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Physiologie du complexe hypothalamo-

hypophysaire
Docteur Merad Mohamed Samir
Module de physiologie
07/01/2020

Cours entrant dans le cadre de l’enseignement du module de physiologie pour les étudiants de
deuxième année de médecin. Email : mms4819@yahoo.fr
Physiologie du complexe hypothalamo-hypophysaire

Physiologie du complexe hypothalamo-hypophysaire


Docteur Aït Aïssa Karim
Spécialiste en endocrinologie et diabétologie
Email : aitakar@yahoo.fr

L'Hypothalamus (du grec ὑπό, hypo = dessous et θάλαμος, thálamos = chambre, cavité) est une
structure du système nerveux central, située sur la face ventrale de l'encéphale. Cette partie
du cerveau est constituée de plusieurs sous-structures, appelées noyaux. Ces noyaux sont des
ensembles anatomiquement indépendants de neurones qui assurent diverses fonctions. L'une
des fonctions les plus importantes de l'hypothalamus est de réaliser la liaison entre le système
nerveux et le système endocrinien et ce de par les liens anatomiques et fonctionnels étroits que
l’hypothalamus entretient avec la glande hypophyse (ou glande pituitaire)

Limites anatomiques de l'hypothalamus

Elles sont imprécises et arbitrairement définie. L'hypothalamus est limité :


- en avant, par le chiasma optique (optic chiasm) et la lame terminale (cependant l'aire
préoptique, située en avant du chiasma optique, est associée à l'hypothalamus sur les plans
fonctionnel et de développement) ;
- en arrière, par le pédoncule cérébral ;
- en haut, par le thalamus ;
- latéralement, par la capsule interne et les tractus optiques.

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Physiologie du complexe hypothalamo-hypophysaire

Les structures nerveuses immédiatement adjacentes à l'hypothalamus comprennent :

- en avant, la substance innominée et la région septale ;


- en arrière, la substance grise périaqueductale et la formation réticulée tegmentale ;
- dorsalement, le subthalamus et la zone incertée.
Grâce à ses connexions avec l'hypophyse, l'hypothalamus est responsable de plusieurs
processus métaboliques et d'autres activités du système nerveux autonome. Il permet la
synthèse et la sécrétion de neurohormones hypothalamiques (libérines) dans la tige
hypophysaire (ou tige pituitaire), qui à leur tour stimulent ou inhibent la sécrétion
d'hormones hypophysaires. Il intervient ainsi dans la régulation du système nerveux
autonome et des fonctions endocrines.
Il intervient également dans le contrôle d'une large gamme de fonctions corporelles
comportementales, incluant la reproduction, la thermorégulation, le contrôle du rythme
circadien ou encore la faim.
L'hypothalamus est issu du diencéphale lors du développement embryonnaire.
Il forme les parois inféro-latérales et le plancher du IIIe ventricule.
L'hypothalamus se compose de trois régions parasagittales adjacentes (périventriculaire,
médiale et latérale) lesquelles se subdivisent selon un axe antéro-postérieur en des régions pré-
optique, antérieure, tubérale et mamillaire.
Se distinguent ainsi les noyaux pairs suivant :

1. Noyaux préoptiques (périventriculaire et


médial),
2. Noyau suprachiasmatique (périventriculaire),
3. noyaux paraventriculaires (périventriculaire
et médial),
4. Noyau antérieur (médial),
5. Noyau infundibulaire (périventriculaire),
6. Noyaux ventro-médian et dorso-médian,
7. Noyaux postérieur,
8. Noyaux prémamillaires dorsal et ventral,
9. Noyaux mamillaires latéral et médial,
10. Noyaux tubéro-mamillaires médial et latéral,
11. Aire latérale.
Les principaux faisceaux centrés sur l'hypothalamus
comprennent1 :

1. Le faisceau hypothalamo-hypophysaire issu des noyaux supra-optique et


paraventriculaire et se terminant via la tige pituitaire dans la neuro-hypophyse (libérant
de la vasopressine et de l'ocytocine),
2. Le faisceau médial du télencéphale,
3. Le faisceau longitudinal médial,
4. Le fornix,
5. Les faisceaux mamillothalamique et mamillotegmental.

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L'hypothalamus forme avec l'hypophyse sous-jacente un ensemble fonctionnel appelé


complexe hypothalamo-hypophysaire. En effet, ces deux glandes sont reliées par une tige
appelée tige pituitaire dont les capillaires sanguins sont en contact avec les cellules nerveuse de
l'hypothalamus, ce qui forme le système vasculaire porte hypothalamo-hypophysaire.
On distingue deux types de
cellules nerveuses
hypothalamiques: les neurones
magnocellulaires et les neurones
parvocellulaires.
 Les neurones magnocellulaires
sont de grande taille, ont un
cytoplasme clair, des corps de
Nils abondants, un noyau
important et bien nucléolé
Ils sont plutôt regroupés en amas
cellulaires d'une centaine de
cellules. Ils sont en relation avec
le lobe postérieur de l'hypophyse,
c'est-à-dire, la neuro-hypophyse.
 Les neurones parvocellulaires
sont plus petits avec un noyau
plus condensé et sont plutôt
dispersés. Ils sont en relation
avec le lobe antérieur de
l'hypophyse, l'adénohypophyse.

ORGANISATION ANATOMO FONCTIONELLE :

Les neurones de l’hypothalamus projettent soit directement sur la neurohypophyse où


ils libèrent des hormones, soit au niveau de l’éminence médiane. Dans ce dernier cas, les
hormones hypothalamiques sécrétées sont transportées par le système porte hypophysaire
jusqu’à l’adénohypophyse.

Contrôle hypothalamique de la neurohypophyse :

Les neurones magnocellulaires venant des noyaux supraoptique et paraventriculaire se


projettent sur la neurohypophyse où elles libèrent deux hormones, la vasopressine ou hormone
antidiurétique ADH et l’ocytocine.
L’ocytocine libérée au moment de la naissance, provoque la contraction des muscles de l’utérus.
Elle permet également l’éjection du lait maternel.
La vasopressine, contrôle la balance hydroélectrolytique.

Contrôle hypothalamique de l’adénohypophyse :

Les cellules de l’antéhypophyse produisent et secrètent une série d’hormones régulant les
secrétions des glandes endocrines de l’organisme. Ce lobe antérieur est contrôlé par les
neurones parvocellulaires de la région périventriculaire de l’hypothalamus. Ces neurones ont
des axones courts qui entrent en contact synaptique avec le 1e réseau capillaire. Ce premier

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Physiologie du complexe hypothalamo-hypophysaire

réseau se prolonge par la veine porte jusqu’au lobe antérieur où cette veine porte se jette dans
un deuxième réseau capillaire : le plexus secondaire.
Les neurohormones vont atteindre la surface des cellules cibles dans l’adénohypophyse, se
fixent à des récepteurs spécifiques. L’activation de ces récepteurs stimule ou inhibe la sécrétion
des hormones antéhypophysaires dans la circulation générale.
Il existe cinq types de cellules antéhypophysaires. Chaque groupe de cellule sécrète une
hormone particulière appelée stimuline. Chaque stimuline est libérée dans le courant
circulatoire et conduite vers une glande périphérique ou un tissu cible afin de produire un effet
particulier. Ainsi on distingue :
1- Les cellules gonadotropes qui produisent la FSH follicle stimulating hormones et la LH
lutheinizing hormone.
2- Les cellules thyrotropes qui sécrètent la TSH thyroid stimulating hormone.
3- Les cellules corticotropes qui sécrètent l’ACTH adrenocorticotropic hormone.
4- Les cellules somatotropes qui sécrètent la GH growth hormone (dite également hormone
somatotrope STH ou hormone de croissance).
5- Les cellules lactotropes qui sécrètent la prolactine.

Il existe 5 axes hypothalamo-hypophysaires :


1- l’axe gonadotrope ou axe hypothalamo-hypophyso-gonadique: régule les caractères sexuels
primaires et secondaires ainsi que le comportement sexuel.
2- l’axe thyréotrope ou axe hypothalamo-hypophyso-thyroïdien: régule la température
corporelle et les réactions du métabolisme énergétique.
3- l’axe corticotrope ou axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien: qui intervient lors des
situations dite de stress.
4- l’axe somatotrope: qui stimule la croissance.
5- l’axe lactotrope: a un effet mammotrope (croissance des glandes mammaires)
et lactotrope (production de lait).

Neurohormones hypothalamiques

TRH

Ce tripeptide (Pyro-Glu-His-Pro-NH2) stimule la sécrétion de TSH et de prolactine chez


l'homme.

GnRH

La GnRH est un décapeptide qui stimule à la fois la sécrétion de LH et de FSH par une même
cellule hypophysaire. Des travaux récents ont montré que les neurones à GnRH ont leur origine
dans la placode olfactive médiane ; ces neurones migrent à travers le septum nasal jusqu'à
l'hypothalamus. Ces données embryologiques permettent de comprendre l'association anosmie-
hypogonadisme dans le syndrome de Kallmann-de Morsier lié à une anomalie du
développement de ces neurones.

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Physiologie du complexe hypothalamo-hypophysaire

CRH

Ce peptide de 41 A.A. Il stimule la sécrétion d'ACTH et des autres peptides hypophysaires issus
de la maturation de la pro-opiomélano-corticotropine (POMC) comme la -endorphine et la
-LPH.

GH-RH

Ce peptide de 43 ou 44 A.A stimule la sécrétion de GH. Les neurones à GH-RH du noyau arqué
sont innervés par des fibres somatostatinergiques et ils présentent à leur surface des récepteurs
pour ce peptide.

Somatostatine

Ce peptide de 14 A.A, inhibiteur de la sécrétion de GH et à un degré moindre de celle de TSH.


La somatostatine est aussi présente en concentrations élevées en dehors de l'hypothalamus (dans
le reste du SNC, dans la muqueuse du tractus gastro-intestinal et le pancréas). Elle exerce une
action inhibitrice sur de multiples fonctions sécrétrices, à la fois endocrines et exocrines.

Dopamine

Cette monoamine peut être considérée comme une véritable hormone hypothalamique. Elle est
synthétisée dans les neurones du noyau arqué et les fibres de ces neurones se terminent sur les
capillaires du système porte. La dopamine est libérée dans les veines portes hypophysaires où
elle est présente en concentrations beaucoup plus élevées que dans la circulation générale. Sa
concentration dans la circulation porte hypophysaire est suffisante pour inhiber directement la
sécrétion de prolactine par les cellules lactotropes.

Hormones neurohypophysaires

Synthétisés dans les neurones magnocellulaires de l'hypothalamus, ils sont transportés et


stockés dans la posthypophyse.

AVP

Ce peptide de 9 A.A, encore appelé hormone antidiurétique (ADH) à cause de son action sur le
rein, provient d'un précurseur qui comprend la séquence de la neurophysine II en plus de celle
de l'AVP.

L’hyperosmolarité, l’hypovolémie, l’hypotension et le stress stimulent la sécrétion d’ADH.


Cette hormone à pour cible deux types de récepteurs :

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a- Récepteurs V1 présents sur les fibres musculaires lisses des artères. La stimulation de
ces récepteurs V1 par l’ADH entraine vasoconstriction.
b- Récepteurs V2 présents sur les cellules des tubes collecteurs du rein. La stimulation de
ces récepteurs par l’ADH stimule l’incorporation d’une protéine appelée aquaporine sur
la membrane apicale des cellules des tubes collecteurs. Cette aquaporine constitue un
canal permettant la réabsorption d’eau libre contenu dans l’urine et son passage vers
le secteur vasculaire permettant ainsi le maintien de la volémie et de la pression
artérielle.

Ocytocine
Elle possède 9 A.A. L'ocytocine et l'AVP sont contenues dans des neurones différents. La
sécrétion d’ocytocine est stimulée par la distension du col utérin, la distension du vagin (qui se
produisent lors de l’accouchement) et la tétée du sein par le nouveau-né au cours de
l’allaitement. Ainsi, les premiers effets reconnus de l'ocytocine ont été sa faculté d'accélérer
l'accouchement chez les mammifères. L'ocytocine provoque en effet la contraction des muscles
lisses de l'utérus et accélère le travail. Cette hormone permet aussi à l'utérus de se rétracter après
l'expulsion, pour qu'il retrouve sa position initiale. L’ocytocine joue également un rôle
fondamental dans la délivrance.

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Au cours de la tétée, l'ocytocine stimule l'excrétion du lait en favorisant la contraction des


cellules myoépithéliales qui entourent les alvéoles (acini) des glandes mammaires. L'ocytocine
n'a pas de contrôle sur la production du lait, qui est dépendante de 3 facteurs, 2 chimiques
(la prolactine et des œstrogènes) et un facteur mécanique (la succion du bébé ou l'expression
artificielle du lait).

Les hormones antéhypophysaires

Contrôle hypothalamique de la sécrétion de TSH

La sécrétion de TSH est contrôlée par une interaction complexe et finement régulée entre les
hormones thyroïdiennes et par la TRH. Le mécanisme d'action de la TRH est assez bien connu.
Elle se lie à un récepteur membranaire sur les cellules thyrotropes de l'antéhypophyse, puis
stimule la synthèse de la TSH. La TRH stimule ainsi la libération de la TSH. La somatostatine
diminue les taux de TSH. De même, la dopamine inhibe directement la sécrétion de TSH par la
cellule thyréotrope. Une action hypophysaire directe des catécholamines sur la sécrétion de
TSH a aussi été évoquée. Ainsi, on a décrit un effet stimulant des récepteurs α2-adrénergiques
et un effet inhibiteur des récepteurs α1-adrénergiques. Les catécholamines centrales peuvent
aussi agir sur les cellules à TRH du NPV et cette interaction est probablement à l'origine de la
stimulation de sécrétion de TRH hypothalamique lors de l'exposition au froid.
Les hormones thyroïdiennes jouent un rôle essentiel dans le contrôle de la sécrétion de TSH.
Elles agissent directement sur l'hypophyse où l'administration de T3 et de T4 réduit la synthèse
et la sécrétion de TSH, l'effet inverse étant obtenu après thyroïdectomie. Ce mécanisme de
contrôle est appelé rétrocontrôle négatif. Ce rétrocontrôle par les hormones thyroïdiennes
s'exerce aussi au niveau de l'hypothalamus. En effet, l'expression de la TRH dans le NPV
augmente après thyroïdectomie et diminue après traitement par la T3 et la T4. Les estrogènes

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modulent aussi la réponse thyréotrope à l'injection de TRH : ainsi, la stimulation de la sécrétion


de TSH par une injection de TRH est plus forte après administration d'estrogènes ou chez la
femme en période périovulatoire.

Contrôle hypothalamique de la sécrétion des gonadotrophines

De grandes variations dans la sécrétion des gonadotrophines (LH et FSH) sont observées
pendant le nycthémère (pulsatilité), le cycle menstruel (pic ovulatoire), le développement
sexuel (installation progressive de la pulsatilité), la ménopause ou la castration (franche
élévation). L'hypothalamus joue un rôle essentiel dans la survenue de ces variations par
l'intermédiaire d'un décapeptide, la GnRH, qui stimule la sécrétion de LH et de FSH. La liaison
de la GnRH aux récepteurs membranaires des cellules gonadotropes hypophysaires stimule la
synthèse des chaînes α et β, la glycosylation de LH et FSH ainsi que leur sécrétion. La GnRH
régule ses propres récepteurs par un mécanisme d'« up and down regulation ». Le mécanisme
d'« up regulation » peut être mis en évidence dans les observations d'immaturité ou d'absence
de la GnRH hypothalamique (puberté ou insuffisance hypothalamique). Les récepteurs
hypophysaires à la GnRH sont alors absents ou en nombre diminué et l'administration de GnRH
sur un mode pulsatile en induit la synthèse. A l'opposé, l'administration de GnRH sur un mode
continu est à l'origine d'une « down regulation ». Elle entraîne une perte des récepteurs.
Pendant le cycle menstruel, la fréquence de la pulsatilité de la sécrétion de GnRH est de 1-2
pulses/heure. Elle augmente pendant la phase folliculaire tardive et au moment de l'ovulation.
Ensuite, au cours de la phase lutéale, on observe un ralentissement très marqué des pulses de
GnRH (1 toutes les 4 heures), dû à l'augmentation des taux plasmatiques de progestérone.
Chez le mâle, la fréquence de la pulsatilité de GnRH est constante et elle est de un pulse/2-4
heures.
L'influence des stéroïdes gonadiques sur la sécrétion des gonadotrophines est bien connue. A
doses faibles, l'estradiol a une action inhibitrice qui semble s'exercer exclusivement sur
l'hypophyse. A doses élevées, l'estradiol augmente la sécrétion de LH et de FSH en agissant
non seulement sur l'hypophyse mais aussi sur l'hypothalamus ; en effet, lorsque l'estradiol est
maintenu à un taux élevé pendant 36 à 72 heures, il stimule la sécrétion de GnRH. La
progestérone agit au niveau de l'hypothalamus en diminuant de façon marquée la fréquence des
pics de GnRH. Chez le mâle, la testostérone agit directement (sans aromatisation préalable) au
niveau de l'hypothalamus, essentiellement en ralentissant la fréquence des pulses de GnRH.
L'influence de la puberté ou de l'interruption de la sécrétion des stéroïdes sexuels (ménopause
ou castration bilatérale) sur la sécrétion de GnRH a pu être appréciée indirectement. Ainsi,
avant la puberté la sécrétion de GnRH est vraisemblablement absente ou très faible, le
déclenchement de la puberté étant en rapport avec l'activation de la sécrétion des neurones à
GnRH. A l'opposé, la castration bilatérale entraîne une accélération de la fréquence des pics de
GnRH sans en affecter l'amplitude.
Les variations physiologiques de la sécrétion de GnRH sont probablement indirectes et font
intervenir la commande suprahypothalamique, encore incomplètement élucidée, des neurones
à GnRH. Cependant, le rôle de neuropeptides et neurotransmetteurs centraux est établi et il est
actuellement possible de retenir :
- l'influence stimulatrice :
- de la noradrénaline (on a proposé qu'elle était à l'origine des pulses de GnRH par un
mécanisme α-adrénergique) ;
- du neuropeptide Y ;
- des acides aminés excitateurs comme l'acide glutamique ;
- l'influence inhibitrice :

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- des peptides opiacés : la progestérone et la testostérone augmentent leur sécrétion, et ces


peptides peuvent être les intermédiaires de leur action freinatrice ;
- de la CRH : son action sur les neurones à GnRH peut être directe ou indirecte par
l'intermédiaire des peptides opiacés. Le stress peut aussi inhiber la sécrétion de LH par
l'intermédiaire d'une action directe des glucocorticoïdes sur les cellules gonadotropes ;
- de la prolactine, de la mélatonine et de la dopamine.

Contrôle hypothalamique de la sécrétion d'ACTH

Les variations physiologiques de la sécrétion d'ACTH sont liées :


- au rythme circadien, avec dans l'espèce humaine les taux plasmatiques d'ACTH et de cortisol
plus élevés pendant les premières heures de la matinée ;
- aux stress qui entraînent une augmentation de la sécrétion d'ACTH et du cortisol.
- Le contrôle de la sécrétion d'ACTH est multifactoriel [2], mais le rôle essentiel est dévolu à
deux peptides, la CRH et l'AVP.
La CRH stimule à la fois la synthèse et la sécrétion d'ACTH. Cette double action s'effectue
après liaison à des récepteurs membranaires spécifiques des cellules corticotropes de
l'antéhypophyse. L'action de l'AVP sur la sécrétion corticotrope est beaucoup plus faible que
celle de la CRH. L’AVP agit en synergie avec la CRH ou alors potentialise son action sur la
cellule corticotrope. Elle se fixe sur des récepteurs membranaires hypophysaires spécifiques et
stimule la sécrétion de l'ACTH sans agir sur sa synthèse.
Dans les conditions physiologiques, la CRH joue le rôle prédominant dans le contrôle de la
sécrétion d'ACTH. Le rôle de l'AVP dans ces deux circonstances est très réduit ou nul. Par
contre, les deux peptides participent à la stimulation de la fonction corticotrope lors de stress.
L'innervation du NPV par les afférences provenant du reste de l'hypothalamus et du SNC est
très riche. L'innervation la plus abondante est catécholaminergique qui stimule la sécrétion de
CRH. Le NPV reçoit aussi une innervation sérotoninergique. L'administration aiguë d'agonistes
sérotoninergiques stimule la sécrétion de CRH et d'AVP.

La régulation de la sécrétion d'ACTH dépend aussi du rétrocontrôle par les glucocorticoïdes.


Une action directe des glucocorticoïdes sur la synthèse et la sécrétion d'ACTH par les cellules
corticotropes est bien démontrée. De plus, le rétrocontrôle s'exerce au niveau de l'hypothalamus
où il module la synthèse et la sécrétion de CRH et d'AVP par les NPV. Ainsi, après
surrénalectomie bilatérale, il y a une augmentation de l'activité des neurones à CRH et à AVP,
le résultat inverse étant obtenu lors de l'administration exogène de glucocorticoïdes.
L'utilisation de la CRH en clinique est limitée à des tests à visée diagnostique.

Contrôle hypothalamique de la sécrétion de GH

La sécrétion de GH est pulsatile. Ces pulsations varient avec l'âge (augmentation nette de la
fréquence et de l'amplitude des pics à la puberté et diminution des mêmes paramètres avec le
vieillissement). Elle peut aussi être influencée par des facteurs externes (chez l'homme, elle est
stimulée lors de stress) et métaboliques (chez l'homme, elle diminue pendant une
hyperglycémie et augmente lors de l'hypoglycémie ou de l'administration d'acides aminés). La
régulation de la sécrétion de GH est principalement assurée par l'interaction de deux hormones
hypothalamiques : la somatostatine dont l'action est inhibitrice et la GH-RH dont l'action est
stimulante.
De nombreux neurotransmetteurs, peptidergiques ou non, modifient la sécrétion de GH :
catécholamines, dopamine, histamine, et acétylcholine.

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Contrôle hypothalamique de la sécrétion de prolactine

L'hypothalamus joue un rôle important dans le contrôle de la sécrétion de prolactine. Il exerce


essentiellement un effet inhibiteur. La dopamine est le principal facteur hypothalamique
impliqué dans l'inhibition de la sécrétion de prolactine. Synthétisée dans les neurones du noyau
arqué, elle est sécrétée dans les vaisseaux portes avant de se fixer sur les récepteurs D2 des
membranes des cellules lactotropes inhibant la sécrétion de prolactine.
Des facteurs autres que la dopamine et présents au niveau de la région hypothalamo-
hypophysaire peuvent aussi diminuer la sécrétion de prolactine. Ainsi, le GABA inhibe la
sécrétion de la prolactine. La somatostatine inhibe aussi la sécrétion hypophysaire de prolactine.
La prolactine réduit aussi sa propre sécrétion et synthèse par un effet paracrine.

L'hypothalamus contient aussi des substances capables de stimuler la sécrétion de prolactine.


Parmi celles-ci, il y a la TRH. Le VIP stimule aussi directement la sécrétion de prolactine.

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