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Grand Prieuré Indépendant de France


Grand Orient de France

« Sans hypocrisie et sans ostentation »


1778-2018 : les 240 ans du Convent des Gaules
LE RÉGIME ÉCOSSAIS RECTIFIÉ

VIVRE LE RITE ÉCOSSAIS RECTIFIÉ AUJOURD’HUI

Ce que nous vivons aujourd’hui : Simplicité – Tradition – Modernité


À travers notre actuelle société, le RER répond à une ASPIRATION

Vivre avec ma conscience chrétienne au XXI siècle


et constitue une réponse à un besoin d’élévation.

e
« Replacer l’homme face à l’Orient d’où vient la lumière, d’où vient sa lumière. Celle que lui, Homme, a apportée en venant dans
le monde et que les ténèbres ne sont pas parvenues à étouffer, car elle continue de luire au tréfonds de lui-même, éternelle. »

« Avant de vouloir changer les autres, commençons par nous changer nous-mêmes. »

TRADITION ET MODERNITÉ
DU RITE ÉCOSSAIS RECTIFIÉ
Ce à quoi nous convie inlassablement notre rite : réunir, aspirer à plus haut que nous, vivre en partage et en humilité la recherche du
sens de nos vies, de la Vie et, ce, à distance de tout dogmatisme, de toute visée ou utilisation ecclésiale de nos références chrétiennes,
elles-mêmes forcément parlantes des traditions plus anciennes qui les ont précédées.
C’est une démarche vivante qui en découle, pourvu bien sûr qu’on ne la réduise pas à sa lettre, mais qu’au contraire, on la dépasse
pour privilégier son esprit. Celui-ci vivifie sans cesse la recherche du sens au-delà des apparences et de notre imaginaire.
Le Rite Écossais Rectifié est une voie parmi d’autres permettant à celui qui a été reçu sur la voie de l’Initiation, de s’ouvrir à l’altérité
et d’interroger le mystère de nos vies.
Le Rite Écossais Rectifié est une voie, il n’est pas LA voie, ou alors il se confondrait avec une idéologie et nous savons tous où
conduisent les idéologies, où conduisent les velléités de toute puissance qu’elles soient individuelles ou collectives…
Le Régime Écossais Rectifié s’inscrit en effet dans une franc-maçonnerie moderne qui veut conserver la Tradition
la plus pure ; pour cela il se réfère aux grands principes de Bienfaisance, de Respect de la Personne, d’aspiration de
transcendance de l’humanité, tels qu’ils ressortent par la lettre et l’esprit des écrits les plus anciens et particulièrement
ceux découlant de la Règle Maçonnique, des Codes, Rituels et Instructions, approuvés au Convent de Wilhemsbad
de 1782, du Code Maçonnique des loges réunies et rectifiées de France et du Code Général de l’Ordre des Chevaliers
Bienfaisants de la Cité Sainte (C.B.C.S), arrêtés au Convent des Gaules tenu en novembre 1778.
La Tradition bien sûr ne saurait se confondre avec un traditionalisme qui noue un rapport figé avec les signes qui
nous ont été transmis depuis la nuit des temps.
Bien au contraire la tradition éclaire la modernité de notre rite, en révèle toutes les potentialités.
La référence à la Tradition dans notre rite tout particulièrement n’est nullement la nostalgie d’un passé révolu, d’un
paradis perdu mais au contraire l’encouragement à mieux vivre.
D’une manière quelque peu provocatrice, il n’est nullement illégitime de dire que dans notre démarche initiatique la
Tradition est autant devant nous que derrière nous. Elle est la marque, la trace inatteignable du temps sacré et non du
temps vulgaire, de l’espace clos où s’accomplit le rituel et non celui de l’espace profane.

Philippe Raffin, Grand Prieur, Lyon, le 15 octobre 2005

NOS FÊTES SPÉCIFIQUES


Le Code maçonnique de Lyon précise que le Rite impose aux Frères de se rassembler à trois occasions précises :
n La Fête du Renouvellement de l’Ordre, début novembre. Cette célébration, exclusivement réservée aux membres du RER, se déroule au Premier
Grade, mais chacun vient vêtu dans son grade le plus élevé. Elle est destinée à réaffirmer notre attachement aux fondements de notre Rite et de notre
Régime, évoquant nos valeurs de bienfaisance, d’humilité et de Loi d’Amour.
n La Fête de la Saint-Jean l’Évangéliste, au solstice d’Hiver, commémore le passage d’un cycle, à travers la « porte des dieux ». Afin de ne jamais
oublier notre condition d’Homme, perfectible et faillible. C’est aussi, à travers un banquet, l’occasion de réaffirmer notre attachement aux valeurs de
la République, de ses dirigeants et du monde social et maçonnique qui nous entoure. Jean l’Évangéliste ferme le livre du monde par l’apocalypse et
annonce le renouveau.
n La Fête de la Saint-Jean le Baptiste, au solstice d’Été, est une fête familiale qui doit célébrer et annoncer, dans une cérémonie à laquelle assistent nos
proches, le passage de l’Ancienne Loi à la Nouvelle et le temps de la redescente vers la nuit. Elle se termine, joyeusement, par les feux de la Saint-Jean.

LA MIXITÉ
Le Rite Écossais Rectifié se pratique au sein de loges appartenant à des structures indépendantes et dans la plupart des obédiences maçonniques en
France et en Europe ; on le trouve également dans certains pays du continent américain. Créé sous forme exclusivement masculine à l’instar de tous
les rites maçonniques, il est pratiqué de nos jours sous forme mixte ou féminine par certaines obédiences, dont le Grand Orient de France.
La franc-maçonnerie ayant pour vocation de rassembler des hommes et des femmes d’opinions diverses, toutes les sensibilités y sont donc
représentées, hormis celles contraires aux valeurs de la République et à la Déclaration universelle des Droits de l’Homme.
Le Grand Prieuré Indépendant de France est la juridiction dédiée du Grand Orient de France, seule obédience à entretenir des relations fraternelles
avec la majorité des grandes obédiences, y compris mixtes et féminines, dont il reconnaît la parfaite légitimité maçonnique.

Grand Prieuré Indépendant de France
Grand Orient de France

« Sois pénétré de la nature de ton âme »


1778-2018 : les 240 ans du Convent des Gaules
LE RÉGIME ÉCOSSAIS RECTIFIÉ

LA MAÇONNERIE FRANÇAISE EN 1778

UNE ORIGINE ENCORE MAL CONNUE


Le 24 juin 1717, quatre loges londoniennes établies de « temps immémorial » et « quelques frères anciens »
se seraient réunies à la taverne L’Oie et le Grill et associées pour créer la première Grande Loge de Londres,
jetant ainsi les bases d’un centralisme qui aboutira, après plusieurs décennies et bien des péripéties, à la
franc-maçonnerie moderne.
La première partie du Livre des Constitutions (1723), « l’histoire »
compilée par Anderson à partir des « Anciens Devoirs », vise à
prouver que la première Grande Loge de Londres, qui souhaite
imposer son autorité sur toutes les loges, procède d’une tradition
« immémoriale » et ininterrompue. C’est là l’origine de la théorie
d’une parfaite continuité entre les loges opératives et les loges
spéculatives, théorie dite de la transition. Selon cette théorie,
c’est l’acceptation de membres étrangers au métier qui amena
graduellement la transformation des loges opératives en loges
spéculatives, sans hiatus. Parmi les témoignages permettant d’étudier
le substrat légendaire et historique de la Maçonnerie, les Olds
Charges occupent une position privilégiée. S’échelonnant de la fin
du XIVe s. au premier tiers du XVIIIe s., ces « Anciens Devoirs » sont La taverne L’Oie et le Grill.
tous d’origine anglaise. Les plus anciens sont les
manuscrits Regius (vers 1390) et Cooke (vers 1420).
Ils sont structurés en deux parties : d’une part, une
histoire légendaire du métier ; d’autre part, un code
réglementant la conduite des maçons et leurs relations avec les apprentis et les employeurs.
Le mot « loge » est attesté à partir du XIIIe s. pour désigner la bâtisse édifiée sur le chantier
où les ouvriers rangent leurs outils, travaillent, prennent leurs repas et se reposent. En 1598,
William Shaw, maître des ouvrages du roi d’Écosse et surveillant général de l’Incorporation
des Maçons, publie de nouveaux Statuts. Ceux-ci traduisent une évolution sensible :
désormais c’est une « loge » qui contrôle l’entrée des apprentis et leur accès au rang de
Compagnon, règle les différends et punit les manquements au règlement. Mais la différence
fondamentale, c’est que les maçons écossais de 1598 partagent des « secrets », notamment le
« mot du Maçon », qui leur sont communiqués au cours d’une cérémonie après qu’ils aient Le manuscrit Regius.
prêté serment de discrétion.
Durant le premier tiers du XVIIe siècle, en Écosse et en Angleterre à la frontière écossaise, on remarque l’admission dans
les loges opératives de membres apparemment sans rapport avec la profession de maçon, appelés gentlemen masons,
recrutés parmi les notabilités locales. En 1646, on retient également la réception à Warrington, près de Liverpool, d’Elias
Ashmole, érudit féru d’alchimie et d’hermétisme. En 1686, dans son Histoire naturelle du Staffordshire, Sir Robert Plot
signale la coutume locale d’admettre dans la « Société des francs-maçons » des personnes de toutes qualités, et la dit
« répandue dans toute la nation ».
Elias Ashmole.

UNE RAPIDE EXPANSION AU XVIII SIÈCLE e

Ce n’est qu’en 1725, qu’une loge est avec certitude fondée à Paris par quelques Anglais,
Écossais et Irlandais. Les Français ne tarderont pas à suivre. Vingt ans plus tard, Paris
comptera plus de vingt loges. Et la province n’est pas en reste. De nombreuses divulgations
sont publiées et remportent un grand succès.
Un ancien grand maître anglais, le duc Philip de Wharton (1698-1731), est reconnu en 1728
comme grand maître par les Maçons français. Dix ans plus tard naît la première Grande
Loge de France. Le 11 décembre 1743, Louis de Bourbon-Condé, comte de Clermont (1709-
1771), prince du sang, abbé de Saint-Germain-des-Prés, en fut élu grand maître. Après
1745, les perquisitions et les quelques arrestations consécutives à l’inquiétude du pouvoir
royal à l’encontre de cette société nouvelle d’origine britannique et s’assemblant à huis clos,
cessèrent. La franc-maçonnerie faisait
désormais partie du paysage social.
Toutefois, en 1738 le pape Clément XII
publia la bulle In Eminenti,, excommuniant
les francs-maçons. Elle ne fut que
la première d’une longue suite de
condamnations, jusqu’à la fin du XIXe siècle
(Humanum Genus, s, 1884). Mais comme les
bulles papales ne pouvaient avoir d’effet
en France si elles n’étaient enregistrées
en Parlement, la Maçonnerie française
vécut tout au long du XVIIIe siècle dans
une situation paradoxale à l’égard du
catholicisme. Condamnée par Rome, elle
prospéra et accueillit dans ses loges des
milliers de catholiques, dont de nombreux
ecclésiastiques. Il y eut même des loges dans
des couvents. Louis de Bourbon-Condé
En 1773 est fondé le Grand Orient de
France, qui succède à la première Grande
Loge de France.

LES HAUTS GRADES ET LES RITES


La Maçonnerie pratiquée en Écosse ne comportait que deux grades : « apprenti entré » et
« compagnon du métier ». Vers 1725 un nouveau grade fut introduit à Londres, celui de
« maître maçon ». Ce nouveau grade fut connu en France probablement assez rapidement.
L’origine des hauts grades est complexe. Les plus anciens sont attestés dès le début des années
1740 à Paris : « maître élu », « maître parfait », « maître écossais ». La liste s’allongera tout
au long du siècle et des dizaines de nouveaux grades vont très vite proliférer. C’est de cet
« écossisme » initial que vont naître les rites maçonniques que nous connaissons aujourd’hui :
Rite Français, Rite Écossais Rectifié, Rite Écossais Ancien Accepté, ainsi que les rites
égyptiens). Portés par l’engouement pour la culture française, les hauts grades prospéreront
rapidement dans toute l’Europe.
À la fascination pour le succédané de noblesse qu’offre aux bourgeois la chevalerie
maçonnique, se mêlent dans les hauts grades un intérêt quelque peu obsessionnel pour
l’hermétisme, l’alchimie, le rosicrucianisme, la cabale, les mystères antiques et les religions
orientales, etc. Très tôt, des auteurs y virent comme un conservatoire d’anciennes sociétés
secrètes et de philosophies pourchassées par les autorités royales ou religieuses. Le souvenir
de l’Ordre du Temple servit ainsi de ferment à la Stricte Observance Templière en Allemagne,
qui donnera ensuite naissance au Rite Écossais Rectifié.

Dans les loges françaises de la seconde moitié du XVIIIe siècle, réunissant plus de trente mille
membres, se côtoient des aristocrates et des bourgeois, des abbés de cour et des philosophes,
qui proclament dans leurs travaux et dans leurs chansons, lors des banquets, des principes
d’égalité, de fraternité et de tolérance. Ces idées trouvent un formidable écho dans la
naissance des États-Unis d’Amérique, avec la rencontre et l’amitié entre deux grands Maçons,
le marquis de Lafayette (1757-1834) et George Washington (1732-1799).
Washington Lafayette

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« Les obligations du citoyen »


1778-2018 : les 240 ans du Convent des Gaules
LE RÉGIME ÉCOSSAIS RECTIFIÉ

JEAN-BAPTISTE WILLERMOZ (1730-1824)


CE GRAND LYONNAIS INCONNU DES LYONNAIS
ÉVÈNEMENTS MAÇONNIQUES VIE SOCIALE REPÈRES HISTORIQUES

1728 – Fondation de la Grande 1703 – Fin de l’Inquisition en


Loge de Paris (première Grande 1730-1760 – Allumage des feux 1730 – Naissance à Lyon près France.
Loge de France). de 15 Loges à Lyon. de Saint-Nizier, dans une famille
de 13 enfants. 1738 – Bulle papale “In
Eminenti” (Clément XII).
1744 – Création à Lyon des trois 1744 – Fin du collège. Entre en
premières Loges : apprentissage (commerce en 1740 – Début de la rédaction de
1750 – JBW est reçu FM L’Encyclopédie.
Les Amis Choisis, L’Amitié soieries).
à 20 ans (Loge inconnue).
et Les Vrais Amis,
sous constitution anglaise. 1751-1772 – L’Encyclopédie
1752 – JBW VM de sa Loge. éditée (Diderot et d’Alembert).

1753 – JBW crée La Parfaite 1753 – M. de Pasqually fonde le


Amitié, il en sera le VM durant Temple des Élus Cohens.
Cohens 1754 – Crée sa propre
7 ans. a aire de soierie ( abricant et
co issionnaire)
1755-1760 – Déçu par la frivolité
et l’indiscipline régnant en FM, 1756 – Fondation de la Stricte 1754-1782 – Nombreux voyages Acte de naissance de Jean-Baptiste Willermoz.

Observance Templière commerciaux dans les cours 1757 – Tentative d’assassinat de


JBW entame son travail
par le baron von Hund. européennes, à Paris, en Louis XV. Édit punissant de mort
de recherche.
Allemagne et en Angleterre. toute atteinte au pouvoir du roi et
1760 – Création de la Grande à la religion.
1761 – Découvre par un Frère Loge des Maçons Réunis (GLMR)
de Metz les hauts grades du de Lyon, JBW Grand Maître
Régime Écossais. pendant 2 ans.

1763 – JBW se replie sur sa


fonction d’Archiviste et sa
recherche sur les Hauts Grades. Insigne de la Stricte Observance Templière.

1767 – JBW rencontre Martinès 1767 – Le rite des Élus-Coëns Baron Von Hundt.

de Pasqually à Versailles et à de Martinès de Pasqually est


Bordeaux. introduit à Lyon.

1771 – L.-C. de Saint-Martin


entre au service de Martinès
de Pasqually. Sceau du Temple des Élus-Coëns.

1772 – JBW réunit la GLMR de 1772-1774 – JBW envisage


Lyon pour décider d’intégrer ou l’implantation de la SOT à Lyon
non la Grande Loge de France. et correspond avec Martinès
de Pasqually.

1773 – Louis-Claude de 1773 – Fondation du Grand


Saint-Martin rédige Des Erreurs Orient de France.
et de la Vérité.

1773 – JBW demande le


rattachement de son courant à
la Stricte Observance Templière.

1773-1774 – Saint-Martin travaille 1773-1774 – Constitution des


auprès de JBW à Lyon. directoires Écossais de Lyon, de
Bordeaux et de Strasbourg.

1774 – Mort de M. de Pasqually, 1774 – L.-C. de Saint-Martin est


JBW intègre son enseignement à Lyon chez JBW ; il instruit les
Seconde édition du livre
dans les hauts grades (CBCS), ‘‘leçons de Lyon’’. de Louis-Claude de Saint-Martin.
aidé par B. & J. de Turckheim.
1774 – Von Weiler fonde le Grand Diplôme de Réau-Croix de JBW. Source : Gallica/BnF.

1774-1782 – Collaboration de Chapitre de la IIe Province, dite


JBW avec R. Salzmann (grades d’Auvergne.
symboliques) et J. et B. de
Turckheim (Ordre Intérieur).

1776 – J. de Maistre est chevalier 1776 – Accord des trois


dans l’Ordre de la SOT
SOT. Provinces françaises avec le
Grand Orient de France.

1778 – Convent des Gaules, 1778 – Mort de Voltaire


création des ‘‘Loges Réunies & v. 1780 – Le comte de Virieu et de Rousseau.
Rectifiées de L on collabore avec JBW pour former
une Bienfaisance à Paris, noyau
du futur Prieuré de France.

1782 – Convent de Wilhemsbad. 1782 – J. de Maistre contribue 1782 end son a aire o r se
au Convent de Wilhemsbad. consacrer la M

1785 – JBW termine les rituels


des 3 grades bleus du RER. 1787 – Constitution des USA.

1789 – Forme la Société des Ci-dessus, hôpital de la Charité à Lyon (disparu).


‘‘Amis de la Révolution’’ qui 1789 – Émeutes à Lyon (prix du
deviendra les ‘‘Amis de la grain et de la farine). Siège de
Constitution’’. Lyon en 1789.

1790 – Nommé administrateur


de l’Hôtel-Dieu (dont pendant la Siège de Lyon, octobre 1793.
Comte de Virieu.
période de la Terreur).

1793-1794 – Emprisonné puis 1793-1794 – Période de la


libéré, il doit quitter Lyon lors de Terreur. Siège de Lyon : « Lyon
la Terreur ; son plus jeune frère n’est plus ! »
est guillotiné.

1796 – Mariage de JBW à 65 ans.


Il s’installe à la Croix-Rousse.
Rite Écossais Rectifié :
tablier de Maître (Loges bleues)
1797 – À la demande de la
ville de Lyon, participe à la
réorganisation des institutions.

Bijou de Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte. v. 1797 – Administrateur des


Hospices Civils de Lyon.

1797 – Rejoint la commission


administrative du Club Jacobin. 1798 – Le livre de Saint-Martin
(théosophie) est condamné par
1800-1815 – Conseiller l’Inquisition espagnole.
Général du Rhône, nommé par
Bonaparte. 1799 – Bonaparte 1er Consul.
1804 – Intègre le bureau Acte de décès de Jean-Baptiste Willermoz.
Tableau de Loge du 1er grade. de Bienfaisance du
3e arrondissement de Lyon.

1809 – JBW termine le rituel des 1809 – Membre du Conseil


Maître Écossais de Saint-André. de Fabrique (administration
paroissiale) de Saint-Polycarpe.

1824 – Mort à 95 ans. La messe


traditionnelle lui est refusée à
Saint-Polycarpe. 1831 & 1834 – Insurrections des
Canuts.
Intérieur d’un atelier de canut,
1834 – Fin de l’Inquisition en musées Gadagne, Lyon.

Espagne.

Rite Écossais Rectifié :


tablier de Maître Écossais de Saint-André (Loges vertes)

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« L’univers est la patrie du Maçon »


1778-2018 : les 240 ans du Convent des Gaules
LE RÉGIME ÉCOSSAIS RECTIFIÉ

LA GÉNÉALOGIE SPIRITUELLE DE WILLERMOZ


Georg August VON WEILER
(1726-1775)
Proche du baron von Hund lors de la fondation
de la Stricte Observance, Von Weiler joue un
rôle fondamental d’émissaire de ce dernier dans
l’implantation, par Jean-Baptiste Willermoz,
des principes de l’Ordre dans les fondements du
R\E\R\
Pour favoriser son expansion, von Weiler
conseille à von Hund d’utiliser la Loge La
Candeur à l’Orient de Strasbourg (fondée le
7 janvier 1763 par la première Grande Loge
de France – avant qu’elle ne devienne Grand
Karl Gotthelf VON HUND Orient de France en 1773) comme tête de Jean DE TÜRCKHEIM (1749-1824)
(1722 – 1776) pont pour introduire la Stricte Observance Fils de Jean (dit Jean IV [1707-1792]), et frère aîné
Chambellan de l’Électeur de Cologne et Saxe, Bernard-Frédéric en France. En effet il connaît Henri comte de de Bernard-Frédéric.
conseiller d’Auguste III de Pologne, le Baron DE TÜRCKHEIM (1752-1831) Brühl qui s’y est affilié. La Candeur est aussi la Il fut maire de Strasbourg en 1778, député du
Karl Gotthelf von Hund und Altengrotkau Fils de Jean (dit Jean IV [1707-1792]) frère cadet Loge des frères de Türckheim. Tiers-État en 1789, puis de l’Assemblée Nationale
est le fondateur de Die Strikte Observanz, la de Jean. Banquier de son état, successeur de son La Candeur fait une demande à von Weiler Constituante. Il exerce, en outre, de nombreuses
Stricte Observance. père, il fait également une carrière politique. Il pour être réunie aux loges réformées fonctions diplomatiques.
Protestant de naissance, initié à dix-neuf ans en sera maire de Strasbourg quelques années après d’Allemagne. De ce fait, la Ve Province, ou Membre de la Loge La Candeur,
Candeur il assiste Jean-
1740, il se convertit au catholicisme lors de son son frère. Province de Bourgogne, est « rétablie ». Baptiste Willermoz pour l’élaboration, avec
séjour à Paris (1742-1743). Membre important de la franc-maçonnerie, il La Candeur rentre en rapport avec la Grande Saltzmann, des textes adoptés lors du Convent
Il dit avoir été reçu dans un « Chapitre est député au Convent Provincial de Bourgogne Loge de Lyon le 6 novembre 1772. Les des Gaules, à Lyon, en 1778. Il est notamment
Templier », par un mystérieux chevalier (Frater Bernardus a Navibus, Cancelliarius : renseignements que lui adresse Strasbourg Ordre Intérieur.
chargé de rédiger les rituels de l’Ordre Intérieur
(prétendant Stuart, Grand Maître de l’Ordre Grand Chancelier Provincial). attisent la curiosité de Willermoz. Il y est avec Willermoz et Gaspard de
de Jérusalem) qui le nomme Grand Maître de Il quitte néanmoins la franc-maçonnerie assez Von Weiler viendra au mois de septembre 1773 Savaron, doté des pleins pouvoirs pour, au nom
la VIIIe Province, avec mission selon les ordres jeune, en 1788, considérant que « les bases de installer le Directoire de la Ve Province à du Comité National : « prendre toutes décisions
des « Supérieurs Inconnus » de réformer, de l’école typique (du magnétisme) n’avaient qu’un Strasbourg. L’année suivante, au cours d’un utiles à l’Ordre des Chevaliers Bienfaisants,
« rectifier » la franc-maçonnerie et d’y pratiquer but : affirmer l’existence de la primauté de second voyage, il fera de même pour la IIe recevoir toutes adhésions… »
une rigoureuse discipline militaire et religieuse. l’Évêque de Rome et les opinions hiérarchiques Province à Lyon en juillet, et pour le Grand En août 1779 il présida, en sa qualité de Grand
Selon lui, la Maçonnerie écossaise descend en qui en découlent ». Prieuré de Montpellier dépendant de la Province Chancelier de la Ve Province (la Bourgogne) un
ligne directe de l’Ordre du Temple, et, ayant Il meurt le 10 juillet 1831 et est inhumé auprès d’Occitanie en octobre. Convent provincial qui se tint à Bâle.
pour origine les Stuart, elle doit travailler de son épouse dans la chapelle de son domaine à Il fait partie de la « garde rapprochée » de Jean-
à reconquérir leur couronne et rétablir le Krautergersheim. Baptiste Willermoz.
catholicisme.
Entretenant un lien fort avec Jean-Baptiste
Willermoz, il lui délégua le Baron Georg
August von Weiler, pour délivrer à Lyon les
patentes nécessaires à la création du R\E\R\

Louis-Claude de SAINT-MARTIN
(1743-1803)
Il se nommait lui-même « le philosophe
inconnu ». Il est admis dès 1765 dans l’ordre
des Élus Coëns de Martinès de Pasqually
MARTINÈS DE PASQUALLY dont l’enseignement et les rites fondent une part
(1727 ?-1774) importante des thèmes essentiels de sa pensée.
Joachim de la Tour de la Case, dit Don Il quitte l’armée en 1771 et devient le secrétaire
Martinez de Pasqually, est un personnage de Martinès. Il transcrit (sous sa dictée ?) la
énigmatique, d’origine espagnole par son version du Traité sur la réintégration des Êtres
père (marrane ?). Cette généalogie serait qui fait référence.
une explication plausible à sa cosmogonie En 1773/1774, il demeure à Lyon chez Jean-
personnelle, basée sur la kabbale, mais aussi des Baptiste Willermoz. Au cours de ce séjour
courants et écrits gnostiques. Cette culture est à lyonnais, Saint-Martin rédigea son premier
l’origine de l’Ordre des Chevaliers Maçons Élus ouvrage, Des erreurs et de la vérité.
Coëns de l’Univers, dénommé Ordre des Élus Dès cette époque, il se détache des voies actives
Coëns, qu’il promeut. de la magie pour s’orienter dans une direction
En 1763 il entre à la Loge La Française à l’Orient de plus en plus « intérieure », par la prière.
de Bordeaux. Il la transforme et la reconstitue Malgré une appartenance de courte durée au
selon son rite personnel sous le nom de La Rite Rectifié, Il restera néanmoins toujours
Perfection Élue et Écossaise. profondément fidèle à ces idéaux.
En 1765, année où il se lie d’amitié avec Jean- Pendant son séjour à Strasbourg (1788-1791) il
Baptiste Willermoz, elle est reconnue sous sa y rencontre en effet Madame de Böcklin qui
nouvelle forme par la première Grande Loge de lui révèle la philosophie de Jakob Bœhme. Il
France. traduira les livres de Bœhme et les publiera.
Il fonde à Paris avec Willermoz et Bacon de la
Chevalerie un temple Coën en 1766.
En 1768, c’est Louis-Claude de Saint-Martin Jakob BŒHME (1575-1624)
qui devient son fervent disciple et qui le
Jakob Bœhme (ou Böhme) est un précurseur
secondera lorsqu’il sera Grand Maître, à titre de
essentiel, en lien avec la mystique transmise
secrétaire bénévole en 1771-1772.
du Moyen-Âge (les Béguines, Dante, le roman
Martinès de Pasqually quitte la France pour
courtois, le monachisme médiéval, la kabbale,
recueillir un héritage à Saint Domingue où il
etc.), de la résurgence de l’esprit gnostique et du
mourra en 1774.
courant maçonnique spiritualiste. Son existence
est marquée par la rigueur morale, l’altruisme et
une certaine austérité.
Exerçant la profession d’artisan cordonnier puis
de mercier, il vit à Görlitz où il mourra. C’est
un bassin géographique aux sources religieuses
multiples (catholiques, réformées, juives…)
Sa vie, sa pensée et ses intuitions théologiques,
ont déterminé le parcours spirituel et les idées
d’Emmanuel Swedenborg. Elles ont inspiré
fortement l’œuvre de Louis-Claude de Saint
Martin. À travers ce dernier, Jakob Bœhme Frédéric-Rodolphe SALTZMANN
devient tout aussi essentiel dans la généalogie (1749-1821)
spirituelle de Jean-Baptiste Willermoz que l’est Fils de pasteur luthérien, Frédéric-Rodolphe
Martinès de Pasqually. Saltzmann (ou Salzmann) fonde à Strasbourg
une librairie et une gazette bilingue franco-
allemande. Il est élu pour siéger aux états-
généraux de 1788, et il exerce la fonction
Jean-Jacques BACON DE LA d’officier municipal de Strasbourg.
Emmanuel SWEDENBORG Joseph de MAISTRE (1753-1821) CHEVALERIE (1731-1815) Il reçoit les patentes des mains de Von Weiler
(1688-1772) Savoyard, sujet du royaume de Sardaigne,
Protestant converti au catholicisme, Bacon permettant de créer à Strasbourg la première
Scientifique de formation et de profession, Joseph de Maistre est, dès 1773, membre de la
de la Chevalerie a commencé sa carrière loge française affiliée à la Stricte Observance
inventeur fécond, il se consacre, à la suite loge La Parfaite Union à l’Orient de Chambéry ;
maçonnique à Lyon. On le trouve en 1760 Templière.
d’expériences mystiques, à l’enseignement, à la puis il fonde en 1778, la loge réformée Écossaise
président du tribunal des Élus Coëns et il Proche des frères de Turckheim et disciple
pratique, et à la diffusion de sa révélation. La Sincérité.
devient Grand Profès de l’Ordre de la Stricte de Jean-Baptiste Willermoz, il est l’un des
L’originalité de sa pensée et de ses expériences Il concilie son appartenance à la franc-maçonnerie
Observance  de Von Hund. initiateurs à l’origine du rapprochement entre
mystiques trouvent son expression dans la avec une stricte orthodoxie catholique.
Il est la « cheville ouvrière » des rapports entre les la Stricte Observance et une certaine franc-
volonté de faire lien entre le matériel et le Il est reçu Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte
Directoires Écossais de la branche française de la maçonnerie française (les Élus Coëns).
spirituel. Mis en cause pour l’étrangeté de son sous le nom de eques Josephus a Floribus. Très
Stricte Observance et du Grand Orient de France, Il prend une part active à la réunion maçonnique
enseignement, ce sont l’exemplarité de son investi dans la vie maçonnique, il fait parvenir à
(dont il est officier de premier ordre), qui crée en du Convent de Wilhelmsbad (1782), contribuant
comportement, son altruisme, qui balayent les Jean-Baptiste Willermoz son célèbre Mémoire
son sein une « commission des hauts grades ». ainsi à la création du Rite Écossais Rectifié.
oppositions à l’étude de sa pensée et qui ont au duc de Brunswick à la veille du Convent de
En 1776, il incite cette commission à se mettre à Influencé par la mystique rhénane, il fera
constitué pour ses disciples un modèle de vie. Wilhelmsbad (1782).
la recherche d’un accord avec ces directoires. S’il découvrir Jacob Bœhme à Louis-Claude de
Par son influence dans la philosophie d’Europe du Il entretient une amitié avec Louis-Claude
est finalement trouvé, il n’est pas impliqué dans Saint-Martin.
Nord, il devient une référence pour le rite Suédois de Saint-Martin pour lequel il a une vive
ce premier temps.
et inspire probablement le baron von Hund. admiration. En 1793, lors de son séjour à Turin,
Le 24 juin 1811, le Grand Orient rouvre le projet
Sa quête d’absolu marque directement la vie et il adhère à la loge de La Stricte Observance.
qui comprend la création au Grand Directoire
l’action de Louis-Claude de Saint-Martin. Il a joué un rôle important dans la franc-
des Rites d’une section « qui aura pour objet
maçonnerie, y accentuant son orientation
le régime rectifié (art. 4) » et prend un Arrêté
catholique. Il est parvenu aux grades les plus
définitif. Celui-ci est ratifié le 3 novembre 1811 à
élevés du Rite Écossais Rectifié et du martinisme.
Besançon, le 21 janvier 1812 à Lyon (notamment
par Jean-Baptiste Willermoz et par son neveu)
et le 15 mars à Montpellier.

Grand Prieuré Indépendant de France
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« Une bienfaisance active,


1778-2018 : les 240 ans du Convent des Gaules
éclairée, universelle. »
LE RÉGIME ÉCOSSAIS RECTIFIÉ

LE CONVENT DES GAULES, 1778

De décembre 1777 à janvier 1778, Jean-Baptiste Willermoz et le strasbourgeois Rodolphe


Salzmann élaborèrent les rituels des grades symboliques. Nous devons aux strasbourgeois,
dont le chef de file était Jean de Türckeim, la conception des rituels des grades de l’Ordre
Intérieur.
Lors du Convent des Gaules à Lyon, la branche française de la Stricte Observance, sous
l’impulsion des Lyonnais et des Strasbourgeois, organisa la trame du nouveau Rite Écossais
Rectifié et précisa ce que devaient être les « hauts grades ».
Le Régime fut organisé en Provinces, Prieurés et Commanderies et le Code Général de
l’Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte fut approuvé. On y adopta les rituels de
l’Ordre Intérieur, le Code maçonnique des loges réunies et rectifiées de France et les nouveaux
rituels, rédigés par Jean-Baptiste Willermoz.
La notion de « chevalerie » fut étendue : dorénavant les bourgeois et les roturiers pouvaient
être adoubés.
Pourquoi ce nom « Convent des Gaules » ? Avec le Convent des Gaules, la Stricte Observance subit sa deuxième « rectification ».
Le terme de « convent » tire son origine du
latin conventus qui signifie, non seulement (Source : Colloque de Vallauris, 2006)
« réunion », mais surtout un rassemblement
législatif dans les provinces romaines.
Le lien est donc tout trouvé avec les trois En résumé, le Convent est la synthèse de « la matière » de Willermoz
provinces de Gaule (Lyonnaise, Aquitaine et et « la structure » de Von Hund.
Belgique ; la Narbonnaise étant administrée
directement par Rome), partition
administrative voulue et gérée par Rome,
dont la capitale est Lugdunum (Lyon). Du 25 novembre au 10 décembre 1778 se tient à Lyon le Convent des Gaules.
Le terme de « convent » n’a subsisté de nos Les trois Provinces des Gaules sont :
jours que dans le monde maçonnique.
n la IIe d’Auvergne (France, à Paris – Auvergne, à Lyon - Provence, à Aix) à Lyon,
n la IIIe d’Occitanie (Aquitaine, à Bordeaux – Septimanie, à Montpellier – Armorique,
à Nantes) à Bordeaux,
n la Ve de Bourgogne (Austrasie, à Strasbourg – Pays-Bas, à Bruxelles – Helvétie, à Zurich)
à Strasbourg.

Nous n’avons aucune indication sur l’endroit de Lyon où se tint l’événement. Vingt-deux
Frères y participent, dont six invités. Parmi eux, on relève la présence de :

n Antoine Prost de Royer, Président et Grand Prieur


n Comte François de Lescoët, Prieur
n Gaspard Savaron, Visiteur Général
n Jean Baptiste Willermoz, Grand Chancelier d’Auvergne
n Jean Paganucci, Trésorier
n Jean Perisse Duluc, Maître des Novices
n Baron Franz Dürkheim, Maître Provincial de la Ve Pr.
n Jean de Turkheim, Grand Chancelier de Bourgogne
n Rudolphe Salzmann, Maître des Novices de la Ve Pr.

VERS LE CONVENT DE WILHELMSBAD, 1782


Le Rite Écossais Rectifié est le résultat d’une évolution issue du Convent de Kholo en 1772, de
la réforme de Dresde de 1774, jusqu’à la dernière révision approuvée par les Frères Lyonnais
au Convent des Gaules de 1778. Mais il faudra attendre 1782 et le Convent de Wilhelmsbad
pour le voir entrer dans sa phase définitive et officielle qui s’est perpétuée jusqu’à nous.
Wilhelmsbad accueille toutes les parties au niveau européen de ce qui s’est fabriqué au cours
de ces dernières années de courants de pensée et spiritualité auxquels aspirent bien des
Frères, mais de manière parfois assez différentes.

Ce Convent fut le théâtre d’affrontements et de prises de position dures de certains, venus


défendre des points de vue destinés plus à diviser qu’à consacrer une unité du Rectifié naissant.
Sous l’égide du Duc Ferdinand de Brunswick, élu Grand Maître des Loges et Grand
Supérieur de l’Ordre (et installé le 17 août, pendant le Convent), ce Convent réunit 35 députés
issus de l’Europe entière du 15 juillet au 1er septembre 1782 dans cette petite ville balnéaire
prisée de la haute société allemande.

En synthèse, ce Convent verra l’approbation du Code Maçonnique du


Convent des Gaules de 1778, la définitive déclaration sans fondement de
l’ascendance Templière revendiquée par la Stricte Observance Templière
Ferdinand de Brunswick (on n’en conservera que la spiritualité), l’adoption globale de la Réforme
de Lyon et le titre de « Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte » (CBCS).

Un parcours en six grades est arrêté et la majorité des rituels présentés est arrêtée, même si
des commissions désignées les valideront définitivement plus tard (pour les trois premiers en
1786, le quatrième grade en 1809).
Enfin, la structuration sous forme de matricule des Provinces (au nombre de VIII) du
territoire du Régime est arrêtée.
Tous ces éléments sont consignés dans le Recès du Convent qu’on peut consulter à la
Bibliothèque de Lyon (MS 5426).

Grand Prieuré Indépendant de France
Grand Orient de France

« L’amour de la vertu »
1778-2018 : les 240 ans du Convent des Gaules
LE RÉGIME ÉCOSSAIS RECTIFIÉ

Le R\E\R\ AU GRAND ORIENT DE FRANCE

L’ORDRE
L’Ordre est une entité purement spirituelle, qui recouvre l’ensemble du chemin initiatique, à distance de toute structure matérielle établie. Il n’est lié
ni aux grades, ni aux fonctions. Il se place hors du temps et de l’espace, bien loin des contingences dont il ne saurait subir les influences.
L’Ordre se situe dans le domaine de la transcendance. Il est véhiculé par la pratique du rite dans le plus pur esprit de la Tradition et a pour objet la
manifestation, en chacun, de vertus éternelles dont la Bienfaisance active, éclairée, universelle est sans doute la plus centrale.
Notre Ordre s’efforce de faire, de la Bienfaisance, une vertu aussi vaste que le Principe dont elle émane, aussi forte que l’amour infini qui
l’accompagne et qui n’attend rien d’autre que la joie de donner...

Austrasie
Neustrie Bourgogne
SCEAU ACTUEL DU GPIF

Madagascar

Auvergne Île de la Réunion

Occitanie
Provence

Ligure
SCEAU DES TEMPLIERS

LE G\P\I\F\ EN 2018 :
1 Directoire (neuf membres)
8 Préfectures
19 Commanderies
32 Loges Vertes (4e grade)
66 Loges Bleues
SCEAU DU GPIF EN 1938

ORGANISATION, STRUCTURE, VALEURS MORALES ET TRADITIONNELLES


Au niveau du fonctionnement obédientiel, il convient de séparer les trois premiers grades des trois derniers ; le GODF, en effet, détient les principaux
Rites maçonniques dont il gère les trois premiers grades. D’un Rite à l’autre, il existe une concordance des différents degrés, sans bien entendu la
moindre équivalence sur le plan initiatique, ce qui serait un non-sens pour des cheminements différents, même si le but reste naturellement le même.
En ce qui concerne le Rite Écossais Rectifié, c’est le Grand Prieuré Indépendant de France (GPIF) qui a reçu délégation de gestion des Loges travaillant au-delà
du grade de Maître, c’est-à-dire les Loges de Maîtres Ecossais de Saint-André (MÉSA), et les Chapitres d’Écuyers Novices (ÉN) et de Chevaliers Bienfaisants
de la Cité Sainte (CBCS). Il est à noter que tout Frère pratiquant le Rite Écossais Rectifié, ayant commencé son cursus au GODF ne peut que le poursuivre au
GPIF, et réciproquement, tout membre du GODF désirant être reçu au 4e grade de Maître Écossais de Saint-André ne peut être qu’un Maître issu du GODF.
Le GPIF est administré par un Directoire Écossais, organe suprême de décision en matière organisationnelle, judiciaire, ou ordinale. Ce Directoire est
présidé par un Grand Prieur, élu pour une durée de six ans par le Chapitre Général des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte.
Nous pouvons dire que le Rite Écossais Rectifié au sein du GPIF s’inscrit pleinement dans la tradition du GODF où il occupe une place historique
depuis 1776. S’il est spécifiquement marqué par son caractère chevaleresque se déterminant en valeurs de fidélité, de courage et d’obéissance éclairée,
il n’en reste pas moins solidement attaché aux valeurs de liberté et de solidarité, et n’en défend pas moins les valeurs laïques et républicaines, faisant de
la tolérance un de ses principes de base. En 1784, Jean-Baptiste Willermoz écrivait dans une lettre adressée à Bernard de Turckheim : « La morale de
nos rituels exhorte à la foi chrétienne mais aussi à une tolérance réciproque entre toutes les communions, sans faire mention d’aucune en particulier. »
Nous ne pratiquons pas une Maçonnerie « révélée » ; le caractère chrétien se situe bien évidemment au niveau du message véhiculé et est totalement débarrassé
de toute considération religieuse, ecclésiale et dogmatique. Il prône la Loi d’Amour, la Bienfaisance, l’humilité, l’espérance et vise à transcender l’homme.

RÉGIME ET RITE AU R\E\R\


n Le Régime représente la façon d’administrer les Loges. Sa structure est faite de deux grandes composantes :
– La structure symbolique formée par les Loges de Saint-Jean dirigées par un Vénérable Maître, avec les trois grades
d’Apprenti, Compagnon et Maître, et les Loges de Saint-André des Maître Écossais, dirigées par un Député Maître.
– La structure chevaleresque porte le nom d’Ordre Intérieur, où le symbolisme laisse la place au cœur et à la
raison, et comprend la classe des Écuyers Novices et celle des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte. Organisées
en Commanderies (présidées par un Commandeur), elles sont regroupées en Préfectures (présidées par un Préfet).
n Le Rite concerne les grades initiatiques et les valeurs spirituelles et morales dont il est porteur.
Il existe au R\E\R\ une logique et une continuité, du 1er au 6e grade, inspirée du récit biblique et de ses
symboles. De vétérotestamentaire au début, avec le Temple de Salomon comme symbole principal, il devient
ensuite néotestamentaire avec la Jérusalem Céleste comme symbole principal, eschatologique et correspondant
au Temple intérieur de l’être et celui de l’humanité, reconstruits dans toute leur transcendance.
n Comme d’autres Rites, «  Le R\E\R\ s’inscrit dans une Franc-Maçonnerie moderne qui veut conserver la
tradition la plus pure ». Ainsi débute le texte de la Constitution du Grand Prieuré Indépendant de France. Il a
gardé la référence au GADLU. La morale de ses rituels repose sur le plus pur esprit du christianisme primitif et
sur une tolérance réciproque entre toutes les communions, sans faire mention d’aucune en particulier.

LA RECTIFICATION
Au R\E\R\, que signifie « rectifié » ou « rectification » ?
On peut y distinguer trois composantes, pour lesquelles Jean-Baptiste Willermoz aura une contribution majeure :
n La première est historique et date du XVIIIe siècle. Parmi la multiplication des loges, ateliers, chapitres au sein
de la franc-maçonnerie européenne, une structure d’inspiration chevaleresque s’appelle la Stricte Observance
Templière (S.O.T.), d’origine allemande et de composition aristocratique. Elle s’est donné pour objet la restauration
de l’ordre du Temple. La disparition de la S.O.T., après sa «  rectification  » en une organisation maçonnique
s’accompagne de l’abandon de l’objectif de restauration de l’Ordre du Temple, en utilisant la trame des 3 premiers
grades du Rite Français et en réorientant la symbolique de la S.O.T. dans un contexte maçonnique.
n La deuxième est doctrinale et consiste en l’apport de la doctrine gnostique de Martinez de Pasqually,
en complément de l’influence johannique traditionnelle de la Maçonnerie, afin de construire un programme
d’évolution spirituelle sur la voie du salut de l’homme et de l’humanité.
n La troisième est ontologique, relative à l’être humain, parfois perçue comme austère, le conduisant à s’engager
dans la voie du ‘‘redressement’’ de l’âme, afin de retrouver sa condition initiale postulée perdue.
Une question/réponse de l’Instruction de l’Apprenti est assez illustrative : « — Que venez-vous faire en Loge ? » « — Je
viens pour surmonter mes préjugés, vaincre mes passions et soumettre ma volonté ». Vaincre ses passions, son ego et
permettre à l’autre d’exister est partagé par tous les rites. La soumission de sa volonté à une force supérieure est plus
particulière, d’une autre dimension et demande un effort majeur. Dans un contexte de liberté absolue de conscience,
les outils de la maçonnerie rectifiée sont à la fois des symboles, des vertus et des combats à mener, convergeant
vers un seul but : l’exercice de la bienfaisance en créant une « tension » permettant de progresser sur la voie d’une
« réintégration de l’être ».

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« Sonde les replis cachés de ton cœur. »


1778-2018 : les 240 ans du Convent des Gaules
LE RÉGIME ÉCOSSAIS RECTIFIÉ

LA SPIRITUALITÉ DU RITE ÉCOSSAIS RECTIFIÉ


n Le R\E\R\ est un rite chrétien, mais il ne peut en aucun cas être assimilé à un rite catholique romain, pas plus qu’à aucun autre dogme
religieux. Empreint d’ésotérisme d’origine chrétienne, il n’a pas pour tâche de former des croyants.
L’héritage gnostique de Martinès de Pasqually, est en totale incompatibilité avec tout esprit dogmatique. Par cette démarche, Willermoz
souhaite que chaque « initié » puisse, par la voie ésotérique, par un cheminement en soi, retrouver en lui-même « cet âge d’or » qu’il a perdu. Il
s’agit d’une chrétienté d’ouverture dans le sens « le plus large et le plus élevé ».
Joseph de Maistre représente la deuxième voie chevaleresque qui porte en elle à la fois ses valeurs et ses traditions. Elle est attachée à une notion
beaucoup plus exotérique, mais non moins primordiale, qui est celle de la Bienfaisance. Ces deux voies complémentaires s’épousent harmonieuse-
ment. Elles font la richesse et la spécificité de cet édifice régulier qu’est le Régime Écossais Rectifié.

n « La spiritualité est d’une monumentale exigence, une exigence dont nous ne sommes pas encore capables tant la matière nous imprègne, nous
domine. Car la seule règle de la spiritualité, c’est l’amour. Sans condition, sans restriction, avec la toute-puissance qu’elle a en elle.
Croire que seul le bien est possible, que l’amour, le bonheur, sont les seuls impératifs que nous ayons à respecter, que la mort n’est plus efficiente et
que la perfection est bien de ce monde. Voilà l’enjeu de la spiritualité.
Et je ne résiste pas à l’occasion de rappeler une phrase du chaman Paul Degrise : « L’homme est mortel par manque d’ambition spirituelle »
Oui, pour s’élever avec la matière, il faut avoir de l’ambition, c’est une ambition d’un autre ordre que celle de gagner de l’argent ou d’être considéré ;
c’est celle d’être à la hauteur du divin.
C’est d’ailleurs notre mission à nous au R\E\R\ Devenir ce que l’on est : la formule est souvent répétée, tel est l’ultime défi de la spiritualité,
devenir le Dieu qui est en nous. » Extrait d’une planche de notre TCF\ Guy Fuinel (1950-2015),Abraxas.

ADHUC STAT
Issu de la Stricte Observance, le symbole du grade d’Apprenti représente une colonne brisée et tronquée par le haut mais ferme sur sa base.
Il est associe à la devise Adhuc Stat : « elle tient encore ferme ».
À travers ce message d’espérance c’est tout le cheminement spirituel proposé par le R\E\R\ qui s’exprime :

L’homme est déchu, séparé de son principe, mais il peut, grâce à l’initiation, reconstruire son Temple Intérieur et retrouver
cette verticalité spirituelle potentielle.

L’ESPRIT DU RITE
En 1774, les Maçons Lyonnais furent séduits par la rigueur d’un n Jean-Baptiste Willermoz attirait l’attention de Bernard de
système importé d’outre-Rhin : la Stricte Observance Templière. En Turckheim dans une lettre qu’il lui adressait le 3 février 1783 sur les
conservant la rigueur formelle et rituélique de ce système, ils décidèrent dangers de mêler religion et maçonnerie :
d’introduire dans ce rite les enseignements de leur maître disparu, « Du moment qu’on mêlera la religion à la maçonnerie dans
Martinès de Pasqually. Ce fut l’objet du Convent des Gaules, l’Ordre symbolique on opérera sa ruine ; je la vois même se
tenu à Lyon en 1778, qui opéra une véritable réorientation du travail préparer en plusieurs endroits, par la multiplicité peu sévère
maçonnique vers la théosophie martinésiste. […] et par le zèle imprudent qui en vue du bien du prochain,
Le Rite prit alors le nom de Régime Écossais Rectifié. Cette appellation
se livre à l’esprit de prosélytisme ; pour faire préférer notre
originale en Maçonnerie qualifie à la fois le Rite lui-même et le système
structuré et hiérarchisé au sein duquel il se développe.
régime, nous mettons à découvert ses principes et son but
Ainsi, Willermoz, à partir de plusieurs courants, réussit à construire particulier, nos discours oratoires deviennent des sermons,
un système maçonnique à la structure rigoureuse. Par son cadre, bientôt nos Loges deviendront des églises ou des assemblées
le Régime Rectifié permet à chacun de se référer sans cesse aux de piété religieuse. Ce danger mon ami qui peut paraître
principes que sont le partage, l’humilité et le respect des règles ainsi chimérique est bien plus prochain qu’on ne pense, si on n’y
que la recherche constante du développement spirituel de l’homme. met promptement ordre… »
Il s’attache également à mettre en œuvre une fraternité active et
éclairée, marquée par l’Esprit de la Chevalerie, qui est dominé par une n On attribue à Willermoz cette définition de la voie du Rectifié,
ouverture de la conscience pouvant conduire à une véritable ascèse. issue des recès du Convent de Wilhelmbad, le 16 juillet 1782 :
Ses principes sont : « La vraie tendance du Régime Rectifié est, et doit rester, une
— Aimer tout être humain pour lui-même,
ardente aspiration à l’établissement de la cité des hommes
— Accepter que nos savoirs concernant l’origine de la vie ne relèvent
spiritualistes, pratiquant la morale du Christianisme primitif,
d’aucune interprétation définitive et dogmatique.
— Écouter attentivement les besoins de tout être. Le Rite Écossais dégagée de tout dogmatisme et de toute liaison avec une Église
Rectifié souligne l’importance d’être « veilleur-éveillé », bienveillant à quelle qu’elle soit. »
l’autre… et à soi-même.
— Espérer malgré les difficultés rencontrées. Cette espérance se veut n Willermoz précisait en 1804 à la Loge La Triple Union de Marseille :
patience et persévérance, paix et confiance, elle repose sur le vœu « L’Orateur leur développera la morale maçonnique, qui
d’Amour du Christianisme primitif, celui qui consiste à donner sans étant fondée sur la morale chrétienne est utile à tous,
attendre en retour. mais les temples maçonniques étant ouverts à toutes les
— Se référer à la démarche du partage, de l’humilité et du respect des confessions Chrétiennes, il se gardera de traiter d’aucun des
règles pour que s’accomplisse la Loi d’Amour. points sur lesquels les opinions sont divisées entre elles… »

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« La Concorde seule peut cimenter


1778-2018 : les 240 ans du Convent des Gaules
nos travaux »
LE RÉGIME ÉCOSSAIS RECTIFIÉ

LE R\E\R\, UN CHEMINEMENT EXALTANT


LA BIENFAISANCE…
La bienfaisance, but actif du R\E\R\ et de notre Ordre, n’est pas fondée sur un
sentiment de vague confession ou d’attendrissement superficiel. Elle est la détermination
ferme et persévérante d’aimer son prochain et de lui faire le bien.
L’amour n’est pas une coque vide. Il est le moyen de discerner chez les autres, leurs
besoins et leurs malheurs et surtout de tenter d’y remédier. Soyons les médiateurs de
l’amour, des éveilleurs de la parole qui sauve (communication, échange de paroles) ;
soyons les agents de liaison d’un royaume de paix, de justice.
Le logos s’est fait chair, il est entré dans l’Histoire. Le logos nous fait entrer dans cette
communion d’amour qui est la vie même de Dieu (et du Régime Écossais Rectifié).
L’existence humaine appartient aux vivants. Elle est comme un surgissement d’être dans
un néant : c’est la totalité et l’infini.
L’amour se donne sans attendre de retour. C’est l’œuvre du cœur, centre de la
bienfaisance.
« Voir les yeux fermés, c’est voir avec le cœur ! ».
En fait, il suffit d’aimer.

… ACTIVE ET ÉCLAIRÉE
Si la Bienfaisance n’est pas le versant actif de la spiritualité, elle en est une expression
fondamentale.
Comment envisager une VRAIE spiritualité qui ne soit pas bienfaisante ; comment
envisager une bienfaisance qui ne se justifie que dans la matérialité ?
La  « bien-faisance », bien faire, est un acte qui nous engage essentiellement vers
l’extérieur de nous-mêmes. S’il est nécessaire de s’aimer soi-même pour aimer l’autre, ce
n’est pas sans rectification que nous nous engageons dans cette voie.
Il nous faut, en effet, pour l’aborder, nous apprendre à nous connaitre (c’est l’expérience
et le cheminement initiatique), sans complaisance, et façonner par l’éthique notre
rapport à l’autre.
La bienfaisance exige l’abandon de nos préjugés. Devant le tableau de leur persistance
elle se convertit en humilité.
La bienfaisance est miséricorde et pardon, constatant la faiblesse de la nature humaine,
elle en fait une force en condamnant toute hypocrisie. Ce qui interdit, de fait, toute
ostentation.
Elle est révélation, au sens fort, biblique, et pour tout dire messianique, du divin et du
rapport au divin. À l’humain désemparé elle offre le secours de la Foi.
La bienfaisance est « Agapè », cet Amour dont Paul nous dit qu’il est la source sans
laquelle TOUT n’est RIEN. Cette vertu, nous l’affirmons être au cœur du R\E\R\
en portant en exergue « LA » LOI D’AMOUR. Si bienfaisance il y a, elle RÉALISE le
R\E\R\. Mais, sans elle, il n’est pas.

LA TRANSMISSION

Mes Frères, nous ne sommes ni possesseurs ni détenteurs de cette transmission, elle nous dépasse.
Nous ne sommes que les relais de la vérité, ceux par qui elle se perpétue puisque nous sommes des hommes de désir. Mais nous ne sommes pas
des relais passifs, car elle vit en nous, puisque nous sommes elle.
La transmission ne peut se limiter à croire et répéter naïvement ce qui est écrit. Elle ne peut non plus se contenter d’enseigner ce qui nous a été
enseigné sans en avoir sublimé le sens.
Pas plus que de chercher à convaincre, surtout si nous sommes convaincus qu’il s’agit de la vérité.
Initiée par des hommes de désir, c’est une arme à double tranchant. Elle conduit surement à la détention d’un pouvoir humain sur les autres qui
deviennent alors esclaves de leurs pensées et de leurs objectifs.
Notre rituel est là pour nous en préserver, surtout si nous sommes capables d’en respirer le sens et non de le lire à la lettre.
La transmission ne se définit pas, elle se vit, elle n’a pas besoin de mots. Je pourrais m’arrêter là, mais ce serait insuffisant et pourtant si parfait.
La transmission, c’est la présence du Grand Architecte de l’Univers qui nous convoque à nous fondre dans l’Ordre auquel nous appartenons,
mais dont notre condition humaine nous a provisoirement fait perdre le sens.
C’est aller au-delà de nous-mêmes, faire fi de notre moi pour tenter d’atteindre un espace oublié, celui où la vérité est loi unique.
La transmission, c’est partager notre richesse intérieure, mais également notre pauvreté dans l’humilité qui doit nous habiter.
La transmission c’est aider l’autre à découvrir cet autre qui est lui, c’est nous relier les uns aux autres, pour ne plus former qu’un tout.
La transmission est tout ce qui englobe notre démarche maçonnique, fondée sur des textes référents qu’il convient de faire vivre et qui
s’expriment à l’aide des symboles sur lesquels nous travaillons.
La transmission, c’est se mettre en état de donner sans se préoccuper de recevoir ni de se juger soi-même.
Sachons être libres de l’idée, libre du théâtre des poussières d’ombres qui effacent la lumière.
Osons nous abandonner en obéissance, à l’Ordre et dans l’Ordre, en plein amour de l’autre ; alors la transmission opérera en nous et s’envolera
pour essaimer vers les autres nous-mêmes.

« Le Verbe de Dieu s’est fait Homme pour que tu apprennes


d’un Homme comment l’Homme peut devenir Dieu. »
Clément d’Alexandrie

Grand Prieuré Indépendant de France
Grand Orient de France

« Ne t’écarte jamais des obligations


1778-2018 : les 240 ans du Convent des Gaules
imposées aux Maçons »
LE RÉGIME ÉCOSSAIS RECTIFIÉ

LE RENOUVEAU DU RITE ÉCOSSAIS RECTIFIÉ


J’avoue que le libre penseur que j’ai toujours été n’a manifesté en entrant au Rite Écossais
Rectifié aucune hésitation ni éprouvé aucun scrupule […] : il s’agit ici de l’esprit du
christianisme primitif réuni dans la maxime : « Aime ton prochain comme toi-même. »
Camille Savoire

LE RÉVEIL AU XX SIÈCLE e

Après la mort de Jean-Baptiste Willermoz en 1824, le R\E\R\  va bientôt disparaître, sauf en Suisse où le rite s’est toujours maintenu.
Il est réveillé en France en 1910 par Camille Savoire, médecin, maçon du G\O\D\F\, où il intègre le Grand Collège des Rites en 1913. Il devient le
Grand Commandeur des Hauts Grades du G\O\D\F\ en 1923 pour 12 ans.
Dignitaire du 33e Degré du R\E\A\A\, Savoire obtient une équivalence et est armé CBCS en même temps que Edouard de Ribeaucourt et
Gustave Bastard.
En 1910, ils réveillent la Loge rectifiée « Le Centre des Amis », en sommeil depuis 1838, et obtiennent la patente de fondation de la Commanderie de
Paris, sous autorité de la Préfecture de Genève. Savoire devient Grand Prieur en 1933.
1934, Arthur Groussier présente, à la demande de Savoire, un dossier d’indépendance du Grand Collège des Rites et du Conseil de l’Ordre :
refusé par le G\O\D\F\, Savoire quitte sa charge et l’Obédience et fonde le Grand Prieuré des Gaules, provoquant la création de la Grande Loge
Nationale Indépendante et Régulière.
Savoire meurt en 1951. La Grande Loge Rectifiée qu’il a fondée, deviendra après-guerre la Grande Loge Nationale Française (G\L\N\F\).
En 1958, la G\L\N\F\ donnera naissance par scission à la G\L\N\F\ Opéra - avec la création de sa première Loge, « Le Centre des Amis
N° 1 » - qui prendra plus tard le nom de Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra (G\L\T\S\O\).

PERIT UT VIVAT
LE R\E\R\, C’EST QUOI ?

Interrogés, nos Frères du R\E\R\ répondent aujourd’hui :

Le R \ E\ R \ q u i
Le R\E\R\, pour App\ « Aimez-vous les transcende t o u t e d ir e c t i ve
moi, c’est un rituel uns les autres. » ecclésiale, a u n e f o n c t i o n
sobre qui transpor te spirituelle à r em p l i r, c e ll e
Comp\ « Un rite de sa t i on d e s e s
des frères hors du de la r é ali
i n d e l ’O r d r e
libération. » membres au s e
temps et qui les met dans l’Amo u r e t l e P a r d on ,
au t ravail , en sembl e. M\ « Un rite d e g a r d e r l a f o i
à condition
initiatique de rigueur dans ses e n g a g e m en t s .
et de respect. »

Nous espérons que cette exposition vous aura permis


de mieux connaître et mieux comprendre le Rite Écossais Rectifié,
son Régime et sa place au sein du GODF et du GPIF.
J’ai trouvé dans le
li s e s , Vous trouverez des informations supplémentaires, R\E\R\
l à d e s É g ce que je cherchais
u - d e depuis
Bien a h e s e t d e s ainsi que les panneaux de cette exposition sur notre site :
tant d’années :
m y t
des
li g i o n s , l e R \ E \ R \
l a
www.gpi-france.fr une assise de spiri
tualité, un
r e a t i o n d e accompagnement
a n s fi g u r d’une vraie
est tr c t u e ll e d a n s
et authentique réfl
n n e . F a t exion,
perso a rc e t L u c , e
un chemin de Véri
h i eu , M s t té et de
Mat t e t e ll e , e ll e e Lumière qui éclair
t é e c o m m C ’e s t e ma vie de
r e l a n s Je a n .
n e n t e d a tous les jours.
pe r m a c c u p e .
q u i m ’o
elle

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