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Méthodes internationales pour comparer l’éducation et l’équité

Niveau d’éducation : que mesurent


les statistiques internationales ?
Pascale Poulet-Coulibando
Bureau des études statistiques sur la formation des adultes

Le niveau d’éducation de e niveau d’éducation de la développement économique (OCDE) et

L
la population est, depuis l’origine, population d’un pays résume de l’Union européenne. La troisième
un sujet à la frontière entre
l’enseignement qu’elle a reçu. partie montre, entre 1997 et 2008, le
disciplines et compétences.
C’est le « capital humain » d’un recul de la proportion des moins for-
Il décrit des choses différentes,
l’année d’études la plus élevée pays, le stock de connaissan- més et la hausse de celle des diplômés
accomplie par une personne, ces et savoir-faire de sa population. de l’enseignement supérieur, parmi
le degré d’enseignement auquel Les données, recueillies par enquête les jeunes adultes de treize pays. La
elle a accédé, ou bien encore auprès de la population, d’adultes quatrième partie expose les dévelop-
qu’elle a terminé avec succès. Cet
comme de jeunes, traitent de l’éduca- pements méthodologiques importants
article est méthodologique. Sa
tion, façonnée par l’histoire de chaque accomplis récemment, en connexion
démarche est historique. Il présente
les normes internationales de pays et complexe à comparer de l’un avec la révision de la classification
l’éducation guidant les statistiques, à l’autre. internationale.
de la première définition Cet article complète ceux, dans Précisons que la terminologie
d’un niveau d’instruction de la cette même revue, de Annick Kieffer exacte des traductions françaises et
population par l’UNESCO jusqu’aux
sur les méthodes des sociologues com- anglaises des textes officiels est res-
derniers développements d’Eurostat
paratistes, de Rémi Tréhin-Lalanne sur pectée, sauf mention contraire.
et du projet d’indicateurs sur les
systèmes éducatifs de l’OCDE. le contexte et l’usage des statistiques
internationales de l’éducation, celui PREMIÈRES DONNÉES
sur les notions d’éducation et enfin ET DÉFINITION
celui de Claude Sauvageot sur la DE L’UNESCO
nouvelle Classification Internationale
Type de l’Éducation (CITE) soumise à Après un bref rappel du contexte,
l’approbation de la Conférence géné- sont examinés ici l’origine de la notion
rale de l’UNESCO de 2011. de niveau d’enseignement des statis-
La première partie présente l’ori- tiques internationales sur les effectifs
gine des méthodes, au plan mondial, d’élèves et étudiants, les modalités
de l’après-guerre à la fin des années d’introduction d’une définition statis-
quatre-vingts. La deuxième partie tique du niveau d’instruction, absente
décrit l’utilisation croissante des des premiers projets, dans la recom-
statistiques et leurs traitements par mandation UNESCO, puis son mode
les pays les plus développés de l’Or- de mesure et les tableaux publiés par
ganisation pour la coopération et le les annuaires statistiques.

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L’UNESCO est dépositaire de rap- s’emploie à élaborer des règles d’équi- la population, absents de son projet
ports des pays sur la situation de valence des contenus d’enseignements. initial. Ceux-ci sont séparés de ceux
l’éducation, étayés de statistiques, Le comité intergouvernemental chargé sur l’analphabétisme, présentés
pour veiller à la concrétisation du droit d’élaborer la recommandation met à pro- brièvement.
à l’éducation pour tous, proclamé par fit son expérience. La recommandation de L’UNESCO calcule que la popula-
la Déclaration universelle des droits de 1958 définit trois degrés qui, aujourd’hui tion adulte de la moitié des pays et
l’homme. Les statistiques nationales encore, structurent la connaissance des territoires est en majorité analpha-
sont difficiles à comparer entre elles. « systèmes » éducatifs. Le premier degré bète en 1950. Les données sur l’anal-
Pour améliorer leur comparabilité et est l’enseignement primaire. Le second phabétisme viennent alors le plus
permettre leur récapitulation, un jeu degré est l’enseignement secondaire. souvent des recensements, pour les-
concis de définitions, classements et Le troisième degré est l’enseignement quels la Commission de la population
tableaux est arrêté par la Conférence supérieur. Le second degré est défini de des Nations unies a développé ses
générale de l’UNESCO de 1958, sous la façon suivante. Il « implique quatre propres recommandations. L’UNESCO
forme d’une recommandation (voir p. 17 années au moins d’études préalables élabore des recommandations sur leur
« Les notions statistiques de l’éduca- dans le premier degré et […] donne une mesure, au motif que l’évaluation
tion , de l’enseignement habituel à formation générale ou spécialisée ou les projetée est continue et que d’autres
l’éducation formelle »). deux » (UNESCO, 1958b). sources que le recensement peuvent
Les traductions officielles de la être mobilisées (UNESCO, 1958a).
Le degré recommandation de 1958 nomment Différentes sources et méthodes
d’enseignement, degré en français, ce qu’en anglais sont envisagées par le rapport pré-
« niveau » en anglais elles nomment « niveau » (level). Ce liminaire, soumis à la consultation
Au début des années cinquante, terme « niveau » est utilisé, ci-dessous, des pays. Au titre des méthodes, le
les premières enquêtes mondiales sur pour traduire John Smyth : «… bien projet envisage une question directe
l’éducation de l’UNESCO exposent qu’évitant une définition formelle du sur la capacité à lire et comprendre
ensemble explications sur l’organisation terme niveau, le comité intergouver- un « exposé simple et bref relatif à la
des enseignements et statistiques natio- nemental […] comme le comité d’ex- vie quotidienne », une épreuve-type
nales. Dans tous les pays, des établisse- perts de 1951, ont conçu les “niveaux” « conçue spécialement à cet effet », ou
ments dispensent des enseignements comme les marches d’une échelle, en encore une question indirecte sur le
de complexité inégale, se succédant les étapes successives d’un processus nombre d’années « pendant lesquelles
uns aux autres selon des règles particu- d’instruction allant de l’école enfantine l’intéressé a fréquenté l’école avec
lières. Partout, des enseignants trans- ou maternelle […] jusqu’à l’université. succès » (UNESCO, 1958a).
mettent des savoirs élémentaires aux […] La terminologie “niveaux” […] était Lors de la consultation, les Pays-
jeunes enfants, avant de transmettre artificielle au sens d’avoir été “produite Bas, influents, suggèrent deux ques-
des connaissances de plus en plus artificiellement”, mais elle peut être tions différentes, l’une sur la capacité
élaborées et complexes aux plus âgés. plus facilement comprise en tant que à lire et écrire et l’autre sur le « degré
Comment comparer entre pays ces ensei- métaphore, la métaphore étant celle d’instruction atteint ». L’Inde suggère
gnements ? Les noms des établissements d’une échelle de longueur indéterminée également à l’UNESCO d’introduire
s’y prêtent mal. « Collège », par exemple, avec un certain nombre de marches. » des statistiques sur les « différents
revêt un sens différent au Royaume-Uni, (traduit de Smyth, 2008). niveaux d’instruction auxquels les
aux États-Unis et en France. Depuis les gens sont parvenus » (UNESCO,
années trente, les comparatistes préconi-
Des statistiques sur 1958a). Les pays dont les recen-
sent de créer une terminologie artificielle
le niveau d’instruction sements ou sondages mesurent le
que les pays puissent appliquer uniformé-
en plus de celles sur niveau d’instruction procèdent alors
ment. Aussi, parallèlement à l’exploita-
l’analphabétisme en majorité au moyen d’une question
tion des premières enquêtes mondiales, Le texte final de la recomman- commune à l’analphabétisme et en
un comité d’expert international, autour dation de 1958 comprend des para- minorité au moyen d’une question
du Professeur Idenburg (Pays-Bas), graphes sur le niveau d’instruction de distincte (UNESCO, 1961).

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LE NIVEAU D’INSTRUCTION population en fonction de la dernière La seconde partie de la définition,
MESURE L’ANNÉE D’ÉTUDES année d’études achevée avec succès, comme celle de 1958, cite le plus haut
ACCOMPLIE OU, À DÉFAUT, conformément aux recommandations degré, mais cette fois propose indiffé-
LE DEGRÉ ATTEINT de l’ONU et de l’Institut américain de remment que celui soit « atteint » ou
statistiques. L’autre moitié, compre- « suivi à son terme »2 (UNESCO, 1979).
(RECOMMANDATIONS
nant la majorité des pays d’Europe et La recommandation ne précise pas si
DE 1958 ET 1978)
certains d’Asie et d’Afrique, recueille les catégories de degrés sont celles
La définition du niveau d’instruc- le degré d’enseignement atteint de la classification de 1975 ou les
tion ne décrit pas un objet, ni un (UNESCO, 1961). trois de 19583.
concept, mais deux types de données La nette préférence en faveur du
passibles d’être présentées. recueil de l’année d’études, terminée
Tableaux des annuaires
Aux fins statistiques, « Le niveau avec succès, est justifiée par l’intérêt
statistiques
d’instruction d’une personne est celui accordé au calcul d’un nombre moyen Les annuaires statistiques publient
qui correspond à la dernière année d’années d’études de la population un tableau sur le niveau d’instruction
d’études accomplie ou au plus haut (UNESCO, 1961). Le manuel acte, sans des adultes. Au début des années
degré atteint par cette personne dans recommandation particulière, que soixante-dix, ce tableau distingue les
le système d’enseignement de son les recensements de plusieurs pays personnes qui n’ont jamais étudié de
État ou d’un autre État. » (UNESCO, posent une question sur le nombre celles qui ont suivi un enseignement
1958b). Les données sont recueillies total d’années de scolarité (Canada primaire, l’ont terminé avec succès,
par une question du recensement ou et Royaume-Uni 1951, France 1954)1. ont eu accès au premier cycle de l’en-
d’une enquête par sondage, si possi- En outre, la démarche consistant seignement secondaire, à son second
ble. La question porte de préférence à interroger des personnes sur le cycle et enfin au degré supérieur. Ces
sur l’année d’études et, à défaut, sur degré primaire, secondaire ou supé- catégories mêlent une classification
le degré d’enseignement atteint (pri- rieur de l’enseignement qu’elles ont en quatre niveaux d’éducation et une
maire, secondaire ou supérieur). Les reçu est similaire à celle consistant distinction de l’enseignement primaire
données peuvent être décomposées à classer les statistiques scolaires selon qu’il ait été accompli ou entre-
en fonction de l’orientation générale selon ces mêmes degrés. L’approche pris. Les quatre niveaux sont les trois
ou technique d’un enseignement semble aussi influencée par celle degrés de la classification de 1958 et
secondaire et du cursus, universitaire des statistiques administratives sur la subdivision entre premier et second
ou non, de l’enseignement supérieur. l’enseignement aux États-Unis. Les cycles de l’enseignement secondaire
Le niveau d’instruction est ainsi enseignements primaire et secon-
défini, en 1958, par une distribution daire sont sous la compétence des NOTES
de la population, soit en fonction États. La durée des différents degrés 1. « Jusqu’à quel âge avez-vous fréquenté
de l’année d’études la plus élevée change de l’un à l’autre. Les effectifs régulièrement un établissement d’ensei-
gnement ? »
accomplie, soit en fonction du degré des annuaires statistiques sont répar-
2. « Le niveau d’instruction d’une personne
d’enseignement primaire, secondaire tis par degrés en regroupant plusieurs est celui qui correspond à la dernière an-
ou supérieur auquel la personne a eu années d’études (UNESCO, 1968). née d’études accomplie et/ou au plus haut
accès. Ces deux distributions diffèrent Celles-ci s’énumèrent de la première degré atteint ou suivi à son terme par cette
personne dans le système d’enseignement
l’une de l’autre. (l’équivalent de notre « cours prépara- ordinaire, d’éducation spéciale ou d’édu-
De fait, le niveau d’instruction est toire ») à la douzième (l’équivalent de cation d’adultes de son État ou d’un autre
État. »
défini par les données existantes, nos terminales de baccalauréat).
3. La recommandation de 1978 nomme
possibles à présenter sous forme de La recommandation que les pays indifféremment « degré » ou « catégorie de
tableaux. Les soixante-dix pays qui adoptent en 1978 donne une défini- degré » les subdivisions en huit catégories
de 1975 et en trois de 1958. Les versions
mesurent le niveau d’instruction de tion du niveau d’instruction compara-
anglaises ne permettent pas davantage de
leur population, par recensement ou ble à celle de 1958. Le début de la préciser, ces subdivisions hiérarchiques
enquête, opèrent de deux manières définition est identique. L’année d’étu- étant nommées « level » quel que soit leur
nombre.
différentes. La moitié distribue la des accomplie est préférée au degré.

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L’enquête française sur l’emploi et le recensement mesurent mandations plus explicites quant au
le diplôme obtenu et l’année d’études atteinte à partir de 1982 traitement des niveaux atteints et ter-
minés avec succès sont préconisées
Au début des années cinquante, la France appartient au groupe de pays dont le
pour les prochains recensements
recensement pose une question sur le diplôme obtenu (1954), aux côtés de la
Finlande, la Hongrie, l’Italie, les Pays-Bas. L’Allemagne et la Suède posent une (UNECE, 2004).
question sur les examens. La recommandation préconise
une distinction selon quatre degrés
L’éducation est l’objet d’une interrogation régulière à partir de 1968 dans les
enquêtes française sur l’emploi. De 1968 à 1981, les enquêtes Emploi posent deux d’enseignement, l’enseignement
questions sur le « diplôme le plus élevé obtenu », l’une sur l’enseignement général, primaire, les enseignements secon-
l’autre sur l’enseignement professionnel ou technique. Des cartes prévoient une daires de premier et second cycles et
petite dizaine de modalités dans chaque cas. Le recensement de population de l’enseignement post secondaire, ainsi
1975 opère selon le même principe, avec un éventail de modalités plus ramassé. qu’une modalité particulière pour les
Celui de 1982 prévoit trois informations, l’une sur l’enseignement général primaire
personnes qui n’ont pas été scolari-
ou secondaire, la deuxième sur l’enseignement secondaire technique et profession-
nel, la troisième sur l’enseignement supérieur. Depuis 1982, les enquêtes Emploi sées. Cette classification est à peu
recueillent ce même trio d’informations sur les diplômes obtenus, ainsi que trois près celle des tableaux des annuaires
informations supplémentaires sur l’année d’études la plus élevée poursuivie dans statistiques de l’UNESCO.
les trois catégories, le cas échéant4. En 1990, en revanche, une question unique du
recensement recueille le diplôme le plus élevé, en sept postes (voir p. 137 l’article
de Annick Kieffer sur le niveau d’éducation).
METTRE EN VALEUR
LE « CAPITAL HUMAIN »
POUR L’OCDE, SUIVRE
LES PROGRÈS VERS
de la classification de 1975. Par la Ce que désigne le niveau « d’ins-
UNE ÉCONOMIE DE
suite, les niveaux de la classification truction » est confus. Les traductions
LA CONNAISSANCE
internationale de l’éducation sont française et anglaise des recomman-
ET LA DIMINUTION
mentionnés et le niveau postsecon- dations ont des significations diffé-
DES SORTIES PRÉCOCES
daire du second cycle est séparé des rentes. Selon la traduction française,
autres. En 2010, ce tableau est publié le niveau « d’instruction » s’entend POUR LA COMMUNAUTÉ
par le Recueil de données mondiales comme le « degré d’enseignement le
sur l’éducation, qui prend la suite des plus élevé auquel une personne est
Pour Regards sur
annuaires statistiques. Ces données parvenue dans le système éducatif
l’éducation, le niveau
sont utilisées par des économistes du pays où elle a fait ses études ».
de formation mesure
pour évaluer la relation entre éduca- Selon la traduction anglaise, le niveau
le capital humain, c’est
tion et richesse économique. d’enseignement « se réfère essentiel-
un pivot pour exprimer
lement au plus haut niveau d’études
son rendement
L’ambiguïté perdure dans terminées avec succès dans le pays où L’OCDE lance en 1992 un recueil
les recommandations l’enseignement a été reçu ». annuel d’indicateurs sur des systèmes
pour le recensement La division statistique de l’UNECE d’enseignement de ses États-membres,
de 2000 constate, au cours des sessions de Regards sur l’éducation. Les indica-
La Commission économique des travail de novembre 2004, l’hétéro- teurs sont conçus pour pouvoir évaluer
Nations unies pour l’Europe (UNECE) généité des données recueillies. Si l’efficacité des systèmes d’enseigne-
et Eurostat recommandent que les la plupart des pays européens posent
recensements nationaux de 2000 une question sur le niveau d’instruc- NOTE

recueillent une information sur le tion, la réussite du « niveau » est 4. Par exemple, de 1982 à 1989 : troi-
sième, année terminale de préparation
niveau « d’instruction » (caractéristique incertaine dans un cas sur trois. La
au CAP, formation pédagogique de niveau
essentielle) plutôt que sur le diplôme définition du niveau d’instruction est instituteur, etc. L’éventail des modalités
obtenu (caractéristique secondaire) qualifiée d’hermétique. Son manque est plus riche à partir de 1990 et passible
d’actualisation.
(UNECE, 1998). de clarté est mis en cause. Des recom-

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ment, en comparant les processus à Question sur le diplôme au lieu de l’année d’études
leurs produits et résultats. Au-delà aux États-Unis en 1992
des processus éducatifs (ressources,
À la fin des années quatre-vingts et au début des suivantes, les recherches et
effectifs et flux d’élèves, etc.), les indi-
« l’élaboration de la législation » conduisent les États-Unis à rompre leurs séries
cateurs comparent des états en résul- statistiques sur l’année d’études, pour recueillir davantage d’informations sur
tant, tels les connaissances des élèves les diplômes obtenus. « Le nouvel item […] permet la construction de beaucoup
(évaluées par des tests) ou le niveau des concepts et benchmarks de niveau d’éducation qui sont fréquemment utilisés
d’éducation d’une tranche d’âges, et par la recherche, l’analyse et l’élaboration de la législation ». Les statisticiens
leurs retombées sur le marché du tra- constatent que les données sur l’année d’études atteinte ne sont pas suffisamment
précises pour en déduire le diplôme obtenu. De plus, la notion d’enseignement
vail et la richesse des pays5.
habituel des anciennes questions est équivoque pour l’enseignement profession-
Le premier indicateur de Regards nel post-secondaire. Aussi, les États-Unis modifient leurs questions sur le niveau
sur l’éducation est la distribution par d’éducation de l’enquête sur la population (current population survey), bien que
« niveaux de formation » des adultes les mêmes questions aient permis de constituer des séries statistiques continues
des pays. Le niveau de formation est depuis les années quarante. Les séries reposaient sur deux questions, l’une sur la
un étalon des richesses que l’édu- plus haute année d’études à laquelle la personne a participé dans l’enseignement
habituel, l’autre sur le fait qu’elle l’ait ou non terminée avec succès. La nouvelle
cation confère potentiellement aux
question introduite en 1992 porte sur le « plus haut niveau d’études accomplies et
sociétés, à l’économie et aux individus. le plus haut diplôme reçu ». Cette nouvelle question distingue les détenteurs des
Il mesure le « capital humain ». « Plus principaux diplômes d’enseignement supérieur et de fin d’enseignement secon-
le niveau de formation de la popula- daire, et invite les moins formés à indiquer l’année d’études la plus élevée qu’ils
tion sera élevé, meilleures seront les ont accomplie. Parmi ces diplômes figurent les Associate degrees professionnels,
perspectives de progrès social et éco- qui attestent la réussite de formations dispensées en marge de l’enseignement
habituel (Kominski et Siegel, 1993).
nomique du pays. » (OCDE, 1992).
Les richesses retirées de l’ensei-
gnement sont appréciées en compa-
rant, sur le marché du travail, les reve- cation. Une relation directe entre les Coopération autour
nus, l’accès à l’emploi, le chômage, évolutions du produit intérieur brut et du niveau de formation
de différentes catégories d’individus du niveau de formation est toujours pour les indicateurs de
inégalement éduqués. Les premières activement recherchée, sans solution Regards sur l’éducation
éditions ne tentent pas d’appréhender convaincante à ce jour. Par ailleurs, Le projet d’indicateurs des systè-
de retombée économique globale de Regards sur l’éducation donne, depuis mes d’enseignement (INES) est coo-
l’éducation. L’indicateur financier de 2009, des indications sur les relations pératif. Les indicateurs de la première
rentabilité des investissements pri- entre éducation et bien-être, santé, édition de Regards sur l’éducation sont
vés et publics, complexe (et délicat), civisme, répondant aux conceptions choisis en concertation étroite entre les
est développé quelques années plus élargies de la richesse du rapport pays et le Centre pour la recherche et
tard. Le rendement public de l’inves- Stiglitz. l’innovation sur l’enseignement (CERI).
tissement éducatif est évalué, pour Le classement par niveaux d’édu- Trois principes président à leur choix.
différentes catégories éduquées, par cation de la population adulte est Les indicateurs sont accessibles au
différence entre les revenus qu’ils ainsi le pivot méthodologique des pro- grand public, en nombre limité, fiables
reversent à la collectivité sous forme blématiques sur les retombées écono- et jugés comparables entre pays. Par
d’impôts et de prestations, et le coût miques et sociales de l’éducation de la suite, la direction de l’éducation de
porté par la collectivité pour leur édu- Regards sur l’éducation. Par exemple, l’OCDE est associée plus étroitement
l’« effet » de l’éducation sur le revenu au développement des indicateurs et
NOTE est exprimé en rapportant le revenu à la rédaction de Regards sur l’éduca-
des adultes diplômés de l’enseigne- tion. La coopération avec les pays pro-
5. Le « cadre » théorique est peu à peu
amélioré. Le niveau d’éducation est ment supérieur à celui de la catégo- cède en communications de données,
conçu initialement comme un indicateur rie intermédiaire de l’enseignement multilatérales comme en attestent les
de contexte démographique.
secondaire de second cycle. indicateurs internationaux de l’état de

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l’École et de cette revue, négociations Eurostat transmet alors les données (abrégée en anglais par NEAC) vers la
méthodologiques sur les moyens d’amé- nécessaires à INES. Dans tous les classification internationale de l’en-
liorer leur comparabilité et de combler cas, les enquêtes sont initialement seignement, en sollicitant, au besoin,
les lacunes du cadre théorique, enfin opérées par les pays en s’adressant à les conseils du représentant du réseau
validation des indicateurs du recueil. des ménages ou à des individus. Sauf sur les retombées de l’éducation
Les négociations et développements exception7, les enquêtes nationales d’INES (INES/LSO). Cette matrice
sont portés par quatre groupes thé- recueillent les diplômes réussis et les est une liste des enseignements ou
matiques et centralisés par un groupe enseignements accomplis, tels que diplômes identifiés par l’enquête
de coordonnateurs, jusqu’en 20086. Le les déclarent les intéressés et leurs nationale, mentionnant, pour cha-
« groupe technique » est chargé des proches. Ensuite, pour en transmettre cun, le niveau et la destination de la
indicateurs extraits des statistiques les résultats aux organismes internatio- classification de l’éducation qui lui
administratives de l’éducation, et trois naux, le pays alloue les dimensions de sont affectés (voir le paragraphe sur
pays soutiennent les travaux thémati- la classification internationale (niveau, les données communautaires). Cette
ques. Parmi eux, la Suède préside aux destination, etc.) aux enseignements et table de correspondance permet de
développements des indicateurs sur les diplômes nationaux distingués par l’en- rendre compte de la codification.
retombées économiques et sociales quête. Le pays est ainsi responsable Les données françaises codent
de l’éducation, parmi lesquels figure de la codification du niveau harmonisé le niveau de la classification inter-
le niveau d’éducation de la population d’éducation, sans nécessairement que nationale en compilant les variables
adulte et pour lequel il a un rôle pivot. le gestionnaire de l’enquête ne soit en de l’enquête Emploi fournies par les
Les sources des indicateurs sur le relation avec le représentant d’INES ni trois questions sur l’enseignement le
niveau d’études et le chômage pro- ne connaisse la classification. plus élevé « atteint » par l’enquêté et
viennent d’enquêtes nationales sur Le manuel des statistiques de l’édu- par les trois questions sur les diplô-
la population active, telle l’enquête cation de l’OCDE fournit l’indication mes obtenus (cf. supra, l’encadré
Emploi en France et l’enquête sur la suivante sur le niveau d’éducation : « L’enquête française sur l’emploi »).
population aux États-Unis. Les sour- « Le niveau d’éducation est mesuré
ces sur les revenus sont variées. Les par le plus haut niveau auquel est
Pour l’Union
données sur la santé ou les compor- parvenu un individu, tel qu’enregistré
européenne, suivre les
tements politiques et civiques vien- dans l’enquête annuelle sur les forces
progrès de l’économie
nent de l’enquête sociale européenne de travail »8 (OCDE, 2004). En 2009, le
de la connaissance et
(European Social Survey), de l’enquête glossaire indique : « Le niveau d’édu-
réduire les proportions
mondiale sur les valeurs (World Values cation est exprimé par le plus haut
de moins formés
Survey), du programme international niveau accompli, défini par la classifi- À la fin des années quatre-vingt-
d’enquêtes sociales (International cation internationale de l’éducation ». dix et au début du millénaire, les ques-
Social Survey Programme), notam- La définition du niveau d’éducation du tions sociales prennent plus d’impor-
ment. D’autres enquêtes nationales manuel présente l’ambiguïté que relève
et internationales sont mobilisées l’UNECE au sujet du recensement.
plus ponctuellement. Par exemple, Un protocole particulier prévaut NOTES
des enquêtes nationales d’insertion pour les indicateurs sur le niveau de 6. Cette organisation prévaut au milieu
des jeunes dans l’édition 1997, l’en- formation et la situation sur le marché des années 2000 et a été revue depuis.
quête internationale sur la littératie et du travail. Les données sont deman- 7. Exception, les enquêtes sur les forces
de travail des pays scandinaves mettant
les compétences de base des adultes dées par la direction de l’emploi de à profit les données de registres sur les
(Adult Literacy and Lifeskills Survey). l’OCDE aux services qui produisent enseignements suivis (Suède) et sur les
Historiquement, les sources des les enquêtes sur les forces de travail. diplômes délivrés (Finlande), pour déter-
miner le niveau d’éducation. C’est plus
indicateurs sont des enquêtes natio- En plus des données elles-mêmes, le rigoureux.
nales. De plus en plus, parmi les pays pays fournit une matrice de passage 8. Traduit de l’anglais « Educational attain-
de l’Union européenne, ces sources de la « nomenclature nationale des ment is measured by the highest level of
education attained by an individual… ».
sont des enquêtes harmonisées, dont systèmes nationaux d’enseignement »

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tance dans la construction européenne précoces est maintenu. L’objectif Ils vont de 1 (enseignement primaire)
(voir l’article de Rémi Tréhin-Lalanne d’une proportion inférieure à 10 % sur à 6 (doctorat de recherche), avec un
p. 9). Les gouvernements confrontent l’ensemble de l’Union est réaffirmé à niveau 0 pour les moins scolarisés. La
l’efficacité de leurs politiques com- l’horizon 2020 ; celle-ci est de 14 % destination sépare les enseignements
munes en communiquant sur leurs en 2010 (13 % en France) et de 18 % préparant au marché du travail (desti-
résultats, constatés par des statis- en 2000. Un indicateur de dévelop- nation « C ») de ceux conçus pour une
tiques (« méthode ouverte de coordi- pement de l’enseignement supérieur poursuite d’études au niveau d’étu-
nation »). À dessein, ils se fondent sur succède au « niveau d’éducation ». des supérieur (modalités « A » et « B »
des indicateurs communs (dits struc- L’objectif est fixé à 40 % de diplômés ensemble)11. Enfin, les enseignements
turels) et des documents nationaux du supérieur parmi les 30-34 ans sur secondaires de second cycle qui ne
dans lesquels ils présentent politiques l’ensemble de l’Union européenne en donnent pas accès au niveau supé-
et constats. Le niveau d’enseignement 2020, pour 34 % en 2010 (43 % en rieur (3C) sont répartis en fonction de
fait partie des indicateurs structurels. France). C’est une direction commune, leur durée, d’abord de part et d’autre
C’est la proportion de jeunes âgés non une norme, plusieurs pays, tels de trois ans, puis de part et d’autre de
de 20 à 24 ans terminant avec suc- la France et le Danemark, étant plus deux (CE, Règlement 577/98).
cès un enseignement secondaire de ambitieux (CE 2009, CE 2011, web Au début des années 2000, Eurostat
second cycle. Développé pour veiller Eurostat). considère trois grandes catégories de
à la cohésion sociale, l’indicateur de « niveaux », les faibles (CITE 0 à 2), en
« sorties précoces » est la proportion
Les données deçà d’un enseignement secondaire de
de jeunes, âgés de 18 à 24 ans, qui
communautaires second cycle, les moyens (3 et 4) et les
n’ont pas terminé avec succès d’en- L’enquête européenne sur les hauts, correspondant à l’enseignement
seignement secondaire de second forces de travail assemble des parties supérieur (5 et 6). Les enseignements
cycle et n’ont pas suivi au cours des d’enquêtes réalisées par les pays, que et diplômes sont situés au niveau du
quatre dernières semaines de forma- ceux-ci transmettent à intervalles pré- second cycle du secondaire (3) sans
tion organisée9. cis à Eurostat, selon des modalités de
La « méthode ouverte de coordina- plus en plus précises (voir p. 17 « Les NOTES
tion » est introduite dans le domaine notions statistiques de l’éducation,
9. L’indicateur de sorties précoces ne tient
de l’éducation après le sommet de de l’enseignement habituel à l’édu- pas compte des jeunes qui ont suivi un
Lisbonne, au début des années 2000. cation formelle »). Pour un pays, cette enseignement formel ou un cours, atelier,
séminaire, etc., « non-formel » au cours
Les progrès vers les objectifs de enquête est un jeu de variables, au des quatre dernières semaines (voir dans
Lisbonne sur l’éducation font l’objet sens statistique. Le niveau d’ensei- ce numéro l’article sur les notions d’édu-
d’un rapport annuel de la Commission gnement est le plus haut niveau de la cation). De ce fait, l’indicateur de sorties
précoces est inférieur à la proportion de
à partir de 2004. Parmi les différents classification internationale de l’édu- « peu diplômés » parmi les sortants ou
indicateurs, cinq « critères de réfé- cation réussi avec succès. La réussite parmi les jeunes d’un groupe d’âge, tels
les 20-24 ans.
rence » sont assortis d’objectifs com- de l’enseignement est attestée par un
10. Cet indicateur n’est pas très précis
muns à l’horizon 2010. Deux d’entre certificat ou un diplôme, si des exa- dans le nord de l’Europe, aux Pays-Bas
eux portent sur le niveau d’éducation. mens ou une procédure de délivrance et en Allemagne, où l’âge d’obtention
d’un premier diplôme du second cycle dé-
L’un est la proportion de sortants pré- de diplômes existe. À défaut, la réus-
passe souvent 20 ans (Poulet-Coulibando,
coces (niveaux 0 à 2 de la CITE 1997). site est approchée par une poursuite 2008).
L’autre, nommé « niveau d’éducation », des études jusqu’à la fin de l’année 11. Au degré secondaire (niveaux 2 et 3),
la modalité « B » décrit un enseignement
regroupe les jeunes qui ont terminé scolaire (web Eurostat).
conçu pour une poursuite d’études dans
avec succès un enseignement secon- La variable de niveau d’éducation une partie des « filières », la modalité « A »
daire de second cycle (niveaux 3 à 6 de combine trois dimensions, le niveau, la l’enseignement conduisant à l’université.
Au degré supérieur (niveau 5), le type « A »
la CITE-1997). C’est quasiment le com- destination et la durée de l’enseigne- désigne les enseignements du cursus uni-
plément à 100 du premier10. Les objec- ment, au sens de la classification de versitaire (licence, maîtrise, etc.) et le type
« B » les enseignements plus pratiques
tifs et les critères de référence sont l’éducation. Les niveaux hiérarchiques
dispensés par les autres établissements.
revus à l’horizon 2020. Celui de sorties sont ceux de la classification de 1997.

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considération de leur durée. Eurostat sur treize États-membres de l’OCDE, internationale, soit, en France, les per-
s’efforce de mieux prendre en compte pas tous membres de l’Union euro- sonnes déclarant pour diplôme le plus
la durée de l’enseignement secondaire péenne. Pour illustrer l’intérêt des élevé un brevet, un certificat d’études
du second cycle à partir de 2003. Les développements méthodologiques ou ne possédant aucun diplôme.
trois grandes catégories sont modi- sur le niveau de formation, on montre En France, le pourcentage de per-
fiées. Les enseignements jugés trop ici combien les proportions des moins sonnes de 25 à 34 ans « peu diplô-
brefs, situés par la nomenclature en formés ont reculé parmi les jeunes mées » diminue de 9 points entre 1997
« 3C court », sont reclassés avec l’en- adultes et comment celles des diplô- et 2008, reflétant la hausse de l’ac-
seignement secondaire de premier més de l’enseignement supérieur cès au second cycle du secondaire
cycle (CITE 0 à 2 et 3C court) et ôtés de ont progressé entre 1997 et 2008. de la fin des années quatre-vingts et
la catégorie médiane (3A + B, 3C long, Les indicateurs réguliers de Regards l’amélioration des taux de succès aux
4). Deux durées minimales sont alors sur l’éducation évaluent le niveau examens. Parmi les douze pays rete-
envisagées, l’une de trois ans et l’autre de formation à partir de 25 ans. Les nus dans cette étude, l’Australie (– 23
de deux ans, finalement retenue après adultes les plus jeunes sont âgés de points), l’Italie (– 13 de 2000 à 2008),
négociations (Eurostat, 2003). 25 à 34 ans. l’Espagne (– 14) et le Royaume-Uni
Cette nouvelle règle sur la durée présentent des réductions plus impor-
minimale du second cycle se réper-
Moins de jeunes adultes tantes (graphique 1).
cute sur les valeurs des indicateurs
de « faible niveau » La Finlande est le seul pays des
de « niveau d’éducation » et de sor-
d’éducation… douze étudiés dont moins de 10 % de
ties précoces. Dorénavant, un indi- Les « faibles niveaux » d’éducation la population âgée de 25 à 34 ans ne
vidu est situé au niveau de l’ensei- représentent, pour l’OCDE comme pour possède aucun diplôme d’enseigne-
gnement secondaire de second cycle l’Union européenne, les items « 3C ment secondaire du second cycle. La
(CITE 3) à condition d’avoir terminé court », 2, 1 et 0 de la nomenclature comparaison est plus difficile avec
avec succès ce nombre minimum
de deux années de second cycle. À
Graphique 1 - Proportions de personnes de 25-34 ans ayant
défaut, il est situé en premier cycle, un « faible niveau » d’instruction (CITE 0-2 et 3C court)
donc au niveau inférieur de la clas-
sification de l’éducation (CITE 2). Japon
2008
Reclasser au degré secondaire de Corée 2000
du Sud
premier cycle (niveau 2) les jeunes Suède 1997
aux formations de moins de deux
Finlande
ans (3C court) opère des réductions
États-Unis
mineures en Espagne, Hongrie mais
massives au Royaume-Uni (16 % des Allemagne

adultes selon les estimations). Hongrie


Enfin, comme le programme d’indi- France
cateurs de l’OCDE, Eurostat demande Australie
aux services qui fournissent les
Pays-Bas
enquêtes d’expliquer comment ils
Royaume-
codifient leur variable donnant le Uni
niveau d’éducation. Italie
Espagne

HAUSSE DU NIVEAU % 25-34 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50

D’ÉDUCATION Source : Regards sur l’éducation et actualisations INES/LSO, à partir des enquêtes sur les forces de travail
(enquête Emploi INSEE en France)
Lecture – 17% des personnes âgées de 25 à 34 ans ont un « faible niveau » d’instruction en France en 2008 ;
Les précisions par pays de cette elles n’ont pas terminé avec succès d’enseignement secondaire de second cycle d’une durée suffisante
(niveaux 0 à 3C court de la Classification Internationale Type de l’Education [CITE]).
revue portent plus particulièrement

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la Corée du Sud et la Suède, où les Entre 1997 et 2008, la proportion de de techniciens supérieurs (17 % des
procédés formels de validation de la jeunes adultes diplômés du supérieur 25-34 ans). Ces formations sont éga-
réussite du second cycle semblent progresse de 13 points en France. La lement répandues au Japon (24 %)
faire défaut (attestations d’examens Corée du Sud présente la progression et en Corée du Sud (23 %), qu’elles
et a fortiori diplômes). La comparai- la plus forte, suivie de l’Australie, des placent en positions de tête en 2008.
son est impossible avec le Japon dont Pays-Bas et du Royaume-Uni. À l’op- En revanche, les enseignements longs
l’enquête sur la population active ne posé, l’Italie et l’Allemagne demeu- de « type universitaire » font la force
fournit pas de distinction entre niveaux rent nettement en retrait. des Pays-Bas (38 %) et à nouveau de
inférieurs. La CITE 97 distingue les ensei- la Corée du Sud (35 %). La proportion
gnements et formations supérieurs de diplômés des enseignements longs
… et davantage orientés vers un métier et de courtes d’écoles et universités est plus faible
de diplômés de durées (niveau 5B), les formations de en France (24 %).
l’enseignement longue durée « permettant d’exercer
supérieur une profession exigeant de hautes AMÉLIORER LA MÉTHODE
En 2008, la France se situe parmi compétences » et les enseignements DE MESURE DU NIVEAU
les pays avancés pour sa proportion pouvant conduire à un doctorat de D’ÉDUCATION DE
de diplômés de l’enseignement supé- recherche (niveau 5A), enfin ces doc-
LA POPULATION
rieur parmi les jeunes adultes de 25 à torats de recherche (niveau 6).
34 ans. La Corée du Sud et le Japon La position avantageuse de la Eurostat et INES dressent en 2007
comptent d’ores et déjà 50 % de diplô- France pour ses diplômés de l’ensei- et 2008 le constat de faiblesses, limi-
més de l’enseignement supérieur à cet gnement supérieur doit beaucoup à tées mais confirmées, de détermina-
âge, objectif que s’est donné la France la réussite des formations finalisées tions du niveau d’éducation parmi leurs
pour les diplômés 2012 (graphique 2). de courtes durées, telles les brevets États-membres. En 2009, ils élaborent
une méthode cohérente de mesure,
largement reprise par le projet de
Graphique 2 - Proportions de personnes de 25-34 ans diplômées classification en cours d’adoption. La
de l’enseignement supérieur (CITE 5-6) nouvelle classification donne aux pays
Corée du monde entier un langage artificiel
du Sud commun pour comparer entre eux les
Japon systèmes éducatifs. Elle ne prétend
Australie pas, en revanche, leur imposer à tous
États-Unis 2008 des traitements aussi élaborés que
Suède 2000 ceux qui suivent.
1997
France Faiblesses
Pays-Bas
Début 2007, Eurostat lance, avec
Espagne INES, une enquête interne auprès
Royaume- des pays sur la façon dont ils codent
Uni
Finlande les données de leurs enquêtes sur
les forces de travail selon les caté-
Hongrie
gories de niveau et de destination de
Allemagne
la classification internationale. Ses
Italie résultats mettent en évidence diffé-
% 25-34 0 10 20 30 40 50 60 rentes sources d’hétérogénéité, résu-
Source : Regards sur l’éducation et actualisations INES/LSO, à partir des enquêtes sur les forces de travail mées ci-dessous avec les méthodes
(enquête Emploi INSEE en France)
Lecture – 41% des personnes âgées de 25 à 34 ans sont diplômées de l’enseignement supérieur en France envisagées. Eurostat insiste sur le
en 2008 (niveaux 5 et 6 de la CITE).
rôle bénéfique, pour la qualité des

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codifications, de la collaboration Le critère attestant Royaume-Uni confirment l’ambiguïté,


entre services, en particulier de l’em- de la réussite d’un que suggère sa traduction française
ploi et de l’éducation. enseignement, au-delà officielle « accomplie ». Cette ambi-
À peu près au même moment, les de l’obligation scolaire guïté pose question sur les traductions
premières distributions par niveaux dans les autres langues. Néanmoins,
harmonisés d’études de l’enquête Au fond, la façon dont les pays pro- le précieux manuel statistique de 1961
sociale européenne, de l’enquête cèdent pour vérifier la bonne acqui- considérait qu’une année d’études
mondiale sur les valeurs se révèlent, sition des connaissances n’est pas « accomplie » est réussie, validée par
dans de nombreux pays, très diffé- connue avec beaucoup de précision un examen, un certificat ou l’accès en
rentes de celles de Regards sur l’édu- aux différents niveaux d’enseigne- année supérieure (UNESCO, 1961).
cation (INES/LSO, 2007). Enfin, l’étude ment. Dans l’enseignement supé- Les enquêtes internes, auprès
des codifications, selon ces mêmes rieur, des diplômes semblent attester des pays, d’Eurostat et d’INES mon-
niveaux harmonisés d’éducation, des de l’acquisition des connaissances trent qu’une attestation de réussite
enquêtes sur les forces de travail dans tous les pays de l’OCDE. À la n’est pas toujours requise. Des pays
de quinze pays européens, stimu- fin de l’enseignement secondaire, au indiquent que la réussite de l’ensei-
lée par les chercheurs d’EQUALSOC niveau 3 de classification, la délivrance gnement n’est pas mentionnée par
est publiée, pointant elle aussi des d’un diplôme est moins systémati- la question de l’enquête, mais que
faiblesses et suggérant des amélio- que. Regards sur l’éducation dresse, l’enquêteur a la consigne de ne rete-
rations (Schneider, 2008 ; voir égale- pour les pays étudiés ici, le constat nir que les enseignements réussis. Les
ment p. 137 l’article de Annick Kieffer suivant sur l’enseignement secon- enquêteurs semblent disposer d’une
sur le niveau d’éducation). daire de second cycle. L’Allemagne, grande latitude d’appréciation dans
En France, le critère de référence la France, la Hongrie, l’Italie et les quelques-uns. Et plusieurs recon-
sur l’échec scolaire, la proportion Pays-Bas organisent des examens naissent que l’attestation de réussite
de sorties précoces (12 % en 2008), finaux pour attester de la réussite n’est pas requise pour certains ensei-
serait inférieure de plus de 40 % en d’un enseignement secondaire de gnements (Eurostat, 2007). Parmi les
considérant au lieu du diplôme obtenu second cycle. L’Australie, le Canada, dix-huit pays qui répondent en 2008
l’inscription en année terminale (7 %) l’Espagne, la Finlande et le Royaume- à l’enquête supplémentaire d’INES,
(ministère de l’éducation nationale, Uni pratiquent un contrôle continu en neuf indiquent que la question sur
2010). Et aucun document écrit n’at- cours d’année. La situation dépend de le « niveau d’éducation » emploie
teste clairement, d’une part que les l’État aux États-Unis, est ambiguë en les termes : « diplôme » (credential,
statistiques internationales entendent Suède. En revanche, les examens ne degree, qualification en anglais), un :
par « niveau d’éducation » le diplôme semblent pas exister en Corée du Sud, « niveau le plus élevé terminé avec
le plus élevé et, d’autre part, que mais un contrôle de l’assiduité (OCDE, succès » (highest level succesfully
« accompli » signifie « terminé avec 2010). De surcroît, rien ne garantit que completed), un, le diplôme et l’année
succès ». Aussi, la France sollicite les titres ne soient délivrés avec une d’études terminée avec succès (États-
que le niveau d’éducation soit un des sélectivité comparable dans les diffé- Unis, cf. supra l’encadré « Question
sujets sur lesquels modifier et renfor- rents pays, que ce soit en fin, en cours sur le diplôme au lieu de l’année
cer la Classification Internationale de ou début de cursus. La sélectivité des d’études aux États-Unis »), quatre le
l’Éducation (DEPP, 2008). La démarche examens, significative en France ou « niveau d’études le plus élevé auquel
est vigoureusement soutenue par en Italie, peut avoir une incidence est parvenue » la personne (highest
Eurostat. L’idée est approuvée par insignifiante sur les scolarités en level attained), un l’enseignement
l’OCDE et l’UNESCO au séminaire de Allemagne ou Autriche. accompli (highest programme com-
Paris de septembre 2008 et le projet Eurostat insiste à juste titre sur pleted). La question est ouverte pour
est définitivement accepté par le panel l’emploi du terme « réussite avec l’un d’entre eux (INES/LSO, 2008). De
qui dirige la révision début 2009 (voir succès » (« successfully completed »). fait, plusieurs pays parmi les mieux
p. 41 l’article de Claude Sauvageot sur INES emploie le terme anglais « com- classés par leurs faibles proportions
la CITE 2011). pleted », dont les représentants du de sortants précoces semblent mal

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identifier la réussite d’un enseigne- cipaux enseignements de chaque pays « niveau d’éducation » des adultes
ment secondaire de second cycle. selon les dimensions de la classifica- dans l’éducation formelle. À l’avenir,
L’UNECE invite à déterminer le tion internationale. Ils se présentent une large diffusion de ces mappings
« niveau de la classification interna- sous forme de tableaux, comprenant devrait aider à connaître les classe-
tionale de l’éducation terminé avec en ligne les principaux enseignements ments des enseignements et diplômes
succès » pour le recensement de et en colonne leurs caractéristiques, des pays selon les dimensions de la
2010 (UNECE, 2006). Le texte général soit le nom de l’enseignement dans Classification Internationale Type de
de la classification que présente ici la langue du pays et sa traduction, l’Éducation, et à prévoir des caté-
Claude Sauvageot propose, dans le les diplômes et certifications qui en gories d’enquêtes suffisamment
même sens, une définition claire et attestent de la réussite, ainsi que les précises.
univoque de ce que mesure le niveau valeurs des différents critères de la
d’éducation (voir dans ce numéro son CITE qui justifient l’allocation de ses
Codification réaliste des
article sur la CITE 2011). dimensions. Ces mappings ont été
enseignements dont les
développés pour introduire les nou-
prérequis ont changé
Considérer le programme velles dimensions de la CITE de 1997 Dans les pays de l’OCDE et de
d’enseignement, dans les statistiques scolaires (ins- l’Union européenne, le traitement des
cohérence des crits, diplômes délivrés, etc.). INES les diplômes dont les enseignements ont
références envisage dès les négociations de 1995 été réformés et changent de niveau
Une question d’enquête efficace sur la révision de la précédente clas- est hétérogène. À l’enquête interne
vise les diplômes et enseignements sification, puis les publie en 200012. de 2007, quinze pays enregistrent le
déterminés, non des niveaux abstraits L’économie générale est décrite par le niveau réel du diplôme attestant de la
prêtés à la classification internationale. manuel OCDE : « Rendre le “mapping” réussite de l’enseignement, onze pays
La qualité des données recueillies est des pays transparent pour les fournis- le niveau courant, celui où le place
meilleure. Recueillir séparément les seurs de données et les utilisateurs l’organisation présente des enseigne-
principaux diplômes et enseignements des statistiques scolaires a été l’une ments, parmi lesquels la France. Un
confère de la souplesse, permettant de des plus importantes étapes pour quinquagénaire qui a commencé un
modifier et d’enrichir distributions et mettre en œuvre la classification de certificat d’aptitude professionnelle
« classifications ». Ainsi l’Australie et 1997. Les systèmes éducatifs et leurs après l’enseignement primaire peut
tous les pays européens d’INES sont en enseignements ne sont pas statiques. ainsi être considéré à tort comme
mesure de distinguer leurs enseigne- Aussi est-ce important que la classi- relevant de l’enseignement secon-
ments secondaires de second cycle et fication reste un instrument souple daire de second cycle (CITE 3) au lieu
postsecondaires selon leur orientation de classement des programmes, et du premier cycle (CITE 2).
générale ou professionnelle (INES/ que les changements des systèmes Annick Kieffer montre les béné-
LSO, 2011). éducatifs soient reflétés dans les fices que procure une codification
Le niveau alloué aux enseigne- “mappings” des pays et, également, « réaliste » du niveau d’éducation
ments par voie d’enquête n’est pas que ces changements restent trans- pour les comparaisons dans le temps
toujours celui utilisé ou préconisé parents pour les autres pays. » (tra- (voir dans ce numéro son article sur le
pour les statistiques scolaires. Pour duit de : OCDE, 2004). Pour être mise niveau d’éducation). Cette codification
assurer plus de cohérence entre les à profit par les responsables d’en- est préconisée dans les pays dévelop-
différents usages de la classification, quêtes, la liste des enseignements pés pour améliorer les comparaisons
la philosophie générale est de fonder et diplômes devrait être complétée entre pays.
les codifications des enquêtes sur les des programmes, aujourd’hui dispa-
mêmes références nationales que les rus, auxquels ont pu avoir accès les
statistiques administratives, c’est-à- adultes. NOTE
dire sur leurs « mappings ». Considérer ainsi le programme 12. Classifying Educational Programmes:
Les mappings sont des documents d’enseignement et le diplôme, qui Manual for ISCED-97 Implementation in
OECD Countries, OECD, Paris, 2000.
écrits donnant le classement des prin- en atteste l’acquisition, ancre le

Éducation & formations n° 80 [décembre 2011 ] 133


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Décrire les plus faibles Les réflexions tre-vingts ont abondé dans ce sens,
niveaux d’éducation que cela suggère rationalisant les subdivisions vertica-
les, supprimant les filières. Nombre
Peu de pays développés ont main- Les importants développements de pays ont réformé leurs degrés pri-
tenu des examens ou des diplômes méthodologiques, suscités par maire et secondaire de premier cycle
en deçà du second cycle. En France, Eurostat, en collaboration étroite avec pour offrir les mêmes enseignements
ceux-ci sont passés en désuétude INES, des chercheurs et l’UNESCO font, aux élèves du même âge (Finlande,
avec l’allongement de la scolarité du diplôme d’un pays, l’unité de classe- France, etc.). Les modèles simples et
(voir p. 137 l’article de Annick Kieffer ment du niveau d’éducation selon les rationnels s’imposent.
sur le niveau d’éducation). Aussi, le dimensions de la CITE. Un diplôme ou Les difficultés et ambiguïtés termi-
critère qui permettrait de séparer le une certification attestent de la réus- nologiques sont encore nombreuses
plus correctement les plus faibles site d’un programme d’enseignement à propos du « niveau d’éducation »
niveaux de la classification interna- déterminé. Le programme, l’unité de (degré, niveau, accompli, etc.). Depuis
tionale est l’année d’études la plus classement des effectifs d’étudiants l’origine, une part importante des
élevée à laquelle est parvenue la per- est, ainsi, étendu au niveau d’éduca- développements méthodologiques
sonne, dans l’enseignement primaire tion – ce que n’avaient réalisé ni la sur la comparabilité entre pays des
et dans l’enseignement secondaire de classification de 1997, ni celle de 1975, statistiques de l’éducation consiste à
premier cycle. ni a fortiori la recommandation de s’entendre sur la terminologie. C’est
Le paragraphe 339 de la recom- 1958. Les références des classements l’importance du glossaire de la nou-
mandation de l’UNECE évoque la sont les descriptions d’enseignements velle classification internationale. C’est
question et préconise un recueil de et de diplômes, utilisées pour les sta- aussi l’importance de ses traductions.
l’enseignement reçu séparé de celui tistiques recueillies auprès des établis- Et à ce propos, l’expression française
du diplôme ou titre obtenu, ou bien sements d’enseignement sur les effec- « niveau d’éducation » (ou de formation,
selon des modalités « qui permettent tifs inscrits et les diplômes. Par leur ou d’instruction) porte elle-même une
d’établir une distinction ». La méthode entremise, la codification du « niveau » part de l’ambiguïté, absente de la tra-
consistant à relever séparément d’éducation des adultes bénéficie des duction anglaise. Le niveau d’instruc-
enseignement reçu et diplôme obtenu connaissances et de l’expérience accu- tion est nommé « educational attain-
paraît effectivement nécessaire pour mulées depuis les années trente pour ment » par les traductions anglaises
clarifier la codification des niveaux comparer l’éducation entre pays. des recommandations UNESCO. Cette
d’éducation en deçà de l’obligation Peu de pays, sinon les États-Unis, expression n’implique pas un « niveau »,
scolaire. C’est ainsi que les statis- avaient dans les années cinquante mais spécifie qu’on décrit l’enseigne-
ticiens procèdent en France pour un système d’enseignement linéaire, ment auquel parvient une personne,
l’enquête Emploi. On touche, là, les dont les premier et second degrés se par opposition à celui auquel participe
limites des méthodologies possibles décrivent entièrement sous forme un élève ou un étudiant. C’est, en deux
à préconiser dans les mêmes termes d’une échelle. Les réformes des mots, l’enseignement reçu. 
au monde entier. années soixante, soixante-dix et qua-

134 Éducation & formations n° 80 [ décembre 2011 ]


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UNESCO, 1958a, Normalisation internationale des statistiques de l’éducation, Rapport préliminaire, UNESCO/ST/R/16,
UNESCO, 25 juillet 1957, traduit de l’anglais (original : 13 juillet 1957). Normalisation internationale des statistiques de
l’éducation, Rapport définitif, UNESCO/ST/R/16 - Addendum, UNESCO, 3 avril 1958. Ces deux documents constituent le rap-
port définitif soumis au comité intergouvernemental de juin-juillet 1958 pour rédaction du projet final soumis à la Conférence
générale.

UNESCO, 1958b, Recommandation concernant la normalisation internationale des statistiques de l’éducation, Rapport sur
les conventions et recommandations adoptées à la 10e Conférence générale, UNESCO, Paris, 1958.

UNESCO, 1961, Manuel des statistiques de l’éducation, UNESCO, Paris, 1961.

UNESCO, 1968, Annuaire statistique 1966, COM.67/XIV.11/AF, UNESCO, Paris, 1968.

UNESCO, 1979, Recommandation concernant la normalisation internationale des statistiques de l’éducation, Actes de la
Conférence générale, 20e session, Volume 1, « Résolution », Paris, UNESCO, 1979.

Web (site internet d’) Eurostat. Les derniers critères de référence sur l’éducation y sont disponibles. Les « metadata »
sont des notes explicatives sur les indicateurs (Metadata in SDDS format: Summary Methodology).

136 Éducation & formations n° 80 [ décembre 2011 ]

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