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L’HYPOPHYSE

RAPPELS ANATOMIQUES
• Est une glande de la taille d’un petit pois,
environ 7-8 mm de diamètre et pèse environ
0,6 g.
• Localisation à la base du cerveau, dans la
selle turcique de l’os sphénoïdal
Anté- et post-hypophyse
• Reliée à l’hypothalamus par la tige Tige
pituitaire pituitaire

• Distinction de 2 parties:
* Antéhypophyse = Adénohypophyse
* Posthypophyse = Neurohypophyse

Artère
Selle turcique basilaire
Pr. RADALLAH de l’os sphénoïdal
Origine embryologique

Poche
de Rathke

Evagination de
l’ectoblaste du
stomodeum
Origine embryologique

Diverticule
infundibulaire
L’hypophyse se développe
à partir de deux ébauches
Poche
différentes : de Rathke

Cavité orale
• L'hypophyse
antérieure ou Primitive
adénohypophyse (Stomodeum)
dérive d'un diverticule
ascendant (poche de
Rathke) de
l'ectoderme de surface Selle turcique
de la bouche primitive
ou stomodeum. Lobe postérieur
Pars intermédia
• la neurohypophyse Lobe antérieur
dérivent d'un
diverticule Os sphénoïdal
infundibulaire
descendant du
neuroectoderme du
diencéphale (Di).
L'hypophyse a une double origine
embryonnaire, une combinaison de Base du diencéphale
deux tissus distincts. Diverticule
infundibulaire

Evagination de
l’ectoblaste du
Stomodeum Poche de Rathke stomodeum
(Ectoblaste oral)

Pincement

Ces différences d'origine se reflètent


dans l’histologie de l’adénohypophyse
et du neurohypophyse
Corps
mamillaire Tige
infundibulaire
Eminence médiane
Chiasma
Pars optique Infundibulum
tuberalis pars
Antéhypophyse tuberalis
Pars intermedia
Tige
Pars distalis
Infundibulaire Post-hypophyse
Pars nervosa
Fosse hypophysaire pars
Selle turcique nervosa
de l’os sphénoïdal pars
distalis

pars
intermedia
anté-hypophyse : constituée d'épithélium glandulaire
- pars distalis = lobe antérieur), la plus grande partie.
- pars intermédia = lobe intermédiaire, fente ou kystes vestigiaux de la poche de Rathke
- pars tuberalis = mince collier entourant la tige infundibulaire

post-hypophyse = constituée de tissu neural


- éminence médiane, partie supérieure qui rattache la glande à l'hypothalamus
- tige infundibulaire ou pituitaire
- pars nervosa = lobe postérieur, , la partie principale la plus développée.
Eminence
médiane

Hypophyse
VASCULARISATION DE LA GLANDE PITUITAIRE

L’antéhypophyse, reçoit sa
vascularisation artérielle de l'artère
hypophysaire supérieure.

l'adénohypophyse n'est pas


vascularisée directement mais par
un système porte : les artères Artère
hypophysaires supérieures forment hypophysaire
supérieure
un premier réseau capillaire dans
l'infundibulum de l'hypophyse. De là, Artère trabéculaire
le sang suit des vaisseaux porte qui
descendent dans l'adénohypophyse
et y forment un second réseau
capillaire. C'est par ce système que
le couplage entre l'hypothalamus et
l'adénohypophyse peut être assuré

- L'infundibulum et la posthypophyse,
reçoivent une riche vascularisation
provenant de plusieurs artères :
- l'artère hypophysaire supérieure,
- l'artère infundibulaire ou Veines hypophysaires
trabéculaire (vers le sinus Caverneux) Artère
- l'artère hypophysaire inférieure. hypophysaire inférieure
L’hypophyse et ses organes cibles

L’hypophyse contrôle la fonction de la


plupart des autres glandes endocrines.
Elle est contrôlée principalement par
l’hypothalamus.

Les lobes, antérieur et postérieur, sont


connectés à l’hypothalamus par une tige
(tige pituitaire) qui contient des vaisseaux
sanguins et des prolongations de cellules
nerveuses (fibres nerveuses ou axones).
L’hypothalamus contrôle le lobe antérieur
en sécrétant des hormones dans les
vaisseaux sanguins et contrôle le lobe
postérieur par des influx nerveux.
Neurohypophyse

Lobe intermédiaire

Adénohypophyse
Adénohypophyse

l'adénohypophyse est le plus important en terme de fonction, de taille et de structure.

Il est constitué de trois parties :

• la pars distalis (ou lobe antérieur ou


partie distale), la plus grande,
responsable de la sécrétion
hormonale.
• la pars intermedia (ou lobe
intermédiaire), une fine couche
épithéliale qui sépare la pars nervosa
du lobe postérieur.
• la pars tuberalis, une extension vers
le haut de la pars distalis qui entoure
la face antérolatérale de
l'infundibulum.
Structure histologique de l’adénohypophyse Lobe antérieur
Structure trabéculée, formée de cordons cellulaires ou Pars distalis
anastomosés et adoptant parfois un aspect pseudo-
acineux.
Chacun des cordons cellulaires repose sur une membrane
basale et entouré d'un stroma conjonctif richement
vascularisé.

Cordons cellulaires
anastomosés
Les cellules chromophobes (violet très pâle) sont les précurseurs des cellules chromophiles.
Les cellules chromophiles peuvent être divisés en acidophiles (rose) et basophiles (violet foncé).

Cellules
chromophiles
Basophiles
Acidophiles

Cellules
chromophobes

Capillaires
Cellules
Cellule chromophiles
chromophobe
Basophile

Acidophile

Capillaires
Deux types de cellules entrent dans la
composition des cordons cellulaires de
l'antéhypophyse : les cellules folliculo-stellaires
et les cellules hormonogènes.

Représentation schématique d’un cordon


Acidophile :
GH Basophile :
Prolactine TSH, ACTH
FSH ou LH

Cellule
chromophobe
Cellules folliculo-stellaires
➢ Elles possèdent une forme étoilée et étendent de longues projections cytoplasmiques entourant
les cellules endocrines.
➢ Ce sont des cellules non sécrétoires, localisées préférentiellement au centre des cordons.

Les fonctions attribuées aux cellules FS comprennent :


- Macrophages
- la régulation paracrine des cellules endocrines en produisant divers
facteurs de croissance et cytokines
- communication intercellulaire à grande échelle au moyen de leurs longs
processus cytoplasmiques et jonctions lacunaires.

Aspect au microscope électronique cellules folliculo-stellaires (FS)


d'une cellule folliculo-stellaire (FS). (coloration à l'annexine-1)
Cellules hormonogènes On en distingue actuellement 5
types de cellules endocrines :
Cellules
Somatotropes

Les cellules hormonogènes,


plus nombreuses et de
types variés, sont
localisées à la périphérie
des cordons et assurent la Cellules
synthèse des hormones Lactotropes
adénohypophysaires.

Cellules
Corticotropes

Cellules Cellules
Thyréotropes Gonadotropes
Cellules hormonogènes

action sur les


Stimulation de
MSH muscles
la synthèse de T3 et T4
lisses de l'utérus
et les glandes
Stimulation de la mammaires
synthèse de mélanine

Stimulation de la Croissance
Sécrétion de cortisol
Réabsorption
Intervient dans de l’eau
la lactation, la au niveau
reproduction,… Reproduction des reins
Cellules
Coupe axiale de l’adénohypophyse Cellules Somatotropes Corticotropes Cellules Somatotropes

Bien qu'il y ait un mélange de


différentes cellules productrices
d'hormones dans la plupart des
acini hypophysaires, la distribution
des cellules n'est pas aléatoire :
ceci est plus prononcé dans les
ailes latérales, qui contiennent
principalement des cellules
somatotrophes et central, qui
contient la majorité des
corticotrophes.

Histochimie périodique acide-


Schiff / orange-G (PAS-OG), colore
les somatotropes en jaune-orange
(OG-positif) et les corticotropes en
violet (PAS-positif).
IMMUNOCYTOCHIMIE DES CELLULES DE LA PARS DISTALIS

Cellules
TSH
Cellules
GH

Cellules
ACTH Cellules
LH
Hormones hypothalamiques à action hypophysaire

Cinq types de cellules adénohypophysaires ont été identifiés :


- Les petits somatotrophes ovoïdes (cellules GH) se trouvent principalement dans les ailes latérales du lobe antérieur.
- Les corticotrophes (cellules ACTH) dans les parties médiane et postérieure de la glande.
- Les thyréotrophes (cellules TSH) se trouvent en petits groupes dans une partie cunéiforme antérieure de la glande.
- Les gonadotrophes (cellules FSH et LH) sont réparties uniformément dans le lobe antérieur.
- De grands mammotrophes polyédriques (connus sous le nom de cellules PRL ou LTH) se trouvent dans les parties
postérieures des ailes latérales. Chez les femmes enceintes ou allaitantes, les cellules PRL subissent généralement une
hyperplasie et une hypertrophie importantes.
Ultrastructure des cellules endocrines de l'adénohypophyse.
En plus des
caractéristiques de
coloration différentielle,
la densité et la taille
des granules de
sécrétion varie selon
les différents types de
cellules de
l’adénohypophyse.

Toutes les hormones de


l'hypophyse sont des
peptides ou des
protéines. Les cellules
sécrétant ce type
d'hormones sont
caractérisées par un
noyau actif (chromatine
décondensé), une
grande richesse en
réticulum
endoplasmique
granuleux (REG),
dictyosomes (Golgi) et
granules de sécrétion :
caractéristiques de la
cellule endocrine.
Les cellules somatotropes (GH)
➢ Elles sont nombreuses (environ 50 % des cellules des
cordons ) et leur nombre est très stable durant la vie.
➢ Elles sont plus abondantes à la périphérie des cordons
et dans les zones latérales du lobe antérieur.

Caractéristiques :
➢ Grains de sécrétion ronds et
nombreux,
➢ leur taille est comprise entre
300 à 400 nm de diamètre,
➢ Le réticulum granuleux est
abondant,
➢ les mitochondries sont
volumineuses.
Les cellules lactotropes (PL) :
➢ Elles sont peu nombreuses dans le sexe
masculin et chez la femme en dehors de la
grossesse, où elles représentent 5% des
cellules de l'adénohypophyse (elles sont
plus abondantes dans la zone périphérique
du lobe antérieur).
➢ Chez la mère, leur prolifération à partir du
4ème mois de la grossesse, est responsable
de l'augmentation de l'hypophyse qui atteint
1,2 g à la fin de la grossesse. Elles
persistent pendant la lactation.

➢ Ce sont des cellules caractérisées par :


- leurs granulations assez volumineuses
(0,5 à 0,7 μm),
- Le noyau est assez volumineux et
nucléolé,
- Le réticulum granuleux est abondant,
- L'appareil de Golgi est développé,
- les mitochondries sont volumineuses.
Les cellules cortico-mélano-lipotropes (ACTH) :

➢ Elles représentent environ 10-20 % des


cellules de l'adénohypophyse et sont au
centre du lobe antérieur.

➢ Elles renferment des granules


polyédriques (0,2 à 0,7 μm), basophiles.

➢ Le cytoplasme contient de volumineux


lysosomes et de petites mitochondries. Il
est PAS + .

➢ Leurs produits de sécrétion, protéiques,


sont multiples (ACTH, MSH). Ils
proviennent d'un précurseur commun, La
pro-opio-mélanocortine.
Les cellules thyréotropes (TSH) :

Elles représentent environ 5 % des


cellules de l'adénohypophyse.

Elles ont une forme allongée.


Le noyau est sphérique ou ovoïde,
situé au centre.

Le cytoplasme est caractérisé par :


- Les granules de sécrétion de petite
taille (100 à 200 nm), dont beaucoup
sont adjacents à la membrane
plasmique, ils sont colorables par le
PAS et le Bleu Alcian (qui colore les
mucopolysaccharides acides).
- grands phagolysosomes
- réticulum endoplasmiqe,
- Les mitochondries nombreux sont
parfois en forme de tige
Les cellules gonadotropes : Cellule folliculaire cellule somatotrophe
étoilée (STH ou GH)
➢ Elles représentent environ 10 % des
cellules de l'adénohypophyse.

➢ Elles sont plus au centre du lobe


antérieur et surtout dans le lobe
tubéral (pars tubéralis). Elles sont
uniformément distribuées dans les
cordons.

➢ Le cytoplasme est :
- légèrement basophile et est
également colorable par le PAS et
le Bleu Alcian.
Cellule gonatrophe
- Il renferme des granulations (200 et
(FSH-LH)
600 nm) et des mitochondries
allongées.
- Les cellules gonadotropes
sécrètent 2 hormones
gonadotropes glycoprotéiques FSH
et LH.
Lobe intermédiaire
ou Pars intermedia

On observe une
zonation de
l'hypophyse :
• neurohypophyse
(projection de
l'hypothalamus),
le lobe
intermédiaire et
l'adénohypophyse.
• Le lobe
intermédiaire, peu
développé et
renferme de
petites formations
kystiques.
constitué d’un
épithélium
glandulaire,
contient de
nombreuses
cellules
parenchymateuses.

Des rudiments de la poche de Rathke


persistent sous forme d'accumulations de
petits kystes remplis de colloïdes,
entourés soit de cellules épithéliales
Légèrement cylindriques basses, soit d'une couche
coloré, constitué épithéliale discontinue.
de tissu nerveux.
Les kystes de la poche de Rathke sont des lésions kystiques bénignes très fréquentes. Si la grande
majorité des kystes sont petits, intrahypophysaires et asymptomatiques, les formes plus volumineuses
peuvent être symptomatiques en comprimant les structures voisines.
Lobe tubéral
ou Pars intermedia
Essentiellement constitué de tissu conjonctif
de soutien dans lequel traversent les
vaisseaux destinés au lobe antérieur

Le parenchyme est constitué de travées


parallèles de :
- Quelques cellules gonadotropes
- Des cellules chromophobes
Neurohypophyse

La neurohypophyse est localisée à la base du diencéphale.

Elle comporte:
- la tige hypophysaire ou pituitaire qui se prolonge au niveau de
l'éminence médiane,
- le lobe postérieur de l’hypophyse ou pars nervosa.
Structure du neurohypophyse

Reliée à l’hypothalamus, la
neurohypophyse résulte de
l’association des axones de
neurones dont les corps cellulaires
sont situés dans l’hypothalamus, en
particulier dans les noyaux
paraventriculaire et supra-optique.
Structure histologique
du neurohypophyse

Pars nervosa

Fibres
nerveuses
Pituicytes

La neurohypophyse à une histologie


proche du tissu nerveux central.

Elle est constituée de :


- fibres nerveuses correspondant à
des axones et des terminaisons de
neurones,
- cellules gliales appelées pituitocytes
- vaisseaux sanguins capillaires.
Structure histologique
du neurohypophyse
Les axones servent à véhiculer les vésicules contenant l’ocytocine ou
l'ADH.
Il existe dans ces axones de petites dérivations latérales qui sont des
zones dilatées de stockage, les corps de Herring.
La micrographie électronique
révèle la proximité des
terminaisons axonales des
neurones hypothalamiques Granules
neurosécrétoires
avec le système vasculaire.

L'endothélium du capillaire
adjacent est fenestré pour
permettre un passage plus
facile de l'ocytocine et de la
vasopressine dans le
système circulatoire.

L'observation au
microscope
électronique montre :
- Grains de
neurosécrétion dans les
terminaisons axoniques
de neurones.
- Contacts étroits entre
ces terminaisons et un
capillaire sanguin.
Le pituicyte :

Micrographie électronique à
transmission du lobe
postérieur de l'hypophyse corps de Herring
montrant un gonflement
Pituicyte
axonal chargé de granules
neurosécrétoires appelés
corps de hareng et une
cellule gliale de l'hypophyse.

cellule gliale de soutien,


fusiforme, non sécrétoire
avec prolongement
cytoplasmique long en
contact avec des capillaires
et des axones, riche en
microfilaments et en
gouttelettes lipidiques

Les pituicytes jouent un rôle


dans le stockage et la
sécrétion des hormones
neurohypophysaires
Tige
infundibulaire

Parenchyme
ressemblant à
celui du lobe
postérieur
Axone renfermant
des grains de
sécrétion, mais ils
ne s’accumulent
pas (sans corps
de Herring)

Vaisseaux sanguins portes hypophysaires qui


transportent les hormones de libération de
l'hypothalamus pour réguler la libération
d'hormones de la pars distalis de l'hypophyse.
Histophysiologie

Les deux hormones de la


neurohypohyse véhiculées au
sein de ces vésicules sont :
l'ocytocine et la vasopressine

L'ocytocine provoque les


contractions du muscle utérin
La vasopressine (Hormone anti-
au cours de l'accouchement
diurétique), agit sur le rein en
et l'injection du lait au cours
permettant de réabsorber l'eau
de la lactation.
et des électrolytes et s'opposant
à la diurèse.
Applications cliniques : DYSFONCTIONNEMENTS DE LA GLANDE PITUITAIRE :

L’atteinte de la glande entraine une grande variété de pathologies endocriniennes :


- L’acromégalie = hypersécrétion de GH (hormone somatotrope).
- La maladie de Cushing = hypersécrétion d’ACTH (adénomes corticotropes sécrétant
l’ACTH).
- La maladie de Basedow = hypersécrétion de TSH.
- Les pubertés précoces = hypersécrétion des gonadostimulines.
- Le diabète insipide = hypofonctionnement post-hypophysaire avec hyposécrétion de
l’hormone anti-diurétique (ADH)

Vergetures
abdominales
Adénomes hypophysaires

10 -15 % des tumeurs intracrâniennes

Adénome Corticotrope

Images IRM montrant l'hypophyse normale (flèche blanche


continue) et une tumeur hypophysaire (flèche blanche en
pointillés). Le chiasma optique est représenté par les flèches
vertes et est poussé vers le haut par la tumeur hypophysaire.
Adénome somatotrope

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