du Tableau 3‑4
de ce guide peuvent être utilisées. Dans le cas contraire, il y a lieu de
multiplier la valeur donnée dans ce dernier tableau pour le diamètre
et classe concernés par un facteur de 0,85 (voir l’EN 1993-1-8 §3.6.1(3)),
comme cela est fait dans ce tableau pour les tiges de résistance de
calcul réduite en acier S355 ;
−− les tiges d’ancrage ont une résistance d’ancrage en traction supérieure
à la résistance de la section des tiges en traction.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
36 DE POTEAUX EN ACIER

4.2.2 Interaction entre efforts dans les vérifications


■■ Vérifications de résistance de l’assemblage à une combinaison N-M
En général, lors de la vérification du béton de la fondation et de la platine
d’extrémité sous l’action de la pression, il n’y a pas à prendre en compte
d’effet d’interaction entre l’effort tranchant (V) et la combinaison moment/
effort normal (M-N) concomitante. Par conséquent, ce n’est que dans le
cadre de la vérification d’une soudure ou d’une tige d’ancrage (lorsqu’elle
travaille à la fois en traction et en cisaillement) que la résistance de calcul
d’un assemblage en pied de poteau peut être affectée par la présence
d’un effort tranchant V.
■■ Vérifications de résistance de l’assemblage à l’effort tranchant
Lorsqu’une bêche est utilisée pour transmettre l’effort tranchant en pied
de poteau, il n’y a pas d’impact de l’effort normal ou du moment sur la
résistance de calcul de la bêche à l’effort tranchant.
Par contre, lorsque l’on compte sur le frottement mobilisé par la compression
entre le scellement et la platine pour résister à l’effort de cisaillement, la
résistance de calcul à l’effort tranchant dépend directement de l’amplitude
de l’effort de compression transmis par le poteau.
■■ Vérifications de résistance des soudures
Comme pour la section du poteau, les résistances des soudures poteau/
platine doivent être vérifiées sous l’interaction des efforts M-N-V en pied
de poteau. Les résistances des soudures bêche/platine sont vérifiées sous
l’interaction des efforts spécifiques à cette liaison.
Lorsque les dimensions forfaitaires pour les gorges des cordons de
soudures selon l’Annexe L sont utilisées, aucune vérification des résistances
des cordons de soudures n’est requise.
■■ Vérifications de résistance des tiges d’ancrage
Lorsque les tiges d’ancrage travaillent à la fois en traction et en cisaillement,
situation qui n’est admise que pour des cas restreints identifiés en 2.2.4, il
y a lieu de vérifier leur résistance pour cette combinaison d’efforts (voir
l’Annexe J).

4.2.3 Classification de l’assemblage par rigidité


■■ Généralités
À l’exception des assemblages entrant dans la classification « assemblages
articulés  » selon la méthode conventionnelle de l’Annexe Nationale
à l’EN  1993-1-8 (voir aussi le paragraphe 2.1), et, compte tenu des
paramètres à évaluer, le classement d’un assemblage n’est possible que
lorsque les calculs des résistances sont terminés. Autrement dit, il s’agit
pour ces cas de la dernière étape du calcul.
4. MÉTHODOLOGIE DE CALCUL DES DIFFÉRENTES
CONFIGURATIONS D’ASSEMBLAGES DE PIED DE POTEAU 37

■■ Assemblages « articulés » : Configurations de type A


Pour permettre qu’un assemblage de pied de poteau puisse être classé
«  articulé  », on doit respecter les conditions de l’Annexe Nationale à
l’EN 1993-1-8 (voir aussi le paragraphe 2.1 et l’Annexe G (paragraphe G.5)).
On constate qu’un assemblage ainsi classé «  articulé  » ne respecte
pas souvent les critères de la classification «  assemblage articulé  » de
l’EN1993-1-8 pour les assemblages « acier-acier » ; il est néanmoins rappelé
qu’aucun critère spécifique à la classification « articulé » n’est donné par
l’EN 1993-1-8 pour les pieds de poteaux.
■■ Assemblages « encastrés » : Configurations de type E
Il y a lieu de déterminer la rigidité de l’assemblage selon les règles de
l’EN  1993-1-8. En principe, l’adoption d’une classification «  rigide  » pour
l’analyse globale de la structure n’est justifiée que lorsque les critères de l’EN
pour ce classement sont respectés (voir Annexe G (paragraphe G.5)).
On constate que :
−− p
our les structures courantes « contreventées », les pieds de poteaux
considérés dans ce guide, qu’ils soient de la Configuration A ou E,
respectent toujours les critères du classement « rigide » ;
our les structures courantes «  non contreventées à nœuds
−− p
déplaçables  », les pieds de poteaux considérés dans ce guide, qu’ils
soient de la Configuration A ou E, ne respectent que rarement les
critères du classement « rigide ».

4.3 Résistances des assemblages


4.3.1 Information sur la méthodologie adoptée pour tous
les assemblages « articulés » : Configurations de type A

Les méthodes de calcul adoptées pour déterminer les différentes


résistances de l’assemblage sont identifiées au Tableau 4‑3.
Tableau 4‑3 : Méthodes de calcul des résistances de l’assemblage.

Résistance Références normatives Références dans ce guide


EN 1993-1-8 :
Résistance à un effort axial de Annexe C
Paragraphes 6.2.5, 6.2.6.9,
compression seul Exemple 5.1
6.2.6.10, 6.2.8.1 et 6.2.8.2
Résistance au soulèvement seul EN 1993-1-8 : Annexe B §B.2 §B.2.4.1
(effort axial de traction)  Paragraphes 6.2.6.11 et 6.2.6.12 Exemple paragraphe 5.2
Résistance au cisaillement par EN 1993-1-8 : Annexe I
frottement  Paragraphes 6.2.2(5) et 6.2.2(6) Exemple 5.1
Résistance des tiges d’ancrage EN 1993-1-8 : Annexe J
au cisaillement Paragraphes 6.2.2(5) et 6.2.2(7) Exemple paragraphe 5.3
Résistance au cisaillement par EN 1993-1-8 : Annexe K
bêche Paragraphe 6.2.2(5) Exemple paragraphe 5.2
ASSEMBLAGES DES PIEDS
38 DE POTEAUX EN ACIER

4.3.2 Information sur la méthodologie adoptée pour tous


les assemblages « encastrés » : Configurations de type E

Les méthodes de calcul adoptées pour déterminer les différentes


résistances de l’assemblage sont identifiées au Tableau 4‑4.
Tableau 4‑4 : Méthodes de calcul des résistances de l’assemblage.

Résistance Références normatives Références dans ce


guide
EN 1993-1-8 :
Résistance à un effort axial Annexe C
Paragraphes 6.2.5, 6.2.6.9,
de compression seul Exemple paragraphe 5.1
6.2.6.10, 6.2.8.1 et 6.2.8.2,
Résistance au soulèvement seul EN 1993-1-8 : Annexe B §B.2 §B.2.4.1
(effort axial de traction) Paragraphes 6.2.6.11 et 6.2.6.12 Exemple paragraphe 5.2
Résistance à une combinaison
EN 1993-1-8 : Annexe E et Annexe F
d’effort axial et de moment flé-
Paragraphe 6.2.8.3 Exemple paragraphe 5.4
chissant
Résistance au cisaillement EN 1993-1-8 : Annexe I
par frottement  Paragraphes 6.2.2(5) et 6.2.2(6) Exemple 5.1
Résistance des tiges EN 1993-1-8 : Annexe J
d’ancrage au cisaillement Paragraphes 6.2.2(5) et 6.2.2(7) Exemple paragraphe 5.3
Résistance au cisaillement EN 1993-1-8 : Annexe K
par bêche  Paragraphe 6.2.2(5) Exemple paragraphe 5.2

4.4 Étape préliminaire : Établissement des paramètres de calcul


■■ Dimensions des éléments :
Confirmer les dimensions des éléments en acier : platine (longueur, hauteur,
épaisseur), section/profil du poteau, section/profil de la bêche, dimensions
des gorges des cordons de soudures, dimensions des tiges d’ancrage.
■■ Coefficient partiels sur les matériaux γc, γM0, γM2 :
Identifier les valeurs à adopter : (voir paragraphe 3.1). Typiquement, on
peut adopter les valeurs :

γc = 1,5 γM0 = 1,0 γM2 = 1,25


■■ Résistance ƒjd du joint avec la fondation en béton :
Établir si l’on doit prendre une valeur forfaitaire pour la pression de calcul
ƒjd, ou si l’on peut obtenir une valeur plus précise à partir des dimensions
de la fondation :
−− e
n cas de connaissance incomplète des dimensions de la fondation,
utiliser le Tableau 3‑2 pour une valeur forfaitaire appropriée de ƒjd ;
−− s i les dimensions de la fondation sont connues, utiliser l’Annexe A de ce
guide pour une valeur plus précise de ƒjd .
4. MÉTHODOLOGIE DE CALCUL DES DIFFÉRENTES
CONFIGURATIONS D’ASSEMBLAGES DE PIED DE POTEAU 39

■■ Résistance ƒy pour la platine


Confirmer la limite d’élasticité ƒy de l’acier de la platine en utilisant le
Tableau 3‑1.
■■ Limite d’élasticité ƒy pour la bêche
Le cas échéant, confirmer la limite d’élasticité ƒy de l’acier de la bêche en
utilisant le Tableau 3‑1.
■■ Résistance en traction ƒu pour les soudures
Confirmer la résistance en traction ƒu,soudures de l’acier des soudures en
utilisant le Tableau 3‑1 et en prenant pour valeur la plus faible des deux
aciers concernés (acier poteau – acier platine, ou acier bêche – acier
platine). Il est conseillé d’adopter des dimensions forfaitaires pour les
gorges de tous les cordons de soudures (voir Annexe L).
■■ Coefficient Cf,d de frottement acier-scellement
En absence de données scientifiques selon l’Annexe D de l’EN 1090,
prendre une valeur de Cf,d égale à 0,20.

4.5 Étapes principales de calcul spécifiques à la Configuration A1


4.5.1 Rappel de définition

La Configuration A1 est constituée par un assemblage de pied de poteau


dit «  articulé  » soumis à un effort axial de compression et à un effort
tranchant transmis par frottement ou par bêche (voir paragraphe 2.2.1).

4.5.2 Détermination de la résistance de l’assemblage en


compression : méthodologie de l’Annexe C

Ayant établi en étape préliminaire les paramètres de calcul (voir le paragraphe


4.4), notamment concernant les caractéristiques mécaniques et dimensionnelles
des composants de l’assemblage, on suit les étapes suivantes :
étermination de la résistance de calcul à la pression localisée ƒjd du joint
−− d
sur le massif de la fondation (voir le paragraphe 3.3 ou l’Annexe A) ;
−− d
étermination de la largeur d’appui additionnelle c du tronçon en T en
compression à partir des paramètres connus : limite d’élasticité ƒyp de l’acier
et épaisseur tp de la platine et la résistance de calcul à la pression localisée
ƒjd. Pour plus d’explications sur la résistance du tronçon en T en compression
(voir le paragraphe B.3 de l’Annexe B) ;
−− i dentification du type de platine – à projection courte ou à projection
étendue – et calcul de l’aire de compression des tronçons en T sous la
section du poteau en vérifiant qu’il n’y a pas de recouvrement entre les aires
accordées aux deux semelles et à l’âme ;
−− c alcul de la résistance de l’assemblage en compression en multipliant l’aire
de compression totale obtenue par la résistance de calcul à la pression du
joint.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
40 DE POTEAUX EN ACIER

4.5.3 Détermination de la résistance par frottement à un effort


tranchant en présence d’un effort axial de compression

La résistance de calcul par frottement à un effort tranchant est obtenue


en multipliant la valeur de l’effort de compression Nc,Ed dans le poteau par
la valeur du coefficient de frottement Cf,d qui est typiquement égale à 0,20.
Si cette résistance est insuffisante, il y a lieu d’utiliser une bêche, dont
les étapes du calcul sont données au paragraphe 4.6.4 de ce guide. (Voir
également l’Annexe I).

4.6 Étapes principales de calcul spécifiques à la Configuration A2


4.6.1 Rappel de définition

La Configuration A2 est constituée par un assemblage de pied de poteau


dit « articulé » soumis à un effort axial de soulèvement (traction) et à un
effort tranchant transmis par bêche (voir le paragraphe 2.2.3).

4.6.2 Information sur la méthodologie adoptée

Pour la Configuration A2 d’assemblage, les aspects nouveaux traités par


rapport à la Configuration A1 sont :
−− l a vérification de la résistance de l’assemblage au soulèvement, faisant
intervenir les résistances d’ancrage en traction des tiges et de la platine
d’extrémité en flexion ;
−− la vérification de la résistance de la bêche au cisaillement.

Normalement, pour cette Configuration A2 où l’assemblage est soumis à un


effort de soulèvement, la résistance au cisaillement ne peut être procurée
que par une bêche, sauf lorsque les conditions de mise en œuvre et de
sollicitations modestes (voir paragraphe 2.2.4) sont réunies pour permettre
de faire travailler les tiges en cisaillement et pression diamétrale. Cette
dernière possibilité est couverte par la Configuration A3 (voir la définition
au paragraphe 2.2.4).

La vérification de la résistance de la bêche, indépendante du fait que


l’effort axial accompagnant l’effort de cisaillement est de compression ou
de traction, est réalisée selon une démarche de calcul qui vaut aussi bien
pour une bêche utilisée dans le cadre d’une Configuration A1 que d’une
Configuration A2.
4. MÉTHODOLOGIE DE CALCUL DES DIFFÉRENTES
CONFIGURATIONS D’ASSEMBLAGES DE PIED DE POTEAU 41

4.6.3 Détermination de la résistance au soulèvement

La seule étape de calcul, dont les détails sont donnés à l’Annexe B §B.2,
est la suivante :
−− calculer la résistance de calcul du tronçon en T tendu équivalent pour
la rangée centrale.
4.6.4 Détermination de la résistance d’une bêche à l’effort tranchant

Les étapes de calcul, dont les détails sont donnés à l’Annexe K, sont les
suivantes :
−− v érifier que les ailes du profil de la bêche respectent les critères
d’élancement ;
−− d
éterminer la résistance à l’effort tranchant basée sur celle du béton en
pression devant la bêche ;
−− d
éterminer la résistance à l’effort tranchant basée sur celle de l’âme de
la bêche en cisaillement ;
−− d
éterminer la résistance à l’effort tranchant basée sur celle des cordons
des soudures entre la bêche et la platine d’extrémité. Cette étape est
inutile si les dimensions forfaitaires pour les gorges des cordons de
soudures (voir l’Annexe L), sont prises ;
−− d
éterminer la résistance à l’effort tranchant basée sur celle de la section
de la bêche soumise à la combinaison d’une flexion et d’un effort axial ;
−− d
éterminer la résistance à l’effort tranchant basée sur celle de l’âme du
poteau soumise à l’effort local transmis par la semelle de la bêche.
On adopte comme résistance de calcul la plus faible des cinq valeurs
obtenues. Le calcul des bêches de dimensions usuelles en profil I ou H
laminés est traité dans ce guide.

4.7 Étapes de calcul spécifiques à la Configuration A3


4.7.1 Rappel de définition

La Configuration A3 est constituée par un assemblage de pied de poteau


dit « articulé » soumis à un effort axial et un effort tranchant transmis à la
fondation par cisaillement des tiges d’ancrage (voir paragraphe 2.2.4).

4.7.2 Information sur la méthodologie adoptée

Les circonstances permettant l’utilisation des tiges d’ancrage en


cisaillement sont restreintes (voir le paragraphe 2.2.4).
ASSEMBLAGES DES PIEDS
42 DE POTEAUX EN ACIER

On suit les étapes de calcul pour la Configuration A1 soit au paragraphe 4.5


lorsque l’effort axial est de compression, soit au paragraphe 4.6 lorsque
l’effort axial est de traction, et on complète le calcul par l’étape suivante
pour obtenir la résistance des tiges d’ancrage au cisaillement.

4.7.3 Détermination de la résistance des tiges d’ancrage au cisaillement

Une fois les caractéristiques des matériaux et les dimensions des tiges
établies (voir les paragraphes précédents pour la Configuration A1) la
résistance des tiges au cisaillement est obtenue avec l’aide du Tableau 3‑5
ou selon la méthode de calcul de l’Annexe J.

4.8 Étapes principales de calcul spécifiques à la Configuration E


4.8.1 Rappel de définition

La Configuration E est constituée par un assemblage de pied de poteau dit


« encastré », transmettant un moment de flexion autour de l’axe principal,
un effort axial et un effort tranchant (voir paragraphe 2.2.5).

4.8.2 Vérification individuelle pour une combinaison donnée M-N selon l’Annexe E

Les étapes principales de calcul sont les suivantes :


−− d
étermination de la résistance de calcul du tronçon de semelle
comprimée ;
−− détermination de la résistance de calcul du tronçon en T tendu ;
−− détermination des bras de levier des tronçons en T, comprimé et tendu ;
−− vérification pour la combinaison M-N ;
−− détermination de la rigidité de l’assemblage.

4.8.3 Vérifications multiples via la détermination d’un diagramme de


résistance de l’assemblage sous interaction M-N selon l’Annexe F

On peut établir le domaine entier d’utilisation des assemblages encastrés


sous combinaison d’effort axial N et de moment M concomitant en
déterminant leur diagramme de résistance sous interaction M-N. Avec un
tel diagramme, la résistance aux combinaisons M-N de calcul correspondant
aux différents cas de chargement de la structure peut ainsi être vérifiée
assez rapidement en évitant une vérification détaillée de l’assemblage pour
chaque combinaison M-N.
4. MÉTHODOLOGIE DE CALCUL DES DIFFÉRENTES
CONFIGURATIONS D’ASSEMBLAGES DE PIED DE POTEAU 43

Les étapes principales de calcul sont les suivantes :


−− détermination de la résistance de calcul du tronçon de semelle comprimée ;
−− détermination de la résistance de calcul du tronçon en T tendu ;
−− détermination des bras de levier des tronçons en T, comprimé et tendu ;
−− d
étermination des résistances de calcul pour un effort axial seule et
pour un moment seul ;
−− t raçage du diagramme d’interaction M-N et vérification des diverses
combinaisons d’efforts de calcul.

4.9 Estimation des dimensions de la platine d’extrémité,


des tiges d’ancrage et de la rigidité d’un assemblage
4.9.1 Estimation des dimensions d’une platine d’extrémité en pied
d’un poteau donné soumis à un effort axial de compression

L’Annexe D de ce guide expose une approche par étapes pour le


dimensionnement d’une platine d’extrémité pour un poteau donné soumis
à un effort axial de compression.
Une fois cette démarche de dimensionnement accomplie, il n’y a pas
besoin de vérifier d’avantage la résistance de l’assemblage obtenu.

4.9.2 Estimation des dimensions d’une platine d’extrémité


pour un pied de poteau encastré

4.9.2.1 Estimation des sollicitations maximales de compression et de traction exercées sur la


fondation par une semelle du poteau
En tenant compte de l’ensemble des diverses combinaisons d’effort
axial et de moment fléchissant (NEd, MEd) agissant en pied du poteau,
les expressions suivantes donnent des estimations de la sollicitation de
compression maximale et de la sollicitation de traction maximale exercées
sur la fondation par une semelle du poteau :
 M Ed N 
−− c ompression maximale : max  FC,Ed = − Ed  . (en abrégé : max( FC,Ed ))
(en abrégé : max(FC,Ed))  h c − t fc 2 

 M Ed N 
−− t raction maximale : max  FT, Ed = + Ed  . (en abrégé: max(FT,Ed ))
(en abrégé : max(FT,Ed))  h c − t fc 2 

Note
Pour que les expressions ci-dessus puissent donner les valeurs absolues correctes pour les
deux sollicitations maximales, il y a lieu de bien introduire le signe de la charge axiale NEd
(positif en cas de traction, négatif en cas de compression).
ASSEMBLAGES DES PIEDS
44 DE POTEAUX EN ACIER

4.9.2.2 Estimation des dimensions de la platine d’extrémité basée sur la sollicitation maximale
de compression dans une semellle de poteau
Il est conseillé d’appliquer l’approche de l’Annexe D en prenant l’effort de
compression axial suivant :
NC,Ed = 2 max(FC,Ed).

Une platine d’extrémité à « projection étendue » est choisie dès le début


de la procédure de dimensionnement. Les valeurs pour les dimensions
dans le plan de la platine d’extrémité (bp, hp) et l’épaisseur de la platine (tp)
sont obtenues.

4.9.2.3 Estimation des dimensions des tiges d’ancrage


L’approche suivante peut être adoptée pour choisir les tiges d’ancrage en
pied d’un poteau soumis à un effort de soulèvement.
■■ Une rangée des tiges de chaque côté de l’assemblage
On choisit le diamètre de tiges pour satisfaire la condition suivante :
max(FT, Ed )
Ft,anc,Rd ≥ .
1,8
Si on peut s’assurer que la résistance d’ancrage en traction est au moins
égale à la résistance en traction de la section nette de la tige (voir
paragraphe 3.4.2), le choix du diamètre de la tige peut se faire à l’aide de
l’expression suivante :
max(FT, Ed )
d ≥ 1,1 .
ƒub

■■ Deux rangées des tiges de chaque côté de l’assemblage
Dans le cas de deux rangées de tiges d’ancrage de chaque côté de
l’assemblage, on remplace les deux expressions précédentes par les
suivantes :
max( FT, Ed )
F t,anc,Rd ≥  ;
3,6

ou, lorsque l’ancrage en traction est adéquat,


max(FT, Ed )
d ≥ 0,8 .
ƒub

4.9.2.4 Épaisseur de la platine d’extrémité


Il se peut que l’épaisseur tp de la platine d’extrémité obtenue par
considération de la sollicitation maximale de compression ne soit pas
adéquate.
4. MÉTHODOLOGIE DE CALCUL DES DIFFÉRENTES
CONFIGURATIONS D’ASSEMBLAGES DE PIED DE POTEAU 45

À partir de la résistance en Mode 1 (mécanisme plastique complet) d’un


tronçon en T équivalent pour une ou deux rangées des tiges d’ancrage, on
obtient l’estimation suivante de l’épaisseur de la platine :
FT, Ed
−− une rangée de boulons d’ancrage : tp ≥ ;
ƒyp 2π
FT, Ed .
−− deux rangées de boulons d’ancrage : tp ≥
ƒyp 4 π

4.9.2.5 Vérification de l’assemblage


L’étape finale consiste à vérifier l’assemblage obtenu par la méthodologie
du paragraphe 4.8 (voir aussi l’Annexe E).

4.9.3 Estimation de la rigidité d’un assemblage de pied de poteau

Pour une épaisseur de platine d’extrémité donnée, une estimation


préliminaire de la rigidité en flexion d’un assemblage soumis à un moment
seul peut être obtenue avec l’expression suivante :
2
E ⋅ z2 ⋅ t p
S j,app = ,
CS
où : CS = 20 pour un assemblage de pied de poteau ;
z bras de levier entre le centre de compression et le centre de
traction (z = zc + zT , voir la Figure 5‑21) ;
tp épaisseur de la platine d’extrémité.

4.10 Sélection d’un assemblage à l’aide des tableaux


d’assemblages prédimensionnés
Les tableaux de l’Annexe N et de l’Annexe O permettent de sélectionner
un assemblage prédimmensionné convenant pour des efforts donnés.
Deux cas sont traités :
−− c hoix d’un assemblage « articulé » (Configuration A1) pour un profil de
poteau donné. On fournit les dispositions constructives d’un assemblage
de pied de poteau sollicité par un effort axial de compression donné ;
−− c hoix d’un assemblage «  encastré  » (Configuration E) pour un profil
de poteau donné. On fournit pour chaque assemblage tabulé les
valeurs clés permettant de tracer le diagramme d’interaction pour
l’assemblage.
L’utlisation des tableaux est illustrée au paragraphe 5.6.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
46 DE POTEAUX EN ACIER
5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 47

5. EXEMPLES D’APPLICATION À DES ASSEMBLAGES


TYPIQUES
5.1 Exemple 1 : Configuration A1
5.1.1 Assemblage articulé sous effort axial de compression
et effort tranchant – Données de l’exemple

L’assemblage de pied de poteau est montré sur la Figure 5.1. Il y a lieu de


déterminer sa résistance en compression et sa résistance au cisaillement
par frottement.

Effort axial :N Poteau en profil laminé: IPE 300 en S235

Platine d’extrémité 330 ×180×10 en S235


Cisaillement V z
Scellement d’épaisseur 30 mm
Fondation en béton classe C25
Dimensions exactes inconnues
df
Tiges d’ancrage lisses aux
Axe x-x
extrémités

eh

Axe y-y
eb

180 Axe z-z

330

Figure 5‑1 : Données pour l’assemblage de l’exemple 1.

5.1.2 Vérification du classement par rigidité de l’assemblage

5.1.2.1 Méthode conventionnelle : voir paragraphe 2.1


La hauteur de la platine d’extrémité étant de hp = 330 mm ≤ 600 mm  ,
les conditions à respecter pour que l’assemblage puisse être d’office
considéré « articulé » sont les suivantes :
−− θ × hp ≤ 3 mm, soit une rotation θ ≤ 3/330 = 9,1 10-3 rad ;
−− NEd, ser ×θ × hc ≤ 1,5×106 N.mm, soit NEd, ser ×θ ≤ 1,5×106/300 = 5000 N.rad ;

où : hc = 300 mm est la hauteur du profil du poteau, θ est la rotation


à l’état limite de service au pied du poteau considéré « articulé »
et NEd,ser l’effort axial de compression associé à la rotation θ
(voir Figure 2‑3).
ASSEMBLAGES DES PIEDS
48 DE POTEAUX EN ACIER

Une analyse globale de la structure pour les charges à l’état limite de


service donnera accès aux valeurs pour l’effort axial de compression dans
le poteau NEd,ser et pour la rotation θ associée à ce dernier effort.

5.1.2.2 Méthode générale : voir l’Annexe G (paragraphe G.5)


La détermination de la rigidité en flexion de l’assemblage selon les règles
de l’EN 1993-1-8 n’est possible que lorsque les tiges d’ancrage sont
définies.

En absence de règles spécifiques aux pieds de poteaux – celles de l’Annexe


Nationale de l’EN 1993-1-8 mises à part – il est impossible de démontrer
que l’assemblage peut être classé comme « articulé » selon l’EN 1993-1-8.

Un exemple d’application des règles de calcul pour la rigidité est donné


pour l’assemblage de Configuration A2 soumis à des efforts de soulè-
vement et du cisaillement (voir paragraphe 5.2.5).

5.1.3 Étape préliminaire : Établissement des paramètres de calcul (voir paragraphe 4.4)

5.1.3.1 Dimensions et caractéristiques du poteau IPE300


Hauteur : hc = 300 mm.
Largeur : bfc = 150 mm.
Épaisseur aile : tfc = 10,7 mm.
Épaisseur âme : twc = 7,1 mm.
Limite d’élasticité : S235 (épaisseur ≤ 40 mm) : ƒy = 235 N/mm².

5.1.3.2 Dimensions et caractéristiques de la platine


Hauteur platine : hp = 330 mm.
Largeur platine : bp = 180 mm.
Épaisseur platine : tp = 10 mm.
Limite d’élasticité : S235 (épaisseur ≤ 40 mm) : ƒy = 235 N/mm².

5.1.3.3 Dimensions et caractéristiques des cordons de soudures entre la platine et le poteau


Cordons d’angle doubles et symétriques partout, voir les dimensions
forfaitaires pour les cordons d’angle selon l’Annexe L :
−− cordons semelles : afc = 5 mm ;
−− cordons âme : aw = 4 mm.
Résistance à la traction : S235 (épaisseur ≤ 40 mm) : ƒu = 360 N/mm².

Note
Aucune vérification des soudures n’est requise lorsque les dimensions forfaitaires pour les
dimensions des gorges de cordons d’angle de l’Annexe L sont utilisées.

5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 49

5.1.3.4 Coefficients partiels


Les valeurs suivantes, conformes aux annexes nationales, sont adoptées :
−− γc = 1,5 pour le béton ;
−− γM0 = 1,0 pour la platine et le poteau ;
−− γM2 = 1,25 pour les soudures.

5.1.4 Étape n° 1 : Résistance de calcul en compression du béton


et résistance de calcul à la pression localisée du joint de
scellement : méthodologies de l’Annexe C et de l’Annexe A
■■ Résistance de calcul à la compression du béton
Résistance de calcul à la compression d’un béton de classe C25/30 (voir
Tableau 3‑2) :
ƒcd = ƒck / γc = 16,7 N/mm.

■■ Résistance de calcul à la pression localisée du joint de scellement

• Lorsque les dimensions de la fondation sont connues


La résistance de calcul à la pression localisée du joint de scellement (voir
paragraphes A.1 et A.2 de l’Annexe A) est donnée par :
ƒjd = αbf . βj . ƒcd

⎡⎛ ⎞ ⎛ ⎞ ⎛ ⎞ ⎤
et α bf = min ⎢⎜⎜1 +
df ⎟ ; ⎜1 + 2 e h ⎟ ; ⎜1 + 2 e b ⎟ ; 3⎥ .
⎟ ⎜ ⎟ ⎜ bp ⎟⎠ ⎥⎦
⎢⎣⎝ max(hp , bp ) ⎠ ⎝ hp ⎠ ⎝

Par exemple, lorsque l’assemblage est positionné au centre d’un massif


de dimensions 600×400 mm en plan et d’une profondeur df = 500 mm, on
obtient :
⎡⎛ 500 ⎞ ⎛ 600 − 330 ⎞ ⎛ 400 − 180 ⎞ ⎤
α bf = min ⎢⎜1 + ⎟ ; ⎜1 + ⎟ ; ⎜1 + ⎟ ; 3 = min[2,52;1,82; 2,22; 3] = 1,82 .
⎣⎝ 330 ⎠ ⎝ 330 ⎠ ⎝ 180 ⎠ ⎥⎦

Donc pour cette fondation :

ƒjd = βj ƒcd Ac1/ Ac0 = 2/3 × 16,7 × 1,82 = 20,26 N/mm²

• Lorsque les dimensions de la fondation ne sont pas connues


On adopte αbf = 1,5, donnant ƒjd = ƒcd = 16,7 N/mm2 (voir aussi le Tableau 3‑2).
C’est cette dernière valeur de la contrainte de calcul ƒjd qui est prise pour
la suite des vérifications de cet exemple.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
50 DE POTEAUX EN ACIER

5.1.5 Étape n° 2 : Détermination de la valeur de la largeur


d’appui additionnelle : méthodologie de l’Annexe C

La largeur d’appui additionnelle (voir Figure 5‑2) est donnée par :


ƒyp 235
c = tp = 10 = 21,7mm .
3 × ƒjd × γM 0 3 × 16,7 × 1,0

5.1.6 Étape n° 3 : Identification du type de platine : « projection courte »


ou « projection étendue » et vérification du non recouvrement
des aires des tronçons : méthodologie de l’Annexe C
■■ Type de platine : Projection étendue ou courte
La platine d’extrémité déborde du poteau de βc = 15 mm, ce qui est plus
faible que la largeur d’appui additionnelle c = 21,7 mm. Donc, la platine est
du type « projection courte ».
■■ Recouvrement ou non recouvrement des aires de compression des
tronçons

• Si c ≤ (hc– 2 tfc)/2
Il n’y a pas de recouvrement des aires en compression pour les tronçons
des deux semelles. Cela est le cas pour la quasi-totalité des combinaisons
usuelles d’acier de platine, d’épaisseur de platine, de classe de béton et de
poteaux en profils laminés.
• Si c > (hc– 2 tfc)/2
Il y a un recouvrement des aires en compression des tronçons pour les
deux semelles. En négligeant l’aire de recouvrement, on réduit l’aire totale
du joint en compression pour ces derniers tronçons et, en plus, aucune
contribution à la résistance en compression de l’assemblage de pied de
poteau n’est prise pour l’âme du poteau. Cette éventualité est rare pour
les poteaux en profils laminés.

La hauteur entre les bords intérieurs des ailes du poteau est égale à :
(hc– 2 tfc) = 300 – 2 × 10,7 = 278,6 mm.

Notant que cette dernière hauteur est plus grande que 2×c = 43,4 mm (voir
Figure 5‑2), on déduit qu’un recouvrement entre les aires de compression
à accorder aux tronçons en T des ailes et de l’âme (voir Figure 5‑2) ne se
produit pas. On conclut aussi que le tronçon en T pour la partie centrale de
l’âme, d’une hauteur efficace de 278,6 – 43,4 = 235,2 mm, contribuera à la
résistance en compression de l’assemblage.
5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 51

hc = 300
βc =15 21,7 βc =15

c
twc = 7,1
tfc= c
bfc =150 10,7 ℓeff = 180
c
c= 21,7
c
beff
hp = 330
Figure 5‑2 : Aires accordées aux semelles et à l’âme.

5.1.7 Étape n° 4 : Détermination de la résistance de l’assemblage


en compression : méthodologie de l’Annexe C

On a vu qu’il s’agit d’une platine de «  projection courte  » parce que le


débordement de la platine par rapport aux bords des semelles du poteau
n’est que de β×c = 15 mm partout, distance qui est plus faible que la
largeur d’appui additionnelle c = 21,7 mm.

La résistance de calcul à la compression est prise égale à la somme des


résistances de calcul pour les trois tronçons en compression, c’est-à-dire
pour les 2 tronçons de semelles et pour le tronçon d’âme. On obtient :

NC,Rd = 2 Ffc,Rd + Fwc,Rd = ƒjd [2 (bfc + 2βc)(c + βc + tfc) + (hc – 2 c – 2 tfc) (2 c + twc)]
= 6,7×[2×(150 + 2×15) ×(21,7 + 15 + 10,7) + (300 - 2×21,7 - 2×10,7)
×(2×21,7 + 7,1)]
= 483,3 kN.

5.1.8 Étape n° 5 : Détermination de la résistance de calcul à


l’effort tranchant par frottement en présence d’un effort
axial de compression : méthodologie de l’Annexe I

L’effort tranchant VEd appliqué en pied de poteau peut avoir des


composantes selon chaque axe : Vz,Ed et Vy,Ed. L’effort résultant est donné
par :

VEd = Vy2, ED + Vz2, ED.

En présence d’un effort normal de compression dans le poteau, une


résistance par frottement avec le béton peut être mobilisée. Par exemple
pour un effort axial de compression de Nc,Ed = 450 kN, la résistance à l’effort
tranchant par frottement est donnée par :
VRd = Ff,Rd = Cfd × Nc,Ed = 0,20×450 = 90 kN.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
52 DE POTEAUX EN ACIER

Note
On peut noter que l’effort tranchant (effort horizontal) VEd appliqué au pied de ce poteau
IPE 300 en acier S235 ne devrait pas dépasser 20 kN compte tenu de la hauteur usuelle
du poteau dans les charpentes courantes.

5.2 Exemple 2 : Configuration A2


5.2.1 Assemblage articulé sous effort axial de soulèvement
et effort tranchant – Données

L’assemblage à vérifier est identique à celui de la Figure 5‑1, sauf que


l’épaisseur de la platine est prise égale à 15 mm au lieu de 10 mm.

5.2.2 Vérification du classement par rigidité de l’assemblage

Le profil du poteau étant un IPE 300 et la platine ayant les mêmes dimensions
que celle de l’assemblage de l’exemple 1, l’assemblage peut être classé 1 21
« articulé » selon la méthode conventionnelle de l’Annexe Nationale [ 2 ] 22
(voir aussi paragraphe 2.1). MS 3 23
Au paragraphe 5.2.5, la méthode des composants de l’EN 1993-1-8 est
4 24
appliquée à l’assemblage choisi pour obtenir sa rigidité et pour permettre
un classement selon les critères propre à la norme. 5 25
6 26
5.2.3 Étape préliminaire : Établissement des paramètres 7 27
de calcul : voir paragraphe 4.4
8 28
■■ Dimensions et caractéristiques du poteau IPE300 9 29
Hauteur : hc = 300 mm. 10 30
Largeur : bfc = 150 mm. 11 31
Épaisseur aile : tfc = 10,7 mm.
12 32
Épaisseur âme : twc = 7,1 mm.
Inertie : Iy = 8356,1× 104 mm4. 13 33
Limite d’élasticité : S235 (épaisseur ≤ 40 mm) : ƒy = 235 N/mm2. 14 34
■■ Dimensions et caractéristiques de la platine  15 35
Hauteur platine : hp = 330 mm. 16 36
Largeur platine : bp = 180 mm. 17 37
Épaisseur platine : tp = 15 mm.
18 38
Limite d’élasticité : S235 (épaisseur ≤ 40 mm) : ƒy = 235 N/mm2.
19 39
■■ D
 imensions et caractéristiques des cordons de soudures entre la platine
et le poteau 20 40

Cordons d’angle doubles et symétriques partout, voir les dimensions


forfaitaires pour les gorges des cordons d’angle selon l’Annexe L de ce guide :
−− cordons semelles : afc = 6 mm ;
−− cordons âme : aw = 4 mm ;
−− résistance à la traction : S235 (épaisseur ≤ 40 mm) : ƒu = 360 N/mm2.
5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 53

Note
Aucune vérification des soudures n’est requise lorsque les dimensions forfaitaires pour les
dimensions des gorges de cordons d’angle de l’Annexe L sont utilisées.

■■ Dimensions et caractéristiques de tiges d’ancrage


Classe 4.6 : ƒub = 400 N/mm2
Diamètre et nombre de tiges choisis en fonction de l’effort de soulèvement.
■■ Coefficients partiels de sécurité
Les valeurs suivantes, conformes aux annexes nationales, sont adoptées :
−− γc = 1,5 pour le béton ;
−− γM0 = 1,0 pour le platine et le poteau ;
−− γM2 = 1,25 pour les soudures et pour les tiges d’ancrage.
■■ Cas de chargement
On considère un cas de chargement donnant les efforts concomitants ci-
dessous au pied du poteau en IPE 300. Le cas de chargement donnant un
effort de soulèvement est typiquement ce qu’on trouve pour un poteau
extérieur de portique pour un cas de chargement incluant le vent.
Les efforts suivants sont adoptés lors de la vérification :
−− effort axial de soulèvement (traction) : NT,Ed = 150 kN ;
−− effort de cisaillement : Vz,Ed = 15 kN.

■■ Choix des tiges d’ancrage


Le choix des tiges d’ancrage – et notamment leur positionnement – doit
éviter tout interférence avec la bêche.
On adopte des tiges de la classe 4.6 avec ƒub = 400 N/mm2 (voir le
Tableau 3‑3).
On suppose que les tiges peuvent être ancrées suffisamment pour développer
la résistance en traction de la section de la tige. Au paragraphe 4.9.2.3 est
donnée une formule pour un choix préliminaire des tiges, formule que l’on
adapte pour une rangée centrale de deux tiges comme suit :
N T, Ed
d ≥ 1,1 soit d ≥ 21,3 mm.
ƒub
Bien qu’un diamètre M22 suffirait, il peut être préférable d’adopter un
diamètre plus courant, soit le M24.
Utilisant le Tableau 3‑4, on confirme la résistance de calcul en traction de la
section nette pour deux tiges M24 Classe 4.6, soit :

Résistance de calcul en traction : 2 × Ft,Rd = 2 × 102 kN = 204 kN > 150 kN = NT,Ed.

Les deux tiges sont placées sur l’axe y-y, symétriquement autour de l’âme
du poteau IPE300, et sont distantes de 100 mm.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
54 DE POTEAUX EN ACIER

5.2.4 Résistance au soulèvement : méthodologie de l’Annexe B (paragraphe B.2)


■■ Résistance en traction du tronçon en T tendu

• Paramètres géométriques
Sur la Figure 5‑3 sont indiqués les paramètres géométriques pour le calcul
de la résistance de l’assemblage (voir aussi paragraphe 5.2.3).

15 15

2 Boulons M24 150


m2 = 132,5
Classe 4.6

150 m2 = 132,5

15

Cordons semelles : 6 mm
40 100 40

e m 41,9 40
Cordons âme : 4 mm

Figure 5‑3 : Paramètres géométriques.

• Étape n° 1 : modélisation de l’assemblage


Sous l’effort axial de soulèvement, l’assemblage est modélisé comme un
tronçon en T équivalent représentant la rangée centrale des deux tiges
d’ancrage.
• Étape n° 2 : effet de levier et modes de ruine des tronçons en T tendus
Lorsqu’il y a une seule rangée de tiges d’ancrage, la présence ou non
d’effet de levier sur ces tiges est dictée par la longueur limite – notée Lb* –
de la tige soumise à allongement.

* 8,8 ⋅ m3 ⋅ As 8,8 × 41,9 3 × 353


Lb = 3
= ≈ 311 mm.
ℓeff ,1 . t p 217,6 × 15 3
5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 55

Dans ce dernier calcul, la valeur pour la longueur du tronçon en T tendu


est prise égale à ℓeff,nc parce qu’elle est plus faible que ℓeff,cp. Notant Lb la
longueur efficace de la tige d’ancrage, un effet de levier n’apparaît que si
Lb ≤ Lb*. Dans ce cas, le mode particulier de ruine 1-2 n’intervient pas.

La longueur Lb d’une tige d’ancrage est prise égale à la somme de :


−− 8 fois le diamètre nominal du boulon (d = 24 mm) ;
−− de la couche de scellement (em = 30 mm) ;
−− de l’épaisseur de la platine d’extrémité (tp = 10 mm) ;
−− de l’épaisseur de la rondelle ou du plat sous l’écrou (tw = 0 mm) ;
−− et de la moitié de la hauteur de l’écrou (tn = 11 mm).

La hauteur de l’écrou peut être prise égale à 0,9 . db et l’épaisseur d’une


rondelle ou plat, si présent(e), peut être prise égale à 5 mm.

On obtient : Lb = 8 x 24 + 30 + 10 + 0 + 11 = 243 mm ≤ Lb* = 311 mm.

On conclut que l’effet de levier doit exister et qu’en conséquence, les


modes de ruine possibles sont les modes 1 et 2 (autrement dit, le mode
particulier 1-2 ne doit pas apparaître) ainsi que les modes 3 (tiges en
traction) et 4 (âme du poteau en traction). Les modes de ruine du tronçon
en T équivalent à examiner sont montrés à la Figure 5‑4.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
56 DE POTEAUX EN ACIER

Mode 1 Mode 2
Mécanisme complet Mécanisme partiel et
rupture des boulons

F T,Rd = 4Mpl, 1, Rd /m F T,Rd =(2 M pl, 2, Rd +n∑ F t, Rd )/(m +n)

n = min ( e;1,25 m )
m e m e

Q n n Q Q n n Q

Mode 3 Mode 4
Rupture des boulons Plastification de l’aile tendue
(âme de la poutre ou poteau)

F T,Rd = ∑ F t, Rd F T,Rd = F t w, Rd

m e m e

Figure 5‑4 : Modes de ruine du tronçon en T équivalent.


5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 57

• Étapes n° 3 : longueur du tronçon en T équivalent


Les différentes longueurs du tronçon en T équivalent pour la rangée de
tiges d’ancrage sont données à la Figure 5‑5 : Mécanismes et longueurs
pour le tronçon en T équivalent en fonction de la forme du mécanisme.

Mécanismes circulaires et non circulaires pour la rangée centrale de tiges d’ancrage


Paramètres Longueur tronçon
Forme du mécanisme
géométriques équivalent

(100 − 7,1) ℓ eff,cp = 2 π m


m= − 0,8. 2.4
2 = 2 × π × ( 41,9)
= 41,9 mm = 263 ,3 mm

e m m e

Mécanismes circulaires
l eff = 2 π m

m = 41,9 mm
ℓ eff,nc = 4 m + 1,25 e
m2 = 150 − 10,7 − 0,8. 2.6
= 4 × 41,9 + 1,25 × 40
= 132 ,5 mm
= 217,6 mm
e = 40 mm

e m m e

Mécanismes non circulaires


pour la rangée intérieure
ℓ eff = 4 m+1,25e

Longueur efficace pour le tronçon en T tendu :


mode 1 : ℓeff,1 = min (ℓeff,cp ; ℓeff,nc) = ℓeff,nc = 217,6 mm ;
mode 2 : ℓeff,2 = ℓeff,nc = 217,6 mm.

Figure 5‑5 : Mécanismes et longueurs pour le tronçon en T équivalent.


ASSEMBLAGES DES PIEDS
58 DE POTEAUX EN ACIER

• Étape n° 4 – Partie 1 : résistance en flexion de la platine d’extrémité du


tronçon en T équivalent
La résistance de calcul en flexion de la platine d’extrémité d’épaisseur
15 mm en acier S235 est donnée, par unité de longueur, par :
t p2 ƒyp 15 2 × 235
mpl, Rd = = = 13,219 kN.mm/ mm.
4 γ M0 4 × 1,0 × 10 3

La longueur du tronçon en T équivalent pour la rangée est


Pour le mode 1 :
ℓeff,1 = min (ℓeff,cp ; ℓeff,nc) = min (263,3 ; 217,6) = 217,6 mm.

Pour le mode 2 :


ℓeff,2 = ℓeff,nc = 217,6 mm.

Pour les deux modes de ruine concernés par la flexion, la résistance de


calcul en flexion de la platine du tronçon en T équivalent devient :
−− Mpl,1,Rd = ℓeff,1 x mpl,Rd = 217,6 x 13,219 = 2876,4 kN.mm ;
−− Mpl,2,Rd = ℓeff,2 x mpl,Rd = 217,6 x 13,219 = 2876,4 kN.mm.
Pour le calcul de la résistance du Mode 2 de ruine, la distance n devient :
n = min (e ; 1,25 m) = min (40 ; 1,25×41,9) = 40 mm.
• Étape n° 4 – Partie 2 : résistance de l’assemblage en traction
La résistance de l’assemblage en traction est obtenue en prenant la plus
faible valeur des résistances de calcul pour les Modes 1 à 4 indiqués sur la
Figure 5‑4.

Les résistances de calcul pour ces modes sont les suivantes :

Mode 1 : Mécanisme complet de la platine (selon la Méthode 1 du Tableau 6.2


de l’EN 1993-1-8) :
4M pl,1, Rd 4 × 2876 ,4
mode ,1 FT , Rd = = = 274,6 kN.
m 41,9

Mode 2 : Rupture des tiges d’ancrage en traction et mécanisme partiel de


la platine :
2 M pl, 2, Rd + n∑ Ft, Rd 2 × 2876 ,4 + 40 × 2 × 102
mode , 2 FT , Rd = = = 169,9 kN.
m+ n 41,9 + 40

Mode 3 : Rupture des tiges d’ancrage en traction soit :


2 × nombre de rangées des tiges × Résistance en traction d’une tige:

mode,3 FT , Rd = ∑ Ft, Rd = 2 × 1× 102 = 202 .kN.


5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 59

Mode 4 : Plastification en traction de l’âme du poteau (non raidi) :


ƒy , wc 217,6 × 7,1× 235
mode, 4 FT , Rd = Ft, wc, Rd = beff , t, wc .t wc . = = 363,07 kN
γM0 1× 10 3

où la hauteur de l’âme du poteau en traction est : beff,t,wc = min (ℓeff,1 ; ℓeff,2)


= 217,6 mm.

On conclut que le Mode 2 de ruine est le mode critique, donnant une


résistance de calcul au soulèvement adéquate de :
FT,Rd = 169,9 kN > Nt,Ed = 150 kN.

5.2.5 Rigidité de l’assemblage : méthodologie de l’Annexe G (paragraphe G.3)

1
La méthode conventionnelle21 de classement de l’Annexe Nationale
de l’EN  1993-1-8 [ 2 ] (voir
22 aussi paragraphe 2.1) a été appliquée à
MS au paragraphe
l’assemblage 3 235.2.2 qui indique que l’assemblage peut être
considéré « articulé ».4
24
5 25
Pour information et comparaison, on applique ci-dessous la méthode
générale des composants
6 de
26 l’EN 1993-1-8 pour obtenir une valeur de la
rigidité de l’assemblage
7 selon
27 cette norme. Avec cette rigidité, on ne peut
comparer la rigidité de l’assemblage qu’au critère spécifique definissant
8
un assemblage de pied de28poteau « rigide », notant qu’aucun critère de
9
classification « assemblage 29
articulé » n’est donné.
10 30
La Figure 5‑6 montre11la modélisation
31 de l’assemblage par deux tronçons
en T dont celui qui est tendu est représenté par un ressort axial de rigidité
12
kT et celui qui est comprimé32par un ressort axial de rigidité kC.
13 33
14 34
Axe central du poteau
15 35
Rotation ϕj 16 36
ϕj
17 37
Ressort axial 18 38 Ressort axial
représentant le 19 39 représentant le
Tronçon en T tendu 40 Tronçon en T
20
kT kC comprimé
zT = 0 zC
Figure 5‑6 : Modélisation de l’assemblage par tronçons en T.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
60 DE POTEAUX EN ACIER

■■ Raideur du composant « béton » comprimé


La valeur du coefficient de rigidité pour le composant « béton », scellement
compris, représenté par un ressort axial travaillant en compression, est :
EC ⋅ beff ⋅ℓeff
k C = k 13 = (mm)
1,275 ⋅ E

Ec : module de Young pour le béton C25/30 selon l’EN 1992-1-1


où :
Tableau 3.1 (voir Tableau 3‑2), soit Ecm à 28 jours donnant :
Ec = 30000 N/mm² ;
E : module de Young pour l’acier, soit E = 210000 N/mm² ;
beff : largeur efficace du tronçon en T comprimé pour la
semelle du poteau ;
ℓeff : longueur efficace du tronçon en T comprimé pour la
semelle du poteau.

La largeur d’appui «  additionnelle  » (voir la Figure 5‑7) du tronçon en T


comprimé de la platine d’épaisseur 15 mm est donnée par :

ƒyp 235
c = tp = 15 = 32 ,5 mm.
3 × ƒjd × γM0 3 × 16,7 × 1,0

Compte tenu du fait que la platine ne dépasse les semelles d’épaisseur


10,7  mm du poteau IPE  300 que de 15 mm, la largeur du tronçon en T
comprimé pour la semelle devient :
beff = 15 + 10,7+ 32,5 = 58,2 mm.

La longueur efficace du tronçon en T comprimé est : ℓeff = 15 + 150 + 15 =


180 mm.

z = zC
beff = 58,2

ℓeff = 180

Figure 5‑7 : Tronçon en T comprimé.


5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 61

Le coefficient de rigidité du ressort axial pour le béton comprimé est


obtenu par :

EC ⋅ beff ⋅ℓeff 30000 × 58,2 × 180


k C = k13 = = = 11,47 mm.
1,275 ⋅ E 1,275 × 210000
■■ Raideur de la platine
En présence de l’effet de levier (voir 5.2.4.1.3), le coefficient de rigidité
pour la platine en flexion entre les tiges est :
3
0,85 ⋅ℓeff ⋅ t p 0,85 × 217,6 × 15 3
k15 = = = 8,49 mm.
m3 41,9 3
■■ Raideur des tiges d’ancrage du tronçon en T tendu
En présence de l’effet de levier, le coefficient de rigidité pour les deux tiges
d’ancrage M24 en traction est :
1,6 ⋅A s 1,6 × 353
k 16 = = = 2,32 mm.
Lb 243

■■ Raideur du tronçon en T tendu


Rassemblant les composants en série, tiges tendues et platine fléchie, on
obtient un coefficient de rigidité axiale pour le tronçon en T tendu de :

1 k ⋅k 8,49 × 2,32
k T = k eff = = 15 16 = = 1,82 mm.
1 1 k + k 8,49 + 2,32
+ 15 16
k16 k15

■■ Rigidité initiale de l’assemblage
La distance entre le centre du tronçon comprimé et l’axe longitudinal du
poteau est :
zC = 150 + 15 – (58,2/2) = 135,9 mm.

Notant qu’il s’agit d’un cas avec une rangée de tiges d’ancrage en traction
centrée sur l’axe du poteau, la distance entre le centre du tronçon tendu et
l’axe longitudinal du poteau est nulle, soit :
zT = 0 mm.

La valeur du bras de levier dépend de la répartition des efforts dans


l’assemblage. On a les trois situations possibles suivantes (voir Tableau G‑1
de l’Annexe G) :
−− d
eux côtés en compression  : bras de levier égal à la distance
entre les centres des deux tronçons en T comprimés, soit  :
z = zC + zC = 2×135,9 = 271,8 mm ;
ASSEMBLAGES DES PIEDS
62 DE POTEAUX EN ACIER

−− traction uniquement sur la rangée de tiges d’ancrage sur l’axe du


poteau : bras de levier nul : zT = 0 ;
−− u
n côté en traction et l’autre côté tendu  : bras de levier égal à la
distance entre les centres des tronçons en T tendu et comprimé soit :
z = zT + zC = 0 + zC = 135,9 mm.

• Rigidité initiale de l’assemblage


En présence d’un effort axial NEd combiné avec un moment MEd dominant,
la rigidité initiale de l’assemblage devient fonction de la valeur du
rapport eN =  MEd/NEd (excentricité effective de l’effort normal), ainsi que
des caractéristiques mécaniques et géométriques des composants de
l’assemblage (voir le Tableau G‑1 de l’Annexe G).

La Figure 5‑8 montre l’évolution de la rigidité initiale de l’assemblage


en fonction de l’excentricité effective e. Notant la nature symétrique de
l’assemblage, seul le moment positif est considéré ici. Sous moment
positif, l’excentricité effective eN a une valeur négative lorsque l’effort axial
est de compression, et positive dans le cas contraire.

Lorsque l’effort axial est nul, la rigidité initiale est donnée par :

E ⋅ z2 210000 ×135,9 2
S j,ini = ⋅= = 6,092 × 10 9 Nmm/rad.
⎛ 1 1 ⎞ 1 + 1
⎜⎜ + ⎟⎟ 1,82 11,47
k
⎝ T k C⎠

Lorsque l’assemblage est entièrement comprimé, c’est-à-dire sous effort


de compression dominant, la rigidité initiale est donnée par :
E ⋅ ( 2 × z C ) 2 210000 × ( 2 × 135,9) 2
S j,ini = ⋅= = 89,0 × 10 9 Nmm/rad.
⎛ 1 1⎞ 1 + 1
⎜⎜ + ⎟⎟ 11,47 11,47
⎝ kC kC ⎠
On constate que, par rapport au cas précédent, qui est celui d’un moment
seul, la rigidité de l’assemblage est considérablement augmentée lorsqu’il
est entièrement comprimé :
−− l orsque l’assemblage est sous effort de traction dominant (c’est-à-dire,
pas de compression possible dans l’assemblage), la rigidité initiale
de l’assemblage – n’ayant qu’une seule rangée sur l’axe du poteau –
devient nulle ;
−− l orsqu’on est en présence d’un effort axial de traction (valeur positive)
et d’un moment positif dominant donnant un rapport eN = MEd/NEd =
+150 mm > zT = 0 mm, l’assemblage est en traction d’un côté et en
compression de l’autre.
5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 63

La rigidité initiale devient :

E ⋅ z2 1 e zC ⋅ kC − zT ⋅ kT
S j,ini = ⋅ avec α k = k où ek = ,
⎛ 1 1 ⎞ 1+ αk eN kC + kT
⎜⎜ + ⎟⎟
⎝ kC kT ⎠

z C ⋅ k C − z T ⋅ k T 135,9 × 11,47 − 0
ek = = = 117,3 mm.
kC + kT 11,47 + 1,82

Donc :

E ⋅ z2 1 1
S j,ini = ⋅ = 6,092 × 10 9 × = 3,419 × 10 9 Nmm/rad.
⎛ 1 1 ⎞ 1 + α 1+ 117,3
⎜⎜ + ⎟⎟ k
150
⎝ kC kT ⎠
On constate que, par rapport à celle pour un moment seul, la rigidité
initiale de l’assemblage est réduite par la présence dans le poteau d’un
effort axial de traction associé au moment dominant.

Lorsqu’on est en présence d’un effort axial de compression (valeur


négative) et d’un moment positif dominant donnant un rapport
eN = MEd/NEd = -150 mm < -zC = 135,9 mm, un côté de l’assemblage est en
traction et l’autre est en compression.

La rigidité initiale devient :

E ⋅ z2 1 1
S j,ini = ⋅ = 6,092 × 10 9 × = 27,945 × 10 9 Nmm/rad.
⎛ 1 1 ⎞ 1 + α 1+ 117,3
⎜⎜ + ⎟⎟ k
( −150 )
⎝ kC kT ⎠
On constate que, par rapport à celle pour un moment seul, la rigidité
initiale est augmentée de manière significative en présence d’un effort
axial de compression dans le poteau.

La rigidité initiale sous un effort de compression et un moment dominant


atteint une valeur maximale lorsque : eN = MEd/NEd = -zC = -135,9 mm, soit à
la limite du domaine d’un moment dominant sous un effort de compression.
À cette limite, on obtient une rigidité initiale Sj,ini = 44,5×109 Nmm/radian.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
64 DE POTEAUX EN ACIER

Rigidité initiale de l'assemblage: S j,ini

100,00

90,00 9
87,7x 10 : Limite basse de la classification "rigide"

80,00
10 N.mm/radian

70,00

60,00
9
j,ini

Domaine de classification "Semi-rigide" 50,00


Rigidité initiale S

40,00

30,00
9
6,09x 10 : rigidité lorsque l'effort axial est nul

20,00

9
1,46x 10 : Limite haute de la classification "articulé - acier-
10,00

0,00
-135,9
-400 -300 -200 -100 0 37 100 200 300 400
Excentricté effective e N = M/N mm

Figure 5‑8 : Rigidité initiale de l’assemblage en fonction de l’excentricité effective eN.

■■ Classement de l’assemblage par rigidité selon l’EN1993-1-8


Considérons l’assemblage au pied d’un poteau extérieur d’un portique de
bâtiment type. Le portique est non contreventé. Supposons que la hauteur
du poteau en IPE 300 entre l’assemblage et la traverse du portique soit de
6 mètres.

Le pied de poteau ne peut être considéré «  rigide  »  que si la condition


suivante est satisfaite :
30 ⋅ E ⋅ I C 30 × 0,21× 10 6 × 8356,1× 10 4
S j,ini ≤ = = 87,74 × 10 9 Nmm/rad.
LC 6000

Un assemblage « acier-acier » ne peut être considéré « articulé » que si la


condition suivante est satisfaite :
0,5 ⋅ E ⋅ I C 0,5 × 0,21× 10 6 × 8356 ,1× 10 4
S j,ini ≤ = = 1,46 × 10 9 Nmm/rad.
LC 6000

On constate que cette dernière condition n’est jamais satisfaite lorsque


l’assemblage est sous effort axial de compression.

On constate aussi que, sous une combinaison impliquant un effort axial


de traction, l’assemblage ne satisfait cette dernière condition que lorsque
l’excentricité effective de l’effort de traction respecte la condition suivante :
0 ≤ eN = MEd/NEd ≤ +37 mm.
5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 65

Si le critère de classement « articulé » donné pour les assemblages « acier-


acier » est appliqué aussi pour les pieds de poteaux, la zone de classification
d’un assemblage « semi-rigide » est définie par la fourchette suivante des
valeurs de la rigidité initiale :
1,46×109 Nmm/rad < Sj,ini < 87,74×109 Nmm/rad.

On voit sur la Figure 5‑9 que l’assemblage est dans la zone «  semi-
rigide  » pour presque tout le domaine envisageable de sollicitation. Il
peut même être classé « rigide » lorsque il est sous effort de compression
dominant puisque, dans ce cas, la rigidité initiale devient égale à
89×109 Nmm/rad > 87,7×109 Nmm/rad.

Il faut noter que la détermination de la rigidité de l’assemblage selon


l’EN n’intègre aucune prise en compte du comportement global ni de
la fondation elle-même ni du sol sous la fondation. Autrement dit, ces
derniers éléments sont considérés dans les calculs précédents comme
étant totalement rigides, ce qui est souvent loin de la réalité. En effet, avec
peu de rotation de la fondation par rapport au sol, le comportement d’un
assemblage de pied de poteau peut souvent mieux se rapprocher de celui
d’un assemblage « articulé ».

Moment Limite basse de la classification « rigide» :


Mj Zone Sj,ini = 87,7 × 109 Nmm/rad
« rigide »

Rigidité de l’assemblage NEd = 0:


Sj,ini = 6,09 × 109 Nmm/rad
Zone
« semi-rigide»

Limite haute de la classification« articulé »


assemblages «acier-acier »
Sj,ini = 1,46× 109 Nmm/rad

Rotation ϕj

Figure 5‑9 : Classement de l’assemblage selon l’EN 1993-1-8.


ASSEMBLAGES DES PIEDS
66 DE POTEAUX EN ACIER

5.2.6 Résistance de calcul à l’effort tranchant d’une bêche en I


ou H en Configuration A : voir l’Annexe K du guide

La pratique usuelle est d’utiliser une bêche (voir Figure 5‑10) lorsque
−− l’effort axial dans le poteau est de la traction (soulèvement) ;
−− o
u, ce qui est moins courant pour les bâtiments typiques, lorsqu’une
résistance au cisaillement plus grande que celle obtenue par frottement
– en présence uniquement d’un effort axial de compression dans le
poteau – est requise.

■■ Choix de la bêche : méthodologie de l’Annexe K (paragraphes K.2.2


et K.2.3)
Il convient d’adopter une bêche qui respecte les conditions suivantes :
−− hauteur maximale : hn ≤ 0,4 hc = 0,4×300 soit hn, ≤ 120 mm ;
−− profondeur : 60 mm ≤ Leff,n ≤ 1,5 hn soit 60 mm ≤ Leff,n ≤ 1,5×55 = 82,5 mm ;
−− élancement maximal des ailes : bfn/tfn ≤ 20.

Les dimensions d’un profil IPE 100 respectent les deux premières conditions.
Une bêche en IPE 100 en acier S235 est retenue.

Supposant une épaisseur du joint de scellement em = 30 mm, la longueur/


profondeur totale dans le béton plus le scellement doit être inférieure à :
82,5 + 30 = 112,5 mm.

Une profondeur totale égale à 100 mm est prise, donnant


Leff,n = 100 - 30 = 70 mm. Cette profondeur totale peut être augmentée, si
besoin, à 110 mm.

Les dimensions de la bêche choisie, un IPE 100, sont :


−− hauteur totale du profil : hn = 100 mm ;
−− p
rofondeur totale  : 100 mm, dont la longueur efficace est  :
Leff,n = 100 – 30 = 70 mm ;
−− largeur des ailes : bfn = 55 mm ;
−− épaisseur aile : tfn = 5,7 mm ;
−− épaisseur âme : twn = 4,1 mm.
5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 67

hc / 2
NsecE,d NsecE,d
VE,d

VE,d
M secE,d/ (hn- tfn ) L eff,n

σmax < ƒc,d


hn

hn

bn
t wn

t fn

Figure 5‑10 : Paramètres de bêche.

■■ D
 imensions et caractéristiques de cordons de soudures entre la bêche et
la platine d’extrémité : méthodologie de l’Annexe L
On utilise des soudures d’angle doubles et symétriques partout. Les
dimensions de gorge «  forfaitaires  »  sont proposées pour les soudures
bêche/platine, ce qui écarte le besoin d’une vérification spécifique des
résistances de ces soudures (voir l’Annexe L).

Pour le profil IPE 100, l’épaisseur de la semelle est tfn = 5,7 mm et l’épaisseur
d’âme est tfw  = 4,1 mm. Pour les cordons de soudure des semelles, la
dimension de la gorge de soudure « forfaitaire » avec l’acier S235 devient :
0,462× tfn = 0,462× 5,7 = 2,6 mm < 3 mm.

Il faut donc prendre la valeur minimale admise pour la gorge utile, soit
3  mm (EN 1993-1-8 §4.5.2(2)), valeur à adopter aussi pour les soudures de
l’âme de la bêche sur la platine d’extrémité :
−− cordons semelles : afn = 3 mm ;
−− cordons âme : awn = 3 mm.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
68 DE POTEAUX EN ACIER

■■ Résistance de calcul du béton à la pression localisée sur les ailes de la bêche


La résistance de calcul à la pression exercée par le béton est prise égale à
celle du béton en compression de la Classe C25/30 (voir le Tableau 3‑2) :
ƒjd = ƒcd = 16,7 N/mm².
■■ Limite d’élasticité de l’acier de la bêche et coefficients partiels
On adopte pour la vérification de la bêche les mêmes valeurs que celles
prises pour la platine d’extrémité :

Limite d’élasticité : S235 (épaisseur ≤ 40 mm) : ƒyn = 235 N/mm2 ;


γM0 = 1,0 pour l’acier de la bêche ;
γM2 = 1,25 pour les soudures bêche/platine.
■■ Vérification des conditions à respecter concernant les dimensions de la bêche
Ces conditions (hauteur, longueur, élancement des ailes selon la
méthodologie des paragraphes K.2.2 et K.2.3 de l’Annexe K) ont été
vérifiées en 5.2.6.1 lors du choix de la bêche.
■■ Détermination de la résistance du béton sous pression localisée au droit des
deux semelles de la bêche : méthode de l’Annexe K (paragraphe K.2.4)
La résistance de calcul du béton sous la pression localisée appliquée par
les ailes de la bêche est donnée par :
ƒ 16,7
Vn,Rd = 2 cd bn Leff,n = 2 × × 55 × 70 /10 3 = 64 ,3 kN.
2 2
Cette résistance de calcul est déterminée pour une bêche d’une profondeur
totale de 100 mm.

Si l’on augmentait la profondeur totale à 110 mm, la longueur efficace


Leff, n, passerait ainsi de 70 mm à 80 mm, et la résistance de calcul deviendrait :
64,3× 80/70 = 73,5 kN.
■■ D
 étermination de la résistance de l’âme de la bêche à l’effort tranchant :
méthode de l’Annexe K (paragraphe K.2.5)
La résistance de calcul de l’âme de la bêche en profil IPE 100 au cisaillement
est donnée par :
ƒyn 235
Vn,Rd = Vn,pl,Rd = A v = 510 = 69,2 kN.
3 γM0 3 × 1× 10 3

■■ D
 étermination de la résistance des soudures bêche/platine au cisaillement :
méthodologie de l’Annexe L
Les dimensions des cordons de soudures sont choisies pour «  attacher
la section  » de la bêche et, par conséquent, aucune vérification des
ces soudures n’est requise. Une vérification confirmera ce constat. La
vérification suivante concerne les soudures de l’âme de la bêche.
5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 69

On considère que seules les soudures entre la platine et l’âme de la bêche


transmettent l’effort tranchant. La résistance de calcul au cisaillement des
doubles cordons de soudures sur l’âme est donnée par :

ƒun 360
Vn,Rd = 2 awn (hn − 2 t fn ) = 2 × × 3 × (100 − 2 × 5,7) /10 3 = 110,5 kN.
3 βw γM2 3 × 0,8 × 1,25

Cette résistance dépasse largement l’effort tranchant qu’un poteau typique


en IPE 300 en acier S235 aura à transmettre.
■■ D
 étermination de la résistance de la bêche à l’effort tranchant basée sur
la résistance de la semelle la plus sollicitée de la bêche
L’effort est réparti sur une largeur efficace de la semelle attachée qui est
prise égale à la plus faible des deux valeurs suivantes :
−− beff,c,fn = (ƒy,fn / ƒu,fn ) × b fn = (235 / 360) × 55 = 35,9 mm ;
−− beff,c,fn = t wc + 2 ⋅ 2 ⋅ a wc + 7 ⋅ k ⋅ t p = 7,1 + 2 × 2 × 3 + 7 × 1× 10 = 85,6 mm,

en notant que :
⎡⎛ t ⎞⎛ ƒ ⎞ ⎤ ⎡⎛ 10 ⎞ ⎛ 235 ⎞ ⎤
k = min ⎢⎜⎜ p ⎟⎟⎜ y , p ⎟ ;1,0⎥ = min ⎢⎜
⎜ƒ ⎟ ⎟×⎜ ⎟ ;1,0⎥ = 1,0.
t
⎣⎢⎝ fn ⎠⎝ y ,fn ⎠ ⎦⎥ ⎣⎝ 5,7 ⎠ ⎝ 235 ⎠ ⎦

La résistance de calcul au cisaillement obtenue est :


ƒyn hc ( hn − t fn )
Vn,Rd = beff,c,fn ⋅ t fn ⋅
γM0 ( L − 2 L ) ⋅ (h + h − t )
n eff,n c n fn
3
35,9 × 5,7 × 235 × 300 × (100 − 5,7)
= = 64,7 kN.
2
1× (100 − × 70) × ( 300 + 100 − 5,7) × 10 3
3

■■ D
 étermination de la résistance de la bêche à l’effort tranchant basée
sur la résistance locale de l’âme du poteau  : méthode de l’Annexe K
(paragraphes K.2.7.1 et K.2.7.2)
Chaque semelle de la bêche applique une force locale de compression
sur l’âme du poteau à travers la platine d’extrémité. Cette force locale est
répartie dans l’âme sur une largeur de :
beff,c,wc = tfn+2. 2.afn+5.(tp+2. 2.awc) = 5,7+2x 2x3+5x10+10x 2x3 = 106,6 mm.

Lorsque le poteau transmet un effort axial NEd de compression à la


fondation, on vérifie l’âme en compression. De même, lorsque le poteau
transmet un effort axial NEd de traction à la fondation, l’âme est vérifiée en
traction.
La contrainte moyenne normale existant dans l’âme du poteau est :
N
σ wc,Ed = Ed .
Ac
ASSEMBLAGES DES PIEDS
70 DE POTEAUX EN ACIER

La contrainte moyenne de cisaillement existant dans l’âme du poteau est :


V
τwc, Ed = z , Ed .
A v ,c
• Cas d’un effort axial de compression dans le poteau
Considérons le cas de chargement produisant un effort tranchant
Vz,Ed = 80 kN concomitant à un effort axial de compression NEd =  150 kN.
On obtient, pour la bêche, la résistance de calcul au cisaillement suivante :

⎛ ⎛ ƒyc ⎞
2
NEd ⎞
⎜ ⎟ hc ( hn − t fn )
Vn,Rd = beff,c,wc t wc ⎜ ⎜⎜ ⎟⎟ − 3 τwc,
2
Ed − ⎟⎟
⎜ ⎝ γ M0 ⎠ Ac 2
⎝ ⎠ ( L n − Leff,n ) (hc − hn + t fn )
3
2 2
⎛ 235 ⎞ ⎛ 80000 ⎞ 150000 300 × (100 − 5,7)
= 106, 6 × 7,1× ( ⎜ ⎟ − 3× ⎜ ⎟− )×
⎝ 1 ⎠ ⎝ 2570 ⎠ 5380 (100 − 2 / 3 × 70) × ( 300 − 100 + 5,7) × 10 3

soit : Vn,Rd = 446,42 kN.


On constate que la résistance de l’assemblage par bêche au cisaillement
n’est pas restreinte par la résistance locale de l’âme du poteau en
compression.
• Cas d’un effort axial de traction dans le poteau
Considérons le cas de chargement produisant un effort tranchant
Vz,Ed = 80  kN concomitant à un effort axial de traction NEd = 150 kN. On
obtient, pour la bêche, la résistance de calcul au cisaillement suivante :
⎛ ⎛ ƒyc ⎞
2
NEd ⎞
⎜ ⎟ hc ( hn − t fn )
Vn,Rd = beff,c,wc t wc ⎜ ⎜⎜ ⎟⎟ − 3 τwc,
2
Ed − ⎟⎟
⎜ γ Ac 2
⎝ ⎝ M0 ⎠ ⎠ ( L n − Leff,n ) (hc + hn − t fn )
3
2 2
⎛ 235 ⎞ ⎛ 80000 ⎞ 150000 300 × (100 − 5,7)
= 106, 6 × 7,1× ( ⎜ ⎟ − 3× ⎜ ⎟− )×
⎝ 1 ⎠ ⎝ 2570 ⎠ 5380 (100 − 2 / 3 × 70) × ( 300 + 100 − 5,7) × 10 3

soit : Vn,Rd = 232,9 kN.

On constate que la résistance de l’assemblage par bêche au cisaillement n’est


pas restreinte par la résistance locale de l’âme du poteau en traction.
• Résistance de calcul de la bêche au cisaillement
La résistance de la bêche au cisaillement est égale à la plus faible des
valeurs obtenues précédemment. Cette plus faible valeur est donnée par
la résistance du béton sous pression localisée au droit des deux semelles
de la bêche, à savoir :
−− profondeur totale de bêche de 100 mm et épaisseur de scellement de
30 mm :
ƒ 16,7
Vn,Rd = 2 cd bn Leff, n = 2 × × 55 × 70 /10 3 = 64,3 kN ;
2 2
5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 71

−− profondeur totale de bêche de 110 mm et épaisseur de scellement de


30 mm :
ƒ 16,7

Vn,Rd = 2 cd bn Leff, n = 2 × × 55 × 80 /10 3 = 73,5 kN.
2 2

5.3 Exemple 3 : Configuration A3


5.3.1 Assemblage articulé en pied de potelet avec effort axial faible
et effort tranchant repris par tiges d’ancrage – Données

L’assemblage examiné est celui de la Figure 5‑11. Il est similaire à celui


d’une Configuration A. Le profil est un IPE 200 et la platine a les dimensions
230×130×10 ; ces deux éléments sont en acier S235. Deux tiges d’ancrage
M16 en Classe 4.6 sont utilisées. Le béton est de Classe C25/30.

15

Profil poteau
IPE 200
m = 28,8
100 Platine
2 Tiges M16
Classe 4.6 230 ×130 ×10

Cordons de soudure
Semelles : 4 mm
Âme : 3 mm
100

15

30 70 e = 30

Figure 5‑11 : Données de l’exemple 3.

5.3.2 Étape préliminaire : Établissement des paramètres


de calcul : voir paragraphe 4.4
■■ Dimensions et caractéristiques de la platine
Hauteur platine : hp = 230 mm.
Largeur platine : bp = 130 mm.
Épaisseur platine : tp = 10 mm.
Limite d’élasticité : S235 (épaisseur ≤ 40 mm) : ƒy = 235 N/mm2.
■■ Dimensions et caractéristiques des tiges d’ancrage
Tiges M16 Classe 4.6.
ƒyb = 0,6×400 = 240 N/mm2 et ƒub = 400 N/mm2.
Section résistante de chaque tige en cisaillement : As = 157 mm2.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
72 DE POTEAUX EN ACIER

■■ D
 imensions et caractéristiques des cordons de soudures entre la platine
et le poteau
Cordons d’angle doubles et symétriques partout (voir les dimensions
forfaitaires pour les gorges des cordons d’angle selon l’Annexe L) :
−− cordons semelles : afc = 5 mm ;
−− cordons âme : aw = 3 mm.
Résistance à la traction : S235 (épaisseur ≤ 40 mm) : ƒu = 360 N/mm2.

Note
Aucune vérification des soudures n’est requise lorsque les dimensions forfaitaires pour les
dimensions des gorges de cordons d’angle de l’Annexe L sont utilisées.

■■ Résistance de calcul du béton à la pression localisée sur les ailes de la bêche


La résistance de calcul à la pression exercée sur le béton est prise égale
à celle du béton C25/30 en compression, soit : ƒcd = 16,7 N/mm2 (voir le
Tableau 3‑2 ou l’Annexe A).
■■ Coefficients partiels
Les valeurs suivantes, conformes aux annexes nationales concernées, sont
adoptées :
−− γc = 1,5 pour le béton ;
−− γM0 = 1,0 pour la platine et le poteau ;
−− γM2 = 1,25 pour les soudures et pour les tiges d’ancrage.
■■ Épaisseur du joint de scellement
On adopte une épaisseur pour le joint de scellement de : em = 30 mm.

5.3.3 Vérification du classement par rigidité de l’assemblage

Le profil du poteau étant un IPE 300 et la platine ayant une hauteur


inférieure à 300 mm, l’assemblage peut être classé «  articulé  » selon les
critères de la méthode conventionnelle de l’Annexe nationale à l’EN 1993-
1-8 (voir paragraphe 2.1).

5.3.4 Résistance de calcul des tiges d’ancrage au cisaillement selon l’Annexe J

La résistance des tiges d’ancrage au cisaillement est donnée par :


Fv,Rd = Ff,Rd + nb . Fvb,Rd ,

où :
Ff,Rd  : résistance de calcul par frottement en présence d’un effort axial
de compression dans le poteau ;
Fvb,Rd  : résistance de calcul d’une tige d’ancrage au cisaillement ;
nb  : nombre de tiges situées dans l'assemblage.
5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 73

Lorsque l’effort axial est de traction ou est faible en compression, on


prendra uniquement la résistance des tiges d’ancrage au cisaillement.
On admet qu’on est ici dans cette situation de sollicitation.

La résistance de calcul de chaque tige est donnée par :

αcb ⋅ ƒub ⋅ A s
Fvb, Rd = avec αcb = 0,44 − 0,0003 . ƒyb.
γ M2

Pour deux tiges M16 en Classe 4.6, on a la résistance de calcul au


cisaillement suivante (voir aussi Tableau 3‑5) :
αcb ⋅ ƒub ⋅ A s 2 × ( 0,44 − 0,0003 × 0,6 × 400 ) × 400 × 157
Fv,Rd = 2 × Fvb,Rd = 2 × = = 37 kN.
γ M2 1,25 × 10 3

Par précaution, on doit vérifier la résistance à la pression diamétrale des


tiges agissant contre la platine d’épaisseur 10 mm en acier S235. Pour le
cas présent, l’effort de cisaillement agit parallèlement à l’axe z-z du poteau.

Avec l’âme positionnée entre les deux tiges d’ancrage, la distance p2


n’intervient pas ; par ailleurs, la pince e2 est telle que e2 = 30 mm > 1,5 d0.
On obtient donc : k1 = 2,5.

Pour la platine bordée par les ailes du poteau, la distance e1 n’a pas d’effet
sur la résistance en pression diamétrale. Notant que ƒub = 400 N/mm2 > ƒu
= 360 N/mm², on obtient : αb = 1.

La résistance de calcul à la pression diamétrale devient alors :

k1 ⋅ αb ⋅ ƒub ⋅ d ⋅ t 2,5 × 1× 400 × 16 × 10


Fb, Rd = 2 × Fb, Rd = 2 × = 2× = 256 kN > F v,Rd.
γ M2 1,25 × 10 3

La résistance à la pression diamétrale sur la platine n’est donc pas critique.


ASSEMBLAGES DES PIEDS
74 DE POTEAUX EN ACIER

5.4 Exemple 4 : Configuration E


5.4.1 Assemblage encastré transmettant un effort axial et un
moment selon l’axe majeur du poteau – Données

L’assemblage à vérifier est décrit sur la Figure 5‑12. Le poteau de profil


IPE 300 et la platine de dimensions 440×180 x15 sont en acier S235. Quatre
rangées de deux tiges d’ancrage M20 de Classe 4.6 sont utilisées. Le béton
est de Classe C25/30.

15

30 ex = 30
8 Tiges
M20 40 mx = 33,2
Classe 4.6
50
m2 = 32,5

15 m2 = 32,5
50

40

30

Cordons semelles : 6 mm
45 90 45

Cordons âme : 4 mm
e m 36,9 40
Poteau : IPE 300
Platine : 440 ×180 ×15
Acier S235

Figure 5‑12 : Données de l’exemple 4.


5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 75

5.4.2 Établissement des paramètres de calcul


■■ Dimensions et caractéristiques du poteau IPE300
Hauteur : hc = 300 mm.
Largeur : bfc = 150 mm.
Épaisseur aile : tfc = 10,7 mm.
Épaisseur âme : twc = 7,1 mm.
Limite d’élasticité : S235 (épaisseur ≤ 40 mm) : ƒy = 235 N/mm2.
■■ Dimensions et caractéristiques de la platine
Hauteur platine : hp = 440 mm.
Largeur platine : bp = 180 mm.
Épaisseur platine : tp = 15 mm.
Limite d’élasticité : S235 (épaisseur ≤ 40 mm) : ƒy = 235 N/mm2.
■■ Dimensions
 et caractéristiques des cordons de soudures entre la platine
et le poteau
Cordons d’angle doubles et symétriques partout, voir les dimensions
forfaitaires pour les gorges des cordons d’angle selon l’Annexe L de ce
guide :
−− cordons semelles : afc = 6 mm ;
−− cordons âme : aw = 4 mm.
Résistance à la traction : S235 (épaisseur ≤ 40 mm) : ƒu = 360 N/mm2.
Note
Aucune vérification des soudures n’est requise lorsque les dimensions forfaitaires pour les
dimensions des gorges de cordons d’angle de l’Annexe L sont utilisées.

■■ Dimensions et caractéristiques de tiges d’ancrage


Tiges d’ancrage M20 de Classe 4.6 : ƒub = 400 N/mm² et ƒyb = 240 N/mm2.
Aire de la section résistante de la tige M20 : As = 254 mm2.
■■ Coefficients partiels
Les valeurs suivantes, conformes aux annexes nationales concernées, sont
adoptées :
−− γc = 1,5 pour le béton ;
−− γM0 = 1,0 pour la platine et le poteau ;
−− γM2 = 1,25 pour les soudures et pour les tiges d’ancrage.

5.4.3 Méthode de calcul

On applique les méthodologies de l’Annexe B et de l’Annexe E de ce guide


pour déterminer les résistances, et celles de l’Annexe G pour déterminer
les rigidités des différents composants de l’assemblage.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
76 DE POTEAUX EN ACIER

Pour les assemblages «  encastrés  », c’est-à-dire ceux transmettant une


combinaison M-N ainsi qu’un effort tranchant V, l’EN 1993-1-8 propose
une approche simplifiée de vérification de leur adéquation à résister à une
combinaison donnée M-N.
Cette approche consiste à considérer que le moment et l’effort axial ne
sont transmis à l’assemblage que par les deux semelles du poteau et à
négliger une contribution spécifique de l’âme dans le calcul. Ainsi, on
établit :
−− l a résistance d’un tronçon en T comprimé pour une semelle en
compression, et
−− l a résistance des tronçons en T pour la rangée de tiges à côté d’une
semelle tendue ou, le cas échéant, pour les rangées des tiges autour
d’une semelle tendue.
5.4.4 Résistance du tronçon en T comprimé pour une semelle :
méthodologie de l’Annexe B (paragraphe B.3)

La largeur d’appui «  additionnelle  » (voir Figure 5‑15), du tronçon en T


comprimé de la platine d’épaisseur 15 mm est donnée par :
ƒyp 235
c = tp = 15 = 32,5 mm
3 × ƒjd × γM0 3 × 16,7 × 1,0

Compte tenu du fait que la platine ne dépasse les bords des semelles
d’épaisseur 10,7 mm du poteau IPE  300 que de 70 mm, la largeur du
tronçon en T comprimé pour la semelle devient :
beff = 32,5 + 10,7+ 32,5 = 75,7 mm.

La longueur efficace du tronçon en T comprimé est :


ℓeff = 15 + 150 + 15 = 180 mm.

y y
zC
b eff = 75,7

l eff = 180
Figure 5‑13 : Tronçon en T comprimé.
5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 77

La résistance de calcul à la compression du tronçon en T correspondant à


une semelle comprimée du poteau est :
FC,fc,Rd = ƒjd [(beff,fc × ℓeff,fc)] = 16,7×(75,7 ×180) /103 = 227,55 kN.

5.4.5 Résistance de l’assemblage en compression


seule : méthodologie de l’Annexe C

Par simplification, et en restant en sécurité, on peut prendre pour la


résistance en compression de l’assemblage la somme des résistances de
calcul des deux semelles (voir le paragraphe 5.4.4) :
NC,Rd = 2× FC,fc,Rd = 455,1 kN.

Néanmoins, on peut ajouter à cette résistance la contribution pour la partie


de la hauteur de l’âme du poteau non prise dans les aires pour les tronçons
comprimés des semelles (voir la Figure 5‑14).

Concernant le tronçon en T comprimé pour l’âme, on a :


−− beff = c + twc + c = 32,5 + 7,1 + 32,5 = 72,1 mm ;
−− ℓeff = hc -2×(c + tfc) = 300 – 2×(32,5 + 10,7) = 213,6 mm.

La résistance de calcul pour ce tronçon comprimé est :


FC,wc,Rd = ƒjd [(beff,fc × ℓeff,fc)] = 16,7×(72,1 ×213,6) /103 = 257,2 kN.

Ainsi, on obtient une résistance de calcul totale pour l’assemblage en


compression axiale seule de :
NC,Rd = 2 × FC,fc,Rd + FC,wc,Rd = 712,3 kN.

l eff = 213,6

beff = 72,1
Figure 5‑14 : Aires propres aux composants.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
78 DE POTEAUX EN ACIER

5.4.6 Résistance de calcul des rangées de boulons en traction :


méthodologie de l’Annexe B (paragraphe B.2)

5.4.6.1 Rangée extérieure de tiges d’ancrage


La Figure 5‑15 donne les principaux paramètres géométriques intervenant
dans le calcul de la longueur efficace du tronçon en T pour la rangée
extérieure de tiges d’ancrage.

40
mx= 33,2

30 ex= 30

e w e
45 90 45
Figure 5‑15 : Dimensions pour la rangée extérieure de tiges d’ancrage.

Sur les figures suivantes sont identifiés les différents mécanismes possibles
pour la rangée extérieure, mécanismes circulaires (voir la Figure 5‑16) et non
circulaires (voir la Figure 5‑17) ; la longueur efficace est donnée pour chaque
mécanisme.
5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 79

Mécanismes circulaires
Forme du mécanisme Paramètres géométriques Longueur du tronçon équivalent

mx = 40 - 0,8 . 2.6 ℓeff = 2.π (33,2)


mx
= 33,2 mm = 208,6 mm
mx

Mécanisme circulaire
ℓeff = 2 π mx

mx mx = 33,2 mm ℓeff = π (33,2) + 90


mx w = 90 mm = 194,3 mm

mx w mx
Mécanisme circulaire
ℓeff = π mx+w

mx = 33,2 mm ℓeff = π (33,2) + 2.30


mx
ex = 30 mm = 164,3 mm
ex

Mécanisme circulaire
ℓeff = π mx+2ex

mx = 33,2 mm
mx ℓeff = π (33,2) + 2.45
ex = 30 mm
mx = 194,3 mm
e = 45 mm

e e
Mécanisme circulaire
ℓeff = π mx+2e

Longueur de calcul mécanisme circulaire = valeur minimale ℓeff,cp = 164,3 mm

Figure 5‑16 : Rangée extérieure : mécanismes circulaires.


ASSEMBLAGES DES PIEDS
80 DE POTEAUX EN ACIER

Mécanismes non circulaires


Forme Paramètres Longueur du tronçon équivalent

ℓeff = 4 mx + 1,25 ex
mx = 33,2 mm
mx = 4 x 33,2 + 1,25 x 30
ex = 30 mm
ex = 170,3 mm

Mécanisme non circulaire


ℓeff = 4 m2+ 1,25 ex

ℓeff = 0,5 w + 4 mx + 1,25 ex


mx mx = 33,2 mm
= 0,5 x 90 + 2 x 33,2 + 0,625 x 30
ex ex = 30 mm
= 130,15 mm
e w e

Mécanisme non circulaire


ℓeff = 0,5w+2 mx+ 0,625 ex

mx = 33,2 mm ℓeff = e + 2 mx + 0,625 ex


mx
ex = 30 mm = 45 + 2 x 33,2 + 0,625 x 30
ex
e = 45 mm = 130,15 mm
e e

Mécanisme non circulaire


ℓeff = e +2 mx+ 0,625ex

ℓeff = 0,5 x bp
mx
bp = 180 mm = 0,5 x 180
ex
= 90 mm
0,5bp 0,5bp

Mécanisme non circulaire


ℓeff = 0,5 bp

Longueur de calcul mécanisme non circulaire = valeur minimale ℓeff,nc = 90 mm


Figure 5‑17 : Rangée extérieure : mécanismes non circulaires.
5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 81

5.4.6.2 Rangée intérieure de tiges d’ancrage


Pour la rangée intérieure, la Figure 5‑18 donne la longueur efficace du
tronçon en T tendu pour chaque mécanisme, circulaire et non circulaire.

Mécanismes circulaires et mécanismes non circulaires pour la rangée intérieure


Forme du mécanisme Paramètres géométriques Longueur tronçon équivalent

e m m e

ℓeff,cp = 2 π m
( 90 − 7,1)
m= − 0,8. 2.4 = 2 x π x (36,6)
2
= 36,9 mm = 231,8 mm

Mécanisme circulaire
ℓeff = 2 π m

e m m e
m = 36,9 mm
m2 = 50 − 10,7 − 0,8. 2.6
= 32 ,5 mm
e = 45 mm ℓeff,nc = α m
m2 m 36,9 = 6,24 x (36,9)
λ1= m + e = 36,9 + 45 = 0,45
= 230,3 mm
m2 32,5
λ2 = = = 0,4
m + e 36,9 + 45
α = 6,24 (voir Annexe M )
Mécanisme non circulaire
pour la rangée extérieure
l eff = α m
Figure 5‑18 : Rangée intérieure : mécanismes circulaires et non circulaires.

5.4.6.3 Effet de levier et mécanismes de ruine pour les tronçons en T tendus des rangées

La longueur efficace Lb d’une tige d’ancrage est prise égale à la somme de :
−− 8 fois le diamètre nominal du boulon (ici d = 20 mm) ;
−− de la couche de scellement (ici em = 30 mm) ;
−− de l’épaisseur de la platine d’extrémité (tp = 15 mm) ;
−− de l’épaisseur de la rondelle ou plat sous l’écrou (ici sans rondelle/plat
tw = 0 mm) ;
−− et de la moitié de la hauteur de l’écrou.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
82 DE POTEAUX EN ACIER

La hauteur de l’écrou peut être prise est égale à 0,9 d (ici 0,9 d = 18 mm)
et l’épaisseur d’une rondelle ou plat, si présent, peut être prise égale à 5
mm. On obtient ainsi pour la longueur efficace de la tige d’ancrage M20 :
Lb = 8 x 20 + 30 + 15 + 0 + 9 = 199 mm.

En ce qui concerne la zone de traction, on considère qu’il y a deux groupes


de rangées, dont un groupe est constitué de la rangée extérieure et l’autre
groupe est constitué de la seule rangée intérieure. Pour chaque groupe, la
présence ou non d’effet de levier sur les tiges d’ancrage est dictée par la
longueur limite – notée Lb – de la tige soumise à allongement.

Pour la rangée extérieure de boulons M20 (As = 245 mm2), avec la


distance m = mx = 33,2 mm et une longueur de tronçon efficace
ℓeff,1 = min (ℓeff,nc ; ℓeff,cp) = 90 mm, on obtient :
3
* 8,8 ⋅ m3 ⋅ A s 8,8 ⋅ mx ⋅ A s 8,8 ⋅ 33,2 3 ⋅ 245
Lb = = = ≈ 259,7 mm.
ℓ eff,1 ⋅ t p
3
ℓ eff, nc t p
3
90 × 15 3

Pour la rangée intérieure de boulons M20 (As = 245 mm2), avec


la distance m = 41,9  mm et une longueur de tronçon efficace
ℓeff,1 = min (ℓeff,nc ; ℓeff,cp) = 230,3 mm, on obtient :

* 8,8 ⋅ m3 ⋅ A s 8,8 ⋅ m3 ⋅ A s 8,8 ⋅ 41,9 3 ⋅ 245


Lb = = = ≈ 204 ,0 mm.
ℓeff,1 ⋅ t p
3
ℓeff, nc tp
3
230 ,3 × 15 3

On conclut que l’effet de levier existe parce que la condition Lb ≤ Lb* est
satisfaite pour chacune des deux rangées. On déduit que le mode de ruine
particulier 1-2 n’intervient pas et que, en revanche, les modes de ruine 1 et
2 sont à considérer pour chaque rangée.

Les modes de ruine à considérer pour les deux rangées sont décrits sur la
Figure 5‑19 ci-contre.
5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 83

Mode 1 Mode 2
Mécanisme complet Mécanisme partiel et
rupture des boulons

F T,Rd = 4M pl, 1, Rd /m F T,Rd =(2M pl, 2, Rd + n∑F t, Rd )/(m +n)

n = min (e min ; 1,25m)


m e m e

Q n n Q n n
Q Q

Mode 3 Mode 4
Rupture des boulons Plastification de l’aile tendue
(âme de la poutre ou poteau)

F T,Rd = ∑F t, Rd F T,Rd = F t w, Rd

m e m e

Figure 5‑19 : Modes de ruine à considérer pour les deux rangées.


ASSEMBLAGES DES PIEDS
84 DE POTEAUX EN ACIER

5.4.6.3.1 Résistance de calcul des tiges d’ancrage en traction


La résistance de calcul en traction de la section d’une tige d’ancrage M20
Classe 4.6 est donnée dans le Tableau 3‑4 :
Ft,Rd = 71 kN.

On suppose ici que l’ancrage des tiges dans la fondation est adéquat pour
leur permettre d’atteindre cette dernière résistance de calcul. Si ce n’est
pas le cas, il faut remplacer cette valeur par la valeur réduite adéquate.

5.4.6.3.2 Résistance en flexion de la platine d’extrémité des tronçons en T tendus


La résistance de calcul en flexion de la platine d’extrémité d’épaisseur
15 mm en acier S235 est donnée, par unité de longueur, par :
t p2 ƒyp 15 2 × 235
m pl, Rd = = = 13,219 kN.mm/ mm.
4 γM0 4 × 1,0 × 10 3

■■ Rangée extérieure
La longueur du tronçon en T équivalent pour la rangée extérieure est :
−− pour le mode 1 : ℓeff,l = min (ℓeff,cp ; ℓeff,nc) = min (164,3 ; 90) = 90 mm ;
−− pour le mode 2 : ℓeff,2 = ℓeff,nc = 90 mm.

Notant que les longueurs efficaces du tronçon en T équivalent de la rangée


extérieure pour les deux modes de ruine concernés par la flexion de la
platine sont égales, soit ℓeff = ℓeff,1 = ℓeff,2 = 90 mm, la résistance de calcul en
flexion de la platine du tronçon en T devient :
Mpl,1,Rd = Mpl,2,Rd = ℓeff x mpl,Rd = 90 x 13,219 = 1 189,7 kN.mm.

Pour le calcul de la résistance du mode de ruine 2, la distance n devient :


n = min (ex , 1,25mx) = min (30, 1,25×33,2) = 30 mm.
■■ Rangée intérieure
La longueur du tronçon en T équivalent pour la rangée intérieure est :
−− pour le mode 1 : ℓeff,l = min (ℓeff,cp ; ℓeff,nc) = min (231,8 ; 230,3) = 230,3 mm ;
−− pour le mode 2 : ℓeff,2 = ℓeff,nc = 230,3 mm.

Notant que ℓeff,1 = ℓeff,2 pour les deux modes de ruine concernés par la
flexion, la résistance de calcul en flexion de la platine du tronçon en T
équivalent devient :
Mpl,1,Rd = Mpl,2,Rd = ℓeff x mpl,Rd = 230,3 x 13,219 = 3 044,3 kN.mm.

Pour le calcul de la résistance du mode de ruine 2, la distance n devient :


n = min (e, 1,25m) = min (45, 1,25 × 32,5 = 40,625) = 40,625 mm.
5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 85

5.4.6.3.3 Résistance en traction du tronçon en T de la rangée extérieure

La résistance en traction de la rangée extérieure est obtenue en prenant la


plus faible valeur des résistances de calcul pour les quatre modes de ruine
possibles (modes 1 à 4) indiqués sur la Figure 5‑19.

Pour cette rangée on a :


−− m = mx = 33,2 mm et n = ex = 30 mm ;
−− Mpl,1,Rd = Mpl,2,Rd = ℓeff x mpl,Rd = 90 x 13,219 = 1 189,7 kN.mm ;
−− Ft,Rd = 71 kN.

Les résistances de calcul pour les modes de ruine sont les suivantes :
−− Mode 1  : mécanisme complet de la platine (selon la méthode 1 du
Tableau 6.2 de l’EN) :
4M pl,1, Rd 4 × 1189,7
mode,1 FT , Rd = = = 143,34 kN ;
m 33,2

−− Mode 2 : rupture des tiges d’ancrage en traction et mécanisme partiel
de la platine :

2 M pl, 2, Rd + n∑ Ft, Rd 2 × 1189,7 + 30 × 2 × 71
mode, 2 FT , Rd = = = 105,05 kN ;
m+ n 33,2 + 30

−− Mode 3 : rupture des tiges en traction soit : 2 × Résistance en traction
d’une tige :

mode, 3 FT , Rd = ∑ Ft, Rd = 2 × 71 = 142 kN ;



−− Mode 4  : la résistance de la rangée extérieure n’est pas affectée par
celle de l’âme du poteau.
On conclut que le mode de ruine 2 (formation d’un mécanisme partiel dans
le tronçon/platine accompagnée de la rupture des tiges en traction) est
critique, donnant ainsi une résistance de calcul pour la rangée extérieure
de : FT,ext,Rd = 105,05 kN.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
86 DE POTEAUX EN ACIER

5.4.6.3.4 Résistance en traction du tronçon en T de la rangée intérieure

Comme pour la rangée extérieure, la résistance en traction de la rangée


intérieure est obtenue en prenant la plus faible valeur des résistances de
calcul pour les quatre modes de ruine possibles (modes 1 à 4) indiqués sur
la Figure 5‑19.

Pour la rangée intérieure, on a :


−− m = 32,5 mm et n = 1,25 m = 40,625 mm ;
−− Mpl,1,Rd = Mpl,2,Rd = ℓeff x mpl,Rd = 230,3 x 13,219 = 3 044,3 kN.mm ;
−− Ft,Rd = 71 kN.

Les résistances de calcul pour les modes de ruine sont :


−− Mode 1 : mécanisme complet de la platine (selon la méthode 1 du tableau
6.2 de l’EN) :
4M pl,1, Rd 4 × 3044 ,3
mode,1 FT , Rd = = = 374,68 kN ;
m 32 ,5

−− Mode 2 : rupture des tiges d’ancrage en traction et mécanisme partiel
de la platine :

2M pl, 2, Rd + n∑ Ft, Rd 2 × 3044 ,3 + 40,625 × 2 × 71


mode, 2 FT , Rd = = = 162,15 kN ;
m+ n 32 ,5 + 40 ,625
−− Mode 3 : rupture des tiges d’ancrage en traction soit : 2×Résistance en
traction d’une tige :

mode, 3 FT , Rd = ∑ Ft, Rd = 2 × 71 = 142 kN ;



−− Mode 4 : plastification en traction de l’âme du poteau IPE 300 :

ƒy , wc 230,3 × 7,1× 235


F
mode, 4 T , Rd = Ft, wc, Rd = beff , t, wc .t wc . = = 384,26 kN
γM0 1× 10 3

où la hauteur de l’âme du poteau en traction beff,t,wc = min (ℓeff,1 ; ℓeff,2) = 230,3 mm.

Le mode de ruine 3 (rupture de tiges d’ancrage en traction) est critique,


donnant une résistance de calcul pour la rangée extérieure de :
FT,int,Rd = 142 kN.
5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 87

5.4.7 Résistance de l’assemblage à la traction (soulèvement) :


méthodologie de l’Annexe B (paragraphe B.2)

La résistance de calcul de l’assemblage au soulèvement (traction) seul est


égale à la somme des résistances en traction des quatre rangées de tiges
d’ancrage (c’est-à-dire des quatre tronçons en T tendus), soit :
NT,j,Rd = 2×Ft,ext,Rd + 2×Ft,int,Rd = 2×105,05 + 2×142 = 494,1 kN.

5.4.8 Résistance de l’assemblage au moment : méthodologie de l’Annexe E

Quitte à adopter une analyse plus approfondie, par exemple en utilisant


une loi «  déformation-effort  » pour les tronçons en T en compression et
en traction, l’EN 1993-1-8 propose une approche simplifiée pour étudier
le cas d’un moment seul sur l’axe du poteau. Cette approche fait des
hypothèses concernant les positions des centres de compression et de
traction et néglige la contribution de la partie du tronçon comprimé pour
l’âme à la résistance de l’assemblage soumis à une combinaison M-N.

Adoptant cette approche simplifiée, la résistance de calcul au moment seul


est donnée par la valeur la plus faible des deux valeurs suivantes (voir la
Figure 5‑20) :
−− r ésistance basée sur les résistances des rangées de tiges d’ancrage en
traction, en prenant des moments autour du centre de compression
positionné au centre de l’aire de compression du tronçon en T pour
la semelle comprimée du poteau. Dans le cas présent, le centre de
compression est au centre de la semelle comprimée, soit :
zC = 150 – 10,7/2 = 144,65 mm ;
−− r ésistance basée sur la résistance du tronçon en T comprimé pour une
semelle du poteau en prenant le moment autour du centre de traction.
Par rapport à l’axe du poteau, la distance du « centre de résistance » en
traction est :
zT = [Ft,ext,Rd × zT,ext+ Ft,int,Rd × zT,int] / [Ft,ext,Rd + Ft,int,Rd]
= [105,05 ×190 + 142 ×100 ]/[105,05 + 142] = 138,02 mm.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
88 DE POTEAUX EN ACIER

Niveau du Centre de compression

FC

144,65 zC MEd,

y y
zT 100 z T,int NEd,
190 z T,ext F T,int

F T,ext

Niveau du Centre de traction

Figure 5‑20 : Paramètres pour la résistance au moment.

■■ Résistance au moment basée sur les résistances de calcul des rangées de


tiges d’ancrage en traction
Pour ce cas la résistance de calcul au moment est :
MT,j,Rd = Ft,ext,Rd × (zT,ext + zC)+ Ft,int,Rd × (zT,int + zC)
= 105,05×(190 +144,65) + 142 ×(100 +144,65) = 69895 kNmm.

■■ Résistance au moment basée sur la résistance de calcul du tronçon en T


comprimé pour la semelle du poteau
Pour ce cas la résistance de calcul au moment est :
MC,j,Rd = FC,fc,Rd × (zT + zC) = 227,55×(138,02 +144,65) = 64322 kNmm.

On conclut que la résistance de calcul de l’assemblage au moment seul est


fonction de la résistance en compression (c’est-à-dire de la résistance du
tronçon en T comprimé pour une semelle), soit :
MC,j,Rd = min [MT,j,Rd, MC,j,Rd] = 64322 kNmm = 64,322 kNm.

5.4.9 Combinaison moment-effort axial mobilisant au mieux


l’assemblage : méthodologie de l’Annexe E

La combinaison de moment et d’effort axial pour laquelle


−− les tronçons en T tendus des deux rangées en traction ;
−− le tronçon en T de semelle comprimée ;
travaillent tous à leurs résistances de calcul est obtenue en considérant
l’équilibre autour de l’axe y-y du poteau.
5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 89

Négligeant le tronçon comprimé pour l’âme du poteau, on obtient :


−− équilibre des forces :
Ft,ext,Rd + Ft,int,Rd - FC,fc,Rd = NC,Ed ;

soit :
NC,Ed = 105,05 + 142,00 – 227,55 = +19,5 kN (traction) ;
−− équilibre des moments autour de l’axe y-y du poteau :
FC,fc,Rd × zC + Ft,ext,Rd × zT,ext + Ft,int,Rd × zT,int = MEd ;

soit :
MEd = 227,55 × 144,65 + 105,05 × 190 + 142 × 100

= 67075 kN.mm = 67,075 kNm.


On constate que, grâce à l’introduction d’un effort axial (dans le cas présent,
il s’agit d’un effort de traction égal à 19,5 kN), l’assemblage peut résister
simultanément à un moment plus grand que si l’on applique un moment
seul. Cela est typique des assemblages encastrés de pieds de poteau.

5.4.10 Vérification de l’assemblage pour une combinaison


M-N donnée : méthodologie de l’Annexe E

Nous allons vérifier un assemblage selon l’approche proposée par


l’EN 1993-1-8 pour les combinaisons d’un moment et d’un effort axial
suivantes :
−− MEd = +20 kNm avec NEd = -250 kN (compression) ;
−− MEd = +40 kNm avec NEd = +100 kN (traction).

Les valeurs des distances des centres de compression et de traction à l’axe


y-y du profil du poteau sont les suivantes :
zC = 144,65 mm ;
zT = 138,02 mm.

Les résistances de calcul sont :


Résistance du côté compression : FC,Rd = FC,fc,Rd = 227,55 kN ;
Résistance du côté traction : FT,Rd = FT,ext,Rd + FT,int,Rd

= 105,05 + 142,00 = 247,05 kN.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
90 DE POTEAUX EN ACIER

■■ Vérification de la Combinaison 1
NEd = -250 kN ≤ 0 et
M Ed 20 × 10 3
eN = = = − 80 mm,
NEd − 250
donc [-z C = -144,65 mm] < [ eN = - 80 mm] < 0.

À partir du Tableau E‑2 en Annexe E, on conclut qu’il s’agit d’un cas
de répartition a) avec des efforts de compression des deux côtés de
l’assemblage, donc d’un cas d’effort de compression dominant. Pour ce
cas, la valeur du bras de levier entre le centre de compression et le centre
de traction est
z = 2× zC = 289,30 mm.

Avec eN = - 80 mm, la valeur du moment résistant de calcul est donnée par


la plus petite de deux valeurs suivantes :

− FC,Rd z − 227,55 × 289,3


−− = = 81460 kN.mm = +81,46 kN.m ;
zC / eN + 1 144 ,65
+1
− 80
− FC,Rd z − 227,55 × 289,3
−− = = 23443 kN.mm = +23,443 kN.m.
z C / eN − 1 144 ,65
−1
− 80

La valeur la plus faible est celle du moment maximal admis lorsque


eN = - 80 mm, soit :
MRd = +23,443 kN.m > MEd = + 20 kN.m.
Note
Pour eN = -80 mm et MRd = +23,443 kN.m, on a :
NRd = +23,443×103 / (-80) = -293,04 kN
(voir aussi sur la limite du diagramme M-N, Figure 5‑26).

On conclut que l’assemblage est adéquat pour la combinaison :


MEd = +20 kN.m et NEd = -250 kN (compression).

■■ Vérification de la Combinaison 2
NEd = +100 kN > 0 et
M Ed 40 × 10 3
eN = = = 400 mm,
N Ed 100
donc [z T =138,02 mm] < [ e N = +400 mm].

5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 91

À partir du Tableau E‑2 en Annexe E (ou du Tableau 6.7 de l’EN 1993-1-8),


on constate qu’il s’agit d’un cas de répartition c) avec traction d’un côté
de l’assemblage et compression de l’autre, donc d’un cas avec moment
dominant en présence d’effort de traction. Pour ce cas de répartition, et
compte tenu du positionnement presque symétrique des deux rangées
de tiges d’ancrage par rapport au centre de la semelle tendue du poteau,
la valeur du bras de levier entre le centre de compression et le centre de
traction peut être prise égale à :
z = zT + zC = 138,02 + 144,65 = 282,67 mm.

La valeur du moment résistant de calcul est la plus petite des deux valeurs
suivantes :

FT, Rd z 247,05 × 282,67


−− = = 51283 kN.mm = 51,283 kN.m ;
z C / eN + 1 144 ,65
+1
400
− FC,Rd z − 227,55 × 282,67
−− = = 98208 kN.mm = 98,208 kN.m.
z T / eN − 1 138,02
−1
400

La valeur la plus faible est obtenue lorsque les tiges d’ancrage sont
critiques. La valeur du moment maximal admis lorsque eN = +400 mm est
donc :
MRd = 51,283 kN.m > MEd = 40 kN.m.
Note
Pour eN = +400 mm et MRd = +51,283 kN.m, on a :
NRd = +51,283×103 / (+400) = 128,21 kN.
(voir aussi sur la limite du diagramme M-N, Figure 5‑26).

On conclut que l’assemblage est adéquat pour la combinaison :


MEd = +40 kNm et NEd = +100 kN (compression).

5.4.11 Rigidité de l’assemblage : méthodologie de l’Annexe G

On applique ci-dessous la méthode générale des composants de


l’EN 1993-1-8 pour obtenir une valeur de la rigidité de l’assemblage. Avec
cette rigidité, on peut classer l’assemblage selon les règles spécifiques de
l’EN pour les assemblages de pieds de poteaux.

La modélisation de l’assemblage est schématisée sur la Figure 5‑21  :


les tronçons pour les rangées de tiges d’ancrage et pour la zone de
compression sont représentés par des ressorts axiaux de rigidité kT,ext, kT, int
et kC respectivement. Les ressorts pour les tronçons tendus pour les deux
rangées de tiges d’ancrage sont remplacés par un seul ressort équivalent
(vis-à-vis de la rigidité en rotation de l’assemblage) placé à une distance zT
de l’axe du poteau.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
92 DE POTEAUX EN ACIER

Axe central du poteau


Rotation ϕ

Ressort axial Ressort axial


représentant le représentant le
kT kC Tronçon comprimé
Tronçon tendu zT zC
z

Figure 5‑21 : Modélisation de l’assemblage dit « encastré ».

5.4.11.1 Raideur du composant « béton » comprimé


La valeur du coefficient de rigidité pour le composant « béton » – scellement
compris – représenté par un ressort axial travaillant en compression, est :
EC ⋅ beff ⋅ℓeff
k C = k13 = (mm),
1,275 ⋅ E
où : Ec  : module de Young pour le béton C20/25 selon l’EN 1992-1-1
Tableau 3.1 ;
beff  : largeur efficace du tronçon en T comprimé pour la semelle
du poteau ;
ℓeff  :  longueur efficace du tronçon en T comprimé  pour la
semelle du poteau.
La valeur du module de Young pour le béton est prise égale à la valeur de
Ecm à 28 jours selon le Tableau 3.1 de l’EN 1992-1-1 : Ec = 30000 N/mm².

La valeur du module de Young de l’acier est prise égale à : E = 210000 N/mm2.

Au paragraphe 5.4.4, nous avons établi :


beff = 75,7 mm et ℓeff = 180 mm.

Pour le coefficient de rigidité du ressort axial pour le béton comprimé, on


obtient donc :
EC ⋅ beff ⋅ℓeff 30000 × 75,7 × 180
k C = k13 = = = 13,34 mm.
1,275 ⋅ E 1,275 × 210000
5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 93

5.4.11.2 Raideur des tiges d’ancrage du tronçon en T tendu


En présence de l’effet de levier, le coefficient de rigidité des deux tiges
d’ancrage M20 en traction est :
1,6 ⋅ A s 1,6 × 245
k16 = = = 1,97 mm.
Lb 199

5.4.11.3 Raideur de la platine pour la rangée extérieure


Les valeurs géométriques à considérer (voir 5.4.6 et Figure 5‑17), sont :
−− ℓeff = 90 mm, soit la petite longueur du tronçon en T tendu trouvée pour
les différents mécanismes ;
−− m = mx = 33,2 mm ;
−− tp = 15 mm.

En présence de l’effet de levier, le coefficient de rigidité pour la partie


extérieure de la platine en flexion travaillant avec les tiges d’ancrage est :
3
0,85 ⋅ℓeff ⋅ t p 0,85 × 90 × 15 3
k15 = = = 7,06 mm.
m3 33,2 3

5.4.11.4 Rangée extérieure : Raideur du tronçon en T tendu


Rassemblant les composants en série, tiges tendues et platine fléchie, on
obtient un coefficient de rigidité axiale pour le tronçon en T tendu de :
1 k ⋅k 7,06 × 1,97
k eff ,ext = = 15 16 = = 1,54 mm.
1 1 k15 + k 16 7,06 + 1,97
+
k16 k15

5.4.11.5 Raideur de la platine pour la rangée intérieure


Les valeurs géométriques à considérer (voir 5.4.6 et Figure 5‑18), sont :
−− ℓ eff = 230,3 mm, soit la petite longueur du tronçon en T tendu trouvée
pour les différents mécanismes ;
−− m = 36,9 mm  ;
−− tp = 15 mm.

En présence de l’effet de levier, le coefficient de rigidité pour la partie


intérieure de la platine en flexion travaillant avec les tiges d’ancrage est :
3
0,85 ⋅ℓeff ⋅ t p 0,85 × 230,3 × 15 3
k15 = 3
= = 13,15 mm.
m 36,9 3
ASSEMBLAGES DES PIEDS
94 DE POTEAUX EN ACIER

5.4.11.6 Rangée intérieure : Raideur du tronçon en T tendu


Rassemblant les composants en série, tiges tendues et platine fléchie, on
obtient un coefficient de rigidité axiale pour le tronçon en T tendu :
1 k ⋅k 13,15 × 1,97
k eff ,int = = 15 16 = = 1,71 mm.
1 1 k + k 13,15 + 1,97
+ 15 16

k16 k 15

5.4.11.7 Rigidité équivalente et bras de levier équivalent


Le bras de levier équivalent entre le centre de compression et le centre de
traction est :

∑k eff, r h2r
1,54 × ( 40 + 300 − 10,7 / 2) 2 + 1,71× ( 300 − 50 − 10,7 / 2) 2
z eq = r
=
∑kr
eff, r hr 1,54 × ( 40 + 300 − 10,7 / 2) + 1,71× ( 300 − 50 − 10,7 / 2)

27482
= ≈ 294,3 mm.
933 ,7

La rigidité équivalente pour les deux rangées ensemble devient :


∑k eff , r hr
933 ,7
k T = k eq = r
= = 3,17 mm.
z eq 294,3

5.4.11.8 Rigidité initiale de l’assemblage : voir Tableau G‑1 de l’Annexe G


La distance entre le centre du tronçon comprimé et l’axe longitudinal du
poteau est :
zC = 144,65 mm.

La distance entre le centre de traction et l’axe y-y du poteau est :


zT = zeq – zC = 294,3 – 144,65 = 149,65 mm.
Note
La distance obtenue ici zT du « centre de rigidité » des rangées des tiges d’ancrage par
rapport à l’axe central du poteau diffère de celle du « centre de résistance » obtenue au
paragraphe 5.4.8 (zT = 138,02 mm).

La valeur du bras de levier entre le tronçon équivalent en T tendu et le


tronçon en T comprimé est :
z = zT + zC = zeq = 294,3 mm.
5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 95

■■ Rigidité initiale de l’assemblage avec effort axial et moment (voir la Figure 5‑22)

• Lorsque l’effort axial est nul


La rigidité initiale est :
M E ⋅ z2 210000 × 294,3 2
S j,ini , N=0 = Ed = ⋅= = 46,59 × 10 9 Nmm/rad.
ϕ Ed ⎛ 1 1 ⎞ 1 + 1
⎜⎜ + ⎟⎟ 3,17 13,34
⎝ kT kC ⎠

• Lorsque les deux côtés sont en compression


La rigidité est indépendante de l’effort axial :
E ⋅ ( 2 zC ) 2 210000 × ( 289,3) 2
S j,ini = = = 117,23 × 10 9 Nmm/rad.
⎛ 1 1⎞ 1 + 1
⎜⎜ + ⎟⎟ 13,34 13,34
⎝ kC kC ⎠
La rigidité est considérablement augmentée par rapport au cas d’un effort
axial nul.

• Lorsque les deux côtés sont en traction


La rigidité est indépendante de l’effort axial :
E ⋅ ( 2 × z T ) 2 210000 × ( 299,3) 2
S j,ini = ⋅= = 29,82 × 10 9 Nmm/rad.
⎛ 1 1⎞ 1 + 1
⎜⎜ + ⎟⎟ 3,17 3,17
⎝ kT kT ⎠

La rigidité est considérablement réduite par rapport au cas d’un effort axial
nul.

• E
n présence d’effort axial dans l’assemblage – symétrique – combiné avec
un moment dominant
La rigidité initiale devient fonction de la valeur du rapport eN = MEd/NEd. Dans
ce cas, avec un côté de l’assemblage en traction et l’autre en compression,
la rigidité varie avec la valeur de l’excentricité effective eN = MEd/NEd (voir
le Tableau G‑1 de l’Annexe G).
On a :
E ⋅ z2 1 ek z C ⋅ kC − zT ⋅ k T .
S j,ini = ⋅ avec α k = où ek =
⎛ 1 1 ⎞ 1+α k eN kC + kT
⎜⎜ + ⎟⎟
k
⎝ C k T⎠
ASSEMBLAGES DES PIEDS
96 DE POTEAUX EN ACIER

On obtient :

z C ⋅ k C − z T ⋅ k T 144,65 ×13,34 − 149,65 × 3,17


ek = = = 88,14 mm.
kC + kT 13,34 + 3,17

Considérons le cas d’un effort axial de compression (valeur négative) et


d’un moment positif dominant avec un rapport :
eN = MEd/NEd = -180 mm < -zC = ‑144,65 mm.

Dans le cas présent, un côté de l’assemblage est en traction et l’autre


en compression. Avec eN = -180 mm, la rigidité initiale de l’assemblage
devient :

E ⋅ z2 1 1
S j,ini = ⋅ = 4,659 ⋅ 10 10 × = 91,29 ⋅ 10 9 Nmm/rad.
⎛ 1 1⎞ 1 + α 1 + ( 88,14 )
⎜⎜ + ⎟⎟ k
( −180 )
⎝ kC kT ⎠

On constate que, par rapport au cas d’un moment seul, la rigidité initiale
est augmentée en présence d’un effort axial de compression dans le
poteau lorsque combiné avec un moment dominant.

Considérons maintenant le cas d’un effort axial de traction (valeur positive)


et d’un moment positif dominant, avec une combinaison donnant un
rapport :
eN = MEd/NEd = +180 mm > zT = 149,65 mm.

Comme pour le cas précedent, un côté de l’assemblage est en traction et


l’autre en compression. La rigidité initiale devient :

E ⋅ z2 1 1
S j,ini = ⋅ = 4,659 ⋅ 10 10 × = 31,28 ⋅ 10 9 Nmm/rad.
⎛ 1 1 ⎞ 1 + αk 1+ ( 88,14)
⎜⎜ + ⎟⎟ ( +180 )
⎝ kC kT ⎠

On constate que, par rapport au cas d’un moment seul, la rigidité initiale
est réduite en présence d’un effort axial de traction dans le poteau combiné
avec un moment dominant.
5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 97

Rigidité initiale de l'assemblage

140,00

130,00

120,00 117,2 x 10
9

110,00
"Rigide"
100,00
S j,ini Rigidité 10 N.mm/radian

90,00 9
87,7 x 10 Limite basse de la classification "Rigide"

80,00
"Semi-rigide"
9

70,00

60,00

50,00 46,59 x 109 : Rigidité lorsque l'effort axial est nul

40,00

30,00

20,00

10,00

-187,8 -144,65 0,00 +125


-600 -500 -400 -300 -200 -100 0 100 200 300 400 500 600
Excentricté effective e N = M/N mm

Figure 5‑22 : Rigidité initiale de l’assemblage en fonction de l’excentricité effective eN.

La Figure 5‑22 décrit l’évolution de la rigidité initiale de l’assemblage en


fonction de l’excentricité effective e. Etant donné la nature symétrique de
l’assemblage, il est suffisant de ne considérer qu’un moment positif. Dans
ce cas, l’excentricité effective eN est négative lorsque l’effort axial est de
compression.

Soit par le calcul soit de la Figure 5‑22, on obtient les rigidités initiales
correspondantes aux deux cas des combinaisons M-N indiquées au
paragraphe 5.4.10 :
−− MEd = +20 kNm avec NEd = -250 kN :
eN = MEd/NEd = -80 mm avec Sj,ini = 117,23×109 Nmm/rad ;
−− M
Ed = +40 kNm avec NEd = +100 kN :
eN = MEd/NEd = +400 mm avec Sj,ini = 38,18×109 Nmm/rad.

Les courbes M-φ tri-linéaires correspondant à ces deux derniers cas de


combinaison d’efforts M-N sont montrées à la Figure 5‑23.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
98 DE POTEAUX EN ACIER

Coubes M - φj

60

55

50

45

40
Moment M j kNm

35
Combinaison M-N n° 1
30 Combinaison M-N n° 2
Limite classification rigide
25

20

15

10

0
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5
Rotation φ j milli radians

Figure 5‑23 : Courbes de comportement M-φ obtenues.

5.4.11.9 Classification selon l’EN 1993-1-8

On considère ici qu’il s’agit de l’assemblage au pied d’un poteau extérieur


d’un portique de bâtiment industriel type. Le portique est non contreventé.
On suppose que la hauteur du poteau IPE 300 est de 6 mètres entre
l’assemblage et l’axe de la traverse du portique.

L’assemblage ne peut être considéré « rigide » que si la condition suivante


est satisfaite :
30 ⋅ E ⋅ I C 30 × 0,21× 10 6 × 8356 ,1× 10 4
S j,ini ≥ = = 87,74 × 10 9 N.mm/radian.
LC 6000

On voit que pour :
−− un effort axial nul :
Sj,ini,N = 0 = 46,59 x 109 Nmm/rad < 87,74 x 109 Nmm/rad
➔ assemblage classé « semi-rigide » ;
−− un effort axial de traction combiné avec un moment dominant
(c’est-à-dire qu’il y a un côté de l’assemblage en compression et l’autre
en traction) donnant eN = +180 mm :
Sj,ini,eN = +180 mm = 31,28 x 109 Nmm/rad < 87,74 x 109 Nmm/rad
➔ assemblage classé « semi-rigide » ;
5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 99

−− un effort de compression combiné avec un moment dominant


(c’est-à-dire qu’il y a un côté de l’assemblage en compression et l’autre
en traction) donnant eN = ‑ 180 mm :
Sj,ini,eN = -180 mm = 91,29 x 109 Nmm/rad > 87,74 x 109 Nmm/rad
➔ assemblage classé « rigide ».

On constate que le critère de classement «  rigide  » n’est satisfait que


lorsque la valeur du rapport entre le moment et l’effort de compression
(c’est-à-dire la valeur de l’excentricité effective e) est entre certaines limites.

Lorsque le moment est dominant, la condition n’est satisfaite que pour une
excentricité effective eN = MEd/NEd telle que :
1
46 ,59 × 10 9 × ≥ 87,74 × 10 9 Nmm/rad.
1 + ,14
88
eN
On arrive ainsi au fait que l’assemblage sous moment MEd dominant ne
peut être classé « rigide » que lorsque NEd est un effort de compression
donnant une valeur de l’excentricité équivalente qui est dans les limites
suivantes : -144,65 ≥ eN ≥ -187,9 mm.

Pour une excentricité effective 0 > eN > -144,65 mm, l’effort axial
devient dominant et chaque côté de l’assemblage est en compression.
Dans ce cas, la rigidité initiale de l’assemblage plafonne à celle donnée au
paragraphe 5.4.11.8 pour ce cas, soit Sj,ini = 117,23×109 N.mm/rad.

On conclut que le critère de classement « rigide » est satisfait lorsque les


deux côtés de l’assemblage sont en compression.

Par contre, on constate également que lorsqu’il est soumis à un effort de


soulèvement (traction), l’assemblage ne satisfait jamais la condition de
classement « rigide » (voir la Figure 5‑24).
ASSEMBLAGES DES PIEDS
100 DE POTEAUX EN ACIER

Rigidité initiale de l’assemblage - N compression


,
M/N= eN = -180 mm : S j,ini = 91,29 × 109 Nmm/rad
Moment
Mj
Zone Limite basse de la classification « rigide » :
« rigide» Sj,ini = 87,74 × 109 Nmm/rad

Rigidité initiale de l’assemblage - N traction,


M/N= eN = +180 mm:S j,ini = 31,28 × 109 Nmm/rad

Zone Limite haute de la classification «articulé acier-acier »


« semi-rigide» S j,ini = 1,46× 109 Nmm/rad

Rotation ϕj

Figure 5‑24 : Classement de l’assemblage selon l’EN 1993-1-8.

5.5 Diagramme d’interaction M-N de résistance d’un


assemblage : méthodologie de l’Annexe F
5.5.1 Détermination du diagramme d’interaction

Le diagramme d’interaction M-N définit les limites du domaine de résistance


de calcul d’un assemblage soumis à une combinaison de moment et
d’effort axial. Ce diagramme est obtenu en établissant les valeurs-clés qui
sont données au Tableau 5‑1 (voir aussi le Tableau F‑2). Les huit couples
de valeurs pour NEd et pour MEd donnent des points dans l’espace M-N qui
se situent sur la frontière du diagramme M-N. Le diagramme est complété
par le tracé des droites entre ses points. Toute combinaison (NEd-MEd)
située soit à l’intérieur, soit sur la frontière de résistance ainsi obtenue est
admissible vis-à-vis des règles de calcul pour la résistance de l’assemblage.

Reprenant ici l’exemple d’assemblage «  encastré  » de la Figure 5‑12,


on peut utiliser les valeurs déjà établies pour les résistances et pour les
différents paramètres géométriques intervenant dans la détermination du
diagramme. Pour rappel, il s’agit de l’assemblage encastré en pied d’un
poteau en IPE 300 avec une platine 440×180×15 en acier S235, avec 8 tiges
d’ancrage M20 de Classe 4.6 (voir la Figure 5‑25).
5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 101

15

30 ex = 30
8 Tiges
M20 40 mx = 33,2
Classe 4.6
50
m2 = 32,5

m2 = 32,5
50

40

30

Cordons semelles : 6 mm
45 90 45

Cordons âme : 4 mm
e m 36,9 40
Poteau : IPE 300
Platine : 440 × 180 × 15
Acier S235

Figure 5‑25 : Rappel des données de l’exemple 4.

Afin de rester homogène avec les calculs de résistances réalisés au


paragraphe 5.4.10, le centre de traction est positionné au centre de
« résistance » pour les deux rangées ensemble.

Note
On constate qu’en comparant les valeurs obtenues pour la distance zt en 5.4.10 avec
celle obtenue en 5.4.11, la position du centre de traction des deux rangées de tiges
d’ancrage basée sur la résistance n’est pas la même que celle basée sur la rigidité. Lors
de la détermination de la résistance de l’assemblage, notamment lorsque la résistance en
compression est critique, c’est la position du « centre de résistance » de traction des deux
rangées qui est retenue dans ce guide.


ASSEMBLAGES DES PIEDS
102 DE POTEAUX EN ACIER

Tableau 5‑1 : Coordonnées des points du diagramme d’interaction.


Coordonnées des Points du diagramme d’interaction
Distances des centres de compression et de traction à l’axe y-y :
zC = +144,65 mm zT = +138,0 mm
eN = MEd/NEd ( = MRd/NRd)
NRd kN MRd kNm
mm
Point ➊ NC,Rd = -455,1 0 0

NC, Rd N C, Rd
Point ➋ = -227,55 − ⋅ z C = +32,915 -144,65
2 2

N T , Rd N C, Rd N T , Rd N
+ = ⋅ z T − C, Rd ⋅ z C =
Point ➌ 2 2 2 2 +3439,75
= +19,5 = +67,01

N T , Rd N T , Rd
Point ➍ = +247,05 ⋅ z T = +34,1 + 138,0
2 2

Point ➎ NT,Rd = +494,1 0 0

N T , Rd N T , Rd
Point ➏ = ➍- = +247,05 − ⋅ z T = -34,1 -138,0
2 2

N T , Rd N C, Rd N T , Rd N
+ = − ⋅ z T + C, Rd ⋅ z C =
Point ➐ = ➌- 2 2 2 2 -3436.4
= +19,5 = -67,01

N C, Rd N C, Rd
Point ➑ = ➋- = -227,55 ⋅ z C = -32,915 -144,65
2 2

On rappelle les valeurs suivantes pour les distances des tronçons par
rapport à l’axe y-y de la section du profil IPE 300 :
istance entre le centre du tronçon comprimé et l’axe y-y de la section
−− d
du poteau : zC = 144,65 mm ;
−− d
istance entre le centre de traction et l’axe y-y de la section du
poteau : zT = 138,02 mm.

Le diagramme d’interaction M-N pour l’assemblage est tracé sur la


Figure 5‑26. Reflétant la symétrie de l’assemblage lui même, le diagramme
est symétrique autour de l’axe vertical sur lequel est portée la valeur de
l’effort axial.

On a démontré au paragraphe 5.4 que négliger la contribution de la


compression pour la partie de l’âme du poteau conduit à sous-estimer la
résistance de calcul de l’assemblage pour un effort axial de compression.
On rapelle que la valeur de la résistance de calcul en compression seule
donnée par la méthode simplifiée donne NC,Rd = - 455,1 kN alors que celle
5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 103

donnée par la méthode plus exacte de l’Annexe C est NC,Rd = - 712,3 kN.
Cette dernière valeur correspond à un point n° 0.

Une limite plus exacte du diagramme d’interaction est indiquée sur la


Figure 5‑26 par la ligne pointillée appelée « diagramme modifié ». Avec la
limite modifiée proposée, on constate que le domaine admissible lorsque
l’effort axial est de compression est significativement élargi.

Effort axial
600 Traction kN
n°5
NT,Rd = +494,1 500

400

n°6 300
n°4
200
cas n°2
100
n°7 n°3
0
-80 -70 -60 -50 -40 -30 -20 -10 0 10 20 30 40 50 60 70 80
-100
Moment Moment
négatif kNm positif kNm
-200
n°8 cas n°1 n°2
-300

-400 Diagramme modifié


Diagramme modifié

-500 n°1 NC,Rd = -455,1 sans Tronçon d'âme

-600

NC,Rd = -712,3 avec Tronçon d'âme -700 n°0

-800
Effort axial Compression kN

Figure 5‑26 : Diagramme d’interaction M-N pour l’assemblage.

5.5.2 Vérification des cas de chargement

La combinaison 1 vérifiée précédemment en 5.4.10 est reprise ici, soit :


−− MEd = +20 kN.m avec NEd = -250 kN (compression) ;
M Ed 20 × 10 3
−− eN = = = − 80 mm donc [-zc = -144,65 mm] < [eN = - 80 mm] < 0.
NEd − 250

On constate sur le diagramme d’interaction de la Figure 5‑26 que le point


correspondant à la combinaison ci-dessus est bien à l’intérieur de la courbe
limite définie par le diagramme. On déduit que la combinaison 1 peut être
reprise convenablement par l’assemblage.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
104 DE POTEAUX EN ACIER

La combinaison 2 vérifiée précédemment au paragraphe 5.4.10 est


également reprise ici, soit :
−− MEd = +40 kN.m avec NEd = +100 kN (traction) ;
M Ed 40 × 10 3
−− eN = = = 400 mm donc [zt = 138,02 mm] < [eN = +400 mm].
NEd 100

On constate sur le diagramme d’interaction de la Figure 5‑26 que le point


correspondant à la combinaison est bien à l’intérieur de la courbe limite
définie par le diagramme. On déduit que la combinaison 2 peut être
reprise convenablement par l’assemblage.

5.6 Utilisation des tableaux des assemblages prédimensionnés


de l’Annexe N et de l’Annexe O du guide
5.6.1 Introduction

5.6.1.1 Annexe N : Assemblages « articulés » – Configurations A

Les tableaux de l’Annexe N de ce guide visent à trouver rapidement les


dimensions de la platine d’extrémité qui convient pour un profil laminé
donné, pour un acier donné et sur une fondation en béton d’une classe
donnée. L’approche adoptée lors de leur préparation a été de fournir,
en prenant pour cible une valeur donnée pour le « taux de sollicitation »
NEd / Npl,Rd de la section du poteau, des platines d’extrémité de dimensions
adéquates dans le même acier que celui du profil, pour la gamme des
profils laminés.

Les dimensions minimales de fondation pour justifier la valeur prise pour


la résistance à la pression localisée du béton selon l’EN 1992-1-1 sont
également données dans ces tableaux.

L’épaisseur minimale adoptée pour la platine d’extrémité est égale à 8 mm


et, pour tous les cas, les valeurs sont arrondies au mm près.

Lorsque, pour un cas considéré, une valeur de 8 mm est donnée, par


exemple pour les petits profils ou pour les «  taux de sollicitation  »
NEd / Npl,Rd relativement faibles, la résistance de calcul exacte peut être
significativement plus grande que la valeur cible NEd / Npl,Rd.

Pour les cas d’épaisseurs plus grandes que la limite minimale de 8 mm,
et compte tenu de l’arrondissement des dimensions préconisées pour
la platine, la résistance de calcul est toujours plus grande que la valeur
cible. Néanmoins, afin de rester assez proche de la résistance cible, les
dimensions préconisées pour la platine – épaisseur, largeur et hauteur –
sont arrondies (au mm supérieur pour l’épaisseur, et aux 5 mm supérieurs
pour la largeur et la hauteur). Dans la pratique, les largeurs et hauteurs
seront, très probablement, arrondies à un multiple de 2 ou 5 mm.
5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 105

5.6.1.2 Annexe O : Assemblages « encastrés » – Configuration E


Les mêmes hypothèses sur la résistance à la pression localisée du béton
de la fondation ont été adoptées lors de l’élaboration de ces tableaux. Par
conséquent, pour un profil donné de poteau, on peut trouver les dimensions
minimales de la fondation requises sur les tableaux de l’Annexe N.

Dans les tableaux de l’Annexe O, on trouve les valeurs-clés pour


l’établissement du diagramme d’interaction MRd-NRd pour un assemblage
encastré donné. Deux types d’assemblage sont considérés :
−− l’un avec, de chaque côté, une rangée extérieure de deux tiges d’ancrage ;
−− l ’autre avec, de chaque côté, deux rangées – une extérieure et une
intérieure – de deux tiges d’ancrage.

5.6.2 Choix d’un assemblage articulé (voir l’Annexe N)

Nous allons considérer l’exemple suivant :


−− poteau IPE 300 en acier S235 avec un effort de compression NEd = 470 kN ;
−− béton de la fondation : Classe C20/25.

Il s’agit de choisir une platine d’extrémité adéquate, en acier S235


également.

Pour l’acier S235, on a une limite d’élasticité :


ƒy = 235 N/mm (épaisseur ≤ 40 mm).

Comme démontré dans les exemples précédents, on adopte typiquement


une résistance à la pression localisée pour le joint avec la fondation en
béton égale à : ƒjd = ƒcd = 16,7 N/mm².

La résistance plastique de la section du profil IPE 300 est donnée par :


Aƒy 5380 × 235
N pl, Rd = = = 1264,3 kN.
γ M0 1× 10 3

On obtient un « taux de sollicitation » NEd / Npl,Rd = 470/1264,3 = 0,37.

Du tableau de l’Annexe N pour les assemblages de profils IPE en acier S235


sur une fondation en béton Classe C20/25, on obtient les deux solutions
suivantes encadrant le cas du taux de sollicitation de 0,37 :

1. NEd / Npl,Rd = 0,25 donnant une résistance NRd ≥ 316,1 kN ;


Platine : 325×175×8 du type « projection courte ».
ASSEMBLAGES DES PIEDS
106 DE POTEAUX EN ACIER

Note
Notant que l’épaisseur de la platine est de 8 mm, la valeur exacte de la résistance de
calcul peut être significativement plus grande que la valeur cible de NEd / Npl,Rd.

2. NEd / Npl,Rd = 0,50 donnant une résistance NRd ≥ 632,2 kN ;


Platine : 325×175×14 du type « projection étendue ».

Nous partirons de la première solution pour trouver une platine d’extrémité


convenable pour le cas de sollicitation considéré. On observe que
l’épaisseur nécessaire pour la platine n’est que de 8 mm et que la projection
est «  courte  ». On déduit que le dépassement de la platine au-delà des
bords des semelles du profil du poteau est «  court  » et peut être élargi
pour augmenter la résistance en compression axiale de l’assemblage. Si
besoin, une épaisseur plus forte, par exemple 10 mm, sera aussi utile pour
augmenter davantage la résistance.
La valeur de la largeur d’appui «  additionnelle  » pour une épaisseur de
platine donnée (voir aussi le Tableau B‑4) est déterminée par :
−− épaisseur platine de 8 mm :

ƒyp 235
c = tp =8 = 17,3 mm ;
3 × ƒjd × γ M 0 3 × 16,7 × 1,0

−− épaisseur platine de 10 mm :

ƒyp 235
c = tp = 10 = 21, 7 mm.
3 × ƒjd × γ M 0 3 × 16,7 × 1,0

Compte tenu que l’épaisseur de la platine fournie par le tableau est de


8 mm, il est très probable que, pour ce cas, la résistance de calcul en
compression dépasse significativement la valeur cible NEd = Npl,Rd × 0,25 =
316,1 kN. Pour cette raison, cette résistance va être calculée avec précision.
La largeur d’appui additionnelle pour cette épaisseur est 17,3 mm.

L’aire comprimée de chacun des tronçons en T est indiquée sur la


Figure 5‑27a. La résistance de calcul en compression avec la platine
325×175×8 est donc donnée par :
 Nj,Rd = 2 Ffc,Rd + Fwc,Rd = ƒjd [2 (bfc + 2βc)(c + βc + tfc) + (hc – 2 c – 2 tfc)
(2 c + twc)]
= [2×(150 + 25) × (17,3 +25/2 + 10,7) + (300 – 2×17,3 – 2×10,7) ×(7,1 +
2×17,3)] ×16,7/103
= [14175+10175] ×16,7/103 = 406,65 kN.
5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 107

hc = 300
βc =12,5 17,3 βc = 12,5

c c
tfc=
c twc = 7,1
bfc =150 10,7 ℓeff = 175
c
c= 17,3

a) beff
h p = 325

h c = 300
17,3 c =17,3
c =17,3

c c
t fc=
10,7 c twc = 7,1
b fc =150 ℓ eff = 184,6
c
c= 17,3

beff
b) hp > 334,6

Figure 5‑27 : Aires attachées aux composants.

On détermine l’augmentation de résistance obtenue par l’augmentation


de la hauteur et de la largeur de la platine pour avoir un type de « projection
étendue ». L’augmentation de l’aire comprimée de chaque tronçon
« semelle » devient (voir la Figure 5‑27b) :
∆Aeff,semelle = (ℓeff × beff)augmenté - (ℓeff × beff)initial
= (150+17,3+17,3) × (10,7+17,3+17,3) - (150+25) × (10,7+ 17,3 +25/2)
= 8362,4 – 7087,5 ≈ 1275 mm2.

La résistance de calcul en compression de l’assemblage devient :


Nj,Rd = 406,65 + 2×1275 ×16,7/103 = 449, 24 kN < 470 kN ➔ Non satisfaisant.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
108 DE POTEAUX EN ACIER

h c = 300
21,7 c = 21,7
c = 21,7

c c

t fc =
10,7 c t wc = 7,1
bfc =150 ℓeff = 193,4
c

c= 21,7

b eff
h p > 343,4

Figure 5‑28 : Platine de « projection étendue ».

On conclut que pour l’effort axial de compression de 470 kN dans le


poteau, une platine d’extrémité d’épaisseur 8 mm n’est pas suffisante.

Pour une épaisseur de platine de 10 mm, la largeur d’appui additionnelle


devient 21,7 mm. Adoptant une platine de «  projection étendue  », on
obtient la résistance de calcul suivante (voir la Figure 5‑28) :
Nj,Rd = 2 Ffc,Rd + Fwc,Rd = ƒjd [2 (bfc + 2c)(tfc + c + c) + (hc – 2 c – 2 tfc) (2 c + twc)]
= [2 × (150 + 2×21,7) × (10,7+ 2×21,7) + (300 – 2×21,7–2×10,7)
×(7,1+2×21,7)] ×16,7/103
= [20926+11878] ×16,7/103 = 547,8 kN > 470 kN ➔ Satisfaisant.

Compte tenu de la marge sur la résistance, on peut réduire les dimensions


en plan de la platine en adoptant une platine de «  projection courte  »,
c’est-à-dire avec un dépassement des bords des semelles du profil plus
faible que 21,7 mm. Considérons une platine 330×180×10. La résistance
de calcul devient :
Nj,Rd = 2 Ffc,Rd + Fwc,Rd = ƒjd [2 (bfc + 2βc) (c + βc + tfc) + (hc – 2 c – 2 tfc)
(2 c + twc)]
= [2 × (150 + 30) × (21,7+30/2 +10,7) + (300 – 2×21,7–2×10,7)
×(7,1+2×21,7)] ×16,7/103
= [17064+11878] ×16,7/103 = 483,3 kN > 470 kN  ➔ Satisfaisant.
5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 109

■■ Choix de la platine pour IPE 300 avec NEd = 470 kN


Pour le poteau IPE 300 transmettant un effort de compression NEd = 470 kN,
on prendra donc la platine suivante en acier S235 (voir la Figure 5‑29) :
−− hp = 300 + 30 = 330 mm ;
−− bp = 150 + 30 = 180 mm ;
−− tp = 10 mm.

Poteau en profil laminé; IPE 300 en S235


Effort axial NEd = 470 kN
Platine d’extrémité 330×18 0×10 en S235

Scellement d’épaisseur 30 mm

Fondation en béton classe 20/25


Dimensions exactes inconnues

df
Tiges d’ancrage lisses aux
extrémités
Axe x-x

eh

Axe y-y
eb

180 Axe z-z

330

Figure 5‑29 : Platine choisie.

5.6.3 Choix d’un assemblage encastré (voir l’Annexe O)

Une situation courante à laquelle le calculateur est confronté est la suivante :


trouver un assemblage adéquat pour un poteau d’un profil donné pour
lequel l’analyse globale de la structure donne plusieurs combinaisons de
moment et d’effort axial correspondant aux différents cas de chargement
du bâtiment.

L’utilisation des tableaux de l’Annexe O permet d’établir rapidement un


diagramme d’interaction MRd-NRd pour un poteau d’un profil donné. Ces
tableaux donnent, pour plusieurs variantes d’assemblages pour le même
profil, les valeurs-clés permettant de tracer le diagramme d’interaction.
Afin de définir entièrement chaque assemblage proposé, sont également
données dans ces tableaux toutes les valeurs des paramètres géométriques,
notamment pour le positionnement du profil et des trous pour les tiges
d’ancrage sur la platine d’extrémité.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
110 DE POTEAUX EN ACIER

Les valeurs particulières suivantes indiquées sur les tableaux sont à noter :
−− N0 : résistance de calcul pour un effort axial seul selon l’Annexe C ;
−− M 0  : résistance de calcul pour un moment seul (c’est-à-dire avec un
effort axial nul).
Avec le diagramme d’interaction MRd-NRd, on peut voir si, pour un poteau
donné et un type d’assemblage donné, l’assemblage est adéquat pour
toutes les combinaisons MEd-NEd issues de l’analyse globale de la structure
pour les divers cas de chargement. Ainsi, un choix peut être fait ou une
orientation peut être prise vers une solution plus économe que celle
fournie par les tableaux.
Afin de donner un aperçu sur l’utilisation des tableaux de l’Annexe O, nous
allons examiner les cas d’assemblages d’un poteau HEA 360 et fondation
en béton de la Classe C20/25. Le profil HEA 360 est en acier S235.

Les tableaux de l’Annexe O proposent les assemblages suivants pour le


profil HEA 360 (voir la Figure 5‑30) :
−− Type 1 : HEA 360 avec une rangée de deux tiges d’ancrage Classe 4.6
de chaque côté de l’assemblage, poteau et platine en acier
S235, et
a) platine d’extrémité 510×380×16 mm, tiges M20 ;
b) platine d’extrémité 530×420×24 mm, tiges M24 ;
c) platine d’extrémité 560×460×32 mm, tiges M27.
−− Type 2 : HEA 360 avec deux rangées de tiges d’ancrage M24 Classe 4.6
de chaque côté de l’assemblage, poteau et platine en acier
S355, et
a) platine d’extrémité 510×400×16 mm, tiges M20 ;
b) platine d’extrémité 530×445×24 mm, tiges M24 ;
c) platine d’extrémité 560×495×32 mm, tiges M27.

Assemblage Type 1

Assemblage Type 2
Figure 5‑30 : Types d’assemblages proposés pour le profil HEA 360.
5. EXEMPLES D’APPLICATION
À DES ASSEMBLAGES TYPIQUES 111

Extraites des tableaux appropriés de l’Annexe O, les valeurs des couples


(Mj,Rd, Nj,Rd) de résistances permettant le tracé du diagramme d’interaction
M-N entier pour les 6 cas d’assemblages ci-dessus sont regroupées dans
le Tableau 5‑2.

Tableau 5‑2 : Points du diagramme d’interaction M-N pour les 6 assemblages proposés,
unités kN et kNm.
Point Point Point Point Point Point
Cas N° N° 1 N° 2 N° 3 N° 4 N° 5 particuliers
N1 M1 N2 M2 N3 M3 N4 M4 N5 M5 M0 N0
1 a) -957 0 -479 80 -338 110 141 30 282 0 54 -1325
1 b) -1486 0 -743 124 -540 168 203 45 407 0 79 -2017
1 c) -2095 0 -1048 174 -783 234 264 59 529 0 103 -2789
2 a) -1190 0 -595 99 -313 145 282 47 564 0 93 -1632
2 b) -1896 0 -948 158 -541 225 407 67 813 0 135 -2539
2 c) -2724 0 -1362 226 -833 314 529 87 1058 0 175 -3567

Les diagrammes d’interaction M-N sont tracés sur la Figure 5‑31 pour les
assemblages de Type 1 sur la Figure 5‑30 et sur la Figure 5‑32 pour les
assemblages de Type 2.

Vérifier qu’un assemblage donné est adéquat consiste à confirmer


qu’aucun des couples (MEd, NEd) qui le sollicitent ne se trouve à l’extérieur
du domaine admissible défini par le diagramme d’interaction.

On constate que l’augmentation de l’épaisseur de la platine et du diamètre


des tiges d’extrémité permet d’étendre significativement le domaine
admissible lorsque l’effort axial NEd est de compression. L’utilisation de
deux rangées de tiges d’ancrage de chaque côté au lieu d’une seule
permet également d’étendre ce domaine, surtout lorsque l’effort axial est
de traction.

Cependant, pour les cas d’assemblages considérés ici, on constate que


l’augmentation de l’épaisseur de la platine d’extrémité ne conduit pas à
une augmentation de la résistance en traction. La raison en est que même
pour l’épaisseur de platine de 16 mm, c’est la résistance des tiges d’ancrage
en traction qui est critique (Mode 3 de ruine pour les tronçons en T tendus).

La forme parfois concave des diagrammes d’interaction dans la zone d’effort


axial de compression est le résultat de la simplification par l’EN 1993-1-8
du modèle de résistance, c’est-à-dire de l’omission de la résistance de la
partie centrale de l’âme du poteau. Le point n° 0 correspond à la résistance
de calcul en compression pure de l’assemblage avec prise en compte de la
ASSEMBLAGES DES PIEDS
112 DE POTEAUX EN ACIER

contribution du tronçon comprimé « âme ». Un diagramme plus exact est


obtenu en remplaçant le point n° 5 du diagramme par le point n° 0 et la
suppression des points n° 4 et n° 6 (voir la Figure 5‑26 faite pour l’exemple
de calcul).

Effort axial positif - Traction kN


750
n°5
500
n°6 n°4
250 Moment
positif kNm
0
-300 -250 -200 -150 -100 -50 0 50 100 150 200 250 300
-250
Moment
négatif kNm
-500

n°7 -750 n°3

-1000
n°8 n°2
-1250

-1500 Platine 560×495×32 Tiges M27

-1750 Platine 530×420×24 Tiges M24

-2000
n°1 Platine 510×380×16 Tiges M20
-2250
Effort axial Compression kN
-2500

Figure 5‑31 : Diagrammes d’interaction M-N pour assemblages de Type 1


(HEA 360 – Acier S235 – 4 tiges Classe 4.6 – Béton C20/25).

1400 Effort axial positif- Traction kN


1200 n°5
1000
800
n°6 600 n°4
400 Moment
Moment 200 positif kNm
négatif kNm
0
-350 -300 -250 -200 -150 -100 -50 -2000 50 100 150 200 250 300 350
-400
-600
n°7 n°3
-800
-1000
-1200
-1400
n°8 n°2
-1600
-1800
-2000 Platine 510×400×20 Tiges M20
-2200
Platine 530×445×24 Tiges M24
-2400
-2600 Platine 560×495×30 Tiges M27
-2800 n°1
-3000
Effort axial Compression kN

Figure 5‑32 : Diagrammes d’interaction M-N pour assemblages de Type 2


(HEA 360 – Acier S335 – 8 tiges Classe 4.6 – Béton C20/25).
6. RÉFÉRENCES 113

6. RÉFÉRENCES
1 NF EN 1993-1-8 – « Eurocode 3 : Calcul des structures en acier
21
2 22– Partie 1-8 : Calcul des assemblages » – P22-318-1 – AFNOR –
MS 3
Décembre 2005.
23
1 21
4
2 24
NF EN 1993-1-8/NA – « Eurocode 3 : Calcul des structures en
22
MS 5
3 25
23acier – Partie 1-8 : Calcul des assemblages – Annexe Nationale à la
6 NF EN 1993-1-8:2005 – Calcul des assemblages » – P22-318-1/NA
26
14 21
24
AFNOR - Juillet 2007.
7
5
2 27
25
22
MS 8
6
3 28
26
23NF EN 1993-1-1 – « Eurocode 3 : Calcul des structures en acier
1 21
9
4
7 29
24
27 – Partie 1-1 : Règles générales et règles pour les bâtiments » –
2 22
MS 10
5
8
3
30
25
28
23
P22-311-1 AFNOR – Octobre 2005.
11
9
6 31
14 26
29
21
24 NF EN 1993-1-1/NA – « Eurocode 3 : Calcul des structures en
12
10
7 32
30 acier – Partie 1-1 : Règles générales et règles pour les bâtiments –
5
2 27
25
22
MS 13
11
8
3
6 33
31
28
23
Annexe Nationale à la NF EN 1993-1-1:2005 – Règles générales et
1 26
21 règles pour les bâtiments » – P22-311-1/NA – AFNOR – Août 2013.
9
14
12
4
7 34
29
32
24
2 27
22
MS 15
10
13
5
8
3 35
30
33
25
28
23 NF EN 1992-1-1 – « Eurocode 2 : Calcul des structures en béton
11
16
14
6
9 36
31
34
26 – Partie 1-1 : Règles générales et règles pour les bâtiments » –
14 29
21
24
12 37 P18-711-1 – AFNOR – Octobre 2005.
17
15
7
10
5
2 32
35
27
30
25
22
MS 13
11
8
18
16
3
6 38
33
36
31
28
23 NF EN 1992-1-1/NA – « Eurocode 2 : Calcul des structures en
26
19
14
12
4
19
17
7 39
34
37
29
21
24
32
27
béton – Partie 1-1 : Règles générales et règles pour les bâtiments –
15
10
5 35
30
Annexe Nationale à la NF EN 1992-1-1:2005 – Règles générales et
20
2
8
13
18 40
38
25
22
33
MS 1
11
16
6
3
9
28
21
36
31
39
26
23
règles pour les bâtiments » – P18-711-1/NA – AFNOR – Mars 2007.
14
19
2 29
34
22
MS 12
4
17
7
10
15
20
3
37
32
24
27
30
35
40
23
L. Casier : Les pieds de poteaux articulés en acier, mémoire de
15 21 fin d’étude en vue de l’obtention du Diplôme d’Ingénieur Option
11
8
13
18
16 38
25
33
31
28
36
4 24 Génie Civil, Université Blaise Pascal, CUST, Clermont-Ferrand –
2 22
MS 9
6
12
14
19
17
5
3
39
26
29
34
32
37
25
23
Juin 2006.
1
10
7
15
13 21
30
35
27
40
20
6
18 33
38
26
4
2 24
22 I. Ryan : NCCI : Assemblage d’un pied de poteau articulé, SN019a-
MS 11
8
16
14
7
19
5
3
31
36
28
34
39
27
25
23 Fr-Eu, 2006, Access Steel Eurocodes – www.access-steel.com.
9
12
15
17 29
32
37
35
8
20
6 40
28
4
10 26
24
13
16
18 30
33
38
36
9
7 29 I. Ryan : NCCI : Conception et calcul des pieds de poteaux
5
11 27
25
14
10 31
34
39
37 avec bêches de cisaillement, SN021a-Fr-Eu, 2006, Access Steel
17
19
8 30
6
12 28
26 Eurocodes – www.access-steel.com.
15
11 32
35
38
40
20
18
9 31
29
7
13 27
16
12 33
36
39
19
10 32
30 I. Ryan : NCCI : Modèle de calcul pour les pieds de poteaux articulés
8 28
14
17
13 34
37 – Poteaux en I en compression axiale, SN037a-Fr-Eu, Access Steel
11
20
9 33
40
31
15 29
35 Eurocodes, 2006 – www.access-steel.com.
18
14 38
34
12
10 32
30
16
15 36
39
19
13
11 35
I. Ryan : NCCI : Calcul d’assemblages de pieds de poteaux encastrés,
33
31
17
20 37
40SN043a-Fr-Eu, Access Steel Eurocodes, 2006 – www.access-steel.com.
16
14
12 36
34
32
18 38
17
15 37
35
13 33
19 39
38
18
16
14 36
34
20 40
39
19
17
15 37
35
20
18
16 40
38
36
4 24
13 23
21
5 25
24 24
22
MS 6
5 DES26
ASSEMBLAGES3
1
25 PIEDS
23
21
7
6 27
114 DE POTEAUX 28EN ACIER
4 26
24
22
MS 5
37 28
25
27
23
9 29
1
6
48 21
28
26
24
10 30
29 22
MS 7
5
11
3
10
29
27
25
31
23
8
6
1 30
28
21
26
12
4
11 32
24Y. Lescouarc’h : Les pieds de poteaux articulés en acier, collection
9
2
7 31
29
22
MS 1
13
5
12
10
3
8
27
21
33
25
32
30
23
CTICM – 1982 (réédition 2000).
2 28
22
MS 14
6
11
13
4
9
3
34
26
31
33
24
29
23
NF EN 1090-2/IN1 – « Exécution des structures en acier et des
15
7
12
14
5
35
27
32
34
structures en aluminium – Partie 2 : Exigences techniques pour les
10
4 25
30
24
16
8 36 structures en acier » – P22-101-2/IN1 – AFNOR - Octobre 2011.
15
13
6
11 28
35
33
26
31
5 25
9
17
1 37
29
21
36
7 32
16
14
12
6 34
27 NF EN 15048-1 – « Boulonnerie de construction métallique non
26
10
2
18 38
30
22 précontrainte – Partie 1 : Exigences générales » – E25-802-1 –
MS 8
15
17
1
13
7
11
3
37
35
21
28
33
27
31
39
23 AFNOR – Juillet 2007.
19
9
16
2 36
38
29
22
MS 18
14
8
12
4
10
20
3
34
28
24
32
40
30
37
39
23
9 29
17
15
19 35 ENV 1992-1-1 (décembre 1992) – « Eurocode 2 – Calcul des
5
13
11 25
33 structures en béton et Document d'Application Nationale - Partie
4
10
18
16
20 31
24
38
40
36
30
6
14
12
5 26
34 1-1 : Règles générales et Règles pour les Bâtiments » – Indice de
11
19
17 25
32
39
37
31
7
15 27
35 classement : P18-711.
6
13
12 26
33
40
38
20
18 32
8
16 28
36
7
14
13 27
34 XP CEN/TS 1992-4 – « Conception – Calcul des éléments de fixation
19 39
33
9
17 29
37 pour béton : Partie 4-1 – Généralités – E27-817-1 et Partie 4-2 –
8
15 28
35
14
20 34
40
10
9
18 30
38 Éléments de fixation à tête » E27-817-2 – AFNOR – Juillet 2009
16
15 29
36
11 35
10 31
19
17
16 39
30
37
36 NF EN 1990 – « Eurocodes structuraux – Bases de calcul des

12
11 32
20
18 31
40
38 structures » – P06-100-1 – AFNOR – Mars 2003.
17 37
13
12 33
32
19 39
18 38
NF EN 1997-1/NA – « Eurocode 7 - Calcul géotechnique - Partie 1 :
14
13 34
33
20
19 40
39règles générales - Annexe Nationale à la NF EN 1997-1:2005 » –
15 35
14 34P94-251-1/NA – AFNOR – Septembre 2006.
20
16 40
36
15 35
17 NF EN 1997-1 – « Eurocode 7 : Calcul géotechnique - Partie 1 :
37
36
16
38
règles générales » – P94-251-1 – AFNOR – Juin 2005.
18
17 37
19 39
NF EN 10080 – « Aciers pour l’armature du béton - Aciers soudables pour
38
18
20 40
39
béton armé – Généralités » – A35-010 – AFNOR – Septembre 2005.
19
20 40
NF EN 10025 – « Produits laminés à chaud en acier de construction
– Parties 1 à 6 » :

NF EN 10025-1 – « Produits laminés à chaud en aciers de



construction - Partie 1 : conditions techniques générales de livraison
» – A35-501-1 – AFNOR – Mars 2005 ;


NF EN 10025-2 – « Produits laminés à chaud en aciers de
construction - Partie 2 : conditions techniques de livraison pour
les aciers de construction non alliés » - A35-501-2 – AFNOR –
Mars 2005 ;
6. RÉFÉRENCES 115

 F EN 10025-3 – « Produits laminés à chaud en aciers de


N
construction - Partie 3 : conditions techniques de livraison pour les
aciers de construction soudables à grains fins à l'état normalisé/
laminage normalisé » – A35-501-3 – AFNOR – Mars 2005 ;

 F EN 10025-4 – « Produits laminés à chaud en aciers de


N
construction - Partie 4 : conditions techniques de livraison pour les
aciers de construction soudables à grains fins obtenus par laminage
thermomécanique » – A35-501-4 – AFNOR – Mars 2005 ;

NF EN 10025-5 – « Produits laminés à chaud en aciers de


construction - Partie 5 : conditions techniques de livraison pour
les aciers de construction à résistance améliorée à la corrosion
atmosphérique » - A35-501-5 – AFNOR – Mars 2005.

1 21  OST C1 Adhoc group « Column Bases » : Column Bases in


C
2 22 Steel Building Frames, K. Weynand, RWTH Aachen, Commission
MS 3 23
Europeenne Bruxelles/Luxembourg – Février 1999.
1 21
4
2 24
22  homas Telford : Design of Fastenings in Concrete - Design Guide,
T
MS 1
5
3
21
25
23 CEB, 1995 - ISBN 0 7277 2558 0.
2 22
MS 16
4
3
21
26
24
23
2  homas Telford : Fastenings to Concrete and Masonry Structures -
T
7 22
MS 5
4
3
8
27
25
24
23
State of the Art Report, CEB, 1994 – ISBN 0 7277 1937 8.
6 28
26
5 25
4 24
9
7
6 27
29 .Eligehausen, R. Mallee, J.F. Silva : Anchorage in Concrete
R
5 26 Construction, Ernst & Sohn - Wiley, 2006 – ISBN-13 : 978-3-433-
10
8 25
30
7 28
6
11
27 01143-5 / ISBN-10 : 3 43301143-5.
9 26
31
29
8 28
7
12
10 27
32
9 30
8 29
11
13 28
33
31
10 30
9
12 29
14
11 34
32
10 31
15 30
35
13
12 33
11 32
16 31
36
14
13 34
12 33
32
37
15
17 35
14
13 34
33
38
16
18
15 36
35
14 34
39
17
19 37
16 36
15 35
20
18 38
40
17 37
16 36
19 39
38
18
17 37
20 40
39
19
18 38
20 40
39
19
20 40
ASSEMBLAGES DES PIEDS
116 DE POTEAUX EN ACIER
ANNEXE A : RÉSISTANCE DE CALCUL DU JOINT
DE SCELLEMENT À LA PRESSION LOCALISÉE 117

ANNEXE A : Résistance de calcul du joint de scellement


à la pression localisée
A.1 Influence des dimensions de la fondation sur la résistance
du joint de scellement à la pression localisée
La résistance de calcul ƒjd du joint de scellement à la pression localisée, est
fonction :
−− d
u degré de diffusion dans la fondation de la charge appliquée sur la
platine d’extrémité ;
−− de la résistance ƒcd du béton de la fondation à la compression ;
−− d
es caractéristiques (résistance, épaisseur, etc.) du mortier de scellement
(voir 6.2.5 (7) de l’EN 1993-1-8).

Si les dimensions de la fondation sont suffisamment importantes par rapport


à celles de la platine d’extrémité, la résistance du massif étant améliorée,
celle du joint de scellement à la pression localisée peut être sensiblement
plus grande que la résistance de calcul du béton à la compression. Cela
est possible grâce à une diffusion optimale de l’effort de compression
localisé, c’est-à-dire de l’effort axial du poteau transmis par la platine
d’extrémité au joint (voir les Figures A‑1 et A‑2d). Si une pleine diffusion
n’est pas possible, la résistance de calcul à la pression localisée peut
être considérablement inférieure à la valeur maximale potentielle (voir la
Figure  A‑2 et les schémas a, b et c).

A c0 correspond à l’aire chargée au pied du poteau ;


A c1 correspond à l’aire de diffusion maximale ;
Surface d’appui efficace ;
Aire rectangulaire A c0 sous pression localisée ;
Aire de diffusion maximale Ac1, homothétique à
l’aire Ac0.

Figure A‑1 : Diffusion d’un effort localisé dans la fondation.


ASSEMBLAGES DES PIEDS
118 DE POTEAUX EN ACIER

La résistance maximale à la pression localisée dans un massif de béton


correspond à la situation où l’on a :

A c1 /A c0 = 3,0 (condition limite figurant dans la norme EN 1992-1-1


§6.7(2))

où :
c1 : aire de diffusion (diffusion ininterrompue à l’intérieur de la fondation),
−− A
aire homothétique avec l’aire Aco (voir la Figure A‑1) ;
−− Aco : aire chargée, soit l’aire d’appui de la platine d’extrémité.

On adopte désormais la notation : α bf = Ac1 /A c0.

où αbf est compris comme un coefficient qui prend en compte l’accroissement


de la résistance à la compression du béton due à la diffusion de l’effort
localisé à l’intérieur de la fondation.

Lorsque αbf = 3, c’est-à-dire la valeur maximale admise, les dimensions


en plan (largeur, hauteur) minimales requises pour la platine d’extrémité
seront les plus petites possibles. Par contre, plus la pression admise sous la
platine d’extrémité est grande, plus son épaisseur requise est également
grande.

Bien que la valeur minimale théorique de αbf soit égale à l’unité, il est
de pratique courante d’adopter une valeur minimale égale à 1,5. Cette
valeur minimale correspond à des dimensions de fondation ininterrompues
de bf  = 1,5 bp et hf  =   1,5 hp (voir les Figures A‑2e et A‑3). Pour assurer
cette répartition, la profondeur de la fondation doit satisfaire l’expression
suivante : dƒ ≥ max(0,5 hp ; 0,5 bp).
ANNEXE A : RÉSISTANCE DE CALCUL DU JOINT
DE SCELLEMENT À LA PRESSION LOCALISÉE 119

bb
1 hb 1
eb < bb eh < hb
2
2

2eb 2eh
df df

a) b)
AC0 ≤ AC1< 9 Ac0 AC0 ≤ AC1 < 9 AC0
3hb or 3bb
hb orbb hb orbb
h b or bb 1
2
2
df > 2hb
df < 2h b df > 2bb
df < 2bb
c) d)
AC0 ≤ AC1< 9 AC0 1 AC1 = 9 AC0

bb or hb
1
eb = 0,25bb or 0,25h b
2

0,5b b or 0,5hb
df

e)
AC1 = 2,25 AC0

Légende : 1. Aire d'appui de la platine d’extrémité A C0


2. Fondation
Figure A‑2 : Aire de répartition dans la fondation : effet, sur l’aire de diffusion de l’effort localisé,
des dimensions en plan et de la position sur la fondation de la platine d’extrémité.

Pour les assemblages de pieds de poteaux articulés, on supposera que la


surface d’appui efficace qui se concentre autour de la section du poteau
est réduite à une simple surface d’aire rectangulaire AC0. En se référant à
la Figure  A‑1,
AC0 = b1 . d1 = beff . ℓeff et AC1 = b2 . d2.

Les valeurs maximales des dimensions de l’aire AC1 sont limitées par
l’EN 1992-1-1 à :
max b2 = 3 . b1 et max d2 = 3 . d1.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
120 DE POTEAUX EN ACIER

Ainsi, on obtient : max AC1 = 9 . b1 . d1 = 9 . beff . ℓeff, soit max αbf = 3.


Pour cette situation maximale, en partant de l’expression de ƒjd donnée
plus haut, on est conduit à :
max ƒjd = 3 . βj . ƒcd.

La courbe du coefficient αbf est tracée sur la Figure A‑3.

Coefficient α bf sur la résistance en compression du béton d'un massif


5
A C1 = d 2×b 2: aire comprimée après diffusion dans la fondation A C0 aire chargée ≈
4,5 A C1 homotéthique avec A C0 ≈ A p A p: aire de la platine d'extrémité
donc hp /d 2 ≈ bp /b 2
4

bp b2
3,5 α bf = 3,0 : valeur maximale
Coefficient α bf = 1/(A C0 /A C1 ) 0,5

admise par l' EN 1992 -1-1


hp
3
EN 1992-1-1 d2
2,5

1,5

α bf = 1,5 :
1 valeur conseilée lorsque
A C0 et/ou A C1 inconnue(s)

0,5
1/3 2/3

0
0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35 0,4 0,45 0,5 0,55 0,6 0,65 0,7 0,75 0,8 0,85 0,9 0,95 1
0,5 0,5
(A C0 /A C1 ) ≈ (A p/A C1 ) = h p/d 2 = b p/b 2

Figure A‑3 : Valeur du coefficient αbf.


ANNEXE A : RÉSISTANCE DE CALCUL DU JOINT
DE SCELLEMENT À LA PRESSION LOCALISÉE 121

A.2 Résistance de calcul du joint de scellement


à la pression localisée
Le paragraphe 6.2.5 de l’EN1993-1-8 donne la résistance à la pression localisée
égale à :
FRdu
ƒjd = βj ⋅ ,
beff ⋅ℓeff

βj : coefficient du matériau de scellement, valeur normalment


où :
prise égale à 2/3 ;
beff, ℓeff : dimensions de l’aire Ac0 du joint (supposée rectangulaire)
comprimée par la force FRdu appliquée au pied du poteau :

AC0 = beff . ℓeff ;

FRdu : résistance de calcul à une force (pression) localisée donnée


dans le paragraphe 6.7 de l’EN 1992-1-1, soit :

A C1
FRdu = A C0 ⋅ ƒcd ⋅ A ;
C0

ƒcd : 
résistance de calcul du béton de la fondation à la
compression.

A C1
En posant α bf = (voir le paragraphe A.1), on obtient pour la
AC0
résistance de calcul du joint de scellement à la pression localisée :
ƒjd = αbf . βj . ƒcd.

En principe, la détermination du coefficient αbf nécessite de connaître les


dimensions de la fondation, informations rarement disponibles au stade où
sont fixées les dimensions de la platine d’extrémité du poteau.

Lorsque les dimensions de la fondation sont connues, αbf est donné par :
⎡⎛ df ⎞ ⎛ ⎞ ⎛ ⎞ ⎤
αbf = min ⎢ ⎜1 + ⎟ ; ⎜1 + 2 eh ⎟ ; ⎜1 + 2 e b⎟ ; 3⎥ .
⎜ max( h , b ) ⎟ ⎜ ⎟
hp ⎠ ⎝ ⎜ bp ⎟⎠
⎢⎣ ⎝ p p ⎠ ⎝ ⎥⎦

Si les dimensions de la fondation sont inconnues, il est reconnu que les


dimensions habituelles des fondations par rapport à celles de la platine
d’extrémité justifient αbf ≥ 1,5. En prenant αbf = 1,5, on obtient une valeur
de la résistance de calcul à la pression localisée de ƒjd  =   ƒcd (en effet,
ƒjd = αbf . βj . ƒcd = (2/3)(1,5) ƒcd = ƒcd).
ASSEMBLAGES DES PIEDS
122 DE POTEAUX EN ACIER

Le fait d’adopter une valeur αbf = 1,0 – se situant davantage du côté de


la sécurité et donnant une résistance de calcul à la pression localisée de
ƒjd =  2/3 ƒcd – conduit à supposer que l’aire AC1 de la fondation est égale
à l’aire AC0 de la platine d’extrémité, ce qui est rarement le cas dans les
situations courantes de bâtiments.

Un calcul basé sur une résistance de calcul à la pression localisée ƒjd


supérieure à ƒcd n’est recommandé que s’il est possible de collaborer au
préalable avec les responsables de la conception des fondations et de la
réalisation des travaux correspondants.

Les hypothèses simplificatrices suivantes sont faites dans ce guide pour les
exemples de calcul du Chapitre 5 et pour la préparation des assemblages
prédimensionnés de l’Annexe N et de l’Annexe O :
n utilise βj = 2/3, ce qui impose que la condition pertinente concernant
−− o
la résistance du scellement en fonction de son épaisseur (voir clause
6.2.5(7) de l’EN 1993-1-8) soit satisfaite :
-- si l’épaisseur du joint de scellement em ≤ min (50 mm ; 0,2 hp ; 0,2 bp),
la résistance à la compression du mortier doit être au moins égale
à 0,2 ƒcd ;
-- si l’épaisseur du joint de scellement em > 50 mm, la résistance à la
compression du mortier doit être au moins égale àƒcd ;
−− p
our simplifier la détermination de la résistance du joint à la pression
localisée, on a jugé acceptable de considérer que l’effort axial de
compression est uniformément réparti sur la surface totale de la platine
d’extrémité. En prenant AC0 = bp hp (au lieu de AC0 = beff heff pour un
tronçon en T équivalent unique), on obtient une estimation du côté de
la sécurité de la résistance à la pression localisée, qui est cohérente
avec l’hypothèse selon laquelle la platine d’extrémité est exclusivement
soumise à une charge axiale. Lorsque les dimensions de la fondation
sont connues dès le départ, mais pas celles de la platine d’extrémité,
on conseille de prendre AC0 = (bfc + 2 tfc)(hc + 2 tfc) lors d’une estimation
initiale de la résistance.
Le Tableau A‑1 donne les valeurs de ƒcd et les valeurs correspondantes de
ƒjcd pour différentes classes de béton et différents cas de connaissance du
coefficient αbf.
ANNEXE A : RÉSISTANCE DE CALCUL DU JOINT
DE SCELLEMENT À LA PRESSION LOCALISÉE 123

Tableau A‑1 : Résistances à la compression de béton, résistances à la pression localisée du joint


acier/béton (N/mm2) avec βj = 2/3, et Ec pour des classes courantes de béton (N/mm2).

Classe de béton
16/20 20/25 25/30 30/37 35/45 40/50 45/55 50/60
ƒck/ƒck,cube
ƒcd = αcc ƒck / γc
γc = 1,5 et αcc 10,7 13,3 16,7 20 23,3 26,7 30 33,3
= 1,0
ƒjd cas général
1,0 ≤ αbf ≤ 3,0 7,1.αbf 8,9.αbf 11,1.αbf 13,3.αbf 15,6.αbf 17,8.αbf 20.αbf 22,2.αbf
ƒjd = αbf (2/3) ƒcd
Min. ƒjd :
αbf = 1,0 7,1 8,9 11,1 13,3 15,6 17,8 20 22,2
ƒjd = (2/3) ƒcd
Max. ƒjd
αbf = 3,0 21,4 26,6 33,4 40 46,6 53,4 60 66,6
ƒjd = 2 ƒcd
ƒjd cas courant
αbf = 1,5 10,7 13,3 16,7 20 23,3 26,7 30 33,3
ƒjd ƒcd
Module
d’élasticité 29000 30000 31000 33000 34000 35000 36000 37000
Ec = Ecm
ASSEMBLAGES DES PIEDS
124 DE POTEAUX EN ACIER
ANNEXE B : RÉSISTANCE DES COMPOSANTS
DE L’ASSEMBLAGE : MÉTHODE DES TRONÇONS EN T 125

ANNEXE B : Résistance des composants de


l’assemblage : méthode des tronçons en T
B.1 Généralités
Les éléments constituant un assemblage de pied de poteau – tiges
d’ancrage, platine d’extrémité, scellement/béton – contribuent à la
résistance de l’assemblage aux sollicitations exercées.

L’EN1993-1-8 considère un assemblage comme constitué d’un ensemble


d’éléments simples, les composants. Les composants, une fois « assemblés »
entre eux, déterminent le comportement global de l’assemblage (résistance
axiale, résistance en flexion, rigidité en flexion). Cette approche – dite
«  méthode des composants  » – permet le calcul des assemblages entre
éléments structuraux, et ses principes sont mis en œuvre dans l’Eurocode 3.
Cette méthode donne la distribution des efforts internes entre les différents
composants et permet d’obtenir les deux caractéristiques essentielles d’un
assemblage soumis à un « moment seul » qui sont sa résistance de calcul et
sa rigidité en flexion. Pour l’assemblage de pied de poteau, elle permet de
déterminer des valeurs de résistance pour un couple « effort axial/moment
de flexion » agissant en concomitance, ainsi que la rigidité en flexion de
l’assemblage tenant compte de la présence d’un effort axial.

Le fait que l’EN1993-1-8 ne considère que la rigidité en flexion autorise


à penser que l’influence des rigidités des assemblages à l’effort axial et/
ou à l’effort tranchant sur le comportement de la structure est supposée
négligeable pour les constructions courantes.

L’application de la méthode des composants à un assemblage requiert les


étapes suivantes :
−− identification des composants constituant l’assemblage ;
−− é
valuation des caractéristiques de résistance et de rigidité de chaque
composant ;
−− «  assemblage  » des composants en vue de déterminer les caracté-
ristiques globales de résistance et de rigidité de l’assemblage.

Si on considère par exemple un assemblage de pied de poteau soumis à la


combinaison d’un moment de flexion M dominant et d’un effort normal N
tels qu’une aile du poteau soit en traction et l’autre en compression, (voir
la Figure B‑1), la décomposition de l’assemblage conduit à l’identification
des composants suivants :
1. un tronçon en T tendu constitué lui-même des composants suivants :
tiges d’ancrage en traction, une partie de platine d’extrémité en flexion
et l’aile du poteau en traction ;
ASSEMBLAGES DES PIEDS
126 DE POTEAUX EN ACIER

2. u
n tronçon en T comprimé constitué lui-même des composants
suivants : joint de scellement en compression, une partie de la platine
en compression, aile du poteau en compression.
Pour faciliter les calculs, des regroupements des composants en traction
et des composants en compression sont donc faits  : respectivement, le
tronçon en T en traction et le tronçon en T en compression.

On constate que, par souci de simplification de la modélisation des pieds


de poteaux soumis à la combinaison d’un moment de flexion M et d’un
effort normal N, cette dernière représentation n’inclut pas une contribution
spécifique de la partie centrale de l’âme du poteau comprimée et de la
platine attachée. Alors que la contribution de l’âme est modeste pour les
assemblages typiques soumis à un moment dominant, elle est significative
lorsque l’effort de compression est dominant.

Lors de la préparation des tableaux de l’Annexe O de ce guide, présentant


des assemblages encastrés prédimensionnés, une approche simple a été
adoptée pour corriger au mieux cet aspect ; il s’agit d’utiliser un diagramme
d’interaction modifié.

(1) Tronçon en T tendu (2) Tronçon en T comprimé

F t,Ed F c,Ed

Figure B‑1 : Tronçons en T d’un pied de poteau soumis à une combinaison d’efforts M-N avec le
moment M dominant.

Il est signalé qu’en ce qui concerne les pieds de poteaux soumis à un effort
axial de compression seul (voir les Annexes C et N), la contribution pour
l’âme comprimée est bien incluse par le biais d’un tronçon en T comprimé
spécifique.

Il faut noter que ni le comportement global du massif ni celui du sol ne


sont intégrés dans les composants de l’assemblage de pied de poteau. Si
besoin, les caractéristiques de ces derniers éléments peuvent être prises
en compte séparément dans le modèle d’analyse globale de la structure,
mais leur modélisation n’est pas un sujet de la norme EN 1993-1-8.

Les calculs de la rigidité des composants et d’un assemblage constitué de


ces composants est traité à l’Annexe G de ce guide.

Le calcul des résistances des tronçons en T tendus et comprimés est traité


dans les paragraphes suivants de la présente annexe.
ANNEXE B : RÉSISTANCE DES COMPOSANTS
DE L’ASSEMBLAGE : MÉTHODE DES TRONÇONS EN T 127

B.2 Tronçon en T tendu


B.2.1 Introduction au comportement d’un tronçon en T tendu

Pour évaluer les propriétés de résistance et de rigidité d’une rangée


des tiges d’ancrage travaillant avec la platine d’extrémité en flexion, le
paragraphe 6.2.4 de l’EN 1993-1-8 modélise l’ensemble des composants
(ici, la platine en flexion, les tiges en traction et la semelle ou l’âme du
poteau concernée) de la rangée en un seul élément qu’il nomme « tronçon
en T équivalent tendu ». Cela consiste à remplacer la zone tendue de la
platine d’extrémité par un tronçon en T équivalent (voir la Figure B‑2) de
longueur efficace ℓeff, dont l’âme présumée infiniment rigide est soumise à
une force de traction F uniformément répartie sur la longueur du tronçon et
dont les semelles sont attachées par des tiges d’ancrage à une fondation
également présumée infiniment rigide.

Par analogie avec celui d’un élément en traction, le comportement initial


d’un tronçon en T tendu est caractérisé par :
−− sa résistance de calcul en traction FT,Rd ;
−− sa rigidité initiale (voir Figure B‑2) : KT,ini = FT / ∆,
où ∆ est « l’allongement » de l’élément sous l’effort FT. Cependant,
pour le tronçon en T, ∆ est constitué de la somme de l’allongement
des tiges d’ancrage en traction ∆tiges et de la déflection de la
semelle attachée ∆flexion entre les deux tiges d’ancrage, soit les
déformations des deux composants (tiges en traction et semelle
en flexion) agissant en série sous le même effort FT. La rigidité du
tronçon en T en traction (voir l’Annexe G paragraphe G.3.1.4), est
donc exprimée par :
1 .
K T,ini =
1 / K ini,tiges + 1 / K ini,flexion − semelle

Le Tableau 6.11 de l’EN 1993-1-8 donne (voir l’Annexe G), pour différents
composants de tronçons en T, des formules de coefficients de rigidité
valables lorsque l’effort agissant est tel que :
−− 0 ≤ FT,Ed ≤ 2/3 FT,Rd ;
−− ki =  Kini,i / E ;
où i est l’indice du composant, par exemple i = 5 pour la semelle du tronçon
en T en flexion pour la rangée [ici une partie de la platine d’extrémité de
longueur efficace ℓeff, (voir paragraphe B.2.4)], et i = 16 pour la paire de
tiges d’ancrage de la rangée.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
128 DE POTEAUX EN ACIER

n= min (e;1,25m ) F K T,ini


F F T,Rd

F T,Ed = 2 /3F T,Rd Δflexion


e Δ
m
l eff Δtiges
n 2m n
beff ≈ 2 (m + n)
Δ

Figure B‑2 : Tronçon en T tendu.

Le calcul des résistances des rangées en traction, c’est-à-dire des tronçons


en T tendus équivalents aux composants constituant les rangées, suit les
étapes suivantes :
1. c hoisir la modélisation de la zone tendue à adopter (voir le paragraphe
B.2.2) ;
2. i dentifier les modes de ruine à considérer (voir le paragraphe B.2.3) ;
valuer la longueur du tronçon en T pour chaque rangée en traction
3. é
(voir le paragraphe B.2.4) ;
4. déterminer les résistances de calcul des rangées (voir le paragraphe B.2.5).

B.2.2 Étape n° 1 : Choisir la modélisation des parties


tendues en tronçons en T équivalents

Pour une configuration dite encastrée à quatre tiges d’ancrage, le débord


de la platine d’extrémité du côté tendu est modélisé comme une semelle
de tronçon en T tendu (voir la Figure B‑3b). La résistance de calcul FT,Rd
s’applique au centre de gravité des deux tiges situées du côté tendu. Le
principe est le même pour une configuration dite articulée à deux tiges
d’ancrage situées entre les semelles du poteau.
ANNEXE B : RÉSISTANCE DES COMPOSANTS
DE L’ASSEMBLAGE : MÉTHODE DES TRONÇONS EN T 129

F T,Rd F T,Rd
FT,Rd

a) b)

Figure B-3 : Modélisation pour une configuration à deux ou quatre tiges d’ancrage.

Pour une configuration dite encastrée à huit tiges d’ancrage, le débord de


la platine d’extrémité et la portion située entre les semelles du poteau du
côté tendu sont modélisés séparément par des semelles de tronçons en T
équivalents (voir la Figure B-4). Les résistances de calcul sont différentes
pour chacun des tronçons en T. On déterminera donc la résistance de
calcul et le mode de ruine séparément pour chaque tronçon. La résistance
de calcul FT,Rd du côté tendu sera alors égale à la somme des résistances
de calcul des deux tronçons et s’appliquera au centre de la semelle du
poteau.

a) Configuration à 2 tiges d’ancrage b) Configuration à 4 tiges d’ancrage


extérieures de chaque côté de l’assemblage de chaque côté de l’assemblage

Figure B-4 : Modélisation pour une configuration à quatre et à huit tiges d’ancrage.

Pour une configuration d’assemblage à huit tiges d’ancrage (c'est-à-dire


avec une rangée extérieure de deux tiges, plus une rangée intérieure
de deux tiges de chaque côté de l’assemblage (voir la Figure B-5),
l’EN 1993-1-8 §6.2.7.1(8) permet un choix pour la modélisation de la zone
en traction, à savoir une modélisation :
− soit en deux tronçons en T indépendants, un pour chaque rangée de
deux tiges d’ancrage chacune ;
− soit en un seul tronçon en T constitué de deux rangées semblables
(c’est-à-dire deux fois la rangée extérieure de deux boulons).
ASSEMBLAGES DES PIEDS
130 DE POTEAUX EN ACIER

C’est la première option qui a été retenue pour ce guide, notant la


tendance pour la deuxième à sous-estimer pas seulement la résistance en
traction mais aussi la rigidité de la zone en traction.

Méthode exacte : FT,Rd = FT,Rd,1 + FT,Rd,2

F T,Rd,1

F T,Rd,2 ≡

Méthode simplifiée : FT,Rd = 2 FT,Rd,1


Figure B-5 : Modélisation d’une platine d’extrémité sous forme de tronçons
en T équivalents tendus.

B.2.3 Étape n° 2 : Identifier les modes de ruine d’un tronçon en T en traction

B.2.3.1 Modes de ruine d’un tronçon en T en traction

L’ensemble des modes de ruine possibles est schématisé et explicité sur


la Figure B-6.

Pour les assemblages en acier, l’EN 1993-1-8 définit, pour un tronçon en T


tendu, les trois modes principaux de ruine (Modes 1, 2 et 3) qui impliquent
la platine d’extrémité en flexion et/ou les tiges d’ancrage en traction.
Il convient d’ajouter à ces 3 modes un mode couvrant la plastification de
l’âme du T en traction (Mode 4).

Pour les assemblages de pieds de poteaux en particulier, un mode de


ruine supplémentaire mérite également considération, référencé Mode
1-2 dans l’EN. Ce mode (voir le paragraphe B.2.3.2), correspond à une
ruine prématurée de la platine en flexion qui peut survenir ici car les
allongements induits dans les tiges d’ancrage par la traction peuvent
conduire à une perte de contact entre les bords de la platine d’extrémité
et le joint de scellement. Dans ce dernier cas, ni le Mode 1 ni le Mode 2 ne
sont possibles.
ANNEXE B : RÉSISTANCE DES COMPOSANTS
DE L’ASSEMBLAGE : MÉTHODE DES TRONÇONS EN T 131

Mode 1 Mode 2 Mode 3 Mode 4 Mode 1-2

Mode 1 : « mécanisme complet » formé par la plastification en flexion de la platine d’extré-


mité le long de lignes (charnières plastiques) émanant des trous des tiges d’ancrage
ou les entourant
Mode 2 : « mécanisme partiel » accompagné d’une rupture des tiges en traction empêchant
le développement du mécanisme complet
Mode 3 : rupture des tiges, lorsque la platine d’extrémité est relativement rigide
Mode 4 : plastification de l’âme du T en traction.
Mode 1-2 : plastification de la platine d’extrémité en flexion à proximité de l’âme du tronçon,
après perte de contact entre la platine d’extrémité et la fondation due à l’allonge-
ment des tiges d’ancrage. Dans ce cas, ni le Mode 1 ni le Mode 2 de ruine ne sont
possibles.

Figure B‑6 : Modes de ruine possibles d’un tronçon en T.


À chacun de ces modes correspond une résistance à la traction FT,Rd, valeur
donnée par la formule pertinente parmi celles indiquées au Tableau B‑3.

B.2.3.2 L’impact de l’effet de levier dans les tiges d’ancrage sur les modes de ruine à considérer

Les Modes 1 et 2 sont possibles lorsqu’il y a un effet de levier qui augmente


les efforts de traction dans les tiges d’ancrage, ce qui est typiquement le
cas. Les déformations de la platine en flexion provoquent une séparation
avec le béton, sauf aux bords extérieurs de la platine où l’effet de levier
apparaît (voir la Figure B‑7). Cela induit une réaction L au bord, effet qui
augmente de la même valeur L l’effort de traction dans chaque tige. Pour
des configurations typiques, l’effort de traction dans les tiges peut être
augmenté de l’ordre de 30 %. Lorsque les déformations de la platine
deviennent importantes, il peut se produire une mise en flexion notable
des tiges d’ancrage.

Figure B‑7 : Effet de levier sur les tiges d’ancrage.


ASSEMBLAGES DES PIEDS
132 DE POTEAUX EN ACIER

Si la platine est relativement rigide et les tiges relativement extensibles


(tiges longues et de diamètre modeste par exemple), il est possible que
l’effet de levier ne se produise pas – ou devienne nul – à cause de la perte
totale de contact platine-béton due à l’allongement des tiges. La présence
ou non d’effet de levier dans une rangée avec deux tiges d’ancrage est
dictée par un critère de longueur limite, notée Lb*, de la tige soumise à
allongement. Cette longueur limite est définie pour une rangée ayant la
dimension n = 1,25 m en mettant à égalité l’allongement de la tige et le
libre déplacement du bord de la platine par rapport à la position de la tige
d’ancrage voisine. On obtient :
3
* 8,8 ⋅ mx ⋅ A s ;
−− pour une rangée extérieure : Lb = 3
ℓeff ,1 ⋅ t p

* 8,8 ⋅ m3 ⋅ As .
−− pour une rangée intérieure ou centrale : L b = 3
ℓeff ,1 ⋅ t p

Donc :
-- si Lb ≤ Lb*, l’effet de levier apparaît et les Modes 1 et 2 sont à
considérer ;
-- si Lb > Lb*, l’effet de levier n’apparaît pas et seul le Mode  1-2 est
possible.

Pour les besoins de ce dernier calcul, la longueur Lb d’une tige d’ancrage


à prendre en compte est définie par l’EN 1993-1-8 comme étant égale à
la somme :
−− de 8 fois le diamètre nominal de la tige d’ancrage, soit 8 d ;
−− de l’épaisseur de la couche de scellement, soit em ;
−− de l’épaisseur de la platine d’extrémité, soit tp ;
−− de l’épaisseur de la rondelle ou plat-rondelle sous l’écrou, soit tw ;
−− de la moitié de la hauteur de l’écrou soit 0,45 d.

L’épaisseur d’une rondelle ou plat, si inconnue, peut être prise égale à


5 mm.
ANNEXE B : RÉSISTANCE DES COMPOSANTS
DE L’ASSEMBLAGE : MÉTHODE DES TRONÇONS EN T 133

B.2.4 Étape n° 3 : Evaluer les longueurs des tronçons en T tendus

B.2.4.1 Introduction
L’étape présente consiste à calculer la longueur efficace du tronçon en T
tendu équivalent à une rangée de tiges, extérieure ou intérieure. Cette
longueur efficace est fonction :
−− du mode de ruine du tronçon en T ;
−− d
e la forme du mécanisme de ruine de la semelle – c’est-à-dire de la
partie concernée de la platine d’extrémité – du tronçon en T ;
−− d
es paramètres dimensionnels de positionnement des tiges d’ancrage
sur la semelle du tronçon en T.

Lorsque la platine d’extrémité fléchit, il apparaît successivement des lignes


de pliure plastifiées, qu’on appelle charnières plastiques. À condition que
les tiges d’ancrage ne se rompent pas en premier, la résistance limite est
atteinte lorsque le réseau des charnières plastiques décompose l’ensemble
ou une partie appropriée de la platine en une série de facettes planes
formant un mécanisme. On calcule alors la longueur efficace des charnières
plastiques qui peuvent se développer dans la platine d’extrémité.

On distingue deux types de mécanismes de ruine  : les mécanismes


circulaires et les mécanismes non circulaires. Les mécanismes non
circulaires sont typiquement critiques pour les rangées extérieures et pour
les rangées intérieures. Pour les assemblages considérés dans ce guide,
lors des calculs des résistances des rangées (comportant chacune deux
tiges d’ancrage), chaque rangée est prise séparément parce qu’il n'y a pas
d’effet de groupe.

Les longueurs efficaces ℓeff pour les rangées d’une platine d’extrémité sont
données par le Tableau 6.6 de l’EN 1993-1-8 et sont rappelées dans ce
guide dans le Tableau B‑1 et le Tableau B‑2.

Les formules des résistances de calcul FTi,Rd des rangées en traction sont
données au Tableau 6.2 de l’EN 1993-1-8 et sont rappelées dans ce guide
dans le Tableau B‑3.

Entre autres paramètres, les longueurs efficaces ℓeff de la semelle fléchie


des tronçons en T tendus interviennent lors des calculs des coefficients de
rigidité (voir l’Annexe G).

B.2.4.2 Longueurs de tronçon pour les rangées extérieures, intérieures et centrales

■■ Rangées extérieures
Pour les tiges d’ancrage situées à l’extérieur des semelles du poteau,
les longueurs efficaces du tronçon en T équivalent sont données dans le
Tableau B‑1 en fonction des mécanismes possibles.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
134 DE POTEAUX EN ACIER

Tableau B‑1 : Longueurs efficaces du tronçon en T équivalent pour rangées extérieures.


Mécanismes circulaires Longueur efficace du tronçon en T équivalent

mx
mx ℓ
1 eff,cp
= 2 . π . mx

w
mx
mx ℓ
2 eff,cp
= π . mx + w

e e

mx

3 eff,cp
= π . mx + 2 . e

ℓeff,cp = min (1ℓeff,cp, 2ℓeff,cp, 3ℓeff,cp)


Mécanismes non circulaires Longueur efficace du tronçon en T équivalent

bp


1 eff,nc
= 0,5 . bp

ex
mx ℓ = 4 . mx + 1,25 . ex
2 eff,nc

ex
e
mx ℓ = e + 2 . mx + 0,625 . ex
3 eff,nc

w ex
mx ℓ
4 eff,nc
= 0,5 . w + 2 . mx + 0,625 . ex

ℓeff,nc = min (1ℓeff,nc, 2ℓeff,nc, 3ℓeff,nc 4ℓeff,nc)


Pour le Mode 1 : ℓeff,1 = min (ℓeff,nc, ℓeff,cp)
Pour le Mode 2 : ℓeff,2 = ℓeff,nc
ANNEXE B : RÉSISTANCE DES COMPOSANTS
DE L’ASSEMBLAGE : MÉTHODE DES TRONÇONS EN T 135

■■ Rangées intérieures et centrales


Pour les tiges d’ancrage situées à l’intérieur des semelles du poteau, les
longueurs efficaces du tronçon en T équivalent sont données dans le
Tableau B‑2 en fonction des mécanismes possibles.

Tableau B‑2 : Longueurs efficaces du tronçon en T équivalent pour une rangée intérieure
ou une rangée centrale.
Mécanismes circulaires Longueur efficace du tronçon en T équivalent

e m m e

m2 Pour une rangée centrale ou pour chacune des deux


rangées intérieures :

m2 ℓeff,cp = 2 . π . mx

Mécanismes non circulaires Longueur efficace du tronçon en T équivalent

e m m e

Pour le cas d’une rangée centrale :


m2
ℓeff,nc = 2 . α . m - (4 . m + 1,25 . e)

m2 Pour les profils laminés on peut prendre plutôt :

ℓeff,nc = 4 . m + 1,25 . e

e m m e

m2
Pour chacune des deux rangées intérieures,
prendre la plus faible des deux valeurs suivantes :
p
ℓeff,nc = α . m

m2 ℓeff,nc = α . m - (2 . m + 0,625 . e) + 0,5 p

Pour le Mode 1 : ℓeff,1 = min (ℓeff,nc, ℓeff,cp)


Pour le Mode 2 : ℓeff,2 = ℓeff,nc

Le coefficient α est déterminé à partir de la Figure B‑8 (ou la Figure 6.1 de


l’EN 1993-1-8), en calculant dans un premier temps λ1 et λ2.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
136 DE POTEAUX EN ACIER

m2 m
e

m2 e
m

m m2
λ1 = λ2 =
m+ e m+ e

Figure B‑8 : Valeurs de α (Figure 6.1 de l’EN 1993-1-8).

Note
Afin de faciliter la détermination du coefficient α, un graphique et des tableaux sont four-
nis en Annexe M de ce guide, couvrant le domaine typique des valeurs des paramètres
λ1 et λ2.

B.2.5 Étapes n° 4 : Déterminer les résistances de calcul des rangées

Le Tableau B‑3 donne les formules des résistances de calcul pour les
Modes 1, 2 ,3 et 1-2.

Par souci de simplification, lors du calcul des résistances correspondantes


des tronçons en T équivalents pour les rangées vis-à-vis du Mode 1 et
sachant que ce mode de ruine (mécanisme complet) n’est que très rarement
pertinent, c’est la « Méthode 1 » que nous avons adoptée dans ce guide.
ANNEXE B : RÉSISTANCE DES COMPOSANTS
DE L’ASSEMBLAGE : MÉTHODE DES TRONÇONS EN T 137

La résistance à la traction du tronçon en T est prise égale à la plus petite


des valeurs calculées pour chaque mode concerné :
−− lorsque le Mode 1-2 est possible (c’est-à-dire lorsqu’il n’y a pas d’effet
de levier sur les tiges d’ancrage) (voir le paragraphe B.2.3.2) :
FT,Rd = min (FT,1-2,Rd ; FT,3,Rd ; FT,4,Rd) ;
−− l orsque le Mode 1-2 n’est pas à considérer (c’est-à-dire lorsqu’il y a un effet
de levier sur les tiges d’ancrage) : FT,Rd = min (FT,1,Rd ; FT,2,Rd ; FT,3,Rd ; FT4,Rd ).
Tableau B‑3 : Résistance de calcul en traction/flexion d’une semelle de tronçon en T.
L’effet de levier peut apparaître Pas d’effet de levier

Méthode 1 Méthode 2 (alternative)

Mode 1 2
ℓeff ,1 ⋅ t p ⋅ ƒyp (8 ⋅ n − 2 ⋅ e w)⋅ 0,25⋅ℓeff ,1 ⋅ t p 2 ⋅ ƒyp  Mode 1-2 
FT ,1, Rd = FT ,1, Rd =
m⋅ γ M 0 γ M 0 ⋅ (2 ⋅ m ⋅n − e w ⋅ (m + n)) 2
0,5 ⋅ℓeff ,1 ⋅ t p ⋅ ƒyp
FT ,1−2,Rd =
m ⋅ γM 0
⎡ 0,5 ⋅ℓeff , 2 ⋅ t p2 ⋅ ƒyp ⎤ 1
Mode 2 FT , 2,Rd =⎢ + n ⋅ 2 ⋅ Ft,Rd,anc ⎥ ⋅
⎣⎢ γ M0 ⎦⎥ (m + n)

FT,3,Rd = 2 Ft,Rd,anc
Mode 3
Somme des résistances de calcul d’ancrage à la traction des tiges sur le tronçon
tendu, voir paragraphe 3.4.2 et l’Annexe H.

Rangée extérieure d’une Configuration E :


b ⋅t ⋅ ƒ
FT , 4, Rd = Ft,fc, Rd = eff , t fc y , fc
γM 0
Mode 4 Rangée intérieure d’une Configuration E et rangée centrale d’une Configuration A2 ou A3 :
b ⋅t ⋅ ƒ
FT , 4, Rd = Ft, wc, Rd = eff , t wc y , wc
γM 0
où : beff ,t = min (ℓeff ,1 ,ℓeff , 2 )

F T,Rd,anc

0,5 F T,Rd,anc + Q 0,5 F T,Rd,anc + Q

tp
dw dw
ew = dw /4
m comme indiqué sur la figure suivante,
et n = min (e ; 1,25 m) Q n m m n
Q
ASSEMBLAGES DES PIEDS
138 DE POTEAUX EN ACIER

Note
 ans le Tableau B‑3, le terme  « Mpl,i »  pour la résistance de calcul en flexion de la
D
section de la platine qu’on trouve dans les formules du Tableau 6.2 de l’EN 1993-1-8
2 2
ℓeff ,1 ⋅ t p ⋅ ƒyp ℓeff , 2 ⋅ t p ⋅ ƒyp
a été remplacé par son équivalent «   » ou «   ».
4 ⋅ γ M0 4 ⋅ γ M0

 ar ailleurs, pour les assemblages considérés ici, parce qu’il n’y a que deux tiges d’an-
P
crage dans chaque rangée, la somme des résistances en traction « ∑ Ft,Rd,anc » de ces tiges
est remplacée par « 2 Ft,Rd,anc ».

B.3 Tronçon en T comprimé


B.3.1 Comportement et modélisation de la partie comprimée
par des tronçons en T équivalents

La partie comprimée du pied de poteau comprend comme composant  : la


partie, aile ou âme, du poteau comprimé, le béton et le joint de scellement. La
vérification de la partie du poteau comprimée étant par ailleurs couverte par la
vérification de la résistance du profil du poteau, il y a lieu de vérifier la platine et
le joint de scellement sous la pression localisée.

Le paragraphe 6.2.5 de l’EN 1993-1-8 modélise le comportement de la platine


d’extrémité fléchie sous l’effet de la pression exercée par le joint sur une certaine
largeur d’appui de la platine comme celui d’un tronçon en T équivalent. Cette
dernière partie de la platine, qui est la semelle du tronçon en T équivalent,
travaille en flexion sous l’action de la pression, alors que l’âme du tronçon,
qui peut être soit une partie de l’âme du poteau soit une semelle du poteau,
travaille elle en compression. L’effort de compression transmis par chacun des
éléments du poteau au joint est considéré uniformément réparti, c’est-à-dire
produisant une pression uniforme sur l’aire de chaque tronçon en T comprimé
équivalent de hauteur beff et de largeur ℓeff.

Les dimensions beff et ℓeff d’un tronçon en T comprimé dépendent des


paramètres suivants :
−− résistance à la pression localisée ƒjd du joint ;
−− dimensions de l’élément de poteau transmettant l’effort de compression ;
−− dimensions de la platine d’extrémité, c’est-à-dire type de projection ;
−− résistance en flexion de la platine.
En effet, l’aire de répartition uniforme de l’effort sur le joint peut être non
limitée par le bord de la platine lorsqu’elle est de projection étendue mais peut
être limitée par ce bord lorsque celle-ci est de projection courte (voir la Figure
B‑9 et l’Annexe C). Une platine est de projection étendue ou de projection
courte selon que son débordement par rapport aux bords du profil du poteau
excède ou n’excède pas la largeur d’appui additionnelle, largeur qui dépend
de la résistance en flexion de la platine.
ANNEXE B : RÉSISTANCE DES COMPOSANTS
DE L’ASSEMBLAGE : MÉTHODE DES TRONÇONS EN T 139

Platine de projection courte Platine de projection étendue

Figure B‑9 : Aire d’un tronçon en T équivalent comprimé pour une semelle
de poteau à profil en I (Figure 6.4 de l’EN 1993-1-8).

Comme pour un tronçon en T tendu, un tronçon en T comprimé est


caractérisé par :
−− sa résistance de calcul FC,Rd ;
−− s a rigidité initiale, voir le coefficient de rigidité k13 du Tableau 6.1 de
l’EN 1993-1-8.

Les paragraphes suivants traitent des résistances de calcul des différents


tronçons en T comprimés, alors que leurs rigidités sont couvertes par
l’Annexe G de ce guide.

La détermination de la résistance de calcul d’un tronçon en T comprimé


suit les étapes principales suivantes :
détermination de la résistance à la pression localisée ƒjd du joint
1.
(voir le paragraphe B.3.2) ;
2. d
étermination de la largeur additionnelle d’appui (voir le paragraphe B.3.3) ;
3. d
étermination des dimensions du tronçon, hauteur beff et largeur ℓeff
(voir le paragraphe B.3.4) ;
4. détermination de la résistance de calcul FC,Rd du tronçon (voir le paragraphe
B.3.6).
Normalement, une étape supplémentaire doit être ajoutée : elle consiste
à comparer la résistance de calcul obtenue ci-dessus pour le tronçon
comprimé à celle en compression de l’élément de poteau concerné par
ce tronçon, et à adopter la résistance de calcul égale à la plus faible des
deux valeurs.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
140 DE POTEAUX EN ACIER

B.3.2 Détermination de la résistance à la pression localisée


(voir le paragraphe C.2.2)

Dans le calcul de la largeur d’appui additionnelle «  c  », la résistance de


calcul ƒjd à la pression localisée du joint de scellement intervient, soit :
ƒjd = αbf . βj . ƒcd.

Pour les situations courantes mentionnées au paragraphe 3.3, et notant


que le sujet de la résistance de calcul ƒjd est traité en profondeur à l’Annexe
A, la resistance de calcul s’écrit : ƒjd = ƒcd.

B.3.3 Détermination de la largeur additionnelle


(voir aussi le paragraphe C.2.3)

Pour déterminer la largeur d’appui additionnelle « c » (voir la Figure B-10),


on résoud l’équation de moment suivante :
1 2 1
M Rd = M Ed , avec M Rd = ⋅ t p ⋅ ƒyp / γM 0 et M Ed = ⋅ ƒjd ⋅ c2.
6 2
où :
− Mrd : moment résistant élastique de calcul de la platine d’extrémité par
unité de longueur ;
− Med : moment maximal, par unité de longueur, dans la platine
d’extrémité en la considérant comme une console de longueur c
soumise à une pression uniforme ƒjd qui est la résistance de calcul
à la pression localisée du joint de scellement.

1 2 1 ƒyp
Ainsi : ⋅ t p ⋅ ƒyp / γM 0 = ⋅ ƒjd ⋅ c2 , donnant : c = t p ⋅ .
6 2 3 ⋅ ƒjd ⋅ γM 0

Tronçon en T
comprimé
Aire de répartition
uniforme de pression
entre la platine et son l eff
appui
beff

Figure B-10 : Modélisation en tronçon en T comprimé.


ANNEXE B : RÉSISTANCE DES COMPOSANTS
DE L’ASSEMBLAGE : MÉTHODE DES TRONÇONS EN T 141

La nuance de l’acier de la platine d’extrémité et la classe du béton étant


connues, la valeur de la largeur additionnelle peut être obtenue de la
formule simple suivante :
c = C × tp où :
ƒyp
tp est l’épaisseur de la platine d’extrémité et C = ..
3 ⋅ ƒjd ⋅ γM 0

Les valeurs du coefficient C ci-dessus sont données au Tableau B‑4, valeurs


qui sont fonctions de la nuance de l’acier de la platine (ƒyp) et de la résistance
de calcul à la pression localisée ou du béton en compression (ƒjd = ƒcd).
Tableau B‑4 : Valeurs du coefficient C pour le calcul de la largeur additionnelle
d’un tronçon en T comprimé.
Classe de béton
16/20 20/25 25/30 30/37 35/45 40/50 45/55 50/60
ƒck/ƒck,cube
Valeurs du coefficient C dans la formule c = C × tp
pour la largeur additionnelle c du tronçon en T comprimé
ƒjd = ƒcd
Nuance acier platine
d’extrémité
Épaisseur de la platine d’extrémité tp ≤ 40 mm
S235 2,71 2,43 2,17 1,98 1,83 1,71 1,62 1,53
S275 2,93 2,63 2,34 2,14 1,98 1,85 1,75 1,66
S355 3,33 2,98 2,66 2,43 2,25 2,11 1,99 1,89

B.3.4 Type de projection et dimensions du tronçon en


T comprimé (voir paragrape C.2.4)

Les dimensions du tronçon en T sont les suivantes :


• Tronçon pour une semelle de poteau, voir aussi paragraphe B.3.6.2
Pour une projection étendue (étendue dans chaque sens) :
−− ℓeff = bc + 2 . c ;
−− beff = tfc + 2 . c.
Pour une projection courte (courte dans chaque sens) (voir aussi le paragraphe
B.3.6.2) :
−− ℓeff = bp ;
−− b = (hp − hc ) + t + c .
eff fc
2

• Tronçon pour une âme de poteau (voir aussi le paragraphe B.3.6.3)


Normalement, on a une projection étendue pour le tronçon d’âme :
−− ℓeff = hc - (2 tfc + 2 . c) (mais ≥ 0) ;
−− beff = twc + 2 . c (mais ≤ bp).
ASSEMBLAGES DES PIEDS
142 DE POTEAUX EN ACIER

B.3.5 Résistance de calcul d’un tronçon en T comprimé (voir paragraphe C.2.5)

La résistance de calcul d’un tronçon en T comprimé est :


Fc,bf,Rd = ℓeff . beff . ƒjd.

B.3.6 Résistances des Tronçons en T comprimés d’un


poteau en profil I ou H (voir Annexe C)

B.3.6.1 Tronçons en T comprimés pour les ailes et l’âme

Suivant la sollicitation transmise par l’assemblage (compression seule


ou combinée à une flexion), trois tronçons en T comprimés peuvent se
développer. Pour un assemblage sous effort axial de compression seul, il
convient en principe de vérifier que les tronçons des semelles et/ou de
l’âme ne se recouvrent pas. Pour les profils laminés, on constate que cela
ne doit pas arriver sauf pour quelques profils HEA.

Pour une combinaison M-N d’effort axial et de moment, et selon la méthode


de l’EN 1998-1-1, la contribution de la résistance à la compression de
la portion de béton située juste sous l’âme du poteau est omise afin de
simplifier les calculs pour ce cas. Cette approche simplifiée peut néanmoins
conduire à sous-estimer significativement la résistance lorsque l’effort axial
est en compression, ce qui est une situation courante.

La Figure B‑11a montre trois tronçons comprimés qui sont entièrement


développés lorsque la capacité en compression pure de l’assemblage est
atteinte.

La Figure B‑11b montre à quoi l’hypothèse simplificatrice de l’EN conduit


dans le cas d’un effort axial de compression dominant, c’est-à-dire lorsque
chaque côté de l’assemblage est comprimé sous la combinaison M-N.
Pour ce dernier cas, on peut comprendre que cette approche ne peut que
sous-estimer la résistance de l’assemblage pour la combinaison M-N.
ANNEXE B : RÉSISTANCE DES COMPOSANTS
DE L’ASSEMBLAGE : MÉTHODE DES TRONÇONS EN T 143

Compression seule: 3 tronçons comprimés Compression combinée à une flexion lorsque


l’effort axial est dominant et de compression :
2 tronçons comprimés (1 pour chaque semelle)

Tronçon Tronçon
n°1 n°2 Tronçon
n°1 Tronçon
Tronçonn°3 n°2
a) b)
Compression combinée à un moment dominant :
1 tronçon comprimé pour une semelle et 1 tronçon tendu pour chaque rangée de tiges d’ancrage

Tronçon
comprimé

Tronçons
tendus
c)
Figure B-11 : Tronçons en T comprimés.

La Figure B-11c montre les tronçons considérés dans l’approche de l’EN


lorsque l’assemblage est sollicité par un moment dominant, c’est à dire
lorsque, sous la combinaison M-N, un côté de l’assemblage est comprimé
et l’autre tendu. Dans ce cas, l’un des tronçons concerne la semelle
comprimée et l’autre tronçon (ou, le cas échéant, les autres tronçons)
les rangées tendues de tiges d’ancrage. La sous-estimation éventuelle
engendrée est négligeable lorsque l’effort axial est de traction ou faible
en compression, mais devient d’autant plus significative que l’effort
de compression augmente (c’est-à-dire au fur et à mesure que la valeur
absolue eN = M/N approche de zéro).

Lors des calculs des résistances des différents tronçons en T, les étapes du
paragraphes B.3.2 à B.3.5 sont suivies et completées.

B.3.6.2 Résistance d’un tronçon d’aile de poteau


La résistance de calcul des tronçons en T comprimés n° 1 et n° 2 du profil
de poteau de la Figure B-11 est obtenue par les calculs qui suivent.
■ Étape n° 1
Calcul de la résistance à la pression ƒjd du joint (voir les paragraphes 3.3
et B.3.2) :
− Situation générale : ƒjd = αbf . βj . ƒcd ;
− Situation courante : ƒjd = ƒcd.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
144 DE POTEAUX EN ACIER

■■ Étape n° 2
Calcul de la largeur additionnelle c, (voir le paragraphe B.3.3) :
ƒyp
c = tp⋅ ,
3 ⋅ ƒjd ⋅ γM 0

soit : c = C × tp avec la valeur du coefficient C prise au Tableau B‑4.


■■ Étapes n° 3 et n° 4
Identification du type de « projection » de la platine d’extrémité par rapport
aux bords du profil du poteau, et calcul de la résistance de calcul Fc,bf,Rd du
tronçon de semelle de poteau (voir les paragraphes B.3.4 et B.3.5).
• Pour une projection étendue

- si c ≤
(h p − hc )
et c ≤
(b p − bc )
, alors :
2 2
Fc, bf , Rd = (bc + 2 ⋅ c) ⋅ (t fc + 2 ⋅ c) ⋅ ƒjd .

• Pour une projection courte


Plusieurs cas sont possibles :

- si c >
(h p − hc )
et c >
(b p − bc )
, alors :

(( )
2 2
hp − hc )
Fc, bf , Rd = (bp ) ⋅ + t fc + c ⋅ ƒjd ;
2

(h p − hc ) (b p − bc )
- si c ≤ et c > , alors :
2 2
Fc, bf , Rd = bp ⋅ (t fc + 2 ⋅ c) ⋅ ƒjd ;

- si c >
(h p − hc )
et c ≤
(b p − bc )
, alors :
2 2

Fc, bf , Rd = (bc + 2 ⋅ c) ⋅ (( hp − hc )
2
+ t fc + c ⋅ ƒjd . )
ANNEXE B : RÉSISTANCE DES COMPOSANTS
DE L’ASSEMBLAGE : MÉTHODE DES TRONÇONS EN T 145

■■ Étape n° 5
Résistance de calcul en compression basée sur celle de la semelle du
poteau Fc,fc,Rd : 
Fc,fc,Rd = bfc tfc ƒy,fc / γM0 (valeur plaçant en sécurité parce que négligeant toute
contribution de la partie de l’âme du poteau proche
de la semelle) ;
avec : bfc : largeur de l’aile du poteau ;
tfc : épaisseur de l’aile du poteau.

■■ Étape n° 6
Résistance à la compression du tronçon en T n° 1 ou n° 2 :
FC,Rd = min (Fc,bf,Rd ; Fc,fc,Rd ).
Note
Si les dimensions des cordons de soudures attachant la platine au profil de poteau ne
respectent pas les valeurs forfaitaires de l’Annexe L , il y a lieu de vérifier les résistances
de calcul des soudures.

B.3.6.3 Résistance d’un tronçon d’âme de poteau

La résistance de calcul du tronçon en T n° 3 du profil de poteau de la Figure


B‑11 est obtenue au moyen des étapes qui suivent.
■■ Étapes n° 1 et n° 2
Détermination de la résistance de calcul à la pression localisée du joint et
largeur additionnelle d’appui : reprendre les mêmes valeurs pour ƒjd et c
que celles obtenues aux étapes n° 1 et n° 2 du paragraphe B.3.6.2 pour le
tronçon en T comprimé de la semelle du poteau.
■■ Étapes n° 3 et n° 4
Identification si « recouvrement » ou non entre les tronçons des semelles et
calcul de la résistance Fc,bw,Rd du tronçon d’âme comprimé :
−− si c ≥ (hc– 2 tfc)/2 ➔ « recouvrement » et Fc,bw,Rd = 0 ;
−− sinon :

• lorsque bp ≥ twc + 2c , Fc,bw,Rd = (hc - 2 . tfc - 2 . c).(twc + 2 . c). ƒjd ;

• lorsque bp < twc + 2c , Fc,bw,Rd = (hc - 2 . tfc - 2 . c).(bp ). ƒjd.


ASSEMBLAGES DES PIEDS
146 DE POTEAUX EN ACIER

■■ Étape n° 5
Calcul de la résistance Fc,wc,Rd de la partie comprimée de l‘âme du poteau :
Fc,wc,Rd = [hc - 2tfc - 2c] twc ƒy,wc / γM0,
avec : hc : hauteur du poteau ;
tfc : épaisseur de la semelle du poteau ;
twc : épaisseur de l’âme du poteau.

■■ Étape n° 6
Calcul de la résistance à la compression du tronçon en T n° 3 :

FC,Rd = min (Fc,bw,Rd ; Fc,wc,Rd ).


ANNEXE C : RÉSISTANCE D’UN ASSEMBLAGE DE PIED
DE POTEAU EN COMPRESSION SEULE 147

ANNEXE C : Résistance d’un assemblage de pied de


poteau en compression seule

C.1 Introduction
Les étapes de calcul de la résistance d’un assemblage de pied de poteau
soumis à une charge axiale de compression seule sont résumées ci-dessous
(voir aussi le paragraphe B.3 de l’Annexe B).

Dans les étapes de calcul présentées ici, aucune vérification n’est faite pour
la section même du profil de poteau ni des cordons de soudures entre la
platine d’extrémité et le profil du poteau (voir les paragraphes B.3.1 et
B.3.6 de l’Annexe B).

C.2 Étapes de calcul


C.2.1 Étape préliminaire : Établissement des paramètres et des hypothèses de base
• Nuance d’acier de la platine d’extrémité : ƒyp.

• Dimensions de la platine d’extrémité : tp, bp et hp.

• Section du poteau : tfc, twc, bfc et hc.

Matériau et épaisseur de scellement  : hypothèse βj = 2/3 supposée



justifiée.

• R
ésistance du béton de fondation ƒcd :

-- si classe connue, prendre la valeur de ƒcd dans le Tableau 3‑2 (ou le


Tableau A‑1) ;
-- si classe non connue, supposer une classe C20/25 : ƒcd = 13,3 N/mm2.

imensions de la fondation (df, bf, hf) et paramètres de positionnement de


• D
la platine d’extrémité (eb, eh).

• Détermination du coefficient de diffusion αbf de l’effort axial dans la


fondation :

-- si dimensions connues,
⎡⎛ ⎞ ⎛ ⎞ ⎛ ⎞ ⎤
α bf = min ⎢⎜1 +
df ⎟ , ⎜1 + 2 eh ⎟ , ⎜1 + 2 eb ⎟ , 3⎥
⎜ ⎟ ⎜ hp ⎟⎠ ⎜⎝ bp ⎟⎠ ⎦⎥
⎣⎢⎝ max( hp , bp ) ⎠ ⎝

où eb = (bf - bfc -2 tfc)/2 et eh = (hf - hc - 2 tfc)/2 ;
-- si dimensions non connues, adopter la valeur forfaitaire αbf = 1,5.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
148 DE POTEAUX EN ACIER

C.2.2 Étape n° 1 : Détermination de la résistance de


calcul à la pression localisée du joint

La résistance de calcul s’obtient par : ƒjd = 2/3 αbf ƒcd (voir le Tableau A‑1).
Pour les situations courantes : ƒjd = ƒcd (voir le Tableau 3‑2).

C.2.3 Étape n° 2 : Détermination de la largeur additionnelle d’appui c


ƒyp
La valeur de c s’obtient par : c = t p ⋅ ,
3 ⋅ ƒjd ⋅ γM 0
soit : c = C × tp avec valeur de C prise au Tableau B‑4.

C.2.4 Étape n° 3 : Identification du type de projection de la platine d’extrémité

Deux types élémentaires de platine d’extrémité sont identifiés dans la


norme EN 1993-1-8 : les platines d’extrémité à projection étendue et les
platines d’extrémité à projection courte (voir la Figure C‑1).
t fc t fc ou t wc

≥ t fc

tp tp

c c
β c≤c t fc c t fc ou t wc

a) Projection courte au delà de la semelle b) Projection étendue


Figure C‑1 : Platine à projection courte et platine à projection étendue.

Pour une platine d’extrémité à projection étendue, la projection (débord)


de la platine d’extrémité faisant saillie au-delà du périmètre du poteau est
telle que la largeur d’appui additionnelle de calcul sur chaque côté des
trois tronçons en T équivalents est généralement supérieure ou égale à la
largeur additionnelle c. Une platine d’extrémité à projection étendue est
illustrée aux Figures C‑1b et C‑2a.

Pour une platine d’extrémité à projection courte, la projection (débord)


faisant saillie au-delà des deux semelles du poteau vers les bords de
la platine d’extrémité est inférieure à la largeur additionnelle c, mais
néanmoins adéquate pour permettre de procéder à des soudures d’angle
des semelles sur la platine d’extrémité. Pour ces soudures, une largeur à
peu près égale à l’épaisseur de la semelle du poteau est souvent prévue.
Une platine d’extrémité à projection courte est illustrée aux Figures C‑1a
et C‑2b.
ANNEXE C : RÉSISTANCE D’UN ASSEMBLAGE DE PIED
DE POTEAU EN COMPRESSION SEULE 149

Une fois la largeur d’appui additionnelle c déterminée (voir l'Étape 2), on


identifie le type de platine (projection courte ou étendue) en comparant
la valeur de la largeur additionnelle à la distance de débordement de la
platine par rapport aux semelles du poteau. Il y a lieu aussi de vérifier
qu’il n’y a pas de recouvrement entre les aires des tronçons en T pour les
semelles et pour l’âme (voir les Figures C‑2c et C‑2d), situation possible
pour certains profils en H.

hc hc
c c ≈ t fc
≈ t fc c
t fc c

t fc
bfc c twc c twc
ℓeff ≤ bp bfc ℓeff = bp
c c ≈ bfc + 2t fc

beff
beff
hp ≥ hc + 2c hp ≈ hc + 2 t fc

a) b)

hc – 2 t fc ≤ 2c hc ≈ t fc
≈ t fc
t fc c
t fc

t wc twc ℓeff = bp
bfc
ℓeff ≤ bp bfc ≈ bfc + 2t fc

c
hc – 2t fc ≤ 2c
c hc c
hp ≥ h c + 2c= beff hp ≈ hc + 2 t fc = beff

c) d)
a) Surfaces d'appui de la platine d’extrémité à projection étendue
en cas de tronçons en T équivalents non recouvrants.

b) Surfaces d'appui de la platine d’extrémité à projection courte


en cas de tronçons en T équivalents non recouvrants.

c) Surfaces d'appui de la platine d’extrémité à projection étendue


en cas de recouvrement des tronçons en T équivalents.

d) Surfaces d'appui de la platine d’extrémité à projection courte


en cas de recouvrement des tronçons en T équivalents.

Figure C‑2 : Aires et dimensions des tronçons en T équivalents en compression.


ASSEMBLAGES DES PIEDS
150 DE POTEAUX EN ACIER

C.2.5 Étape n° 4 : Détermination de la résistance de


calcul de l’assemblage à la compression
• Platine d’extrémité à projection courte : (hc + 2 c) > hp :

-- si c < (hc– 2 tfc)/2, la résistance de calcul est obtenue par :


NC,Rd = 2 Fc,fb,Rd + Fc,bw,Rd = ƒjd [2 (bfc + 2βc)(c + βc + tfc) + (hc – 2 c – 2 tfc) (2 c + twc)] ;

-- si c ≥ (hc– 2 tfc)/2 (recouvrement), la résistance de calcul est obtenue par :


NC,Rd = 2 Fc,bw,Rd = ƒjd (bfc + 2βc) (hp).

• Platine d’extrémité à projection étendue : (hc + 2 c) ≤ hp :

-- si c < (hc– 2 tfc)/2 et (bfc + 2 c) ≤ bp, la résistance de calcul est obtenue


par :
Nj,Rd = 2 Ffc,Rd + Fwc,Rd = ƒjd [2 (bfc + 2 c)(2c + tfc) + (hc – 2 c – 2 tfc)(2 c + twc)] ;

-- si c < (hc– 2 tfc)/2 et (bfc + 2 c) > bp, la résistance de calcul est obtenue
par :
Nj,Rd = 2 Ffc,Rd + Fwc,Rd = ƒjd [2 (bp)(2c + tfc) + (hc – 2 c – 2 tfc)(2 c + twc)] ;

-- si c ≥ (hc– 2 tfc)/2 (recouvrement) et (bfc + 2 c) ≤ bp, la résistance de


calcul est obtenue par :
Nj,Rd = 2 Ffc,Rd = ƒjd [(bfc + 2 c)(hc + 2 c)] ;

-- si c ≥ (hc– 2 tfc)/2 (recouvrement) et (bfc + 2 c) > bp, la résistance de


calcul est obtenue par :
Nj,Rd = 2 Ffc,Rd = ƒjd [bp× (hc + 2 c)].
ANNEXE D : ESTIMATION DES DIMENSIONS DE LA PLATINE D’EXTRÉMITÉ
POUR UN POTEAU SOUMIS À UN EFFORT AXIAL DE COMPRESSION 151

ANNEXE D : 
Estimation des dimensions de la platine
d’extrémité pour un poteau soumis à un
effort axial de compression
D.1 Étape n° 1 : Choix des paramètres
de résistance de calcul des matériaux
La résistance de calcul en compression ƒcd du béton est prise égale à la
valeur appropriée du Tableau 3‑2 ou du Tableau A‑1.

Parce que les dimensions de la fondation ne sont pas connues, on adopte


la valeur forfaitaire pour le coefficient de diffusion : αbf = 1,5.

La limite d’élasticité ƒyp de l’acier de la platine d’extrémité est prise dans


le Tableau 3‑1.

D.2 Étape n° 2 : Estimation préliminaire


de l’aire de la plaque d’assise
Lorsqu’un poteau de profil de hauteur hc et de largeur bfc est soumis à un effort
axial de compression NC,Ed, l’aire minimale requise de la platine d’extrémité,
Ap ≈ Ac0, est estimée comme étant la plus grande des deux valeurs
suivantes :
2
1 ⎡ NC,Ed ⎤
−− A c0 = ⎢ ⎥;
hc b fc ⎣ ƒcd ⎦

NC,Ed
−− A c0 = .
ƒcd

D.3 Étape n° 3 : Choix du type de platine d’extrémité


Il est recommandé de choisir le type de platine d’extrémité comme suit :
−− si max Ac0 ≥ 0,95 hc bfc ➔ adopter une platine d’extrémité
à projection étendue ;
−− si max Ac0 < 0,95 hc bfc ➔ adopter une platine d’extrémité
à projection courte.

Note
Une platine d’extrémité à projection étendue peut être adoptée dans tous les cas.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
152 DE POTEAUX EN ACIER

D.4 Étape n° 4 : Détermination de la largeur additionnelle d’appui


La valeur de la largeur additionnelle d’appui c est obtenue en satisfaisant
la résistance de calcul d’une platine d’extrémité de poteau symétrique
soumise à un effort normal de compression centré.
• Résistance de calcul d’une platine d’extrémité à projection courte
En supposant que les projections au-delà des bords de la semelle du
poteau sont égales à l’épaisseur tfc de la semelle du poteau, la résistance
de calcul est donnée par l’expression :
NC,Rd = ƒjd [2(bfc + 2 tfc)(c + 2 tfc) + (hc - 2 c - 2 tfc)(2 c + twc)].

• Résistance de calcul d’une platine d’extrémité à projection étendue


En supposant que la largeur d’appui autour du périmètre du poteau
est égale à la largeur additionnelle d’appui c, la résistance de calcul est
donnée par l’expression :
NC,Rd = ƒjd [2(bfc + 2 c)(2c + tfc) + (hc - 2 c - 2 tfc)(2 c + twc)].

En remplaçant NC,Rd par NC,Ed dans les expressions précédentes, la solution


des équations quadratiques résultantes pour l’inconnu c se présente sous
la forme classique suivante :

− B ± B 2 − 4 AC
c= pour laquelle seules les solutions positives sont à retenir.
2A
Le Tableau D‑1 donne les expressions des constantes A, B et C, dans la
colonne pertinente « Tronçons en T équivalents non recouvrants ».

Tableau D‑1 : Expressions des constantes A, B et C pour le calcul de c.


Platine d’extrémité à
Platine d’extrémité à projection étendue
projection courte
Constante Tronçons en T Tronçons en T Recouvrement anticipé
équivalents équivalents des tronçons en T
non recouvrants non recouvrants équivalents
A 2 2 2
B - (bfc - twc + hc) + (2bfc - twc + hc) + (bfc + hc)
+ (NC,Ed / 2ƒjd) - (2 bfc tfc + + (bfc tfc + 0,5hc twc - tfc twc)
C + (bfc hc)/2 - (NC,Ed / 2ƒjd)
4 tfc2 + 0,5 hc twc - tfc twc) - (NC,Ed/2ƒjd)
ANNEXE D : ESTIMATION DES DIMENSIONS DE LA PLATINE D’EXTRÉMITÉ
POUR UN POTEAU SOUMIS À UN EFFORT AXIAL DE COMPRESSION 153

■■ Vérification des tronçons en T équivalents recouvrants


La valeur obtenue ci-dessus pour la largeur additionnelle d’appui c
dépasse parfois la moitié de la hauteur de l’âme du poteau, ce qui n’est
pas acceptable car cela implique que les surfaces d’appui des tronçons en
T équivalents se recouvrent.
• Platine d’extrémité à projection courte :
Il faut changer en faveur d’une platine d’extrémité à projection étendue et
recalculer c.
• Platine d’extrémité à projection étendue :
Il faut recalculer c sur la base de l’intégralité de l’aire comprise entre les
semelles du poteau dans l’expression de calcul. Le calcul de la plaque
d’assise à projection étendue, mais avec recouvrement, devient alors :
Nj,Ed ≤ Nj,Rd = ƒjd [(bfc + 2 c)(hc + 2 c)].
Les expressions correspondantes pour A, B et C à utiliser dans la solution
pour c sont données dans la dernière colonne du Tableau D‑1.

D.5 Étape n° 5 : Détermination des dimensions


en plan minimales requises pour la platine
Les dimensions en plan finales de la platine d’extrémité sont choisies sur
les bases suivantes :
• Platine d’extrémité à projection courte dans les deux sens :

−− bp ≥ (bfc + 2 tfc) ;
−− hp ≥ (hc + 2 tfc).

• Platine d’extrémité à projection étendue dans les deux sens :

−− bp ≥ (bfc + 2 c) ;
−− hp ≥ (hc + 2 c).

D.6 Étape n° 6 : Détermination de l’épaisseur minimale


requise pour la platine d’extrémité
La valeur de l’épaisseur minimale requise est donnée soit par :

c
−− t p ≥ ;
0, 5
⎡ ƒyp ⎤
⎢ ( 3 ƒjd γ M0 )⎥
⎣ ⎦

−− soit  : tp = c /C avec la valeur pour le coefficient C prise au


Tableau B‑4.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
154 DE POTEAUX EN ACIER
ANNEXE E : VÉRIFICATION D’UN ASSEMBLAGE DE PIED
DE POTEAU « ENCASTRÉ » 155

ANNEXE E : Vérification d’un assemblage de pied de


poteau « encastré »
E.1 Introduction
On rappelle que l’assemblage de pied de poteau est considéré ici
symétrique. On rappelle aussi que la modélisation d’un pied de poteau
« encastré » selon l’EN 1993-1-8 le décompose en tronçons en T équivalents
de base suivants (voir paragraphe B.1 de l’Annexe B) :
−− un tronçon pour chaque rangée de tiges en traction ;
−− un tronçon pour chaque semelle de poteau en compression.
Connaissant toutes les caractéristiques du pied de poteau (tiges d’ancrage,
dimensions de la plaque d’assise, etc.), la démarche à suivre pour vérifier un
assemblage de pied de poteau dit « encastré » soumis à une combinaison
donnée MEd-NEd de moment (flexion suivant l’axe fort) et d’effort axial (voir
Figure E‑1) est résumée ci-après.

MEd
NEd

Figure E‑1 : Combinaison d’efforts MEd-NEd pour le pied de poteau encastré.

E.2 Étapes de calcul


E.2.1 Étape n° 1 : Détermination de la résistance à la traction
des tronçons en T pour les rangées des tiges d’ancrage

Pour cette étape, se reporter au paragraphe B.2 de l’Annexe B de ce guide.

E.2.2 Étape n° 2 : Détermination de la résistance d’un tronçon en T à la compression

Pour cette étape, se reporter au paragraphe B.3.6.2 de l’Annexe B de ce


guide.

Dans l’approche proposée par l’EN pour la vérification d’un assemblage


soumis à une combinaison de moment et d’effort axial, la contribution de
la résistance à la compression de la portion de béton située juste sous
l’âme du poteau est omise. On peut cependant inclure cette contribution
lorsqu’on détermine la résistance de l’assemblage sous charge axiale de
compression seule en utilisant la méthode de l’Annexe C.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
156 DE POTEAUX EN ACIER

E.2.3 Étape n° 3 : Vérification d’un assemblage soumis


à une combinaison M-N (calcul du moment résistant)

Dans l’EN 1993-1-8, la modélisation de l’assemblage est simplifiée en


omettant le tronçon en T comprimé pour la partie de l’âme du poteau.
D’une manière générale, pour un assemblage (symétrique ou non) soumis
à une combinaison de moment et d’effort axial, quatre répartitions d’efforts
sous la plaque d’assise sont possibles (voir le Tableau E‑1 qui reprend la
Figure 6.18 de l’EN 1998-1-1).

Tableau E‑1 : Cas de répartition des efforts.


Cas de répartition des efforts
(a) (b)
Compression de chaque côté Traction de chaque côté
Effort axial de compression dominant Effort axial de traction dominant

= = = =

N Ed NEd

M Ed MEd

z C,l z C,r z T,l z T,r


z z

(c) (d)
Côté gauche en compression, Côté gauche en traction,
côté droit en traction côté droit en compression
Moment négatif dominant Moment positif dominant

= =
= =

N Ed NEd

M Ed MEd

z C,l z T,r z T,l z C,r


z
z

Note
L’assemblage étant symétrique, les cas c) et d) reviennent à la même situation de base.
ANNEXE E : VÉRIFICATION D’UN ASSEMBLAGE DE PIED
DE POTEAU « ENCASTRÉ » 157

Dès lors, on procède comme suit :


a. Il y a lieu de déterminer dans un premier temps dans quel cas se trouve
l’assemblage en fonction de la combinaison MEd-NEd appliquée. Pour
cela, et en prenant soin de respecter les signes du moment et de l’effort
axial, on calcule l’excentricité effective eN de l’effort axial :

M Ed
eN = (valeur qui peut avoir une valeur positive ou négative).
NEd

On identifie alors le cas de répartition correspondant aux valeurs et


signes de eN et de NEd.
b. Ayant identifié le cas de chargement pour la combinaison donnée
MEd-NEd, on détermine dans un deuxième temps, et selon l’approche du
Tableau 6.7 de l’EN 1998-1-1, le moment résistant Mj,Rd de l’assemblage
en présence de NEd.
c. Enfin, la vérification consiste à s’assurer que le moment résistant Mj,Rd
n’est pas inférieur au moment appliqué MEd.

Le Tableau E‑2 reprend ces formules pour un cas d’assemblage symétrique


avec une seule rangée de tiges d’ancrage de chaque côté de l’assemblage.
Le centre de compression est pris au centre de l’aire relative au tronçon
comprimé (voir la Figure E‑2).

Niveau du centre de compression Niveau du centre de compression

zC zC
z
z y y y y
zT
zT,

Niveau du centre de traction Niveau du centre de traction

Niveau du centre de compression


Niveau du centre de compression

z zC
zC
y y
z y y
zT, = 0 zT,int
zT,ext

Niveau du centre de traction

Niveau du centre de traction


Figure E‑2 : Positions des centres de compression et de traction.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
158 DE POTEAUX EN ACIER

Lorsqu’il y a deux rangées de tiges d’ancrage de chaque côté de


l’assemblage (intérieure et extérieure, par exemple), les adaptations
suivantes sont nécessaires lors de l’application des formules du Tableau
E‑2 aux assemblages avec un coté comprimé et l’autre tendu.

− FC,Rd z
• En cas de compression critique Dans le terme , la distance zT est
zT /eN + 1
celle entre le centre de traction et l’axe du poteau. Alors que pour une
seule rangée de tiges d’ancrage du côté tendu, le centre de traction est
évidemment au niveau de la rangée, il y a lieu, pour deux rangées ou plus
du côté tendu, d’adopter une hypothèse concernant sa position. Pour
l’assemblage avec deux rangées du côté tendu, on peut localiser le centre
de traction à l’une des trois positions suivantes :

-- au « centre de gravité des tiges d’ancrage en traction », c’est-à-dire


au droit du centre de gravité de l’aire du groupe de tiges d’ancrage
situé du côté tendu (voir l’EN 1993-1-8 §6.2.6.12(2)) ;
-- au « centre de résistance », c’est-à-dire au droit de la résultante des
résistances en traction des deux rangées en traction ;
-- au « centre de rigidité », c’est-à-dire au droit du ressort de rigidité
en traction équivalente à celles des deux rangées de tiges tendues
agissant ensemble.
Note
C’est la première option qui donne la valeur la plus grande.

Pour un calcul manuel et compte tenu du niveau de connaissance des


caractéristiques des tronçons en traction à ce stade, il convient de prendre
le centre de traction au «  centre de résistance  ». Par rapport à l’axe du
poteau, la position du « centre de résistance » en traction est donnée par :
zT = [Ft,ext,Rd × zT,ext + Ft,int,Rd × zT,int] / [Ft,ext,Rd + Ft,int,Rd],

où les distances zT,ext et zT,int sont les bras de levier des rangées respectivement
extérieure et intérieure par rapport à l’axe central du poteau.

Pour les assemblages prédimensionnés de l’Annexe O, on a choisi de


prendre le centre de traction au « centre de rigidité » des deux rangées
(voir l’Annexe G paragraphe G.3.1.4.).
• En cas de traction critique
FT, Rd z
Remplacer par :
z C / eN + 1
Ft,ext,Rd × ( zT,ext + zC ) + Ft,int,Rd × ( zT ,int + zC )
.
zC / eN + 1

ANNEXE E : VÉRIFICATION D’UN ASSEMBLAGE DE PIED
DE POTEAU « ENCASTRÉ » 159

Tableau E‑2 : Assemblages symétriques (adapté du Tableau 6.7 de l’EN 1998-1-1).


Bras de Moment résistant MRd
Cas de répartition
levier z pour une valeur eN donnée

Compression NEd ≤ 0 et 0 < eN < zC NEd ≤ 0 et -zC < eN ≤ 0


de chaque côté
Cas a) z = zC + zC
Effort normal de com- − FC,Rd z − FC,Rd z
minimum de et
pression dominant z C / eN + 1 z C / eN − 1

Traction de chaque NEd > 0 et 0 < eN < zT NEd > 0 et -zT < eN ≤ 0
côté
Cas b) z = zT + zT
Effort normal de trac- FT,Rd z FT, Rd z
minimum de et
tion dominant zT / eN + 1 zT / eN − 1

NEd ≥ 0 (effort normal nul NEd ≤ 0 (effort normal nul


Un côté en traction ou de traction) ou de compression)
Un côté en compres- et eN ≥ zT ou eN ≤ - zT et eN ≤ - zC ou eN ≥ zC
sion
z = zT + zC
Cas c) ou d)
Moment dominant FT,Rd z − FC,Rd z
minimum de et
zC / eN + 1 zT / eN + 1

M Ed
eN = (algébrique)
N Ed
Conventions de signes : MEd > 0 dans le sens des aiguilles d’une montre
NEd > 0 en traction
ASSEMBLAGES DES PIEDS
160 DE POTEAUX EN ACIER
ANNEXE F : DIAGRAMME DE RÉSISTANCE D’UN ASSEMBLAGE
DE PIED DE POTEAU SOUS INTERACTION M-N 161

ANNEXE F : Diagramme de résistance d’un assemblage


de pied de poteau sous interaction M-N

F.1 Introduction
Cette annexe présente les étapes de calcul pour construire le diagramme
de résistance d’un assemblage soumis à une combinaison de moment et
d’effort axial – diagramme dit « d’interaction M-N » – donnant le domaine
de résistance de l’assemblage en fonction du type de chargement (moment
MEd dominant, effort normal NEd dominant, etc.). Les résultats obtenus sont
synthétisés dans le Tableau F‑3.

Dans la suite, on se place à la limite de résistance de l’assemblage de pied


de poteau, et les efforts concomitants, MEd et NEd, à cette limite sont donc
notés MRd et NRd.

Nous rappelons les définitions suivantes :

M Ed M Rd
−− eN = = (algébrique) ;
NEd N Rd
−− conventions de signes :
-- MEd > 0 dans le sens des aiguilles d’une montre ;
-- NEd > 0 en traction.

F.2 Moment résistant en fonction


de l’effort normal appliqué (étapes de calcul)
F.2.1 Étape n° 1 : Détermination de la résistance du tronçon en T à la traction (FT,Rd)

Pour cette étape, se reporter à l’Annexe B, paragraphes B.2 et B.2.4.1.

Pour une configuration symétrique de part et d’autre des axes du poteau,


la résistance en traction pure de l’assemblage est égale à 2 . FT,Rd, résistance
notée ici NT,Rd, et donc : NT,Rd = 2 . FT,Rd (valeur positive).

F.2.2 Étape n° 2 : Détermination de la résistance


du tronçon en T à la compression (FC,Rd)

Pour cette étape, se reporter à l’Annexe B, paragraphes B.3 et B.3.6.


Pour une configuration symétrique de part et d’autre des axes du poteau,
la résistance en compression pure de l’assemblage est égale à – 2 . FC,Rd,
résistance notée ici NC,Rd, et donc :
NC,Rd = – 2 . FC,Rd (valeur négative).
ASSEMBLAGES DES PIEDS
162 DE POTEAUX EN ACIER

F.2.3 Étape n° 3 : Détermination du diagramme


d’interaction M-N pour les assemblages symétriques

Pour un pied de poteau soumis à une combinaison d’effort normal et de


flexion, les efforts exercés entre la plaque d’assise et son appui peuvent
prendre l’une des formes de répartition suivantes selon la grandeur relative
du moment fléchissant et de l’effort normal appliqués :
−− dans le cas d’un effort normal de compression dominant, une
compression totale peut se développer sous les deux semelles de
poteau : cas (a) ;
−− d
ans le cas d’un effort normal de traction dominant, une traction totale
peut se développer au niveau des rangées des tiges d’ancrage : cas (b) ;
−− d
ans le cas d’un moment fléchissant dominant, une compression peut
se développer sous l’une des semelles de poteau et une traction sous
l’autre : cas (c) ou cas (d).
Tableau F‑1 : Cas de répartition des efforts.
(a) (b) (c) (d)

■■ Cas (a) : Effort normal de compression dominant : NRd ≤ 0


On dit que l’effort de compression est «  dominant  » lorsqu’on a de la
compression de chaque côté de l’assemblage, même en présence d’un
moment. La Figure F‑1 montre le cas d’un moment positif (c’est-à-dire,
agissant dans le sens des aiguilles d’une montre) appliqué par le poteau
à l’assemblage en combinaison avec l’effort de compression dominant.
Compte tenu du caractère symétrique de l’assemblage, que le moment
soit positif ou négatif n’a pas de signification autre que pour l’identification
du côté critique en compression. Pour un moment positif, il est évident
que c’est la résistance en compression du côté droit de l’assemblage
symétrique qu’il faut vérifier.
ANNEXE F : DIAGRAMME DE RÉSISTANCE D’UN ASSEMBLAGE
DE PIED DE POTEAU SOUS INTERACTION M-N 163

+N2 -N2 +N2 -N2

N1 N1 N1 N1

zC zC zC zC
0 ≤ F C ≤ F C,Rd F C,Rd F C,Rd 0 ≤ F C ≤ F C,Rd
a) N< 0 dominant avec M ≥ 0 b) N< 0 dominant avec M ≤ 0
Figure F‑1 : Cas (a) – Compression de chaque côté sous un effort normal de compression
dominant en présence d’un moment positif a) ou d’un moment négatif b).

Chacun des tronçons en T comprimés, situé sous l’une des semelles du


poteau, doit résister à un effort normal apporté :
−− d
’une part par l’effort N1 soit, en négligeant la contribution de l’âme
du poteau, un effort égal à la moitié de l’effort normal de compression
régnant dans le poteau NRd :
N Rd
N1 = ;
2
−− d
’autre part par l’effort N2 résultant de la mise en flexion de l’assemblage
de pied de poteau. En considérant que le moment est representé par
un couple de forces dans les semelles du poteau, on a :

M Rd
± N2 = ± où le bras de levier z est z = 2 zC.
z

La combinaison des efforts N1 et N2 donne une force résultante qui doit :


⎛ N ⎞
−− être égale à la résistance en compression FC, Rd ⎜ = C, Rd ⎟  du tronçon
⎜ 2 ⎟⎠

en T sur la semelle du poteau la plus sollicitée ;
−− c onduire à un effort de compression inférieur ou égal à la résistance en
compression FC,Rd sur l’autre semelle.
Pour un moment positif, le respect simultané des deux conditions
précédentes conduit à :
M Rd NRd NC, Rd
− + = , soit : M Rd = zC ⋅ (− NC,Rd + NRd )
z 2 2
M Rd N Rd
pour un domaine de validité exprimé par + ≤ 0, soit, avec
NRd ≤ 0 : –zC ≤ eN ≤ 0. z 2
ASSEMBLAGES DES PIEDS
164 DE POTEAUX EN ACIER

Pour un moment négatif, le respect simultané des deux conditions


précédentes conduit à :
M Rd NRd NC, Rd
+ = , soit : M Rd = zC ⋅ (NC,Rd − NRd )
z 2 2

M N
pour un domaine de validité exprimé par − Rd + Rd ≤ 0 , soit, avec
NRd ≤ 0 : 0 ≤ eN ≤ zC. z 2

■■ Cas (b) : Effort normal de traction dominant : NRd ≥ 0

+N2 -N2 +N2 -N2

N1 N1 N1 N1

zT zT zT zT
F T,Rd 0 ≤ F T ≤ F T,Rd 0 ≤ F T ≤ F T,Rd F C,Rd
a) N > 0 dominant avec M ≥ 0 b) N > 0 dominant avec M ≤ 0

Figure F‑2 : Cas (b) : Traction de chaque côté sous un effort normal de traction dominant
en présence d’un moment positif a) ou d’un moment négatif b).

Chacun des tronçons en T tendus, situé sous l’une des semelles du poteau,
doit résister à un effort normal apporté :
−− d
’une part par l’effort N1 soit, en négligeant la contribution de l’âme du
poteau, un effort égal à la moitié de l’effort normal de traction régnant
dans le poteau NRd :
N Rd
N1 = ;
2
−− d
’autre part par l’effort N2 résultant de la mise en flexion de l’assemblage
de pied de poteau. En considérant que le moment est representé par
un couple de forces dans les semelles du poteau, on a :
M Rd
± N2 = ± où le bras de levier z est z = 2 zT.
z
ANNEXE F : DIAGRAMME DE RÉSISTANCE D’UN ASSEMBLAGE
DE PIED DE POTEAU SOUS INTERACTION M-N 165

La combinaison des efforts N1 et N2 donne une force résultante qui doit :


⎛ N ⎞
être égale à la résistance en traction FT , Rd ⎜⎜ = T ,Rd ⎟⎟   du tronçon
−−
⎝ 2 ⎠
en T sur la semelle du poteau la plus sollicitée en traction ;
−− c onduire à un effort de traction inférieur ou égal à la résistance en
traction FT,Rd sur l’autre semelle.
Pour un moment positif, le respect simultané des deux conditions
précédentes conduit à :
NT , Rd
M Rd N
+ Rd = , soit : M Rd = zT ⋅ (NT, Rd − N Rd )
z 2 2
M N
pour un domaine de validité exprimé par − Rd + Rd ≤ 0 , soit, pour
NRd ≥ 0 : 0 ≤ eN ≤ zT. z 2

Pour un moment négatif, le respect simultané des deux conditions


précédentes conduit à :
M Rd N Rd N T , Rd
− + = , soit : M Rd = zT ⋅ (− N T, Rd + N Rd )
z 2 2

M Rd N Rd
pour un domaine de validité exprimé par + ≤ 0 , soit, avec
NRd ≥ 0 : –zT ≤ eN ≤ 0. z 2

■■ Cas (c) ou (d)  : Moment dominant


Pour un moment dominant et un effort normal de compression ou de
traction, il se développe un tronçon en T tendu correspondant à la rangée
(ou aux rangées) de tiges d’ancrage du côté gauche de l’assemblage, et un
tronçon en T comprimé sous la semelle droite du poteau.

La Figure F‑3 montre le cas d’un moment positif avec un effort normal de
compression pour lequel c’est le côté comprimé qui est souvent, mais
néanmoins pas toujours, critique.

La Figure F‑4 montre le cas d’un moment positif avec un effort normal de
traction pour lequel c’est le côté tendu qui est souvent, mais néanmoins
pas toujours, critique. Un cas particulier est celui pour lequel les deux côtés
atteignent leurs résistances de calcul simultanément.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
166 DE POTEAUX EN ACIER

N2 N2 N2 N2

N1 N1 N1 N1

zT zC zT zC
F T,Rd 0 ≤ F C ≤ F C,Rd 0 ≤ F T ≤ F T,Rd F C,Rd

M > 0 dominant avec N ≤ 0


Figure F‑3 : Cas (c) – Moment positif dominant avec un effort axial de compression.

Procédant comme on a fait pour les cas (a) et (b), mais notant que pour le cas
présent un côté est en traction tandis que l’autre est comprimé, on étudie
les situations limites possibles, c’est-à-dire les situations correspondant à
l’atteinte de la résistance de calcul d’au moins l’un des deux tronçons en T.
Chaque côté résiste à un effort composé :

’une part par l’effort N1 soit, en négligeant la contribution de l’âme du


−− d
poteau, un effort égal à la moitié de l’effort normal de traction régnant
dans le poteau NRd :
N
N1 = Rd ;
2
−− d
’autre part par l’effort N2 résultant de la mise en flexion de l’assemblage
de pied de poteau. En considérant que le moment est representé par
un couple de forces dans les semelles du poteau, on a :

M Rd
± N2 = ± où le bras de levier z est z = zT + zC.

z

La combinaison des efforts N1 et N2 donne une force résultante qui doit :


−− conduire à un effort de compression inférieur ou égal à la résistance
⎛ N ⎞
en compression FC, Rd ⎜⎜ = C, Rd ⎟⎟   du tronçon en T sur un côté de
l’assemblage ; ⎝ 2 ⎠
−− conduire à un effort de traction inférieur ou égal à la résistance en
⎛ N ⎞
traction FT , Rd ⎜⎜ = T ,Rd ⎟⎟  du tronçon en T sur l’autre côté mais telle
⎝ 2 ⎠
qu’au moins l’un des deux côtés de l’assemblage soit à sa résistance de
calcul.
ANNEXE F : DIAGRAMME DE RÉSISTANCE D’UN ASSEMBLAGE
DE PIED DE POTEAU SOUS INTERACTION M-N 167

Ainsi pour l’assemblage de la Figure F‑3, avec un moment positif et un


effort de compression, le côté droit qui est comprimé atteint sa résistance
de calcul lorsque la condition suivante est satisfaite :
M Rd NRd ⋅ zT N NC,Rd ⋅ z
+
− = − C,Rd M Rd = NRd ⋅ zT −
z z 2 2
Du côté gauche, on doit vérifier que :
M Rd N Rd ⋅ zC N T, Rd
+ ≤ pour un domaine de validité : eN ≥ -Zc
z z 2
Pour un effort de traction et un moment positif dans le poteau, la distribution
des efforts internes est réalisée comme indiqué sur la Figure F-4 :

N2 N2 N2 N2

N1 N1 N1 N1

zT zC zT zC
F C,Rd
F T,Rd 0 ≤ F C ≤ F C,Rd 0 ≤ F T ≤ F T,Rd

M > 0 dominant avec N ≥ 0


Figure F‑4 : Cas (c) – Moment positif dominant avec un effort axial de traction.

Ainsi, du côté droit de l’assemblage, on doit vérifier que :


M Rd NRd ⋅ zT NC,Rd
−+ ≤ pour un domaine de validité : eN ≥ ZT .
z z 2
Du côté gauche, on atteint la résistance de calcul en traction lorsque :
M Rd N Rd ⋅ zC N T, Rd N T, Rd ⋅ z
+ = M Rd = − NRd ⋅ zC + .
z z 2 2
ASSEMBLAGES DES PIEDS
168 DE POTEAUX EN ACIER

Pour un moment négatif dominant et un effort normal de compression ou


de traction (voir la figure F-5), il se développe un tronçon en T tendu dans
la rangée de tiges d’ancrage du côté droit de l’assemblage, et un tronçon
en T comprimé sous la semelle gauche du poteau.

Les équations sont identiques au cas (c), seul le signe change.


Nous avons désormais toutes les équations nécessaires au calcul du
moment résistant quel que soit l’effort normal (traction ou compression)
et la flexion (moment positif ou moment négatif). Ces formules sont
regroupées dans le Tableau F‑2.

N Rd
M Rd

Figure F‑5 : Cas (d).


ANNEXE F : DIAGRAMME DE RÉSISTANCE D’UN ASSEMBLAGE
DE PIED DE POTEAU SOUS INTERACTION M-N 169

Tableau F‑2 : Assemblages symétriques : MRd = fonction(NRd).

Bras de
Chargement Moment résistant MRd correspondant à NRd
levier
Cas (a) MRd ≥ 0 et - zC < eN ≤ 0 MRd ≤ 0 et 0 < eN < zC
Deux côtés comprimés
Compression critique Compression critique
z = 2 . zC côté droit : côté gauche :
Effort normal de compres-
z
sion dominant avec un z M Rd = ( NC,Rd − NRd )
moment positif ou négatif M Rd = −( NC,Rd − NRd ) 2
2
Cas (b) MRd ≥ 0 et 0 ≤ eN ≤ zT MRd ≤ 0 et -zT ≤ eN ≤ 0
Deux côtés tendus
Traction critique côté Traction critique côté
Effort normal de traction z = 2 . zT gauche : droit :
dominant avec un moment z z
M Rd = ( NT, Rd − NRd ) ⋅ M Rd = −( NT, Rd − NRd ) ⋅
positif ou négatif 2 2

Cas (c) NRd ≥ 0 et eN > zT NRd ≤ 0 et eN < -zC


Côté gauche tendu
Côté droit comprimé
z
z = zT + zC Si compression critique : M Rd = − NC,Rd ⋅ + NRd ⋅ zT
Moment dominant positif 2
avec un effort normal de z
traction ou de compression Si traction critique : M Rd = NT, Rd ⋅ − NRd ⋅ zC
2

Cas (d) NRd ≥ 0 et eN < -zT NRd ≤ 0 et eN > zC


Côté gauche comprimé
Si compression critique : Si compression critique :
Côté droit tendu
z z
M Rd = NC,Rd ⋅ − NRd ⋅ zT M Rd = − NT, Rd ⋅ + NRd ⋅ zC
Moment dominant positif z = zC + zT 2 2
avec un effort normal de Si traction critique : Si traction critique :
traction ou de compression z z
M Rd = NC,Rd ⋅ − NRd ⋅ zT M Rd = − NT, Rd ⋅ + NRd ⋅ zC
2 2

M Ed
eN = (algébrique)
NEd
MEd > 0 dans le sens des aiguilles d’une montre, NRd > 0 en traction.
NC,Rd = - 2 . FC,Rd : capacité en compression pure (valeur négative).
NT,Rd = + 2 . FT,Rd : capacité en traction pure (valeur positive).
Ce tableau est applicable uniquement pour les pieds de poteaux dont la configuration est symé-
trique de part et d’autre des axes du poteau. Pour des assemblages asymétriques, voir le Tableau
6.7 de l’EN 1993-1-8.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
170 DE POTEAUX EN ACIER

F.3 Méthode pour déterminer le diagramme d’interaction M-N


Le Tableau F‑2 permet de déterminer huit points permettant de tracer
rapidement le diagramme d’interaction qui a approximativement la
forme présentée en Figure F‑6. Afin de mieux refléter l’état courant de
sollicitation en compression d’un pied de poteau typique, un effort axial de
compression – qui selon la convention de signes adoptée dans la norme
est une valeur négative – est représenté ici au-dessus de l’axe horizontal,
un effort axial de traction étant représenté en dessous de cet axe.

Chaque point sur le diagramme d’interaction donne en abscisse le moment


résistant MRd pour un effort normal résistant concomitant NRd en ordonnée.
On rappelle que N est positif en traction, et négatif en compression ; l’axe
de l’effort normal étant orienté vers le bas, la traction se situe donc sous
l’axe des abscisses.
Diagramme d’interaction M -N N
+N
(couples résistants M Rd -N Rd )
Traction
Compression

+M
M< 0 M>0

Figure F‑6 : Forme générale du diagramme d’interaction M-N.

La zone à droite de l’axe des ordonnées correspond au cas d’un moment


sollicitant positif (côté gauche : tendu – côté droit : comprimé) alors que la
zone à gauche de cet axe correspond au cas d’un moment sollicitant négatif
(côté gauche  : comprimé – côté droit : tendu). La partie du diagramme
située à gauche de l’axe des ordonnées est obtenue par symétrie de celle
de droite puisque le pied de poteau étudié est symétrique de part et d’autre
des axes du poteau. La zone à l’extérieur du diagramme correspond à un
domaine hors de la capacité de résistance du pied de poteau étudié. On y
inclut également le diagramme lui-même puisque la courbe d’interaction
qui le constitue est caractéristique de la ruine de l’assemblage : toute
combinaison MEd-NEd de moment et d’effort normal se trouvant sur cette
courbe conduit à la ruine de l’assemblage.
ANNEXE F : DIAGRAMME DE RÉSISTANCE D’UN ASSEMBLAGE
DE PIED DE POTEAU SOUS INTERACTION M-N 171

Ainsi, pour vérifier que le pied de poteau résiste à une combinaison MEd-
NEd, le point correspondant à ce couple doit se trouver à l’intérieur du
diagramme d’interaction M-N.
Les coordonnées des huit points du diagramme d’interaction sont établies
ci-après.
■■ Point ➊
Il s’agit du point de résistance en compression pure. Ainsi :
−− N1 = NC,Rd = - 2 . FC,Rd ;
−− M1 = 0.

■■ Point ➋
Il s’agit du point de passage d’un effort normal de compression dominant
à un moment positif dominant, la résistance d’un côté en compression
restant toujours critique. On a donc l’égalité des moments résistants entre
le cas (a) et le cas (c) du Tableau F‑2, soit :

− (NC,Rd − NRd ) ⋅ zC = − NC,Rd ⋅


(zT + zC ) + N ⋅ zT , soit
Rd
2
zC z
NRd ⋅ ( zC − zT ) = NC,Rd ⋅ − NC,Rd ⋅ T
2 2
NC,Rd
NRd = N2 =
2

donc :

M Rd = − NC,Rd ⋅
(zT + zC ) + NC,Rd ⋅ z
T
2 2
NC,Rd
M Rd = M 2 = − ⋅ zC .
2
■■ Point ➌
Il s’agit du point de moment résistant maximal, le côté en traction et le côté
en compression étant sollicités simultanément à leur valeur respective de
résistance de calcul :

− NC,Rd ⋅
(zT + zC ) + N ⋅ zT = NT, Rd ⋅
(zT + zC ) − N ⋅ zC , soit
Rd Rd
2 2
NRd ⋅ ( zT + zC ) = NT, Rd ⋅
(zT + zC ) + N ⋅
(zT + zC )
C,Rd
2 2
N N
NRd = N3 = T, Rd + C,Rd
2 2
ASSEMBLAGES DES PIEDS
172 DE POTEAUX EN ACIER

donc :

M Rd = − NC,Rd ⋅
(zT + zC ) + ⎛⎜ N T,Rd + N C,Rd ⎞⎟ ⋅ z
2 ⎜ 2 2 ⎟⎠
T

zT
M Rd = M 3 = N T, Rd ⋅ − N C,Rd ⋅ zC .
2

■■ Point ➍
Il s’agit du point de passage d’un effort normal de traction dominant à
un moment positif dominant, la résistance d’un côté en traction restant
toujours critique. On a donc l’égalité des moments entre le cas (c) et le cas
(b), soit :

N T, Rd ⋅
(zT + zC ) − N ⋅ zC = ( N T, Rd − N Rd ) ⋅ zT , soit
Rd
2
zT z
N Rd ⋅ ( zT − zC ) = N T, Rd ⋅ − N T, Rd ⋅ C
2 2
N T, Rd
N Rd = N4
2
donc :

M Rd = NT, Rd ⋅
(zT + zC ) − NT,Rd ⋅ z
C
2 2
NT, Rd
M Rd = M 4 = ⋅ zC .
2

■■ Point ➎
Il s’agit du point de résistance en traction pure. Ainsi :
−− N5 = NT,Rd = 2 . FT,Rd ;
−− M5 = 0.

Les formules des points ➏, ➐ et ➑ sont identiques aux formules


respectivement des points ➍, ➌ et ➋, seul le signe du moment changeant.

Les résultats sont regroupés dans le Tableau F‑3 ci-contre.


ANNEXE F : DIAGRAMME DE RÉSISTANCE D’UN ASSEMBLAGE
DE PIED DE POTEAU SOUS INTERACTION M-N 173

Tableau F‑3 : Les huit points du diagramme d’interaction.

NRd MRd

Point ➊ = NC,Rd =0

NC,Rd N C,Rd
Point ➋ = =− ⋅zC
2 2

N T, Rd N C,Rd zT
Point ➌ = + = N T, Rd ⋅ − NC,Rd ⋅ zC
2 2 2

N T, Rd N T, Rd
Point ➍ = = ⋅ zC
2 2

Point ➎ = NT,Rd =0

N T, Rd N T, Rd
Point ➏ = =− ⋅zC
2 2

N T, Rd N C,Rd zT
Point ➐ = + = −N T, Rd ⋅ + N C,Rd ⋅ z C
2 2 2

N C,Rd N C,Rd
Point ➑ = = ⋅zC
2 2
ASSEMBLAGES DES PIEDS
174 DE POTEAUX EN ACIER
ANNEXE G : RIGIDITÉ DES PIEDS DE POTEAUX À LA FLEXION 175

ANNEXE G : Rigidité des pieds de poteaux à la flexion


G.1 Introduction
Dans les ossatures métalliques, les assemblages sont traditionnellement
considérés comme des «  encastrements parfaits  » ou bien de «  simples
articulations ».

AXE DE ROTATION
AXE DE ROTATION

(a) Articulation parfaite (b) Articulation nominale (c) Encastrement

Figure G‑1 : Types de liaison en pieds de poteaux.

Un assemblage de type articulé est, par définition, conçu et calculé afin


qu’il ne puisse pas développer de moment significatif. Il doit être capable
de transmettre les sollicitations de calcul (effort normal et effort tranchant)
qui lui sont appliquées par la structure et de permettre les rotations qui en
résultent sans désordre.

Sur la Figure G‑1, l’assemblage (a) répond à cette définition d’une


articulation, néanmoins, sa réalisation est coûteuse. L’assemblage (b),
nettement plus simple et économe à réaliser, est souvent désigné comme
une «  articulation  » car il est considéré comme ne développant pas de
moment significatif. Il est cependant évident qu’un moment devrait s’y
produire, notamment en présence d’un effort axial de compression.

Quant aux assemblages du type encastré (c), les supposer «  rigides  »  n’est
strictement justifié que si les rotations éventuelles qui s’y produisent réellement
n’ont pas d’influence significative sur le comportement de la structure sous les
combinaisons à l’état limite ultime et à l’état limite de service.

En fait, le comportement réel des assemblages de types (b) et (c) se trouve


généralement entre les deux extrêmes « assemblage articulé/assemblage
rigide  ». Ce comportement intermédiaire est désigné «  semi-rigide  ».
L’EN1993-1-8 donne une classification des assemblages du point de vue
de leur rigidité initiale visant à identifier la nécessité ou non de prendre en
compte la nature « semi-rigide » des assemblages dans l’analyse globale
de la structure.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
176 DE POTEAUX EN ACIER

Le critère adopté pour l’identification d’assemblages pouvant être


considérés comme «  rigides  » est que l’influence de leur comportement
réel ne devrait pas diminuer la capacité portante de la structure de plus
de 5 % par rapport à celle obtenue en les considérant parfaitement
rigides. Il s’agit néanmoins d’une méthode de classification de nature
plutôt conventionnelle et empirique qui ne devrait être appliquée qu’aux
assemblages typiques des ossatures courantes.

Zone 1 : Assemblage Rigide


Zone 2 : Assemblage Semi-Rigide
Zone 3 : Assemblage Articulé

Figure G‑2 : Zones de rigidité.

La rigidité initiale d’un assemblage définie par Sj,ini = M/φ, c’est-à-dire la


pente initiale de la courbe de comportement «  moment-rotation  » de
l’assemblage, caractérise sa réponse élastique jusqu’à ce que le moment
de flexion est égale à 2/3 de la résistance en flexion de l’assemblage, soit
2/3 . Mj,Rd. On l’utilise pour déterminer le classement d’un assemblage par
comparaison de sa rigidité initiale avec celles définissant les frontières
entre les trois zones de classification de la Figure G‑2. L’application de la
méthode de classement est expliquée en détail ci-après.

En principe, pour définir la rigidité globale en flexion d’un assemblage de


pied de poteau, il devrait être nécessaire de prendre en compte :
−− le comportement du sol ;
−− la rigidité de la fondation béton ;
−− les caractéristiques de l’assemblage par platine d’extrémité.

L’EN 1993-1-8 ne traite que le comportement de l’assemblage par


platine d’extrémité, ce qui n’intègre que l’interaction locale du béton
en compression avec la platine d’extrémité et l’adhérence avec les tiges
d’ancrage. En ce qui concerne l’interaction sol-structure, dans laquelle
il faut éventuellement inclure le comportement de la fondation elle-
même, on trouve dans l’EN 1997 (« Calcul géotechnique ») les indications
permettant sa prise en compte, si jugée nécessaire, dans l’analyse globale
de la structure.
ANNEXE G : RIGIDITÉ DES PIEDS DE POTEAUX À LA FLEXION 177

G.2 Méthode des composants


La «  méthode des composants  » utilisée pour établir la résistance d’un
assemblage est présentée en Annexe B de ce guide. Cette méthode permet
également le calcul analytique de la rigidité en flexion de l’assemblage.
Les paramètres géométriques établis lors des calculs des résistances des
composants sont aussi valables, à quelques modifications mineures près,
pour les calculs de leurs rigidités.

Pour un assemblage de pied de poteau, les composants sont : le béton,


la platine d’extrémité, les tiges d’ancrage, les semelles du poteau et l’âme
du poteau. La rigidité, comme la résistance, de chaque composant est
obtenue par des règles précises. On constate que certains composants
sont considérés comme infiniment rigides, par exemple les semelles
de poteaux (en traction ou en compression) et la platine d’extrémité en
compression. La raison en est que les déformations de ces composants
sont soit déjà prises en compte dans les rigidités attribuées à d’autres
composants, soit incluses dans la modélisation de la rigidité du poteau
lui-même.

Du point de vue de la rigidité, chaque composant est représenté d’une


manière générale par un ressort équivalent qui travaille soit en compression
soit en traction. Plus précisément :
−− l a rigidité d’un tronçon en T tendu, constitué d’une rangée de tiges
en traction et d’une longueur de platine d’extrémité fléchie, est
représentée par celle d’un ressort axial équivalent donnant le même
déplacement maximal au droit de l’effort appliqué sur l’axe central du
tronçon en T ;
−− l a rigidité d’un tronçon en T comprimé, constitué du joint de scellement
comprimé et d’une largeur de platine en console fléchie par la pression
sur le joint, est représentée par celle d’un ressort axial équivalent
donnant le même déplacement maximal au droit de l’effort appliqué
sur l’axe central du tronçon en T.
Afin de faciliter les calculs, chaque zone de l’assemblage de pied de poteau
(zone de traction et zone de compression) est décomposée en tronçons
en T. Chaque T est normalement constitué d’une partie de la platine
d’extrémité attachée soit à une semelle soit à l’âme du poteau, et, s’il s’agit
de la zone en traction, d’une rangée de tiges d’ancrage (voir les Figures
G‑3 et G‑4). Les éléments constituants identifiés sont les composants des
tronçons respectifs.
La décomposition d’un assemblage sous combinaison de moment
dominant et d’effort axial peut faire apparaître :
−− u
n tronçon en T comprimé pour la semelle en compression, le tronçon
étant constitué des composants suivants agissant en série : la semelle, la
partie de platine autour de la semelle dont la surface est en contact avec
le béton et le béton comprimé en contact avec la platine d’extrémité
autour de la semelle ;
ASSEMBLAGES DES PIEDS
178 DE POTEAUX EN ACIER

−− s i une rangée extérieure de tiges d’ancrage est présente, un tronçon


en T tendu pour cette rangée et la semelle tendue, le tronçon étant
constitué des composants suivants agissant en série  : les deux tiges
d’ancrage en traction, la partie de platine d’extrémité en flexion agissant
avec les deux tiges d’ancrage et la semelle en traction concernée par la
rangée de tiges d’ancrage ;
−− s i une rangée intérieure de tiges d’ancrage est présente, un tronçon
en T tendu pour cette rangée et la partie de l’âme tendue, le tronçon
étant constitué des composants suivants agissant en série  : les deux
tiges d’ancrage en traction, la partie de platine d’extrémité en flexion
agissant avec les deux tiges d’ancrage et la partie de l’âme en traction
concernée par la rangée de tiges d’ancrage ;
−− p
our chaque rangée centrale de tiges d’ancrage présente, un tronçon
en T tendu pour cette rangée et la partie de l’âme tendue, le tronçon
étant constitué des composants suivants agissant en série  : les deux
tiges d’ancrage en traction, la partie de platine d’extrémité en flexion
agissant avec les deux tiges d’ancrage et la partie de l’âme en traction
concernée par la rangée de tiges d’ancrage ;
−− e
n théorie, un tronçon en T pour la partie comprimée de l’âme, le tronçon
étant constitué des composants suivants agissant en série : la hauteur
de l’âme concernée, la partie de platine de chaque côté de l’âme dont
la surface est en contact avec le béton et le béton comprimé en contact
avec la platine d’extrémité autour de l’âme. Afin de simplifier les calculs
de rigidité et de résistance des assemblages encastrés, l’approche de
l’EN 1993-1-8 néglige la contribution de l’âme, mais sa prise en compte
n’est pas exclue.

Les ressorts équivalents représentant les composants sont regroupés, en


série ou en parallèle, selon la zone concernée de l’assemblage.

Dans un premier temps, un regroupement en série est opéré au sein de


chaque « tronçon en T » de l’assemblage. On obtient ainsi un ressort de
rigidité axiale équivalente pour chaque tronçon en T.

Dans un deuxième temps, s’il y a plus d’une rangée de tiges en traction et


donc plusieurs tronçons en T tendus, on regroupe les ressorts de rigidité
équivalente de ces tronçons tendus en un ressort unique de rigidité axiale
équivalente en traction. Pour cela, les différents ressorts en traction étant
positionnés à des hauteurs différentes dans l’assemblage, on suppose une
répartition linéaire des déformations axiales entre eux.

Enfin, ayant réduit l’assemblage à seulement deux ressorts axiaux


équivalents, l’un en compression et l’autre en traction, positionnés
respectivement au centre de compression et au centre de traction (séparés
par une distance qui est le bras de levier), on peut déterminer la rigidité
globale en flexion de l’assemblage.
ANNEXE G : RIGIDITÉ DES PIEDS DE POTEAUX À LA FLEXION 179

L’effet de la présence d’un effort axial est pris en compte dans les formules
données dans le Tableau 6.2 de l’EN 1993-1-8 pour la rigidité initiale
de l’assemblage. Ces formules permettent en effet de progresser d’une
situation où tout l’assemblage est en compression à une situation où tout
l’assemblage est en traction.

G.3 Coefficients de rigidité des composants et des tronçons en T


Pour chaque composant, la méthode de l’EN 1993-1-8 conduit à calculer un
coefficient de rigidité plutôt que sa rigidité axiale elle-même. Le coefficient
de rigidité est égal à la rigidité axiale du composant divisée par le module
de Young E. Ainsi, l’unité des coefficients de rigidité est une longueur
typiquement exprimée en mm (voir le Tableau 6.11 de l’EN 1993-1-8).

G.3.1 Béton et platine d’extrémité en compression

Le composant « béton » (scellement compris) est représenté par un ressort


travaillant en compression. Son coefficient de rigidité est défini par :
EC ⋅ beff ⋅ℓeff ,
k C = k13 =
1,275 ⋅ E
où : beff : largeur efficace de la semelle du tronçon en T comprimé ;
ℓeff : longueur efficace de la semelle du tronçon en T comprimé ;
Ec : module d’élasticité pour le béton.

G.3.1.2 Tiges d’ancrage

Le composant « tiges d’ancrage » est représenté par un ressort travaillant


en traction. Il y a lieu de distinguer deux cas différents, le premier étant le
cas avec un effet de levier augmentant l’effort dans le tiges d’ancrage et
le deuxième étant le cas où cet effet n’existe pas à cause de l’allongement
des tiges d’ancrage.
■■ Cas sans effet de levier :
F

B B
Δp
Δb

Figure G‑3 : Plaque fléchie sans effet de levier sur les efforts dans les tiges d’ancrage.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
180 DE POTEAUX EN ACIER

La platine est séparée du support et les ailes travaillent en console sous


les efforts B appliqués par les tiges d’ancrage qui se partagent l’effort de
traction F. Ainsi :
F B
Δb = = ⋅ Lb où B = 0,5 . F.
E ⋅ k 16 E ⋅ A s
Le coefficient de rigidité est alors défini par :
As 2 ⋅ As .
k16 = soit k16 =
0,5 ⋅ L b Lb

■■ Cas avec l’effet de levier :

F
B B
Δp
Δb
Q n m
m m
m n Q
Figure G‑4 : Plaque fléchie avec effet de levier sur les efforts dans les tiges d’ancrage.

Le modèle de l’EN 1993-1-8 considère que l’effet de levier, exprimé par la


force Q, augmente la force dans les tiges (B) de 0,5 . F à 0,63 . F. Il s’agit
d’une valeur typique pour les assemblages courants : en particulier elle est
la valeur théorique lorsque n = 1,25 m. Ainsi :
F B
Δb = = ⋅ Lb où B = 0,63 ⋅ F .
E ⋅ k 16 E ⋅ A s
Le coefficient de rigidité est alors défini par (voir Tableau 6.11 de l’EN 1993-1-8) :
As 1,587 ⋅ As 1,6 ⋅ As .
k 16 = soit k 16 = ≈
0,63 ⋅ L b Lb Lb
G.3.1.3 Platine d’extrémité en flexion
La formule générale pour la flèche centrale de la semelle, de longueur
théorique entre les appuis (au droit des tiges d’ancrage) égale à 2 m et
pour n = 1,25m, est la suivante :
−− rangée de tiges d’ancrage extérieures : Δ p = F = Fmx3
;
E ⋅ k15 C E ⋅ℓeff , él t p3
−− rangée de tiges d’ancrage intérieures ou centrales :
F Fm3
Δp = = ;
E ⋅ k 15 C E ⋅ℓeff ,él t p3

où C est la constante définie en fonction de l’hypothèse concernant l’effet
de levier.
ANNEXE G : RIGIDITÉ DES PIEDS DE POTEAUX À LA FLEXION 181

Lorsque l’effet de levier n’existe pas (voir la Figure G‑3), on adopte la


valeur théorique C = 0,5.

La valeur de C est différente lorsqu’on est dans le cas avec effet de levier
parce qu’elle doit prendre en compte les rigidités relatives «  tiges en
traction / platine en flexion  » ainsi que le rapport entre les distances m
et n (voir la Figure G‑4). Introduisant des simplifications, notamment en
adoptant pour valeur de l’effort dans chaque tige d’ancrage B = 0,63F –
ce qui correspond à avoir n = 1,25mx – la valeur théorique de C devient
proche de unité. Afin de mieux s’accorder aux calibrations expérimentales,
on adopte, pour le calcul de la rigidité initiale, une longueur efficace du
tronçon en T de la platine agissant avec la rangée de tiges d’ancrage
dans le domaine de comportement élastique égale à ℓeff,él = 0,85 . ℓeff, où
la longueur ℓeff est utilisée pour le calcul de la résistance en traction du
tronçon en T tendu.

Ainsi, on obtient les valeurs suivantes pour le coefficient de rigidité


axiale k15 :
3
0,85 ⋅ℓeff ⋅ t p
−− en présence d’effet de levier : k 15 = ;
3
mx
3
0,425 ⋅ℓeff ⋅ t p
−− sans effet de levier : k 15 = 3
;
mx

où ℓeff est la longueur efficace de la semelle du tronçon en T tendu.

G.3.1.4 Regroupements des ressorts/composants pour les tronçons

■■ Assemblage avec deux rangées extérieures de tiges, une de chaque côté


de l’assemblage
Pour la configuration à deux rangées de tiges d’ancrage (une dans la
zone de traction et une « non active » dans la zone de
compression), on obtient :
−− c oefficient de rigidité du tronçon en T comprimé
(côté comprimé de l’assemblage) :
kC = k13 ;
−− coefficient de rigidité efficace du tronçon en T
tendu (côté tendu de l’assemblage), suite à la mise
en série des ressorts axiaux relatifs d’une part aux
2 tiges (k16) et d’autre part à la platine en flexion
(k15) :
1 k ⋅k
k eff,r = kT = = 15 16 .
1 1 k15 + k16
+
k16 k15
ASSEMBLAGES DES PIEDS
182 DE POTEAUX EN ACIER

■■ Assemblage avec quatre rangées de tiges, deux de chaque côté de


l’assemblage
Pour les assemblages par platine d’extrémité comportant plus d’une
rangée de tiges tendues, l’EN1993-1-8 §6.3.3.1 précise qu’il convient de
représenter les composants relatifs à la totalité de ces rangées de tiges
par un seul et unique coefficient de rigidité équivalent keq. Ainsi, pour la
configuration à quatre rangées de tiges d’ancrage (deux dans la zone de
traction et deux «  non actives  » dans la zone de compression avec, de
chaque côté, une rangée extérieure et une intérieure), on obtient :
−− c oefficient de rigidité du tronçon en T comprimé
(côté comprimé de l’assemblage) :
kC = k13 ;
−− c oefficient de rigidité du côté tendu de
l’assemblage :
h int ∑k eff, r ⋅ hr
h ext k T = keq = r ,
z eq

où :
−− ∑ somme faite sur chacune des deux rangées côté tendu ;
r
−− hr d
 istance de la rangée r – intérieure (« int ») ou extérieure (« ext ») –
au centre de compression (pris au centre de la semelle comprimée) ;
−− keff,r coefficient de rigidité efficace du ressort équivalent de la rangée r ;
−− zeq distance du ressort équivalent tendu au centre de compression.
keff,r est le coefficient de rigidité efficace du ressort équivalent de la rangée
r de tiges. Il intègre les coefficients de rigidité ki des composants de base
mis en série : tiges d’ancrage tendues (rk16), platine d’extrémité fléchie sous
l’effet de la traction (rk15). Pour la rangée r, on a donc :

1 1 k15 ⋅ r k16 .
k eff , r = = = r
1 1 1 r 15 + r k16
k
∑i k +
i ,r r k 15 k
r 16

zeq est le bras de levier équivalent défini par :

∑k
2
eff, r ⋅ hr
zeq = r .
∑k r
eff, r ⋅ hr


ANNEXE G : RIGIDITÉ DES PIEDS DE POTEAUX À LA FLEXION 183

G.4 Rigidité initiale Sj,ini de l’assemblage en rotation


La modélisation de l’assemblage par l’EN1993-1-8 est schématisée sur la
Figure G‑5.

Axe central du poteau

kT
kC
Ressort axial zC zT Ressort axial
représentant le représentant le
comportement du côté comportement du
en compression côté en traction

Figure G‑5 : Modélisation de l’assemblage.

Cette norme fournit dans son Tableau 6.12 des expressions permettant
M Ed
de calculer la rigidité initiale Sj,ini en fonction du paramètre eN = .
NEd
Les assemblages en pieds de poteaux des bâtiments courants étant
généralement symétriques, et après avoir adopté en conséquence les
égalités suivantes dans les expressions du Tableau 6.12 de la norme :
−− zC,1 = zC,r = zC ;
−− zT,1 = zT,r = zT ;
−− kC,1 = kC,r = kC ;
−− kT,1 = kT,r = kT .
Les formules permettant la détermination de la rigidité initiale pour les
assemblages symétriques sont données dans le Tableau G‑1.
■■ Cas d’un assemblage typique en pied d’un poteau
La courbe M-φ complète pour un assemblage est construite à partir des valeurs
pour la rigidité initiale Sj,ini et pour le moment résistant MRd.

On constate que la rigidité et la résistance d’un assemblage de pied de


poteau sont influencées par la relation entre le moment et l’effort normal
M Ed
appliqués (soit eN = ).
NEd
ASSEMBLAGES DES PIEDS
184 DE POTEAUX EN ACIER

Comme l’illustre la Figure G‑6 pour un assemblage typique, plus l’effort normal
de compression est important, plus la rigidité de l’assemblage est élevée.
Lorsque l’effort normal est de traction, la rigidité initiale est significativement
plus faible que celle pour un effort normal de compression. On observe aussi
que plus l’effort normal de compression est important, plus le moment résistant
de l’assemblage est faible (voir aussi le diagramme d’interaction Figure F‑6).

Tableau G‑1 : Rigidité initiale en rotation pour un assemblage symétrique.

Chargement Bras de levier Rigidité initiale en rotation Sj,ini

NEd > 0 et eN > zT NEd ≤ 0 et eN < -zC


Côté gauche tendu
Côté droit comprimé zC ⋅ kC − zT ⋅ kT
ek =
z = zT + zC E ⋅ z2 1 kT + kC
Moment dominant positif avec ⋅ où
effort normal de compression ou ⎛ 1 1 ⎞ 1 + αk ek
⎜⎜ + ⎟⎟ αk =
de traction ⎝ kT kC ⎠ eN

Deux côtés tendus NEd > 0 et -zT ≤ eN ≤ zT

Effort normal de traction domi- z = 2 . zT E ⋅ z 2 ⋅ kT


nant avec moment positif ou 2
négatif
NEd > 0 et eN < - zT NEd ≤ 0 et eN > zC
Côté gauche comprimé
Côté droit tendu zT ⋅ kT − zC ⋅ kC
ek =
z = zC + zT E ⋅ z2 1 kC + kT
Moment dominant positif avec ⋅ où
effort normal de compression ou ⎛ 1 1 ⎞ 1 + αk ek
⎜⎜ + ⎟⎟ αk =
de traction ⎝ kC kT ⎠ eN

Deux côtés comprimés NEd ≤ 0 et -zC ≤ eN ≤ zC

Effort normal de compression z = 2 . zC E ⋅ z 2 ⋅ kC


dominant avec moment positif ou 2
négatif

M Ed
eN = où MEd > 0 dans le sens des aiguilles d’une montre, NEd > 0 en traction.
NEd
ANNEXE G : RIGIDITÉ DES PIEDS DE POTEAUX À LA FLEXION 185

M Effort normal faible de


traction
Effort normal nul
Effort normal
de compression

Φ
Assemblage avec sollicitations pour lesquelles la
résistance en compression est toujours critique

Figure G‑6 : Influence de l’effort normal sur la rigidité initiale et la courbe M-φ.

Pour les besoins de l’analyse globale de la structure pour les différents


cas de charge, on peut estimer la rigidité initiale d’un assemblage donné
en considérant un effort normal nul (excentrement effectif eN = ±∞).
Néanmoins, lorsque l’effort normal est de compression, on sous-estime
ainsi la valeur réelle de la rigidité initiale, et lorsque l’effort normal est de
traction, on sur-estime ainsi la valeur réelle de la rigidité initiale. La formule
donnant la rigidité initiale pour un effort normal nul est :
E ⋅ z2 .
S j,ini =
⎛ 1 1 ⎞
⎜⎜ + ⎟⎟
k
⎝ T kC ⎠

G.5 Limites de classification


Pour classer un assemblage, il y a lieu de comparer la valeur de Sj,ini aux
valeurs frontières des zones de rigidité de la classification pour déterminer
dans quelle plage se situe l’assemblage (voir la Figure G‑7).

Note
Il est rappelé que, pour les pieds de poteaux, aucune limite n’est donnée dans
l’EN 1993-1-8 entre la classification « semi-rigide » et la classification « articulé ».

S j,ini
M M S j,ini

Aucune limite
inférieure donnée pour
les pieds de poteaux
Φ Φ
Assemblage Rigide Assemblage Semi-Rigide
Figure G‑7 : Classification d’un assemblage en positionnant sa rigidité initiale.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
186 DE POTEAUX EN ACIER

G.5.1.1 Limite de classification assemblages « rigides/semi-rigides »

Concernant la limite de classification entre assemblages rigides et semi-


rigides, l’EN1993-1-8 §5.2.2.5 distingue deux situations :
−− a
ssemblage dans une ossature contreventée (pour laquelle le système
de contreventement réduit le déplacement horizontal d’au moins 80 %,
selon l’ENV 1993-1-1) ;
−− assemblage dans une ossature non contreventée.
La limite de classification «  rigides/semi-rigides  » est définie ci-dessous
pour chaque situation.
■■ Ossatures « contreventées » (voir la définition donnée ci-dessus)
Un assemblage est considéré comme rigide :
−− si λ 0 ≤ 0,5 ;

−− si 0,5 < λ 0 < 3,93 et ( )


S j,ini ≥ 7 ⋅ 2 ⋅ λ 0 − 1 ⋅
E ⋅IC
LC
;

E ⋅ IC
−− si λ 0 ≥ 3,93 et S j,ini ≥ 48 ⋅
LC

⎛ ƒy ⎞
où λ 0 : élancement du poteau ⎜ = LC ⋅ ⎟ ;
⎜ iC ⋅ π E ⎟⎠

−− LC : hauteur d’étage du poteau ;
−− IC : inertie du poteau selon l’axe de flexion ;
−− iC : rayon de giration du poteau selon l’axe de flexion.

On constate que presque tous les assemblages de pieds de poteaux des


bâtiments courants réalisés avec une charpente « contreventée » entrent
dans la classification « rigide ».
■■ Ossatures non contreventées
30 ⋅ E ⋅ I C .
Un assemblage est considéré comme rigide si S j,ini ≥
LC
Pour les ossatures non contreventées, les critères à respecter sont
logiquement plus sévères que ceux pour les ossatures contreventées à
cause de leur plus grande sensibilité aux effets du second ordre.
ANNEXE G : RIGIDITÉ DES PIEDS DE POTEAUX À LA FLEXION 187
1 21
2 22
MS 3 23
G.5.1.2 Limite de classification assemblages
4 « articulés/semi-rigides »
24
5 25
Tandis que l’EN 1993-1-8 ne donne aucun critère correspondant à la
1 21
classification des pieds 6de poteaux26 «  articulés  », l’Annexe Nationale
[ 2 ] contient
22 la méthode 7 conventionnelle (voir le paragraphe 2.1),
MS méthode
3 23 donnant les critères
8
27
pour l’identification des pieds de poteaux
28
qu’on
4 peut considérer «  articulés 
9
». A priori, seuls les pieds de poteaux
24 29
montrés à la Figure 2‑1 peuvent être classés « articulés », mais sous réserve
5
que les 25
conditions du 2.110 soient30respectées.
6 26 11 31
À7titre d’information
27 il est12
rappelé
32que, selon l’EN 1993-1-8, un assemblage
8 28 0,5 ⋅ E ⋅ I C
«  acier-acier  » peut être13considéré
33 «  articulé  » si S j,ini ≤ , avec
9 29 14 34 LC
10 mêmes
les 30 définitions que
15 ci-dessus.
35 Il semble que cette définition ne
convienne
11 31 pas pour les pieds de poteaux.
16 36
12 32
G.6 Évaluation de la rigidité
17 dès
37 la phase de prédimensionnement
13 33 38
18
Il14est nécessaire
34 de prendre en compte la rigidité des assemblages dès
19 39
la15phase de prédimensionnement. Pour ce faire, des formules simplifiées
35
40 formules sont basées sur certains choix
ont été mises au point [ 20 ]. Ces
16 36 les dispositions constructives des assemblages usuels utilisés
concernant
dans
17 les37ossatures courantes.
18 38
La valeur approchée Sj,app de la rigidité initiale d’un assemblage s’exprime
19
par : 39
20 40 E ⋅ z 2 ⋅ t p2
S j,app = ;
CS
où :
−− CS coefficient prenant une valeur = 20 pour un assemblage de pied de
poteau ;
−− z bras de levier = zC = zT (si l’assemblage est soumis à un moment
dominant) ;
−− tp épaisseur de la platine d’extrémité.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
188 DE POTEAUX EN ACIER
ANNEXE H : ANCRAGE DES TIGES D’ANCRAGE
EN BARRE LISSE DANS LE BÉTON 189

ANNEXE H : Ancrage des tiges d’ancrage en barre lisse


dans le béton
H.1 Introduction
En l’absence de règles spécifiques aux barres lisses dans l‘EN 1992-1-1,
il convient d’appliquer les règles de calcul présentées aux paragraphes
suivants pour le calcul des résistances des tiges d’ancrage à la traction.

Dans les règles qui suivent, les propriétés mécaniques des tiges d’ancrage
sont assimilées aux classes de boulonnerie. Cependant, l’utilisation d’autres
types de produits est admise par l’EN 1993-1-8, en particulier des produits
ayant des valeurs de résistance à la traction (ƒub pour la vis d’un boulon)
autres que celles pour les classes de boulonnerie. Pour ces derniers cas,
il y a lieu d’adopter les mêmes limitations sur leur utilisation et les mêmes
procédures pour le calcul des longueurs d’ancrage que celles utilisées ici.

H.2 Limitations sur l’utilisation des différents


types et classes de tiges d’ancrage
H.2.1 Tiges d’ancrage tenues par adhérence

H.2.1.1 Tiges d’ancrage en acier non revêtu


Lorsque l’on compte uniquement sur l’adhérence pour fournir les
résistances en traction requises, l’exigence de l’EN 1992-1-1 §3.2.2(3)
P imposant une limite d’élasticité maximale égale à 600 N/mm2 pour les
barres est maintenue pour les tiges d’ancrage droites en acier non revêtu.

Par conséquent, les tiges d’ancrage droites tenues par l’adhérence doivent
être de l’une des classes 4.6, 5.6 ou 6.8.

H.2.1.2 Tiges d’ancrage en acier revêtu


Pour les tiges d’ancrage revêtues (galvanisation, zingage, ou autre), on ne
doit pas compter sur l’adhérence pour transmettre l’effort de traction au
béton. Pour ce cas, il y a lieu d’ancrer les tiges par le biais d’un dispositif à
l’extrémité noyée de la tige (voir ci-dessous).

H.2.1.3 Tiges d’ancrage pliées


L’EN 1993-1-8 §6.2.6.12(5) n’admet que des tiges d’ancrage pliées
(coude ou crochet) en acier ayant une limite d’élasticité inférieure ou égale
à 300 N/mm2. Seules des tiges des classes 4.6 et 5.6 respectent cette
restriction.

H.2.2 Tiges d’ancrage ancrées par un dispositif à l’extrémité noyée

Pour les tiges droites, revêtues ou non revêtues, ancrées à leur extrémité
noyée par des dispositifs particuliers, toutes les classes de boulonnerie du
Tableau 3.3 de l’EN 1993-1-8 peuvent être utilisées.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
190 DE POTEAUX EN ACIER

H.3 Contrainte d’adhérence de calcul


La contrainte d’adhérence de calcul ƒbd entre la surface de la tige en acier et
le béton pour des tiges d’ancrage en barres lisses de diamètre n’excédant
pas 33 mm est donnée par la formule (5.1) de l’ENV 1992-1-1 :
0,36 ⋅ ƒck
ƒbd = ;
γC

où :
ƒck :  est la résistance caractéristique en compression sur cylindre
du béton déterminée conformément au paragraphe 3.1 de
l’EN 1992-1-1 ;
γc :  est le coefficient partiel de sécurité sur les caractéristiques
mécaniques du béton selon l’EN 1992-1-1. Sa valeur est prise égale
à 1,5.

Pour les tiges d’ancrage de diamètre excédant 33 mm, la valeur de la


contrainte d’adhérence de calcul est donnée par la formule modifiée
suivante :
0,36 ⋅ ƒck (133 − d )
ƒbd = où d (ou ϕ) est le diamètre nominal de la tige.
γC 100

Les valeurs ainsi obtenues des contraintes d’adhérence de calcul sont celles
qui correspondent aux conditions de bonne adhérence. Pour les bâtiments
courants, dans des conditions normales de mise en œuvre et en particulier
quand le béton est convenablement vibré et l’ouvrage convenablement
contrôlé, on considère que les conditions de bonne adhérence sont celles
normalement obtenues lors de la construction des bâtiments.

Pour les conditions de bonne adhérence, le tableau suivant donne les


valeurs de la contrainte d’adhérence de calcul pour diverses classes de
béton et diamètres de tiges d’ancrage.
ANNEXE H : ANCRAGE DES TIGES D’ANCRAGE
EN BARRE LISSE DANS LE BÉTON 191

Tableau H‑1 : Valeurs de la contrainte d’adhérence de calcul ƒbd.


Classe de
béton ƒck 16/20 20/25 25/30 30/37 3545 40/50 45/55 50/60
N/mm²

d ≤ 33mm 0,96 1,07 1,20 1,31 1,42 1,52 1,61 1,70

d = 36mm 0,93 1,04 1,16 1,28 1,38 1,47 1,56 1,65


Contrainte
d = 39mm 0,90 1,01 1,13 1,24 1,33 1,43 1,51 1,60
d’adhérence
de calcul
d = 42mm 0,87 0,98 1,09 1,20 1,29 1,38 1,47 1,54
ƒbd
N/mm2
d = 45mm 0,84 0,94 1,06 1,16 1,25 1,34 1,42 1,49

d = 48mm 0,82 0,91 1,02 1,12 1,21 1,29 1,37 1,44

d = 52mm 0,78 0,87 0,97 1,06 1,15 1,23 1,30 1,37

H.4 Longueur d’ancrage de référence requise


La longueur d’ancrage de référence requise ℓb,rqd est la longueur droite
nécessaire d’une barre de diamètre d (ou ϕ) pour ancrer une force de
traction FEd égale à A σEd en supposant une contrainte d’adhérence
constante sur toute la longueur égale à ƒbd (EN 1992-1-1 §8.4.3) :
FEd ℓ σ
ℓ b, rqd = soit b, rqd = Ed .
π ⋅ d ⋅ ƒbd d 4 ƒbd
Le seuil maximal de l’effort de traction dans une tige d’ancrage est prise égale
0,9 ⋅ ƒub ⋅ A s
à la résistance de calcul de la section de la tige, soit Ft, Rd = .
γM 2
Il est rappelé que pour des tiges droites ancrées par l’adhérence, la limite
d’élasticité de l’acier étant limitée à 600 N/mm2 maximum (EN 1992-1-1
§3.2.2(3)P), seules les tiges des classes 4.6, 5.6 ou 6.8 sont admises. Pour
les tiges pliées, cette limite maximale étant égale à 300 N/mm², seules les
classes 4.6 et 5.6 sont admises.

Le Tableau H‑2 donne, pour différentes combinaisons de classes de


béton et des tiges, les valeurs du rapport entre la longueur d’ancrage
de référence requise et le diamètre de la tige lorsque la force à ancrer
est égale à la résistance de calcul en traction de la section filetée de la

tige d’ancrage, soit un effort égal à Ft, Rd = 0,9 ⋅ ƒub ⋅ A s . Dans ce cas, la
γM 2
contrainte moyenne de traction dans la section lisse de la tige d’ancrage
est égale à (max σ Ed ) = 0,9 ⋅ ƒub ⋅ A s . En prenant As/A = 0,8 (valeur
γ M2 ⋅ A
approximative pour les diamètres d ≤ 33 mm) et γM2 = 1,25, on obtient
(max σEd) = 0,576 . ƒub.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
192 DE POTEAUX EN ACIER

ℓ b, rqd (max σEd )


Tableau H-2 : Valeurs de = lorsque d ≤ 33mm et (max σEd ) = 0,576 ⋅ ƒub .
d 4 ƒbd

Unités mm Classe
16 20 25 30 35 40 45 50
et N/mm2 béton ƒck

ƒbd
Classe tige 0,96 1,07 1,2 1,31 1,42 1,52 1,61 1,7
Max
ƒub
σEd
4.6 et 4.8 400 230 60 54 48 44 41 38 36 34
S355 490 282 73,5 66 59 54 50 46,5 44 41,5
5.6 et 5.8 500 288 75 67 60 55 51 47 45 42
6.8 600 346 90 81 72 66 61 57 54 51

Note
1. Pour les diamètres de tige d’ancrage d > 33mm, il convient de multiplier les valeurs de
ℓ b, rqd (maxσ Ed )
= données au Tableau H‑2 par [105/(133 - d)].
d 4 ƒbd

2. Lorsque l’effort de calcul en traction FEd dans la tige d’ancrage est inférieur à Ft,Rd, on
ℓ (maxσ Ed )
peut multiplier la valeur b, rqd = pertinente donnée au Tableau H‑2 par le
d 4 ƒbd
rapport (FEd/Ft,Rd). Néanmoins, pour les tiges d’ancrage cintrées (c’est-à-dire, tiges des
classes 4.6 et 5.6 avec un coude ou un crochet), l’EN 1993-1-8 §6.2.6.12(5) exige qu’on
adopte FEd = Ft,Rd, quelle que soit la valeur réelle de l’effort de calcul en traction appli-
qué à la tige (FEd). Il est conseillé de faire de même pour les tiges d’ancrage fabriquées
en acier S355.

H.5 Ancrage par coude ou par crochet


L’utilisation d’un coude ou d’un crochet sur une tige d’ancrage permet de
réduire la profondeur d’ancrage requise dans le béton et, dans certain cas,
la longueur totale d’ancrage requise par rapport à celles nécessaires pour
une tige droite (voir la Figure H‑1).

H.5.1 Longueur totale d’ancrage des tiges d’ancrage cintrées de classe 4.6

La longueur totale d’ancrage requise ℓb,d est donnée par la formule 8.4
de l’EN 1992-1-1 en adoptant, pour simplifier, une valeur pour le produit
(α2. α3. α4. α5) = 1 (voir le paragraphe 8.4.4(1) de l’EN 1992-1-1) :

ℓb,d = α1 ℓb,rqd ≥ ℓb,min avec ℓb,min = max (0,3 ℓb,reqd ;10φ ; 100mm).


ANNEXE H : ANCRAGE DES TIGES D’ANCRAGE
EN BARRE LISSE DANS LE BÉTON 193

Les valeurs du coefficient α1 pour les différentes formes des tiges d’ancrage
lisses peuvent être prises comme suit :
−− tige d’ancrage droite : α1 = 1,0 ;
−− tige d’ancrage avec un coude :
-- α1 = 0,7 si l’enrobage normal au plan du coude > 3 d ;
-- α1 = 1,0 si l’enrobage normal au plan du coude ≤ 3 d ;
−− tige d’ancrage avec crochet (voir l’ENV 1992-1-1 §5.2.3.4.1(1)A) :
-- α1 = 0,45 si l’enrobage normal au plan du crochet > 3 d ;
-- α1 = 1,0 si l’enrobage normal au plan du crochet ≤ 3 d.
1

2
ℓb,net≥ 0,7 l b,reqd ℓb,net≥ 0,45ℓb,reqd

3 ℓb ≥ ℓb,d= α1 ℓb,reqd
ℓb ≥ ℓb,d = α1 ℓb,reqd
ℓb ≥ ℓb,d = ℓ b,rqd ≥5φ
≥5φ
4

90°
≥150°
Rayon mandrin
1 : Platine d’about de pied de poteau d ≤ 16 mm: 4 d
2 : Mortier de calage d > 16 mm: 7 d
3 : Béton de fondation
4 : Tige d’ancrage
Droite Coude Crochet

Figure H‑1 : Longueur totale de tiges d’ancrage de diverses formes.

H.5.2 Profondeur d’ancrage minimale des tiges d’ancrage


cintrées des classes 4.6 et 5.6

Il convient que la profondeur nette d’ancrage ℓb,net (voir la Figure H‑1)


respecte la condition suivante sur la limite minimale :
−− tige d’ancrage avec un coude : ℓb,net ≥ 0,7 ℓb,rqd ;
−− tige d’ancrage avec un crochet : ℓb,net ≥ 0,45 ℓb,rqd.

Il est toujours nécessaire de s’assurer que, même en présence des coudes


ou des crochets, la profondeur de la fondation et éventuellement les
dimensions de la réservation dans la fondation sont adéquates pour
permettre le positionnement aisé et correct des tiges d’ancrage.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
194 DE POTEAUX EN ACIER

H.6 Ancrage par un dispositif à l’extrémité des tiges


H.6.1 Cas d’utilisation

Un dispositif à l’extrémité de la tige d’ancrage noyée dans le béton de la


fondation peut donner une résistance significative à la traction à la tige
ainsi ancrée. Les dispositifs couramment utilisés sont une tête d’une forme
et de dimensions usuelles ou spéciales (tête de « marteau » par exemple),
un écrou (hexagonal ou carré) avec ou sans une rondelle épaisse et une
plaque rectangulaire ou ronde tenue par un écrou monté sur l’extrémité
filetée. Plusieurs tiges peuvent être attachées sur une même plaque
d’ancrage.

Les tiges ancrées à leur extrémité noyée peuvent être revêtues ou


non revêtues et être de toutes les classes de boulonnerie admises par
l’EN 1993-1-8. Elles permettent ainsi l’utilisation de tiges n’entrant pas
dans les critères de l’EN 1992-1-1 pour les tiges travaillant par adhérence.
Aussi, pour les tiges pour lesquelles l’ancrage par l’adhérence est admis,
des profondeurs totales d’enfoncement dans la fondation en béton plus
faibles que celles requises pour l’adhérence peuvent être adoptées. En
particulier, un ancrage de ce genre est nécessaire lorsque l’utilisation des
tiges droites ne conviendrait pas, notamment à cause d’une profondeur
inadéquate de la fondation, ce qui est parfois le cas.

H.6.2 Résistance en traction des tiges d’ancrage droites


ancrées à l’extrémité par un dispositif

Chaque tige, qui peut être non revêtue ou revêtue, doit être ancrée pour
résister à l’effort de calcul dans la tige, effet de levier inclus. Dans le calcul
de la résistance à la traction de la tige ancrée, aucun compte ne doit être
tenu pour l’adhérence éventuelle sur la longueur noyée de la tige.

Les règles pour les résistances d’ancrage des tiges données ci-dessous ont
été établies sur la base des règles de calcul proposées dans les parties
pertinentes :
−− du projet d’amendement1 de la norme
1 21 21 EN 1992-1-1 ;
−− des publications du 1CEB2[ 21 ,222 ] ; 22
MSMS 2 3 22 3
−− de l’ouvrage de Eligehausen et23al [ 23 ].
MS 3 4 23 424 24
La résistance de calcul en traction de la tige d’ancrage doit être prise égale
4 5 24 525 25
à la valeur la plus faible des résistances de calcul correspondant aux modes
de ruines suivants : 5 6 25 626 26
6 traction
−− résistance de calcul en 7 26 727 27section filetée de la tige :
de la
7 8 27 828 28
0,9 ⋅ ƒub ⋅ As
Ft, Rd = ; 8 9 28 929 29
γM 2
9 10 29 1030 30
10 11 30 1131 31
11 12 31 1232 32
12 13 32 1333 33
ANNEXE H : ANCRAGE DES TIGES D’ANCRAGE
EN BARRE LISSE DANS LE BÉTON 195

−− résistance du « cône » du béton en traction :

h ef1,5 (1 + d h
0,5
3,85 ψs, c ƒck )
hef
Ftc, Rd = ,
γc

où :
hef : hauteur d’ancrage de la tige dans le béton (mm) ;
ψs,c : coefficient de réduction pour prendre en compte l’effet sur la résistance
en traction des proximités des tiges entre elles et des bords libres
(verticaux) de la fondation (voir le Tableau H‑3) ;
dh :diamètre extérieur (éventuellement, diamètre équivalent) de la
surface d’appui du dispositif d’ancrage à l’extrémité de la tige
d’ancrage (mm).
Tableau H‑3 : Paramètres entrant dans le calcul des résistances d’ancrage des tiges.

ψs,c = ψs ψc pour une tige d’ancrage


ψs = ψsy ψsz ψc = ψy ψz
Groupe de tiges
avec scr = 3 hef avec ccr = 1,5 hef

sy cy
1+ ψ c y = 0,3 + 0,7 ≤1
scr ccr
sy ψs y =
2
≤1
c
ψc z = 0,3 + 0,7 z ≤ 1
cz cy ψs z = 1 ccr

sz sy
1+ cy
scr ψc y = 0,3 + 0,7 ≤1
ψsy = ≤1
2 ccr
sy
sz cz
1 + ψc z = 0,3 + 0,7 ≤1
scr
cy ψsz =
2
≤1 ccr
cz

−− Résistance à l’arrachement de l’ancrage à travers le massif de béton :

5 ƒck A h
Ftar, Rd = ;
γc

où : Ah aire nette d’appui sous pression sur le béton ;

π 2
Ah = (d h − d 2 ) .
4
ASSEMBLAGES DES PIEDS
196 DE POTEAUX EN ACIER

Note
Pour une tige avec un écrou hexagonal de largeur (dit « surplat ») normale par rapport au
diamètre nominal d de la tige, l’aire nette d’appui offerte peut être prise égale à d2. Pour
obtenir une résistance par arrachement/ancrage proche de celle de la section de la tige
en traction, il faut une aire d’appui plus grande que celle offerte par un écrou normal, par
exemple avec une plaque d’appui.

−− R
ésistance au fendage du massif de béton non renforcé due à l’effort
local de l’ancrage :

αb ƒck A ,
Ftf,Rd =
γc

π 2
où : A = (d h ) ;
4

Ac
αb = ≤3 e
 st le coefficient tenant compte de l’influence de la
A diffusion de l’effort dans le béton sur la résistance du
béton en compression.
Note
Une valeur αb = 3 est admise si c = min (cy ; cz) ≥ 2,5 dh et hef ≥ 2 dh, conditions typiquement
satisfaites.

−− Résistance à l’éclatement latérale du massif du béton non renforcé :

5,4 ψs c ( ƒck Ah ) 0,5


Ftec,Rd = où c = min (c y ;cz ).
γc
ANNEXE I : RÉSISTANCE DE L’ASSEMBLAGE
AU CISAILLEMENT PAR FROTTEMENT 197

ANNEXE I : Résistance de l’assemblage au cisaillement


par frottement
La résistance de calcul de l’assemblage de pied de poteau au cisaillement
est ici basée sur la résistance due à la friction développée par la charge de
compression qu’exerce la platine d’extrémité sur le matériau de scellement.
21 1993-1-8, cette résistance est donnée
Selon le paragraphe 6.2.2(6)1de l’EN
par Fv,Rd = Ff,Rd où : 2 22
MS 3 23
−− Ff,Rd = Cf,d Nc,Ed ;
4 24
−− Nc,Ed est l’effort de calcul de compression dans le poteau ;
5 25
−− C
 f,d est le coefficient de frottement entre platine d’extrémité et couche
de scellement. 6 26
7 27
8 28
Une valeur de Cf,d = 0,2 est spécifiée pour le mortier de calage de ciment
9
et de sable. Sinon, il est nécessaire29de procéder à des essais en conformité
avec l’EN 1990 Annexe D [ 10 ] pour 30 déterminer la valeur du coefficient de
tout autre type de mortier. 11 31
12 32
Le critère de résistance à vérifier est Vc,Ed ≤ Fv,Rd où Vc,Ed est l’effort tranchant
de calcul transmis en pied de13 poteau.
33
14 34
15 35
16 36
17 37
18 38
19 39
20 40
ASSEMBLAGES DES PIEDS
198 DE POTEAUX EN ACIER
ANNEXE J : TRANSMISSION DE L’EFFORT TRANCHANT PAR
CISAILLEMENT DES TIGES D’ANCRAGE 199

ANNEXE J : Transmission de l’effort tranchant par


cisaillement des tiges d’ancrage
J.1 Reprise de l’effort de cisaillement par
cisaillement/flexion des tiges d’ancrage
Lorsque les tiges d’ancrage transmettent une force horizontale (effort
de cisaillement au pied du poteau) à la fondation, les tiges travaillent en
cisaillement et en flexion sur une certaine profondeur incluant l’épaisseur
1 21
du joint de scellement et une partie de la fondation (voir la Figure G‑1). À
2 22
l’état ultime, le béton éclate sous l’effet de la pression MS
diamétrale exercée
3
par les tiges fortement déformées. Les sections des tiges plastifient et23
les tiges deviennent tellement déformées qu’elles développent un4 effort24
de traction. L’EN 1993-1-8 donne une règle de calcul spécifique5 pour25
évaluer la résistance de calcul au cisaillement des tiges d’ancrage, règle
6 26
qui a pour objectif principal de fournir une résistance correspondant à un
déplacement latéral limité de l’assemblage. 7 27
8 28
9 29
10 30
11 31
12 32
13 33
14 34
15 35
16 36
17 37
18 38
19 39
Figure J‑1 : Essai sur un assemblage de pied de poteau réalisé au laboratoire Stevin [ 20 ]. 40

Afin de prendre en compte les tolérances relativement larges des


positionnements des tiges d’ancrage après coulage du béton de la
fondation et de faciliter le réglage éventuel des positions de poteaux, il est
courant d’exiger des trous de passage élargis dans la platine d’extrémité.
Une conséquence est qu’il est improbable que l’on puisse avoir toutes
les tiges d’ancrage simultanément en pression diamétrale contre la
platine d’extrémité. Pour cette raison, leur participation à la résistance
au cisaillement n’est acceptable que dans des cas particuliers de mise en
œuvre et de sollicitations modestes (voir le paragraphe 2.2.4).

Puisque les trous des tiges d’ancrage sont fortement surdimensionnés, on


met en place des plaques/rondelles larges sous les écrous lors de la mise en
œuvre. C’est uniquement lorsque ces plaques/rondelles ont des trous de
ASSEMBLAGES DES PIEDS
200 DE POTEAUX EN ACIER

passage conformes aux valeurs pour des rondelles usuelles et qu’elles sont
soudées à la platine d’extrémité que l’on peut utiliser les tiges d’ancrage
tiges pour résister au cisaillement appliqué au pied du poteau. Aussi pour
certains types d’assemblages pré-scellés avec précision dans le béton, par
exemple ceux avec des platines d’extrémité ayant des trous avec les mêmes
tolérances que celles exigées pour les assemblages boulonnés en général,
il est possible d’envisager d’utiliser les tiges d’ancrage en cisaillement.

Figure J‑2 : Mise en place des plaques/rondelles larges.

J.2 Résistance des tiges d’ancrage en cisaillement


L’EN1993-1-8 §6.2.2 donne la formule suivante pour la résistance au
cisaillement :
Fv,Rd = Ff,Rd + nb . Fvb,Rd,
où : Ff,Rd : résistance de calcul par frottement pour un effort de
compression Nc,Ed dans le poteau ;

Ff,Rd = 0,2 Nc,Ed ;
nb : nombre de tiges dans l’assemblage ;
Fvb,Rd : résistance de calcul au cisaillement d’une tige d’ancrage ;

avec
α b ⋅ ƒub ⋅ A s
Fvb, Rd = ;
γ M2
α b = 0,44 − 0,0003 ⋅ ƒyb et 235 N/mm² ≤ ƒyb ≤ 640 N/mm².

On constate que cette règle permet d’ajouter la résistance de calcul au


cisaillement des tiges d’ancrage à celle par frottement, cette dernière
résistance n’existant que pour un effort axial de compression dans le
poteau.

On vérifie que la condition suivante est satisfaite : VEd ≤ Fv,Rd.


ANNEXE J : TRANSMISSION DE L’EFFORT TRANCHANT PAR
CISAILLEMENT DES TIGES D’ANCRAGE 201

J.3 Résistance des tiges d’ancrage soumises à une


combinaison de traction et de cisaillement
Dans le cas présent, l’effort axial Nt,Ed en pied de poteau est un effort de
soulèvement et les tiges d’ancrage doivent transmettre cet effort ainsi que
l’effort tranchant concomitant entier VEd à la fondation.

En se plaçant en sécurité, on vérifie que la condition suivante est satisfaite :


VEd /n b Nt, Ed / n b
+ ≤ 1,
Fvb, Rd Ft,anc,Rd

où : Ft,anc,Rd : résistance d’ancrage en traction d’une tige d’ancrage (voir


l’Annexe H).

Note
Une vérification plus précise par rangée de tiges est obtenue par :
VEd /n b N t,Ed Nt, Ed
+ ≤1 et ≤ 1,

Fvb, Rd 1,4 N T,Rd 1,4 NT,Rd
où NT,Rd : résistance en traction seule de l’assemblage

(voir l'Annexe B, le paragraphe B.2 et l'Annexe F).
ASSEMBLAGES DES PIEDS
202 DE POTEAUX EN ACIER
ANNEXE K : REPRISE DE L’EFFORT
DE CISAILLEMENT PAR UNE BÊCHE 203

ANNEXE K : Reprise de l’effort de cisaillement


par une bêche
K.1 Généralités sur les bêches
Si l’effort tranchant en pied du poteau est supérieur à la résistance Ff,Rd
de l’assemblage par frottement et si l’utilisation des tiges d’ancrage en
cisaillement n’est pas envisageable, une bêche est nécessaire. Il s’agit d’un
dispositif soudé sous la platine d’extrémité qui fonctionne par butée contre
le béton de la partie haute de la fondation pour transmettre l’effort de
cisaillement. La bêche est constituée typiquement d’un tronçon de profilé
laminé en I ou H, mais on utilise également un tronçon de cornière lorsque
l’effort à transmettre est relativement modeste (voir la Figure K‑1).

VEd VEd

VEd Ln VEd Ln

hn

a) Bêche en profil laminé en I ou en H. b) Bêche en cornière.

Figure K‑1 : Types de bêches les plus utilisés.

K.2 Conception et vérification d’une bêche en


profil I ou H pour transmettre un effort de
cisaillement Vz selon l’axe faible du poteau
K.2.1 Généralités

Pour assurer la résistance d’une bêche en I ou H, on vérifie que sont adéquates :


−− les dimensions de la bêche (profondeur et hauteur) ;
−− l a rigidité des semelles de la bêche, c’est-à-dire l’élancement bfn/tfn
des ailes ;
−− la résistance du béton à la pression contre la bêche ;
−− la résistance au cisaillement de l’âme de la bêche ;
−− l a résistance des soudures entre le profil de la bêche et la platine
d’extrémité ;
ASSEMBLAGES DES PIEDS
204 DE POTEAUX EN ACIER

−− la résistance de la semelle la plus sollicitée de la bêche (compression) ;


−− l a résistance de l’âme du poteau aux efforts locaux venant des semelles
de la bêche.

Il est à noter qu’on ne tient compte que de la résistance à l’effort tranchant


offerte par la bêche et on néglige toute participation à la reprise de ce
dernier effort soit par frottement Ff,Rd soit par cisaillement des tiges
d’ancrage.

La Figure K‑2 montre la répartition des efforts agissant sur la bêche et les
notations pour les dimensions de celle-ci.

Les dimensions sont les suivantes :


bn : largeur (en plan) du profilé constituant la bêche ;
hn : hauteur (en plan) du profilé constituant la bêche ;
hc : hauteur du profilé constituant le poteau ;
tfn : épaisseur de la semelle de la bêche ;
Leff,n : profondeur/longueur efficace de la bêche = Ln - em,
avec em épaisseur du joint ;
Ln : profondeur/longueur totale de la bêche.

h c /2

Nsec,Ed Nsec,E d
VEd
Axe z-z bn
VEd Ln
L eff,n

σ max ≤ ƒcd Axe y-y


hn

Msec,Ed = (Ln -2/3Leff,n )V Ed


Msec,Ed = Nsec,Ed hc /2

Figure K‑2 : Répartition des efforts agissant sur une bêche en I.

K.2.2 Profondeur et hauteur d’une bêche en I ou H

On choisit une bêche ayant des dimensions satisfaisant les conditions


suivantes :
−− profondeur efficace : Pour que la bêche agisse efficacement, on exige que
sa longueur efficace Ln reste dans les limites suivantes : 60 mm ≤ Leff,n ≤ 1,5 hn ;
−− h
auteur : La hauteur de la bêche doit être limitée à 40 % de la hauteur
du poteau : hn ≤ 0,4 . hc.
ANNEXE K : REPRISE DE L’EFFORT
DE CISAILLEMENT PAR UNE BÊCHE 205

K.2.3 Rigidité / élancement des semelles de la bêche

Soumises à la pression du béton, les semelles de la bêche ont tendance à


fléchir latéralement par rapport à l’âme, tendance à laquelle s’oppose le
béton qui les entoure. Afin de s’assurer que les semelles sont suffisamment
raides pour rester en bon contact avec le béton sur toute leur largeur,
on leur impose un rapport largeur/épaisseur qui ne dépasse pas 20, soit
bn ≤ 20 . tfn. On note ici que ce critère est respecté par tous les profilés de
la gamme IPE et HE, hormis les profilés suivants  : HEA 260, HEA 280 et
HEA 300.

K.2.4 Résistance du béton

On admet que l’effort de cisaillement est transmis à la fondation par


la pression sur les deux surfaces verticales des semelles de la bêche et
qu’il y a une répartition linéaire de cette pression sur ces surfaces (voir la
Figure K‑2). On considère que le joint de scellement, typiquement d’une
épaisseur égale à 30 mm, ne contribue pas à la résistance au cisaillement.

Pour que le béton de la fondation puisse avoir une résistance adéquate à la


pression due à l’effort tranchant, il faut s’assurer que la contrainte maximale
de pression n’excède pas la résistance de calcul en compression du béton :
VEd
σmax = ≤ ƒcd .
bn ⋅ Leff , n
Cela donne la résistance de calcul au cisaillement suivante pour la bêche :
Vn,Rd = ƒcd bn Leff,n.

K.2.5 Résistance de l’âme de la bêche au cisaillement

La résistance de calcul de l’âme de la bêche au cisaillement est donnée


par :
A ⋅ƒ
−− avec la formule exacte pour l’aire Av : Vn, Rd = v y , n ;
γM 0 ⋅ 3

t wn (hn − 2t fn ) ⋅ ƒy , n
−− avec la formule simplifiée pour l’aire Av : Vn, Rd = .
γM 0 ⋅ 3

K.2.6 Résistance des semelles de la bêche

La réaction de reprise de l’effort horizontal VEd par le béton en face de la


bêche étant excentrée, on considère que l’équilibre en moment au pied
du poteau est assuré par un couple d’efforts Nsec,Ed « secondaires », l’un de
traction appliqué par la bêche, et l’autre de compression appliqué au droit
d’une semelle du poteau par le joint de scellement (voir la Figure K‑2).
ASSEMBLAGES DES PIEDS
206 DE POTEAUX EN ACIER

Note
L’effort « secondaire » de traction pourrait être, au moins en partie, repris par les tiges
d’ancrage. Néanmoins, on admettra qu’il est réparti équitablement entre les deux semelles
de la bêche.

Considérant que la bêche travaille en console par rapport à la platine


d’extrémité, la semelle la plus sollicitée de la bêche est soumise à un effort
normal total de traction égal à :
⎛ 2 ⎞
VEd ⎜ Ln − Leff , n ⎟
⎝ 3 ⎠ ⎡ ( hn − t fn ) ⎤ ,
Ft,fn , Ed = ⎢1 +
(hn − t fn ) ⎣ hc ⎥⎦

où :
hn : hauteur du profilé constituant la bêche ;
hc : hauteur du profilé constituant le poteau ;
tfn : épaisseur de la semelle de la bêche ;
Leff,n : profondeur efficace de la bêche = Ln - em
avec em épaisseur du scellement ;
Ln : longueur/profondeur totale de la bêche.

On vérifie que ce dernier effort est inférieur à la résistance plastique de la


semelle, soit :
2
VEd ⋅ ( Ln − ⋅ Leff , n ) ⎛
3 h −t ⎞
Ft,fn , Ed = ⎜⎜1 + n fn ⎟⎟ ≤ Ft, fn , Rd = beff , t, fn ⋅t fn ⋅ ƒy ,fn .
( hn − t fn ) ⎝ hc ⎠

En absence d’un raidisseur dans l’âme du poteau en face de la semelle,


la largeur efficace de la semelle sur laquelle l’effort est réparti est prise
égale à la plus faible des deux valeurs suivantes (voir le paragraphe 4.8 de
l’EN 1993-1-8) :

−− beff,t,fn = ( ƒy,fn /ƒu,fn )×bfn ;


⎡⎛ t ⎞ ⎛ ƒ ⎞ ⎤
−− b k = min ⎢⎜⎜ p ⎟⎟ ⎜ y , p ⎟ ; 1,0⎥ .
eff , t , fn = t wc + 2 ⋅ 2 ⋅ a wc + 7 ⋅ k t p où ⎜ ⎟
⎢⎣⎝ t fn ⎠ ⎝ ƒy ,fn ⎠ ⎦⎥

On en déduit que l’effort de cisaillement appliqué au pied de poteau ne
doit pas être supérieur à la résistance de calcul suivante :

beff , t, fn ⋅ t fn ⋅ ƒy ,fn ⋅ hc ( hn − t fn )
Vn, Rd = .
2
( Ln − Leff , n ) ⋅ (hc + hn − t fn )
3
ANNEXE K : REPRISE DE L’EFFORT
DE CISAILLEMENT PAR UNE BÊCHE 207

K.2.7 Résistance de l’âme du poteau

K.2.7.1 Effort local de traction appliqué par l’aile de la cornière à l’âme du poteau
La semelle de la bêche en compression applique un effort normal local de
compression à la platine d’extrémité et à l’âme du poteau égal à :
2
VEd ⋅ ( Ln − ⋅ Leff , n ) ⎡
(h − t )⎤
Ft, wc, Ed = Ft, fn , Ed = 3
⎢1 − n fn ⎥ .
( hn − t fn ) ⎣ hc ⎦
La semelle de la bêche en traction transmet un effort normal local de
traction à la platine d’extrémité et à l’âme du poteau égal à :
2
VEd ⋅ ( Ln − ⋅ Leff , n ) ⎡
3 ( hn − t fn ) ⎤ .
Ft, wc, Ed = Ft, fn , Ed = ⎢1 +
( hn − t fn ) ⎣ hc ⎥⎦
Chacun de ces efforts est réparti sur une largeur efficace de l’âme du poteau
égale à (voir les paragraphes 6.2.6.2(1) et 6.2.6.3 (1) de l’EN 1993-1-8) :
beff,c,wc = beff,t,wc = tfn + 2 . √2 . afn + 5 . (tp + √2 awc),

où :
−− afn :  
dimension de la gorge du cordon de soudure bêche/
platine d’extrémité ;
−− awc : dimension de la gorge du cordon de soudure platine
d’extrémité/âme du poteau ;
−− tp et tfn : épaisseurs, respectivement, de la platine d’extrémité et de
la semelle de la bêche.

On vérifie la résistance locale de l’âme du poteau ainsi :


−− p
oteau avec effort axial de compression : vérification de la résistance
locale en compression de la partie d’âme située en face de l’effort local
transmis par la semelle de la bêche, en intégrant une prise en compte
de l’effort tranchant VEd et de l’effort axial NEd aussi présents (voir le
paragraphe K.2.7.2) ;
−− p
oteau avec effort axial en traction (soulèvement)  : vérification de
la résistance locale en traction de la partie d’âme située en face de
l’effort local transmis par la semelle de la bêche, en intégrant une prise
en compte de l’effort de cisaillement VEd et de l’effort axial NEd aussi
présents (voir le paragraphe K.2.7.3).

K.2.7.2 Vérification de la résistance locale en compression de l’âme du poteau


La prise en compte de l’effet du cisaillement dans l’âme du poteau sur
la résistance locale de cette âme à la compression est évaluée à travers
la formule de Von Mises. Cette formule est employée par l’EN 1993-1-8
pour les vérifications de résistance d’âme du poteau dans les assemblages
poutre/poteau. Dans le cas présent, l’effort NEd dans le poteau est un effort
de compression.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
208 DE POTEAUX EN ACIER

On vérifie l’état de contraintes dans l’âme du poteau par la formule de Von


Mises :
σwc, Ed τ
≤ 1 − 3 ( wc, Ed ) 2 ,
ƒyc / γ M 0 ƒyc

Fc, wc, Ed N VEd
où : σwc, Ed = + Ed , τwc, Ed = ;
beff , t, wc t wc A c A v ,c
2
VEd ⋅ ( Ln − ⋅ Leff , n ) ⎡
( h − t )⎤
Fc, wc, Ed = 3
⎢1 − n fn ⎥ .
(hn − t fn ) ⎣ hc ⎦

La vérification de l’âme avec la formule de Von Mises conduit à la résistance


de calcul suivante à l’effort de cisaillement dans la bêche :
⎛ ⎛ ƒyc ⎞
2
NEd ⎞⎟
⎜ hc ( hn − t fn ) .
Vn,Rd = beff ,c,wc t wc ⎜ ⎜⎜ ⎟⎟ − 3 τwc,
2
Ed − ⎟
⎜ ⎝ γM 0 ⎠ 2
A c ⎟ ( L − L ) (h − h +t )
⎝ ⎠ n 3 eff ,n c n fn

K.2.7.3 Vérification de la résistance locale en traction de l’âme du poteau

Dans le cas présent l’effort NEd dans le poteau est un effort de traction.
Comme pour le cas de compression, on vérifie l’état de contraintes dans
l’âme du poteau par la formule de Von Mises :
2
⎛ƒ ⎞ ,
σwc, Ed ≤ ⎜⎜ y , fn ⎟⎟ − 3τwc
2
, Ed
⎝ γM 0 ⎠

Ft, wc, Ed N VEd


où : σwc, Ed = + Ed , τ wc, Ed = ;
beff , t, wc t wc A c A v ,c

2
VEd ⋅ ( Ln − ⋅ Leff , n ) ⎡
3 ( hn − t fn ) ⎤
Ft, wc, Ed =
( hn − t fn ) ⎢1 + h ⎥.
⎣ c ⎦

La vérification de l’âme en traction conduit à la résistance de calcul suivante


à l’effort de cisaillement dans la bêche :
⎛ ⎛ ƒyc ⎞
2
N ⎞
⎜ ⎟ hc (hn − t fn) .
Vn,Rd = beff ,t,wc t wc ⎜ ⎜⎜ ⎟⎟ − 3 τ 2wc, Ed − Ed ⎟⎟
⎜ ⎝ γM 0 ⎠ Ac 2
⎝ ⎠ ( Ln − 3 Leff ,n ) ( hc + hn − t fn)

ANNEXE K : REPRISE DE L’EFFORT
DE CISAILLEMENT PAR UNE BÊCHE 209

K.3 Conception et vérification d’une bêche en cornière


K.3.1 Généralités

Pour assurer la résistance d’une bêche en cornière, on vérifie que sont


adéquates :
−− les dimensions pour la profondeur de la bêche en cornière ;
−− l a rigidité de l’aile verticale de la cornière, c’est-à-dire l’élancement
Ln/tn ;
−− la résistance du béton à la pression contre la bêche ;
−− la résistance de l’aile de la cornière ;
−− l a résistance des soudures entre cornière et la platine d’extrémité (pas
besoin d’être vérifiées si dimensions forfaitaires des gorges des cordons
prise) (voir l'Annexe L) ;
−− l a résistance de l’âme du poteau à l’effort local de traction appliqué par
la bêche.
Il est à noter qu’on ne tient compte que de la résistance à l’effort tranchant
offerte par la bêche et on néglige toute participation à la reprise de
ce dernier effort soit par frottement Ff,Rd, soit par cisaillement des tiges
d’ancrage.

La Figure K‑3 montre la répartition des efforts agissant sur la bêche en


cornière et les notations pour les dimensions.

Les dimensions sont les suivantes :


−− bn : largeur (en plan) de la cornière ;
−− hn : hauteur (en plan) de la cornière ;
−− hc : hauteur du profilé constituant le poteau ;
−− tn : épaisseur d’aile de la cornière ;
−− Leff,n :profondeur efficace de la bêche = Ln - em ,
avec em épaisseur du scellement ;
−− Ln : profondeur totale de la bêche, c’est-à-dire ici la longueur de l’aile
verticale de la cornière.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
210 DE POTEAUX EN ACIER

hc /2

Nsec,Ed
VEd Nsec,Ed

VEd Ln
L eff,n

hn
σmax ≤ ƒcd

M sec,Ed = (L n -2/3L eff,n ) VEd


M sec,Ed = Nsec,Ed hc /2

Axe z-z bn

Axe y-y

Figure K‑3 : Répartition des efforts agissant sur une bêche en cornière.

K.3.2 Profondeur minimale d’une bêche en cornière

Pour que la bêche agisse efficacement, on choisit une cornière satisfaisant


la condition suivante :

profondeur : Leff,n ≥ 60 mm.

K.3.3 Rigidité / élancement de l’aile verticale de la cornière

L’aile verticale de la cornière, soumise à la pression du béton, a tendance


à fléchir, tendance à laquelle s’oppose le béton qui l’entoure. Afin de
s’assurer que cette aile est suffisamment raide pour rester en bon contact
avec le béton sur toute sa profondeur, on lui impose un rapport longueur/
épaisseur qui ne dépasse pas 10, soit :

profondeur : Ln ≤ 10 . tn.
ANNEXE K : REPRISE DE L’EFFORT
DE CISAILLEMENT PAR UNE BÊCHE 211

K.3.4 Résistance du béton à la pression

On admet que l’effort de cisaillement est transmis à la fondation par la


pression sur la surface verticale de l’aile de la cornière et qu’il y a une
répartition linéaire de cette pression (voir la Figure K‑3). On considère que
le joint de scellement, typiquement d’une épaisseur égale à 30 mm, ne
contribue pas à la résistance au cisaillement.

Pour que le béton de la fondation puisse avoir une résistance adéquate à


la pression de l’effort tranchant, il faut s’assurer que la contrainte maximale
de pression n’excède pas la résistance de calcul en compression du béton :
2 VEd
σmax = ≤ ƒcd .
bn ⋅ Leff, n
Cela donne la résistance de calcul au cisaillement suivante pour la bêche :
1
Vn, Rd = ƒcd bn Leff , n .
2
K.3.5 Résistance de l’aile de la cornière

La réaction de reprise de l’effort horizontal VEd par le béton en face de


l’aile verticale de la cornière étant excentrée, on considère que l’équilibre
en moment en pied du poteau est assurée par un couple d’efforts Nsec,Ed
« secondaires », l’un de traction appliqué par l’aile verticale de la cornière,
et l’autre de compression appliqué au droit d’une semelle du poteau par
le joint de scellement.
Note
L’effort « secondaire » de traction pourrait être, au moins en partie, repris par les tiges
d’ancrage. Néanmoins, on admettra qu’il est repris uniquement par aile verticale de la
cornière.

Ainsi, simultanément à l’effort de cisaillement VEd, l’aile de la cornière est


soumise à un effort de traction égal à :
⎛ 2 ⎞
2 ⎜ L n − Leff,n ⎟
3
Ft,n,Ed = VEd ⎝ ⎠.
hc
En l’absence d’un raidisseur dans l’âme du poteau en face de l’aile, la largeur
efficace d’aile sur laquelle l’effort de traction est réparti est prise égale à la plus
faible des deux valeurs suivantes (voir le paragraphe 4.8 de l’EN 1993-1-8) :

−− beff,t,n = ( ƒy,n /ƒu,n) × bn ;

⎡⎛ t ⎞ ⎛ ƒ ⎞ ⎤
−− beff , t, n = t wc + 2 ⋅ 2 ⋅ a wc + 7 ⋅ k t p , où k = min ⎢⎜⎜ p ⎟⎟ ⎜ y,p ⎟ ; 1⎥ .
⎢⎣⎝ t n ⎠ ⎜⎝ ƒy,n ⎟⎠ ⎥⎦

ASSEMBLAGES DES PIEDS
212 DE POTEAUX EN ACIER

Ayant appliqué la formule de Von Mises pour la vérification de l’aile de la


cornière, on déduit la résistance de calcul au cisaillement suivante pour la
bêche :
1 .
Vn,Rd = bntn ƒyn
2
⎛ 2 ⎞
4 bn⎜ L n − Leff,n ⎟
⎝ 3 ⎠ +3
beff,t,n h2c

K.3.6 Résistance de l’âme du poteau

K.3.6.1 Efforts locaux appliqués par la bêche à l’âme du poteau


L’aile de la cornière transmet à travers la platine d’extrémité un effort local
de traction à l’âme du poteau égal à :
⎛ 2 ⎞
2 ⎜ L n − Leff, n ⎟
⎝ 3 ⎠ .
Ft,n,Ed = VEd
hc

L’effort est réparti sur une largeur efficace de l’âme du poteau égale à (voir
le paragraphe 6.2.6.3(1) de l’EN 1993-1-8) :
beff,c,wc = beff,t,wc = tfn + 2 . √2 . afn + 5 . (tp + √2 awc)
où :
−− afn : 
dimension de la gorge du cordon de soudure cornière/platine
d’extrémité ;
−− awc : dimension de la gorge du cordon de soudure platine
d’extrémité/âme du poteau ;
−− tp et tn : épaisseurs, respectivement, de la platine d’extrémité et de
l’aile de la cornière.

K.3.6.2 Vérification de la résistance locale en traction de l’âme du poteau


On vérifie l’état de contraintes dans l’âme du poteau par la formule de Von
Mises :
σwc,Ed ≤ ƒywc
2
− 3τwc,
2
Ed ,

Ft, wc, Ed N VEd .
où : σwc, Ed = + Ed , τ wc, Ed =
beff , t, wc t wc A c A v ,c

Les valeurs des efforts NEd et VEd appliqués simultanément au pied de


poteau sont connues.
La vérification de l’âme en traction conduit à la résistance de calcul suivante
à l’effort de cisaillement dans la bêche :
⎛ 2 N ⎞ hc .
V n,Rd = beff ,t ,wc t wc ⎜⎜ ƒywc − 3 τ2wc,Ed − Ed ⎟⎟
⎝ A c ⎠ 2 (L −
2
n L eff ,n )
3
ANNEXE K : REPRISE DE L’EFFORT
DE CISAILLEMENT PAR UNE BÊCHE 213

K.4 Conception et vérification d’une bêche en I


transmettant un effort tranchant résultant
incliné par rapport à l’axe z-z du poteau
K.4.1 Introduction

Certains assemblages de Configuration A (voir la Figure 2‑5), ou de


Configuration E (voir la Figure 2‑7), peuvent avoir à transmettre des efforts
tranchants selon chacun des deux axes du poteau. On ne considère ici que
des bêches en profil I ou H.

L’assemblage en pied du poteau est soumis à un effort incliné VEd qui a pour
composantes selon les deux axes principaux Vz,Ed et Vy,Ed (voir la Figure K‑4).

Vy,Ed

Axe z-z Vz,Ed

Axe y-y
Figure K‑4 : Pied de poteau soumis à un effort tranchant incliné par rapport l’axe z-z.

Pour la vérification générale d’une bêche ainsi sollicitée, on propose la


formule d’interaction suivante :
Vz,Ed V
+ y,Ed ≤ 1 ,
Vn,z,Rd Vn,y,Rd
où : Vz,Ed : effort tranchant appliqué au pied du poteau dans la
direction zz ;
Vy,Ed :  effort tranchant appliqué au pied du poteau dans la
direction yy ;
Vn,z,Rd :  résistance de calcul à un effort tranchant seul dans la
direction zz ;
Vn,y,Rd :  résistance de calcul à un effort tranchant seul dans la
direction yy.
La résistance de calcul Vn,z,Rd est obtenue par l’application des règles de
calcul données au paragraphe K.2.

La résistance de calcul Vn,y,Rd  est obtenue par l’application des règles de


calcul présentées aux paragraphes suivants.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
214 DE POTEAUX EN ACIER

K.4.2 Résistance de la bêche à un effort tranchant selon l’axe y-y

K.4.2.1 Modélisation
On considère que l’effort tranchant est repris par pression du béton sur
l’âme de la bêche, répartie d’une manière triangulaire sur la hauteur de
l’âme (voir la Figure K‑5).

Comme pour le cas d’un effort selon l’axe z-z, un effort secondaire de
traction est introduit dans la bêche ainsi qu’un effort égal de compression
proche du bord de la platine mais que nous allons supposer être positionné
à mi-distance entre l’axe du poteau et le bord de la semelle. Il convient de
considérer que l’effort secondaire de traction dans la bêche est repris par
les deux semelles uniquement.

L’effort axial secondaire devient :


4( Leff,n + 3 em )
N sec,Ed = VEd .
3b fn

On considère qu’un mécanisme de flexion se forme dans l’âme de la bêche


(voir la Figure K‑5). On ne vérifie que la facette triangulaire avec son bord
horizontal haut attaché à la platine. Aussi, à titre de simplification plaçant en
sécurité, aucune résistance au moment n’est prise le long de ce dernier bord.

Vy,E,d

Vy,E,d Ln Ln
Nsec, Ed
Nsec,Ed

bn hn

Bêche en profil laminé en I ou en H soumise à un effort tranchant selon l’axe y- y.

Figure K‑5 : Reprise de l’effort tranchant par la bêche par pression du béton sur l’âme
et un couple d’efforts secondaires verticaux pour équilibrer l’ensemble.
ANNEXE K : REPRISE DE L’EFFORT
DE CISAILLEMENT PAR UNE BÊCHE 215

K.4.2.2 Résistance du béton à la pression localisée


Pour que le béton de la fondation puisse avoir une résistance adéquate à
la pression de l’effort tranchant, il faut s’assurer que la contrainte maximale
de pression n’excède pas la résistance de calcul en compression du béton :
2 VEd
σmax = ≤ ƒcd .
(hn − 2 t fn ) ⋅ Leff,n
Cela donne la résistance de calcul au cisaillement suivante pour la bêche :
1
Vn,Rd = ƒcd (hn - 2 t fc ) Leff ,n .
2

K.4.2.3 Résistance de l’âme de la bêche en flexion


La résistance de calcul, basée sur la résistance du mécanisme simplifié en
flexion de la facette de l’âme, est la suivante :
hn L2eff ,n 24
Vn,Rd = t wn
2
ƒy ,wn .
[
( hn - 2 t fn) 4Leff ,n − (hn − 2t fn )
2
]
K.4.2.4 Résistance de la semelle de la bêche
Les deux semelles partagent l’effort tranchant, l’effort secondaire de
traction ainsi que le moment de flexion introduit par l’excentricité de la
réaction du béton sur l’âme de la bêche et l’effort tranchant au pied du
poteau.

On vérifie l’état de contraintes dans chaque semelle de la bêche par la


formule de Von Mises :
σ fn,Ed ≤ ƒyfn
2
− 3 τ 2fn,Ed .

Les contraintes entrant dans cette vérification sont les suivantes :

V Ed
−− τ fn,Ed = ;
2 t fnbfn

V y , Ed ( L eff ,n + 3 em ) NEd ,sec


.
−− σ fn, Ed = 2
b t
+
2 t fn bfn
fn fn

ASSEMBLAGES DES PIEDS
216 DE POTEAUX EN ACIER

K.4.2.5 Résistance de la platine

La résistance offerte par le mécanisme en flexion indiqué sur la Figure  K‑6


est évaluée. Si le poteau est soumis simultanément à un effort de
soulèvement, et afin de ne pas avoir un effet d’interaction trop significatif,
il est conseillé que la résistance obtenue soit vingt fois la valeur de l’effort
tranchant appliqué.

Vy,Ed

Axe z-z Vz,Ed

Axe y-y
Figure K‑6 : Mécanisme de la platine.

Sur cette dernière base, et moyennant des simplifications plaçant en


sécurité, la résistance de calcul devient la suivante :
bn ( bfc − t fc )
Vn,Rd = t 2p ƒy, p .
35( hc - hn ) ( Leff ,n + 3e)

K.4.2.6 Résistance locale de l’âme du poteau

On vérifie l’état de contraintes dans l’âme du poteau en face de la semelle


la plus sollicitée de la bêche par la formule de Von Mises :

σwc, Ed ≤ ƒywc
2
− 3τwc,
2
Ed ,

où :
Nsec,Ed N
σwc,Ed = + Ed ;
2 beff ,t,wc t wc A c

V
τwc, Ed = Ed ;
A v ,c

b =b
eff , c, wc eff , t , wc ( )
= t fn + 2 ⋅ 2 ⋅ a fn + 5 ⋅ t p + 2awc .
ANNEXE L : DIMENSIONNEMENT FORFAITAIRE
DES CORDONS D’ANGLE DES SOUDURES 217

ANNEXE L : Dimensionnement forfaitaire des cordons


d’angle des soudures
On traite ici le dimensionnement forfaitaire des cordons d’angle des
soudures entre la platine et le profil de poteau ou de bêche pour « attacher
la section ».

Les poteaux et les bêches en I transmettant aux pieds de poteaux,


simultanément à l’effort de cisaillement, un effort axial plus éventuellement
un moment de flexion, il est nécessaire de dimensionner les cordons de
soudure pour l’âme et pour les semelles selon le Tableau L‑1.

a 1 ⎡ ƒy βw γM2 ⎤
min( ) = ⎢ ⎥
t 2 ⎣ ƒu γM0 ⎦

Tableau L‑1 : Dimension forfaitaire de la gorge de chaque cordon symétrique -


Assemblages doubles-cordons en T transmettant des efforts et
des moments en combinaison

Aciers de la norme NF EN 10025 (Parties 1 à 6) pour t ≤ 40mm


Désignation ƒy (N/mm²) ƒu (N/mm²) γM0 (*) γM2 (*) βw min (a/t)
S235 235 360 0,80 0,46
S275 275 430 0,85 0,48
S275 N/NL 275 390 0,85 0,53
S275 M/ML 275 370 0,85 0,58
1,0 1,25
S355 355 510 0,90 0,55
S355 N/NL 355 490 0,90 0,58
S355 M/ML 355 470 0,90 0,60
S355 W 355 510 0,90 0,55
(*) Les valeurs γM0 = 1,0 et γM2 = 1,25 sont celles proposées dans l’Annexe Nationale de
l’EN 1993-1-1 et celle de l’EN 1993-1-8.
ASSEMBLAGES DES PIEDS
218 DE POTEAUX EN ACIER
ANNEXE M : AIDES DONNANT LE COEFFICIENT α POUR LE
CALCUL DES RÉSISTANCES DES TRONÇONS EN T EN TRACTION 219

ANNEXE M : Aides donnant le coefficient α pour le


calcul des résistances des tronçons en T en
traction
Note
Les valeurs ont été générées à partir d’une exploitation des données de la lecture des
points sur la Figure 6.11 de l’EN 1993-1-8.
λ1
0,26 0,28 0,30 0,32 0,34 0,36 0,38 0,40 0,42 0,44 0,46 0,48 0,50 0,52 0,54 0,56 0,58 0,60
λ2 
0,24 8,00 8,00 8,00 8,00 8,00 7,84 7,67 7,49 7,32 7,14 6,97 6,84 6,70 6,56 6,43 6,29 6,21 6,13
0,26 8,00 8,00 8,00 8,00 7,84 7,67 7,49 7,31 7,14 6,97 6,83 6,70 6,56 6,43 6,29 6,21 6,14 6,06
0,28 8,00 8,00 8,00 7,87 7,69 7,51 7,33 7,15 6,98 6,84 6,71 6,57 6,44 6,30 6,22 6,14 6,07 5,98
Tableau M‑1 : Valeurs du coefficient α pour le domaine courant.

0,30 8,00 8,00 7,91 7,72 7,53 7,35 7,16 6,98 6,85 6,72 6,58 6,45 6,32 6,23 6,15 6,08 6,00 5,85
0,32 8,00 7,98 7,79 7,60 7,41 7,22 7,03 6,89 6,76 6,62 6,49 6,36 6,25 6,17 6,10 6,02 5,89 5,75
0,34 8,00 7,86 7,67 7,48 7,28 7,09 6,93 6,80 6,66 6,53 6,40 6,27 6,19 6,12 6,04 5,93 5,79 5,64
0,36 7,96 7,76 7,56 7,37 7,17 6,98 6,85 6,71 6,58 6,44 6,31 6,22 6,14 6,07 5,98 5,83 5,69 5,55
0,38 7,88 7,67 7,47 7,27 7,06 6,91 6,77 6,63 6,50 6,36 6,25 6,17 6,10 6,02 5,89 5,75 5,61 5,47
0,40 7,79 7,58 7,37 7,16 6,97 6,83 6,69 6,56 6,42 6,28 6,20 6,13 6,05 5,94 5,80 5,66 5,52 5,41
0,42 7,73 7,51 7,29 7,07 6,90 6,77 6,63 6,49 6,35 6,24 6,16 6,08 6,00 5,87 5,73 5,60 5,47 5,36
0,44 7,67 7,44 7,20 6,98 6,84 6,70 6,56 6,42 6,28 6,20 6,12 6,04 5,94 5,80 5,67 5,53 5,42 5,32
0,46 7,62 7,37 7,11 6,92 6,78 6,64 6,50 6,36 6,25 6,16 6,08 6,00 5,87 5,74 5,61 5,48 5,38 5,27
0,48 7,58 7,31 7,03 6,87 6,73 6,59 6,45 6,30 6,21 6,13 6,04 5,94 5,81 5,68 5,55 5,44 5,33 5,23
ASSEMBLAGES DES PIEDS

0,50 7,56 7,23 6,96 6,82 6,68 6,53 6,39 6,26 6,17 6,09 6,00 5,87 5,75 5,62 5,50 5,40 5,29 5,19
220 DE POTEAUX EN ACIER

0,52 7,56 7,21 6,93 6,79 6,64 6,49 6,34 6,23 6,14 6,06 5,96 5,83 5,71 5,58 5,46 5,36 5,26 5,15
0,54 7,56 7,21 6,92 6,75 6,60 6,45 6,29 6,20 6,11 6,03 5,91 5,79 5,66 5,54 5,43 5,32 5,22 5,12
0,56 7,56 7,21 6,92 6,72 6,56 6,41 6,26 6,17 6,08 5,99 5,87 5,74 5,62 5,49 5,39 5,29 5,19 5,09
0,58 7,56 7,21 6,92 6,71 6,54 6,37 6,24 6,15 6,05 5,95 5,82 5,70 5,57 5,46 5,36 5,26 5,16 5,06
0,60 7,56 7,21 6,92 6,69 6,51 6,33 6,21 6,12 6,02 5,91 5,78 5,66 5,53 5,43 5,33 5,23 5,13 5,03
ANNEXE M : AIDES DONNANT LE COEFFICIENT α POUR LE
CALCUL DES RÉSISTANCES DES TRONÇONS EN T EN TRACTION 221

8,2
λ2 = λ2 = λ2 = λ2 = λ2 =
8,1
0,4 0,35 0,3 0,25 0,2
8
λ2 =
Seuil maximal : α = 8
7,9
0,45
7,8 λ2 =
7,7 0,5
7,6

7,5

7,4
λ2
7,3

7,2 0,2
Sens de croissance de
7,1
λ2
7

6,9 λ2 = 0,55
6,8 λ2 = 0,6
0,25
6,7

6,6
0,3
α 6,5

α 6,4
6,3 λ2 = 0,65 0,35

6,2 0,40
6,1

6 0,45
5,9 0,5
5,8 0,55
5,7 0,6
5,6
λ1 = m/(m+e)
5,5 λ2 = m2/(m+e) 0,65
0,75
5,4

5,3

5,2

5,1

5 m2
4,9 Seuil
Seuilbas
basde
delalavaleur
valuer de
4,8 α = 4 + 1,25 e/m = 4 + 1,25 (1−λ1)/λ1
m e
4,7

4,6
0,20 0,22 0,24 0,26 0,28 0,30 0,32 0,34 0,36 0,38 0,40 0,42 0,44 0,46 0,48 0,50 0,52 0,54 0,56 0,58 0,60

λ1

Figure M‑1 : Coefficient α selon l’EN 1993-1-8


(exploitation des données de lecture des points sur la Figure 6.11 de l’EN).
ASSEMBLAGES DES PIEDS
222 DE POTEAUX EN ACIER
ANNEXE N : TABLEAUX D’ASSEMBLAGES PRÉDIMENSIONNÉS
DE PIEDS DE POTEAUX ARTICULÉS 223

ANNEXE N : Tableaux d’assemblages prédimensionnés


de pieds de poteaux articulés
Des tableaux de capacité de résistance d’assemblages prédimensionnés
de pieds de poteaux « articulés » en profils laminés courants sont fournis
dans les tableaux de la présente annexe et, pour limiter le volume de ce
guide, dans un fichier situé dans les feuilles de calculs à télécharger. La
configuration traitée (Configuration A1 – voir le paragraphe 2.2.2) est
rappelée en Figure N‑1.

Effort normal N Poteau en profil laminé


(compression)
Platine d’extrémité
d’épaisseur t p
Joint de Scellement
d’épaisseur em ≤ 50 mm

Fondation en béton

≥ df

Axe x-x Tiges d’ancrage

Figure N‑1 : Configuration A1 traitée dans les tableaux.

Ces tableaux donnent des capacités de résistance pour les choix de profils
et matériaux suivants, en considérant toutes les combinaisons possibles :
rofils laminés (IPE, HEA et HEB) et platines d’extrémité de la même
−− p
nuance d’acier ;
−− nuances d’acier S235, S275 et S355 ;
−− bétons de classes C20/25, C25/30 et C30/37.

Tous les tableaux ont été établis en considérant les coefficients de fondation
suivants : αbf = 1,5 et βj = 0,67.
Dans la présente annexe, seuls les extraits suivants de l’ensemble des
tableaux sont donnés :
−− profils IPE et platines d’extrémité en acier S235 avec béton de Classe
25/30 (voir le Tableau N‑1) ;
−− p
rofils HEA et platines d’extrémité en acier S235 avec béton de Classe
25/30 (voir le Tableau N‑2) ;
−− p
rofils HEA et platines d’extrémité en acier S235 avec béton de Classe
25/30 (voir le Tableau N‑3).
ASSEMBLAGES DES PIEDS
224 DE POTEAUX EN ACIER

Dans un tableau donné et pour un profil donné, les dimensions minimales


de la platine (hp, bp et tp) et de la fondation (hf, bf et df) sont fournies pour
trois niveaux de chargement caractérisés par des rapports NEd/Npl,Rd égaux
à 0,25, 0,5 et 0,75, où :
−− NEd : effort normal de compression appliqué ;
−− Npl,Rd : résistance plastique en compression pure de la section du profil
de poteau.
Pour ce qui concerne le type de projection affiché dans les tableaux, on a
la notation suivante :
−− C  : projection courte ;
−− E  : projection étendue.
On pourra se reporter au paragraphe 5.6 pour des informations sur
l’utilisation de ces tableaux et un exemple d’application.

La Figure N‑2 donne les conditions à respecter pour le placement du


poteau sur la fondation (en y ajoutant bien sûr une profondeur ≥ df), que
le poteau soit centré ou non. Une fondation ayant les dimensions données
dans les tableaux (dimensions minimales) respecte automatiquement ces
conditions si le poteau est centré sur celle-ci.

≥ 0,25 hp ≥ 0,25 hp
hp

≥ 0,25 bp

Axe z-z bp
≥ bf
Vz

≥ 0,25 bp
Axe y-y

≥ hf

Figure N‑2 : Distances à respecter pour le placement du profil sur la fondation.


Tableau N‑1 : Assemblages de pieds de poteaux articulés sous compression axiale –
Configurations prédimensionnées pour profils IPE, acier S235, béton C25/30.

Série
IPE Configuration A1 Nuance Acier S235 Classe Béton 25/30 Coefficients fondation α = 1,5 β = 0,67
Profils

Compression NEd/Npl,Rd = 0,25 NEd/Npl,Rd = 0,5 NEd/Npl,Rd = 0,75


Profil Résistance Eff. Axial Platine (mm) Fondation (mm) Eff. Axial Platine (mm) Fondation (mm) Eff. Axial Platine (mm) Fondation (mm)
Poteau Npl,Rd (KN) NEd (KN) hp bp tp Proj. hr br dt NEd (KN) hp bp tp Proj. hr br dt NEd (KN) hp bp tp Proj. hr br dt
IPE 80 180 45 95 60 8 C 145 90 100 90 105 75 8 E 160 115 100 135 120 85 10 E 180 130 100
IPE 100 243 61 115 70 8 C 175 105 100 121 130 85 8 E 195 130 100 182 145 100 10 E 220 150 100
IPE 120 310 78 135 80 8 C 205 120 100 155 150 95 8 E 225 145 100 233 165 110 12 E 250 165 100
IPE 140 386 97 155 90 8 C 235 135 100 193 175 105 8 E 265 160 100 290 190 125 12 E 285 190 100
IPE 160 472 118 175 100 8 C 265 150 100 236 195 120 8 E 295 180 100 354 215 135 12 E 325 205 110
IPE 180 563 141 200 110 8 C 300 165 100 261 220 130 10 E 330 195 110 422 240 150 14 E 360 225 120
IPE 200 669 167 220 120 8 C 330 180 110 335 240 140 10 E 360 210 120 502 260 160 14 E 390 240 130
IPE 220 784 196 240 130 8 C 360 195 120 392 265 155 10 E 400 235 135 588 285 175 16 E 430 265 145
IPE 240 919 230 260 140 8 C 390 210 130 460 290 170 12 E 435 255 145 689 310 190 16 E 465 285 155
IPE 270 1080 270 295 160 8 C 445 240 150 540 295 160 18 C 445 240 150 810 345 210 18 E 520 315 175
IPE 300 1265 316 325 175 8 C 490 265 165 632 325 175 20 C 490 265 165 948 380 230 18 E 570 345 190
IPE 330 1471 368 355 185 8 C 535 280 180 736 355 185 20 C 535 280 180 1103 415 245 20 E 625 370 210
IPE 360 1709 427 390 200 8 C 585 300 195 855 390 200 22 C 585 300 195 1282 450 260 22 E 675 390 225
IPE 400 1985 496 430 210 8 C 645 315 215 992 430 210 22 C 645 315 215 1489 500 280 24 E 750 420 250
IPE 450 2322 581 480 220 8 C 720 330 240 1161 480 220 24 C 720 330 240 1742 555 295 24 E 835 445 280
IPE 500 2715 679 535 235 8 C 805 355 270 1357 535 235 26 C 805 355 270 2036 615 315 26 E 925 475 310
IPE 550 3159 790 585 245 8 C 880 370 295 1579 585 245 28 C 880 370 295 2369 670 330 28 E 1005 495 335
IPE 600 3666 916 640 260 10 C 960 390 320 1833 640 260 28 C 960 390 320 2749 730 350 30 E 1095 525 365
IPE 750x137 4103 1026 790 300 8 C 1185 450 395 2051 790 300 26 C 1185 450 395 3077 875 385 28 E 1315 580 440
IPE 750x147 4406 1101 790 300 10 C 1185 450 395 2203 790 300 28 C 1185 450 395 3304 885 395 30 E 1330 595 445
IPE 750x161 4804 1201 800 305 10 C 1200 460 400 2402 800 305 30 C 1200 460 400 3603 900 405 32 E 1350 610 450
IPE 750x173 5201 1300 810 315 10 C 1215 475 405 2601 810 315 32 C 1215 475 405 3901 910 415 36 E 1365 625 455
IPE 750x185 5537 1384 815 315 12 C 1225 475 410 2768 815 315 34 C 1225 475 410 4153 925 425 38 E 1390 640 465
IPE 750x196 5894 1474 825 320 12 C 1240 480 415 2947 825 320 36 C 1240 480 415 4421 935 435 38 E 1405 655 470
IPE 750x210 6289 1572 835 325 12 C 1255 490 420 3144 835 325 38 C 1255 490 420 4716 950 445 42 E 1425 670 475
IPE 750x222 6660 1665 840 330 12 C 1260 495 420 3330 900 390 28 E 1350 585 450 4995 965 455 44 E 1450 685 485
ANNEXE N : TABLEAUX D’ASSEMBLAGES PRÉDIMENSIONNÉS
DE PIEDS DE POTEAUX ARTICULÉS 225
Tableau N‑2 : Assemblages de pieds de poteaux articulés sous compression axiale –
Configurations prédimensionnées pour profils HEA, acier S235, béton C25/30.

Série
HEA Configuration A1 Nuance Acier S235 Classe Béton 25/30 Coefficients fondation α = 1,5 β = 0,67
Profils

Compression NEd/Npl,Rd = 0,25 NEd/Npl,Rd = 0,5 NEd/Npl,Rd = 0,75


Profil Résistance Eff. Axial Platine (mm) Fondation (mm) Eff. Axial Platine (mm) Fondation (mm) Eff. Axial Platine (mm) Fondation (mm)
226 DE POTEAUX EN ACIER

Poteau Npl,Rd (KN) NEd (KN) hp bp tp Proj. hr br dt NEd (KN) hp bp tp Proj. hr br dt NEd (KN) hp bp tp Proj. hr br dt
HEA 100 499 125 115 120 8 C 175 180 100 250 140 140 10 E 210 210 100 374 155 160 14 E 235 240 100
ASSEMBLAGES DES PIEDS

HEA 120 595 149 130 140 8 C 195 210 100 298 155 160 10 E 235 240 100 447 175 180 14 E 265 270 100
HEA 140 738 185 150 160 8 C 225 240 100 369 180 185 10 E 270 280 100 554 200 205 16 E 300 310 100
HEA 160 911 228 170 180 8 C 255 270 100 456 200 210 12 E 300 315 100 683 225 230 18 E 340 345 115
HEA 180 1063 266 190 200 8 C 285 300 100 532 220 230 12 E 330 345 110 798 245 255 18 E 370 385 125
HEA 200 1265 316 210 220 8 C 315 330 105 633 245 255 12 E 370 385 125 949 270 280 20 E 405 420 135
HEA 220 1512 378 235 245 8 C 355 370 120 756 270 280 14 E 405 420 135 1134 295 305 20 E 445 460 150
HEA 240 1806 451 255 265 8 C 385 400 130 903 295 305 16 E 445 460 150 1354 325 335 22 E 490 505 165
HEA 260 2040 510 275 285 8 C 415 430 140 1020 315 325 16 E 475 490 160 1530 350 360 24 E 525 540 175
HEA 280 2286 571 300 310 8 C 450 465 150 1143 300 310 28 C 450 465 150 1714 375 385 24 E 565 580 190
HEA 300 2644 661 320 330 8 C 480 495 160 1322 320 330 30 C 480 495 160 1983 400 410 26 E 600 615 200
HEA 320 2923 731 345 335 10 C 520 505 175 1461 390 380 18 E 585 570 195 2192 430 420 28 E 645 630 215
HEA 340 3127 784 365 335 10 C 550 505 185 1568 415 385 20 E 625 580 210 2352 455 425 30 E 685 640 230
HEA 360 3355 839 385 335 10 C 580 505 195 1677 435 385 20 E 655 580 220 2516 480 430 30 E 720 645 240
HEA 400 3736 934 430 340 10 C 645 510 215 1868 485 395 22 E 730 595 245 2802 530 440 32 E 795 660 265
HEA 450 4184 1046 485 345 10 C 730 520 245 2092 540 400 24 E 810 600 270 3138 585 445 34 E 880 670 295
HEA 500 4642 1161 540 350 12 C 810 525 270 2321 595 405 24 E 895 610 300 3482 645 455 36 E 970 685 325
HEA 550 4976 1244 590 350 12 C 885 525 295 2488 590 350 38 C 885 525 295 3732 700 460 38 E 1050 690 350
HEA 600 5322 1330 640 350 12 C 960 525 320 2661 640 350 38 C 960 525 320 3991 755 465 38 E 1135 700 380
HEA 650 5678 1420 695 355 12 C 1045 535 350 2839 695 355 38 C 1045 535 350 4259 810 470 40 E 1215 705 405
HEA 700 6121 1530 745 355 12 C 1120 535 375 3061 745 355 40 C 1120 535 375 4591 865 475 40 E 1300 715 435
HEA 800 6717 1679 850 360 12 C 1275 540 425 3358 850 360 38 C 1275 540 425 5038 970 480 42 E 1455 720 485
HEA 900 7532 1883 950 360 12 C 1425 540 475 3766 950 360 40 C 1425 540 475 5649 1075 485 44 E 1615 730 540
HEA 1000 8151 2038 1055 365 12 C 1585 550 530 4075 1055 365 40 C 1585 550 530 6113 1180 490 44 E 1770 735 590
Tableau N‑3 : Assemblages de pieds de poteaux articulés sous compression axiale –
Configurations prédimensionnées pour profils HEB, acier S235, béton C25/30.

Série
HEB Configuration A1 Nuance Acier S235 Classe Béton 25/30 Coefficients fondation α = 1,5 β = 0,67
Profils

Compression NEd/Npl,Rd = 0,25 NEd/Npl,Rd = 0,5 NEd/Npl,Rd = 0,75


Profil Résistance Eff. Axial Platine (mm) Fondation (mm) Eff. Axial Platine (mm) Fondation (mm) Eff. Axial Platine (mm) Fondation (mm)
Poteau Npl,Rd (KN) NEd (KN) hp bp tp Proj. hr br dt NEd (KN) hp bp tp Proj. hr br dt NEd (KN) hp bp tp Proj. hr br dt
HEB 100 612 153 120 120 8 C 180 180 100 306 150 150 12 E 225 225 100 459 170 170 16 E 255 255 100
HEB 120 799 200 145 145 8 C 220 220 100 400 175 175 12 E 265 265 100 599 200 200 18 E 300 300 100
HEB 140 1009 252 165 165 8 C 250 250 100 505 200 200 14 E 300 300 100 757 225 225 20 E 340 340 115
HEB 160 1275 319 190 190 8 C 285 285 100 637 225 225 16 E 340 340 115 956 255 255 22 E 385 385 130
HEB 180 1533 383 210 210 8 C 315 315 105 767 250 250 16 E 375 375 125 1150 280 280 24 E 420 420 140
HEB 200 1835 459 230 230 8 C 345 345 115 917 275 275 18 E 415 415 140 1376 310 310 26 E 465 465 155
HEB 220 2139 535 255 255 10 C 385 385 130 1070 300 300 18 E 450 450 150 1605 335 335 28 E 505 505 170
HEB 240 2491 623 275 275 10 C 415 415 140 1245 325 325 20 E 490 490 165 1868 365 365 30 E 550 550 185
HEB 260 2783 696 295 295 10 C 445 445 150 1392 345 345 20 E 520 520 175 2088 390 390 30 E 585 585 195
HEB 280 3087 772 320 320 10 C 480 480 160 1544 370 370 22 E 555 555 185 2315 415 415 32 E 625 625 210
HEB 300 3503 876 340 340 12 C 510 510 170 1752 395 395 22 E 595 595 200 2627 440 440 34 E 660 660 220
HEB 320 3792 948 365 365 12 C 550 550 185 1896 420 400 24 E 630 600 210 2844 470 450 34 E 705 675 235
HEB 340 4016 1004 385 345 12 C 580 520 195 2008 445 405 24 E 670 610 225 3012 495 455 36 E 745 685 250
HEB 360 4245 1061 405 345 12 C 610 520 205 2122 465 405 26 E 700 610 235 3184 520 460 38 E 780 690 260
HEB 400 4648 1162 450 350 12 C 675 525 225 2324 510 410 26 E 765 615 255 3486 565 465 38 E 850 700 285
HEB 450 5122 1281 505 355 12 C 760 535 255 2561 565 415 28 E 850 625 285 3842 625 475 40 E 940 715 315
HEB 500 5608 1402 560 360 12 C 840 540 280 2804 620 420 28 E 930 630 310 4206 685 485 42 E 1030 730 345
HEB 550 5970 1493 610 360 12 C 915 540 305 2985 675 425 30 E 1015 640 340 4478 735 485 44 E 1105 730 370
HEB 600 6344 1586 660 360 12 C 990 540 330 3172 725 425 30 E 1090 640 365 4758 790 490 44 E 1185 735 395
HEB 650 6729 1682 715 365 14 C 1075 550 360 3364 780 430 30 E 1170 645 390 5047 845 495 46 E 1270 745 425
HEB 700 7200 1800 765 365 14 C 1150 550 385 3600 835 435 32 E 1255 655 420 5400 900 500 46 E 1350 750 450
HEB 800 7853 1963 870 370 14 C 1305 555 435 3927 935 435 32 E 1405 655 470 5890 1005 505 48 E 1510 760 505
HEB 900 8725 2181 970 370 14 C 1455 555 485 4362 1040 440 32 E 1560 660 520 6544 1110 510 50 E 1665 765 555
HEB 1000 9401 2350 1075 375 14 C 1615 565 540 4701 1145 445 34 E 1720 670 575 7051 1215 515 50 E 1825 775 610
ANNEXE N : TABLEAUX D’ASSEMBLAGES PRÉDIMENSIONNÉS
DE PIEDS DE POTEAUX ARTICULÉS 227
ASSEMBLAGES DES PIEDS
228 DE POTEAUX EN ACIER
ANNEXE O : TABLEAUX D’ASSEMBLAGES PRÉDIMENSIONNÉS
DE PIEDS DE POTEAUX ENCASTRÉS 229

ANNEXE O : Tableaux d’assemblages prédimensionnés


de pieds de poteaux encastrés
Des tableaux de capacité de résistance d’assemblages prédimensionnés
de pieds de poteaux « encastrés » en profils laminés courants sont fournis
dans la présente annexe et, pour limiter le volume de ce guide, dans un
fichier situé dans les feuilles de calculs à télécharger.

Ces tableaux donnent des capacités de résistance pour les choix de profils,
matériaux, tiges d’ancrage et configurations suivants, en considérant
toutes les combinaisons possibles :
−− p
rofils laminés (IPE, HEA et HEB) et platines d’extrémité de la même
nuance d’acier ; nuances d’acier S235, S275 et S355 ;
−− bétons de classes C20/25, C25/30 et C30/37 ;
−− t iges d’ancrage de différents diamètres soit de la classe 4.6 soit en acier
S355 de résistance réduite (voir l’EN 1993-1-8 §3.6.1 (3)) ;
−− configurations à quatre ou huit tiges d’ancrage.

Tous les tableaux ont été établis en considérant les coefficients de fondation
suivants : α bf = 1,5 et βj = 0,67.

Dans la présente annexe, seuls les extraits suivants de l’ensemble des


tableaux sont donnés :
−− assemblages avec quatre tiges d’ancrage en classe 4.6 pour des profils
IPE et platines d’extrémités en acier S235 avec béton classe 25/30 (voir
le Tableau O‑1) ;
−− a
ssemblages avec huit tiges d’ancrage en classe 4.6 pour des profils IPE
et platines d’extrémités en acier S235 avec béton classe 25/30 (voir le
Tableau O‑2).
ASSEMBLAGES DES PIEDS
230 DE POTEAUX EN ACIER

Les paramètres géométriques apparaissant sur les tableaux sont indiqués


sur la Figure O‑1.

ex
hs
p

hp

hs
ex
e w e
bp
Figure O‑1 : Paramètres géométriques apparaissant dans les tableaux.

Note
La dimension p n’est pas à considérer pour la configuration avec quatre tiges d’ancrage.

On pourra se reporter au paragraphe 5.6 pour des informations sur


l’utilisation de ces tableaux et un exemple d’application.
ANNEXE O : TABLEAUX D’ASSEMBLAGES PRÉDIMENSIONNÉS
DE PIEDS DE POTEAUX ENCASTRÉS 231
ASSEMBLAGES DES PIEDS
232 DE POTEAUX EN ACIER

Tableau O‑1 : Assemblages de pieds de poteaux encastrés à 4 tiges d’ancrage IPE.


Nuance Classe
Série Profils
Pied de Poteau Encastré Acier tiges
4 tiges d’ancrage
IPE S235 4.6

Résistances NRd (kN)


Platine d'extrémité
et MRd (kNm)
Tiges
Poteau

Dimensions et dispositions tiges (mm) Points clés du diagramme M-N

Φ tp hp bp ex hs w e p N1 N2 M2 N3 M3
IPE 200 20 8 345 135 40 32.5 55 40 - -194 -97 9 -60 14
IPE 200 20 12 345 155 40 32.5 55 50 - -307 -153 15 -59 27
IPE 200 20 16 345 170 40 32.5 55 57.5 - -440 -220 21 -128 33
IPE 220 20 8 370 145 40 35 60 42.5 - -212 -106 11 -69 16
IPE 220 20 10 370 155 40 35 60 47.5 - -269 -134 14 -73 23
IPE 220 20 15 370 180 40 35 60 60 - -433 -217 23 -137 34
IPE 220 20 18 370 190 40 35 60 65 - -547 -273 29 -152 46
IPE 240 20 10 390 165 40 35 70 47.5 - -289 -145 17 -79 27
IPE 240 20 15 390 190 40 35 70 60 - -462 -231 27 -146 40
IPE 240 20 18 390 200 40 35 70 65 - -580 -290 33 -161 53
IPE 270 20 10 420 180 40 35 85 47.5 - -318 -159 21 -87 33
IPE 270 20 15 420 205 40 35 85 60 - -502 -251 33 -158 48
IPE 270 20 20 420 225 40 35 85 70 - -716 -358 47 -217 71
IPE 270 24 10 440 180 45 40 75 52.5 - -318 -159 21 -97 31
IPE 270 24 15 440 205 45 40 75 65 - -502 -251 33 -97 60
IPE 270 24 20 440 225 45 40 75 75 - -716 -358 47 -204 74
IPE 300 24 10 470 195 45 40 90 52.5 - -348 -174 25 -107 38
IPE 300 24 15 470 220 45 40 90 65 - -543 -271 39 -114 69
IPE 300 24 20 470 240 45 40 90 75 - -769 -384 56 -218 87
IPE 300 24 22 470 250 45 40 90 80 - -868 -434 63 -231 101
IPE 330 24 10 505 205 45 42.5 100 52.5 - -372 -186 30 -119 43
IPE 330 24 15 505 230 45 42.5 100 65 - -574 -287 46 -137 77
IPE 330 24 20 505 250 45 42.5 100 75 - -808 -404 64 -241 98
IPE 330 24 24 505 265 45 42.5 100 82.5 - -1017 -509 81 -305 123
IPE 360 24 15 535 240 45 42.5 110 65 - -609 -305 53 -149 87
IPE 360 24 20 535 260 45 42.5 110 75 - -851 -425 74 -252 112
IPE 360 24 26 535 285 45 42.5 110 87.5 - -1182 -591 103 -388 148
IPE 400 24 15 575 250 45 42.5 120 65 - -642 -321 62 -162 100
IPE 400 24 20 575 270 45 42.5 120 75 - -891 -446 86 -264 130
IPE 400 24 25 575 290 45 42.5 120 85 - -1172 -586 113 -383 163
IPE 450 24 15 625 260 45 42.5 130 65 - -677 -339 74 -175 117
IPE 450 24 20 625 280 45 42.5 130 75 - -935 -467 102 -275 153
IPE 450 27 26 655 305 55 47.5 120 92.5 - -1285 -642 140 -378 212
IPE 500 24 15 680 270 45 45 140 65 - -716 -358 87 -201 133
IPE 500 27 20 710 290 55 50 130 80 - -982 -491 119 -324 169
IPE 500 27 25 710 310 55 50 130 90 - -1279 -639 155 -375 234
IPE 500 27 30 710 335 55 50 130 102.5 - -1607 -804 194 -539 274
IPE 600 27 15 815 290 55 52.5 150 70 - -799 -399 116 -216 181
IPE 600 27 20 815 310 55 52.5 150 80 - -1081 -540 157 -366 219
IPE 600 27 30 815 355 55 52.5 150 102.5 - -1740 -870 253 -605 346
IPE 600 30 35 830 375 60 55 140 117.5 - -2116 -1058 307 -735 422
ANNEXE O : TABLEAUX D’ASSEMBLAGES PRÉDIMENSIONNÉS
DE PIEDS DE POTEAUX ENCASTRÉS 233

Tableau O‑1 : (suite)


Classe
Dimensions minimales de la fondation
béton

25/30 Hauteur × Largeur × Profondeur : 1,5 hp × 1,5 bp × 0,5 hp

Résistances NRd (kN)


Caractéristiques de Rigidité
et MRd (kNm)
Rigidités initiales aux points clés L
Points clés du diagramme M-N
(kNm) (m)
N4 M4 N5 M0 N0 Sj,ini,2 Sj,ini,3 Sj,ini,4 Sj,ini,MN0 LRnc
37 5 73 8 -317 34001 12044 5968 8111 15.1
95 13 189 22 -483 42766 16116 10393 13684 8.9
92 12 185 21 -668 51200 23066 12935 16956 7.2
37 5 73 9 -348 43046 14210 6536 9022 19.4
61 9 122 15 -434 48499 17514 9605 12965 13.5
80 12 160 20 -672 61579 27137 14030 18672 9.4
121 18 243 30 -829 69192 28942 16264 21572 8.1
66 10 132 18 -472 60032 21313 11436 15713 15.6
85 13 171 23 -723 75808 32642 16486 22351 11
129 20 258 35 -889 84969 34437 18906 25567 9.6
72 12 145 22 -526 80196 27637 14376 20251 18
93 16 185 28 -800 100662 41846 20422 28412 12.8
141 24 282 42 -1105 120279 48449 24277 33793 10.8
62 11 124 19 -526 80196 27874 13637 18925 19.3
154 27 308 47 -800 100662 36465 22799 30765 11.9
154 27 309 47 -1105 120279 51611 28322 38050 9.6
67 13 135 23 -583 104022 35700 17018 24110 21.8
158 30 316 53 -878 129844 46149 27481 37968 13.9
166 32 332 56 -1204 154504 63926 34058 46844 11.2
203 39 407 68 -1344 164161 65442 35990 49531 10.6
67 14 134 25 -632 130252 42374 18952 27266 27.2
151 31 301 55 -945 161844 56682 31775 44487 16.7
163 34 326 60 -1290 191965 77694 39396 54899 13.5
203 42 407 75 -1588 215420 86643 43589 60835 12.2
155 35 310 61 -1016 198201 68820 37416 53189 19.3
173 38 346 69 -1379 234249 92854 46315 65518 15.6
203 45 407 81 -1856 276129 113626 52090 74053 13.8
159 39 318 69 -1099 251922 86222 45241 65562 22.2
182 44 364 79 -1484 296897 114688 55928 80645 18.1
203 49 407 89 -1899 340486 137209 61688 89315 16.3
163 44 327 79 -1199 328436 110773 56132 82948 25.6
192 51 384 93 -1609 385876 145234 69307 101889 20.9
264 72 529 130 -2142 452466 178379 87690 126265 16.8
157 46 314 84 -1303 417350 139900 66732 99822 30.4
166 50 333 90 -1738 488709 197648 86825 127017 23.9
264 79 529 143 -2204 557776 212183 102652 149613 20.3
264 79 529 143 -2701 625312 254989 110302 161480 18.8
184 65 367 118 -1520 635117 201464 96956 146152 39.7
174 62 349 112 -2006 738934 290169 120196 180076 32.2
264 93 529 170 -3071 937448 378195 152281 228176 25.4
323 115 646 209 -3650 1033897 425943 174436 259093 22.4
ASSEMBLAGES DES PIEDS
234 DE POTEAUX EN ACIER

Tableau O‑2 : Assemblages de pieds de poteaux encastrés à 8 tiges d’ancrage IPE.


Nuance Classe
Série Profils
Acier tiges

Pied de Poteau Encastré IPE S235 4.6


8 tiges d’ancrage

Résistances NRd (kN)


Platine d'extrémité
et MRd (kNm)
Tiges
Poteau

Dimensions et dispositions tiges (mm) Points clés du diagramme M-N

Φ tp hp bp ex hs w e p N1 N2 M2 N3 M3
IPE 200 20 8 345 140 40 32.5 65 37.5 75 -194 -97 9 36 20
IPE 200 20 12 345 155 40 32.5 65 45 75 -307 -153 15 48 33
IPE 200 20 16 345 170 40 32.5 65 52.5 75 -440 -220 21 14 41
IPE 220 20 8 370 145 40 35 65 40 80 -212 -106 11 25 23
IPE 220 20 10 370 155 40 35 65 45 80 -269 -134 14 60 32
IPE 220 20 15 370 180 40 35 65 57.5 80 -433 -217 23 4 44
IPE 220 20 18 370 190 40 35 65 62.5 80 -547 -273 29 -11 56
IPE 240 20 10 390 165 40 35 70 47.5 80 -289 -145 17 61 37
IPE 240 20 15 390 190 40 35 70 60 80 -462 -231 27 -4 50
IPE 240 20 18 390 200 40 35 70 65 80 -580 -290 33 -20 64
IPE 270 20 10 420 180 40 35 85 47.5 85 -318 -159 21 36 43
IPE 270 20 15 420 205 40 35 85 60 85 -502 -251 33 -17 60
IPE 270 20 20 420 225 40 35 85 70 85 -716 -358 47 -76 83
IPE 270 24 10 440 180 45 40 75 52.5 95 -318 -159 21 50 43
IPE 270 24 15 440 205 45 40 75 65 95 -502 -251 33 69 73
IPE 270 24 20 440 225 45 40 75 75 95 -716 -358 47 0 90
IPE 300 24 10 470 195 45 40 90 52.5 95 -348 -174 25 41 52
IPE 300 24 15 470 220 45 40 90 65 95 -543 -271 39 53 85
IPE 300 24 20 470 240 45 40 90 75 95 -769 -384 56 -15 106
IPE 300 24 22 470 250 45 40 90 80 95 -868 -434 63 -27 121
IPE 330 24 10 505 205 45 42.5 100 52.5 100 -372 -186 30 29 59
IPE 330 24 15 505 230 45 42.5 100 65 100 -574 -287 46 67 99
IPE 330 24 20 505 250 45 42.5 100 75 100 -808 -404 64 -37 120
IPE 330 24 24 505 265 45 42.5 100 82.5 100 -1017 -509 81 -102 145
IPE 360 24 15 535 240 45 42.5 110 65 100 -609 -305 53 54 112
IPE 360 24 20 535 260 45 42.5 110 75 100 -851 -425 74 -49 137
IPE 360 24 26 535 285 45 42.5 110 87.5 100 -1182 -591 103 -184 173
IPE 400 24 15 575 250 45 42.5 120 65 100 -642 -321 62 41 129
IPE 400 24 20 575 270 45 42.5 120 75 100 -891 -446 86 -60 159
IPE 400 24 25 575 290 45 42.5 120 85 100 -1172 -586 113 -179 192
IPE 450 24 15 625 260 45 42.5 130 65 100 -677 -339 74 28 151
IPE 450 24 20 625 280 45 42.5 130 75 100 -935 -467 102 -72 187
IPE 450 27 26 655 305 55 47.5 120 92.5 110 -1285 -642 140 -114 255
IPE 500 24 15 680 270 45 45 140 65 110 -716 -358 87 3 171
IPE 500 27 20 710 290 55 50 130 80 120 -982 -491 119 -60 216
IPE 500 27 25 710 310 55 50 130 90 120 -1279 -639 155 -111 282
IPE 500 27 30 710 335 55 50 130 102.5 120 -1607 -804 194 -275 321
IPE 600 27 15 815 290 55 52.5 150 70 125 -799 -399 116 49 241
IPE 600 27 20 815 310 55 52.5 150 80 125 -1081 -540 157 -102 279
IPE 600 27 30 815 355 55 52.5 150 102.5 125 -1740 -870 253 -341 406
IPE 600 30 35 830 375 60 55 140 117.5 130 -2116 -1058 307 -412 495
ANNEXE O : TABLEAUX D’ASSEMBLAGES PRÉDIMENSIONNÉS
DE PIEDS DE POTEAUX ENCASTRÉS 235

Tableau O‑2 : (suite)


Classe
Dimensions minimales de la fondation
béton

25/30 Hauteur × Largeur × Profondeur : 1,5 hp × 1,5 bp × 0,5 hp

Résistances NRd (kN)


Caractéristiques de Rigidité
et MRd (kNm)
Rigidités initiales aux points clés L
Points clés du diagramme M-N
(kNm) (m)
N4 M4 N5 M0 N0 Sj,ini,2 Sj,ini,3 Sj,ini,4 Sj,ini,MN0 LRnc
133 10 265 18 -317 34001 11320 7582 12545 9.8
201 19 402 30 -483 42766 17535 12358 18889 6.5
233 20 467 43 -668 51200 22548 15208 22946 5.3
131 11 262 22 -348 43046 13556 8516 14600 12
194 18 388 28 -434 48499 17033 11905 19089 9.1
221 21 442 46 -672 61579 26067 16973 26227 6.7
263 27 525 54 -829 69192 29878 19346 29516 5.9
206 21 412 34 -472 60032 20802 14527 23223 10.6
226 24 453 50 -723 75808 31904 20486 31715 7.7
270 31 541 62 -889 84969 36284 23150 35528 6.9
196 23 391 42 -526 80196 27090 17924 28983 12.6
234 28 468 58 -800 100662 40505 25147 39596 9.2
282 36 564 73 -1105 120279 50376 29666 46652 7.8
209 23 419 41 -526 80196 26873 17511 29410 12.4
320 40 640 65 -800 100662 40639 27872 43497 8.4
358 43 716 90 -1105 120279 52398 34035 52383 7
215 27 430 50 -583 104022 33858 21959 36360 14.5
324 46 648 79 -878 129844 50727 34190 53416 9.9
369 51 739 104 -1204 154504 65895 42094 65116 8.1
407 58 813 117 -1344 164161 69852 44286 68508 7.7
215 30 429 59 -632 130252 39567 24798 41634 17.8
354 53 708 93 -945 161844 59288 40050 63209 11.7
367 56 733 114 -1290 191965 79706 49460 77325 9.6
407 64 813 129 -1588 215420 91353 54368 85099 8.7
358 59 717 108 -1016 198201 72007 47986 75750 13.5
376 63 753 129 -1379 234249 96162 59157 92510 11.1
407 70 813 141 -1856 276129 118517 66410 104732 9.8
362 67 724 126 -1099 251922 90356 59251 93889 15.5
385 73 771 148 -1484 296897 119952 72937 114506 12.7
407 78 813 157 -1899 340486 144339 80817 127863 11.4
367 78 733 150 -1199 328436 116309 75014 119339 17.8
395 85 791 172 -1609 385876 153425 92209 145346 14.6
529 115 1058 230 -2142 452466 194067 117098 182712 11.6
361 84 721 176 -1303 417350 143128 88786 143475 21.2
431 98 862 202 -1738 488709 193778 116506 185650 16.4
529 127 1058 255 -2204 557776 230645 137231 217153 14
529 127 1058 255 -2701 625312 270025 147278 234877 12.9
448 125 896 235 -1520 635117 207901 133119 216027 26.9
439 122 878 249 -2006 738934 285374 165578 265877 21.8
529 153 1058 307 -3071 937448 400778 210257 337747 17.2
646 187 1293 375 -3650 1033897 454342 240897 384898 15.1
Assemblages des pieds

GUIDE EUROCODE
Assemblages des pieds de poteaux en acier
Assemblages des pieds de poteaux en acier
Dimensionnement des assemblages de pieds
de poteaux en acier
de poteaux métalliques encastrés et articulés

D’après la norme EN 1993-1-8


(Eurocode 3, partie 1-8)

Avec la collection « Guides eurocodes », le CSTB offre aux professionnels du bâtiment des outils
pratiques relatifs aux méthodes de conception et de calcul figurant dans les normes Eurocodes.

L’objectif de cette collection, dirigée par le CSTB, est de présenter de manière synthétique de nom-
breux points de conception-calcul pouvant présenter des difficultés d’application pratique, du fait de
leur nouveauté ou de leur relative complexité.

Pour tous les guides de la collection, avec ou sans recours aux calculs automatisés, les auteurs
présentent de manière pédagogique et concise le déroulement des phases de calcul traitées, en
citant systématiquement l’article ou les articles, concerné(s) de l’eurocode. Cette méthode a pour but
essentiel d’éclairer le projeteur sur l’objectif et les choix essentiels en phase calcul, en délestant
l’approche de tout ce qui pourrait présenter des difficultés d’interprétation.

Le parti pris est de permettre, outre le recours éventuel à des logiciels ou des feuilles
de calcul Excel© 2003 (téléchargement gratuit sur http://e-cahiers.cstb.fr), la possibilité
d’un calcul manuel utilisant des tableaux ou abaques. Dans certains cas, libre choix
est ainsi laissé au calculateur de recourir à la méthode qu’il juge la plus adaptée au cas particulier à
traiter et aux moyens dont il dispose.

Ce guide, élaboré par le CTICM, s’inscrit dans ce programme général. Il est destiné à permettre la
conception et le calcul des assemblages de pieds de poteaux des bâtiments courants en acier.
3 D’après l’Eurocode 3
D’après l’eurocode
Les outils et méthodes de calcul proposés permettent de respecter les principes de dimension-
nement figurant dans l’EN 1993-1-8, l’EN 1993-1-1 et l’EN 1992-1-1 (respectivement l’Eurocode 3 > Dimensionnement des assemblages
partie 1-8, l’Eurocode 3 partie 1-1 et l’Eurocode 2 partie 1-1).
de pieds de poteaux métalliques
encastrés et articulés

SIÈGE SOCIAL
8 4 , AV E N U E J E A N J A U R È S | C H A M P S - S U R - M A R N E | 7 74 4 7 M A R N E - L A -VA L L É E C E D E X 2
T É L . ( 3 3 ) 0 1 6 4 6 8 8 2 8 2 | F A X ( 3 3 ) 0 1 6 0 0 5 7 0 3 7 | w w w. c s t b . f r

Construire en métal, un art, notre métier

Vous aimerez peut-être aussi